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1. Applications .................................................................................................................................... 1
1.1 Introduction................................................................................................................................. 2
1.2 Applications minières .................................................................................................................. 2
1.2 Autres domaines d’application..................................................................................................... 3
4. Interprétation ................................................................................................................................ 15
4.1 Paramètres affectant la réponse magnétique ............................................................................... 16
4.2 Interprétation qualitative............................................................................................................ 19
4.2.1 Forme des contours ........................................................................................................ 19
4.2.2 Forme des profils ........................................................................................................... 19
4.2.3 Autres aspects de l’interprétation qualitative .................................................................. 19
4.3 Interprétation quantitative .......................................................................................................... 19
4.3.1 Estimation de profondeur d’interprétation des résultats .................................................. 19
4.3.2 Autres procédés d’interprétation des résultats ................................................................. 22
Applications
1.1 Introduction
1.2 Applications minières
1.3 Autres domaines d’application
L
a magnétométrie est une méthode géophysique
faisant appel au magnétisme terrestre qui est 1.2 Applications minières
un phénomène naturel connu depuis
longtemps. En fait, les premiers à utiliser la méthode
De toutes les méthodes géophysiques utilisées en
magnétométrique auraient été les prospecteurs du
exploration minière, la magnétométrie est sûrement la
XIVe siècle qui se servaient d’une baguette de rosier
plus usuelle. Le succès de cette grande « popularité »
fourchue pour localiser les gîtes métalliques. Plus
de son utilisation est attribuable à son coût peu élevé.
tard, ce furent les sourciers qui s’en servaient pour
Par ailleurs, c’est l’exemple typique d’une méthode
trouver des venues d’eau.
aux applications très vastes allant de la cartographie
géologique d’un territoire à la localisation d’un
Cependant, le magnétisme terrestre demeure jusqu’à
gisement.
présent une énigme. Théoriquement, le champ
magnétique principal peut avoir son origine d’une
Au niveau régional, le technique aéromagnétique peut
source terrestre interne ou externe dont le magnétisme
contribuer de façon très significative à la prospection
peut être rémanent ou engendré par un flux de
de presque tous les types de gisements :
courant. Plusieurs hypothèses ont été avancées pour
expliquer les mécanismes des sources internes.
• Gisements de fer par prospection directe.
Le champ magnétique terrestre ne peut pas résulter de
l’aimantation permanente de minéraux, car en- • Gisements de chromite, manganèse, nickel-
dessous de la discontinuité crustale de Mohorovicic, cuivre ou chrysotile, associés à des roches
les matériaux ferrifères en voie de liquéfaction sont à ultramafiques.
une température supérieure à 770o C et ils ne peuvent
conserver leurs propriétés magnétiques. En outre, leur • Ceinture de roches vertes fertiles en gisements
déplacement serait trop lent pour faire varier à long de métaux usuels et précieux.
terme l’intensité, la direction et la répartition du
champ magnétique terrestre. • Kimberlites diamantifères.
La théorie actuelle suggère que le champ magnétique A l'échelle de la propriété minière, les contributions
terrestre pourrait provenir d’une circulation de sont très nombreuses, en particulier dans le cadre de
courants électriques, engendrés par un écoulement la prospection de l'or :
massif de matière au sein du noyau extérieur terrestre
(partie liquide du noyau située entre r = 1300 et 3500 • Or associé à des roches volcaniques
km) et produisant l’effet dipôle d’un électro-aimant. (cartographie des roches mafiques et
ultramafiques, des intrusions felsiques, des
Malgré les incertitudes relativement à son origine, on formations de fer rubanées, des failles, des
peut aujourd’hui mesurer le champ magnétique avec zones de cisaillement, des zones de
une précision instrumentale d’une partie dans un carbonatisation, etc.).
million avec les magnétomètres modernes. Ces
instruments sont dotés d’un micro-ordinateur qui • Or associé à des carbonates (cartographie des
permet d’enregistrer et de traiter automatiquement intrusions et failles).
toutes les données recueillies par l’opérateur. Avec
les résultats, on trace des cartes en couleur qui • Localisation de skarn et de zones d'altération
facilitent la visualisation des hausses et des baisses du hydrothermale (or épithermal).
champ magnétique, tout comme les cartes
topographiques. • Traçage des anciens placers (la magnétite est
un minéral lourd).
Principe de la méthode
L
e principe de la méthode est relativement chaque morceau agit comme un nouveau dipôle
simple. Les roches contiennent, en magnétique, et ce, jusqu’aux molécules. La théorie
concentration plus ou moins grande, un classique utilisait tout de même la notion de pôle et
minéral, la magnétite, qui possède une propriété bien dipôle magnétiques. Cette dernière notion est utile
spéciale : celle d’amplifier les champs magnétiques pour la définition du moment magnétique. Le moment
dans lesquels elle se trouve. En utilisant un instrument
r
magnétique M d’un dipôle dont les deux pôles –m et
géophysique appelé magnétomètre, on mesure le +m séparés par une distance l est un vecteur orienté
champ magnétique terrestre dont les variations sont de –m à +m et d’intensité
en parties dues à la présence de la magnétite. r r
M = m ⋅ l ⋅ r ( A⋅m2 )
La force magnétique qui agit entre deux pôles Intensité de la magnétisation (ou de l’aimantation)
magnétiques séparés par une distance r se défini de
façon analogue à la loi de Coulomb en électricité : Les roches qui provoquent des anomalies sont celles
qui différent des roches encaissantes par leur intensité
r
r m ⋅m r d’aimantation I . On peut décrire cette propriété
F = 1 22 r comme la faculté d’un matériau de se polariser
µ ⋅r magnétiquement sous l’effet d’un champ extérieur H.
Elle est définie comme étant le moment magnétique
où F : force en dynes (=10-9N)
par unité de volume.
r
m1, m2 : masses ou pôles magnétiques r M
r I= ( A/m )
r : vecteur unitaire selon la droite joignant V
m1 et m2
µ : perméabilité du milieu autour des pôles Susceptibilité magnétique
( µ = 1 dans le vide) La susceptibilité magnétique d’un corps est le degré
de magnétisation de ce corps. Pour un champ
Champ magnétique homogène extérieur H (i.e. champ terrestre) faisant un
angle θ avec la surface, l’intensité d’aimantation I,
L’intensité du champ magnétique H est définie c’est-à-dire l’aimantation par unité de surface, lui est
comme la force exercée sur un pôle unitaire fictif. Si proportionnelle. On peut écrire alors :
une masse magnétique m0 placée en un point de
l’espace est soumise à l’attraction d’une autre masse I = K⋅H⋅cos θ ( A/m )
magnétique m (m0 « m) située à une distance r de m1,
l’intensité magnétique H s’exprime alors par : Si le champ est normal à la surface (θ = 0) on aura :
r
r F m r I = K⋅H
H= = r ( A/m )
m0 µ ⋅ r 2 où K est appelé la susceptibilité magnétique. Cette
constante de proportionnalité est un paramètre
Moment magnétique essentiel pour le prospecteur puisqu’il permet de
caractériser certaines familles de minéraux ou de
La notion de pôle magnétique n’a pas de signification roches. Les matériaux ou corps sont dits :
physique, car un tel pôle ne saurait exister isolé. En
effet, toute tentative d’isoler un pôle magnétique a • non-magnétiques si K = 0 (ex. : le quartz et
échoué, contrairement aux charges électriques qui dans le vide)
peuvent être isolées. Si on sépare un aimant en deux,
• diamagnétiques si K est négatif ou très faible • ferrimagnétiques si K est très élevé et si les
(ex. : graphite) moments magnétiques persistent après que le
• paramagnétiques si K est positif champ ambiant se soit estompé.
(ex. : la chalcopyrite) (ex. : magnétite, ilménite et pyrrhotine)
Les tableaux 1 et 2 ci-dessous donnent un ordre de grandeur des valeurs moyennes de la susceptibilité de quelques
roches et minéraux.
Nord Géographique
[X]
Y
Nord Magnétique
D
X
H
[Y]
I
Est
Géographique
F
Z
D : Déclinaison
I : Inclinaison
L’analyse des anomalies magnétiques constituant la L’intensité totale du champ terrestre varie selon notre
base de la prospection magnétique est celle des position sur le globe :
distorsions locales du champ terrestre qui modifient
direction et longueur du vecteur représentant F = 30 000 nT à l’équateur magnétique (I = 0°)
localement ce champ. F = De 60 000 à 70 000 nT aux pôles magnétiques
(I = 90°)
Les anomalies magnétiques sont provoquées par la F > 50 000 nT au Canada
présence, dans le sous-sol, de corps aimantables; leur F = 56 000 nT à Montréal
allure dépend beaucoup de l’inclinaison du champ F = 23 000 nT en Uruguay
dans la région étudiée. En outre, l’allure des
anomalies est sujette à la position, aux dimensions, à Tel que mentionné plus haut, les réponses
la forme et à la nature des corps perturbateurs. magnétiques dépendent surtout de la géométrie du
problème :
Les unités utilisées par les géophysiciens pour
mesurer l’intensité du champ F sont le gamma (γ) et a) géométrie du corps (exemple : tige, plaque, etc.)
le nanotesla (nT).
b) direction du champ terrestre (inclinaison I,
1 γ = 1 nT = 10 –5 Oersted. L’Oersted est l’intensité déclinaison D)
du champ en un point où s’exerce une force d’une
dyne sur un pôle magnétique unitaire. c) orientation du profil (ou ligne de vol) par rapport
à l’axe du corps
d) orientation du corps par rapport au champ champ anomal constitue le modèle que l’on
magnétique terrestre. Par exemple, à l’équateur, recherche. La figure 2.3 présente la forme générale
la réponse est la moitié de celle aux pôles des anomalies produites par diverses sources
géologiques simples sous diverses latitudes
Sur le terrain, on mesure le champ total qui est égal magnétiques et pour des traverses de directions nord-
au champ terrestre augmenté du champ anomal. Le sud et est-ouest.
3
Mise en œuvre sur le
terrain et instruments de
mesure
3.1 Instrument de mesure
3.1.1 Magnétomètre à sursaturation (1940)
3.1.2 Magnétomètre à précession nucléaire (1960)
3.1.3 Magnétomètre à pompage optique
3.1.4 Le gradiomètre
3.2 Mise en œuvre sur le terrain
3.2.1 Levés au sol
3.2.1.1 Les procédures
3.2.1.2 Les corrections
3.2.1.3 La présentation des résultats
3.2.2 Levés aéroportés
3.2.2.1 Les procédures
3.2.2.2 La planification
3.2.2.3 Les corrections
3.2.2.4 La présentation des résultats
3.2.3 Levés marins
N
ous devons d’emblée distinguer les levés au 3.1 Instruments de mesure
sol des levés aériens. Ces derniers, effectués
par avion ou hélicoptère, sont utilisés pour Dans ce sous chapitre, nous nous bornerons à donner
couvrir de grandes surfaces. La prospection les caractéristiques générales des instruments de
magnétique peut être divisée en deux catégories, soit mesure sans nous attarder sur le principe de leur
les levés régionaux (reconnaissance générale) et les fonctionnement. L’instrument géophysique utilisé
levés de détail. Les premiers portant généralement sur pour mesurer le champ magnétique terrestre est
de grandes surfaces, reflètent à grande échelle le appelé magnétomètre. Parmi les instruments anciens,
conditionnement géologique du substratum suivant le nous pouvons citer les suivants :
magnétisme des terrains qui le constituent. Les levés La boussole (1879) dont la précision de mesure
régionaux s’appliquent dans les domaines suivants :
est ± 15 nT
Exploration du pétrole, du charbon, etc.; La balance de Schmidt (1914), précision
= ± 3 nT
Étude des grands bassins sédimentaires;
Magnétomètre à torsion (1953), précision
Étude du tectonisme régional; = ± 2 nT
du champ est supérieur à 200 à 500 nT/m suivant une (normalement on conserve un rapport d’environ 10
direction quelconque. entre ces deux espacements).
3.1.3 Magnétomètre à pompage optique L’opérateur doit être exempt de tout matériel
magnétique comme boussole, canif, boucle de
ceinture, marteau, bottes à bouts protecteur en acier,
Une précision de ± 0,005 nT sur l’échelle de 20,000
etc. L’opérateur doit également éviter et/ou noter les
à 80,000 nT peut être obtenu avec ce magnétomètre.
lectures prises près de structures métalliques telles
L’enregistrement est intermittent : 0,5 à 1 seconde par
que : rails, clôtures métalliques, tuyaux, fils
lecture. Il n’est pas utilisé au sol mais sert à faire des
électriques, tubages de forage, etc.
levés aériens à grande altitude. Il est surtout utile en
exploration pétrolière où les anomalies recherchées
sont faibles. 3.2.1.2 Les corrections
Il permet de mesurer le champ total F et le gradient L’intensité du champ terrestre est affectée d’une
∂F variation séculaire, sans effet sur les études locales, et
vertical . Sa précision de mesure est de d’une variation journalière dont il faut tenir compte
∂Z en apportant des corrections dites diurnes. Dans la
± 0,01 nT/m. haute atmosphère, les molécules d’air se dissocient en
ions sous l’effet du rayonnement lumineux.
Le gradient vertical possède les caractéristiques L’ionosphère devient donc plus conductrice le jour (et
suivantes : non affecté par les variations diurnes, de façon plus importante l’été que l’hiver). Cette
élimine la composante régionale, meilleure résolution couche conductrice se déplace dans le champ
spatiale (sources près de la surface) et resserre géomagnétique et induit des courants telluriques qui
l’anomalie autour de la source. La gradiométrie agit sont à l’origine des variations diurnes du champ. Le
comme un filtre passe-haut en coupant les basses comportement du champ géomagnétique peut être
fréquences (champ régional) et en amplifiant les épié de deux façons pour en corriger les variations
hautes fréquences (anomalies locales). diurnes:
La dérive instrumentale est vraiment négligeable avec Le capteur (oiseau) est placé sous l’avion ou
un équipement moderne. l’hélicoptère pour que les effets magnétiques parasites
soient adéquatement compensés.
Correction d’altitude
L’espacement des lignes versus la hauteur du capteur
Le gradient vertical est d’environ -0,03 nT/m aux est environ l,5 si les lignes sont perpendiculaires à la
pôles et de -0,015 nT/m à l’équateur. Les effets géologie, sinon ce rapport doit être inférieur à 1,5.
d’élévation sont donc généralement négligeables, Quant à l’espacement des stations versus la hauteur
mais en régions montagneuses une correction du capteur, il est supérieur ou égal à 0,25. Notons que
d’élévation est quand même nécessaire. la profondeur de la source recherchée est ajoutée à
l’altitude du capteur si celle-ci n’est pas affleurante.
Correction de latitude-longitude
3.2.2.2 La planification
Le gradient horizontal, de façon locale, n’est pas
discernable. Ainsi, on n’applique pas de correction de Comme on l’avait discuté déjà plus haut, les levés
latitude aux données. Le gradient horizontal régionaux ont pour but de dresser une cartographie
géologique (recherche de contextes miniers
∂F ∂F
, varie entre 0 et 10 nT/km et est favorables), d’étudier des bassins sédimentaires, etc.
∂x ∂y De toutes les techniques de reconnaissance, ce type de
négligeable pour les levés au sol. levé possède le coût le plus faible soit de 5 à 12 $/km
lorsque réalisé seul en avion. Exemple : en Ontario
Correction topographique (réduction à un datum) espacement des lignes de vol ≅ 1,6 km, hauteur de
l’oiseau ≅ 1,4 km.
La topographie influence beaucoup le champ local.
Cependant, pour les levés au sol pour lesquels on Les levés semi-régionaux servent à la prospection
mesure la composante Z du champ, la correction de directe et à la prospection indirecte. À titre
topographie n’est pas nécessaire. L’équation suivante d’exemple, voici ci-dessous quelques données sur la
permet de réduire les lectures de Z d’une surface z = h hauteur de vol (h) et les espacements entre lignes et
(x, y) à un plan z = 0 tel que : stations :
∂Z ∂Z
Z (x, y, 0) = Z (x, y, h) − h où est le Avion : h = 150 m,
∂z z = h ∂z ∆ lignes ≅ 200 m,
gradient vertical calculé à partir de Z (x, y, h) ∆ stations = 40 à 70 m
3.2.1.3 La présentation des résultats Hélicoptère : h = 50 m,
∆ lignes ≅ 200 m,
Sur le terrain, on dessine les profils ou les contours
afin de modifier les paramètres du levé si nécessaire, ∆ stations ≅ 15 m
de préciser une anomalie ou d’identifier plus
facilement les lectures erronées ou douteuses. ∆ lignes ou ∆ stations signifie : espacement entre les
lignes ou entre les stations.
Au bureau, on dresse une carte en couleur avec profils
rabattus si nécessaire. Il est important d’indiquer la En ce qui concerne le coût, il n’y a que le coût de
composante (verticale ou totale) mesurée sur la carte traitement (3$/km) et de mise en plan (environ 500
ainsi que l’inclinaison et la déclinaison locale du $/carte) qui s’ajoute au coût du levé EM puisque le
champ géomagnétique. MAG n’est que très rarement volé seul à ce niveau
(normalement en conjonction avec un levé EM ou un
Le coût d’un levé au sol varie entre 70 à 150 dollars levé radiométrique).
par km et la production est d’environ 5 à 10 km par
jour.
Correction diurne Les sorties analogues nous donnent les profils en vol
pour une première vérification de la qualité des
Les variations diurnes sont négligeables sur un profil, résultats. Les données étant enregistrées sous forme
mais peuvent compliquer le traçage des courbes de numérique, on a toute la flexibilité voulue pour la
contour. Pour palier aux variations diurnes, il faut présentation finale (échelle, espacement des contours,
établir une station de base au sol et des lignes de couleurs).
contrôle pour effectuer un nivellement des traverses.
Correction d’altitude
3.2.3 Levés marins
Le capteur (poisson) est remorqué de 150 à 300
Cette correction est parfois nécessaire et l’altitude est
mètres à l’arrière du bateau (magnétomètre à
mesurée par baromètre ou GPS.
précession nucléaire).
Correction de latitude – longitude et
Puisque les levés aéroportés sont moins coûteux et
positionnement des lectures
plus rapides, ce type de levé n’est effectué que
lorsqu’il accompagne un levé gravimétrique et/ou
Cette correction se fait grâce à l’équation du champ
sismique marin.
géomagnétique de référence internationale (IGRF).
La localisation se fait par GPS et corrélation entre un
À l’aide d’une station de base fixe, la correction
film de vol et une photo mosaïque du territoire
diurne est effectuée car le tracé des lignes de contrôle
couvert. Le film est synchronisé avec les
ne convient normalement pas au levé sismique qui est
enregistrements numériques à l’aide de différente
la principale motivation de l’expédition.
fiducie.
Interprétation
I
l existe de nos jours une gamme de programmes La réponse magnétique est affectée par les
bien élaborés pour l’interprétation des données dimensions du corps, la susceptibilité magnétique
magnétiques. Cependant, beaucoup de facteurs résultante, la forme géométrique du corps et la
affectent la forme des anomalies et les très distance entre la source anomale et le point de
nombreuses simplifications introduites dans le mesure.
processus de l’interprétation demandent à ce que l’on
soit vigilant lors de la modélisation de ces données. L’effet de la hauteur de vol sur l’amplitude de
Par exemple, il est rare que l’on puisse tenir compte l’anomalie peut se caractériser par un profil de moins
du magnétisme rémanent ou de l’hétérogénéité en moins étroit et un maximum de moins en moins
magnétique des corps étudiés; par ailleurs, la mise en prononcé au fur et à mesure qu’on grimpe en altitude.
évidence des anomalies par élimination des tendances
régionales reste toujours un peu arbitraire. De plus, Dans le cas de deux corps magnétiques situés à une
lorsqu’on travaille par profils espacés, on n’a pas distance x l’un de l’autre et placés à une profondeur z
toujours la chance d’obtenir la meilleure « signature » dans le sous-sol, la résolution sera d’autant meilleure
du corps perturbateur, l’allure de l’anomalie se que la hauteur de vol est faible. Cette résolution est
modifiant lorsque changent l’inclinaison ou maximale lorsque le levé est exécuté à la surface du
l’orientation du corps, l’inclinaison du champ, la sol. Aucune résolution ne sera possible si la hauteur
position des profils. (h) du vol est supérieure à la différence entre
l’espacement x des corps et leur profondeur
Le but ultime des levés magnétiques est, qu’après les (h > x − z).
diverses corrections et traitements mathématiques, on
puisse procurer au client des produits utiles à Lorsque la cause de la perturbation (source de
l’avancement des connaissances sur la propriété l’anomalie) s’enfonce en profondeur, les pentes de
minière. Pour ce faire, différentes cartes résiduelles l’anomalie diminuent d’une part et d’autre part, la
en isogammes et des cartes transformées sont établies longueur d’onde de l’anomalie est de l’ordre de une à
pour être livrées au client. En d’autres termes, le trois fois la profondeur du corps perturbateur (de
report sur cartes des données permet de tracer des façon approximative).
courbes de même anomalie, dites isoanomales, ou
simplement isonomales. C’est donc l’interprétation La direction de l’aimantation induite (I, D) par
des résultats faite à partir des cartes (d’isonomales) rapport au corps influence beaucoup la réponse
qui permettra de donner des informations sur la ou les observée (figure 4.1).
structures magnétiques recherchées. Il est bien sûr
clair qu’on doit procurer au client un rapport L’orientation du corps détermine également la
technique clair et détaillé des différentes séquences réponse magnétique. C’est ce que présente la figure
des travaux exécutés depuis l’exécution des mesures 4.2 pour des profils aéromagnétiques perpendiculaires
jusqu’à l’interprétation des résultats en passant par les à un corps tabulaire pour diverses orientations du
corrections et traitements effectués. corps.
4.1 Paramètres affectant la réponse On sait que l’allure des anomalies dépend pour une
magnétique bonne part de l’inclinaison du champ dans la région
étudiée. Pour les anomalies induites, c’est
Les anomalies magnétiques sont caractérisées par leur l’inclinaison actuelle du champ terrestre qui influe sur
forme et leur amplitude très variables. Elles sont les caractéristiques des distorsions du champ. Par
presque toujours asymétriques et apparaissent souvent contre, pour les anomalies rémanentes, ces
complexes même si elles sont issues d’une structure caractéristiques dépendent de l'inclinaison du champ
simple. Considérant le fait que plusieurs sources lors de périodes géologiques antérieures.
peuvent être à l’origine d’une même anomalie, il L’aimantation est en quelque sorte demeurée figée
n’existe pas de solution unique dans l’interprétation lors de la mise en place ou du métamorphisme des
des levés magnétiques. roches.
Hauteur Hauteur
du vol du vol
-----
-----
+++++
+++++
Anomalie de champ total
+
_
Hauteur
du vol
-- - -++
--++++
t Inclinaison = 90o
Ligne de vol
Inclinaison = 45o
N
t
Ligne de vol
Inclinaison = 0
Inclinaison = 45o
Ligne de vol
N
Inclinaison = 45o t
Trajectoire de vol
d
h=d
Plaque magnétique h t >>h
pP
t
Figure 4.2 : Anomalies du champ total observées au-dessus d’une plaque magnétique avec le
long axe horizontal et la dimension horizontale perpendiculaire à l’axe beaucoup
plus grand que l’épaisseur (dimension verticale). Les lignes de vol sont toujours
perpendiculaires au long axe.
Figure 4.3
X
A/2
F
h
0
Figure 4.4
A/2
F h
Figure 4.5
γ
+
F h
Figure 4.6
γ
+
xb
xa
_
Figure 4.7
γ
+
xb
xa
_
Figure 4.8
µ
+
x
__
S N
4.3.2 Autres procédés d’interprétation rapproche le plus des valeurs observées. La solution
des résultats finale sera toutefois grandement influencée par le
modèle initial car il ne faut pas perdre de vue que sans
contrainte, une infinité de solutions peuvent être
Inversion proposées pour expliquer adéquatement les données
observées sur le terrain.
Il existe des programmes permettant, à partir d’un
modèle initial proposé par l’utilisateur, de déterminer
le corps dont l’anomalie magnétique théorique se
Exemples
d’applications en
recherche minérale
L
a méthode magnétométrique est certes celle qui dont les principaux gîtes producteurs sont
possède le plus d'applications en exploration localisés au Pérou et en Chine:
minière, tout en étant la moins coûteuse. La
majorité de ces applications sont toutefois indirectes, Gisements associés à des intrusions
c'est-à-dire que les signatures magnétiques doivent (métasomatisme de contact).
être interprétées de façon à reconnaître un contexte
géologique ou structural caractéristique de la Gisements stratiformes dans des terrains
configuration d'un type de gisement. Cette recherche métamorphiques.
sera évidemment plus efficace si un modèle de
gisement a déjà été défini à titre d'objectif régional ou
local. 5.2 Prospection indirecte régionale
Des gisements de chromite stratiformes, Des gisements d'amiante, situés dans des
où les filons sont généralement contenus corps allochtones de roches ultramafiques
dans une péridotite ou son équivalent serpentinisées (Asbestos, Québec).
serpentinisé (Complexe du Bushveld,
Afrique du Sud et Great Dyke, Zimbabwe). Des gisements d'or archéens, associés à
des strates ferrifères rubannées (BIF) ou à
Des gisements de chromite podiformes des roches basiques ou ultrabasiques qui sont
qui se situent dans les portions ultramafiques magnétiques (seulement un des dix plus
des successions ophiolitiques (Massif de importants gisements d'or d'Australie
Zambales aux Philippines). occidentale n'est pas relié à une signature
magnétique à l'échelle 1:250 000).
Des gisements magmatiques de nickel et
cuivre (et EGP), dans des péridotites • Les systèmes d'altérations, qui sont facilement
volcaniques (Australie occidentale), dans des reconnaissables à l'échelle kilométrique par des
dunites intrusives (Thompson, Manitoba) et zones circulaires ou ovales de bas niveau et
dans des roches ultramafiques (Ungava, faible relief magnétique dues à la destruction de
Québec). la magnétite. Cette sensibilité de la magnétite à
l'altération hydrothermale fait de la méthode
Des gisements de nickel et cuivre, aéromagnétique un outil idéal pour repérer les
associés à des roches gabbroïques zones de minéralisation épithermale
magnétiquement différenciées et renfermant potentielles (échelle régionale).
de plus de la pyrrhotine (Sudbury, Ontario et
Lynn Lake, Manitoba).
La mine de Hajar est située au contrefort du Haut-Atlas à environ 35 kilomètres au sud de la ville de Marrakech au
Maroc. Il s’agit d’un gisement de type VMS encaissé dans des terrains d’âge viséen et situé sous 120 mètres de
recouvrement. L’amas principal mesure 300 mètres suivant son axe long par quelque 120 mètres suivant son axe
court et sa puissance verticale minimale connue jusqu’à présent est de 300 mètres. Il est principalement constitué de
pyrrhotine, sphalérite, galène et chalcopyrite. La teneur moyenne des zones exploitées est de 7% Zn, 2% Pb et 0,6%
Cu.
L’anomalie magnétique associée à cet important amas (figure 5.1) a été mise en évidence pour la première fois lors
d’un levé semi-régional au sol effectué par la CAG en 1965. Le sondage HS-1 réalisé en 1984 par le BRGM en
collaboration avec le BRPM a toutefois été implanté sur la base des résultats du levé aéromagnétique réalisé par la
société Geoterrex en 1968. Ce sondage avait alors intercepté plus de 120 mètres de minéralisation massive. En 1988,
l’ONA acquérait les droits miniers sur cet intéressant prospect et procédait à une campagne de sondages
systématiques qui a permis la définition de plus de 12 millions de tonnes de réserves prouvées. La mine de Hajar a
finalement été inaugurée en décembre 1992. Les développements miniers subséquents, basés sur la réinterprétation
des données géologiques et des levés géophysiques au sol effectués par SAGAX Magreb S.A., ont permis la
définition d’au moins 4 millions de tonnes de réserves supplémentaires au nord-est de la mine.
[Ces gisements renferment également La cartographie des diverses lithologies doit être
pyrrhotine et magnétite. De plus, le traçage d'un effectuée avec prudence dans certains secteurs où
niveau exhalatif repère situé l'activité hydrothermale a forcé la précipitation de
stratigraphiquement au-dessus des corps magnétite. La déposition de celle-ci sera contrôlée
sulfurés massifs peut-être réalisé par MAG en par la porosité de sorte que les anomalies suivront
davantage la tectonique que la lithologie. Voyons
condition de faciès oxyde].
toutefois comment tirer avantage de ceci.