Vous êtes sur la page 1sur 12

Cours J.

DEVERCHERE – 2015
UE S8 Master Géosciences Brest Ingénierie Marine
Notions de navigation et positionnement en mer

rappel des projections, navigation à l’estime, positionnement radio-électrique, aperçus sur


positionnements sous-marins (géodésie fond de mer, applications)

1. INTRODUCTION: GEOSCIENCES MARINES, POSITIONNEMENT ET CARTOGRAPHIE


2. NAVIGATION A L'ESTIME:
DEFINITION, INTERET, MOYENS 2.1 Qu'est-ce que la navigation à l'estime ?
2.2 Pourquoi naviguer à l'estime ?
2.3 Comment naviguer à l'estime ?
- Cap (magnétique, gyroscopique)
3. NAVIGATION PAR REFERENTIELS EXTERIEURS - Vitesse surface
- Vitesse fond
1.
3.1 Présentation du problème
3.2 Précision requise des systèmes utilisés
3.3 Navigation astronomique
3.4 Propagation des ondes électromagnétiques
3.5 Système GPS
3.6 Positionnement sous la mer
4. CONCLUSIONS

2. NAVIGATION A L'ESTIME: DEFINITION, INTERET, MOYENS

2.3 Comment naviguer à l'estime ?

-Détermination du cap:

- Compas magnétique: rudimentaire - boussole = aiguille


aimantée sur une rose montée sur un système à la Cardan pour
compenser les effets du tangage et du roulis du navire. Le
compas
2.1 magnétique
Qu'est-ce indique
que la le Nordàdit
navigation Nord compas,
l'estime ? c'est-à-
dire le Nord magnétique (Nord géographique affecté de la
déclinaison) affecté de l'effet du champ propre dû au navire
appelé déviation
- Pour accéder au nord géographique la mesure doit être
corrigée de la déclinaison (mentionnée sur la carte marine) et de
la déviation (qui doit être calculée pour chaque navire).
- Compas gyroscopique: donne directement le Nord
géographique et permet ainsi de s'affranchir de la déclinaison et
de la déviation.
Principe: tout corps qui tourne sur lui même tend à maintenir
son axe de rotation dans une direction donnée. L'axe de
rotation du compas gyroscopique est stabilisé dans la direction
du nord géographique. Un système d'amortissement (volant
d'inertie) conserve cette direction quels que soient les
mouvements du navire.
2. NAVIGATION A L'ESTIME: DEFINITION, INTERET, MOYENS

2.3 Comment naviguer à l'estime ?

Détermination de la vitesse: mesure en neuds ('knots'), un


neud valant un mille marin par heure, soit 1852 m/h.

1. Vitesse 'surface' (ou de surface)


- très importante à déterminer, car elle va conditionner la façon
dont vont 'naviguer'
2.1 Qu'est-ce à l'arrière
que la du navire
navigation des outils
à l'estime ?
géophysiques
- a) Un des moyens anciens pour mesurer la vitesse d'un
navire: lancer à la mer à l'avant du navire une pièce de bois et
mesurer le temps mis par le navire pour la dépasser -> mesure
du temps mis par le navire pour parcourir sa propre longueur
(connue) -> vitesse navire déduite
- b) loch (loch électromagnétique, ou à turbine): mesure la
vitesse du bateau relativement à la masse d'eau -> effet des
courants pas considéré: contre ou avec courant, V différentes!
-> Il faut mesurer fréquemment Vnavire / au fond
- c) compter le nombre de tours par minute du moteur du
navire (après étalonnage préalable) -> Proportionnalité entre
vitesse et nombre de tours / mn établie de manière empirique
– Fréquemment utilisé par les commandants des navires

2. NAVIGATION A L'ESTIME: DEFINITION, INTERET, MOYENS

2.3 Comment naviguer à l'estime ?

Détermination de la vitesse:

2. Vitesse ‘fond' (ou de fond)

- obtenue sans référentiel extérieur par


un loch
2.1 dit 'Doppler'
Qu'est-ce que lapar mesure de à l'estime ?
navigation
l'effet Doppler sur une surface
réfléchissante sous le navire (toit d'une
couche d'eau profonde, ou fond de
l’eau).

(Par faible fond, valeur très précise)

- par ailleurs accessible en toutes


circonstances par mesure de l'effet
Doppler lié au déplacement des
différents satellites du système de
positionnement GPS (voir système GPS,
§ 3.5).
Exercices

- Légendez cette figure


- Le trait vert représente le
sillage du navire. Calculez
graphiquement l’angle de
dérive (der). Donnez la
valeur du Cap vrai (Cv) et
de la route surface (Rs)
- Donner la formule reliant
Rs, Cv et der
(les angles sont comptés positivement
dans le sens des aiguilles d’une montre)

Exercices

Mêmes questions
2. NAVIGATION A L'ESTIME: DEFINITION, INTERET, MOYENS

2.4 Applications de la navigation estimée

1. Loxodromie et orthodromie
- Route orthodromique = route qui
correspond au chemin le plus court
entre 2 points de la surface terrestre =
le plus petit des arcs de cercle qui joint
deux points.
2.1 Qu'est-ce que la navigation à l'estime ?
- Route pas facile à suivre une route
orthodromique car route à modifier!
- Projection de Mercator: route représentée
par une courbe d'allure sinusoïdale

- Route loxodromique = route qui coupe à


angle constant les méridiens successifs
qu'elle croise.
- Projection de Mercator: route représentée
par une droite.
- Route adoptée lorsque l'on réalise un plan de
position pour une campagne de sismique
marine, ou de sondeur multifaisceaux en
bathymétrie.

2. NAVIGATION A L'ESTIME: DEFINITION, INTERET, MOYENS

2.4 Applications de la navigation estimée

2. Report du point sur la carte


- Cap + vitesse connus pendant un intervalle
de temps donné -> position estimée du navire
par rapport au point précédent.
- Report sur la carte d’un angle (cap) et d’une
distance (vitesse multipliée par le temps) avec
une règle
2.1 et un rapporteur
Qu'est-ce que la navigation à l'estime ?
- Report manuel rapide par la règle « de
CRAS » (de l'amiral français Jean CRAS) :
double rapporteur porté par une règle graduée
- Report très souvent automatique sur un
écran de contrôle -> position instantanée du
navire dans le système de coordonnées
géographiques ->vérification continue de
l'ajustement entre une route 'programmée'
(dans le temps et l'espace) et une route
'observée' en temps réel.

-> Report sur la carte marine (ou si possible bathymétrique) par compas à pointes sèches et règle
CRAS à intervalles de temps réguliers: toujours indispensable pour les scientifiques embarqués,
notamment pour contrôler précisément sa position par rapport à une topographie sous-marine
3. NAVIGATION PAR REFERENTIELS EXTERIEURS

3.1 Présentation du problème

Besoin de se positionner par rapport à un point de référence (incertitude croissante avec le temps sur la
position "à l'estime« ).
-> à fréquence élevée: laps de temps très courts, puisque le mobile se déplace
-> avec une précision suffisante

Premiers points de référence utilisés par l'homme loin des côtes : les étoiles, qui permirent au XVe siècle
2.1deQu'est-ce
définir le système
que ladenavigation
coordonnées astronomiques
à l'estime ? et autorisèrent les premières traversées de l'Océan
Atlantique
-> mesures au quadrant, qui ne donne cependant que la latitude.
-> Au XVIIe siècle, les grandes triangulations réalisées par les scientifiques français allaient effectivement
permettre d'obtenir ces informations.

Géosciences marines: positionnement avec une précision de quelques dizaines de mètres pour la plupart des
travaux (profils, prélèvements,...)
-> possible dans les grands océans du globe avec l'avènement de la radiolocalisation, qui consiste à
déterminer la position d'un navire à un instant donné par des moyens radioélectriques
-> radionavigation = guider et contrôler la route du navire du point de départ au point d'arrivée par les
mêmes moyens

3. NAVIGATION PAR REFERENTIELS EXTERIEURS

3.2 Précision requise des systèmes utilisés

En fonction des sources d'erreurs évoquées (approximations report carte d'un point, définition du point dans un
référentiel choisi, projectio), une différence persistera toujours entre le lieu fourni par n'importe quel système de
positionnement, et la position géodésique (donc réelle) de ce lieu -> 3 termes définis:

- Justesse (ou prédictabilité) de la position obtenue = écart à une position quasi "absolue" (i.e. dans un référentiel
terrestre choisi), indépendamment du système de positionnement. Dépend de la plus ou moins bonne connaissance
du référentiel, de la fidélité du système de positionnement, et des anomalies de propagation des ondes en un lieu
donné.
2.1 Qu'est-ce que la navigation à l'estime ?
- Fidélité (ou répétabilité) d'un système de positionnement radioélectrique = capacité à permettre le retour à un
point précédemment localisé dans ce même système. Dépend surtout de la sensibilité et de la fidélité du récepteur
et de la constance des lois de propagation.

- Erreur = différence entre la position mesurée et celle fournie par un système de positionnement juste.
- peut être systématique (car se répétant en un lieu, un moment donné, ou avec un matériel déterminé) ->
influe sur la justesse.
- peut être accidentelle (instabilités des récepteurs, conditions atmosphériques, réfraction côtière, effets de
relief, erreurs de nuit) -> influe sur la fidélité.

- Dans le cas des relèvements radiogonométriques (mesure de l'angle entre le méridien du lieu et le grand cercle
passant entre le lieu et la station radiogonométrique fixe), une autre erreur s'ajoute: erreur de convergence, qui
vient du fait que les ondes radioélectriques de nombreux systèmes terrestres se propagent au plus court (suivant
l'orthodromie) -> lors du report sur la carte en projection de Mercator, une correction entre la loxodromie et
l'orthodromie doit être calculée (correction Givry). Cette erreur reste le plus souvent inférieure à celles liées aux
irrégularités de propagation ou à l'instrument. L'erreur totale varie entre 1 et 4° d'azimut.
3. NAVIGATION PAR REFERENTIELS EXTERIEURS

3.3 Navigation astronomique

Principe : repose sur la mesure de la hauteur d'un astre sur l'horizon: Si un navigateur observe qu'un astre fait un
angle hv avec l'horizontale, il sait qu'il se trouve alors sur le petit cercle de rayon angulaire (90°-hv) centré sur le
point substellaire, intersection de la sphère terrestre avec la verticale qui joint l'astre au centre de la Terre
(Petit cercle = cercle des hauteurs : si trois personnes
disposées sur un même cercle centré sur un lampadaire
regardent ce lampadaire, elles le verront à la même
2.1 Qu'est-ce que la navigation à l'estime ?
hauteur).
Mesure de la hauteur d'un astre par rapport à l'horizon:
sextant par double réflexion (grand miroir et petit miroir)

Si on se positionne par rapport à un seul astre (soleil


par exemple) cela suppose de réaliser 3 observations
non simultanées (le matin et à midi) et ensuite de
reporter son lieu de position, à condition de pouvoir
mesurer l'écoulement du temps sur de longues périodes.

Premiers chronomètres de précision : lors des expéditions de James Cook au XVIIIe siècle.

Meilleur point astronomique: par l'observation de 3 hauteurs d'étoiles (ou 3 planètes) différentes dans un
intervalle de temps aussi court que possible. L'observation se fait au crépuscule et à l'aube, moment de la
journée où l'horizon est bien discernable. La précision est alors de l'ordre du mille marin. Le point est alors donné
par l'intersection des trois cercles de hauteur (figure B)

3. NAVIGATION PAR REFERENTIELS EXTERIEURS

3.4 Propagation des ondes électromagnétiques

Modes de propagation choisis : dépendent des portées souhaitées -


Environnement joue:
-> Propagation sur les continents : perturbée en raison des
propriétés et des caractéristiques variables du sol
-> Surface de la mer : assurera une propagation bien meilleure
-> Perturbations très fréquentes près des côtes, notamment
2.1 Qu'est-ce
lorsqu'elles que
sont très la navigation
escarpées, affectantàtous
l'estime ?
les systèmes.

- Les couches basses de l'atmosphère (troposphère, ~9 km au


pôle et 17 km à l'équateur ; stratosphère, ~30 km) = milieux très
favorables, par leurs propriétés diélectriques, à la propagation des
ondes utiles en radionavigation.
- ondes directe et réfléchie au sol, et onde diffusée dans la
troposphère

- L'ionosphère autorise, à des altitudes variant entre 60 et 500 km, une réflexion efficace des ondes de moyenne
et basse fréquences (MF, LF), mais précision limitée de positionnement en raison des modifications nombreuses (car
dépendant de l'éclairement solaire) de la composition de l'ionosphère.
- Cependant, les ondes de très basses fréquences (VLF) bénéficient d'une propagation par "guide d'onde" qui
permet une conservation de l'énergie sur des grandes distances, à une vitesse de groupe supérieure à 300 000
km/s.
3. NAVIGATION PAR REFERENTIELS EXTERIEURS

3.4 Propagation des ondes électromagnétiques (suite)

3 critères pour distinguer les systèmes de radiolocalisation :

A - Implantation: à base spatiale (satellites) ou à base terrestre (stations ou balises sur points géodésiques);

B - Portée:
2.1 Qu'est-ce que la navigation à l'estime ?
- Base spatiale : pas de limite de portée, mais la nécessité pour le satellite et le récepteur d'être en "visée"
directe, donc périodes de localisation plus ou moins favorables
- Base terrestre:
* Courte portée (moins de quelques centaines de km), assurée par l'onde directe pour les fréquences UHF et VHF *
* Moyenne portée (200 à 600 km), assurée par l'onde de sol pour des fréquences proches de 2 MHz. La portée
diminue la nuit en raison d'interférences entre l'onde de surface (sol) et l'onde "de ciel" (ionosphérique).
* Longue portée (au-delà de 600 km), assurée par les ondes de surface et de ciel, pour des fréquences variant
entre quelques dizaines et quelques centaines de kHz.

C - Technique de mesure :
- mode de localisation: directionnel (mesure de la direction des émetteurs), circulaire (mesure du temps de trajet
entre un émetteur et un récepteur: ceci suppose de bien connaître l'instant d'émission), ou hyperbolique (différence
de temps qui sépare la réception de deux signaux émis simultanément par deux émetteurs);
- type de mesure: impulsions, comparaison de phases, effet Doppler;
- type d'émission: continue, à impulsion;
- synchronisation: horloges atomiques, stations maître et esclaves, station de référence;
- fréquence et puissance d'émission.
Fréqu Longueur Ban Ondes Caractéristiques Principaux
ence d'onde de prépondérantes systèmes

300 1 mm EHF * Directe - Très bonne directivité Satellites (GPS,


GHz à à * Diffusion - Réflexions sur obstacles TRANSIT, SYLEDIS)
à 1m VHF troposphérique
300
2.2 Pourquoi naviguer à l'estime ?
MHz
30 10 m HF * Ionosphérique - Portée mondiale sans Radio-
MHz à (onde de ciel) interférences communications
à ~150 m - Excellent rendement en moyenne maritimes
2 MHz portée

2 MHZ ~ 150 m MF * Ionosphérique - Onde ionosphérique absorbée de TORAN


à à à * de surface jour ____________
30 kHz 10 km LF (onde de sol) __________________
- Parasites atmosphériques LORAN C
devenant importants vers les LF. DECCA
30 kHz 10 km VLF * de surface - Onde ionosphérique pré-domine à OMEGA
à à * ionosphère grande distance
- Brutale variation de l'absorption au
3 kHz 100 km (guide d'onde) coucher du soleil
- Parasitages atmosphériques importants
- Pénétration dans l'eau de mer

3. NAVIGATION PAR REFERENTIELS EXTERIEURS

3.5 Système GPS: la révolution dans le positionnement


en mer

- Développé et testé entre 1979 et 1986 par le Département de la Défense aux Etats-Unis, mis en service
opérationnel entre 1986 et 1993, parfois appelé NAVSTAR-GPS (Navigation Satellite Timing and Ranging)
- Devenu dès 1986 le système de positionnement le plus utile pour la navigation civile et militaire, quel que soit
l'océan concerné,
- Domaines d'application innombrables

1 Lois
2.1 élémentaires
Qu'est-ce d'exploitation
que la navigation à l'estime ?
- La base de la détermination est l'estimation de plusieurs 'pseudo-distances' entre le récepteur mobile et les
satellites à un instant donné. On parle de pseudo-distances car ces valeurs sont déduites du retard entre le signal
reçu des satellites et celui, identique, généré par le récepteur dans son échelle de temps interne
- Correction d'horloge -> la pseudo-distance diffère de la distance
réelle (+ retards de propagation dans l'ionosphère)
- Position en 3 dimensions obtenue par mesure des pseudo-
distances à 4 satellites: Dt calculé: les horloges peuvent être
synchronisées, les pseudo-distances corrigées, et le point localisé à
l'intersection des 4 sphères de distance.
- Signaux reçus affectés d'un effet Doppler car le récepteur et les
satellites se déplacent. Connus: Ephémérides, fréquence des
signaux émis et reçus, et désynchronisation des signaux -> mesure
de l'effet Doppler sur les fréquences porteuses reçues des satellites
-> mesure de la vitesse du navire.
- Les trois opérations (mesure des pseudo-distances, estimation
des distances par correction du biais d'horloge, et mesure Doppler
sur les porteuses) peuvent se faire indépendamment ou de manière
combinée.
3. NAVIGATION PAR REFERENTIELS EXTERIEURS
3.5 Système GPS: la révolution dans le positionnement
en mer
2. Maillon « ciel »: les codes

Le satellite est muni de 4 horloges atomiques de haute précision (stabilité de 10-13/jour) qui
permettent d'élaborer 2 fréquences, les 'porteuses'
(L1 = 1575,42 MHz, et L2 = 1227,60 MHz)
modulées en phases par 1 ou 2 codes dits 'pseudo-aléatoires' (C/A et P, les signaux de
code: C/A module L1, P module L1 et L2) et par un code 'navigation' ('message' du
satellite).
- Pourquoi 2 fréquences ? Nécessité de pratiquer une correction au retard du signal lors de
son passage dans l'ionosphère.
- Codes 'pseudo-aléatoires' : signaux à structure complexe qui assurent une reconnaissance
univoque des informations de temps :
- Le code C/A (Coarse Acquisition, période de une milliseconde) sert, en mono-
fréquence, au service de positionnement dit "standard" (service "SPS"), qui est
utilisable à des fins civiles -> précision horizontale moyenne de l'ordre de 10 m
- Le code P (Precise) est également accessible à certains utilisateurs (dans certaines
conditions), et permet en bifréquence d'avoir en temps réel l'accès à un service de
positionnement précis (service "PPS"), de l'ordre de 2 m en position absolue
- Un code protégé (Y, classifié) n'est accessible qu'aux Forces Armées américaines.

3. NAVIGATION PAR REFERENTIELS EXTERIEURS

3.5 Système GPS: la révolution dans le positionnement


en mer

3. Modes d'exploitation

- Mode 'normal' (3D+T): le plus fréquemment utilisé:


corrèle le code (C/A ou P) reçu de 4 satellites au moins, et
un code identique généré par le récepteur -> position en
3D et biais de l'horloge, donc le temps absolu (T). La
2.1 Qu'est-ce
fréquence que laobservée
de la porteuse navigation à l'estime
(L1 et/ou L2) est ?
reconstituée par démodulation du code P -> mesure de
l'effet Doppler sur cette porteuse -> vitesse du navire.
- Modes dégradés: En mer, pour des précisions
ordinaires, on considère l'altitude connue, donc 3 mesures
de pseudo-distances sont suffisantes pour déterminer
Latitude, Longitude et Temps (mode 2D+T). Dans le cas
où on dispose d'une horloge de haute précision, on peut
voir la position avec 3 satellites à terre (mode 3D), ou
même 2 en mer (mode 2D).
- Mode différentiel (DGPS) : consiste à prendre en
compte les erreurs mesurées sur les pseudo-distances à
une station fixe à terre: ces informations sont transmises
par voie radioélectrique au récepteur mobile, qui peut
ainsi améliorer le calcul de sa position, et ceci jusqu'à
quelques centaines de kilomètres de la station fixe.
3. NAVIGATION PAR REFERENTIELS EXTERIEURS

3.6 Positionnement sous la mer

1 Positionner un submersible autonome

- Besoin fréquent d'utiliser des moyens directs


d'observation et de prélèvement d'échantillons
- Systèmes de radiolocalisation inopérants sous l'eau car
pas de propagation des ondes électromagnétiques
-2.1 Qu'est-ce
Réseau que
de balises la navigation
acoustiques à l'estime
(fréquences d'émission?
de quelques kHz à quelques dizaines de kHz): minimum
de 3 balises immergées avant chaque plongée (durée
plongée du Nautile: environ 8 heures). Au cours de
l'opération de mouillage, chaque balise est positionnée
très précisément par rapport au navire qui est lui-même
positionné par rapport aux satellites du système GPS

- Balises à la fois émettrices et réceptrices (utilisation de transpondeurs)


- Disposition en triangles, maintenues à une centaine de mètres du fond grâce à des flotteurs -> bonne
intervisibilité des balises
- Balises interrogent alternativement le submersible puis le bateau et vice-versa en temps réel
- Mesure des temps de parcours des ondes de l'ordre de la milliseconde -> précision du mètre.

Si balises masquées par la topographie: le submersible navigue alors à l'estime par son cap et de sa vitesse.

3. NAVIGATION PAR REFERENTIELS EXTERIEURS

3.6 Positionnement sous la mer

2 Positionner un objet sur le fond


Problème identique pour toute mise en place sur le fond
(ou près du fond) d'un système qui nécessite un
positionnement précis (forages, observatoire sous-marin
pour la sismologie, sonars latéraux, instruments de
mesure
2.1 du magnétisme,
Qu'est-ce que lades propriétés physiques
navigation du ?
à l'estime
milieu, des déplacements tectoniques...).
- Précision de positionnement sur un point particulier du
fond : fondamental quand on doit répéter une mesure
ou une opération sur ce point
- Exemple: La mesure des vitesses instantanées de
déformation près des axes de dorsales actives (centres
d'accrétion) : précision du centimètre sur des zones de
quelques kilomètres de large sur le fond de la mer, grâce
à l'utilisation de transpondeurs de précision (13.5 à 17.5
kHz) posés sur le fond
- Modalités mesure: navire à la verticale du centre du réseau sous-marin, et même si variations de vitesse du son
mal connues (principale source d'incertitude), possible si on combine cette information acoustique avec celle fournie
par le GPS, aidé par des récepteurs de référence proches à terre.
Ex.: taux d'accrétion moyen de la dorsale ~5 cm/an) + zone de déformation étroite (~5 km) -> Vdéf. du fond de la
mer (par répétition des mesures sur quelques années) obtenue au cm/an
Ride Juan de Fuca, Océan Pacifique: un des premiers systèmes géodésiques sous-marins permanents
http://www.neptunecanada.ca
UE Ingénierie offshore – Positionnement en mer
Conclusions

- Données acquises en mer: importance cruciale et grande complémentarité par rapport aux
données satellitaires sur les grands océans;

- Reporter des points ou des routes sur une carte -> approximations qui limitent dans des
proportions variables leur précision: dépendance des choix de l'opérateur;
3.5 Système GPS: la révolution dans le positionnement en mer
- Précision très variable du positionnement obtenu en mer suivant le type de mesure, ou l'instant
et le lieu de mesure; dégradation de réception temporaire, ou acquisition numérique défaillante ->
toujours garder une capacité à naviguer à l'estime, connaître les performances de son système, et
adapter la navigation au besoin spécifique du scientifique;

- Positionnement par GPS : prépondérant sur les autres systèmes, qui cherchent à rester
complémentaires; couverture mondiale et continue avec une précision compatible avec la plupart
des mesures effectuées en mer dans le domaine des géosciences marines;

- Prudence dans l'utilisation des bases de données numériques mondiales ou régionales, souvent
interpolées et 'lissées': valeur limitées à certaines 'longueurs d'onde', contrôle et validations
systématiques nécessaires (et si nécessaire 'recalages', ou repositionnement) par comparaison
avec des données équivalentes acquises en mer.

Références
Site Web: http://www.permis-hauturier.info/

Guide du navigateur, volume 2 (méthodes et instruments de navigation), Service Hydrographique


et océanographique de la Marine, Paris, 1992, 370 pages (ISBN 2-11-080618-4).

Radionavigation - radiolocalisation, par Paul Fombonne, Ed. Masson, Paris, 1983, 304 pages (ISBN
2-225-77396-3).

Radionavigation, Service Hydrographique et océanographique de la Marine, Paris, n• 91.

Traité de navigation, par Michel Caillou, Dominique Laurent, et François Percier, Ed. Masson,
Paris,1989, 555 pages (ISBN 2-225-81440-6).

Coordinate systems and map projections (2ème édition), par D.H. Maling, Pergamon Press, Oxford,
1992, 476 pages (ISBN 0-08-037234-1).

GPS theory and practice, par B. Hofmann-Wellenhof, H. Lichtenegger et J. Collins, Springer-Verlag,


1994 (ISBN 3-211-82591-6).

GPS: un positionnement précis à la portée de tous, par Eric Calais, Technologies Internationales, N•
25, juin 1996, pages 2-6.
Sites Web sur le GPS: deux sites de professionnels français: Christophe VIGNY (ENS Paris, en
français) et Eric CALAIS (Univ. Purdue, Indiana, Etats-Unis, en anglais)
Exercices
Corriger un cap
FORMULES:

Variation W = déclinaison D + déviation d Rs = Cv + der


Formuler Cv en fonction de Cc et W

Corriger un cap, c'est calculer la Route surface (Rs) en partant du Cap au compas (Cc)
que l'on suit pour tracer la route surface sur la carte.
Le barreur suit un cap compas et le navigateur trace la route suivie sur la carte après
calculs. Le barreur parle et le navigateur trace la route.
Nous appliquerons successivement les 2 formules :
A la barre du bateau, on a un Cc de 40°, une déviation de + 2 °, une déclinaison de -
4° et une dérive de 6 ° babord (donc négative).

W = -2° Cv = 38°
Rs = Cv + der = 38° + (-6°) = 32°

Exercices
« Faire valoir une route »
FORMULES:
Variation W = déclinaison D + déviation d Rs = Cv + der
Cv = Cc+W ou Cc=Cv-W

Faire valoir une route, c'est le contraire : en connaissant la Route surface, il faut
calculer le Cap au compas à donner au barreur pour naviguer vers un port ou île.
Le navigateur calcule la route et le barreur suit le cap compas calculé. Le navigateur
parle et le barreur suit le cap.
Pour aller de Granville à Chausey , vous calculez sur la carte la route qu'il faut suivre.
Vous trouvez une route d'une valeur de 290°. Nous considérons que le courant est
négligeable.

Nous avons une dérive de 5 ° tribord, une déclinaison de 4° W et une déviation de 2°.

Cv = 290° - 5° = 285°
Cc = 287°

Vous aimerez peut-être aussi