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Réalisé par :
A la mémoire de ma très chère grand-mère Aicha qui a été toujours dans mon
esprit et mon cœur, et que j’aurai aimé voir présente le jour de ma soutenance.
A celle à qui je dois ma vie toute entière, à la lumière de mes jours, à toi chère
mère.
A l’homme de ma vie, celui qui s’est sacrifié pour me voir réussir, à mon bonheur
et ma fierté, à toi cher père.
A ma chère tante Laila qui m’a toujours encouragée et aidée durant mes années
d’études supérieures.
A mon aimable sœur Meriem qui a été toujours à mes côtés et qui s’est engagée
pour m’aider depuis le premier jour qu’on s’est rencontrées.
A mon ami fabuleux Yassine qui a réanimé mon esprit, qui a cru en moi lorsque
j’avais de la difficulté à croire en moi-même.
Sara .
Le présent travail n’aurait pu aboutir sans l’aide de plusieurs personnes auxquelles nous
voulons témoigner toute notre reconnaissance.
Avant tout, nous tenons à remercier, le corps professoral du Département Génie Minéral
de l’Ecole Mohammadia d’Ingénieurs pour la qualité de la formation et de l’enseignement qu’il
nous a dispensé tout au long de notre trois ans du cycle d’ingénierie. Nous représentant ainsi
nos remerciements les plus sincères aux professeurs Mr. M. SOUISSI, Mr. J. KISSAI et Mr. A.
AANNAQUE, nos encadrants, pour nous avoir accordés de leur précieux temps et prodigués
de conseils très riches en valeur. Nous tenons également à remercier Mr. J. AUJJAR qui nous
a fait l’honneur d’avoir présidé notre soutenance, ainsi un grand merci à Mr. A. LAHMILI,
notre examinateur, pour avoir accepté d’examiner notre projet et pour les conseils et les
remarques qu’il nous a apportés.
Nous adressons aussi toute notre gratitude auprès de : Mr. M. ELKOURCHI et Melle
K. SEKKAOUI, agents de maitrises géomaticiens à l’AGM, et Mr. M. OULGOUR, cadre
mineur à l’AGM, pour l’aide précieuse et le suivi nécessaire qu’ils nous ont accordés tout au
long de ce projet.
Enfin, nous adressons nos vifs remerciements à toute personne ayant contribué de près ou de
loin à la réalisation de ce travail.
Cette mine présente un cas particulier par rapport aux autres mines du Maroc, vu qu’elle
fait l’objet d’une exploitation de Cuivre à ciel ouvert réalisée au-dessus d’une ancienne mine
souterraine. En conséquence, une contrainte additionnelle doit être prise en considération ; il
s’agit de l’impact des ouvrages souterrains sur la stabilité de la fosse.
Une vérification de la stabilité globale de la mine, en présence des vides, est ensuite
réalisée avant d’aborder la procédure de leur traitement par remblayage ou détermination des
stots de sécurité.
While working on a geotechnical study of an open pit mine, one cannot talk about the
slope stability and the slope angle optimization, without involving the economic profitability
of the project. Thus, a mining engineer is faced with the dilemma of ensuring the stability of a
mining work without jeopardizing the recovery of the deposit.
This work is an update of the geotechnical study of the copper’s open pit mine of
TAZALAGHT, and the elaboration of a new design of the pit.
The TAZALAGHT open pit mine presents a particular case compared to other mines
of Morocco, as it is a mining exploitation conducted over an old underground mine.
Thus, the impact of underground voids on the stability of the pit must be taken into account.
Several methods (analytical, empirical, cinematic and numerical) have been
implemented to reconstruct the geometric parameters of the new design of the ultimate pit.
A verification of the global stability of the mine, in the presence of underground voids, is then
performed before addressing the treatment procedure by backfilling or determining the
minimum thickness of crown pillar for safe exploitation.
The resizing results, combined with a set of techno-economic parameters, are used at
the end of the project to design the optimum pit mine and determine the mineable ore reserves.
أثناء إنجاز دراسة جيوتقنية لمنجم سطحي ،ال يمكن الحديث عن توازن المنحدرات منفردا ،بل
يجب إقرانه بالمردودية المادية للمشروع ،من هنا فمهندس التعدين يواجه تحديا أساسيا ،أال وهو ضمان
استقرار المنشأة الهندسية دون المس بمدى انتاجية الحقل المعدني.
العمل الذي بين أيدينا يدخل في إطار تحديث الدراسة الجيوتقنية للمنجم السطحي لتزالخت ،وكذا
اختيار الحفرة األمثل مع هيكلتها.
يعتبر منجم تزالخت حالة خاصة بمقارنته مع باقي مناجم المغرب ،إذ أن استخراج معدن
النحاس يتم فيه على سطح منطقة كانت فيما مضى تستغل الستخراج نفس المعدن لكن عبر منجم تحت
أرضي .وبالتالي يجب األخذ بعين االعتبار تأثير اآلبار والحفر الناتجة عن تلك المناجم القديمة على مدى
استقرار المنجم الحالي.
في إطار إعادة هيكلة المتغيرات الهندسية للمنشأة المعدنية ،قمنا بتوظيف مجموعة من
التقنيات والطرق (التحليلية ،التجريبية ،السينما تكية والرقمية) ،ليتم بعدها التحقق من استقرار المنشأة
بوجود الحفر الناجمة عن األشغال الباطنية القديمة ،قبل الشروع في معالجتها عن طريق ملئها أو تحديد
سقف األمان بالنسبة للحفر العميقة.
نتائج إعادة هيكلة المنشأة ،تم دمجها مع مجموعة من المعايير التقنواقتصادية ،بغية إعادة وضع
الخصائص الجديدة للمنشأة المعدنية األمثل .انطالقا من تصميم هذه األخيرة ،قمنا بتحديد شكلها النهائي
وكذا احتياطاتها المعدنية.
I. Généralités : ................................................................................................................................... 19
Conclusion et recommandations
Bibliographie
Durant la vie d’une mine, plusieurs études doivent être réalisées et actualisées périodiquement
en fonction de l’état d’avancement de l’exploitation. Parmi ces études, figure l’étude géotechnique qui
consiste à déterminer l’ensemble des paramètres géométriques (inclinaisons des gradins, largeur de la
berme, pente intégratrice…) devant assurer la stabilité de la fosse à long, à moyen ou à court terme, tout
en essayant de récupérer le maximum de minerai possible. Ainsi, une fois ressortis, ces paramètres sont
utilisés parmi d’autres comme données d’entrée pour la réalisation d’une optimisation de la fosse et la
détermination des réserves après conception et habillage final.
Le deuxième chapitre présente une étude de la stabilité de la mine, dans laquelle on a analysé
les types d’instabilités susceptibles de provoquer des chutes ou des glissements de blocs à travers
l’ensemble des flancs étudiés, et ce à l’aide d’une combinaison d’études cinématique et analytique.
Le troisième chapitre, s’articule autour de deux grandes parties ; une première partie qui consiste
en un redimensionnement (analytique, empirique et géométrique) de la fosse en déterminant les pentes
des gradins, la largeur de la berme et de la rampe, les pentes intégratrices et les pentes inter-rampe de
l’ensemble des ouvrages. Une vérification de la stabilité globale de la carrière est ensuite réalisée afin
de valider la fiabilité des résultats du redimensionnement. Une deuxième partie est consacrée au
traitement des vides de l’ancienne exploitation souterraine, procédé par un diagnostic des risques que
ces cavités peuvent engendrer, et ce à l’aide d’une modélisation numérique par éléments finis.
Le dernier chapitre s’intéresse à la conception et l’habillage d’une fosse permettant à la fois une
très bonne récupération du gisement et un coût d’extraction aussi faible que possible. Pour, enfin,
déterminer les réserves minières délimitées par les contours du design final de la fosse.
Le Groupe MANAGEM est un opérateur de référence dans le secteur minier au Maroc et dans la
région africaine. Créé en 1928 le groupe opère actuellement sur trois secteurs d’activités : recherche,
exploitation et valorisation. Disposant d’un chiffre d’affaires de 1889 MDH (2014) et d’un capital
humain qualifié, MANAGEM vise une amélioration de la qualité de sa production, sa rentabilité et la
sécurité de ses processus d’exploitation.
Le groupe poursuit sa stratégie de développement et réalise des avancées importantes dans sa
concrétisation, notamment :
L’entrée en production du projet cuprifère d’Oumjrane.
Le démarrage de l’extension de l’usine de SMI.
La découverte de nouvelles réserves minières d’Argent (+171 tonnes métal à Imiter), de fluorine
(+166000 tonnes tout-venant) et de Cuivre au Maroc (+ 856000 tonnes tout-venant).
MANAGEM détient des filiales tant au niveau national qu’international. La structure du Groupe se
présente sur la figure 1.
La filiale AKKA GOLD MINING (AGM) est située à 280 kilomètres au sud-est d'Agadir et
exploite trois gisements cuprifères « TAZALAGHT, AGUJGAL et EST-AKKA » d’une teneur de
débardage 1.26%, 1.1% et 0.8% respectivement pour produire un concentré de 20% en Cuivre, en plus
d’une mine souterraine « OUANSIMI » qui est en cours de préparation.
Géologie du gisement :
La structure géologique local du gisement de TAZALAGHT se présente sous forme d’une succession
de niveaux stratigraphiques ; depuis le socle quartzitique d’âge néoprotérozoïque inférieur (PII)
jusqu’aux dolomies de Tamjout représentants le terme supérieur de l’Adoudounien inférieur (Figure 5).
De bas en haut, on distingue :
D’âge néoprotérozoïque inférieur, la série des quartzites est plissée, soulevée et redressée par
l’orogenèse panafricaine et forme une crête continue sur laquelle le village de TAZALAGHT est en
grande partie bâti. Ces quartzites, étant d’une couleur blanchâtre, sont formés essentiellement de grains
de quartz jointifs soulignés parfois par des phyllites.
Ces conglomérats reposent en discordance sur le socle quartzitique du PII. Ils sont constitués
par des blocs centimétriques de quartzites de forme arrondie, noyés dans une matrice argileuse verdâtre
parfois rouge.
3. La série de base :
Séparée des conglomérats par une discordance, la série de base est constituée d’une alternance de
grès et de siltites au-dessus d’un niveau béchique et /ou conglomératique :
Brèche de base :
Cette brèche est formée d’éléments anguleux résultant de la désagrégation sur place du socle
quartzitique PII, qui sont parsemés dans une matrice phylliteuse.
Siltites inférieures
Les siltites inférieures sont constituées d’une alternance de matériel détritique quartzeux fin et d’un
ensemble phylliteux (chloriteux à séricitique), avec, parfois quelque baguettes de tourmaline.
Grès inférieurs
Siltites supérieures
Elles sont constituées par une alternance de petits bancs de grès, de dolomiarénites et de cherts, avec
de la silice finement cristalline.
4. Dolomie de Tamjout
La dolomie de Tamjout repose en concordance sur la série de base, elle a une couleur grise plus au
moins foncée. Elle contient des cavités de dissolution riches en oxydes de fer localisées principalement
dans les zones de failles.
Le gisement se situe dans un cadre régional semi-aride avec des températures qui oscillent entre
25° et 40° l’été et 6° à 15° l’hiver. Le vent et l’enneigement y sont fréquents, par contre, les quantités
de pluie qui y tombent sont très faibles et n’occasionnent ni une infiltration notable des eaux ni un
écoulement à la surface. Ainsi, cette aridité de la région fait que la possibilité d’existence d’une source
d’eau souterraine reste très faible.
Dans l’Anti-Atlas occidental, et selon Pouit (1966) [1] cette minéralisation accompagne les
premiers dépôts de la transgression marine infracambrienne (Adoudounienne). Le Cuivre se rencontre
surtout dans les premiers termes de la série de base. La distribution spatiale de ces minéralisations se
fait suivant un axe NE-SW depuis le Sud de Kerdous jusqu’aux abords de Siroua. Cette distribution ne
semble pas être liée seulement au facteur tectonique mais aussi et surtout à la répartition de la série de
base qui renferme la plupart de ces minéralisations.
Plusieurs travaux (Chazan, 1953-54, Fauvelet, 1958) ont concerné la minéralisation cuprifère
de l’Anti-Atlas occidental et ont considéré d’abord que la minéralisation stratiforme serait d’origine
téléthermal tardive (probablement hercynienne) provenant de l’étalement des solutions minéralisatrices
ascendantes en raison de la relation de la minéralisation avec la tectonique cassante. En fait, la
minéralisation se serait mise en place après le décollement de la couverture par rapport au socle et le
remplissage des failles par un liquide téléthermal ascendant et par conséquent, les minéralisations
stratiforme et filonienne auraient la même origine.
G. Pouit (1966) [1], quant à lui, considère qu’il n’y a aucune relation entre ces deux types de
minéralisations. La minéralisation stratiforme serait syngénétique et résultant essentiellement de
facteurs paléogéographiques, lithologiques et sédimentologiques locaux. A l’inverse, les filons et les
amas de nature épigénétique et affectant les niveaux lithologiques et stratigraphiques variés seraient de
mise en place tardive et d’origine probablement hydrothermale.
L’exploitation d’une mine à ciel ouvert peut être réalisée par plusieurs méthodes dépendant
essentiellement de la morphologie du gisement, on distingue :
Cette méthode est adoptée dans le cas des gisements stratiformes subhorizontaux ayant une étendue
très vaste. Elle consiste à découper le terrain en des tranches horizontales successives, afin d’évacuer le
stérile et récupérer le minerai et ceci tour à tour. (Figure 6)
Ce type d’exploitation est réalisé lorsque le gisement à exploiter est sous forme d’amas ou de filons
ayant un pendage fort. Le profil final (ultime) de la carrière est un cratère formé de gradins successifs
dont la stabilité dépend de leurs hauteurs et la pente de leur talus. (Figure 7)
1. La foration :
Cette opération consiste à forer des trous jusqu’à une profondeur de 5 m dans le minerai (10 m
dans le stérile), avec une inclinaison de 10° à 15° pour des raisons de sécurité.
2. Tir à l’explosif :
Cette opération consiste à remplir les trous de forage par l’explosif suivant un plan de tir précis
dans le but de ramener le minerai ou le stérile à une granulométrie bien définie en minimisant les
nuisances de tir (les vibrations, le bruit, les projections ...)
La technique de minage adoptée à TAZALAGHT est celle du tir séquentiel électrique; dans laquelle on
utilise des fils électriques conducteurs du courant pour initier les détonateurs électriques placés au fond
du trou. Les deux types d’explosifs utilisés à TAZALAGHT sont :
Les nitrates-fiouls (AMMONIX) : explosif secondaire, composé de 93,3% de Nitrate
d’Ammonium, 6% de fuel d’oïl, 0,7% d’anti-massant (matière qui lutte contre l’humidité). Ils
sont conditionnés, uniquement en vrac, en sacs de 25 kg.
Les gels encartouchés (TOVEX) : sous forme de cartouches cylindriques, de dimensions : 70X
600 X 1000 (mm x mm x g).
Cette opération consiste à enlever le terrain stérile et récupérer le minerai en utilisant des pelles
hydrauliques pour le chargement et des camions pour transporter les matériaux.
Les caractéristiques de ces deux engins et leurs nombres dépendent les uns des autres et le mode de leur
répartition est très important vu qu’il influence fortement la cadence de transfert du stérile.
Le parc de chargement de TAZALAGHT contient 3 pelles de marque VOLVO et une autre de parque
HYUNDAI.
Le chargement du minerai est effectué par la pelle VOLVO 450 (capacité de godet 0,95m3) alors que
celui du stérile est réalisé par 3 pelles : HYUNDAI 450 (capacité de godet 1,2 m3), VOLVO 320 et
VOLVO 450. (Capacité de godet 0.98 m3)
4. Le transport :
Les engins de transport utilisés pour faire déplacer le minerai et le stérile sont des camions de
types : SCANIA. (Capacité de la benne 12 m3)
Pour le minerai, la mine bénéficie de 11 camions (SCANIA) (capacité de la benne 36 tonnes) qui
effectuent 3 voyages par jour sur une piste d’une longueur de 45 Km de la mine vers l’usine de
traitement.
Pour le déplacement des produits stériles de la fosse à la mise en terril (1300 m), on utilise 9 camions
de type SCANIA qui effectue 3 voyages par heure par camions.
s
Etude de la stabilité de la mine à ciel
ouvert de TAZALAGHT
Introduction :
Les données utilisées pour l’évaluation de ces paramètres proviennent des résultats des levés de
fracturation in situ et des résultats des essais mécaniques effectués par Moulay hafid EL YAZIDI et
Zakariae AOUAD (PFE AGM 2008) [3], au laboratoire des essais mécanique de l’Ecole Nationale
Supérieure Des Mines De Rabat (Ex ENIM).
Dans le but de faire une étude de stabilité de la carrière de TAZALAGHT, il nous a paru très utile
de faire un levé de fracturation pour estimer la taille des blocs susceptibles de tomber et leur répartition
dans l’espace. Les fractures sont groupées en familles de fissures supposées continues à l’échelle du
massif, ce qui nous a permis de les généraliser sur la totalité de la carrière.
Pour chaque fracture nous avons déterminé : L’azimut, le pendage, la direction du pendage,
l’extension de la fracture, sa rugosité, sa continuité et enfin son remplissage. La définition de chaque
caractéristique est donnée à l’annexe A.
Il existe de nombreuses recommandations pour effectuer un levé avec des objectifs parfois différents
(levé manuel ou endoscopique). Dans le présent travail nous avons utilisé la méthode la plus courante
et surtout en concordance avec les outils de traitement disponible. C’est la méthode de la ligne de
cheminement ou traverse, cette ligne est matérialisée sur la paroi rocheuse par une chaîne tendue (Figure
9).
Dans notre travail nous avons utilisé le logiciel Dips qui nous a permis d’analyser les données
de la fracturation en se basant sur la projection stéréographique.
Dips est un logiciel conçu pour l'analyse interactive de l'orientation en fonction des données
géologiques. Il permet d’effectuer une analyse cinématique, par projection stéréographique, pour la
stabilité des surfaces de discontinuité et de visualiser les données structurales et de les manipuler
La projection stéréographique consiste à projeter une sphère sur un plan à partir d'un point de la
sphère. La projection stéréographique est une projection centrale. On choisit un point S de la sphère
comme centre de projection, tel que la droite OS soit perpendiculaire au plan équatorial. Le point O
étant le centre de la sphère tandis que le point S est appelé « pôle sud » de la sphère et le point N qui lui
est diamétralement opposé « pôle nord ». Un autre point Z de la sphère est projeté vers son image Z' sur
le plan, définie comme le point d'intersection de la droite SP avec le plan. Dans la figure 10, le point
H1 est projeté vers son image H'1 et le point H2 vers son image H'2.
Les propriétés de la projection stéréographique sont les suivante :
Un cercle dessiné sur la sphére est représenté par un cercle, sauf s’il passe par les poles, dans ce
cas il est représenté par une droite. Les méridiens sont représentés par des droites alors que les
parallèles sont des cercles.
Les angles sont conservés, on dit que c’est une projection conforme, une carte stéréographique
peut etre utilisée pour naviguer à la boussole ou établir un plan de vol en mesurant les angles.
La collecte des données de la fissuration a été faite sur plusieurs gradins suivant un ensemble de
flancs. La figure 11 montre les ouvrages étudiés.
Remarque :
Le levé de fracturation n’a pas couvert l’ensemble des talus de la carrière vu que des zones
n’étaient pas accessibles (Figure 12).
Zone 1 : les travaux de décapage et récupération sont intenses.
Zone 2 : le chapeau de fer ne présente presque pas des fracturations.
Bien que les fractures dans d’autres zones se trouvent à des niveaux très élevés, par conséquent on ne
les a pas levées.
L’analyse des données (pendage /direction de pendage) sur le logiciel de projection stéréographique
Dips permet de visualiser l’ensemble des informations structurales des plans traités et de les rassembler
sous plusieurs nuages de points concentrés qu’on appelle des familles.
1. Flanc A :
Sur la figure 13, 3 zones de plus forte concentration indique la présence de 3 familles de
discontinuitéss:
Sur la figure 14, cinq zones de plus forte concentration représentent les familles majeures de
discontinuités au niveau du flanc B :
Sur la figure 15, cinq zones de plus forte concentration représentent les familles de
discontinuités affectant l’ensemble des gradins qui constituent le flanc C :
Sur la figure 16, quatre zones de plus forte concentration représentent les familles de
discontinuités affectant le flanc D :
Sur la figure 17, trois zones de plus forte concentration représentent les familles de
discontinuités traversant le flanc E :
6. Flanc F :
Sur la figure 18, quatre zones de plus forte concentration représentent les familles de discontinuités
traversant le flanc F :
7. Flanc G :
Sur la figure 19, quatre zones de plus forte concentration représentent les familles majeures de
discontinuités qui traversent le flanc G :
Les résultats des levés avec la direction de chaque flanc sont récapitulés dans le tableau 2.
Flanc A B C D E F G
Conclusion :
L’analyse stéréographique par le logiciel Dips montre que chacun des flancs de la mine de
TAZALAGHT présente un nombre de familles de discontinuités qui ne dépasse pas 5 familles. Ces
familles ne sont pas indépendantes les unes des autres, par contre certaines présentent une continuité
d’un flanc à un autre, le tableau 3 montre quelques exemples de continuité de discontinuités :
Groupes de familles
G1 G2 G3 G4
75°/330° (Flanc A) 60°/275° (Flanc D) 81°/165° (Flanc E) 82°/06° (Flanc B)
63°/324° (Flanc B) 70°/270° (Flanc E) 78°/155° (Flanc F) 84°/12° (Flanc C)
81°/332° (Flanc D) 81°/268° (Flanc F) 80°/175° (Flanc G) ***
75°/326° (Flanc E) 73°/274° (Flanc G) *** ***
Les méthodes les plus couramment utilisées pour caractériser la densité de fracturation des
massifs rocheux sont basées sur l'observation des carottes d’exploration.
Il existe deux types de sondages qui sont utilisés :
Les sondages percutants dont la récupération est sous forme de cuttings qui peuvent être
analysées pour se renseigner sur les formations traversées.
Les sondages carottés sont utilisés afin d’obtenir des informations rigoureuses sur les terrains
traversés et d’identifier leur nature géotechnique.
Rock Quality Designation RQD [4]: permet de classer qualitativement le massif suivant la densité de
fissuration (Tableau 4). Il est donné par la formule suivante :
RQD en % Désignation
0-25 Très médiocre
25-50 Médiocre
50-75 Moyen
75-90 Bon
90-100 Excellent
Résultats :
Les résultats du calcul du RQD et du TRC obtenus à partir des mesures effectuées en 2012 par le
binôme Abdelouahab CHTOUKI et Iliass ELGHAZOUI [5], sont représentés dans le tableau 5.
Conclusion :
D’après les résultats du calcul de la densité de la fracturation, nous constatons que les quatre faciès
sont d’une bonne qualité, vu que leurs valeurs de RQD varient entre 78 et 85%.
- Le module d’Young E.
Rct (MPa)
ρ
Faciès Echantillon Rc (MPa) Q = 1,4 Q = 1,7 Is (MPa) E (MPa)
(g/cm3)
MPa MPa
TAZ C8.68° 211,02 ** ** 10,57 2,79 46755,5
Dolomie de
Tamjout blocs
220 236,5 258,53 ** 2,82 44147
TAZ C8.68° 188,28 ** ** 10,32 2,71 33803
Série Grés
Blocs 175 184 200 ** 2,73 26162
de
base TAZ C8.68° 206,44 ** ** 12,85 2,735 44266,5
Siltites
Blocs 148 155 162 ** 2,68 14482
Brèche TAZ C9.65° 140,56 ** ** 10,35 2,825 36760,5
TAZ C4.70° 213,92 ** ** 12,4 2,65 40584
Quartzite
Blocs 218 218 230 ** 2,66 30254
Conclusion :
Les résultats des essais mécaniques vont nous servir, par la suite, pour caractériser le massif
rocheux de la carrière de TAZALAGHT lors de la reconstruction du modèle de la fosse ultime ; ils
serviront en tant que données d’entrées pour des logiciels de redimensionnement ou de modélisation
numérique.
Remarque :
Aucun essai de cisaillement n’a été réalisé vu que le laboratoire de mécanique des roches de
l’Ecole Nationale Supérieur Des Mines De Rabat ne dispose pas d’un appareil de cisaillement. Ainsi,
Tableau 9: valeurs de la cohésion et de l’angle de frottement interne des joints de la série de base
Après avoir collecté un ensemble de paramètres caractérisant les différents faciès de la mine à ciel
ouvert de TAZALAGHT, on a procédé à une classification géomécanique du massif rocheux afin de
bien comprendre son comportement et évaluer la qualité de chaque faciès.
Plusieurs systèmes de classification ont été conçus pour répondre à des besoins spécifiques dans
différents domaines d’application (Ex : Rock Loads (Terzaghi) pour les tunnels avec support en acier ;
Rock Mass Rating (Bieniawski) pour les tunnels, mines, talus et fondations ; Geological strength index
(Hoek et al.) pour les mines…).
Dans le cas de la mine à ciel ouvert de TAZALAGHT, nous avons utilisés deux méthodes de
classification à savoir le RMR et le GSI. Le principe de chaque méthode est donné dans l’annexe C.
Le calcul du RMR a été réalisé à l’aide d’une calculette en ligne, la figure 20 montre l’interface de cet
outil ainsi que les paramètres d’entrée nécessaires à la détermination de la note RMR. Les résultats du
calcul pour chaque faciès sont présentés dans les tableaux 10, 11,12 et 13.
Quartzite :
Grès :
Notation N4 16
Ratio : pression eau/
0
contrainte principale σ1
Eau
Conditions générales Complétement sec
Notation N5 15
Valeur RMR (= ∑𝟓𝟏 𝑵𝒊) 75
Le tableau 18 récapitule Les valeurs du RMR pour chaque faciès de la mine à ciel ouvert de
TAZALAGHT :
Faciès
Quartzite Siltite Grès Dolomie
Valeur du
78 68 68 75
RMR
Classe II II II II
Description Bonne Bonne Bonne Bonne
Le tableau 15 montre les résultats du calcul de la valeur de GSI pour les différents faciès par la
méthode empirique :
Conclusion :
Les résultats du RMR (Rock Mass Rating) et du GSI (Geological strenght index) ont permis de
catégoriser les différents faciès de TAZALAGHT dans une bonne classe. Le but du calcul de ces
paramètres ne se limite pas à une simple classification du massif rocheux, ils seront utilisés dans les
parties du redimensionnement de la carrière pour la détermination du Slope Mass Rating (SMR) et de
l’analyse numérique par éléments finis.
Introduction :
Après avoir identifié les différentes familles de fractures affectant le massif rocheux de la mine à
ciel ouvert de TAZALAGHT, on est amené à prévenir les types d’instabilités potentielles susceptibles
de mettre en péril le personnel et la production.
En effet, les discontinuités au niveau d’un gradin présentent des zones de faiblesses qui, sollicitées
par leurs propres poids et / ou par des charges extérieures, provoquent la rupture d’un ou plusieurs blocs
rocheux suivant plusieurs modes.
Parmi ces derniers on distingue principalement : des glissements planaires, des ruptures en dièdre ou
bien des basculements.
Ainsi, dans ce qui suit, on réalisera une analyse de la probabilité de rupture par des méthodes
analytiques et géométriques et d’autres basées sur les éléments finis.
Le glissement planaire correspond au déplacement d’un bloc rocheux au long d’une surface de
rupture plane. Cette instabilité est le résultat de l’intersection d’un gradin et d’une fracture ayant une
orientation parallèle ou subparallèle au talus (± 20°), et dont le pendage est moins fort que celui du talus.
En surplus, pour que le glissement survienne il faut que la valeur du pendage du plan de glissement soit
plus forte que celle de l’angle de frottement du massif rocheux (Figure 21).
Avec :
La rupture en dièdre (Figure 22) se produit lorsque l’intersection de deux familles de discontinuités
traverse un gradin, et satisfait les conditions suivantes :
La ligne d’intersection des deux fractures plonge dans le même sens que le talus ;
Le pendage de la ligne de glissement est moins fort que le pendage apparent du talus ;
La valeur du pendage de la ligne de glissement est plus forte que celle de l’angle de frottement
au niveau des deux discontinuités.
Avec :
La rupture par basculement se produit lorsque deux familles de discontinuités traversent un gradin
et le morcellent en un ensemble de blocs susceptibles de basculer.
Pour que la rupture survienne il faut que les deux familles de discontinuité satisfassent les conditions
suivantes :
(a) Vue de côté (b) Géométrie d’un bloc incliné susceptible de basculer
La détection des différentes instabilités déjà citées peut être faite par une analyse cinématique basée sur
la projection stéréographique. Cette dernière fait intervenir 3 éléments nécessaires à l’analyse qui sont :
Le pendage et la direction de pendage du talus/ flanc.
Les pendages et les directions de pendages des familles des discontinuités.
Les angles de frottement des joints.
Pour des raisons de précision, on a travaillé sur deux logiciels de projection stéréographique (Dips et
RockPack III) qui permettent de délimiter les zones critiques pour chaque type d’instabilité.
Pour la détection des instabilités de type glissement plan, on trace premièrement le cône de l’angle
de frottement des joints et deuxièmement le Daylight Enveloppe qui délimite la zone à l’intérieur de
laquelle le glissement plan peut survenir. Sur la figure 24 toutes familles dont la projection se localise à
l’intérieur de la zone hachurée présente un risque de glissement.
Sur la figure 25 la zone hachurée délimite la région où les conditions du glissement dièdre sont
satisfaites. Cette zone est définie par l’intersection de la partie du stéréogramme située à l’extérieur du
plan du talus et la partie intérieure du cône du plan de frottement. Toutes les familles qui s’y concourent
présentent un risque de rupture en dièdre.
2.2.1.3 Basculement :
Pour la détection des basculements, on trace tout d’abord le cône du basculement (60°), ensuite
deux plans ; un premier ayant le pendage et la direction de pendage du talus et un deuxième (Slip Limit)
dont la valeur de pendage est égale au pendage du talus moins l’angle de frottement des joints. Ainsi, la
Le tableau 16 montre les résultats obtenus à partir du traitement des discontinuités sur Dips.
Rockpack est un logiciel qui permet d’analyser et d’identifier les types d’instabilités possibles,
calculer le facteur de sécurité par la méthode des équilibres limites et enfin concevoir les pentes des
talus et proposer un mode de soutènement si nécessaire. (La description est dans l’annexe F)
Dans cette partie on s’intéresse à la détermination des instabilités éventuelles, en tenant compte de
l’orientation des fractures, l’orientation du talus et l’angle de frottement interne des fractures.
Le glissement plan survient lorsque le vecteur pendage de la fracture se trouve dans la zone critique du
glissement plan (Figure 27).
Figure 27: Analyse cinématique par projection stéréographique du glissement plan Rockpack III
Le glissement en dièdre ne peut avoir lieu que lorsque l’intersection des vecteurs pendages de
deux fractures tombe dans la zone critique du glissement en dièdre (Figure 28).
Figure 28: Analyse cinématique par projection stéréographique du glissement en dièdre Rockpack III
Pour que la rupture par basculement se produise, il faut que le vecteur pendage de la fracture traverse
la zone critique du basculement (Figure 29).
Figure 29: Analyse cinématique par projection stéréographique du basculement Rockpack III
Le tableau 17 montre les résultats obtenus à partir du traitement des discontinuités sur Dips.
Les résultats obtenus par le logiciel Rockpack III sont présentés dans l’annexe C.
2.3.1 Généralités :
Le facteur de sécurité est un indicateur de l’état de stabilité d’un massif rocheux, il est calculé à la
base de l’analyse de l’équilibre limite en faisant intervenir les forces suivantes :
Forces motrices :
- Poids du volume rocheux susceptible de glisser,
- Charge appliquée à la surface du talus,
- Pressions hydrauliques.
Forces résistantes :
- Résultante de frottement au niveau de la surface de glissement.
∑ 𝐹𝑜𝑟𝑐𝑒𝑠 𝑟é𝑠𝑖𝑠𝑡𝑎𝑛𝑡𝑒𝑠
FS = ∑ 𝐹𝑜𝑟𝑐𝑒𝑠 𝑚𝑜𝑡𝑟𝑖𝑐𝑒𝑠
Pour définir les forces intervenant dans le calcul du facteur de sécurité, on a supposé que le mode de
rupture du matériau étudié est régi par la loi de Mohr-Coulomb; qui donne la contrainte tangentielle en
fonction de la contrainte normale et des caractéristiques mécaniques du massif rocheux :
τ = c + σn tan φ
Avec :
Pour la démonstration du calcul du facteur de sécurité, on a supposé que la rupture n’est pas
progressive ; elle se fait dans un même temps le long de la surface de rupture. En plus, on a considéré
deux cas d’étude ;
Un premier cas où le gradin n’est soumis qu’à son propre poids,
Un deuxième cas dans lequel s’ajoutent des forces exercées par les charges roulantes et
l’accélération horizontale d’un séisme éventuel.
Afin d’obtenir l’expression du facteur de sécurité, on fait une projection de poids du bloc susceptible
⃗ ,N
de glisser dans le repère défini par le couple (T ⃗⃗ ), ainsi les forces résistantes et motrices s’écrivent sous
la forme : (figure 30)
On a: 𝑃⃗ = P sin (β) 𝑇
⃗ + P cos (β) 𝑁
⃗
𝐻 2 sin(𝛼− 𝛽)
Où : P = V * γ = b*γ
2 sin(𝛽 ) sin(𝛼)
Fmotrices= P sin(β)
𝑏𝐻
Où : A est la surface de glissement du bloc, donnée par : A =
sin(𝛽)
Avec :
β : inclinaison de la fracture
H : hauteur de la fracture
b : étendue de la fracture
C∗A+Pcos(β) tan Φ
Alors le facteur de sécurité est le suivant : FS =
P sin(β)
Figure 31: forces exercées en cas du glissement plan avec séisme et charge roulante
Figure 32: carte des accélérations horizontales maximales du sol pour une probabilité d'apparition
de 10% en 50 ans (selon le RPS 2008)
𝑃⃗ = P sin (β) 𝑇
⃗ + P cos (β) 𝑁 ⃗
1
Où : P = V * γ = |(𝐴𝐵⃗⃗⃗⃗⃗ , ⃗⃗⃗⃗⃗
𝐴𝐶 , ⃗⃗⃗⃗⃗
𝐴𝐷 )| * γ
6
⃗⃗⃗⃗⃗ , ⃗⃗⃗⃗⃗
Avec : (𝐴𝐵 𝐴𝐶 , ⃗⃗⃗⃗⃗ ⃗⃗⃗⃗⃗ ˄ ⃗⃗⃗⃗⃗
𝐴𝐷) = (𝐴𝐵 𝐴𝐶 ) . ⃗⃗⃗⃗⃗
𝐴𝐷
Ainsi, connaissant les coordonnées (xi, yi, zi) des quatre sommets du dièdre, le calcul du volume devient
immédiat :
𝑋𝑎 𝑋𝑏 𝑋𝑐
1
V = 6 ( 𝑌𝑎 ˄ 𝑌𝑏 ). 𝑌𝑐
𝑍𝑎 𝑍𝑏 𝑍𝑐
Par conséquent : Frésistantes = C*(A1 + A2) + P cos(β) (R1+ R2) tan (Φ)
= C*(A1 + A2) + P cos (β) [(sin (β1) + sin (β2)) /sin (β1+β2)] tan (Φ)
Avec :
A1 et A2 sont les surfaces des deux plans de glissement du dièdre, données par les expressions :
1
A1 = 2 L1 L3 sin (θ1) avec: sin (θ1) = S1*S3
1
A2 = 2 L2 L4 sin (θ2) avec: sin (θ2) = S2*S4
Où : S1 et S2 sont les vecteurs de la ligne d’intersection entre la face du talus et les discontinuités 1 et 2
respectivement. De même, S3 et S4 sont les vecteurs de la ligne d’intersection entre la face supérieure
du talus et les plans de discontinuité 1 et 2 respectivement
𝐂∗(𝐀𝟏+𝐀𝟐)+𝐏 𝐜𝐨𝐬(𝛃) [(𝐬𝐢𝐧 (𝛃𝟏) + 𝐬𝐢𝐧 (𝛃𝟐)) / 𝐬𝐢𝐧 (𝛃𝟏+ 𝛃𝟐)] 𝐭𝐚𝐧 𝚽
FS =
𝐏 𝐬𝐢𝐧(𝛃)
En suivant la même démarche pour le calcul sans charge et sans séisme, on trouve :
Dans le cas d’une rupture par fauchage/ basculement, le facteur de sécurité est donné par le
rapport entre les moments résistants et les moments moteurs liés à l’ensemble des forces appliquées à
un bloc susceptible de basculer (figure 35).
𝑳
𝐏 𝐜𝐨𝐬(𝛂)
𝟐
D’où : Fs = 𝑯
𝐏 𝐬𝐢𝐧(𝛂)
𝟐
Conclusion :
Pour le calcul du facteur de sécurité par la méthode analytique, une interface sur Excel peut être
programmée incluant toutes les données d’entrée nécessaires. Pour le cas du glissement plan - grâce à
des simplifications que nous allons apporter à la formule - le calcul est simple. En revanche, pour le
glissement dièdre ou basculement, le calcul ne peut être effectué qu’à partir des observations de ces
instabilités sur le terrain et un levé complet de leurs caractéristiques géométriques. Ainsi, le calcul
analytique du facteur de sécurité sera réalisé à l’aide d’un programme intégré dans le logiciel de
projection stéréographique RockPack III. Un exemple de calcul simplifié sur Excel est présenté dans la
partie de vérification de la stabilité des gradins.
Introduction :
Dans ce chapitre nous avons procédé au redimensionnement de la fosse est la détermination de ses
caractéristiques géométriques à savoir la pente des gradins, la pense intégratrice, la pente inter-rampe,
la rampe, et la berme; pour ce faire on a adopté quatre méthodes :
La méthode empirique qui est basée sur l’expérience et l’observation, nous a permis d’avoir une
idée sur la pente du talus, l’inter-rampe et la pente intégratrice ;
La méthode analytique, basée sur le calcul du facteur de sécurité et qui nous a permis de
déterminer la pente du talus.
La méthode géométrique qui a contribué au calcul de la pente intégratrice et de l’inter-rampe.
La méthode numérique de modélisation par éléments finis sur phase 2 qui sert à la vérification
des résultats obtenus par les autres méthodes.
La méthode adoptée dans notre travail est le SMR : Slope Mass Rating, qui fait intervenir la
note du RMR de base, la valeur du pendage et celle de la direction du pendage du talus et de la
discontinuité, ainsi que la méthode d’excavation.
Cette méthode est basée sur le calcul du Rock Mass Rating (RMR) de base, auquel est ajouté un
produit de facteurs d’ajustement. La valeur du SMR est ainsi calculée suivant l’équation suivante :
La valeur du RMR est la valeur de l’indice du Rock Mass Rating défini par Bieniaswski (1972),
sans aucune correction, c’est le RMR de base, et il est calculé par la somme de 5 paramètres. Les facteurs
d’ajustements F1, F2, F3 et F4 sont définis comme suit :
F1 : dépend du parallélisme entre la direction des discontinuités et celle du talus. Ce facteur peut
varier de 1 à 0,15. Il a été établi empiriquement et est calculé selon l’équation suivante :
F1 = (1 – sin(A)) ²
F2 : dépend du pendage des discontinuités. Les valeurs varient de 1 à 0,15. Il a également été
établi empiriquement selon l’équation suivante :
F2 = tg2 (βj)
F3 : est lié à la relation entre la pente du talus et le pendage des discontinuités et mesure la
différence d’angle entre le pendage des discontinuités et celui de la pente ;
F4 prend en compte la méthode d’excavation. Il est fixé empiriquement sur les bases suivantes :
les talus naturels sont plus stables à cause de l’érosion à long terme et des protections naturelles,
la roche prédécoupée augmente également la stabilité,
l’abattage à l’explosif augmente, ne change pas ou diminue la stabilité du talus selon qu’il est léger,
normal ou déficient,
l’excavation mécanique par arrachage dans les roches très fracturées n’augmente, ni ne diminue la
stabilité du talus.
Remarque :
Romana et Zuyu ont développé une méthode de classification qui est la Chinese Slope Mass Rating
System (CSMR), en introduisant deux coefficient ξ et λ et modifiant la formule du SMR par l’équation :
Tomas et al ont proposé de garder la même formule du SMR pour le calcul de CSMR, c’est à dire
Mais la différence est au niveau de calcul des facteurs d’ajustement F1, F2 et F3. Ces facteurs sont
calculés par les équations suivantes :
Le tableau 18 présente les indices attribués à chaque paramètre, tandis que le tableau 19 présente les
valeurs de SMR et leur équivalent en termes de qualification de la sensibilité à l’instabilité.
Tableau 18: les indices attribués à chaque paramètre SMR (Z. T. Bieniawski, “The Geomechanical
Classification in Rock Engineering Applications)
Tableau 19: les valeurs de SMR et leur équivalent en termes de qualification de la sensibilité à
l’instabilité (Z. T. Bieniawski, “The Geomechanical Classification in Rock Engineering
Applications)
Le principe de calcul consiste à commencer par un pendage maximal de 90°, et à chaque fois
qu’on a une instabilité, on diminue le pendage jusqu'à trouver une pente qui favorise la stabilité du talus.
On a utilisé pour le calcul du SMR une calculette (Figure 36) qui utilise les paramètres suivants :
RMRb= 78
Direction Discontinuité Pendage Note SMR Classe Stabilité
du pendage P/DP du talus
du talus Romana Tomas Romana Tomas Romana Tomas
F1 75/330 90 74 73 II II stable stable
90 27 24 IV IV instable instable
203° 85 27 24 IV IV instable instable
F3 71/197
80 35 25 IV IV instable instable
75 35 25 IV IV instable instable
70 72 64 II II stable stable
Tableau 20: résultats d’évaluation de la stabilité du faciès quartzitique direction de pendage 203°
Quartzite 70°
203°
Dolomie 70°
Quartzite 90°
185°
Dolomie 90°
Quartzite 90°
328°
Dolomie 79°
6° Dolomie 90°
Dolomie 69°
170°
Série de base 67°
Tableau 21: récapitulatif des pendages calculés pour chaque faciès et direction de pendage
On a adopté pour chaque flanc la valeur minimale du pendage, et pour des raisons de sécurité
on prend la valeur 80° pour les valeurs supérieures à 80°.
203° 70°
185° 80°
328° 79°
74° 80°
6° 80°
170° 67°
248° 72°
Pour le redimensionnement analytique des pentes des gradins, on a calculé le facteur de sécurité des
instabilités de types : glissement plan et rupture en dièdre pour la marge des valeurs de cohésion et angle
de frottement déjà proposée dans la partie des essais mécaniques.
La présente analyse a été faite à l’aide de deux programmes de calcul du facteur de sécurité intégrés
dans le logiciel RockPack III ; les informations utilisées dans ces programmes sont les suivantes :
Hauteur du gradin : deux valeurs de hauteur sont testées : 5m (au cours d’exploitation) et 10m
(hauteur ultime).
Inclinaison du flanc et de la berme : la berme étant horizontale, son inclinaison est nulle.
Inclinaison de la famille de fracture : seulement les familles susceptibles de générer une instabilité
qui sont analysées.
Cohésion et angle de frottement des joints
Densité de la roche : les densités données par les résultats des essais mécaniques sont mentionnées
dans le tableau 7 du chapitre II.
Aux données du calcul du facteur de sécurité du glissement plan s’ajoutent les directions des
pendages des flancs, de la berme et des fractures.
Pour le redimensionnement des gradins, qui est fait par flanc, on sélectionne une marge de valeurs de
pendages (70°, 75°, 80°, 85°) pour lesquelles on calcule les facteurs de sécurité correspondant à chaque
valeur de cohésion et d’angle de frottement.
2ème étape : Pour chaque flanc, on calcule la moyenne des valeurs des pentes retenues. Le choix de la
moyenne dans cette étape au lieu de la valeur minimale a une seule raison c’est éviter une surestimation
éventuelle du facteur de sécurité.
3ème étape : Pour un flanc contenant plus qu’un faciès, on considère le cas le plus défavorable et on
retient la valeur du pendage le moins fort.
On détaille par exemple le cas du Flanc A de direction de pendage 203° qui contient deux faciès
(Tableaux : de 23 à 36).
Quartzite :
H = 5m H = 10m
Flanc
Discontinuités Caractéristiques
(Direction de
(P/DP) Mécaniques 70° 75° 80° 85° 70° 75° 80° 85°
pendage)
C = 0.4 bar _ _ _ _ _ _
2.89 2.26
Φ = 30°
C = 0.9 bar
_ _ _ 6.26 _ _ _ 3.23
Flanc A (203°) F3 (71° /197°) Φ = 30°
C = 0.4 bar
_ _ _ 2.98 _ _ _ 1.64
Φ = 40°
C = 0.9 bar
_ _ _ 6.35 _ _ _ 3.32
Φ = 40°
Dolomie :
H = 5m H = 10m
Flanc (Direction Discontinuités Caractéristiques
de pendage) (P/DP) Mécaniques 70° 75° 80° 85° 70° 75° 80° 85°
_
C = 0.1 bar _ 2.27 1.2
1.1 0.76 0.61 0.44
Φ = 20° (1) (2)
C = 0.5 bar
_ _ _ 3.31 _ _ 2.56 1.71
Flanc A (203°) F3 (71° /197°) Φ = 20°
C = 0.1 bar 2.34 1.27
_ 1.17 0.84 _ 0.69 0.52
Φ = 30° (3) (4)
C = 0.5 bar
_ _ 5.07 3.38 _ _ 2.63 1.79
Φ = 30°
Le facteur de sécurité optimal adopté dans cette étude est de 1.3. Ainsi, une fois la valeur calculée
dépasse ce chiffre, on arrête l’analyse et on passe au cas suivant. Mais, pour plus de précision, on ne
s’est pas limités aux pendages cités au début, on a travaillé plutôt sur les valeurs situées dans les
intervalles : < 70°, [70°,75°], [75°,80°], [80°,85°].
H = 5m H = 10m
Flanc (Direction Discontinuités Caractéristiques
de pendage) (P/DP) mécaniques 70° 75° 80° 85° 70° 75° 80° 85°
C = 0.4 bar _ _ _ _ _ _
5.59 3.25
Φ = 30°
F1 (75 / 330) C = 0.9 bar
_ _ _ 11.41 _ _ _ 6.17
Flanc A (203°) & Φ = 30°
F3 (71 / 197) C = 0.4 bar
_ _ _ 6 _ _ _ 3.67
Φ = 40°
C = 0.9 bar
_ _ _ 11.83 _ _ _ 6.59
Φ = 40°
Dolomie :
H = 5m H = 10m
Flanc (Direction Discontinuités Caractéristiques
de pendage) (P/DP) Mécaniques 70° 75° 80° 85° 70° 75° 80° 85°
C = 0.1 bar
_ _ _ 1.68 _ 1.81 1.34 1.13
Φ = 20°
F1 (75 / 330) C = 0.5 bar
_ _ _ 6.1 _ _ _ 3.34
Flanc A (203°) & Φ = 20°
F3 (71 / 197) C = 0.1 bar
_ _ _ 2.03 _ _ _ 1.47
Φ = 30°
C = 0.5 bar
_ _ _ 6.44 _ _ _ 3.68
Φ = 30°
H= 5m H= 10m
Familles
70° 75° 80° 85° 70° 75° 80° 85°
F3 (71/197) _ _ _ 2.89 _ _ _ 2.26
F1 (75 / 330)
_ _ _ 5.59 _ _ _ 3.25
F3 (71 / 197)
Min des facteurs
_ _ _ 2.89 _ _ _ 2.26
de la sécurité
Tableau 27 : résultats de calcul du facteur de sécurité pour le flanc A, Quartzite,C= 0.4 bar, Φ= 30°
H= 5m H= 10m
Familles
70° 75° 80° 85° 70° 75° 80° 85°
F3 (71/197) _ _ _ 2.98 _ _ _ 1.64
F1 (75 / 330)
_ _ _ 6 _ _ _ 3.67
F3 (71 / 197)
Min des facteurs
_ _ _ 2.98 _ _ _ 1.64
de la sécurité
Tableau 28 : résultats de calcul du facteur de sécurité pour le flanc A,Quartzite, C= 0.4 bar, Φ= 40°
H= 5m H= 10m
Familles
70° 75° 80° 85° 70° 75° 80° 85°
F3 (71/197) _ _ _ 6.26 _ _ _ 3.23
F1 (75 / 330)
_ _ _ 11.41 _ _ _ 6.17
F3 (71 / 197)
Min des facteurs
_ _ _ 6.26 _ _ _ 3.23
de la sécurité
Tableau 29 : résultats de calcul du facteur de sécurité pour le flanc A, Quartzite, C= 0.9 bar, Φ=30°
H= 5m H= 10m
Familles
70° 75° 80° 85° 70° 75° 80° 85°
F3 (71/197) _ _ _ 6.35 _ _ _ 3.32
F1 (75 / 330)
_ _ _ 11.83 _ _ _ 6.59
F3 (71 / 197)
Min des facteurs _
_ _ _ 6.35 _ _ 3.32
de la sécurité
Tableau 30 : résultats de calcul du facteur de sécurité pour le flanc A, Quartzite, C= 0.9 bar, Φ= 40°
H= 5m H= 10m
Familles
70° 75° 80° 85° 70° 75° 80° 85°
F3 (71/197) _ 2.27 1.1 0.76 _ 1.2 0.61 0.44
F1 (75 / 330)
_ _ 2.1 1.68 _ 1.81 1.34 1.13
F3 (71 / 197)
Min des facteurs
_ 2.72 1.1 0.76 _ 1.2 0.61 0.44
de la sécurité
Tableau 31 : résultats de calcul du facteur de sécurité pour le flanc A, Dolomie, C= 0.1 bar, Φ= 20°
H= 5m H= 10m
Familles
70° 75° 80° 85° 70° 75° 80° 85°
F1 (71/197) _ _ _ 3.31 _ _ 2.56 1.71
F1 (75 / 330)
_ _ _ 6.1 _ _ _ 3.34
F3 (71 / 197)
Min des facteurs
_ _ _ 3.31 _ _ 2.56 1.71
de la sécurité
Tableau 32 : résultats de calcul du facteur de sécurité pour le flanc A, Dolomie, C= 0.5 bar, Φ= 20°
H= 5m H= 10m
Familles
70° 75° 80° 85° 70° 75° 80° 85°
F1 (71/197) _ _ 5.07 3.38 _ _ 2.63 1.79
F1 (75 / 330)
_ _ _ 6.44 _ _ _ 3.68
F3 (71 / 197)
Min des facteurs
_ _ 5.07 3.38 _ _ 2.63 1.79
de la sécurité
Tableau 33 : résultats de calcul du facteur de sécurité pour le flanc A, Dolomie, C= 0.1 bar, Φ= 30°
Tableau 34 : résultats de calcul du facteur de sécurité pour le flanc A, Dolomie, C= 0.5 bar, Φ= 30°
Tableau 35 : Valeurs des pendages du flanc A pour les différents cas de C et Φ, Quartzite
Dolomie :
C = 0.1 bar C = 0.5 bar C = 0.1 bar C = 0.5 bar
Tableau 36: Valeurs des pendages du flanc A pour les différents cas de C et Φ, Dolomie
En calculant les moyennes des pentes pour chaque faciès, on trouve 85° comme pendage des quartzites,
bien que les dolomies reçoivent une valeur de 79°. En conséquence, le flanc A doit avoir une inclinaison
ultime de 79° qui représente le cas le moins favorable.
Pendage (°)
Flanc
H = 5m H = 10m
(Direction de pendage)
Flanc A (203°) 81 79
Flanc B (186°) 77 74
Flanc C (328) 84 83
Flanc D (74°) 85 84
Flanc E (6°) 80 79
Flanc F (170°) 80 75
Flanc G (248°) 80 77
Les résultats des pendages des flancs de la mine de TAZALAGHT données par la méthode
analytique et celle empirique sont résumés dans le tableau 38 :
Pendage (°)
Flanc
Méthode analytique Méthode empirique
(Direction de pendage)
Flanc A (203°) 79 70
Flanc B (186°) 74 80
Flanc C (328) 83 80
Flanc D (74°) 84 80
Flanc E (6°) 79 80
Flanc F (170°) 75 69
Flanc G (248°) 77 72
Tableau 38: résultats de calcul des pendages par SMR et par la méthode analytique
Les deux méthodes donnent des valeurs qui, plus ou moins, convergent avec une marge de différence
allant d’un degré à neuf degré. Cependant, on retient les valeurs de pendages déterminées par le calcul
analytique, vu que, malgré sa fiabilité et son large utilisation, la méthode SMR (Slope Mass Rating) est
basée sur le calcul du RMR (Rock Mass Rating) qui lui-même est basé sur observations sur le terrain
dont l’évaluation s’avère difficile à faire de manière unique.
Dans cette partie, on a procédé à une vérification de la validité des pentes des gradins déterminés
antérieurement, en tenant compte des sollicitations additionnelles exercées par la présence des charges
roulantes et/ou d’une éventuelle accélération sismique.
Ce travail n’est qu’un exemple d’utilisation de la formule du facteur de sécurité, bien que la vérification
de la stabilité globale de la fosse va être réalisée à l’aide d’une modélisation par éléments finis.
Le calcul du facteur de sécurité est fait à l’aide d’une application directe de son expression analytique
démontrée dans la partie (3.3.2. du chapitre II). Pour simplifier les calculs, on a analysé le cas du
glissement plan seulement.
En surplus, quelques modifications nécessaires ont été apportées à la formule avec laquelle on a
travaillé ; Pour trouver le volume de la partie susceptible de glisser et l’aire de la surface de glissement
on a besoin de savoir l’étendue de la fracture le long du gradin, or il est impossible de la mesurer sur le
terrain. En conséquence, on n’a pas calculé les forces en Newton mais plutôt en t/m, en prenant b = 1m.
Ainsi, tenant compte de la charge roulante et de la force sismique, le facteur de sécurité s’écrit :
Avec :
L : la longueur du plan de glissement du bloc susceptible de glisser donnée (en mètre) par :
𝐻
L= (Figure 34)
sin(𝛽)
P : la masse linéique du bloc susceptible de glisser donnée (en t/m) par la formule :
𝐻 2 sin(𝛼− 𝛽)
P = VL * ρ = * ρ, où : ρ est la masse volumique de la roche.
2 sin(𝛽 ) sin(𝛼)
F : la masse linéique de la charge roulante donnée (en t/m). Cette charge est calculée à partir de
la masse maximale qu’une rampe peut supporter ; à savoir la somme des masses d’une pelle et
d’un camion chargé sur une surface occupée par les deux engins.
Afin de simplifier les calculs, on a programmé une interface Excel (tableau 39) qui permet de
déterminer le facteur de sécurité pour l’ensemble des fractures susceptibles de provoquer des
glissements plans :
Flanc A
Famille F3
Quartzite Dolomie
3
Masse volumique (t/m ) 2,64 2,78
Hauteur du talus (m) 10 10
Géométrie du talus Pendage du talus (°) 79 79
Angle de frottement (°) 35 25
Caractéristique de la Cohésion (t/m²) 0.6 0.3
fracture Pendage du plan de fracture (°) 71 71
Masse linéique de la charge roulante (t/m) 3.38 3.38
Forces externes Coefficient d’accélération sismique 0.01 0.01
Longueur de du bloc susceptible de glisser (m) 64,25 64,25
Masse linéique du bloc susceptible de glisser (t/m) 22,05 23,22
3,2 1.2
Facteur de sécurité (charge + séisme)
L’ajout des charges roulantes et de la force sismique a diminué la valeur du facteur de sécurité,
cependant il reste toujours supérieur à la valeur 1.3, sauf pour la famille F3 (flanc A) pour laquelle le
facteur de sécurité a donné une valeur de 1.1 qui s’écarte légèrement de la marge sécuritaire, ainsi on
était obligé de diminuer le pendage du flanc à 78° A ( tableau 40).
Tableau 40: résultats de la vérification des pentes par calculs du facteur de la sécurité
La berme est la partie horizontale ou subhorizontale d'un gradin, elle est délimitée par le pied
du gradin supérieur et la crête du gradin inférieur figure 37. La formule de Ritchie (1963) permet de
calculer la largeur de la berme selon la relation :
Avec,
H : la hauteur du gradin (m)
ft : facteur de conversion en mètre égal à 0,3048 m
Dans notre cas la hauteur du gradin est fixée à 10m, donc la berme reçoit une largeur de :
Méthode empirique :
La rampe est une voie de roulage assurant la circulation des camions qui évacuent les matériaux. Elle
est caractérisée par sa largeur et sa pente.
Monenco (1989) a proposé une équation pour déterminer la largeur minimale de la rampe par la
relation :
W= (1.5* X+0.5)*L
Avec :
W : la largeur de la rampe (m);
L : la largeur des engins (m). Dans notre cas, on a considéré la largeur du plus grand engin de la carrière
de TAZALAGHT qui est de 3.5m (Camion Dumper).
X : le nombre de voies sur la rampe. Ce paramètre est fixé à deux par la mine.
Largeur de la rampe = (1.5*2+0.5)*3.5 = 12.25 (m)
La répartition de la distance est donnée sur la figure 38
Pour deux voies, Couzens (1979) a proposé, pour une largeur minimale de la rampe, la relation
suivante :
Pour l’indice GSI (Geological Strenght Index), il peut être estimé à partir de la valeur du RMR
en utilisant la formule de Hoek & al, (1995) :
GSI= RMR-5
Figure 39: Abaque de détermination des pentes intégratrices et inter-rampe à partir de la note
MRMR (Laubscher, 1977)
Tableau 41: Valeurs de la pente intégratrice pour des facteurs de sécurités de 1.2 et 1.5
En faisant une interpolation on peut estimer les valeurs des pentes intégratrices pour un facteur de
sécurité de 1.3 comme le montre le tableau 42 :
Avec :
n : nombre de gradins
m : nombre des rampes
Nombre de berme
Flanc Hauteur (m) Nombre de gradin Pente intégratrice
n-m-1
A 150 15 13 57,6
B 170 17 15 54,1
C 180 18 15 58,5
D 150 15 13 61,4
E 120 12 8 50,9
F 140 14 11 51,9
G 150 15 12 53,6
Conclusion :
Le dimensionnement de la pente intégratrice par la méthode géométrique et la méthode empirique,
qui s’appuie sur l’observation et l’expérience, a montré une différence de valeurs entre les deux
méthodes. Dans notre travail on a adopté les valeurs données par la méthode géométrique qui tienne
compte de la présence de la rompe.
5. Inter-rampe :
L’inter-rampe est l’angle entre deux pieds de gradins et le plan horizontal (figure 41), elle est donnée
par la formule suivante :
h
Interrampe = Arctan
h cotan(α) + l′
Flanc Inter-rampe
A 59
B 55
C 62
D 63
E 59
F 56
G 57
Les résultats définitifs du redimensionnement de la carrière sont présentés dans le tableau 45.
Il s’agit d’un logiciel de modélisation bidimensionnelle qui travaille en mécanique des milieux
continus. Il est conçu pour les calculs de simulation en géotechnique. (La description du mode de
fonctionnement est donnée dans l’annexe F).
La modélisation par ce logiciel comprend trois étapes essentielles à savoir : L’établissement du Modèle
et la saisie des propriétés des matériaux (géométrie du terrain, caractéristiques mécaniques, loi de
comportement…), la génération d’un maillage convenable et enfin la compilation et l’exécution (suivie
des paramètres géotechniques : contraintes, déplacement, facteur de sécurité).
Afin d’analyser les défaillances géotechniques qui peuvent apparaitre au niveau de la carrière, on a
choisi 3 coupes (Figure 42) pour lesquelles on a élaboré des modèles géométriques à la base des résultats
du redimensionnement. Pour les modèles créés on a adopté le critère de rupture qui tient en compte la
présence de la fracturation dans chaque faciès : Hoek-Brown. Les paramètres de ce critère sont calculés
(par le logiciel RockData (La description est dans l’annexe F)) à partir de la valeur de l’indice de
résistance géologique (GSI) et de la résistance à la compression uniaxiale. Le tableau 46 résume les
propriétés de chaque faciès :
La charge roulante est calculée à partir de la force exercée par un camion chargé (tonnage : 54t) et
une pelle (tonnage : 44.9t) sur la surface occupée par les deux engins (5.2*3.5 m²+ 4*2.5 m²). Soit
une charge roulante de 0.033 MN/m².
L’accélération sismique est tirée à partir des résultats du tir, elle est de l’ordre de 0.13 g
Figure 42: position des coupes pour la vérification de la stabilité globale de la carrière
SW NE
NW
Pour la deuxième coupe (NW-SE) le facteur de réduction de force est égale à 1.48 (>1.3). Par
conséquent, la zone traversée par cette coupe est stable.
Conclusion :
La mine de TAZALAGHT présente un cas particulier par rapport aux autres mines du Maroc ;
il s’agit d’une exploitation à ciel ouvert réalisée au-dessus d’une ancienne mine souterraine dont la majorité
de ses activités ont été menées entre 1974 et 1992 par la filiale SODECAT (BRPM). Les ouvrages
souterrains (cheminées, tailles, chambres et piliers..) créés autrefois pour servir à l’extraction du Cuivre,
présentent aujourd’hui un risque éminent pour la stabilité de la fosse d’exploitation actuelle.
Ainsi, on ne peut dire que la fosse est stable que lorsqu’on identifie ces vides et on détermine leurs zones
d’influence et les accidents qu’ils peuvent engendrer.
Pour la reconnaissance des anciens chantiers abandonnés à TAZALAGHT, certains vides ont été
localisés grâce aux plans fournis par le BRPM, d’autres levés à partir des sondages effectués par le service
géologie de l’AGM, bien que le reste n’a été qu’estimé. Toutefois, le levé actuel reste incomplet ; il ne
couvre pas la totalité des vides au-dessous de la fosse et ne donne pas leurs géométries exactes.la figure 49
montre les vides de la carrière de TAZALAGHT.
Selon leurs dimensions, les vides levés par le service géologie du site peuvent être groupés en 3 catégories :
Vides de petite section (S <6m²) : Il s’agit des anciens accès aux chantiers souterrains qui ne
présente aucun danger vu leurs faibles dimensions.
Vides de grande section (6 m²<S<50 m²) : Il s’agit des chambres de dimensions assez larges dont
les limites ne sont pas suffisamment reconnues.
Vides de très grande section (S>50 m²) : Il s’agit d’une zone exploitée par chambres et piliers
réalisés dans le socle quartzitique.
Parmi les risques encourus à cause des vides, on cite le phénomène de fontis qui correspond à un cratère
localisé à la surface du sol résultant de la remontée progressive d'un effondrement qui est initié au niveau
du toit d'une excavation souterraine. Les dimensions des fontis dépendent essentiellement des
caractéristiques géométriques et mécaniques des terrains de recouvrement (la hauteur et la nature du
recouvrement), la profondeur d'exploitation et les sollicitations qui en résultent. La figure 50 présente la
cinétique de formation d’un fontis :
La montée d’un fontis ne peut s’arrêter avant de déboucher au jour que dans l’un des deux cas suivant :
Les terrains de recouvrement (au-dessus des vides) sont suffisamment épais et contiennent des
matériaux de grandes résistances ; il arrive qu’un léger déplacement apparaisse dans le contour des
vides mais il n’atteint jamais la surface. Ainsi, en fonction des caractéristiques des terrains de
recouvrement, il est possible de définir l’épaisseur de recouvrement critique à partir de laquelle
l’effet de l’effondrement souterrain devient alarmant en surface.
Un auto-comblement des vides est possible par foisonnement des terrains. En effet la propagation
du fontis prend fin lorsque des matériaux, dont le volume est amplifié grâce au foisonnement,
viennent remplir le vide créé sans menacer la surface.
Plusieurs méthodes de modélisation numérique et analytique basées sur des approches volumétriques
sont disponibles pour l’évaluation du degré de gravité d’un effondrement souterrain, cependant la seule
difficulté qui fait obstacle à leur application dans notre cas est le manque d’informations détaillées sur les
dimensions des ouvrages souterrains (choix des paramètres d’élaboration du modèle).
D’autres méthodes empiriques sont aussi mises en œuvre telles que la règle des 10 H (National Coal
Board, 1982) stipulant que dès lors que l’épaisseur de recouvrement est supérieure ou égale à 10 fois la
hauteur du vide souterrain, tout mouvement de terrain peut être évité, et la méthode de Vachat (1982) qui
requiert une épaisseur de recouvrement 50% plus grande que celle fournit par le NCB (15 fois la hauteur
du vide). Ces règles ont été élaborées dans des contextes géologiques spécifiques (mines de charbon,
carrières de calcaire) et toute extension de leur application aux autres types de terrains ne peut être jugée
adéquate.
Dans notre cas, et à l’aide d’une modélisation numérique d’un ensemble de coupes qui traversent les
grands vides de la mine de TAZALAGHT, on a procédé à une détermination de la hauteur minimale du
recouvrement au-deçà de laquelle le rayon d’influence de l’effondrement atteint la surface. La figure 51
montre les positions des trois coupes choisies :
Coupe1 :
SW NE
Coupe 2 :
SE
NW
Les vides sur la coupe 2 présentent un facteur de sécurité qui est supérieur à 1.3 (1.83). La valeur
du facteur de sécurité augmente progressivement en se dirigeant vers la droite où les vides se trouvent à
une profondeur plus importante.
A fur et à mesure que l’exploitation avance la propagation du fontis devient de plus en plus importante,
ainsi il est indispensable de déterminer la hauteur critique du recouvrement qui, une fois atteinte, le
traitement du vide devient indispensable.
Coupe 3 : E
W
Pour remédier aux instabilités que le phénomène de fontis peut engendrer, la solution efficace
adoptée à travers le monde est le comblement des cavités souterraines soit par remplissage total ou quasi-
total à partir de la surface (forages) ou directement du fond dans le cas où les vides sont accessibles, soit
par foudroyage provoqué des terrains de recouvrement.
Cette technique permet d’améliorer la stabilité à moindre coût par diminution du volume des vides.
Elle ne fait qu’alléger la gravité des risques d’effondrement ; des affaissements centimétriques ou
métriques peuvent apparaitre à la surface. Ainsi, le niveau de sécurité que cette technique garantit est
faible surtout lors de son application dans le cas d’une mine à ciel ouvert où viennent s’ajouter à la force
de poids d’autres sollicitations externes telles que la charge roulante.
Cette technique est appliquée pour des vides de grandes dimensions situés à des profondeurs de l’ordre
de 40m. Elle consiste à déverser des matériaux de remblayage à travers des trous de forage, dont le
diamètre peut aller jusqu’à 1m, avec une maille de foration assez serrée pour pouvoir diminuer au
maximum les vides résiduels entre les tas déversés par l’ensemble des trous. Les coûts de cette
techniques peuvent aller jusqu’à 931 Dh/m3 [7].
La présente technique consiste à combler les cavités souterraines à l’aide des matériaux de
recouvrement abattus à l’explosif. Les résultats de ce traitement sont très satisfaisants et assurent une
stabilité à long terme des zones foudroyées vu que les matériaux de comblement remplissent toute la
cavité (contrairement au remblayage depuis la surface qui ne remplit que les zones situées juste au-
dessus des trous de forage).
Sur le plan économique, le foudroyage s’avère moins couteux par rapport aux autres techniques de
comblement des vides (Coûts d’achat et de transfert de matériaux).
Pour la première et la troisième coupe, le comblement des vides par remblayage doit être réalisé
immédiatement. En général, les matériaux de remblayage classiquement utilisés sont des tout-venants
tels que : les sables, les graves, les granulats calcaires,… Mais l’utilisation de ces matériaux dans le
contexte d’une mine à ciel ouvert en cours d’exploitation sera une pollution plus qu’un traitement. En
effet, les zones remblayées vont être récupérée ou décapées à fur et à mesure que l’exploitation avance,
alors il est déconseillé de les combler avec un matériau qui augmentera le taux de dilution. Ainsi, le
remplissage sera fait par un minerai de faible teneur qui n’influencera pas fortement la qualité du produit
de la mine. Les figures allant du 58 jusqu’au 70 présentes les résultats après traitement des vides.
Figure 59: Résultat de la simulation numérique de la coupe 1 après remblayage des vides
Coupe 3 :
W E
Coupe 2 :
Pour la deuxième coupe, les vides ne présentent pas un vrai risque actuellement. Leur traitement
ne doit être fait que lorsque son impact devient notable au niveau de la surface (déplacement métrique).
Ainsi on procédera à une excavation progressive par des tranches horizontales de 5m chacune, et lorsque
le facteur de sécurité devient inférieur à 1.3, on effectue un remblayage de la cavité.
Résultats :
1ère excavation :
Après la 1ère excavation, un facteur de sécurité largement supérieur à 1.3 est observé au niveau
de la zone où les vides se concentrent. Les vides ne présentent ainsi aucun danger pour la stabilité globale
de la mine.
Après deux excavations, on remarque une diminution de la valeur du facteur de sécurité à 1.3
presque. Cependant l’effet de ces vides demeure tolérable.
4ième excavation :
Figure 66: Résultat de la simulation numérique de la coupe 2 : remblayage des vides de petites
sections suivi d’une excavation
Le remblayage du premier vide fait améliorer la stabilité globale de la mine en augmentant la valeur du
facteur de sécurité (> 1.3). En conséquence, on a continué à excaver jusqu’à apparition de zones non
stables au-dessus du grand vide (Figure 67) :
Après avoir excavé pour la 7ième fois, on note un facteur de sécurité qui va de 0.26 à 1.3 au-dessus du
vide de grandes dimensions. On est amené à combler ce vide avant de passer à l’excavation suivante,
ainsi on a le résultat suivant:
Figure 69: Résultat de la simulation numérique de la coupe 2 après la dernière excavation possible
Figure 70: Résultat de la simulation numérique de la coupe 2 après le comblement du dernier vide
CONCLUSION
Hauteur critique
Nombre
Vide du recouvrement
d’excavations
(m)
Vide 1 3 24
Vide 2 4 23
Vide 3 10 15
Après le traitement de la totalité des vides par l’une des méthodes citées auparavant, on peut
dire que la fosse est stable ; Un déplacement maximal de quelques millimètres est détecté au niveau de
plusieurs zones, il est négligeable.
L’optimisation de la fosse a pour objectif de concevoir une fosse permettant à la fois une très bonne
récupération du gisement et un coût d’extraction aussi faible que possible. Cette optimisation
s'effectue sur la base de paramètres économiques (coûts unitaires des opérations d’extraction, coûts de
traitement du minerai, prix du métal, …), et de paramètres techniques (pentes maximales assurant la
stabilité de la fosse, rendement des usines, dilution lors de l’extraction, …). Différentes techniques
d'optimisation sont utilisées dans la détermination des limites de la fosse ultime, notamment la
méthode du cône flottant et l'algorithme de Lerchs-Grossmann [8]. Ces techniques nécessitent une
analyse économique de chacun des blocs du modèle. Cette analyse économique combine plusieurs
données afin d'attribuer une valeur monétaire nette à chaque bloc du modèle.
Puisqu'il existe une certaine incertitude sur les paramètres économiques utilisés, on peut dire que
l’optimisation de la fosse est un processus itératif, donc il est pertinent de considérer différents scénarios
d'optimisation, c'est-à-dire d'évaluer l'influence de certains paramètres sur la valeur de la fosse optimisée
, ce qui peut entraîner une modification de la fosse ultime et de la configuration des pentes, nécessitant
ainsi la réévaluation de la stabilité de ces dernières.
1. Méthode d’optimisation :
L’algorithme de Lerchs-Grossmann a été mis au point en 1965 par ces deux auteurs. Il utilise
un modèle de blocs dans lequel chaque bloc a une valeur intrinsèque, qui est calculée de la façon suivante
:
L’algorithme vise à trouver la fosse de valeur maximale, c’est-à-dire, qui maximise la différence entre
la valeur du métal extrait et les coûts pour obtenir ce métal, et il donne en résultat la fosse optimale (si
elle existe), telle que chaque bloc non extrait restant dans le sol génèrerait une valeur négative s’il était
extrait (soit du stérile, soit du minerai dont le coût de traitement serait supérieur à la valeur du métal
qu’il contient).
Les figures 71, 72, 73,74 et 75 illustres un exemple de la façon dont l’algorithme fonctionne :
Sur la Figure 71 le minerai est délimité de façon claire. Les blocs de stérile ont une valeur de -4 (coût
d’extraction) et ceux de minerai une valeur 16 – 4 = 12 (valeur du métal moins coûts d’extraction pour
simplifier). Ces valeurs sont réparties dans la Figure 72.
La valeur V de chaque bloc est ensuite additionnée à la somme des valeurs des blocs se trouvant dans
la colonne située au-dessus de lui pour obtenir V’ (figure 73).
𝒊−𝟏
′
𝑽 𝒊𝒋 = 𝑽𝒊𝒋 + ∑ 𝑽𝒌𝒋
𝒌=𝟎
Dans une colonne, le bloc avec la valeur V’ la plus élevée représente la profondeur la plus
rentable .Un arbre est ensuite créé, en partant de la gauche du graphe afin de relier entre eux les blocs
de plus grande valeur absolue V’. Une ligne de 0 est créée au-dessus du niveau du sol, (figure 74) puis
en partant du haut de chaque colonne (et en partant de la colonne de gauche) on relie chaque bloc au
bloc qui a la plus grande valeur parmi ceux qui lui sont adjacents à sa gauche. (Donc pour le bloc de
valeur V’ij , on cherche max (Vi+1, j-1, Vi, j-1, Vi- 1, j-1) et on relie les deux blocs.
En procédant ainsi jusqu’à la droite du graphe, on crée un arbre, reliant de proche en proche
En prenant la valeur V’’ la plus grande en surface à la fin du graphe, on trouve l’extrémité du
chemin qui a la plus grande valeur. Dans ce cas 108, en remontant l’arbre ; on a ainsi le contour de la
fosse optimale.
Si, après avoir fait la somme des V’, aucune valeur positive ne subsiste, cela signifie qu’il n’existe pas
de fosse rentable.
Le stripping ratio peut être déterminé en divisant le nombre de blocs à valeur positives par le nombre de
blocs à valeurs négatives.
Figure 72: Valeurs initial des blocs (positif : minerai, négatif : stérile)
Figure 75: Calcul de valeur maximale (V’’) du bloc, génération de l’arbre et détermination de la fosse
ultime
La technique du cône flottant permet de déterminer les limites de la fosse ultime à partir des
valeurs des blocs. L’algorithme s’exécute du haut vers le bas, il fonctionne avec les mêmes données
(pente, valeur du bloc, coûts d’extraction et de traitement). Lorsque chaque bloc reçoit une valeur,
l’algorithme cherche un cône avec un bloc donné comme sommet, de valeur totale positive (figure 76),
puis y ajoute d’autres cônes plus petits, dont la valeur est devenue positive (grâce au grand cône extrait),
et retire également des cônes inversés de valeur négative (figure 77) (zones à ne pas creuser bien que le
cône global garde une valeur positive si on les exploite).
Figure 76: insertion du premier cône Figure 77: retrait du cône inversé
2. Etapes d’optimisation :
Le logiciel qu’on a utilisé pour l’optimisation de la fosse est le NPV Scheduler. La première
phase d’optimisation est l’importation du bloc mine qui est un assemblage du bloc géologique et du
bloc stérile. Figure 81
Le bloc géologique est le bloc représentant l’estimation des ressources (figure 80), il est obtenu
à l’aide du logiciel DATAMINE après avoir interpréter un ensemble de sondages (figure 79) espacés
d’une façon irrégulière.
En fonction de cette interprétation, on procède à la liaison des différentes structures minéralisée
sur une coupe transversale par une enveloppe minéralisé, ensuite on relie les différentes enveloppes
minéralisées entre les différentes coupes transversales pour former un solide ; l’étape suivante est la
définition des blocs.
L’identification de ces blocs se fait par attribution d’une valeur à chacune de ses dimensions dans un
système cartésien à trois axes orthogonaux (o,x,y,z). Les dimensions des blocs sont dictées par le patron
du forage et la géologie de la mine. Les deux dimensions suivant (ox) et (oy) ne doivent pas être
inférieures à ¼ l’intervalle entre deux trous de forage (David 1977). Bien que la hauteur du bloc est
généralement égale à la hauteur du talus, mais dans notre cas, elle est déterminée de façon à ce que la
sélectivité entre les structures soit satisfaite.
Chaque bloc reçoit des attributs qui les caractérisent à savoir la teneur en minerai, la densité et le type
de roche. La teneur du bloc est estimée par krigeage (méthode géostatistique) qui affecte au bloc une
moyenne pondérée des teneurs de sondages l’avoisinant. A partir de cette teneur, on décide si le bloc à
extraire est un bloc de minerai ou de stérile.
Après l’importation du bloc mine, l’optimisation de la fosse se fait à la base des paramètres économiques (coûts
unitaires des opérations d’extraction, coûts de traitement du minerai, prix de métal, …), et par des paramètres techniques
(pente intégratrice, rendement des usines, dilution lors de l’extraction, …)
Figure 79: Base de données des sondages Figure 80: bloc géologique représentant les ressources
3. Paramètres technico-économiques :
Le tableau 48 présente les paramètres techniques choisis pour effectuer l’optimisation de la fosse de
TAZALAGHT :
Pour les pentes intégratrices, elles sont présentées dans le tableau 32 du CHAPITRE III
Définition :
La valeur nette (VN) du bloc minerai obtenue à partir de la teneur par la relation :
VNStérile = −m
Le profit (B) pour une quantité de minerai extrait Qextr est donné par la relation :
B = (P − Cv) ∗ Q r − Ct ∗ Qtrait − m ∗ Qextr − f ∗ T
Les dépenses (D) pour générer le revenu métal par tonne de minerai est donné par la relation :
D = m + Ct + Cv ∗ Q r + f = m + Ct + Cv ∗ Qtrait ∗ t co ∗ τrécup + f
Tenant compte de l’équilibre de revenu métal et des dépenses générées, la teneur de coupure
limite d’optimisation, par tonne de minerai, est donnée par la relation :
m + Ct + f
t co =
(P − Cv) ∗ Qtrait ∗ τrécup
C’est la teneur qui permet de délimiter la fosse ultime et trancher entre minerai devant être traité et le
stérile destiné pour la mise à terril. C’est la teneur à partir de laquelle il y a du profit. Pour les faibles
prix de vente, la teneur de coupure limite doit être plus élevée.
Tenant compte de la durée de vie de la mine, il est facile de déterminer les profits actualisés
(PAi) pour chaque année i avec un taux d’intérêt d
Bi ∗ ((1 + d)i − 1)
PAi =
d ∗ (1 + d)i
Hustrulid & Kuchta (2006) distinguent le taux d’exploitation annuel (τexpannuel) du taux de
production journalière pour les réserves planifiées englobées dans les calculs. Ainsi, le taux
Le taux d’exploitation journalier (τexpjournalier) est tiré du rapport de taux d’exploitation annuelle par le
nombre de jours ouvrables :
τexp anuel (t/an)
τexp journalier (t/an) =
jours ouvrables (jour/an)
payement Cuivre :
paiement Argent
Teneur Argent payée = teneur Argent * 90% (on ne paye que 90% de l’Argent lorsque sa
teneur dépasse 30 g/DMT)
teneur Argent payée∗cours d′Argent
𝐩𝐚𝐲𝐞𝐦𝐞𝐧𝐭 𝐀𝐫𝐠𝐞𝐧𝐭 = 31.1035
($/TC)
Avec 1tr oz = 31.10348 g (cours d’Argent $/Oz)
Paiement Or :
Si teneur ≥ 1g/DMT alors le paiement de l’Or est égale à : teneur * (90%_98%) ; sinon le payement
est nul.
Dans notre cas, la teneur du l’Or (Au) est inférieur à 1 g/DMT donc, il n’est pas payé.
Frais et pénalités
Frais de raffinage de l’Argent = teneur de l’Argent payée* 0.0321*0.35 $/tr Oz ($/TC)
1g = 0.0321 tr Oz
Payement net Argent = payement Argent - frais de raffinage
Frais du traitement du concentré = 45$ par tonne de concentré
Frais de raffinage du concentré = 4.5USc pour chaque lb du Cuivre = teneur Cuivre
payée*22.046*4.5 ($/TC)
Avec 1t= 2204.623 lb
Pénalité zinc : si la teneur ≥ 3% alors : Pénalité Zinc = (teneur-3)*2.5 ($/TC) ; sinon la
pénalité est nulle.
Pénalité plomb : si la teneur ≥ 1% alors pénalité Plomb = (teneur-1)*2.5 ($/TC) ; sinon la
pénalité est nulle.
Prix de vente
Concentré Cuivre = payement net Cu + payement net Au + payement net Ag ($/TC)
Valeur sur site du concentré produit = prix de vente du concentré - valeur du transport
($/TC)
Récuperation Cu ∗ valeur sur site du concentré
𝐯𝐚𝐥𝐞𝐮𝐫 𝐝𝐮 𝐩𝐨𝐢𝐧𝐭 = teneur Cuivre
(DH/%)
4. Résultats d’optimisation :
La simulation de la fosse ultime par les paramètres techniques et économiques cités ci-dessus a
permis d’obtenir les limites de la fosse jugée rentable (figure 82), correspondant à un cours de Cuivre
de 5822 $US / tonne métal de , qui se caractérise par les paramètres suivants : (tableau 51)
Une fois la phase d’optimisation est terminée et les ressources de la mine à ciel ouvert de
TAZALAGHT sont bien définies, l’étape suivante consiste à habiller la fosse en tenant compte des
paramètres géométriques actualisés élaborés lors de la phase d’étude géotechnique.
Le logiciel utilisé pour cette fin est Datamine. Il permet d’importer le bloc des ressources proposé
par l’optimiseur (NPV Scheduler), dans le but de l’utiliser dans le design minier et l’évaluation des
réserves finales de la fosse.
L’habillage de la fosse se fait gradin par gradins, du bas vers le haut. Lors du passage d’un gradin à
un autre, une berme est créée. Une berme ascendante en spirale est aussi générée à fur et à mesure que
l’habillage avance. (Figures 83).
Flanc (Direction de
Pendages
pendage)
Flanc A (203°) 79°
Flanc B (186°) 74°
Flanc C (328°) 83°
Flanc D (74°) 84°
Flanc E (06°) 79°
Flanc F (170°) 75°
Flanc G (248°) 77°
La conception finale de la fosse ultime de la mine à ciel ouvert de TAZALAGHT est représentée dans
les figures 83 et 84.
Une fois l’habillage de la fosse est terminé, on y projette le bloc mine. Toutes les ressources
localisées à l’intérieur du contour de la fosse deviennent des réserves (Figure 93). A l’aide d’une
macro, on détermine les réserves par niveau et par type de roche avec les tonnages du stérile, du
minerai et du métal.
Avant de donner les réserves minérales délimitées par la fosse habillée, il est indispensable de
rappeler les trois niveaux de ressources qu’on peut avoir dans une mine.
En général, les réserves sont définies comme étant la partie du gisement économiquement
exploitable des ressources minérales mesurées, indiquées ou inférées. Elles comprennent tous les
matériaux de dilution qui seront exploités conjointement avec les réserves et transportés à l’usine de
traitement. (figure 85)
Tonnage
Tonnage Tonnage Teneur Tonnage Teneur
stérile
minerai Cuivre Cuivre Argent Argent
Dilution (T)
(T) (T) (%) (Kg) (ppm)
10 895 2 475
0% 41 920 1,69 50 723 20,49
474 545
10 400 2 970
20% 39 824 1,34 48 187 16,22
365 654
L’optimisation de la fosse finale réalisée à la base des paramètres techniques ressortis de l’étude
géotechnique et des paramètres économiques calculés, a donnée comme résultats un profit de
79 089 655 $, un stripping ratio 3.73 et une durée de vie de 3.01 ans.
L’habillage de la fosse nous a permis de déterminer les réserves minières que renferme le
gisement et qui sont de 2 970 654 T de minerai (dilution de 20 %) avec une teneur Cu de 1.4 %, et une
teneur Argent de 16.22 ppm.