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CHAPITRE 1
CHAMP D'APPLICATION
- des indications techniques qui concernent tous les ouvrages ou parties d'ouvrages en
béton précontraint;
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CHAPITRE 2
GENERALITES
- la précontrainte par post-tension, dans laquelle les armatures disposées dans des
conduits sont mises en tension en s'appuyant sur le béton, donc après durcissement
de celui-ci ;
Dans le cas général, les armatures de précontrainte sont intérieurs au béton, mais il
existe des techniques spéciales utilisées en construçtion ou en renforcement d'ouvrages
qui consistent à mettre la précontrainte à l'extérieur. Celle-ci s'exerce alors, sans
adhérence entre le béton et les armatures, avec l'utilisation éventuelle de déviateurs
pour assurer au câble un tracé convenable.
". En butre, il convient d'évoquer les structures en arc ou à béquilles, dans lesquelles la
compression est appliquée par la composante horizontale des réactions d'appui qui
résulte de la forme de la structure.
2.1.1.1. Principe
La précontrainte par pré-tension, dite aussi par armatures adhérentes (PRAD), est
obtenue par la mise en tension d'armatures d'acier qui sont ancrées sur les extrémités
d'un banc portant les coffrages. Les extrémités de ces derniers sont traversées par les
armatures pré-tendues. Le béton est mis en oeuvre dans les coffrages directement au
contact des armatures. Quand le béton atteint un durcissement suffisant, la force de
traction régnant dans les armatures est relâchée aux extrémités du banc.
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2.1.1.2. Caractères particuliers
2.1.2.1. Principe
La constitution des armatures, des ancrages et le mode de mise en tension font l'objet
de procédés agréés. Les armatures en acier à haute résistance et les procédés de
précontrainte font l'objet d'agréments officiels.
La protection des armatures de précontrainte contre la corrosion constitue un facteur
de durabilité important. Pour assurer cette protection, après la mise en tension des
armatures et la fixation des ancrages au béton, les conduits sont théoriquement
complètement remplis d'un produit d'injection. L'opération nécessite un bon savoir-
faire. Il convient de noter que si divers produits d'injection ont été et sont utilisés
(graisses, résines, cires, coulis spéciaux ...), le produit généralement mis en oeuvre est
un coulis de ciment (eau + ciment + adjuvant).
La protection des ancrages des armatures de précontrainte est réalisée par un béton
de cachetage coulé après la mise en tension. Ce béton, mis en oeuvre en faible
quantité, n'a pas toujours été d'excellente qualité. Les cachetages doivent être
considérés comme un point faible lorsqu'ils sont situés en extrados ou en extrémité de
pièces, donc accessibles à des venues d'eau (proximité de joints ou de gargouilles,
défauts d'étanchéité ...).
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2.2. MORPHOLOGIE
Les ouvrages d'art sont précontraints longitudinalement ; ils peuvent en outre, être
précontraints transversalement.
Les structures les plus courantes s'apparentent aux types d'ouvrages d'art en béton
armé; en particulier on retrouve la décomposition habituelle:
- les tabliers à travées indépendantes, en dalle ou en poutres multiples sous chaussées
(à noter que les joints de construction ne sont pas toujours assortis de joints de
chaussée) ;
les tabliers à travées continues, en dalle ou en poutres, constituent le type de
structure fréquemment utilisé sur les voies importantes;
o o o
4
2.2.2. Les ponts à poutres
Les ponts à poutres précontraintes, par pré-tension ou par post-tension, sont le plus
souvent à travées indépendantes, en poutres préfabriquées et hourdis coulé en place.
Ils sont parfois à travées continues, la continuité étant obtenue par c1avage en béton
armé ou précontraint. Une continuité partielle existe en cas "d'attelage" réalisé
uniquement par le hourdis supérieur.
Ces ouvrages ont des tabliers dont la coupe transversale peut se caractériser par:
- la présence ou non de pré dalles dans le hourdis, le plus souvent non participantes,
c::
Ces structures sont moins nombreuses en béton précontraint qu'en béton armé.
Dans certains cas, seules les consoles cantilever sont en béton précontraint. En
général, compte tenu de la faible hauteur disponible, les articulations en travée, peu
ou non accessibles, constituent des points sensibles. La présence d'angulations de
profil en long résulte souvent de ['effet des déformations différées du béton .
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2.2.3.2. Les ponts à poutres maîtresses latérales en élévation
Ce type de structure est assez rare en béton précontraint. Il est utilisé notamment pour
des passerelles piétons.
Le risque le plus grave présenté par les ouvrages en béton précontraint est celui de la
corrosion des armatures de précontrainte par cheminement de l'eau.
A l'inverse des structures en béton armé, les structures à poutres en béton précontraint
peuvent connaître des déformations vers le haut.
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2.3.3 .. Importance et complexité de la surveillance
La précontrainte est une technique plus récente et plus complexe que celle du béton
armé. En constante évolution, cette technique ne souffre pas la médiocrité. Quelques-
uns de ses aspects, mal maîtrisés à l'époque de l'exécution de certains ouvrages,
peuvent engendrer des désordres qui font leur apparition soit dès les premières années
de service, soit après l'expiration de la période décennale de garantie.
Mais, alors que les structures en béton armé endommagées présentent des
déformations qui ne peuvent manquer d'attirer l'attention, il n'en va pas de même, en
général, pour les structures en béton précontraint.
Du moins, l'expérience acquise a-t-elle permis de mettre l'accent sur deux points très
importants:
La plupart des ouvrages d'art en béton précontraint sont suffisamment récents pour
que les documents, s'ils n'ont pas été convenablement conservés, puissent encore être
retrouvés, au besoin dans les archives des entreprises ou des bureaux d'études. Il
convient donc, aussi souvent que nécessaire, de profiter des documents qui peuvent
encore exister pour compléter et mettre à jour les dossiers.
••
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CHAPITRE 3
Lorsque des désordres sont constatés sur des ouvrages en béton précontraint, ils sont
dans la plupart des cas difficiles à interpréter et à évaluer, car leurs origines et leurs
causes peuvent être multiples et complexes. Leur analyse nécessite souvent le recours à
des spécialistes.
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3.1.2. Défauts d'exécution et de mise en oeuvre des matériaux
- de mauvais bétonnages localisés liés soit à des difficultés de remplissage des âmes
ou des talons de poutres, soit à une trop forte densité du ferraillage passif ou des
conduits de précontrainte (aux raccordements âme/talon par exemple) ;
- des défauts d'exécution de l'injection des conduits de précontrainte. Le risque de
rupture de fils ou de torons de :précontrainte due à la corrosion existe toujours si
l'ouvrage présente des défauts d'mjection (à ce sujet, il convient de se rappeler que
les câbles relevés qui s'ancrent dans des encoches au niveau de l'extrados d'un
tablier sont particulièrement vulnérables aux cheminements d'eau) ;
- des défauts géométriques apparents qui peuvent avoir pour origine, non seulement
des tassements différentiels de coffrage, mais aussi des différences de contre-flèche
des poutres, liées à des qualités variables de béton, à des mises en charge
dissymétriques des tabliers, à des mises en précontrainte trop brutales;
- des manques de précautions et des malfaçons de tout ordre; par exemple:
défauts liés à la manutention des pièces préfabriquées (épaufrures, cassures ...),
défauts liés au béton (cure, étuvage, retrait hydraulique, reprise de bétonnage ...),
défauts de mise en oeuvre des unités de précontrainte (écrasements,
déformations, déplacements et festonnage des conduits, pendant la phase de
bétonnage; blocs d'ancrage mal arrimés ...),
Ces défauts se manifestent d'abord par des désordres superficiels localisés, des défauts
de parement ou des fissurations des dalles ou des poutres (ces fissures superficielles
peuvent quelquefois s'estomper avec le temps). Mais certains d'entre eux peuvent
évoluer jusqu'à avoir des conséquences sur la résistance de la structure, sans pour
autant s'accompagner de manifestations très apparentes.
Elles peuvent intéresser le béton et les armatures passives, ainsi que les câbles de
précontrainte sous tension qui peuvent être soumis à des ruptures fragiles par
corrosion fissurante.
Une fissuration peut avoir été initiée de différentes façons; elle peut être due soit à la
circulation d'engins de chantier sur un tablier dont le béton est encore jeune, soit au
passage des charges non réglementaires ou exceptionnelles non prévues, quelquefois
clandestines, sur des ouvrages en service, enfin par le rechargement abusif de la
chaussée de l'ouvrage.
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3.1.5. Chocs et accidents divers
Dans le cas d'une poutre précontrainte par post-tension, une rupture localisée peut, si
les conduits ne sont pas correctement injectés, évoluer vers une détension progressive
des armatures
longueur endommagées,
de la pièce, et finalemententraînant
un risque une perte de
de rupture précontrainte
différée sur toute
de la poutre. la
Sur une poutre pré-tendue, le défaut de réparation d'une mise à nu d'aciers évoluera
vers une rupture des armatures par corrosion et un affaiblissement de la section
résistante de la pièce.
Contrairement aux structures pleines et massives telles que les dalles, les structures
trop grêles sont particulièrement sensibles aux agressions de l'environnement, ainsi
qu'aux chocs.
- les discontinuités résultant des joints de construction sont des points faibles vis-à-vis
de la fissuration, dans la mesure où les continuités d'armatures et de conduits n'ont
pas toujours la qualité et la précision souhaitables, et où les armatures sont elles-
mêmes discontinues;
- la transmission des efforts est souvent plus aléatoire dans des ouvrages constitués
par assemblage d'éléments préfabriqués que dans des structures exécutées d'un seul
tenant.
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3.3. LA FISSURATION
3.3.1. Particularités
Les règlements plus récents (calcul aux états-limites) acceptent ou non la formation de
fissures de flexion en fonction de l'agressivité du milieu, mais pour autant que des
armatures passives assurent une répartition de ces fissures comme en béton armé, que
celles-ci ne traversent pas le béton entourant les armatures de précontrainte, et
n'apparaissent que sous des charges d'exploitation maximales.
Les fissures apparues sur les ouvrages précontraints résultent le plus souvent des
phénomènes suivants, qui quelquefois se conjuguent:
- la mise en oeuvre de nouveaux procédés, mal maîtrisés au début, tels que les
traitements thermiques sur chantier, ou la réalisation fractionnée des structures;
Aussi, toute fissure dans les structures ou éléments de structure en béton précontraint
doit être identifiée et son évolution surveillée. Car, à l'inverse du béton armé, une
fissure fine n'est pas a priori moins significative, voire moins dangereuse, qu'une
fissure ouverte. Sa signification est liée à son activité et/ ou à son évolution.
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3.3.2. Description
- Géométriquement
Ces fissures naissent près des ancrages des conduits et se poursuivent dans les âmes et
les talons des poutres; généralement ces fissures apparaissent à la construction et se
stabilisent avec le temps. Si toutefois elles sont sensibles à l'eau, elles peuvent évoluer
sous l'action du cycle gel-dégel ou de la corrosion. Dans ce cas, les fissures fines et
continues qui suivent le tracé des conduits de précontrainte sont en général soulignées
par la présence de calcite et parfois de traces de rouille.
3.4.1.2. Les fissures à la liaison entre l'âme et le talon ou le hourdis
Ces fissures sont le siège d'un mouvement de glissement et sont très ouvertes
(~ 0.3 mm). Le béton présente souvent des éclatements le long des lèvres indiquant
que ces fissures sont actives sous charges variables. Elles peuvent être initiées,
quelquefois, par un choc de véhicule.
'Ill
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3.4.1.3. Les fissures d'effort tranchant
La gravité de ces désordres est variable. Ces fissures courtes peuvent être très ouvertes
(0,3 à 1 mm).
Pour les poutres préfabriquées, précontraintes par pré-tension ou par post-tension, ces
fissures résultent soit d'erreurs de manipulation ou de stockage, soit d'insuffisances de
ferraillage de diffusion au voisinage des points de levage. Ces défauts s'accompagnent
souvent d'éclatements localisés. Ils ne compromettent la tenue de la structure que s'ils
intéressent les zones de câblage.
3.4.2.2. Les fissures d'extrémité
Sur les poutres précontraintes par post-tension, ces fissures peuvent résulter soit d'un
raccourcissement gêné des poutres lors de la mise en tension des armatures à la
construction, soit d'un mauvais positionnement des appareils d'appui. Il peut en
résulter en outre un décollement du cachetage d'about de la poutre.
Sur les poutres précontraintes par pré-tension, ces fissures résultent souvent des
conditions d'appui lors du relâchement des armatures.
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3.4.2.3. Les fissures de flexion
D'une manière générale, les fissures transversales des poutres peuvent être la
manifestation d'une insuffisance de résistance à la flexion longitudinale, dont la cause
la plus importante est l'insuffisance de précontrainte (cf. 3.1.).
- l'action des gradients thermiques ou la redistribution des efforts sous l'effet des
déformations différées gênées qui entraînent dans les tabliers à travées continues
une augmentation des moments fléchissants avec mise en traction de certaines
fibres.
Ces fissures de flexion peuvent être plus ou moins fines, remonter ou non dans les
âmes; elles sont plus ouvertes en partie basse qu'en partie haute. Dans les zones plus
proches des appuis, l'incidence de l'effort tranchant peut se faire sentir et les fissures
verticales peuvent s'incliner vers le centre de la travée. Quand la fissuration est dense,
il peut se produire une modification de comportement de la structure s'accompagnant
de l'augmentation des flèches en travée.
Dans le cas de ponts à travées continues, ces fissures de flexion font courir aux
armatures de béton armé et de précontrainte des risques de rupture par effets de
fatigue, ou de corrosion en cas d'exposition à un milieu agressif, risques dont il faut se
prémunir par des mesures appropriées.
Certains types d'ouvrages sont construits dans une première phase en travées
indépendantes, puis sont rendus continus sur appuis intermédiaires dans une seconde
phase. Cette continuité est obtenue par des clavages qui peuvent être en béton armé
ou précontraint. La fissuration transversale qui affecte quelquefois ces zones est
essentiellement due:
- aux redistributions d'efforts dues au,x déformations différées gênées des poutres;
- à une précontrainte insuffisante, notamment lorsque des coupleurs ont été utilisés
dans ces zones;
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3.4.3. Fissures des hourdis
- les fissures entre poutres dues à une insuffisance de ferraillage et/ou à une
insuffisance de résistance de ces hourdis vis-à-vis, par exemple, d'une circulation de
chantier trop agressive, effectuée alors que le béton -trop jeune- n'avait pas acquis
une résistance suffisante;
Ces fissures peuvent intéresser les hourdis ou les jonctions entretoises/hourdis; elles
sont souvent dues à un tracé ondulé de la précontrainte transversale, qui provoque la
mise en traction de certaines zones, et l'apparition de fissures perpendiculaires à la
direction de la précontrainte transversale.
Il est important d'analyser la liaison entre les prédalles et le hourdis en raison des
risques de chute d'éléments de pré dalles, surtout si ces dernières ne sont pas
participantes.
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3.4.4. Fissures verticales ou inclinées des entretoises
Cette fissuration peut exister aux raccordements entre poutres et entretoises, ou entre
poutres, entretoises et hourdis. Dans ce cas l'origine des désordres doit être
recherchée dans le phasage d'exécution du tablier, et cette fissuration correspond
essentiellement à des phénomènes de retrait différentiel du béton, et/ou à des mises
en tension de câbles de précontrainte, ayant provoqué des déformations
dissymétriques entre poutres, mal reprises par les entretoises anormalement sollicitées
en l'absence de hourdis entre poutres.
Une fissuration régnant en pleine masse des entretoises est souvent révélatrice d'une
insuffisance de résistance à la flexion des entretoises (suite par exemple à des
tassements différentiels d'appuis, à un vérinage, ou à une sollicitation trop importante
de l'entretoise sous charges d'exploitation). La découverte de ce désordre sur un ouvrage
en service exige la prise de mesures d'urgence.
Ces fissures peuvent résulter d'une mise en précontrainte trop dissymétrique par
rapport à l'axe longitudinal de l'ouvrage.
Si elles intéressent les tabliers de grande largeur, elles sont souvent dues à l'action des
gradients thermiques et découpent les dalles en bandes plus ou moins autoporteuses.
Lorsque ces fissures sont localisées en travée, elles sont la plupart du temps d'origine,
et ont été initiées à la construction par des déformations locales des cintres. Il n'y a
lieu de s'inquiéter de la présence de ces fissurations que si elles sont évolutives; dans
ce cas elles résultent le plus souvent de tassements de fondations.
dalles, identiques
causes qui résultentaux d'un manque
cas des ponts àdepoutres
résistance à la flexion 3.4.2.).
(cf. paragraphe longitudinale, pour des
Cette fissuration n'est inquiétante que si elle est évolutive ou si elle est le siège de
circulations d'eau.
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3.5.3. Fissures obliques
Ces fissures obliques sur des faces horizontales, généralement à 45° par rapport à la
direction des lignes d'appui, règnent dans les encorbellements des ponts dalles au
voisinage des zones d'about des tabliers. Cette fissuration est due aux effets conjugués
de l'effort tranchant et de la diffusion de précontrainte.
Le plus souvent peu ouvertes et non actives, ces fissures n'ont de gravité que si la
stabilité des structures est en cause.
Lorsque les ouvrages sont très biais et larges, les éventuelles fissures de gradient
thermique se manifestent suivant une direction sensiblement perpendiculaire aux
lignes d'appuis.
Les fissurations constatées dans les angles aigus de certaines dalles biaises ont pour
origine:
- une insuffisance de couture de ces zones par des armatures de béton armé;
- dans les ouvrages anciens, une méconnaissance des problèmes de diffusion de la
précontrainte longitudinale ou transversale dans des structures biaises, souvent
conjuguée avec une sous-estimation des pertes de précontrainte.
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CHAPITRE 4
SURVEILLANCE
- des études trop sommaires, un marché au forfait, une équipe inexpérimentée, des
contrôles insuffisants (études ou exécution),
- l'application pour les petits ouvrages de procédés ou de matériels utilisés pour les
grands,
- des modifications dans la conception introduites en cours de travaux, des
réparations hâtives en cours d'exécution ou ultérieures,
- des matériaux, des procédés, des équipements reconnus avec le temps comme peu
sûrs ou générateurs de désordres ...
- l'action des facteurs aggravants sur une structure qui présente des désordres devant
faire l'objet à terme de travaux de réparation;
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- la prévention contre certaines interventions d'autres gestionnaires ou
permissionnaires de voirie, susceptibles d'être à l'origine de désordres graves sur
l'ouvrage (scellements par percussion, percements ou démolitions sans précautions
particulières sur poutres ou entretoises précontraintes, rechargements abusifs de
chaussées, ...) .
Quelquefois, les dossiers d'ouvrages sont inexistants et les structures ne sont pas
toujours facilement identifiables comme étant des ouvrages précontraints. Dans ce cas,
tous les moyens possibles d'identification doivent être recherchés (consultation des
archives des entreprises ou de bureaux d'études, examen des documents comptables,
appel à la mémoire des intervenants, ...).
A pied d'oeuvre, l'équipe doit commencer sa vISlte par un examen visuel (avec des
moyens optiques si nécessaire) de l'ensemble de la structure, et vérifier la régularité du
profil en long (un nivellement peut se révéler nécessaire en cas de doute sur la stabilité
des appuis).
L'état de surface du tablier doit être examiné, les déformations du revêtement doivent
être relevées, car elles peuvent être révélatrices d'effets dynamiques sous une
circulation lourde. Les dégradations ponctuelles doivent être notées, car elles peuvent
être l'indice de défauts d'étanchéité risquant d'entraîner la corrosion des câbles de
précontrainte.
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L'état des bordures de trottoirs et des corniches, les défauts géométriques affectant les
garde-corps et les systèmes de protection (souvent indicateurs de déformations
différées de la structure) sont à relever systématiquement.
Les systèmes d'évacuation des eaux doivent être contrôlés : emplacement, type,
dimensions, fonctionnement, étanchéité des joints de chaussée ..., car une mauvaise
évacuation des eaux peut être à l'origine de phénomènes de corrosion, ou
d'augmentation des charges permanentes (dalles élégies remplies d'eau).
Les joints de chaussée (et de trottoirs) doivent être examinés afin notamment de
mettre en évidence des phénomènes différés à l'origine de certains blocages des
tabliers.
4.3.1.2. Le tablier
Les points à examiner, qui dépendent bien entendu du type de structure (dalle,
poutres ...) sont ceux qui permettent de relever les désordres décrits dans le chapitre III
du présent texte.
Sur les faces non vues, les extrémités des fissures doivent être marquées (en utilisant
par exemple des couleurs différentes pour chaque visite, ce qui permet de contrôler
leur évolution).
De plus, les ouvertures apparentes des fissures doivent être relevées au dixième de
mill1mètre près jusqu'à 1 mm, et au millimètre près au-delà. Pour les fissures de
flexion, le relevé de l'ouverture doit être fait le plus près possible de la fibre la plus
tendue. -
Les défauts sur les deux faces faisant l'objet de relevés séparés, il est nécessaire de
rechercher la correspondance qui peut exister entre eux et d'utiliser une cartographie
schématique de l'ensemble des fissures et des désordres.
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4.4. INSPECTIONS DETAILLEES PERIODIQUES
La préparation de l'inspection doit être faite en préalable et porte notamment sur les
points suivants:
- mise au point des plans d'inspection permettant d'effectuer le relevé des désordres
éventuels dans les meilleures conditions possibles, plans sur lesquels doivent être
reportés les désordres pré-existants,
vérification des conditions d'utilisation des matériels de visite et d'accès aux
différentes parties de l'ouvrage (en particulier contrôler si les trottoirs peuvent
supporter l'engin de visite et s'il n'y a pas de problèmes de gabarits ...).
A pied d'oeuvre, l'équipe doit obligatoirement disposer des moyens d'accès adaptés;
un examen à l'aide de jumelles n'est pas acceptable.
L'inspection détaillée doit porter sur les points décrits au paragraphe 4.3.1. relatif à la
visite annuelle. Cette liste n'est pas exhaustive; elle doit être complétée et détaillée en
fonction du type de structure.
L'examen des parties sensibles décrites dans ce fascicule (ancrages des câbles, zones
de couplage ...) est absolument essentiel. Il est à noter que dans le cas d'ouvrages
comportant plusieurs tabliers parallèles, souvent de conceptions ou d'âges différents,
l'inspection doit porter sur l'ensemble des tabliers.
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En cas de désordres
d'inspection détaillée),importants (il ne faut pas attendre
le Subdivisionnaireayant constatéla sur
rédaction du réfère
place, en procès-verbal
au chef
du service infrastructure qui peut prendre la décision de procéder à des investigations
complémentaires. Celle-ci doivent être menées par une équipe comprenant un
ingénieur de bureau d'études et un ingénieur de laboratoire, et bien entendu le
responsable de l'inspection. En attendant, toutes les dispositions doivent être prises
pour assurer la sécurité et éviter, dans la mesure du possible, une aggravation des
désordres.
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CHAPITRE 5
: ENTRETIEN ET REPARATION
5.1. GENERALITES
- le contrôle du bon état des réseaux des occupants du domaine public (avec
intervention éventuelle auprès de ces derniers pour qu'ils assurent l'entretien ou la
remise en conformité de leur réseaux),
- à rallonger les gargouilles qui débouchent sur les talons de poutres précontraintes
(surtout si les conduits sont mal injectés),
23
- à éliminer la végétation qui règne dans les zones sensibles de l'ouvrage (réservations
des joints de chaussée, zones d'appui, gargouilles ...),
Une opération d'entretien spécialisé nécessite, avant toute intervention sur un ouvrage
en béton précontraint, une étude faite en liaison avec un échelon spécialisé.
la protection rapide des armatures de béton armé apparentes quand elles assurent,
par exemple, la liaison entre une contre-corniche et une corniche préfabriquée
- la protection des armatures des poutres précontraintes par pré-tension suite à une
épaufrure,
- l'inclusion dans le programme de réfection des chaussées d'un tracé routier, de la
protection et de l'étanchement des encoches d'extrados d'un tablier servant de
réservation aux ancrages des armatures de précontrainte d'un pont à poutres.
5.4. REPARATIONS
Pour mettre toutes les chances de son côté, il faut suivre une méthodologie rigoureuse
telle que définie ci-après. Bien que celle-ci eut été mise au point pour les réparations
majeures, il faut s'en inspirer pour les autres.
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5.4.1. Méthodologie
Avant d'entreprendre une opération de réparation, une étude préalable doit être
menée; elle a pour buts:
(1) Cet examen a pour but de rechercher l'origine des désordres, mais aussi de
voir s'il n'y a pas un "vice caché sans rapport direct avec les désordres constatés
/1
- pièces écrites du dossier (délais, garanties sur les travaux, règlement financier...) ;
Compte tenu des difficultés présentées par ce type d'étude, il est nécessaire que le
maître d'oeuvre s'entoure de conseillers techniques expérimentés ..
La procédure de l'appel d'offres restreint qui permet d'éliminer les concurrents non
spécialisés est vivement conseillée.
Le maître d'oeuvre doit vérifier les références des concurrents auprès des autres
maîtres-d'oeuvre. Il doit aller voir les ouvrages réparés, consulter les dossiers de
réparations correspondants et surtout se faire expliquer les difficultés rencontrées à
l'exécution (au niveau des études, des vérifications, des essais des produits, des
travaux, du matériel, de la qualification du personnel, de la maîtrise d'oeuvre, des
délais ...).
Il faut informer avec le maximum d'efficacité l'ensemble des concurrents sur les
difficultés présentées par la réparation. Un moyen efficace consiste à inviter chaque
concurrent à une visite de l'ouvrage et à une séance d'explication.
Il y a lieu, également, de bien vérifier la garantie (objet, durée ...) apportée aux
réparations par les différents concurrents.
26
5.4.1.3. Exécution des travaux
L'expérience a montré que pour réussir une réparation, il fallait respecter un certain
nombre de principes:
- faire faire des essais de convenance pour toutes les opérations délicates telle que
renforcement d'un tablier présentant une insuffisance de résistance à la fleXIOn
(injection, mise en précontrainte, soulèvement d'appui ...) d'autant que ces
opérations doivent être le plus souvent coordonnées avec des contrôles de
laboratoire et que de plus, il est souvent nécessaire de mettre en pla~e des charges
sur l'ouvrage suivant un programme précis, de tenir compte des conditions
thermiques qui influent sur la structure (gradients) et l'utilisatIOn des produits de
réparation ....
5.4.1.4. Surveillance de l'ouvrage réparé
- la périodicité,
- les points à vérifier,
- les essais à réaliser,
- les documents à fournir,
- l'organisme responsable,
- le responsable de la synthèse des vérifications,
- les décisions éventuelles à prendre.
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Remarque liminaire
Un recul d'une dizaine d'années au moins est nécessaire pour qu'un jugement définitif
puisse être porté sur les solutions de réparation effectivement utilisées.
C'est pourquoi les méthodes indiquées ci-après ne doivent pas être considérées comme
figées et applicables automatiquement à des schémas de désordres caractéristiques, et
ne peuvent pas être directement transposées sans réflexion.
b) Principe du renforcement
Cette récompression doit être telle que toute nouvelle ouverture de la fissure SOIt
évitée sous les combinaisons d'actions défavorables.
c) Dénivellation d'appuis
Cette méthode paraît séduisante, par suite d'une certaine facilité de mise en oeuvre et
donc de son coût peu élevé. Malheureusement, son efficacité à long terme est
mauvaise. dans
diminue En leeffet,
temps,le par
bénéfice
suite dedela cette action, qui
redistribution est un
interne des déplacement imposé,
efforts, qui résulte du
comportement différé du béton. A titre indicatif, à la suite d'une opération de ce type
effectuée sur un ouvrage âgé d'environ quinze ans, il a été constaté qu'au bout de seize
mois, les moments fléchissants induits en travée centrale avaient diminué de 20 %
environ, et qu'il ne devait en rester que moins de la moitié au bout de trois ans.
Ce procédé est donc peu adapté à une réparation définitive. En revanche, il peut
constituer une solution temporaire efficace, qui permet d'attendre la mise en oeuvre
d'une réparation plus radicale. Une dénivellation d'appuis peut également être utile
pour mobiliser une compression dans des fissures de flexion après injection, et avant la
mise en tension de câbles de précontrainte additionnelle. Elle peut encore permettre
de corriger un profil en long défectueux.
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d) Précontrainte additionnelle
Elle est obtenue par la mise en tension de câbles longitudinaux disposés à l'intérieur
des caissons ou de part et d'autre des nervures. Cette opération doit, autant que faire
se peut, être précédée de l'injection des fissures de flexion qui assure une certaine
continuité de la matière, afin que les compressions appliquées à la partie inférieure de
la poutre puissent se transmettre sans engendrer de désordres.
des résultats de l'auscultation (pesée des réactions d'appui, extensométrie ...) qui
permettent d'approcher l'état des sollicitations dans la structure, et, dans certains
cas, d'en déduire l'état de contrainte;
- des résultats des calculs refaits à l'aide de données réalistes, tenant compte des
progrès effectués depuis la conception de l'ouvrage sur la connaissance des
propriétés des matériaux et de leur comportement (pertes par frottement, relaxation
des aciers, poids réel des charges permanentes, estimation aussi fine que possible de
la redistribution, etc.).
Ces deux séries de résultats ne sont pas nécessairement concordantes ; il est alors
nécessaire de procéder à des calculs en fourchette pour tenir compte au mieux des
divers cas possibles compte tenu des données.
Le choix du dimensionnement résulte donc d'un compromis qui doit évidemment tenir
compte des dispositions technologiques possibles; la marge de manoeuvre est souvent
très étroite.
Une grande compétence et une bonne expérience sont nécessaires pour mener à bien
de telles études.
Cette insuffisance se manifeste par des fissures inclinées situées dans les âmes. Leur
présence résulte le plus souvent du cumul des effets de la diffusion de la précontrainte
et de l'effort tranchant. Il y a toujours lieu d'être extrêmement circonspect devant ce
type de fissuration, même lorsque l'ouverture des fissures reste faible;
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b) Principe du renforcement
c) Dimensionnement
Les fissures inclinées font, avec la fibre moyenne, un angle aigu supérieur à celui qui
résulte de calcul sous le seul effet de l'effort tranchant. Le nombre d'étriers traversant
ces fissures est donc, en général, très insuffisant pour reprendre les efforts appliqués à
la section. De plus, l'ouverture des fissures est souvent importante; c'est pourquoi il
faut en général dimensionner le renforcement en négligeant ces étriers plus ou moins
plastifiés.
5.4.2.3. Méthodes de réparation d'un ouvrage présentant des désordres localisés dans
les hourdis et plus particulièrement dans le hourdis inférieur
Outre les fissures dues à l'insuffisance de résistance à la flexion générale, les hourdis
inférieurs de caissons peuvent présenter: .
Dans le cas où les désordres sont plus développés (notamment dans le cas où les aciers
passifs pourraient être plastifiés), ou s'il n'est pas prévu de précontrainte longitudinale
additionnelle, un renforcement du hourdis inférieur est nécessaire.
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- construction d'un nouveau hourdis associé au précédent par collage et connecteurs.
Il est très rare que l'un des cas évoqués ci-dessus se présente seul. Dans la réalité, il y a
le plus souvent combinaison des causes et combinaison des effets, de telle sorte qu'il
est souvent difficile, voire impossible de distinguer formellement les désordres de
natures différentes. La réparation doit être définie globalement, et il serait absurde de
vouloir appliquer séparément chaque type de réparation à chaque type de désordre.
Enfin, il convient de remarquer que l'existence d'un type de désordres peut modifier,
parfois de façon très défavorable, le fonctionnement d'une réparation destinée à
remédier à un autre type de désordres. A titre d'exemple, la présence en certains
endroits d'une fissuration d'entraînement et de diffusion peut rendre illusoire l'action
sur le hourdis inférieur d'une précontrainte longitudinale prévue en renforcement à la
flexion.
L'étude de la réparation doit prendre en compte tous les effets parasites de ce type .
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