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Unité de gestion des boues et de mud loggin (analyse en continu de la qualité des boues remontées pour étude de la
stratigraphie et qualité des couches traversées. La personne qui analyse le fluide remontant (ici au 1er plan) est
le « Mud logger »
Les boues de forages ont plusieurs fonctions techniques essentielles dans la réussite
d'un forage, notamment dans les forages profonds et forages dirigés ;
Elles sont notamment utilisées dans les forages de pétrole et de gaz naturel, mais également
pour des forages plus simples, destinés par exemple à produire de l'eau potable.
Composées de produits naturels et/ou synthétiques, ces boues ont une densité et composition
que l'« ingénieur des boues » (mud engineer[1]) affecté au forage peut adapter aux besoins, et
en particulier selon la pression et la température du substrat (La roche peut atteindre plusieurs
centaines de degrés Celsius dans les forages profonds ; 200 à 300 °C à partir de 5 000-
6 000 m de profondeur ; à la suite de l'épuisement des ressources, de telles conditions sont de
plus en plus fréquentes dans les forages visant la recherche ou l'exploitation de
ressources fossiles dites « non-conventionnelles » ; « pétrole non conventionnel » ou « gaz à
condensats » par exemple).
Sommaire
Mais des centaines ou milliers de compositions différentes sont possibles pour le fluide de
forage qui est adapté à la profondeur, nature de la roche forée, pression rencontrée, et à la
température dans le cas des forages profonds[2].
Parmi les fluides de forage, les boues peuvent être classées selon leur composition et leurs
additifs ;
boues aqueuses (aussi dites « WBM » pour « Water-based mud ») : Il s'agit d'eau
additionnée d'argiles et de divers produits chimiques, de manière à créer un mélange
homogène. Leur consistance évoque celle d'un chocolat au lait ou d'un malt (selon la
viscosité). La phase argileuse est habituellement constituée d'un mélange
d'argiles indigènes mises en suspension dans le fluide pendant le forage et/ou d'argiles
spécifiques achetées en tant qu'additif de fluide de forage ; L'argile la plus communément
utilisée est la bentonite. Cette dernière est souvent qualifiée de geldans le domaine pétrolier,
car en solution dans l'eau à un certain dosage ; elle forme un fluide qui tant qu'il est pompé,
reste fluide (comme un chocolat au lait légèrement épais), mais qui - dans le puits - devient un
gel relativement résistant à l'écoulement quand le pompage cesse. Dès qu'une force suffisante
de pompage est appliquée à « briser le gel », il redevient fluide.
De nombreux produits chimiques (ex formiate de potassium) sont ajoutés à la boue pour lui
donner des propriétés particulières (en matières de poids et densité, de viscosité, de stabilité,
de résistance à la chaleur, ou en matières de taux de pénétration du substrat, de capacité de
refroidissement et lubrification de l'équipement, ou pour lui donner un caractère biocide ou
limitant le risque d'entartrage ou de corrosion des tubes, vannes, etc) ;
boues non aqueuses (aussi dites « oil-base mud » ou « OBM » par les anglophones).
Elles peuvent être dispersées (émulsionnées) ou non-dispersées. Elles sont généralement à
base de pétrole ; En raison de leur caractère polluant et pour des raisons de coût, après avoir
fait l'objet de divers progrès techniques, elles tendent à être remplacées par des boues sans
pétrole ; boues synthétiques, chimiques, éventuellement mélangées avec de l'air (« fluide
Air/polymère », le polymère pouvant par exemple être un agent moussant) Boue à base
d'hydrocarbures (ou « OBM » pour Oil-based mud). L'hydrocarbure est généralement un
produit courant tel que du carburant diesel. Ces fluides ont été beaucoup utilisés pour leurs
qualités de lubrification accrue, une moindre tendance à dissoudre l'argile et parce que très
résistants aux températures élevées (sans se décomposer) ;
Fluides synthétiques (ou « SBM » pour « Synthetic-based fluid ») ; ce sont des boues
à base d'huile synthétique. Certaines sont réputées beaucoup moins toxiques pour les
opérateurs (on les nomme alors « LTOBM » pour « Low Toxicity Oil Based Mud » ; elles
sont très utilisées sur plates-formes offshore, car ayant les propriétés d'une boue à base de
pétrole, mais dont les émanations sont moins toxiques, ce qui est important quand les hommes
sont contraints de travailler dans un espace restreint comme celui d'une plate-forme de forage
offshore ;
Autres fluides de forage ; Ils sont notamment utilisés dans les cas où des fluides
incompressibles ne sont pas nécessaires ou pas souhaitables. Ce sont notamment des fluides à
base d'esters[3], ou encore des fluides gazeux (pouvant utiliser une large gamme de gazdont de
l'air comprimé (qui peut même être utilisé seul comme « fluide de forage »). Dans le cas
d'utilisation d'air ou de mélange air/eau, la circulation de l'air se fait alors grâce à
un compresseur dont la puissance dépend de la profondeur du forage. La boue « classique »,
quant à elle, circule au moyen de pompes spécifiques dites « pompes à boues. »
Lors d'une même opération de forage, l'opérateur peut faire varier la composition
physicochimique du fluide de forage pour l'adapter au contexte (conditions de pression,
température, profondeur, acidité, résistance, etc. rencontrées lors de la pénétration de la roche
par le trépan)[4],[5]. Le fluide doit être choisi et adapté de manière à éviter les dommages de la
formation forée (afin que le puits ne s'effondre pas ou que ses parois ne se dégradent pas)
mais aussi de manière à limiter la corrosion. Un forage est généralement accompagné par un
expert en boue de forage, qui modifie la composition, la pression ou le volume de la boue
selon les besoins et « surprises » du forage (des pertes subites de fluides, ou hausse de
pression en général). Des sociétés telles qu'Halliburton proposent une grande variété de
fluides et d'additifs chimiques ou « naturels » pour tous les types de forages. Certains de ces
additifs, perdus dans le sous-sol, ou volontairement injectés dans les puits sont accusés de
contribuer à polluer le sous-sol, les nappes phréatiques ou l'air, notamment dans le cas du gaz
de schiste.
Les additifsModifier
De très nombreux additifs sont utilisés, notamment pour les forages pétroliers ou gaziers
profonds.
De l'eau ou de la saumure peuvent être émulsifiés dans le pétrole, mais ce dernier reste la
phase continue et dominante.
Des pompes spéciales dites « pompes à boues lourdes »[6] sont nécessaires pour l'injection des
"boues lourdes" enrichies en barytite (ou baryte, minéral lourd composé de sulfate de
baryum de formule BaSO4), hématite, etc.
Les additifs des boues, sont par exemple :
Lubrification / RefroidissementModifier
La boue de forage (ou un autre fluide) vise à faciliter le forage de la roche,
en lubrifiant le trépan (la tige de forage, la tête de forage et l’aléseur) puis en le refroidissant.
[9]
Remontée des déblais de forageModifier
Les déblais de forage sont des micro ou macro débris, parfois très abrasifs, qui peuvent
provoquer des bouchons. La boue aide à les remonter en surface au fur et à mesure de leur
production et de la manière la plus fluide possible, y compris dans le cas de plus en plus
fréquents de tubes non verticaux voire horizontaux dans le cas des forages dirigés ; La vitesse
de la boue doit être adaptée à la nature de la roche forée et des déchets à remonter en surface.
Ces facteurs influent sur les capacités de transport de la boue (comme la vitesse d'une rivière
influe sur la capacité à transporter des cailloux, du gravier, du sable ou du sédiment fin). La
viscosité de la boue est également une propriété importante ; si elle est trop faible, les
fragments de roche tendront à se déposer au fond du puits, et si elle est trop élevée, la boue
circulera mal.
Des liquides rhéofluidifiants et à viscosités élevées sont les plus efficaces pour le nettoyage
du trou foré dans la roche.
Lors de la remontée, une Vitesse supérieure annulaire (dans le tube) améliore le transport des
résidus de forage ; la vitesse de remontée devrait être au moins 50 % plus rapide. L'utilisation
d'un liquide rendu plus dense par des additifs lourds permet de nettoyer le trou de façon
adéquate, même à des vitesses annulaires inférieures (par augmentation de la flottabilité
agissant sur les fragments de roche). Mais ce type de boues lourdes peut avoir un impact
négatif, si son poids dépasse le seuil d'équilibre de pression avec la roche environnante
(pression de la formation). Ceci explique que le poids de la boue n'est généralement pas
augmenté à des fins de nettoyage des trous, mais plutôt au contraire pour colmater un puits.
Une mauvaise circulation ou remontée des déblais de forage peut causer l'apparition
d'étranglements et de variation dans la densité du fluide de puits, pouvant eux-mêmes
conduire à d'une perte de circulation.
la masse de matériaux sédimentant anormalement dans le puits ou un tube est
dite sag (mot signifiant affaissement pour les anglophones), Ces bouchons, qui se produisent
plus souvent dans les forages non horizontaux ou comportant des coudes et/ou atteignant une
profondeur impliquant une température élevée (après avoir épuisé les ressources les moins
difficiles à atteindre, depuis les années 1990-2000, les forages pétroliers et gaziers dépassent
de plus en plus souvent 5 000 m de profondeur là où les pressions sont très élevées et où la
température peut dépasser 200 °C). Des entartrages peuvent aussi se produire.
Si la boue contient un taux trop élevées de solides issus du forage, cela est
préjudiciables pour :
l'efficacité du forage (le poids et la viscosité de la boue augmentent en
entrainant des coûts de maintenance et de la dilution accrus)
le taux de pénétration (ou « ROP » pour « Rate of Penetration ») ; la
puissance des moteurs des pompes de circulation doit alors être augmentée (et donc
leur émissions polluantes et leur consommation d'énergie) ;
les propriétés de la boue, qui risque de perdre sa capacité à équilibrer le forage.
Pour un contrôle efficace des solides issus du forage, ceux-ci doivent être retiré dans le
circuit de circulation de la boue, au sortir du puits. S'ils sont redistribués, ils seront brisés en
petits morceaux plus difficiles à retirer.
Un test de comparaison de la teneur en sable de la boue à la sortie du puits (ligne
d'écoulement) avec sa teneur à l'entrée de la fosse d'aspiration permet de vérifier que les
solides issus du puits ont correctement été retirés de la boue.
Circulation contrôléeModifier
La boue est malaxée par un « mélangeur de boue » (parfois dit « mitrailleuse à boue »,
ou mud gun chez les anglophones)[1]).
La circulation de ce fluide est assurée par une « pompe à boue » (« Mud hog») ; Un dispositif
dit « Mud collar » (« masse tige à valve » en français) « permet la circulation de la boue en
gardant propre le sommet du trépan »[1], et une « croix de circulation » (« Mud cross ») est
situé en « raccord de tête de puits, muni de sorties latérales pour la boue »[1].
On dit que le fluide circule en circulation directe quand il descend par le train de tiges
jusqu'au ou "trépan à boue" (« Mud bit »[1]), et en circulation inverse quand il descend par
l'espace annulaire. Cette dernière (« circulation inverse ») possède plusieurs avantages :
si lors de la circulation du fluide les parois nues du forage se dégradent ou s'éboulent,
l'éboulis est repris directement par la circulation. Dans le cas contraire l'éboulis pourrait
s'accumuler et être plus difficile à extraire.
les échantillons de sol et d'eau prélevés pour analyse ne sont pas ou moins contaminés
par les parois nues du forage.
Schéma de forage en circulation directe
Les impacts écologiques des rejets de boues sont mieux étudiés depuis les années 1980[13],[14],
mais dans le même temps, la composition des boues ne cesse d'évoluer, et les installations
offshore et d'exploitation ou recherche d'hydrocarbures non conventionnels posent de
nouveaux problèmes[15].
Pollution de l'environnement par les bouesModifier
Les boues peuvent directement ou indirectement (via les nappes ou le milieu superficiel),
éventuellement accidentellement contaminer l'environnement, en mer notamment.
Les boues sont elles-mêmes (intrinsèquement), à des degrés divers selon les cas,
toxiques et écotoxiques[16].
Certaines boues peuvent aussi contenir des perturbateurs endocriniens et résidus pétroliers
également perturbateurs actifs à faibles doses[17] ;
Outre une toxicité intrinsèque, la boue peut développer une toxicité acquise ; en effet,
selon la profondeur, les couches rencontrées, et les additifs qu'on y a ajouté, la boue remontée
peut acquérir du substrat des molécules ou composés toxiques ou indésirables (métaux
lourds, métalloïdes (tel que de l'arsenic), du H2S ou d'autres produits soufrés indésirables,
voire des radionucléides.
Les pétroliers cherchent à exploiter les réservoirs profonds et les zones polaires, ce qui
est beaucoup plus coûteux. Dans le même temps, ils sont confrontés aux difficultés et coûts de
gestion des déchets qu'il est souvent alors plus difficile de traiter de manière écologique,
notamment en zone panarctique[18],[19] et arctique, dont en raison des problèmes de gel,
d'instabilité des pergélisols et de sensibilité du milieu[20],[21],[22],[23].
Parfois le forage est à la fois offhsore et en zone de grand froid[24] ;
Les forages offshore se comptent aujourd'hui par milliers. Pour des raisons techniques
et de coûts ils utilisent généralement des huiles synthétiques comme fluide de forage, et de
nombreux additifs chimiques. Parfois éloignés des côtes, il leur est alors difficile d'y envoyer
leurs déchets. Certains sont autorisés à rejeter en mer certains déchets, mais à condition de ne
pas dépasser certains seuils de toxicité. Les rejets accidentels sont néanmoins fréquents.
Des études récentes ont en mer du nord porté sur les effets environnementaux des « boues de
forage à base d'huile » en s'appuyant sur les données environnementales disponibles[25],[26] à
partir de la surveillance effectuées autour de plates-formes en mer du Nord. Les chercheurs
ont constaté que malgré un effet de dispersion très important dû au milieu marin, une nette
contamination des sédiments par les boues sous certaines plates-formes et à proximité (ex :
taux d'hydrocarbures jusqu'à 1000 fois plus élevé dans un rayon de 250 mautour des plates-
formes qu'en arrière-plan). Cependant, le « gradient » de pollution décroit rapidement pour
atteindre le « niveau de pollution de fond » (teneur moyenne régionale) à 2000-3 000 m du
pied de la plate-forme. Les impacts effets biologiques semblent plus importants pour les
boues à base d'huile que pour les boues à base d'eau. les effets délétères les plus marqués sont
généralement détectés dans un rayon de 400 m autour de la plate-forme ; les communautés
d'organismes marins redevenant normales (dans leur composition) dans le rayon de 400 m à
1 km. Les impacts vont de l'asphyxie par anoxie sous la boue sédimentée à des effets
d'eutrophisation ou d'écotoxicité chimique.
La forme et l'étendue de la zone manifestement polluée varient ; Elles sont largement
déterminées par les courant et l'ampleur des opérations de forage. Des taux élevés
d'hydrocarbures sont détectées au-delà des zones d'effets biologiques observables[27] ;
Les clusters de puits et le forage dirigé sont de plus en plus nécessaires pour extraire
les hydrocarbures non-conventionnels (dont gaz de schiste). Or, ils nécessitent de grandes
quantités de boues huileuses, qu'il est interdit de brûler et de rejeter dans les écosystèmes
terrestres et en mer. pour se débarrasser de ces déchets, l'industrie pétrolière a notamment
développé des outils de broyage des stériles (résidus solides) qu'elle peut alors réinjecter en
profondeur avec de la boue[29]. Statoil avait ainsi déjà testé (à la date du 1er novembre 1992) la
réinjection d'un total de 40 880 barils de déchets de fluides de forage des déchets et de
stériles « dans les formations superficielles du terrain Gullfaks »[29] au moyen d'une pompe à
sable améliorée[29].
Problèmes fréquentsModifier
On observe parfois un "bullage de la boue", (mud gas culting) correspondant à
la « présence accidentelle dans la boue de gaz sous forme de bulles plus ou moins fine »[1]
Une brusque variation de pression du fluide de forage peut endommager le matériel et
mettre en péril la sécurité du personnel. La pression de la boue est surveillée au moyen
d'un manomètre spécial dit mud gage[1], et par le niveau du bac à boue dans les cas de circuits
fermés.
Toute perte de fluide indique au foreur un changement de pression (dépression
en l’occurrence dans le milieu foré).
Elle indique généralement la présence de systèmes de fractures naturelles ou autres vides
dans les terrains traversés.
La chute de pression induite peut poser des problèmes majeurs au foreur, et doit être
compensée en surface par l'injection de fluide supplémentaire avec augmentation de
pression.
Inversement l'augmentation subite du niveau ("mud-pit gain"[1]) du "bac à
boue" est le premier indice ou signe d'un début de formation d'une éruption (blow-up[1]).
Lorsque la pression dans la colonne de boue dépasse la pression de la
formation géologique, si la formation est peu perméable, elle peut se fracturer, sinon, si elle
est perméable, elle peut être envahie par un filtrat de boue (mud filtrate). La boue pénètre
spontanément et facilement les substrats peu poreux, mais une composition spécialement
adaptée aux substrats plus poreux permet de déposer sur les parois du puits un
mince gâteau (pellicule en partie argileuse à faible perméabilité) qui étanchéifie la paroi du
puits ;
Des problèmes apparaissent si le gâteau s'épaissit trop à l'intérieur du puits (pouvant
aller jusqu'à un blocage de la circulation du fluide, ou à la dégradation des conditions
d'exploitation de la formation, si cela se produit au niveau d'exploitation de la formation visée.
Dans une formation hautement perméable (roche très fracturée ou à très large pores,
de type gravier ou couche de sable grossier non gréseux), les boues classiquement utilisées
par les foreurs pourraient théoriquement envahir toute la formation ;
on utilise alors des agents colmatants (« bridging agents » pour les
anglophones) ; ce sont par exemple du carbonate de calcium, des silicates, des produits à
base de cellulose… ; Ils doivent boucher les pores de la formation rocheuse, et ainsi plus ou
moins étanchéifier les parois du puits.
Pour une efficacité optimale, les grains ou éléments d'agents colmatants
doivent avoir une taille équivalente à la moitié des espaces interstitiels ou de l'espace des
fractures. Ce type d'étanchéité peut néanmoins être dégradée par des secousses
(tremblements de terre) dans les zones sismiquement actives.
Selon le type de substrat et le type de boue (normalement adapté, presque en temps
réel en cours de forage), divers additifs peuvent provisoirement ou plus durablement
améliorer l'étanchéité et la durabilité du « gâteau de filtration » qui se forme à partir de la
boue sur les parois poreuses. Ces additifs sont des minéraux ou des inhibiteurs chimiques. Les
inhibiteurs sont chargés de limiter les interactions chimiques entre roche et fluide ; Ce sont
par exemple du calcium, du potassium, du sel de ou encore la bentonite,
divers polymèresnaturels et/ou synthétique, de l'asphalte ou de la gilsonite, des glycols ou des
produits pétroliers, etc.
L'utilisation de produits biodégradables (cellulose, papier…) peut ensuite permettre
la prolifération de bactéries qu'on souhaite généralement éviter à proximité de forages d'eau
potable ou quand il y a risque de formation de biofilms entartrants, ce pourquoi les fluides de
forage peuvent aussi contenir des biocides. Dans les schistes secs (très sensibles à l'eau qui
peut les faire gonfler), si l'on utilise une saumure (de chlorure de calcium en général), elle
peut être émulsionnée pour inhiber l'activité de l'eau et crée des forces osmotiques limitant
l'adsorption de l'eau par schiste.
La formation accidentelle d'hydrates de méthane est possible[33], même dans une
émulsion huileuse, si la pression est importante[34]. Elle est source de risque d'accidents
graves voire d'explosion et destruction d'une plate-forme (ex Deepwater Horizon, avec
formation de clathrate dans le matériel disposé au-dessus de la tête de puits, qui a empêché
son fonctionnement[35])
Hausse de pressionModifier
Modélisations et planificationModifier
Des modèles mathématiques et informatiques, et une meilleure connaissance des substrats
forés permettent de mieux en mieux de prévoir le comportement des boues quand la pression
et la température augmentent ou diminuent.
Il devient ainsi moins difficile de planifier l'injection de boue et l'introduction de certains
additifs (qui doit notamment tenir compte de la porosité du substrat, de sa composition et de
son éventuelle fragmentation et pour éviter une perte de circulation).
La modélisation sert aussi à mieux contrôler le forage et la complétion du puits.
Elle permet aussi, ou le cas échéant à « tuer un puits » (en cas de fuites ou de perte
accidentelle de contrôle, par exemple à la suite d'une hausse de pression ayant dégradé les
matériels ou à la suite de leur colmatage par entartrage).
Le modèle doit aussi permettre de mieux analyser le comportement du puits (parois et abords)
ou les interactions entre forages proches dans un même réservoir.
Des boues enrichies en minéraux (mineral-oil-based muds), réputées moins toxiques que
celles combinant de l'eau du pétrole et du diesel ont été mises au point ou sont en cours de
mise au point.
Les métiersModifier
Deux métiers spécialisés se sont développés :
ingénieur des boues ou Ingénieur en fluides de forage ;
À ne pas confondre avec le mud logger, personnel de service chargé de surveiller le gaz ou le
pétrole présent dans la boue, sa qualité chimique[37], et de prélever pour diagraphie des
échantillons dans le matériau foré.
L' ingénieur des boues est la personne qui sur un champ pétrolifère, est envoyé par une
société de service pour déterminer la nature et la pression du fluide de forage ou d'un système
de fluide de complétion sur un forage de puits de pétrole et/ou de gaz. Il est généralement
salarié de l'entreprise qui vend les produits chimiques et additifs des boues et est
spécifiquement formés à l'usage de ces produits. Des ingénieurs de boue indépendants
existent aussi. Son horaire de travail était étendu (impliquant souvent de longues heures
consécutives) compensé par des congés entre les temps de présence sur chantiers, il tend à
devenir régulier, avec un schéma relativement consensuel dans le monde de 28 jours de travail
(21 en Europe) suivi de 28 jours de repos (21 en Europe). Sur les forages offshore, de
nouvelles technologies sont employées, avec des coûts quotidiens plus élevés. On cherche
donc à y forer les puits plus rapidement. Dans ces conditions, la présence de deux ingénieurs
de boue a un sens économique, permettant d'éviter les temps d'arrêt souvent liés à des
problèmes de fluide de forage. La présence de deux ingénieurs des boues réduit aussi les frais
d'assurance des compagnies pétrolièrespour les dommages environnementaux qui sont réduits
quand les opérations se déroulent au mieux. Dans ce cas l'un des ingénieurs est de poste le
jour, et l'autre travaille de nuit. Le fluide de forage intervient pour environ 10 % (mais ce taux
peut varier considérablement) dans le coût total du forage d'un puits, ce qui justifie des
salaires élevés pour des ingénieurs des boues compétentes, ceux-ci pouvant permettre
d'importantes économies à la société pétrolière.
Ingénieur de conformité ;
C'est le nom communément donné à un métier émergent depuis les années 2000 (2002
précisément) à la suite de l'apparition de réglementations environnementales plus précises sur
les boues synthétiques aux États-Unis (notamment pour le Golfe du Mexique dans les années
1990 et plus récemment pour la recherche de gaz de schiste fortement critiquée pour les
pollutions induites par les fluides de forage ou de fracturation de milliers de forages faits
aux États-Unis, notamment dénoncées par le film Gasland). De même les installations
offshore pouvaient autrefois se débarrasser des restes de boues synthétiques et déchets
toxiques en mer sans analyses ni contrôles particuliers en raison d'une toxicité pour les
organismes marins supposée faible et d'une dilution rapide (avant qu'on ne constate que
certains toxiques non biodégradables peuvent être reconcentré par la chaine alimentaire).
Dès les années 1990, de nombreuses études[38],[39] avaient mis en évidence des problèmes
posés par la gestion des déchets (en particulier des déchets chimiques et des boues à base
d'huiles synthétiques ou de diesel), avec de premières solutions de traitement à terre anticipant
l'évolution de la législation pour l'offshore en Norvège, d'abord testées par Norsk Hydro (NH)
sur une plate-forme du champ pétrolifère d'Oseberg en mer du Nord[40] et des impacts
environnementaux ou socio-environnementaux liés aux forages pétroliers et gaziers[41]. Dans
le même temps, les installations offshore évoluaient avec des forages de plus en plus profonds
où la température et la pression et les interactions avec des fluides plus polluants (Cf
désorption à partir de réservoirs naturellement riches en mercure, plomb, zinc, arsenic, H2S,
etc.) peuvent modifier la réactivité des boues et des hydrocarbures[42]
De nouveaux règlements limitent la les rejets en mer ou dans la nature (pour les huiles
synthétiques notamment).
Par exemple, en mer du Nord, il est maintenant interdit de rejeter en mer sans autorisation, et
au-delà de certains seuils des boues de forages. Il est interdit de rejeter des huiles ou boues
synthétiques ou des déblais de forage contaminés par des produits chimiques OBM/SBM. Au
Royaume-Uni, les plates-formes de forage doivent en outre prévenir le Health and Safety
Executive (HSE) dans un délai d'autant plus rapide que le rejet est important ou polluant. Les
plus gros rejets sont publiés sur un site internet, désormais accessibles au public, qui a mis en
évidence une petite marée noire par semaine environ en mer du Nord et de nombreux rejets
accidentels de produits chimiques, notamment sur les plates-formes de forage profond (en
2011, Shell et Total arrivaient en tête pour le nombre d'accidents[43]).
En Europe, les boue contaminée doivent être expédiés à terre via des bennes ou retraitées sur
les plates-formes et recyclées.
Articles connexesModifier
Boue
Bentonite, hématite
Forage
Pétrochimie
Industrie du pétrole
Diagraphie
porosité
Perméabilité
Loi de Darcy
Séisme induit
Mécanique des fluides
Géologie structurale, géotechnie
Rhéologie
champ de contrainte, Loi de Hooke
Fracturation hydraulique
Fracturation hydro-électrique
Gaz naturel
Condensat de gaz naturel
Gaz de schiste, grisou
Fluide de fracturation
BibliographieModifier
(fr) Jean-Paul Szezuka (2005), Forage dirigé, Ingénierie et méthodes ; ENSPM, éd.
3.3, juin 2005.
(en) Hubbert, M.K. ; Willis, D.G. ; Mechanics of hydraulic fracturing ; Mem. - Am.
Assoc. Pet. Geol.; (United States) ; Volume: 18 ; OrgUS Geological Survey (Résumé )
(fr) Gilles de Janzé, Le gaz de schiste, Sainte-Brigitte, Éditions La Truite de
Quénécan, 2011, 64 p. (ISBN 978-2-9530086-5-4,présentation en ligne)
(en) ASME Shale Shaker Committee (2005) The Drilling Fluids Processing
Handbook (ISBN 0-7506-7775-9)
(en) Kate Van Dyke (1998) Drilling Fluids, Mud Pumps, and Conditioning Equipment
(en) G. V. Chilingarian & P. Vorabutr (1983) Drilling and Drilling Fluids
(en) G. R. Gray, H. C. H. Darley, & W. F. Rogers (1980) The Composition and
Properties of Oil Well Drilling Fluids
Liens externesModifier
(en) Halliburton, Baroid Drilling Fluids Handbook (accessible via inscription)
(en) TSOGEM, OGEM Drilling Fluids Process System
(en) Propublica, ProPublica - "What is hydraulic fracturing?"
(en) Energy in depth (Energyindepth.org), Exploitation profonde des énergies fossiles
VidéographieModifier
(en) Le forage horizontal, présenté par le groupe Encana
(en) Le forage horizontal
(en) La complétion d'un puits
(en) Les "Puits multiples", et l'exploitation "multiniveaux"
RéférencesModifier
1. ↑ a b c d e f g h i j k l m n o p q et r [Dictionnaire des sciences et techniques du Pétrole], voir la
rubrique "Mud"
2. ↑ a et b Henry C. H. Darley, George Robert Gray Composition and Properties of
Drilling and Completion Fluids ; 5e édition, (fundamental principles of geology, chemistry,
and physics that provide the scientific basis for drilling fluids technology) ; (ISBN 0-87201-
147-X), voir chap I, Introduction to Drilling fluids, 1 Composition of drilling fluids
3. ↑ Kenny, Patrick, Ester-based muds show promise for replacing some oil-based
muds. Oil and Gas Journal. 8 novembre 1993; 91 (45):88-91. (ISSN 0030-1388) (Résumé).
4. ↑ Glossaire Oilfield / Champs de pétrole (en anglais)
5. ↑ Glossaire Schlumberger
6. ↑ Exemple de Pompe à boue lourde (heavy density mud pump)
7. ↑ a b c d et e , William Alexander, Composition and method of controlling lost circulation
from wellbores, brevet Patent number: 4836940 - Filing date: 1987-09-14, publication 1989-
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8. ↑ Brevet : http://www.freepatentsonline.com/EP0662563.html Method using gellan
for reducing the filtrate of aqueous drilling fluids](European Patent EP0662563)
9. ↑ Christian LE GALL, EXEL-MAT, « Fonctions de la boue de forage »,
sur www.exel-mat.fr (consulté le 13 novembre 2018)
10. ↑ Novak , "United States Patent" no 4,760,882, datée 1988-08-02, consultée 2012-05-
17
11. ↑ Jack R. Claycomb, Choke for controlling the flow of drilling mud ; United States
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12. ↑ a b c d et e Jean J. Fery], Method of tracing a well drilling mud, US patent, datée 5 oct
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13. ↑ SYMPOSIUM. 1980. Research on environmental fate and effects of drilling fluids
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