GEOLOGIE DU MAROC

2ème Année Génie Minéral

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DOMAINE DES CHAINES ATLASIQUES

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CHAPITRE I

INTRODUCTION

I- GRANDES SUBDIVISIONS STRUCTURALES DU DOMAINE DES

CHAINES ATLASIQUE: EXPRESSION GEOGRAPHIQUE

Le Maroc appartient à la partie nord occidentale de l’Afrique du nord;

il comprend trois domaines structuraux:

1- Le Rif au nord ;

2- Le domaine atlasique qui comprend la partie moyenne du Maroc; il est

limité au nord par le Rif et au sud par l’Anti Atlas. Il comprend plusieurs
domaines structuraux:

- Chaînes atlasiques (Moyen et Haut Atlas) ;

- Dépressions sub-atlasiques associées ;
- Meseta occidentale et meseta orientale.

3- L’Anti Atlas et les confins sahariens.

Dans le domaine des chaînes atlasiques la couverture sédimentaire est

formée surtout des dépôts d’âge mésozoïque (secondaire). Elle est
déformée dans le Moyen Atlas plissée et dans le Haut Atlas.; ailleurs (Haut
plateaux et causse Moyen Atlasique) cette couverture est restée
horizontale à sub-horizontale. Elle forme donc des zones tabulaires qui
encadrent les chaînes atlasiques.

Le Moyen Atlas et le Haut Atlas constituent un très bon exemple des

chaînes intracontinentales. Elles doivent leur origine à une forte surrection
liée à des Mouvements verticaux le long d’accidents crustaux.

Le caractère intracontinental de ces chaînes est fondé sur les faits

suivants:

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- Absence de roches ophiolitiques et de flyschs ;

- Elles sont formées à l’intérieur des masses continentales et possèdent
un substratum continental.

Remarque

- Les éléments de la chaîne hercynienne et de son socle Précambrien

affleurent en plusieurs endroits des chaînes atlasiques (exemple:
boutonnière d’Azrou dans le Moyen Atlas, boutonnière de Tamlelt dans le
Haut Atlas oriental).

- L’âge est la structure du matériel paléozoïque varient d’un secteur à

un autre.

A- Haut Atlas

C’est une chaîne longue de 700 Km, large de 60 à 80 Km suivant les

secteurs. Elle est bordée au nord par les plaines du Haouz et de Tadla, par
le Moyen Atlas et par les vallées de la haute et Moyenne Moulouya. La
plaine de Souss, le volcan de Siroua et le sillon sud atlasique constituent
la limite sud.

Les points culminants du Haut Atlas:

Jbel Ayachi: 3737 m.

Jbel Mgour: 4071 m.
Jbel Toubkal: 4165 m.

B- Moyen Atlas

Il occupe une position médiane entre le Rif et le Haut Atlas. Il domine

topographiquement divers pays avoisinants:

- Le plateau central et le Saiss à l’ouest et le nord-ouest ;

- Le couloir de Taza et la plaine de Guercif au nord-est ;
- La vallée de la moyenne Moulouya à l’est.

La partie méridionale du Moyen Atlas s’accole au Haut Atlas.

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Le causse moyen atlasique sub-tabulaire est séparé du Moyen Atlas

plissé par une ligne structurale majeure d’ordre morphologique appelée
Accident Nord Moyen Atlasique (ANMA).

C- Meseta orientale

La meseta orientale est la zone rigide comprise entre le Moyen Atlas

et le Haut Atlas. Elle comprend la Moyenne et la Haute Moulouya, le
Rekkam, la chaîne des Horsts et les Hauts Plateaux.

II- CINÉMATIQUE DE L’ATLANTIQUE CENTRAL ET LE

DEPLACEMENT RELATIF DES PLAQUES AMERICAINE, AFRICAINE
ET EUROPEENNE

La transformante des açores-Gibraltar est la première cassure qui

divise la Pangée en deux: Laurasia et Gondwana.

Aux extrémités de ce linéament et de chaque côté s’individualisent au

cours du Jurassique l’Atlantique central et l’Océan liguro-piémontais.

La cinématique de l’Atlantique central et les déplacements relatifs des

plaques Amérique nord, Afrique-Ibérie se résument en:

1- Phase de rifting du Pérmien jusqu’au Lias (distension).

2- Début d’océanisation (ouverture de l’Océan Atlantique) qui est datée de

–189 MA (Domérien-Toarcien). A l’intérieur de la plaque africaine les
accidents tardi-hercyniens sont réactivés, ils contrôlent la localisation des
bassins intraplaques (Moyen et Haut Atlas).

3- A partir du Crétacé inférieur (Anomalie magnétique J= -112 MA):

Ouverture de l’Atlantique nord. L’Ibérie est entraînée par rapport à
l’Afrique dans son mouvement vers l’est. Il en résulte un soulèvement du
domaine atlasique qui apparaît comme un haut fond vis à vis des
transgressions du Crétacé et du Tertiaire.

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CHAPITRE II
TRIAS

I- CADRE STRUCTURALE TARDI-HARCYNIEN

La période tardi-hercynienne (entre –310 et –270 MA) est

caractérisée par un épisode de fracturation généralisé. Il correspond en
particulier à des décrochements organisés suivant les directions NE-SW et
ENE-WSW. Ce schéma va guider l’évolution post-hercynienne du Maroc en
général et du domaine des chaînes atlasiques en particulier.

II- EVOLUTION TRIASIQUE DU DOMAINE DES CHAINES

ATLASIQUES

Le domaine des chaînes atlasiques est caractérisé au Trias par la

réactivation d’accidents anciens qui ont induits la formation de bassins
subsidents.

A- Distension Triasique et formation de bassins subsidents

La distension déjà amorcée au Permien se maintient et s’accentue au

cours du Trias. Il en résulte la formation de bassins d’effondrement
(grabens et demi grabens).

Dans le Haut Atlas le réseau des fractures tardi-hercyniennes se distribue

autour d trois directions:

* La plus fréquente N60 : accident de Tizi N’Test;

* Fracture développée à l’est du massif ancien: N90 (cas de l’accident

de Tamezerit) et N120 (direction assez diffuse).

Les trois directions se conjuguent pour former un aspect losangique qui va

constituer un caractère permanent dans les évolutions triasiques et
jurassiques du Haut Atlas.

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B- Comblement des bassins triasiques: série de remplissage

Les couches rouges du domaine atlasique sont discordantes sur le socle

paléozoïque. Elles passent souvent graduellement aux formations
liasiques.

1- Termes détritiques grossiers

Ils sont constitués de conglomérats, grès et arkoses (grès feldspathiques)

particulièrement développés dans le Haut Atlas de Marrakech et dans le
Moyen Atlas au nord de Midelt (bassin de Kerrouchene).

Les détritiques grossiers proviennent de l’érosion des reliefs résiduels des

chaînes hercyniennes et des zones hautes séparant les bassins.

Le remplissage du bassin triasique de Kerrouchène en grès et arkoses est

assuré à partir de deux sources d’alimentation. La fraction grossière
fluviatile provient des granites de Bou Mia (est du bassin) et de
Karouchène ; la fraction fine argileuse provient de la meseta occidentale.

Le dépôt des arkoses témoigne d’une sédimentation sous un climat non

agressif.

2- Argiles à évaporites

Dans le Moyen Atlas et le domaine mesetien, on distingue des argilites

salifères inférieurs et des argilites salifères supérieurs par rapport au
complexe basaltique qui s’y intercale.

* Argilites rouges

Elles sont déposées dans un milieu marin peu profond plus ou moins
confiné, compartimenté par des failles.

* Evaporites

L’épisode évaporitique intéresse toute l’Afrique du nord et l’Europe

occidentale. Il est représenté par des évaporites lors d’une transgression.

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Le faciès évaporitiques ne se prolonge pas au sud au delà d’Agadir.

A l’échelle du Maroc, depuis la zone pré-rifaine au nord jusqu’au au delà

du Haut Atlas vers le sud, les évaporites triasiques, principalement
halitiques, ont précipité dans des bassins subsidents dont certains ne nous
sont connus que par forages ou par prospection géophysique.

*Complexe basaltique

La limite Trias-Jurassique est caractérisée par un épisode volcanique de

type tholéiitique de grande extension géographique. Dans le domaine
atlasique ce volcanisme se place dans les argilites salifères. Ce complexe
basaltique est formé par un empilement de coulées entre les quelles se
sont déposés des niveaux sédimentaires fossilifères et d’épaisseur variable
(argiles, évaporites, carbonates…). Ces niveaux sédimentaires indiquent
des milieux tidaux sous un climat chaud à tendance aride.

Les faunes et microflores (pollen) recueillis dans les niveaux sédimentaires

ont données des âges très variés (Ladinien à Héttangien voir base du
Sinemurien).

Ce magmatisme s’est mis en place sous forme de coulées aux quelles sont
associés sills et dykes.

Ce magmatisme intrusif (sills et dykes) ou effusif (coulées), auquel est

associé un volcanisme explosif (volcano-sédimentaires), est connu à
l’échelle de l’Afrique du nord et sur les cotes de l’Amérique du nord. Il est
lié à la réactivation de certains accidents tardi-hercyniens.

III- PASSAGE TRIAS -LIAS

La sédimentation argilo-salifère du Trias est relayée par des dépôts

carbonatés de plateforme. Dans plusieurs endroits du domaine des
chaînes atlasiques les dernières couches rouges et les premiers dépôts
carbonatés sont concordants. Les dépôts carbonatés néritiques sont
représentés par des dolomies inter à supratidales. Leur apparition traduit
un changement dans les conditions de sédimentation.

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CHAPITRE III

ETAPES DE L’EVOLUTION JURASSIQUE

DES BASSINS DU HAUT ET MOYEN ATLAS

I- INTRODUCTION

Au cours du Jurassique le domaine des chaînes atlasiques se différencie et

évolue en deux parties que sépare le massif ancien du Haut Atlas.

- A l’Ouest, le bassin d’Essaouira-Agadir, dont la partie SW (bassin de

Haha) correspond au Haut Atlas occidental; il est ouvert sur l’Atlantique
central en voie de formation;

- A l’Est, le domaine des chaînes atlasiques qui constitue le prolongement

le plus occidental de la Tethys, au sein duquel se sont individualisés les
bassins intracontinentaux du Haut Atlas central et Moyen Atlas.

A- Haut Atlas occidental

C’est un domaine de dépendance paléogéographique atlantique. Il est

caractérisé pendant le Lias et le Dogger par régime épicontinental où les
apports terrigènes deltaïques ou alluviaux proviennent du domaine
saharien au sud et du massif ancien du Haut Atlas à l’est.

- Au Lias moyen: on a des dépôts profonds de bassin;

- Au Lias supérieur: des formations rouges continentales;

- Au Dogger: des dépôts évaporitiques;

- Au Bathonien-Callovien-Oxfordien: des dépôts de bassin;

- Au Malm (Jurassique supérieur): régime marin moins détritique que celui

du Dogger.

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B- Domaine des chaînes atlasiques oriental

C’est un domaine de dépendance paléogéographique mésogèenne. Au

Jurassique ce domaine est occupé par un vaste golf enfoncé en coin entre
les domaines de l’Anti Atlas et le domaine rifain. C’est dans ce domaine
que sont individualisés les bassins (sillons) du Haut Atlas central et du
Moyen Atlas; ils ont été le siège d’une sédimentation essentiellement
carbonatée, représentée par plusieurs termes.

* 1er terme daté du Lias inférieur et moyen; il est représenté par un

complexe carbonaté de milieux intertidaux voir supratidaux ;

* 2ème terme du Lias supérieur; surtout marneux; il est couronné par des
calcaires de mer peu profonde ;

* 3ème terme daté du Dogger (Jurassique moyen); il est formé par des
marnes à intercalations calcaires surtout récifal aux quels font suite des
calcaires de milieu récifal.

La série stratigraphique se termine par des couches deltaïques ou

saumâtres qui datent du Dogger supérieure voir base du Malm.

L’évolution structuro-sédimentaire de ces bassins (Haut et Moyen Atlas)

au cours du Jurassique peut être subdivisée en stabilité, mobilité,
comblement et sénescence.

- Stabilité --------------1er terme.

- Mobilité--------------phase tectonique qui affecte la plateforme
carbonatée et individualisation des bassins intracontinentaux.

- Comblement---------2ème et 3ème termes.

- Sénescence----------couches deltaïques et saumâtres.

II- LIAS INFERIEUR ET MOYEN

Le Lias inférieur et moyen se caractérise par une période de stabilité

relative, par le développement d’une plateforme carbonatée et par la

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différenciation des bassins intracontinentaux du Moyen Atlas et du Haut

Atlas.

A- Plateforme carbonatée

Tout autour de la Mésogée, les plateformes carbonatées liasiques ont

connu une grande extension au cours du Sinémurien-Carixien. Dans le
domaine des chaînes atlasiques, les formations carbonatées du Lias
inférieur et moyen sont subdivisées en deux unités:

* les bancs massifs de calcaires et de dolomies du Lias inférieur (faciès

dolomitique) ;

* formation marno-calcaire alternante du Lias moyen (calcaires lités) qui

renferme des silex et une importante faune de céphalopodes.

Le Lias inférieur et moyen set caractérisé par une stabilité relative du

substratum (apports détritiques terrigènes très rares): période de
biostasique.

B- Indices de tectonique syn-sédimentaire et différenciation des

bassins

Au sein des dépôts carbonatés liasiques, on note des indices de tectonique

syn-sédimantaire: glissement, failles normales syn-sédimentaires… Ces
témoins d’une mobilité précoce, dès le Sinémurien, indiquent la dislocation
de la plateforme carbonatée et la différenciation des basins
intracontinentaux de dépendance mésogèenne qui sont séparés par des
plateformes résiduelles.

III- PASSAGE LIAS MOYEN-LIAS SUPERIEUR:

INDIVIDUALISATION DES BASSINS (MOBILITE)

Le passage Lias moyen-Toarcien est marqué par l’individualisation des

bassins intraplaques du Moyen Atlas et du Haut Atlas.

Les dépôts du Lias inférieur et moyen sont agencés en une mésoséquence

dont l’évolution intègre une mégaséquence transgressive positive. Par

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contre le Lias supérieur est organisé en une séquence de comblement

(séquence négative).

Le passage Lias moyen-Lias supérieur est marqué à l’échelle de l’Afrique

du nord par une crise tectonique et par une mise en dormance de la
subsidence. En effet, le Toarcien est caractérisé par un cadre
paléogéographique nouveau comportant rides (Hauts fonds) et
dépocentres.

L’arrêt de la subsidence est marqué par une discontinuité sédimentaire

majeure et par des lacunes stratigraphiques (absence du Domérien et du
Toarcien inférieur).

Ces événements qui soulignent la passage Domérien-Toarcien sont

synchrones de l’ouverture de l’Atlantique central qui est daté de –189 MA,
dont ils sont les conséquences.

A- Témoins de la mobilité. Individualisation des bassins et

détermination du mécanisme responsable de cette mobilité

Dans le domaine des chaînes atlasiques, la tectonique synsédimentaire

précoce s’accentue et se généralise au passage Lias moyen-Lias supérieur
où son paroxysme se traduit par une crise tectonique. Celle là provoque la
naissance de nouvelles structures tectoniques compressives et distensives
et l’enfoncement des zones déjà subsidentes; il s’ensuit l’individualisation
des bassins du Haut et Moyen Atlas.

Ces bassins marins sont encadrés par des plateformes résiduelles

émergées ou submergés.

- Hauts plateaux;
- Causse moyen atlasique.

Ces bassins sont formés par l’effondrement et le basculement de blocs

limités par des failles synsédimentaires à composante normale. Ils
comportent des aires subsidentes à sédimentation essentiellement
marneuse qui évoluent en dépocentres et des zones hautes ou surélevées

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(rides) à dépôts ‘’dynamiques’’ très réduits. C’est le long de ces rides, en

surrection des le Lias moyen, que se concentrent les déformations.

B- Incidence de la mobilité sur l’évolution de la plateforme

carbonatée liasique

A l’échelle de l’Afrique du nord, le passage Lias moyen-Lias supérieur est

marqué par une crise tectonique qui entraîne la dislocation de la
plateforme carbonatée liasique.

- Au Lias inférieur et moyen on a une extension maximale des plateformes

carbonatées (PFC); tout le domaine des chaînes atlasiques est immergé.

- Au Lias supérieur on a une régression des PFC au profit des terres

émergées.

De point de vue sédimentation, deux étapes dans l’évolution verticale des

dépôts liasiques sont observées:

* 1ère étape (période biostasique): Elle couvre le Lias inférieur et moyen;

est caractérisée par une sédimentation carbonatée sans apports
détritiques.

- dolomies ;
- calcaires dolomitiques ;
- alternance marno-calcaire ;

* 2ème étape (période rhéxistasique): débute au Toarcien inférieur et se

poursuit au cours du Dogger; elle est marquée par un changement dans
les conditions de sédimentation.

- marnes ;
- argiles riches en quartz détritiques

Les dépôts toarciens sont agencés en une séquence régressive (de

comblement). Cette sédimentation du Lias supérieur reflète une rupture
de l’équilibre biostasique et l’apparition d’une période rhéxistasique.

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NB: Le Lias inférieur et moyen est caractérisé par une vie récifale qui
s’arrête avec la crise tectonique du passage Lias moyen-Lias supérieur.

* Conclusion

La crise tectonique du passage Lias moyen-Lias supérieur est responsable

de la dislocation de la plateforme carbonatée et l’individualisation des
bassins du Haut et Moyen Atlas qui sont organisés en rides et
dépocentres. Ce cadre paléogéographique nouveau est permanent au
cours du comblement et de la sénescence des bassins.

IV- LIAS SUPERIEUR ET DOGGER

Le comblement des bassins se déroule du Toarcien au Bajocien supérieur

voir Bathonien inférieur. Il est représenté par une sédimentation
syntectonique essentiellement carbonatée.

Au cours du comblement les rides qui compartimentent les bassins sont

très actives; elles ont fonctionnées du Toarcien pour être ennoyé au
Bajocien.

A- Début du comblement

1- Sédimentation et paléogéographie

Dès le Toarcien inférieur se dessine un cadre paléogéographique nouveau,

caractérisé par l’individualisation de hauts fonds (rides) à sédimentation
réduite et d’aires de subsidentes à séries épaisses essentiellement
marneuses.

Le Toarcien inférieur est caractérisé par un mouvement régressif qui

prélude à l’ouverture de l’Atlantique central.

Au Toarcien moyen et supérieur on a une remontée eustatique et

uniformisation des milieux et l’installation de vasières subsidentes.

La formation des marnes de Bechyiine (Toarcien) dans le Moyen Atlas

peut atteindre 1300 m d’épaisseur.

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Au Toarcien la vie récifale s’éclipse et les faunes de mer chaude

disparaissent, alors que les faunes de mer froide prolifèrent.

2- Activité des rides et régimes de vasières

a- Moyen Atlas

Les rides moyennes atlasiques se répartissent dans l’espace suivant les

directions :

- NE-SW (dominante) ;
- NW-SE ;
- NS et EW.

Ces rides sont individualisées dès la fin du Lias moyen. Elles sont affectées
par des accidents qui fonctionnent pendant la sédimentation; ceux-ci
associent des jeux multiples dont deux (2) de leur composante sont
nettes:

- La 1ère composante est verticale (distension), elle est attesté par

des glissements synsédimentaires (slumps) et des remaniements de blocs
provenant de l’écroulement des falaises, des réductions de séries, des
lacunes de sédimentation, des discordances progressives et des
discordances angulaires locales.

- La 2ème composante latérale horizontale; elle induit des

coulissements en décrochements senestres

Certaines rides sont intrudées (injectées) par des intrusions

subvolcaniques qui participent à la formation des rides.

Dans les dépocentres s’effectue une sédimentation marneuse épaisse où

s’intercalent des arrivées détritiques et turbiditiques provenant de
l’érosion des zones hautes.

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b- Haut Atlas central

Les rides qui préfiguraient dès le Toarcien sont organisées en trois

directions: EW, NW-SE, SW-NE. Certaines de ces rides sont injectées par
des intrusions sub-volcaniques.

La sédimentation toarcienne est essentiellement marneuse, et elle est

perturbée au niveau des rides actives.

3- Conclusion

Les dépôts toarciens sont organisés en séquence de remblaiement, ce qui

marque le début du comblement des bassins. Une activité tectonique et
magmatique est synchrone de cette sédimentation toarcienne.

B- POURSUITE DU COMBLEMENT AU COURS DU DOGGER

Les rides sont actives et la subsidence est accrue à l’Aaléno-bajocien. La

remontée des fonds au Bajocien supérieur favorise le développement
d’une plateforme carbonatée.

1- Aalénien et Bajocien inférieur

Il s’agit en général d’une alternance marno-calcaires; la surface des bancs

calcaires porte des traces de ‘Zoophycos’ d’où l’appellation des calcaires à
Zoophycos ou calcaires à cancellophycus. Les dépôts de l’Aalénien et du
Bajocien inférieur présentent des réductions d’épaisseurs, des lacunes,
des discordances… au voisinage des rides.

2- Bajocien moyen

On a envasement et ennoyage des rides. Il s’agit des formations des

marnes de Boulemane dans le Moyen Atlas et des marnes de Talsint dans
le Haut Atlas.

Au cours du Bajocien moyen, la remontée eustatique maximale a permis

le dépôt de la puissante série de marnes dans les dépocentres très
subsidents et l’envasement des rides.

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3- Bajocien supérieur

La remontée des fonds favorise l’installation d’une plateforme carbonatée.

Celle ci est caractérisée par des calcaires bioclastiques à faune néritique et
périrécifale: le (s) calcaire (s) corniche (s) dont l’épaisseur est variable
dans le domaine des chaînes atlasiques.

Dans le Moyen Atlas les calcaires corniches perdent leur faciès néritiques
en allant vers le NE, tout en se chargeant en marnes.

Au cours de l’Aaléno-bajocien, une activité tectonique synsédimentaire se

manifeste par la réactivation de certaines rides et l’accentuation de la
subsidence.

V- PHASE DE SENESCENCE (Bathonien-Callovien-?Oxfordien)

La sénescence est la phase ultime de la vie d’un bassin; elle apparaît

lorsque le taux de sédimentation dépasse celui de la subsidence. Le
comblement des bassins se poursuit par des carbonates détritiques, des
silicoclastiques et/ou des évaporites.

Au cours de la phase de sénescence (Moyen et Haut Atlas) sont

caractérisés par:
- des rides très actives, les dépôts enregistrent des discordances
progressives et angulaire locales.

- des dépocentres confinés à évolution différente les uns des autres.

Ils sont le réceptacle de dépôts silicoclastiques d’origine lointaine.

Au cours du Bathonien-Callovien-? Oxfordien une activité magmatique est

synchrone de cette évolution.

* Conclusion

L’évolution du Haut Atlas central et du Moyen Atlas en tant que bassins

intraplaques se termine avec la phase de sénescence.

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VI- INTRUSIONS JURASSICO-CRETACEES DU DOMAINE DES

CHAINES ATLASIQUES

Dans le domaine des chaînes atlasiques un cortège des roches

magmatiques s’est mis en place au cours du Jurassique et Crétacé. Ces
intrusions sont différentes des ophiolites. Elles forment de petits massifs
sub-volcaniques constitués par une série alcaline différenciée. Il s’agit
essentiellement de Gabbro et de Diorite.

L’activité magmatique s’est maintenue, dans le domaine des chaînes

atlasiques pendant 50 MA.

Les intrusions jurassico-crétacées constituent généralement à

l’affleurement des plutons (massifs) dykes ou des sills associés à des
filons et à des coulées. Les intrusions affleurent généralement au cœur de
certaines rides anticlinales.

CHAPITRE IV

INDIVIDUALISATION ET EVOLUTION DES CHAINES ATLASIQUES

AU COURS DU CRETACE ET DU CENOZOIQUE

- Après le Bathonien-? Callovien, les bassins du Moyen Atlas et du Haut

Atlas sont comblés. Le domaine des chaînes atlasiques est exondé suite à
un retrait de la mer vers sa partie nord orientale.

- Au cours du Crétacé et du Cénozoïque, le domaine des chaînes

atlasiques va être recouvert par des transgressions provenant de
l’Atlantique pour le Crétacé et la Paléogène et qui proviennent de la
Méditerranée pour le Néogène.

- Dès le Crétacé inférieur : A partir de l’Aptien (-112 MA), on note un

début de convergence entre l’Afrique et l’Eurasie, ce qui se marque par un
soulèvement du domaine atlasique qui apparaît comme un haut fond vis à
vis des transgressions du Crétacé et du Tertiaire.

- A partir du Campanien (-83 MA), commence la convergence continentale

en Méditerranée occidentale (collision Afrique-Eurasie), on assiste alors à
la structuration lente et progressive des chaînes atlasiques.

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I- Transgression et Régression Atlantiques au cours du Crétacé

Le domaine des chaînes atlasiques est émergé au cours du Malm et du

Néocomien (Crétacé inférieur).

A- Néocomien

C’est une époque d’émersion.

- Haut Atlas occidental: sédimentation de plateforme détritique deltaïque

qui va durer jusqu’au Barrémien. Les dépôts sont de types conglomérats
et grès.

Domaine des chaînes atlasiques : encore émergé, les dépôts sont de types
grès rouges continentaux qui se répondent à l’intérieur et à la périphérie
des chaînes atlasiques naissantes.

B- Barremien-Aptien-Albien

L’installation d’une sédimentation de plateforme ouverte au Barrémien (-

125 MA) marque le début d’une transgression apto-albiènne (-120 MA à –
100 MA). Cette transgression atlantique envahit le bassin d’Essaouira-
Agadir et avance plus à l’Est (Atlas de Beni Mellal).

C- Cénomanien-Turonien

La mer réoccupe l’essentiel du domaine des chaînes atlasiques. Dans la

partie orientale des chaînes atlasiques la sédimentation est de type
épicontinentale et d’épaisseur modeste:

- Marnes rouges à gypse avec des intercalations de calcaires

argileux ;

- Calcaires néritiques où se développent des faciès côtiers à Rudistes

(laméllibraches constructeurs) (régions de Tendrara et Basse Moulouya).

D- Sénonien

Au cours du Sénonien (-88 MA) la mer abondonne une partie importante

du Haut Atlas et du Moyen Atlas. La sédimentation est du type lagunaire

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et continental avec de rares incursions marines. Elle serait due à une

activité tectonique qui précède le soulèvement des chaînes atlasiques.

A l’échelle du domaine des chaînes atlasiques les dépôts Sénoniens

(parfois supérieur à 1000 mètres ; exemple dans le Souss et Tadla) sont
très variés :

- Marnes et grès rouges (sillon sud atlasique et Haut Atlas oriental);

- Faciès laguno-continentaux du golf du Haouz;
- Conglomérats de la marge sud des Hauts Plateaux.

En dehors de ces régions se rencontrent des marnes diverses à

intercalations de calcaires néritiques.

E- Maastrichtien

Le Maastrichtien marque le début d’une sédimentation phosphatée

remarquable dans les golfs atlantiques du Souss, Essaouira-Ouarzazate et
de Gantour-oulad Abdoun. Ce dernier golf s’étire jusque dans le Moyen
Atlas (région de Timahdit) avec des faciès phosphatés et bitumineux.

II- Evolution sédimentaire du domaine des chaînes atlasiques au

Cénozoïque

A- Paléocène-Eocène

La sédimentation dépend de l’atlantique.

Du Maastrichtien jusqu'à l’Eocène moyen (Lutétien) s’individualisent en

bordure des bassins atlantiques et des premiers reliefs atlasiques des golfs
à sédimentation phosphatée.

Les dépôts lutétiens dans le Moyen Atlas montrent:

- des calcaires de Bekrit-Timahdite;

- des marnes à gypses;
- des calcaires à silexites.

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B- Régression post lutetienne

Avec la régression post lutétienne la mer quitte le domaine des chaînes

atlasiques (émersion totale). La sédimentation prend un caractère
franchement continentale; seules font exception:

- Les molasses tortoniennes marines déposées lors de la

transgression provenant de la Méditerranée qui recouvre la partie nord
orientale du Moyen Atlas;

- Les modestes transgressions atlantiques littorales en bordure de

l’Atlantique à l’Oligocène, Miocène et Plio-Quaternaire.

III- Volcanisme alcalin cénozoïque

Parmi les manifestations du volcanisme récent, on distingue :

- des centres à fonctionnement prolongé, ayant aboutit à la

formation de ‘’stratovolcans’’ complexes dès le Miocène supérieur. Ces
centres sont bien exprimés dans l’avant pays oriental.

- des zones à volcanisme basaltique du Plio-Quaternaire dans le

Moyen Atlas (diatrème de Michlifène: volcanisme explosif).

IV- TECTONIQUE ATLASIQUE

Dès la fin du Crétacé, le domaine des chaînes atlasiques est soumis à une
compression qui va se poursuivre jusqu’au Quaternaire. Cela se traduit
dans le socle par la réactivation des discontinuités antérieures en failles
inverse et en décrochements.

A la base de la couverture, ce serrage a provoqué le décollement du

Jurassique au niveau des argilites du Trias avec le recouvrement anormal
des bordures

A- Serrage du socle

- sur le méridien de Demnate

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 Cours Géologie du Maroc- 2 Année Génie Minéral, Département Génie Minéral

Le substratum montre de nombreuses failles inverses EW, à fort pendage,

associées à des décrochements senestres NE-SW et dextres NW-SE.

Ce raccourcissement atlasique est important à l’Ouest du méridien de

Tinrhir, mais il reste modeste (12 à 20 % selon les transversales).

- à l’est du méridien de Rich

Le Trias argileux est très réduit voir lacunaire. Les tholéites triasiques et
les dolomies liasiques reposent directement sur le socle paléozoïque qui
affleure au niveau des boutonnières d’El Bour, de Bou Dahar et de
Tamlelt.

La couverture jurassique reste solidaire de son substratum. Le serrage

provoque la remobilisation des discontinuités antérieures avec reprises en
décrochements, failles inverses ou chevauchements de faible amplitude.

B- Tectonique de couverture

La tectonique de couverture s’est traduite différemment à l’échelle des

chaînes atlasiques.

- sur la traversale Demnate-Toundoute

Toute la série jurassique est décollée au niveau du trias argileux. Elle

déborde sur son avant pays. Elle repose sur le Crétacé-éocène pour
former la nappe de Toundoute.

- à l’est du méridien de Rich

En l’absence de niveau de décollement, la couverture est restée solidaire

de son socle.

C- Serrage d’ensemble au Néogène et au Quaternaire

Les épisodes compresifs miocène, plio-villafranchien et quaternaire sont

responsables de la mise en horst de l’ensemble des chaînes atlasiques.

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 Cours Géologie du Maroc- 2 Année Génie Minéral, Département Génie Minéral

Les bordures des chaînes sont le plus souvent chevauchantes. Elles

déforment les dépôts récents, essentiellement conglomératiques qui
proviennent de leur érosion.

Au Plio-Quaternaire, l’ensemble du domaine des atlasiques est soumis à

un raccourcissement qui est responsable à l’ouest de la mise en relief du
massif ancien cristallin du Haut Atlas.

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