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Terrassement et géomembranes
III
Cet ouvrage fait par tie de
Travaux publics et infrastructures
(Réf. Internet ti254)
composé de :
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IV
Cet ouvrage fait par tie de
Travaux publics et infrastructures
(Réf. Internet ti254)
Williams PAUCHET
Ex Maître d'oeuvre de la Défense Nationale, Conseiller technique en
construction et génie civil
Guy RAOUL
Ancien directeur de GTM Construction, Président de la Commission française
de normalisation “Terrassement”, Professeur émérite de Génie des Procédés à
l’INSA de Toulouse
Michel ROUSTAN
Professeur émérite de Génie des procédés à l'INSA de Toulouse
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V
Les auteurs ayant contribué à cet ouvrage sont :
Alain BLANCHIER
Pour l’article : C5420
Ludovic GAVOIS
Pour les articles : C5360 – C5361 – C5362 – C5363 – C5364
Jean-Pierre GIROUD
Pour les articles : C5429 – C5430 – C5435 – C5436 – C5437 – C5438
Claude GUINAUDEAU
Pour l’article : C4182
Richard LAGABRIELLE
Pour l’article : C224
Guy RAOUL
Pour les articles : C5360 – C5361 – C5362 – C5363 – C5364
Pierre ROSSI
Pour les articles : C5360 – C5361 – C5362 – C5363 – C5364
Anne-Charline SAUVAGE
Pour l’article : C5420
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VI
Terrassement et géomembranes
(Réf. Internet 42233)
SOMMAIRE
Géomembranes C5429 51
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VII
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Terrassement et géomembranes
(Réf. Internet 42233)
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1– Terrassement Réf. Internet page
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Géophysique appliquée
au génie civil
Q
par Richard LAGABRIELLE
Ingénieur Civil des Mines
Docteur ès Sciences
Directeur technique
Laboratoire Central des Ponts et chaussées
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Q
Un modèle géologique est un ensemble de représentations d’un site sous ses
différents aspects (nature, répartition, propriétés des matériaux qui le consti-
tuent). Ces représentations prennent matériellement la forme de cartes, de
coupes, de blocs diagrammes, de coupes de sondages, de textes ou même de
maquettes.
Au départ, la reconnaissance est toujours fondée sur un premier modèle
géologique, qui peut être très sommaire, imprécis ou peu fiable. Le but de la
reconnaissance est de l’améliorer, de le rendre fiable, précis, le plus complet
possible afin de permettre une conception de l’ouvrage qui repose sur les
données dont on a besoin et qui soient les plus sûres possible.
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2. Généralités Les valeurs les plus basses (500 m/s) correspondent aux
sur la géophysique matériaux très altérés de surface, les valeurs les plus fortes
(6 000 m/s) à du rocher très sain et non fracturé. Pour mémoire,
la vitesse du son dans l’air est d’environ 340 m/s, dans l’eau elle
vaut 1 425 m/s.
2.1 Définition de la géophysique
Q
Les principales méthodes sismiques sont la sismique réfraction et
la sismique réflexion, la sismique par ondes de surface, la tomogra-
phie sismique, le cross-hole ainsi que les diagraphies sonique et
La géophysique appliquée est la discipline qui consiste à étu- microsismique.
dier (observer, mesurer) un champ physique à la surface du sol
ou dans des cavités creusées dans le sol. Ce champ physique, ■ Caractéristiques électriques
dont l’origine peut être naturelle ou provoquée, dépend d’un ou
plusieurs paramètres caractéristiques des matériaux dont on Les matériaux du sous-sol sont conducteurs de l’électricité.
cherche à déterminer la répartition dans le terrain.
La conductivité, notée σ, est la grandeur qui caractérise cette pro-
priété. Elle se mesure en siemens par mètre (S/m).
Cette définition ne se comprend pas immédiatement si l’on n’a La résistivité, notée ρ, est l’inverse de la conductivité, elle se
pas d’exemple de méthode en tête. Elle deviendra plus claire quand mesure en ohms-mètres (Ω · m). Plus ρ est faible, plus le matériau
on aura lu les paragraphes suivants et, en particulier, le tableau est conducteur.
synoptique 1.
■ Masse volumique
Il y a donc entre les matériaux des contrastes de résistivité très
forts. Cela confère aux méthodes fondées sur la recherche de la
L’ordre de grandeur courant de la masse volumique des sols
répartition de la résistivité un grand pouvoir de discrimination entre
en place est de 2 000 kg/m3.
les matériaux. Ces méthodes sont la prospection électrique par cou-
rant injecté (dont les diagraphies de résistivité, cf. [C 225]) et les
Le champ de pesanteur dépend de la répartition des masses donc méthodes électromagnétiques en basses fréquences.
de la répartition de la masse volumique des matériaux du terrain.
Par exemple, l’existence d’une cavité souterraine correspond à un
■ Caractéristiques magnétiques et électromagnétiques
déficit de masse et provoque une anomalie négative de la pesanteur
mesurée en surface. La gravimétrie est la méthode qui exploite ces Les propriétés magnétiques des matériaux sont quantifiées par la
phénomènes. perméabilité magnétique relative µr et la susceptibilité magnétique
Une autre méthode géophysique est utilisée pour déterminer pré- χ:
cisément la valeur de la masse volumique et sa répartition ; il s’agit
de la méthode de diagraphie différée appelée gamma-gamma. µr = 1 + χ
■ Caractéristiques élastiques (modules d’élasticité, vitesses des Elles sont peu utilisées en génie civil. Une méthode magnétique
ondes mécaniques) est parfois utilisée pour rechercher des objets contenant du fer sur
La vitesse de propagation des ondes mécaniques dans les maté- un site qui peut avoir servi de décharge (en revanche, le magné-
riaux dépend de leurs modules d’élasticité (modules d’Young et de tisme est très utilisé en archéologie pour découvrir des restes de
Poisson, coefficients de Lamé) et de leur masse volumique. Les poteries ou d’autres hétérogénéités comme les vestiges du phare de
méthodes sismiques ont pour but de découvrir la répartition des Pharos). Nous ne parlerons pas dans cet article des méthodes
vitesses des ondes mécaniques. magnétiques.
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Les caractéristiques électromagnétiques autres que µr et χ sont Le tableau 1 indique les six grandes méthodes utilisées en
encore la conductivité σ, déjà citée, et la permittivité relative εr. géophysique. Sur chaque ligne, on reconnaît les éléments de la
Celle-ci a une influence sur la vitesse de propagation des ondes définition 2.1. En particulier, on a indiqué dans la dernière colonne
électromagnétiques qui vaut : quelle était l’origine du champ physique observé, naturelle ou pro-
voquée. Certaines méthodes font en effet appel à un phénomène
physique dont la source est parfaitement naturelle (gravimétrie,
v = c ⁄ εr
magnétisme, radioactivité naturelle), d’autres au contraire
nécessitent l’emploi de sources artificielles (sismique, électrique,
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avec c vitesse de la lumière dans le vide (3 · 108 m/s). électromagnétisme, radioactivité provoquée).
Chacune des méthodes, définies par le domaine de la physique
εr vaut 1 pour l’air, environ 4 pour un matériau sec, jusqu’à auquel elles se rattachent, est divisée en techniques géophysiques
environ 20 pour un matériau très humide et 80 pour l’eau. suivant le type de mise en œuvre et les objectifs visés. On distingue
La vitesse de l’onde électromagnétique varie donc dans un les techniques géophysiques de surface, les techniques de forage et
rapport de 1 à 9 et peut être utilisée pour distinguer les maté- les diagraphies.
riaux du sous-sol. Les techniques géophysiques de surface sont mises en œuvre
uniquement à partir de la surface du sol.
Les méthodes géophysiques fondées sur la détermination de la Les diagraphies sont des techniques géophysiques mises en
répartition des caractéristiques électromagnétiques (σ et εr) sont le œuvre à l’intérieur d’un forage et dont le rayon d’investigation n’est
radar géologique et la tomographie électromagnétique en ondes jamais beaucoup plus grand que le rayon du forage. Elles servent à
monochromatiques. mesurer en place un paramètre physique avec la meilleure
définition verticale possible, mais elles ne permettent pas d’aug-
■ Radioactivité des roches menter le rayon d’investigation du forage ni de porter un jugement
Les roches contiennent en quantités variables des éléments natu- sur le caractère représentatif des informations obtenues à partir du
rels radioactifs, le potassium 40, le radium et l’uranium. forage.
Les techniques géophysiques de forage tirent parti de l’existence
Elles sont donc naturellement plus ou moins radioactives. Cette
d’un ou plusieurs forages pour se rapprocher de leur cible ; elles ser-
propriété est mise à profit en géophysique pour les distinguer. Ainsi,
vent à augmenter le rayon d’investigation des forages, à obtenir des
parmi les matériaux sédimentaires, les argiles sont les matériaux les
informations sur le sous-sol à des profondeurs plus grandes
plus radioactifs, les calcaires purs ne le sont pas et les marnes et
qu’avec les méthodes de surface et avec une meilleure résolution.
marnocalcaires le sont plus ou moins suivant leurs teneurs en miné-
raux argileux. Parmi les matériaux cristallins, les granites sont les Les trois types de techniques sont naturellement complé-
plus radioactifs. mentaires.
Les diagraphies de radioactivité naturelle (RAN ou γ -ray) utilisent
ces propriétés pour déterminer les matériaux traversés par un
forage. 2.4 Déroulement d’une campagne
La radioactivité peut aussi être provoquée par un bombardement de géophysique
neutronique des matériaux. L’étude de ces phénomènes (de durée
de vie de quelques dizaines de minutes au maximum) a conduit à la
mise au point de méthodes d’analyse chimique élémentaire en Une campagne de géophysique comporte toujours cinq phases :
forage (diagraphie neutron -γ). — la conception ;
Enfin, les propriétés d’absorption des rayonnements par les maté- — la mesure sur le terrain ;
riaux sont exploitées. L’absorption des rayons γ permet la mesure en — le traitement des mesures ;
place, très précise, de leur masse volumique (diagraphie γ – γ). — l’interprétation géophysique des mesures ;
L’absorption des neutrons permet la mesure de leur teneur en eau — l’interprétation en termes du problème de reconnaissance à
(diagraphie neutron - neutron). résoudre.
Dans la suite de cet article, les travaux à réaliser au cours de cha-
que phase seront décrits pour chaque technique géophysique. Cette
description est fortement inspirée par le document intitulé
2.3 Méthodes géophysiques « Géophysique appliquée. Code de bonne pratique » [1]. Ce docu-
ment, élaboré et édité par des professionnels français de la
géophysique appliquée, décrit pour chaque technique géophysique
Le fondement d’une méthode géophysique est l’influence de la en quoi doit consister une prestation minimale pour que l’on puisse
valeur et de la répartition dans le sol d’une caractéristique physique la considérer comme une prestation de qualité. Le document est
particulière sur un champ physique. Ainsi chaque type de caractéris- régulièrement révisé par l’Association professionnelle AGAP-QUA-
tique cité paragraphe 2.2 est associé à une méthode géophysique. LITÉ. Dans cet article, nous développons et justifions ces recom-
Il faut souligner au passage que les caractéristiques qui viennent mandations.
d’être évoquées ne sont pas toutes directement utiles à la concep-
tion des ouvrages. Elles servent simplement d’intermédiaires pour
reconnaître la structure du sous-sol. C’est pour cela que la
géophysique est souvent qualifiée de méthode indirecte de recon- 3. Gravimétrie
naissance. Lorsque, par exemple, l’extension d’une couche géologi-
que est déterminée grâce à la résistivité du matériau qui la
constitue, l’hypothèse qui justifie ce type de méthode est que, si la
résistivité est constante, les propriétés géotechniques du matériau 3.1 Principe de base
sont aussi constantes puisqu’il s’agit partout du même matériau. Il
suffit donc d’évaluer les propriétés géotechniques en un point pour
les connaître partout dans le matériau. Ces méthodes seront La gravimétrie est l’étude des variations du champ de pesanteur à
décrites dans les paragraphes 3 à 8. la surface du sol. La figure 1 montre la variation de la composante
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La constante C vaut :
Anomalie (gal)
C = 3 · 10−6 − 2π Gd (en unités SI)
160
140 où d est la masse volumique des terrains de surface qu’il convient
120 d’estimer au mieux, G étant la constante universelle de gravitation
(G = 6,67 × 10−11 N · m2/kg2). Le terme indépendant de la densité cor-
100
Cylindre respond à la correction dite « à l’air libre » (la gravité diminue lors-
que l’altitude augmente, parce que l’on s’éloigne des masses qui en
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80
60 sont la source), le terme dépendant de la densité compense partiel-
Sphère lement ce phénomène, il s’agit de la correction dite de « plateau »,
40
qui tient compte de la présence d’une lame de matière entre l’alti-
20 tude de référence et celle du point courant.
La correction T de relief corrige le fait que cette dernière lame de
--15 --10 --5 0 5 10 15
Distance (m)
matière présente en réalité une épaisseur variable, un relief. Son cal-
cul est analytique et il existe des logiciels permettant de l’effectuer à
partir d’un modèle numérique de terrain.
Dans la formule (1), les variations temporelles de g dues à la
Masse volumique du sol : 2 000 kg/m3 marée ou à la dérive de l’appareil sont déjà prises en compte et éva-
luées expérimentalement grâce à des mesures périodiques à la base
Figure 1 – Anomalie gravimétrique due à une cavité de 6 m avec une période inférieure à 1 h.
de diamètre, centrée à 5 m de profondeur
avec g la gravité au point courant, En génie civil, la microgravimétrie sert à rechercher des cavités
souterraines qu’elles soient d’origine naturelle (cavités karstiques
g0 gravité à la base, principalement) ou artificielles (anciennes carrières souterraines,
C constante, anciennes exploitations minières, caves, citernes, galeries de drai-
nage ou d’alimentation en eau...). Les cavités sont soit remplies
z différence d’altitude entre le point courant et la d’air, soit plus ou moins remblayées ou noyées. Dans ces deux der-
base, niers cas, elles sont plus difficiles à détecter que s’il s’agit de vides
T la correction due au relief. francs.
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© Techniques de l’Ingénieur C 5 360 − 1
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Dans le cas d’ouvrages comme les barrages en terre, les canaux, les digues flu-
viales ou portuaires..., des guides ou des prescriptions techniques sont le plus
souvent élaborés ou adaptés au cas par cas par les maîtres d’œuvre concernés.
Pour ce qui concerne les infrastructures routières et ferroviaires (par extension
et dans certaines conditions), on utilise le guide technique GTR « Réalisation des
remblais et des couches de forme ». Il répertorie les différents paramètres qui
interviendront dans le classement normalisé des sols.
Q C’est le guide auquel nous nous référerons dans le paragraphe 3.
Les essais qui concernent les propriétés et les paramètres sont cités et décrits
dans ce dossier.
Les propriétés à étudier étant très diverses, les méthodes à mettre en œuvre pour les repérer
sont, de ce fait, très variées.
On se reportera dans les paragraphes qui suivent à différents dossiers d’autres rubriques
cités et parus dans les Techniques de l’Ingénieur et, plus particulièrement pour ce qui concerne
le paragraphe 1.1, au guide technique « Terrassements à l’explosif dans les travaux routiers »
(TETR) édité par le Comité français pour les techniques routières (CFTR).
de la mécanique des roches La pétrographie classe les roches en trois grands groupes en se
fondant essentiellement sur des critères génétiques (tableau 1) :
— les roches éruptives proviennent de la solidification du
Dans le domaine des roches, il est désormais classique de consi-
magma ;
dérer deux échelles différentes :
— les roches sédimentaires sont formées à partir de dépôts d’élé-
— celle de la roche, correspondant à quelques décimètres cubes ;
ments détritiques chimiques ou biochimiques ;
c’est l’échelle de l’échantillon et de l’éprouvette soumise aux essais
de laboratoire ; — les roches métamorphiques résultent des modifications subies
— celle du massif rocheux, qui correspond à quelques dizaines par les roches éruptives ou sédimentaires lorsqu’elles sont soumi-
de mètres cubes ; c’est l’échelle des travaux de terrassements et des ses au métamorphisme.
fondations d’ouvrages. Du point de vue mécanique, c’est la distinction entre les forma-
tions meubles, les sols et les formations cohérentes, les roches, qui
nous intéresse. Nous ne parlerons dans ce paragraphe que de ces
dernières. Cependant, dans tous les cas, il convient de désigner une
1.1 Propriétés des roches roche d’après la classification pétrographique.
Les roches cohérentes sont des solides particulièrement comple-
On se reportera pour plus de détails aux références [1] [2] dans les xes du fait de l’hétérogénéité des constituants et des défauts de
Techniques de l’Ingénieur. structure.
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Ce sont des solides polycristallins hétérogènes formés, le plus Les roches sont souvent anisotropes : l’anisotropie peut être due
généralement, de grains appartenant à plusieurs espèces minérales. à des orientations préférentielles de certaines espèces minérales ou
Les cristaux d’un même minéral peuvent eux-mêmes se différencier de fissures. La mesure de la vitesse de propagation des ondes dans
par leur état d’altération. différentes directions permet également de caractériser l’anisotro-
Les roches sont également des milieux discontinus ; il existe des pie d’une roche.
vides intergranulaires nommés pores, des défauts planaires soit
intracristallins, soit intercristallins appelés fissures. La fissuration, 1.1.2 Résistance mécanique des roches
Q
qui joue un rôle considérable dans le comportement mécanique des
roches, est la conséquence de l’hétérogénéité de comportement des Dans le domaine des contraintes usuelles, les roches ont un com-
différents constituants d’une roche. portement fragile. C’est seulement dans des conditions de tempéra-
Le volume des vides contenu dans une roche est exprimé par la ture et de pression élevées que les roches peuvent montrer une
porosité n : certaine ductilité.
Vv Depuis les travaux de Griffith, il est bien établi que la rupture fra-
n ( % ) = ------ gile est l’aboutissement du développement de fissures dans le
V solide. Il dépend des conditions opératoires que la propagation de la
avec Vv volume des vides, fissure puisse être ou non contrôlée. Le plus souvent, la résistance
d’une roche est donnée par la résistance maximale obtenue dans un
V volume total. essai de traction ou dans un essai de compression simple.
La porosité des roches est très variable ; elle peut atteindre 20 %,
voire même 40 %, pour certaines roches sédimentaires comme la ■ La résistance en traction des roches est beaucoup plus faible que
craie, alors que, pour les roches éruptives ou métamorphiques non la résistance en compression ; cette propriété est mise à profit dans
altérées, exception faite de quelques laves, la porosité est inférieure toutes les opérations de cassage et de fragmentation des roches.
à 1 %. L’essai de traction le plus couramment utilisé est un essai indirect,
La porosité exprime mal l’état de fissuration d’une roche, car le l’essai brésilien. Le plan de rupture sur lequel s’exercent les con-
volume de vides lié aux fissures est très faible. Aussi, il est apparu traintes de traction est le plan diamétral de l’éprouvette.
nécessaire de quantifier, autrement que par la porosité, la densité de Nous donnons ci-après quelques fourchettes de résistance en
discontinuités présentes dans un échantillon de roche. La théorie, traction σt de roches, mesurée par l’essai brésilien :
comme les mesures expérimentales, montre que la vitesse de pro- • Calcaires.........................................................................1 à 15 MPa
pagation des ondes dans un solide est très influencée par la pré-
sence de discontinuités. C’est la raison pour laquelle on utilise • Granites........................................................................ 10 à 20 MPa
l’indice de continuité Ic : • Basaltes........................................................................15 à 35 MPa
VL On peut établir un classement des roches suivant leur résistance
I c = ------- × 100 en traction comme suit :
V L• • σt > 30 MPa .................................Résistance en traction très forte
avec VL
vitesse de propagation des ondes longitudinales • 10 MPa < σt < 30 MPa ........................ Résistance en traction forte
dans une roche, • 5 MPa < σt < 10 MPa .................. Résistance en traction moyenne
V L• vitesse théorique correspondante pour un milieu • 2 MPa < σt < 5 MPa.......................... Résistance en traction faible
parfait, de même composition minéralogique • σt < 2 MPa .................................. Résistance en traction très faible
que la roche, mais ne présentant pas de
discontinuité. Sur le chantier, il est possible de caractériser la roche par un essai
très rapide pouvant s’effectuer sur des carottes ou, même, sur des
Le guide technique TETR reprend ces notions et fait état de la rela-
morceaux irréguliers. C’est l’essai sous charge ponctuelle.
tion établie de manière expérimentale représentée sur le graphique
de la figure 1. ■ Mais la caractéristique mécanique la plus universellement utili-
La connaissance de l’indice de continuité et de la porosité d’une sée pour les roches est la résistance en compression simple σ. Elle
roche permet donc de caractériser son état de fissuration. se mesure sur une éprouvette cylindrique d’élancement 2. La résis-
tance en compression simple est le paramètre de base de la plupart
des classifications proposées en mécanique des roches. Les inter-
100
valles et les termes utilisés dans la classification de base de la
Indice de continuité
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1.2 Propriétés des massifs rocheux À partir de ce seul indice, Don Deere propose la classification
suivante :
• RQD > 90 %................... État de fracturation du massif très faible
On se rapportera aux dossiers [1] [2] [3] des Techniques de l’Ingé- • 75 % < RQD < 90 % .............État de fracturation du massif faible
nieur. • 50 % < RQD < 75 % .......... État de fracturation du massif moyen
Les caractéristiques mécaniques des roches mesurées sur échan- • 25 % < RQD < 50 % ................ État de fracturation du massif fort
tillons sont généralement élevées, et très supérieures à celles des
• RQD < 25 %...................... État de fracturation du massif très fort
Q
massifs rocheux. Cette différence s’explique par la présence de sur-
faces de discontinuités. L’indice RQD apparaît souvent insuffisant, aussi la Société interna-
tionale de Mécanique des roches recommande-t-elle l’utilisation de
Le terme général de discontinuité recouvre des surfaces d’origi- l’espacement moyen des discontinuités. Le guide technique
nes très diverses : « Terrassements à l’explosif dans les travaux routiers » utilise la
— les plans de stratification des formations sédimentaires (calcai- notion de densité.
res, grès, marnes, pélites, etc.), qui ont une grande continuité ■ La densité de discontinuités dans le massif est souvent quanti-
spatiale ; fiée par l’intervalle de discontinuités ID mesuré suivant une ligne
— les plans de schistosité de certaines roches métamorphiques (un sondage carotté, une ficelle tendue sur une paroi rocheuse...) et
(schistes, ardoises) ; défini comme l’intervalle moyen entre deux discontinuités successi-
— les failles qui résultent d’une rupture par cisaillement avec ves. Il est calculé sur une base glissante L (plusieurs mètres en géné-
déplacement relatif des épontes ; ral), ou pour chaque unité homogène reconnue. Il est conseillé
— les diaclases dont l’origine est plus controversée, mais qui d’utiliser les classes suivantes de l’intervalle ID, proposées par
sont présentes dans pratiquement toutes les masses rocheuses ; l’AFTES (tableau 3).
— les joints de retrait dus à un refroidissement rapide de laves ; (0)
on peut particulièrement les observer dans les coulées basaltiques.
L’étude structurale d’un massif rocheux consiste à hiérarchiser Tableau 3 – Notion de densité selon le guide TETR
entre elles ces différentes familles, en distinguant les accidents
majeurs isolés (failles) d’éléments répétitifs (plan de stratification, Intervalle
Classe Description
diaclases). (cm)
Pour chaque famille on s’efforce d’indiquer : 1 > 200 Densité très faible
— l’orientation des surfaces (en indiquant l’azimuth et le 2 200 à 60 Densité faible
pendage) ;
— leur extension ; 3 60 à 20 Densité moyenne
— l’état des épontes (planéité, rugosité, imbrication) ; 4 20 à 6 Densité forte
— l’existence et la nature du remplissage (remplissage bréchi-
que, calciteux, argileux, etc.). 5 <6 Densité très forte
L’orientation des différentes surfaces de discontinuités est repré-
sentée sur un diagramme polaire en faisant une projection stéréo- 1.2.2 État d’altération d’un massif rocheux
graphique.
On peut classer les massifs rocheux suivant le nombre de familles Les processus d’altération des roches sont extrêmement divers.
de discontinuités : Suivant leur intensité, la roche peut présenter tous les états intermé-
diaires entre une roche saine et un sol résiduel, par exemple les arè-
— massif avec très peu de discontinuités aléatoirement nes granitiques. Le plus souvent, l’altération progresse par les
réparties ; surfaces de discontinuités. La description de l’état d’altération peut
— massif avec une famille de discontinuités, avec ou sans discon- se faire à partir de la classification donnée dans le tableau 4.
tinuités aléatoires (massif stratifié par exemple) ; (0)
— massif avec deux familles de discontinuités, avec ou sans dis-
continuités aléatoires ;
Tableau 4 – Classification des roches en fonction de l’état
— massif avec trois familles de discontinuités ;
d’altération
— massif très fracturé avec de nombreuses discontinuités plus
ou moins groupées en plus de trois familles. Roche Description de l’état d’altération
Aucun signe apparent d’altération, avec
1.2.1 État de fracturation d’un massif rocheux Saine éventuellement une légère décoloration
sur les surfaces de discontinuités majeu-
res
L’étude complète de la structure d’un massif rocheux est souvent
très longue et très difficile ; aussi utilise-t-on fréquemment des indi- Une décoloration montre l’altération de la
Légèrement altérée roche et des discontinuités
ces que l’on peut déterminer à partir de forages ou sur affleure-
ments, et qui permettent de caractériser l’état de fracturation d’un Moins de la moitié de la roche est décom-
massif. posée et/ou réduite en sol ; des blocs de
Modérément altérée roches saines ou décolorées sont présents
■ L’indice le plus répandu actuellement est le RQD (Rock Quality et forment une structure discontinue
Designation). Il se détermine par la longueur cumulée ∑ ᐉi des élé- Plus de la moitié de la roche est décompo-
sée et/ou réduite en sol ; présence de
ments de carottes supérieurs à 10 cm de long par rapport à la Très altérée blocs de roche saine ou décolorée formant
longueur L de sondage considérée. Il est exprimé en pour cent : une structure très discontinue
Toute la roche est décomposée et/ou
∑ ᐉi ( > 10 cm ) réduite en sol. La structure originelle du
Complètement altérée massif rocheux est encore largement
RQD = 100 ---------------------------------------------
L intacte
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ous avons opté ici pour une présentation de la classification des maté-
N riaux selon le guide technique « Réalisation des remblais et des couches
de forme ». Comme indiqué dans le dossier précédent [C 5 360], ce guide, plus
particulièrement dédié aux travaux de terrassement d’infrastructures routières,
constitue le document le plus complet qui étaye notre propos.
Le guide GTR s’appuie sur les retours d’expériences des chantiers concernant
la réutilisation des matériaux et privilégie la mise en valeur des ressources
rencontrées sur les sites, ce qui contribue à l’amélioration de l’économie et de
la qualité environnementale des projets.
Dans sa première version de 1992, le guide GTR avait remplacé l’ancienne
« Recommandation pour les terrassements routiers » (RTR) éditée en 1976.
Le guide GTR a fait l’objet de mises au point et de modifications mineures
dans sa deuxième version rééditée en juillet 2000. Ce guide est aujourd’hui
appliqué par l’ensemble de la profession (maîtrises d’ouvrages, maîtrises
d’œuvres, ingénieries, entreprises) à la conception et à la construction
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Dans les autres domaines, il est appliqué partiellement ou tient lieu pour le
moins de règles de références, en complément à des prescriptions ou
recommandations spécifiques à d’autres fonctions d’ouvrages.
Dans le domaine ferroviaire, il convient de citer le « Référentiel génie civil
LGV ». Ce document en cours de révision intégrera une approche économique
s’inspirant de références et de méthodes préconisées par le GTR qui n’est que
Q
partiellement appliqué dans ce cas.
Le présent dossier constitue une présentation synthétique et commentée de
la classification selon le GTR auquel il conviendra de se reporter, plus parti-
culièrement à son fascicule 2, pour une documentation plus détaillée.
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RR
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— d’une meilleure définition de la valeur du Q /S en utilisant le qui caractérisent les matériaux. La classification du GTR est
nombre moyen de passes et le débit théorique par unité de lar- fondée sur trois types de paramètres à savoir : nature, état et
geur, du compacteur utilisé. comportement mécanique. Elle est axée sur les conditions de
Nota : Q /S est le ratio entre le volume de matériau compacté pendant un temps donné réutilisation en remblai ou en couche de forme. De ce fait, il est à
et la surface balayée par le compacteur sur ce volume pendant le même temps. Ce ratio noter qu’elle ne prend pas en compte tous les aspects des phases
exprime aussi l’épaisseur théorique compactée en une application de la charge du
compacteur.
d’exécution du terrassement, en particulier les difficultés éventuel-
les d’extraction.
12 25 40 Ip
100
A1 A2 A3 A4
35
Passant à 2 mm (%)
Sols
B5 B6
Dmax 50 mm
12 100
D1 B1 B2
70
D2 B3 B4
0
0 0,1 0,2 1,5 2,5 6 8 VBS
Passant à 80 µm (%)
C1 ou C2
C1 matériaux roulés et matériaux anguleux
peu charpentés (0/50 > 60 à 80 %)
Sols
Dmax > 50 mm C2 matériaux anguleux très charpentés
(0/50 60 à 80 %)
12
D3
0
0 0,1 VBS
Craies R1
Roches carbonatées
Calcaires R2
Roches
sédimentaires Roches argileuses Marnes, argilites, pélites … R3
Matériaux Roches siliceuses Grès, poudingues, brèches … R4
rocheux
Roches salines Sel gemme, gypse R5
Roches
Granites, basaltes, andésites, gneiss, schistes R6
magmatiques et
métamorphiques et ardoisiers …
métamorphiques
Matériaux
particuliers Sols organiques et sous-produits industriels F
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3.2 Classification des sols Pour une connaissance complète et détaillée, il est nécessaire de
se référer au fascicule II du GTR qui présente la totalité des
Elle comporte 4 classes : tableaux de classification des sols.
— A sols fins ; À titre d’exemple est extrait celui de la classe A (tableau 1).
— B sols sableux et graveleux avec fines ;
— C sols comportant des fines et des gros éléments ;
— D sols insensibles à l’eau.
3.3 Classification des matériaux rocheux
Q
Le tableau synoptique de la figure 1 offre une bonne compré-
hension de la classification en fonction des paramètres de nature : Le tableau synoptique (figure 1) représente aussi, mais de façon
— I p indice de plasticité ; beaucoup plus succincte, la classification selon la nature des maté-
— VBS valeur au bleu de méthylène du sol ; riaux rocheux.
— seuils de granulométries. Il nous est apparu intéressant d’extraire la classification
La classification est effectuée par ailleurs selon l’état hydrique complète de la classe R correspondant à ces matériaux, d’autant
(sauf classe D) et selon le comportement (sauf classe A). plus qu’elle est inédite (tableau 2). (0)
Paramètres Paramètres
de nature de nature Paramètres
Premier Deuxième Sous-classe
niveau Classe niveau fonction Caractères principaux (2) et Sous-classe
de de de la nature valeurs de seuils retenus (1)
classification classification
IPI 4 3 ou W N 5 1,25 W OPN A1th
Ces sols changent brutalement de consistance pour de
A1 faibles variations de teneur en eau, en particulier lorsque 3 < IPI 4 8
leur WN est proche de WOPN . Le temps de réaction aux ou A1 h
variations de l’environnement hydrique et climatique est 1,10 W OPN 4 W N < 1,25 W OPN
VBS 4 2,5 relativement court mais, la perméabilité pouvant varier
Limons peu plas- dans de larges limites selon la granulométrie, la plasticité
ou et la compacité, le temps de réaction peut tout de même 8 < IPI 4 25
tiques, lœss, silts
I p 4 12
alluvionnaires, varier assez largement. ou A1 m
sables fins peu Dans le cas de ces sols fins peu plastiques, il est souvent 0,9 W OPN 4 W N < 1,10 W OPN
pollués, arènes préférable de les identifier par la valeur de bleu de
peu plastiques... méthylène VBS, compte tenu de l’imprécision attachée à 0,7 W OPN 4 W N < 0,9 W OPN A1 s
la mesure de I p .
W N < 0,7 W OPN A1ts
IPI 4 2 ou I c 4 0,9 ou
A2th
W N 5 1,3 W OPN
A2
Le caractère moyen des sols de cette sous-classe fait 2 < IPI 4 5 ou 0,9 < I c 4 1,05 ou
A2 h
12 < I p 4 25 qu’ils se prêtent à l’emploi de la plus large gamme 1,1 W OPN 4 W N < 1,3 W OPN
d’outils de terrassement (si la teneur en eau n’est pas
ou Sables fins trop élevée). 5 < IPI 4 15 ou 1,05 < I c 4 1,2
2,5 < VBS 4 6 argileux, limons, Dès que I p atteint des valeurs 5 12 , il constitue le A2 m
argiles et marnes ou 0,9 W OPN 4 W N < 1,1 W OPN
critère d’identification le mieux adapté.
D max 4 50 mm peu plastiques,
A arènes...
1,2 < I c 4 1,4 ou
et tamisat à sols fins A2 s
80 µm > 35 %
0,7 W OPN 4 W N < 0,9 W OPN
I c > 1,4 ou W N < 0,7 W OPN A2ts
IPI 4 1 ou I c 4 0,8 ou
A3th
W N 5 1,4 W OPN
A3 Ces sols sont très cohérents à teneur en eau moyenne et
faible, et collants ou glissants à l’état humide, d’où 1 < IPI 4 3 ou 0,8 < I c 4 1 ou
A3 h
difficulté de mise en œuvre sur chantier (et de mani- 1,2 W OPN 4 W N < 1,4 W OPN
25 < I p 4 40 pulation en laboratoire).
ou Argiles et argiles Leur perméabilité très réduite rend leurs variations de 3 < IPI 4 10 ou 1 < I c 4 1,15 ou
6 < VBS 4 8 marneuses, teneur en eau très lentes, en place. A3 m
limons très 0,9 W OPN 4 W N < 1,2 W OPN
Une augmentation de teneur en eau assez importante
plastiques... est nécessaire pour changer notablement leur 1,15 < I c 4 1,3 ou
consistance. A3 s
0,7 W OPN 4 W N < 0,9 W OPN
I c > 1,3 ou W N < 0,7 W OPN A3ts
Ces sols sont très cohérents et presque imperméables : A4th
A4 s’ils changent de teneur en eau, c’est extrêmement
I p > 40 lentement et avec d’importants retraits ou gonflements. Valeurs seuils des paramètres A4 h
ou Leur emploi en remblai ou en couche de forme n’est d’état, à définir à l’appui d’une
VBS > 8 Argiles et argiles normalement pas envisagé mais il peut éventuellement étude spécifique. A4 m
marneuses, très être décidé à l’appui d’une étude spécifique s’appuyant
plastiques... notamment sur des essais en vraie grandeur. A4 s
(1) WN : teneur en eau naturelle, WOPN : teneur en eau optimum Proctor normal, Ic : indice de consistance.
(2) Les paramètres inscrits en gras sont ceux dont le choix est à privilégier.
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par Pierre ROSSI
Docteur en géologie.
Responsable géotechnique de l’unité « Grands Travaux de Terrassement (Razel) »
Ludovic GAVOIS
Directeur du service géotechnique (GTM Terrassement)
et Guy RAOUL
Ingénieur de l’École spéciale des travaux publics,
Ancien directeur de GTM Construction, coordinateur de ce dossier
RU
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cUSVR
a technique du traitement des sols est utilisée en France depuis les années
L 1960.
Jusqu’aux années 1970, elle a essentiellement intéressé la réutilisation en rem-
blai des sols sensibles à l’eau et/ou humides, notamment lors de la réalisation
des grands chantiers des programmes d’autoroutes de liaison dans le Nord, l’Est
et l’Ouest de la France, et de la construction de pistes et d’aires de l’aéroport de
Q
Roissy-Charles de Gaulle (figure A).
Par la suite, la technique s’est étendue à la réalisation des couches de forme,
en commençant par la réutilisation des sols fins, plus particulièrement des
limons, puis progressivement une gamme de plus en plus étendue de matériaux
comme les graves argileuses, voire les mélanges de sols fins avec des éléments
blocailleux ou des graves naturelles.
Dès 1972, un premier guide est élaboré par le LCPC et le Setra :
« Recommandation pour le traitement des sols fins à la chaux ».
Le guide technique GTS « Traitement des sols à la chaux et/ou aux liants
hydrauliques (Application à la réalisation des remblais et des couches de
forme) », guide existant le plus complet en la matière (édité en 2000) est le
complément cohérent du guide GTR, tous deux élaborés par le LCPC et le Setra.
Comme le GTR, il a été mis au point avec la participation de différents interve-
nants de la profession (ingénieurs des CETE, maîtres d’ouvrage, maîtres
d’œuvre, entrepreneurs de terrassement).
D’autres guides ou spécifications sont également à citer :
— « catalogue des structures types de chaussées neuves » 1998 (LCPC et Setra) ;
RV
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Q
Soulignons, de plus, que des spécifications techniques particulières sont
définies dans les marchés de travaux.
Le présent dossier « Traitement des matériaux », à la chaux et/ou aux liants hydrauliques,
constitue le troisième volet de l’ensemble « Matériaux » de la rubrique « Terrassement », après
celui concernant les « Propriétés des matériaux naturels » [C 5 360] et celui concernant la
« Classification des matériaux » [C 5 361].
De la même manière que le dossier [C 5 361] s’appuyait sur le guide technique GTR pour pré-
senter la classification des matériaux, nous avons basé le présent exposé sur la référence au
guide technique GTS.
1. Préambule du projet Rhin-Rhône, projet qui, finalement, n’a pas vu le jour. EDF
a récemment conçu des parties supérieures de digues (réhausses)
en matériaux traités à Belleville-sur-Loire. Nous classons à part la
réalisation de barrages en BCR (bétons compactés au rouleau), car
1.1 Développement des techniques les graves traitées qui les constituent sont plus proches des qualités
de traitement des bétons.
1.2 Domaines d’application — l’application du traitement des sols dans la réalisation des
remblais, en précisant son importance au niveau de la PST ;
— le traitement des sols en couche de forme.
Le développement des techniques de réalisation des traitements
s’applique aux ouvrages en remblais (corps de remblai et parties
Pour ce qui concerne le matériel nécessaire au traitement des
d’ouvrages particulières), aux plates-formes supérieures de terras-
sement (PST), aux couches de forme, voire à d’autres couches de sols, des renvois au GTS largement illustrés dans ce domaine sont
chaussées (couches de fondation notamment). proposés. Il en est de même pour le suivi du contrôle des travaux de
traitement, dont l’importance augmente de jour en jour au fur et à
Le domaine d’activité le plus concerné est celui des infrastructu-
mesure que se développe la technique de traitement des sols.
res routières et autoroutières. Les techniques de traitement se sont
développées également dans le domaine ferroviaire, à l’occasion de
De la même manière que pour le GTR (cf. [C 5 361]), nous avons
la construction des infrastructures TGV, à partir des années 1980
(TGV Atlantique rencontrant des terrains à dominante sols fins et privilégié une présentation synthétique du GTS accompagnée de
sableux). D’autres applications importantes interviennent sur les commentaires ou de compléments d’informations sur les sujets qui
aéroports (Roissy comme nous l’avons dit dans l’introduction, Vatry sont peu développés par le guide, notamment le traitement des
plus récemment), sur des plates-formes portuaires, sur des plates- roches (classes R) et des sous-produits industriels (classes F).
formes industrielles ou logistiques.
Très peu d’applications sont connues dans les ouvrages en terre Notre exposé est peu approfondi sous l’angle de l’utilisation des
d’aménagements hydrauliques (endiguements, canaux, barra- matériels et des techniques de réalisation des traitements, car nous
ges...). CNR a réalisé, à la fin de ses aménagements du Rhône, des revenons largement sur ces sujets dans « Réalisation des ouvrages
essais de traitement de digue, à notre connaissance dans l’optique en terre » qui traite du matériel et de l’exécution des chantiers.
RW
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Q Les classes de sols définies par le guide GTR sont les suivantes
(cf. [C 5 361]) :
remblai ou en couche de forme, plus rarement.
La même prudence que celle recommandée pour les roches argi-
leuses et évolutives est à observer. L’aptitude au traitement doit être
— A : sols fins ; vérifiée au cas par cas et des études spécifiques seront entreprises.
— B : sols sableux et graveleux avec fines ; De nombreux chantiers sont réalisés en utilisant et valorisant les
— C : sols comportant des fines et des gros éléments ; ressources de résidus industriels de la région concernée.
— D : sols insensibles à l’eau. ■ Tout d’abord, les cendres volantes silico-alumineuses, citées par
Le traitement est indiqué pour la plupart des sols des classes A, B le GTS. Elles proviennent de la combustion du charbon des centra-
et C, dans certaines conditions (élimination des gros éléments). Les les thermiques d’EDF situées en majorité dans les régions du Nord
sols de classe D peuvent nécessiter un traitement aux liants hydrau- et de l’Est, qui bénéficient d’une grande expérience en la matière. À
liques pour être utilisés en couche de forme. noter que le compactage des cendres traitées est techniquement dif-
ficile à obtenir (concentration de « billes » entraînant un phénomène
de fluage).
2.2 Roches (classes R) ■ Les mâchefers d’incinération d’ordures ménagères (MIOM) qui
font l’objet de guides d’utilisation élaborés par la SPRIR (Syndicat
professionnel de l’industrie routière) et des laboratoires régionaux
Le GTS n’aborde que très peu le traitement des roches, mis à part des Ponts et chaussées (LRPC) :
les craies. Cela s’explique par un faible retour d’expérience sur les
possibilités de traitement des autres matériaux. — Île-de-France « Utilisation de MIOM » édité en 1998 ;
— Haute-Normandie « Utilisation des sous-produits », édité en
Au stade actuel, le traitement de certaines roches, lorsqu’elles cons- 2000.
tituent les ressources potentielles du site du projet, peut être envisagé.
Il doit faire l’objet d’études spécifiques approfondies et menées avec ■ Les schistes houillers qui sont des matériaux stériles mis en dépôt
prudence, en vérifiant en premier lieu l’aptitude des roches à se frac- sur les sites d’exploitation des mines de charbon. On distingue :
tionner au moyen des matériels disponibles sur les chantiers. — les schistes rouges (cuits) utilisables, sans traitement, en rem-
blai ou en couche de forme ;
Il convient d’être particulièrement vigilant lorsqu’il s’agit de
roches compactes à caractère évolutif. Les expériences dans ce — les schistes noirs utilisables, éventuellement, après traitement,
domaine sont engrangées au cas par cas. en remblai essentiellement, pour la construction de routes et de pla-
tes-formes industrielles, que l’on emploie parfois avec certaines
■ Remarque concernant l’utilisation de craies traitées citée par le GTS précautions principalement dans les régions Nord et Est. Un exem-
ple (figure 1) est la réalisation en 2002 de la plate-forme de Dourges
Nous attirons l’attention sur la nature et le comportement varia- (utilisation de schistes noirs traités aux liants hydrauliques
bles de ces matériaux et leur grande sensibilité aux variations de routiers). L’expérience des chantiers réalisés montre que l’emploi
teneur en eau. de ces matériaux est toujours délicat. Les vérifications d’aptitudes
Les opérations de malaxage des craies avec les liants sont de ces matériaux doivent porter, en priorité, sur la teneur en soufre
délicates ; il peut subsister des parties de couches non traitées, pas et en matières organiques.
toujours détectables par les contrôles effectués. Il faut veiller à la qua-
lité de ces opérations, car des défauts de malaxage permettent l’infil-
tration d’eaux de ruissellement et peuvent être à l’origine de désordres
de tenue de remblai ou de couche de forme. Dans le Nord-Est de la
France, certaines sections d’autoroutes ont été construites sur des ter-
rains à forte proportion de craies. Des désordres ponctuels importants
ont dû être réparés notamment sur l’autoroute A5 près de Troyes.
Nota : un guide édité en 2005 par les membres du CER de la région Champagne - Arden-
nes, « Guide technique d’emploi de matériaux locaux », traite essentiellement des craies et
graveluches.
RX
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RY
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Q Les concepts que nous aborderons de façon synthétique sont les suivants :
— les principaux phénomènes rencontrés, la nature des désordres potentiels
qu’ils peuvent engendrer et les conséquences sur les ouvrages qu’il s’agira de
prévenir ;
— les principales familles de sols à risques ;
— les reconnaissances et essais à envisager qu’il convient de mener pour la
détermination des dispositions constructives ;
— les dispositions de consolidation des sols proprement dites ;
— l’instrumentation nécessaire à la vérification de la consolidation des sols.
Le présent dossier est consacré au contexte géologique et à l’approche géo-
technique des phénomènes rencontrés. Le dossier qui suit, [C 5 364], traite le
choix des méthodes de consolidation et l’instrumentation.
1. Principaux phénomènes
rencontrés
Pour plus de renseignements, le lecteur pourra se reporter aux
références [1] [2] [3] [4] [5] [6] [7] [8].
Sol mou
Les sols compressibles en assise de remblais peuvent engendrer
deux principaux types de problèmes :
— des problèmes de stabilité avec des risques de ruptures du
sol support entraînant de lourds dommages à l’ouvrage ; Figure 1 – Schéma de rupture du remblai par poinçonnement du sol
— des problèmes de tassement aux effets plus lents mais tout de fondation
aussi néfastes.
SP
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Q
construction) dues, dans la plupart des cas, à des nouveaux char- des sols sur des ouvrages avoisinants sont des ruptures de pieux
gements ou à des travaux de surcreusement en pied d’ouvrage. de fondations des ouvrages d’art, des déversements de culées ou
de murs de soutènement, des dégradations d’ouvrages enterrés,
etc.
1.3 Problèmes de tassement Les conséquences des effets dus aux tassements sont surtout
sensibles aux abords des ouvrages d’art, notamment dans le cas
Le tassement d’un sol est une déformation généralement lente de remblais d’accès après la réalisation de pieux de fondations des
de ce dernier sous le poids du remblai qui se traduit : appuis, surtout s’il y a des chargements successifs.
— au centre du remblai par un enfoncement vertical ; Les surcharges verticales proches de zones de pieux peuvent
— sous l’emprise du remblai, par un enfoncement vertical entraîner le phénomène bien connu de frottement négatif opéré
combiné à un déplacement latéral du sol de fondation ; par le sol qui se tasse le long du pieu en l’entraînant vers le bas.
— hors de l’emprise du remblai, par un déplacement latéral du Les mouvements horizontaux induisent des phénomènes de
sol de fondation jusqu’à une distance directement liée aux épais- flexion des pieux qui peuvent provoquer leur rupture ou le dépla-
seurs du remblai et du sol compressible. cement progressif des appuis susceptibles de créer des phénomènes
La figure 3 schématise les trois points énumérés précédemment. de butées (blocage des dilatations, fissurations, joints inopérants,
etc.).
Les déplacements verticaux peuvent être d’épaisseur métrique si
les sols mous sont très épais, alors que les déplacements horizon- Par ailleurs, la présence de sols compressibles en fond de vallée
taux sont généralement plus faibles et de l’ordre de dizaines de est un indicateur de sensibilité du milieu naturel. S’ils sont le siège
centimètres dans les cas les plus importants. d’un écoulement de nappe, il peut y avoir risque de réduction de
leur perméabilité sous leur consolidation propre avec constitution
La vitesse des tassements est très variable et fonction du degré d’un barrage souterrain freinant l’écoulement de la nappe et modi-
de consolidation des sols d’assise, degré de consolidation évalué fiant éventuellement son niveau. Dans ce cas, des études géo-
à l’aide de l’essai œdométrique exposé dans le paragraphe 3.2.4. Il techniques spécifiques doivent être lancées pour surveiller les
n’est pas rare de mesurer des tassements résiduels de plusieurs évolutions de ces paramètres.
centimètres sur des périodes de plusieurs années.
SQ
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cUSVS
Les dépôts les plus couramment rencontrés lors des franchisse- 3.2.1 Essai de pénétration statique
ments des vallées compressibles sont ceux qui correspondent aux
séquences fluviatiles. Dans les lignes qui suivent, nous en présen-
■ But
tons succinctement les principaux modes de mise en place.
Le pénétromètre statique permet :
SR
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cUSVT
SS
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cUSVT
ST
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cUSVT
Q
Préchargement
Seul
+ banquettes latérales
+ renforts géotextiles
+ drains verticaux
+ tranchées drainantes
Consolidation atmosphérique
Surcharge
Seul
+ drains verticaux
Substitution (purge)
Purge à l’explosif
Pilonnage
Seul
+ drains horizontal
Explosif
Vibrocompaction
Colonnes ballastées
Plots ballastés
Colonnes de chaux
Colmix
Picots, pieux
Injection solide
Jet Grouting
Figure 1 – Domaine d’application des méthodes en fonction de la taille des grains du sol
SU
Q
SV
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cTQXR
SW
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cTQXR
Q
travaux de végétalisation par semis hydraulique,
1. Typologie des travaux emploi des amendements et engrais,
d’aménagement paysager emploi des produits phytosanitaires,
les gazons, les semences et mélanges,
techniques de végétalisation par semis hydraulique,
1.1 Typologie des espaces paysagers les sols sportifs,
guide de rédaction de la consultation,
Il existe plusieurs typologies des espaces verts, également
dénommés « espaces paysagers » : guide de rédaction du CCAP,
– celle de l’aménagement du territoire : assurance de la qualité.
les espaces autonomes et collectifs,
les espaces liés à un équipement public ou privé, 1.3 Travaux préliminaires
les espaces liés aux infrastructures (routes, autoroutes, TGV),
Ces travaux peuvent être exécutés en totalité, ou en partie, par
les espaces verts liés au bâti, deux types d’entreprises :
les espaces de reconquête (zones humides – espaces naturels – les entreprises de terrassements généraux ;
aménagés) ; – les entreprises paysagistes.
– celle des concepteurs qui distinguent 24 entités paysagères ; Ces deux intervenants doivent respecter les prescriptions du fas-
– celle des gestionnaires élaborée par l’Association des ingé- cicule 35 pour les travaux suivants :
nieurs des villes de France (AIVF), qui a identifié 13 entités paysa-
gères caractérisées par leur homogénéité sur le plan de la gestion ; – purge des sols et sous-sols, démolitions diverses ;
– celle des schémas directeurs qui sert à élaborer la politique des – arrachage, essouchage, démontage ou abattage des arbres,
espaces verts sur un territoire communal (exemple de la ville de arbustes/broussailles ou haies ;
Quimper). – nettoyage des sols ;
– déplacement de végétaux ;
Compte tenu ici de l’objet, c’est la typologie des entreprises pay- – protection des végétaux existants à préserver ;
sagistes réalisant les travaux qui est retenue et décrite ci-après. – retroussement des terres végétales ;
– protection des eaux.
1.2 Fascicule 35
1.4 Fournitures
Il ne s’agit pas d’une typologie des espaces verts, mais des tra-
vaux qu’une entreprise réalise pour les créer, les améliorer et les Les fournitures concernent le chapitre II des CCTP (Cahier des
entretenir. clauses techniques particulières) intitulé « Provenance, qualité des
terres, matériaux, végétaux et semences ».
Le fascicule 35 du cahier des clauses techniques générales est un
document officiel édité par la Direction des journaux officiels. Il 1 – Terres végétales, autres types de terres et substrats : du fait
concerne les travaux neufs et les travaux d’entretien des « aména- de l’hétérogénéité des provenances et de la fragilité de ces maté-
gements paysagers, aires de sports, de loisirs et de plein air ». riaux, une attention particulière doit être apportée à l’approvision-
nement qui doit respecter scrupuleusement les règles de l’art dans
Ses prescriptions, qui ont valeur juridique, définissent la qualité ce domaine ;
et les règles de l’art des travaux réalisés par une entreprise paysa-
giste. Dans le cadre d’un marché d’aménagement paysager, ce 2 – Matériaux pour drainage horizontal ;
document contient 4 parties. 3 – Amendements engrais, produits phytosanitaires adjuvants,
1 – Dispositions communes : autres produits :
les normes, – amendements et engrais, et notamment les composts,
– produits phytosanitaires dont l’utilisation est très règlementée,
la référence aux autres fascicules,
– adjuvants, autres produits, en particulier les produits pour
l’assistance de la qualité ; l’engazonnement hydraulique ;
2 – Travaux neufs ; 4 – Végétaux, semences, gazons précultivés :
3 – Travaux d’entretien ; – choix et qualité des végétaux – L’hétérogénéité de l’offre oblige
4 – Annexes : un contrôle qualité rigoureux,
– choix et qualité des semences. Les graines de gazon sont certi-
période d’exécution des travaux, fiées garantissant une bonne qualité. Le problème est le choix du
principaux textes règlementaires, mélange, adapté au climat, au sol, et à l’usage,
SX
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cTQXR
– gazons précultivés pour placages, 4.4 – Apport et mise en œuvre des terres et substrats,
– gazons repiqués ; 4.5 – Formation et nivellement des sols,
5 – Accessoires de plantation : 4.6 – Mise en œuvre des amendements et autres produits,
– les tuteurs et attaches, 4.7 – Mise en œuvre de produits phytosanitaires. L’utilisation
– les protections des troncs ; de pesticides chimiques toxiques est de plus en plus interdite
dans les CCTP,
6 – Matériaux pour paillage des plantations : 4.8 – Façons culturales,
les paillages organiques biodégradables :
Q
4.9 – Travaux spéciaux relatifs à la tenue des terres sur les
– écorces, talus ;
– copeaux de bois,
– fibres, chanvre, coco, lin, etc., 5 – Plantation :
– toiles de jute, 5.1 – Arrachage et vérification des végétaux,
les paillages plastiques, 5.2 – Précautions à prendre entre l’arrachage et la plantation,
les paillages minéraux : 5.3 – Ouverture des trous de plantation,
5.4 – Époque de plantation,
– sable,
– graviers, 5.5 – Préparation des végétaux avant plantation,
– granulat, 5.6 – Installation des plantations :
– pouzzolane.
– mise en place des végétaux,
7 – Matériaux pour ouvrages en maçonnerie, béton ou – tuteurage haubanage,
métalliques ; – colliers et protections,
– cuvette d’arrosage,
8 – Matériaux anti-érosion ;
9 – Provenance et qualité des matériaux pour les aires de sport et 5.7 – Paillage ;
de loisirs ; 6 – Engazonnement :
10 – Provenance et qualité des matériaux pour voiries et travaux 6.1 – Engazonnement par semis en place,
divers intégrés dans les aménagements paysagers :
6.2 – Engazonnement par placage,
bordures et caniveaux,
6.3 – Engazonnement par autres procédés,
allées et aires pour piétons,
6.4 – Engazonnement sur dalles alvéolées ;
voies carrossables,
évacuation des eaux, 7 – Végétalisation par semis hydraulique :
arrosage, 7.1 – Études,
équipement hydraulique, 7.2 – Calendrier d’intervention,
éclairage, 7.3 – Nettoyage préalable des sols avant semis,
aires de jeux, 7.4 – Travaux aratoires préalables au semis,
aires de sport de plein air, 7.5 – Mise en œuvre des mélanges ;
jardins sur dalles, 8 – Vieillissement artificiel des roches ;
autres équipements. 9 – Travaux de parachèvement :
9.1 – Gazon,
1.5 Travaux d’aménagement paysagers 9.2 – Végétaux,
9.3 – Fertilisation des végétalisations par semis hydraulique ;
Les travaux réalisés par les entreprises paysagistes dans le cadre
des aménagements paysagers sont décrits dans le chapitre III des 10 – Travaux de confortement :
CCTP, intitulé « Mode d’exécution des travaux » : 10.1 – Plantation,
1 – Travaux préliminaires – Ils sont décrits dans ce chapitre lors- 10.2 – Semis hydraulique ;
qu’ils sont réalisés par l’entreprise paysagiste. S’ils l’ont été par
une entreprise de terrassements généraux, une réception du fond 11 – Aires de sport et de loisirs de plein air – Les sols sportifs
de forme s’impose ; sont généralement constitués de quatre couches :
2 – Terrassements généraux d’aménagement paysagers – Ils fond de forme,
concernent les mouvements de sols, déblais et remblais pour éta- couche de fondation,
blir le fond de forme sur lequel sera mis en place le sol des planta- couche de base,
tions et engazonnement ;
couche de jeu ;
3 – Réalisation de tranchées pour réseaux divers – Ces tranchées
sont réalisées pour les réseaux prévus dans le projet paysager : L’assainissement et le drainage sont des prestations importantes
drainage, arrosage, éclairage, bassins, fontaines. pour la qualité de ces ouvrages. Les travaux comprennent les pres-
tations suivantes :
4 – Préparation des sols et mise en place des terres :
11.1 – Implantation et piquetage,
4.1 – Ouverture et drainage des fosses de plantation,
11.2 – Terrassement,
4.2 – Terrassements de finition des fonds de forme réalisés
avant la mise en place de la terre végétale, 11.3 – Fond de forme,
4.3 – Décompactage des surfaces à planter et à engazonner. Il 11.4 – Réseaux d’assainissement et de drainage,
s’agit d’aérer le sol avant l’apport de terres végétales, 11.5 – Couche de fondation,
SY
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11.6 – Couche de base, 3 – Entreprise (et fournisseurs) : elle produit la qualité définie par
11.7 – Couche de jeu : le maı̂tre d’ouvrage et décrite par le maı̂tre d’œuvre ;
– gazon naturel, 4 – Gestionnaire : il maintient, améliore et pérennise la qualité ;
– sol stabilisé mécaniquement, 5 – Citoyen : lorsqu’il est consulté pour la conception des aména-
– matériaux naturels liés, gements paysagers de son quartier (il y passe 70 % de son temps
– matériaux de synthèse coulés, libre).
– matériaux de synthèse préfabriqués,
Cette consultation est obligatoire pour l’élaboration du Plan local
Q
11.8 – Travaux de parachèvement ; d’urbanisme (PLU) et de l’agenda 21 local.
12 – Voiries et travaux divers – Ces travaux concernent des pres- À cette occasion, il peut exprimer des besoins d’équipements et
tations intégrées dans les aménagements paysagers et les végéta- d’infrastructures et donner un avis et des idées sur le projet de
lisations d’accompagnement des aires de sport et de loisirs et de paysage.
plein air :
12.1 – Finition des fonds de forme,
2.2 Loi MOP – Support juridique
12.2 – Protection contre le gel,
12.3 – Bordures et caniveaux, Les espaces verts appartiennent au domaine des infrastructures.
À ce titre, ils sont soumis aux dispositions de la loi N 85-704 du
12.4 – Allées et aires pour piétons,
12 juillet 1985 sur la maı̂trise d’ouvrage publique, dite « loi MOP »,
12.5 – Voies carrossables et aires de stationnement, dès lors qu’ils sont réalisés sous une maı̂trise d’ouvrage publique
12.6 – Évacuation des eaux : au sens de la loi MOP.
– eaux pluviales, La loi MOP est applicable aux marchés privés dans la mesure où
– eaux de drainage, elle est prise en référence dans les documents du dossier de consulta-
– eaux usées, tion des entreprises, et dans les contentieux auprès des tribunaux.
12.7 – Arrosage, Cette loi évolue en permanence dans ses modalités d’application.
Mais, les principes de base restent les mêmes en ce qui concerne
12.8 – Équipement hydraulique :
les fonctions et responsabilités de chaque intervenant.
– bassins et fontaines d’ornement,
– fontaines à boire et de jeux, & Maı̂tre d’ouvrage
– plans d’eau et rivières, La personne morale pour laquelle l’ouvrage est construit :
12.9 – Éclairage, – il spécifie ses besoins ;
12.10 – Aires de jeux, – il assure le financement de l’opération ;
– il est le récepteur.
12.11 – Aires de sport de plein air,
12.12 – Jardins sur dalle, & Pouvoir adjudicateur
12.13 – Autres équipements : Il désigne l’acheteur public : l’État, les collectivités territoriales et
leurs établissements publics.
– treillages,
– poteries, & Maı̂tre d’œuvre :
– bancs, banquettes, corbeilles, jardinières,
– clôtures, portails, portes, portillons, bornes, pergolas, pare- – assure les fonctions de conception (avant-projets, projets) ;
ballons, – assiste le maı̂tre d’ouvrage pour la dévolution des contrats ;
– mains courantes, – assure la direction de l’exécution des contrats ;
– signalétiques, – participe aux opérations préalables à la réception des ouvrages.
– kiosques, & Architectes
12.14 Traitements de protection. Ils concernent les équipe- Ce sont des maı̂tres d’œuvre soumis à des règles de fonctionne-
ments métalliques ou en bois. ment très strictes :
– inscription au tableau de l’ordre des architectes ;
– obligation de conseil – Il indique au maı̂tre d’ouvrage les étu-
des préalables qui doivent être réalisées en amont à la conception
2. Intervenants responsables du projet. Notamment, les études de sols et sous-sols, ainsi que
l’évaluation des risques ;
de la qualité – obligation de respecter les différentes règlementations ;
– respect des règles de l’art ;
– obligation d’un contrat écrit ;
– surveillance du chantier ;
2.1 Chaı̂ne de compétences – délivrance des ordres de service après avoir obtenu l’accord du
maı̂tre d’ouvrage.
La chaı̂ne de compétences de la réalisation d’un aménagement
paysager et de sa gestion comprend cinq maillons en ce qui & Comptable public
concerne la qualité de l’ouvrage : Il est le seul chargé des opérations suivantes :
1 – Maı̂tre d’ouvrage : il définit la qualité dans un programme ; – la prise en charge et le recouvrement des ordres de recette ;
2 – Maı̂tre d’œuvre : – le paiement des dépenses ;
il décrit la qualité dans la phase conception, – la garde et la conservation des fonds et valeurs des organismes
publics ;
il contrôle la conformité des prestations de l’entreprise dans – le maniement des fonds et mouvements de compte ;
la phase travaux, – la conservation des pièces justificatives ;
il définit les spécifications ; – la tenue de la comptabilité.
TP
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& Assistant du maı̂tre d’ouvrage – aide à la décision Sa méthode de travail est basée sur le dialogue et l’échange
Il intervient dans la phase initiale pour aider le maı̂tre d’ouvrage d’informations.
aux opérations suivantes : & Urbaniste
– prise de décision ;
Cette profession n’est pas règlementée, bien qu’il y ait un « office
– définition du programme.
professionnel de qualification des urbanistes ».
& Maı̂tre d’ouvrage délégué mandataire du maı̂tre d’ouvrage Ses missions peuvent être les suivantes :
Il intervient après la phase de programmation. Il assume l’entière – conseil et assistance à la maı̂trise d’ouvrage ;
Q
responsabilité des attributions qui lui sont confiées par le maı̂tre – réalisation d’études pour l’aménagement du territoire, la plani-
d’ouvrage : fication urbaine, le développement local, l’urbanisme, la politique
– choix du maı̂tre d’œuvre – signature de son contrat, règlement de la ville et de l’habitat et les projets d’aménagement, dans
des honoraires ; l’optique du développement durable ;
– préparation du choix des entreprises – signature des contrats – – élaboration de directives et de schémas d’aménagement du ter-
règlement des factures ; ritoire, de documents d’urbanisme et de planification urbaine ;
– gestion financière, comptable et administrative de l’opération. – gestion du droit des sols et des politiques foncières, d’équipe-
ment, d’habitat, etc. ;
& Entreprise – élaboration et évaluation des politiques publiques, des actions
L’entreprise est une entité économique pourvue de la personna- et réalisations de l’ensemble des acteurs ;
lité morale et de l’autonomie de gestion, qui peut être privée, – assistance à la maı̂trise d’œuvre ;
publique ou mixte, et peut soumissionner : – direction d’études, direction d’équipes de projets et responsabi-
lité d’études ;
– à titre individuel ; – formation et information ;
– en groupement ; solidaire (chaque entreprise du groupement – recherche.
s’engage pour la totalité de l’ouvrage à exécuter) ou conjoint
(chaque entreprise est engagée sur un lot du marché). & Coordonnateur SPS (Sécurité protection de la santé)
& Contrôleur technique La loi n 93-1418 du 31 décembre 1993 et les décrets d’applica-
tion n 94-1159 du 26 décembre 1994 et n 2003-68 du 24 janvier
Le contrôle technique est une profession règlementée. Le contrô- 2003 définissent l’organisation et la sécurité sur les chantiers de
leur technique doit être officiellement agréé par l’État.
bâtiment et de génie civil. Ils stipulent, en particulier, l’intégration
Sa mission est de contribuer à la prévention des différents aléas de la sécurité dès la phase de conception, y compris pour les inter-
techniques susceptibles d’être rencontrés dans la réalisation de ventions ultérieures sur l’ouvrage.
l’ouvrage. Il doit donc :
& Cas où un coordonnateur SPS est nommé
– effectuer des contrôles de travaux ;
– évaluer les risques. Une coordination en matière de sécurité et de protection de la
santé des travailleurs doit être organisée : pour tout chantier de
& Géomètre expert bâtiment, ou de génie civil, où sont appelés à intervenir plusieurs
Le géomètre expert est un technicien exerçant une profession travailleurs indépendants ou entreprises, entreprises sous-traitan-
libérale. Il, a, en son nom propre et sous sa responsabilité person- tes incluses. Ceci, afin :
nelle, deux types de mission : – de prévenir les risques résultant de leurs interventions simulta-
– missions de monopole de l’ordre des géomètres experts en nées ou successives ;
réalisant des études, travaux, et documents topographiques – Il – de prévoir, lorsqu’elle s’impose, l’utilisation des moyens com-
est le seul professionnel habilité à délimiter de façon irrévocable muns, tels que les infrastructures, les moyens logistiques et les
un terrain et à le borner ; protections collectives (article L. 235-3).
– autres missions sans monopole :
C’est-à-dire : qu’un coordonnateur SPS doit être désigné par le
informer des servitudes et possibilités de construction ; maı̂tre d’ouvrage pour toute opération de bâtiment ou de génie
établir les plans de permis de construire ; civil impliquant plus d’une entreprise ou d’un travailleur indépen-
effectuer les démarches administratives ; dant. Sauf dans le cas d’opérations entreprises par un particulier
pour un usage personnel où c’est le maı̂tre d’œuvre, ou à défaut,
assurer la maı̂trise d’œuvre des voiries et réseaux ; un entrepreneur, qui assure la coordination.
expertiser des biens immobiliers et fonciers ;
Le coordonnateur doit être désigné dès « le début de la phase
modifier des documents de copropriété ; d’élaboration de l’avant-projet sommaire » pour la conception, et
être syndic de copropriété. « avant le lancement de la consultation » pour le chantier.
Il est soumis au « secret professionnel ». Les entreprises paysagistes ne sont concernées que lorsque leur
chantier est en co-activité avec une opération de bâtiment ou de
& Conducteur d’opération génie civil.
Il a une mission d’assistance générale à caractère administratif,
financier et technique auprès du maı̂tre d’ouvrage :
2.3 Maı̂trise d’ouvrage
– organisation du projet ;
– animation des divers et nombreux intervenants, interface ; La principale fonction du maı̂tre d’ouvrage est d’établir un pro-
– relai et transmission des informations ; gramme de l’ouvrage qu’il veut réaliser. Pour cela, il peut se faire
– suivi et historique de l’opération, vérification et gestion des aider par ses propres services. Ce qui est très souvent le cas pour
délais ; les aménagements paysagers. Ou bien, faire appel à un bureau
– vérification de la prise en compte des observations et réserves ; d’études spécialisé dans ce domaine.
– préparation et gestion des marchés avec les différents
prestataires ; Ensuite, il va intervenir aux phases suivantes :
– garantie du respect des procédures administratives et de la – choix d’un maı̂tre d’œuvre : architecte paysagiste ou bureau
règlementation. d’études spécialisé ;
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– validation des études (esquisse, avant-projet, projet) ; – procès-verbal de réception de la livraison des végétaux sur le
– validation du dossier de consultation des entreprises préparé chantier, après déchargement validé au préalable par l’entrepre-
par le maı̂tre d’œuvre ; neur. Ce procès-verbal doit être signé par les deux parties ;
– désignation de l’entreprise titulaire du contrat de travaux ; – constat d’achèvement des travaux de plantation qui marque le
– coordination des entreprises pendant les travaux ; début de la période de garantie pendant laquelle l’entreprise devra
– réception des travaux à la fin de la période de garantie (1 an, réaliser des travaux de parachèvement et de confortement ;
2 ans ou 4 ans). – constat de reprise des végétaux entre le 15 août et le 15 octobre,
les remplacements éventuels étant effectués avant le 31 décembre ;
Q
– assistance apportée au maı̂tre d’ouvrage lors des opérations de
2.4 Maı̂tre d’œuvre réception, et, pendant la période de garantie du parfait achèvement
lorsque des réserves ont été émises à la réception.
La maı̂trise d’œuvre comprend 2 phases qui peuvent être
confiées à un seul maı̂tre d’œuvre ou à des maı̂tres d’œuvre
différents :
– les études ; 2.5 Entreprise
– la direction des travaux.
L’entreprise a une obligation de résultat et est responsable de la
& Études qualité de l’ouvrage. L’entrepreneur est donc tenu d’effectuer les
contrôles qualité des fournitures et des prestations, telles qu’elles
Il s’agit de la conception de l’ouvrage :
sont prévues dans le CCTP ou dans son PAQ (Plan d’assurance
– études d’esquisse ; qualité).
– études d’avant-projet ;
– études de projet ; Pour les chantiers importants, il est demandé à l’entreprise de
– élaboration du contenu du dossier de consultation des entrepri- fournir un PAQ.
ses qui comporte les pièces listées au tableau 1 ; Le plan d’assurance qualité est un document rédigé par l’entre-
– assistance au maı̂tre d’ouvrage pour la passation des contrats prise et spécifique aux travaux à réaliser. Il doit contenir les infor-
de travaux. mations suivantes :
& Direction d’exécution des travaux (DET) – présentation de l’entreprise ;
Cette phase comprend les missions suivantes : – moyens, méthodes et techniques mis en œuvre pour réaliser le
chantier ;
– validation du PAQ (Plan d’assurance de la qualité) présenté par – points et méthodes de contrôle qui doivent faire l’objet d’un
l’entreprise titulaire du marché, lorsque celui-ci est demandé dans
compte-rendu remis au maı̂tre d’œuvre.
le règlement de la consultation ;
– l’ordonnancement, le pilotage et la coordination du chantier ; Parmi les points de contrôle, il y a les points d’arrêt, pour les-
– marquage des plants en pépinière lorsque cela est demandé quels le maı̂tre d’œuvre doit être présent. Le chantier est arrêté si
dans le CCTP. En général, il s’agit essentiellement des arbres tiges la prestation n’est pas conforme. Il ne pourra reprendre que
en gros sujets, pour les plantations d’alignements ; lorsque la non-conformité sera levée par le maı̂tre d’œuvre.
– agrément préalable des fournitures (substrats terreux, amende-
ments, fertilisants, accessoires de plantation, origines des plants de L’entreprise est responsable du chantier jusqu’à la réception défi-
pépinière, etc.) ; nitive qui transmet la responsabilité au maı̂tre d’ouvrage. Ainsi,
1 Agence d’engagement (AE) : définit les conditions générales financières du contrat Maı̂tre d’ouvrage
Maı̂tre d’ouvrage
2 Cahier des clauses administratives particulières (CCAP)
Maı̂tre d’œuvre
Maı̂tre d’ouvrage
7 Notice d’hygiène et de sécurité (NHS)
Maı̂tre d’œuvre
Maı̂tre d’ouvrage
8 Règlement intérieur du C1HS (Collège interentreprises d’hygiène et de sécurité)
Maı̂tre d’œuvre
TR
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1. Généralités................................................................................................. C 5 420 - 2
1.1 Caractéristiques principales........................................................................ — 2
1.1.1 Grandes familles................................................................................. — 2
1.1.2 Fabrication sur site ............................................................................. — 4
1.1.3 Caractéristiques pratiques ................................................................. — 4
1.2 Artifices de mise à feu et amorçage........................................................... — 4
1.2.1 Cordeaux détonants ........................................................................... — 4
1.2.2 Détonateurs pyrotechniques et électroniques ................................. — 4
1.3 Fonctionnement........................................................................................... — 7
2. Conception des plans de tir .................................................................. — 7
2.1 Technique générale de foration .................................................................. — 8
2.2 Techniques d’amorçage .............................................................................. — 9
2.2.1 Mise en détonation de l’explosif ....................................................... — 10
2.2.2 Transmission de l’ordre de détonation ............................................. — 10
2.2.3 Retards................................................................................................. — 11
2.2.4 Sécurité. Fiabilité ................................................................................ — 12
2.3 Technique particulière par type de chantier .............................................. — 12
2.3.1 Tirs en gradins .................................................................................... — 12
2.3.2 Tirs de masse ...................................................................................... — 14
2.3.3 Tirs de tranchées ................................................................................ — 14
2.3.4 Tirs souterrains ................................................................................... — 15
2.3.5 Tirs de découpage .............................................................................. — 17
2.3.6 Tirs sous l’eau ..................................................................................... — 18
2.3.7 Tirs de démolition .............................................................................. — 18
2.3.8 Tirs spéciaux ....................................................................................... — 19
3. Problèmes de sécurité de l’environnement ...................................... — 20
3.1 Réglementation............................................................................................ — 20
3.1.1 Acquisition .......................................................................................... — 20
3.1.2 Transport en circulation ..................................................................... — 20
3.1.3 Stockage .............................................................................................. — 20
3.1.4 Utilisation ............................................................................................ — 20
3.1.5 Sécurité................................................................................................ — 20
3.2 Nuisances ..................................................................................................... — 21
4. Aspect économique................................................................................. — 22
Pour en savoir plus ........................................................................................... Doc. C 5 420
p。イオエゥッョ@Z@。カイゥャ@RPPT
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Coton azotique 1à5
plastiques ou gommes
Farine de bois 2à6
Dinitrotoluène 0à7
Aluminium 0à8
Dynamites
Nitroglycéroglycol 10 à 15
Nitrate d’ammonium 30 à 80
Coton azotique ≈1
pulvérulentes
Farine de bois 2 à 10
Sel 0 à 50
Tourbe 0à5
Trinitrotoluène 10 à 15
Nitrate d’ammonium 65 à 85
Explosifs nitratés Farine de bois 0à5
Stéarate de calcium ≈1
Sel 0 à 20
Nitrate d’ammonium ≈ 94
ordinaires
Fioul ≈6
Nitrates-fiouls Nitrate d’ammonium 88 à 92
à l’aluminium Fioul 3à5
Aluminium 5 à 10
Eau 8 à 15
Nitrate d’ammonium, de sodium ou de calcium 35 à 60
Bouillies. Gels Sensibilisant (explosif aluminium, nitrate de monométhylamine, billes 5 à 40
de verre)
Divers (gélifiant, allégeant, réticulant, mouillant, fioul) 2à5
Eau 8 à 15
Nitrates minéraux 70 à 80
Émulsions. Nitrates-fiouls alourdis
Huiles diverses 4 à 10
Sensibilisant (chimique ou billes de verre) 0,2 à 5
Les émulsions de base présentent une énergie voisine de celle du — de produits granulaires plus ou moins collants lorsque la pro-
nitrate fioul. L’adjonction d’aluminium et la diminution du taux d’eau portion de nitrate-fioul est supérieure à 40 % ; dans ce cas, leur char-
permettent d’atteindre des énergies importantes comparables voire gement en vrac s’effectue par gravité ;
supérieures à celles des dynamites standards. — de pâtes plus ou moins visqueuses contenant des granulés
épars de nitrate-fioul lorsque la proportion de nitrate-fioul est infé-
Des grains de nitrate d’ammonium peuvent être ajoutés au pro-
rieure à 40 % ; dans ce cas, leur chargement en vrac s’effectue par
duit en faible proportion (< 20 %) en particulier dans le cas de fabri-
pompage.
cations sur site.
Ces produits, généralement assimilés à la catégorie des émul-
Les émulsions sont les produits les plus récents, qui permettent sions, sont préparés sur les lieux d’utilisation à partir des consti-
de couvrir toute la gamme usuelle des produits encartouchés du tuants de base : nitrate d’ammonium, fioul domestique, émulsion,
marché. et éventuellement sensibilisant.
■ Les nitrates-fiouls alourdis sont les explosifs de la génération la ■ La présentation des explosifs, pour être complète, doit mention-
plus récente. Ils sont constitués par du nitrate-fioul (25 à 75 %) ner trois explosifs spéciaux particulièrement utilisés sur les chan-
enrobé dans une matrice d’explosif d’émulsion (25 à 75 %), dont le tiers de travaux publics :
rôle est d’améliorer les performances et la résistance à l’eau du
— une émulsion allégée présentée sous forme de chapelet de
nitrate-fioul.
cartouches de diamètre 25 mm (en boudins, avec cordeau latéral)
Les nitrates-fiouls alourdis sont surtout utilisés en vrac. Ils se pré- comme la Cisalite ; elle est utilisée pour les travaux de découpage
sentent sous la forme : ou de prédécoupage ;
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1.1.3 Caractéristiques pratiques Les détonateurs initient une détonation dans les explosifs conti-
gus à l’aide d’une charge amorçante de 0,6 g de pentrite, elle-même
Les performances des explosifs sont regroupées dans les activée par un explosif primaire très sensible (capable de passer
tableaux 2 et 3 de présentation de chaque catégorie d’explosif. La d’une combustion ordinaire à une détonation).
signification de chaque caractéristique peut être résumée succincte- Les détonateurs permettent d’effectuer un amorçage ponctuel des
ment ainsi : explosifs ; ceux-ci pourront être mis en fond de trou de chantiers
— les résultats du tir au mortier balistique TMB, test ancien four- souterrains ou dans certains chantiers à ciel ouvert. L’amorçage
nissant une indication approximative de l’énergie, ne sont pas signi- ponctuel permet d’obtenir généralement un meilleur rendement des
ficatifs pour les explosifs récents ; par ailleurs, les résultats sont explosifs.
fluctuants (des valeurs moyennes sont données dans les tableaux 2 ■ Détonateurs pyrotechniques
et 3) ;
— l’énergie théorique massique de détonation est issue d’un cal- Tous les détonateurs comportent une poudre retardatrice, dont la
cul thermodynamique de l’énergie théorique dégagée lors de durée de combustion s’échelonne :
l’explosion ; elle surestime les explosifs qui contiennent de l’alumi- — pour les courts retards, de 0 à 2 000 ms par pas de :
nium, la réaction de ce dernier n’étant pas totale ; • 25 ms pour les détonateurs nos 1 à 20,
— l’énergie massique mesurée provient d’un test d’explosion • 100 ms pour les détonateurs nos 24 à 40,
réalisé sous l’eau dans une piscine ; ce dernier fournit une estima- • 200 ms pour les détonateurs nos 48 à 80 ;
tion convenable de l’énergie réelle disponible d’un explosif, prenant — pour les détonateurs à retard, par pas de 500 ms du no 1 au
en compte son rendement ; no 12.
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Dynamites
NEF Eurodyn 2000
F16
F19
NB Dynaroc 5
4 3 000 126 4,65 8
Dynaroc 5 ≈ 1,45 à à à à à excellente
4,6 6 300 133 5 10
Tit Titadyn 25
Titadyn 30
Titadyn 50
Excia Goma 2E-C
Nitratés
NEF
3,5 4 700 2
Sécurex 80 ≈ 1,1 à à à faible à nulle
4,3 4 800 5
Sécurex 90
Gels
Excia Riogel 2 1,20 NC NC NC NC NC excellente
Émulsions
NEF Iremite 1000
Iremite 2500
Iremite 4000
Emulstar 5000
Emulstar 8000
NB Nitram 5
3 4 800 2
Nitram 9 ≈ 1,20 à 1,30 à à à excellente
5 5 700 5
Tit Titamax 4000
Titamax 5000
Orica Powergel E 80
Powergel E 700
Powergel E 800
Excia Riomex E 20
(1) NEF Nobel Explosif France
NB Nitro Bickford
Tit Titanite
(2) TMB tir au mortier balistique (cf. § 1.1.3)
(3) CSE coefficient de self-excitation (cf. § 1.1.3)
NC non communiqué
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Terrassement et géomembranes
(Réf. Internet 42233)
1– Terrassement R
2– Utilisation des géomembranes en génie civil Réf. Internet page
Géomembranes C5429 51
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TY
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Géomembranes
par Jean-Pierre GIROUD
Ingénieur ECP, Docteur ès Sciences
Membre US National Academy of Engineering
Past President International Geosynthetics Society
Ingénieur conseil JP GIROUD, INC. (USA)
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1. Géomembranes, un matériau de choix pour revêtements
étanches............................................................................................ C 5 429 – 2
2. Remerciements ................................................................................ C 5 429 – 3
e texte qui figure aux pages suivantes est à la fois une préface et une intro-
L duction à une série de cinq articles sur les géomembranes organisés par
thématique :
– une introduction aux géomembranes [C 5 430] ;
– la composition et la production des géomembranes [C 5 435] ;
– les géomembranes polymériques thermoplastiques [C 5 436] ;
– les géomebranes élastomériques et bitumineuses [C 5 437] ;
– la comparaison des géomembranes [C 5 438].
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On verra dans cet article qu’il existe une grande variété de géomembranes.
Certaines géomembranes, les géomembranes bitumineuses, sont constituées
de produits textiles imprégnés de bitume. Cependant, la plupart des géomem-
branes utilisées aujourd’hui sont des géomembranes polymériques, c’est-à-dire
des géomembranes dont le constituant étanche est à base de polymère synthé-
tique. Plusieurs types de polymères synthétiques sont utilisés pour produire les
géomembranes polymériques. Il existe des géomembranes renforcées par un
textile tissé ou nontissé et des géomembranes non-renforcées.
Les géomembranes sont produites en usine sous forme de rouleaux que l’on
transporte sur le terrain où on les déroule et les assemble. Ou bien, plusieurs
rouleaux de géomembrane sont assemblés en atelier pour réaliser de grandes
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nappes. Ces nappes préfabriquées sont transportées sur le terrain où elles sont
déployées et assemblées. Les assemblages en usine, ou sur le terrain, se font
par soudure ou par produits adhésifs selon le type de géomembrane. On réalise
ainsi des étanchéités sur des surfaces considérables en relativement peu de
temps et sans matériel lourd.
Comme le montre cet article, la fonction d’étanchéité des géomembranes
dans les ouvrages de génie civil peut s’exercer de différentes manières. Dans
les ouvrages les plus simples, la géomembrane est utilisée seule ou protégée
par une couche de terre, de gravier ou de béton. Dans des ouvrages plus
complexes, notamment des ouvrages où une performance particulière est
requise, la géomembrane est utilisée en association à d’autres matériaux
qui complètent sa fonction de façon synergique. Ainsi, dans les ouvrages de
stockages de déchets, on utilise souvent une géomembrane associée à un
autre matériau étanche (argile ou géosynthétique bentonitique) pour former
une étanchéité composite, qui est une étanchéité de haute performance, com-
binant les propriétés des deux matériaux associés. Dans certains réservoirs et
ouvrages de stockages de déchets, on utilise une double étanchéité formée
de deux géomembranes associées à une couche drainante située entre les
deux géomembranes et récoltant le liquide qui a pu fuir à travers des défauts
de la géomembrane supérieure, ce qui conduit à des fuites négligeables dans
le terrain.
Avec plusieurs décennies d’expérience, la conception des ouvrages de génie
civil munis d’étanchéité par géomembrane est aujourd’hui sophistiquée. De
nombreuses méthodes de dimensionnement ont été publiées et des essais de
laboratoire normalisés ont été développés. De surcroı̂t, la pratique du contrôle
de qualité en cours de production et d’installation des géomembranes est bien
établie en France et dans de nombreux pays.
Les géomembranes sont des matériaux innovants qui ont profondément
modifié l’art de construire les étanchéités depuis une cinquantaine d’années.
Pour comprendre cette évolution essentielle du génie civil, l’article présente
un bref historique du développement des géomembranes et de leurs appli-
cations. Cet historique montre que la durabilité des géomembranes de
bonne qualité est excellente. Ainsi, des ouvrages construits avec étanchéité
par géomembrane il y a plus de quarante ans sont encore en service et de
nombreux barrages où le béton se détériorait ont été réhabilités avec succès
à l’aide de géomembranes. L’innovation se poursuit activement avec,
notamment, des géomembranes constituées de couches de propriétés
complémentaires.
Aujourd’hui, les géomembranes jouent un rôle essentiel dans la protection de
l’environnement pour de multiples raisons : elles réduisent les pertes d’eau ;
elles évitent la pollution des sols et des nappes phréatiques en contenant des
déchets et liquides toxiques ; et elles sont installées avec un minimum de trans-
port de matériaux. Par conséquent, on peut prévoir que l’utilisation des géo-
membranes va continuer de croı̂tre.
Le lecteur trouvera en fin d’article une liste de termes techniques rencontrés
ici, à la fois sous la forme d’un glossaire et d’un tableau de sigles.
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1. Les géomembranes naturelles d’un site ne présentent pas, ou que doit comporter un
ouvrage à réaliser. Une définition en est donnée par la norme
NF P 84-500 (voir § 1.2).
Cet article inaugure une série de 5 articles. Le lecteur trouvera & Typologies
donc dans ses suites tout complément d’information souhaité Les géomembranes manufacturées en usine sont délivrées sur le
selon ce classement : terrain, soit en rouleaux que l’on déroule (figure 1), soit (pour les
– composition et production des géomembranes [C 5 435] ; plus flexibles d’entre elles) en grandes nappes pliées et mises en
– les géomembranes polymériques thermoplastiques [C 5 436] ; place par déploiement (figure 2).
– les géomembranes élastomériques et bitumineuses [C 5 437] ; Des exemples d’ouvrages étanchés par géomembrane sont pré-
– une comparaison des géomembranes [C 5 438]. sentés sur la figure 3.
Figure 1 – Géomembrane livrée en rouleaux (à gauche) puis déroulée (à droite)
Figure 2 – Géomembrane livrée en nappe pliée (à gauche) puis déployée (à droite)
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barrage en béton avec géomembrane e installation de stockage de déchets, f installation de stockage de déchets, étanchéité
d PVC-Rnontissé (Photo CARPI) étanchéité de fond avec géomembrane de couverture avec géomembrane PEHD
PEHD (Photo SOLMAX) (Photo GSE)
g aire de lixiviation avec géomembrane PEHD h dépôt de résidus miniers avec géomembrane i travaux souterrains avec géomembrane PVC
(Photo J.P. Giroud) PEHD (Photo A. Breitenbach/Geosynthetics (Photo Renolit)
magazine)
j fondations avec géomembrane PVC k couverture flottante avec géomembrane PP-R l route construite sur une étanchéité
(Photo Renolit) (Photo R.B. Wallace) avec géomembrane bitumineuse
(Photo COLETANCHE)
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Composition et production
des géomembranes
par Jean-Pierre GIROUD
Ingénieur ECP, Docteur ès Sciences
Membre US National Academy of Engineering
Past President International Geosynthetics Society
Ingénieur conseil JP GIROUD, INC., USA
Avec la coopération de Nathalie TOUZE-FOLTZ
Directrice d’unité de recherche Irstea R
1. Composants des géomembranes ................................................. C 5 435 – 2
1.1 Deux composants des géomembranes ............................................. — 2
1.2 Composé étanche ............................................................................... — 2
1.3 Renforcement ..................................................................................... — 6
2. Production des géomembranes.................................................... — 8
2.1 Méthodes principales de production des géomembranes ............... — 8
2.2 Méthodes de production dérivées des méthodes principales .......... — 11
2.3 Production des géomembranes rugueuses ....................................... — 12
2.4 Commentaires sur la production des géomembranes ..................... — 14
3. Assemblage des géomembranes.................................................. — 16
3.1 Assemblage en usine ou en atelier ................................................... — 16
3.2 Assemblage sur le terrain .................................................................. — 16
3.3 Méthodes d’assemblage des géomembranes ................................... — 17
4. Conclusion........................................................................................ — 21
5. Glossaire ........................................................................................... — 21
Pour en savoir plus.................................................................................. Doc. C 5 435
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« copolymère ».
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Un polymère formé à partir de trois monomères différents est
appelé « terpolymère ».
H H H H H H H H
b polyéthylène
Le terme « chaı̂ne moléculaire » désigne l’ensemble des atomes
de carbone liés les uns aux autres dans une macromolécule. C’est
Représentation d’une très petite portion de la chaîne moléculaire en quelque sorte l’épine dorsale de la macromolécule. S’il y a une
qui peut contenir plus de 10 000 atomes de carbone double liaison entre deux carbones de la chaı̂ne moléculaire, l’une
des deux liaisons est disponible pour former une branche latérale
Figure 1 – Polymérisation de l’éthylène pour obtenir du polyéthylène
qui peut même se traduire par un pontage avec une macromolé-
cule voisine.
Le mécanisme de polymérisation peut être illustré par l’exemple Il existe deux grandes catégories de polymères utilisés dans les
du polyéthylène. La molécule du monomère éthylène a pour for- géomembranes :
mule C2H4 avec une double liaison entre les deux atomes de carbone – les polymères thermoplastiques (« les thermoplastiques ») qui
(figure 1a). C’est grâce à cette double liaison que la polymérisation se ramollissent beaucoup sous l’effet de la chaleur ;
peut avoir lieu, comme on le voit sur la figure 1b. – les polymères élastomériques (« les élastomères ») qui sont
Il est important de noter que la figure 1b ne montre qu’une très peu sensibles à la chaleur.
petite fraction de la longue chaı̂ne constituée par les atomes de car-
bone : en effet, une macromolécule de polyéthylène est en général Dans un élastomère, les liaisons qui existent entre les macromo-
une chaı̂ne de plus de 10 000 atomes de carbone. lécules (c’est-à-dire les pontages) sont aussi fortes que les liaisons
Il faut également noter que la matière polyéthylène est constituée qui existent à l’intérieur des macromolécules. Au contraire, dans un
de nombreuses macromolécules disposées parallèlement, plus ou polymère thermoplastique, les liaisons entre macromolécules sont
moins proches selon la densité du polyéthylène. plus faibles que les liaisons internes des macromolécules.
Dans un polymère thermoplastique, les liaisons entre macromo-
Il faut noter que, même si les monomères de départ sont des gaz lécules sont très sensibles à la chaleur : elles s’affaiblissent lorsque
ou des liquides à faible viscosité, les polymères, du fait de leur la température augmente et se renforcent lorsque la température
masse moléculaire élevée, sont des liquides à viscosité très élevée diminue. Cet effet de la chaleur est réversible sauf si la température
ou des solides. Ainsi, l’éthylène est un gaz et le polyéthylène est un est trop élevée et cause une détérioration du polymère. Ainsi, les
solide. géomembranes thermoplastiques peuvent être assemblées par
Dans un polymère donné, toutes les macromolécules ont la soudure thermique, ce qui n’est pas possible pour les géomembra-
même composition, mais ont des dimensions différentes (c’est-à- nes élastomères (voir § 3.3.3).
dire sont formées d’un nombre différent de monomères, donc Les matériaux de base thermoplastiques les plus utilisés dans les
d’un nombre différent d’atomes de carbone) et ont par conséquent géomembranes sont :
des masses moléculaires différentes. On peut donc caractériser un – le polyéthylène moyenne densité (PEMD), qui est utilisé pour
polymère par sa courbe de distribution des masses moléculaires et produire les géomembranes polyéthylène haute densité (PEHD) ;
par sa masse moléculaire moyenne. – le polyéthylène basse densité linéaire (PEBDL) ;
Pour illustrer la dimension des macromolécules, on peut donner – le polypropylène (PP) ;
l’exemple suivant. – le polychlorure de vinyle (PVC).
La masse moléculaire est : Les polyéthylènes et le polypropylène font partie de la catégorie
– pour l’hydrogène : 1 ; des « polyoléfines ». Le principal élastomère actuellement utilisé
– pour le carbone : 12 ; comme matériau de base de géomembrane est l’éthylène-propy-
– pour l’éthylène (C2H4), qui est le monomère du polyéthylène : 28. lène-diène-terpolymère (EPDM). Le polyéthylène chlorosulfoné
La masse moléculaire moyenne du polyéthylène utilisé dans les (CSPE) est particulier : il est thermoplastique lorsque la géomem-
géomembranes PEHD est de l’ordre de 200 000. brane vient d’être produite et il devient progressivement un élasto-
mère grâce au processus de vulcanisation au cours de son exposi-
Il faut noter que certains documents expriment la masse molécu- tion à la chaleur et l’humidité sur le terrain.
laire en terme de nombre d’atomes de carbone (tout en utilisant
quelquefois la terminologie « masse moléculaire », ce qui peut Un matériau peut être trop rigide pour faire une géomembrane ;
être déroutant). Ainsi, dans le cas du polyéthylène, un atome de on l’assouplit par un additif comme un plastifiant dans le cas du
carbone (dont la masse atomique est 12) correspond à une masse PVC. Au contraire, un matériau peut être trop mou et on lui confère
moléculaire de polymère de 14 (puisque deux atomes de carbone une structure réticulaire par vulcanisation ; c’est le cas du butyle et
dans C2H4 correspondent à une masse moléculaire de 28). Par de l’EPDM.
conséquent, à une masse moléculaire de polyéthylène de 200 000 Le terme « résine » est souvent employé, mais son emploi n’est
correspond un nombre d’atomes de carbone de 14 000 environ pas toujours clair. Tantôt, le mot « résine » désigne le matériau de
(soit 200 000/14). Ce rapport de 14 vaut seulement pour le base d’une géomembrane polymérique. Tantôt, le mot « résine »
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désigne un composé de matériau de base et de certains agents sta- On voit que le bitume soufflé utilisé dans les géomembranes est
bilisants. En pratique, le mot « résine » désigne le produit que le très dur car l’aiguille normalisée n’y pénètre que de 4 mm, tandis
fabricant de la géomembrane acquiert d’une compagnie chimique. qu’elle pénètre de 18 à 22 mm dans un bitume routier.
Le matériau de base des géomembranes bitumineuses est, de
Par exemple, dans le cas d’une résine PEMD (la résine utilisée plus en plus fréquemment, un mélange homogène de bitume et
pour les géomembranes PEHD), la compagnie chimique fournit typi- de polymère appelé « bitume-polymère » (ou bitume polymérique).
quement une « résine » qui contient le matériau de base (polymère Le polymère associé au bitume est souvent un élastomère : on
PEMD et ses comonomères) avec, en plus, généralement, quelques emploie alors la terminologie « bitume-élastomère » (ou bitume
agents stabilisants. Il appartient ensuite au fabricant de géomem- élastomérique).
brane PEHD d’ajouter éventuellement certains agents stabilisants
supplémentaires et d’ajouter les autres additifs habituels (voir Au lieu de considérer que le polymère ajouté au bitume fait par-
§ 1.2.4). tie intégrante du matériau de base, on peut également considérer
que le matériau de base est du bitume et que le polymère est un
additif (voir § 1.2.4) car la proportion de polymère (généralement
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On indique quelquefois que le PEMD et, dans une moindre entre 5 et 20 %, fréquemment entre 10 et 12 %) est beaucoup plus
mesure, le PEBDL sont des thermoplastiques cristallins ou, plus faible que celle du bitume.
exactement, semi-cristallins, faisant ainsi référence au fait que cer-
Certains appellent « bitume modifié » l’ensemble formé par le
taines molécules soient arrangées sous forme de cristaux. Cette
bitume, le polymère et les additifs mentionnés au § 1.2.4.
structure confère au PEMD une certaine rigidité et une grande
résistance chimique. Le degré de cristallinité représente le pourcen-
tage en volume des zones cristallines. 1.2.4 Additifs
Les géomembranes comportent généralement différents additifs
Par exemple, le degré de cristallinité du PEMD est généralement qui s’ajoutent au matériau de base pour former le composé
de 50 à 55 %, tandis que celui du PEBDL est de 15 à 45 %. étanche.
& Des produits inertes sous forme de poudre très fine (0,03 mm ou
1.2.3 Matériau de base des géomembranes moins) qui réduisent la pénétration de la lumière afin d’améliorer la
bitumineuses résistance au rayonnement solaire (ces produits réfléchissent le
rayonnement UV et/ou transforment son énergie qui est nocive
Dans le cas des géomembranes bitumineuses, le matériau de pour le polymère, en chaleur qui est généralement moins nocive) :
base est du bitume. Le bitume est un matériau qui existe en quan-
– noir de carbone pour les géomembranes polymériques noires ;
tités limitées à l’état naturel (comme dans l’ı̂le de Trinidad). Dans
– dioxyde de titane (TiO2) pour les géomembranes polymériques
les géomembranes, on utilise du bitume obtenu comme sous-pro-
blanches ;
duit de la distillation du pétrole brut en raffinerie.
– combinaison noir de carbone/dioxyde de titane pour les géo-
Le bitume est un mélange d’hydrocarbures à masse moléculaire membranes plus ou moins grises.
élevée. Le principal composant, l’asphaltène, est une association
& Des agents stabilisants qui améliorent la résistance à des
de plusieurs molécules d’heptane (C7H16) dont la masse molécu-
laire est 100. La mesure de la masse moléculaire de l’asphaltène actions pouvant dégrader le matériau de base, comme la chaleur
ou le rayonnement solaire (par exemple, antioxydants qui bloquent
est encore considérée comme un challenge et des valeurs entre
les réactions chimiques déclenchées par le rayonnement ultra-
400 et plus de 10 000 ont été publiées. Il semble d’après des esti-
violet).
mations récentes que la masse moléculaire de l’asphaltène se
situerait entre 500 et 2 000 [1]. Il est intéressant de comparer cette & Des produits inertes sous forme de poudre très fine (0,08 mm ou
masse moléculaire de l’asphaltène à la masse moléculaire moins), appelés « charges » ou « fillers », qui abaissent le coût sans
moyenne du polyéthylène utilisé dans les géomembranes PEHD diminuer l’étanchéité et peuvent quelquefois augmenter certaines
qui est de l’ordre de 200 000. Ainsi, le bitume est un composé orga- propriétés (stabilité dimensionnelle, module d’élasticité, résistance
nique, mais ce n’est pas un polymère. Il résulte de l’association de au feu). Il s’agit de particules minérales (calcaire, ardoise, argile,
quelques molécules, non de centaines ou de milliers comme les etc.) et de noir de carbone dès lors qu’il est utilisé en plus de la
polymères. Il est donc logique de classer les géomembranes en quantité (2 à 3 %) nécessaire contre le rayonnement solaire. Les fil-
géomembranes polymériques et géomembranes bitumineuses. lers tendent à augmenter :
On a beaucoup utilisé (et on utilise encore, mais de moins en – la densité de la géomembrane ;
moins), du bitume oxydé qui résiste mieux à l’exposition à l’air et – l’absorption de liquides et, donc, à diminuer la résistance chi-
à la lumière que le bitume ordinaire. Le bitume oxydé est souvent mique de la géomembrane.
appelé « bitume soufflé » par allusion à l’air que l’on souffle pour & Des produits assouplissants qui augmentent la flexibilité de la
l’oxyder. Le bitume oxydé utilisé dans les géomembranes est diffé- géomembrane, tant pour la production que pour l’utilisation : ce
rent du bitume utilisé dans les applications routières. Le bitume sont notamment les plastifiants utilisés dans les géomembranes
oxydé utilisé dans les géomembranes est un bitume dur (indice de PVC et l’huile paraffinique utilisée dans les géomembranes EPDM.
pénétration 40), tandis que le bitume routier a un indice de pénétra-
tion de 180 à 220. L’indice de pénétration indique la pénétration en & Des agents biocides (fongicides, herbicides, algicides,
dixièmes de millimètres d’une aiguille normalisée dans le bitume à bactéricides).
25 C. & Des agents de vulcanisation dans le cas des géomembranes
La nomenclature des bitumes peut prêter à confusion : élastomériques.
– dans le cas d’un bitume routier, les deux nombres indiqués & Des produits appelés « auxiliaires de transformation » qui facili-
sont la pénétration minimum et maximum, ainsi, un bitume routier tent la production (par exemple en facilitant le passage du poly-
180/220 a un indice de pénétration de 180 à 220 ; mère dans les filières) ou des produits comme les stabilisants ther-
– dans le cas d’un bitume soufflé, les deux nombres sont la tem- miques qui aident le polymère à résister aux hautes températures
pérature de ramollissement et l’indice de pénétration, ainsi un pendant l’extrusion, le calandrage et/ou la soudure (l’huile paraffi-
bitume soufflé 100/40, tel qu’utilisé dans les géomembranes bitu- nique utilisée dans les géomembranes EPDM peut figurer dans
mineuses, se ramollit à 100 C (mesuré par la méthode bille- cette catégorie, car elle facilite le mélange des divers constituants
anneau) et a un indice de pénétration de 40. durant la production).
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& Des produits qui remplissent une fonction spécifique, comme, Les grands agglomérats sont nuisibles pour deux raisons :
par exemple : – pour une quantité totale donnée de noir de carbone, ils concen-
– produits antistatiques ; trent le noir de carbone en un nombre limité de lieux laissant des
– produits retardateurs de flammes. zones de polymère sans protection ;
– ils constituent des « points durs » qui causent, à petite échelle,
& Des colorants (pigments) des concentrations de contraintes susceptibles de causer une
Il est légitime de se préoccuper de l’impact sur l’environnement amorce de fissuration du composé étanche, comme cela a été
de certains additifs qui migrent progressivement hors des géo- observé [2].
membranes. Il faut noter que le volume des géomembranes est & On doit donc briser ces grands agglomérats pour en faire de
très faible et que le volume d’additifs susceptibles de contaminer petits agglomérats. C’est ce qu’on appelle : la « dispersion du noir
l’environnement est encore plus faible. Cependant, dans certains de carbone ». On arrive ainsi à avoir des agglomérats de l’ordre de
cas, comme par exemple le stockage d’eau potable, on peut consi- 20 mm. Lorsque la littérature mentionne une dimension de 20 nm, il
dérer que certains additifs sont indésirables. s’agit des particules primaires (qui sont toujours groupées) ; et
& Dans le cas des géomembranes PVC, un rôle particulièrement
important est joué par les plastifiants. Sans eux, le PVC est rigide :
lorsque la littérature mentionne une dimension de 20 mm, il s’agit
d’agglomérats qu’il est difficile en pratique de réduire plus. R
on peut en faire des objets rigides (bouteilles, tuyaux, plaques), En plus de sa fonction fondamentale, qui est de contrôler le
mais pas des géomembranes. La proportion de plastifiants dans rayonnement UV, le noir de carbone a un impact sur la conduction
les géomembranes PVC est de l’ordre du tiers. Les plastifiants électrique des composés polymériques. Il suffit de 5 à 10 % de noir
sont souvent des monomères. Certains de ces plastifiants tendent de carbone dans un composé polymérique pour qu’il soit conduc-
à migrer lentement hors de la géomembrane, ce qui diminue pro- teur d’électricité.
gressivement sa flexibilité. Ainsi, la qualité (notamment la durabi- Le noir de carbone a une densité élevée (1,84 à 1,94) et contribue
lité) des géomembranes PVC dépend beaucoup de la stabilité de à augmenter la densité des géomembranes. Les pourcentages de
leurs plastifiants. noir de carbone indiqués ci-dessus sont des pourcentages en
Certains plastifiants monomères de haute qualité confèrent une masse. Les pourcentages en volume sont nettement plus faibles
grande durabilité aux géomembranes PVC. Dans certaines géo- du fait de la différence de densité entre le noir de carbone et le
membranes apparentées aux géomembranes PVC, le plastifiant reste du composé étanche.
est un polymère qui a moins tendance que certains plastifiants Dans la composition des géomembranes, il faut veiller à choisir
monomères à migrer hors de la géomembrane. On peut alors des additifs qui ne sont pas absorbés par le noir de carbone, ce qui
considérer que le matériau de base est un alliage de PVC et d’un les empêcherait de remplir leur fonction. Ceci pourrait être le cas de
autre polymère. C’est le cas des géomembranes à base d’alliage certains antioxydants.
éthylène interpolymère (EIA).
1.2.6 Effet des additifs sur la couleur
On emploie la terminologie de « plastifiant interne » pour des géomembranes
désigner les plastifiants qui forment un alliage avec le PVC, par Les polymères sont généralement plus ou moins translucides
opposition aux « plastifiants externes » qui ne forment pas selon leur degré de cristallinité (les plus clairs étant généralement
d’édifice moléculaire avec le PVC. les moins cristallins). Les géomembranes polymériques sont sou-
vent noires du fait de la présence de noir de carbone. Cependant,
Lorsque le matériau de base est du bitume, on ajoute souvent toutes les couleurs peuvent être obtenues en utilisant des additifs
des élastomères pour améliorer les propriétés mécaniques et la appropriés (pigments). Une couleur blanche peut être obtenue en
remplaçant le noir de carbone par du dioxyde de titane (TiO2).
résistance au rayonnement solaire (voir § 1.2.3).
Pour assurer le même niveau de protection contre le rayonnement
ultraviolet, il faut trois à quatre fois plus de dioxyde de titane que
1.2.5 Noir de carbone de noir de carbone. La couleur gris clair, qui est fréquemment utili-
Le noir de carbone, présent dans tous les types de géomembra- sée, résulte de la combinaison de dioxyde de titane et de noir de
carbone.
nes, sauf les géomembranes bitumineuses, est un additif très
important. La littérature sur le noir de carbone mentionne des Les géomembranes bitumineuses ne contiennent pas de noir de
dimensions de particules, tantôt de 20 nm, tantôt de 20 mm, soit carbone, mais elles sont presque noires, du fait de la couleur brun
un rapport de 1 000 entre ces deux valeurs. Ceci mérite foncé du bitume ; cependant elles sont souvent sablées sur une de
clarification. leurs faces, ce qui leur confère une couleur grise.
Les géomembranes utilisées dans certains travaux souterrains,
& Il y a trois niveaux de particules
en particulier les tunnels, ne sont jamais exposées au rayonnement
Les particules primaires ont une dimension de l’ordre de 10 à solaire. Par conséquent, dans ces cas, on peut utiliser des géomem-
100 nm. Les plus petites de ces particules ont une très grande sur- branes ne contenant pas de noir de carbone ou autres additifs
face spécifique. Il en résulte qu’elles sont les plus efficaces pour contre le rayonnement solaire, comme par exemple des géomem-
atténuer le rayonnement UV. D’un point de vue pratique, on utilise branes translucides.
dans les géomembranes des particules primaires de l’ordre de Les couleurs suivantes sont typiquement utilisées :
20 nm. – la couleur noire est de loin la plus utilisée ;
Les particules primaires ne sont jamais seules car, du fait de – la couleur blanche est utilisée pour avoir la température la plus
leur grande surface spécifique, elles ont tendance à s’attirer basse possible pour une géomembrane exposée au soleil ; elle est
mutuellement. Elles se groupent pour former des agrégats très sta- aussi utilisée traditionnellement dans certains pays pour le stoc-
bles dont la dimension est de l’ordre de 0,1 à 1 mm (100 à kage d’eau potable ;
1 000 nm). Les agrégats ont la forme de longues branches. – une couleur blanche, ou jaune, est quelquefois utilisée en tun-
nel pour améliorer l’illumination du tunnel ;
Les agrégats restent rarement seuls. Ils se groupent pour for- – une couleur gris clair est un bon compromis entre un certain
mer des agglomérats, plus ou moins stables, dont les dimensions niveau de protection grâce au noir de carbone et une température
sont de l’ordre de 1 à 300 mm (0,3 mm). basse grâce à la couleur claire ;
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Géomembranes polymériques
thermoplastiques
par Jean-Pierre GIROUD
Ingénieur ECP, Docteur ès Sciences
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1. Géomembranes PVC ....................................................................... C 5 436 – 2
1.1 Composition ....................................................................................... — 2
1.2 Terminologie....................................................................................... — 3
1.3 Production et dimensions .................................................................. — 3
1.4 Assemblage ........................................................................................ — 4
1.5 Propriétés physiques .......................................................................... — 6
1.6 Propriétés mécaniques ....................................................................... — 6
1.7 Résistance chimique .......................................................................... — 7
1.8 Durabilité ............................................................................................ — 8
1.9 Utilisation ........................................................................................... — 8
2. Géomembranes PEHD .................................................................... — 9
2.1 Composition ....................................................................................... — 9
2.2 Terminologie....................................................................................... — 10
2.3 Production et dimensions .................................................................. — 10
2.4 Assemblage ........................................................................................ — 12
2.5 Propriétés physiques .......................................................................... — 13
2.6 Propriétés mécaniques ....................................................................... — 14
2.7 Résistance chimique .......................................................................... — 15
2.8 Durabilité ............................................................................................ — 15
2.9 Utilisation ........................................................................................... — 16
3. Géomembranes PEBDL .................................................................. — 16
3.1 Composition ....................................................................................... — 16
3.2 Terminologie....................................................................................... — 17
3.3 Production et dimensions .................................................................. — 17
3.4 Assemblage ........................................................................................ — 17
3.5 Propriétés physiques .......................................................................... — 18
3.6 Propriétés mécaniques ....................................................................... — 18
3.7 Résistance chimique .......................................................................... — 19
3.8 Durabilité ............................................................................................ — 19
3.9 Utilisation ........................................................................................... — 19
4. Géomembranes PP.......................................................................... — 19
4.1 Composition ....................................................................................... — 19
4.2 Terminologie....................................................................................... — 20
4.3 Production et dimensions .................................................................. — 20
4.4 Assemblage ........................................................................................ — 20
4.5 Propriétés physiques .......................................................................... — 21
4.6 Propriétés mécaniques ....................................................................... — 22
4.7 Résistance chimique .......................................................................... — 22
4.8 Durabilité ............................................................................................ — 23
4.9 Utilisation ........................................................................................... — 23
5. Conclusion........................................................................................ — 23
6. Glossaire ........................................................................................... — 23
Pour en savoir plus.................................................................................. Doc. C 5 436
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sées en France et dans le monde. La particularité des géomembranes thermo-
plastiques est de se ramollir sous l’effet de la chaleur. Elles fondent à des tem-
pératures de l’ordre de 100 à 200 C. On peut donc les souder thermiquement.
Il existe aujourd’hui une grande variété de géomembranes. Il est donc impor-
tant de présenter au lecteur les géomembranes les plus utilisées. Un des buts
de cet article est de permettre au lecteur de dialoguer avec les fournisseurs de
géomembranes, les laboratoires d’essais et les experts.
Pour chaque géomembrane, on indique sa composition, ses modes de produc-
tion et ses méthodes d’assemblage ; ensuite, on donne des informations sur ses
principales propriétés, sa durabilité et son utilisation. Ces informations sont pré-
sentées de façon simple pour que le lecteur puisse en bénéficier sans faire appel
à des connaissances avancées sur le comportement des matériaux. Il y a inten-
tionnellement des répétitions entre les textes relatifs aux différentes géomem-
branes pour permettre au lecteur de ne lire que la section relative à la géomem-
brane qui l’intéresse. L’organisation du texte, identique pour chaque type de
géomembrane, facilite les comparaisons entre les différentes géomembranes.
Les propriétés des géomembranes sont généralement présentées de façon
qualitative. Ceci permet au lecteur de mieux comprendre le comportement des
géomembranes qu’en consultant d’interminables tableaux de valeurs numéri-
ques qui ne sont utiles qu’au moment du dimensionnement des ouvrages.
Les géomembranes décrites dans cet article sont les géomembranes PVC, polyé-
thylène (haute et basse densité), et polypropylène. Le nom de ces géomembranes
est quelquefois trompeur. Ainsi, le polyéthylène des géomembranes PEHD (c’est-
à-dire polyéthylène de haute densité) est de densité moyenne et non de haute
densité ; et les géomembranes PP contiennent relativement peu de polypropylène.
Comme le polymère de base n’est jamais seul, mais est associé à des additifs, on
dira, par exemple, « géomembrane PVC » et non « géomembrane en PVC ».
La masse d’information présentée dans cet article est telle que des erreurs et
omissions sont inévitables. Les corrections et additions qui seront soumises à
l’auteur seront utilisées dans les mises à jour à venir.
Le lecteur trouvera en fin d’article une liste de termes techniques rencontrés
ici, à la fois sous la forme d’un glossaire et d’un tableau de sigles.
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Ceci a pu être résumé ainsi : dans PVC, le V vient du pétrole et le – certains plastifiants polymériques (polyadipates) sont sensibles
C vient du sel, dans la proportion V/C égale à 27/35 [1]. Tandis que à l’hydrolyse et/ou perdent leur compatibilité avec le PVC en milieu
44 % du PVC vient du pétrole, 100 % du polyéthylène vient du humide ;
pétrole. On peut donc en conclure que l’emploi de géomembranes – le coût des plastifiants polymériques est élevé.
PVC est plus favorable à l’environnement que l’emploi de géomem-
branes polyéthylène. On peut être tenté d’utiliser une forte teneur en plastifiants pour
produire une géomembrane PVC qui demeure flexible en cas d’ins-
Le PVC contient de 5 à 10 % par volume de zones cristallines tallation sous un climat froid. Mais, ce faisant, on risque de dimi-
(autrement dit, le PVC a un degré de cristallinité de l’ordre de 5 à nuer l’étanchéité de la géomembrane. Pour éviter de nuire à son
10 %). Les zones amorphes occupant 90 à 95 % du volume, le PVC étanchéité, la teneur en plastifiants d’une géomembrane PVC ne
est essentiellement un matériau amorphe. Le PVC est un matériau doit pas dépasser environ 35 % [3].
rigide. Pour pouvoir faire des géomembranes, le PVC est rendu fle-
xible par addition de plastifiants qui réduisent les forces de liaison. La masse volumique du PVC pur est 1 400 kg/m3. La masse volu-
Le plastifiant est essentiellement contenu dans les zones amor- mique des plastifiants usuels est approximativement 970 kg/m3 et
celle des additifs varie de 1 200 à 2 400 kg/m3. La masse volumique
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phes, tandis que les zones cristallines confèrent à la géomembrane
des propriétés élastiques (on dit que les zones cristallines consti- d’une géomembrane en PVC plastifié est typiquement de 1 200 à
tuent, en quelque sorte, une « réticulation physique » par analogie 1 300 kg/m3 selon la proportion et la nature des additifs [2]. Une
avec la réticulation chimique des élastomères). masse volumique relativement élevée peut indiquer une proportion
excessive de charge (filler), ce qui réduit le coût mais diminue la
Le composé étanche d’une géomembrane PVC contient typique- soudabilité et la résistance chimique.
ment environ un tiers de plastifiants. Il contient aussi divers addi-
tifs. Ainsi, pour un total de 100 %, une géomembrane PVC typique
comprend 50 à 65 % de polymère PVC, 30 à 36 % de plastifiants et 8 1.2 Terminologie
à 15 % d’additifs autres que plastifiants, tels que :
– stabilisants ; Certains utilisent la terminologie PVC-P pour désigner les géo-
– biocides ; membranes PVC, afin d’indiquer qu’elles sont plastifiées. Il s’agit
– pigments protégeant contre le rayonnement solaire (noir de d’une complication inutile et potentiellement trompeuse : inutile
carbone, dioxyde de titane) ; car le PVC des géomembranes est toujours plastifié et trompeuse
– lubrifiants ; car elle pourrait faire croire qu’il existe des géomembranes en
– fillers [2]. PVC non plastifié. En revanche, la terminologie PVC-R pour les géo-
membranes PVC renforcées est légitime.
La proportion de noir de carbone est de l’ordre de 1 à 2 % dans
les géomembranes PVC grises ou noires, tandis que la proportion En France, on utilise quelquefois l’acronyme CPV (chlorure de
de dioxyde de titane (TiO2) dans les géomembranes PVC blanches polyvinyle). Mais cet emploi est rare car l’acronyme anglais est uni-
ou gris clair est typiquement de 5 à 10 %. versellement utilisé.
La masse moléculaire ne joue pas un rôle déterminant dans le
comportement des géomembranes PVC, sauf en ce qui concerne 1.3 Production et dimensions
le risque de fluage et les propriétés à basse température. La
masse moléculaire étant difficile à évaluer, on utilise l’indice K-
1.3.1 Production
Wert qui est relié empiriquement à la viscosité du PVC, laquelle
est reliée à la masse moléculaire. Des géomembranes fabriquées Les géomembranes PVC sont renforcées ou non renforcées.
avec un PVC ayant un K-Wert inférieur à 70 pourront fluer sur des
talus à pentes raides (1 vertical /2 horizontal, ou plus raides). Ce & Géomembranes PVC non renforcées
risque n’est pas observé pour les géomembranes fabriquées avec Les géomembranes PVC non renforcées sont produites par
un PVC dont le K-Wert est supérieur ou égal à 70. Par contre, un calandrage ou extrusion (voir l’article [C 5 435], § 2.1.1 et 2.1.2).
K-Wert trop élevé caractérise un PVC très rigide (notamment à
basse température) et qui est difficile à souder. Le calandrage est le mode de production traditionnel. Il a un
avantage : la production de feuilles d’une épaisseur parfaitement
Dans les géomembranes PVC, les plastifiants jouent un rôle par-
contrôlée. Mais le calandrage a des inconvénients : c’est une
ticulièrement important. Les plastifiants sont souvent des mono-
méthode coûteuse par les investissements qu’elle requiert et l’éner-
mères. Certains plastifiants monomères tendent à migrer lente-
gie qu’elle consomme ; l’épaisseur des feuilles PVC produites par
ment hors de la géomembrane, ce qui diminue progressivement
calandrage est limitée à 1 mm. Pour obtenir des géomembranes
sa flexibilité. Ainsi, la qualité (notamment la durabilité) des géo-
PVC d’épaisseur supérieure à 1 mm, il faut co-laminer ensemble
membranes PVC dépend beaucoup de la stabilité de leurs plasti-
des feuilles d’épaisseur 1 mm ou inférieure, ou bien utiliser la
fiants. Certains plastifiants monomères de haute qualité confèrent
méthode de production par extrusion.
une grande durabilité aux géomembranes PVC. C’est le cas de cer-
tains phtalates car de fortes liaisons s’établissent entre les chaı̂nes Depuis les années 1990, on utilise de plus en plus la méthode
linéaires des phtalates et les molécules de PVC. de production par extrusion. L’extrusion se fait à travers une filière
Dans certaines géomembranes apparentées aux géomembranes plate. Par extrusion, on peut produire en une seule passe des géo-
PVC, le plastifiant est un polymère à masse moléculaire élevée membranes PVC d’épaisseur 1 à 3 mm. On peut produire des géo-
(« haut polymère ») qui a moins tendance que certains plastifiants membranes PVC plus épaisses que 3 mm par extrusion suivie de
monomères à migrer hors de la géomembrane. On peut alors co-laminage. On peut aussi produire en une seule passe des géo-
considérer que le matériau de base est un alliage de PVC et d’un membranes PVC bicouches par co-extrusion à l’aide d’une double
autre polymère. C’est le cas des géomembranes connues sous le extrudeuse ou des géomembranes PVC tricouches à l’aide d’une
nom de « géomembranes en alliage éthylène interpolymère » triple extrudeuse. Les géomembranes multicouches peuvent être
(EIA, selon l’acronyme anglais) qui sont en fait des géomembranes constituées de couches identiques (géomembranes homogènes)
en PVC plastifié par un ester cétone-éthylène. D’une part, les plasti- ou de couches différentes.
fiants polymériques ont l’avantage de la stabilité, d’autre part ils
& Géomembranes PVC renforcées
ont quelques inconvénients :
– les géomembranes PVC à plastifiants polymériques tendent à On peut obtenir une géomembrane PVC renforcée (PVC-Rscrim
être plus fragiles à basse température que les géomembranes PVC ou, simplement, PVC-R) en co-laminant une légère grille tissée de
à plastifiants monomériques ; renforcement (« scrim ») en polyester entre deux couches de PVC
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plastifié (voir l’article [C 5 435], § 2.2.2). On peut également utiliser (quoique faible) dans le cas de géomembrane renforcée par un
une grille ou un voile de verre comme renforcement. scrim (notamment en cas de vaporisation de liquide qui pourrait
être présent dans le scrim) (voir l’article [C 5 435], § 1.3.2).
On obtient également une géomembrane PVC renforcée en co-
laminant un géotextile nontissé (en polyester ou en polypropylène) La vaporisation de liquide présent dans le scrim de renforce-
et une couche de PVC plastifié. Le co-laminage se fait à chaud. ment peut également causer du « cloquage », c’est-à-dire un gon-
Ainsi, le PVC et le nontissé sont soudés (on dit aussi « thermoliés ») flement localisé de la couche supérieure d’une géomembrane
l’un à l’autre, formant une géomembrane à renforcement externe. causé par la dilatation du gaz. Sur le terrain, pour éviter la présence
Le réglage de température lors du co-laminage est assez délicat : de liquide dans le scrim, il est important de s’assurer que le scrim
la température de l’interface PVC-nontissé doit être suffisante pour n’apparaı̂t pas au bord de la soudure entre deux panneaux de géo-
assurer l’adhésion désirée entre le PVC et le nontissé sans toutefois membrane. Si le scrim apparaı̂t au bord de la soudure, du liquide
être trop élevée, ce qui causerait une instabilité dimensionnelle du s’y propagera par capillarité. Il faut alors recouvrir la soudure
nontissé. Différents réglages de température et pression sont utili- d’une bande soudée non renforcée.
sés par les différents producteurs. On emploie de plus en plus la
R
terminologie « géomembrane composée » pour ce type de géo- Un phénomène apparenté au délaminage est la séparation
membrane (voir l’article [C 5 435], § 2.2.2). Ce type de géomem- interne plane (quelquefois désignée par l’acronyme SIP) observée
brane peut être désigné par PVC-R (puisqu’il s’agit d’une géomem- lors d’un essai de pelage d’une soudure effectuée sur géomem-
brane PVC renforcée), ou plus spécifiquement par PVC-Rnontissé. brane multicouche : il s’agit d’une séparation au sein de la géo-
membrane, le long du plan situé entre deux couches, au lieu de la
& Géomembranes PVC-Rnontissé séparation habituelle au niveau de la soudure ou de la rupture en
Les nontissés utilisés dans les géomembranes PVC-Rnontissé dehors de la soudure. Il faut noter que la séparation interne plane
ont typiquement une masse surfacique de 200 à 700 g/m2. Le non- n’est pas liée à un défaut de soudure. Par conséquent, une soudure
tissé associé au PVC est soit un nontissé polyester, soit un nontissé qui, dans un essai de pelage, se rompt par séparation interne plane
polypropylène. Le choix se fait compte tenu des considérations est généralement considérée comme acceptable pourvu que la
suivantes. force qui a causé la rupture soit supérieure ou égale à la valeur spé-
cifiée pour la résistance au pelage de la soudure.
Le polyester a une excellente durabilité en milieu neutre, mais
il se détériore par hydrolyse en milieu alcalin. On ne peut donc pas & État de surface de la géomembrane
l’utiliser au contact de ciment frais alors que le polypropylène a On peut obtenir par calandrage (ou par extrusion suivie de pas-
une très bonne résistance aux produits alcalins comme le ciment sage entre cylindres « bosseleurs » ou cylindres « graineurs ») des
frais. géomembranes PVC ou PVC-Rscrim à surface bosselée ou grainée,
Le polypropylène a une meilleure résistance chimique que le ce qui peut légèrement augmenter le frottement à l’interface avec
polyester à la plupart des produits chimiques, excepté les certains matériaux. Historiquement, les géomembranes PVC bosse-
hydrocarbures. lées ou grainées ont été créées pour éviter la tendance des géo-
membranes PVC lisses à coller entre elles, ce qui rendait les rou-
À masse surfacique égale, un nontissé aiguilleté polypropylène leaux de géomembrane difficiles à dérouler. (l’emploi de talc pour
a une résistance en traction supérieure à celle d’un nontissé aiguil- empêcher les géomembranes PVC de coller peut nuire à la qualité
leté polyester et un allongement du même ordre. Ceci se produit des soudures). La couche de PVC plastifié qui est un des deux com-
(bien que les fibres polyester aient une ténacité supérieure à celle posants d’une géomembrane PVC-Rnontissé peut également avoir
des fibres polypropylène) parce que l’interaction entre fibres poly- une surface bosselée ou grainée.
propylène est supérieure à l’interaction entre fibres polyester,
notamment grâce à la plus grande souplesse des fibres 1.3.2 Dimensions
polypropylène.
Les géomembranes PVC non renforcées sont produites typique-
Dans certains cas, pour souder deux lés de PVC-Rnontissé, il ment en épaisseurs de 0,5 à 2 mm (mais on trouve des épaisseurs
faut localement enlever le nontissé par pelage. Il reste alors quel- allant jusqu’à 6 mm produites par extrusion suivie de co-laminage),
ques morceaux de fibres emprisonnés dans le PVC. Le polypropy- tout en rappelant que seuls les produits d’épaisseur supérieure ou
lène ayant une température de fusion (165-170 C) voisine de celle égale à 1 mm sont considérés comme géomembranes en France
du PVC plastifié (150-180 C), et une densité (0,9) très différente de (voir l’article [C 5 430], § 1.2).
celle du PVC plastifié (1,2-1,3), lors de l’exécution de la soudure, le
polypropylène fond en même temps que le PVC et forme un film de Les géomembranes PVC renforcées par scrim (grille tissée) sont
polypropylène qui se sépare du PVC du fait de la différence de den- produites typiquement en épaisseur de 1 à 2 mm (mais on trouve
sité, ce qui perturbe la soudure. En revanche, le polyester a une des épaisseurs allant jusqu’à 6 mm). Dans le cas des géomembranes
température de fusion bien plus élevée (260 C) et il ne perturbe PVC-Rnontissé, l’épaisseur de la couche PVC est typiquement de 1,5
pas la soudure de géomembrane PVC. Par conséquent, ou bien il à 2,5 mm, quelquefois 3 mm ou 3,5 mm (mais on trouve des épais-
faut une production de haute précision qui assure un réglage de seurs allant jusqu’à 6 mm). Dans les applications hautement techni-
l’adhésion PVC/nontissé, tel que très peu de fibres de nontissé res- ques comme les grands barrages, les géomembranes PVC utilisées
tent emprisonnées dans le PVC après pelage (ce qui permet de ont une épaisseur allant de 2 mm jusqu’à 3 ou 3,5 mm.
choisir un nontissé polyester ou polypropylène) ou bien il faut utili- La largeur des lés de géomembranes PVC et PVC-Rscrim est typi-
ser un nontissé polyester. quement de 1,4 m à 2,1 m environ. La largeur des géomembranes
& Défauts de production PVC-Rnontissé est typiquement de l’ordre de 2,1 m. Ces largeurs
sont typiques des géomembranes produites par calandrage (voir
En cas d’un défaut de production entraı̂nant une adhésion insuf- l’article [C 5 435], § 2.1.2). Pour calculer le nombre de lés nécessai-
fisante entre les différentes couches d’une géomembrane PVC multi- res, il faut retrancher de 0,10 m à 0,15 m à la largeur de chaque lé
couche, il y a un risque de « délaminage » (c’est-à-dire séparation et pour les soudures.
pelage des couches) lorsque les diverses couches sont soumises à
des contraintes différentes, ce qui peut se produire notamment
dans les cas suivants : différence de température entre les couches ; 1.4 Assemblage
et courbure de la géomembrane imposée par la forme du matériau
& Réalisation de nappes préfabriquées
sous-jacent. Cependant, ce risque est très faible compte-tenu du fait
que le PVC doit être en fusion lors du co-laminage, ce qui assure une Grâce à leur comportement quasi-élastique, les géomembranes
bonne adhésion. En fait, le risque de délaminage est le plus grand PVC peuvent être pliées sans subir de déformations irréversibles.
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Exemple : avec une géomembrane PVC de 1 mm d’épaisseur inconvénient est moins sensible en toiture, mais beaucoup plus
ayant une masse surfacique de 1,2 kg/m2, la dimension maximale contraignant en génie civil où l’humidité du terrain est proche de
pratique des nappes est de 1 200 m2 environ. Cependant, avec des la géomembrane. De plus, il faut maintenir une pression sur la sou-
moyens de manutention appropriés (en supposant que le terrain dure pendant un certain temps, en fonction de la température. Cela
puisse les supporter), des nappes plus grandes sont envisageables. se fait généralement par des sacs de sable que l’on déplace, ce qui
n’est pas très commode sur pente. La température ambiante doit
& Soudure thermique être supérieure à 10 ºC et la vitesse d’exécution est nettement
moins élevée que celle obtenue avec les machines automatiques,
Le PVC étant thermoplastique, les géomembranes PVC et PVC-R
qui permettent des vitesses de soudure de 2 à 3 m/minute. C’est
sont aisément assemblées par soudure thermique qui consiste en
pourquoi cette méthode est pratiquement abandonnée pour les
un apport de chaleur entre les deux géomembranes à souder suivi
cas courants. Enfin, bien qu’il soit théoriquement possible de faire
de l’application d’une pression. L’apport de chaleur provoque une
une double soudure chimique, il n’existe pas d’équipement pour le
fusion superficielle des parties à souder.
faire.
On distingue deux types de soudures : la soudure manuelle et la
soudure par machine : On peut également faire une soudure chimique à l’aide d’adhé-
sif. Cependant cette méthode est très coûteuse et, de ce fait, elle est
Pour la soudure dite « manuelle », employée surtout pour la très rarement utilisée.
réalisation de détails ou de petites réparations, l’apport de chaleur Les géomembranes PVC étant très utilisées dans les ouvrages
se fait surtout par soufflage d’air chaud et l’application de la pres- hydrauliques, il convient de rappeler qu’il est souvent recommandé
sion se fait par marouflage de la soudure à l’aide d’un petit rouleau de ne pas utiliser de soudure chimique dans les ouvrages conte-
(« roulette ») tenu à la main et opéré dans le sens perpendiculaire à nant de l’eau potable de peur de contaminer l’eau. Toutefois, les
la direction générale de l’assemblage. partisans de la soudure chimique font valoir que le risque de conta-
Pour la soudure par machine, utilisée sur chantier ou en atelier, mination de l’eau est négligeable car le solvant est évaporé avant
l’apport de chaleur se fait par introduction d’un coin chauffant entre que l’eau soit stockée et le volume de solvant susceptible de
demeurer dans la soudure est infime comparé au volume de l’eau
les deux géomembranes et application de la pression par des petits
stockée. (Voir l’article [C 5 430], § 5.4.2.).
rouleaux placés de part et d’autre des deux géomembranes à sou-
der. Ces rouleaux assurent à la fois la pression par une force de ser- & Recommandations
rage contrôlée et le déplacement de la machine à une vitesse défi-
Dans le cas des géomembranes PVC-Rnontissé, le nontissé n’est
nie. La méthode de soudure thermique par machine a l’avantage de
pas présent sur quelques centimètres au bord du lé pour permettre
permettre de faire une double soudure, ce qui permet de contrôler
d’effectuer la soudure. Pour effectuer une soudure au bout d’un
la qualité des soudures par une pression d’air dans le canal central
rouleau, ou dans le cas d’un lé coupé en biais, il faut enlever par
(voir l’article [C 5 435], § 3.3.2).
pelage une bande de l’armature nontissée. Ceci est possible si la
Les géomembranes PVC sont très faciles à souder, tant par température et la pression lors de la production de la géomem-
machine automatique que manuellement. La flexibilité des géo- brane par co-laminage ont été réglées de façon que l’adhésion
membranes PVC facilite l’utilisation des machines à souder. Certai- entre PVC et nontissé soit faible, par exemple inférieure à 400 N/m
nes machines automatiques modernes utilisées avec des géomem- (tout en étant suffisante pour que la géomembrane résiste aux
branes PVC peuvent souder suivant des courbes et peuvent même contraintes de cisaillement relatives au projet). Il est important
souder des pièces de 1 m de diamètre. Il faut noter que les machi- que le pelage préliminaire à la soudure se fasse sans qu’il reste
nes à souder habituelles ne fonctionnent qu’en ligne droite. trop de morceaux de fibres de nontissé emprisonnées dans le
PVC, ce qui nuirait à la qualité de la soudure, surtout s’il s’agit de
fibres en polypropylène, car, pendant la soudure, un film de poly-
& Apport de chaleur et marge de température
propylène fondu tend à se former en surface du fait de sa densité
L’apport de chaleur pour la soudure thermique des géomem- (0,9) très différente de celle du PVC plastifié (1,2-1,3). Ce film rend
branes PVC se fait généralement par air chaud ou coin chauffant, la soudure difficile.
mais l’apport de chaleur peut se faire également par la méthode Sur le terrain, pour que la soudure soit fiable, il faut que la géo-
dite « de haute fréquence » (ou méthode « diélectrique ») : un membrane soit sèche et à une température supérieure à une tem-
champ électrique variable provoque des vibrations moléculaires pérature minimum (de l’ordre de 0 à 5 ºC). Si la température
qui causent un réchauffement entraı̂nant le ramollissement des sur- ambiante est inférieure à cette température minimum, il faut pré-
faces à souder. La méthode par haute fréquence ne tolère pas la chauffer la géomembrane en soufflant de l’air chaud avant d’effec-
poussière et ne peut se pratiquer qu’en usine ou atelier. tuer la soudure. On peut alors souder les géomembranes PVC à
l’aide de soudure thermique jusqu’à des températures ambiantes
La marge de température pour effectuer la soudure (« fenêtre aussi basses que - 15 ºC, généralement en effectuant le préchauf-
de soudure » dans le jargon des installateurs) dépend de la fage et la soudure sous un abri mobile. Lorsque la température
méthode de soudure : 350-410 C dans le cas du coin chauffant et ambiante est inférieure à 10 ºC, il est déconseillé d’utiliser la sou-
450-520 C dans le cas de l’air chaud. Il faut noter que la tempéra- dure chimique qui est alors extrêmement lente ; il faut alors utiliser
ture de fusion du PVC plastifié est de l’ordre de 150-180 C. la soudure thermique. Il y a une autre limitation à la réalisation des
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soudures à basse température : il est recommandé de ne pas mar- la pression au-dessus de la géomembrane, le poids de la géomem-
cher sur une géomembrane PVC typique si la température brane par unité de surface étant négligeable vis-à-vis des pres-
ambiante est inférieure à - 20 ºC car, à cette température, la géo- sions. Il est clair que le cas d’une géomembrane installée est diffé-
membrane PVC peut commencer à devenir fragile. Cependant, des rent du cas d’un morceau de géomembrane qui coule ou flotte
géomembranes PVC avec plastifiants de très haute qualité peuvent selon sa densité. Il ne faut pas oublier qu’un bateau en acier flotte
demeurer flexibles jusqu’à des températures plus basses (- 50 ºC). aussi bien qu’un bateau en bois, alors qu’un morceau d’acier coule
et un morceau de bois flotte.
1.5 Propriétés physiques Comme toutes les géomembranes polymériques, les géomem-
branes PVC ont une masse surfacique faible.
1.5.1 Étanchéité Pour les géomembranes PVC non renforcées :
– 1,2 à 1,3 kg/m2 pour une épaisseur de 1 mm ;
Les géomembranes PVC, comme toutes les géomembranes, ont
– 1,8 à 1,95 kg/m2 pour une épaisseur de 1,5 mm ;
une perméabilité aux liquides et aux gaz qui est quasi nulle lors-
– 2,4 à 2,6 kg/m2 pour une épaisseur de 2 mm.
R
qu’elles n’ont pas de trous. La migration de substances à l’échelle
moléculaire par diffusion à travers une géomembrane PVC est plus Pour les géomembranes PVC renforcées par renforcement
forte que dans le cas de géomembranes PEHD, mais elle est cepen- interne (y compris le scrim) :
dant très faible. Les seules substances qui pourraient migrer de
– 1,3 kg/m2 pour une épaisseur de 1 mm ;
façon significative par diffusion à travers les géomembranes PVC
– 1,9 kg/m2 pour une épaisseur de 1,5 mm.
sont des solvants organiques. Mais ces solvants attaqueraient la
géomembrane PVC chimiquement. Il s’agit donc d’une situation Les seules géomembranes PVC relativement lourdes sont certai-
qui n’existe pas dans la réalité car on n’utilise pas les géomembra- nes géomembranes PVC-Rnontissé.
nes PVC en présence de solvants organiques.
Par exemple :
1.5.2 Comportement thermique – 3,5 à 3,75 kg/m2 pour une géomembrane PVC de 2,5 mm
d’épaisseur accolée à un géotextile nontissé de 500 g/m2 ;
Les mesures de coefficient de dilatation thermique sont très – 4,3 à 4,6 kg/m2 pour une géomembrane PVC de 3 mm d’épais-
imprécises. On peut dire que le coefficient de dilatation thermique seur accolée à un géotextile nontissé de 700 g/m2.
des géomembranes PVC est environ deux à trois fois plus faible
que celui des géomembranes PEHD. Du fait de leur coefficient de À ces valeurs de masses surfaciques, il faut ajouter environ 7 %
dilatation thermique relativement faible, de leur frottement élevé pour tenir compte de la masse des soudures situées tous les 2 m
avec le sol et, surtout, de leur grande flexibilité, les géomembranes environ.
PVC non renforcées ne forment pas d’ondulations notables sur le
terrain (voir l’article [C 5 430], § 5.2). Quant aux géomembranes Il résulte des masses surfaciques faibles que les géomembranes
PVC renforcées par renforcement interne (scrim) en polyester, PVC (à l’exception de certaines géomembranes PVC-Rnontissé)
elles ont encore moins d’ondulations, car la présence de l’armature sont aisément soulevées par le vent. Les géomembranes PVC
polyester leur confère encore plus de stabilité dimensionnelle. étant très flexibles, leur soulèvement ne se traduit généralement
pas par un endommagement de la géomembrane, sauf en cas de
Les géomembranes PVC et PVC-Rscrim sont donc très faciles à vent très violent qui pourrait déchirer une géomembrane PVC non
installer. Cependant, si l’on installe une géomembrane PVC non renforcée.
renforcée lorsque la température ambiante est élevée, il faut veiller
à ne pas l’étirer excessivement, ce qui arrive souvent car les géo-
membranes PVC non renforcées s’allongent aisément du fait de 1.6 Propriétés mécaniques
leur faible module en traction. Si cela se produit, la géomembrane
peut alors subir des tensions excessives en se contractant lorsque
la température ambiante diminue.
1.6.1 Comportement en traction
Lorsqu’une géomembrane PVC ou PVC-Rscrim est placée sur Les géomembranes PVC (à l’exception de celles renforcées par
une couche minérale (argile compactée, géosynthétique bentoni- un scrim) résistent bien à de grandes déformations des matériaux
tique) pour former une étanchéité composite (voir l’article [C 5 430], en contact car leur courbe tension-allongement ne présente pas de
§ 3.3), le fait que cette géomembrane ne présente que des petites seuil d’écoulement (ce qui est la faiblesse des géomembranes
ondulations qui s’aplatissent sous le poids des matériaux sus- PEHD) et leur allongement à la rupture est élevé (de l’ordre de
jacents est favorable à l’établissement d’un contact intime entre la 300 % pour les géomembranes PVC non-renforcées, 50 à 80 %
géomembrane et le matériau sous-jacent et, donc, à la bonne per- pour les géomembranes à renforcement externe PVC-Rnontissé).
formance de l’étanchéité composite. Les géomembranes PVC-Rnontissé ont une courbe tension-allonge-
ment quasi-linéaire, ce qui leur confère un excellent comportement
Sur la base de l’analyse des paramètres qui régissent la forma- mécanique. Dans le cas des géomembranes PVC renforcées par un
tion des ondulations (voir l’Article [C 5 430], § 5.2), il est clair que scrim polyester, la rupture du scrim se produit pour un allonge-
du fait de leur raideur (qui résulte de la présence du nontissé) les ment d’environ 20 à 40 % selon le type de scrim (scrim usuel à
géomembranes PVC-Rnontissé doivent présenter des ondulations maille carrée ou scrim à insertion de trame) ; et même si l’essai de
plus hautes que celles des géomembranes PVC et PVC-Rscrim. traction peut se prolonger au-delà de cet allongement, il faut consi-
dérer que la géomembrane est hors d’usage dès que le scrim est
1.5.3 Masse volumique et surfacique rompu car la rupture du scrim entraı̂ne souvent la perte de l’étan-
Du fait de leur masse volumique (1 200 à 1 300 kg/m3, soit une chéité de la géomembrane. Dans le cas de renforcement par scrim
densité de 1,2 à 1,3), supérieure à celle de l’eau, l’installation des de verre ou voile de verre, l’allongement à la rupture est extrême-
géomembranes PVC peut se faire sous l’eau sans ballast. Il ne faut ment faible (1 à 3 %), au point qu’une telle géomembrane ne peut
pas en conclure que les géomembranes PVC, une fois installées, ne être utilisée que si l’allongement requis durant l’installation ou en
peuvent pas être soulevées par des sous-pressions de liquide ou de service est extrêmement faible.
gaz. En réalité, toutes les géomembranes, une fois installées, sont Du fait de leur grande extensibilité (capacité d’allongement), les
susceptibles d’être soulevées par des sous-pressions de liquide ou géomembranes PVC non renforcées et les géomembranes PVC ren-
gaz, la densité de la géomembrane ne jouant alors qu’un rôle très forcées par un nontissé (PVC-Rnontissé) ont un excellent comporte-
minime. En effet, le soulèvement d’une géomembrane installée ment aux raccordements avec les éléments rigides (ouvrages en
dépend de la différence entre la pression sous la géomembrane et béton, tuyaux) même en cas de tassement différentiel important.
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Géomembranes élastomériques
et bitumineuses
par Jean-Pierre GIROUD
Ingénieur ECP, Docteur ès Sciences
Membre US National Academy of Engineering
Past President International Geosynthetics Society
Ingénieur conseil, JP GIROUD, INC., USA
Avec la coopération de Nathalie TOUZE-FOLTZ
Directrice d’unité de recherche Irstea R
1. Géomembranes élastomériques................................................... C 5 437 – 2
1.1 Composition ....................................................................................... — 2
1.2 Terminologie....................................................................................... — 3
1.3 Production et dimensions .................................................................. — 3
1.4 Assemblage ........................................................................................ — 4
1.5 Propriétés physiques .......................................................................... — 5
1.6 Propriétés mécaniques ....................................................................... — 5
1.7 Résistance chimique .......................................................................... — 6
1.8 Durabilité ............................................................................................ — 6
1.9 Utilisation ........................................................................................... — 7
2. Géomembranes CSPE..................................................................... — 7
2.1 Composition ....................................................................................... — 7
2.2 Terminologie....................................................................................... — 7
2.3 Production et dimensions .................................................................. — 7
2.4 Assemblage ........................................................................................ — 8
2.5 Propriétés physiques .......................................................................... — 8
2.6 Propriétés mécaniques ....................................................................... — 9
2.7 Résistance chimique .......................................................................... — 10
2.8 Durabilité ............................................................................................ — 10
2.9 Utilisation ........................................................................................... — 10
3. Géomembranes bitumineuses ...................................................... — 10
3.1 Composition ....................................................................................... — 10
3.2 Terminologie....................................................................................... — 12
3.3 Production et dimensions .................................................................. — 12
3.4 Assemblage ........................................................................................ — 13
3.5 Propriétés physiques .......................................................................... — 13
3.6 Propriétés mécaniques ....................................................................... — 14
3.7 Résistance chimique .......................................................................... — 15
3.8 Durabilité ............................................................................................ — 15
3.9 Utilisation ........................................................................................... — 15
4. Conclusion........................................................................................ — 16
5. Glossaire ........................................................................................... — 16
Pour en savoir plus.................................................................................. Doc. C 5 437
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Les géomembranes présentées dans cet article sont les suivantes : la géo-
membrane EPDM qui est purement élastomérique ; la géomembrane CSPE
qui a la particularité d’être thermoplastique lors qu’elle vient d’être produite,
mais qui devient progressivement élastomérique lorsqu’elle se vulcanise spon-
tanément ; et les géomembranes bitumineuses.
Pour chaque géomembrane, on indique sa composition, ses modes de pro-
duction et ses méthodes d’assemblage ; ensuite on donne des informations sur
ses principales propriétés, sa durabilité et son utilisation. Ces informations sont
présentées de façon simple pour que le lecteur puisse en bénéficier sans faire
appel à des connaissances avancées sur le comportement des matériaux. Il y a
intentionnellement des répétitions entre les textes relatifs aux différentes
géomembranes pour permettre au lecteur de ne lire que la section relative à la
R géomembrane qui l’intéresse. L’organisation du texte, identique pour chaque
type de géomembrane, facilite les comparaisons entre les différentes
géomembranes.
Les propriétés des géomembranes sont généralement présentées de façon
qualitative. Ceci permet au lecteur de mieux comprendre le comportement des
géomembranes qu’en consultant d’interminables tableaux de valeurs numéri-
ques qui ne sont utiles qu’au moment du dimensionnement des ouvrages.
La masse d’information présentée dans cet article est telle que des erreurs et
omissions sont inévitables. Les corrections et additions qui seront soumises à
l’auteur seront utilisées dans les mises à jour à venir.
Le lecteur trouvera en fin d’article une liste de termes techniques rencontrés
ici, à la fois sous la forme d’un glossaire et d’un tableau de sigles.
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L’EPDM a une très légère cristallinité : environ 1 % pour l’EPDM veut dire : « éthylène propylène diène constitué de chaı̂nes carbo-
utilisé dans les géomembranes. Le degré exact de cristallinité nées saturées ».
dépend de la proportion éthylène/propylène. La proportion éthy-
lène/propylène est un paramètre important car une cristallinité & Caoutchouc butyle
trop faible se traduirait par des propriétés mécaniques insuffisantes
Le caoutchouc butyle (en abrégé : butyle) est un copolymère
(entraı̂nant notamment des difficultés de production) et une cristal-
d’isobutylène (98 %) et d’isoprène (2 %). Compte tenu de la faible
linité trop élevée se traduirait par un certain rejet de l’huile paraffi-
nique qui joue un rôle important dans le composé étanche des géo- quantité d’isoprène, le butyle est quelquefois considéré comme un
membranes EPDM, comme cela est indiqué ci-dessous. polyisobutylène. Cependant, on ne peut pas ignorer le polyiso-
prène car il joue un rôle essentiel dans le butyle. En effet, le polyi-
La composition typique du composé étanche d’une géomem- sobutylène ne possède pas de double liaison et, par conséquent,
brane EPDM (autrement dit, la composition d’une géomembrane ne peut pas être vulcanisé. La vulcanisation se fait sur le polyiso-
EPDM non renforcée) est la suivante : prène qui possède des doubles liaisons.
– de 25 à 30 % EPDM ; Mais la vulcanisation n’utilise pas toutes les doubles liaisons.
R
– de 25 à 40 % de noir de carbone (et, quelquefois, des fillers) ; Quelques doubles liaisons restent disponibles et elles ont tendance
– de 15 à 20 % d’huile minérale paraffinique ; à fixer des molécules d’ozone qui se trouvent dans l’atmosphère,
– de 15 à 20 % d’agents vulcanisants et d’autres additifs. ce qui entraı̂ne le vieillissement du butyle.
L’huile est utilisée pour faciliter le mélange des divers consti-
tuants lors de la production et elle contribue à la flexibilité de la & Caoutchouc naturel
géomembrane EPDM. Cette huile joue, dans une certaine mesure, Le caoutchouc naturel (polyisoprène) se vulcanise très bien car il
un rôle similaire à celui du plastifiant dans les géomembranes possède des doubles liaisons ; mais il en possède trop et vieillit
PVC, en remarquant toutefois que l’EPDM possède naturellement rapidement. D’où le concept du caoutchouc synthétique qui pos-
une certaine flexibilité alors que le PVC est naturellement rigide. sède (autant que faire se peut) juste le nombre de double liaisons
L’huile paraffinique des géomembranes EPDM a, semble-t-il, nécessaires à la vulcanisation (c’est à peu près le cas du butyle) ou,
moins tendance à migrer hors de la géomembrane que certains mieux, le concept du caoutchouc synthétique qui possède des dou-
plastifiants des géomembranes PVC. bles liaisons pour la vulcanisation en dehors de la chaı̂ne principale
On peut se demander pourquoi l’huile paraffinique serait stable (c’est le cas de l’EPDM), ce qui maintient l’intégrité de la chaı̂ne
dans les géomembranes EPDM, alors que les plastifiants ont sou- principale en cas de vieillissement.
vent tendance à migrer hors des géomembranes PVC. L’huile paraf-
finique utilisée est très peu volatile du fait de la grandeur de ses
molécules et de son affinité pour l’EPDM. Elle ne commence à 1.3 Production et dimensions
migrer hors de la géomembrane qu’au-delà de 300 ºC. La structure
fortement réticulée de l’EPDM vulcanisé et la faible cristallinité de
1.3.1 Production
l’EPDM utilisé dans les géomembranes sont favorables à la réten-
tion de l’huile, alors que la cristallinité plus élevée du PVC (5 à Les géomembranes EPDM sont disponibles, renforcées ou non.
10 %) serait défavorable. L’huile paraffinique n’est pas compatible C’était également le cas des géomembranes butyle dans les années
avec le PVC et l’on doit utiliser dans les géomembranes PVC des 1960-1970.
plastifiants qui sont souvent volatils.
& Géomembranes EPDM non renforcées
Il faut cependant noter qu’on a observé des rétrécissements de
membranes EPDM lors de tests dans les années 1960 et dans Les géomembranes EPDM non renforcées sont produites par
des toitures au cours des années 1990. Certains de ces rétrécis- calandrage (voir l’article [C 5 435] § 2.1.2) et sont souvent consti-
sements ont été attribués à des pertes d’huiles trop volatiles. tuées de deux couches jointes par vulcanisation. Ainsi, pour pro-
Le rétrécissement de géomembranes EPDM dû à une perte duire une géomembrane EPDM de 1,5 mm d’épaisseur, on produit
d’huile est un phénomène analogue à celui du rétrécissement d’abord 2 couches non vulcanisées de 0,75 mm d’épaisseur que
de géomembranes PVC dû à une perte de plastifiants. l’on joint par vulcanisation. Il en résulte que de petits défauts de
Depuis les années 1990, des progrès ont été faits dans la stabi- production sur l’une des deux couches n’ont pas d’impact sur
lité des huiles et les huiles paraffiniques modernes sont l’intégrité de la géomembrane. Les deux couches étant intimement
stables. jointes par vulcanisation, leur séparation par délaminage n’est pas
probable en supposant que la vulcanisation est réalisée de façon
adéquate.
La masse volumique de l’EPDM est de 940 kg/m3 et celle du com-
posé étanche est de 1 150 à 1 200 kg/m3avec les additifs habituels Il existe des géomembranes EPDM non renforcées, d’épaisseur 1
utilisés dans les géomembranes EPDM. La masse volumique du à 2 mm, avec une mince couche thermoplastique (0,15 mm), par
butyle avec les additifs habituellement utilisés à l’époque (années exemple polyéthylène, laminée sur chaque face de la géomem-
1970) est de 1 200 kg/m3. brane sur une largeur de l’ordre de 5 à 10 cm au bord du lé. Cette
géomembrane tricouche vers les bords, et monocouche en partie
courante, peut se souder thermiquement (voir § 1.4).
1.2 Terminologie
& Géomembranes EPDM renforcées
& EPDM
Les géomembranes EPDM renforcées (EPDM-R) sont constituées
L’EPDM étant un terpolymère, il serait correct de l’appeler « éthy- d’une grille tissée polyester légère (« scrim ») (typiquement de 80 à
lène propylène diène terpolymère ». Cependant, à l’origine, en 100 g/m2) entre deux couches d’EPDM. Les géomembranes EPDM
1963, la terminologie « éthylène propylène diène monomère » a renforcées sont produites par co-laminage. Au moment du co-lami-
été utilisée, d’où l’acronyme EPDM qui est resté. nage, les deux couches EPDM ne sont pas vulcanisées. La vulcani-
Une autre raison pour le « M » est que, selon la terminologie de sation, qui se fait en autoclave après le co-laminage, assure une
l’ASTM D1418, la dernière lettre d’une famille de caoutchouc ou liaison intime entre les deux couches d’EPDM à travers les ouvertu-
latex désigne la composition chimique de la chaı̂ne polymérique. res de la grille (voir l’article [C 5 435] § 1.2.2). Le risque de sépara-
Le « M » désigne un caoutchouc constitué de chaı̂nes carbonées tion des couches d’une géomembrane EPDM-R par délaminage est
saturées. Autrement dit, selon la terminologie de l’ASTM, EPDM donc faible, sauf en cas d’erreur de production.
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lés nécessaires (dans le cas de l’assemblage classique par chevau- – un « primaire » que l’on applique sur les deux parties à joindre ;
chement), il faut retrancher environ 150 mm à la largeur de chaque – une bande d’apport de butyle vulcanisé.
lé pour le chevauchement nécessaire à la réalisation des soudures
(la bande d’apport a une largeur de 76 mm et le chevauchement Le primaire est constitué de liquide volatil (solvant) contenant
mesure pratiquement le double). 15 % de particules d’EPDM. La fonction du primaire est de « prépa-
rer » la surface de la géomembrane (nettoyage et « ouverture » des
pores) et de déposer les particules d’EPDM qui vont assurer la jonc-
1.4 Assemblage tion entre la géomembrane et la bande d’apport. Il y a deux façons
& Soudure thermique de certaines géomembranes EPDM d’appliquer cette méthode :
– la procédure classique par chevauchement ;
Dans le cas des géomembranes EPDM comprenant une mince
– la procédure par couvre-joint.
couche thermoplastique (0,15 mm), par exemple polyéthylène, sur
chacune de ses deux faces en bord de lé sur une largeur de l’ordre La procédure classique par chevauchement se déroule ainsi :
de 5 à 10 cm, il est possible d’effectuer une soudure thermique,
– les deux géomembranes à assembler se chevauchent de 15 cm
comme dans le cas des géomembranes thermoplastiques (PVC,
environ ;
PE, PP). Ce mode de soudure thermique se pratique en atelier
pour réaliser des nappes et se pratique également sur le terrain. – le primaire est appliqué sur les deux parties à assembler (c’est-
On utilise une soufflante d’air chaud avec application de pression à-dire la face inférieure de la géomembrane supérieure et la face
(« marouflage ») à l’aide d’un petit rouleau (« roulette ») tenu à la supérieure de la géomembrane inférieure) ;
main et opéré dans le sens perpendiculaire à la direction générale – une bande de 76 mm de large en butyle vulcanisé, adhésive sur
de la soudure. Des essais systématiques ont montré que l’adhésion ses deux faces, est introduite entre les deux parties à joindre ;
entre la couche thermoplastique et le reste de la géomembrane – une pression est appliquée par marouflage à l’aide d’un petit
EPDM est adéquate. rouleau (« roulette ») tenu à la main et opéré dans le sens perpen-
diculaire à la direction générale de l’assemblage.
Ce qui suit dans le § 1.4 concerne les géomembranes EPDM qui
ne comprennent pas de couche thermoplastique en bord de lé. La procédure par couvre-joint se déroule ainsi :
& Réalisation de nappes préfabriquées – les deux géomembranes à assembler se chevauchent de 10 cm
environ ;
Une particularité intéressante des géomembranes EPDM non – le primaire est appliqué sur les deux parties à assembler (c’est-
renforcées est la possibilité de joindre en usine par simple à-dire la face supérieure de chaque géomembrane), environ 75 mm
recouvrement latéral des lés d’EPDM non vulcanisé. Les nap- de part et d’autre du bord de la géomembrane supérieure ;
pes ainsi formées (près de 2 000 m2, par exemple 15 x 125 m) – une bande de 150 mm de large est placée de manière à chevau-
sont ensuite vulcanisées dans de grands autoclaves. Les joints cher le bord de la géomembrane supérieure (cette bande est bicou-
ainsi réalisés font partie intégrante de la géomembrane et ne che, la couche inférieure adhésive étant en butyle vulcanisé, la cou-
constituent pas un point faible. Ces joints se traduisent simple- che supérieure étant en EPDM vulcanisé) ;
ment par une surépaisseur localisée de la géomembrane et ne – une pression est appliquée par marouflage à l’aide d’un petit
doivent pas être considérés comme une soudure. rouleau (« roulette ») tenu à la main et opéré dans le sens perpen-
diculaire à la direction générale de l’assemblage.
Les nappes de géomembrane EPDM non renforcées ainsi réali- Cette procédure par couvre-joint est utilisée aux États-Unis, mais
sées sont tellement lourdes qu’elles ne peuvent être manipulées n’est pas autorisée en Europe. La bande couvre-joint n’est utilisée
sur le terrain que par des engins de levage appropriés. Lorsque de en Europe que pour des réparations, pour des protections, pour
tels engins ne sont pas disponibles, on coupe les nappes à la sortie recouvrir des scrims apparents, etc.
de l’autoclave en 2, 3 ou 4 (selon l’épaisseur de la géomembrane)
& Commentaires sur les deux procédures
pour obtenir des nappes dont la masse est inférieure à 1 400 kg
environ. Ces procédures présentent l’avantage de ne pas nécessiter de
machine et de source d’énergie. Elles présentent les inconvénients
Exemple suivants :
Avec une géomembrane EPDM non renforcée de 1 mm d’épais-
seur, ayant une masse surfacique de 1,15 kg/m2, la dimension maxi- – ces procédures sont lentes comparées à la soudure thermique
male pratique des nappes est de 1 200 m2 environ. par machine utilisée pour les géomembranes thermoplastiques ;
– il faut attendre un certain temps (une heure ou plus) pour que
Dans le cas d’une géomembrane EDPM-R de 1,5 mm d’épais- l’assemblage ainsi réalisé atteigne sa résistance maximale ;
seur, ayant une masse surfacique de 1,6 kg/m2, la dimension maxi- – la résistance au pelage de ces assemblages est faible, ce qui est
male pratique des nappes est de 900 m2 environ. un inconvénient dans les rares cas d’assemblages soumis à de for-
tes sollicitations en pelage ;
Le mode d’assemblage par vulcanisation en usine décrit ci-des- – ces assemblages ont le défaut de ne pas être des doubles sou-
sus n’est pas possible pour les géomembranes EPDM-R dont les dures, autrement dit, ils ne contiennent pas un espace (« canal »)
lés sont déjà vulcanisés (voir § 1.3). Les nappes de géomembrane qui permette de vérifier leur intégrité par une pression d’air
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1. Classification des géomembranes............................................... C 5 438 – 2
1.1 Classification des géomembranes par leur géométrie
ou constitution ................................................................................... — 2
1.2 Classification des géomembranes polymériques ............................. — 4
2. Composition..................................................................................... — 4
3. Dimensions....................................................................................... — 6
3.1 Épaisseur ............................................................................................ — 6
3.2 Dimensions en plan ........................................................................... — 6
4. Assemblage ...................................................................................... — 6
5. Propriétés physiques ...................................................................... — 8
5.1 Étanchéité ........................................................................................... — 8
5.1.1 Fuites de liquide par des trous ............................................... — 8
5.1.2 Migration de liquide par diffusion .......................................... — 8
5.2 Comportement thermique .................................................................. — 9
5.3 Densité et masse surfacique .............................................................. — 9
5.3.1 Densité ..................................................................................... — 9
5.3.2 Masse surfacique ..................................................................... — 9
6. Propriétés mécaniques .................................................................. — 9
6.1 Comportement en traction ................................................................. — 9
6.2 Résistance aux actions concentrées .................................................. — 10
6.3 Effet de la température sur les propriétés mécaniques .................... — 10
6.4 Frottement .......................................................................................... — 11
7. Résistance chimique des géomembranes .................................. — 11
8. Durabilité .......................................................................................... — 12
9. Utilisation ......................................................................................... — 13
10. Conclusion........................................................................................ — 14
11. Glossaire ........................................................................................... — 14
Pour en savoir plus.................................................................................. Doc. C 5 438
WS
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en bénéficier sans faire appel à des connaissances avancées sur le comporte-
ment des matériaux. Quelques comparaisons sont présentées sous forme de
tableaux, mais l’essentiel des comparaisons est présenté sous forme narrative,
ce qui est plus facile à comprendre que de déchiffrer d’interminables tableaux
de valeurs numériques.
Les comparaisons sont présentées de façon très brève. Pour plus de détails, le
lecteur pourra se reporter aux quatre articles qui précèdent celui-ci :
– introduction aux géomembranes [C 5 430] ;
– composition et production des géomembranes [C 5 435] ;
– géomembranes polymériques thermoplastiques [C 5 436] ;
– géomembranes élastomériques et bitumineuses [C 5 437].
Ce texte a été revu par des représentants de l’industrie des géomembranes.
Cependant des erreurs et omissions sont possibles, d’autant que la technologie
évolue rapidement. Les corrections et additions qui seront soumises à l’auteur
seront utilisées dans les mises à jour à venir.
Le lecteur trouvera par ailleurs en fin d’article une liste de termes techniques
rencontrés ici, à la fois sous la forme d’un glossaire et d’un tableau de sigles.
Une classification des géomembranes selon leur mode de pro- Si toutes les couches sont faites du même matériau, on dit
duction et leur constitution est présentée dans le tableau 1. Les que la géomembrane est « homogène ».
géomembranes polymériques sont les plus utilisées.
Si les couches ne sont pas toutes faites du même matériau, la
Nota : (*) EIA est une variété de PVC plastifié par un polymère.
géomembrane est dite « hétérogène ».
Une classification des géomembranes polymériques est présen-
tée dans le tableau 2.
& Troisième critère
1.1 Classification des géomembranes Le troisième critère est la coupe transversale de la géomembrane
avec la position et l’épaisseur des diverses couches et, éventuelle-
par leur géométrie ou constitution ment, la position du (ou des) renforcement(s).
Les géomembranes peuvent être classées par leur géométrie ou
constitution selon les critères suivants (tableau 1). Remarque
& Premier critère Le terme « pli » et ses dérivés « monopli » et « multipli » sont
quelquefois utilisés dans des documents en langue française. Il
Le premier critère est la présence, ou non, de renforcement qui s’agit d’un emploi malencontreux provenant d’une traduction
permet de distinguer les géomembranes renforcées des géomem- incorrecte du mot anglais « ply » qui veut précisément dire
branes non renforcées. On peut également indiquer la position du « couche ». Le mot anglais ne veut absolument pas dire
renforcement : interne ou externe. « pli ». Cette erreur est d’autant plus regrettable que l’on ne
& Deuxième critère veut surtout pas de plis dans les géomembranes. L’emploi du
mot « pli » et de ses dérivés dans la classification présentée
Le deuxième critère est le nombre de couches. On utilise les ter- dans le tableau 1 est donc fortement déconseillé.
mes « monocouche » pour une géomembrane constituée d’une
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Tableau 1 – Classification des géomembranes par leur géométrie ou constitution (Crédit J.P. Giroud)
Co-extrudée Multicouche
PVC, EPDM
ou Calandrée homogène
Non renforcée
PVC, PEHD avec couches de
R
couleurs différentes
Co-extrudée
Multicouche
ou Calandrée
hétérogène
ou Co-laminée
PEBDL entre deux PEHD ou
Couches PVC différentes
EIA (*)
Renforcée
Monocouche
Co-laminée renforcée externe PVC-Rnontissé
(« supportée »)
Légende
Renforcement nontissé
Renforcement tissé
Renforcement grille (scrim)
Renforcement voile de verre
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1.2 Classification des géomembranes & Les géomembranes PE (PEHD, PEBDL) et PP contiennent plus de
96 % de composé étanche. Autrement dit, elles contiennent peu
polymériques d’additifs. Les autres géomembranes contiennent plus d’additifs :
Les géomembranes polymériques sont, soit thermoplastiques, – 20 à 35 % dans les géomembranes bitumineuses ;
soit élastomériques. On peut également classer les géomembranes – 35 à 50 % dans les géomembranes PVC ;
polymériques selon leur cristallinité. Le degré de cristallinité repré- – 45 à 55 % dans les géomembranes CSPE ;
sente le pourcentage en volume des zones cristallines dans un – 70 à 75 % dans les géomembranes EPDM.
polymère. Le degré de cristallinité a une influence considérable
sur certaines propriétés des géomembranes. & Il y a une différence entre dénomination et composition dans le
cas de certaines géomembranes. Ainsi, les géomembranes PEHD
Le tableau 2 présente une classification des géomembranes
(HD voulant dire « Haute densité ») sont faites avec du PEMD (MD
selon leur cristallinité et selon qu’elles sont thermoplastiques ou
voulant dire « Moyenne Densité »). Dans le cas des géomembranes
élastomériques. Ce tableau montre également la relation qui existe
PP, le composé étanche n’est pas du polypropylène : le composé
entre la classification des géomembranes polymériques et leur
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étanche est un copolymère de polypropylène et éthylène-propylène
mode d’assemblage.
avec seulement 20 % de polypropylène.
Cristallinité contrebalancée
Chlorure de polyvinyle (PVC) Thermique ou chimique
par plastifiants
AVANT EXPOSITION
Thermoplastique
Thermique ou chimique
devenant élastomérique
Polyéthylène chlorosulfoné (CSPE)
après exposition
Cristallinité nulle APRÈS EXPOSITION
sur le terrain
ou très basse Par bande adhésive
Par vulcanisation
Élastomérique Éthylène Propylène Diène Terpolymère (EPDM) (3)
ou bande adhésive
(1) Les géomembranes PEHD sont en fait fabriquées avec du PEMD. Le polymère PEHD n’est plus utilisé aujourd’hui dans les géomembranes PEHD. Mais l’ap-
pellation PEHD a été conservée.
(2) Les polymères thermoplastiques cristallins ont une résistance chimique élevée qui leur interdit de réagir avec les solvants utilisés pour les soudures chimi-
ques (voir la figure 1 pour l’influence de la cristallinité sur les propriétés des géomembranes ; et voir le tableau 4 pour les méthodes d’assemblage.).
(3) L’appellation initiale était Éthylène Propylène Diène Monomère, d’où l’acronyme. Le M final indique aussi une chaı̂ne saturée selon la nomenclature ASTM.
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