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Le cadre organisationnel repose sur deux acteurs clés. Le premier est le commanditaire (LP),
qui est un investisseur passif fournissant des capitaux à investir dans un fonds de capital-
investissement. Chaque fonds met en commun l'argent des LP, notamment des fonds de
pension (privés et publics), des fondations, des compagnies d'assurance, des banques, des
particuliers fortunés, des gestionnaires d'actifs, des fonds souverains, des organismes
gouvernementaux, etc. Les capitaux propres du fonds permettent ensuite de payer les
investissements dans les entreprises ainsi que les frais de gestion.
L'autre acteur clé est le General Partner (GP), qui sélectionne les opportunités
d'investissement et gère ce fonds fermé. En outre, le GP peut également fournir des fonds,
bien qu'ils ne représentent généralement qu'une petite partie de la collecte totale de fonds
(1%-10%).
En plus de l'investissement en actions dans le fonds, les fonds de capital-investissement ont
également recours à la dette pour financer les acquisitions. Cette dette est généralement
fournie par des banques et d'autres agents financiers, et comprend des instruments tels que la
dette bancaire, les facilités de crédit renouvelables, les junk bonds et les obligations
mezzanines, qui sont garantis par les flux de trésorerie et la base d'actifs de la société cible.
Cela permet à une société d'investissement d'acquérir une cible en utilisant un montant de
capital relativement faible. Par conséquent, cette stratégie amplifie les rendements futurs, car
l'investissement initial était plus faible qu'il ne l'aurait été si seuls des capitaux propres avaient
été déployés.
3. Classes d’investissement :
Lorsque l'on pense au capital-investissement, les rachats par endettement (Levereged buyout)
viennent à l'esprit. Dans le cadre d'un LBO, une société est rachetée par une société
d'investissement spécialisée en utilisant proportionnellement beaucoup plus de dettes (effet de
levier) que de capitaux propres.
Il convient toutefois de préciser que le capital-investissement est un secteur très vaste, qui se
décline en plusieurs stratégies d'investissement spécialisées, dont certaines ne nécessitent
aucun effet de levier, qui se définissent en quatre grandes catégories d'investissements en
capital-investissement : Le capital-risque, le capital de croissance, les rachats et le capital de
redressement.
Le capital-risque (Venture Capital) fournit des fonds propres aux entreprises émergentes.
Généralement, il s'agit d'entreprises technologiquement avancées, capables d'offrir des
rendements importants sur le capital investi, bien supérieurs à ceux des autres classes d'actifs.
Toutefois, en raison du risque élevé qu'elles représentent, les taux d'échec sont importants.
Le capital de croissance est utilisé pour développer une entreprise déjà établie. Il est aussi
utilisé pour augmenter la production, pénétrer de nouveaux marchés, accroître les dépenses de
R&D, etc.
Les rachats comprennent des investissements en capital dans des entreprises matures. À ce
stade, l'entreprise doit avoir des revenus et des bénéfices stables. Les sociétés de capital-
investissement peuvent investir dans ce domaine lorsqu'elles identifient des possibilités
d'accroître l'efficacité.
Enfin, le capital de redressement est un outil essentiel pour les grandes entreprises en
difficulté, associées à des revenus en baisse ou un faible rendement des capitaux propres, Par
ailleurs, Le Capital-investissement peut également comprendre d'autres activités telles que
l'immobilier, les infrastructures et les prêts directs. Malgré tout, dans cette thèse, nous nous
concentrerons sur la définition traditionnelle du capital-investissement.
C. Problématique de financement :
L'Afrique ne pourra parvenir à une reprise durable et inclusive après le COVID-19 que si le
secteur financier du continent joue un rôle fort et efficace. Le secteur financier peut soutenir
la durabilité et l'inclusion en canalisant les financements vers les entreprises du secteur privé
qui créent et maintiennent des emplois et fournissent des services et des produits qui
répondent aux défis du développement. Par exemple, un soutien est nécessaire pour les
entreprises du secteur des énergies renouvelables qui contribuent de manière significative à la
lutte contre le changement climatique.
Toutefois, de nombreuses entreprises africaines ont du mal à accéder aux financements, les
plus petites et les plus jeunes ainsi que celles qui proposent des produits et des modèles
commerciaux innovants étant souvent confrontées aux plus grands obstacles. Ce sont souvent
ces entreprises qui ont le plus grand potentiel pour relever les défis du climat et du
développement.
Pour se développer, les entreprises ont besoin de capitaux pour réaliser les investissements
nécessaires à l'augmentation de leur capacité de production et de leur compétitivité. Pour ce
faire, il existe deux sources de capital : le financement interne et le financement externe. Pour
que les entreprises investissent, le taux de rendement du capital ajusté au risque doit être
supérieur au coût d'emprunt du capital ou au coût d'opportunité d'utiliser leur propre capital
ailleurs. Cela peut s'avérer difficile, en particulier dans les pays en développement, car il
existe un certain nombre de contraintes liées au "climat d'investissement" qui augmentent le
risque et le coût de l'investissement, réduisent les rendements ou empêchent les entreprises de
tirer parti de ces rendements.
L’impact que ces contraintes ont sur les indicateurs nationaux tels que la croissance
économique ou l'investissement privé. Ce dernier point s'explique par le fait que le secteur
privé est le principal moteur de croissance de l'économie puisqu'il représente un pourcentage
important du PIB.
L'accès au capital est essentiel pour que les entreprises puissent répondre à leurs besoins
opérationnels et d'investissement et qu'elles puissent remplir leur rôle de générateurs de
croissance économique et de création d'emplois.
Mais dans les pays en développement l'accès au capital par les entreprises, en particulier les
petites et moyennes entreprises, est difficile en raison de l'existence de plusieurs défaillances
du gouvernement et du marché.
La littérature a largement couvert les défaillances qui limitent l'accès au financement des
entreprises dans les pays en développement. Qui sont regroupés en deux catégories :
- Facteurs liés à l'offre : Il s'agit notamment de l'existence d'asymétries
informationnelles, de coûts de transaction élevés, de droits de propriété faibles, de
l'efficacité du secteur bancaire, de l'absence de financement à long terme, d'obstacles
physiques à l'accès et du manque de possibilités de sortie des investissements.
- Les facteurs liés à la demande : Il s'agit de contraintes qui proviennent des propres
limites des entreprises, telles que la qualité des compétences de gestion, la faible
volonté d'accéder à certains types de financement et la faiblesse des pratiques
d'entreprise.
Sur les marchés financiers, les asymétries d'information constituent un obstacle majeur à
l'accès au financement. Les entrepreneurs possèdent généralement des informations
privilégiées sur leur entreprise, auxquelles les prêteurs n'ont pas facilement accès par exemple
le manque de connaissance des clients et d'informations sur les profils de crédit des clients et
l’absence d'états financiers vérifiés, de sorte qu'ils ne peuvent pas évaluer le risque
correctement.
En conséquence, le risque perçu de l'investissement est élevé et l'accès au crédit reste limité
ou le coût de l'emprunt augmente pour couvrir le risque. Le développement des bureaux de
crédit et des systèmes d'information sur le crédit est une tentative de réduire ces asymétries
d'information.
On constate que les droits des créanciers s'avèrent particulièrement importants pour le crédit
privé dans les pays riches, tandis que l'infrastructure d'information (sous la forme de
documents financiers) semble avoir plus d'importance dans les pays plus pauvres.
b) Coûts de transaction élevés :
Les institutions financières sont parfois réticentes à prêter aux petites et moyennes entreprises
en raison des coûts de transaction élevés impliqués dans le processus de prêt et du risque
élevé intrinsèque au prêt aux PME. En effet, les coûts de transaction peuvent dépasser les
rendements corrigés du risque attendus et les institutions financières ne sont pas en mesure de
réaliser des économies d'échelle lorsqu'elles prêtent aux petites et moyennes entreprises.
Mais les obstacles liés aux coûts peuvent également provenir des déficiences des institutions
et de l'infrastructure du marché qui rendent coûteux la collecte d'informations sur les projets,
l'évaluation appropriée des actifs, ainsi que le suivi et l'exécution des contrats.
c) Faiblesse des droits de propriété (et absence de garanties) :
Dans les pays à revenu faible ou intermédiaire, les entreprises qui sollicitent un prêt sont
tenues de fournir une forme de garantie. Les entreprises ont souvent du mal à satisfaire à ces
exigences car elles ne disposent pas d'actifs suffisants pour servir de garantie.
En conséquence, les exigences en matière de garanties limitent considérablement l'accès au
financement. On peut dire qu'une meilleure protection des droits de propriété augmente le
recours au financement externe par les petites entreprises de manière significative par rapport
aux grandes entreprises, principalement en raison d'un financement bancaire et par actions
plus important.
Dans le même ordre d'idées, on constate que les entrepreneurs des économies en transition
sont plus susceptibles de réinvestir leurs bénéfices s'ils se sentent plus sûrs de la protection
des droits de propriété dans leur pays.
d) Efficacité du secteur bancaire :
Un secteur bancaire plus efficace améliore l'accès des entreprises, notamment des petites
entreprises, au crédit. Dans des études plus approfondie, les chercheurs évaluent l'effet de la
structure du marché bancaire sur l'accès des entreprises au financement bancaire. Ils
constatent que la concentration bancaire (un indicateur d'un système bancaire moins efficace)
augmente les obstacles à l'obtention de financements, mais uniquement dans les pays ayant un
faible niveau de développement économique et institutionnel.
Ils constatent également qu'une part plus importante de banques étrangères et un Credit track
record efficace atténuent l'effet de la concentration sur les obstacles au financement, tandis
que cet effet est exacerbé par davantage de restrictions sur les activités des banques, une plus
grande ingérence du gouvernement dans le secteur bancaire et une part plus importante de
banques publiques.
e) Absence de financement à long terme :
Afin d'entreprendre des investissements productifs, les entreprises (et en particulier celles du
secteur industriel) ont besoin d'un financement à long terme, qui tend à être associé à une
productivité plus élevée. On conclue que la capacité de produire des contrats à long terme
permet aux entreprises de croître à un rythme plus rapide que celui qu'elles pourraient
atteindre en s'appuyant uniquement sur des sources de fonds internes et des crédits à court
terme.
f) Obstacles physiques au capital :
Pour de nombreuses entreprises, notamment celles des zones rurales, l'accès au financement
peut être limité par le fait qu'elles sont physiquement éloignées des sources de financement.
Étant donné que les succursales sont le point de vente traditionnel des banques, la distance
géographique jusqu'à la succursale la plus proche permet de mesurer s'il existe un obstacle
physique à l'accès.
Plusieurs chercheurs étudient la pénétration du secteur bancaire dans plusieurs pays et
concluent que les chiffres relatifs à la densité des agences et des distributeurs automatiques
sont fortement corrélés avec le nombre des comptes de dépôt par population, ce qui donne une
mesure de l'accès.
2. Les facteurs liés à la demande :
Les entrepreneurs des pays en développement ont tendance à avoir des compétences limitées
en comptabilité et en gestion, ce qui limite leurs chances d'accéder au capital et limite la
croissance de l'entreprise. Par exemple, le lien entre l'esprit d'entreprise et la performance des
entreprises dans les pays d'Afrique subsaharienne nous indique que le niveau d'éducation des
gestionnaires influençait la croissance des entreprises.
Il arrive parfois que l'entrepreneur ne soit pas disposé à demander un financement externe
formel pour développer son entreprise. Dans ces cas-là, l'entrepreneur peut penser qu'une
source de financement externe (qu'il s'agisse d'une dette ou de fonds propres) présente des
inconvénients tels qu'une fiscalité plus élevée et davantage de responsabilités sociales pour le
propriétaire.
Par conséquent, un entrepreneur rationnel peut choisir de rester petit s'il perçoit que les
avantages de la croissance sont plus importants que les coûts. Ceci est particulièrement vrai
pour le financement par capitaux propres, où les PME familiales résistent à l'apport de
capitaux par des tiers parce que cela dilue le contrôle.
c) Mauvaise gouvernance d'entreprise :
Une gouvernance d'entreprise solide, y compris une bonne comptabilité financière, sont des
conditions nécessaires pour que les investisseurs financiers investissent dans une entreprise.
Cependant, des données indiquent que seulement 37 % des petites entreprises font examiner
leurs états financiers annuels par un auditeur externe, contre 58 % des entreprises de taille
moyenne et 79 % des grandes entreprises (Source : IFC).
D. Rôle du capital-investissement :
L'Afrique ne pourra parvenir à une reprise durable, intelligente et inclusive après le COVID-
19 que si le secteur financier du continent joue un rôle fort et efficace. Le secteur financier
peut soutenir la durabilité et l'inclusion en canalisant les financements vers les entreprises du
secteur privé qui créent et maintiennent des emplois et fournissent des services et des produits
qui répondent aux défis du développement. Par exemple, un soutien est nécessaire pour les
entreprises du secteur des énergies renouvelables qui contribuent de manière significative à la
lutte contre le changement climatique. Toutefois, comme le souligne le chapitre 1 du présent
rapport, de nombreuses entreprises africaines ont du mal à accéder aux financements, les plus
petites et les plus jeunes ainsi que celles qui proposent des produits et des modèles
commerciaux innovants étant souvent confrontées aux plus grands obstacles. Ce sont souvent
ces entreprises qui ont le plus grand potentiel pour relever les défis du climat et du
développement.
Dans ce contexte, le capital-investissement et le capital-risque ont un rôle important à jouer.
Ils fournissent des financements patients, qui absorbent les risques, ce qui est particulièrement
important pour les start-ups et les entreprises innovantes. Ils offrent également une alternative
de financement importante pour les entreprises dont les possibilités de financement
traditionnelles, telles que l'obtention d'un prêt bancaire ou l'émission d'une obligation, sont
limitées.
Les investisseurs en capital-investissement et en capital-risque deviennent généralement
actionnaires de l'entreprise, ce qui rend ces options de financement similaires à l'offre
d'actions sur un marché boursier public, sauf que la transaction est privée, l'entreprise n'étant
pas cotée sur un marché boursier public ou étant retirée de la cote dans le cadre de l'opération.
Les petites et jeunes entreprises ne sont généralement pas assez grandes pour être cotées en
bourse et peuvent être considérées comme un risque de prêt trop élevé par les banques
commerciales. En outre, alors que les investisseurs en capital privé d'Amérique du Nord et des
marchés européens dépendent de l'effet de levier bancaire pour le financement des
acquisitions, de nombreuses transactions de capital privé et de capital-risque en dehors de ces
marchés sont sans effet de levier. Cela signifie que, surtout en Afrique, ce type
d'investissement est réalisé sans aucun recours au financement bancaire.
Les investissements en capital-investissement et en capital-risque sont généralement réalisés
dans des entreprises ayant un potentiel de croissance : les fonds propres sont fournis pour être
investis dans l'entreprise dans le but d'augmenter sa valeur au fil du temps. Cela exige une
approche patiente du financement. Le capital-risque est une forme d'investissement en fonds
propres qui se concentre sur les start-ups et les jeunes entreprises, souvent à vocation
technologique. Les investisseurs prennent normalement une participation minoritaire dans
l'entreprise cible et l'investissement est assez risqué car le modèle économique est
généralement moins éprouvé, de sorte que la croissance attendue peut ne pas être atteinte.
Les investissements en capital-investissement et en capital-risque sont généralement de nature
stratégique et les investisseurs ont tendance à siéger au conseil d'administration de l'entreprise
et à participer à la prise de décisions importantes. Les fonds de capital-investissement
prennent souvent une minoritaire importante lorsqu'ils investissent dans une entreprise.
Les entreprises qui recherchent un investissement en capital cèdent davantage de contrôle par
rapport au financement bancaire traditionnel, mais bénéficient de l'expertise et des conseils du
fonds en matière de gestion. Une entreprise familiale, par exemple, peut rechercher plus
qu'une simple solution de financement : elle peut avoir besoin d'un partenaire offrant des
conseils stratégiques et une expérience internationale pour faciliter son expansion en dehors
de son marché d'origine. C'est là que le capital-investissement diffère du financement
bancaire.
Une société de capital-investissement réunit des gestionnaires de fonds individuels qui
forment une société en nom collectif. Alors que les partenaires généraux (GP) apportent un
petit montant de capital, la société doit s'engager dans une collecte de fonds pour constituer un
pool de fonds auprès de ses investisseurs. Le fonds qui en résulte est investi dans des
entreprises privées et la société facture généralement à ses commanditaires des frais de
gestion et de performance. Les sociétés de capital-investissement ont un horizon
d'investissement à moyen terme de trois à huit ans, ce qui en fait une source de financement
stable qui permet aux entreprises bénéficiaires de se développer.
La société réalise un bénéfice en cédant éventuellement sa participation dans l'entreprise
bénéficiaire de l'investissement, en utilisant une variété de stratégies de sortie. Les bénéfices
sont distribués aux associés commanditaires, nets de toute commission de performance.
Au cours des cinq dernières années, l'Afrique n'a généralement représenté que 3 à 4 % de la
collecte de fonds des marchés émergents et des économies en développement, qui est dominée
par l'Asie - la cible de plus de 80 % des fonds destinés à ces marchés sur cette période.
La baisse de la part des levées de fonds africaines depuis 2015 a coïncidé avec une forte
augmentation des levées de fonds pour l'Asie, qui ne représentait que 65 % des fonds levés
entre 2008 et 2015. Malgré sa part relativement faible dans la collecte de fonds des pays
émergents, l'Afrique reçoit plus que le Moyen-Orient et l'Europe centrale et orientale, mais
moins que l'Amérique latine.
En termes absolus, les fonds axés sur l'Afrique ont levé 2,6 milliards de dollars en clôtures
finales et incrémentales en 2018, et ce chiffre a grimpé progressivement pour atteindre 3,6
milliards de dollars en 2020. Cette hausse est due à l'augmentation du nombre de fonds, tandis
que la taille des fonds a diminué.
La taille moyenne des fonds au cours d'une année donnée dépend en partie de la répartition
des levées de fonds entre les différents types de fonds : les fonds de capital-risque sont
généralement plus petits que les fonds de capital-investissement. Par conséquent, le nombre
plus élevé de fonds reflète l'importance croissante du secteur du capital-risque. La pandémie a
inversé la tendance à la hausse, les levées de fonds africaines chutant à 2,3 milliards de dollars
en 2021, soit une réduction de 34 % par rapport à 2019.
Si l'on regarde plus en arrière, la part de l'Afrique dans les investissements privés mondiaux a
plongé après la crise financière mondiale, car l'appétit pour le risque a diminué et les
investissements ont été retirés des marchés émergents et des économies en développement. La
période d'après-crise, de 2012 à 2014, a été marquée par une croissance plus forte du produit
intérieur brut (PIB) relatif de l'Afrique, soutenue par un rebond des prix des produits de base,
qui s'est maintenu jusqu'à la fin de 2018. Dans le contexte d'un discours sur l'essor de
l'Afrique, l'investissement privé africain a largement regagné sa part du marché mondial
d'avant la crise entre 2012 et 2019.
Toutefois, à partir de 2017, les prix des matières premières ont faibli et la croissance africaine
a commencé à ralentir.
La baisse de la part de l'investissement privé en Afrique de 2015 à 2018 marque un
découplage par rapport à la tendance plus large à la hausse de la part de l'investissement
mondial. La baisse de la part de l'Afrique dans l'investissement privé mondial à partir de 2015
s'est traduite par une réduction de la valeur absolue des investissements.
La valeur des transactions a culminé à 5,3 milliards de dollars en 2016, mais a glissé à 3,8
milliards de dollars en 2019, soit une baisse de 30 %. En revanche, le nombre d'opérations
d'investissement en capital privé a continué de croître entre 2015 et 2019. Cette hausse est due
à l'augmentation du nombre d'opérations de capital-risque, tandis que le nombre d'opérations
de capital-investissement traditionnelles a suivi une tendance latérale.
L'un des éléments clés d'un rachat réussi est de s'assurer qu'une équipe de gestion adéquate
travaille dans l'entreprise du portefeuille. Dans des circonstances normales, la valeur ne sera
pas créée par une "grande stratégie", mais par l'exécution minutieuse d'un plan opérationnel
au jour le jour.
Parfois, l'équipe de direction en place avant l'opération peut rester en place après
l'investissement, ce qui présente des avantages notables : l'asymétrie d'information est
moindre, la diligence raisonnable peut être effectuée plus rapidement et l'équipe de direction
connaît déjà bien l'entreprise.
Le plus souvent, cette solution n'est pas disponible, et il est nécessaire de recruter une équipe
compétente. Cependant, la compétence seule ne suffira pas. Un système d'incitations bien
défini doit être mis en place pour aligner les intérêts du fonds de capital-investissement sur
ceux des dirigeants de l'entreprise cible - avec un peu de chance, cela permettra de résoudre le
problème d'agence. Tout d'abord, l'équipe de direction doit recevoir un salaire relativement
bas.
De plus, on peut leur demander de faire un investissement personnel important aux côtés des
GP. Le plus grand avantage de ce système est qu'il encourage l'équipe de direction à fournir
de bons résultats : il y a un avantage important si les choses se passent comme prévu, et un
gros inconvénient personnel dans le cas contraire.
L'incitation de la direction représente entre une grande partie des capitaux propres de
l'entreprise cible, ce qui peut représenter une récompense importante en cas de succès de
l'opération.
Les auteurs découvrent que la source la plus importante de création de valeur lors d'un rachat
provient de la surperformance opérationnelle, soit environ deux tiers de la création de valeur
totale, ce qui éclipse les effets d'arbitrage et de levier. Il est donc essentiel de prévoir une
incitation appropriée à la performance de la direction.
Selon Weintraub, l'économie néoclassique est appelée une métathéorie, ce qui signifie qu'il
s'agit d'un ensemble de principes qui constituent la base des théories économiques. La théorie
néoclassique repose sur trois hypothèses fondamentales :
- Premièrement, les individus ont des références rationnelles entre les résultats et les
valeurs.
- Deuxièmement, les individus cherchent à maximiser leur utilité et les entreprises
maximisent leurs profits.
- Troisièmement, les individus agissent indépendamment sur la base d'une information
complète.
Sur la base de ces hypothèses, un certain nombre de théories financières ont été développées
dans divers domaines de l'activité économique. Par exemple, la maximisation du profit repose
sur la théorie néoclassique des entreprises, tandis que la courbe de demande permet de
comprendre les biens de consommation et la courbe d'offre.
La maximisation de l'utilité explique la théorie néoclassique de la consommation, qui est utile
pour la dérivation des courbes de demande et d'offre de travail. Une autre activité économique
basée sur les hypothèses des économies néoclassiques indique que la production et les prix
d'équilibre sont déterminés par la demande globale des entreprises et des individus.
En appliquant les règles et les concepts théoriques existants à l'investissement en capital-
risque, il a été remarqué que la forte demande de capital-risque se produit au moment où le
niveau de la demande et de l'offre de capital est simultanément élevé.
L'analyse de la demande englobe les besoins de financement des entreprises, tandis que l'offre
indique que les investisseurs fortunés et institutionnels recherchent des opportunités
d'investissement à haut rendement d'une part, et que les faibles rendements des actifs tels que
les actions et les obligations stimulent l'essor du marché du capital-investissement d'autre part.
1. La demande du capital :
B. Information asymétrique:
Contrairement à l'économie néo-classique qui suppose une information parfaite, sur les
marchés financiers, l'information est souvent asymétrique de manière observable entre les
entreprises et les financiers. La littérature théorique montre que les actions attirent les
entreprises dont les rendements attendus sont faibles.
Tandis que le financement par emprunt attire les entreprises dont les rendements sont très
variables. Les investisseurs en capital-investissement sont confrontés à un important problème
d'antisélection lié à l'identification d'une entreprise de portefeuille qualifiée pour fournir un
financement externe et les investisseurs consacrent normalement beaucoup de temps à
l'évaluation de l'entreprise cible.
En général, les investisseurs sont moins informés que les propriétaires de l'entreprise sur la
valeur réelle de cette dernière. Lorsqu'il existe une asymétrie d'information, la théorie de
Modigliani-Miller qui repose sur l'hypothèse de marchés de capitaux parfaits, conclut que la
source de financement n'est pas pertinente pour les décisions d'investissement, s'effondre.
L'information asymétrique augmente le coût du capital nécessaire aux entreprises pour obtenir
un financement externe, ce qui affecte les investissements futurs. Par conséquent, l'asymétrie
informationnelle affecte négativement les canaux de financement de ces entreprises ou ces
entreprises sont invitées à fournir plus de garanties pour obtenir des prêts. Ce phénomène est
plus grave pour les jeunes et petites entreprises et pour les entreprises africaines qui
présentent des antécédents plus courts et une plus faible visibilité que les grandes entreprises
matures. Le degré d'asymétrie de l'information est également susceptible d'être plus élevé
dans les entreprises dont les actifs sont difficiles à évaluer, parce qu'elles possèdent
d'importants actifs incorporels mais manquent d'actifs à offrir en garantie.
Des études similaires ont montré que les entreprises ayant une forte asymétrie d'information
sont obligées de choisir le capital privé plutôt que l'offre publique ou l'émission de nouveaux
capitaux. Ces entreprises sont généralement soumises à des dépenses de recherche et
développement plus élevées et ont donc de moins bonnes performances opérationnelles.
En général, les investisseurs en capital-investissement détiennent plus d'informations sur les
projets de l'entreprise émettrice que leurs homologues, c'est-à-dire les investisseurs publics.
Grâce à l'expérience qu'ils ont accumulée dans le secteur et à leurs méthodes de sélection,
telles que les examens de diligence, les investisseurs en capital peuvent identifier plus
facilement les entreprises présentant des possibilités de croissance potentielle, ce qui permet
de réduire le coût des investissements, ce qui entraîne un coût de sélection adverse plus faible.
C. Théorie des signaux :
Jensen et Meckling définissent une relation d'agence comme un contrat entre une ou plusieurs
personnes et une autre personne (l'agent) pour qu'elle exécute en leur nom des services tels
que la prise de décision.
Ils définissent le concept de coûts d'agence comme le contrôle des dépenses du principal, les
dépenses de cautionnement de l'agent et la perte résiduelle. Les auteurs ont souligné que les
coûts d'agence sont inévitables lorsqu'il y a une séparation de la propriété et du contrôle. Si les
actionnaires et les managers sont des maximisateurs d'utilité, il y a une bonne raison de croire
que les managers réalisent des projets qui maximisent leurs bénéfices privés au lieu de servir
les intérêts des actionnaires.
Les auteurs concluent que ce n'est que si le manager possède la totalité de l'entreprise qu'il
aura alors l'intention de maximiser les bénéfices de l'entreprise. En d'autres termes, une plus
grande concentration de la propriété permet de réduire le conflit entre les principes et l'agent.
Jensen indique qu'il y aura une structure organisationnelle relativement nouvelle dans laquelle
le gestionnaire agit comme un "investisseur actif" pour la société publique.
Dans cette nouvelle structure, il est plus probable de résoudre le problème d'agence en mettant
l'accent sur la restriction des actifs de l'entreprise, en contrôlant et en incitant le comportement
des gestionnaires à améliorer la performance et à aligner les intérêts des actionnaires et de
l'équipe de gestion en maximisant le profit pour les deux parties.
Des conclusions similaires sont soutenues par Fox et Marcus, qui montrent que les
actionnaires peuvent limiter le pouvoir excessif des dirigeants en mettant en place des
incitations appropriées pour les dirigeants lorsqu'ils lient leur rémunération au rendement pour
les actionnaires. Ces résultats de référence résultats de référence ouvrent la voie à l'émergence
du capital-investissement.