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Rapport de mécanique des sols

L E C LO UA G E D E S S O L S

MOUTOU Caroline

Master 1 Géosciences,
D y n a m i q u e Te r r e s t r e e t R i s q u e s N a t u r e l s

Remis le 16/03/12
TA B L E D E S M AT I È R E S

R é s u m é ....................................................................................... 2
I n t r o d u c t i o n .............................................................................2

I - P r i n c i p e d e f o n c t i o n n e m e n t d ' u n e p a r o i c l o u é e .......3
Procédé et réalisation d'une paroi clouée................................................................................. 3
Structure de paroi clouée......................................................................................................... 3
Les caractéristiques des clous.................................................................................................. 4

II-Principes et méthodes de dimensionnement d'une


p a r o i c l o u é e .............................................................................. 5
Le principe de dimensionnement............................................................................................. 5
Principe du calcul en surface de rupture circulaire ..................................................................5
L'action des clous dans le sol...................................................................................................6
Zone d'influence de stabilité.................................................................................................... 7
La déformation de la paroi...................................................................................................... 8

C O N C L U S I O N .............................................................................9

Bibliographie ...............................................................................10
Moutou Caroline Université Montpellier II

RÉSUMÉ

La technique du clouage des sols sera ici expliquée avec les principes et méthodes de
fonctionnement. Pour cela, on abordera tout d'abord le procédé de réalisation et la structure de la
paroi clouée puis les caractéristiques des clous. Ceci va permettre d'analyser par la suite les
principaux critères tels que le calcul de l'action des clous sur une surface en rupture circulaire et
dans le sol, puis le calcul de la zone d'influence de stabilité et les déformations de l'ouvrage par
lesquels le dimensionnement permet de justifier la mise en œuvre d'une paroi clouée.

INTRODUCTION

Dans le cadre du stage de terrain du 26 Janvier 2012, la mise en œuvre de méthodes


géotechniques à été nécessaire pour la construction de la déviation RD908 de Bédarieux.
Plus particulièrement, la technique du clouage des sols qui consiste à renforcer les sols en déblai et
assurer la stabilité du massif grâce à l'insertion de clous étant disposés parallèlement entre eux.
Cette technique ayant vu le jour en France en 1972 s'est considérablement développée et est utilisée
pour des ouvrages de soutènement tant provisoires que définitifs.
Appliquer cette technique à un ouvrage nécessite des dimensionnements qui sont réglementés par le
projet de norme Pr P 94-240 – Renforcement des sols – Soutènement et talus en sol en place
renforcé par des clous – Dimensionnement essentiellement fondé par les recommandations
Clouterre 1991 pour la conception, le calcul, l'exécution et le contrôle des soutènements réalisés
par clouage des sols.
Après une explication du principe de fonctionnement et la description de la structure d'un
soutènement par clouage dans un premier temps, ceci nous permettra d'aborder le principe et
d'analyser les méthodes de dimensionnements nécessaires à la réalisation d'un ouvrage de
soutènement en particulier la paroi clouée.

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I- PRINCIPE DE FONCTIONNEMENT
D'UNE PAROI CLOUÉE

PROCÉDÉ ET RÉALISATION D'UNE PAROI CLOUÉE

Lorsqu'il est prévu de terrasser en déblai, une technique consiste à réaliser une paroi clouée en
terrassant par passes horizontales de haut en bas. Voici le procédé selon le schéma 1 :

Légende du schéma 1 : procédé et réalisation d'une paroi clouée

1. terrassement en déblai 2. Pose de béton projeté armé sur le mur 3. Pose des clous injectés
4. Nouveau déblaiement pour une autre couche de 1 à 2 m de haut

A chaque passe, les clous sont disposés à intervalle régulier dans le massif de sol à soutenir, la
surface étant protégée par une peau mince généralement constituée de béton projeté.

STRUCTURE DE PAROI CLOUÉE

Lors du dimensionnement, on distingue toujours deux zones : une zone active (qui se déplace et se
déforme )et une zone passive qui est résistante et immobile. (voir figure 1). Elles sont séparées par
une surface de glissement difficile à définir et qui pour les calculs est assimilée à une surface plan
ou courbe. Le dimensionnement doit prendre en compte les caractéristiques physiques, mécanique
et la géométrie des sols.

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Le renforcement par clouage comporte : un


parement obtenu par béton projeté, des inclusions
(clous), et éventuellement des ouvrages associés.
Voir figure 1. Les ouvrages associés peuvent être
des dispositifs de drainage pour contrôler la
circulation de l'eau dans le terrain, soit des
micropieux sous le parement qui empêchent la
déformation verticale, ou soit des tirants
précontraints situés en tête et qui réduisent les
déformations horizontales. Il est a noté qu'en
générale on ne réalise pas de parois clouée en
présence d'une nappe d'eau.

Figure 1 : clouage des sols

LES CARACTÉRISTIQUES DES CLOUS

Deux grandes familles de clous se distinguent : les profilés métalliques et les clous forés.
Les clous qui sont constitués de profilés* métalliques , par exemple, les cornières* ou tubes
métalliques sont souvent mis en place par la technique de battage* mais aussi vibrofonçage*. Pour
un ouvrage à parement vertical, la longueur moyenne des clous est de 0,5 à 0,7 fois la hauteur H
du mur et la densité des clous est élevée soit : 1 à 2 clous au mètre carré. Cette technologie est
réservée à des ouvrages provisoires.
Les clous forés : sont scellés soit
par un coulis de ciment ou soit par
injection sous pression quand le
terrain a de faibles caractéristiques
et réalisés dans les forages. Cette
méthode permet obtenir un
meilleur « accrochage » du
clou-terrain. ces clous sont le plus
souvent des barres d'acier (de
haute adhérence pour le béton
armé – les aciers à haute limite
élastique sont déconseillés)
enrobés de coulis dont des
diamètre varient entre 9cm et
15cm généralement. Voir photographie 1 : clou foré + centreurs. Pour un ouvrage à parement
vertical, la longueur moyenne des clous est de 0,8 à 1,2 H mais la densité des clous est plus faible
( 1 clou pour 2,5 mètres carrés de parement). Cette technologie est utilisée tant pour les ouvrages
provisoires que définitifs.
A savoir que les clous souples (cornière, clous forés armés par une barre d'acier) ne peuvent

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être sollicités qu'en traction alors que les clous ayant une forte inertie (clous armé par un tube
métallique, pieux) peuvent être sollicités en traction et en flexion.

II-PRINCIPES ET MÉTHODES DE
DIMENSIONNEMENT D'UNE PAROI CLOUÉE

LE PRINCIPE DE DIMENSIONNEMENT

Comme précisé au commencement, le dimensionnement est réglementé par le projet de


norme Pr 94-240. Cette norme donne les éléments nécessaires à la justification de l'ouvrage aux
états limites. Ainsi, l'étude de la stabilité du massif cloué doit porté sur les points suivants :
– la stabilité globale de l'ouvrage selon des surfaces de rupture potentielles passant dans le
massif ou à l'extérieur de ce dernier.
– la résistance intrinsèque des clous
– la résistance du parement et la liaison parement-clou
– le risque d'instabilité locale pendant les phases de construction
– les déformations prévisibles de l'ouvrage qui sont estimées selon les états limites de service.

Le comportement et la justification des ouvrages cloués dépendent principalement de


l'inertie des clous et de leurs inclinaisons par rapport aux surfaces de rupture potentielle.

Quand la rigidité des clous dans le massif est suffisamment faible, ils sont considérés dans la
plus part du temps comme clous souples et les calculs sont relativement simples. On détaillera les
calculs dans le cas de rupture circulaire, qui est largement utilisée.

PRINCIPE DU CALCUL EN SURFACE DE RUPTURE CIRCULAIRE

Si le massif de sol peut être assimilé à un milieu homogène, l'utilisation d'abaques permet de
procédé à un pré-dimensionnement de l'ouvrage, pour cela on peut se référencer à l'abaque de
Gigan J.P Application du clouage en soutènement : paramètres de conception et de
dimensionnement des ouvrages. Bulletin de liaison L.P.C N°143, 1986.
La justification justification détaillée peut être réalisée par des méthodes telles celle de
Fellenius ou par celle de Bishop (voir la méthode détaillée dans le livre fondations et ouvrage en
terre). La méthode consiste à ajouter algébriquement l'action des clous aux moment moteurs et
résistants en présence, du massif cloué.

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L' ACTION DES CLOUS DANS LE SOL

L'orientation des clous influence le comportement des clous dans le sol, il est donc
nécessaire de justifier la valeur de son angle par rapport à l'horizontal, noté θ.

Lorsque qu'un clou traverse la surface potentielle de glissement (zone active), il exerce des
efforts au point N qui se décompose comme suit :
• une force d'arrachement ou effort de traction T normale à l'axe du clou (voir figure 3)
• un effort de cisaillement Tc, et un moment M qui sont nuls, le clou étant supposé souple.
L'action de la mise en traction du clou sur la surface de glissement peut être décomposée ainsi :
• une composante normale à la surface de rupture potentielle T . sin ( α + θ)
• une composante tangentielle d'intensité T . cos( α +θ)
avec α : l'inclinaison du rayon passant par N sur la verticale
θ : l'inclinaison du clou sur l'horizontale.

Les angles et vecteurs forces ont des orientations indiquées sur les figures 2 (a et b) : sollicitation
des clous souples.

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Le terme T . sin (α + θ) . Tan φ' contribue aux moments résistants, φ' étant l'angle de frottement
interne du sol au point N. L'effort T . cos (α + θ) doit être ajouté algébriquement aux moments
moteurs. Toutefois, ces forces ne peuvent se mobiliser que si elles sont compatibles avec la
cinématique du glissement. Pour que des clous souples puissent se mettre en traction, la condition
donnée en [1] doit être vérifiée. Alors les clous sont dans la situation figure 2a sinon, ils se plient et
sont dans ce cas, sont inefficaces, voir Figure 2b.
α +θ < π/ 2 [1]

D'autres calculs aux états limites ultimes sont réalisés en appliquant des coefficients de
sécurité partiels avec la formule de Fellenius dans laquelle est considérée ou pas la pression
interstitielle de l'eau. Les parois clouées étant déconseillées dans les terrains aquifères sans mesure
de précaution d'un drainage efficace et permanent.

La valeur T (effort de traction) est donnée par la formule [2] où γ mqs et γ mϭe sont les
coefficients de sécurité partiels sur le frottement latéral et la résistance à la traction du clou.

T<= min ( Ra / γ mqs , Rn / γ mϭe) [2]

Ra, donné par la formule [3], est la résistance à l'arrachement du clou par mobilisation du
frottement latéral dans la zone passive (critère d'interaction de frottement latéral)

Ra = P . Ln . Qs [3]
avec P : périmètre du clou
Ln : longueur d'ancrage des clous au-delà de la surface de rupture
qs : frottement latéral unitaire limite pour le clou considéré, qui peut être déduit de la
pression limite du sol à l'aide d'abaques donnant qs en fonction de la pression limite nette pl*.

Toutes ces formules sont utilisées lors du dimensionnement. Voyons maintenant les zones
d'influence de stabilité.

ZONE D'INFLUENCE DE STABILITÉ

Le terrain environnant fait parti intégrante de l'ouvrage. On distingue trois parties (figure 3) :
• zone 1 : zone de forte sollicitation des armatures au sein de laquelle peuvent se manifester
des problèmes de stabilité interne du massif cloué. Cette zone de terrain s'étend jusqu'à 0,3
– 0,5H à l'arrière du parement ( H étant la hauteur de la paroi).
• Zone 2 : zone où l'on peut observer un déplacement d'ensemble du massif cloué. Elle est
située à l'arrière de l'ouvrage. Elle s'étend dans un secteur situé entre Lclou (longueur des
clous les plus longs) et 1,5 H, compté depuis le parement.
• Zone 3 : zone dans laquelle peut se manifester un phènomène de stabilité général de grand
glissement. Elle s'étend jusqu'à 3 H à l'amont ainsi qu'à l'aval du parement.

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Figure 3 : zone d'influence – terrains associés. Zone 1 : zone de forte sollicitation des clous. Zone 2
: zone à l'arrière du massif cloué. Zone 3 : zones à l'amont et l'aval du massif cloué.

LA DÉFORMATION DE LA PAROI

Un ouvrage cloué a tendance à se déformer comme indiqué sur la figure 4 : la déformation


d'un mur cloué. Cependant lors du dimensionnement de l'ouvrage, il est possible de caractériser
cette déformation à l'aide des paramètres suivants :
– le déplacement horizontal en crête du parement Sh,
– le déplacement vertical en crête du parement Sv,
– la distance horizontale lambda de la crête au-delà de laquelle les déplacements sont
quasi-nuls.
Figure 4 : la déformation d'un mur cloué

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Pour les ouvrages courants d'inclinaison η modérée sur la verticale ou a parement vertical (η = 0),
de hauteur H et dont les clous sont inclinés de 10° à 15° sur l'horizontale, les règles ci-après,
déduites du comportement des ouvrages réels, sont utilisées.
La longueur λ peut être calculée par la formule [4] :
λ = H . [1 – tan(η)] . k [4]
où les valeurs k, Sv, Sh sont données en fonction du type de sol par la norme Pr-94-240.
L'action des tirants et micropieux, comme évoqué au paragraphe structure de paroi clouée, limite
respectivement les déformations horizontales en tête de paroi et les déformations verticales sous la
paroi (voir figure 2) déjà vu.

Ainsi se termine la partie sur le dimensionnement de la déformation de la paroi.

CONCLUSION

Au terme de ce travail, nous pouvons donc dire que la mise en œuvre d'une paroi clouée
repose essentiellement sur l'interaction développé entre le sol et les éléments de renforcement. C'est
grâce à ces interactions que l'on a pu identifier les principales qui sont nécessaires pour le
dimensionnement d'un tel ouvrage : le calcul de l'action du clou en surface de rupture et dans le sol,
du calcul de la zone d'influence de stabilité et les déformations engendrées sur le terrain. Par
ailleurs, nous avons vu l'intérêt du système de drainage associé aux parois clouées alors le domaine
qui reste à explorer serait le fonctionnement et le dimensionnement de ce système de drainage au
regard de l'ouvrage de soutènement.

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BIBLIOGRAPHIE

Livre : Fondations et ouvrages en terre, Gérard Philipponnat.


Guide technique du LCPC, Ouvrage de soutènement, Recommandations pour l'inspection détaillée,
le suivi et le diagnostic des parois clouées
Guide géotechnique Titan, clouage des parois
Dictionnaire : BTP professionnel, eyrolles

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