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ECOLE NATIONALE SUPERIEURE D’AGRONOMIE
ET DEFORESTERIE
N° d’ordre :
Thème
Présenté par :
MALO-MALO Dyna Roxiane Francesca
Responsables du stage
Dr. Tenda Hélène DEMBE LOUVINGUILA, Assistante
DEDICACE
Je dédie ce travail à :
Mon père MALO-MALO SONGA Ulrich
Ma mère DIMI TSAMA Diane
Ma tante MALO-MALO Diane
ii
REMERCIEMENTS
Ce travail est le fruit de trois années d’études passées à l’Ecole Nationale Supérieure
d’Agronomie et de Foresterie (ENSAF) et de trois mois de stage passés au Centre d’Appui de
Pêche Artisanale de Pointe-Noire (CAPAP) site de Songolo je voudrais remercier tous ceux
qui ont contribué à la réalisation de ce présent travail que chacun trouve ici l’expression de
ma profonde gratitude
Je remercie :
Le Docteur Victor MAMONEKENE, Maître de conférences, Ecole Nationale Supérieure
d’Agronomie et de Foresterie, Université Marien NGOUABI, responsable du Département
d’Océanographie et de l’Environnement de l’IRSEN pour avoir accepté de coordonner ce
travail ;
Le Docteur Tenda Hélène DEMBE LOUVINGUILA, Assistante, Ecole Nationale Supérieure
d’Agronomie et de Foresterie, Université Marien NGOUABI, d’avoir accepté d’être mon
encadreur et de m’avoir accompagné dans la recherche.
Le Docteur Armel IBALA ZAMBA, Maître de conférences, Ecole Nationale Supérieure
d’Agronomie et de Foresterie, Université Marien NGOUABI, Chercheur au Département
d’Océanographie et de l’Environnement de l’IRSEN;
Le Professeur Joseph GOMA-TCHIMBAKALA, Directeur général de l’IRSEN, de m’avoir
accepté comme stagiaire au sein de son institut ;
Les membres du jury qui, malgré leurs multiples occupations, ont accepté d’examiner ce
travail ;
Tous mes formateurs à l’ENSAF particulièrement le Directeur de l’ENSAF, le Professeur
Parisse AKOUANGO, Felix KOUBOUANA, Directeur-adjoint et le Dr Pierre MBETE, Chef
du bureau de Stages.
Monsieur Antoine MISSAMOU, Directeur interdépartemental de la pêche et de l’aquaculture
Pointe-Noire Kouilou, pour m’avoir accueilli au sein de sa structure.
Tous le personnel du CAPAP : Mr Lambert MOUKELO (feu) pour son accueil au centre, Mr
Séraphin ONGAGNA chef de bureau pêche maritime artisanale pour son assistance et sa
transparence le long de la formation, Mr Arnaud ITOBA représentant du service de la
statistique pour l’aide et le soutien accordé
Les patrons pêcheurs particulièrement Mr MBAYE, NDIAYE, AMOUSSOU pour leur
précieuse aide dans la réalisation de cette étude
iii
Mon oncle Armand Brice DIMI NGAKOSSO, ma sœur Rydia Hornella OPIERO MALO ainsi
toute la famille MALO MALO pour leurs incroyable soutien et d’avoir façonné la personne
que je sus.
iv
TABLE DE MATIERE
Introduction.................................................................................................................................. 1
3.2- Materiel................................................................................................................................12
v
3.3- Méthode ...............................................................................................................................13
4.2.1.2 - Nombre de sortie en mer et nombre des pêcheurs par sortie ......................19
vi
4.2.5 - Commercialisation des produits de pêche ............................................................23
Conclusion ...................................................................................................................................33
vii
LISTE DES FIGURES
Figure 1 : Organigramme du CAPAP .................................................................................4
Figure 2 : Types d’embarcation sur le site de Songolo (a : type Vili ; b : type Popo ; c :
pirogue à rame ; d : fabrication d’une pirogue) ..................................................................7
Figure 3 : Les engins et techniques de pêche .......................................................................9
Figure 4 : Vue de la plage de Songolo ................................................................................ 12
Figure 5 : Répartition des acteurs par catégorie socioprofessionnelle ............................. 15
Figure 6 : Répartition des pêcheurs selon les classes d’âge............................................... 16
Figure 7 : Répartition des acteurs selon le niveau d’instruction ...................................... 17
Figure 8 : Situation matrimoniale des acteurs interrogés ................................................. 17
Figure 9: Fréquences d’utilisation des engins et techniques de pêche .............................. 19
Figure 10 : Principales espèces cibles................................................................................. 19
Figure 9 : Source de revenu des pêcheurs ......................................................................... 20
Figure 11 : Lieu de vente des produits halieutiques (Quai du CAPAP) ........................... 23
Figure 12 : Circuit de commercialisation des produits de pêche artisanale ..................... 24
Figure 14 : Abondance des espèces recensées. ................................................................... 26
viii
LISTE DES TABLEAUX
Tableau 1 : Différentes taxes de pêche maritime artisanale en fonction du quota octroyé
(t : tonne)............................................................................................................................. 10
Tableau 2 : Liste de matériel utilisé sur le terrain ............................................................ 13
Tableau 3:Effectifs par catégorie et par classe d’âge ........................................................ 16
Tableau 4 : Situation matrimoniale des acteurs par catégorie ......................................... 18
Tableau 5 : Nombre de sortie en mer et nombre des pêcheurs par sortie ........................ 20
Tableau 6 : Prix moyen des équipements de pêche .......................................................... 21
Tableau 7: Bilan d’embarcation ........................................................................................ 21
Tableau 8: Gain pour une marée selon le type de pêche ................................................... 22
Tableau 9 : Revenu par acteur ........................................................................................... 22
Tableau 10 : Valeurs marchande des principales espèces capturées sur le site de Songolo
............................................................................................................................................. 25
ix
INTRODUCTION
Depuis l’antiquité les hommes ont toujours prélevé dans la nature les ressources naturelles
pour leurs besoins quotidiens (Djakarija, 2008). La pêche est l'une des ressources
renouvelables les plus importantes que l’on possède pour la sécurité alimentaire, les moyens
de subsistance et la croissance économique. Elle s’effectue aussi bien dans les écosystèmes
continentaux que marins. Bien que les deux formes de pêche concours à répondre aux besoins
alimentaires et en produits halieutiques, la pêche continentale est restée plus ou moins
stagnante en raison de faible quantité de production qui oscille autour de 5 à 10% depuis le
début de la collecte des statistiques (FAO, 2010).
Il y a maintenant plusieurs siècles que la pêche maritime a supplanté la pêche continentale
comme principale source de protéines de poisson à l’échelle mondiale (FAO, 2010). Les
pêches mondiales sont devenues un secteur très dynamique de l’industrie alimentaire et les
Etats côtiers ont tentés de tirer parti des nouvelles possibilités pour répondre à la demande
internationale en produit de pêche (ONA-ONA, 2019). La pêche est avant tout une activité de
ravitaillement familial mais, de nos jours la pêche comme activité de subsistance a laissé
progressivement place à la pêche professionnelle (FAO, 2010). Elle représente un secteur
économique important pour certains pays (Horemans, 1993). En Afrique, la pêche maritime
en générale et la pêche artisanale en particulier occupe une population relativement
importante sur les côtes Ouest africaines (Nguinguiri, 1995).
Au Congo, la pêche joue un rôle important dans l’économie notamment en matière de
l’autosuffisance alimentaire (Ngokaka et al., 2009). Le Poisson constitue d’ailleurs la
principale source de protéines animales dans l’alimentation des populations congolaise. La
consommation moyenne par habitant y est d'environ 25 kg/hab pour les poissons de mer et 32
kg pour les poissons d'eau douce (Cayré et Fontana, 1977).Le Congo dispose d’une énorme
potentialité de ressources halieutiques relativement exploitées par la pêche maritime et la
pêche continentale avec un potentiel de production compris entre 100000-130000 t/répartis
comme suit: 30 % pour la pêche maritime, 68 % pour la pêche continentale et 2% pour la
pisciculture (Boungou et al., 2006 cité par Ikia , 2021).
La pêche est considérée comme une activité génératrice de revenue mais aussi créatrice
d’emplois direct et indirecte aussi bien dans les captures que dans les activités connexes. Au
Congo, Près de 60 000 personnes qui travaillent dans le secteur de la pêche maritime et des
activités connexes.
1
Ces emplois se répartissent entre la production halieutique (49,8%), la transformation (28,8
%) et la commercialisation (21,7 %) (UNDP, 2004 ; Mpandou et al., 2010 ; Ona-Ona, 2019).
Ces opérateurs constituent une couche professionnelle considérable dans la société
congolaise. La pêche maritime s’effectue en deux catégories notamment la pêche industrielle
et la pêche artisanale. La pêche artisanale est pratiquée par les pêcheurs locaux «pêche Vili »
et par les étrangers qui viennent souvent du Golf de Benin en majorité du Benin et Togo
« pêche Popo » (Honodou, 1971). Ces deux types de pêcheries sont chacune caractérisée par
le dynamisme propre, les techniques et engins utilisés et l’importance des prises. La pêche
artisanale joue un rôle important dans l’insertion des jeunes désœuvrés. Ainsi, plusieurs
acteurs interviennent dans la chaine de production des produits halieutiques maritimes, mais
la part de la pêche artisanale est souvent sous-estimée dans la contribution socioéconomique
au Congo. C’est dans cette optique que nous avons mené cette étude qui a pour objectif
principal, l’analyse de la situation socioéconomique des pêcheurs maritimes artisanaux avec
l’appui du Centre d’Appui à la Pêche Artisanale de Pointe-Noire à la plage de Songolo.
Spécifiquement il s’agit de :
- Analyser la situation socioprofessionnelle des acteurs de pêche
- Evaluer la situation économique des acteurs de pêches.
2
CHAPITRE I : PRESENTATION DE LA STRUCTURE D’ACCUEIL
1.1- présentation du Centre d’Appui de Pêche Artisanale Pointe-Noire
1.1.1- Localisation
Le Centre d’Appui à la Pêche Artisanale de Pointe-Noire en sigle CAPAP, est situé à Pointe-
Noire dans le Département de Pointe-Noire au quartier Songolo Mbota Raffinerie, 2eCamp
CORAF, au numéro 23 de la rue Eugène ODZEBE à proximité du Restaurant le Phocéa à 4°
44’46’’S et 11°50’57’’E.
1.1.2- Création et but
En 2012, le Gouvernement Congolais avait demandé l’appui du Gouvernement Japonais dans
le secteur de la Pêche Maritime Professionnelle Artisanale afin d’amener la République du
Congo à l’Autosuffisance dans la production du poisson local moyen de lutter contre la
pauvreté. Le Japon a répondu favorablement à cette demande et a confié ce travail à l’Agence
de Coopération Internationale Japonaise (JICA) qui, à son tour, a mis au point le Projet
d’Etude pour l’Amélioration de la Chaine des Valeurs des Produits Halieutiques à Pointe-
Noire (PECHVAL).
Le CAPAP se veut être un établissement public à caractère scientifique et technique doté de la
personnalité juridique et l’autonomie financière placé sous la tutelle du Ministre en charge de
la pêche. Il a été construit pour améliorer les conditions de vie des pêcheurs artisans, en
augmentant leur plus-value.
1.1.3- Organisation et fonctionnement du CAPAP
Le CAPAP est administré par deux organes (le Comité de Gestion et la Direction) tels que
définis dans son décret de création.
Le Comité de Gestion comprend en son sein le directeur du centre, le gestionnaire, le
comptable et le caissier qui se charge de gérer le personnel du centre (agent de fabrication de
la glace, nettoyeurs, collecteurs de frais, vendeurs de carburant, vendeurs de l’eau, etc.…).
La Direction comprend quant à elle le responsable de la pêche maritime, le responsable de la
statistique, qui se charge de la collecte des statistiques, de l’autorisation d’appareillage, le
marquage des embarcations et le suivi de l’activité de pêche et le responsable de contrôle
qualité. Le centre est autonome financièrement grâce aux multiples prestations qu’il offre
(Figure 1)
Le service de la pêche maritime artisanale s’occupe de l’octroi de permis de pêche, des
problèmes des pêcheurs, des propriétaires des pirogues et du contrôle des engins et de
matériel de pêche.
Le service des statistiques assure la collecte les données statistiques de pêche qui exercent
3
dans les eaux sous juridiction congolaise, celles des importations et des exportations, les
données de capture de la pêche locale industrielle et artisanale ainsi que le suivi du quota de
chaque navire et embarcations de pêche. L’analyse de ces données fournit des indicateurs de
gestion de la ressource qui permettent aux décideurs (ministre de la pêche, le gouvernement,
le cabinet du ministre) de gérer la ressource durablement par l’octroi des quotas en tenant
compte de la disponibilité de la ressource.
4
CHAPITRE II : GENERALITE SUR LA PECHE MARITIMEAU CONGO
Le Congo dispose d’une façade maritime important d’une longueur d’environ 170km avec
deux baies abritées : la baie de Loango et la baie de Pointe-Noire. Le plateau continental est
large de 60km en moyenne et couvre une superficie de 11.300km2dont le tiers est occupé par
des affleurements rocheux (Kebe et al., 1995). Jusqu'à 20 milles au large, la zone côtière se
caractérise par une alternance de fonds meubles et de fonds durs exploités simultanément par
la pêche artisanale et la pêche industrielle. La pêche maritime au Congo est régit par la loi du
1erfévrier2000 portant organisation de la pêche maritime en république du Congo.
5
2.2- Pêche maritime artisanale
« La pêche maritime artisanale est celle qui est pratiquée à bord d’embarcations de petite
échelle motorisée ou non » (Article 23 portant organisation de la pêche maritime au Congo).
Elle s’exerce dans la zone allant de 0 à 6000 marins. La pêche maritime artisanale compte
plusieurs centres de débarquement répartis dans quatre régions : Kouilou et le littoral nord,
baie de Loango, Pointe-Noire, et sud de Pointe-Noire.
Deux principales communautés exercent la pêche artisanale : les pêcheurs nationaux,
généralement d'ethnie Vili, et les pêcheurs étrangers migrants pour la plupart originaires du
Golfe du Bénin, les Popo. Les deux communautés ont des logiques économiques et sociales
différentes, mais semblent avoir trouvé une complémentarité en termes de modes
d'exploitation (Bonzon et al., 1995 ; Kebe et al., 1995).
Historiquement les Vili occupent la façade maritime du Congo depuis le XVIème siècle
(région de Kouilou). Leur installation dans cette région s'inscrit dans le cadre des migrations
Kongo (Nguinguiri 1988). Le littoral congolais correspond à l'aire géographique sur laquelle
se pratique la pêche artisanale maritime. La pêche a été pendant longtemps concurrencée par
l’activité générée par le commerce actif de l'ivoire et des autres denrées coloniales ainsi que
la pêche en eau douce et la chasse pour l'approvisionnement en protéines. Elle est demeurée
une activité limitée dont le produit est destiné à l'autoconsommation et à un commerce très
restreint.
A partir de 1950, la communauté Vili allait perdre le monopole de l'approvisionnement en
poisson avec l'arrivée des pêcheurs Popo qui maîtrisent des techniques de pêche plus
sophistiquées (Chabaud, 1982 ; Kebe et al., 1995). La pêche Popo, plus capitalistique, assume
le risque de se concentrer presque essentiellement sur l'exploitation des petits pélagiques.
En 1995, on comptait un effectif total d’environ 1350 pêcheurs, dont 330 Popo (Bonzonet al.,
1995 ), mais aujourd’hui près de 30 mille Béninois et Congolais pratiquent la pêche artisanale
sur la plage Songolo, à Pointe-Noire (Anonyme, 2017). La flotte de pêche artisanale ne pêche
pas pêcher en delà de 6 miles marins (Koumba, 2012).
a b
C
d
Figure 2 : Types d’embarcations sur le site de Songolo : a : type Vili ; b : type Popo ; c :
pirogue à rame ;d : fabrication d’une pirogue
7
2.2.2- Engins et techniques de pêche maritime artisanale
Les engins de pêche maritime artisanale utilisés sont soit passifs pour les espèces benthiques
et démersales (filet maillant de fond, ligne et palangre), soit actif pour les espèces pélagiques
(filet maillant dérivant de surface, senne de plage, la senne tournante coulissante). Les engins
sont utilisés en fonction du type de pêche.
2.2.2.1- Filet maillant de fond (dormant)
Le filet maillant dormant est un engin sélectif constitué d’une nappe rectangulaire montée sur
deux ralingues horizontales à effet combinés : une ralingue supérieure ou ralingue de liège et
une inférieure ou ralingue de plomb. Il se tient verticalement dans l’eau comme un rideau.
Le principe de base est de déployé le filet longitudinalement sur le fond retenu par deux
ancres aux extrémités, avec les mailles déployées au carré (Figure 3a). Les filets dormants
restent en pêche par fréquences qui peut correspondre à un flux de marées d’une journée à
quelques jours avant d’être relevé selon la fragilité des captures. La surface, la résistance aux
maillages et la chute des filets maillants dormants sont corrélées à la force des courants
(Douguet , 2009).
2.2.2.3- Lignes
La méthode de pêche est passive. Elles sont jetées de terre, d’une embarcation à un endroit où
le poisson est supposé être. C’est une corde au bout de laquelle est attaché un hameçon équipé
d’un ardillon appâté dans le but de capturer un poisson. On distingue les lignes à la main
(Figure 3c), les lignes de traîne et les palangres.
Les palangres sont des lignes dormantes, dérivantes ou bien calées sur le fond ou entre deux
eaux. Elle est constituée typiquement d’une ligne principale portant à intervalles réguliers des
avançons, tous de même longueur, sur lesquels sont montés les hameçons (Figure 3d). Elles
sont considérées comme des engins de pêche responsable et dont la sélectivité est relative aux
tailles des hameçons utilisés (Douguet, 2009).
8
2.2.2.4- La senne
C’est un engin est constitué d’une poche et deux extrémités elle consiste à déployer le filet et
ensuite rapporter les prises en diminuant le filet (Figure 3c).Il existe deux principaux types de
sennes : les sennes droites montées similairement sur toute leur longueur qui sont les plus
communes et les sennes à réduction où les maillages sont diminutifs (Douguet, 2009).
A
B
C D
9
- les pêcheurs : composé exclusivement des hommes ce sont ceux qui sont expédiés
en mer pour la capture des poissons.
- les mareyeurs : ce sont ceux qui achètent chez les pêcheurs et revendent chez les
grossistes.
- les godailleurs : composé exclusivement des hommes ce sont ceux qui
s’occupent du transport des poissons au débarcadère aident à pousser les pirogues
dans l’eau ou à terre. Ils sont rémunérés par espèce ou par une petite quantité de
poissons qu’ils revendent.
- les transformatrices : composé généralement des femmes le plus souvent des
épouses des pêcheurs ce sont celles qui transforme les produits de pêche il s’agit du
fumage, du séchage, du salage. Ceux sont des preneurs prioritaires de la pêche
pélagique.
-
2.4- Gestion des pêcheries
2.4.1- Distribution des quotas de pêche
La loi N°2-2000 du 1er février 2000 portant organisation de la pêche maritime au Congo
réglemente la pêche par quotas. En effet les permis de pêche sont accordés au début de chaque
année aux pêcheurs professionnelle qui payent des quotas en fonction du tonnage annuelle
(Mollabun, 2020) et du type de pêche exercée. La taxe sur le permis de pêche est calculée en
fonction du type de pêche, l’engin utilisé et le tonnage accordé (tableau 1). Le service de la
statistique se charge de contrôler les débarquements tous les jours. Les sorties en mer sont
conditionnées par l’obtention d’une autorisation d’appareillage pour le suivi de l’activité ainsi
qu’un manifeste au poste pour la sécurité des pêcheurs en mer. L’autorisation d’appareillage
est un outil qui renseigne sur le type de pêche, le nombre de personne sortie en mer et le type
d’embarcation.
Tableau 1 : Différentes taxes de pêche maritime artisanale en fonction du quota octroyé
(t : tonne)
Types d'engins Quotas Taxe (FCFA)
10
2.4.2 – Réglementation par maillage des filets
- Maillage des engins de pêche : les engins autorisés dans le cadre de la pêche
artisanale conformément au décret N 2009-33 du – février 2009 portant disposition
relative aux maillages des filets et engins de pêche maritime sont : le filet maillant de
fonds (100 mm maille étiré), le filet maillant de surface (80mm maille étirée), le filet
dérivant à sardinelles le filet à Ethmalose, la senne tournante (20 mm de maille
étirée), l’épervier et le filet encerclant. L’usage du chalut, la senne de plage le filet
dérivant à thon sont prohibés.
- Repos biologique : Le repos biologique est une de gestion par fermeture de la pêche
avec comme objectif, soit la protection des reproducteurs, soit la protection des
juvéniles et jeunes individus non encore recrutés dans les pêcheries, soit enfin la
réduction de la pression de pêche sur toute ou partie d’une ressource halieutiques. Au
Congo le repos biologique n’existe pas la pêche est ouvert toute l’année.
11
CHAPITRE III : MATERIEL ET METHODES
3.1- Présentation du milieu d’étude : plage de Songolo
La plage de Songolo est localisée dans la ville de Pointe-Noire plus précisément dans
l’arrondissement 2 Mvou-Mvou. Elle fait environ 2km et s’étend du quartier 10-15 jusqu’au
quartier Raffinerie en passant par Mazra. La plage de Songolo (Figure 4) est l’unique
débarcadère aménagé de pêche maritime artisanale en raison de la forte intensité des activités
de pêche le long de la côte. A cela s’ajoute aussi la proximité des habitats des pêcheurs ce qui
rend encore le milieu plus adéquat dont le rôle principal est l’embarcation et le débarquement
des pirogues de pêche artisanale ainsi que la vente du poisson.
Le débarcadère de Songolo compte à ce jour plus de 500 embarcations motorisées dont 60%
de type Vili et 40% de type Popo.
12
Tableau 2 : Liste de matériel utilisé sur le terrain
Matériel Utilisation
Bloc note et stylos Pour noter les informations nécessaires
Smartphone Pour la photographie
Balance Pour la pesée des poissons
Fiches d’enquête Pour l’entretien avec les enquêtés
3.3- Méthode
Pour mener à bien cette étude, des enquêtes par sondage, des entretiens auprès des pêcheurs et
des personnes ressources ont été menés. Aussi l’observation directe et le pesage des poissons
ont été réalisés. Les poissons pélagiques ont été pesés par caisse par contre, les poissons
démersaux ont été pesé individuellement pour les gros spécimens ou par caisse pour les petits
spécimens.
3.3.1- Collecte de données
3.3.1.1- Enquête
La population enquêtée est celle constituée des acteurs œuvrant dans le domaine de la pêche
artisanale. L’enquête consiste, à l’aide d’un questionnaire de base, à recueillir les informations
auprès des pêcheurs sur la pêche artisanale. Les données ont été collectées en utilisant un
questionnaire. Le questionnaire était principalement constitué de questions ouvertes afin de
laisser à la personne interrogée l’occasion de s’exprimer et de questions fermées inscrites sur
le questionnaire (Cf annexe). Le questionnaire a permis de recueillir des informations sur la
pêche, les espèces cible, le nombre de sortie, les engins, les revenus des pêcheurs et le
commerce des produits de pêche.
L’enquête s’est déroulée à la plage de Songolo, les personnes interrogées ont été abordées de
différentes manières. Chaque matin, l’enquêteur se rend à la plage et :
- interroge les personnes qui veulent bien répondre aux questions;
- prend un rendez-vous avec les pêcheurs ou autres acteurs (godailleurs,
transformatrices, propriétaires d’engins etc.…).
3.3.2- Echantillonnage
Un échantillon de 50 personnes a fait l’objet de cette étude dans lequel comprend les
différents acteurs notamment : les pêcheurs patrons (PP), les pêcheurs (P), les mareyeurs (M),
les transformatrices (T) les godailleurs (G) et les écailleurs (E) pris au hasard à la plage de
Songolo et au village adjacent où vivent la plupart des pêcheurs.
14
CHAPITRE IV : RESULTATS
4.1. Situation sociale des acteurs de pêche artisanale
4.1.1- Répartition socioprofessionnelle
A la plage de Songolo, les 50 acteurs interrogés sont répartis en six groupes
socioprofessionnels dont 13 patrons pêcheurs, 11 pêcheurs, 8 mareyeurs, 7 transformatrices, 7
écailleurs et les 4 manœuvres (Figure 5).
15 13
Nombre par catégorie
11
10 8
7 7
5 4
Catégories socioprofessionnelles
15
20
18
10
5 4
3
0
15-25 25-35 35-45 45-55 55-65
Classe d'âge des acteurs
D’une manière détaillée, le tableau3 montre que les tranches d’âge des acteurs majoritaire
sont celle de 25-35 pour les pêcheurs, 45-55 pour les patrons pêcheurs, 35-45 et 45-55 pour
les mareyeurs, 15-25 pour les godailleurs , 45-55 pour les transformatrices et enfin 25-35
pour les écailleurs.
Classe d’âge
16
4.1.3- Répartition des pêcheurs selon le niveau d’instruction et la situation matrimoniale
La figure 7 illustre la répartition des acteurs selon le niveau d’instruction. Cette figure montre
que la majorité des acteurs interrogés ont le niveau secondaire (36 % et 34 %), suivi du niveau
primaire (20 %).
6%
22%
72%
17
Le tableau 4montre la situation matrimoniale des acteurs par catégorie socioprofessionnelle.
Ce tableau montre qu’en dehors des godailleurs, les acteurs de pêches artisanales sont pour la
plupart mariés.
Tableau 4 : Situation matrimoniale des acteurs par catégorie
Situation matrimoniale
Catégories des acteurs Mariés Célibataires Veufs
Pêcheurs 8 2 1
Patrons pêcheurs 12 1 0
Mareyeurs 8 0 0
Godailleurs 1 6 0
Transformatrices 5 0 2
Ecailleurs 2 2 0
4%
8%
4% 25% FMF
9% FMS
FMF/FMS
FMR
21%
29% ST
FMS/FMR
FMF/FMR
18
Figure 9: Fréquences d’utilisation des engins et techniques de pêche
Espèces cibles
Pelagiques et démersales Démersales Pélagiques Requins
15%
39%
19%
27%
19
pélagiques les sorties par semaine vont jusqu’à 5 excepté la pêche des poissons Exocets qui se
fait une fois par semaine comme pour les espèces démersales.
Le nombre des pêcheurs par sortie en mer est fonction du type d’embarcation. Pour les
embarcations de type Popo le nombre varie de 5 à 10 personnes et pour les embarcations de
type vili le nombre varie de 3 à 6 personnes.
Tableau 5 : Nombre de sortie en mer et nombre des pêcheurs par sortie
Sorties en mer Nombre Type de pêche/ Embarcation
Source de revenu
Activité
sécondaire
12%
Activité
principale
88%
20
4.2.3-Estimation du coût de production et gain par acteur
4.2.3.1- Cout de production
Les investissements de l’unité de pêche se composent de l’achat de la pirogue, des engins de
pêche, d’un moteur et de l’équipement accessoires (tableau 6).
A cela s’ajoute les couts variables qui comprennent : le carburant, la nourriture de l’équipage,
l’appât, la glace le cout de transport, l’entretien des matérielles et autres réparations.
Le bilan d’une embarcation de type Popo, embarquant au moins huit pêcheurs est estimé à
environ 450.000 FCFA (tableau 7) pour les espèces démersales et 500.000F pour la pêche au
Requin par contre le bilan d’une embarcation de type Vili avec au moins quatre pêcheurs est
estimé à environ 250.000 FCFA.
Tableau 6 : Prix moyen des équipements de pêche
Equipement Prix moyen en FCFA
21
4.2.3.2- Revenu généré
Compte tenu du caractère aléatoire de la pêche, les chiffres d’affaires maximales de chaque
type de pêche sont présentés dans ce rapport selon que la pêche soit bonne ou mauvaise
Comme l’indique le tableau (8).
Le revenu généré par les unités de pêche des espèces pélagiques varie de 100.000 à 600.000
FCFA pour une bonne compagne, les espèces les plus représentés sont : la Sardinelle ronde,
la Sardinelle plate (50%), quant aux exocets elle varie de 80.000 à 250.000. Le revenu généré
par les unités de pêche des espèces démersales varie de 200.000 à 1.000.000 FCFA pour une
bonne compagne.
Tableau 8:Gain pour une marée selon le type de pêche
Type de pêche Chiffre d’affaire (FCFA)
Godailleurs 2.000-10.000
Ecailleurs 1.000-10.000
Pêcheurs 10.000-50.000
22
4.2.5 - Commercialisation des produits de pêche
4.2.5.1- Lieu de vente des produits après débarquement
Tous les poissons issus des filets dormants et du filet à requin sont débarqués au quai du
CAPAP où les mareyeurs attendent les caisses de poissons pour la revendre (Figure 11).
Tous les poissons issu de la senne et du filet flottant sont débarqués de l’autre côté du centre
pour éviter les couts liés au transport par les preneurs transformatrices.
23
Pêcheurs et Patron-Pêcheurs
Détaillons Détaillons
a b
c d
Figure 13 : Vente des poissons : a et b: Vente par caisse Sardinelle et Requin ; c: Vente par
tas (Thon) ; d : Vente pièce (Bar)
24
4.2.5.3- Valeur marchande des principales espèces pêchées
Le prix du poisson est déterminé en fonction de la quantité disponibilité, de la taille du
poisson, de l’espèce et du degré de fraicheur du poisson à l’heure du débarquement. Le
tableau 9 indique une barre de prix de principales espèces capturées en pêche sur le site de
Songolo.
Tableau 10 : Valeurs marchande des principales espèces capturées sur le site de Songolo
25
4000
Biomasse totale (en Kg)
3000
2000
1000
Espèces recensées
26
CHAPITRE V : DISCUSSION
5.1- Acteurs de pêche artisanale
Le site de Songolo est un site réservé aux activités de pêche et autres activités connexes dont
la ressource halieutique est au centre de toutes les relations et trafics possibles. La forte
concentration des patron-pêcheurs et des pêcheurs (48%) s’explique par le fait que cette
activité constitue pour ces acteurs une profession où la plage devient le milieu professionnel,
La plupart y passe des journées entières. Les mareyeurs (16%) et les transformatrices (14%)
sont aussi une catégorie socioprofessionnelle importante. Ils sont présents sur le site parce
qu’ils sont des principaux preneurs des poissons ramenées par les pêcheurs. Le site constitue
leurs milieux professionnels mais ces derniers ne restent présents qu’aux heures de
débarquement des poissons. Aussi les autres acteurs identifiés jouent un rôle capital dans la
chaine de production des produits halieutiques. Tous les acteurs rencontrés sont les hommes à
l’exception des transformatrices. Cette discrimination semble être liée aux types des engins et
techniques utilisés et au risques liés à la navigation en mer (Liboko, 2008 ; Dembe, 2011).
Selon Liboko (2008), les femmes utilisent comme engins les haveneaux, le panier-cloche, le
filet-piège de très petite dimension. Cependant, ces types d’engins ne sont pas utilisés à la
plage de Songolo, ce qui fait que les femmes ne s’adonnent pas à la pêche. Elles préfèrent des
activités plus nobles tels que la transformation et la commercialisation des produits
halieutiques.
La place des jeunes congolais dans les activités de pêche maritime artisanale diffère selon les
groupes socioprofessionnels. La classification par classe d’âge permet d’identifier le niveau
d’insertion de chaque classe d’âge afin de déterminer les acteurs les plus présents dans le
secteur (Ngokaka et al., 2009). Dans le groupe des pêcheurs on remarque un effectif élevé des
acteurs dans les classes d’âge de plus 25. Ce résultat témoigne une faible présence de jeunes
dans l’exercice de la pêche. Cela s’explique par le fait que le travail attribué nécessite du
savoir-faire et que les moins âgés sont moins expérimentés et souvent, ce travail représente un
risque, énorme. A cela s’ajoute le manque d’emploi pour les adultes qu’ils se décident de se
lancer pleinement dans l’activité de pêche pour gagner la vie alors que les moins âgés
espèrent encore trouver le travail dans d’autres domaines (Nguinguiri, 1995 ; Ngokaka et al.,
2009).Chabaud (1982) signale que les pêcheurs arrivent dans l'activité de pêche tard et leur
âge moyen est de 45 ans.
Par ailleurs, les mareyeurs sont des personnes de plus de 35 ans d’âge. Etre mareyeurs
nécessite des fonds importants pour débuter l’activité. Mais les jeunes par manquent moyens
ne s’engagent pas dans cette activité. Le manque de capital devient le facteur limitant pour
les jeunes (Ngokaka et al, 2009).
Dans le groupe des godailleurs et des écailleurs on remarque une forte concentration de la
classe des jeunes de moins de 30 ans. Cela peut s’expliquer par le travail effectué car
l’écaillage des caisses poissons et le transport du matériel est un travail qui nécessite
relativement de l’effort physique ce sont des jeunes qui arrivent nouvellement dans le secteur
(Ngokaka et al, 2009).
La transformation est assurée par les femmes de plus de 40 ans d’âge. Elles sont soit veuves,
soit épouses des patrons pêcheurs. Les jeunes filles sont moins intéressées en raison des
revenus faibles de l’activité pour de grands efforts physiques (Ngokaka et al, 2009). Les
femmes congolaises transforment les poissons démersaux pêchés par leurs maris en poissons
salés et les Béninoises font essentiellement le fumage de la Sardinelle pêchée également par
leurs époux.
Le résultat sur le niveau d’instruction montre que le niveau d’instruction des individus
évoluant dans le secteur de la pêche artisanale varie d’un acteur à un autre mais le résultat
laisse entrevoir un nombre élevé du niveau secondaire surtout dans les groupes des
godailleurs, des pêcheurs et des écailleurs (avec plus de 50%). Ce constat a été fait par
(Dembé, 2011). Plus les acteurs sont instruits, plus ils sauront l’importance de ressources
naturelles et prendront conscience de l’intérêt de les préserver.
Néanmoins il faut noter que la valeur marchande des espèces varie selon les saisons. La
fluctuation des prix des produits halieutiques s’explique par l’instabilité des quantités
capturées.
CONCLUSION
Notre étude a porté sur une analyse socioéconomique de la pêche maritime artisanale
précisément à la plage de Songolo. L’objectif est d’étudier les paramètres à la fois sociales et
économiques qui caractérisent la pêche artisanale.
L’étude a été réalisée à l’aide d’un questionnaire structuré destinés aux pêcheurs et d’une
collecte d’information à travers des entretiens libre par un système d’échantillonnage. Au
total, 50 acteurs ont été sélectionnés, ces acteurs ont été répartis par classe d’âge. Les
principales espèces pêchées, leurs tonnages et leurs valeurs marchandes ont été analysés grâce
à une large collaboration avec les pêcheurs.