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Département de Géologie

Filière : Master Spécialisé en Sciences de l’Eau et de l’Environnement


Module : Hydrogéologie du Maroc

Réalisé par :

Ouafae MOUZOUN

ETUDE BIBLIOGRAPHIQUE SUR LA NAPPE


TURONIENNE DU BASSIN CRETACE D’ERRACHIDIA

Proposé par : Mr. M. Hilali : Professeur à la Faculté des Sciences de Meknès

Année Universitaire 2022-2023


Table des matières
Liste des figures ......................................................................................................................... 2
Liste des tableaux ....................................................................................................................... 2
INTRODUCTION ...................................................................................................................... 3
Chapitre 1 : Présentation de la zone d’étude .............................................................................. 4
I. Situation géographique :.................................................................................................. 4
II. Cadre géologique : .......................................................................................................... 5
1. L’Infracénomanien : .................................................................................................... 5
2. Le Sénonien : ............................................................................................................... 6
3. Le Turonien : ............................................................................................................... 6
4. Le Plio-Quaternaire : ................................................................................................... 6
III. Relief : ......................................................................................................................... 7
IV. Climatologie : .............................................................................................................. 8
1. La température : ........................................................................................................... 8
2. Les précipitations :....................................................................................................... 9
3. L’évapotranspiration :................................................................................................ 10
Chapitre 2 : Hydrologie / Hydrogéologie ................................................................................. 11
I. Hydrologie :................................................................................................................... 11
1. Cours d’eau : .............................................................................................................. 11
2. Sources d’eau :........................................................................................................... 13
II. Hydrogéologie : ............................................................................................................. 14
1. Nappes phréatiques (Plio-Quaternaire) : ................................................................... 14
2. Nappes profondes : .................................................................................................... 14
3. Piézométrie et structure de l’écoulement : ................................................................ 15
4. Bilan hydrique des nappes : ....................................................................................... 16
Chapitre 3 : Qualité des eaux de la nappe turonienne .............................................................. 18
I. Ammary (2007) : ........................................................................................................... 18
II. Ben-Said (2015) : .......................................................................................................... 18
III. Aoubouazza et al, 2021 : ........................................................................................... 18
Conclusion ................................................................................................................................ 20
Références ................................................................................................................................ 21

1
Liste des figures
Figure 1: Situation géographique de la province Errachidia 4
Figure 2: Situation géographique du bassin crétacé 5
Figure 3: Carte géologique du bassin crétacé par j. Margat in(Chamayou & Ruhard, 1977) 7
Figure 4: Carte hypsométrique de la province Errachidia 8
Figure 5: Températures moyennes mensuelles des principales stations de la zone d’étude(Ait
Addi & Ben Abid, 2019) 9
Figure 6: Précipitations moyennes mensuelles des principales stations de la zone d’étude
durant les années hydrologiques 1973/1974-2016/2017 (Ait Addi & Ben Abid, 2019) 10
Figure 7: Carte des principaux cours d'eau traversants le bassin Crétacé 12
Figure 8: Carte les principales sources du bassin crétacé (Ait Addi & Ben Abid, 2019) 13
Figure 9:Carte piézométrique de la nappe profonde de bassin crétacé (Ben-Said, 2015) 16

Liste des tableaux


Tableau 1:Sources d’eau dans la Province d’Errachidia ....................................................................... 14
Tableau 2: Bilan des aquifères du crétacé d'Errachidia (Ben-Said, 2015) ............................................ 17

2
INTRODUCTION
Au Sud-Est du Maroc, ou plus précisément à la province d’Errachidia, la rareté des
précipitations, la désertification de plus en plus inquiétante, la surexploitation des eaux
souterraines, liée à la forte pression démographique et aux activités d'agriculture et d'élevage,
ont accentué la tendance à la baisse des niveaux des nappes d’eaux souterraines. Il s’avère donc
nécessaire de mettre en œuvre, parallèlement aux programmes d’exploitation, des études
globales pour la reconnaissance et la gestion des ressources en eaux.

Le bassin Crétacé d’Errachidia qui fait partie de l’unité structurale du sillon sud-
atlasique, est limité au Nord par l’accident Sud-atlasique et au Sud par les affleurements de
l’Anti-Atlas et la Hamada du Guir. Il est confronté à d’énormes difficultés alliant rareté et faible
qualité de l’eau suite, aux longues périodes de sécheresse sévère qui l'ont affecté durant ces
dernières décennies, et dont les conséquences écologiques sont considérables, comme l’atteste
le recul du domaine irrigué sous l’action de la désertification et la progression des sols salés.

Ce présente travail est une synthèse bibliographique portée sur l‘hydrogéologie, et la


qualité des eaux du complexe aquifères du bassin crétacé d’Errachidia vu son importance
primordiale dans la région, il représente une source vitale pour une population près de 1 million
habitas (Bahaj et al., 2013).

Cette étude bibliographique comporte trois principaux chapitres ; En premier chapitre,


on va commencer par une présentation de la zone d’étude, son cadre géographique, géologique
et climatologique, le deuxième chapitre, va mettre la lumière sur l’hydrologie et
l’hydrogéologie du bassin crétacé, et finalement, le troisième chapitre nous allons finir par une
synthèse sur la qualité des eaux de la région à travers différentes études.

3
Chapitre 1 : Présentation de la zone d’étude
I. Situation géographique :
La province d’Errachidia est située aux confins du Sud-Est du Royaume, et couvre une
superficie totale de l’ordre de 59.585 km². Elle fait partie du bassin du Ziz, Guir, Rhéris et
Maïder, elle est délimitée par :

• La province de Midelt au Nord ;

• La province de Figuig au Nord-est ;

• L’Algérie au sud et au Sud-Est ;

• Les deux provinces de Tinghir et Zagora à l’Ouest.

Figure 1: Situation géographique de la province Errachidia

Le bassin crétacé relevant de la province d’Errachidia fait partie de l’unité structurale


du sillon sud-atlasique. Il est limité au Nord par l’accident sud-atlasique et au Sud par les
affleurements de l’Anti-Atlas et la Hamada du Guir au Sud-Est. L’altitude moyenne du bassin
est comprise entre 1000 et 1100 m.

4
Figure 2: Situation géographique du bassin crétacé

II. Cadre géologique :


Le bassin crétacé d’Errachidia s’étend depuis le Haut-Atlas au Nord jusqu’à l’Anti-Atlas
au Sud. Sa partie centrale contient le sillon pré-africain, avant-fosse située entre le Haut-Atlas
et l’Anti-Atlas.

Les formations qui affleurent largement sont d’âge crétacé, elles surmontent par endroit
les terrains jurassiques où sont discordantes sur le socle paléozoïque.

Ces formations crétacées affleurent dans le bassin d'Errachidia depuis les environs de
Tinghir à l'Ouest jusqu'au-delà de Bouânane à l'Est. Au Nord, elles se trouvent généralement
en contact anormal avec les calcaires du Haut Atlas central et oriental. Au Sud, elles reposent
sur les terrains primaires de l'Anti Atlas (Margat J., 1954).

1. L’Infracénomanien :

Il affleure vers le Sud de la zone d’étude, est constituée d’une alternance de couches de
grès et de couches d’argiles marneuses. Il a une épaisseur variable qui dépasse 500 m dans la
plus grande partie du bassin.

5
L’Infracénomanien est recouvert d’un litho-faciès différent attribué au Cénomanien.
Cette formation est constituée de calcaires et de calcaires dolomitiques, intercalés de marnes.
Ces marnes intercalaires deviennent plus fréquentes vers la base de la formation. Vers le centre
de la zone d’étude, le contenu en marnes semble augmenter. La partie supérieure de la
formation, qu’on retrouve dans les plateaux, contient plus de calcaires massifs et y forme des
escarpements spectaculaires (Piqué et al., 2006).

2. Le Sénonien :

Il est constitué de marnes silteuses pulvérulentes, de silts argileux rouges, de grès et de


conglomérats, avec parfois des intercalations de calcaires dolomitiques et de lits gypseux (Piqué
et al., 2006).

3. Le Turonien :

Il est recouvert par le Sénonien qui est constitué de sables et d’argiles. Cette formation
affleure dans le Nord et dans l’Est de la province Errachidia, son épaisseur dépasse 200 m et le
Sénonien forme aussi un grand plateau avec des escarpements d’érosion. Ainsi dans la partie
Est de la zone d’étude, des sédiments miocènes récents, avec des épaisseurs et une lithologie
variable, recouvrent le Sénonien (Piqué et al., 2006).

4. Le Plio-Quaternaire :

Les terrains quaternaires sont très développés et occupent les cuvettes synclinales et les
zones de plaines, notamment à l’Est. Selon les endroits, ces terrains sont représentés par des
poudingues plus ou moins cimentés, des alluvions graveleuses, des calcaires lacustres, des
limons et alluvions de basses terrasses ou des cailloutis (El kayssi et al., 2016).

Dans la zone d’étude, il est important de noter l’abondance de cônes d’alluvions ou de


déjections et de glacis de versant ou de piedmont.

6
Figure 3: Carte géologique du bassin crétacé par j. Margat in(Chamayou & Ruhard, 1977)

III. Relief :
Au niveau de la zone d’étude le relief est constitué de grandes étendues arides englobant
essentiellement :

• Le Haut Atlas qui domine tout le Nord de la province. Il est formé de hautes montagnes
rendant l’accès difficile.

• Une unité présaharienne constituée de plateaux semi-arides.

• De hauts plateaux, vastes, rocheux et stériles formant l’est de la province.

• Et d’oasis le long des oueds et au niveau des enclaves des hautes montagnes.

La figure ci-dessous représente le modèle numérique du terrain de la province en totalité.

7
Figure 4: Carte hypsométrique de la province Errachidia

IV. Climatologie :
L’examination des études antérieures présente que la principale caractéristique
imprégnant le climat de la zone d’étude est qu’il est semi- désertique (Saharien) à forte influence
continentale (Riad, 2003).

1. La température :

L’analyse des températures moyennes mensuelles enregistrées au niveau des stations de


barrage Hassan Addakhil, Erfoud et Taouz montre que la température moyenne annuelle des
principales stations de la zone d’étude est de 21°C, l'écart thermique journalier peut atteindre
22°C (avec une moyenne des minimale de 10,94°C et des maximale de 32,99°C). Les écarts
sont cependant importants entre le jour et la nuit, l'été et l'hiver, mais aussi entre les zones de
montagnes au Nord et les plateaux désertiques au Sud.

8
Températures °C

40,00

35,00

30,00

25,00
Barrage H A
20,00 ERFOUD
TAOUZ
15,00

10,00

5,00

0,00
Sept. Oct Nov Déc Janv Févr Mars Avr Mai Juin Juil Août mois

Figure 5: Températures moyennes mensuelles des principales stations de la zone d’étude(Ait Addi &
Ben Abid, 2019)

2. Les précipitations :

Les précipitations moyennes sont caractérisées par leur faiblesse. La répartition spatiale
des précipitations suivant un gradient décroissant depuis le nord vers le sud. En effet, la
pluviométrie moyenne annuelle est de 124,90 mm à Barrage Hassan Addakhil Errachidia, 64,83
mm à Erfoud et 47,17 mm à Taouz. Les précipitations printanières sont généralement plus
importantes que l’automnales, la station d’Errachidia enregistre 42% des précipitations au
printemps et Erfoud 34%). La rareté des précipitations est due principalement aux reliefs
Atlasiques qui constituent une barrière aux influences océaniques.

9
Précipitations
(mm)

20,00

18,00

16,00

14,00

12,00 Barrage Hassan Addakhil

10,00 ERFOUD
TAOUZ
8,00

6,00

4,00

2,00

0,00
Sept Oct Nov Déc Janv Févr Mars Avr Mai Juin Juil Août MOIS

Figure 6: Précipitations moyennes mensuelles des principales stations de la zone d’étude durant les
années hydrologiques 1973/1974-2016/2017 (Ait Addi & Ben Abid, 2019)

3. L’évapotranspiration :

L’évaporation influe beaucoup sur des conditions climatiques au niveau du sol : elle
dépend essentiellement de la température, de l’humidité et de la vitesse du vent. Les conditions
régnant dans la zone étude font que l’évaporation potentielle est plus élevée que l’évaporation
réelle. L’évaporation enregistre 2935 mm/an à Barrage Hassan Addakhil Errachidia et 3357
mm/an à Erfoud et 5306 mm/an à Taouz. L’évaporation augmente donc du nord vers le sud. On
doit noter que la quantité de pluie qui tombe sur le bassin crétacé d’Errachidia est très inférieure
à la quantité d'eau évaporée.

10
Chapitre 2 : Hydrologie / Hydrogéologie
I. Hydrologie :

1. Cours d’eau :

Le bassin crétacé d’Errachidia est traversé par plusieurs cours d’eau. Certains d’entre eux
proviennent du Haut-Atlas et entaillent à leur entrée de profondes gorges. D’autres cours d’eau
prennent naissance à l’intérieur du bassin. Ces cours d’eau sont alimentés par ruissellement des
eaux de pluie, de sources et du drainage des aquifères du Haut-Atlas ou du bassin du Crétacé.

On remarque que seuls les grands cours d’eau présentent un écoulement pérenne dans
leurs tronçons amont. Le reste des cours d’eau coulent seulement en périodes de crues.

Le réseau hydrographique peut être décrit par bassin des principales cours d’eau qui
traversent la zone d’étude d’Est en Ouest, à savoir : Guir, Ziz et Rhéris.

a. Bassin du Guir
Plus des deux tiers de la superficie des bassins sont situés dans le Haut-Atlas d’où
débouchent les deux Oueds principaux : l’Oued Guir et l’oued Bouânane. Dans son cours
atlasique, le Guir est presque pérenne en raison des apports de nombreuses sources qui
compensent les prélèvements pour l’irrigation. L’Oued Aït Aïssa qui est le principal affluent
alimentant le Bouânane ressemble beaucoup au Haut Guir et reçoit également de forts apports
de sources assurant un cours pérenne.

Les deux oueds (Guir et Bouânane) se rejoignent dans le bassin d’Errachidia-Boudnib


et le Guir quitte le territoire Marocain en aval d’Aïn Chouater

b. Bassin du Ziz
Le bassin versant du Ziz est très vaste et présente une forme assez régulière. Le réseau
hydrographique est riche en vallées importantes mais à faible développement de cours pérennes
; l’Oued Ziz présente un régime à tendances sahariennes. Le collecteur principal comprend :

• Un cours supérieur, de direction Est-Ouest sur 122 km devenant nord-sud au coude de


Kerrando. Ce cours draine le bassin amont du Ziz qui est limité au Sud par le barrage
Hassan Addakhil (El Ouali, 1992). Le Ziz et ses affluents recoupent les axes des
structures du Haut-Atlas en formant des cluses dites ‘‘Foum’’.

11
• Un cours moyen, de direction générale Nord-Sud, collecte les eaux du bassin
intermédiaire depuis le barrage Hassan Addakhil au Radier d’Erfoud. Dans la partie sud,
le Ziz coule dans ses alluvions largement étalées.

• Un cours inférieur, de direction générale Nord-Sud, traverse la plaine du Tafilalet.

Les principaux affluents sont issus de l’Atlas : Oued Outerbat, Oued Nasla, Oued Talsast
et Oued Sidi Hamza.

c. Bassin du Rhéris
L’étendue et les conditions climatiques du bassin versant du Rhéris sont voisines de
celles du bassin du Ziz, aussi les caractères essentiels des régimes annuels et interannuels des
deux Oueds sont-ils analogues. Deux facteurs principaux déterminent une différence :
l’extension du bassin du Rhéris dans les massifs de l’Ougnate et du Saghro (alors que le Ziz ne
collecte que les eaux du Haut-Atlas seul), la longueur du trajet entre le débouché du Rhéris (et
de ses affluents) du Haut-Atlas et la plaine du Tafilalet, ainsi que les caractères morphologiques
de ces vallées (larges plaines alluviales) (Baki et al., 2017).

La grande superficie du bassin du Rhéris se situe dans le Haut-Atlas d’où débouchent


quatre oueds principaux : l’Oued Todgha, l’Oued Tanguerfa-Ferkla ; l’Oued Rhéris et l’Oued
Tarba.

Le cours aval du Rhéris traverse une plaine aride avant d’entrer dans la plaine de
Tafilalet où il coule parallèlement à l’Oued Ziz, qu’il rejoint plus en aval (Baki et al., 2017).

Figure 7: Carte des principaux cours d'eau traversants le bassin Crétacé

12
2. Sources d’eau :

Dans le bassin crétacé d’Errachidia, une dizaine de sources sont comptées. Ces sources
accusent des variations saisonnières et interannuelles avec des amplitudes de ces variations
diffèrent d’une source à l’autre (Navas et al., 2009).. La figure ci-dessous présente les
principales sources dans la zone d’étude.

Figure 8: Carte les principales sources du bassin crétacé (Ait Addi & Ben Abid, 2019)

On distingue deux groupes de sources (Ben-Said, 2015):

- Les sources émanant des formations calcaires du Turonien qui totalisent un volume annuel
d’environ 14 Mm3/an.

- Les sources d’origine jurassique qui fournissent un écoulement annuel de l’ordre de 38


Mm3/an. Ces sources accusent d’importantes fluctuations saisonnières et inter-annuelles. De
fortes baisses des réserves renouvelables ont été enregistrées à cause des périodes de sécheresse
successives et prolongées.

13
Tableau 1:Sources d’eau dans la Province d’Errachidia (Ben-Said, 2015)

Nom de la source Date de mesure Débit (l/s) T (°C) CE (μS /cm) pH


Source bleue de Meski 16/05/2015 130 21 1943 6,9
Tarda 17/05/2015 48 22,1 263 7,28
Tinimi 19/05/2015 - 21 303 7,59
Mouy 19/06/2006 110 23,4 1807 7,16
Tifounassine 19/05/2015 105 26,4 1760 7,47
Zaouit Aoufous 16/05/2015 12 21 1083 7,33

II. Hydrogéologie :
Sur le plan hydrogéologique, le bassin d’Errachidia-Boudenib est constitué d’un
système aquifère multicouche composé de quatre niveaux aquifères principaux, logés dans des
formations géologiques d’âge Infracénomanien, Turonien, Sénonien et Plio-Quaternaire. Ces
niveaux aquifères sont plus ou moins communicants entre eux à travers des couches semi-
perméables de lithologie détritiques.

1. Nappes phréatiques (Plio-Quaternaire) :

Cette nappe se cantonne essentiellement au lit majeur des oueds. Sa surface, est à moitié
occupée par des palmeraies. Du fait de l’hétérogénéité des formations quaternaires, les
caractéristiques hydrodynamiques de cet aquifère sont très variées. L’exploitation par puits
traditionnels commencée depuis plusieurs années, s’est intensifiée dernièrement par la mise en
marche de nombreuses stations de pompages privées et collectives dont le débit d’exploitation
varie de 20 à 70 l/s. La recharge est essentiellement assurée par les eaux de crues dans la rivière
et les précipitations ; la profondeur de l’eau de la nappe varie de 4 à 15 m, et son épaisseur
saturée est de 10 m en moyenne ; la transmissivité, de 3.10-3 à 9.10-5 m²/s (Aoubouazza et al.,
2021).

2. Nappes profondes :

a. Nappe Sénonienne :
La nappe du Sénonien est contenue dans des niveaux gréso-sableux, calcaires et argilo-
sableux. La transmissivité est de l’ordre de 5.10-4 m²/s. Cette nappe est essentiellement
exploitée par les puits traditionnels avec des débits de 2 à 10 l/s. La qualité des eaux est très

14
variable et le résidu sec varie entre 0,5 et 10 g/l. Le sens d’écoulement général est du Nord vers
le Sud, avec des axes de circulation préférentielles de même direction que celles du Turonien.
Ces axes convergent vers les sources de Meski, Aoufous et Tarda, ce qui indique que le
Sénonien est drainé par ces sources (Aoubouazza et al., 2021).

b. Nappe Turonienne :
La nappe du Turonien est formée essentiellement de calcaires dolomitiques fracturés
d’une épaisseur de 100 m. Dans la vallée du Ziz, outre les puits traditionnels, cette nappe est
exploitée par des stations de pompage collectives, avec des débits variants entre 60 et 100 l/s.
Hormis certains forages présentant des salinités croissantes avec la profondeur, le résidu sec
varie entre 1 et 2 g/l. Le sens général de l’écoulement se fait du Nord vers le Sud. Ses exutoires
naturels sont présentés par les sources, qui contribuent dans le développement agricole
(Aoubouazza et al., 2021).

c. Nappe Infracénomanienne :
Cette nappe artésienne, est constitué de grès argileux et de sables gypseux. Elle a pour
substratum le Paléozoïque. La qualité des eaux est très variable d’un secteur à l’autre : douce à
l’Ouest du secteur d’étude (résidu sec varie entre 0,8 et 1,6 g/l), saumâtre à Aoufous (2 à 3 g/l)
et très minéralisée entre Douira et le radier d’Erfoud (le résidu atteint 14,3 g/l). Dans la vallée
de Ziz où l’eau est saumâtre, elle est exploitée par de nombreux puits traditionnels dont le débit
maximum ne dépasse pas 2 l/s. Les transmissivités sont faibles et varient entre 2.10-4 et 2,2 10-
3
m²/s (DRPE, 1989).

3. Piézométrie et structure de l’écoulement :

La carte piézométrique du bassin crétacé d’Errachidia est établie par Ben-said (Ben-
Said, 2015) sur la base des mesures piézométriques réalisées lors d’une compagne du terrain
(05/2015), complétée par les données actualisées des mesures piézométriques réalisées de
l’année 2006.

Elle montre que l'écoulement général de la nappe se fait du Nord vers le Sud avec des
axes de circulation orientés NE-SW et NW-SE. La structure de l’écoulement dans la partie Nord
du bassin est influencée par les sources de Tarda, Meski et Zaouiat Aoufous ; ce qui montre
l’échange probable entre les aquifères surtout le Sénonien et le Turonien.

Dans le secteur Ouest de Boudnib, on observe l’existence d’une ligne de partage des
eaux souterraines. On peut noter aussi l’existence d’un dôme piézométrique sous la Hamada du

15
Guir ; ce dôme est soutenu par une recharge du Sénonien à partir des eaux d’orages sur la
Hamada.

L’aquifère est drainé, d’une part, par les oueds principaux du bassin et d’autre part par
les sources de Tarda, Meski et Zaouiat Aoufous.

Figure 9:Carte piézométrique de la nappe profonde de bassin crétacé (Ben-Said, 2015)

4. Bilan hydrique des nappes :

Pour le bassin crétacé d'Errachidia le complexe Sénonien-Turonien est considéré


comme un seul complexe aquifère en raison des échanges verticaux au sein de cette même unité
hydrogéologique, et les termes de bilan concerneront ce complexe en entier en absence des
données nécessaires pour l'estimation des drainances entres les deux aquifères (Ben-Said,
2015).

La répartition du flux de recharge, à partir du Haut Atlas entre le complexe Sénonien-


Turonien et l’Infracénomanien a été estimée moyennant les longueurs des fronts de nappes en
utilisant la loi de Darcy (Ben-Said, 2015).

Le bilan hydrique actualisé montre que la recharge la plus importante est celle issue de
l’infiltration directe des précipitations et les apports de crues (50%). Les apports profonds du
Haut Atlas représentent 24%. Les ré-infiltrations des eaux d'irrigation et des eaux des lâchés du
barrage Hassan Addakhil représentent respectivement 3% et 23% (D.R.H.E., 2008).

16
Les sorties sont dominées les drainances vers le Quaternaire (46%), puis par les
prélèvements qui représentent 37%. Le drainage par les sources contribue à la décharge par
12% et les Khettaras mobilisent 5% des eaux, 65% des pompages globaux sont localisés dans
le complexe Sénonien-Turonien et mobilisent 24% de des réserves renouvelables du tout le
bassin crétacé (D.R.H.E., 2008).

Le tableau ci-dessous synthétise le bilan général des eaux souterraines de bassin crétacé
d’Errachidia :

Tableau 2: Bilan des aquifères du crétacé d'Errachidia (Ben-Said, 2015)

Complexe
Composant du bassin Infracénomanien Total
Sénonien-Turonien
Infiltration directe des pluies 34,80 5,30 40,10
Ré-infiltrations des eaux
15,80 15,80 31,60
d'irrigation
Recharge à partir des eaux de
Recharge 24,10 5,10 29,20
crues
(Mm3/an)
Lâchés des barrages 3,50 1 4,50
Abouchement du Haut Atlas 21,28 10,96 32,24
Total Recharge Bassin
99,48 38,16 137,64
Crétacé
Sources 16,20 0 16,20
Prélèvements 33,60 18 51,60
Décharge Khettaras 4,70 2 6,70
(Mm3/an) Drainance 53,17 10,10 63,27
Total décharge Bassin
107,67 30,10 137,77
Crétacé

Donc, on observe un déficit total relativement faible (0,11 Mm3/an) justifié par les fortes
valeurs des sorties qui correspondent à la drainance et les prélèvements d’eau potable et
d’irrigation.

Le tableau ci-dessus montre que ce déficit est mise en jeu principalement dans le
complexe Sénonien-Turonien qui présente un déficit de 8.19 Mm3/an.

17
Chapitre 3 : Qualité des eaux de la nappe turonienne
La qualité des eaux du bassin crétacé d’Errachidia a été le sujet de plusieurs études.
Dans ce présent chapitre, on listera quelques études réalisées sur la nappe turonienne de ce
bassin, en allant de la plus ancienne vers la plus récente.

I. Ammary (2007) :
Cette étude indiquent clairement une dégradation chimique de l'eau est causée par une
salinisation progressive due aux trois principales réactions chimiques. Il s'agit d'une forte
dissolution des chlorures, du gypse et anhydrite, et de la dolomitisation qui explique la sous
saturation en gypse ainsi que l'augmentation des teneurs en magnésium. Ces données sont
corroborées par la géologie du bassin (Ammary, 2007).

L'analyse hydrochimique des eaux permet d'entrevoir que l’eau des faciès Sénonien et
Turonien est douce sauf au point prélevé à l’Est d’Errachidia, qui présente un faciès sulfaté
calcique.

II. Ben-Said (2015) :


Cette étude effectuée dans le cadre d’un mémoire de fin d’étude (Ben-Said, 2015) a pour
objectif la caractérisation physico-chimique des diffèrent aquifères du bassin crétacé.

Alors, cette étude montre que le faciès chimique des eaux de l'aquifère Turonien est
variable selon les secteurs. Il est soit chloruré-magnésien, chloruré-calcique, chloruré-sodique
ou sulfato-calcique. Contrairement aux eaux de l'Infracénomanien, celles de l'aquifère turonien
ne dépassent pas 2.5g/l.

III. Aoubouazza et al, 2021 :


L’étude réalisée par Aoubouazza (Aoubouazza et al., 2021) a montré que le degré de
salinité et les faciès chimiques des eaux varient d’un aquifère à l’autre et dépendent directement
de la nature lithologique de leurs substrats et des types d’interaction fluides-minéral.

Pour la salinité, excepté les eaux des forages profonds artésiens ‘‘Infracénomanien’’, qui sont
fortement salées, on note pour les autres aquifères ‘‘Sénonien, Turonien, et Quaternaire’’, que
la salinité est moyenne à faible.

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Pour les faciès chimiques des eaux, cette étude montre que les eaux de l’aquifère
Turonien sont généralement caractérisées par la présence des faciès Bicarbonaté-calciques.

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Conclusion
Le bassin Crétacé d’Errachidia faisant partie de l’unité structurale du sillon Sud-atlasique,
est limité au Nord par l’accident Sud-atlasique et au Sud par les affleurements de l’Anti-Atlas
et la Hamada du Guir.

De point de vue climatique, les précipitations évoluent en fonction de l’altitude, et


montrent des intensités variables selon les stations climatiques. Le régime thermique est
caractérisé par les températures élevées de l’été et les températures faibles pendant l’hiver.
L’évaporation augmente donc, du Nord vers le Sud, ainsi que la quantité des précipitations sur
le bassin crétacé d’Errachidia est très inférieure à la quantité d'eau évaporée.

Hydrogéologiquement, la zone d’étude présente quatre aquifères qui sont :


l’infracénomanien, le turonien, le sénonien et le plio-quaternaire. Chacun de ces aquifères
présente des caractéristiques différentes. La nappe turonienne qui est l’objectif de cette étude
est formée essentiellement de calcaires dolomitiques fracturés, et le sens général de
l’écoulement se fait du Nord vers le Sud. Ses exutoires naturels sont présentés par les sources,
qui contribuent dans le développement agricole. On note aussi que le complexe Sénonien-
Turonien est considéré comme un seul complexe aquifère en raison des échanges verticaux au
sein de cette même unité hydrogéologique.

L'analyse hydrochimique des eaux permet d'entrevoir que l’eau de faciès Turonien est
douce sauf au point prélevé à l’Est d’Errachidia, qui présente un faciès sulfaté calcique. L’étude
physico-chimique montre que le faciès chimique des eaux de l'aquifère Turonien est variable
selon les secteurs. Il est soit chloruré-magnésien, chloruré-calcique, chloruré-sodique ou
sulfato-calcique

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Références
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