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Université des sciences et technologie Mohamed Boudiaf – ORAN.

PATHOLOGIE DES MURS DE


SOUTÈNEMENT
Exposé du module : Pathologie des
ouvrages géotechnique .

Présenté par :
Enseignant :
Hassina NAIT BELKACEM
SAADI Badr Eddine Dr.BOUALLA .

2022 - 2023
INTRODUCTION
Les mouvements de la terre sont parmi les phénomènes géodynamiques les plus répandus et
souvent les plus graves à la surface de la terre. Il est donc à l’ingénierie civile d’arrêter ou
limiter l’impacte de ce phénomène sur l’homme qui peut nuire à sa sécurité ou celle de ses
biens.
Les ouvrages de soutènement sont donc une solution pour parer à ce phénomène de
glissement de terrain. Il est donc important de bien construire cet ouvrage afin d’éviter tout
désastre.
Cependant ces ouvrages soumis à de très grandes forces dues au talus et à la pression
interstitielle, subissent certaines déformations ou même ruptures qui sont parfois partielles
ou même totales cela pour des causes.
Les ouvrages de soutènement présentent des symptômes différents d’un ouvrages à un autre
et qui à défaut d’être traité mènera à une rupture évidente.
1 – DÉFINITION D’UN OUVRAGE DE SOUTENEMENT

Un ouvrage de soutènement est une construction qui permet d’occuper avantageusement la surface d’un
terrain souvent en pente sans que celui-ci ne s’éboule, il retient le terrain du coté amont et permet de
bénéficier de plus d’espace dans le coté avale. L’utilisation de ces ouvrages et très variable cependant il existe
plusieurs types d’ouvrages de soutènement.
2 - LES TYPES DES MURS DE SOUTÈNEMENT :

LES MURS EN LES RIDEAUX DE LES MURS


LES MURS POIDS
BÉTON ARMÉ SOUTÈNEMENT PRÉFABRIQUÉS

 Les murs en
maçonnerie  Les
 Les murs à
(pierres ) , palplanches,  Les géo -
cantilever ,
 Les murs en  Les parfois synthétiques ,
 Les murs à
gabion , moulées ,  Les éléments
contrefort.
 Les murs en  Les terres préfabriqués .
béton. armées.
3 - LES MODES DE FONCTIONNEMENT D’UN MUR DE SOUTÈNEMENT :

 Les ouvrage de soutènement ayant pour fonction de retenir des terres instables ou potentiellement instables
et ainsi d’écarter les risques de glissement. Il permet :
 De raidir des talus pour gagner des emprises o de construire en tête de talus ou en pente
 De remblayer en conservant les emprises
 De stabiliser des talus en mouvement
 Les murs de soutènements poids et/ou mur à cantilever reprend les forces de poussées par un mode de
fonctionnement bien précis.

Les murs poids:


Leurs qualités fondamentales du sol de fondation et ouvrage assez large
Les murs à consoles:
Leurs qualités fondamentales du sol de fondation et du ferraillage

4 - LA STABILITÉ D’UN MUR DE SOUTÈNEMENT :

Rouler, dériver, craquer : ce sont bien trois phénomènes dont peuvent être victimes les murs de soutènement. Étant
donné leur faible amplitude, on dira : se déverser, glisser, se fissurer.
 Stabilité externe : Le poids du mur doit permettre de contrebalancer : la poussée des terres drainées y
compris les charges d’exploitation; les efforts de chocs. La fondation doit pouvoir supporter l’ensemble des
efforts (non poinçonnement et non glissement) Le risque de grand glissement est à évaluer (stabilité externe
d'ensemble).
 Stabilité interne : Le mur doit rester monolithique pour les murs de soutènement poids.

5 - PRINCIPALES CAUSES DE SINISTRE :

a)- Au stade de la conception :

 Méconnaissance de la nature géologique et des caractéristiques géotechniques du site de l'ouvrage,


 Sous-estimation des efforts appliqués à l'ouvrage et surestimation des résistances du terrain d'assise,
 Problèmes liés aux fondations
 Étude de stabilité insuffisante ou incomplète; dans le cas des murs, il y a lieu de s'assurer que les stabilités au
glissement sur la base, au renversement, au poinçonnement et au glissement général sont satisfaisantes, et que
les tassements attendus restent admissibles
 Mauvais choix de matériaux de remblai (argile, sol gélif...) ; le gel peut intervenir par un gonflement du sol
gelé, par obturation du drainage et augmentation de la poussée.
b) Au stade de l'exécution :

 Non-conformité de l'épaisseur du mur ou de la profondeur des fondations, -mauvaise qualité des bétons et
mortiers,
 Défauts de mise en œuvre des matériaux :
 Mauvaise vibration des bétons entraînant nids de cailloux, mauvaises reprises de bétonnage,
 Mauvaise exécution des maçonneries,
 Déformation des coffrages à l'exécution,
 Fissuration de retrait,
 Mauvais positionnement des armatures (distance d'enrobage insuffisante),
 Mauvais jointoiement des maçonneries, remblaiement prématuré,
 Remblaiement par couches épaisses avec emploi d'engins de terrassement ou de compactage très lourds
circulant contre l'ouvrage,
 Mauvaise mise en œuvre du remblai et compactage insuffisant,
 Détérioration du système de drainage par les engins de chantiers.

c) Causes apparaissant au cours de la vie de l'ouvrage :

 D'autres causes de désordres peuvent résider dans des actions postérieures à la mise en service de l'ouvrage :
-Application en tête de l'ouvrage de surcharges non prévues.
-Exécution de travaux ultérieurs au voisinage de l'ouvrage modifiant ses conditions d'équilibre.
-Évolution des matériaux due au vieillissement (décomposition de certaines pierres.
-Appauvrissement du liant de mortier) d'où augmentation de la porosité et de la sensibilité au gel.
-Érosion du talus en pied de l'ouvrage par la pluie ou des cours d'eau, rupture ou fluage des tirants.
-Insuffisance de l'entretien pouvant entraîner:
• Le colmatage des drains, d'où augmentation des pressions d'eau à l'arrière de l'ouvrage,
• La présence de végétation dans les joints.
6 - DESCRIPTION DES DESORDRES :

 Rotation d'ensemble du mur vers l'aval qui traduit soit un taux de travail excessif du sol de fondation, soit un
excès de poussée,
 Rotation du mur vers l'amont traduisant l'instabilité en profondeur du versant, tassements différentiels
importants provoquant des fissures ou cassures dans l'ouvrage
 Déplacements horizontaux du parement (déversement, ventre),
 Affaissements localisés du terre-plein terre plein souvent signalés par la présence de flaques d'eau,
 Débordement de l'ouvrage par les terrains soutenus,
 Dégradation de joints de la maçonnerie ou du béton, éclatements de pierres.

Cas 1 :
Cas 2 :

Exemple 1:
Exemple 2 :

7 - SOLUTIONS ET RÉPARATION :

7 -1- Au stade de la réalisation :


 Respecter impérativement les plans d’exécution sauf si cas de force majeure nécessitant une modification qui
devra être justifiée
 Soigner le drainage car c’est trop souvent l’origine de désordres :
 Réaliser un massif filtrant en graviers propres derrière le mur, protégé par un anti contaminant, ou disposer un
géotextile drainant conservant ses performances sous la pression de terres.
 Relier le précédent dispositif à un drain en pied d’ouvrage sur la face arrière (se déversant vers un exutoire) ou
au réseau de barbacanes
- Ne pas couler la semelle en cas de forte pluie

Figure : Drainage pour mur de soutènement. Les pointillés figurent les lignes de courant D’où :

a) Drainage arrière avec remblai très perméable, solution idéale ,


b) Barbacanes et drainages avant+remblai médiocre. Le sol arrière est noyé jusqu’aux premières
Barbacanes.
 
Préparer le sol de fondation : car c’est également une source de problèmes :
- Prévoir une légère pente et une évacuation des eaux en fond de fouille pour éviter les eaux stagnantes
- Purger et substituer les sols médiocres (sols organiques, remblais pollués, terrains argileux humides) par des
matériaux frottant et propres insensibles à l’eau (ex : grave concassée avec < 10 % de fines)
- Compacter soigneusement la couche de fondation à la plaque ou au cylindre

Bien phraser les terrassements :


- Éviter d’ouvrir un talus très redressé en une seule fois, et privilégier des plots de terrassement de 5 ou 10
ml de longueur
- En saison des pluies, protéger les talus par une bâche et un fossé de collecte en tête

Remblayer correctement :
- Utiliser de préférence un matériau assez noble peu argileux pas trop humide ou trop sec.
- Éliminer les blocs et les matériaux de démolition Ne pas remblayer trop rapidement après bétonnage
- Compacter soigneusement par couches de moins de 20 cm
- Ne pas vibrer trop près du mur
- Ne pas endommager le dispositif de drainage à l’arrière du mur

Soigner de chaînage :
- Respecter les nomenclatures et diamètres d’aciers, ainsi que les recouvrements
- Bien respecter les épaisseurs minimales de béton autour des aciers -Respecter les encastrements
- Privilégier une poutre de couronnement en tête d’ouvrage
7-2-Après la réalisation :

Entretenir le dispositif de drainage : Vérifier le bon écoulement


- Éliminer tout obstacle à l’écoulement dans les barbacanes et l’exutoire des drains
- Ne jamais rehausser ou modifier un mur de soutènement sans l’avis d’un spécialiste
 
Surveiller l’ouvrage :
- Les ouvrages poids qui ne sont pas en béton armé ont une légère déformation naturelle qui va s’acquérir
pour l’essentiel pendant leur réalisation
- Des déformées significatives ultérieures sont souvent le témoignage de premiers désordres. Il convient de
ne pas attendre pour réagir
La rupture d’un ouvrage survient souvent après l’apparition de certains symptômes qui à défault d’être traitée
entraine, une évidente dégradation partielle ou totale de l’ouvrage . Bien que ces symptômes soient multiples et
différents d’un ouvrage à un autre, ils doivent être réparés lors des contrôles de l’ouvrage d’où il est impératif de ne pas
le négliger et d’organiser un planning de visite annuelle ou continue afin d’envisager éventuellement sa réparation.

En effet les ouvrages de soutènement sont très répandus et utilisés dans le monde sous toutes leurs formes. Il est
donc important d’assurer une certaine sécurité vis-à-vis de ces ouvrages à court et à long terme car les conséquences de
leurs détériorations sont dangereuses et couteuses aussi bien pour les personnes que pour les constructions
mitoyennes . Il convient donc , dés la conception d’en être conscient.
Merci pour votre
attention !

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