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I. I. PRINCIPE DE LA PRECONTRAINTE
En 1928, Eugène Freyssinet a inventé le béton précontraint en permettant au béton de ne travailler qu’en
compression. Selon lui :« Précontraindre une construction, c’est la soumettre avant application des charges à
des forces additionnelles déterminant des contraintes telles que leur composition avec celles qui proviennent
des charges donne en tout point des résultantes inférieures aux contraintes limites que la matière peut
supporter indéfiniment sans altération ». D’autres définitions peuvent être citées telles que :
(i) Le béton est considéré précontraint lorsqu’il subit un état de contraintes et de déformations avant
d’être soumis aux actions de service. Dans son principe la précontrainte consiste à introduire artificiellement
un système de contraintes (en général de compression) de sorte à annuler les contraintes de signe contraire
(de traction) dues aux charges extérieures.
(ii) La précontrainte est un traitement mécanique qui consiste à produire avant la mise en service, des
contraintes contraires à celles produites par les charges éventuelles. Dans le cas du béton, la précontrainte est
une compression de la zone qui va subir une traction sous charges extérieures. Donc c’est une pré-
compression de façon que l’effet différentiel de la précontrainte et des charges ne laissera plus subsister que
des zones comprimées.
La précontrainte peut être intérieure (les câbles sont posés à l’intérieur du béton) ou extérieure. La
précontrainte extérieure est réservée à des ouvrages de très grande taille, principalement les tabliers de pont.
Cette méthode présente l’avantage d’une maintenance plus facile qu’une précontrainte interne au béton. Lors
de leur mise en tension, l’effort de précontrainte transmis par les câbles au béton est mesuré soit par
l’allongement des câbles, soit par la pression hydraulique exercée par le vérin.
Indépendamment de la méthode retenue (interne ou externe), la mise sous tension doit faire l’objet de
mesures très précises. C’est une opération dangereuse qui doit être assurée par du personnel qualifié. Les
ruptures des câbles font partie des risques potentiels. La précontrainte a pour objectif, en imposant aux
éléments un effort de compression axial judicieusement appliqué, de supprimer (ou fortement limiter) les
sollicitations de traction dans le béton (Figure 2).
1
Après minimum 1 semaine
Étapes générales de réalisation
Placement des gaines dans le coffrage
Coulage du béton
Mise en tension des câbles après le durcissement du béton
La mise en tension peut être faite en tendant l’acier aux deux extrémités de la pièce (actif – actif) ou en tendant
une seule extrémité uniquement (actif – passif) (figure 3.c)
Le blocage se fait par différents de cales sur une zone de béton fretté Figure 3.c : mise en posttension actif -
passif
L’injection d’un coulis de ciment dans les gaines.
L’injection est une opération extrêmement importante, car elle assure un double rôle :
1. La protection des armatures de précontrainte contre la corrosion
2. L’amélioration de l’adhérence entre les armatures et les gaines
L’opération de l’injection doit être réalisée dès que possible après la mise en tension des armatures.
I. III. APPLICATIONS
Application 1
Soit une poutre de section B et avec un moment d’inertie I soumise à un moment fléchissant M et à un effort de
précontrainte centré P1.
Déterminer le digramme des contraintes.
Déduire l’expression de l’effort de précontrainte P1.
Calculer PI tel que la contrainte de tension dans la fibre inférieure soit nulle, sachant que la section est
rectangulaire 60 * 110 cm et M= 0.80 KNm
Application 2
Soit une poutre de section B (60 cm * 80 cm) et avec un moment d’inertie I soumise un moment extérieur
M = 1 KN met un effort de précontrainte P2 excentré de e = -0.30 m.
Déterminer le digramme des contraintes.
Déduire l’expression de l’effort de précontrainte P2 et la calculer.
CHAPITRE II. CARACTERISTIQUES DES MATERIAUX
II.I LE PRODUIT D’INJECTION
Le produit d’injection était autrefois un mortier formé de ciment, de sable et de l’eau ; aujourd’hui le sable est à
peu près complètement abandonné, au profit de coulis de ciment CPA, comportant un adjuvant (classe C50/60 t).
Le produit d’injection est l’un des matériaux les plus importants. Il doit répondre aux impératifs suivants :
- avoir une assez faible viscosité pour couler facilement et pénétrer dans toutes les ouvertures et entre fils des
câbles de précontrainte ;
- conserver cette faible viscosité pendant un délai suffisant pour que l’injection puisse s’effectuer dans de bonnes
conditions avant le début de prise ;
- après durcissement, avoir une résistance suffisante pour assurer efficacement l’adhérence de l’armature au
béton ;
- présenter un retrait minimal ;
- ne pas être agressif vis-vis de l’acier de précontrainte.
II.II LE BETON
Le béton est un matériau hétérogène composé d’un mélange de liant, granulats, eau et éventuellement
d’adjuvants. Sa résistance mécanique est influencée par plusieurs facteurs :
- qualité du ciment - la température
- dosage en ciment - l’humidité
- teneur en eau - la durée de chargement
- l’âge du béton
Qualités requises
Une résistance élevée en compression fc28. ftj est la résistance à la traction au jour j ≤ 28.
L’aptitude de l'armature à rester solidaire au béton. Cette aptitude est caractérisée par les coefficients
d'adhérence dits de fissuration et de scellement désignés respectivement par η et ψ.
Coefficients de fissuration : η=1 ronds lisses, η=1.6 barres ou fils HA de D≥ 6mm ; η=1.3 fils HA de D ˂
6mm
Coefficients de scellement : ψ=1 ronds lisses ; ψ=1.5 barres HA ou de fils HA.
II.III.II Armatures actives
Les aciers actifs sont les aciers de la précontrainte, ils sont mis à des tensions.
A l'inverse des armatures de béton armé qui se contentent d'un acier de qualité courante, les armatures de
précontrainte exige un acier satisfaisant un certain nombre de conditions. Elles ont été classés par :
catégorie : fils, barres, torons.
classe de résistance.
Qualités requises
Une résistance mécanique élevée. Une faible relaxation.
Une ductilité suffisante. Un coût aussi bas que possible.
Une bonne résistance à la corrosion.
Caractères géométriques
Les fils
Les fils sont des armatures dont la plus grande dimension transversale est inférieure à 12.5mm ; ils sont
livrés en couronnes. On distingue : les fils d’acier ronds et lisse et les fils autres que ronds et lisses. Les fils
sont définis par leur diamètre nominal auquel correspond une section nominale conventionnelle, suivant le
tableau.
Les barres
Les barres sont définies comme des armatures rondes et lisses de diamètre supérieur à 12.5mm, ou non
rondes ou non lisses ne pouvant être livrées en couronnes. Les caractères géométriques sont le diamètre et la
section conventionnellement définie suivant le tableau.
Les torons
Un toron est un assemblage de 3 ou 7 fils enroulés en hélice et répartis en une couche, éventuellement autour
d’un fil central. Les torons sont caractérisés par le nombre de leur fils, par leur diamètre, et par leur section.
Caractères de calcul
Les caractères des armatures de précontrainte à prendre en compte dans
les calculs sont :
Section nominale de l'armature ;
La contrainte maximale garantie à rupture fprg
La contrainte à la limite conventionnelle d'élasticité fpeg
Coefficient de relaxation ρ1000, ρ1000 = 2,5 % pour la classe TBR2 ρ1000 = 8 % pour la classe RN
2
TBR (Très Basse Relaxation), RN (Relaxation Normale)
Adhérence au béton ;
Coefficient de dilatation thermique 10-5 °C.
Module de déformation longitudinale : Ep = 200 000 MPa (fils et barres) Ep = 190 000 MPa (torons).
Diagramme efforts-déformations.
II.IV APPLICATIONS
Application 1
Déterminer, pour un béton de fc28 = 30 MPa, les caractéristiques suivantes :
La résistance à la compression et à la traction au jour j= 7 et 90 jours
Module de déformation longitudinal instantané et différé au jour j= 7 et 90 jours
Application 2
Pour un béton fc28 = 35 MPa :
Déterminer la contrainte limite de compression ultime en situation courante et accidentelle.
Déterminer la contrainte limite de compression en service
Tracer le digramme contrainte –déformation du béton
À défaut de données expérimentales probantes, dans le cas où on a besoin d'une évaluation plus précise
des déformations, tracer le diagramme contrainte – déformation du béton.
CHAPITRE III. SOLICITATION ET SECTIONS DE CALCULS
III.I. PRINCIPE DE JUSTIFICATIONS
Les calculs justificatifs sont établis suivant la méthode des états limites. Un état-limite est celui dans
lequel une condition requise d’une construction est strictement satisfaite. Comme déjà vu, on distingue,
selon la gravité des conséquences de leur atteinte, deux grandes catégories d’états-limites : les ELS et les
ELU. Les justifications aux ELS ont pour objet de s’assurer de la durabilité des structures et de leur aptitude
à remplir la fonction pour laquelle elles ont été conçues. Les justifications aux ELU permettent de vérifier
leur résistance. En pratique interviennent, dans les constructions précontraintes, les états-limites suivants :
III.I.I États limites de services (ELS) : III.I.II État limites ultime (ELU) :
- Déformation - stabilité statique
- Décompression - résistance
- formation de fissures3 - stabilité de forme (flambement, déversement, ...)
- ouverture de fissures
3
par excès de traction, mais aussi de compression
III.II. III Actions accidentelles
Les actions accidentelles, notées FA, provenant de phénomènes rares, et ne sont à considérer que si
les documents d’ordre publique ou le marché le prévoient (les séismes, les explosions, les chocs, …).
III.III. SOLLICITATIONS
Les sollicitations sont les effets provoqués, en chaque point et sur chaque section de la structure, par les
actions.
Combinaisons accidentelles
Pm + FA + Gmax + Gmin + Ψ 11 Q 1k + ΣΨ 2i.*Qik avec :
FA : la valeur nominale de l'action accidentelle,
Ψ 11 Q1k : la valeur fréquente d'une action variable,
Ψ 2iQik : la valeur quasi-permanente d'une autre action variable.
Application 2
Soit une poutre de pot tension de section rectangulaire (35x72)cm, de longueur de 15m soumise à la
précontrainte par 6 câbles à j = 10 jours. Pour la section à mi travée (ep=-270 mm), déterminer les contrainte
finale probable, maximal et minimal.
5
σB (contrainte dans le béton )