Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
PROSPECTION ET EXPLOITATION
DES HYDROCARBURES
CAS DU CAMEROUN
3 GCU | 2012/2013
S OMMAIRE
Introduction.......................................................................................................................................4
1 Le premier maillon de la chaîne des hydrocarbures : l’e plo atio et la p odu tio ........................5
1.1 La prospection des hydrocarbures ........................................................................................5
1.1.1 Formation des hydrocarbures........................................................................................5
1.1.2 Migration des hydrocarbures vers la surface ..................................................................7
1.1.3 Des hydrocarbures pris au piège ....................................................................................8
1
1.1.4 Co e t se passe o te e t l’e plo atio des h d o a u es au Ca e ou ? ........ 10
1.2 Extraction des hydrocarbures ............................................................................................. 19
1.2.1 Calculs de rentabilité .................................................................................................. 19
1.2.2 M thodes d’e t a tio ................................................................................................ 20
1.2.3 Le cycle de vie du gisement ......................................................................................... 21
1.2.4 Le devenir du gisement............................................................................................... 22
1.2.5 État des lieux de la production pétrolière au Cameroun ................................................ 22
2 Une étape intermédiaire entre les deux premiers maillons de la chaîne des hydrocarbures : le
transport du pétrole brut .................................................................................................................. 27
2.1 Transport des hydrocarbures par voie terrestre ................................................................... 27
2.2 Transport des hydrocarbures par voie maritime .................................................................. 28
3 Ap s l’e t a tio , le affi age ................................................................................................... 30
3.1 Les étapes du raffinage ...................................................................................................... 30
3.1.1 La séparation.............................................................................................................. 31
3.1.2 La conversion ............................................................................................................. 32
3.1.3 L’a lio atio ............................................................................................................ 33
3.2 Le ut a e ou ais et l’app ovisio e e t de la SONARA ................................................. 34
3.3 La production actuelle de la SONARA .................................................................................. 34
4 Réseau de distribution des produits pétroliers raffinés ................................................................ 36
4.1 Approvisionnement et distribution ..................................................................................... 36
4.2 Le stockage........................................................................................................................ 37
4.3 Le transport....................................................................................................................... 37
4.4 La distribution ................................................................................................................... 38
4.5 La formation des prix des produits pétroliers raffinés........................................................... 38
4.5.1 Les composantes non fiscales ...................................................................................... 39
4.5.2 Les composantes fiscales ............................................................................................ 41
L’attei te du statut NPI passe epe da t pa l’a o e d’un important décollage industriel. Or s’il est v ai
que dans toutes les sociétés l'activité humaine consomme de l'énergie, les industries en sont
particulièrement gou a des. Da s u sou i d’ e ge e, il est alors légitime de se préoccuper des
défis énergétiques qui constituent un véritable obstacle à la croissance globale du pays. Le bilan
énergétique mondial montre que Les énergies fossiles (pétrole, gaz et charbon) satisfont aujourd'hui
près de 80 % de la demande mondiale en énergie dont 35% assurés par le pétrole. Les hydrocarbures
(pétrole et gaz o stitue t do la p i ipale sou e d’ e gie de la plupart des pays du monde et par
conséquent un axe de développeme t o gligea le de l’off e e g ti ue au Ca e ou .
Pour cela, la SNH délivre des permis de recherche à des sociétés pétrolières étrangères qui explorent les 5
gisements potentiels.
En effet, Quand un organisme vivant meurt à la surface de la Terre, la matière qui le compose est
généralement recyclée de deux manières différentes :
Cependant, une infime partie de cette masse organique, de l'ordre de 0,1 %, échappe à ce destin.
Transportée par les cours d'eau, cette matière se dépose parfois au fond des mers. Dans ce milieu peu
oxygéné, peu agité par les courants marins, elle est en partie préservée. Elle se mêle ainsi à des matières
minérales (particules d'argile ou sables très fins), mais aussi au plancton marin mort (animaux et
végétaux microscopiques). Sous l'action de bactéries anaérobies (micro-organismes n'ayant pas besoin
d'air pour vivre), ce mélange se transforme en boues sombres et malodorantes.
Au fil du temps, ces boues s'accumulent et durcissent. Si elles contiennent au moins 1 à 2 % de matière
organique, elles peuvent se transformer en roche mère.
De la roche mère aux hydrocarbures plusieurs transformations sont effectuées. En effet, très lentement,
la roche mère s'enfonce dans la croûte terrestre sous le poids des sédiments qui se déposent au-dessus
d'elle : elle parcourt ainsi quelques mètres à quelques centaines de mètres par million d'années. Cet
affaissement progressif, pouvant atteindre 8 000 mètres, porte le nom de subsidence et débouche sur la
formation d'un bassin sédimentaire. Il s'agit d'une cuvette où des couches rocheuses superposées,
composées de sédiments, se sont accumulées durant des millions d'années.
En s'enfouissant dans le sol, la roche mère est soumise à des températures de plus en plus fortes. Dans
le même temps, la matière organique qui la compose se retrouve écrasée par le poids des sédiments qui
s'accumulent, la pression augmentant de 25 bars par 100 mètres. Ainsi, à un kilomètre sous terre, il fait
déjà 50 °C pour une pression de 250 bars !
Ainsi, la matière organique se transforme en kérogène. Il s'agit d'un matériau intermédiaire composé
d'eau, de CO2, de carbone et d'hydrogène, qui se changera ensuite en pétrole ou en gaz. À 2 200 mètres
de profondeur, lorsque la température du sous-sol atteint 100 °C, le kérogène commence à générer des
hydrocarbures :
entre 2 200 et 3 800 mètres, il se change en pétrole. Cet intervalle de profondeur est appelé
fenêtre à huile, "huile" étant ici l'autre nom du pétrole ;
quand l'enfouissement de la roche mère se poursuit entre 3 800 et 5 000 mètres, la production
d'hydrocarbures liquides atteint un pic. Les liquides produits deviennent de plus en plus légers
et passent à l'état gazeux : ils donnent du gaz méthane, le plus léger des hydrocarbures. Cet
intervalle de profondeur se nomme fenêtre à gaz.
Au bout d'un certain temps, la roche mère a épuisé tout son potentiel : elle ne produit plus aucun
hydrocarbure !!!
si les débris organiques qui la composent sont principalement d'origine animale, elle donnera
plus de pétrole que de gaz ;
si elle est constituée essentiellement de débris végétaux, la roche mère produira surtout du gaz.
Ainsi, avec une sédimentation moyenne de 50 mètres par million d'années, il faut 60 millions d'années
pour que des animaux morts se transforment en hydrocarbures liquides, localisés aujourd'hui à 3 000
Pour être plus précis, si les molécules de pétrole et de gaz ne se perdent pas au cours de leur migration
et ne se dissolvent pas dans l'atmosphère, elles peuvent se regrouper au sein de vastes réservoirs
d'hydrocarbures. Pour cela, il faut cependant que les roches qu'elles rencontrent sur leur parcours
présentent certaines caractéristiques.
Les roches qui voient naître et migrer le pétrole et le gaz sont des roches sédimentaires qui constituent
les bassins du même nom. Elles sont formées de grains qui se sont déposés dans l'eau d'une mer, d'un
océan, d'un lac ou d'une lagune. Selon la taille des grains qui les composent, ces roches ne présentent
pas le même aspect :
les grains très grossiers donnent des roches sous forme de graviers ;
les grains plus petits s'agglutinent pour donner des sables ;
Les roches combinant porosité et perméabilité intéressent beaucoup les pétroliers : nommées roches
réservoirs, elles sont potentiellement remplies de gaz ou de pétrole qui pourront se déplacer
rapidement dans la roche lorsqu'on les pompera pour les exploiter.
les grès ;
les carbonates (calcaires et dolomites).
Enfin, si une roche est sillonnée de fractures et de failles, ses qualités de réservoir sont améliorées : cela
facilite encore plus la circulation des hydrocarbures.
Toutefois, la migration des hydrocarbures et leur rencontre avec une roche réservoir ne suffisent pas
pou fo e u e po he de p t ole ou de gaz. E effet, si les ol ules d’h d o a u es e so t pas
stoppées dans leur ascension, elles ne feront que transiter par la roche réservoir et ne pourront pas
s'accumuler dans cette roche. Pour former une réserve d'hydrocarbures, il faut donc qu'une roche
imperméable fasse office de barrière au-dessus de la roche réservoir : on l'appelle roche couverture. Les
meilleures roches couvertures sont les plus imperméables, à savoir :
les argiles ;
les couches de sel cristallisées.
Cependant, toute roche suffisamment imperméable peut faire office de roche couverture, à l'exemple
de certains carbonates très compacts.
Il en résulte des fuites d'huile ou de gaz conséquentes, qui réduisent d'autant la quantité
d'hydrocarbures potentiellement récupérable.
Pour que l'exploitation d'un gisement soit économiquement viable, il faut qu'une grande quantité
d'hydrocarbures soit accumulée dans un vaste volume fermé, que l'on appelle piège à hydrocarbures. Il
existe deux types de pièges qui n'apparaissent pas de la même manière : 9
les plus répandus sont les pièges structuraux, engendrés par des déformations de terrain ;
les pièges stratigraphiques sont composés de couches sédimentaires qui n'ont pas subi de
d fo atio te to i ue. C’est le as pa e e ple le lo g du assi du Rio Del Re .
À l'intérieur des pièges, on trouve des hydrocarbures, mais aussi de l'eau résiduelle. Plus légers que
cette eau, les hydrocarbures migrent au-dessus des nappes aquifères. Ils sont alors arrêtés dans leur
progression par les roches couvertures imperméables.
seulement du pétrole ;
seulement du gaz ; il est alors dit non associé ;
à la fois du pétrole et du gaz. Dans ce dernier cas, le gaz, plus léger que le pétrole, est stocké
dans la partie la plus élevée du piège. On parle alors de gaz associé.
Ceci dit, précisons que la p se vatio des h d o a u es este l’ulti e o ditio pou la fo atio de
gisements exploitables. Voici la raison de cette affirmation : une fois pris au piège, les hydrocarbures ne
À p se t ue ous aît iso s les a is es de fo atio des gise e ts d’h d o a u es, ous allo s
dans la suite nous consacrer aux techniques de prospection.
Co e ous l’avo s dit p de e t, la SNH délivre des permis de recherche à des sociétés
pétrolières étrangères qui explorent les gisements potentiels. En fait, la Société Nationale des
Hydrocarbures (SNH) joue un double rôle dans le secteur pétrolier :
En tant que société nationale associée dans certaines concessions pou le o pte de l’État, la «
SNH-Fonctionnement » reçoit une quotepart de productio d’huile. De e e o t epartie
de la participation de SNH-Fo tio e e t da s le apital d’u e tai s o es de so i t s
opérantes dans le secteur pétrolier, celle-ci perçoit des dividendes. En contrepartie de ses
a tivit s, la SNH fo tio e e t, d te ue à % pa l’État, reverse des dividendes au Trésor
Public au titre de la distribution de ses résultats.
E ta t ue a datai e de l’État, la « SNH-Mandat » assure la gestion de la commercialisation
des uotepa ts d’huile eve a t à l’État dans les champs pétroliers et verse les revenus des
ventes au Trésor Public après déduction des charges liées à son mandat. La SNH-Mandat est
mandatée également pour la collecte de la fiscalité pétrolière de la part des opérateurs
p t olie s u’elle eve se e suite da s les o ptes du T so Public. Les sommes collectées par
la SNH-Mandat sont ensuite transférées au Trésor Public soit directement soit indirectement à
t ave s la p ise e ha ge de d pe ses pou le o pte de l’État.
Nous retrouvons sur place au Cameroun, de nombreuses entreprises dont quelques-unes pour la
prospection et d’ ve tuelles e ploitatio s. Nous pouvo s entre autres citer :
Pou e e e , es fi es o t esoi s d’u a o d ave l’État Camerounais. Ces accords définissent non
seulement la nature de la présence de la firme (exploration, exploitation et/ou distribution), mais aussi
les pourcentages de revenus éventuels que pourrait apporter les gisements. Comme exemple :
Des tableaux détaillant les sociétés pétrolières recensées au Cameroun, les permis en exploitation et les
participations de chacune des sociétés, ainsi que la production déclarée par les sociétés extractives en
2010 sont présentés respectivement en Annexe 1, 2 et 3.
Ce i dit, l’e plo atio p op e e t dite elève clairement de la pure technique et connait des avancées
technologiques importantes.
Au tout d ut de l’e ploitatio p t oli e, es se voi s taie t assez fa iles à lo alise : u suintement
d'hydrocarbures sur une paroi rocheuse, un bombement des couches géologiques du sous-sol visible en
surface trahissaient leur présence. Mais les pétroliers ont vite réalisé que ce repérage visuel restait
insuffisant. En effet :
Dans les années 1930, des ingénieurs ont développé une technique qui permet d'obtenir une véritable
échographie du sous-sol afin de localiser des gisements : la sismique réflexion. Réalisée par les
géophysiciens, elle consiste à réaliser une véritable écographie du sous-sol. Sa ise e œuv e se d oule
en plusieurs étapes :
on envoie d'abord des ondes sonores dans le sous-sol en utilisant des camions vibreurs, en
faisant tomber une masse sur le sol ou encore en déclenchant une explosion ;
Figure VI Principe de la sismique réflexion sur terre Figure VII Principe de la sismique réflexion en mer
Figure IV Bateau utilisé da s les ca pag es d’explo atio sis i ue, Figure V Hydrophones d'un navire sismique
permis Etindé
Les données récoltées grâce à la sismique sont très complexes et interprétables seulement par des
géophysiciens. Leur traitement informatique nécessite des capacités de calcul importantes, similaires à
celles que l'on emploie en météorologie. Grâce à ces mesures, on obtient plusieurs types d'images du
sous-sol étudié et on en apprend davantage sur ses propriétés physiques :
les ondes réfléchies par les couches géologiques se déplacent entre leur lieu d'émission et leur
récepteur, avec une vitesse qui varie au sein de chaque strate rocheuse, en fonction de la
nature et de la forme des roches traversées. En connaissant les variations de cette vitesse, on
ils examinent la structure et la nature des roches de surface dans la région concernée. En
transposant ces éléments aux couches rocheuses profondes, ils améliorent leur connaissance de
la zone à forer. Les géologues retracent aussi la sédimentologie de cette zone, c'est-à-dire qu'ils
reconstituent les conditions de dépôt des roches au fil du temps, et l'évolution de ces strates
rocheuses contenant peut-être des hydrocarbures.
ils reprennent les résultats des forages les plus proches effectués dans le sous-sol terrestre ou
marin. Si ces forages ont traversé des roches susceptibles d'abriter des hydrocarbures, s'ils ont 14
révélé la présence de pétrole ou de gaz, les géologues tentent d'étendre ces résultats à la
nouvelle zone qu'ils souhaitent forer. Par exemple, ils essaient de savoir si une roche réservoir,
c'est-à-dire une roche capable d'emprisonner des hydrocarbures, peut se prolonger jusqu'à
cette zone en conservant ses qualités. Dans le cas contraire, ils essaient de comprendre
pourquoi les forages antérieurs n'ont donné aucun résultat, et en quoi cela peut influer sur les
forages à venir ;
les géologues étudient enfin la tectonique de la région, c'est-à-dire les mouvements de l'écorce
terrestre qui ont pu affecter les roches. Ils peuvent ainsi retracer les conditions de formation
d'éventuels pièges à hydrocarbures.
Pour compléter ces études régionales, les géologues réalisent ensuite des études locales en interprétant
les images sismiques en volume et les cartes en profondeur. Ils peuvent ainsi repérer d'éventuels
réservoirs de pétrole ou de gaz, définir leur forme et la quantité d'hydrocarbures qu'ils renferment peut-
être. Ces pièges potentiels sont appelés prospects.
En complément, d'autres études locales peuvent être menées. Par exemple, on peut rechercher en
surface des traces d'hydrocarbures pour confirmer la présence de réserves pétrolières ou gazières sous
la surface terrestre.
Les études régionales et locales synthétisent toutes les informations techniques indispensabl es pour
faire ce choix dans les meilleures conditions. Ainsi, en examinant une zone, géologues et géophysiciens
ont calculé pour chaque prospect :
Ces quantités sont évaluées par une fourchette (il s'agit d'une estimation exprimée par une valeur
minimale et une valeur maximale). En effet, avant de forer, on ne peut pas calculer précisément les
accumulations et les réserves disponibles car on ne dispose pas de toutes les données nécessaires.
Chaque compagnie pétrolière possède de nombreux prospects dans le monde entier. Cependant, les
budgets annuels dédiés à l'exploration sont limités et l'on ne peut pas forer tous les prospects en même
temps. C'est pourquoi les compagnies ont constitué des équipes chargées de gérer l'ensemble de leurs
prospects. Composées d'ingénieurs et d'économistes expérimentés, elles décident chaque année de la
si le site se trouve à terre, on tient compte des obstacles éventuels qui peuvent se présenter
(zone habitée ou marécageuse, terrain très accidenté) ; 15
si le lieu est situé en mer, on mesure la profondeur d'eau exacte et on étudie les fonds marins
pour savoir si l'on peut y construire les fondations d'une plateforme. On considère aussi la force
du vent, la hauteur des vagues, l'ampleur des courants, ainsi que les risques de tempêtes
extrêmes dans la région ;
quel que soit le type de site, on mesure l'impact environnemental des opérations prévues afin
de pouvoir prendre les mesures qui s'imposent. Par exemple, dans certaines mers fermées, les
emplacements de forage sont ceinturés par un barrage flottant qui empêche toute
contamination de la mer par des déchets ou des produits polluants.
À l'issue de cette étude, géologues et géophysiciens déterminent l'emplacement le plus sûr et le plus
proche possible des coordonnées initialement prévues.
C'est alors que commence l'installation proprement dite des infrastructures de forage :
1.1.4.5 Le forage
Pour s'assurer qu'un gisement potentiel d'hydrocarbures sera bien exploitable, on doit réaliser un forage.
Ce procédé, en plusieurs étapes, permet de sonder les profondeurs de la Terre pour savoir si le site
choisi renferme du gaz ou du pétrole. Il implique l'utilisation d'équipements spécifiques et d'un
ingrédient incontournable, la boue de forage.
on installe tout d'abord un derrick. Il s'agit d'une tour métallique de 30 mètres de hauteur qui
sert de support à des tiges de forage. Ces longues barres métalliques mesurent une dizaine de
mètres de long et sont solidement reliées entre elles, bout à bout ;
16
Pour éviter l'effondrement du trou que l'on est en train de percer, on pose sur toute sa longueur de
gros cylindres creux : c'est le tubage. Comme les tiges de forage, les tubes sont installés par segments
que l'on fixe les uns aux autres, au fur et à mesure que l'on progresse en profondeur. Ces tubes ont une
certaine épaisseur ; aussi l'opération peut-elle réduire de plus de moitié le diamètre initial du trou.
Pendant que l'on creuse le trou, on y injecte en permanence de la boue de forage. Il s'agit d'un mélange
d'eau et de particules argileuses solides, densifié et stabilisé par différents produits chimiques. Sa
composition peut varier en fonction des roches traversées.
comme elle circule en permanence dans le trou, elle refroidit l'outil de forage, évitant une
surchauffe ;
injectée sous pression, elle aide le trépan à attaquer la roche et nettoie le fond du puits ;
en remontant le long du tubage, elle ramène à la surface les fragments de roche arrachés par le
trépan (déblais). Les géologues examinent ces morceaux de roche pour y déceler d'éventuelles
traces d'hydrocarbures ;
la boue de forage est également indispensable au maintien du trou car elle consolide ses
parois ;
elle équilibre la pression à l'intérieur du tubage, évitant un jaillissement brutal de pétrole, d'eau
ou de gaz provenant de l'une des couches rocheuses traversées.
En effet :
si la boue est trop lourde, elle risque de pénétrer à grande vitesse dans les réservoirs qu'elle
rencontre parce que la pression y est plus faible qu'à l'intérieur du tube. Le forage peut alors
"entrer en pertes" : cela signifie qu'au lieu de remonter à la surface, la boue est susceptible de
disparaître dans le trou ;
si au contraire la boue est trop légère, l'eau contenue dans les formations géologiques
traversées peut avoir une pression plus élevée que celle de la colonne de boue. Le forage peut 17
alors "entrer en gains", c'est-à-dire que l'eau envahit le trou et remonte brutalement à la
surface. Si les équipes au sol ne réagissent pas très vite, il existe alors un risque d'éruption
incontrôlable.
C'est pourquoi la boue de forage est soigneusement élaborée par un spécialiste, surnommé "boueux"
dans le jargon pétrolier. Cet ingénieur joue un rôle essentiel sur le chantier de forage : il veille
constamment à ce que la boue reste homogène et de composition stable. En cas de problème, il doit
aussi se montrer très réactif pour en modifier la composition le plus vite possible.
lorsque l'outil fore la roche, de petites quantités de gaz méthane sont libérées en permanence :
c'est le fond gazeux. Ce gaz est dissous dans la boue de forage. Le fond gazeux est analysé
pendant toute la durée de l'opération. S'il est stable ou si la quantité de gaz libéré reste
proportionnelle à la vitesse d'avancement du forage, il n'y a rien à signaler. Mais si la q uantité
de gaz augmente brusquement, cela signifie que le trépan (outil de forage en trois parties muni
de dents d'acier) est peut-être entré dans un réservoir à hydrocarbures. De même, les
géologues examinent soigneusement les déblais de forage, c'est-à-dire les morceaux de roche
broyée qui remontent dans le tubage pendant le creusement de la roche. Ils les lavent de la
boue qui les imprègne et les passent sous une lampe à rayons ultraviolets. Si ces déblais
contiennent des hydrocarbures, ils émettent une fluorescence orangée ;
si les géologues estiment que l'outil de forage traverse un réservoir, ils peuvent décider de
réaliser un carottage. On remonte alors le train de tiges et on remplace la tête de forage par un
carottier. Cet outil creux, en forme de tuyau, découpe la roche en douceur, sans la broyer, afin
de remonter à la surface un échantillon rocheux de forme cylindrique. Les carottes sont ensuite
analysées par les géologues qui définissent si elles contiennent du pétrole ou du gaz ;
enfin, les géologues peuvent confirmer la présence d'hydrocarbures dans une roche forée en
diminuant la pression à l'intérieur du tubage. En effet, les fluides contenus dans la roche se
précipitent alors dans le trou et peuvent même remonter jusqu'à la surface. On peut ainsi les
récupérer pour connaître précisément leur composition.
Figure XII Carottes extraites d'un forage pour analyse Figure XIII une carotte passée aux ultraviolets: les parties
colorées révèlent la présence d'hydrocarbures.
Une fois que l'on a repéré des hydrocarbures dans le sous-sol au moyen de méthodes directes, peut-on
alors commencer l'exploitation proprement dite du gaz ou du pétrole ? bien sûre que non. En fait Les
méthodes directes permettent de déterminer si les roches traversées lors du forage renferment du
pétrole ou du gaz. Cependant, elles ne donnent pas d'indications suffisantes sur les quantités
d'hydrocarbures emprisonnées dans ces roches, ni sur les caractéristiques physico-chimiques du
réservoir. Ces éléments sont pourtant essentiels pour savoir si le gisement sera exploitable de manière
rentable. Pour avoir accès à ces données, on a recours à des méthodes d'exploration dites "indirectes".
Si le forage d'exploration est un succès, on est certain d'être en présence d'un réservoir de pétrole ou
de gaz. Pour autant, il est nécessaire de forer plusieurs puits en divers endroits du gisement, afin de
mieux connaître ses caractéristiques. Ces puits complémentaires permettent de réaliser un véritable
programme d'appréciation du gisement, étude récapitulative complète au terme de laquelle on décide
d'exploiter le gisement ou de l'abandonner.
19
1.2 E XTRACTION DES HYDROCARBURES
Da s le as où o d ide d’e ploite le gise e t, les pétroliers font des calculs de rentabilité pour
prévoir quels bénéfices la compagnie pourra retirer de cette opération coûteuse. Ensuite, ils forent de
nouveaux puits et construisent les installations spécifiques pour récupérer le pétrole et le gaz. Si les
hydrocarbures ne remontent pas d'eux-mêmes en surface, ils utilisent des procédés dits de
récupération assistée.
on prend en compte toutes les données techniques telles que la profondeur et la forme du
gisement, les caractéristiques des réservoirs, la nature, la répartition et le volume des
hydrocarbures accumulés dans le sous-sol ;
à partir de ces données, on évalue le nombre de forages nécessaires pour exploiter le
gisement ;
on choisit ensuite les installations les plus adaptées au site pour les différentes étapes de la
production (forages, traitement des produits ramenés à la surface, stockage provisoire,
expédition). La taille des infrastructures est fixée en fonction des données techniques connues.
Parfois, les pétroliers comparent plusieurs projets avant de choisir le plus approprié (ces projets
se différencient par exemple par le nombre de forages envisagé) ;
parallèlement, on établit une simulation de production, aussi appelée profil de production. qui
consiste à prévoir les volumes de production du gisement, année par année, du début à la fin
de l'exploitation.
Même une fois terminés les calculs de rentabilité, on peut chiffrer très exactement les bénéfices qui
seront réalisés grâce à la mise en production du gisement. Car même en ayant fait tous les calculs
possibles, on ne peut pas prévoir ce chiffre précisément : il dépend en partie de paramètres aléatoires,
comme le cours du baril de pétrole. En effet, qui peut dire quel sera le prix du baril quand le gisement
aura atteint, par exemple, la moitié de sa durée de vie? De ce fait, pour savoir combien rapportera
l'exploitation du gisement, les économistes basent leurs prévisions sur des hypothèses. Il existe donc un
risque de perdre de l'argent si le contexte économique internatio al ’ volue pas o e p vu.
Une fois que le projet semble solide économiquement, on peut commencer la mise en exploitation du
site. La construction des installations implique un vaste chantier qui peut s'étaler sur plusieurs années.
Puits traditionnels existent depuis le XIXe siècle et sont creusés à la verticale du réservoir. La zone de
contact entre ces puits et le gisement est relativement petite, de l'ordre de quelques dizaines de mètres.
Pour pouvoir récupérer tous les hydrocarbures présents dans le gisement, il faut donc forer beaucoup 20
de puits verticaux ;
Le creusement de puits horizontaux fait appel à des techniques plus récentes. Étirés en longueur, ces
puits ont une surface de contact avec les réservoirs bien plus importante par rapport aux puits verticaux.
Il en faut donc beaucoup moins pour exploiter un gisement, ce qui permet une réduction des coûts de
production. Ainsi, ces puits horizontaux sont préférés par les pétroliers aux puits verticaux traditionnels,
chaque fois que la forme, la profondeur et l'emplacement du gisement permettent leur creusement.
Figure XV Maquette d'un puits Figure XVI Un train de tiges entamant un virage pour
vertical et d'un puits dévié forer horizontalement
Pendant toute la durée de vie du gisement, les hydrocarbures arriveront en surface en passant par le
puits. L'intérieur du puits est recouvert d'un tubage inamovible, fixé en surface par une structure
cimentée, qui garantit la solidité du trou creusé dans le sol. Traversé en permanence par des flux de
pétrole et de gaz, ce tubage pourrait se retrouver bouché par des dépôts ou attaqué par la corrosion en
cours d'exploitation. C'est pourquoi on installe dans le puits un tube amovible spécifique nommé tube
de production (tubing en anglais). En cas d'encrassement ou de corrosion, ce tube peut être changé
facilement.
Pour que les hydrocarbures puissent remonter à la surface, la pression de l'air situé dans le puits doit
être nettement inférieure à la pression des fluides présents dans le réservoir :
si cette différence de pression existe naturellement et si elle est suffisamment importante, les
hydrocarbures se dirigent vers le puits et remontent d'eux-mêmes à la surface. On dit alors que
le gisement est éruptif ;
Les quatre qualités principales de brut, commercialisées au Cameroun sont les suivantes :
Figure XVII Principaux types de bruts extraits au Figure XVIII Plateforme de production de PERENCO à
Cameroun: Ebomè, Lokélé, Moudi Ebomé près de Kribi
Dans tous les réservoirs, la pression diminue au fur et à mesure que le gisement se vide de ses
hydrocarbures. En fin de production, il faut systématiquement sti muler la production grâce à la
récupération assistée. Elle contribue aussi à libérer certaines molécules de pétrole ou de gaz
emprisonnées dans la roche, que l'on peut alors récupérer.
Forts de cette o aissa e, ous pouvo s pe evoi l’e iste e d’u cle de vie des gisements.
1
L'indice de gravité API (American Petroleum Institute) est une échelle de valeurs arbitraire utilisée pour mesurer
la densité du pétrole brut. La mesure se fait en degr és API (° API). Plus un brut est léger (plus sa densité est faible),
plus son indice API est élevé. La plupart des bruts extraits ont des indices entre 20° (lourd) et 60° (léger).
Indice API = (141.5/(SpG à 60 °F)) – 131.5 où SpG est l'abréviation de la gravité spécifique. À titre de comparaison,
l'eau est à 10° API.
Au bout d'un certain temps d'exploitation, quelles que soient les dimensions du gisement, il n'est plus
possible d'extraire le pétrole et le gaz résiduels. En effet, il ne reste dans le réservoir que des
hydrocarbures enfermés dans les interstices de la roche, ou encore du pétrole très visqueux en petite
quantité. Ce pétrole ne peut pas remonter à la surface parce qu'il n'est pas assez fluide pour circuler,
mais aussi parce que sa pression est inférieure à celle de l'air contenu dans le puits de production. Par
conséquent, dans les gisements de pétrole, la part que l'on peut exploiter, ou taux de récupération,
varie de 10 à 50%. L'exploitation des gisements de gaz seul est plus aisée parce que le gaz est moins
dense que le pétrole : pour ces réservoirs, le taux de récupération peut atteindre 60 à 80%.
Quoi u’il e soit, lorsque le gisement ferme définitivement, on procède au démantèlement des
installations, à l'exception des têtes de puits, équipements qui coiffent les puits et que l'on conserve
pour des raisons de sécurité. On effectue un nettoyage complet et minutieux du site, en recherchant
d'éventuelles pollutions pour les éliminer. Une fois les lieux nettoyés, commence la réhabilitation du
site : il s'agit de reconstituer, autant que possible, l'environnement initial avec sa végétation d'origine.
Avant de mettre un terme à cette première partie, nous allons présenter un bilan non exhaustif de la
situation en fin 2012, de la p odu tio d’h d o a u es da s ot e pa s.
Et aujou d’hui, la plupa t des o se vateu s esti e t ue le pi de la p odu tio a erounaise est
der i e ous. L’Ad i ist ateu Directeur Général de la Société Nationale des Hydrocarbures (SNH),
Adolphe MOUDIKI, a admis que les réserves de pétrole connues du Cameroun déclinaient. Mais il a
soulig ue le ouve e t à la aisse s’ tait att u depuis 93.
45
40
35
millions de barils
30
25
20
15
10
5
0
2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011
Production totale 39,4 37,4 35,6 32,6 30,08 31,91 31,24 30,7 26,83 23,7 23,73
La
Figure XIX ci-dessous caractérise le déclin de la production camerounaise de pétrole. En dix ans, elle est
passée de près de 40 millions de barils en 2001 à 23,7 barils en 2011. La quote-pa t de l’État,
représenté par la SNH, a augmenté au cours de la période de 65.8% en 2006 à 66.4% en 2007 et à 66.8%
en 2008. Elle s’est sta ilis e autou de 66% en 2009 et 2010.
La seule réserve importante du pétrole camerounais, le bassin offshore du Rio del Rey est exploité
depuis 1977 et se trouve à la baisse. Il existe également une réserve marginale non loin de Kribi
exploitée par Perenco Cameroon avec une production de 9 608 barils par jour. En 2007, on comptait 59
plateformes pétrolières au Cameroun (41 pour Total, 12 pour Pecten et 6 pour Perenco) et 4 terminaux
de pétrole (y compris celui du pipeline Tchad- Cameroun).
millions de barils
30
25
20
15
10 24
5
0
2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007 2008 2009 2010 2011
Production totale 39,4 37,4 35,6 32,6 30,08 31,91 31,24 30,7 26,83 23,7 23,73
Figure XIX Évolution de la production totale de pétrole brut entre 2001 et 2011
1.2.5.3 Mesures prises pour ralentir, voire empêcher le déclin de la production pétrolière
Cette zone est réputée riche en pétrole et en ressources halieutiques. En effet, une étude réalisée en
2003 par la Banque mondiale a révélé que "le pétrole présent dans cette zone maritime frontalière
entre les deux pays, est de grande qualité, contrairement au pétrole lourd vendu par le Cameroun avec
une grande décote". Selon la même source, cette région contient 10% des réserves mondiales de
pétrole et de gaz et est une bonne zone pour la pêche".
Co e ous l’avo s e tio i-haut, (cf. paragraphe 1.1.4.1) le Cameroun a signé le 14 juin 2012, le
premier contrat pétrolier concernant la zone de Bakassi.
2
Champs marginaux : domaines pétroliers de faible potentiel .
Grâce aux opérations engagées dans le champ Mokoko Abana (bassin du Rio del Rey) par Addax, la
p odu tio a o u u e a lio atio de l’o d e de a ils pa jou depuis le ois de d e e
2011. En outre, le bassin de Dissoni dans le Nord devrait à lui tout seul voir sa production passer de 17
000 barils par jour à 20 000 barils par jour.
Ave u e p odu tio p t oli e a uelle de , illio s de a ils pa a et des t a sfe ts de l’o d e
572,674 milliards de FCFA au trésor public en 2011, le Cameroun, qui a perçu au cours de cet exercice
budgétaire ses recettes les plus élevées depuis trois ans selon la SNH, entend continuer à doper sa
p odu tio g â e à l’i te sifi atio de l’e plo atio da s les ouveau ha ps.
3
E&P : Exploration and Production
À la suite des tests géologiques préliminaires réalisés dans les régions du Nord à Garoua (7800km²),
dans le Sud-Ouest à Mamfe sur (1775km²), les experts ont détecté la présence de pétrole dans ces deux
régions restées jusque-là i e plo es. E deho s de l’exploration du pétrole, les autorités camerounaises
ont également initié de profondes recherches dans le domaine du gaz. Avec la découverte de ces
nouveaux champs pétrolifères, le Cameroun élargit son potentiel des réserves qui jusque-là, ’ taie t
constitu s ue de deu assi s : le assi offsho e du Rio del Re do t l’e ploitatio a d ut depuis
1977 et qui a une production quotidienne de 16 000 barils, et le bassin Douala-Kribi-Campo dont la
p odu tio jou ali e s’ ta lit à 9 608 barils. 26
En effet, le pipeline Tchad/Cameroun est utilisé pour évacuer à travers le territoire camerounais, le brut
extrait des champs de pétrole du sud tchadien, jus u’au te i al a da s l’O a Atla ti ue, au
large de Kribi au Cameroun. Il a été construit et est exploité au Cameroun par la Cameroon Oil
Transportation Company (COTCO). Ce système comprend, en territoire camerounais :
L’ol odu est o stitu de tu es talli ues de de dia t e, soud s les u s au aut es, et
enfouis sur toute la longueur du trac , à u e p ofo deu i i ale d’u mètre, dans une emprise
foncière d’u e la gueu va ia t e t e et 15 mètres constituant un périmètre de protection. Le
Terminal flottant de stockage et de déchargement (TFSD) du Pipeline Tchad/Cameroun est un tanker
converti en barge de 2,2 millions de barils de capacité de stockage et amerri en permanence à 12 km au
la ge de K i i, à l’aide d’u s st e d’a a age à poi t u i ue. Cette a ge d o e Ko -Kribi 1,
comporte des alla ts s pa s e ui p vie t tout la ge e t e l’eau et le ut sto k . Elle est
uip e d’u système de comptage automatique dot d’u e ou le d’ talo age pou assu e
Le golfe de Guinée est sur la route des pétroliers venant du Moyen Orient et de ceux qui viennent se
avitaille da s les pa s ôtie s de l’Af i ue Ce t ale : Ca e ou , Ga o , Gui e É uato iale et le Co go.
Chaque année entre 400 et 500 millions de tonnes de pétroles bruts et raffinés sont transportés
notamment du Nigeria, du Cameroun, du Gabon, du Congo et de l’A gola ve s les pa s européens et les
États Unis (PNUE, 2004). La côte camerounaise se trouve donc sur les principales routes internationales
pour le transport des hydrocarbures.
Figure XXII Principales routes commerciales pour le transport maritime des hydrocarbures dans
le monde
Le transport maritime de ces produits se fait dans des conditions de sécurité strictes assurées par les
compagnies pétrolières, les armateurs qui possèdent les navires et les États qui les immatriculent.
Chaque compagnie pétrolière fixe ses propres critères de qualité et de sécurité qui concernent :
Ce sont les armateurs qui veillent au respect de ces critères sur leurs navires. Périodiquement, les
pétroliers mandatent eux aussi auprès des armateurs des inspecteurs spécialisés qui vérifient que ces
règles sont bien respectées. De plus, chaque navire est enregistré dans un pays qui lui délivre un
pavillon, c'est-à-dire un numéro d'immatriculation lui permettant de circuler. Avant d'octroyer ce
pavillon, le pays concerné a donc la responsabilité de vérifier l'état du bateau et les pratiques à bord.
Une fois le pétrole brut extrait, il est donc acheminé par voie maritime et/ou terrestre vers les lieux où
l’o e a esoi : les raffineries.
4
Jet A1 – Carburant courant des avions à réaction ayant une température de congélation inférieure à celle du Jet-A
La distillation du pétrole utilise le même principe : on le fait chauffer dans une tour de distillation de 60
mètres de haut, aussi appelée topping ou colonne de distillation atmosphérique (parce que la pression
qui règne à l'intérieur est proche de celle de l'atmosphère). Lorsqu'il atteint 350 à 400 °C, le pétrole
s'évapore en partie et commence à monter dans cette tour, tandis que ses molécules les plus lourdes,
ou résidus, restent à la base. À mesure que les vapeurs s'élèvent, elles se condensent partiellement en
liquides sous l'effet d'une baisse de température. Elles poursuivent leur ascension jusqu'en haut de la
tour, où la température est de 150 °C. Là, on retrouve les dernières vapeurs non condensées sous la
forme de gaz de pétrole. Sur toute la hauteur de la tour, à différents niveaux, des plateaux permettent
32
Les résidus lourds issus de cette distillation renferment beaucoup de produits de densité moyenne. On
les soumet, dans une autre colonne, à une seconde distillation qui permet de récupérer les produits
moyens (fiouls lourds et gazole).
3.1.2 La conversion
Après ces opérations de séparation, il subsiste beaucoup de molécules d’hydrocarbures lourdes. Pour
répondre à la demande en produits légers, on les casse, c'est-à-dire qu'on sépare les atomes qui les
composent pour obtenir des molécules plus légères. Ce procédé de conversion, appliqué à 500 °C, est
également appelé craquage catalytique car il fait intervenir un catalyseur (substance accélérant et
facilitant les réactions chimiques).
75 % des produits lourds soumis à la conversion sont ainsi transformés en gaz, essence et gazole. On
peut même améliorer ce résultat par des ajouts d'hydrogène ( hydrocraquage) ou en employant des
méthodes d'extraction du carbone pour récupérer davantage de molécules légères ( conversion
profonde). Ainsi, tous les hydrocarbures lourds sont convertibles en hydrocarbures légers, mais
l'opération peut se révéler coûteuse et gourmande en énergie.
Ce traitement, nommé adoucissement, débarrasse ces produits des mercaptans qu'ils contiennent (il
s'agit de molécules d'alcool nauséabond et corrosif contenant un ou plusieurs atomes de soufre à la
place des atomes d'oxygène).
Enfin, avant de pouvoir proposer les essences ou les supers à la pompe, il faut augmenter leur indice
d'octane, qui n'est pas assez fort pour qu'on puisse les utiliser directement dans un moteur. Cet indice
renseigne sur la résistance à l'auto-inflammation d'un carburant, quantifiée au moyen d'un chiffre par
Malheu euse e t, à la atio de la SONARA, deu t pes de ut se vi o t d’o jet de pa a t age des
i stallatio s de affi age, l’A a ia Light et le Kol . Les uipe e ts de la So i t Natio ale de 34
Raffinage seront de type dit hydroskeaming (à distillation atmosphérique) qui traite essentiellement des
types de pétrole riches en produits légers, qui ne produisent pas beaucoup de résidus.
La raffinerie nationale ne pouvant quasiment pas se ravitailler auprès de la SNH (qui vend le pétrole
camerounais), o peut s’i te oge su la apa it véritable de cette entreprise à approvisionner
suffisamment le marché national.
Le marché national étant suffisa e t app ovisio pa la SONARA, il se ait logi ue de s’i t esse au
parcours des produits finis (produits blancs) de la raffinerie aux points de distribution. 35
5
Désignation de la tonne du Système International (SI) dans les pays anglo-saxons.
36
4.2 L E STOCKAGE
Il est assuré par la Société Camerounaise des Dépôts Pétroliers (SCDP), qui possède sept dépôts
pa tis su l’e se le du te itoi e atio al avec une capacité totale de 266 350 m3. Chaque dépôt
répond à une délimitation géographique précise desservant plus de cinq cent soixante-dix (570)
stations-services.
La SCDP, créée le 1 juillet 1979, est une société majoritairement à capitaux publics (51%), bien que
l’a tio a iat i t g e des marketers (49%), qui perçoit en guise de rémunération des droits de passage
des produits, dispose de cuves de différents gabarits dans les villes de Douala (pour approvisionner la
région du Littoral, celle du Sud-Ouest étant directement approvisionnée par la raffinerie de Limbe),
Yaoundé (afin de ravitailler la région du Centre), Bafoussam avitaille e t des gio s de l’Ouest et du
Nord-Ouest), Belabo app ovisio e e t de la gio de l’Est , Garoua et Ngaoundéré (pour mettre les
produits pétroliers à la disposition des populations de la région septentrionale du Cameroun).
En plus du stockage des produits raffinés et de la stabilisation de la distribution des produits pétroliers
grâce à sa présence dans les zones les plus reculées du pays, la SCDP doit garantir la qualité des produits
mis à la disposition des consommateurs (lutte contre la contrebande), et fournit des statistiques aux
ad i ist atio s fis ale et doua i e pou u eilleu suivi de l’a tivit da s le se teu de la dist i utio
des produits pétroliers. Enfin, la SCDP veille au respect de la réglementation en matière de stock de
sécurité, c’est-à-dire la quantité de produits pétroliers devant être disponibles de manière permanente
dans les cuves et même dans toutes les stations-services du pa s, afi d’ t e utilis e da s des
circonstances exceptionnelles.
4.3 L E TRANSPORT
Il s’effe tue pa t ois odes: pa e , par rail et par route.
4.4 L A DISTRIBUTION
La distribution nationale est assurée par plus de quinze principaux distributeurs qui sont :
38
Total, MRS, Oilibya, Tradex, Bocom, Camoco, Socaepe, Socamit, Petrolex, Algo, Delta Petroleum,
Blessing petroleum, First Oil, G ee Oil, … pour les produits liquides ;
SCTM, Camgaz, Aza, Africagaz, Kosan Crisplant exclusivement pour les GPL (Gaz de Pétrole
Liquéfié).
Une commission de révision mensuelle des prix présidée par la CSPH procède au calcul des prix sur la
base des paramètres susmentionnés, puis fait des propositions rationnelles au Gouvernement. Ensuite,
6
Le West Texas Intermediate (WTI) est un pétrole de très bonne qualité. Sa densité API est de 39.6 degrés, ce qui
fait de lui un pétrole léger qui contient 0.24% de sulfu e. C’est le p t ole le plus utilis pou la fa i atio de
carburant.
7
Les ou s du p t ole volue t h/ et ep se te t le p i d’u a il ui uivaut à . lit es ou
gallons américains.
Les prix des produits, au moment où ils sortent de la raffinerie, sont dérivés de la moyenne mensuelle
des cours du Brent9, de la parité du dollar et des coûts du fret. Ils dépendent donc de la conjoncture sur
le plan international.
Le oeffi ie t d’ajuste e t
Il représente 15 % du prix du produit. Il se décompose comme suit : environ 1/3 compense les handicaps
li s à l’e vi o e e t fis alo-doua ie et à l’ouve tu e du a h , soit le gi e fis alo-douanier
, % , l’i pôt de pe eptio , % et l’ouve tu e du a h , % . Les / esta ts se appo ta t au
handicaps li s e g a de pa tie à la st u tu e de l’outil de p odu tio apa it et o ple it de la
raffinerie), soient environ 10%.
Le cabotage Limbé-Douala
Ce poste correspond à la rémunération du transport des produits pétroliers par voie fluviale de Limbé
(SONARA) à Douala.
le passage dépôt
8
Poste de dépense qui ne concerne ni les impôts ni la douane
9
Le Brent est un mélange de plusieurs raffineries de pétrole. C’est gale e t u p t ole dit l ge ais pas auta t
que le WTI. Il contient 0.37 pourcent de sulfure. Il est également utilisé pour le carburant dans une moindre
mesure et aussi pour les distillats.
Ce sont des prélèvements assignés à la lutte contre la contrebande et de commercialisation des produits
illicites sur le territoire national. Ce fonds est géré par un comité présidé par le MINEE10 .
la péréquation transport
Ce poste est géré par la CSPH. Il vise à suppo te les o pe satio s des f ais d’a he i e e t des 40
carburants, des dépôts principaux de la SCDP (Douala et Limbé) vers les cinq (05) autres dépôts de
l’i t ieu du pa s Yaou d , Ga oua, Bafoussa , Bela o, Ngaou d de faço à ha o ise les prix à
la sortie des d pôts. Ce poste va ie ai si d’u d pôt à u aut e suiva t les dista es s pa a t le dépôt de
destination des deux dépôts principaux.
La CSPH opère une répartition des charges liées au transport des produits raffinés entre les différentes
zones desservies par les marketers. Cette opération vise à assurer une offre de services publics
homog es à t ave s le ta lisse e t d’u uili e o o i ue ad uat. Le ut est la so ptio des
d s uili es sous l’a gle des e ettes ais gale e t des ha ges. Elle peut de e fait t e e te due
comme un mécanisme de redistribution qui vise à réduire les inégalités entre les localités. Elle se fait à
deux niveaux.
La péréquation inter-régionale : elle a pou o je tif d’ha o ise les p i de evie t des p oduits
pétroliers à la sortie des différents dépôts secondaires, permettant ainsi de réduire les é carts de prix
e t e les zo es d’app ovisio e e t de la affi e ie et les olle tivit s te ito iales loig es.
Ils ouv e t les ha ges d’e ploitatio des so i t s de dist i utio telles u’elles so t p se t es da s
les d la atio s statisti ues et fis ales, d du tio faite des ha ges d oula t d’aut es p oduits
pétroliers (gaz, lubrifia ts, fioul, k os e … .
les coulages
Le caractère volatile des produits pétroliers implique des pertes, ce poste correspond à la compensation
des pe tes d’e ploitatio su ies, soit au d pôt, soit au ou s du t a sport desdits produits.
le bénéfice
10
Mi ist e de l’É e gie et de l’Eau
amortissement et entretien
la livraison ville
41
Il s’agit i i des f ais de t a spo t e gag s pou assu e l’a he i e e t des p oduits, des d pôts ve s les
différents points de vente, sur un rayon de 25 km autour dudit dépôt. Les différentes localités sont
desservies avec des prix variant en fonction des distances.
la marge revendeur
Ce poste représente 10% de la valeur du poste prix du produit. Il est reversé à la direction générale des
douanes camerounaises, conformément à la législation en vigueur.
Il s’agit de la TVA sur produit, la TVA sur les prestations de services, la TVA sur distribution
taxe spéciale sur les produits pétroliers (TSPP)
Ce sont ces composantes qui conduisent au prix final que nous connaissons.
Nous arrivons ici au bout de la chaîne des hydrocarbures au Cameroun. Nous avons entre autres fait le
constat au cours du parcours de cette chaîne, que malgré les efforts non négligeables de la SNH pour
améliorer la production de pétrole brut camerounais, son évolution est incertaine sur le long terme. De
plus, d’ap s la loi N° / du d e e po ta t loi des fi nances de la République du
Ca e ou pou l’e e i e , les eve us p t olie s du pa s ui s’ l ve t à illia ds de FCFA e
, ep se te t , % soit u i ui e du total g al des e ettes de l’État. Il apparaît dès
lors primordial de pérenniser les revenus à lo g te e de l’État, ai si ue l’off e e g ti ue, pour palier
au caractère éphémère de notre production.
Pour assurer une meilleure gestion de cette ressource, la SNH a conçu un plan directeur de
développement des ressources gazières nationales, qui comprend la production électrique,
l’e po tatio de gaz atu el et la satisfa tio de la de a de atio ale e gaz atu el.
Au tit e de e p oto ole d’a o d, les t ois so i t s e te de t oop e pou ue les ha ps gazie s du
permis Etinde, do t Eu Oil est l’op ateu , soie t valu s, d velopp s puis is e p odu tio da s les
délais compatibles ave la o st u tio de l’usi e, afi d’assu e l’app ovisio e e t de elle-ci en gaz
naturel à compter de fin 2015. Les esoi s e gaz de l’usi e d’e g ais so t esti s à 70 millions de
pieds cubes par jour (soit environ 1.98 millions de mètres cube), pour une période de dix ans minimum,
ue les pa ties souhaite t po te à a s, ave la o t i utio d’aut es ha ps gazie s pote tiels ou
déjà identifiés sur le permis Etinde.
Le projet comprend :
La construction du projet entier a pris fin au début du mois de février 2013. Après différents essais, la
centrale est fonctionnelle depuis le 28 mars 2013.
E , des p a o ds o e iau elatifs à l’a hat du gaz atu el o t t sig s ave des
opérateurs amont ayant accès à des gisements gaziers importants au Cameroun. Quant aux condensats,
ils seront raffinés pour donner du naphta (matière première en pétrochimie) ou du kérosène (carburant
utilisé en aviation).
E i lua t l’e plo atio des essou es gazi es, l’ valuatio et le d veloppe e t des gise e ts, le
réseau de transport et de collecte du gaz, les installations on shore de production de GPL et de GNL ainsi
ue les i f ast u tu es essai es à l’e po tation du GNL, le projet conduira à l’i vestisse e t p iv le 44
plus important du Cameroun. Lorsque la production de GNL aura démarré, sa contribution aux recettes
fis ales de l’État ep se te a u e sou e de eve us sta les pou plusieu s d e ies.
Le Gaz Naturel Liquéfié (GNL) résulte de la condensation du gaz naturel en liquide suite à son
ef oidisse e t jus u’à u e te p atu e d’e vi o moins 160°C, e ui pe et so t a spo t à l’état
liquide à pression atmosphérique. Pou u e ua tit d’ e gie uivale te, le volume du GNL est 600
fois inférieur à celui du gaz naturel sous sa forme gazeuse. Cette réduction de volume rend possible le
transport de grandes quantités de gaz naturel sur de longues distances à bord de navires spécialement
conçus pour cela : les méthaniers.
Cette infrastructure va faciliter le transport de produits pétroliers, qui se fait actuellement par rout e,
o asio a t o e d’a ide ts et d’ o es d pe ses e a u a t. La alisatio de e pipeli e
g a t va pe ett e à l’État du Ca e ou de gag e e t e et illia ds FCFA ha ue a e. Les
travaux de construction de cet ouvrage devraient début s au de ie t i est e de l’a e .
L’aug e tatio des apa it s de sto kages à la SCDP passe d’a o d pa la ha ilitatio des a s pla s
hors service pour travaux. Ces travaux de réhabilitation concernent principalement le dépôt de
Bessengué (Douala) qui verra sa capacité de stockage augmenter de 5500m3 en jet et de 460m3 en
gazole.
renforcer sa présence sur le marché continental et international, notamment dans les pays de la
sous-région et ceux du golfe de Guinée, entre autres le Nigeria et la République centrafricaine,
cette zone qui absorbe déjà 40% de la production actuelle de la SONARA et où la demande est
encore importante ;
répondre efficacement aux types de bruts produits au Cameroun, ce qui fait en sorte que la
quantité de pétrole camerounais raffinée au Nigeria et ailleurs se fera désormais sur place, ce
qui constituera une plus-value da s les e ettes de l’État ui jus u’i i, a p o d à des
importations pour approvisionner la SONARA.
La première phase de ce projet, déjà achevée, a permis de construire une salle de contrôle modernisée
qui est automatisée. Il y a aussi un système de pompage qui a été modernisé pour charger les camions
ite es. La deu i e phase ua t à elle, ie u’elle ’ait pas e o e d ut , po te a su
l'agrandissement des installations avec des bacs supplémentaires tant de bruts que de produits raffinés,
mais surtout sur l'installation d'un système d'hydrocraquage (qui nous permettra de traiter notre
pétrole brut et d'en tirer le maximum de produits légers).
Une fois la deuxième phase terminée, la production totale passera de 2,3 millions de tonnes à presque
. illio s de to es à l’ho izo .
11
DPK: Dual Purpose Kerosene. Actually it is multi -purpose kerosene for highway and non-highway use (turbine
engines, farm equipment, railroad equipment, etc.)
Tous ces écosystèmes ont des caractéristiques physico-chimiques spécifiques et sont habités par des
organismes parmi lesquels l'on peut citer:
Les ha tillo s pou l’a al se des tau lou ds o t t olle t s da s l’estuai e de Wou i à Dou ala et
à Mabeta près de Limbe, et à partir des spécimens de poissons achetés aux pêcheurs artisans lors de
d a ue e t ; e fi l’ tude des oules de goud o s’est effe tu e da s dive s plages de la gio de
Limbe (Idenau, Batoké, Limbe ville et Mile Six Beach entre Limbe et Batoké), aux embouchures de la
Sa aga et de la Lokou dj . L’ ha tillo age, le p t aite e t des ha tillo s et leu s a al ses o t
été faits suivant les standards et les procédures en vigueur au PNUE.
Il est o u ue les huît es o t la fa ult d’a u ule les tau , sp iale e t le ) et le Cu. Le niveau
de Pb est élevé comparé aux valeurs naturellement observées et semble indiquer une pollution
marine à ce niveau.
12
O ga isatio des Natio s U ies pou l’Ali e tatio et l’Ag i ultu e
13
Commission Océanographique Intergouvernementale de l’UNESCO
14
Organisation Mondiale de la Santé
15
Age e I te atio ale de l’É e gie Ato i ue
16
P og a e des Natio s U ies pou l’E vi o e e t
49
17
DDT : Dichloro-Dichloro Trichloéthane
18
PCB : polychlorobiphényles
Figure XXXIV Pétrole frais au niveau des plages de et en juillet (13 g.m²). Ceci pose un problème crucial
l'embouchure de la Lokoundje pou l’utilisatio de ette plage de « Mile Si Bea h »
qui est généralement aménagée pour les activités
touristiques.
questions environnementales dans une perspective Figure XXXV La pollution est évidente au niveau de
l'estuaire de la Lokoundjé: la couleur du sable en
mitigée et préventive au lieu d'une perspective témoigne
réactionnaire.
51
Les écosystèmes du Sud-Ouest sont pollués à partir de différentes sources regroupées ainsi :
19
O app e d d’u appo t de la cellule de coordination du PNGE mené en collaboration avec le PNUD et datant
de Nove e u’u espo sa le de la SONARA avait o fi i ide ts de e t pe
Ava t, les sidus de p t ole da s les ite es vides taie t etto s à l’eau et le la ge d’eau et de
20
pétrole était directement rejeté en mer. De plus les eaux de ballast étaient à leur tour rejetées en mer
à u e g a de helle. Aujou d’hui la gle e tatio o lige la plupa t des avi es p t olie s à s pa e les
eaux de nettoyage et les eaux de allast. U e ouvelle te h i ue est a tuelle e t utilis e, ’est le
Nettoyage Propre du Pétrole (Clean Oil Washing, COW) : les réservoirs vides sont nettoyés avec du
p t ole p essu is plutôt ue de l’eau. La ouvelle a gaiso est ha g e au-dessus du pétrole restant
da s les deu thodes etto age p op e du p t ole et s pa atio de l’eau . A tuellement la plus forte
pollution liée au trafic maritime est due aux déversements de pétrole émis par les salles des machines
NCR, ; e effet le p t ole et d’aut es h d o a u es so t i dispe sa les à la p opulsio des
navires. Ces substances sont utilisées comme carburant et comme lubrifiant pour les moteurs et les
machines. Ces carburants contiennent entre 1 et 5% de boues ou déchets pétroliers qui ne sont pas
ûl s; u e pa tie de es d hets o ûl s est ejet e e e ill gale e t. L’utilisatio n de
20
R se voi d’eau se va t de lest da s u avi e
De plus, les autorités compétentes nationales et l'industrie pétrolière devraient poursuivre leurs efforts
dans le sens d'une plus grande transparence de leurs actions vis à vis du public. Le MINEP à ce sujet a
fait des efforts en obligeant les industries pétrolières qui ont commencé à opérer avant la loi-cadre sur
l’e vi o e e t de fai e des audits environnementaux.
Créer des installations de réception des déchets et des résidus d'hydrocarbure, là où de telles
i stallatio s ’e iste t pas e o e, e des i itatio s à utilise es i stallatio s et e fo e la
mise en conformité aux règles et réglementations existantes, relatives aux déchets et aux
h d o a u es do t l’appli ation des techniques de reconnaissance des produits chimiques et
de signature des hydrocarbures) ;
sélectionner des sites pour l'installation des appareils de forage pétrolier et pour l'évacuation
des eaux. Le but de cette sélection selon la banque mondiale (1989) est de minimiser l'impact
su l'e vi o e e t, le is ue o t e la sa t , le oût, ai si ue d’opti ise l'adh sio du
public ;
21
Organisation Maritime Internationale
22
Compos o ga i ue ui o tie t u ato e de a o e li à u a ide o g de l’ tai .
s'assurer que tous les sites de forage sont approuvés par des institutions gouvernementales
telles que la société nationale des hydrocarbures (SNH) et le ministère de mines, de l'eau et de
l'énergie ;
veiller à maintenir l'émanation du gaz et la fuite du pétrole à un stade sécurisant appelé nonne.
Le niveau nonne varie de pays en pays selon les conditions climatiques, la situation socio-
économique et les priorités sanitaires de chaque pays ;
élaborer avec le consentement des sociétés pétrolières, un code de conduite pour la
protection du gouvernement ;
établir les liens de coopération entre toutes les sociétés pétrolières opérant au Cameroun afin
de fixer un objectif commun et élaborer une stratégie appropriée en matière de protection
environnementale ;
élaborer une politique et des stratégies appropriées en matière de recyclage et de
déversement des déchets provenant des forages et de la production, et de les communiquer aux
sociétés pétrolières ;
mettre en place des moyens opérationnels d'urgences pour intervenir en cas de marée noire ;
coordonner l'action contre le déversement des produits toxiques ;
sensibiliser, éduquer et, en cas de besoin former et équiper les membres de la communauté
pour faire face aux problèmes environnementaux ;
58
U e fois les o pag ies p t oli es e possessio de leu pe is d’e plo atio , ils se la e t à la
59
e he he de pote tiels gise e ts e faisa t u e v ita le hog aphie du sol à l’aide de la sis i ue
réflexion. Lorsqu'ils ont repéré une source potentielle d'hydrocarbures, les géologues font une étude de
faisa ilit du fo age pou d te i e s’il se a e ta le ta t do ue seul u fo age su sept est
fructueux. Une fois prise la décision de forer, des équipes techniques analysent le site pour implanter au
meilleur endroit les infrastructures nécessaires à l'opération. Ils étudient notamment la nature et la
structure des roches, les résultats de précédents forages proches de la région étudiée ainsi que la
tectonique de cette région. Une fois que l'on a décidé de forer une zone, il faut installer sur place les
i f ast u tu es et les uipe e ts essai es de i k, tiges de fo ages, t pa s, tu age… . Si le fo age
d'exploration est un succès, on est certain d'être en présence d'un réservoir de pétrole ou de gaz. On
p o de alo s à des al uls de e ta ilit ui lo s u’ils so t o lua ts, laisse t e visage u e possi le
e ploitatio . Da s le ad e d’u pe is de p odu tio , la o pag ie peut alo s p o de à l’e t a tio
des h d o a u es do t la e o t e est d’a o d atu elle, puis assist e.
La SNH perçoit chaque année environ 66% du pétrole extrait au Cameroun, la production gazière
’a a t d a ue e e t ave l’adoptio d’u pla di e teu de d veloppement des ressources
gazières nationales. Ce plan prévoit de nombreux projets tels Cameroon LNG ou la centrale à gaz de
K i i, ui pe ett o t de valo ise os essou es gazi es do t l’e ploitatio peut du e jus u’à a s.
Cependant, la SONARA ne disposant des équipements adéquats, le brut camerounais réputé lourd est
p es u’e ti e e t e po t . Seule u e petite pa t i f ieu e à % est ve due à la affi e ie atio ale
ui est o lig e d’i po te le ut do t elle a esoi . Ce p t ole su it au sei de la raffinerie une
distillatio at osph i ue et des t aite e ts à l’issue des uels o o tie t des « p oduits la s » ui
alimentent 80 % du marché national même si plus de la moitié sont exportées.
Les 20 % restants sont satisfaits par la Caisse de Stabilisation des Prix des Hydrocarbures à travers les
importations. Les produits finis sont alors stockés dans les bacs de la Société Camerounaise de Dépôts
P t olie s où s’o ga ise leu dist i utio da s les statio s-services à travers tout le pays.
Ainsi, le secteur des hydrocarbures constitue un moteur économique et énergétique pour notre pays.
Mais l’ volutio i e tai e de ot e p odu tio laisse pla e u voile su os e ettes p t oli es et
notre offre énergétique.
En définitive, le Cameroun peut s’appuyer sur ses réserves actuelles de pétrole pour entamer son
développement industriel, mais ne peut pas compter longtemps sur ces ressources pour maintenir le
iveau d’i dust ialisatio ue e ui e l’ e ge e. Les autorités camerounaises, conscientes de ce fait
avéré partout dans le monde, ont entrepris des projets (début de l’exploitation de gaz naturel,
modernisation des sociétés publiques telles la SONARA, la SCDP,…) qui permettront de compenser les
ii
iii
iv
ix