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UNIVERSITE DE YAOUNDÉ I THE UNIVERSITY OF YAOUNDE I

FACULTÉ DES SCIENCES FACULTY OF SCIENCE


DÉPARTEMENT DES SCIENCES DE LA TERRE DEPARTMENT OF EARTH SCIENCES

LABORATOIRE DE GÉOLOGIE DE L’INGÉNIEUR ET ALTEROLOGIE

CARACTÉRISATION ALTÉROLOGIQUE ET GÉOTECHNIQUE


DES ARGILES ET GRAVELEUX LATÉRITIQUES DE LA ZONE
BASSE DU VERSANT SUD DES MONTS BAMBOUTO (OUEST –
CAMEROUN) - TRAITEMENTS AUX LIANTS HYDRAULIQUES

THESE DE DOCTORAT/PhD
En Sciences de la Terre
Option : Géologie de l’Ingénieur et Altérologie

Présentée par :

MANEFOUET BERTILLE ILALIE


Mle : O4X589
D.E.A. en Sciences de la Terre

Soutenue publiquement le 29 mars 2016 devant le jury composé de :

NZENTI Jean Paul, Professeur, Université de Yaoundé I Président

KAMGANG KABEYENE B. Véronique, Professeur, Université de Yaoundé I Rapporteur

NDJIGUI Paul Désiré, Professeur, Université de Yaoundé I


ELIMBI Antoine, Maître de Conférences, Université de Yaoundé I Examinateurs
WOUATONG Armand S. L, Maître de Conférences, Université de Dschang
« Espère en le Seigneur, sois fort, affermis ton cœur, espère en le Seigneur »
(Psaume 27 ou 26, verset 14)

i
DEDICACE

• À mon très cher père Thomas TCHEMEZA


• À ma très chère mère Marceline SONNA
• À mon grand frère Blaise Pascal TAGUIA
Que la gloire et la puissance reviennent à notre Seigneur et Sauveur Jésus Christ !

ii
REMERCIEMENTS
« S'il n'y a pas eu de question, il ne peut y avoir connaissance scientifique. Rien ne va de soi. Rien
n'est donné. Tout est construit (Bachelard.) ».

Pendant la soutenance de mon mémoire de D.E.A. qui portait sur la résistance des blocs
de béton perforés fabriqués dans certaines sablières de la ville de Yaoundé, Pr Kamgang
Kabeyene, alors Présidente de jury m’avait encouragée à persévérer dans ce domaine de la
géotechnique afin d’investiguer sur les procedés conduisant à l’amélioration de la qualité des
matériaux locaux dans la construction des ouvrages du génie civil. Dès lors, avec son soutien,
celui de Pr Mvondo et celui de mon aîné : Dr Likiby, je me suis résolue à découvrir où il y’a
encore mystère dans la Géologie de l’Ingénieur afin de lever le voile. Le problème suivant a
donc été posé : comment est-ce-que sont liés la Géologie et la Géotechnique dans le secteur
bas du versant Sud des monts Bambouto ?
Nous ne serions jamais arrivés à la réponse à cette question sans le concours d’un bon
nombre de personnes à qui je tiens à signifier ma profonde gratitude.
Tout d’abord, je voudrais dire toute ma reconnaissance à l’Eternel DIEU par son Fils
JESUS CHRIST qui a disposé de tout pour que ce travail arrive à bon terme.
Je voudrais remercier spécialement Pr KAMGANG KABEYENE BEYALA Véronique
qui n’a ménagé aucun effort pour l’aboutissement de ces travaux scientifiques. Après avoir
défini le sujet, elle a été là dans l’élaboration du projet, dans les travaux de terrain, dans le
suivi des travaux de laboratoire et dans la rédaction de cette thèse. Que Dieu la bénisse !
Je tiens à remercier particulièrement Pr MVONDO ONDOA Joseph, c’est lui qui m’a
conduite en Géotechnique.
Je voudrais remercier Pr EKODECK Georges Emmanuel, grâce à lui, j’ai pu non
seulement faire une formation de géologue spécialisée en Géotechnique et Hydrotechnique,
mais aussi réaliser à moindre coût mes travaux au Laboratoire National de Génie Civil
(LABOGENIE).
Ma gratitude sans réserve va au Dr LIKIBY Aboubakar, qui m’a beaucoup orientée,
conseillée et soutenue dans mes travaux.
Je remercie Pr NZENTI Jean Paul, qui m’a ouverte les portes de son laboratoire pour
l’observation de mes lames minces.
Je voudrais signifier ma reconnaissance aux responsables du département de Géologie
de la Faculté des Sciences naturelles et agricoles de l’Université de Prétoria, qui ont œuvré à
la baisse des prix pour mes différents essais. Mes remerciements vont particulièrement à

iii
l’endroit du personnel du laboratoire « X-Ray Analytical Facility », et plus précisément à
Mme DYKSTRA Jeannette et M. WIEBKE Grote, qui n’ont ménagé aucun effort pour que
mes analyses géochimiques et minéralogiques se déroulent en bon et dû forme.
Je voudrais remercier le Laboratoire National de Génie civil (LABOGENIE), à travers
son Directeur général M. NOUANGA Philippe, qui m’a autorisée, non seulement à y réaliser
mes essais géotechniques, mais également à réaliser un stage plus poussé en travaux pratiques
de laboratoire, de chantier et de fonctions de l’ingénieur de génie-civil dans tous les différents
services de son institution. Dans ce cadre, mes remerciements vont aussi à l’endroit de : M.
KEMAYO ; M. EPADA Dieudonné ; Mme EFITI ONGUENG Marianne ; M.
EHABE Noëlson ; M. GHOGUE Roger ; Mme NGONO EYEBE Marlyse ; Mme MBALLA
Chantal (de regrettée mémoire, que ton âme trouve le repos éternel auprès de Dieu).
Je voudrais remercier également le personnel du Centre d’Imagerie de l’Institut de
Recherche et de Géologie Minière –Yaoundé- (IRGM) pour la confection des lames minces.
Mes remerciements vont aussi à l’endroit de la Mission de Promotion des Matériaux
Locaux –Yaoundé - (MIPROMALO) pour la confection et la caractérisation mécanique des
Briques de Terre Comprimée, particulièrement à Dr. NZEUKOU Aubin et M. SUILABAYU
Loweh.
Je dois beaucoup à :
• ma grande sœur Mme KALA Colette. Les mots me manquent pour t’exprimer toute ma
reconnaissance envers ton soutien de tout ordre. Que Dieu te bénisse ;
• ma petite sœur Mme MBEHOU Angeline, qui parfois a veillé sur moi comme mon
ange. Cher petit ange retrouve ta joie dans cette œuvre ;
• mes deux frères aînés M. TCHEMEZA Appolinaire et M. ZANGUE Guillaume
Magloire, pour tout votre soutien, vos encouragements et votre dévouement. J’en suis
émue ;
• ma grande soeur Mme DONGMO Jeanne. Tu n’as ménagé aucun effort pour voir cette
œuvre debout. Gracia !
• ma grande sœur Mme ATEFACK Béatrice pour tout son encadrement responsable et
aimable. Sois bénie !
• mon grand frère et oncle M. NGNINGAH Marcel pour son soutien réconfortable et
privilégié.

Ma profonde et chaleureuse gratitude va à chaque membre de mes familles


NTSAFACK et MBI TAGUIA de Yaoundé. Vos encouragements et votre soutien m’ont été

iv
d’un grand apport. Un merci chaleureux à : maman Lucienne LEMOFOUET, Mme Odile
TSAFACK, Mme Ghislaine Lisette KAGOU, M. Arnaud TAGUIA, Mme Hermine
TCHEMEZA, à Mme Armelle ZANGUE, à Epiphanie de l’établissement SOMALA.
Je remercie très chaleureusement le couple KENPE pour son soutien et ses
encouragements incessants. Que le Très Haut par cette œuvre vous comble au-delà de tous
vos rêves.
Mes sincères remerciements vont également au couple NGUIMFACK. Sandrine,
retrouve ici le fruit de beaucoup d’années de soutien et d’encouragement.
Mon cœur est ému devant la présence de mes enfants – neuveux et nièces qui ont été
toujours là à me récréer et à m’encourager à leur manière : Aubin Wielfried, Nathanaël
Gabriel, Frédéric Allan, Lucienda Emeline, Marcelle Latifa, Rachida Latifa, Nahila Nihad,
Eunice Jaëlle, Tom Phanuel, Arthur, Joan, Maïel Didier, Joe Béthel, Mariel Ephraïm, Yan
Miguel…
Je tiens à remercier profondément mes deux filles – petites sœurs chéries : Edvine Laure
DJIOGUE SONNA et Danielle MÉKUITCHÉ TCHOUPÉ pour leur présence et leur
assistance incessante et parfois ignorante. Que ce travail soit un stimulateur dans votre
parcourt intellectuel et vos vies respectives.
Je ne saurais oublier mes frères et sœurs dans le Christ Jésus pour leur soutien dans la
prière.
Je ne pourrais terminer ces remerciements sans y associer tant d'autres, dont leurs noms
n’ont pas été cités par oublie ou par négligence, et sans le soutien desquels je n’aurais pas
achevé ce travail. Qu’ils trouvent ici l'expression de ma plus profonde gratitude, de mon
immense reconnaissance pour toutes ces années de soutien sans faille. Je ne pourrai jamais
assez les en remercier.
Que l’Eternel Dieu en son Fils Jésus Christ vous bénisse.

v
TABLE DE MATIERE
DEDICACE ............................................................................................................................................. ii
REMERCIEMENTS .............................................................................................................................. iii
TABLE DE MATIERE ........................................................................................................................... 1
LISTE DES FIGURES ............................................................................................................................ 5
LISTE DES TABLEAUX ....................................................................................................................... 7
LISTE DES ABREVIATIONS ............................................................................................................... 8
RESUME ............................................................................................................................................... 10
ABSTRACT .......................................................................................................................................... 13
INTRODUCTION GÉNÉRALE ........................................................................................................... 16
CHAPITRE I : GÉNÉRALITÉS ........................................................................................................... 20
I- CONTEXTE NATUREL................................................................................................................... 23
I.1- Situation géographique .................................................................................................................................. 23
I.2- Climat ............................................................................................................................................................. 23
I.3- Géomorphologie ............................................................................................................................................. 30
I.4- Roches ............................................................................................................................................................ 40
I.5- Sols ................................................................................................................................................................. 45
I.6- Travaux antérieurs effectués dans les Hautes Terres de l’Ouest Cameroun .................................................. 48
II - TRAVAUX ANTERIEURS............................................................................................................ 51
II.1- Facies des produits dérivés des roches en zone intertropicale....................................................... 51
II.1.1- Facies latéritique ....................................................................................................................................... 51
II.1.2- Facies d’altération ;................................................................................................................................... 51
II.1.3- Facies de transformation : ......................................................................................................................... 52
II.1.4- Facies d’accumulation : ............................................................................................................................. 52
II.1.5- Facies de lessivage : .................................................................................................................................. 52
II.2 – Terminologie caractéristique des sols de la zone tropicale .......................................................... 52
II.3- Utilités des latérites : les graveleux latéritiques ............................................................................ 53
II.4- Minéralogie des graveleux latéritiques ......................................................................................... 53
II.5- Principales spécifications ............................................................................................................. 53
II.6- Graveleux latéritiques du Cameroun ............................................................................................ 54
II.7- Argiles ........................................................................................................................................... 54
II.8- Traitement des sols ....................................................................................................................... 55
II.8.1- Stabilisation mécanique : compactage ....................................................................................................... 55
II.8.2- Stabilisation chimique : Effets des liants sur les sols ................................................................................ 57
II.8.3- Principe d’action des liants........................................................................................................................ 60
III - METHODOLOGIE ........................................................................................................................ 65
III.1- Travaux sur le terrain ................................................................................................................... 65
III.1.1- Profil d’altération sur trachybasalte à Batsingla ..................................................................................... 66
III.1.2- Profil d’altération sur granitoïde à Fomopéa ......................................................................................... 68
III.1.3- Profil d’altération sur orthogneiss à Fontsa-Touala ................................................................................ 70
III.1.4- Profil d’altération sur anatexite à Litakli ................................................................................................. 70
III.1.5- Prélèvement sur affleurement de sol ........................................................................................................ 73
III.2- Techniques et procédures expérimentales .................................................................................... 73
III.2.1- Confection et caractéristique mécanique des briques de terre comprimée .............................................. 74

1
III.2.2- Méthodologie des études géotechniques et géologiques ........................................................................... 78
III.3- Classification des sols .................................................................................................................. 86
III.3.1- Paramètres physiques de définition d’un sol ............................................................................................ 86
III.3.2- Classification des sols ............................................................................................................................... 88
III.3.3- Classification des latérites ........................................................................................................................ 90
III.3.4- Classification géotechnique des graveleux latéritiques ........................................................................... 91
CHAPITRE II : ETUDE ALTEROLOGIQUE DES PROFILS ............................................................ 94
I- PRÉSENTATION DES RÉSULTATS DES ANALYSES MINÉRALOGIQUES ET
CHIMIQUES ......................................................................................................................................... 96
I.1- Distribution des éléments chimiques dans les profils des différents sites ...................................... 96
I.1.1- Profil d’altération sur trachybasalte de Batsingla ..................................................................................... 96
I.1.2- Profil d’altération sur granitoïde de Fomopéa ........................................................................................ 102
I.1.3- Profil d’altération sur orthogneiss de Fontsa-Touala .............................................................................. 102
I.1.4- Profil d’altération sur anatexite de Litakli ............................................................................................... 108
I.2- Distribution des minéraux dans les profils d’altération des différents sites ................................. 108
I.2.1- Profil d’altération sur trachybasalte de Batsingla .................................................................................... 108
I.2.2- Profil d’altération sur granitoïde de Fomopéa ......................................................................................... 110
I.2.3- Profil d’altération sur orthogneiss de Fontsa-Touala ............................................................................... 111
I.2.4- Profil d’altération sur anatexite de Litakli ................................................................................................ 111
I.3- Présentation des résultats dans les digrammes ACF, A’KF, AFM et de Streckeisen ................... 112
II- PROFIL D’ALTERATION SUR TRACHYBASALTE DE BATSINGLA .................................. 116
II.1 – Situation et description du profil d’altération ............................................................................ 116
II.2- Pétrographie de la roche mère ..................................................................................................... 117
II.3- Etude de l’isaltérite ...................................................................................................................... 118
II.4- Etude de l’allotérite ..................................................................................................................... 118
II.4.2- Cas du niveau 3BT ................................................................................................................................... 119
II.5- Niveaux de transition................................................................................................................... 120
II.5.1- Niveau KBT : formation de la kaolinite et muscovitisation...................................................................... 120
II.5.2- Cas particulier du niveau 11BT : niveau à apparence grenue et rouillée ............................................... 121
II.5.3- Niveau 12BT : formation du quartz (silicification) .................................................................................. 122
II.6- Etude de la fraction argileuse supérieure : niveau d’accumulation graveleuse ........................... 122
II.6.1- Niveau 16BT ............................................................................................................................................. 123
II.6.2- Etude de la latéritisation : Niveaux 18BT, LBT1 et LBT2....................................................................... 123
II.7- Phénomène de ferrolyse au cours de la pédogenèse sur basalte de Batsingla ............................. 125
II.8- Evolution altérologique ............................................................................................................... 126
II.8.1- Etude de l’altération par interprétation des diagrammes ACF, A’KF et AFM ........................................ 126
II.8.2- Etude de l’altération par l’interprétation des diagrammes L-I-C et A-I-C .............................................. 127
II.8.3- Etude de l’altération par l’interprétation des diagrammes L-IAL-IFL et L-IAL-IFL .............................. 128
III- PROFIL D’ALTERATION SUR GRANITOÏDE DE FOMOPEA ............................................. 132
III.1- Situation et description du profil d’altération ............................................................................ 132
III.2- Pétrographie de la roche mère .................................................................................................... 133
III.3- Etude de l’altérite à structure conservée .................................................................................... 133
III.4- Niveau d’accumulation sablo-argileuse ..................................................................................... 135
III.4.1- Niveau micacé doré (4FP) ...................................................................................................................... 135
III.4.2- Niveau sablo-argileux (5FP) .................................................................................................................. 136
III.5- Etude du niveau argileux riche en mica ..................................................................................... 136

2
III.5.1- Cas particulier du niveau 6FP............................................................................................................... 136
III.5.2- Cas particulier du niveau 9FP................................................................................................................ 137
III.6- Evolution altérologique .............................................................................................................. 138
III.6.1- Etude de l’altération par interprétation des diagrammes ACF, A’KF et AFM ...................................... 138
III.6.2- Etude de l’altération par l’interprétation des diagrammes L-I-C et A-I-C............................................. 139
III.6.3- Etude de l’altération par l’interprétation des diagrammes L-IAL-IFL et A-IAL-IFL ............................. 140
IV- PROFIL D’ALTERATION SUR ORTHOGNEISS DE FONTSA-TOUALA ............................ 143
IV.1- Situation et description du profil d’altération ............................................................................ 143
IV.2- Pétrographie de la roche mère.................................................................................................... 143
IV.3- Roche altérée compacte ............................................................................................................. 144
IV.4- Etude de la fraction argileuse à grains de quartz ....................................................................... 145
IV.4.1- Fraction argileuse avec grains de quartz : 4FT...................................................................................... 146
IV.4.2- Fraction argileuse plus ou moins pauvre en grains de quartz : 6FT ...................................................... 146
IV.5- Evolution altérologique.............................................................................................................. 147
IV.5.1- Etude de l’altération par interprétation des diagrammes ACF, A’KF et AFM ....................................... 147
IV.5.2- Etude de l’altération par interprétation des diagrammes L-I-C et A-I-C ............................................... 148
IV.5.3- Etude de l’altération par l’interprétation des diagrammes L-IAL-IFL et A-IAL-IFL ............................. 149
V- PROFIL D’ALTERATION SUR ANATEXITE DE LITAKLI................................................. 152
V.1- Situation et description du profil d’altération.............................................................................. 152
V.2- Pétrographie de la roche saine..................................................................................................... 153
V.3- Niveau RLT : nature de la roche mère ........................................................................................ 154
V.4- Etude du niveau d’accumulation ................................................................................................................. 155
V.4.1- Niveau ILT ................................................................................................................................................ 155
V.4.2- Niveau 1LT ............................................................................................................................................... 155
V.4.3- Zone de transition ..................................................................................................................................... 156
V.5- Etude du niveau supérieur argilo-sableux ................................................................................... 156
V.5.1- Niveau 6LT ............................................................................................................................................... 156
V.5.2- Niveau 8LT ............................................................................................................................................... 157
V.5.3- Niveau 10LT ............................................................................................................................................. 157
V.5.4- Niveau 12LT ............................................................................................................................................. 158
V.6- Evolution altérologique ............................................................................................................... 158
V.6.1- Etude de l’altération par interprétation des diagrammes ACF, A’KF et AFM ........................................ 158
V.6.2- Etude de l’altération par interprétation des diagrammes L-I-C et A-I-C................................................. 159
V.6.3- Etude de l’altération par l’interprétation des diagrammes L-IAL-IFL et A-IAL-IFL .............................. 160
CHAPITRE III : CARACTERISATION GÉOTECHNIQUE DES BRIQUES DE TERRE
COMPRIMÉE ET STABILISÉE ........................................................................................................ 163
INTRODUCTION ............................................................................................................................... 164
I- PRÉSENTATION DES RÉSULTATS SUR LES BRIQUES DE TERRE COMPRIMÉE (BTC)
165
I.1- La résistance à la compression des BTC ...................................................................................... 165
I.2- la résistance à la flexion des BTC................................................................................................. 168
I.3- Absorption (Abs) d’eau des BTC ................................................................................................. 171
I.4- Caractéristiques des Briques de Terre Comprimée (BTC) cuites ................................................. 173
I.5- Densité apparente – Porosité – Absorption d’eau des BTC .......................................................... 174
I.6- Consistance de la pâte, temps de prise et retrait ........................................................................... 175

3
II- PROPRIETES ET PERFORMANCE DES BRIQUES DE TERRE .......................................... 177
II.1- Propriétés physiques ................................................................................................................... 177
II.1.1- La densité apparente ............................................................................................................................... 177
II.1.2- Densité –Porosité – Absorption d’eau des blocs de terre ....................................................................... 179
II.1.3- Consistance normale de la pâte et temps de prise................................................................................... 180
II.1.4- Caractéristiques physiques des briques de terre cuites............................................................................ 181
II.2- Caractéristiques mécaniques des briques ................................................................................... 181
II.2.1- La résistance à la compression Rc .......................................................................................................... 181
II.2.2- Résistance à la flexion Rf des Briques de terre ....................................................................................... 184
II.3- Expression de la durabilité et de l’altération des briques de terre ............................................... 184
II.4- Une technologie innovante : la réticulation géopolymèrique L.T.G.S. ....................................... 187
Conclusion : expression de durabilité et détérioration dans les blocs de terre ................................... 189
CHAPITRE IV : INTERPRETATION ET DISCUSSION ................................................................. 191
I- TRAITEMENT DES SOLS AUX LIANTS HYDRAULIQUES POUR COUCHES DE
CHAUSSEES ...................................................................................................................................... 193
I.1- Résultats des essais d’identification géotechnique ...................................................................... 194
I.2- Résultats du compactage des sols traités aux liants hydrauliques ................................................ 196
I.3- Discussion et interprétation des résultats ...................................................................................... 197
I.3.1- Sol équilibré fin et grenu de Litakli ........................................................................................................... 197
I.3.2- Sol graveleux latéritique argileux de Batsingla ........................................................................................ 200
II- CORRELATION ENTRE PARAMETRES ALTEROLOGIQUES ET GEOTECHNIQUES .. 203
II.1- Consolidation des données : contexte de la corrélation............................................................... 203
II.1.1- Association minérale et association d’oxydes du site de Batsingla ......................................................... 204
II.1.2- Association minérale et association d’oxydes du site de Fomopéa .......................................................... 205
II.1.3- Association minérale et association d’oxydes du site de Fontsa-Touala ................................................. 206
II.1.4- Association minérale et association d’oxydes du site de Litakli .............................................................. 207
II.2- Construction du modèle............................................................................................................... 208
II.2.1 – Evaluation du potentiel en BTC.............................................................................................................. 209
II.2.2 – Evaluation du potentiel des matières premières d’origine argileuse et latéritique en couches de chaussée
............................................................................................................................................................................ 210
II.3- Corrélation Géologie – Géotechnique : Modèles arithmétiques ................................................. 211
II.3.1- Capacités de production des BTC ............................................................................................................ 211
II.3.2- Capacités de production et d’utilisation des sols en couches de chaussées ............................................. 213
II.4- Exemple de lecture ..................................................................................................................... 213
CONCLUSION GENERALE ............................................................................................................. 215
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES ............................................................................................ 219
ANNEXES .......................................................................................................................................... 220

4
LISTE DES FIGURES
Figures Pages
Figure 1 : Carte administrative du département de la Menoua………………………………….. 24
Figure 2 : Courbes d’insolation mensuelles à l’IRAD (station de Dschang) et Djuittitsa…….. 26
Figure 3 : Courbes des températures moyennes mensuelles dans les stations de Dschang et
Djuttitsa………………………………………………………………………………………. 26
Figure 4 : Courbes de vitesse moyenne des vents à Dschang et à Djuttitsa…………………….. 27
Figure 5 : Histogramme des précipitations moyennes dans les stations de Dschang et
Djuttitsa……………………………………………………………………………………… 28
Figure 6 : Courbe de l’ETP à Dschang et Djuttitsa………………………………………………… 28
Figure 7 : les grands ensembles morphologiques des Hautes Terres de l’Ouest……………….. 34
Figure 8 : Les domaines géomorphologiques des Monts Bambouto……………………………… 35
Figure 9 : Rocher "Nian" à Fomopéa………………………………………………………………… 36
Figure 10 : Carte Réseau hydrographique de l’Ouest Cameroun………………………………….. 37
Figure 11 : les principaux bassins hydrographiques des Monts Bambouto………………………. 39
Figure 12 : Volcanisme et tectonique dans la Région de l’Ouest Cameroun……………………… 42
Figure 13 : Carte géologique des Hautes Terre de l’Ouest…………………………………………. 44
Figure 14 : Esquisse pédologique des Hautes Terres de l’Ouest Cameroun……………………… 46
Figure 15 : Carte géologique du complexe plutonique de Fomopéa………………………………. 50
Figure 16 : Influence de la teneur en eau sur la densité de différents mélanges de sables et
d’argiles………………………………………………………………………………………. 56
Figure 17 : Hydrates calciques développés par réaction pouzzolanique………………………… 64
Figure 18 : Description avec photo du profil d’altération sur basalte aphyrique de Batsingla... 67
Figure 19 : Flanc d’éboulement dans le quartier Yantou, au pied du rocher Nian…………….. 68
Figure 20 : Description du profil d’altération sur granitoïde de Fomopéa……………………… 69
Figure 21 : Description avec photo du Profil d’altération sur ortho-gneiss à biotite de Fontsa-
Touala…………………………………………………………………………………………. 71
Figure 22 : Description avec photo du profil d’altération des sols sur anatexite de Litakli…….. 72
Figure 23 : photographie de quelques BTC fabriquées……………………………………………… 76
Figure 24 : schéma d’un volume élémentaire de sol. Poids et volume des différentes phases en
fonction des paramètres de définition des sols ……………………………………….. 87
Figure 25 : Diagramme de la « public Roads Administration »…………………………………….. 89
Figure 26 : Abaque de plasticité de Casagrande…………………………………………………….. 89
Figure 27 : Distribution des éléments majeurs à Batsingla…………………………………………. 98
Figure 28 : Distribution des éléments traces à Batsingla…………………………………………… 99
Figure 29 : Distribution des éléments traces à Batsingla (suite)…………………………………… 99
Figure 30 : Distribution des éléments traces à Batsingla (fin)………………………………………. 100
Figure 31 : Distribution des éléments traces à Fomopéa …………………………………………… 100
Figure 32 : Distribution des éléments majeurs à Fomopéa………………………………………….. 101
Figure 33 : Distribution des éléments traces à Fomopéa (suite) …………………………………… 101
Figure 34 : Distribution des éléments traces à Fomopéa (fin) ……………………………………… 101
Figure 35 : Distribution des éléments majeurs à Fontsa-Touala…………………………………… 103
Figure 36 : Distribution des éléments traces à Fontsa-Touala……………………………………… 104
Figure 37 : Distribution des éléments traces à Fontsa-Touala (suite)……………………………... 104
Figure 38 : Distribution des éléments traces à Fontsa-Touala (fin)……………………………….. 105
Figure 39 : Distribution des éléments majeurs à Litakli……………………………………………… 106
Figure 40 : Distribution des éléments traces à Litakli………………………………………………... 106
Figure 41 : Distribution des éléments traces à Litakli (suite) ……………………………………… 107
Figure 42 : Distribution des éléments traces à Litakli (fin)………………………………………….. 107
Figure 43 : Distribution minérale dans le profil à Batsingla………………………………………... 109
Figure 44 : Distribution minérale dans le profil à Fomopéa ………………………………………. 109
Figure 45 : Distribution minérale à Fontsa-Touala…………………………………………………... 110
Figure 46 : Distribution minérale à Litakli…………………………………………………………….. 110

5
Figure 47 : Diagramme ACF et A’KF des oxydes du profil d’altération de Batsingla et de
Fomopéa………………………………………………………………………………………. 113
Figure 48 : Diagramme AFM des oxydes du profil d’altération de Batsingla et de Fomopéa…. 113
Figure 49 : Diagramme ACF et A’KF des oxydes du profil d’altération de Litakli et Fontsa-
Touala…………………………………………………………………………………………. 114
Figure 50 : Diagramme AFM des oxydes du profil d’altération de Litakli et de Fontsa-Touala 114
Figure 51 : Diagramme de Streickeisen (1974) des différentes roches mères…………………….. 115
Figure 52 : Profil d’altération sur trachybasalte de Batsingla……………………………………… 116
Figure 53 : Observation microscopique du trachybasalte peu altéré en lumière polarisée et
analysée……………………………………………………………………………………… 117
Figure 54 : Observation microscopique en lumière polarisée montrant : les plagioclases en
altération blanchâtre, l’accumulation du fer et les fissures de lessivage des
minéraux ……………………………………………………………………………………… 119
Figure 55 : Observation microscopique des sols latéritiques de Batsingla……………………….. 124
Figure 56 : Diagramme triangulaire L+I+C sur trachybasalte de Batsingla…………………….. 128
Figure 57 : Diagramme triangulaire « A+I+C » sur trachybasalte de Batsingla………………… 129
Figure 58 : Diagramme carré « L-IAL-IFL » sur trachybasalte de Batsingla…………………….. 130
Figure 59 : Diagramme carré « A-IAL-IFL » sur trachybasalte de Batsingla…………………….. 131
Figure 60 : Profil d’altération sur granitoïde de Fomopéa………………………………………….. 132
Figure 61 : Observations microscopiques du granitoïde de Fomopéa…………………………...... 134
Figure 62 : Diagramme triangulaire L+I+C sur granitoïde de Fomopéa…………………………. 139
Figure 63 : Diagramme triangulaire « A+I+C » sur granitoïde de Fomopéa…………………….. 140
Figure 64 : Diagramme carré « L-IAL-IFL » sur granotoïde de Fomopéa……………………….. 141
Figure 65 : Diagramme carré « A-IAL-IFL » sur granitoïde de Fomopéa……………………….. 142
Figure 66 : Profil d’altération sur orthogneiss de Fontsa-Touala………………………………….. 143
Figure 67 : Diagramme triangulaire L+I+C sur orthogneiss de Fontsa-Touala…………………. 148
Figure 68 : Diagramme triangulaire « A+I+C » sur orthogneiss de Fontsa-Touala…………….. 149
Figure 69 : Diagramme carré « L-IAL-IFL » sur orthogneiss de Fontsa-Touala………………… 150
Figure 70 : Diagramme carré « A-IAL-IFL » sur orthogneiss de Fontsa-Touala………………… 151
Figure 71 : Profil d’altération sur anatexite de Litakli……………………………………………….. 152
Figure 72 : Diagramme triangulaire L+I+C sur anatexite de Litakli……………………………… 159
Figure 73 : Diagramme triangulaire « A+I+C » sur anatexite de Litakli…………………………. 160
Figure 74 : Diagramme carré « L-IAL-IFL » sur anatexite de Litakli……………………………… 161
Figure 75 : Diagramme carré « A-IAL-IFL » sur anatexite de Litakli……………………………... 162
Figure 76 : Résistance à la compression en fonction du dosage en ciment………………………... 166
Figure 77 : Résistance à la compression en fonction du dosage à la chaux……………………….. 167
Figure 78 : Résistance à la compression en fonction de la température de cuisson……………… 167
Figure 79 Résistance à la flexion en fonction du dosage en ciment………………………………. 169
Figure 80 : Résistance à la flexion en fonction de la chaux…………………………………………. 169
Figure 81 : Résistance à la flexion en fonction de la température de cuisson…………………….. 170
Figure 82 : Absorption en fonction du dosage en ciment…………………………………………….. 171
Figure 83 : Absorption en fonction du dosage en chaux……………………………………………… 172
Figure 84 : Absorption en fonction de la température de cuisson………………………………….. 172
Figure 85 : Densités des BTC……………………………………………………………………………. 176
Figure 86 : Porosité des BTC……………………………………………………………………………. 176
Figure 87 : Taux d’absorption des BTC………………………………………………………………… 176
Figure 88 : Influence de la teneur en chaux sur la masse volumique sèche ……………..……….. 178
Figure 89 : Fabrication de brique par réticulation géopolymérique LTGS ..…………………….. 188
Figure 90 : Courbe d’A.G. des sols argileux de Litakli………………………………………………. 194
Figure 91 : Courbe d’A.G. des sols argileux de Batsingla…………………………………………… 195
Figure 92 : Corrélation indice portant, taux de liant, nombre de jours de cure à l’air et à l’eau
des sols argileux de Litakli………………………………………………………………. 196
Figure 93 : Corrélation indice portant, taux de liant, nombre de jours de cure à l’air et à l’eau
des sols latéritiques de Batsingla………………………………………………………... 197
Figure 94 : Résistance à la compression des BTC pour les différents modèles………………….. 211

6
Figure 95 : Absorption d'eau des BTC pour les différents modèles……………………………….. 212
Figure 96 : Masse volumique des BTC pour les différents modèles……………………………….. 212
Figure 97 : Portance des sols pour les différents modèles…………………………………………… 213

LISTE DES TABLEAUX


Tableaux Pages
Tableau 1 : Paysage naturel des Hautes terres de l’Ouest Cameroun…………………………….. 41
Tableau 2 : Classe de portance des sols ………………………………………………………………. 54
Tableau 3 : Répartition des BTC par site et par méthode de traitement…………………………… 75
Tableau 4 : Représentativité de la préparation XRD…………………………………………………. 81
Tableau 5 : Paramètres de fiabilité et de vérification des résultats..……………………………. 83
Tableau 6 : Classification américaine des sols du H.R.B……………………………………………. 90
Tableau 7 : Caractérisation des graveleux laéritique suivant le Guide pratique ………………… 91
Tableau 8 : Valeurs du CBR (en %) en fonction de la classe du trafic…………………………….. 93
Tableau 9 : Présentation des minéraux les plus et les moins représentatifs en fonction de la
profondeur à Batsingla…………………………………………………………………….. 108
Tableau 10 : Présentation des minéraux les plus et les moins représentatifs en fonction de la
profondeur à Fomopéa…………………………………………………………………….. 111
Tableau 11 : Présentation des minéraux les plus et les moins représentatifs en fonction de la
profondeur à Fontsa-Touala………………………………………………………………. 111
Tableau 12 : Présentation des minéraux les plus et moins représentatifs en fonction de la
profondeur à Litakli………………………………………………………………………… 111
Tableau 13 : Résistance à la compression (Mpa) des briques de terre……………………………… 165
Tableau 14 : Résistance à la flexion (Mpa) des briques de terre…………………………………….. 168
Tableau 15 : Absorption (Abs) en g/cm2.min1/2 des briques de terre………………………………… 171
Tableau 16 : Tableau de caractérisation des BTC cuites……………………………………………… 174
Tableau 17 : Valeur de la consistance normale de la pâte et du temps de prise…………………… 175
Tableau 18 : Désignation des différentes briques à partir de leur catégorie mécanique et de
leur catégorie environnementale………………………………………………………….. 185
Tableau 19 : Paramètres d’identification des sols étudiés……………………………………………. 195
Tableau 20 : Contexte de la corrélation…………………………………………………………………. 204
Tableau 21 : association minérale du modèle I…………………………………………………………. 204
Tableau 22 : Association des oxydes et des éléments traces du modèle I…………………………… 205
Tableau 23 : Association minérale du modèle II……………………………………………………….. 205
Tableau 24 : Association des oxydes et éléments traces du modèle II………………………………. 206
Tableau 25 : Association minérale du modèle III………………………………………………………. 206
Tableau 26 : Association des oxydes et éléments traces du modèle III……………………………… 207
Tableau 27 : Association minérale du modèle IV………………………………………………………. 207
Tableau 28 Association des oxydes et éléments traces du modèle IV………………………………. 208
Tableau 29 : Résistance à la compression (Mpa) des BTC des différents modèles………………… 209
Tableau 30 : pourcentage d’absorption d’eau des BTC des différents modèles…………………… 209
Tableau 31 : Masse volumique ( / ) des BTC des différents modèles………………………….. 210
Tableau 32 : Portance des sols suivant les modèles……………………………………………………. 210

7
LISTE DES ABREVIATIONS
Abréviations Définitions
BTC : Briques de Terre comprimée / Blocs de Terre Comprimée
FP : Fomopéa
FT : Fontsa-Touala
LT : Litakli
BT : Batsingla
Rc : Résistance à la compression
Rf : Résistance à la flexion
Abs : Absorption
E/Cm : Rapport Eau/Ciment
E/Ch : Rapport Eau/Chaux
ORAN : Organisation Régionale Africaine de la Normalisation
CDI : Centre pour le Développement Industriel – ACP-UE
ACP - UE : Afrique Caraïbe Pacifique – Union Européenne
CRATerre- : Centre international de la construction en terre – Ecole d’Architecture de Grenoble
EAG
CSH : Silicate de calcium hydraté
NC 102- : Normes Camerounaises relatives aux briques de terre comprimée
115 :2002-2006
C.E. : Catégorie de sollicitation environnementale
C.M. : Catégorie de sollicitation mécanique
PN ou PF : : Parement normal ou Parement fin
BTC O 3P : Briques de terre comprimée ordinaire utilisées en éléments de structure porteur
soumises à l’action de l’eau par aspersion latérale
BTC PN 3P : Briques de terre comprimée de parement normal utilisées en éléments de structure
porteur soumis à l’action de l’eau par aspersion latérale
BTC PF3P : Briques de terre comprimée de parement fin utilisées en éléments de structure
porteur soumises à l’action de l’eau par aspersion latérale
BTCO 1C : Briques de terre comprimée ordinaire utilisées en éléments de structure non porteurs
mais autoporteurs résistantes à l’agression de l’eau par pénétration verticale
BTC PN1C : Briques de terre comprimée de parement normal utilisées en éléments de structure
non porteurs mais autoporteurs résistantes à l’agression de l’eau par pénétration
verticale
BTC PF1C : Briques de terre comprimée de parement fin utilisées en éléments de structure non
porteurs mais autoporteurs résistantes à l’agression de l’eau par pénétration verticale
LTGS : Low Temperature Geopolymeric Setting
PST : Projet Sectoriel de Transports
(mm) : Dimension du tamis correspondant à % de passants
: Coefficient de courbure
: Coefficient d’uniformité ou coefficient de Hazen
MF : Module de finesse
: Poids volumique du squelette solide
: Limite de liquidité
: Limite de plasticité

8
: Indice de plasticité
: Indice de consistance
: Teneur en eau naturelle
: Poids volumique du sol sec à l’optimum Proctor modifié
: Teneur en eau à l’optimum Proctor modifié
CBR : Californian Bearing Ratio
OPM : Optimum Proctor Modifié
H.R.B. : Highway Research Board
USCS : Unified Soil Classification System
P.S.T. : Programme Sectoriel de transports
UNFPA : United Nations Population Fund
OMT : Organisation Mondial du Tourisme
UNCHS : United Nations Centre for Human Settlements
CSTC : Centre Scientifique et Technique de la Construction
ESCAP : United Nations Economic And Social Commission For Asia And Pacific
: International Union of Laboratories And Experts in Construction Materials, Systems
RILEM
and Structures
GEOPOLIS : Géopolitique et Géostratégie
MEB : Microscope Electronique à Balayage
CSH : CaO-SiO2-H2O
EDAX (EDS) : Energy Dispesive X-ray Spectroscopy

9
RESUME
Les travaux présentés dans cette thèse s’intitulent «caractérisation altérologique et
géotechnique des argiles et graveleux latéritiques de la zone basse du versant Sud des Monts
bambouto – Traitement aux liants hydrauliques ». Ils comprennent : (1) l’étude de la
caractérisation et l’utilisation des matériaux latéritiques et argileux, notamment dans la
construction routière et la fabrication des briques ; (2) l’étude de la stabilisation de ces
matières premières par l’ajout de liants hydrauliques tels que la chaux et le ciment dans la
fabrication des briques de terre et la construction routière.
Culminant à 2740 m d’altitude au mont Mélétan, les monts Bambouto font partie du
vaste ensemble appelé « Hautes Terres de l’Ouest-Cameroun ». Ces dernières, comme une
citadelle, s’élancent entre 1000 et 3000 m d’altitude, s’étendent entre le 9e et le 11e degré de
longitude Est et entre 5e et 6e degré de latitude Nord. La zone d’étude, dans le département de
la Menoua d’une superficie de 1380 Km2, est segmentée en quatre sites: Fontsa-Touala,
Litakli (dans Foreké), Batsingla (dans Bafou) et Fomopéa. Les formations volcaniques
définissent une vaste étendue légèrement ondulée. Le socle granito-gneissique se caractérise
par des interfluves généralement convexes (Ngoufo, 1988).
Afin d’atteindre les objectifs escomptés plusieurs travaux ont été menés : sur le terrain
et au laboratoire. La première phase des travaux a concerné l’exploration de la zone d’étude,
le choix du site et le fonçage des puits avec prélèvement des différents échantillons. La
seconde phase des travaux a concerné plusieurs essais de laboratoires à savoir :
- les essais d’identification des sols pour remblais routiers ;
- la fabrication des Briques de Terre Comprimée et/ou stabilisée et les essais y afférents ;
- la conception et l’observation microscopique des lames minces ;
- les analyses minéralogiques et géochimiques des échantillons de roches et de sols.
De ces investigations, plusieurs résultats sont obtenus. L’étude altérologique des profils
révèle que :
- La roche mère à Batsingla est un trachybasalte hyper-alumino-ferrique, calco-alcalin,
pauvre en ferromagnésien. Le profil d’altération (type ABC) est bien différencié, épais, à
vaste zone de cuirassement potentiel ferrugineux et alumineux.
- La roche mère à Fomopéa est un granitoïde à biotite et à hornblende tel que trouvé par
Kwekam et al (2009). Le profil d’altération (type AC) est peu différencié, peu épais, à degré
d’altération très faible, donc ce sol est peu évolué.

10
- La roche mère à Fontsa-Touala est un monzogranite métamorphisé en orthogneiss. Le
profil d’altération (type AC) est peu différencié, peu épais, à degré d’altération faible.
- La roche mère à Litakli est une anatexite. Le profil évolue dans le domaine de
prédominance potentiel de la lixiviation et du confinement.
Quant à la caractérisation géotechnique, elle a concerné les briques de terre comprimée
et stabilisée.
Les caractéristiques des BTC varient en fonction de la minéralogie et de la géochimie
du matériau étudié et du type de traitement hydraulique appliqué. Ces caractéristiques sont : la
résistance à la compression ; la résistance à la flexion, l’absorption d’eau, le retrait, la
résonnance, la couleur, la densité, la porosité. Suivant la norme NC 102 : 2002-2006, en
référence ARS 670-1996, les briques de terre étudiées sont classées en plusieurs catégories en
fonction de leur résistance à la compression.
La résistance à la compression et l’absorption d’eau des blocs de terre sont des éléments
déterminants de la durabilité et de la détérioration de ces blocs. Le taux d’absorption baisse
avec l’augmentation du ciment, de la chaux ou de la température. Ses valeurs permettent de
déterminer l’aspect, la désignation et l’environnement de maçonnerie des différentes BTC.
Cette thèse propose, d’une part un traitement des différents matériaux avec 14% de chaux. En
effet la chaux est plus économique que le ciment et la cuisson, et donc plus accessible au plus
grand nombre d’individus. Pour ce dosage, on aura les catégories mécaniques de briques
suivantes :
Site et roche mère Désignation BTC C.E. C.M. Rc (MPa) Abs. (%)
Batsingla – trachybasalte, BTCO 3P Action d’eau
Fomopéa - Granitoïde BTC PN3P ou par aspersion 3 6,144 ≥15%
BTC PF3P latérale (P)
Litakli – Anatexite, BTCO 1C, BTC Action d’eau
Fontsa-Touala -Orthogneiss PN1C ou BTC par pénétration 1 11,422 ≤15%
PF1C verticale (C)

D’autre part il propose une méthode permettant de transformer tout matériau argileux
en un ensemble de produits minéraux qui possèdent les caractéristiques des roches, c'est à dire
insensibilité à l'eau, tenue en température, dureté : c’est la réticulation géopolymérique à
basse température. Il s’agit en effet d’introduire dans une certaine quantité de sol un certain
taux d’un catalyseur (le réactif GEOPOLY KNA, Cordi-Géopolymère SA., 2003) qui permet
aux constituants minéralogiques de réagir entre eux, c’est-à-dire de réticuler.
Par ailleurs les sols qualifiés de mauvais pour leur utilisation en couche de chaussée ont
vu leur qualité s’améliorer par le traitement aux liants hydrauliques. C’est le cas du sol

11
développé sur anatexite de Litakli à texture équilibrée sablo-argileuse. Traité, à 4 % de chaux
ou de ciment, il peut être utilisé en couche de forme et de fondation.

Le sol développé sur trachybasalte de Batsingla est un sol à texture gravelo-argileuse. Il


est considéré comme passable en couche de chaussée. Traité à 6 % de ciment ou de chaux, ce
sol peut être utilisé en couche de base.
Les résultats obtenus de toutes les investigtions et essais divers, ont permis de faire des
corrélations entre la géotechnique et l’altérologie. Ainsi quatre modèles de corrélations
altérologie-géotechnique sont proposés en fonction de six facteurs de consolidation qui sont :
la formation géologique, l’âge, la topographie, le climat, et l’association minéralogique et
géochimique.

Mots clés : Altérologie, Géotechnique, traitement, BTC, chaussée, corrélation, modèles.

12
ABSTRACT
The works presented in this thesis is titled "altérological and geotechnical
characterization of clays and lateritic gravel of the lower area of the southern side of the
Bambouto’s mountains - Treatment with hydraulic binders." They include: (1) the study of the
characterization and use of lateritic and clayey materials, especially in road construction,
brick-making; (2) stabilization studies of these materials by adding hydraulic binders such as
lime and cement in the manufacture of compressed earth blocks (BTC ) and road construction.
Culminate at 2740 m altitude at Meletan mount, the Bambouto’s mountains are part of
the vast complex called "highlands of western Cameroon". These, like a citadel, rush between
1000 and 3000 meters, lie between the 9th and the 11th degree of East longitude and between
5th and 6th degree North latitude. The study area, in the Menoua subdivision with superficial
measure of 1380 Km2, is segmented into four sites: Fontsa-Touala, Litakli (in Foréké
groupment) Batsingla (in Bafou groupment) and Fomopéa. Volcanic formations define a vast
expanse slightly wavy. The granito-gneissic basement is characterized by generally convex
interfluves (Ngoufo 1988).
To achieve the objectives, several studies have been conducted in the field and
laboratory. The first phase of the work has involved the exploration of the study area, site
selection and well sinking with taking different samples. The second phase of work involved
several laboratory tests that are:
- soil identifications for road embankments;
- manufacture of compressed and/or stabilized earth blocks and testing;
- design and microscopic observation of thin sections;
- mineralogical and geochemical analyses of samples of rocks and soils.
From these investigations, several results have been obtained. The alterological study of
profiles reveals that:
- The mother rock at Batsingla is a calc-alkaline hyper-alumino-ferric trachybasalt poor
in ferro-mafic. The weathering profile (ABC type) is well differentiated, thick, with large area
of ferruginous and aluminous potential armouring.
- The mother rock at Fomopéa is a biotite and hornblende granitoid as found by
Kwekam and al (2009). The weathering profile (AC type) is poorly differentiated, thin, with
very low degree of weathering, so soil is not developed.
- The mother rock at Fontsa-Touala is a monzongranite metamorphosed in orthogneiss.
The weathering profile (AC type) is poorly differentiated, thin, with low degree of alteration.

13
- The mother rock at Litakli is an anatexite. The profile is changing in the field of
potential dominance of leaching and confinement.
As for geotechnical characterization, it has referred the compressed and/or stabilized
earth blocks (BTC).
The characteristics of BTC vary depending on the mineralogy and geochemistry of the
studied material and the type of hydraulic treatment applied. These characteristics are: the
compressive strength; the bending strength, water absorption, shrinkage, resonance, color,
density, porosity. According to the standard NC 102: 2002-2006, with reference to ARS 670-
1996, earth blocks studied are classified into several categories according to their compressive
strength.
The compressive strength and water absorption of the earth blocks are key elements of
sustainability and the deterioration of these blocks. The absorbance decrease with cement,
lime or temperature. Its values are used to determine the appearance, description and
environmental masonry of different BTC. This thesis proposes firstly a treatment of different
materials at 14 % lime. Indeed lime is more economical than the cement and baking, and
therefore more accessible to the large number of individuals. For this proportion, we have the
following categories of mechanical bricks:
Site and parent rock BTC Designation C.E. C.M. Rc (MPa) Abs. (%)
Batsingla – trachybasalt, BTCO 3P Water action
Fomopéa - Granitoïd BTC PN3P ou by sprinkling 3 6,144 Abs ≥15
BTC PF3P side (P)
Litakli – Anatexite, BTCO 1C, Water action
Fontsa-Touala - BTC PN1C ou by vertical 1 11,422 Abs ≤15
Orthogneiss BTC PF1C penetration (C)
On the other hand it provides a method for transforming any clay material into a set of
mineral products with the characteristics of rocks, i.e. insensitivity to water, temperature,
resistance, hardness: the geopolymer crosslinking at low temperature. This is the effect of
introducing some amount of soil at some amount of a catalyst (the GEOPOLY KNA reagent,
Cordi-Géopolymère SA., 2003) that allows mineralogical constituents react with each other,
i.e. to crosslink. Thus, it is the clay material itself that manufactures, in situ, the
agglomeration binder.

Also bad qualified soils for their use in pavement layer have seen their quality be
improved by treatment with hydraulic binders. This is the case on the ground developed on
anatexite at Litakli that have balanced sandy loam texture. If treated at 4 % of lime or cement,
it can be used in subgrade and foundation.

14
The soil developed on trachybasalt at Batsingla has a gravelly clay texture. It is
considered tolerable in pavement layer. Treated with 6 % of lime or cement, the ground can
be used in base layer.
The results of all investigations and various tests helped to make correlations between
Geotechnic and Alterology. Four models of alterology-geotechnical correlations are available
according to six consolidations factors: geological formation, age, topography, climate,
mineralogical and geochemical associations.

Keywords: Alterology, Geotechnic, processing, BTC, roadway, correlation, models.

15
INTRODUCTION GÉNÉRALE
1- Contexte de l’étude
Dans l’option mondiale actuelle où les études environnementales sont mises en
exergue, un accent particulier est pointé par l’ONU et GEOPOLIS sur l’urbanisation.
Au Cameroun, le taux d’urbanisation croît régulièrement et est estimé en 2010 à 52 %
(UNFPA, 2013). Depuis 2005, plus d’un camerounais sur deux vit dans une agglomération de
plus de 10.000 habitants. Entre 1976 à 2005, le nombre de villes est passé de 195 à 312.
L’effectif de la population urbaine a été multiplié par 3,9 au cours de cette période, ce qui met
en exergue un dynamisme urbain particulièrement fort (UNFPA, 2013, Gazel et al, 2010).
Mais urbaniser n’est pas automatiquement synonyme de croissance de la population d’un
espace. C’est plutôt transformer un espace (rural) en un espace à caractère urbain, par la
création des routes, d’équipements, de logements, d’activités commerciales et industrielles,
etc. Le Gouvernement camerounais, dans sa stratégie globale de développement du secteur
des transports, a mis en oeuvre en 1996 un projet sectoriel de transports (PST) qui a placé
parmi ses priorités le renforcement du réseau revêtu et le revêtement des routes en terre. Le
PST est axé essentiellement sur la diminution des coûts du transport et le désenclavement du
pays. Aussi au vu du potentiel géologique plus ou moins rentable que regorge le sous-sol
camerounais, il est davantage urgent de mettre les études géologiques à la base de tout projet
de Génie Civil.
Le secteur d’étude est situé sur les hautes Terres de l’Ouest-Cameroun. Il est localisé
sur le versant sud des monts Bambouto à 2740 m d’altitude. Il est situé entre 5°10’ et 5°50’ de
latitude Nord, 9°50’ et 10°30’ de longitude Est.
Les monts Bambouto, zone choisie pour ces travaux font partie intégrante des hautes
terres de l’Ouest-Cameroun, lesquelles sont caractérisées géologiquement par l’altitude et le
volcanisme récent (0,480 ± 0,014 Ma ; Kagou et al, 2009). Ils constituent un horst volcanique
(Tchoua, 1974) subcirculaires à deux caldeiras sommitales emboîtées (15 x 8 Km).
Culmunant à 2740 m d’altitude au mont Mélétan, les monts Bambouto font partie des massifs
volcaniques les plus célèbres et des plus hauts sommets du Cameroun. Le massif volcanique
des Bambouto se distingue par la dissymétrie de ses versants. Au versant Ouest, court et
abrupt, s’oppose un versant Est relativement long et étagé, à pentes douces. Le versant Sud,
très long et accidenté, s’étend en marches d’escaliers du Sud vers le Nord ; tandis que le
versant Nord, très court, s’intègre parfaitement aux Grassfields de Bamenda (Morin, 1988).
Trois ensembles orographiques majeurs dominent le paysage des Monts Bambouto (Ngoufo,

16
1988) : La zone d’altitude située entre 2000 et 2740 m, la zone moyenne étendue entre 1600 à
2000 m d’altitude et la zone basse de 1400 à 1700 m d’altitude.
2- Problématique
Au cours de ces deux dernières décennies, les conditions de l’habitat ont empiré : les
ressources deviennent rares et coûteuses, la demande augmente de plus en plus et l’urgence
de fournir des solutions pratiques et immédiates devient plus accrue. Aujourd’hui 25% de la
population mondiale n’ont pas d’habitat fixe, 50% de la population urbaine habitent les taudis
(ESCAP/RILEM, 1987 ; OMT, 1987).
La demande de logement à coût bas devance de loin la capacité d’en fournir (UNCHS,
1981). Le réseau routier souffre de nombreuses maladies : faïençages, orniérages,
phénomènes de « tôle ondulée » et du « gravel loss » (perte en matériau) –maladies les plus
connues des routes en terre -. Les routes dans les pays en voie de développement représentent
un capital très important. Afin de maintenir cet investissement, ces pays doivent faire face à
un programme d’entretien très onéreux malgré la faiblesse de leurs ressources.
Les Stratégies de construction avec des matériaux à bas-prix, résistants, durables et
accessibles aisément à toutes les couches sociales sont par conséquent d’urgence. Une
matière première, naturellement abondante et disponible telle que les sols, et trouvée sur la
plupart des surfaces continentales devrait être une ressource considérable pour construire dans
les pays en voie de développement.
Actuellement au Cameroun, les projets de développement encouragent l’utilisation
optimale des matériaux locaux que sont les roches et les sols dans la construction des
ouvrages immobiliers et routiers. L’avantage de l’utilisation de ces matériaux locaux est qu’ils
sont peu coûteux et accessibles au plus grand nombre. Leur étude s’avère donc nécessaire.
L’utilisation de ces matières premières en construction à l’état cru pose souvent des
problèmes tant du point de vue de la résistance mécanique que de la durabilité. Pourtant
l’ajout d’une faible quantité de liant pourrait améliorer la qualité de ces matériaux au-delà des
capacités escomptées.
Le présent travail porte sur la caractérisation altérologique, et géotechnique des argiles
et graveleux latéritiques de la zone basse du versant sud des Monts Bambouto (Ouest –
Cameroun) – traitement aux liants hydrauliques.
Dans l’optique d’une meilleure utilisation des produits d’altération des roches des
Monts Bambouto pour la réalisation des ouvrages en génie civil, une étude altérologique
couplée à celle géotechnique de ces matériaux s’impose. Ce qui implique leur décryptage du
point de vue géotechnique, pétrographique, géochimique, minéralogique et l’évolution

17
altérologique. Les différents traitements visant à l’amélioration de la qualité des matériaux
sont également mis en exergue ainsi que les applications de cette étude.
Pour se faire, quatre sites assez représentatifs ont été sélectionnés : le site de Batsingla
sur trahybasalte, le site de Fomopéa sur granitoïde, le site de Fontsa-Touala sur ortho-gneiss
et le site de Litakli sur anatexite.
3- Objectifs
Objectif général
Dans le présent travail, en considérant le niveau économique de bon nombre de
camerounais et les problèmes liés à l’habitat et aux routes, le principal objectif est de
déterminer les qualités et l’utilisation des matériaux latéritiques et argileux dans le génie civil,
notamment dans la construction de l’habitat et des routes. Afin d’améliorer la résistance
mécanique et la durabilité, des études visant à stabiliser ces matières premières par l’ajout de
la chaux et du ciment ont été menées.
Objectifs spécifiques
Les matières premières latéritiques et argileuses de certaines régions du Cameroun ont
fait l’objet de nombreuses études concernant leur caractérisation, leur altérologie et leur
comportement au frittage. Mais peu de travaux scientifiques ont été consacrés à la
stabilisation ou à l’amélioration de ces dernières par des liants hydrauliques et à l’étude du
potentiel de leur utilisation comme matières premières de fabrication des briques, de corps de
chaussée et de béton de structure.
Ce travail vise entre autres :
- La caractérisation géochimique, minéralogique, altérologique, géotechnique des
profils d’altération se développant sur plusieurs types de roches à savoir une roche de
couverture et trois roches de socle.
- L’étude comparative des sols stabilisés ou cuits, afin de proposer les meilleurs dosages
en liants, la meilleure température de cuisson et le meilleur traitement correspondant à chaque
type de sol.
- La proposition des conditions environnementales conduisant à une meilleure durabilité
des ouvrages.
- La proposition des modèles arithmétiques de corrélation Géologie – Géotechnique
permettant une lecture simple des capacités géotechniques d’un sol se développant sur une
roche selon son contexte naturel.
4- Méthodologie
L’étude s’est faite à partir des travaux de terrain et des essais en laboratoire.

18
– Sur le terrain : une carte de distribution des roches de la zone basse du massif a été
dressée. Le choix s’est porté sur quatre secteurs géologiquement assez représentatifs des
monts Bambouto et peu étudiés en altérologie et en géotechnique. Ceci a permis de dégager
les facteurs pétrographiques, géochimiques et altérologiques qui ont conduit aux paramètres
géotechniques des matériaux argileux et latéritiques utilisables en génie civil. Il a été question
d’effectuer le fonçage des puits jusqu’à la rencontre de la roche mère. Les profils sont décrits
minutieusement et les échantillons récoltés pour des analyses en laboratoire.
- Au Laboratoire : deux catégories d’échantillons ont été prélevées sur les parois des
puits des différents secteurs : échantillons intacts et échantillons remaniés. Les échantillons
intacts ont été taillés en lames minces pour la description pétrographique au microscope
polarisant. Les échantillons remaniés ont suivi trois voies : (1) les analyses chimiques XRF
(X-ray Fluorescence Spectroscopy) et minéralogiques XRD (X-ray Powder diffraction) ; (2)
les essais mécaniques sur les briques de terre conçues à base des matériaux argileux stabilisés
aux liants hydrauliques et (3) les essais classiques d’identification, de portance et mécanique
sur les sols argileux et latéritiques stabilisés aux liants hydrauliques.
5- Structure de la thèse
Le travail présenté dans ce mémoire est composé de quatre chapitres :
Le premier chapitre intitulé « Généralités » situe le contexte naturel, les travaux
antérieurs et la méthodologie d’étude.
Dans le deuxième chapitre, il s’agit de l’étude détaillée de la pétrologie, de la
minéralogie et de la géochimie des profils d’altération. Elle commence par la présentation des
résultats d’analyses chimiques et minéralogiques, par la suite l’étude du profil d’altération sur
trachybasalte de Batsingla, l’étude du profil d’altération sur granitoïde de Fomopéa, l’étude
du profil d’altération sur orthogneiss de Fontsa-Touala et l’étude du profil d’altération sur
anatexite de Litakli.
Le troisième chapitre consacré aux briques de terre comprimée et stabilisées présente
les résultats sur les briques de terre comprimée et donne les propriétés et les performances des
briques de terre.
Le quatrième chapitre s’occupe essentiellement de l’interprétation et de la discussion du
traitement des sols aux liants hydrauliques pour couches de chaussée et de la corrélation
altérologie et géotechnique.
Le mémoire s’achève évidemment, par une conclusion générale, une liste de références
bibliographiques et des annexes présentant le détail des données analysées dans ce mémoire.

19
CHAPITRE I : GÉNÉRALITÉS

20
INTRODUCTION
Les phénomènes d’altération supergène ou météorique comptent parmi les processus les
plus importants qui modifient la surface de la terre. Cette altération est le résultat de
l’interaction entre géosphère, hydrosphère, biosphère et atmosphère.
Les roches des surfaces continentales subissent des altérations qui sont des « usines »
chimiques aux réactions lentes mais continues, à production massique gigantesque sur la
durée (Ricordel-Prognon et al, 2009).
Le sol est une pellicule d’altération recouvrant la roche à la surface continentale. Il est
formé d’une fraction minérale et d’une fraction organique (humus). Un sol prend naissance à
partir de la roche, puis évolue sous l’action des facteurs du milieu, essentiellement le climat et
la végétation. Le sol s’approfondit et se différencie en strates superposées. L’altérologie
étudie l’évolution de la fraction rocheuse vers la fraction pédogénétique (sol) tandis que la
géotechnique se charge de l’adaptation des ouvrages humains au sol.
Le terme « argile » a deux significations. Introduit tout d’abord par les géologues et les
pédologues pour caractériser toute particule dont la taille est inférieure à 2 (‘’Soil
taxonomy’’ entendu classification américaine des sols), il recouvre toutes les petites particules
formées par les processus d’érosion ou d’altération des roches, c’est-à-dire aussi bien du sable
(SiO2), des oxydes (comme l’oxyde ferrique Fe2O3 qui donne la couleur rouge à certains sols),
des carbonates (comme la calcite CaCO3), que tout autre minéral, sous réserve qu’il soit dans
la gamme de tailles voulues. Mais le terme argile prend également un sens plus précis dans le
vocabulaire minéralogique. On parle alors de minéraux argileux. (Guggenheim et al., 2006 ;
Mackenzie, 1963).
Le nom « latérite » est la traduction latine d’une terminologie vernaculaire. Latérite a
pour racine ‘’later’’, qui signifie « terre à brique » en latin, et ceci uniquement par référence à
l’utilisation de ces blocs (Prescott et Pendleton, 1952). Le rapport technique des journées
africaines de géotechnique, tenues à Yamoussoukro (Côte d’Ivoire) du 3 au 7 octobre 1988,
déclare qu’il n’est pas souhaitable de distinguer les latérites et les sols résiduels car les
premières font partie intégrante des seconds. Il serait préférable de parler globalement de sols
résiduels d’altération pour les sols profonds et superficiels. Il a aussi été suggéré de limiter
l’usage du mot latérite à son emploi comme adjectif dans des expressions sans ambiguïté
telles que :
• graveleux latéritiques ;
• argiles latéritiques ;
• carapaces ou cuirasses latéritiques.

21
Actuellement le consensus le plus général concerne leur origine : ce sont des formations
sub-superficielles résultant d’une altération tropicale qui se caractérise par une perte totale des
alcalis, plus ou moins de la silice, et, l’accumulation en proportions variées d’oxyhydroxydes
de fer, d’alumine, parfois de manganèse, en association ou non avec de la kaolinite. Ces
accumulations sont plus ou moins indurées ; elles peuvent être aussi meubles. Leurs
épaisseurs, leurs couleurs, leurs structures, leurs positions et leurs successions dans les profils
sont variées. On ne peut donc appliquer une définition trop restrictive ; tous les faciès (facies
d’altération, facies de transformation, faciès d’accumulation et facies de lessivage) doivent
être retenus (Maignien, 1982).
Les applications scientifiques et technologiques des produits d’altération (sols) des
roches sont très nombreuses, et dépendent pour la plupart non seulement de la structure et des
propriétés spécifiques du sol considéré (argiles, latérites…), mais aussi et souvent de sa
minéralogie locale c’est-à-dire des minéraux et/ou « éléments pertubateurs » qui lui sont
associés, et susceptibles de modifier certaines de ses propriétés. Or pour un même type de sol,
les “éléments pertubateurs“ (Le Borgne, 2010 ; Cabane, 2004 ; Millogo, 2008) varient d’une
région du globe à l’autre ; il s’en suit que les traitements que doit subir le matériau argileux
pour la même application varieront également.
Le versant Sud des Monts Bambouto est couvert d’importants sols argileux et
latéritiques utilisés de façon empirique par la population locale. C’est pourquoi, pour une
meilleure valorisation de ces matériaux, la présente étude a été entreprise.
L’exposé présenté dans ce premier chapitre se rapporte au secteur d’étude, aux travaux
antérieurs faits ici ou ailleurs et ayant un lien avec le sujet traité, aux méthodes et matériels
utilisés pour atteindre les objectifs visés.

22
I- CONTEXTE NATUREL

I.1- Situation géographique


Le secteur d’étude est situé sur les hautes Terres de l’Ouest-Cameroun (pays Bamiléké).
Ces dernières, comme une citadelle, s’élancent entre 1000 et 3000 m d’altitude. Elles
s’étendent entre le 9e et le 11e degré de longitude Est et entre le 5e et le 6e degré de latitude
Nord. C’est un ensemble morphologique d’altitude comprise entre 1600 et 2200 m.
La région de l’Ouest est subdivisée, administrativement en huit départements. Le
département de la Ménoua en est un. Il est constitué de vingt villages parmi lesquels se
trouvent les quatre localités d’étude (figure 1) : Fontsa-Touala, Litakli (dans Foreké),
Batsingla (dans Bafou) et Fomopéa. Ces villages sont situés, géologiquement, sur les Monts
Bambouto.
Les Monts Bambouto font partie intégrante des Hautes Terres de l’Ouest-Cameroun,
lesquelles sont caractérisées géologiquement par l’altitude et le volcanisme récent (0,480 ±
0,014 Ma ; Kagou et al, 2009). Ils constituent un horst volcanique (Tchoua, 1974)
subcirculaires à deux caldeiras sommitales emboîtées (15 x 8 Km). Culminant à 2740 m
d’altitude au mont Mélétan, les monts Bambouto font partie des massifs volcaniques les plus
célèbres et des plus hauts sommets du Cameroun. Avec le mont Cameroun, le mont
Manengoumba, le mont Oku, la chaine des monts Bambouto jalonne l’une des grandes failles
continentales dite la « Ligne du Cameroun ». Il est situé à 150 Km NE du Mont Cameroun et
constitue un bouclier et un complexe conique allongé NE-SW, de 50 Km de longueur et de 25
Km de largeur.

I.2- Climat
I.2.1- Climat des Hautes Terres de l’Ouest Cameroun
Les mouvements saisonniers (Tsalefac, 1999) de la mousson (masses d’air humides
maritimes) et de l’harmattan (masses d’air sèches continentales), ainsi que la position du
Front Intertropical (FIT) sont les phénomènes qui influencent la variabilité climatique sur la
côte Ouest- africaine. Ainsi il règne un climat tout particulier dans les Hautes Terres de
l’Ouest : c’est le climat de mousson avec deux saisons d’inégale répartition : une longue
saison de pluie et une courte saison sèche. En raison de leur altitude et de leur exposition aux
flux atmosphériques, il sera noté une particularité de ce climat dans les Monts Bambouto.
Dans les hautes Terres de l’Ouest Cameroun, les précipitations (Morin, 1988 ; Tsalefac,
1999) sont moyennes et décroissent rapidement du Sud vers le Nord (1830 mm à Dschang,
1796 mm à Bafoussam par exemple). C’est le domaine du climat sub-équatorial de mousson

23
typique, avec le paroxysme qui se situe entre juillet et septembre (50% des précipitations
totales). Les Hautes Terres de l’Ouest sont caractérisées par un climat « sub-équatorial
tempéré d’altitude », (Auberville, 1949 ; Segalen, 1967 ; Youmen, 1994 ; Njiosseu, 1998).
Valet (1985) parle plutôt d’un climat tropical particulier appelé « climat équatorial
camerounien montagnard ». Les éléments caractéristiques de ce climat, varient selon
l’accroissement en altitude et l’étalement en latitude (Valet, 1985).

N TCHAD Légende

Limite de département
Limite d’Arrondissement
NIGERIA Limite de chefferies
Chefferie de 1er degré
Chefferie de 2e degré
REPUBLIQUE Sites d’étude
CENTRAFRICAINE

Echelle : 1/250.000

Extrait de la carte des chefferies bamiléké


CONGO
(Tchakoutio et al, 1993, redessinée)
GABON

GUINEE
EQUATORIALE

Figure 1 : Carte administrative du département de la Menoua

24
I.2.2 – Climat des Monts Bambouto
Le climat sub-équatorial de mousson ou climat équatorial camerounien montagnard
présente certaines particularités sur le massif Bambouto, du fait de la dissymétrie d’exposition
de ses versants aux flux atmosphériques et en fonction de l’altitude (Valet, 1985).
I.2.2.1- Variation Climatique en fonction des versants
Les versants septentrionaux
Ces versants sont du côté opposé au vent de mousson. Ils sont très ensoleillés et exposés à
l’harmattan ; la sècheresse y est alors très marquée. Les précipitations sont plus faibles que dans
les versants méridionaux : 1500 à 1600 mm de pluie en moyenne. Il y est noté des vents nord-est
de force 7. Ces vents sont accompagnés d’une brume sèche persistante. L’humidité relative
descend parfois en dessous de 10 % en milieu de journée pendant la saison sèche.
Les versants méridionaux
Ce sont des versants exposés de plein fouet au flux de mousson du Sud-Ouest. Les
précipitations s’élèvent à plus de 2000 mm à Dschang (1982, 1997, 1998 et 1999). L’humidité ici
est très élevée. Les nuages sont abondants. Ils viennent de l’Ouest et du Sud-Ouest et envahissent
toute la région dès les premières heures de l’après midi. Toutefois, la zone moyenne de ces
versants reste légèrement plus sèche (Morin, 1988 ; Manefouet, 2002 ; Wouendeu, 2002). Ces
versants connaissent des régimes à paroxysme très marqué, accentué par l’effet orographique.
C’est ce qui semble expliquer la tonalité sèche que l’on observe autour de 1800 m d’altitude
(Morin, 1988). De plus, en saison sèche, l’harmattan se fait sentir sur les hauts versants. En
décembre, l’humidité relative peut descendre en dessous de 30%. Au-dessus de 2200 m
d’altitude, le gel est fréquent sous forme de gelées blanches. A l’intérieur de la caldeira, les
précipitations sont encore plus abondantes (supérieures à 3000 mm de pluie).
I.2.2.2- Variation Climatique en fonction de l’altitude
Les données climatiques (Manefouet, 2002 ; Wouendeu, 2002) prises en compte pour
caractériser les trois zones climatiques identifiées dans le massif Bambouto sont celles des
années complètes d’une période de 22 ans s’étendant de 1980 à 2000 pour Dschang, de 1981 à
2001 pour l’IRAD (station de Dschang) et de 1982 à 2002 pour Djuttitsa (Cameroon Tea
Estate –CTE-).

Climat de la zone basse


Le climat de la zone basse est celui de la zone de plateau.
-L’insolation est exprimée en nombre d’heures d’ensoleillement par mois (figure 2). Le
total est de 1864 heures/an à Dschang (station de l’IRAD), avec une moyenne mensuelle de
155,3 heures (tableau I.1). Les maxima sont obtenus en décembre (233 heures) et janvier (248

25
heures). Les minima correspondent aux mois de juillet (74 heures), août (71 heures) et
septembre (87 heures). La durée d’ensoleillement varie de 8,5 heures/jour en saison sèche à
2,2 heures/jour en saison des pluies. De mars à juin, l’ensoleillement reste moyen (5 à 6
heures/jour).

Figure 2 : Courbes d’insolation mensuelles à l’IRAD (station de Dschang) et Djuittitsa


(Manefouet, 2002, Wouendeu, 2002)

- La température moyenne interannuelle est de 20,2°C à Dschang (Figure 3). La


moyenne des minima est de 14,8°C et celle des maxima de 25,5°C. Les mois de février et
mars sont les plus chauds, avec des températures moyennes de 22,2°C et 23,3°C
respectivement. Les mois de juillet et août sont les plus froids, avec des températures de
l’ordre de 19°C. Leur amplitude thermique est faible en saison pluvieuse (8,2°C au mois
d’août), mais sensiblement plus élevée en saison sèche (13,3°C au mois de février).

Figure 3 : Courbes des températures moyennes mensuelles dans les stations de Dschang et Djuttitsa
(Manefouet, 2002 ; Wouendeu, 2002)

- les vents ont des vitesses qui varient de 1,1 à 1,4 m/s (figure 4), avec une moyenne
mensuelle interannuelle de 1,3 m/s, traduisant des vents calmes. Les vents sont donc faibles,
réguliers, et soufflent essentiellement dans la journée. La direction majeure des vents est SW-
NE. La vitesse des vents est élevée d’octobre à mars où l’harmattan s’installe pendant les

26
journées de saison sèche. Pendant la saison de pluie, c’est le flux de mousson du Sud-Ouest
qui domine (Morin, 1988 ; Tsalefac, 1999)

Figure 4 : Courbes de vitesse moyenne des vents à Dschang et à Djuttitsa


(Manefouet, 2002, Wouendeu, 2002)

-Les précipitations. L’analyse de l’histogramme des précipitations révèle une régularité


dans la répartition des pluies (figure 5). Celle-ci est unimodale, le maximum étant situé en
août et septembre (Njiosseu, 1998). L’analyse de la pluviométrie moyenne mensuelle fait
remarquer une saison de pluie longue de huit mois, de mars à octobre, avec 1755,65 mm de
pluie à Dschang, et une courte saison sèche de quatre mois, de novembre à février, avec 84,4
mm de pluie seulement (Wouendeu, 2002 ; Manefouet, 2002). La pluviométrie moyenne
interannuelle est de 1830 mm de pluie à Dschang. Les mois d’août et septembre sont les plus
pluvieux, avec plus de 300 mm de pluie chacun.
Les valeurs de l’humidité relative à Dschang, sont proches de la saturation et
pratiquement toujours supérieures à 90 %. Le minimum est observé en janvier (42 %), c’est-à-
dire en pleine saison sèche, tandis que le maximum couvre les mois de juillet et août (98 %),
durant les grandes pluies.
L’évapotranspiration réelle (ETR) a été mesurée à l’aide de l’évaporomètre Piche
(Olivry, 1986). L’évapotranspiration potentielle (ETP) a été calculée à l’aide de la formule de
Thornthwaite par Tsalefac (1999). On remarque que le mois de décembre est celui où l’ETR
atteint sa valeur maximale (101,3 mm). La valeur minimale est obtenue en août (28,9 mm). Le
total annuel est de 711,5 mm, avec une moyenne mensuelle de 59,3 mm. L’ETP (Figure 6)
évolue de la même manière que l’ETR, sauf que le maximum se situe en mars-avril (82,1 et
80,6 mm respectivement). Le total annuel s’élève à 874,6 mm, avec une moyenne mensuelle
de 72,8 mm.
Au total, on peut dire que le climat de la zone basse des Monts Bambouto est chaud,
doux et humide. Il correspond à un climat sub-équatorial de mousson, atténué par
l’éloignement de la mer et tempéré par l’altitude.

27
Figure 5 : Histogramme des précipitations moyennes dans les stations de Dschang et Djuttitsa
(Manefouet, 2002, Wouendeu, 2002)

Figure 6 : Courbe de l’ETP à Dschang et Djuttitsa (Manefouet, 2002, Wouendeu, 2002)

Le climat de la zone moyenne (climat de piedmont)

Le climat de la zone moyenne ou climat de piedmont est caractérisé par quatre


paramètres :
-L’insolation est de 2132 heures/an à Djuttitsa (Figure 2). Elle est plus forte en
décembre et janvier. Elle baisse progressivement jusqu’en août, puis augmente à nouveau à
partir de septembre.
-La température moyenne interannuelle est de 18,1°C à Djuttitsa (Figure 3). La
moyenne des minima est de 12,7°C et celle des maxima de 22,8°C. Février et mars sont les
mois les plus chauds (19°C et 19,1°C respectivement). Le mois de juillet est le plus frais (16 à
17°C). Les amplitudes thermiques diurnes sont faibles (3°C en moyenne). L’amplitude
thermique interannuelle est par contre élevée. Elle est de 10°C en saison de pluie et 15°C en
saison sèche.
-Les vents, toujours de direction SW-NE, ont des vitesses qui atteignent 4,5 m/s. Le
régime est légèrement élevé dans la zone moyenne des Monts Bambouto (Figure 4). La
vitesse moyenne interannuelle des vents est de 4,2 m/s.

28
-Les précipitations moyennes interannuelles (Figure 5) sont de 1656 mm de pluies. La
répartition des pluies est également unimodale (Njiosseu, 1998), avec un maximum en août et
septembre (250 à 300 mm de pluie). L’analyse des données de pluies fait aussi ressortir une
saison de pluie longue de huit mois, de mars à octobre, avec un total de 1597,6 mm de pluies
à Djuttitsa, et une courte saison sèche de quatre mois, de novembre à février, avec seulement
58,4 mm de pluies (Wouendeu, 2002 ; Manefouet, 2002). Les pluies de faibles intensités (15 à
50 mm de pluies par heure) sont le plus souvent étalées sur plusieurs heures.
Il ressort que le climat de la zone moyenne des Monts Bambouto correspond toujours à
un climat subéquatorial de mousson. Cependant ici, il est plus frais et brumeux, avec une
tonalité plus sèche par rapport à la zone basse.

Le climat de la zone haute


Le climat de la zone haute correspond au climat dit de la zone d’altitude. Il n’existe pas
encore de station météorologique de référence au sommet des monts Bambouto. Il est fait
référence aux travaux de Valet (1985) et de Ngoufo (1988). Cependant quelques données
pluviométriques relevées sur une période d’un an seulement, d’octobre 2002 à septembre
2003 et quelques faits d’observation dans cet environnement particulier permettent de se faire
une idée (Tematio, 2004) du climat qui règne au sommet du massif.
-l’insolation est rare, probablement à cause de la fréquence des nuages. Les variations
quotidiennes de la nébulosité pendant la première moitié de la saison de pluie créent des
contrastes d’ensoleillement (Morin, 1988).
-Les températures sont basses. La température moyenne annuelle oscille entre 12°C et
13°C, avec une amplitude thermique supérieure à 16°C. Les amplitudes thermiques diurnes sont
élevées en saison sèche (plus de 15°C) où le rayonnement intense de la journée contraste avec le
froid nocturne. Ces variations thermiques entraînent aussi une fréquence de brumes et de
brouillards.
- Les vents sont fréquents et assez violents. Ils changent régulièrement de direction dans
la journée, ce qui augmente l’évapotranspiration potentielle, bien que les températures soient
basses (Ngoufo, 1988).
-Les précipitations sont à nouveau élevées, 2501,1 mm de pluie en 2002-2003 (Tematio,
2004). Les mois secs sont les mois de décembre et janvier. La répartition des pluies est
également unimodale, avec le maximum en juillet (718,4 mm de pluie pour l’année
2002/2003). Les précipitations occultes telles que la rosée, le brouillard et les gelées blanches
sont fréquentes, surtout en saison sèche (Morin, 1988). Les perturbations orageuses dues à
l’influence de l’altitude provoquent parfois des pluies abondantes (Valet, 1985).
29
En somme Le climat au sommet des monts Bambouto est très frais, brumeux et humide. Ses
très basses températures et la permanence des gelées blanches le rapprochent davantage des
climats tempérés des sommets des hautes montagnes tropicales. Les fortes précipitations
observées au sommet du massif s’expliquent par les masses d’air océaniques (mousson) qui
s’engouffrent dans la caldeira à partir de son échancrure ouest (Morin, 1988).

I.3- Géomorphologie
Le contexte géomorphologique camerounais est assez complexe et il peut grosso modo
présenter trois grands ensembles (Tchindjang et al, 2006) :
- le littoral méridional ainsi que les basses terres et plaines septentrionales (300m
d’altitude) ;
- le plateau Sud camerounais forestier (700m) ;
- les montagnes constituant les Hautes Terres de l’Ouest et de l’Adamaoua (1200-
3000m).
Cette présentation simplifiée est plus compliquée dans le détail. Ce paragraphe présente
la géomorphologie des Hautes Terres de l’Ouest Cameroun et le cas particulier des monts
Bambouto.

I.3.1- Orographie
D’après les travaux de Esh (1904), Hassert (1908), Guillemarin et Passarge (1909),
Gèze (1943), Ségalen (1967), Dumort (1968), Morin (1980, 1985 et 1988), in Tematio (2004),
le paysage des Hautes Terres de l’Ouest est très contrasté et complexe. C’est un grand
ensemble surélevé, d’altitude moyenne 1600-2200 m, cerné de toutes parts par des fossés ou
plaines d’effondrement. Il correspond à une portion du vieux socle précambrien, rajeunie et
déformée lors des évènements tectoniques du panafricain (Morin, 1988). C’est donc la
tectonique et le volcanisme qui semblent avoir commandé en grande partie le paysage des
Hautes Terres de l’Ouest (Morin, 1988). Dans l’ensemble, il se décompose en une série de
plateaux juxtaposés, délimités par des escarpements tectoniques. Ce sont les Grassfields de
Bamenda au Nord, le plateau Bamoun à l’Est et le plateau Bamiléké au Sud et à l’Ouest
(figure 7).
Le cadre naturel du pays bamiléké, résultat d’une histoire géologique mouvementée,
présente depuis la bordure orientale de la « Ligne du Cameroun », un ensemble de reliefs dont
l’élément majeur est le plateau bamiléké. La topographie du pays bamiléké est très heurtée.
Des massifs aux toits polyconvexes dominent quelques dépressions par des escarpements
longs et des pentes très fortes (Tsayem, 2008).

30
I.3.1.1- Orographie des Hautes Terres de l’Ouest
Plateau Bamiléké
Le plateau Bamiléké se trouve à 1450 m d’altitude moyenne (Tsayem, 2008). I1 se
termine au Nord-Ouest du pays aux pieds du massif des Bamboutos (2740 m). Au sud affleure
le socle granito-gneissique. Ici, la topographie est plus complexe et tourmentée, et le plateau
se termine par des escarpements très abrupts (falaises) qui surpassent les plaines
périphériques. Au total, ce plateau présente des massifs aux versants longs et aux pentes
fortes.
Dans la partie méridionale du plateau Bamiléké, Tchawa (1993) estime à 70 % la
surface occupée par les pentes dont la déclivité dépasse 25 % ; alors que cette même
superficie est de 51 % (Valet, 1980) pour l’ensemble des Hautes Terres de l’Ouest. Sur les
massifs (Bani : 1921 m ; Fotouni : 1725 m ; Batié-Bangou : 1889 m ; Bana-Batcha : 2097 m)
qui émergent de cette partie sud, cet auteur note une prédominance des pentes fortes (87 %
des versants ayant une pente supérieure à 25 %).
La partie Nord, basaltique se caractérise par la relative faiblesse de ses pentes par
rapport au sud. Fotsing (1992) écrit que les pentes inférieures à 12% y occupent 57% des
surfaces contre 18 % pour les pentes fortes.
Enfin sur les Mont Bambouto au Nord-Ouest, Fotsing (1992) observe que les pentes
supérieures à 25 % occupent 64 % de l’espace, contre 20 % pour les pentes inférieures à 12
%. Ces faibles valeurs de pentes s’observent également dans quelques zones basses
périphériques.

Plaines périphériques
- La plaine du Noun, située à l’est, se rattache au plateau Bamiléké par un escarpement
qui atteint progressivement 200 à 400 m de long. Cette plaine a une altitude moyenne
d’environ 1000 m. Elle s’élève progressivement vers l’Est où elle devient le plateau Bamoun.
- La plaine des Mbo se situe en contrebas de l’escarpement méridional du pays
bamiléké qui le domine d’une manière brutale par un commandement d’environ 400 m
(Tsayem, 2008). Seule sa bande septentrionale appartient au pays bamiléké. Son altitude
moyenne est de 700 m. D’une manière générale, ce relief porte les traces d’une morphogenèse
naturelle plus ou moins accentuée. Sur le plateau, on observe les boutonnières ou les fenêtres
de socle ; sur les coupoles des rnassifs et les parois des escarpements, dénudations,
échancrures, indentations, affleurements, exhumations, foirages, glissements de terrains,
ravinements,... sont fréquents et traduisent l’ampleur des phénomènes de rhéxistasie.

31
I.3.1.2- Orographie des Monts Bambouto
Dressé du haut de ses 2740 m au-dessus du plateau Bamiléké (1200 – 1900 m), les
Monts Bambouto constituent le troisième grand massif volcanique de la partie continentale
de la ligne du Cameroun, respectivement après les monts Cameroun et Manengouba. Il s’agit
d’un horst volcanique de forme elliptique (45-50 km x 20-25 km) qui s’étire grossièrement
du Sud-Ouest vers le Nord-Est, d’une superficie d’environ 850 km2. Il est constitué d’un
relief volcanique surimposé, caractérisé par l’alternance de replats ou zones à faibles pentes,
et des escarpements (Dumort, 1968 ; Tchoua, 1974 ; Youmen, 1994).
Le massif volcanique des Bambouto se distingue par la dissymétrie de ses versants. Au
versant ouest, court et abrupt, s’oppose un versant est relativement long et étagé, à pentes
douces. Le versant sud, très long et accidenté, s’étend en marches d’escaliers du Sud vers le
Nord ; tandis que le versant nord, très court, s’intègre parfaitement aux Grassfields de
Bamenda (Morin, 1988).
Trois ensembles orographiques majeurs dominent le paysage des Monts Bambouto
(Ngoufo, 1988) :

Zone d’altitude
La zone d’altitude est située entre 2000 et 2740 m, ce domaine occupe la partie
sommitale des Monts Bambouto (figure 8). Elle est caractérisée par un relief montagneux très
accidenté et un paysage dominé des dômes trachy-phonolitiques. C’est le cas du mont
Mélétan et du mont Papou à l’Est, du mont Temzem, du Rocher Rond et de la colline de
Baranka au Sud. Le fond de la caldeira est très accidenté. Il est marqué par des dents, des
aiguilles et dominé par des escarpements. Les pentes sont raides et les replats sont de faibles
dimensions. Les roches acides dominantes donnent un modelé vigoureux. Les talwegs sont en
forme de « V » encaissés. Les pentes fortes (supérieur à 13 %) représentent environ 80 % du
total des pentes contre 10 % seulement de pentes faibles (6-7 %) [Leumbe, 2001].

Zone moyenne
Elle s’étend de 1600 à 2000 m d’altitude. Elle représente la zone de transition entre la
zone basse et la zone d’altitude. Elle est essentiellement formée de paysage trachytique et
basaltique alternant latéralement. On observe de nombreux fronts de coulées trachytiques à
sommets pointus, formant des abrupts successifs et étagés en altitude, côtoyant les sommets
arrondis basaltiques. Le modelé est vigoureux et les pentes plus fortes sur les trachytes. Des
necks et des dykes trachytiques apparaissent ça et là (Feumock, Tali,…). Le relief légèrement
ondulé côtoie des dômes trachytiques au paysage ruiniforme (Tematio, 2004). On signale

32
dans la partie occidentale des ensembles bauxitiques dans les environs de Melan, Djeu et
Apou. Les ensembles basaltiques sont légèrement ondulés. Les pentes fortes couvrent environ
45 % du secteur, contre 30 % aux pentes faibles (Ngoufo, 1988) et de modelés moins
vigoureux. Les vallées sont étroites en forme de « V ». Dans la partie basse, elles deviennent
plus larges (supérieur à 20 m) avec des vallées en forme de « U ». Le relief est dominé par des
interfluves plus ou moins cuirassés à large cordon radiaire. Le paysage est dominé par des
replats plus ou moins étendus et cuirassés. Les interfluves forment de larges cordons radiaires
plus ou moins allongés. Les cours d’eau sont interrompus par de nombreuses chutes dont la
plus célèbre est la chute de « Mami Wata » à Fongo Tongo.

Zone basse
Elle s’étend de 1400 à 1700 m d’altitude. Elle correspond au replat inférieur. C’est une
vaste étendue légèrement ondulée qui s’intègre parfaitement au paysage du plateau Bamiléké.
Elle oppose au relief accidenté de la zone d’altitude, un relief plus doux. Elle associe un
paysage typique des formations volcaniques à celui du socle cristallin
Les formations volcaniques définissent une vaste étendue légèrement ondulée. On
observe par endroits, des pointements qui coupent brutalement avec le paysage monotone du
plateau basaltique. C’est le cas du Mont Mebouken à Bafou. Les talwegs sont assez larges
(plus de 20 m) et leur coupe transversale en « U ». Ici, les pentes faibles (pentes inférieures à
13 %) représentent plus de 57 % du total des pentes, contre 17 % seulement pour les pentes
fortes (Ngoufo, 1988). Les interfluves définissent de longues croupes radiaires pouvant
s’allonger sur plusieurs kilomètres. Ces interfluves dominent de larges vallées plus ou
moins marécageuses par des versants convexo-concaves. Leurs sommets sont plats, allongés
et très peu étalés. Les sommets arrondis sont rares et généralement recouverts de gravillons ou
de cuirasses alumino-ferrugineuses. Il s’agit généralement d’un point de convergence de
quelques lobes allongés. Les versants sont séparés par des vallées peu encaissées.
Le socle granito-gneissique prolonge le plateau basaltique vers le Sud et vers l’Est. Ici les
interfluves sont généralement convexes définissant des sortes de croupes arrondies.

33
GRASSFIELDS
Wum

Mt OKU
Plaine Tikar

Mt Mbam
Bamenda

Foumban

Mt Nkogam

Plateau
BAMOUN

Mt BAMBOUTO

Bafoussam
Plateau
Dschang BAMILEKE

Mt Bana
Plaine
des Mbo

Manengouba

Figure 7: les grands ensembles morphologiques des Hautes Terres de l’Ouest (Morin, 1988)

34
Figure 8: Les domaines géomorphologiques des Monts Bambouto (Morin, 1988 ; modifié)

35
Figure 9 : Rocher "Nian" à Fomopéa

Les sommets pointus sont associés aux sommets arrondis avec réapparition des escarpements et
des affleurements rocheux de granitoïde (cas du rocher « Nian » à Fomopéa, figure 9). Les
thalwegs sont étroits en forme de « V ». Le relief est dans l’ensemble ondulé, offrant une
succession de collines en « demi-orange ». Le réseau hydrographique est dendritique. Les
pentes fortes augmentent la susceptibilité à l’érosion. Les pentes faibles représentent
seulement 25 %.

I.3.2- Hydrographie
I.3.2.1- Hydrographie des Hautes Terres de l’Ouest
L’Ouest Cameroun d’une superficie de 13700 km2, est limitée au Nord-Ouest et au
Nord par les sommets, à l’Est par les rivières Mapé et Mbam, au sud par la rivière Ndé et à
l’Ouest par le Nkam.
Le Noun, avec un cours d’eau orienté NNW-SSE sépare la région de l’Ouest en deux
zones homogènes bien distinctes :
- à l’Ouest du Noun, le pays Bamiléké, avec une superficie de 6000 km2,
- à l’Est du Noun, le pays Bamoun avec une superficie de 7300 km2.

36
N

Figure 10: Carte du Réseau hydrographique de l’Ouest Cameroun (Olivry, 1973)

37
I.3.2.2- Hydrographie des Monts Bambouto
De nombreux cours d’eau drainent le massif des Bambouto, définissant ainsi cinq
bassins hydrographiques (figure 10) : le bassin de la Mentchum au Nord, le bassin de la
Ménoua au Sud, le bassin de la Manyu à l’Ouest, le bassin de la Mifi nord au Nord-Est et le
bassin de la Mifi sud au Sud-Est. Dans l’ensemble, l’hydrographie de ce massif se caractérise
par l’aspect radiaire et centrifuge des cours d’eau qui partent tous des environs de la caldeira
(Tematio, 2004)

Bassin de la Mentchum
La Mentchum est un affluent en rive gauche de la Bénoué. Son bassin a une superficie
de 4000 km². Les cours d’eau qui alimentent la rivière descendent des pentes de la montagne
en créant des rapides, des cascades et des chutes.

Bassin de la Ménoua
Avec une superficie de 655 km² pour un périmètre de 128 km, le bassin de la Ménoua
couvre presque tout le versant sud des monts Bambouto (Njiosseu, 1998). Le rectangle
équivalent de ce bassin a 13,5 km de large et 48,5 km de long. La Ménoua, affluent du Nkam,
en est le cours d’eau principal. Elle collecte toutes les eaux qui coulent sur le versant sud du
massif. De direction générale N-S et de forme grossièrement allongée, le bassin de la Ménoua
est fortement disséqué, avec des thalwegs ennoyés à fonds plats. De nombreuses cascades
jonchent le lit des cours d’eau. Le système d’écoulement dans le bassin varie du Nord au Sud,
c’est-à-dire des hautes vers les basses latitudes. Le nombre total de confluences et la longueur
du réseau diminuent de l’amont vers l’aval. Le réseau hydrographique est dense et présente
trois composantes : un réseau subparallèle radiaire en hautes altitudes, un réseau
subdendritique en moyennes altitudes et un réseau dendritique en basses altitudes (Njiosseu,
1998). Le réseau subparallèle est caractérisé par un nombre élevé de cours d’eau à branches
longues plus ou moins rectilignes (6 km en moyenne). Le nombre de confluences ici est
élevé : 74 pour une longueur totale de 246 km (Njiosseu, 1998). Le réseau subdendritique a
des branches pouvant atteindre 8 km. Le nombre de confluences est moins élevé (58). Le
passage à la zone précédente se fait par l’intermédiaire de nombreuses chutes. Enfin, dans le
réseau dendritique, les branches sont moins longues et le nombre de confluences encore
moins élevé.

38
Bassin de la Manyu
Le bassin de la Manyu est marqué par la présence de pentes très fortes le long du profil
longitudinal (Olivry, 1986). Il passe de 2600 m d’altitude à 40 m sur une longueur de 125 km.
La pente moyenne calculée est de 3,8 m/km.

Bassin de la Mifi nord


Le bassin de la Mifi nord couvre 1003 km² pour un périmètre de 136 km. L’altitude
moyenne est de 1500 m pour un dénivelé de 1630 m. L’organisation du réseau
hydrographique est sub-dendritique dans l’ensemble.

Bassin de la Mifi sud ou Metchié


Le bassin de la Mifi sud a une direction générale NW-SE et couvre une superficie de
1088 km² pour un périmètre de 188 km. L’altitude moyenne est de 1550 m pour un dénivelé
de 1610 m. Le bassin montre deux types de réseaux : subparallèle du mont Mélétan jusqu’à
1600 m d’altitude et subdendritique dans le reste du bassin.

Figure 11 : les principaux bassins hydrographiques des Monts Bambouto (Tematio, 2004) 39
I.4- Roches
Le Cameroun est une suture géologique unique en Afrique Centrale. Il porte sur 1200 km un
alignement de massifs volcaniques et de complexes anorogéniques selon la direction N30°E.
Celle-ci est reconnue comme un linéament panafricain réactivé à plusieurs reprises jusqu’à
nos jours. Le taux élevé des mouvements de la croûte et des secousses sismiques fréquentes et
parfois imperceptibles, est un indice montrant que les terrains tectoniques anciens ainsi que
les terrains néotectoniques sont sujets à l’extension et au développement des risques naturels
(Tchindjang et al, 2006). L’Ouest du Cameroun (figures 12 et 13) n’échappe pas à l’ensemble
de ces critères et il apparaît comme un milieu très tectonique parcouru dès les premières
heures (1900-1960) de la colonisation par des géologues allemands, français et britanniques.

I.4.1- Formations géologiques des Hautes Terres de l’Ouest


Les Hautes Terres de l’Ouest Cameroun (4°55 – 5°57 N et 9°50 – 10°55 E) constituent
un vaste ensemble granitique volcanisé (Tchindjang et al, 2006) par endroits et d’altitude
moyenne de près de 1300 m.
Le milieu physique est constitué d’un plateau portant un substratum granitique ou
métamorphique tectonisé et volcanisé (Figure 12), profondément disséqué et recouvert par
des basaltes qui ont été cuirassés par endroits. Ce plateau est une diversification de substratum
rocheux caractérisant une variété de versants et de massifs tels que :
- substratum granitique : le Mont Pou (1724 m) et le massif du Bani (1921m) ;
- substratum anorogénique : le mont Bana (2097m) et le massif du Mbam (2263m) ;
- substratum volcanique : le massif de Bangou (1924 m), la caldeira des Monts
Bambouto (2740 m), et le mont Oku (3011m).
Ce vaste plateau dissymétrique se termine par de vigoureux escarpements tectoniques :
- les bordures occidentales et méridionales sont soulevées et relevées. Elles surplombent
la région côtière par des escarpements tectoniques de 700 à 1000 m de dénivellation ;
- à la bordure orientale, le plateau surplombe la plaine du Noun (1100 m) par un
escarpement de faille de 200 à 300 m de commandement ;
- à la bordure septentrionale, le plateau entre en contact avec la région des Grassfields
(1800-3011 m) de Bamenda qui domine le bassin d’effondrement de Ndop (1200 m) par un
escarpement de faille de 500 à 700 m. Mille mètres de dénivellations séparent aussi la plaine
Tikar des Grassfields.
Au total, il s’agit d’une région très affectée par des fractures (Tchindjang et al, 2006)
encore actives comme peuvent le témoigner le tremblement de terre de Magba en 1983, les

40
éruptions du lac Monoun en 1984, du lac Nyos en 1986 et du mont Cameroun en 1999 –
2000.
Tchindjang et al (2006), dans leur étude par imagerie satellitaire, présentent les
corrélations entre les grands ensembles de paysages et les géofacies, géosytèmes, géotopes
des Hautes Terres de l’Ouest Cameroun (tableau 1).

Tableau 1 : Paysage naturel des Hautes Terres de l’Ouest Cameroun (Tchindjang et al, 2006)
Grands ensembles et Géosystème Géofaciès paysage
N° Géotope paysage (100-1000m)
unités de paysage paysages (> 1 ! ) (0,010-100m)
Affouillement des
berges, creux de
Terrasse, levées
1 Plaine et pédiplaine plaine alluviale soutirages, ravines
alluviales
(1000-1200m d’altitude), de berges, galets sous
forêt galerie et savane berge
d’altitude Pédiments rocheux, Boules, pénitents et-
2 Pédiplaine cristalline dômes dégagés, vallées blocs rocheux,
imprimées, colluvions
Ravines, griffures,
Gorges rocheuses, talus
Escarpement de boules isolées, corniche
d’éboulis, cônes de déjections,
3 faille 200 – 300m de sur versants cuirassés,
champs et chaos de boules,
commandement pinacle rocheux, coup de
fortes pentes
cuillère, éboulements
Rebords de plateau
Rebord de plateau
de caractère Blocs éboulés,
Dômes de flanc, tors, très fortes
4 montagnard (300- avalanche, versants nus,
pentes
1000 m de bad-lands.
dénivellation)
Surface de récurage,
lames de granite, blocs
Lourdes croupes convexes,
Plateaux granitiques et plateau granitique parallélépipédiques,
5 dômes nus et dégagés, demi-
basaltiques (1300-2400 (1300-1800m) tors, pinacle rocheux
orange
m), prairie à Sporobolus, cupules de dissolution,
pelouse à Loudetia cannelures, lavakas.
simplex et Ctenium Croupes convexes, vallées en Lavakas, cônelet de
newtioni sur Plateau basaltique et berceau, vallées sèches, cônes pyroclastiques, vallon
6 bowé plateau basaltique basaltique et pyroclastique, sec, rigoles, ravinement
cuirassé éboulements, buttes cuirassées, généralisé, corniche sur
cuirasse sommitale bowé de cuirasse, cirque
Montagnes
Ravines, champs de
Montagnes 1700-3011m granitiques et Formes de glissement et pseudo
7 boules, tors, avalanche,
d’altitude). Pelouse à massifs glaciaires
serre
Sporobolus, forêt anorogéniques
submontagnarde et Montagnes
8 montagnarde volcaniques, Fortes pentes
Avalanches, serres
caldeira

41
I.4.2- Formations géologiques des Monts Bambouto
Le massif des Bambouto, troisième grand massif de la partie continentale de la ligne du
Cameroun constitue un appareil volcanique de forme ellipsoïdale orienté NS et surmonté de
deux caldeiras emboîtées, égueulées vers l’Ouest. L’activité volcanique (de 22,7 à 5,8 Ma) a
été marquée par une succession de phases basaltique, trachytique et ignimbritique (Geze,
1943 ; Tchoua, 1974 ; Youmen 1994 ; Marzolie, 2000 ; Gountie, 2002) recouvrant ainsi le
socle granito-gneissique. Ces nombreux épisodes qui se sont succédés depuis l’Éocène ont
défini trois domaines géologiques dans le massif (figures 12 et 13).

Légende : VOLCANISME
Limite actuelle
Granites anciens des basaltes
Série noire
Mise en place inférieure
Point d’émission
tertiaire présumé
TECONIQUE
Limites actuelles
Mylonite Tectonique des trachytes et Série
Zone de broyage ancienne phonolites blanche
moyenne
Caldeira

Faille Tectonique Limites du


volcanisme Série noire
Faille supposée tertiaire quaternaire supérieure
Volcan récent
Echelle : 1/500.000

Figure 12: Volcanisme et tectonique dans la Région de l’Ouest Cameroun (Olivry, 1973)

42
Zone d’altitude
Ce domaine est caractérisé par trois dynamismes éruptifs :
- le dynamisme effusif se traduisant par des coulées de laves mafiques ;
- le dynamisme extrusif constitué des dômes trachytiques et phonolitiques ;
- le dynamisme explosif ayant accompagné chaque éruption et couvrant tout le massif de tufs.
Les formations pétrographiques issues des coulées de laves mafiques sont gris sombres
et gris foncées, massives et compactes. Elles affleurent aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur
des caldeiras. Elles sont recouvertes de trachytes, de phonolites et de tufs. Les coulées
feldsiques sont les trachytes, phonolites, latites et rhyolites (Youmen, 1994).
Les trachytes affleurent sur les bordures est et sud des caldeiras. Leurs points de sortie
constituent les sommets importants (colline de Baranka, mont Papou, Mélétan ; Rocher rond,
Tossessa, etc....). L’affleurement caractéristique de phonolite est observé sur le rebord est des
caldeiras entre la dent de Babadjou et le mont Mélétan. Les tufs et les brèches, de nature
trachytique ou rhyolitique sont emballés dans une matrice fine.
Zone moyenne
Dans la zone moyenne, les coulées basaltiques forment des espèces de replats ou d’îlots
entre les épanchements trachytiques et phonolitiques. Les trachytes et les phonolites affleurent
sous forme d’entablements et de dômes, rarement sous forme de pitons. Ces laves basiques
affleurent à Mintsi, Aghong, Ndo, Ferme pastorale (Takideu, 1990). Elles se subdivisent en
basanites, basaltes alcalins à olivine, hawaïtes et mugearites. Les trachytes et les phonolites
affleurent un peu partout au niveau de Lekwé, mélan, Aghong. Les trachytes se subdivisent en
trachytes quartzifères (Fongo-tongo), trachytes quartzifères fluidales (Ndo, Djeu, Lekwé) et
les trachytes hyper alcalins, riches en pyroxènes, amphiboles et oxydes de fer (Nni et Nyobe,
1995). Les phonolites s’observent beaucoup plus à Tchounsi. Elles sont de couleur gris
verdâtre. Les produits de projection sont plus ou moins altérés. Ce sont surtout des tufs
ignimbritiques, des ignimbrites compactes, des brèches volcaniques et des cinérites.
Zone basse
Dans cette zone, le socle granito-gneissique a été recouvert de façon inégale par des
formations volcaniques anciennes. Ces dernières sont des basaltes et des produits de
projections. Ce sont des basaltes aphyriques gris sombres et les basaltes porphyriques à
phénocristaux de pyroxènes et d’olivines (Bouyo, 2001). Les produits de projection sont
constitués d’ignimbrites, de tufs, de brèches, et de cinérites de couleur gris claires à rosâtres,
riches en phénocristaux de quartz de feldspath. Le socle cristallin est constitué de granites
intrusifs associés aux gneiss, quartzites et migmatites, formant le « Complexe de base » du
précambrien.

43
Figure 13: Carte géologique des Hautes Terre de l’Ouest (extraite de la feuille
O-28, Dumort, 1968 et redessinée)
44
En définitive, on rencontre dans les Monts Bambouto (Dumort, 1968) :
- Les formations du socle (Kwekam et al, 2009) qui regroupent les roches cristallines et
cristallophylliennes, représentées par des granites, des gneiss et des migmatites qui affleurent
dans le secteur sud et à l’intérieur des caldeiras ;
- Les formations volcaniques de recouvrement constituées de basaltes aphyriques et
porphyriques, des produits pyroclastiques (ignimbrites et tufs), les trachytes, les phonolites, et
les rhyolites ;
- Les formations superficielles enfin représentées par les alluvions, les éluvions (horizon
d’altération) et les latérites (horizon d’accumulation de fer).

I.5- Sols
Des études pédologiques de plusieurs auteurs tels que Muller (1972), et Valet (1985)
permettent de différencier dans l’Ouest-Cameroun trois ensembles de sols : les sols peu
évolués, les sols hydromorphes et les sols ferrallitiques. Dans le versant sud des monts
Bambouto, des études morphostructurales et physico-chimiques des sols ont été faites par
Mpakam (2000), Leumbé (2001) et Tematio (2004).

I.5.1- Sols des Hautes Terres de l’Ouest Cameroun


Grâce aux études pédologiques de Curis, Bachelier, Martin, Segalen et Muller in Olivry
(1973), les sols des Hautes Terres de l’Ouest Cameroun sont répartis en trois groupes : les sols
ferralitiques, les sols hydromorphes et les sols peu évolués.

Sols ferrallitiques
Les sols ferralitiques sont subdivisés en trois types qui sont : les sols ferralitiques sur les
formations du socle (gneiss, granite), les sols ferralitiques sur les basaltes des plateaux et les
sols ferralitiques sur les trachytes et basaltes de montagne.

Sols hydromorphes
Les sols hydromorphes sont de deux types : les sols hydromorphes organiques et les sols
hydromorphes moyennement organiques.

Sols peu évolués


Les sols peu évolués sont de trois types : les sols d’érosion, les sols d’apports
pyroclastiques et les sols noirs sur cendre et sur basalte.
Segalen en 1967 fait une esquisse cartographique des sols dans la région de l’Ouest dont
les tavaux sont représentés par la figure 14.

45
Figure 14 : Esquisse pédologique des Hautes Terres de l’Ouest Cameroun, d’après Segalen (Olivry,
1973, in Tematio, 2004)
I.5.2- Sols du massif de Bambouto
Tematio (2004), s’appuyant sur deux référenciels pédologiques – la « Soil Taxonomy »
(Soil Survey Staff, 1999) et le référentiel pédologique français de Duchaufour (1988) –
identifie, caractérise et cartographie les grands groupes de sols du massif Bambouto. Il défini
ainsi quatorze groupes de sols dans le massif de Bambouto sur la base de la roche, du climat

46
local (altitude), de la pente et de leurs caractéristiques morphologiques. Il les regroupe en sept
unités cartographiques présentées ci-après :

Andosols modaux très peu différenciés humifères oligotrophes


Les andosols modaux très peu différenciés humifères oligotrophes sont des sols observés
sur des pentes fortes ou escarpées (plus de 20%), plus ou moins recouvertes de blocs rocheux de
la région sommitale du massif. Leur profil est de type AC des sols peu profonds, peu
différenciés et peu développés. Dans la classification américaine (Soil Taxonomy), ils
correspondent aux Dystrandepts lithiques.

Andosols modaux bien différenciés humifères oligotrophes


Les andosols modaux bien différenciés humifères oligotrophes sont des sols à profil de
type A(B)C, moyennent développés, peu différenciés et épais (plus de 100 cm). Dans la
classification américaine, ce sont toujours des Dystrandepts typiques.

Sols intergrades andiques ferralitiques


Les sols intergrades andiques ferralitiques ont un profil de type ABC correspondant aux
sols bien différenciés, plus ou moins développés et épais (plus de 100 cm). Dans la Soil
Taxonomy, ce sont des Dystrandepts oxiques.

Sols moyennement désaturés ferrallitiques sur roches volcaniques


Les sols moyennement désaturés ferrallitiques sur roches volcaniques sont des sols de
profil ABC caractéristique des sols bien développés, bien différenciés et épais. Dans la Soil
Taxonomy ce sont Haplohumox typiques.

Sols très désaturés ferrallitiques sur socle cristallin


Les sols très désaturés ferrallitiques sur socle cristallin ont été identifiés sur les
formations du socle localisées au pied du massif. Ces sols se développent sur les versants des
interfluves lorsque la pente est inférieure à 13 %. Les profils sont de type ABC, moyennement
différenciés, avec un horizon minéral peu développé et peu épais. Ils correspondent dans la
Soil Taxonomy aux kandiudox typiques

Sols très peu différenciés lithosoliques sur socle cristallin


Les sols très peu différenciés lithosoliques sur socle cristallin est un groupe de sols très
localisé. On l’observe exclusivement sur des versants pentus recouverts de blocs et de
fragments de socle granito-gneissique. Ce sont des sols peu profonds, à profil de type AR.
Dans la Soil Taxonomy, ils correspondent aux Tropopsamments.

47
Sols colluviaux acides très humifères hydromorphes très désaturés
Les Sols colluviaux acides très humifères hydromorphes très désaturés sont des sols
caractérisés par leur localisation dans les fonds de vallées plus ou moins drainées. Ils sont
constitués d’un seul horizon humifère hydromorphe Ag de plus de 100 cm de profondeur.
De tous ces groupes de sols définis par Tematio (2004) dans le massif des Bambouto,
les andosols et les sols intergrades andiques ferrallitiques représentent près de 80% de la
superficie totale du massif. Ils se sont développés exclusivement aux dépens des formations
volcaniques, principalement les trachytes et les basaltes, les deux roches les plus répandues
dans le massif.

I.6- Travaux antérieurs effectués dans les Hautes Terres de l’Ouest Cameroun
Beaucoup de travaux altérologiques et/ou géotechniques ont été faits au Cameroun, dans
les régions du Centre, du Sud et du Nord (Kamgang, 1987, 1998 ; Kamgang et Ekodeck,
1991 ; Kamgang et al, 2001, 2008 ; Ekodeck, 1976, 1984, 1986a, 1986b ; Onana 2001, 2002,
2010 ; Onana et al, 2007, 2009 ; Ndome, 2010 ; Ndome et al, 2009 ; Likiby, 2001, 2010 ;
Phumbi, 1981 ; Nlom, 1986 ; Abdoul, 2006 ; Ngo Bidjeck, 2004 ; Nguetnkam, 2004 ;
Nguetkam et al, 2003, 2006…etc).
Cependant au niveau de la région de l’Ouest, mis à part les travaux altérologiques de
Wouatong (1998) et de Kouayep (2006), dans le complexe de Bana, il n’est presque plus noté
de travaux proprement scientifiques sur l’altération, encore moins géotechniques. Néanmoins
beaucoup de recherches ont été effectuées dans les domaines de géologie et de la pédogenèse.

I.6.1- Etudes altérologiques


- Hiéronymus (1973), fait des études sur les formations bauxitiques (plus précisément
celles de Fongo-Tongo) dans les Monts Bambouto, qui recouvrent le pays bamiléké. Les
bauxites de cette région proviennent de l’altération latéritique de basaltes anciens de la série
noire inférieure et de trachyte de la série blanche moyenne (Geze, 1943).
- Morin (1986) étudie les cuirasses et les reliefs de la région de l’Ouest Cameroun.
- Wouatong (1998) a mené les processus d’altération du socle granitique pan-africain
du mont Bana. Ce dernier est situé au sud des Monts Bambouto.

I.6.2- Etudes Pédologiques


- Tématio (2004) a fait l’inventaire, la systématique et la cartographie des sols du
massif volcanique des Bamboto, et l’étude pétrologique et géochimique des andosols et des
sols andiques ferralitiques développés sur trachytes et sur basaltes dans ce massif.

48
- Leumbe et al (2005) se sont proposés de caractériser des sols intermédiaires entre sols
ferrallitiques et andosols formés sur trachyte dans le massif de Bambouto en région tropicale
humide, d’un point de vue morpho-structural, minéralogique et géochimique.

I.6.3- Travaux géotechniques


- Tamo et al ont mené en 2008 des études permettant de caractériser physiquement les
sols de la ville de Bafoussam pour leur usage comme fondation.

II.4- Travaux de Géologie dynamique interne


Plusieurs travaux géologiques ont été effectués dans les Hautes Terres de l’Ouest-
Cameroun à l’instar des travaux de Tchoua (1974), Tchouankoué (1992), Youmen (1994),
Nono et al (2004),… Ci-dessous sont brièvement présentés les travaux de quelques auteurs.
- Nini J. et Nyobe J.B. ont mené en 1995 des études géologiques et pétrologiques sur
le flanc sud-est des Monts Bambouto. Leur travaux ont révélé une association de roches
mafiques sous-saturées (basanites, basaltes alcalins, hawaïtes et mugéarites) et les laves acides
saturées (trachyte-quartzite, trachyte-commenditite et commendites).
- Kwekam et al, (2009) travaillent sur la nature, l’origine et la signification du
complexe plutonique de Fomopéa (figure 12). Il est constitué de granitoïdes riches en biotite-
hornblende, associés aux amphiboles et diorites ; de monzogranite biotitique et d’édenites-
syenogranite.
- Nkouatio et al (2008) décrivent à travers les études chronologiques, géochimiques et
pétrographiques la formation du horst des Monts Bambouto et du graben de Tombel. La
détermination de l’âge révèle plusieurs périodes d’activité magmatique séparées par des
périodes de repos dans le graben de Tombel.

49
Syenogranite Edenite

Monzogranite à biotite Orthogneiss Alluvion

Granitoïdes à biotite et à Dyke Roches


hornblende gabbroïque volcaniques
Amphibololite Faille

Figure 15 : Carte géologique du complexe plutonique de Fomopéa selon Kwekam


et al (2009)

50
II - TRAVAUX ANTERIEURS

« Les sols, produits d’altération des roches, milieu de vie des humains », objet de ces
travaux, ont depuis des âges, fasciné un nombre important de chercheurs et d’ingénieurs. De
ce fait, de nombreux ouvrages ont été rédigés dans plusieurs domaines de l’étude des sols :
pédologie, altérologie, agro-pédologie, géotechnique. Afin de mieux situer cette étude
altérologique et géotechnique, il est nécessaire de présenter au préalable les données de bases
constituant un acquis dans cette science.

II.1- Facies des produits dérivés des roches en zone intertropicale


II.1.1- Facies latéritique
Les facies sont très variés, aussi bien, dans leurs expressions morphologiques que dans
leur distribution dans les profils et le paysage. Ils concrétisent des états d’évolution plus ou
moins poussés et, leur étude permet de saisir les mécanismes qui interviennent dans leur
genèse (Bocquier et al., 1982 in Maignien, 1982).

II.1.2- Facies d’altération ;


L’altération supergène (Maignien, 1982 ; Kamgang, 1987 ; Beauvais, 1989 ; Bitom et
Volkoff, 1993) se caractérise théoriquement par un départ de matière : alcalis et silice. Elle
s’exprime dans deux faciès : une structure conservée ou isalterite, une autre effondrée ou
alloterite. Dans le premier cas, le squelette, qui donne la cohésion à l’ensemble est constitué
de fins cristaux d’oxy-hydroxyde de fer et/ou de gibbsite qui pseudomorphosent les feldspaths
et les plagioclases en voie de disparition. I1 en résulte un matériau cohérent mais fragile,
poreux, de faible densité, parfois appelé «pain d’épices » qui sert de structure d’accueil à des
produits figurés (kaolinites) ou des éléments dissous (Si, Al, Fe, etc...) migrant des horizons
supérieurs ou des parties amonts de la couverture pédologique. Les éléments dissous
s’accumulent, cristallisent en gibbsanes, en ferranes ou se recombinent entre eux ou avec ceux
de la structure d’accueil pour donner une métahalloysite éphémère, puis de la kaolinite. Ainsi
les matériaux qui bourrent les vides et les fissures résultent de la combinaison d’un plasma
d’altération et d’un plasma de transfert (Boulange, 1982 in Maignien, 1982), l’ensemble se
fondant dans un horizon de plus en plus homogène, compact et induré. Ce milieu peut être le
siège de nouvelles transformations, de réorganisations, de dissolutions qui condensent,
ségrégent ou libèrent les différents constituants. En particulier la kaolinite peut se décomposer
pour donner de l’alumine et de la silice secondaire, lesquels vont suivre un nouvel itinéraire.
Les isaltérites sont caractéristiques des milieux très ouverts, donc bien drainés. On les observe
aux sommets et en bordure des reliefs accusés.

51
Dans le second cas, celui de l’allotérite, l’altération est différente. La première
substance qui s’installe, à la place des minéraux de la roche, est une masse abondante
isotrope, d’abord blanche, puis rapidement colorée en rouge foncé, au sein de laquelle
apparait peu de gibbsite. Puis, cette masse d’altération amorphe donne naissance à la kaolinite
à faciès en « accordéon » et à des produits ferrugineux. A ce stade la structure originelle de la
roche s’est effondrée. Le matériau résultant est meuble, plastique. La position de cette
lithomarge kaolinitique dans les chaînes de sols (on l’observe en abondance dans les parties
médianes et basses des modelés) montre qu’il s’agit d’une formation provenant d’ions en
solution (Si02, A1203) dans les eaux du sol ou dans des gels amorphes reconnus. La
réorganisation est totale et il est difficile de mesurer la part respective des altérations en place
et du transfert. Mais il est probable que celui-ci est très important, car « la formation directe
de kaolinite aux dépens d’un minéral primaire sans apport extérieur de silice et d’aluminium
n’a jamais été observé » (Delvigne, 1965 in Maignien R., 1982). Ce faciès argileux caractérise
un milieu à drainage ralenti.

II.1.3- Facies de transformation :


L’isaltérite se transforme en facies nodulaire pendant que l’allotérite se transforme en
facies argilomorphe ou en facies meuble.

II.1.4- Facies d’accumulation :


Les facies d’accumulation s’organisent dans toute structure d’accueil. On y observe des
lithoreliques.

II.1.5- Facies de lessivage :


On observe dans ces facies des structures alvéolaire, lamellaire, et gravillonaire.

II.2 – Terminologie caractéristique des sols de la zone tropicale


- Les sols ferrugineux caractérisent la zone tropicale à saison sèche marquée dont la
pluviométrie est en deçà de 1000 mm par an. Elle s’étend de la zone sahélienne à la savane
claire. Le cuirassement et les horizons concrétionnés riches en oxydes de fer y sont très
fréquents, l’humus faiblement développé. La kaolinite est le minéral dominant. Les minéraux
argileux du type 2 :1 y sont souvent présents. La CEC de la fraction argileuse varie entre 16 et
25 mEq/100g.
- Les sols ferrallitiques se développent sous les climats chauds et humides et à forêt
dense. La pluviométrie annuelle est supérieure à 1500 mm et la température moyenne est
supérieure à 25°C. Tous les minéraux primaires sauf le quartz sont hydrolysés et une forte
quantité de la silice et des bases sont mises en solution. La silice restante se combine à

52
l’aluminium pour former la kaolinite. L’excès de l’aluminium forme la gibbsite. La fraction
argileuse a une CEC inférieure à 16 mEq/100g.
- Les ferrisols ressemblent aux sols ferrallitiques. La différence est due au fait que
l’érosion superficielle empêche le développement normal des profils et les force à se
développer en profondeur dans les matières premières de départ moins altérées (Autret P.,
1983).

II.3- Utilités des latérites : les graveleux latéritiques


Le graveleux latéritique est un sol meuble de granulométrie 0/20 à 0/40 mm,
comportant de 10 à 35 % de fines passant au tamis de 80 μm et un « squelette » (refus sur le
tamis de 2 mm) de 20 à 60 %. Le mortier passant au tamis de 0,425 mm a une plasticité (IP =
indice de plasticité) variant entre 10 et 35 %. La courbe granulométrique montre très
généralement un palier entre 0,080 et 2 mm qui traduit bien la dualité d’origine des
composants du mélange naturel qu’est ce matériau (Bagarre, 1990). Ils sont abondants dans la
zone intertropicale et sont utilisés en construction routière comme matériau de couche de
fondation ou de base.

II.4- Minéralogie des graveleux latéritiques


Les graveleux latéritiques sont caractérisés par leur forte teneur en oxydes et
hydroxydes de fer et/ou d’aluminium qui peut atteindre 80% du produit dû à la ferrallisation.
Le fer est présent sous forme de goethite (αFeO (OH)) ou d’hématite (αFe2O3). L’aluminium
est contenue dans la gibbsite (γAl(OH)3) et dans la boehmite ou diaspore (AlO(OH)). Les
minéraux argileux couramment rencontrés dans les graveleux latéritiques sont la kaolinite,
l’halloysite, la montmorillonite, les chlorites mais rarement l’illite. A ces minéraux, il faut
ajouter les oxydes de titane dont l’anatase et une de ses variétés allotropiques qui est la
brookite, les oxydes de chrome dont la chromite et la chromopicotite. Les silices cristallisées
(quartz) et amorphes sont à des teneurs appréciables dans les graveleux latéritiques.

II.5- Principales spécifications


De nombreuses normes d’utilisation des graveleux latéritiques en technique routière
existent. Il s’agit de règles empiriques valables aussi bien pour les routes revêtues que celles
non revêtues. Elles se basent essentiellement sur les résultats de l’analyse granulométrique,
des limites d’Atterberg, les essais de compactage (Proctor modifié) et la portance CBR
(Californian Bearing Ratio). D’un pays à un autre, les spécifications peuvent être différentes
(Guide pratique du dimensionnement des routes pour les pays tropicaux 1984). Les
caractéristiques du tableau 2 sont recommandées par le manuel de dimensionnement des

53
chaussées pour les pays tropicaux. La caractéristique clé pour ce dimensionnement est la
portance CBR. Cette caractéristique est généralement déterminée après 4 jours d’imbibition
d’éprouvettes de compacité égale à 95% de la densité sèche maximale. Si cette durée
d’imbibition sied pour la zone tropicale humide, elle est critiquable pour la zone sahélienne où
le sol est rarement imbibé et les teneurs en eau naturelle dépassent rarement celle de
l’optimum Proctor modifié (Autret, 1983).
Tableau 2 : Classe de portance des sols (Guide pratique du dimensionnement des routes pour
les pays tropicaux 1984)
Valeur CBR (%) Classe de sol Appréciation
#$% < 5 () Sols de très faible portance
5 < #$% < 10 (+ Sol de portance faible
10 < #$% < 15 ( Sols de moyenne portance
15 < #$% < 30 (- Sols de forte portance
#$% > 30 (. Sols de très forte portance

II.6- Graveleux latéritiques du Cameroun


L’utilisation en construction routière des graveleux latéritiques présente un intérêt
évident dans les pays tropicaux et tout particulièrement au Cameroun, en raison de leur
abondance. Celle-ci les rend économiquement intéressants même si leurs performances
mécaniques s’avèrent parfois médiocres et surtout variables (Sikali et Djalal, 1990).
On estime que 70 % environ de la superficie du pays sont couverts de sols latéritiques.
En fonction de leurs propriétés liées étroitement à leurs origines (roche-mère), à l’altitude, à la
végétation et au climat, on peut les répartir selon les différentes et principales sous-régions
suivantes :
- la sous-région forestière
- la sous-région de la savane
- la sous-région montagneuse de l’Ouest et Nord-Ouest.
Cependant, à l’intérieur de chaque sous-région, l’hétérogénéité des propriétés
minéralogiques et géotechniques des graveleux latéritiques est notable.

II.7- Argiles
Les minéraux argileux appartiennent majoritairement au groupe des phyllosilicates
communément appelés « silicates à feuillets ». Les phyllosilicates forment des cristaux
composés de feuillets empilés de façon cohérente selon l’axe z. Leur nombre détermine
l’épaisseur du cristal. Lorsqu’il n’existe pas de régularité dans la superposition de deux
feuillets adjacents, l’empilement est dit turbostratique (cas des montmorillonites). Si un ordre
partiel dans l’empilement des différents feuillets existe, l’empilement est dit semi-ordonné

54
(cas des vermiculites). Si des translations régulières s’établissent à grande échelle,
l’empilement est ordonné et la variation des modalités d’empilement est nommée polytype
(cas des polytypes des illites).
Les minéraux argileux ont une structure multi-échelle :
- le feuillet (échelle de l’Å, microscopique) ;
- le cristal : un empilement de feuillets (échelle du nm au μm).
Les minéraux argileux sont caractérisés par deux propriétés essentielles :
- le gonflement de l’espace interfoliaire
- l’échange ionique et propriétés colloïdales

II.8- Traitement des sols


Plusieurs techniques de traitement permettent de valoriser les sols. Elles correspondent à
la stabilisation :
- mécanique (réduction de la porosité par le compactage) ;
- hydraulique (drainage, rabattement de la nappe) ;
- électrique (électro-osmose) ;
- thermique (congélation, cuisson) ;
- chimique (modification des caractéristiques physiques et mécaniques par l’ajout des
produits chimiques : chaux, ciment...).
Ces techniques permettent de densifier le sol, de réduire la teneur en eau, de modifier la
fraction argileuse ou de modifier le comportement du sol.

II.8.1- Stabilisation mécanique : compactage


Le compactage est la densification des sols par application d’énergie mécanique (c’est
une étape importante de la stabilisation). Un simple compactage permet de réduire la porosité
du sol en expulsant l’air emprisonné. Les caractéristiques optimales de compactage du sol
sont déterminées par l’essai Proctor normal (AFNOR NF P 94-093, 1999). Les
caractéristiques mesurées [c’est-à-dire la teneur optimale en eau (/opt) permettant l’obtention
de la masse volumique sèche du sol la plus élevée (0max)] sont utilisées lors des études de la
stabilisation et aussi lors du chantier. La granulométrie, la morphologie des particules du sol,
l’abrasivité et la teneur en argile ont une influence sur le comportement du sol lors du
compactage. En raison de leur petite taille (quelques microns) les particules d’argile
permettent d’augmenter la densité sèche du sol en comblant sa porosité. Le comportement du
sol dépend de la teneur en argile.

55
Ainsi Martin et Lambe (1957), Faure (1978), Mvondo (1979), Daskalova (1980) et
Istvan. (1990) définissent différents comportements (variation de 0max et wopt) pour des sols
reconstitués suivant la teneur en sable et en argile. Ces auteurs montrent que les sols peuvent
avoir un comportement (Figure 16) :
- sableux, s’ils contiennent plus de 90 % de sable. Dans ce cas, la densité du mélange
dépend peu de la teneur en eau et l’optimum de la masse volumique est relativement faible ;
- sablo-argileux, s’ils contiennent entre 80 et 70 % de sable. L’optimum de densité est
mieux marqué ;
- argilo-sableux, s’ils contiennent moins de 70 % de sable. Dans ce cas, la densité du
mélange dépend fortement de la teneur en eau et la densité optimale est élevée.
Dans le cas des sols fins, un simple compactage ne permet pas de garantir les
caractéristiques de la couche de forme. La cohésion est avant tout liée à la présence d’eau :
c’est un phénomène de tension superficielle qui lie les particules du sol. Les caractéristiques
de la couche de forme sont donc tributaires de la teneur en eau du sol. Cette cohésion ne crée
pas de liaison suffisamment solide entre les particules pour s’opposer au gonflement des
argiles. L’utilisation d’agents chimiques permettant une stabilisation irréversible est donc
nécessaire. Plusieurs produits existent et sont couramment employés.
2,2
95% sable
90% sable
2,1
80% sable
Masse volumique (g/cm3)

2 60% sable

1,9

1,8

1,7

1,6
0 5 10 15 20
Teneur en eau (%)

Figure 16 : Influence de la teneur en eau sur la densité de différents mélanges de sables et d’argiles selon le
protocole du Proctor modifié.

56
II.8.2- Stabilisation chimique : Effets des liants sur les sols
II.8.2.1-Historique de la stabilisation des sols aux liants hydrauliques
L’ajout de la chaux au sol en vue de l’améliorer pour des projets de construction a une
histoire datant d’environ 5000 ans (Akotob et Singh, 1981 in Millogo, 2008). Les routes en
terres stabilisées à la chaux étaient utilisées dans l’ancienne Mésopotamie ; les Egyptiens, les
Grecs et les Romains utilisaient des mélanges sols-chaux (Bell, 1996). Aux Etats-Unis
d’Amérique, la stabilisation des routes à la chaux a été utilisée pour la première fois en 1920
(Akoto et Singh, 1981). La chaux éteinte fut utilisée d’abord comme agent stabilisant pour les
constructions modernes dans les années 1924 sur de courts tronçons de route. Son utilisation
fut répandue pendant la deuxième guerre mondiale pour les routes et les pistes d’atterrissage
des avions (Bell, 1996). De nos jours la stabilisation des sols argileux par ajout de la chaux en
vue d’améliorer leur utilisation en construction est une technique largement répandue dans le
monde. Elle est utilisée pour améliorer les couches de base et de fondation des chaussées ainsi
que pour la construction des voies ferrées et des pistes d’atterrissage des aéroports.
Bien que la chaux soit largement utilisée pour améliorer les couches des chaussées, peu
de travaux scientifiques font allusion à l’amélioration des performances mécaniques des
briques à base d’argile par ce liant hydraulique. En Afrique, des améliorations des couches de
chaussées à la chaux ont été réalisées au Ghana, Nigeria, Kenya, Mozambique, Zimbabwé, en
Algérie, Angola, Gambie, Afrique du Sud, Tanzanie et Zambie (Autret, 1983). Pour ce qui est
du Cameroun, des travaux sur l’amélioration à la chaux des sols destinés à des couches de
chaussées et à la fabrication des briques crues n’ont pas été suffisamment faits ; pourtant,
d’une part il est observé un contraste total entre la richesse du sol camerounais en graveleux
latéritiques pour les couches de base et la rareté des infrastructures ; et d’autre part la qualité
des briques produites à base d’argile brute laisse à désirer.
Le terme « ciment » est issu du latin coementum qui signifie mortier, liant des
maçonneries. C’est un liant hydraulique donc le durcissement est dû aux réactions chimiques
d’hydratation des silicates et des aluminates. Les Romains se servirent beaucoup de la chaux
dans leurs constructions, mais améliorèrent ce liant dès le premier siècle avant J.-C. en
l’additionnant de pouzzolane soit naturelle comme les cendres volcaniques actives, soit
artificielles comme les briques pilées. Ils obtinrent ainsi un liant hydraulique, appelé ciment
romain, qui est en fait intermédiaire entre une chaux et un véritable ciment. Celui-ci permit de
construire de grands ouvrages hydrauliques, tel le pont du Gard, ou maritimes tels les ports.
Au XVIIIe siècle, avec l’amélioration des procédés de cuisson, les chaux hydrauliques,
intermédiaires entre les chaux et les ciments, furent produites. En 1756, l’Anglais Smeaton, en

57
mélangeant celles-ci avec des pouzzolanes, obtint un mortier aussi dur que la pierre de
Portland. Cette technique d’élaboration fut reprise par ses successeurs. Ainsi, fut introduit
progressivement dans le langage l’appellation “ciment Portland“. En 1817, le Français Louis
Vicat, étudiant scientifiquement et non plus empiriquement comme ses prédécesseurs les
chaux hydrauliques, découvrit les principes chimiques des ciments et définit leurs règles de
fabrication. Aussi en est-il considéré comme l’inventeur.
Le ciment est généralement fabriqué en cuisant vers 1450 °C des mélanges de calcaire
et d’argile ; on obtient alors des nodules durs, appelés clinkers. Le ciment Portland est obtenu
en broyant très finement le clinker auquel on ajoute un peu de gypse. D’autres types de ciment
peuvent être obtenus en mélangeant ce clinker broyé avec des constituants broyés également,
qui présentent des propriétés hydrauliques ou pouzzolaniques (laitiers de hauts fourneaux
granulés, cendres volantes, pouzzolanes).
La principale utilisation du ciment est le béton, dont il est le composant actif. Le ciment
est très utilisé comme additif aux argiles et latérites en vue d’élaborer des matériaux aux
bonnes tenues mécaniques (Autret, 1983 ; Messou, 1980 ; P’Kla A. 2002 ; Walker 1995). Si
le ciment a été largement utilisé dans certains pays d’Afrique dont ceux cités plus haut et en
Côte d’Ivoire en vue d’améliorer les propriétés géotechniques et mécaniques (Lompo, 1984)
des latérites et des argiles, cela n’est pas le cas du Cameroun où les travaux d’amélioration
des graveleux latéritiques au ciment sont rares.
La littérature révèle beaucoup de travaux sur l’influence de la chaux et du ciment sur les
propriétés géotechniques et mécaniques des latérites (Autret, 1983 ; Bagarre, 1990 ; Messou,
1980 ; Attoh-Okine, 1990 ; Osula, 1996]. Cependant, peu de travaux ont concerné l’étude
corrélative entre ces propriétés et l’altérologie.

II.8.2.2- Effet régulateur de l’état hydrique


L’ajout d’un liant au sein du sol provoque une modification de sa teneur en eau. Cet
effet est plus sensible avec la chaux qu’avec les liants hydrauliques. Le choix du type de
chaux dépend de la teneur en eau du sol (GTS, Guide technique, 2000) :
• si le sol est trop humide, la chaux vive (CaO) est préconisée car elle :
- augmente la teneur en solide du sol, d’où une diminution relative de la teneur en eau ;
- consomme de l’eau lors de son hydratation : CaO + H2O → Ca(OH)2
- favorise l’évaporation du fait de l’exothermicité de la réaction d’hydratation.
Il est admis que chaque pour cent de chaux vive introduite dans les sols permet de
réduire d’un pour cent la teneur en eau.

58
• si le sol est à la teneur en eau Proctor, la chaux éteinte, Ca(OH)2, pourra être utilisée ;
• si le sol est trop sec, on pourra utiliser le lait de chaux, c’est-à-dire une suspension
d’hydroxyde de calcium.
Il est admis que les liants hydrauliques réduisent la teneur en eau du sol dans la
proportion ⅓ à ½ de la proportion de ciment introduit.

II.8.2.3. Modifications du sol (GTS, Guide technique, 2000)


Les propriétés rhéologiques des sols sont modifiées dès l’incorporation des liants.

Cas de la chaux
L’ajout de chaux provoque rapidement, en quelques minutes, la floculation des argiles.
Cette action entraîne une amélioration de la consistance qui se traduit par une augmentation
de la limite de plasticité s’accompagnant ou non d’une augmentation de la limite de liquidité.
Cette évolution provoque un déplacement du domaine de plasticité vers des teneurs en eau
plus importantes. Le décalage de l’indice de plasticité est lié à la quantité de chaux utilisée.
L’évolution de consistance favorise la granulation du sol lors du malaxage (Cimpelli,
Kergoet, 1974). Différents facteurs influencent cette granulation dont la nature du sol, la
teneur en eau et le dosage en chaux (Verhasselt, 1978 in Cabane, 2004).
L’évolution de la consistance débute dès l’épandage de la chaux avec la fragmentation
due au retrait de déshydratation. Le malaxage amplifie ensuite le phénomène. Le
réarrangement des particules et la consommation de l’eau interstitielle favorisent la
contraction des agrégats de sol qui se traduit par la disparition des pores dont le diamètre est
compris entre 10 et 100 μm (Abdulkader, 2002). Ainsi, une amélioration du sol réussie se
traduit par la formation d’agrégats résistant à une série d’immersions (Verhasselt, 1978 in
Cabane, 2004). Les auteurs parlent de grumeaux pour désigner les agrégats de sol chaulé. Ces
modifications du comportement rhéologique des sols entraînent l’amélioration des propriétés
d’usage des sols traités :
- le comportement lors du compactage est modifié. L’optimum de compactage est
décalé vers des teneurs en eau plus importantes et la densité de compactage est plus faible.
Dans le cas des sols argileux, l’allure générale de la courbe est aplatie traduisant une certaine
insensibilité à l’eau du matériau. La modification du sol est importante dès un ajout de chaux
en faible quantité ;
- la portance des sols est améliorée. Ainsi l’indice CBR est de 4 à 10 fois plus élevé que
pour un sol non traité ;

59
- les sols sont rendus insensibles au gel pour une formulation supérieure à 3 % dans le
cas des limons (Boutonnet et Livet, 1984).

Cas du ciment
L’action immédiate du ciment est limitée. Cependant lors de l’utilisation d’un liant
hydraulique comportant une forte proportion de chaux, la floculation des argiles peut se
produire (GTS, Guide technique, 2000). Plus généralement, les liants hydrauliques sont
considérés comme des correcteurs granulométriques (Venuat, 1980) améliorant les
caractéristiques du sol lors du compactage et de l’essai de portance immédiat.

II.8.2.4- Stabilisation du sol


L’ajout des liants permet une amélioration à plus long terme des sols. L’utilisation d’un
traitement à la chaux ou au ciment aboutit à l’amélioration des caractéristiques mécaniques du
matériau traité.
Dans le cas du traitement à la chaux, la réaction pouzzolanique permet l’acquisition de
caractéristiques mécaniques intéressantes. Abdo (1982), Perret (1977), Locat et al (1990) ont
montré que ces caractéristiques augmentent graduellement sur la durée de l’étude.
Dans le cas des ciments, les caractéristiques mécaniques sont acquises dans les premiers
mois bien que des augmentations des caractéristiques mécaniques sur un an et plus
(comunication orale J. Vecoven in Cabane, 2004) soient observées.

II.8.3- Principe d’action des liants


II.8.3.1. Action de la chaux
La chaux a trois actions bénéfiques lors du traitement des sols argileux. La chaux
permet (Millogo, 2008 ; Abdulkader, 2002 ; Locat et al, 1990) :
• la saturation de la capacité d’échange cationique. Dans le sol, les argiles ainsi que
les matières organiques ont la propriété de fixer l’ion calcium. Pour les argiles, la capacité
d’échange cationique correspond aux échanges :
- des cations interfoliaires. Ces échanges concernent plus particulièrement les argiles
gonflantes ou TOT (smectite, vermiculite…). La substitution des cations interfoliaires est
d’autant plus facile que les cations ont une charge plus faible et sont de petite taille. Ainsi, on
peut classer les cations par ordre croissant de potentiel de remplacement : Na+ < H+ < K+ <
Mg2+ < Ca2+. Dans le cas des smectites, l’effet immédiat de la substitution du sodium par du
calcium est la réduction du potentiel expansif de ces argiles.
- des cations de bordure. Sur les bordures d’un cristal, les charges ne sont plus
équilibrées. Il apparaît alors des fonctions SiOH et AlOH. Ces fonctions sont déstabilisées en

60
milieu basique et constituent alors une source supplémentaire de sites de fixation pour l’ion
calcium. La présence de matières organiques contribue à augmenter la capacité de fixation du
calcium. Des complexes avec cet ion sont formés grâce aux groupements fonctionnels
qu’elles possèdent.
• la floculation/agglomération. Les charges négatives portées en surface des particules
d’argiles sont responsables de l’établissement d’un champ électrostatique autour d’elles. Ce
champ permet le développement de la double couche d’eau entourant les argiles (eau libre et
eau liée). L’ajout de chaux modifie la charge superficielle des argiles et donc la structure de la
double couche dont l’extension diminue. On observe alors une diminution du volume
apparent des particules et une contraction du sol. De plus, il y a la formation de ponts de
calcium entre les particules d’argile. Les flocons ainsi formés sont insensibles au lavage. La
floculation améliore la consistance des argiles (limite de plasticité).
• la liaison des particules argileuses. (la réaction pouzzolanique et la réaction de
carbonatation). En milieu basique et saturé en ion calcium, les argiles sont attaquées. Elles
libèrent alumine et silice qui réagissent avec le calcium pour former des hydrates calciques
similaires à ceux des ciments. Ces hydrates tapissent la surface des particules du sol.
Les principales réactions chimiques peuvent être schématisées comme suit :
- Ca(OH)2 → Ca+2 + 2OH-
- Ca2+ + 2OH- + SiO2 (silice des argiles) → CSH (silicate de calcium hydraté)
- Ca2+ +2OH- + Al2O3 (alumine des argiles) → CAH (aluminate de calcium hydraté).
Une large variété d’hydrates peut être obtenue en fonction des conditions des réactions
chimiques. Ces conditions sont principalement : la quantité et le type de chaux, les
caractéristiques du sol, le temps de cure et la température. Les réactions typiques entre le sol
et la chaux sont les suivantes (Diamond, Kinter, 1966 ; Moh, 1965 ; Sloane, 1965 ; Ruff CG
Ho C. 1966 ; Wang, Handy, 1966) :
- kaolinite + chaux → C-S-H (C/S = 0,2-1) + C-A-H + C-A-S-H;
- kaolinite + chaux → C-A-S-H (prehnite);
- montmorillonite + chaux → C-S-H (gel) → CSH (II);
- montmorillonite + chaux → C-S-H (gel) + C4AH13 (hydrogarnet) ;
- argile + chaux → C-S-H (gel) et/ou C-S-H (I) + C4AH13 + C3AH6 ;
- smectite + chaux → C-A-H.
Pour C-S-H (I) et C-S-H (II), les ratios C/S sont respectivement inférieurs et supérieurs
à 1,5 (Yu P et al 1999). La nomenclature en usage dans le domaine des ciments (Baron J et al,
1982) se présente par : C : CaO ; S : SiO2 ; A : Al2O3 ; H : H2O.
61
Les C-S-H formés à partir de la kaolinite correspondent à des hydrates de type
monocalcique et dicalcique (Le Roux A., 1969 in Cabane, 2004). D’autres auteurs utilisent les
termes de C-S-H (I) et C-S-H (II) correspondant à des températures de déshydratation
différentes. Les C-A-H formés à partir des smectites sont des aluminates tri et tétracalciques.
Pour la kaolinite, l’aluminate calcique formé est tricalcique. Un dernier composé se formant
au cours de la réaction pouzzolanique est signalé, il s’agit de C-S-A-H (Locat et al, 1990 ;
Gedney D.S et al, 1987.).
La réaction de la chaux sur les argiles permet donc la consommation des argiles et la
formation de nouveaux minéraux aux propriétés liantes. La réalisation de cette réaction est
conditionnée par la saturation initiale du sol en chaux. Un test basé sur la mesure du pH
permet d’évaluer la teneur en chaux nécessaire pour que ces réactions puissent avoir lieu. Le
seuil de pH est fixé à 12,4. La quantité de chaux permettant d’obtenir cette valeur de pH est
connue sous le nom de « lime fixation point » (Eades et Grim, 1966 ; Ingles et Metcalf, 1970).
Cette observation a été faite aussi par Derriche et Lazzali (1990) sur des smectites : l’addition
de 8 % de chaux permet d’acquérir une résistance mécanique importante de 9 Mpa, elle ne
serait que de 1 Mpa avec 4 % de chaux (rupture à 45 j). Cette différence de résistance
mécanique se traduit par une nouvelle minéralogie, à savoir l’apparition de C-S-H.
L’apparition des caractéristiques mécaniques résultant de la formation de ces hydrates est
progressive. Ainsi, après 28 jours de cure, seulement le tiers des caractéristiques mécaniques
escomptables à un an sont déjà acquises (Venuat, 1980).
Une quatrième réaction peut avoir lieu avec la chaux. Il s’agit de la formation de calcite
au contact de CO2 (Ca(OH)2 + CO2 → CaCO3↓+ H2O). Dans le cas du traitement des sols
argileux, les cristaux de calcite ainsi formés ont une propriété liante très médiocre et
perturbent la stabilisation car leur développement inhibe la réaction pouzzolanique. Cette
carbonatation est par contre recherchée lors de la stabilisation de matériaux calcaires tels que
la craie. Les cristaux de calcite obturent alors la porosité de ces matériaux. Ils peuvent ainsi
former une sorte de ciment.
La nature des hydrates formés au cours de la réaction pouzzolanique dépend de la nature
des argiles présentes dans le sol.

II.8.3.2- Action du ciment


L’objectif de la stabilisation d’un sol aux liants hydrauliques est de former rapidement
les hydrates calciques. Dans le cas du ciment, il est admis qu’après 28 jours la quasi-totalité
du ciment a réagi, c’est-à-dire que les caractéristiques sont presque définitives. Cet écart

62
provient du fait que lors du traitement au ciment, les minéraux aux propriétés liantes se
développent directement à partir du ciment (Venuat, 1980).
Le ciment Portland est une des nombreuses variétés de ciment. La composition typique
de son clinker est : 67 % de CaO, 22 % de SiO2, 5 % d’Al2O3, 3 % de Fe2O3 et 3 % d’autres
composés. Il contient 4 phases majoritaires qui sont : l’alite (3CaO.SiO2 ou C3S), la bélite
(2CaO.SiO2 ou C2S), la célite qui est le mélange de l’aluminate de calcium (3CaO.Al2O3 noté
C3A) et du ferroaluminate de calcium (4CaO.Al2O3.Fe2O3 noté C4AF) (Vialisse-Terrisse H.,
2000). Plusieurs autres phases, comme les sulfates d’alcalin ou l’oxyde de calcium s’y
retrouvent en très faibles quantités.

Réactions chimiques
Le ciment en présence d’eau se solidifie. Les principales réactions chimiques
responsables de ce phénomène sont les suivantes (Millogo, 2008) :
• 2(3#23. ( 3+ ) + 67+ 3 → 83#23. 2( 3+ . 37+ 3) + 3#2837)+ (1)

• 2(2#23. ( 3+ ) + 47+ 3 → 83#23. 2( 3+ . 37+ 3) + #2837)+ (2)

• (3#23. :;+ 3 ) + 67+ 3 → 83#23. :;+ 3 . 67+ 3) (3)

• (3#23. :;+ 3 ) + #2837)+ + 127+ 3 → 84#23. :;+ 3 . 137+ 3) (4)


• (4#23. :;+ 3 . <=+ 3 ) + 4#2837)+ + 227+ 3 → 84#23. :;+ 3 . 137+ 3) +
84#23. <=+ 3 . 137+ 3) (5)

La réaction (1) est rapide ; elle est à l’origine de l’augmentation des résistances
mécaniques à court terme. Le produit (3CaO. 2SiO2. 3H2O) est un silicate de calcium
hydraté : c’est une tobermorite. La réaction (2), quant à elle est lente et est responsable de
l’amélioration des propriétés mécaniques à long terme. L’aluminate tricalcique s’hydrate très
vite et nécessite l’addition d’un régulateur de prise de masse, le gypse (CaSO4 .2H2O) qui
permet la formation de fins cristaux d’ettringite (3CaO. Al2O3 .3 CaSO4 .32 H2O) retardant la
prise en masse du ciment. L’équation chimique de formation de l’ettringite est la suivante :
3CaO. Al2O3 + 3CaSO4 .2H2O + 26H2O → 3CaO. Al2O3 .3CaSO4 .32H2O.
Des C-S-H (figure 17) se forment à partir de l’alite (3#23. ( 3+) et de la bélite
(2#23. ( 3+). L’hydratation de l’alite et de la bélite, mais aussi des aluminates calciques
provoque la libération d’un excès de chaux qui donne de la portlandite. L’aluminate calcique
permet la formation de différentes phases dont des aluminates calciques hydratés
(4#23. :;+ 3 . 137+ 3 et 3#23. :;+ 3 . 67+ 3), de l’ettringite et du monosulfoaluminate en se
combinant avec le soufre.

63
Lorsque l’on mélange une argile ou une latérite à du ciment en présence d’eau, on
assiste aux mêmes réactions chimiques comme pour les mélanges argile-chaux. La portlandite
produit lors de l’hydratation du ciment réagit avec le dioxyde de carbone de l’air et les
minéraux argileux pour donner respectivement de la calcite et du silicate de calcium ou
aluminate de calcium hydratés. L’échange cationique et la floculation/agglomération
s’observent aussi dans les mélanges argile/ciment. La réaction pouzzolanique impliquant les
minéraux argileux n’est pas prépondérante compte tenu de la disponibilité de la portlandite.

Réactions physiques
Différentes réactions physiques se produisent pendant la prise du ciment. Il y a d’abord
la formation d’une pâte de particules solides. A cet effet, les espaces interparticules sont
interconnectés et remplis d’eau dite « eau capillaire ». Se développe ensuite à la surface des
grains de ciment, un revêtement d’ettringite empêchant la prise éclair. La réaction
d’hydratation du ciment continue et après deux heures, il y a formation des cristaux fibreux
qui sont des silicates de calcium hydratés (CSH). Ces composés connus sous le label de
tobermorite lient les composantes du mélange argile (ou latérite)/ciment. Ces cristaux se
développent et contribuent de façon notoire à l’amélioration des propriétés mécaniques de ces
mélanges (Millogo, 2008). Dans le cas des bétons et des graves/sables traités au ciment, le
ciment forme une coque enrobant le granulat (Figure 17). Ceci peut se passer de deux
manières :
(α) C-S-H « réticulés » et C-S-A-H « aplati » se développant à la surface des particules
d’argile (Locat et al, 1990 in Cabane, 2004) ;
(β) C-S-H de structure fibreuse (réticulée) formant une couche adhérente à la surface des
grains de quartz. (Benezet, 1997 in Cabane, 2004).

α β

Figure 17: Hydrates calciques développés par réaction pouzzolanique à partir de l’argile (α) et du quartz (β)

64
III - METHODOLOGIE
L’objectif principal de ces travaux étant la connaissance altérologique des produits
d’altération des roches de la zone basse du versant sud des Monts Bambouto et leur utilité
géotechnique/traitement aux liants hydraulique ; la première phase de ce travail a été
d’identifier les localités dans lesquels les études devraient être menées.
Les matériaux d’altération sont utilisés de façon empirique pour diverses activités par
des populations sans que celles-ci connaissent leurs propriétés physiques et chimiques. Les
plus courantes de ces activités sont la poterie, la construction des bâtiments et des routes. Le
choix de la zone basse du versant Sud des Monts Bambouto a été guidé d’une part par
l’utilité et l’usage des produits d’altération, et d’autre part par l’insuffisance d’un travail
scientifique à proprement parler relevant du domaine altérologique et géotechnique dans le
secteur. Le choix des différentes localités était subordonné à l’existence d’un substratum
rocheux, d’un profil d’altération à plusieurs niveaux (horizons) et l’accessibilité au profil dans
ce contexte montagneux.
Quatre principales localités ont été sélectionnées :
- le village Batsingla sur basalte aux profils de sols riches en concrétions ferrugineuses ;
- le village Fomopéa sur granitoïde aux sols particulièrement sablo-argileux, subissant
des glissements fréquents de terrain et des éboulements de roches ;
- le village Fontsa-Touala sur orthogneiss à biotite aux sols superficiels argileux ;
- le village Litakli-Foréké sur anatexite aux sols argileux riches en paillettes de micas.
Pour atteindre les résultats escomptés, le travail s’est déroulé sur le terrain et en
laboratoire.

III.1- Travaux sur le terrain


Sur le terrain, après la sélection des sites d’étude, il a été procédé à celle des profils
d’altération dans chaque village. Pour ce faire, une enquête a été menée auprès des fonceurs
de puits des localités afin de mieux cibler les profils caractéristiques. Plus d’une douzaine de
profils a été répertoriée et quatre ont été sélectionnés à partir des critères suivants :
- particularité de la roche mère ;
- difficultés d’accès à la nappe dans la zone ;
- proximité par rapport à l’habitat (le puits pourra être utile à la population) ;
- singularité du profil par son caractère d’assemblage des traits caractéristiques des
autres profils ;
- profondeur du sol.

65
L’étude s’est faite, d’une part par fonçage des puits dans les villages Batsingla, Fontsa-
Touala et Litakli, d’autre part, par utilisation des flancs de glissement de terrain dans le cas
du village Fomopéa, ceci afin de pouvoir observer les profils d’altération des différents types
des roches. Ces profils d’altération ont été décrits suivant la variation de couleur, de minéraux
visibles à l’œil nu et de leur structure. A chaque variation sensible à l’observation,
correspondait un horizon sur lequel il y a été prélevé un échantillon de sol pour des études au
laboratoire.

III.1.1- Profil d’altération sur trachybasalte à Batsingla


Le profil d’altération sur trachybasalte est situé dans le village Batsingla (au sud du
groupement Bafou), à moins de 50 Km de l’escarpement de Santchou, au Nord de la Plaine
des Mbos (Figures 1 et 13). Il se trouve sur un massif basaltique, de 1553 m d’altitude et est
défini en coordonnées géographiques comme suit : 05°25’33 de latitude Nord et 10°07’19 de
longitude Est.
Un puits de 28,40 m de profondeur a été creusé sur l’un des versants d’une colline. Ce
puits de Batsingla a présenté au total 21 échantillons numérotés de bas en haut (Figure 18) :
1BT, 2BT, 3BT, 4BT, KBT, 5BT, 6BT, 7BT, 8BT, 9BT, 10B, 11BT, 12BT, 13BT, 14BT,
15BT, 16BT, 17BT, 18BT, 19BT, LBT, la roche mère étant annotée RBT. Ils ont permis de
mieux observer les niveaux d’altération du profil. Ce dernier met en évidence les différents
niveaux d’altération qui s’individualisent au dessus du basalte. Ainsi nous distinguons
(Figure 52) de la base au sommet :
• la roche mère à près de 28,40 m de profondeur ;
• l’altérite à structure conservée : roche altérée compact d’une épaisseur d’environ 1,4 m ;
• l’altérite à structure non conservée constitué de :
- un niveau de transition d’environ 0,6 m d’épaisseur ;
- le niveau kaolinitique de 5,20 m environ d’épaisseur constitué de près de 2,0 m
d’épaisseur de kaolin, le reste constitué de sol argileux compact gris et violacé ;
- le niveau argileux structuré de près de 6,50 m d’épaisseur ;
- une fine couche très particulière à apparence grenue et rouillée de près de 0,20 m ;
• le niveau d’accumulation graveleux : niveaux meubles argileux alumino-ferrugineux
graveleux d’une épaisseur de près de 14,50 m ;
• le niveau huminifère d’une vingtaine de centimètres d’épaisseur.

66
Nom de
l’échantillon.
Profondeur Description des niveaux des couches d’altération
(en mètre)

LBT Concrétion latéritique


1
18BT Latérite en cour de durcissement (oxydation)
5

17BT Argile rouge vif


7
Argile rouge sombre jaunâtre, tantôt gris clair violacée
16BT – minéraux blanchâtre, jaune et violet
9

15BT Argile jaunâtre - minéraux altérés jaunes > blancs > rose

11,30
Argile jaune - Minéraux altérés jaune ≈ blanc,
14BT
quelques minéraux altérés rosâtres
12,80
Structure litée : lit violet : lit rose sombre, rose
13BT clair, rose blanchâtre (1mm à 1cm)
14
12BT 12BT : Argile grise - Structure litée : lits violets (0,5mm), lits jaunes
14,50 (0,5mm), lits blanchâtres (1cm)
11BT 11BT : Couche grenue - Structure en fragment comme un morceau de fer
14,70
rongé par la rouille – couleur jaune noircissant
10BT 10BT : Argile rose tachetée de blanc - Apparemment structure conservée –
minéraux altérés blancs noyés dans une masse rouge rosâtre
15
Sol argileux compact - Structure litée un peu trouble, ligne
9BT
blanchâtre présente sous forme de minéraux altérés
16
Sol argileux compact - Structure litée : ligne jaune (≈2mm), marron
8BT (≈1mm) et blanche (≈1mm).
18,40 7BT : Sol argileux compact - une bonne partie des minéraux altérés
7BT
20 blanchâtres noyée dans la masse violette
6BT 6BT : Sol argileux compact - minéraux altérés en blanc et violet (un
20,40 peu rare), masse jaune dominante
5’BT 5’BT : Sol argileux compact - minéraux altérés en blanc, en violet,
21,20
5BT verre altéré en jaune
22 5BT : Sol argileux compact– masse violette – quelques rares points
KBT de plagioclase altéré en blanc
KBT : Sol argileux compact -Masse gris-clair - Kaolin
24
Minérale en altération blanchâtre – verre en altération gris clair –
4BT altération de minéraux vert citron

26 Minérale en altération blanchâtre – verre en altération violet grisâtre


3BT
26,40
2BT 2BT- Minérale en altération blanchâtre – ensemble grisâtre
27 1BT-Structure conservée – par endroit couleur de la roche saine – points blancs
1BT
visibles marquant les plagioclases en altération – verre en altération jaune
grisâtre sombre
28,40 Trachybasalte
RBT

N.B. : Les points de prélèvement sont situés au milieu de chaque couche - Toutes les couches d’altération sont
argileuses mis à part la couche 11BT

Figure 18 : Description en photographies du profil d’altération sur trachybasalte aphyrique de Batsingla

67
III.1.2- Profil d’altération sur granitoïde à Fomopéa
Le village Fomopéa se trouve sur les bordures du flanc sud des Monts Bambouto, dans
la zone basse. Il est caractérisé par un énorme panneau de socle fissuré et faillé. Le socle
domine c e v i l l a g e où il forme de vastes étendues de collines multiconvexes, avec des
affleurements plus ou moins pointus au sommet. Il est limité par des rebords abrupts
atteignant parfois 600 m, entaillés par des vallées étroites. C’est le cas particulier du mont
« Nian » (figure 9), au quartier Yantou qui s’élève à près de 1790 m d’altitude alors que la
vallée est à près de 1200 m d’altitude. Ce sommet est marqué particulièrement par une
fissure centrale. Les sources d’eau naissent de part et d’autre sur des fissures du socle. Les
sols particulièrement sablo-argileux favorisent des éboulements de terrain dans le village ;
ne permettant pas ainsi de creuser des puits. C’est sur l’un de ces flancs d’éboulement
(figure 19) qu’un profil a été décrit (Figures 20) et les échantillons prélevés.
Le profil d’altération sur granitoïde de Fomopéa est situé à environ 15 Km de
l’escarpement de santchou, au NE de la Plaine des Mbos (Figures 1 et 13). Il se trouve sur
un massif migmatique complexe, à 1406 m d’altitude et est défini en coordonnées
géographiques comme suit : 05°21’12 de latitude Nord et 10°09’41 de longitude Est.

Figure 19 : Flanc d’éboulement dans le quartier Yantou, au pied du rocher Nian


68
Nom de Profondeur
l’échantillon
Description des niveaux des couches d’altération
(en mètre)

9FP Niveau argileux jaune rosâtre – minéraux jaunâtres


(abondants), rose, marron et blanc (peu abondants)

2,50
Niveau argileux rose – minéraux rose (abondants)
8FP jaunâtres, blanc et marron
3,30
Niveau rose foncé – minéraux rouge rosâtre
7FP (abondants), blanc, marron (peu abondants)
3,80
Niveau argileux, minéraux rose rougeâtre
6FP (abondants), blanc et marron (peu abondants)
4,80
Niveau sablo-argileux – minéraux clairs :
5FP marronâtres, rosâtres, blanchâtres (dominants)

6 Structure apparemment conservée – grains grossiers –


4FP micas très abondants altérés en couleur doré – minéraux
6,05 rose, rouge, blanc moins abondants

3FP Niveau argilo-sableux – minéraux blanc, marron


brillant, rosâtre

8,05
Niveau argilo-sableux blanc grisâtre– structure
2FP conservée, visiblement comme une masse rocheuse –
minéraux blanc, noir, rose, marron et brillant
9,55
Sable de couleur marron clair blanchâtre– structure
1FP conservée, visiblement comme une masse rocheuse –
minéraux blanc, noir, rose

11,55
AFP Altérite – minéraux altérés blanc, rose, noir et vert
12

Granitoïde
RFP

N.B. : Les points de prélèvement sont situés au milieu de chaque


couche
Figure 20 : Description enphotographies du profil d’altération sur granitoïde de
Le flanc d’éboulement de 12 m de hauteur à été étudié sur l’un des versants de la
colline. Il a été prélevé 10 échantillons qui sont annotés de bas en haut (Figure 20) : AFP,
1FP, 2FP, 3FP, 4FP, 5FP, 6FP, 7FP, 8FP, 9FP, la roche mère étant noté RFP. Il a permis de
mieux observer les niveaux d’altération du profil (figure 60). Ce dernier s’individualise au
dessus du granitoïde. De la base au sommet, les niveaux du profil sont :

• la roche mère à plus de 12 m de profondeur ;

69
• l’altérite à structure conservée : roche altérée plus ou moins compacte d’à peu près 3,95 m
d’épaisseur ;
• l’altérite à structure non conservée constituée : niveau argilo-sableux d’une épaisseur de 2
m à peu près ;
• le niveau d’accumulation sablo-argileux constitué de :
- un niveau très remarquable micacé doré d’une épaisseur de 0,05 m
- le niveau meuble sablo-argileux de 1,20 m d’épaisseur ;
• le niveau argileux riche en mica d’à peu près 4,80 m d’épaisseur ;
• le niveau huminifère d’une épaisseur d’environ 15 cm.

III.1.3- Profil d’altération sur orthogneiss à Fontsa-Touala


Le profil d’altération du gneiss est situé dans le village Fontsa-Touala (Figures 1 et
13). Il est situé sur un socle gneissique, de 1483 m d’altitude et est défini en coordonnées
géographiques comme suit : 05°18’51 de latitude Nord et 10°04’50 de longitude Est.

Un puits de 24 m de profondeur a été creusé non loin du sommet d’une colline. Il


présente à sa base la roche mère notée RFT au dessus duquel 6 échantillons numérotés de bas
en haut (figure 21) : 1FT, 2FT, 3FT, 4FT, 5FT, 6FT. Ces échantillons permettent de mieux
observer les niveaux d’altération du profil (figure 66). Ce dernier met en évidence les
différents niveaux d’altération qui s’individualisent au dessus du gneiss. Ainsi nous
distinguons de la base au sommet :

• la roche mère à près de 24 m de profondeur ;


• l’altérite : roche altérée compacte avec les traces d’un ancien filon de quartzite très
fragmenté de près de 3,5 m d’épaisseur ;
• La zone de transition constituée de sable fin de près de 2,5 m d’épaisseur,
• le niveau argileux différencié relativement riche en grains de quartz d’une épaisseur de
près de 18 m ;
• le niveau organique faible d’une dizaine de centimètres d’épaisseur.

III.1.4- Profil d’altération sur anatexite à Litakli


Le profil d’altération de l’anatexite est situé dans le village Litakli (au sud de Foreké), à
moins de 10 Km de l’escarpement de santchou, au Nord de la Plaine des Mbos (Figures 1 et
13). Il se trouve sur un socle anatexitique, de 1452m d’altitude et est défini en coordonnées
géographiques comme suit : 05°23’43 de latitude Nord et 10°04’12 de longitude Est.

70
Nom de Profondeur Description des niveaux des couches d’altération
l’échantillon (en mètre)

Couche argileuse rouge brique,


6FT
rares grains de quartz altérés

Couche argileuse rose jaunâtre,


rares petits grains de quartz
5FT altérés, petit point (<mm) blanc.

13 Couche argileuse rose foncée – grains de quartz, minéraux


4FT altérés noirs tendant vers le marron, blanc rosâtre
14

Couche argileuse, grains de quartz, rose blanchâtre –


3FT grains de quartz altérés, minéraux altérés rose, blanc, noir.

18

2FT Sable fin à granulaire, blanc rosâtre – minéraux altérés


noir, blanc, rosâtres
20,50

Fragments de roche altérée (mm au dm), isaltérite –


1FT
minéraux altérés noirs, blancs, blancs translucides
et rosâtres (moins abondants)
24
RFT
Orthogneiss

N.B. : Les points de prélèvement sont situés au milieu de chaque couche

Figure 21 : Description en photographies du Profil d’altération sur ortho-gneiss à biotite de Fontsa-Touala

Un puits de 27 m de profondeur creusé sur l’un des versants de cette colline a permis
de mieux observer les niveaux d’altération du profil. Le puits de Litakli ayant à sa base la
roche mère notée RLT a présenté 12 échantillons (figure 22) annotés de bas en haut : 1LT,
2LT, 3LT, 4LT, 5LT, 6LT, 7LT, 8LT, 9LT, 10LT, 11LT, 12LT.
En plus du puits, il a été étudié le profil d’altération sur le flanc routier depuis le
sommet jusqu’au talweg (environ 50 m de hauteur). Tout au long du flanc routier, il est

71
Nom de Profondeur Description des niveaux des couches d’altération
l’échantillon (en mètre)

Couche argilo-sableuse rouge, quelques rares grains de quartz


12LT
2
Couche argileux marron rougeâtre
11LT minéraux marrons, jaune marron,
quelques grains de quartz altérés, mica
altéré.
5,50

Couche argilo-sableuse marron jaunâtre


10LT minéraux jaune, rouge, noir, mica altéré,
quelque rare grain de quartz

10,50
Couche argileuse rouge jaunâtre – minéraux
9LT altérés blanc, rouge, jaune, micacé
12,50
Couche argilo-sableuse
8LT minéraux rose blanchâtre, mica blanc
13,25
Couche argilo-grenue, tachetée rose blanc
7LT minéraux blanc, rose altéré, grains de quartz, mica blanc altéré
14,45 6LT-Couche argilo-sableuse rose rouge – grains de quartz en
6LT 15,15 altération, grains noir et blanc (moins abondants), mica altéré
5LT 15,20 5LT-Fragment de roche en altération – le blanc domine sur le
4LT 15,50 quartz, grains rose et noir
4LT-Fragment de roche en altération : mica blanc, quartz,
3LT
minéraux noirs
3LT-Couche sableuse marron jaunâtre – grains de quartz
17,80 altérés, mica altéré couleur or

Couche sableuse marron – grains de quartz altéré, mica altéré


2LT
couleur or, grains altérés jaunâtres, rosâtres, minéraux altérés

21,80

Couche sableuse – grains de quartz altéré, mica altéré marron,


1LT minéraux altérés noir (abondant), rose et blanc

26
ILT Anatexite altéré
26,90
RLT

N.B. : Les points de prélèvement sont situés au milieu de chaque couche

Figure 22 : Description en image du profil d’altération des sols sur anatexite de Litakli

observé un horizon violacé fortement micacée, régulièrement litée, avec des filons de quartz
en altération. Cette couche de prime abord apparaît comme une roche massive. De ce fait,
c’est le niveau d’altération C et plus précisément l’isaltérite. Tout au long des rives du cours
d’eau c’est cet horizon davantage semblable à une roche saine qui parait. Pour un début, elle
est comme une roche, mais au marteau, elle se fragmente très rapidement, ce qui prouve son

72
niveau d’altération. C’est finalement cette isaltérite qui a été prise à la place de la roche mère
pour études géochimique et minéralogique.
L’ensemble flanc routier et puits met en évidence les différents niveaux d’altération
(figure 71) qui s’individualisent au dessus de l’anatexite. Ainsi nous distinguons de la base
au sommet :
• la roche mère au-delà de 27 m de profondeur ;
• l’altérite : niveau altéré très compact à plus de 26 m de profondeur ;
• le niveau d’accumulation constitué :
- du niveau sableux fin à près de 10,8 m d’épaisseur ;
- de la zone de transition, une fine couche de 0,05 m constitué de fragment de roche en
altération ;
• le niveau argilo-sableux de surface : niveau meuble ferrugineux de 15,15 m d’épaisseur.

III.1.5- Prélèvement sur affleurement de sol


Pour mener à bien certains essais géotechniques (essai Proctor, essai CBR…) au
laboratoire, deux sites ont été choisis. Par rapport à leur représentativité en argile et en
latérite, les sites de Litakli et Batsingla ont été respectivement adoptés. Près de 300 Kg de sol
représentatif ont été prélevés par secteur. Soit 10 sacs de 60 Kg chacun emportés au
laboratoire National de Génie Civil (LABOGENIE).

III.2- Techniques et procédures expérimentales


Les essais ont été réalisés sur des échantillons de sol prélevés depuis la roche saine
jusqu’à l’horizon situé en dessous de l’horizon organique. Deux types d’échantillons ont été
prélevés :

- Deux séries d’échantillons de près de 300 Kg chacun, prélevés sur les couches
supérieures des profils (entre 1 et 3 m de profondeur), en excluant l’horizon organique, sur les
sols argileux de Litakli et sur les sols latéritiques et argileux de Batsingla. Ces échantillons
ont été amenés au Laboratoire National de Génie Civil (LABOGENIE) à Yaoundé pour la
réalisation des essais d’identification géotechniques en vue de déterminer leur qualité en
matière de matériaux d’exploitation routière (couches de chaussée).
- 58 échantillons (donc 6 echantillons de roches et 52 échantillons de sols) d’environ
1,5 Kg chacun ont été prélevés.
Ces échantillons ont été emportés dans plusieurs laboratoires pour essais et analyses, il
s’agit :

73
- du Laboratoire National de Génie Civil (LABOGENIE) à Yaoundé pour les essais
d’identification (analyse granulométrique, essais Proctor, essais CBR…) ;
- de la Mission de Promotion des Matériaux Locaux (MIPROMALO) -Yaoundé- pour la
confection des Briques de Terre Comprimées stabilisées ou cuites (BTC) et la
caractérisation mécanique comme élément de maçonnerie (mur) par la mesure de la
résonnance, la mesure du retrait linéaire, la mesure de la résistance … ;
- du centre d’imagerie de l’Institut de Recherches Géologiques Minières –Yaoundé- (IRGM)
pour la confection des lames minces ;
- du laboratoire « X-RAY ANALYTICAL FACILITY », du Département de Géologie de
l’Université de Prétoria (Faculty of natural and agricultural sciences) pour la détermination
de la composition minéralogique des différentes fractions de sol et de roche par diffraction
aux rayons X (DRX), la détermination de la composition géochimiques des différentes
fractions de sol et de roche par fluorescence aux rayons X (FRX) ;
- des laboratoires de Géologie de l’Ingénieur et Altérologie, de Géologie structurale de
l’Université de Yaoundé I pour l’observation microscopique des lames minces.

III.2.1- Confection et caractéristique mécanique des briques de terre comprimée


III.2.1.1- Confection de BTC
Au laboratoire de la MIPROMALO des BTC de dimension réduite et respectant la
norme EN 196-1, de forme parallépipédique de dimension (4 x 4 x 16 cm3) ont été fabriquées
pour la résistance à la compression et pour la résistance à la flexion. Suivant la norme NC
102 : 2002-2006 ; en référence à ARS 670 – 1996, Ces valeurs indiquent les mesures de
largeur x épaisseur x longueur.
Les deux principales matières utilisées dans la production de BTC sont :
- le sol (pour la structure squelettique du bloc) ;
- l’eau (pour l’hydratation de ciment et lubrification de particules du sol).
Trois éléments stabilisateurs (stabilisation chimique et par cuisson) ont été additionnés à
des proportions différentes :
- Ciment Portland Ordinaire (additif utilisé d’une part pour neutraliser la sensibilité à
l’eau de la fraction fine, ainsi à maintenir la cohésion à un niveau acceptable, même à l’état
humide, et d’autre part pour améliorer les caractéristiques mécaniques des BTC) ;
- la chaux vive (CaO) CP (même utilité que celui des ciments) ;
- un four à gaz naturels pour la cuisson des briques crues (destiné à évacuer l’humidité,
conduisant ainsi la maîtrise de l’hydrométrie et de la ventillation).

74
Les briques ont été fabriquées suivant les normes NC112 : 2002-2006 relatives au code
de bonne conduite pour la production de blocs de BTC, référence ARS 680-1996. Le temps de
cure des BTC stabilisées au ciment est de 28 jours et celui des BTC avec un apport de chaux
est de 90 jours.
Ainsi, quatre gammes de briquettes ont été confectionnées : briquettes d’argile
stabilisées à la chaux, briquettes d’argile stabilisées au ciment, briquettes d’argile cuite,
briquette d’argile simple, c’est-à-dire non cuite et non stabilisée. La stabilisation s’est faite à
quatre doses différentes de stabilisant : 2%, 4%, 6%, 8%. La cuisson s’est faite à trois niveaux
de température différente : 950°C, 1050°C, 1100°C.

Selon une présentation numérique, 48 briquettes fois 2, soit 96 briquettes au total ont été
confectionnées (tableau 3). Une moitié pour des essais en compression et l’autre pour ceux en
flexion (figure 23). Pour chaque site d’étude, 12 briquettes x 2 ont été fabriquées : une
briquette de terre non stabilisée et non cuite (1 BT), quatre briquettes de terre stabilisées à la
chaux et quatre autres au ciment (8 BTS), et trois briquettes de terre cuites (3 BTC).
Tableau 3 : Répartition des BTC par site et par méthode de traitement
Type de BTC/Nombre par site BTC BTC stabilisées au BTC stabilisées à la BTC cuites à :
simple ciment à : chaux à :
- 2%, - 2%, - 950°C,
- 4%, - 4%, - 1050°C,
- 6%, - 6%, - 1100°C)
- 8% - 8%)
Nombre de BTC pour essais de
1 4 4 3
résistance au cisaillement
Nombre de BTC pour essais de
1 4 4 3
résistance à la flexion
Nombre de BTC par site 2 8 8 6

Ces briquettes ont subi des essais de résistance à la compression, à la flexion. Le degré
de retrait et le taux d’absorption ont été calculés. La couleur et la résonnance ont été notées.
La consistance et le temps de prise de la pâte de ciment ont bien évidemment été déterminés.

III.2.1.2- Essais sur les BTC


Mesure de la résonnance
Il s’agit de noter le son obtenu en cognant la briquette sur une plaque de marbre.

Mesure du retrait
Immédiatement après gâchage, on observe une rétraction de la pâte fraîche. Ce retrait se
poursuit après prise, puis diminue jusqu’à durcissement total de l’échantillon. Soit ? la

dimension de l’éprouvette étudiée dans la direction considérée ; soit ∆? la variation de

75
longueur correspondante. La mesure du retrait consiste à évaluer les variations de ∆?/ ? en
fonction du temps. Mais dans notre cas nous n’avons pu mesurer que le retrait final.

Mesure de l’absorption d’eau


Lorsqu’on immerge une éprouvette de brique dans de l’eau, sa masse augmente. On dit
que l’éprouvette a absorbé de l’eau. Cette augmentation de masse est due à la pénétration de
l’eau dans l’éprouvette à travers les pores. L’absorption d’eau représentée par le coefficient C
caractérise la porosité ouverte d’un matériau. Il existe deux types de porosités :
- la porosité fermée dans le cas où les pores ne communiquent pas avec l’extérieur ;
- la porosité ouverte dans le cas où les pores communiquent avec l’extérieur.
Pour des éprouvettes de briques, la porosité ouverte est la plus préoccupante car elle est
à l’origine de nombreux inconvénients dont principalement la perméabilité et les baisses des

Figure 23 : photographie de quelques BTC fabriquées

76
résistances mécaniques des briques. La somme des deux porosités constitue la porosité totale
(Gorisse, 1978). L’essai pour la détermination du coefficient C d’absorption d’eau a été
réalisé sur des éprouvettes prismatiques à une température de 20°C. Les masses des
éprouvettes ont été déterminées après leur séchage dans une étuve réglée à 110°C jusqu’à
masse constante. Les éprouvettes ont été immergées suivant leur plus grande face à enduire de
sorte que celle-ci soit 5 mm au-dessous du niveau de l’eau. L’immersion a été réalisée en
posant les éprouvettes sur des cales installées dans le fond d’un bac. Elles ont été retirées de
l’eau au bout de 10 mn, essuyées avec un linge humide. Elles ont ensuite été pesées afin de
déterminer la masse d’eau absorbée.
Le coefficient C d’absorption d’eau de chaque éprouvette est conventionnellement
)AAB
exprimé par la formule : C = (NF P13-305, 1983) dans laquelle :
C √E

m = masse d’eau en grammes, absorbée par l’éprouvette depuis le début de l’immersion ;


s = produit de la longueur par la largeur de la face immergée, exprimé en centimètres carrés,
t = temps, en minutes, écoulé depuis le début de l’immersion (24 heures).
Suivant les normes camerounaises, référence norme régionale africaine, on a aussi calculé
FGHFC
suivant la formule Abs (%) = où :
FC

Mh = masse de l’échantillon humide (après immersion)


Ms = masse de l’échantillon sec (après étuvage)

Mesure de la densité des briquettes


La densité d’un corps est sa masse volumique rapportée à la masse volumique de l’eau.
F
La masse volumique 0 des briques est donnée par la formule : 0 = avec M = masse de la
I

briquette durcie et V = volume de la briquette durcie.

Mesure de la résistance à la compression simple


Dans le principe, il s’agit de soumettre les blocs à une force axiale, en les plaçant entre
les plateaux d’une presse. L’éprouvette est soumise à une charge monotonement croissante
jusqu’à la rupture. La résistance à la compression est le rapport entre la charge de rupture et la
J
section transversale de l’éprouvette : Rc = K où :

Rc : résistance à la compression de l’éprouvette en Mpa.


F : charge maximale supportée par l’éprouvette en KN.
S : valeur moyenne de la section en cm2 x 10
L’essai a été réalisé suivant la norme EN 196-1

77
Mesure de la résistance à la flexion « 3 points »
Le dispositif de flexion comporte deux appuis à rouleau de 10 mm de diamètre, distants
de 106,7 mm, sur lesquels repose l’éprouvette prismatique suivant une face latérale de
moulage, et un troisième rouleau de même diamètre, équidistant des premiers, et transmettant
la charge F.
Le dispositif à rouleaux est utilisé sur une machine d’essai permettant d’exercer et de
mesurer de faibles charges (<1000 daN) avec une précision de 1% dans les 4/5 supérieurs de
l’échelle de mesure. La charge F doit croître progressivement de 5 daN/s ±1 daN/s. La
contrainte de rupture par flexion est donnée par la relation :

Rf = 6M / b3 dans laquelle M est le moment de flexion, b l’arête de la section carrée du


prisme. Dans le test de flexion 3 points, M = FL / 4 avec F la charge de rupture et L la
distance entre les appuis. En remplaçant M par son expression alors Rf = 1,5FL / b3. Si L et
b sont en cm, la contrainte Rf est exprimée en bars (NF P15-451).

III.2.2- Méthodologie des études géotechniques et géologiques


III.2.2.1- Etudes géotechniques
Analyse granulométrique
L’analyse granulométrique a été réalisée par tamisage sur la fraction de diamètre
supérieure à 0,08 mm et par sédimentométrie pour la fraction inférieure à cette valeur.
L’analyse granulométrique par tamisage s’est déroulée suivant le mode opératoire de la
norme NF P18 – 560 qui a pour principe le classement des différents grains constitutifs d’un
matériau par usage d’une série de tamis, emboîtés les uns sur les autres, dont les dimensions
des ouvertures sont décroissantes du haut vers le bas. Le matériau étudié est placé en partie
supérieure des tamis et le classement des grains s’obtient par vibration de la colonne de tamis
ou par secousse manuelle.
L’analyse granulométrique par sédimentométrie s’est déroulée suivant la norme NF P
94 – 093 qui a pour principe la loi de Stokes. Lors de la décantation des grains solides en
suspension dans l’eau, les grains les plus gros chutent plus rapidement que les plus petits. Ils
se trouvent ainsi à une profondeur plus grande que les plus petits. La vitesse de chute V est
directement liée au diamètre D.

Limites d’Atterberg
La détermination des limites d’Atterberg et indice de plasticité s’est déroulée suivant la
norme NF P 94 – 051 dont le principe est en deux phases :

78
- La détermination de la teneur en eau ‘’ ’’, correspondant à la limite de liquidité, pour
laquelle une rainure de dimension normalisée, pratiquée dans le sol disposé dans la
coupelle de Casagrande se ferme sous l’action de 25 chocs appliqués de manière
normalisée ;
- la détermination de la teneur en eau ‘’ ’’, correspondant à la limite de plasticité pour
laquelle un cylindre de sol de diamètre 3 mm confectionné manuellement se fissure
lorsqu’on le soulève.

Poids spécifique ou poids volumique absolu


Le poids volumique absolu 8LC ) est le poids par unité de volume du squelette du
matériau. Pour mesurer le poids volumique absolu, l’échantillon est réduit en poudre (30 m)
afin d’éliminer toute porosité résiduelle. Pour ce faire, on utilise un broyeur en Agathe. La
poudre est ensuite séchée à l’étuve à 105°C et ramenée à température ambiante. Les valeurs
ont été obtenues par la Méthode de la mesure au pycnomètre.

Mesure de la teneur en eau


La détermination de la teneur en eau ‘’ ’’ est obtenue en fonction de la formule
N OH
suivante : 8%) = = ∗ QRR avec :

ST : masse de l’eau ; SG : masse de l’échantillon humide ; SU : masse de l’échantillon sec

Essai Proctor
L’essai Proctor s’est déroulé suivant la norme NF P 94 – 093. Il se fonde sur le principe
suivant : l’expérience montre que lorsqu’on compacte un sol à différentes teneurs en eau,
suivant un processus normalisé, on obtient un matériau dont le poids volumique évolue. En
VWXUC UY CWZ
représentant sur un graphique l’évolution du poids volumique sec (LU = IWZYB[ U[ Z\é^G_`EXZZW`)
aWXUC U[ Zb [_Y
en fonction de la teneur en eau (/ = aWXUC UY CWZ cde ∗ 100) pour différents essais de

compactage menés de manière strictement identique (particulièrement à énergie de


compactage constante), on obtient une courbe représentant un poids volumique sec maximum
(LU B_f ) correspondant à une teneur en eau optimale (/WaB ).

Essai de portance « California Bearing Ratio » (CBR)


L’essai s’est déroulé suivant la norme NF P 94 – 078. Le matériau compacté aux valeurs
de l’optimum Proctor est poinçonné par un piston de 19,3 cm2 de section enfoncé à la vitesse
constante de 1,27 mm/min. les valeurs particulières des deux forces ayant provoqué les
enfoncements de 2,5 et 5 mm sont rapportées respectivement aux valeurs 13,35 et 20 KN qui

79
sont les forces observées dans les mêmes conditions sur un matériau de référence. L’indice
C.B.R. est la plus grande des valeurs suivantes :
ghhWiE U[ aé`éEi_EXW` à +,. BB Ub [`hW`^[B[`E (lm)
) , .
∗ 100 ou
ghhWiE U[ aé`éEi_EXW` à . BB Ub [`hW`^[B[`E (lm)
∗ 100
+A

La capacité portante du sol est d’autant meilleure que l’indice C.B.R. est plus élevé.

Mesure de la résistance à la compression simple


(Décrit plus haut)
III.2.2.2- Etudes pétrographiques
L’analyse pétrographique s’est déroulée en quatre étapes :

- exploration sur les différents sites et prélèvement des échantillons de roches et de sols les
plus représentatifs possibles ;
- observation macroscopique et description de la roche et du sol ;
- confection des lames minces de sol et de roche au centre d’imagerie de l’IRGM (Institut
de Recherche Géologique et Minière) de Yaoundé ;
- observation microscopique et description des minéraux au microscope optique polarisé et
analysé du laboratoire de géologie structurale de l’Université de Yaoundé I.

III.2.2.3- Etudes minéralogiques


L’analyse minéralogique s’est déroulée en deux étapes : une étape d’observation au
microscope et une autre par analyse au rayonnement X.
1ere étape : L’observation des minéraux a été réalisée, au laboratoire de géologie structurale
du département des Sciences de la Terre de l’Université de Yaoundé I. Les lames minces
utilisées ont été conçues au centre d’imagerie de l’Institut de Recherches Géologiques et
Minières (IRGM) de Nkolbisson (Yaoundé). Les minéraux ont été observés grâce à un
microscope optique polarisé et analysé.
2eme étape : L’analyse minéralogique des échantillons de roches et de sol a été effectuée au
laboratoire « X-Ray Analytical Facility » de l’Université de Pretoria. Elle est basée sur la
Diffraction de la poudre aux Rayons X (XRD) qui sert à déterminer la ou les phases
cristallines présentes dans un échantillon et sur la spectroscopie de Fluorescence aux Rayons
X (XRF) qui sert à déterminer la composition chimique générale d’un échantillon de roche ou
de sol.

Les échantillons sont analysés en utilisant un « PANalytical X’Pert » pour


diffractomètre de la poudre avec détecteur « X’Celerator » et une divergence variable, et

80
recevant des fentes chaque 5 et 15 mm, selon le détenteur de l’échantillon utilisé. Les
échantillons sont parcourus à 2n de la plage d’angle exigée.

Les phases sont identifiées en utilisant le logiciel PANalytical X’Pert Highscore plus.

Plusieurs méthodes de préparation d’échantillon sont employées.

Parfois il est possible d’utiliser les mêmes briquettes de la poudre qui ont été préparées
pour l’analyse chimique XRF. L’effet du classeur polyvinylique supplémentaire a été étudié et
a été trouvé négligeable (Loubser and Verryn, 2008)

Pour tester la reproductibilité de phase de quantification qui utilise l’analyse


« Rietveld », l’analyse du minéral de fer est utilisée comme un exemple. Trois tests sont
exécutés :

- la même quantité d’échantillon est analysée 10 fois pour tester la reproductibilité de


l’instrument et la méthode ;
- tester la reproductibilité de l’échantillon emballé et l’échantillon présenté à la poutre en
remontant dix fois et en ré-analysant le même sous-échantillon ;
- l’homogénéité et la représentativité des sous-échantillons ont été testées en prenant dix
différents sous- échantillons et répétant la préparation d’échantillon et la procédure de
montage. Dans chaque cas 16,6% en poids de poudre de Si pour la vérification des
résultats ont été ajoutés. Ainsi on obtient les paramètres de fiabilité (« standard deviation
and limit of detection or of quantification») présentés dans le tableau 4 ci-dessous.
Tableau 4: Representativité de la preparation XRD (Loubser and Verryn, 2008)

C2S Hématite Magnétite SFCA I SFCA SFCA II Silicone

Montage échantillon identique


Moyenne 9,30 8,91 23,81 3,54 15,31 22,46 16,22
Ecart type 0,54 0,16 0,51 0,98 1,54 1,37 0,26

Même sous-échantillon - montage échantillon différent


Moyenne 9,35 9,01 23,80 3,25 15,56 22,46 16,17
Ecart type 0,49 0,23 0,57 0,61 1,28 1,46 0,36
montage échantillon différent
Moyenne 9,16 9,04 23,76 3,53 15,54 22,35 16,19
Ecart type 0,54 0,43 0,52 0,97 1,69 1,37 0,43

III.2.2.4- Etudes géochimiques


L’analyse géochimique des échantillons de roches et de sol a été effectuée au laboratoire « X-
RAY ANALYTICAL FACILITY » de l’Université de Pretoria. Elle est basée sur la

81
spectroscopie de la Fluorescence aux Rayons X (XRF) qui sert à déterminer la composition
chimique générale d’un échantillon de roche ou de sol.

La préparation d’échantillon consiste à sécher et si nécessaire, concasser, écraser et


moudre dans le carbure de tungstène. Pour déterminer le pourcentage de perte au feu (PF), les
échantillons sont séchés à 110ºC (Poids 1) et cuits à 1000ºC (Poids 2). La perte au feu est
calculée selon la relation suivante :

QH o
J (%) = ∗ QRR avec : q) = Poids 1, q+ : Poids 2 et qB : poids du moule
QH p

Les éléments majeurs sont analysés sur les perles amorcées, suivant la méthode adaptée
de Bennett et Oliver (1992).

Les oligo-éléments sont analysés sur poudre pressée en forme de briquettes, suivant une
adaptation de la méthode décrite par Watson (1996), utilisant une solution saturée de
polyvinyle d’alcool 40-88, comme conservateur.

Les échantillons contenant le sulfure sont préparés avec des soins spéciaux car le
sulfure non soluble dans les flux du borate du lithium endommage la platine support (Lupon
et al. 1997). Ces échantillons doivent être pré-oxydés bien que retenant le soufre
quantitativement comme SO4.

L’appareillage utilisé est un ARL 9400XP + le spectromètre de dispersion de longueur


d’onde XRF avec un tube de rhodium, LiF200, LiF220, GER, AXO6 (50 Å de multilayer
synthétique) et un cristal PET d’analyse, avec un courant proportionnel et un détecteur de
scintillement.

La réduction des données est exécutée en utilisant trois logiciels d’approches


différents : WINXRF qui utilise l’algorithme de la COCA (Lachance et Claisse, 1980) avec
les alphas théoriques déduits de paramètres fondamentaux.

Le spectromètre XRF est étalonné avec un matériel certifié de référence, oxydes du


« specpure » et quelques niveaux standards internes, par exemple « specpure » AL2O3, AGV-
1, BCR-1, (Govindaraju, 1984).

Pour évaluer les erreurs de la préparation des échantillons, un standard interne est
utilisé. Les limites de quantification ont été aussi calculées par le standard de calibrage.
(Tableau 5).

82
Tableau 5 : Paramètres de fiabilité et de vérification des résultats (Loubser and Verryn, 2008)
Oxydes std dev.(%) LOD Eléménts traces std dev.(ppm) LOD
SiO2 0,4 0,02 As* 10 3
TiO2 0,03 0,0032 Cu 3 2
Al2O3 0,3 0,01 Ga 2 2
Fe2O3 0,3 0,0097 Mo 1 1
MnO 0,0065 0,0013 Nb 3 2
MgO 0,1 0,0118 Ni 6 3
CaO 0,07 0,01 Pb 3 3
Na2O 0,11 0,0265 Rb 4 2
K2O 0,06 0,005 Sr 4 3
P2O5 0,08 0,01 Th 2 3
Cr2O3 0,0053 0,0006 U 2 3
NiO 0,01 0,0013 W* 10 6
V2O5 0,0018 0,0008 Y 4 3
ZrO2 0,005 0,0009 Zn 4 4
CuO 0,0037 0,0003 Zr 6 10
Cl* 100 11
std dev : standard deviation en pourcent ou Co 6 3
en partie pour million. Cr 40 15
F* 500 400
LOD : limit of detection S* 300 40
Sc 5 1
N.B:
La valeur de l’élément indiqué avec * sera V 10 1
considérée semi-quantitative. Cs 5 10
Ba 14 5
La 24 5
Ce 14 6

III.2.2.5- Restructuration normative altérologique


La restructuration normative est une méthode d’étude de classification et de
caractérisation de l’altération des roches alumino-silicatées conçue par Ekodeck et Kamgang
en 2002. Elle est fondée sur les résultats de l’analyse géochimique et aboutit à l’évaluation
des paramètres de l’altération des roches.
Le principe de calcul consiste à combiner les molécules d’au plus quatorze éléments
majeurs :
( 3+ , :;+ 3 , 7+ 3s tu v=wx= 2u y=u, S 3, Sz3, #23, {2+ 3, |+ 3, <=+ 3 =x <=3 tu
<=+ 3 xtx2;, } 3+ , q+ 3. , #w+ 3 =x { 3. La combinaison de ces éléments permet de faire
apparaître en qualité et en quantité des minéraux étalons choisis (Ekodeck et Kamgang, 2002)
que l’on rencontre plus ou moins couramment, à quelques exceptions près dans les produits
d’altération des roches et qui possèdent des formules chimiques relativement simples.

83
La démarche de ces auteurs comporte essentiellement 4 phases successives qui évoluent
dans l’ordre suivant :
i) la phase de caractérisation primaire ;
ii) la reconstitution des silicates et des oxyhydroxydes ;
iii) la caractérisation supplémentaire du milieu étudiée (phase accessoire) ;
iv) l’évaluation des paramètres altérologiques absolus et/ou relatifs.

Cette démarche dispose d’un support à l’exécution manuelle de cette méthode qui est
présentée sur les fiches de restructuration normative en annexe.

Notions de base sur les diagrammes utilisés


L’évolution de l’altération est étudiée par l’interprétation des diagrammes carrés et
triangulaires.

Notion de diagrammes triangulaires (diagramme de type <A = ∑`X•) <X , Ekodeck et


Kamgang, 2002)
Le diagramme triangulaire est un triangle en général équilatéral, sur lequel on peut
figurer par un point toute combinaison de trois quantités, dont les valeurs sont habituellement
exprimées en pourcentage par rapport à leur somme. Les trois axes de coordonnées sont les
trois hauteurs du triangle, graduées de 0% à l’origine, jusqu’à 100% au sommet
correspondant. Tous les points situés sur une même perpendiculaire à l’un de ces axes
représentent la même valeur en pourcentage de la quantité correspondant à cet axe. Il en
résulte que :
i) un point situé sur un sommet représente 100 % d’une quantité ;
ii) un point situé sur un des côtés représente un mélange binaire ;
iii) un point situé à l’intérieur du triangle représente un mélange ternaire ; en particulier,
le centre de gravité du triangle représente un mélange composé pour 1/3 de chaque quantité.
Il existe une grande variété de diagrammes triangulaires. Dans le cadre de ces travaux, Il
sera utilisé d’une part les diagrammes d’ordre classique et pratique utilisés pour les roches
magmatiques, les roches métamorphiques, et leurs minéraux ; d’autre part les diagrammes de
caractérisation altérologique de la méthode de restructuration normative de Ekodeck et
Kamgang (2002).
En ce qui concerne les diagrammes d’ordre classique, on utilise communément :
i) le diagramme A C F, avec :

84
A = (Al2O3 + Fe2O3) – (Na2O + K2O), ce pôle met en évidence la fraction alumineuse
non liée aux alcalins ;
C = CaO – 3,3 P2O5, pôle de la fraction calcique ;
F = MgO + MnO + FeO, pôle des ferromagnésiens.
ii) le diagramme A’ K F avec :
A’ = (Al2O3 + Fe2O3) – (Na2O + K2O + CaO), où CaO représente le calcium lié aux
silicates ;
K = K2O ; F = MgO + MnO + FeO.
iii) le diagramme A F M, avec :
A = K2O + Na2O ; F = FeO ; M = MnO.
Pour ce qui est des diagrammes triangulaires de la méthode de restructuration
normative, il s’agit :
i) du diagramme L-I-C correspondant aux trois facteurs altérologique Lixiviation –
Induration – Confinement ;
ii) du diagramme A-I-C correspondant aux trois facteurs altérologiques Altération –
Induration – Confinement.
Ces deux diagrammes permettent d’apprécier l’action conjuguée ou non, des facteurs
pédogénétiques, en établissant les prédominances (études ponctuelles), ou les tendances
évolutives (études séquentielles) (Ekodeck et Kamgang, 2002).
Notion de diagrammes carrés (diagramme de type <A = ∑`X•) <X , Ekodeck et
Kamgang, 2002) :
Les diagrammes carrés sont des diagrammes originaux mis au point par Ekodeck et
Kamgang en 2002, permettant de caractériser un échantillon (ou une suite d’échantillons)
prélevés dans un profil, d’une part par rapport à l’indice relatif de lixiviation (ILP) ou au
degré relatif d’altération (DVAR), et d’autre part par rapport à la potentialité en
oxyhydroxydes libres de fer ferrique et d’aluminium». Il s’agit en effet de la superposition de
deux diagrammes de type € = y(•) à deux variables “y“ séparées et à une même variable “ x“
qui s’exprime dans le sens ordinaire ou contraire lorsqu’il se définit avec l’un ou l’autre
variable “y“. Ces deux diagrammes sont les suivants :
i) Le diagramme L-IAL-IFL correspondant à « lixiviation – oxyhydroxydes libres de fer
ferrique – oxyhydroxydes libres d’aluminium »
Ce diagramme permet de classer les roches aluminosilicatées en fonction des
paramètres altérologiques : lixiviation des éléments mobiles, processus hydrolytique,

85
accumulation des oxyhydroxydes libres d’aluminium et de fer ferrique. Il permet aussi de
définir les zones de cuirassement potentiel.
ii) Le diagramme A-IAL-IFL correspondant à « altération – oxyhydroxydes libres
de fer ferrique – oxyhydroxydes libres d’aluminium »
Dans ce diagramme, c’est plutôt l’altération qui est prise en compte au lieu de la
lixiviation comme précédemment. Il permet en outre de déduire certains caractères
topologiques (mode de différenciation des profils, texture et minéralogie prédominantes) et
même géotechnique (opportunité d’utilisation en génie civil).

III.3- Classification des sols


III.3.1- Paramètres physiques de définition d’un sol
Un sol en place est constitué de grains solides baignant dans de l’eau, de l’air ou un
ensemble de ces deux fluides. C’est donc un complexe de ces trois phases, dans le cadre
général : solide, liquide, gaz.
Le mélange liquide-solide confère des propriétés électriques au sol. Tout grain de sol, à
sa surface, est de charge électrique négative. La molécule d’eau (H2O) est dipolaire mais
électriquement neutre. Les centres de gravité des charges négatives et positives ne sont pas
confondus ; la molécule a deux pôles : elle est ainsi orientée électriquement. Par conséquent,
la molécule d’eau est attirée par la surface des grains. Il se forme alors des couches dites
adsorbées. Les liaisons électriques étant très fortes, les couches adsorbées ont des propriétés
semi-solides ; elles ne peuvent être détruites qu’en laboratoire par dessiccation totale de
l’échantillon.
Les différents paramètres sont définis en fonction des poids et des volumes des
différentes phases.
Le poids volumique apparent d’un sol (ou plus brièvement poids volumique),
correspond au poids d’un fragment de sol par unité de volume, il est noté . Le poids
volumique sec est le poids d’une fraction de grains solides contenus dans l’unité de volume,
on le note . Le poids volumique des grains solides noté est le poids spécifique d’un sol,
c’est le poids des grains solides rapporté au volume qu’ils occupent. Les autres paramètres
sont les suivants :
‚ = Poids volumique de l’eau ≈ 10 KN/m3

= Poids volumique déjaugé (poids volumique d’un sol entièrement immergé) = - ‚

86
Les paramètres sans dimension qui indiquent dans quelle proportion sont les différentes
phases d’un sol sont des paramètres très importants et essentiellement variables. Ils
caractérisent l’état dans lequel se trouve un sol. Ces paramètres sont :

- la teneur en eau / = ∗ 100
V„
I…
- l’indice des vides = = *
I„

- Le degré de saturation (w = ∗ 100
I…
I…
- La porosité † =
I

Les paramètres définis précédemment ne sont pas indépendants. En général, il est


nécessaire de déterminer les relations existant entre certains d’entre eux. Il est très pratique
d’utiliser la représentation schématique d’un sol pour déterminer ces relations (Schlosser,
1988 ; Costey et Sanglerat, 1981). Par exemple, on recherche la relation qui lie L, L‡ , /, et e.
Posons Vs = 1, On a donc Ps = L‡ (figure 24)
Connaissant / = Pe / Ps = Pe / L‡, on a donc Pe = /. L‡
De ces deux valeurs, on obtient P = Pe + Ps = /. L‡ + L‡ = (/ + 1). L‡
On a e = Vv / Vs, donc Vv = e.Vs = e et V = Vv +Vs = e + 1
On sait que L = P / V = (/ + 1). L‡ / (e + 1)
ˆs)
La relation qui lie ces 4 paramètres est donc : L = d s ) L‡
ˆ Ž
On peut aussi démontrer que Sr = Šƒ Šƒ , L = Ld + †. L= , L• = ,
‰ ŒH ( ) )sˆ
Š‹ Š„

ŽCHŽ[
Ld = (1- †)Ls , L ′ = L• , pour un sol argileux saturé e ≈ 2,65/ , 2,65 étant
ŽC

la densité moyenne des minéraux constitutifs des argiles.

Poids (P) L? Volume (V)

0 Air

/. L‡ =
Eau
P=(/+1)L‡ V=1+e

L‡
Solide 1

L‡, /, =
Figure 24 : Schéma d’un volume élémentaire de sol. Poids et volume des différentes
phases en fonction des paramètres de définition des sols

87
A ces paramètres d’identification, on associe les limites d’Atterberg. Elles permettent de
prévoir le comportement des sols pendant les opérations de terrassement, en particulier sous
l’action des variations de teneur en eau. Il existe deux limites dites d’Atterberg : la limite de
liquidité (/L) – qui caractérise la transition entre un état liquide et un état plastique- et la
limite de plasticité (/P) – qui caractérise la transition entre un état plastique et un état solide-.
De ces limites, on définit les deux indices suivants :
Indice de plasticité : •a = /Z − /a
ˆ‘ Hˆ
Indice de consistance : •^ = ’“

III.3.2- Classification des sols


Tout projet de construction, que ce soit en bâtiments, routes ou ponts doit être étudié
avec des données complètes. Une bonne connaissance des sols en place qui passe par leur
identification et leur classification est indispensable. Les paramètres définis ci-dessus associés
aux résultats d’analyse granulométrique permettent de classer les sols. Il existe plusieurs types
de classification. Un système simple de classification des sols utilisant des méthodes faciles
d’identification et donnant une répartition approchée, mais assez exacte en groupes ou types
de sols est d’une grande commodité pour tous les problèmes courant de mécanique des sols.
Ainsi on utilise couramment pour classer : le diagramme de « Public Roads Administration »
(figure 25), l’«abaque de plasticité de Casagrande » (figure 26), la classification américaine
« Highway Research Board (H.R.B.) » (tableau 6) (Costey. Et Sanglerat, 1981 ; Schlosser,
1989 ; Peltier, 1969).

88
100%
argile
Légende :
1-Argile
2-Argile sableuse
3-Argile silteuse
4-Limon argilo-
sablleux
5-Limon argileux
6-Limon argilo-

% Argile
1 silteux
% Sable

7-Sable
8-Limon sableux
9-Limon
10-Limon silteux
2 3

4 5 6

9
10
7 8
100% 100%
sable limon
% Limon
Figure 25 : Diagramme de la « public Roads Administration »

Limite de liquidité WL
10 20 30 40 50 60 70 80
70 90 100
Argile minérale de
60 forte plasticité

50
Indice de plasticité IP

Argile Argile
40 minérale minérale IP = 0,73WL - 15
de faible de
30 plasticité moyenne
plasticité

20

10

Limons minéraux de Limons minéraux de moyenne


faible compressibilité compressibilité et argile organique ou non

Figure 26 : Abaque de plasticité de Casagrande

89
Tableau 6 : Classification américaine des sols H.R.B. (Transposée en unité et tamis français)

Classification Au plus 35% de grains plus petits que 80 Plus de 35% de grains plus petits que 80
générale
Pourcentage passant A1 A3 A2 A4 A5 A6 A7
au : A1a A1b A2-4 A2-5 A2-6 A2-7 A7-5 A7-6
Tamis de 2mm ≤50
Tamis de 0,40mm ≤30 ≤50 ≥51
Tamis de 80 ≤15 ≤25 ≤10 ≤35 ≤35 ≤35 ≤35 ≥36 ≥36 ≥36 ≥36 ≥36

Caractéristique de la Impo
fraction passant au ssible
tamis de 2mm à
-Indice de plasticité <6 mesur ≤10 ≤10 ≥11 ≥11 ≥11 ≥11 ≥11
Impossible à er Ip<WL-30 Ip>WL-30
-Limite de liquidité déterminer - ≤40 ≥41 ≤40 ≥41 ≤40 ≥41 ≤40 ≥41 ≥41
-indice de groupe 0 ≤4 ≤8 ≤12 ≤16 ≤20
Appellation générale Cailloux Sables Mélange de graviers limoneux ou Sols limoneux Sols argileux
Graviers fins argileux avec des sables limoneux ou
sables argileux
Estimation générale Excellent à bon Passable à mauvais
comme sous-sol de
chaussée
N.B. : Pour chaque sol identifié, on indiquera , après son symbole de groupe, l’indice de groupe entre parenthèse. Par exemple : A2-7(3)

III.3.3- Classification des latérites


Schellman en 1986 (in Tardy, 1992) s’appuie sur les conditions d’altération de la roche
mère et la composition minéralogique et définit les latérites comme «des produits d’intense
altération météorique et constitués d’un assemblage minéral qui peut être fait de goéthite,
d’hématite, d’hydroxyde d’aluminium, de kaolinite et de quartz. Le rapport SiO2/(Al2O3 +
Fe2O3) comparé à celui de la roche mère doit être tel que la formation latéritique ne contienne
pas plus de silice que celle qui est retenue dans le quartz qui subsiste et celle qui est
nécessaire à la formation de la kaolinite ». Ainsi les rapports S/R et Ki ont été utilisés depuis
longtemps pour caractériser les latérites (Lacroix, 1913 ; Harrassowitz, 1926 ; Martin et Dyne,
1927 ; Dreyfus, 1952 ; Lyon Associates, 1971 ; Fall M , 1993 : in Millogo, 2008) avec :
–—˜™ –—˜™
” š› š›

= œ‘™˜• Ÿƒ™˜• ; Ki = œ‘™˜•
s
ž›™ žš› ž›™

La règle généralement admise est la suivante :


- S/R < 1,33 correspond à des latérites vraies,
- 1, 33 < S/R < 2, roches latéritiques
- S/R > 2, matières premières non latéritiques.
Mais cette classification ne fait pas l’unanimité, la controverse venant en partie du fait
que si le rapport S/R sépare les latérites des argiles telles les kaolinites ; en revanche, il classe

90
dans les latérites le minerai de fer, la bauxite et de nombreux grès ferrugineux (Autret, 1983
in Millogo, 2008).

III.3.4- Classification géotechnique des graveleux latéritiques


La classification géotechnique des graveleux latéritiques a pour objectif de regrouper
ces derniers en familles à caractéristiques géomécaniques voisines ayant un comportement
similaire suite aux sollicitations extérieures. Cette classification devrait permettre une
utilisation efficiente des graveleux latéritiques en construction routière. Les différents
paramètres utilisés pour cette classification (tableau 7) sont :
- la granulométrie et plus précisément le pourcentage des fines (<0,080 mm),
- les limites d’Atterberg, - la portance CBR
- les caractéristiques de compactage (Proctor) [Bagarre, 1990.].
Tableau 7 : Caractérisation des graveleux latéritique suivant le Guide pratique du
dimensionnement des routes pour les pays tropicaux.
Graveleux latéritique Couche de base Couche de fondation
Densité sèche OPMa 2,00 minimum 1,90 minimum
Limite de liquidité 35 maximum 50 maximum
Indice de plasticité 25 maximum 15 maximum
Gonflement linéaire 0,3% maximum 1% maximum
Granulométrie- passant à :
38 mm 85-100 80-100
19 mm 70-100 65-100
10 mm 50-95 50-100
5 mm 40-90 35-100
2,5 mm 30-80 25-80
0,7 mm 15-45 15-55
0,080 mm 5-20 5-35
CBR- après 4 jours d’imbibition :
pour 100% OPM
pour 97% OPM 80 minimum 30 minimum

a
: O.PM. : Optimum Proctor Modifié
On distingue 4 types de classification (Millogo, 2008) :
- Classification HRB (Highway Research Board)
Plusieurs classes sont couvertes par les graveleux latéritiques. Les plus graveleux sont
les classes A-2-4 à A-2-7 tandis que les plus argileux (passant à 0,080 mm>35%) sont des A-
7-5 à A-7-6 (Bagarre, 1990).

91
- Classification USCS (Unified Soil Classification System)
Les graveleux latéritiques entrent en général dans la catégorie des sols grenus. Ils se
repartissent entre les GC (gravier argileux) et les SC (sable argileux) lorsque leur
granulométrie maximale est réduite.
- Nouvelle classification française des sols
La quasi-totalité des graveleux latéritiques est située dans la classe B6 (D<50 ; f : 12 à 35% ;
IP>10%).
- Autre classification : classification ivoirienne
Cette classification retient trois types de graveleux latéritiques ; elle est basée sur le
pourcentage des fines (f), l’indice de plasticité (IP) et le produit f.IP. Les trois types de
graveleux latéritiques sont : Gl1, Gl2 et Gl3 (Bagarre, 1990).
Les graveleux latéritiques de type Gl1 sont caractérisés par f=15% et f.IP<250 (quand
IP>16%). Ce sont les meilleurs graveleux dont le CBR est généralement supérieur à 30%, la
densité sèche de l’OPM est supérieure à 2,1 et la teneur en eau optimale de compactage est
comprise entre 5 et 8%.
Quant aux graveleux latéritiques de type Gl2, ils sont limités par les courbes (f.IP) 250
et 600 (quand IP>24) et dont f est compris entre 15 et 25%. Le CBR est généralement compris
entre 15 et 40 %, la densité sèche maximale OPM est comprise entre 2 et 2,25 et la teneur en
eau optimale de compactage est comprise entre 7 et 10%.
Enfin, les graveleux latéritiques de type Gl3 sont limités par les courbes (f.IP) 600 et
1000 (quand IP > 28 %) et dont f est compris entre 25 et 35 %. Le CBR est systématiquement
inférieur à 30 %, la densité sèche maximale de l’OPM est comprise entre 1,9 et 2,2 et la
teneur en eau optimale de compactage varie de 7 à 10 %.
Les matières premières Gl3 sont utilisables comme matières premières de remblai ou
pour les couches de forme ; celles Gl1 sont de bonnes matières premières pour les couches de
fondation et peuvent être parfois utilisées à l’état naturel pour les couches de base, mais alors
elles devront le plus souvent être améliorées aux liants hydrauliques ou aux concassés car les
CBR>80% ne sont pas fréquents. Quant aux matières premières Gl2, leurs propriétés sont
intermédiaires entre celles des Gl1 et Gl3 ; elles ne pourront que rarement être utilisées pour
les couches de fondation (Bagarre E., 1990).
Les normes de dimensionnement des routes dépendent beaucoup de l’intensité du
trafic (Messou M., 1980). Le tableau 8 donne des valeurs tolérées du CBR pour les couches de
fondation et de base en fonction de la classe du trafic.

92
Tableau 8 : Valeurs du CBR (en %) en fonction de la classe du trafic (T)
Valeur du CBR à 95% OPM après 96 heures d’imbibition Classe de trafic
T1 T2 T3 T4 T5
Fondation 25 30 30 30 35
Base 60 80 80 - -
T1 : 100 – 300 véhicules par jour T4 : 3000 – 6000 véhicules par jour
T2 : 300 – 1000 véhicules par jour T5 : 6000 – 12000 véhicules par jour
T3 : 1000 – 3000 véhicules par jour

Le choix d’un graveleux latéritique, pour une couche donnée, sur la base des
caractéristiques géotechniques et mécaniques n’est pas souvent judicieux compte tenu du fait
que les graveleux latéritiques n’ont pas une structure stable. Compte tenu du caractère évolutif
de ces sols, il a été constaté que leur comportement sur le terrain est différent de celui prévu
par les essais géotechniques classiques (Tockol et al, 1994). A cet effet, des analyses
chimiques et minéralogiques devraient systématiquement compléter les essais géotechniques
et mécaniques. Le paramètre important admis est le ratio silice/sesquioxydes (Mahalinger-Iyer
et Williams, 1997). Pour une couche de base qui requiert une bonne performance mécanique,
ce ratio est compris entre 2,5 et 6. La composition minéralogique est aussi un critère
important. En effet, les graveleux latéritiques contenant des espèces minérales argileuses
gonflantes telles que les smectites ne sont pas recommandables pour des couches de
chaussées.

93
CHAPITRE II : ETUDE ALTEROLOGIQUE DES PROFILS

94
INTRODUCTION
Les actions conjuguées de l’atmosphère, la biosphère et de l’hydrosphère sur les roches
des Monts Bambouto depuis leurs mises en place ont conduit à la formation d’épaisses
couches de sol allant jusqu’à plus de 30 m de profondeur dans la zone basse du versant sud
qui constitue en effet le versant le plus long.

Les travaux présentés dans ce chapitre permettent de découvrir les processus


d’altération pédogenétique qui prévalent dans ce milieu. Il s’agit de caractériser les processus
altérologiques qui ont conduit à la formation des profils de sols développés sur trachybasalte,
sur granitoïde, sur orthogneiss et sur anatexite.

95
I- PRÉSENTATION DES RÉSULTATS DES ANALYSES MINÉRALOGIQUES
ET CHIMIQUES
Introduction
Une meilleure connaissance des fractions minérale et chimique d’une roche passe par
des analyses combinées de Diffraction de la Poudre et de Spectroscopie de fluorescence aux
rayons X. Combinées, les deux techniques sont complémentaires l’une – l’autre et apporte une
nouvelle dimension aux données minéralo-géochimiques qui s’améliorent ainsi (Verryn and
Loubser, 2008). Les échantillons des sols et des roches des profils d’altération de chaque
village ont été soumis à ces analyses ; les différents résultats sont présentés ci-dessous.

I.1- Distribution des éléments chimiques dans les profils des différents sites
I.1.1- Profil d’altération sur trachybasalte de Batsingla
La distribution des éléments chimiques en fonction de la profondeur dans le profil
d’altération sur trachybasalte de Batsingla est donnée par les figures 27, 28, 29, 30.

De ces graphes, on note :

• Pour les éléments majeurs :


- la prévalence des oxydes de fer, d’aluminium et de silicium dont le pourcentage
massique varient respectivement de 18 ; 17 ; 41 à 29 m de profondeur à 65 ; 44 ; 5 en
surface ;
- les oxydes de calcium, sodium et potassium ont les valeurs des pourcentages
massiques les plus faibles qui varient de 9 ; 1,6 ; 1,2 à 29 m de profondeur à 0,0022 ;
0,0051; 0,0042 en surface ;
- entre ces extrêmes, on trouve progressivement les oxydes de : phosphore, magnésium,
manganèse, titane ;
- un désordre général s’opère dans l’évolution des oxydes des éléments majeurs entre 29
et 25 m, 16 et 13 m de profondeur.
• Pour les éléments traces :
- la prévalence du fluor, vanadium, et zirconium dont les parties pour million massiques
varient respectivement de 100 ; 300 ; 280 à 29 m de profondeur à 4500 ; 580 ; 630 en
surface ;
- les parties pour million massiques du lanthane, césium et chlore sont les plus faibles.
Elles varient de 4,3 ; 13 ; 7,5 en profondeur à 4,3 ; 13 ; 7,5 en surface ;

96
- entre ces extrêmes, on trouve progressivement : le soufre, le scandium, le tungstène,
l’uranium, le molybdène, le rubidium, le plomb, le cérium, le thorium, le cobalt, le
Yttrium, le zinc, le cuivre, le nickel, le galium, l’arsenic, le strontium, le niobium ;
- un désordre semblable à celui des éléments majeurs s’opère entre 29 et 25, 16 et 13 m
de profondeur ;
- à partir de 13 m de profondeur, tous les éléments baissent brusquement avant de
reprendre leur évolution, à l’exception du strontium, tungstène, cobalt et du soufre qui
évoluent brusquement.

97
Oxydes (%)
0,001 0,01 0,1 1 10 100
0,0
SiO2
TiO2
Al2O3
Fe2O3
MgO
CaO
5,0
MnO
H2O
Na2O
K2O
P2O5

10,0
Profondeur (m)

15,0

20,0

25,0

30,0

Figure 27 : Distribution des éléments majeurs à Batsingla


98
Eléménts traces (ppm) Eléments traces (ppm)
1,00 10,00 100,00 1000,00 10000,00 1,00 10,00 100,00 1000,00 10000,00
0,0 0,0

As Th
Cu U
Ga W*

Mo Y
5,0 Nb 5,0 Zn

Ni Zr

Pb Cl*

Rb Co

Cr
Sr
10,0 10,0

15,0 15,0
Profondeur (m)

Profondeur (m)

20,0 20,0

25,0 25,0

a b
30,0 30,0

Figure 28: Distribution des éléments traces à Batsingla (a) Figure 29: Distribution des éléments traces à Batsingla (b)

99
Eléments traces (ppm)
Eléments traces (ppm)
1 10 100 1000 10000 100000 1 10 100 1000
0,0 0

F*
2
S*
5,0
Sc

Cs

Ba
4
La

10,0 Ce

As

Cu
6
Ga

Mo
15,0 Nb

Ni

8 Pb

Rb

Sr

20,0

10

25,0
12
Profondeur (m)

Profondeur (m)

c a
30,0 14

Figure 30: Distribution des éléments traces à Batsingla (c) Figure 31: Distribution des éléments traces à
Fomopéa (a)

100
Oxydes (%)

0,0001 0,001 0,01 0,1 1 10 100


0

SiO2
4 Al2O3
Fe2O3
MgO
6
CaO
Profondeur (m)

Na2O
8 K2O
TiO2
H2O
10
P2O5
MnO
12

14
Figure 32: Distribution des éléments majeurs à Fomopéa

Eléments traces (ppm)


Eléments traces (ppm)
1 10 100 1000 10000 1 10 100 1000 10000 100000
0 0
F*
S*
Th
Sc
2 U 2
V
W*
Cs
Y Ba
4 4
Zn La

Zr Ce

6 Cl* 6

Co
Profondeur (m)
Profondeur (m)

Cr
8 8

10 10

12 12

b c
14 14

Figure 33: Distribution des éléments traces à Fomopéa Figure 34: Distribution des éléments traces à Fomopéa
(b) (c)
101
I.1.2- Profil d’altération sur granitoïde de Fomopéa
Tout au long du profil d’altération, la distribution des éléments chimiques peut être
décrite (Figures 31, 32, 33 et 34).

De ces graphes, il est noté :

• Pour les éléments majeurs :


- Les oxydes de silicium, d’aluminium, de fer et d’hydrogène sont les plus
représentatifs dans le profil. Leurs pourcentages massiques varient respectivement
de 70 ; 13 ; 6,5 ; 1,5 à 12 m de profondeur à 60 ; 20 ; 5,5 ; 6,5 en surface.
- Les oxydes les moins représentatifs sont ceux du calcium, du sodium, du manganèse
et du phosphore. Leurs pourcentages massiques varient respectivement de 0,34 ; 4 ;
0,015 ; 0,0004 à 12 m de profondeur à 0,0013 ; 0,02 ; 0,03 ; 0,08 en surface.
• Pour les éléments traces :
- le soufre et le baryum sont les plus représentatifs. Leurs concentrations en partie
pour million massique varient respectivement de 10,7 ; 720 à 12 m de profondeur à
10,7 (passant par une valeur maximale de 17000) ; 2000.
- Les concentrations les plus faibles sont celles du molybdène, de l’uranium qui
varient respectivement de 1ppm ; 3 ppm à 12 m de profondeur à 1 ppm ; 4,4 ppm en
surface.

I.1.3- Profil d’altération sur orthogneiss de Fontsa-Touala


Tout au long du profil d’altération, la distribution des éléments chimiques peut être
décrite en fonction de la profondeur (Figures 35, 36, 37 et 38).

De ces graphes, il est noté :

• Pour les éléments majeurs :


- les oxydes de silicium, d’aluminium et d’hydrogène sont les plus représentatifs.
Leurs pourcentages massiques varient respectivement de 70 ; 15 ; 0,6 à 25 m de
profondeur à 65 ; 20 ; 9,5 en surface.
- les oxydes les moins représentatifs sont ceux du calcium, du sodium et du
manganèse. Leurs pourcentages massiques varient respectivement de 1,4 ; 4 ; 0,06 à
25 m de profondeur à 0,0023 ; 0,054 ; 0,01 en surface.

102
• Pour les éléments traces :
- le tungstène et le zirconium sont les plus représentatifs. Leurs parties pour million
varient respectivement de 550 ; 115 à 25 m de profondeur à 470 ; 185 en surface.
- le molybdène, l’uranium, le thorium et l’yttrium sont les moins représentatifs. Leurs
parties pour million varient respectivement de 1 ; 3 ; 6 ; 3 à 25 m de profondeur à
1 ; 3 ; 3 ; 5,8 en surface.

Oxydes (%)
0,0001 0,001 0,01 0,1 1 10 100
3

SiO2

TiO2

8 Al2O3

Fe2O3

MgO
Profondeur (m)

K2O

H2O

13 MnO

CaO

Na2O

P2O5

18

23

Figure 35: Distribution des éléments majeurs à Fontsa-Touala

103
Eléments traces (ppm) Eléments traces (ppm)

1 10 100 1000 1 10 100 1000


0 0

5 5

Th

10 10
U

W*

Zn
15 15

As Zr

Cu Cl*

Ga Co
20 20
Mo Cr

Nb

Ni

25 Pb
25
Profondeur (m)

Rb
Profondeur (m)

Sr

30 30

Figure 36: Distribution des éléments traces à Fontsa- Figure 37: Distribution des éléments traces à Fontsa-
Touala Touala

104
Eléments traces (ppm)
0,1 1 10 100 1000 10000
0

F*

5 S*

Sc

Cs

10 Ba

La

Ce

15

20

25
Profondeur (m)

30

Figure 38: Distribution des éléments traces à Fontsa-Touala (c)

105
Oxydes (%)
0,001 0,01 0,1 1 10 100
0
SiO2
TiO2
Al2O3
5
Fe2O3
K2O
H2O
10 MnO
MgO
CaO
15 Na2O
P2O5

20
Profondeur (m)

25

30
Figure 39: Distribution des éléments majeurs à Litakli

Eléments traces (ppm)


0,1 1 10 100 1000
0 As

Cu

Ga
5
Mo

Nb

10 Ni

Pb

Rb
15 Sr

20
Profondeur (m)

25

30
Figure 40: Distribution des éléments traces à Litakli
106
Eléments traces (ppm)
Eléments traces (ppm)
1 10 100 1000 10000 100000 1 10 100 1000 10000 100000
0 0

Th

5 5
W*

Zn

Zr
10 10 F*
Cl* S*

Co Sc

V
Cr
Cs

15 15 Ba
Profondeur (m)
Profondeur (m)

La

Ce

20 20

25 25

30 30

Figure 41: Distribution des éléments traces à


Litakli Figure 42: Distribution des éléments traces à Litakli

107
I.1.4- Profil d’altération sur anatexite de Litakli
Tout au long du profil d’altération, la distribution des éléments majeurs peut être décrite
en fonction de la profondeur (Figures 39, 40, 41 et 42). De ces graphes, il est noté :
• Pour les éléments majeurs :
- les oxydes de silicium, d’aluminium et d’hydrogène sont les plus représentatifs.
Leurs pourcentages massiques varient respectivement de 58 ; 22 ; 10 à 27 m de
profondeur à 68 ; 18 ; 8 en surface.
- Les oxydes les moins représentatifs sont ceux du calcium, du sodium et du
manganèse. Leurs pourcentage massiques varient respectivement de 0,0023 ;
0,0054 ; 0,035 à 27 m de profondeur à 0,0023 ; 0,0054 ; 0,019 en surface.
• Pour les éléments traces :
- le tungstène et le zirconium sont les plus représentatifs. Leurs parties pour million
varient respectivement de 110 ; 220 à 27 m de profondeur à 450 ; 205 en surface.
- le molybdène, l’uranium et le thorium sont les moins représentatifs. Leurs partie
pour million varient respectivement au tour de 1 ; 3 ; 3 entre 25 m de profondeur et
la surface.
I.2- Distribution des minéraux dans les profils d’altération des différents sites
I.2.1- Profil d’altération sur trachybasalte de Batsingla
Tout au long du profil d’altération sur trachybasalte de Batsingla, la distribution
minéralogique en fonction de la profondeur peut être donnée par la figure 43.
De cette figure, on peut noter le minéral le plus représentatif et celui le moins
représentatif en fonction des profondeurs (Tableau 9).
Tableau 9 : Présentation des minéraux les plus et les moins représentatifs en fonction de la
profondeur à Batsingla
Profondeur (m) Minéral le plus représentatif (%) Minéral le moins représentatif (%)
0,5 goethite 84,15 kaolinite 0,18
2,5 goethite 60 quartz 0,7
8 kaolinite 86,92 magnétite 3,98
13 kaolinite 56,12 quartz 2,03
14,3 quartz 70,8 hématite 3,23
14,6 goethite 86,42 kaolinite 13,58
15,5 kaolinite 65,03 anatase 2,9
20,2 goethite 65,62 kaolinite 34,38
23 kaolinite 72,24 quartz 2,08
26,2 kaolinite 70,13 quartz 2,86
27,5 kaolinite 69,96 ilmenite 4,71
29 diopside 40,06 enstatite 3,04

108
Pourcentage des minéraux

0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100

Gibbsite
0,5
Kaolinite

0,5 Quartz

Anatase
2,5
Goethite

Hematite
8
Magnetite

13 Muscovite

Ilmenite
14,3
Diopside

14,6 Enstatite

Orthoclase
15,5 Smectite

Plagioclase
20,2

23
Profondeur (m)

26,2

27,5

29

Figure 43: Distribution minérale dans le profil à Batsingla

Pourcentage des minéraux


0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100

Gibbsite
2 Kaolinite
Quartz
4,3 Magnetite
Muscovite
6 Biotite
Plagioclase
10 Microcline
Chlorite
12 Hornblende
Profondeur (m)

Actinolite
12

12

Figure 44: Distribution minérale dans le profil à Fomopéa


109
Pourcentage des minéraux

0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100
Hornblende
4
Microcline
Plagioclase
13,5
Quartz

22 Kaolinite
Muscovite
24 Chlorite
Gibbsite
Profondeur (m)

24

25

Figure 45: Distribution minérale à Fontsa-Touala

pourcentage des minéraux


0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100

Gibbsite
1
Kaolinite
7
Quartz

13 Anatase

Hematite
15
Muscovite

23 Biotite
Profondeur (m)

26

27

Figure 46: Distribution minérale à Litakli

I.2.2- Profil d’altération sur granitoïde de Fomopéa


Tout au long du profil d’altération sur
sur granitoïde de Fomopéa, la
l distribution
minéralogique en fonction de la profondeur est donnée par la figure 44.

De cette figure, on peut noter le minéral le plus représentatif et celui le moins


représentatif (Tableau 10).

110
Tableau 10 : Présentation des minéraux les plus et les moins représentatifs en fonction de la
profondeur à Fomopéa
Profondeur (m) Minéral le plus représentatif (%) Minéral le moins représentatif (%)
2 microcline 39,96 magnétite 1,93
4,3 quartz 32,15 microcline 9,9
6 biotite 34,8 muscovite 7,5
10 quartz 40,4 actinolite 3,29
12 plagioclase 35,34 kaolinite 1,61
12 plagioclase 34,2 biotite 3,56
12 quartz 37,02 microcline 29,45
I.2.3- Profil d’altération sur orthogneiss de Fontsa-Touala
Tout au long du profil d’altération sur ortho-gneiss de Fontsa-Touala, la distribution
minéralogique en fonction de la profondeur est donnée par la figure 45.
De cette figure, on peut noter le minéral le plus représentatif et celui le moins
représentatif (Tableau 11).
Tableau 11 : Présentation des minéraux les plus et les moins représentatifs en fonction de la
profondeur à Fontsa-Touala
Profondeur (m) Minéral le plus représentatif (%) Minéral le moins représentatif (%)
4 quartz 47,56 chlorite 9,37
13,5 kaolinite 56,65 chlorite 13,31
22 quartz 50,22 muscovite 19,9
24 quartz 100 - -
25 plagioclase 36,38 hornblende 3,39

I.2.4- Profil d’altération sur anatexite de Litakli


Tout au long du profil d’altération sur anatexite de Litakli, la distribution minéralogique
en fonction de la profondeur est donnée par la figure 46.
De cette figure, on peut noter le minéral le plus représentatif et celui le moins
représentatif (Tableau 12).
Tableau 12 : Présentation des minéraux les plus et moins représentatifs en fonction de la profondeur
à Litakli
Profndeur (m) Minéral le plus représentatif (%) Minéral le moins représentatif (%)
1 quartz 54,54 hématite 3,43
7 quartz 52,47 gibbsite 21,25
13 quartz 66,38 biotite 1,42
15 quartz 44,96 gibbsite 3,02
23 quartz 55,87 kaolinite 7,6
2 quartz 48,78 kaolinite 6,9
27 quartz 40,55 gibbsite 23,44

111
I.3- Présentation des résultats dans les digrammes ACF, A’KF, AFM et de
Streckeisen
Les différents minéraux et les pourcentatges pondéraux des oxydes correspondant à chaque
site ont été mis ensembles dans les diagrammes ACF, A’KF et AFM et de streckeisen
(Figures 47, 48, 49, 50, 51).

Légende :
- Diagramme A C F, avec : A = (Al2O3 + Fe2O3) - (Na2O + K2O), ce pôle met en évidence la
fraction alumineuse non liée aux alcalins ; C = CaO - 3,3 P2O5, pôle de la fraction calcique ; F
= MgO + MnO + FeO, pôle des ferromagnésiens.
- Diagramme A’ K F avec : A’ = (Al2O3 + Fe2O3) - (Na2O + K2O + CaO), où CaO représente
le calcium lié aux silicates ; K = K2O ; F = MgO + MnO + FeO.
- Diagramme A F M, avec : A = K2O + Na2O ; F = FeO ; M = MnO.

Conclusion :
Les résultats des analyses chimique et minéralogique présentés dans ce paragraphe sous forme
de tableaux et de figures montrent qu’en matière de représentativité :
Pour les éléments majeurs
Les oxydes de fer, d’aluminium, d’hydrogène et de fer sont prédominants par rapport
aux autres oxydes dans tous les profils (sur : trachybasalte, granitoïde, orthogneiss et
anatexite).
Pour les éléments traces
Le fluor, le vanadium et le zirconium sont prédominants dans le profil sur
trachybasalte ; le soufre et le baryum sont prédominants dans le profil sur granitoïde ; le
tungstène et le zirconium sont prédominants dans les profils sur orthogneiss et sur anatexite.
Pour les minéraux
Le diopside est le minéral le plus représentatif en profondeur pendant que la goethite est
le minéral le plus représentatif en surface dans le profil sur trachybasalte ; le quartz et le
plagioclase sont les minéraux les plus représentatifs en profondeur tabdis que le quartz et la la
microcline sont les plus représentatifs en surface dans le profil sur granitoïde ; le quartz et le
plagioclase sont les minéraux les plus représentatifs en profondeur alors que la kaolinite et le
quartz sont les plus représentatifs en surface dans le profil sur orthogneiss ; le quartz est
prédominant sur toute l’étendue du profil sur anatexite.

112
A A’ K

Batsingla
Fomopéa

C F
F
Figure 47 : Diagramme ACF et A’KF des oxydes du profil d’altération de Batsingla et de Fomopéa montrant que
l’altération évolue vers les « argiles continentales »

A
Batsingla
Fomopéa

F M

Figure 48 : Diagramme AFM des oxydes du profil d’altération de Batsingla et de Fomopéa

113
A A’ K

Litakli
Fontsa-Touala

C F
F

Figure 49 : Diagramme ACF et A’KF des oxydes du profil d’altération de Litakli et Fontsa-Touala
montrant que l’altération des roches évolue vers les « argiles continentales »

A
Litakli
Fontsa-Toaula

F M
Figure 50 : Diagramme AFM des oxydes du profil d’altération de Litakli et de Fontsa-Touala

114
Quartz
BT : Trachybasalte
FP : Roche plutonique correspondant aux
monzogranite et granodiorite
FT : Monzogranite
Feldspaths alcalins
et albite (An05-100)

Plagioclases
(An00-05)

Feldspathoïdes
Figure 51 : Diagramme de Streickeisen (1974) des différentes roches mères

115
II- PROFIL D’ALTERATION SUR TRACHYBASALTE DE BATSINGLA

II.1 – Situation et description du profil d’altération


Les résultats des analyses chimiques et minéralogiques (Figures 27, 28, 29, 30 et 43)
associés aux observations sur le terrain (figure 18) ont permis d’obtenir le profil d’altération
sur trachybasalte de Batsingla représenté par la figure 52. Ce dernier est développé presque en
sommet d’une colline à 1553 m d’altitude, de coordonnées 5°25’33’’ de latitude Nord et
10°07’19’’ de longitude Est. La roche saine est sensiblement à 29 m de profondeur.

Niveau huminifère

Niveau
d’accumulation
graveleux

Niveau argileux lité-


accumulation de ( 3+
Zone d’accumulation
du <= +s

Niveau argileux Allotérite


structuré

Niveau kaolinitique

Zone de transition
Isaltérite
2m

Trachybasalte
0,5m

Figure 52 : Profil d’altération sur trchybasalte de Batsingla

116
II.2- Pétrographie de la roche mère

100
Microlite

Plagioclase

Olivine →
smectite

Diopside
RBT

Figure 53 : Observation microscopique du trachybasalte peu altéré en lumière polarisée et analysée

La roche mère peu altérée est constituée majoritairement (Figure 53) de 40,06 % de
diopside (clinopyroxène ferromagnésien et calcique), de 16,93 % de plagioclase, et de 6,4%
d’orthoclase (feldspath potassique). Ces minéraux ont amorcé leur altération, particulièrement
l’olivine pour donner les smectites (27,9 %). Ainsi l’hydrolyse et l’oxydation des olivines
produisent les smectites et la goethite (cours sur l’érosion et l’altération ; Pédro, 1987 ; Dalla,
1996)
Ces différents minéraux et les pourcentages pondéraux des oxydes mis ensembles dans
le diagramme de Streckeisen (1974) et les diagrammes triangulaires ACF, A’KF et AFM
(figures 47, 48 et 51) ; associés à la classification simplifiée des roches magmatiques et
l’observation à l’œil nu montrent que cette roche est un trachybasalte, hyper-alumino-ferrique,
calco-alcalin, pauvre en ferromagnésien.
Les resultats de l’analyse chimique globale (Figure 27) montrent que cette roche est
constituée de 41,63 % de ( 3+, de 15,25 % de :;+ 3 , de 16,61 % de <=+ 3 , de 8,97 % de
#23, 7,45 % de S 3 et de faibles pourcentages de } 3+ , {2+ 3, |+ 3 =x q+ 3. . Par
restructuration normative (Ekodeck et Kamgang, 2002), on obtient les minéraux de même
ordre : anorthite (38,1 %), stévensite (23,3 %), goethite (14,6 %). Ces derniers permettent de
définir les caractéristiques du milieu d’altération de la roche mère :
- La roche mère est déficitaire en silice et pauvre en alumine (Classe (;+ − :;+ ), elle
est de sous-classe I, c’est-à-dire une roche à oxyhydroxydes libres purement
ferrugineux ; c’est une roche très faiblement alumineuse (IAL=0,00) et moyennement
ferrugineux ;

117
- la lixiviation des éléments migrateurs de l’ordre de 43,4 % caractérise la
monosiallitisation ; la roche est peu altérée de l’ordre de 28,4 % ; à induration
potentielle faible de l’ordre de 20,15 % ; le milieu d’altération est fermé.

II.3- Etude de l’isaltérite


Situé à 27 m environ de profondeur et d’une épaisseur de 1,40 m (Figures 18 et 54-a,
niveau 1BT), ce niveau se trouve directement au dessus de la roche mère. Il est constitué
(figure 43) de 69,96 % de kaolinite, de 16,08 % de magnétite, de 9,25 % d’anatase (} 3+) et
4,71 % d’ilménite (<=} 3 ).
A ce niveau, tous les silicates primaires sont transformés par hydrolyse et oxydation
(Annexe VII, équations bilan n° 2, 4 et 6) sans aucun désordre dans la structure originale de la
roche.
L’analyse chimique globale (Figure 27) montre que ce niveau est constitué de 34,03 %
de ( 3+, de 29,61 % de :;+ 3 , de 15,69 % de <=+ 3 , de 8,28 % de } 3+ et de faible
pourcentage (presque nul) de S 3, #23, {2+ 3 =x |+ 3 , le q+ 3. est maintenu. Il y a eu
enrichissement du milieu en alumine, titane ; appauvrissement en silice, fer, lessivage des
cations.
Par restructuration normative (Ekodeck et Kamgang, 2002), on obtient les minéraux de
même ordre : kaolinite (71,1 %), anatase (8,32 %), goethite (5,98 %). Ces derniers permettent
de définir les caractéristiques du milieu (Annexe VI.1) :
- l’altérite à structure conservée constitue un milieu riche en silice et riche en alumine
(classe : (;) − :;) ) ; c’est une roche à oxyhydroxydes libres purement ferrugineux,
elle est faiblement alumineuse et moyennement ferrugineux ;
- la lixiviation des éléments migrateurs de l’ordre de 75,14 % indique la
monosialitisation (ILP=75,14) ; la roche est très altérée de l’ordre de 75,14 % ; c’est
une roche à induration potentielle faible de 22,57 % (IIP=22,57) ; le milieu
d’altération est ouvert (ICP=1,89).

II.4- Etude de l’allotérite


Entre 27 m et 14,50 m de profondeur, on observe un sol argileux n’ayant pas conservé
la structure de la roche mère, de couleurs très diversifiées allant du jaune au violet en passant
par le gris. A ce niveau, l’hydrolyse des minéraux, précisément du diopside, olivine,
microlithe produit la kaolinite et le quartz. L’oxydation des minéraux (cas du diopside)
produit la magnétite, l’ilménite, et l’anatase.

118
100 100

1BT KAO
a b
) )
?
100 100

4BT 7BT
c) d
)
Figure 54 : Observations microscopiques en lumière polarisée montrant : les plagioclases en altération
blanchâtre, l’accumulation du fer et les fissures de lessivage des minéraux : a) 1BT : Fraction du sol située à
27 m de profondeur ; b) KAO : fraction du sol située à 22 m de profondeur ; c) 4BT : Fraction du sol située à
24 m de profondeur ; d) 7BT : Fraction du sol située à 18,40 m de profondeur ;

L’hydratation des minéraux ferromagnésiens donne la goethite. Les processus d’altération


sont la kaolinitisation et la monosiallitisation. La kaolinitisation produit la kaolinite, le mica
blanc et le quartz ; Le processus dominant dans ce niveau étant la monosialitisation.
Ainsi l’altérite à structure non conservée est constituée essentiellement de kaolinite, de
goethite et un peu de magnétite, d’anatase et de quartz.

II.4.2- Cas du niveau 3BT


Situé à 26 m environ de profondeur et d’une épaisseur de 40 cm (figure 18), ce niveau
se trouve à 2 m de la roche mère. Il est constitué de 70,13 % de kaolinite, de 20,46 % de
goethite, de 6,55 % d’anatase et 2,86 % de silice (figure 43). La magnétite et l’ilménite
cèdent la place à la gibbsite et il y a néoformation de silice libre.

119
L’analyse chimique globale (figure 27) montre que ce niveau est constitué de 35,25 %
de ( 3+, de 31,58 % de :;+ 3 , de 9,24 % de <=+ 3 , de 9,69 % de } 3+ et de faible
pourcentage (sensiblement nul) de S 3, #23, {2+ 3 =x |+ 3 ; Le q+ 3. est maintenu. Il y a eu
enrichissement du milieu en alumine, titane ; appauvrissement en silice, fer, lessivage des
cations.
Par restructuration normative (Ekodeck et Kamgang, 2002), on obtient les minéraux de
même ordre : kaolinite (74,10 %), anatase (9,7 %), goethite (10,3 %). Ces derniers permettent
de définir les caractéristiques du milieu (Annexe VI.1) :
- le milieu 3BT est riche en silice et riche en alumine (classe : (;) − :;) ) ; il constitue une
roche à oxyhydroxydes libre plus ferrugineux qu’alumineux ; c’est une roche faiblement
alumineuse et moyennement ferrugineuse ;
- la lixiviation des éléments migrateurs de l’ordre de 76,19 % indique la monosiallitisation
(ILP=76,19) ; la roche est très altérée (DVAR=76,19) avec une induration potentielle faible
(IIP=15,72) ; le milieu d’altération est ouvert (ICP=0,63).

II.5- Niveaux de transition


II.5.1- Niveau KBT : formation de la kaolinite et muscovitisation
Le niveau KBT se trouve à une grande profondeur, près de 22 m (figures 18, 52-b) dans
l’altérite à structure non conservée. Il est constitué (figure 43) de 72,24 % de kaolinite, 19,87
% de muscovite, 2,08 % de quartz et 5,8 % d’anathase.
Un phénomène particulier et unique s’est produit pendant la kaolinisation : la
muscovitisation. Ce phénomène a été observé dans la mine d’or de Tiouit, Anti-atlas oriental
au Sud du Maroc par Chaker (1997) où les feldspaths alcalins sont transformés en muscovite
dans les endroits très silicifiés durant l’altération hydrothermale. Dans le cas présent, les
plagioclases par héritage et transformation ont donné la muscovite (|:;+ [(37)+ :;( 0)A ).
L’analyse chimique globale (figure 27) montre que la roche mère contient 1,12 % d’oxyde de
potassium qui par restructuration normative produit les métasilicates potassiques (( 3+ |+ 3).
Le potassium utilisé lors du processus de muscovitisation provient des ces métasilicates
potassiques. En effet l’hydrolyse des métasilicates potassiques met en solution l’acide
silicique et les ions potassium. La kaolinite en présence de cette solution hérite du potassium
et se transforme en muscovite. L’ensemble de ces phénomènes est appelé muscovitisation
(Chaker, 1997) : processus de néoformation d’un silicate normalement primaire au sein du
complexe d’altération. Ceci est dû au fait qu’il y a abondance de la kaolinite à ce niveau du
profil et la présence d’une solution de lessivage des cations | s .

120
Par restructuration normative (Ekodeck et Kamgang, 2002), on obtient plutôt ces
minéraux : kaolinite (83,6 %), gibbsite (4,35 %), quartz (4,15), goethite (3,01 %), sériscite
(1,35 %), anatase (2,99 %), Ces derniers permettent de définir les caractéristiques du milieu
(Annexe VI.1) :
- le milieu est riche en alumine et en silice, (classe (;) − :;) ) ; roche à oxyhydroxydes
libre également ferrugineux et alumineux (PPFAL= 1,65) ; roche faiblement alumineuse et
faiblement ferrugineuse ;
- la lixiviation des éléments migrateurs de l’ordre de 76,67 % indique la
monosiallitisation (ILP=76,67) ; roche très altérée de l’ordre de 76,19 % et à induration
potentielle très faible (IIP = 9,42) ; milieu peu confiné (ICP=17,03), roche silicatée contenant
la kaolinite, l’oxyhydroxyde d’Al ;

II.5.2- Cas particulier du niveau 11BT : niveau à apparence grenue et rouillée


Au sein du profil d’altération sur le basalte de Batsingla qui se distingue par la finesse
de ses matériaux, existe une couche à apparence grenue saturée. Cette dernière, située à
environ 14,50 m de profondeur, d’épaisseur très faible (20 cm) se présente sous forme de
fragments de fer rouillés.
Lors des travaux de creusage du puits, ce niveau a été constaté comme très perméable,
contrairement à l’ensemble du profil, qui jusqu’à plus de 27 m ne contenait pas d’eau. Les
résultats d’analyses géochimiques globales et d’analyses minéralogiques montrent que ce
niveau est constitué essentiellement de goethite (86,42 %) et d’une faible proportion de
gibbsite (13,58 %).
L’analyse chimique globale montre que cette couche est constituée essentiellement de
53,94 % de <=+ 3 et de 13,80 % de :;+ 3 .
La restructuration normative permet d’obtenir sensiblement les mêmes résultats : niveau
essentiellement constitué de goethite (60,1 %) et de gibbsite (17,1 %).
s
Tout ceci montre que ce niveau est l’horizon d’enrichissement de fer ferrique (<= ) et
partiellement d’aluminium. Il y a eu combinaison de plusieurs processus d’altération :
l’hydrolyse et l’oxydation des olivines, l’hydratation directe de l’hématite.
Les conditions thermodynamiques, milieu moyennement confiné ont joué à la faveur
d’une lixiviation presque totale des éléments majeurs : allitisation. La restructuration
normative (Ekodeck et Kamgang, 2002) permet de définir ce niveau selon les caractéristiques
suivantes (Annexe VI.1) :

121
- le milieu est riche en alumine et riche en silice, (classe (;) − :;) ) ; roche à oxyhydroxydes
libres plus ferrugineux qu’alumineux ; roche très faiblement alumineuse et roche
fortemement ferrugineuse ;
- la lixiviation des éléments migrateurs de l’ordre de 95,23 % indique l’allitisation ; roche à
silicates moyennement altérés de l’ordre de 42,42 % ; l’induration potentielle est élevée de
70,23 % ; le milieu est moyennement confiné (ICP=55,64).

II.5.3- Niveau 12BT : formation du quartz (silicification)


Le niveau 12BT est situé juste au-dessus du niveau 11BT, à 14 m de profondeur et
d’une épaisseur de 50 cm en moyenne. Cet horizon est caractérisé par une structure litée : un
lit violacé, un lit jaunâtre et un lit blanchâtre d’épaisseurs respectives de 0,5 mm ; 0,5 mm et 1
cm.
Les résultats d’analyses géochimiques globales et d’analyses minéralogiques montrent
que, contrairement au niveau 11BT, ce niveau est constitué essentiellement de quartz (70,8
%), de kaolinite (15,3 %), de gibbsite (10,66 %) et d’une petite fraction d’hématite (3,23 %).
La silice forme les épais lits blanchâtres.
L’analyse chimique global montre que cette couche est constituée essentiellement de
42,20 % de ( 3+ et de 36,85 % de :;+ 3 .
La restructuration normative montre plutôt que ce niveau est constitué essentiellement
de 90,2 % de kaolinite et de 4,81 % de goethite. Ainsi, dans les conditions normales, ce
niveau devrait être constitué de ces minéraux, mais les conditions thermodynamiques existant
lors de l’altération ont joué plutôt en faveur de la néoformation du quartz et de la kaolinite. Il
y a eu enrichissement en silice et en alumine avec lixiviation totale des cations : la
monosiallitisation. Le milieu est caractérisé comme suit :
- le milieu est riche en alumine et riche en silice, (classe (;) − :;) ) ; roche à oxyhydroxydes
libres plus ferrugineux qu’alumineux ; roche très faiblement alumineuse et faiblement
ferrugineuse ;
- la lixiviation des éléments migrateurs de l’ordre de 75,63 % indique la monosiallitisation;
roche à silicates très altérés de l’ordre de 75,63 % ; roche à induration potentielle très
faible de l’ordre de 9,37% ; milieu très peu confiné (ICP=0,35).

II.6- Etude de la fraction argileuse supérieure : niveau d’accumulation graveleuse


Entre 14,50 m de profondeur et la surface, on observe un sol argileux ayant perdu la
structure de la roche mère, de couleurs très diversifiées allant du violet au rouge en passant
par le gris, le blanc et le jaune.

122
A ce niveau, il n’existe plus aucun silicate primaire dans le profil, tous sont altérés
majoritairement en kaolinite, goethite et gibbsite avec un peu d’hématite, de magnétite et
d’anatase. Presque tous les équilibres chimiques présentés en annexe VII interviennent (n° : 1
à 7). Ainsi interviennent simultanément plusieurs processus d’altération qui sont : l’hydrolyse
totale ou partielle, l’oxydation, l’hydratation et la déshydratation.

II.6.1- Niveau 16BT


Le niveau 16BT est situé entre 7 et 9 m de profondeur, entre les niveaux 15BT et 17BT.
Il est marqué par une concentration particulièrement très élevée de la kaolinite. C’est le
niveau de concentration maximale de la kaolinite (86,92 %) par rapport à l’ensemble du profil
(figure 43). Il y est observé un taux élevé d’anatase comme au niveau 1BT (9 %). C’est le
niveau où les conditions thermodynamiques ont joué en faveur parfaite de la
monosialitisation. Le titane s’est oxydé en anatase et le fer en magnétite (3,98 %).
L’analyse chimique globale (figure 27) montre qu’il est constitué de : 32,56 % de ( 3+ ,
de 30,26 % de :;+ 3 , de 8,38 % de } 3+ et de 18,25 % de <=+ 3 . Par restructuration
normative, ces oxydes donnent sensiblement les mêmes minéraux : 69,2 % de kaolinite et 8,4
% d’anatase. En plus de ces deux minéraux, elle permet aussi de former la goethite (8,86 %)
et l’hématite (10,3 %). Ceci permet de mieux caractériser le milieu pédogenétique
(Annexe VI.1) :
- le milieu est riche en alumine et en silice, (classe (;) − :;) ) ; milieu à oxyhydroxydes
libres plus ferrugineux qu’alumineux (PPFAL = 0,24) ; le milieu est faiblement
alumineux et moyennement ferrugineux ;
- la lixiviation des éléments migrateurs de l’ordre de 77 % indique la monosiallitisation ;
c’est une roche à silicates très altérés de l’ordre de 77 % (DVAR = 77,00), à induration
potentielle faible de l’ordre de 27,57% ; le milieu est très peu confiné (ICP = 0,71).

II.6.2- Etude de la latéritisation : Niveaux 18BT, LBT1 et LBT2


Ces niveaux sont pratiquement à la surface (la couche organique étant négligée) à environ 5 m
de profondeur. La kaolinite est pratiquement transformé (0 en LBT2) en gibbsite. Il y existe
essentiellement des hydroxydes : la gibbsite et la goethite.

II.6.2.1- Niveau 18BT


D’une épaisseur d’environ 4 m, le niveau 18BT est situé à 1 m de profondeur environ. C’est
une argile de couleur rouge constituée de 60 % de goethite ; 18,08 % de gibbsite ; 14,43 % de
kaolinite ; 6,79 % de d’anatase et 0,7 % de quartz (figure 43). C’est un milieu où les

123
conditions thermodynamiques ont favorisé les actions combinées de l’oxydation, de
l’hydratation, de l’allitisation et de la monosiallitisation.

100

100

12BT LBT1
a) b)

Figure 55 : Observations microscopiques des sols latéritiques de Batsingla :


a) Niveau 12BT montrant les collophormes de quartz noyés dans la gibbsite et la kaolinite.
b) Niveau LBT1 montrant les noyaux de goethite

L’analyse chimique globale (figure 27) donne les pourcentages pondéraux suivants des
oxydes : 44,01 <=+ 3 ; 24,07 :;+ 0 ; 12,69 ( 3+. La recombinaison de ces oxydes par
restructuration normative donnent les mêmes minéraux : 35,8 % de goethite ; 20,6 % de
gibbsite ; 26,7 % de kaolinite et 5,43 % d’anatase. Ceci permet de caractériser le milieu
pédogenétique (Annexe VI.1) :
- le milieu est riche en alumine et en silice, (classe (;) − :;) ) ; roche à oxyhydroxydes
libres plus ferrugineux qu’alumineux ; la roche est faiblement alumineuse et moyennement
ferrugineuse ;
- la lixiviation des éléments migrateurs de l’ordre de 88,60 % caractérise l’allitisation ; la
roche est à silicates extrêmement altérés de l’ordre de 88,60 %, à induration potentielle
élevée de l’ordre de 70,27 % ; le milieu est très peu confiné (ICP = 0,73).

II.6.2.2- Niveau LBT1


Ce niveau correspond aux concrétions latéritiques prélevées en surface. Les concrétions
sont constituées (figure 43) essentiellement de goethite (84,15 %), de gibbsite (10,22 %) et de
kaolinite (5,63 %). Elles sont formées dans un milieu où les conditions thermodynamiques ont
favorisé les actions combinées de l’oxydation, de l’hydratation, de l’allitisation et de la
monosiallitisation.

124
L’analyse chimique globale (figure 27) donne les pourcentages pondéraux suivants des
oxydes : 67,26 % de <=+ 3 ; 12,53 % de :;+ 0 ; 4,87 de ( 3+. La recombinaison de ces
oxydes par restructuration normative donne les mêmes minéraux : 74,9 % de goethite ; 12,9 %
de gibbsite ; 4,85 % de kaolinite et 2,62 % d’anatase. Ceci permet de caractériser le milieu
pédogenétique :
- le milieu est riche en alumine et en silice, (classe (;) − :;) ) ; il correspond à une roche à
oxyhydroxydes libres plus ferrugineux qu’alumineux (PPFAL = 0,20) ; c’est une roche
faiblement alumineuse et fortement ferrugineuse ;
- la lixiviation des éléments migrateurs de l’ordre de 95,29 % caractérise l’allitisation ; les
silicates sont totalement altérés de l’ordre de 95,29 % (DVAR = 95,29) ; l’induration
potentielle est très élevée de l’ordre de 90,69 % et le milieu est très peu confiné.

II.6.2.3- Niveau LBT2


A ce niveau, un échantillon a été prélevé sur un dépôt de concrétion latéritique servant
de maçonnerie (pierre pour fondation). Contrairement à LBT1 la gibbsite est plutôt
dominante et il ya présence de l’hématite et de la magnétite (figure 43) : 60,89 % de gibbsite ;
18,09 % de goethite ; 12,93 % d’hématite ; 4,81 % de magnétite. Le milieu est favorable à une
hydrolyse parfaite : l’allitisation. Tous les cations et toute la silice ont été lessivés laissant en
place l’aluminium et le fer qui s’oxydent complètement (<=+ 3 =x <= 3- ) en présence du
soleil et de l’air ambiant.
L’analyse chimique globale (figure 27) donne les pourcentages pondéraux suivants des
oxydes : 43,71 % de :;+ 0 ; 27,93 % de <=+ 3 ; 0,43 % de ( 3+. La recombinaison de ces
oxydes par restructuration normative donnent les mêmes minéraux : 40,7 % de gibbsite ; 31,2
% de goethite ; 20,1 % de boehmite et 7,56 % d’anatase. Ceci permet de caractériser le milieu
pédogenétique :
- le milieu est riche en alumine et en silice, (classe (;) − :;) ) ; il correspond à une roche à
oxyhydroxydes libres plus alumineux que ferrugineux ; c’est une roche fortement
alumineuse et faiblement ferrugineuse ;
- la lixiviation des éléments migrateurs de l’ordre de 99,78 % caractérise l’allitisation ; les
silicates sont totalement altérés de l’ordre de 99,78 % ; l’induration potentielle est élevée
de l’ordre de 86,34 % (IIP = 86,34) ; le milieu est très peu confiné (ICP = 0,29).

II.7- Phénomène de ferrolyse au cours de la pédogenèse sur basalte de Batsingla


Précédemment décrit dans des altérites, on observe la formation des sols argileux, à
aspect de strate, par néoformation de kaolinite, du sol à apparence grenue et du sol silicifié.

125
Dans le niveau 11BT, il y a transformation par ferrolyse de ces sols en matériaux grenus
ocres. Le phénomène de ferrolyse a été observé par plusieurs auteurs : Héloisa et al (1995), et
mis en évidence pour la première fois par Brinkman (1970, 1979) in Héloisa et al (1995). Ils
observent dans les horizons supérieurs des sols à gley de surface et des planosols des pays
tempérés et tropicaux, où les alternances de réduction et d’oxydation liées aux variations
saisonnières des précipitations provoquent une hydrolyse de l’argile par libération de protons
lors de l’oxydation du fer ferreux en fer ferrique. Brinkman distingue ainsi la chéluviation,
agent de la podzolisation, où il y a chélatation de fer II et III, ainsi que de l’aluminium, de la
ferrolyse où la matière organique ne provoque pas de chéluviation et où le fer ferreux migre
sous forme ionique en conditions réductrices puis s’oxyde en libérant des protons.
En effet, l‘analyse par diffraction des rayons X des niveaux inférieurs indique la
présence de goethite, de kaolinite. La pauvreté en fer implique que cet élément est apporté
en solution dans les pores. La diminution, puis la disparition de la silice et de l’aluminium
lorsqu’on va du plasma aux débris ferrugineux, montrent que l’incrustation par le fer de la
paroi des pores s’accompagne d’une destruction de la kaolinite qui lui sert de support. I1
s’agit d’une ferrolyse. Ambrosi et al. (1986) in Héloisa et Boulet (1995) font intervenir la
ferrolyse dans le processus de formation des globules ou concrétions ferrugineuses. Le
produit final étant ici la goethite.
L’intérêt du présent modèle est que la ferrolyse est l’unique mécanisme qui s’y
manifeste et qu’il aboutit à la disparition quasi-totale du plasma kaolinique (Héloisa et Boulet,
1995).

II.8- Evolution altérologique


L’évolution de l’altération a été étudiée par l’interprétation des diagrammes carrés et
triangulaires. La définition des différents paramètres se trouve dans le paragraphe sur la
méthodologie.

II.8.1- Etude de l’altération par interprétation des diagrammes ACF, A’KF et


AFM

Diagramme ACF (figure 47) : la roche mère est constituée d’un mélange ternaire à
composants de quantités différentes. C’est une roche à fraction alumineuse ferrique non liée
aux alcalins, très prédominante sur les fractions calcique et ferromagnésienne ferreuse.
L’altération de cette roche la transforme en un mélange binaire à la limite à un seul
composant. Ainsi les produits d’altération sont des roches à fraction alumineuse ferrique non

126
liée aux alcalins, avec rareté de la fraction ferromagnésienne ferreuse et disparition de la
fraction calcique.
Diagramme A’KF (figure 47) : la roche mère est un mélange ternaire à composants de
quantité très inégale. C’est une roche à fraction alumineuse ferrique (avec calcium lié aux
alcalins) prédominante sur la fraction ferromagnésienne ferreuse, elle-même prédominante sur
la fraction potassique. Cette roche mère s’altère pour donner des matériaux à fraction
alumineuse ferrique avec calcium lié aux alcalins et disparition progressive des fractions
ferromagnésiennes ferreuse et potassique.
Digramme AFM (figure 48) : la roche mère est constituée d’un mélange binaire à
composants de quantité inégale. C’est une roche sodi-potassique pauvre en manganèse. Elle
s’altère progressivement dans le même domaine avec diminution de la fraction sodipotassique
et augmentation de la fraction manganosique pour devenir finalement une roche riche en
manganèse, pauvre en sodium et potassium.
Conclusion : le profil pédologique sur basalte de Batsingla part d’une roche mère à
fraction alumineuse ferrique non liée aux alcalins, très prédominante avec calcium liés aux
silicates et pauvre en minéraux ferromagnésiens ferreux et présence des minéraux sodi-
potassiques. Elle évolue progressivement vers une roche à fraction alumineuse ferrique avec
calcium lié aux silicates, riche en manganèse et pauvre en sodium et en potassium.

II.8.2- Etude de l’altération par l’interprétation des diagrammes L-I-C et A-I-C

Diagramme L-I-C (figure 56) : La roche évolue du domaine de prédominance


conjuguée de la lixiviation et confinement potentiels vers le domaine de prédominance
conjuguée de l’induration et lixiviation potentielles en faisant un mouvement alternatif dans le
domaine de prédominance de lixiviation potentielle seule.
Diagramme A-I-C (figure 57) : La roche évolue du domaine de confinement potentiel
vers le domaine de prédominance conjuguée de l’induration potentielle et altération virtuelle
en faisant des aller et retour dans le domaine de l’altération virtuelle et le domaine
d’intervention équivalente de l’altération, de l’induration et du confinement potentiels.
Conclusion : le profil pédologique sur basalte de Batsingla est un milieu plus ou moins
fermé où l’altération est évoluée grâce à la prédilection de la lixiviation des cations
alcalinoterreux et l’induration.

127
L

4 5

3
6 2

C I
Zone d’intervention
Zone de prédominance d’un seul facteur Zones de prédominance conjuguée de deux facteurs
équivalente des trois facteurs
1: Lixiviation potentielle 4: Lixiviation et confinement potentiels
Lixiviation, induration et
2: Induration potentielle 5: Induration et lixiviation potentiels 7:
confinement potentiels
3: Confinement potentiel 6: Confinement et induration potentiels

Figure 56 : Diagramme triangulaire L+I+C sur trachybasalte de Batsingla

II.8.3- Etude de l’altération par l’interprétation des diagrammes L-IAL-IFL et L-IAL-


IFL

Diagrmme L-IAL-IFL, Figure 58 (annexe VI.1) : L’hydrolyse par bisiallitisation


attaque la roche mère prélevée. Cette hydrolyse évolue le long du profil : au niveau médian,
elle procède par prédominance de la monosiallitisation et par prédominance de l’allitisation au
niveau supérieur. La désaturation du profil en base de la fraction fine est faible au niveau
inférieur, moyen au niveau médian et fort au niveau supérieur. Mais seulement, l’évolution de
ces paramètres n’est pas linéaire ; ils font un mouvement alternatif d’un domaine à l’autre en
passant par la cuirasse ferrugineuse. Le profil évolue de l’état très faiblement alumineux et
moyennement ferrugineux vers l’état moyennement alumineux et fortement ferrugineux.

128
A

4 5

3
6 2

C I
Zone d’intervention
Zone de prédominance d’un seul facteur Zones de prédominance conjuguée de deux facteurs
équivalente des trois facteurs
1: altération virtuelle 4: altération virtuelle et confinement potentiel
Altération, induration et
2: Induration potentielle 5: Induration potentielle et altération virtuelle 7:
confinement potentiels
3: Confinement potentiel 6: Confinement et induration potentiels

Figure 57 : Diagramme triangulaire « A+I+C » sur trachybasalte de Batsingla

Il est à noter que les niveaux médian et supérieur sont potentiellement des zones de
cuirassement ferrugineux et alumineux.
Diagramme A-IAL-IFL, Figure 59 : le profil évolue d’un niveau peu différencié à un
niveau très bien différencié avec un aller et retour du niveau bien différencié vers le niveau
peu différencié. En d’autre terme le niveau médian du profil est une association non linéaire
des couches bien différenciées et peu différenciées. Le profil évolue des textures limoneuses
dans le niveau inférieur à graveulo-argileuse dans le niveau supérieur en passant par la texture
limoneuse. Ces sols adoptent des comportements différents selon qu’ils proviennent de la
surface, du niveau médian ou du niveau supérieur, c’est-à-dire que sous l’application d’une
charge, ils se comportent respectivement comme un corps plastique, un corps plasto-
compressible, un corps élasto-compressible, le mode de rupture étant franche à ductile.
L’utilisation des matériaux de ce profil devra tenir compte de ces comportements et de la
minéralogie de ces matériaux.
Conclusion : le profil pédologique sur basalte de Batsingla montre que c’est un sol bien
différencié à vaste zone de cuirassement potentiel ferrugineux et alumineux. Leur utilisation
dans les travaux de génie civil devra tenir compte de leur comportement élastoplastique à
rupture franche à ductile et de leur minéralogie riche en kandites et illites.

129
Croûtes, cuirrasses, et carapaces
Ferrugineuse alumineuse

Prédominance ferrugineuse Subordination ferrugineuse

Roches très Roches Roches Roches Roches très


fortement fortement moyennement faiblement faiblement
ferrugineuses ferrugineuses ferrugineuses ferrugineuses ferrugineuses

[L] [L]
50
100 0
Allitisation

IFL
100
Lzcpa
Latérites et sols tropicaux

forte
Monosiallitisation
Prévalence altérologique

Lzcpf

Désaturation en base de la fraction fine


Roches altérées

moyenne
Nature de la roche

50 50
Bisiallitisation
Autres types de sols

Faible
Roches mères
plus ou moins
saines

0 IAL
0
0 50 100
Roches très Roches Roches Roches Roches très
faiblement faiblement moyennement fortement fortement
alumineuses alumineuses alumineuses alumineuses alumineuses

Subordination alumineuse Prédominance alumineuse

N.B. Lzcp : Limites des zones de cuirassement potentiel ; a : alumineux ; f : ferrugineux

Figure 58 : Diagramme carré « L-IAL-IFL » sur basalte de Batsingla

130
Croûtes, cuirrasses, et carapaces
Ferrugineuse alumineuse

Prédominance ferrugineuse Subordination Ferrugineuse

Ferruginisation
Très Très
Forte Moyenne Faible
forte faible
[A] [A]
50
IFL 10 0
0 100
Très
fort ou

différencié
Lzcpa

Très bien
total
Latérites et sols tropicaux

Lzcpf
Fort
Roches altérées

différencié
Bien

Niveaux des profils


Nature de la roche

Degré d’altération

Moyen

50 50
Autres types de sols

différencié
Peu
Faible

Peu

Inexistant
altérées
pratiquem
ent saines

Très
Roches
mères

faible
ou nul
0 IAL
0
0 50 100
Très Très
Faible Moyenne Forte
faible forte
Aluminisation
Subordination alumineuse Prédominance alumineuse

N.B. Lzcfp : Limites des zones de cuirassement potentiel ; a : alumineux ; f : ferrugineux

Figure 59 : Diagramme carré « A-IAL-IFL » sur Basalte de Batsingla

131
III- PROFIL D’ALTERATION SUR GRANITOÏDE DE FOMOPEA

III.1- Situation et description du profil d’altération

Les résultats des analyses chimiques et minéralogiques (Figures 31, 32, 33, 34 et 44)
associés aux observations sur le terrain (figure 20) ont permis d’obtenir le profil d’altération
sur granitoïde de Fomopéa représenté par la figure 60. Ce dernier, d’une profondeur de 12 m
en moyenne est situé à mi-pente, à quelques dizaines de mètre du rocher Nian, à 1406 m
d’altitude, au point de coordonnées 05°21’12’’N et 10°09’41’’E.

Niveau
huminifère

Niveau argileux
riche en mica

Niveau sablo- Niveau


argileux d’accumulation
sablo-argileux
Niveau
micacé doré
Altérite à
structure non
conservée

Altérite à
structure
conservée

1m

Granitoïde

1m

Figure 60 : Profil d’altération sur granitoïde de Fomopéa

132
III.2- Pétrographie de la roche mère
A l’échelle régionale, le massif rocheux de Fomopéa présente une complexité de facies :
un facies à grains fins à moyens, un autre à grains moyens et un autre à grains grossiers. Ainsi
trois écahantillons, de textures différentes, pris sur le rocher Nian ont été prélevés pour des
analyses pétrographiques. Les résultats (figure 44) montrent une roche constituée de quartz
(22 à 37 %), de plagioclase (33 à 36 %) et de microcline (15 à 30 %). Les minéraux
accessoires sont la chlorite, la hornblende et la biotite.
Ces différents minéraux et les pourcentages pondéraux des oxydes mis ensembles dans
le digramme de Streckeisen (1974) et les diagrammes triangulaires ACF, A’KF et AFM
(figures 47, 48 et 51) ; associé à la classification simplifiée des roches magmatiques,
l’observation à l’œil nu et au microscope optique (Figure 61) montrent que cette roche est un
complexe constitué de monzogranite et de granodiorite hyper-alumino-ferrique, calco-alcalin,
pauvre en ferromagnésiens. C’est un granitoïde à biotite et à hornblende tel que trouvé par
Kwekam et al (2009).
L’analyse chimique globale (figures 31, 32, 33 et 34) montre que cette roche est
constituée de 59 à 72 % de ( 3+, de 12 à 18 % de :;+ 3 , de 0,5 à 7 % de <=+ 3 , de 2 à 6 %
de |+ 3, de 0 à 5 % de #23, 2 à 4 % de {2+ 3. Par restructuration normative (Ekodeck et
Kamgang, 2002), on obtient approximativement les mêmes types de minéraux : orthose (11 à
32 %), albite (30 à 32 %), anorthite (5 à 21,4 %), quartz (15 à 33,8 %). Ces derniers
permettent de caractériser le milieu :
- la roche mère est une roche de facies prédominant riche en silice et pauvre en aluminium,
de facies à oxyhydroxydes libres purement ferrugineux et de facies à oxyhydroxydes libres
plus alumineux que ferrugineux ;
- la lixiviation des éléments migrateurs est de l’ordre de 45 à 47 % caractérisant la
bisiallitisation, les silicates sont très peu à peu altérés suivant les facies, la roche est à
induration potentielle très faibl, le milieu d’altération est extrêmement confiné.

III.3- Etude de l’altérite à structure conservée


Entre 12 m et 8 m de profondeur, on observe un sol argilo-sableux ayant plus ou moins
conservé la structure de la roche mère, de couleur marron blanchâtre.
Cas particulier de 1FP
C’est une masse sableuse de couleur marron claire blanchâtre située à 10 m de
profondeur, à structure conservée. Les minéraux à ce niveau sont tous des silicates primaires

133
P
M H

Q
Q

P
C

RFP1 M RFP2
a) b)
mm
0 0,1

Q
P

B
Q

M
c)
RFP3 d)
RFP4

Figure 61 : Observations microscopiques du granitoïde de Fomopéa sous plusieurs


facies en lumière polarisée et analysée
a) Facies RFP1 ; b) Facies RFP2 ; c) Facies RFP3 ; d) Facies RFP4
Q : Quartz, P : Plagioclase, M : Microcline, H : Hornblende, C : Chlorite, B : Biotite

(figure 44) : 40,4 % de quartz ; 36,93 % de microcline ; 11,51 % de plagioclase et 7,87 % de


muscovite. La restructuration normative (Ekodeck et Kamgang, 2002) montre de très faibles
pourcentages de minéraux argileux (3,4 % d’antigorite) et d’oxydes (4,64 % de corindom et
5,31 % d’hématite). Le processus d’altération hydrolytique dominant est la bisiallitisation,
mais l’érosion (altération mécanique et physique) reste très prédominante comme processus
d’altération. Elle procède par les mécanismes suivants :
- La dépressurisation : en effet, la géométrie du complexe de Fomopéa est liée à un
épaississement tardif de la croûte et pourrait être le résultat du même événement régional
(déformation) en réponse au comportement rhéologique contrasté relativement aux magmas
“Fomopéen“ en mouvement. Ainsi plusieurs pressions s’exercent sur le granitoïde de
Fomopéa et créent ainsi le retrait des roches sus-jacentes ; ceci est cause de l’extension des

134
roches sous jacentes. Celles-ci se fracturent du fait de la baisse de pression. Les fractures se
développent, produisant des secteurs d’exfoliation (Kwekam, 2009).
- L’abrasion par les flux d’eau de pluie qui s’infiltrent dans les fractures profondes. Ces
flux d’eau en s’infiltrant créent ainsi dans tout le village des sources d’eau très propres. Ces
eaux altèrent la roche sous l’effet de leurs poids, de la vitesse d’écoulement, en fonction des
particules qu’elles emportent et de la lithologie (Smith et al, 2002 ; Attal, 2003 ; Carter &
Anderson, 2006). Or la roche de Fomopéa en elle-même est favorable à ce type d’altération.
Le complexe “fomopéen“ contient en effet, assez de quartz, des enclaves de diorite en fuseau.
Il contient par ailleurs des xénolithes anguleux de roches gneissiques, étendus parallèlement à
la foliation magmatique. Cette dernière est définie par l’alignement d’amphibole, de biotite,
de feldspath en feuillets et de schlierens (Kwekam, 2009). Cette association rend fragile le
complexe face à des pressions hydrostatiques et favorise ainsi l’abrasion par le flux d’eau.
Ainsi par ces deux mécanismes, le complexe est désagrégé et se transforme en une
masse sableuse ayant visiblement conservé la structure de la roche mère.
L’analyse chimique globale (figures 31, 32, 33 et 34) montre que ce niveau est constitué
de 64,51 % de SiO+ , de 16,87 % de Al+ O , de 5,30 % de Fe+ O , de 3,80 % de K + O, de 1,52 %
de MgO, de 1,80 % de Na+ O, de 1,93 % de CaO et de faibles pourcentages (sensiblement nul)
de P+ O. et TiO+ . Il y a eu enrichissement du milieu en fer, lessivage des cations
| s , Nas et Ca+s .
Par restructuration normative (Ekodeck et Kamgang, 2002), on obtient quelques
minéraux de même ordre : 17,9 % d’orthose, 6,43 % de séricite, 12,8 % d’analcime, 13,5 %
de scolécite, 3,47 % d’antigorite, 4,64 % de corindom, 5,31 % d’hématite, et 35,2 % de
quartz. Ces derniers permettent de caractériser le milieu :
- Le niveau est hyper-silico-alumineux (( ) − :;)), à oxyhydroxydes libres purement
ferrugineux ;
- la lixiviation des éléments migrateurs est de l’ordre de 34 %, caractérisant la
bisiallitisation; les silicates sont très peu altérés et l’induration potentielle est très faible ; le
milieu est extrêmement confiné.

III.4- Niveau d’accumulation sablo-argileuse


III.4.1- Niveau micacé doré (4FP)
A 6 m de profondeur, se trouve une couche très différente fine, d’à peu près 5 cm, de
couleur jaunâtre (or) riche en paillettes de mica (figure 44) : 34,8 % de biotite et 7,5 % de
muscovite. Cette couche contient en outre 21,38 % de quartz, 27,7 % de microcline, les

135
plagioclases s’étant altérés par hydrolyse partielle en 8,6 % de kaolinite suivant l’équation n°6
de l’annexe VII. En plus des mécanismes d’érosion (dépressurisation, abrasion par les flux
d’eau) définis ci-dessus, il y a eu hydrolyse. C’est un niveau d’accumulation des micas, qui
proviendraient probablement de la déformation tardive de la croûte stipulée par Kwekam
(2009).
L’analyse chimique globale (figures 31, 32, 33 et 34) montre que ce niveau est constitué
de 55,51 % de SiO+ , de 14,83 % de Al+ O , de 12,05 % de Fe+ O , de 6,12 % de K + O, de 5,10
% de MgO, de 2,09 % de TiO+ et de faible pourcentage (sensiblement nul) de
P+ O. , CaO et Na+ O. Il y a eu enrichissement du milieu en fer, titane ; lessivage des cations
Nas et Ca+s .
Par restructuration normative (Ekodeck et Kamgang, 2002), on obtient quelques
minéraux de même ordre : 13,8 % d’orthose, 32 % de séricite 11,7 % d’antigorite, 13,4 % de
goethite et 26,6 % de quartz. Ces derniers permettent de caractériser le milieu d’altération :
- le niveau est à prédominance de silice et d’alumine (classe ( ) − :;)), à oxyhydroxydes
libres purement ferrugineux ;
- la lixiviation des éléments migrateurs de l’ordre de 40,15 % (ILP) caractérise la
bisiallitisation ; les silicates sont très peu altérés ; l’induration potentielle est très faible et
le milieu est extrêmement confiné.

III.4.2- Niveau sablo-argileux (5FP)


À 4,80 m de profondeur, juste au dessus de la couche d’accumulation des micas, existe
un niveau sablo-argileux de 1,20 m à minéraux clairs (marronâtre, rosâtre, blanchâtre
dominant) constituant ainsi les minéraux leucocrates comme le quartz, les plagioclases.

III.5- Etude du niveau argileux riche en mica


L’allotérite va de la surface (dans le cas où le niveau organique est négligé), jusqu’à
4,80 m de profondeur. Cet allotérite constitue la fraction purement argileuse de couleur
prédominante rose, tantôt jaune rosâtre, rose foncée, rose rougeâtre et tantôt rouge rosâtre.

III.5.1- Cas particulier du niveau 6FP


D’une épaisseur de 1 m, il est situé à 3,80 m de profondeur. Il est constitué (figure 44)
de quartz (32,15 %), de muscovite (15,26 %), de biotite (10,87), de microcline (9,9 %) et de
kaolinite. En plus des mécanismes d’érosion (dépressurisation, abrasion par les flux d’eau)
définis ci-dessus, il y a eu hydrolyse. C’est le niveau de concentration maximale de la
kaolinite (31,83 %) par rapport à l’ensemble du profil ; c’est le niveau où les conditions
thermodynamiques ont joué en faveur parfaite de la monosialitisation. Tous les plagioclases

136
se sont altérés en kaolinite (annexe VII, équation n° 6). Le microcline se transforme
progressivement en kaolinite (annexe VII, équation n° 14). Le taux de muscovite a
pratiquement doublé, il est quitté de 7,5 à 15,25 %.
L’analyse chimique globale (figures 31, 32, 33 et 34) montre que ce niveau est constitué
de 57,26 % de ( 3+, de 21,59 % de :;+ 3 , de 7,74 % de <=+ 3 , de 2,35 % de |+ 3, de 1,71 %
de S 3 et de pourcentages sensiblement nuls de #23, {2+ 3 Sz3 =x q+ 3.. Il y a eu
enrichissement du milieu en alumine, en fer ; appauvrissement en titane et lessivage des
cations.
Par restructuration normative (Ekodeck et Kamgang, 2002), on obtient les minéraux de
même ordre (annexe VI.2) : 19,8 % de séricite, 12,7 % de kaolinite, 13,7 % de gibbsite, 8,63
% de goethite, et 40,6 % de quartz. Ces derniers permettent de caractériser le milieu :
- le niveau d’altération est hyper-alumino-siliceux (classe ( ) − :;)), à oxyhydroxydes
libres plus alumineux que ferrugineux ;
- la lixiviation des éléments migrateurs de l’ordre de 78,89 % (ILP) indique la
prévalence de la monosialitisation, les silicates sont peu altérés, l’induration
potentielle est faible et le milieu est fortement confiné.

III.5.2- Cas particulier du niveau 9FP


Le niveau 9FP constitue la partie superficielle. D’une épaisseur de 2,50 m, Il est
constitué (figure 44) de quartz (27,4 %), de muscovite (11,61 %), de microcline (36,96 %), de
kaolinite (22,09 %) et de magnétite (1,93 %). En plus des mécanismes d’érosion
(dépressurisation, abrasion par les flux d’eau) définis plus haut, il y a eu altération chimique
hydrolytique. A ce niveau, on a une altération totale des plagioclases, pas d’altération du
microcline et oxydation du fer en magnétite.
L’analyse chimique globale (figures 31, 32, 33 et 34) montre que ce niveau est constitué
de 61,54 % de ( 3+, de 19,72 % de :;+ 3 , de 5,51 % de <=+ 3 , de 4,49 % de |+ 3, de 0,53
% de S 3 et de pourcentage sensiblement nul de #23, {2+ 3, Sz3 =x q+ 3. . Il y a un
enrichissement du milieu en alumine, en fer, avec appauvrissement en titane et lessivage des
cations #2+s =x {2 s .
Par restructuration normative (Ekodeck et Kamgang, 2002), on obtient les minéraux de
même ordre (annexe VI.2) : 37,9 % de séricite, 7,82 % de gibbsite, 6,14 % de goethite, 4,07 %
de silice amorphe et 41,2 % de quartz. Ces derniers permettent de caractériser le milieu
d’altération :

137
- le niveau est hyper-alumino-siliceux (classe ( ) − :;)), à oxyhydroxydes libres plus
alumineux que ferrugineux ;
- la lixiviation des éléments migrateurs est de l’ordre de 73,38 %, indiquant la
monosiallitisation ; les silicates sont très peu altérés et l’induration potentielle est très
faible ; le milieu est extrêmement confiné.

III.6- Evolution altérologique


Cette évolution sera étudiée par l’interprétation des diagrammes triangulaires et carrés
définis dans la méthodologie.

III.6.1- Etude de l’altération par interprétation des diagrammes ACF, A’KF et


AFM

Diagramme ACF (figure 47) : La roche mère est constituée d’un mélange ternaire à
proportion très inégale. C’est une roche à fraction alumineuse ferrique non liée aux alcalins
très prédominante sur les fractions calciques et ferromagnésiennes ferreuses très faibles.
L’altération de cette roche la transforme progressivement en la maintenant tout d’abord dans
le même domaine, c’est-à-dire en une roche à fraction alumineuse (non liée aux alcalins)
prédominante sur les fractions calciques et ferromagnésiennes ferreuses faibles. Elle aboutit
finalement à une roche à mélange binaire à fraction alumineuse ferrique (non liée aux
alcalins) prédominante à très prédominante sur les fractions calciques et ferromagnésiennes
ferreuses faibles à très faibles.
Diagramme A’KF (figure 47) : La roche mère est un mélange ternaire à proportion très
inégale. C’est une roche à fraction potassique légèrement dominante sur la fraction
alumineuse ferrique avec calcium lié aux silicates, les deux fractions très prédominantes sur la
fraction ferromagnésienne ferreuse très faible. Cette roche évolue par altération vers un
mélange à fraction alumineuse ferrique (avec calcium lié) dominante sur les fractions
ferromagnésienne ferreuse et potassique pour aboutir à une roche à fraction alumineuse
ferrique (avec calcium lié) dominante sur la fraction potassique faible, elle-même dominante
sur la fraction ferromagnésienne ferreuse très faible. Il est à noter que cette évolution n’est pas
linéaire et qu’il y a un mouvement alternatif dans les différents types de mélanges.
Diagramm AFM (figure 48) : La roche demeure essentiellement sodi-potassique avec
rareté de la fraction manganosique.

Conclusion : le profil pédologique sur granitoïde de Fomopéa évolue sur une roche
mère à fraction alumineuse ferrique non liée aux alcalins et sodi-potassiques, pauvre en

138
manganèse. Elle se transforme progressivement en une roche à fraction alumineuse ferrique
avec calcium lié aux silicates sodipotassiques, pauvre en ferromagnésiens.

III.6.2- Etude de l’altération par l’interprétation des diagrammes L-I-C et A-I-C

4 5

3
6 2

C I
Zone d’intervention
Zone de prédominance d’un seul facteur Zones de prédominance conjuguée de deux facteurs
équivalente des trois facteurs
1: Lixiviation potentielle 4: Lixiviation et confinement potentiels
Lixiviation, induration et
2: Induration potentielle 5: Induration et lixiviation potentielles 7:
confinement potentiels
3: Confinement potentiel 6: Confinement et induration potentiels

Figure 62 : Diagramme triangulaire L+I+C sur granitoïde de Fomopéa

Diagramme 62 : La roche évolue potentiellement, tout au long du profil dans le


domaine de lixiviation et confinement.
Diagramme 63 : La roche évolue potentiellement tout au long du profil dans le domaine
de prédominance du confinement. Il fait juste un petit crochet dans la zone médiane dans le
domaine de l’altération virtuelle et confinement potentiel.
Conclusion : le profil pédologique sur granitoïde de Fomopéa est un milieu
potentiellement fermé en altération.

139
A

4 5

3
6 2

C I
Zone d’intervention
Zone de prédominance d’un seul facteur Zones de prédominance conjuguée de deux facteurs
équivalente des trois facteurs
1: altération virtuelle 4: altération virtuelle et confinement potentiel
Altération, induration et
2: Induration potentielle 5: Induration potentielle et altération virtuelle 7:
confinement potentiels
3: Confinement potentiel 6: Confinement et induration potentiels

Figure 63 : Diagramme triangulaire « A+I+C » sur granitoïde de Fomopéa

III.6.3- Etude de l’altération par l’interprétation des diagrammes L-IAL-IFL et A-


IAL-IFL

Diagramme 64 : L’hydrolyse par bisiallitisation attaque la roche mère prélevée et tout


le niveau médian. Elle procède au niveau supérieur par prédominance de la monosiallitisation.
La désaturation du profil en base de la fraction fine est faible aux niveaux inférieur et médian,
et moyen au niveau supérieur. Mais seulement l’évolution de ces paramètres n’est pas
progressive, ils baissent dans le niveau médian avant de remonter dans le niveau supérieur.

140
Croûtes, cuirrasses, et carapaces
Ferrugineuse alumineuse

Prédominance ferrugineuse Subordination ferrugineuse

Roches très Roches Roches Roches Roches très


fortement fortement moyennement faiblement faiblement
ferrugineuses ferrugineuses ferrugineuses ferrugineuse ferrugineuses

[L] [L]
50
10 0
Allitisation

IFL 0 100
Lzcpa
Latérites et sols tropicaux

forte
Monosiallitisation
Prévalence altérologique

Lzcpf

Désaturation en base de la fraction fine


Roches altérées

moyenne
Nature de la roche

50 50
Bisiallitisation
Autres types de sols

Faible
Roches mères
plus ou moins
saines

0 IAL
0
0 50 100
Roches très Roches Roches Roches Roches très
faiblement faiblement moyennement fortement fortement
alumineuses alumineuses alumineuses alumineuses alumineuses

Subordination alumineuse Prédominance alumineuse

N.B. Lzcp : Limites des zones de cuirassement potentiel ; a : alumineux ; f : ferrugineux

Figure 64 : Diagramme carré « L-IAL-IFL » sur complexe migmatitique de Fomopéa

Diagramme 65 : le profil évolue pratiquement dans un milieu à degré d’altération très


faible à nul, avec un saut dans le niveau médian à une altération à degré faible. De ce fait le
profil est peu différencié dans le niveau inférieur, les niveaux inférieur et médian se
comportant pratiquement comme une roche saine. Les textures observées dans le profil
évoluent presque de rocheuse à sablo-graveleuse en faisant un saut dans le niveau médian où
les textures sont sableuses à limoneuses. Ces sols, sous l’application d’une charge, adoptent
des comportements élastiques fragiles à élasto-plastiques à rupture brutale. L’utilisation des
matériaux de ce profil devra tenir compte de ces comportements et de la minéralogie.

141
Croûtes, cuirrasses, et carapaces
Ferrugineuse alumineuse

Prédominance ferrugineuse Subordination Ferrugineuse

Ferruginisation
Très Très
Forte Moyenne Faible
forte faible
[A] [A]
50
IFL 10 0
0 100
Très
fort ou

différencié
Lzcpa

Très bien
total
Latérites et sols tropicaux

Lzcpf
Fort
Roches altérées

différencié
Bien

Niveaux des profils


Nature de la roche

Degré d’altération

Moyen

50 50
Autres types de sols

différencié
Peu
Faible

Peu

Inexistant
altérées
pratiquem
ent saines

Très
Roches
mères

faible
ou nul
0 IAL
0
0 50 100
Très Très
Faible Moyenne Forte forte
faible
Aluminisation
Subordination alumineuse Prédominance alumineuse

N.B. Lzcfp : Limites des zones de cuirassement potentiel ; a : alumineux ; f : ferrugineux

Figure 65 : Diagramme carré « A-IAL-IFL » sur complexe migmatitique de Fomopéa

Conclusion : le profil pédologique sur granitoïde révèle un sol peu différencié à degré
d’altération très faible. Leur utilisation dans les travaux de génie civil devra tenir compte de
leur comportement élastique fragile à élasto-plastique à rupture brutale et de leur minéralogie
riche en micas, smectite et chlorite.

142
IV- PROFIL D’ALTERATION SUR ORTHOGNEISS DE FONTSA-TOUALA

IV.1- Situation et description du profil d’altération


Les résultats des analyses chimiques et minéralogiques (Figures 35, 36, 37, 38 et 45)
associés aux observations sur le terrain (figure 21) ont permis d’obtenir le profil d’altération
sur orthogneiss de Fontsa-Touala représenté par la figure 66. Ce dernier est développé
presque au sommet d’une colline à versants abrupts, à 1483 m d’altitude, de coordonnées
5°18’51’’ de latitude Nord et 10°04’50’’ de longitude Est. La roche mère est sensiblement à
24 m de profondeur
Niveau
huminifère

Niveau argileux
rougeâtre plus ou moins
pauvre en grains de quartz

Niveau
Niveau argileux rosâtre argileux
avec grains de quartz différencié

Niveau argileux très


riche en grains de
quartz
Sable fin

Roche altérée Altérite


compact avec un
filon de quartzite
2m

Orthogneiss
0,5m

Figure 66 : Profil d’altération sur orthogneiss de Fontsa-Touala

IV.2- Pétrographie de la roche mère


La roche mère est constituée (figure 45) majoritairement de 36,38 % de plagioclase
33,43 % de microcline, 26,8 % de quartz et 3,39 % de hornblende.
Ces différents minéraux et les pourcentages pondéraux des oxydes mis en commun dans
le diagramme de Streckeisen de 1974 (figure 51) montrent que la roche est un monzogranite ;
la classification simplifiée des roches magmatiques définit cette roche comme un

143
monzogranite, l’observation à l’œil nu montre que cette roche est hétérogranulaire, riche en
grains d’orthose (microcline en XRD) comme un gneiss sans foliation apparente. Cette roche
ressemble étrangement au facies monzogranitique observé à Fomopéa, mais renvoie le
marteau lors du choc, ainsi présente une résistance très accrue. Probablement rendu résistant
par l’augmentation du métamorphisme dans cette zone de déformation (Kwekam). Ainsi le
monzogranite s’est métamorphisé en orthogneiss, qui dans ce cas est un gneiss granitoïde à
grains moyens et à foliation peu marqué. Les différents pourcentages massiques reportés dans
les diagrammes triangulaires ACF, A’KF et AFM (figures 47 et 48) montrent que c’est un
gneiss granitoïde hyperpotassique, hypo-alumineuse et très pauvres en ferromagnésiens.
L’analyse chimique globale (figures 35, 36, 37, 38) révèle que cette roche est constituée
de 78,98 % de ( 3+, de 14,35 % de :;+ 3 , de 2,23 % de <=+ 3 , de 5,47 % de |+ 3, de 3,73 %
de {2+ 3, de 1,36 % de #23, et de faible pourcentage (pratiquement nul) de
} 3+ , S 3, Sz3 =x q+ 3.. Par restructuration normative (Ekodeck et Kamgang, 2002), on
obtient les minéraux de même ordre : 32 % d’orthose, 31,5 % d’albite, 24,8 % de quartz et
4,07 % d’anorthite (annexe VI.3). Ces derniers permettent de caractériser le milieu :
- la roche est hypersiliceuse calco-alcaline, pauvre en aluminium (Classe ( ) − :;+ ), à
oxyhydroxydes libres purement ferrugineux ;
- la lixiviation des éléments migrateurs de l’ordre de 49,39 % indique la bisiallitisation, la
roche est à silicates peu altérés (DVAR = 12,83%) et l’induration potentielle est très faible,
de l’ordre de 2,55 % ; le milieu est extrêmement confiné.

IV.3- Roche altérée compacte


Juste au dessus de la roche saine, à 20,50 m de profondeur, se trouve une zone de 3,5 m
d’épaisseur, présentant des fissures et un matériau compact. On observe un sol argileux ayant
conservé la structure de la roche mère. Il est constitué de fragments de roche et de quartzite
altéré allant du millimètre au décimètre.
La constitution minéralogique à ce niveau est faite de :
- IFT (figure 21) : 100 % de quartz ;
- 1FT (figure 21) : 50,22 % de quartz, 29,89 % de kaolinite, 19,9 % de muscovite.
Ceci pourrait être la trace d’un ancien filon de pegmatite. Le processus d’altération
hydrolytique dominant est la monosiallitisation, mais l’érosion reste prédominante comme
processus d’altération. Cette érosion procède par dépressurisation et par abrasion par les flux
d’eau de pluie.

144
Sous-zone IFT
L’analyse chimique globale (figures 35, 36, 37, 38) montre que ce niveau est constitué
de 99,58 % de SiO+ , les autres oxydes ayant des valeurs tout proches de la limite de détection.
Par restructuration normative, ces pourcentages pondéraux donnent 99,1 % de quartz en
association avec quelques minéraux de proportion pratiquement nulle comme l’analcime et
goethite. Ces derniers permettent de caractériser le milieu (annexe VI.3):
- La zone est totalement siliceuse (classe ( ) − :;+ ) ; oxyhydroxydes libres purement
ferrugineux (PPFAL=0,00) ;
- La lixiviation des éléments migrateurs est de l’ordre de 50 % (ILP) et indique la
bisiallitisation ; c’est un niveau à silicates non altérés et à induration potentielle nulle ; ce
milieu est extrêmement confiné (ICP =100,00).

Sous-zone 1FT

L’analyse chimique globale (figures 35, 36, 37, 38) montre que cette roche est
constituée de 64,46 % de ( 3+, de 24,17 % de :;+ 3 , de 0,24 % de <=+ 3 , et de faible
pourcentage pratiquement nul de |+ 3, de {2+ 3, de #23, de } 3+ , S 3, Sz3 =x q+ 3..
Par restructuration normative (Ekodeck et Kamgang, 2002), on obtient les minéraux de
même ordre : 47,3 % de kaolinite, 7,74 % de gibbsite, et 41,8 % de quartz. Ces derniers
permettent de caractériser le milieu (annexe VI.3) :
- le niveau est hyper silico-alumineux (classe ( ) − :;+ ), à oxyhydroxydes libres purement
alumineux (PPFAL= 33,07) ;
- la lixiviation des éléments migrateurs est de l’ordre de 80,06 % (ILP) et indique la
monosiallitisation, la roche est peu altérée de l’ordre de 20,17 % (DVAR) et l’induration
potentielle est très faible de l’ordre de 5,52 % (IIP), le milieu est fortement confiné.

IV.4- Etude de la fraction argileuse à grains de quartz


Le profil de Fontsa-Touala a développé un vaste niveau argileux avec grains de quartz,
depuis la zone de transition jusqu’en surface. Son épaisseur est de plus de 18 m. Ce niveau
argileux supérieur présente deux facies en fonction de la quantité des grains de quartz et de la
coloration. Le niveau inférieur est plus riche en quartz et coloré rosâtre tandis que le niveau
supérieur est plus pauvre en quartz et coloré rougeâtre.

145
IV.4.1- Fraction argileuse avec grains de quartz : 4FT
Situé à 13 m de profondeur et d’une épaisseur d’environ 1 m, le niveau 4FT (figure 21)
est intermédiaire entre le niveau argileux très riche en quartz (3FT de 4 m d’épaisseur) et le
niveau argileux moyennement riche en quartz (5FT de 5 m d’épaisseur).

Ce niveau est essentiellement constitué de 30,04 % de quartz, 56,65 % de kaolinite et


13,31 % de chlorite. Le plagioclase et le microcline seraient altérés en kaolinite. La
hornblende serait altérée en chlorite.

Les processus hydrolytiques dans ce cas sont la monosiallitisation et la bisiallitisation,


avec prédominance de la monosiallitisation. Le quartz a beaucoup plus suivi une altération
mécanique d’après les deux mécanismes décrits au paragraphe III précédent: la
dépressurisation et l’abrasion par les flux d’eau de pluie.
L’analyse chimique globale (figures 35, 36, 37, 38) montre que ce niveau est constitué
de 60,21 % de SiO+ , de 23,80 % de Al+ O , de 4,60 % de Fe+ O , de 9,25 % 7+ 3, et de faible
pourcentage (sensiblement nul) de K + O, MgO, Na+ O, CaO, P+ O. , et TiO+ . Il y’a eu
enrichissement du milieu en aluminium et en fer, lessivage des cations | s , Nas et Ca+s .
Par restructuration normative (Ekodeck et Kamgang, 2002), on obtient quelques
minéraux de même ordre : 54,3 % de kaolinite, 34,4 % de quartz, 3,07 % de gibbsite et 5,13
% de goethite. Ces derniers permettent de caractériser le milieu (annexe VI.3) :
- le milieu est hyper-silico-alumineux (classe ( ) − :;)), à oxyhydroxydes libres purement
ferrugineux (PPFAL=0,68) ;
- la lixiviation des éléments migrateurs est de l’ordre de 76,77 % (ILP), indiquant la
monosiallitisation, le milieu fortement confiné est peu altéré et l’induration potentielle très
faible.

IV.4.2- Fraction argileuse plus ou moins pauvre en grains de quartz : 6FT


D’une épaisseur très forte, 8 m, le niveau 6FT constitue la zone de surface rouge brique,
avec apparence de concentration plus ou moins faible en quartz. Il est constitué de 47,56 % de
quartz, de 43,07 % de kaolinite et de 9,37 % de gibbsite. Le plagioclase et la microcline se
sont altérés d’une façon prédominante en kaolinite. Un faible pourcentage de plagioclase ou
de microcline s’est transformé en gibbsite.
Les processus hydrolytiques dans ce cas sont la monosiallitisation et l’allitisation, avec
prédominance de la monosiallitisation. Le quartz a beaucoup plus suivi une altération
mécanique d’après les deux mécanismes décrits au paragraphe III pécédent : la
dépressurisation et l’abrasion par les flux d’eau de pluie.

146
L’analyse chimique globale (figures 35, 36, 37, 38) montre que ce niveau est constitué
de 64,74 % de SiO+ , de 21 % de Al+ O , de 3,44 % de Fe+ O , de 9,59 % 7+ 3, et de faible
pourcentages sensiblement nuls de K + O, MgO, Na+ O, CaO P+ O. , et TiO+ . Il y’a eu un
enrichissement du milieu en aluminium et en fer, un lessivage des cations | s , Nas et Ca+s .
Par restructuration normative (Ekodeck et Kamgang, 2002), on obtient quelques
minéraux de même ordre : 25,7 % de kaolinite, 52,2 % de quartz, 16 % de gibbsite et 3,83 %
de goethite (annexe VI.3). Ces derniers permettent de caractériser le milieu :
- la zone est hyper-silico-alumineuse Classe ) − :;) , à oxyhydroxydes libres plus
alumineux que ferrugineux (PPFAL=4,77) ;
- la lixiviation des éléments migrateurs est de l’ordre de 87,22 % (ILP) et indique la
monosiallitisation ; la roche est peu altérée et l’induration potentielle très faible ; le milieu
est fortement confiné (ICP=81,19).

IV.5- Evolution altérologique


Cette évolution sera étudiée par l’interprétation des diagrammes triangulaires et carrés.

IV.5.1- Etude de l’altération par interprétation des diagrammes ACF, A’KF et


AFM

Diagramme ACF : La roche mère est constituée d’un mélange ternaire à proportion
inégale. C’est une roche à fraction alumineuse ferrique (non liée aux alcalins) prédominante
sur les fractions calcique et ferromagnésienne ferreuse. L’altération de cette roche la
transforme, tout d’abord en une roche de mélange binaire à fraction alumineuse ferrique (non
liée aux alcalins) très prédominante sur la fraction ferromagnésienne ferreuse très faible dans
le niveau médian, par la suite en une roche essentiellement alumineuse ferrique (non liée aux
alcalins) au niveau supérieur (figure 49).
Diagramme A’KF : La roche mère est un mélange ternaire à deux proportions
sensiblement égales. C’est une roche aux fractions alumineuse ferrique (avec calcium lié aux
silicates) et potassique, les deux fractions sont très prédominantes sur la fraction
ferromagnésienne ferreuse très faible. Cette roche évolue par altération vers un mélange
ternaire, à la limite binaire à fraction alumineuse ferrique (avec calcium lié) très prédominante
sur la fraction ferromagnésienne ferreuse faible (avec rareté de la fraction potassique). Son
évolution aboutit à une roche à fraction alumineuse ferrique (avec calcium lié et avec rareté de
la fraction ferromagnésienne ferreuse, figure 49).

147
Diagramme AFM : La roche, au cours de l’altération demeure essentiellement sodi-
potassique et manganosique, mais à différentes proportions suivant les niveaux. La roche
mère est sodi-potassique avec rareté de manganèse. Elle évolue vers une roche sodi-
potassique très prédominante sur la fraction manganosique, en passant par une roche sodi-
potassique et manganosique (figure 50).
Conclusion : le profil pédologique sur orthogneiss de Fontsa-Touala part d’une roche
mère à fractions alumineuse ferrique (avec calcium lié) et sodi-potassiques, pauvre en
manganèse. Elle évolue progressivement vers une roche à fractions alumineuse ferrique (avec
calcium lié aux silicates), sodi-potassique (avec rareté de la fraction ferromagnésienne).
IV.5.2- Etude de l’altération par interprétation des diagrammes L-I-C et A-I-C
L

4 5

3
6 2

C I
Zone d’intervention
Zone de prédominance d’un seul facteur Zones de prédominance conjuguée de deux facteurs
équivalente des trois facteurs
1: Lixiviation potentielle 4: Lixiviation et confinement potentiels
Lixiviation, induration et
2: Induration potentielle 5: Induration et lixiviation potentielles 7:
confinement potentiels
3: Confinement potentiel 6: Confinement et induration potentiels

Figure 67 : Diagramme triangulaire L+I+C sur orthogneiss de Fontsa-Touala


Diagramme 67 : La roche évolue potentiellement, tout au long du profil dans le
domaine de prédominance potentiel de la lixiviation et du confinement.
Diagramme 68 : La roche évolue potentiellement tout au long du profil dans le
domaine de prédominance du confinement.
Conclusion : le profil pédologique sur granitoïde de Fomopéa révèle un milieu
potentiellement fermé en altération avec une certaine ouverture en lixiviation.

148
A

4 5

3
6 2

C I
Zone d’intervention
Zone de prédominance d’un seul facteur Zones de prédominance conjuguée de deux facteurs
équivalente des trois facteurs
1: altération virtuelle 4: altération virtuelle et confinement potentiel
Altération, induration et
2: Induration potentielle 5: Induration et potentielle et altération virtuelle 7:
confinement potentiels
3: Confinement potentiel 6: Confinement et induration potentiels

Figure 68 : Diagramme triangulaire « A+I+C » sur orthogneiss de Fontsa-Touala

IV.5.3- Etude de l’altération par l’interprétation des diagrammes L-IAL-IFL et A-


IAL-IFL
Diagramme carré « L-IAL-IFL » (Figure 69) : L’hydrolyse par bisiallitisation attaque
la roche mère très faiblement alumineuse et très faiblement ferrugineuse. Au niveau médian,
elle procède par allitisation et par monosiallitisation pour former progressivement la cuirasse
ferrugineuse à subordination alumineuse. Elle procède au niveau supérieur par prédominance
de l’allitisation dans un milieu potentiellement ferrugineux à subordination alumineuse. La
désaturation du profil en base de la fraction fine est faible au niveau inférieur, moyen à fort
dans le niveau médian, et fort au niveau supérieur. Mais seulement l’évolution de ces
paramètres n’est pas progressive, ils augmentent et baissent dans le niveau médian avant de
remonter dans le niveau supérieur (annexe VI.3).
Diagramme carré « A-IAL-IFL » (Figure 70) : Le profil évolue pratiquement dans un
milieu à degré d’altération nul à très faible, dans le niveau inférieur, et à un degré d’altération
faible dans le niveau médian et supérieur. De ce fait, le profil a une roche mère pratiquement
saine, les niveaux médian et supérieur étant peu différenciés. Le profil évolue pratiquement en
montrant les textures rocheuse à sablo-graveleuse en faisant un saut dans le niveau médian
dans les textures sableuse à limoneuse. Ces sols, sous l’application d’une charge, adoptent des
149
comportements élastiques fragiles à élasto-plastiques à rupture brutale. L’utilisation des
matériaux de ce profil devra tenir compte de ces comportements et de la minéralogie de ces
matériaux (annexe VI.3).

Croûtes, cuirrasses, et carapaces


Ferrugineuse alumineuse

Prédominance ferrugineuse Subordination ferrugineuse

Roches très Roches Roches Roches Roches très


fortement fortement moyennement faiblement faiblement
ferrugineuses ferrugineuses ferrugineuses ferrugineuse ferrugineuses

[L] [L]
50
10 0
Allitisation

IFL 0 100
Lzcpa
Latérites et sols tropicaux

forte
Monosiallitisation
Prévalence altérologique

Lzcpf

Désaturation en base de la fraction fine


Roches altérées

moyenne
Nature de la roche

50 50
Bisiallitisation
Autres types de sols

Faible
Roches mères
plus ou moins
saines

0 IAL
0
0 50 100
Roches très Roches Roches Roches Roches très
faiblement faiblement moyennement fortement fortement
alumineuses alumineuses alumineuses alumineuses alumineuses

Subordination alumineuse Prédominance alumineuse

N.B. Lzcp : Limites des zones de cuirassement potentiel ; a : alumineux ; f : ferrugineux

Figure 69 : Diagramme carré « L-IAL-IFL » sur gneiss de Fontsa-Touala

150
Croûtes, cuirrasses, et carapaces
Ferrugineuse alumineuse

Prédominance ferrugineuse Subordination Ferrugineuse

Ferruginisation
Très Très
Forte Moyenne Faible
forte faible
[A] [A]
50
IFL 10 0
0 100
Très
fort ou

différencié
Lzcpa

Très bien
total
Latérites et sols tropicaux

Lzcpf
Fort
Roches altérées

différencié
Bien

Niveaux des profils


Nature de la roche

Degré d’altération

Moyen

50 50
Autres types de sols

différencié
Peu
Faible

Peu

Inexistant
altérées
pratiquem
ent saines

Très
Roches
mères

faible
ou nul
0 IAL
0
0 50 100
Très Très
Faible Moyenne Forte forte
faible
Aluminisation
Subordination alumineuse Prédominance alumineuse

N.B. Lzcfp : Limites des zones de cuirassement potentiel ; a : alumineux ; f : ferrugineux

Figure 70 : Diagramme carré « A-IAL-IFL » sur orthogneiss de Fontsa-Touala

Conclusion : le profil pédologique sur orthogneiss montre un sol peu différencié à degré
d’altération faible. Leur utilisation dans les travaux de génie civil devra tenir compte de leur
comportement élastique fragile à élasto-plastique à rupture brutale et de leur minéralogie riche
en mica, smectite et chlorite.

151
V- PROFIL D’ALTERATION SUR ANATEXITE DE LITAKLI

V.1- Situation et description du profil d’altération


Les résultats des analyses chimique et minéralogique (Figures 39, 40, 41, 42 et 46)
associés aux observations sur le terrain (figure 22) ont permis d’obtenir le profil d’altération
sur anatexite de Litakli représenté par la figure 71. Ce dernier est développé presque en
sommet d’une colline à versants plus ou moins abrupte, à 1452 m d’altitude, de coordonnées
5°23’43’’ de latitude Nord et 10°04’12’’ de longitude Est.

Niveau humifère

Niveau argilo-
sableux

Roche altérée
fragmentée

Niveau Niveau
sableux fin d’accumulation

Altérite

2m Anatexite

0,5m

Figure 71: Profil d’altération sur anatexite de Litakli


152
La roche saine est vraisemblablement bien au-delà de 27 m de profondeur. En effet, en
longeant le cours d’eau dans le talweg, à une hauteur inférieure de près 50 m, il n’a été trouvé
en aucun endroit un affleurement de roche saine ; toutefois, partout ailleurs, il a été observé
des massifs ou des blocs de roche altérée.

V.2- Pétrographie de la roche saine


N’ayant pas pu récolter un échantillon de roche saine, les résultats sont basés sur la
recherche bibliographique. En effet l’étude cartographique a montré que la roche mère est un
anatexite. D’après Kwekam (2009), un cas d’exemple de granite d’anatexite est le granite de
Dschang. Ainsi, la roche mère est probablement un anatexite. C’est une roche résultant d’une
anatexie partielle. L’observation des tranchées routières au niveau de la vallée sur massif
rocheux altéré montre une succession de niveaux :
- des niveaux de quartzite altéré d’environ 25 cm d’épaisseur ;
- des niveaux très riches en mica altéré d’environ 15 à 20 cm d’épaisseur ;
- d’épais niveaux supérieurs constitués des minéraux altérés blanchâtres, rosâtres
dominants.
Kwekam (2009) trouve que les structures magmatiques (flowage) observées dans le
complexe plutonique de la région de Fomopéa sont orientées N–S à NNE–SSW (N0–N30E),
parallèles à la déformation d’écoulement observée dans le granite d’anatexie affleurant dans
la région. Elles descendent vers E à ESE, dans la direction contraire, du granite d’anatexie
(vers NW), et donc pas parallèles à la foliation des roches gneissiques de la région.
Cependant, le complexe de Fomopéa, comme d’autres massifs voisins, s’est étendu
parallèlement à la foliation régionale. Cela suggère que la géométrie du complexe de
Fomopéa est liée à un épaississement tardif de la croûte et pourrait être le résultat du même
événement régional (déformation) en réponse au comportement rhéologique contrasté
relativement aux magmas “fomopéen“ en mouvement.
En effet le mot anatexite regroupe, au sein d’une roche migmatitique les différentes
variétés suivantes aux limites imprécises (dictionnaire de Géologie) :
- les embréchites, qui sont encore clairement des gneiss œillés, à foliation nette, à lits
granoblastiques de quartz et de feldspath, souvent épaissis ou œillés (porphyroblastes de
microcline) à zones granitiques en taches ou en réseau flou ;
- les artérites à structure planaire estompée, à micas en traînées discontinues, et les nébulites
où les micas sont en amas flous tourbillonnaires ;

153
- les agmatites d’aspect hétérogène, à mobilisat granitique emballant des fragments arrondis
ou anguleux, à bords francs ou diffus, des anciennes roches métamorphiques (restites de
gneiss, de quartzites, ...).

V.3- Niveau RLT : nature de la roche mère


Situé à près de 26,90 m de profondeur, et d’épaisseur indéterminée, visiblement, ce
niveau ressemble étrangement à une roche saine de couleur rosâtre tâchetée de blanc et de
violet. Il est essentiellement constitué de 40,55 % de quartz, de 36,1 % de kaolinite, et de
23,44 % de gibbsite. Les processus hydrolytiques sont donc la bisiallitisation et la
monosiallitisation.
Comparativement aux minéraux qui se sont altérés en kaolinite et en gibbsite dans les
profils de Fomopéa et de Fontsa-Touala, on pourrait dire que la roche mère est constituée de
plagioclases et de microclines qui se sont entièrement altérés en kaolinite et en gibbsite. Au
vu des pourcentages (59,56 %) de kaolinite et de gibbsite, près de 100 % de cations ont été
lessivés, près de 50 à 66 % de silice enlevés.
De ces faits et suivant le tableau de classification simplifié des roches magmatiques,
puis en se référant aux observations de Kwekam (2009) citées plus haut et à la classe des
roches de Fontsa-Touala, la roche mère à Litakli serait un monzogranite ayant subi une
anatexie partielle lors de la déformation d’écoulement. Suivant les diagrammes triangulaires
ACF, A’KF et AFM (figures 49 et 50), cette anatexite serait hyperalumineuse, riche en
potassium et très pauvre en minéraux ferromagnésiens.
L’analyse chimique globale (Figures 39, 40, 41, 42 et 46) montre que cette roche est
constituée de 56 % de ( 3+, de 22,14 % de :;+ 3 , de 9,84 % de <=+ 3 , de 10,42 % 7+ 3, de
1,42 % de } 3+ , et de faible pourcentage pratiquement nul de |+ 3, {2+ 3, #23,
S 3, Sz3 =x q+ 3.. Par restructuration normative (Ekodeck et Kamgang, 2002), on obtient
les minéraux de même ordre : 32,5 % de kaolinite, 13,6 % de gibbsite, 11 % de goethite et de
40,3 % de quartz. Ces derniers permettent de caractériser le milieu (annexe VI.4) :
- la roche est hyper-silico-alumineuse (Classe ( ) − :;) ), à oxyhydroxydes libres
également alumineux et ferrugineux (PPFAL=1,41) ;
- la lixiviation des éléments migrateurs de l’ordre de 84,90 % (ILP) indique la
monosiallitisation ; la roche est peu altérée et à induration potentielle faible ; le milieu est
fortement confiné.

154
V.4- Etude du niveau d’accumulation
V.4.1- Niveau ILT
À près de 26 m de profondeur, il est situé juste au dessus de RLT (figure 22) et forme
avec lui un ensemble massif semblable à la roche mère observée dans la vallée. Il est constitué
de 48,78 % de quartz, de 34,65 % de muscovite, de 9,67 % de gibbsite et de 6,9 % de
kaolinite. L’abondance de cette muscovite est observée sur place sur les tranchées routières et
tout au long de la route. Cette zone constitue probablement la variante appelée artérite de
l’anatexie car très riche en micas. L’hydrolyse a transformé par monosiallitisation et par
bisiallitisation tous les plagioclases et le microcline existant dans la roche mère. La muscovite
et le quartz qui sont des minéraux difficilement altérables ont juste été fragilisés par les
processus d’altération mécanique définis au paragraphe III précédent : la dépressurisation et
l’abrasion par les flux d’eau de pluie.
L’analyse chimique globale (Figures 39, 40, 41, 42 et 46) de cette roche montre qu’elle
est constituée sensiblement des mêmes pourcentages pondéraux que la roche de RBT, c’est-à-
dire de 53,25 % de ( 3+ , de 22,74 % de :;+ 3 , de 11,07 % de <=+ 3 , de 11,58 % 7+ 3, de
1,47 % de } 3+ , et de faible pourcentage (pratiquement nul) de |+ 3, {2+ 3, #23,
S 3, Sz3 =x q+ 3.. Par restructuration normative (Ekodeck et Kamgang, 2002), on obtient
les minéraux de même ordre : 21,3 % de kaolinite, 21 % de gibbsite, 12,3 % de goethite et de
42,4 % de quartz. Ces derniers permettent de caractériser le milieu d’altération (annexe VI.4) :
- le niveau d’altération est hyper-silico-alumineux, à oxyhydroxydes libres plus alumineux
que ferrugineux (PPFAL = 1,94) ;
- la lixiviation des éléments migrateurs de l’ordre de 89,96 % indique l’allitisation (ILP =
89,98) ; la roche est peu altérée, à induration potentielle faible de l’ordre de 20,09 % (IIP) ;
le milieu est fortement confiné (ICP = 76,58) ;

V.4.2- Niveau 1LT


À 21,80 m de profondeur et d’une épaisseur de près de 4,10 m, il est situé au dessus de
ILT. L’analyse minéralogique montre qu’il est constitué des mêmes minéraux que
précédemment, c’est-à-dire de 55,87 % de quartz, de 24,57 % de muscovite, de 11,96 % de
gibbsite et de 7,6 % de kaolinite. Les processus d’altération restent les mêmes : la
monosiallitisation, la bisiallitisation, la dépressurisation et l’abrasion par les flux d’eau de
pluie.
L’analyse chimique globale (Figures 39, 40, 41, 42 et 46) montre que cette roche est
constituée de 67,13 % de ( 3+, de 20,57 % de :;+ 3 , de 2,01 % de <=+ 3 , de 6,58 % de

155
7+ 3, et de faibles pourcentages (pratiquement nuls) de |+ 3, {2+ 3, #23,
} 3+ , S 3, Sz3 =x q+ 3.. Par restructuration normative (Ekodeck et Kamgang, 2002), on
obtient les minéraux de même ordre : 23,7 % de séricite, 11,9 % de kaolinite, 10,1 % de
gibbsite, 2,24 % de goethite et de 50,3 % de quartz. Ces derniers permettent de caractériser le
milieu (annexe VI.4) :
- la roche est hyper-silico-alumineuse (Classe ( ) − :;) ), à oxyhydroxydes libres plus
alumineux que ferrugineux (PPFAL = 5,15) ;
- la lixiviation des éléments migrateurs de l’ordre de 80,54% (ILP) indique la
monosiallitisation, la roche est très peu altérée et à induration potentielle très faible, le
milieu est fortement confiné (ICP = 88,70).

V.4.3- Zone de transition


D’une épaisseur de près de 35 cm, la zone de transition se dissocie en deux couches
constituées de fragments de roche altérée de couleur marron claire et marron sombre, riche en
quartz et en mica. La couche inférieure contient des minéraux sombres.

V.5- Etude du niveau supérieur argilo-sableux


Ce niveau va de la surface (couche organique négligée) jusqu’à 15,15 m de profondeur. Ce
niveau est constitué de plusieurs couches de couleur blanchâtre à rougeâtre en passant par la
couleur marronâtre clair et sombre.

V.5.1- Niveau 6LT


Situé à 14,45 m de profondeur et d’une épaisseur de 30 cm, le niveau 6LT (figure 22)
est la continuité de la zone de transition. Il est constitué de 44,96 % de quartz, 39,77 % de
kaolinite, 8,39 % d’anatase, 3,86 % d’hématite, 3,02 % de gibbsite. Les processus d’altération
restent les mêmes : la monosiallitisation, la bisiallitisation, la dépressurisation et l’abrasion
par les flux d’eau de pluie. Il s’y ajoute la précipitation de l’anatase.
L’analyse chimique globale (Figures 39, 40, 41, 42 et 46) de cette roche montre qu’elle
est constituée sensiblement des mêmes pourcentages pondéraux d’oxydes, c’est-à-dire de
62,78 % de ( 3+ , de 16,29 % de :;+ 3 , de 9,94 % de <=+ 3 , de 7,51 % de 7+ 3, de 1,44 %
de } 3+ , et de faibles pourcentages (pratiquement nuls) de |+ 3, {2+ 3, #23,
S 3, Sz3 =x q+ 3.. Par restructuration normative (Ekodeck et Kamgang, 2002), on obtient
les minéraux de même ordre : 32,1 % de kaolinite, 5,41 % de gibbsite, 11,1 % de goethite et
de 47,6 % de quartz. Ces derniers permettent de caractériser le milieu (annexe VI.4) :
- le milieu est hyper-silico-alumineux ;

156
- la lixiviation des éléments migrateurs de l’ordre de 80,36 % (ILP) caractérise la
monosiallitisation, la roche est peu altérée et à induration potentille très faible, le milieu est
fortement confiné (ICP = 83,31).

V.5.2- Niveau 8LT


Situé à 12,50 m de profondeur et d’une épaisseur de 75 cm, le niveau 8LT (figure 22)
est constitué pratiquement des mêmes minéraux que les niveaux RLT et ILT, mais avec
présence de la biotite ; les pourcentages sont : 66,38 % de quartz, 29,19 % de kaolinite, 3,01
% de gibbsite et 1,42 % de biotite. La présence de la biotite à ce niveau est probablement liée
à la variété de l’anatexite. Les processus d’altération restent les mêmes : la monosiallitisation,
la bisiallitisation, la dépressurisation et l’abrasion par les flux d’eau de pluie.
L’analyse chimique globale (Figures 39, 40, 41, 42 et 46) de ce niveau montre qu’il est
constitué sensiblement des même pourcentages pondéraux d’oxydes c’est-à-dire de 75,62 %
de ( 3+, de 17,59 % de :;+ 3 , de 6,75 % de 7+ 3 et de faible pourcentage pratiquement nul
de } 3+ , <=+ 3 , |+ 3, {2+ 3, #23, S 3, Sz3 =x q+ 3.. A ce niveau, il y a accumulation de
quartz, lessivage du fer, titane. Par restructuration normative (Ekodeck et Kamgang, 2002), on
obtient les minéraux de même ordre : 2,53 % de séricite, 33 % de kaolinite, 5,48 % de
gibbsite 0,98 % de goethite et de 58,8 % de quartz. Ces derniers permettent de caractériser le
milieu (annexe VI.4) :
- le milieu d’altération est hyper-silico-alumineux (classe ( ) − :;) ), à oxyhydroxydes
libres plus alumineux que ferrugineux (PPFAL = 6,38) ;
- la lixiviation des éléments migrateurs est de l’ordre de 79,61 % (ILP) et définit la
monosiallitisation ; la roche est très peu altérée et l’induration potentielle est très faible ; le
milieu est fortement confiné (ICP = 85,79) ;

V.5.3- Niveau 10LT


Situé à 5,50 m de profondeur et d’une épaisseur de 5 m, le niveau 10LT (figure 22) est
constitué pratiquement des mêmes minéraux que les niveaux RLTet ILT ; les pourcentages
sont : 52,47 % de quartz, 26,30 % de kaolinite et 21,25 % de gibbsite. Les processus
d’altération restent les mêmes : la monosiallitisation, la bisiallitisation, la dépressurisation et
l’abrasion par les flux d’eau de pluie.
L’analyse chimique globale (Figures 39, 40, 41, 42 et 46) de ce niveau montre qu’il est
constitué sensiblement des même pourcentages pondéraux d’oxydes c’est-à-dire de 59,58 %
de ( 3+, de 19,02 % de :;+ 3 , de 10,56 <=+ 3 , de 9,35 % de 7+ 3, de 1,45 % de } 3+ et de
faibles pourcentages (pratiquement nuls) de |+ 3, {2+ 3, #23, S 3, Sz3 =x q+ 3.. Par

157
restructuration normative (Ekodeck et Kamgang, 2002), on obtient les minéraux de même
ordre : 26,9 % de kaolinite, 12,6 % de gibbsite 11,8 % de goethite et de 46,7 % de quartz. Ces
derniers permettent de caractériser le milieu (annexe VI.4) :
- le milieu est hyper-silico-alumineux, à oxyhydroxydes également alumineux et
ferrugineux ;
- la lixiviation des éléments migrateurs de l’ordre de 85,66 % (ILP) définit la
monosiallitisation, la roche est peu altérée et à induration potentielle faible de l’ordre de
14,03% (IIP), le milieu est fortement confiné (ICP = 80,83).

V.5.4- Niveau 12LT


Niveau superficiel d’une épaisseur de 2 m, la zone 12LT (figure 22) est pratiquement
constituée, en plus de l’hématite, des mêmes minéraux que les niveaux RLT et ILT ; les
pourcentages sont : 54,54 % de quartz, 18,56 % de kaolinite, 23,47 % de gibbsite et 3,43 %
d’hématite. Les processus d’altération demeurent les mêmes : la monosiallitisation, la
bisiallitisation, la dépressurisation et l’abrasion par les flux d’eau de pluie.
L’analyse chimique globale de ce matériau montre qu’il est constitué sensiblement des
mêmes pourcentages pondéraux d’oxydes c’est-à-dire de 68,25 % de ( 3+, de 15,50 % de
:;+ 3 , 6,31 % de <=+ 3 , de 7,98 % de 7+ 3 et 0,80 % de } 3+ et de faibles pourcentages
(pratiquement nuls) de |+ 3, {2+ 3, #23, S 3, Sz3 =x q+ 3.. Par restructuration normative
(Ekodeck et Kamgang, 2002), on obtient les minéraux de même ordre : 10,7 % de kaolinite,
16,4 % de gibbsite 7,03 % de goethite et de 62,5 % de quartz. Ces derniers permettent de
caractériser le milieu (annexe VI.4) :
- le niveau d’altération est hyper-silico-alumineux, à oxyhydroxydes plus alumineux que
ferrugineux ;
- la lixiviation des éléments migrateurs de l’ordre de 92,34 % (ILP) définit l’allitisation, la
roche est très peu altérée et à induration potentielle faible, le milieu est fortement confiné.

V.6- Evolution altérologique


Cette évolution sera étudiée par l’interprétation des diagrammes triangulaires et carrés.

V.6.1- Etude de l’altération par interprétation des diagrammes ACF, A’KF et AFM

Diagramme ACF (figure 49): La roche mère et le profil d’altération qui s’y développe
sont pratiquement à fraction unique : alumineuse non liée aux alcalins.
Diagramme A’KF (figure 49) : La roche mère et le profil d’altération qui s’y développe
sont pratiquement à fraction unique : alumineuse ferrique avec calcium lié aux silicates.

158
Diagramme AFM (figure 50): La roche, au cours de l’altération demeure
essentiellement sodi-potassique et manganosique, mais à différentes proportions suivant les
niveaux. La roche mère et le niveau supérieur sont sodi-potassiques avec une faible fraction
manganosique. Au niveau médian, elle varie entre les niveaux tantôt à fraction manganosique
prédominante sur la fraction sodi-potassique, tantôt à fraction sodi-potassique très
prédominante sur la fraction manganosique.

Conclusion : La roche et le profil pédologique sur anatexite de Litakli évolue dans un


milieu à fractions alumineuse ferrique (avec calcium lié) et sodi-potassique pauvre en
manganèse.

V.6.2- Etude de l’altération par interprétation des diagrammes L-I-C et A-I-C

Diagramme L-I-C (figure 72) : La roche évolue tout au long du profil dans le domaine
de prédominance de la lixiviation et du confinement potentiel.
Diagramme A+I+C (figure 73) : La roche évolue potentiellement tout au long du profil
dans le domaine de prédominance du confinement.
Conclusion : le profil pédologique sur anatexite de Litakli dévoile un milieu
potentiellement fermé en altération avec une certaine ouverture à la lixiviation.
L

4 5

3
6 2

C I
Zone d’intervention
Zone de prédominance d’un seul facteur Zones de prédominance conjuguée de deux facteurs
équivalente des trois facteurs
1: Lixiviation potentielle 4: Lixiviation et confinement potentiels
Lixiviation, induration et
2: Induration potentielle 5: Induration et lixiviation potentiels 7:
confinement potentiels
3: Confinement potentiel 6: Confinement et induration potentiels

Figure 72 : Diagramme triangulaire L+I+C sur anatexite de Litakli

159
A

4 5

3
6 2

C I
Zone d’intervention
Zone de prédominance d’un seul facteur Zones de prédominance conjuguée de deux facteurs
équivalente des trois facteurs
1: altération virtuelle 4: altération virtuelle et confinement potentiel
Altération, induration et
2: Induration potentielle 5: Induration et potentielle et altération virtuelle 7:
confinement potentiels
3: Confinement potentiel 6: Confinement et induration potentiels

Figure 73 : Diagramme triangulaire « A+I+C » sur anatexite de Litakli

V.6.3- Etude de l’altération par l’interprétation des diagrammes L-IAL-IFL et A-


IAL-IFL

Diagramme carré « L-IAL-IFL » (figure74) : L’hydrolyse par monosiallitisation, au


niveau médian, attaque la roche moyennement alumineuse et faiblement ferrugineuse. Au
niveau médian, elle procède par allitisation et par monosiallitisation, dans un milieu à
potentiel de cuirassement ferrugineux très développé. Elle procède au niveau supérieur par
prédominance de l’allitisation dans un milieu à potentiel de cuirassement ferrugineux à
subordination alumineuse très développée. La désaturation du profil en base de la fraction fine
est forte tout au long du profil (annexe VI.4).
Diagramme carré « A-IAL-IFL » (figure 75) : le profil évolue pratiquement dans un
milieu à degré d’altération faible dans le niveau inférieur, à degré d’altération très faible dans
le niveau supérieur, à degré d’altération très faible à faible dans le niveau médian. Le profil
évolue pratiquement dans les textures rocheuse à sablo-graveleuse. Ces sols, sous
l’application d’une charge, adoptent des comportements élastique fragile à élasto-plastique à
rupture brutale. L’utilisation des matériaux de ce profil devra tenir compte de ces
comportements et de la minéralogie de ces matériaux (annexe VI.4).

160
Conclusion : le profil pédologique sur anatexite est à degré d’altération faible. Leur
utilisation dans les travaux de génie civil devra tenir compte de leur comportement élastique
fragile à élasto-plastique à rupture brutale et leur minéralogie riche en mica, smectite et
chlorite.

Croûtes, cuirrasses, et carapaces


Ferrugineuse alumineuse

Prédominance ferrugineuse Subordination ferrugineuse

Roches très Roches Roches Roches Roches très


fortement fortement moyennement faiblement faiblement
ferrugineuses ferrugineuses ferrugineuses ferrugineuses ferrugineuses

[L] [L]
50
10 0
Allitisation

IFL 0 100
Lzcpa
Latérites et sols tropicaux

forte
Monosiallitisation
Prévalence altérologique

Lzcpf

Désaturation en base de la fraction fine


Roches altérées

moyenne
Nature de la roche

50 50
Bisiallitisation
Autres types de sols

Faible
Roches mères
plus ou moins
saines

0 IAL
0
0 50 100
Roches très Roches Roches Roches Roches très
faiblement faiblement moyennement fortement fortement
alumineuses alumineuses alumineuses alumineuses alumineuses

Subordination alumineuse Prédominance alumineuse

N.B. Lzcp : Limites des zones de cuirassement potentiel ; a : alumineux ; f : ferrugineux

Figure 74 : Diagramme carré « L-IAL-IFL » sur anatexite de Litakli

161
Croûtes, cuirrasses, et carapaces
Ferrugineuse alumineuse

Prédominance ferrugineuse Subordination Ferrugineuse

Ferruginisation
Très Très
Forte Moyenne Faible
forte faible
[A] [A]
50
IFL 10 0
0 100
Très
fort ou

différencié
Lzcpa

Très bien
total
Latérites et sols tropicaux

Lzcpf
Fort
Roches altérées

différencié
Bien

Niveaux des profils


Nature de la roche

Degré d’altération

Moyen

50 50
Autres types de sols

différencié
Peu
Faible

Peu

Inexistant
altérées
pratiquem
ent saines

Très
Roches
mères

faible
ou nul
0 IAL
0
0 50 100
Très Très
Faible Moyenne Forte forte
faible
Aluminisation
Subordination alumineuse Prédominance alumineuse

N.B. Lzcfp : Limites des zones de cuirassement potentiel ; a : alumineux ; f : ferrugineux

Figure 75 : Diagramme carré « A-IAL-IFL » sur anatexite de Litakli

162
CHAPITRE III : CARACTERISATION GÉOTECHNIQUE DES
BRIQUES DE TERRE COMPRIMÉE ET STABILISÉE

163
INTRODUCTION
La majeure partie des pays en voie de développement fait face aujourd’hui à un
problème à jamais croissant : fournir un logement adéquat et accessible en nombre suffisant
à sa population.
« Alors que la construction durable est devenue un véritable enjeu de société, la brique
de terre cuite reste le matériau par excellence qui contribue à un environnement bâti sain,
durable et performant en matière de confort intérieur !» (Fédération Belge de la Brique,
2006). Une publication de référence du CSTC (Centre Scientifique des Techniques de la
Construction) fournit une définition précise du terme « construction durable » comme étant
« un ensemble qui, durant les phases de construction, d’utilisation et de démolition d’un
bâtiment occasionnera un impact minimal sur l’environnement ». La brique de terre semble
répondre aisément à cette définition.
L’usage et la promotion des BTC comme éléments de la maçonnerie alternative au
monde moderne paraissent répondre à ces exigences aujourd’hui. Le Béton de Terre
Compressée et Stabilisée, ou “Géobéton“, ou “Adobéton“, est un matériau très intéressant
pour les pays en voie de développement. Plusieurs technologies de mise en œuvre sont
possibles, en alternatives ou en compléments : pisé, blocs ou briques comprimés, avec ou sans
stabilisants. Le domaine d’utilisation peut couvrir aussi bien la réalisation de superstructures
(logements collectifs, maisons individuelles, établissements publics, hôtels, auditorium,
abribus, etc.), que les infrastructures (murs de soutènement, pistes stabilisées, murets de
séparation etc.). Cependant, cette technologie multi millénaire (Casalonga, 1999) mais
bénéficiant des apports scientifiques actuels, est mal connue du grand public. Pourtant,
plusieurs constructions ont été réalisées et sont en cours de réalisation ou en projet dans
plusieurs pays occidentaux.
L’idée de rendre compact les sols pour améliorer leur qualité et leur performance dans
la mise en forme des briques date du 18e siècle (Houben & Guillaud, 1994). L’addition d’un
liant stabilisateur est plus récente.
Les avantages des briques de terre sont légions et regroupés en sept catégories :
économique, esthétique, thermique, climatique, énergétique, acoustique et environnementale.
Ce chapitre fait une étude sur les Briques de Terre Comprimée (BTC) pour quatre sols
développés sur quatre formations géologiques différentes de la zone basse des Monts
Bambouto.

164
I- PRÉSENTATION DES RÉSULTATS SUR LES BRIQUES DE TERRE
COMPRIMÉE (BTC)
Les sols prélevés dans chaque village ont été utilisés pour fabriquer des briques de terre
comprimée (BTC). Ces briques ont les formats (40 x 40 x 160 mm3), correspondant bien
évidemment, à la description (longueur x largeur x hauteur). Ceci en vue de la connaissance
de certains paramètres géotechniques tels que, la résistance à la flexion comme à la
compression, le degré d’absorption d’eau et le retrait. La couleur et le son des BTC cuites ont
été relevés. Ce paragraphe présente les différents résultats obtenus.
I.1- La résistance à la compression des BTC
Pour le sol de chaque village, Les données des résistances à la compression des BTC
traitées, soit avec le ciment (Cm), soit avec la chaux (Ch), ou encore cuite à des températures
très élevées sont présentées dans le tableau 13. Il est à noter q’une brique de terre cuite n’est
pas stabilisée et vice/versa.
Tableau 13 : Résistance à la compression (Mpa) des briques de terre

stabilisants FP FT BT LT
0 0,16 0,63 1,65 1,81
Cm2 3,06 4 1,52 2,69
Cm4 3,31 4,88 2,32 3,06
Cm6 3,44 5,5 2,74 4,25
Cm8 4,06 5,94 3,05 5,13
Ch2 0,17 2,81 2,01 2,06
Ch4 3,19 2,94 2,32 3,31
Ch6 5,06 6,88 2,93 5,5
Ch8 6,31 8,44 3,54 5,88
950°C 4,25 5,94 10,59 1,19
1050°C 4,88 6,56 13,51 3,75
1100°C 7,06 7,63 33,78 4,13
Légende :
0 = BTC non stabilisée et non cuite FP = fomopéa
Cm2 = BTC stabilisée à 2% de ciment FT =Fontsa-Touala
Ch2 = BTC stabilisée à 2% de chaux BT =Batsingla
950°C = BTC cuite à 950°C LT = Litakli
L’étude de ces données est faite de manière statistique. La relation entre les différentes
variables est représentée par un nuage de points (x, y) de l’ensemble ℝ2. Au vu de la
présentation des nuages de points, une question se pose : celle de caractériser le type de
liaison qui existe entre x et y. En général, le graphique fait état d’une liaison statistique qui est
intermédiaire entre deux situations limites : la relation fonctionnelle dans laquelle toute valeur
de x s’accompagne d’une et une seule valeur de y qui est déterminée en fonction de x, soit y =
f(x) ; la situation d’indépendance statistique, pour laquelle à chaque valeur de x correspond

165
n’importe quelle valeur de y et vice versa (Amate, 2004). Dès lors, la dite question revient à
chercher quel est le type de relation fonctionnelle la plus proche de la situation observée : les
variables sont ainsi ajustées dans une courbes appelée courbe de tendance. Ensuite, on est
amené à trouver les paramètres de la fonction choisie pour que les écarts entre modèles et
données soient les plus petits possibles ; par estimation, on recherche la courbe qui correspond
le plus possible à l’évolution des points. Parallèlement on détermine la fiabilité de la tendance
et la précision des prévisions, grâce au coefficient de correlation R2 qui indique le degré de
confiance que l’on peut avoir dans la relation fonctionnelle [y = f (x)] substituée aux données.
Les différents graphes de résistance et d’absorption sont obtenus grâce à cette méthode.
Le type de régression de courbe de tendance le plus approprié est la régression polynomiale
(Poly). Il remporte pratiquement dans tous les cas, avec le coefficient de correlation le plus
élevé.
Les figures 76, 77 et 78 représentent graphiquement les résultats sur la résistance à la
compression (Rc) du type de sol en fonction du dosage du liant stabilisateur ou de la
température de cuisson. A chaque courbe sont associés l’équation de la courbe de tendance et
le coefficient de détermination R2. Ce dernier a des valeurs supérieures à 0,9 ; à l’exclusion du
coefficient du « ciment-Fomopéa (0,888) ».

ciment-FP
Rc (Mpa)

7
ciment-FT
y = -0,4371x2 + 3,8349x - 2,506
ciment-BT
6 R² = 0,9666
ciment-LT
Poly. (ciment-FP)
Poly. (ciment-FT) y = 0,0586x2 + 0,4686x + 1,338
5
Poly. (ciment-BT) R² = 0,9868
Poly. (ciment-LT)
4
y = -0,3343x2 + 2,8237x - 1,988
R² = 0,8883
3

y = 0,0357x2 + 0,1877x + 1,3


2 R² = 0,9191

0
0% 2% 4% 6% 8% Ciment
Figure 76 : Résistance à la compression en fonction du dosage en ciment

D’une manière générale, les sols de Batsingla traités au ciment comme à la chaux ont
les valeurs de résistance à la compression les plus faibles (1,5Mpa≤Rc ≤3,5Mpa pour les sols

166
traités au ciment ; 2,0Mpa≤Rc≤4,0Mpa pour les sols traités à la chaux). Paradoxalement ;
cette qualité est inversée lorsqu’ils sont portés à haute température. Ils possèdent les
meilleures résistances (10,0Mpa≤Rc≤35,0Mpa) comparées à tout autre traitement ou tout
autre sol.
9
Rc (Mpa)

chaux-FP
chaux-FT y = 0,1836x2 + 0,8676x - 0,282
8
chaux-BT R² = 0,949
chaux-LT
7
Poly. (chaux-FP)

6 Poly. (chaux-FT)
Poly. (chaux-BT)
5 Poly. (chaux-LT)

y = 0,095x2 + 1,149x - 1,514


4 R² = 0,947

3 y = 0,0857x2 + 0,6437x + 0,838


R² = 0,938
y = 0,0571x2 + 0,1271x + 1,48
2 R² = 0,997

0
0p 2% 4% 6% 8%
Chaux
Figure 77 : Résistance à la compression en fonction du dosage à la chaux

40
Rc (Mpa)

cuisson-FP
cuisson-FT
35 cuisson-BT y = 8,675x2 - 23,105x + 25,02
cuisson-LT R² = 1
30 Poly. (cuisson-FP)
Poly. (cuisson-FT)
25 Poly. (cuisson-BT)
Poly. (cuisson-LT)

20

15

10 y = 0,225x2 - 0,055x + 5,77


R² = 1
y = 0,775x2 - 1,695x + 5,17
5
y = -0,59x2 + 3,33x - 0,55 R² = 1
R² = 1
0
950°C 1050°C 1100°C T°C

Figure 78 : Résistance à la compression en fonction de la température de cuisson


167
Les sols de Fontsa-Touala quand à eux, traités au ciment et à la chaux ont les Rc les
plus élevées (4,0Mpa≤Rc≤6,0Mpa pour les sols traités au ciment ; 2,5Mpa≤Rc≤9,0Mpa
pour les sols traités à la chaux). Ils passent à la seconde position lorsqu’il s’agit de la cuisson
(5,0Mpa≤Rc≤8,0Mpa).

Les Rc des sols de Fomopéa et de Litakli traités à la chaux et au ciment occupent des
positions intermédiaires.

Les sols de Litakli traités au ciment, à la chaux ou portés à haute température ont
respectivement des valeurs de : 2,5Mpa≤Rc≤5,5Mpa ; 2,0Mpa≤Rc≤6,0Mpa ;
2,0Mpa≤Rc≤4,5Mpa.

Les sols de Fomopéa traités au ciment, à la chaux ou portés à haute température ont les
valeurs respectives de : 3,0Mpa≤Rc≤4,5Mpa ; 0,1Mpa≤Rc≤6,5Mpa ; 4,0Mpa≤Rc≤7,5Mpa.

I.2- la résistance à la flexion des BTC


Pour le sol de chaque localité, le tableau 14 présente les données des résistances des
BTC traitées soit avec le ciment, soit avec la chaux, soit cuites à des températures très élevées.

Tableau 14 : Résistance à la flexion (Mpa) des briques de terre

stabilisants FP FT BT LT
0 0,47 0,33 0,31 0,3
Cm2 1,07 0,6 0,52 0,66
Cm4 1,45 1,27 0,8 1,15
Cm6 1,33 1,44 0,91 1,41
Cm8 1,53 1,99 1,52 1,76
Ch2 0,6 0,66 0,42 0,58
Ch4 1,3 1,23 0,68 1
Ch6 2 2,13 0,92 1,56
Ch8 2,16 2,1 1,26 2,86
950°C 0,57 0,53 2,97 0,18
1050°C 0,57 0,57 3,53 0,22
1100°C 0,73 0,84 5,78 0,3

L’étude de ces données s’est faite de manière statistique par des nuages de points (x,y),
auxquels on a fait correspondre des courbes de tendance (figures 79, 80 et 81). A chaque
courbe, sont associés, une équation et un coefficient de détermination R2. Toutes les valeurs
de ce dernier sont supérieures à 0,9.
La résistance à la flexion (Rf) des sols de Batsingla traités au ciment comme à la chaux,

168
2,5 ciment-FP

Rf (Mpa)
ciment-FT
ciment-BT
ciment-LT
2 y = 0,0043x2 + 0,3903x - 0,092
Poly. (ciment-FP)
R² = 0,9745
Poly. (ciment-FT)
Poly. (ciment-BT) y = -0,0179x2 + 0,4741x - 0,17
Poly. (ciment-LT) R² = 0,995
1,5
y = -0,0929x2 + 0,7951x - 0,194
R² = 0,9367

y = 0,045x2 + 0,011x + 0,284


R² = 0,9643
0,5

0
0% 2% 4% 6% 8% Ciment

Figure 79 : Résistance à la flexion en fonction du dosage en ciment

3,5
chaux-FP
Rf (Mpa)

chaux-FT
3 chaux-BT y = 0,1557x2 - 0,3243x + 0,52
chaux-LT
R² = 0,99
Poly. (chaux-FP)
2,5 Poly. (chaux-FT) y = 0,0043x2 + 0,4523x - 0,098
Poly. (chaux-BT) R² = 0,948
Poly. (chaux-LT)
2
y = -0,0279x2 + 0,6681x - 0,408
R² = 0,939
1,5

0,5 y = 0,0314x2 + 0,0514x + 0,218


R² = 0,997

0
0% 2% 4% 6% 8%
Chaux

Figure 80 : Résistance à la flexion en fonction du dosage à la chaux

169
7
Rf (Mpa)

cuisson-FP
cuisson-FT
6 cuisson-BT
cuisson-LT y = 0,845x2 - 1,975x + 4,1
R² = 1
Poly. (cuisson-FP)
5 Poly. (cuisson-FT)
Poly. (cuisson-BT)
Poly. (cuisson-LT)
4

y = 0,115x2 - 0,305x + 0,72


1 R² = 1
y = 0,08x2 - 0,24x + 0,73
2
y = 0,02x - 0,02x + 0,18 R² = 1
R² = 1
0
950°C 1050°C 1100°C T°C)

Figure 81 : Résistance à la flexion en fonction de la température de cuisson

une fois de plus, ont les valeurs les plus faibles (0,50Mpa≤Rf≤1,5Mpa pour les BTC traitées
au ciment ; 0,25Mpa≤Rf≤1,5Mpa pour celles traitées à la chaux). Le paradoxe observé sur la
Rc est encore observé dans la Rf : les BTC des sols de ce village, portés à haute température
ont les meilleures résistances à la flexion (2,5Mpa≤Rf≤6,0Mpa) comparées aux autres sols et
aux autres traitements.

Les sols des autres villages ont des valeurs de Rf presque semblables.

Les sols de Fontsa-Touala traités au ciment, à la chaux ou portés à haute température


ont les valeurs de Rf variant respectivement de : 0,5 à 2Mpa ; 0,5 à 2,5Mpa ; 0,5 et 1Mpa.

Les sols de Litakli traités au ciment, à la chaux ou portés à haute température ont les
valeurs de Rf variant respectivement de : 0,5 à 2Mpa ; 0,5 à 3Mpa ; 0,1 et 0,5Mpa.

Les sols de Fomopéa traités au ciment, à la chaux ou portés à haute température ont les
valeurs de Rf variant respectivement de : 1 à 1,5Mpa ; 0,5 à 2,5Mpa ; 0,5 et 1Mpa.

170
I.3- Absorption (Abs) d’eau des BTC
Pour le sol de chaque site, les données de l’absorption d’eau en gramme par unité de
surface rapportée à la racine carrée du temps, des briques de terre traitées soit avec le ciment,
soit avec la chaux, soit cuites à des températures très élevées sont consignées dans le tableau
15.
Tableau 15 : Absorption (Abs) d’eau en g/cm2.min1/2 des briques de terre
stabilisants FP FT BT LT
0 - - - -
Cm2 1,260 1,432 1,199
Cm4 1,171 1,294 2,588 1 ,158
Cm6 1,115 1,267 2,601 1,164
Cm8 1,084 1,198 2,444 1,201
Ch2 - - - 1,144
Ch4 1,263 1,198 1,298
Ch6 1,252 1,262 2,668 1,205
Ch8 1,204 1,160 2,385 1,160
950°C 1,351 1,337 2,011 0,940
1050°C 1, 304 1,353 2,137 0,937
1100°C 1,285 1,302 1,927 0,899

Ces variables ont été transcrites, suivant la même méthode statistique que dans les cas
précédent pour une lecture plus adéquate dans les figures 82, 83 et 84 ci-dessous. Les valeurs
de R2 sont toutes supérieures à 0,9.
3
Absorption (g/cm2/min.0,5)

ciment-FP
y = -0,085x2 + 0,608x + 1,529
ciment-FT
R² = 1
2,5 ciment-BT
ciment-LT
Poly. (ciment-FP)
2 Poly. (ciment-FT)
Poly. (ciment-BT)
Poly. (ciment-LT)
1,5 y = 0,0173x2 - 0,1937x + 1,7427
R² = 0,9595

y = 0,0195x2 - 0,1353x + 1,3908


1 y = 0,0145x2 - 0,1599x + 1,5214
R² = 0,9917
R² = 0,9998

0,5

0
0% 2% 4% 6% 8%
Ciment
Figure 82 : Absorption d’eau en fonction du dosage en ciment

171
Absoption (g/cm2.min0,5) 3,5

chaux-FP
3 chaux-FT
chaux-BT

2,5 chaux-LT
y = -0,183x + 3,3
Poly. (chaux-FP) R² = 1
Poly. (chaux-FT)
2
Poly. (chaux-BT)
Poly. (chaux-LT)
1,5 y = -0,0185x2 + 0,1185x + 1,074
R² = 1

1
y = -0,0497x2 + 0,3437x + 0,6703 y = -0,083x2 + 0,645x + 0,01
R² = 0,6968 R² = 1
0,5

0
0% 2% 4% 6% 8%
Chaux

Figure 83 : Absorption d’eau en fonction du dosage en chaux


Absorption (g/cm2.min0,5)

2,5 cuisson-FP
cuisson-FT
cuisson-BT

2 cuisson-LT y = -0,168x2 + 0,63x + 1,549


Poly. (cuisson-FP) R² = 1

Poly. (cuisson-FT)

1,5 Poly. (cuisson-BT) y = -0,0335x2 + 0,1165x + 1,254


Poly. (cuisson-LT) R² = 1

y = 0,014x2 - 0,089x + 1,426


R² = 1
1

y = -0,0175x2 + 0,0495x + 0,908


R² = 1
0,5

0
950°C 1050°C 1100°C T°C

Figure 84 : Absorption d’eau en fonction de la température de cuisson

172
Ces figures montrent clairement la qualité toute particulière des sols du site de
Batsingla. Ses valeurs d’absorption sont nettement supérieures à toutes les autres. Dans tous
les cas, elles varient de : 3 à 2 g/cm2.min1/2 en fonction de l’amélioration du traitement des
blocs de terre.
Les trois autres sites, une fois de plus ont des comportements proches. Les valeurs de
l’absorption sont toutes décroissantes lorsque le niveau de traitement augmente.
Les valeurs de ces paramètres des BTC de Fontsa-Touala et de Fomopéa traitées au
ciment, à la chaux ou cuites varient entre 1,5 et 1 g/cm2.min1/2. A Litakli, elles sont comprises
entre 1,3 et 0,8 g/cm2.min1/2.
On remarque que l’absorption est plus marquée dans les terres traitées que dans les
terres cuites ; les plus faibles valeurs de l’absorption se révèlent sur les terres cuites à 1100°C
de Litakli (0,90 g/cm2.min1/2) et les plus grandes (2,67 g/cm2.min1/2) sur les terres de
Batsingla traités à 6% de chaux.

I.4- Caractéristiques des Briques de Terre Comprimée (BTC) cuites


Certains paramètres des BTC cuites relevés (le retrait, la résonnance, la couleur, la
densité) sont consignés dans le tableau 16.
Le retrait des briquettes des échantillons en provenance de Fomopéa, de Litakli ou de
Fontsa-Touala est le même : 0,62%. On observe à Batsingla un retrait de 8% à des
températures de 950 et 1050°C, et le retrait de 9,2% à la température de 1100°C.
Ce retrait évolue parallèlement avec la résonnance : une résonnance en son de bois sec
des briquettes de Batsingla et matte pour les autres.
Ce parallélisme est biaisé au niveau de la couleur. Suivant le code Munsell, les
briquettes de Batsingla et de Litakli sont de même couleur : brun-rouge. Pendant ce temps les
briquettes de Fomopéa et de Fontsa Touala sont de couleurs différentes, respectivement gris-
rose à rose.
Le parallélisme semble revenir avec les densités. Les densités à Litakli et à Fontsa-
Touala sont de 1,7 ; légèrement supérieures à celles de Fomopéa : 1,8. Ce paramètre baisse à
Batsingla à 1,5 ; voir 1,4.
Les valeurs du degré d’absorption, de la résistance à la compression et à la flexion des
BTC sont particulièrement variables et sont présentées dans les paragraphes précédents.

173
Tableau 16 : Tableau de caractérisation des BTC cuites

Ech T (°C) couleur de cuissosn


Abs Retrait Masse Vol. Rc Rf
code Resonance 3
couleur (%) (%) (g/cm ) (Mpa) (Mpa)
Munsell
N53
950 gris rose 21,8 0,62 1,8 4,25 0,57
7,5YR6/2
N53
FP 1050 gris Rose mate 21,3 0,62 1,8 4,88 0,57
7,5YR6/2
N53
1100 gris rose 21 0,62 1,8 7,06 0,73
7,5YR6/2
P50
950 brun rouge 26,7 0,62 1,7 2,19 0,18
5YR5/4
P50
LT 1050 brun rouge mate 25,5 0,62 1,7 3 ,75 0,22
5YR5/4
P50
1100 brun rouge 25 0,62 1,7 4,13 0 ,30
5YR5/4
P50
950 brun rouge 40 8 1,4 10,59 2,97
5YR5/4
P50
BT 1050 brun rouge bois 39,7 8 1,5 13,51 3,53
5YR5/4
P50
1100 brun rouge 38,6 9,2 1,5 33,78 5,78
5YR5/4
M55
950 rose 22,4 0,62 1,7 5,94 0,53
5YR7/4
M55
FT 1050 rose mate 22,1 0,62 1,7 6,56 0,57
5YR7/4
M55
1100 rose 22,1 0,62 1,7 7,63 0,84
5YR7/4
N.B : Abs = Absorption, Rc = Résistance à la compression, Rf = Résistance à la flexion

I.5- Densité apparente – Porosité – Absorption d’eau des BTC


Les figures 85, 86 et 87 présentent l’évolution de la masse volumique apparente, de la
porosité et de l’absorption d’eau des briques de terre étudiées. On constate que la masse
volumique apparente des BTC baisse à la cuisson. La porosité et le pourcentage d’absorption
d’eau baissent dans le sens de l’augmentation du dosage ou de la température de cuisson.
Les différentes valeurs de la masse volumique fluctuent autour de : 1,8 g/cm3 pour les
BTC traitées de Fomopéa, 1,7 g/cm3 pour celles de Batsingla, 1,9 g/cm3 à Fontsa-Touala et
1,8 g/cm3 à Litakli (Annexe V). A la cuisson, les masse vomiques baissent d’une façon
174
perceptible (Figure 85) d’environ : 0,1 g/cm3 pour les sols de Fomopéa, 0,4 g/cm3 pour les
sols de Batsingla, 0,2 g/cm3 pour les sols de Fontsa-Touala et 0,4 g/cm3 pour ceux de Litakli.
La porosité des blocs de Batsingla est pratiquement le double de celles des autres blocs.
La porosité moyenne des blocs à Batsingla est de 0,6 % ; de 0,3% dans les autres blocs.
L’absorption suit exactement la même évolution que la porosité. À Batsingla, ses
valeurs sont pratiquement le double de celles des autres blocs, 38 % en moyenne à Batsingla
et 20 % ailleurs.

I.6- Consistance de la pâte, temps de prise et retrait


Les proportions des mélanges eau + liant se sont faites suivant le rapport de consistance
normale E/Cm et E/Ch de valeurs respectives de 0,63 et 0,35 (Tableau 17). La prise
commence après 26h 46min et 2h 26min, prend fin après 28h 22min et 3h 30min ;
respectivement pour les mélanges sol+chaux vive+eau et sol+ciment+eau.
Tableau 17 : Valeur de la consistance normale de la pâte et du temps de prise

Temps de prise
Consistance de la pâte Rapport E/C
Debut Fin
Chaux vive 0,63 26h 46min 28h 22min
Ciment CPJ35 0,35 2h 26min 3h 30min

Les valeurs du retrait à Batsingla sont variables selon que les blocs sont stabilisés ou
cuits. On note les retraits les plus élevés : 3,5 % et 3,0 % respectivement pour des blocs
stabilisés destinés à la compression ou à la flexion ; 8,1 % et 7,9 % respectivement pour des
blocs cuits destinés à la compression ou à la flexion.
Ces valeurs du retrait baissent drastiquement dans les trois autres sites : 0,62 % pour
des échantillons destinés à la compression et 0,61 % pour ceux destinés à la flexion.

175
Figure 85 : Masse volumique apparente des BTC

Figure 86 : Porosité des BTC

Figure 87 : Taux d’absorption d’eau des BTC


176
II- PROPRIETES ET PERFORMANCE DES BRIQUES DE TERRE

L’objectif principal de l’industrialisation des briques de terre est de transformer les sols,
épiderme de la terre, en élément de maçonnerie résistant, durable et peu coûteux, afin de les
rendre accessibles aux petites et moyennes entreprises. Grâce à ses performances sur le plan
technico-économique, les BTC font aujourd’hui l’objet d’une demande davantage croissante
pour la réalisation des logements et bâtiments.
L’un des objectifs de l’ORAN (Organisation Régionale Africaine de la Normalisation)
est de promouvoir le développement social, industriel et économique et fournir la protection
du consommateur et la sécurité de l’homme en Afrique. En équipe avec le CDI (Centre pour
le Développement Industriel) – ACP-UE, le CRATerre-EAG (Centre international de la
construction en terre – Ecole d’architecture de Grenoble), l’ORAN a mis sur pied un statut de
norme régionale africaine en 1998. En référence à ce dernier, le Cameroun a sorti en 2002 les
normes camerounaises relatives aux briques de terre comprimée. Grâce à ces normes les BTC
étudiées seront jugées convenables ou pas comme élément de maçonnerie.
L’objectif de ce paragraphe est d’étudier les effets de la cuisson, des ajouts de ciment et
de chaux sur les transformations microstructurales et les propriétés physiques : résistances à la
compression et à la flexion des briques crues élaborées à partir des matières premières
argileuses des sols de la zone basse du versant sud des Monts Bambouto.

II.1- Propriétés physiques


II.1.1- La densité apparente
On remarque d’après les courbes de la figure 85 que la masse volumique apparente
varie dans l’ensemble avec le type de sol. Elle est sensiblement la même lorsque les sols sont
traités à la chaux comme au ciment. Elle baisse de manière notoire lorsque les briques
passent à des températures élevées. Il n’existe pas une différence perceptible entre la densité
des briques traitées à la chaux vive comme au ciment. De même le taux de liant n’influence
pas considérablement la densité des briques des différents sites.

La masse volumique des briques traitées diminue pour les terres qui se compactent
bien ; et augmente pour les terres qui se compactent médiocrement (CENERIB, 1994, voir
figure 88). Dans le cas de cette étude, les sols des différentes localités de la zone basse du
versant Sud des Monts Bambouto se compactent moyennement : il n’y’a ni croissance, ni
diminution.

177
1900
0% Chaux
5% chaux
masse volumique sèche (Kg/m3) 12% chaux
1800 Saturation (VG=0%)

1700

1600

1500
10 12 14 16 18 20 22 24
Teneur en eau de moulage (w en %)

Figure 88 : Influence de la teneur en chaux sur la masse volumique sèche (Noui, 2008)

En principe, lorsqu’un sol est traité par un liant hydraulique, le liant occupe les pores,
les espaces vides entre les particules du sol, vue sa finesse par rapport à la granulométrie des
terres. Ce qui dans certains cas entrainerait l’augmentation de la masse du sol (Noui, 2008).
Mais ici, on constate presque l’inertie de la masse. Ce qui peut s’expliquer déjà par la faible
variation de l’ajout (de 2%), mais surtout par la capacité de compactibilité du sol. Cette
dernière peut être influencée par les réactions chimiques entre les constituants du liant et du
sol.

Millogo (2008) fait une étude de la microstructure des briques traitées à la chaux. Ces
observations par microscopie électronique à balayage (MEB) de l’échantillon brut et du
mélange avec 4 % de chaux montrent une structure hétérogène constituée de particules isolées
de kaolinite de gros grains de quartz et des particules de quartz fin filiforme. La formule
structurale de la kaolinite déduite de son analyse par EDAX est
Na0,02(Si1,98Al0,02)(Al1,69Fe0,18Ti0,03Mg0,1)O5(F,OH)4 . D’après le spectre EDAX les zones
riches en calcium sont constituées d’un mélange de kaolinite, de quartz fin et de composés
calciques (calcite et/ou C-S-H = CaO-SiO2-H2O).

Lorsque la quantité de chaux atteint 6 %, le quartz fin filiforme disparaît et la liaison


des particules se développe entraînant une microstructure homogène. Des particules isolées
sous forme de nid d’abeilles identifiées comme étant du CSH se développent. Les gros grains
de quartz présentent sur leur surface des « points de piqûres » qui apparemment constituent

178
des sites préférentiels de nucléation du CSH et/ou de la calcite. Cependant il apparaît que les
grains du feldspath potassique restent inaltérés lors de l’addition de la chaux.

Pour 12% de chaux, la portlandite et la calcite se forment majoritairement. Cette


carbonatation excessive est à l’origine d’une microstructure hétérogène.

A la lumière des résultats de microstructure, le CSH proviendrait de la réaction entre la


chaux et les grains fins de quartz. La solubilité de ce quartz fin dans le milieu est liée à
l’augmentation du pH due à l’ajout de la chaux. Dans ces conditions, le silicate de calcium
hydraté se forme selon la réaction :

xCa(OH)2+ ySiO2 → xCaO.ySiO2.x/3H2O (CSH) + 2x/3H2O

qui est la combinaison des équations chimiques suivantes :

CaO + H2O ⇌ Ca (OH)2 ⇌ Ca2+ + 2OH-

SiO2 + OH- + 2H2O ⇌ SiO4H22- + H3O+

En se basant sur les analyses, le ratio x/y=C/S est de 0,6. Ce ratio est proche des valeurs
rapportées pour CSH (Wild et al, 1986).

II.1.2- Densité –Porosité – Absorption d’eau des blocs de terre


La densité d’un bloc peut avoir des implications sur la plupart de ses autres propriétés
(Markus, 1979). Ceci inclue la résistance à la compression, la perméabilité, l’absorption
d’eau, la porosité, la capacité calorifique, l’isolation acoustique, la dureté et la durabilité
(Lunt, 1980).

Ce parallélisme est observé sur les courbes de résistance à la compression et la flexion,


d’absorption, de porosité et de densité des blocs étudiés :

- Les résistances des blocs du site de Batsingla sont inférieures à celles des autres sites
lorsqu’il s’agit des blocs stabilisés, ce caractère s’inverse lorsqu’ils sont cuits. Pourtant, ce
sont les blocs les plus légers, qu’ils soient cuits, stabilisés ou non. C’est aussi eux qui ont les
plus grandes porosités et absorbent le plus d’eau.
- Les résistances des blocs du site de Fontsa-Touala sont supérieures lorsqu’il s’agit des
blocs stabilisés. Elles sont inférieures à celles du site de Batsingla lorsqu’on passe à la
cuisson. Pourtant ce sont les blocs les plus lourds, qu’ils soient cuits, stabilisés ou pas. La
porosité et l’absorption de ces blocs traités au ciment sont inférieures à celles du site de
Batsingla.

179
- Les résistances des blocs des sites de Litakli et de Fomopéa ont des valeurs moyennes
lorsqu’ils sont stabilisés ; et les plus faibles valeurs lorsqu’on passe à la cuisson, les blocs de
Litakli ayant ainsi les plus faibles résistances à la cuisson. Ces blocs ont des masses
volumiques moyennes par rapport à celles des deux autres sites. Ce sont les blocs les moins
poreux et donc les moins absorbants.
En général, il existe une corrélation positive entre la résistance des blocs de terre et leur
densité sèche (Kerali, 2001). Jackson et Dhir (1996) ; Ruskulis (1997) in Kerali (2001) ont
relevé les masses volumiques les plus efficaces pour certains matériaux :
• les blocs de terre argileuse cuite : 2,250-2,800 g/cm3 (habituellement 2,600 g/cm3)
• Les blocs de terre riche en silicate de calcium : 1,700-2,100 g/cm3
• les blocs de béton perforé : 0,500-2,100 g/cm3
C’est pour cette raison que les blocs en argile sont largement les éléments de bâtiment
les plus populaires dans le monde (Agarwal, 1981). Ces blocs sont les plus denses, les plus
résistants et les plus solides.
Les valeurs de masses volumiques et de porosité des blocs étudiés sont comprises
respectivement entre 1,2 et 1,9g/cm3 ; 0,3 et 0,7 ; valeurs favorables à l’absorption d’eau. Si
on améliore juste un peu la compression lors de la production, on diminuera ainsi les vides et
augmentera la masse volumique des blocs et par voix de conséquence le taux d’absorption
d’eau et la résistance.
Or avec ces masses volumiques, les blocs étudiés sont déjà comme étant des éléments
de structure porteurs, mais dans un environnement sec. En diminuant la porosité par
augmentation du taux de compression, ces blocs seraient des éléments de structures porteurs
utilisables dans tout environnement. Ils pourront être utilisés comme éléments de structure
pouvant résister à l’action de l’eau par pénétration verticale et pouvant résister à l’abrasion
mécanique.
Presque tous les blocs peuvent absorber de l’eau par la capillarité (Keddi & Cleghorn,
1980). L’existence de pores de dimensions variables leur confère des capillarités
différentes. La quantité totale d’eau absorbée est une mesure utile pour la qualité des blocs.
La raison en est que le volume total des vides dans un bloc peut être estimé par la quantité
d’eau qu’il peut absorber. Cette propriété est clairement distincte de la facilité de perméabilité
d’un bloc (Néville, 1995).

II.1.3- Consistance normale de la pâte et temps de prise


La consistance normale de la pâte de chaux vive est sensiblement le double de celle de
la pâte de ciment. Ce qui influence considérablement le temps de prise. Les réactions

180
pouzzolaniques ayant lieu avec la chaux sont beaucoup plus lentes que celles ayant lieu avec
le ciment, il s’agit d’une réaction dont la cinétique est lente. C’est ce qui justifie la durée du
temps de prise de la chaux qui est à peu près 9 fois plus que celui du ciment. Cette propriété
influence énormément sur le temps de cure des BTC stabilisées.

Le temps de cure de ces matériaux est de 28 Jours pour les BTC traitées au ciment,
dans un environnement d’humidité relative de l’air ; de 90 jours pour les BTC traitées à la
chaux, dans un environnement relativement chaud et humide. Après leur démoulage, les BTC
traitées seront conservées dans un milieu humide, protégées de l’action néfaste du soleil et à
l’abri des vents (risque de dessèchement trop rapide en surface pouvant provoquer la
formation des fissures de retrait. Les BTC seront stockées en configuration compact,
humifiées par aspersion ou recouvertes d’une feuille en plastique qui maintient une élévation
bénéfique des températures tout en donnant une humidité relative proche des 100 %
(NC112 :2002-2006, ARS, 680-1996).

II.1.4- Caractéristiques physiques des briques de terre cuites


Les briques de terre cuites sont esthétiques. Selon le code Munsell, elles ont de belles
couleurs : rose (Fontsa-Touala), brun-rouge (Batsingla et Litakli), gris rose (Fomopéa). La
résonnance est semblable à celle d’un bois résistant à Batsingla et d’un bruit sourd dans les
briques des trois autres secteurs d’étude. Ces sons ont une étroite relation avec les
caractéristiques mécaniques des briques.

II.2- Caractéristiques mécaniques des briques


II.2.1- La résistance à la compression Rc
L’essai de résistance à la compression est surtout mis en œuvre pour déterminer la
contrainte de rupture en compression des matériaux fragiles (béton, céramique, etc.) (François
et al, 1995)

La résistance à la compression d’un bloc est l’une des propriétés les plus importantes en
génie civil. Il a été établi que la durabilité d’une BTC croît avec l’augmentation de sa
résistance (Houben et Guillaud, 1994). En effet, plus un bloc qui a été bien produit est
résistant, mieux il résiste à l’action environnementale nuisible. C’est d’après la valeur de la
résistance d’un bloc que ses propriétés mécaniques et autres qualités sont appréciées (Rigassi,
1995 ; Young et al, 1998). La connaissance de la valeur de la résistance à la compression d’un
bloc peut être utilisée dans plusieurs sens :
• la vérification de l’uniformité de la qualité du bloc ;
• la comparaison d’un échantillon de bloc donné avec une exigence spécifiée,

181
• le rapprochement du degré d’hydratation maximal par le liant (à travers la force de
liaison) ;
• la classification des blocs quant à leur résistance à l’abrasion.
Des resultats obtenus, il est noté que la résistance à la compression des blocs en terre
stabilisée croît avec le dosage en liant hydraulique, avec le degré de cuisson. Les courbes des
figures 76, 77 et 78 illustrent ce constat qui a été celui des auteurs antérieurs dans ce domaine
(Quenum, 1976 ; Feliho, 1988 ; Sogbossi, 1988 ; Olodo, 1999 ; Djehoungo et Dossa, 2002).

La quantité de ciment utilisée est un facteur déterminant de la résistance à la


compression des blocs. La granulométrie des sols de Fomopéa, Fontsa-Touala et Litakli
révèle une plus ou moins grande prédominance des particules inertes (essentiellement du
sable). Le liant hydraulique, tel un pont, lie ces particules inertes, créant ainsi dans la terre
une structure plus rigide. L’eau de gâchage, intervenant dans la prise du ciment, vient durcir
ce pont et « emballe » les particules de la terre dans une cohésion qui, à notre sens pourrait
justifier la résistance qu’offrent les blocs traités aux liants soumis à l’essai de compression. Il
est clair, qu’une importante quantité de liant dans le sol épaissit le pont entre les particules de
celui-ci. De plus, la probabilité que toutes les particules soient reliées par le ciment ou la
chaux, créent dans tout le volume du bloc une structure rigide, générant ainsi la résistance qui
s’accroît.

De ce fait, la résistance ne tient qu’aux liaisons chimiques qui s’établissent entre les
particules de la terre ayant servi à la confection des blocs (Zannou, 2003).

Suivant la norme NC 102 :2002-2006, en référence ARS 670-1996, les briques de terre
étudiées sont classées tel qu’il suit en fonction de leur résistance à la compression :
- les BTC de Batsingla, traitées au ciment et à la chaux, en dessous de 8%, sont de
résistance faible ;
- il est estimé grâce à la courbe de tendance que les BTC de Batsingla traitées
procureraient des résistances moyennes à partir des dosages strictement supérieurs à 12% de
ciment et à 10 % de chaux ;
- les BTC de Batsingla, cuites à partir de 950 °C sont hyper résistantes ; à 1100 °C, elles
ont une méga-résistance ;
- les BTC de Fontsa-Touala, traitées entre 4 et 8 % de ciment, sont de résistance
moyenne ; à partir d’un dosage de 8%, elles ont une grande résistance ;
- les BTC de Fontsa-Touala, dosées à partir de 6 % de chaux, ont une grande résistance ;

182
- les BTC de Fontsa-touala, cuites à partir de 950 °C, ont une résistance moyenne ; à
partir de 1050°C, elles ont une grande résistance ;
- les BTC de Litakli, traitées entre 6 et 8 % de ciment ou de la chaux, ont une résistance
moyenne ; cuites en dessous de 1100°C, leur résistance est faible ; à partir de cette
température de cuisson, elles ont une résistance moyenne ;
- les BTC de Fomopéa, traitées à moins de 8% de ciment, sont de résistance faible ; à
partir de 8 % de ciment et de 6 % de chaux, elles ont une résistance moyenne ; à partir de 8%
de chaux, elles ont une grande résistance ; en deçà de 1050°C, elles ont une résistance
moyenne, à partir de 1100°C, elles sont de haute résistance ;
- le traitement des briques de terre à la chaux apporte de meilleures résistances
comparées au traitement au ciment. Il a cet avantage qu’il coûte moins cher par rapport au
ciment ;
- la cuisson apporte des résistances incomparables sur les blocs de Batsingla. Il faut
noter le caractère purement argileux de ces sols sur trachybasalte. Les sols des autres secteurs
sont sur les roches du socle. Leur altération donne des sols sablo-argileux ou argilo-sableux.
Ce qui influe sur le comportement de ces sols à la cuisson ;
- comparées aux briques des autres secteurs traitées aux liants, Les résistances des BTC
traitées à Batsingla sont les plus faibles. Ceci est une fois de plus dû au manque de grain de
quartz dans ces sols.
- la chaux et le ciment, sans nul doute, font partie des meilleurs stabilisants pour les sols
de Fomopéa, Fontsa-Touala et Litakli. Ils améliorent particulièrement les propriétés des sols
notamment, leurs résistances, par le caractère irréversible des liens qu’ils créent entre les
particules les plus grosses. Il agit surtout sur les sables et graviers comme dans le béton ou
dans un mortier sable-ciment. Il est alors inutile, voire néfaste, d’utiliser des terres trop
argileuses, dont la proportion en argile excède 20 % (Zannou, 2003) ;
- La forte résistance qu’affichent les blocs en argile cuite tient à leur composition
minéralogique. En effet, les briques en argile sont, exception faite des impuretés que
constituent les différents oxydes, fondamentalement composées de silicate d’alumine. C’est
un composé cristallin dur et qui crée un réseau tridimensionnel dans toute la masse de la
brique. Cette composition unique plutôt qu’un conglomérat de particules reliées entre elles par
un pont joue en faveur de la brique et justifierait cette grande différence qu’on observe entre
les deux types de matériaux. La résistance est une question de cohésion moléculaire. Plus
cette cohésion s’exprimera, plus grande sera la résistance à la compression du bloc.

183
II.2.2- Résistance à la flexion Rf des Briques de terre
La résistance à la flexion des BTC évolue parallèlement et dans le même sens que la
résistance à la compression. Ses valeurs sont nettement inférieures à celles de la compression.
Ainsi donc, son interprétation suit celle de la résistance à la compression donnée ci-dessus.

II.3- Expression de la durabilité et de l’altération des briques de terre


La résistance à la compression et l’absorption d’eau des blocs de terre sont des éléments
déterminants de la durabilité et de la détérioration de ces blocs. La résistance à la compression
des blocs a été étudiée précédemment. Le taux d’absorption baisse avec l’augmentation du
ciment, de la chaux ou de la température. Ses valeurs permettent de déterminer l’aspect, la
désignation et l’environnement de maçonnerie des différentes BTC :

• Toutes les briques avec des résistances acceptables pour des travaux de maçonneries
sont de très bons éléments de maçonnerie lorsque la règle essentielle de bâtis en terre est
respectée : « De bonnes bottes et un bon chapeau » (Bâtir un mûr en brique de terre
compressé, livret du stagiaire). En effet, il existe trois acteurs essentiels à la destruction des
blocs de terre : l’eau, la température et la composition géochimique de la matière première
(Kerali, 2001). Cette règle a pour objectif premier la protection des murs contre tout apport
latéral comme verticale d’humidité. Dans le cas contraire, selon les normes NC 106 – 109 :
2002-2006, ARS 674 – 677 : 1996, elles seront utilisées comme suit.
• Toutes les briques ont une absorption d’eau comprise entre 0,8 et 2,6 g/cm2.min1/2
(taux d’absorption comprise entre 15,5 et 40 %), une porosité comprise entre 0,294 et 0,696.
Ces valeurs montrent que les blocs étudiés ne sont pas exempts d’absorption d’eau par
capillarité, la valeur limite étant de 15%. Ils doivent donc être utilisés dans un environnement
sec ou dans un environnement par aspersion d’eau latérale. Toute venue de l’eau dans un sens
vertical pourra être néfaste pour les constructions. Le tableau 18 donne la désignation des
briques selon la catégorie mécanique et l’environnement.

184
Tableau 18: Désignation des différentes briques à partir de leur catégorie mécanique et de
leur catégorie environnementale à partir du pourcentage d’absorption d’eau et de leur
résistance à la compression.

BTC étudiées Désignation C.E. C.M. Rc (Mpa) Abs. (%)


Ch-BT≥4% ;Cm-BT≥2% ; 2%≤Cm-FP≤6%; -BTCO 1S
2%≤Ch-FT≤4%; 2%≤Cm-LT≤4%; 2%≤Ch- -BTCO 1P 1 ≥2
LT≤4%; 1050°C-LT
Cm-FP≥8% ; Ch-FP≥6%; FP≥950°C; Cm-FT -BTCO 2S
2 ≥4
≥2%; Cm-LT≥6%; Ch-LT≥6%; LT≥1050°C -BTCO 2P
BT≥950°C ; Ch-FP≥8%; FP≥1100°C; Ch- -BTCO 3S
3 ≥6
FT≥6%; FT≥1050°C -BTC0 3P 40 ≥ Abs ≥
Ch-BT≥4% ;Cm-BT≥2% ; 2%≤Cm-FP≤6%; -BTC PN 1S 35 pour BT
2%≤Ch-FT≤4%; 2%≤Cm-LT≤4%; 2%≤Ch- ou PF 1S s.o
- (S) 1 ≥2
LT≤4%; 1050°C-LT - BTC PN 1P 25 ≥ Abs ≥
- (P)
ou PF 1P 16 autre
BT≤1050°C ; Cm-FP≥8% ; Ch-FP≥6%; -BTC PN 2S s.o
FP≥950°C; Cm-FT ≥2%; Cm-LT≥6%; Ch- ou PF 2S
2 ≥4
LT≥6%; LT≥1050°C - BTC PN 2P
ou PF 2P
BT≥950°C ; Ch-FP≥8%; FP≥1100°C; Ch- -BTC PN 3S
FT≥6%; FT≥1050°C ou PF 3S
3 ≥6
- BTC PN 3P
ou PF 3P

Définition des termes de désignation (NC 102-115 : 2002-2006) :


BTC O 1S : Briques de terre comprimée ordinaires utilisées en élément de structure non
porteur en milieu sec non soumis à l’abrasion mécanique. Exemple : cloison intérieure d’une
maison unifamiliale en rez-de chaussé.
BTC PF 3P : Briques de terre comprimée de parement fin utilisées en éléments de structure
porteur soumis à l’action de la pluie par aspersion latérale. Exemple : Mur d’un immeuble de
3 étages de haute qualité visuelle exposé à la pluie ballante.
O : Ordinaire ; PN : Parement normal ; PF : Parement fin ;
s.o : sans objet
C.E. : Catégorie de sollicitation environnementale : S (éléments de structure se trouvant en
milieu sec), P (éléments de structure résistant à l’agression de l’eau par aspersion latérale),
C (éléments de structure résistant à l’agression de l’eau par pénétration verticale), A
(éléments de structure résistant à l’abrasion mécanique).
C.M. : Catégorie de sollicitation mécanique : 1(éléments de structure non porteurs mais
autoporteurs), 2 (éléments de structure faiblement sollicités par des charges extérieures),
3(éléments de structure fortement sollicités par des charges extérieures)
Abs. (%) : Absorption d’eau en pourcent
185
Les courbes de tendance des différentes briques permettent d’évaluer les matières
premières de chaque village pour la production des blocs de terre. Elles permettent d’estimer
les dosages à la chaux ou au ciment, la température de cuisson selon les travaux de
maçonnerie recherchés.

Ici est proposé un traitement des différents matériaux à la chaux, de préférence au


ciment. En effet la chaux est plus économique que le ciment et la cuisson, et donc plus
accessible au plus grand nombre d’individus. Pour un dosage de 14% de chaux, c’est-à-dire
x=8, on aura approximativement :

-Site de Batsingla : une résistance à la compression y=6,144 Mpa et un taux


d’absorption y = 36,9% (1,836g/cm2.min1/2). Rc ≥ 6Mpa et Abs ≥15%, valeurs permettant de
les désigner : BTCO 3P, BTC PN3P ou BTC PF3P ; entendues comme les blocs de terre
comprimée, respectivement ordinaire, de parement normal ou de parement fin utilisé comme
élément de structure porteur, soumis à l’action de l’eau par aspersion latérale.

-Site de Litakli : une résistance à la compression y =11,422 Mpa et un taux d’absorption


y=14,93% (0,278g/cm2.min1/2). Rc ≥ 6Mpa et Abs ≤15% Valeur permettant de les désigner :
BTCO 1C, BTC PN1C ou BTC PF1C ; entendus comme les briques de terre comprimée,
respectivement ordinaire , de parement normal ou de parement fin utilisé comme éléments de
structure non porteur, soumis à l’action de l’eau par pénétration verticale. On peut aussi les
désigner comme BTC ordinaire, de parement normal ou de parements fins utilisés comme
éléments de structure porteur soumis ou non à l’aspersion latérale d’eau. Ces blocs non
soumis à l’action verticale de l’eau sont désignés comme étant les mêmes qu’à Batsingla :
BTCO 3P, BTC PN3P, BTC PF3P.

-Site de Fontsa-Touala : une résistance à la compression y =18,366 Mpa et un taux


d’absorption y=12,4% (0,142g/cm2.min1/2). Les désignations sont les mêmes qu’à Litakli.

-Site de Fomopéa : une résistance à la compression y =13,758 Mpa et un taux


d’absorption y=18,6% (0,866 g/cm2.min1/2). Mêmes désignations que celles de Batsingla.

Les hyper-résistances jouant en faveur de la durabilité de ces blocs.

Aujourd’hui, grâce à la recherche fondamentale effectuée en minéralogie et en géologie,


il existe une méthode permettant de transformer tout matériau argileux en un ensemble de
produits minéraux qui possèdent les caractéristiques des roches, franche insensibilité à l’eau,
tenue en température, dureté : la réticulation géopolymérique –LTGS-.

186
II.4- Une technologie innovante : la réticulation géopolymèrique L.T.G.S.

La brique géopolymère LTGS (Low Temperature Geopolymeric Setting) est une


technologie idéale de construction pour les pays émergents, car elle offre de très nombreuses
caractéristiques conformes aux attentes des populations (Boutterin.et Davidovits (2003) in
Cordi-Géopolymère, 2003).

La nature est constituée de 3 règnes distincts : le règne animal, le règne végétal, et le


règne minéral. Depuis 150 ans, l’objectif de la science chimique était la compréhension et la
réplication de différents matériaux caractérisant le règne animal et le règne végétal. Cette
recherche biochimique aboutit à la création des matières plastiques, des fibres synthétiques,
de la biochimie, et de la médecine moderne. Ce n’est que depuis 1970 que les sciences
chimiques, minéralogiques, géologiques sont parvenues à élaborer des matériaux pouvant
répliquer le règne minéral. On sait maintenant fabriquer en laboratoire pratiquement tous les
types de matériaux minéralogiques, mais les résultats les plus spectaculaires sont obtenus avec
les géopolymères de type alumino-silicate ou polysialate. On obtient ainsi des structures
minérales équivalentes à de nombreux constituants naturels comme les feldspathoïdes, les
zéolites, les amphiboles. Il faut savoir que la fabrication de ces minéraux est aisée, elle se fait
à basse température c’est-à-dire dans de simples conditions climatiques normales, ou si
nécessaire à des températures relativement modérées comprises entre 45° et 100°C (Boutterin
et Davidovits (2003) in Cordi-Géopolymère, 2003).
Les produits finis de l’altération géochimique des roches sont des éléments minéraux
argileux. En général, les sols, matière première des blocs de terre, sont constitués d’une plus
ou moins grande proportion de ces éléments. En d’autres termes, les processus d’altération
continentale (naturelle) transforment les éléments minéraux rigides à un complexe d’éléments
minéraux souples.
Les nouvelles recherches en minéralogie et en géologie ont montré les différentes
cinétiques de réaction qui permettent d’inverser l’évolution minéralogique, de transformer les
complexes de minéraux argileux souple en complexe d’éléments minéraux rigides,
constituants fondamental des roches ; en un mot de faire l’inverse de ce qui avait été fait par
la nature.
La réticulation géopolymérique à basse température (LTGS) applique ces principes
réactionnels.
Il s’agit en effet d’introduire dans une certaine quantité de sol un certain taux d’un
catalyseur (par rapport à la quantité de minéraux argileux dans le sol) qui permet aux

187
constituants minéralogiques de réagir entre eux, c’est-à-dire de réticuler. Ainsi donc, c’est la
matière argileuse elle-même qui fabrique, in situ, le liant d’agglomération. Il s’agit d’un
processus comparable à celui qui a lieu pendant la cuisson céramique à 900°C-1100°C, à la
différence que, dans le cas du LTGS, la réticulation peut commencer déjà à température
ambiante. D’où le nom des blocs issus de ce processus : les briques LTGS –Low Temperature
Geopolymeric Setting-.
La réticulation géopolymérique à basse température assure la cohésion de la matière
terre selon un principe totalement différent de ce qui a été étudié jusqu’alors dans les secteurs
d’étude : la stabilisation aux liants hydrauliques et à la cuisson. Il n’y a pas d’ajout de liant
mais de catalyseurs permettant la réticulation géopolymérique (LTGS). Cette dernière a lieu
par l’intermédiaire d’un précurseur géopolymérique : le réactif GEOPOLY KNA (marque
déposée par Cordi-Géopolymère SA., 2003)
La LTGS permet de transformer (figure 89) tout matériau argileux en un ensemble de
produits minéraux qui possèdent les caractéristiques des roches, Franche insensibilité à l’eau,
tenue en température, dureté, etc.

Extraction

Désagrateur
Broyeur

Mélangeur
Malaxeur

Stockage
intermédiaire

Moulage

Séchage : 25 – 85 °C
Cuisson : 250 – 450 °C

Figure 89: Fabrication de briques par réticulation géopolymérique LTGS


(Cordi-Géopolymère SA., 2003)
188
Ainsi, si les sols étudiés sont utilisés en réticulation géopolymérique, on pourrait
fabriquer tout type d’éléments de maçonnerie : pisé résistant à l’eau, adobe, briques, linteaux,
fondations, enduits, revêtement de mur, revêtement de sol, pavement. En principe le taux de
catalyseur est fonction de la quantité d’argile présente dans le sol. Pour ce, leurs formulations
et des essais d’application pourront être effectués plus tard.

II.5- Relation entre la résistance des briques et la roche mère

Les blocs de terre, de roche mère trachybasaltique, cuits à partir de 950°C sont hyper
résistants ; à 1100°C, ils ont une méga-résistance ; alors que, traités aux liants, ils ont des
résistances plus ou moins bonnes.

Les blocs de terre comprimée, de roche mère granito-gneissique, traités aux liants
hydrauliques, présentent de meilleures résistances que lorsqu’ils sont cuits.

Les blocs de terre, de roche mère anatexitique, traités aux liants hydrauliques ont des
résistances moyennes ; cuits, ils ont les plus faibles résistances, mais possèdent un grand
avantage : ils n’absorbent pas beaucoup d’eau, c’est-à-dire qu’ils sont moins poreux que les
autres.

Les raisons de ces qualités sont beaucoup plus élucidées dans le chapitre concernant la
minéralogie et la géochimie.

Conclusion : expression de durabilité et détérioration dans les blocs de terre


Durabilité et détérioration sont probablement les deux termes le plus communément
utilisés concernant les matériaux de construction.

Durabilité vient du mot Latin ‘ durabilis’ qui veut dire ‘ longtemps’ (Franklin &
Chandra, 1972). Il peut être utilisé en bâtiment pour signifier la résistance à affaiblir et
désintégration avec le temps. Cette notion a été décrite par différents auteurs, la substance
reste la même dans tous les cas. D’après BS 7543 : 1992, la durabilité est définie comme étant
la capacité d’un bâtiment et de ses éléments à exécuter les fonctions qui leur sont exigées sur
une période de temps donnée, et sous l’influence des agents environnementaux. Il est proposé
que la définition du concept de durabilité soit basée sur trois paramètres clés, à savoir :
• la fonction de l’élément,
• les conditions d’usage de l’élément,
• le temps exigé pour la réalisation de la fonction.

189
Détérioration a été définie par plusieurs auteurs comme étant le temps de perte relatif
des qualités d’un matériau, habituellement sous l’influence des agents environnementaux (BSI
CP3 1950 ; BRE, 1980 ; Baker et al, 1991). La détérioration prématurée a aussi été définie
comme étant ‘’un échec d’accomplir’’ le service prévu. Le service prévu d’un bloc peut être
obtenu en cherchant l’enregistrement de sa performance ou par des tests accélérés. Mais
malheureusement de tels enregistrements n’existent pas. L’incapacité d’un bloc à remplir ses
fonctions a été clairement distinguée de l’échec causé par l’altération des propriétés des blocs
pendant sa période de service. En effet beaucoup d’éléments de maçonnerie verront leurs
propriétés changées avec le temps, bien que leur durabilité ne soit pas mise en cause. La
durabilité d’une brique peut être par conséquent définie comme sa capacité à résister à la
détérioration. La détérioration et la durabilité d’un bloc sont donc considérées comme deux
phénomènes exerçant des actions réciproques l’un sur l’autre dans des conditions
environnementales bien définies (Sjostrom et al, 1996) ; mais de façon contraire. Plus un bloc
se détériore, moins il devient résistant avec le temps. Par exemple, les propriétés d’un bloc
telles que l’absorption et la perméabilité sont relatives au type de microstructure et à la densité
du bloc. Cependant la microstructure d’un bloc et sa densité peuvent changer sensiblement
face à la détérioration. Cette détérioration à son tour fait croître l’absorption et la perméabilité
des blocs. Il y’a donc accélération du taux de détérioration dû à la dissolution et à la souplesse
des particules de sol faiblement liées dans le bloc de terre. La limite à laquelle on peut
considérer que la perte de performance est inacceptable n’est cependant pas bien définie dans
les blocs de terre. Malheureusement, même si c’était le cas, son application serait un peu
difficile, à moins que l’on ne néglige certaines qualifications. On ne peut pas négliger les
matériaux constitutifs des blocs et la qualité des méthodes utilisées. La détérioration
inacceptable variera donc de bloc en bloc, de propriété en propriété. Les propriétés des blocs
qui diminuent avec le temps reflètent l’histoire du bloc pendant et après la fabrication.

Si les conditions d’utilisation (environnement sec ou utilisation de bonnes “bottes“ et de


bons “chapeaux“) des blocs fabriqués à base de matière première les sols de la zone basse du
versant sud des Monts Bambouto, sont respectées, le taux de détérioration serait négligeable
et les blocs auraient donc une de bonne durabilité.

190
CHAPITRE IV : INTERPRETATION ET DISCUSSION

191
INTRODUCTION

Ce chapitre présente l’exploitation des sols graveleux et latériques étudiés en matériaux


de chaussée d’une part, et d’autre part, les corrélations (modèles) de caractérisation
géotechnique à travers la lithologie dans son contexte naturel.

192
I- TRAITEMENT DES SOLS AUX LIANTS HYDRAULIQUES POUR
COUCHES DE CHAUSSEES

Dans la zone intertropicale et plus spécifiquement dans les pays en voie de


développement, les graveleux latéritiques constituent presque 100 % des couches de fondation
et 60 à 70% des couches de base des chaussées. L’utilisation de ce matériau est favorisée par
sa disponibilité le long des tracés des routes et son faible coût d’exploitation.
Dans les pays en voie de développement, l’essentiel des transports étant fait par voie
terrestre, plus de 70 % du réseau sont constitués de routes en terre, construites dans la plupart
des cas, en graveleux latéritiques plus ou moins argileux. Ces routes dites en “terre moderne“
ont comme particularité d’avoir une couche de base qui sert en même temps de couche de
roulement.
Si les routes en graveleux latéritiques ont un coût d’investissement initial faible, il a été
constaté que ces matériaux se dégradent très rapidement, engendrant un coût d’entretien et
d’opération de véhicules très élevé.
Depuis une quarantaine d’années, plusieurs chercheurs (Vanheule, 1982 in Tockol,
1993 ; Tockol, 1993 ; Tockol et al, 1994, Millogo, 2008) se sont engagés à mieux connaître ce
matériau dans le but d’optimiser son utilisation comme couche de fondation et de base des
routes à trafic faible ou moyen.
Les précédents chapitres ont montré que ce sont des sols particulièrement évolutifs, vue
le degré de lixiviation, d’induration et de confinement, fonction du climat (pluviométrie et
température).
Les routes dans les pays en voie de développement représentent un capital très
important. Afin de maintenir cet investissement, ces pays doivent faire face à un programme
d’entretien très onéreux malgré la faiblesse de leurs ressources.
Le réseau routier du Cameroun long de 50000 km, est composé de 4331 km de routes
bitumées, 18020 km de routes en terre et à peu près de 27692 km de routes rurales (Ngoumbe
et Ekwalla, 2004 ; Kamara et Mba, 2008). Par ailleurs, au regard de la population et de la
superficie du Cameroun, la densité du réseau routier est de 3 km de routes pour 1000 habitants
et de 107 km de routes pour 1000 km² (Ngoumbe et Ekwalla, 2004). Parmi ces 50000 km de
routes que compte le Cameroun, 28000 km sont prioritaires, c’est-à-dire bénéficient d’un
entretien courant périodique. Mais seulement 45 % des routes bitumées et 55 % des routes en
terre sont jugées de qualité satisfaisante (BafD/OCDE, 2006).
Dans sa stratégie globale de développement du secteur des transports, le Gouvernement
camerounais a conçu un projet sectoriel de transports (PST) qui a placé parmi ses priorités le

193
renforcement du réseau revêtu et le revêtement des routes en terre. Le PST est axé
essentiellement sur la diminution des coûts de transports et le désenclavement du pays.
Le réseau routier souffre de nombreuses maladies : faïençages, orniérages, phénomènes
de « tôle ondulée » et du « gravel loss » (perte en matériau) –maladies les plus connues des
routes en terre-.
L’objectif de ce paragraphe est de contribuer à la détermination des relations entre les
caractéristiques physiques des sols typiques des zones intertropicales et leur comportement
mécanique, de façon à faire des recommandations pouvant faciliter la conception et l’entretien
des routes non revêtues dans les pays en voie de développement.

I.1- Résultats des essais d’identification géotechnique


Les résultats des essais d’identification complète sur les sols argileux de Litakli et les
sols latéritiques de Batsingla sont présentés ci-dessous sous forme de tableaux et de figures.

Gravier Sable Limon Argile

Figure 90 : Courbe d’analyse granulométrique (A.G.) des sols argileux de Litakli

194
Gravier Sable Limon Argile

Figure 91 : Courbe d’A.G. des sols argileux de Batsingla

Tableau 19 : Paramètres d’identification des sols étudiés


Paramètres Sol argileux Nature du sol Sol latéritique Nature du sol
d’identification rouge rougeâtre de
sombre de Batsingla
Litakli
d/D 0/4 0/25 Texture gravelo-
Texture équilibrée sablo-
QR (mm) 0 0 argileuse, sol
argileuse, sol grenu et fin
³R (mm) 0 0,08 majoritairement grenu
équilibré
´R (mm) 0,17 9,5 (74 %)
→1 Sol mal gradué →∞ Sol mal gradué
Sol à granulométrie Sol à granulométrie
→∞ →∞
étalée (variée) étalée (variée)
MF 1,14 Sol à caractère moins fin 3,5 Sol à caractère fin
¶· Sol riche en minéraux Sol riche en minéraux
( ³) 26,5 27,8
p primaire (quartz) secondaire (kaolinite)
(%) 74,45 /Z > 70 ⇒ ‡t; à w ‡ºu= 55,2 -
(%) 38,7 - 37,3 -
Sol plastique Sol plus ou moins
(%) 35,75 18
plastique
1,43 Sol dur 2,25 Sol dur
(%) 23,4 14,7 -
¶· - -
( ³) 17,64 20,0
p
(%) 18,2 - 13,3 -
Sol de classe de portance Sol de classe de
»¼½¾% 18 43,0
(- portance (.
Mauvais comme sous sol Acceptable comme
Classe H.R.B. A-7-5 (12) A-2-7 (2)
de chaussée sous-sol de chaussée

195
I.2- Résultats du compactage des sols traités aux liants hydrauliques
Après avoir identifié les sols de Litakli et de Batsingla, ils ont été traités au ciment et à
la chaux. Chaque sol à été mélangé à homogénéisation totale à des taux progressifs de 2, 4 et
6 % des deux liants. Les essais CBR y ont été effectués pour déterminer l’indice portant du
sol à 4 jours d’immersion à l’eau, 4 jours d’immersion et 3 jours de cure à l’air (7 jours de
cure au total), 4 jours d’immersion et 10 jours de cure à l’air (14 jours de cure au total). Les
résultats de l’indice CBR correspondant à chaque teneur en liant et au nombre de jour de cure
sont présentés dans les figures 92 et 93.

140

120

100
CBR à 95 % de OPM

80

60

40

20

Indicatif du sol

Figure 92 : Corrélation indice portant, taux de liant, nombre de jours de cure à l’air et à l’eau
des sols argileux de Litakli

Légende: C= ciment, Cx= chaux, A= sol argileux. Exp: A-0= sol argileux à l’état naturel,
A-C-2-4: Sol argileux traité à 2% de ciment après 4 jours d’immersion,
A-Cx-6-14: Sol argileux traité à 6% de ciment après 10 jours de cure à l’air et 4 jours
d’immersion

196
200

180

160
CBR à 95% de OPM

140

120

100

80

60

40

20

Indicatif du sol

Figure 93 : Corrélation indice portant, taux de liant, nombre de jours de cure à l’air et à l’eau
des sols latéritiques de Batsingla

Légende: C= ciment, Cx= chaux, L= sol latéritique. Exp: L-0= sol latéritique naturel,
L-C-4-7= sol latéritique traité à 4% de ciment après 3 jours de cure à l’air et 4 jours
d’immersion, L-Cx-4-4:= sol latéritique traité à 4% de chaux après 4 jours
d’immersion

I.3- Discussion et interprétation des résultats


Dans l’ensemble des quatre sites d’étude, il a été observé de près les comportements
géotechniques des sols développés sur les roches du socle et sur les roches de couverture. En
raison de leur développement assez poussé, les sols sur anatexite de Litakli ont été choisis
parmi ses co-originaires de Fomopéa et de Fotsa-Touala, le sol de Batsingla étant d’avance
choisi pour son unicité. Les paragraphes qui suivent développent leurs comportements
géotechniques comme couches de fondation ou de base des chaussées en relation avec la
géochimie et la minéralogie des profils d’altération.

I.3.1- Sol équilibré fin et grenu de Litakli


I.3.1.1- Nature du sol
Le profil de sol développé sur anatexite de Litakli est un sol à texture équilibrée sablo-
argileuse ; c’est un sol à moitié fin et à moitié grenu (∅ ≥ 20 ) : sol à granulométrie étalée,
c’est-à-dire variée. De couleur dominante rouge sombre, il a un comportement plastique dur.
Suivant l’abaque de classification de Casagrande, ce sont des argiles minérales de forte

197
plasticité. Suivant la classification H.R.B., il est globalement de classe A-7-5, avec un indice
de groupe de 12. A ce titre il est considéré comme mauvais sol pour couche de chaussée. Les
chapitres qui précèdent présentent ce sol comme étant un matériau riche en quartz, kaolinite
et gibbsite, avec présence de muscovite par endroit ; en pleine évolution (altération) dans un
milieu où les processus d’altération hydrolytique dominants sont la monosiallitisation et
l’allitisation, avec un accent particulier sur la lixiviation, le tout évoluant vers un potentiel de
cuirassement.

I.3.1.2- Caractérisation géotechnique routière du sol naturel


Les sols de Litakli ont en gros un indice portant CBR de 18 %, ce qui permet de les
classer dans le groupe des sols de portance (- comme plate-forme (couche de 30 cm
supérieure des terrassements). Dans ce cas, ils peuvent être utilisés comme couche de forme.
Suivant le guide pratique de dimensionnement des chaussées pour les pays tropicaux, ce
sol serait difficilement utilisé comme couche de fondation car :
- (#$%À.%˜Á < 30 %) ;
- leur courbe d’analyse granulométrique se trouve hors du fuseau granulométrique des
couches de fondation ;
- le maximun de tamisât à 80 > 30 % ;
- l’indice de plasticité est au délà de 20 % (•V > 20 %).
Ce sol n’étant pas admis comme couche de fondation sera encore moins admis comme
couche de base (#$% < 60 %).
Ainsi ce sol, dans son état naturel ne pourrait être utilisé sur les routes en terre.

I.3.1.3- Caractérisation géotechnique routière du sol traité au ciment


La figure 92 présente l’évolution de la portance du sol de Litakli traité aux liants en
fonction du dosage des différents liants et du nombre de jours de cure à l’air et à l’eau.
Se référant au chapitre I, le ciment pourrait avoir une action bénéfique sur la portance de
ce sol. La portance du sol varie désormais entre 30 % et 80 %.
Il n’y a pas de différence notoire sur la portance du sol selon que ce dernier soit dosé à
2 %, 4 % ou 6 %. La différence réside beaucoup plus sur le nombre de jour de cure à l’air et à
l’eau. En effet, la portance du sol ici est beaucoup plus à court terme, le ciment en présence
d’eau, n’ayant que sa résistance maximale qu’à 28 jours. Néanmoins, à 7 et à 14 jours, on peut
déjà estimer l’allure de la résistance. A long terme (28 jours), la bélite (2#23. ( 3+ tu #+ () a
eu assez de temps pour réagir avec l’eau et former la tobermorite (3#23. 2( 3+ . 37+ 3),
composant responsable de la résistance qu’apporte les ciments au sol. A court terme, la

198
résistance du sol est uniquement due à la formation de la tobermorite, produit de la réaction de
l’alite (#23. ( 3+ tu # () avec l’eau.
La portance à 7 jours et 14 jours d’âge du sol argileux grenu – ciment est
respectivement de 60 % et 80 %, indépendamment du dosage en ciment. En effet, en même
temps que l’hydration de la bélite et de l’alite forme la tobermorite, il se produit aussi de la
chaux qui donne la portlandite. Cette dernière réagit avec le dioxyde de carbone de l’air et les
minéraux argileux pour donner respectivement de la calcite et du silicate de calcium ou
aluminate de calcium hydratés. Les cristaux de calcite ainsi formés ont une propriété liante
très médiocre qui perturbe la stabilisation car leur développement inhibe la réaction
pouzzolanique. Raison pour laquelle, l’excès de ciment peut devenir néfaste dans ce
traitement.
Le dosage de ciment à 4 % est préférable. Il peut être utilisé :
- en couche de forme (#$% > 30 %) ;
- en couche de fondation, même pour des trafics }.
#$%À.%˜Á (2vwè‡ 3 Åtuw‡ •= uw= à ; \ 2 w =x 4 Åtuw‡ •= uw= à ; \ =2u = 80 %) ;
- en couche de base, ce sol traité au ciment sera difficilement utilisé car
#$%À.%˜Á (2vwè‡ 3 Åtuw‡ •= uw= à ; \ 2 w =x 4 Åtuw‡ •= uw= à ; \ =2u < 160 %.

I.3.1.4- Caractérisation géotechnique routière du sol traité à la chaux


Les sols argileux et grenus de Litakli traités à la chaux ont naturellement des portances
plus élevées que celles du ciment, les valeurs allant de 53 % à 135 %.
La portance croît avec le dosage en chaux et le nombre de jour de cure, et semble se
stabiliser au dosage à 6 %. En effet, en plus de la capacité d’échanges cationiques et du
système floculation/agglomération observés dans les ciments, une action bénéfique qu’a la
chaux est la liaison des particules argileuses qui se produit par la réaction pouzzolanique et la
réaction de carbonatation. Comme définie au chapitre 1, la réaction de la chaux sur les argiles
permet la consommation des argiles et la formation de nouveaux minéraux aux propriétés
liantes : ce sont des hydrates de calcium (de forme générale #23 … 7+ 3). Selon Venuat
(1980), l’apparition des caractéristiques mécaniques résultant de la formation de ces hydrates
est progressive ; après 28 jours de cure, seulement le tiers des caractéristiques mécaniques
escomptables à un an est acquis.
Le dosage des sols argileux et grenus de Litakli à 4 % est préférable, il peut être utilisé :
- en couche de forme (#$% > 30 %) ;

199
- en couche de fondation, #$%À.%˜Á (2vwè‡ 4 Åtuw‡ •= uw= à ; \ =2u) > 60 %. En
général, on arrive à ces résultats avec un dosage d’environ 6 %, mais dans le cas des
sols de Litakli, les résultats sont déjà atteints à 4 % de dosage à la chaux.
- en couche de base, ce sol même traité à la chaux sera difficilement utilisé car
#$%À.%˜Á (2vwè‡ 3 Åtuw‡ •= uw= à ; \ 2 w=x 4 Åtuw‡ •= uw= à ; \ =2u) < 160 %.
Vue la valeur de la portance de 135, une petite augmentation du dosage à 5 % pourra
produire des valeurs de portance escomptées.

I.3.2- Sol graveleux latéritique argileux de Batsingla


I.3.2.1- Nature du sol
Le profil de sol développé sur trachybasalte de Batsingla montre que c’est un sol à
texture gravelo-argileuse, majoritairement grenu (74 %) : sol à granulométrie étalée, c’est-à-
dire variée. De couleur dominante rouge, il a un comportement plus ou moins plastique dur.
Suivant l’abaque de classification de Casagrande, ce sont des argiles minérales de forte
plasticité. Suivant la classification H.R.B., il est globalement de classe A-2-7, avec un indice
de groupe de 2. A ce titre il est considéré comme passable en couche de chaussée. Les
chapitres précédents présentent ce sol comme étant un matériau riche en kaolinite, gibbsite et
goethite avec présence de l’hématite par endroit ; en pleine évolution (altération) dans un
milieu ou les processus d’altération hydrolytique dominants sont l’allitisation et la
monosiallitisation, avec intervention équivalente de l’altération, de l’induration et du
confinement potentiel.

I.3.2.2- Caractérisation géotechnique routière du sol naturel


Les sols de Batsingla ont en gros un indice portant CBR de 43 %, ce qui permet de les
classer dans le groupe des sols de portance (. comme plate-forme (couche de 30 cm
supérieure des terrassements). Ainsi, ils peuvent être aussi utilisés comme couche de forme.
Suivant le guide pratique de dimensionnement des chaussées pour les pays tropicaux, ce
sol pourrait être utilisé comme couche de fondation car :
- (#$%À.%˜Á > 30 %) ;
- leur courbe d’analyse granulométrique se trouve à l’intérieur du fuseau
granulométrique des couches de fondation ;
- le tamisât à 80 = 30 % ;
- l’indice de plasticité est de 18 % (•V < 20 %).
Avec un indice portant #$% < 60 %, ces sols ne peuvent pas être admis comme couche
de base, à moins qu’ils soient améliorés.

200
I.3.2.3- Caractérisation géotechnique routière du sol traité au ciment
La figure 93 présente l’évolution de la portance du sol de Batsingla traité en fonction du
dosage des différents liants et du nombre de jours de cure à l’air et à l’eau.
Se référant au chapitre I, le ciment pourrait avoir une action bénéfique sur la portance de
ce sol. La portance du sol varie désormais entre 43 % et 163 %.
La portance évolue avec le dosage en ciment et le nombre de jours de cure. En effet, la
constitution minéralogique et physique du sol ici est beaucoup plus favorable à court terme, le
ciment en présence d’eau, à 7 et à 14 jours, présente déjà de bonnes capacités rhéologiques. À
ce niveau (court terme), il y a déjà formation d’une quantité suffisante de la tobermorite
(3#23. 2( 3+ . 37+ 3), composant responsable de la résistance qu’apporte les ciments au sol.
Les portances à 7 jours et 14 jours d’âge du sol graveleux latéritique argileux – ciment
pour un dosage à 2 % sont respectivement de 74 et 94 % ; pour un dosage à 4 %, elles sont
respectivement de 126 et 153 % ; pour un dosage à 6 %, elles sont respectivement de 133 et
163 %. En effet, dans le cas de ces sols, la production de la portlandite n’est pas assez
suffisante pour influencer la stabilisation de ces sols en inhibant les réactions pouzzolaniques.
- le dosage de ciment à 2 % peut être utilisé en couche de forme (#$% > 30 %) ;
- le dosage à 4 % de ciment sera utilisé en couche de fondation,
#$%À.%˜Á 2vwè‡ 3 Åtuw‡ •= uw= à ; \ 2 w =x 4 Åtuw‡ •= uw= à ; \ =2u > 100 %) ;
- en couche de base, ce sol traité au ciment pourra être utilisé pour un dosage de 6 % de
ciment car #$%À.%˜Á 2vwè‡ 3 Åtuw‡ •= uw= à ; \ 2 w =x 4 Åtuw‡ •= uw= à ; \ =2u >
160 %.

I.3.2.4- Caractérisation géotechnique routière du sol traité à la chaux


Les sols graveleux latéritiques argileux de Batsingla traités à la chaux ont naturellement
des portances plus élevées que celles obtenues après traitement au ciment, les valeurs vont de
60 à 180 %.
La portance croît avec le dosage en chaux et le nombre de jour de cure. En effet, la
chaux a plus d’actions bénéfiques que le ciment par la formation des hydrates de calcium
aux propriétés liantes (Venuat, 1980), l’apparition des caractéristiques mécaniques résultant
de la formation de ces hydrates est progressive.
Les portances à 7 jours et 14 jours d’âge du sol graveleux latéritique argileux – chaux
pour un dosage à 2 % sont respectivement de 82 et 94 % ; pour un dosage à 4 %, elles sont
respectivement de 126 et 153 % et pour un dosage à 6 %, elles sont respectivement de 140 et
180 %.

201
- le dosage à 2 % de chaux est préférable en couche de forme (#$% > 30 %) ;
- le dosage à 2 % est encore préférable en couche de fondation car
#$%À.%˜Á (2vwè‡ 4 Åtuw‡ •= uw= à ; \ =2u) > 60 %.
- en couche de base, ce sol sera traité à 6 % de chaux car
#$%À.%˜Á (2vwè‡ 3 Åtuw‡ •= uw= à ; \ 2 w=x 4 Åtuw‡ •= uw= à ; \ =2u) > 160 %.
N.B : Les valeurs des dosages proposés ici, selon le guide de dimensionnement des
chaussées pour les pays tropicaux sont utilisables pour des essais de laboratoire. Dans le cadre
des travaux de chantier, il est conseillé d’augmenter le dosage de 0,5 %.

202
II- CORRELATION ENTRE PARAMETRES ALTEROLOGIQUES ET
GEOTECHNIQUES

De façon générale, une grande partie des problèmes qui touchent les aménagements est
liée, de façon directe ou non, aux conditions géologiques, géotechniques et hydrogéologiques
qui préexistent sur le site (McCall et al., 1996 in Dominique, 2007). Ce paragraphe fait
l’étude corrélative Géologie – Géotechnique par regroupement des matériaux (sol) en
fonction de leurs paramètres altérologiques et géotechniques, eux-mêmes fonction des
formations géologiques de la zone basse du versant sud du Mont Bambouto. Il a pour objectif
la recherche et l’établissement des critères relativement simples permettant de classer les
matériaux et donc de prévoir dans une certaine mesure leurs propriétés au moyen des
essais d’identification et d’observations géologiques sur le terrain. Plusieurs tableaux et
figures de résultats donnant des fourchettes de valeurs sont ainsi présentés.

II.1- Consolidation des données : contexte de la corrélation


Pour mener à bon terme cette étude corrélative, Le premier travail consiste à synthétiser
les connaissances disponibles sur la géologie du site. C’est ce qui a été fait depuis le début de
ce travail. Les différents éléments pris en considération sont les suivants :
- premier élément : formation géologique ;
- deuxième élément : âge ;
- troisième élément : géomorphologie ;
- quatrième élément : climat ;
- cinquième élément : association minérale et géochimique ;
- Sixième élément : qualité mécanique et physique du produit géotechnique.
N.B. : le choix du modèle est fonction des différents sites étudiés :
- modèle I : correspond au contexte naturel, altérologique et géotechnique comparable à
celui du site de Batsingla ;
- modèle II : correspond au contexte naturel, altérologique et géotechnique comparable
à celui du site de Fomopéa ;
- modèle III : correspond au contexte naturel, altérologique et géotechnique comparable
à celui du site de Fontsa-Touala ;
- modèle IV : correspond au contexte naturel, altérologique et géotechnique comparable
à celui du site de Litakli.

203
Tableau 20 : Contexte de la corrélation
Eléments Modèle 1 Modèle II Modèle III Modèle IV
Roches trachybasalte granitoïde ortogneiss anatexite
Age (MA) 52 à 38 660 à 580 660 à 580 660 à 580
Géomorphologie Colline en Sommet pointu Sommet pointu Versants
demie-orange à et talweg étroit et talweg étroit convexo-
pente forte et et escarpement concaves à
talweg en U rocheux pente forte
Climat 1830 mm en moyenne /an ; 14,8 °C à 25 °C
Associations Min-Ox-I Min-Ox-II Min-Ox-III Min-Ox-IV
minérales et
géochimiques

Les tableaux qui suivent, présentent les différentes associations minérales et


géochimiques pour les couches de sols de profondeurs supérieures ou égales à 10 m dans les
différents sites : BT pour Batsingla, FP pour Fomopéa, FT pout Fontsa-Touala et LT pour
Litakli. La profondeur de 10 m est choisie en fonction des cubatures généralement
exploitables pour les travaux de génie-civil. Le paramètre Min. et Ox. sont les dimunitifs de
minéraux et oxydes. Ainsi les différents termes sont définis de la manière suivante :
- Min-Ox-I signifie « association minérale et association d’oxydes comparables à celles
du site de Batsingla » ;
- Min-Ox-II signifie « association minérale et association d’oxydes comparables à celles
du site de Fomopéa » ;
- Min-Ox-III singnfie « association minérale et association d’oxydes comparables à celles
du site de Fontsa-Touala » ;
- Min-Ox-IV signifie « association minérale et association d’oxydes comparables à celles
du site de Litakli ».

II.1.1- Association minérale et association d’oxydes du site de Batsingla


Tableau 21 : association minérale du modèle I
MINERAUX Maximun Minimun Moyenne Ecart type
Gibbsite 60,89 10,22 22,30 27,27
Kaolinite 86,92 5,63 26,75 44,61
Quartz 0,7 0,18 0,22 0,37
Anatase 9,1 3,1 4,75 3,03
Goethite 84,15 18,09 40,56 33,43
Hematite 12,93 12,93 3,23 -
Magnetite 4,81 3,98 2,20 0,59

204
Tableau 22 : Association des oxydes et des éléments traces du modèle I
Ecart- Ecart-
% Maximun Minimun Moyenne type ppm Maximun Minimun Moyenne type
SiO2 32,56 0,43 12,64 14,22 As 115,78 10,79 65,23 44,70
TiO2 8,38 2,62 5,99 2,57 Cu 52,34 2,00 34,24 22,49
Al2O3 43,71 12,53 27,64 12,99 Ga 54,87 23,28 43,55 14,55
Fe2O3 67,26 18,25 39,36 21,42 Mo 15,70 3,22 8,72 5,75
MnO 0,11 0,05 0,07 0,02 Nb 163,71 50,98 111,44 47,50
MgO 0,53 0,00 0,23 0,22 Ni 60,56 4,71 33,40 23,34
CaO 0,00 0,00 0,00 0,00 Pb 32,83 16,68 24,06 6,66
Na2O 0,01 0,00 0,01 0,00 Rb 16,64 4,08 9,62 5,63
K 2O 0,02 0,00 0,01 0,01 Sr 89,48 21,95 52,85 31,63
P2O5 0,66 0,26 0,46 0,23 Th 35,43 15,04 25,39 9,70
H 2O 20,35 12,15 15,33 3,51 U 40,14 7,16 21,21 15,74
W* 12,34 6,00 8,36 2,75
Y 34,19 10,59 24,62 9,97
Zn 124,61 45,46 72,85 35,29
Zr 858,06 273,28 577,90 240,49
Cl* 7,58 7,58 7,58 0,00
Co 47,21 8,42 21,38 17,51
Cr 895,04 202,01 546,14 347,61
- F* 4709,61 100,00 1785,93 2193,44
S* 43,95 16,00 23,49 13,67
Sc 66,42 33,09 49,51 13,61
V 770,49 517,47 645,98 115,88
Cs 9,43 9,43 9,43 0,00
Ba 4,48 4,48 4,48 0,00
La 4,26 4,26 4,26 0,00
Ce 149,04 4,88 84,05 60,51

II.1.2- Association minérale et association d’oxydes du site de Fomopéa


Tableau 23 : Association minérale du modèle II
MINERAUX Maximun Minimun Moyenne Ecart type
Kaolinite 31,83 8,6 15,63 11,67
Quartz 40,4 21,38 30,33 8,03
Magnetite 1,93 1,93 0,48 -
Muscovite 15,25 7,5 10,56 3,64
Biotite 34,8 10,87 11,42 16,92
Plagioclase 11,51 11,51 2,88 -
Microcline 36,96 9,9 27,87 12,75
Actinolite 3,29 3,29 0,82 -

205
Tableau 24 : Association des oxydes et éléments traces du modèle II
Ecart- Ecart-
Maximun Minimun Moyenne
% Maximun Minimun Moyenne type ppm type
SiO2 64,51 55,51 59,70 4,082 As 28,12 3,00 15,22 14,12
TiO2 2,09 0,72 1,16 0,629 Cu 36,99 2,00 14,83 16,66
Al2O3 21,59 14,83 18,25 2,993 Ga 28,83 2,00 14,89 14,91
Fe2O3 12,05 5,30 7,65 3,133 Mo 1,00 1,00 1,00 0,00
MnO 0,14 0,03 0,08 0,044 Nb 14,83 2,00 7,74 6,72
MgO 5,10 0,53 2,21 1,991 Ni 35,04 3,00 15,35 14,98
CaO 1,93 0,00 0,48 0,963 Pb 36,68 3,00 15,24 16,01
Na2O 1,80 0,01 0,46 0,896 Rb 150,17 2,00 71,77 80,87
K 2O 6,12 2,35 4,19 1,565 Sr 336,18 55,83 193,90 114,48
P2O5 0,18 0,03 0,08 0,066 Th 22,10 3,00 11,23 9,74
H 2O 8,37 3,65 5,83 2,134 U 3,00 3,00 3,00 0,00
W* 210,16 71,14 138,50 63,81
Y 14,94 3,45 9,15 6,27
Zn 74,93 11,98 41,73 34,24
Zr 312,02 12,92 127,14 143,70
Cl* 7,58 7,58 7,58 0,00
Co 1146,07 21,60 513,39 555,91
Cr 81,58 6,84 45,15 33,25
- F* 140,29 100,00 110,07 20,14
S* 17240,07 16,00 8296,91 9577,25
Sc 14,42 1,51 7,01 5,62
V 134,67 16,81 67,41 59,99
Cs 109,31 54,56 83,77 25,72
Ba 4331,31 453,85 2785,05 1860,83
La 142,90 16,37 65,54 56,02
Ce 216,80 49,64 112,75 76,40

II.1.3- Association minérale et association d’oxydes du site de Fontsa-Touala


Tableau 25 : Association minérale du modèle III
Minéraux Maximun Minimun Moyenne Ecart-type
Quartz 47,56 47,56 47,56 -
Kaolinite 43,07 43,07 43,07 -
Gibbsite 9,37 9,37 9,37 -

206
Tableau 26 : Association des oxydes et éléments traces du modèle III
Ecart- Ecart-
% Maximun Minimun Moyenne type ppm Maximun Minimun Moyenne type
SiO2 64,74 60,21 64,74 17,95 As 23,61 23,61 23,61 -
TiO2 0,42 0,01 0,42 0,28 Cu 5,15 5,15 5,15 -
Al2O3 21,00 0,01 21,00 11,29 Ga 25,82 25,82 25,82 -
Fe2O3 3,44 0,02 3,44 1,97 Mo 1,00 1,00 1,00 -
MnO 0,01 0,00 0,01 0,02 Nb 15,57 15,57 15,57 -
MgO 0,08 0,00 0,08 0,16 Ni 21,32 21,32 21,32 -
CaO 0,00 0,00 0,00 0,55 Pb 31,19 31,19 31,19 -
Na2O 0,01 0,01 0,01 1,52 Rb 8,25 8,25 8,25 -
K 2O 0,12 0,00 0,12 2,21 Sr 5,99 5,99 5,99 -
P2O5 0,03 0,00 0,03 0,03 Th 3,00 3,00 3,00 -
H 2O 9,59 0,18 9,59 4,99 U 3,00 3,00 3,00 -
W* 476,62 476,62 476,62 -
Y 5,82 5,82 5,82 -
Zn 30,07 30,07 30,07 -
Zr 176,75 176,75 176,75 -
Cl* 7,58 7,58 7,58 -
Co 114,89 114,89 114,89 -
Cr 49,76 49,76 49,76 -
- F* 100,00 100,00 100,00 -
S* 16,00 16,00 16,00 -
Sc 7,49 7,49 7,49 -
V 69,76 69,76 69,76 -
Cs 51,84 51,84 51,84 -
Ba 50,77 50,77 50,77 -
La 29,92 29,92 29,92 -
Ce 106,01 106,01 106,01 -

II.1.4- Association minérale et association d’oxydes du site de Litakli


Tableau 27 : Association minérale du modèle IV
MINERAUX Maximun Minimun Moyenne Ecart type
Gibbsite 23,47 21,25 22,36 1,57
Kaolinite 26,3 18,56 22,43 5,47
Quartz 54,54 52,47 53,51 1,46
Hematite 3,43 3,43 1,715 -

207
Tableau 28 : Association des oxydes et éléments traces du modèle IV
Ecart- Ecart-
% Maximun Minimun Moyenne type ppm Maximun Minimun Moyenne type
SiO2 68,25 59,58 63,91 6,13 As 27,33 3,00 15,16 17,20
TiO2 1,45 0,80 1,13 0,46 Cu 12,47 2,00 7,23 7,40
Al2O3 19,02 15,50 17,26 2,49 Ga 21,11 2,00 11,55 13,51
Fe2O3 10,56 6,31 8,43 3,01 Mo 1,00 1,00 1,00 0,00
MnO 0,04 0,02 0,03 0,01 Nb 23,25 2,00 12,62 15,03
MgO 0,05 0,03 0,04 0,01 Ni 24,92 3,00 13,96 15,50
CaO 0,00 0,00 0,00 0,00 Pb 15,52 3,00 9,26 8,85
Na2O 0,01 0,01 0,01 0,00 Rb 7,34 2,00 4,67 3,77
K 2O 0,14 0,03 0,08 0,08 Sr 214,24 3,00 108,62 149,37
P2O5 0,12 0,04 0,08 0,06 Th 3,00 3,00 3,00 0,00
H 2O 9,35 7,98 8,67 0,97 U 3,00 3,00 3,00 0,00
W* 460,86 56,35 258,60 286,03
Y 9,48 3,84 6,66 3,99
Zn 21,89 13,40 17,64 6,01
Zr 208,78 10,00 109,39 140,56
Cl* 7,58 7,58 7,58 0,00
Co 389,38 145,31 267,35 172,58
Cr 128,61 6,84 67,73 86,11
- F* 606,08 100,00 353,04 357,85
S* 20162,36 16,00 10089,18 14245,63
Sc 15,05 1,49 8,27 9,58
V 140,48 16,81 78,64 87,45
Cs 125,17 49,81 87,49 53,29
Ba 4815,67 54,38 2435,02 3366,74
La 20,61 9,03 14,82 8,19
Ce 84,69 59,83 72,26 17,58
II.2- Construction du modèle
L’une des difficultés de la représentation géométrique des résistances mécaniques des
sols « issus de l’altération » des roches est liée à la forte variabilité spatiale des formations
superficielles. Il faut intégrer les règles géologiques qui gouvernent leur mise en place afin de
contrôler leur interpolation (Bourgine et al, 2006 in Dominique, 2007). La nature des
processus d’altération (altération mécanique, altération chimique), la tectonique (cassante,
souple), l’âge des roches (formation récente, formation précambrienne), le climat
(précipitation, température), la géomorphologie (pente, vallée, escarpement, hydrologie),
doivent être pris en compte tout comme la profondeur des sols.

208
De plus, il faut pouvoir estimer la fiabilité locale du modèle afin que celui-ci puisse être
utilisé, par exemple, par des décisionnaires dans le cadre d’opérations de grands
aménagements (Dominique, 2007).

II.2.1 – Evaluation du potentiel en BTC


Les valeurs des capacités mécaniques et physiques des BTC fabriquées à base des
matières premières en provenance des différents sites ont permis de construire une base de
données utilisée pour construire la corrélation géologie-maçonnerie. Ces capacités sont
représentées dans les différents tableaux ci-dessous suivant les modèles.

Tableau 29 : Résistance à la compression (Mpa) des BTC des différents modèles


Types de Sols Modèle I Modèle II Modèle III Modèle IV
O 1,65 0,16 0,63 1,81
Cm2 1,52 3,06 4 2,69
Cm4 2,32 3,31 4,88 3,06
Cm6 2,74 3,44 5,5 4,25
Cm8 3,05 4,06 5,94 5,13
Ch2 2,01 0,17 2,81 2,06
Ch4 2,32 3,19 2,94 3,31
Ch6 2,93 5,06 6,88 5,5
Ch8 3,54 6,31 8,44 5,88
950°C 10,59 4,25 5,94 1,19
1050°C 13,51 4,88 6,56 3,75
1100°C 33,78 7,06 7,63 4,13

Tableau 30 : Pourcentage d’absorption d’eau des BTC des différents modèles


Stabilisants Modèle I Modèle II Modèle III Modèle IV
O - - - -
Cm2 - 18,5 19,3 17,6
Cm4 38,8 17,2 19 17
Cm6 37,6 15,5 18,6 16,9
Cm8 37,1 16,1 18,2 16,7
Ch2 - - - 17,8
Ch4 18,1 17,4 17,6
Ch6 38,5 17,4 17 16,4
Ch8 38,1 17,1 16,3 16,3
950°C 40 21,8 22,4 26,7
1050°C 39,7 21,3 22,1 25,5
1100°C 38,6 21 22,1 25

209
Tableau 31 : Masse volumique ( / ) des BTC des différents modèles
stabilisants Modèle I Modèle II Modèle III Modèle IV
O 1,742 1,903 2,003 2,024
Cm2 1,611 1,888 1,991 1,948
Cm4 1,655 1,917 1,974 1,977
Cm6 1,687 1,903 1,974 1,96
Cm8 1,687 1,875 1,991 1,96
Ch2 1,673 1,861 1,962 1,994
Ch4 1,673 1,889 1,989 2,009
Ch6 1,616 1,875 2,003 1,989
Ch8 1,69 1,888 1,989 1,989
950°C 1,499 1,788 1,73 1,672
1050°C 1,461 1,773 1,73 1,705
1100°C 1,561 1,788 1,73 1,719

II.2.2 – Evaluation du potentiel des matières premières d’origine argileuse et


latéritique en couches de chaussée
Parmi les sols des différents sites d’étude, les sols de Batsingla et Litakli sont des sols
argileux et latéritiques. C’est pour cette raison qu’ils ont été retenus pour effectuer des
corrélations Géologie/Géotechnique. Les sols de Batsingla entrent dans le modèle I et sont
suivant la classification HRB des sols A-2-7 (2) ; alors que les sols de Litakli sont du modèle
IV et de classe A-7-5 (0-12). Le tableau suivant donne la portance des sols suivant ces
modèles.
Tableau 32 : Portance CBR (%) des sols suivant les modèles
N° Modèle I Modèle IV
A-0 43 18
A-C-2-4 43 30
A-C-2-7 74 55
A-C-2-14 94 80
A-C-4-4 90 42
A-C-4-7 126 60
A-C-4-14 153 80
A-C-6-4 108 35
A-C-6-7 133 55
A-C-6-14 163 72
A-Cx-2-4 60 53
A-Cx-2-7 82 72
A-Cx-2-14 94 92
A-Cx-4-4 90 92
A-Cx-4-7 126 113
A-Cx-4-14 153 133
A-Cx-6-4 82 70
A-Cx-6-7 140 100
A-Cx-6-14 180 135

210
II.3- Corrélation Géologie – Géotechnique : Modèles arithmétiques
arithmétique
Les données géotechniques
techniques obtenues sont représentées sous forme d’aires empilées en
3D pour les différents modèles. Ceci permet une lecture simple des capacités géotechniques
des profils d’altération d’une quelconque roche selon son contexte naturel. Ces capacités
géotechniques sont regroupées en capacités de production des BTC simples
simple ou traitées et en
portance de ces sols en couches de chaussées (couche de forme, couche de fondation et
couche de base).

II.3.1- Capacités de production des BTC

Les figures suivantes représentent


représentent les compétences mécaniques et physiques qu’ont les
différents modèles définis.

1100°C
Types de BTC

1050°C

950°C

Ch8

Ch6

Ch4

Ch2

Cm8

Cm6

Cm4 Modèle IV
Modèle III
Cm2
Modèle II
O Modèle I
0 5 10 15 20 25 30 35
Résistance à la compression (Mpa)
Figure 94 : Résistance à la compression des BTC pour les différents modèles

211
Types de BTC
1100°C

1050°C

950°C

Ch8

Ch6

Ch4
Modèle
Ch2 IV -
Modèle
Cm8 III -

Cm6

Cm4

Cm2

0 5 10 15 20 25 30 35 40

Absorption d'eau (%)


Figure 95 : Absorption d'eau des BTC pour les différents modèles

1100°C
Modèle IV
Types de BTC

1050°C
Modèle III
950°C
Modèle II
Ch8 Modèle I
Ch6

Ch4

Ch2

Cm8

Cm6

Cm4

Cm2

0 0,5 1 1,5 2 2,5


Masse volumique (g/cm3)

Figure 96: Masse volumique des BTC pour les différents modèles

212
II.3.2- Capacités de production et d’utilisation des sols en couches de chaussées

La figure suivante représente


représente la résistance au poinçonnement qu’ont les différents
modèles définis.
Types de sol

A-Cx-6-14

A-Cx-6-4

A-Cx-4-7

A-Cx-2-14

A-Cx-2-4

A-C-6-7

A-C-4-14

A-C-4-4

A-C-2-7 Modèle IV
Modèle I
A-0
0 20 40 60 80 100 120 140 160 180
CBR (%)
Figure 97 : Portance des sols pour les différents modèles

II.4- Exemple de lecture


Problème :
Un maître d’ouvrage désire construire une superstructure avec des éléments de
maçonnerie de résistance moyenne de 30 Mpa,
M or il n’existe
existe pas encore de route ménant à son
chantier. Dans les environs, il existe des sols développés
développés sur les basaltes récents et il aimerait
savoir en un temps très limite la possibilité d’utilisation des matériaux locaux.
Eléments de réponse :
- la lecture de la figure 94 révèle que le modèle I transformé en BTC cuites
cuite à 1100°C est le
seul avec des résistances allant jusqu’à 30 Mpa
M et même au-delà ;
- la lecture de la figure 97 montre que le sol du modèle I compacté a des portances très
variables allant de 40 à plus de 150 ;
- précédemment,, il a été montré que ce modèle de sol peut être utilisé en plateforme et donc
en couche de forme sans besoin d’amélioration. Si c’est le cas d’une route non revêtue, en
e
couche de fondation, il devra être traité soit à 4 % de ciment,, soit à 2 % de chaux. Tandis
qu’en couche de base, il sera traité à 6 % de ciment ou à 6 % de chaux.

213
Ainsi, un sol développé sur trachybasalte récent dans un contexte naturel caractérisé par
des collines en demi-orange à pente forte et talweg en U, des précipitations moyennes de
l’ordre de 1830 mm /an ; des températures de 14,8 à 25 °C répondra aux attentes de ce
maître d’ouvrage. Les sols utilisés ont des compositions minéralogiques données et
géochimiques présentées par les tableaux 21 et 22. Leurs processus d’altération et leurs
paramètres altérologiques sont définis au paragraphe II du chapitre II.
Conclusion
L’une des applications/métiers développées dans le projet de cette thèse concerne les
constructions durables, l’urbanisme opérationnel dont l’objectif est d’apporter une plus-value
aux données géotechniques et lithologiques existantes. Ce chapitre est passé par :
- une caractérisation géotechnique des formations lithologiques rencontrées sur la zone
basse du versant sud des Monts Bambouto ;
- les distributions statistiques des valeurs de certaines propriétés mécaniques et
physiques mesurées par les essais de reconnaissance géotechnique ;
- pour aboutir à quatre modèles de corrélation des données géologiques et géotechniques
définies dans ce chapitre.

214
CONCLUSION GENERALE
Au départ de ce travail de recherche scientifique, l’objectif général était d’étudier la
qualité et l’utilisation des matériaux latéritiques et argileux notamment dans la construction
routière et la fabrication des briques. Sachant que l’utilisation de ces matières premières en
construction à l’état cru pose souvent des problèmes tant du point de vue de la résistance
mécanique que de la durabilité, des études visant à stabiliser ces matières premières par
l’ajout de liants hydrauliques (chaux, ciment) ont été entreprises.
Il était aussi question d’analyser les propriétés physiques des briques et des remblais
élaborés à partir des mélanges avec le ciment ou la chaux.
Afin de mieux cerner ces analyses, il fallait aller jusqu’à l’origine de la matière
première que sont les sols latéritiques et argileux. Des études concernant leur caractérisation
altérologique et géotechnique ont été menées.
Il est présenté dans les paragraphes suivant la synthèse des différents résultats et
analyses saillants obtenus.

1- Etude altérologique des profils d’altération


Site de Batsingla
La roche mère de Batsingla est un trachybasalte hyper-alumino-ferrique, calco-alcalin,
pauvre en ferromagnésien.
Des niveaux de transition particuliers ont été notés sur le profil d’altération : le niveau
de formation du kaolin avec néoformation de la muscovite et accumulation de la silice ; le
niveau à apparence grenue et rouillée. Un phénomène particulier et unique s’est produit
pendant la kaolinisation : la muscovitisation : les plagioclases par héritage et transformation
ont donné la muscovite. Un autre phénomène tout particulier et unique est noté au niveau
11BT, entre 14,50 et 14,70 m : la ferrolyse.
La concrétion latéritique est constituée essentiellement de goethite (84,15 %), de
gibbsite (10,22 %) et de kaolinite (5,63 %). Elle est formée dans un milieu où les conditions
thermodynamiques ont favorisé les actions combinées de l’oxydation, de l’hydratation, de
l’allitisation et de la monosiallitisation.
Les résultats de l’étude par altérologie normative montre que le profil d’altération sur
trachybasalte de Batsingla est un milieu plus ou moins fermé où l’altération est évoluée grâce
à la prédilection de la lixiviation des cations alcalinoterreux et l’induration. Le profil définit
un sol bien différencié à vaste zone de cuirassement potentiel ferrugineux et alumineux.

215
Site de Fomopea
A Fomopéa, les analyses géochimique et minéralogique montrent que la roche mère est
un granitoïde à biotite et à hornblende tel que trouvé par Kwekam et al (2009).

L’isaltérite est caractérisé par deux phénomènes particuliers : la dépressurisation et


l’abrasion par les flux d’eau de pluie. À 6 m de profondeur, se trouve le niveau
d’accumulation des micas.
La fraction argileuse supérieure est le niveau de concentration maximale de la kaolinite
(31,83 %) par rapport à l’ensemble du profil.
L’altérologie normative montre que le profil d’altération sur granitoïde de Fomopéa est
un milieu potentiellement fermé à l’altération. L’hydrolyse par bisiallitisation attaque la roche
mère et tout le niveau médian. Elle procède au niveau supérieur par la prédominance de la
monosiallitisation. C’est un sol peu différencié à degré d’altération très faible.
Site de Fontsa – Touala
La roche mère est un monzogranite métamorphisé en orthogneiss, hyperpotassique,
hypo-alumineuse et très pauvre en ferromagnésiens, avec filon de quartzite.
Le processus d’altération hydrolytique dominant est la monosiallitisation, mais l’érosion
(dépressurisation et abrasion par les flux d’eau de pluie) reste prédominante.
L’étude par altérologie normative montre que le profil d’altération sur orthogneiss de
Fontsa-Touala est un milieu potentiellement fermé à l’altération avec une certaine ouverture à
la lixiviation. C’est un sol peu différencié à degré d’altération faible.
Site de Litakli
La roche mère est une anatexite attaquée par la bisiallitisation et la monosiallitisation. À
près de 26 m de profondeur, les processus d’altération sont: la monosiallitisation, la
bisiallitisation, la dépressurisation et l’abrasion par les flux d’eau de pluie.
2- Briques de terre comprimées et stabilisées

Dans l’ensemble, les résistances à la compression sont satisfaisantes. D’une manière


générale, les sols développés sur trachybasalte traités au ciment comme à la chaux ont les
valeurs de résistance à la compression les plus faibles (1,5Mpa≤Rc ≤3,5Mpa pour les sols
traités au ciment ; 2,0Mpa≤Rc≤4,0Mpa pour les sols traités à la chaux). Paradoxalement,
cette qualité est inversée lorsqu’ils sont portés à haute températures. Ils possèdent les
meilleures résistances (10,0Mpa≤Rc≤35,0Mpa) comparées à tout autre traitement et à tout
autre sol.

216
Grâce aux courbes de tendance des différentes briques, une évaluation d’un traitement
lors de la production des blocs de terre a été faite. Un dosage à 14% de chaux a été proposé.
Ainsi, on aura approximativement :
-Site de Batsingla : une résistance à la compression de 6,144 Mpa et un taux
d’absorption de 36,9 % , Rc ≥ 6Mpa et Abs ≥15 %. Ces valeurs permettent de les désigner :
BTCO 3P, BTC PN3P ou BTC PF3P.
-Site de Litakli : une résistance à la compression de 11,422 Mpa et un taux d’absorption
de 14,93%, Rc ≥ 6Mpa et Abs ≤15%. Ces valeurs permettent de les désigner : BTCO 1C,
BTC PN1C ou BTC PF1C.
-Site de Fontsa-Touala : une résistance à la compression y =18,366 Mpa et un taux
d’absorption y = 12,4% (0,142g/cm2.min1/2). Les désignations sont les mêmes qu’à Litakli.

-Site de Fomopéa : une résistance à la compression y = 13,758 Mpa et un taux


d’absorption y = 18,6% (0,866 g/cm2.min1/2). Même désignation que celles de Batsingla.
Les hyper-résistances jouent en faveur de la durabilité de ces blocs.
On pourrait aussi travailler sans ajout de liant mais utiliser le réactif GEOPOLY KNA
(Marque déposée par Cordi-Géopolymère SA., 2003).
Les résistances des BTC sont étroitement liées à la roche mère du sol en place :
- Les briques de terre, de roche mère trachybasaltique, cuites à partir de 950°C sont
hyper résistantes ; à 1100°C, elles ont une méga-résistance ; alors que traitées aux liants, elles
ont des résistances plus ou moins bonnes.
- Les briques de terre comprimée, de roche mère granito-gneissique, traitées aux liants
hydrauliques, présentent de meilleures résistances que lorsqu’elles sont cuites.
- Les briques de terre de roche mère anatexitique, traitées aux liants hydrauliques ont
des résistances moyennes ; cuites elles ont les plus faibles résistances, mais possèdent un
grand avantage : elles n’absorbent pas beaucoup d’eau, c’est-à-dire qu’elles sont moins
poreuses que les autres.
Pour une meilleures durabilité des blocs, il serait nécessaire de respecter les conditions
d’utilisation des blocs fabriqués : environnement sec ou utilisation de “bonne bottes et de
bons chapeaux“.

3- Remblais traités aux liants hydrauliques


Sol équilibré fin et grenu de Litakli
Le profil de sol développé sur anatexite de Litakli défini un sol à texture équilibrée
sablo-argileuse. Son indice CBR est de 18 %, ce qui permet de les classer dans le groupe des

217
sols de portance (- comme plate-forme. Dans ce cas, il peut être utilisé comme couche de
forme.
La portance du sol varie entre 30 % et 80 % pour ce sol traité au ciment. Le dosage de
ciment ou de chaux à 4 % est préférable. Il peut être utilisé en couches de forme, de fondation
et de base.
Sol gravelo-argileux de Batsingla
Le profil de sol développé sur trachybasalte de Batsingla présente un sol à texture
gravelo-argileuse, d’indice CBR de 43 %, ce qui permet de les classer dans le groupe des sols
de portance (. comme plate-forme.
Le ciment pourrait avoir une action bénéfique sur la portance de ce sol qui varie
désormais entre 43 % et 163 %. Le dosage de ciment à 2 % peut être utilisé en couche de
forme. Le dosage à 4 % de ciment sera utilisé en couche de fondation, le dosage de 6 % en
couche de base.
4- Corrélation entre la géotechnique et l’altérologie
Quatre modèles ont été proposés lors de la consolidation des données en fonction des
différents sites étudiés : modèle I, modèle II, modèle III, modèle IV.
Afin d’avoir une lecture simple des capacités géotechniques des profils d’altération
d’une quelconque roche selon son contexte naturel, des modèles arithmétiques de corrélation
Géologie – Géotechnique ont été faits. Ces lectures concernent les capacités de production des
BTC, les capacités de production et d’utilisation des sols en couches de chaussées
Un exemple de lecture est proposé pour une meilleure compréhension des corrélations.
Compte tenu de la richesse (diversité) géologique, géomorphologique, climatique des
Monts Bambouto, il serait nécessaire d’étendre ces études dans toutes les différentes localités
de ces monts afin d’en tirer davantage un grand profit en Génie civil via la Géologie en ce qui
concerne la Géotechnique par l’élargissement de la corrélation Géologie/Géotechnique.

218
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ANNEXES

Annexe I : Articles issus de la thèse


Annexe II : Exemple de Fiche de restructuration normative manuelle
altérologique (Procédure manuelle de G.E. Ekodeck)

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