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AEROMAGNETISME 

: ACQUISITION ET TRAITEMENT DES DONNEES, GEOPHYSIQUES


3GC 2018_2019

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AEROMAGNETISME : ACQUISITION ET TRAITEMENT DES DONNEES, GEOPHYSIQUES
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PLAN DE L’EXPOSE
INTRODUCTION 3

I. ACQUISITION DES DONNEES AEROMAGNETIQUES 3


1) PRINCIPE DE LA METHODE AEROMAGNETIQUE
2) MISE EN ŒUVRE DE LA METHODE AEROMAGNETIQUE 3

II. TRAITEMENT DES DONNEES AEROMAGNETIQUES 6


1) TYPES DE DONNEES
6
2) TRAITEMENT DES DONNEES
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CONCLUSION 9

ANNEXE 10

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INTRODUCTION
La prospection géomagnétique a pour objet la mesure des variations du champ
magnétique terrestre causées par des modifications des propriétés magnétiques des
structures et formations géologiques de sub-surface. Les mesures peuvent être réalisées au
sol ou à une certaine altitude au-dessus de la surface de la terre depuis un avion ou un
hélicoptère : on parle d’aéromagnétisme ou méthode aéromagnétique. Cette dernière
méthode est la plus ancienne des méthodes mises en œuvre en géophysique aéroportée et
consiste en l’acquisition et le traitement des données aéromagnétiques. Ainsi, suscitant un
fort intérêt pour les étudiants du génie civil, elle fera l’objet de notre étude qui s’articulera
comme suit : Tout d’abord nous exposerons le principe de la méthode ainsi que les
équipements de mis en œuvre et par suite nous parlerons des systèmes de contrôle de
qualité des données recueillies.

I. ACQUISITION DES DONNEES AEROMAGNETIQUES

1. PRINCIPE DE LA METHODE AEROMAGNETIQUE


La méthode aéromagnétique consiste à mesurer à partir d’un mobile (avion ou
hélicoptère) les anomalies du  champ magnétique terrestre provoquées par des
hétérogénéités d’aimantation ou de susceptibilité magnétique du sous-sol. L’acquisition des
données aeromagnétiques repose donc non seulement sur la quantification du champ
magnétique terrestre dans une zone mais aussi sur la détection du magnétisme des roches.
Les anomalies du champ magnétique sont exprimées en nano tesla (nT, 1 nano tesla=1
gamma)
a) Le champ magnétique terrestre

Loin de toute source anthropique, le champ magnétique mesuré à la surface de la


Terre est la somme d'un champ d'origine interne, appelé champ magnétique terrestre et
d'un champ d'origine externe conséquence du vent solaire. Ce dernier peut être mesuré en
un point fixe comme un observatoire magnétique.

Le champ magnétique terrestre est la somme de trois composantes :

 le champ géomagnétique, ou champ magnétique normal, ou champ


magnétique principal, qui résulte des mouvements de convection au sein
du noyau métallique (modèle de la dynamo terrestre). Il varie lentement dans le temps. C'est
essentiellement lui qui oriente l'aiguille de la boussole.
 le champ induit par l'aimantation de certaines roches de la croûte et du
manteau, sous l'effet du champ géomagnétique. Seules les roches du manteau situées au-
dessus de l'isotherme de la température de Curie (donc à une température plus basse que la
température de Curie) participent à cette aimantation.
 le champ rémanent, dû au fait que certaines roches qui ont été aimantées
dans le passé conservent en partie leur aimantation

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Le champ induit est proportionnel au champ géomagnétique local et à la susceptibilité


magnétique de la roche.
Le champ rémanent dépend de la composition de la roche, du champ magnétique (direction
et intensité) régnant au moment où la roche s'est solidifiée, du temps écoulé depuis cette
solidification et des déplacements qu'a subi la roche.
Des trois composantes, c'est toujours le champ géomagnétique qui domine, les deux autres
se traduisant par des anomalies plus ou moins localisées. Le champ géomagnétique est
modélisé à l'échelle du globe par un modèle mathématique appelé modèle de champ
géomagnétique international de référence (en) (IGRF), calculé en utilisant les données
géomagnétiques disponibles à grande échelle. Les cartes d'anomalies sont donc
classiquement obtenues en retranchant cet IGRF aux données mesurées.
En général, le champ induit prédomine dans les anomalies des régions continentales, alors
que le champ rémanent prédomine dans les anomalies des régions océaniques.

La mesure précise du champ magnétique terrestre, grandement influencé par le magnétisme


des roches donne donc accès à des informations sur la composition et l'âge des éléments
constitutifs de la croûte et du manteau.

b) Le magnétisme des roches


Le magnétisme d’une roche peut avoir été acquis lors de sa création ou des évolutions
qu’elle a subie sous l’influence d’un champ magnétique ancien (aimantation rémanente) ou
être induit par le champ actuel. Dans ce dernier cas, l’aimantation est dirigée selon le champ
magnétique terrestre et lui est proportionnelle, le facteur de proportionnalité étant la
susceptibilité magnétique. Susceptibilité (tabl 1) et aimantation sont fonction de la teneur
des roches en minéraux magnétiques (principalement magnétite, ilménite, hématite et
pyrrhotite). Les formations sédimentaires qui contiennent très généralement très peu de ces
minéraux ont donc des susceptibilités très faibles comparées à celles des roches ignées ou
métamorphiques.
La forme et l’amplitude de l’anomalie magnétique créée par un corps aimanté donné varient
selon :
 La géométrie du corps (forme, orientation, pendage)
 La latitude magnétique du lieu de mesure (ill.2) : au pôle magnétique Nord, le
champ inducteur est vertical, maximal et orienté vers le bas et les anomalies
d’origine induite sont symétriques, centrées sur les structures qui les créent et
ont une amplitude positive maximale. A d’autres latitudes magnétiques, le
champ inducteur a une inclinaison différente de 90° et il induit des anomalies
bipolaires (ill.2)

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L’exécution des levés aéromagnétiques qui détectent l’aimantation des roches du sous-sol
et de sub-surface exige le respect de certaines conditions et utilise des équipements variés à
la fine pointe de la technologie

2. MISE EN ŒUVRE DE LA METHODE AEROMAGNETIQUE

La mise en œuvre de la méthode aéromagnétique passe par un domaine d’application,


des conditions d’application et même des interdits d’application et utilise des matériels
divers de pointe et aussi un personnel de qualité.

 Domaine d’application :
A l’échelle régionale, on définit le contexte structural (mise en évidence d’intrusions, failles,
bassins, etc.)A une échelle plus locale, on détecte les zones altérées et /ou fracturées
(démagnétisation).Les informations sur la thermicité régionale sont données par calcul de la
surface isotherme de Curie correspondant à la base des sources magnétiques.
 Conditions d’application :
Présence d’un contraste magnétique entre les unités géologiques ou entre cible et
encaissant.
 Interdits d’application :
Absence de contraste magnétique ou encore orages magnétiques.
 Profondeur d’investigation :
La profondeur d’investigation est limitée par la profondeur de Curie qui est la profondeur à
partir de laquelle les aimantations des minéraux sont détruites par effet thermique,
respectivement 580°C et 320°C pour la magnétite et la pyrrhotine. Cependant une structure
ne peut être détectée que si son effet est, en plusieurs stations supérieur à l’incertitude de
mesure.
 hauteur et trajectoire de vol :
Dans le cas d'un avion, la hauteur de vol est comprise entre 60 mètres et quelques centaines
de mètres ; dans le cas de l'hélicoptère, elle varie du "rase-motte" à quelques dizaines de
mètres. Les levés se font toujours le long de lignes de vol parallèles entre elles, recoupées
par des lignes de contrôle perpendiculaires. Aujourd'hui la plupart des levés sont réalisés en
suivant une surface dite drapée, c'est-à-dire une surface continue au-dessus du sol, calculée
à l'avance à partir d'un modèle topographique de la région étudiée. Cette méthode est
indispensable pour que les lignes de vol et les lignes de contrôle se recoupent à la même
hauteur au-dessus du sol.
 Matériels utilisés :
Les levés aéromagnétiques sont réalisés à l'aide d'un magnétomètre installé à l'extrémité
d'une perche située à l'arrière d'un avion ou à l'avant d'un hélicoptère qui, couplé à des

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systèmes d’acquisition et de compensation permet de suivre la position et les mouvements


de l’avion par rapport au champ magnétique ambiant. Cependant avec les avancées
technologiques, l’aéromagnétisme a bénéficié de nouveaux outils de pointe comme le GPS
qui permet la localisation et la synchronisation très précise de données, l’altimètre radar, les
senseurs de pression et de température plus rapides et plus sensibles, un système de
navigation pour la navigation en temps réel et l’enregistrement des trajectoires de vol et
même des caméras vidéos qui présentent l’image du terrain.
On note aussi l’installation de nombreuses stations de contrôle au sol (ill.3) pour l’acquisition
et le traitement efficace des données :
 Station de base GPS
 Station de base magnétométrique

 Personnel en place :
Un personnel de qualité doit être mobilisé pour effectuer les levés aéromagnétiques. Entre
autre nous avons un gestionnaire de projet, un gestionnaire de terrain, un géophysicien de
terrain, un contrôleur de qualité, un pilote. D’autres branches de métiers peuvent aussi
intervenir selon les difficultés rencontrées.
Après le prélèvement des données par des campagnes aéroportées, les données sont
soumises à un traitement.

II. TRAITEMENT DES DONNEES AEROMAGNETIQUES


Après chaque vol, plusieurs types de données sont acquis et transférés au personnel
compétent afin que le contrôle de la qualité et le traitement des données soient effectués.
Ceci pour éliminer les éventuelles valeurs erronées liées au système d’acquisition des
données ou à l’instrumentation.
a) Les types de données recueillies
Les données enregistrées à la suite d’une levé aéromagnétique sont de plusieurs sortes.
Nous avons principalement :
o Les données de positionnement : fournies par le GPS
o Les données altimétriques et modèle numérique de terrain 
o Les données aéromagnétiques
Cependant elles peuvent être sujettes à des erreurs. En particulier liées à des défauts
d’instrumentation, la couverture, les déviations horizontales ou verticales, l’activité diurne,
le niveau de bruit sur les données magnétiques et les défis opérationnels (tel que le manque
de données de la station de base magnétométrique rattachée à la zone étudiée).
Néanmoins plusieurs mesures sont prises pour traiter ces données.
b) Traitement des données

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Le traitement des données aéromagnétiques se fait de façon préventive et corrective.


Méthode préventive
En effet, des mesures préliminaires sont prises pour réduire les erreurs liées à
l’instrumentation : Avant de débuter l’acquisition des données magnétiques, les tests et
calibrations sont exécutés :
• Figure of Merit (FOM)
• Étalonnage du magnétomètre (Test de Bourget)
• Étalonnage des altimètres
• Test de parallaxe (lag)

Méthode corrective
Un traitement post mission est effectué sur les différents types de données enregistrées :

i. Les données de positionnement


Le traitement des données de positionnement fournies par le GPS est effectué au moyen de
divers logiciels comme Grafnav, Grafnet, Inertial Explorer qui permettent de maximiser la
précision de la solution par la transformation ajoutée ou le système mondial de navigation
par satellite(GNSS).
ii. Les données altimétriques et modèle numérique de terrain
Le contrôle de la qualité sur le site et la correction finale des données radar sont réalisés à
partir du calcul d’un modèle numérique de terrain utilisant l’altitude finale PP-DGPS
(traitement post-mission du positionnement), et sa comparaison avec le modèle
topographique publié. L’édition et la correction des profils radar incluent principalement
l’élimination de données ponctuelles erronées (spikes), suivi de l’élimination du bruit
résiduel avec l’application d’un filtre non-linéaire et d’un filtre passe-bas (≤ 0.6 sec), ainsi
que la correction des changements d’altitude abrupts généralement observés au-dessus des
plans d’eau et occasionnellement pour des secteurs ayant une topographie très accidentée
ou pour des vallées très profondes.
L’altitude barométrique brute est calculée à partir des données de pression et de
température enregistrées à bord de l’avion. Par la suite, des corrections additionnelles pour
les valeurs ponctuelles erronées (spikes) ou les variations abruptes sont réalisées à partir
d’une comparaison avec l’élévation GPS.

iii. Les données aéromagnétiques

 Précautions sur la station de contrôle au sol


Les données magnétiques provenant de la station de contrôle au sol doivent être analysées
quotidiennement afin de s’assurer qu’aucune donnée en vol ne soit enregistrée durant des

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périodes présentant des micro-pulsations ou de l’activité diurne excédant les spécifications.


Toutes les précautions doivent être prises afin d’installer la station de base dans une zone
magnétiquement calme, loin de toute activité humaine, passage de véhicules, lignes de
transmission ou autre.

 Traitement
Plusieurs corrections sont effectuées sur les données aéromagnétiques recueillies :
- La correction du signal magnétique dû à la direction et aux manœuvres de l’avion :
elle est effectuée durant l’acquisition via une compensation en temps réel,
permettant le contrôle de la qualité des données par l’opérateur, qui peut ainsi
déterminer si les turbulences ou autres conditions de vol sont nuisibles à la qualité
des données et par le fait même, déterminer si l’arrêt du vol en cours est nécessaire.
Cependant, puisque la compensation en temps réel introduit des effets indésirables
(spikes et/ou sauts) dans les données magnétiques, chaque vol peut être post-
compensé avec des logiciels comme PEIView de Pico Envirotec, et tel qu’approuvé
par l’autorité scientifique.
- La correction dû au niveau de bruit : Après application de la correction de décalage
sur les données du champ magnétique total non-compensées et compensées, les
données en profil doivent être vérifiées sur une base quotidienne afin d’évaluer
l’efficacité de la compensation. Par la même occasion, une quatrième différence doit
être calculée à partir des données du champ magnétique total compensées afin de
déterminer le niveau de bruit. Lors de l’édition, les données ponctuelles erronées
(spikes) sont éliminées et un filtre passe-bas, dont l’amplitude est appropriée au
rapport signal-bruit afin d’éviter l’élimination d’anomalies valides, est appliqué aux
données. L’amplitude et l’efficacité de la correction obtenue suite à l’application du
filtre sont alors vérifiées afin de noter les re-vols éventuels.
- Correction d’altitude : Afin de minimiser l’effet des oscillations inévitables de la
surface de vol entre les lignes adjacentes, une correction d’altitude, ou IGRF partiel,
est ensuite appliquée, basée sur la différence des champs IGRF calculés sur les
surfaces de vol réelle et théorique.
- Correction diurne : Une correction diurne est alors calculée par la soustraction d’une
valeur moyenne de base des profils édités de la station de base magnétométrique, et
par l’application d’un filtre passe-bas. La longueur du filtre est déterminée par
l’espacement entre les lignes de contrôle et l’amélioration apporté par la correction
sur les différences du champ magnétique aux intersections.
- Le nivellement : La prochaine étape de traitement champ magnétique total est le
nivellement, qui consiste en la distribution statistique correcte des lignes de traverse
contre les erreurs d’intersection des lignes de contrôle, afin d’obtenir le modèle de
correction le plus lisse possible sur chaque ligne. Un modèle de correction simple
initial (moyenne) est en premier lieu appliqué sur les lignes de traverse, et puis sur
les lignes de contrôle après la mise à jour des intersections sur les lignes de traverse
corrigées. Ce procédé est continué de façon itérative, en utilisant des modèles de

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correction à longueur d’onde progressivement décroissante, afin de corriger


davantage les erreurs résiduelles des passes précédentes.
Finalement, le champ géomagnétique de référence (IGRF) est calculé selon un modèle (par
exemple le modèle IGRF-2005) en utilisant une date fixe et la moyenne d’altitude de chaque
bloc, et est ensuite retiré du champ magnétique total nivelé final afin d’obtenir le champ
magnétique total résiduel final.

CONCLUSION

Rendu au terme de cet exposé, il était question de l’aéromagnétisme : de


l’acquisition et du traitement des données. Il en ressort que l’aéromagnétisme encore
appelé levé aéromagnétique permet de mesurer le champ magnétique terrestre afin de
détecter les variations locales dues au magnétisme et au ferro-magnétisme.Elle est mis en
œuvre à travers plusieurs outils notamment les avions, un magnétomètre, un GPS et autres.
De plus les données enregistrées sont soumises à plusieurs corrections à cause des erreurs
provoqués éventuellement par la trajectoire de vol, les perturbations magnétiques, le niveau
de bruit et etc. Fort est donc de constater que l’aéromagnétisme trouve son application dans
le domaine du génie civil notamment en cartographie géologique ainsi que pour
l’exploitation minière et pétrolière.

ANNEXE

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Photo d’un avion de levé

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