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Chapitre VIII gaz de schiste

Chapitre VIII :

GAZ DE SCHISTE

I-INTRODUCTION

Au cours de la dernière décennie, la production de gaz naturel a enregistré une forte croissance,
surtout aux États-Unis. La majeure partie de cette augmentation est imputable au gaz de schiste, dont
l’exploitation économique est seulement intervenue durant cette période. La production de gaz de
schiste pourrait avoir, à l’avenir, un impact considérable à l’échelle mondiale, au point de dire que son
avènement « bouleverse les règles du jeu » aussi bien pour les pays producteurs que pour les pays
consommateurs. Dans une étude consacrée au gaz en Afrique, Ernst et Young (2012) souligne
l’ampleur de ces effets.
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II- DEFINITION
Le gaz de schiste également appelé «gaz de roche-mère» ou «gaz de shale», est un gaz d'origine
naturelle, généré par la décomposition d'argile riche en matières organiques, et extrait à partir de
terrains marneux ou argileux. Contrairement au gaz naturel, il est piégé dans les roches poreuses qui le
produisent, et il est nécessaire de détruire la structure de ces roches pour pouvoir le récupérer.

Le gaz est retenu dans le schiste. On l’y trouve sous trois formes :

 Le gaz libre logés dans les espaces interstitiels et les fractures ;


 Le gaz adsorbé, électriquement fixé à la matière organique et à l’argile ;
 Le gaz dissous dans la matière organique Cette dernière forme est anecdotique en termes de
quantité.
III- QU'EST-CE QU'UN SCHISTE

Un schiste est une roche qui a pour particularité d'avoir un aspect feuilleté, et de se débiter en
plaques fines ou « feuillet rocheux ». On dit qu'elle présente une schistosité. I l peut s'agir d'une roche
sédimentaire argileuse, ou bien d'une roche métamorphique. Quand celle-ci est uniquement
sédimentaire, des géologues canadiens préfèrent utiliser le terme « shale ».

Cette dernière distinction est importante pour les géologues et les ingénieurs, car une roche
métamorphique ne peut pas contenir une quantité significative d'hydrocarbures puisque la température
lors de la formation de ces roches dégrade ce type de molécules. I l serait donc plus précis de parler de
gaz de shale bien que le terme gaz de schiste ait été popularisé.

Pour ajouter à la confusion, on emploie souvent le terme d'ardoise pour désigner le schiste -
l'ardoise étant un type de schiste métamorphique, à grain fin.

L'exploitation de ces gisements est coûteuse et présente des risques pour l'environnement, dans
le sous-sol, dans les nappes phréatiques et en surface. La concentration en gaz est plus faible que dans
les gisements conventionnels.
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IV- EXPLOITATION DU GAZ

L'exploitation du gaz de schiste est, sur le plan du principe, simple : on fore un trou pour
atteindre le schiste situé en profondeur, on fracture le schiste pour permettre au gaz de mieux
circuler et on récupère le gaz par le même trou de forage. En pratique, les problèmes sont
nombreux. Le forage horizontal est un forage vertical est peu efficace pour récupérer du gaz,
il le draine sur un trop faible volume, sauf dans le cas d'épaisseur de schiste très importante, et
encore. On a donc recourt au forage horizontal : quand le forage vertical a presque atteint le
schiste riche en gaz, on oriente progressivement le trépan vers l'horizontale. Le creusement
continue alors à l'horizontale sur des distances pouvant atteindre 2 km.

 Le Forage vertical : Dans un forage vertical ou dirigé, le puits foré comprend une
partie verticale destinée à atteindre la bonne profondeur (entre 1 500 et 3 000 m) et
une partie horizontale longue de plusieurs kilomètres qui permet de drainer dans sa
longueur la couche géologique contenant le gaz, comme le montre le schéma.
L'objectif du forage horizontal est d'augmenter la surface du puits en contact avec le
gisement pour compenser la faible perméabilité de la roche. Dans le schiste, un puits
de ce type, malgré l'utilisation de la fracturation hydraulique, ne permet de drainer
qu'un volume de roche limité : latéralement environ 150 mètres de part et d'autre du
puits et verticalement quelques dizaines de mètres (limité par l'épaisseur de la roche
mère). I l faut donc forer beaucoup plus de puits que dans le cas de l'extraction
d'hydrocarbures conventionnels. Pour limiter l'emprise au sol des installations, les
têtes de puits sont regroupées en un point central (puits en cluster) pouvant
comprendre de 10 à 30 puits. La multitude de puits forés en fait une technique mal
adaptée aux milieux urbanisés ou caractérisés par une densité de population
importante.
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 La nature du fluide : Pour l'exploitation du gaz de schiste, les additifs chimiques


représentent environ 0,5 % des liquides de fracturation (le reste est de l'eau - plus de
90 % - et du sable). On va retrouver des gélifiants permettant de mieux transporter le
sable en suspension, des produits facilitant le passage de l'eau et du sable, par exemple
en réduisant la tension superficielle de l'eau, des produits visant à prévenir les
émulsions (eau et huile), des inhibiteurs de corrosion ou encore des antibactériens.
Une partie du savoir-faire des exploitants repose sur la composition de ces additifs
(composition maintenue secrète car aux États-Unis, la réglementation n'impose pas de
rendre publique la liste des produits chimiques utilisés).
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V- LES TECHNIQUES ALTERNATIVES

V-1- La fracturation par arc électrique

La fracturation par arc électrique


consiste à passer d'une sollicitation statique
de la roche à une sollicitation dynamique,
afin de fragmenter le matériau de manière à
créer un réseau très dense - plutôt que très
étendu - de fissures, (Chen, W, 2010) .Cette
technique a notamment été étudiée au
Laboratoire des fluides complexes et leurs
réservoirs.

Le chargement appliqué à la roche est


une onde de pression générée par une
décharge électrique entre deux électrodes
placées dans le puits de forage, rempli d'eau.
La durée d'émission de cette onde est de l'ordre de la centaine de microsecondes. Cette onde
est transmise à la roche par le fluide présent dans le puits. Elle crée une micro fissuration dont
la densité décroît lorsqu'on s'éloigne de ce puits.

Cette technologie présente d'indéniables atouts, elle implique l'utilisation d'une quantité
réduite d'eau, ne nécessite pas l'ajout d'additifs, et provoque des fissures denses mais peu
étendues. Néanmoins, Total, qui a commandé les recherches sur la fracturation par arc
électrique et déposé deux brevets à ce sujet en mars 2011, considère que ce n'est pas pour le
moment une alternative viable à la fracturation hydraulique, notamment car elle ne permet de
stimuler que la proximité immédiate du puits. Cette technique aurait toutefois un intérêt pour
d'autres applications.
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V-2- La fracturation par procédé thermique

Des procédés de chauffage ont déjà été utilisés par l'industrie pétrolière pour améliorer
le taux de récupération des huiles ou pour accélérer la maturation de la matière organique,
dans le cas des schistes bitumineux par exemple.

La fracturation par effet thermique consiste à chauffer la roche à partir soit de vapeur
(sans fracturation), soit d'un chauffage de type électrique. D'après le rapport précité de
l'ANCRE, ces procédés pourraient être adaptés à l'extraction de gaz non conventionnels.

D'une part, ce chauffage permet de déshydrater la roche, ce qui conduit à une


rétractation et donc à une fissuration de celle-ci. L'espace libéré par l'eau augmente la porosité
et donc la perméabilité de la roche, L'expulsion de l'eau favorise celle des hydrocarbures.

D'autre part, le chauffage a pour effet d'augmenter la maturation du kérogène ou de


favoriser la transformation d'hydrocarbures lourds en hydrocarbures légers. Les verrous
scientifiques à lever avant d'utiliser à grande échelle cette technologie sont considérables,
s'agissant notamment des réponses à apporter aux enjeux environnementaux. Leur
développement nécessiterait un effort important de recherche.

Par ailleurs, dans le cas de l'utilisation de chauffage électrique, le bilan énergétique de


l'opération devrait être analysé. Le rapport de l'ANCRE suggère l'idée d'utiliser les énergies
renouvelables ou nucléaire non employées, aux coûts très bas puisque «perdues», permettant
ainsi leur valorisation par récupération des gaz non conventionnels et stockage de la chaleur.
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V-3- Avantages et inconvénients des principales techniques alternatives à la


Fracturation hydraulique à la base d'eau
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VI- LES RESERVES DE GAZ DE SCHISTE DANS LE MONDES

Les réserves de schiste représentent un tiers du gaz mondial et environ 10% de la


totalité du pétrole techniquement exploitable dans le monde. Selon les données d'une étude de
l'Agence américaine d'informations sur l'Energie (EIA), qui revoit à la hausse les estimations
antérieures, ces réserves se concentrent dans un petit nombre de pays mais leur rentabilité
potentielle reste incertaine.

Plus de la moitié des ressources identifiées de pétrole de schiste hors Etats-Unis se


trouvent concentrées dans quatre pays: Russie, Chine, Argentine, et Libye. Les Etats-Unis se
placent en deuxième place de ce classement derrière la Russie, selon cette étude de l'EIA qui
dépend du ministère de l'Energie américain.
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De même, plus de la moitié des réserves de gaz de schiste hors Etats-Unis, qui
détiennent les quatrièmes réserves mondiales estimées, sont concentrées dans cinq pays: la
Chine, l'Argentine, l'Algérie, le Canada et le Mexique.

Réserves de gaz de schiste dans le monde

VII- UN PROFIL DE PRODUCTION TRES DIFFERENT DE CELUI DES PUITS


CONVENTIONNELS

Les concentrations volumiques en gaz naturel des gisements de gaz de schiste et de gaz
conventionnel sont très différentes. Alors que les gisements conventionnels sont le résultat
d'une concentration de gaz par remontée de gaz diffus contenus dans des roches poreuses vers
des réservoirs de volume restreint, les gaz de schiste se présentent sous forme diffuse dans des
volumes très vastes, avec des concentrations volumiques beaucoup plus faibles. Les deux
gisements présentent donc des caractéristiques de production très différentes :

 un forage dans un gisement conventionnel atteignant une poche dans laquelle du gaz
en provenance de volumes importants de roches plus ou moins poreuses s'est
concentré pendant des milliers d'années, produit généralement de façon continue du
gaz naturel sur plusieurs dizaines d'années avant son épuisement (graphique 1) ;
 dans un gisement de gaz de schiste, la production se limite au volume concerné par la
fracturation hydraulique de la roche qui permet la libération à faible délai de la
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quantité de méthane contenue dans ce volume fracturé. Cette production se caractérise


donc par un débit souvent important mais rapidement décroissant (graphique 2).

La comparaison des deux graphiques est éloquente : alors qu'un puits conventionnel de
gaz débite pendant plusieurs dizaines d'années à un rythme de quelques pourcents de la
quantité totale de gaz qu'il contient, un puits de gaz de schiste débite, dès la première année,
50 à 60 % de la, totalité du gaz qu'il contient, et voit tomber très fortement son débit dès la
deuxième année (autour de 20 %) pour devenir marginal au bout de 4 à 6 ans.
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VIII-RESERVES ALGERIENNES

L'Algérie est bien déterminée à exploiter ses ressources en gaz de schiste. L'opération a
même déjà été amorcée début juillet dans le sud d'In Salah, là où le premier gisement avait été
exploité en 2012. Quatre nouveaux puits seront forés par les techniciens par la Sonatrach.

Depuis fin 2013, Total est opérationnel en Algérie dans le bassin de Timimoune où elle
dispose d'un contrat avec Sonatrach et la société espagnole Cepsa. Sur le bassin d'Ahnet, à
2000 km au Sud d'Alger dans la région
d'In Salah. Le groupe prétend une
capacité de 70 000 barils équivalents
pétrole par jour, soit 4 milliards de m3
par an avec le forage de 120 puits.

Le département américain de
l'Energie a révisé son estimation des
réserves techniquement récupérables de
gaz de schiste de l'Algérie qu'il situe
actuellement à 19.800 milliards de m3
contre une évaluation de 6.440 milliards de m3 faite en 2011, soit plus que le triple de son
estimation d'il y a deux années.

Dans son rapport mondial réactualisé sur les réserves de gaz et de pétrole de schiste de
42 pays, le département de l'Energie présente une étude technique et géologique détaillée ainsi
qu'une cartographie sur les réserves des hydrocarbures non conventionnels de l'Algérie.

Cette étude indique que l'Algérie est dotée de sept (7) bassins renfermant le gaz de
schiste.
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II s'agit des bassins de Mouydir, Ahnet, Berkine-Ghadames, Timimoun, Reggane et de


Tindouf dont il estime pour chacun les réserves techniquement récupérables.

IX- INCONVENIENTS DE L’EXPLOITATION DU GAZ DE


SCHISTE

Présenté par ses partisans comme une source d'énergie abondante, bon marché et moins
polluante que les autres hydrocarbures (charbon et pétrole), le gaz de schiste soulève
cependant quelques interrogations quant à ses impacts environnementaux réels. Pour les
détracteurs, ces impacts sont jugés trop importants pour justifier une exploitation à grande
échelle. Les entreprises productrices estiment quant à elles que les risques de pollution sont
tout à fait maîtrisables si les mesures adéquates sont prises.

La première conséquence néfaste de l'exploitation du gaz de schiste réside dans


l'existence d'une fuite de méthane, un gaz à effet de serre jusqu'à 20 fois plus nocif sur le
climat que le C02. Les premières estimations de l'agence américaine pour l'environnement
(EPA) faisaient état d'un taux de 2,4 %, une quantité considérée comme acceptable. D'autres
chercheurs ont toutefois rapporté des fuites beaucoup plus importantes (9 % selon une équipe
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de l'Université du Colorado) à cause de l'étanchéité imparfaite des gazoducs et d'une remontée


non contrôlable de gaz lors du pompage du liquide injecté lors de la fracturation.

Le recours à des additifs chimiques pour la préparation du liquide de la fracturation


hydraulique présente également une menace à l'environnement en cas de fuite. Cette dernière
peut intervenir lors des opérations d'injection elle-même, mais surtout lors des phases de
manipulation en surface. Les produits chimiques pourraient être déversés accidentellement,
voire volontairement, sur le sol.

La pollution du sol et de la nappe phréatique est également un risque majeur inhérent à toutes
les opérations d'extraction d'hydrocarbures auquel n'échappe pas le gaz de schiste

Troisièmement, la question d'une exploitation irrationnelle et du recyclage des


ressources en eau se pose également étant donné qu'un seul puits de gaz de schiste consomme
plus de 10 000 m3 durant une seule opération de fracturation. Les risques de conflits d'usage
sont donc réels surtout si les installations sont implantées dans les régions arides.

Enfin, l'exploitation peut considérablement altérer la beauté des paysages, causer des
déforestations et perturber les écosystèmes. Cet impact est extrêmement important pour les
mines de charbon par exemple. Quant au gaz de schiste, certaines améliorations récentes sont
à souligner : exploiter le gaz demandait d'occuper (et de détruire) 20% de la surface totale (au
sol) depuis laquelle le gaz serait extrait (au sous-sol). Aujourd'hui, grâce aux forages
verticaux puis horizontaux en profondeur, il ne faut plus occuper que 1% de la surface
d'extraction.

X- AVANTAGES DE L’EXPLOITATION DU GAZ DE SCHISTE

Malgré ces conséquences écologiques non négligeables, le gaz de schiste continue à


intéresser de nombreux gouvernements et entreprises extractrices. Pour cause, son
exploitation a eu un impact économique inespéré, notamment aux États unis qui sont les
premiers producteurs mondiaux. Diminution de la dépendance énergétique, baisse des prix de
l'énergie, création d'emploi, regain de compétitivité des entreprises sont autant de bénéfices
que le pays de l'oncle Sam a tirés de ce gaz naturel non conventionnel.

Le prix du gaz y est ainsi devenu jusqu'à 4 fois moins chères qu'en Europe à cause de
l'augmentation de l'offre suite à l'exploitation du gaz de schiste qui représente aujourd'hui
23% de la production gazière totale américaine. Le gaz de schiste a stimulé l'ensemble de
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l'industrie qui dispose désormais d'une source d'énergie bon marché. Les entreprises
extractrices réalisent, quant à elles, des milliards d'euros de chiffres d'affaires annuels.

La population profite de la manne puisque selon les estimations, le gaz de schiste


devrait générer 900 000 emplois directs et indirects d'ici 2015, rien qu'aux États-Unis. En
outre, les propriétaires terriens qui acceptent d'accueillir les puits de forage y ont droit à une
redevance à hauteur de 12,5 % du chiffre d'affaires puisque, contrairement aux législations
européennes, la loi américaine leur reconnaît la propriété du sous-sol. Les municipalités ne
sont pas en reste puisque diverses taxes sont appliquées.

Un autre intérêt du gaz de schiste réside dans l'importance de la réserve mondiale


estimée à 207 000 milliards de m3, soit plus de 30 % de la réserve totale de gaz, en plus des
345 milliards de barils d'huile de schiste, soit 10 % des réserves totales de pétrole. Les plus
optimistes parlent d'au moins 100 ans d'énergies disponibles. Cependant, la viabilité à long
terme de l'extraction du gaz de schiste risque d'être réduite par une éventuelle chute du prix du
gaz. Un épuisement prématuré des réserves à cause d'une exploitation trop rapide justifiée par
la course à la rentabilité est également à craindre.

Enfin, selon une étude du gouvernement américain, l'impact sur la beauté des paysages
d'un puits de gaz de schiste est aujourd'hui moins important qu'un champ d'éoliennes. Pendant
2 à 4 mois, des foreuses géantes effectuent les opérations de fracture hydraulique. Cependant,
une fois l'opération terminée, il ne reste plus qu'un petit bâtiment au-dessus du puits, pour
toute la durée de son exploitation. Il est moins haut et utilise moins de béton que
l'implantation d'éoliennes.

XI- RISQUES ASSOCIES A L'EXPLOITATION DU GAZ DE


SCHISTE

Les sources potentielles de risques pour la santé et l'environnement liés à la fracturation


hydraulique sont les suivantes :

 L'utilisation de volumes importants d'eau et de substances chimiques et le rendement à


la baisse des puits de gaz non conventionnel par rapport à l'extraction de gaz
conventionnel;
 Garantir l'intégrité des puits et des autres équipements tout au long du cycle de vie de
la centrale et après;
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 L'éventuelle toxicité des additifs chimiques et le défi de trouver des alternatives plus
écologiques; s'assurer que le déversement de substances chimiques et d'eaux usées, qui
peut avoir des conséquences sur l'environnement, soit évité;
 Veiller à identifier et à sélectionner correctement les sites géologiques;
 Les incertitudes liées à la présence sur le long terme des fluides de fracturation
hydraulique dans le sol; les impacts inévitables du trafic.
 Le potentiel de développement sur une zone plus grande que pour les gisements de gaz
conventionnel.
 Les émissions dans l'atmosphère et les nuisances sonores liées à la centrale et à
l'équipement durant la construction et l'exploitation du puits.

Conséquences liés à la fracturation hydraulique

 Le rapport a identifié un risque élevé pour la plupart des aspects environnementaux


examinés dans le cas de l'effet cumulatif de l'installation et de l'exploitation de
plusieurs puits. Il s'agit notamment de risques de contamination des eaux et de rejet de
contaminants dans l'air et le sol, ainsi que des risques directs pour la biodiversité.
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XII- L'IMPACT DE LA FACTURATION HYDRAULIQUE SUR LA


SANTE

Une nouvelle étude publiée le 6 janvier 2016 dans la revue Nature publiée confirme
l'avis exprimé depuis maintenant plusieurs années par les experts: les produits chimiques
présents dans les fluides de fracturation et les eaux usées peuvent présenter des risques graves
pour la santé et notamment la santé de la reproduction.

Cette nouvelle étude publiée, franchit un nouveau pas, en analysant 240 des produits
chimiques connus dans les fluides de fracturation. Ce que les chercheurs ont découvert est
particulièrement préoccupant: 43% des produits chimiques analysés sont connus pour leur
toxicité pour la reproduction et sont liés à des problèmes comprenant des anomalies
congénitales, la stérilité, la baisse de la qualité du sperme ainsi que les fausses couches. Et
40% des produits chimiques analysés posent des problèmes pour la santé in utero avec des
affections telles que le retard de développement du fœtus et pouvant avoir d'autres incidences
dans le développement humain telles que le développement sexuel précoce ou retardée.

Les fluides sont injectés profondément dans la suffisamment élevées pour fracturer la
roche entourant les gisements de pétrole et de gaz naturel, permettant de libérer les
hydrocarbures et de les remonter à la surface.

On présent le schéma illustrant d’une façon simple les differnets impact


environnementaux.
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Schéma des différents impacts environnementaux potentiels, A : gaz naturel relâché dans l'atmosphère,
B : contamination de la surface par les eaux usées, C : prélèvement conflictuel sur les ressources en eau, D et
E : contamination des couches aquifères superficielle et profonde, F : sismicité induite.

XIII-LES RECOMMANDATIONS CONCERNANT LA GESTION DE


CES RISQUES

Certaines mesures peuvent être prises en vue de gérer et de réduire ces risques :

 Le développement de forages et de fluides de fracturation moins dangereux pour


l'environnement.
 La mise au point de meilleures méthodes et pratiques de tubage et de cimentation afin
de renforcer l'intégrité des puits;
 La création d'une base de données européenne consultable sur la composition des
fluides de fracturation hydraulique;
 L'examen des risques et des causes de migration du méthane dans les eaux
souterraines liée à l'extraction de gaz de schiste.
 La mise en place d'un système d'initiatives écologiques volontaires au sein des habitats
sensibles afin d'atténuer l'impact d'une future exploitation.

Dans le cadre de la recherche d'autres solutions acceptables pour toutes les parties
prenantes, d'autres méthodes d'extraction sont expérimentées ces dernières années pour
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accélérer l'abandon de la fracturation hydraulique, méthode considérée comme très


dangereuse pour l'environnement.

L'extraction exothermique ou fracturation sèche : Apparue en Chine, elle ne nécessite


ni eau, ni additifs chimiques, ni charges explosives. L'extraction exothermique repose, au
contraire, sur la perforation pneumatique de la roche sédimentaire avec du gaz chaud comme
l'hélium liquide. Celui-ci peut augmenter 700 fois de volume sous l'effet de la chaleur.

La Fracturation électrique : est également une alternative. Elle consiste à propager une
onde acoustique causée par une décharge électrique dans la roche mère pour provoquer les
microfissures. Des explosions ciblées pourraient aussi remplacer la décharge électrique.

XIV- LA REGLEMENTATION ALGERIENNE

L'Algérie a donné son accord pour exploiter les ressources non-conventionnel


officiellement au 20 février 2013 modifiant et complétant la loi N° 05-07 du 19 Rabie El
Aouel 1426 correspondant au 28 avril 2005 relative aux hydrocarbures publier au journal
officiel.

Art. 35 : Dans le cas d'hydrocarbures non conventionnels, le contrat de recherche et


d'exploitation comprend deux périodes : une période de recherche fixée à onze (11) ans
maximum à compter de la date d'entrée en vigueur du contrat, sous réserve des dispositions
des articles 37 et 42 ci-dessous, avec une phase initiale de trois (3) ans.

Cette phase initiale est désignée comme première phase de recherche. Elle est suivie
d'une deuxième et d'une troisième phase de recherche, qui ont chacune une durée de deux (2)
ans.

A ces trois phases, vient s'ajouter une phase dite pilote d'une durée maximale de quatre
(4) ans qui pourra proroger l'une des dites phases de recherche. La dite phase pilote sera
accordée au contractant par l'agence nationale pour la valorisation des ressources en
hydrocarbures (ALNAFT).

 une période d'exploitation d'une durée de :


- Trente (30) ans dans le cas d'exploitation d'hydrocarbures non conventionnels liquides ;
- Quarante (40) ans dans le cas d'exploitation d'hydrocarbures non conventionnels gazeux
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Le Conseil des ministres de mai 2014, en vertu de l'application de la loi des


hydrocarbures votée en janvier 2013, a autorisé l'exploitation du gaz de schiste mais à une
seule condition : aucun avis d'appel d'offres ne peut être retenu s'il s'avère qu'il détruit
l'environnement notamment par la pollution des nappes phréatiques et s'il est fort
consommateur d'eau (Mebtoul, 2014).

Cependant, en réponse aux préoccupations soulevées par le grand public et les


intervenants d'interdire l'utilisation de la fracturation hydraulique. L'état algérien a envisagé la
possibilité d'introduire des exigences nationales spécifiques pour la fracturation hydraulique.

Le ministre de l'Energie annonce officiellement lors de la conférence sur le gaz le 12


octobre 2014 que la consommation intérieure allait doubler horizon 2030 et tripler horizon
2040 (Mebtoul, 2014). Dépassant largement les exportations actuelles, l'option de doubler la
production d'électricité à partir des turbines de gaz en est une des explications. Dès lors il y a
une tendance à l'épuisement des réserves de gaz et de pétrole traditionnel horizon 2030 au
moment où la population approchera les 50 millions d'habitants, expliquant cette option pour
la sécurité énergétique qui ne doit être qu'une variante parmi tant d'autres tenant compte de
selon l'évolution des mutations énergétiques mondiales.
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XV- CONCLUSION

Pour beaucoup de personnes, le gaz de schiste représente quelque chose de


profondément néfaste. Le manque d'information et les nombreuses polémiques qu'il suscite ne
le rendent pas très populaire. Cependant, nous vivons dans une époque de consommation.
Nous avons besoin d'énergie pour rouler, nous chauffer, utiliser nos ordinateurs et travailler.
Dès lors que nous allumons une lampe, ce problème nous concerne. Alors qu'elle est la bonne
solution à adopter ?

Le gaz de schiste est quelque chose de neuf sans vraiment l'être. Il représente une
avancée sans vraiment l'être non plus. Depuis quelques années nous nous étions tournés vers
des énergies plus propres (énergies solaires, éoliennes...) et voilà que nous accentuons nos
recherches sur une source d'énergie fossile. De plus nous ne maîtrisons pas entièrement
l'extraction du gaz de schiste. Pour ce faire, il faudrait mener plus de recherches sur le sujet,
donc faire plus de forages et risquer de causer d'autres accidents... C'est un cercle vicieux.
Aujourd'hui, les compagnies parlent d'effectuer des fracturations au fluor propane un dérivé
du propane (C3H8) qui ne nécessitent pas de fluide de fracturation. Mais il est hautement
inflammable.

Une énergie fossile dont l'exploitation a des conséquences néfastes pour


l'environnement ne rime pas avec développement durable. A l'heure où on tente de se tourner
vers des énergies durables, cette énergie est un pas en arrière. Certains affirment qu'avec
l'augmentation de la population la voie des énergies vertes est irréaliste et que celle des
énergies fossiles comme le gaz de schiste est inéluctable.

A ce jour, on ne connaît ni la rentabilité du gaz de schiste, ni la réalité de ses impacts


sur l'environnement. Les ressources ne sont pas encore toutes dévoilées, nous pouvons donc
supposer que l'avenir du gaz de schiste dépend de la prospection et de nouvelles découvertes
de gisements.

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