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UNIVERSITE SIDI MOHAMED BEN ABDALLAH

FACULTE DES SCIENCES DHAR AL MAHRAZ FES


DEPARTEMENT DE GEOLOGIE

LICENCE (Semestre S5)


« Sciences de la Terre et l’Univers (STU)»
Module : Géophysique Appliquée

SUPPORT DE COURS:
PROSPECTION GRAVIMETRIQUE

gmax 1.0
0.8

0.6
0.5
0.4 X1/2 X1/2

0.2

0 X
-2 -1 0 1 2
x

z r 
  gz

Année universitaire
2020-2021

Responsable :
PR. BENSLIMANE ANASSE
AVERTISSEMENT AU LECTEUR.

Ce document ne constitue nullement un cours de géophysique. Il n’a d’ailleurs pas


été conçu dans ce sens. Ce document n’est qu’un support de géophysique.

Ce travail a été conçu et réalisé pour permettre aux étudiants de STU (S5) de la
Faculté des Sciences de Fès Dhar El Mahraz d’avoir un document de travail pendant
que le déroulement du cours.

La possession de ce support est nécessaire, certains schémas d'illustration seront


faits directement dans le support d'autres seront distribués sous forme de planche.

Toute remarque formulée par un utilisateur ou par un lecteur potentiel concernant ce


support sera la bienvenue car elle permettra de l’améliorer pour les années à venir.

Anasse BENSLIMANE
Département de Géologie
Laboratoire de Géosciences,
Environnement et Ressources
Associées (GERA).
Faculté des Sciences de
Fès-Dhar El Mahraz
B.P. 1796 - FES (Atlas) MAROC.

A.BENSLIMANE
INTRODUCTION
Définition de la Géophysique
PHYSIQUE DU GLOBE

GEOPHYSIQUE
GEOPHYSIQUE APPLIQUEE

Physique du globe : concerne l’étude des phénomènes physiques dans la terre tels, le
magnétisme, la pesanteur, la résistivité, l’électromagnétisme, constitution et formation du
globe terrestre et le tremblement de terre.
Géophysique appliquée : a pour objectif la reconnaissance des terrains par des méthodes
utilisant des principes physiques.

2-Principales applications de la géophysique appliquée.

Objectifs de la prospection géophysique :

Identification de la géométrie du sous-sol.


 Détermination des paramètres physiques.
 Détection des substances utiles.
 Oriente les reconnaissances les plus approfondies telles que les forages et essais de
pénétration.

Son champ d’application est large et diversifié. Elle est principalement utilisée dans les
domaines suivants :
 Géologie de l’ingénieur,

 Géologie minière,

 Géologie pétrolière,

 Géologie de l’environnement,

 Géotechnique,

 Hydrogéologie,

 Géologie générale.

A.BENSLIMANE
PRINCIPALES METHODES GEOPHYSIQUES

Méthode Principe physique

Fondée sur l’étude de la distribution du potentiel


Electrique
électrique dans le sol

Basée sur la mesure des vitesses de propagation


Sismique
des ondes sismiques

Mesure les anomalies de pesanteur engendrées


Gravimétrie par l’inégale distribution de roches de densités
différentes

Basée sur l’étude des distorsions du champ


Magnétisme
magnétique

Radiométrie Basée sur la mesure des éléments radioactifs

Géothermie Mesure le gradient géothermique

Radar Mesure la vitesse de propagation des ondes


électromagnétiques

A.BENSLIMANE
GRANDEURS PHYSIQUES MESUREES ET
METHODES GEOPHYSIQUES CORRESPONDANTES

Grandeurs
Méthodes
Paramètres physiques
géophysique
mesurées

Résistivité Potentiel Electrique


Electrique électrique Magnétique

Susceptibilité Champ
Magnétométrie
Magnétique magnétique

Vitesse Temps du trajet Sismique

Radioactivité Rayonnement
Radiométrie
radioactif

Température
Flux de chaleur Géothermie

Temps du trajet
Vitesse d’onde Radar
électromagnétique

A.BENSLIMANE
A- INTRODUCTION

La gravimétrie consiste à des mesures relatives d'intensité de la pesanteur à la surface


du sol ou de la mer et à analyser les anomalies pour en tirer les renseignements sur la
répartition des roches du sous-sol.
L’unité de pesanteur utilisée en géophysique est le gal qui vaut 10-2 m/s2. Les
anomalies intéressantes pour les prospecteurs peuvent avoir une amplitude de quelques
dixièmes de milligals à quelques milligals, les appareils ayant une sensibilité de un à cinq
centièmes de milligals. En mer la mesure est rendue difficile par les mouvements du navire
qui porte le gravimètre, et la précision tombe à quelques milligals.
La méthode gravimétrique n'est pas spécifique, seuls les contrastes de densité entre
roches donnent lieu à des anomalies.
On utilise surtout la gravimétrie dans les phases préliminaires de la prospection des
hydrocarbures, dans le but d'avoir une idée de mouvements du socle cristallin ou de ceux
d'une couche moins profonde présentant un contraste suffisant avec les roches environnantes.
En prospection minière la gravimétrie est peu employée, elle peut toutefois servir à
localiser les gisements de chromite ou de minerai de fer, à étudier l'épaisseur des alluvions
dans des vallées assez larges; elle est aussi utilisée en physique du globe en liaison avec la
sismique par réfraction, elle sert également à détecter les cavités souterraines très peu
profondes, il faut alors travailler à quelques millièmes de gal prés.

B- PRINCIPES ET THEORIE ELEMENTAIRE

1- LOI de NEWTON

 Première loi de newton: Tout point matériel conserve son état de repos ou de mouvement
rectiligne uniforme tant que l'influence d'autres corps ne le fait pas sentir de cet état.
 Deuxième loi de newton: L’accélération d'un point matériel est proportionnelle à la force
qui lui est appliquée.
F = mg
g : l’accélération du point matériel
 Troisième loi de newton: Les actions de deux points matériels l'un sur l'autre sont
numériquement égales et de sens opposés

Fij = -Fji (i  j)

A.BENSLIMANE
LOI D'ATTRACTION UNIVERSELLE

Entre tout couple de points matériels agissent les forces d'attraction mutuelle qui sont
proportionnelles à la masse de ces points et inversement proportionnelles au carré de leur
distance.

  
F12 = F21 = F
F =  m1.m2/r2

CONSTANTE GRAVITATIONNELLE

C'est la constante universelle de la gravité. Elle a été déterminée expérimentalement et


sa valeur ne dépend pas du choix du système d'unités.
 = (6.67  0.01) 10-11 N.m2.Kg-2 = (6.67  0.01) 10-8 dyn.cm2.g-2

2- Accélération de la pesanteur

UNITE DE g

L'unité de g dans le système CGS (cm, g, s) du champ de la pesanteur est le GAL,


ainsi nommé en hommage à Galilée. C’est l'unité d’accélération, cette unité vaut 1 cm/s2.
Figure .2-1

m Fc
r

d
Fa Fa : Force d’attraction universelle.
2
P Fa = k.M.m/R
R
Fc : Force centrifuge.
l 2 2
Fc = mv/r=m.w.r
O
P =m.g = Fa + Fc
d = Déviation de la verticale.
l = Latitude

Figure 2-1 .Influence de la rotation de la terre sur la gravité

A.BENSLIMANE
3- Potentiels gravifiques

Les champs gravifiques sont conservatifs, c'est à dire que le travail fourni en déplaçant
une masse dans un champ gravifique est indépendant du chemin suivi et ne dépend que des
points de départ et d'arrivée.
La force gravifique est un vecteur porté par la droite joignant les centres des deux
masses. Cette force donnant naissance à un champ conservatif dérive d'un potentiel.
Le caractère potentiel des forces d'attraction permet d'introduire une caractéristique
scalaire du champ de gravitation le potentiel, qui est lié à g par la relation:

g = -grad  = -[(/x).i + (/y).j + (/z).k].  : Dérivée partielle.

4- Equation du potentiel

THEOREME DE GREEN-OSTROGRADSKI

Il dit que l’intégrale de la divergence du vecteur champ pour une région de l'espace est
égale à l'intégrale de la composante normale du champ, orientée vers l’extérieur, sur une
surface entourant cette région, mathématiquement, on écrira:

v div g.dV. =v .g.dV = s gn.dS


 FLUX

Soit un élément de surface, et An la projection d'un vecteur A sur la normale à cet
élément, l’intégrale
 

 A dS
s
ou . An et S
s


est appelée le flux de force du vecteur A à travers la surface S
An
A

dS

Figure 2-2. Flux de force du vecteur A à travers la surface S.

A.BENSLIMANE
THEOREME DE GAUSS

Le flux du vecteur d'attraction à travers une surface fermée S ne dépend que des
masses situées à l'intérieur de S et vaut :

 = g. n. ds = -4...(mi)
s
(mi) étant la somme des masses à l’intérieur de S.
n étant la normale dirigée vers l’extérieur.

EQUATION DE LAPLACE

Soit U un champ scalaire alors l'opérateur de LAPLACE peut être définie:


U = div grad U
Les coordonnés cartésiennes sont:
U = 2U/x2 + 2U/y2 + 2U/z2.  : Dérivée partielle.

L'équation différentielle U=0 s'appelle l'équation différentielle de LAPLACE. Elle joue un


rôle important dans les problèmes mathématiques et physiques.

EQUATION DE POISSON

Dans le cas général, le potentiel  du champ de gravitation, crée par des masses
distribuées arbitrairement dans l’espace, satisfait l'équation différentielle de Poisson:

2/x2 + 2/y2 + 2/z2 = - 4 ou  = - 4


où  = dm/dv est la densité volumique,  est la constante gravitationnelle
 = 2/x2 + 2/y2 + 2/z2 est l’opérateur de LAPLACE
C- PESANTEUR

Physique: Caractère de ce qui à un poids, application de la force d'attraction de la terre


sur un corps. C’est la force qui entraîne les corps vers le centre de la terre donc c'est
l’attraction, la gravitation et la gravité.

1- Généralités

La valeur de la pesanteur à la surface de la terre dépend de cinq facteurs:


1- La latitude.
2- L'altitude.
3- La topographie environnante.
4- Les marées terrestres.
5- Les variations de la densité sous la surface.

A.BENSLIMANE
Seul le dernier facteur est significatif en prospection gravimétrique et son effet en général
beaucoup plus petit que celui des quatre autres combinés;
Ainsi la variation de la pesanteur de l'équateur aux régions polaires est d'environ 5 gals
soit 0.5 de la valeur moyenne de g (980 gals), alors que l'influence de l'altitude dans certains
cas, peut atteindre 0.1 gal ou 0.01 de g.
En exploration pétrolière, par exemple, 10 mgals (0.001) seraient une grande
anomalie, alors que sur des zones minières nous n'aurions que le dixième de cette valeur.
Il est ainsi clair que les variations de g qui sont significatives en prospection sont très petites
non seulement devant la valeur de g elle-même, mais aussi devant les effets dus à des
déplacements importants en latitudes ou en altitude.
Heureusement il est possible d'éliminer ces variations avec une bonne précision.

2- Sphéroïde

La surface de la terre est définie comme une surface mathématique en fonction de la


valeur de la pesanteur en chaque point de la surface.
Cette forme mathématique est le sphéroïde de référence. Il est rapporté à la surface
moyenne de la mer, les masses terrestres en excès étant supprimées et les creux océaniques
supposés comblés.
C'est donc une surface équipotentielle; autrement dit, la pesanteur est partout normale
à cette surface ou un fil à plomb est vertical en chaque point

FORMULE DE CLAIRAUT

Elle tient compte de la latitude.


g = g0 (1 + a.Sin2 - b.Sin22)
 est la latitude.
g0 est la valeur de g à l'équateur sur l'ellipsoïde international, g0 =978,0498 gal.
a = Cte = 0,0052884.
b = Cte = 0,0000059.
g est la valeur normale de la pesanteur sur l'ellipsoïde international.

3- Géoïde

C'est la surface équipotentielle de pesanteur à 0 m d’altitude. Le fil à plomb sera en


tout point perpendiculaire à cette surface, ce qui ne voudra pas dire que la valeur de g sera la
même sur le géoïde.
C’est une surface à partir de laquelle les élévations sont mesurées et comparées entre
elles.
Même sous sa forme la plus affinée, l'expression de la pesanteur n'est qu'une grossière
approximation. Elle suppose qu'il n'a pas d'ondulation à la surface de la terre alors quand fait,
il y a des altitudes moyennes continentales de 500m environ et des altitudes des profondeurs
maximales de l'ordre  900m, par rapport au niveau de la mer

A.BENSLIMANE
Figure 2-3 .Comparaison du sphéroïde et du géoïde.
Effet (a) régional ; (b) effet local.

La figure simplifiée de la terre représentée par une surface mathématique ou géodésique


suppose une augmentation de la densité avec la profondeur, mais ne fait pas l'hypothèse de
variations latérales de densité. Cette image est ce pendant, suffisante pour faire les corrections
gravimétriques indispensables pour l’analyse d'une campagne de mesures.

4- Corrections gravimétriques

A- Généralités.

Le travail sur le terrain est réalisé à terre en effectuant des lectures au gravimètre en
des stations d'un canevas de point couvrant la région intéressée. Ces lectures sont , en général
influencées par la topographie et d'autres facteurs, il convient alors de les corriger des
variations dues à la latitude, l'altitude et la topographie pour les ramener aux valeurs qu'elles
auraient sur une surface qui lui est parallèle.
Deux corrections supplémentaires sont parfois nécessaires: les effets des marées
terrestres et de l'isostasie.

CORRECTION

Action de corriger, de ramener à la règle. Les diverses mesures que l'on fait subir aux
mesures brutes de g aux différents points considérés ont pour objet de les rendre comparables
entre elles, de les banaliser.

LATITUDE

Opposée à longitude, elle est l'une des coordonnées sphériques d'un point de la surface
terrestre. C’est la distance angulaire de ce point à l’équateur mesurée en degrés sur l'arc
méridien terrestre.

A.BENSLIMANE
C’est entre la trace d'une parallèle et le plan équatorial. Elle varie entre 0 et 90° vers le
nord et vers le sud.

LONGITUDE

C'est le dièdre entre un méridien et le méridien origine. Elle varie de 0 à 180° vers
l'est et de 0 à 180° vers l'ouest.
Nord Géog Nord Géog

Paralléle de M Méridien de M

M OUEST Est

l Equateur Equateur
L L’
l’
M M‘ Méridien Origine

M‘
Paralléle de M’ Méridien de M’
Sud Géog Sud Géog
l : Latitude de M L : Longitude de M
l’: Latitude de M’ L’: Longitude de M’

Figure 2-4. Latitude et longitude.

b- Correction Latitude

Les corrections d'altitude et de relief permettent de rapporter les mesures à un même


plan horizontal de référence. A ce stade les mesures ne sont pas encore comparables entre
elles du fait qu'elles ne sont pas sur la même latitude. Alors il est nécessaire de faire une
correction de latitude dès qu'il y a une extension N-S appréciable dans la répartition des
stations.
La valeur de la correction est d’environ 0,0007692.sin(2) mgal/m d’extension N-S.

c- Correction dite " Air Libre" ou "FAY"

C'est la plus simple de toutes les corrections. Elle correspond à l’élévation du point de
mesure au-dessus de la surface du géoïde.
La correction de Faye est d'environ 0,3086.Z mgal.m-1; avec Z: altitude exprimée en mètres.

d- Correction de Bouguer ou tranche de plateau

La correction de Bouguer tient compte de la couche de terrain entre la station et le plan


de référence, elle vaut 0,0419.D.Z.
avec d : densité; Z : l'altitude exprimée en mètres

A.BENSLIMANE
Surface du sol
Station

Z
d: Densité

Plan de réference

Figure 2-5 Correction de Bouguer

e - Correction Topographique

S'appelle aussi correction de relief, cette correction tient compte des irrégularités de la
surface du sol à proximité de la station. Toutes les mesures seront rapportées à un plan de
référence pour les rendre comparables entre elles. Ce plan de référence est souvent appelé en
anglais DP (Datum Plane). Le terrain sera divisé en compartiments, dont on évaluera sur la
carte l'altitude moyenne. Des tables calculées à l'avance donnent alors la valeur de la
correction en fonction de l'altitude et de la distance à la station du point moyen (il existe les
tables de Hammer, de Bible et de Douglas & Prahl). La figure 2-6

Figure 2-6. Corrections gravimétriques.


(a) correction de Bouguer, (b) correction topographique.

f- Correction Luni-solaire

Cette correction tient compte des positions respectives de la lune et du soleil variables
avec le temps; cette influence étant due à la position des astres. En prospection géophysique il
existe des tables publiées par l'Européen Association of Exploration Geophysicits (E.A.E.G.)
et la Compagnie Générale de Géophysique (C.G.G.).

g- Isostasie et correction isostatique

Ce sont des hypothèses qui interprètent les compensations en profondeur des reliefs
superficiels. Ex: l’hypothèse de Pratt et d'Airy.

A.BENSLIMANE
Pour interpréter ces faits on peut proposer le modèle suivant : Les élévations
topographiques seraient compensées en profondeur par de véritables racines de matériaux
légers s'enfonçant dans un milieu plus dense (comparaison avec la glace flottant dans l'eau).
A une certaine profondeur, l'influence des reliefs ne se fera plus sentir et les valeurs de
la gravité qu'on pourrait mesurer seraient égales à celles fournies par le calcul. Il y aurait donc
à cette profondeur une surface dite " surface de compensation " en dessous de laquelle il y a
homogénéité de la distribution des masses.
Sur le modèle d'Airy comme sur le modèle de PRATT on voit entre la surface de
compensation et l'équipotentielle 0 m d'altitude que la distribution des masses n'est pas
homogène. Voir la figure : 2-7

Figure 2-7 ; Modèle d'Airy et modèle de Pratt

5- Anomalie de Bouguer

ANOMALIE

Particularité qui rend une chose différente de ce qu'elle devrait être normalement.
Correspond à tout écart par rapport à une règle.

L'anomalie de Bouguer c’est la différence entre la valeur de la pesanteur corrigée et la


valeur à une station particulière de la région étudiée.
gB = gB - gr
gB = gobs  dgL + dgFA - dgB + dgT
gB : valeur de la pesanteur corrigée
gobs : lecture à la station.
dgL : correction de latitude.
dgFA : correction de Faye.
dgB : correction de Bouguer.
dgT : correction topographique.
gr : lecture à une station particulière de la région étudiée.

6- Densité des roches


C'est le quotient de la masse d'un certain volume d'un corps par la masse du même
volume d'un fluide de référence (eau ou air). La densité des roches est en effet le paramètre
fondamental de la gravimétrie, c’est ce qu'on appelle le "marqueur".

A.BENSLIMANE
Ainsi que nous l'avons dit plus haut, le paramètre significatif pour une étude
gravimétrique - la source de l'anomalie- est la variation locale de la densité Deux remarques à
propos de ce paramètre.
a- La variation maximale de densité entre les différentes roches comme entre les
minéraux et la roche est approximativement égale à deux. C'est une très petite variation
devant l'ordre de grandeur de la susceptibilité magnétique (105, de la conductibilité
électrique(1010), de la radioactivité(100) et même des propriétés élastiques ou vitesse des
ondes acoustique (10-20).
b- En général, il n'est pas possible de mesurer la densité in situ. Un dispositif de
carottage de densité a été quelques fois employé lors d'études pétrolières. La densité apparente
peut être évaluée lorsque l'on connaît la vitesse de propagation dans la formation En général,
la vitesse des ondes P augmente avec la densité des roches, dans la gamme de vitesses 2000 -
7000 m/s la densité augmente de 1.9 à 2.8 g/m3. Ces déterminations de la densité ne
s'appliquent pas en recherche minière ni lors des travaux de reconnaissance pétrolière.
Dans ce cas, il est indispensable de faire au laboratoire des mesures de densité sue de petits
échantillons prélevés sur des affleurements ou par des carottes. Cependant, les résultats des
laboratoires ne donnent pas obligatoirement la valeur de la densité apparente de la formation,
car les échantillons ont pu être altéré, fragmentées ou desséchées.
Il en résulte que la densité, qui est très important, n'est ordinairement pas très connue
dans des conditions de terrain données. Pour cette raison, il est utile de rassembler les densités
des roches et des minéraux avec précision. Voir le tableau.

Natures des terrains Vitesse P (m/s) Vitesse S (m/s) Masse volumique

Eboulis, terre végétale 300-700 100-300 1.7-2.4


Sables secs 400-1200 100-500 1.5-1.7
Sables humides 1500-4000 400-1200 1.9-2.1
Argiles 1100-2500 200-800 2.0-2.4
Marnes 2000-3000 750-1500 2.1-2.6
Grés 3000-4500 1200-2800 2.1-2.4
Calcaires 3500-6000 2000-3300 2.4-2.7
Craie 2300-2600 1100-1300 1.8-2.3
Sel 4500-5500 2500-3100 2.1-2.3
Anhydrite 4000-5500 2200-3100 2.9-3.0
Dolomie 3500-6500 1900-3600 2.5-2.9
Granite 4500-6000 2500-3300 2.5-2.7
Basalte 5000-6000 2800-3400 2.7-3.1
Charbon 2200-2700 1000-1400 1.3-1.8
Eau 1450-1500 - 1
Glace 3400-3800 1700-1900 0.9
Huile 1200-1250 - 0.6-0.9

Tableau 2-8 : Ordres de grandeurs des vitesses de propagations


des ondes P et S des masses volumiques des roches

A.BENSLIMANE
7- Appareil de mesure

GRAVIMETRE

Un gravimètre mesure mg, m étant la masse du peson. L’opération consiste à peser en


deux lieux différents la même masse et à mesure les écarts donnés par le fléau, lié au peson,
grâce à une méthode de zéro.
La valeur relative de g c'est à dire la différence de la pesanteur entre les deux points de
mesure, est lue sur un tambour gradué. Ces gravimètres sont astasies, leur état d'équilibre est
proche de l'équilibre indifférant.
Les matériaux sont très peu sensibles aux variations de températures et sont souvent
enclos dans un vase Dewar pour les mettre à l'abri de ses effets, ou dans un thermostat. la
prospection a utilisée d'abord le pendule et la balance de torsion, mais la lenteur des mesures,
la sensibilité extrême que présente la balance aux masses rapprochées, on fait abandonner l'un
et l'autre de ces instrumentaux profit du gravimètre.

Principe

Un gravimètre est un appareil où l'on équilibre la force de pesanteur par une force qui
en est indépendante, ce pourra être, par exemple:
-une force électrostatique
- la pression d'un gaz
- la torsion d'un fil
Les appareils industriels utilisent la tension d'un ressort (Worden, North American, Lacoste,
Romberg).

Le gravimètre est aussi un sismographe. En 1960, il a été possible d'étudier grâce à un


gravimètre enregistreur, à partir de l'observatoire de Los Angeles, un tremblement de terre qui
a eu lieu au Chili.

Gravimètre Lacoste:

Le ressort dit de longueur nulle, est usiné de telle manière que l'extension du ressort
due au poids mg dans la position zéro est la même que la tension de celui ci, de direction
opposée, sa longueur est donc proportionnelle à la tension qui lui est appliquée.
Quand g change, le levier se meut et le moment exercé par le ressort incliné varie dans
le même sens que le moment dû à la gravité ce qui permet d'atteindre l'astatisation souhaitée.
Ce principe est utilisé dans les gravimètres à ressort en général.

Gravimètre Worden:

Le gravimètre Worden est en principe non soumis aux variations de températures


grâce à son enveloppe isolante, et permet de lire 0.01 mgal (g vaut 980 gal) On mesure cent
millionième de g.

A.BENSLIMANE
Les mesures à la station se font à l'aide d'une méthode de zéro. Pour une faible
variation de g qui entraîne un léger déplacement du spot lumineux, le spot doit à nouveau
apparaître entre ses repères grâce à un ressort compensateur auxiliaire, ou ressort de mesure.
la variation de g sera lue sur un tambour, qui exprimera en fait les variations de la tension de
ce ressort de mesure.

Il existe aussi une mollette, correspondante à un ressort dit de changement de zone, qui
permet de réajuster l'échelle de mesure et par conséquent d'étudier une plus large place de
variations de g.
Il faut éliminer tous les facteurs autres que g sur la position du fléau. Il en existe
essentiellement trois:
- La pression atmosphérique.
- Les variations de températures.
Il faut que le système mobile du gravimètre satisfasse à la condition d'insensibilité; d'où
l'existence de deux niveaux à bulles perpendiculaires, que l'on amena au zéro avant chaque
mesure.

Exemple de gravimètre

Le gravimètre Relative Le gravimètre absolu de l'observatoire


gravity-meter Scintrex-CG5 gravimétrique de Strasbourg

A.BENSLIMANE
D- INTERPRETATION

1- Généralités
Une carte de Bouguer a la même allure qu'une carte magnétique du champ total ou de
la composante verticale, bien qu'en gravimètre les courbes soient en général, plus lisses que
celles des cartes magnétiques. Cela vient de ce que les variations de densités sont petites
devant celles de la susceptibilité et aussi de ce que, dans l'espace, le champ de pesanteur varie
moins vite que celui d'un dipôle.
Examinons l'exemple d'une masse sphérique de 120 m de diamètre dont le sommet est
à 60m de profondeur. Exactement au -dessous, il y a un décrochement vertical de 300 m du
socle à une profondeur moyenne de 1500 m En gravimétrie, pour un même modèle avec des
contrastes égaux de densité, l'effet de la sphère n'est que centièmes de celui de l'accident du
socle.
Ainsi les structures profondes et étendues prédominent sur une carte gravimétrique, à
tel point que la reconnaissance de celle qui sont plus petites ou moins profondes est difficile.
Malgré cela une analyse détaillée et approfondie est nécessaire en gravimétrie non seulement
parce que le travail du terrain est onéreux, mais il est possible d'en tirer plus d'informations
que de n'importe quelle autre méthode, la sismique mise à part.

2- Anomalie régionale et résiduelle

L'anomalie régionale: c'est une anomalie du champ géophysique qui possède de


grandes dimensions (dizaines à quelques centaines de Km) et qui fait appel à des dispositions
géologiques profondes.
Nous avons déjà dit que les anomalies intéressantes d'une carte gravimétrique étaient
souvent masquées par l'effet des structures profondes. L'élimination de la régionale provoquée
par ces structures est un problème plus important en gravimétrie que pour les autres méthodes.

Il faut souligner, en décrivant la régionale comme provenant de structures profondes et


étendues, que cela est en rapport avec l'échelle de la région
Étudiée. Il est alors tout à fait naturel de définir la régionale comme étant l anomalie qui nous
n'intéresse pas.
On trouve plusieurs méthode pour éliminer cette régionale indésirable .Il en existe une
graphique et une autre analytique.

L'anomalie résiduelle: c'est une anomalie du champ géophysique qui possède des
dimensions réduites et dont les dispositions géologiques ne sont pas profondes.

METHODE DE LISSAGE

L'exemple le plus simple de suppression de la régionale par lissage est illustré par la
figure. Dans le premier cas, nous sommes en présence d'un profil qui, manifestement,
présente deux anomalies d'importance bien différentes, les courbes de la régionale sont si
régulières qu'il ne peut y avoir aucune hésitation à tracer la résiduelle en soustrayant les
courbes lisses des courbes initiales.
Voir figure 2-11

A.BENSLIMANE
Figure 2-11. Séparation graphique de la résiduelle de la régionale.
(a) à partir d'une courbe ; (b) à partir d'une carte.

 METHODE EMPIRIQUE de la grille (Griffin 1949)

Cette méthode décrite tout d'abord par Griffin (1949) est simplement une méthode
d'élimination de la régionale par les dérivées secondes. On considère la régionale comme
étant la valeur moyenne de la pesanteur à proximité de la station, on l'obtient en moyennant
les valeurs observées sur un cercle centré sur la station.

3- Dérivée seconde

Elle est calculée à l'aide du théorème, selon lequel la somme des dérivées secondes est
nulle dans trois directions orthogonales pour une fonction qui dérive d'un potentiel newtonien
(LAPLACE). Le terme de dérivée est emprunté, comme l'on sait, au calcul infinitésimal.
Alors la dérivée seconde a pour objet de grossir les phénomènes au voisinage de la surface et
de les distinguer en augmentant la puissance du terme de distance au dénominateur. La carte
de la dérivée seconde est un support fort nécessaire pour toute étude gravimétrique.

4- Effets de formes géométriques simples

Ce n'est qu'après avoir mis en évidence la résiduelle, qui est masquée, que
L'interprétation géophysique c'est à dire la comparaison des anomalies avec celle de quelques
formes géométriques simples, peut être entreprise. Cette technique est mieux développée en
gravimétrie que dans les autres méthodes parce que l'analyse théorique est simple. Dans les
exemples qui vont suivre, les dimensions sont exprimées en grammes en centimètres et

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milligals lorsqu'on ne précise pas le symbole  est le contraste de densité le terrain encaissant
et le symbole g correspond à gz , composante verticale de l'anomalie ;

Cas de la sphère

gmax 1.0
0.8

0.6
0.5
0.4 X1/2 X1/2

0.2

0 X
-2 -1 0 1 2
x

z r 
  gz

Figure 2-12. Effet d'une sphère.

Cas du cylindre vertical

L'attraction en un point situé en dehors de l'axe n'est pas facile à calculer sauf dans des
cylindres infini par contre sa valeur sur l'axe est très importante et facile à obtenir.
Calculons la composition verticale de g sur l'axe d'épaisseur dl

Cas de la faille et du plan incliné

Les failles verticales sont souvent le lieu d’importantes circulations d’eau, il peut être
intéressant d'en déterminer la localisation et les dimensions avant d'y placer un forage.

Pour le cas du plan incliné, il constitue souvent le soubassement imperméable de


divers aquifères à titre d'exemple en peut mentionner les formations deltaïques reposant sur
un substratum compact ou encore les tufs volcaniques sur les coulées de lave. Avant
d'implanter des sondages dans de telle formation, il faut à voir une idée des profondeurs à
forer.

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COMPLEMENTS DE MATHEMATIQUES

1- Systèmes de coordonnées
1-1 Cordonnées planes
a- Coordonnées cartésiennes

Soit M un point appartenant au plan Oxy muni du repère R ( o, i , j ) et soit (x, y) les

composantes dans la base cartésienne (i , j ) du vecteur r  OM .


r  OM  xi  yj ou x  OM .i et y=OM. j
x et y sont appelés coordonnées cartésiennes du point M.

b- Coordonnées polaires

On appelle coordonnées polaires du point M, le module= OM appelé rayon polaire, et

l’angle  (i , OM ) , appelé angle polaire.


Avec x  OM .i  r cos : Projection de OM sur l’axe Ox.
 
y  OM . j  r cos     : Projection de OM sur l’axe Oy.
2 

1-2 Coordonnées dans l’espace

Soit un point M appartenant à l’espace à trois dimensions rapporter au repère orthonormé


R o, i , j , k .
a- Coordonnées cartésiennes

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OM  xi  yj  zk avec x  OM .i
y  OM . j
z  OM .k
b- Coordonnées cylindriques

Elles sont reliées aux coordonnées cartésiennes par les relations :

c- Coordonnées sphériques

2- Champ scalaire, champ vectoriel et opérateurs différentiels (gradient, divergence,


rotationnel).

2-1 Définition
 Champ scalaire : On appelle champ de scalaire (ou champ scalaire) l’application qui fait
correspondre à tout un point M de l’espace un scalaire V.
V:ER
M(x, y, z)  V (M)= V
Exemple : Le géoïde en tout point de l’espace.

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2-2 Opérateurs différentiels

2-21 Rappels

a- Produit scalaire

Soient deux vecteurs V1 et V2 tel que :

V1  X 1i  Y1 j  Z1k
V2  X 2i  Y2 j  Z 2 k

Le produit scalaire de V1 et V2 est noté V1 .V2 :

 
V1 .V2 = V1 . V2 cos V1 .V2  V1 . V2 cos
avec 0  ;  : étant l'angle entre V1 et V2
V1  x12  y12  z12
Remarque : Le produit scalaire de deux vecteurs est un scalaire.

i .i  1 ; i . j  0 ; i .k  0

A.BENSLIMANE
Bibliographie.

 Faucault A et Raoult JF - Dictionnaire de géologie - Masson.

 Dercourt J et Paquets - Géologie objets et méthodes - Dunod.

 Mechler P - Les méthodes de la géophysique - Dunod.

 Schoeffler J - Gravimétrie appliquée - Editions Technip.

 Znamenski V. V - Cours général des champs géophysiques - Nedra.

 Yavorski B et Detlaf A - Aide mémoire de physique - Editions Mir

 Howell B F Jr - Introduction à la géophysique - Editions Masson et Cie.

 Telford W. M ; Geldart L . P; Sheriff R. E; Keys D. Prospection gravimétrique.


Prospection magnétique, exemples combinés Tome 4 Editions ERG.

 Petit Robert Tome 1.

 Le langage Pétrolier, Recueil des principaux termes et expressions usuels en France,


dans l’industrie du pétrole – Gauthier- Villars. Paris 1964.

 Reynolds, J.M. 1997. An Introduction to Applied and Environnemental Geophysics.


John Wieley  Sons.

Références
Les Livres :

 Applied Geophyscis, second edition (1990). W.M. TELFORD, L.P GELDART  R.E.
SHERIFF Cambridge University Press.
 Seismic data Processing (1987). YILMAZ Ö. Society of Exploration Geophysicists.
 Signal Processing for Geologists and geophysicists, 1997. J.L.MARI,
F.GLANGEAUD, F.COPPENS. Edition Technip.
 Physical properties of rocks (Fundamentals and principales of petrophysicis),
1996. J.H.SCHÖN. Handbook of geophysical exploration, vol.18 Pergamon.

A.BENSLIMANE
 Géophysique appliquée à l'hydrogéologie 1971J.L ASTIER, édit Masson. Paris
275p.
 Les méthodes de la géophysique. 1982 P. MECHLER., édit Dunod Paris. 200p.
 An introduction to Applied and Environmental Geophysics, 2003. J.M
REYNOLDS, édit John Wiley  Sons UK. 796p.
Journaux :

 Geophysics: Journal of the Society of Exploration Geophysicists.

 Geophysical Prospecting: Journal of the European Association of

Geoscientists  Engineers.

 Journal of Environmental  Engineering Geophysics.

 European Journal of Envienmental  Engineering Geophysics.

Web sites :
 Society of Exploration Geophysicists : www.seg.org
 European Association of Geoscientists  Engineers : www.eage.nl
 Envirenmental and Engineernig Geophysical Society : www.eegs.org
 www.google.com : cours en ligne de géophysique Université de Lausanne.
: Cours en ligne de géophysique Polytechnique de Montréal.
Pour chercher un cours, un TD ou un TP dans un moteur de recherche il faut écrire :
cours en ligne et le nom du cours recherché.
Exemple :
www.google.com : cours en ligne de paléontologie ou de biologie animale.
Cours en ligne de géophysique appliquée PPT ou PDF

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