Chaire de géotechnique
Nicolas Utter
( SOLETANCHE BACHY)
SB.PRO.Nut2003_05.doc
Génie géologique de la construction
Techniques d’exécution parois moulées SB.PRO.Nut2003_05.doc
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& préfabriquées –tirants d’ancrage
La paroi moulée est un procédé qui permet de faciliter le creusement de grandes excavations en
réalisant avant terrassement l'ouvrage destiné à assurer le soutènement latéral des terres. Très
schématiquement, le procédé consiste à créer, en place dans le sol, un mur en béton armé par l'entremise
d'une tranchée creusée mécaniquement sous protection d'un fluide bentonitique, tranchée qui est ensuite
bétonnée en utilisant directement le terrain en tant que coffrage.
La méthodologie propre aux parois moulées implique leur réalisation par panneaux unitaires juxtaposés
selon une succession d'opérations élémentaires comportant les étapes suivantes:
Les bennes à câbles comportent de longues jupes latérales placées au-dessus des coquilles, de façon à
augmenter leur poids, donc leur efficacité et assurer par plombage et auto-guidage la verticalité des parois avec
des tolérances de l'ordre du pour cent.
Les bennes actuelles (SOLETANCHE BACHY :“ KS300 ” et « KS2 »), qui associent benne hydraulique
et Kelly constituent une amélioration sensible du par leur puissance, leur souplesse et leur précision
d’exécution.
Les largeurs, c'est-à-dire l'épaisseur de la paroi, varient entre 0,40 m et 1,50 m et dépendent du type
précis du matériel utilisé avec des largeurs usuelles tournant autour de 0,60 m à 0,80 m ou 1,00 m.
En cas de rencontre d'obstacles ou de traversée de bancs durs et résistants, il peut être nécessaire
d'ameublir préalablement le terrain avec un trépan. Les ébranlements ainsi causés peuvent parfois s'avérer
gênants particulièrement au sein d'un environnement très sensible.
C'est pourquoi est apparue une nouvelle génération de moyens d'excavation : les hydrofraises ( ou
haveuses) à la fin des années 70. ; dérivées des machines de havage ou d'attaque ponctuelle utilisées dans le
creusement des galeries, ces machines, à entraînement hydraulique, sont constituées de 2 tambours
cylindriques à axe horizontal munis de dents ou de pics tournant en sens opposés. Le terrain est broyé et
évacué en suspension dans la boue de forage selon le procédé de la circulation inverse avec aspiration
immédiatement au-dessus des outils d'attaque.
Les hydrofraises permettent de s'affranchir de tout trépannage pour pénétrer dans des roches de dureté
moyenne (résistance à la compression simple inférieure à 80 MPa). Par contre, elles s'accommodent moins de
terrains argileux mous ou très plastiques et nécessitent des centrales complexes de traitement des déblais,
d'installation parfois délicate lorsqu'on ne dispose que d'emprises réduites.
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Les projets étant de plus en plus complexes et l’exiguïté des sites de plus en plus contraignante, il s’est
avéré nécessaire de se doter d’outils de contrôle et de correction lors de la perforation :
A la benne à câble, la précision est de l’ordre de 1% à 20 m de profondeur, et de 2% au-delà.
Ce procédé permet au grutier de connaître, et donc de rectifier en temps réel les déviations de l’outil de
forage en agissant sur les moteurs de l’hydrofraise.
Ce procédé permet de travailler au plus proche des mitoyens en toute sécurité, ce qui est un atout
précieux en site urbain dense.
Il est possible de travailler au plus près de mitoyens : la distance minimale est celle de la murette guide..
Développements : dispositifs de rectification des déviations en temps réel sur le KS : « KS2 ».
La boue de perforation joue un rôle capital dans le procédé en maintenant la stabilité de la tranchée
durant toute l'excavation, l'équipement et le bétonnage des panneaux.
Au cours de la perforation, la boue se charge de sédiments et perd en partie ses propriétés. Elle peut
être partiellement réutilisée après un traitement mécanique de dessablage et de dessiltage. Malgré ce
recyclage, une certaine quantité de boue est consommée et, par ailleurs, la boue polluée par le contact avec le
ciment lors du bétonnage doit être directement évacuée.
Afin de prévenir tout éboulement consécutif à une brusque perte de boue, il est indispensable d’avoir un
stock de boue suffisant : au moins le volume correspondant à un panneau.
Durant l'excavation, le niveau de la boue doit toujours être maintenu au moins 1 m au-dessus du niveau de
nappe.
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La longueur minimale de chaque élément de tranchée ou panneau est commandée par les dimensions
de l'outil d'excavation et correspond à la longueur hors tout de cet outil (1,80 m à 3,60 m selon type et largeur).
- soit en fonction de la nature des terrains et des contraintes d'environnement de façon que la stabilité de
la tranchée reste assurée en permanence,
- soit si la condition précédente n'est pas restrictive, en fonction des sujétions d'exécution, notamment
organisation du chantier, volume de béton à mettre en œuvre et cadences d'approvisionnement, poids des
cages d'armatures à manipuler, géométrie des ouvrages.
De façon pratique, la longueur de chaque panneau peut varier d'un minimum de l'ordre de 2 m jusqu'à un
maximum qui dépasse rarement 8 à 10 m.
On peut opérer par panneaux primaires et secondaires selon le principe de l'excavation alternée. Cette
méthode impose de ménager à chaque extrémité des panneaux primaires un dispositif de joint sur lequel les
panneaux secondaires viendront se refermer.
Le joint entre panneaux qui doit assurer la continuité de la paroi constitue un point délicat du procédé : il
s'agit à cet endroit de garantir le bon alignement ainsi que le contact béton/béton des deux panneaux
adjacents. On peut également dans des cas particuliers envisager d'équiper le joint d'une lame d'étanchéité.
L'originalité du joint CWS ( brevet SOLETANCHE-BACHY) porte essentiellement sur le fait que le
coffrage-joint est extrait par décoffrage latéral, après excavation du panneau adjacent et non pas comme dans
la méthode du tube-joint par extraction d'un coffrage glissant avant excavation du panneau adjacent. .
C'est encore le décoffrage latéral après excavation du panneau adjacent qui permet la mise en place
dans le joint d'une barrière d'étanchéité complémentaire pouvant, au choix, être constituée d'une ou de
plusieurs lames water-stop.
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1.5. Le ferraillage
1.5.1. cas courant
Le ferraillage d'une paroi est réalisé en éléments discontinus par armatures horizontales et verticales en
acier HA ou lisse assemblées sous formes de cages comme représenté sur le schéma.
On assure un enrobage de béton minimum de 7cm en centrant la cage dans la tranchée à l'aide de
centreurs de préférence non métalliques, par exemple des écarteurs en béton en forme de patin.
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1.6. Le bétonnage
Le béton de paroi est mis en place au tube plongeur et sans être vibré. Il doit s'écouler facilement pour
suivre les contours de l'excavation et enrober correctement les aciers, tout en évitant les ségrégations et les
inclusions de boue.
Le bétonnage ne pourra se réaliser de façon satisfaisante que si la boue qui remplit l'excavation au début
de l'opération possède des caractéristiques correctes. Une densité trop forte et une viscosité trop importante
conduiraient à la formation de poches de boue à l'intérieur du panneau bétonné. Une teneur en sable élevée
liée à une instabilité de la boue entraînerait quant à elle la présence de dépôts argilo-sableux sur les parois des
panneaux ainsi qu'un défaut d'enrobage des armatures.
1er béton
2.1. Principe
La paroi préfabriquée est un développement logique de la paroi moulée qui apporte des améliorations
intéressantes sur les plans du fini de l'ouvrage, de l'économie en matériaux et du niveau de nuisances pour
l'environnement urbain.
Il s'agit toujours de constituer, préalablement au terrassement en grand d'une excavation, son dispositif
de soutènement. Mais au lieu de couler en place du béton dans une tranchée, on pose dans cette tranchée des
éléments qui ont été préfabriqués sur site ou en atelier. Ces éléments sont généralement en béton armé ou
précontraint mais tout autre matériau de construction peut être envisagé. lis peuvent se prêter en forme et en
dimensions à toutes les exigences d'un projet dans la seule limite des capacités des engins de levage et de
manutention.
- La préfabrication qui peut, en principe, avoir lieu en usine ou sur chantier. Cette dernière solution est
souvent préférable mais elle exige la disposition d'aires de travail suffisamment vastes pour fabriquer et surtout
stocker les éléments qui ne peuvent être mis en place immédiatement après leur préfabrication.
- La résistance du coulis d'excavation et d'enrobage qui, lorsque les parois sont porteuses, peut ne pas
être suffisante. On plafonne à des contraintes admissibles en compression de l'ordre de 1,5 MPa. En cas de
contraintes plus élevées, il faut alors, sous l'élément préfabriqué, remplacer la fiche en coulis par un béton
coulé en place, ce qui n'est pas toujours facile ni économique.
2. Descente du panneau préfabriqué dans l'excavation remplie de coulis jusqu'à ce que sa tête affleure
les murettes-guides,
4. Calage du panneau par l'intermédiaire de fourchettes s'appuyant sur les murettes-guides et supportant les
barres de réglage,
3. TIRANTS D’ANCRAGE
3.1. Remarque préliminaire : réglementation
Actuellement 2 textes coexistent en France :
Norme française et européenne :NF EN 1537 Exécution des travaux géotechniques spéciaux – TIRANTS
D’ANCRAGE ; son emploi se généralise.
D’une partie scellée : « longueur théorique du tirant d’ancrage sur laquelle la force de traction est
transmise au terrain environnant, par l’intermédiaire du coulis de scellement ». Il s'agit de mobiliser un
frottement dans un terrain donné. Dans un rocher l'effort se transmet de l'armature au terrain par la formation
de bielles de compression. Dans le cas d'un sol caractérisé par (φ,C), le frottement latéral mobilisable
augmente avec la contrainte normale à l'interface scellement/terrain.
Cette contrainte normale est fonction de :
- la contrainte initiale,
- - la compacité du sol par le phénomène de dilatance.
D’une partie libre :partie « comprise entre le point de fixation de l’armature sur la tête d’ancrage et le
début de la partie scellée ».
La longueur libre :est choisie en fonction de trois critères principaux :
la position de la couche d'ancrage,
la longueur minimum permettant le blocage à la traction désirée compte tenu des pertes mécaniques,
la stabilité d'ensemble du massif sollicité (ex. : Méthode de Kranz ou TA.95).
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Les tirant précontraints sont mis en charge préalablement à l’application des actions afin de limiter les
déformations.
La valeur de la précontrainte est issue du calcul de sollicitations de l’écran, et dépend de la traction « de
service » du tirant.
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3.4. Matériaux
3.4.1. Armatures
Le plus souvent, les tirants sont constitués de torons à haute limite élastique
Caractéristiques d’un toron :
φ nominal T 15.7
Classe (MPa) 1860
Tr (KN) 276
Tp (KN) 248
Section (mm2) 150
Les contraintes élevées subies par les armatures entraînent des risques de corrosion fissurante. Une
réduction de section d’acier sacrifiée à la corrosion, comme cela est recommandé pour les aciers ordinaires, ne
suffit pas.
Cela implique :
- une protection de l’armature
- une limitation des contraintes de l’acier.
3.4.2. Ciment
- La qualité et la pérennité du scellement dépendent de l’agressivité du terrain vis-à-vis du ciment.
- La qualité et la pérennité de l’armature dépendent de l’agressivité du ciment vis-à-vis de l’acier.
3.5. Technologie
- Réalisation d'un forage, diamètre compris entre 100 et 200 mm, toutes inclinaisons a priori envisageables, au
moyen d'un outillage et d'un fluide de perforation adaptés au terrain.
- Après nettoyage du forage, substitution du fluide de forage par un produit de scellement, généralement un
coulis de ciment fortement dosé.
- Mise en place de l'armature (barre, torons...). La mise en place se fait avec une grue, un dérouleur, voire à
bras d'hommes.
- Après prise, le scellement peut être injecté sous pression avec un coulis de ciment. Divers systèmes
coexistent pour conduire cette injection en fonction du terrain et de l'entreprise.
Les procédés les plus courants sont ceux utilisant un tube à manchettes ou des flexibles (un emploi) disposés
le long du scellement.
- Après un délai de 1 à 7 jours suivant le type de terrain et le produit de scellement utilisé, mise en
précontrainte avec un vérin et cachetage éventuel de la tête d'ancrage par un capot.
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Machine
de perforation
Fluide de perforation
>1m Alimentation du
Tiges fluide de perforation
Outil de
perforation
Protection
L'armature des tirants permanents doit être protégée contre la corrosion de l'acier dont le risque
augmente avec les contraintes en service. Ces mesures portent sur les trois parties du tirant ; la protection doit
être continue sur l'ensemble du tirant.
Au sens du TA.95, la protection doit être du niveau P2.
- Zone d'ancrage : L'armature est scellée dans une gaine annelée plastique ou un tube métal.
- Partie libre : Gaine plastique ou tube métal et produit de remplissage souple entourant l'armature
(ex:graisse, cire...).
Tête : Capot de protection plastique ou métal et produit de remplissage généralement identique à celui
de la partie libre.
Protection
L'armature des tirants provisoires ne doit être protégée contre la corrosion de l'acier que dans certains
cas en relation avec leur durée de vie et l'agressivité du milieu. Ces mesures portent sur les trois parties du
tirant ; la protection, lorsqu'elle existe, doit être continue sur l'ensemble du tirant :
Ex : Protection P0
• Zone d'ancrage : Le coulis de scellement assure la protection.
• Partie libre : Gaine plastique entourant l'ensemble des armatures ou chacune d'elles.
• Tête : Pas de protection particulière
3.7. Essais
4. REGLEMENTATION
Fascicule 68 Exécution des travaux de fondation des ouvrages de génie civil CCTG – Travaux
Fascicule 62 Titre V Règles techniques de conception et de calcul des fondations des ouvrages de génie
civil
DTU 13.2 : fondations profondes pour le bâtiment
Norme française et européenne :NF EN 1537 Exécution des travaux géotechniques spéciaux – TIRANTS
D’ANCRAGE
Norme française et européenne :NF EN 1538 Exécution des travaux géotechniques spéciaux - PAROIS
MOULEES
Recommandations TA95
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