DEVERCHERE – 2015
UE S8 Master Géosciences Brest Ingénierie Marine
Notions de navigation et positionnement en mer
-Détermination du cap:
Détermination de la vitesse:
Exercices
Mêmes questions
2. NAVIGATION A L'ESTIME: DEFINITION, INTERET, MOYENS
1. Loxodromie et orthodromie
- Route orthodromique = route qui
correspond au chemin le plus court
entre 2 points de la surface terrestre =
le plus petit des arcs de cercle qui joint
deux points.
2.1 Qu'est-ce que la navigation à l'estime ?
- Route pas facile à suivre une route
orthodromique car route à modifier!
- Projection de Mercator: route représentée
par une courbe d'allure sinusoïdale
-> Report sur la carte marine (ou si possible bathymétrique) par compas à pointes sèches et règle
CRAS à intervalles de temps réguliers: toujours indispensable pour les scientifiques embarqués,
notamment pour contrôler précisément sa position par rapport à une topographie sous-marine
3. NAVIGATION PAR REFERENTIELS EXTERIEURS
Besoin de se positionner par rapport à un point de référence (incertitude croissante avec le temps sur la
position "à l'estime« ).
-> à fréquence élevée: laps de temps très courts, puisque le mobile se déplace
-> avec une précision suffisante
Premiers points de référence utilisés par l'homme loin des côtes : les étoiles, qui permirent au XVe siècle
2.1deQu'est-ce
définir le système
que ladenavigation
coordonnées astronomiques
à l'estime ? et autorisèrent les premières traversées de l'Océan
Atlantique
-> mesures au quadrant, qui ne donne cependant que la latitude.
-> Au XVIIe siècle, les grandes triangulations réalisées par les scientifiques français allaient effectivement
permettre d'obtenir ces informations.
Géosciences marines: positionnement avec une précision de quelques dizaines de mètres pour la plupart des
travaux (profils, prélèvements,...)
-> possible dans les grands océans du globe avec l'avènement de la radiolocalisation, qui consiste à
déterminer la position d'un navire à un instant donné par des moyens radioélectriques
-> radionavigation = guider et contrôler la route du navire du point de départ au point d'arrivée par les
mêmes moyens
En fonction des sources d'erreurs évoquées (approximations report carte d'un point, définition du point dans un
référentiel choisi, projectio), une différence persistera toujours entre le lieu fourni par n'importe quel système de
positionnement, et la position géodésique (donc réelle) de ce lieu -> 3 termes définis:
- Justesse (ou prédictabilité) de la position obtenue = écart à une position quasi "absolue" (i.e. dans un référentiel
terrestre choisi), indépendamment du système de positionnement. Dépend de la plus ou moins bonne connaissance
du référentiel, de la fidélité du système de positionnement, et des anomalies de propagation des ondes en un lieu
donné.
2.1 Qu'est-ce que la navigation à l'estime ?
- Fidélité (ou répétabilité) d'un système de positionnement radioélectrique = capacité à permettre le retour à un
point précédemment localisé dans ce même système. Dépend surtout de la sensibilité et de la fidélité du récepteur
et de la constance des lois de propagation.
- Erreur = différence entre la position mesurée et celle fournie par un système de positionnement juste.
- peut être systématique (car se répétant en un lieu, un moment donné, ou avec un matériel déterminé) ->
influe sur la justesse.
- peut être accidentelle (instabilités des récepteurs, conditions atmosphériques, réfraction côtière, effets de
relief, erreurs de nuit) -> influe sur la fidélité.
- Dans le cas des relèvements radiogonométriques (mesure de l'angle entre le méridien du lieu et le grand cercle
passant entre le lieu et la station radiogonométrique fixe), une autre erreur s'ajoute: erreur de convergence, qui
vient du fait que les ondes radioélectriques de nombreux systèmes terrestres se propagent au plus court (suivant
l'orthodromie) -> lors du report sur la carte en projection de Mercator, une correction entre la loxodromie et
l'orthodromie doit être calculée (correction Givry). Cette erreur reste le plus souvent inférieure à celles liées aux
irrégularités de propagation ou à l'instrument. L'erreur totale varie entre 1 et 4° d'azimut.
3. NAVIGATION PAR REFERENTIELS EXTERIEURS
Principe : repose sur la mesure de la hauteur d'un astre sur l'horizon: Si un navigateur observe qu'un astre fait un
angle hv avec l'horizontale, il sait qu'il se trouve alors sur le petit cercle de rayon angulaire (90°-hv) centré sur le
point substellaire, intersection de la sphère terrestre avec la verticale qui joint l'astre au centre de la Terre
(Petit cercle = cercle des hauteurs : si trois personnes
disposées sur un même cercle centré sur un lampadaire
regardent ce lampadaire, elles le verront à la même
2.1 Qu'est-ce que la navigation à l'estime ?
hauteur).
Mesure de la hauteur d'un astre par rapport à l'horizon:
sextant par double réflexion (grand miroir et petit miroir)
Premiers chronomètres de précision : lors des expéditions de James Cook au XVIIIe siècle.
Meilleur point astronomique: par l'observation de 3 hauteurs d'étoiles (ou 3 planètes) différentes dans un
intervalle de temps aussi court que possible. L'observation se fait au crépuscule et à l'aube, moment de la
journée où l'horizon est bien discernable. La précision est alors de l'ordre du mille marin. Le point est alors donné
par l'intersection des trois cercles de hauteur (figure B)
- L'ionosphère autorise, à des altitudes variant entre 60 et 500 km, une réflexion efficace des ondes de moyenne
et basse fréquences (MF, LF), mais précision limitée de positionnement en raison des modifications nombreuses (car
dépendant de l'éclairement solaire) de la composition de l'ionosphère.
- Cependant, les ondes de très basses fréquences (VLF) bénéficient d'une propagation par "guide d'onde" qui
permet une conservation de l'énergie sur des grandes distances, à une vitesse de groupe supérieure à 300 000
km/s.
3. NAVIGATION PAR REFERENTIELS EXTERIEURS
A - Implantation: à base spatiale (satellites) ou à base terrestre (stations ou balises sur points géodésiques);
B - Portée:
2.1 Qu'est-ce que la navigation à l'estime ?
- Base spatiale : pas de limite de portée, mais la nécessité pour le satellite et le récepteur d'être en "visée"
directe, donc périodes de localisation plus ou moins favorables
- Base terrestre:
* Courte portée (moins de quelques centaines de km), assurée par l'onde directe pour les fréquences UHF et VHF *
* Moyenne portée (200 à 600 km), assurée par l'onde de sol pour des fréquences proches de 2 MHz. La portée
diminue la nuit en raison d'interférences entre l'onde de surface (sol) et l'onde "de ciel" (ionosphérique).
* Longue portée (au-delà de 600 km), assurée par les ondes de surface et de ciel, pour des fréquences variant
entre quelques dizaines et quelques centaines de kHz.
C - Technique de mesure :
- mode de localisation: directionnel (mesure de la direction des émetteurs), circulaire (mesure du temps de trajet
entre un émetteur et un récepteur: ceci suppose de bien connaître l'instant d'émission), ou hyperbolique (différence
de temps qui sépare la réception de deux signaux émis simultanément par deux émetteurs);
- type de mesure: impulsions, comparaison de phases, effet Doppler;
- type d'émission: continue, à impulsion;
- synchronisation: horloges atomiques, stations maître et esclaves, station de référence;
- fréquence et puissance d'émission.
Fréqu Longueur Ban Ondes Caractéristiques Principaux
ence d'onde de prépondérantes systèmes
- Développé et testé entre 1979 et 1986 par le Département de la Défense aux Etats-Unis, mis en service
opérationnel entre 1986 et 1993, parfois appelé NAVSTAR-GPS (Navigation Satellite Timing and Ranging)
- Devenu dès 1986 le système de positionnement le plus utile pour la navigation civile et militaire, quel que soit
l'océan concerné,
- Domaines d'application innombrables
1 Lois
2.1 élémentaires
Qu'est-ce d'exploitation
que la navigation à l'estime ?
- La base de la détermination est l'estimation de plusieurs 'pseudo-distances' entre le récepteur mobile et les
satellites à un instant donné. On parle de pseudo-distances car ces valeurs sont déduites du retard entre le signal
reçu des satellites et celui, identique, généré par le récepteur dans son échelle de temps interne
- Correction d'horloge -> la pseudo-distance diffère de la distance
réelle (+ retards de propagation dans l'ionosphère)
- Position en 3 dimensions obtenue par mesure des pseudo-
distances à 4 satellites: Dt calculé: les horloges peuvent être
synchronisées, les pseudo-distances corrigées, et le point localisé à
l'intersection des 4 sphères de distance.
- Signaux reçus affectés d'un effet Doppler car le récepteur et les
satellites se déplacent. Connus: Ephémérides, fréquence des
signaux émis et reçus, et désynchronisation des signaux -> mesure
de l'effet Doppler sur les fréquences porteuses reçues des satellites
-> mesure de la vitesse du navire.
- Les trois opérations (mesure des pseudo-distances, estimation
des distances par correction du biais d'horloge, et mesure Doppler
sur les porteuses) peuvent se faire indépendamment ou de manière
combinée.
3. NAVIGATION PAR REFERENTIELS EXTERIEURS
3.5 Système GPS: la révolution dans le positionnement
en mer
2. Maillon « ciel »: les codes
Le satellite est muni de 4 horloges atomiques de haute précision (stabilité de 10-13/jour) qui
permettent d'élaborer 2 fréquences, les 'porteuses'
(L1 = 1575,42 MHz, et L2 = 1227,60 MHz)
modulées en phases par 1 ou 2 codes dits 'pseudo-aléatoires' (C/A et P, les signaux de
code: C/A module L1, P module L1 et L2) et par un code 'navigation' ('message' du
satellite).
- Pourquoi 2 fréquences ? Nécessité de pratiquer une correction au retard du signal lors de
son passage dans l'ionosphère.
- Codes 'pseudo-aléatoires' : signaux à structure complexe qui assurent une reconnaissance
univoque des informations de temps :
- Le code C/A (Coarse Acquisition, période de une milliseconde) sert, en mono-
fréquence, au service de positionnement dit "standard" (service "SPS"), qui est
utilisable à des fins civiles -> précision horizontale moyenne de l'ordre de 10 m
- Le code P (Precise) est également accessible à certains utilisateurs (dans certaines
conditions), et permet en bifréquence d'avoir en temps réel l'accès à un service de
positionnement précis (service "PPS"), de l'ordre de 2 m en position absolue
- Un code protégé (Y, classifié) n'est accessible qu'aux Forces Armées américaines.
3. Modes d'exploitation
Si balises masquées par la topographie: le submersible navigue alors à l'estime par son cap et de sa vitesse.
- Données acquises en mer: importance cruciale et grande complémentarité par rapport aux
données satellitaires sur les grands océans;
- Reporter des points ou des routes sur une carte -> approximations qui limitent dans des
proportions variables leur précision: dépendance des choix de l'opérateur;
3.5 Système GPS: la révolution dans le positionnement en mer
- Précision très variable du positionnement obtenu en mer suivant le type de mesure, ou l'instant
et le lieu de mesure; dégradation de réception temporaire, ou acquisition numérique défaillante ->
toujours garder une capacité à naviguer à l'estime, connaître les performances de son système, et
adapter la navigation au besoin spécifique du scientifique;
- Positionnement par GPS : prépondérant sur les autres systèmes, qui cherchent à rester
complémentaires; couverture mondiale et continue avec une précision compatible avec la plupart
des mesures effectuées en mer dans le domaine des géosciences marines;
- Prudence dans l'utilisation des bases de données numériques mondiales ou régionales, souvent
interpolées et 'lissées': valeur limitées à certaines 'longueurs d'onde', contrôle et validations
systématiques nécessaires (et si nécessaire 'recalages', ou repositionnement) par comparaison
avec des données équivalentes acquises en mer.
Références
Site Web: http://www.permis-hauturier.info/
Radionavigation - radiolocalisation, par Paul Fombonne, Ed. Masson, Paris, 1983, 304 pages (ISBN
2-225-77396-3).
Traité de navigation, par Michel Caillou, Dominique Laurent, et François Percier, Ed. Masson,
Paris,1989, 555 pages (ISBN 2-225-81440-6).
Coordinate systems and map projections (2ème édition), par D.H. Maling, Pergamon Press, Oxford,
1992, 476 pages (ISBN 0-08-037234-1).
GPS: un positionnement précis à la portée de tous, par Eric Calais, Technologies Internationales, N•
25, juin 1996, pages 2-6.
Sites Web sur le GPS: deux sites de professionnels français: Christophe VIGNY (ENS Paris, en
français) et Eric CALAIS (Univ. Purdue, Indiana, Etats-Unis, en anglais)
Exercices
Corriger un cap
FORMULES:
Corriger un cap, c'est calculer la Route surface (Rs) en partant du Cap au compas (Cc)
que l'on suit pour tracer la route surface sur la carte.
Le barreur suit un cap compas et le navigateur trace la route suivie sur la carte après
calculs. Le barreur parle et le navigateur trace la route.
Nous appliquerons successivement les 2 formules :
A la barre du bateau, on a un Cc de 40°, une déviation de + 2 °, une déclinaison de -
4° et une dérive de 6 ° babord (donc négative).
W = -2° Cv = 38°
Rs = Cv + der = 38° + (-6°) = 32°
Exercices
« Faire valoir une route »
FORMULES:
Variation W = déclinaison D + déviation d Rs = Cv + der
Cv = Cc+W ou Cc=Cv-W
Faire valoir une route, c'est le contraire : en connaissant la Route surface, il faut
calculer le Cap au compas à donner au barreur pour naviguer vers un port ou île.
Le navigateur calcule la route et le barreur suit le cap compas calculé. Le navigateur
parle et le barreur suit le cap.
Pour aller de Granville à Chausey , vous calculez sur la carte la route qu'il faut suivre.
Vous trouvez une route d'une valeur de 290°. Nous considérons que le courant est
négligeable.
Nous avons une dérive de 5 ° tribord, une déclinaison de 4° W et une déviation de 2°.
Cv = 290° - 5° = 285°
Cc = 287°