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METHODES DE PROSPECTION
GEOPHYSIQUE
Supports du cours
CHAPITRE I: PROSPECTION
MAGNETIQUE:
INTERPRETATION DES
DONNEES ET APPLICATION
AUX ETUDES MINIERES
I. METHODE MAGNETIQUE OU MAGNÉTOMÉTRIE
I.1. La magnétométrie
La magnétometrie est l’une des principales
méthodes de la géophysique appliquée. Elle
consiste à mesurer le champ magnétique
ambiant. Ce dernier est l’addition du
magnétisme terrestre et du champ
magnétique généré par la présence des
masses ferreuses se trouvant dans le champ
de détection. Les méthodes magnétiques
sont physiquement plus complexes vu que le
champ magnétique terrestre varie au cours
du temps. C'est un champ dipolaire qui peut
varier en intensité et en direction,
contrairement au champ gravitationnel qui
ne varie que verticalement (Fleury, 2011).
Elle permet de mesurer le champ
magnétique terrestre (intensité du champ)
et/ou de ses composantes à l'aide d'un
magnétomètre. Les mesures sont effectuées
soit sur terre, soit sur la mer, soit dans les
trous de forage ou encore dans les airs.
I.2. Principe de la méthode magnétique
Lorsqu’on soumet une substance
quelconque (une roche ou un minerai, entre
autres) à un champ magnétique inducteur
(le champ magnétique terrestre, par
exemple), cette substance s’aimante par
influence et le champ induit se superpose au
champ inducteur. L’aptitude d’une substance
à s’aimanter est appelée susceptibilité
magnétique. Ces aimantations (rémanente
ou induite) provoquent des distorsions dans
les lignes de force de champ magnétique
terrestre. La mesure et la cartographie de
certains paramètres du champ magnétique
au-dessus de la surface du sol peuvent
donc donner des informations sur la
localisation, la géométrie et l’aimantation
de corps situés sous terre.
I.3. Champ Magnétique Terrestre (CMT)
L’induction magnétique mesurée à la
surface de la terre, notée B est une
grandeur vectorielle dont l’intensité se
mesure en Tesla (T). Ceci correspond au
Weber-2 ou bien encore au kg-2.A-1 dans
le système international (SI). Elle est la
résultante de toutes les sources
magnétiques environnantes, à savoir :
noyau, croûte, objets géologiques ou
anthropiques, ionosphère, magnétosphère,
etc. Les différentes sources se distinguent
par un magnétisme de type rémanent ou
de type induit, c'est-à-dire engendré par un
flux de courant respectivement interne ou
externe à la source magnétique. Il est à
noter que le champ magnétique créé par le
noyau représente à lui seul plus de 80 % du
champ magnétique total mesuré à la
surface de la terre. Ce champ est purement
dipolaire. Cela permet de rappeler
brièvement les propriétés essentielles d’un
tel champ. Il est vertical et dirigé vers le
centre de la Terre au pôle Nord
géomagnétique (78.5° N ; 111° O). Il est
vertical mais dirigé vers l’extérieur au pôle
Sud géomagnétique (78.5° S ; 111° E)
Représentation schématique des lignes de flux magnétique autour
d'un barreau aimanté
I.3.1. Les modèles de référence du champ magnétique
terrestre
Ce sont des modèles mathématiques dont les
paramètres sont issus d’une analyse par
harmoniques sphériques des mesures
magnétiques. Celles-ci sont menées depuis
des satellites ou bien en certains points de la
surface du globe, par exemple, dans le réseau
international d’observatoires magnétiques.
Ces modèles, dits aussi « globaux »,
fournissent à une date donnée des valeurs
vectorielles de la contribution interne du
du champ appelé « champ de référence »,
partout hors de la Terre et jusqu’à la base de
l’ionosphère. Le champ Géomagnétique
International de Référence (IGRF) est un
exemple de modèle couramment utilisé : il est
mis à jour tous les cinq ans par l’Association
Internationale de Géomagnétisme et
d’Aéronomie. En chaque point de la surface de
la terre, le champ géomatique « B » est
représenté par son intensité « F » comme
grandeur vectorielle, ce vecteur change son
orientation d’un point à l’autre. La complexité
F : Intensité du champ total.
X : Projection de F sur le méridien
géographique (vers le Nord géographique).
Y : Projection de F sur le parallèle
géographique (vers l’Est géographique).
Z : Projection de F sur la verticale
descendante (vers le centre de la terre).
H : Composante horizontale.
Projection de F sur le plan horizontal « xoy ».
D : Déclinaison magnétique.
Angle entre x et H.
I : Inclinaison magnétique.
Angle entre F et H.
Le plan vertical passant par F et H est appelé :
« Méridien magnétique »
I.3.2. Anomalie magnétique
En géophysique, le champ d’anomalie
magnétique C est défini en toute rigueur
comme la différence entre le vecteur champ
magnétique terrestre mesuré B et le vecteur
champ de référence R calculé d’après un des
modèles globaux.
Illustration : Champ magnétique terrestre B, champ magnétique R
mesuré et du champ de l’anomalie magnétique
I.4. Magnétisation des roches
Puisque la magnétisation des roches ne peut
pas exister au-dessus de la température de
Curie, la variation du champ magnétique est
liée étroitement à la nature des roches de la
croûte. Il existe trois types de roches qui
agissent de différentes façons dans un champ
magnétique (Hinze, 1985). Ce sont :
• les roches diamagnétiques: roches
contenant des minerais alignés en sens
inverse du champ magnétisant. elles ne
contiennent aucun élément magnétique et
sont caractérisés par une susceptibilité χ
négative. On peut citer la calcite (CaCO3, χ = -
13,8.10-6 SI), le quartz (SiO2, χ = -14,5.10-6
SI) et les feldspaths (χ = -12,4. 10-6 SI).
• les roches paramagnétiques: roches
contenant de minerais alignés en sens
parallèle du champ magnétisant. Elles
peuvent contenir du fer (ou du manganèse)
mais en quantité insuffisante pour être
ordonnés à température ambiante. Ils
acquièrent une aimantation uniquement
sous l’effet d’un champ magnétique extérieur
: celle-ci disparaît lorsque le champ extérieur
est annulé. Leur susceptibilité est alors décrite
par l’équation de Curie-Weiss
- a) Exploration minière
Détection directe
- Gisement de fer magnétique, magnétite.
- Gisement d’amiante (les fibres sont intimement
associées avec la magnétite et se trouvent dans
les roches très basiques).
Détection indirecte
- Nickel associé avec des roches basiques.
- Minéralisation généralement associée à des
structures (failles, plissements,intrusifs, etc.).
b) Cartographie
- Utilisation la plus importante tant au sol qu’à
aéroporté, tant local que régional.
- Permet d’interpoler entre les affleurements
sans être obligé de forer ou de creuser.
c) Exploration pétrolière
Etudes des bassins sédimentaire à partir des
anomalies causées par des structures du socle ou
à sa topographie.
Détection indirecte : pièges structuraux (failles,
plis)
CHAPITRE II: PROSPECTION GEO-
ELECTRIQUE: INTERPRETATION
DES DONNEES ET APPLICATION
AUX ETUDES MINIERES ET
HYDROGEOLOGIQUES
I. PROSPECTION GEOELECTRIQUE
La prospection géoélectrique est en fait l’art
d’appliquer les mesures électriques a l’étude de la
partie superficielle de la croûte terrestre. Elle revient
donc à déterminer les variations des propriétés
électriques telles que la résistivité, la conductivité, le
magnétisme du sol et la polarisation du sol sur la
zone à explorer. Les divergences ou anomalies de la
valeur normale, qui serait attendue dans la zone de
travail, à la valeur réelle rencontrée nous indiquent,
en général, la présence de structures ou
accumulations minérales particulières, pouvant être
significatives dans le cadre d’une problématique
I.1. Les principes de base des méthodes géoélectriques
Le comportement des phénomènes
électrique et magnétique est régi par un ensemble
de quatre lois expérimentales : les équations de
Maxwell.
Si est l’induction du champ magnétique et le
champ électrique, on a dans un milieu linéaire et
isotope :
=0 ---------------------------------------------------------- (II.1)
= ---------------------------------------------------------- (II.5)
= μσ ------------------------------------------------------ (II.6)
∂/∂t = iω ------------------------------------------------------ (II.7)
beaucoup plus basse, par exemple f< 100 kHz le
terme iωε peut être négligé et l’équation (II.4) se
réduit comme précédemment à l’équation (II.6).
Dans ce cas, seule la conductivité interviendra. On
l’appelle approximation des basses fréquences, ou
B.F. ou cas de l’induction, puisqu’on peut utiliser
comme source la variation temporelle d’un champ
magnétique.
Pour des hautes fréquences, supérieures à la
dizaine de Mhz, la permittivité diélectrique
dominera et on aura affaire à des phénomènes de
propagation électromagnétique.
I.2. Les méthodes géoélectriques
Les méthodes géoélectriques se définissent
comme des méthodes non invasives ou destructives
dont le principe est basé sur la mesure des
propriétés électriques des roches prospectées par
injection du signal électrique. Parmi ces méthodes,
on peut citer :
• la méthode électrique à courant continu (DC);
• la méthode de Polarisation Provoquée (PP);
• la méthode d’Induction Electromagnétique ;
• la méthode de Potentiel Spontané (SP);
• la méthode de Pénétration Radar.
II. LA METHODE ELECTRIQUE A COURANT CONTINU (DC)
Le développement de la méthode électrique
proprement dite débute au XXe siècle avec les travaux de
Conrad Schlumberger (Schlumberger, 1920).
II.1. Principe de la méthode
Le principe de la méthode électrique est
basée sur la loi d’Ohm (V=RI). l’injection d’un
courant continu à très basse fréquence dans le sol
et la mesure du potentiel permettent de remonter
à la résistivité vraie des formations traversées.
Le but de la méthode électrique DC est de
faire une imagerie des structures et des
hétérogénéités du sous-sol au moyen des
des résistivités mesurées.
En pratique le signal émis consiste à envoyer
un courant électrique I dans le sol à travers des
électrodes d’émission (A, B) et de mesurer la
réponse du sous sol ou dpp V à travers les
électrodes de réception (M, N).
La méthode offre deux techniques à mettre
en œuvre selon que l’on s’intéresse aux variations
en profondeurs ou latérales de la résistivité : les
sondages électriques et les traînés électriques.
Principe de mesure de la résistivité apparente – Dispositif
de Schlumberger
II.2. Mesure de la résistivité apparente
II.2. Mesure de la résistivité apparente
• Résistivité (Rho)
= K (VMN/IAB) (11)
• K : facteur géométrique qui dépend de la configuration
des électrodes
K= 2 (AM-1 - AN-1 - BM-1 + BN-1) (12)
VMN en mV ; IAB en mA ; a en Ω.m ; K en m
Si le sous-sol est homogène et isotrope, avec un
dispositif de ce type on obtiendra la résistivité vraie . Si
par contre, le sous-sol est hétérogène, on mesurera la
résistivité apparente a
a = K (VMN/IAB)
II.2. Mesure de la résistivité apparente
Cette valeur de résistivité permet de
caractériser une formation. Comme les grains d'un
matériau (partie solide) sont en général des
isolants parfaits, la résistivité dépend
essentiellement de l'état d'humidité et de la
proportion d'argile dans le volume de sol intéressé
par la mesure. L'argile et l'eau étant présents dans
les vides de toutes sortes, on conçoit que la
résistivité sera en relation avec des caractéristiques
comme la fracturation et la pollution argileuse des
fractures et fissures, la porosité, le colmatage
argileux des alluvions.
II.3. Acquisition des données électriques
L’acquisition des données électriques est la
mesure de la résistivité électrique des formations
du sous-sol prospecté à l'aide d'un résistivimètre.
Les mesures sont effectuées principalement sur
terre et dans les trous de forage.
La méthode électrique offre trois techniques
d’acquisition selon que l’on s’intéresse aux
variations en profondeurs, latérales ou en
profondeurs et latérales de la résistivité : les
sondages électriques, les traînés électriques et les
panneaux électriques.
II.3.1. Les sondages électriques
Le sondage électrique ou « VES (vertical
electrical sounding)» est une technique
d’investigation verticale, qui permet d’explorer
successivement les couches de terrain traversées
afin de déterminer la résistivité et l’épaisseur de
celles-ci. Il permet de caractériser les terrains
saturés en eau d’une part et ceux non saturés
d’autre part.
En pratique deux types de sondage électrique
sont généralement utilisés lors d’une étude
d’investigation géophysique:
➢ les sondages paramétriques : Ils sont
implantés au début d’une étude géophysique
qualifiée de première phase. Ils sont placés à
proximité d’un forage ou d’un puits.
➢les sondages interprétatifs : Ils sont implantés
pour confirmer les anomalies ou discontinuités
(zones fracturées) détectées par les profils
électriques. Ils fournissent également des
indications sur la répartition verticale des
couches caractérisées par leurs résistivités
vraies et leurs épaisseurs
Lors des sondages électriques, l’operateur ou
le géophysicien reste fixe en un point et les
électrodes d’injection A et B sont écartés, et
parfois les électrodes de réception aussi M et N
II.3.2. Traînés électriques
Les traînés électriques sont conçus pour porter
l’investigation sur une épaisseur plus ou moins constante
de terrain et de fournir des informations qualitatives sur
les variations latérales des contrastes électriques de
résistivités (zones faillées, contact lithologique et d’autres
accidents tectoniques) selon une épaisseur d’investigation
constante.
Les traînés sont exécutés parallèles, perpendiculaires
ou sécants entre eux. Les traînés parallèles permettent en
plus de mettre en évidence des anomalies conductrices,
de déterminer l’extension et l’orientation de ces
anomalies. Les traînés perpendiculaires sont susceptibles
de recouper toutes discontinuités existantes quelle que
soit leurs orientations.
les traînés électriques: le dispositif est déplacé le
long du profil. Les distances entre les électrodes
sont fixes.
Pyrite
Magnétite Pyrrhotite Graphite
Pyrolusite Marcasite Cuivre
Cassitérite Galène
Chalcopyrite
Cobaltite
Argentite
Chalcocite
Marcasite
III.4. Acquisition, traitement, modélisation et inversion
des données
Dans le domaine temporel, l’acquisition des
données utilise le même appareillage, les mêmes
techniques et les mêmes configurations que la
méthode électrique à courant continu.
Le traitement des données de polarisation
Provoquée s’effectue de la même manière que
celui de la méthode électrique à courant continu.
La modélisation et l’inversion des données de
polarisation Provoquée s’effectue de la même
manière que celles de la méthode électrique à
courant continu.
III.5. Interprétation des résultats
En géophysique appliquée,
l'interprétation des résultats des données
de polarisation provoquée suit le même
principe que celle des données électriques
qui stipule que:
«les paramètres physiques, chimiques ou
mécaniques restent à peu près constants (ou
du moins varient lentement et avec continuité)
dans un niveau donné tant que le faciès reste
le même ».
Résultat d’un traîné de polarisation provoquée (profil de
chargeabilité ) et Interprétation
Résultats des panneaux de polarisation provoquée
(Pseudo-sections de chargeabilité) et Interprétation
Couloir conducteur et de
minéralisation
potentiellement aurifère
Résultats des panneaux électriques et de PP (Pseudo-sections
de résistivité et de chargeabilité) et Interprétation
Résultats des cartes des anomalies de chargeabilité et
Interprétation
➢ Résultats des cartes 2D et 3D des anomalies de
chargeabilité et Interprétation
III.6. Application
➢Prospection minière : recherche des zones de
minéralisation ou des dépôts miniers ;
➢Travaux d’études environnementales :
Délimitation et suivi des zones de contamination
➢Estimation de la qualité des nappes d’eaux
souterraines;
Supports du cours
▪ Bernard Giroux, Michel Chouteau, 2007, GLQ2200 -
Géophysique Appliquée I.
▪ Burger, R. H., Sheehan F. A. and Jones C. H. (2006).
Introduction to applied geophysics: Exploring the
shallow subsurface. w. w. Norton & Company, Inc.,
500 Fifth. Avenue, New York. pp 265-347.
▪ Gouet, D. H., Ndougsa-Mbarga, T., Meying, A.,
Assembe, S. P. and Man-Mvele Pepogo, A. D. (2013).
Gold mineralization channels identification in the
Tindikala-Boutou area (Eastern - Cameroon) using
geoelectrical (DC & IP) methods: a case study.
International Journal of Geosciences, 4, 643-655.
Dr Gouet
Support
▪ Gouet, D. H., (2014). Application des méthodes
géoélectriques (DC & IP) à l’identification des cibles
minières et les aquifères dans la zone de Boutou-
Colomine (Est-Cameroun). Thèse de Doctorat/PhD,
189 pages.
▪ Prof H. SHOUT, 2012, La Géophysique.
▪ Telford, W. M., Geldart, L. P., Sheriff, R. E. and Keys,
D. A. (1990). Applied geophysics. 2th edition
Cambridge University press, Cambridge, G B, pp.770.
Dr Gouet
FIN