Vous êtes sur la page 1sur 78

Cours géologie du maroc

Partie : les atlas alpins


Chapitre 1:
I.Introduction
Le chaînon alpin atlasique est situé dans la partie centrale du Maroc et il est considéré comme une des principales provinces
géologiques du Maroc. Le Haut atlas et le moyen atlas sont deux chaînes alpines faisant composant le système atlasique méso
cénozoïque et qui sont résultat de l’inversion de deux rift continentaux triasiques suite à la convergence cénozoïque entre les deux
plaques, Afrique et Eurasie. L’évolution tectonosédimentaire de ces deux rifts est similaire et les séries de remplissage ainsi que les
variations eustatiques et paléogéographiques sont presque similaire. Pour cela dans cette partie du cours nous allons traiter la
partie du haut atlas comme étant représentative du système atlasique alpin en faisant de temps en temps le renvoie à des localités
types dans le chaînon moyen atlasique. Dans un premier nous allons mettre cette chaîne atlasique dans son cadre géologique et
géographique par rapport aux autres domaines structuraux du Maroc dont le territoire situé dans la marge nord-ouest africaine est
très diversifié en termes de propriétés topographiques, climatiques et géologiques qui contrôle sa géographie humaine.

II.Place du cycle alpin dans l’histoire géologique


Le cycle alpin du Maroc est le résultat de dérives relatives de l’Afrique et de l’Europe. Sans début commence par une phase d’étirement
des marges africaines et américaines en relation avec l’ouverture de l’Atlantique central et de la Méditerranée. Ces mouvements de
dérives ont entraîné la remobilisation des accidents tardi-hercyniens (accidents sudatlasique, nord-moyen atlasique et accident des
Açores) en décrochements. Ces accidents sont contrôlés l’évolution tectonosédimentaire des bassins atlasiques durant le jurassique et
ont contribué à la structuration des chaînes atlasiques durant le Crétacé et le Cénozoïque.
Le cycle alpin s’étend depuis le Mésozoïque jusqu’à l’Actuel. Il
comprend :
- Le Secondaire (mésozoïque) : 230Ma à 65Ma
- Le Tertiaire (Cénozoïque) : 65 Ma à 2,6Ma
- Le Quaternaire.
Le Secondaire comprend :
- Crétacé : 141Ma à 65Ma
- Jurassique : 200Ma à 141 Ma
- Trias : 230Ma à 200Ma.
Le Tertiaire comprend le Paléogène et le Néogène. Sa limite supérieure
est caractérisée par
L’apparition de l’Homme.
III.Situation Géologique et Géographique: place du système atasique dans les provinces
géologiques marocaines

1.Les provinces géologiques du Maroc


Le Maroc est subdivisé en cinq principales provinces géologiques, représentées par des séries sédimentaires et des roches cristallines
dont les âges varient du Précambrien jusqu’au temps actuel. Ces séries et roches enregistrent les marqueurs structuraux des différentes
phases orogéniques du Précambrien, Hercynienne et Alpine. Selon la dominance des roches et des structures les plus anciennes et donc de
l’histoire géologique on peut distinguer entre différentes zones; i)domaines Saharien et Anti-Atlasique où s’exposent les roches et les
structures précambriennes, ii) le domaine Mesitien ou Hercynien, caractérisé par des séries du paléozoiques qui enregistrent les
déformations de l’orogenèse Hercynienne ii) et les deux domaines Atlasique et Rifain où dominent les séries méso-cénozoïques et les
déformations récentes alpines. Dans cette partie nous allons décrire ces zones en allant du Sud vers le Nord, indépendamment de l’ordre
chronologique de leurs roches et structures.
1-1: La Province Saharienne
Elle s’étend sur une vaste zone pénéplanée dont les altitudes restent très faibles par
rapport au reste des domaines.Elle est composée essentiellement de plateaux et de
plaines (200m et 500m). Ce domaine fait partie du craton ouest africain dit aussi l’Afrique
stable et s’établi sur des terrains cristallins très anciens. Ces terrains occupent la dorsale de
Reguibate dont la partie ouest est caractérisée par des roches cristallines d’âge archéen,
alors que la partie Est est constituée de terrains du Birrimien. Le tout est affecté par
l’orogenèse Eburnéenne, qui a rendu le craton ouest africain un domaine stable non ou peu
affecté par les orogenèses ultérieures. Les terrains de couverture peuvent être subdivisés
en deux ensembles, i) terrains mésozoïques de puissances faibles et àstructure tabulaire, ii)
couverture du Paléozoïque dont les terrains sont faiblement déformés lors de l’orogenèse
Hercynienne.
Sur L’extrémité occidentale du domaine saharien, s’étendent les plaines atlantiques
représentées par un ensemble de bassins côtiers (Tarfaya, Dakhla, Boujdour et Laayoun)
dont les terrains sont d’âges récents (Crétacé et Cénozoïque).
Au Nord, le domaine Saharien s’étend sur les terrains de la plate-forme de Tindouf où les
terrains du bouclier précambrien sont couverts par les séries discordantes du paléozoïque.
1-2 Anti-Atlas
Il est situé au nord du domaine Saharien, sur la marge du craton Ouest africain, et au sud
du Haut Atlas.La chaîne anti-atlasiques’étend sur plus de 700Km de long dans une direction
ENE-WSW, et une largeur d’environ 150Km. De point de vue topographie, il s’élève à une
altitude moyenne d’environ 2000m et représente à la différence du domaine saharien des
sommets dont les altitudes peuvent dépassées les 3000m ( J.Siroua, 3300m) . C’est un
vaste bombement anticlinal où le socle précambrien affleure au cœur d’un ensemble de
boutonnières ( Saghro, Kerdous , Ifni, Bas Draa …). Les roches cristallines du Précambrien
enregistrent les traces de l’orgenèse Eburnéenne (2 à 1.8 Ga) et celle Panafricaine
(660Ma), et sont entourées d’une couverture paléozoïque faiblement déformée. Les
structures hercyniennes s’expriment en générales par des plis kilométriques dont les
tendances empruntent la forme arquée du craton stable, NW-SW dans la partie occidentale,
E-W dans la partie centrle et NW-SE dans le prolongement oriental vers la chaîne de
l’Ougarta (SW d’Algérie). Dans la région de Tafilalt, il plonge sous les séries tabulaires
crétacées de la plate-forme saharienne
1-3 Les chaînes atlasiques (Alpines)
Le Haut Atlas s’étend sur 700Km de longueur à l’intérieur du territoire marocain. Il forme
une barrière topographique de direction ENE-WSW, d’environ 100Km de large qui sépare
les Mesetas au Nord de l’Anti-Atlas au Sud (Fig.II-1). Il se prolonge vers l’Est par l’Atlas
Saharien sur le territoire algérien et l’atlas tunisien sur les terres tunisiennes. Les altitudes
sont de plus en plus en plus élevées en allant de l’est vers l’ouest partant de la marge Est
tunisienne en allant vers le Haut Atlas Central marocain où les altitudes dépassent les
4000m (Jbel Toubkal.4167 m, Ighil Mgoun.4071 m). Quant au Moyen Atlas, il représente
une branche de direction NE-SW qui se sépare du Haut Atlas dans la région de Beni Mellal
et s’étend jusqu’à la région de Taza. Le moyen atlas est subdivisé en deux parties

1-4 Le Domaine Mesetien


Il est nommé aussi domaine hercynien, et correspond à un ensemble de zones
dominées par des plaines et des plateaux. Le domaine Mesetien peut être subdivisé en
deux ; Meseta occidentale et Meseta orientale qui se prolonge en Algérie par la Meseta
Oranaise. Considérant la totalité du domaine Mesetien le socle y est représenté par des
séries paléozoïques complètes du Cambrien jusqu’au Permien. Les roches paléozoïques
sont déformées lors de l’orogenèses Hercynienne ou Varisque et affleurent sous formes
de grandes « boutonnières » (Rehamna, Jebilete, Massif central, Mekam ….). Les
terrains de couverture d’âge méso-cénozoïque, reposent en discordance majeure sur le
socle et reste tabulaire sur la totalité du domaine à l’exception de quelques déformations
faibles au voisinage du domaine atlasique.

1-5 Rif
Il s’installe sur la partie septentrionale du Maroc, et constitue avecle Tell la chaîne alpine méditerranéenne résultat de collision cénozoïque
entre l’Afrique et l’Eurasie sur la marge nord-africaine. Elle se prolonge vers le nord par les chaînes Bétiques en Espagne. Ce chaînon de
forme arquée montre des élévations qui peuvent dépasser les 2000m (Jebel Tidirhine,2456 m). Le domaine rifain est constitué d’un ensemble
de séries allochtones charriées vers le sud sur la marge africaine.Ces dernières se regroupent en trois grands complexes tectoniques qui se
distinguent par leurs caractéristiques lithologiques différentes.
2.Situation Géographique et subdivision géologique de la chaîne atlasique
2.1 situation dans la marge maghrébine
La chaîne atlasique est subdivisée en trois grands ensembles à l’échelle de la marge
maghrébine sur toute son étendue depuis la marge atlantique marocaine jusqu’à la marge
tunisienne à l’Est, l’Atlas Tunisien, le Haut Stlas Saharien (Algérie)et le Haut Atlas Marocain
(Fig.).
2.2. Subdivision de la chaîne atlasique marocaine

2.2.1 Le Haut Atlas


Le Haut Atlas Marocain est subdivisé quant à lui en quatre grands ensembles ;
le Haut Atlas atlantique ou occidental, le Haut Atlas paléozoïque ou l’Atlas de
Marrakech ; le Haut Atlas central et le Haut Atlas oriental(Fig.).
A.le Haut Atlas occidentale ou Haut Atlas atlantique

C’est l’ensemble qui occupe


la partie la plus occidentale
de la chaîne (Fig.). Il s’étend
entre la côte océanique
atlantique et le couloir
triasique d’Argana. Le Haut
Atlas atlantique est constitué
d’une série méso-
cénozoïque, principalement
marine
B. le Massif ancienou Haut Atlas de Marrakech

Il est limité du côté Ouest par le


couloir d’Argana et du côté Est par le
col de Tizi n’Tichka (Fig.). Il est
nommé ancien vu l’âge des roches
qui lui sont constitutives. le bloc
occidental, se rattache plus ou moins
à la meseta occidentale ; le bloc
oriental a des affinités avec l’Anti
Atlas. Le premier est caractérisé par
la présence des granites hercyniens
et le second est ormé surtout de
granites précambriens et de laves.

1: Precambrian, 2: Paleozoic; 3:
Trias; 4: Cretaceous; 5: Eocene;
6: Miocene; 7: Mio-Pliocene
volcanic rocks; 8: Quaternary
C. Haut Atlas Central

Il s’étend entre Tizi n’Tichka à l’Ouest et les gorges de Oued Ziz à l’Est. Le Haut atlas central
est constitué par des terrains mésozoïques, marins et continentaux. La colonne
stratigraphique s’étend depuis le Trias jusqu’au Crétacé. La structuration de ce domaine se
manifeste en alternance de larges zones synclinales, occupées par des terrains du Jurassique
Moyen voir le Crétacé dans certains endroits, que séparent des rides anticlinales étroites
constituées par les formations liasiques.
D.Haut Atlas Oriental
Il occupe l’extrême Est de la chaîne, et s’étend des gorges de Ziz jusqu’aux confins
algériens. Cet ensemble est constitué par une série mésozoïque semblable à celle du Haut Atlas
central. Il affiche de nombreuses boutonnières (Tamlalt, Mougueur…. ).
2.2.2 Le Moyen atlas
Il occupe une position presque
médiane entre le Rif et le Haut
Atlas et domine la topographie
des pays d’alentours : Plateau
central et Saïss à l’Ouest et au
Nord-Ouest, couloir de Taza et
plaine de Guercif au NE et la
Vallée de la Moulouya à l’Est.
Le Moyen Atlas est subdivisé
en deux sous ensembles : le
Moyen Atlas tabulaire et le
Moyen Atlas plissé qui sont
séparés par l’accident nord
moyen atlasique.
le Causse moyen atlasique
Il est organisé en blocs basculés
(succession de plateaux étagés) et
constitué de carbonates de plate
forme tidale du Lias inférieur et
moyen. Ces affleurements sont en
grande partie recouverts par des
coulées volcaniques d’âge
quaternaire.
le Moyen Atlas plissé :Il est
formé par des dépôts méso-
cénozoïques très épais. Il est
caractérisé par un style
structural organisé en rides
qui se répartissent suivant
trois directions : NE-SW
dominantes, E-W et NW-SE.
Ces rident séparent de larges
structures synclinales
correspondant aux zones
d’accumulations
sédimentaires. Vers le NE, le
Moyen Atlas s’ennoie sous les
dépôts néogènes du bassin de
Guercif au delà duquel se
développent les structures du
Maroc nord-oriental
(Mazgout, Beni Znassen…).
le Moyen Atlas plissé est organisé en rides anticlinales (ride de Tichoukt,
ride des Marmoucha,…) à ossature liasique que séparent de larges
dépressions synclinales (Skoura, El Mers, Marmoucha…) à remplissage
toarço-aaléno-bajocien
Chapitre 2: Les principaux événements géodynamiques et implications
sur le Haut Atlas marocain
I. Introduction :
Après l’orogenèse hercynienne et la formation du méga-continent nommé « Pangée »
entouré d’un seul océan « Panthalassa » ou pacifique, suite à la collision de la Gondwana et la
Laurentia, et en réponse au cycle de Wilson, la Pangée subit son démantèlement depuis le
Trias. Lié à ce processus, se trouve en naissance le présent océan Atlantique, dont la
formation débutait par l’ouverture du de l’Atlantique central, ainsi que celle de l’océan Téthys
dès le Trias. Comme réponse à l’extension génératrice des deux futurs océans, la marge nord-
africaine était le lieu d’une fracturation intense, due à la reprise des anciens accidents de la
chaîne hercynienne. En conséquence, l’évolution du domaine atlasique, depuis le stade rifting
jusqu’au stade de la chaîne actuelle est étroitement liée à ce qui s’est passé sur les bordures
de la plaque africaine dont la trajectoire de la dérive de l’Afrique est fortement contrôlée par
l’ouverture de l’atlantique, sans négliger l’influence d’autres événements géodynamiques
avoisinants qui ont régné durant cette époque, à savoir la séparation de l’Australie et l’Inde de
la partie SE du Gondwana
II. Les événements géodynamiques et structuraux
1. Les phase post orogéniques et l’héritage hercynien
La période tardi-hercynienne (entre -310Ma et -270Ma) est caractérisée par un épisode de
fracturation généralisé correspondant en particulier à des décrochements organisés suivant
les directions NE-SW, ENE-WSW . La chaîne hercynienne est ainsi fragmentée en blocs
basculés. Ce schéma tectonique va guider et contrôler l’évolution post-hercynienne du Maroc
en général et du domaine des chaînes atlasiques en particulier.
Pendant le Permien et le Trias inférieur et moyen la chaîne hercynienne a été érodée et
pénéplanée après la phase post-autunienne (Permo-Trias) et va servir par la suite de socle
pour les sédiments secondaires et tertiaires.
2.Rifting atlantique et atlasique : du Trias Supérieur au début du Lias
L’ouverture contemporaine des deux rifts atlantique et atlasique débutait au trias supérieur suite au
démantèlement de la Pangée et la séparation entre les deux plaques africaine et américaine. Cet étirement
intraplaque dans la marge nord-ouest africaine était également contemporain à l’ouverture de la téthys au
nord, dans une direction subparallèle à celle des bassins atlasiques.
A ce stade, sous un régime en extension NNW-
SSE oblique par rapport aux structures anciennes
de la phase hercynienne. Les failles, surtout les
directions N070 à E-W, héritées de cette phase
seront réactivées en failles normales parfois à
composante cisaillante responsable de la formation
d’un système en horst et grabens. Cette phase
d’étirement donne naissance à de nombreux
bassins orientés NE-SW sur la marge nord du craton
africain.
3. Inversion des bassins atlasiques

Au Crétacé inférieur l’Afrique se trouve en dérive vers le


NE, pendant que la subduction subsiste dans la Méditerranée
orientale. Ce sens changera au Crétacé supérieur et devient
franchement NE à NNE. Durant cette période, le taux
d’expansion de la ride medio-océanique de l’Atlantique central,
revoit une nouvelle accélération est atteint 3.8 cm/ an,
probablement résultat de la séparation complète entre
l’Afrique et l’Amérique du sud. Ainsi, durant cette phase la
plaque de l’Ibérie se trouve en déplacement vers l’Est
parallèlement à l’Afrique, mouvement déclenché par
l’ouverture de l’Atlantique Nord. L’Afrique se trouve en
mouvement vers le NE à Nord, suite à la convergence de la
partie Est de la frontière alpine et l’ouverture de l’Atlantique
sud débutée depuis 105Ma. Ce déplacement vers le Nord est
probablement appuyé par l’expansion au niveau de l’océan
Indien avec la séparation de l’Inde, Madagascar, l’Australie et
l’Antarctique de la partie SE de l’Afrique au début du Barrémien
(112 Ma).
Cette époque, entre 92Ma et 83Ma, a connu la présence
d’un événement d’accélération de la convergence dans la partie est
de la Méditerranée arrivant jusqu’à 9cm/an. Par conséquence, la
chaîne atlasique, suite aux contraintes compressives
subméridiennes, depuis le crétacé supérieur, engendrées par le
mouvement vers le Nord de l’Afrique, se trouve mise en Horst.
Ce changement de trajectoire de la dérive de la plaque
africaine, s’exprime par un changement de champ de contraintes
dans les bassins atlasiques, induisant une convergence au niveau
des failles E-W et des cisaillements sur les failles NE-SW et NW-SE à
partir du crétacé supérieur.
A partir du Crétacé commence la Après cet événement vient le dépôt des molasses de
convergence entre l’Afrique et l’Europe
suivant une direction de dérive vers le NE.
l’Oligocène et du Miocène qui seront par la suite suivies
Les effets sur le domaine atlasique restent par un deuxième événement majeur de plissement et de
mineurs jusqu’à l’Eocène. L’Eocène (55- l’édification du relief atlasique (Fig.). Après cet événement,
33Ma) moyen a connu le premier les molasses postérieures à « l’événement atlasique » se
événement majeur de l’inversion. A cette trouvent elles même plissées, ainsi la chaîne atlasique
époque se produit une inversion générale subit un fort soulèvement et un plissement généralisé
des paléo-failles normales du bassin
Triasico-jurassique atlasique. Cet
dans tout l’Atlas Maghrébin au Pléistocène (2,85 -0,011
événement nommé comme « événement Ma). Les plis montrent des axes de direction E-W
atlasique » est représenté par une indiquant une contrainte compressive maximale de
discordance angulaire dans les Aurès et direction N-S.
dans le bassin de Houdna (Fig).
Chapitre 3: Cadre lithostratigraphique et
paléogéographie du domaine atlasique
I. Introduction
Dans cette partie une description détaillée des différentes séries du Haut Atlas au cours de
l’évolution de son bassin sera présentée ainsi que l’évolution de la paléogéraphie du domaine
atlasique durant les différents stades de l’évolution du bassin. Le Haut Atlas montre une
colonne stratigraphique marquant les différents stades géodynamiques et tectoniques pré-cités
allant du rifting à l’inversion.

II. Phase de comblement triasique (synrift)


1. Principaux affleurements
Précambrien J
Les séries triasiques reposent en siroua

discordance angulaire sur le socle paléozoïque Schistes cambriens

structuré par l’orogenèse hercynienne. Le Trias Trias talat


n yacoub
affleure en grande partie dans plusieurs bassins
du Haut Atlas de Marrakech et dans le couloir
d’Argana, les principaux affleurements dans les
atlas dominent la partie allant de Demnat à
Argana, les séries triasiques affleurent aussi
dans les autres boutonnières du Haut Atlas.
Dans la partie centrale et orientale du haut atlas
central, le trias occupe le cœur des rides
anticlinales éjectives. dans le Moyen Atlas au
Nord de Midelt (région de Kerrouchène) et le
long des bordures du causse moyen atlasique en
contact discordant avec le socle paléozoïque.
2. Les séries triasiques:
La partie du Haut Atlas située entre Demnat et Argana montre des séries triasiques ( ou permo-
triasiques) de puissances très importantes. Plusieurs bassins du massif ancien de Marrakech
exposent des séries rouges du Permien au Trias. Six formations ont été définies dont les trois
premières ont été datées comme étant d’âge permien et les trois dernières (F4,F5 et F6) ont été
attribuées au trias. Dans le bassin d’argana les couches rouges permo-triasiques montrent une
puissance d’environ 5000m où la formation d’Ikakern attribuée au Permien supérieur repose en
discordance angulaire sur le socle paléozoïque. Cette formation, dont l’épaisseur peut atteindre
2500m, commence par une série conglomératique à la base sur laquelle repose une série de
grès grossiers ou conglomératiques qui passent verticalement à des termes de plus en plus fin,
grès, siltites et argiles,
Les couches triasiques commencent par la formation de Timezgadiouine dont le membre
inférieur de Tanamert est caractérisé par les conglomérats de base. Sur ces conglomérats se
déposent des séries de grès et d’argiles du membre d’Aglegal dont la partie basale est
attribuée au Trias moyen Anisian–Ladinian. Cette formation se termine par des termes fins
argileux dans lesquels s’intercalent des niveaux gréseux.
L’épaisseur maximale de cette formation est d’environ 2000m. Les dépôts terrigènes du Trias
continuent avec la formation de Bigoudine, épaisse d’environ 1500m, dont la base est
conglomératique alors que les argiles à intercalations silteuses dominent le reste de cette
formation. Sur la formation de Bigoudine s’étalent les coulées basaltiques qui marquent la
partie sommitale du Trias et le début du Lias. Ces basaltes tholéitiques sont parfois intercalés
dans les argiles du sommet de la formation de Bigoudine. L’épaisseur de ces basaltes varie
entre 60 à 140m et leur âge radiométrique est de 205±17 Ma, d’autres âges qui oscillent
autour de 200 Ma ont été obtenus dans le Haut Atlas central.
Figure. Log lithostratigraphique des séries d’Argana
Succession lithostratigraphique
synthétique de la série volcano-
sédimentaire du
bassin triasique de Berrechid-
ElGara-BenSlimane.
Colonnes : I. colonne
lithostratigraphique ; II.
Nomenclature
lithostratigraphique, III :
principales séquences ;
IV. attributions stratigraphiques ;
V. descriptions macroscopiques

Dans le cas des rides à cœurs triasiques, dans certains cas les argiles roses affleurent sous
forme de lentilles jalonnant le contact entre le cœur magmatique et l’encaissant sédimentaire
des flancs des rides. Certaines rides montrent une dominance des argiles triasiques alors que
dans d’autres les basaltes et dolérites peuvent parfois recouvrir presque la totalité de la
surface des cœurs des rides anticlinales. Le Trias des rides atlasiques est associé ou intrudé
par des corps plutoniques de gabbros jurassiques.
structure en grabens durant le Trias
supérieur dans la région de Khénifra

Dans le haut atlas central


3. Milieu de dépôt:
A l’échelle du Maroc, depuis la zone prérifaine au Nord jusqu’au-delà du Haut Atlas vers le Sud, les évaporites
triasiques ont précipité dans des bassins subsidents et confinés. Le confinement est assuré par des facteurs morpho-
structuraux : la précipitation se fait dans des grabens et demi-grabens, limités par des failles actives et séparés par des
seuils et hauts fonds. Il s’agit là d’un confinement tectonique.
Le contenu faunistique est pauvre pour deux raisons :
- le milieu est sursalé et non propice à la vie.
- le milieu est oxydant et défavorable à la fossilisation.
Malgré ces conditions, ces couches triasiques révèlent la présence de certains gisements fossilifères : à Argana ces
couches ont donné des crânes et squelettes de Stégocéphales, des reptiles herbivores (Phytosaures), des reptiles
mammaliens (ancêtres des Dinosaures géants), poissons osseux (Dipneustes). Le milieu était une vaste plaine côtière
sous un climat chaud et humide avec une végétation tropicale (microflore : pollens de conifères, de ptéridophytes, des
gymnospermes primitifs
5. Activité magmatique triasico-liasique:
Le comblement synrift du fossé atlasique au trias par les sédiments détritiques était
accompagné d’une forte activité volcanique effusive donnant des épanchement sur de
vastes étendues ( dans la marge africaine) de coulées basaltiques témoignant de la fusion
du manteau sous l’effet de l’amincissement lithosphèriques dans la zone des rifts atlasiques
et autours du grand rift atlantique (Voir partie magmatisme pour plus de détails).
II. Lias
1. Avortement du rift et instauration d’une PFC : Lias inférieur-Lias moyen :
A la fin du Trias Supérieur début lias inférieur on assiste à l’avortement du rift atlasique suite à une concentration du
régime extensif dans le rift atlantique central. Ainsi le rifting atlasique s’estompe et s’accompagne d’un affaiblissement du
dôme thermique. A ce stade, l’activité de subsidence thermique post-rift prend la relève, au début du Lias inférieur,
assurant l’espace disponible permettant l‘installation d’une la plate-forme carbonatée d’obédience téthysienne,
d’extension régionale, au Lias inférieur et moyen, ouverte vers l’Est . Les calcaires et dolomies du Lias plombent ainsi le rif
triasico-liasique, suite à une transgression d’obédience téthysienne qui a commencé dès le Lias basal (Hettangien). Celle-ci
envahit les terrigènes rouges du Trias. Cette phase est accompagnée d’une accalmie tectonique pour laquelle cette
période est nommée comme « période de stabilité »

2.Sédimentation et paléogéographie
2.1La base du Lias inférieur
La limite inférieure du Jurassique est située dans les
formations terrigènes ou plus avant dans la partie
sommitale des basaltes tholéitiques du « Trias ».
Durant le jurassique inférieur, la zone atlasique
était envahie des eaux téthysiennes y instaurant un
environnement de mer peu profonde. Elle marque
la base du Jurassique carbonaté. Le Lias basal est
caractérisée par une série dolomitique (parfois
jaunâtre à blanchâtre et des marnes versicolores)
est attribuée à l’Héttangien.
Elle affleure sur de petites étendues surtout dans la bordure de la chaîne au voisinage des
accidents et le long de certaines rides anticlinales. Ces faciès indiquent une sédimentation
dans un milieu dominé par les conditions supratidales d’une mer chaude. Son épaisseur est
variable le long de tout le bassin Atlasique et peut atteindre 400m.
2.2. Sinémurien Calcaires massifs bio-construits de Toudgha
La sédimentation liasique succède toujours avec les termes
carbonatés, au Sinémurien la sédimentation est dominée par
une série de calcaire et de dolomies massives présentant
parfois des niveaux bréchifiées. Ces affleurements dominent
les rides anticlinales ainsi que la bordure nord de la chaîne.
Par endroit le Sinémurien est caractérisé par des
constructions récifales massives.

2.3. Pliensbachien
Dans les séries du pliensbachien on peut
distinguer entre i) celles du Carixien où
dominent les calcaires biodétritiques
souvent stratifiés, Ces calcaires sont
partiellement ou totalement dolomitisés
représentent les conditions d’une mer
chaude dans un milieu sub à supratidal
et ii) celles du Domérien caractérisées
par des calcaires bréchiques et dolomies
en bancs moins épais qui s’alternent avec
des lits de marnes gypsifères par
endroits, qui passent latéralement vers
un faciès marneux rougeâtre et
marnocalcaire
Calcaires liasiques du casse
III. Toarcien-AAlénien
1. Dislocation de la PFC et individualisation des bassins du Lias supérieur début Dogger (180Ma)

Le passage Toarcien-Aalénien est


marqué par un événement très important
dans l’histoire géodynamique de
l’Atlantique central et donc son implication
sur la marge maghrébine puisqu’il
représente l’âge de la formation des
premières bandes du tapi roulant de la
croute océanique atlantique
L’installation de la plate-forme
s’accompagne d’une extension
synsédimentaire, de direction moyenne
NW-SE, responsable de sa dislocation
contemporaine à la sédimentation. Le
paroxysme de cette dislocation est situé
au passage Domérien-Toarcien suite à des
mouvements décrochants senestres dans
le Haut Atlas marocain sur les failles E-W à
N70 .
évolution en blocs basculés du causse de Guigou durant le Lias moyen
2.Sédimentation et paléogéographie
Toarcien et Aalénien
Les faciès du Toarcien sont dominés par des
marnes, brunes à rouges, gréseuses à
passés calcaires très réduits ou
conglomératiques. Dans le domaine de la
plate-forme la sédimentation de l’Aalénien
n’est pas différente de cette du Toarcien
avec l’aspect marnes chocolat de la
formation d’Azilal. Par contre dans le
domaine du bassin l’Aalénien devient plus
marneux avec toujours la présence de grès Série marneuse de l’aalénien (Tassent)
bruns et se termine par une sédimentation
de bancs calcaires marquant le passage vers
la série du Bajocien inférieur. Dans la partie
centrale de la chaîne cette période est
représentée par la Formation de Tasssent :
caractérisée par une alternance de marnes
et calcaires gréseux qui devient micritique
au sommet, sa partie basale est attribuée au
Toarcien supérieur et son sommet au
passage Aalénien-Bajocien inférieur.
IV.Bajocien: poursuite du comblement des bassins
Le Bajocien affleure sur de grandes étendues et ses formations bordent les synclinaux à
partie centrale Crétacée où Bathonienne. Les séries du Bajocien sont représentées par le
groupe de Bin El Ouidane, constitué de trois Formations : Bin El Ouidane 1 à la base, Bin El
Ouidane 2 dans la partie médiane et Bin El Ouidane 3 au sommet des séries du Bajocien. La
première formation est caractérisée par un faciès gréseux à la base qui devient dominé par
les bancs de calcaires massifs dont l’épaisseur peut atteindre les 2m, intercalés parfois par
des lits fins marneux et marnocalcaires. La partie sommitale de la Formation Bin el Ouidane 1
est caractérisée par la présence de barres calcaires oolithiques. Dans la deuxième Formation
du groupe de Bin El Ouidane, la sédimentation devient à dominance marneuse, et se
caractérise par une série de marnes et marno-calcaires de couleur beige ou grise en
alternance. Le groupe de Bin El Ouidanese termine par la Formation 3 où la sédimentation
devient plus calcaire avec des bancs d’épaisseur importante.
Dans les dépocentres le bajocien commence par une épaisse série marneuse grise ou bleue
(2500 m dans les axes des dépocentres) (séries de la talsint dans le Haut Atlas et les marnes
de boulemane dans le moyen atlas) attestant un maximum d’approfondissement du bassin et
une remontée eustatique maximale.
Ces dépôts marneux ont permis l’envasement et l’ennoyage des rides anticlinales (voir partie
diapirisme). Sur ces dernières et sur leurs flancs, la sédimentation marneuse est perturbée :
elle passe en calcaires et change d’épaisseur en se réduisant et elle est affectée par des
discordances progressives et angulaires locales.
Marnes aaléno-bajociennces de la région de tassent ( formation agoudime 2)

A- Coupe à travers la ride de Sarghina. B- Lias-Dogger d’Ait Watfil.


Calcaires corniches

Marnes de
boulemanes
IV. Les couches rouges du Dogger au Barrémien : phase de sénescence des bassins
1. Passage à un régime continental Phase Bajocien- Callovien

La collision de la partie Est de la frontière alpine entre


le bloc Apulie et la marge européenne décroit le taux de
dérive de l’Afrique vers l’Est à partir du Bajocien. Ainsi que
le début du rifting de l’Atlantique sud au Jurassique
supérieur, l’Ibérie commence à migrer vers le SW selon un
déplacement senestre par rapport à l’Europe suite au
début du rifting entre l’Ibérie et le Grand Banks (Fig.).
Dans la chaîne atlasique le régime reste extensif/
transtensif. Il en résulte un relais des cisaillements
senestres et des chevauchements sur les accidents
principaux N070 à E-W. Ainsi, une activité magmatique et
initiation des reliefs syn-sédimentaires dans le centre de la
chaîne ont été mises en place.

Au Callovien (166- 163Ma), Dans l’Atlantique central


le taux d’expansion de la ride médio-océanique est marqué
par une accélération, avec une vitesse qui atteint (3.5
cm/an). Cette accélération voit son ralentissement au
Jurassique supérieur. Elle s’exprime dans le Haut Atlas
Central par le renouvellement de l’activité des cisaillements
senestres, sur les failles E-W, responsables de la mise en
place du magmatisme alcalin dans les couches rouges
jurassiques et de l’extension NW-SE sur les accidents NE-
SW. Cette période est caractérisée par de grands apports
de sédimentation terrigène durant le Bathonien et le
Jurassique supérieur.
2.Paléogéographie et sédimentation
La sénescence d’un bassin est la phase ultime de sa vie. Elle apparaît lorsque le taux de sédimentation dépasse celui de subsidence.
Après le dépôt du calcaire corniche, le comblement des bassins du Moyen Atlas et du Haut Atlas central se poursuit par des carbonates, des détritiques silico-
clastiques et des évaporites dont l’agencement séquentiel diffère d’un bassin à l’autre.
Au passage dogger-Malm, la téthys s’est retirée vers l’Est et le domaine
atlasique
Les synclinaux du du Haut Atlas Central et moyen Atlas , montrent une
colonne stratigraphique qui commence par un réceptacle marno-calcaire à
fond formé par les calcaires corniches ou la barre à Rhynchonelles
constituant les dépressions sur lesquelles viendront par la suite les séries des
détritiques appelées « couches rouges ».

Ces couches rouges couvrant la longue période transitionnelle depuis le Jurassique moyen jusqu’au Crétacé inférieur, regroupent l’ensemble des séries
marquant la transition entre les faciès marins du jurassique moyen et les faciès purement continentaux et aussi les séries dites «couches rouges» au sens
strict, purement continentales. La série de transition rassemble les argiles, marnes, silts, grès et calcaires avec une couleur essentiellement rouge à jaune
ranger dans la « Formation de Tilougguit». Alors que les couches rouges purement continentales se regroupent en trois grandes unités : Formation de
Guettioua, Formation d’Iouaridène et Formation de Jbel Sidal.

En général, la sénescence de ces bassins se déroule en quatre étapes :


1- Fin du comblement par des marno-calcaires (termes de transition)
2- Arrivée des détritiques silico-clastiques, d’origine lointaine dans certains dépocentres. Cette sédimentation de faible profondeur, se fait sous forme de corps
progradants. Les directions des apports sont de l’Est vers l’Ouest ou du SE vers le NW.
Durant cette venue, il y a installation des milieux deltaïques ou prodeltaïques à faune saumâtre ou euryhaline à restes de dinosauriens, à bois fossiles et à
niveaux ligniteux.
3- Le confinement de certains dépocentres et l’installation de lagunes côtières. Dans les parties orientales et nord orientales du domaine atlasique règnent des
conditions marines. Dans le Moyen Atlas le maximum de profondeur est atteint dans les dépocentres de Zloul-Tazarine et de Bechyne.
4- Après ce "régime de lagune", la mer se retire complètement des bassins atlasiques pour se cantonner dans le Maroc nord oriental. Pendant ce temps, les
zones émergées sont soumises à un régime continental qui se traduit par des grès et argiles rouges.
2.1.La Formation de Tilougguit (Bajocien sup-Bathonien basal)
Cette formation regroupe l’enregistrement sédimentaire à la fois marin et continental de
transition après les faciès marins du Bajocien supérieur. La sédimentation est de caractère très
hétérogène au nom de faciès et d’épaisseur montrant une grande variabilité indiquant le dépôt
dans un milieu de type littoral avec une sédimentation saumâtre deltaïque et ou lagunaire.
Cette formation se dépose en discordance sur les bancs calcaires dolomitisés massifs de la
FormationBin El Ouidane III formant la barre à rhynchonelles attribués au Bajocien supérieur à
Bathonien. Epaisse de presque 100 à 120m, la Formation de Tilougguit à comme coupe-type ou
de référence la coupe de Bin El Ouidane qui affleure dans la région de Ouaouizaght près du
barrage Bin el Ouidane. Cette formation est subdivisée en trois ensembles : membre inférieur,
membre moyen ou intermédiaire et membre supérieur.
- Membre inférieur: il est formé essentiellement d’une série marneuse homogène composée
d’argiles à grains très fin de quartz. Le contenu fossilifère de ces marnes est très pauvre et se
réduit en quelques coquilles d’ostracodes et des lamellibranches, surtout des mytilidés. Dans
cette série marneuse se sont intercalés lentilles calcaires minces d’épaisseur centimétrique
constituées essentiellement des grains oolithiques et une teneur faible en grains de silts, ainsi
que des intercalations de lentilles sableuses d’épaisseur décimétrique. Ce membre indique un
dépôt dans un milieu littoral à influences marines modérées.
-Membre moyen: regroupe un ensemble formé surtout par des argiles en couches d’épaisseur
décimétrique à métrique, avec intercalations de bancs de silts et sables. Les argiles sont soit à
structure varvée et présentant une couleur rouge foncé ou lie-de-vin ou des argiles massives et
compactes riches en sables. Les grès rouges ou gris vert, d’épaisseur inférieure à un mètre,
montrent une lamination plane-parallèle ou oblique. Au sommet de ce membre moyen on
trouve un faciès de bancs gréseux à stratification soit ondulée ou oblique et organisée en
faisceaux. Leurs surfaces sont riches en rides asymétriques. Ce membre contient des traces de
pas de dinosaures attribués aux théropodes et aux sauropodes. La sédimentation et les
structures observées dans ce membre témoignent le dépôt dans un milieu généralement
supratidal avec une influence fluviatile
- Membre supérieur : il est marqué par la teinte verte de ses marnes biodétritiques qui
deviennent parfois rouges et qui s’alternent avec des calcaires gris biodétritiques très
fossilifères et riches en oolithes. Les deux faciès, marnes et calcaires, montrent une grande
richesse en faune fortement usée, érodée et oxydée, formée surtout de bivalves,
gastéropodes et des foraminifères, des échinodermes et des bryozoaires. Ce membre montre
un retour vers la sédimentation marine de type plate-forme restreinte en milieu subtidal peu
profond.
La Formation de Tilouguit est attribuée au Bajocien supérieur-Bathonien inférieur.
2.2. Les « couches rouges » sensu stricto
2.2.1. La Formation des Grès de Guettioua
Elle repose en discordance sur les calcaires corniches du bathonien soit sur la formation de
Tilouguit, mais parfois elle est marquée par un passage progressif sans discordance. La
formation de Guettioua montre une épaisseur (variable) qui atteint plus que 700m.
Généralement le passage entre les deux formations est marqué par un conglomérat ou
microconglomérat formant la base de la formation de Guettioua, dont la limite sommitale est
caractérisé par la première venue magmatique, formée de coulées basaltiques. Ces basaltes
forment un niveau repère connu dans la région sous le nom de l « ‘horizon B1 ». L’ensemble
des faciès de cette formation forment une séquence grano-décroissante, d’un système
fluviatile. Cette séquence débute à la base par des conglomérats renfermant des galets de
taille décimétrique de calcaires, de grès et de basaltes, qui plongent dans une matrice soit
argileuse, gréseuse ou carbonatée. La formation est marquée aussi par la présence de
lentilles microconglomératiques et des barres gréseuses d’une épaisseur qui peut atteindre
les 5 m de forme massive et de couleur rouge ainsi que des argiles rouges à niveaux
verdâtres. Cette formation est attribuée au bathonien-Callovien ?
2.2.2. La Formation d’Iouaridène
Elle repose en contact progressif sur la formation de Guettioua. Elle constitue une série
finement détritique et argilo-évaporitique dont l’épaisseur varie de 0 à 300m. Elle est très
marquée sur le plan faciès par un changement brutal en passant des grès massifs de
Guettioua à des pélites fines de sa base (formation d’Iouaridène). Cette base pélitique repose
directement sur les coulées basaltiques de l’« horizon B1 » qui marque le sommet de la
formation de Guettioua. Cette formation comprend deux membres :
- Membre inférieur : représente presque les deux tiers de la formation. Il est constitué des
pélites et marnes rouge-violacé à rouge-orangé, avec des surfaces de bancs de grès fins
indurés à fentes de dessiccation et parfois à traces de dinosauriens.
- Membre supérieur : évaporitique, formé d’argiles brunes et parfois en assises verdâtres,
avec des intercalations dolomitiques dans la partie supérieure, dans les synclinaux plus
septentrionaux (Aït Attab, Ouaouizaght), ce membre supérieur présente d’importantes
assises gypseuses. La sédimentologie de la formation traduit des dépôts de playas, avec
localement des tendances évaporitiques bien marquées.
Sa partie inférieure attribué au Jurassique Supérieur (Oxfordien-Kimméridgien) et sa partie
supérieure au Crétacé Inférieur (Hauterivien ?-Barrémien) en se basant sur son contenu
fossilifères (ostracodes marins et charophytes).
2.2..3 La Formation de Jbel Sidal
Elle repose en discordance légèrement angulaire sur la les évaporites du membre supérieur
de la Formation d’Iouaridène ou aussi sur les calcaires corniches du Bajocien supérieur à
Bathonien inférieur. La Formation de Jbel Sidal représente une alternance de grès et argiles
rouges. Son épaisseur atteint les 200m dans le synclinal de Ouaouizaght, alors qu’elle varie de
50 à 150m à Ait Attab, dépendant de l’épaisseur de la masse des basaltes située à sa base. Une
puissance maximale est reconnue au Nord et à l’Ouest où la deuxième venue des basaltes
« horizon B2 » est épaisse de 5m seulement. Cette formation est aussi subdivisée en deux
membres : le membre inférieur est dominé par une sédimentation de marnes rouges sur une
épaisseur de 100m, avec des intercalations de bancs silteux et gréseux. Alors que le membre
supérieur de la formation marque un changement de lithologies vers les faciès grossiers, celui-ci
regroupe également un ensemble dominé par les bancs gréseux et microconglomératiques.
Elle est attribué au Crétacé Inférieur, avec une âge barrémien supérieur précisé dans
certaines localités (Ait Attab)
V.Les transgresssions et régression atlantiques et Les formations crétacées

Après les événements de rifitng, le comblement du Lias et du Dogger matérialisé


essentiellement par des formations marines marno-calcaires et l’installation d’un milieu
continental qui s’est manifesté en sédimentation fluviatile sur une plaine deltaïque donnant
le dépôt de la formation de Guettioua pendant le Bathonien, le milieu évolue vers un milieu
lagunaire ensuite responsable de la sédimentation de formation évaporitique d’ Iouaridène.
Après l’environnement devient à caractère deltaïque et alluvial lors de la sédimentation de la
formation de Jbel Sidal, durant la période du Bathonien jusqu’au Barrémien. La
sédimentation enregistre une nouvelle ère marine avec un retour en deux occurrences
marines principales séparées par une période de sédimentation continentale depuis l’Aptien
jusqu’au Maastrichtien.
Le Crétacé est caractérisé par plusieurs transgressions d’origine atlantique. Certaines ont
permis l’instauration d’un système de de golfes à sédimentation essentiellement
phosphatée à l’intérieur et organique puis évaporitique sur les bordures et d’autres ont été
généralisées en plate forme carbonatées très étendues.
A- La transgression néocomienne(Berriasien, Valanginien et le Hauterivien.)
Cette transgression n’atteint que les marges atlantiques. Ailleurs (domaine des chaînes
atlasiques) règnent des conditions continentales.
- Sur la marge atlantique, cette transgression est représentée par des calcaires fossilifères
(sur toute la marge atlantique) puis des argiles rouges et vertes et des sables
rouges de la fin de la transgression et plus à l’Est (Chaouia et Rehamna occidentaux) par
des conglomérats rouges transgressifs.
- Dans le domaine des chaînes atlasiques, ce sont des grès rouges continentaux qui se
répandent à l’intérieur et à la périphérie des chaînes atlasiques avec une direction de
progradation vers le NE. Le matériel remanié provient de la plate forme saharienne et du
démantèlement de certaines parties de l’Atlas.
B – La transgression barremo-apto- albienne
Le début de la transgression apto-albienne (-120 à -100Ma) est marqué par l’installation
d’une sédimentation de type plate forme ouverte au Barrémien (-125Ma). Cette
transgression envahit le bassin d’Agadir-Essaouira et avance vers l’Est pour former deux golfs
au sud et au Nord du massif ancien du Haut Atlas. Le golf nord a atteint le Haut Atlas central
et sa limite septentrionale est situièe à presque 8km au nord de l’accident aghbala afourer.
La sédimentation dans le haut atlas central est représenté par la Formation d’Ait Tafelt :
Nommée aussi « barre calcaire aptienne », elle est représentée par une série marno-calcaire
fossilifère de couleur beige à jaunâtre, enregistrant la première assise marine d’obédience
atlantique après la longue période à sédimentation continentale. L’épaisseur de ces marnes
rouges peut atteindre les troismètres. L’épaisseur de la Formation d’Ait Tafelt ne dépasse pas
les 80m, et diminue du SW vers le NE. Elle atteint 50m à Ait Attab et 45m dans le bassin de
Ouaouizaght.
Lias
Cen-Tur

Albo-Ceno
Aptien

J. Sidal
C- La transgression cénomano-turonienne sur l’essentiel du domaine des chaînes atlasiques
Après la régression fini-jurassique, la mer réoccupe l’essentiel du domaine des chaînes
atlasiques au cours du Cénomano-Turonien, en dépassant les incursions marines du Crétacé
inférieur. Le maximum transgressif est atteint au cours du Turonien.
- Dans le bassin d’Essaouira, cette période est caractérisée par l’installation d’une plate forme
carbonatée subsidente.
- Dans le domaine des chaînes atlasiques, la sédimentation est de type épicontinentale,
caractérisée par des faciès constants : marnes rouges ou vertes à gypse avec des
intercalations de calcaires argileux, surmontée une barre de calcaires néritiques.
Les parties septentrionales du domaine des chaînes atlasiques (Moyen Atlas) situé au nord de
Boulemane, Basse Moulouya et le Nord des Hauts Plateaux) ont échappé à cette inondation
et ont constitué "la Terre des Idrissides" séparant le Rif du reste du domaine des chaînes
atlasiques recouvert par la transgression.

1. Terres émergées
2. Hauts fonds
3. Faciès carbonatés
de plate-forme
4. Faciès de bassin
D – La régression sénonienne (Coniacien, le Santonien, le Campanien et le Maastrichtien)
Au cours du Sénonien (-88Ma), la mer abandonne une part importante du Haut Atlas et du
Moyen Atlas. Cet épisode régressif est marqué par une sédimentation de type lagunaire et
continental avec de rares incursions marines. Cette régression est due à une activité
tectonique qui précède le soulèvement des chaînes atlasiques. A l’Ouest, ce soulèvement
entraîne la formation de deux gouttières, orientées WSW-ENE, séparées par le bassin
d’Essaouira.
La gouttière septentrionale se développe au Nord de Safi et se prolonge vers l’Est
jusqu’au dans le Moyen Atlas et elle est le siège de la sédimentation suivante :
- Le Coniacien est lacunaire. Le Santonien est représenté par une alternance de
marnes et d’argiles qui passent vers le sommet à des calcaires massifs. Il représente la fin
de la sédimentation de mer ouverte (faune pélagique) sur la plate forme continentale.
- Le Campanien, d’épaisseur variable (20 à 100m), est caractérisé par un retrait de la
mer. La dislocation de la plate forme carbonatée santonienne entraine la formation de
golfes et de lagunes plus ou moins isolés avec accumulation de marnes bitumineuses à
Bekrit- Timahdit et le dépôt de séries «stériles ailleurs».
- Le Maestrichtien marque le début de la sédimentation phosphatée. A l’Ouest du
méridien de Boulemane, le Maestrichtien est caractérisé parle faciès phosphaté qui
s’ajoute au faciès bitumineux apparu dès le Campanien. (dans le haut atlas, bordure nord,
le maestrichtien représente les derniers dépôts d’origine marine dans la région)
Les schistes bitumineux de timahdit
représentent un gisement d’importance
économique dont les dispositifs
d’exploitation, couteuse et non rentable
dans les conditions actuelles du marché
mondial, ont été instaurés et mis en essaie
aux années 80. Le gisement est constitué
par deux bassins différents : le bassin
Nord-Ouest dénommé le synclinal d’El
Koubbat couvrant une superficie de 250
km², le bassin Sud-Est appelé le synclinal
d’Angueur de 100 km² environ séparés l’un
de l’autre par l’anticlinal de Jbel Hayane. La
zone la plus riche se trouve au centre du
synclinal d’El Koubbat caractérisé par une
épaisseur importante des schistes
bitumineux. Cette zone date du Crétacé Les schistes bitumineux de Timahdit (35 km au
Supérieur (Campanien-Maestrichien) et Sud d’Azrou)
dispose d’une épaisseur maximale de 250
m. La partie Nord de ce synclinal est
couverte du basalte du Quaternaire,
formant ainsi un plateau dit le plateau de
Tassemakht.
Les réserves qui y sont estimées s’élèvent à 42 milliards de tonnes de schistes bitumineux
avec une teneur moyenne de 61.5 l/t, soit 15 milliards de barils d’huile en place.
maastrichtien

F. KHeneg Basaltes quaternaires


ChapitreIV : Magmatisme atlasique
I. Magmatisme associé au rifting triasique (CAMP)

Dans la marge nord africanie et autour de l’atlantique, la période du rifting (voir même
avant rifting atlantique) est caractérisé par forte activité magmatique basique couvrant
une large zone nommée « CAMP »: Central Atlantique magmatic province l’une des plus
vastes provinces basaltiques continentales sur Terre. Dans le domaine atlasique cet
épisode volcanique se place dans les "argilites Salifères". Ce complexe basaltique est formé
par un empilement de coulées, ayant une épaisseur qui peut atteindre jusqu’à 300m, entre
lesquelles se sont déposés des niveaux sédimentaires qui donnent des indications sur l’âge
et le milieu de mise en place de ces basaltes. Localement, ce magmatisme est exprimé
sous forme de dépôts volcano-sédimentaires.
Ce sont des basaltes et dolérites tholéiitiques intermédiaires entre les tholéiites
typiquement océaniques et les tholéiites continentales. le débit en prismes des coulées
témoigne d'une éruption à l'air libre sous un climat à tendance aride, localement des
intercalations de laves en coussin suggèrent une mise en place sous une faible tranche
d’eau. Ce magmatisme intrusif (lopoliths, sills et dykes) ou effusif (coulées) auquel est
associé un magmatisme explosif, est connu à l’échelle de l’Afrique du Nord et sur les côtes
orientales de l’Amérique du Nord et Sud et dans l’ibérie (Portugal). et l'Europe nord
occidentale (France) Il est lié à l’ouverture de l’atlantique central et au démantèlement de
la Pangée
II. Magmatisme jurassico-crétacé

Pendant la phase postrifts triasico-liasiques et durant le remplissage des bassins atlasiques


au jurassique et au crétacé inférieur le haut atlas a connu un deuxième événements
magmatiques d’extension large (toute la partie centrale), caractérisé par la mise en place
de corps intrusifs mafiques; troctolite et gabbros lors de la principale phase de cette
événement. Dans une phase intermédiaire le magmatisme devient à dominance
dioritiques, monzodiorites ey plus felsique ( syénites), comme résultat de cristallisation
fractionnée. Par la suite les roches plus felsique ont intrudées les roches mafiques. Certains
intrusions ont montré des âges de 160 à 152 Ma ( Tassent) et 151 à146 Ma (Anergui)
Au crétacé inférieur, le haut atlas a connu un événement de magmatisme alcalin dominée
surtout par des coulées de basaltes alcalins et des dykes mafiques datant entre 119 et 134
Ma. Ces coulées basaltes forment des niveaux stratigraphiques de références dans les
différents synclinaux atlasiques et sont intercalées dans les séries rouges
Gabbros jurassiques du haut atlas
Dykes basiques jurassico-crétacés du haut atlas
Séries rouges

Séries rouges

Basalte
III. Magmatisme Cénozoïque
Après le comblement et durant la phase d’inversion du bassin atlasique la marge nord
africaine était le siège d’une forte activité volcanique.
Au nord-ouest de l’Afrique, la présence de nombreux pointements volcaniques de laves sous-
saturées riches en éléments volatils datés du Cénozoïque récent (< 25 Ma) a été reportée le
long d’un axe qui s’étend des îles Canaries à la partie nord du Maroc (champs volcaniques de
Siroua, Saghro, Moyen Atlas, Guilliz, Gourougou et Oujda-Oranie)
Les études géophysiques sur le Maroc mettent
en évidence la présence d’un couloir de
lithosphère amincie large de 200 à 500 km,
globalement orienté SW–NE, au niveau duquel
la limite entre la lithosphère et
l’asthénosphère remonte jusqu’à 50–90 km de
profondeur . Ce couloir (Moroccan Hot Line)
s’étend de l’ouest de l’Anti Atlas (région du
Siroua), passe par le centre du Haut Atlas, par
le Moyen Atlas et continue au moins jusqu’à
l’est du Rif . La majorité du volcanisme récent
est concentrée le long de la Moroccan Hot
Line.
Carte de la Moroccan Hot line
Au cours du Plio-Quaternaire, le Moyen Atlas a été le siège d’une activité magmatique
alcaline essentiellement effusive. Les coulées basaltiques couvrent une grande partie des
plateaux et s’étalent le long des principales vallées. Des phénomènes explosifs ont, par
ailleurs, crées des diatrèmes et des caldeiras (Michlifène, Lechmine El Kettane).
Deux séries alcalines d’âge Miocène moyen (-14 à -10Ma) et Quaternaire (-1.8 à -0.5Ma) ont
été reconnues. Elles sont le résultat d’une fusion partielle du manteau supérieur. Elles ont
été mises en place à la faveur de distensions secondaires induites par le jeu de cisaillements
crustaux dans un contexte compressif. (Convergence Afrique-Europe).
Strombolien (60%)

cratère égueulé

Maars (40%)
Chapitre V: structures atlasiques

I.Diapirisme et structures synsédimentaires : pendant le Lias et Dogger


Le diapirisme en général est une sorte de convection due à un gradient inverse de densité. Dans
le cas de notre chaîne, Haut Atlas, nous avons vu dans le début du remplissage du bassin au trias
que cette période était fortement évaporitque et a connu de la précipitation de puissante séries
évaporitiques ou salifères ( ce sel est actuellement exploité dans des mines « de sel » par les
habitants de certaines régions atlasiques). Vu sa faible densité, après l’accumulation des séries
jurassiques épaisses, le sel a migré durant le lias et jurassique moyen vers les zones de failles
(zones de faibles pressions ou d’anisotropie) où il formait des dômes en exerçant des forces sur
les roches sédimentaires avoisinantes où sur des couches en cours de formations. En plus de ces
déformations au contact diapir-couches sédimentaires, les dômes de sel ont également engendré
un soulèvement des bordures des dépocentres. Ce soulèvements des bordures des dépocentres
(ou mini-bassins) est responsable de développement de certaines structures typiques de
l’activité tectonique synsé-sédimentaires sur les flancs des rides atlasiques ( discordances
angulaires, discordances progressives, plis synsédimentaires ………………).
II. L’inversion cénozoïque
1)Plissement et déformation du socle et de la couverture
Durant l’inversion tectonique les séries des bassins atlasiques ont étaient structurées et déformées suivant un canevas
contrôlé par les principaux accidents de la phase extensive eux-mêmes hérités de socle hercynien. La structuration générale est
caractérisée par des anticlinaux très étroits, que représentent les « rides anticlinales ». La partie axiale de la plupart de ces
anticlinaux fait apparaître les séries anciennes du Lias soit dans les flancs des rides ou en Blocs dans les cœurs des rides, surtout
dans le cas de l’Hettangien. Le cœur des rides est souvent occupé par des intrusions magmatiques du Jurassique et les basaltes et
argiles du Trias diapirique. Les anticlinaux sont séparés par de larges synclinaux dont la déformation reste fortement localisée
dans les bordures dans la plupart des cas. Les directions de ces grandes structures ressemblent à celles des grandes familles de
failles avec une dominance des tendances NE-SW légèrement oblique à la tendance générale de la chaîne atlasique ENE-WSW.
Les rides NNW-SSE à NNE-SSW séparent les synclinaux successifs dans la direction parallèle à la chaîne.
Récemment la relation entre la structure des bassins atlasique, et celle de la chaîne, avec l’activité diapirique est largement
évoquée dans plusieurs travaux basés sur plusieurs aspects tels que, la présence de certaines structures synsédimentaires aux
voisinages dont certaines sont typiques des zones à activités halocinétique. Dans les trois dernières années de nombreux travaux
publiés, traitent plusieurs aspects reliant l’évolution des bassins atlasiques à la tectonique salifère durant la phase distensive et son
influence sur la sédimentation jurassique, en se basant sur les résultats paléomagnétiques couplés aux données de terrain une
reconstruction de la paléogéométrie des rides du Haut Atlas Central, qui est d’origine extensif et dont l’influence de la
déformation compressive durant l’inversion n’est que minime et varie d’une ride à l’autre.
Dans la partie orientale du Haut Atlas Central, la une coupe géo-structurale du Haut Atlas entre Midelt et Errachidia, montre
des anticlinaux étroits édifiés sur de grandes failles, héritées de la phase du riftinf affectant le socle, ces derniers sépares des
espaces généralement à fonds plats qui correspondent aux synclinaux formés dans les zones des dépocentres (Fig.13). Les
grandes failles découpent le socle en bloc, et s’inversent lors de la phase compressive guidant la structuration de la
couverture mésozoïque en une seule entité sans intervention de niveaux de décollement.
Dans la même région (Midelt-Errachdia) mais sur des segments de coupes qui différent en localisation de ceux de la
première, les structures de surface correspondent toujours à des anticlinaux étroits souvent faillés, formant des rides des
calcaires et des dolomies du Lias inférieur, séparés ici par de larges synclinaux à flancs larges montrant une variation
progressive de l’attitude du pendage à la différence de ceux à fonds plats, ces synclinaux sont généralement occupés par
les séries à dominance marneuse du Lias Supérieur et du Dogger. Les failles à composante chevauchante sont de doubles
vergences selon leur localisation, la vergence est nord dans la bordure septentrionale et sud dans la partie sud de la chaîne.
Ces failles font apparaître parfois les terrains paléozoïques, indiquant leur héritage de la phase du rifting et donc leur
inversionde jeu normal lors de la compressionde la chaîne. Le socle paléozoïque, qui affleure aussi dans le cœur de la ride
de Mougueur, est impliqué dans la structuration de la chaîne et se plisse avec la couverture mésozoïque durant l’inversion
atlasique.

dans cette deuxième coupe, à l’exception de la faille à pendage Nord relativement fort dans le synclinal de Ker-andou, les
principales failles normales de la phase rifting sont complètement inversées durant la compression cénozoïque en failles
inverses et chevauchantes. Dans d’autres cas ces failles gardent toujours en profondeur leurs composantes normales. Dans
labordure sud le style de déformation est totalement différent, caractérisé par des zones tabulaires étendues, séparées par des
failles chevauchantes conduisant à la formation de propagation de plis-faille guidé par des détachements dans la partie
basale de la couverture mésozoïque
Dans le Haut Atlas Central proprement dit, entre Beni Mellal-Imilchil-Tinghir, l’interprétation des structures et du style de
déformation implique l’intervention d’autres phénomènes, qui semblent avoir une forte influence sur cette dernière, dont le
diapirisme et la mise en place des corps magmatiques plutoniques dans les cœurs des rides anticlinales.Les structures de
surfaces de cette partie de l’Atlas restent semblables à celles observées dans la partie de Midelt-Errachidia, avec des rides
anticlinales étroites, mais cette fois-ci les principales rides sont à cœur triasique où plutonique, dominées surtout par la
direction NE-SW. Ces rides montrent dans la plupart des cas des flancs fortement inclinés voir même renversés. En passant
vers les larges synclinaux l’adoucissement du pendage des couches est très fort aux voisinages des rides et sa variation devient
rapidement progressive en allant vers le centre des synclinaux. Certaines rides qui n’ont pas subi une intense érosion gardent
des traces d’une géométrie en « box-folds » parfois avec le chevauchement de l’un des flancs sur l’autre. Les grandes failles
normales, de la phase rifting, sont inversées durant la phase compressive impliquant le socle dans la déformation. La
déformation de la couverture est parfois le résultat de l’inversion des failles profondes dans le socle.
Dans les bordures de la chaîne, les terrains atlasiques chevauchent la plaine de Tadla vers le
Nord par décollement du Trias, alors que la bordure sud est caractérisée par une imbrication
d’un système de chevauchements successifs, détachés du Trias, sur une vingtaine de kilomètres
2) Développement d’une schistosité pénétrative dans la zone axiale

La compression et le raccourcissement atlasique ont conduit au développement de schistosités dans les séries
jurassiques de la partie axiale, entre Imilchil et Rich. Cette schistosité est généralement parallèle aux grandes structures
tectoniques (schistosité de plan axiale) ou se forme le long des accidents chevauchants dans la partie sud-imilchil ( Ait Hani
) ou le plissement les terrains ne sont pas fortement plissés.

Vous aimerez peut-être aussi