Le bassin du Rio Del Rey (RDR) au large du Cameroun est situé dans la partie sud-ouest du

Cameroun, dans la région du sud-ouest et est centré dans les eaux du golfe de Guinée. Il est
bordé à l'ouest et au nord-ouest respectivement par le delta du Niger et le flanc de Calabar et au
sud par le bassin du Rio Muni (Guinée équatoriale). Le bassin du RDR comprend la partie la plus
orientale du complexe du delta du Niger [ 1 ] . Elle est bordée au nord par les collines de Rumpi
et à l'est par la ligne volcanique du Cameroun (CVL) qui la sépare du bassin de Douala/Kribi-
Campos. La zone est située entre les latitudes 8.40 et 9.00 E et les longitudes 4.00 et 4.80 N, à
l'ouest du CVL SSW-NNE ( Figure 1 ). Le segment offshore du bassin du Rio Del Rey est de 7000
km 2et est le principal bassin producteur de pétrole au Cameroun avec environ 90% de la
production du pays tandis que le bassin de Douala/Kribi Campo produit le reste [ 2 ] .

Le bassin du Rio Del Rey est un gisement d'hydrocarbures géant qui a attiré l'attention puisqu'il
s'agit d'environ 200 millions de barils de réserves prouvées. Suite à la première découverte
commerciale en 1972 dans le champ d'Ekoundou, développé par l'ancien France Elf Serepca,
l'exploration et la production pétrolières dans le bassin ont été à un niveau élevé.

Contexte géologique
L'histoire tectonique et stratigraphique de l'évolution du bassin du Rio del Rey, comme des
autres bassins qui bordent la côte ouest africaine, est étroitement liée aux processus de rifting
qui ont conduit à l'ouverture de l'Atlantique Sud, à la séparation conséquente de l'Amérique du
Sud du continent africain et à la formation du golfe de Guinée [ 11 ] . Plusieurs auteurs [ 12 ] -
[ 19 ] , ont rapporté sur les processus tectoniques qui ont commencé du Jurassique supérieur au
Crétacé inférieur, notamment ; la séquence syn-rift (Barrémien-Aptien), la phase de transition
rift-dérive (Aptien moyen-tardif) et une phase post-rift (Albien - Présent) qui comprend trois
étapes de dérive ; Dérive I (Albien - Coniacien, Dérive II (Santonien - Éocène) Dérive III (Éocène -
Pléistocène).

Aspects stratigraphiques :

Le bassin a accumulé plus de 6 000 m d'épaisseur de sédiments clastiques et biogéniques

marins et non marins dont l'âge varie du Néocomien au Récent. Des roches sédimentaires
principalement crétacées affleurent sur la partie terrestre du bassin tandis que les roches
tertiaires recouvrent le crétacé principalement sous forme de séquences deltaïques
progradationnelles au large. La stratigraphie du bassin ( Figure 2 ) est encore très incomplète,
car les séquences sédimentaires crétacées restent encore à étudier en détail. Cependant,
recouvrant directement et en discordance le socle précambrien se trouve l'unité
conglomératique basale de mudstones, de grès et de conglomérats continentaux fluvio-lacustres
néocomiens-albiens. Cette unité se distinguait à l'origine des dépôts Albien-Maastrichtien sus-
jacents [ 7] . A partir de données palynologiques, [ 9 ] ont daté des strates de l'Albien-
Cénomanien constituées de fines couches de calcaires interstratifiées au sein d'un schiste
majoritairement gris foncé à noir dans la partie nord du bassin. L'unité sédimentaire du Turonien-
Coniacien a été décrite comme faisant partie des sédiments du Crétacé supérieur de ce bassin
[ 2 ] . L'unité est constituée de schistes calcaires gris foncé, fréquemment interstratifiés par des
marnes, des calcaires et des siltstones. Des études récentes ont établi l'unité Campanien-
Maastrichtien qui est provisoirement et officieusement appelée la « Formation de Kita » [ 4] . Le
Paléocène - Formation récente d'Akata est une unité de schiste marin pro-deltaïque recouvrant
les sédiments du Crétacé. Il est recouvert par l'unité de front deltaïque alternant sables et
schistes argileux de l'Oligocène-Miocène à Récent, Formation d'Agbada. La formation de grès du
Bénin pliocène-récent est l'unité la plus élevée, qui comprend des grès de plaine continentale à
côtière dans ce bassin ( Figure 2 ).
Bassin du Rio Del Rey
La figure 5 montre la coupe structurelle du bassin du Rio Del Rey déduite des différentes études
qui ont été menées sur (RDR). Sa marge sud est une marge divergente dont la formation est liée
à l'ouverture de la Atlantique Sud, entre les continents africain et sud-américain durant l'Albo-
Aptien. Cette ouverture s'est faite par une première phase de rifting marquée par une
fracturation extensive du socle et une phase de rift principalement dominée par des failles de
croissance ( [ 16 ] . Cette marge correspond à l'extrémité orientale du delta du Niger établie au
cours du Paléocène-Eocène. Elle est limitée à l'Est par la zone de fracture majeure du
Pernambouc-Tiko-Adamaoua, véritable charnière des marges de l'Atlantique central où
s'injecterait plus tard le gigantesque volcan du Mont Cameroun.
La structure du bassin est caractérisée par un réseau dense de failles syn-sédimentaires et post-
sédimentaires plus ou moins parallèles à la côte avec de nombreuses compensations ou
anticlinaux de renversement caractéristiques des provinces deltaïques et présentant de bonnes
fermetures structurelles favorables à l'accumulation d'hydrocarbures [ 17 ] . Il existe également
des dômes et des rides argileuses se succédant d'Est en Ouest et allongées Nord-Sud : elles
résultent de la compression verticale continue des argiles, plastiques et pressé de la formation
Akata. Ils dotent la province de structures propices à l'accumulation d'hydrocarbures.

Contrairement au bassin de Douala, le meilleur potentiel pétrolier du bassin du Rio Del Rey se
situe au centre, dans les formations dites « à alternance deltaïque » datées du Miocène
supérieur au Pliocène (environ 5 milliards d'années de gisements). Ces sédiments présentent
une alternance de niveaux sableux et argileux deltaïques. Le plissement de ces formations
suggère l'existence de pièges stratigraphiques structuraux potentiels. La présence de pièges
dans le flanc des rides est également avérée [ 1 ]. D'autre part, les rides argileuses intensément
fracturées facilitent la migration des hydrocarbures vers les pièges potentiels. La matière
organique a une origine marine plus claire. La maturité des roches mères est atteinte à partir de
3000 mètres de profondeur, et les principaux réservoirs découverts se situent entre 1000 et
2000 mètres de profondeur.