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Pr Serradj Tayeb – Université Badji Mokhtar Annaba‐ Economie minière ‐ Master 2 Exploitation des Mines

Chapitre 3
Techniques d’exploitation et économie de projets miniers
Des spécificités qui limitent les choix

• Une localisation géographique imposée par le gisement


• Le marché des commodités

Intensité capitalistique
• Intensité capitalistique : rapport de l’investissement initial sur le chiffre d’affaire : < 3 pour l’industrie
minière

Les principaux choix


• Méthode d’exploitation
• Méthode de traitement
• Rythme de production
• Définition du minerai, teneur de coupure

Méthode d’exploitation
• Critères de choix
• Exploitation à ciel ouvert et optimisation économique
• Exploitation souterraine et optimisation économique

Méthode d’exploitation Critères de choix


• Exploitation à ciel ouvert / exploitation souterraine
– Un coût par tonne remuée de l’ordre de 2 €
– Un ratio stérile sur minerai r
– Un coût par tonne de minerai : (1 + r) x 2 €
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• Choix de la méthode pour une exploitation à ciel ouvert :


– Avant tout un choix d’équipement

Méthode d’exploitation
Critères de choix
• Roues pelles
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• Draglines

• Pelles‐camions

• Surface miners
Pr Serrad
dj Tayeb – Université Bad
dji Mokhtar Annaba‐
A Eco
onomie minièère ‐ Masterr 2 Exploitatiion des Minees

• Choix de
d la méthode pour une e exploitation souterrain
ne
– Avant tout un choix d’organisation spatialee
• Chambbres et pilierss

• Chamb
bres et pilierss foudroyés

• Tailles foudroyées
Pr Serrad
dj Tayeb – Université Bad
dji Mokhtar Annaba‐ Eco
onomie minièère ‐ Masterr 2 Exploitatiion des Minees

Sous‐nivveaux abattus
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• Tranches montantes remblayées

• Tranches descendantes sous remblai cimenté


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• Chambres alternées avec remblai cimenté et méthodes foudroyées


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Des choix contraints…

• Choix de la méthode pour une Exploitation souterraine


– Avant tout un choix d’organisation spatiale
– Et un choix finalement totalement contraint si on ajoute les contraintes géomécaniques
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Ciel ouvert et optimisation économique


• Planification et gestion temps réel
– Optimisation de fosse (LT)

• Planification et gestion temps réel


– Optimisation de fosse (LT)
– Phasage de la fosse (MT)
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• Planification et gestion temps réel


– Optimisation de fosse (LT)
– Phasage de la fosse (MT)
– Séquencement (CT)
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• Planification et gestion temps réel


– Optimisation de fosse (LT)
– Phasage de la fosse (MT)
– Séquencement (CT)
– Gestion temps réel

• Planification et gestion temps réel


– Optimisation de fosse (LT)
– Phasage de la fosse (MT)
– Séquencement (CT)
– Gestion temps réel
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Souterrain et optimisation économique

• Le poids des coûts de main d’œuvre et le conflit sélectivité‐coûts


– Main d’œuvre = 50% du coût opératoire
– Coût de la main d’œuvre de 200 €/hp
– Pour une mine en tranches montantes remblayées :
• avec une productivité de 15 t/hp
• un coût de main d’œuvre de l’ordre de 15 €/t
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SIX TYPES DE GITES MINERAUX


Les gîtes minéraux peuvent se classer, d’après leur forme, en six principaux types :
• Les gîtes stratiformes (en couches), que l’on trouve dans les terrains sédimentaires ; par exemple,
le fer de Lorraine et les phosphates d’Afrique du Nord ;
• Les amas, qui ont la forme de grosses lentilles intercalées dans les terrains sédimentaires ou
volcano‐sédimentaires. Ces amas sont faits de très fortes concentrations de sulfures de fer
auxquels sont associés parfois des sulfures de cuivre, de zinc, de plomb. Tels sont les gisements de
Broken‐Hill (Australie), de Neves‐Corvo (Portugal) et les petits gisements bretons ;
• Les gisements porphyriques sont caractérisés par de faibles teneurs et d’énormes tonnages de
minerais pouvant dépasser le milliard de tonnes. Les éléments utiles (cuivre et molybdène, or ou
étain, parfois) sont associés à des roches porphyriques cristallines, c'est‐à‐dire à des roches
granitiques qui sont mises en place à quelques milliers de mètres de profondeur et se sont
refroidies en deux temps, si bien que ces roches sont faites de gros cristaux enrobés dans une pâte
plus fine. On trouve des gisements porphyriques dans les deux Amériques ;
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• Les filons, résultant du remplissage de fractures. Celles‐ci sont longues de 0.5 à 4 kilomètres, larges
de quelques mètres à quelques dizaines de mètres, profondes, le plus souvent, de quelques
centaines de mètres, et elles peuvent se présenter en chapelets. Les filon sont réduits par leurs
tonnages (quelques centaines de milliers à 1 million de tonnes), mais les teneurs y sont fortes ;
• Les placers peuvent être qualifiés de gisements secondaires. Ils sont formés, en effet, d’alluvions
que des cours d’eau ont arrachées à des gisements primaires (les quatre premiers types),
transportées, puis abandonnées lors d’une rupture du débit. Les placers peuvent donc exister pour
toutes sortes de minéraux (or, diamant, étain, parfois titane, zirconium), dans d’anciens lits de
cours d’eau situés actuellement au sec (sur les continents) ou sous la mer (sur les plateaux
continentaux) ;
• Certaines latérites, formées par l’altération sous l’effet de la pluie des roches superficielles sous
climat tropical peuvent constituer parfois des gisements dits « résiduels ». tels sont, par exemple,
les bauxites de Guinée et le Nickel de Nouvelle‐Calédonie.

METHODES D’EXPLOITATION DES GISEMENTS


Pour s’adapter à la diversité des configurations des gisements, les mineurs ont mis au point une grande
variété de méthodes d’exploitation. Ces méthodes évoluent continuellement avec les progrès
technologiques qui permettent l’utilisation de nouveaux matériels plus performants (notamment en
matière de foration et de chargement).

A ciel ouvert l’exploitation consiste toujours à enlever les matériaux stériles qui surmontent le minerai dans
une première phase (découverte), puis à récupérer le minerai dans une deuxième phase (exploitation
proprement dite).

Selon la disposition dans l’espace des zones minéralisées, on peut distinguer deux méthodes :

– La découverte lorsque le gisement est stratiforme, peu profond et s’étend sur une grande surface
horizontale. La découverte commence alors par une tranchée ouverte dans le recouvrement stérile
sur toute la largeur du panneau à exploiter ; cette tranchée est ensuite approfondie jusqu’au toit
de la minéralisation et élargie progressivement vers les extrémités du panneau, constituant le front
de découverture. L’exploitation du minerai se fait de la même façon, à partir d’une tranchée initiale
qui progresse parallèlement à la découverture (front d’exploitation). Au fur et à mesure de
l’enlèvement du minerai, les stériles sont remis en place pour combler l’excavation (front de
remblayage). On a ainsi trois fronts qui progressent simultanément et parallèlement.

Cette méthode est particulièrement développée dans les gisements de charbon (lignites
d’Arjuzanx en France, lignites de la région de Cologne en Allemagne, charbons bitumineux de de
l’Est des USA ainsi que dans d’autres grands gisements sédimentaires (fer, bauxite, phosphates, ou
granulats). Les exploitations à production journalière élevée (jusqu’à 200 000 t remuées par jour)
fonctionnant "en continu" : le stérile de découverture, arraché par un excavateur (à godets ou à
roue‐pelle) ou une dragline, est directement remis en place à l’arrière du front d’exploitation, par la
même machine (dragline) ou par l’intermédiaire d’une "sauterelle" approvisionnée par des
convoyeurs à bande de grande capacité.

Lorsque l’épaisseur du stérile et/ou celle du minerai est trop importante (plus de 20 m), chacun des
fronts (découverture et exploitation) peut comporter plusieurs gradins.

– La fosse, ou le cratère, lorsque le gisement s’enfonce dans le sous‐sol avec une extension latérale
réduite. La découverture porte alors non seulement sur les terrains stériles qui surmontent
directement le minerai, mais aussi sur tout le volume du cône qui constitue la fosse. Tous les
matériaux stériles doivent être évacués hors de la fosse et stockés (pour être éventuellement remis
dans le trou en fin d’exploitation).
Pr Serradj Tayeb – Université Badji Mokhtar Annaba‐ Economie minière ‐ Master 2 Exploitation des Mines

– Cette méthode est réservée aux filons, couches fortement pentées et amas. L’abattage est en
général réalisé à l’explosif et l’évacuation des stériles, comme du minerai, nécessite des camions
qui remontent le long des flancs de la fosse sur des pistes spécialement aménagées pour passer de
gradin à gradin. Le chargement des camions peut être effectué sur chaque gradin (par des pelles ou
chargeuses) ou seulement au fond par des bouteurs, après abattage ou ébranlement à l’explosif, ou
ripage au soc).

L’angle de fosse ou inclinaison sur l’horizontale des parois de la fosse, doit, pour des raisons de
sécurité, être limité : à 30° pour des terrains peu consistants ; jusqu’à 70° pour des terrains très
compacts et résistants. Le taux de découverture s’accroit très vite avec la profondeur, ce qui, dans
le cas des filons, limite à une centaine de mètres les possibilités de la méthode : si le gisement se
poursuit en profondeur il doit alors être exploité par des méthodes souterraines. Dans le cas des
amas, il existe des fosses de plusieurs centaines de mètres de profondeur (800 m à Bingham aux
USA).

En souterrain la situation est plus complexe puisqu’à chaque instant on doit pouvoir assurer la stabilité d’un
grand nombre d’ouvrages (puits et galeries d’accès, chantiers de production, cheminée d’aérage …). Le coût
du soutènement et de la surveillance de toutes les parois conduit à se débarrasser de toute excavation qui
n’est plus utile, soit en en condamnant l’accès si elle peut être abandonnée en l’état sans compromettre la
stabilité du reste de l’exploitation (chambre vides), soit en comblant les vides (remblayage), soit encore en
provoquant l’éboulement des bancs sus‐jacents (foudroyage).

Les méthodes d’exploitation en souterrain peuvent ainsi être classées selon les modes de traitement des
vides (on dit aussi "contrôle du toit" créés par l’extraction du minerai.

– Dans les méthodes par chambres vides, les excavations restent vides pendant toute la durée de
l’exploitation d’un panneau. C’est le cas des chambres et piliers abandonnés, des chambres vides
boisées, des grandes chambres vides abattues par tranches horizontales ou verticales. La récupération
du gisement est souvent médiocre, mais une mécanisation intensive permet de maintenir des coûts
très bas.

– Dans les méthodes par chambres remblayées, les vides sont comblés au fur et à mesure de la
progression des chantiers par apport de matériaux stériles provenant soit des creusements
d’infrastructures, soit des usines de concentration du minerai, soit de sources extérieures à la mine.
On trouve ainsi les chambres et piliers remblayés, les tranches montantes ou descendantes, les tailles
remblayées. Ces méthodes sont coûteuses, mais efficaces dans l’exploitation des gisements difficiles
où le souci de sélectivité est permanent.

– Les méthodes par chambres‐magasins sont intermédiaires entre les deux catégories précédentes : on y
utilise temporairement le minerai lui‐même comme remblai.

– Dans les méthodes par chambres foudroyées, l’éboulement des terrains sus‐jacents est provoqué et
contrôlé de manière à assurer le comblement progressif des vides, tout en maintenant ouverts les
chantiers de production : ce sont les chambres et piliers foudroyés, les tailles foudroyées, tailles
soutirées, sous‐niveaux foudroyés, les blocs foudroyés. Les méthodes s’adaptent bien aux gisements
de grandes dimensions (couches et amas), mais comportent toujours un fort salissage du minerai et
entraînent des affaissements de la surface.
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Le choix entre ces différentes méthodes (et leurs nombreuses variantes) prend en compte pour chaque
gisement, la forme des zones minéralisées, les caractéristiques mécaniques de la roche (minerai et
épontes)et le type de résultat recherché en priorité : coût réduit, récupération ou sélectivité.

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Devant les difficultés de l’exploitation souterraine, différentes tentatives ont été effectuées pour récupérer
les minerais, même profonds, à partir de la surface, par l’intermédiaire de deux ou plusieurs sondages.

Ainsi la dissolution en place des minerais solubles est couramment utilisée pour extraire le sel ; la lixiviation
en place permet l’extraction de l’uranium très facilement soluble dans l’acide sulfurique ; le lessivage
mécanique s’applique à des roches ni solubles, ni lixiviables ; enfin la gazéification en place, qui concerne le
charbon, permettra dans certains cas d’éviter les exploitations conventionnelles.

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