Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
III
Cet ouvrage fait par tie de
Mécanique des sols et géotechnique
(Réf. Internet ti541)
composé de :
Sur www.techniques-ingenieur.fr
• Saisissez la référence Internet pour accéder directement aux contenus en ligne
• Retrouvez la liste complète des ressources documentaires
IV
Cet ouvrage fait par tie de
Mécanique des sols et géotechnique
(Réf. Internet ti541)
Daniel DIAS
Professeur des universités, responsable du département Géotechnique de
Polytech' Grenoble
Sur www.techniques-ingenieur.fr
• Saisissez la référence Internet pour accéder directement aux contenus en ligne
• Retrouvez la liste complète des ressources documentaires
V
Les auteurs ayant contribué à cet ouvrage sont :
Sur www.techniques-ingenieur.fr
• Saisissez la référence Internet pour accéder directement aux contenus en ligne
• Retrouvez la liste complète des ressources documentaires
VI
Modèle géotechnique de calcul
(Réf. Internet 42238)
SOMMAIRE
Sur www.techniques-ingenieur.fr
• Saisissez la référence Internet pour accéder directement aux contenus en ligne
• Retrouvez la liste complète des ressources documentaires
VII
Sur www.techniques-ingenieur.fr
• Saisissez la référence Internet pour accéder directement aux contenus en ligne
• Retrouvez la liste complète des ressources documentaires
Modèle géotechnique de calcul
(Réf. Internet 42238)
1
1– Outils pour l’élaboration du modèle géotechnique Réf. Internet page
Sur www.techniques-ingenieur.fr
• Saisissez la référence Internet pour accéder directement aux contenus en ligne
• Retrouvez la liste complète des ressources documentaires
9
1
10
Référence Internet
C225
Diagraphies et géophysique
de forage
1
par Richard LAGABRIELLE
Ingénieur Civil des Mines
Docteur ès Sciences
Directeur technique
Laboratoire Central des Ponts et Chaussées
11
Référence Internet
C225
12
Référence Internet
C225
Profondeur (m)
Profondeur (m)
5 5 5 Calcaire sain
Argile
1
10 10 10
Schiste altéré
15 15 15 Schiste sain
Schiste peu
20 20 20 altéré
25 25 25
Diorite
30 30 30
Zone fissurée
35 35 35
Diorite
40 40 40
Figure 1 – Trois diagraphies différentes dans
cps : nombre de coups
un même forage recoupant un recouvrement
par seconde
sédimentaire sur un substratum cristallin
13
Référence Internet
C225
Numéro
12 13 14 15 16 du forage
Limon brun argileux 0m
Argile blanche et brune, limono-
sableuse Argile grise
Grave calcaire
1 7m
Craie blanche
Les diagraphies mettent bien en évidence la notion de « signature RAN » d'une formation géologique et permettent de suivre l'évolution latérale
des différentes couches.
radioactif ; c’est pourquoi la diagraphie de radioactivité naturelle système d’axes où la profondeur est portée sur l’axe vertical et la
s’appelle parfois, un peu abusivement, « diagraphie d’argilosité ». radioactivité mesurée, en nombre de coups par seconde (cps), est
Parmi les matériaux cristallins, le granite (ou la rhyolite) est le plus portée sur l’axe horizontal (figure 1). Cette valeur est relative, et
radioactif. La RAN permet alors de distinguer le granite d’autres dépend de la vitesse de remontée de la sonde dans le forage (plus
matériaux et, par exemple, lors de la reconnaissance d’un gisement cette vitesse est grande, moins la courbe est contrastée), de la
de roches massives destinées à être exploitées en carrière, de distin- nature du tubage s’il existe et du caractère sec ou noyé du forage,
guer entre différents types de granites. ainsi que de la taille du cristal qui constitue l’élément sensible du
Dans les séries sédimentaires de type alternances de calcaires, capteur.
marnes, marnocalcaires, argiles, etc., les différentes couches sont Une sonde de diagraphie de radioactivité naturelle comporte en
caractérisées par un profil de radioactivité particulier (signature), effet un capteur constitué d’un cristal qui transforme les impacts de
que l’on retrouve d’un forage à l’autre à l’intérieur du massif. La jux- photons gamma en signal électrique et d’un circuit électronique
taposition des diagraphies dans les différents forages (figure 3) aide associé. C’est donc une sonde essentiellement passive. Du diamètre
à comprendre la structure géologique du massif (variation de de la sonde dépend celui du cristal ; plus le diamètre est faible,
l’épaisseur des couches, failles, etc.). moins le capteur est sensible et plus la vitesse de remontée doit être
L’exploitation de gisements de granulats alluvionnaires peut aussi faible afin que le capteur reste assez longtemps à une profondeur
être guidée par la mesure de la RAN, qui peut servir d’indicateur de donnée pour recevoir suffisamment d’impacts gamma pour que le
« propreté » de granulats. signal soit mesurable (rappelons que la radioactivité est un phéno-
Dans les massifs rocheux fissurés, les fissures sont ou non rem- mène aléatoire et qu’il faut donc effectuer un grand nombre de
plies d’argile. Lorsqu’elles le sont, la RAN les met bien en évidence ; « tirs » pour obtenir un signal stable). L’instabilité du signal due au
lorsqu’elles ne le sont pas, elles sont mises en évidence par d’autres caractère aléatoire du phénomène est compensée par le calcul
types de diagraphies (résistivité ou microsismique), qui sont donc d’une moyenne à travers un circuit d’intégration pour lequel l’opé-
complémentaires pour l’étude des massifs rocheux (figure 1). rateur choisit la constante de temps d’intégration.
14
Référence Internet
C356
15
Référence Internet
C356
1
destruction rapide du terrain en place et à l’évacuation des débris
produits par cette destruction. Pour un même diamètre, l’épaisseur des parois et les filetages
peuvent être différents (API, REG, IF). De plus, un choix est pro-
■ En reconnaissance minière posé en longueur de tige afin de s’adapter à plusieurs modèles de
Le forage rotary est principalement utilisé dans les cas sui- machine.
vants : Pour mémoire, nous citerons les diamètres suivants :
– forage rapide, avant carottage, dans les terrains de couverture 70-76-89-114 (mm).
qui ne présentent pas d’intérêt géologique ;
– prise d’échantillons remaniés destinés au laboratoire ; • Masses-tiges
– réalisation de trou pilote pour servir de guide à des élargis- D’un diamètre plus grand, elles apportent un poids supplémen-
seurs de grand diamètre (cheminée d’aération de galerie). taire au train de tiges. Ce surpoids est indispensable au mode de
fonctionnement des outils rotary.
■ En reconnaissance géotechnique
De plus, il provoque le déplacement du point fragile de rupture
Le rotary est utilisé pour : au niveau de ces tiges, mieux capables de supporter les efforts
– l’enregistrement de paramètres de forage ; que les tiges normales.
– préparer le trou pour réaliser des essais pressiométriques ;
Les masses-tiges sont placées immédiatement au-dessus de
– la traversée d’horizons dans lesquels l’interprétation géolo-
l’outil et leur longueur est déterminée par le diamètre à forer et le
gique est connue (géotechnique profonde).
type de machine utilisée.
■ Deux modes opératoires Pour mémoire, nous citerons les diamètres proposés :
Les forages rotary sont exécutés selon deux modes opératoires 89-114-127-140-159-203 (mm).
principaux :
– rotation (voir § 1.1.1) ; ■ Outils
– roto-percussion (voir § 1.1.2). Ils sont de deux sortes :
– tricônes ;
– trépans.
1.1 Méthodes Le choix et les applications dépendent :
– de la nature des sols ;
1.1.1 Rotation – de la puissance de la machine ;
– des performances attendues.
Comme pour le carottage, un ensemble de tiges, raccordées
entre elles, entraîne un outil de coupe en rotation. Par l’applica- • Tricônes
tion d’une poussée sur cet ensemble, nommé « train de tiges », Ils détruisent le terrain par cisaillement. Les molettes, entraî-
l’outil placé à l’extrémité provoque la destruction de la roche. nées par la rotation des tiges, tournent sur elles-mêmes en cou-
Les outils de coupe sont choisis en tenant compte de la dureté vrant la totalité de la surface à détruire. Afin d’éviter le découpage
de la roche, de son abrasivité et de sa fracturation. d’une carotte dans la partie centrale, l’extrémité d’une molette est
prolongée (brise carotte).
Les fabricants proposent deux catégories principales de
1.1.2 Roto-percussion tricônes, dont la variété des profils permet de traverser des sols
Dans cette méthode, l’outil est aussi entraîné en rotation par un de dureté différente (figure 1) :
train de tiges, avec application d’une poussée. Mais, par l’intermé- – à dents ;
diaire d’un système de frappe, des chocs sont provoqués pour – à picots.
faciliter la destruction de la roche. • Tricônes à dents
Ces chocs, transmis par le train de tiges, arrivent jusqu’à l’outil. Chez chaque fournisseur, les outils à dents portent une dénomi-
nation qui permet à l’utilisateur de faire son choix en fonction de
la dureté des terrains qu’il aura à forer.
1.2 Matériels La forme, la hauteur et l’espacement des dents déterminent leur
capacité à détruire des terrains, de tendres à durs.
1.2.1 Pour forage en rotation Plus les terrains sont durs, plus les dents sont courtes et nom-
■ Tiges breuses. Inversement, les dents sont plus longues et écartées
pour les terrains tendres ou « collants ».
Elles sont réparties en deux catégories principales :
Les nuances de dureté sont définies par le code IADC (Interna-
– tiges ; tional Association of Drilling Contractors).
– masses-tiges.
Ce code à chiffres permet de classer les outils des différents
Il existe deux catégories de tiges de forage : fabricants :
– soudées par friction ; – le premier chiffre désigne la série ou formation ;
– avec raccord ou tool-joint. – le deuxième indique le type ou degré de dureté dans la forma-
Nous prendrons en compte uniquement les tiges avec raccords tion ;
soudés par friction, qui sont les plus répandues pour les forages – le troisième caractérise la configuration de l’outil.
16
Référence Internet
C356
17
Référence Internet
C356
a b c
1.2.2 Pour forage en roto-percussion en présence d’eau. Ce clapet peut être enlevé afin d’obtenir une
plus grande vitesse de pénétration en trou sec.
Il s’agit, comme pour le forage au rotary, de réaliser un trou
destructif : le terrain est entièrement broyé et remonté en surface. ■ Taillants
La différence essentielle réside dans le mode de perforation. Les taillants pour marteau fond de trou sont majoritairement de
À la rotation de l’outil vient se superposer une frappe produite type à picots (aussi appelés « boutons »).
au moyen d’un marteau dit : Ces picots sont de hauteur et de forme différentes pour mieux
– « fond de trou », actionnant un outil de forage grâce à de l’air s’adapter aux conditions de sols :
comprimé ; – rond ;
– « hors trou », avec une injection de fluide (roto-percussion) ou – semi-balistique ;
d’air comprimé. – balistique.
En reconnaissance minière, les forages à percussion sont utili- Le même marteau peut supporter des taillants de tailles diffé-
sés pour l’analyse et l’estimation d’un gisement. rentes.
L’autre usage important de cette méthode est la recherche et
■ Tiges
l’exploitation des nappes phréatiques (forages d’eau).
Ce sont des tiges à embouts filetés mâles/femelles, rapportés
Nous décrirons succinctement deux autres applications du
par soudure et friction.
forage à percussion :
– la méthode ODEX ; Afin de faciliter le déblocage, les tiges sont dotées aux extrémi-
tés de pans de dévissage (2 ou 4 pans). Les diamètres proposés
– la reconnaissance minière en circulation inverse à l’air
vont de 60,3 à 168,3 mm.
(Reverse Circulation).
Le matériel étant différent, nous aborderons séparément les 1.2.2.2 Marteau hors trou
équipements de ces deux techniques de forage à percussion.
Dans cette méthode aussi, la destruction du sol s’opère par
chocs. L’ensemble de frappe est solidaire de la machine et trans-
1.2.2.1 Marteau fond de trou
late sur le mât. Il est activé hydrauliquement ou par air comprimé.
La destruction du terrain est réalisée par les chocs répétés de L’évacuation des déblais se fait par injection de liquide ou d’air.
l’outil, en rotation lente, sur le fond du forage. Il est évident qu’avec cette méthode, les trous de forage seront
L’ensemble « marteau de frappe et outil de frappe » est des- de tailles relativement petites. La méthode est principalement uti-
cendu dans le forage. L’air comprimé parvient au marteau via lisée dans l’exploitation en carrière et pour certains carottages
l’intérieur des tiges. Par l’intermédiaire de lumières, une partie de géotechniques.
l’air provoque la frappe, l’autre partie (échappement) va servir à Les systèmes les plus couramment utilisés sont R22-R25-R28-
l’évacuation des débris de forage. R32-R35-R38.
L’absence de distributeur permet d’injecter des liquides, ou pro-
duits moussants, sans que le fonctionnement du marteau en soit ■ Taillants pour marteau perforateur
affecté. Ces additifs servent à améliorer l’évacuation des déblais. Il existe deux sortes d’outils (figure 3) :
Les diamètres proposés, pour les usages les plus courants, vont – à plaquettes ;
du 1 (25,4 mm) pouce au 12 pouces (304,5 mm). Pour forer dans – à boutons.
des horizons particulièrement abrasifs, il est possible de trouver • Les outils à plaquettes de carbure de tungstène sont utilisés
des marteaux avec enveloppe extérieure renforcée. dans les terrains tendres, argileux et peu, ou pas, abrasifs. Ils
Des adaptations intérieures sont possibles sur certains mar- sont proposés avec une disposition des plaquettes en croix,
teaux, afin de réguler le flux d’air. De même, certains marteaux ou en X, avec des diamètres courants compris entre 43 et
comportent un clapet anti-retour pour améliorer les performances 127 mm.
18
Référence Internet
C228
Forages et sondages
Pour la reconnaissances des terrains
par Philippe REIFFSTECK
1
Directeur de Recherche
Institut français des sciences et technologies des transports, de l’aménagement
et des réseaux – IFSTTAR (Marne la Vallée, France)
– matériaux de carrières ;
– reconnaissance des sols dans le cadre d’études géologiques, géotech-
niques, hydrogéologiques, pédologiques ;
– préparation de sols en vue de la réalisation d’ouvrages de génie civil :
– pieux forés,
– injections.
Cet article s’intéresse plus particulièrement aux quatre dernières rubriques,
en y incluant la reconnaissance de carrières qui s’y relie par la fourniture de
matériaux pour la construction et l’empierrement.
Bien qu’étant une technique très ancienne, le forage s’est beaucoup déve-
loppé avec les recherches minières et pétrolières, et il a mis à profit de
nombreuses innovations techniques déterminantes comme :
– l’utilisation de matériaux très durs et d’aciers spéciaux ;
– l’air comprimé ;
– la transmission hydraulique.
19
Référence Internet
C228
Le sondage de génie civil utilise des matériels qui sont, en quelque sorte, des
modèles réduits de machines pétrolières.
Les matériels existants sont très nombreux et variés, et l’on trouve sur le
marché des machines et outillages plus ou moins spécialisés, aptes à répondre
aux différents types de problèmes posés.
Nous passerons en revue les diverses méthodes de forage et sondage et les
1
principaux types de matériels en regard des problèmes qu’ils sont appelés à
traiter.
Nous nous intéresserons également à certains appareillages et techniques
destinés à valoriser des opérations toujours coûteuses en investissement et en
fonctionnement.
1. Processus et matériels
du forage
L’appellation « forage » s’applique plus particulièrement, à
l’exécution d’un trou sans récupération d’échantillons.
Son exécution peut servir de base pour la récupération d’infor-
mations (diagraphies), et la mise en place d’appareillages spéci-
fiques (pose de piézomètres, inclinomètres, tassomètres).
Le « sondage » est l’exécution d’un trou avec récupération
d’échantillons, ou la réalisation de mesures in situ.
Le trou est curé périodiquement au moyen d’une soupape qui ■ Dans les terrains cohérents et sols fins compressibles
remonte les débris de roche, tandis que, dans les terrains non On notera enfin l’échantillonnage par carottier battu : un tube
cohérents et ébouleux, un tubage poussé à l’avancement (havage) carottier à paroi mince muni d’une trousse coupante est raccordé
assure la tenue des parois du forage et évite le coincement de à un train de tiges. Il peut être foncé par :
l’outil, tout en permettant de connaître les cotes de prélèvement – battage ;
avec une meilleure précision. – vibro-fonçage ;
– pression continue simplement.
■ Dans les terrains non cohérents noyés comme les alluvions
sablo-graveleuses Ce dispositif permet de prélever ainsi, en terrains cohérents de
type sols, des échantillons intacts qui pourront être étudiés en
Le forage peut être exécuté uniquement à la soupape avec laboratoire de mécanique des sols. Pour les sols fins compres-
tubage à l’avancement, s’il n’y a pas d’éléments ou de bancs durs sibles, un type d’échantillonneur spécifique est appelé « carottier
importants dans le terrain. à piston stationnaire ».
Une variante du système consiste à effectuer le forage à l’aide Le carottier battu peut être équipé, à l’intérieur, d’un tube plas-
d’un trépan-benne ou hammergrab : celui-ci comporte à sa partie tique qui peut être transparent. Par ce moyen, il est possible de reti-
inférieure deux coquilles articulées jouant le rôle de trépan en rer l’échantillon sans manipulation excessive, et le protéger aux
position ouverte, et assurant la remontée des déblais en position deux extrémités par des obturateurs, avant envoi au laboratoire.
refermée. Ce sont les systèmes Benoto et Casagrande, utilisés Il peut aussi permettre de faire une identification visuelle.
20
Référence Internet
C228
1.1.2 Forage à rotation plus lourds pouvant utiliser un trépan en cas de rencontre de
bancs durs.
Le forage à rotation consiste à transmettre à l’outil :
L’outil est fixé au bas d’une tige Kelly (tige à section polygonale
– un couple, pour assurer le découpage du terrain ;
permettant son entraînement en rotation) simple ou télescopique.
– une poussée, pour en assurer la pénétration.
L’outil est relié à la machine par un système de tiges ou de On peut distinguer ici deux générations de machines.
tubages. • Tarières destinées à la reconnaissance superficielle
1
Selon le type d’outil employé, nous envisagerons le forage :
C’est-à-dire : études de tracés routiers, de gîtes alluvion-
– à la tarière (simple (§ 1.1.2.1) ou continue (§ 1.1.2.2)) ; naires, etc. Les profondeurs atteintes vont de 2,50 à 12 m (6 à
– au tricône (§ 1.1.2.3) ; 7,50 m pour les modèles les plus utilisés en France) pour des dia-
– au trilame (§ 1.1.2.3) ; mètres d’outils de 200 à 900 mm.
– avec carottage (§ 1.1.2.4).
Ces machines sont animées par des moteurs de 60 à 120 ch et
1.1.2.1 Tarière simple peuvent délivrer des couples de 700 à 3 000 daN.m.
Le terme de « tarière simple » concerne des matériels de tailles L’enfoncement et la remontée sont assurés par une crémaillère
et de performances très diverses. constituant une des faces du Kelly (Highway), ou par un vérin
hydraulique (Texoma).
Nous y trouvons du matériel léger, portatif (tarière à main et petites
moto-tarières) et du matériel lourd (tarières mécaniques lourdes). • Tarières destinées au forage de pieux
■ Matériel léger Ce sont des tarières susceptibles d’atteindre des profondeurs,
Il correspond aux tarières à main et petites moto-tarières. Il de plus de 30 m. Ces machines, animées par des moteurs de 100
existe en effet, sur le marché, des matériels très simples et à 240 ch, délivrent des couples de 3 000 à 30 000 daN.m (Casa-
robustes, permettant d’exécuter des forages de diamètres 60 à grande, Liebherr, TEC system, etc.).
350 mm en terrains meubles et ne comportant pas de blocs, Les profondeurs importantes peuvent être atteintes grâce à des
jusqu’à des profondeurs évidemment limitées : quelques déci- tiges Kelly télescopiques en deux, trois, ou quatre éléments. Les
mètres à quelques mètres. diamètres des forages peuvent dépasser 2 m, les outils étant sou-
Le type en est la tarière à main (figure 2), qui peut être utilisée vent des tarières-godets.
avantageusement pour la reconnaissance superficielle dans des
zones inaccessibles aux machines.
Remarques
On peut citer, en anecdote, que le pressiomètre Ménard a com-
mencé à être mis en œuvre à l’aide d’une tarière à main. • Dans la plupart des cas, la profondeur d’investigation est
limitée par la rencontre de la nappe aquifère et/ou celle de blocs
Un peu plus performantes, les petites moto-tarières permettent
durs dont la taille dépasse le pas de la spire.
d’effectuer le même type de travaux plus rapidement et à moindre
Toutefois, il existe des possibilités de tubage en utilisant un
fatigue. Ces engins sont animés par des moteurs de 5 à 7 ch.
outil rudimentaire perdu (employé pour la pose de piézo-
■ Tarières mécaniques lourdes mètres) et, pour les roches de dureté moyenne, des mèches
coniques à pointe d’attaque allongée et munies de doigts en
Ces machines, généralement montées sur camions, che- carbure de tungstène (type Alaskaug).
nilles, etc., permettent d’effectuer des sondages et forages en ter-
rains meubles ou en roches tendres ou altérées ; les modèles les • Les tarières simples destinées à la reconnaissance per-
mettent l’établissement de coupes géologiques dont la préci-
sion est fonction de la nature du terrain et de l’adresse du
sondeur : la cote de prélèvement est connue de 10 à 30 cm
près, ou davantage selon la profondeur, et les échantillons sont
remaniés, la teneur en eau étant le plus souvent conservée.
Il est possible toutefois de prélever des échantillons intacts à
l’aide d’un carottier simple à hélice travaillant à sec.
21
Référence Internet
C228
Exemple
En géotechnique, les diamètres des tricônes ont été réduits pour
permettre la réalisation de forage dans les diamètres correspondant
au diamètre maximal autorisé pour un essai donné : 63,5 mm pour un
essai avec le pressiomètre (tableau 1).
Pour la traversée des zones à éboulement, les fabricants pro- ■ Sur un tricône standard
posent des tarières creuses. Ces dernières, raccordées entre elles
Le fluide de circulation (ou l’air) est amené au travers des tiges
par filetage mâle/femelle, ménagent un espace dans la partie cen-
dans la partie centrale de l’outil.
trale. Cet espace laisse le passage pour une injection de boue ben-
tonitique ou de boue à base de polymère. Ce qui facilite une ■ Pour améliorer les performances sur certains tricônes dits « à jets »
meilleure tenue des parois du forage.
Le fluide (ou l’air) est amené sur trois ouvertures positionnées à
Pour les plus petites sections (diamètre 63 mm), ces tarières la périphérie de l’outil. Ces ouvertures peuvent être munies de
creuses peuvent être utilisées lors de la mise en place des sondes buses de calibres différents en fonction du but recherché (évacua-
pour essais pressiométriques. tion plus rapide des déblais, participation à la vitesse d’avance-
En ce qui concerne les plus grands diamètres, jusqu’à 225 mm ment).
et plus suivant les fabricants, leur mise en place nécessite des Si le terrain traversé présente des risques d’éboulements, un
machines dotées de couple élevé. Très employées pour les injec- tubage de revêtement provisoire est mis en place, entraînant ainsi
tions de coulis de ciment ou la pose d’appareillages spéciaux (pié- un changement de diamètre de l’outil.
zomètres, etc.).
■ Deux catégories de tricônes
■ Principe des tarières de type « Hollow Stem Auger »
Les tricônes se répartissent principalement en deux catégories,
Un autre système de tarière creuse est proposé sur le marché. pour faire face aux différentes conditions de sols à détruire :
Surtout utilisées dans les pays anglo-saxons, les tarières de type – tricônes à dents ;
« Hollow Stem Auger », ont été conçues pour forer et tuber en
– tricônes à picots.
même temps, en particulier dans les horizons difficiles (sables,
graviers, galets, etc.). • Dans les sols fortement abrasifs
Le principe est le suivant : En vue d’augmenter la durée de vie de ces outils, en particulier
– le passage intérieur de la tarière est suffisant pour y introduire dans les sols fortement abrasifs, certains fabricants proposent des
un train de tiges, équipé à son extrémité d’un outil de forage pilote outils avec renforcement des parois extérieures des molettes au
(trilame) ; moyen de pastilles de tungstène.
– une adaptation spécifique (tête double) entraine à la fois la • Dans les sols fortement argileux
tarière et les tiges ; Le tricône peut avantageusement être remplacé par le trilame.
– la tarière inférieure est munie à son extrémité de plaquettes Entraîné de la même façon que le tricône, le trilame agit par
supportant des outils à doigts. décollement du terrain en fragments. Le nettoyage des débris est,
Ainsi, le fonçage en rotation de l’ensemble tarières/tiges peut se surtout, réalisé par injection d’eau ou de boue.
dérouler sans introduction de matériau dans la partie centrale des
tarières. Ces dernières sont verrouillées entre elles par des vis et 1.1.2.4 Carottage par rotation
les tiges par vissage.
Le but du carottage est de découper un échantillon de sol et
La profondeur atteinte, les tiges sont retirées, libérant ainsi la de le remonter, autant que possible, dans le meilleur état natu-
partie centrale. Il est ainsi possible de procéder, soit à des essais rel. Ceci afin de permettre une identification visuelle, et aussi
in-situ (carottage, SPT, etc.), soit descendre des micropieux, pièzo- procéder à différents tests en laboratoire, compte tenu de la
mètres ou système de monitoring de puits. finalité de l’investigation.
22
Référence Internet
C228
1
(en mm) (en mm)
NW 143/134 146
140 mm
NW 128/119 131
114,3/100,0
88,9/76,2 HSK
50 mm 84/77 86
50 mm
82 mm
50 mm 74/67 76 BX NW
72 mm 75,8
50 mm
50 mm 64/57 66
63 mm 60 AX BW
53 mm 54/47 56
53 mm
42 mm 44/37 46 48 EX AW
43 mm
À la différence du carottier battu (§ 1.1.1), le carottage s’effec- diciable à la récupération de la carotte, qui peut être détruite en
tue au moyen de la mise en rotation d’un tube préleveur (carot- totalité ou partie.
tier), doté à son extrémité d’un outil de coupe (couronne). Pour éviter (ou diminuer) cette érosion, un deuxième tube (intérieur)
Comme pour le tricône ou le trilame, le tube carottier est est positionné à l’intérieur du carottier (tube extérieur). L’ensemble des
entraîné en rotation et poussé par l’intermédiaire des tiges reliées deux tubes est solidarisé au moyen d’une tête pivotante.
à la machine. Une injection de liquide est, là aussi, indispensable L’action de rotation fait tourner le tube extérieur, sans entraîner
pour assurer l’évacuation des débris de découpage et refroidir en rotation le tube intérieur qui reçoit l’échantillon découpé. Le
l’outil de coupe (figure 4). liquide d’injection n’arrive plus directement sur la carotte, mais
En fonction de la nature des sols, la récupération de l’échantil- circule entre les deux tubes, minimisant ainsi l’action destructrice
lon découpé peut s’avérer difficile ou incomplète. C’est pourquoi de l’eau dans les sols meubles (figure 5).
le système a été particulièrement développé pour obtenir l’échan-
tillon le plus représentatif du terrain traversé. ■ Carottier à triple enveloppe
Il s’agit d’un carottier double dans lequel une gaine plastique,
■ Carottier double parfois transparente, est positionnée à l’intérieur du tube inté-
Dans un carottier simple, l’eau de refroidissement et d’évacua- rieur. L’avantage principal en est :
tion des débris arrive directement sur l’échantillon découpé. Dans – la facilité d’extraction de la carotte ;
le cas d’un sol meuble, l’action de ce liquide est fortement préju- – sa protection, dans l’attente de son envoi en laboratoire.
23
1
24
Référence Internet
C212
1. Généralités................................................................................................. C 212 - 2
1.1 L’eau dans le sol........................................................................................... — 2
1.2 L’eau dans la nature..................................................................................... — 2
2. Contraintes et pressions d’eau dans les sols................................... — 2
2.1 Rappels sur la notion de contrainte dans un milieu granulaire............... — 2
2.2 Contraintes totales et contraintes effectives ............................................. — 3
2.3 Exemple : contraintes géostatiques et nappe au repos ........................... — 4
3. Loi d’écoulement de l’eau dans le sol................................................ — 4
3.1 Définitions .................................................................................................... — 4
3.2 Loi de Darcy ................................................................................................. — 5
3.3 Coefficient de perméabilité......................................................................... — 6
3.4 Écoulement en milieu anisotrope .............................................................. — 6
3.5 Mesure en laboratoire du coefficient de perméabilité du sol .................. — 7
4. Écoulements permanents dans les sols............................................. — 8
4.1 Objet de l’hydraulique des sols .................................................................. — 8
4.2 Écoulement en milieu homogène et isotrope ........................................... — 8
4.3 Écoulement en milieu homogène et anisotrope....................................... — 9
4.4 Méthodes de résolution des problèmes d’écoulement............................ — 10
4.5 Réseau d’écoulement .................................................................................. — 12
5. Pressions d’écoulement ......................................................................... — 13
5.1 Interaction entre les phases solide et liquide............................................ — 13
5.2 Expression de la pression d’écoulement................................................... — 14
5.3 Gradient hydraulique critique..................................................................... — 14
6. Résolution numérique des problèmes d’hydraulique des sols .... — 14
6.1 Méthode des éléments finis........................................................................ — 15
6.2 Méthode des différences finies .................................................................. — 16
Parution : novembre 1999 - Dernière validation : juillet 2020
Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
© Techniques de l’Ingénieur, traité Construction C 212 − 1
25
Référence Internet
C212
Dans cet article sont introduites les notions utilisées pour la description du
comportement mécanique de l’eau dans les sols, notamment la loi de Darcy,
base de l’analyse des écoulements de l’eau dans les milieux poreux naturels ;
l’équation fondamentale des écoulements permanents dans les sols, ses métho-
des de résolution et quelques exemples sont étudiés. Enfin, quelques notions
d’hydrogéologie utiles pour les études de génie civil sont données.
1
1. Généralités
Eau discontinue
Nous avons vu dans ce traité [4] que l’eau peut se trouver dans
plusieurs états à l’intérieur d’un sol, suivant l’intensité des forces
liant ses molécules aux particules solides (figure 1). On distingue : Frange capillaire
saturée
— l’eau de constitution, qui entre dans la composition chimi-
que des minéraux dont les particules de sol sont formées ;
— l’eau liée ou absorbé, à la surface des grains très fins, qui est
orientée par les forces d’attraction moléculaire et les forces Nappe
électrostatiques ; elle a une viscosité élevée et ne transmet pas les
pressions ;
— l’eau libre, qui circule librement dans les pores du sol sous
l’effet des forces de pesanteur ;
Particules Eau libre Air
— l’eau capillaire, qui, dans les sols non saturés, en présence
d’air ou d’autres gaz, est retenue dans les canaux les plus fins du sol Eau adsorbée Eau capillaire
par les forces capillaires.
Figure 1 – Différents états de l’eau dans le sol
Ces liaisons de l’eau avec les particules du sol dépendent de la
nature minéralogique des particules et de leurs dimensions. Dans
les sols fins argileux, l’eau peut se trouver dans les quatre états indi-
qués ci-avant et la hauteur de la frange capillaire peut atteindre plu-
sieurs dizaines de mètres au-dessus de la surface de la nappe. Dans
2. Contraintes et pressions
les sables, il n’y a pas d’eau de constitution et en général pas d’eau
liée et la frange capillaire a quelques centimètres de hauteur. Au-
d’eau dans les sols
delà de la hauteur limite d’ascension capillaire (frange capillaire),
l’eau n’est plus continue dans l’espace des pores et n’intervient pas 2.1 Rappels sur la notion de contrainte
de façon autonome dans le comportement mécanique du sol.
dans un milieu granulaire
La notion de contrainte appartient à la mécanique des milieux
1.2 L’eau dans la nature continus, qui est utilisée pour décrire le comportement mécanique
des sols.
Les contraintes sont introduites pour assurer l’équilibre interne
L’eau présente dans le sol ne représente qu’une faible partie de des massifs de milieux continus : on considère un massif V de milieu
l’eau existant à la surface du globe terrestre. L’essentiel de cette eau continu, de forme quelconque (figure 2), que l’on suppose coupé en
est salée et se trouve dans les océans et les mers (97,2 %). L’eau deux parties par une surface S. Si le massif V est en équilibre sous
douce est répartie entre les glaciers (2 %), les nappes souterraines l’action des forces extérieures qui lui sont appliquées, les parties V1
(0,58 %, soit environ huit millions de kilomètres cubes), les lacs et et V2 de ce solide sont elles-mêmes en équilibre sous l’action des
cours d’eau (0,16 %) et l’atmosphère, sous forme de vapeur forces extérieures qui leur sont directement appliquées et des forces
(0,001 %). L’eau souterraine communique avec les réservoirs d’eau internes qui représentent l’effet sur V1 des forces appliquées à V2 (et
douce et salée, avec les rivières et avec l’atmosphère (évaporation réciproquement). Ces forces internes sont réparties sur la surface S.
et précipitations). Par ailleurs, en fonction de la température, elle
peut se changer en glace ou se former à partir de la glace. Si l’on note δ F la réaction élémentaire qui s’exerce sur un élément
δ S de centre M de la surface S, on définit le vecteur de contrainte σ
Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
C 212 − 2 © Techniques de l’Ingénieur, traité Construction
26
Référence Internet
C212
σ
V1 σ
dF
n P
M τ
M
dS
1
S P dS
V2
Le vecteur de contrainte σ dépend à la fois du point M du milieu de pression dans l’air. On peut mesurer localement la pression de
et de l’orientation de la surface δS en ce point (repérée par exemple l’eau ou la pression de l’air en utilisant un capteur comportant une
chambre de mesure rigide dans laquelle ne peut pénétrer que le
par la direction de sa normale n ). fluide dont on veut mesurer la pression.
Cette définition, qui repose sur l’existence d’une limite lorsque la La pression de l’eau est appelée pression interstitielle et notée
surface δS devient très petite, se justifie dans un milieu continu à u. Dans certains cas, on utilise aussi la notation uw (pour distinguer
une seule phase. Dans le cas d’un milieu granulaire comportant plu- la pression de l’eau de celle de l’air) ou pw , si le symbole « u » a une
sieurs phases, elle risque de ne plus intéresser que l’une des phases autre utilisation.
du milieu (particule solide, eau ou air, dans le cas d’un sol) quand la
surface δS tend vers zéro. Si l’on ne regarde jamais le comporte- La pression de l’air est appelée « pression de l’air » ou « pression
ment d’un sol à l’échelle d’une particule ou d’un pore, la définition de l’air dans les pores » et notée ua . Dans certains cas, on utilise
de la contrainte peut être étendue au milieu homogène constitué de aussi la notation pa .
l’ensemble des constituants du sol, à condition que le nombre des
particules dans le volume élémentaire dV ou sur la surface élémen-
Les pressions de l’eau et de l’air, comme les contraintes tota-
taire dS soit assez grand pour qu’on n’ait pas à les distinguer pour
les, sont en général comptées à partir de la pression atmosphé-
décrire le comportement de ce volume élémentaire (ou surface élé-
rique (à la surface d’un réservoir d’eau la pression de l’eau est
mentaire) de sol. On admet en général qu’il suffit d’une dizaine de
nulle et la contrainte totale verticale est nulle à la surface d’un
particules dans chaque direction de l’espace pour satisfaire cette
massif de sol non chargé).
condition, ce qui est souvent le cas dans la pratique (le problème ne
se pose que pour les tas d’enrochements ou de blocs de rocher).
Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
© Techniques de l’Ingénieur, traité Construction C 212 − 3
27
Référence Internet
C212
1
résulte qu’une augmentation égale et simultanée de la contrainte z
totale normale et de la pression interstitielle est sans effet sur l’état
de déformation du sol.
Nota 1 : le principe des contraintes effectives est valable lorsque la rigidité de l’empile- Figure 4 – Contraintes géostatiques et nappe au repos
ment des particules qui constitue le squelette du sol est faible devant la rigidité des parti-
cules elles-mêmes et celle de l’eau. Il ne s’applique plus en particulier dans le cas des
roches et des sols dont les particules sont cimentées.
Nota 2 : lorsque les particules des sols sont bien individualisées et ont peu d’interaction
avec l’eau interstitielle (graves et sables propres), on peut montrer que les contraintes
effectives sont les « contraintes intergranulaires », qui se transmettent par les particules
dans la masse du sol. Dans le cas des argiles, cette démonstration n’est pas convaincante
et le concept de contraintes effectives doit être admis comme un principe validé par l’expé-
3. Loi d’écoulement de l’eau
rience. dans le sol
2.3 Exemple : contraintes géostatiques On ne s’intéresse dans la suite de cet article qu’à l’eau libre,
et nappe au repos aussi appelée eau gravifique.
Le sol est défini par sa porosité :
Dans un massif de sol saturé à surface horizontale, baigné par volume des vides
une nappe en équilibre (figure 4), on peut calculer la contrainte n = -------------------------------------------------
volume total
totale verticale σv et la pression de l’eau u au point P situé à la pro-
fondeur z : supposée constante au cours du temps (en fait, pour être tout à
— pour la contrainte totale verticale, l’équilibre de la couche de fait exact, il faut prendre la porosité efficace, définie comme le
sol située au-dessus du point P implique que la contrainte σv soit rapport du volume des vides dans lesquels l’eau libre peut circu-
égale à : ler au volume total). Le sol est supposé saturé dans toute la zone
σv = ρgz = γz intéressée par l’écoulement. On admet en outre qu’il est homo-
gène et, sauf mention contraire, isotrope.
avec ρ masse volumique du sol (saturé),
g accélération de la pesanteur, habituellement
prise égale à 10 m/s2 en mécanique des sols,
z profondeur du point P, comptée positivement
3.1 Définitions
vers le bas à partir de la surface du sol
(convention de la mécanique des sols),
3.1.1 Charge hydraulique
γ poids volumique du sol (saturé) ;
— pour l’eau qui remplit les pores du sol, la distribution des pres- Pour décrire les mouvements des fluides en mécanique des
sions est la même que dans une nappe en équilibre hydrostatique et fluides, on utilise la notion de charge hydraulique, qui est une éner-
la pression interstitielle u est égale à : gie potentielle par unité de volume de fluide. Pour l’écoulement de
u = ρwgz = γwz l’eau, la charge hydraulique h a pour expression :
2 2
avec ρw masse volumique de l’eau, u v u v
h = ----------- + z + ------- = ------ + z + -------
g accélération de la pesanteur, ρw g 2g γw 2g
z profondeur du point P, comptée à partir de la
avec u pression de l’eau,
surface du sol,
γw poids volumique de l’eau. ρw masse volumique de l’eau,
g accélération de la pesanteur,
Par conséquent, la contrainte effective verticale au point P est
égale à : v vitesse d’écoulement de l’eau,
σ ’v = σv – u = (ρ – ρw)gz = (γ – γw)z z cote (altitude) du point considéré, comptée
ou : positivement vers le haut à partir d’un niveau de
σ ’v = ρ ’gz = γ ’z référence donné (convention de l’hydraulique),
γw poids volumique de l’eau.
en introduisant les paramètres ρ ’ et γ ’, appelés respectivement
masse volumique déjaugée et poids volumique déjaugé et égaux à : La charge hydraulique contient trois termes : les deux premiers
ρ ’ = ρ – ρw correspondent à l’énergie des forces extérieures et le troisième à
l’énergie cinétique de l’eau en mouvement. La vitesse de l’eau dans
γ ’ = γ – γw . les sols est en général très faible : dans les couches d’argile, l’eau
parcourt une dizaine de mètres en dix ou vingt ans (quelques milli-
Les contraintes calculées dans l’hypothèse d’un massif homo- mètres par jour). Dans des cas exceptionnels, elle atteint 1 m/s. Le
gène à surface horizontale sont appelées contraintes géostatiques. terme dû à l’énergie cinétique (v 2/2g ) reste donc faible devant les
Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
C 212 − 4 © Techniques de l’Ingénieur, traité Construction
28
Référence Internet
C212
deux autres. Il est pour cette raison négligé en mécanique des sols.
L’expression de la charge hydraulique se réduit donc à :
u u
h = ------------- + z = ------ + z
ρw g γw
La charge hydraulique a la dimension d’une longueur et est géné-
ralement exprimée en mètres.
trajectoire d'une molécule d'eau
1
La pression interstitielle u se déduit de la charge hydraulique par
direction moyenne de l'écoulement
la relation :
u = γ w(h – z)
Figure 5 – Trajectoire des molécules d’eau dans un sol
dQ v
i = Ð grad h
Il a pour composantes : Figure 6 – Vitesse d’écoulement
∂h ∂h ∂h
i x = Ð --------- ; i y = Ð --------- ; i z = Ð ---------
∂x ∂y ∂z La vitesse moyenne apparente v et la vitesse moyenne vraie v ′
sont liées par la relation :
3.1.3 Surfaces équipotentielles v
v ′ = ---
et surfaces isopièzes n
avec n porosité du sol.
Les surfaces sur lesquelles la charge hydraulique est constante La vitesse moyenne vraie est un peu plus grande que la vitesse
sont appelées « surfaces équipotentielles ». Les surfaces sur les- moyenne apparente.
quelles la pression de l’eau est constante sont appelées « surfaces
isopièzes ».
Compte tenu de sa définition, le vecteur de gradient hydraulique 3.1.5 Lignes et tubes de courant
en un point P est normal à la surface équipotentielle qui passe par
ce point. On appelle ligne de courant une courbe tangente en chaque point
au vecteur vitesse d’écoulement en ce point. Il s’agit donc de la tra-
jectoire (moyenne) dans le sol de l’eau qui passe par un point. Si
3.1.4 Vitesse d’écoulement cette courbe est rectiligne, l’écoulement est dit linéaire. Par chaque
point d’un massif de sol homogène ne passe qu’une seule ligne de
Dans un sol (ou milieu poreux), les pores qui séparent les particu- courant.
les et sont offerts à la circulation de l’eau ont des dimensions et des Les lignes de courant qui partent des points d’une courbe fermée
formes très variables (figure 5). Les molécules d’eau suivent donc de l’espace délimitent un volume appelé « tube de courant », qui
une trajectoire sinueuse et irrégulière qu’il n’est pas possible de constitue une sorte de tuyau virtuel : l’eau qui entre dans un tube de
décrire simplement. courant ne peut sortir latéralement de ce volume en coupant les
On est donc conduit, faute de pouvoir raisonner sur les vitesses lignes de courant.
réelles, à introduire une vitesse moyenne dite « vitesse d’écoule-
ment », définie comme la limite du rapport dQ/dS du débit dQ à tra-
vers une section dS de normale n (figure 6). 3.2 Loi de Darcy
On démontre que, dans le cas d’un fluide incompressible, le rap-
port dQ /dS est de la forme : La vitesse d’écoulement de l’eau dans un massif de sol dépend de
dQ la géométrie des pores du sol offerts à la circulation de l’eau et aussi
-------- = v á n des différences de charge hydraulique entre les points du massif.
dS
La relation entre la vitesse d’écoulement et la charge hydraulique
le vecteur v étant défini, en chaque point, indépendamment de dans un écoulement unidimensionnel a été déterminée expérimen-
talement en 1856 par Darcy, qui étudiait le débit de l’eau dans un
l’orientation de la section dS ou encore de la normale n à cette sec- tube rempli de sable. Cette relation s’écrit sous la forme :
tion.
v = ki
Ce vecteur v est appelé « vitesse d’écoulement » (ou vitesse de
filtration). C’est une vitesse moyenne apparente, le débit étant rap- avec v vitesse d’écoulement,
porté à la section totale du sol (particules + vides). i gradient hydraulique, égal à – dh/dx (écoulement
On définit également en chaque point la vitesse moyenne vraie, unidimensionnel suivant la direction Ox ),
rapportée à la seule section des vides offerts à l’écoulement et
k coefficient de proportionnalité, appelé coefficient
notée v ′ . de perméabilité (§ 3.3).
Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
© Techniques de l’Ingénieur, traité Construction C 212 − 5
29
1
30
Référence Internet
C301
L ’eau joue un rôle majeur dans le comportement des sols non saturés. Sa
cohabitation avec l’air dans les pores prend des formes variées, selon que
l’eau domine et l’air ne peut se déplacer librement, ou au contraire que l’air
occupe l’essentiel des pores et l’eau est bloquée aux contacts des particules,
ou encore que l’eau et l’air peuvent se déplacer tous les deux. Outre les phé-
nomènes de capillarité, qui se développent aux contacts des deux fluides, l’eau
Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
© Techniques de l’Ingénieur, traité Construction C 301 − 1
31
Référence Internet
C301
peut interagir avec les minéraux des particules du sol : ces interactions
physico-chimiques sont particulièrement importantes dans les argiles. Enfin, la
concentration des sels dissous dans l’eau est à l’origine de phénomènes osmo-
tiques, qui influencent la migration des molécules d’eau dans les pores du sol.
Cet article décrit les différents états de l’eau dans les sols non saturés, les
phénomènes physiques qui déterminent l’interaction de l’eau et des minéraux
1
et les lois de déplacement de l’eau dans les sols non saturés. Il présente, en
particulier, les techniques expérimentales permettant de mesurer ou imposer la
succion, et de caractériser les capacités de rétention et de transfert de l’eau
dans ces sols.
Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
C 301 − 2 © Techniques de l’Ingénieur, traité Construction
32
Référence Internet
C301
Interface eau-air
1
Ménisque 2
capillaire 2
3
3
5
5
4 4
5 1
5
a sol granulaire
Particules de sol
Plaquettes
argileuses Figure 4 – Début de la pénétration de l’air dans un sol granulaire,
Ménisque
capillaire d’après Childs, 1969, dans [26]
Eau
adsorbée
b sol fin
Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
© Techniques de l’Ingénieur, traité Construction C 301 − 3
33
Référence Internet
C301
1 OH
OH
OH OH
OH OH OH
OH OH
H 104,5° H
0,0965 nm
Figure 6 – Structure des feuillets de kaolinite et de montmorillonite et molécule d’eau, d’après Mitchell [38]
— les tétraèdres (figure 5a ) sont constitués d’un atome central avec une épaisseur de l’ordre de 0,7 µm. Le remaniement d’une
de silicium entouré de quatre atomes d’oxygène (de formule pâte de kaolinite n’affecte pas ces particules. En revanche, la
chimique SiO2 , comme la silice) ; constitution des faces inférieures et supérieures de la montmorillo-
— les octaèdres (figure 5b ) ont en leur centre un ion métallique nite ne permet pas le développement d’une liaison hydrogène, et
(généralement l’aluminium Al+++, parfois substitué par le magné- les molécules d’eau peuvent venir s’insérer entre les feuillets lors
sium Mg++ ou le potassium K+) entouré d’ions OH–. d’un remouillage.
Les trois grandes classes d’argile, la kaolinite, la montmorillonite La figure 6c présente également la molécule d’eau, constituée
et l’illite sont constituées d’assemblages de ces deux couches. d’un dipôle ayant un côté de 0,0965 nm et un angle de 104,5o.
Le feuillet de kaolinite (figure 6a ) est constituée d’un empile- L’illite a la même composition que la montmorillonite, mais une
ment d’un niveau tétraédrique et d’un niveau octaédrique, permis liaison forte entre les feuillets est permise par la présence de
par une substitution d’atomes d’oxygène de la couche tétraédrique cations potassium K+. Comme la kaolinite, l’illite est constituée
par des ions OH– de la couche octaédrique. L’épaisseur du feuillet d’un empilement de feuillets stable vis-à-vis de l’eau.
est de 0,7 nm.
L’attraction exercée par les argiles sur l’eau est engendrée par un
Le feuillet de montmorillonite (figure 6b ) est constitué d’un déficit de charges électriques dû à des substitutions, dans les
niveau octaédrique enserré entre deux niveaux tétraédriques. couches octaédriques, des atomes Al+++ par ceux d’un autre métal
L’épaisseur du feuillet de montmorillonite vaut 1 nm. de valence plus faible (le plus souvent Mg ++). Ces substitutions
Quand deux feuillets de kaolinite sont superposés, les O– pré- sont dites isomorphes, car elles se font sans modification de la
sents sur la surface supérieure et les H+ de la surface inférieure morphologie du minéral. Le champ électrique induit à proximité de
développent entre eux une liaison hydrogène O–H forte, conférant la surface des argiles attire les cations dissous dans l’eau intersti-
une grande stabilité à un empilement de feuillets vis-à-vis des tielle. La distribution des cations dissous à proximité d’une pla-
actions de l’eau. Typiquement, une particule de kaolinite est quette argileuse sous l’effet du champ électrique en fonction de la
constituée de l’empilement de l’ordre de la centaine de feuillets, distance a été calculée selon la théorie de la double couche
Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
C 301 − 4 © Techniques de l’Ingénieur, traité Construction
34
Référence Internet
C201
Remarque générale
Parution : mai 1988 - Dernière validation : juillet 2020
35
Référence Internet
C201
1
B, b (1) L m Largeur τ ML –1 T –2 kPa Contrainte de cisaillement
H, h (1) L m Hauteur σ1 ML –1 T –2 kPa Contrainte principale majeure
D, z (1) L m Profondeur σ2 ML –1 T –2 kPa Contrainte principale intermé-
d, D (1) L m Diamètre diaire
A L2 m2 Aire σ3 ML –1 T –2 kPa Contrainte principale mineure
V L3 m3 Volume σoct ML –1 T –2 kPa Contrainte moyenne
t T s Temps ou contrainte normale
octaédrique définie par :
v L T –1 m/s Vitesse (σ1 + σ2 + σ3)/3
a L T –2 m/s 2 Accélération
τoct ML –1 T –2 kPa Contrainte de cisaillement
g L T –2 m/s 2 Accélération de la octaédrique :
( g = 9,81 m/s 2)
pesanteur
m M kg Masse τ oct = [ ( σ 1 – σ 2 ) 2 + ( σ 2 – σ 3 ) 2
ρ M L –3 t/m 3 Masse volumique
+ ( σ3 – σ1 ) 2 ] 1 ⁄ 2 ⁄ 3
γ (2) M L –2 T –2 kN/m 3 Poids volumique
F ...................... ............. Coefficient de sécurité p ML –1 T –2 kPa Contrainte normale moyenne
π ...................... ............. 3,141 6 dans l’essai triaxial :
e ...................... ............. 2,718 3 p = ( σ1 + σ2 + σ3)/3
ln x ...................... ............. Logarithmenépériende x q ML –1 T –2 kPa Déviateur dans l’essai triaxial :
lg x ...................... ............. Logarithme décimal de x q = σ1 – σ3
ε ................... % Déformation relative linéaire
(1) Selon l’Organisation Internationale de Normalisation, on doit utiliser (ou dilatation linéaire)
des lettres minuscules pour les symboles de longueur. À titre provi-
soire, on propose ici à la fois lettres minuscules et majuscules, mais γ ................... % Distorsion
on recommande fortement l’emploi des minuscules. ε1 ................... % Déformation relative principale
(2) Le symbole γ adopté pour le calcul des structures par l’Organisation ε2 ................... % Déformation relative principale
Internationale de Normalisation dans sa norme ISO-3898 est aussi intermédiaire
utilisé en Mécanique des Sols, mais seulement pour la détermination ε3 ................... % Déformation relative principale
des charges à prendre en compte pour le calcul des structures. mineure
εv ................... % Déformation volumique :
εv = ε1 + ε2 + ε 3
εs ................... % Déformation de cisaillement :
2. Contraintes et déformations 2
ε s = ----------- 冤 ( ε 1 – ε 2 ) 2 + ( ε 2 – ε 3 ) 2
3
+ ( ε3 – ε1 ) 2 冥
1⁄2
(0)
εoct ................... % Déformationrelativemoyenne
ou octaédrique :
Symbole Dimension Unité Désignation
1
ε oct = ------ ε v
u ML –1 T –2 kPa Pression interstitielle 3
Pression (en excès sur la pression γoct ................... % Distorsion octaédrique :
atmosphérique)de l’eau dans les γ oct = 2 ε s
vides d’un sol parfaitement saturé
uw ML –1 T –2 kPa Pression de l’eau interstitielle ε̇ T –1 s –1 Vitesse de déformation
Pression de l’eau existant dans γ˙ T –1 s –1 Vitesse de distorsion
les interstices d’un sol partielle- ν ................... .......... Coefficient de Poisson
ment saturé (µ est également utilisé)
ua ML –1 T –2 kPa Pression de l’air interstitiel E ML –1 T –2 kPa Module de déformationlinéaire
Pression de l’air existant dans les G ML –1 T –2 kPa Module de cisaillement
interstices d’un sol partiellement
saturé K ML –1 T –2 kPa Module de compressibilité
us ML –1 T –2 kPa Pression interstitielle statique µ Coefficient de frottement
η ML –1 T –1 kPa · s Coefficient
de viscosité dynamique
36
Référence Internet
C204
Géologie
Notions de base et application
au génie civil 1
par Emmanuel EGAL
Expert géologue
EGIS, Annecy, France
37
Référence Internet
C204
GÉOLOGIE _________________________________________________________________________________________________________________________
Remarque
De nombreuses définitions, notions ou valeurs insérées dans le texte qui suit sont reprises,
partiellement ou entièrement, du Dictionnaire de géologie [1].
38
Référence Internet
C204
_________________________________________________________________________________________________________________________ GÉOLOGIE
39
Référence Internet
C204
GÉOLOGIE _________________________________________________________________________________________________________________________
1
Acide Granitoïdes Granodiorite Quartz, plagioclase > feldspath alcalin, biotite, amphibole, ... Rhyodacite
Acide Tonalite Quartz, plagioclase, biotite, amphibole, ... Dacite
Acide-intermédiaire Syénite Feldspath alcalin (60-80 %) +/– plagioclase, (quartz), biotite Trachyte
Intermédiaire Monzonite Feldspath alcalin et plagioclase, (quartz), Trachy-andésite
Intermédiaire Diorite Plagioclase, amphibole, (biotite, (quartz) Andésite
Basique Gabbro Plagioclase et pyroxènes, olivine, amphibole et biotite Basalte
UB Péridotite Olivine, pyroxènes, spinelle (Komatiite)
40
Référence Internet
C204
_________________________________________________________________________________________________________________________ GÉOLOGIE
41
1
42
Référence Internet
C208
Description, identification
et classification des sols
1
par Jean-Pierre MAGNAN
Ingénieur en chef des Ponts et chaussées
Directeur technique au Laboratoire central des ponts et chaussées
Professeur de mécanique des sols et des roches à l’École nationale des ponts et chaussées
Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
© Techniques de l’Ingénieur, traité Construction C 208 − 1
43
Référence Internet
C208
1 Les sols prélevés dans des forages ou des excavations peuvent être décrits
de plusieurs façons complémentaires : d’après la nature, d’après les proportions
et d’après les propriétés physiques de leurs constituants. Les paramètres
correspondants seront utilisés dans les autres articles de ce traité consacrés aux
propriétés mécaniques des sols et aux ouvrages. La classification permet pour
sa part de transmettre en quelques mots une image globale de chaque sol, très
utile pour les échanges entre spécialistes.
Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
C 208 − 2 © Techniques de l’Ingénieur, traité Construction
44
Référence Internet
C208
On distingue classiquement dans un sol trois fractions, suivant la 1.3.4 Arrangement des phases
dimension des particules (tableau 1). La fraction très fine est géné-
ralement dénommée « argile » en dehors de toute signification L’arrangement des phases dans le sol dépend de la nature de
minéralogique. Elle est souvent constituée d’argiles, au sens miné- leurs constituants, des liaisons physicochimiques ou mécaniques
ralogique du terme. Il existe trois grandes familles d’argiles : les entre ces constituants et de l’histoire du sol (conditions de trans-
kaolinites, les illites et les montmorillonites. port et de dépôt, évolution postérieure à la sédimentation).
L’arrangement des particules peut être caractérisé par leur degré
1
de serrage (et, par conséquent, par le volume des vides offerts aux
deux autres phases), ainsi que par l’existence éventuelle de direc-
tions préférentielles d’orientation des particules. 1.4 Liaisons entre les phases
1.3.2 Phase liquide On s’intéressera ici plus spécialement aux interactions ou forces
de liaison entre les particules de la phase solide et l’eau interstitielle.
Les interstices du squelette solide sont occupés en partie ou en Toutes les particules de sol sont entourées d’une couche de molé-
totalité par de l’eau. Cette eau n’est en général pas pure : elle cules d’eau, fixées par des forces de Van der Waals, des liaisons
contient des électrolytes dissociés en cations et anions (son pH est hydrogène ou des forces électriques. Cette couche d’eau absorbée
alors acide ou basique), des matières organiques et des colloïdes est beaucoup plus épaisse pour les particules argileuses où les forces
en suspension et, dans certains cas, des gaz dissous. électrostatiques prédominent.
Dans les sols non saturés, la phase gazeuse est présente dans Les particules de la fraction très fine des sols sont en général de
tout ou partie des pores sous forme d’un mélange d’air, de vapeur nature argileuse. Elles portent à leur surface des charges électriques
d’eau, de gaz carbonique et d’autres gaz. Les sols saturés peuvent négatives. Le champ électrique créé par ces charges oriente les
aussi contenir du gaz, mais sous forme de bulles ou en dissolution molécules dipolaires de l’eau au voisinage de la particule (les ions
dans l’eau. H+ sont attirés vers la surface). L’interaction électrique entre l’eau
et les particules argileuses décroît rapidement quand on s’éloigne
de la particule (figure 1). Les premières couches de molécules d’eau
sont fortement liées et ne se déplacent pratiquement pas par
rapport à la particule. Les couches suivantes sont plus faiblement
liées et ont un comportement visqueux différent de celui de l’eau
libre (eau aux propriétés usuelles).
La couche d’eau « adsorbée » ou « hygroscopique » est la couche
des molécules d’eau liées de façon presque rigide à la particule. Elle
comporte aussi des cations provenant de la dissociation des élec-
trolytes contenus dans l’eau et qui sont attirés aussi par les charges
négatives de la surface des particules. L’épaisseur de cette couche
varie avec la nature du minéral argileux et avec la nature des
cations. Elle est de l’ordre de 50 Å (soit 0,005 µm) et dépend peu des
dimensions de la particule.
L’eau pelliculaire est l’eau qui entoure la couche d’eau adsorbée.
Ses propriétés physiques et mécaniques sont influencées par le
champ électrique de la particule. L’épaisseur de la couche d’eau liée
peut atteindre 0,4 à 0,5 µm.
L’eau liée (adsorbée et pelliculaire) est à l’origine des propriétés
de plasticité, de thixotropie et de fluage (viscosité) des sols très
fins ou argileux. Les forces de surface ou de contact sont prépon-
dérantes dans ces sols par rapport aux forces de pesanteur.
(0)
Figure 1 – Liaison des phases solide et liquide : eau liée et eau libre
(d’après Polubarinova-Kochina, 1962)
(0)
Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
© Techniques de l’Ingénieur, traité Construction C 208 − 3
45
Référence Internet
C208
1 Liaison particule-eau
Faible ou nulle. Eau libre
Pas d’influence :
Forte. Eau liée. Existence d’une couche d’eau adsorbée
Influence :
— de la nature minéralogique des particules — de la nature minéralogique des particules
— des électrolytes de l’eau libre — des électrolytes de l’eau libre
Forces de pesanteur
Force de liaison Forces de pesanteur prépondérantes Forces d’attraction moléculaire et électrostatique pré-
pondérantes à courte distance.
Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
C 208 − 4 © Techniques de l’Ingénieur, traité Construction
46
Référence Internet
C350
Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
© Techniques de l’Ingénieur, traité Construction C 350 - 1
47
Référence Internet
C350
1. Définition et domaines
d’application
1
et mécanique des sols
La distinction entre roche et sol repose essentiellement sur la
cohésion du matériau. Un sable sec et propre ne possède pas de
cohésion, une argile ou un sable argileux possède une cohésion
faible qui peut être détruite par agitation dans l’eau. Une roche pos- On notera la variabilité du matériau échantillonné par les petits
sède une cohésion de cimentation qui lie fortement ses éléments rectangles
entre eux. a
En fait, un continuum existe entre roche et sol, comme le montre P
un profil d’altération de granite par exemple : on passe graduelle- x
ment de la roche saine en profondeur à une arène granitique en sur- x
x x
face (sable argileux). x x x x
La limite entre roche et sol peut aussi être définie conventionnel- x x x x
x x x x
lement par un seuil de résistance en compression uniaxiale : les x
x x
roches se situeraient au-dessus de 1 MPa environ, les sols en des- xx
sous.
À l’échelle de l’ouvrage, les discontinuités du massif rocheux
jouent un rôle fondamental, à la fois mécanique et hydraulique : ce V
b
sont les joints sédimentaires, les diaclases, les failles, ou la schisto-
sité, dont la description constitue une partie importante de l’étude Diminution de la dispersion de P lorsque le volume V de l'échantillon
géotechnique [1]. Ces discontinuités sont peu marquées, voire augmente.
inexistantes, dans les massifs de sols meubles, en raison de la Les valeurs d'une propriété P sont très dispersées si l'on ausculte un
déformabilité de ceux-ci, qui les oppose aux roches rigides à petit volume, mais sont statistiquement à peu près constantes dans le
comportement plutôt fragile. cas de volumes importants.
Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
C 350 - 2 © Techniques de l’Ingénieur, traité Construction
48
Référence Internet
C352
1. Généralités................................................................................................. C 352 - 2
1.1 Classification des roches............................................................................. — 2
1.2 Caractères généraux du massif rocheux ................................................... — 2
2. Description et caractérisation de la matrice rocheuse................. — 2
2.1 Description pétrographique........................................................................ — 2
2.2 Essais d’identification.................................................................................. — 2
2.3 Propriétés mécaniques................................................................................ — 4
2.4 Propriétés diverses ...................................................................................... — 5
3. Description et propriétés des discontinuités .................................. — 6
3.1 Description d’une discontinuité.................................................................. — 6
3.2 Étude structurale.......................................................................................... — 7
3.3 Propriétés mécaniques................................................................................ — 7
3.4 L’eau dans le massif .................................................................................... — 7
4. Méthodes de reconnaissance des massifs rocheux ....................... — 8
4.1 Levé géologique de détail........................................................................... — 8
4.2 Photo-interprétation .................................................................................... — 9
4.3 Sondages carottés ....................................................................................... — 10
4.4 Enregistrement des paramètres de foration ............................................. — 10
4.5 Diagraphie microsismique.......................................................................... — 11
4.6 Diagraphie de radioactivité naturelle......................................................... — 11
4.7 Méthodes géophysiques............................................................................. — 11
Parution : novembre 1995 - Dernière validation : juin 2015
Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
© Techniques de l’Ingénieur, traité Construction C 352 − 1
49
Référence Internet
C352
1. Généralités
Un massif rocheux tel que nous l’observons aujourd’hui résulte
d’une longue histoire géologique, souvent complexe, qui comprend
une phase de formation du matériau (dépôt et consolidation dans le
cas d’une roche sédimentaire, cristallisation dans le cas d’une roche
1
magmatique, etc.), une ou plusieurs phases de déformations tecto-
niques (avec formation de plis et de failles) et de transformations
métamorphiques (foliation, recristallisation), et enfin une période
d’altération météorique pour les parties proches de la surface.
Deux échelles d’étude sont adoptées : celle de la roche (échantillon
de laboratoire ou affleurement ponctuel) et celle du massif rocheux
qui est aussi celle de l’ouvrage.
Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
C 352 − 2 © Techniques de l’Ingénieur, traité Construction
50
Référence Internet
C352
1
pyroxène basalte dolérite
Roches sombre olivine
magmatiques
claire quartz granite microgranite
feldspaths diorite microdiorite
plutoniques ↓ amphiboles monzonite
sombre pyroxène gabbro péridotite
Roches foliées
claire
↓
再 quartz
micas
gneiss, micaschiste leptynite
(0)
Tableau 3 – Quelques valeurs typiques des caractéristiques des roches les plus courantes (roches saines)
ρr n vᐉ Rc LA MDE A BR
Roche
(t/m3) (%) (m/s) (MPa)
Granites ........... 2,6 à 2,7 ⭐ 1 4 500 à 6 000 170 à 260 15 à 25 6 à 13 900 à 1 500
Microgranites.. 2,6 <1 4 500 à 6 000 200 à 350 10 à 18 5 à 10 1 500 à 2 000
Basaltes ........... 2,8 à 3,0 0à2 5 500 à 7 000 200 à 400 11 à 17 5 à 10 500 à 2 000
Calcaires.......... 2,6 à 2,7 0à5 5 600 à 6 500 80 à 260 18 à 40 14 à 40 10 à 50
2,3 à 2,6 5 à 15 4 000 à 5 800 35 à 150 25 à 65 25 à 60 0 à 20
1,8 à 2,3 15 à 35 2 000 à 4 300 8 à 80 30 à 100 40 à 100 0
Grès ................. 2,5 à 2,6 0à5 3 000 à 5 500 40 à 250 12 à 25 3 à 30 600 à 2 200
2,2 à 2,5 5 à 20 2 500 à 5 000 20 à 200 25 à 80 20 à 100 100 à 600
Cornéennes ..... 2,6 à 2,7 ⭐ 1 5 000 à 6 500 160 à 200 10 à 16 5 à 15 800 à 900
Gneiss.............. 2,6 à 2,7 ⭐ 2 4 000 à 5 500 140 à 250 12 à 28 5 à 14 1 000 à 1 800
Amphibolites .. 2,8 à 3,0 ⭐ 1 5 500 à 6 000 160 à 250 8 à 20 5 à 22 900 à 1 500
Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
© Techniques de l’Ingénieur, traité Construction C 352 − 3
51
1
52
Référence Internet
C5010
Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
© Techniques de l’Ingénieur, traité Construction C 5 010 − 1
53
Référence Internet
C5010
Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
C 5 010 − 2 © Techniques de l’Ingénieur, traité Construction
54
Référence Internet
C5010
De très nombreux ellipsoïdes nationaux, voire régionaux, ont été ou les angles soient quelconques. On appelle altération linéaire la
établis par le passé, chacun approximant au mieux le géoïde sur sa variation relative d’une longueur passant de l’ellipsoïde à la repré-
zone de travail, et parfaitement confondu avec lui au point fonda- sentation cartographique, et correction de réduction à la corde, ou
mental (pour la France, l’ellipsoïde est dit de Clarke et date de 1880, correction de dV (avec V visée), la correction angulaire qu’il convient
le point fondamental étant au Panthéon à Paris). Aujourd’hui, on a d’apporter à une visée ramenée sur l’ellipsoïde lorsqu’elle est repré-
souvent recours à un ellipsoïde général dit international, ce qui sentée sur le plan cartographique (figure 1).
simplifie les conversions de coordonnées qui restent malgré tout, Nous présenterons ici les projections les plus courantes : Lambert
d’un pays à un autre et pour des travaux frontaliers par exemple,
1
(employée pour la carte de France), UTM (Universal Transverse
un véritable problème technique et une source considérable Mercator, très employée dans le monde) et stéréographique (emploi
d’ennuis. Les demi-grand axe et demi-petit axe de l’ellipsoïde inter- fréquent pour des travaux scientifiques).
national (adopté en 1924) valent respectivement 6 378 388
et 6 356 912 m.
1.3.1 Représentation ou projection Lambert
1.2 Systèmes de coordonnées La représentation Lambert utilisée pour la France consiste à pro-
jeter, avec pour pôle le centre de la Terre, les points de l’ellipsoïde
Pour décrire la position d’un point A à la surface de la Terre, dif- de référence sur un cône ayant pour axe celui de la Terre, ce cône
férents systèmes de coordonnées sont utilisés. étant tangent à l’ellipsoïde le long d’un parallèle de latitude Φ0 . Dans
ces conditions, on constate qu’à la distance d de ce parallèle, une
longueur projetée sur ce cône subit une altération linéaire de
1.2.1 Coordonnées géographiques valeur m, et R étant le rayon moyen de courbure de l’ellipsoïde en
ce lieu :
– Longitude de A : angle dièdre entre deux plans contenant l’axe
d2
de rotation de la Terre, l’un contenant A et l’autre un point G de m = 1 + -------------
-
référence. 2R 2
– Latitude de A : angle entre la verticale de A et le plan de Cette valeur de m est malencontreusement toujours supérieure
l’équateur. à 1. On a donc jugé utile de multiplier a priori m par une valeur
– Altitude ellipsoïdique : distance de A à l’ellipsoïde. constante inférieure à l’unité, souvent notée e0 , et qui vaut en
France :
– Altitude : différents systèmes existent, tenant plus ou moins e 0 = 0,999 877 4
compte du champ de pesanteur, et assez proches d’une distance
de A au géoïde. C’est surtout la surface servant de référence qui la de sorte que l’altération linéaire varie à peu près entre – 12
différencie de la précédente. et + 16 cm/ km lorsqu’on passe de la proximité du parallèle de
latitude Φ 0 à celle correspondant à Φ 0 + 1,5 gr, ce qui aboutit à des
valeurs dont la moyenne est centrée sur 0. Grâce à cet artifice, il y
1.2.2 Coordonnées rectangulaires planes a deux parallèles le long desquels l’altération linéaire est nulle (à
environ 1 gr de Φ 0 ), et la France est découpée en 4 zones, ayant
Employées sur le plan de représentation plane, l’axe des Y est dans pour largeur chacune une bande de 3 gr en latitude. La zone I est
la direction du Nord pour au moins un méridien donné, et l’axe des X centrée sur Φ 0 = 55 gr, la zone II sur 52 gr, la zone III sur 49 gr et
lui est perpendiculaire : X est croissant vers l’Est et Y vers le Nord. la zone IV (pour la Corse) sur 46,85 gr. Les formules détaillées
décrivant la projection Lambert peuvent être trouvées dans de
nombreux ouvrages, par exemple [1].
1.2.3 Coordonnées cartésiennes tridimensionnelles Il faut préciser par ailleurs qu’en France, le méridien de référence
(Paris) est à 2,596 921 3 gr à l’est de Greenwich. L’image de ce
Elles sont fréquemment utilisées comme intermédiaire de calcul méridien est parallèle à l’axe des Y.
lorsqu’on emploie des méthodes de positionnement spatial. Les
axes X et Y sont orthogonaux dans le plan de l’équateur, l’axe Z est Les coordonnées Lambert pour la géodésie sont obtenues en attri-
confondu avec l’axe de rotation terrestre moyen. buant à l’intersection du méridien de référence et du parallèle de
latitude Φ 0 les coordonnées X = 600 km et Y = 200 km, sauf pour la
zone IV (Corse) où X = 234 358 m et Y = 185 861,669 m. L’axe des Y
est parallèle au Nord lorsqu’on est sur ce méridien. Les coordonnées
1.2.4 Déviation de la verticale Lambert pour la cartographie sont les mêmes, excepté la valeur de Y
qui est augmentée de 1 000 km pour la zone I, 2 000 km pour la
Ce terme désigne l’écart angulaire existant à un endroit donné
zone II, 3 000 km pour la zone III et 4 000 km pour la zone IV.
entre la verticale physique du lieu (direction de la pesanteur maté-
rialisée par exemple par un fil à plomb) et la direction orthogonale De plus, on emploie fréquemment le système Lambert II étendu,
à la surface de l’ellipsoïde passant par ce point. Lorsqu’elle est qui représente une extension du Lambert II (zone II) à toute la France,
inconnue (cas fréquent), c’est une cause d’imprécisions dans les avec bien sûr des altérations linéaires beaucoup plus fortes.
calculs de triangulation dans lesquels, par nécessité, on est amené Dans la projection Lambert, l’image des parallèles donne des arcs
à supposer que l’on travaille sur l’ellipsoïde et non sur le géoïde. de cercle centrés sur S (figure 2) et celle des méridiens, des droites
concourantes en S.
Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
© Techniques de l’Ingénieur, traité Construction C 5 010 − 3
55
Référence Internet
C5010
donc sur un secteur de l’ellipsoïde de 6o de longitude. Hors de cette 1.3.3 Projection stéréographique
zone, on utilise un nouveau cylindre dont l’axe, compris dans le plan
de l’équateur, est tourné lui aussi de 6o par rapport au précédent. Il s’agit d’une projection ayant pour pôle un point de la surface
Pour couvrir l’ensemble de la Terre, on emploie donc 60 fuseaux. de la Terre, et l’ellipsoïde est alors projeté sur un plan tangent à
Comme le rapport d’échelle serait ainsi toujours au moins égal à 1, celui-ci en un point diamétralement opposé au pôle de projection.
mais jamais inférieur, on applique en outre un facteur d’échelle sup- Le cas le plus fréquent est celui de la projection stéréographique
plémentaire valant 0,999 6, ce qui fait que l’altération linéaire varie polaire, le pôle de projection étant l’un des pôles de l’ellipsoïde. Ce
autour de l’unité, comme pour la projection Lambert. cas est employé en particulier pour compléter dans les zones polaires
2. Méthodes
de mesures géométriques
2.1 Propagation des ondes
électromagnétiques dans l’atmosphère
Les phénomènes atmosphériques marquants et qui intéressent le
topographe sont les phénomènes de réfraction (variations de l’indice
de réfraction qui entraînent un changement de vitesse et de direction
des ondes électromagnétiques) et de diffusion (interaction du rayon-
nement soit avec les molécules et les atomes constitutifs de l’air
(diffusion Rayleigh), soit avec les aérosols et les petites poussières
en suspension dans l’air (diffusion de Mie). La diffusion Rayleigh est
liée intimement aux bandes d’absorption de l’ultraviolet ; elle est res-
ponsable de la couleur bleue du ciel et de la courbe enveloppe de
la transmission atmosphérique totale vers le bleu et le vert (figure 3).
La diffusion totale due à ces deux aspects est cause :
— de l’atténuation d’un faisceau lumineux donné ;
— de l’apport de lumière solaire parasite dans le champ de récep-
Figure 1 – Réduction à la corde tion, qui se superpose au signal utile et qui représente un véritable
bruit optique.
Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
C 5 010 − 4 © Techniques de l’Ingénieur, traité Construction
56
Modèle géotechnique de calcul
(Réf. Internet 42238)
Sur www.techniques-ingenieur.fr
• Saisissez la référence Internet pour accéder directement aux contenus en ligne
• Retrouvez la liste complète des ressources documentaires
57
2
58
Référence Internet
C214
T ous les sols se déforment sous les charges qui leur sont appliquées, avec
des amplitudes qui peuvent aller de quelques millimètres à quelques
mètres. La prévision de ces déplacements est demandée par les nouvelles nor-
mes de calcul, pour vérifier qu’ils seront acceptables par les ouvrages à
construire.
L’amplitude des déformations du sol dépend de la nature et de l’état du sol
et des charges appliquées. Ces charges sont limitées par les conditions de
stabilité qu’il faut respecter lors de la conception des ouvrages. En pratique, les
fondations superficielles de bâtiments sont construites sur des sols relative-
ment résistants et subissent des déformations faibles, que l’on peut habituel-
lement estimer par un calcul linéaire. Les déformations les plus importantes
sont celles des massifs d’argiles molles saturées, qui peuvent durer pendant
des périodes longues (quelques mois à quelques dizaines d’années). Dans ce
cas, on utilise une loi de déformabilité non linéaire (semi-logarithmique) pour
évaluer l’amplitude finale du tassement et des déformations horizontales, et
Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
© Techniques de l’Ingénieur, traité Construction C 214 − 1
59
Référence Internet
C214
2
Notations et Symboles 1. Présentation
Symbole Unité Définition Les sols, comme tous les autres matériaux, se déforment lorsqu’on
leur applique une charge. Conformément aux principes généraux de
e Indice des vides la mécanique des sols, les déformations des sols saturés sont liées
à des variations des contraintes effectives, c’est-à-dire à des varia-
e0 Indice des vides initial tions de la différence entre les contraintes totales et la pression de
l’eau interstitielle. Les contraintes totales sont créées par les forces
kPa, MPa Pression de préconsolidation de pesanteur et par les autres charges appliquées à la surface du sol
σp′ (par des remblais, des fondations superficielles, des radiers, etc.) ou
(L–1MT –2)
à l’intérieur du massif de sol (fondations profondes, tunnels, etc.). Les
pressions interstitielles peuvent varier indépendamment par rabat-
σv′ 0 kPa, MPa Contrainte effective verticale
tement de nappe ou par variation du degré de saturation dans les sols
initiale (L–1MT –2) non saturés. Dans le cas des sols secs, la pression de l’eau intersti-
tielle est nulle et les déformations sont directement liées aux varia-
Cc Indice de compression tions des charges appliquées. Quand le sol n’est pas saturé,
l’évaluation des déformations est plus complexe (voir article [C 301]
Cs Indice de gonflement Eau dans les sols non saturés ) mais elles proviennent aussi des varia-
(recompression) tions des contraintes totales et des pressions de l’eau (et parfois de
l’air). Cet article est consacré aux déformations des sols saturés ou
Cαe Indice de fluage secs.
Dans le cas général, les déplacements des particules d’un sol
av kPa–1, MPa–1 Coefficient de compressibilité chargé sont tridimensionnels :
(LM–1T2) — la composante verticale du déplacement est appelée tasse-
ment ;
mv kPa–1, MPa–1 Coefficient de compressibilité — les composantes horizontales sont appelées déplacements
(LM–1T2) horizontaux.
L’amplitude des déplacements du sol dépend de nombreux
Eoed kPa, MPa Module œdométrique (L–1MT –2) facteurs comme la nature du sol, les conditions de drainage,
le temps, la charge appliquée, la géométrie de la couche défor-
EM kPa, MPa Module pressiométrique (L–1MT –2) mable, etc.
Le calcul des déplacements en chaque point d’un massif de sol est
k m/s Coefficient de perméabilité (LT –1)
théoriquement possible si l’on connaît les caractéristiques du char-
gement et la loi de comportement du sol (relation entre les déforma-
cv m2/s Coefficient de consolidation tions et les contraintes effectives) (cf. article [C 218] Lois de
verticale (L2T –1) comportement et modélisation des sols ). Néanmoins, les lois de
comportement des sols sont complexes et l’on effectue habituelle-
cr m2/s Coefficient de consolidation radiale ment un calcul approché, en déterminant séparément les contraintes
(L2T –1) effectives induites par les charges appliquées, puis les déformations
correspondantes.
γ kN/m3 Poids volumique du sol (L–2MT –2) Dans de très nombreux problèmes, la surface du massif de sol est
horizontale et les charges appliquées sont verticales. Dans ce cas,
γw kN/m3 Poids volumique de l’eau (L–2MT –2) les déformations verticales du sol sont, en général, prépondérantes.
Si, de plus, la charge appliquée à la surface du sol est à peu près uni-
(1) Dans la pratique de la mécanique des sols, on admet que l’accéléra- forme, et si les dimensions de la zone chargée sont grandes par rap-
tion due à la pesanteur vaut 10 m/s2, d’où γw = 10 kN/m3. port à l’épaisseur de la couche compressible (rapport largeur/
Les symboles et unités recommandés pour le traitement des problè- épaisseur supérieur à 2 ou 3), on peut admettre que les déforma-
mes de déformabilité des sols, de tassements et de consolidation ont été tions du sol au milieu de la zone chargée sont uniquement vertica-
définis par la Société Internationale de Mécanique des Sols et de la les, comme dans le cas d’un massif semi-infini soumis à une
Géotechnique. Les unités sont conformes au Système International (SI) et
aux règles légales en France (décret no 82-203 du 26 février 1982). pression uniforme en surface (figure 1). Le sol se déforme alors
sans déplacement horizontal, ce que l’on peut reproduire aisément
Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
C 214 − 2 © Techniques de l’Ingénieur, traité Construction
60
Référence Internet
C214
∆σv
1 1
2 2 2 2
y
2
1 Déformation volumique importante
z 2 Déformation déviatorique dominante
2. Déformabilité des sols S’ajoute à cette première distinction des zones à déformations plu-
tôt volumiques et des zones à déformations plutôt déviatoriques, une
différenciation des déformations par leur durée : déformations ins-
tantanées (sables et graviers) ou déformations visqueuses (argiles),
2.1 Généralités déformations volumiques différées par la faible perméabilité du sol
(sols fins peu perméables : argiles, tourbes, limons).
La déformabilité prend des formes différentes selon la nature des Tout ceci laisse une large place à la coexistence de descriptions dif-
sols et le type des ouvrages, comme le montrent les quelques exem- férentes de la déformabilité des sols et de méthodes de calcul diffé-
ples suivants : rentes pour les tassements.
■ Sous une charge superficielle (figure 2), on peut distinguer, Nous allons examiner dans ce paragraphe deux descriptions clas-
comme le faisait L. Ménard pour les calculs pressiométriques, une siques de la déformabilité des sols : la compressibilité œdométrique,
zone située sous la charge où la déformation volumique domine et qui correspond aux zones de déformation volumique prédominante
une zone externe où la déformation est plutôt déviatorique (distor- (figure 2b ), et la déformabilité déviatorique, caractérisée par les
sion du sol sans changement significatif de volume). Les fondations modules de cisaillement que l’on détermine à l’appareil triaxial ou au
superficielles des murs et des poteaux correspondent généralement pressiomètre. Une description plus générale des lois de comporte-
à la situation de la figure 2a, tandis que les radiers et remblais sont ment des sols est présentée dans l’article [C 218] Lois de comporte-
plutôt de type 2b. ment et modélisation des sols.
Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
© Techniques de l’Ingénieur, traité Construction C 214 − 3
61
Référence Internet
C214
2.2 Compressibilité
Comparateur
Charge
2.2.1 Essais œdométriques
Piston Eau
L’essai œdométrique reproduit les conditions de déformation des
sols dans le cas d’un massif à surface horizontale chargé par une Réservoir
Pierre poreuse
pression uniforme et où le sol ne peut se déplacer que verticalement. supérieure
Le principe de l’œdomètre a été inventé au début du XXe siècle et cet Éprouvette
Anneau
appareil fait partie de l’équipement de tous les laboratoires de méca-
nique des sols. Pierre poreuse
inférieure
2
2.2.1.1 Œdomètre
L’œdomètre, utilisé pour réaliser les essais de compressibilité à a cellule ouverte
déformation horizontale nulle, comporte deux parties :
— une cellule contenant l’éprouvette de sol ;
Comparateur
— un système de mise en charge.
Charge
Évacuation supérieure
2.2.1.1.1 Cellule œdométrique de l'eau interstitielle
Deux types de cellules œdométriques sont utilisés à l’heure
actuelle. Ils se différencient par le fait que, dans un cas, on peut con- Anneau
Piston
trôler l’écoulement de l’eau qui sort de l’éprouvette ou la pression
de l’eau pendant l’essai, tandis que, dans l’autre cas, on ne le peut Pierre poreuse
pas. supérieure
Les cellules œdométriques ouvertes, qui ne permettent pas de Éprouvette
contrôler l’eau pendant l’essai, comportent (figure 4a ) :
Pierre poreuse
— une bague annulaire rigide contenant l’éprouvette de sol ; inférieure
— deux pierres poreuses assurant le drainage des deux faces Embase Évacuation
supérieure et inférieure de l’éprouvette ; inférieure
— un piston coulissant à l’intérieur de l’anneau et venant de l'eau
b cellule fermée interstitielle
charger l’éprouvette ;
— un réservoir d’eau dans lequel l’ensemble précédent est
immergé ;
— un ou deux comparateurs pour mesurer les déplacements Figure 4 – Cellule œdométrique
verticaux du piston.
Si l’on remplace la pierre poreuse inférieure par une bague métal-
lique, on peut réaliser les essais sur des éprouvettes drainées d’un s’avèrent souvent indispensables pour la réalisation des nouveaux
seul côté. types d’essais œdométriques.
Les cellules œdométriques fermées, qui permettent de contrôler Les systèmes de mise en charge utilisés pour les essais œdomé-
la quantité d’eau qui sort de l’éprouvette ou la pression de l’eau triques permettent, en général, de faire varier la pression appliquée
dans le sol, comprennent (figure 4b ) : entre 5 ou 10 kPa (poids propre du piston) et 2 500 kPa. Pour les
— une bague annulaire rigide contenant l’éprouvette de sol ; essais sur les sols raides (et les roches tendres), des œdomètres
— une embase comportant un logement pour la pierre poreuse spéciaux, permettant des charges dix fois supérieures, sont utilisés.
inférieure et un conduit pour l’évacuation de l’eau interstitielle ;
— un piston coulissant à l’intérieur de l’anneau et comportant 2.2.1.2 Essai œdométrique à chargement par paliers
un logement pour la pierre poreuse supérieure et un conduit pour
l’évacuation de l’eau interstitielle ; Cet essai, couramment appelé essai œdométrique, traduit dans la
— deux pierres poreuses assurant le drainage des deux faces de pratique l’idée qui vient à l’esprit quand on veut mesurer la
l’éprouvette ; compressibilité d’un matériau : on applique une charge, on mesure
— un ou deux comparateurs pour mesurer les déplacements la déformation jusqu’à ce qu’elle se stabilise, puis on applique une
verticaux du piston. charge plus forte et l’on recommence les observations, etc. L’inter-
prétation de l’essai consiste à tracer la courbe donnant la variation
Les éprouvettes œdométriques ont des dimensions variables de l’indice des vides de l’éprouvette en fonction de la contrainte
selon le matériel utilisé. Les dimensions les plus fréquentes sont les appliquée : c’est la courbe de compressibilité œdométrique ou
suivantes : courbe œdométrique.
— diamètre : 60 ou 70 mm ;
— hauteur : 20 ou 25 mm. L’exécution de l’essai comporte les opérations suivantes :
— taille de l’éprouvette et mise en place dans l’œdomètre ;
2.2.1.1.2 Système de mise en charge — saturation de l’éprouvette (dans le cas des sols fins pour les-
quels on s’intéresse à la vitesse de tassement, il est indispensable
Pour appliquer les charges nécessaires sur le piston de l’œdo-
que le sol soit saturé pour que l’on puisse interpréter les courbes
mètre, on utilise principalement :
de tassement au cours du temps sous chacune des charges appli-
— des systèmes mécaniques de chargement par poids, en géné- quées ; l’application d’une contre-pression est considérée comme
ral avec des bras de levier pour augmenter les efforts appliqués ; la technique de saturation la plus efficace ; elle implique l’utilisa-
— des systèmes pneumatiques ou hydrauliques. tion de cellules œdométriques fermées) ;
Ces deux types de systèmes sont également adaptés à la réalisa- — application de la charge sur le piston par paliers de 24 heures
tion des essais classiques de chargement par paliers. Toutefois, les et mesure du tassement au cours du temps sous chacune des char-
systèmes hydrauliques et pneumatiques, plus faciles à automatiser, ges successivement imposées à l’éprouvette ; on applique habituel-
Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
C 214 − 4 © Techniques de l’Ingénieur, traité Construction
62
Référence Internet
C214
2
E
2.2.1.3 Courbe de compressibilité des sols pulvérulents
F
La perméabilité des sols pulvérulents est en général assez forte
pour que l’eau ne s’oppose pas à la déformation du sol. Les défor-
mations sont pratiquement instantanées. Elles sont dues :
— pour l’essentiel au réarrangement des particules qui consti- 1 MPa σ 'v
tuent le squelette solide du sol ;
— pour une faible part, à la déformation des particules solides Dans la partie AB de la courbe, la variation de volume est notable et
provient surtout du réarrangement des grains. Dans la partie EF, elle est
aux points de contact entre les particules. faible et provient de la déformation élastique des grains.
La courbe de compressibilité œdométrique d’un sol pulvérulent a
l’allure générale indiquée sur la figure 5, en termes d’indice des Si l'on décharge et recharge l'éprouvette (trajet BC et CD), on constate
que le comportement du matériau n'est pas réversible ; seule, la part
vides e (cf. article [C 208] Description, identification et classification liée à la déformation élastique des grains est récupérée.
des sols ) et de contrainte effective verticale σ v′ (cf. article [C 212]
L’eau dans les sols ). Si l’on décharge puis recharge une éprouvette,
on constate que le comportement du sol n’est pas réversible (trajets Figure 5 – Courbe œdométrique d’un sol pulvérulent
BC et CD sur la figure 5).
En pratique, l’essai œdométrique est peu utilisé pour les sables.
— la compression initiale ou instantanée, lors de l’application de La pression interstitielle est considérée comme dissipée au temps,
la charge (a ) ; noté t100 , correspondant au point d'intersection J de la tangente à la
— la consolidation primaire, qui correspond à la dissipation de courbe au point d'inflexion I, et de l'asymptote à la partie IC de la
courbe.
la pression interstitielle (b ) ;
— la compression secondaire, qui se poursuit dans le temps On note la valeur du tassement correspondant s100 , ainsi que celle du
après la dissipation de la surpression interstitielle (c ). tassement en fin d'essai sf , (indice des vides ef ).
En général, la consolidation primaire est le phénomène prépon-
dérant et, pour les épaisseurs habituelles des éprouvettes, elle se Figure 6 – Courbe de consolidation d’un sol fin
termine en moins de 24 heures (temps t100 sur la figure 6).
2.2.1.4.2 Courbe œdométrique des 24 heures. On peut alors tracer le diagramme donnant la varia-
Par convention, l’essai est réalisé en augmentant toutes les 24 heu- tion de l’indice des vides e (en réalité, l’indice des vides ef au bout
res la pression appliquée à l’éprouvette et l’on admet que la défor- des 24 heures) en fonction de la contrainte effective σ v′ (égale à
mation finale sous chaque charge est celle que l’on mesure au bout la contrainte totale, c’est-à-dire à la pression appliquée σv puisque la
Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
© Techniques de l’Ingénieur, traité Construction C 214 − 5
63
2
64
Référence Internet
C216
Résistance au cisaillement
2
Docteur ès Sciences
Directeur technique, Laboratoire Central des Ponts et Chaussées
Professeur adjoint à l’École Nationale des Ponts et Chaussées
Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
© Techniques de l’Ingénieur, traité Construction C 216 − 1
65
Référence Internet
C216
(0)
Symboles et unités des paramètres mécaniques des sols utilisés dans cet article
2
Angle de frottement apparent.............. ϕuu degré
Cohésion remaniée cr kPa L–1 MT –2
Sensibilité .............................................. St
Cohésion résiduelle............................... c R′ kPa L–1 MT –2
Angle de frottement résiduel ............... ϕ R′ degré
Taux d’augmentation de cu .................. λcu
Résistance à la compression simple.... Rc kPa L–1 MT –2
Effort de pointe statique ....................... Qc kN LMT –2
Résistance de pointe statique .............. qc kPa L–1 MT –2
Effort de frottement latéral ................... Qs kN LMT –2
Frottement latéral unitaire.................... fs kPa L–1 MT –2
⫽ ⫽ ⫽
σ = S+D
Les notions de contraintes et de déformations font partie des
connaissances acquises dans toutes les études techniques et le σx – σm σ xy σ xz
présent article est limité au rappel des définitions et des principaux 1 0 0
⫽
résultats utilisés pour l’étude de la résistance au cisaillement des σ = σm 0 1 0 + σ xy σy – σm σ yz
sols. 0 0 1 σ xz σ yz σz – σm
Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
C 216 − 2 © Techniques de l’Ingénieur, traité Construction
66
Référence Internet
C216
2
Figure 2 – Représentation de Mohr : états de contraintes possibles
Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
© Techniques de l’Ingénieur, traité Construction C 216 − 3
67
Référence Internet
C216
Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
C 216 − 4 © Techniques de l’Ingénieur, traité Construction
68
Référence Internet
C216
ε1 0 0
2
⫽
ε = 0 ε2 0
0 0 ε3
G ( σ ij , ε ij , ε̇ ij , t … ) = 0
1.2 État de déformation car elle peut dépendre des déformations εij , des vitesses de défor-
en un point d’un milieu continu mation ε̇ ij , du temps t, etc.
Les formes les plus simples utilisées en pratique supposent que
Dans les conditions habituelles de la mécanique des sols, où les seules interviennent les contraintes principales, et parfois même
déformations restent petites (au plus de 10 à 20 %), l’état de défor- seulement certaines d’entre elles.
mation en un point peut être caractérisé par le tenseur des Des formes plus complexes de la loi de comportement des sols
déformations : ont été mises au point et sont utilisées pour les études numériques,
le plus souvent par la méthode des éléments finis. Elles ne sont pas
εx γ xy /2 γ xz /2 traitées dans le présent article, qui se limite à l’exposé de la résistance
⫽
ε = γ xy /2 εy γ yz /2 des sols au cisaillement dans l’optique de l’utilisation des méthodes
classiques d’analyse de la stabilité des ouvrages en mécanique des
γ xz /2 γ yz /2 εz sols.
Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
© Techniques de l’Ingénieur, traité Construction C 216 − 5
69
2
70
Référence Internet
C219
2
GERS-SRO, université Gustave Eiffel, IFSTTAR, Champs-sur-Marne, France
Note de l’éditeur : cet article est la réédition actualisée de l’article [C 219] intitulé « Corrélations
entre les propriétés des sols » rédigé par Jean-Pierre MAGNAN et paru en 1993.
C’est dans ce cadre général que l’utilisation de corrélations entre les propriétés
physiques et mécaniques des sols peut contribuer efficacement au travail de
synthèse du géotechnicien.
71
Référence Internet
C219
riser que de façon statistique, s’expliquent par la raison déjà citée que
1. Relations et corrélations toutes les propriétés d’un même empilement de particules évoluent
dans les sols : généralités de façon coordonnée et traduisent l’existence d’une loi de comporte-
ment générale pour chaque grande classe de sol.
72
Référence Internet
C219
2. Principales techniques de relations de type non linéaire entre les propriétés du sol : les
variables aléatoires liées par des relations linéaires peuvent être
d’étude des corrélations des fonctions non linéaires des propriétés du sol (logarithmes,
fonctions puissances, exponentielles, etc.), ce qui donne une
grande souplesse à ce type d’analyse linéaire.
L’étude des relations existant entre les propriétés des sols s’effec- Dans le cas de deux variables aléatoires X et Y, la procédure de
tue au moyen des outils classiques de la statistique pour l’analyse des recherche de la meilleure relation linéaire entre ces variables com-
données. Les méthodes classiques de l’analyse statistique ont été mence par le choix de la variable explicative, qui sera notée X, et
exposées dans de nombreux ouvrages, auxquels le lecteur pourra se de la variable expliquée, qui sera notée Y :
reporter pour une description détaillée de ces méthodes [21]. Dans le
présent paragraphe, seront rappelés seulement les définitions essen-
tielles et les principes des méthodes couramment utilisées pour les
études de corrélations en mécanique des sols. Ce choix préliminaire inévitable introduit une dissymétrie entre
2
X et Y et l’on n’obtient pas le même résultat en écrivant
Y = aX + b et X = cY + d, bien que le coefficient de corrélation soit
le même dans les deux cas. Cette différence vient de la procédure
2.1 Relations entre variables aléatoires. utilisée pour estimer les valeurs des coefficients a et b (respective-
Régression linéaire ment c et d).
Pour l’application des techniques de l’analyse statistique, chaque Si l’on dispose d’un ensemble (échantillon) de n couples de valeurs
paramètre géotechnique du sol doit être considéré comme une (xi , yi )i=1,n de X et Y pour déterminer la relation entre ces deux
variable aléatoire, c’est-à-dire comme une grandeur non détermi- variables, on recherche ensuite les valeurs estimées de a et b, notées
née a priori, dont on sait qu’elle peut prendre telle ou telle valeur ici a et b, qui minimisent l’écart quadratique moyen entre les yi et les
dans un ensemble de valeurs possibles, avec une certaine probabi- expressions calculées [méthode des moindres carrés].
lité. Cette assimilation des propriétés du sol à des variables aléa- Dans le cas de deux variables X et Y, le coefficient de corréla-
toires n’implique pas qu’en un point donné les propriétés du sol ne tion permet d’évaluer la représentativité des valeurs estimées des
soient pas parfaitement déterminées. Elle représente seulement coefficients a et b, le coefficient de corrélation peut varier entre –1
l’ignorance de l’ingénieur vis-à-vis des valeurs exactes de chaque et +1. Les valeurs proches de zéro indiquent une forte dispersion
propriété en chaque point. des valeurs de Y par rapport à la relation linéaire estimée, donc
une mauvaise représentativité de l’équation. Le lecteur pourra se
reporter à l’un des ouvrages cités en références bibliographiques.
Toute variable aléatoire X peut être caractérisée par une den-
sité de probabilité g (x), qui représente la probabilité de chaque
valeur possible x de la variable, ou, de façon parfaitement équi- 2.2 Analyse factorielle
valente, par une fonction de répartition G (x), variant de 0 à 1 et
égale à la probabilité que X soit inférieur à x. En pratique, on s’intéresse souvent aux relations qui peuvent
exister à l’intérieur d’un groupe de m variables, et l’utilisation des
techniques de régression linéaire conduit à répéter l’analyse décrite
Connaissant la fonction g (X) on peut déterminer le moment au paragraphe précédent en donnant tour à tour à chacune des
d’ordre 1, appelé espérance mathématique ou plus communément variables le rôle de variable expliquée et en étudiant l’ensemble des
la moyenne, et noté E [X] ou m. Le moment centré d’ordre 1 est nul. relations qui la lient aux autres, prises isolément, puis par deux, par
Le moment centré d’ordre 2 est appelé variance et noté Var [X] trois, etc. Pour limiter le nombre des opérations nécessaires, diffé-
ou σ2. Sa racine carrée positive est appelée écart type et notée σ. Le rentes procédures ont été développées. Par exemple, la méthode
rapport de l’écart type à la moyenne est appelé coefficient de varia- de régression « pas à pas » ne teste qu’une partie des combinai-
tion et noté CV [X] ou CX. sons possibles des variables en recherchant la variable Xj la mieux
Les applications de type tableurs ou les outils informatiques corrélée avec Y, soit Xa, puis la variable qui maximise le coefficient
spécifiquement statistiques (voir des suites comme python et R) de corrélation multiple de Y avec Xa et une seconde variable Xj, etc.
permettent d’estimer ces différents paramètres. Mais cette méthode ne garantit pas que l’on n’oublie pas une com-
Les notions précédentes sont définies pour des fonctions mathé- binaison éventuellement plus favorable, mais dont aucune variable
matiques appelées « variables aléatoires ». Dans la pratique, quand n’est la plus corrélée avec Y.
on analyse un ensemble de données, on ne connaît généralement L’analyse factorielle, qui recherche les « facteurs » (combinaisons
pas les lois de probabilité des propriétés étudiées. On raisonne linéaires des variables) représentant le mieux les variations des don-
alors sur des valeurs estimées des paramètres statistiques (esti- nées analysées, constitue une alternative efficace aux méthodes pré-
mées d’après l’ensemble des données dont on dispose). Différents cédentes. Cette méthode d’analyse a été décrite par Lebart et al.
ensembles de données (différents « échantillons », dans le vocabu- (1979) [12]. Son principe est de construire un ensemble de nouvelles
laire des statistiques) conduisent à des estimations différentes de variables indépendantes en procédant pas à pas et en retenant à
ces paramètres, si bien que ces paramètres estimés peuvent eux- chaque étape, parmi les facteurs possibles, celui qui fait diminuer le
mêmes être traités comme des variables aléatoires... plus la variance résiduelle. Les applications de l’analyse factorielle
Les lois de probabilité les plus utilisées pour les variables géotech- en géotechnique sont encore assez rares et ce thème ne sera pas
niques sont la loi normale (ou loi gaussienne) ou la loi log-normale. développé dans le présent article, mais l’analyse factorielle offre des
possibilités intéressantes pour guider les études sur le comporte-
ment des sols et des roches.
Une loi normale est une loi de probabilité absolument conti-
nue qui dépend des deux paramètres : moyenne et écart type.
Dans la loi log-normale, le logarithme de la variable est distri- 2.3 Variabilité spatiale
bué selon une loi normale.
Il est bien établi que les couches de sols naturels sont rarement
homogènes et que leurs propriétés physiques et mécaniques fluc-
Pour analyser simultanément les valeurs de plusieurs propriétés tuent avec des amplitudes variables selon les propriétés considérées,
d’un même sol, on fait en général l’hypothèse que les relations la nature et l’origine des sols. Le coefficient de variation donne une
cherchées sont linéaires. Cette hypothèse n’exclut pas l’existence mesure utile de cette variabilité. Ainsi, la teneur en eau a souvent un
73
Référence Internet
C219
coefficient de variation de l’ordre de 20 %, le poids volumique de l’indice de vide initial Cc / (1 + e0) à la teneur en eau w (%). Un
5 %, les paramètres de résistance au cisaillement de 30 %, avec des fuseau a été défini, permettant d’éliminer les valeurs qui semblent
valeurs plus fortes pour la cohésion non drainée (souvent 50 %). aberrantes du rapport Cc / (1 + e0). La comparaison avec des sols
Dans certains sols, les variations sont très rapides et l’on peut consi- organiques (tourbes et vases) et différents autres sols montre son
dérer, par exemple, qu’à 50 cm de distance les propriétés du sol utilisation possible pour les sols normalement consolidés. Les sols
n’ont pas de lien. Dans d’autres cas, les valeurs d’une même pro- légèrement surconsolidés se placent au-dessus de la courbe.
priété restent voisines sur quelques mètres, voire quelques dizaines
La figure 1a compare les courbes de Lambe et Whitman (1969)
de mètres.
aux vases et tourbes de Normandie (Vautrain, 1976 [20]) et divers
Ces variations spatiales des propriétés des sols exercent une sites. Les relations linéaires qui prévalaient sur chaque site ont dis-
influence sur les résultats des études de corrélations. Cette influence paru au profit d’un nuage de points dont la meilleure approxima-
se traduit par : tion n’est pas linéaire (figure 1a), mais exponentielle (figure 1a),
– la plus faible corrélation des propriétés mesurées en des avec une corrélation nettement moins forte.
2
points éloignés qu’en des points voisins (beaucoup de corrélations Différentes études ont montré que la pente de la droite de
sont malheureusement établies avec des données provenant de l’œdomètre peut être reliée à la limite de liquidité :
sondages ou essais assez distants les uns des autres, de telle sorte
qu’elles incluent non seulement la corrélation réelle des para-
mètres en un même point, mais aussi une certaine partie de leur
variabilité spatiale. La seule solution pour éviter ce phénomène est Les corrélations de Terzaghi et Peck (1948) [19] reliant l’indice
de faire des campagnes d’essais spéciales comportant des essais de compressibilité Cc à la limite de liquidité wL (%) :
ou sondages très voisins) ;
– la diminution de la variabilité des paramètres du sol lorsque le Cc = 0,009 · (wL – 10) pour les échantillons d’argile non remaniés ;
volume du sol concerné par l’essai augmente. Ce phénomène peut Cc = 0,007 · (wL – 10) pour les échantillons d’argile remaniés.
influencer les corrélations établies, par exemple, entre des proprié-
Une deuxième vérification de l’indice de compressibilité qui
tés mesurées sur de très petits volumes de sol (teneur en eau,
généralement est en accord avec le fuseau proposé par Lambe et
coefficient de perméabilité d’éprouvettes de laboratoire, compres-
Whitman.
sibilité ou résistance au cisaillement mesurée en laboratoire, etc.)
et des propriétés mesurées sur de plus grands volumes de sols Dans leur étude pour le cône tombant, Wood et Wroth (1978)
(pression limite ou module pressiométrique, perméabilités mesu- ont établi une relation simple entre l’indice de compressibilité Cc
rées en place, essais de plaque, etc.). et l’indice de plasticité IP (%) et le poids volumique γs (kN/m3) :
Cc = 0,5 . IP . γs/1 000. Bien qu’assez dispersée, cette relation pos-
sède une certaine justesse (figure 1b).
À retenir
■ Prenons un autre exemple de corrélations très utilisée dans les
– La détermination des relations ou corrélations nécessite de projets pour valider les contraintes de préconsolidation issues des
mettre en œuvre des outils mathématiques du domaine des essais œdométriques. Cette corrélation proposée par Bjerrum (1973)
statistiques. [2] relie la cohésion non drainée cu à la contrainte de préconsolida-
– Pour les applications les plus simples, les outils de bureau- tion en fonction de l’indice de plasticité IP (%) (figure 2). La
tique classiques comme les tableurs s’avèrent suffisants. Pour valeur de cu est obtenue à partir d’essais triaxiaux CU + u.
de grand nombre de données ou des configurations complexes, Certains auteurs ont simplifié cette relation par (Leroueil et al.,
aspect tridimensionnel ou géoréférencement, des outils plus 1985 [14]) :
puissants aptes à gérer des bases de données ou des langages
disposant de bibliothèques dédiées s’avèrent plus performants.
74
Référence Internet
C220
75
Référence Internet
C220
Il existe d’autres essais en place intéressants, mais ils sont d’une utilisation
moins fréquente en raison de leur caractère plus complexe ou de leur domaine
d’intervention plus limité. On peut citer, par exemple, le pressiomètre auto-
foreur, le pressio-pénétromètre et le phicomètre. Le paragraphe de cet article
qui leur est consacré donne également un aperçu des compléments qui peuvent
être apportés aux essais classiques (notamment piézocône et manchon de
frottement pour le pénétromètre statique) et présente les essais de chargement
à la plaque et les essais d’eau les plus courants.
On peut arbitrairement subdiviser les essais en place en deux grandes
familles : les essais qui donnent une caractéristique de sol à la limite (ou, si l’on
veut, à « la rupture ») et les essais qui donnent en plus une relation contraintes –
2 déformations.
Les pénétromètres statiques et dynamiques appartiennent à la première
famille. Ils sont enfoncés dans le terrain soit à vitesse imposée soit sous l’effet
de chocs répétés. Le sol sous la pointe est constamment dans un état limite
puisque la pointe de l’appareil le poinçonne.
Le pressiomètre et le scissomètre appartiennent à la deuxième famille, car ils
sollicitent le terrain depuis son état au repos jusqu’à une valeur limite.
Les pénétromètres ne permettent donc pas, par définition, de déterminer les
caractéristiques de déformation du sol, sauf à procéder par corrélations. Avec le
pressiomètre et le scissomètre, on peut cependant songer à mesurer des para-
mètres de déformabilité, utiles pour déterminer les tassements ou les déformations
des ouvrages. Suivant les conditions de mise en œuvre des appareils et les condi-
tions d’essai, on examinera l’intérêt et les limites de cette particularité.
Il est très rare que, sur un même site, tous ces paramètres soient mesurés en
un nombre de points suffisant pour que l’on puisse juger bien connu l’ensemble
du massif de sol. Habituellement, la reconnaissance géotechnique est limitée au
strict minimum, et l’on dispose des valeurs de certains paramètres en certains
points et d’autres paramètres en d’autres points. L’ingénieur géotechnicien doit
tirer le meilleur parti possible de ces informations éparses et établir une coupe
géotechnique représentative du site étudié.
C’est dans ce cadre général que l’utilisation de corrélations entre les propriétés
physiques et mécaniques des sols peut contribuer efficacement au travail de syn-
thèse du géotechnicien. La dernière partie de cet article s’intéresse à ces relations.
76
Référence Internet
C220
masse
axe de battage axe de battage
mouton à masse fixe mouton à masse variable
enclume
dispositif de mesure
afficheur afficheur de l’énergie
enclume enclume
conditionneur conditionneur conditionneur afficheur
système de mesure du couple système d’injection
système pour le type A système système de repérage
de repérage de repérage système de guidage
espace annulaire
sol
(avec boue pour le type A)
espace annulaire
(avec boue pour le type A)
sol
espace annulaire 2
pointe pointe pointe
a b c
Tableau 1 – Dimensions et masses pour les quatre types d’appareillage d’essai de pénétration dynamique
(selon la NF EN ISO 22476-2)
DPSH
Appareillage
Symboles Unités DPL DPM DPH
de pénétration dynamique
A B
Dispositif de battage
Enclume
Tiges de battage c)
Diamètre OD (maxi.) dr mm 22 32 32 32 35
mgh/A
Énergie nominale spécifique par coup kJ/m 2 50 100 167 194 238
En
a) Dh diamètre du mouton : S’il est de forme rectangulaire, la plus petite dimension est considérée équivalente au diamètre.
b) Pointe perdue exclusivement.
c) La longueur maximale de chaque tige ne doit pas excéder 2 m.
d) Inclinaison des tiges par rapport à la verticale.
77
Référence Internet
C220
1.1.1 Pénétromètres dynamiques difficiles d’accès voire des essais à l’horizontale. La superficie du
à énergie constante cône varie de 2 à 10 cm2 avec des tiges de 14 mm de diamètre et de
50 mm en longueur. Les investigations avec la version actuelle de
L’énergie de battage, la nature, la géométrie et les dimensions cet appareil sont limitées à une profondeur inférieure à dix mètres,
de la pointe sont normalisées ainsi que le diamètre des tiges. La ce qui est suffisant pour des ouvrages et des remblais de taille
norme insiste sur la mesure de l’énergie réelle transmise aux tiges moyenne ou des tranchées (XP 94 105).
de battage effectuée sur une partie d’une tige instrumentée posi-
Un exemple de vérification du compactage est donné à la
tionnée sous le point d’impact du mouton sur l’enclume à une
figure 3b. Son application aux problèmes géotechniques clas-
distance d’au moins 10 fois le diamètre de la tige
siques et aux sols hétérogènes reste à développer. Une déclinai-
L’espace annulaire ménagé lors de la pénétration de la pointe son en pénétromètre lourd est également produite pour des
débordante (figure 2) permet de limiter le contact entre le train de profondeurs d’investigation accrues.
tiges et le sol de sorte que l’énergie de battage est transmise
quasi intégralement à la pointe.
78
Référence Internet
C220
1,0
mesure
1,0 droite limite
profondeur, z (m)
2,0
droite de référence
A2h
2
Q4
2,5
3,0
3,5
4,0
a b c
Figure 3 – Profil de pénétration dynamique de type DPSH et profil de pénétration dans un remblai compacté avec le Panda avec les courbes
de contrôle de compactage selon la NF P94-105
19
1.2.1 Généralités
1,6
Cet essai consiste à enfoncer dans le terrain par battage un carot-
tier de conception et de dimension normalisées (figure 4). On compte d = 35 ± 1
le nombre de coups de mouton nécessaires pour enfoncer le carottier
sur une certaine profondeur. Une fois plein, le carottier est remonté à
la surface, vidé de sa carotte puis redescendu au fond du forage.
L’opération est répétée sur toute la hauteur du profil à tester. Figure 4 – Schéma du carottier standard
79
Référence Internet
C220
80
Référence Internet
C220
vérin
colonnes de guidage
afficheur
conditionneur
système de repérage
train de tige
sol
transmission mécanique
ou électrique ou autre
espace annulaire
2
jupe
pointe électrique
ou mécanique
cône
81
2
82
Référence Internet
C258
Modélisation numérique
des ouvrages géotechniques
par Emmanuel BOURGEOIS
IFSTTAR
et Sébastien BURLON
IFSTTAR 2
et Fahd CUIRA
Terrasol
83
Référence Internet
C258
2
important à considérer.
La stratégie de modélisation reste une étape fondamentale de toute modéli-
sation géotechnique. Elle doit conduire au choix entre des calculs en deux ou
trois dimensions, en déformation plane ou en axisymétrie, à l’identification des
couplages hydrauliques et thermiques à considérer, à la définition de condi-
tions aux limites pertinentes, etc.
Les modèles de comportement constituent un autre point essentiel de toute
modélisation numérique et l’ingénieur en charge des calculs doit bien com-
prendre comment ils peuvent affecter les résultats qu’il aura à analyser. Les
effets des différents paramètres ne peuvent être maîtrisés que si leurs rôles au
cours du calcul sont précisément identifiés.
L’interaction sol-structure est aussi un point essentiel de toute modélisation
numérique. Deux aspects sont à prendre en considération : l’élément structurel
en tant que tel et sa modélisation sous forme de barre, de poutre ou de coque,
etc. et les éléments d’interface qui lient ces éléments structurels aux éléments
volumiques modélisant le terrain en place.
D’autres techniques plus récentes comme les macroéléments, deviennent
une alternative intéressante dans certains cas.
Enfin, l’analyse des résultats est une phase de la modélisation numérique à
ne pas négliger. La vérification de la bonne convergence des calculs est une
première étape et doit être poursuivie par l’analyse des déplacements, des
déformations et des contraintes.
Les procédures de réduction des propriétés de cisaillement sont désormais
devenues un outil courant pour évaluer un coefficient de sécurité relatif à la
mobilisation de la résistance du terrain. Mais il n’en demeure pas moins que
les résultats obtenus à partir de ces procédures doivent être analysés finement,
notamment dans le cas d’interaction entre des éléments volumiques et des élé-
ments structurels.
84
Référence Internet
C258
des problèmes qui ne peuvent être traités à l’aide des méthodes Si le problème étudié est non linéaire (ce qui est pratiquement
traditionnelles qu’au prix de simplifications difficiles à justifier. toujours le cas en géotechnique), au cours de chaque incrément,
des itérations sont réalisées pour atteindre cet équilibre. Selon le
Par exemple, l’angle d’une fouille rectangulaire ou différentes code utilisé, la taille des incréments peut être constante ou
phases d’excavation sont désormais des situations assez faciles à variable (pilotée par une procédure d’incrémentation automatique
modéliser. des charges).
Le calcul du tassement de tours s’appuyant sur des radiers, repo- Des tolérances permettant de contrôler la précision des calculs
sant eux-mêmes sur plusieurs centaines de pieux, est un autre à la fin de chaque incrément sont, en général, prédéfinies. Ces
exemple d’utilisation nouvelle des modélisations numériques. tolérances sont relatives à des contrôles sur la différence entre les
forces extérieures et les forces internes, les déplacements calculés
Les différentes couches de sol ou de roche peuvent aussi être au cours de chaque itération ou le travail des forces extérieures et
considérées avec plus de détails et de nombreux codes offrent la des forces intérieures.
2
possibilité de faire varier les paramètres définissant les propriétés La procédure de résolution itérative des problèmes non
des terrains selon leur position en plan ou la profondeur. linéaires consiste à se ramener à la résolution de plusieurs sys-
tèmes matriciels RU = F.
Elle peut mettre en œuvre des techniques variées. On distingue
1.2 Interaction avec les normes ainsi (figure 1) :
de calcul – la méthode des contraintes initiales, dans laquelle la matrice
de rigidité R est la même pour toutes les itérations, et les non
Les normes de calcul se focalisent essentiellement sur la vérifi- linéarités apportées par la plasticité sont traitées comme des cor-
cation d’états limites ultimes, avec le calcul d’un coefficient de rections apportées au second membre F (figure 1a) ;
sécurité ou d’un équilibre de forces intégrant des coefficients par- – la méthode de rigidité tangente : la matrice de rigidité R est
tiels. assemblée et inversée à chaque itération en intégrant les effets de
la plasticité. Cette technique peut s’avérer complexe et coûteuse
Pour sa part, la modélisation numérique fournit avant tout des
en temps (figure 1b) ;
valeurs de déplacements et de déformations, et est donc plus
– la méthode de rigidité sécante : la matrice de rigidité R est
adaptée à la vérification des états limites de service (ELS) pour
assemblée et inversée à chaque itération en gérant, pour partie, les
lesquels les coefficients partiels sont égaux à 1,0. Son utilisation effets de la plasticité. Cette méthode peut présenter des avantages
pour la vérification des états limites ultimes (ELU) a donc paru pour certains comportements complexes (figure 1c).
limitée dans un premier temps.
Sans entrer dans le détail du formalisme de l’élastoplasticité,
Désormais, notamment avec les procédures de réduction des (présenté rapidement au § 3.3), on peut signaler que l’intégration
propriétés de cisaillement des terrains (procédure de type « c-phi locale des lois de comportement est aussi une tâche complexe qui
reduction »), il est aisé de calculer un coefficient de sécurité. peut mettre en œuvre des techniques variées. Il s’agit de contrôler
Il est aussi possible, à travers les procédures suggérées par cer- que l’état de contraintes vérifie le critère de plasticité f (c’est-à-
taines normes de calcul, notamment l’Eurocode 7, de considérer dire reste à l’intérieur ou sur la frontière de la surface de charge).
les résultats d’une modélisation numérique, tant pour la vérifica- La méthode la plus utilisée, parfois appelée « méthode du
tion des états limites ultimes, que pour celle des états limites de retour radial », est la suivante : à partir d’un état initial de
service. contrainte σi et d’écrouissage αi (α peut être une variable scalaire
ou tensorielle), un état de contrainte σe est calculé à partir de la
résolution de l’équation du système matriciel.
1.3 Points clefs à gérer Si cet état de contrainte ne vérifie pas le critère de rupture, alors
il est corrigé pour obtenir un état de contrainte et d’écrouissage,
Le résultat d’un calcul numérique résulte d’un enchaînement de σ et αf vérifiant le critère.
f
tâches complexes.
Le calcul de la correction de contrainte à apporter dσc = σe – σf
Le calcul est décomposé en différents incréments à la fin des- fait appel à la notion de multiplicateur plastique λ et à la normale
quels le système étudié est en équilibre : les « forces internes »,
associées aux contraintes dans le massif de sol, doivent être équi- à la surface de charge , une dérivée partielle, (et éventuelle-
librées par les forces extérieures appliquées au massif, qu’il ment aussi à la dérivée du potentiel plastique si la loi d’écoule-
s’agisse de forces ponctuelles, réparties ou volumiques. ment est non associée).
Fe Fe
Fe
u u u
a méthode des contraintes initiales b méthode de rigidité tangente c méthode de rigidité sécante
(rigidité constante)
Figure 1 – Différentes méthodes de résolution d’un calcul par la méthode des éléments finis
85
Référence Internet
C258
f (σ i, α i) = 0
σe
σ i, α i ∂f
dσ c = λC
σ f, α f ∂σ
2
Surface de charge initiale
f(σ f ,α f) = 0
86
Référence Internet
C258
Dans ce dernier cas, on est souvent amené à faire une hypo- • définition des conditions de déplacement imposé sur le
thèse sur le phénomène qui cause ce comportement, et la modéli- contour du domaine étudié,
sation vise à démontrer la pertinence de cette hypothèse. Une fois – définition des chargements mécaniques (forces volumiques ou
la cause du problème établie, on peut envisager de définir des surfaciques) ;
solutions de confortement.
– exécution du calcul et exploitation des résultats.
La définition des objectifs du calcul oriente fortement les choix
Chacune de ces étapes peut donner lieu à des hypothèses et à
qui seront faits dans la suite de la démarche.
des simplifications dont les justifications sont plus ou moins pré-
cises.
2.2 Choix du type d’analyse
On rappelle que la méthode des éléments finis est une méthode 2.3 Cadre de modélisation 2D/3D
2
permettant de résoudre des équations aux dérivées partielles : il
s’agit de déterminer une ou plusieurs fonctions des coordonnées Par le passé, la réalisation de calculs en condition tridimension-
spatiales qui vérifient un ensemble de relations décrivant la phy- nelle présentait des difficultés et des limites qui la rendaient
sique du système. De manière générale, la première étape de la impraticable ; la lourdeur des calculs imposait de procéder à une
démarche consiste à définir la ou les quantités que l’on souhaite discrétisation grossière du domaine étudié et à des simplifications
calculer. peu convaincantes.
On a donc, pendant de nombreuses années, développé des
■ Dans le cas le plus simple approches bidimensionnelles, pour lesquelles la préparation,
Une fois ces quantités définies, le type d’analyse à effectuer est l’exécution et l’exploitation des calculs sont beaucoup plus
fixé, c’est-à-dire la nature du problème mathématique à résoudre. simples.
Le cas d’une analyse mécanique correspond, par exemple, à la
■ Dans le cas des ouvrages géotechniques, on fait généralement
situation où les fonctions recherchées sont le champ de déplace-
l’hypothèse des déformations planes : on admet que le champ de
ment, les contraintes, les déformations plastiques, les efforts dans
déplacement cherché possède une composante nulle en raison de
les structures.
la géométrie de l’ouvrage et des chargements.
En géotechnique, on fait encore le plus souvent des calculs
mécaniques « simples », sans prise en compte des couplages et Dans le cas d’un remblai, d’une digue, ou d’un autre ouvrage
des effets différés qui peuvent avoir une influence sur la réponse linéaire, la géométrie de l’ouvrage justifie partiellement cette hypo-
de l’ouvrage (qui seront abordés dans les § 2.6 et 2.7). La solution thèse. Encore faut-il que les chargements et les conditions aux
du problème est alors indépendante du temps. limites soient également compatibles avec elle : cela suppose
Pour des applications différentes, l’objet du calcul n’est pas de qu’ils soient invariants dans la direction pour laquelle le déplace-
calculer des déformations et des efforts : il peut être de représen- ment est nul.
ter un écoulement d’eau dans un massif et de déterminer les Ce type d’hypothèse est acceptable pour une large gamme de
champs de pression et de vitesses. On conduit alors une analyse problèmes et d’ouvrages :
hydraulique. Pour ce type d’analyse, la solution dépend du temps – remblais ;
(sauf si on se place en régime permanent). – digues ;
Si l’on veut décrire de manière complète le couplage entre – soutènements ;
effets hydrauliques et mécaniques, on obtient une troisième caté- – stabilité de pente ;
gorie d’analyse, qu’on appellera ici « analyse hydromécanique ». Il – semelles de fondations filantes.
est important de signaler que ce choix n’est pas anodin, parce que
la nature mathématique du problème de couplage complet ■ Pour les fondations profondes, le cadre des déformations planes
conduit à mettre en œuvre des traitements numériques différents, ne s’impose pas aussi clairement.
plus ou moins robustes et complexes à maîtriser, et à introduire Pour un pieu isolé, installé dans un terrain constitué de couches
des paramètres supplémentaires souvent difficiles à déterminer. Il horizontales et chargé uniquement verticalement, on peut valable-
est donc recommandé de bien cerner le niveau de complexité ment considérer que la solution présente une symétrie de révolu-
nécessaire pour atteindre le but qu’on s’est fixé, le recours systé- tion, et se placer dans un cadre axisymétrique.
matique à l’approche mathématiquement la plus compliquée
étant souvent une perte de temps et d’énergie si l’on ne dispose L’hypothèse d’axisymétrie permet aussi de traiter le cas de fon-
pas des moyens de la mettre en œuvre de manière efficace (par dations superficielles circulaires, et par extension, celui de fonda-
manque de données fiables, de moyens de calcul, ou pour toute tions carrées ou pratiquement carrées (à condition de ne pas
autre raison). chercher à discuter précisément ce qui se passe au voisinage du
coin de la fondation).
■ Dans le cas d’une rétro-analyse d’un comportement observé
■ Pour un groupe de pieux, le cadre des déformations planes et
D’autres phénomènes entrent en jeu et doivent être pris en
celui de l’axisymétrie constituent des hypothèses très difficiles à
compte dans l’analyse pour que la modélisation puisse être repré-
justifier, et ne peuvent être adoptées que si le calcul vise à évaluer
sentative : il convient donc de bien identifier ces phénomènes et
de manière globale un comportement (un tassement moyen par
voir dans quelle mesure et avec quel degré de précision ils
exemple) ou l’influence d’un paramètre particulier.
peuvent être pris en compte avec le type d’analyse choisi.
Une fois le type d’analyse à conduire déterminé, la modélisa- ■ En dernier lieu, on peut mentionner le cas particulier du creuse-
tion proprement dite passe par plusieurs étapes, qui sont les sui- ment des tunnels. Ce problème est clairement tridimensionnel,
vantes dans le cas d’une analyse mécanique simple : puisque les caractéristiques matérielles sont différentes en avant et
– définition de la géométrie du domaine étudié ; en arrière du front de taille. Panet [1] a proposé de se ramener au
– préparation des données du calcul : cadre des déformations planes, en section transversale, c’est-à-dire
dans un plan perpendiculaire à l’axe du tunnel. La technique pro-
• définition des caractéristiques mécaniques des différents posée, appelée « méthode convergence confinement » vise à
matériaux, rendre compte de la troisième dimension, c’est-à-dire de la dis-
• définition des conditions initiales (contraintes initiales, tance entre le plan considéré et le front de taille, au moyen d’un
valeurs initiales de certains paramètres matériaux), paramètre scalaire appelé « taux de déconfinement ».
87
Référence Internet
C258
Elle n’est justifiée rigoureusement que dans un cadre très res- On peut aussi indiquer qu’il existe des éléments utilisant des
treint (élasticité linéaire, état de contraintes initial uniforme, etc.), interpolations d’ordre supérieur à 2 (triangles à 10 ou 15 nœuds
mais l’usage a prouvé qu’elle donne des résultats acceptables par exemple).
bien au-delà de son domaine de validité théorique.
■ En 3D
La difficulté consiste à identifier les contextes dans lesquels son
utilisation conduit à des résultats peu représentatifs (par exemple Les éléments peuvent être des :
celui de l’utilisation de présoutènements parallèles à l’axe du tun- – tétraèdres à 10 nœuds (figure 3a) ;
nel). – pentaèdres à 15 nœuds (figure 3b) ;
– hexaèdres à 20 nœuds (figure 3c).
Le degré de précision de ces éléments peut être plus ou moins
2.4 Calculs mécaniques important et il convient que l’utilisateur ait une idée, même som-
2
maire, des choix qu’il fait.
2.4.1 Différents types d’éléments Comme en 2D, on peut montrer que les calculs utilisant des
hexaèdres donnent des résultats plus satisfaisants que ceux obte-
Dans le cas où seul le terrain est modélisé, l’utilisateur peut nus avec des tétraèdres, mais les mailleurs volumiques permet-
avoir le choix entre différents types d’éléments finis. tant de paver un domaine quelconque avec des hexaèdres restent
De manière générale, l’utilisation des éléments reposant sur des peu courants.
fonctions d’interpolation (du déplacement en fonction des coor-
données) linéaires est progressivement abandonnée au profit
d’éléments à interpolation d’ordre 2 ou plus.
2.4.2 Conditions aux limites
Une difficulté classique de la modélisation en géotechnique
■ En 2D
tient au fait que les limites du domaine étudié ne sont pas nette-
Ces éléments peuvent être des triangles à 6 nœuds et 3 points ment définies : où placer les « bords » d’une couche de sol ?
d’intégration ou des quadrangles à 8 nœuds et 4 points d’intégra- L’étendue latérale et verticale du domaine à prendre en compte ne
tion (pour rappel : les déplacements sont calculés aux nœuds, tan- sont pas claires.
dis que les déformations et les contraintes sont évaluées aux
On est donc amené à faire d’emblée une hypothèse sur la taille
points d’intégration).
du domaine à prendre en compte. On considère généralement
Il est intéressant de signaler que la solution fournie par des élé- que le maillage doit, au moins, recouvrir la zone dans laquelle les
ments quadrangulaires est meilleure (pour ce qui concerne les chargements appliqués sont susceptibles de produire des défor-
contraintes notamment) que celle obtenue avec des triangles mations significatives : ce n’est cependant pas une indication très
(pour un nombre de nœuds global équivalent). précise.
88
Référence Internet
C258
Différents auteurs ont proposé de définir, pour différents types peut se trouver dans l’un ou l’autre de ces régimes, et les défor-
d’ouvrages (et selon le cadre 2D/3D de la modélisation), des mations calculées, pour un même chargement mécanique, sont
recommandations relatives à ce point (voir [2]). très différentes.
La question reste ouverte, mais on peut apporter quelques pré-
cisions supplémentaires. D’autre part, dans un certain nombre de situations, par exemple
lors de l’excavation d’une partie du massif, le chargement mécanique,
■ Influence de la position des limites du maillage appliqué au reste du massif, dépend lui-même directement des
Il s’agit bien sûr d’un point indissociable du type de conditions contraintes initiales.
que l’on applique sur ces limites. Le domaine maillé est très sou-
vent délimité par un domaine parallélépipédique, et on choisit en L’état initial des contraintes a donc une double influence sur le
général de bloquer toutes les composantes du déplacement sur la résultat des modélisations. Cette situation est problématique
limite inférieure du maillage et la composante normale sur les parce qu’il n’est pas possible de mesurer directement les
2
plans verticaux qui limitent le maillage. contraintes initiales.
On peut cependant adopter des conditions différentes.
■ Cas des couches horizontales
■ Cas d’un calcul de charge limite Dans ce cas, on fait souvent l’hypothèse que les contraintes ini-
On peut montrer que les résultats ne dépendent pas de l’étendue tiales sont « géostatiques » (c’est-à-dire que les contraintes princi-
du maillage s’il englobe le « mécanisme » de rupture de l’ouvrage. pales sont verticales et horizontales, et dépendent linéairement de
la profondeur dans chaque couche).
■ Influence de l’étendue du maillage
Elles sont donc caractérisées par deux paramètres pour chaque
Ce paramètre dépend du chargement imposé. Une difficulté couche :
classique est celle de la situation dans laquelle on applique un
chargement mécanique qui correspond à l’excavation d’une partie – son poids volumique, qui peut en général être estimé de
du massif de sol, devant une paroi de soutènement ou à l’intérieur manière fiable ;
d’un tunnel par exemple. – le coefficient de poussée des terres ou repos, dont la détermi-
Par rapport à la situation initiale, le système matériel restant nation est en revanche beaucoup plus difficile, et introduit une
après l’excavation subit une résultante verticale, dirigée vers le incertitude mal maîtrisée.
haut, et égale au poids du matériau excavé. On peut alors obser- ■ Cas où la situation initiale ne correspond pas à celle de couches
ver dans le calcul un soulèvement de la surface du massif, plus ou horizontales
moins marqué selon le modèle de comportement, qui peut être
largement surestimé. Il dépend fortement de l’étendue du mail- La question de l’état initial est encore plus délicate. On peut
lage au-dessous du tunnel ou de l’excavation : cette forte dépen- chercher à le reconstituer en appliquant des forces de volume
dance des déplacements verticaux calculés vis-à-vis du maillage égales aux poids volumiques des différentes zones du maillage, à
rend l’exploitation des résultats pour le moins délicate. partir d’un état de contraintes nul (ce qui peut poser des difficultés
Si l’origine physique du problème est simple (la réponse du pour certains modèles de comportement), mais on ne peut pas
massif au déchargement), sa prise en compte correcte dans une garantir la représentativité de l’état initial ainsi obtenu.
modélisation par éléments finis est difficile. ■ Cas où l’on utilise des modèles de comportement avancés
Le recours à un modèle de comportement avancé peut rendre le
Il est également nécessaire de fixer la valeur initiale de diffé-
problème moins voyant et moins gênant, mais la difficulté subsiste.
rents paramètres supplémentaires (d’écrouissage par exemple, ou
On peut signaler, de plus, que l’utilisation de calculs tridimen- d’autres) : ces paramètres conditionnent plus ou moins fortement
sionnels peut atténuer la difficulté, mais ne suffit pas à l’éliminer la raideur du matériau.
complètement.
Vis-à-vis de ce problème, la situation favorable est celle dans Exemple
laquelle un substratum rigide a été reconnu à une profondeur Pour illustrer davantage la question de l’état initial, on peut considé-
bien identifiée. rer le cas d’une paroi moulée, construite sous boue. Le but de la
En dehors de ce cas, la solution numérique est entachée d’une modélisation est généralement de justifier le dimensionnement pro-
erreur difficile à évaluer. posé (longueur de fiche, épaisseur de la paroi, systèmes d’ancrage).
On peut également signaler qu’on a le même type de dépen- La mise en place de la paroi dans le terrain constitue un problème déli-
dance des déplacements vis-à-vis de l’étendue du maillage dans la cat, pour lequel différentes stratégies de modélisation sont possibles.
direction verticale lorsqu’on modélise une fondation filante sou- On distingue généralement deux approches :
mise à une charge verticale vers le bas.
– la première consiste à considérer que l’influence de sa construc-
tion se limite à prendre en compte une différence de poids avec le
2.4.3 État initial des contraintes terrain initialement en place (on dit en anglais que la paroi est
« wished-in-place ») ;
En géotechnique, il est pratiquement toujours nécessaire de – l’autre consiste à reconstituer le processus d’excavation sous
représenter le comportement des couches de terrain à l’aide de boue, avant d’activer la rigidité de la paroi (cette méthode est appelée
modèles non linéaires. « wall installation model »).
Une conséquence de la non linéarité du comportement est qu’il Les deux approches peuvent donner des résultats différents, en
est nécessaire de bien caractériser l’état initial du sol, en particu- fonction des paramètres du modèle.
lier l’état des contraintes.
Dans le cas d’une paroi moulée, on peut également se poser la
■ Dans le cas de l’élastoplasticité question de l’influence de l’ordre dans lequel les panneaux de paroi
De manière plus précise, on distingue deux régimes de défor- sont mis en place.
mation, selon que l’état de contrainte atteint ou non la frontière Il est donc indiqué de bien cerner les enjeux du calcul et éventuel-
du domaine élastique. Selon la valeur des contraintes initiales, on lement de procéder à des études de sensibilité ([3], [4]).
89
Gagnez du temps et sécurisez vos projets
en utilisant une source actualisée et fiable
RÉDIGÉE ET VALIDÉE MISE À JOUR 100 % COMPATIBLE SERVICES INCLUS
PAR DES EXPERTS PERMANENTE SUR TOUS SUPPORTS DANS CHAQUE OFFRE
NUMÉRIQUES
Questions aux experts* Articles Découverte Dictionnaire technique multilingue Archives Info parution
Les meilleurs experts techniques La possibilité de consulter 45 000 termes en français, anglais, Technologies anciennes et versions Recevez par email toutes les nouveautés
et scientifiques vous répondent des articles en dehors de votre offre espagnol et allemand antérieures des articles de vos ressources documentaires
*Questions aux experts est un service réservé aux entreprises, non proposé dans les offres écoles, universités ou pour tout autre organisme de formation.
www.techniques-ingenieur.fr
CONTACT : Tél. : + 33 (0)1 53 35 20 20 - Fax : +33 (0)1 53 26 79 18 - E-mail : infos.clients@teching.com
Powered by TCPDF (www.tcpdf.org)