L. T. A. VANIE et al. / Actes du 3ème Colloque Maghrébin de Géophysique Appliquée.

(2006) 23-30

Apport des filtrages des anomalies gravimétriques dans la

détermination des accidents tectoniques majeurs de l’Anti-Atlas (Maroc)

Lou Tinan Aurelie VANIE1, Driss KHATTACH1, Mohammed-Rachid HOUARI1, Mimoun CHOURAK2
& Victor CORCHETE3
1
Laboratoire des Géosciences Appliquées, faculté des Sciences Oujda, Maroc
2
Faculté des Sciences, Errachidia, Maroc,
3
Université d’Almeria, Espagne
Résumé : La carte gravimétrique de l’Anti-Atlas (Maroc) montre d’importantes anomalies gravimétriques qui sont souvent
délimitées par de forts gradients résultant des contrastes de densité entre les sources de ces anomalies. L’application de la
méthode du gradient horizontal couplé au prolongement vers le haut à cette carte a permis de mettre en exergue les différents
linéaments gravimétriques et d’améliorer ainsi la connaissance de la structure du domaine de l’Anti-Atlas. En effet, le tracé de
plusieurs accidents tectoniques a été précisé et de nouveaux accidents ont été mis en évidence.
Mots clés : Gravimétrie ; anomalies, gradient horizontal, prolongement vers le haut, failles, Anti-Atlas ; Maroc

Contribution of the gravimetric anomalies filtering to specify the

major faults affecting the Anti – Atlas domain. (Morocco)
Abstract: The Anti-Atlas (Morocco) gravimetric map shows significant gravimetric anomalies bordered by high gradients
due to density contrast of anomalies sources. Using the horizontal gradient method associated to upward continuation of this map
permit to outline several gravimetric lineaments associated with. A structural map showing the spatial organization of the major
faults affecting the Anti-Atlas domain has been established.
Mots clés : Gravimetry; anomalies, horizontal gradient, upward continuation, faults, Anti-Atlas ; Morocco

Corresponding author: dkhattach@yahoo.fr

1. Introduction
Entre la limite nord du craton Ouest Africain et les
domaines hercyniens du Nord du Maroc, l’Anti-Atlas
([9] [11]) correspond à un « pli de fond » de direction
générale ENE-WSW. L’Anti-Atlas offre de vastes
étendus de barres merveilleusement dénudées. Ceci est
dû à une phase récente d'exhumation et d’érosion
concomitante qui conduisait à un rajeunissement du
relief avec des sommets qui atteignent plus de 2500 m.
En outre, ce rajeunissement fait apparaître le
soubassement des séries du Paléozoïque qui ceinturent
des boutonnières précambriennes (Fig.1). Plusieurs
orogènes ont façonné ce domaine : il s’agit de
L’éburnéen, du Panafricain, de l’Hercynien et de
l’Alpin. La signification géodynamique de l’Anti-
Atlas est expliquée, selon Burkhard et al. (2006),
comme une évolution d’un bassin paléozoïque plissé
durant le Paléozoïque. Cependant, la superposition
des évènements orogéniques, dès l’aube des temps
géologiques, a probablement conduit à l’assemblage
de différents blocs structuraux. Le présent travail a
pour but de localiser les limites de ces zones en ayant
recours à la gravimétrie. En effet, la limite entre deux
blocs présentant un fort contraste de densité se
manifeste par un fort gradient gravimétrique.
L’analyse des anomalies gravimétriques de l’Anti-
Atlas apportera sans doute de nouveaux éléments
permettant de comprendre l'évolution tectonique de ce
domaine situé à la frontière septentrionale du Craton
ouest - Africain.
2. Géologie
Les temps précambriens dans l’Anti - Atlas, ont été
marqués par le développement de l’orogenèse
éburnéenne, au environ de 2000 Ma et l’orogenèse
panafricaine autour de 700-600 Ma. Les plus vieux
terrains sont des roches métamorphiques associés à des
granites syn - tectoniques du cycle orogénique
éburnéen ([8] [2] [31] [34]). Le cycle Panafricain
débute par le dépôt de quartzites et calcaires. Les
évènements les plus évidents de la phase panafricaine
sont cependant, observables dans l’Anti-Atlas centrale,
où une séquence ophiolitique a été décrite ([20] [21]
[28]). Cette suture panafricaine, bien que sa réelle
signification géodynamique soit actuellement discutée
([14]), abrite l’accident majeur de l’Anti-Atlas ([22]).
Après le cycle Panafricain, une importante série
dite de Ouarzazate, composé de roches volcaniques,
volcano - sédimentaires et roches continentales ([31])

23
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du Protérozoïque terminal (575-560 Ma) repose en
discordance sur le socle. Cette série serait en relation,
pour une partie, à une extension crustal ([27] [30]).
Une transgression marine venant du NW débute avant
les temps cambriens. Les premiers sédiments étaient
détritiques, puis rapidement se développent des
conditions de mer ouverte, induisant pendant le
Cambrien inférieur, au moins dans la partie Ouest de
l’Anti-Atlas, le développement d'une plate-forme peu
profonde, plus subsidente dans l’AA occidental ([11]
[4]). Pendant cette période, les Calcaires inférieurs et
supérieurs se déposent, séparés par des argiles
violettes (Série Lie -de-vin) représentant un bref
épisode régressif. Après une régression (et une
émersion?) au Cambrien terminal, une mer
épicontinentale (plate-forme) envahissait encore le
domaine au début de l’Ordovicien. Les sédiments
étaient typiquement détritiques, étant composés de
sables et d’argiles, ils proviennent tous du sud du
domaine saharien ([12]). A l’Ordovicien terminal se
développe une glaciation régionale ([26]). L’Anti -
Atlas était situé non loin d’une calotte glacière étendue
sur l’Afrique occidentale ([13]). La glaciation fini –
ordovicienne est suivie par un réchauffement général
qui provoque une transgression glacio - eustatique et
ceci au début du Silurien. Durant ce système, des
schistes noirs se déposent dans une mer confinée
pauvre en oxygène. Cette sédimentation est remplacée
au Dévonien inférieur par des sédiments détritiques
fins et des calcaires, souvent récifaux, déposés
généralement sur une plate-forme carbonatée.
Durant le régime extensif qui a caractérisé la
première partie de l’Ere paléozoïque, la majorité des
apports clastiques proviennent du craton Ouest
Africain. A partir du Dévonien moyen, le régime
extensif est remplacé par un régime compressif du
cycle orogénique hercynien. L’axe de la chaîne anti-
atlasique est dévoilé et les roches du Protérozoïque
devenaient la source du matériel clastique ([35] [17]).
Par conséquent, pendant le Dévonien supérieur et le
Carbonifère les séquences déposées sur l’Anti-Atlas
sont typiquement détritiques : des grès, des calcaires et
des argilites.
La période post – paléozoïque, dans le domaine de
l’Anti-Atlas, est une histoire essentiellement
continentale ([24]). Mise à part la région de Tarfaya
qui a été envahie par la mer dès le Trias moyen -
supérieur et au Jurassique, la seule incursion marine
généralisée sur l’Anti-Atlas sera celle du Crétacé
supérieur. Les affleurements forment une structure
géomorphologique typique de ce domaine à savoir, les
Hamadas. Ce sont des dépôts d’âge Crétacé à
Quaternaire, carbonatés, séparés par des niveaux
marno – gréseux, affleurant sub - horizontalement sur
le socle paléozoïque basculé et arasé. Il s’agit de la
24
Hamada de Meski - Aoufous, celle de Boudnib et,
enfin les immenses hamadas du Guir et du Dras.
2.2. Tectonique
Il est difficile de distinguer la part de l’orogenèse
alpine sur le domaine Anti – Atlasique ; par contre la
déformation hercynienne semble bien prononcée.
Celle-ci est relativement faible dans l’Anti-Atlas en
comparaison avec ces effets dans le Nord du Maroc.
Néanmoins, le style et les directions majeures des
déformations hercyniennes varient d’une région à
l’autre. L'examen détaillé conduit cependant à
distinguer trois ou deux (selon les auteurs) zones
structurales: selon Michard (1976), l’Anti-Atlas
oriental, central et occidental, tandis que pour
Soulaimani (1998), l’Anti-Atlas central et oriental sont
rassemblés dans une seul zone structurale.
Dans l’Anti – Atlas occidental, la déformation est
très contrastée d’une localité à une autre. A l’Ouest de
la boutonnière du Bas Draâ, les terrains cambriens sont
impliqués dans du plissement et des chevauchements
de direction NNE-SSW, tous de vergence vers l’Est
([11] [23] [29] [3]). Non loin de la côte atlantique, et à
l'échelle de l’affleurement, les plans axiaux sont
soulignés par une foliation métamorphique portant une
linéation d’étirement E-W, compatible avec le sens de
transport ([3]). Dans les plaines du Rich, le
raccourcissement est accommodé par le plissement
poly - harmonique de la couverture. A Jbel Bani, la
déformation est plus faible voir même de simples
basculements des niveaux cambriens ; également à
Jbel Ouarkziz où les barres, d’âge carbonifère, sont
seulement inclinées légèrement vers le sud, à la
frontière nord du bassin Tindouf.
L’Anti - Atlas Central et Oriental correspond à
l’axe de Bou Azzer Ougarta, la région de Tinghir et les
bassins de Tafilalt et de Bechar. Les directions des plis
sont NW-SE à Bou Azzer et l’Ougarta, E-W à Tinghir
et Bechar. Dans la boutonnière de Bou Azzer, le socle
cristallin précambrien n’a pas enregistré la
déformation ductile au cours de l’orogenèse
hercynienne. En contrepartie, la couverture
sédimentaire est plissée et affectée localement par un
clivage fruste. Cette couverture s’est détachée par un
décollement de son substratum précambrien. L’effet
varisque se matérialise par le développement d’un
anticlinal coffré de direction NW-SE parallèle à
l’accident Majeur de l’Anti-Atlas. Au niveau de la
chaîne d’Ougarta, la déformation conduit à la
formation de figures d’interférences de plis en dômes
et des cuvettes aux échelles allant de 100 m à 10 km.
Au sud de l’oasis de Tineghir, les terrains
paléozoïques sont impliqués dans un système de
chevauchements et d’écaillages à vergence Sud ([18]
[10] [25]). Enfin, dans la région de Tafilalt et Bechar,
les plis sont de simples ondulations à grand rayon de
courbure.
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Généralement, le style du plissement est irrégulier ;
et il suggérerait plusieurs épisodes de plissements
successifs. Cependant, aucun replissement des plans
de schistosités ou des axes de plis n’est observé dans
le domaine anti-atlasique. De plus, il y a une diffusion
régionale des orientations qui sont contrôlées soit par
le mouvement d’accidents crustaux comme cité plus
haut, soit, c’est la direction du raccourcissement qui a
changé au cours du temps depuis une direction NW–
SE vers une direction nord–sud et peut-être même
NE–SW, ([6]).

Fig.1. A. Carte de situation de l’Anti-Atlas parmi les domaines structuraux du Maroc. B. Carte géologique de
l’Anti-Atlas, synthétisée à partir de la série des cartes 1:200 000 du Service géologique du Maroc (in Bukhard et al.
2006)

Les accidents tectoniques se localisent majeur de l’Anti-Atlas qui prend naissance à Jbel
essentiellement sur les marges ouest, nord et sud du Siroua et se perd au niveau de la ville de Zagora.
domaine et au niveau de l’axe Bou - Azzer. A l’ouest
Pour certaines failles, le partage entre mouvements
un faisceau de failles et de flexures dirigées SSW-
précambriens, hercyniens et alpins n’est pas toujours
NNE. Ces accidents effondrent le socle sous sa
aisé à faire, même si des témoins dans la couverture
couverture hamadienne (Bas Draa) ou sous
apparaissent faillés. S’agit-il d’accidents
l’Atlantique (Ifni). Sur la bordure Nord du domaine, il
essentiellement hérités des phases orogéniques
s’agit du faisceau sud atlasique. Du côté méridional, le
précambriennes, hercyniennes ou purement d’un rejeu
Jbel Rich est déformé par des plis dirigés ENE-WSW
alpin ?
qui montrent une structure régionale en échelon
compatible avec le jeu discret et crustal d’un L’analyse des anomalies gravimétriques de l’Anti-
décrochement dextre. Pareillement, et en relation avec Atlas permettra sans doute d’améliorer nos
un mouvement crustal, le décrochement dextre de la connaissances sur la géologie de ce domaine.
faille de Tata ([17] [16] [7]). Plus au centre et au
3. Méthodologie
niveau de l’Anti-Atlas central et oriental, c’est le
faisceau de failles de direction NW-SE de l’accident Les données

25
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La carte gravimétrique, utilisée dans le cadre de
cette étude, a été obtenue par la numérisation des
feuilles gravimétriques au 1/500000 de Marrakech,
Ouarzazate, Hamada de Guir et de Tarfaya ([32]). La
densité des mesures est de l’ordre de 1 à 5 stations par
km2. Cette carte (Fig.2) présente des valeurs allant de
-170 mgal dans la partie nord – est à + 30 mgal dans la
partie ouest longeant la côte atlantique et traduit les
variations latérales de la densité dans le sous – sol.
Elle met donc en évidence des anomalies qui sont dues
à des structures géologiques de dimension et de
profondeur variables.
Analyse des gradients
La gravimétrie joue un rôle important dans
l'identification des failles profondes, leurs limites et
leurs ramifications ([15]). En effet, les forts contrastes
(gradients) que montre la carte gravimétrique
résulteraient de discontinuités, ou interfaces telles que
les failles, les flexures, les contacts des roches
intrusives...
L'application de la méthode du gradient horizontal
couplé au prolongement vers le haut permet la
localisation des failles et la détermination de leur
pendage ([1] [19a] [19b] [33]). Les contacts linéaires
correspondent à des failles alors que les contacts de
forme circulaire sont les limites de diapirs ou de corps
intrusifs.

Fig. 2. Carte des anomalies gravimétriques

(anomalies de Bouguer intervalle 10 mgal.

Fig. 3 : a) Méthode du gradient horizontal ; b) analyse des pendages

L’anomalie gravimétrique au-dessus d’un contact ce contact matérialisant ainsi le maximum du gradient
vertical (Fig. 3a) est matérialisée par une courbe ayant horizontal.
un minimum du côté des roches de faible densité et un
Si le contact a un pendage non vertical (Fig. 3b),
maximum du côté des roches de densité élevée. Le
les maxima du gradient horizontal se déplacent dans le
point d'inflexion de la courbe se trouve à l'aplomb de

26
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sens du pendage, mais ceux-ci resteront près de ce
contact pour des valeurs de pendage élevées.
Blakely & Simpson (1986) ont proposé une
méthode pour déterminer de manière automatique les
maxima du gradient horizontal. Ceux-ci sont
déterminés à partir d'une grille de valeurs présentées
dans une fenêtre 3x3. L'application de cette méthode à
une carte gravimétrique montre que les maxima locaux
des gradients horizontaux forment des rides étroites
au-dessus des changements abrupts de densité. Ces
positions des points d'inflexion sont aussi facilement
déterminées par la localisation du point culminant dans
l'amplitude du module [(δg/δx)2 + (δg/δy)2)]1/2 du
Fig. 4. Carte des maxima locaux du gradient
horizontal déterminés sur des cartes prolongées à
différentes altitudes.
4. Résultats
Les résultats obtenus par le traitement des
anomalies gravimétriques du domaine de l’Anti-Atlas
confirment et précisent le tracé de structures cassantes
connues par les études géologiques et mettent en
évidence de nouveaux accidents.
En conséquence, la carte de la figure 5 résume les
principales limites entre des zones présentant un
contraste important de densité ; et plusieurs de ces
limites correspondent à des accidents cartographiés.
De l’est vers l’ouest ces failles se rencontrent
comme suit :
1) Au niveau de l’Anti-Atlas occidental, le
faisceau de failles et de flexures dirigées SSW-NNE
qui effondrent le socle sous sa couverture ou sous
l’Atlantique (Ifni) est matérialisé par différentes
failles. Ce sont :
- la faille de Tan-Tan de direction NE à convexité
27
gradient horizontal.
Pour déterminer le sens du pendage des différents
contacts, la carte de Bouguer est prolongée vers le haut
à différentes altitudes. A chaque niveau, les maxima
du gradient horizontal sont localisés. En principe, les
niveaux de prolongement les plus élevés
correspondent aux contacts les plus profonds et vice-
versa. Si les structures sont verticales, tous les maxima
se superposent. En revanche, le déplacement des
maxima avec le prolongement vers le haut indique le
sens du pendage.
Cette méthode a été appliquée à la carte
gravimétrique de l’Anti-Atlas.
NW et une inclinaison vers le SE ;
- la faille de Goulimine qui affleure sur plus de 150
Km depuis la boutonnière de Bas Draa à la
boutonnière de Kerdous. Elle est orientée SSW-NNE-
au niveau de la boutonnière de Bas Dra, SW-NE de
Goulimine à Tiznit. Elle se tord pour s’orienter E-W
en longeant la Vallée d’Amlen dans la boutonnière de
Kerdous. Cet accident présente une convexité vers le
NW et s’incline vers le SE. ;
2) Au Nord de Jbel Ouarkziz et sur une longueur
supérieure à 200km, un accident de direction ENE
jalonne la barre carbonifère de Jbel Ouarkziz et admet
une inclinaison vers le sud. Il se peut que cet accident
explique la déformation de la couverture paléozoïque
de Jbel Rich. Cette déformation est matérialisée par
des plis dirigés ENE-WSW montrant une structure
régionale en échelon compatible avec le jeu discret et
crustal d’un décrochement dextre à composante
normale. ;
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3) L’accident de Tata longe sur 150 km la partie
septentrionale de la boutonnière de la Tagragra
d’Akka pour atteindre le sud de la boutonnière de
Tagragra de Tata. Elle est sinueuse, subverticale et
orientée ENE-WSW. Pour Hassenforder (1987) ; Faik
et al. (2001); Caritg et al. (2004), cet accident
correspond à un décrochement dextre crustal.
4) La faille de Tissinnt n’est pas cartographiée
Taroudante
N us
Agadir
Ou
Tiznite
Kerdous
Ifni
Goulimine
Tan-Tan
B. Bas Draa
Tarfaya z
rkzi
l Ou
Jbe
Fig. 5. Carte interprétative des linéaments gravimétriques du domaine de l’Anti-Atlas.
5) Conjointement à l’oued Sous, de la ville de
Taroudante à la limite orientale de la plaine du Sous,
l’accident de Taroudante est long de 80 Km. Il
n’affleure pas dans la couverture quaternaire de la
plaine, et est rectiligne, subvertical, orienté ENE-
WSW ;
6) L’accident de Siroua apparaît au niveau du
Haut – Atlas. Il traverse le centre de la boutonnière de
Siroua pour se rapprocher de la ville de Ouarzazate. Il
dessine un arc à convexité vers le SW. La faille
s’incline fortement vers le SW et possède une
orientation NW-SE dans son extrémité NW et E-W
vers l’Est. Cette faille pourrait être liée au réseau de
failles affectant la boutonnière de Siroua ;
7) L’accident de Zagora débute à la limite ESE
de la boutonnière de Bou Azzer-El Grara jusqu’à la
crosse de Jbel Bani. C’est une faille verticale,
orientée ESE-WNW. Elle correspond au
prolongement d’une partie de l’accident majeur de
l’Anti-Atlas qui n’affleure pas au-delà de la
boutonnière de Bou Azzer-El Grara ;Les accidents
de Sargho sont généralement tous orientés ENE-
sur les cartes de l’Anti-Atlas. Probablement une limite
crustale qui longe le soubassement des formations
siluro - dévoniennes des plaines méridionales pour
continuer en dessous de la couverture infracambrienne
et cambrienne au sud-est de la boutonnière de Zenaga.
Elle coupe obliquement la barre ordovicienne de Jbel
Bani en suivant une direction NE-SW, elle est
rectiligne et elle est inclinée vers le NW.
Accident Sud atlasique
Tineghir
Kalaat Magouna
Ouarzazate Ougnat
Siroua Sarhrou
ed
So Agdez
Zenaga
Bou Azzer
Tissinnt Zagora
Tata
Boutonnière précambriennes
Tagragra d’Akka
de L’Anti-Atlas
Faille détectée avec sens du
pendage
200 km
WSW (orientation atlasique) et délimitent de la sorte
une structure de « horst ». Ils sont au nombre de
quatre. Du nord vers le sud, on rencontre :
• la faille de Dades qui passe par les villes de
Ouarzazate, Klaat-Megouna et Tineghir : entre les
deux premières villes, elle s’incline vers le sud ;
tandis qu’elle est verticale sur ces extrémités ;
• La faille d’Agdez suit un parcourt sinueux,
elle est verticale et occupe la dépression entre les
calcaires et dolomies infracambriens -cambriens et
la barre ordovicienne. Il se peut qu’elle se
raccorderait du coté WNW à la faille de Siroua ;
• L’accident du Sargho oriental-Ougnat est
convexe vers le sud,. Il occupe le centre du Sargho
oriental et le sud de la boutonnière de Ougnat :.
Entre ces deux régions, la faille montre une
inclinaison moyenne vers le Nord et il aurait par
conséquent une importante composante inverse ;
• La faille Nord-Ougnat est verticale, elle
montre une convexité accusée vers le nord où la
direction change du NE-SW à E-W.
28
 L. T. A. VANIE et al. / Actes du 3ème Colloque Maghrébin de Géophysique Appliquée.(2006) 23-30
5. Conclusion
L’analyse de la carte gravimétrique de l’Anti-Atlas
par l’application de la méthode du gradient horizontal
couplé au prolongement vers le haut a permis de
mettre en exergue les différents linéaments
gravimétriques et d’améliorer ainsi la connaissance de
la structure du domaine de l’Anti-Atlas. En effet, le
tracé de plusieurs accidents tectoniques a été précisé et
de nouveaux accidents ont été mis en évidence. Il
s’agit souvent d’accidents hérités. Les résultats de
cette étude confirment bien l’existence de deux blocs
séparés par l’accident majeur de l’Anti-Atlas.
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