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2ème PARTIE

METHODES DE PROSPECTION
GEOPHYSIQUE

Responsable: Dr GOUET Daniel H.


OBJECTIFS
➢Initier les apprenants aux concepts de
l’instrumentation géophysique,
➢ Initier les apprenants à l’acquisition, au
traitement et à l’interprétation des données
magnétiques et électriques.
➢ Initier les apprenants à la corrélation des
interprétations géophysiques et géologiques
SOMMAIRE
CHAPITRE I: PROSPECTION MAGNETIQUE: INTERPRETATION DES
RESULTATS ET APPLICATION AUX ETUDES MINIERES
I. MAGNÉTOMÉTRIE
II. PROSPECTION MAGNETIQUE
III. ACQUISITION DES DONNÉES MAGNÉTIQUES
III.1. Levés magnétiques
III.2. Principe d’acquisition des données magnétiques de terrain
III.3. Levés magnétiques aéroportés
III.4. Principe d’acquisition des données magnétiques sur une carte magnétique
IV. TRAITEMENT DES DONNÉES MAGNÉTIQUES
V. MODÉLISATION ET CARTOGRAPHIE DES DONNÉES DE
L’ANOMALIE MAGNETIQUE
VI. INTERPRETATION GEOLOGIQUE DES RESULTATS ET CARTOGRAPHIE
GEOLOGIQUE
IV.1. Réponse des anomalies magnétiques avec les inclinaisons du champs
magnétique
VI.2. Effet de la profondeur sur la largeur de l’anomalie
VI.3. Signatures magnétiques de différentes structures
VII. INTERET DE LA PROSPECTION MAGNETIQUE
CHAPITRE II: PROSPECTION GEOELECTRIQUE: INTERPRETATION DES
DONNEES APPLICATION AUX ETUDES MINIERES ET HYDROGEOLOGIQ.
I. PROSPECTION GEOELECTRIQUE
I.1. Les principes de base des méthodes géoélectriques
I.2. Les méthodes géoélectriques
II. LA METHODE ELECTRIQUE A COURANT CONTINU (DC)
II.1. Principe de la méthode
II.2. Mesure de la résistivité apparente
II.3. Acquisition des données électriques
III.4. Dispositifs ou configurations de mesure
II.5. Traitement des données magnétiques
II.6. Modélisation et inversion des données électriques
II.7. Interprétation des résultats et application aux études minières et
hydrogéologiques
II.8. Application
CHAPITRE III: PROSPECTION GEOELECTRIQUE: INTERPRETATION DES
DONNEES APPLICATION AUX ETUDES MINIERES ET HYDROGEOLOGIQ.

III. LA METHODE POLARISATION PROVOQUEE


III.1. Principe de la méthode
III.2. La chargeabilité
III.3. Minéraux donnant des effets de PP
III.4. Acquisition, traitement, modélisation et inversion des
données
II.5. Interprétation des résultats et application au études minières
et hydrogéologiques
III.6. Application

Supports du cours
CHAPITRE I: PROSPECTION
MAGNETIQUE:
INTERPRETATION DES
DONNEES ET APPLICATION
AUX ETUDES MINIERES
I. METHODE MAGNETIQUE OU MAGNÉTOMÉTRIE
I.1. La magnétométrie
La magnétometrie est l’une des principales
méthodes de la géophysique appliquée. Elle
consiste à mesurer le champ magnétique
ambiant. Ce dernier est l’addition du
magnétisme terrestre et du champ
magnétique généré par la présence des
masses ferreuses se trouvant dans le champ
de détection. Les méthodes magnétiques
sont physiquement plus complexes vu que le
champ magnétique terrestre varie au cours
du temps. C'est un champ dipolaire qui peut
varier en intensité et en direction,
contrairement au champ gravitationnel qui
ne varie que verticalement (Fleury, 2011).
Elle permet de mesurer le champ
magnétique terrestre (intensité du champ)
et/ou de ses composantes à l'aide d'un
magnétomètre. Les mesures sont effectuées
soit sur terre, soit sur la mer, soit dans les
trous de forage ou encore dans les airs.
I.2. Principe de la méthode magnétique
Lorsqu’on soumet une substance
quelconque (une roche ou un minerai, entre
autres) à un champ magnétique inducteur
(le champ magnétique terrestre, par
exemple), cette substance s’aimante par
influence et le champ induit se superpose au
champ inducteur. L’aptitude d’une substance
à s’aimanter est appelée susceptibilité
magnétique. Ces aimantations (rémanente
ou induite) provoquent des distorsions dans
les lignes de force de champ magnétique
terrestre. La mesure et la cartographie de
certains paramètres du champ magnétique
au-dessus de la surface du sol peuvent
donc donner des informations sur la
localisation, la géométrie et l’aimantation
de corps situés sous terre.
I.3. Champ Magnétique Terrestre (CMT)
L’induction magnétique mesurée à la
surface de la terre, notée B est une
grandeur vectorielle dont l’intensité se
mesure en Tesla (T). Ceci correspond au
Weber-2 ou bien encore au kg-2.A-1 dans
le système international (SI). Elle est la
résultante de toutes les sources
magnétiques environnantes, à savoir :
noyau, croûte, objets géologiques ou
anthropiques, ionosphère, magnétosphère,
etc. Les différentes sources se distinguent
par un magnétisme de type rémanent ou
de type induit, c'est-à-dire engendré par un
flux de courant respectivement interne ou
externe à la source magnétique. Il est à
noter que le champ magnétique créé par le
noyau représente à lui seul plus de 80 % du
champ magnétique total mesuré à la
surface de la terre. Ce champ est purement
dipolaire. Cela permet de rappeler
brièvement les propriétés essentielles d’un
tel champ. Il est vertical et dirigé vers le
centre de la Terre au pôle Nord
géomagnétique (78.5° N ; 111° O). Il est
vertical mais dirigé vers l’extérieur au pôle
Sud géomagnétique (78.5° S ; 111° E)
Représentation schématique des lignes de flux magnétique autour
d'un barreau aimanté
I.3.1. Les modèles de référence du champ magnétique
terrestre
Ce sont des modèles mathématiques dont les
paramètres sont issus d’une analyse par
harmoniques sphériques des mesures
magnétiques. Celles-ci sont menées depuis
des satellites ou bien en certains points de la
surface du globe, par exemple, dans le réseau
international d’observatoires magnétiques.
Ces modèles, dits aussi « globaux »,
fournissent à une date donnée des valeurs
vectorielles de la contribution interne du
du champ appelé « champ de référence »,
partout hors de la Terre et jusqu’à la base de
l’ionosphère. Le champ Géomagnétique
International de Référence (IGRF) est un
exemple de modèle couramment utilisé : il est
mis à jour tous les cinq ans par l’Association
Internationale de Géomagnétisme et
d’Aéronomie. En chaque point de la surface de
la terre, le champ géomatique « B » est
représenté par son intensité « F » comme
grandeur vectorielle, ce vecteur change son
orientation d’un point à l’autre. La complexité
F : Intensité du champ total.
X : Projection de F sur le méridien
géographique (vers le Nord géographique).
Y : Projection de F sur le parallèle
géographique (vers l’Est géographique).
Z : Projection de F sur la verticale
descendante (vers le centre de la terre).
H : Composante horizontale.
Projection de F sur le plan horizontal « xoy ».
D : Déclinaison magnétique.
Angle entre x et H.
I : Inclinaison magnétique.
Angle entre F et H.
Le plan vertical passant par F et H est appelé :
« Méridien magnétique »
I.3.2. Anomalie magnétique
En géophysique, le champ d’anomalie
magnétique C est défini en toute rigueur
comme la différence entre le vecteur champ
magnétique terrestre mesuré B et le vecteur
champ de référence R calculé d’après un des
modèles globaux.
Illustration : Champ magnétique terrestre B, champ magnétique R
mesuré et du champ de l’anomalie magnétique
I.4. Magnétisation des roches
Puisque la magnétisation des roches ne peut
pas exister au-dessus de la température de
Curie, la variation du champ magnétique est
liée étroitement à la nature des roches de la
croûte. Il existe trois types de roches qui
agissent de différentes façons dans un champ
magnétique (Hinze, 1985). Ce sont :
• les roches diamagnétiques: roches
contenant des minerais alignés en sens
inverse du champ magnétisant. elles ne
contiennent aucun élément magnétique et
sont caractérisés par une susceptibilité χ
négative. On peut citer la calcite (CaCO3, χ = -
13,8.10-6 SI), le quartz (SiO2, χ = -14,5.10-6
SI) et les feldspaths (χ = -12,4. 10-6 SI).
• les roches paramagnétiques: roches
contenant de minerais alignés en sens
parallèle du champ magnétisant. Elles
peuvent contenir du fer (ou du manganèse)
mais en quantité insuffisante pour être
ordonnés à température ambiante. Ils
acquièrent une aimantation uniquement
sous l’effet d’un champ magnétique extérieur
: celle-ci disparaît lorsque le champ extérieur
est annulé. Leur susceptibilité est alors décrite
par l’équation de Curie-Weiss

avec κ la constante de Curie et Tp la


température de Curie paramagnétique : ces
deux grandeurs dépendent de la nature du
matériau
• les roches ferromagnétiques: roches ayant
une aimantation spontanée même en
absence d'un champ magnétisant externe,
par exemple la plupart de minerais
métalliques. Elles contiennent au sens large
du fer (ou du manganèse) sous formes
d’oxydes, de sulfures ou d’hydroxydes. On
les caractérise par leur température de
Curie Tc, leur susceptibilité magnétique et
leur cycle d’hystérésis (propriété de l’etat
dépend de l’histoire). Leur susceptibilité
augmente rapidement à l’approche de la
température de Curie jusqu’à atteindre son
maximum puis s’annuler brutalement au
passage de Tc. Les minerais ferromagnétiques
communs sont la magnétite (Tc = 580°C ; χ varie
entre 1 et 5.7 SI), l'hématite (Tc = 675°C ; χ varie
entre 0.0005 et 0.040 SI), l'ilménite et la
pyrrhotite. Il est clair que les roches
ferromagnétiques ont une plus forte
magnétisation donc une susceptibilité élevée
Antiferromagnétique: alignement antiparallèle
des moments magnétiques
I.4. Aimantation induite et aimantation rémanente
L'aimantation d'une roche a
habituellement deux composantes : une
aimantation rémanente et une
aimantation induite. Chacune de ces
deux composantes peut être
représentée par un vecteur qui indique
à la fois une direction et une grandeur.
L'aimantation induite est produite par
un champ appliqué. L'aimantation
rémanente est une intensité d'aimantation
mesurable, en l'absence d'un champ
appliqué, et qui est entretenu par
l'intensité du champ magnétique interne
due à des particules magnétiques
permanentes. On peut facilement
démontrer que les deux types
d'aimantation diffèrent l'une de l'autre en
faisant tourner une roche magnétique
dans un champ magnétique. Le vecteur de
I.5. Susceptibilité magnétique des roches et des minéraux

Dès lors qu'il est possible d'exprimer la


relation entre l'induction magnétique
(densité du flux magnétique) B et la force
d'aimantation H, la susceptibilité magnétique
K, qui est une propriété intrinsèque des
minéraux et des roches (tableau 2), devient
un paramètre de diagnostic géologique. La
susceptibilité est en substance, une mesure
de la sensibilité d'un matériau à être
magnétisé. La susceptibilité magnétique est
une propriété extrêmement importante des
roches, et est aux méthodes d'exploration
magnétique ce que la densité est aux levés
gravimétriques. Les roches qui ont une
concentration significative de minéraux ferro
et/ou ferrimagnétiques ont tendance à avoir
les plus grandes susceptibilités. En
conséquence, les roches basiques et
ultrabasiques ont les plus fortes
susceptibilités, les roches ignées acides et
métamorphiques ont des valeurs
intermédiaires à faibles, et les roches
sédimentaires ont très peu de susceptibilité
en général.
Susceptibilité magnétique des roches et des minéraux
Susceptibilité magnétique des roches et des minéraux
II. PROSPECTION MAGNETIQUE
La prospection magnétique consiste à
chercher et à localiser les roches, les
formations, les gisements par les anomalies
ou variations locales qu’ils produisent dans le
champ terrestre. Elle est basée sur le champ
magnétique terrestre et sur la susceptibilité
magnétique des minéraux composant les
roches par couverture aérienne.
La couverture aérienne ou aéroportée de
levés magnétiques est une méthode aérienne
d’acquisition des données magnétiques.
II.1. Levés magnétiques
Les levés magnétiques consistent a mesurer
l’intensité du champ magnétique terrestre.
Celui-ci inclut les contributions depuis le
noyau de la terre et du manteau ainsi que
celles causées par la présence de corps
géologiques hétérogènes, qui, localement
peuvent causer des anomalies de polarité
positive ou négative. Ces anomalies sont les
objectifs des levés magnétiques pour
l’exploration minière.
II.2. Principe d’acquisition ou de levés des
données magnétiques de terrain
L’acquisition des données magnétiques ou
levés magnétiques sur le terrain peut se faire de
deux manières: l’acquisition avec une station de
base en boucle et l’acquisition avec une station
de base fixe qui enregistre automatiquement H
et les corrections sont faites automatiquement.
La station fixe est simplement constituée d’un
magnétomètre qui enregistre le champ à
intervalle court et régulier (10, 20, 30 secondes
ou 1 minutes), et qui garde en mémoire l’heure
de mesure de chaque lecture.
Notez qu’une station de base fixe est mieux
adaptée pour les corrections que la station de
base en boucle de mesure parce qu’elle permet
de voir plus facilement les variations du champ
pendant toute la journée (bruit de fond, orage
magnétique, ...). Les appareils actuels sont livrés
avec un logiciel qui effectue la correction de
dérive automatiquement lorsqu’une station
automatique est utilisée. Il faut évidemment
que l’horloge du magnétomètre mobile soit
synchronisée avec celle de la base.
Pour la station de base en boucle, la stratégie
demeure la même qu’en gravite. En général,
on établira une station de base à partir de
laquelle toutes les mesures seront corrigées.
Cette station ne doit pas se trouver dans une
région anormale où il y a de forts gradients. A
partir de cette station, on pourra établir une
ligne de base (généralement sur la ligne de
base de la grille ou une ligne de rattachement)
et c’est sur cette ligne de base qu’on se
rattachera à intervalles régulier (moins de 2 h).
Protocole des levés magnétiques
Protocole des levés magnétiques
➢Magnétomètre GSM-19 à Connecteur GPS
Magnétomètre GSM-19 à Connecteur GPS
Magnétomètre à proton WCZ-1
II.3. Levés aéroportés des données
magnétiques
• Espacement des lignes de vol
• Altitude nominale du récepteur
• Direction des lignes de vol
• Vitesse moyenne du vol
• Déviation verticale
• Déviation horizontale
• L’erreur de positionnement (<3m)
• la distance entre les lignes de vol
Levé aéroporté des données magnétiques
II.4. Principe d’acquisition des données magnétique
sur une carte magnétique
Les campagnes de levés magnétiques étant très
couteuses, une carte magnétiques d’une région obtenue
par levés magnétiques de terrain ou aéroportés, peut être
pour le géophysicien une source de données
magnétiques. Pour acquérir ces données , on doit:
➢ Numériser la carte,
➢Géoréférencier la carte numérisée avec un logiciel ou
programme approprié (Exemple: Mapinfo);
➢ Repérer les contours ou courbes de niveau de la carte
numérisée
➢ Digitaliser la carte en suivant les courbes de niveau avec
un logiciel appropriée (Ex: Mapinfo ou Surfer 11);
III. TRAITEMENT DES DONNÉES MAGNÉTIQUES
Par définition une anomalie magnétique
est la différence entre la valeur du champ
mesuré et celui théorique, ces anomalies
sont dues aux changements de structure
ou de la nature géologique du sous-sol.
Une anomalie brute ne peut pas donner
des informations précises à cause de
l’influence de plusieurs paramètres sur les
mesures, et par conséquent, avant de
passer à l’étape d’interprétation, nous
devons introduire les traitements
nécessaires aux données prises sur le terrain.
Une bonne interprétation nécessite la
connaissance de plusieurs détails qui
n’apparaissent qu’en appliquant ces
traitements aux données brutes. Ces
opérations ont pour but de mieux
positionner et de séparer leurs sources les
anomalies ainsi que la suppression des bruits
qui affectent les mesures.
Toutes nos données magnétiques sont
traitées à l'aide du logiciel Oasis Montaj de
Geosoft.
III.1. Corrections des données magnétiques

Un certain nombre de corrections doivent


être appliquées aux mesures avant de
pouvoir établir une carte de la
composante verticale ou du champ
magnétique total. Ces corrections sont
liées aux diverses influences que l’élément
sensible du magnétomètre peut subir au
moment de la mesure.
➢ La correction des valeurs aberrantes.
Les valeurs aberrantes sont dues aux
erreurs d’enregistrement ou aux bruits
temporaires. Les valeurs aberrantes
peuvent être supprimées manuellement.
➢ La correction d’influence ou diurne.
Cette correction regroupe les variations
diurnes et de la dérive instrumentale. En
un point donné, le champ magnétique
n’est pas constant : il subit des variations
périodiques et irrégulières qui altèrent la
précision effective des mesures. Cette
correction est opérée suivant la relation
III.2. Filtrage numérique des données
magnétiques
Les filtres numériques sont des outils
mathématiques qui permettent de réaliser
une transformation des cartes des données
brutes permettant d’obtenir des cartes
appropriées qui facilitent la tâche
d’interprétation. Plusieurs filtres sont utilisés
dans le traitement des données
magnétiques. On a :
✓Le filtre de la réduction à l’équateur ;

✓Les filtres des dérivées ;

✓Les filtres de prolongements ;

✓Les filtres d’Euler.


III.2.1. Réduction au pôle
La réduction au pôle magnétique est un filtre
qui a pour objectif d'éliminer la distorsion
des anomalies engendrée par l'inclinaison du
champ magnétique terrestre. Il permet
d'obtenir des anomalies dont le maximum
est centré sur les sources magnétiques.
Ainsi, les anomalies demeurent positives et
se situent directement au-dessus de leurs
sources. L'inconvénient dans l'utilisation de
la méthode de réduction au pôle magnétique
réside dans le faite que les traitements sont
souvent affectés par l'amplification de bruit
directionnel pour des vols effectués aux
faibles degrés d'inclinaison du champ
magnétique.
III.2.2. Prolongement vers le haut
Le filtre par « continuation vers le haut »
dans le domaine fréquentiel appliqué aux
données permet d'analyser de façon
qualitative la distribution des sources
d'anomalie magnétique à différents niveaux
de profondeur. Du fait que l'intensité du
champ magnétique décroit avec la
distance au carré entre le point
d'observation et la source magnétique, le
signal des petits corps magnétiques
disparait rapidement lorsqu'on prolonge
l'anomalie vers le haut, et le signal des
sources profondes vont persister dans
l'image.
III.2.3. Dérivations directionnelles
La dérivation représente le taux de variation
d'une fonction par rapport à la distance ou
au temps. Une application de filtre par «
dérivations directionnelles » aux données
magnétiques ou aéromagnétiques permet de
mettre en évidence les zones à variation rapide
du champ magnétique, et cette dernière pourrait
être causée par le changement de lithologie, ou
de déformation intense. Les propriétés
physiques d'une structure de source
magnétique qui peuvent être déterminées
III.2.4. Inversions non contraintes
Lorsqu'on calcule la réponse magnétique à
partir d'un modèle géologique, il s'agit d'une
modélisation directe (Forward modeling). À
partir des données magnétiques, on estime
une distribution de susceptibilité à certaine
profondeur de la terre qui est une procédure
inverse, qui s'appelle une inversion. Les «
inversions non contraintes » sont effectuées
en se basant sur un modèle mathématique
sans information géologique a priori. Le
logiciel utilisé dans le cadre de cette maîtrise
III.5.4. Inversions non contraintes
est VOXI sur la plateforme de Geosoft (Oasis
Montaj). VOXI utilise un algorithme
d'inversion 3D développé par University of
British Columbia (Li et Oldenburg, 1996) et
qui est intégrée ensuite dans Geosoft (Oasis
Montaj).
III.3. Organigramme de traitement des données
magnétiques
IV. MODÉLISATION ET CARTOGRAPHIE DES DONNÉES DE
L’ANOMALIE MAGNETIQUE
La modélisation des données magnétiques
est généralement assistée par ordinateur grâce à
des logiciels appropriés tels que Oasis montaj,
Surfer, etc.
La cartographie est la représentation 2D
(plane) ou 3D (spatiale) des données de
l’anomalie magnétique afin de mieux ressortir les
contrastes de susceptibilité magnétique. Elle est
aussi assistée par ordinateur grâce à des logiciels
appropriés tels que Oasis montaj, Surfer, etc.
V. INTERPRETATION DES RESULTATS ET
APPLICATION AUX ETUDES MINIERES
En géophysique appliquée, l'interprétation
des résultats suppose deux aspects différents,
correspondant à deux phases successives. La
première phase est une analyse détaillée des
données obtenues par chacune des
méthodes appliquées et la seconde est la
synthèse des données géophysiques et
géologiques.
Dans les travaux de cartographie géologique,
les cartes magnétiques (surtout aéromagnét.)
sont couramment utilisées. Elles servent à:
• déterminer la position des cheminements
géologiques ou des points
d'échantillonnage,
• mettre en évidence les secteurs les plus
significatifs pour l'interprétation géologique
d'une région,
• mettre en corrélation des éléments
observées sur le terrain,
• construire un modèle géologique en trois
dimensions afin d'étudier la structure
profonde.
L'objectif des levés magnétiques est de
déterminer la profondeur, la position, la
forme et l'occurrence des modèles
géologiques.
Les techniques d'interprétation des données
gravimétriques et magnétiques sont
semblables à l’exception de deux
complications importantes. En effet le champ
magnétique de la Terre est dipolaire, ce qui
signifie qu'une seule anomalie peut avoir soit
la forme unique d'un pic positif ou d'un pic
négatif, soit les deux (pics positif et négatif).
En plus, le plus grand inconnu est de savoir
s'il y' a une aimantation rémanente (Jr) et, le
cas échéant, déterminer son intensité et sa
direction.
V.1. Réponse des anomalies magnétiques avec
les inclinaisons du champs magnétique
V.2. Effet de la profondeur sur la
largeur de l’anomalie
➢ Les sources possibles produisant
les mêmes anomalies
➢ Les anomalies typiques pour les
modèles géologiques
V.3. Signatures magnétiques de
différentes structures
1. Failles
– Mouvement latéral : déplacement latéral de
l’axe d’allongement des anomalies magnétiques.
– Mouvement vertical : gradient important au-
dessus du plan de faille.
2. Contacts
– Changement de comportement du champ
magnétique passe de perturbé a calme ou vice
versa.
– Le contact est généralement indiqué par le
VI.3. Signatures magnétiques de
différentes structures
2. Contacts
gradient ± fort des lignes de contour.
3. Intrusions
– Patrons circulaires de roches magnétiques
dans des roches non-magnetiques (ou l’inverse).
4. Dykes de diabase
– Contours linéaires fermés et étroits avec de
très fortes intensités bien miss en relief par les
cartes de gradient vertical. (figure 8.21 et 8.22 )
VI.3. Signatures magnétiques de
différentes structures
5. Plis
6. Formation de fer
– Dans les roches sédimentaires ou volcaniques
métamorphisées.
7. Degré de métamorphisme
– Altération de volcanisme ultramafiques en
serpentine.
8. Détection directe
– Anomalies associées directement à la
magnétite et à la pyrrhotine.
➢ Le déplacement horizontal des contours
est indicative à la signature d’une faille
➢ Le contact
➢ Faille + Contact
➢ Carte et profil montrant les réponses magnétiques sur les formations
volcaniques, du Gneiss, de la Serpentine et du Granite d’une zone vierge.
Les courbes remplissent étroitement les exigences théoriques.
➢ Cartographie géologique assignées
aux anomalies magnétiques
➢ Les profils du champ magnétique total
et du SP sur les filons aurifères
Remarque
Dans le sous sol, certains minerais ou
gisement peuvent ne pas se révéler
directement accessible par les levés
magnétiques. Ces derniers ne sont pas
utilisés pour détecter directement le
minerai, mais pour rechercher des objets
géologiques potentiels, présentant un
contraste de densité ou de susceptibilité.
➢ Application à l’interprétation géologique des résultats avec les
données magnétiques (TP) dans la zone de Waskaganish
Support géologique: Carte géologique de la zone de Waskaganish
2. Cartes 2D des données magnétiques de la zone d’étude
(a) Champ magnétique total résiduel de la zone d’étude, (b) réduction au pôle, ( c) prolongement vers la haut à
250m; ( d) prolongement vers la haut à 1km, (e) prolongement vers la haut à 2,5km, (f) prolongement vers la haut à
10
2. Cartes 2D des données magnétiques de la zone d’étude
(a) Champ magnétique total résiduel réduit au pôle de la zone 1 québécoise, (b) dérivée verticale, (c)
dérivée horizontale suivant x; (d) dérivée horizontale suivant y.
3. Carte géologique superposée sur la carte du champ magnétique total résiduel dans la zone d'étude
VI. INTERET DE LA PROSPECTION MAGNETIQUE

- a) Exploration minière
Détection directe
- Gisement de fer magnétique, magnétite.
- Gisement d’amiante (les fibres sont intimement
associées avec la magnétite et se trouvent dans
les roches très basiques).
Détection indirecte
- Nickel associé avec des roches basiques.
- Minéralisation généralement associée à des
structures (failles, plissements,intrusifs, etc.).
b) Cartographie
- Utilisation la plus importante tant au sol qu’à
aéroporté, tant local que régional.
- Permet d’interpoler entre les affleurements
sans être obligé de forer ou de creuser.
c) Exploration pétrolière
Etudes des bassins sédimentaire à partir des
anomalies causées par des structures du socle ou
à sa topographie.
Détection indirecte : pièges structuraux (failles,
plis)
CHAPITRE II: PROSPECTION GEO-
ELECTRIQUE: INTERPRETATION
DES DONNEES ET APPLICATION
AUX ETUDES MINIERES ET
HYDROGEOLOGIQUES
I. PROSPECTION GEOELECTRIQUE
La prospection géoélectrique est en fait l’art
d’appliquer les mesures électriques a l’étude de la
partie superficielle de la croûte terrestre. Elle revient
donc à déterminer les variations des propriétés
électriques telles que la résistivité, la conductivité, le
magnétisme du sol et la polarisation du sol sur la
zone à explorer. Les divergences ou anomalies de la
valeur normale, qui serait attendue dans la zone de
travail, à la valeur réelle rencontrée nous indiquent,
en général, la présence de structures ou
accumulations minérales particulières, pouvant être
significatives dans le cadre d’une problématique
I.1. Les principes de base des méthodes géoélectriques
Le comportement des phénomènes
électrique et magnétique est régi par un ensemble
de quatre lois expérimentales : les équations de
Maxwell.
Si est l’induction du champ magnétique et le
champ électrique, on a dans un milieu linéaire et
isotope :
=0 ---------------------------------------------------------- (II.1)

div = q/ ε --------------------------------------------------------- (II.2)

=-∂ /∂t ---------------------- (II.3) (loi d’induction de Faraday)

= με∂ /∂t + μσ ----------- (II.4) (Maxwell-Ampere)


où μ est la perméabilité magnétique, ε la
permittivité diélectrique, σ la conductivité
électrique et q la densité volumique de charges
(égale à 0 au niveau macroscopique puisqu’on a
autant de charges négatives que de charges
positives dans un volume donné). C’est donc trois
propriétés qu’il faut connaître pour décrire le
comportement des champs. Réciproquement
connaissant ce comportement, on devrait pouvoir
déterminer ces trois propriétés, à priori ceci n’est
pas simple, en particulier parce qu’elles
apparaissent par des produits. En fait, les choses s
I.1. Les principes de base des méthodes géoélectriques

= ---------------------------------------------------------- (II.5)

= μσ ------------------------------------------------------ (II.6)
∂/∂t = iω ------------------------------------------------------ (II.7)
beaucoup plus basse, par exemple f< 100 kHz le
terme iωε peut être négligé et l’équation (II.4) se
réduit comme précédemment à l’équation (II.6).
Dans ce cas, seule la conductivité interviendra. On
l’appelle approximation des basses fréquences, ou
B.F. ou cas de l’induction, puisqu’on peut utiliser
comme source la variation temporelle d’un champ
magnétique.
Pour des hautes fréquences, supérieures à la
dizaine de Mhz, la permittivité diélectrique
dominera et on aura affaire à des phénomènes de
propagation électromagnétique.
I.2. Les méthodes géoélectriques
Les méthodes géoélectriques se définissent
comme des méthodes non invasives ou destructives
dont le principe est basé sur la mesure des
propriétés électriques des roches prospectées par
injection du signal électrique. Parmi ces méthodes,
on peut citer :
• la méthode électrique à courant continu (DC);
• la méthode de Polarisation Provoquée (PP);
• la méthode d’Induction Electromagnétique ;
• la méthode de Potentiel Spontané (SP);
• la méthode de Pénétration Radar.
II. LA METHODE ELECTRIQUE A COURANT CONTINU (DC)
Le développement de la méthode électrique
proprement dite débute au XXe siècle avec les travaux de
Conrad Schlumberger (Schlumberger, 1920).
II.1. Principe de la méthode
Le principe de la méthode électrique est
basée sur la loi d’Ohm (V=RI). l’injection d’un
courant continu à très basse fréquence dans le sol
et la mesure du potentiel permettent de remonter
à la résistivité vraie des formations traversées.
Le but de la méthode électrique DC est de
faire une imagerie des structures et des
hétérogénéités du sous-sol au moyen des
des résistivités mesurées.
En pratique le signal émis consiste à envoyer
un courant électrique I dans le sol à travers des
électrodes d’émission (A, B) et de mesurer la
réponse du sous sol ou dpp V à travers les
électrodes de réception (M, N).
La méthode offre deux techniques à mettre
en œuvre selon que l’on s’intéresse aux variations
en profondeurs ou latérales de la résistivité : les
sondages électriques et les traînés électriques.
Principe de mesure de la résistivité apparente – Dispositif
de Schlumberger
II.2. Mesure de la résistivité apparente
II.2. Mesure de la résistivité apparente
• Résistivité  (Rho)
 = K (VMN/IAB) (11)
• K : facteur géométrique qui dépend de la configuration
des électrodes
K= 2 (AM-1 - AN-1 - BM-1 + BN-1) (12)
VMN en mV ; IAB en mA ; a en Ω.m ; K en m
Si le sous-sol est homogène et isotrope, avec un
dispositif de ce type on obtiendra la résistivité vraie . Si
par contre, le sous-sol est hétérogène, on mesurera la
résistivité apparente a
a = K (VMN/IAB)
II.2. Mesure de la résistivité apparente
Cette valeur de résistivité permet de
caractériser une formation. Comme les grains d'un
matériau (partie solide) sont en général des
isolants parfaits, la résistivité dépend
essentiellement de l'état d'humidité et de la
proportion d'argile dans le volume de sol intéressé
par la mesure. L'argile et l'eau étant présents dans
les vides de toutes sortes, on conçoit que la
résistivité sera en relation avec des caractéristiques
comme la fracturation et la pollution argileuse des
fractures et fissures, la porosité, le colmatage
argileux des alluvions.
II.3. Acquisition des données électriques
L’acquisition des données électriques est la
mesure de la résistivité électrique des formations
du sous-sol prospecté à l'aide d'un résistivimètre.
Les mesures sont effectuées principalement sur
terre et dans les trous de forage.
La méthode électrique offre trois techniques
d’acquisition selon que l’on s’intéresse aux
variations en profondeurs, latérales ou en
profondeurs et latérales de la résistivité : les
sondages électriques, les traînés électriques et les
panneaux électriques.
II.3.1. Les sondages électriques
Le sondage électrique ou « VES (vertical
electrical sounding)» est une technique
d’investigation verticale, qui permet d’explorer
successivement les couches de terrain traversées
afin de déterminer la résistivité et l’épaisseur de
celles-ci. Il permet de caractériser les terrains
saturés en eau d’une part et ceux non saturés
d’autre part.
En pratique deux types de sondage électrique
sont généralement utilisés lors d’une étude
d’investigation géophysique:
➢ les sondages paramétriques : Ils sont
implantés au début d’une étude géophysique
qualifiée de première phase. Ils sont placés à
proximité d’un forage ou d’un puits.
➢les sondages interprétatifs : Ils sont implantés
pour confirmer les anomalies ou discontinuités
(zones fracturées) détectées par les profils
électriques. Ils fournissent également des
indications sur la répartition verticale des
couches caractérisées par leurs résistivités
vraies et leurs épaisseurs
Lors des sondages électriques, l’operateur ou
le géophysicien reste fixe en un point et les
électrodes d’injection A et B sont écartés, et
parfois les électrodes de réception aussi M et N
II.3.2. Traînés électriques
Les traînés électriques sont conçus pour porter
l’investigation sur une épaisseur plus ou moins constante
de terrain et de fournir des informations qualitatives sur
les variations latérales des contrastes électriques de
résistivités (zones faillées, contact lithologique et d’autres
accidents tectoniques) selon une épaisseur d’investigation
constante.
Les traînés sont exécutés parallèles, perpendiculaires
ou sécants entre eux. Les traînés parallèles permettent en
plus de mettre en évidence des anomalies conductrices,
de déterminer l’extension et l’orientation de ces
anomalies. Les traînés perpendiculaires sont susceptibles
de recouper toutes discontinuités existantes quelle que
soit leurs orientations.
les traînés électriques: le dispositif est déplacé le
long du profil. Les distances entre les électrodes
sont fixes.

Figure 13 : (a) et (b) Dispositifs pratiques des traînés de Schlumberger


Traînés sécants Traînés parallèles et perpendiculaires
➢ Layon unidirectionnel ou Profil (ligne)
géophysique ou Profil de traîné
En pratique deux types de traîné sont généralement
exécutés :
- les traînés simples où les quatre (04) électrodes
ABMN formant ainsi un quadripôle sont alignés et se
déplacent le long du profil en gardant les mêmes
écartements.

- les traînés multiples ou simultanés où un même


dipôle MN sert successivement à la mesure de la
différence de potentiel entre M et N pour les injections de
courant à travers les dipôles A’B’ et AB. L’ensemble du
dispositif est ensuite décalé le long du profil.
➢ Variation de la profondeur d'investigation en
fonction de la géométrie du dispositif
➢ Instrument d’acquisition des données (VES et
Traînés) : Résistivimètre (Quadripôle) à courant
continu
II.3.3. Les panneaux électriques
Un panneau électrique est une technique
principalement multi-électrodes qui consiste à
mesurer la résistivité apparente avec un dispositif
déterminé où l’on a une distance inter-électrodes a
que l’on fait varier d’un multiple n de telle façon
que le résultat final soit une section ou pseudo-
section de résistivité à divers niveaux n en
profondeur et sensible aux variations verticales
(profondeurs) et horizontales de la résistivité
Un panneau ou une tomographie électrique
peut aussi être obtenu en combinant les traînés et
les sondages (VES) avec un dispositif quadripôle.
➢ Instrument d’acquisition des données (Panneaux ou
Tomographies): Résistivimètre multi-électrodes à courant
continu
➢ Les panneaux électriques (combinaison Traînés-
VES)
II.4. Dispositifs ou configurations de mesure
Un dispositif de mesure est un arrangement
d’électrodes. Cet arrangement utilise quatre
électrodes appelées quadripôle dont deux
nommées A et B servent pour l’envoi de courant et
deux autres nommées M et N servent pour la
mesure de la différence de potentiel ΔV. A et B
sont aussi appelés dipôle d’injection tandis que M
et N sont appelés dipôle de réception. En cas
d’agencement de plusieurs quadripôles
consécutifs, on obtient un panneau électrique.
Une campagne de mesure se réalise
principalement avec un dispositif de mesure. Parmi
II.4. Dispositifs ou configurations de mesure
ces dispositifs, on peut citer : le dispositif de
Schlumberger, le dispositif de Wenner, le dispositif
dipôle - dipôle, le dispositif pôle - dipôle, le
dispositif pôle - pôle, le dispositif gradient
rectangle.

(a) Dispositif excentré de Schlumberger ; (b) Dispositif centré de Schlumberger


II.5 Traitement des données électriques
Le traitement des données électriques est
réalisé principalement par le logiciel (Ex: Prosys
II).
Sur le terrain, au début d’une station ou
lorsqu’on note un saut considérable de
valeurs, on teste la qualité des mesures par
application des principes de superposition
et de réciprocité. Cette loi impose l’unicité
des données lorsque les courants sont
injectés soit par les électrodes de courant A
et B, soit par les électrodes de potentiel M
II.5 Traitement des données électriques
et N. Aussi, lorsque la résistance de
prise entre les électrodes A et B (RAB) est
élevée (RAB>10 kΩ.m), on injecte le courant à
travers les électrodes M et N, ou on verse
l’eau salée autour des électrodes A et B.
Cette opération consiste à diminuer la
résistance entre les électrodes d’injection et
à augmenter le courant d’injection.
II.6. Modélisation et inversion des données
Electriques
La modélisation des données électriques est
généralement assistée par ordinateur grâce à des
logiciels appropriés tels que Winsev, Res2Dinv,
Oasis montaj, Surfer, etc.
La modélisation permet aussi de retrouver
les résistivités vraies des formations du sous-sol
par inversion 1D, 2D ou 3D des données de
résistivités apparentes ou données brutes de
terrain à l’aide des logiciels appropriés tels que
Winsev, Res2Dinv, etc.
II.7. Interprétation des résultats et application aux études
minières et hydrogéologiques
En géophysique appliquée,
l'interprétation des résultats des données
électriques est la corrélation des signatures
électriques avec les signatures géologiques,
minières ou hydrogéologiques. Elle s’appuie
également sur l'hypothèse généralement
vérifiée « les paramètres physiques, chimiques
ou mécaniques restent à peu près constants (ou
du moins varient lentement et avec continuité)
dans un niveau donné tant que le faciès reste le
même ».
-Résultat d’un sondage électrique (courbe
de sondage) et Interprétation
Courbe de sondage No 1
Observation et
Recommandation
Observation
Pas d’horizons
d’altération et de
fracturation
Recommandation
- Pas de forage au point du
sondage No 1 (Hydrogéologie)
- Zone pas intéressante pour
une recherche minière
(Exploration minière)
-Résultat d’un sondage électrique (courbe
de sondage) et Interprétation
Courbe de sondage No 2 Observation et
Recommandation
Observation
-Horizons d’altération et de
fracturation à partir de 10 m
jusqu’à 95 m de profondeur.
Recommandation
- Implantation du forage au
point du sondage No 2
Profondeur du forage :105 m
(Hydrogéologie)
- Zone intéressante pour
une recherche minière
(Exploration minière)
Résultat d’un traîné électrique (profil de
résistivité) et Interprétation
Résultats d’un traîné électrique (carte de
résistivités 2D) et Interprétation
Résultats des traînés électriques (cartes
de résistivités 2D et 3D) et Interprétation
Résultats des panneaux électriques (Pseudo-
sections de résistivité) et Interprétation
➢ Application à l’interprétation géologique des résultats avec les
données électriques de terrain (TP) dans la zone de Messondo
Support géologique: Carte géologique de la zone de Messondo
III.8. Application
➢Génie civil et travaux publics : recherche des
cavités souterraines ;
➢Prospection minière : recherche des zones de
minéralisation ou des dépôts miniers ;
➢ Prospection géologique: Détermination des
variations lithologiques du sous-sol;
➢ Recherche des nappes souterraines;
➢ Travaux d’études environnementales :
Délimitation et suivi des zones de contamination
➢Prospection minière : recherche des zones de
minéralisation ou des dépôts miniers ;
➢Estimation de la qualité des nappes d’eaux
souterraines;
➢ Travaux d’études environnementales :
Délimitation et suivi des zones de contamination
III. LA METHODE DE POLARISATION PROVOQUEE
Schlumberger attribue cette propriété à un
phénomène de polarisation du sous-sol.
Jusque dans les années 1950, toutes les mesures
de PP concernent le domaine temporel. Les
travaux de Seigel (1959) montrent une diminution
de la résistivité apparente en fonction de
l’augmentation de la fréquence et plus
généralement une dépendance des paramètres de
PP vis-à-vis de la fréquence appliquée. Cette
révélation marque les débuts de la méthode de PP
dans le domaine fréquentiel.
III.1. Principe de la méthode PP dans le domaine
temporel
La Polarisation Provoquée (PP) dans le
domaine temporel ou PP temporelle est une
méthode utilisée depuis de nombreuses
années dans l'exploration minière (Okay,
2011). On l'appelle encore parfois technique
pulsée (Béhaegel et Gourry, 2003). Elle
consiste à injecter un courant carré dans le
sol et d'observer après coupure du courant le
comportement de la différence de potentiel
aux bornes de deux électrodes.
La durée d'injection du courant est souvent
égale à la durée de coupure et est fixée en
fonction de l’étude. On caractérise alors ces
courbes de décroissance du potentiel en
calculant une quantité appelée chargeabilité ou
la polarisabilité. Ces courbes ressemblent aux
courbes de décroissance d'un condensateur. Le
but principal de la méthode PP est de mettre en
évidence la présence de minéraux métalliques
disséminés à partir de la mesure de la
chargeabilité apparente.
➢ Phénomène de relaxation et principe de la mesure
de polarisation provoquée temporelle
III.2 La chargeabilité
III.2 La chargeabilité
III. La chargeabilité
III.2 La chargeabilité
Les appareils actuels caractérisent la courbe de
décharge par plusieurs chargeabilités mesurées
en différents instants en intégrant sur différentes
durées. Syscal Pro (Iris Instruments) par exemple
mesure vingt fenêtres de chargeabilité pour
chaque courbe. La distribution, ainsi que la
longueur des fenêtres, peut varier : distribution
linéaire, semi-logarithmique, logarithmique, etc.
Le sous sol étant généralement hétérogène, la
chargeabilité mesurée est appelée la
chargeabilité apparente.
III.3 Minéraux donnant des effets de PP
D’après les travaux de Okay (2011), les effets de
Polarisation Provoquée se manifestent pour :
• les minéraux argileux organisés spatialement
dans la roche sous forme disséminée et à des
teneurs relativement faibles (inférieure à 10
%).
• les minéraux métalliques à conduction
électronique (Tableau ) organisés sous forme
disséminée dans la roche et à des teneurs
volumiques faibles (de l’ordre de quelques %)
➢ Principaux minéraux métalliques à conduction électronique

Oxydes Sulfures Autres minéraux

Pyrite
Magnétite Pyrrhotite Graphite
Pyrolusite Marcasite Cuivre
Cassitérite Galène
Chalcopyrite
Cobaltite
Argentite
Chalcocite
Marcasite
III.4. Acquisition, traitement, modélisation et inversion
des données
Dans le domaine temporel, l’acquisition des
données utilise le même appareillage, les mêmes
techniques et les mêmes configurations que la
méthode électrique à courant continu.
Le traitement des données de polarisation
Provoquée s’effectue de la même manière que
celui de la méthode électrique à courant continu.
La modélisation et l’inversion des données de
polarisation Provoquée s’effectue de la même
manière que celles de la méthode électrique à
courant continu.
III.5. Interprétation des résultats

En géophysique appliquée,
l'interprétation des résultats des données
de polarisation provoquée suit le même
principe que celle des données électriques
qui stipule que:
«les paramètres physiques, chimiques ou
mécaniques restent à peu près constants (ou
du moins varient lentement et avec continuité)
dans un niveau donné tant que le faciès reste
le même ».
Résultat d’un traîné de polarisation provoquée (profil de
chargeabilité ) et Interprétation
Résultats des panneaux de polarisation provoquée
(Pseudo-sections de chargeabilité) et Interprétation

Couloir conducteur et de
minéralisation
potentiellement aurifère
Résultats des panneaux électriques et de PP (Pseudo-sections
de résistivité et de chargeabilité) et Interprétation
Résultats des cartes des anomalies de chargeabilité et
Interprétation
➢ Résultats des cartes 2D et 3D des anomalies de
chargeabilité et Interprétation
III.6. Application
➢Prospection minière : recherche des zones de
minéralisation ou des dépôts miniers ;
➢Travaux d’études environnementales :
Délimitation et suivi des zones de contamination
➢Estimation de la qualité des nappes d’eaux
souterraines;
Supports du cours
▪ Bernard Giroux, Michel Chouteau, 2007, GLQ2200 -
Géophysique Appliquée I.
▪ Burger, R. H., Sheehan F. A. and Jones C. H. (2006).
Introduction to applied geophysics: Exploring the
shallow subsurface. w. w. Norton & Company, Inc.,
500 Fifth. Avenue, New York. pp 265-347.
▪ Gouet, D. H., Ndougsa-Mbarga, T., Meying, A.,
Assembe, S. P. and Man-Mvele Pepogo, A. D. (2013).
Gold mineralization channels identification in the
Tindikala-Boutou area (Eastern - Cameroon) using
geoelectrical (DC & IP) methods: a case study.
International Journal of Geosciences, 4, 643-655.
Dr Gouet
Support
▪ Gouet, D. H., (2014). Application des méthodes
géoélectriques (DC & IP) à l’identification des cibles
minières et les aquifères dans la zone de Boutou-
Colomine (Est-Cameroun). Thèse de Doctorat/PhD,
189 pages.
▪ Prof H. SHOUT, 2012, La Géophysique.
▪ Telford, W. M., Geldart, L. P., Sheriff, R. E. and Keys,
D. A. (1990). Applied geophysics. 2th edition
Cambridge University press, Cambridge, G B, pp.770.

Dr Gouet
FIN

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