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REPUBLIQUE ALGERIENNE DEMOCRATIQUE ET POPULAIRE

Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique

Université des Sciences et de la Technologie Houari Boumediene

Faculté de Génie Civil

Creusement a ciel
ouvert tranchée
couverte
Mini projet ouvrages souterrains
TAHARBOUCHE Adem
TAMENDJARI Fateh

2022/2023

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Sommaire

Introduction générale : 3

I. Méthodes d’excavations des tunnels : 3

1. Exécution en souterrain : 3

2. Exécution à ciel ouvert : 3

2.1. Tranchée couverte : 4

3. Les techniques de soutènement des tranchées couvertes : 5

3.1. Parois moulées : 5

3.2. Palplanches métalliques : 7

3.3. Pieux sécants : 8

3.4. Pieux fores : 10

3.5. Parois berlinoises : 11

II. Définition de la poussée et de la butée : 12

1. Méthodes de calcul : 12

1.1. Théorie de Coulomb (1773) : 12

1.2. Méthode de RANKINE (1860): 14

1.3. Méthode de BOUSSINESQ (1882) : 20

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Introduction général :
Les techniques de constructions des tunnels dépendent de la nature du terrain, au
cours des dernières années, leur réalisation dans les sols meubles à faible
profondeur, s’est beaucoup développée, notamment dans les zones urbaines.

La construction de métros, de voies rapides et des travaux d'assainissement ont


conduit à la création d'un marché important. Ce dernier a permis aux techniciens de
développer des méthodes et des technologies de construction moins coûteuses tout
en assurant la sécurité du chantier durant les travaux même dans des terrains
extrêmement difficiles.

I. Méthodes d’excavations des tunnels :


Globalement il est possible de distinguer deux méthodes d’exécution des tunnels en
sous-sol :

1. Exécution en souterrain :
La méthode consiste à l’excavation du tunnel en souterrain par le creusement en
front d’attaque et par des puits d’attaque afin de faciliter l’exécution des travaux de
déblais lors du marinage (meilleur circulation des engins dans le tunnel).

2. Exécution à ciel ouvert :

La méthode consiste à une excavation du terrain naturel à ciel ouvert avec la


réalisation des parois latéral en béton armé (palplanches métalliques, parois moulée,
parois des pieux…etc.) qui représentent le soutènement.

Lorsque l’on construit à ciel ouvert, deux possibilités se présentent : on peut soit
envisager de construire l’ouvrage à l’aide de la méthode des tranchées ouvertes (tout
l’ouvrage est à l’air libre jusqu’à l’édification de la superstructure, la dalle de toiture
est alors en un seul tenant), soit en utilisant celle en tranchée couverte (on réalise la
dalle de toiture à l’air libre, souvent en plusieurs tenants).

La tranchée couverte est souvent la seule possible, surtout dans les villes à forte
densité d’immeubles ou à trafic important (souvent impossible à détourner).

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2.1. Tranchée couverte :
Les tranchées couvertes sont essentiellement réalisées dans des zones fortement
urbanisées ou en rase campagne, dans un environnement sensible ou d’intérêt
touristique, elles permettent de limiter les nuisances sonores induites par la
circulation auprès des riverains.

La technique des tranchées couvertes consiste à réaliser une tranchée dans le sol, à
exécuter l’ouvrage à ciel ouvert, puis à le recouvrir, en général par un remblai. Elle
s'applique pour tous les types d’ouvrages, routiers, autoroutiers et ferroviaires.

Figure 1: La méthode bruxelloise

Cette méthode dispense d'employer des platelages provisoires coûteux pour écouler
la circulation pendant les travaux.

Lorsque les souterrains occupent une grande superficie, notamment les stations de
métro, les dalles aux divers niveaux doivent prendre appui sur un réseau de
colonnes intérieures, et ce en plus des murs périphériques. Dans ce cas, il y a intérêt
à mettre en place ces colonnes intérieures en même temps que les murs, c’est-à-dire
préalablement au terrassement.

Ces colonnes peuvent être construites à l'abri d'une fouille blindée, constituées de
pieux en béton moulés dans le sol, ou encore de pieux forés.

Cette manière de procéder a été couramment utilisée en Belgique (à Bruxelles


surtout) et porte le nom de « la méthode BRUXELLOISE ».

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3. Les techniques de soutènement des tranchées
couvertes :
Dans la grande majorité des cas, il est nécessaire de réaliser des ouvrages de
soutènements verticaux de la tranchée. Il existe plusieurs techniques de
soutènement dont les principales font appel aux solutions à base de béton :

 Parois moulées
 rideaux de palplanches métalliques
 Parois berlinoises
 Pieux sécants
 Pieux fores

Ces techniques permettent de réaliser soit des soutènements provisoires des


fouilles, soit des soutènements permanents.

Le choix de la technique d’exécution dépend :

 De la nature du sol
 De la profondeur à atteindre
 De la présence de matériaux agressifs dans le sol
 Du degré d’étanchéité à obtenir
 Des délais d’exécution
 De la capacité de la paroi à maîtriser les déformations du terrai

3.1. Parois moulées :


La construction consiste à réaliser une fouille aux dimensions du mur au moyen
d'une machine d'excavation spéciale (hydro fraise). Pour empêcher la fermeture de
cette tranchée sous l'effet du terrain contigu et ralentir la décompression du sol, on le
remplit au fur et à mesure de son creusement par une boue dénommée bentonite.

Au niveau des parois, la bentonite se gélifie sous la forme d'un cake imperméable de
quelques millimètres d'épaisseur, qui empêche l'eau de s'infiltrer dans le terrain et
l'eau de la nappe phréatique de pénétrer dans la tranchée.

Les phases et réalisation du mur se schématisent comme suit :

 construction de la murette de guidage s'appuyant sur le bon sol et élimination


des obstacles (massifs, câbles, canalisations...) ;
 creusement de la tranchée par panneau de 4 à 6 m de longueur.
 pose de la cage d'armature ;
 bétonnage à l'aide d'un tube plongeur descendu jusqu'au fond de la tranchée ;
 décapage du béton mélangé à de la bentonite à la partie supérieure du mur;
 bétonnage de poutres de liaisonnent ;

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 construction de la dalle de toiture ;
 en utilisation pour tranchées couvertes, évacuation du stross et poursuite de
l'exécution à l’abri de la dalle.

Figure 2: La méthode des parois moulées

La liaison entre panneaux successifs est obtenue par creusement de rainures dans
l'élément fraîchement bétonné par joint tubé, grâce auxquels on donne au bord du
panneau exécuté une empreinte semi-circulaire, au creux de laquelle viennent
s'aligner les excavations du panneau suivant.

Avantages

 La méthode s'accommode de toutes les situations défavorables dues à


l'hydrologie du sol et sa mauvaise qualité, notamment dans les vallées.
 Elle s’adapte particulièrement aux artères étroites et sinueuses du centre ville,
où il est souvent inévitable de construire très près des façades d’immeubles
anciens à fondations peu profondes.
 La méthode est particulièrement intéressante lorsqu'il s'agit d’obtenir une
fouille générale sèche.

Inconvénients

 L’encombrement du chantier gêne fortement la circulation et l’accès aux


propriétés riveraines.
 L’extraction des terres enrobées de liquide et leurs chargements sur camions
provoquent des éclaboussures sur les passants, les voiries et les façades. Il
est possible d’y remédier partiellement par l'équipement du matériel fixe au
moyen de panneaux de protection, l'utilisation de camions à benne étanche ou
la désignation d'une équipe de nettoyage.

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 Le système d'embrayage du treuil est la source de bruits stridents.
 Les groupes électrogènes de grande puissance, qu'il convient d'atténuer par
des auvents phoniques et une assise anti-vibrations, sont aussi une source de
bruits.
 L’élimination de la bentonite polluée pose problème. Le liquide ne peut être
réutilisé indéfiniment car il perd progressivement ses qualités colloïdales (par
modification de son pH et parce qu'il se charge en particules sableuses).
 Le risque d'effondrement en cas de perte de bentonite par les canalisations
non repérées est très présent.

3.2. Palplanches métalliques :


La construction de l'ouvrage a lieu entre deux rideaux de palplanches battues au
moyen d’un marteau pilon.

On creuse ensuite une tranchée longeant les palplanches du côté intérieur de


manière à souder des consoles métalliques, sur lesquelles viendront prendre appui
des poutres définitives de la dalle sous voirie.

S'il existe des voies de tramway, ces poutres peuvent servir d'appui à des longrines
supportant les rails et traverses ; un platelage posé de la même façon permet de
maintenir le trafic routier.

Les poutres définitives posées sur les consoles sont calées contre les palplanches et
servent provisoirement, pendant l'exécution de la fouille, comme étançons. Il est
donc possible d'exécuter les terrassements entre palplanches et de descendre
jusqu'au niveau du radier sous la protection d’une ou de plusieurs nappe d’étançons
intermédiaires suivant la profondeur à atteindre.

Le bétonnage se fait ensuite du bas vers le haut, les étançons étant successivement
remplacés par les hourdis des différents niveaux de l'ouvrage.

Figure 3: soutènement par palplanches métalliques

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Avantage :

 Ce procédé permet une exécution précise des parois verticales délimitant


l'ouvrage, d’où épaisseur moindre de ses parois ;
 Les murs finis sont d'un bel aspect ;
 Le rendement est assez bon, s'il n'y a pas trop d'obstacles dont le sol.

Inconvénients :

 Les bruits et les trépidations au cours du battage ;


 Les difficultés de déplacer la sonnette en site dénivelé ;
 La nécessité d'enlever les obstacles aériens pour lever les palplanches ;
 Les problèmes des transports et d'approvisionnement de palplanches de
grande longueur en pleine agglomération ;
 Le coût des palplanches qu'il est généralement impossible de récupérer et
qu'on ne peut prendre en considération dans le calcul de la stabilité.

3.3. Pieux sécants :


Le procédé consiste à construire une série de pieux en béton moulés dans le sol.
Les pieux se recoupent de manière à présenter une épaisseur de 50 à 60 cm au droit
de la séquence, pour former une paroi continue et étanche.

On procède d'abord au forage et au bétonnage des pieux de la série impaire ; ceux-


ci sont constitués de béton à durcissement retardé et ne sont pas armés. Avant le
durcissement complet, on fore les pieux de la série paire en découpant le béton en
place ; ces pieux sont armés sur le pourtour et les armatures sont plus denses au
droit de la séquence.

Le forage se fait par fonçage de colonnes métalliques provisoires du diamètre des


pieux (de 80 à 150 cm) en utilisant le mouvement louvoyant angulaire.

Les terres sont enlevées au fur et à mesure de l'enfoncement au moyen d'un grappin
spécial.

Lorsqu'on travaille sous la nappe phréatique, le tube est rempli d’eau ou de boue
bentonitique pour équilibrer la sous-pression. Le bétonnage s'effectue par tubes
plongeurs comme pour les parois moulées simultanément le tube provisoire de
forage est remonté par un mouvement de va et vient qui a pour effet de compacter le
béton et de le faire pénétrer dans les anfractuosités du sol environnant.

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Figure 4: La méthode des pieux sécants

Figure 5: Pieux sécants

Avantages :

 Le procédé s'adapte aux conditions de sol les plus défavorables mais avec
une sécurité accrue par rapport aux murs emboués. En cas de perte de
bentonite par des canalisations non repérée, il n'y a aucun risque
d'effondrement.
 La capacité portante des murs est améliorée grâce à une surface de contact
au sol supérieure, à volume égal de béton.

Inconvénients :

 La profondeur des pieux est limitée par la résistance à l'enfoncement et au


retrait du tube de guidage.

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 Dans les terrains très durs, le tube a tendance à gauchir ce qui provoque la
rupture des raccords entre viroles.
 La reprise des travaux exige le remplissage de la fouille au sable stabilisé et
l'arrachage du tube avarié.
 Difficultés d’assurer l’étanchéité en cas de non-séquence de deux pieux.

3.4. Pieux fores :


Ces pieux sont réalisés par extraction du sol à l'aide d'un procédé quelconque, puis
par mise en place d'une cage d'armatures et bétonnage de l'excavation ainsi créée.

Ils diffèrent donc des pieux exécutés en place par refoulement du sol essentiellement
par le fait qu'à l'exécution le sol n'est pratiquement pas « refouler ».

Figure 6: La méthode d'exécution des pieux forés

Avantage :

 Diamètre important (jusqu'à 2,50 m, voire plus) et possibilité d'exécuter des


éléments de formes diverses résistant à la flexion.
 Possibilité de traverser des bancs durs.
 Contrôle qualitatif des terrains traversés.
 Adaptation facile de la longueur.

Inconvénients :

 Réalisation demandant un personnel spécialisé et un matériel bien adapté aux


opérations de forage et de bétonnage.
 Contrôle de la rectitude et du diamètre du forage difficile, sauf pour les pieux
exécutés à sec.

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 Risque de remaniement du sol autour du pieu.
 Risque de mauvais contact de la pointe imputable à un mauvais curage du
fond de forage.
 Malpropreté fréquente du chantier.

3.5. Parois berlinoises :


Cette technique de réalisation de soutènement consiste à mettre en place dans le
terrain des profilés verticaux généralement métalliques espacés de 2 à 4 mètres les
uns des autres puis à terrasser en blindant au fur et à mesure le parement de fouille
au moyen de plaques s’appuyant sur ces profilés.

Les conditions d’emploi de la méthode sont

 pas d’eau ou peu d’eau et sol stable aux écoulements ;


 terrain non boulant.

Dès que la hauteur du soutènement dépasse plusieurs mètres, les profilés doivent
être ancrés par un ou plusieurs lits de tirants. Il existe diverses variantes de cette
technique, notamment la paroi «parisienne » dans laquelle le profilé est un poteau
préfabriqué en béton avec des armatures en attente qui peuvent être ultérieurement
déployées et liaisonnées au blindage.

Figure 7: Parois berlinoises

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II. Définition de la poussée et de la butée :
Un écran vertical lisse est soumis par à la poussée au repos d’un massif de sable.
En supprimant le demi massif de gauche, et en déplaçant l’écran parallèlement à lui
même vers la droite, il se produit un équilibre dit de butée (ou passif). En le déplaçant
vers la gauche, il se produit un équilibre de poussée (ou actif).

.
Figure 8: Principe de la poussée et de la boutée

Le calcul des efforts de poussée ou de butée dans les ouvrages de soutènement doit
tenir compte des paramètres et des facteurs suivants : le poids volumique du sol, la
résistance au cisaillement du sol, le frottement entre le sol et l’ouvrage, l’inclinaison
de la surface du sol à l’amont et à l’aval de l’ouvrage, les déformations et
déplacements relatifs de l’ouvrage par rapport au sol, la présence d’une nappe
d’eau, les surcharges à la surface du sol.

1. Méthodes de calcul :

1.1. Théorie de Coulomb (1773) :


Charles Augustin Coulomb (1736 - 1806) a été d’abord un ingénieur en génie
militaire avant de devenir plus tard un physicien encore plus célèbre par ses
mémoires sur l’électricité et le magnétisme entre 1785 et 1791. Son premier ouvrage
important fut, en tant que " Lieutenant en Premier du Génie ", la construction de 1764
a 1772 a la Martinique du fort Bourbon. A son retour en métropole en 1773 il publie a
l’Académie des Sciences un important mémoire de mécanique appliquée intitule :

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« Sur une application des règles de Maximis & Minimis à quelques Problèmes de Statique,
relatifs à l’Architecture. (Par M.COULOMB, Ingénieur du Roi) »

La méthode de coulomb permet de déterminer les forces de poussée et de butée


limites s'exerçant derrière un écran ou un mur quelconque sans considérations de
l'état de contrainte s'exerçant dans le sol derrière le mur.

Elle repose sur les hypothèses suivantes :

 le sol est homogène et isotrope;


 le mur est rigide;
 la surface de rupture est plane;
 l'angle de frottement δ entre le mur et le sol est connu (δ est l'angle entre la
résultante des forces de poussée et la perpendiculaire au mur) ;
 la cohésion n'est pas prise en compte.

Figure 9 : Equilibre du coin de Coulomb

Calcul de la force de poussée :

Soit un écran vertical de hauteur H soutenant un massif de sol sans cohésion avec
un terre-plein horizontal.

On suppose que la surface de rupture potentielle est un plan (coin de Coulomb)


passant par le pied de l’écran et faisant un angle q avec l’horizontale.

On fait l’hypothèse que la contrainte de cisaillement t = s ’ tgj (sol sans cohésion) est
complètement mobilisée le long de ce plan. Le coin de Coulomb se comporte de
façon rigide plastique, ce qui n’est pas le cas généralement surtout si l’écran est de
grande hauteur.

La réaction totale du sol R sur lequel glisse le coin de Coulomb est incliné de l’angle j
sur la normale au plan de rupture.

La force F = - P (poussée du sol) est inclinée de d sur la normale à l’écran est


supposée connue.

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Le principe consiste simplement à écrire l’équilibre des forces qui s'appliquent sur le
coin de sol (R, W et F = -P);

W est le poids du mur et F est l'opposé de la force de poussée qu'exerce le sol sur le
mur.

On détermine ainsi F en fonction de l’angle q.

La méthode de Coulomb consiste à prendre le maximum de F(q) (Maximis) pour


calculer la poussée, ce serait le contraire pour la butée (Minimis).

En application de la méthode de Coulomb, on calcule la poussée en supposant que


d = 0.

Le maximum de F est donné pour q= p/4+ j/ 2

Fa = 1/2. g. h². Tg² (p /4 - j/2)

Et Ka = tg² (p /4 - j/ 2)

Poncelet a généralisé la méthode de Coulomb à un écran incliné de l et à un sol


surmonté d’un talus d’angle b. Par la même procédure, on détermine le coefficient de
poussée Ka. Avec d, l et b positifs dans le sens trigonométrique.

Avec d, l et b positifs dans le sens trigonométrique, et Fa = 1/2. Ka. g. l²

1.2. Méthode de RANKINE (1860):


En plus des hypothèses suivantes :

- sol semi-infini, homogène, isotrope,

- condition de déformation plane,

- courbe intrinsèque de MOHR-COULOMB

- massif à surface libre plane,

RANKINE (1857) avait rajouté l'hypothèse que la présence d'un écran ne modifie pas
la répartition des contraintes dans le massif.

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Cas général :

Avec cette hypothèse, on peut déterminer la répartition des contraintes de poussée


(ou de butée) le long d'un plan OD, dans le cas d'un sol pesant pulvérulent (γ, ϕ) non
surchargé.

Le calcul de la contrainte t à une profondeur z sur le plan OD s'effectue à partir du


cercle de MOHR, le plus petit pour l'équilibre de poussée, passant par l'extrémité M
du vecteur contrainte qui s'exerce sur la facette parallèle à la surface libre et tangent
aux droites intrinsèques de COULOMB (τ = σ tg(ϕ)). L'équilibre de butée s'étudierait
à partir du cercle de MOHR, le plus grand pour l'équilibre de butée, passant par le
même point M et tangent également aux droites intrinsèques de COULOMB

OM est le vecteur contrainte γz.cosβ s’exerçant sur la facette parallèle à la surface


libre, à une profondeur z.

OM’ est le vecteur contrainte s’exerçant sur la facette verticale à la même profondeur
z. Ces deux contraintes sont conjuguées.

ON est le vecteur contrainte t s’exerçant sur la facette inclinée de λ à la même


profondeur z.

Figure 10: Equilibres de poussée et de butée selon Rankine

Le développement des calculs montre que :

- l'angle δ, que fait le vecteur contrainte t avec la normale à la facette dépend de ϕ,


λ et β.δ Il est constant quelle que soit la profondeur z.

Avec :

En particulier, si l’écran est vertical, le cercle de Mohr montre directement que δ = β,


le vecteur contrainte de poussée est parallèle à la pente.

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- les lignes de glissement, enveloppes des facettes de glissement forment un réseau
de droites faisant entre elles un angle π/2 -ϕ

- la contrainte ta en un point du plan OD (écran) est proportionnelle au rayon polaire


l. La distribution des contraintes est donc triangulaire, ta fait un angle δ avec la
normale à l’écran.

Avec l’inclinaison δ par rapport à la normale à l’écran définie plus haut.

L'inconvénient de la théorie de RANKINE est que l'angle δ de la contrainte de


poussée avec la normale à l'écran dépend des conditions géométriques mais n'a pas
la réalité physique d'un angle de frottement sol-écran.

Figure 11: Diagramme de poussée sur l’écran l

La répartition des contraintes de poussée sur l’écran est donc linéaire en fonction de
l, cette répartition triangulaire donne directement la force de poussée.

Dont le point d’application est situé au l/3 à partir de la base de l’écran.

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Cas particulier : écran vertical, surface libre horizontale

Ce cas particulier, mais très fréquent, est beaucoup plus simple à traiter et des
calculs rapides permettent de déterminer les coefficients de poussée Ka et de butée
KP.

Hypothèses :

λ = β = δ = 0 (pas de frottement sol-écran)

Φ ≠ 0

C=0

Au repos, point M (σ’v, σ’ho)

Contrainte verticale σ’v = γ. h

Contrainte horizontale σ’ho = Ko .γ .h

Les deux contraintes étant principales, le tracé du cercle de MOHR est immédiat.

Figure 12: Cercle de Mohr de poussée et butée pour un sol purement frottant

Dans le cas de la poussée, la contrainte σ’ho va diminuer jusqu'à ce que le cercle de

MOHR tangente la droite intrinsèque de MOHR-COULOMB : Equilibre plastique


inférieur.

Dans le cas de la butée, la contrainte σ’ho va augmenter jusqu'à ce que le cercle de

MOHR tangente la droite intrinsèque de MOHR-COULOMB : Equilibre plastique


supérieur.

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Cas du sol seulement frottant :

Généralement, on exprime plutôt Ka = σa/σv en fonction de l'arc moitié φ/2.

σa est perpendiculaire à l’écran.

De même :

Cas du sol purement cohérent :

Figure 13: Cercle de poussée et butée pour un sol purement cohérent

Cas du sol frottant et cohérent (sols argileux ou limoneux non saturés à court
terme) :

Figure 14: Cercle de Mohr de poussée et butée pour un sol cohérent et frottant

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On est ramené au cas du sol frottant si on rajoute une contrainte hydrostatique

O'O = C/ tgφ : théorème des états correspondants de CAQOUT.

Directement :

En pesant H = C/tgφ :

De même :

En résumé dans ces hypothèses (λ= β= δ= 0).

Figure 15: Expressions des contraintes actives et passives pour les différents types du sol

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Ces différentes formules donnent la répartition des contraintes en fonction de la

Profondeur, les tracés des cercles de MOHR permettent de connaître l'allure des
lignes de glissement et les coins de poussée et de butée

Figure 16: Schémas des coins de poussée et de butée

En effet, la facette sur laquelle se produit l'équilibre de poussée fait

½(π/2- φ) = (π/4 -φ/2) (propriété du cercle de Mohr) avec la facette verticale, de


même, elle fait (π/4 + φ /2) pour l’équilibre de butée.

Le coin de butée est beaucoup plus étendu que le coin de poussée

1.3. Méthode de BOUSSINESQ (1882) :


BOUSSINESQ a amélioré la théorie de RANKINE en prenant l'interaction réelle
entre le sol et l'écran, c'est-à-dire en choisissant la valeur de l'angle de frottement δ
sol-écran.

Dans cet équilibre, BOUSSINESQ considère une première zone où on a l'équilibre


de RANKINE se raccordant à une seconde zone où il tient compte des conditions
aux limites sur l'écran.

Figure 17: Equilibre de BOUSSINESQ et de RANKINE

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BOUSSINESQ garde les résultats de RANKINE concernant la répartition des
contraintes sur l'écran :

- l'obliquité des contraintes est constante le long de l'écran OD, elle est choisie et
fixée à δ ;

- la répartition des contraintes sur l'écran est triangulaire : ta = ka . γ. l

Si BOUSSINESQ avait bien posé le problème, il n'a été résolu qu'en 1948 par
CAQUOT et KERISEL qui en ont donné la démonstration suivante.

On travaillera en coordonnées polaires, pour lesquelles les équations d’équilibre

div t + F = 0 s’écrivent :

σr : contrainte normale radiale

σθ: contrainte normale ortho radiale

τ: contrainte de cisaillement

En combinant les équations d’équilibre précédentes et les relations données par le


cercle de Mohr des contraintes tangentes aux droites de Coulomb on établit le
système des 2 équations différentielles suivantes :


Le système des deux équations différentielles a été intégré par Caquot et Kérisel, les
calculs étant améliorés par ABSI pour donner des tables complètes de poussée et
butée fournissant les coefficients Ka et Kp.

Le problème est déterminé par les conditions aux frontières :

- surface libre : contraintes nulles

- sur l’écran : obliquité imposée δ de la contrainte.

Entre la surface libre et la première ligne de glissement on a un équilibre de Rankine


et entre la première ligne de glissement et l’écran un équilibre de Boussinesq.

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Le tracé des lignes de glissement montre que les lignes de glissement diffèrent peu
de lignes droites dans le cas d’équilibre de poussée, par contre elles s’en éloignent
fortement dans le cas d’équilibre de butée.

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