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THESE DE DOCTORAT/PhD
En Sciences de la Terre
Option : Géologie de l’Ingénieur et Altérologie
Présentée par :
i
DEDICACE
ii
REMERCIEMENTS
« S'il n'y a pas eu de question, il ne peut y avoir connaissance scientifique. Rien ne va de soi. Rien
n'est donné. Tout est construit (Bachelard.) ».
Pendant la soutenance de mon mémoire de D.E.A. qui portait sur la résistance des blocs
de béton perforés fabriqués dans certaines sablières de la ville de Yaoundé, Pr Kamgang
Kabeyene, alors Présidente de jury m’avait encouragée à persévérer dans ce domaine de la
géotechnique afin d’investiguer sur les procedés conduisant à l’amélioration de la qualité des
matériaux locaux dans la construction des ouvrages du génie civil. Dès lors, avec son soutien,
celui de Pr Mvondo et celui de mon aîné : Dr Likiby, je me suis résolue à découvrir où il y’a
encore mystère dans la Géologie de l’Ingénieur afin de lever le voile. Le problème suivant a
donc été posé : comment est-ce-que sont liés la Géologie et la Géotechnique dans le secteur
bas du versant Sud des monts Bambouto ?
Nous ne serions jamais arrivés à la réponse à cette question sans le concours d’un bon
nombre de personnes à qui je tiens à signifier ma profonde gratitude.
Tout d’abord, je voudrais dire toute ma reconnaissance à l’Eternel DIEU par son Fils
JESUS CHRIST qui a disposé de tout pour que ce travail arrive à bon terme.
Je voudrais remercier spécialement Pr KAMGANG KABEYENE BEYALA Véronique
qui n’a ménagé aucun effort pour l’aboutissement de ces travaux scientifiques. Après avoir
défini le sujet, elle a été là dans l’élaboration du projet, dans les travaux de terrain, dans le
suivi des travaux de laboratoire et dans la rédaction de cette thèse. Que Dieu la bénisse !
Je tiens à remercier particulièrement Pr MVONDO ONDOA Joseph, c’est lui qui m’a
conduite en Géotechnique.
Je voudrais remercier Pr EKODECK Georges Emmanuel, grâce à lui, j’ai pu non
seulement faire une formation de géologue spécialisée en Géotechnique et Hydrotechnique,
mais aussi réaliser à moindre coût mes travaux au Laboratoire National de Génie Civil
(LABOGENIE).
Ma gratitude sans réserve va au Dr LIKIBY Aboubakar, qui m’a beaucoup orientée,
conseillée et soutenue dans mes travaux.
Je remercie Pr NZENTI Jean Paul, qui m’a ouverte les portes de son laboratoire pour
l’observation de mes lames minces.
Je voudrais signifier ma reconnaissance aux responsables du département de Géologie
de la Faculté des Sciences naturelles et agricoles de l’Université de Prétoria, qui ont œuvré à
la baisse des prix pour mes différents essais. Mes remerciements vont particulièrement à
iii
l’endroit du personnel du laboratoire « X-Ray Analytical Facility », et plus précisément à
Mme DYKSTRA Jeannette et M. WIEBKE Grote, qui n’ont ménagé aucun effort pour que
mes analyses géochimiques et minéralogiques se déroulent en bon et dû forme.
Je voudrais remercier le Laboratoire National de Génie civil (LABOGENIE), à travers
son Directeur général M. NOUANGA Philippe, qui m’a autorisée, non seulement à y réaliser
mes essais géotechniques, mais également à réaliser un stage plus poussé en travaux pratiques
de laboratoire, de chantier et de fonctions de l’ingénieur de génie-civil dans tous les différents
services de son institution. Dans ce cadre, mes remerciements vont aussi à l’endroit de : M.
KEMAYO ; M. EPADA Dieudonné ; Mme EFITI ONGUENG Marianne ; M.
EHABE Noëlson ; M. GHOGUE Roger ; Mme NGONO EYEBE Marlyse ; Mme MBALLA
Chantal (de regrettée mémoire, que ton âme trouve le repos éternel auprès de Dieu).
Je voudrais remercier également le personnel du Centre d’Imagerie de l’Institut de
Recherche et de Géologie Minière –Yaoundé- (IRGM) pour la confection des lames minces.
Mes remerciements vont aussi à l’endroit de la Mission de Promotion des Matériaux
Locaux –Yaoundé - (MIPROMALO) pour la confection et la caractérisation mécanique des
Briques de Terre Comprimée, particulièrement à Dr. NZEUKOU Aubin et M. SUILABAYU
Loweh.
Je dois beaucoup à :
• ma grande sœur Mme KALA Colette. Les mots me manquent pour t’exprimer toute ma
reconnaissance envers ton soutien de tout ordre. Que Dieu te bénisse ;
• ma petite sœur Mme MBEHOU Angeline, qui parfois a veillé sur moi comme mon
ange. Cher petit ange retrouve ta joie dans cette œuvre ;
• mes deux frères aînés M. TCHEMEZA Appolinaire et M. ZANGUE Guillaume
Magloire, pour tout votre soutien, vos encouragements et votre dévouement. J’en suis
émue ;
• ma grande soeur Mme DONGMO Jeanne. Tu n’as ménagé aucun effort pour voir cette
œuvre debout. Gracia !
• ma grande sœur Mme ATEFACK Béatrice pour tout son encadrement responsable et
aimable. Sois bénie !
• mon grand frère et oncle M. NGNINGAH Marcel pour son soutien réconfortable et
privilégié.
iv
d’un grand apport. Un merci chaleureux à : maman Lucienne LEMOFOUET, Mme Odile
TSAFACK, Mme Ghislaine Lisette KAGOU, M. Arnaud TAGUIA, Mme Hermine
TCHEMEZA, à Mme Armelle ZANGUE, à Epiphanie de l’établissement SOMALA.
Je remercie très chaleureusement le couple KENPE pour son soutien et ses
encouragements incessants. Que le Très Haut par cette œuvre vous comble au-delà de tous
vos rêves.
Mes sincères remerciements vont également au couple NGUIMFACK. Sandrine,
retrouve ici le fruit de beaucoup d’années de soutien et d’encouragement.
Mon cœur est ému devant la présence de mes enfants – neuveux et nièces qui ont été
toujours là à me récréer et à m’encourager à leur manière : Aubin Wielfried, Nathanaël
Gabriel, Frédéric Allan, Lucienda Emeline, Marcelle Latifa, Rachida Latifa, Nahila Nihad,
Eunice Jaëlle, Tom Phanuel, Arthur, Joan, Maïel Didier, Joe Béthel, Mariel Ephraïm, Yan
Miguel…
Je tiens à remercier profondément mes deux filles – petites sœurs chéries : Edvine Laure
DJIOGUE SONNA et Danielle MÉKUITCHÉ TCHOUPÉ pour leur présence et leur
assistance incessante et parfois ignorante. Que ce travail soit un stimulateur dans votre
parcourt intellectuel et vos vies respectives.
Je ne saurais oublier mes frères et sœurs dans le Christ Jésus pour leur soutien dans la
prière.
Je ne pourrais terminer ces remerciements sans y associer tant d'autres, dont leurs noms
n’ont pas été cités par oublie ou par négligence, et sans le soutien desquels je n’aurais pas
achevé ce travail. Qu’ils trouvent ici l'expression de ma plus profonde gratitude, de mon
immense reconnaissance pour toutes ces années de soutien sans faille. Je ne pourrai jamais
assez les en remercier.
Que l’Eternel Dieu en son Fils Jésus Christ vous bénisse.
v
TABLE DE MATIERE
DEDICACE ............................................................................................................................................. ii
REMERCIEMENTS .............................................................................................................................. iii
TABLE DE MATIERE ........................................................................................................................... 1
LISTE DES FIGURES ............................................................................................................................ 5
LISTE DES TABLEAUX ....................................................................................................................... 7
LISTE DES ABREVIATIONS ............................................................................................................... 8
RESUME ............................................................................................................................................... 10
ABSTRACT .......................................................................................................................................... 13
INTRODUCTION GÉNÉRALE ........................................................................................................... 16
CHAPITRE I : GÉNÉRALITÉS ........................................................................................................... 20
I- CONTEXTE NATUREL................................................................................................................... 23
I.1- Situation géographique .................................................................................................................................. 23
I.2- Climat ............................................................................................................................................................. 23
I.3- Géomorphologie ............................................................................................................................................. 30
I.4- Roches ............................................................................................................................................................ 40
I.5- Sols ................................................................................................................................................................. 45
I.6- Travaux antérieurs effectués dans les Hautes Terres de l’Ouest Cameroun .................................................. 48
II - TRAVAUX ANTERIEURS............................................................................................................ 51
II.1- Facies des produits dérivés des roches en zone intertropicale....................................................... 51
II.1.1- Facies latéritique ....................................................................................................................................... 51
II.1.2- Facies d’altération ;................................................................................................................................... 51
II.1.3- Facies de transformation : ......................................................................................................................... 52
II.1.4- Facies d’accumulation : ............................................................................................................................. 52
II.1.5- Facies de lessivage : .................................................................................................................................. 52
II.2 – Terminologie caractéristique des sols de la zone tropicale .......................................................... 52
II.3- Utilités des latérites : les graveleux latéritiques ............................................................................ 53
II.4- Minéralogie des graveleux latéritiques ......................................................................................... 53
II.5- Principales spécifications ............................................................................................................. 53
II.6- Graveleux latéritiques du Cameroun ............................................................................................ 54
II.7- Argiles ........................................................................................................................................... 54
II.8- Traitement des sols ....................................................................................................................... 55
II.8.1- Stabilisation mécanique : compactage ....................................................................................................... 55
II.8.2- Stabilisation chimique : Effets des liants sur les sols ................................................................................ 57
II.8.3- Principe d’action des liants........................................................................................................................ 60
III - METHODOLOGIE ........................................................................................................................ 65
III.1- Travaux sur le terrain ................................................................................................................... 65
III.1.1- Profil d’altération sur trachybasalte à Batsingla ..................................................................................... 66
III.1.2- Profil d’altération sur granitoïde à Fomopéa ......................................................................................... 68
III.1.3- Profil d’altération sur orthogneiss à Fontsa-Touala ................................................................................ 70
III.1.4- Profil d’altération sur anatexite à Litakli ................................................................................................. 70
III.1.5- Prélèvement sur affleurement de sol ........................................................................................................ 73
III.2- Techniques et procédures expérimentales .................................................................................... 73
III.2.1- Confection et caractéristique mécanique des briques de terre comprimée .............................................. 74
1
III.2.2- Méthodologie des études géotechniques et géologiques ........................................................................... 78
III.3- Classification des sols .................................................................................................................. 86
III.3.1- Paramètres physiques de définition d’un sol ............................................................................................ 86
III.3.2- Classification des sols ............................................................................................................................... 88
III.3.3- Classification des latérites ........................................................................................................................ 90
III.3.4- Classification géotechnique des graveleux latéritiques ........................................................................... 91
CHAPITRE II : ETUDE ALTEROLOGIQUE DES PROFILS ............................................................ 94
I- PRÉSENTATION DES RÉSULTATS DES ANALYSES MINÉRALOGIQUES ET
CHIMIQUES ......................................................................................................................................... 96
I.1- Distribution des éléments chimiques dans les profils des différents sites ...................................... 96
I.1.1- Profil d’altération sur trachybasalte de Batsingla ..................................................................................... 96
I.1.2- Profil d’altération sur granitoïde de Fomopéa ........................................................................................ 102
I.1.3- Profil d’altération sur orthogneiss de Fontsa-Touala .............................................................................. 102
I.1.4- Profil d’altération sur anatexite de Litakli ............................................................................................... 108
I.2- Distribution des minéraux dans les profils d’altération des différents sites ................................. 108
I.2.1- Profil d’altération sur trachybasalte de Batsingla .................................................................................... 108
I.2.2- Profil d’altération sur granitoïde de Fomopéa ......................................................................................... 110
I.2.3- Profil d’altération sur orthogneiss de Fontsa-Touala ............................................................................... 111
I.2.4- Profil d’altération sur anatexite de Litakli ................................................................................................ 111
I.3- Présentation des résultats dans les digrammes ACF, A’KF, AFM et de Streckeisen ................... 112
II- PROFIL D’ALTERATION SUR TRACHYBASALTE DE BATSINGLA .................................. 116
II.1 – Situation et description du profil d’altération ............................................................................ 116
II.2- Pétrographie de la roche mère ..................................................................................................... 117
II.3- Etude de l’isaltérite ...................................................................................................................... 118
II.4- Etude de l’allotérite ..................................................................................................................... 118
II.4.2- Cas du niveau 3BT ................................................................................................................................... 119
II.5- Niveaux de transition................................................................................................................... 120
II.5.1- Niveau KBT : formation de la kaolinite et muscovitisation...................................................................... 120
II.5.2- Cas particulier du niveau 11BT : niveau à apparence grenue et rouillée ............................................... 121
II.5.3- Niveau 12BT : formation du quartz (silicification) .................................................................................. 122
II.6- Etude de la fraction argileuse supérieure : niveau d’accumulation graveleuse ........................... 122
II.6.1- Niveau 16BT ............................................................................................................................................. 123
II.6.2- Etude de la latéritisation : Niveaux 18BT, LBT1 et LBT2....................................................................... 123
II.7- Phénomène de ferrolyse au cours de la pédogenèse sur basalte de Batsingla ............................. 125
II.8- Evolution altérologique ............................................................................................................... 126
II.8.1- Etude de l’altération par interprétation des diagrammes ACF, A’KF et AFM ........................................ 126
II.8.2- Etude de l’altération par l’interprétation des diagrammes L-I-C et A-I-C .............................................. 127
II.8.3- Etude de l’altération par l’interprétation des diagrammes L-IAL-IFL et L-IAL-IFL .............................. 128
III- PROFIL D’ALTERATION SUR GRANITOÏDE DE FOMOPEA ............................................. 132
III.1- Situation et description du profil d’altération ............................................................................ 132
III.2- Pétrographie de la roche mère .................................................................................................... 133
III.3- Etude de l’altérite à structure conservée .................................................................................... 133
III.4- Niveau d’accumulation sablo-argileuse ..................................................................................... 135
III.4.1- Niveau micacé doré (4FP) ...................................................................................................................... 135
III.4.2- Niveau sablo-argileux (5FP) .................................................................................................................. 136
III.5- Etude du niveau argileux riche en mica ..................................................................................... 136
2
III.5.1- Cas particulier du niveau 6FP............................................................................................................... 136
III.5.2- Cas particulier du niveau 9FP................................................................................................................ 137
III.6- Evolution altérologique .............................................................................................................. 138
III.6.1- Etude de l’altération par interprétation des diagrammes ACF, A’KF et AFM ...................................... 138
III.6.2- Etude de l’altération par l’interprétation des diagrammes L-I-C et A-I-C............................................. 139
III.6.3- Etude de l’altération par l’interprétation des diagrammes L-IAL-IFL et A-IAL-IFL ............................. 140
IV- PROFIL D’ALTERATION SUR ORTHOGNEISS DE FONTSA-TOUALA ............................ 143
IV.1- Situation et description du profil d’altération ............................................................................ 143
IV.2- Pétrographie de la roche mère.................................................................................................... 143
IV.3- Roche altérée compacte ............................................................................................................. 144
IV.4- Etude de la fraction argileuse à grains de quartz ....................................................................... 145
IV.4.1- Fraction argileuse avec grains de quartz : 4FT...................................................................................... 146
IV.4.2- Fraction argileuse plus ou moins pauvre en grains de quartz : 6FT ...................................................... 146
IV.5- Evolution altérologique.............................................................................................................. 147
IV.5.1- Etude de l’altération par interprétation des diagrammes ACF, A’KF et AFM ....................................... 147
IV.5.2- Etude de l’altération par interprétation des diagrammes L-I-C et A-I-C ............................................... 148
IV.5.3- Etude de l’altération par l’interprétation des diagrammes L-IAL-IFL et A-IAL-IFL ............................. 149
V- PROFIL D’ALTERATION SUR ANATEXITE DE LITAKLI................................................. 152
V.1- Situation et description du profil d’altération.............................................................................. 152
V.2- Pétrographie de la roche saine..................................................................................................... 153
V.3- Niveau RLT : nature de la roche mère ........................................................................................ 154
V.4- Etude du niveau d’accumulation ................................................................................................................. 155
V.4.1- Niveau ILT ................................................................................................................................................ 155
V.4.2- Niveau 1LT ............................................................................................................................................... 155
V.4.3- Zone de transition ..................................................................................................................................... 156
V.5- Etude du niveau supérieur argilo-sableux ................................................................................... 156
V.5.1- Niveau 6LT ............................................................................................................................................... 156
V.5.2- Niveau 8LT ............................................................................................................................................... 157
V.5.3- Niveau 10LT ............................................................................................................................................. 157
V.5.4- Niveau 12LT ............................................................................................................................................. 158
V.6- Evolution altérologique ............................................................................................................... 158
V.6.1- Etude de l’altération par interprétation des diagrammes ACF, A’KF et AFM ........................................ 158
V.6.2- Etude de l’altération par interprétation des diagrammes L-I-C et A-I-C................................................. 159
V.6.3- Etude de l’altération par l’interprétation des diagrammes L-IAL-IFL et A-IAL-IFL .............................. 160
CHAPITRE III : CARACTERISATION GÉOTECHNIQUE DES BRIQUES DE TERRE
COMPRIMÉE ET STABILISÉE ........................................................................................................ 163
INTRODUCTION ............................................................................................................................... 164
I- PRÉSENTATION DES RÉSULTATS SUR LES BRIQUES DE TERRE COMPRIMÉE (BTC)
165
I.1- La résistance à la compression des BTC ...................................................................................... 165
I.2- la résistance à la flexion des BTC................................................................................................. 168
I.3- Absorption (Abs) d’eau des BTC ................................................................................................. 171
I.4- Caractéristiques des Briques de Terre Comprimée (BTC) cuites ................................................. 173
I.5- Densité apparente – Porosité – Absorption d’eau des BTC .......................................................... 174
I.6- Consistance de la pâte, temps de prise et retrait ........................................................................... 175
3
II- PROPRIETES ET PERFORMANCE DES BRIQUES DE TERRE .......................................... 177
II.1- Propriétés physiques ................................................................................................................... 177
II.1.1- La densité apparente ............................................................................................................................... 177
II.1.2- Densité –Porosité – Absorption d’eau des blocs de terre ....................................................................... 179
II.1.3- Consistance normale de la pâte et temps de prise................................................................................... 180
II.1.4- Caractéristiques physiques des briques de terre cuites............................................................................ 181
II.2- Caractéristiques mécaniques des briques ................................................................................... 181
II.2.1- La résistance à la compression Rc .......................................................................................................... 181
II.2.2- Résistance à la flexion Rf des Briques de terre ....................................................................................... 184
II.3- Expression de la durabilité et de l’altération des briques de terre ............................................... 184
II.4- Une technologie innovante : la réticulation géopolymèrique L.T.G.S. ....................................... 187
Conclusion : expression de durabilité et détérioration dans les blocs de terre ................................... 189
CHAPITRE IV : INTERPRETATION ET DISCUSSION ................................................................. 191
I- TRAITEMENT DES SOLS AUX LIANTS HYDRAULIQUES POUR COUCHES DE
CHAUSSEES ...................................................................................................................................... 193
I.1- Résultats des essais d’identification géotechnique ...................................................................... 194
I.2- Résultats du compactage des sols traités aux liants hydrauliques ................................................ 196
I.3- Discussion et interprétation des résultats ...................................................................................... 197
I.3.1- Sol équilibré fin et grenu de Litakli ........................................................................................................... 197
I.3.2- Sol graveleux latéritique argileux de Batsingla ........................................................................................ 200
II- CORRELATION ENTRE PARAMETRES ALTEROLOGIQUES ET GEOTECHNIQUES .. 203
II.1- Consolidation des données : contexte de la corrélation............................................................... 203
II.1.1- Association minérale et association d’oxydes du site de Batsingla ......................................................... 204
II.1.2- Association minérale et association d’oxydes du site de Fomopéa .......................................................... 205
II.1.3- Association minérale et association d’oxydes du site de Fontsa-Touala ................................................. 206
II.1.4- Association minérale et association d’oxydes du site de Litakli .............................................................. 207
II.2- Construction du modèle............................................................................................................... 208
II.2.1 – Evaluation du potentiel en BTC.............................................................................................................. 209
II.2.2 – Evaluation du potentiel des matières premières d’origine argileuse et latéritique en couches de chaussée
............................................................................................................................................................................ 210
II.3- Corrélation Géologie – Géotechnique : Modèles arithmétiques ................................................. 211
II.3.1- Capacités de production des BTC ............................................................................................................ 211
II.3.2- Capacités de production et d’utilisation des sols en couches de chaussées ............................................. 213
II.4- Exemple de lecture ..................................................................................................................... 213
CONCLUSION GENERALE ............................................................................................................. 215
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES ............................................................................................ 219
ANNEXES .......................................................................................................................................... 220
4
LISTE DES FIGURES
Figures Pages
Figure 1 : Carte administrative du département de la Menoua………………………………….. 24
Figure 2 : Courbes d’insolation mensuelles à l’IRAD (station de Dschang) et Djuittitsa…….. 26
Figure 3 : Courbes des températures moyennes mensuelles dans les stations de Dschang et
Djuttitsa………………………………………………………………………………………. 26
Figure 4 : Courbes de vitesse moyenne des vents à Dschang et à Djuttitsa…………………….. 27
Figure 5 : Histogramme des précipitations moyennes dans les stations de Dschang et
Djuttitsa……………………………………………………………………………………… 28
Figure 6 : Courbe de l’ETP à Dschang et Djuttitsa………………………………………………… 28
Figure 7 : les grands ensembles morphologiques des Hautes Terres de l’Ouest……………….. 34
Figure 8 : Les domaines géomorphologiques des Monts Bambouto……………………………… 35
Figure 9 : Rocher "Nian" à Fomopéa………………………………………………………………… 36
Figure 10 : Carte Réseau hydrographique de l’Ouest Cameroun………………………………….. 37
Figure 11 : les principaux bassins hydrographiques des Monts Bambouto………………………. 39
Figure 12 : Volcanisme et tectonique dans la Région de l’Ouest Cameroun……………………… 42
Figure 13 : Carte géologique des Hautes Terre de l’Ouest…………………………………………. 44
Figure 14 : Esquisse pédologique des Hautes Terres de l’Ouest Cameroun……………………… 46
Figure 15 : Carte géologique du complexe plutonique de Fomopéa………………………………. 50
Figure 16 : Influence de la teneur en eau sur la densité de différents mélanges de sables et
d’argiles………………………………………………………………………………………. 56
Figure 17 : Hydrates calciques développés par réaction pouzzolanique………………………… 64
Figure 18 : Description avec photo du profil d’altération sur basalte aphyrique de Batsingla... 67
Figure 19 : Flanc d’éboulement dans le quartier Yantou, au pied du rocher Nian…………….. 68
Figure 20 : Description du profil d’altération sur granitoïde de Fomopéa……………………… 69
Figure 21 : Description avec photo du Profil d’altération sur ortho-gneiss à biotite de Fontsa-
Touala…………………………………………………………………………………………. 71
Figure 22 : Description avec photo du profil d’altération des sols sur anatexite de Litakli…….. 72
Figure 23 : photographie de quelques BTC fabriquées……………………………………………… 76
Figure 24 : schéma d’un volume élémentaire de sol. Poids et volume des différentes phases en
fonction des paramètres de définition des sols ……………………………………….. 87
Figure 25 : Diagramme de la « public Roads Administration »…………………………………….. 89
Figure 26 : Abaque de plasticité de Casagrande…………………………………………………….. 89
Figure 27 : Distribution des éléments majeurs à Batsingla…………………………………………. 98
Figure 28 : Distribution des éléments traces à Batsingla…………………………………………… 99
Figure 29 : Distribution des éléments traces à Batsingla (suite)…………………………………… 99
Figure 30 : Distribution des éléments traces à Batsingla (fin)………………………………………. 100
Figure 31 : Distribution des éléments traces à Fomopéa …………………………………………… 100
Figure 32 : Distribution des éléments majeurs à Fomopéa………………………………………….. 101
Figure 33 : Distribution des éléments traces à Fomopéa (suite) …………………………………… 101
Figure 34 : Distribution des éléments traces à Fomopéa (fin) ……………………………………… 101
Figure 35 : Distribution des éléments majeurs à Fontsa-Touala…………………………………… 103
Figure 36 : Distribution des éléments traces à Fontsa-Touala……………………………………… 104
Figure 37 : Distribution des éléments traces à Fontsa-Touala (suite)……………………………... 104
Figure 38 : Distribution des éléments traces à Fontsa-Touala (fin)……………………………….. 105
Figure 39 : Distribution des éléments majeurs à Litakli……………………………………………… 106
Figure 40 : Distribution des éléments traces à Litakli………………………………………………... 106
Figure 41 : Distribution des éléments traces à Litakli (suite) ……………………………………… 107
Figure 42 : Distribution des éléments traces à Litakli (fin)………………………………………….. 107
Figure 43 : Distribution minérale dans le profil à Batsingla………………………………………... 109
Figure 44 : Distribution minérale dans le profil à Fomopéa ………………………………………. 109
Figure 45 : Distribution minérale à Fontsa-Touala…………………………………………………... 110
Figure 46 : Distribution minérale à Litakli…………………………………………………………….. 110
5
Figure 47 : Diagramme ACF et A’KF des oxydes du profil d’altération de Batsingla et de
Fomopéa………………………………………………………………………………………. 113
Figure 48 : Diagramme AFM des oxydes du profil d’altération de Batsingla et de Fomopéa…. 113
Figure 49 : Diagramme ACF et A’KF des oxydes du profil d’altération de Litakli et Fontsa-
Touala…………………………………………………………………………………………. 114
Figure 50 : Diagramme AFM des oxydes du profil d’altération de Litakli et de Fontsa-Touala 114
Figure 51 : Diagramme de Streickeisen (1974) des différentes roches mères…………………….. 115
Figure 52 : Profil d’altération sur trachybasalte de Batsingla……………………………………… 116
Figure 53 : Observation microscopique du trachybasalte peu altéré en lumière polarisée et
analysée……………………………………………………………………………………… 117
Figure 54 : Observation microscopique en lumière polarisée montrant : les plagioclases en
altération blanchâtre, l’accumulation du fer et les fissures de lessivage des
minéraux ……………………………………………………………………………………… 119
Figure 55 : Observation microscopique des sols latéritiques de Batsingla……………………….. 124
Figure 56 : Diagramme triangulaire L+I+C sur trachybasalte de Batsingla…………………….. 128
Figure 57 : Diagramme triangulaire « A+I+C » sur trachybasalte de Batsingla………………… 129
Figure 58 : Diagramme carré « L-IAL-IFL » sur trachybasalte de Batsingla…………………….. 130
Figure 59 : Diagramme carré « A-IAL-IFL » sur trachybasalte de Batsingla…………………….. 131
Figure 60 : Profil d’altération sur granitoïde de Fomopéa………………………………………….. 132
Figure 61 : Observations microscopiques du granitoïde de Fomopéa…………………………...... 134
Figure 62 : Diagramme triangulaire L+I+C sur granitoïde de Fomopéa…………………………. 139
Figure 63 : Diagramme triangulaire « A+I+C » sur granitoïde de Fomopéa…………………….. 140
Figure 64 : Diagramme carré « L-IAL-IFL » sur granotoïde de Fomopéa……………………….. 141
Figure 65 : Diagramme carré « A-IAL-IFL » sur granitoïde de Fomopéa……………………….. 142
Figure 66 : Profil d’altération sur orthogneiss de Fontsa-Touala………………………………….. 143
Figure 67 : Diagramme triangulaire L+I+C sur orthogneiss de Fontsa-Touala…………………. 148
Figure 68 : Diagramme triangulaire « A+I+C » sur orthogneiss de Fontsa-Touala…………….. 149
Figure 69 : Diagramme carré « L-IAL-IFL » sur orthogneiss de Fontsa-Touala………………… 150
Figure 70 : Diagramme carré « A-IAL-IFL » sur orthogneiss de Fontsa-Touala………………… 151
Figure 71 : Profil d’altération sur anatexite de Litakli……………………………………………….. 152
Figure 72 : Diagramme triangulaire L+I+C sur anatexite de Litakli……………………………… 159
Figure 73 : Diagramme triangulaire « A+I+C » sur anatexite de Litakli…………………………. 160
Figure 74 : Diagramme carré « L-IAL-IFL » sur anatexite de Litakli……………………………… 161
Figure 75 : Diagramme carré « A-IAL-IFL » sur anatexite de Litakli……………………………... 162
Figure 76 : Résistance à la compression en fonction du dosage en ciment………………………... 166
Figure 77 : Résistance à la compression en fonction du dosage à la chaux……………………….. 167
Figure 78 : Résistance à la compression en fonction de la température de cuisson……………… 167
Figure 79 Résistance à la flexion en fonction du dosage en ciment………………………………. 169
Figure 80 : Résistance à la flexion en fonction de la chaux…………………………………………. 169
Figure 81 : Résistance à la flexion en fonction de la température de cuisson…………………….. 170
Figure 82 : Absorption en fonction du dosage en ciment…………………………………………….. 171
Figure 83 : Absorption en fonction du dosage en chaux……………………………………………… 172
Figure 84 : Absorption en fonction de la température de cuisson………………………………….. 172
Figure 85 : Densités des BTC……………………………………………………………………………. 176
Figure 86 : Porosité des BTC……………………………………………………………………………. 176
Figure 87 : Taux d’absorption des BTC………………………………………………………………… 176
Figure 88 : Influence de la teneur en chaux sur la masse volumique sèche ……………..……….. 178
Figure 89 : Fabrication de brique par réticulation géopolymérique LTGS ..…………………….. 188
Figure 90 : Courbe d’A.G. des sols argileux de Litakli………………………………………………. 194
Figure 91 : Courbe d’A.G. des sols argileux de Batsingla…………………………………………… 195
Figure 92 : Corrélation indice portant, taux de liant, nombre de jours de cure à l’air et à l’eau
des sols argileux de Litakli………………………………………………………………. 196
Figure 93 : Corrélation indice portant, taux de liant, nombre de jours de cure à l’air et à l’eau
des sols latéritiques de Batsingla………………………………………………………... 197
Figure 94 : Résistance à la compression des BTC pour les différents modèles………………….. 211
6
Figure 95 : Absorption d'eau des BTC pour les différents modèles……………………………….. 212
Figure 96 : Masse volumique des BTC pour les différents modèles……………………………….. 212
Figure 97 : Portance des sols pour les différents modèles…………………………………………… 213
7
LISTE DES ABREVIATIONS
Abréviations Définitions
BTC : Briques de Terre comprimée / Blocs de Terre Comprimée
FP : Fomopéa
FT : Fontsa-Touala
LT : Litakli
BT : Batsingla
Rc : Résistance à la compression
Rf : Résistance à la flexion
Abs : Absorption
E/Cm : Rapport Eau/Ciment
E/Ch : Rapport Eau/Chaux
ORAN : Organisation Régionale Africaine de la Normalisation
CDI : Centre pour le Développement Industriel – ACP-UE
ACP - UE : Afrique Caraïbe Pacifique – Union Européenne
CRATerre- : Centre international de la construction en terre – Ecole d’Architecture de Grenoble
EAG
CSH : Silicate de calcium hydraté
NC 102- : Normes Camerounaises relatives aux briques de terre comprimée
115 :2002-2006
C.E. : Catégorie de sollicitation environnementale
C.M. : Catégorie de sollicitation mécanique
PN ou PF : : Parement normal ou Parement fin
BTC O 3P : Briques de terre comprimée ordinaire utilisées en éléments de structure porteur
soumises à l’action de l’eau par aspersion latérale
BTC PN 3P : Briques de terre comprimée de parement normal utilisées en éléments de structure
porteur soumis à l’action de l’eau par aspersion latérale
BTC PF3P : Briques de terre comprimée de parement fin utilisées en éléments de structure
porteur soumises à l’action de l’eau par aspersion latérale
BTCO 1C : Briques de terre comprimée ordinaire utilisées en éléments de structure non porteurs
mais autoporteurs résistantes à l’agression de l’eau par pénétration verticale
BTC PN1C : Briques de terre comprimée de parement normal utilisées en éléments de structure
non porteurs mais autoporteurs résistantes à l’agression de l’eau par pénétration
verticale
BTC PF1C : Briques de terre comprimée de parement fin utilisées en éléments de structure non
porteurs mais autoporteurs résistantes à l’agression de l’eau par pénétration verticale
LTGS : Low Temperature Geopolymeric Setting
PST : Projet Sectoriel de Transports
(mm) : Dimension du tamis correspondant à % de passants
: Coefficient de courbure
: Coefficient d’uniformité ou coefficient de Hazen
MF : Module de finesse
: Poids volumique du squelette solide
: Limite de liquidité
: Limite de plasticité
8
: Indice de plasticité
: Indice de consistance
: Teneur en eau naturelle
: Poids volumique du sol sec à l’optimum Proctor modifié
: Teneur en eau à l’optimum Proctor modifié
CBR : Californian Bearing Ratio
OPM : Optimum Proctor Modifié
H.R.B. : Highway Research Board
USCS : Unified Soil Classification System
P.S.T. : Programme Sectoriel de transports
UNFPA : United Nations Population Fund
OMT : Organisation Mondial du Tourisme
UNCHS : United Nations Centre for Human Settlements
CSTC : Centre Scientifique et Technique de la Construction
ESCAP : United Nations Economic And Social Commission For Asia And Pacific
: International Union of Laboratories And Experts in Construction Materials, Systems
RILEM
and Structures
GEOPOLIS : Géopolitique et Géostratégie
MEB : Microscope Electronique à Balayage
CSH : CaO-SiO2-H2O
EDAX (EDS) : Energy Dispesive X-ray Spectroscopy
9
RESUME
Les travaux présentés dans cette thèse s’intitulent «caractérisation altérologique et
géotechnique des argiles et graveleux latéritiques de la zone basse du versant Sud des Monts
bambouto – Traitement aux liants hydrauliques ». Ils comprennent : (1) l’étude de la
caractérisation et l’utilisation des matériaux latéritiques et argileux, notamment dans la
construction routière et la fabrication des briques ; (2) l’étude de la stabilisation de ces
matières premières par l’ajout de liants hydrauliques tels que la chaux et le ciment dans la
fabrication des briques de terre et la construction routière.
Culminant à 2740 m d’altitude au mont Mélétan, les monts Bambouto font partie du
vaste ensemble appelé « Hautes Terres de l’Ouest-Cameroun ». Ces dernières, comme une
citadelle, s’élancent entre 1000 et 3000 m d’altitude, s’étendent entre le 9e et le 11e degré de
longitude Est et entre 5e et 6e degré de latitude Nord. La zone d’étude, dans le département de
la Menoua d’une superficie de 1380 Km2, est segmentée en quatre sites: Fontsa-Touala,
Litakli (dans Foreké), Batsingla (dans Bafou) et Fomopéa. Les formations volcaniques
définissent une vaste étendue légèrement ondulée. Le socle granito-gneissique se caractérise
par des interfluves généralement convexes (Ngoufo, 1988).
Afin d’atteindre les objectifs escomptés plusieurs travaux ont été menés : sur le terrain
et au laboratoire. La première phase des travaux a concerné l’exploration de la zone d’étude,
le choix du site et le fonçage des puits avec prélèvement des différents échantillons. La
seconde phase des travaux a concerné plusieurs essais de laboratoires à savoir :
- les essais d’identification des sols pour remblais routiers ;
- la fabrication des Briques de Terre Comprimée et/ou stabilisée et les essais y afférents ;
- la conception et l’observation microscopique des lames minces ;
- les analyses minéralogiques et géochimiques des échantillons de roches et de sols.
De ces investigations, plusieurs résultats sont obtenus. L’étude altérologique des profils
révèle que :
- La roche mère à Batsingla est un trachybasalte hyper-alumino-ferrique, calco-alcalin,
pauvre en ferromagnésien. Le profil d’altération (type ABC) est bien différencié, épais, à
vaste zone de cuirassement potentiel ferrugineux et alumineux.
- La roche mère à Fomopéa est un granitoïde à biotite et à hornblende tel que trouvé par
Kwekam et al (2009). Le profil d’altération (type AC) est peu différencié, peu épais, à degré
d’altération très faible, donc ce sol est peu évolué.
10
- La roche mère à Fontsa-Touala est un monzogranite métamorphisé en orthogneiss. Le
profil d’altération (type AC) est peu différencié, peu épais, à degré d’altération faible.
- La roche mère à Litakli est une anatexite. Le profil évolue dans le domaine de
prédominance potentiel de la lixiviation et du confinement.
Quant à la caractérisation géotechnique, elle a concerné les briques de terre comprimée
et stabilisée.
Les caractéristiques des BTC varient en fonction de la minéralogie et de la géochimie
du matériau étudié et du type de traitement hydraulique appliqué. Ces caractéristiques sont : la
résistance à la compression ; la résistance à la flexion, l’absorption d’eau, le retrait, la
résonnance, la couleur, la densité, la porosité. Suivant la norme NC 102 : 2002-2006, en
référence ARS 670-1996, les briques de terre étudiées sont classées en plusieurs catégories en
fonction de leur résistance à la compression.
La résistance à la compression et l’absorption d’eau des blocs de terre sont des éléments
déterminants de la durabilité et de la détérioration de ces blocs. Le taux d’absorption baisse
avec l’augmentation du ciment, de la chaux ou de la température. Ses valeurs permettent de
déterminer l’aspect, la désignation et l’environnement de maçonnerie des différentes BTC.
Cette thèse propose, d’une part un traitement des différents matériaux avec 14% de chaux. En
effet la chaux est plus économique que le ciment et la cuisson, et donc plus accessible au plus
grand nombre d’individus. Pour ce dosage, on aura les catégories mécaniques de briques
suivantes :
Site et roche mère Désignation BTC C.E. C.M. Rc (MPa) Abs. (%)
Batsingla – trachybasalte, BTCO 3P Action d’eau
Fomopéa - Granitoïde BTC PN3P ou par aspersion 3 6,144 ≥15%
BTC PF3P latérale (P)
Litakli – Anatexite, BTCO 1C, BTC Action d’eau
Fontsa-Touala -Orthogneiss PN1C ou BTC par pénétration 1 11,422 ≤15%
PF1C verticale (C)
D’autre part il propose une méthode permettant de transformer tout matériau argileux
en un ensemble de produits minéraux qui possèdent les caractéristiques des roches, c'est à dire
insensibilité à l'eau, tenue en température, dureté : c’est la réticulation géopolymérique à
basse température. Il s’agit en effet d’introduire dans une certaine quantité de sol un certain
taux d’un catalyseur (le réactif GEOPOLY KNA, Cordi-Géopolymère SA., 2003) qui permet
aux constituants minéralogiques de réagir entre eux, c’est-à-dire de réticuler.
Par ailleurs les sols qualifiés de mauvais pour leur utilisation en couche de chaussée ont
vu leur qualité s’améliorer par le traitement aux liants hydrauliques. C’est le cas du sol
11
développé sur anatexite de Litakli à texture équilibrée sablo-argileuse. Traité, à 4 % de chaux
ou de ciment, il peut être utilisé en couche de forme et de fondation.
12
ABSTRACT
The works presented in this thesis is titled "altérological and geotechnical
characterization of clays and lateritic gravel of the lower area of the southern side of the
Bambouto’s mountains - Treatment with hydraulic binders." They include: (1) the study of the
characterization and use of lateritic and clayey materials, especially in road construction,
brick-making; (2) stabilization studies of these materials by adding hydraulic binders such as
lime and cement in the manufacture of compressed earth blocks (BTC ) and road construction.
Culminate at 2740 m altitude at Meletan mount, the Bambouto’s mountains are part of
the vast complex called "highlands of western Cameroon". These, like a citadel, rush between
1000 and 3000 meters, lie between the 9th and the 11th degree of East longitude and between
5th and 6th degree North latitude. The study area, in the Menoua subdivision with superficial
measure of 1380 Km2, is segmented into four sites: Fontsa-Touala, Litakli (in Foréké
groupment) Batsingla (in Bafou groupment) and Fomopéa. Volcanic formations define a vast
expanse slightly wavy. The granito-gneissic basement is characterized by generally convex
interfluves (Ngoufo 1988).
To achieve the objectives, several studies have been conducted in the field and
laboratory. The first phase of the work has involved the exploration of the study area, site
selection and well sinking with taking different samples. The second phase of work involved
several laboratory tests that are:
- soil identifications for road embankments;
- manufacture of compressed and/or stabilized earth blocks and testing;
- design and microscopic observation of thin sections;
- mineralogical and geochemical analyses of samples of rocks and soils.
From these investigations, several results have been obtained. The alterological study of
profiles reveals that:
- The mother rock at Batsingla is a calc-alkaline hyper-alumino-ferric trachybasalt poor
in ferro-mafic. The weathering profile (ABC type) is well differentiated, thick, with large area
of ferruginous and aluminous potential armouring.
- The mother rock at Fomopéa is a biotite and hornblende granitoid as found by
Kwekam and al (2009). The weathering profile (AC type) is poorly differentiated, thin, with
very low degree of weathering, so soil is not developed.
- The mother rock at Fontsa-Touala is a monzongranite metamorphosed in orthogneiss.
The weathering profile (AC type) is poorly differentiated, thin, with low degree of alteration.
13
- The mother rock at Litakli is an anatexite. The profile is changing in the field of
potential dominance of leaching and confinement.
As for geotechnical characterization, it has referred the compressed and/or stabilized
earth blocks (BTC).
The characteristics of BTC vary depending on the mineralogy and geochemistry of the
studied material and the type of hydraulic treatment applied. These characteristics are: the
compressive strength; the bending strength, water absorption, shrinkage, resonance, color,
density, porosity. According to the standard NC 102: 2002-2006, with reference to ARS 670-
1996, earth blocks studied are classified into several categories according to their compressive
strength.
The compressive strength and water absorption of the earth blocks are key elements of
sustainability and the deterioration of these blocks. The absorbance decrease with cement,
lime or temperature. Its values are used to determine the appearance, description and
environmental masonry of different BTC. This thesis proposes firstly a treatment of different
materials at 14 % lime. Indeed lime is more economical than the cement and baking, and
therefore more accessible to the large number of individuals. For this proportion, we have the
following categories of mechanical bricks:
Site and parent rock BTC Designation C.E. C.M. Rc (MPa) Abs. (%)
Batsingla – trachybasalt, BTCO 3P Water action
Fomopéa - Granitoïd BTC PN3P ou by sprinkling 3 6,144 Abs ≥15
BTC PF3P side (P)
Litakli – Anatexite, BTCO 1C, Water action
Fontsa-Touala - BTC PN1C ou by vertical 1 11,422 Abs ≤15
Orthogneiss BTC PF1C penetration (C)
On the other hand it provides a method for transforming any clay material into a set of
mineral products with the characteristics of rocks, i.e. insensitivity to water, temperature,
resistance, hardness: the geopolymer crosslinking at low temperature. This is the effect of
introducing some amount of soil at some amount of a catalyst (the GEOPOLY KNA reagent,
Cordi-Géopolymère SA., 2003) that allows mineralogical constituents react with each other,
i.e. to crosslink. Thus, it is the clay material itself that manufactures, in situ, the
agglomeration binder.
Also bad qualified soils for their use in pavement layer have seen their quality be
improved by treatment with hydraulic binders. This is the case on the ground developed on
anatexite at Litakli that have balanced sandy loam texture. If treated at 4 % of lime or cement,
it can be used in subgrade and foundation.
14
The soil developed on trachybasalt at Batsingla has a gravelly clay texture. It is
considered tolerable in pavement layer. Treated with 6 % of lime or cement, the ground can
be used in base layer.
The results of all investigations and various tests helped to make correlations between
Geotechnic and Alterology. Four models of alterology-geotechnical correlations are available
according to six consolidations factors: geological formation, age, topography, climate,
mineralogical and geochemical associations.
15
INTRODUCTION GÉNÉRALE
1- Contexte de l’étude
Dans l’option mondiale actuelle où les études environnementales sont mises en
exergue, un accent particulier est pointé par l’ONU et GEOPOLIS sur l’urbanisation.
Au Cameroun, le taux d’urbanisation croît régulièrement et est estimé en 2010 à 52 %
(UNFPA, 2013). Depuis 2005, plus d’un camerounais sur deux vit dans une agglomération de
plus de 10.000 habitants. Entre 1976 à 2005, le nombre de villes est passé de 195 à 312.
L’effectif de la population urbaine a été multiplié par 3,9 au cours de cette période, ce qui met
en exergue un dynamisme urbain particulièrement fort (UNFPA, 2013, Gazel et al, 2010).
Mais urbaniser n’est pas automatiquement synonyme de croissance de la population d’un
espace. C’est plutôt transformer un espace (rural) en un espace à caractère urbain, par la
création des routes, d’équipements, de logements, d’activités commerciales et industrielles,
etc. Le Gouvernement camerounais, dans sa stratégie globale de développement du secteur
des transports, a mis en oeuvre en 1996 un projet sectoriel de transports (PST) qui a placé
parmi ses priorités le renforcement du réseau revêtu et le revêtement des routes en terre. Le
PST est axé essentiellement sur la diminution des coûts du transport et le désenclavement du
pays. Aussi au vu du potentiel géologique plus ou moins rentable que regorge le sous-sol
camerounais, il est davantage urgent de mettre les études géologiques à la base de tout projet
de Génie Civil.
Le secteur d’étude est situé sur les hautes Terres de l’Ouest-Cameroun. Il est localisé
sur le versant sud des monts Bambouto à 2740 m d’altitude. Il est situé entre 5°10’ et 5°50’ de
latitude Nord, 9°50’ et 10°30’ de longitude Est.
Les monts Bambouto, zone choisie pour ces travaux font partie intégrante des hautes
terres de l’Ouest-Cameroun, lesquelles sont caractérisées géologiquement par l’altitude et le
volcanisme récent (0,480 ± 0,014 Ma ; Kagou et al, 2009). Ils constituent un horst volcanique
(Tchoua, 1974) subcirculaires à deux caldeiras sommitales emboîtées (15 x 8 Km).
Culmunant à 2740 m d’altitude au mont Mélétan, les monts Bambouto font partie des massifs
volcaniques les plus célèbres et des plus hauts sommets du Cameroun. Le massif volcanique
des Bambouto se distingue par la dissymétrie de ses versants. Au versant Ouest, court et
abrupt, s’oppose un versant Est relativement long et étagé, à pentes douces. Le versant Sud,
très long et accidenté, s’étend en marches d’escaliers du Sud vers le Nord ; tandis que le
versant Nord, très court, s’intègre parfaitement aux Grassfields de Bamenda (Morin, 1988).
Trois ensembles orographiques majeurs dominent le paysage des Monts Bambouto (Ngoufo,
16
1988) : La zone d’altitude située entre 2000 et 2740 m, la zone moyenne étendue entre 1600 à
2000 m d’altitude et la zone basse de 1400 à 1700 m d’altitude.
2- Problématique
Au cours de ces deux dernières décennies, les conditions de l’habitat ont empiré : les
ressources deviennent rares et coûteuses, la demande augmente de plus en plus et l’urgence
de fournir des solutions pratiques et immédiates devient plus accrue. Aujourd’hui 25% de la
population mondiale n’ont pas d’habitat fixe, 50% de la population urbaine habitent les taudis
(ESCAP/RILEM, 1987 ; OMT, 1987).
La demande de logement à coût bas devance de loin la capacité d’en fournir (UNCHS,
1981). Le réseau routier souffre de nombreuses maladies : faïençages, orniérages,
phénomènes de « tôle ondulée » et du « gravel loss » (perte en matériau) –maladies les plus
connues des routes en terre -. Les routes dans les pays en voie de développement représentent
un capital très important. Afin de maintenir cet investissement, ces pays doivent faire face à
un programme d’entretien très onéreux malgré la faiblesse de leurs ressources.
Les Stratégies de construction avec des matériaux à bas-prix, résistants, durables et
accessibles aisément à toutes les couches sociales sont par conséquent d’urgence. Une
matière première, naturellement abondante et disponible telle que les sols, et trouvée sur la
plupart des surfaces continentales devrait être une ressource considérable pour construire dans
les pays en voie de développement.
Actuellement au Cameroun, les projets de développement encouragent l’utilisation
optimale des matériaux locaux que sont les roches et les sols dans la construction des
ouvrages immobiliers et routiers. L’avantage de l’utilisation de ces matériaux locaux est qu’ils
sont peu coûteux et accessibles au plus grand nombre. Leur étude s’avère donc nécessaire.
L’utilisation de ces matières premières en construction à l’état cru pose souvent des
problèmes tant du point de vue de la résistance mécanique que de la durabilité. Pourtant
l’ajout d’une faible quantité de liant pourrait améliorer la qualité de ces matériaux au-delà des
capacités escomptées.
Le présent travail porte sur la caractérisation altérologique, et géotechnique des argiles
et graveleux latéritiques de la zone basse du versant sud des Monts Bambouto (Ouest –
Cameroun) – traitement aux liants hydrauliques.
Dans l’optique d’une meilleure utilisation des produits d’altération des roches des
Monts Bambouto pour la réalisation des ouvrages en génie civil, une étude altérologique
couplée à celle géotechnique de ces matériaux s’impose. Ce qui implique leur décryptage du
point de vue géotechnique, pétrographique, géochimique, minéralogique et l’évolution
17
altérologique. Les différents traitements visant à l’amélioration de la qualité des matériaux
sont également mis en exergue ainsi que les applications de cette étude.
Pour se faire, quatre sites assez représentatifs ont été sélectionnés : le site de Batsingla
sur trahybasalte, le site de Fomopéa sur granitoïde, le site de Fontsa-Touala sur ortho-gneiss
et le site de Litakli sur anatexite.
3- Objectifs
Objectif général
Dans le présent travail, en considérant le niveau économique de bon nombre de
camerounais et les problèmes liés à l’habitat et aux routes, le principal objectif est de
déterminer les qualités et l’utilisation des matériaux latéritiques et argileux dans le génie civil,
notamment dans la construction de l’habitat et des routes. Afin d’améliorer la résistance
mécanique et la durabilité, des études visant à stabiliser ces matières premières par l’ajout de
la chaux et du ciment ont été menées.
Objectifs spécifiques
Les matières premières latéritiques et argileuses de certaines régions du Cameroun ont
fait l’objet de nombreuses études concernant leur caractérisation, leur altérologie et leur
comportement au frittage. Mais peu de travaux scientifiques ont été consacrés à la
stabilisation ou à l’amélioration de ces dernières par des liants hydrauliques et à l’étude du
potentiel de leur utilisation comme matières premières de fabrication des briques, de corps de
chaussée et de béton de structure.
Ce travail vise entre autres :
- La caractérisation géochimique, minéralogique, altérologique, géotechnique des
profils d’altération se développant sur plusieurs types de roches à savoir une roche de
couverture et trois roches de socle.
- L’étude comparative des sols stabilisés ou cuits, afin de proposer les meilleurs dosages
en liants, la meilleure température de cuisson et le meilleur traitement correspondant à chaque
type de sol.
- La proposition des conditions environnementales conduisant à une meilleure durabilité
des ouvrages.
- La proposition des modèles arithmétiques de corrélation Géologie – Géotechnique
permettant une lecture simple des capacités géotechniques d’un sol se développant sur une
roche selon son contexte naturel.
4- Méthodologie
L’étude s’est faite à partir des travaux de terrain et des essais en laboratoire.
18
– Sur le terrain : une carte de distribution des roches de la zone basse du massif a été
dressée. Le choix s’est porté sur quatre secteurs géologiquement assez représentatifs des
monts Bambouto et peu étudiés en altérologie et en géotechnique. Ceci a permis de dégager
les facteurs pétrographiques, géochimiques et altérologiques qui ont conduit aux paramètres
géotechniques des matériaux argileux et latéritiques utilisables en génie civil. Il a été question
d’effectuer le fonçage des puits jusqu’à la rencontre de la roche mère. Les profils sont décrits
minutieusement et les échantillons récoltés pour des analyses en laboratoire.
- Au Laboratoire : deux catégories d’échantillons ont été prélevées sur les parois des
puits des différents secteurs : échantillons intacts et échantillons remaniés. Les échantillons
intacts ont été taillés en lames minces pour la description pétrographique au microscope
polarisant. Les échantillons remaniés ont suivi trois voies : (1) les analyses chimiques XRF
(X-ray Fluorescence Spectroscopy) et minéralogiques XRD (X-ray Powder diffraction) ; (2)
les essais mécaniques sur les briques de terre conçues à base des matériaux argileux stabilisés
aux liants hydrauliques et (3) les essais classiques d’identification, de portance et mécanique
sur les sols argileux et latéritiques stabilisés aux liants hydrauliques.
5- Structure de la thèse
Le travail présenté dans ce mémoire est composé de quatre chapitres :
Le premier chapitre intitulé « Généralités » situe le contexte naturel, les travaux
antérieurs et la méthodologie d’étude.
Dans le deuxième chapitre, il s’agit de l’étude détaillée de la pétrologie, de la
minéralogie et de la géochimie des profils d’altération. Elle commence par la présentation des
résultats d’analyses chimiques et minéralogiques, par la suite l’étude du profil d’altération sur
trachybasalte de Batsingla, l’étude du profil d’altération sur granitoïde de Fomopéa, l’étude
du profil d’altération sur orthogneiss de Fontsa-Touala et l’étude du profil d’altération sur
anatexite de Litakli.
Le troisième chapitre consacré aux briques de terre comprimée et stabilisées présente
les résultats sur les briques de terre comprimée et donne les propriétés et les performances des
briques de terre.
Le quatrième chapitre s’occupe essentiellement de l’interprétation et de la discussion du
traitement des sols aux liants hydrauliques pour couches de chaussée et de la corrélation
altérologie et géotechnique.
Le mémoire s’achève évidemment, par une conclusion générale, une liste de références
bibliographiques et des annexes présentant le détail des données analysées dans ce mémoire.
19
CHAPITRE I : GÉNÉRALITÉS
20
INTRODUCTION
Les phénomènes d’altération supergène ou météorique comptent parmi les processus les
plus importants qui modifient la surface de la terre. Cette altération est le résultat de
l’interaction entre géosphère, hydrosphère, biosphère et atmosphère.
Les roches des surfaces continentales subissent des altérations qui sont des « usines »
chimiques aux réactions lentes mais continues, à production massique gigantesque sur la
durée (Ricordel-Prognon et al, 2009).
Le sol est une pellicule d’altération recouvrant la roche à la surface continentale. Il est
formé d’une fraction minérale et d’une fraction organique (humus). Un sol prend naissance à
partir de la roche, puis évolue sous l’action des facteurs du milieu, essentiellement le climat et
la végétation. Le sol s’approfondit et se différencie en strates superposées. L’altérologie
étudie l’évolution de la fraction rocheuse vers la fraction pédogénétique (sol) tandis que la
géotechnique se charge de l’adaptation des ouvrages humains au sol.
Le terme « argile » a deux significations. Introduit tout d’abord par les géologues et les
pédologues pour caractériser toute particule dont la taille est inférieure à 2 (‘’Soil
taxonomy’’ entendu classification américaine des sols), il recouvre toutes les petites particules
formées par les processus d’érosion ou d’altération des roches, c’est-à-dire aussi bien du sable
(SiO2), des oxydes (comme l’oxyde ferrique Fe2O3 qui donne la couleur rouge à certains sols),
des carbonates (comme la calcite CaCO3), que tout autre minéral, sous réserve qu’il soit dans
la gamme de tailles voulues. Mais le terme argile prend également un sens plus précis dans le
vocabulaire minéralogique. On parle alors de minéraux argileux. (Guggenheim et al., 2006 ;
Mackenzie, 1963).
Le nom « latérite » est la traduction latine d’une terminologie vernaculaire. Latérite a
pour racine ‘’later’’, qui signifie « terre à brique » en latin, et ceci uniquement par référence à
l’utilisation de ces blocs (Prescott et Pendleton, 1952). Le rapport technique des journées
africaines de géotechnique, tenues à Yamoussoukro (Côte d’Ivoire) du 3 au 7 octobre 1988,
déclare qu’il n’est pas souhaitable de distinguer les latérites et les sols résiduels car les
premières font partie intégrante des seconds. Il serait préférable de parler globalement de sols
résiduels d’altération pour les sols profonds et superficiels. Il a aussi été suggéré de limiter
l’usage du mot latérite à son emploi comme adjectif dans des expressions sans ambiguïté
telles que :
• graveleux latéritiques ;
• argiles latéritiques ;
• carapaces ou cuirasses latéritiques.
21
Actuellement le consensus le plus général concerne leur origine : ce sont des formations
sub-superficielles résultant d’une altération tropicale qui se caractérise par une perte totale des
alcalis, plus ou moins de la silice, et, l’accumulation en proportions variées d’oxyhydroxydes
de fer, d’alumine, parfois de manganèse, en association ou non avec de la kaolinite. Ces
accumulations sont plus ou moins indurées ; elles peuvent être aussi meubles. Leurs
épaisseurs, leurs couleurs, leurs structures, leurs positions et leurs successions dans les profils
sont variées. On ne peut donc appliquer une définition trop restrictive ; tous les faciès (facies
d’altération, facies de transformation, faciès d’accumulation et facies de lessivage) doivent
être retenus (Maignien, 1982).
Les applications scientifiques et technologiques des produits d’altération (sols) des
roches sont très nombreuses, et dépendent pour la plupart non seulement de la structure et des
propriétés spécifiques du sol considéré (argiles, latérites…), mais aussi et souvent de sa
minéralogie locale c’est-à-dire des minéraux et/ou « éléments pertubateurs » qui lui sont
associés, et susceptibles de modifier certaines de ses propriétés. Or pour un même type de sol,
les “éléments pertubateurs“ (Le Borgne, 2010 ; Cabane, 2004 ; Millogo, 2008) varient d’une
région du globe à l’autre ; il s’en suit que les traitements que doit subir le matériau argileux
pour la même application varieront également.
Le versant Sud des Monts Bambouto est couvert d’importants sols argileux et
latéritiques utilisés de façon empirique par la population locale. C’est pourquoi, pour une
meilleure valorisation de ces matériaux, la présente étude a été entreprise.
L’exposé présenté dans ce premier chapitre se rapporte au secteur d’étude, aux travaux
antérieurs faits ici ou ailleurs et ayant un lien avec le sujet traité, aux méthodes et matériels
utilisés pour atteindre les objectifs visés.
22
I- CONTEXTE NATUREL
I.2- Climat
I.2.1- Climat des Hautes Terres de l’Ouest Cameroun
Les mouvements saisonniers (Tsalefac, 1999) de la mousson (masses d’air humides
maritimes) et de l’harmattan (masses d’air sèches continentales), ainsi que la position du
Front Intertropical (FIT) sont les phénomènes qui influencent la variabilité climatique sur la
côte Ouest- africaine. Ainsi il règne un climat tout particulier dans les Hautes Terres de
l’Ouest : c’est le climat de mousson avec deux saisons d’inégale répartition : une longue
saison de pluie et une courte saison sèche. En raison de leur altitude et de leur exposition aux
flux atmosphériques, il sera noté une particularité de ce climat dans les Monts Bambouto.
Dans les hautes Terres de l’Ouest Cameroun, les précipitations (Morin, 1988 ; Tsalefac,
1999) sont moyennes et décroissent rapidement du Sud vers le Nord (1830 mm à Dschang,
1796 mm à Bafoussam par exemple). C’est le domaine du climat sub-équatorial de mousson
23
typique, avec le paroxysme qui se situe entre juillet et septembre (50% des précipitations
totales). Les Hautes Terres de l’Ouest sont caractérisées par un climat « sub-équatorial
tempéré d’altitude », (Auberville, 1949 ; Segalen, 1967 ; Youmen, 1994 ; Njiosseu, 1998).
Valet (1985) parle plutôt d’un climat tropical particulier appelé « climat équatorial
camerounien montagnard ». Les éléments caractéristiques de ce climat, varient selon
l’accroissement en altitude et l’étalement en latitude (Valet, 1985).
N TCHAD Légende
Limite de département
Limite d’Arrondissement
NIGERIA Limite de chefferies
Chefferie de 1er degré
Chefferie de 2e degré
REPUBLIQUE Sites d’étude
CENTRAFRICAINE
Echelle : 1/250.000
GUINEE
EQUATORIALE
24
I.2.2 – Climat des Monts Bambouto
Le climat sub-équatorial de mousson ou climat équatorial camerounien montagnard
présente certaines particularités sur le massif Bambouto, du fait de la dissymétrie d’exposition
de ses versants aux flux atmosphériques et en fonction de l’altitude (Valet, 1985).
I.2.2.1- Variation Climatique en fonction des versants
Les versants septentrionaux
Ces versants sont du côté opposé au vent de mousson. Ils sont très ensoleillés et exposés à
l’harmattan ; la sècheresse y est alors très marquée. Les précipitations sont plus faibles que dans
les versants méridionaux : 1500 à 1600 mm de pluie en moyenne. Il y est noté des vents nord-est
de force 7. Ces vents sont accompagnés d’une brume sèche persistante. L’humidité relative
descend parfois en dessous de 10 % en milieu de journée pendant la saison sèche.
Les versants méridionaux
Ce sont des versants exposés de plein fouet au flux de mousson du Sud-Ouest. Les
précipitations s’élèvent à plus de 2000 mm à Dschang (1982, 1997, 1998 et 1999). L’humidité ici
est très élevée. Les nuages sont abondants. Ils viennent de l’Ouest et du Sud-Ouest et envahissent
toute la région dès les premières heures de l’après midi. Toutefois, la zone moyenne de ces
versants reste légèrement plus sèche (Morin, 1988 ; Manefouet, 2002 ; Wouendeu, 2002). Ces
versants connaissent des régimes à paroxysme très marqué, accentué par l’effet orographique.
C’est ce qui semble expliquer la tonalité sèche que l’on observe autour de 1800 m d’altitude
(Morin, 1988). De plus, en saison sèche, l’harmattan se fait sentir sur les hauts versants. En
décembre, l’humidité relative peut descendre en dessous de 30%. Au-dessus de 2200 m
d’altitude, le gel est fréquent sous forme de gelées blanches. A l’intérieur de la caldeira, les
précipitations sont encore plus abondantes (supérieures à 3000 mm de pluie).
I.2.2.2- Variation Climatique en fonction de l’altitude
Les données climatiques (Manefouet, 2002 ; Wouendeu, 2002) prises en compte pour
caractériser les trois zones climatiques identifiées dans le massif Bambouto sont celles des
années complètes d’une période de 22 ans s’étendant de 1980 à 2000 pour Dschang, de 1981 à
2001 pour l’IRAD (station de Dschang) et de 1982 à 2002 pour Djuttitsa (Cameroon Tea
Estate –CTE-).
25
heures). Les minima correspondent aux mois de juillet (74 heures), août (71 heures) et
septembre (87 heures). La durée d’ensoleillement varie de 8,5 heures/jour en saison sèche à
2,2 heures/jour en saison des pluies. De mars à juin, l’ensoleillement reste moyen (5 à 6
heures/jour).
Figure 3 : Courbes des températures moyennes mensuelles dans les stations de Dschang et Djuttitsa
(Manefouet, 2002 ; Wouendeu, 2002)
- les vents ont des vitesses qui varient de 1,1 à 1,4 m/s (figure 4), avec une moyenne
mensuelle interannuelle de 1,3 m/s, traduisant des vents calmes. Les vents sont donc faibles,
réguliers, et soufflent essentiellement dans la journée. La direction majeure des vents est SW-
NE. La vitesse des vents est élevée d’octobre à mars où l’harmattan s’installe pendant les
26
journées de saison sèche. Pendant la saison de pluie, c’est le flux de mousson du Sud-Ouest
qui domine (Morin, 1988 ; Tsalefac, 1999)
27
Figure 5 : Histogramme des précipitations moyennes dans les stations de Dschang et Djuttitsa
(Manefouet, 2002, Wouendeu, 2002)
28
-Les précipitations moyennes interannuelles (Figure 5) sont de 1656 mm de pluies. La
répartition des pluies est également unimodale (Njiosseu, 1998), avec un maximum en août et
septembre (250 à 300 mm de pluie). L’analyse des données de pluies fait aussi ressortir une
saison de pluie longue de huit mois, de mars à octobre, avec un total de 1597,6 mm de pluies
à Djuttitsa, et une courte saison sèche de quatre mois, de novembre à février, avec seulement
58,4 mm de pluies (Wouendeu, 2002 ; Manefouet, 2002). Les pluies de faibles intensités (15 à
50 mm de pluies par heure) sont le plus souvent étalées sur plusieurs heures.
Il ressort que le climat de la zone moyenne des Monts Bambouto correspond toujours à
un climat subéquatorial de mousson. Cependant ici, il est plus frais et brumeux, avec une
tonalité plus sèche par rapport à la zone basse.
I.3- Géomorphologie
Le contexte géomorphologique camerounais est assez complexe et il peut grosso modo
présenter trois grands ensembles (Tchindjang et al, 2006) :
- le littoral méridional ainsi que les basses terres et plaines septentrionales (300m
d’altitude) ;
- le plateau Sud camerounais forestier (700m) ;
- les montagnes constituant les Hautes Terres de l’Ouest et de l’Adamaoua (1200-
3000m).
Cette présentation simplifiée est plus compliquée dans le détail. Ce paragraphe présente
la géomorphologie des Hautes Terres de l’Ouest Cameroun et le cas particulier des monts
Bambouto.
I.3.1- Orographie
D’après les travaux de Esh (1904), Hassert (1908), Guillemarin et Passarge (1909),
Gèze (1943), Ségalen (1967), Dumort (1968), Morin (1980, 1985 et 1988), in Tematio (2004),
le paysage des Hautes Terres de l’Ouest est très contrasté et complexe. C’est un grand
ensemble surélevé, d’altitude moyenne 1600-2200 m, cerné de toutes parts par des fossés ou
plaines d’effondrement. Il correspond à une portion du vieux socle précambrien, rajeunie et
déformée lors des évènements tectoniques du panafricain (Morin, 1988). C’est donc la
tectonique et le volcanisme qui semblent avoir commandé en grande partie le paysage des
Hautes Terres de l’Ouest (Morin, 1988). Dans l’ensemble, il se décompose en une série de
plateaux juxtaposés, délimités par des escarpements tectoniques. Ce sont les Grassfields de
Bamenda au Nord, le plateau Bamoun à l’Est et le plateau Bamiléké au Sud et à l’Ouest
(figure 7).
Le cadre naturel du pays bamiléké, résultat d’une histoire géologique mouvementée,
présente depuis la bordure orientale de la « Ligne du Cameroun », un ensemble de reliefs dont
l’élément majeur est le plateau bamiléké. La topographie du pays bamiléké est très heurtée.
Des massifs aux toits polyconvexes dominent quelques dépressions par des escarpements
longs et des pentes très fortes (Tsayem, 2008).
30
I.3.1.1- Orographie des Hautes Terres de l’Ouest
Plateau Bamiléké
Le plateau Bamiléké se trouve à 1450 m d’altitude moyenne (Tsayem, 2008). I1 se
termine au Nord-Ouest du pays aux pieds du massif des Bamboutos (2740 m). Au sud affleure
le socle granito-gneissique. Ici, la topographie est plus complexe et tourmentée, et le plateau
se termine par des escarpements très abrupts (falaises) qui surpassent les plaines
périphériques. Au total, ce plateau présente des massifs aux versants longs et aux pentes
fortes.
Dans la partie méridionale du plateau Bamiléké, Tchawa (1993) estime à 70 % la
surface occupée par les pentes dont la déclivité dépasse 25 % ; alors que cette même
superficie est de 51 % (Valet, 1980) pour l’ensemble des Hautes Terres de l’Ouest. Sur les
massifs (Bani : 1921 m ; Fotouni : 1725 m ; Batié-Bangou : 1889 m ; Bana-Batcha : 2097 m)
qui émergent de cette partie sud, cet auteur note une prédominance des pentes fortes (87 %
des versants ayant une pente supérieure à 25 %).
La partie Nord, basaltique se caractérise par la relative faiblesse de ses pentes par
rapport au sud. Fotsing (1992) écrit que les pentes inférieures à 12% y occupent 57% des
surfaces contre 18 % pour les pentes fortes.
Enfin sur les Mont Bambouto au Nord-Ouest, Fotsing (1992) observe que les pentes
supérieures à 25 % occupent 64 % de l’espace, contre 20 % pour les pentes inférieures à 12
%. Ces faibles valeurs de pentes s’observent également dans quelques zones basses
périphériques.
Plaines périphériques
- La plaine du Noun, située à l’est, se rattache au plateau Bamiléké par un escarpement
qui atteint progressivement 200 à 400 m de long. Cette plaine a une altitude moyenne
d’environ 1000 m. Elle s’élève progressivement vers l’Est où elle devient le plateau Bamoun.
- La plaine des Mbo se situe en contrebas de l’escarpement méridional du pays
bamiléké qui le domine d’une manière brutale par un commandement d’environ 400 m
(Tsayem, 2008). Seule sa bande septentrionale appartient au pays bamiléké. Son altitude
moyenne est de 700 m. D’une manière générale, ce relief porte les traces d’une morphogenèse
naturelle plus ou moins accentuée. Sur le plateau, on observe les boutonnières ou les fenêtres
de socle ; sur les coupoles des rnassifs et les parois des escarpements, dénudations,
échancrures, indentations, affleurements, exhumations, foirages, glissements de terrains,
ravinements,... sont fréquents et traduisent l’ampleur des phénomènes de rhéxistasie.
31
I.3.1.2- Orographie des Monts Bambouto
Dressé du haut de ses 2740 m au-dessus du plateau Bamiléké (1200 – 1900 m), les
Monts Bambouto constituent le troisième grand massif volcanique de la partie continentale
de la ligne du Cameroun, respectivement après les monts Cameroun et Manengouba. Il s’agit
d’un horst volcanique de forme elliptique (45-50 km x 20-25 km) qui s’étire grossièrement
du Sud-Ouest vers le Nord-Est, d’une superficie d’environ 850 km2. Il est constitué d’un
relief volcanique surimposé, caractérisé par l’alternance de replats ou zones à faibles pentes,
et des escarpements (Dumort, 1968 ; Tchoua, 1974 ; Youmen, 1994).
Le massif volcanique des Bambouto se distingue par la dissymétrie de ses versants. Au
versant ouest, court et abrupt, s’oppose un versant est relativement long et étagé, à pentes
douces. Le versant sud, très long et accidenté, s’étend en marches d’escaliers du Sud vers le
Nord ; tandis que le versant nord, très court, s’intègre parfaitement aux Grassfields de
Bamenda (Morin, 1988).
Trois ensembles orographiques majeurs dominent le paysage des Monts Bambouto
(Ngoufo, 1988) :
Zone d’altitude
La zone d’altitude est située entre 2000 et 2740 m, ce domaine occupe la partie
sommitale des Monts Bambouto (figure 8). Elle est caractérisée par un relief montagneux très
accidenté et un paysage dominé des dômes trachy-phonolitiques. C’est le cas du mont
Mélétan et du mont Papou à l’Est, du mont Temzem, du Rocher Rond et de la colline de
Baranka au Sud. Le fond de la caldeira est très accidenté. Il est marqué par des dents, des
aiguilles et dominé par des escarpements. Les pentes sont raides et les replats sont de faibles
dimensions. Les roches acides dominantes donnent un modelé vigoureux. Les talwegs sont en
forme de « V » encaissés. Les pentes fortes (supérieur à 13 %) représentent environ 80 % du
total des pentes contre 10 % seulement de pentes faibles (6-7 %) [Leumbe, 2001].
Zone moyenne
Elle s’étend de 1600 à 2000 m d’altitude. Elle représente la zone de transition entre la
zone basse et la zone d’altitude. Elle est essentiellement formée de paysage trachytique et
basaltique alternant latéralement. On observe de nombreux fronts de coulées trachytiques à
sommets pointus, formant des abrupts successifs et étagés en altitude, côtoyant les sommets
arrondis basaltiques. Le modelé est vigoureux et les pentes plus fortes sur les trachytes. Des
necks et des dykes trachytiques apparaissent ça et là (Feumock, Tali,…). Le relief légèrement
ondulé côtoie des dômes trachytiques au paysage ruiniforme (Tematio, 2004). On signale
32
dans la partie occidentale des ensembles bauxitiques dans les environs de Melan, Djeu et
Apou. Les ensembles basaltiques sont légèrement ondulés. Les pentes fortes couvrent environ
45 % du secteur, contre 30 % aux pentes faibles (Ngoufo, 1988) et de modelés moins
vigoureux. Les vallées sont étroites en forme de « V ». Dans la partie basse, elles deviennent
plus larges (supérieur à 20 m) avec des vallées en forme de « U ». Le relief est dominé par des
interfluves plus ou moins cuirassés à large cordon radiaire. Le paysage est dominé par des
replats plus ou moins étendus et cuirassés. Les interfluves forment de larges cordons radiaires
plus ou moins allongés. Les cours d’eau sont interrompus par de nombreuses chutes dont la
plus célèbre est la chute de « Mami Wata » à Fongo Tongo.
Zone basse
Elle s’étend de 1400 à 1700 m d’altitude. Elle correspond au replat inférieur. C’est une
vaste étendue légèrement ondulée qui s’intègre parfaitement au paysage du plateau Bamiléké.
Elle oppose au relief accidenté de la zone d’altitude, un relief plus doux. Elle associe un
paysage typique des formations volcaniques à celui du socle cristallin
Les formations volcaniques définissent une vaste étendue légèrement ondulée. On
observe par endroits, des pointements qui coupent brutalement avec le paysage monotone du
plateau basaltique. C’est le cas du Mont Mebouken à Bafou. Les talwegs sont assez larges
(plus de 20 m) et leur coupe transversale en « U ». Ici, les pentes faibles (pentes inférieures à
13 %) représentent plus de 57 % du total des pentes, contre 17 % seulement pour les pentes
fortes (Ngoufo, 1988). Les interfluves définissent de longues croupes radiaires pouvant
s’allonger sur plusieurs kilomètres. Ces interfluves dominent de larges vallées plus ou
moins marécageuses par des versants convexo-concaves. Leurs sommets sont plats, allongés
et très peu étalés. Les sommets arrondis sont rares et généralement recouverts de gravillons ou
de cuirasses alumino-ferrugineuses. Il s’agit généralement d’un point de convergence de
quelques lobes allongés. Les versants sont séparés par des vallées peu encaissées.
Le socle granito-gneissique prolonge le plateau basaltique vers le Sud et vers l’Est. Ici les
interfluves sont généralement convexes définissant des sortes de croupes arrondies.
33
GRASSFIELDS
Wum
Mt OKU
Plaine Tikar
Mt Mbam
Bamenda
Foumban
Mt Nkogam
Plateau
BAMOUN
Mt BAMBOUTO
Bafoussam
Plateau
Dschang BAMILEKE
Mt Bana
Plaine
des Mbo
Manengouba
Figure 7: les grands ensembles morphologiques des Hautes Terres de l’Ouest (Morin, 1988)
34
Figure 8: Les domaines géomorphologiques des Monts Bambouto (Morin, 1988 ; modifié)
35
Figure 9 : Rocher "Nian" à Fomopéa
Les sommets pointus sont associés aux sommets arrondis avec réapparition des escarpements et
des affleurements rocheux de granitoïde (cas du rocher « Nian » à Fomopéa, figure 9). Les
thalwegs sont étroits en forme de « V ». Le relief est dans l’ensemble ondulé, offrant une
succession de collines en « demi-orange ». Le réseau hydrographique est dendritique. Les
pentes fortes augmentent la susceptibilité à l’érosion. Les pentes faibles représentent
seulement 25 %.
I.3.2- Hydrographie
I.3.2.1- Hydrographie des Hautes Terres de l’Ouest
L’Ouest Cameroun d’une superficie de 13700 km2, est limitée au Nord-Ouest et au
Nord par les sommets, à l’Est par les rivières Mapé et Mbam, au sud par la rivière Ndé et à
l’Ouest par le Nkam.
Le Noun, avec un cours d’eau orienté NNW-SSE sépare la région de l’Ouest en deux
zones homogènes bien distinctes :
- à l’Ouest du Noun, le pays Bamiléké, avec une superficie de 6000 km2,
- à l’Est du Noun, le pays Bamoun avec une superficie de 7300 km2.
36
N
37
I.3.2.2- Hydrographie des Monts Bambouto
De nombreux cours d’eau drainent le massif des Bambouto, définissant ainsi cinq
bassins hydrographiques (figure 10) : le bassin de la Mentchum au Nord, le bassin de la
Ménoua au Sud, le bassin de la Manyu à l’Ouest, le bassin de la Mifi nord au Nord-Est et le
bassin de la Mifi sud au Sud-Est. Dans l’ensemble, l’hydrographie de ce massif se caractérise
par l’aspect radiaire et centrifuge des cours d’eau qui partent tous des environs de la caldeira
(Tematio, 2004)
Bassin de la Mentchum
La Mentchum est un affluent en rive gauche de la Bénoué. Son bassin a une superficie
de 4000 km². Les cours d’eau qui alimentent la rivière descendent des pentes de la montagne
en créant des rapides, des cascades et des chutes.
Bassin de la Ménoua
Avec une superficie de 655 km² pour un périmètre de 128 km, le bassin de la Ménoua
couvre presque tout le versant sud des monts Bambouto (Njiosseu, 1998). Le rectangle
équivalent de ce bassin a 13,5 km de large et 48,5 km de long. La Ménoua, affluent du Nkam,
en est le cours d’eau principal. Elle collecte toutes les eaux qui coulent sur le versant sud du
massif. De direction générale N-S et de forme grossièrement allongée, le bassin de la Ménoua
est fortement disséqué, avec des thalwegs ennoyés à fonds plats. De nombreuses cascades
jonchent le lit des cours d’eau. Le système d’écoulement dans le bassin varie du Nord au Sud,
c’est-à-dire des hautes vers les basses latitudes. Le nombre total de confluences et la longueur
du réseau diminuent de l’amont vers l’aval. Le réseau hydrographique est dense et présente
trois composantes : un réseau subparallèle radiaire en hautes altitudes, un réseau
subdendritique en moyennes altitudes et un réseau dendritique en basses altitudes (Njiosseu,
1998). Le réseau subparallèle est caractérisé par un nombre élevé de cours d’eau à branches
longues plus ou moins rectilignes (6 km en moyenne). Le nombre de confluences ici est
élevé : 74 pour une longueur totale de 246 km (Njiosseu, 1998). Le réseau subdendritique a
des branches pouvant atteindre 8 km. Le nombre de confluences est moins élevé (58). Le
passage à la zone précédente se fait par l’intermédiaire de nombreuses chutes. Enfin, dans le
réseau dendritique, les branches sont moins longues et le nombre de confluences encore
moins élevé.
38
Bassin de la Manyu
Le bassin de la Manyu est marqué par la présence de pentes très fortes le long du profil
longitudinal (Olivry, 1986). Il passe de 2600 m d’altitude à 40 m sur une longueur de 125 km.
La pente moyenne calculée est de 3,8 m/km.
Figure 11 : les principaux bassins hydrographiques des Monts Bambouto (Tematio, 2004) 39
I.4- Roches
Le Cameroun est une suture géologique unique en Afrique Centrale. Il porte sur 1200 km un
alignement de massifs volcaniques et de complexes anorogéniques selon la direction N30°E.
Celle-ci est reconnue comme un linéament panafricain réactivé à plusieurs reprises jusqu’à
nos jours. Le taux élevé des mouvements de la croûte et des secousses sismiques fréquentes et
parfois imperceptibles, est un indice montrant que les terrains tectoniques anciens ainsi que
les terrains néotectoniques sont sujets à l’extension et au développement des risques naturels
(Tchindjang et al, 2006). L’Ouest du Cameroun (figures 12 et 13) n’échappe pas à l’ensemble
de ces critères et il apparaît comme un milieu très tectonique parcouru dès les premières
heures (1900-1960) de la colonisation par des géologues allemands, français et britanniques.
40
éruptions du lac Monoun en 1984, du lac Nyos en 1986 et du mont Cameroun en 1999 –
2000.
Tchindjang et al (2006), dans leur étude par imagerie satellitaire, présentent les
corrélations entre les grands ensembles de paysages et les géofacies, géosytèmes, géotopes
des Hautes Terres de l’Ouest Cameroun (tableau 1).
Tableau 1 : Paysage naturel des Hautes Terres de l’Ouest Cameroun (Tchindjang et al, 2006)
Grands ensembles et Géosystème Géofaciès paysage
N° Géotope paysage (100-1000m)
unités de paysage paysages (> 1 ! ) (0,010-100m)
Affouillement des
berges, creux de
Terrasse, levées
1 Plaine et pédiplaine plaine alluviale soutirages, ravines
alluviales
(1000-1200m d’altitude), de berges, galets sous
forêt galerie et savane berge
d’altitude Pédiments rocheux, Boules, pénitents et-
2 Pédiplaine cristalline dômes dégagés, vallées blocs rocheux,
imprimées, colluvions
Ravines, griffures,
Gorges rocheuses, talus
Escarpement de boules isolées, corniche
d’éboulis, cônes de déjections,
3 faille 200 – 300m de sur versants cuirassés,
champs et chaos de boules,
commandement pinacle rocheux, coup de
fortes pentes
cuillère, éboulements
Rebords de plateau
Rebord de plateau
de caractère Blocs éboulés,
Dômes de flanc, tors, très fortes
4 montagnard (300- avalanche, versants nus,
pentes
1000 m de bad-lands.
dénivellation)
Surface de récurage,
lames de granite, blocs
Lourdes croupes convexes,
Plateaux granitiques et plateau granitique parallélépipédiques,
5 dômes nus et dégagés, demi-
basaltiques (1300-2400 (1300-1800m) tors, pinacle rocheux
orange
m), prairie à Sporobolus, cupules de dissolution,
pelouse à Loudetia cannelures, lavakas.
simplex et Ctenium Croupes convexes, vallées en Lavakas, cônelet de
newtioni sur Plateau basaltique et berceau, vallées sèches, cônes pyroclastiques, vallon
6 bowé plateau basaltique basaltique et pyroclastique, sec, rigoles, ravinement
cuirassé éboulements, buttes cuirassées, généralisé, corniche sur
cuirasse sommitale bowé de cuirasse, cirque
Montagnes
Ravines, champs de
Montagnes 1700-3011m granitiques et Formes de glissement et pseudo
7 boules, tors, avalanche,
d’altitude). Pelouse à massifs glaciaires
serre
Sporobolus, forêt anorogéniques
submontagnarde et Montagnes
8 montagnarde volcaniques, Fortes pentes
Avalanches, serres
caldeira
41
I.4.2- Formations géologiques des Monts Bambouto
Le massif des Bambouto, troisième grand massif de la partie continentale de la ligne du
Cameroun constitue un appareil volcanique de forme ellipsoïdale orienté NS et surmonté de
deux caldeiras emboîtées, égueulées vers l’Ouest. L’activité volcanique (de 22,7 à 5,8 Ma) a
été marquée par une succession de phases basaltique, trachytique et ignimbritique (Geze,
1943 ; Tchoua, 1974 ; Youmen 1994 ; Marzolie, 2000 ; Gountie, 2002) recouvrant ainsi le
socle granito-gneissique. Ces nombreux épisodes qui se sont succédés depuis l’Éocène ont
défini trois domaines géologiques dans le massif (figures 12 et 13).
Légende : VOLCANISME
Limite actuelle
Granites anciens des basaltes
Série noire
Mise en place inférieure
Point d’émission
tertiaire présumé
TECONIQUE
Limites actuelles
Mylonite Tectonique des trachytes et Série
Zone de broyage ancienne phonolites blanche
moyenne
Caldeira
Figure 12: Volcanisme et tectonique dans la Région de l’Ouest Cameroun (Olivry, 1973)
42
Zone d’altitude
Ce domaine est caractérisé par trois dynamismes éruptifs :
- le dynamisme effusif se traduisant par des coulées de laves mafiques ;
- le dynamisme extrusif constitué des dômes trachytiques et phonolitiques ;
- le dynamisme explosif ayant accompagné chaque éruption et couvrant tout le massif de tufs.
Les formations pétrographiques issues des coulées de laves mafiques sont gris sombres
et gris foncées, massives et compactes. Elles affleurent aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur
des caldeiras. Elles sont recouvertes de trachytes, de phonolites et de tufs. Les coulées
feldsiques sont les trachytes, phonolites, latites et rhyolites (Youmen, 1994).
Les trachytes affleurent sur les bordures est et sud des caldeiras. Leurs points de sortie
constituent les sommets importants (colline de Baranka, mont Papou, Mélétan ; Rocher rond,
Tossessa, etc....). L’affleurement caractéristique de phonolite est observé sur le rebord est des
caldeiras entre la dent de Babadjou et le mont Mélétan. Les tufs et les brèches, de nature
trachytique ou rhyolitique sont emballés dans une matrice fine.
Zone moyenne
Dans la zone moyenne, les coulées basaltiques forment des espèces de replats ou d’îlots
entre les épanchements trachytiques et phonolitiques. Les trachytes et les phonolites affleurent
sous forme d’entablements et de dômes, rarement sous forme de pitons. Ces laves basiques
affleurent à Mintsi, Aghong, Ndo, Ferme pastorale (Takideu, 1990). Elles se subdivisent en
basanites, basaltes alcalins à olivine, hawaïtes et mugearites. Les trachytes et les phonolites
affleurent un peu partout au niveau de Lekwé, mélan, Aghong. Les trachytes se subdivisent en
trachytes quartzifères (Fongo-tongo), trachytes quartzifères fluidales (Ndo, Djeu, Lekwé) et
les trachytes hyper alcalins, riches en pyroxènes, amphiboles et oxydes de fer (Nni et Nyobe,
1995). Les phonolites s’observent beaucoup plus à Tchounsi. Elles sont de couleur gris
verdâtre. Les produits de projection sont plus ou moins altérés. Ce sont surtout des tufs
ignimbritiques, des ignimbrites compactes, des brèches volcaniques et des cinérites.
Zone basse
Dans cette zone, le socle granito-gneissique a été recouvert de façon inégale par des
formations volcaniques anciennes. Ces dernières sont des basaltes et des produits de
projections. Ce sont des basaltes aphyriques gris sombres et les basaltes porphyriques à
phénocristaux de pyroxènes et d’olivines (Bouyo, 2001). Les produits de projection sont
constitués d’ignimbrites, de tufs, de brèches, et de cinérites de couleur gris claires à rosâtres,
riches en phénocristaux de quartz de feldspath. Le socle cristallin est constitué de granites
intrusifs associés aux gneiss, quartzites et migmatites, formant le « Complexe de base » du
précambrien.
43
Figure 13: Carte géologique des Hautes Terre de l’Ouest (extraite de la feuille
O-28, Dumort, 1968 et redessinée)
44
En définitive, on rencontre dans les Monts Bambouto (Dumort, 1968) :
- Les formations du socle (Kwekam et al, 2009) qui regroupent les roches cristallines et
cristallophylliennes, représentées par des granites, des gneiss et des migmatites qui affleurent
dans le secteur sud et à l’intérieur des caldeiras ;
- Les formations volcaniques de recouvrement constituées de basaltes aphyriques et
porphyriques, des produits pyroclastiques (ignimbrites et tufs), les trachytes, les phonolites, et
les rhyolites ;
- Les formations superficielles enfin représentées par les alluvions, les éluvions (horizon
d’altération) et les latérites (horizon d’accumulation de fer).
I.5- Sols
Des études pédologiques de plusieurs auteurs tels que Muller (1972), et Valet (1985)
permettent de différencier dans l’Ouest-Cameroun trois ensembles de sols : les sols peu
évolués, les sols hydromorphes et les sols ferrallitiques. Dans le versant sud des monts
Bambouto, des études morphostructurales et physico-chimiques des sols ont été faites par
Mpakam (2000), Leumbé (2001) et Tematio (2004).
Sols ferrallitiques
Les sols ferralitiques sont subdivisés en trois types qui sont : les sols ferralitiques sur les
formations du socle (gneiss, granite), les sols ferralitiques sur les basaltes des plateaux et les
sols ferralitiques sur les trachytes et basaltes de montagne.
Sols hydromorphes
Les sols hydromorphes sont de deux types : les sols hydromorphes organiques et les sols
hydromorphes moyennement organiques.
45
Figure 14 : Esquisse pédologique des Hautes Terres de l’Ouest Cameroun, d’après Segalen (Olivry,
1973, in Tematio, 2004)
I.5.2- Sols du massif de Bambouto
Tematio (2004), s’appuyant sur deux référenciels pédologiques – la « Soil Taxonomy »
(Soil Survey Staff, 1999) et le référentiel pédologique français de Duchaufour (1988) –
identifie, caractérise et cartographie les grands groupes de sols du massif Bambouto. Il défini
ainsi quatorze groupes de sols dans le massif de Bambouto sur la base de la roche, du climat
46
local (altitude), de la pente et de leurs caractéristiques morphologiques. Il les regroupe en sept
unités cartographiques présentées ci-après :
47
Sols colluviaux acides très humifères hydromorphes très désaturés
Les Sols colluviaux acides très humifères hydromorphes très désaturés sont des sols
caractérisés par leur localisation dans les fonds de vallées plus ou moins drainées. Ils sont
constitués d’un seul horizon humifère hydromorphe Ag de plus de 100 cm de profondeur.
De tous ces groupes de sols définis par Tematio (2004) dans le massif des Bambouto,
les andosols et les sols intergrades andiques ferrallitiques représentent près de 80% de la
superficie totale du massif. Ils se sont développés exclusivement aux dépens des formations
volcaniques, principalement les trachytes et les basaltes, les deux roches les plus répandues
dans le massif.
I.6- Travaux antérieurs effectués dans les Hautes Terres de l’Ouest Cameroun
Beaucoup de travaux altérologiques et/ou géotechniques ont été faits au Cameroun, dans
les régions du Centre, du Sud et du Nord (Kamgang, 1987, 1998 ; Kamgang et Ekodeck,
1991 ; Kamgang et al, 2001, 2008 ; Ekodeck, 1976, 1984, 1986a, 1986b ; Onana 2001, 2002,
2010 ; Onana et al, 2007, 2009 ; Ndome, 2010 ; Ndome et al, 2009 ; Likiby, 2001, 2010 ;
Phumbi, 1981 ; Nlom, 1986 ; Abdoul, 2006 ; Ngo Bidjeck, 2004 ; Nguetnkam, 2004 ;
Nguetkam et al, 2003, 2006…etc).
Cependant au niveau de la région de l’Ouest, mis à part les travaux altérologiques de
Wouatong (1998) et de Kouayep (2006), dans le complexe de Bana, il n’est presque plus noté
de travaux proprement scientifiques sur l’altération, encore moins géotechniques. Néanmoins
beaucoup de recherches ont été effectuées dans les domaines de géologie et de la pédogenèse.
48
- Leumbe et al (2005) se sont proposés de caractériser des sols intermédiaires entre sols
ferrallitiques et andosols formés sur trachyte dans le massif de Bambouto en région tropicale
humide, d’un point de vue morpho-structural, minéralogique et géochimique.
49
Syenogranite Edenite
50
II - TRAVAUX ANTERIEURS
« Les sols, produits d’altération des roches, milieu de vie des humains », objet de ces
travaux, ont depuis des âges, fasciné un nombre important de chercheurs et d’ingénieurs. De
ce fait, de nombreux ouvrages ont été rédigés dans plusieurs domaines de l’étude des sols :
pédologie, altérologie, agro-pédologie, géotechnique. Afin de mieux situer cette étude
altérologique et géotechnique, il est nécessaire de présenter au préalable les données de bases
constituant un acquis dans cette science.
51
Dans le second cas, celui de l’allotérite, l’altération est différente. La première
substance qui s’installe, à la place des minéraux de la roche, est une masse abondante
isotrope, d’abord blanche, puis rapidement colorée en rouge foncé, au sein de laquelle
apparait peu de gibbsite. Puis, cette masse d’altération amorphe donne naissance à la kaolinite
à faciès en « accordéon » et à des produits ferrugineux. A ce stade la structure originelle de la
roche s’est effondrée. Le matériau résultant est meuble, plastique. La position de cette
lithomarge kaolinitique dans les chaînes de sols (on l’observe en abondance dans les parties
médianes et basses des modelés) montre qu’il s’agit d’une formation provenant d’ions en
solution (Si02, A1203) dans les eaux du sol ou dans des gels amorphes reconnus. La
réorganisation est totale et il est difficile de mesurer la part respective des altérations en place
et du transfert. Mais il est probable que celui-ci est très important, car « la formation directe
de kaolinite aux dépens d’un minéral primaire sans apport extérieur de silice et d’aluminium
n’a jamais été observé » (Delvigne, 1965 in Maignien R., 1982). Ce faciès argileux caractérise
un milieu à drainage ralenti.
52
l’aluminium pour former la kaolinite. L’excès de l’aluminium forme la gibbsite. La fraction
argileuse a une CEC inférieure à 16 mEq/100g.
- Les ferrisols ressemblent aux sols ferrallitiques. La différence est due au fait que
l’érosion superficielle empêche le développement normal des profils et les force à se
développer en profondeur dans les matières premières de départ moins altérées (Autret P.,
1983).
53
chaussées pour les pays tropicaux. La caractéristique clé pour ce dimensionnement est la
portance CBR. Cette caractéristique est généralement déterminée après 4 jours d’imbibition
d’éprouvettes de compacité égale à 95% de la densité sèche maximale. Si cette durée
d’imbibition sied pour la zone tropicale humide, elle est critiquable pour la zone sahélienne où
le sol est rarement imbibé et les teneurs en eau naturelle dépassent rarement celle de
l’optimum Proctor modifié (Autret, 1983).
Tableau 2 : Classe de portance des sols (Guide pratique du dimensionnement des routes pour
les pays tropicaux 1984)
Valeur CBR (%) Classe de sol Appréciation
#$% < 5 () Sols de très faible portance
5 < #$% < 10 (+ Sol de portance faible
10 < #$% < 15 ( Sols de moyenne portance
15 < #$% < 30 (- Sols de forte portance
#$% > 30 (. Sols de très forte portance
II.7- Argiles
Les minéraux argileux appartiennent majoritairement au groupe des phyllosilicates
communément appelés « silicates à feuillets ». Les phyllosilicates forment des cristaux
composés de feuillets empilés de façon cohérente selon l’axe z. Leur nombre détermine
l’épaisseur du cristal. Lorsqu’il n’existe pas de régularité dans la superposition de deux
feuillets adjacents, l’empilement est dit turbostratique (cas des montmorillonites). Si un ordre
partiel dans l’empilement des différents feuillets existe, l’empilement est dit semi-ordonné
54
(cas des vermiculites). Si des translations régulières s’établissent à grande échelle,
l’empilement est ordonné et la variation des modalités d’empilement est nommée polytype
(cas des polytypes des illites).
Les minéraux argileux ont une structure multi-échelle :
- le feuillet (échelle de l’Å, microscopique) ;
- le cristal : un empilement de feuillets (échelle du nm au μm).
Les minéraux argileux sont caractérisés par deux propriétés essentielles :
- le gonflement de l’espace interfoliaire
- l’échange ionique et propriétés colloïdales
55
Ainsi Martin et Lambe (1957), Faure (1978), Mvondo (1979), Daskalova (1980) et
Istvan. (1990) définissent différents comportements (variation de 0max et wopt) pour des sols
reconstitués suivant la teneur en sable et en argile. Ces auteurs montrent que les sols peuvent
avoir un comportement (Figure 16) :
- sableux, s’ils contiennent plus de 90 % de sable. Dans ce cas, la densité du mélange
dépend peu de la teneur en eau et l’optimum de la masse volumique est relativement faible ;
- sablo-argileux, s’ils contiennent entre 80 et 70 % de sable. L’optimum de densité est
mieux marqué ;
- argilo-sableux, s’ils contiennent moins de 70 % de sable. Dans ce cas, la densité du
mélange dépend fortement de la teneur en eau et la densité optimale est élevée.
Dans le cas des sols fins, un simple compactage ne permet pas de garantir les
caractéristiques de la couche de forme. La cohésion est avant tout liée à la présence d’eau :
c’est un phénomène de tension superficielle qui lie les particules du sol. Les caractéristiques
de la couche de forme sont donc tributaires de la teneur en eau du sol. Cette cohésion ne crée
pas de liaison suffisamment solide entre les particules pour s’opposer au gonflement des
argiles. L’utilisation d’agents chimiques permettant une stabilisation irréversible est donc
nécessaire. Plusieurs produits existent et sont couramment employés.
2,2
95% sable
90% sable
2,1
80% sable
Masse volumique (g/cm3)
2 60% sable
1,9
1,8
1,7
1,6
0 5 10 15 20
Teneur en eau (%)
Figure 16 : Influence de la teneur en eau sur la densité de différents mélanges de sables et d’argiles selon le
protocole du Proctor modifié.
56
II.8.2- Stabilisation chimique : Effets des liants sur les sols
II.8.2.1-Historique de la stabilisation des sols aux liants hydrauliques
L’ajout de la chaux au sol en vue de l’améliorer pour des projets de construction a une
histoire datant d’environ 5000 ans (Akotob et Singh, 1981 in Millogo, 2008). Les routes en
terres stabilisées à la chaux étaient utilisées dans l’ancienne Mésopotamie ; les Egyptiens, les
Grecs et les Romains utilisaient des mélanges sols-chaux (Bell, 1996). Aux Etats-Unis
d’Amérique, la stabilisation des routes à la chaux a été utilisée pour la première fois en 1920
(Akoto et Singh, 1981). La chaux éteinte fut utilisée d’abord comme agent stabilisant pour les
constructions modernes dans les années 1924 sur de courts tronçons de route. Son utilisation
fut répandue pendant la deuxième guerre mondiale pour les routes et les pistes d’atterrissage
des avions (Bell, 1996). De nos jours la stabilisation des sols argileux par ajout de la chaux en
vue d’améliorer leur utilisation en construction est une technique largement répandue dans le
monde. Elle est utilisée pour améliorer les couches de base et de fondation des chaussées ainsi
que pour la construction des voies ferrées et des pistes d’atterrissage des aéroports.
Bien que la chaux soit largement utilisée pour améliorer les couches des chaussées, peu
de travaux scientifiques font allusion à l’amélioration des performances mécaniques des
briques à base d’argile par ce liant hydraulique. En Afrique, des améliorations des couches de
chaussées à la chaux ont été réalisées au Ghana, Nigeria, Kenya, Mozambique, Zimbabwé, en
Algérie, Angola, Gambie, Afrique du Sud, Tanzanie et Zambie (Autret, 1983). Pour ce qui est
du Cameroun, des travaux sur l’amélioration à la chaux des sols destinés à des couches de
chaussées et à la fabrication des briques crues n’ont pas été suffisamment faits ; pourtant,
d’une part il est observé un contraste total entre la richesse du sol camerounais en graveleux
latéritiques pour les couches de base et la rareté des infrastructures ; et d’autre part la qualité
des briques produites à base d’argile brute laisse à désirer.
Le terme « ciment » est issu du latin coementum qui signifie mortier, liant des
maçonneries. C’est un liant hydraulique donc le durcissement est dû aux réactions chimiques
d’hydratation des silicates et des aluminates. Les Romains se servirent beaucoup de la chaux
dans leurs constructions, mais améliorèrent ce liant dès le premier siècle avant J.-C. en
l’additionnant de pouzzolane soit naturelle comme les cendres volcaniques actives, soit
artificielles comme les briques pilées. Ils obtinrent ainsi un liant hydraulique, appelé ciment
romain, qui est en fait intermédiaire entre une chaux et un véritable ciment. Celui-ci permit de
construire de grands ouvrages hydrauliques, tel le pont du Gard, ou maritimes tels les ports.
Au XVIIIe siècle, avec l’amélioration des procédés de cuisson, les chaux hydrauliques,
intermédiaires entre les chaux et les ciments, furent produites. En 1756, l’Anglais Smeaton, en
57
mélangeant celles-ci avec des pouzzolanes, obtint un mortier aussi dur que la pierre de
Portland. Cette technique d’élaboration fut reprise par ses successeurs. Ainsi, fut introduit
progressivement dans le langage l’appellation “ciment Portland“. En 1817, le Français Louis
Vicat, étudiant scientifiquement et non plus empiriquement comme ses prédécesseurs les
chaux hydrauliques, découvrit les principes chimiques des ciments et définit leurs règles de
fabrication. Aussi en est-il considéré comme l’inventeur.
Le ciment est généralement fabriqué en cuisant vers 1450 °C des mélanges de calcaire
et d’argile ; on obtient alors des nodules durs, appelés clinkers. Le ciment Portland est obtenu
en broyant très finement le clinker auquel on ajoute un peu de gypse. D’autres types de ciment
peuvent être obtenus en mélangeant ce clinker broyé avec des constituants broyés également,
qui présentent des propriétés hydrauliques ou pouzzolaniques (laitiers de hauts fourneaux
granulés, cendres volantes, pouzzolanes).
La principale utilisation du ciment est le béton, dont il est le composant actif. Le ciment
est très utilisé comme additif aux argiles et latérites en vue d’élaborer des matériaux aux
bonnes tenues mécaniques (Autret, 1983 ; Messou, 1980 ; P’Kla A. 2002 ; Walker 1995). Si
le ciment a été largement utilisé dans certains pays d’Afrique dont ceux cités plus haut et en
Côte d’Ivoire en vue d’améliorer les propriétés géotechniques et mécaniques (Lompo, 1984)
des latérites et des argiles, cela n’est pas le cas du Cameroun où les travaux d’amélioration
des graveleux latéritiques au ciment sont rares.
La littérature révèle beaucoup de travaux sur l’influence de la chaux et du ciment sur les
propriétés géotechniques et mécaniques des latérites (Autret, 1983 ; Bagarre, 1990 ; Messou,
1980 ; Attoh-Okine, 1990 ; Osula, 1996]. Cependant, peu de travaux ont concerné l’étude
corrélative entre ces propriétés et l’altérologie.
58
• si le sol est à la teneur en eau Proctor, la chaux éteinte, Ca(OH)2, pourra être utilisée ;
• si le sol est trop sec, on pourra utiliser le lait de chaux, c’est-à-dire une suspension
d’hydroxyde de calcium.
Il est admis que les liants hydrauliques réduisent la teneur en eau du sol dans la
proportion ⅓ à ½ de la proportion de ciment introduit.
Cas de la chaux
L’ajout de chaux provoque rapidement, en quelques minutes, la floculation des argiles.
Cette action entraîne une amélioration de la consistance qui se traduit par une augmentation
de la limite de plasticité s’accompagnant ou non d’une augmentation de la limite de liquidité.
Cette évolution provoque un déplacement du domaine de plasticité vers des teneurs en eau
plus importantes. Le décalage de l’indice de plasticité est lié à la quantité de chaux utilisée.
L’évolution de consistance favorise la granulation du sol lors du malaxage (Cimpelli,
Kergoet, 1974). Différents facteurs influencent cette granulation dont la nature du sol, la
teneur en eau et le dosage en chaux (Verhasselt, 1978 in Cabane, 2004).
L’évolution de la consistance débute dès l’épandage de la chaux avec la fragmentation
due au retrait de déshydratation. Le malaxage amplifie ensuite le phénomène. Le
réarrangement des particules et la consommation de l’eau interstitielle favorisent la
contraction des agrégats de sol qui se traduit par la disparition des pores dont le diamètre est
compris entre 10 et 100 μm (Abdulkader, 2002). Ainsi, une amélioration du sol réussie se
traduit par la formation d’agrégats résistant à une série d’immersions (Verhasselt, 1978 in
Cabane, 2004). Les auteurs parlent de grumeaux pour désigner les agrégats de sol chaulé. Ces
modifications du comportement rhéologique des sols entraînent l’amélioration des propriétés
d’usage des sols traités :
- le comportement lors du compactage est modifié. L’optimum de compactage est
décalé vers des teneurs en eau plus importantes et la densité de compactage est plus faible.
Dans le cas des sols argileux, l’allure générale de la courbe est aplatie traduisant une certaine
insensibilité à l’eau du matériau. La modification du sol est importante dès un ajout de chaux
en faible quantité ;
- la portance des sols est améliorée. Ainsi l’indice CBR est de 4 à 10 fois plus élevé que
pour un sol non traité ;
59
- les sols sont rendus insensibles au gel pour une formulation supérieure à 3 % dans le
cas des limons (Boutonnet et Livet, 1984).
Cas du ciment
L’action immédiate du ciment est limitée. Cependant lors de l’utilisation d’un liant
hydraulique comportant une forte proportion de chaux, la floculation des argiles peut se
produire (GTS, Guide technique, 2000). Plus généralement, les liants hydrauliques sont
considérés comme des correcteurs granulométriques (Venuat, 1980) améliorant les
caractéristiques du sol lors du compactage et de l’essai de portance immédiat.
60
milieu basique et constituent alors une source supplémentaire de sites de fixation pour l’ion
calcium. La présence de matières organiques contribue à augmenter la capacité de fixation du
calcium. Des complexes avec cet ion sont formés grâce aux groupements fonctionnels
qu’elles possèdent.
• la floculation/agglomération. Les charges négatives portées en surface des particules
d’argiles sont responsables de l’établissement d’un champ électrostatique autour d’elles. Ce
champ permet le développement de la double couche d’eau entourant les argiles (eau libre et
eau liée). L’ajout de chaux modifie la charge superficielle des argiles et donc la structure de la
double couche dont l’extension diminue. On observe alors une diminution du volume
apparent des particules et une contraction du sol. De plus, il y a la formation de ponts de
calcium entre les particules d’argile. Les flocons ainsi formés sont insensibles au lavage. La
floculation améliore la consistance des argiles (limite de plasticité).
• la liaison des particules argileuses. (la réaction pouzzolanique et la réaction de
carbonatation). En milieu basique et saturé en ion calcium, les argiles sont attaquées. Elles
libèrent alumine et silice qui réagissent avec le calcium pour former des hydrates calciques
similaires à ceux des ciments. Ces hydrates tapissent la surface des particules du sol.
Les principales réactions chimiques peuvent être schématisées comme suit :
- Ca(OH)2 → Ca+2 + 2OH-
- Ca2+ + 2OH- + SiO2 (silice des argiles) → CSH (silicate de calcium hydraté)
- Ca2+ +2OH- + Al2O3 (alumine des argiles) → CAH (aluminate de calcium hydraté).
Une large variété d’hydrates peut être obtenue en fonction des conditions des réactions
chimiques. Ces conditions sont principalement : la quantité et le type de chaux, les
caractéristiques du sol, le temps de cure et la température. Les réactions typiques entre le sol
et la chaux sont les suivantes (Diamond, Kinter, 1966 ; Moh, 1965 ; Sloane, 1965 ; Ruff CG
Ho C. 1966 ; Wang, Handy, 1966) :
- kaolinite + chaux → C-S-H (C/S = 0,2-1) + C-A-H + C-A-S-H;
- kaolinite + chaux → C-A-S-H (prehnite);
- montmorillonite + chaux → C-S-H (gel) → CSH (II);
- montmorillonite + chaux → C-S-H (gel) + C4AH13 (hydrogarnet) ;
- argile + chaux → C-S-H (gel) et/ou C-S-H (I) + C4AH13 + C3AH6 ;
- smectite + chaux → C-A-H.
Pour C-S-H (I) et C-S-H (II), les ratios C/S sont respectivement inférieurs et supérieurs
à 1,5 (Yu P et al 1999). La nomenclature en usage dans le domaine des ciments (Baron J et al,
1982) se présente par : C : CaO ; S : SiO2 ; A : Al2O3 ; H : H2O.
61
Les C-S-H formés à partir de la kaolinite correspondent à des hydrates de type
monocalcique et dicalcique (Le Roux A., 1969 in Cabane, 2004). D’autres auteurs utilisent les
termes de C-S-H (I) et C-S-H (II) correspondant à des températures de déshydratation
différentes. Les C-A-H formés à partir des smectites sont des aluminates tri et tétracalciques.
Pour la kaolinite, l’aluminate calcique formé est tricalcique. Un dernier composé se formant
au cours de la réaction pouzzolanique est signalé, il s’agit de C-S-A-H (Locat et al, 1990 ;
Gedney D.S et al, 1987.).
La réaction de la chaux sur les argiles permet donc la consommation des argiles et la
formation de nouveaux minéraux aux propriétés liantes. La réalisation de cette réaction est
conditionnée par la saturation initiale du sol en chaux. Un test basé sur la mesure du pH
permet d’évaluer la teneur en chaux nécessaire pour que ces réactions puissent avoir lieu. Le
seuil de pH est fixé à 12,4. La quantité de chaux permettant d’obtenir cette valeur de pH est
connue sous le nom de « lime fixation point » (Eades et Grim, 1966 ; Ingles et Metcalf, 1970).
Cette observation a été faite aussi par Derriche et Lazzali (1990) sur des smectites : l’addition
de 8 % de chaux permet d’acquérir une résistance mécanique importante de 9 Mpa, elle ne
serait que de 1 Mpa avec 4 % de chaux (rupture à 45 j). Cette différence de résistance
mécanique se traduit par une nouvelle minéralogie, à savoir l’apparition de C-S-H.
L’apparition des caractéristiques mécaniques résultant de la formation de ces hydrates est
progressive. Ainsi, après 28 jours de cure, seulement le tiers des caractéristiques mécaniques
escomptables à un an sont déjà acquises (Venuat, 1980).
Une quatrième réaction peut avoir lieu avec la chaux. Il s’agit de la formation de calcite
au contact de CO2 (Ca(OH)2 + CO2 → CaCO3↓+ H2O). Dans le cas du traitement des sols
argileux, les cristaux de calcite ainsi formés ont une propriété liante très médiocre et
perturbent la stabilisation car leur développement inhibe la réaction pouzzolanique. Cette
carbonatation est par contre recherchée lors de la stabilisation de matériaux calcaires tels que
la craie. Les cristaux de calcite obturent alors la porosité de ces matériaux. Ils peuvent ainsi
former une sorte de ciment.
La nature des hydrates formés au cours de la réaction pouzzolanique dépend de la nature
des argiles présentes dans le sol.
62
provient du fait que lors du traitement au ciment, les minéraux aux propriétés liantes se
développent directement à partir du ciment (Venuat, 1980).
Le ciment Portland est une des nombreuses variétés de ciment. La composition typique
de son clinker est : 67 % de CaO, 22 % de SiO2, 5 % d’Al2O3, 3 % de Fe2O3 et 3 % d’autres
composés. Il contient 4 phases majoritaires qui sont : l’alite (3CaO.SiO2 ou C3S), la bélite
(2CaO.SiO2 ou C2S), la célite qui est le mélange de l’aluminate de calcium (3CaO.Al2O3 noté
C3A) et du ferroaluminate de calcium (4CaO.Al2O3.Fe2O3 noté C4AF) (Vialisse-Terrisse H.,
2000). Plusieurs autres phases, comme les sulfates d’alcalin ou l’oxyde de calcium s’y
retrouvent en très faibles quantités.
Réactions chimiques
Le ciment en présence d’eau se solidifie. Les principales réactions chimiques
responsables de ce phénomène sont les suivantes (Millogo, 2008) :
• 2(3#23. ( 3+ ) + 67+ 3 → 83#23. 2( 3+ . 37+ 3) + 3#2837)+ (1)
La réaction (1) est rapide ; elle est à l’origine de l’augmentation des résistances
mécaniques à court terme. Le produit (3CaO. 2SiO2. 3H2O) est un silicate de calcium
hydraté : c’est une tobermorite. La réaction (2), quant à elle est lente et est responsable de
l’amélioration des propriétés mécaniques à long terme. L’aluminate tricalcique s’hydrate très
vite et nécessite l’addition d’un régulateur de prise de masse, le gypse (CaSO4 .2H2O) qui
permet la formation de fins cristaux d’ettringite (3CaO. Al2O3 .3 CaSO4 .32 H2O) retardant la
prise en masse du ciment. L’équation chimique de formation de l’ettringite est la suivante :
3CaO. Al2O3 + 3CaSO4 .2H2O + 26H2O → 3CaO. Al2O3 .3CaSO4 .32H2O.
Des C-S-H (figure 17) se forment à partir de l’alite (3#23. ( 3+) et de la bélite
(2#23. ( 3+). L’hydratation de l’alite et de la bélite, mais aussi des aluminates calciques
provoque la libération d’un excès de chaux qui donne de la portlandite. L’aluminate calcique
permet la formation de différentes phases dont des aluminates calciques hydratés
(4#23. :;+ 3 . 137+ 3 et 3#23. :;+ 3 . 67+ 3), de l’ettringite et du monosulfoaluminate en se
combinant avec le soufre.
63
Lorsque l’on mélange une argile ou une latérite à du ciment en présence d’eau, on
assiste aux mêmes réactions chimiques comme pour les mélanges argile-chaux. La portlandite
produit lors de l’hydratation du ciment réagit avec le dioxyde de carbone de l’air et les
minéraux argileux pour donner respectivement de la calcite et du silicate de calcium ou
aluminate de calcium hydratés. L’échange cationique et la floculation/agglomération
s’observent aussi dans les mélanges argile/ciment. La réaction pouzzolanique impliquant les
minéraux argileux n’est pas prépondérante compte tenu de la disponibilité de la portlandite.
Réactions physiques
Différentes réactions physiques se produisent pendant la prise du ciment. Il y a d’abord
la formation d’une pâte de particules solides. A cet effet, les espaces interparticules sont
interconnectés et remplis d’eau dite « eau capillaire ». Se développe ensuite à la surface des
grains de ciment, un revêtement d’ettringite empêchant la prise éclair. La réaction
d’hydratation du ciment continue et après deux heures, il y a formation des cristaux fibreux
qui sont des silicates de calcium hydratés (CSH). Ces composés connus sous le label de
tobermorite lient les composantes du mélange argile (ou latérite)/ciment. Ces cristaux se
développent et contribuent de façon notoire à l’amélioration des propriétés mécaniques de ces
mélanges (Millogo, 2008). Dans le cas des bétons et des graves/sables traités au ciment, le
ciment forme une coque enrobant le granulat (Figure 17). Ceci peut se passer de deux
manières :
(α) C-S-H « réticulés » et C-S-A-H « aplati » se développant à la surface des particules
d’argile (Locat et al, 1990 in Cabane, 2004) ;
(β) C-S-H de structure fibreuse (réticulée) formant une couche adhérente à la surface des
grains de quartz. (Benezet, 1997 in Cabane, 2004).
α β
Figure 17: Hydrates calciques développés par réaction pouzzolanique à partir de l’argile (α) et du quartz (β)
64
III - METHODOLOGIE
L’objectif principal de ces travaux étant la connaissance altérologique des produits
d’altération des roches de la zone basse du versant sud des Monts Bambouto et leur utilité
géotechnique/traitement aux liants hydraulique ; la première phase de ce travail a été
d’identifier les localités dans lesquels les études devraient être menées.
Les matériaux d’altération sont utilisés de façon empirique pour diverses activités par
des populations sans que celles-ci connaissent leurs propriétés physiques et chimiques. Les
plus courantes de ces activités sont la poterie, la construction des bâtiments et des routes. Le
choix de la zone basse du versant Sud des Monts Bambouto a été guidé d’une part par
l’utilité et l’usage des produits d’altération, et d’autre part par l’insuffisance d’un travail
scientifique à proprement parler relevant du domaine altérologique et géotechnique dans le
secteur. Le choix des différentes localités était subordonné à l’existence d’un substratum
rocheux, d’un profil d’altération à plusieurs niveaux (horizons) et l’accessibilité au profil dans
ce contexte montagneux.
Quatre principales localités ont été sélectionnées :
- le village Batsingla sur basalte aux profils de sols riches en concrétions ferrugineuses ;
- le village Fomopéa sur granitoïde aux sols particulièrement sablo-argileux, subissant
des glissements fréquents de terrain et des éboulements de roches ;
- le village Fontsa-Touala sur orthogneiss à biotite aux sols superficiels argileux ;
- le village Litakli-Foréké sur anatexite aux sols argileux riches en paillettes de micas.
Pour atteindre les résultats escomptés, le travail s’est déroulé sur le terrain et en
laboratoire.
65
L’étude s’est faite, d’une part par fonçage des puits dans les villages Batsingla, Fontsa-
Touala et Litakli, d’autre part, par utilisation des flancs de glissement de terrain dans le cas
du village Fomopéa, ceci afin de pouvoir observer les profils d’altération des différents types
des roches. Ces profils d’altération ont été décrits suivant la variation de couleur, de minéraux
visibles à l’œil nu et de leur structure. A chaque variation sensible à l’observation,
correspondait un horizon sur lequel il y a été prélevé un échantillon de sol pour des études au
laboratoire.
66
Nom de
l’échantillon.
Profondeur Description des niveaux des couches d’altération
(en mètre)
15BT Argile jaunâtre - minéraux altérés jaunes > blancs > rose
11,30
Argile jaune - Minéraux altérés jaune ≈ blanc,
14BT
quelques minéraux altérés rosâtres
12,80
Structure litée : lit violet : lit rose sombre, rose
13BT clair, rose blanchâtre (1mm à 1cm)
14
12BT 12BT : Argile grise - Structure litée : lits violets (0,5mm), lits jaunes
14,50 (0,5mm), lits blanchâtres (1cm)
11BT 11BT : Couche grenue - Structure en fragment comme un morceau de fer
14,70
rongé par la rouille – couleur jaune noircissant
10BT 10BT : Argile rose tachetée de blanc - Apparemment structure conservée –
minéraux altérés blancs noyés dans une masse rouge rosâtre
15
Sol argileux compact - Structure litée un peu trouble, ligne
9BT
blanchâtre présente sous forme de minéraux altérés
16
Sol argileux compact - Structure litée : ligne jaune (≈2mm), marron
8BT (≈1mm) et blanche (≈1mm).
18,40 7BT : Sol argileux compact - une bonne partie des minéraux altérés
7BT
20 blanchâtres noyée dans la masse violette
6BT 6BT : Sol argileux compact - minéraux altérés en blanc et violet (un
20,40 peu rare), masse jaune dominante
5’BT 5’BT : Sol argileux compact - minéraux altérés en blanc, en violet,
21,20
5BT verre altéré en jaune
22 5BT : Sol argileux compact– masse violette – quelques rares points
KBT de plagioclase altéré en blanc
KBT : Sol argileux compact -Masse gris-clair - Kaolin
24
Minérale en altération blanchâtre – verre en altération gris clair –
4BT altération de minéraux vert citron
N.B. : Les points de prélèvement sont situés au milieu de chaque couche - Toutes les couches d’altération sont
argileuses mis à part la couche 11BT
67
III.1.2- Profil d’altération sur granitoïde à Fomopéa
Le village Fomopéa se trouve sur les bordures du flanc sud des Monts Bambouto, dans
la zone basse. Il est caractérisé par un énorme panneau de socle fissuré et faillé. Le socle
domine c e v i l l a g e où il forme de vastes étendues de collines multiconvexes, avec des
affleurements plus ou moins pointus au sommet. Il est limité par des rebords abrupts
atteignant parfois 600 m, entaillés par des vallées étroites. C’est le cas particulier du mont
« Nian » (figure 9), au quartier Yantou qui s’élève à près de 1790 m d’altitude alors que la
vallée est à près de 1200 m d’altitude. Ce sommet est marqué particulièrement par une
fissure centrale. Les sources d’eau naissent de part et d’autre sur des fissures du socle. Les
sols particulièrement sablo-argileux favorisent des éboulements de terrain dans le village ;
ne permettant pas ainsi de creuser des puits. C’est sur l’un de ces flancs d’éboulement
(figure 19) qu’un profil a été décrit (Figures 20) et les échantillons prélevés.
Le profil d’altération sur granitoïde de Fomopéa est situé à environ 15 Km de
l’escarpement de santchou, au NE de la Plaine des Mbos (Figures 1 et 13). Il se trouve sur
un massif migmatique complexe, à 1406 m d’altitude et est défini en coordonnées
géographiques comme suit : 05°21’12 de latitude Nord et 10°09’41 de longitude Est.
2,50
Niveau argileux rose – minéraux rose (abondants)
8FP jaunâtres, blanc et marron
3,30
Niveau rose foncé – minéraux rouge rosâtre
7FP (abondants), blanc, marron (peu abondants)
3,80
Niveau argileux, minéraux rose rougeâtre
6FP (abondants), blanc et marron (peu abondants)
4,80
Niveau sablo-argileux – minéraux clairs :
5FP marronâtres, rosâtres, blanchâtres (dominants)
8,05
Niveau argilo-sableux blanc grisâtre– structure
2FP conservée, visiblement comme une masse rocheuse –
minéraux blanc, noir, rose, marron et brillant
9,55
Sable de couleur marron clair blanchâtre– structure
1FP conservée, visiblement comme une masse rocheuse –
minéraux blanc, noir, rose
11,55
AFP Altérite – minéraux altérés blanc, rose, noir et vert
12
Granitoïde
RFP
69
• l’altérite à structure conservée : roche altérée plus ou moins compacte d’à peu près 3,95 m
d’épaisseur ;
• l’altérite à structure non conservée constituée : niveau argilo-sableux d’une épaisseur de 2
m à peu près ;
• le niveau d’accumulation sablo-argileux constitué de :
- un niveau très remarquable micacé doré d’une épaisseur de 0,05 m
- le niveau meuble sablo-argileux de 1,20 m d’épaisseur ;
• le niveau argileux riche en mica d’à peu près 4,80 m d’épaisseur ;
• le niveau huminifère d’une épaisseur d’environ 15 cm.
70
Nom de Profondeur Description des niveaux des couches d’altération
l’échantillon (en mètre)
18
Un puits de 27 m de profondeur creusé sur l’un des versants de cette colline a permis
de mieux observer les niveaux d’altération du profil. Le puits de Litakli ayant à sa base la
roche mère notée RLT a présenté 12 échantillons (figure 22) annotés de bas en haut : 1LT,
2LT, 3LT, 4LT, 5LT, 6LT, 7LT, 8LT, 9LT, 10LT, 11LT, 12LT.
En plus du puits, il a été étudié le profil d’altération sur le flanc routier depuis le
sommet jusqu’au talweg (environ 50 m de hauteur). Tout au long du flanc routier, il est
71
Nom de Profondeur Description des niveaux des couches d’altération
l’échantillon (en mètre)
10,50
Couche argileuse rouge jaunâtre – minéraux
9LT altérés blanc, rouge, jaune, micacé
12,50
Couche argilo-sableuse
8LT minéraux rose blanchâtre, mica blanc
13,25
Couche argilo-grenue, tachetée rose blanc
7LT minéraux blanc, rose altéré, grains de quartz, mica blanc altéré
14,45 6LT-Couche argilo-sableuse rose rouge – grains de quartz en
6LT 15,15 altération, grains noir et blanc (moins abondants), mica altéré
5LT 15,20 5LT-Fragment de roche en altération – le blanc domine sur le
4LT 15,50 quartz, grains rose et noir
4LT-Fragment de roche en altération : mica blanc, quartz,
3LT
minéraux noirs
3LT-Couche sableuse marron jaunâtre – grains de quartz
17,80 altérés, mica altéré couleur or
21,80
26
ILT Anatexite altéré
26,90
RLT
Figure 22 : Description en image du profil d’altération des sols sur anatexite de Litakli
observé un horizon violacé fortement micacée, régulièrement litée, avec des filons de quartz
en altération. Cette couche de prime abord apparaît comme une roche massive. De ce fait,
c’est le niveau d’altération C et plus précisément l’isaltérite. Tout au long des rives du cours
d’eau c’est cet horizon davantage semblable à une roche saine qui parait. Pour un début, elle
est comme une roche, mais au marteau, elle se fragmente très rapidement, ce qui prouve son
72
niveau d’altération. C’est finalement cette isaltérite qui a été prise à la place de la roche mère
pour études géochimique et minéralogique.
L’ensemble flanc routier et puits met en évidence les différents niveaux d’altération
(figure 71) qui s’individualisent au dessus de l’anatexite. Ainsi nous distinguons de la base
au sommet :
• la roche mère au-delà de 27 m de profondeur ;
• l’altérite : niveau altéré très compact à plus de 26 m de profondeur ;
• le niveau d’accumulation constitué :
- du niveau sableux fin à près de 10,8 m d’épaisseur ;
- de la zone de transition, une fine couche de 0,05 m constitué de fragment de roche en
altération ;
• le niveau argilo-sableux de surface : niveau meuble ferrugineux de 15,15 m d’épaisseur.
- Deux séries d’échantillons de près de 300 Kg chacun, prélevés sur les couches
supérieures des profils (entre 1 et 3 m de profondeur), en excluant l’horizon organique, sur les
sols argileux de Litakli et sur les sols latéritiques et argileux de Batsingla. Ces échantillons
ont été amenés au Laboratoire National de Génie Civil (LABOGENIE) à Yaoundé pour la
réalisation des essais d’identification géotechniques en vue de déterminer leur qualité en
matière de matériaux d’exploitation routière (couches de chaussée).
- 58 échantillons (donc 6 echantillons de roches et 52 échantillons de sols) d’environ
1,5 Kg chacun ont été prélevés.
Ces échantillons ont été emportés dans plusieurs laboratoires pour essais et analyses, il
s’agit :
73
- du Laboratoire National de Génie Civil (LABOGENIE) à Yaoundé pour les essais
d’identification (analyse granulométrique, essais Proctor, essais CBR…) ;
- de la Mission de Promotion des Matériaux Locaux (MIPROMALO) -Yaoundé- pour la
confection des Briques de Terre Comprimées stabilisées ou cuites (BTC) et la
caractérisation mécanique comme élément de maçonnerie (mur) par la mesure de la
résonnance, la mesure du retrait linéaire, la mesure de la résistance … ;
- du centre d’imagerie de l’Institut de Recherches Géologiques Minières –Yaoundé- (IRGM)
pour la confection des lames minces ;
- du laboratoire « X-RAY ANALYTICAL FACILITY », du Département de Géologie de
l’Université de Prétoria (Faculty of natural and agricultural sciences) pour la détermination
de la composition minéralogique des différentes fractions de sol et de roche par diffraction
aux rayons X (DRX), la détermination de la composition géochimiques des différentes
fractions de sol et de roche par fluorescence aux rayons X (FRX) ;
- des laboratoires de Géologie de l’Ingénieur et Altérologie, de Géologie structurale de
l’Université de Yaoundé I pour l’observation microscopique des lames minces.
74
Les briques ont été fabriquées suivant les normes NC112 : 2002-2006 relatives au code
de bonne conduite pour la production de blocs de BTC, référence ARS 680-1996. Le temps de
cure des BTC stabilisées au ciment est de 28 jours et celui des BTC avec un apport de chaux
est de 90 jours.
Ainsi, quatre gammes de briquettes ont été confectionnées : briquettes d’argile
stabilisées à la chaux, briquettes d’argile stabilisées au ciment, briquettes d’argile cuite,
briquette d’argile simple, c’est-à-dire non cuite et non stabilisée. La stabilisation s’est faite à
quatre doses différentes de stabilisant : 2%, 4%, 6%, 8%. La cuisson s’est faite à trois niveaux
de température différente : 950°C, 1050°C, 1100°C.
Selon une présentation numérique, 48 briquettes fois 2, soit 96 briquettes au total ont été
confectionnées (tableau 3). Une moitié pour des essais en compression et l’autre pour ceux en
flexion (figure 23). Pour chaque site d’étude, 12 briquettes x 2 ont été fabriquées : une
briquette de terre non stabilisée et non cuite (1 BT), quatre briquettes de terre stabilisées à la
chaux et quatre autres au ciment (8 BTS), et trois briquettes de terre cuites (3 BTC).
Tableau 3 : Répartition des BTC par site et par méthode de traitement
Type de BTC/Nombre par site BTC BTC stabilisées au BTC stabilisées à la BTC cuites à :
simple ciment à : chaux à :
- 2%, - 2%, - 950°C,
- 4%, - 4%, - 1050°C,
- 6%, - 6%, - 1100°C)
- 8% - 8%)
Nombre de BTC pour essais de
1 4 4 3
résistance au cisaillement
Nombre de BTC pour essais de
1 4 4 3
résistance à la flexion
Nombre de BTC par site 2 8 8 6
Ces briquettes ont subi des essais de résistance à la compression, à la flexion. Le degré
de retrait et le taux d’absorption ont été calculés. La couleur et la résonnance ont été notées.
La consistance et le temps de prise de la pâte de ciment ont bien évidemment été déterminés.
Mesure du retrait
Immédiatement après gâchage, on observe une rétraction de la pâte fraîche. Ce retrait se
poursuit après prise, puis diminue jusqu’à durcissement total de l’échantillon. Soit ? la
75
longueur correspondante. La mesure du retrait consiste à évaluer les variations de ∆?/ ? en
fonction du temps. Mais dans notre cas nous n’avons pu mesurer que le retrait final.
76
résistances mécaniques des briques. La somme des deux porosités constitue la porosité totale
(Gorisse, 1978). L’essai pour la détermination du coefficient C d’absorption d’eau a été
réalisé sur des éprouvettes prismatiques à une température de 20°C. Les masses des
éprouvettes ont été déterminées après leur séchage dans une étuve réglée à 110°C jusqu’à
masse constante. Les éprouvettes ont été immergées suivant leur plus grande face à enduire de
sorte que celle-ci soit 5 mm au-dessous du niveau de l’eau. L’immersion a été réalisée en
posant les éprouvettes sur des cales installées dans le fond d’un bac. Elles ont été retirées de
l’eau au bout de 10 mn, essuyées avec un linge humide. Elles ont ensuite été pesées afin de
déterminer la masse d’eau absorbée.
Le coefficient C d’absorption d’eau de chaque éprouvette est conventionnellement
)AAB
exprimé par la formule : C = (NF P13-305, 1983) dans laquelle :
C √E
77
Mesure de la résistance à la flexion « 3 points »
Le dispositif de flexion comporte deux appuis à rouleau de 10 mm de diamètre, distants
de 106,7 mm, sur lesquels repose l’éprouvette prismatique suivant une face latérale de
moulage, et un troisième rouleau de même diamètre, équidistant des premiers, et transmettant
la charge F.
Le dispositif à rouleaux est utilisé sur une machine d’essai permettant d’exercer et de
mesurer de faibles charges (<1000 daN) avec une précision de 1% dans les 4/5 supérieurs de
l’échelle de mesure. La charge F doit croître progressivement de 5 daN/s ±1 daN/s. La
contrainte de rupture par flexion est donnée par la relation :
Limites d’Atterberg
La détermination des limites d’Atterberg et indice de plasticité s’est déroulée suivant la
norme NF P 94 – 051 dont le principe est en deux phases :
78
- La détermination de la teneur en eau ‘’ ’’, correspondant à la limite de liquidité, pour
laquelle une rainure de dimension normalisée, pratiquée dans le sol disposé dans la
coupelle de Casagrande se ferme sous l’action de 25 chocs appliqués de manière
normalisée ;
- la détermination de la teneur en eau ‘’ ’’, correspondant à la limite de plasticité pour
laquelle un cylindre de sol de diamètre 3 mm confectionné manuellement se fissure
lorsqu’on le soulève.
Essai Proctor
L’essai Proctor s’est déroulé suivant la norme NF P 94 – 093. Il se fonde sur le principe
suivant : l’expérience montre que lorsqu’on compacte un sol à différentes teneurs en eau,
suivant un processus normalisé, on obtient un matériau dont le poids volumique évolue. En
VWXUC UY CWZ
représentant sur un graphique l’évolution du poids volumique sec (LU = IWZYB[ U[ Z\é^G_`EXZZW`)
aWXUC U[ Zb [_Y
en fonction de la teneur en eau (/ = aWXUC UY CWZ cde ∗ 100) pour différents essais de
79
sont les forces observées dans les mêmes conditions sur un matériau de référence. L’indice
C.B.R. est la plus grande des valeurs suivantes :
ghhWiE U[ aé`éEi_EXW` à +,. BB Ub [`hW`^[B[`E (lm)
) , .
∗ 100 ou
ghhWiE U[ aé`éEi_EXW` à . BB Ub [`hW`^[B[`E (lm)
∗ 100
+A
La capacité portante du sol est d’autant meilleure que l’indice C.B.R. est plus élevé.
- exploration sur les différents sites et prélèvement des échantillons de roches et de sols les
plus représentatifs possibles ;
- observation macroscopique et description de la roche et du sol ;
- confection des lames minces de sol et de roche au centre d’imagerie de l’IRGM (Institut
de Recherche Géologique et Minière) de Yaoundé ;
- observation microscopique et description des minéraux au microscope optique polarisé et
analysé du laboratoire de géologie structurale de l’Université de Yaoundé I.
80
recevant des fentes chaque 5 et 15 mm, selon le détenteur de l’échantillon utilisé. Les
échantillons sont parcourus à 2n de la plage d’angle exigée.
Les phases sont identifiées en utilisant le logiciel PANalytical X’Pert Highscore plus.
Parfois il est possible d’utiliser les mêmes briquettes de la poudre qui ont été préparées
pour l’analyse chimique XRF. L’effet du classeur polyvinylique supplémentaire a été étudié et
a été trouvé négligeable (Loubser and Verryn, 2008)
81
spectroscopie de la Fluorescence aux Rayons X (XRF) qui sert à déterminer la composition
chimique générale d’un échantillon de roche ou de sol.
QH o
J (%) = ∗ QRR avec : q) = Poids 1, q+ : Poids 2 et qB : poids du moule
QH p
Les éléments majeurs sont analysés sur les perles amorcées, suivant la méthode adaptée
de Bennett et Oliver (1992).
Les oligo-éléments sont analysés sur poudre pressée en forme de briquettes, suivant une
adaptation de la méthode décrite par Watson (1996), utilisant une solution saturée de
polyvinyle d’alcool 40-88, comme conservateur.
Les échantillons contenant le sulfure sont préparés avec des soins spéciaux car le
sulfure non soluble dans les flux du borate du lithium endommage la platine support (Lupon
et al. 1997). Ces échantillons doivent être pré-oxydés bien que retenant le soufre
quantitativement comme SO4.
Pour évaluer les erreurs de la préparation des échantillons, un standard interne est
utilisé. Les limites de quantification ont été aussi calculées par le standard de calibrage.
(Tableau 5).
82
Tableau 5 : Paramètres de fiabilité et de vérification des résultats (Loubser and Verryn, 2008)
Oxydes std dev.(%) LOD Eléménts traces std dev.(ppm) LOD
SiO2 0,4 0,02 As* 10 3
TiO2 0,03 0,0032 Cu 3 2
Al2O3 0,3 0,01 Ga 2 2
Fe2O3 0,3 0,0097 Mo 1 1
MnO 0,0065 0,0013 Nb 3 2
MgO 0,1 0,0118 Ni 6 3
CaO 0,07 0,01 Pb 3 3
Na2O 0,11 0,0265 Rb 4 2
K2O 0,06 0,005 Sr 4 3
P2O5 0,08 0,01 Th 2 3
Cr2O3 0,0053 0,0006 U 2 3
NiO 0,01 0,0013 W* 10 6
V2O5 0,0018 0,0008 Y 4 3
ZrO2 0,005 0,0009 Zn 4 4
CuO 0,0037 0,0003 Zr 6 10
Cl* 100 11
std dev : standard deviation en pourcent ou Co 6 3
en partie pour million. Cr 40 15
F* 500 400
LOD : limit of detection S* 300 40
Sc 5 1
N.B:
La valeur de l’élément indiqué avec * sera V 10 1
considérée semi-quantitative. Cs 5 10
Ba 14 5
La 24 5
Ce 14 6
83
La démarche de ces auteurs comporte essentiellement 4 phases successives qui évoluent
dans l’ordre suivant :
i) la phase de caractérisation primaire ;
ii) la reconstitution des silicates et des oxyhydroxydes ;
iii) la caractérisation supplémentaire du milieu étudiée (phase accessoire) ;
iv) l’évaluation des paramètres altérologiques absolus et/ou relatifs.
Cette démarche dispose d’un support à l’exécution manuelle de cette méthode qui est
présentée sur les fiches de restructuration normative en annexe.
84
A = (Al2O3 + Fe2O3) – (Na2O + K2O), ce pôle met en évidence la fraction alumineuse
non liée aux alcalins ;
C = CaO – 3,3 P2O5, pôle de la fraction calcique ;
F = MgO + MnO + FeO, pôle des ferromagnésiens.
ii) le diagramme A’ K F avec :
A’ = (Al2O3 + Fe2O3) – (Na2O + K2O + CaO), où CaO représente le calcium lié aux
silicates ;
K = K2O ; F = MgO + MnO + FeO.
iii) le diagramme A F M, avec :
A = K2O + Na2O ; F = FeO ; M = MnO.
Pour ce qui est des diagrammes triangulaires de la méthode de restructuration
normative, il s’agit :
i) du diagramme L-I-C correspondant aux trois facteurs altérologique Lixiviation –
Induration – Confinement ;
ii) du diagramme A-I-C correspondant aux trois facteurs altérologiques Altération –
Induration – Confinement.
Ces deux diagrammes permettent d’apprécier l’action conjuguée ou non, des facteurs
pédogénétiques, en établissant les prédominances (études ponctuelles), ou les tendances
évolutives (études séquentielles) (Ekodeck et Kamgang, 2002).
Notion de diagrammes carrés (diagramme de type <A = ∑`X•) <X , Ekodeck et
Kamgang, 2002) :
Les diagrammes carrés sont des diagrammes originaux mis au point par Ekodeck et
Kamgang en 2002, permettant de caractériser un échantillon (ou une suite d’échantillons)
prélevés dans un profil, d’une part par rapport à l’indice relatif de lixiviation (ILP) ou au
degré relatif d’altération (DVAR), et d’autre part par rapport à la potentialité en
oxyhydroxydes libres de fer ferrique et d’aluminium». Il s’agit en effet de la superposition de
deux diagrammes de type € = y(•) à deux variables “y“ séparées et à une même variable “ x“
qui s’exprime dans le sens ordinaire ou contraire lorsqu’il se définit avec l’un ou l’autre
variable “y“. Ces deux diagrammes sont les suivants :
i) Le diagramme L-IAL-IFL correspondant à « lixiviation – oxyhydroxydes libres de fer
ferrique – oxyhydroxydes libres d’aluminium »
Ce diagramme permet de classer les roches aluminosilicatées en fonction des
paramètres altérologiques : lixiviation des éléments mobiles, processus hydrolytique,
85
accumulation des oxyhydroxydes libres d’aluminium et de fer ferrique. Il permet aussi de
définir les zones de cuirassement potentiel.
ii) Le diagramme A-IAL-IFL correspondant à « altération – oxyhydroxydes libres
de fer ferrique – oxyhydroxydes libres d’aluminium »
Dans ce diagramme, c’est plutôt l’altération qui est prise en compte au lieu de la
lixiviation comme précédemment. Il permet en outre de déduire certains caractères
topologiques (mode de différenciation des profils, texture et minéralogie prédominantes) et
même géotechnique (opportunité d’utilisation en génie civil).
86
Les paramètres sans dimension qui indiquent dans quelle proportion sont les différentes
phases d’un sol sont des paramètres très importants et essentiellement variables. Ils
caractérisent l’état dans lequel se trouve un sol. Ces paramètres sont :
Vƒ
- la teneur en eau / = ∗ 100
V„
I…
- l’indice des vides = = *
I„
Iƒ
- Le degré de saturation (w = ∗ 100
I…
I…
- La porosité † =
I
ŽCHŽ[
Ld = (1- †)Ls , L ′ = L• , pour un sol argileux saturé e ≈ 2,65/ , 2,65 étant
ŽC
0 Air
/. L‡ =
Eau
P=(/+1)L‡ V=1+e
L‡
Solide 1
L‡, /, =
Figure 24 : Schéma d’un volume élémentaire de sol. Poids et volume des différentes
phases en fonction des paramètres de définition des sols
87
A ces paramètres d’identification, on associe les limites d’Atterberg. Elles permettent de
prévoir le comportement des sols pendant les opérations de terrassement, en particulier sous
l’action des variations de teneur en eau. Il existe deux limites dites d’Atterberg : la limite de
liquidité (/L) – qui caractérise la transition entre un état liquide et un état plastique- et la
limite de plasticité (/P) – qui caractérise la transition entre un état plastique et un état solide-.
De ces limites, on définit les deux indices suivants :
Indice de plasticité : •a = /Z − /a
ˆ‘ Hˆ
Indice de consistance : •^ = ’“
88
100%
argile
Légende :
1-Argile
2-Argile sableuse
3-Argile silteuse
4-Limon argilo-
sablleux
5-Limon argileux
6-Limon argilo-
% Argile
1 silteux
% Sable
7-Sable
8-Limon sableux
9-Limon
10-Limon silteux
2 3
4 5 6
9
10
7 8
100% 100%
sable limon
% Limon
Figure 25 : Diagramme de la « public Roads Administration »
Limite de liquidité WL
10 20 30 40 50 60 70 80
70 90 100
Argile minérale de
60 forte plasticité
50
Indice de plasticité IP
Argile Argile
40 minérale minérale IP = 0,73WL - 15
de faible de
30 plasticité moyenne
plasticité
20
10
89
Tableau 6 : Classification américaine des sols H.R.B. (Transposée en unité et tamis français)
Classification Au plus 35% de grains plus petits que 80 Plus de 35% de grains plus petits que 80
générale
Pourcentage passant A1 A3 A2 A4 A5 A6 A7
au : A1a A1b A2-4 A2-5 A2-6 A2-7 A7-5 A7-6
Tamis de 2mm ≤50
Tamis de 0,40mm ≤30 ≤50 ≥51
Tamis de 80 ≤15 ≤25 ≤10 ≤35 ≤35 ≤35 ≤35 ≥36 ≥36 ≥36 ≥36 ≥36
Caractéristique de la Impo
fraction passant au ssible
tamis de 2mm à
-Indice de plasticité <6 mesur ≤10 ≤10 ≥11 ≥11 ≥11 ≥11 ≥11
Impossible à er Ip<WL-30 Ip>WL-30
-Limite de liquidité déterminer - ≤40 ≥41 ≤40 ≥41 ≤40 ≥41 ≤40 ≥41 ≥41
-indice de groupe 0 ≤4 ≤8 ≤12 ≤16 ≤20
Appellation générale Cailloux Sables Mélange de graviers limoneux ou Sols limoneux Sols argileux
Graviers fins argileux avec des sables limoneux ou
sables argileux
Estimation générale Excellent à bon Passable à mauvais
comme sous-sol de
chaussée
N.B. : Pour chaque sol identifié, on indiquera , après son symbole de groupe, l’indice de groupe entre parenthèse. Par exemple : A2-7(3)
90
dans les latérites le minerai de fer, la bauxite et de nombreux grès ferrugineux (Autret, 1983
in Millogo, 2008).
a
: O.PM. : Optimum Proctor Modifié
On distingue 4 types de classification (Millogo, 2008) :
- Classification HRB (Highway Research Board)
Plusieurs classes sont couvertes par les graveleux latéritiques. Les plus graveleux sont
les classes A-2-4 à A-2-7 tandis que les plus argileux (passant à 0,080 mm>35%) sont des A-
7-5 à A-7-6 (Bagarre, 1990).
91
- Classification USCS (Unified Soil Classification System)
Les graveleux latéritiques entrent en général dans la catégorie des sols grenus. Ils se
repartissent entre les GC (gravier argileux) et les SC (sable argileux) lorsque leur
granulométrie maximale est réduite.
- Nouvelle classification française des sols
La quasi-totalité des graveleux latéritiques est située dans la classe B6 (D<50 ; f : 12 à 35% ;
IP>10%).
- Autre classification : classification ivoirienne
Cette classification retient trois types de graveleux latéritiques ; elle est basée sur le
pourcentage des fines (f), l’indice de plasticité (IP) et le produit f.IP. Les trois types de
graveleux latéritiques sont : Gl1, Gl2 et Gl3 (Bagarre, 1990).
Les graveleux latéritiques de type Gl1 sont caractérisés par f=15% et f.IP<250 (quand
IP>16%). Ce sont les meilleurs graveleux dont le CBR est généralement supérieur à 30%, la
densité sèche de l’OPM est supérieure à 2,1 et la teneur en eau optimale de compactage est
comprise entre 5 et 8%.
Quant aux graveleux latéritiques de type Gl2, ils sont limités par les courbes (f.IP) 250
et 600 (quand IP>24) et dont f est compris entre 15 et 25%. Le CBR est généralement compris
entre 15 et 40 %, la densité sèche maximale OPM est comprise entre 2 et 2,25 et la teneur en
eau optimale de compactage est comprise entre 7 et 10%.
Enfin, les graveleux latéritiques de type Gl3 sont limités par les courbes (f.IP) 600 et
1000 (quand IP > 28 %) et dont f est compris entre 25 et 35 %. Le CBR est systématiquement
inférieur à 30 %, la densité sèche maximale de l’OPM est comprise entre 1,9 et 2,2 et la
teneur en eau optimale de compactage varie de 7 à 10 %.
Les matières premières Gl3 sont utilisables comme matières premières de remblai ou
pour les couches de forme ; celles Gl1 sont de bonnes matières premières pour les couches de
fondation et peuvent être parfois utilisées à l’état naturel pour les couches de base, mais alors
elles devront le plus souvent être améliorées aux liants hydrauliques ou aux concassés car les
CBR>80% ne sont pas fréquents. Quant aux matières premières Gl2, leurs propriétés sont
intermédiaires entre celles des Gl1 et Gl3 ; elles ne pourront que rarement être utilisées pour
les couches de fondation (Bagarre E., 1990).
Les normes de dimensionnement des routes dépendent beaucoup de l’intensité du
trafic (Messou M., 1980). Le tableau 8 donne des valeurs tolérées du CBR pour les couches de
fondation et de base en fonction de la classe du trafic.
92
Tableau 8 : Valeurs du CBR (en %) en fonction de la classe du trafic (T)
Valeur du CBR à 95% OPM après 96 heures d’imbibition Classe de trafic
T1 T2 T3 T4 T5
Fondation 25 30 30 30 35
Base 60 80 80 - -
T1 : 100 – 300 véhicules par jour T4 : 3000 – 6000 véhicules par jour
T2 : 300 – 1000 véhicules par jour T5 : 6000 – 12000 véhicules par jour
T3 : 1000 – 3000 véhicules par jour
Le choix d’un graveleux latéritique, pour une couche donnée, sur la base des
caractéristiques géotechniques et mécaniques n’est pas souvent judicieux compte tenu du fait
que les graveleux latéritiques n’ont pas une structure stable. Compte tenu du caractère évolutif
de ces sols, il a été constaté que leur comportement sur le terrain est différent de celui prévu
par les essais géotechniques classiques (Tockol et al, 1994). A cet effet, des analyses
chimiques et minéralogiques devraient systématiquement compléter les essais géotechniques
et mécaniques. Le paramètre important admis est le ratio silice/sesquioxydes (Mahalinger-Iyer
et Williams, 1997). Pour une couche de base qui requiert une bonne performance mécanique,
ce ratio est compris entre 2,5 et 6. La composition minéralogique est aussi un critère
important. En effet, les graveleux latéritiques contenant des espèces minérales argileuses
gonflantes telles que les smectites ne sont pas recommandables pour des couches de
chaussées.
93
CHAPITRE II : ETUDE ALTEROLOGIQUE DES PROFILS
94
INTRODUCTION
Les actions conjuguées de l’atmosphère, la biosphère et de l’hydrosphère sur les roches
des Monts Bambouto depuis leurs mises en place ont conduit à la formation d’épaisses
couches de sol allant jusqu’à plus de 30 m de profondeur dans la zone basse du versant sud
qui constitue en effet le versant le plus long.
95
I- PRÉSENTATION DES RÉSULTATS DES ANALYSES MINÉRALOGIQUES
ET CHIMIQUES
Introduction
Une meilleure connaissance des fractions minérale et chimique d’une roche passe par
des analyses combinées de Diffraction de la Poudre et de Spectroscopie de fluorescence aux
rayons X. Combinées, les deux techniques sont complémentaires l’une – l’autre et apporte une
nouvelle dimension aux données minéralo-géochimiques qui s’améliorent ainsi (Verryn and
Loubser, 2008). Les échantillons des sols et des roches des profils d’altération de chaque
village ont été soumis à ces analyses ; les différents résultats sont présentés ci-dessous.
I.1- Distribution des éléments chimiques dans les profils des différents sites
I.1.1- Profil d’altération sur trachybasalte de Batsingla
La distribution des éléments chimiques en fonction de la profondeur dans le profil
d’altération sur trachybasalte de Batsingla est donnée par les figures 27, 28, 29, 30.
96
- entre ces extrêmes, on trouve progressivement : le soufre, le scandium, le tungstène,
l’uranium, le molybdène, le rubidium, le plomb, le cérium, le thorium, le cobalt, le
Yttrium, le zinc, le cuivre, le nickel, le galium, l’arsenic, le strontium, le niobium ;
- un désordre semblable à celui des éléments majeurs s’opère entre 29 et 25, 16 et 13 m
de profondeur ;
- à partir de 13 m de profondeur, tous les éléments baissent brusquement avant de
reprendre leur évolution, à l’exception du strontium, tungstène, cobalt et du soufre qui
évoluent brusquement.
97
Oxydes (%)
0,001 0,01 0,1 1 10 100
0,0
SiO2
TiO2
Al2O3
Fe2O3
MgO
CaO
5,0
MnO
H2O
Na2O
K2O
P2O5
10,0
Profondeur (m)
15,0
20,0
25,0
30,0
As Th
Cu U
Ga W*
Mo Y
5,0 Nb 5,0 Zn
Ni Zr
Pb Cl*
Rb Co
Cr
Sr
10,0 10,0
15,0 15,0
Profondeur (m)
Profondeur (m)
20,0 20,0
25,0 25,0
a b
30,0 30,0
Figure 28: Distribution des éléments traces à Batsingla (a) Figure 29: Distribution des éléments traces à Batsingla (b)
99
Eléments traces (ppm)
Eléments traces (ppm)
1 10 100 1000 10000 100000 1 10 100 1000
0,0 0
F*
2
S*
5,0
Sc
Cs
Ba
4
La
10,0 Ce
As
Cu
6
Ga
Mo
15,0 Nb
Ni
8 Pb
Rb
Sr
20,0
10
25,0
12
Profondeur (m)
Profondeur (m)
c a
30,0 14
Figure 30: Distribution des éléments traces à Batsingla (c) Figure 31: Distribution des éléments traces à
Fomopéa (a)
100
Oxydes (%)
SiO2
4 Al2O3
Fe2O3
MgO
6
CaO
Profondeur (m)
Na2O
8 K2O
TiO2
H2O
10
P2O5
MnO
12
14
Figure 32: Distribution des éléments majeurs à Fomopéa
Zr Ce
6 Cl* 6
Co
Profondeur (m)
Profondeur (m)
Cr
8 8
10 10
12 12
b c
14 14
Figure 33: Distribution des éléments traces à Fomopéa Figure 34: Distribution des éléments traces à Fomopéa
(b) (c)
101
I.1.2- Profil d’altération sur granitoïde de Fomopéa
Tout au long du profil d’altération, la distribution des éléments chimiques peut être
décrite (Figures 31, 32, 33 et 34).
102
• Pour les éléments traces :
- le tungstène et le zirconium sont les plus représentatifs. Leurs parties pour million
varient respectivement de 550 ; 115 à 25 m de profondeur à 470 ; 185 en surface.
- le molybdène, l’uranium, le thorium et l’yttrium sont les moins représentatifs. Leurs
parties pour million varient respectivement de 1 ; 3 ; 6 ; 3 à 25 m de profondeur à
1 ; 3 ; 3 ; 5,8 en surface.
Oxydes (%)
0,0001 0,001 0,01 0,1 1 10 100
3
SiO2
TiO2
8 Al2O3
Fe2O3
MgO
Profondeur (m)
K2O
H2O
13 MnO
CaO
Na2O
P2O5
18
23
103
Eléments traces (ppm) Eléments traces (ppm)
5 5
Th
10 10
U
W*
Zn
15 15
As Zr
Cu Cl*
Ga Co
20 20
Mo Cr
Nb
Ni
25 Pb
25
Profondeur (m)
Rb
Profondeur (m)
Sr
30 30
Figure 36: Distribution des éléments traces à Fontsa- Figure 37: Distribution des éléments traces à Fontsa-
Touala Touala
104
Eléments traces (ppm)
0,1 1 10 100 1000 10000
0
F*
5 S*
Sc
Cs
10 Ba
La
Ce
15
20
25
Profondeur (m)
30
105
Oxydes (%)
0,001 0,01 0,1 1 10 100
0
SiO2
TiO2
Al2O3
5
Fe2O3
K2O
H2O
10 MnO
MgO
CaO
15 Na2O
P2O5
20
Profondeur (m)
25
30
Figure 39: Distribution des éléments majeurs à Litakli
Cu
Ga
5
Mo
Nb
10 Ni
Pb
Rb
15 Sr
20
Profondeur (m)
25
30
Figure 40: Distribution des éléments traces à Litakli
106
Eléments traces (ppm)
Eléments traces (ppm)
1 10 100 1000 10000 100000 1 10 100 1000 10000 100000
0 0
Th
5 5
W*
Zn
Zr
10 10 F*
Cl* S*
Co Sc
V
Cr
Cs
15 15 Ba
Profondeur (m)
Profondeur (m)
La
Ce
20 20
25 25
30 30
107
I.1.4- Profil d’altération sur anatexite de Litakli
Tout au long du profil d’altération, la distribution des éléments majeurs peut être décrite
en fonction de la profondeur (Figures 39, 40, 41 et 42). De ces graphes, il est noté :
• Pour les éléments majeurs :
- les oxydes de silicium, d’aluminium et d’hydrogène sont les plus représentatifs.
Leurs pourcentages massiques varient respectivement de 58 ; 22 ; 10 à 27 m de
profondeur à 68 ; 18 ; 8 en surface.
- Les oxydes les moins représentatifs sont ceux du calcium, du sodium et du
manganèse. Leurs pourcentage massiques varient respectivement de 0,0023 ;
0,0054 ; 0,035 à 27 m de profondeur à 0,0023 ; 0,0054 ; 0,019 en surface.
• Pour les éléments traces :
- le tungstène et le zirconium sont les plus représentatifs. Leurs parties pour million
varient respectivement de 110 ; 220 à 27 m de profondeur à 450 ; 205 en surface.
- le molybdène, l’uranium et le thorium sont les moins représentatifs. Leurs partie
pour million varient respectivement au tour de 1 ; 3 ; 3 entre 25 m de profondeur et
la surface.
I.2- Distribution des minéraux dans les profils d’altération des différents sites
I.2.1- Profil d’altération sur trachybasalte de Batsingla
Tout au long du profil d’altération sur trachybasalte de Batsingla, la distribution
minéralogique en fonction de la profondeur peut être donnée par la figure 43.
De cette figure, on peut noter le minéral le plus représentatif et celui le moins
représentatif en fonction des profondeurs (Tableau 9).
Tableau 9 : Présentation des minéraux les plus et les moins représentatifs en fonction de la
profondeur à Batsingla
Profondeur (m) Minéral le plus représentatif (%) Minéral le moins représentatif (%)
0,5 goethite 84,15 kaolinite 0,18
2,5 goethite 60 quartz 0,7
8 kaolinite 86,92 magnétite 3,98
13 kaolinite 56,12 quartz 2,03
14,3 quartz 70,8 hématite 3,23
14,6 goethite 86,42 kaolinite 13,58
15,5 kaolinite 65,03 anatase 2,9
20,2 goethite 65,62 kaolinite 34,38
23 kaolinite 72,24 quartz 2,08
26,2 kaolinite 70,13 quartz 2,86
27,5 kaolinite 69,96 ilmenite 4,71
29 diopside 40,06 enstatite 3,04
108
Pourcentage des minéraux
0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100
Gibbsite
0,5
Kaolinite
0,5 Quartz
Anatase
2,5
Goethite
Hematite
8
Magnetite
13 Muscovite
Ilmenite
14,3
Diopside
14,6 Enstatite
Orthoclase
15,5 Smectite
Plagioclase
20,2
23
Profondeur (m)
26,2
27,5
29
Gibbsite
2 Kaolinite
Quartz
4,3 Magnetite
Muscovite
6 Biotite
Plagioclase
10 Microcline
Chlorite
12 Hornblende
Profondeur (m)
Actinolite
12
12
0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100
Hornblende
4
Microcline
Plagioclase
13,5
Quartz
22 Kaolinite
Muscovite
24 Chlorite
Gibbsite
Profondeur (m)
24
25
Gibbsite
1
Kaolinite
7
Quartz
13 Anatase
Hematite
15
Muscovite
23 Biotite
Profondeur (m)
26
27
110
Tableau 10 : Présentation des minéraux les plus et les moins représentatifs en fonction de la
profondeur à Fomopéa
Profondeur (m) Minéral le plus représentatif (%) Minéral le moins représentatif (%)
2 microcline 39,96 magnétite 1,93
4,3 quartz 32,15 microcline 9,9
6 biotite 34,8 muscovite 7,5
10 quartz 40,4 actinolite 3,29
12 plagioclase 35,34 kaolinite 1,61
12 plagioclase 34,2 biotite 3,56
12 quartz 37,02 microcline 29,45
I.2.3- Profil d’altération sur orthogneiss de Fontsa-Touala
Tout au long du profil d’altération sur ortho-gneiss de Fontsa-Touala, la distribution
minéralogique en fonction de la profondeur est donnée par la figure 45.
De cette figure, on peut noter le minéral le plus représentatif et celui le moins
représentatif (Tableau 11).
Tableau 11 : Présentation des minéraux les plus et les moins représentatifs en fonction de la
profondeur à Fontsa-Touala
Profondeur (m) Minéral le plus représentatif (%) Minéral le moins représentatif (%)
4 quartz 47,56 chlorite 9,37
13,5 kaolinite 56,65 chlorite 13,31
22 quartz 50,22 muscovite 19,9
24 quartz 100 - -
25 plagioclase 36,38 hornblende 3,39
111
I.3- Présentation des résultats dans les digrammes ACF, A’KF, AFM et de
Streckeisen
Les différents minéraux et les pourcentatges pondéraux des oxydes correspondant à chaque
site ont été mis ensembles dans les diagrammes ACF, A’KF et AFM et de streckeisen
(Figures 47, 48, 49, 50, 51).
Légende :
- Diagramme A C F, avec : A = (Al2O3 + Fe2O3) - (Na2O + K2O), ce pôle met en évidence la
fraction alumineuse non liée aux alcalins ; C = CaO - 3,3 P2O5, pôle de la fraction calcique ; F
= MgO + MnO + FeO, pôle des ferromagnésiens.
- Diagramme A’ K F avec : A’ = (Al2O3 + Fe2O3) - (Na2O + K2O + CaO), où CaO représente
le calcium lié aux silicates ; K = K2O ; F = MgO + MnO + FeO.
- Diagramme A F M, avec : A = K2O + Na2O ; F = FeO ; M = MnO.
Conclusion :
Les résultats des analyses chimique et minéralogique présentés dans ce paragraphe sous forme
de tableaux et de figures montrent qu’en matière de représentativité :
Pour les éléments majeurs
Les oxydes de fer, d’aluminium, d’hydrogène et de fer sont prédominants par rapport
aux autres oxydes dans tous les profils (sur : trachybasalte, granitoïde, orthogneiss et
anatexite).
Pour les éléments traces
Le fluor, le vanadium et le zirconium sont prédominants dans le profil sur
trachybasalte ; le soufre et le baryum sont prédominants dans le profil sur granitoïde ; le
tungstène et le zirconium sont prédominants dans les profils sur orthogneiss et sur anatexite.
Pour les minéraux
Le diopside est le minéral le plus représentatif en profondeur pendant que la goethite est
le minéral le plus représentatif en surface dans le profil sur trachybasalte ; le quartz et le
plagioclase sont les minéraux les plus représentatifs en profondeur tabdis que le quartz et la la
microcline sont les plus représentatifs en surface dans le profil sur granitoïde ; le quartz et le
plagioclase sont les minéraux les plus représentatifs en profondeur alors que la kaolinite et le
quartz sont les plus représentatifs en surface dans le profil sur orthogneiss ; le quartz est
prédominant sur toute l’étendue du profil sur anatexite.
112
A A’ K
Batsingla
Fomopéa
C F
F
Figure 47 : Diagramme ACF et A’KF des oxydes du profil d’altération de Batsingla et de Fomopéa montrant que
l’altération évolue vers les « argiles continentales »
A
Batsingla
Fomopéa
F M
113
A A’ K
Litakli
Fontsa-Touala
C F
F
Figure 49 : Diagramme ACF et A’KF des oxydes du profil d’altération de Litakli et Fontsa-Touala
montrant que l’altération des roches évolue vers les « argiles continentales »
A
Litakli
Fontsa-Toaula
F M
Figure 50 : Diagramme AFM des oxydes du profil d’altération de Litakli et de Fontsa-Touala
114
Quartz
BT : Trachybasalte
FP : Roche plutonique correspondant aux
monzogranite et granodiorite
FT : Monzogranite
Feldspaths alcalins
et albite (An05-100)
Plagioclases
(An00-05)
Feldspathoïdes
Figure 51 : Diagramme de Streickeisen (1974) des différentes roches mères
115
II- PROFIL D’ALTERATION SUR TRACHYBASALTE DE BATSINGLA
Niveau huminifère
Niveau
d’accumulation
graveleux
Niveau kaolinitique
Zone de transition
Isaltérite
2m
Trachybasalte
0,5m
116
II.2- Pétrographie de la roche mère
100
Microlite
Plagioclase
Olivine →
smectite
Diopside
RBT
La roche mère peu altérée est constituée majoritairement (Figure 53) de 40,06 % de
diopside (clinopyroxène ferromagnésien et calcique), de 16,93 % de plagioclase, et de 6,4%
d’orthoclase (feldspath potassique). Ces minéraux ont amorcé leur altération, particulièrement
l’olivine pour donner les smectites (27,9 %). Ainsi l’hydrolyse et l’oxydation des olivines
produisent les smectites et la goethite (cours sur l’érosion et l’altération ; Pédro, 1987 ; Dalla,
1996)
Ces différents minéraux et les pourcentages pondéraux des oxydes mis ensembles dans
le diagramme de Streckeisen (1974) et les diagrammes triangulaires ACF, A’KF et AFM
(figures 47, 48 et 51) ; associés à la classification simplifiée des roches magmatiques et
l’observation à l’œil nu montrent que cette roche est un trachybasalte, hyper-alumino-ferrique,
calco-alcalin, pauvre en ferromagnésien.
Les resultats de l’analyse chimique globale (Figure 27) montrent que cette roche est
constituée de 41,63 % de ( 3+, de 15,25 % de :;+ 3 , de 16,61 % de <=+ 3 , de 8,97 % de
#23, 7,45 % de S 3 et de faibles pourcentages de } 3+ , {2+ 3, |+ 3 =x q+ 3. . Par
restructuration normative (Ekodeck et Kamgang, 2002), on obtient les minéraux de même
ordre : anorthite (38,1 %), stévensite (23,3 %), goethite (14,6 %). Ces derniers permettent de
définir les caractéristiques du milieu d’altération de la roche mère :
- La roche mère est déficitaire en silice et pauvre en alumine (Classe (;+ − :;+ ), elle
est de sous-classe I, c’est-à-dire une roche à oxyhydroxydes libres purement
ferrugineux ; c’est une roche très faiblement alumineuse (IAL=0,00) et moyennement
ferrugineux ;
117
- la lixiviation des éléments migrateurs de l’ordre de 43,4 % caractérise la
monosiallitisation ; la roche est peu altérée de l’ordre de 28,4 % ; à induration
potentielle faible de l’ordre de 20,15 % ; le milieu d’altération est fermé.
118
100 100
1BT KAO
a b
) )
?
100 100
4BT 7BT
c) d
)
Figure 54 : Observations microscopiques en lumière polarisée montrant : les plagioclases en altération
blanchâtre, l’accumulation du fer et les fissures de lessivage des minéraux : a) 1BT : Fraction du sol située à
27 m de profondeur ; b) KAO : fraction du sol située à 22 m de profondeur ; c) 4BT : Fraction du sol située à
24 m de profondeur ; d) 7BT : Fraction du sol située à 18,40 m de profondeur ;
119
L’analyse chimique globale (figure 27) montre que ce niveau est constitué de 35,25 %
de ( 3+, de 31,58 % de :;+ 3 , de 9,24 % de <=+ 3 , de 9,69 % de } 3+ et de faible
pourcentage (sensiblement nul) de S 3, #23, {2+ 3 =x |+ 3 ; Le q+ 3. est maintenu. Il y a eu
enrichissement du milieu en alumine, titane ; appauvrissement en silice, fer, lessivage des
cations.
Par restructuration normative (Ekodeck et Kamgang, 2002), on obtient les minéraux de
même ordre : kaolinite (74,10 %), anatase (9,7 %), goethite (10,3 %). Ces derniers permettent
de définir les caractéristiques du milieu (Annexe VI.1) :
- le milieu 3BT est riche en silice et riche en alumine (classe : (;) − :;) ) ; il constitue une
roche à oxyhydroxydes libre plus ferrugineux qu’alumineux ; c’est une roche faiblement
alumineuse et moyennement ferrugineuse ;
- la lixiviation des éléments migrateurs de l’ordre de 76,19 % indique la monosiallitisation
(ILP=76,19) ; la roche est très altérée (DVAR=76,19) avec une induration potentielle faible
(IIP=15,72) ; le milieu d’altération est ouvert (ICP=0,63).
120
Par restructuration normative (Ekodeck et Kamgang, 2002), on obtient plutôt ces
minéraux : kaolinite (83,6 %), gibbsite (4,35 %), quartz (4,15), goethite (3,01 %), sériscite
(1,35 %), anatase (2,99 %), Ces derniers permettent de définir les caractéristiques du milieu
(Annexe VI.1) :
- le milieu est riche en alumine et en silice, (classe (;) − :;) ) ; roche à oxyhydroxydes
libre également ferrugineux et alumineux (PPFAL= 1,65) ; roche faiblement alumineuse et
faiblement ferrugineuse ;
- la lixiviation des éléments migrateurs de l’ordre de 76,67 % indique la
monosiallitisation (ILP=76,67) ; roche très altérée de l’ordre de 76,19 % et à induration
potentielle très faible (IIP = 9,42) ; milieu peu confiné (ICP=17,03), roche silicatée contenant
la kaolinite, l’oxyhydroxyde d’Al ;
121
- le milieu est riche en alumine et riche en silice, (classe (;) − :;) ) ; roche à oxyhydroxydes
libres plus ferrugineux qu’alumineux ; roche très faiblement alumineuse et roche
fortemement ferrugineuse ;
- la lixiviation des éléments migrateurs de l’ordre de 95,23 % indique l’allitisation ; roche à
silicates moyennement altérés de l’ordre de 42,42 % ; l’induration potentielle est élevée de
70,23 % ; le milieu est moyennement confiné (ICP=55,64).
122
A ce niveau, il n’existe plus aucun silicate primaire dans le profil, tous sont altérés
majoritairement en kaolinite, goethite et gibbsite avec un peu d’hématite, de magnétite et
d’anatase. Presque tous les équilibres chimiques présentés en annexe VII interviennent (n° : 1
à 7). Ainsi interviennent simultanément plusieurs processus d’altération qui sont : l’hydrolyse
totale ou partielle, l’oxydation, l’hydratation et la déshydratation.
123
conditions thermodynamiques ont favorisé les actions combinées de l’oxydation, de
l’hydratation, de l’allitisation et de la monosiallitisation.
100
100
12BT LBT1
a) b)
L’analyse chimique globale (figure 27) donne les pourcentages pondéraux suivants des
oxydes : 44,01 <=+ 3 ; 24,07 :;+ 0 ; 12,69 ( 3+. La recombinaison de ces oxydes par
restructuration normative donnent les mêmes minéraux : 35,8 % de goethite ; 20,6 % de
gibbsite ; 26,7 % de kaolinite et 5,43 % d’anatase. Ceci permet de caractériser le milieu
pédogenétique (Annexe VI.1) :
- le milieu est riche en alumine et en silice, (classe (;) − :;) ) ; roche à oxyhydroxydes
libres plus ferrugineux qu’alumineux ; la roche est faiblement alumineuse et moyennement
ferrugineuse ;
- la lixiviation des éléments migrateurs de l’ordre de 88,60 % caractérise l’allitisation ; la
roche est à silicates extrêmement altérés de l’ordre de 88,60 %, à induration potentielle
élevée de l’ordre de 70,27 % ; le milieu est très peu confiné (ICP = 0,73).
124
L’analyse chimique globale (figure 27) donne les pourcentages pondéraux suivants des
oxydes : 67,26 % de <=+ 3 ; 12,53 % de :;+ 0 ; 4,87 de ( 3+. La recombinaison de ces
oxydes par restructuration normative donne les mêmes minéraux : 74,9 % de goethite ; 12,9 %
de gibbsite ; 4,85 % de kaolinite et 2,62 % d’anatase. Ceci permet de caractériser le milieu
pédogenétique :
- le milieu est riche en alumine et en silice, (classe (;) − :;) ) ; il correspond à une roche à
oxyhydroxydes libres plus ferrugineux qu’alumineux (PPFAL = 0,20) ; c’est une roche
faiblement alumineuse et fortement ferrugineuse ;
- la lixiviation des éléments migrateurs de l’ordre de 95,29 % caractérise l’allitisation ; les
silicates sont totalement altérés de l’ordre de 95,29 % (DVAR = 95,29) ; l’induration
potentielle est très élevée de l’ordre de 90,69 % et le milieu est très peu confiné.
125
Dans le niveau 11BT, il y a transformation par ferrolyse de ces sols en matériaux grenus
ocres. Le phénomène de ferrolyse a été observé par plusieurs auteurs : Héloisa et al (1995), et
mis en évidence pour la première fois par Brinkman (1970, 1979) in Héloisa et al (1995). Ils
observent dans les horizons supérieurs des sols à gley de surface et des planosols des pays
tempérés et tropicaux, où les alternances de réduction et d’oxydation liées aux variations
saisonnières des précipitations provoquent une hydrolyse de l’argile par libération de protons
lors de l’oxydation du fer ferreux en fer ferrique. Brinkman distingue ainsi la chéluviation,
agent de la podzolisation, où il y a chélatation de fer II et III, ainsi que de l’aluminium, de la
ferrolyse où la matière organique ne provoque pas de chéluviation et où le fer ferreux migre
sous forme ionique en conditions réductrices puis s’oxyde en libérant des protons.
En effet, l‘analyse par diffraction des rayons X des niveaux inférieurs indique la
présence de goethite, de kaolinite. La pauvreté en fer implique que cet élément est apporté
en solution dans les pores. La diminution, puis la disparition de la silice et de l’aluminium
lorsqu’on va du plasma aux débris ferrugineux, montrent que l’incrustation par le fer de la
paroi des pores s’accompagne d’une destruction de la kaolinite qui lui sert de support. I1
s’agit d’une ferrolyse. Ambrosi et al. (1986) in Héloisa et Boulet (1995) font intervenir la
ferrolyse dans le processus de formation des globules ou concrétions ferrugineuses. Le
produit final étant ici la goethite.
L’intérêt du présent modèle est que la ferrolyse est l’unique mécanisme qui s’y
manifeste et qu’il aboutit à la disparition quasi-totale du plasma kaolinique (Héloisa et Boulet,
1995).
Diagramme ACF (figure 47) : la roche mère est constituée d’un mélange ternaire à
composants de quantités différentes. C’est une roche à fraction alumineuse ferrique non liée
aux alcalins, très prédominante sur les fractions calcique et ferromagnésienne ferreuse.
L’altération de cette roche la transforme en un mélange binaire à la limite à un seul
composant. Ainsi les produits d’altération sont des roches à fraction alumineuse ferrique non
126
liée aux alcalins, avec rareté de la fraction ferromagnésienne ferreuse et disparition de la
fraction calcique.
Diagramme A’KF (figure 47) : la roche mère est un mélange ternaire à composants de
quantité très inégale. C’est une roche à fraction alumineuse ferrique (avec calcium lié aux
alcalins) prédominante sur la fraction ferromagnésienne ferreuse, elle-même prédominante sur
la fraction potassique. Cette roche mère s’altère pour donner des matériaux à fraction
alumineuse ferrique avec calcium lié aux alcalins et disparition progressive des fractions
ferromagnésiennes ferreuse et potassique.
Digramme AFM (figure 48) : la roche mère est constituée d’un mélange binaire à
composants de quantité inégale. C’est une roche sodi-potassique pauvre en manganèse. Elle
s’altère progressivement dans le même domaine avec diminution de la fraction sodipotassique
et augmentation de la fraction manganosique pour devenir finalement une roche riche en
manganèse, pauvre en sodium et potassium.
Conclusion : le profil pédologique sur basalte de Batsingla part d’une roche mère à
fraction alumineuse ferrique non liée aux alcalins, très prédominante avec calcium liés aux
silicates et pauvre en minéraux ferromagnésiens ferreux et présence des minéraux sodi-
potassiques. Elle évolue progressivement vers une roche à fraction alumineuse ferrique avec
calcium lié aux silicates, riche en manganèse et pauvre en sodium et en potassium.
127
L
4 5
3
6 2
C I
Zone d’intervention
Zone de prédominance d’un seul facteur Zones de prédominance conjuguée de deux facteurs
équivalente des trois facteurs
1: Lixiviation potentielle 4: Lixiviation et confinement potentiels
Lixiviation, induration et
2: Induration potentielle 5: Induration et lixiviation potentiels 7:
confinement potentiels
3: Confinement potentiel 6: Confinement et induration potentiels
128
A
4 5
3
6 2
C I
Zone d’intervention
Zone de prédominance d’un seul facteur Zones de prédominance conjuguée de deux facteurs
équivalente des trois facteurs
1: altération virtuelle 4: altération virtuelle et confinement potentiel
Altération, induration et
2: Induration potentielle 5: Induration potentielle et altération virtuelle 7:
confinement potentiels
3: Confinement potentiel 6: Confinement et induration potentiels
Il est à noter que les niveaux médian et supérieur sont potentiellement des zones de
cuirassement ferrugineux et alumineux.
Diagramme A-IAL-IFL, Figure 59 : le profil évolue d’un niveau peu différencié à un
niveau très bien différencié avec un aller et retour du niveau bien différencié vers le niveau
peu différencié. En d’autre terme le niveau médian du profil est une association non linéaire
des couches bien différenciées et peu différenciées. Le profil évolue des textures limoneuses
dans le niveau inférieur à graveulo-argileuse dans le niveau supérieur en passant par la texture
limoneuse. Ces sols adoptent des comportements différents selon qu’ils proviennent de la
surface, du niveau médian ou du niveau supérieur, c’est-à-dire que sous l’application d’une
charge, ils se comportent respectivement comme un corps plastique, un corps plasto-
compressible, un corps élasto-compressible, le mode de rupture étant franche à ductile.
L’utilisation des matériaux de ce profil devra tenir compte de ces comportements et de la
minéralogie de ces matériaux.
Conclusion : le profil pédologique sur basalte de Batsingla montre que c’est un sol bien
différencié à vaste zone de cuirassement potentiel ferrugineux et alumineux. Leur utilisation
dans les travaux de génie civil devra tenir compte de leur comportement élastoplastique à
rupture franche à ductile et de leur minéralogie riche en kandites et illites.
129
Croûtes, cuirrasses, et carapaces
Ferrugineuse alumineuse
[L] [L]
50
100 0
Allitisation
IFL
100
Lzcpa
Latérites et sols tropicaux
forte
Monosiallitisation
Prévalence altérologique
Lzcpf
moyenne
Nature de la roche
50 50
Bisiallitisation
Autres types de sols
Faible
Roches mères
plus ou moins
saines
0 IAL
0
0 50 100
Roches très Roches Roches Roches Roches très
faiblement faiblement moyennement fortement fortement
alumineuses alumineuses alumineuses alumineuses alumineuses
130
Croûtes, cuirrasses, et carapaces
Ferrugineuse alumineuse
Ferruginisation
Très Très
Forte Moyenne Faible
forte faible
[A] [A]
50
IFL 10 0
0 100
Très
fort ou
différencié
Lzcpa
Très bien
total
Latérites et sols tropicaux
Lzcpf
Fort
Roches altérées
différencié
Bien
Degré d’altération
Moyen
50 50
Autres types de sols
différencié
Peu
Faible
Peu
Inexistant
altérées
pratiquem
ent saines
Très
Roches
mères
faible
ou nul
0 IAL
0
0 50 100
Très Très
Faible Moyenne Forte
faible forte
Aluminisation
Subordination alumineuse Prédominance alumineuse
131
III- PROFIL D’ALTERATION SUR GRANITOÏDE DE FOMOPEA
Les résultats des analyses chimiques et minéralogiques (Figures 31, 32, 33, 34 et 44)
associés aux observations sur le terrain (figure 20) ont permis d’obtenir le profil d’altération
sur granitoïde de Fomopéa représenté par la figure 60. Ce dernier, d’une profondeur de 12 m
en moyenne est situé à mi-pente, à quelques dizaines de mètre du rocher Nian, à 1406 m
d’altitude, au point de coordonnées 05°21’12’’N et 10°09’41’’E.
Niveau
huminifère
Niveau argileux
riche en mica
Altérite à
structure
conservée
1m
Granitoïde
1m
132
III.2- Pétrographie de la roche mère
A l’échelle régionale, le massif rocheux de Fomopéa présente une complexité de facies :
un facies à grains fins à moyens, un autre à grains moyens et un autre à grains grossiers. Ainsi
trois écahantillons, de textures différentes, pris sur le rocher Nian ont été prélevés pour des
analyses pétrographiques. Les résultats (figure 44) montrent une roche constituée de quartz
(22 à 37 %), de plagioclase (33 à 36 %) et de microcline (15 à 30 %). Les minéraux
accessoires sont la chlorite, la hornblende et la biotite.
Ces différents minéraux et les pourcentages pondéraux des oxydes mis ensembles dans
le digramme de Streckeisen (1974) et les diagrammes triangulaires ACF, A’KF et AFM
(figures 47, 48 et 51) ; associé à la classification simplifiée des roches magmatiques,
l’observation à l’œil nu et au microscope optique (Figure 61) montrent que cette roche est un
complexe constitué de monzogranite et de granodiorite hyper-alumino-ferrique, calco-alcalin,
pauvre en ferromagnésiens. C’est un granitoïde à biotite et à hornblende tel que trouvé par
Kwekam et al (2009).
L’analyse chimique globale (figures 31, 32, 33 et 34) montre que cette roche est
constituée de 59 à 72 % de ( 3+, de 12 à 18 % de :;+ 3 , de 0,5 à 7 % de <=+ 3 , de 2 à 6 %
de |+ 3, de 0 à 5 % de #23, 2 à 4 % de {2+ 3. Par restructuration normative (Ekodeck et
Kamgang, 2002), on obtient approximativement les mêmes types de minéraux : orthose (11 à
32 %), albite (30 à 32 %), anorthite (5 à 21,4 %), quartz (15 à 33,8 %). Ces derniers
permettent de caractériser le milieu :
- la roche mère est une roche de facies prédominant riche en silice et pauvre en aluminium,
de facies à oxyhydroxydes libres purement ferrugineux et de facies à oxyhydroxydes libres
plus alumineux que ferrugineux ;
- la lixiviation des éléments migrateurs est de l’ordre de 45 à 47 % caractérisant la
bisiallitisation, les silicates sont très peu à peu altérés suivant les facies, la roche est à
induration potentielle très faibl, le milieu d’altération est extrêmement confiné.
133
P
M H
Q
Q
P
C
RFP1 M RFP2
a) b)
mm
0 0,1
Q
P
B
Q
M
c)
RFP3 d)
RFP4
134
roches sous jacentes. Celles-ci se fracturent du fait de la baisse de pression. Les fractures se
développent, produisant des secteurs d’exfoliation (Kwekam, 2009).
- L’abrasion par les flux d’eau de pluie qui s’infiltrent dans les fractures profondes. Ces
flux d’eau en s’infiltrant créent ainsi dans tout le village des sources d’eau très propres. Ces
eaux altèrent la roche sous l’effet de leurs poids, de la vitesse d’écoulement, en fonction des
particules qu’elles emportent et de la lithologie (Smith et al, 2002 ; Attal, 2003 ; Carter &
Anderson, 2006). Or la roche de Fomopéa en elle-même est favorable à ce type d’altération.
Le complexe “fomopéen“ contient en effet, assez de quartz, des enclaves de diorite en fuseau.
Il contient par ailleurs des xénolithes anguleux de roches gneissiques, étendus parallèlement à
la foliation magmatique. Cette dernière est définie par l’alignement d’amphibole, de biotite,
de feldspath en feuillets et de schlierens (Kwekam, 2009). Cette association rend fragile le
complexe face à des pressions hydrostatiques et favorise ainsi l’abrasion par le flux d’eau.
Ainsi par ces deux mécanismes, le complexe est désagrégé et se transforme en une
masse sableuse ayant visiblement conservé la structure de la roche mère.
L’analyse chimique globale (figures 31, 32, 33 et 34) montre que ce niveau est constitué
de 64,51 % de SiO+ , de 16,87 % de Al+ O , de 5,30 % de Fe+ O , de 3,80 % de K + O, de 1,52 %
de MgO, de 1,80 % de Na+ O, de 1,93 % de CaO et de faibles pourcentages (sensiblement nul)
de P+ O. et TiO+ . Il y a eu enrichissement du milieu en fer, lessivage des cations
| s , Nas et Ca+s .
Par restructuration normative (Ekodeck et Kamgang, 2002), on obtient quelques
minéraux de même ordre : 17,9 % d’orthose, 6,43 % de séricite, 12,8 % d’analcime, 13,5 %
de scolécite, 3,47 % d’antigorite, 4,64 % de corindom, 5,31 % d’hématite, et 35,2 % de
quartz. Ces derniers permettent de caractériser le milieu :
- Le niveau est hyper-silico-alumineux (( ) − :;)), à oxyhydroxydes libres purement
ferrugineux ;
- la lixiviation des éléments migrateurs est de l’ordre de 34 %, caractérisant la
bisiallitisation; les silicates sont très peu altérés et l’induration potentielle est très faible ; le
milieu est extrêmement confiné.
135
plagioclases s’étant altérés par hydrolyse partielle en 8,6 % de kaolinite suivant l’équation n°6
de l’annexe VII. En plus des mécanismes d’érosion (dépressurisation, abrasion par les flux
d’eau) définis ci-dessus, il y a eu hydrolyse. C’est un niveau d’accumulation des micas, qui
proviendraient probablement de la déformation tardive de la croûte stipulée par Kwekam
(2009).
L’analyse chimique globale (figures 31, 32, 33 et 34) montre que ce niveau est constitué
de 55,51 % de SiO+ , de 14,83 % de Al+ O , de 12,05 % de Fe+ O , de 6,12 % de K + O, de 5,10
% de MgO, de 2,09 % de TiO+ et de faible pourcentage (sensiblement nul) de
P+ O. , CaO et Na+ O. Il y a eu enrichissement du milieu en fer, titane ; lessivage des cations
Nas et Ca+s .
Par restructuration normative (Ekodeck et Kamgang, 2002), on obtient quelques
minéraux de même ordre : 13,8 % d’orthose, 32 % de séricite 11,7 % d’antigorite, 13,4 % de
goethite et 26,6 % de quartz. Ces derniers permettent de caractériser le milieu d’altération :
- le niveau est à prédominance de silice et d’alumine (classe ( ) − :;)), à oxyhydroxydes
libres purement ferrugineux ;
- la lixiviation des éléments migrateurs de l’ordre de 40,15 % (ILP) caractérise la
bisiallitisation ; les silicates sont très peu altérés ; l’induration potentielle est très faible et
le milieu est extrêmement confiné.
136
se sont altérés en kaolinite (annexe VII, équation n° 6). Le microcline se transforme
progressivement en kaolinite (annexe VII, équation n° 14). Le taux de muscovite a
pratiquement doublé, il est quitté de 7,5 à 15,25 %.
L’analyse chimique globale (figures 31, 32, 33 et 34) montre que ce niveau est constitué
de 57,26 % de ( 3+, de 21,59 % de :;+ 3 , de 7,74 % de <=+ 3 , de 2,35 % de |+ 3, de 1,71 %
de S 3 et de pourcentages sensiblement nuls de #23, {2+ 3 Sz3 =x q+ 3.. Il y a eu
enrichissement du milieu en alumine, en fer ; appauvrissement en titane et lessivage des
cations.
Par restructuration normative (Ekodeck et Kamgang, 2002), on obtient les minéraux de
même ordre (annexe VI.2) : 19,8 % de séricite, 12,7 % de kaolinite, 13,7 % de gibbsite, 8,63
% de goethite, et 40,6 % de quartz. Ces derniers permettent de caractériser le milieu :
- le niveau d’altération est hyper-alumino-siliceux (classe ( ) − :;)), à oxyhydroxydes
libres plus alumineux que ferrugineux ;
- la lixiviation des éléments migrateurs de l’ordre de 78,89 % (ILP) indique la
prévalence de la monosialitisation, les silicates sont peu altérés, l’induration
potentielle est faible et le milieu est fortement confiné.
137
- le niveau est hyper-alumino-siliceux (classe ( ) − :;)), à oxyhydroxydes libres plus
alumineux que ferrugineux ;
- la lixiviation des éléments migrateurs est de l’ordre de 73,38 %, indiquant la
monosiallitisation ; les silicates sont très peu altérés et l’induration potentielle est très
faible ; le milieu est extrêmement confiné.
Diagramme ACF (figure 47) : La roche mère est constituée d’un mélange ternaire à
proportion très inégale. C’est une roche à fraction alumineuse ferrique non liée aux alcalins
très prédominante sur les fractions calciques et ferromagnésiennes ferreuses très faibles.
L’altération de cette roche la transforme progressivement en la maintenant tout d’abord dans
le même domaine, c’est-à-dire en une roche à fraction alumineuse (non liée aux alcalins)
prédominante sur les fractions calciques et ferromagnésiennes ferreuses faibles. Elle aboutit
finalement à une roche à mélange binaire à fraction alumineuse ferrique (non liée aux
alcalins) prédominante à très prédominante sur les fractions calciques et ferromagnésiennes
ferreuses faibles à très faibles.
Diagramme A’KF (figure 47) : La roche mère est un mélange ternaire à proportion très
inégale. C’est une roche à fraction potassique légèrement dominante sur la fraction
alumineuse ferrique avec calcium lié aux silicates, les deux fractions très prédominantes sur la
fraction ferromagnésienne ferreuse très faible. Cette roche évolue par altération vers un
mélange à fraction alumineuse ferrique (avec calcium lié) dominante sur les fractions
ferromagnésienne ferreuse et potassique pour aboutir à une roche à fraction alumineuse
ferrique (avec calcium lié) dominante sur la fraction potassique faible, elle-même dominante
sur la fraction ferromagnésienne ferreuse très faible. Il est à noter que cette évolution n’est pas
linéaire et qu’il y a un mouvement alternatif dans les différents types de mélanges.
Diagramm AFM (figure 48) : La roche demeure essentiellement sodi-potassique avec
rareté de la fraction manganosique.
Conclusion : le profil pédologique sur granitoïde de Fomopéa évolue sur une roche
mère à fraction alumineuse ferrique non liée aux alcalins et sodi-potassiques, pauvre en
138
manganèse. Elle se transforme progressivement en une roche à fraction alumineuse ferrique
avec calcium lié aux silicates sodipotassiques, pauvre en ferromagnésiens.
4 5
3
6 2
C I
Zone d’intervention
Zone de prédominance d’un seul facteur Zones de prédominance conjuguée de deux facteurs
équivalente des trois facteurs
1: Lixiviation potentielle 4: Lixiviation et confinement potentiels
Lixiviation, induration et
2: Induration potentielle 5: Induration et lixiviation potentielles 7:
confinement potentiels
3: Confinement potentiel 6: Confinement et induration potentiels
139
A
4 5
3
6 2
C I
Zone d’intervention
Zone de prédominance d’un seul facteur Zones de prédominance conjuguée de deux facteurs
équivalente des trois facteurs
1: altération virtuelle 4: altération virtuelle et confinement potentiel
Altération, induration et
2: Induration potentielle 5: Induration potentielle et altération virtuelle 7:
confinement potentiels
3: Confinement potentiel 6: Confinement et induration potentiels
140
Croûtes, cuirrasses, et carapaces
Ferrugineuse alumineuse
[L] [L]
50
10 0
Allitisation
IFL 0 100
Lzcpa
Latérites et sols tropicaux
forte
Monosiallitisation
Prévalence altérologique
Lzcpf
moyenne
Nature de la roche
50 50
Bisiallitisation
Autres types de sols
Faible
Roches mères
plus ou moins
saines
0 IAL
0
0 50 100
Roches très Roches Roches Roches Roches très
faiblement faiblement moyennement fortement fortement
alumineuses alumineuses alumineuses alumineuses alumineuses
141
Croûtes, cuirrasses, et carapaces
Ferrugineuse alumineuse
Ferruginisation
Très Très
Forte Moyenne Faible
forte faible
[A] [A]
50
IFL 10 0
0 100
Très
fort ou
différencié
Lzcpa
Très bien
total
Latérites et sols tropicaux
Lzcpf
Fort
Roches altérées
différencié
Bien
Degré d’altération
Moyen
50 50
Autres types de sols
différencié
Peu
Faible
Peu
Inexistant
altérées
pratiquem
ent saines
Très
Roches
mères
faible
ou nul
0 IAL
0
0 50 100
Très Très
Faible Moyenne Forte forte
faible
Aluminisation
Subordination alumineuse Prédominance alumineuse
Conclusion : le profil pédologique sur granitoïde révèle un sol peu différencié à degré
d’altération très faible. Leur utilisation dans les travaux de génie civil devra tenir compte de
leur comportement élastique fragile à élasto-plastique à rupture brutale et de leur minéralogie
riche en micas, smectite et chlorite.
142
IV- PROFIL D’ALTERATION SUR ORTHOGNEISS DE FONTSA-TOUALA
Niveau argileux
rougeâtre plus ou moins
pauvre en grains de quartz
Niveau
Niveau argileux rosâtre argileux
avec grains de quartz différencié
Orthogneiss
0,5m
143
monzogranite, l’observation à l’œil nu montre que cette roche est hétérogranulaire, riche en
grains d’orthose (microcline en XRD) comme un gneiss sans foliation apparente. Cette roche
ressemble étrangement au facies monzogranitique observé à Fomopéa, mais renvoie le
marteau lors du choc, ainsi présente une résistance très accrue. Probablement rendu résistant
par l’augmentation du métamorphisme dans cette zone de déformation (Kwekam). Ainsi le
monzogranite s’est métamorphisé en orthogneiss, qui dans ce cas est un gneiss granitoïde à
grains moyens et à foliation peu marqué. Les différents pourcentages massiques reportés dans
les diagrammes triangulaires ACF, A’KF et AFM (figures 47 et 48) montrent que c’est un
gneiss granitoïde hyperpotassique, hypo-alumineuse et très pauvres en ferromagnésiens.
L’analyse chimique globale (figures 35, 36, 37, 38) révèle que cette roche est constituée
de 78,98 % de ( 3+, de 14,35 % de :;+ 3 , de 2,23 % de <=+ 3 , de 5,47 % de |+ 3, de 3,73 %
de {2+ 3, de 1,36 % de #23, et de faible pourcentage (pratiquement nul) de
} 3+ , S 3, Sz3 =x q+ 3.. Par restructuration normative (Ekodeck et Kamgang, 2002), on
obtient les minéraux de même ordre : 32 % d’orthose, 31,5 % d’albite, 24,8 % de quartz et
4,07 % d’anorthite (annexe VI.3). Ces derniers permettent de caractériser le milieu :
- la roche est hypersiliceuse calco-alcaline, pauvre en aluminium (Classe ( ) − :;+ ), à
oxyhydroxydes libres purement ferrugineux ;
- la lixiviation des éléments migrateurs de l’ordre de 49,39 % indique la bisiallitisation, la
roche est à silicates peu altérés (DVAR = 12,83%) et l’induration potentielle est très faible,
de l’ordre de 2,55 % ; le milieu est extrêmement confiné.
144
Sous-zone IFT
L’analyse chimique globale (figures 35, 36, 37, 38) montre que ce niveau est constitué
de 99,58 % de SiO+ , les autres oxydes ayant des valeurs tout proches de la limite de détection.
Par restructuration normative, ces pourcentages pondéraux donnent 99,1 % de quartz en
association avec quelques minéraux de proportion pratiquement nulle comme l’analcime et
goethite. Ces derniers permettent de caractériser le milieu (annexe VI.3):
- La zone est totalement siliceuse (classe ( ) − :;+ ) ; oxyhydroxydes libres purement
ferrugineux (PPFAL=0,00) ;
- La lixiviation des éléments migrateurs est de l’ordre de 50 % (ILP) et indique la
bisiallitisation ; c’est un niveau à silicates non altérés et à induration potentielle nulle ; ce
milieu est extrêmement confiné (ICP =100,00).
Sous-zone 1FT
L’analyse chimique globale (figures 35, 36, 37, 38) montre que cette roche est
constituée de 64,46 % de ( 3+, de 24,17 % de :;+ 3 , de 0,24 % de <=+ 3 , et de faible
pourcentage pratiquement nul de |+ 3, de {2+ 3, de #23, de } 3+ , S 3, Sz3 =x q+ 3..
Par restructuration normative (Ekodeck et Kamgang, 2002), on obtient les minéraux de
même ordre : 47,3 % de kaolinite, 7,74 % de gibbsite, et 41,8 % de quartz. Ces derniers
permettent de caractériser le milieu (annexe VI.3) :
- le niveau est hyper silico-alumineux (classe ( ) − :;+ ), à oxyhydroxydes libres purement
alumineux (PPFAL= 33,07) ;
- la lixiviation des éléments migrateurs est de l’ordre de 80,06 % (ILP) et indique la
monosiallitisation, la roche est peu altérée de l’ordre de 20,17 % (DVAR) et l’induration
potentielle est très faible de l’ordre de 5,52 % (IIP), le milieu est fortement confiné.
145
IV.4.1- Fraction argileuse avec grains de quartz : 4FT
Situé à 13 m de profondeur et d’une épaisseur d’environ 1 m, le niveau 4FT (figure 21)
est intermédiaire entre le niveau argileux très riche en quartz (3FT de 4 m d’épaisseur) et le
niveau argileux moyennement riche en quartz (5FT de 5 m d’épaisseur).
146
L’analyse chimique globale (figures 35, 36, 37, 38) montre que ce niveau est constitué
de 64,74 % de SiO+ , de 21 % de Al+ O , de 3,44 % de Fe+ O , de 9,59 % 7+ 3, et de faible
pourcentages sensiblement nuls de K + O, MgO, Na+ O, CaO P+ O. , et TiO+ . Il y’a eu un
enrichissement du milieu en aluminium et en fer, un lessivage des cations | s , Nas et Ca+s .
Par restructuration normative (Ekodeck et Kamgang, 2002), on obtient quelques
minéraux de même ordre : 25,7 % de kaolinite, 52,2 % de quartz, 16 % de gibbsite et 3,83 %
de goethite (annexe VI.3). Ces derniers permettent de caractériser le milieu :
- la zone est hyper-silico-alumineuse Classe ) − :;) , à oxyhydroxydes libres plus
alumineux que ferrugineux (PPFAL=4,77) ;
- la lixiviation des éléments migrateurs est de l’ordre de 87,22 % (ILP) et indique la
monosiallitisation ; la roche est peu altérée et l’induration potentielle très faible ; le milieu
est fortement confiné (ICP=81,19).
Diagramme ACF : La roche mère est constituée d’un mélange ternaire à proportion
inégale. C’est une roche à fraction alumineuse ferrique (non liée aux alcalins) prédominante
sur les fractions calcique et ferromagnésienne ferreuse. L’altération de cette roche la
transforme, tout d’abord en une roche de mélange binaire à fraction alumineuse ferrique (non
liée aux alcalins) très prédominante sur la fraction ferromagnésienne ferreuse très faible dans
le niveau médian, par la suite en une roche essentiellement alumineuse ferrique (non liée aux
alcalins) au niveau supérieur (figure 49).
Diagramme A’KF : La roche mère est un mélange ternaire à deux proportions
sensiblement égales. C’est une roche aux fractions alumineuse ferrique (avec calcium lié aux
silicates) et potassique, les deux fractions sont très prédominantes sur la fraction
ferromagnésienne ferreuse très faible. Cette roche évolue par altération vers un mélange
ternaire, à la limite binaire à fraction alumineuse ferrique (avec calcium lié) très prédominante
sur la fraction ferromagnésienne ferreuse faible (avec rareté de la fraction potassique). Son
évolution aboutit à une roche à fraction alumineuse ferrique (avec calcium lié et avec rareté de
la fraction ferromagnésienne ferreuse, figure 49).
147
Diagramme AFM : La roche, au cours de l’altération demeure essentiellement sodi-
potassique et manganosique, mais à différentes proportions suivant les niveaux. La roche
mère est sodi-potassique avec rareté de manganèse. Elle évolue vers une roche sodi-
potassique très prédominante sur la fraction manganosique, en passant par une roche sodi-
potassique et manganosique (figure 50).
Conclusion : le profil pédologique sur orthogneiss de Fontsa-Touala part d’une roche
mère à fractions alumineuse ferrique (avec calcium lié) et sodi-potassiques, pauvre en
manganèse. Elle évolue progressivement vers une roche à fractions alumineuse ferrique (avec
calcium lié aux silicates), sodi-potassique (avec rareté de la fraction ferromagnésienne).
IV.5.2- Etude de l’altération par interprétation des diagrammes L-I-C et A-I-C
L
4 5
3
6 2
C I
Zone d’intervention
Zone de prédominance d’un seul facteur Zones de prédominance conjuguée de deux facteurs
équivalente des trois facteurs
1: Lixiviation potentielle 4: Lixiviation et confinement potentiels
Lixiviation, induration et
2: Induration potentielle 5: Induration et lixiviation potentielles 7:
confinement potentiels
3: Confinement potentiel 6: Confinement et induration potentiels
148
A
4 5
3
6 2
C I
Zone d’intervention
Zone de prédominance d’un seul facteur Zones de prédominance conjuguée de deux facteurs
équivalente des trois facteurs
1: altération virtuelle 4: altération virtuelle et confinement potentiel
Altération, induration et
2: Induration potentielle 5: Induration et potentielle et altération virtuelle 7:
confinement potentiels
3: Confinement potentiel 6: Confinement et induration potentiels
[L] [L]
50
10 0
Allitisation
IFL 0 100
Lzcpa
Latérites et sols tropicaux
forte
Monosiallitisation
Prévalence altérologique
Lzcpf
moyenne
Nature de la roche
50 50
Bisiallitisation
Autres types de sols
Faible
Roches mères
plus ou moins
saines
0 IAL
0
0 50 100
Roches très Roches Roches Roches Roches très
faiblement faiblement moyennement fortement fortement
alumineuses alumineuses alumineuses alumineuses alumineuses
150
Croûtes, cuirrasses, et carapaces
Ferrugineuse alumineuse
Ferruginisation
Très Très
Forte Moyenne Faible
forte faible
[A] [A]
50
IFL 10 0
0 100
Très
fort ou
différencié
Lzcpa
Très bien
total
Latérites et sols tropicaux
Lzcpf
Fort
Roches altérées
différencié
Bien
Degré d’altération
Moyen
50 50
Autres types de sols
différencié
Peu
Faible
Peu
Inexistant
altérées
pratiquem
ent saines
Très
Roches
mères
faible
ou nul
0 IAL
0
0 50 100
Très Très
Faible Moyenne Forte forte
faible
Aluminisation
Subordination alumineuse Prédominance alumineuse
Conclusion : le profil pédologique sur orthogneiss montre un sol peu différencié à degré
d’altération faible. Leur utilisation dans les travaux de génie civil devra tenir compte de leur
comportement élastique fragile à élasto-plastique à rupture brutale et de leur minéralogie riche
en mica, smectite et chlorite.
151
V- PROFIL D’ALTERATION SUR ANATEXITE DE LITAKLI
Niveau humifère
Niveau argilo-
sableux
Roche altérée
fragmentée
Niveau Niveau
sableux fin d’accumulation
Altérite
2m Anatexite
0,5m
153
- les agmatites d’aspect hétérogène, à mobilisat granitique emballant des fragments arrondis
ou anguleux, à bords francs ou diffus, des anciennes roches métamorphiques (restites de
gneiss, de quartzites, ...).
154
V.4- Etude du niveau d’accumulation
V.4.1- Niveau ILT
À près de 26 m de profondeur, il est situé juste au dessus de RLT (figure 22) et forme
avec lui un ensemble massif semblable à la roche mère observée dans la vallée. Il est constitué
de 48,78 % de quartz, de 34,65 % de muscovite, de 9,67 % de gibbsite et de 6,9 % de
kaolinite. L’abondance de cette muscovite est observée sur place sur les tranchées routières et
tout au long de la route. Cette zone constitue probablement la variante appelée artérite de
l’anatexie car très riche en micas. L’hydrolyse a transformé par monosiallitisation et par
bisiallitisation tous les plagioclases et le microcline existant dans la roche mère. La muscovite
et le quartz qui sont des minéraux difficilement altérables ont juste été fragilisés par les
processus d’altération mécanique définis au paragraphe III précédent : la dépressurisation et
l’abrasion par les flux d’eau de pluie.
L’analyse chimique globale (Figures 39, 40, 41, 42 et 46) de cette roche montre qu’elle
est constituée sensiblement des mêmes pourcentages pondéraux que la roche de RBT, c’est-à-
dire de 53,25 % de ( 3+ , de 22,74 % de :;+ 3 , de 11,07 % de <=+ 3 , de 11,58 % 7+ 3, de
1,47 % de } 3+ , et de faible pourcentage (pratiquement nul) de |+ 3, {2+ 3, #23,
S 3, Sz3 =x q+ 3.. Par restructuration normative (Ekodeck et Kamgang, 2002), on obtient
les minéraux de même ordre : 21,3 % de kaolinite, 21 % de gibbsite, 12,3 % de goethite et de
42,4 % de quartz. Ces derniers permettent de caractériser le milieu d’altération (annexe VI.4) :
- le niveau d’altération est hyper-silico-alumineux, à oxyhydroxydes libres plus alumineux
que ferrugineux (PPFAL = 1,94) ;
- la lixiviation des éléments migrateurs de l’ordre de 89,96 % indique l’allitisation (ILP =
89,98) ; la roche est peu altérée, à induration potentielle faible de l’ordre de 20,09 % (IIP) ;
le milieu est fortement confiné (ICP = 76,58) ;
155
7+ 3, et de faibles pourcentages (pratiquement nuls) de |+ 3, {2+ 3, #23,
} 3+ , S 3, Sz3 =x q+ 3.. Par restructuration normative (Ekodeck et Kamgang, 2002), on
obtient les minéraux de même ordre : 23,7 % de séricite, 11,9 % de kaolinite, 10,1 % de
gibbsite, 2,24 % de goethite et de 50,3 % de quartz. Ces derniers permettent de caractériser le
milieu (annexe VI.4) :
- la roche est hyper-silico-alumineuse (Classe ( ) − :;) ), à oxyhydroxydes libres plus
alumineux que ferrugineux (PPFAL = 5,15) ;
- la lixiviation des éléments migrateurs de l’ordre de 80,54% (ILP) indique la
monosiallitisation, la roche est très peu altérée et à induration potentielle très faible, le
milieu est fortement confiné (ICP = 88,70).
156
- la lixiviation des éléments migrateurs de l’ordre de 80,36 % (ILP) caractérise la
monosiallitisation, la roche est peu altérée et à induration potentille très faible, le milieu est
fortement confiné (ICP = 83,31).
157
restructuration normative (Ekodeck et Kamgang, 2002), on obtient les minéraux de même
ordre : 26,9 % de kaolinite, 12,6 % de gibbsite 11,8 % de goethite et de 46,7 % de quartz. Ces
derniers permettent de caractériser le milieu (annexe VI.4) :
- le milieu est hyper-silico-alumineux, à oxyhydroxydes également alumineux et
ferrugineux ;
- la lixiviation des éléments migrateurs de l’ordre de 85,66 % (ILP) définit la
monosiallitisation, la roche est peu altérée et à induration potentielle faible de l’ordre de
14,03% (IIP), le milieu est fortement confiné (ICP = 80,83).
V.6.1- Etude de l’altération par interprétation des diagrammes ACF, A’KF et AFM
Diagramme ACF (figure 49): La roche mère et le profil d’altération qui s’y développe
sont pratiquement à fraction unique : alumineuse non liée aux alcalins.
Diagramme A’KF (figure 49) : La roche mère et le profil d’altération qui s’y développe
sont pratiquement à fraction unique : alumineuse ferrique avec calcium lié aux silicates.
158
Diagramme AFM (figure 50): La roche, au cours de l’altération demeure
essentiellement sodi-potassique et manganosique, mais à différentes proportions suivant les
niveaux. La roche mère et le niveau supérieur sont sodi-potassiques avec une faible fraction
manganosique. Au niveau médian, elle varie entre les niveaux tantôt à fraction manganosique
prédominante sur la fraction sodi-potassique, tantôt à fraction sodi-potassique très
prédominante sur la fraction manganosique.
Diagramme L-I-C (figure 72) : La roche évolue tout au long du profil dans le domaine
de prédominance de la lixiviation et du confinement potentiel.
Diagramme A+I+C (figure 73) : La roche évolue potentiellement tout au long du profil
dans le domaine de prédominance du confinement.
Conclusion : le profil pédologique sur anatexite de Litakli dévoile un milieu
potentiellement fermé en altération avec une certaine ouverture à la lixiviation.
L
4 5
3
6 2
C I
Zone d’intervention
Zone de prédominance d’un seul facteur Zones de prédominance conjuguée de deux facteurs
équivalente des trois facteurs
1: Lixiviation potentielle 4: Lixiviation et confinement potentiels
Lixiviation, induration et
2: Induration potentielle 5: Induration et lixiviation potentiels 7:
confinement potentiels
3: Confinement potentiel 6: Confinement et induration potentiels
159
A
4 5
3
6 2
C I
Zone d’intervention
Zone de prédominance d’un seul facteur Zones de prédominance conjuguée de deux facteurs
équivalente des trois facteurs
1: altération virtuelle 4: altération virtuelle et confinement potentiel
Altération, induration et
2: Induration potentielle 5: Induration et potentielle et altération virtuelle 7:
confinement potentiels
3: Confinement potentiel 6: Confinement et induration potentiels
160
Conclusion : le profil pédologique sur anatexite est à degré d’altération faible. Leur
utilisation dans les travaux de génie civil devra tenir compte de leur comportement élastique
fragile à élasto-plastique à rupture brutale et leur minéralogie riche en mica, smectite et
chlorite.
[L] [L]
50
10 0
Allitisation
IFL 0 100
Lzcpa
Latérites et sols tropicaux
forte
Monosiallitisation
Prévalence altérologique
Lzcpf
moyenne
Nature de la roche
50 50
Bisiallitisation
Autres types de sols
Faible
Roches mères
plus ou moins
saines
0 IAL
0
0 50 100
Roches très Roches Roches Roches Roches très
faiblement faiblement moyennement fortement fortement
alumineuses alumineuses alumineuses alumineuses alumineuses
161
Croûtes, cuirrasses, et carapaces
Ferrugineuse alumineuse
Ferruginisation
Très Très
Forte Moyenne Faible
forte faible
[A] [A]
50
IFL 10 0
0 100
Très
fort ou
différencié
Lzcpa
Très bien
total
Latérites et sols tropicaux
Lzcpf
Fort
Roches altérées
différencié
Bien
Degré d’altération
Moyen
50 50
Autres types de sols
différencié
Peu
Faible
Peu
Inexistant
altérées
pratiquem
ent saines
Très
Roches
mères
faible
ou nul
0 IAL
0
0 50 100
Très Très
Faible Moyenne Forte forte
faible
Aluminisation
Subordination alumineuse Prédominance alumineuse
162
CHAPITRE III : CARACTERISATION GÉOTECHNIQUE DES
BRIQUES DE TERRE COMPRIMÉE ET STABILISÉE
163
INTRODUCTION
La majeure partie des pays en voie de développement fait face aujourd’hui à un
problème à jamais croissant : fournir un logement adéquat et accessible en nombre suffisant
à sa population.
« Alors que la construction durable est devenue un véritable enjeu de société, la brique
de terre cuite reste le matériau par excellence qui contribue à un environnement bâti sain,
durable et performant en matière de confort intérieur !» (Fédération Belge de la Brique,
2006). Une publication de référence du CSTC (Centre Scientifique des Techniques de la
Construction) fournit une définition précise du terme « construction durable » comme étant
« un ensemble qui, durant les phases de construction, d’utilisation et de démolition d’un
bâtiment occasionnera un impact minimal sur l’environnement ». La brique de terre semble
répondre aisément à cette définition.
L’usage et la promotion des BTC comme éléments de la maçonnerie alternative au
monde moderne paraissent répondre à ces exigences aujourd’hui. Le Béton de Terre
Compressée et Stabilisée, ou “Géobéton“, ou “Adobéton“, est un matériau très intéressant
pour les pays en voie de développement. Plusieurs technologies de mise en œuvre sont
possibles, en alternatives ou en compléments : pisé, blocs ou briques comprimés, avec ou sans
stabilisants. Le domaine d’utilisation peut couvrir aussi bien la réalisation de superstructures
(logements collectifs, maisons individuelles, établissements publics, hôtels, auditorium,
abribus, etc.), que les infrastructures (murs de soutènement, pistes stabilisées, murets de
séparation etc.). Cependant, cette technologie multi millénaire (Casalonga, 1999) mais
bénéficiant des apports scientifiques actuels, est mal connue du grand public. Pourtant,
plusieurs constructions ont été réalisées et sont en cours de réalisation ou en projet dans
plusieurs pays occidentaux.
L’idée de rendre compact les sols pour améliorer leur qualité et leur performance dans
la mise en forme des briques date du 18e siècle (Houben & Guillaud, 1994). L’addition d’un
liant stabilisateur est plus récente.
Les avantages des briques de terre sont légions et regroupés en sept catégories :
économique, esthétique, thermique, climatique, énergétique, acoustique et environnementale.
Ce chapitre fait une étude sur les Briques de Terre Comprimée (BTC) pour quatre sols
développés sur quatre formations géologiques différentes de la zone basse des Monts
Bambouto.
164
I- PRÉSENTATION DES RÉSULTATS SUR LES BRIQUES DE TERRE
COMPRIMÉE (BTC)
Les sols prélevés dans chaque village ont été utilisés pour fabriquer des briques de terre
comprimée (BTC). Ces briques ont les formats (40 x 40 x 160 mm3), correspondant bien
évidemment, à la description (longueur x largeur x hauteur). Ceci en vue de la connaissance
de certains paramètres géotechniques tels que, la résistance à la flexion comme à la
compression, le degré d’absorption d’eau et le retrait. La couleur et le son des BTC cuites ont
été relevés. Ce paragraphe présente les différents résultats obtenus.
I.1- La résistance à la compression des BTC
Pour le sol de chaque village, Les données des résistances à la compression des BTC
traitées, soit avec le ciment (Cm), soit avec la chaux (Ch), ou encore cuite à des températures
très élevées sont présentées dans le tableau 13. Il est à noter q’une brique de terre cuite n’est
pas stabilisée et vice/versa.
Tableau 13 : Résistance à la compression (Mpa) des briques de terre
stabilisants FP FT BT LT
0 0,16 0,63 1,65 1,81
Cm2 3,06 4 1,52 2,69
Cm4 3,31 4,88 2,32 3,06
Cm6 3,44 5,5 2,74 4,25
Cm8 4,06 5,94 3,05 5,13
Ch2 0,17 2,81 2,01 2,06
Ch4 3,19 2,94 2,32 3,31
Ch6 5,06 6,88 2,93 5,5
Ch8 6,31 8,44 3,54 5,88
950°C 4,25 5,94 10,59 1,19
1050°C 4,88 6,56 13,51 3,75
1100°C 7,06 7,63 33,78 4,13
Légende :
0 = BTC non stabilisée et non cuite FP = fomopéa
Cm2 = BTC stabilisée à 2% de ciment FT =Fontsa-Touala
Ch2 = BTC stabilisée à 2% de chaux BT =Batsingla
950°C = BTC cuite à 950°C LT = Litakli
L’étude de ces données est faite de manière statistique. La relation entre les différentes
variables est représentée par un nuage de points (x, y) de l’ensemble ℝ2. Au vu de la
présentation des nuages de points, une question se pose : celle de caractériser le type de
liaison qui existe entre x et y. En général, le graphique fait état d’une liaison statistique qui est
intermédiaire entre deux situations limites : la relation fonctionnelle dans laquelle toute valeur
de x s’accompagne d’une et une seule valeur de y qui est déterminée en fonction de x, soit y =
f(x) ; la situation d’indépendance statistique, pour laquelle à chaque valeur de x correspond
165
n’importe quelle valeur de y et vice versa (Amate, 2004). Dès lors, la dite question revient à
chercher quel est le type de relation fonctionnelle la plus proche de la situation observée : les
variables sont ainsi ajustées dans une courbes appelée courbe de tendance. Ensuite, on est
amené à trouver les paramètres de la fonction choisie pour que les écarts entre modèles et
données soient les plus petits possibles ; par estimation, on recherche la courbe qui correspond
le plus possible à l’évolution des points. Parallèlement on détermine la fiabilité de la tendance
et la précision des prévisions, grâce au coefficient de correlation R2 qui indique le degré de
confiance que l’on peut avoir dans la relation fonctionnelle [y = f (x)] substituée aux données.
Les différents graphes de résistance et d’absorption sont obtenus grâce à cette méthode.
Le type de régression de courbe de tendance le plus approprié est la régression polynomiale
(Poly). Il remporte pratiquement dans tous les cas, avec le coefficient de correlation le plus
élevé.
Les figures 76, 77 et 78 représentent graphiquement les résultats sur la résistance à la
compression (Rc) du type de sol en fonction du dosage du liant stabilisateur ou de la
température de cuisson. A chaque courbe sont associés l’équation de la courbe de tendance et
le coefficient de détermination R2. Ce dernier a des valeurs supérieures à 0,9 ; à l’exclusion du
coefficient du « ciment-Fomopéa (0,888) ».
ciment-FP
Rc (Mpa)
7
ciment-FT
y = -0,4371x2 + 3,8349x - 2,506
ciment-BT
6 R² = 0,9666
ciment-LT
Poly. (ciment-FP)
Poly. (ciment-FT) y = 0,0586x2 + 0,4686x + 1,338
5
Poly. (ciment-BT) R² = 0,9868
Poly. (ciment-LT)
4
y = -0,3343x2 + 2,8237x - 1,988
R² = 0,8883
3
0
0% 2% 4% 6% 8% Ciment
Figure 76 : Résistance à la compression en fonction du dosage en ciment
D’une manière générale, les sols de Batsingla traités au ciment comme à la chaux ont
les valeurs de résistance à la compression les plus faibles (1,5Mpa≤Rc ≤3,5Mpa pour les sols
166
traités au ciment ; 2,0Mpa≤Rc≤4,0Mpa pour les sols traités à la chaux). Paradoxalement ;
cette qualité est inversée lorsqu’ils sont portés à haute température. Ils possèdent les
meilleures résistances (10,0Mpa≤Rc≤35,0Mpa) comparées à tout autre traitement ou tout
autre sol.
9
Rc (Mpa)
chaux-FP
chaux-FT y = 0,1836x2 + 0,8676x - 0,282
8
chaux-BT R² = 0,949
chaux-LT
7
Poly. (chaux-FP)
6 Poly. (chaux-FT)
Poly. (chaux-BT)
5 Poly. (chaux-LT)
0
0p 2% 4% 6% 8%
Chaux
Figure 77 : Résistance à la compression en fonction du dosage à la chaux
40
Rc (Mpa)
cuisson-FP
cuisson-FT
35 cuisson-BT y = 8,675x2 - 23,105x + 25,02
cuisson-LT R² = 1
30 Poly. (cuisson-FP)
Poly. (cuisson-FT)
25 Poly. (cuisson-BT)
Poly. (cuisson-LT)
20
15
Les Rc des sols de Fomopéa et de Litakli traités à la chaux et au ciment occupent des
positions intermédiaires.
Les sols de Litakli traités au ciment, à la chaux ou portés à haute température ont
respectivement des valeurs de : 2,5Mpa≤Rc≤5,5Mpa ; 2,0Mpa≤Rc≤6,0Mpa ;
2,0Mpa≤Rc≤4,5Mpa.
Les sols de Fomopéa traités au ciment, à la chaux ou portés à haute température ont les
valeurs respectives de : 3,0Mpa≤Rc≤4,5Mpa ; 0,1Mpa≤Rc≤6,5Mpa ; 4,0Mpa≤Rc≤7,5Mpa.
stabilisants FP FT BT LT
0 0,47 0,33 0,31 0,3
Cm2 1,07 0,6 0,52 0,66
Cm4 1,45 1,27 0,8 1,15
Cm6 1,33 1,44 0,91 1,41
Cm8 1,53 1,99 1,52 1,76
Ch2 0,6 0,66 0,42 0,58
Ch4 1,3 1,23 0,68 1
Ch6 2 2,13 0,92 1,56
Ch8 2,16 2,1 1,26 2,86
950°C 0,57 0,53 2,97 0,18
1050°C 0,57 0,57 3,53 0,22
1100°C 0,73 0,84 5,78 0,3
L’étude de ces données s’est faite de manière statistique par des nuages de points (x,y),
auxquels on a fait correspondre des courbes de tendance (figures 79, 80 et 81). A chaque
courbe, sont associés, une équation et un coefficient de détermination R2. Toutes les valeurs
de ce dernier sont supérieures à 0,9.
La résistance à la flexion (Rf) des sols de Batsingla traités au ciment comme à la chaux,
168
2,5 ciment-FP
Rf (Mpa)
ciment-FT
ciment-BT
ciment-LT
2 y = 0,0043x2 + 0,3903x - 0,092
Poly. (ciment-FP)
R² = 0,9745
Poly. (ciment-FT)
Poly. (ciment-BT) y = -0,0179x2 + 0,4741x - 0,17
Poly. (ciment-LT) R² = 0,995
1,5
y = -0,0929x2 + 0,7951x - 0,194
R² = 0,9367
0
0% 2% 4% 6% 8% Ciment
3,5
chaux-FP
Rf (Mpa)
chaux-FT
3 chaux-BT y = 0,1557x2 - 0,3243x + 0,52
chaux-LT
R² = 0,99
Poly. (chaux-FP)
2,5 Poly. (chaux-FT) y = 0,0043x2 + 0,4523x - 0,098
Poly. (chaux-BT) R² = 0,948
Poly. (chaux-LT)
2
y = -0,0279x2 + 0,6681x - 0,408
R² = 0,939
1,5
0
0% 2% 4% 6% 8%
Chaux
169
7
Rf (Mpa)
cuisson-FP
cuisson-FT
6 cuisson-BT
cuisson-LT y = 0,845x2 - 1,975x + 4,1
R² = 1
Poly. (cuisson-FP)
5 Poly. (cuisson-FT)
Poly. (cuisson-BT)
Poly. (cuisson-LT)
4
une fois de plus, ont les valeurs les plus faibles (0,50Mpa≤Rf≤1,5Mpa pour les BTC traitées
au ciment ; 0,25Mpa≤Rf≤1,5Mpa pour celles traitées à la chaux). Le paradoxe observé sur la
Rc est encore observé dans la Rf : les BTC des sols de ce village, portés à haute température
ont les meilleures résistances à la flexion (2,5Mpa≤Rf≤6,0Mpa) comparées aux autres sols et
aux autres traitements.
Les sols des autres villages ont des valeurs de Rf presque semblables.
Les sols de Litakli traités au ciment, à la chaux ou portés à haute température ont les
valeurs de Rf variant respectivement de : 0,5 à 2Mpa ; 0,5 à 3Mpa ; 0,1 et 0,5Mpa.
Les sols de Fomopéa traités au ciment, à la chaux ou portés à haute température ont les
valeurs de Rf variant respectivement de : 1 à 1,5Mpa ; 0,5 à 2,5Mpa ; 0,5 et 1Mpa.
170
I.3- Absorption (Abs) d’eau des BTC
Pour le sol de chaque site, les données de l’absorption d’eau en gramme par unité de
surface rapportée à la racine carrée du temps, des briques de terre traitées soit avec le ciment,
soit avec la chaux, soit cuites à des températures très élevées sont consignées dans le tableau
15.
Tableau 15 : Absorption (Abs) d’eau en g/cm2.min1/2 des briques de terre
stabilisants FP FT BT LT
0 - - - -
Cm2 1,260 1,432 1,199
Cm4 1,171 1,294 2,588 1 ,158
Cm6 1,115 1,267 2,601 1,164
Cm8 1,084 1,198 2,444 1,201
Ch2 - - - 1,144
Ch4 1,263 1,198 1,298
Ch6 1,252 1,262 2,668 1,205
Ch8 1,204 1,160 2,385 1,160
950°C 1,351 1,337 2,011 0,940
1050°C 1, 304 1,353 2,137 0,937
1100°C 1,285 1,302 1,927 0,899
Ces variables ont été transcrites, suivant la même méthode statistique que dans les cas
précédent pour une lecture plus adéquate dans les figures 82, 83 et 84 ci-dessous. Les valeurs
de R2 sont toutes supérieures à 0,9.
3
Absorption (g/cm2/min.0,5)
ciment-FP
y = -0,085x2 + 0,608x + 1,529
ciment-FT
R² = 1
2,5 ciment-BT
ciment-LT
Poly. (ciment-FP)
2 Poly. (ciment-FT)
Poly. (ciment-BT)
Poly. (ciment-LT)
1,5 y = 0,0173x2 - 0,1937x + 1,7427
R² = 0,9595
0,5
0
0% 2% 4% 6% 8%
Ciment
Figure 82 : Absorption d’eau en fonction du dosage en ciment
171
Absoption (g/cm2.min0,5) 3,5
chaux-FP
3 chaux-FT
chaux-BT
2,5 chaux-LT
y = -0,183x + 3,3
Poly. (chaux-FP) R² = 1
Poly. (chaux-FT)
2
Poly. (chaux-BT)
Poly. (chaux-LT)
1,5 y = -0,0185x2 + 0,1185x + 1,074
R² = 1
1
y = -0,0497x2 + 0,3437x + 0,6703 y = -0,083x2 + 0,645x + 0,01
R² = 0,6968 R² = 1
0,5
0
0% 2% 4% 6% 8%
Chaux
2,5 cuisson-FP
cuisson-FT
cuisson-BT
Poly. (cuisson-FT)
0
950°C 1050°C 1100°C T°C
172
Ces figures montrent clairement la qualité toute particulière des sols du site de
Batsingla. Ses valeurs d’absorption sont nettement supérieures à toutes les autres. Dans tous
les cas, elles varient de : 3 à 2 g/cm2.min1/2 en fonction de l’amélioration du traitement des
blocs de terre.
Les trois autres sites, une fois de plus ont des comportements proches. Les valeurs de
l’absorption sont toutes décroissantes lorsque le niveau de traitement augmente.
Les valeurs de ces paramètres des BTC de Fontsa-Touala et de Fomopéa traitées au
ciment, à la chaux ou cuites varient entre 1,5 et 1 g/cm2.min1/2. A Litakli, elles sont comprises
entre 1,3 et 0,8 g/cm2.min1/2.
On remarque que l’absorption est plus marquée dans les terres traitées que dans les
terres cuites ; les plus faibles valeurs de l’absorption se révèlent sur les terres cuites à 1100°C
de Litakli (0,90 g/cm2.min1/2) et les plus grandes (2,67 g/cm2.min1/2) sur les terres de
Batsingla traités à 6% de chaux.
173
Tableau 16 : Tableau de caractérisation des BTC cuites
Temps de prise
Consistance de la pâte Rapport E/C
Debut Fin
Chaux vive 0,63 26h 46min 28h 22min
Ciment CPJ35 0,35 2h 26min 3h 30min
Les valeurs du retrait à Batsingla sont variables selon que les blocs sont stabilisés ou
cuits. On note les retraits les plus élevés : 3,5 % et 3,0 % respectivement pour des blocs
stabilisés destinés à la compression ou à la flexion ; 8,1 % et 7,9 % respectivement pour des
blocs cuits destinés à la compression ou à la flexion.
Ces valeurs du retrait baissent drastiquement dans les trois autres sites : 0,62 % pour
des échantillons destinés à la compression et 0,61 % pour ceux destinés à la flexion.
175
Figure 85 : Masse volumique apparente des BTC
L’objectif principal de l’industrialisation des briques de terre est de transformer les sols,
épiderme de la terre, en élément de maçonnerie résistant, durable et peu coûteux, afin de les
rendre accessibles aux petites et moyennes entreprises. Grâce à ses performances sur le plan
technico-économique, les BTC font aujourd’hui l’objet d’une demande davantage croissante
pour la réalisation des logements et bâtiments.
L’un des objectifs de l’ORAN (Organisation Régionale Africaine de la Normalisation)
est de promouvoir le développement social, industriel et économique et fournir la protection
du consommateur et la sécurité de l’homme en Afrique. En équipe avec le CDI (Centre pour
le Développement Industriel) – ACP-UE, le CRATerre-EAG (Centre international de la
construction en terre – Ecole d’architecture de Grenoble), l’ORAN a mis sur pied un statut de
norme régionale africaine en 1998. En référence à ce dernier, le Cameroun a sorti en 2002 les
normes camerounaises relatives aux briques de terre comprimée. Grâce à ces normes les BTC
étudiées seront jugées convenables ou pas comme élément de maçonnerie.
L’objectif de ce paragraphe est d’étudier les effets de la cuisson, des ajouts de ciment et
de chaux sur les transformations microstructurales et les propriétés physiques : résistances à la
compression et à la flexion des briques crues élaborées à partir des matières premières
argileuses des sols de la zone basse du versant sud des Monts Bambouto.
La masse volumique des briques traitées diminue pour les terres qui se compactent
bien ; et augmente pour les terres qui se compactent médiocrement (CENERIB, 1994, voir
figure 88). Dans le cas de cette étude, les sols des différentes localités de la zone basse du
versant Sud des Monts Bambouto se compactent moyennement : il n’y’a ni croissance, ni
diminution.
177
1900
0% Chaux
5% chaux
masse volumique sèche (Kg/m3) 12% chaux
1800 Saturation (VG=0%)
1700
1600
1500
10 12 14 16 18 20 22 24
Teneur en eau de moulage (w en %)
Figure 88 : Influence de la teneur en chaux sur la masse volumique sèche (Noui, 2008)
En principe, lorsqu’un sol est traité par un liant hydraulique, le liant occupe les pores,
les espaces vides entre les particules du sol, vue sa finesse par rapport à la granulométrie des
terres. Ce qui dans certains cas entrainerait l’augmentation de la masse du sol (Noui, 2008).
Mais ici, on constate presque l’inertie de la masse. Ce qui peut s’expliquer déjà par la faible
variation de l’ajout (de 2%), mais surtout par la capacité de compactibilité du sol. Cette
dernière peut être influencée par les réactions chimiques entre les constituants du liant et du
sol.
Millogo (2008) fait une étude de la microstructure des briques traitées à la chaux. Ces
observations par microscopie électronique à balayage (MEB) de l’échantillon brut et du
mélange avec 4 % de chaux montrent une structure hétérogène constituée de particules isolées
de kaolinite de gros grains de quartz et des particules de quartz fin filiforme. La formule
structurale de la kaolinite déduite de son analyse par EDAX est
Na0,02(Si1,98Al0,02)(Al1,69Fe0,18Ti0,03Mg0,1)O5(F,OH)4 . D’après le spectre EDAX les zones
riches en calcium sont constituées d’un mélange de kaolinite, de quartz fin et de composés
calciques (calcite et/ou C-S-H = CaO-SiO2-H2O).
178
des sites préférentiels de nucléation du CSH et/ou de la calcite. Cependant il apparaît que les
grains du feldspath potassique restent inaltérés lors de l’addition de la chaux.
En se basant sur les analyses, le ratio x/y=C/S est de 0,6. Ce ratio est proche des valeurs
rapportées pour CSH (Wild et al, 1986).
- Les résistances des blocs du site de Batsingla sont inférieures à celles des autres sites
lorsqu’il s’agit des blocs stabilisés, ce caractère s’inverse lorsqu’ils sont cuits. Pourtant, ce
sont les blocs les plus légers, qu’ils soient cuits, stabilisés ou non. C’est aussi eux qui ont les
plus grandes porosités et absorbent le plus d’eau.
- Les résistances des blocs du site de Fontsa-Touala sont supérieures lorsqu’il s’agit des
blocs stabilisés. Elles sont inférieures à celles du site de Batsingla lorsqu’on passe à la
cuisson. Pourtant ce sont les blocs les plus lourds, qu’ils soient cuits, stabilisés ou pas. La
porosité et l’absorption de ces blocs traités au ciment sont inférieures à celles du site de
Batsingla.
179
- Les résistances des blocs des sites de Litakli et de Fomopéa ont des valeurs moyennes
lorsqu’ils sont stabilisés ; et les plus faibles valeurs lorsqu’on passe à la cuisson, les blocs de
Litakli ayant ainsi les plus faibles résistances à la cuisson. Ces blocs ont des masses
volumiques moyennes par rapport à celles des deux autres sites. Ce sont les blocs les moins
poreux et donc les moins absorbants.
En général, il existe une corrélation positive entre la résistance des blocs de terre et leur
densité sèche (Kerali, 2001). Jackson et Dhir (1996) ; Ruskulis (1997) in Kerali (2001) ont
relevé les masses volumiques les plus efficaces pour certains matériaux :
• les blocs de terre argileuse cuite : 2,250-2,800 g/cm3 (habituellement 2,600 g/cm3)
• Les blocs de terre riche en silicate de calcium : 1,700-2,100 g/cm3
• les blocs de béton perforé : 0,500-2,100 g/cm3
C’est pour cette raison que les blocs en argile sont largement les éléments de bâtiment
les plus populaires dans le monde (Agarwal, 1981). Ces blocs sont les plus denses, les plus
résistants et les plus solides.
Les valeurs de masses volumiques et de porosité des blocs étudiés sont comprises
respectivement entre 1,2 et 1,9g/cm3 ; 0,3 et 0,7 ; valeurs favorables à l’absorption d’eau. Si
on améliore juste un peu la compression lors de la production, on diminuera ainsi les vides et
augmentera la masse volumique des blocs et par voix de conséquence le taux d’absorption
d’eau et la résistance.
Or avec ces masses volumiques, les blocs étudiés sont déjà comme étant des éléments
de structure porteurs, mais dans un environnement sec. En diminuant la porosité par
augmentation du taux de compression, ces blocs seraient des éléments de structures porteurs
utilisables dans tout environnement. Ils pourront être utilisés comme éléments de structure
pouvant résister à l’action de l’eau par pénétration verticale et pouvant résister à l’abrasion
mécanique.
Presque tous les blocs peuvent absorber de l’eau par la capillarité (Keddi & Cleghorn,
1980). L’existence de pores de dimensions variables leur confère des capillarités
différentes. La quantité totale d’eau absorbée est une mesure utile pour la qualité des blocs.
La raison en est que le volume total des vides dans un bloc peut être estimé par la quantité
d’eau qu’il peut absorber. Cette propriété est clairement distincte de la facilité de perméabilité
d’un bloc (Néville, 1995).
180
pouzzolaniques ayant lieu avec la chaux sont beaucoup plus lentes que celles ayant lieu avec
le ciment, il s’agit d’une réaction dont la cinétique est lente. C’est ce qui justifie la durée du
temps de prise de la chaux qui est à peu près 9 fois plus que celui du ciment. Cette propriété
influence énormément sur le temps de cure des BTC stabilisées.
Le temps de cure de ces matériaux est de 28 Jours pour les BTC traitées au ciment,
dans un environnement d’humidité relative de l’air ; de 90 jours pour les BTC traitées à la
chaux, dans un environnement relativement chaud et humide. Après leur démoulage, les BTC
traitées seront conservées dans un milieu humide, protégées de l’action néfaste du soleil et à
l’abri des vents (risque de dessèchement trop rapide en surface pouvant provoquer la
formation des fissures de retrait. Les BTC seront stockées en configuration compact,
humifiées par aspersion ou recouvertes d’une feuille en plastique qui maintient une élévation
bénéfique des températures tout en donnant une humidité relative proche des 100 %
(NC112 :2002-2006, ARS, 680-1996).
La résistance à la compression d’un bloc est l’une des propriétés les plus importantes en
génie civil. Il a été établi que la durabilité d’une BTC croît avec l’augmentation de sa
résistance (Houben et Guillaud, 1994). En effet, plus un bloc qui a été bien produit est
résistant, mieux il résiste à l’action environnementale nuisible. C’est d’après la valeur de la
résistance d’un bloc que ses propriétés mécaniques et autres qualités sont appréciées (Rigassi,
1995 ; Young et al, 1998). La connaissance de la valeur de la résistance à la compression d’un
bloc peut être utilisée dans plusieurs sens :
• la vérification de l’uniformité de la qualité du bloc ;
• la comparaison d’un échantillon de bloc donné avec une exigence spécifiée,
181
• le rapprochement du degré d’hydratation maximal par le liant (à travers la force de
liaison) ;
• la classification des blocs quant à leur résistance à l’abrasion.
Des resultats obtenus, il est noté que la résistance à la compression des blocs en terre
stabilisée croît avec le dosage en liant hydraulique, avec le degré de cuisson. Les courbes des
figures 76, 77 et 78 illustrent ce constat qui a été celui des auteurs antérieurs dans ce domaine
(Quenum, 1976 ; Feliho, 1988 ; Sogbossi, 1988 ; Olodo, 1999 ; Djehoungo et Dossa, 2002).
De ce fait, la résistance ne tient qu’aux liaisons chimiques qui s’établissent entre les
particules de la terre ayant servi à la confection des blocs (Zannou, 2003).
Suivant la norme NC 102 :2002-2006, en référence ARS 670-1996, les briques de terre
étudiées sont classées tel qu’il suit en fonction de leur résistance à la compression :
- les BTC de Batsingla, traitées au ciment et à la chaux, en dessous de 8%, sont de
résistance faible ;
- il est estimé grâce à la courbe de tendance que les BTC de Batsingla traitées
procureraient des résistances moyennes à partir des dosages strictement supérieurs à 12% de
ciment et à 10 % de chaux ;
- les BTC de Batsingla, cuites à partir de 950 °C sont hyper résistantes ; à 1100 °C, elles
ont une méga-résistance ;
- les BTC de Fontsa-Touala, traitées entre 4 et 8 % de ciment, sont de résistance
moyenne ; à partir d’un dosage de 8%, elles ont une grande résistance ;
- les BTC de Fontsa-Touala, dosées à partir de 6 % de chaux, ont une grande résistance ;
182
- les BTC de Fontsa-touala, cuites à partir de 950 °C, ont une résistance moyenne ; à
partir de 1050°C, elles ont une grande résistance ;
- les BTC de Litakli, traitées entre 6 et 8 % de ciment ou de la chaux, ont une résistance
moyenne ; cuites en dessous de 1100°C, leur résistance est faible ; à partir de cette
température de cuisson, elles ont une résistance moyenne ;
- les BTC de Fomopéa, traitées à moins de 8% de ciment, sont de résistance faible ; à
partir de 8 % de ciment et de 6 % de chaux, elles ont une résistance moyenne ; à partir de 8%
de chaux, elles ont une grande résistance ; en deçà de 1050°C, elles ont une résistance
moyenne, à partir de 1100°C, elles sont de haute résistance ;
- le traitement des briques de terre à la chaux apporte de meilleures résistances
comparées au traitement au ciment. Il a cet avantage qu’il coûte moins cher par rapport au
ciment ;
- la cuisson apporte des résistances incomparables sur les blocs de Batsingla. Il faut
noter le caractère purement argileux de ces sols sur trachybasalte. Les sols des autres secteurs
sont sur les roches du socle. Leur altération donne des sols sablo-argileux ou argilo-sableux.
Ce qui influe sur le comportement de ces sols à la cuisson ;
- comparées aux briques des autres secteurs traitées aux liants, Les résistances des BTC
traitées à Batsingla sont les plus faibles. Ceci est une fois de plus dû au manque de grain de
quartz dans ces sols.
- la chaux et le ciment, sans nul doute, font partie des meilleurs stabilisants pour les sols
de Fomopéa, Fontsa-Touala et Litakli. Ils améliorent particulièrement les propriétés des sols
notamment, leurs résistances, par le caractère irréversible des liens qu’ils créent entre les
particules les plus grosses. Il agit surtout sur les sables et graviers comme dans le béton ou
dans un mortier sable-ciment. Il est alors inutile, voire néfaste, d’utiliser des terres trop
argileuses, dont la proportion en argile excède 20 % (Zannou, 2003) ;
- La forte résistance qu’affichent les blocs en argile cuite tient à leur composition
minéralogique. En effet, les briques en argile sont, exception faite des impuretés que
constituent les différents oxydes, fondamentalement composées de silicate d’alumine. C’est
un composé cristallin dur et qui crée un réseau tridimensionnel dans toute la masse de la
brique. Cette composition unique plutôt qu’un conglomérat de particules reliées entre elles par
un pont joue en faveur de la brique et justifierait cette grande différence qu’on observe entre
les deux types de matériaux. La résistance est une question de cohésion moléculaire. Plus
cette cohésion s’exprimera, plus grande sera la résistance à la compression du bloc.
183
II.2.2- Résistance à la flexion Rf des Briques de terre
La résistance à la flexion des BTC évolue parallèlement et dans le même sens que la
résistance à la compression. Ses valeurs sont nettement inférieures à celles de la compression.
Ainsi donc, son interprétation suit celle de la résistance à la compression donnée ci-dessus.
• Toutes les briques avec des résistances acceptables pour des travaux de maçonneries
sont de très bons éléments de maçonnerie lorsque la règle essentielle de bâtis en terre est
respectée : « De bonnes bottes et un bon chapeau » (Bâtir un mûr en brique de terre
compressé, livret du stagiaire). En effet, il existe trois acteurs essentiels à la destruction des
blocs de terre : l’eau, la température et la composition géochimique de la matière première
(Kerali, 2001). Cette règle a pour objectif premier la protection des murs contre tout apport
latéral comme verticale d’humidité. Dans le cas contraire, selon les normes NC 106 – 109 :
2002-2006, ARS 674 – 677 : 1996, elles seront utilisées comme suit.
• Toutes les briques ont une absorption d’eau comprise entre 0,8 et 2,6 g/cm2.min1/2
(taux d’absorption comprise entre 15,5 et 40 %), une porosité comprise entre 0,294 et 0,696.
Ces valeurs montrent que les blocs étudiés ne sont pas exempts d’absorption d’eau par
capillarité, la valeur limite étant de 15%. Ils doivent donc être utilisés dans un environnement
sec ou dans un environnement par aspersion d’eau latérale. Toute venue de l’eau dans un sens
vertical pourra être néfaste pour les constructions. Le tableau 18 donne la désignation des
briques selon la catégorie mécanique et l’environnement.
184
Tableau 18: Désignation des différentes briques à partir de leur catégorie mécanique et de
leur catégorie environnementale à partir du pourcentage d’absorption d’eau et de leur
résistance à la compression.
186
II.4- Une technologie innovante : la réticulation géopolymèrique L.T.G.S.
187
constituants minéralogiques de réagir entre eux, c’est-à-dire de réticuler. Ainsi donc, c’est la
matière argileuse elle-même qui fabrique, in situ, le liant d’agglomération. Il s’agit d’un
processus comparable à celui qui a lieu pendant la cuisson céramique à 900°C-1100°C, à la
différence que, dans le cas du LTGS, la réticulation peut commencer déjà à température
ambiante. D’où le nom des blocs issus de ce processus : les briques LTGS –Low Temperature
Geopolymeric Setting-.
La réticulation géopolymérique à basse température assure la cohésion de la matière
terre selon un principe totalement différent de ce qui a été étudié jusqu’alors dans les secteurs
d’étude : la stabilisation aux liants hydrauliques et à la cuisson. Il n’y a pas d’ajout de liant
mais de catalyseurs permettant la réticulation géopolymérique (LTGS). Cette dernière a lieu
par l’intermédiaire d’un précurseur géopolymérique : le réactif GEOPOLY KNA (marque
déposée par Cordi-Géopolymère SA., 2003)
La LTGS permet de transformer (figure 89) tout matériau argileux en un ensemble de
produits minéraux qui possèdent les caractéristiques des roches, Franche insensibilité à l’eau,
tenue en température, dureté, etc.
Extraction
Désagrateur
Broyeur
Mélangeur
Malaxeur
Stockage
intermédiaire
Moulage
Séchage : 25 – 85 °C
Cuisson : 250 – 450 °C
Les blocs de terre, de roche mère trachybasaltique, cuits à partir de 950°C sont hyper
résistants ; à 1100°C, ils ont une méga-résistance ; alors que, traités aux liants, ils ont des
résistances plus ou moins bonnes.
Les blocs de terre comprimée, de roche mère granito-gneissique, traités aux liants
hydrauliques, présentent de meilleures résistances que lorsqu’ils sont cuits.
Les blocs de terre, de roche mère anatexitique, traités aux liants hydrauliques ont des
résistances moyennes ; cuits, ils ont les plus faibles résistances, mais possèdent un grand
avantage : ils n’absorbent pas beaucoup d’eau, c’est-à-dire qu’ils sont moins poreux que les
autres.
Les raisons de ces qualités sont beaucoup plus élucidées dans le chapitre concernant la
minéralogie et la géochimie.
Durabilité vient du mot Latin ‘ durabilis’ qui veut dire ‘ longtemps’ (Franklin &
Chandra, 1972). Il peut être utilisé en bâtiment pour signifier la résistance à affaiblir et
désintégration avec le temps. Cette notion a été décrite par différents auteurs, la substance
reste la même dans tous les cas. D’après BS 7543 : 1992, la durabilité est définie comme étant
la capacité d’un bâtiment et de ses éléments à exécuter les fonctions qui leur sont exigées sur
une période de temps donnée, et sous l’influence des agents environnementaux. Il est proposé
que la définition du concept de durabilité soit basée sur trois paramètres clés, à savoir :
• la fonction de l’élément,
• les conditions d’usage de l’élément,
• le temps exigé pour la réalisation de la fonction.
189
Détérioration a été définie par plusieurs auteurs comme étant le temps de perte relatif
des qualités d’un matériau, habituellement sous l’influence des agents environnementaux (BSI
CP3 1950 ; BRE, 1980 ; Baker et al, 1991). La détérioration prématurée a aussi été définie
comme étant ‘’un échec d’accomplir’’ le service prévu. Le service prévu d’un bloc peut être
obtenu en cherchant l’enregistrement de sa performance ou par des tests accélérés. Mais
malheureusement de tels enregistrements n’existent pas. L’incapacité d’un bloc à remplir ses
fonctions a été clairement distinguée de l’échec causé par l’altération des propriétés des blocs
pendant sa période de service. En effet beaucoup d’éléments de maçonnerie verront leurs
propriétés changées avec le temps, bien que leur durabilité ne soit pas mise en cause. La
durabilité d’une brique peut être par conséquent définie comme sa capacité à résister à la
détérioration. La détérioration et la durabilité d’un bloc sont donc considérées comme deux
phénomènes exerçant des actions réciproques l’un sur l’autre dans des conditions
environnementales bien définies (Sjostrom et al, 1996) ; mais de façon contraire. Plus un bloc
se détériore, moins il devient résistant avec le temps. Par exemple, les propriétés d’un bloc
telles que l’absorption et la perméabilité sont relatives au type de microstructure et à la densité
du bloc. Cependant la microstructure d’un bloc et sa densité peuvent changer sensiblement
face à la détérioration. Cette détérioration à son tour fait croître l’absorption et la perméabilité
des blocs. Il y’a donc accélération du taux de détérioration dû à la dissolution et à la souplesse
des particules de sol faiblement liées dans le bloc de terre. La limite à laquelle on peut
considérer que la perte de performance est inacceptable n’est cependant pas bien définie dans
les blocs de terre. Malheureusement, même si c’était le cas, son application serait un peu
difficile, à moins que l’on ne néglige certaines qualifications. On ne peut pas négliger les
matériaux constitutifs des blocs et la qualité des méthodes utilisées. La détérioration
inacceptable variera donc de bloc en bloc, de propriété en propriété. Les propriétés des blocs
qui diminuent avec le temps reflètent l’histoire du bloc pendant et après la fabrication.
190
CHAPITRE IV : INTERPRETATION ET DISCUSSION
191
INTRODUCTION
192
I- TRAITEMENT DES SOLS AUX LIANTS HYDRAULIQUES POUR
COUCHES DE CHAUSSEES
193
renforcement du réseau revêtu et le revêtement des routes en terre. Le PST est axé
essentiellement sur la diminution des coûts de transports et le désenclavement du pays.
Le réseau routier souffre de nombreuses maladies : faïençages, orniérages, phénomènes
de « tôle ondulée » et du « gravel loss » (perte en matériau) –maladies les plus connues des
routes en terre-.
L’objectif de ce paragraphe est de contribuer à la détermination des relations entre les
caractéristiques physiques des sols typiques des zones intertropicales et leur comportement
mécanique, de façon à faire des recommandations pouvant faciliter la conception et l’entretien
des routes non revêtues dans les pays en voie de développement.
194
Gravier Sable Limon Argile
195
I.2- Résultats du compactage des sols traités aux liants hydrauliques
Après avoir identifié les sols de Litakli et de Batsingla, ils ont été traités au ciment et à
la chaux. Chaque sol à été mélangé à homogénéisation totale à des taux progressifs de 2, 4 et
6 % des deux liants. Les essais CBR y ont été effectués pour déterminer l’indice portant du
sol à 4 jours d’immersion à l’eau, 4 jours d’immersion et 3 jours de cure à l’air (7 jours de
cure au total), 4 jours d’immersion et 10 jours de cure à l’air (14 jours de cure au total). Les
résultats de l’indice CBR correspondant à chaque teneur en liant et au nombre de jour de cure
sont présentés dans les figures 92 et 93.
140
120
100
CBR à 95 % de OPM
80
60
40
20
Indicatif du sol
Figure 92 : Corrélation indice portant, taux de liant, nombre de jours de cure à l’air et à l’eau
des sols argileux de Litakli
Légende: C= ciment, Cx= chaux, A= sol argileux. Exp: A-0= sol argileux à l’état naturel,
A-C-2-4: Sol argileux traité à 2% de ciment après 4 jours d’immersion,
A-Cx-6-14: Sol argileux traité à 6% de ciment après 10 jours de cure à l’air et 4 jours
d’immersion
196
200
180
160
CBR à 95% de OPM
140
120
100
80
60
40
20
Indicatif du sol
Figure 93 : Corrélation indice portant, taux de liant, nombre de jours de cure à l’air et à l’eau
des sols latéritiques de Batsingla
Légende: C= ciment, Cx= chaux, L= sol latéritique. Exp: L-0= sol latéritique naturel,
L-C-4-7= sol latéritique traité à 4% de ciment après 3 jours de cure à l’air et 4 jours
d’immersion, L-Cx-4-4:= sol latéritique traité à 4% de chaux après 4 jours
d’immersion
197
plasticité. Suivant la classification H.R.B., il est globalement de classe A-7-5, avec un indice
de groupe de 12. A ce titre il est considéré comme mauvais sol pour couche de chaussée. Les
chapitres qui précèdent présentent ce sol comme étant un matériau riche en quartz, kaolinite
et gibbsite, avec présence de muscovite par endroit ; en pleine évolution (altération) dans un
milieu où les processus d’altération hydrolytique dominants sont la monosiallitisation et
l’allitisation, avec un accent particulier sur la lixiviation, le tout évoluant vers un potentiel de
cuirassement.
198
résistance du sol est uniquement due à la formation de la tobermorite, produit de la réaction de
l’alite (#23. ( 3+ tu # () avec l’eau.
La portance à 7 jours et 14 jours d’âge du sol argileux grenu – ciment est
respectivement de 60 % et 80 %, indépendamment du dosage en ciment. En effet, en même
temps que l’hydration de la bélite et de l’alite forme la tobermorite, il se produit aussi de la
chaux qui donne la portlandite. Cette dernière réagit avec le dioxyde de carbone de l’air et les
minéraux argileux pour donner respectivement de la calcite et du silicate de calcium ou
aluminate de calcium hydratés. Les cristaux de calcite ainsi formés ont une propriété liante
très médiocre qui perturbe la stabilisation car leur développement inhibe la réaction
pouzzolanique. Raison pour laquelle, l’excès de ciment peut devenir néfaste dans ce
traitement.
Le dosage de ciment à 4 % est préférable. Il peut être utilisé :
- en couche de forme (#$% > 30 %) ;
- en couche de fondation, même pour des trafics }.
#$%À.%˜Á (2vwè‡ 3 Åtuw‡ •= uw= à ; \ 2 w =x 4 Åtuw‡ •= uw= à ; \ =2u = 80 %) ;
- en couche de base, ce sol traité au ciment sera difficilement utilisé car
#$%À.%˜Á (2vwè‡ 3 Åtuw‡ •= uw= à ; \ 2 w =x 4 Åtuw‡ •= uw= à ; \ =2u < 160 %.
199
- en couche de fondation, #$%À.%˜Á (2vwè‡ 4 Åtuw‡ •= uw= à ; \ =2u) > 60 %. En
général, on arrive à ces résultats avec un dosage d’environ 6 %, mais dans le cas des
sols de Litakli, les résultats sont déjà atteints à 4 % de dosage à la chaux.
- en couche de base, ce sol même traité à la chaux sera difficilement utilisé car
#$%À.%˜Á (2vwè‡ 3 Åtuw‡ •= uw= à ; \ 2 w=x 4 Åtuw‡ •= uw= à ; \ =2u) < 160 %.
Vue la valeur de la portance de 135, une petite augmentation du dosage à 5 % pourra
produire des valeurs de portance escomptées.
200
I.3.2.3- Caractérisation géotechnique routière du sol traité au ciment
La figure 93 présente l’évolution de la portance du sol de Batsingla traité en fonction du
dosage des différents liants et du nombre de jours de cure à l’air et à l’eau.
Se référant au chapitre I, le ciment pourrait avoir une action bénéfique sur la portance de
ce sol. La portance du sol varie désormais entre 43 % et 163 %.
La portance évolue avec le dosage en ciment et le nombre de jours de cure. En effet, la
constitution minéralogique et physique du sol ici est beaucoup plus favorable à court terme, le
ciment en présence d’eau, à 7 et à 14 jours, présente déjà de bonnes capacités rhéologiques. À
ce niveau (court terme), il y a déjà formation d’une quantité suffisante de la tobermorite
(3#23. 2( 3+ . 37+ 3), composant responsable de la résistance qu’apporte les ciments au sol.
Les portances à 7 jours et 14 jours d’âge du sol graveleux latéritique argileux – ciment
pour un dosage à 2 % sont respectivement de 74 et 94 % ; pour un dosage à 4 %, elles sont
respectivement de 126 et 153 % ; pour un dosage à 6 %, elles sont respectivement de 133 et
163 %. En effet, dans le cas de ces sols, la production de la portlandite n’est pas assez
suffisante pour influencer la stabilisation de ces sols en inhibant les réactions pouzzolaniques.
- le dosage de ciment à 2 % peut être utilisé en couche de forme (#$% > 30 %) ;
- le dosage à 4 % de ciment sera utilisé en couche de fondation,
#$%À.%˜Á 2vwè‡ 3 Åtuw‡ •= uw= à ; \ 2 w =x 4 Åtuw‡ •= uw= à ; \ =2u > 100 %) ;
- en couche de base, ce sol traité au ciment pourra être utilisé pour un dosage de 6 % de
ciment car #$%À.%˜Á 2vwè‡ 3 Åtuw‡ •= uw= à ; \ 2 w =x 4 Åtuw‡ •= uw= à ; \ =2u >
160 %.
201
- le dosage à 2 % de chaux est préférable en couche de forme (#$% > 30 %) ;
- le dosage à 2 % est encore préférable en couche de fondation car
#$%À.%˜Á (2vwè‡ 4 Åtuw‡ •= uw= à ; \ =2u) > 60 %.
- en couche de base, ce sol sera traité à 6 % de chaux car
#$%À.%˜Á (2vwè‡ 3 Åtuw‡ •= uw= à ; \ 2 w=x 4 Åtuw‡ •= uw= à ; \ =2u) > 160 %.
N.B : Les valeurs des dosages proposés ici, selon le guide de dimensionnement des
chaussées pour les pays tropicaux sont utilisables pour des essais de laboratoire. Dans le cadre
des travaux de chantier, il est conseillé d’augmenter le dosage de 0,5 %.
202
II- CORRELATION ENTRE PARAMETRES ALTEROLOGIQUES ET
GEOTECHNIQUES
De façon générale, une grande partie des problèmes qui touchent les aménagements est
liée, de façon directe ou non, aux conditions géologiques, géotechniques et hydrogéologiques
qui préexistent sur le site (McCall et al., 1996 in Dominique, 2007). Ce paragraphe fait
l’étude corrélative Géologie – Géotechnique par regroupement des matériaux (sol) en
fonction de leurs paramètres altérologiques et géotechniques, eux-mêmes fonction des
formations géologiques de la zone basse du versant sud du Mont Bambouto. Il a pour objectif
la recherche et l’établissement des critères relativement simples permettant de classer les
matériaux et donc de prévoir dans une certaine mesure leurs propriétés au moyen des
essais d’identification et d’observations géologiques sur le terrain. Plusieurs tableaux et
figures de résultats donnant des fourchettes de valeurs sont ainsi présentés.
203
Tableau 20 : Contexte de la corrélation
Eléments Modèle 1 Modèle II Modèle III Modèle IV
Roches trachybasalte granitoïde ortogneiss anatexite
Age (MA) 52 à 38 660 à 580 660 à 580 660 à 580
Géomorphologie Colline en Sommet pointu Sommet pointu Versants
demie-orange à et talweg étroit et talweg étroit convexo-
pente forte et et escarpement concaves à
talweg en U rocheux pente forte
Climat 1830 mm en moyenne /an ; 14,8 °C à 25 °C
Associations Min-Ox-I Min-Ox-II Min-Ox-III Min-Ox-IV
minérales et
géochimiques
204
Tableau 22 : Association des oxydes et des éléments traces du modèle I
Ecart- Ecart-
% Maximun Minimun Moyenne type ppm Maximun Minimun Moyenne type
SiO2 32,56 0,43 12,64 14,22 As 115,78 10,79 65,23 44,70
TiO2 8,38 2,62 5,99 2,57 Cu 52,34 2,00 34,24 22,49
Al2O3 43,71 12,53 27,64 12,99 Ga 54,87 23,28 43,55 14,55
Fe2O3 67,26 18,25 39,36 21,42 Mo 15,70 3,22 8,72 5,75
MnO 0,11 0,05 0,07 0,02 Nb 163,71 50,98 111,44 47,50
MgO 0,53 0,00 0,23 0,22 Ni 60,56 4,71 33,40 23,34
CaO 0,00 0,00 0,00 0,00 Pb 32,83 16,68 24,06 6,66
Na2O 0,01 0,00 0,01 0,00 Rb 16,64 4,08 9,62 5,63
K 2O 0,02 0,00 0,01 0,01 Sr 89,48 21,95 52,85 31,63
P2O5 0,66 0,26 0,46 0,23 Th 35,43 15,04 25,39 9,70
H 2O 20,35 12,15 15,33 3,51 U 40,14 7,16 21,21 15,74
W* 12,34 6,00 8,36 2,75
Y 34,19 10,59 24,62 9,97
Zn 124,61 45,46 72,85 35,29
Zr 858,06 273,28 577,90 240,49
Cl* 7,58 7,58 7,58 0,00
Co 47,21 8,42 21,38 17,51
Cr 895,04 202,01 546,14 347,61
- F* 4709,61 100,00 1785,93 2193,44
S* 43,95 16,00 23,49 13,67
Sc 66,42 33,09 49,51 13,61
V 770,49 517,47 645,98 115,88
Cs 9,43 9,43 9,43 0,00
Ba 4,48 4,48 4,48 0,00
La 4,26 4,26 4,26 0,00
Ce 149,04 4,88 84,05 60,51
205
Tableau 24 : Association des oxydes et éléments traces du modèle II
Ecart- Ecart-
Maximun Minimun Moyenne
% Maximun Minimun Moyenne type ppm type
SiO2 64,51 55,51 59,70 4,082 As 28,12 3,00 15,22 14,12
TiO2 2,09 0,72 1,16 0,629 Cu 36,99 2,00 14,83 16,66
Al2O3 21,59 14,83 18,25 2,993 Ga 28,83 2,00 14,89 14,91
Fe2O3 12,05 5,30 7,65 3,133 Mo 1,00 1,00 1,00 0,00
MnO 0,14 0,03 0,08 0,044 Nb 14,83 2,00 7,74 6,72
MgO 5,10 0,53 2,21 1,991 Ni 35,04 3,00 15,35 14,98
CaO 1,93 0,00 0,48 0,963 Pb 36,68 3,00 15,24 16,01
Na2O 1,80 0,01 0,46 0,896 Rb 150,17 2,00 71,77 80,87
K 2O 6,12 2,35 4,19 1,565 Sr 336,18 55,83 193,90 114,48
P2O5 0,18 0,03 0,08 0,066 Th 22,10 3,00 11,23 9,74
H 2O 8,37 3,65 5,83 2,134 U 3,00 3,00 3,00 0,00
W* 210,16 71,14 138,50 63,81
Y 14,94 3,45 9,15 6,27
Zn 74,93 11,98 41,73 34,24
Zr 312,02 12,92 127,14 143,70
Cl* 7,58 7,58 7,58 0,00
Co 1146,07 21,60 513,39 555,91
Cr 81,58 6,84 45,15 33,25
- F* 140,29 100,00 110,07 20,14
S* 17240,07 16,00 8296,91 9577,25
Sc 14,42 1,51 7,01 5,62
V 134,67 16,81 67,41 59,99
Cs 109,31 54,56 83,77 25,72
Ba 4331,31 453,85 2785,05 1860,83
La 142,90 16,37 65,54 56,02
Ce 216,80 49,64 112,75 76,40
206
Tableau 26 : Association des oxydes et éléments traces du modèle III
Ecart- Ecart-
% Maximun Minimun Moyenne type ppm Maximun Minimun Moyenne type
SiO2 64,74 60,21 64,74 17,95 As 23,61 23,61 23,61 -
TiO2 0,42 0,01 0,42 0,28 Cu 5,15 5,15 5,15 -
Al2O3 21,00 0,01 21,00 11,29 Ga 25,82 25,82 25,82 -
Fe2O3 3,44 0,02 3,44 1,97 Mo 1,00 1,00 1,00 -
MnO 0,01 0,00 0,01 0,02 Nb 15,57 15,57 15,57 -
MgO 0,08 0,00 0,08 0,16 Ni 21,32 21,32 21,32 -
CaO 0,00 0,00 0,00 0,55 Pb 31,19 31,19 31,19 -
Na2O 0,01 0,01 0,01 1,52 Rb 8,25 8,25 8,25 -
K 2O 0,12 0,00 0,12 2,21 Sr 5,99 5,99 5,99 -
P2O5 0,03 0,00 0,03 0,03 Th 3,00 3,00 3,00 -
H 2O 9,59 0,18 9,59 4,99 U 3,00 3,00 3,00 -
W* 476,62 476,62 476,62 -
Y 5,82 5,82 5,82 -
Zn 30,07 30,07 30,07 -
Zr 176,75 176,75 176,75 -
Cl* 7,58 7,58 7,58 -
Co 114,89 114,89 114,89 -
Cr 49,76 49,76 49,76 -
- F* 100,00 100,00 100,00 -
S* 16,00 16,00 16,00 -
Sc 7,49 7,49 7,49 -
V 69,76 69,76 69,76 -
Cs 51,84 51,84 51,84 -
Ba 50,77 50,77 50,77 -
La 29,92 29,92 29,92 -
Ce 106,01 106,01 106,01 -
207
Tableau 28 : Association des oxydes et éléments traces du modèle IV
Ecart- Ecart-
% Maximun Minimun Moyenne type ppm Maximun Minimun Moyenne type
SiO2 68,25 59,58 63,91 6,13 As 27,33 3,00 15,16 17,20
TiO2 1,45 0,80 1,13 0,46 Cu 12,47 2,00 7,23 7,40
Al2O3 19,02 15,50 17,26 2,49 Ga 21,11 2,00 11,55 13,51
Fe2O3 10,56 6,31 8,43 3,01 Mo 1,00 1,00 1,00 0,00
MnO 0,04 0,02 0,03 0,01 Nb 23,25 2,00 12,62 15,03
MgO 0,05 0,03 0,04 0,01 Ni 24,92 3,00 13,96 15,50
CaO 0,00 0,00 0,00 0,00 Pb 15,52 3,00 9,26 8,85
Na2O 0,01 0,01 0,01 0,00 Rb 7,34 2,00 4,67 3,77
K 2O 0,14 0,03 0,08 0,08 Sr 214,24 3,00 108,62 149,37
P2O5 0,12 0,04 0,08 0,06 Th 3,00 3,00 3,00 0,00
H 2O 9,35 7,98 8,67 0,97 U 3,00 3,00 3,00 0,00
W* 460,86 56,35 258,60 286,03
Y 9,48 3,84 6,66 3,99
Zn 21,89 13,40 17,64 6,01
Zr 208,78 10,00 109,39 140,56
Cl* 7,58 7,58 7,58 0,00
Co 389,38 145,31 267,35 172,58
Cr 128,61 6,84 67,73 86,11
- F* 606,08 100,00 353,04 357,85
S* 20162,36 16,00 10089,18 14245,63
Sc 15,05 1,49 8,27 9,58
V 140,48 16,81 78,64 87,45
Cs 125,17 49,81 87,49 53,29
Ba 4815,67 54,38 2435,02 3366,74
La 20,61 9,03 14,82 8,19
Ce 84,69 59,83 72,26 17,58
II.2- Construction du modèle
L’une des difficultés de la représentation géométrique des résistances mécaniques des
sols « issus de l’altération » des roches est liée à la forte variabilité spatiale des formations
superficielles. Il faut intégrer les règles géologiques qui gouvernent leur mise en place afin de
contrôler leur interpolation (Bourgine et al, 2006 in Dominique, 2007). La nature des
processus d’altération (altération mécanique, altération chimique), la tectonique (cassante,
souple), l’âge des roches (formation récente, formation précambrienne), le climat
(précipitation, température), la géomorphologie (pente, vallée, escarpement, hydrologie),
doivent être pris en compte tout comme la profondeur des sols.
208
De plus, il faut pouvoir estimer la fiabilité locale du modèle afin que celui-ci puisse être
utilisé, par exemple, par des décisionnaires dans le cadre d’opérations de grands
aménagements (Dominique, 2007).
209
Tableau 31 : Masse volumique ( / ) des BTC des différents modèles
stabilisants Modèle I Modèle II Modèle III Modèle IV
O 1,742 1,903 2,003 2,024
Cm2 1,611 1,888 1,991 1,948
Cm4 1,655 1,917 1,974 1,977
Cm6 1,687 1,903 1,974 1,96
Cm8 1,687 1,875 1,991 1,96
Ch2 1,673 1,861 1,962 1,994
Ch4 1,673 1,889 1,989 2,009
Ch6 1,616 1,875 2,003 1,989
Ch8 1,69 1,888 1,989 1,989
950°C 1,499 1,788 1,73 1,672
1050°C 1,461 1,773 1,73 1,705
1100°C 1,561 1,788 1,73 1,719
210
II.3- Corrélation Géologie – Géotechnique : Modèles arithmétiques
arithmétique
Les données géotechniques
techniques obtenues sont représentées sous forme d’aires empilées en
3D pour les différents modèles. Ceci permet une lecture simple des capacités géotechniques
des profils d’altération d’une quelconque roche selon son contexte naturel. Ces capacités
géotechniques sont regroupées en capacités de production des BTC simples
simple ou traitées et en
portance de ces sols en couches de chaussées (couche de forme, couche de fondation et
couche de base).
1100°C
Types de BTC
1050°C
950°C
Ch8
Ch6
Ch4
Ch2
Cm8
Cm6
Cm4 Modèle IV
Modèle III
Cm2
Modèle II
O Modèle I
0 5 10 15 20 25 30 35
Résistance à la compression (Mpa)
Figure 94 : Résistance à la compression des BTC pour les différents modèles
211
Types de BTC
1100°C
1050°C
950°C
Ch8
Ch6
Ch4
Modèle
Ch2 IV -
Modèle
Cm8 III -
Cm6
Cm4
Cm2
0 5 10 15 20 25 30 35 40
1100°C
Modèle IV
Types de BTC
1050°C
Modèle III
950°C
Modèle II
Ch8 Modèle I
Ch6
Ch4
Ch2
Cm8
Cm6
Cm4
Cm2
Figure 96: Masse volumique des BTC pour les différents modèles
212
II.3.2- Capacités de production et d’utilisation des sols en couches de chaussées
A-Cx-6-14
A-Cx-6-4
A-Cx-4-7
A-Cx-2-14
A-Cx-2-4
A-C-6-7
A-C-4-14
A-C-4-4
A-C-2-7 Modèle IV
Modèle I
A-0
0 20 40 60 80 100 120 140 160 180
CBR (%)
Figure 97 : Portance des sols pour les différents modèles
213
Ainsi, un sol développé sur trachybasalte récent dans un contexte naturel caractérisé par
des collines en demi-orange à pente forte et talweg en U, des précipitations moyennes de
l’ordre de 1830 mm /an ; des températures de 14,8 à 25 °C répondra aux attentes de ce
maître d’ouvrage. Les sols utilisés ont des compositions minéralogiques données et
géochimiques présentées par les tableaux 21 et 22. Leurs processus d’altération et leurs
paramètres altérologiques sont définis au paragraphe II du chapitre II.
Conclusion
L’une des applications/métiers développées dans le projet de cette thèse concerne les
constructions durables, l’urbanisme opérationnel dont l’objectif est d’apporter une plus-value
aux données géotechniques et lithologiques existantes. Ce chapitre est passé par :
- une caractérisation géotechnique des formations lithologiques rencontrées sur la zone
basse du versant sud des Monts Bambouto ;
- les distributions statistiques des valeurs de certaines propriétés mécaniques et
physiques mesurées par les essais de reconnaissance géotechnique ;
- pour aboutir à quatre modèles de corrélation des données géologiques et géotechniques
définies dans ce chapitre.
214
CONCLUSION GENERALE
Au départ de ce travail de recherche scientifique, l’objectif général était d’étudier la
qualité et l’utilisation des matériaux latéritiques et argileux notamment dans la construction
routière et la fabrication des briques. Sachant que l’utilisation de ces matières premières en
construction à l’état cru pose souvent des problèmes tant du point de vue de la résistance
mécanique que de la durabilité, des études visant à stabiliser ces matières premières par
l’ajout de liants hydrauliques (chaux, ciment) ont été entreprises.
Il était aussi question d’analyser les propriétés physiques des briques et des remblais
élaborés à partir des mélanges avec le ciment ou la chaux.
Afin de mieux cerner ces analyses, il fallait aller jusqu’à l’origine de la matière
première que sont les sols latéritiques et argileux. Des études concernant leur caractérisation
altérologique et géotechnique ont été menées.
Il est présenté dans les paragraphes suivant la synthèse des différents résultats et
analyses saillants obtenus.
215
Site de Fomopea
A Fomopéa, les analyses géochimique et minéralogique montrent que la roche mère est
un granitoïde à biotite et à hornblende tel que trouvé par Kwekam et al (2009).
216
Grâce aux courbes de tendance des différentes briques, une évaluation d’un traitement
lors de la production des blocs de terre a été faite. Un dosage à 14% de chaux a été proposé.
Ainsi, on aura approximativement :
-Site de Batsingla : une résistance à la compression de 6,144 Mpa et un taux
d’absorption de 36,9 % , Rc ≥ 6Mpa et Abs ≥15 %. Ces valeurs permettent de les désigner :
BTCO 3P, BTC PN3P ou BTC PF3P.
-Site de Litakli : une résistance à la compression de 11,422 Mpa et un taux d’absorption
de 14,93%, Rc ≥ 6Mpa et Abs ≤15%. Ces valeurs permettent de les désigner : BTCO 1C,
BTC PN1C ou BTC PF1C.
-Site de Fontsa-Touala : une résistance à la compression y =18,366 Mpa et un taux
d’absorption y = 12,4% (0,142g/cm2.min1/2). Les désignations sont les mêmes qu’à Litakli.
217
sols de portance (- comme plate-forme. Dans ce cas, il peut être utilisé comme couche de
forme.
La portance du sol varie entre 30 % et 80 % pour ce sol traité au ciment. Le dosage de
ciment ou de chaux à 4 % est préférable. Il peut être utilisé en couches de forme, de fondation
et de base.
Sol gravelo-argileux de Batsingla
Le profil de sol développé sur trachybasalte de Batsingla présente un sol à texture
gravelo-argileuse, d’indice CBR de 43 %, ce qui permet de les classer dans le groupe des sols
de portance (. comme plate-forme.
Le ciment pourrait avoir une action bénéfique sur la portance de ce sol qui varie
désormais entre 43 % et 163 %. Le dosage de ciment à 2 % peut être utilisé en couche de
forme. Le dosage à 4 % de ciment sera utilisé en couche de fondation, le dosage de 6 % en
couche de base.
4- Corrélation entre la géotechnique et l’altérologie
Quatre modèles ont été proposés lors de la consolidation des données en fonction des
différents sites étudiés : modèle I, modèle II, modèle III, modèle IV.
Afin d’avoir une lecture simple des capacités géotechniques des profils d’altération
d’une quelconque roche selon son contexte naturel, des modèles arithmétiques de corrélation
Géologie – Géotechnique ont été faits. Ces lectures concernent les capacités de production des
BTC, les capacités de production et d’utilisation des sols en couches de chaussées
Un exemple de lecture est proposé pour une meilleure compréhension des corrélations.
Compte tenu de la richesse (diversité) géologique, géomorphologique, climatique des
Monts Bambouto, il serait nécessaire d’étendre ces études dans toutes les différentes localités
de ces monts afin d’en tirer davantage un grand profit en Génie civil via la Géologie en ce qui
concerne la Géotechnique par l’élargissement de la corrélation Géologie/Géotechnique.
218
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