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DEPARTEMENT ELEVAGE
PROMOTION FENITRA
(1997 - 2002)
REMERCIEMENTS
A Monsieur RAKOTOZANDRINY Jean de Neupomuscène
Docteur ès-Sciences. Docteur 3e cycle en Sciences Biologiques appliquées.
Professeur,
Chef de département Elevage à l'ESSA ;
Nous tenons à vous remercier à l'honneur que vous avez fait d'accepter de présider ce
mémoire.
Veuillez trouver ici, l'expression de nos sincères remerciements.
Mbola
Insémination Artificielle/P.monodon
SOMMAIRE
INTRODUCTION .....................................................................................................................1
III.2- DISCUSSIONS................................................................................................................72
III.2.1- Influence des outils et matériels............................................................................72
III.2.2- Moments d’intervention........................................................................................74
III.2.3- Etat de développement des animaux .....................................................................75
III.2.4- Les impacts des facteurs externes .........................................................................79
III.2.5- Etudes comparatives .............................................................................................83
RECOMMANDATIONS .........................................................................................................87
CONCLUSION GENERALE..................................................................................................89
LISTE BIBLIOGRAPHIQUE
ANNEXES
Annexe n°1 : Cycle de mue
Annexe n°2 : Fiche d’expérience n°2 IA1
Annexe n°3 : Fiche d’expérience n°2 IA2
Annexe n°4 : Tableau de vérification de l’IA n°3 de l’expérience n°3
Annexe n°5 : Comparaison entre IA1 et IA2 de l’expérience n°2
Annexe n°6 : Calcul de corrélation
Annexe n°7 : Comparaison entre les 3 expériences
Annexe n°8 : L’eau : quantité et qualité
Annexe n°9 : Régénération de spermatophore
Insémination Artificielle/P.monodon
ABREVIATIONS
GLOSSAIRE
Faritany : Province
Fivondronana : Sous-préfecture
Fokontany : Village
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LEXIQUES
Bacs de maturation : Bacs d’élevage utilisés sous conditions favorables pour attendre
les pontes des géniteurs.
Boule de spermatophore : Paquet doux contenant le sperme à transférer naturellement ou
manuellement.
Copulation : Accouplement des deux individus de différents sexes.
Durée de latence : Intervalle de temps pour une femelle épédonculée avant d’être
mature.
Epédonculation : Une opération d’enlèvement de pédoncule unilatérale par une
ligature ou par une cautérisation pour induire la maturation des
gonades.
Fertilisation : Stade d’enrichissement des ovocytes par les spermatozoïdes :
autrement dit : une fécondation.
Hépatopancréas : Organe des crevettes assurant à la fois la fonction du foie et du
pancréas.
Nauplius (pl. nauplii) : Le premier stade larvaire des crevettes Penaeus monodon,
nourri par les réserves vitellines des œufs.
Photopériode : Durée du jour.
Réserves vitellines : Réserves disponibles dans les œufs pour nourrir les larves.
Sex ratio : Proportion de femelle par rapport aux mâles.
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PARTIE I :
PROBLÉMATIQUES, MILIEU D’ETUDES ET RAPPELS
BIBLIOGRAPHIQUES SUR LE Penaeus monodon
Insémination Artificielle/P.monodon
INTRODUCTION
De plus, quelques auteurs avancent l’année dernière qu’il y a une surexploitation des
géniteurs de cette espèce dans le milieu naturel malgache, de telle manière que d’ici une
dizaine d’années ces fermes vont être obligées d’importer des géniteurs de l’extérieur pour
continuer à produire. Ainsi, de part ces différents problèmes précités, dans le but d’améliorer
et de permettre un développement durable de la filière, il est temps de mettre en œuvre
quelques points relatifs à l’amélioration génétique des espèces existantes les plus exploitées.
Ainsi donc, il faut maîtriser la reproduction et les techniques de mise en œuvre. C’est dans ce
cadre que le présent mémoire intitulé « Contribution à l’étude de l’insémination artificielle
appliquée au Penaeus monodon, essais menés à l’écloserie Moramba » a été réalisé.
L’objectif est d’essayer de mettre au point les techniques et les moments les plus favorables
de l’insémination artificielle chez cet animal et d’envisager les résultats obtenus au cas où la
base technique est partiellement maîtrisée.
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Insémination Artificielle/P.monodon
Le Penaeus monodon est une des espèces d’élevage qui tient la première place à la
crevetticulture. Elle est le support d’un nombre important d’essais de développement de
l’Aquaculture marine à Madagascar. Avant de voir les rappels bibliographiques de cette
espèce, l’identification des problématiques et du milieu d’étude s’avèrent nécessaires.
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s’accouple avec une femelle ovée. Seule la femelle est codifiée et connue phénotypiquement.
Or, le mâle, les caractères génétiques et leur performance ne sont pas connus.
Ainsi, pour remédier à tous ces problèmes, un outil de travail a été initié, c’est la
nouvelle technique par l’insémination artificielle. Il s’agit d’une clef pour différents types de
croisements ; et une ouverture future au contrôle et suivi des patrimoines génétiques des
animaux venant de Madagascar surtout pour les géniteurs vivants exportés.
I.1.3- OBJECTIFS
Ils sont de divers ordres :
- tester la faisabilité technique d’une insémination artificielle (manuelle) chez
l’espèce Penaeus monodon ;
- montrer la compatibilité de la combinaison du moment favorable de l’intervention
et de la manipulation ;
- comparer les résultats enregistrés avec ceux de la reproduction naturelle.
- obtenir des nauplii issus de l’insémination artificielle de qualité équivalente à ceux
de la reproduction naturelle et ;
- tirer de ces comparaisons les propositions de développement ou d’amélioration dans
le futur.
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Insémination Artificielle/P.monodon
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Insémination Artificielle/P.monodon
CARTE DE MADAGASCAR
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Insémination Artificielle/P.monodon
Objectifs
L’écloserie de Moramba est destinée à produire essentiellement des nauplii pour les
élevages larvaires. La capacité de production de nauplii est de cinquante millions environ par
production avec en moyenne huit productions par an. Mais ceci varie en fonction de la
demande de la ferme de grossissement de Mahajamba et selon les besoins de l’écloserie elle-
même pour les futurs géniteurs. Dans le but de produire ses propres géniteurs domestiqués et
contrôlés du point de vue sanitaire, l’écloserie a constitué depuis plus de trois ans des stocks
en captivité. Ils sont actuellement à la deuxième voire troisième génération. Dans cette
optique, l’écloserie utilise toujours en parallèle les deux types de géniteurs, sauvages et
domestiques. Mais l’objectif en 2003 est de produire la quasi-totalité des nauplii à partir de
géniteurs domestiqués. L’utilisation des géniteurs sauvages cherche avant tout de développer
la recherche d’une part et d’autre part de fournir aux tiers des géniteurs.
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Insémination Artificielle/P.monodon
l’extérieur sont à organiser dans le but de prévoir si de telles épidémies vont toucher l’île un
jour.
L’écloserie, en phase de croisière de production de nauplii comprend différentes
étapes d’élevage :
a) Unité de Maturation
Les objectifs de cette unité cherchent à :
- préparer les géniteurs pour la production des nauplii. Ils vont être servis pour
les préparatifs de maturation des gonades et des pontes des géniteurs tout en leur donnant
tous les moyens alimentaires, sanitaires et matériels. Et cette unité dispose de cinq piscines
de 180 m3 de volume chacune ;
- provoquer et synchroniser la maturation des femelles dans la salle de
maturation munie de seize bacs de 12 m3 de volume chacun ; équipés d’une arrivée d’eau et
d’une arrivée d’air et éclairés par une lampe de 40 Watts. Ceci est fait par induction après
l’épédonculation ;
- appliquer les protocoles sur les pontes et éclosions. Ces activités se déroulent
dans la salle de ponte disposant de soixante-dix pondoirs et la salle d’éclosion et ;
- disposer les préparatifs de l’expédition des nauplii à l’écloserie de Nosy Be
pour la production externe et l’élevage larvaire de Moramba pour la production interne.
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I.3.1- TAXONOMIE
Les crevettes Pénéides appartiennent au plus important embranchement du règne
animal en nombre d’espèces qui le constituent ; l’embranchement des ARTHROPODES.
Elles sont caractérisées par des appendices articulés et un exosquelette ou une cuticule
subissant périodiquement un phénomène de mues. Les Crustacés représentent le sous-
embranchement le plus important après les Insectes. La systématique suivante est adaptée
par Barnes (1987).
• Embranchement : ARTHROPODES
• Sous-embranchement : MANDIBULATES
• Classe : CRUSTACES
• Sous-classe : MALACOSTRACES
• Série : EUMALACOSTRACES
• Super-Ordre : EUCARIDES
• Ordre : DECAPODES
• Sous Ordre : NATANTIA
• Tribu : PENEIDES
• Famille : PENAEIDAE
• Genre : PENAEUS
• Espèce : monodon
Cette espèce dont le nom scientifique est Penaeus (Penaeus) monodon Fabricius
(1798), la F.A.O. la désigne sous les noms communs de « crevette géante tigrée » en
français, « giant tiger prawn » en anglais ou « camaron tigre gigante » en espagnol.
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a) Morphologie
Le corps est subdivisé en trois parties :
Le céphalothorax : cette partie est remarquée par la présence de deux yeux
pédonculés et un rostre bien développé garni d’épines dorsales et ventrales.
Le Penaeus monodon se reconnaît par la présence de pinces aux trois premières paires de
pattes thoraciques ou péréiopodes (MOTOH, 1981).
L’abdomen : il est composé de 6 segments, dont la face latérale est lisse. Les
appendices abdominaux sont appelés pléiopodes qui sont au nombre de 5 paires.
Le telson : il est flanqué de deux uropodes sur ses côtés, l’ensemble constitue la
queue qui prolonge l’abdomen.
Rostre
Segment abdominal
6e segment
abdominal
Telson
Pléiopode Uropode
Péréiopode
Le corps est glabre, caractérisé par une compression latérale bien marquée et une
couleur brune sombre avec des bandes transversales alternativement claires et sombres sur
l’abdomen.
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b) Reproduction
La reproduction est la fonction qui assure la survie de l’espèce et la multiplication des
individus. C’est l’ensemble des processus périodiques qui se déroulent sous contrôle
hormonal.
♦Appareils génitaux
Chez les Pénéides, l’appareil génital est formé d’organes internes et externes. Aussi
un dimorphisme sexuel entre mâles et femelles existe bel et bien.
Estomac
Cœur
Hépatopancréas
Bouche
Organe respiratoire
Anus
Organe sexuel
externe
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La partie interne de l’appareil génital mâle comporte typiquement une paire de testicules, une
paire de canaux déférents suivis d’une paire d’ampoules terminales emmagasinant le
spermatophore.
Schéma n°3 : Appareil génital mâle n°4 : Petasma n°5 : Appendice masculina
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AT : Ampoule terminal
CD : Canal déférent proximal
ms : masse spermatique
spf : zone d’élaboration des spermatophores
T : testicule
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ª Ovogenèse
L’ovogenèse est résumée en :
− la transformation de l’ovogonie en ovocyte primaire bloqué en diacinèse ;
− la formation de follicules ;
− l’apparition d’une zone d’échange entre ovocyte et les cellules folliculaires :
dite aussi la phase du développement de l’ovocyte prévitellogénique, entouré
des cellules folliculaires rondes et ;
− la formation de quelques protéines ;
Lobe antérieur
Lobe latérale
Lobe abdominal
ª Vitellogenèse
Elle correspond à la production et à l’accumulation de vitellus dans les ovocytes. Le
vitellus est composé de réserves de lipovitelline (lipoprotéine avec un groupe prosthétique),
de protéines, d’hydrates de carbone. Le stade final correspond à la rétraction des cellules
folliculaires autour des oocytes matures.
A l’extérieur, la maturation ovarienne se manifeste par le développement des deux
ovaires qui s’étendent progressivement de la partie moyenne du céphalothorax jusqu’au
niveau du telson (MOTOH, 1981).
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Insémination Artificielle/P.monodon
Classiquement, une série de stades de développement des ovaires est à distinguer, stades
dont la définition fait intervenir les dimensions et la coloration. Pratiquement, les femelles
matures se distinguent en volume et en couleur de leurs gonades. En effet, elles présentent
une gonade bien développée, formant un triangle long et large base au niveau de la jonction
du céphalothorax et le 1er segment de l’abdomen. Une couleur sombre plus précisément de
couleur brun claire à verdâtre la différencie des autres organes. En voici un schéma montrant
les différents stades de développement de la gonade d’une femelle de P. monodon
(PRIMAVERA, 1984).
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Insémination Artificielle/P.monodon
Stade 4 : MATURE
Source : PRIMAVERA, 1983
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ª Spermatogenèse
La spermatogenèse se déroule dans le tube contourné des testicules. Les
spermatogonies se distinguent par leurs gros noyaux et leurs gonies secondaires qui sont
jointives et ne sont plus séparées par des cellules interstitielles.
Les spermatozoïdes ne sont plus flagellés mais possèdent bien une tête avec un acrosome, un
noyau dans sa partie proximale avec des inclusions protéiques associées au Golgi et des
mitochondries.
Grâce à toutes ces réserves (en phospholipides et en glycogène) du liquide séminal, les
spermatozoïdes montrent une grande capacité de survie même en anaérobiose (BARNABE,
1991).
ª Spermatophore
Chez le P. monodon, les spermatozoïdes ne sont pas transférés à la femelle dans un
liquide fluide mais protégés par une enveloppe sécrétée par une glande accessoire ou par le
spermiducte. L’ensemble forme le spermatophore. Ce dernier a en général des parois
protéiques avec ou sans tannage de quinones, tyrosines, phénols.
Cette constitution des spermatophores permet une bonne condition de survie des
spermatozoïdes déposés dans la spermathèque de la femelle (BARNABE, 1991).
¾ Fécondation
Selon la littérature, la fécondation est externe et a lieu au moment de l’expulsion des
œufs ou ponte. En effet, les ovocytes et le sperme sont simultanément libérés par la femelle
pendant qu’elle nage. La fertilisation est externe. Les œufs fécondés sont ensuite dispersés
dans l’eau.
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Insémination Artificielle/P.monodon
En résumé, dans 2 mues successives, voici les événements qui peuvent se passer.
Figure n°1 : Fréquence de maturation et de ponte chez les femelles de Pénéïdes à thelycum
fermé
Copulation Copulation
Ponte Ponte
et et
Fécondation Fécondation
A
B
C
D
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Insémination Artificielle/P.monodon
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Source : PRIMAVERA et POSADAS 1981
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Facteurs externes
Les facteurs externes sont constitués par les paramètres physico-chimiques les plus
importants, l’alimentation et les autres paramètres d’élevage.
Paramètres physico-chimiques
La température
La température a une influence directe sur la croissance des P. monodon. En effet,
l’élévation de la température des eaux entraîne un accroissement du métabolisme des
organismes donc de leurs besoins énergétiques.
Chez les Pénéides, la température de l’eau est un des facteurs environnementaux
utilisés pour induire la maturation ovarienne. La température la plus favorable à la
maturation est comprise entre 27 et 30°C, mais des fluctuations brusques entraînent de stress
voire même des perturbations de la maturation.
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Insémination Artificielle/P.monodon
Salinité
La salinité est très importante pour éviter l’échec du processus de maturation. Elle joue un
rôle sur la gamétogenèse, la nutrition et la croissance des organismes.
Pour assurer une bonne condition d’élevage, en écloserie, une fourchette de valeurs entre 28
et 36 ‰ est proposée par AUTRAND et RAFOMANANA, 1998. Mais avec des salinités
comprises entre 23 et 28‰, le même taux de fécondation est obtenu mais les larves issues
des œufs sont tarées (REYES, 1981 cité par RANAIVOMANANTSOA, 1996). Autre que la
salinité, un des indicateurs déterminants la qualité du milieu d’élevage est le pH.
pH
Le pH de l’eau permet d’apprécier la dynamique du système mais aussi la productivité
naturelle. En effet, la valeur du pH dépend de nombreux facteurs :
− chimique (carbonate, …) ;
− physique (échange air-océan) et ;
− biologique ou la balance entre l’activité photosynthétique du milieu et son
activité saprophytique.
Ainsi, le pH conforme à l’écloserie s’étend entre 7,5 et 8,5. Les trois paramètres pré-
cités : température, salinité, pH ; peuvent influer sur la teneur en oxygène dans l’eau
d’élevage.
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Insémination Artificielle/P.monodon
Oxygène
Les teneurs en oxygène dissous influencent directement la plupart des phénomènes
biologiques des écosystèmes aquatiques. Elles sont très importantes en élevage car une
sursaturation ou un niveau d’O2 trop bas peuvent signifier une situation de confinement ou
d’eutrophisation. La chute conduit toujours à des situations de stress et de mortalité.
L’origine de cette chute d’O2 peut être variée :
− en fonction de facteurs physiques : vent, courant, salinité, température, …
− en fonction de facteurs chimiques : réaction d’oxydation chimique … et ;
− en fonction de facteurs biologiques : importance de peuplements phytoplanctoniques et
phytobenthiques pour la dégradation de la matière organique par des bactéries.
Ainsi, pour y remédier, la teneur en oxygène dissous dans une écloserie doit toujours
en saturation pour assurer une bonne condition d’élevage.
Ces paramètres physico-chimiques cités ci-dessus ont des interrelations l’un de
l’autre. Et la négligence de l’un entraîne de graves problèmes sur l’autre. Ainsi, l’ensemble
de ces indicateurs de qualité d’eau joue un grand rôle sur le développement de la
reproduction des animaux.
Lumière
La quantité et la qualité de la lumière agissent sur l’activité des enzymes digestives et
sur la croissance. Concernant l’intensité lumineuse, selon EMMERSON, 1983 et HILLIER,
1984 cité par PRIMAVERA, 1984, une luminosité modérée inférieure à 70µW/cm2 accélère
la maturation aussi bien chez les femelles épédonculées que chez les non épédonculées de
Penaeus monodon. Conforme à cette constatation, la lumière à lampe tube fluorescent 40W
et hublot 75W est déjà favorable à la maturation. Pour les bacs de géniteurs en plein air,
l’utilisation de couvercle minimise les perturbations des géniteurs.
Dans tous les cas, l’utilisation de photopériode normale de 12 heures est bien
favorable à la maturation (AQUACOP, 1977 ; PRIMAVERA, 1983 et 1984). Tandis
qu’une durée très élevée de l’éclairement de 19 heures a raté la maturation de P. monodon,
selon BEARD et WICKINS en 1980, cité par PRIMAVERA, 1984.
En qualité, la lumière verte est très favorable à la maturation, suivie par la bleue et la
blanche (lumière naturelle) (PUDADERA, 1981 cité par PRIMAVERA, 1984).
Des séances de surveillances et de vérifications sont à exiger tout le jour, afin d’éviter
les échecs pendant la période de production surtout.
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Alimentation
Les études récentes sur les exigences nutritionnelles des Pénéides en maturation ont
été concentrées sur les lipides comme l’essentiel nutriment aux besoins énergétiques. Il est
indispensable de nourrir les géniteurs avec des aliments frais pour induire la maturation. Pour
le P. monodon, 85% de son alimentation sont constitués de crabes, de crevettes et de
mollusques. Pour optimiser le processus de maturation, les granulés doivent contenir un taux
de protéine élevé.
Les granulés apportent des vitamines et des composés organiques exigés par l’animal
en quantité minimale, mais permettent d’assurer une reproduction normale, et un maintien
d’un métabolisme.
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Insémination Artificielle/P.monodon
Pour le cas de ces deux types d’aliments : naturels ou artificiels, les reproducteurs
doivent être nourris volontairement. En cas d’insuffisance des AGPI (aliments naturels) en
C20 et en C22, cela entraîne à la fois un faible taux de ponte et une baisse de taux d’éclosion.
(PRIMAVERA et al., 1979 cité par PRIMAVERA, 1984). Leur absence totale dans la ration,
c’est-à-dire la ration de base constituée par de granulé seulement, entraîne même des œufs
infertiles (AQUACOP, 1979 cité par PRIMAVERA, 1984).
Au contraire, le P. monodon donne des résultats satisfaisants avec des aliments
naturels seulement (sans apport de granulés). En effet, les femelles gravides issues du milieu
naturel ont des avantages d’être nourries entièrement par des aliments frais durant toute leur
vie et ayant vécu dans un milieu environnemental compatible à leurs besoins. D'où leur
meilleure performance est assurée jusqu’à deux ou trois pontes dans une période d’inter mue.
Dans tout le cas, en tant qu’élevage intensif, les aliments apportés doivent fournir tous les
éléments nécessaires à la survie, la croissance et la reproduction des animaux.
Stress
Les facteurs les plus importants pour le succès de la maturation sont la stabilité des
paramètres et le calme régnant dans le Département. Il convient donc d’éviter tout stress, tout
changement violent des conditions d’élevage et de limiter les passages dans la salle de
maturation au strict minimum.
Il est à noter sur la maturation ou la ponte de Penaeus monodon que l’intensification
de l’élevage de crevettes nécessite beaucoup de rigueur, surtout sur le plan de la gestion
technique des producteurs. Les risques de stress en élevage, de maladies, et donc de pertes
pour l’éleveur sont plus élevés que pour le semi-intensif. Ainsi, la maîtrise de conduite
d’élevage doit être parfaite pour chaque site d’exploitation car elle dicte les phénomènes
biologiques des animaux.
Facteurs internes
Ces facteurs internes aux animaux élevés sont constitués par quelques effets tels :
génétiques, nerveux, hormonaux.
Facteurs génétiques
Les effets génétiques sont très importants dans la mesure où ils agissent comme un
stock gardé en réserve pour l’individu.
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Facteurs nerveux
C’est le système nerveux central de l’animal qui contrôle la mue par la libération
d’hormones.
Différents stimuli extérieurs ou intérieurs agissent sur une glande appelée : Organe X,
situé dans les pédoncules oculaires de l’animal. Les corps cellulaires de la medulla terminalis
de l’Organe X synthétisent des polypeptides précurseurs qui sont accumulées dans des
vésicules neurosécrétrices, transportées et stockées dans la glande du sinus qui libère cette
hormone de sang. L’Organe X et la glande du sinus sont localisés de manière juxtaposée
dans la partie antérieure du pédoncule oculaire des Pénéides.
La fonction essentielle de cette hormone est l’inhibition d’une troisième glande dite
glande Y qui synthétise l’hormone de mue proprement dite.
Selon l’importance du taux dans le sang, de l’hormone d’inhibition de la mue, la
glande Y libère ou non l’hormone qui va déclencher la mue.
Facteurs hormonaux
Multiples sont les hormones de la reproduction chez le Penaeus monodon :
− G.I.H : Hormone Inhibitrice de la Gonade ; et M.I.H : Hormone Inhibitrice de la
Mue, située dans les pédoncules oculaires ;
− G.S.H : Hormone Stimulante la Gonade, localisée dans le cerveau et dans le
ganglion thoracique et ;
− M.H ou hormone de mue, secrétée par l’organe Y.
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Insémination Artificielle/P.monodon
La médula externe de l’organe X semble avoir une fonction régulatrice dans la production de
G.I.H. Le complexe organe X / glande du sinus semble être responsable de la régulation
hormonale de nombreux mécanismes biologiques comme la reproduction, la mue… .
PANOUSE (1943, 1944) cité par ARLO et JAMES, 1992 a été le premier à reconnaître que
le blocage du complexe organe X / glande du sinus par l’ablation du pédoncule oculaire,
permet l’hypertrophie prématurée des gonades en dehors de la période de reproduction
normale. Ces effets sont attribués à l’inhibition de ces glandes productrices de GIH. La GIH
semble inhiber la libération de la GSH des ganglions cérébraux et thoraciques qui ont une
fonction essentielle dans la reproduction comme la stimulation de la vitellogenèse secondaire
des femelles et la spermatogenèse précoce, ainsi que l’hypertrophie des canaux déférents et
l’hypersécrétion des glandes androgènes chez les mâles.
Dans le processus normal, la forme active de l’hormone de mue est β-ecdisone. Cette
hormone a pour rôle principal de stimuler la mue, mais influence ou initie aussi la mitose des
gonies et la vitellogenèse.
Pour toute forme d’élevage en captivité, l’opération d’épédonculation des géniteurs
femelles est appliquée habituellement pour l’obtention rapide des pontes. En écloserie, pour
intensifier l’efficacité de ces traitements hormonaux sur la maturation, il ne faut pas négliger
l’environnement en particulier l’alimentation et la température.
Pour résumer ce mécanisme, voici un cliché figurant les interrelations entre les
facteurs internes et externes de l’organisme animal.
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Schéma n° 12 : Maturation des crevettes
Insémination Artificielle/P.monodon
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Source : YANO,1993, cité par RANDRIANASOLONJANAHARY (H.), SUEMITSU ( M.) 2000
Insémination Artificielle/P.monodon
D’après ce cliché, les trois approches peuvent être employées une par une ou en
combinaison pour induire la maturation ovarienne : contrôle endocrinien, environnemental et
nutritionnel.
− Le contrôle endocrinien se base sur l’épédonculation. En effet, il crée un stress
hormonal assuré par l’hormone produite par l’épédoncule. L’individu épédonculé
perd le contrôle corporel normal mais renvoie toutes leurs énergies vers la
production des œufs.
− Le contrôle environnemental consiste à respecter le niveau et la teneur favorable à
la maturation. Les paramètres environnementaux étudiés en relation avec la
maturation incluent la lumière en intensité, en qualité et en photopériode, la
salinité, le pH et surtout la température.
− Et l’approche nutritionnelle permet de choisir les aliments des animaux à base
d’aliments frais comme les mollusques et crabes, riches en acide gras dominant
utile et de protéine.
Les vitamines liposolubles sont apportées par les granulés très importants en fonction
biologique comme la formation des tissus et la reproduction.
Ainsi, l’alimentation est exigée en quantité et en qualité surtout pendant cette phase
reproductive.
Ainsi, la meilleure façon pour induire la maturation est de bien suivre le protocole
concernant les trois composantes. Ainsi, la réussite de la maturation se base sur les maîtrises
techniques et biologiques de l’élevage de P. monodon.
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Insémination Artificielle/P.monodon
PARTIE II :
METHODES ET MATERIELS
Insémination Artificielle/P.monodon
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Insémination Artificielle/P.monodon
Concernant le choix des animaux, une taille moyenne et un poids moyen du lot ont été
adoptés. Les femelles âgées et lourdes sont plus sensibles aux conditions d’environnement et par
conséquent, elles s’adaptent difficilement aux conditions de l’élevage.
Après la prise en compte de ces paramètres, les géniteurs femelles sélectionnés sont
stockés dans les bacs de maturation afin d’attendre la suite des opérations. Le transfert au
moment de la mue passe en premier lieu. Pour cela, une marque (en « dymo »), numérotée est
collée sur le céphalothorax. Cette marque se perd au moment de la mue et permet de connaître
l’individu qui vient de muer.
Les critères des choix se basent ici sur le côté morphologique et une bonne sélection des
femelles à utiliser facilite les interventions techniques par une diminution de stress pendant
l’insémination.
Pour les autres critères à considérer, il ne faut pas négliger les effets des paramètres
physico-chimiques induits par les eaux utilisées.
b) Paramètres physiques
La Température et l’O2 dissous
Comme chez tous les animaux à sang froid, le métabolisme est en relation directe avec la
température. Pour le cas de P. monodon, en maturation, une température doit être stable dont la
fourchette de valeur se situe entre 27 et 30°C. Les températures élevées des eaux entraînent un
accroissement du métabolisme des organismes donc de leurs besoins énergétiques.
Cité par RAZAFISOAFANOVA, selon VAN WORNHOUDT et ses collaborateurs (1980), la
température agit également au niveau de la synthèse des enzymes digestives.
Ainsi, il est préférable de vérifier rigoureusement le système électronique qui règle la température
dans la salle pour éviter les variations brusques à l’origine de stress des animaux.
Et l’oxygène dissous détermine l’énergie que l’animal va dépenser lors du phénomène
d’osmorégulation. Ceci est un facteur limitant de l’activité aquacole.
Les animaux en phénomène de mue demande une teneur en O2 supplémentaire autre que la
quantité habituelle. L’irrégularité du contrôle de l’insuffisance de la teneur dans le milieu
d’élevage risque d’augmenter le taux de mortalité.
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Insémination Artificielle/P.monodon
Pour ces deux paramètres, l’utilisation d’un oxymètre avec comme fréquence de
mesure, 2 fois par jour ; le matin vers 7 heures et l’après-midi à 16 heures s’avère nécessaire.
pH
Ce paramètre est important dans le suivi des Crustacés. En effet, la ventilation de
l’animal qui dépend de la dépense en énergie, est affectée par des facteurs comme le pH. Dans
les bacs d’élevage, le PH doit être maintenu entre 7,5 et 8,5. Une très forte activité synthétique
implique un dégagement accru de CO2 par exemple, et traduit une augmentation du pH
(AUTRAND et al., 1999).
Salinité
La mesure se fait une fois, (le matin à 7 heures) par jour. Pour cela, l’utilisation d’un
réfractomètre est d’usage.
Elle représente la proportion de sels minéraux dissous dans l’eau de mer ; elle est
souvent un paramètre descripteur performant pour comprendre la dynamique des masses d’eau
où les systèmes ou les apports continentaux et les eaux marines s’affrontent ou se superposent.
La crevette d’élevage supporte assez bien de grands écarts de salinité sous réserve que les
variations ne soient pas trop brutales.
Pratiquement la fourchette de valeur se situe entre 28 et 36%.
Ces paramètres physico-chimiques tiennent une grande place car ils ont une influence
considérable sur les différentes phases de la gamétogenèse, la maturation et l’éclosion.
32
Insémination Artificielle/P.monodon
d) Insémination Artificielle
d-1- Sélection des mâles à utiliser
L’objectif est d’avoir une bonne qualité des mâles.
Toute sélection est faite à l’œil nu, et celle-ci est basée sur trois étapes.
♦ Choix sur la taille : seuls les animaux de grande taille sont utilisés.
L’estimation d’un poids supérieur à 65g, pour les géniteurs d’origine sauvage, reste
un critère.
♦ Choix sur l’état physiologique : les animaux de post mue ou cartonneux, sont rejetés
pour ne pas risquer la haute mortalité. Ce phénomène est particulièrement
détectable lors de stress dû au transport.
♦ Sélection sur le stock de sperme chez les mâles : celle-ci sous-entend l’observation
de la partie basale de l’ampoule du spermiducte et l’estimation de l’importance de
la masse de sperme dans le spermatophore. L’appréciation de ces réserves a pour
but d’avoir des géniteurs mâles fournisseurs de spermatozoïdes mûrs, aptes à
fertiliser les œufs.
Après toutes ces appréciations, les géniteurs mâles aptes à féconder sont transférés dans la salle
d’expérimentation pour la collecte des spermatophores.
33
Insémination Artificielle/P.monodon
e) Numérotation et épédonculation
Ces deux interventions sont faites en même temps pour ne pas trop stresser les animaux.
La numérotation consiste à baguer chaque animal au niveau du pédoncule oculaire
avec des bagues plastiques spéciales (utilisées pour les pattes des oiseaux également), de
couleurs différentes, et numérotées, ce qui permet de suivre chaque individu pendant sa vie
reproductive.
L’épédonculation est une opération qui consiste à stimuler la maturation des ovaires en
ligaturant le pédoncule oculaire droit.
En effet, le choix de l’œil à sectionner, dépend du sens du courant crée dans le bassin,
les animaux nagent préférentiellement contre le courant, c’est pour cela que l’œil côté droit de
l’animal a tendance à être abîmé. L’œil à être amputé est donc celui-ci.
La ligature est constituée d’une boucle de fil en nylon tressé par un nœud plat. Cette
ligature est passée autour de l’œil du géniteur jusqu’à la base du pédoncule : sous le deuxième
coude. Toute blessure est irrémédiablement, suivie par des necroses, et peut entraîner la mort
de l’animal. La réussite de cette opération d’épédonculation déclenche une absence de
communication unilatérale entre la glande du sinus et le céphalothorax. Ceci se traduit par une
levée de l’inhibition normale de la maturation, et aboutît au bout de quelques jours à la phase
ultime du développement de la gonade. Et cette dernière est atteinte si la mise à la maturation a
été réalisée à l’écart de tout stress.
f) Ponte et éclosion
Vers la fin de l’après-midi, les femelles supposées matures (schémas n°9) sont pêchées du bac
de maturation et sont transférées dans les pondoirs. Dans chaque pondoir, la vérification de la
ponte s’est faite toutes les 60 minutes.
34
Insémination Artificielle/P.monodon
- S’il y a ponte, les femelles sont à transférer dans le bac de maturation initial, et une bague
est posée sur son œil non enlevé de manière à pouvoir l’identifier.
- S’il n’y a pas ponte jusqu’à cinq (5) heures du matin, les femelles sont remises dans leur
bac d’origine.
Pour les œufs pondus, 5 heures au moins après la ponte, ceux-ci sont récoltés, comptés
puis transférés vers l’éclosoir. 12 à 15 heures après la ponte selon la température, l’éclosion a
lieu.
Les nauplii récoltés sont récupérés dans la salle d’expédition, puis comptés précisément et
observés à la loupe binoculaire.
Toutes ces directives sont appliquées correctement. Et l’acclimatation après chaque
intervention est exigée pour diminuer toute forme de stress car les animaux stressés sont
sensibles à une faible variation de la valeur des paramètres physico-chimiques et peuvent
affecter la maturation des femelles et l’éclosion des œufs plus tard.
Nfp
%P = x 100
Nfi
g-2-Taux de fécondation
Il représente le pourcentage des œufs fécondés par rapport au nombre d’œufs émis par animal.
Wf
% féc = x 100
Wt
Wf : œufs fécondés
Wt : œufs totaux émis par animal
35
Insémination Artificielle/P.monodon
Nii
% Ecl = x 100
Wf
cov (x,y)
r =- 1< r < + 1
e (x) .e (y)
36
Insémination Artificielle/P.monodon
37
Insémination Artificielle/P.monodon
Géniteurs
sauvages
30 ♀
Rejetées
- Mortes
Ponte Maturation
des
ovaires
- Mues
éclosion
n♂
Légendes
Transfert
24 h – 96 h
Bac de maturation IA
2 jrs
Salle de ponte & d’éclosion Schéma des étapes de l’essai (cas IA n°1)
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Insémination Artificielle/P.monodon
Géniteurs sauvages
n♂ 30 ♀
Mortes
rejetées
IA Maturation
des ovaires
Pontes Mues
Eclosion
Légendes
5 jrs
Piscine de stockage des
géniteurs sauvages
Numérotation
&
Transfert Epédonculation
Bac de Maturation
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Insémination Artificielle/P.monodon
Pour l’insémination naturelle du type N°3, les géniteurs femelles sont mis dans leurs
bacs avec des mâles en nombre correspondant, ils sont soumis à deux sortes de reproduction
dans une même période d’inter mue :
• un volet de reproduction naturelle et ;
• un volet d’insémination artificielle proprement dite au moment de la sortie des
femelles matures. Ceci consiste à enlever les spermatophores présents, transférés lors de
l’accouplement au moment de la mue de la femelle. Puis avant que la femelle aille pondre,
l’insertion d’un nouveau spermatophore d’un mâle voulu s’avère nécessaire.
Concernant les géniteurs témoins, ils sont mis dans leur bac de maturation, avec le sexe
ratio un mâle pour une femelle et sous le contrôle de la reproduction naturelle.
A part toutes ces expériences, des suivis de spermatophores des mâles ont été menés.
+ Une expérience sert à répondre aux questions à partir de combien de jours après la
mue que l’extraction d’un spermatophore d’un mâle peut se faire ? Elle consiste à repérer le
jour de la mue de chaque géniteur mâle et à le baguer afin de bien le distinguer. A partir du
2ème jour, l’extraction de spermatophore de quelques échantillons a été faite. La répétition a été
répétée jusqu’à ce que des mâles qui résistent à l’extraction des deux boules de sperme
« fertile » soient identifiés.
+ En outre, une autre expérience consiste à déterminer l’intervalle de temps minimum
qui sépare les deux extractions de spermatophores d’un même coté du petasma d’un mâle de
Penaeus monodon. Pour des géniteurs mâles qui portent des bagues numérotées, leurs
spermatophores sont enlevés à une date bien précise.
Technique
Durant l’insémination artificielle, il faut veiller à ce que toutes les opérations soient les
plus rapides possibles pour ne pas beaucoup stresser l’animal. Le transfert des géniteurs mâles
pendant cette opération exige que les animaux soient mis un à un dans un seau de 25 l contenant
10l d’eau. L’opération se fait le plus vite possible pour ne pas asphyxier le géniteur. Arrivé dans
le bac destination, chaque animal doit être acclimaté pour minimiser les risques de stress. Puis la
collecte des spermatophores se fait.
40
Insémination Artificielle/P.monodon
41
Insémination Artificielle/P.monodon
Pour l’extraction du sac de spermatophores, le pouce droit presse, pousse légèrement vers le
haut et oriente vers l’intérieur de la partie ventrale. Tandis que le pouce gauche bloque cette
poussée pour tenir immobile l’ampoule concernée. Le sac ainsi sorti sous l’ouverture de
l’ampoule doit être récupéré par un autre manipulateur à l’aide d’une pince.
Au cours de la collecte, une poussée avec pression du pouce droit, sans mobiliser celui
de la gauche, peut suffire pour sortir la boule. Cela minimise le temps où l’animal est à
l’extérieur de l’eau. Comme l’appréciation de ces spermatophores se fait à l’œil nu. Pour voir
l’état de fertilité, elle se définit par les critères de couleur blanc laiteuse et la grandeur de la
boule. Cette technique a été adoptée durant les expériences sur l’identification des
spermatophores fertiles.
Après le transfert, une des qualifications des manipulateurs est la vigilance. Cette
opération est assurée par deux personnes. L’animal est posé dorsalement, à thelycum le plus
écarté possible par une pince tenue par une personne. L’ouverture est faite dans le sens de la
longueur du thelycum (ouvrir vers l’avant de préférence).
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Insémination Artificielle/P.monodon
La boule déjà pincée est introduite par l’autre personne. L’opération se termine par des
enfoncements successifs à l’aide des deux pinces pour que la boule de sperme soit bien
implantée dans l’organe de copulation femelle. C’est la première technique avancée où les
deux personnes assurent en même temps contention de l’animal et enfoncement de la boule ou
le sac de spermatophores.
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Insémination Artificielle/P.monodon
Tandis que pour la deuxième technique, la première personne tient les deux pinces
chacune dans sa main.
La première pince sert l’ouverture du thelycum, tandis que la deuxième consiste à transférer la
boule de sperme.
La deuxième personne assure la contention de la partie antérieure et postérieure de la femelle.
Durant toutes ces étapes, la contention de l’animal doit être parfaite. En effet, il faut que
l’animal soit immobile et que les pinces ne touchent pas d’autres organes, surtout son cœur qui
se loge en face du thelycum mais sur le côté dorsal. Pour cela, la personne qui assure la
contention au niveau du train postérieur de l’animal (l’abdomen) joue un grand rôle car c’est
dans cette partie du muscle que se place la force de l’animal.
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Insémination Artificielle/P.monodon
Transfert à sec
Entre les deux opérations qui se succèdent; la collecte et la transplantation, la boule de
spermatophores est récupérée dans une coupelle vide et sèche. En effet, le sac de
spermatophores imbibé d’eau augmente de volume, se disperse et finit par une diffusion des
gamètes mâles sur la paroi du sac ou même sur la coupelle. Ainsi, pendant un de nos essais,
aucun réactif n’est utilisé. Le transfert doit se faire tout de suite vers les voies génitales
femelles juste après la récupération de la boule de sperme pour minimiser le risque.
Angle de transfert
Pendant le transfert et l’implantation du sac de spermatophores dans l’organe de
copulation femelle, il ne faut pas négliger l’angle que font les pinces pour écarter les deux
lèvres du thelycum ou pour enfoncer la boule avec la limite supérieure de la face ventrale.
Concernant le premier angle relatif à l’écartement de l’appareil génital femelle, il ne
doit pas dépasser 30°.
Mais pour l’implantation de ce sac de gamètes, le transfert de ceci doit avoir avec un
angle d’attaque de 45°, pour minimiser tout risque.
45
Insémination Artificielle/P.monodon
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Insémination Artificielle/P.monodon
L’opération d’extraction des spermatophores semble être très dure pour les animaux qui
viennent de muer dans les 48h à venir. Beaucoup d’animaux perdent leur vie au cours de
l’intervention qui est une période critique.
Les fiches par individu et par bac des animaux du deuxième essai figurent la date
d’enlèvement des spermatophores, la partie enlevée (gauche, droite ou gauche et droite) et
l’état de l’ampoule pendant l’extraction (bon, mauvais ou cassé, assez bon …), la date et les
stades de l’évolution à l’observation (phase I ou II ou III ou IV) des spermatophores. Et
pendant ce même essai sur les trois jours successifs, des enlèvements de spermatophores ont
été faits, c’est pourquoi, les observations ont eu lieu tous les trois jours. Les échantillons de
géniteurs mâles péchés sont composés des trois catégories d’animaux d’expérience.
Ce dernier essai exige un nombre d’animaux assez élevé, pour voir les cas possibles.
Ces essais vont permettre de voir superficiellement les évolutions de la spermatogenèse, sans
procéder aux manipulations de laboratoire.
Les matériels d’étude sont à peu près satisfaisants. Toutefois, certains matériels ont fait
défaut comme les pinces spéciales pour l’insémination artificielle, mais à la place, l’utilisation
des pinces ordinaires existant au laboratoire a été de pratique.
En outre, l’écloserie est chargée de faire annuellement, une vague d’essais dans la salle
de maturation en même temps que la production. En effet, après trois ou cinq semaines de
production, un vide sanitaire s’impose pour l’ensemble des bacs de la salle de maturation. Or
pour l’expérimentation, l’attente de la mue de chaque individu s’avère nécessaire. Et le cycle
de mue varie entre quinze et quarante cinq jours. Parfois, quelques animaux n’ont pas encore
terminé un cycle et la production est achevée.
Pour pallier ces contraintes, une solution a été trouvée. Il s’agit du transfert des
animaux vers les bacs de maturation en plein air. Face à de très fortes variations de
températures journalières, les résultats obtenus des essais menés risquent fort bien de fausser
les données scientifiques.
Cette méthode permet d’avoir une ponte dirigée dont la date est connue avec l’heure
exacte de l’accouplement ainsi que les informations sur les deux individus parentés.
Elle consiste aussi à améliorer le type de croisements ; d’inter familial vers des niveaux
de deux individus. Ceci est très intéressant pour la production des futurs géniteurs dans la
mesure de tenir compte les performances individuelles de la croissance et la résistance aux
maladies et aux agressions. Cette méthode constitue pour le monde de la recherche une
amélioration des races de futurs géniteurs élevés dans les fermes de grossissement.
47
Insémination Artificielle/P.monodon
II.2- MATERIELS
Ceux-ci sont constitués par le matériel animal et les matériels d’élevage.
Expérimentation N° 1 Expérimentation N° 2
Bacs A B M N O
Insémination Naturelle Artificielle Artificielle Artificielle Naturelle
N°01 N°01 N°02
Moment de Au moment 24 à 48 72 à 96 Au moment Au moment de
l’Insémination de la mue heures après heures après de la sortie ♀ la mue
la mue la mue
Ablation ou Pendant la production 5 jours après la mue 3 à 5 jours
Epédonculation précédente (ce sont des ♀ avant le 1er jour
réutilisées) de ponte
Nombre de 12 ♀ et 25 ♂ 20 ♀ 24 ♀ 25 ♀ 25 ♀ et 20 ♂
géniteurs inséminées épédonculées épédonculées
utilisés vivantes vivantes
Types Animaux Animaux de Animaux de l’expérience Animaux
d’animaux témoins l’expérience témoins
Poids moyen ♀ : 140 g ♂ : 72 g
Source : Auteur, 2002
48
Insémination Artificielle/P.monodon
Au début des expériences, des géniteurs d’origine sauvage ont été utilisés. En effet, ils sont
plus résistants aux interventions et manipulations par leur rusticité. La taille reste un critère
essentiel pour ce type d’animaux, pour mieux les contenir facilement. Après, une vague
d’expériences pour les manipulateurs a été réalisée avec les géniteurs d’origine de l’élevage.
Expérimentation N°3
Bacs Y X Z
Insémination Artificielle N°1 Naturelle Naturelle + IA N°3
Moment de l’Insémination 72 à 96 heures après Au moment de la mue Au moment de la mue
la mue + pendant la sortie ♀
Ablation ou épédonculation Pendant la production précédente
de la femelle
Nombre de géniteurs utilisés 19 ♀ inséminées 35 ♀ de 1ère ponte + 29 ♀ de 2ème ponte +
quelques ♂ quelques ♂
Types d’animaux animaux de animaux témoins Animaux d’expérience
l’expérience
Poids moyen ♀ ; 122 g ♂ ; 68 g
Source : Auteur, 2002
Les géniteurs mâles sont utilisés dans le cadre de l’étude de l’évolution des spermatophores. Le
moment favorable à l’extension de la boule par rapport à la mue a été choisi pour l’expérience.
Et douze géniteurs mâles ont été testés sur ce type d’expérience. La durée supposée minimale
de régénération des spermatophores de ces mâles avec les caractéristiques de l’élevage a été
expérimentée. Pour cela, l’utilisation de 50 mâles pour l’expérience a été réalisée.
Les numéros attribués à chaque type d’insémination artificielle correspondant à une
séquence de reproduction ont été notés.
- L’I.A. n°1 a pour séquence : mue + I.A. + épédonculation pour les non épédonculées +
matures + pontes.
- Celle de l’I.A. n°2 est : mue + épédonculation pour les non-épédonculées + matures + I.A. +
ponte.
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Insémination Artificielle/P.monodon
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Insémination Artificielle/P.monodon
51
Insémination Artificielle/P.monodon
Seuls les animaux en pleine production, de courte durée de 15 jours à 60 jours se logent
dans le deuxième type de bacs. C’est pourquoi, ils sont favorisés par rapport à l’autre type. Ce
dernier assemble des bacs en plein air qui se chargent principalement de stockage des géniteurs
nouvellement arrivés, de l’extérieur (des bateaux) ou de la ferme. Les animaux dans le bac du
type 1 supportent toutes les conditions naturelles sauf le régime alimentaire et le local. Ainsi,
ce type de bacs de maturation n’est pas destiné pour la maturation proprement dite, mais
pendant la première expérience, le matériel disponible a obligé d’utiliser ce type de bacs, à
défaut de bacs de maturation du type 2 non disponibles.
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Insémination Artificielle/P.monodon
Par leur structure, la piscine est une structure intermédiaire de bacs de maturation et les
bassins de grossissement. Les éléments adaptés à l’intérieur de chaque piscine : le « liner » ou
support étanche a pour rôle d’empêcher la pénétration de lumière au fond de celle-ci et de
permettre de réaliser un nettoyage rapide et complet des piscines après chaque récolte et une
rotation rapide des cycles d’élevage. Toutefois, ces piscines sont sous serre dont la température
de l’air à l’intérieur est fixée.
Ainsi, les géniteurs femelles dans les piscines qui suivent le régime de préparation
peuvent être matures, non épédonculés si les températures sont en stabilité.
Salle d’expérimentation
Elle est pourvue de 15 petits bacs cylindriques, qui ont chacun un volume de 150 litres.
Chaque pondoir numéroté est pourvu d’un dispositif d’aération et de vidange et muni d’un
couvercle. La salle est alimentée en eau de mer et en eau douce pour faciliter le remplissage et
le nettoyage de chaque pondoir. La salle est une ex-salle d’élevage larvaire. Ces dispositifs
servent de stockage des géniteurs femelles pendant l’expérimentation, après leur mue et en
attente de l’insémination artificielle et / ou l’épédonculation plus tard.
L’utilisation de cette salle a permis d’individualiser les animaux, de suivre leur date de
mue, d’insémination artificielle, d’épédonculation, et de connaître l’état au cours des
différentes interventions. Chaque géniteur du bac pondoir est fiché.
De plus, il est difficile d’inséminer les animaux dans leur bac de maturation, mais il faut les
isoler pour faciliter toutes les interventions.
Salle de ponte
Elle est pourvue des petits bacs cylindriques coniques noirs, d’un volume de 140 litres
chacun. Ces pondoirs présentent des dispositifs d’aération, de vidange et la salle est munie de
réchauds suspendus au niveau des côtés des murs afin de maintenir la température de la salle et
surtout celle des pondoirs constante.
53
Insémination Artificielle/P.monodon
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Insémination Artificielle/P.monodon
Salle d’éclosion
Elle est pourvue des éclosoires. Chaque éclosoire est constitué par une cuve
rectangulaire ou circulaire de couleur grise, surmontée d’un couvercle percé d’un petit trou
rond muni d’un conduit d’évacuation d’eau. Le fond de cette cuve est fabriqué avec du filet
moustiquaire de maille de 100 µm. A un mètre au-dessous des éclosions, une lumière
permanente est créée pour l’attraction des nauplii éclos au niveau du trou du couvercle
(phénomène de phototropisme). Les nauplii sont conduits vers le casque noir à la partie
inférieure. Ainsi, il faut bien régler le débit de l’eau qui sort du conduit d’évacuation cité ci-
dessus.
Les différentes infrastructures, et les conduites à tenir pour chaque unité montrent bien
à quel point la ponte, l’incubation et l’éclosion sont des phases très délicates.
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Insémination Artificielle/P.monodon
Autres matériels
Ils sont composés de :
matériels de mesure, d’analyse et de contrôle comme :
9 balance de précision ;
9 thermomètre ;
9 oxymètre ;
9 réfractomètre ;
9 pH-mètre ;
9 compteur en main ;
9 un capuchon de 7 ml, des coupelles et ;
9 gobelets, seaux gradués ;
appareil d’observation comme :
9 loupes binoculaires et ;
9 appareil photo combiné avec ordinateur ;
autres matériels comme :
9 casques différenciés par leurs mailles (100 µm, 200 µm) ;
9 quelques tubes à essai ;
9 pinces ;
9 quelques bassines et cuvettes ;
9 matériels informatiques et ;
9 filets de pêche.
Concernant la chaudière, les chillers et les lampes à U.V. Elles se définissent comme suit :
− la chaudière est un matériel électro-méca-chaud qui produit un échange de chaleur,
afin d’augmenter la température de l’eau de mer du pompage direct ;
− les chillers sont des matériels électro-froid qui permettent de diminuer la
température de l’eau de mer du pompage direct et ;
− les lampes à U.V. sont des appareils électriques qui servent au traitement de
désinfection de l’eau de mer utilisée à la ponte, à l’éclosion des œufs et à la salle de
récupération ou de recyclage des nauplii, souvent appelée salle d’expédition.
La plupart de ces matériels utilisés sont très sophistiqués, voire même très spécifiés.
Cela concerne ceux de petite taille que de grande taille.
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Insémination Artificielle/P.monodon
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Insémination Artificielle/P.monodon
PARTIE III :
RESULTATS ET DISCUSSIONS
Insémination Artificielle/P.monodon
a) Taux de survie
En effet, les animaux qui viennent de muer sont encore fragiles et ne supportent pas les
interventions. Et les manipulateurs qui ne sont pas encore bien habitués à la technique font de
fausse manœuvre et touchent de points vitaux de l’animal. La non maîtrise de l’intervention
peut entraîner des impacts sur le taux de survie des animaux inséminés.
58
Insémination Artificielle/P.monodon
Date N° bag Wt Wf %fec Nii est %Nii est Nii réc Taux H de
Ecl ponte
19/05/02 O 520 520 100 0 0 0 0 02H00
21/05/02 R 500 400 80 0 0 0 0 23H00
Source : Auteur, 2002
59
Insémination Artificielle/P.monodon
Sur les deux pontes de l’expérimentation, les taux de fécondation ont été très positifs ;
au moins 80 % de réussite pour une femelle de première et de deuxième ponte ont été obtenus.
Dans ces deux cas, la fertilisation a été bonne. Mais, les taux d’éclosion par contre ont été nuls.
Ainsi, aucun nauplii n’a été obtenu. Ceci a été vérifié par le comptage et l’estimation des œufs
et des nauplii. Cette opération a eu lieu le matin (vers 7 heures) soit 5 à 7 heures après les
pontes.
Afin d’expliquer les valeurs élevées en maturation et en ponte, pour les deux lots
d’expérience concernés, les détails des paramètres physico-chimiques caractéristiques de cette
conduite d’élevage sont présentés ci-après :
Température
Pendant la période des essais, les températures sont très fluctuantes. Les températures
du matin et celles du soir oscillent entre 23,6°C et 29,6°C. Les courbes de celles-ci sont
données ci-dessous.
Figure n°2 : Courbes des évolutions des températures pendant le premier essai
30
28
26
T
24
22
20
5
5
/4
/4
/5
/5
/5
/5
/5
/5
/5
/5
/5
2/
4/
6/
8/
28
30
10
12
14
16
18
20
22
24
26
DATE
60
Insémination Artificielle/P.monodon
4,5
4
3,5
3
Variation de T°
2,5
Série1
2
1,5
1
0,5
0
28/4 30/4 2/5 4/5 6/5 8/5 10/5 12/5 14/5 16/5 18/5 20/5 22/5 24/5 26/5
Date
61
Insémination Artificielle/P.monodon
Changement d’endroit
Historiquement, les géniteurs expérimentés ont déjà assuré une production avant les
essais. Et les conditions d’élevage pendant cette période de production ont été plus ou moins
favorables avec :
− le bac dans la salle de maturation avec des températures journalières réglées autour
de 27°C et ;
− la photopériode régulière d’une durée de 10 heures par jour et ;
− la propreté assurée par un ou deux siphonnages par jour par bac.
Mais pendant les essais de la deuxième production des géniteurs, toutes les conditions
d’élevage ont changé avec :
• les températures instables, suivant les conditions environnementales, avec
des variations de température entre 0 et 4,2°C.
• la photopériode naturelle et ;
• l’un ou les trois (3) siphonnages par semaine.
Ainsi, aucune performance n’est apparue avec la conduite d’élevage. Les conditions
existantes ont détérioré la performance de l’individu. La meilleure solution est l’amélioration
progressive des conditions d’élevage dans le milieu.
62
Insémination Artificielle/P.monodon
a) Taux de survie
Les taux de survie s’améliorent par rapport à celui du premier essai, surtout pour les
animaux inséminés. L’augmentation du taux de plus de 15 % est le résultat du temps de recul
de l’intervention en IA, au lieu de 24 à 48 h après la mue l’IA n°1 a été faite entre 48 à 96 h.
Par rapport au témoin, une différence de taux de 4 à 5 %, significative au transport des
géniteurs avant leur insémination a été notée. En effet, pour ne pas accumuler les opérations,
les femelles qui viennent de muer doivent être transportées aux endroits conformes à l’IA dès
24 à 48h avant l’intervention, soit 24 à 48h après la mue. Ceci est le même pour les deux types
d’insémination. Malgré la différence des températures enregistrées, entre les taux de mue pour
les animaux et du témoin, cette différence est considérée négligeable.
b) Taux de matures
Pour les trois lots, le taux a été très différencié.
¾ Cas des animaux témoins, au bout de 14 jours de ponte, 68% de femelles épédonculées
introduites dans le bac sont matures. Cette valeur est très fréquente pour tous les lots
d’animaux sauvages introduits dans la salle de maturation.
¾ Tandis que chez le lot d’animaux inséminés après trois jours de mue, le taux des
matures rencontré est de 57 %.
Pratiquement, les proportions du taux des matures proviennent des résultats suivants :
− trois individus sont matures sur les cinq femelles épédonculées et deux fois
chacune en moyenne. Ce qui donne la moitié du nombre de ponte. Et la période de latence peut
aller au minimum jusqu’à trois jours.
− cinq répondent à la maturation sur les huit géniteurs femelles concernées de la
deuxième vague d’épédonculation. Et la période minimale de latence observée est de six jours
et ;
63
Insémination Artificielle/P.monodon
Chez les femelles témoin, le nombre des matures ne se confond pas au nombre de ponte.
Tandis que toutes femelles matures chez les deux lots de géniteurs inséminés pondent.
¾ Le lot des matures chez le dernier lot d’IA, est de 19,23%. Ce taux est très faible par
rapport aux autres lots du même essai. La période de latence est comprise entre 7 et
15 jours.
Ainsi, la maturation est plus retardée, par rapport à la période de latence des femelles
inséminées après la mue.
c) Résultats de ponte
Les résultats de ponte du lot de géniteurs témoin sont présentés dans le tableau ci-dessous.
Rang de Tx Heures de
Date Wt Wf nii est %Féc % Ecl Nii ré Actif Tarés Soies
ponte éclos pontes
12/05/02 I 850 830 790 97 95 669 81 X 0 SM 23h00
13/05/02 I 210 180 170 86 94 131 73 X 3 SL 01H00
14/05/02 I 550 500 50 91 10 0 00
15/05/02 I 620 620 590 100 95 491 79 X 0 SM 01H00
17/05/02 II 540 540 480 100 89 357 66 X 3 SM 21H00
17/05/02 I 735 735 630 100 99 691 94 X 2 SM 22h00
21/05/02 III 630 590 500 94 85 406 69 X 2 SM 22H00
21/05/02 II 900 900 800 100 89 286 32 X 0 SM 02H00
21/05/02 III 630 600 490 95 82 291 49 X 4 SM 23h00
21/05/02 II 520 520 170 100 0 0 0 03H00
22/05/02 I 570 540 500 95 96 377 70 X 0 SM 22H00
23/05/02 I 870 870 780 100 90 674 77 X 0 SM 01H00
23/05/02 II 1000 900 900 90 100 291 29,1 X 0 SM 23H00
23/05/02 I 900 900 600 0 0 0 0
64
Insémination Artificielle/P.monodon
D’après ce tableau, les pontes sont reparties dans toutes les périodes de ponte.
En général, les taux de fécondation sont très élevés pour le lot témoin. Seuls 7% de
ponte observée ayant des œufs ne sont pas féconds. Le reste présente des œufs féconds, en
moyenne 86%.
Concernant l’éclosion, la plupart des pontes ont donné des nauplii surestimés. Après
l’éclosion, une baisse du taux des nauplii récoltés par rapport aux taux estimatifs a été
enregistrée. Ce problème est dû aux :
- imprécisions de l’échantillonnage des œufs ou des nauplii ;
- et/ou blocages du développement des œufs pendant le processus d’éclosion.
Concernant les pontes de deux types d’insémination artificielle, les résultats sont
représentés dans le tableau suivant :
Qlté du nii
DATE Bague Rg Wt Wf %Fec nii est nii % Nii réc Taux ecl H ponte actif tarés soies ]Mue-p/te[
17/06/02 C I 520 510 98 128 25 169 33 22H X 0 SM 9
18/06/02 D I 700 690 98 290 42 197 29 00H X 2 SM 10
21/06/02 C II 870 790 99 340 43 337 43 00H X 0 SM 13
23/06/02 D II 610 610 100 500 82 334 55 01H X 0 SM 14
24/06/02 C III 1000 1000 100 200 20 189 19 21H X 2 SM 16
01/07/02 L I 590 420 71 370 88 463 89 21H X 2 SM 12
01/07/02 H I 800 800 100 24 3 0 0 02H 13
03/07/02 N I 460 0 0 0 0 0 0 00H 13
05/07/02 L II 750 730 97 22 3 0 0 00H 16
06/07/02 B I 600 560 93 0 0 0 0 03H 29
07/07/02 K I 330 300 91 21 7 0 0 02H 18
65
Insémination Artificielle/P.monodon
été enregistrés. Néanmoins, grâce à la deuxième ponte et la troisième ponte, les résultats en
nauplii obtenus ne sont pas désastreux. En effet, la pratique de l’insémination artificielle ne
bloque pas les pontes qui suivent la première ponte mais la présence d’une deuxième ou
troisième ponte dans un même inter mue dépend toutefois de la durée de latence en première
ponte.
DATE N°indiv Rang de ponte W Wf nii est % Féc %Ecl h de ponte ]Mue-ponte[
03/07/02 H 1 600 600 0 100 0 01h00 13 jrs
06/07/02 T 1 960 930 0 97 0 02H00 14 jrs
06/07/02 Q 1 1000 980 0 98 0 02H00 14 jrs
07/07/02 V 1 130 130 0 100 0 03H00 14 jrs
09/07/02 G 1 610 600 30 98 5 00H00 19 jrs
Température
Pendant l’expérience, les deux périodes intéressantes pour les deux lots d’insémination
artificielle ont été distinguées. La variation et l’évolution des températures en fonction de
maturité et maturation, sont représentées par les tableaux Annexes n°3 et n°4 pour les deux
lots.
Les températures du matin et celle du soir sont en général comprises entre 26,5°C et
27,5°C avec des fluctuations journalières allant de 0 à 0,7°C pendant les trois premières
semaines de l’expérience.
66
Insémination Artificielle/P.monodon
Après cette période, une diminution de température a été observée pendant trois jours ;
la température atteint 25,3°C et la moyenne est de 25,7°C. Cette situation est due à une panne
technique. Mais les températures reprennent leurs valeurs pendant le reste de la période de
ponte au cours de l’expérience.
La période est marquée par les faibles variations de température de 26 à 27°C. La
moyenne des fluctuations journalières est de 0,41°C avec une variation de 0 à 1,5°C.
En se basant totalement sur les fiches de ponte des trois lots de géniteurs, les taux de
fécondation sont très élevés sauf dans le cas de lot à IA N°1 où il y a un taux nul. Ce dernier
cas s’explique par l’absence totale de spermatophore dans le thélycum. La femelle a perdu les
gamètes transférés lors de l’insémination artificielle.
Concernant le taux d’éclosion du bac témoin, le nombre de nauplii réellement récolté
est surestimé au cours des échantillonnages d’œufs. Les échantillons d’œufs ne présentent pas
réellement la population (œufs d’une femelle dans un pondoir), alors que quelques œufs
n’arrivent pas à terminer leur développement embryonnaire. Il y a un blocage dans le processus
et les nauplii sont morts à l’éclosion et n’arrivent plus à flotter à la surface de l’eau pour être
récupérés et comptés. C’est la cause essentielle de la majorité de pontes qui présentent un zéro
nauplii.
Pour les géniteurs de l’IA n°1, la différence entre deux groupes de pontes à taux
d’éclosion réel et celui qui ne présente aucun nauplii a été bien notée ; la durée d’un cycle de
mue a été prise comme référence. Elle varie de 15 à 45 jours. Comme les durées d’intervalle
entre mue et ponte ici sont au minimum 13 jours. L’arrivée de la prochaine mue affecte surtout
le taux d’éclosion. En effet, les œufs éclos n’ont pas des éléments nécessaires pour la formation
des réserves vitellines et autre forme de réserve pour les nauplii. C’est la raison pour laquelle
que les résultats obtenus ont donné des pontes avec des nauplii zéro.
En outre, la place des géniteurs mâles dans ces conditions n’est pas à négliger. C’est le
cas des femelles de l’IA n°2. La durée d’incubation du spermatophore dans le thélycum de la
femelle peut affecter le phénomène. Compte tenu de la lenteur du cycle de maturation durant
l’IA n°2, les pontes peuvent être confondues avec la préparation de la mue ou de la pré mue.
La méthode d’accélération de la maturation va se faire dans l’IA n°3.
67
Insémination Artificielle/P.monodon
♀ ♀ Tx de Tx de Tx de
Mature Ponte
introduite survivante survie mature ponte
Témoin : lot 1 25 16 64% 8 50% 6 37,5%
IA1 : lot 2 19 12 63% 4 33,3% 4 33,3%
IA3 : lot 3 29 19 65,5% 16 84,2% 13 68,42%
Source : Auteur, 2002
a) Taux de survie
En général, les taux de survie pour les 3 lots d’animaux sont presque uniformes. Ils
varient autour de 63 à 65% pendant les mêmes périodes de ponte après la première production.
Le taux de survie des animaux enregistré est donc les résultats des conséquences des
caractères communs et des conditions d’élevage pour ces trois lots. Pour les géniteurs,
multiples sont les facteurs qui affectent ces résultats comme l’âge des animaux, la date de
l’ablation, la conduite d’élevage, la température, la propreté de l’eau, l’alimentation etc… .
68
Insémination Artificielle/P.monodon
Tableau n°13 : Fiche de Ponte du lot 1 Témoins (animaux d'origine élevage ) à partir de la
deuxième ponte
Rg de Hde
Date Bague Wt Wf nii est % féc Tx ecl Actifs Tarés Sc/Sl
ponte ponte
10-08 211 II 23H 00 350 290 160 82,86 0
12-08 215 II 22H 00 750 710 320 94,67 80 X 0 SM
16-08 222 II 01H 00 410 410 370 100 56 X 2 SM
16-08 211 III 23H 00 590 590 440 100 15 X 2 SM
18-08 164 II 00H 00 430 0 0 0
Concernant le lot d’animaux témoins, les taux de fécondation sont très élevés dans
l’ensemble. Mais les taux d’éclosion sont très variables ; entre 0 et 80% avec une moyenne de
30,2%. Ce grand écart entre le taux moyen en éclosion et la limite supérieure à 80% peut
s’expliquer par la distribution des résultats suivants :
40% de ponte : représente le taux d’éclosion plus ou moins élevé (individu N°215, 222)
tandis que ;
69
Insémination Artificielle/P.monodon
40% de ponte : représente le taux estimatif en nauplii élevé mais, ces individus sont
mort-nés ou morts à l’éclosion. Les restes vivants pour l’individu N°211, n’ont que le 15% des
œufs fécondés.
En voici les résultats sur le deuxième lot
N° Rg de
Date Hde ponte Wt Wf % féc nii réc Tx ecl Actifs Tarés Sc/Sl
individu ponte
12-08t 144 II 22H 00 510 480 94 0 0
12-08 130 II 23H 00 600 500 83,33 263 65,75 X 1 SM
13-08 104 II 23H 00 960 900 93,75 311 34,55 X 1 SM
19-08 104 III 23H 00 410 390 95,12 0 0
Pour ce qui est du lot n°2 : résultat de l’IA n°1, la deuxième ponte a donné des taux de
fécondation élevés. Ces proportions dépassent 80%. Et les taux d’éclosion sont en moyenne
25,07%. Le taux le plus favorisé pendant cette expérience, pour le type d’IA n°1 est de
65,75% : C’est la meilleure proportion en éclosion de la deuxième ponte pour ce même type
d’IA.
Tableau n°15 : Fiche de Ponte du lot 3 de 1ère ponte (mue + IN + mature + IA + ponte)
N° Rg de H de
Date Wt Wf % féc % ecl nii réc Actifs Tarés Sc / Sl
individu ponte ponte
11-08 202 I 01H 00 640 590 92,19 74,6 440 X 0 SM
17-08 182 I 00H 00 900 860 95,56 12,4 107 X 0 SM
17-08 195 I 21H 00 900 900 100 87 783 X 0 SM
17-08 204 I 02H 00 700 690 98,57 25 171 X 1 SM
17-08 202 I 00H 00 960 960 100 91 877 X 0 SM
17-08 201 I 01H 00 840 840 100 0 0
18-08 196 I 02H 00 330 280 84,85 0 0
19-08 344 I 22H 00 450 400 88,89 0 0
21-08 181 I 21H 00 270 250 92,59 73 183 X 2 SM
21-08 198 I 22H 00 430 400 93,02 0
21-08 189 I 22H 00 590 590 100 70 414 X 5 SM
24-08 186 I 21H 00 170 170 100 90 154 X 1 SM
Source : Auteur, 2002
70
Insémination Artificielle/P.monodon
Et enfin pour le lot n°3, le meilleur résultat est obtenu à la fois en fertilisation et en
éclosion. Les taux respectifs sont de 95,47% et de 43,58%.
Ici, les femelles qui pondent une deuxième fois pendant une période d’inter mue n’ont pas
existé : les mêmes résultats avec IA n°2 de l’expérience II ont été enregistrés. La principale
raison qui explique cette perturbation est la deuxième ponte. Le stress provoqué pendant
l’enlèvement de spermatophore (pour IA n°3) et le transfert d’autres gamètes, pendant la sortie
des femelles matures en sont les causes.
Mais parmi les trois lots d’essais d’IA, le lot n°3 de cette troisième expérience présente
les meilleurs résultats obtenus aussi bien en fertilisation qu’en éclosion.
71
Insémination Artificielle/P.monodon
III.2- DISCUSSIONS
A travers les résultats des trois essais menés pendant l’investigation, les essais d’IA au
niveau de Penaeus monodon et autres espèces à thelycum fermé d’après les documents
répertoriés ont donné les résultats suivants :
Après les transferts artificiels des spermatophores au niveau de P. japonicus ; 7,5%
comme taux de fertilisation et 3,3% d’œufs éclos, contre 67,7% et 40,1% à la reproduction
naturelle, d’après LUMARE, 1981 cité par PRIMAVERA, 1984. Un faible rendement de
nauplii avec 2,4% seulement sur les 10 speratophores transférés des 3 femelles de P. monodon
épédonculées a été obtenu par MUTHU et LAX, 1984, cité par PRIMAVERA, 1984.
Les meilleurs valeurs citées par PRIMAVERA, 1984 obtenu par LIN et TING, 1984,
atteignent 71,87% par insertion d’un spermatophore et 82,35%, dans le cas de deux
spermatophores transplantés à un individu avec les manipulations in vitro.
Compte tenu des résultats de recherche et ceux réalisés à travers les documents
répertoriés lors des trois expériences menées, l’élucidation des problèmes rencontrés et
l’explication des réalités sur terrain vont essayer d’améliorer la nouvelle technique
d’insémination artificielle chez P. monodon.
Les matériels et les méthodologies appliqués ont beaucoup influé sur les résultats des
expériences.
LIN et TING, 1984 cité par PRIMAVERA, 1984 utilisent de forceps ou parfois
d’électroéjaculateur pour insérer le spermatophore au niveau du pore génital femelle.
Pour les essais d’insémination artificielle menés, les pinces à disséquer sans griffe,
sont les outils utilisés pour l’opération. Par rapport aux matériels spécialisés, électriques et
autres pour le transfert in vitro, les outils utilisés lors de la manipulation sont à l’origine de
forte mortalité et des disfonctionnements des maturations et pontes.
La blessure de l’appareil génital de la femelle à inséminer ou un choc à d’autres organes
situés autour de ceci peut entraîner une douleur de longue durée et entraîne même la mort du
géniteur. En effet, la pointe des pinces peut être tranchante et endommage l’animal au niveau
du cœur sur le coté dorsal du thelycum. C’est le cas de la plupart des géniteurs femelles mortes
pendant l’expérience N°1.
72
Insémination Artificielle/P.monodon
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Insémination Artificielle/P.monodon
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Insémination Artificielle/P.monodon
Dans l’IA n°3, le prélèvement d’un spermatophore à un thelycum déjà serré a été fait
sur des femelles matures. Visiblement, le gamète sort petit à petit après avoir rompu le
thelycum, le plus souvent.
Puis un nouveau spermatophore a été inséré. Pour vérifier l’efficacité de cette intrusion,
un tableau qui montre cette vérification est en annexe IV. D’après ce tableau, l’enlèvement de
spermatophore, même sans apport d’autre, donne encore de nauplii vivants.
Ainsi, l’enveloppe qui est sortie pendant le curetage de ces spermatophores n’est autre
que la parois. Par conséquents, les résultats obtenus dans l’IA n°3 sont purement le fruits de la
reproduction naturelle.
Ainsi, le moment de l’intervention pour le transfert des spermatophores vers le
thelycum est plus favorable pendant que cet organe génital est encore faible à écarter.
Pour le cas de l’étude, c’est durant les 48 à 96 heures de mue que l’animal est la plupart
du temps, normal, actif et calme et que la carapace commence à se durcir et là, l’opération est
encore faisable.
Pour une période d’inter mue, le transfert et la technique utilisée pour l’intervention en
tiennent compte car il va influencer sur les résultats.
75
Insémination Artificielle/P.monodon
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Insémination Artificielle/P.monodon
Pourcentage à la partie
Phase Taille du 5e paire du
pleïopodes
1 Rien 0%
2 Petit 10%
3 Moyen 30%
4 Grand 60%
5 Plein 90%
Source : Elaboration propre de l’auteur au CDCC, 2002
77
Insémination Artificielle/P.monodon
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Insémination Artificielle/P.monodon
79
Insémination Artificielle/P.monodon
a) Température
La maturation conditionne la réussite de la reproduction. Le faible taux de femelles
matures a été marqué dans les expériences d’insémination artificielle menée. Des femelles
réutilisées ont été élevées dans la salle de maturation avec des températures plus ou moins
stables.
En voici un tableau illustrant ceci :
Tableau n°17 : Résultat de pontes des animaux pendant la deuxième production.
80
Insémination Artificielle/P.monodon
b) Eau
L’eau, en quantité et en qualité intervient aussi en majeur partie dans la qualité des
produits.
En quantité, le changement d’eau continu est vivement conseillé. En saison sèche ou
pendant les marées basses, seuls les bacs de maturation sont les prioritaires. L’arrêt de la
pompe qui ravitaille en eau les piscines de stockage ou de préparation s’avère nécessaire et
indispensable. Cette situation peut affecter la performance reproductive des futures géniteurs.
La même situation est à voir pendant la chloration du réseau ; cette fois une vide
sanitaire a eu lieu dans la salle de maturation. Toutes ces perturbations en circulation d’eau
peuvent affecter le succès de l’éclosion d’œufs par la modification des concentrations de gaz
comme l’oxygène dissous, le CO2 et autres. Ce problème touche le contexte qualité de l’eau.
Le problème de la qualité de l’eau engendre aussi les substances liquides, solides ou
gazeuses, qui se trouvent dans l’eau d’élevage. L’abondance des déchets comme les débris
d’aliments, les carapaces des crevettes en mue, provoque des conséquences néfastes à la
survie des géniteurs. Les géniteurs des piscines en subissent les effets négatifs, dont leurs bacs
n’ont été siphonnés qu’une fois ou deux toute la semaine. Seule l’utilisation des aérateurs
protège les animaux au problème de décomposition et de toute forme de déséquilibre
photosynthétique dans le bac.
Autre que le problème d’absence de propreté, l’augmentation en taux d’ammoniaque
et le risque de dystrophie peuvent provoquer des problèmes par l’excès en métaux lourds.
L’information sur les effets des EDTA additionnés avec l’eau à la dose de 1 à 10mg/l
pour réduire la toxicité des métaux lourds (CASTILLE et LAWRENCE, 1981). LAWRENCE et
al., 1981 et LICOP, 1988 parlent des impacts négatifs sur les pontes et les nauplii. Les agents
de l’écloserie acceptent facilement l’absence de ces corps dans les pondoirs.
L’eau avec un taux d’oxygène dissous normal et une concentration de métaux lourds
entrave la gamétogenèse et le processus métaboliques des géniteurs. Ces dégâts peuvent avoir
des effets néfastes sur les nauplii.
81
Insémination Artificielle/P.monodon
c) Alimentation
La plupart du temps, les impacts de la diététique sur la reproduction ne se
manifestent pas tout de suite. Elle a des effets secondaires mais la plupart du temps, elle est
négligée par les éleveurs. Ainsi, le mode de distribution des aliments constitue un point essentiel
pour la conduite d’un élevage. Ici, les reproducteurs doivent être nourris à volonté. L’écloserie
de Moramba est beaucoup avantageux en quantité d’aliment frais car presque toutes les
variétés indispensables pour les géniteurs en maturation y sont disponibles. Ainsi, la quantité est
conforme aux besoins des géniteurs mais la qualité est encore discutable.
L’altération des aliments affecte la majeure partie des conséquences comme les
protéines ou amino-acides, les lipides et les dérivés.
D’après le tableau n°1, une proportion très élevée en protéine (de 36 à 40%) doit être
incorporée dans l’alimentation des géniteurs.
Les amino-acides essentiels sont au nombre de dix tels que méthionine, arginine,
thréonine, trytophane, histidine, isoleucine, leucine, lysine, valine et phénylalanine (COWEY et
FORSTE, 1971 ; SHEWBART et al., KANAZAWA et TESHIMA, 1981 cité par ARLO et
JAMES, 1992). Ces dix amino-acides sont apportés par les animaux aquatiques (National
Research Council, 1983). La tyrosine est synthétisée par la phénylalanine mais elle est non
incorporée par le Carbone 14.
Après la protéine, les lipides sont les fournisseurs des acides gras, phospholipides,
cholestérols qui sont des nutriments essentiels pour la reproduction des crevettes. Ces acides
gras essentiels sont au total quatre ; l’acide linoléïque (18 : 2n6), linolénique (18 : 3n3),
eicosapentaenoïque (20 : 5n3) et l’acide decosahexaenoïque (22n : 6n3). Ce besoin en acides
linoléniques explique l’intérêt d’ajouter aux rations composées de produits frais, comme les
têtes de crevettes ou les Crustacés naturellement riches en acide linolénique. La fonction
essentielle des acides gras se présente comme des composants des phospholipides,
précurseurs de prostaglandines. Ils sont importants car ils assurent la flexibilité et la
perméabilité des membranes biologiques, assurant le transport de lipides et activant certaines
enzymes.
Comme précurseurs de prostaglandines, ils sont probablement impliqués dans diverses
fonctions physiologiques et métaboliques.
Ainsi, les aliments frais une fois décongelés ne doivent plus être recongelés. Et les
aliments douteux quant à leur fraîcheur sont à jeter.
82
Insémination Artificielle/P.monodon
Temps d’intervention
L’efficacité du moment d’intervention de l’insémination artificielle est étudiée dans
l’expérience n°2 (annexe V).
• Concernant le taux de fécondation.
F( 1,51) = 2,061 ; p= 0,1572 > 0,05 ; ceci veut dire qu’au seuil de probabilité 5%,
il n’y a pas de différence significative entre les deux groupes : les femelles inséminées dans
96 heures de la mue et celles inséminées pendant la maturation des ovaires. En effet, en taux
de fécondation, les deux types d’insémination artificielle, lors de cette même expérience n°2
83
Insémination Artificielle/P.monodon
ont donné des résultats identiques à cause des facteurs externes de la production et de la
réussite du transfert des spermatophores pour la fertilisation des œufs. Mais ici, l’intérêt de
l’expérience s’intéresse davantage aux nauplii récoltés.
• Le taux d’éclosion présente une présence significative entre ces deux types
d’insémination artificielle (F = 4,326 ; p = 0,0426 < 0,05).
Cette différence s’explique par des facteurs comme l’épuisement des réserves
nutritives à l’intérieur des gamètes mâles. En effet, le thelycum déjà très dur est difficile à
écarter. Le spermatophore transféré n’est pas bien inséré. Quelques heures après le transfert,
il est tombé. Or,les pontes ici n’ont eu lieu qu’à partir de 7 heures (18h à 01h) de temps après
la sortie des femelles matures.
LIN et TING, 1984 soulignent bien que l’homogénéisation de spermatophore n’est fait
que deux heures avant la ponte. Par conséquent, les spermatozoïdes n’ont pas de force ou de
réserve pour favoriser le développement embryonnaire en vie de l’obtention des nauplii.
De plus, pendant une insémination artificielle la nuit, la maturation des mâles utilisés
ne sont pas assurés à cause de l’obscurité. Or, l’opération se fait dans la salle de ponte pour
éviter toute autre stress de transport.
Ainsi, pour la réussite de la production des nauplii, la maîtrise de la conduite
d’élevage sur l’alimentation, et sur le développement de la gamétogenèse est exigée.
84
Insémination Artificielle/P.monodon
85
Insémination Artificielle/P.monodon
Cela signifie que plus le rang de ponte est élevé, plus le taux des femelles qui ont
pondu diminue.
De plus, la période de latence de la première ponte affecte les pontes qui se suivent.
La probabilité d’avoir une deuxième ponte dans un intervalle épédonculation-ponte très petite
est très élevée. Plus la première ponte est trop tard ({épédonculation 6 ponte} =10 – 15 Jours
par exemple), plus la chance d’avoir une deuxième ponte est très petite. C’est le cas des
pontes dans l’expérience N°2, insémination artificielle n°2. Les femelles ne pondent pas une
deuxième fois.
Mais dans tous les cas, chaque individu a déjà leur capacité individuelle dite
performance individuelle. Cette force naturelle génétique ou non peut modifier la capacité du
groupe. Quelques auteurs expliquent les rangs de ponte à partir de troisième et quatrième ponte
comme caractères de performance reproductive.
Les comparaisons des résultats et de quelques composantes de la ponte soulignent
que l’insémination artificielle est juste une technique de transfert de spermatophores. Mais les
principaux facteurs de blocage des essais menés est la non conservation des conditions
d’élevage comme la température, la salinité, l’alimentation etc… et l’insuffisance des
connaissances sur le développement physiologique de cette espèce.
Les résultats enregistrés ont montré que chacune de ces méthodes artificielle ou
naturelle a des points faibles. Le point commun est la non maîtrise de la conduite d’élevage
surtout pendant la phase de maturation et l’insuffisance de connaissance sur les mâles
matures.
Chaque type d’insémination artificielle a donc des points faibles comme :
- le retard de la maturation ;
- le faible taux d’éclosion ;
- la mortalité élevée et ;
- les résultats non faibles
Mais la meilleure méthode par rapport aux autres est l’insémination artificielle n°1
où la séquence de reproduction est de :mue –IA (trois jours après)- épédonculation (pour les non
épédonculées) – mature – ponte. Avec une proportion d’éclosion de 80%, quand toutes les
conditions physico-chimiques sont remplies, l’ensemencement de 40.000 à 80.000 nauplii
élevés est facilement obtenu.
86
Insémination Artificielle/P.monodon
RECOMMANDATIONS
Quelques recommandations ont été identifiées à l’issue de l’expérimentation. Pour
mener à bien le bon déroulement de la technique d’élevage, les conditions suivantes sont à
respecter telles :
- les conduites d’élevage et ;
- la pratique de l’insémination artificielle.
Conduites d’élevage
Il s’agit de :
♦ utiliser des géniteurs sains en taille, en poids, et en âge normal avec les choix
stricts des géniteurs en phase de maturation ;
♦ éviter si possible l’utilisation des bacs de maturation du type 2 (bacs de
maturation en plain air) ;
♦ surveiller quotidiennement les facteurs physico-chimiques comme : la température,
la salinité, le pH, la lumière, la turbidité etc… ;
♦ suivre toute la journée les mues, les morts etc… ;
♦ siphonner régulièrement les bacs pour se débarrasser des divers débris surtout les
restes d’aliments ;
♦ ne pas négliger l’effet de l’alimentation, et bien respecter la quantité à distribuer ;
♦ utiliser avec précaution les aliments frais ;
♦ bien expliquer aux responsables les conservations et les risques des conditions
non favorables ;
♦ respecter l’heure de distribution d’aliments et la composition des aliments
artificiels avec des matériels de précision comme la balance ;
♦ changer l’eau régulièrement et continuellement en quantité et en qualité ;
♦ faire les études sur la mue des animaux et ;
♦ bien maîtriser les différentes phases de production des spermatophores chez les
mâles des Pénéïdes.
87
Insémination Artificielle/P.monodon
88
Insémination Artificielle/P.monodon
CONCLUSION GENERALE
Cette étude nous a permis de rester, de décrire les techniques possibles de l’insémination
artificielle chez l’espèce Penaeus monodon.
De cette étude, une meilleure proportion d’œufs éclos a été obtenu avec 89% en une
seule insémination. La fertilisation de la troisième ponte pendant l’inter mue a été encore
favorisée.
Malgré les difficultés rencontrées dans la réalisation des essais, les quelques résultats
obtenus ont été prometteurs pour l’avenir de la technique étudiée.
89
Insémination Artificielle/P.monodon
Toutefois, l’insémination artificielle chez les crevettes n’est qu’un début de long chemin
vers l’amélioration génétique des géniteurs de l’AQUALMA.
Les résultats issus de ces investigations vont servir aux acteurs de l’aquaculture des
crevettes (chercheurs, opérateurs, administrateurs etc…) Des outils de travail pour assurer la
bonne conduite de l’activité crevetticole responsable pour un développement durable et rapide
à Madagascar.
90
Insémination Artificielle/P.monodon
LISTE BIBLIOGRAPHIQUE
1- ANDRIAMANANJARA (A.), 2002. Essai d’utilisation de la Reproduction Induite
dans la reproduction de la carpe. Cas de Vakinankaratra. Mémoire de fin d’étude.
ESSA d’Antananarivo, Université de Madagascar, 80p.
2- ANDRIANAVALINA (V.B.), 2001. Contribution à l’étude de la qualité des nauplii de
crevette Penaeus monodon et établissement de la norme de la qualité cas des écloseries
Nosy Be et Moramba de la Société AQUALMA. Mémoire de fin d’étude. ESSA
d’Antananarivo, Université de Madagascar, 110p.
3- ANONYME, 1987. Aquaculture des crevettes. Doc. et tech. réalisé par le service
Aquaculture de la DRHP et le Projet PNUD/FAO. « Ferme pilote de Nosy Be », 4p.
4- ARLO WF, JAMES LESTER, 1992. Marine Shrimp culture. Principales & Practices,
Elsevier Science, p. 1-567.
5- AUTRAND (M.) 1990. Les crustacés tropicaux d’élevages Elevage de la crevette
Pénéïde. Doc. et Tech., Maisonneuve & Larose, p 89-171.
6- AUTRAND (M), RAFOMANANA (G), 1998 (a). Aquaculture de la crevette à
Madagascar. Les choix préliminaires. Consortium OS1PD-FTM-PHD-ORSTOM.
Rapport final, Mars 1998, 61p.
7- AUTRAND (M.), RAFOMANANA (G.), 1998 (b). Situation de l’aquaculture de la
crevette dans le monde à l’aube de l’an 2000. Tendances et marchés Consortium
OSIPD-FTM-PHD-ORSTOM. Rapport final, mars 1998, 27p.
8- AUTRAND (M.), RAFOMANANA (G.), 1998 (c). Les inter-relations entre
l’aquaculture de la crevette et l’environnement. Consortium OSIPD-FTM-PHD-
ORSTOM, Rapport final, Mars 1998, 30p.
9- AUTRAND (M) et al., 1999. Code de conduite pour le développement d’une
aquaculture des crevettes responsable et durable à Madagascar, consortium OSIPD-
FTM-PHD, 1-46p.
10- BARNARBE (G.), 1991. Aquaculture tom 1. Technique et Documentation. Paris, 562p.
11- BEARD (T.W.) WICKINS (L.), 1979. Breeding of Penaeus monodon Fabricius in
Laboratory circulation systems, p. 40-109.
12- BENZIE (J.A.H), 1997. A review of the effect of gentic and environment on the
maturation and larval quality of the giant tiger prawn P. monodon. ELSEVIER Science
p. 69-85.
13- BENZIE (J.A.H), 1998. Penaeid genetics and biotechnology. ELSEVIER, p. 23-47.
Insémination Artificielle/P.monodon
ANNEXE I :
CYCLE DE MUE
1- Cycle de la mue
La mue n’est rendue possible que par trois phases fondamentales :
- la constitution au niveau de l’hépatopancréas, de réserves énergétiques et
minérales, qui sont à mobiliser à l’exuviation ;
- la dissolution progressive de l’ancienne carapace et récupération de certains
de ses éléments, de manière à la libérer des tissus sous-jacents et la rendre
suffisamment fine pour être éliminée et ;
- la croissance d’une nouvelle carapace, rendue possible par les points
précédents.
La longueur de l’inter mue dépend de l’âge de l’animal, de son environnement
(température et composition du milieu) et de son stade de maturité. Sa durée varie de 9 à
22 jours à 28°C pour les juvéniles.
Au-delà, la durée d’inter mue peut aller jusqu’à 40 jours de mue.
Insémination Artificielle/P.monodon
La croissance due à la mue résulte, d’une importante entrée d’eau dans le corps
de l’animal vraisemblablement par le tube digestif, ce qui a pour conséquence un
accroissement considérable du volume du fluide corporel. Cette entrée d’eau fait suite à
une augmentation de la pression sanguine (par augmentation on des concentrations des
constituants sanguins), et provoque un appel d’eau de l’extérieur.
Bien que les raisons n’en soient pas clairement définies, l’augmentation de
l’entrée d’eau durant la mue est vraisemblablement l’une des causes de l’augmentation
de sensibilité de l’animal aux substances toxiques (pesticides, nitrites, etc…), ainsi qu’à
l’hypoxie (concentration d’oxygène insuffisante). La présence de toxiques dans le
milieu entraîne souvent une mortalité des animaux au cours de la mue même en absence
de modification du milieu.
Pendant cette phase, la demande en énergie de l’animal est importante à un
moment où ses surfaces respiratoires sont dans l’impossibilité de fonctionner. Chez de
nombreux Crustacés, une augmentation de la concentration en pigment respiratoire
avant la phase d’exuvie est à noter. C’est une manière de stabiliser provisoirement
l’oxygène. La demande supplémentaire d’oxygène est surtout mise en évidence chez les
juvéniles…
D’une manière générale, l’exuvie est un processus stressant et consommateur
d’énergie qui laisse l’animal exposé au cannibalisme et aux maladies. Aussi au moment
critique de la mue, l’animal cherche à se réfugier dans une zone sûre. C’est pourquoi, la
femelle est protégée par un mâle « dur ».
ANNEXE II :
EXPERIENCE N°2 IA N°1
Tableau n°2 : Tableau récapitulatif du bac de maturation M
ANNEXE III :
EXPERIENCE N°2 IA N°2
Tableau n°3 : Tableau récapitulatif du bac de maturation N (EPE+MAT+ IA+PONTE)
DATE MUE EPE MAT+IA PONTE T°M T°S [MUE-MAT] [épé-MAT]
02/06/02
03/06/02 A,B
04/06/02
05/06/02 C 27,4 27,4
06/06/02 27,1 27,2
07/06/02 26,9 26,5
08/06/02 D B 26,1 26,2
09/06/02 25,8 26,1
10/06/02 C 26,1 26,4
11/06/02 26,2 26,7
12/06/02 26,7 26,9
13/06/02 E D 27 26,6
14/06/02 26,4 26,8
15/06/02 26,8 26,7
16/06/02 F 26,8 26,8
17/06/02 26,3 27
18/06/02 26,7 27,1
19/06/02 G,H,I E 27,2 27,4
20/06/02 J,K,L,M,N,O 27,2 27,2
21/06/02 P,Q,R,S,T 26,9 26,9
22/06/02 U,V,X,Y,W G 27 26,8
23/06/02 26,4 26,5
24/06/02 H,J,K,L,M,I,N,O 26,7 27,1
25/06/02 27 27,6
26/06/02 27,5 26,2
27/06/02 P,Q,R,S,T,U,V,X,Y,W 26,1 26,1
28/06/02 25,6 25,6
29/06/02 25,6 25,6
30/06/02 25,3 27
01/07/02 27,6 27,2
02/07/02 H 26,2 26,1 13j 7jrs
03/07/02 H 25,7 25,6
04/07/02 25,4 26,9
05/07/02 T,Q 27 27,1 14jrs 8jrs
06/07/02 V T,Q 27 27,3 14jrs 9jrs
07/07/02 V 27,6 27
08/07/02 G 27,2 27,4 19jrs 15jrs
09/07/02 G 27,3 27
10/07/02 27,5 27,2
11/07/02 27,1 26,6
12/07/02 27 27
13/07/02 26,6 27,3
14/07/02 27,1 26,8
15/07/02 26,6 27
Source : Auteur, 2002
Insémination Artificielle/P.monodon
ANNEXE IV :
VERIFICATION DE L’IA N°3
Tableau n°4 : Fiche de ponte lot témoin de vérification
Date N° individu Rg de ponte H de ponte W total W féc % féc Nii est % ecl nii réc Taux ecl Actifs Tarés Sc / Sl Spph (-) Spph (+)
27/09/02 391 1 01 H 00 540 520 96,30 450 86,54 434 83,46 X 3 Sm 1 1
27/09/02 392 2 01 H 00 960 920 95,83 780 84,78 549 59,67 X 2 Sm 2 1
27/09/02 393 1 02 H 00 480 440 91,67 380 86,36 360 81,82 X 0 Sm 1 1
27/09/02 396 1 23 H 00 380 360 94,74 300 83,33 214 59,44 X 0 Sm 2
27/09/02 397 1 01 H 00 930 900 96,77 730 81,11 257 28,56 X 0 Sm 2
27/09/02 398 1 21 H 00 150 60 40 40 66,67 0 0 2
27/09/02 399 1 01 H 00 570 570 100 570 100 379 66,49 X 2 Sm 2
28/09/02 455 1 01 H 00 390 370 94,87 10 2,70 0 0 X 0 Sm 1 1
28/09/02 456 2 02 H 00 790 720 91,14 340 47,22 360 50 X 0 Sm 2 1
28/09/02 491 2 02 H 00 640 470 73,44 250 53,19 326 69,36 X 2 Sm 2
28/09/02 492 1 02 H 00 590 570 96,61 480 84,21 403 70,70 X 4 Sm 1
29/09/02 377 2 23 H 00 1200 1000 83,33 680 68 614 61,4 X 4 Sm 2
29/09/02 388 2 01 H 00 510 290 56,86 100 34,48 34 11,72 X 1 Sm 1
29/09/02 423 2 03 H 00 600 320 53,33 0 0 0 0 0 Sm 0
29/09/02 572 1 03 H 00 580 390 67,24 150 38,46 114 29,23 X 2 Sm 1
ANNEXE V :
COMPARAISON ENTRE IA N°1 ET IA N°2 DE L’EXPERIENCE N°2
Logiciel STATVIEW
X : Rang de IA
Y : Taux de fécondation
Table d'Analyse de la Variance
Source: ddl: Somme des Carrés: Moyenne F-test:
quadratique:
Between groups 1 3781,71 3781,71 2,061
Within groups 51 93566,177 1834,631 p = 0,1572
Total 52 97347,887
X : Rang de IA
Y : Taux d'éclosion
Table d'Analyse de la Variance
Source: ddl: Somme des Carrés: Moyenne F-test:
quadratique:
Between groups 1 1071,524 1071,524 4,326
Within groups 51 12633,269 247,711 p = 0,0426
Total 52 13704,792
ANNEXE VI :
CALCUL DE CORRELATION
Paramètres de position et de dispersion
Intervalle Mue-Mature
Moy: Ecart-type: Err, Stand,: Variance: Coef, Var,: Comptage:
15,176 5,077 1,231 25,779 33,455 17
Taux de fécondation
Moy: Ecart-type: Err, Stand,: Variance: Coef, Var,: Comptage:
80 38,28 9,284 1465,375 47,85 17
Taux d'éclosion
Moy: Ecart-type: Err, Stand,: Variance: Coef, Var,: Comptage:
16,059 25,893 6,28 670,434 161,237 17
ANNEXE VII :
COMPARAISON ENTRE LES TROIS EXPERIENCES
(Comparaison des résultats des IA n°1)
X: Expérience
Y: Pourcentage des matures
Table d'Analyse de la Variance
Source: ddl: Somme des Moyenne F-test:
Carrés: quadratique:
Between groups 2 64,9 32,45 0,748
Within groups 13 564,195 43,4 p = 0,4928
Total 15 629,096
à 95%, pas des différences entre les trois expériences (Causes nombre réduit des
individus)
ANNEXE VIII :
L’EAU : QUANTITE ET QUALITE
Elevage larvaire
- petit tank 1-2 x 105 0,5-1 x 105 0,2 – 0,3
- large tank 2-4 x 104 1-3 x 104
Paramètres
Ammoniac (µg/l NH3 – N) 10
Nitrite (mg/l NO2 – N) 0,11
Nitrate (mg/l NO3 – N) –
Dioxyde de carbone (mg/l) < 1a
Oxygène dissous (%) > 95a
Gaz supersaturé (P, mm Hg) < 20a
Hydrogène sulfide (µg/l @ H2S) < 2a
Chlorine résiduel (µg/l) < 10a
pH 7,9 – 8,2
Température (°C) 25-28
Solides suspendus (mg/l) < 1a
Salinité (g/kg) 26-34
Métaux
- Cadmium (µg/l) < 5,0
- Chrome (µg/l) < 25
- Copper (µg/l) <3
- Iron (µg/l) < 300
- Mercure (µg/l) < 0,1
- Manganèse (µg/l) < 50
- Nickel (µg/l) < 50
- Plomb (µg/l) < 50
- Zinc (µg/l) < 50
ANNEXE IX :
REGENERATION DE SPERMATOPHORES
Résumé
Dans le cadre du développement responsable et durable de la filière crevetticulture à Madagascar, la maîtrise de
l’insémination artificielle sur les crevettes Penaeus monodon s’avère nécessaire et une solution au problème de
sous-estimation des performances individuelles des animaux a été proposée. Dans ce sens, une expérimentation
a été menée au niveau d’une ferme d’écloserie de l’AQUALMA à Moramba dont les résultats ont révélé que :
− la période minimale de latence est de trois jours ;
− le transfert d’une boule de spermatophore a été fait pendant l’inter mue et ;
− le taux d’éclosion enregistré atteint 89%…
Ainsi, la méthode de l’insémination artificielle à l’aide d’une pince à disséquer dont le moment propice à
l’intervention manuelle est de 48 à 96 heures après la mue, permet d’accroître les connaissances en matière de la
reproduction en écloserie. Elle procure aux producteurs de géniteurs d’élevage un outil afin d’initier les travaux
vers l’amélioration génétique.
Et l’analyse des résultats a montré que la maîtrise de tous les paramètres tels que : la température de l’eau
d’élevage, la salinité, l’Oxygène dissous et l’alimentation sont exigés. Ainsi, le savoir-faire du personnel
constitue une contrainte pour de telle recherche.
Abstract
Within the gram work of responsible and sustainable development of Prawn culture in Madagascar, the mastery
of artificial insemination on Penaeus monodon shrimps turns out to be of necessity and solutions for the
Problems of underestimation of individual performance of animals have been suggested. For this purpose, a test
was carried out at the level of AQUALMA hatchery farm in Moramba of which results are as follow:
- The minimal latency period is three days
- The transfer of spermatophore was done during the intermolt and,
- The hatching rate recorded reaches 89%…
Thus, the artificial insemination method with a dissecting ripper of with propicius moment with manual
intervention is a ranging from 48 to 98 hours after molting, enables to expand the knowledge on reproduction in
Hatchery. It provides with the producers of rearing broodstock a tool so that the works for the genetic
improvement can be initiated.
And the results analyses revealed that the mastery of all parameters such as temperature of the rearing water, the
salinity, the dissolved O2 and food are required. As such, the staff know-how constitutes a constraint for such
research.
Mots clés : Penaeus monodon, insémination artificielle, transfert, spermatophore, mue, reproduction,
géniteurs.
Keywords: Penaeus monodon, artificial insemination, transfer, spermatophore, molting, reproduction,
broodstock
Je soussignée Mbolamamy Adélaïde JAONDRAZANA, propriétaire des droits de production du résumé du
mémoire mentionné ci-dessus, autorise par la présente toutes les sources bibliographiques à signaler et publier
et le dit résumé ou, émet les réserves suivantes.
Date Signature