Cycle de Réalisation D'ouvrages - Arrêts Et Reprises de Bétonnage

Réf.
: TBA527 V1
Cycle de réalisation
Date de publication :
10 juin 2017
d’ouvrages - Arrêts et reprises
de bétonnage
Cet article est issu de : Construction et travaux publics | Techniques du bâtiment :

préparer la construction
par Pierre SERIN
Mots-clés Résumé L’étude des caractéristiques de l’ouvrage va permettre de compléter le cycle de

Dalle avec prédalle | Joue de réalisation de celui-ci avec les arrêts et reprises de bétonnage. Treize cas particuliers
coffrage | Voile de béton en
croix d’utilisation des coffrages standard et spéciaux, et éventuellement de la préfabrication
foraine ou en usine dans les cas trop complexes de mise en place des coffrages et de
décoffrage sont développés. L’étude apportera également la connaissance pour
l’utilisation des coffrages spéciaux pour des voiles courts, de forme arrondie ou en biais.
Le lecteur aura alors les outils pour aborder les documents et plans de synthèse
nécessaires à la réalisation.
Keywords
composite slab | side shutter |
cross thin concrete wall
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Cycle de réalisation d’ouvrages

Arrêts et reprises de bétonnage
par Pierre SERIN

Ingénieur enseignant
1. Contraintes techniques ....................................................................... TBA 527 - 2

1.1 Choix d’emplacements supportant les efforts minimaux ..................... — 2
1.2 Sens de bétonnage ................................................................................... — 2
2. Caractéristiques de l’ouvrage............................................................ — 2
2.1 Présence de maçonnerie .......................................................................... — 2
2.2 Utilisation d’éléments préfabriqués ........................................................ — 2
2.3 Réalisation des retombées de poutres et soffites .................................. — 3
2.4 Points particuliers ..................................................................................... — 6
3. Prise en compte du matériel .............................................................. — 7
3.1 Supports de l’étude................................................................................... — 7
3.2 Étude des différents cas ........................................................................... — 8
4. Bilan récapitulatif.................................................................................. — 20
4.1 Réalisation des voiles ............................................................................... — 20
4.2 Réalisation des planchers......................................................................... — 20
4.3 Matériel disponible ................................................................................... — 20
5. Conclusion............................................................................................... — 21
Parution : juin 2017 - Ce document a ete delivre pour le compte de 7200051538 - cnam // 163.173.128.143
6. Glossaire .................................................................................................. — 21
Pour en savoir plus ........................................................................................ Doc. TBA 527
P our étudier la rotation de coffrage, il faut partir d’un point donné tel que le
début de la mise en place du coffrage d’un voile et suivre les étapes :
– installation d’une banche et des mannequins ;
– mise en place des armatures ;
– fermeture du coffrage par l’installation de la deuxième banche ;
– bétonnage ;
– début du décoffrage ;
– fin du décoffrage ;
Cela permet de revenir à la mise en place du coffrage sur un nouvel
emplacement ; ainsi il a été fait une opération totale.
Cette opération peut durer une journée, ce qui est le cas courant, la quantité
de voile à réaliser étant définie par rapport au planning et à l’équipe constituée
6 - 2017
pour qu’elle ne soit ni sous-employée, ni sur employée.

Il y a alors une rotation par jour. Cependant, pour d’autres éléments tels que
les volées d’escaliers pour lesquelles on utilise un béton étuvé, il est possible
dans le même moule de réaliser deux volées par jour. La rotation journalière
comporte donc la fabrication de deux éléments ; à l’opposé, pour une poutre
TBA 527
préfabriquée précontrainte par câbles, la mise en place du coffrage, du ferrail-

lage et du bétonnage mettra plus d’une journée et la rotation se déroulera sur
plusieurs jours, car il faut attendre que le béton ait une certaine résistance
pour la mise en tension de la précontrainte.
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CYCLE DE RÉALISATION D’OUVRAGES __________________________________________________________________________________________________
Concernant les voiles en béton, il a été déterminé une quantité journalière à

réaliser. Le cycle comporte donc une seule rotation à faire par jour. À l’extré-
mité de la banche, il sera nécessaire de faire un arrêt de bétonnage pour
pouvoir le reprendre à la rotation suivante. Pour cette reprise, des aciers
dépasseront du « coffrage de reprise » constitué la plupart du temps de métal
déployé. Cet arrêt de bétonnage doit être mûrement réfléchi car c’est un
élément essentiel pour la qualité du travail à obtenir : il peut jouer sur la stabi-
lité du voile. Il faut donc bien mesurer les conséquences du choix de l’arrêt de
bétonnage. Ce dernier est fonction des caractéristiques de l’ouvrage à obtenir,
du matériel utilisé par l’entreprise, des contraintes techniques que doit res-
pecter le béton, des obligations définies au CCTP.
1. Contraintes techniques Sens du bétonnage
1.1 Choix d’emplacements supportant

les efforts minimaux
De manière générale, les arrêts de bétonnage lors de la réalisa-
tion des voiles ne créent pas de problèmes techniques importants.
Il faut cependant prévoir des aciers de reprise (ou aciers de cou-
ture) de longueur de scellement suffisante pour assurer un bon
scellement dans le béton à gauche et à droite de la reprise. a choix incorrect
Pour les éléments qui vont être sollicités par un fléchissement
(par exemple plancher ou poutre) il est nécessaire de déterminer
Sens du bétonnage
les emplacements de reprise de façon à les disposer au droit des
sections où les efforts fléchissant seront minimums, et suivant des
surfaces qui ne supportent pas d’effort de traction.
Il en résulte que les surfaces de reprise seront disposées dans
les sections voisines des appuis, la pente de ces surfaces sera incli-
née et située près des appuis à l’endroit où les moments de flexion
sont minimums et les efforts tranchants maximums.
1.2 Sens de bétonnage

b choix correct
Le sens de bétonnage est très important ; ainsi, si l’arrêt de
bétonnage intervient avant un point d’appui (figure 1a ), le coffrage
Figure 1 – Choix de reprise de bétonnage dans les éléments fléchés
sous le poids du béton subira une légère déformation ; la pente de
l’arrêt de bétonnage sera telle qu’au second bétonnage, les aciers
travailleront à la traction provoquant un défaut d’horizontalité à la
partie inférieure de la dalle. 2.1 Présence de maçonnerie
À l’inverse, si l’arrêt de béton est situé après un point d’appui Dans le cas où les murs et les allèges seraient réalisés en
(figure 1b ), le béton de reprise s’appuiera sur la dalle déjà coulée maçonnerie et non en béton banché, leur exécution pourrait être
qui est stable, et la sous-face de la dalle sera parfaitement horizon- différente dans le temps. Il y aurait ainsi des marges de manœuvre
tale. rendant l’organisation du planning plus souple.
2.2 Utilisation d’éléments préfabriqués

2. Caractéristiques Dans le cas où l’entreprise aurait prévu des éléments préfabriqués
de l’ouvrage (panneaux, escaliers, balcons, gaines techniques, allèges...), le tra-
vail des équipes chargées de la réalisation pourrait être décalé. La
question à laquelle il faut répondre est la suivante : la pose de ces
D’autres obligations interviennent également sur l’emplacement préfabriqués doit-elle intervenir avant ou après la réalisation des
des reprises (ou des arrêts) de bétonnage : la structure porteuse du éléments coulés en place ? Les réponses dépendent de :
bâtiment et sa conception. Il est donc nécessaire, pour répondre à – l’étude détaillée du mode opératoire qui a été faite avant de
ces obligations, d’étudier les différents éléments composant débuter la recherche sur une rotation des coffrages ;
l’ouvrage et leur liaison (entre eux et avec la structure). – la conception des liaisons entre les éléments.
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___________________________________________________________________________________________________ CYCLE DE RÉALISATION D’OUVRAGES
2.3 Réalisation des retombées est de mettre sur des étais des poutres préfabriquées jusqu’au
niveau inférieur de la dalle et de couler ensuite un béton de deu-
de poutres et soffites xième phase.
Les structures doivent être traitées suivant leur type. Ainsi, une La solution « tout coulé en place » nécessite un étaiement parti-
structure du type « poteaux-poutres-dalle » sera traitée différem- culier pour les poutres. Ce dernier sera constitué de tours sur les-
ment d’une structure « voiles-façades-refends ». Une descente de quels reposeront sur un platelage sécurisé les fonds de poutres et
charge importante sur une structure « poteaux-poutres » va entraî- les deux joues latérales ; les poutres seront coulées jusqu’au
ner une forte charge au rez-de-chaussée où le maître d’ouvrage niveau inférieur de la dalle, les joues seront enlevées le lendemain,
souhaite un volume dégagé grâce à des poutres de grande lon- mais l’étaiement devra rester de 15 à 25 jours pour que le béton
gueur et donc à forte retombée sous plafond. L’entreprise, afin de atteigne une résistance suffisante, à moins que le coffrage de la
respecter ses délais et de faciliter la réalisation de la structure, se dalle puisse reposer à ses extrémités sur les passerelles au niveau
dirigera vers la préfabrication extérieure des poutres, si besoin est supérieur des joues de moules et en travée sur des sapines ou des
en béton précontraint. Cela simplifiera les plans d’étaiement, mais files d’étais, au besoin avec des trépieds (figure 3, solution 2). Le
une grue de forte capacité de levage devra être employée. bétonnage est ainsi effectué en deux phases :
Les retombées de poutres ne sont pas toujours identiques
(figure 2 : « 1 » « 2 » « 3 »). La solution « a » avec un plan d’étaie- – première phase : bétonnage de la retombée de la poutre ;
ment général au niveau de la retombée la plus basse n’est pas – deuxième phase : bétonnage de la dalle sur des tables préfa-
satisfaisante, car elle mobilise beaucoup de matériel ; la solution briquées disposées entre les retombées de poutres.
1 2 3
Structure « poutres-poteaux » – Coupe verticale

Béton de 2e phase
Béton de 1re phase
r
Détail retombées « r »
Retombées préfabriquées
Figure 2 – Coupe sur retombée

Phase 1 Phase 2
La retombée de poutre Des tables préfabriquées sont disposées
est bétonnée en 1re phase entre les retombées de poutres
Solution 1 : coulage en deux phases

Solution 2 : coulage « poutre-dalle » en une seule phase
– Table de coffrage mobile pour poutre de rive intégrée et dalle en console de saillie
– Table de coffrage avec coffrage latéral de poutre intégré
Figure 3 – Couplage en place des poutres
Ainsi, les solutions décrites présentent toutes des Ces inconvénients, qui sont des contraintes de temps et d’argent
inconvénients : (étaiement, coffrage, décoffrage), orientent les entreprises vers des
solutions utilisant des éléments préfabriqués pour les poutres avec
– un matériel particulier est nécessaire pour la mise en œuvre ; retombées.
Les avantages que l’on peut tirer de la préfabrication sont des
– les poutres coulées en place nécessitent un temps de séchage
gains de :
important, immobilisant les coffrages de fond de poutres et
sapines. – temps : la préfabrication pouvant commencer avant la réalisa-
tion du gros œuvre de l’ouvrage en question ;
Pour remédier à ce dernier inconvénient, il est possible de décof- – matériel : les retombées de poutres peuvent être étayées avec
frer les joues des poutres coulées en place et de remplacer les de simples étais à trépieds ;
sapines par des étais comportant une petite partie de coffrage de – rotation des coffrages : le fond et les joues sont posés à même
fond de poutre, évitant ainsi d’immobiliser les fonds de poutres ; le sol, leur structure est donc plus simple ;
mais l’étude particulière de ces parties devra avoir été faite avec – pose au niveau des prédalles : la précision des arêtes des
l’emploi de coffrages spéciaux. retombées permet aux prédalles de reposer directement dessus.

Cas particulier
Les poutres de rive permettent un bétonnage particulier en – et une table de coffrage entre poutres avec coffrage latéral
une phase. intérieur de la poutre de rive.
Une poutre préfabriquée bétonnée sur la hauteur de la retom- Il est possible alors de tout couler en une fois. Le lendemain, il
bée est posée sur des étais sur la première file de poutres paral- faut laisser les étais des dalles avec une bande de coffrage, enle-
lèles à la poutre de rive. ver les joues des poutres et attendre 15 à 27 jours avant d’enle-
Entre la poutre de rive et la première poutre parallèle, se ver tous les éléments restants.
trouve une table coffrant pour la dalle. Cette solution est souvent employée, mais onéreuse car le
Une sapine, qui est disposée sous la poutre de rive, porte le matériel reste bloqué pendant 1 à 2 semaines (toutefois, il est
coffrage de cette poutre mais aussi celui de la dalle en encorbel- aussi possible d’étayer les poutres et d’enlever les sapines).
lement. Le bétonnage comportera : Poutres et dalles seront étayées mais les coffrages seront récu-
– la poutre de rive ; pérés pour une nouvelle rotation.
– la dalle jusqu’à la première file de poutre et la dalle sur la Dans le cas où la hauteur de retombée n’est pas trop impor-
poutre préfabriquée. tante, il est possible d’utiliser des tables de coffrage pouvant cof-
La solution 2 est donc un bétonnage « poutre et dalle » en une frer en même temps la retombée des poutres, à la condition que
seule phase grâce à : ces coffrages aient un fruit permettant le décoffrage par gravité,
– une table de coffrage mobile pour poutre de rive intégrée décoffrage pouvant être aidé par des buses alimentées en air
(fond de poutre et joue extérieure) ; comprimé et une descente de la table de 5 à 6 cm (figure 4).
Faible encombrement des carcans

plus autoporteur : travail en sécurité Sécurité intégrée
Autoporteur platelage normalisé

Fiabilité
d’un composite lamellaire
a poutre coulée en place
(1) Installations des sapines autoporteuses (2) Mise en place du ferraillage (3) Coffrage et serrage des vérins
et du fond des poutres
(4) Décoffrage des joues (le matériel est immédiatement (5) Enlèvement des sapines et du fond des poutres (le matériel
disponible pour la rotation suivante) est immédiatement disponible pour la rotation suivante)
b mise en œuvre
Figure 4 – Réalisation des retombées et soffites

Ces avantages poussent les entreprises à utiliser des pièces pré- Pour la solution (b), le voile est à couler sur une hauteur
fabriquées dont le poids souvent élevé nécessite l’emploi de maté- complète d’étage. Ce choix permet de n’utiliser aucun coffrage
riel de levage plus puissant, mais le temps de pose plus court peut particulier ; il faut simplement prévoir des aciers en attente au
compenser la dépense. droit des planchers plus bas situés au niveau « 0,00 » et « 2,68 ».
Dans le cas où il n’y aurait pas de différence de niveau entre les
bâtiments A et B, mais simplement un joint de retrait, il suffirait de
2.4 Points particuliers couler sur une hauteur le voile du bâtiment A et le lendemain
mettre un joint en polystyrène contre ce mur côté extérieur, et cou-
Tous les projets présentent des particularités : certains pré- ler le mur du bâtiment B. Les deux murs pourraient être réalisés à
sentent des décrochements particuliers en plan et en élévation. une journée d’intervalle.
Dans le cas où, en l’absence de joint de retrait, il existerait une

différence de niveau dans certaines zones, il faudrait définir si les
équipes commencent à intervenir sur la zone la plus basse ou sur
Respect du CCTP
la zone la plus haute (figure 5). Deux solutions peuvent répondre à
ce problème. Le maître d’œuvre inscrit dans le CCTP les dispositions par-
ticulières à respecter en ce qui concerne la qualité des pare-
Dans la première solution (a) l’équipe va commencer par le ments et l’emplacement des reprises de bétonnage.
niveau bas (0,00) et couler la partie du voile jusqu’à la surface du Dans le cas d’un revêtement extérieur, l’entreprise peut pra-
plancher qui est au niveau 0,75. Ce choix nécessite des banches tiquer où elle le souhaite des arrêts de bétonnage à la condi-
spéciales de petite hauteur ; des rehausses de poutres seront tion expresse de respecter les contraintes techniques.
ensuite utilisées pour réaliser la reprise du mur entre les deux
niveaux 0,00 et 0,75, puis le plancher de ce niveau sera réalisé et la Le CCTP autorise des reprises de bétonnage dans le voile
même difficulté va apparaître pour traiter la partie (3) puisque des aux conditions suivantes :
banches de hauteur identique seront nécessaires de chaque côté du – qu’elles soient parties courantes dans les angles ;
mur. Cependant, la banche qui a été utilisée pour réaliser la partie – que soient en même temps respectés les impératifs de
basse (de 0,00 à 0,75) pourra rester en place ; elle servira à la butée qualité de parements et de liaisonnement entre les parties réa-
du plancher au niveau 0,75 et permettra de couler le voile 3 avec lisées à la suite l’une de l’autre. Le plancher est à réaliser en
une banche de hauteur standard lui faisant face ; cette banche repo- prédalles, les arrêts de bétonnage se font automatiquement
sera sur le plancher à 0,75 ; la dalle 4 sera ensuite coulée. au droit des appuis.
4
3,43
3
2,68 2
0,75
4
0
a 4
Coupe A - A
2
1
b
Note : 1, 2, 3 et 4 indiquent l’ordre de réalisation. Arrêts de bétonnage
Figure 5 – Choix des arrêts de bétonnage

3. Prise en compte L’étude va permettre d’étudier les incidents d’une solution par
rapport à une autre, en tenant compte :
du matériel – des répercussions sur le matériel nécessaire et sa mise en
œuvre ;
Concernant les voiles, le choix des emplacements des arrêts de – du nombre et de la complexité de chaque intervention sur le
bétonnage est lié au matériel dont dispose l’entreprise. Il est donc coffrage ;
nécessaire de recenser l’ensemble des « nœuds » de voiles (inter- – des suggestions d’étanchéité au moment du coulage ;
sections multiples, décrochements en plan, changements d’épais- – de la qualité des parements obtenus.
seur des voiles...).
Chaque fois qu’il y a un voile déjà coulé, il y a une jonction à
exécuter pour une liaison avec un autre voile à bétonner (figure 7).
Il faut par conséquent respecter l’alignement sans créer de désaf-
3.1 Support de l’étude fleurements (lesquels obligeraient à un ponçage du béton) et à
assurer une bonne étanchéité entre le coffrage et le voile déjà
Le support de l’étude est le plan de coffrage du bâtiment A coulé.
(figure 6), mais certains éléments particuliers ont été ajoutés ou
modifiés dans le but d’obtenir un tableau comportant pratique- La bonne étanchéité entre deux voiles :
ment toutes les sortes de configurations qui peuvent être rencon- – perpendiculaires : elle se fera par des aciers de « couture »
trées. obligatoirement constitués d’aciers doux, ancrés dans chaque
Ce plan est donc pour l’étude qui suit la filière de référence. Une voile. Dans le premier voile, ces aciers seront fixés aux aciers cou-
douzaine de cas particuliers sont ainsi recensés, chacun pouvant rants (généralement des panneaux de treillis soudés) à l’emplace-
être réalisé en un nombre différent de phases en fonction des ment de la jonction puis repliés, une plaque de polystyrène sera
bétonnages pratiqués. fixée sur ces aciers et rentrera dans le gabarit du voile. Après le
Cas n° 13
1 2 3 4 5
C 6
Cas n° 6
Cas n° 2
Cas n° 12
Cas n° 3
Cas n° 1
Ascenseur
Cas n° 8
Cas n° 10
Cas n° 5
Cas n° 7
Cas n° 11
Cas n° 4 Trémie
escalier
C
Cas n° 9
1’ 2’ 3’ 4’ 5’
6’
Figure 6 – Coffrage des porteurs verticaux – Repérage des détails

Mur existant
Tendeur
Mur existant Mur existant
Élément de coffrage SE
Élément de coffrage SE Élément de
Élément de coffrage SE
Tendeur Tendeur
coffrage
devant
a raccordement à un mur perpendiculaire b raccordement dans le même alignement
Figure 7 – Raccordement des murs déjà coulés
décoffrage, le polystyrène sera enlevé, les aciers seront dépliés et coffrage du deuxième voile, l’angle n’est plus coffré, les banches
ensuite ligaturés avec les aciers du voile à couler ; du deuxième voile devant rester face à face pour que les écarteurs
– dans le même alignement : l’arrêt de bétonnage du premier puissent être mis en place ;
voile se fera avec une planche et deux liteaux de bois enserrant les – la solution (b) consiste à couler le premier voile avec des
deux nappes de ferraillage du voile (ces pièces existent en métal banches standard, en laissant des aciers de couture sur le côté où
chez certains fabricants de coffrage). Après le décoffrage, les nappes viendra le deuxième voile. Seule la reprise de bétonnage du deu-
du voile à couler seront ligaturées avec les aciers dépassant du voile xième voile sur le premier sera visible ;
précèdent, l’étanchéité sera assurée par le serrage des coffrages sur
le voile existant. – la solution (c) consiste à utiliser des éléments spéciaux d’angle
(tableau 2). Pour utiliser cette solution, il faut remarquer que les
éléments du coffrage d’angle (saillants et rentrants) sont liés aux
épaisseurs des deux voiles intéressés. La différence de longueur
3.2 Étude des différents cas des éléments coffrants extérieurs et des éléments coffrants inté-
rieurs doit être de deux fois l’épaisseur du voile. Dans le cas où les
■ Cas n° 1 : voile libre
épaisseurs de voiles sont différentes, il y a lieu de prévoir systéma-

La figure 8 représente la liaison entre deux voiles. La figure 8a tiquement des éléments de compensation pour que les voiles exé-
représente la liaison entre deux voiles « libres » courants sur un cutés avec des banches courantes puissent se raccorder (figure 9).
plancher. C’est le cas le plus fréquemment rencontré.
Le premier voile est exécuté avec deux banches standard avec ■ Cas n° 3 : voile situé entre deux voiles perpendiculaires
une réservation pour des aciers de « couture » comme vu précé- Le cas illustré sur la figure 10 est relatif à un voile (1) qui peut
demment. être « bloqué » entre deux voiles (2) à exécuter ou déjà exécutés.
Le deuxième voile est coulé après le décoffrage du premier et le Le voile (1) va être « bloqué » s’il est bétonné en une seule fois
dépliement des aciers de couture, au plus tôt le lendemain. L’autre entre les voiles (2). Il est nécessaire de connaître la distance exacte
solution consiste à couler le deuxième voile d’abord jusqu’au nu de (attention aux faux aplombs) entre les deux voiles (2). Si la dis-
la façade avec des aciers de couture de chaque côtés ; mais le cou- tance ne correspond pas à une longueur de banche standard du
lage du premier voile nécessite deux opérations : le bétonnage à commerce, il est nécessaire d’utiliser un élément de compensation
gauche, puis à droite (à rejeter, pour le temps de réalisation et deux (figure 11) grâce auquel la distance recherchée sera atteinte, et le
reprises visibles en façade). Le tableau 1 indique la procédure. décoffrage facilité. Les options (a), (b) et (c) permettent d’éviter
cette situation :
■ Cas n° 2 : voile d’équerre
– la solution (a) consiste à exécuter le voile suivant l’écartement
La situation illustrée à la figure 8b concerne deux voiles ayant augmenté de l’épaisseur des voiles (2), et à prévoir des aciers de
entre eux un retour d’angle de 90°. Trois solutions se présentent couture aux deux extrémités et sur chaque face du voile (1). L’exé-
alors : cution des voiles (2) amènera la vue de deux reprises de
– la solution (a) consiste à bétonner le premier voile jusqu’à bétonnage ; elle nécessitera deux éléments de compensation exté-
l’impact du deuxième ; elle est à rejeter car à la mise en place du rieurs et deux reprises de bétonnage ;
Tableau 1 – Cas a : voie libre

Matériel Mise en œuvre Nombre Qualité
Étanchéité du coffrage
nécessaire du coffrage d’interventions des parements
Banches droites Soigner le raccord Bonne, raccord
Option présentée Réglage aplomb 2
« courantes » au voile 1 dans un angle

Cas n° 1
a partie droite
1
Cas n° 2 a
1 2
b partie en angle à 90°
Figure 8 – Coffrage des voies libres
Tableau 2 – Cas b : angle à 90°

Fermeture de
Banches droites
Option a l’angle côté voile 2 Donc option à prohiber
« courantes »
impossible
Banches droites Soigner le raccord au

Option b Raccord au voile 1 2 Bonne
« courantes » voile 1
Aciers en attente
Éléments spéciaux Reprise en partie
Option c pour jonction avec 2 Bonne
d’angle courante de voiles
phase 2

5 40 5 5 40 5 5 40 5
25 25
30
40 40
40
5
30 25
35
Calcul de l’élément d’angle extérieur :

épaisseur du mur + 15 cm (côtés des ailes de l’élément d’angle intérieur)
Exemple : épaisseur du mur + 15 cm = élément d’ajustage

25 + 15 = 40
30 + 15 = 40 + 5
35 + 15 = 40 + 5 + 5
Figure 9 – Élément d’angle pour voile d’équerre
Cas n° 3
2
1
a
2
r
2
1
b
2
f
1
c 1
2
c ou
puis
c 2
1
r
1 3
2
d
1 3
Figure 10 – Coffrage de voiles situés entre deux voiles perpendiculaires

Max. 40 cm
Entretoisement au travers du panneau de compensation

Bois 4,5 × 9,5 et de l’éclisse de fourrure reposant en appui libre
sur la tige d’entretoisement
Verrou avec clavette
a éléments de compensation pour béton apparent
Max. 10 cm
b compensation de longueur jusqu’à 10 cm à l’extrémité de la paroi

avec montant et pince de raccordement
Figure 11 – Éléments de compensation

Tableau 3 – Cas c : voile bloqué

Banches A1 moins 2I Reprise visible
Option a Raccord au voile 1 Soigner la phase 2
« courantes » et jusqu’à 5 sur voiles 2
Banches
Option b Option à prohiber
courantes + « r »
Banches
Bonne, reprise
Option c avec éléments Raccord au voile 1 2 ou 3 Soigner la phase 2
dans l’angle
de compensation
Banches Reprise en partie
Variante option Raccord au voile 1 2 ou 3 Idem
« courantes » courante
– la solution (b) consiste à exécuter le voile (1) avec des banches – la solution (d) consiste à exécuter les voiles (2) avec des
standard et des aciers de couture en extrémité du voile (1). Ce banches standard en prévoyant des aciers de couture au droit du
voile aura pour longueur la distance entre les deux voiles (2) ; ils voile (1), puis de le couler pris entre les deux voiles (2), et de
seront exécutés avec des banches standard et deux éléments de reprendre l’exécution des deux voiles (2).
compensation ; il y aura deux zones d’aciers de reprise aux extré-
mités du voile (1) ; ■ Cas n° 4 : voile en pignon
– la solution (c) consiste, après avoir exécutés les voiles (2), à Dans ce cas, le voile est en pignon ou en façade (figure 12). Une
bétonner le voile (1) en trois fois : deux fois avec des éléments des surfaces coffrantes (la banche) est sur le vide ; il faut donc pré-
standard, puis un clavetage au centre avec deux petites banches voir une passerelle sécurisée sur console pour supporter cette
standard ou un élément compensateur (figure 11) ; banche.

Cas n° 4 Extérieur Intérieur
1 3 1
Plate-forme sur console
Coupe 1 - 1
Figure 12 – Voiles en pignon
1 ou 2
Cas n° 5 1
1 ou 2
1 ou 2
Figure 13 – Voiles en Té
Il faut rappeler que pour chaque cas, le mode opératoire exact ■ Cas n° 6 : ouverture dans les voiles
sera détaillé dans le PPSPS, avec une indication des différents pha- Les « mannequins » (figure 15) placés entre les banches vont
sages, et les mesures de sécurité prévues (matériel et formation). permettre de positionner les ouvertures (fenêtres, portes, baies
libres...).
■ Cas n° 5 : intersection en T
Le détail des mannequins pour portes et fenêtres (figure 16
Le cas n° 5 (figure 13) ressemble au cas n° 3. Pour traiter ce types (a) et (b)) ont été conçus pour résister aux poussées impor-
« nœud » rapidement, il est nécessaire d’avoir à disposition des élé- tantes du béton (lors de l’utilisation du vibreur, le béton se com-
ments spéciaux (dépense supplémentaire mais gain de temps bien porte comme un liquide de densité 2,5 et de fluidité égale à celle
supérieur à la dépense) qui vont permettre soit de traiter le « T » de l’eau).
seul pour ensuite faire les voiles (1) et (2), soit, si les éléments sont Il est important que les mannequins restent à l’endroit où ils ont
créés spécialement pour le bétonnage du « T », de le traiter en été fixés, ce qui suppose un réglage très précis et un maintien très
même temps que les trois voiles qui y aboutissent. Mais comme important, surtout s’ils ne peuvent reposer sur le sol (cas des
pour le cas n° 3, les dimensions de l’élément d’angle et de l’élément fenêtres). C’est pourquoi il est souvent préférable d’employer pour
droit qui lui est opposé dépendent de l’épaisseur des voiles. les façades, surtout dans le cas de nombreuses réutilisations, des
Ainsi, si l’élément d’angle mesure 15 cm de largeur, l’élément coffrages spéciaux.
droit situé sur l’autre face doit mesurer 2 × 15 cm ajouté à l’épais- ■ Cas n° 7 : trémies
seur du voile qu’il enserre (ou du voile perpendiculaire)
(figure 14). Les trémies importantes telles que les cages d’escalier et/ou
d’ascenseur ont généralement trois côtés avec des murs banchés,
Si cet élément n’est pas sur le site, il faut le remplacer par un le quatrième côté ne comportant pas de voile, sauf dans le cas où
dispositif de compensation, ou un élément de rattrapage, qui va une retombée est placée sous la dalle de circulation afin de la
diminuer la dépense. raidir.

60 50
10
25
40
15
15 15
15
25
40
a éléments d’angles – système 1
18
b autre système
Figure 14 – Intersection en Té pour murs perpendiculaires
6 1 1
1
Réservation
(mannequin)
Figure 15 – Ouverture dans un voile
Pour coffrer les voiles, la situation est la même que pour les – soit le plan de travail possède des « basculos » autobloquants
façades ; pour supporter la banche du côté du vide, il faut un qui pénètrent dans les réservations « r1 » et « r2 » exécutées sur la
appui, tel qu’une passerelle de travail, qui doit pouvoir supporter partie haute des voiles du niveau inférieur (coupe 1-1 de la
une banche, et doit par conséquent dès la conception se confor- figure 17).
mer à la forme de la trémie. Deux cas se présentent :
Si la trémie est bordée par trois voiles, ou un voile en face du côté
– soit deux ou trois côtés sont bordés par une paroi : la solution sans voile, il est possible de mettre en place une passerelle spéciale
est de mettre en place un plancher de travail constitué d’un pla- (figure 18). Sa particularité réside dans son platelage établi sur des
teau aux dimensions de la trémie, diminuées de 5 cm. Ce plateau consoles métalliques qui se bloquent entre le voile de l’étage « n »
mis en place à la grue reposera sur des corbeaux fixés par des au niveau du plancher et le nez de la dalle du niveau (n – 1).
tiges métalliques traversant les voiles du niveau immédiatement L’espace entre les consoles est d’environ 1 à 1,5 m et doit s’adapter
inférieur ; à la dimension « d » la trémie et la hauteur « h » entre les planchers.

Avec rehausse :
225 - 265 cm
190 - 215 cm
X
Y 20/8/08
6 cm
30 cm
Mini : 84 cm
maxi : 120 cm
Illimité pour : X = 5 cm
75 - 120 cm
par accolement Y = 2 cm
34,28 cm
a mannequin standard
31 cm
30 cm
31 cm
b module complet
Figure 16 – Mannequins pour ouvertures dans les voiles
Cas n° 7
b b’
r1 r2
1 1
Coupe 1-1
Figure 17 – Voile contre trémie

gueurs, croisements de porteurs verticaux) sur une petite surface

comportant bien souvent des trémies de petites dimensions pour
d
le passage des canalisations. Il est donc nécessaire de faire une
étude particulière pour les arrêts et les reprises de bétonnage car
ceux-ci vont nécessiter de nombreuses interventions complexes
pour les coffreurs « voiles ».
De cette complexité résulte deux inconvénients :
– l’exécution de cette zone va nécessiter du temps et donc retar-
der l’avancement des coffreurs ;
– ce temps se compose d’incidences telles que la pose des aciers
h
en attente, la pose de mannequins, la stabilisation des petits élé-
ments de banche, l’étanchéité des reprises de bétonnage, le décof-
frage complexe, et surtout ce sont des « zones à risques élevés ».
Dans l’option « a » de la figure 19 l’exécution de la zone néces-
site 4 jours du cycle.
Dans l’option « b » de la figure 19, l’étude a été faite en pré-
voyant un certain nombre d’éléments préfabriqués. La zone peut
être édifiée en trois interventions, la dernière étant la pose des
préfabriqués ; mais cette étape peut être déportée dans le temps.
Figure 18 – Passerelle de trémie Le clavetage des éléments préfabriqués va permettre les liaisons
entre les voiles et les éléments, et assurer une résistance égale à
celle obtenue par le bétonnage en place.
Dans le cas où la forme des décrochements n’est pas trop
Remarque complexe, la solution d’un coffrage de l’ensemble en une seule
phase peut être étudiée grâce à l’utilisation d’éléments spéciaux de
Ce système est très employé, mais il faut s’assurer que la coffrage (figure 20).
résistance du plancher est élevée : une bouette motorisée peut
être amenée à monter dessus, les points d’appuis d’une banche Une journée suffira pour mettre en place les éléments et assurer
peuvent reposer sur le platelage et au moment du bétonnage la le bétonnage. La qualité des reprises (peu nombreuses) alliée au
charge est ponctuelle. Ce matériel contient plusieurs risques de gain de temps en fait une solution souvent retenue. Mais le maté-
chute, de basculement ou d’effondrement ; son emploi doit être riel nécessaire va être important et le nombre de rotations limité ;
vérifié et toute anomalie (par exemple, consoles tordues) doit cette opération sera coûteuse, que le matériel soit acheté ou loué.
provoquer sa réparation immédiate ou sa mise au rebut. Plusieurs types d’éléments seront nécessaires, tels que, pour le cas
étudié :
– des éléments de coffrage d’angles intérieurs (JE) ;
■ Cas n° 8 : décrochements – des équerres utilisées pour le coffrage des angles saillants des
voiles en béton (RKEZ) ;
La réalisation des voiles est parfois compliquée, car ceux-ci pré- – des éléments de compensation et de décoffrage (AGB) qui
sentent une complexité relative (décrochements ou petites lon- vont permettre de coffrer et de décoffrer la partie de voile cotée
Cas n° 8
a 1
3 c1 c2
4
2
1 c
2 3
1 c
Figure 19 – Coffrage des voiles croisés

101 101 9,5
AGB AGB
62,5 JE 9,5
9,5
62,5
24
62,5 RKEZ
62,5
JE
31,25 31,25
140
AGB AGB
JE 62,5 Lorsqu’on ne dispose pas d’éléments

d’ajustement à la cote désirée, on peut utiliser
RKEZ une tôle de compensation
62,5
24
62,5 Figure 21 – Coffrage avec angle orientable
62,5 JE
1) l’angle est répétitif d’une façon importante : il est alors pos-
sible d’envisager des coffrages d’angles spéciaux (figure 21) où
l’articulation est une charnière du côté de l’angle entrant et une
tôle de compensation du côté externe, une barre Dividag (tige
d’écartement) maintient l’angle (tube plastique d’écartement coupé
à la bonne dimension) ;
Figure 20 – Réalisation de décrochement – Système Péri
2) l’angle n’est pas assez répétitif pour engager la dépense d’un
coffrage spécial : il va être réalisé en deux interventions
(figure 22). Deux banches standard vont être utilisées puis :
« 1,40 m » ; cet élément permet d’obtenir la cote exacte et l’espace – solution (a) : un « négatif », pièce de bois (type bastaing) taillée
nécessaire pour pouvoir décoffrer. sur toute la hauteur suivant le biais désiré (la coupe horizontale est
Ce choix n’est possible que si le matériel peut être réemployé de un trapèze rectangle), est positionné entre les deux banches pla-
nombreuses fois, ce qui augmentera sa rentabilité. cées normalement face à face. Des aciers de couture sont position-
nés entre les deux banches au niveau de cette pièce en bois. Le
Ainsi, la forme des décrochements, leurs dimensions, leurs com- voile est bétonné et décoffré, les aciers de couture sont dépliés.
plexités, font que le nombre de réemplois possibles dans l’ouvrage Les banches pour le deuxième voile sont positionnés avec un élé-
est le critère de choix de ces types de coffrages. ment complémentaire ajouté à une extrémité des banches permet-
Si cette solution apparaît onéreuse, l’entreprise doit reprendre tant ainsi le rattrapage « d » dû à la différence de longueur en
l’étude en s’orientant vers les solutions « a » ou « b ». plan ;
– solution (b) : un élément de coffrage d’angle tel que défini pré-
cédemment est placé entre les quatre banches et va permettre de
bétonner le voile en une fois.
Remarque importante
■ Cas n° 10 : voiles avec courbure
Chaque fabricant de coffrage dispose d’un matériel répon-
Le coffrage d’un voile circulaire tel que représenté sur la
dant aux normes ; les matériels sont souvent identiques dans
figure 23 peut être réalisé à la demande en bois sur le chantier ; il
les dimensions, mais avec des particularités propres aux bre-
faut simplement utiliser un contreplaqué pouvant être cintré et fixé
vets déposés par les fabricants.
sur des gabarits horizontaux. Ce coffrage est un travail de menui-
Aussi, il ne faut pas mélanger des éléments de fabricants sier relativement long, donc coûteux.
différents ou certaines fois de gammes de produits différentes
du même fabricant. Les risques d’incidents (détérioration du Pour l’entreprise, il peut être préférable de réaliser un cof-
matériel, rupture par surcharge...) ou d’accidents (incident frage-outil comportant sur le côté non coffrant des vérins de cin-
mettant en cause la personne physique) sont très élevés. Les trage. Les barres reliant les raidisseurs seront réglées à la
effondrements de travées de pont en construction ne sont pas demande en jouant sur leur longueur (figure 24).
rares. Comme dans le cas du coffrage bois fait à la demande, plus le
Lorsque l’entreprise établit lors de l’étude le calepinage des rayon de courbure est faible, plus l’épaisseur de la peau doit être
pièces dont elle envisage l’utilisation, elle a tout intérêt à fine ; ainsi, un contreplaqué de 15 mm d’épaisseur permet d’obte-
contacter le bureau d’études du fabricant de coffrage qu’elle nir un coffrage d’un rayon de 2 m. Pour diminuer encore le rayon
souhaite retenir (comme vendeur ou comme loueur). du coffrage, la peau en bois peut être remplacée par une tôle
d’acier (tableau 4).
■ Cas n° 9 : voile de biais ■ Cas n° 11 : voiles poteaux-poutres

La même analyse que pour les murs perpendiculaires peut être La différence entre un voile avec des ouvertures et un ensemble
faite pour les murs en biais. Si l’angle entre les voiles est de l’ordre « poteaux-poutres » se trouve dans le pourcentage d’ouverture
de 135°, deux solutions peuvent être étudiées : entre les deux.

a
1
Décalage « d »
2
d
a
1
b
s
1
r
Figure 22 – Coffrage de voiles en biais – Angles différents de 90°

Cas n° 10
Cr
1 Cs
2
a voile circulaire
c2
c1 c’2 c3
c’1 c’3
b voile elliptique
Figure 23 – Voiles avec courbures

Jonction du contreplaqué Boulon Pièce d’assemblage

Fourrure max. 4,5 cm Fixation du raidisseur Contreplaqué
Raidisseur 2 × U 120 Fourrure max. 4,5 cm
Poutre trapézoïdale Jonction des panneaux
4,5
Boulon à tête fraisée

Vis
Vérin de cintrage
26
F
E
H G
Di
Ui
Ui
UA
UAA
Figure 24 – Coffrage de voiles avec courbures
Dans le cas où les ouvertures sont de petites tailles et en faible Une équipe peut couler les poteaux, une autre peut poser les
nombre, il est possible de réaliser cet ensemble comme un voile poutres sur lesquelles peuvent reposer des prédalles ; la dalle de
avec des réservations (mannequins) fixés sur une banche, avant le compression sera bétonnée en même temps que les nœuds de
ferraillage, de fermer le coffrage par la seconde banche et de poutres.
bétonner l’ensemble comme un voile. Recourir à la préfabrication assure au chantier une certaine sou-
Si la partie bétonnée est faible, l’ensemble peut être conçu plesse dans la réalisation. Deux cas de figure sont possibles :
comme des poteaux coulés séparément sur lesquels seront posées – la tête du coffrage du poteau peut être découpée pour recevoir
des poutres préfabriquées sur le site ou en usine. les talons des poutres préfabriquées. Les aciers des extrémités des

Tableau 4 – Réglage du coffrage à courbure variable

Coffrage Coffrage Nombre
intérieur extérieur Entraxes Nombre Nombre de fixations
de
Hauteur 2,75 m des poutres de poutres de vérins
H F vérins
Entraxes des poutres int. ext.
Di w Fix. II Fix. I G E
total
min. min. Fix. I min. int.
int. I II
Contre- 0,44 0,54 0,54 max. ou Total
(m) (m) ou (4 trous) (1 trou)
plaqué C max. max. 0,80 ext.
(m) (cm) ext.
0,58 0,80
(Uj) (Uj) (UAA) (Ui) (UA)
20,00 25 – 0,727 0,787 0,747 0,768 84 168 336 – 336 336
22 mm 15,00 25 – 0,720 0,800 0,747 0,774 63 126 252 – 252 252
10,00 25 – 0,674 0,789 0,713 0,752 44 88 176 – 176 176
9,00 25 – 0,607 0,716 0,642 0,679 44 88 176 – 176 176

19 mm
8,00 25 – 0,590 0,710 0,627 0,669 40 80 160 – 160 160
(15 mm)
7,00 25 – 0,568 0,701 0,609 0,656 36 72 144 – 144 144
6,00 25 – 0,541 0,691 0,588 0,640 32 64 128 – 128 128
15 mm 5,00 25 – 0,545 0,730 0,603 0,666 26 52 104 – 104 104
4,00 25 – 0,551 0,791 0,626 0,709 20 40 80 – 80 80
Tôle acier 3,00 25 0,485 – 0,791 0,588 0,688 16 32 32 32 64 63
poutres passeront entre les aciers du poteau. Le bétonnage de la ment est alors porteur et entre dans le calcul de la descente de
tête de poteau réalisera ainsi le clavetage des poutres ; charges.
– des « négatifs » peuvent aussi être prévus dans le poteau pour
recevoir les extrémités des poutres préfabriquées après que le Il est même possible de mettre ces éléments hors cycle ; ils
poteau ait été bétonné. Cette solution n’est valable que pour des seront déposés à la grue dans une trémie de dimensions supé-
poteaux de grosse section ; le béton de scellement ne sera pas rieures à celles de l’élément. Ces derniers s’empileront les uns sur
vibré, sa résistance à la compression (écrasement) sera inférieure les autres mais ne porteront pas la dalle, qui reposera de voile à
à celle du béton du poteau, et des problèmes peuvent apparaître voile. Le mode opératoire retenu ne doit pas être en opposition
lors de l’exploitation de l’ouvrage. Cette solution n’est pas à retenir avec les dispositions prévues par le bureau d’études concernant
d’une manière courante. les descentes de charge, le calcul de la stabilité générale de
l’ouvrage et donc du ferraillage du plancher, et les liaisons entre
éléments.
Remarque
■ Cas n° 13 : balcons et garde-corps
Certaines entreprises, pour éviter d’avoir des coffrages de
poteaux avec stabilisateurs, passerelles et échelles d’accès, pré-
D’une manière générale, les balcons et garde-corps, lorsqu’ils
fèrent fixer sur la surface coffrante des banches des coffrages
sont en béton, peuvent être préfabriqués. Les remarques faites
de poteaux comportant la peau coffrante sur une ossature
pour les douze cas (ou points particuliers de la structure étudiés)
légère. Cette solution permet de rendre un coffrage polyvalent
sont valables.
composé d’un « moule » fixé sur une banche ; la stabilité et la
sécurité lors du travail est assurée par l’ossature de la banche,
la stabilisation et les accès de la banche. Cette solution est très ■ Façades
économique.
L’utilisation du béton banché pour les façades interdit de faire
les planchers avec des tables coffrantes ou des coffrages tunnels.
■ Cas n° 12 : voile en forme de U La sortie de ces coffrages outils serait impossible, à moins d’avoir
du matériel repliable. En revanche, les façades peuvent être réali-
Il a été vu que les cages d’ascenseurs en forme de « U » néces-
sées en éléments préfabriqués sous réserve que les liaisons entre
sitent, dans le cas où le chantier ne possède pas d’éléments de cof-
éléments soient bien étudiées (résistance, fixations, liaisons, et
frage d’angle, deux ou trois opérations successives. L’étude sur la
surtout étanchéité) et que le CCTP l’accepte totalement.
préfabrication de ces éléments de voiles en « U » doit être faite ; le
résultat de l’étude est généralement positif, à la condition que la
Dans certains immeubles (bas de gamme) où étaient utilisés des
grue puisse manutentionner une telle charge.
coffrages tunnels, les façades étaient réalisées en parpaings
La pose de cet élément de hauteur d’étage peut être faite à enduits ; une fissuration au droit du changement de matériau
l’avancement pendant le cycle de réalisation d’un niveau ; cet élé- apparaissait très vite. Cette méthode est cependant encore utilisée.

4. Bilan récapitulatif Tableau 5 – Matériel de coffrage disponible

Élément d’angle Aucun
4.1 Réalisation des voiles Banches métalliques droites
Hauteur 2,60 m
Pour la réalisation de ces éléments, le CCTP stipule que :
– les reprises de bétonnage sont autorisées pour les voiles de 5,00 m
façades, ceux-ci devant ensuite recevoir un revêtement ;
2,50 m
– les reprises de bétonnage sont interdites pour les voiles de Longueurs disponibles
refends et de pignons. Ceux-ci devront être bétonnés sans arrêts 1,25 m
de bétonnage ;
0,62 m
– des aciers en attente (ou ici aciers de couture) devront être pré-
vus dans les angles de voile.
Éléments spéciaux avec règles de décoffrage
Hauteur 2,60 m
4.2 Réalisation des planchers
0,40 m
Pour la réalisation de ces éléments, le CCTP stipule que : 0,32 m
Longueurs disponibles
– les planchers seront réalisés en dalles de béton armé pleines et 0,29 m
composées d’une prédalle en béton armé de 6 cm d’épaisseur et
d’une dalle de compression de 14 cm d’épaisseur ; 0,25 m
– les arrêts de bétonnage des planchers se feront impérative-
ment au droit des appuis ; Coffrages spéciaux pour façades
– les éléments préfabriqués seront fabriqués en usine (balcons, Hauteur 2,60 m

garde-corps, cages d’ascenseurs) ;
– les éléments de façade entre les files (5-5′ /6-6′ ) seront fabri- Longueurs disponibles :
qués sur chantiers (prédalles en béton armé, voiles hachurés sur
– 2 jeux permettant d’équiper 6,28 m
les plans entre les files « A » et « BB′ »).
– 1 jeu permettant d’équiper
7,88 m
Nota : les éléments préfabriqués seront posés au cours de chaque cycle.
Étais et bastaings pour pose de prédalles
4.3 Matériel disponible

Tableau 6 – Matériel de sécurité –
La SAM (société auxiliaire de matériel) de l’entreprise pourra
Matériel complémentaire
mettre à la disposition du chantier à partir de son parc du matériel
de coffrage dont le descriptif détaillé figure sur le tableau 5 et du
Consoles de
matériel complémentaire figurant sur le tableau 6.
trémies
Le matériel sera mis à disposition avec tous les éléments de Type 20 Longueur : 2,50 m
Passerelles
sécurité nécessaires en état (passerelles, trappes, garde-corps, sous balcon
échelles, stabilisateurs et lests...) ; un matériel complémentaire Type 30 Longueur : 3,50 m
figurant sur le tableau 6 pourra être mis à disposition.
Maxi :
Type 16 Mini : 1,99 m
2,59 m
Consoles à Maxi :
Notes du SAM deux fermes 3,40 m
Aucun élément d’angle ne sera disponible aux périodes Maxi :

demandées, l’achat ou la location ne sont pas envisageables. 4,40 m
Dans ce cas, les emplacements de reprise de bétonnage aux
Platelages
endroits où ils sont autorisés seront positionnés en consé-
sur protec- Dimensions 2,23 × 1,91 m
quence. Il faut donc prévoir systématiquement une reprise de
tion d’angle
bétonnage à chaque jonction de voiles.
Si des éléments de décoffrage viennent à être disponibles, Lests de
ils seront mis à disposition du chantier. Bloc béton 0,80 × 0,80 × 0,60 m
banche
Dans ce cas, le découpage de certains voiles peut comporter
des voiles bloqués. La réalisation des façades se fera avec des Manchon Diamètre : 25
Garde-corps
coffrages spéciaux mis à disposition permettant l’incorpora- enfichables
tion de menuiseries métalliques. Hauteur 1m

5. Conclusion 6. Glossaire
Béton banché
Cet article a permis d’appréhender les caractéristiques générales
de l’ouvrage et ses points particuliers pour la réalisation des élé- Une banche est un coffrage-outil servant à réaliser les parois
ments verticaux et horizontaux en béton armé banché. L’étude des verticales. Dans les travaux de bâtiment et travaux publics, on uti-
coffrages des éléments verticaux particuliers a été faite dans treize lise des banches pour coffrer les murs de béton. On parle alors de
cas ; plusieurs solutions sont possibles, dont la préfabrication en béton banché.
usine ou foraine. Pour le matériel de coffrage, il a été recommandé Voile
aux lecteurs de se rendre sur les sites des principaux fabricants de
coffrage afin d’étudier les possibilités offertes. C’est une paroi verticale, généralement en béton, moulée à
l’aide de banches.
Un descriptif du matériel de coffrage sécurisé possédé par
Aciers de couture
l’entreprise et pouvant être mis à disposition du chantier a été
fourni, pour permettre de continuer l’étude du cycle. Les aciers de coutures sont des aciers permettant de joindre
deux pièces d'armatures différentes entre elles.
Avec tous ces renseignements, l’étude des cycles de coffrage et
bétonnage peut être établie, et il sera ainsi possible de connaître la Béton précontraint
quantité de matériel nécessaire, ainsi que le nombre et la taille des Il s’agit d’un matériau de construction composite dans lequel on
équipes formées pour l’utilisation de ce matériel sécurisé pour introduit, avant sa mise en service, des tensions (câbles) opposées
mener à bien l’exécution. à celles qu’il devra subir.

P
O
U
Cycle de réalisation d’ouvrages R
Arrêts et reprises de bétonnage E

N
par Pierre SERIN
Ingénieur enseignant
S
A
Sources bibliographiques
V
[1] INRS. – Prévention du risque de renverse-
ment des banches sous l’effet du vent. Re-
commandation, [R 399] (2004). O
À lire également dans nos bases
I
SERIN (P.). – Cycle de réalisation d’ouvrages. Rota- SERIN (P.). – Cycle de réalisation d’ouvrages. Cof- R
tion du matériel. [TBA 525v2] (2017). frage, bétonnage et décoffrage. [TBA 526]
(2017).
Sites internet P
Textes réglementaires et législatifs :
http://www.légifrance.gouv.fr
http://www.inrs.df
http://www.bossonsfutés.fr
L
U
Événements
Batimat : salon international de la construction, tous les deux ans à Paris-Vil- Expomat : salon international du matériel BTP, tous les deux ans à Paris-Vil- S
lepinte lepinte
http://www.batimat.com https://paris.intermatconstruction.com/
Annuaire
Fabricants vendeurs et loueurs de coffrage métallique et PERI
carton (liste non exhaustive) http://www.peri.fr
HUSSOR ULMA
http://www.hussor.com http://www.ulmaconstruction.fr
DEKO
http://www.deko.fr
Organismes
6 - 2017
SATECO
http://www.sateco.fr
OPPBTP : Organisme professionnel de prévention du BTP
OUTINORD http://www.oppbtp.fr
http://www.outinord.fr
COOMETAL CSTB : Centre scientifique et technique du bâtiment
http://www.cometal.be http://www.cstb.fr
Doc. TBA 527
Copyright © – Techniques de l’Ingénieur – Tous droits réservés Doc. TBA 527 – 1

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Cycle de Réalisation D'ouvrages - Arrêts Et Reprises de Bétonnage

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Cet article est issu de : Construction et travaux publics | Techniques du bâtiment :

par Pierre SERIN

Mots-clés Résumé L’étude des caractéristiques de l’ouvrage va permettre de compléter le cycle de

Pour toute question :

Cycle de réalisation d’ouvrages

par Pierre SERIN

1. Contraintes techniques ....................................................................... TBA 527 - 2

pour qu’elle ne soit ni sous-employée, ni sur employée.

préfabriquée précontrainte par câbles, la mise en place du coffrage, du ferrail-

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CYCLE DE RÉALISATION D’OUVRAGES __________________________________________________________________________________________________

Concernant les voiles en béton, il a été déterminé une quantité journalière à

1. Contraintes techniques Sens du bétonnage

1.1 Choix d’emplacements supportant

1.2 Sens de bétonnage

2.2 Utilisation d’éléments préfabriqués

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Structure « poutres-poteaux » – Coupe verticale

Béton de 1re phase

Figure 2 – Coupe sur retombée

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CYCLE DE RÉALISATION D’OUVRAGES __________________________________________________________________________________________________

Solution 1 : coulage en deux phases

Solution 2 : coulage « poutre-dalle » en une seule phase

Figure 3 – Couplage en place des poutres

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Faible encombrement des carcans

Autoporteur platelage normalisé

a poutre coulée en place

Figure 4 – Réalisation des retombées et soffites

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Dans le cas où, en l’absence de joint de retrait, il existerait une

Figure 5 – Choix des arrêts de bétonnage

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Figure 6 – Coffrage des porteurs verticaux – Repérage des détails

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a raccordement à un mur perpendiculaire b raccordement dans le même alignement

Figure 7 – Raccordement des murs déjà coulés

épaisseurs de voiles sont différentes, il y a lieu de prévoir systéma-

Tableau 1 – Cas a : voie libre

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b partie en angle à 90°

Figure 8 – Coffrage des voies libres

Tableau 2 – Cas b : angle à 90°

Banches droites Soigner le raccord au

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