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EPH

EXPLORATION
&
PRODUCTION DES HYDROCARBURES

FASCICULE DE BASE

Exploration & Production des Hydrocarbures


Programme détaillé

CHAPITRE 0 : INTRODUCTION GENERALE (3h)


 L’exploration – Production : une industrie mondiale
- La chaine de l’industrie de pétrole
 Sciences intervenant dans l’exploration et la production pétrolière :
- La sédimentologie
- La pétrographie et la pétrophysique
- La stratigraphie
- La micropaléontologie
- Les diagraphies
- Les méthodes géophysiques : sismique, gravimétrie, magnétométrie
 Mise en œuvre d’une campagne d’exploration : études géologiques, études sismiques, forages
d’exploration et d’évaluation.

CHAPITRE I : NOTIONS DE GEOLOGIE DU PETROLE (Rappel 1ère année) (3h)


 Notions de bassins sédimentaires (milieux d’occurrence du pétrole) :
- Définition d’un bassin sédimentaire et classification
- Formation d’un bassin sédimentaire
 Origine et formation des gisements d’hydrocarbures :
- La génération des hydrocarbures : matière organique et kérogène
- La migration des hydrocarbures : migration primaire et secondaire
- Le piégeage des hydrocarbures : pièges structuraux, pièges stratigraphiques et pièges mixtes
- Les roches couvertures
- Les réservoirs d’hydrocarbures : réservoirs détritiques et réservoirs carbonatés

CHAPITRE II : SISMIQUE PETROLIERE (8h)


 Introduction
 Principe et théorie de la prospection sismique : types, nature et vitesses des ondes sismiques,
impédance acoustique et pouvoir réflecteur
 Acquisition des données sismiques
- La campagne sismique à terre
- La campagne sismique en mer
 Traitement des données sismiques :
- Objet du traitement des données sismiques
- Séquence d’un traitement de données sismiques
 Interprétation des données sismiques : traduction géologique des informations sismiques
acquises et traitées
 Travaux dirigés : essai d’interprétation d’une ligne sismique

CHAPITRE III : FORAGES PETROLIERS (6h)


 Introduction : fonctions d’un puits pétrolier
 Elaboration d’un puits pétrolier : la proposition de forage
 Architecture d’un puits pétrolier :
- Programme de forage et de tubage
- Coût du forage au pied foré
 Les fluides de forage :
- Définition et fonctions
- Circulation du fluide de forage
- Gradient de pression de la boue, gradient de formation et gradient de fracturation
 Méthodes et outils de forage :
- Méthodes de forage

Exploration & Production des Hydrocarbures


- Outils de forage
 Exercices d’application

CHAPITRE IV : DIAGRAPHIES PETROLIERES (8h)


 Introduction et généralités : définition et objet des diagraphies, diagraphies instantanées,
diagraphies différées
 Paramètres enregistrés et équipements :
- Paramètres enregistrés : paramètres spontanés et paramètres obtenus par excitation
- Equipements
 Etude théorique de quelques diagraphies :
- Rappel sur la composition de la roche
- Diagraphies électriques : principe, outils
- Diagraphie PS : principes, outil
- Diagraphie Gamma ray : principe, outil
- Diagraphies de porosité (densité, neutron, sonique) : principes, outils
 Facteurs influençant les mesures diagraphiques
 Applications des diagraphies : résistivité, PS, Gamma ray, diagraphies de porosité
 Exercices d’application

CHAPITRE V : EXPLOITATION DES GISEMENTS D’HYDROCARBURES (8h)


 Généralités sur les pétroles bruts et gaz naturels :
- constitution : constituants hydrocarbonés et non hydrocarbonés des hydrocarbures
- classification : aliphatiques et aromatiques, en fonction de la densité, de la teneur en soufre,
etc…
 Propriétés physiques des pétroles bruts et gaz naturels et des roches réservoirs :
- Propriétés physiques des hydrocarbures : courbes de saturations, courbes de bulle et de
rosée, point critique, etc…
- Propriétés physiques des réservoirs : porosité, perméabilité, saturations
 Les différents types de gisement d’huile et de gaz naturel :
- huile saturée et sous saturée
- gaz sec, gaz à condensât et gaz à condensât rétrograde
 Estimation des réserves : calcul volumétrique des quantités en places avec les paramètres
physiques des fluides et de la roche réservoir
 Les mécanismes de production :
- récupération primaire ou drainage naturel : expansion monophasique de l’huile ou du gaz,
expansion par un chapeau de gaz, expansion par un aquifère
- récupération secondaire, assistée ou provoquée : pompage, injection de gaz (gaz lift),
injection d’eau

CHAPITRE VI : EQUIPMENTS DES CHAMPS PETROLIERS (3h)


 La complétion
 Les équipements de fond
 Les équipements de surface

Exploration & Production des Hydrocarbures


Objectif du cours

Donner aux étudiants techniciens supérieurs des éléments et des notions de base en exploration et
production des hydrocarbures leur permettant de comprendre tous les aspects de cette industrie et
d’être opérationnels sur le terrain.
Ce cours permettra donc aux étudiants d’avoir les notions fondamentales sur :
- les hydrocarbures :
 leur origine et leur formation;
 leurs modes d’accumulations en gisements dans le sous-sol.
- les techniques de recherche et d’évaluation des hydrocarbures, en particulier :
 la sismique pétrolière ;
 les forages pétroliers ;
 les diagraphies pétrolières.
- Les techniques de production des hydrocarbures :
 les propriétés physiques des hydrocarbures ;
 les caractères des gisements d’hydrocarbures ;
 les méthodes de récupération ;
 les équipements des installations de production.

Chaque chapitre est suivi d’une série de questions permettant d’évaluer les étudiants sur les notions du
chapitre, sous la forme de tests légers (interrogations écrites).

CHAPITRE 0 : INTRODUCTION GENERALE


Objectifs :
 permettre aux étudiants de cerner l’exploration-production des hydrocarbures dans son contexte
mondial et de comprendre la place de l’exploration-production dans la chaine de l’industrie
pétrolière ;
 donner aux étudiants un aperçu sur les sciences qui interviennent en exploration-production ;
 permettre aux étudiants de comprendre d’une façon générale le déroulement d’une campagne
d’exploration.
Questions sur le chapitre 0

CHAPITRE I : NOTIONS DE GEOLOGIE DU PETROLE (Rappel 1ère année)


Objectifs:
Permettre aux étudiants de bien fixer les notions fondamentales de géologie du pétrole vues en 1ère
année et de pouvoir expliquer clairement comment se forme un gisement d’hydrocarbure : les roches
sédimentaires et la formation des bassins sédimentaires, l’origine et la formation des hydrocarbures, la
mise en place des gisements d’hydrocarbures (migration, piégeage, accumulation), les pièges
d’hydrocarbures, les roches couvertures, les roches réservoirs.
Questions sur le chapitre 1

CHAPITRE II : SISMIQUE PETROLIERE


Objectifs:
Permettre aux étudiants de connaitre l’objet et la place de la sismique dans l’exploration pétrolière et
particulièrement de:
 comprendre le principe et la théorie de la prospection sismique ;
- comprendre l’acquisition des données sismiques et les spécificités de l’acquisition sismique à
terre et l’acquisition sismique en mer ;
 comprendre l’objet et les différentes étapes du traitement des données sismiques ;
 pouvoir réaliser une interprétation sismique.
 Travaux dirigés sur des lignes sismiques
Questions sur le chapitre II

Exploration & Production des Hydrocarbures


CHAPITRE III : FORAGES PETROLIERS
Objectifs :
Permettre aux étudiants de connaitre les fonctions d’un forage pétrolier et particulièrement :
 d’être informé sur les études de préparation d’un forage pétrolier ;
 de connaitre l’architecture d’un puits pétrolier ;
 de connaitre les fonctions des fluides de forage ;
 de connaitre les outils ainsi que les méthodes de forage.
 Exercices pratiques sur les couts des forages pétroliers, sur le calcul des trains de tiges et sur les calculs
de densité de boue.
Questions sur le chapitre III

CHAPITRE IV : DIAGRAPHIES PETROLIERES


Objectifs :
Permettre aux étudiants de connaitre le rôle des diagraphies dans l’industrie pétrolière et
particulièrement :
 les différents types de diagraphies (instantanées et différées) et leur importance ;
 les paramètres des diagraphies différées enregistrés et les équipements ;
 la théorie sur quelques mesures des diagraphies : résistivité, PS, densité, neutron, sonique
 les applications pratiques des diagraphies : résistivité, PS, Gamma ray, etc… ;
 les facteurs influençant les mesures diagraphiques
 Exercices sur l’interprétation des diagraphies, sur la détermination de la porosité, l’argilosité, etc…
Questions sur le chapitre IV

CHAPITRE V : EXPLOITATION DES GISEMENTS D’HYDROCARBURES


Objectifs :
Permettre aux étudiants de connaitre les hydrocarbures et les roches réservoirs en fonction de leurs
principaux caractères et propriétés, de pouvoir catégoriser les gisements d’huile et de gaz et déterminer
les quantités en place ainsi que de connaitre les mécanismes mis en œuvre pour produire un gisement. Il
s’agit particulièrement de :
 connaitre les différents types de bruts ainsi que les propriétés physiques des pétroles bruts et gaz
naturels ;
 connaitre les propriétés des roches réservoirs ;
 connaitre les différents types de gisements d’huile et de gaz naturel ;
 faire une estimation des réserves d’huile ou de gaz naturel ;
 connaitre les mécanismes de récupération primaire et secondaire des hydrocarbures.
 Exercices sur le calcul des réserves en place, etc…
Questions sur le chapitre V

CHAPITRE VI : EQUIPEMENTS DES CHAMPS PETROLIERS


Objectifs :
Permettre aux étudiants de connaitre les différents équipements sur les installations de production de
pétrole brut et de gaz naturel, notamment:
 les équipements de fonds ;
 et les équipements de surface.
Questions sur le chapitre VI

Exploration & Production des Hydrocarbures


- CHAPITRE 0 -
INTRODUCTION GENERALE

I. L’EXPLORATION PRODUCTION : UNE INDUSTRIE MONDIALE


Les hydrocarbures (pétrole brut et gaz naturel) représentent la ressource énergétique mondiale par
excellence et constituent la principale source de revenus pour de nombreux pays de même que leurs
cours ont des impacts significatifs sur l’économie mondiale.
Leur production nécessite comme toute ressource naturelle, au préalable, une phase de recherche.
L’industrie pétrolière est aujourd’hui une grosse industrie mondiale où interviennent de nombreuses
compagnies, états, institutions et organisations.
Cette industrie comprend:
- le secteur amont qui englobe les activités d’exploration et de production ;
- et le secteur aval qui part du raffinage jusqu’au consommateur final en passant par le transport, le
stockage et la distribution.
PRODUCTION RAFINNAGE

TRANSPORT

EXPLORATION
STOCKAGE -
CONSOMMATEUR FINAL
DISTRIBUTION
LA CHAINE DE L’INDUSTRIE DU PETROLE

II. SCIENCES INTERVENANT DANS L’EXPLORATION PRODUCTION


L’exploration pétrolière est l’ensemble des études menées en vue de la recherche, la localisation
et l’évaluation des accumulations d’hydrocarbures.
Elle se fonde principalement sur les sciences de la terre que sont la géologie et la géophysique dont les
disciplines se complètent mutuellement depuis la découverte du 1er indice jusqu’à l’estimation des
réserves.
Les disciplines de la géologie qui interviennent en exploration pétrolière sont :
- La sédimentologie : étude des milieux de dépôt (sédiments et conditions ayant gouverné la mise en
place des sédiments),
- La pétrographie *: étude des roches (lithologie),
- La stratigraphie : étude de la succession des couches sédimentaires qui, lorsqu’elle s’effectue à partir
du contenue biologique est appelée biostratigraphie qui comprend la palynologie : étude du contenu
d’origine végétale et la micropaléontologie : l’étude du contenu animal,
- La géochimie : étude des caractères chimiques des roches,
- Les diagraphies : étude des caractères physiques des formations du sous-sol traversées par un
forage, associée à la pétrophysique : étude des caractères physiques des roches
La géophysique (méthodes géophysiques) est largement utilisée en prospection pétrolière et comprend :
- La gravimétrie : c’est la mesure des variations de la pesanteur en fonction des densités des roches près
de la surface ; elle donne des indications sur la nature et la profondeur des couches sédimentaires,

*
Pétrographie : étude descriptive des roches / pétrologie : étude des mécanismes de formation des roches

Exploration & Production des Hydrocarbures


- La magnétométrie : c’est la mesure des variations du champ magnétique terrestre, le plus souvent
depuis un avion ; elle donne une idée sur la répartition en profondeur et l’épaisseur des terrains
sédimentaires,
- La sismique : c’est l’étude de la propagation des ondes élastiques dans les formations du sous-sol et qui
permet d’obtenir des informations (structurales, lithologiques, etc…) sur ces formations.
Les techniques et méthodes de géologie et de géophysique vont permettre de localiser les gisements
potentiels ; la reconnaissance de la présence effective d’hydrocarbures nécessite la réalisation d’un
forage pétrolier (forage d’exploration). Les caractères pétrophysiques des formations réservoirs, la nature
des fluides de formation sont obtenues à partir des études de carottes, de déblais (échantillons) et des
diagraphies réalisés pendant ou après le forage.
Par la suite, les études de gisement interviennent à un stade relativement avancé de l’exploration
(délinéation et appréciation) avec l’ensemble des données obtenues sur les formations réservoirs et les
fluides contenus.

La production pétrolière est l’ensemble des techniques qui permettent de produire c'est-à-dire
d’exploiter un champ pétrolier.
La mise en production d’un champ nécessite la mise en place de tous les dispositifs et équipements
devant permettre l’extraction, le traitement (prétraitement), le stockage et l’expédition des effluents
(pétrole brut ou gaz naturel).
La production d’un champ pétrolier peut se faire sur 10, 15, 25 ans ou même plus.

III. MISE EN ŒUVRE D’UNE CAMPAGNE D’EXPLORATION


La séquence typique des études menées lors d’une exploration dépend du degré de connaissance du
bassin sédimentaire ou de la zone à explorer.
Tout d’abord, les études géologiques sont menées : géologie générale de la région, magnétométrie,
gravimétrie, etc… afin de comprendre la cadre géologique et de pouvoir émettre des hypothèses sur le
système pétrolier de la zone c'est-à-dire si l’association des facteurs géologiques majeurs tels que la
présence de roches mères et leur maturation, la migration des hydrocarbures, la présence de roches
réservoirs et de pièges qui pourrait avoir été favorable à des accumulations de pétrole.
Ensuite des études sismiques (campagnes sismiques 2D et 3D) sont réalisées et les zones d’intérêt sont
définies. A ce stade, on parle seulement de prospect c’est à dire des gisements potentiels non encore
prouvés.
Ensuite, par un forage les gisements potentiels vont être confirmés. Le forage est en effet le seul moyen
de confirmer la présence d’hydrocarbures.
Si c’est le cas, on procède ensuite à la délimitation du gisement (délinéation), à l’évaluation des réserves
(appréciation), à l’étude des conditions de production et du caractère commercial des hydrocarbures
trouvés. Nous avons alors un gisement d’hydrocarbures qui va être développé et produit.
Une campagne d’exploration peut aller de 3 jusqu’à 9 – 10 ans selon les contrats.

EXPLORATION PRODUCTION
Etudes géologiques
études sismiques Délinéation Appréciation Développement
forages, etc

Exploration & Production des Hydrocarbures


- CHAPITRE I -
NOTIONS DE GEOLOGIE DU PETROLE

I-1- LES MILIEUX D’OCCURRENCE DU PETROLE : LES BASSINS SEDIMENTAIRES


a-Définition d’un bassin sédimentaire
Un bassin sédimentaire est une dépression ovale ou circulaire, à fond plat ou concave et à flancs en pente
douce, de dimension très variable (plusieurs dizaines de km²) qui a été ou qui est le lieu d’une
sédimentation, se trouvant sur un continent ou à sa bordure. Les bassins sédimentaires sont les milieux
d’occurrence du pétrole c'est-à-dire les milieux de génération et d’accumulation de pétrole.
Les produits de démantèlement des continents par les agents d’érosion sont évacués par les agents de
transport (eau, glaciers, vents) et déposés dans les bassins sédimentaires suivants divers modèles de
dépôts gouvernés par des conditions particulières (environnements de dépôts).
En général, un environnement de dépôt ou aussi milieu de sédimentation est une unité
géomorphologique de taille et de forme déterminée où règne un ensemble de facteurs physiques,
chimiques et biologiques suffisamment constants pour former un dépôt caractéristique.
Exemples: milieu lacustre, milieu deltaïque.
Cette définition ne tient pas compte de la taille d'un milieu ; on parle souvent de milieu continental, mais
celui-ci comprend les milieux torrentiels, fluviatiles, lacustres... A l'opposé, différents milieux peuvent
être regroupés en unités spatialement plus grandes. Un bassin sédimentaire regroupe les différents
milieux d'une même entité géographique dont les sédiments ont des caractères communs (origine,
âge...).
Les milieux de dépôts sont des milieux :
- continentaux : éventails alluviaux, rivières et fleuves, glaciers, déserts, lacs,
- mixtes à influences continentales et marines : deltas, estuaires, littoraux, plates formes
continentales,
- et marins : zone littorale, plateau continental, talus, glacis et fonds abyssaux*.
Les bassins sédimentaires, selon leur localisation sont de 3 types :
- les bassins continentaux qui se mettent en place à l’intérieur des continents,
- les bassins de marges continentales qui se mettent en place sur les bordures des continents que sont les
marges continentales,
- et les bassins océaniques qui se mettent en place dans les fonds marins.

b-Formation d’un bassin sédimentaire


La formation d’un bassin sédimentaire est le résultat d’une série de dépôts massifs de sédiments,
particules érodées des roches du continent et transportées par les cours d’eau en général, causant une
subsidence à très grande échelle dans un milieu marin. Les forces géologiques externes (tectoniques)
vont causer des soulèvements, des érosions (en conjonction avec les mouvements eustatiques), des
déformations plissantes (plis) ou cassantes (failles) durant de longues périodes géologiques. Tous ces
évènements se produisent dans un ordre quelconque et de façon aléatoirement répétée sur de longues
périodes de temps produisant des formes et des faciès complexes et variés à l’intérieur des bassins. Les
couches qui se sont déposées aux mêmes périodes de temps sont plus ou moins régulières et peuvent
être corrélées.
Bien que les bassins sédimentaires soient les milieux d’occurrence du pétrole, un bassin sédimentaire
peut être non pétrolifère. En effet, la présence d’un gisement d’hydrocarbure dans un bassin nécessite

* Les fonds abyssaux ne contiennent pas des HC car ce sont des zones de forte activité volcanique.

Exploration & Production des Hydrocarbures


l’occurrence de différents évènements géologiques dont la succession (timing) doit avoir été favorable :
existence de roches mères, migration des hydrocarbures formés, présence de roches réservoirs et de
roche couvertures et présence de piège.
La combinaison des facteurs géologiques majeurs ayant permis d’obtenir des accumulations d’HC
forment un « système pétrolier*».

I-2- ORIGINE ET FORMATION DES GISEMENTS D’HYDROCARBURES


a- La génération des hydrocarbures
Le pétrole résulte de la décomposition de la matière organique (m.o) issue des débris végétaux et
animaux contenue dans les sédiments déposés et accumulés par couches successives depuis les temps
géologiques. Ces sédiments se sont compactées (expulsion de l’eau) et enfoncées (subsidence) donnant
lieu sous l’effet de fortes températures à des transformations chimiques qui vont aboutir aux
hydrocarbures liquides et gazeux.
La matière organique est donc la matière première des hydrocarbures et elle est constituée de débris de
microorganismes d’origine végétale (phytoplancton) et d’origine animale (zooplancton).
Toutefois, pour que la matière organique soit préservée et transformée en hydrocarbures, elle doit se
déposer dans les environnements où des conditions minimales doivent régner. Ces conditions sont :
- milieu pauvre en oxygène (milieu anaérobie) : milieu fermé et réducteur, donc protégé de l’action
des bactéries aérobies ;
- milieu calme : très peu remanié de sorte à préserver la matière organique et les sédiments qui se
déposent.
En général, il s’agit des milieux aquatiques (fonds des mers, lacs, etc …)
Une partie de la matière organique lorsqu’elle se dépose est détruite par l’action des bactéries aérobies
existantes dans le milieu. La partie de la matière organique qui subsiste subi l’action de bactéries
anaérobies et est transformée en kérogène qui sous l’action de la température, et ceci durant des temps
très longs va donner des hydrocarbures.
Ces transformations se déroulent suivant 3 phases : la diagenèse, la catagenèse et la métagenèse.
1. la diagenèse : c’est la 1ère phase de l’évolution de la m.o à la fin de laquelle le kérogène est
généré. La m.o subi une dégradation biochimique (action des bactéries anaérobies), et des réactions
d’hydrolyse et de condensation se produisent. Il y a formation de méthane CH4 et réduction de l’oxygène.
Le gaz formé à cette phase est dit immature (méthane uniquement).
2. La catagenèse : à cette phase des réactions, principalement des réactions de craquages
thermiques ont lieu ; des HC liquides sont générés en grande partie, du gaz humide ou condensât est
également formé. Cette phase est dite mature ; c’est la fenêtre de génération de l’huile (températures
entre 65 ºC et 150 ºC).
3. La métagenèse : La température augmentant avec la profondeur, des réactions
hydrothermales se poursuivent (craquage, polymérisation, condensation, …). Du gaz sec (méthane) est
formé de façon abondante. C’est la phase surmature de la transformation (températures au dessus de
150 ºC).
A des températures très élevées, le kérogène produit un résidu carboné et ne peut plus donner des HC.

*
Composantes et processus géologiques nécessaires pour générer et stocker des hydrocarbures, y compris la maturité de la roche source, les
chemins de migration, la roche réservoir, le piégeage et la couverture.

Exploration & Production des Hydrocarbures


Evolution de la m.o
Les hydrocarbures sont générés dans des roches sédimentaires appelées roches mères ou roches sources.
Ce sont en général des argiles (kaolinite, litite, montmoriollite, glauconite), des marnes (argile et
calcaires) ou des calcaires (dolomite, sidérite).
b- La migration des hydrocarbures
La migration des hydrocarbures est l’ensemble des mouvements de déplacement auxquels sont soumis
les hydrocarbures une fois générés.
Cette migration est de 2 types : la migration primaire et la migration secondaire.
la migration primaire correspond au transfert des HC de la roche mère à la roche réservoir. En
effet, la génération des hydrocarbures à l’intérieur de la roche mère entraîne une augmentation du
volume de fluides présents à l’intérieur de celle-ci, ce qui en plus du poids des sédiments sus-jacents
entraîne une augmentation de la pression. Cette surpression donne naissance à des microfissurations à
l’intérieur de la roche mère par lesquels les HC sont expulsés vers des zones de faible pression que sont
les roches réservoirs. Après l’expulsion des HC, les pressions se relâchent et les microfissures se
referment rendant ainsi la roche mère de nouveau imperméable.
la migration secondaire représente le déplacement des hydrocarbures à l’intérieur de la roche
réservoir. En effet, une fois à l’intérieur de la roche réservoir, les HC auront tendance, au profit de la
structuration tectonique à se déplacer à l’intérieur de la roche réservoir vers les zones hautes sous l’effet
de leur densité respective et par rapport à l’eau.
A la fin de la migration, les HC sont piégés et les phases HC liquides, HC gazeux et eau coexistent
séparément dans le réservoir.

La migration des hydrocarbures

Exploration & Production des Hydrocarbures


Migration primaire et secondaire

c- Le piégeage des hydrocarbures


Le piégeage des hydrocarbures est une étape importante dans la constitution d’une accumulation
d’hydrocarbures. L’existence de réservoirs imprégnés d’hydrocarbures indique nécessairement la
présence d’un piège. Un piège pétrolier est une structure du sous-sol capable d’arrêter les hydrocarbures
dans leur déplacement, limitée en amont ou latéralement par une barrière étanche constituée de roches
imperméables (argile, sel, anhydrite).
On distingue plusieurs types de pièges avec de nombreuses variantes ; on les classe en pièges
structuraux, pièges stratigraphiques et pièges mixtes.
les pièges structuraux
Les pièges structuraux naissent de la déformation des couches du sous-sol. Ces déformations sont
postérieures aux dépôts. On a :
- les anticlinaux : structures bombées du fait de pressions latérales exercées par les couches
avoisinantes, ils sont de loin les plus nombreux.
- les failles : les pièges par failles naissent de jeux de failles au sein d’une série sédimentaire
fracturant les couches réservoirs et les mettant au regard de terrains imperméables.

Anticlinal et faille

les pièges stratigraphiques


Ils se forment à partir des variations de faciès c'est-à-dire des variations dans la constitution
minéralogique des couches sédimentaires. La roche devient latéralement imperméable emprisonnant les
hydrocarbures sous forme de lentilles, de biseaux, de récifs, etc…
On peut avoir par exemple des lentilles de grès dans un ensemble argilo-gréseux, des biseaux de dépôts
ou d’érosion, des récifs carbonatés.

Lentille

Exploration & Production des Hydrocarbures


les pièges mixtes
C’est la combinaison de pièges stratigraphiques et structuraux.
On a principalement les pièges associés aux discontinuités (anticlinaux érodés, etc…), les pièges associés
aux dômes de sel.
- Les dômes de sels ou diapirs sont présents dans de nombreux bassins et sont très variés quant à leur
forme et leur histoire de formation. Ce sont des couches plastiques constituées de sels ou d’anhydrites
qui du fait de compressions exercées par les couches sédimentaires environnantes se plissent donnant
lieu à des montées des sels par endroits et créant par ce fait différents types de pièges notamment des
anticlinaux, les pièges par failles, etc….

Dôme de sel
- Les discordances sont le fait d’évènements géologiques majeures (transgressions, régressions, …) ayant
affecté toute ou une partie d’une période géologique à l’échelle d’une région et marquée par une
absence partielle ou totale de dépôts.
Sur une succession stratigraphique, on observe une absence ou une troncature de certains dépôts
marqués par des surfaces d’érosion.
Les pièges par discordance comprennent : les discordances angulaires (angular unconformity trap), les
discontinuités (discontinuity trap) et les inconformités (unconformity trap).
 Les discordances angulaires se mettent en place à la suite d’une inclinaison de la couche réservoir
avant la survenue d’une érosion et le dépôt subséquent de formations imperméables. Le
remplissage de la couche réservoir intervient par la suite.
 Les discontinuités sont de larges surfaces d’érosion affectant des dépôts de formations réservoir
plus ou moins horizontaux sur lesquels se déposent ensuite des formations imperméables
permettant une éventuelle accumulation des hydrocarbures à l’intérieur des réservoirs.
 Les inconformités sont des pièges nés de dépôts de formations réservoirs sur des roches
métamorphiques ou ignées plus ou mois érodées. Si la roche métamorphique ou ignée en
dessous est altérée et fracturée, les formations au dessus peuvent agir comme réservoirs.

Discordance angulaire Discontinuité

Exploration & Production des Hydrocarbures


d- Les roches couvertures
Une couche couverture est une roche imperméable se trouvant au dessus ou formant une fermeture qui
empêche les hydrocarbures contenus dans la roche réservoir de migrer plus loin. Les roches couvertures
sont en général des roches argileuses mais peuvent aussi être des roches évaporitiques (sels, anhydrites,
etc…)

e- Les réservoirs d’hydrocarbures


Un réservoir est une formation du sous-sol, poreuse et perméable renfermant une accumulation
naturelle d’hydrocarbures (huile ou gaz ; huile et gaz) limitée au dessus par une barrière de roches
imperméable et souvent par une barrière aquifère en dessous.
Le réservoir présente donc les caractères suivants :
- porosité et perméabilité,
- accumulation naturelle d’hydrocarbures avec un régime de pression naturel,
- couverture ou fermeture : barrière rocheuse (évaporites, argiles, etc…) ou aquifère.
L’association de plusieurs réservoirs individuels et superposés, en général proches les uns des autres
constitue un gisement. Le terme champ pétrolier fait en général référence à un gisement déjà connu ou
en cours d’exploitation.
Les roches réservoirs sont principalement constituées de grès et/ou de carbonates en majeure partie et
sont le plus souvent stratifiées en lits successifs.
Les 2 principales catégories de roches réservoirs : les réservoirs gréseux et les réservoirs carbonatés.
Les réservoirs gréseux
Ils sont formés de grains de silice SIO2 et ont une origine principalement détritique. Lorsque les grains
sont libres, il s’agit de sables, quand ils sont liés par un ciment, on a des grès.
Selon la nature du ciment, on peut avoir des grès argileux (ciment argileux), des grès carbonatés (ciment
carbonatés), etc…
Les réservoirs carbonatés
Les réservoirs carbonatés sont constitués de calcaires (CO3Ca) et/ou de dolomie (CO3Ca, CO3Mg). Selon la
nature du ciment, on peut avoir des carbonates argileux, etc…. Les carbonates sont d’origine :
- détritique : formés principalement de débris (grains de calcaire, coquilles, …),
- chimique : formés par précipitation de bicarbonates des boues marines,
- ou de type récif*.
NB : les marnes constituées d’argiles à des proportions de 35 à 65% ne sont pas des roches réservoirs à
cause de la proportion d’argiles liant les grains et diminuant fortement la perméabilité.

Conclusion
La prospection pétrolière est fondée sur la géologie, la formation du pétrole, sa migration, son
accumulation, sa préservation ou sa destruction sont liés à des facteurs géologiques largement connus et
susceptibles de prévisions et de reconstitution.
C’est l’occurrence de chacun de ces évènements géologiques liés à ces facteurs que les explorateurs
(géologues, géophysiciens, ingénieurs, etc…) tentent d’évaluer au moyen des techniques et sciences de la
prospection pétrolière.

*Les récifs sont des bancs de carbonate de calcium ayant précipité dans les fonds marins du fait de l’activité métabolique de certains végétaux et
animaux (exemple des coraux, animaux marins sans squelette vivant en grade colonies) ; leur morphologie dépend du subtratum, de la
profondeur d’eau, de la température, de la clarté et de la stabilité des eaux, de l’oxygénation, de la salinité et de l’abondance des nutriments.

Exploration & Production des Hydrocarbures


- CHAPITRE II - LA SISMIQUE PETROLIERE

INTRODUCTION
Les méthodes sismiques sont un ensemble de méthodes géophysiques basées sur la propagation des
ondes élastiques dans les couches du sous-sol. Elles sont largement en usage dans l’industrie pétrolière,
particulièrement en exploration d’où le nom générique de Sismique Pétrolière.
La prédominance de ces méthodes est due à leur grande précision, à leur résolution excellente et à leur
profondeur de pénétration. Leur essor et en général l’essor de l’industrie pétrolière a été favorisé en
grande partie par le développement de l’informatique et de l’électronique.
Les méthodes sismiques sont utilisées pour déterminer les structures du sous-sol.
Elles comprennent :
 la sismique réflexion : elle est basée sur la réflexion des ondes élastiques par les couches du sous-
sol, c’est la méthode la plus utilisée.
 la sismique réfraction : elle étudie la réfraction des ondes élastiques dans les couches du sous-
sol ; elle sert à explorer les formations superficielles du sous-sol à des profondeurs de quelques
km. Les résultats obtenus sont complémentaires de ceux de la sismique réflexion.
 La sismique de puits dont :
- le sondage sismique (sismosondage): cette technique consiste à faire des tirs en surface et à
enregistrer les arrivées avec des géophones placés à différents niveaux dans le trou,
- le carottage sismique: cette technique consiste quant à elle à faire des tirs à différents niveaux
dans un trou et à enregistrer les arrivées avec des géophones en surface.
On mesure grâce aux 2 dernières méthodes, les vitesses des ondes sismiques dans les formations du
sous-sol. Elles sont utilisées pour une meilleure connaissance du gisement en phase d’exploration et pour
suivre le gisement pendant l’exploitation.

II-1- PRINCIPE ET THEORIE DE LA PROSPECTION SISMIQUE


La prospection sismique est fondée sur la propagation des ondes sismiques (ondes élastiques) à travers
les couches du sous-sol ; cette propagation dépend des propriétés (élastiques) des roches et provoque à
l’intérieur de celles-ci des déformations élastiques et de multiples réflexions et réfractions.
Le principe fondamental de la sismique est de produire des ondes sismiques partir d’un ébranlement
généré par une source et de recueillir la réponse des formations sur un ou plusieurs récepteurs. On
déduit ensuite à partir des durées de trajets, des variations d’amplitudes et de fréquence des signaux des
informations sur les structures en profondeur.
a- Types d’ondes sismiques
Suivant le trajet des ondes, on distingue plusieurs types d’ondes :
- les ondes réfractées qui se propagent vers le bas puis le long de l’interface séparant 2 milieux et vers la
surface,
- les ondes réfléchies qui se propagent vers le bas avant d’être réfléchies vers la surface en un point de
réflexion (point miroir),
- les ondes directes qui arrivent directement au récepteur en traversant le même milieu
- et les ondes transmises qui traversent l’interface.

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Source Géophones (récepteurs)
     

Les différents types d’ondes sismiques


b- Nature des ondes sismiques
Dans un milieu homogène (même propriétés en tout point), isotrope (propriétés uniformes selon la
direction) et élastique, 2 sortes d’ondes principalement se propagent et sont recueillies : ondes P et
ondes S.
- ondes P ou ondes longitudinales ou ondes de compression ou ondes primaires : ce sont les ondes qui
arrivent en premier ; le mouvement des particules se fait suivant un mouvement de compression et de
dilatation parallèlement à l’axe de propagation.
- ondes S ou ondes transverses ou ondes de torsion ou ondes secondaires : elles arrivent en second et
le mouvement des particules se fait perpendiculairement à la direction de propagation, les ondes S ne se
propagent pas dans les liquides.
A coté des ces ondes, on a les ondes de surface ou ondes guidées (ondes de Rayleigh et ondes de Love)
qui sont aussi recueillies.
c- Vitesses des ondes sismiques
Les vitesses des ondes sont fonction des paramètres d’élasticité du milieu géologique (module
d’incompressibilité K, module de torsion μ, densité ρ, module de Young E, coefficient de Poisson σ) qui
sont liés aux paramètres géologiques pétrophysiques (dureté et densité, porosité, perméabilité,
saturation, fluides présents).
- Vitesses des ondes P : Vp
- Vitesses des ondes S : Vs
Les principales propriétés des roches mesurées par les méthodes sismiques sont l’impédance acoustique
et le pouvoir réflecteur ou cœfficient de réflexion à incidence normale.
d- Impédance acoustique et pouvoir réflecteur
L’impédance acoustique d’un milieu est le produit de la vitesse de l’onde dans ce milieu par la densité de
ce milieu : Impédance acoustique (milieu): I=ρ × v.
Le pouvoir réflecteur ou coefficient de réflexion à incidence normale [on suppose que la réflexion est
normale] d’un miroir ou interface séparant 2 milieux est le rapport de la différence des impédance
acoustiques sur la somme des impédances acoustiques des 2 milieux : Pouvoir réflecteur du miroir
v 2  2  v1 1
(milieu 1 / milieu 2) : R  . R peut être négatif, ce qui veut dire que l’énergie sismique est
v 2  2 v1 1
réfléchie dans le sens inverse remarquable sur le sismogramme par une trace sismique dans le sens
opposé. De façon générale, la vitesse des ondes, de même que la densité des formations augmente avec
la profondeur et donc le pouvoir réflecteur est normalement positif. Le pouvoir réflecteur devient négatif
quand la vitesse de l’onde sismique diminue en passant dans l’autre milieu.
En sismique réflexion, c’est le contraste d’impédance acoustique qui intervient ainsi que le pouvoir
réflecteur. La mesure sismique classique est celle de la durée de trajet des réflexions (temps double de

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parcours de l’onde sismique) et aussi les mesures d’amplitude de réflexion (énergie de réflexion) et les
vitesses.
En sismique réfraction, c’est plutôt le contraste de vitesse qui intervient.
Les vitesses des ondes sismiques sont liées à plusieurs facteurs notamment la porosité et la saturation, la
profondeur et l’âge de la formation, la présence des argiles, la lithologie.
Le tableau suivant donne les vitesses des ondes P et S et les masses volumiques de divers types de
terrains.

Vitesses des ondes P et S et les masses volumiques de divers types de terrains

II-2- ACQUISITION DE DONNEES SISMIQUES


L’acquisition sismique consiste à recueillir les données sismiques sur une zone déterminée. Bien que
reposant sur le même principe, l’acquisition à terre et en mer comportent beaucoup de spécificités dans
leur mise en œuvre pratique, compte tenu de la nature même du milieu dans lequel la campagne se fait.
A terre, l’équipe sismique à terre comprend un chef de mission ou chef de terrain, un chef computer
(opérateur pour suivre les travaux informatique), des topographes, des foreurs, des observateurs avec un
ou plusieurs ingénieurs des compagnies clients.
- Le chef de mission est en général un géophysicien et a pour rôle de superviser les opérations,
- le topographe procède à l’aménagement des terrains et place les lignes de tirs et de réception,
- les foreurs interviennent quand on utilise la dynamite où on a besoin de creuser des trous (en général
de moins de 10m de profondeur),
- l’observeur a pour tâche de faire fonctionner les instruments et de mettre en place les dispositifs
d’enregistrement des données,
- l’opérateur informatique a en charge le fonctionnement des appareils informatiques.
Les appareils, les câbles et autres équipements sont disposés dans un camion laboratoire.
Les équipements pour une campagne sismique à terre comprennent:
 les sources, pour produire des ondes sismiques. Nous avons :
- des sources explosives (dynamites) ; la mise en feu est assurée par des détendeurs électriques,
- des sources non explosives (poids, dynoseis, vibroseis).
 Les récepteurs : ce sont des géophones. La réponse du géophone dépend de la fréquence du signal et
de la fréquence propre du géophone.
Le principe de base du géophone est simple : les vibrations perçues par le géophone induisent à
l’intérieur de celui ci le déplacement relatif d’une bobine par rapport à un champ magnétique (aimant)
produisant aux bornes de la bobine une ddp proportionnelle en amplitude à la variation du flux

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magnétique et de fréquence égale à celle du déplacement produit. La sortie du géophone est amplifiée et
filtrée si nécessaire.
 Les appareils d’enregistrements : qui enregistrent les données sur support numérique et qui sont
associés à des amplificateurs, des filtres, etc…
Les emplacements relatifs des points de tirs (sources) et des points de réception (géophones) qu’on
appelle dispositifs terrain sont variés. Nous pouvons citer :
- Dispositifs tirs au centre : les géophones sont disposés sur une ligne et la source au milieu d’une autre
ligne parallèle,
- Dispositifs tirs au centre en deux : les géophones sont disposés sur une ligne et la source est placée
au centre de cette ligne,
- Dispositifs tirs en bout : les géophones sont placées sur une ligne et la source est au bout de cette
ligne avec le même espacement,
- Dispositif tir déporté en ligne : les géophones sont placées sur une ligne et la source est au bout de
cette ligne avec un espacement plus grand,
- Dispositif à déport latéral en T : il est semblable au tir au centre avec un plus grand espacement entre
la source et les géophones,
- Dispositif en croix : les géophones sont disposées en croix de façon perpendiculaire et la source est au
milieu.
En mer, l’équipe sismique en mer est dirigée par un chef de mission et comprend des ingénieurs et
techniciens (observeurs, opérateurs informatiques) ainsi que des ingénieurs des compagnies clients. Le
personnel se relaie pour assurer la continuité des mesures de jour comme de nuit. La campagne sismique
en mer se fait à partir d’un navire sismique qui comporte tous les systèmes et équipements nécessaires à
l’acquisition, à l’enregistrement et au prétraitement.
La source la plus utilisée en mer est le canon à air (air gun). Le principe consiste à décharger brusquement
dans l’eau, de l’air comprimé à haute pression afin de provoquer une onde sismique. Le premier pic de
pression est suivi de plusieurs émissions secondaires produites par l’oscillation de la bulle d’air dans l’eau.
Ces émissions secondaires indésirables sont atténuées par l’émission d’une deuxième bulle en opposition
de phase. Un capteur sismique est placé directement sur le canon pour permettre un enregistrement à la
source. L’alimentation du canon à air est assurée par un compresseur.
Nous avons aussi comme source le canon à eau (watergun).
Les récepteurs en mer sont des hydrophones ; ce sont des capteurs piézo-électriques qui transformant les
variations de pression dans l’eau en tension électrique.
Les hydrophones sont installés le long de flûtes traînant derrière le navire à une profondeur d’eau variant
entre 5 et 40 m et à des espacements définis. Les flûtes peuvent avoir jusqu’à 4000 voire 6000 m de long
et on peut en utiliser plusieurs (jusqu’à 8).
Les sources sont également à l’arrière du navire et les tirs des canons à air sont faits à des espaces temps
bien définis selon la vitesse du navire.
Les navires sismiques utilisent des systèmes de navigation intégrés à des systèmes de positionnement
pour caler exactement dans l’espace la zone investiguée (points de tirs, points de réception, réflecteurs).
On a plusieurs méthodes de positionnement en mer, on peut citer :
- le positionnement radioélectrique qui utilise des ondes radioélectriques permettant de
positionner le navire par rapport à des stations fixes à terre.
- le positionnement acoustique, des faisceaux acoustiques sont émis vers le fond de l’eau à partir
du bateau et les temps d’arrivée de ces impulsions permettent de positionner le bateau, les sources et les
récepteurs.

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- le positionnement par satellite : tous les navires sismiques en sont équipés, ce sont les systèmes
GPS, D-GPS qui permettent de positionner sur la terre (donnent en temps réel longitude, latitude,
altitude). Le D-GPS (Differential GPS) est un système de positionnement obtenu à partir de
l’enregistrement différentiel du signal GPS donné par des satellites en orbite autour de la terre et du
signal GPS donné par une station fixe à terre. Il est plus précis que le système GPS classique qui a une
précision allant à +/- 15m (pour des raisons de sécurité car initialement conçu pour des fins militaires et
stratégiques) entraînant erreurs dans l’acquisition sismique pouvant aller à plus de 100m.
On appelle « taux de couverture » le nombre de fois qu’un même point de réflexion est traversé par un
ou par un groupe de géophones. La couverture multiple suppose que chaque point réflecteur fourni plus
d’une réflexion (schématisation et cas pratique avec dispositif tir au bout).
Les signaux captés par les géophones et hydrophone sont en général trop faibles et sont donc amplifiés et
éventuellement filtrés (pour extraire un certain nombre de bruits) avant d’être transmis à des appareils
d’enregistrement.
Les données sismiques sont aujourd’hui enregistrées sous forme numérique avec un pas
d’échantillonnage (2 ou 4ms) directement sur des ordinateurs.
Remarque : On dispose sur le terrain, les géophone en grappe (12 ou 24 géophones) placés en parallèle.
Le but de ce dispositif est double : amélioration du rapport signal / bruit et compensation d’un mauvais
fonctionnement éventuel d’un des géophones par les autres.

II-3- TRAITEMENT DES DONNEES SISMIQUES


A la sortie du géophone, les données sismiques sont des variations dans le temps (mesurées à partir de
l’instant initial de tir) de l’amplitude de sortie c'est-à-dire du délai entre l’instant de tir et l’instant de
réception : c’est le domaine temporel. L’onde sismique est également le résultat de la superposition
d’ondes sinusoïdales de fréquences, d’amplitudes et de phases différentes : c’est le domaine fréquentiel.
Le signal sismique est entièrement défini par 3 paramètres : amplitude, phase, fréquence enregistré sous
la forme de trace sismique (voir figure). La trace sismique est l’enregistrement mesurée, fonction du
temps, obtenu à partir d’un tir unique envoyé et reçu à une position unique au niveau d’un récepteur. Cet
enregistrement représente le temps double de parcours de l’onde sismique (en millisecondes : 0.001 sec)
c'est-à-dire le temps que met l’énergie (l’onde) sismique pour atteindre le miroir, être réfléchie et capté
en surface au récepteur.
Le traitement des données sismiques est essentiellement un traitement informatique qui consiste à
remettre en forme l’information sismique enregistrée sur le terrain.
Une séquence normale de traitement comprend les opérations suivantes :
 Le démultiplexage : c’est un réarrangement des enregistrements (signaux sismiques) en familles de
traces correspondants au même point miroir. Il se fait après le multiplexage qui est un mode
d’enregistrement sur différents canaux d’une bande magnétique.
 L’édition des traces : c’est un dépouillement des enregistrements et la visualisation des traces des
points miroirs en vue d’un contrôle de la qualité des enregistrements.
 La géométrie : c’est la spécification des paramètres de terrain qui vont permettre de réaliser les
traitements (niveau de référence moyen, diagramme d’exploitation en couverture multiple, distance
entre tirs, longueur de l’enregistrement, type de dispositif, échantillonnage, etc...).
 La restitution d’amplitude : il s’agit d’une restitution de l’énergie des ondes sismiques qui
s’atténuent pour diverses raisons (pertes dues aux instruments et aux câbles, pertes dues à la nature de
la surface, etc…).
 La déconvolution : les opérations de déconvolution ont pour but d’obtenir, par des opérations
mathématiques des réponses impulsionnelles en contractant l’impulsion émise de sorte qu’elle soit brève
(fonction de Dirac), avec un faible nombre d’oscillations et de bruits (réflexions multiples insuffisamment

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atténuées). La déconvolution est un filtre inverse qui vise à supprimer les réflexions multiples ou à
modifier l’impulsion sismique afin de lui donner une forme compatible avec un bon pouvoir de résolution.
 Les corrections statiques: en sismique terrestre particulièrement, elles consistent à corriger les
anomalies de temps de parcours induites par les variations d’altitudes des géophones et les variations de
vitesse dans les terrains superficiels. En sismique marine,
 Les corrections dynamiques : elles consistent à ramener les temps de trajets obliques à des temps
de trajets verticaux (hypothèse fondamentale de la sismique) par calcul de l’écart de temps de parcours à
partir de l’analyse de vitesse. Elle consiste donc ramener les temps d’arrivée des réflexions à ceux qui
auraient été observés si source et récepteur étaient situés sur la même verticale.
 La migration : elle a pour but de replacer les réflecteurs inclinés dans leur position correcte. En
effet, la prospection sismique est basée sur une hypothèse fondamentale qui est la suivante : distance
source – récepteur = 0 (offset=0) et qui conduit à un décalage des réflecteurs inclinés sur le
sismogramme. La réflexion correspondant au point réflecteur M (CDP : Common Depth Point ou CMP
Common Mid Point) est reportée à la verticale du point de tir sur la coupe sismique ou section temps.
Cela est juste et correspond à la réalité quand le miroir ou réflecteur est horizontal.
Lorsque le miroir est incliné, cela n’est plus exact : le point de report vertical en dessous de la source n’est
plus la vraie place de la réflexion qui est quelque peu déportée. C’est ce que corrige la migration et elle a
ainsi pour effet d’atténuer les synclinaux et d’amplifier les anticlinaux.
(Voir figure).
Toutes ces opérations de traitement reposent sur des modèles mathématiques programmés à l’intérieur
des logiciels puissants.
Aux différentes étapes du traitement, les coupes film sont fournies à l'interpréteur qui décide des
nouveaux traitements devant être effectués jusqu'à obtention d'une interprétation satisfaisante. Certains
traitements sont "géométriques", permettant de définir et de positionner les réflecteurs. D'autres
traitements permettent de se rapprocher de la géologie du sous sol : nature des dépôts (stratigraphie
sismique) et détermination de la suite des séquences de dépôts.
A la fin du traitement, les enregistrements sont présentés sous forme de profil sismique ou ligne
sismique. C’est une juxtaposition des réflexions des couches du sous-sol sur une ligne droite qui est le
profil ; les données recueillies sont des temps d’aller-retour ou « temps doubles de parcours », fonction
des propriétés des roches traversées.

II-4- INTERPRETATION DES DONNEES SISMIQUES


L’objectif et la finalité de la prospection sismique sont l’interprétation des données sismiques en termes
géologiques.
L’interprétation sismique consiste en une simple reconnaissance des marqueurs permettant d’identifier
les couches. Simple dans le principe, cette reconnaissance des marqueurs sismiques demande beaucoup
d’expérience et de dextérité, d’autant plus que la nature présente diverses complexités.
Il s’agit donc d’identifier par les changements d’aspects et de couleurs des signaux sismiques, les miroirs
ou réflecteurs dans leur continuité et discontinuités. Les couches sédimentaires sur le profil sismique sont
visibles suivant le degré d’intensité des réflexions. On peut déceler les failles, les anticlinaux, les chenaux,
etc. ainsi que les zones d’émanation de gaz (points brillants, amplitude de réflexion faible). En dessous
des couches sédimentaires nous avons le socle (basement) qui présente des réflexions discontinues et
éparses (dispersé).
En utilisant toute la série des images 2D en temps (lignes sismiques), on arrive à cartographier les
formations du sous sol (cartes de profondeurs ou cartes isobathes, cartes de vitesses, cartes de temps
doubles) et détecter les pièges à hydrocarbures et éventuellement évaluer le volume du gisement
potentiel.

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Les cartes isobathes d’un horizon donné sont établies à partir de la carte isochrone et isovitesse de
l’horizon. La carte isochrone de l’horizon est établie à partir de plusieurs lignes sécantes sur lesquelles on
suit ledit horizon. Les valeurs des temps double de parcours sont ensuite reportées sur un plan de
position et on trace ainsi des courbes d’égale durée de trajet. La carte isovitesse est établie à partir des
vitesses obtenues des carottages sismiques. En juxtaposant carte isochrone et carte isovitesse grâce à la
formule Distance = Vitesse × Temps, on réalise la carte isobathe (cartes d’égales profondeur) de l’horizon
étudié.
NB : dans la formule Distance = Vitesse × Temps, Temps = T/2 puisqu’il s’agit du temps double de
parcours (temps aller-retour) ; la distance représente la profondeur.
Les cartes isopaques (courbes d’égales épaisseurs) sont établies à partir de 2 horizons définissant une
couche ou une formation qui donnent
Les cartes isobathes (et même isochrones) déterminent les contours structuraux. Leur interprétation est
relativement simple : les structures anticlinales et dômes de sels apparaissent comme des élévations
correspondant à des contours fermés tandis que les synclinaux et chenaux montrent le contraire.
Les cartes isopaques montrent les variations d’épaisseurs des unités stratigraphiques (épaisseur des
sédimentes entre 2 réflecteurs) et elles permettent une meilleure estimation des rejets de faille.
Afin d’obtenir une image plus précise et plus fiable du sous sol, on emploie la technique de la sismique 3D
plus chère mais beaucoup plus efficace. Elle permet souvent de repérer directement les hydrocarbures
dans les couches géologiques. Les récepteurs sont placés en nappes beaucoup plus serrées et on
construit des images du sous sol en 3 dimensions ce qui permet de bien apprécier le gisement potentiel.
Grâce à des lunettes appropriées par exemple, la vision virtuelle en 3D du sous sol permet aux
interprétateurs de mieux comprendre la structure du sous sol.
La technique de la sismique 4D va encore plus loin en faisant intervenir la 4ème dimension : le temps. Sur
un gisement en production, on effectue plusieurs enregistrements successifs de sismique 3D, à intervalles
de temps réguliers et la comparaison des enregistrements permettent ensuite de suivre l’évolution du
gisement pendant sa production.

CONCLUSION
La sismique est employée par une large gamme de scientifiques et d’industriels : géotechniciens pour
l’implantation d’ouvrages de génies civils (routes, ponts, édifices) ou la réalisation d’études d’impacts ;
géotechniciens et géophysiciens dans l’exploration pétrolière.
Toutefois, c’est dans le domaine pétrolier que se réalisent la quasi-totalité des dépenses relatives aux
études sismiques. Aujourd’hui incontournable dans l’industrie de la recherche pétrolière, la méthode
sismique constitue le principal outil qui guide les explorateurs dans le choix de l’implantation des forages.

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a) Trace sismique b) traces sismiques assemblées

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- CHAPITRE III -LES FORAGES PETROLIERS

INTRODUCTION
Les techniques de prospection géologiques et géophysiques nous ont permis de localiser des prospects
c'est-à-dire des zones potentielles pouvant renfermer des accumulations d’HC. Le seul moyen de
confirmer la présence effective d’huile ou de gaz est de creuser dans le sous sol c'est-à-dire de réaliser un
forage.
Un forage pétrolier ou puits pétrolier est un trou creusé dans le sous sol afin de permettre l’accès à un
objectif qui est un gisement d’HC prouvé ou pronostiqué.
Le forage des puits pétroliers absorbe une bonne partie des budgets d’exploration ; un forage pétrolier
est évalué selon la localisation à plus de $1M (dans notre bassin au moins $5M).
Les fonctions essentielles d’un puits pétrolier sont :
 L’exploration d’un bassin sédimentaire (puits d’exploration),
 L’évaluation du potentiel en hydrocarbure (puits d’appréciation ou de délinéation),
 La production d’HC (puits de développement ou de production).
Remarque : il existe des puits dit ‘puits d’injection’ qui servent à l’injection d’eau dans la formation
réservoir

III-1- ELABORATION D’UN PUITS PETROLIER


Un puits pétrolier est un ouvrage coûteux qui doit être étudié et planifié avant sa réalisation. Cette étude
se fait par une collecte de données techniques (géologiques, géographiques, géophysiques, etc..) et
économiques permettant de déterminer l’environnement dans lequel le puits sera foré afin de réduire les
taux d’incertitudes. Ces données sont compilées à l’intérieur d’un document appelé proposition de forage
ou pronostic de forage (well / drilling prognosis).
C’est un document qui définit :
 l’emplacement du forage c'est-à-dire sa localisation : coordonnées, profondeur d’eau si on est en mer
 les objectifs du forage : nature de l’objectif: sables, carbonates, grès ; étage stratigraphique de
l’objectif : Albien, Cénomanien, etc… et profondeur de l’objectif
 Le cadre géologique et géophysique de la zone : géologie générale de la région, tectonique, zones de
pressions anormales pouvant être rencontrées au cours du forage.
 Les puits de corrélation qui sont des puits qui présentent des caractéristiques proches de celles du
puits projet et ce sont en général des puits voisins.
 Le programme de forage et de tubage,
 Le programme de carottage, d’échantillonnage, de diagraphies et de test,
 Les contraintes et échéances à respecter : base de forage, ravitaillement en matériel, avitaillement,
 Les besoins en personnel, services et consommables
Ce document couvre donc l’ensemble des opérations à mener et détermine le budget prévisionnel
global.
*Des études de sites sont également effectuées pour préparer le site de forage et déterminer
l’emplacement le plus sûr et le plus proche des coordonnées du puits. Par exemple en mer, on étudie la
profondeur d’eau et le sous sol marin pour voir s’il peut supporter les piles d’une plate forme. On étudie
également certaines données climatiques et météo (force du vent, hauteur des vagues, ampleur des
courants). A terre des obstacles comme des habitations, le relief accidenté ou même des marécages
peuvent être des obstacles qu’il faut contourner.
Une étude d’impact environnementale est également requise pour analyser et atténuer les impacts du
forage sur l’environnement.

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III-2- ARCHITECTURE D’UN PUITS PETROLIER
Un puits d’HC est composé de sections de trous forées de longueur différentes et de diamètre
s’amménuisant avec la profondeur. Ce sont les trous ou ‘hole’ en anglais. Les puits d’HC peuvent être
verticaux, inclinés (forages déviés ou dirigés) ou horizontaux. Le puits doit pouvoir résister aux fortes
pressions rencontrées dans le sous-sol liées aux fluides (eaux, gaz, pétrole) qui s’y trouvent.
Les puits d’HC sont donc équipés de tubes en acier nommés casings vissés les uns aux autres ou soudés
de bout en bout. Ils assurent la stabilité des trous (empêcher les éboulements). Une enveloppe de ciment
réalise l’adhésion entre les parois du trou et les casings.
Le ciment est mis en place par circulation directe c'est-à-dire par injection dans le trou et remontée dans
l’annulaire (espace entre casing et trou ou entre 2 casings), lorsqu’une manœuvre de forage d’une
section de trou est terminée et que la descente du casing est faite au cours d’une opération appelée
cimentation.
Les rôles des ciments sont :
 Supporter les casings et les protéger de la corrosion,
 Isoler les zones productrices pour empêcher toute communication de fluide.
Le programme de forage et de tubage est la séquence de forage des sections de trou et la séquence de
descente des casings dans les sections de trou forées. Les longueurs des sections de trous ainsi que les
diamètres des outils à utiliser sont indiqués. La séquence de descente des casings dans les sections de
trous est la suivante:
1- Tube guide ou conducteur (Conductor pipe) : c’est une colonne de tubes légers ancrée dans le sol à
une 10aine de mètres de profondeur. Il permet de canaliser la boue en début de forage et d’éviter
l’affouillement des terrains meubles superficiels. Cette colonne est soit battue au marteau ou alors
descendue et cimentée dans un trou foré (longueur 100-300 pieds). En mer, le tube conducteur doit
traverser la tranche d’eau.
2- Colonne de surface : c’est la 1ère vraie colonne du puits pétrolier, elle a pour rôle de coffrer les
formations peu profondes qui sont en général éboulantes. Elle sert aussi d’ancrage aux obturateurs (BOP)
et aux dispositifs de suspension des colonnes ultérieures. Elle varie de quelques 10aines à plusieurs
100aines de mètres.
3- Colonne intermédiaire ou colonne technique : cette colonne a pour objet de pouvoir poursuivre le
forage dans les circonstances de traversées de zones à risque (argiles, sables mal consolidés, pressions
anormales des formations).
4- Colonne de production ou de test : dans le cas d’un forage de développement, cette colonne est
indispensable pour assurer la protection de la couche productrice et la mise en œuvre du matériel de
production. Elle est posée soit au toit de la couche productrice soit elle la traverse.
5- Colonne perdue ou liner : c’est une colonne de production qui est suspendue dans la partie inférieure
de la colonne de production. Elle est descendue pour des zones où il est difficile de prévoir le
comportement (failles, hautes pressions).
Exemple de programme de forage et de tubage :
Programme de forage : 36’’ × 26’’ × 17 ½’’ × 12 ¼’’ ×8 ½’’. *
Programme de tubage: 30’’ × 20’’ × 13 3/8’’ × 9 5/8’’ × 7’’

NB : exercices sur la cimentation

* ’’ : Pouce (inch en anglais), 1 pouce = 2,54 cm. 12 ¼’’ = 12 + 0,25 = 12,25 ’’ = 12,25 × 2,54 = 31,115 cm

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IV-3- LES FLUIDES DE FORAGE
1. Définition et fonctions
Les fluides de forage ou boue de forage sont des fluides qui circulent dans le train de tiges et dans l’outil
de forage jusqu’au fond du trou.
Les principales fonctions des fluides de forage sont :
- la remontée des déblais (cuttings),
- le nettoyage du trou,
- le maintien de suspension des déblais après arrêt de la circulation de la boue ;
- la lubrification et le refroidissement des outils de forage ;
- la transmission des informations mesurées pendant le forage vers la surface ;
- l’entrainement des moteurs de fond ;
- le maintien des parois du trou et le contrôle des fluides de formation : le fluide de formation exerce une
pression hydrostatique Ph = 0,981 Z.d/10, avec Z : profondeur (m) et d : densité (kg/l) et P (bar). Cette
pression hydrostatique doit être contrebalancée par la boue de forage.
La boue de forage circule à travers un circuit fermé appelé système de circulation ou elle est recyclée et
reconditionnée à la sortie du puits et réinjectée dans le trou.
On a plusieurs types de boues (boue à eau, boue à mousse, boue à l'huile, boue à air etc…) qui diffèrent
par les additifs chimiques qui y sont introduits et qui leur confèrent des propriétés particulières sur la
viscosité, le pH, la densité, la salinité.
On peut citer par exemple des alourdisseurs (galène, barite), des émulsifiants, des amincisseurs, des
réducteurs de filtrat, etc….
Boue de forage = Eau + Additifs
Filtrat de boue Gâteau de boue
(Filter cake) (Cake)

1- Circulation du fluide de forage


La circulation de la boue doit pouvoir entrainer les déblais du fonds du puits jusqu’en surface.
Le débit massique est supposée constant à l’intérieur du système (depuis la pompe d’injection jusqu’à la
sortie des déblais). Un changement de densité de la boue qui retourne peut entraîner notamment un
changement de la vitesse de retour de la boue ce qui est indicateur d’une anomalie au fond du puits
(perte de circulation, kick ou venue).
Dans le système (pompe d’injection – sortie du puits), la vitesse de circulation de la boue est liée au débit
d’injection par la relation suivante : V  Q avec V : vitesse de circulation du fluide (m/min), Q : débit
A
d’injection de la boue (l/min ou gpm : gallons par minute) ; A : section unitaire du train de tiges ou de
l’annulaire (m2, ft2).
(Cette équation traduit l’équation de continuité en écoulement permanent : le débit massique est
constant à l’intérieur du système.)

2- Gradient pression de la boue, gradient de fracturation et gradient de formation


Les gradients de la boue et gradients de pression des fluides de formations sont respectivement les
évolutions avec la profondeur de la pression de la colonne de boue et de la pression des fluides de
formation rencontrées au cours du forage. Le gradient de fracturation est l’évolution avec la profondeur
de la pression de fracturation de la formation.
Dans la plupart des forages, la pression de la colonne de boue est constamment maintenue au dessus de
celle des fluides de formation de sorte à empêcher les fluides de formation de pénétrer dans le trou
(venue) : c’est le forage dit overbalanced.

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Aussi, la pression de la colonne de boue est maintenue en dessous de la pression de fracturation pour
éviter à la formation de se fracturer.
La relation entre le gradient de pression de la boue et la densité de la boue est donnée par la formule
suivante :
Densité de la boue (ppg) × 0,052 = gradient de pression de la boue (psi/ft)
ou
Pression de la boue (psi) = densité de la boue(ppg) × profondeur (ft) × 0,052.
*ppg : pound per gallons (livres par gallons)
Remarque : le gradient de formation et la pression des fluides de formations sont des données qui sont
évaluées à partir du type de formation qu’on peut rencontrer. Cette évaluation est faite à partir des
connaissances géologiques et géophysiques de la zone forer et des puits de corrélation.

III-4- METHODES ET OUTILS DE FORAGE

a- Les méthodes de forage


La méthode de forage la plus usage dans l’industrie pétrolière est le forage rotationnel (Rotary Drilling) où
un mécanisme de rotation induit par un moteur est transmis au train de tiges et à l’outil de forage qui est
descendu dans le trou en même temps qu’il coupe et broie les roches et les débris rocheux sont évacués
à la surface par la boue. Le moteur peut être soit au niveau de la table de rotation (Kelly Bushing) ou au
niveau d’un système appelé Top Drive.
Pour les puits fortement déviés, c’est seulement l’outil, au bout de la garniture de forage qui tourne,
entrainé par un moteur de fond qui est actionné par la circulation de la boue.

b- Les outils de forage


Les outils de forages sont nombreux et variés tant dans leur forme que dans leurs fonctions en fonction
de la lithologie rencontrée. On a les outils à molettes, les outils à diamant, les trilames, aléseurs,
marteaux de fond de trou, etc…
Les outils sont constitués d’une queue filetée qui se fixe au train de forage ; d’un palier sur lequel ont
montes les cônes ou molettes (pour les outils à molette), des conduites du fluide de forage.
Le corps de l’outil est en acier et les parties en contact avec las roches sont protégées par des métaux
durs (carbure de tungstène ou diamant par exemple).
Le choix technique de l’outil s’opère à partir des considérations sur la dureté des roches et leur caractère
abrasif, le type de boue utilisé, la déviation du forage, le carottage, le diamètre de l’outil, le poids du train
de tige sur l’outil (weight on bit).
Les outils sont fixés sur les masses tiges communiquant leur poids à l’outil et prolongées en surface par
des tiges de forage ; l’ensemble est mis en rotation grâce à la table de rotation par l’intermédiaire de la
tige d’entrainement ou Kelly (cas du Kelly bushing) ou grâce à un système en rotation au niveau d’un Top
Drive (cas du Top Drive). Pour le levage nécessaire aux manœuvres de forage et pour porter le poids du
train de tiges, nous avons un derrick, un crochet, un treuil et un moufle.

*Coût du forage au mètre ou au pied foré : le choix de l’outil de forage tient compte non seulement des
considérations propres à la formation à forer (dureté des roches à traverser, déviation du trou, etc…)
mais aussi et surtout du coût. On définit le coût de l’outil au pied ou au mètre foré qui est déterminant
dans le choix de l’outil de forage :

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Coutil  Crig (Tr  Tm) avec C : coût au mètre foré ($/m ou $/pieds) ; Coutil : coût de l’outil ; Crig : coût du
C
H
rig ; Tr temps de rotation de l’outil ; Tm : temps de manœuvre ; H intervalle foré (mètre ou pieds).

Le temps de rotation est le temps pendent lequel l’outil tourne effectivement et coupe ou broie les
roches et le temps de manœuvre est le temps nécessaire pour réaliser une manœuvre de forage c'est-à-
dire l’ajout de tiges de forges additionnelles pour allonger le train de tiges et poursuivre le forage, le
changement d’outils défectueux, etc…
Exercice d’application #3 : Un outil A à forer 41m en 17h. Dans le même terrain, un outil B a fait 35m en
12h. Si le prix de l’heure de l’appareil est de 4 000 francs et que les outils A et B coûtent 8 500 francs et
qu’il faut 4h pour faire une manœuvre complète, quel est le plus économiques des 2 outils ?

Les appareils de forage ou encore rigs comprennent en général les éléments suivants (voir figure) :
- un mât ou derrick, un treuil, un moufle mobile et un crochet;
- une table de rotation (avec la tige d’entrainement : kelly) ou d’un Top drive ;
- du circuit de la boue : pompe d’injection, bassin, ligne d’injection ;
- l’obturateur (Blow Out Preventer) ;
- d’espaces pour la disposition des casing et tiges de forage ;
- la cabine du foreur ;
- un générateur électrique.

Rig de forage

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Questions sur le chapitre III
- CHAPITRE IV - LES DIAGRAPHIES PETROLIERES

INTRODUCTION
L’étude des caractéristiques des formations traversées par un sondage se fait grâce aux diagraphies. Les
diagraphies permettent d’avoir une vision continue, objective et quantitative des séries traversées par un
forage et de réaliser le lien entre les mesures géophysiques de surface et la géologie de subsurface.
Les ‘diagraphies’ ou encore ‘log’ désignent tout enregistrement continu en fonction de la profondeur des
variations d’une caractéristique donnée des formations traversées par un forage.
Cette technique est apparue en 1927 et a connu depuis un développement fulgurant pour devenir un
outil incontournable de l’industrie pétrolière.
Selon que les diagraphies sont enregistrées pendant ou après le forage, on distingue :
- les diagraphies instantanées : enregistrées au cours du forage, elles sont d’un accès direct (poussée sur
l'outil, vitesse d'avancement, débit des fluides de forage, examen des déblais, examen qualitatif et
quantitatif de la boue, indices de gaz ou d'huile, température, etc…) ; elles permettent de suivre
l’évolution du forage (MWD, mudlogging);
- les diagraphies différées : elles sont enregistrées en fin de forage en descendant les outils à l’extrémité
d’un câble (wireline).
L’essentiel de l’interprétation des diagraphies différées consiste à déterminer des paramètres tels que la
porosité des formations traversées, les fluides contenus et leur saturation, les limites des couches, les
contacts entre les différents fluides, la qualité de la cimentation, le diamètre, l’inclinaison du trou, le
pendage des terrains ainsi que la direction des discontinuités, l’effet de la boue sur les formations
traversées, etc…
Toute variation des courbes de diagraphie doit avoir une signification géologique évidente et vice versa.

V-1 PARAMETRES ENREGISTRES ET EQUIPEMENTS


a- Paramètres enregistrés
Les paramètres physiques qui font l’objet de mesures diagraphiques sont regroupés en 2 catégories selon
qu’ils soient des phénomènes naturels spontanés ou des phénomènes obtenus par excitation.
Paramètres naturels engendrés spontanément: un dispositif comprenant un simple récepteur
est descendu dans le puits et enregistre des paramètres tels que :
- le potentiel spontané PS,
- la radioactivité naturelle : totale (Gamma ray GR) ou sélective (Gamma ray spectral),
- la température T,
- le diamètre du trou C,
- la déviation (inclinaison du trou)
- le pendage des terrains.
Paramètres physiques obtenus par excitation: un dispositif constitué d’un couple émetteur –
récepteur est descendu dans le trou ; un signal est envoyé dans la formation par un émetteur et on
enregistre la réponse à l’aide d’un récepteur. Ce sont :
- les mesures de résistivité : diagraphies électriques (émission d’un signal à partir d’électrodes) ;
diagraphies d’induction (émission d’un signal à partir de bobines d’induction),
- les mesures nucléaires : diagraphie gamma-gamma ou de densité (émission d’un rayonnement
gamma), diagraphies neutron (émission de neutrons dans la formation), etc…,
- les mesures acoustiques : diagraphie sonique (émission d’ondes dans la formation), diagraphies
d’amplitude et d’adhérence du ciment, etc….

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La diagraphie de densité, la diagraphie neutron et la diagraphie sonique sont dites diagraphies de
porosité car leur principale application est la détermination de la porosité des formations.

b- Equipements
Les équipements pour l’enregistrement des diagraphies comprennent :
- Les outils à l’extrémité du câble qu’on descend dans le trou
- Un câble, enroulé autour d’un treuil assurant la connexion mécanique et électrique avec l’outil,
- Les circuits de contrôle et de commande des appareils de mesure et des équipements de traitement
de l’information,
- Un système d’enregistrement et d’édition.

V-2 Etude théorique de quelques diagraphies et applications

*Composition de la roche
L'interprétation des diagraphies devra permettre de connaître la composition de la roche traversée par le
sondage par la détermination du contenant et du contenu:
 Le contenant représente les éléments solides (matrice : grains et ciment) dont il faut déterminer
la nature minéralogique et le pourcentage. En diagraphies, on distingue deux types d'éléments solides: la
matrice et l'argile.
La matrice est l'ensemble des éléments solides figurés (grains et liants) constituant la roche, à l'exception
des argiles. Cette matrice est dite simple lorsque les éléments sont constitués du même type de minéral
(calcite, quartz). Elle est dite complexe quand les éléments figurés sont minéralogiquement différents ou
quand les grains et le ciment sont composés de minéraux de types différents (grès à ciment calcaire). On
dira qu'une matrice est propre quand elle ne renferme pas d'argile.
L’argile est un dépôt sédimentaire composé de minéraux phylliteux, aluminosilicates, hydratés
appartenant aux groupes kaolinite, montmorillonite, chlorite. Selon le degré de compaction des argiles,
les pores sont plus ou moins nombreux. Ces pores sont généralement remplis d’eau mais souvent
d’hydrocarbures liquides ou gazeux. On distingue 3 types d’argiles :
- les argiles laminées disposées en fins lits entre 2 couches de réservoirs et n’affectant ni la porosité
utile, ni a saturation, ni la perméabilité. Ces lits sont généralement conducteurs en parallèle avec les
autres couches. On les identifie dans le microlog et la pendagemétrie.
- Les argiles dispersées adhèrent les grains ou les induisent et occupent partiellement les pores. Elles
réduisent la perméabilité des roches et augmentent leur salinité. Leur résistivité est difficile à
déterminer.
- Les argiles structurales se présentent sous forme de grains ou de nodules jouant le même rôle que les
autres grains de la matrice. Les argiles laminées et structurales ont une origine détritique tandis que
les argiles dispersées proviennent d’altération (feldspath) ou de néoformation.
 Le contenu c'est à dire la nature et le pourcentage des fluides remplissant les vides entre les
éléments solides. Leur pourcentage dans la roche dépend de la porosité. Ces fluides sont de nature
différente (eau, air, huile, etc…). A l’exception de l’eau, ils sont généralement mauvais conducteurs de
courant. L’eau conduit plus ou moins bien le courant selon qu’elle soit chargée ou non en sels dissous. Or
les roches contiennent toujours d l’eau en quantité importante suivant d’une part la porosité et d’autre
part la saturation.

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1- Diagraphies électriques
a- Principe
Les diagraphies électriques sont des diagraphies où l’on envoie comme signal dans la formation du
courant électrique pour en déduire leur résistivité. Les mesures de résistivité comprennent logs
électriques PS et les logs PS.
La résistivité* d’une formation se définit comme étant son degré d’opposition au passage du courant
électrique. Elle se mesure en Ohm.m. C’est un paramètre important dans la détermination de la
saturation en hydrocarbures. La résistivité d’une roche dépend de la géométrie des pores, de la résistivité
propre de l’eau contenue dans les pores, de la quantité d’eau présente dans la roche et de sa
concentration en sels (salinité), de la lithologie et du pourcentage d’argile de la roche.
Le sel le plus commun dans les eaux de formation est le NaCl mais on peut rencontrer d’autres sels tels
que le KCl, le CaCl2, le NaSo4, etc…. et l’évaluation de la concentration en sels dissous se fait en
équivalent NaCl.
Une source émettrice (électrodes, solénoïde) envoie un signal (courant électrique) dans la formation et
un dispositif de mesure (récepteur) enregistre la réponse de la formation. La distance entre la source et le
récepteur est l’espacement. Le rayon d’investigation est la distance que parcours le signal (rayon de la
sphère équipotentielle des lignes de courant). Plus la distance entre l’émetteur et le récepteur est
grande, plus l’investigation est profonde et corrélativement la définition verticale diminue.

b- Outils
Selon l’espacement et l’ordre de grandeur du rayon d’investigation, on distinguera :
 Les macrodispositifs : grande normale et latérale (fig 1 et 2), induction IL, latérologs 3, 7, 8, Dual,
spherically Focused Log (SFL). Ils donnent une lecture plus ou moins proche de la résistivité vraie de la
formation.
 Les microdispositifs : petite normale, microinverse, microlog ML, microlatérolog (MLL), micro
spherically focused log (MSFL) ; ils donnent une lecture proche de la résistivité de la zone lavée. Les
microdispositifs sont montés sur patin et appliqués contre la paroi du trou.
Pour améliorer la définition verticale et diminuer les effets de trou, on a mis au point des dispositifs
focalisés où l’on envoie un faisceau de lignes de courant parallèles dans les formations
perpendiculairement à l’axe du trou (induction, latérologs, SFL, MSFL, MLL).
On dispose ainsi d’une grande variété d’outils de mesure de résistivité dont la combinaison permettra de
déterminer les paramètres recherchés.
Quelques exemples de dispositifs électriques
*Propagation du courant électrique dans une formation (figure)
Lorsqu’on envoie du courant électrique dans la formation, à partir d’une électrode A d’envoi de courant,
ce courant se propage dans toutes les directions sous forme de lignes de courant et porte le même
potentiel V sur tous les points situés à une même distance r de A et donc sur une même sphère centrée
en A, c’est la sphère équipotentielle de courant centrée en A. Le potentiel V mesuré à une distance r de
l’électrode d’envoi A vaut : V  RI avec R la résistivité de la formation. La formation est considérée
4r
comme un milieu infini, homogène et isotrope

*
La résistivité d’une substance est la résistance mesurée à travers 1 m3 de cette susbstance traversée par un courant de résistance 1
Ohm.

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[La chute de potentiel dV entre la sphère de potentiel V et de rayon r et la sphère de rayon r+dr et de
serait :  dV  RI dr avec R : résistivité du milieu ( U  R L  U (dv)  RI L ). Par intégration de dV entre
4r ² I S S
r et ∞, où le potentiel est 0, on a : dV   RI dr  V   r RI dr  RI [ 1 ]r  RI [ 1  1 ]  RI ]
4 r ² 4r ² 4 r 4 r  4r
Ainsi le potentiel est lié à la résistivité du milieu et à l’intensité du courant qui traverse ce milieu.
A intensité de courant constante et avec une échelle adaptée le potentiel V mesuré à une certaine
distance de l’électrode d’envoi est proportionnel à la résistivité du milieu et l’enregistrement en continu
du potentiel V en déplaçant la sonde dans le trou donne donc une courbe de résistivité.
1. Dispositif électrique normal (figure 1) : on mesure le potentiel VM d’une électrode M située à
proximité de la sonde d’envoi A dans le trou à l’aide d’un voltmètre relié par un fil conducteur isolé à M
et à une électrode retour N en surface se trouvant à une grande distance de M. Le potentiel V mesuré est
RI V
V   R  4AM et K  4AM est le coefficient du dispositif.
4AM I

Petite normale : AM=16’’

Grande normale : AM=64’’

Fig 1 : Sonde Normale


2. Dispositif latéral (figure 2) : on mesure dans ce cas la différence de potentiel entre 2 électrodes M
et N très proches situées sur 2 surfaces équipotentielles distantes de dr concentriques par rapport à A.
RI et
Les potentiels en M et N sont donnés par : VM  RI
VN 
4AM 4AN
RI 1 1 MN V 4AM . AN V et K  4AM . AN est le
V  VM  V N  [  ]  RI R K
4 AM AN 4AM . AN I MN I MN
coefficient de la sonde latérale.

MN est l’écartement et AO est l’espacement

Fig 2 : Sonde latérale


La différence de potentiel est proportionnelle à la résistivité si l’intensité du courant envoyé est
MN
constante : V  RI
4AM . AN
3. Latérologs
Les latérologs sont des dispositifs focalisés où on force le courant à pénétrer dans la formation,
perpendiculairement à l’axe du trou, suivant un fin pinceau de lignes de courant, par l’envoi d’un courant
focalisé à l’aide d’électrodes dites de focalisation. Les latérologs sont de plusieurs configurations. On peut
citer :

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- Latérolog 3 : la sonde comporte une petite électrode centrale d’envoi de courant et 2 longues
électrodes de garde (électrodes de focalisation).
- Latérolog 7 : la sonde comprend une électrode centrale d’envoi de courant et 3 paires d’électrodes
de focalisation.
- Latérolog 8 : identique au LL7 mais l’espacement et la distance entre 2 électrodes de garde sont
plus courts.
Le principe du LL3 est le suivant : on mesure le potentiel Vg des 2 électrodes de garde A1 et A’1 et on
envoie par ces 2 électrodes un courant Ig tel que Vg soit égal à un potentiel de référence Vr. On mesure le
potentiel Vo de Ao et on envoi par Ao un courant variable Io tel que Vo=Vg. On mesure en surface
l’intensité du courant Io nécessaire au maintien du potentiel Vo et Io est proportionnel à la conductivité
du terrain donc à sa résistivité.

Fig 3 : Latérolog 3
4. Outils d’induction : les outils d’induction IL a pour principe d’envoyer dans une bobine émettrice
un courant alternatif. Le champ électromagnétique qui en résulte induit dans la formation des courants
qui circulent en anneaux coaxiaux à la sonde (courants de Foucault) qui à leur tour engendrent leur
propre champ électromagnétique qui en traversant la bobine réceptrice y induisent une F.E.M
proportionnelle au flux traversant la bobine. Le courant alternatif émis est d’amplitude et de fréquence
constante et l’intensité des courants de Foucault ainsi que la F.E.M induite dans la bobine sont
proportionnels à la conductivité des formations et donc à leur résistivité.
Le log Induction est réalisé quand le forage est rempli d'air ou lorsque la boue utilisée est à base d'huile et
donc résistante (le contact électrique n'est plus assuré).

c- Applications et intérêts pratiques des diagraphies électriques


1. Détermination de la saturation en eau et en hydrocarbures
L’objet principal des diagraphies de résistivité (diagraphies électriques) est la détermination de la
saturation en eau et en hydrocarbures dans la zone vierge et de la zone lavée des formations à partir de
la résistivité.
Toute roche est caractérisée par un facteur de formation F: F=a.Ø-m .
La résistivité de la roche, la résistivité de l’électrolyte, la porosité et le mode de distribution de
l’électrolyte sont liés par la relation expérimentale d’Archie.
Pour une roche saturée, on a: Rt  Rw .a.
m
ou Rt  F .Rw avec Rt : résistivité vraie de la roche ; Rw :
résistivité de l’eau d’imbibition ; Ø : porosité ; m : facteur de cémentation (entre 1,3 et 2,2).
L’Abaque 1 permet à partir des valeurs de porosité d’obtenir les valeurs de F et vice versa et ce, pour
diverses relations expérimentales.
NB : ces relations sont rigoureuses quand il s’agit de formations propres c'est-à-dire de formations
dépourvues d’argiles. En présence d’argile, il faudra faire des corrections.
Ro Ro
 Zone saturée en eau : S w  n  1 , en général n=2 et donc S w 
Rt Rw

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Ro : résistivité de la formation saturée en eau (résistivité vraie de la formation).
 Zone sous saturée :
F .RW
- Zone vierge : S w  et SW  Shc  1 avec Rw : résistivité de l’eau d’imbibition ; Sw :
Rt
saturation en eau et Shc : saturation en hydrocarbures.
La résistivité de la zone vierge Rw est donnée par la Grande normale 64’’, la Latérale 18’64’’, le Latérolog 7
et 3.
F .Rmf
- Zone lavée : S xo  et S xo  S hr  1 avec Rmf : résistivité du filtrat ; Rxo : résistivité de
Rxo
la zone lavée ; Sxo : saturation en filtrat de la zone lavée ; Shr : saturation en hydrocarbures résiduels.
La résistivité de la zone lavée Rxo est donnée par la Petite normale 16’’, la Micronormale 2’’, le
Microlatérolog.
Le tableau suivant donne les différentes résistivités lues par les outils électriques
Résistivités lues Logs électriques
Zone lavée : Rxo Petite normale 16", L.L.S. (latérolog shallow),
micronormale 2", microlatérolog , I.L.S. (induction shallow)
Zone vierge : Rt Grande normale 64", latérale 18'8", L.L.D (latérolog deep),
latérolog 7 et 3, I.L.D. (induction deep),

Les logs électriques, sauf ceux par induction, ne peuvent être enregistrés que dans des trous remplis d'un
fluide conducteur.
La lecture se fait en Ohm.m de la gauche vers la droite. Les outils mesurent des résistivités sur plusieurs
échelles tracées simultanément (ex. de 0 à 20 ; 0-40; 0-200; 0-2000 Ohm.m) ce qui permet de lire aussi
bien les faibles résistivités (sables à eau salée) que les fortes résistivités (grès à hydrocarbures, calcaires,
quartzites compacts).
2. Détection des couches poreuses et perméables (définition lithologique)
Les microdispositifs détectent le mud cake qui se forme en particulier et surtout en face des formations
poreuses et perméables (sables, grès) et permettent de définir l’épaisseur des niveaux productifs.

2- Diagraphies PS (Potentiel Spontané)

a- Principe
Le potentiel spontané est généré par la différence de potentiel électrique entre une électrode mobile qui
se déplace dans le puits et une électrode fixe à la surface. Ce potentiel électrique enregistré est le résultat
de l’interaction entre l’eau de formation, le fluide de forage et certains ions contenus dans les argiles
provoquant l’apparition de potentiels naturels qui sont :
- le potentiel de membrane (Em): il se développe lorsque 2 électrolytes de concentration différente en
sels dissous (eau de formation et boue de forage) sont séparés par l’argile. Les argiles étant constituées
d’ions SI, Al et O avec une concentration d’ions O2- aux bords des couches, il en résulte un déséquilibre de
charge ionique quand l’argile est en contact avec d’autres roches : les limites se chargent en ions positifs
puisque le réseau étant chargé négativement va attirer et laisser passer les ions positifs comme Na+ et
repousser les ions négatifs tels que le Cl-. Il se créée ainsi un force électromotrice (f.e.m) spontanée à
travers l’argile. (fig 4)
- le potentiel de diffusion ou de jonction (Ej): il se développe au contact du filtrat et de l’eau de formation
dans la couche perméable du fait de la différence de vitesse de diffusion des ions Na+ et Cl- de la solution
la plus concentrée vers la solution la moins concentrée. (fig 4)

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La somme de ces 2 potentiels est appelé potentiel électrochimique : Ec = Em + Ej.
Ainsi, on a un potentiel positif en face des formations argileuses et un potentiel négatif en face des
formations poreuses et perméables (sables). La PS est alors dite PS normale (la boue de forage est moins
saline que l’eau de formation : Rmf>Rw). Pour une PS inverse, les potentiels négatifs se déportent à
gauche en face des argiles et les potentiels positifs à droite en face des sables (la boue de forage est plus
saline que l’eau de formation : Rmf<Rw).
On appelle Potentiel Spontané Statique (PSS), la déflexion observée sur la courbe PS et calculée de la
manière suivante : PSS   K log Rmfe Rwe (Rmfe est la résistivité équivalente du filtrat c'est-à-dire la

résistivité qu’aurait le filtrat s’il n’y avait que du NaCl en solution, Rwe est la résistivité équivalente de
l’eau de formation, K est une constante qui dépend de la température).

Fig 4 : Potentiel de membrane et Fig 5 : Distribution des courants PS et PS statique


potentiel de jonction liquide

b- Applications et intérêts pratiques des diagraphies PS


1. Détection des couches poreuses et perméables (définition lithologique) et estimation de la teneur en
argile
En face des couches d’argiles (bancs imperméables), les potentiels se déportent vers la droite suivant une
ligne +/- droite (ligne de base des argiles : 100% argile) et en face des couches de sables (bancs
imperméables), les potentiels se déportent à gauche suivant une autre ligne droite (ligne de base des
sables : 0% argile). On arrive ainsi à détecter les bancs d’argile et de sables et établir une définition
lithologique grossière.
PSS  PS àlacôteX
L’estimation du volume d’argile se fait de la façon suivante : Vsh (%) 
PSS
PSS : valeur (maximale) de la déflexion PS dans l’intervalle considéré,
PS à la côte X : déflexion PS à la côte X.
2. Détermination de la résistivité de l’eau de formation RW : Abaque 2
Le log PS permet de déterminer la résistivité de l’eau de formation et donc la salinité à partir d’un
algorithme utilisant plusieurs abaques.
Algorithme pour la détermination de la résistivité de l’eau de formation à partir du log PS
- Déterminer le potentiel statique, valeur de la déflexion PS à la côte choisie (ECHELLE 1) ;
Il y a lieu dans certains cas d’apporter une correction pour l’épaisseur du banc. L’Abaque 6 fournit alors
un facteur de correction par lequel il faut multiplier la valeur de la déflexion PS lue sur le log ;
- Déterminer la température de formation à la côte choisie (Abaque 3) ;

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Rmfe
- L’intersection de la droite passant par ces 2 points avec l’ ECHELLE 2 donne le rapport , (e pour
RW e
équivalent) ;
- Ramener Rmf à la température de formation (Abaque 4) : si la valeur trouvée est inférieure à 1 ohm.m, la
transformer en Rmfe à l’aide de l’Abaque 5, sinon garder Rmfe (Rmf) sur l’ ECHELLE 3 ;
- L’intersection de ces 2 derniers points avec l’ ECHELLE 4, donne Rwe : Si Rwe trouvé est inférieur à 1
ohm.m, la transformer en Rw à l’aide de l’Abaque 5, sinon garder Rwe qui est le Rw recherché.
Rw permet le calcul de la salinité en équivalent NaCl de l’eau d’imbibition (Abaque 7).

3- Diagraphie Gamma Ray

a- Principe et outils
Le log Gamma ray est la mesure de la radioactivité naturelle des formations. La radioactivité naturelle est
la transformation spontanée d’un noyau atomique au cours de laquelle il y a émission de rayonnement.
La radioactivité des roches provient essentiellement du Potassium, de l’Uranium, du Thorium, du Radium.
Dans les formations sédimentaires, la concentration en éléments radioactifs est faible ; l’enrichissement
provient des lessivages des formations granitiques et / ou volcaniques à l’origine des ces formations. Les
rayonnements gamma, que mesure le log gamma ray sont mesurés à l’aide de détecteurs, dont le plus en
usage est le scintillomètre. La réponse de l’outil est fonction de la concentration en poids du minéral
radioactif dans la formation et de la densité de cette formation ; les formations à faible densité absorbant
plus de rayons gamma que les formations à forte densité.
Le log gamma ray s’enregistre en même temps que le log SP, il le remplace quand on a des formations
très résistantes, quand le forage est tubé ou quand le forage est réalisé avec des boues non conductrices :
boues à air, à huile. Unité : μg de radium/tonne ou API (1 μg= 16.5 API). Les argiles ont une activité
variant entre 100 et 200 A.P.I., les sables 30 à 80, les carbonates 10 à 50.

b- Applications et intérêts pratiques des diagraphies Gamma Ray


La mesure de la radioactivité naturelle sert essentiellement à la reconnaissance lithologique : définition
des bancs d’argile en général très radioactifs où l’enregistrement est dévié à droite. Une faible réponse
(enregistrement à gauche) dénote de formations propres (sables sans argile ou sable propres, grès,
calcaire, etc…). Le log gamma ray peut être aussi utilisé pour la détection et l'évaluation de minerais
radioactifs ainsi que pour l’évaluation du pourcentage d’argile :
GRx  GR propre
On définit : Indice d’argile : I X arg ile  .
GRarg ile  GR propre

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La série doit comprendre un véritable banc d’argile et une zone de sable propre (ou calcaire) qui serviront
de référence. Cet indice donne un volume en excès et pour une estimation plus précise, il faut corriger
avec un abaque.

4- Les diagraphies de porosité


Les logs de porosité comprennent le log sonique, le log densité et le log neutron. Ils sont dénommés ainsi
puisque leur principale application est la détermination de la porosité.

4-1- la diagraphie sonique

a- Principe et outils
Le principe du log sonique se fonde sur la propagation d’un train d’ondes qui est émis par une source et
capté par un couple de récepteurs. Le log sonique est un enregistrement des temps de transit (∆t) du son
dans une formation sur une distance de 1 pied ; l’unité étant le pied/sec ou micropied/sec. Ce temps de
transit est une fonction réciproque de la vitesse du son dans la formation qui dépends, elle de la
lithologie et de la porosité.
Vitesse dans la matrice Temps de transit matrice
(ft/sec) (micro sec/ft)
Grès 18 000 -19 500 55,5 ou 51,0
Limon 21 000 – 23 000 47,5
Dolomites 23 000 43,5
Anhydrites 20 000 50,0
Sel 15 000 67,0
Fer (casing) 17 500 57,0
Vitesses et temps de transit du son dans certaines formations

b- Applications
t log tma
Calcul de la porosité sonique: t log    tfl + 1   tma soit  
tfl  tma
∆tfl : ∆t du fluide de formation (abaque) ; ∆tma : ∆t de la matrice (abaque) ; ∆tlog : ∆t lu sur le log.

4-2- la diagraphie de densité ou Gamma Gamma

a- Principe et outils
Le log densité consiste à soumettre la formation à un rayonnement gamma émis par une source et à
enregistrer l’intensité du rayonnement gamma diffusé à une certaine distance de la source après collision
de ces rayons gamma avec les électrons. Les photons gamma émis entrent en collision avec les électrons
de la matrice et les éjectent quand ils les frappent de front ; on a une transmission de l’énergie cinétique
des photons aux électrons et une diffusion des photons gamma émis. C’est l’effet Compton. L’intensité du
rayonnement gamma diffusé et mesuré est d’autant plus faible c'est-à-dire que les photons gamma ont
perdu beaucoup de leur énergie que le nombre de collisions est plus grand donc que la densité de la
formation est élevée puisque l’absorption des rayons gamma est directement liée à la quantité
d’électrons présents dans la formation (densité électronique) et par conséquent à la densité totale de la
roche (Bulk density).
L’outil utilisé est le FDC (Formation Density Compensated) qui mesure à une certaine distance de la
source l’intensité du rayonnement gamma émis/ Il comprend 2 récepteurs : un qui lie loin dans la
formation et un autre qui lit près dans la formation. Les 2 courbes sont enregistrées et traitées et on sort

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une courbe moyenne qui élimine les effets de trou, l’épaisseur et la densité du mud cake. Les logs
modernes sont directement enregistrés en gr/cm3 et à cette échelle en densité on peut faire
correspondre une échelle de porosité.

b- Applications
ma  b
Calcul de la porosité densité : b  fl  1   ma soit  
ma  fl
ρfl : ρ du fluide de formation (abaque) ; ρma : ρ de la matrice (abaque) ; ρb : ρ lu sur le log.

Densité de quelques composés

COMPOSES FORMULES DENSITES


Quartz SiO2 2,654

Calcite CaCO3 2,710


Dolomie CaCO3MgCO3 2,870
Anhydrite CaSO4 2,960
Sylvinite KCl 1,984
Sel NaCl 2,165
Gypse CaSO4, 2H2O 2,320
Eau douce H2O 1, 000
Eau salée 200 000 ppm 1,146
Huile 0,850

4-3- la diagraphie neutron

a- Principe et outil
Une source émettrice radioactive envoie des neutrons à une grande vitesse dans la formation. Ceux-ci
entrent en collision avec les nucléons (noyaux) de la formation et perdent une partie de leur énergie et
sont ralentis. La quantité d’énergie perdue au cours de la collision dépend de la masse des noyaux des
formations. Une énergie perdue élevé c'est-à-dire une grande perte de vitesse signifie que la masse des
neutrons est pratiquement égale à la masse du noyau c'est-à-dire à la masse d’un atome d’hydrogène.
Par conséquent, le ralentissement des neutrons dépend largement de la quantité d’hydrogène contenu
dans la formation. C’est pourquoi les logs neutrons servent également à déterminer les niveaux
d’hydrocarbures dans la formation.
Comme outil, nous avons l’outil CNL (Compensated Neutron Log) qui enregistre les neutrons thermiques.
Pour diminuer les effets de trou, il comprend 2 détecteurs et le rapport des taux de comptage des

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détecteurs est traduit en indice d’hydrogène – neutron (porosité neutron). Un abaque permet à partir de
ce rapport (détecteur proche / détecteur éloigné) d’obtenir selon le type de formation les porosités. En
choisissant comme référence 100 % pour de l’eau douce et 0 % pour un calcaire compact (CaCO3 = 0
hydrogène) on va obtenir une échelle variant de 0 à 100 qui dans un milieu poreux calcaire va représenter
la porosité et on parlera d’un neutron calibré calcaire.

b- Applications et intérêts pratiques des diagraphies de porosité


- porosité neutron : b  fl.S w  1   ma
Lorsque les milieux n’est pas saturé, l’inconnue de saturation Sw apparaît, empêchant une détermination
complète du milieu à l’aide des deux seules sondes neutron-neutron (porosité) et gamma-gamma
(densité globale). Dans ce cas il faudra faire au moins une hypothèse sur l.une des trois variables (ρ, φ,
ρm). L’hypothèse la plus couramment utilisée est celle sur la densité de matrice car elle dépend de la
lithologie qui peut être déterminé grâce aux autres diagraphies.
1. Détermination de la nature du fluide de formation (eau, huile gaz) par la diagraphie neutron

V.3. Facteurs influencent les mesures diagraphiques


Ces facteurs sont de plusieurs nature et sont liés à :
 L’existence du trou de sonde :
 Le volume du fluide de forage.
 La nature du fluide de forage : l’air transmet mal les ondes acoustiques, l’air et l’huile ne
laissent pas passer le courant électrique. Par contre, une boue salée très conductrice va induire un signal
important. La densité de la boue va influencer les mesures de résistivité, d’indice d’hydrogène et
l’absorption des rayons gammas.
 Les phénomènes d’invasion (voir plus bas).
 Le tubage et la cimentation : certains logs ne peuvent pas être exécutés en trou tubé
(exemple du PS) et le tubage peut provoquer des anomalies sur le log gamma gamma ; la qualité de la
cimentation peut affecter le log sonique.
 La géométrie de l’outil :
 Le diamètre de l’outil qui conditionne la possibilité de descente de l’outil dans le trou ;
 L’espacement, l’écartement, la profondeur d’investigation : d’une manière générale, plus
on augmente l’écartement l’espacement ; plus on accroît la profondeur d’investigation et
corrélativement on diminue la définition verticale.
 La vitesse d’enregistrement
 La température et la pression : la température et la pression augmentent normalement avec la
profondeur et du gradient géothermique. On indique généralement les conditions limites de
températures et de pression d’utilisation de chaque outil.
 La notion d’invasion

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D'une manière générale, la présence du fluide de forage est génératrice de perturbations dans les
formations. Dans le cas le plus général, les formations forées contiennent des fluides (eau et pétrole) qu'il
est important de maintenir en place afin d'éviter leur venue en surface. Pour cela, la boue de forage, en
phase liquide, exerce une pression hydrostatique supérieure à la pression des formations et des fluides
qu'elles contiennent. Dans ces conditions, il se produit dans la formation, au voisinage du trou une
filtration de la phase liquide et des substances dissoutes : c'est le filtrat de boue. Les particules
dispersées, elles, s'accumulent sur la paroi du trou, formant le dépôt de boue encore appelé "gâteau de
boue" ou "mud-cake". La composition, l'épaisseur et la perméabilité du mud cake dépendent surtout de
la nature de la boue. L'épaisseur du mud cake varie en général entre 1/8’’ et 1’’ (3 mm à 2,54 cm). Ce
mud cake a une perméabilité faible et c'est lui qui conditionne en partie la filtration, petit à petit la
filtration va diminuer puis stopper.
Le filtrat, envahit la formation, perturbe la répartition des fluides en place, et ses caractéristiques
physiques contribuent à modifier celles des formations. Les figures suivantes montrent la représentation
schématique de l'invasion d'une formation par le filtrat de boue :
- La boue de résistivité Rm remplit le trou de forage ;
- La filtration a laissé un mud cake de résistivité Rmc ;
- Le filtrat de boue, phase aqueuse de résistivité Rmf, a sur une certaine distance refoulée toute l'eau de
formation créant la zone lavée. Cette zone a pour résistivité Rxo ;
- Puis la quantité de filtrat diminue jusqu'à ce que l'on retrouve dans la zone vierge la saturation complète
des pores par l'eau de formation dont la résistivité Rw contribue à donner à la formation sa résistivité Rt ;
- La zone s'étendant de la paroi du trou jusqu'à la limite atteinte par le filtrat est la zone envahie de
résistivité Ri, son extension est symbolisée par son diamètre di.
Lorsque la formation contient des hydrocarbures et de l'eau l'invasion prend une allure un peu différente.
En raison des phénomènes capillaires, le filtrat de boue n'est pas en mesure de repousser la quantité
totale d'hydrocarbures présente dans la formation. Dans la zone lavée, l'eau de formation et une partie
seulement des hydrocarbures seront remplacés par le filtrat. Puis, jusqu'à la limite de la zone envahie
(Voir Figs. suivantes), la quantité de filtrat diminue, l'eau et les hydrocarbures revenant progressivement
à la saturation primitive que l'on retrouve dans la zone vierge, dont la résistivité est Rt.
La profondeur d'invasion est très variable, elle dépend de l'eau libre de la boue, de la différence de
pression entre la colonne de boue et la formation, de la porosité etc. En général, plus la porosité est
grande, plus la profondeur d'invasion est faible. C'est en effet le mud-cake qui règle la quantité d'eau qui
peut pénétrer. Pour la même quantité d'eau, di sera plus petit si la porosité est forte. Si l'on exprime di en
fonction du diamètre d du sondage, on peut dire que pour les boues habituelles
di < 2d pour les sables très poreux.
di < 5 à 10d pour les formations à faible porosité comme les grès et les calcaires consolidés.

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TERMES UTILISES
BHT Température du fond du trou en °C ou °F
Tf Température de la formation en °C ou °F
TD Profondeur totale en mètres ou pieds
d Diamètre du trou en inches ou cm
Di Diamètre moyen de la zone envahie en inches ou cm
Rm Résistivité de la boue en ohms.m
Rmc Résistivité du mud-cake en ohms.m
Rmf Résistivité du filtrat en ohms.m
Rw Résistivité de l'eau d'imbibition en ohms.m
Rt Résistivité vraie de la formation vierge en ohms.m
Ro Résistivité vraie d'une formation saturée en eau en
ohms.m
Rxo Résistivité de la zone lavée en ohms.m
F Facteur de formation sans unité
φ Porosité effective en %
Sw Saturation en eau dans la zone vierge en %
Sxo Saturation en filtrat dans la zone lavée en %
Shr Saturation en hydrocarbures résiduels en %
Shc Saturation en hydrocarbures en %
T Temps de transit en microsec/pied
ρb densité de la formation en g/cm3
ρma densité de la matrice en g/cm3
ρf densité du fluide en g/cm3
cps coups par seconde
cpm coups par minute

Représentation schématique de l'invasion

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Questions sur le chapitre IV

Abaque 1 : Porosité - Facteur de formation (Attention dans la formule de Shell : m=1.87+0.019/φ et non pas
m=1.87+0.19/φ).

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Abaque 2 : Détermination de Rweq à partir de la déflexion PS.

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Abaque 3: Détermination des températures de formations à partir du gradient géothermique

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Abaque 4 : Résistivité - Température – Salinité.

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Abaque 5 : Transformation Rweq en Rw et Rmfe en Rmf.

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Abaque 6 : Correction de l'effet de banc pour le calcul de Rw, Spcor = SP x SP Correction Factor

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Exercices d’application

1- Résistivité
Soit une formation carbonatée à 15 % de porosité. La température de la formation est de 180 °F et Rmf = 2.0
Ohm.m à 70 °F ; la salinité de l’eau d’imbibition est de 30'000 ppm de NaCl.
Si l’on admet que la saturation Sw = 1 et Sxo = 1, quelle est la valeur de Rt et Rxo ?
Si l’on admet que la saturation n’est plus égale à 1 et que la résistivité de la zone lavée est Rxo est de 100 Ohm.m,
quelle est la valeur de Sxo ?

2- PS
Calculer la résistivité de l’eau de formation Rw puis la salinité en équivalent NaCl à la côte 8120’.

3- PS
Des enregistrements diagraphiques sont réalisés sur un intervalle sont présentés sur la figure suivantes.
1- Sur le log PS, tracer la ligne de base des sables et la ligne de base des argiles.
2- Déterminer le potentiel statique spontané et calculer le pourcentage d’argile à la côte 4025 pieds.
3- Faites une coupe lithologique grossière de l’intervalle considéré, quels renseignements tire t-on du log
gamma ray ?

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4- Si on considère la ligne de base des argiles comme une formation 100% argileuse et la ligne de base des
sables comme une formation propre, calculer l’indice d’argile à la côte 4025 pieds à partir du log gamma
ray.

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CHAPITRE V – EXPLOITATION DES GISEMENTS D’HYDROCARBURES

V-I- GENERALITES SUR LES PETROLES BRUTS ET LES GAZ NATURELS


Les pétroles bruts sont essentiellement constitués de molécules d’hydrocarbures, atomes d’H et de C
assemblés de diverses façons et suivant des proportions variées. Ils existent sous les 3 états de la
matière : les molécules les plus légères (C1 à C4) sont gazeuses, les molécules intermédiaires (C6 à C17)
sont liquides et les molécules les plus grosses (C17+) sont solides (visqueuses).
Les constituants non hydrocarbonés des hydrocarbures sont en faible pourcentage mais leur influence sur
la qualité du produit est importante.
Ce sont principalement :
- Les composés soufrés (entre 0,2% et 6% pour certains bruts du moyen orient et du Mexique avec une
moyenne en poids de 0,65%). Ces composés soufrés peuvent être corrosifs et ont une mauvaise
odeur, notamment le soufre libre, le H2S (fortement toxique), les mercaptans.
- Les composés azotés (en général moins de 0,1% poids mais peut aller à 2%) qui réduisent la valeur
calorifique du gaz naturel.
- Les composés oxygénés qui peuvent être corrosifs.
- Le dioxyde de carbone qui est particulièrement présent dans les gaz naturel et qui est source de
corrosion.
La classification des HC se fait suivant 2 grandes séries :
- les HC aliphatiques, elles comprennent :
 les alcanes ou paraffines de formule général CnH2n+2 (méthane, éthane, …), constituants
majeurs des hydrocarbures ;
 les alcènes ou oléfines de formule générale CnH2n (éthylène, …);
 les alcynes de formule générale CnH2n-2 (acétylène, ….) ;
 les cycloparaffiniques, cycloalcanes ou naphtènes de formule générale CnH2n (….)
- Les HC aromatiques constitués de chaînes benzéniques, leur formule générale est CnH2n-6 (benzène
C6H6).

Les gaz naturels sont constitués de molécules légères allant de C1 à C4 avec parfois de faibles proportions
de molécules intermédiaires ; ils sont caractérisés par leur densité spécifique par rapport à l’air (specific
gravity), leur pouvoir calorifique, leur point de rosée, leur viscosité, leur conductivité thermique, etc….
Quand aux pétroles bruts (huile), ils sont constitués de molécules intermédiaires (C5 – C17) à lourdes
(C17+) ; ils sont également caractérisés par leur densité spécifique par rapport à l’eau mais surtout et
communément par rapport à leur densité API (ºAPI), point de bulle, point de congélation, etc...
°API = 141.5 / SGeau – 131.5.
La densité spécifique et API des pétroles bruts sont en relation inverse : plus le °API croit, plus la densité
spécifique décroît et plus le brut est léger :
- pétrole extra-lourd (bitume brut) : °API<10,
- pétrole lourd : °API <22,3,
- pétrole semi lourd (ou semi léger) : °API entre 22,3 et 31,1,
- pétrole léger : °API>31,1.
Dans le système métrique, la densité du pétrole est exprimée en kg/m3.
En fonction de leur contenu en soufre, on distingue également les bruts sulfureux (plus de 1% de soufre)
et les bruts non sulfureux (moins de 1% de soufre).

V-II- PROPRIETES PHYSIQUES DES PETROLES BRUTS ET GAZ NATURELS ET DES ROCHES RESERVOIRS

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1- Propriétés physiques des pétroles bruts et gaz naturels
Les pétroles bruts et gaz naturels sont des mélanges d’hydrocarbures comprenant d’autres constituants
(impuretés : Soufre, Oxygène, Azote, Nickel, Vanadium, etc…), d’eau, de sels minéraux. Au cours de la
production d’un gisement, dans les conditions de réservoir, la température est pratiquement constante, il
y a seulement variation de pression (baisse de la pression ou encore déplétion) et de volume
(augmentation du volume occupé par les hydrocarbures). Dans les conditions de surface, les 3
paramètres (P, V et T) peuvent varier.
Le comportement des hydrocarbures est décrit à travers les diagrammes de phases qui représentent les
états physiques thermodynamiques dans lesquels ces hydrocarbures peuvent se trouver sous différentes
conditions de températures et de pressions.
Le diagramme de phase permet donc de savoir dans quel état et proportions existent les hydrocarbures
depuis le réservoir jusqu’en surface et ce durant la durée de la production. Il constitue ainsi une
information capitale pour l’exploitation du gisement.

Lorsqu’on soumet un mélange (pétrole brut) initialement liquide (température T1 et pression P1)
continuellement à une baisse de pression, le mélange passe de l’état monophasique liquide à l’état
diphasique liquide + vapeur, puis à l’état monophasique vapeur. Pour un mélange, on fait les remarques
suivantes :
- pour une température donnée inférieure à la température critique du mélange, les pressions Pb et Pr
ne sont pas les mêmes ;
- entre la température critique Tc et une température Tcc dite ‘température critique de condensation’,
on peut partiellement liquéfier le mélange et au dessus de la température critique de condensation, il ne
peut y avoir de phase liquide.
Les diagrammes PV et PT suivants nous montrent le comportement d’un mélange.

Remarque : pour un mélange, entre la température critique et la température critique de condensation,


une baisse continue de la pression à température constante entraîne une apparition puis une disparition
de la phase liquide, respectivement aux points de bulle et de rosée : c’est la condensation rétrograde.
Aussi, certains constituants légers peuvent se trouver dans le liquide à l’état diphasique alors même que
la température du mélange est supérieure à leur température critique au dessus de laquelle ils ne
peuvent être liquides.
On définit :
 Pression de bulle (ou Point de bulle) Pb : c’est la pression à laquelle apparaît la première bulle de gaz
quand on diminue la pression d’un liquide ; c’est aussi la pression à laquelle disparaît la phase vapeur
d’un mélange diphasique (liquide + vapeur) quand on augmente la pression de ce mélange.
 Pression de rosée (ou Point de bulle) Pr : c’est la pression à laquelle disparaît la dernière goutte de
liquide d’un mélange diphasique (liquide + vapeur) quand on diminue la pression (on augmente le
volume) ; c’est aussi la pression à laquelle apparaît la phase liquide quand on augmente la pression d’une
vapeur.
 Le lieu des points de bulle et des points de rosée sur le diagramme représente respectivement la
Courbe de bulle et la Courbe de rosée. Ces 2 courbes se raccordent en point qui est le Point critique (Pc,
Tc) et l’ensemble des lieux des points de bulle et de rosée définit la courbe de saturation du mélange.
*Pour un corps pur, la courbe de bulle et la courbe de rosée sont confondues.
 Température critique de condensation Tcc ou cricondentherme : c’est le point de l’enveloppe du
domaine diphasique (courbe de bulle + courbe de rosée) qui correspond à la température maximale
d’existence d’un équilibre diphasique.

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 Pression critique de condensation Pcc ou cricondenbar : c’est le point de l’enveloppe diphasique pour
lequel la pression est maximale.

Le point de bulle est un paramètre important pour les gisements de pétrole bruts car il donne l’état dans
lequel les hydrocarbures se trouvent dans le réservoir ainsi que les proportions des phases en présence.
Le point de rosée est un paramètre déterminant pour les gaz naturels, notamment en ce concerne leur
transport dans les pipelines.

2- Propriétés physiques des roches réservoirs


Les principales propriétés pétrophysiques des roches réservoirs sont la porosité, la perméabilité et la
saturation.
a- Porosité : La porosité d’une roche est la fraction du volume des pores de cette roche sur le
volume total de la roche. Elle s’exprime en pourcentage.
Porosité (Ø) = (Volume des pores)/(Volume total) et Volume total = Volume des grains (solides) + Volume
des vides (pores).
La porosité totale Øt correspond aux pores liés ou non entre eux. Elle comprend : la porosité utile Øu,
ensemble des pores reliés entre eux et avec l’extérieur et la porosité résiduelle Ør, ensemble des pores
isolés. On a : Øt= Øu + Ør.
La porosité utile des roches varie entre 1% (argile) et plus de 40% (grès) ; les calcaires et les dolomites ont
des porosités variant entre 5 et 25%.
La porosité des roches est déterminée soit à partir des mesures sur carottes, soit à partir des diagraphies.
NB : On appelle porosité effective, le volume des pores effectivement remplis d’eau et d’HC.
b- Perméabilité : La perméabilité d’une roche se définit comme la capacité qu’a une roche de se
laisser traverser par un fluide. L’unité de mesure est le Darcy. La perméabilité se calcule par la loi de
Darcy (relation expérimentale).
Le Darcy est la perméabilité qu’a un échantillon de roche de 1 cm de longueur traversé par un fluide de 1
cp de viscosité en 1 seconde à travers une surface de 1 cm² et une variation de pression de 1 atm.
En unités de champ, pour un écoulement (permanent) d’un fluide incompressible à travers les pores
d’une roche, on a : Q  C k. A.P avec Q (stb/j) : débit d’écoulement ; C (1,127.10-3) : cœfficient de
 ..L
compressibilité ; k (md) : perméabilité ; A (ft²) : surface d’écoulement ; μ (cp) : viscosité ; L (ft) : longueur
de la surface d’écoulement ; ∆P (psi) : variation de pression ; β (rbbl/sbbl) : facteur volumétrique de
formation du fluide. Cette relation est la Loi de Darcy en écoulement linéaire permanent.
Dans le réservoir, l’écoulement des fluides se fait selon plusieurs modèles (écoulement linéaire, radial,
permanent ou pseudo-permanent, etc…) tous modélisés à travers des relations mathématiques.
c- Saturation : la saturation représente les pourcentages relatifs d’un fluide dans les pores de la
roche. Une roche poreuse avec un volume de pores Vp dans lequel nous avons un volume Vh d’huile, un
volume Vgaz de gaz et un volume Veau d’eau. Les saturations en huile, gaz et en eau sont les suivantes :
Shuile = Vh / Vp ; Sgaz = Vgaz / Vp
Seau = Veau /Vp. Sh + Seau = 1 et Vh + Vgaz + Veau = Vp.
NB : les différents caractères des roches réservoir sont déterminés par des analyses de laboratoire dites
analyses PVT (pression, volume, température). Ces études PVT permettent d’estimer par de simples
méthodes volumétriques, les quantités d’hydrocarbures en place.

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V-3- LES DIFFERENTS TYPES DE GISEMENTS DE PETROLES BRUTS ET DE GAZ NATURELS
Les gisements de pétroles bruts et de gaz naturels sont classés selon la nature des phases en présence
dans le réservoir et en surface.
a- Les gisements d’huiles : ce sont les gisements de pétrole brut où le gaz naturel peut être associé à
l’huile sous forme de gaz en solution (gaz associé) ou de gaz libre. On parle de :
 Gisement d’huile sous saturée lorsque les HC en place sont initialement monophasiques
liquides ; le gaz naturel étant en solution dans l’huile, il est libéré en surface lorsque l’huile est produite
(gaz associé).
 Gisements d’huile saturée lorsqu’on a initialement une phase liquide et une phase
gazeuse bien individualisée et séparée. Lorsque l’huile est produite, la fraction de gaz en solution est
produite en même temps (c’est le 1er cas) et le gaz libre non dissous dans l’huile s’installe dans une
calotte au dessus de l’huile.
b- Les gisements de gaz naturel : ce sont des gisements de gaz qui produisent en surface du gaz avec
ou pas de phase liquide. On a :
 Gisements de gaz humides ou à condensât: ce sont des gisements de gaz qui donnent en
surface du gaz et du condensât à cause de leur proportion non négligeables en HC condensables (C4, C5).
 Gisements de gaz secs : ils donnent en surface essentiellement du gaz (C1 à C3) et N2 ; il
ne se forme pas de phase liquide dans les conditions de production.
 Gisements de gaz à condensât rétrogrades: ces gisements donnent en surface du gaz et
du condensât ; une partie du condensât s’étant formée à l’intérieur du réservoir du fait de la
condensation rétrograde : la température du réservoir est comprise entre la température critique et le
cricondentherme et le point représentant les conditions de réservoir se trouve à l’intérieur ou au dessus
de la zone de condensation rétrograde.
 Gisements de gaz associé : le gaz associé coexiste dans le réservoir avec l’huile. Il peut
être présent sous forme de gaz dissous (huile sous saturée) ou sous forme de chapeau de gaz (huile
saturée).
Remarque : le gaz sec, le gaz humide et le gaz à condensât sont qualifiés de non associés (voir figures).

V-4- ESTIMATION DES RESERVES (QUANTITES EN PLACE)


Considérerons un volume d’huile monophasique dans le réservoir qui s’écoule vers le sondage, monte
dans le tubing de production, passe dans la collecte et dans les installations de traitement pour donner
un certain volume d’huile de stockage, en surface.
Plusieurs phénomènes ont lieu entre le réservoir et la surface: baisse de la température et de la pression
et départ du gaz initialement dissous. Le résultat est qu’on récupère au stockage un volume de liquide
inférieur à celui qui est parti du gisement.
On définit :
- le facteur volumétrique de formation de l’huile Bo qui est le volume de la phase liquide dans le
gisement qui a donné un volume unité d’huile (1 bbl) en condition de stockage ; l’unité est le baril/baril
ou m3/m3 ;
- le facteur volumétrique de formation du gaz Bg qui est le volume de gaz dans le réservoir, dans les
conditions de réservoir qui va donner 1 SCF de gaz dans les conditions de surface ; l’unité est le RB/SCF ;
- le rapport Gaz/Huile GOR (Gas Oil Ratio), c’est le volume de gaz standard récupéré avec un volume
unité d’huile de stockage, l’unité est le pied cube /barils ou m3/m3. On distingue le Dissolved GOR
(Quantité de gaz dissoute à l’intérieur même du réservoir à cause de la chute continue de pression dans
le réservoir. Cette quantité décroit jusqu’à la saturation en gaz du réservoir) et le Producing GOR
(quantité de gaz dissoute en surface à cause de la chute de pression entre le réservoir et la surface).

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Les réserves sont les quantités d’hydrocarbures initialement en place dans le réservoir.
Les réserves portent plusieurs dénominations (prouvées, probables, possibles) selon qu’elles peuvent
être produites avec les techniques actuelles, avec l’évolution des techniques ou qu’elles soient encore au
stade de prospect.
Le calcul des quantités d’huiles et de gaz dans le réservoir se fait à partir de méthodes volumétriques et
de simulation.
Les méthodes volumétriques comprennent la méthode des bilans matière dont l’utilisation nécessite
d’existence de données de production (historique de la production).
Une toute première approche pour déterminer les réserves est le calcul à partir des formules ci après,
connaissant notamment certaines informations sur la roche réservoir et les fluides contenus.
 Huile en place (STB) = (Volume de la roche réservoir imprégnée d’HC × Φ × So ) / Bo
 Gaz en place (SCF) = (Volume de la roche réservoir imprégnée de gaz × Φ × Sg ) / Bg + Huile en place × GOR

V-5- LES MECANISMES DE PRODUCTION


Les mécanismes de production ou encore mécanismes de récupération sont les mécanismes par lesquels
les hydrocarbures sont remontés en surface. Ces mécanismes sont en relation avec le régime de pression
existant dans le réservoir et le mode d’écoulement des fluides.
Les HC sont produits par le différentiel de pression existant entre le réservoir et la surface en passant par
le fond du puits et la colonne de production. Au fur et à mesure de la production, le pression de gisement
chute et tend vers la pression de fond de puits qui diminue également si bien que ce différentiel de
pression tend à s’annuler réduisant la capacité des HC à remonter naturellement à la surface. On a alors
recours à des techniques d’activations pour de maintenir la pression du gisement, prolonger la
production des HC et récupérer davantage d’hydrocarbures.
Les mécanismes de récupération se classent en drainage naturel et récupération assistée.

1- Le drainage naturel
Le drainage naturel ou récupération primaire concerne les réservoirs où la pression initiale est assez forte
pour permettre la remontée naturelle des hydrocarbures en surface (puits éruptifs), on a une
décompression du réservoir qui emmène les HC en surface. Ces mécanismes naturels sont
essentiellement dus à :
- l’expansion monophasique de l’huile ou du gaz dissous (déplétion ou solution gas drive) : c’est le
cas d’un gisement d’huile (sous saturé et saturé) ou d’un gisement de gaz.
 Si c’est un réservoir d’huile, celui ci ne contient pas de chapeau de gaz ni d’aquifère et les fluides
sont produits par la seule force due à l’expansion de l’huile et de façon négligeable par l’expansion de
l’eau connée et par la force de compaction de la roche. L’expansion de l’huile étant majoritaire et la
compressibilité de l’huile faible, la pression chute rapidement au cours de la production. Lorsque la
pression du réservoir atteint la pression de bulle, le gaz est libéré en solution et l’expansion de ce gaz
ralenti la chute de pression dans le réservoir. Le gaz libéré en solution, lorsqu’il atteint la pression de
saturation va former un chapeau de gaz au dessus de l’huile et limiter également la chute de pression.
 Dans le cas d’un réservoir de gaz la production est simplement le fait de l’expansion du gaz.
- l’expansion d’un aquifère (water drive): la chute de pression dans le gisement est limitée par
l’aquifère et l’huile est drainée par l’aquifère.
- l’expansion d’un gaz cap (poche de gaz) au dessus de l’huile (gas drive) : la chute de pression est
limitée par le chapeau de gaz.
En général, on a une meilleure récupération dans le cas de l’expansion par un aquifère, moyenne dans le
cas de l’expansion par gaz cap et faible pour une expansion monophasique de l’huile.

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Remarque : - la plupart des gisements d’huile sont produits par la combinaison de 2 ou de ces 3
mécanismes ;
- les gisements de gaz ou de condensât sont produits par drainage naturel puisque plus légers que l’air et
très compressibles : puits éruptifs.
Dans le cas le plus simple, la production d’un volume V d’huile provoque dans le réservoir une
décompression de l’huile. On estime grossièrement le volume d’hydrocarbures récupérés par la
décompression naturelle du réservoir c'est-à-dire par production primaire par la relation entre la
dV 1
production et la décompression du fluide traduite par le cœfficient de compressibilité : C 
V dP
où dV (∆V) est la variation du volume d’huile (volume initial ou réserves – volume final) ; V le volume
d’huile initialement en place (réserves) et dP la variation de pression dans le réservoir.

b- La récupération assistée
La récupération assistée est la récupération secondaire des hydrocarbures (principalement huile), par des
mécanismes provoqués, lorsque la pression du gisement n’est plus assez suffisante pour faire remonter
naturellement l’huile. Les techniques de récupération assistée sont principalement le pompage,
l’injection de gaz et l’injection d’eau (techniques d’activation).
A coté de ces techniques, nous avons également l’acidisation (injection d’acide dans la formation), la
fracturation hydraulique (injection d’eau à forte pression dans la formation). Ces 2 dernières techniques
de traitement des formations ont pour objectif de dégager les pores de la formation ou de créer des
fissurations à l’intérieur de celle ci afin de permettre à l’huile de s’y écouler facilement.
 Pompage : le pompage est effectué à l’aide d’une pompe mécanique qui transmet à une tige à
l’intérieur du puits un mouvement vertical ascendant et descendant créant ainsi une pression nécessaire
pour faire remonter l’huile en surface (effet de piston). Ces pompes ont une forme particulière en tête de
cheval.
 Injection de gaz (gas lift) : on injecte du gaz dans la partie inférieure de la colonne de production
afin d’alléger la densité de l’huile ce qui avec l’expansion de ce gaz l’emmène plus facilement en surface.
L’injection peut se faire soit à l’intérieur du tubing de production soit à l’intérieur de l’espace annulaire
casing – tubing de production. Le gaz réinjecté provient généralement du même champ ou de champs
voisins.
 Injection d’eau (water flood): on injecte de l’eau dans la formation pour limiter la chute de
pression dans le réservoir; cette eau remplace les fluides produits dans les pores et balaye la formation.
L’injection d’eau se fait à partir de puits dits puits d’injection positionnés sur le champ selon le schéma de
production.
Remarques : - On a souvent recours à l’injection d’eau ou de gaz dès le début de la production, ce qui
conduit à un taux de récupération de 40 à 60%.
- Il existe des techniques de récupération tertiaire dites récupération améliorée (Enhanced Oil
Recorvery EOR). Ces techniques consistent en l’injection des gaz ou de produits chimiques liquides
(dioxyde de carbone, azote, polymères, surfactants, solvants chimiques, etc…) ou en l’utilisation de la
chaleur (vapeur chaudes ou eau chaude injectée dans la formation). Ces techniques ont pour but
principalement de réduire la viscosité de l’huile et de drainer plus facilement l’huile vers le puits
producteurs.
On appelle Facteur ou Taux de récupération, le pourcentage d’huile récupéré :
Huilerécupérée
RF 
Huileinitialementenplace

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Exemples de taux de récupération
 Huile monophasique : <10%
 Huile avec expansion de gaz dissous : 5 à 25%
 Huile avec gas cap : 10 à 40%
 Huile avec acquifère : 10 à 60%
 Gaz : 60 à 95%.
En gros, en récupération primaire, on a en moyenne 25% de récupération de l’huile et 75% de
récupération du gaz.

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CHAPITRE VI – EQUIPEMENTS DES CHAMPS PETROLIERS

INTRODUCTION
Un puits de production est un ouvrage destiné à la production des hydrocarbures. Pour ce faire il est doté
d’un certain nombre d’équipements permettant de faire remonter l’huile ou le gaz en surface à un débit
efficient, en toute sécurité avec les considérations du réservoir en question. Les différents équipements
du puits de production sont mis en place pendant et après le forage au cours d’une opération qui est la
complétion.
La complétion couvre donc l’ensemble des opérations visant à mettre un puits pétrolier en service. Ces
opérations vont du forage à proprement parler (traversée de la couche à exploiter), à l’établissement de
la liaison entre le trou et la couche à exploiter, traitement de la couche éventuellement pour le contrôle
des venues de sables, la stimulation (acidification, fracturation hydraulique, etc…) et la pose de
l’équipement proprement dit du puits.
Il existe plusieurs types de complétion qui dépendent du type de gisement à exploiter mais on peut
retenir en gros la complétion en trou ouvert et la complétion et trou tubé.
La complétion est également fonction de la nature du puits. Pour les puits d’exploration dont l’objectif est
de découvrir des hydrocarbures, en cas de découverte, on fait une complétion dite provisoire en vue de
tester le puits. Pour les puits de développement où le gisement à exploiter est connu, on fait des
complétions permanentes, par la pose de tous les équipements nécessaires pour la mise en production
continue du puits.

VI-1- LES EQUIPEMENTS DE FOND


Les équipements essentiels de fond d’un puits de production sont :
 Les casings : ce sont des tubes d’acier qui sont descendus dans le trou de forage et cimentés aux
parois du trou ou entre eux pendant le forage. Les casings assurent plusieurs fonctions (voir Chapitre
Forage).
 Les tubings ou cuvelage de production: ce sont des tubes en acier qui sont également descendus
dans le puits après la pose des casings. Ils protègent les casings contre la corrosion que peut provoquer
les fluides produits. Le train de tubing peut être retiré du puits pour des réparations ou remises en état et
redescendu dans le puits au cours d’une opération appelée Workover. Un fluide est présent entre le
casing et le tubing pour éviter la corrosion. Les fluides produit s’écoulent soit à l’intérieur du tubing soit à
l’intérieur des l’espace annulaire casing – tubing.
 Les packers de production : ce sont des dispositifs de scellage placés entre le casing et le tubing
pour maintenir le train de tige en place et réaliser une étanchéité entre la colonne de production et le
cuvelage (au cas où il en a plus d’une) et force un chemin aux fluides produits.
 Les valves : elles sont de nature diverses et ont des fonctions multiples ; on a des valves de
sécurité, des valves de non-retour, des valves d’injection de gaz lift, etc…
 Les sièges (landing nipples) procurant une gorge d’ancrage permettant de laisser en place des
outils de production descendues au câble dans le puits (enregistreurs de pressions, bouchons, vanne de
subsurface, etc…).
 Les vannes de circulation (sliding sleeve) qui sont vissés entre 2 tubes de la colonne de
production et permettent de réaliser en fond de puits, une communication contrôlée entre la colonne de
production et l’annulaire colonne-cuvelage.
 Les vannes de sécurité de subsurface (SCSSV : Surface Controled Subsurface Safety Valve) qui
permettent de fermer la colonne de production au niveau de la tête de puits, en cas de problème grave
comme une fuite ou un incendie (généralement placés 30 à 50 par rapport au sol ou au niveau de la mer).

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VI-2- LES EQUIPEMENTS DE SURFACE
 Les têtes de puits (têtes de casings et têtes de tubings) et l’arbre de production (Christmas Tree):
éléments de base assurant la sécurité du puits, l’arbre de production est posé sur la tête de puits et
comporte un certain nombre de valves (valves maitresses, valves latérales, duse, etc…). Il doit pouvoir
supporter la pression maximum du puits fermé. Il permet en particulier le réglage du débit du puits (en
agissant sur la duse latérale), l’accès à la colonne de production pour le travail sous pression (opérations
de mesures et d’entretien au câble), la suspension de la colonne de production, la réalisation de
l’étanchéité entre le cuvelage et la colonne de production.
 Le réseau de collecte (manifold) :
 Les séparateurs :
 Les compresseurs :
 Les bacs de stockage :
 Les lignes d’expédition (bancs de comptage):

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