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Cours

de Géophysique

Filière Sciences de la Terre et de l’Univers (STU5)

Par
Youssef HSISSOU
Plan :

Introduction à la prospection géophysique

A - Qu’est-ce que la géophysique ?

B - Champs d’application de la prospection géophysique

C - Déroulement d’une prospection géophysique

D - Les méthodes de prospection géophysique

Classification des méthodes Géophysiques selon le caractère physico-chimique.

A. Densité des roches

B. Propriétés magnétiques des roches.

C. Vitesse de propagation d'un ébranlement dans les différentes roches.

D. Propriétés électriques des Roches (résistivité)

E. Propriétés radioactives
Les méthodes de prospection électrique

Introduction

I - Résistivité des roches et des eaux

1. La conductibilité électrique des roches

1.1 . La conductibilité solide

1.2. La conductibilité liquide électrolytique

2. Résistivité de l’eau
2.1 La qualité de l’électrolyte

2.2 La salinité

II – La méthode des résistivités – mesures en courant continu

1. Les sondages électriques

1.1. Les dispositifs de mesure

1.2. Présentation des sondages électriques


1.3. L’interprétation des sondages électriques

1.3.1. Les sondages électriques à une couche

1.3.2. Les sondages électriques à deux couches

1.3.3. Les sondages électriques à trois couches

2. Les profils et cartes de résistivité

2.1 La réalisation pratique des profils de résistivité

2.2 Détermination de la longueur de la ligne AB

2.3 Exemples de profils de résistivité

2.4 Exemples de cartes de résistivité

III – Détermination de la porosité à partir de la résistivité

1. Loi d’Archie

2. Influence des argiles sur la résistivité des formations


Introduction à la prospection géophysique

A - Qu’est-ce que la géophysique ?


La géophysique : étude du sous-sol par le truchement de ses propriétés
physiques.
Le géologue, par exemple, utilise l’observation directe et visuelle, il examine les
roches qui affleurent, prélève des échantillons, les étudie et en déduit l’architecture du
sous-sol.
Le géophysicien lui aussi va essayer de déterminer l’architecture du sous-sol caché en
mesurant certaines propriétés physiques à partir de la surface.
Il existe de nombreuses méthodes géophysiques, chacune fournit des indications
sur la nature du sous-sol par le biais de l’étude de la variation d’un paramètre
physique.
La géophysique est donc essentiellement la mesure de contrastes dans les
propriétés physiques de matériaux constituant le sous-sol et la tentative de déduire
des informations sur la nature et la distribution de ces matériaux responsables de ces
observations.
Ces informations sont utilisées généralement en recherches minières,
pétrolières, en recherche d’eau, géotechnique et même pour la plupart des
techniques intéressées par le sol et le sous-sol.

Les paramètres physiques retenus par les géophysiciens sont la susceptibilité


magnétique, la densité, la radioactivité, la résistivité, la vitesse de propagation
des ondes et la température.
La Géophysique Appliquée à la prospection se subdivise en deux branches
distinctes:
- La géophysique de surface (Mesures en surface)
- La géophysique interne ou le carottage géophysique des sondages
"Mesures dans les puits "
B - Champs d’application de la prospection géophysique
Parmi les problèmes que la prospection géophysique peut aider à résoudre, nous
citons :
 Localisation de couches ou de fractures ;

 Estimation de la profondeur d’un aquifère, d’un gisement de pétrole, d’un gisement


minier,…etc. ;

 Détermination de l’extension latérale, de l’épaisseur et du volume d’une formation ;

 Evaluation de la porosité totale et des réserves d’eau d’un aquifère ou d’un réservoir
de pétrole ;

 Détermination ou une première évaluation de la salinité des eaux ;

 Tracé des rivières souterraines ;


C - Déroulement d’une prospection géophysique
Une étude géophysique comporte une série de phases :
Phase I : Préparation
 Récolte des données
 Poser le problème
 Choix de la ou des méthodes
 Quelques exemples: nappe alluviale,……
Phase II : Programmation
 Battage systématique
 En fonction de….un programme sera élaboré
 Environ 2/3 des mesures pour le battage systématique
Phase III : Acquisition des données et traitement
 Exécution sur le terrain (entreprises spécialisées)
 Traitement partiel ou total des données
 Réinterprétation possible

Phase IV : Interprétation
 Traduction des données chiffrées en informations géologiques,
pétrolières,……

Importance des Forages d'étalonnage


Et des Sondages géophysiques
D - Les méthodes de prospection géophysique
Elles sont nombreuses, nous citons :
 La méthode gravimétrique ;
 La méthode magnétique ;
 Les méthodes de prospection électrique ;
 La prospection sismique (réfraction et réflexion)
 La thermométrie.
Classification des méthodes géophysiques selon le caractère physico-chimique.

Les caractères physico-chimiques adoptés pour les études géophysiques doivent, à la fois, être
suffisamment différenciés d'un milieu à l'autre ou d'une roche à l'autre, afin de bien distinguer
les anomalies recherchées.

A. Densité des roches


Ce sont les méthodes Gravimétriques qui étudient l'effet de la répartition des roches du sous-
sol sur le champ de pesanteur terrestre.
On mesure généralement les variations de l'accélération "g" de la pesanteur entre les différents
points de la surface du sol: On utilise pour cela des appareils appelés "gravimètres".

B. Propriétés magnétiques des roches.


Ce sont les méthodes magnétiques: susceptibilité magnétique et magnétisme rémanent qui
étudient l'effet de la répartition des roches du sous-sol sur les variations du champ magnétique
terrestre d'un point à l'autre de la surface.
Le contraste magnétique entre les roches, permet de localiser les gisements ferro-magnétiques,
grâce à des appareils dits: Magnétomètres, permettant la mesure des variations du champ
magnétique total.
La méthode géophysique utilisée dans ce cas est la Magnétométrie

C. Vitesse de propagation d'un ébranlement dans les différentes roches.


Les vitesses de propagation des ébranlements dépendent des constantes élastiques des roches et
de leurs densités.
Ce sont les méthodes Sismiques qui étudient les temps de propagation des ondes élastiques entre
un point d'explosion et un certain nombre de sismographes convenablement placés à la surface du
sol.
Les temps observés dépendent des trajets parcourus c'est-à-dire à la fois de la répartition des
terrains et de leurs "vitesse" respectives.
On distingue la sismique réfraction et la sismique réflexion.
D. Propriétés électriques des Roches (résistivité)
Les méthodes électriques étudient en surface les potentiels créés par le passage d'un courant dans
le sous sol.
Selon les procédés mis en œuvre: Nous distinguons les sondages électriques, telluriques et
électromagnétiques.
Ces derniers exploitent les propriétés physiques des corps conducteurs et inducteurs.

E. Propriétés radioactives
C'est la propriété de certains éléments ou "roches" de se transformer avec émission de
rayonnement ou particules.
Les rayonnements émis produisent sur la matière des effets "d'ionisation, de perturbation du
réseau cristallin, de luminescence, ou d'effet chimique ou calorifique.
Ainsi on exploite les rayonnements suivants: les rayons alpha les rayons beta, les rayons gamma.
Les méthodes de prospection électrique

Introduction
La prospection électrique implique la détection d’effets produits lorsqu’un courant électrique
traverse le sous-sol. Il existe une grande variété de techniques utilisant les méthodes
électriques, on peut mesurer par exemple:
• Une chute de potentiel
• Un courant
• Un champ électromagnétique

Ces méthodes sont nombreuses et variées ; elles peuvent être classées de la façon suivante :
 méthodes utilisant des courants naturels :
 méthode de la polarisation spontanée (voir diagraphies) ;
 méthode tellurique
 méthodes utilisant des courants artificiels :
 méthode des potentiels ;
 méthode des rapports de chute de potentiel ;
 méthode des résistivités ;
 méthode de la polarisation induite.
Les méthodes fondées sur la mesure du paramètre " résistivité " sont actuellement les plus
répandues, plus développées et les plus diversifiées (méthodes imaginées en 1912 par les
frères Schlumberger).
Définition: La résistivité ρ d’un milieu est la propriété physique qui détermine la
capacité de ce milieu à laisser passer le courant électrique.
La résistivité est la résistance ohmique d’un cylindre de section et de longueur unitaire.

Avec : R = résistance (ohms) et ρ = résistivité (ohms*m)


L = longueur (m) et S = section (m2)
La conductibilité σ est l’inverse de la résistivité et s’exprime en mho/m.
En hydrogéologie on emploie le plus souvent le micromhos/cm ou microsiemens/cm.

A strictement parler la loi d’Ohm n’est valable que pour les conducteurs métalliques, pour les
gaz et les électrolytes elle n’est qu’une approximation.

I - Résistivité des roches et des eaux


1. La conductibilité électrique des roches
Dans un conducteur, le courant électrique peut s’écouler selon deux modes distincts:
1.1. La conductibilité solide
Le passage du courant se fait par déplacement d’électrons. On parle de conductibilité
électronique ou métallique car c’est une conductibilité analogue à celle des métaux. Cette
conductibilité solide n’est réellement importante que pour certains gisements minéraux tels
que :
• certains sulfures (pyrite, galène)
• certains oxydes (magnétite, hématite)
• Le graphite, l’or, l’argent, le platine .etc.
1.2. La conductibilité liquide électrolytique:
En fait, pour la plupart des roches, la conductibilité est presque uniquement de type
électrolytique. Cela signifie que ce sont les ions qui transportent des charges sous l’effet du
champ électrique et que les roches conduisent le courant électrique grâce à l’eau qu’elles
contiennent. La résistivité d’une roche va dépendre de:
•La qualité de l’électrolyte, c’est à dire de la résistivité de l’eau d’imbibition ρw et par
conséquent de la quantité de sels dissous.
•de la quantité d’électrolyte contenu dans l’unité de volume de la roche.
•du mode de distribution de l’électrolyte

2. Résistivité de l’eau
La résistivité de l’eau d’imbibition des roches diminue quand la quantité de sels dissous et la
température augmentent. Elle dépend également de la nature des sels dissous. (Voir abaque
de la planche ci-dessous).
2.1 La qualité de l’électrolyte
Quand un sel se dissout dans l'eau, il se dissocie en ions chargés positivement et
ions chargés négativement. Lorsque l'on applique un champ électrique, les ions
vont se déplacer. Ce déplacement est gêné par la viscosité de l'eau et pour un ion
donné, il atteint une vitesse limite appelée la mobilité des ions.

2.2 La salinité
La conductibilité d'un électrolyte dépend en fait de la teneur en ions et de la
mobilité des différents ions en solution et du degré de dissociation. On peut écrire:

ρw = f (c1v1+c2v2+c3v3+ ..... + cnvn )


Avec : Ci = concentration en ion i et Vi = mobilité de l’ion i

H+ V = 36.2 l0-8 m/s


La mobilité des ions est OH- 20.5 "
différente pour chaque ion,
S04 -- 8.3 "
par exemple:
Na + 5.2 "
CL- 7.9 "

Une eau avec la même concentration en poids de sels dissous aura une résistivité
différente selon les ions en présence.
2.3 La température
La résistivité d'un électrolyte dépend aussi de la température. Une
augmentation de température diminue la viscosité, la mobilité des ions devient
plus grande, par ailleurs, la dissociation augmente, ce qui a pour effet de
diminuer la résistivité ou inversement d'augmenter la conductibilité.

2.4 La quantité d'électrolyte


La quantité d'eau contenue dans les roches dépend de la porosité, on distingue:
La porosité totale et la porosité efficace ou effective.

En examinant le problème de la qualité de l'électrolyte on remarque tout de suite que la


mesure des résistivités peut être une bonne méthode de prospection pour délimiter l'invasion
par l'eau salée d'un aquifère d'eau douce, et de même pour surveiller la pollution de la nappe
par les hydrocarbures (résistivité infinie).
Lorsqu’on dispose d’une analyse
chimique de l’eau, on calcule le résidu
sec en équivalent NaCl en
convertissant les concentrations des
différents sels en concentrations
équivalentes de NaCl grâce aux
facteurs suivants, donnés par H.F.
Dunlap :
Na+………1.00 Cl-…………1.00
Ca++……..0.95 SO4--……....0.5
Mg++……..2.00 HCO3-….…0.27
CO3--……...1.26
II – La méthode des résistivités – mesures en courant continu
Dans un terrain homogène de résistivité ρ

Représentation des équipotentielles et des


filets de courant pour une source unique
En intégrant:
Si l’électrode de retour B est à une distance finie de A

Répartition des lignes de courant et des


équipotentielles à la surface d’un terrain
homogène.
Le potentiel d’un point M est : VM = VA + VB = ( )

et

Si l’on mesure entre 2 points M et N, la d.d.p V = VM – VN

Donc pour un terrain homogène et isotrope : V= ( )

La résistivité vraie du terrain

Avec (coefficient géométrique du dispositif de


mesure)
Si le terrain n’est pas homogène, on obtient à partir de K, V et

une résistivité apparente

liée par des relations complexes aux résistivités vraies et aux épaisseurs de toutes les couches
intéressées par le dispositif AMNB.

Exemple :

Dans le premier cas, des filons verticaux de


résistivité supérieure à celle du milieu
encaissant ( ce qui entraîne ).

Dans le deuxième, une couche résistante se


trouve au-dessus d’une couche plus conductrice
( donc ).
C’est l’étude des variations de cette résistivité apparente en courant continu qui constitue
la méthode des résistivités.
Suivant que l’on s’intéresse aux variations avec la profondeur ou aux variations latérales, on
distingue 2 techniques : Les sondages électriques et les profils de résistivité.
1. Les sondages électriques
Un sondage électrique consiste à établir la courbe de variation en fonction de la
profondeur de la résistivité apparente des terrains, mesurée en surface à l’aide d’un
dispositif à 4 électrodes AMNB.
La profondeur d’investigation est réglée en faisant varier la distance entre les électrodes A
et B d’envoi de courant. Cette profondeur augmente avec la distance AB.
1.1. Les dispositifs de mesure
 Les dispositifs de Schlumberger et Wenner
Ce sont les plus employés. Tous deux sont des dispositifs rectilignes et symétriques : les 4
électrodes sont alignées et les centres o de AB et MN sont confondus.

 Le rapport AB/MN est fixe et égale à 3 : dispositif Wenner

 Le rapport AB/MN est maintenu aussi grand que possible dans le dispositif
Schlumberger, en pratique on a 4≤AB/MN≤20 ; on change la ligne MN lorsque la
mesure de V, qui est proportionnelle à MN, devient trop difficile.
 Le dipôle-dipôle
Pour les grandes profondeurs d’investigation, on emploie parfois un autre dispositif « Le
dipôle-dipôle » qui présente une différence essentielle par rapport aux deux précédents :
la profondeur d’investigation n’est plus réglée en fonction de la distance AB mais en
éloignant les deux dipôles AB et MN.

La distance entre AB et MN est toujours grande par rapport aux distances AB et MN elles
mêmes.
 Si les 4 électrodes sont alignées : dispositif polaire

 Si les 2 dipôles sont parallèles : dispositif équatorial.


Remarques:

 Le principal avantage du dipôle-dipôle c’est la longueur des câbles à étendre sur


le terrain qui est relativement réduite.

 Deux inconvénients sérieux :

 Ça nécessite une source de courant beaucoup, plus grande que


Schlumberger ;

 Les résultats sont très influencés par les variations latérales de faciès.
1.2. Présentation des sondages électriques

L’adoption des coordonnées log est justifiée par les deux raisons suivantes :
 Traduire qu’en prospection électrique l’effet d’une couche diminue avec sa profondeur ;
 Donner la même importance aux variations de résistivités des couches conductrices et
résistantes.
De plus les coordonnées log présentent un gros avantage pour l’interprétation
quantitative à partir d’abaques (simple translation parallèlement aux axes de
coordonnées).
1.3. L’interprétation des sondages électriques
1.3.1. Les sondages électriques à une couche

Si le milieu est constitué d’une couche


homogène, isotrope, d'épaisseur
infinie et de résistivité finie, la
résistivité apparente mesurée sera
une ligne droite dont l'ordonnée est la
résistivité ρ1 de ce milieu.
1.3.2. Les sondages électriques à deux couches

Si le sous-sol est composé de deux


couches, une première couche
d'épaisseur h1 et de résistivité ρ1
surmontant un substratum d'épaisseur
infinie et de résistivité ρ2

L'espacement OA auquel on atteint


la valeur de ρ2 dépend de trois
facteurs : l'épaisseur de h1, la valeur
du rapport de résistivités et le
dispositif utilisé.
L’interprétation des SE portant sur deux terrains nécessite l’emploi d’un seul abaque facile
à calculer.
Pour interpréter les données de terrain, on les reporte aussi sur du papier bilog de même
module que celui de l’abaque CH1. L’interprétation se fait par simple superposition de
l’abaque et du graphique du SE.
1.3.3. Les sondages électriques à trois couches

Si le sous-sol est composé de trois couches de résistivité ρ1, ρ2, ρ3 et


d’épaisseur h1, h2 il y a alors quatre combinaisons possibles :

 Conducteur compris entre deux résistants, sondage de type H

 Résistant compris entre deux conducteurs, sondage de type K

 Résistivité qui augmente par palier, sondage de type A

 Résistivité qui diminue par palier, sondage de type Q


Remarques
a) Influence de l’épaisseur
On remarque pour le SE en « cloche » et en « fond de bateau » que la résistivité
apparente max ou min est très inférieure ou très supérieure à la résistivité vraie de la
seconde couche, à moins que celle-ci soit beaucoup plus épaisse.que la couche sus-
jacente.
b) Influence de la profondeur
La figure ci-dessous montre l’évolution des digrammes de SE lorsqu’une couche résistante
d’épaisseur constante s’approfondit : la cloche due à la couche diminue d’importance.
1.3.4. Les sondages électriques à n couches
 La méthode de Hummel
La méthode de Hummel ou encore méthode des courbes auxiliaires consiste à réduire
n’importe quel sondage à 3 couches ou d’avantage en une succession de sondages à 2
couches.
Hummel (1929) a eu l’idée de remplacer les 2 premiers terrains par une couche fictive
électriquement équivalente. Cette couche fictive forme avec celle qu’elle surmonte un
nouvel ensemble à 2 terrains. Ce procédé peut être répété itérativement jusqu’aux plus
grandes profondeurs atteintes par le sondage.
Pour remplacer deux couches par un seul terrain fictif, il faut en connaitre les résistances
transverses et les conductances longitudinales.
Résistance transverse et conductance longitudinale :
Dans le cas d’une couche de terrain homogène et isotrope, on définit :
 La résistance transverse T = h ρ où : h : épaisseur ; ρ : résistivité
C'est-à-dire la résistance d’une portion de terrain de section unitaire.
 La conductance longitudinale : S =

D’où h= et ρ=

Par analogie avec les circuits électriques, on définit l’effet de l’addition de m couches
comme la somme de m résistances en série ou en parallèle.

Pour m couches de terrains, on a :

T = T1 + T2 + ….. +Tm =

S = S1 + S2 + ….. + Sm =

La détermination de T et S se fait généralement par la superposition des diagrammes des


sondages électriques à des abaques en coordonnées bilog.
2. Les profils et cartes de résistivité
Le traîné est conçu de façon à faire porter l’investigation sur une tranche de sous-sol plus
ou moins constante. Avec un dispositif AMNB constant la distance AB dicte la profondeur
d’investigation. En déplaçant sur le terrain un dispositif de traîné de dimensions fixes, on
obtient un profil de résistivités apparentes ρa . La difficulté réside dans le choix de la
bonne longueur AB.
Cette méthode nous permet par le report — sur le plan d’implantation des sondages —
des valeurs des résistivités apparentes pour une longueur de ligne AB donnée, de tracer
des cartes d’isorésistivités.
2.1. La réalisation pratique des profils de résistivité
a) Ligne AB mobile
On déplace l’ensemble du dispositif AMNB d’une mesure à l’autre. La ligne AB étant alors
traîné sur le sol, ce procédé a reçu le nom de « traîné ».

 Traîné simple (AMNB rectiligne et symétrique)


Le dispositif le plus couramment utilisé est un quadripôle AMNB rectiligne et symétrique :
on effectue alors du « traîné simple ». L’intervalle entre 2 stations de mesure et souvent
pris égal à MN, de façon à obtenir une investigation continue.
 Traîné à répétition (AMNB rectiligne et asymétrique)
Un dispositif rectiligne asymétrique est parfois employé, une des électrodes M,N étant
placé en O, milieu de AB. Pour une même station, 2 mesures sont faites sans déplacer la
ligne AB, mais en décalant MN, de façon que N après M vienne en O.
b) Ligne AB fixe (ligne AB longue)
Lorsque la ligne AB est longue, il est plus pratique de la laisser fixe. Les mesures sont alors
faites sur des profils parallèles à AB, en se limitant dans tous les cas au rectangle indiqué
sur la figure ci-dessous.
Les valeurs de la résistivité apparente obtenue par ce procéder doivent subir les 2
corrections suivantes :
 Correction de profondeur d’investigation ;
 Correction topographique.
2.2. Détermination de la longueur de la ligne AB
Pour déterminer la longueur de la ligne AB la mieux adaptée au problème à
résoudre, il est nécessaire de connaitre l’épaisseur et la résistivité des terrains à prendre
en considération. Ces données sont fournies par quelques SE répartis sur toute la zone à
prospecter. Une bonne connaissance du contexte géologique est aussi indispensable.
Il est clair que les profils de la résistivité apparente changent avec la distance
AB. La figure ci-dessous illustre cette propriété, elle fournit en outre un exemple des
profils où n’apparaissent pas les résistivités vraies.
La coupe géologique de cette figure montre un substratum de grés marneux
entaillé par un chenal comblé de graviers, le tout est surmonté par une moraine
argileuse.
Il est intéressant de noter que le profil des résistivités obtenu avec AB grand
met bien en évidence l’allure du toit du substratum gréseux alors que celui obtenu avec
AB petit est sensible surtout aux variations d’épaisseur de la moraine superficielle.
Cet exemple suffit à montrer toute l’importance que peut prendre le choix de la
longueur du dispositif.

Remarque :
Dans certains cas, la ligne AB peut être choisie à l’intérieure de limites assez larges. Alors
interviennent dans le choix les considérations pratiques suivantes :
 Si la ligne AB est mobile, plus elle est petite plus les déplacements entre
stations sont faciles ;
 Si la ligne AB est fixe, la surface qu’elle permet de couvrir augmente avec sa
longueur.
2.3. Exemples de profils de résistivité
a) Contacts verticaux
La figure ci-dessous montre les profils de résistivité obtenus au dessus d’une faille
verticale mettant en contact deux terrains de résistivités différentes.
Le profil recoupant la faille a été effectué suivant les procèdes du traîné simple et du
traîné à répétition.
On note que le traîné à répétition fait bien ressortir les à-coups dus au passage des prises
A et B sur l’accident.
b) Contacts inclinés
Sur les figures ci-dessous, sont reproduits des profils de résistivité obtenus au dessus de
biseaux résistant et conducteur.
Sur tous les profils on remarque que ρa n’atteint la résistivité ρ2 que seulement lorsque la
prise B a franchi le contact. Cela est particulièrement net pour le biseau résistant.
2.4. Exemples de cartes de résistivité
a) Premier exemple
Le traîné a été effectué dans une plaine alluviale, manifestement un ancien fond lacustre ;
les nombreuses mesures ont permis de tracer les courbes d’équi-résistivités. Ces courbes
dessinées pour les valeurs 35, 70, 100, 200 et 400 ohm.m ont été respectivement
numérotées 1, 2, 3,4 et 5.
Il est évident que cette figure représente un ancien cône de déjection. Les courbes
dessinées illustrent la décroissance des résistivités et de la granulométrie du centre vers
l’extérieur du cône.
b) Deuxième exemple
Etude géophysique de « La Salvetat », Novembre 1993, AB = 100m. Cette étude a permis
l’implantation d’un forage pour l’eau (ρa < 300, zone A).
III – Détermination de la porosité à partir de la résistivité
1. Loi d’Archie
G.E. Archie a établi expérimentalement qu’il existe les deux relations simples
suivantes entre la résistivité d’une formation aquifère saturée non argileuse, la résistivité de
l’eau qu’elle contient et la porosité totale:

ρf = F ρw (1)

F= (2)

Avec
 F : facteur de formation du terrain
 P : porosité totale
 ρf: résistivité de la formation
 ρw: résistivité de l’eau
 m : facteur de cimentation (Il dépend de la forme des pores, de la compaction ;
m caractérise la longueur du chemin parcouru par le courant électrique.

En combinant les équations (1) et (2) on obtient :

Pm = (3)
Différents auteurs, en particulier Humble et Wyllie, ont montré que pour un bassin aquifère
donné, on obtient des résultats plus précis avec la formule suivante :

Pm =

Lorsque, pour une certaine région, on dispose de quelques mesures en laboratoire de la


porosité permettant de calculer les coefficients m et a, cette dernière formule est à
préférer.
Si on ne dispose pas de mesures en laboratoire de la porosité, on peut utiliser les courbes
de l’abaque d’Archie construit à partir de la formule (3) en prenant pour m une valeur
moyenne.
Ces 3 courbes correspondent aux 3 cas suivants :

• courbe 1 (m=1.3) : formation meuble ;

• courbe 2 (m=1.9) : roche consolidée à porosité d’interstices (grés, quartzites,...) ;

• courbe 3 (m=2.35) : roche consolidée pour laquelle la porosité résultant de la


fissuration est plus importante que la porosité d’interstices (grés, quartzites,
calcaires, dolomies laves fissurés).
La loi d'Archie a été établie pour des roches saturées en eau, il faut maintenant tenir
compte d'un nouveau paramètre: la saturation.

Sw = il varie de 0 à 1 ou de 0 à 100%

«Sw» est appelé aussi la saturation volumique.


La loi d'Archie devient alors :
ρf = F ρw Sw -n

On peut aussi écrire:


Sw =

L’exposant n varie très peu avec les formations, sa valeur est environ de 2 pour la plupart des
formations de porosité normale dont la teneur en eau est comprise en 20 et 100 %.

Parfois l'air peut être remplacé par de l'huile ou du gaz, ce qui a le même effet sur les
résistivités, ces trois fluides étant infiniment résistants.

D'une manière générale, la désaturation augmente la résistivité. Dans certains cas très
particuliers l'effet de la désaturation peut être inverse.
Remarque :
Quant la porosité augmente, la résistivité des formations aquifères décroit.
Elle décroit beaucoup plus vite pour les roches fissurées que pour les roches meubles
(voir Tab. ci-dessous).

Résistivité en ohm.m

Porosité
Sables Grés Calcaires fissurés

10% 200 800 2250

20% 80 210 430

Rapport des résistivités 2.5 3.8 5.2


2. Influence des argiles sur la résistivité des formations
+
La porosité totale des alluvions meubles ne peut pas, en théorie, dépasser 47.6% (grains
sphériques calibrés). D’après la courbe 1 de l’abaque d’Archie, cette porosité limite
correspond à un facteur de formation F=2.5. Lorsque F<2.5, les alluvions sont certainement
argileuses. L’abaque ne sera plus valable.
La proportion d’argile dans une formation a une influence prépondérante sur sa résistivité.

Dans le cas d’alluvions argileuses saturées, la formule d’Archie n’est plus directement
applicable.
Si les alluvions sont formées d’une alternance de strates de sables et de strates d’argiles,
les abaques ci-dessous permettent de passer de la résistivité ρf des alluvions à la résistivité
ρs de leur composante sableuse. Ces courbes ont été établies à partir de l’équation :

= +

Avec
a : proportion d’argiles dans les alluvions ;
ρar : résistivité des argiles.
L’ignorance de la présence d’argiles conduit à une grossière erreur sur la porosité
évaluée par la formule d’Archie.

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