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Article paru dans TYCOON N° 5 de Février 2008

Investissements : s’autofinancer ou s’endetter ?

Pour financer ses investissements une entreprise a le choix de


recourir à ses fonds propres ou d’emprunter des ressources à moyen
ou long terme. Comme souvent en matière de gestion, il n'existe pas de
solution miracle valable pour toutes les entreprises et tous les types
d'investissement. Cependant, plusieurs paramètres peuvent aider
l’entreprise à prendre la bonne décision de financement. Au nombre
de ces paramètres, on peut citer :
Joëlle ANOMA-KANIE
Directeur de Mission
La rentabilité des investissements à financer

La rentabilité est la condition préalable à tout investissement ; un bon investissement


étant celui qui se traduit par une augmentation des ressources de l’entreprise. Il est également
important de vérifier que la rentabilité des investissements à réaliser soit supérieure au coût du
financement ! A défaut, l’entreprise court le risque d’engranger des pertes et de mettre en
péril son activité.

Le secteur d’activité
Dans un secteur à coûts fixes élevés, une entreprise doit privilégier le financement par
capitaux propres de sorte à ne pas ajouter aux coûts fixes d’exploitation les coûts fixes de
l’endettement (les intérêts) et à réduire sa sensibilité aux aléas conjoncturels. Cependant, si
l'entreprise ne dispose pas de réserves de trésorerie suffisantes, elle se trouve alors dans
l'obligation de recourir à un financement externe adapté pour accompagner sa croissance
(augmentation de capital, compte courant associés, prêts à des conditions compétitives, etc).

Le type de bien à acquérir

Le choix de financement n’est évidemment pas le même selon que l’investissement


porte sur un bien immobilier ou sur du matériel à renouveler régulièrement. Pour ce qui est
des biens immobiliers (constructions et matériels lourds), le financement sur fonds propres ou
le recours à des emprunts longs (durée supérieure à 5 ans) sont plus adaptés. En revanche, le
matériel peut être financé par la trésorerie de l’entreprise ou par la mise en place de
financement à moyen terme.

En règle générale, la durée de remboursement des emprunts doit être en cohérence


avec la durée de vie des biens à financer. Les investissements ne doivent pas être financés par
des ressources à court terme afin d’éviter de fragiliser la structure financière de l’entreprise.

La position des actionnaires

L’entreprise peut s’autofinancer soit à partir de ressources internes, notamment, des


bénéfices antérieurs non distribués aux actionnaires ou des sommes affectées à
l'amortissement, soit à partir de ressources d’autofinancement externes sous la forme
d’augmentation de capital en numéraire.

Dans le souci de ne pas augmenter leurs risques financiers, les actionnaires peuvent
être tentés de privilégier le recours aux capitaux propres existants. Cette solution présente
l'avantage de réduire la dépendance de l'entreprise vis-à-vis des tiers, mais limite les
possibilités d'investissement de l’entreprise à sa capacité d’autofinancement (CAF).

Tour BIAO-CI 10ème Etage, 8-10 Joseph Anoma


BP 191 Post'Entreprises Abidjan , Côte d'Ivoire Tél:(+225) 20-25-30-50 Fax:(+225) 20-25-30-51
Article paru dans TYCOON N° 5 de Février 2008

La capacité d’endettement

La capacité d’endettement (endettement/ capitaux propres < 50%) et la capacité à faire


face aux échéances d'emprunts sans créer de tensions de trésorerie excessives (remboursement
en capital des emprunts < 50% de la CAF) influencent fortement le choix de financement. Si
l’analyse de ces ratios révèle un déséquilibre de la structure financière, l’entreprise devra
privilégier l’autofinancement.

De façon générale, le choix de financement ne s’apprécie pas uniquement à un


moment donné, mais dans le temps et de manière globale dans le cadre d’un plan d'affaires l
permettant à l’entreprise de bien calibrer l’ensemble de ses besoins en liquidités et d’anticiper
la recherche de financements les plus adaptés.

Les entreprises ont à cet effet à leur disposition des supports de financement très
variés. Outre les capitaux propres, apportés par les actionnaires ou par des professionnels du
haut de bilan (capital-risque, capital-développement), les entreprises peuvent recourir à des
financements extérieurs tels que le prêt bancaire à moyen ou long terme (bilatérale ou
syndiqué), la titrisation, l’émission obligataire, le crédit-bail, etc.

Cependant, la classification traditionnelle, capitaux propres/dettes, est mise à l’épreuve


par la création et l’utilisation croissante (surtout sur des marchés matures) d’instruments
hybrides. Il s’agit, notamment, des comptes courants d'associés, des obligations convertibles
ou encore des emprunts perpétuels qui pour certains peuvent être transformés en fonds
propres, offrant aux entreprises plus de flexibilité dans la gestion de leur politique de
financement.

En tout état de cause, les entreprises doivent veiller à une répartition équilibrée de leur
niveau d’endettement à terme par rapport à leurs ressources propres. La décision de
financement et implicitement le choix d’une structure financière sont donc le résultat de
compromis entre besoins et contraintes, avantages attendus et risques inhérents.

Tour BIAO-CI 10ème Etage, 8-10 Joseph Anoma


BP 191 Post'Entreprises Abidjan , Côte d'Ivoire Tél:(+225) 20-25-30-50 Fax:(+225) 20-25-30-51

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