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Devant le Jury
1
Remerciements
Mes remerciements vont en premier lieu aux patrons de pêche pour le temps et la confiance
qu’ils ont bien voulu m’accorder durant les enquêtes. Sans leur participation, ce travail
n’aurait pu être mené à bien. Merci à Nicolas et Eric pour les embarquements.
Merci à Liliane CARRIOU, Magali RICHARD et Raymonde DORE pour leur accueil, leur
aide et leur soutien au sein du Comité Local des Pêches de Lorient-Etel.
Je voudrais aussi remercier les personnes travaillant dans les organismes et associations,
autour de la filière pêche à Lorient, pour leur collaboration et leur accueil sur le port :
2
3
La pêche côtière est sans doute l’une des activités les plus ancrées dans l’histoire du milieu
côtier. Aujourd’hui elle doit cohabiter avec les activités « concurrentes » qui se développent
dans la zone côtière et dont le poids économique et social est indiscutable (DUPILET, 2001).
Ce type de pêche, déjà confronté à ses propres difficultés, doit faire face à des pressions
anthropiques de plus en plus importantes: activités portuaires et industrielles, activités
aquacoles, besoins en énergie, activités de protection de l’environnement, activités de loisir,
de tourisme (HERAL, 2001 p15. In : GASCUELed et al, 2003). Cet accroissement des
activités sur la bande côtière amène à une concurrence sur l’espace et les ressources ainsi qu’à
des conflits d’usages. Face à cette intensification de l’occupation de la zone côtière et de ses
activités, la petite pêche côtière manque de visibilité sur son avenir (LEBLOND, 2001).
Pour trouver des réponses et proposer des solutions pour faire face à ces difficultés, il devient
nécessaire de connaître précisément ce type de pêche, d’analyser ses caractéristiques, ses
activités, ses performances techniques et économiques.
En 2001, d’après un état des lieux de l’exercice de la pêche dans la zone côtière de la France,
les statistiques disponibles sur ce type de pêche étaient considérées comme très insuffisantes,
et le système de collecte et de traitement de données « souffrait de carences graves ». Cela ne
permettait pas d’appréhender correctement les activités de la pêche côtière (BOLOPION J. et
al p195. In: GASCUEL ed et al, 2003). Il est en effet difficile de cerner la composante côtière
de la pêche professionnelle dans la mesure où une partie de l’activité échappe au système
national des statistiques de pêche (déclaration mensuelle de captures non encore
opérationnelle, connaissance de la production limitée à celle vendue en criée..) (TALIDEC et
al, 1999).
Depuis 1990, en France, des travaux ont alors été réalisés pour commencer à mieux connaître
la petite pêche côtière. Ils ont été effectués à divers échelles, dans des zones particulières,
systèmes « fermés » tels le golfe du Morbihan (PERONNET et al, 2003), les Pertuis
Charentais (MATHIEU-DAUDE, 1996), le bassin d’Arcachon (CAILL-MILLY ET AL,
2001), le Mor Braz (TALIDEC et al, 2004) ; ou dans des zones plus étendues comme la
Bretagne (TALIDEC et al, 1999), le golfe de Gascogne (LEBOND, 2001). Mais aucun de ces
travaux ne s’est intéressé spécifiquement à la flotte de petite pêche côtière lorientaise.
En effet, le quartier maritime de Lorient est d’abord reconnu pour sa pêche hauturière et pour
sa pêche artisanale de langoustines fraîches mais moins pour sa petite pêche côtière qui
pourtant représente aujourd’hui près de 50% de la flotte du quartier. Le Comité local des
pêches de Lorient-Etel a donc décidé de mener une étude afin de mieux connaître ce type de
pêche. La question est de savoir ce que représente aujourd’hui la petite pêche côtière du
quartier maritime de Lorient sur le plan de ses activités, de son importance économique et
social et de ses perspectives d’avenir.
Pour répondre à cela il est nécessaire de recenser et d’analyser les activités mais aussi les
caractéristiques sociales et économiques ce type de pêche. Etant donné le manque
d’informations précises sur la petite pêche côtière à Lorient, il a donc été décidé de la
réalisation d’une étude halieutique et socio-économique.
Le but de cette étude, qui a été réalisée durant une période de 6 mois, est d’une part de
caractériser les activités des bateaux concernés en terme de débarquements, d’espèces
pêchées, de métiers, d’autre part de caractériser les facteurs de production, leur coûts et la
1
performance des entreprises de pêche, puis d’essayer de dégager des perspectives d’avenir de
cette flottille à partir des différentes perceptions des pêcheurs sur leur profession.
La législation communautaire mentionne la petite pêche côtière comme étant une activité de
pêche pratiquée par des navires de moins de 12 mètres n'utilisant pas d'engin remorqué. Dans
la pratique cependant chaque état membre applique sa propre définition. Des termes très
divers sont actuellement utilisés pour définir ce secteur, parmi lesquels pêche artisanale1,
petite pêche2 et pêche côtière3. Les critères les plus communément et fréquemment utilisés
sont la longueur du navire, la zone d'activité et le type d'engin de pêche (PARLEMENT
EUROPEEN, 2006). Dans cette étude, la petite pêche côtière est définie comme l’activité
effectuée par les navires de taille inférieure ou égale à 12 mètres.
Pour réaliser ce travail, la méthodologie mise en place par l’Ifremer pour le réseau SIH
(Système d’Information Halieutiques) qui permet de collecter chaque année des données
ciblant les activités et les aspects économiques des navires français, a été utilisée et adaptée.
Cette méthodologie fait appel à des enquêtes directes auprès des patrons de pêche par
l’intermédiaire d’un questionnaire. Nous avons par ailleurs complété ce questionnaire pour
appréhender la vision qu’ont les patrons de pêche de leur profession. On s’intéresse donc ici
au couple patron/navire et l’analyse est basée sur les données de l’année 2006.
Les différentes caractéristiques de la flottille ont été étudiées à l’aide d’indicateurs de classes
de tailles et de type d’activités exercées afin d’analyser les différences parmi les navires
étudiés. Des pistes de perspectives d’avenir ont été dégagées grâce d’une part aux réponses
obtenues à l’aide du questionnaire mais aussi grâce à des entretiens avec différents acteurs de
la filière.
Dans ce rapport, l’approche méthodologique sera présentée dans un premier temps. Dans un
second temps nous ferons un état des lieux de la flottille des moins de 12 mètres pour l’année
2006 : description des activités et des facteurs de production, efficacité de ces facteurs et
performances économiques. Enfin nous terminerons par la présentation des perspectives
d’avenir de la flottille.
1
Pêche artisanale : L'entreprise de pêche artisanale est une entreprise de pêche individuelle à la tête de laquelle
se trouve le patron-pêcheur (BEILVERT B et al, 1996). Un navire inférieur à 24 mètres où le propriétaire est
embarqué correspond à un armement artisanal (GARCIA, 1996)
2
Petite pêche (PP) : La petite pêche emploie des navires s'absentant 24 heures seulement
3
Pêche côtière (PC) : est réputée pêche côtière la navigation de pêche pratiquée par tout navire ne s'absentant du
port que pour une durée inférieure ou égale à 96 heures mais supérieure à 24 heures,ainsi est définie la pêche
côtière par arrêté du ministre des transports en date du 24 janvier 1973 (GARCIA, 1996).
2
Figure 1: Le quartier maritime de Lorient
3
1. CONTEXTE, PROBLEMATIQUE ET APPROCHE
METHODOLOGIQUE
1.1. Place de la petite pêche côtière dans le quartier maritime
de Lorient
Les débarquements dans le quartier maritime de Lorient s’effectuent dans plusieurs points
(Figure 1) dont le port de Kéroman (port de Lorient) 3ème port de pêche en France. Les
navires de petite pêche côtière lorientaise sont présents dans presque tous ces ports du quartier
maritime mais débarquent en majorité à Kéroman.
Même si ses débarquements ne représentaient en 2006 seulement que 4,6 % en tonnage et du
total des débarquements de pêche du quartier et 15,6% des débarquements de pêche côtière du
quartier1, la petite pêche côtière impose sa présence du fait du nombre de navires qui
l’exercent dans l’espace côtier. En valeur, elle représentait en 2006, 6,3% des apports du
quartier et 13,1% des apports de pêche côtière du quartier. L’écart entre la part des
débarquements de pêche côtière en valeur et celle en tonnage vient du fait que la pêche côtière
lorientaise est surtout spécialisée pour ses apports en langoustine fraîche (espèce à forte
valeur) auxquels la petite pêche côtière ne contribue que très peu (§2.1.2.5.2).
Si l’on s’intéresse à l’évolution du nombre de bateaux de moins de 12 mètres du quartier de
Lorient depuis de 1995 à 2005, on s’aperçoit que ce groupe de navires est un de ceux qui a
subi la moins forte diminution (Tableau 1). En effet la pêche artisanale, plus particulièrement
la pêche côtière mais encore plus la petite pêche côtière, par rapport aux pêche industrielle2 et
pêche au large3, est réputée pour sa polyvalence et sa capacité d’adaptation face aux crises
(ANONYME, 2006a).
Figure 2 et Tableau 1: Evolution du nombre de navires lorientais par classe de taille de 1995 à 2005
120
100
nombre de navires
Classe Evolution
80
<12m de taille 95-2005
60 12-24m < 12m -13,24%
40 24 et + 12-24m -50,00%
20
24 et + -45,83%
Source : Synthèse des activités par
0 quartier Ifremer 2005
95
96
97
98
99
00
01
02
03
04
05
19
19
19
19
19
20
20
20
20
20
20
1
Débarquements des navires de 12 à 16 m du quartier maritime de Lorient
2
La pêche industrielle : C’est la navigation de pêche pratiquée par tout navire d’une jauge brute égale ou
supérieure à 1000 tonneaux, ou par tout navire d’une jauge brute égale ou supérieure à 150 tonneaux s’absentant
habituellement pendant plus de 20 jours de son port d’exploitation ou de ravitaillement.
3
La pêche hauturière : La pêche au large est la navigation de pêche pratiquée par des navires s’éloignant
habituellement du port pour une durée supérieure à 96 heures, lorsqu’elle ne répond pas à la définition de pêche
industrielle
4
De ce fait on peut constater que, même si le nombre de navires de moins de 12 mètres
diminue comme pour les autres catégories de longueur, la proportion de ces navires dans la
flotte lorientaise augmente et fini par rejoindre la proportion des navires de 12 à 24 mètres en
2005. Les moins de 12 mètres représentaient 35% en 1995 et 47,5% en 2005 des bateaux
lorientais alors que les parts respectives des navires de 12-24 mètres et de « 24 mètres et
plus » diminuent toutes les deux.
Ce groupe de navire de petite pêche côtière devient donc de plus en plus important au sein du
quartier maritime de Lorient.
Pour répondre à ces trois objectifs, il a fallu collecter des données d’activité et des
informations économiques et sociales. L’idéal aurait été de collecter ces données sur plusieurs
années pour évaluer l’évolution de la situation économique et la rentabilité des bateaux dans
le temps. Mais la durée de l’étude et le souci de collecter de données aussi fiables que
complètes nous a limité à une collecte pour l’année 2006.
1.3. Méthodologie
1.3.1. La population cible
La population visée par l’étude est, comme nous l’avons cité précédemment, l’ensemble des
navires de taille inférieure ou égale à 12 mètres inscrits au registre du POP en 20061. Ce
critère de taille semble pertinent car il correspond à celui de la définition communautaire. Par
ailleurs les navires de taille égale à 12 mètres ont été inclus car ils restent très proches des
navires de taille de 9 à 12 mètres par leurs activités et de leur fonctionnement. Les navires
inscrits en CPP2 n’ont pas été pris en compte car on s’intéresse ici aux navires qui ont pour
activité principale la pêche.
1
Navires recensés dans le cadre des Programmes d’Orientation Pluriannuel des flottes de pêche (POP),
programmes qui encadrent désormais depuis 1983 l'évolution de la flotte, et qui fixent à chaque pays des
objectifs de limitation de l'effort de pêche (EAM, 2000 in CAILL-MILLY et al, 2003).
2
CPP : Conchyliculture Petite pêche. La dénomination CPP désigne les conchyliculteurs qui présentent une
double activité conchylicole et pêche (CAILL-MILLY, 2001)
5
La prise en compte du critère de taille dans la définition de « petite pêche côtière » peut aussi
être associée à un autre critère : celui du rayon d’action des navires. En effet, la petite pêche
côtière correspond ici à un groupe de navires travaillant le plus souvent dans un rayon
d’action inférieur à 12 milles (§2.1.2.1).
Le groupe de navires étudié est composé principalement de navires de 7-9 mètres avec près de
la moitié du groupe de bateaux étudié. Le second groupe est celui des 9-12m ; il représente un
tiers des navires de petite pêche côtière. Les moins de 7m sont les moins nombreux avec 12
navires sur le quartier maritime de Lorient.
Pour collecter les données nécessaires à l’étude, la méthodologie d’enquête Ifremer a été
reprise.
L’enquête Ifremer est menée depuis l’an 2000 auprès d’un échantillon de patrons et
d’armateurs à l’échelle nationale, dans le cadre du projet SIH. Elle permet de présenter
l’activité et la situation économique de la flotte de pêche française en mer (LEBLOND
et al, 2001).
Les enquêtes de terrain ont été faites par voie d’entretiens directs auprès des patrons de pêche
à l’aide d’un questionnaire établi sur la base de celui utilisé par l’Ifremer pour ses enquêtes
économiques de collecte de données pour le SIH.
6
- La structure de la population des marins pêcheurs concernés (description du facteur
humain impliqué dans l’activité de pêche
- Les outils de production (navire matériau, âge, remotorisation)
- Le coût d’utilisation des facteurs de production mis en jeu pour le déroulement des
marées (les marins et le bateau)
- Le chiffre d’affaires (CA), la création de richesse, l’efficacité de l’utilisation des
moyens de production
Mais cela n’était pas suffisant pour répondre aux objectifs de l’étude, notamment en ce qui
concerne les perspectives d’avenir. Nous avons donc mis en place un questionnaire
complémentaire.
Le questionnaire final (Annexe 1, les questions rajoutées par le CLPM, par rapport au questionnaire
initial de l’enquête économique de l’Ifremer, sont en gras-italique) présente donc une composante
qualitative ciblant caractéristiques sociales, les perceptions des patrons sur différentes
questions, et enfin une composante quantitative visant à reconstituer les comptes
d’exploitation pour le calcul d’indicateurs économiques. Sa construction est schématisée
Figure 3.
Le questionnaire a été testé sur 2 patrons de pêche avant d’être validé.
7
stionnaire Ifremer • Données économiques
d’enquête principales
onomique 2006
!
ndriers d’activité • Données d’activité
!
8
Les acteurs rencontrés :
Sur le quartier de Lorient, deux enquêtes allaient alors être menées en parallèle : l’enquête
économique de collecte nationale de l’Ifremer et l’enquête de notre étude. Quatorze patrons
(appartenant à l’échantillon d’enquête de l’Ifremer) allaient en effet être sollicités deux fois
pour le même type de collecte de données économiques et d’activité. Pour éviter ce problème
nous avons par conséquent décidé avec l’Ifremer de se coordonner pour les enquêtes et de
mettre en place une convention qui permettrait un échange des données économiques.
L’Ifremer a donc enquêté une partie des navires sur la base du questionnaire d’enquête
économique 2006 (ANONYME, 2007) et nous avons enquêté un autre groupe de navires avec
le questionnaire élaboré précédemment. (Plus complet). Les patrons étaient avertis de
l’échange au début de chaque entretien.
Par la suite, les données des deux enquêtes ont été mises en commun et à disposition des deux
organismes. Cet échange concernait des données économiques et d’activité (partie commune
aux deux types de questionnaires utilisés).
L’Ifremer nous a fourni aussi les calendriers d’activités 2006 de l’ensemble des 61 navires de
petite pêche côtière de Lorient1.
Les données de ces calendriers ont été croisées avec les données de vente sous criée et les
déclarations de débarquements issues des fiches de pêche et logbooks. Ce travail, effectué
avec Laurence Pennors (Ifremer Lorient), a permis d’obtenir les données les plus proches de
la réalité en ce qui concerne les activités des navires étudiés en 2006.
Au total 36 navires ont été enquêtés : 11 par l’Ifremer et 27 par le CLPM. Deux patrons de
navire de 7-9 m ont finalement été enquêtés à la fois par l’Ifremer (enquête économique) et
par le CLPM (pour la collecte de données supplémentaires non économiques). Les enquêtes
prévues et effectuées ont donc été réparties ainsi :
1
L’Ifremer organise chaque année une collecte exhaustive d’informations permettant de constituer les
calendriers annuels d’activité de tous les navires nationaux
9
Tableau 3: Nombre de navires enquêtés et taux de sondage par classe de taille
Enquêtes CLPM Enquêtes Ifremer Total Enquête Population-Mère
Effectif (taux de sondage) Effectif (taux de sondage) Effectif (taux de sondage) Effectif
< 7m 5 (42%) - 5 (42%) 12
7-9m 16 (55%) 4 (14%) 18 (62%) 29
9-12m 6 (30%) 7 (35%) 13 (65%) 20
Total 27 (44%) 11 (18%) 36 (59%) 61
Le taux de sondage général reste correct, on atteint presque 60% du nombre d’enquêtes
prévues au départ.
Les catégories 7-9 mètres et 9-12 mètres sont très bien représentées pour l’ensemble des deux
enquêtes, puisqu’on atteint à chaque fois près des 2/3 de la population initiale. La classe des
moins de 7 m est moins bien représentée mais ce taux de sondage reste satisfaisant puisque
plus d’un tiers des bateaux de cette catégorie sont représentés.
Quant à la structure de la population enquêtée elle reste proche de celle de la population mère
même si la classe de 7-9 mètres reste surreprésentée par rapport au 9-12 m et moins de 7 m
(Annexe 3, Figure1).
La principale difficulté consistait à joindre les patrons de pêche très occupés par leur
profession et à leur fixer un rendez-vous au Comité Local des Pêches. Ce qui a parfois posé
problème pour les patrons des navires non basés au port de Lorient (Port-Louis, Doelan….).
De plus, l’échantillonnage de l’Ifremer répondant à des règles très précises au niveau des
bateaux de substitution en cas de refus. Il fallait donc attendre que les enquêteurs de l’Ifremer
aient fini leurs enquêtes avant de pouvoir contacter le groupe de patrons de « substitution »
des enquêtes Ifremer (qui correspondait à 27 bateaux sur les 61). Malgré le peu de navires que
nous avions à enquêter, les enquêtes de terrain se sont donc étendues sur une période de 3
mois (de mi-avril à mi juin).
Enfin les enquêtes étant faites sur la base du volontariat des patrons à accepter un entretien,
les résultats obtenus ne seront pas forcément représentatifs de l’ensemble des navires étudiés.
10
Nous aurions par ailleurs souhaité avoir accès aux données individuelles de débarquements
2006 des navires mais pour des raisons de confidentialité, cela n’a pas été possible, nous
avons eu recours à des données agrégées par catégories de longueur.
Tout d’abord, dans le cadre de notre convention avec l’Ifremer, l’institut mettait à notre
disposition le logiciel FESTIF : logiciel de saisie des données des données économiques. Il a
servit à saisir une partie des données économiques (Données du questionnaire économique
Ifremer 2006). Les données saisies sous FESTIF ont été ensuite exportées vers la base
centrale de l’Ifremer Brest.
Ensuite le reste des données économiques (supplément du questionnaire Ifremer 2005) ainsi
que les données concernant la vision des patrons de pêche par rapport à leur profession
(questionnaire complémentaire CLPM) ont été saisies dans une base de données créée avec le
logiciel ACCESS.
Enfin les calendriers d’activité, n’étant pas saisis sous FESTIF, ont été remis à l’Ifremer
Lorient avec qui nous avons participé à leur validation (en croisant les données d’activités
avec les données de vente sous criée, les données de déclaration de débarquement et les
données issues des calendriers d’activités 2005). Une base de donnée « activité » a alors été
crée avec le logiciel ACCESS pour rentrer ces données.
1.3.6.3.Difficultés
La principale difficulté a résidé dans le fait que l’on avait trois types de saisies différentes
(saisie FESTIF, saisie base ACCESS données complémentaires, saisie calendrier d’activité).
Le fait d’avoir regrouper des questions d’origine différentes (questionnaire Ifremer 2005 et
questionnaire complémentaire CLPM) à l’intérieur du questionnaire final pour plus de fluidité
et de logique lors des entretiens a compliqué considérablement cette saisie.
De plus avec le retard pris dans la conception de notre base de donnée, les 3 types de saisies
n’ont pas été faîtes simultanément. Notamment pour les données non saisies sous FESTIF, la
saisie a été moins efficace car elle n’a pas été faite le jour même des enquêtes.
1
Projet européen de la petite pêche côtière de la côte atlantique sud de l’Europe
11
2. TRAITEMENT ET ANALYSE DES RESULTATS
2.1. Description des caractéristiques et des activités de la
flottille
Dans cette partie, l’analyse s'appuie sur les résultats d’activité des 61 bateaux pour lesquels
les données étaient disponibles.
Puissance et jauge
La flottille de petite pêche côtière lorientaise présente une puissance totale de 4983 kW soit
15% de la puissance de la flotte lorientaise en 2005 (LEBLOND, 2007b). Il existe de grandes
disparités de puissance et de jauge au sein de la flottille (Tableau 4). Les navires de 9 à 12 m
sont en moyenne 4 fois plus puissants que les navires de moins de 7 m et presque 2 fois plus
que les 7-9 m. Cet écart est lié généralement au rayon d’action, aux engins utilisés et aux
métiers pratiqués qui différent d’une catégorie de longueur à l’autre. Les moins de 7 m vont
moins loin, et donc, restant plus près des côtes, nécessitent moins de puissance. La jauge
moyenne des 9-12m est 6 fois plus grande que celle des moins de 7 m.
On peut noter que pour l’obtention de licence pour la pêche à la civelle, les navires doivent
répondre à certains critères comme une longueur maximale (12 m), une puissance maximale
(110 kW) et une jauge maximale (10 tjb).
Age
L’âge moyen de la flottille est de 24 ans, ce qui est relativement élevé comparé à l’âge moyen
des navires de 12-24m du quartier de Lorient (âge moyen de18 ans) (LEBLOND et al, 2007b)
mais qui correspond à la moyenne des navires bretons de taille correspondante en 2003.
(LEBLOND et al, 2005) On peut voir que ce sont les 9-12 m qui sont, en moyenne, les plus
« récents ». Mais leur moyenne d’âge de 20 ans reste élevée.
Si l’on s’intéresse à la répartition des bateaux selon les classes d’âge (Figure 4), on peut
constater que près de 70% des bateaux de moins de 12 m de Lorient ont plus de 20 ans, et
50% ont plus de 30 ans. Ce signe de vieillissement montre que la flottille est touchée par les
plans de sortie de flotte et la diminution d’achat de bateaux neufs.
Les bateaux de petite pêche côtière de Lorient sont relativement vieux, et la flotte décrite
présente de fortes disparités au niveau des caractéristiques physiques des bateaux. La classe
des 9-12m se démarque ainsi par sa puissance et par ses navires relativement plus « jeunes ».
Tableau 4 : Caractéristiques des navires de moins
de 12m de Lorient par classe de taille
16 14
14 13 < 7m 7-9m 9-12m Total
Nombre de bateaux
12 10 Nombre de
10 8 navires 12 29 20 61
8 Longueur
6 5 5 moyenne (m) 6,3 8,0 10,8 8,6
3 Puissance
4 2 34,3 71,0 127,3 83,0
2 1 moyenne (kW)
0
Jauge moyenne
(tjb) 2,7 4,3 12,9 6,7
45
6à
11
16
21
26
31
36
Age moyen 24 27 20 24
5a
an
à
à2
à3
à3
à4
ns
10
Effectif moyen
15
20
se
5a
0a
5a
0a
et
an
an
tp
m
ns
ns
ns
ns
s
lus
oin
s
2.1.2. Activités
Les activités des navires sont décrites par les zones, le temps de pêche, les engins utilisés et
les espèces pêchées.
2.1.2.1.Rayon d’action
La notion de rayon d’action caractérise la zone de travail sous l’angle de l’éloignement par
rapport à la côte (TALIDEC et al, 2004).
Le traitement des informations acquises sur les zones de pêche est fondé sur les rectangles
statistiques fréquentés (TALIDEC et al, 1999) (Annexe 2). A chaque zone de pêche donnée
(rectangle statistique) est associée un gradient. Le gradient permet de compléter l’information
sur les lieux de pêche en indiquant :
Nous sommes inspiré de cette classification pour l’adapter aux navires étudiés. Comme nous
étudions la petite pêche côtière, particulièrement inféodée à la bande côtière, il nous a paru
nécessaire d’ajouter un gradient supplémentaire pour décrire plus précisément le rayon
d’action à l’intérieur des 12 milles :
En cumulant sur l’année 2006, pour chaque bateau, le nombre de mois d’activité exercé dans
chacun des rectangles, nous avons alors pu classer les navires dans 4 catégories de rayon
d’action :
- ceux ayant exercé plus de 75% de leur activité dans les rectangles à l’intérieur des 12 milles
(zones de gradient côtier) sont qualifiés de côtiers
13
- ceux ayant exercé entre 25 et 75% de leur activité dans ce secteur sont qualifiés de « côtiers
dominants »
- ceux ayant exercé plus de 75% dans des zones « mixtes » 1sont qualifiés des mixtes
- ceux ayant exercé plus de 75% de leur activité dans des zones de gradient C+ sont qualifiés
de « côtiers-terrestres »
Remarque:
L’indicateur utilisé pour décrire l’intensité de l’activité de pêche est le nombre de mois
d’activité. Cet indicateur doit être utilisé avec beaucoup de précautions dans la mesure où le
fait qu’un navire soit actif un mois donné dans l’année ne reflète pas le temps passé à la pêche
ce même mois : il peut en effet avoir consacré un seul jour ou les 30 jour du mois à cette
activité. Il s’agit d’une des limites de la configuration actuelle des calendriers d’activité
(TALIDEC et al, 2003).
3 navires sur 4 sont « côtiers », 18% sont « mixtes », 5% sont « côtiers-terrestres » et 3% sont
« côtiers dominants »
Le rayon d’action augmente avec
la longueur des navires :
9-12m Les mixtes et « côtiers dominant »
sont presque exclusivement des
côtier-terrestre
navires de 9-12 m. La majorité des
7-9m côtier
« côtiers » appartient à la classe
côtier dominant
des 7-9 m. Les « côtiers-
mixte
terrestres » sont répartis dans les
< 7m
moins de 7 m et 9-12 m.
Les 9-12 m sont ceux qui ont
0% 20% 40% 60% 80% 100%
l’activité la plus « étalée » dans la
Source : Ifremer et enquêtes réalisées pour cette étude bande côtière puisque que cette
Figure 5: Rayon d'action selon les catégories de longueur des bateaux catégorie de navires présente tous
de petite pêche côtière lorientaise en 2006 les gradients à la fois.
Il serait intéressant pour avoir une description spatiale de l’activité des navires, de détailler
par zone de pêche et par mois de l’année, le nombre de navires qui y travaillent ou encore, par
zone de pêche et par métier pratiqué, le nombre de mois de pêche cumulés dans l’année pour
avoir une idée de l’encombrement des zones de pêche à certaines périodes de l’année. La zone
24E64 est l’une des plus fréquentée par la flottille
2.1.2.2.Taux d’activité
Le taux d’activité renseigne sur le nombre de mois dans l’année où le bateau est considéré
comme actif à la pêche. Sur la flotte des moins de 12 m de Lorient, 55% avaient une activité
tout le long de l’année (12 mois) (Annexe 3, Figure 2). En tout 80% de la flotte était actif entre
12 et 9 mois dans l’année 2006. Mais le taux d’activité des navires diffère d’une classe de
longueur à l’autre.
1
Rectangles statistiques traversés par la ligne des 12 milles
14
9-12 m
1-3 mois
La classe des moins de 7 m présente une
proportion plus importante de bateaux
4-6mois
7-9m ayant eu une activité inférieure à 9 mois
6-9 mois
pour l’année 2006. Ceci peut s’expliquer
< 7m
9-12
mois
par le fait que les plus petits bateaux ne
peuvent pas sortir aussi souvent que les
0% 20% 40% 60% 80% 100% plus grands pour des questions de
Source : Ifremer et enquêtes réalisées pour cette étude, 2006 sécurité à bord en cas de mauvais temps.
Figure 6 : Répartition des navires par classe de longueur et
par taux d'activité pour l'année 2006
Néanmoins, pour être plus proche de la réalité quant à l’évaluation de l’intensité d’activité des
navires, il convient d’utiliser des indicateurs plus précis que le nombre de mois d’activité
(§2.1.2.1) comme le nombre de jours de pêche ou le nombre d’heures moteur.
Cependant, le nombre d’heures/moteur n’est pas représentatif du temps de pêche pour les
petits canots qui pratiquent majoritairement la pêche à pied, ne se servant alors de leur navire
que comme un moyen de transport.
En petite pêche côtière on peut assimiler le temps de pêche au temps passé en mer car les
navires ne sortent la plupart du temps qu’à la journée et avec des trajets relativement courts
pour se rendre sur les lieux.
Les navires de petite pêche côtière de Lorient sont sortis en moyenne 197 jours en 2006. Le
nombre de jour de pêche augmente avec les navires de plus grande taille. (Annexe 3, Tableau
1)
Il convient toutefois de rester critique face aux informations fournies par les pêcheurs qui ont
été enquêtés car en confrontant les données issues des enquêtes avec celles des fiches de
pêches et logbook et celles des ventes sous criée, on peut constater que bien souvent les
patrons surestiment leur temps de pêche. Néanmoins, les navires de petite pêche côtière
lorientaise ont des temps de pêche similaires à ceux observés ou à la Bretagne sud et manche
ouest en 1999 (BONCOEUR et al, 2000) et dans le Golfe de Gascogne (LEBLOND, 2001)
2.1.2.3.Les engins
D’après la classification des engins établie par la FAO (MERRIEN et al, 2007) 15 engins
différents ont été recensés (Annexe 3, Tableau 2). Pour plus de simplification quant au
traitement de ces données, les engins utilisés par la flotte de petite pêche côtière lorientaise
ont été regroupés en 8 types d’engins :
- Le chalut - La ligne
- La drague - Le filet : droits et trémail
- Le tamis - Le verveux
- Le casier - La palangre
- La pêche à pied (apnée, pêche à pied diverse) qui n’est pas un engin mais correspond à un
type de pêche nécessitant généralement peu de matériel de pêche
Pour mesurer l’importance de l’utilisation de chacun de ces types d’engins pour l’année 2006,
nous avons utilisé deux indicateurs :
15
• le nombre de mois d’utilisation cumulé pour chaque type d’engin et pour chaque bateau
• le nombre de bateaux utilisant chaque type d’engin
Tableau 6 : L’utilisation des types d’engins en nombre de mois cumulé et en nombre de navire les utilisant
Total de Nombre de Moyenne par
Type d'engin
mois navires navire
Chalut 32 4 8,0
ARTS TRAINANTS Drague 30 3 10,0
Tamis 12 4 3,0
Filet 315 34 9,3
Ligne 28 7 4,0
Palangre 165 25 6,6
ARTS DORMANTS
Casier 143 20 7,2
Verveux 5 1 5,0
Pêche à pied 51 6 8,5
Source : Ifremer et enquêtes réalisées pour cette étude, 2006
Les navires de petite pêche côtière lorientaise utilisent majoritairement des engins dormants.
Le chalut est pratiqué par quatre navires mais deux des navires concernés pratiquent le chalut
à lançons, qui permet de pêcher les appâts pour la pratique de la ligne à bar.
On peut caractériser l’utilisation des engins de pêches en fonction des trois classes de
longueur établies (Annexe 3, Tableaux 3, 4, 5) :
Les navires de moins de 7 m sont caractérisés principalement par une pratique importante
du filet et de pêche à pied avec une moyenne de 8,2 mois pour les 2 types d’engins.
Les engins les plus utilisés par les 7-9 m sont le filet et la palangre. Ces 2 types d’engins
sont utilisés par la moitié des 7-9 m ; le filet pendant 9 mois en moyenne et la palangre
pendant 7 mois en moyenne. La drague est pratiquée exclusivement par 3 navires de cette
classe.
Les 9-12 m pratiquent principalement la pêche au filet avec une moyenne de 9,9 mois.
Ensuite le 2ème engin le plus utilisé par ces navires est le casier (9,1 mois en moyenne). On
remarque que cette catégorie de navires utilise deux fois moins d’engins différents que les
moins de 7 m et les 7-9 m.
16
Degré de polyvalence des engins
Le degré de polyvalence des engins est évalué par le calcul du nombre d’engins différents
utilisés au cours de l’année 2006.
On constate que les navires de petite pêche côtière de Lorient n’utilisent, en majorité, que peu
d’engins différents dans l’année puisque 80% de la flotte utilise jusqu’à 2 engins différents
dans l’année (Figure 8). Cette constatation est à nuancer avec le regroupement d’engins que
nous avons fait ci-dessus. Le filet est considéré par exemple comme un seul engin alors que
ce terme regroupe les différents types de filets utilisés par les pêcheurs. En effet, les filets,
casiers, palangres se différencient selon l’espèce ciblée (§ 2.1.2.4).
Les navires de moins de 9 m sont les plus polyvalents car ils utilisent près de 2 engins
différents en moyenne dans l’année alors que les 9-12m en utilisent en moyenne 1,5.
30
Tableau 7 : Nombre d’engin moyen utilisé en 2006
25
25 par classe de taille
22
2.1.2.4.Les métiers
Pour avoir une description encore plus précise des activités de la petite pêche côtière
lorientaise, on peut s’intéresser aux métiers pratiqués par les navires.
Le métier
Le concept halieutique de métier repose sur l’association engin/espèce(s) cible(s) : « Un
métier peut être défini comme la mise en œuvre d’un engin de pêche sur une espèce ou un
groupe d’espèces (MORIZUR et al, 1992, p.13 In : BONCOEUR et al, 2000)
Conformément à la liste des métiers utilisée par l’Ifremer pour remplir les calendrier
d’activité (MERRIEN, 2007), on recense au total 47 métiers différents pratiqués par la flotte
de petite pêche côtière lorientaise en 2006 (Annexe 3, Tableau 6). Comme pour les engins de
pêche, ils ont été hiérarchisés suivant deux critères : le nombre de bateaux les pratiquant et le
nombre de mois d’activité cumulé.
Les 14 métiers les plus pratiqués, présentés dans le Tableau 8, représentent plus de 75% de
l’activité totale des navires de petite pêche côtière de Lorient. Les cinq métiers dominants
contribuent à pratiquement la moitié de l’activité de pêche. Les trois premiers sont des métiers
de filet et ils concentrent le tiers de l’activité de petite pêche côtière pour l’année 2006 et sont
17
pratiqués plus de 5 mois en moyenne. Dans l’ordre, on trouve le filet trémail sole, le filet à
merlu et le filet à rouget. La hiérarchie reste pratiquement la même selon l’indicateur utilisé.
Tableau 8 : Synthèse des principaux métiers pratiqués en 2006 par les navires de moins de 12m de Lorient
La drague à divers coquillages et la pêche à pied des pouces-pieds ne sont exercées que par 3
ou 4 navires mais en moyenne 9 à 10 mois dans l’année, ce qui les place dans les 11 métiers
les plus pratiqués.
On aurait pu regrouper les métiers en plusieurs groupes correspondant à des associations d’un
engin et d’un groupe d’espèces (ex. filet à grandes mailles à poissons..etc). Cela se fait
généralement pour avoir une présentation plus synthétique (TALIDEC et al, 2002). Nous
n’avons cependant pas effectué de simplification ici (malgré un nombre de métiers pratiqués
importants 47) car une telle synthétisation ne faisait pas ressortir l’importance du tramail à
soles pratiqué par près de la moitié de la flotte étudiée.
18
(Annexe 3, Tableau 7). Plus de la moitié de la flotte pratiquent jusqu’à 4 métiers différents en
2006 (Annexe 3, Figure 6). Cependant, ces résultats ne peuvent être comparés à d’autres
flottilles que si la même liste de métiers est utilisée.
On constate, contrairement à ce que l’on pourrait penser, que ce sont les 9-12 m qui pratiquent
en moyenne le plus de métiers différents (Annexe 3, Tableau7). Mais ces résultats dépendent
de notre liste de métiers établie. Or les 9-12 m pratiquent majoritairement le filet mais ciblent
des espèces différentes durant l’année avec ce même engin ; à chaque changement d’espèce
ciblée est comptabilisé un métier différent. C’est pour cette raison que ce groupe de bateaux
ressort ici comme le plus polyvalent en terme de métiers.
La saisonnalité des espèces pêchées est aussi un indicateur intéressant pour décrire la
production d’une flottille. Cependant nous ne disposions pas des données de débarquements
par mois et par espèces. Nous avons donc représenté cette saisonnalité des espèces pêchées
avec un autre indicateur d’intensité de pêche: le nombre de navires ciblant chacune des
espèces suivant les mois de l’année.
Espèces ciblées Janv. Fév. Mars Avril Mai Juin Juill Août Sept Oct Nov Déc
Bar
Bouquet
Congre
Grands Crustacés
Lieu Jaune
Lotte
Maquereau
Merlu
Rouget
Sole
de 0 à 5 navires
de 6 à 10 navires
de 11 à 15 navires
de 16 à 20 navires
21 navires et plus
Source : Ifremer et enquête réalisée pour cette étude
Figure 9: Saisonnalité des principales espèces pêchées (n'ont été prises en compte que les espèces ciblées au moins
une fois par plus de 5 navires)
19
La production de petite pêche côtière lorientaise est très diversifiée puisqu’à elle seule,
compte 59 espèces différentes débarquées pour l’année 2006. Les 10 premières espèces
débarquées en poids représentent 80% de la production et les 10 premières en valeur
représentent 77% de la production. Au total pour l’année 2006, d’après les déclarations
enregistrées par le CNTS, 737 T de poissons, crustacés et coquillages ont été débarqués par
les pêcheurs de petite pêche côtière lorientaise. Cela représente une valeur de 3 125 000 €.
Le prix moyen au kilo est donc de 4€ ce qui, comparé au prix moyen de la criée de Lorient en
2006 (3€/kg), peut paraître peu élevé pour une pêche normalement réputée de production à
forte valeur. Néanmoins, l’écart (de 1€) entre ces deux prix moyens correspond à une
augmentation de plus de 25% du prix moyen de la criée de Lorient en 2006, ce qui n’est pas
négligeable pour une flottille pour laquelle le congre (espèce à faible valeur, Annexe 3,
Tableau 8) représente le quart des débarquements (Figure 10).
Il existe aussi de grandes différences de prix entre les espèces vendues. (Annexe 3, Tableau 8).
Et il faut par ailleurs rappeler que nous nous sommes basés sur les données CNTS issues des
déclarations de débarquement des patrons qui ne sont pas toujours remplies régulièrement. Ce
qui contribue à une minimisation des quantités débarquées mais aussi de leur valeur. Enfin, il
faut rappeler également que nous nous sommes basés pour la majorité des espèces sur les prix
de vente sous criée alors que les patrons qui vendent en direct ont souvent des prix plus
élevés.
20
La première espèce débarquée en valeur est la sole (11€/kg en moyenne sous criée avec 75T
débarquées). C’est l’espèce la plus ciblée par la flottille (§ 2.1.2.4). La pêche des soles en
bande côtière est plus intense au printemps et en été. Que ce soit en poids ou en valeur, la sole
occupe une place principale pour les 7-9 m et les 9-12 m (Annexe 3, Figures 9, 10, 11, 12).
Les grands crustacés (araignée, tourteaux et homards) font partie des espèces les plus
débarquées en 2006 surtout pour les araignées et les tourteaux (21% du poids total et 10% en
valeur). Les prix sont très variés selon les espèces (19 €/ kg en moyenne pour le homard entre
1 et 3€/kg pour le tourteau et l’araignée). Les grands crustacés sont pêchés principalement au
casier, mais aussi au filet (trémail), toute l’année et de façon plus intense entre avril et
décembre.
Le merlu et le bar représentent aussi une part importante de la production (46T et 32T). Ces
espèces sont des espèces à forte valeur (respectivement à 5 € et à 9€/kg en moyenne sous
criée). Le merlu est essentiellement pêché au filet droit, le bar lui est pêché à la palangre et au
filet. Plusieurs pêcheurs adhèrent à l’association des ligneurs de la pointe de Bretagne qui leur
permet d’obtenir de meilleurs prix de vente. L’activité la plus intense pour la pêche au bar en
2006 se situe en période hivernale tandis que le merlu est pêché plus intensément en été. Le
bar joue un rôle important dans la production des 7-9 m (Annexe 3, Figure 9, 10).
La langoustine n’est pêchée que par 3 navires (les seuls qui ont la licence parmi les moins de
12m) mais elle représente 10% de la valeur débarquée par les 9-12 m (Annexe 3, Figure 12).
Deux de ces bateaux la pêchent au casier et donc sélectionnent les individus de grande taille à
plus forte valeur. Elle s’est vendue en moyenne 14€/kg sous criée en 2006.
Les pouces-pieds et la civelle, sont des espèces particulières car leur production en poids reste
faible (1,5% et 0,6% du total) mais ce sont des espèces à très forte valeur : la civelle est
vendue en moyenne 316€/kg en 2006 et les pouces-pieds en moyenne 10,6€/kg (d’après les
enquêtes). Elles ne sont pas vendues en criée mais directement à des mareyeurs et elles sont
surtout pêchées par les navires de moins de 7 m pour lesquels elles représentent un poids
économique important (Annexe 3, Figure 8). La pêche à la civelle est autorisée seulement
quelques mois dans l’année (de janvier à avril). Pour les pouces-pieds, un calendrier fixe les
jours de pêche autorisés chaque année (TALIDEC et al, 2004). Pour les moins de 7 m, plus
inféodés au littoral (§2.1.2.1), les coquillages occupent une place importante dans la
production (notamment avec les palourdes et les coques), ceux-ci pratiquant la pêche à pied
toute l’année (Annexe 3, Figure 7).
Remarque :
Il est faut noter que le plan de restauration pour l’anguille, adopté en juin 2007 par le conseil
des ministres européens de la pêche (qui entrera en vigueur en juillet 2009), pourrait mettre
en difficulté ces petites entreprises de pêche, pour qui la pêche à la civelle est
économiquement indispensable.
Mis à part pour le bar et les gros crustacés, il n’y a pas ici de concurrence d’engins différents
sur des mêmes espèces pêchées en petite pêche côtière : par exemple la sole n’est pêchée
qu’au tramail..etc. La concurrence en petite pêche côtière est plus de l’ordre spatial que sur les
espèces pêchées car les engins pour la majorités dormants sont immergés plusieurs heures
voir plusieurs jours sur une même zone. Par contre, la notion de concurrence sur les espèces
21
par des pratiques d’engins différents se retrouve à plus grande échelle avec les bateaux de plus
grande taille.
Après avoir décrit les différentes activités des navires de petite pêche côtière de Lorient, on
peut s’intéresser à l’aspect productif des entreprises de pêche : Quels sont les facteurs mis en
jeu pendant les marées côtières, quelles sont les caractéristiques socio-économiques des
différents patrons de pêche et de leur entreprises, quelles sont leurs performances
économiques?
Dans cette partie, nous allons, dans un premier temps analyser les caractéristiques socio-
économiques des navires selon les classes de longueur des navires et en se basant sur les
indicateurs socio-économiques du projet PECOSUDE. Puis dans un deuxième temps, nous
évaluerons la productivité et les performances économiques des navires. Pour mieux décrire
cette dernière partie, nous avons, en plus d’une analyse en fonction des classes de taille des
navires, étudié les données selon leurs classes d’activités, établies à partir de la description
précédente de l’exercice de celles-ci (Annexe 4).
Cette étude se base donc sur l’enquête de 27 marins-pêcheurs ayant répondu de manière
exhaustive au questionnaire, complétée par l’enquête de 9 marins-pêcheurs n’ayant répondu
qu’aux questions « économiques » (pêcheurs enquêtés seulement par l’Ifremer).
La moitié des patrons sont natifs à Lorient et plus de 80% sont originaires du département du
Morbihan. Le caractère local est plus marqué chez les patrons de navires de petite taille.
(Annexe 5, Tableau 2)
Même si la raison majeure donnée pour l’entrée dans la profession reste la tradition familiale,
les patrons rentrent en moyenne « tard » dans la profession (19 ans) et pour la moitié ont déjà
exercé d’autres professions avant (Annexe 5, Tableau 3).
Les patrons des bateaux de plus grande taille sont tôt rentrés dans la profession et par tradition
familiale, souvent en reprenant le bateau de leur père. A l’inverse, pour les navires de petite
taille, les patrons sont rentrés dans la profession plus tard et après avoir exercé d’autres
activités auparavant.
Tableau 9 : Niveau de formation des patrons enquêtés
< 7m 7-9m 9-12m Total
Plus de la moitié des pêcheurs enquêtés ont Nombre de patrons
un niveau CAP ou BEP. La formation est 5 16 6 27
ayant répondu
notamment plus diverse pour les patrons des Niveau scolaire
moins de 7m qui comme nous l’avons Certificat d'étude 20% 31% 50% 33%
observé précédemment entrent plus tard BEP ou CAP 60% 69% 50% 63%
BAC ou BAC Pro 20% 0% 0% 4%
dans la profession. En général, ce sont les Total 100% 100% 100% 100%
plus jeunes générations qui possèdent les Source : Enquête réalisée pour cette étude
niveaux scolaires les plus hauts.
La petite pêche côtière à Lorient se diversifie peu vers d’autres activités puisque seulement
trois patrons (sur 36) déclarent exercer une activité annexe. Sur ces trois patrons pluriactifs,
deux se diversifient par une activité de conchyliculture et sont patrons de navires de petite
taille (< 7 m). Le 3ème patron pluriactif se diversifie vers une activité de location immobilière.
Les patrons évoquent souvent le manque de temps pour se consacrer à une autre activité que
celle de la pêche.
2.2.1.1.2. L’équipage et l’aide familiale
Sur ces 58 patrons, 38 sont seuls à bord. Le nombre d’hommes embarqués est réglementé en
pêche côtière par la puissance et la jauge du navire1.L’effectif moyen varie par conséquent en
fonction de la taille du navire (Tableau 10). Les patrons des moins de 9 m sont généralement
seuls à bord et quelques fois accompagnés par un autre membre d’équipage mais de façon
temporaire.
Tableau 10 : Effectif moyen de l’équipage par bateau et par classe de taille
< 7m 7-9m 9-12m Total
Nombre de patrons ayant répondu 5 18 13 36
Effectif de l'équipage
Moyenne 1,2 1,2 2,8 1,8
Ecart-type 0,4 0,4 0,8 1,0
CV2 33% 32% 29% 55%
1
Le patron de petite pêche exploite seul son navire (de 150 kw de puissance et de10 tjb au maximum). Lorsqu’il
est propriétaire de son bateau (25 tjb), le patron de pêche côtière peut recruter et embarquer de 6 à 8 hommes,
pour des campagnes de pêche de 1 à 4jours (GUILLOUX, 2003).
2
CV : coefficient de variation. Indicateur de dispersion utilisé dans l'analyse d'une variable numérique, il est
égal au rapport de l'écart-type par la moyenne. Plus la valeur du coefficient de variation est élevée, plus la
dispersion autour de la moyenne est grande. Ce rapport permet de comparer la dispersion autour de la moyenne
de variables numériques possédant des échelles de valeurs différentes.
23
Source : Ifremer et enquête réalisée pour cette étude
Même si pour les de 9-12m, les équipages sont en moyenne plus jeunes que les patrons (29
ans en moyenne : Annexe 5, Tableau4) le problème du recrutement se pose. Sur les six patrons
de 9-12 m à qui la question a été posée, cinq d’entre eux l’évoquent. Donc même pour la
petite pêche côtière, le recrutement de matelots devient problématique.
La petite pêche côtière a peu recours à une main d’œuvre spécifique à terre, les patrons et leur
équipages faisant généralement les travaux eux-mêmes (entretien du navire, du matériel de
pêche, transport du poisson à la criée). Quant à l’aide familiale, elle intervient surtout dans le
domaine de la comptabilité et de la gestion de l’entreprise. Près de la moitié des patrons
enquêtés sollicitent la participation de leur famille à leur entreprise de pêche (Tableau 11).
Il est important de souligner la difficulté pour les patrons interrogés d’évaluer le temps passé
aux travaux à terre et surtout le temps de travail effectué par leur conjointe. En effet le temps
de travail de celles-ci est bien souvent sous-évalué.
Tableau 11 : Main d’œuvre à terre et participation familiale
< 7m 7-9m 9-12m Total
Nombre de patrons ayant répondu 5 16 6 27
-Main d'oeuvre exclusive à terre - - 50% 11%
-Participation familiale 40% 50% 50% 48%
Travaux concernés
Comptabilité-gestion 20% 44% 50% 44%
Commercialisation - 13% 17% 11%
Autres 20% 13% 17% 15%
Source : Enquête réalisée pour cette étude
La catégorie de travaux « autres » concerne majoritairement l’aide paternelle pour l’entretien
des engins de pêche. Par ailleurs, une seule des femmes impliquées dans l’entreprise de pêche
de leurs conjoints possède le statut de conjointe-collaboratrice1.
2.2.1.1.3. Adhésion aux structures professionnelles
L’adhésion à une organisation de producteur n’est pas rare en petite pêche côtière lorientaise
mais moins de la moitié des patrons y adhèrent (Annexe 5, Tableau 5). La plupart des
adhérents sont à l’OP Proma et un navire est au FROM Bretagne. Les adhérents sont
essentiellement des propriétaires de navires de plus de 7 mètres. Les motivations principales à
l’adhésion sont l’accès aux quotas et les prix de retrait pour le congre. Ont été évoquées aussi
le fait de préserver la ressource en ayant un meilleur contrôle des quantités pêchées et le fait
de bénéficier d’une garantie supplémentaire pour monter un dossier de prêt lors de l’achat
d’un bateau.
Les raisons évoquées de « non-adhésion » sont la non-existence d’OP pour les pêcheurs de
coquillages (pour certains il serait même nécessaire d’en avoir une afin d’avoir une meilleure
adéquation avec le marché). Certain affirment aussi ne pas avoir besoin d’une OP car leur
poisson se vend bien ou parce les espèces qu’ils ciblent ne sont pas soumises à un quota (les
ligneurs de bars). Mais cette notion de quota est généralement très peu évoquée par les « non-
adhérents ».
Deux pêcheurs sur trois adhèrent à un centre de gestion ou utilisent les services d’un expert
comptable. Ce sont pour les navires les plus grands que les patrons ont le plus recours à une
structure de comptabilité pour la gestion de leur entreprise de pêche. Les patrons des plus
1
Statut qui donne droit, aux conjoints de chefs d’entreprise participant à l’exploitation d’une entreprise maritime
sans être salarié, à une retraite personnelle
24
petits navires s’occupent eux-mêmes de cette tâche ou bien la plupart du temps la confient à
leur conjointe (§2.2.1.1.2).
20% des pêcheurs interrogés déclarent adhérer à une structure d’identification1 On retrouve
ici deux démarches d’identification auxquelles les pêcheurs adhèrent: les ligneurs de pointe
Bretagne2 (qui réunit la majorité des adhérents) et Bretagne Qualité Mer3. La principale raison
d’adhésion évoquée est l’obtention de prix plus élevés à la vente.
2.2.1.2.Le navire
CARACTERISTIQUES TECHNIQUES ET MODE D’ACQUISITION
Les caractéristiques techniques des navires enquêtés restent conformes à celles relevées pour
la description halieutique de l’ensemble de la population des navires de moins de 12 m de
Lorient (Tableau 4 § 2.1.1 et Annexe 5, Tableau 6). Malgré une flottille dans l’ensemble assez
vieille (moyenne d’âge de 23 ans), le polyester et l’aluminium, matériaux les plus récents,
restent majoritaires pour la construction des unités.
Les navires de petite pêche côtière de Lorient sont majoritairement achetés d’occasion (à l’âge
de 13 ans en moyenne (Annexe 5, Tableau7) et pour plus de la moitié sont des premières
acquisition : soit des jeunes qui s’installent ou alors des patrons plus âgés qui exerçaient une
autre profession avant. En effet, avec la mise en place des Permis de Mise en Exploitation
(PME)4 et avec les difficultés rencontrées pour s’installer (demande de prêts, accès à la
ressource..), la construction d'un navire est devenue de plus en plus difficile. L'alternative
réside aujourd'hui dans l'achat d'un navire d'occasion, donc porteur d'un PME, ce qui
expliquerait la tendance observée chez les patrons interrogés (CAILL-MILLY et al, 2001).
Tableau 12 : Mode d’acquisition des navires et mode de financement des acquisitions
< 7m 7-9m 9-12m Total
Nombre de patrons ayant répondu 5 18 13 36
% achats neufs 40% 0% 15% 11%
% de navires ayant recours à un prêt 40% 61% 85% 67%
% de navires ayant recours à une
subvention 40% 33% 77% 50%
% de navires totalement autofinancés 60% 28% 23% 19%
Source : Ifremer et enquête réalisée pour cette étude
Les navires ne sont rarement totalement autofinancés à l’achat, la moitié ont eu recours à une
subvention. Le recours à un prêt et à des subventions dépend fortement de la taille du navire.
Plus des deux tiers des grands navires ont recours à des prêts (avec un taux d’emprunt moyen
de 70%) et des subventions pour l’achat tandis que les moins de 9 m ont tendance à être plus
autofinancés et sont moins subventionnés à l’achat.
MOTEUR ET EQUIPEMENTS DE PASSERELLE
Deux types de motorisation ont été recensés dans les enquêtes : les moteurs hors-bord pour les
plus petits navires renouvelés plus fréquemment, probablement favorisés par un prix modéré
1
Structure qui permet d’identifier les produits pêchés par leur qualité, la technique de pêche employée, l’aspect
régional …
2
La démarche BQM vise à « différencier la pêche artisanale bretonne » en mettant en avant le soin qu’elle
apporte à son poisson (BOUDE et al, 2005).
3
La démarche des ligneurs de la pointe de Bretagne a pour but de se différencier par rapport à la production
aquacole et de promouvoir une provenance de la production, une technique de pêche et une fraîcheur (BOUDE
et al, 2005).
4
Le PME est une contrainte administrative instituée par la France dans le but de faciliter la gestion de
l’évolution de la flottille. Adopté en 1988, ce permis est rendu obligatoire pour toute entrée en flotte à partir de
1991 (CAILL-MILLY et al, 2001).
25
(LEBLOND, 2001) et les moteurs usuels de propulsion pour les plus gros navires changés en
moyenne au bout d’une dizaine d’années. Près de 60% des navires enquêtés ont fait l’objet
d’une remotorisation (Annexe 5, Tableau 8). Les patrons ont recours systématiquement à 2
types de financements pour l’achat d’un moteur (Annexe 5, Tableau 9). Les moins de 7 m,
comme pour l’achat de leur navire, ont plus tendance à autofinancer leurs remotorisation eux-
mêmes. Les deux classes n’ont fait appel à aucune subvention pour changer leur moteur.
Tableau 13 : Equipements de passerelle des navires
< 7m 7-9m 9-12m Total
Nombre de patrons ayant répondu 5 15 6 26
Fréquences d'équipement (% de
navires équipés)
Transmission 100% 100% 100% 100%
Navigation 40% 100% 100% 88%
Détection 40% 93% 83% 81%
Informatique embarquée 0% 27% 83% 35%
Source : Enquête réalisée pour cette étude
Tous les navires sont équipés d’au moins un appareil de transmission1. Ce type d’appareil
garantit en effet une certaine sécurité et sert aussi souvent à bord pour communiquer entre
navires. Les navires de moins de 7 m se limitent à un appareil de transmission avec parfois
un sondeur ou un GPS. Les navires de 7-9 m et 9-12 m, s’éloignant plus de côtes et
immergeant des engins de pêches ont besoin de plus d’équipements de navigation2 et de
détection 3(permettant de donner des informations sur la position des bancs, la nature des
fonds). Les navires les plus équipés sont les navires de 9-12m, ce sont les plus « modernes »
en équipements de passerelle car plus concernés par l’informatique embarquée.
EVALUATION DU CAPITAL
Dans le secteur de la pêche côtière, le capital est principalement constitué par les navires et les
équipements qui y sont embarqués (BONCOEUR et al, 2000). Les engins de pêche ne sont
cependant pas considérés, dans la pratique comptable française, comme des immobilisations
(capital fixe). Les dépenses liées à leur acquisition passent donc intégralement en charges
annuelles.
La valeur assurée du navire représente une meilleure approximation de la valeur marchande
du navire (BONCOEUR et al, 2000).
La valeur moyenne d’un navire est de 95 k€ Tableau 14 : Valeur d’assurance des navires par
classe de taille
mais il existe de grande différences au sein < 7- 9-
de la flottille (CV=90%). Cette valeur Total
7m 9m 12m
d’assurance augmente ainsi avec la taille des Nombre de patrons ayant
5 18 12 35
navires, mais il existe de nombreuses répondu
disparités à l’intérieur de chaque classe de Valeur d'assurance (en
K€)
taille. Encore une fois on peut noter la Moyenne 35,0 53,2 184,4 95,6
différence marquée entre les navires de 9-12 Ecart-type 14,6 27,2 90,7 85,9
m et les moins de 9 m (valeur 3 à 6 fois plus Cv 42% 51% 49% 90%
élevée).
Source : Ifremer et enquête réalisée pour cette étude
La valeur d’assurance est supérieure à la valeur d’achat (de 10% en moyenne) pour 60% des
bateaux. En effet cette valeur prend en compte le navire et ses équipements, donc les navires
1
VHF, CB…
2
GPS, pilotes automatiques
3
Radars et sondeurs
26
ayant subi, depuis leur acquisition, des transformations importantes (remotorisation..) voient
leur valeur d’assurance augmenter. Comme les navires enquêtés ont majoritairement été
achetés d’occasion et à des âges relativement avancés (§2.1.1), le plupart des patrons ont
recours à des transformations pour pouvoir « moderniser » leurs navires.
Les salaires sont établis sur la base d’un système de rémunération à la part (Annexe 6, Figure
1) après que les frais communs (les dépenses directement engagées à chaque marée pour la
capture et mise en vente du poisson) aient été déduits du chiffre d’affaires. Ce système
présente deux modalités :
La rémunération à la part pour les navires ayant un équipage (patron inclus) de plus de
une personne. Ce système concerne 15 des 36 navires enquêtés. Le calcul se fait ici par
soustraction des frais communs au CA du navire, ce qui donne les « recettes nettes à
partager » entre équipage et armement. Pour les bateaux enquêtés, la répartition entre part
équipage et part armement est comprise respectivement entre 50%-50% et 40%-60% du
« net à partager ». La majorité des navires concernés ont une part armement qui ne
dépasse pas 55% de la « recette nette à partager » ; la moyenne étant de 54%.
La « part « équipage » est ensuite distribuée sous forme de rémunération, suivant un
barême précisant le nombre de parts de chacun ce qui donne le salaire brut.
La liste des frais communs varie d’un armement à l’autre mais elle est fréquemment
composée des postes de carburant, huiles, glace, vivres, appâts et taxes de débarquements.
C’est cette liste que nous avons utilisée pour le calcul des recettes nettes à partager.
27
Le « net à partager » augmente avec la taille des navires (Annexe 6, Tableau 1). Si l’on
s’intéresse aux types d’activités des navires, on s’aperçoit que ce sont les fileyeurs de 9-12 m,
suivi des caseyeurs qui comptabilisent le plus de recette à répartir entre l’équipage.
En comparaison avec les données de l’année 2005 pour l’ensemble des navires adhérents aux
centres de gestion (FEDERATION BRETONNE DE LA COOPERATION MARITIME,
2006), les fileyeurs de 9-12 m obtiennent des résultats moins importants, de même que pour
les fileyeurs de moins de 9 m. Il faut cependant rester critique face aux résultats, le CA peut
être sous-estimé par les patrons lors d’entretiens ou les dépenses de frais communs
surestimées. La hausse du carburant est intervenue dans cette diminution de net à partager
d’une année sur l’autre. Il se peut aussi qu’il existe une différence de résultats entre le groupe
des adhérents aux groupements de gestion et l’ensemble des navires étudiés.
Le régime social des marins-pêcheurs est un régime spécial géré par l’ENIM (Etablissement
National des Invalides de la Marine). En effet, les marins ne cotisent pas sur le revenu
réellement perçu mais sur un « salaire forfaitaire » afférent à la catégorie (fonction des
diplômes professionnels, du temps de navigation, …) dans laquelle est classé le marin
(ANONYME, 1990). Les charges sociales représentent donc un coup fixe journalier qui ne
dépendra pas de la vente de la journée. Les données précisant les charges sociales n’ont pu
être obtenues au moment de la rédaction de ce rapport.
LE CARBURANT
Le carburant représente en moyenne le quart de la valeur des consommations intermédiaires,
c’est le premier poste le plus élevé (Figure 12). C’est l’un des postes les plus sensibles en
raison de sa vulnérabilité aux paramètres extérieurs à la pêche (LEBLOND, 2001). Il
représente la part des CI des caseyeurs.
Son coût ne varie pas beaucoup en fonction de l’activité pratiquée, mais nous n’avons pu
représenter ici que les navires utilisant principalement des engins dormants1. Par contre, la
part du carburant dans les consommations intermédiaires varie en fonction de la taille des
navires (Annexe 6, Figure 2). En effet l’impact financier de ce poste diminue (20% des CI en
moyenne) pour les bateaux de moins de 7 m qui ne s’éloignent jamais très loin des côtes.
1
Les navires pratiquant principalement les arts traînants n’ont pu être représentés, leur effectif étant trop faible
28
Il est intéressant de noter que certains patrons se préoccupent de leur consommation et leur
dépense en carburant. En effet, même si les navires pratiquant des arts dormants ne sont pas
réputés (contrairement aux arts traînants) pour avoir des frais élevés en carburants, 15 patrons
sur 27, déclarent ainsi prendre des mesures dans le domaine de l’économie d’énergie,
notamment de carburant (Principalement par une réduction de la vitesse pour se rendre sur les
lieux de pêche).
3% 1% 1%
1%
3% 2%
3%
Divers métiers côtiers 16% 25% 31% 16% 10%
2% 1%
Caseyeurs 20% 30% 10% 15% 16% 7%
L’ENTRETIEN DU NAVIRE
Ce poste, non négligeable dépend de l’état du navire (lié à l’âge du navire) et de son
utilisation. Cependant, les navires les plus vieux n’ont pas forcément des coûts d’entretien
plus élevés car ce coût dépend aussi de la capacité du patron à le moduler chaque année en
fonction de son chiffre d’affaires (LEBLOND, 2001). Ce sont les petits navires de divers
métiers côtiers qui présentent la part de l’entretien dans les CI la plus importante. C’est aussi
le poste le plus important pour les palangriers/ligneurs. Ce fort pourcentage ne s’explique pas
par des fortes dépenses pour la réparation des navires mais par le fait que les autres charges
(carburant et renouvellement des engins..) sont faibles pour ces classes de navires.
29
LES APPATS
Ce poste ne concerne que les palangriers/ligneurs et les caseyeurs. Pour les palangriers et
ligneurs, ce coût varie d’un navire à l’autre car certains pêcheurs les pêchent eux-mêmes pour
leur propre usage. Les fileyeurs de moins de 9 m ont eux aussi des frais d’appâts puisque 70%
des patrons enquêtés de cette catégorie sont des fileyeurs polyvalents (utilisant d’autres engins
comme la palangre ou le casier).
Conclusion
Même si le coût de l’entretien et des réparations du navire ou des engins de pêche est moindre
quand ils sont assurés par le patron lui-même, les charges intermédiaires restent difficilement
compressibles. Elles augmentent avec la taille du navire (Annexe 6, Tableau 2) mais varient
aussi en fonction de l’activité exercée (Annexe 6, Tableau 3). En comparant les résultats obtenus
avec l’étude menée sur les navires de Bretagne Sud en 1999, on s’aperçoit que la structure des
CI n’a pas beaucoup évolué depuis 1999. Cependant le poste de carburant est devenu plus
important : pour les navires d’arts dormants de 6-10 m, il représentait 17% des consommation
intermédiaire alors qu’en 2006 la part de carburant est de 25% en moyenne pour les moins de
12 m de Lorient. Ceci peut s’expliquer par l’augmentation du prix des carburants. Cela justifie
par ailleurs la préoccupation notable des patrons vis à vis des économies de carburant.
2.2.1.3.3. Coût des licences et des taxes de débarquements
Les taxes de débarquements sont les redevances versées à l’occasion du débarquement et de la
commercialisation des captures. Elles sont calculées comme un pourcentage de la valeur
débarquée et donc varient selon les lieux de débarquement. Pour ces résultats, les moins de
7m ont été regroupés avec les 7-9 m car ils été en nombre trop restreint pour être représentés
dans une seule catégorie (Annexe 6, Tableau 4).
Les licences n’ont pas un coût très important rapporté au chiffre d’affaires des patrons, de
l’ordre de 0,1% du CA tandis que les taxes peuvent être considérées comme une charge
significative puisque le débarquement et la commercialisation sont taxés à la hauteur de 4%
du CA (Annexe 6, Tableau 4). Les navires de 9-12 m, écoulent plus souvent leur production en
criée, donc le poids des taxes de débarquement dans leur CA est plus important que pour les
moins de 9 m qui commercialisent plus en direct. Une proposition d’harmonisation et
30
d’optimisation des charges pesant sur les entreprises de pêche, en particulier les charges
portuaires et taxes de criée va être étudiée si l’on en croit les propositions du plan d’avenir
pour la pêche (ANONYME, 2006b).
Il aurait été intéressant de voir la répartition des coûts de licences et des taxes en fonction de
l’activité des navires, nous n’avons pu la représenter en raison du faible nombre de navires
pour deux des cinq catégories (confidentialité).
1
On parle de productivité apparente car elle peut être influencée par le niveau d’utilisation d’autres facteurs de
production (BONCOEUR et al, 20000)
2
Le CA est un indicateur de production plus significatif que le tonnage débarqué, du fait des différences
importantes entre les prix au kg des espèces débarquées
31
La productivité moyenne journalière des navires est de 277€ par jour par homme embarqué et
de 5,8€ par jour par kW. Ces résultats sont du même ordre que ceux obtenus pour des navires
de même catégorie en 1999 en Bretagne Sud (BONCOEUR et al, 2000) et dans le golfe de
Gascogne (CAILL-MILLY et al, 2003)
Les navires les plus productifs au regard de l’effectif embarqué sont les 9-12 m (Tableau 16),
la productivité journalière du travail allant croissante avec la taille des navires. Les catégories
de longueur des navires restent néanmoins relativement proches d’un point de vue de
l’efficacité journalière de la production vis à vis du nombre d’hommes embarqués.
Les navires de taille plus petite se distinguent, eux, par leur forte productivité au regard du
capital investi. Ceci peut être expliqué par un nombre de jours de pêche plus faible sur
l’année par rapport aux navires de plus grande taille. Cependant il subsiste de fortes
variabilités entre les navires de cette classe (CV = 74%).
500 14,0
450 Productivité du travail: CA/jr/tête (axe de gauche)
12,0
400 Productivité du capital: CA/jr/kW (axe de droite)
350 10,0
300 8,0
250
200 6,0
150 4,0
100
50 2,0
0 0,0
Caseyeurs Divers Fileyeurs < Fileyeurs de Métiers de
métiers 9m 9-12m l'hameçon
côtiers
Source : Ifremer et enquête réalisée pour cette étude
32
Tableau 17 : Chiffre d’affaires par classe de taille
< 7m 7-9m 9-12m Total
Nombre de navires ayant répondu 5 16 11 32
CA (k€)
Moyenne 36 57 181 96
Écart-type 9 29 99 87
CV 24% 51% 55% 91%
Source : Enquête réalisée pour cette étude
En comparaison avec les résultats des 9-12 m et 7-9m adhérents au groupement des pêcheurs
artisans lorientais (GPAL) en 2004 et 2005 (Annexe 6, Tableau 6), on constate que les CA de
2006 des navires étudiés sont plus faibles que ceux de 2004 et 2005. Ceci peut s’expliquer par
plusieurs facteurs. Il se peut que l’année 2005 ait été meilleure ou bien les CA 2006 ont pu
être sous-estimés. Enfin il faut rappeler que nous comparons les CA d’années différentes pour
des groupes de navires pas tout à fait identiques. En effet pour les années 2004 et 2005, nous
utilisons les résultats des navires adhérents au GPAL, or ceux-ci ne sont pas forcément
représentatifs de l’ensemble des navires de plus de 9 m.
Les CA moyens s’échelonnent entre 210 k€ pour les fileyeurs de 9-12 m et 36 k€ pour les
petits canots côtiers de moins de 7 m.
Il est intéressant de savoir quelles peuvent être les attentes économiques des professionnels.
Pour cela la question de la satisfaction du CA réalisé et du CA souhaité ont été posées.
Bien que quatre patrons sur dix se déclarent Tableau 18 : Chiffre d’affaire souhaité par classe de taille
satisfaits par leur CA en 2006, on peut constater < 7m 7-9m 9-12m Total
qu’il existe certaines différences entre les Nombre de patrons
résultats des entreprises et les attentes des ayant répondu 3 13 5 21
patrons. Les patrons des moins de 7 m semblent CA souhaité (k€)
les moins satisfaits car ils ne réalisent en 2006 Moyenne 65 71 232 108
que la moitié du CA qu’ils souhaiteraient faire Écart-type 22 50 37 82
CV 33% 70% 16% 76%
Source : Ifremer et enquête réalisée pour cette étude
33
tandis que ceux des navires de plus de 7 m atteignent en 2006 80% de leur CA souhaité.
Les principales raisons d’insatisfaction invoquées sont le mauvais temps (les petits navires ne
pouvant pas sortir par mauvaises conditions), la perte de matériel et les pannes qui peuvent
immobiliser les navires pendant plusieurs mois à terre (ce qui traduit la « vétusté » des navires
âgés).
Les taux de valeur ajoutée obtenus sont relativement élevés puisqu’ils atteignent en moyenne
plus des deux-tiers du CA. Ils sont du même ordre que ceux observés en 1999 en Bretagne
Sud et en Manche Ouest.
A l’inverse de la VA, le taux de VA diminue avec la taille des navire (Annexe 6, Tableau 7)
.Cela signifie que les navires les plus petits, malgré un CA plus faible, ont tendance à créer
1
VA = Production (CA) – Consommations intermédiaires (achats de biens et services nécessaires au cycle de
production )
34
plus de richesse par rapport à la vente de leur production que les navires plus grands. Ceci
s’explique par le faible poids des CI dans le cycle de production pour ces petits canots.
La comparaison du taux de VA des navires selon leurs activités nous indique que ce sont les
fileyeurs qui génèrent le moins de valeur ajoutée par rapport à leur CA en 2006. En effet la
consommation élevée et le coût des filets joue un rôle dans ces écarts. Le petits navires de
métiers côtiers se démarquent des caseyeurs et palangriers/ligneurs par des frais de carburant
moindres qui se répercutent sur leur taux de VA.
Il aurait été souhaitable d’avoir des études similaires de flottilles de caractéristiques voisines
et sur la même année afin d’avoir des éléments de comparaison pour les résultats obtenus.
Cela n’a pu se faire en raison de l’absence de tels éléments au moment de la rédaction de cette
étude.
35
3. PERSPECTIVES D’AVENIR
A partir des opinions des patrons de exprimées lors des entretiens, nous allons tenter de
donner quelques pistes quant aux perspectives d’avenir de la petite pêche côtière de Lorient.
Les forces, les faiblesses, les opportunités et les menaces ont ensuite été répertoriées dans un
tableau en Annexe 7, Tableau 1.
La pêche côtière est victime de son succès : comme les débarquements sont nombreux à
Lorient, la vente sous criée dure longtemps et il arrive souvent que des acheteurs partent avant
la fin de la vente. Les fileyeurs sont alors « lésés » car la vente du poisson se fait après celle
des crustacés. Un projet de vente de poisson le soir par informatique pourrait résoudre une
partie de ce problème mais il faudrait que les acheteurs jouent le jeu.
Les pêcheurs restent dans l’ensemble satisfaits du système de vente informatique qui leur a
permis d’avoir des meilleurs prix et de gagner du temps par rapport à la vente au gré à gré.
Certains pêcheurs à pieds souhaiteraient par ailleurs pouvoir vendre leurs coquillages sous
criée pour bénéficier de meilleurs prix.
La petite pêche côtière n’est majoritairement pas concernée par les « invendus », sauf parfois
pour les congres. Cette espèce est la première débarquée en tonnage pour le groupe de navires
étudié et fait partie de celles qui se vendent le moins cher (1€/kg en moyenne), elle n’est
pourtant presque pas consommée en France.
La petite pêche côtière est réputée pour ses produits frais de qualité pourtant seulement 5 des
pêcheurs enquêtés adhèrent à une structure de valorisation (§2.2.1.1.3). Cependant la
perspective d’un plus grand nombre d’adhérents n’est pas à écarter car dix des pêcheurs
interrogés mentionnent la marque commerciale ou le signe officiel de qualité comme moyen
de vendre plus cher leur production. Une telle démarche nécessite du temps avant d’en
percevoir les résultats et n’est sans doute pas facile à intégrer pour les pêcheurs côtiers à qui
on reproche souvent d’avoir du mal à se projeter dans le futur. Ils restent pour la majorité
méfiants, se demandant « à qui est-ce que cela profite vraiment » et « est-ce fiable ».
L’écolabel, évoqué seulement par deux pêcheurs, est encore moins reconnu.
La régulation des apports sous criée permettrait aussi d’avoir de meilleurs prix. Ainsi la mise
en place d’un vivier pour les coquillages et crustacés sur le port participerait à cette
régulation. Pour d’autres, c’est le fait de court-circuiter les intermédiaires lors de la
commercialisation qui permettrait de mieux valoriser leur production. C’est pourquoi
plusieurs pêcheurs aimeraient faire plus de vente en direct s’ils avaient davantage de temps à
y consacrer. Cela leur permettrait aussi de diminuer leurs coûts de débarquement. Par ailleurs
certains pêcheurs ne souhaitent pas forcément que les produits de la mer, déjà chers, ne
deviennent des « produits de luxe » non accessibles à tous les consommateurs.
36
Cependant le passage systématique ou l’enregistrement systématique des produits par une
criée est aussi un gage important de valorisation du produit. En effet la concentration des
volumes favorise une rencontre plus équilibrée entre vendeurs et acheteurs ; la centralisation
permet également une bonne identification du produit et peut mener à la mise en place d’une
démarche de traçabilité et de qualité (ANONYME, 2006b).
La vente illégale de produits de pêche par les plaisanciers est condamnée par plusieurs
pêcheurs, notamment en période estivale. Ce phénomène, d’ampleur non négligeable, qui
prend la forme d’un travail clandestin, a un réel impact sur la ressource et, échappant par
nature à tout contrôle, concurrence lourdement de façon totalement déloyale les
professionnels qui exploitent la bande côtière (DUPILET, 2001).
Dans ces abus le rôle des acheteurs (restaurateurs..) est aussi à mettre en avant. Aussi un
encadrement plus rigoureux de ce type de pêche est nécessaire. Il conviendrait alors de
renforcer les contrôles et la répression à l’encontre de cette pêche faussement plaisancière et
de ses acheteurs ou bien d’allouer un quota limité aux plaisanciers comme cela se fait en
pêche à pied ou encore de délivrer des permis de pêche en mer comme cela se fait en eaux
continentales.
Les conflits entre pêcheurs professionnels sont surtout évoqués sous le terme de « conflits de
métiers » : entre fileyeurs, chalutiers, ligneurs. Ces différents groupes de pêcheurs sont
surtout en concurrence vis à vis des zones de pêches exploitées et cela aboutit parfois à des
destructions d’engins de pêches (passage d’un chalutier sur une série de palangres par
exemple). Pour remédier à ces incidents de cohabitation parfois récurrents, les structures
professionnelles des pêches ont mis en place des procédures de concertation quand elles ne
disposent pas d’outils de régulation de ces difficultés (ANONYME, 2004).
Un autre type de conflit est en train d’émerger dans une zone principale de pêche des
pêcheurs côtiers lorientais. Il s’agit d’un projet d’extraction de granulat au large de la
presqu’île de Quiberon. Aujourd’hui, les professionnels ressentent le développement de ce
37
genre de projet comme une menace. En effet, il pourrait avoir des conséquences sur les
ressources halieutiques du fait de l’incidence directe sur les espèces vivant sur le fond mais
aussi du fait de l’impact sur des zones de frayères et de nourriceries intéressant non seulement
des stocks locaux mais aussi des pêcheries lointaines (DUPILET, 2001).
L’importance des conflits d’usages entre acteurs de la bande côtière est le fait d’une pression
anthropique sur le littoral de plus en plus forte. Prenant conscience de ce fait et dans une
volonté de développement durable la région Bretagne met ainsi en place une charte des
espaces côtiers bretons dans une démarche concertée de gestion de la zone côtière bretonne.
La gestion intégrée des zones côtière (GIZC) consiste à définir une vision commune (de tous
les acteurs du littoral) pour l’avenir d’un espace côtier et de développer une stratégie pour la
mettre en œuvre. La communauté d’agglomération du pays de Lorient (Cap L’Orient) est à
l'origine d'une initiative de GIZC sur le pays de Lorient. Le projet vise à mettre en cohérence
les outils de gestion existants et parvenir à une gestion intégrée de la zone côtière.
Les pêcheurs de petite pêche côtière de Lorient, déjà face à leurs propres difficultés au sein de
la profession, ne se sentent, bien souvent, pas concernés par une gestion concertée ou bien ne
sont pas au courant de ce qui se décide à terre sur l’avenir du littoral lorientais. Ils jouent
pourtant un rôle important dans la bande côtière et leurs activités de pêche côtière doivent être
prises en compte comme toutes les activités côtières dans l’aménagement du littoral : « un
pêcheur est aussi un acteur de la vie littoral » (TANGUY, 2006). La pêche côtière est en effet
un caractère structurant dans l’économie locale du pays de Lorient (EVENAT, 2004). La
participation des cette catégorie de pêcheurs à cette gestion concertée de l’espace côtier est
donc primordiale sans quoi elle se fera sans eux. Il devient alors impératif pour eux de se faire
entendre dans les processus décisionnels qui vont structurer l’aménagement de la bande
côtière du pays de Lorient afin que leur activité perdure.
La gestion de la ressource doit donc concilier la préservation à long terme des espèces tout en
permettant la viabilité économique immédiate. Or le dispositif actuel de gestion des quotas et
de suivi de la ressource souffre de fortes insuffisances et d’incohérences (ANONYME,
2006b). Les petits pêcheurs côtiers le ressentent sérieusement puisque 18 pêcheurs enquêtés
(sur 26) affirment que cette gestion pose problème en petite pêche côtière. Quatre pêcheurs
sur cinq remarquent que la ressource a diminué depuis ces dernières années pour beaucoup
d’espèces, notamment la sole de par la mise à l’eau d’engins plus nombreux pour pêcher les
mêmes quantités.
Il est intéressant d’avoir l’avis des pêcheurs sur les mesures qui seraient à prendre pour
améliorer cette gestion. La première serait de prendre en compte leur expérience en tant que
professionnel dans l’évaluation des stocks halieutiques. Dans le secteur de la pêche, une
certaine méfiance à l’encontre des avis scientifiques perdure : les méthodes et les objectifs des
chercheurs restent mal compris. Même au sein de structures professionnelles, plusieurs
pêcheurs maintiennent ne pas vouloir collaborer en partageant leurs données de pêche.
Pourtant c’est bien dans un climat de transparence et de confiance que l’on pourra mieux
évaluer les pêcheries, prendre les décisions les plus appropriées et faire en sorte qu’elles
38
soient acceptées et respectées. Pour cela, les pêcheurs doivent être considérés comme des
partenaires à part entière et être associés étroitement à l’instruction des dossiers. Ainsi, avec
de telles mesures de cogestion, ils se trouveraient au cœur des processus de décisions et les
accepteraient plus facilement au lieu de les « subir ».
D’autres mesures ont été citées par les professionnels de petite pêche côtière afin de gérer au
mieux la ressource. Selon plusieurs pêcheurs interrogés, le repos biologique en période de
fraies devrait être imposé pour certaines espèces qui n’ont souvent pas de répit. Le risque
serait alors de reporter l’effort de pêche sur d’autres espèces pendant ces périodes. Il faudrait
évaluer quelles stratégies de pêche seraient les plus durables dans le cas d’une mise en place
d’une telle mesure,
D’autres (10/27) préconisent une limitation des engins de pêche plus efficace (les navires sont
déjà limité en nombre d’hameçon, de filets et de casiers) .Mais ce type de mesure ne semble
pas contrôlable actuellement. Il faudrait dans ce cas trouver des méthodes de contrôle
adaptées.
Enfin certains évoquent aussi l’idée de la « pêche à la demande » qui permettrait d’être plus
cohérent avec le marché. Ce type de mesure est intéressant d’un point de vue de la cohérence
de la filière « amont » avec la filière « aval » cependant il n’est pas aussi simple à mettre en
œuvre étant donné que le pêcheur ne maîtrise pas son champ de production (TANGUY,
2006). Ce système de pêche à la demande existe déjà chez certains navires qui pêchent les
coquillages.
La gestion de la ressource est donc au cœur des préoccupations des petits pêcheurs côtiers
lorientais car c’est de cette gestion que dépend leur avenir. Ils ont des propositions à faire
mais il faut aussi qu’ils puissent être correctement représentés et écoutés en cohérence avec
l’ensemble de la filière.
39
réforme afin de disposer de structures plus représentatives et moins nombreuses. L’avenir du
secteur de la pêche dépend en effet de l’existence d’organes représentatifs appropriés
(PARLEMENT EUROPEEN, 2006). Une meilleure représentation impliquerait plus
fortement les pêcheurs côtiers eux-mêmes dans les instances de décision. Cette dynamique
amènerait à une meilleure anticipation et compréhension des règles décidées par l’Union
Européenne.
Une autre perspective à envisager est celle de la diversification de la petite pêche côtière. Elle
intégrerait alors d’autres fonctions que la pêche à proprement parler comme la vente directe
ou le tourisme bleu1 (LESUEUR et al, 2005). Même si peu se diversifient aujourd’hui par
manque de temps, cela pourrait être un des moyens de garder un équilibre entre d’une part une
exploitation raisonnable des ressources halieutiques, et d’autre part le maintien de l’activité
économique des entreprises de pêche côtière et son tissu social.
Par ailleurs, la pêche étant un secteur dit « marginalisé », cela permettrait une ouverture de ce
secteur sur la zone côtière avec un échange entre les différents acteurs locaux. Il conviendrait
alors, dans la mesure où les pêcheurs seraient intéressés par ce genre de démarches, de faire
une étude préalable pour savoir ce qui est faisable au niveau local. On peut rappeler aussi que
la commission européenne est prête à soutenir ce genre d’initiative dans le cadre du Fond
Européen pour la Pêche (LESUEUR et al, 2005).
1
Tourisme bleu : activités touristiques organisées autour du littoral et de la mer côtière
40
La méthodologie de collecte de données par enquêtes de terrain utilisée dans cette étude a
permis d’obtenir des données significatives pour plus de la moitié des navires enquêtés et
ainsi d’avoir une meilleure représentation de la population étudiée que celle provenant de
l’Observatoire économique des pêches. Certaines données restent certes approximatives, mais
face à l’absence de renseignements comptables et d’éléments sur l’activité de cette flottille,
elles ont néanmoins permis de mieux connaître l’activité des unités étudiées et de reconstituer
leur structure économique.
Cette étude a permis d’appréhender la petite pêche côtière de Lorient sous ses multiples
aspects. En effet, en abordant les activités exercées, et l’analyse des composantes
économiques et sociales, nous avons pu en identifier clairement les différentes
caractéristiques.
La distinction entre les classes de longueur et les classes d’activité a montré qu’il existe des
différences notables au sein même de cette flottille. Les navires de 9 à 12 mètres se
distinguent notamment par leurs caractéristiques techniques mais aussi par un fonctionnement
spécifique des entreprises.
Même si la question du problème de la relève par les générations plus jeunes n’est pas encore
d’actualité, les patrons de petite pêche côtière de Lorient, déterminés à exercer leur profession
jusqu’à leur retraite, restent aujourd’hui inquiets pour leur avenir. L’âge des navires reste une
source de préoccupation quant au fonctionnement des entreprises en raison des frais
d’entretiens et des risques liés à la sécurité en mer. Néanmoins, on peut se demander si
l’arrivée de navires neufs dans la flottille, avec l’obligation de les rentabiliser qui en
découlerait, n’augmenterait pas la pression sur les stocks halieutiques au moment où la
durabilité de leur exploitation est au centre de toutes inquiétudes.
Par ailleurs, les préoccupations majeures des patrons concernent leur rémunération et la
perspective d’avoir davantage de temps libre. L’achat de bateaux neufs leur permettrait, si
n’augmentent pas la pression de pêche sur la ressource, de s’accorder plus de temps (ils
pêcheraient plus efficacement) pour pouvoir développer des stratégies d’amélioration de leur
revenus (valorisation des espèces pêchées, diversification).
Les perspectives d’avenir reposent aujourd’hui sur cinq axes privilégiés : une réflexion plus
active sur les possibilités de valorisation des produits de pêche, une implication locale plus
forte dans les processus d’aménagement de l’espace côtier, une bonne gestion des pêcheries
(cogestion), une meilleure représentation de ce segment de la flotte nationale et enfin un
renforcement de la prise en compte de l’image de cette flottille notamment au niveau local.
Ces facteurs permettraient ainsi d’anticiper les problèmes et de relancer l’attractivité de la
profession auprès des jeunes générations, les petits pêcheurs côtiers de « demain ».
Cette étude n’est basée sur les données que d’une seule année (2006). Il s’agit donc d’une
« photographie » de la petite pêche côtière à un instant donné. Il serait intéressant de suivre
l’évolution de ses caractéristiques à plus long terme afin de pouvoir dégager des tendances
générales et prendre les décisions appropriées. Une étude rétrospective n’est par ailleurs par
envisageable du fait de l’absence de collecte de données comme celle-ci auparavant.
41
Au delà des caractéristiques socio-économiques, il ressort des entretiens avec les patrons de
pêche que ceux-ci adoptent de véritables comportements professionnels déterminants dans le
bon fonctionnement de leur entreprises. Il serait alors intéressant d’étudier ces comportements
et de voir dans quelle mesure ils pourraient intervenir sur la pérennité ces entreprises de
pêche.
42
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45
Figure 1: Le quartier maritime de Lorient…………………………………………………………..3
Figure 2 : Evolution du nombre de navires lorientais par classe de taille de 1995 à 2005
…………………………………………………….………………………………………….4
Figure 3 : Schéma de la construction et de la saisie du questionnaire final…………...…………...8
Figure 4 : Pyramide des âge des 61 navires de la petite pêche côtière de Lorient en 2006………12
Figure 5 : Rayon d’action selon les catégorie de longueur des bateaux de petite pêche côtière
lorientaise en 2006…………………………………………………………………………14
Figure 6 : Répartition des navires par classe de longueur et par taux d’activité pour l’année
2006……….………………………………………………………………………………...15
Figure 7 : Répartition des navires en fonction des engins de pêche utilisés en 2006...…………...16
Figure 8 : Répartition des navires selon le nombre d’engin moyen utilisé en 2006………………17
Figure 9 : Saisonnalité des principale espèces pêchées……………………………………………..19
Figure 10 : Les 10 premières espèces débarquées en poids et en valeur.....………………………20
Figure 11 : Pyramide des âge des patrons………..………………………………………………...22
Figure 12 : Structure des consommation intermédiaires selon le type d’activité et du point de vue
du coût………………..29
Figure 13 : Productivité apparente journalière des facteurs par classes d’activité………………32
Figure 14 : CA moyen par classe d’activité………………………………………….33
Tableau 1 : Evolution du nombre de navires lorientais par classe de taille de 1995 à 2005
.……………………………………………..………………………………………….……..4
Tableau 2 : Nombre de navires de petite pêche côtière de Lorient par classe de taille……………6
Tableau 3 : Nombre de navires enquêtés et taux de sondage par classe de taille...………………10
Tableau 4 : Carctéristiques des navires de moins de 12m de Lorient par classe de taille..……...12
Tableau 5 : Effectif moyen par bateau par classe de taille.………………………………………..13
Tableau 6 : L’utilisation des types d’engins en nombre de mois cumulé et en nombre de navires
les utilisant……………………………………………………………………………….16
Tableau 7 : Nombre d’engin moyen utilisé en 2006 par classe de taille…………………………..17
Tableau 8 : Synthèse des principaux métiers pratiqués en 2006 par les navires de moins de 12m
de Lorient………………………………………………………………………………...18
Tableau 9 : Niveau de formation des patrons enquêtés……………………………………………23
Tableau 10 : Effectif moyen de l’équipage par bateau et par classe de taille…………………….23
Tableau 11 : Main d’œuvre à terre et participation familiale……………………………………..24
Tableau 12 : Mode d’acquisition des navires et mode de financement des acquisitions…………25
Tableau 13 : Equipements de passerelle des navires..……………………………………………...26
Tableau 14 : Valeur d’assurance des navires par classe de taille………………………………….26
Tableau 15 : Recette nette à partager en k€ selon le type d’activité………………………………27
Tableau 16 : Productivité apparente journalière des facteurs par classe de taille……………….31
Tableau 17 : CA par classe de taille……………………………………..…………………………..33
Tableau 18 : Chiffre d’affaire souhaité par classe de taille………………………………………..34
Tableau 19 : VA et taux de VA par classe d’activité………………………………………...……..34
46
CA : Chiffre d’affaires
CI : Consommations Intermédiaires
CLPM: Comité Local des Pêches Maritimes
CNPMEM : Comité National des Pêches Maritimes et des Elevages Marins
CPP: Conchyliculture Petite Pêche
CRTS : Centre Régional de Traitement des Statistiques
CV : Coefficient de Variation
DDAM : Direction des Affaires Maritimes du Morbihan
EBE : Excédent Brut d’Exploitation
ENIM : Etablissement National des Invalides de la Marine
GPAL: Groupement des Pêcheurs Artisans Lorientais
GIZC : Gestion Intégrée des Zones Côtière
OERP : Observatoire Economique Régional des Pêches
OP: Organisation de Producteurs
PECOSUDE : Projet Européen de la petite pêche Côtière de la côte Atlantique sud de
L’Europe
PME : Permis de Mise en Exploitation
POP: Programmes d’Orientation Pluriannuels
SIH: Système d’Informations Halieutiques
TJB : Tonneau de Jauge Brute
VA : Valeur Ajoutée
VFI : Vêtement à Flottabilité Intégrée
47
Annexes
48
Questionnaire socio-économique
49
ENQUETE SOCIO-ÉCONOMIQUE
CLPM Lorient
1) PERSONNES ENQUÊTEES
Etes-vous adhérent à :
1.4 Une organisation de Producteurs (O.P.) Oui (1) Non (0) |__|
1.14.1Nom de l’OP
1.14.2 Pouvez-vous me dire pourquoi vous adhérer ou non à une OP ?
1.14.3 Est-ce que vous participez activement au fonctionnement de votre OP (responsabilité, participation aux réunions..)?
Oui (1) Non (0) |__|
1.7 Année d’entrée dans la profession en tant qu’inscrit maritime pêche |__|__|__|__|
1.13 Avez-vous exercez d’autres professions avant d’être marin-pêcheur ? Oui (1) Non (0) |__|
1.14 Souhaitez-vous rester dans la profession jusqu’à votre retraite ? Oui (1) Non (0) |__|
1.16 Implication de votre conjoint et de votre famille dans l’entreprise de pêche : Votre conjointe Reste de la famille
1.17 Temps consacré à ces fonctions par votre famille et votre conjoint (en jr/an) |__|__|__|__| |__|__|__|__|
1.18 Si participation, quel est le statut de votre conjointe/concubine au sein de votre entreprise de pêche?
© Ifremer-SIH (Janvier 2006)
51
2) Calendrier d’activité
2.2.1 Durée moyenne d’une marée (en heures), tout métier confondu : |__|__|__| h
2.2.2 Pour chaque métier, préciser la durée moyenne et le nombre moyen mensuel de marées:
52
3) APPARAUX
Total
Entretien Renouvellem
Acquisition en 2006 Renouvellement en 2006 annuel ent et
Entretien
Prix
Coût
d’acquisition du Durée de vie
Engins Nombre / d’entreti
Nombre matériel (€) ou Nombre Coût renouvellement
de Code Dimension Unité possédé renouvelé par (€)
en Coût en 2006
pêche utilisé annuel
Grée Non an
(€)
grée
Engin 1
Engin 2
Engin 3
Engin 4
Engin 5
Engin 6
3.2 Gréements
Total
Entretien
Acquisition en 2006 Renouvellement en 2006 annuel
Renouvellement et
Entretien
Prix d’acquisition
Nombre Nombr Durée de vie ou Coût Coût
Unit du matériel (€)
Engins de pêche Dimensi e Nombre renouvellement d’entretien Coût en 2006
on utilisé é possédé
Grée Non
renouvelé par an (€) annuel (€)
grée
CHALUTS
Panneaux
(semelles)
Câbles ou funes
DRAGUES
Câbles ou funes
AUTRES
Demailleur
Enrouleur chalut
Enrouleurs Enrouleur palangre
Enrouleur autre
Central. Hydrauliques
Grues
Treuil chalut
Treuil drague
Treuils
Treuil sennes
Treuil autre
autres
53
4) RECETTES ET COÛTS EN 2006
4.1 Recettes brutes de l’activité pêche en 2005 (€) – Valeur directe Valeur reconstituée
Groupemen
TOTAL
GMS et t d’achat et
Criée (% CA) Hors Criée (% CA) Mareyeurs Restaurants Particuliers Pêcheurs Autres hors-
poissonnerie coopérative
criée
s
= 100%
CONSOMMATIONS TOTALES
Volume (L) Prix de référence dans le quartier (€/L) Coût total annuel (€)
Carburant ATTENTION !!
Le coût total de carburant est le montant
Huile moteur
BRUT cad le coût réel à la pompe avant
Huile hydraulique l’indemnisation si vous êtes adhérent au
Appâts (€/an) FPAP
Glace (€/an)
Vivres (€/an)
54
4.7 Coûts financiers en 2006 (€) – A saisir en €/an
A combien s’élèvent les dépenses Avez-vous inclus dans ce montant Si oui, indiquez le montant total
réelles totales d’ « Entretien et des dépenses de type des dépenses de type
réparation » en 2006, quel que soit Investissement (cf liste page Investissement que vous avez-
leur type ? suivante) ? inclus dans les dépenses rélles en
2006
Repontage Autres-préciser
Changement Radar,
Désinfectant cale
Apareillage Electrique
Changement des bordés
Bout d’amararage Autres-préciser
Soufflage coque
Changement très partiel
système de réfrigération
Changement système
électrique (batteries, tableau..)
© Ifremer-SIH (Janvier 2006)
55
4.9 A combien estimez-vous le total de vos AUTRES DEPENSES ANNUELLES D’ARMEMENT en 2006:
Valeur (€/an)
Déplacement
4.10 Est-ce que vous estimez que votre CA vous était satisfaisant en 2006 ? Oui (1) Non (0) |__|
4.10.1 Pourquoi ?
4.10.2 Quel CA souhaiteriez-vous faire pour fonctionner chaque année ?
4.10.3 Quelle rémunération nette par mois vous semblerait acceptable ?
4.11 Accepteriez-vous que je prenne contact avec votre comptable/centre de gestion pour avoir des chiffres plus précis afin d’affiner mon analyse ?
Oui (1) Non (0) |__|
5) NAVIRE
5.2 Puissance motrice effective : |__|__|__|__| kW ou |__|__|__|__| Ch. 5.7 Degré de possession du navire actuellement |__|__|__| %
5.3 Tonnage : |__|__|__|__| TJB 5.8 S’agit-il d’une première acquisition ? Oui |__| Non |__|
5.4 Année de construction : |__|__|__|__| 5.9 S’agit-il d’une succession ou d’un héritage ? Oui |__| Non |__|
5.5 Coque planante : Oui |__| Non |__| 5.10 S’agit-il d’une construction neuve ? Oui |__| Non |__|
5.17 Quelle est sa valeur sur le marché d’occasion ? avec PME |__|__|__| |__|__|__| |__|__|__| € sans PME |__|__|__| |__|__|__| |__|__|__| €
56
6) EQUIPEMENTS
• Equipement moteur
6.1 Nombre de moteurs de propulsion |__|__|
Nombre de moteurs auxiliaires |__|__| (0 s’ils sont inclus dans les moteurs de propulsion)
6.2 Y a-t-il eu changement COMPLET du moteur (= remotorisation) en 2006 ? Oui |__| Non |__|
6.3 Si non, année d’acquisition du moteur actuel |__|__|__|__|
6.4 Prix d’achat du moteur principal (qu’il ait été acquis en 2006 ou avant) : pose incluse : |__|__|__| |__|__|__| |__|__|__| € - pose exclue :
|__|__|__| |__|__|__| |__|__|__| €
6.7 A votre avis, quelle est la durée de vie moyenne d’un moteur acheté neuf ? |__|__| ans OU |__|__| milliers d’heures moteur
6.8 Nombre de re-motorisations depuis l’achat du navire |__|__|
• Equipements de passerelle
6.9 Liste des équipements de passerelle possédés. Cocher les équipements utilisés sur le navire, et indiquer le prix d’achat des équipements achetés en 2006
:
Prix
Cocher si Prix Cocher si Cocher si
Nombre Nombre Prix achat Nombre achat
Type acquisition achat en Type acquisition Type acquisition en
utilisé utilisé en 2006 (€) utilisé en 2006
en 2006 2006 (€) en 2006 2006
(€)
CB GPS Ordinateur de bord
VHF GPS différentiel Tables traçantes
SMDSM Netsonde Sonars
Standard Système de • Dont sonar <60 kherz
C positionnement chalut
Mini M Sondeurs benthiques • Dont sonar <90 kherz
classiques
BLU Sondeurs benthiques • Dont sonar < 150 kherz
couleur
Autres tél. Sondeur pélagique • Dont sonar >= 150 kherz
Pilotes Sondeurs autres Autres (préciser)
auto (préciser)
Radars
6.10 A combien estimez-vous la valeur de vos équipements électroniques ? |__|__|__| |__|__|__| |__|__|__| € |__|__|__| |__|__|__| |__|__|__| €
Valeur de remplacement Valeur actuelle
• Equipements non embarqués Si un équipement a été acheté par l’armateur pour plusieurs navires, diviser par
le nombre de navires concernés.
6.13 Liste des équipements possédés (décimales admises)
Type Nombre possédé Cocher si acquisition en 2006 Coût Si acquisition 2006, prix d’achat (€)
Véhicules
• Véhicule léger
• Véhicule léger frigorifié
• Camionnette
• Camionnette réfrigérée
• Autres véhicules
Locaux à terre
• Local de stockage
• Viviers-bassins
• Autres (à préciser……………………….)
Informatique non embarqué (gestion entreprise)
• Ordinateur et logiciels
• Autres (fax et télephones)
Matériels pour la commercialisation
57
6.14 Pensez-vous prendre ou prenez-vous des mesures dans le domaine de l’économie d’énergie ? Oui (1) Non (0) |__|
6.14.1 Lesquelles ?
6.15 Pensez-vous qu’il serait possible de vendre plus cher votre production ? Oui (1) Non (0) |__|
Si oui :
Marque commerciale (a)
Signe officiel de qualité (b)
Amélioration du tri (qualité A, B..) (c)
Travail du poisson (éviscération, filetage, réfrigération,…) (d)
Recherche d’autres clients et/ou d’autres marchés (e)
Ecolabels (f)
Coproduits (g)
Vente directe (h)
Autre (oui/non), préciser…………………… …………. (i)
Y a-t-il des rotations d’équipage ? Oui |__| Non |__| Si oui, Effectif total (y compris marins à terre) |__|__| , |__|__|
Cocher dans la liste suivante les frais communs1 déduits Répartition du Reste à partager entre
l’équipage et l’Armement du chiffre d’affaires pour obtenir le Reste à partager :
Part Armement |__|__| % Part Equipage |__|__| %
; Taxes de débarquement ; Entretien et réparation du navire
; Carburant ; Prime d’assurance Existe-t-il des primes pour l’équipage (y compris le patron) ?
; Lubrifiants ; Frais de transport Oui |__| Non |__|
; Glace ; Charges sociales patronales Si Oui, ces primes sont-elles inclues dans la Part Equipage ?
; Vivre ; Charges sociales salariales Oui |__| Non |__
; Appâts ; Autre(s). Préciser : ___________
; Engins de pêche ________________________ Si ces primes ne sont pas inclues dans la Part Equipage,
; Frais de location ________________________ estimation du montant annuel total de ces primes :
; Licences |__|__|__| |__|__|__| |__|__|__| €/an
1 Frais communs = dépenses directement engagées à chaque marée et prises en charge à la fois par l’équipage et par l’armement
• Dans tous les cas, remplir le bloc suivant si vous déposez de l’information sur les « charges de personnel totales » :
Coût total annuel de l’équipage, primes inclues : |__|__|__| |__|__|__| |__|__|__| €(hors personnel à terre)
7.4 Existe-t-il un Salaire minimum fixe pour le matelot ? Oui |__| Non |__| Si oui, lequel : |__|__|__| |__|__|__| € /an
7.5 Pour chaque membre d’équipage, veuillez préciser dans le tableau suivant la catégorie ENIM et le nombre de parts :
ATTENTION : Pour les personnels à terre rémunérés sur la part Equipage, préciser le nombre de parts qui leur sont affectées.
58
7.6 L’équipage effectue-t-il des travaux à terre ? Oui |__| Non |__|
Si oui, nombre de jours de travail à terre de l’ensemble de l’équipage : |__|__|__| jours par an
7.7 Existe-t-il une main d’oeuvre exclusivement à terre? Oui |__| Non |__|
Si oui, effectif moyen main d’oeuvre exclusivement à terre |__|__| , |__|__|
La main d’oeuvre à terre est-elle enregistrée sur le rôle d’équipage ? Oui |__| Non |__| En partie |__|
La main d’oeuvre à terre est-elle rémunérée sur la part équipage ? Oui |__| Non |__| En partie |__|
Si Non : Coût total annuel du personnel à terre, charges sociales et primes inclues : |__|__|__| |__|__|__| |__|__|__| €/an
8.2 Est-ce que vous vous diversifiez vers d’autres activités (qui vous procurent un revenu supplémentaire)? Oui |__| Non |__|
Si oui, lesquelles :
Pêche sur autre(s) navire(s)en tant que patron ou matelot (a) |__|
Pêche de loisir (b) |__|
Promenade (c) |__|
Location navire (d) |__|
Remorquage (e) |__|
Restauration (f) |__|
Conchyliculture (g) |__|
Pilotage (h) |__|
Immobilier (locations) (i) |__|
Agriculture (j) |__|
Transformation produit de la mer (k) |__|
Autres : Préciser…………………… (m)|__|
8.3 Temps consacré à cette (ces) activité(s) (mois ou semaine /an, à préciser) |__|__| ………………..
8.4 Sommes tirées de cette (ces) activité(s) |__|__|__| |__|__|__||__|__|__| €/an Recettes brutes Salaire brut Salaire net
9) CONFLITS D’USAGE
9.1 Y a-t-il des conflits avec d’autres usagers ? Oui |__| Non |__|
9.2 Si oui, avec quelles catégories d’usagers ?
9.3 Pouvez-vous préciser quel(s) type(s) de conflit ? (Cocher les cases et/ou précisez)
Droits de Encombrement des Destruction d’engins de Autres
Rejets Commercialisation
pêche zones de pêche pêche (préciser)
Pêcheurs professionnels maritimes
Pêcheurs à pied professionnels
Pêcheurs plaisanciers
Conchyliculteurs pêcheurs
Plongée sous-marine
Navigation plaisance
Navigation commerce
Autres préciser…………..
Unité de
Valeur
valeur
59
10) PORT DE KEROMAN
10.1 Etes-vous satisfait du port de Kéroman en général ? Oui (1) Non (0) |__|
10.1.1 Pouvez-vous préciser dans quels domaines ?(cocher ou préciser)
Satisfaisant Moyennement satisfaisant Non satisfaisant
Facilité de débarquement (place à quai, grues)
Contenant, caisses
Système de conservation des produits (poisson
en frigo et crustacés en vivier plus loin)
Système de vente informatique
Le marché en général (par rapport à un autre
port ou la vente directe)
11) SECURITE
11.1 Avez-vous des VFI à bord ? Oui (1) Non (0) |__|
11.2 Portez-vous un VFI ? Oui (1) Non (0) |__|
11.3 En quelle catégorie êtes-vous armés ? (distance à la côte) 5ème (exclusivement en eaux abritées) (1) |__|
ème
4 (< 5 milles du port de départ) (2)
3ème (< 20 milles de la terre la plus proche) (3)
11.4 Quelles sont les modalités de l’armement ? PP (< 24h) (1) |__|
PC (< 96h) (2)
11.5 Vous êtes-vous fait contrôler en 2006 ? Oui (1) Non (0) |__|
11.5.1Combien de fois ? |__|
11.5.2 Avez-vous eu des changements à faire au niveau de la sécurité du navire ? Oui (1) Non (0) |__|
11.6 Avez-vous déjà vécu un événement de mer ? Oui (1) Non (0) |__|
11.6.1 Si oui, lequel ?
Naufrage (a)
Collision (b)
Incendie (c)
Voie d’eau (d)
Echouement (e)
Autres (préciser) (f)
11.7 Avez-vous déjà été victimes d’un accident de travail ? Oui (1) Non (0) |__|
11.8 A quoi attribuez-vous la fréquence des accidents du travail à la pêche ?
Allongement des marées (a)
Eloignement des lieux de pêche (b)
Sortie par mauvaise météo (c)
Equipage trop réduit (d)
Formation insuffisante de l’équipage (e)
Manque de sommeil (f)
Stress (g)
Relâchement par routine (i)
Vieillissement des matériels (i)
Mésentente à bord (j)
Accumulation de pannes (k)
Pénibilité trop grande (l)
Non-application des règlements (m)
Formation insuffisante de l’équipage (n)
Drogue, alcool (o)
Autres préciser (p)
11.9 Pensez-vous que les conditions de travail se sont améliorées depuis ces dernières années ? Oui (1) Non (0) |__|
11.10 Pourquoi ?
60
12) FORMATIONS
12.1 Votre formation initiale vous semble-t-elle complète ? Oui (1) Non (0) |__|
12.3 Seriez-vous d’accord pour participer à des formations continues sur les thèmes qui vous semblent à améliorer ou sur lesquels vous n’avez eu
aucune formation du point de vue de la formation ? Oui (1) Non (0) |__|
12.4 Seriez-vous prêts à utiliser un logiciel interactif pour ces formations? Oui (1) Non (0) |__|
12.5 Pensez-vous qu’un accompagnement/tutorat avec transmission de savoir-faire avec par des anciens pêcheurs serait utile aux jeunes qui veulent
s’installer à la pêche pendant les 1ères années ? Oui (1) Non (0) |__|
13.1 Avez-vous rencontré des problèmes de recrutement ? Oui (1) Non (0)
|__|
13.2 Avez-vous rencontré des problèmes pour garder votre équipage complet ? Oui (1) Non (0)
|__|
13.2.1 Pour quelles raisons ?
Ambiance (a)
Salaire (b)
Qualification des matelots (c)
Autres (préciser) (d)
61
13.5 Quels sont les problèmes rencontrés par la profession ? (cocher ou préciser)
Problème, pas d’amélioration Problème mais ça évolue, Pas de problème
aujourd’hui (P) s’améliore (PA) (0)
Gestion de la ressource
Vieillissement du bateau/ entretiens
coûteux
Recrutement de la main d’œuvre
Rémunération (prix de vente)
Gestion du marché (bon ou pas)
Image de la profession
Sécurité
Conditions de travail
Manque de solidarité entre pêcheurs
Conflits d’usages
Multiplication des structures autour de la
pêche
Manque d’information/ communication
entre les organismes autour de la
profession et les producteurs
Expertise scientifique (déficit
d’explication))
Autres
13.6 Pensez-vous que la ressource a diminué? Oui (1) Non (0) |__|
13.6.1 Pourquoi ?
13.6.2 Pour quelles espèces ?
13.6.3 Depuis combien de temps (ans)?
13.6.4 Partout ? Oui (1) Non (0) |__|
13.6.4.1 Préciser
13.6.5 Quelles mesures selon-vous seraient à prendre/améliorer pour une meilleure gestion de la ressource ?
Mieux prendre en compte les expériences des professionnels pour l’évaluation des stocks (a)
Partager équitablement les quotas (b)
Mettre en place des quotas individuels non transférables (c)
Travailler en concertation avec tous les acteurs de la zone côtière (conflits d’usages) (d)
Limitation des engins (e)
Autres (préciser) (f)
13.7 Avez-vous changé de métiers depuis que vous êtes patron-pêcheur? Oui (1) Non (0) |__|
13.7.1 Si oui vers quels métiers vous êtes-vous tourné ?
13.7.2 Il y a combien de temps ? ans
13.7.3 Pourquoi ?
13.8 Envisager-vous de vous tournez vers d’autres métiers à l’avenir ? Oui (1) Non (0) |__|
13.8.1 Si oui lesquels ?
13.8.2 Pourquoi ?
13.9 Seriez-vous prêts à partager (dans la confidentialité) vos données de pêche avec les structures professionnelles pour optimiser la
connaissance des stocks ? Oui (1) Non (0) |__|
13.9.1 Si non, pourquoi ?
62
13.10 Quelles sont vos attentes vis-à-vis de votre profession ?
Un emploi plus stable (a)
Des meilleures conditions de travail (préciser) (b)
Changement de bateau (c)
Plus de temps libre (d)
Plus d’implication dans les structures professionnelles (e)
Meilleure rémunération (f)
Autres (préciser) (g)
13.12 Estimez-vous que les banques sont compétentes pour le conseil sur votre bilan comptable ? Oui (1) Non (0) |__|
13.13 Pensez-vous que les OP jouent un rôle important pour la profession ? Oui (1) Non (0) |__|
13.13.1 Pourquoi ?
Répartition des quotas, garantie de droits de pêche (a)
Suivi du bateau (quantité pêchée, ventes..) (b)
Prix de retrait (c)
Autres (préciser) (d)
13.14 Pensez-vous que le comité local joue un rôle important pour la profession ? Oui (1) Non (0) |__|
13.14.1 Pourquoi ?
Groupe de discussion avec les autres professionnels (mareyeurs, pêcheurs à pied) commissions (a)
Intermédiaires/ relais (b)
Lieu de renseignements, d’information, (c)
Lieu de recrutement, achat/vente bateau, contact avec les autres pêcheurs (d)
Interlocuteur direct (e)
Autres (préciser) (f)
Accepteriez-vous d’être enquêté de nouveau au cours les 4 prochaines années par l’Ifremer ? Oui |__| Non |__|
Date de l’enquête
Durée de l’enquête
63
nes de pêche de Bretagne Sud
: Enquête et activité des navires
64
enquêtes clpm 19% 59% 22%
< 7m
enquêtes
14% 50% 36% 7-9m
clpm+ifr
9-12m
30 Nombre de
25 patrons ayant
20 répondu 5 18 13 36
15 Nombre de
7
jour de pêche
10 6
3 3
Moyenne 178 191 211 197
5 1 2 2 2 Écartype 76 52 42 54
0 0 0
0 CV 43% 27% 20% 28%
1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12
Source : Ifremer et enquête réalisée pour cette étude
Nom bre de m ois d'activité
65
Tableau 3: Engins de pêche utilisés par les moins de 7m Tableau 4: Engins de pêche utilisés par les 7-9m
< 7m 7-9m
Total Nombre Moyenne Total Nombre Moyenne
Types Types
de de par de de par
d'engins mois navires navire d'engins mois navires navire
Tamis 8 2 4,0 Chalut 19 2 9,5
Filet 41 5 8,2 Drague 30 3 10,0
Ligne 10 2 5,0 Tamis 4 2 2,0
Palangre 17 3 5,7 Filet 145 16 9,1
Casier 26 5 5,2 Ligne 18 5 3,6
Verveux 5 1 5,0 Palangre 109 16 6,8
Pêche à Casier 44 7 6,3
41 5 8,2
pied Pêche à
10 1 10,0
Source : Ifremer et enquête réalisée pour cette étude pied
Source : Ifremer et enquête réalisée pour cette étude
Tableau 5: Engins de pêche utilisés par les 9-12m
9-12m
Nombre
Types Total Moyenne
de
d’engins de mois navires par navire
Chalut 13 2 6,5
Filet 129 13 9,9
Palangre 39 6 6,5
Casier 73 8 9,1
66
P êche à pied à
P o uces-P ieds
Tramail à So les
P êche à pied à
Co ques
Filet dro it à M erlus
Pêche à P ied à
Filet dro it à
Palo urde
Ro ugets
0 5 10 15 20 25 30 0 20 40 60 80 100 120
Source : Ifremer et enquête réalisée pour cette étude Source : Ifremer et enquête réalisée pour cette étude
Figure 3 : Les 5 métiers les plus pratiqués Figure 4 : Les 5 métiers les plus pratiqués par
par les moins de 7m les7-9m
Tramail à Soles
Filet droit à
Merlus
Casier à Gd
Crustacés
Casier à Bouquet
Nombre de navires
0 20 40 60 80 100
Tableau 7 : Nombre d'engins pratiqués par bateau par classe de longueur en 2006
Total des
< 7m 7-9m 9-12m
navires
Nombre moyen de métiers pratiqués 3,8 3,7 4 3,9
Nombre minimum de métiers
1 1 1 1
pratiqués
Nombre maximum de métiers
8 7 7 8
pratiqués
Source : Ifremer et enquête réalisée pour cette étude
67
14
12
12 11
Nombre de navires
10 9 9
8
8
6
6
4
2
2 1
0
1 2 3 4 5 6 7 8
Nombre de métiers pratiqués
68
Tableau 8 : Espèces débarquées par les navires de moins de 12m de Lorient en poids et en valeur en 2006
Espèces Tonnage % du poids total Valeur en k€ % valeur totale Prix moyen
Congre 189,50 25,70% 196,04 6,27% 1,03 €
Araignée 108,45 14,71% 199,13 6,37% 1,84 €
Sole 74,69 10,13% 832,02 26,62% 11,14 €
Tourteau 50,82 6,89% 117,25 3,75% 2,31 €
Merlu 46,30 6,28% 237,17 7,59% 5,12 €
Vernis 35,27 4,78% 86,75 2,78% 2,46 €
Bar 31,77 4,31% 291,25 9,32% 9,17 €
Merlan 27,77 3,77% 91,10 2,92% 3,28 €
Lieu Jaune 18,04 2,45% 67,33 2,15% 3,73 €
Palourde 16,35 2,22% 84,45 2,70% 5,17 €
Rouget Barbet 15,27 2,07% 112,17 3,59% 7,35 €
Langoustine 13,90 1,88% 200,43 6,41% 14,42 €
Baudroie 13,67 1,85% 54,07 1,73% 3,96 €
Tacaud 11,51 1,56% 7,21 0,23% 0,63 €
Maquereau 10,61 1,44% 6,87 0,22% 0,65 €
Pouce Pied 9,36 1,27% 95,94 3,07% 10,25 €
Dorade Grise 7,62 1,03% 23,93 0,77% 3,14 €
Coque 7,08 0,96% 19,35 0,62% 2,73 €
Seiche 6,48 0,88% 9,04 0,29% 1,40 €
Bulot 4,71 0,64% 14,69 0,47% 3,12 €
Dorade Royale 4,29 0,58% 29,99 0,96% 7,00 €
Homard 3,88 0,53% 71,75 2,30% 18,50 €
Mulet 3,66 0,50% 3,60 0,12% 0,98 €
Plie 2,86 0,39% 8,14 0,26% 2,84 €
Raie Bouclee 2,85 0,39% 8,53 0,27% 3,00 €
Roussette 2,63 0,36% 1,65 0,05% 0,63 €
Vieille 1,72 0,23% 1,77 0,06% 1,03 €
Lingue Franche 1,68 0,23% 3,83 0,12% 2,28 €
Praire 1,61 0,22% 14,49 0,46% 9,00 €
Turbot 1,57 0,21% 22,64 0,72% 14,47 €
Barbue 1,54 0,21% 14,53 0,46% 9,46 €
Bouquet 1,53 0,21% 32,61 1,04% 21,34 €
Etrille 1,37 0,19% 3,98 0,13% 2,91 €
Calmar 1,17 0,16% 4,87 0,16% 4,15 €
Emissole 1,03 0,14% 1,32 0,04% 1,28 €
Peau Bleue 0,70 0,09% 1,23 0,04% 1,77 €
Sole perdrix 0,54 0,07% 3,10 0,10% 5,75 €
Maigre 0,44 0,06% 2,08 0,07% 4,72 €
Civelle 0,43 0,06% 135,22 4,33% 316,67 €
Lancons 0,37 0,05% 0,66 0,02% 1,81 €
Chinchard 0,34 0,05% 0,41 0,01% 1,18 €
Flet 0,30 0,04% 0,30 0,01% 1,00 €
Limande 0,28 0,04% 0,55 0,02% 1,97 €
Cardine 0,27 0,04% 0,93 0,03% 3,51 €
Orphie 0,21 0,03% 0,48 0,02% 2,34 €
Grondin Rouge 0,16 0,02% 0,28 0,01% 1,82 €
Saint Pierre 0,15 0,02% 1,35 0,04% 8,83 €
Raie Lisse 0,15 0,02% 0,46 0,01% 3,18 €
Langouste 0,14 0,02% 7,11 0,23% 50,45 €
Poulpe 0,12 0,02% 0,21 0,01% 1,78 €
Sar 0,09 0,01% 0,31 0,01% 3,36 €
Lingue Bleue 0,08 0,01% 0,26 0,01% 3,15 €
Oursin 0,06 0,01% 0,09 0,00% 1,58 €
Moule 0,05 0,01% 0,04 0,00% 0,70 €
Grondin Perlon 0,04 0,01% 0,06 0,00% 1,43 €
Galathée 0,03 0,00% 0,06 0,00% 2,05 €
Cabillaud 0,01 0,00% 0,05 0,00% 5,42 €
Alose 0,00 0,00% 0,00 0,00% 1,19 €
Limande Sole 0,00 0,00% 0,01 0,00% 5,92 €
Total 737,44 100,00% 3 125,12 100,00% 4,24 €
Source : Criée de Lorient, Ifremer et enquête réalisée pour cette étude
69
5 premières espèces débarquées en 5 première espèces débarquées en
poids pour les moins de 7m valeur pour les - de 7m
Civelle
Autres 37%
14% Autres
Palourde 12%
Maquereau
35%
6%
Congre
Pouce Pied
3%
10%
Coque
6%
Coque Congre Palourde
15% 20% Pouce Pied 27%
15%
Source : CNTS
Figures 8 et 9: Les 5 premières espèces débarquées en poids et en valeur par les moins de 7m
Congre;
Bar
47,41%
21%
Autres
32%
Congre
15%
Vernis;
Autres;
13,21% Merlu
22,00%
9% Vernis Sole
Sole; Merlu; Bar; 7,80% 10% 13%
3,87% 5,71%
Source : CNTS
Figure 10 et 11: Les 5 premières espèces débarquées en poids et en valeur par les 7-9m
70
En poids En valeur
Araignee
Autres 23% Autres
30% 29%
Sole
37%
Tourteau
Merlu Sole 6%
7% 15%
Merlu
Tourteau 8% Langoustin
12% Congre e
Araignee
13% 10%
10%
Source : CNTS
Figure 12 et 13 : Les 5 premières espèces débarquées en poids et en valeur pour les 9-12m
71
: Typologie de la flottille
D’après les observations que nous avons faites dans la partie 2, on peut voir que la flottille de
petite pêche côtière lorientaise présente une certaine diversité d’activité : diversité de
d’engins, de métiers d’espèces pêchées. Il s’agit alors d’identifier différents groupes de
navires ayant des stratégies de pêche analogue et des caractéristiques communes.
Pour établir une typologie de la flottille, nous nous sommes basés sur la dominance de types
d’engins utilisés au cours de l’année 2006, en référence avec les liste synthétique d’engins
établie au paragraphe 2.2.3 . Nous avons classé les bateaux en 6 groupes :
Les pêcheurs à pied et tamiseurs ont été regroupés car la pêche au tamis n’est pas une activité
dominante dans l’année (exercée seulement quelques mois). Elle est souvent complémentaire
de la pêche à pied.
Par ailleurs, le critère de longueur des navires nous a semblé intéressant à prendre en compte
dans cette typologie car il induit une gestion d’entreprise et donc une stratégie de pêche
particulière. Il n’a cependant pas été possible de scinder la totalité des classes en fonction de
la taille des navires car cela donnait des effectifs trop faibles par classe. Seul le groupe des
fileyeurs (le plus grand effectif) a été divisé en deux autres classes : les fileyeurs de 9-12m et
les fileyeurs de moins de 9m. De plus, il faut noter que la classe des divers métiers côtiers
correspond essentiellement à des pêcheurs à pied et tamiseurs de moins de 7m. Les dragueurs
sont des navires de taille comprise entre 7 et 9 m.
72
Dans l’ensemble, l’échantillon enquêté représente bien la population mis à part pour la
catégorie des chalutiers (le navire n’a pas pu être enquêté). Par ailleurs, les caseyeurs sont
surreprésentés et les métiers de l’hameçon sous-représentés à raison de plus de 5% d’écart
entre la part dans la population et la part dans la population enquêtée. (Figure1)
2%
0% 10% 20% 30% 40% 50% 60% 70% 80% 90% 100%
73
Tableau 1 : Age et motivation des patrons
< 7m 7-9m 9-12m Population totale
Nombre de patrons
ayant répondu 5 16 6 27
Age
Moyenne 44 44 35 42
Ecart-type 14 9 4 10
CV 32% 21% 12% 25%
Motivation
Tradition familiale 20% 44% 50% 41%
Attrait de la mer et de
la pêche 60% 38% 17% 37%
Intérêt financier 20% 0% 33% 11%
Autres 0% 19% 0% 11%
Total 100% 100% 100% 100%
Source : Enquête réalisée pour cette étude
Source : Enquête réalisée pour cette étude Source : Enquête réalisée pour cette étude
7- 9- Population
> 7m
9m 12m totale
Tableau 4: Age moyen de l'équipage Nombre de patrons ayant
répondu 5 18 13 36
Adhésion OP 0% 39% 54% 39%
9-
7-9m Total Adhésion
12m
Comptable/Groupement
Nombre de patrons ayant de gestion 20% 67% 92% 69%
répondu 2 12 14
Nombre de patrons ayant
Age moyen de l'équipage répondu 5 16 6 27
Moyenne 36 28 29
Adhésion structure
Ecart-type 12,5 9,3 9,3
d'identification 0% 25% 17% 19%
CV 35% 33% 32%
Adhésion syndicat 20% 25% 0% 19%
Source : Enquête réalisée pour cette étude
74
Tableau 6: Caractéristiques des navires enquêtés
< 7m 7-9m 9-12m Total
Nombre de patrons ayant répondu 5 18 13 36
Longueur
Moyenne 6,1 8,1 10,7 8,8
Ecart-type 0,1 0,5 1,1 1,8
CV 2% 6% 11% 20%
Puissance
Moyenne 39,8 72,2 129,8 88,5
Ecart-type 14,9 30,2 22,0 41,7
CV 38% 42% 17% 47%
Jauge
Moyenne 2,5 4,5 12,9 7,1
Ecart-type 0,4 1,3 6,4 5,8
CV 18% 29% 49% 81%
Age
Moyenne 11,6 28,8 19,2 22,9
Ecart-type 7,8 6,7 7,8 9,6
CV 67% 23% 41% 42%
Nombre de patrons ayant répondu 5 16 6 27
Matériau de la coque (nombre de
navires)
Bois 2 1 1 4
Aluminium 10 2 12
Polyester 3 5 3 11
Source : Ifremer et enquête réalisée pour cette étude
75
− Charges
d’armement PART ARMEMENT PART EQUIPAGE
SALAIRES BRUTS
Patron
= SALAIRE BRUT Matelot 1
POTENTIEL
Matelot 2
Etc…
Source : Pôle Halieutique ENSAR (Cours Economie des pêche)
Figure 1 : Les deux systèmes de rémunération des entreprises de pêche
76
3% 1%1%
Total 24% 26% 4% 22% 14% 6%
2% 3%
9-12m 29% 26% 5% 24% 7% 4%
3% 2%
7-9m 24% 26% 4% 18% 18% 6%
3%
< 7m 16% 25% 31% 16% 10%
Tableau 2: Coût total des Consommations intermédiaires selon les classes de taille
< 7m 7-9m 9-12m Total
Nombre de navires pris en
5 18 12 35
compte
Coût total des CI en k€
Moyenne 6,6 14,4 56,5 27,7
Écart-type 4,8 6,7 26,4 26,5
CV 72% 46% 47% 96%
Source : Ifremer et enquête réalisée pour cette étude
Tableau 3: Coût total des consommations intermédiaires selon les classes d'activité
Divers métiers Fileyeurs Fileyeurs Métiers de
Caseyeurs Total
côtiers < 7m < 9m de 9-12m l'hameçon
Nombre de navires pris en
6 5 9 7 6 33
compte
Coût total des CI en k€
Moyenne 34,0 6,6 15,3 66,9 13,1 27,9
Écart-type 22,1 4,8 5,7 28,2 9,2 27,3
CV 65% 72% 38% 42% 70% 98%
Source : Ifremer et enquête réalisée pour cette étude
77
Tableau 4:Coût des Taxes de débarquements et Licences en % du CA
FORCES FAIBLESSES
Représentation et organisation
Diversité et complémentarité
de la petite pêche côtière: mal organisée, mal
des métiers, capacité d'adaptation
défendue
Valorisation Individualisme
des produits frais et locaux de qualité manque de solidarité,
Contribution à l'économie locale, activité
Marginalisation de la profession
exercée toute l'année
Contribution à l'image d'authenticité du Manque de projection dans le futur,
territoire et attractivité touristique anticipation des réglementations
Transparence de la filière, déclarations de
Contribution à l'aménagement du littoral
débarquements
OPPORTUNITES MENACES
Concurrence sur l'espace avec d'autres
Diversification et ouverture et échanges vers
usages côtiers (Extraction de Granulat,
les autres acteurs de la bande côtière
pêche-plaisance)
Restructuration des organismes de la filière
pour une meilleure communication, meilleure
Concurrence sur la ressource avec la
information, meilleure représentation, mise en
"fausse" pêche plaisancière
oeuvre de projets à défendre à la Commission
européenne
Cogestion: participation et implication dans les Risque de surconcentration des pêcheurs
expertises scientifiques, les processus de de la bande côtière avec l'augmentation du
décisions et la GIZC prix du gasoil
Communication sur l'image de la petite pêche
côtière, sur la prise en compte de la dimension
Marché concurrent de l'aquaculture
environnementale, pêche durable et
responsable
Transparence de la filière, confiance dans le Image face aux médias, dimension
système de recensement des débarquements environnementale
79