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République Démocratique du Congo

UNIVERSITE OFFICIELLE DE BUKAVU

ECOLE DES MINES (EMI)


DEUXIÈME GRADUAT GENIE MINIER (G2 MINES)

http://www.canadianmalartic.com/Media-Photos.html
COURS D’INTRODUCTION À L’EXPLOITATION DES
MINES

Alex Kalonji Kabambi,


Ir des mines., MSc. A., (Doctorant en génie minéral)
Cours préparé en grande partie sur base des notes des cous du professeur
Richard Simon de l’École Polytechnique de Montréal

Janvier, 2020
PLAN DE COURS

Chapitres Contenus du cours (HT : 30H, HP : 15H, TOT : 45H)

1 Introduction

2 Prospection, exploration et exploitabilité

3 Forage

4 Sautage (minage)

5 Exploitation à ciel ouvert

6 Exploitation en souterrain

7 Minéralurgie et considérations environnementales

Objectifs généraux
Le cours d’Introduction à l’exploitation des mines vise à:
• familiariser l'étudiant(e) avec les diverses phases de l'exploitation des mines et lui
montrer l'ordre chronologique qu'occupe chacune de ces phases,
• fournir à l'étudiant(e) les éléments et les notions essentiels à la poursuite de son
cours en génie minier,
• faire connaître les différents domaines d'activités et les responsabilités de
l'ingénieur de mines,

Objectifs spécifiques
À la fin du cours, l'étudiant devrait connaître:
• le vocabulaire utilisé,
• la législation pertinente,
• les méthodes d'exploration
• les types de gisements rencontrés,
• les techniques de représentation des structures minières,
• les équipements d'excavation et de transport disponibles,
• les techniques d'extraction utilisées,
• les techniques de soutènement utilisées,
• les bases de la minéralurgie ou du traitement des minérais

Le cours est divisé en huit (8) chapitres, répartis comme suit:

Chapitre 1: Introduction

• Présentation du plan de cours, des objectifs et de la place du cours dans le


programme.
• Situation de l'industrie minérale congolaise dans l'économie et comparaison avec
les autres pays producteurs.
• Étapes de la vie d'une mine.
• Dictionnaire des termes miniers
• Lexique anglais-français
Chapitre 2: Prospection, exploration et exploitabilité.

• Prospection et exploration minière (cartographie, géochimie, géophysique, forage


au diamants).
• Notions de réserves, teneur de coupure.
• Brèves notions de géologie structurale
• Financement des travaux miniers, incluant les notions de base en analyse financière
Chapitre 3: Forage

• Historique
• Le forage rotary
• La perforation
o Les perforatrices pneumatiques
o Les perforatrices hydrauliques
o Les perforatrices dans le trou (down the hole)
o Les accessoires
Chapitre 4: Sautage (minage)
• Le sautage (minage)
• Les types d'explosifs
• Les accessoires
• Les patrons de tir
Chapitre 5: Exploitation à ciel ouvert

• Placers : équipements et méthodes


• Découvertes : équipements et méthodes
• Fosses
o Étapes de l'exploitation
o Équipements
Chapitre 6: Exploitation en souterrain

• Généralités
• Notions de mécanique des roches
• Techniques de soutènement
• Développement de surface
• Développement souterrain
• Équipements
• Méthodes de minage
o Classification des méthodes
o Facteurs de choix
o Description des méthodes
1. Chambres et piliers
2. Chambre magasin
3. Sous-niveaux abattus par mines longues (longs trous)
4. Chambre remblayées (coupe et remblai)
5. Méthode VCR (Vertical Crater Retreat)
6. Blocs foudroyés
Chapitre 7: Minéralurgie

• La libération
o La comminution (fracturation)
o Le tamisage
o La classification
• La concentration
• L'égouttage
• Le séchage
• L'entreposage
• Considérations environnementales

Méthodologie de l’enseignement et approche pédagogique

Cours magistral (avec support powerpoint), exercices et études des cas

Pondération des différentes composantes de l’évaluation

• Exercices : 20 %
• Travaux à domicile : 20 %
• Examen final : 60 %

Sources documentaires
• Aubertin, M., Bussière, B., Bernier, L. 2002. Environnement et gestion des rejets
miniers, Cours Min 3313 – École Polytechnique de Montréal, Presses
internationales Polytechnique, Montréal.
• Corthésy, R. 2000. Notes du cours MIN1101, École Polytechnique de Montréal
(non publiées).
• Gentry, D.W., O'Neil, T.J. 1984. Mine Investment Analysis, SME-AIME publ..
• Hartman, H.L. (ed.) 1992. SME Mining Engineering Handbook, SMEAIME publ.
• Atlas Copco 1980. Guide to Underground Mining Methods and Applications,
Atlas Copco.
• Stout, K.S. 1989. Mining Methods & Equipments, MacLean Hunter Publ. Co.
• Wills, B. A. 1997. Mineral processing technology : an introduction to the practical
aspects of ore treatment and mineral recovery, Oxford : Butterworth-Heinemann.

Retard et absenteisme
• Le professeur s’attend à ce que tous les étudiants (futurs ingénieurs) assistent
regulièrement au cours
• L’étudiant doit être ponctuel et arriver au début des cours. S’il arrive avec 10
minutes ou plus de retard, il doit attendre la pause avant d’entrer en classe
• Pour les travaux (devoirs, rapports, etc), une pénalité de 20% (absolue) est
appliquée par jour de retard. Après un retard de trois jours ou plus de calendrier, la
note zéro est attribuée.

Fraude et plagiat
Tout étudiant ou groupe d'étudiants qui pose, tente de poser ou participe à un acte de plagiat
et/ou fraude relatif à ce cours peut se voir imposer, entre autres, une ou plusieurs sanctions,
notamment : l’attribution de la note zéro (0) et l'échec du cours.
CHAPITRE 1 INTRODUCTION

1.1 BREF HISTORIQUE

Dans la société, on connaît seulement cinq sources de richesses nouvelles, i.e. des sources
qui créent une richesse quelconque. Ce sont: la procréation, la chasse et la pêche, -les
forêts, l'agriculture et l'élevage, l'exploitation des mines. Toutes les autres activités ne
font que transformer des choses mais elles ne créent rien de nouveau. Dès le début des
civilisations, des métiers de base ont fait leur apparition. Nous pouvons dire
qu'historiquement, l'homme a d'abord été chasseur et agriculteur (pour la nourriture) et
mineur (pour se procurer des outils). On peut affirmer que l'exploitation des mines remonte
aux temps les plus anciens et représente l'un des plus vieux métiers du monde. Au cours
des âges, les produits de l'exploitation des mines ont eu suffisamment d'impacts et
continuent d'en avoir pour modeler les civilisations et affecter les modes de vie de nations
entières. Par exemple:

• Les âges au cours des temps ;


✓ l'âge de pierre (exploitation du silex)
✓ l'âge du bronze (alliage de métaux)
✓ l'âge du fer (techniques de trempes)

• des pénuries importantes, réelles ou non;


✓ la crise du pétrole et la puissance de l'OPEP dans les années 1970-75
✓ les fluctuations du prix de l'or

• des changements de marchés;


✓ le marché du fer
✓ le surplus de pétrole actuel et la faiblesse des pays de l'OPEP,
✓ les problèmes du marché de l'amiante

L'exploitation des mines est un des secteurs importants de l'économie des plusiurs pays et
région (Québec, Canada, haut Katanga, Réublique Démocratique du Congo, etc). Pour
répondre à une demande grandissante et par suite de l'épuisement des gisements au cours
des temps, l'exploitation des mines a dû progresser sur le plan technologique de manière à
augmenter sa productivité. De ce fait, l'ingénierie des mines, qui fut durant longtemps un
art, a évolué progressivement vers la science qu'elle est devenue aujourd'hui.

1.2 - L'INDUSTRIE MINIÈRE1


1.2.1 - Au quotidien
Construction résidentielle. Enlevez la contribution du secteur minier à la
construction d'une maison et tout ce qui reste ou presque, c'est l'hypothèque! D'abord, il
faut une scie, un marteau et des clous, et ce sont les mines qui les fournissent. Viennent
ensuite les fondations de béton, qui sont composées principalement de minéraux, dont la
roche calcaire, le sable et le gravier. Des argiles entrent dans la fabrication des briques et
des tuiles. Des tuyaux de cuivre amènent l'eau aux pièces de la maison. Le gypse sert à
fabriquer le placoplâtre des murs, qui sont ensuite revêtus d'une couche de peinture
contenant du baryum, du manganèse, des pigments de titane et du talc. Le linoléum de la
cuisine contient du carbonate de calcium et les tapis, de la chaux. Enfin, la silice donne la
transparence aux fenêtres. En tant que troisième producteur de cuivre du monde près de
1,70 milliard de dollars par année l'industrie minière au Canada assure un toit à bien des
têtes.

Loisirs. Pas moins de 35 métaux et minéraux entrent dans la fabrication d'un


téléviseur. La barytine est utilisée pour le tube cathodique. Le plomb entre dans la
composition de l'écran, et les terres rares rendent les couleurs. Des aimants vibrants sont
utilisés dans les haut-parleurs. L'aluminium sert à fabriquer les disques CD et les DVD. Le
laiton, alliage de cuivre et de zinc, est utilisé pour la fabrication d'instruments de musique.

Sports. De nos jours, les lames de patin de hockey sont faites d'alliages métalliques
complexes et les bâtons sont en graphite, comme les bâtons de golf. Les bâtons de baseball
sont en aluminium tandis que les planches et patins à roulettes ont des roulements à billes
en aluminium. Les raquettes de tennis sont en fibre de graphite et en aluminium. Un des
principaux éléments des écrans solaires est le zinc, dont le Canada est le plus gros

1
Ressource naturelle Canada
producteur mondial. Le zinc sert aussi comme antirouille par galvanisation des objets
d'acier. En photographie: le Canada est l'un des premiers producteurs d'argent.

Énergie. Le secteur minier est aussi branché sur les réseaux électriques. Le charbon
et l'uranium répondent au tiers des besoins quotidiens en électricité au Canada. Le Canada
est le plus gros producteur mondial d'uranium, exportant quelque 80 % de notre production
à des entreprises d'électricité nucléaire au Japon, en Europe et aux États-Unis. L'Alberta
utilise le charbon pour pourvoir à 81 % de ses besoins en électricité. Le cuivre compose les
fils servant à transporter l'électricité; et les ampoules électriques contiennent de la silice.

Environnement. Pour la protection environnementale, la chaux est utilisée pour


traiter les effluents industriels et réduire la pollution de l'air. Le manganèse et le charbon
actif servent à purifier l'eau. Le platine sert à réduire les émissions polluantes des véhicules.
La tourbe (dont le Canada est le plus grand exportateur mondial) est utilisée par les
jardiniers pour améliorer le sol. Une ancienne mine de zinc et de cuivre du Manitoba est
utilisée comme serre; des fleurs, des tomates et une grande variété d'arbres et d'arbustes
poussent à 365 m sous terre. L'industrie du recyclage des rebuts métalliques comprend plus
de 1000 entreprises et assure environ 20 000 emplois directs.

Pas une journée ne se passe sans que les minéraux et les métaux ne contribuent
améliorer notre santé, à augmenter notre richesse et à élargir nos horizons. Nous leur
devons le téléviseurs et les disques compacts, les téléphones et les ordinateurs, les autos,
les trains et les vélos, les aliments que nous consommons, et les médicaments et vitamines
qui nous gardent en santé.

1.2.2 - Faits sur l'exploitation minière en RDC


Le contexte géologique de la RD Congo est favorable à une activité minière très variée
(métaux de base, métaux précieux (or, argent), diamants, uranium, charbon, pétrole,
etc.)2. Un stock de 7 milliards de kilos de cobalt sur Terre. Les réserves connues sont
surtout en RDC (50%), en Australie (20%) et à Cuba (14%)3. En 2016, la RDC était le

2
https://www.google.ca/search?q=liste+des+metaux+precieux&oq=liste+des+metaux+precieux&aqs=chr
ome..69i57j0l4.9234j0j8&sourceid=chrome&ie=UTF-8.
3
https://www.planetoscope.com/matieres-premieres/173-production-de-cobalt-dans-le-monde.html
premier extracteur de cobalt au monde avec une production estimée à plus de 64 000
tonnes4. Kibali Gold mines est sur le point de devenir l'une des grandes mines d'or du
monde : 750 000 onces produit en 2018.

4
https://fr.statista.com/statistiques/565284/cobalt-production-miniere-par-pays-principaux-2010/
De 70 à 80 % du coltan de la planète provient de la République démocratique du Congo,
en grande partie des provinces du Sud-Kivu et du Nord-Kivu.5

Un creuseur dans une carrière de coltan près de Numbi (Sud Kivu, RDC). Photo : Radio-Canada/Frédéric
Lacelle

1.2.3 Exploitation minière en RDC pendant dix dernières années et son impact sur le
développement6
L'industrie minière est le secteur économique qui regroupe les activités de prospection et
d'exploitation des minerais voire leur traitement métallurgique. Comme d’aucun ne
l’ignore, le secteur minier RD congolais est actuellement régi par la Loi n° 007/2002 du
11 juillet 2002 portant Code Minier telle que modifiée et complétée par la Loi n° 018/001
du 09 mars 2018 et ses mesures d’application.

5
https://ici.radio-canada.ca/info/2019/05/coltan-republique-democratique-congo-mines-enfants/
6
Conférence du Professeur Dona Kampata, Coordonnateur CTCPM (Kolwezi, 2018)
Nul n’ignore que le secteur minier occupe une place de choix dans l’économie RD
congolaise dans la mesure où une part importante des recettes d’exportations provient de
la production minière. Au regard de différentes crises auxquelles l’économie RD
congolaise était confrontée, il y a lieu d’en déduire une certaine dépendance aux
exportations minières. Ainsi, nous allons aborder l’état de lieux des productions et des
exportations selon les quatre filières ci-après : Filière cupro-cobaltifère ; Filière des métaux
précieux ; Filière des pierres précieuses et Filière des stannifères.

1.2.3.1 Filière Cuivre-Cobalt


Ressources : Cuivre : ± 75 millions t; Cobalt : ± 6 millions t.

Production de 2003 à 2017: Cuivre : 9.370t à 1.094.637 t; Cobalt : 1.358t à 84.606 t


Zinc : 4.885t à 12.337 t .

Avant la libération du secteur minier: le cuivre était produit par GCM et SODIMCO.

En 2001: GCM, Anvil Mining et COMISA et en 2018: 44 sociétés en cuivre.

Depuis la reforme de 2002 à travers le Code minier, la production est passée de 20.000 t à
plus de 1.000.000t. Malgré la baisse enregistrée en 2008 et le ralentissement en 2015 dû à
la baisse des cours des matières premières de base, la tendance est haussière. La projection
pour les 10 prochaines années approche le chiffre de 2.000.000t si nous surmontons le
problème énergétique.

Les exportations du cuivre se sont nettement améliorées dans la mesure où la RDC exporte
jusqu’à plus de 75% du cuivre affiné sous forme de cathode. Les mésures qui ont été prise
étaient l’interdiction d’exportation des minerais à l’état brut et d’exportation des
concentrés de cuivre et cobalt.

Le cobalt, accompagnateur du cuivre dans la métallurgie, sa production a augmenté allant


de 1.358t à 82.461 t/ Cobalt en 2017. Seule une faible partie de la production minière de
la RDC est transformée en cobalt métal en RDC . Une grande quantité du cobalt est
exportée sous forme des concentrés ou des sels de cobalt, dont la demande est croissante
grâce à son utilisation dans les énergies renouvelables telles que les batteries pour les
voitures hybrides et électriques.
1.2.3.2 Filière Or
Ressources : 750 t et la production de 2003 à 2017: 12 kg à 31.512 kg

Kibali Gold : 25 t (2017); Twangiza-Namoya : 7 t

Exploitation Artisanale: 0,302t Kibali Goldmine a atteint sa pleine production avec une
projection de 750.000 onces pour l’année 2018.
Jusqu’en 2010, les exportations de l’or étaient essentiellement de production artisanale.
Avec l’entrée en production des entreprises du Groupe BANRO et de KIBALI Gold, les
exportations de l’or non raffiné sont passées de moins de 12 kilos en 2004 à plus de 32.000
kilos en 2017.
1.2.3.3 Filière Diamant

Ressources : 700 Millions Carats et la production: de 2004 à 2017: 30.162 Cts à 17.924
Cts.

Production artisanale : 15.414.980 Cts (2017)

Production industrielle : 3.359.631 Cts

La MIBA étant presqu’en arrêt de production, la production industrielle est assurée


principalement par SACIM, un partenariat « sino-congolais »

1.2.3.4 Filière Stannifères

Ressources: Cassitérite (SnO2) : 800.000t. Toute la production est artisanale.

Production de 2003 à 2017 :

Cassitérite : 2.986t à 18.893 t;

Coltan la colombite [Nb₂O₆] et la tantalite [(Ta, Nb)₂O₆]) : 47t à 2.174 t


Wolframite (WO4) : 100t à 197 t .

Le projet Alphamin Bisie (Mpama Nord dans le Nord Kivu) : Etude de faisabilité réalisée.
Première production industrielle des stannifères prévue en 2019. L’un des plus importants
gisements d’étain au monde.7

1.2.4 Grand handicap du secteur minier et fleau de l’exploitation artisanale


Il convient de noter que les opérateurs miniers sont confrontés aux difficultés liées
notamment au déficit de l’énergie électrique et au coût exorbitant du transport des minerais.
Le Gouvernement est conscient qu’il s’agit là d’un handicap majeur qui renchérit le coût
d’exploitation. Suite au problème du déficit énergétique, le Gouvernement a dû accorder
un moratoire en rapport avec l’interdiction d’exportation des concentrés des produits
cupro-cobaltifères jusqu’à la résorption dudit déficit. Pour une solution définitive, des
dispositions sont prises par les pouvoirs publics en collaboration notamment avec les
opérateurs miniers dans le cadre d’un partenariat public-privé.

Le graphique montre clairement que l’exploitation de l’or dans les dix années écoulées ne
profite pas ni à l’état congolais, ni à sa population. Les raffineries d’or, les comptoirs

7
http://www.alphaminresources.com/fr/projet-detain-de-bisie/
d’achat et vente d’or chez notre voisin? et l’exportation frauduleuse vers le voisin (Usine
de transformation ?).

Parmi les avantages tirés de relance de la production minière, il y a lieu de relever : la


croissance du PIB enregistrée ces dix dernières années. A titre indicatif, la contribution du
secteur minier à la croissance a été de 49,6%, aux recettes d’exportations de 84%, au
Budget de 20% et au PIB de 24% en 2015. La stabilité du cadre macroéconomique a été
soutenue par les devises tirées des exportations minières avec comme conséquence la
stabilité de la monnaie nationale. Les effets induits dans les autres secteurs de l’économie
(Banques, Télécommunication et agriculture) et la création d’emplois directs et indirects.

1.2.5 Les crises dans le secteur minier dans les dix années passées

Comme vous le savez, la plus grande crise que le secteur minier ait connue durant les dix
dernières années est celle qui couvre la période allant de 2008 à 2009. Cette crise a entrainé
des effets néfastes notamment l’arrêt d’activités de plusieurs entités de traitement, la baisse
de production et des exportations des produits miniers. C’est dans ce contexte que le
Gouvernement avait accordé des allégements fiscaux en élargissant le bénéfice du régime
privilégié du Code Minier de 2002 aux Entités de traitement très affectées par la crise plus
que les grands projets détenteurs des droits miniers d’exploitation. Quant à la crise de 2015,
elle a causé un ralentissement de la production pour une grande partie des entreprises
minières et l’arrêt de production de KCC dont le coût d’exploitation n’était plus compatible
par rapport aux cours des métaux durant cette période.

C’est ainsi que le Gouvernement de la République a arrêté 28 mesures dans tous les
secteurs de l’économie nationale. Pour le le secteur minier, on peut citer :

• La lutte contre la fraude fiscale, douanière dans les secteurs économique, des
télécommunications et des transports;
• La diversification de la production minière en s’appuyant sur les minerais
polymétalliques de l’Est, l’or et les terres rares
• Le contrôle de la qualité et de la hauteur des investissements dans le secteur minier
• Le renforcement des contrôles aux frontières afin de limiter l’exportation illégale
des billets de banque et des matières précieuses
• La certification des réserves minières et en hydrocarbures grâce aux travaux
géophysiques d’évaluation et de certification desdites réserves.

Par ailleurs, il avait été envisagé de finaliser la révision du Code Minier en vue de rétablir
le climat de confiance avec les partenaires privés, minimiser les coûts de transport en
privilégiant la voie ferrée, disponibiliser et fiabiliser l’énergie électrique.

Point n’est besoin de rappeler que le sous-sol de la RDC regorge des ressources minérales
abondantes et variées ainsi qu’un grand potentiel hydroélectrique. Etant donné que
l’exploitation minière requiert un investissement à très forte intensité capitalistique, de
longue période d’une part et que la RDC ne dispose pas des ressources financières internes
suffisantes d’autre part par manque de banque d’investissement ou spécialisée dans les
mines, la seule voie devant lui permettre de mobiliser suffisamment des moyens demeure
le recours aux investissements directs étrangers.

1.2.6 État du secteur minier pendant la période avant code minier 2002

Malgré tous ces beaux chiffres sur l’évolution de la production minière, la contribution aux
recettes du Trésor est très faible par rapport au potentiel, comme le démontre les graphiques
ci dessous. Avec la production du cuivre et ses accompagnateurs, la GECAMINES avait
contribué en moyenne à environ 34% aux recettes totales du Budget national de 1967 à
2001 et pendant sa période glorieuse cette contribution dépassait 50% du Budget.

1.2.7 État du secteur minier pendant la période après code minier 2002

Par rapport aux recettes propres générées par l’activité économique, la contribution du
secteur minier dans son ensemble au titre de redevance, droits, impôts et taxes, représente
en moyenne 14,32% pour la période 2010 à 2017. Les entreprises minières publiques qui
disposent encore un potentiel minier important, sont à la base de l’hécatombe par l’arrêt de
leur production en cuivre, or, diamant, cassitérite, etc.
Par rapport au budget national, cette contribution n’est que de 8,22% pour la période de
2011 à 2016. Lorsque l’on compare la situation du secteur minier avant et après 2002,
l’opinion publique s’accorde sur le fait que l’activité minière ne contribue pas de manière
significative au Budget de l’Etat. D’où les frustrations qui ont conduit à la révision de la
Loi n °007/2002 portant Code Minier, notamment son régime fiscal et douanier jugé trop
libéral et déséquilibré au détriment de la population.
1.2.8 Perspectives8

En 2019, la République démocratique du Congo n’a exploité et commercialisé que 9


substances minérales à savoir le cuivre, le cobalt, la cassitérite, le coltan, le diamant, l'or,
le zinc, le wolframite et le Plomb, révèle le document des performances du ministère des
Mines.

Pour l’année 2020, la RDC prévoit de passer à 11 produits miniers marchands


commercialisés, selon le même document qui n’a pas précisé les deux nouveaux minerais
que le pays compte exploiter et commercialiser cette année.

Pour autant, la RDC accuse une faible connaissance de son sol et de son sous-sol qui
regorgent pourtant plusieurs minerais. Le taux de la couverture de la cartographie minière
du territoire Congolais a été de 18% en 2019 et devrait passer à seulement 21% en 2020,
selon les prévisions des performances que le ministère des mines s’est assignées.

Quant à la "connaissance du potentiel géologique" de la RDC, elle a été de 38% en 2019


et devra passer à 41% en 2020 et 44% en 2021.

De même, la connaissance du "potentiel minier" du pays reste faible, soit 33% en 2019 ;
36% prévu en 2020 et 39% en 2021.

De manière globale, le ministère des Mines s’est assigné comme performances à atteindre
en 2020 : « Renforcement des capacités institutionnelles ; Intensification des recherches
géologiques et minières ; Développement d’une industrie minière compétitive pour un
développement durable et création d’emplois ; Promotion de l’image de la RDC en tant
que lieu propice aux investissements miniers ; Développement des infrastructures d’appui
au secteur minier et environnement ».

En vue de profiter du super-cycle des prix des matières premières minérales, la RDC doit:

✓ s’investir davantage dans la mise en valeur de ses ressources minérales, en


l’occurrence les métaux de base (Cu, Co, Zn et Ni), les métaux précieux et les
pierres précieuses;

8
https://actualite.cd/2020/01/04/la-rdc-veut-passer-de-9-11-substances-minieres-exploitees-et-
commercialisees-en-2020
✓ relancer la production de la Gécamines pour profiter du boum cobalt par
l’exploitation des gisements faciles (rejets) avec un financement propre ;

Compte tenu du caractère épuisable, le Ministère des Mines va continuer ses recherches
géologiques basées sur les études géophysiques et régionales des certaines degrés carrés
en vue de découvrir de nouveaux gisements; Le manque des infrastructures de base et le
déficit énergétique observés dans le secteur minier de la RDC, restent un défi majeur pour
un développement harmonieux de notre pays.

Diversifier notre économie c’est non seulement réduire notre dépendance mais
également préparer les générations présentes et à venir à l’après-mines.

1.3 ÉVOLUTION DES TECHNIQUES D'EXPLOITATION

Au début, les hommes ne pouvaient exploiter que des gîtes où les matières premières
étaient trouvées sous une forme naturelle (ex. silex, cuivre natif, or en pépites). Suite à
l'épuisement ou à la pénurie de ces gîtes de matières premières exploitables à partir de la
surface, les hommes ont commencé à aller sous-terre pour satisfaire leurs besoins en
minéraux. Les premiers écrits disponibles nous parlent d'une mine d'émeraudes de l'Égypte
ancienne (vers l'an 2000 av. J.-C.) qui était située aux environs de la Mer Rouge. On y
dénombrait, à l'époque, environ 400 ouvriers qui creusaient dans des galeries allant jusqu'à
250 m de profondeur.
D'autres écrits sur papyrus nous permettent de quantifier la productivité de cette époque.
Vers 1900 av. J.-C., il a fallu, en Égypte, utiliser pour remplir une commande de 10 blocs
de pierre (granite) de 2,5 m par 2,5 m par 15 cm d'épaisseur; 20 soldats, 30 marins, 30
spécialistes et 2000 hommes. En 1370 av. J.-C., une fonderie égyptienne employa 700
hommes pour produire, durant l'année, 250 kg d'or et 1600 kg d'argent. Vers 600 à 500 av.
J.-C., l'avancement moyen d'une galerie était de 1,25 cm par 24 heures dans de la roche
molle, soit environ 7 à 8 m par année.

Pour illustrer l'ingéniosité des gens de cette époque, on peut rappeler que la légende de
Jason et de la toison d'or trouve probablement sa source dans le fait que les anciens ont
utilisé des peaux de moutons pour recueillir les particules d'or résultant d'exploitations en
placer (gîte sédimentaire).
1.4 ÉVÉNEMENTS MARQUANTS AU COURS DES ÂGES

Faisons un bref historique de quelques-uns des points marquants de l'évolution de


l'exploitation des mines au cours des temps.

• premier traité technique sur l'exploitation des mines, De Re Metallica, écrit par
Georgius Agricola en 1556,
• première exploitation minière en Amérique par des européens (Espagnols): une
mine de Cu à Cuba en 1524,
• première utilisation de poudre noire comme explosif dans une mine de Hongrie en
1627,
• première utilisation de pompes pour extraire l'eau dans les mines d'étain dans la
région du Cornish (Angleterre) en 1718,
• en 1800, invention par Gimbal du ventilateur centrifuge qui, en fournissant une
plus grande pression et des débits importants, a permis d'atteindre de plus grandes
profondeurs d'exploitation,
e
• au début du 18 siècle, première utilisation de la machine à vapeur pour faire
fonctionner les moteurs des appareils de levage, de ventilation (1807) et de
transport,
• en 1815, invention de la lampe de sécurité Davy, qui en plus de fournir de
l'éclairage, permettait de connaître relativement précisément les concentrations de
méthane (gaz explosif) présentes dans les chantiers, ce qui diminua grandement les
risques d'explosion,
e
• vers la fin du 19 siècle, remplacement du forage à la main par le forage à l'air
comprimé, ce qui augmenta grandement la productivité,
e
• au début du 20 siècle, introduction du forage à l'eau qui remplace le forage à sec,
ce qui permit de diminuer de manière appréciable les maladies professionnelles
(pneumoconioses) et de prolonger l'espérance de vie des mineurs,
• un peu avant la première guerre mondiale, utilisation des premières pelles mues à
la vapeur dans les exploitations à ciel ouvert.
1.5 OPÉRATIONS MINIÈRES ACTUELLES

Performances techniques actuelles:


• La plus grande dragline au monde opère aux États-Unis dans une mine de charbon
3
en découverte. Elle a un godet d'une capacité ~150 m ),
3
• la plus grande pelle a un godet d'une capacité ~140 m ),
3
• des pelles de 12 à 16 verges cubes (~9 à 12 m ) sont courantes dans l'industrie
• des camions portent des charges utiles allant jusqu'à 400 tonnes,
• des exploitations (mines d'or) d'Afrique du Sud et du canada opèrent jusqu'à une
profondeur de 4 km et 3km, respectivement. À ces profondeurs, la température du
o
roc est ~ 50 C,
• des foreuses pleine section peuvent réaliser, en un seul passage, des galeries allant
jusqu'à des diamètres de 6,8 m.
https://www.agnicoeagle.com/French/exploitations-et-projets-de-mise-en-
valeur/exploitations/laronde/default.aspx

Performance au niveau de la production:


• la plus grande exploitation souterraine a une production d'environ 45 000 tonnes
par jour,
• le record de fonçage de puits était de:
- de 155 m en un mois établi en 1951

- de 388 m en un mois établi en 1961 (record qui tient encore)

• la teneur de coupure pour le cuivre est passée de 6% en 1900 à 0,5% aujourd'hui,


• à la mine Mount Isa en Australie, on fait circuler un débit de 20 000 m3 d'air à la
minute dans un puits de 7,3 m de diamètre et d'une longueur de 1091 m,
• la production pour différentes techniques de dépilage est de l'ordre de:
✓ en minage continu: charbon = 400 à 500 tonnes/heure et potasse = 700 à 1000
tonnes/heure
✓ chambre remblayée = 50 tonnes/homme-jour
3
✓ dredge offshore (mer) = ~380 000 m /mois
✓ valeur moyenne pour le charbon = 20 tonnes/homme-jour
✓ valeur moyenne pour le fer = 39 tonnes longues/homme-jour

1.6 L'EXPLOITATION DES MINES

L'exploitation des mines est l'ensemble des opérations qui permettent l'abattage,
l'enlèvement et l'extraction du minerai et qui assurent tous les services annexes d'une mine
dans sa phase de production normale. Parmi ces opérations, celles portant sur le traitement
des minerais extraits de l'exploitation constituent une spécialité particulière. L'objectif
global que doit poursuivre l'exploitation des mines est d'obtenir, avec une parfaite sécurité,
l'extraction totale (sans perte) du minerai à une teneur maximum (éviter la dilution au
maximum) au prix de revient le plus bas possible. Il n'est pas toujours possible de réaliser
cet objectif mais il doit rester un idéal qu'on doit chercher à atteindre.

1.7 NATURE DE L'ACTIVITÉ MINIÈRE

1.7.1 Généralités

L'activité minière consiste essentiellement à:

• rechercher des concentrations particulières de minerai dans la croûte terrestre,


• extraire le minerai de la croûte terrestre,
libérer le minerai tout-venant de la plus grande partie possible desmatières inutiles (la
gangue) qu'il contient, produisant un concentré dont la pureté varie beaucoup d'une
substance à l'autre. On peut représenter ces étapes par le schéma ci-dessous :
Chacune de ces opérations compte de nombreuses étapes inter- médiaires. Les principales
étant:

A) Études préliminaires

B) Préparation du site

C) La mise en production (développement primaire)

D) Traitement primaire du minerai produit

E) Traitement secondaire du minerai produit

1.7.2 Résumé des principales étapes de l'exploitation

1.7.2 A) ÉTUDES PRÉLIMINAIRES

Avant l'exploitation proprement dite, il faut passer principalement par les étapes suivantes:

I- Découvrir des anomalies régionales, i.e. des concentrations anormales de minéraux par:

✓ l'analyse d'affleurement
✓ l'interprétation géologique
✓ des techniques géophysiques
II- Enregistrer les zones prometteuses et y faire les travaux statutaires requis,

III- Choisir les anomalies qui semblent les plus prometteuses,

IV- Procéder à une analyse plus détaillée du site choisi en:

✓ réalisant des forages géologiques systématiques pour en tirer des échantillons


permettant: de vérifier si l'anomalie étudiée présente l'intérêt anticipé et de
délimiter sommairement la forme et l'étendue du gisement,
✓ de procéder à une estimation des teneurs en présence,
✓ de calculer des réserves prouvées et d'estimer les réserves probables,

V- Développer sommairement une méthode d'extraction

✓ exploitation en surface ou souterraine


✓ production annuelle possible
✓ nombre de chantiers en production
✓ durée de vie de l'exploitation
VI- Déterminer une teneur de coupure

VII- Procéder à une étude de mise en marché

VIII- Réaliser une analyse financière préliminaire où il faudra déterminer:


✓ la durée de vie optimale de l'exploitation,
✓ les mouvements de fonds en cause (cash flow),
✓ les modes de financement disponibles
IX- Décider, à partir des ces renseignements:

✓ si on a besoin d'informations supplémentaires,


✓ si on va de l'avant avec le projet.
X- Si on continue avec le projet, il faut:

✓ faire une étude économique détaillée du projet,


✓ procéder à la conception détaillée des installations et leur mise en plan

1.7.2 B) PRÉPARATION DU SITE

Il s'agit ici de préparer le site pour la mise en production. L'ampleur de cette préparation
variera selon qu'il s'agit de la mise en marche d'une nouvelle exploitation ou d'une
extension à une opération déjà existante. Elle peut impliquer de construire des
infrastructures importantes telles qu'une ville et des voies d'accès (routes, chemins de fer,
installations portuaires) ou utiliser des services déjà en place. On entre ici dans le domaine
des études de conception détaillées. En plus d'avoir à concevoir toutes les installations, il
faudra procéder à une sélection des équipements qui seront utilisés au cours des travaux.

Voici, en résumé, les principales étapes en cause:

I- Planification de l'aménagement du site,

II- Préparation physique du site:

✓ construction des infrastructures : routes d'accès, ville, si nécessaire, services d'eau,


services d'électricité
✓ construction des services à la mine : bureau pour le personnel, ateliers de service,
concentrateur s'il y a lieu
III- Préparation de l'accès au minerai:
✓ opération à ciel ouvert
• décapage du mort-terrain
• détournement et pompages des eaux
• délimitation des zones d'entreposage
a) pour le mort-terrain
b) pour le stérile
c) pour les déchets du concentrateur
✓ opération souterraine
• fonçage des puits ou des rampes d'accès
• construction des services spéciaux
a) air comprimé
b) chevalement et treuils
• fonçage des galeries permettant l'accès au minerai
• préparation des chantiers d'extraction
1.7.2 C) LA MISE EN PRODUCTION
La mise en production est le début du fonctionnement normal des opérations d'extraction
tel que prévu lors de la planification. Souvent, on parle de mise en production lorsque l'on
commence à vendre sur le marché les premières tonnes de minerai. La production de
minerai met en cause de nombreuses étapes qui ne sont pas uniquement reliées à la
production; on en retrouve un certain nombre dans l'étape de la préparation du site. En
résumé, les principales étapes sont donc:
I- Pour la fragmentation de la roche:
• détermination des zones minéralisées qui sont économiquement rentables,
• forage de cette zone, selon un patron de tir particulier,
• chargement des trous et leur mise à feu pour le sautage d'une quantité de minerai
donnée,
II- Chargement des blocs brisés:
• par des chargeuses (pelles)
• par des chargeuses transporteuses (LHD Load-Haul-Dump)
III- Transport des blocs brisés:
• par des engins: camions, trains, convoyeurs
• à travers un réseau particulier de voies: routes, galeries: horizontales, verticales,
inclinées
• vers un point de déchargement: un point d'entreposage temporaire ou permanent,
un concentrateur, un autre système de transport
Afin de pouvoir réaliser ces opérations, il faut que l'exploitation minière organise toute une
série de services. Les principaux étant les suivants:

I- Échantillonnage géologique:

• détermination des teneurs aux parois,


• délimitation des zones exploitables à partir des teneurs de coupures,
• détermination des cheminements des zones minéralisées,
• recherche de nouvelles zones minéralisées.
II- Mise en marche d'un laboratoire d'analyse:

• analyse des échantillons prélevés,


• analyse des teneurs du minerai produit,
• analyse des teneurs des concentrés produits s'il y a lieu.
III- Arpentage des travaux:

• localisation des travaux et des installations,


• volume et étendue des travaux,
• mesure des déplacements relatifs des composantes (arpentage de précision)
IV- Assurer la stabilité des excavations:

• design de soutènement,
a) boulonnage

b) béton projeté

c) boisage

d) remblayage

e) cintres d'acier rigides ou coulissants

f) piliers

• calcul des grandeurs limites des excavations réalisables,


• mesure des déplacements des parois,
• mesure des contraintes présentes ou induites dans le massif
V- Conception et design:

• développement des nouveaux chantiers,


• mise à jour des travaux réalisés
VI- Planification:

• établissement de la suite des travaux et ordonnancement des activités,


• respect des objectifs de production,
• détermination et achat des approvisionnements nécessaires.
VII- Entretien des endroits de travail et de la machinerie en utilisation (ateliers divers):

• atelier de réparation mécanique,


• atelier d'affûtage des forets,
• atelier d'entretien électrique.
VIII- Établissement de programmes de:

• santé et sécurité,
• bonus à la production,
• protection de l'environnement,
• revégétation des terrains utilisés,
• formation des employés.
IX- Installation d'un système de ventilation si on est en exploitation souterraine:

• répartition et installation des ventilateurs,


• répartition et installation de portes régulatrices dans le circuit,
• installation d'un système de chauffage de l'air
X- Contrôle et pompage des eaux d'infiltration et de ruissellement:

• abaissement de la nappe phréatique,


• construction d'albraques (ensemble galeries de la partie basse d’une mine
souterraine pour collecte d’eau)
• installation de pompes.
1.7.2 D) TRAITEMENT PRIMAIRE DU MINERAI PRODUIT
Les principales étapes rencontrées lors de la transformation primaire sont les suivantes:
I- Concassage et broyage du minerai pour en libérer les particules minéralisées
II- Tamisage et classification granulométrique des produits
III- Extraction et séparation des composantes pour obtenir un concentré primaire:
• la teneur est de l'ordre de 20% pour le cuivre,
• on a des teneurs beaucoup plus faibles pour l'or.

IV- Égouttage, séchage et préparation du produit:


• pour vendre sur le marché,
• pour acheminer vers un traitement subséquent.

V- Chargement et transport des concentrés:


• par trains,
• par camions,
• par convoyeurs,
• par pipelines.

VI- Entreposage des déchets produits (eaux et solides) en respectant les normes de
protection de l'environnement en vigueur. Il est bon de noter que les déchets solides
peuvent représenter un tonnage égal ou même supérieur à ce qui a été extrait de la mine (
ex. or, cuivre).
https://www.agnicoeagle.com/French/exploitations-et-projets-de-mise-en
valeur/exploitations/laronde/default.aspx

1.7.2 E) TRAITEMENT SECONDAIRE DES CONCENTRÉS


Généralement, cette étape du traitement n'est pas du ressort de l'ingénieur des mines mais
de celui de l'ingénieur métallurgiste. Elle consiste principalement en:

I- Élimination des déchets (ex. soufre),

II- Séparation des composantes,

III- Préparation des produits raffinés.

1.8 RÔLE DE L'INGÉNIEUR DE MINES DANS CES ÉTAPES DE PRODUCTION

On peut qualifier l'ingénieur de mines d'ingénieur de système. Il a pour fonctions


principales de gérer un ensemble plus ou moins complexe de sous-systèmes pour en obtenir
un rendement optimum.

Il peut oeuvrer dans deux domaines principaux au cours de sa carrière:


• La conception et l'ingénierie,
• La gestion et la planification.
Il faut noter que souvent au cours de sa carrière, il passera d'un domaine à l'autre selon ses
goûts et ses intérêts. Généralement, son intervention débute avec la détermination des
teneurs du gisement et s'arrête avec l'étape de la concentration primaire.

À l'intérieur de sa sphère d'activité, il pourra être un spécialiste (mécanique des roches,


ventilation) ou un généraliste (souvent le cas dans les petites exploitations) qui s'occupe de
tout ce qui touche à l'exploitation.

1.9 PRÉOCCUPATIONS ACTUELLES DE L'INGÉNIEUR DE MINES

De nos jours, l'industrie minière doit trouver des réponses à des préoccupations courantes
qui débordent le champ des connaissances uniquement techniques. Elle doit faire face:

I- À une pauvreté accrue des gisements, ce qui nécessite d'améliorer les taux de production
pour satisfaire même une demande qui resterait constante,

II- À la nécessité, pour réaliser ces taux accrus de production, d'utiliser ou de développer
des équipements plus puissants, plus perfectionnés et plus mécanisés,

III- Au défi de la préservation de l'environnement et du contrôle de la pollution. Ceci va


jusqu'à impliquer la restauration des territoires affectés par l'exploitation, ce qui représente
une difficulté supplémentaire et un coût additionnel à l'exploitation,

IV- À l'amélioration des conditions de travail, d'hygiène et de sécurité des travailleurs


miniers,

V- Au contrôle accru de l'État sur l'exploitation des ressources minérales par le biais de la
réglementation et de la taxation.

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