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Chapitre 3:

Les zones de divergence


Introduction

La divergence est l'un des trois types de mouvement qui animent les plaques
lithosphériques. Les dorsales océaniques sont les lieux de productions de la lithosphère
océanique. Leur activité est responsable de la création et de l'éloignement progressif des
plaques. Elles sont le siège d'une activité tectonique, sismique et magmatique.
I- La morphologie des fonds sou-marins:

V: volcans Croûte océanique Croûte continentale

- La marge continentale: c’est le prolongement du continent sous l’océan


- La plaine abyssale: région plate profonde de -5000m,
- La dorsale océanique: chaine de montagne sous‐marine dont les sommets se situent en
moyenne 1000 à 2000 au dessus des plaines abyssales.
I.1- la marge continentale:
On distingue deux types de marges:
 Une marge continentale stable ou passive:
• située à l’intérieur d’une même plaque,
• elle ne présente aucune activité sismique ou magmatique
• Elle englobe la plateau continental, le talus (pente)continental et le glacis continental
• C’est le cas de la plus part des marges de l’océan atlantique
I- La morphologie des fonds sou-marins:
I.1- la marge continentale:

 Une marge continentale active:


• Située à la limite d’une plaque, au niveau des zones de subduction
• Caractérisée par une activité sismique et volcanique intense
• Englobe le plateau continental, le talus et la fosse océanique (zone très profonde jusqu’à
-11km)
• Cas des marges de l’océan pacifique
Marges passives

Marges actives
Différence entre une marge passive et une marge active

Pl 1 Pl 2 Pl 3
I.2- la plaine abyssale ou le bassin océanique:

C’est une large dépression généralement plane, profonde de -5000m, elle est située
sur la croûte océanique.
I.3- la dorsale océanique:

 C’est le lieu de formation de la lithosphère océanique suite à la remontée de


l’asthénosphère
 Les dorsales sont caractérisées par des séismes à foyers superficiels (moins de 10
kilomètres de profondeur). Cette activité sismique est due aux failles normales qui
affectent l'axe de la dorsale.
I.3- la dorsale océanique:

L'axe de la dorsale océanique n'est pas continu. De nombreuses failles viennent décalées cet axe
de quelques centaines de kilomètres. Ce type de faille est appelé faille transformante, elles sont
caractéristiques d'une zone de coulissage.
II- La formation de la croûte océanique
II.1-Composition de la croûte océanique
Basalte en coussins: pillow-lavas
II- La formation de la croûte océanique
II.2- La fusion partielle de la péridotite à l'axe de la dorsale

II.2.1:Les indices apportés par le flux géothermique

 Le flux géothermique (ou flux thermique) correspond à la quantité de chaleur venant de


la profondeur et traversant une surface donnée en un temps donné. A la surface de la
Terre il est en moyenne de 60 mW.m‐2
 La cartographie mondiale de ce flux fait apparaitre des zones présentant un flux
géothermique plus faible que la moyenne (anomalie négative, bleu) et d'autres zones
présentant un flux géothermique plus élevé que la moyenne (anomalie positive, rouge).
II- La formation de la croûte océanique
II.2- La fusion partielle de la péridotite à l'axe de la dorsale
II.2.1:Les indices apportés par la tomographie sismique

La tomographie sismique permet une cartographie, à différentes profondeurs, des


hétérogénéités du manteau. On met alors en évidence des zones "anormales" où la vitesse des
ondes est soit plus grande soit plus faible que celle prévue.
 Les anomalies négatives de vitesse( zones lentes )correspondent à des zones plus chaudes
du manteau ,
 les anomalies positives de vitesse(zones rapides) correspondent à des régions plus froides
du manteau.
Principe de la tomographie sismique

 Secteur 1: correspond à une zone du


manteau plus froide

 Secteur 2: Correspond à une zone du


manteau plus chaude
II- La formation de la croûte océanique
II.2- La fusion partielle de la péridotite à l'axe de la dorsale

Les informations apportées par ces deux cartes (carte du flux géothermique et carte de
tomographie sismique) nous permet de conclure qu’il ya une remontée de matériel plus chaud
asthénosphérique au niveau de l'axe des dorsales.
II- La formation de la croûte océanique
II.2- La fusion partielle de la péridotite à l'axe de la dorsale

La fusion partielle d'une roche correspond au passage sous forme liquide d'une partie de cette
roche solide.
Les 2 états solide et liquide d'une roche permettent de définir trois grande zones.
‐ Une zone où la roche est entièrement solide
‐ Une zone ou coexiste une partie solide et une partie liquide
‐ Une zone entièrement liquide.
Ces 3 grandes zones sont séparées par des limites physique appelées solidus et liquidus. (Avant
le solidus toute la roche est sous forme solide, après le liquidus toute la roche est sous forme
liquide , entre les deux coexistent la forme solide et liquide: c’est la zone de la fusion partielle).
Le gradient géothermique (ou géotherme) :

C’est l’augmentation de la température avec la profondeur

Géotherm
e
II- La formation de la croûte océanique
II.3- Mécanisme de fusion partielle.

 Au niveau de l'axe des dorsales la remontée de l'asthénosphère se fait rapidement, on parle


de décompression adiabatique. Cette diminution de pression se fait sans perte de chaleur et
elle est à l'origine de la fusion partielle du manteau asthénosphérique.
 Sur un diagramme pression/température nous pouvons retracé le trajet des roches du
manteau sous les dorsales. Normalement, dans les conditions normales de pression et
température (suivant le géotherme océanique) la péridotite ne fond pas . C'est la remontée
du manteau qui permet à cette péridotite de passer au delà de la courbe du solidus et de
commencer sa fusion.
 La fusion partielle donne un magma basique (mafique), qui au cours de sa remontée va
cristalliser et donner naissance à la croûte océanique. La péridotite non fondue (péridotite
résiduelle) va former le manteau lithosphérique.
liquide
Filons
CO

Moho

solide
Emission de basalte
dans l’axe de la dorsale

Sédiments
Basaltes en coussins
Dykes (filon)

Gabbros massifs

Gabbros lités

péridotites
lithosphériques
(foliées)

Remontée de
l’asthénosphère
L’expansion océanique: C’est l’augmentation de la surface d’un océan au cours du temps,
L’accrétion océanique: c’est la formation de la lithosphère océanique au niveau des dorsales.
L’expansion océanique et l’âge des basaltes:
III- Les preuves de l’expansion océanique :
III.1- L’apport du magnétisme fossile (le paléomagnétisme)
 Le champ magnétique terrestre:

Le noyau externe liquide est le siège de mouvements convectifs turbulents


générant le champ magnétique terrestre,
Le champ magnétique nous protège contre les vents solaires
 Le champ magnétique terrestre:

Les paramètres du champs


magnétique terrestre

Déclinaison
Inclinaison magnétique décalage entre le pôle
magnétique et
varie de 0à 90° en fonction de Intensité du champ géographique variables
la latitude
magnétique en f(t) et f(lieu)
 Les inversions du champ magnétique 

Ng
Sm Ng Nm

Sg Nm Sm
Sg

Passé: Epoque inverse Actuel: époque normale


 Les inversions du champ magnétique 
Certaines roches comme les basaltes contiennent la magnétite (minéral) (Fe3O4) qui s’aimante dans un
champ magnétique et en conserve la mémoire.
Les études du magnétisme des roches anciennes montrent que, la polarité du champ magnétique
terrestre, a subi des inversions aléatoires au cours des temps géologiques. On définit :
‐ Une époque normale : période pendant laquelle le Nord magnétique(Nm) est proche du Nord
géographique (Ng).
‐ Une époque inverse : période pendant laquelle le Nm est proche du Sud géographique.
La datation des basaltes, par les méthodes radiochronologiques (la datation absolue), a permis d’établir
une échelle magnéto stratigraphique qui date ces inversions.
 Les inversions du champ magnétique 

La datation des basaltes, par les méthodes radiochronologiques (la datation absolue), a permis
d’établir une échelle magnéto stratigraphique qui date ces inversions.

Les inversions du champ magnétique terrestre au


cours des 5 derniers millions d’années (en noir :
époque normale, en blanc : époque inverse)
 Les anomalies magnétiques :

t1 t2 t3
 Les anomalies magnétiques :

10
4
10
-

+
4 4
10
 Les anomalies magnétiques :
 Les anomalies magnétiques :

 Une anomalie magnétique : c’est la différence entre le champ magnétique mesuré en un


point donné de la surface terrestre et le champ magnétique terrestre moyen actuel.
 Le champ magnétique mesuré au-dessus des océans est la somme du champ magnétique
actuel et du champ magnétique mémorisé par les basaltes au moment de leur
refroidissement.
 une anomalie positive : la valeur mesurée est supérieure à la valeur du champ magnétique
terrestre moyen. Le basalte a fossilisé un champ de même sens que le champ actuel donc
l’aimantation fossile s’ajoute au champ actuel
 Une anomalie négative : la valeur mesurée est inférieure à la valeur du champ magnétique
terrestre moyen. Le basalte a fossilisé un champ magnétique de sens inverse de celui du
champ actuel donc l’aimantation fossile se soustrait au champ actuel.
Donc une anomalie positive indique une époque normale, et une anomalie négative indique
une époque inverse.
Anomalies magnétiques et vitesse de formation du fond océanique

La reconnaissance des âges des anomalies et leurs distances par rapport à la dorsale
permettent de calculer la vitesse de l’expansion océanique.

V= d2-d1/t2-t1

Dorsale Atlantique
Dorsale E- pacifique
V= d/t = 70 km / 3Ma
13,5.106cm/ 3.106 an
= 70. 105 cm/ 3. 106 an
V= 4,5cm/an
= 2,3 cm/an
V’= 9cm/an
V’= 2.V= 4,6 cm/an
Dorsale

V: vitesse de la formation
Du basalte
V’: vitesse de l’expansion
océanique
III- Les preuves de l’expansion océanique :
III.2- l’apport des sédiments océaniques :

La datation des sédiments de part et d'autres des dorsales océaniques montre que plus on
s'éloigne de la dorsale plus les couches de sédiments au contact direct avec le basalte sont
anciennes.
III- Les preuves de l’expansion océanique :
III.3- L’apport des volcans des points chauds :

V=(1000-800)km/ (10-8) Ma
V= 200. 105/2.106 = 10 cm/an 0 Ma
10 Ma 8 Ma

800 km

1000 km

V= 200 km/ (10-8) Ma


V= (1000 – 0) km/(10- 0) Ma

V: vitesse de déplacement de la plaque


Magmatisme intra-plaque (à l’interieur) ( le contraire: inter-plaque): entre 2 plaques
III- Les preuves de l’expansion océanique :
III.4- L’apport du système GPS
IV- Naissance et évolution d'un océan

Stade 1 (bombement): La remontée des courants asthénosphériques chauds sous une plaque
continentale cause une dilatation de la matière et une diminution de la densité qui conduit à
un bombement et fracturation de la lithosphère, avec un début de volcanisme.
IV- Naissance et évolution d'un océan
Stade 2 (Rift continental) : Le mouvement d’extension produit un étirement de la lithosphère; il
y aura alors effondrement en escalier le long de failles normales listriques, ce qui produit une
vallée appelée un rift continental. Il y aura des volcans et des épanchements de laves le long des
fractures. Le Grand Rift africain en Afrique orientale en est un bon exemple.

Rift: fossé , dépression Est: orientale


Ouest: occidental
Nord: septentrion
Sud: méridionale
Rotation ou basculement

Bloc basculé

Faille normale listrique


Le Grand Rift africain
IV- Naissance et évolution d'un océan

Stade 3 (océan étroit) : Avec la poursuite de l'étirement, les deux morceaux de lithosphère
continentale se séparent et s'éloignent progressivement l'un de l'autre. Le volcanisme sous-
marin forme un premier plancher océanique basaltique (croûte océanique) de part et d'autre
d'une dorsale embryonnaire, c'est le stade d’océan étroit, comme par exemple la mer Rouge. De
chaque côté de l'océan se forme une marge passive découpée par des failles normales qui
délimitent des blocs basculés.
IV- Naissance et évolution d'un océan
Sédiments post rift Sédiments syn-rift (en même temps)

Sédiments anté-rift
IV- Naissance et évolution d'un océan

Stade 4 (océan large): L'élargissement de l’océan étroit par l’expansion des fonds océaniques
conduit à la formation d'un océan large de type Atlantique.
V- Evolution de la lithosphère océanique :
En s’éloignant de la dorsale océanique:

Age de la
lithosphère 2 10 15 25 30 40 60 80 100
en Ma

Epaisseur de la
lithosphère
Océanique 13.4 30 36.8 47.5 52 60 73.6 85 95
(en Km)
 

Epaisseur de la
croûte océanique 6 6 6 6 6 6 6 6 6
(en Km)

Epaisseur du
manteau 7.4 24 30.8 41.5 46 54 67.6 79 89
lithosphérique
(en Km)
V- Evolution de la lithosphère océanique :

Isotheme: courbe d’égale température 1200°C (1300°C): c’est la limite entre


La lithosphère et l’asthénosphère)

T
d

En s’éloignant de la dorsale, la T° de la lithosphère océanique diminue, donc sa densité


Augmente. Dons elle va s’enfoncer en bas,
V- Evolution de la lithosphère océanique :

Au fur et à mesure de l'expansion océanique, la croûte et le sommet de l'asthénosphère se


refroidissent. Le sommet de l'asthénosphère se transforme en manteau lithosphérique. D’où un
épaississement de la lithosphère, alors que l’épaisseur de la croûte océanique reste constante.
Avec le refroidissement, la densité de la lithosphère océanique augmente jusqu'à atteindre et
dépasser celle de l'asthénosphère. L'augmentation de masse de la lithosphère, plus dense que
l'asthénosphère, aboutit à son enfoncement entraînant un approfondissement des océans. C'est
cette lithosphère océanique froide, épaisse et dense qui sera impliquée dans les processus de
subduction.

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