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de l’Ouest -CAMEROUN
Résumé
Cet article passe en revue la question de l’exploitation des ressources minières que
sont le sable, les basaltes, les latérites etc. dans les carrières dans la Région de l’Ouest-
Cameroun. En effet leur exploitation anarchique est responsable de la dégradation brutale de
l’environnement biophysique, avec une forte incidence sur les populations victimes des pertes
en vies humaines, destructions des habitats. Tel a été le cas dans la localité de Foto
(Département de la Menoua) en 2014 où à la suite d’un éboulement dans une carrière, on
avait assisté à la disparition de nombreuses personnes. Voilà qui vient clairement poser la
problématique de la gouvernance des zones à risques dans les territoires d’exploitation des
ressources minières au Cameroun
Abstract
This article reviews the problems of mineral resource exploitation such as sand, basalts,
laterites in the West region of Cameroon. In effect, their anarchical exploitation is responsible
for the rapid degradation of the bio- physical environment, with strong evidence on the
population at times victims of human losses, habitat destruction etc. This was the case in 2014
which occurred in Foto in the Menoua Division where a landslide occurred in a quarry
claiming the lives of many people. These clearly present the problem of mineral resources
exploitation and governance in risks zones in Cameroon.
Introduction
L’exploitation minière est toute exploitation dont les activités consistent à extraire et à
concentrer des substances minières en utilisant des méthodes et procédés manuels peu
mécanisés comme c’est le cas dans les carrières dans la Région de l’Ouest-Cameroun.
L’exploitation industrielle quant à elle est celle dont les procédés d’exploitation sont
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modernes et mécanisés. La machine fait le gros du travail. Du point de vue environnemental,
l’activité minière engendre des dégradations préoccupantes: chantiers abandonnés non
sécurisés, terres agricoles dévastées et stérilisées, rivières polluées et sujettes à l’érosion, aux
nappes phréatiques altérées par pompage excessif, pollutions anthropiques diverses, conflits et
changements sociaux (ruées vers les sites) et des pertes en vie humaine.
Les exploitants des carrières doivent avant de s’investir dans le domaine, disposer
d’un certificat de conformité environnemental. Lequel atteste que les intéressés ont réalisé une
étude d’impact environnemental au préalable, assorti des méthodes de remises en état des
sites après extraction. Pour ceux qui exploitent déjà les dites ressources, ils sont tenus de
réaliser les audits environnementaux pour présenter l’état de leurs activités. Ce qui n’est pas
toujours le cas. Voilà qui vient montrer clairement l’épineux problème de l’exploitation
illégale de ces ressources.
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La Région de l’Ouest regorge un potentiel minier important reparti dans huit
Départements, Pour mieux comprendre l’ampleur du phénomène de la dégradation de
l’environnement suite à l’extraction des ressources minières, il est judicieux de réaliser la
carte géologique de la Région en question. Elle permet d’observer la présence effective des
ressources exploitées. Voir figure 2 ci-dessous.
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2-2 L’exploitation minière dans la zone d’étude.
Il comprend :
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Le décapage du sol
Il s’agit des opérations de destruction du couvert végétal et de toute l’épaisseur d’altérite qui
recouvre la roche. Ces travaux sont réalisés à l’aide de la pelle mécanique et les matériaux creusés sont
transportés par des camions dumpers vers un point de dépôt prévu à cet effet au sein de la carrière. La
photo 1 ci-contre illustre cette étape.
Cette photo nous montre la partie de la carrière décapée à Dschang. Ainsi, elle est en train d’être
préparé pour la forassion. C’est la raison pour laquelle on observe des chaines fixées plus haut du site
sur un engin destiné à effectuer la forassion afin de préparer l’étape du minage.
La forassion
Elle consiste à percer les trous verticaux d'environ 10 cm de diamètre dans la roche
selon un écartement (la "maille") bien déterminé. Dans le cas de la carrière RAZEL CAM de
Foréké-Dschang par exemple, une moyenne de cent trous d’une profondeur variant entre 10 m
et 14 m de profondeur et 10 cm de diamètre sont creusés en moyenne deux fois par semaine
selon un plan de forassions précis.
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Sur cette image, nous pouvons observer la foreuse en train de mettre en place les trous au moyen du
fil dans lesquelles vont se faire la mise en place les explosifs ainsi que les détonateurs préparant le tir
de mine.
Le minage
Les trous de forassions sont remplis d'explosifs. L'explosion successive des trous fragmente
grossièrement (< 800 mm) la roche et l'abat. Ces explosifs sont constitués de différents produits
notamment la dynamite, le nitrate et des détonateurs électriques. Il s’agit des éléments, dont la nature
et la puissance sont adaptées à l’opération et donc disposés suivant une logique bien précise. Au fond
du trou, est placé le détonateur, à 6m on place le nitrate d’ammonium, puis, au centre de la dynamite,
on connecte des détonateurs électriques réglés à l’aide des micros-retards. Au sommet, on constitue le
bourrage avec la terre précédemment creusée. A l’aide d’un déclencheur, on procède au tir de mines.
Les tirs de mines permettent de fragmenter une roche trop dure ou trop compacte. On distingue deux
tirs de mine : les grands tirs et les tirs mineurs. Le principe dans le premier cas est de générer une onde
de choc qui fissure le rocher. Cette période est suivie d’un dégagement de gaz assez important qui vont
s’engouffrer dans les fissures et abattre la roche par effondrement des fragments. Ce processus est
répété en tir mineur sur les fragments de roches trop grosses jusqu’à l’obtention des plus petites
dimensions appelées moellon. L’abattage et les tirs en blocs sont des opérations réalisées à l’aide de
plusieurs constituants chimiques et des matériaux mécaniques. A l’intérieur de chaque trou foré de
profondeur variant entre 12m et 14m on y ajoute des produits suivant une combinaison très précise. Il
s’agit entre autre: de la dynamite, du nitrate d’ammonium, du détonateur électrique, du détonateur de
connexion, du détonateur non électrique et de la terre pour le bourrage.
Le scalpage
Optionnel, les matériaux avancent sur des rails écartés d'environ 200 mm. Les plus
petits passent à travers. Les matériaux fins sont souvent impropres aux usages nobles des
granulats. , le scalpage les élimine à l’exemple des argiles.
Le concassage
-Concassage primaire : les matériaux grossiers sont cassés par une action mécanique
directe, par exemple la fermeture de deux mâchoires verticales ou la projection violente sur un
écran métallique. On cherche généralement à obtenir des matériaux allant de 0 à 250 mm.
Le criblage
Criblage primaire : à l'issue du concassage primaire, les matériaux sont envoyés par
des convoyeurs à bande sur une série de grilles vibrantes. La taille des trous dans les grilles
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permet de trier les matériaux. Ceux suffisamment petits pour être commercialisés sont mis en
stock, les
Mise en pré-stock : optionnelle, la mise en stock et la reprise des autres partent vers le
broyage secondaire. Les matériaux destinés à un traitement ultérieur permettent de donner une
souplesse de fonctionnement à l'usine. La partie primaire peut ainsi fonctionner séparément
du reste de l'installation.
Le broyage secondaire
Les matériaux trop gros sont cassés par une action mécanique souvent indirecte
utilisant l’attribution. Les broyeurs coniques verticaux giratoires sont courants. On cherche
alors à réduire la taille des plus gros à 50 mm.
Criblage secondaire : même principe que précédemment, mais les matériaux trop gros
repassent dans le broyeur secondaire, les autres partent soit vers le broyage tertiaire, soit vers
les stocks commercialisables. Dans le Broyage tertiaire : on cherche à obtenir des matériaux
inférieurs à 14 mm de diamètre.
Criblage tertiaire :
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le mélange constitué de la terre et du sable et aussi pour sortir le sable des drains au contact de l’eau et
en fin pour charger les camions. Les barres à mines et les pioches ont pour rôle de creuser et de faire
descendre le mélange dans les drains. Les tuyaux permettent de canaliser l’eau depuis les cours d’eau
jusqu’à la sablière. Les fourches observées dans les sablières permettent de maintenir les tuyaux
immobiles et à orienter ces tuyaux vers les parties de la sablière à creuser. L’eau est d’une importance
capitale et un facteur limitant dans cette activité car elle permet de nettoyer le sable. Les houes
perforées sont utilisées pour ramasser le sable tout en laissant couler de l’eau. La planche ci-contre
illustre le matériel utilisé.
La photo A ci-dessus nous montre le tuyau de canalisation de l’eau en direction de la sablière soutenu
par des piquets au sol. La photo B nous montre la houe perforée qui sert à extraire l’eau du sable
dans les drains et dans les bacs de retention construits à cet effet.
La photo C nous montre les chargeurs de part et d’autre du camion en train de charger le camion.
Derrière eux se trouve un grand tas de sable. La vue D nous livre une motopompe dans la sablière
située au quartier Balingang dans le département de la Menoua. Cet appareil électrogène sert à
alimenter la sablière en eau dans le cas où la sablière et le cours d’eau sont situés en sens opposé.
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2-2-4-3 L’exploitation du sable par creusement et tamisage
Dans le cas d’espèce, les exploitants se servent de pas mal de matériels. Il s’agit précisément des
pelles qui permettent de décaper la matière organique qui recouvre la partie supérieure et qui doit
effectuer le creusement. Elle sert également à ramasser le sable et à le charger. La brouette qui assure
le déplacement des sables ainsi que des blocs qui ne peuvent pas faire l’objet du tamisage dans les
coins éloignés de la carrière et du mélange vers la zone où se trouve le tamis. Les tridents et les
pioches servent à creuser la colline. La planche ci-contre illustre les matériels utilisés dans cette
carrière.
Sur la photo A on voit une brouette chargée des particules n’ayant pas pu traverser les mailles du
tamis et du tamis de tamisage en question. La photo B présente deux tas de sable, un tamis. Derrière
le tamis se trouve deux sableurs au travail.
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permet de taper pour isoler le bloc ou le filon désiré jusqu’au décrochement et chute du bloc
dans la fosse. La massette qui permet à son tour de concasser la roche en moellon lui donnant
les formes sollicités et facilite aussi le transport vers la zone d’exposition. Le burin qui est
Un Instrument vraisemblablement à un morceau de fer rond et du fer plat taillé de petite taille.
À la la différence de la barre à mine, le burin permet d’ouvrir les fissures dans la roche avec
le concours du marteau. La machette qui est utilisée pour le défrichage avant le décapage. La
pioche, elle sert à creuser les blocs de roches dans les carrières où les basaltes sont isolés les
uns des autres et séparés par la terre. La brouette au même titre que les seaux assure le
déplacement de la terre vers les parties déjà exploitées ou pour porter de la boue qui sort des
fosses pendant la saison des pluies. La planche ci-dessous présente les matériaux utilisés dans
les carrières.
2-2-5-2.Les étapes de l’exploitation artisanale des basaltes et des granites dans les
carrières
Le décapage
Le décapage est l’étape qui consiste à dégager la couche de la matière organique qui
recouvre le matériel rocheux avant toute activité d’exploitation. Cette étape est aussi observée
dans l’exploitation des carrières de sables de notre zone d’étude. La photo ci-dessous nous
montre une partie de la carrière décapée.
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Sur les deux photos ci-dessus, on peut voir comment la partie supérieure du matériel rocheux est bien
décapée au fur et à mesure que l’extraction se poursuit.
La vue ci-dessus nous présente une série de trois trous ouverts dans le versant de Toket, point de
départ de l’exploitation. Au plus bas niveau de la photo, debout attend entrer dans la fosse pour
concasser et sortir les roches. Au nord-Ouest de la photo, se trouve un ouvrier en train de transformer
les particules ne pouvant pas faire l’objet des moellons en gravier et derrière le bonhomme debout, on
observe plusieurs tas de moellon extraits.
Le décrochement de la roche
Le décrochement fait partie des phases complexes de l’activité extractive. C’est ici
qu’il est question pour l’exploitant d’user de tous ses sens pour identifier les fissures après
une étude profonde de la structure des basaltes. Ainsi à l’aide du burin et de la barre à mine, il
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isole le filon de basalte et le propulse dans la fosse. Il envoie le burin dans la fissure pour
créer le passage de la barre à mine qui est un peu plus longue et qui lui permet de basculer le
filon de basalte dans le vide. Au cas où il éprouve des difficultés pour fixer le burin dans la
fissure, il utilise le marteau à cet effet. La planche photographique suivante illustre cette
étape.
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Sur les deux photos ci-dessus, nous observons nos travailleurs, massette à la main en train de
concasser les blocs de basaltes suivant les dimensions voulues et prêts à être transportés pour
exposition.
Nous observons à travers ces photos le processus de transport des moellons par les ouvriers pour
exposition seulement le moyen de transport diffère. Sur la première vue, elle s’opère manuellement
tandis que sur la deuxième photo, elle se fait au moyen de la brouette. Le travailleur ici s’occupe à
transporter les morceaux de roches concassées en moellons pour exposition et vente.
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Le broyage et le tamisage.
À la différence de nombre de carrières traditionnelles artisanales que regorge la région
de l’Ouest Cameroun, se développe quelques techniques qui rapprochent ces dernières aux
carrières dites industrielles. Cette technique consiste à observer les étapes ci-dessus décrites et
à écraser au moyen des massettes et marteaux et à procéder au tamisage à Bandjoun à l’image
de ce que faisait l’ancienne société CMC bien qu’il s’agit ici d’une exploitation anarchique
car aucune réglementation n’est suivie. Ceci est rendu possible à l’aide des tamis au mailles
conforment aux dimensions sollicités, les quantités de gravier sont intéressantes. La planche
photographique ci-dessous nous présente cette activité.
Sur l’image A, nous observons les tas de basaltes transformés en gravier de dimensions différentes du
bloc rocheux situé en arrière-plan de la photo. Sur la photo B, nous observons deux jeun hommes
tamis à la main en train de donner les dimensions sollicitées à leur gravier. Derrières ces deux petits
garçons, se trouve un ouvrier au repos à côté de la mare d’eau issue des eaux de pluies.
La déperdition scolaire
Les élèves dans un début se rendent dans les carrières pour chercher de l’argent pour
payer leurs scolarités mais finissent par prendre le goût de l’argent. L’activité d’exploitation
des carrières est exercée par des populations de toutes les tranches d’âge : c’est ainsi que l’on
retrouve dans les carrières 20% les enfants de moins de 20 ans ; 15% dont l’âge est compris
entre 21-25ans ; 25% des jeunes de 26-30 ans ; 15% de travailleurs dont l’âge est compris
entre 31-35 ans ; 10% dont l’âge est compris entre 36-40 ans, 5% dont l’âge est compris entre
41-45 ans et enfin 10% des carriers dont l’âge est compris entre 46-50 ans. Les travailleurs
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dans des carrières disposent d’un niveau scolaire pour la plupart très bas. Les données des
niveaux scolaires des personnes trouvées dans les carrières artisanales dans la région pour un
total de 40 ouvriers en fonction des niveaux scolaires et en pourcentage sont consignées dans
le tableau ci-dessous ;
Tableau1 : Niveau scolaire des exploitants de la carrière de sable de Bamougoum
(Bafoussam III) en 2017
Niveau d’étude Nombre pourcentage Niveau d’étude Nombre pourcentage
Pas scolarisé 4 10% Secondaire 16 40%
primaire 19 47,5% universitaire 1 2.5%
Source : enquêtes de terrain juin 2017
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carrières ce qui engendre parfois des bagarres dans les carrières. L’escroquerie aussi est un fléau à
combattre dans les carrières quand on sait que certains employés usent de la force pour arriver à
dominer sur les plus faibles ou alors vont chercher à leur dicter leurs lois. L’escroquerie, les bagarres
ainsi que le vol des matériels de travail sont monnaie courant dans les carrières.
En effet le drame s’est produit dans une carrière de pierres pendant l’extraction des pierres
après une forte pluie qui s’était abattue sur le village. Le fils à l’intérieure de la fosse était victime d’un
premier bloc de terre; poussant un cri, il alerta son père qui était à l’extérieur de la fosse pour assurer
la transformation des pierres en gravier, il vena aussitôt au secours de son fils. C’est alors qu’il subit la
chute d’un grand bloc de terre qui malheureusement va l’ensevelir avec son fils dans la fosse.
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Sur cette planche photographique, nous observons un éboulement de terrain survenu dans une carrière
dite de pierre dans le département de la Menoua à l’Ouest Cameroun. Ainsi sur la photo A, on observe une
vue de la carrière tandis que en B on observe un tas de gravier provenant de la transformation du basalte.
Sur la photo C, on a les populations riveraines qui creusent pour extraire les corps des deux victimes il
s’agit du père et de son fils, sur la photo D en fin on retrouve le transport des corps dans le corbillard pour
la morgue de l’hôpital. .
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L’image A ci-dessus présente des sillons profonds creusés dans les sablières de FamgoumI, et
abandonnés depuis l’an deux mille (2000). On observe une activité érosive importante. L’impression qu’on a
c’est d’être dans un champ cultivé où les billons et les sillons font surfaces dans le sens vertical et
vraisemblablement rectilignes et de couleur noire témoignant le temps de repos du site depuis l’extraction. Nous
observons des touffes d’herbes qui proviennent du niveau le plus haut de la sablière et qui se retrouvent au fond
soit par l’action des eaux de ruissellements et par la pollinisation anémophile. L’image B, illustre l’érosion sur
la montagne, par le travail des eaux sous l’action de l’exploitation du sable. Cette carrière se trouve à
Dschang ; notamment au quartier Toutsang. La morphologie mise en place par la sablière est propice au
développement du processus de l’érosion.
3- Gouvernance des zones à risques dans les territoires d’exploitation des ressources minières.
On note un contexte flou dans lequel l’Etat, unique gestionnaire des ressources du sol et du
sous-sol, n’exerce pas une main mise sur celle-ci, ce qui entraîne d’une part des pertes des taxes qui
devraient être perçues et d’autre part un gaspillage des dites ressources par les artisans. De 1960 à
1990, le gouvernement camerounais, en collaboration avec les instances de renommée internationale
comme le PNUD et le Bureau de Recherche Géologiques et minières (BRGM), a mené des études
pour retracer le potentiel minier camerounais. Les résultats de ces études, de même que les 167 permis
de recherche déjà octroyés à ce jour, démontrent les richesses du sous-sol camerounais. Mais, les
données minières jusqu’ici disponibles ne concernent que 50% du territoire national, d’après le
ministère en charge des Mines. C’est dire qu’il y a encore d’énormes ressources minières à découvrir
au Cameroun. Mais déjà, il est mis en évidence, après évaluation même partielle, qu’au moins 52
types de ressources minérales ou cibles minières, avec niveau de connaissances permettant de les
classer, sont identifiés au Cameroun.
3-1 Problème de gestion des territoires d’exploitation des ressources minières dans la Région de
l’Ouest-Cameroun
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enregistrer dans le registre de la délégation Régionale du ministère à la charge des carrières. L’un des
problèmes de la gestion de ce territoire réside dans le fait que l’accès dans les carrières est difficile
surtout en saison des pluies compte tenu du niveau de dégradation des voies d’accès. On note
également dans cette Région la récurrence de l’exploitation anarchique, illégale qui ne respecte pas les
textes et les lois qui régissent l’exploitation minière. On note dans cette région l’insuffisance voire
l’absence des matériels de travail dans les ministères à la charge pour localiser les dites carrières à
l’exemple du GPS en quantité suffisante. Dans la région on se rend compte que la mise à jour du
fichier des exploitants n’est pas observée. Au niveau des délégations départementales, les délégués se
plaignent de ce que les documents attestent que les sociétés adjudicataires en charge des grand travaux
disposent du certificat de conformité environnementale n’arrivent pas à leurs niveaux.
On relève un bon nombre d’acteur. Au premier rang, les pouvoirs publics (MINMIDT et le
MINEPDED) qui tire une taxe substantielle, la population locale ou riveraine et la population minière
qui exploite les ressources proprement dites. On a également les autorités traditionnelles s’affirment
leurs notoriétés à travers les revenus des carrières comme le chef Baleng et le chef Batié. Une autre
classe émergente est celle qui est susceptible de convertir le capital économique en statut social et
politique. Les exploitants se mettent ensemble pour ouvrir les carrières, déposent un dossier technique
au niveau du Ministère des Mines, de l’Industries et du Développement Technologique où ils paient
les taxes à l’extraction. Les exploitants paient une taxe communale au sortir des carrières.
Dans la Région de l’Ouest, les carrières une fois arrivé à la fin du gisement procèdent de
plusieurs moyens pour réhabiliter le site de la carrière. C’est ainsi qu’elles vont du déversement des
porches de caféiers dans les trous à la transformation du site en étang piscicole comme c’est le cas à
Batié.
Certains exploitants se regroupent en GIC et mettent sur pied de nombreux étang pour
l’élevage des poissons. Ce procédé était observé à Batié en 2009 au quartier Chepang. La figure ci-
dessous nous montre cette carrière après exploitation.
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Figure 3: Devenir de la carrière après extraction des matériaux à Batié, Mai 2017
Sur cette photo nous observons la culture des bananiers sur le site de la carrière de basalte à
Bamougoum. Le gisement de la carrière arrivant à la fin, les propriétaires y mettent des rejetons de
plantain et des bananiers pour occuper le site bien que un coté de la carrière soit encore occupé par
des tas de basalte transformés en gravier.
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La construction du marché d’approvisionnement sur le site de la carrière.
Les sites d’exploitation du basalte sont généralement moins agressifs et peu accidentés. Pour
ceux qui après extraction des basaltes gardent encore des pentes, les responsables des sites ou
alors l’État selon le cas peut décider de transformer le site concerné en marché
d’approvisionnement en vivres frais comme c’est le cas du marché de Bamougoum dont une
vue est observée sur la photo ci-contre.
Sur cette photo, on peut lire l’inscription suivante : attention site création du marché communale de
Bafoussam III qui est enfaite le site de la carrière en fin d’exploitation.
L’abandon des sites de la carrière après exploitation
On relève en outre l’abandon du site à elle-même sans aucune procédure de remise en état comme on
l’a observé dans nombre de carrière à Batié. La photo ci-dessous en est une parfaite illustration.
Sur cette photo, on observe les maisons d’habitations exposées prêtent à s’écrouler, on y
observe aussi les demoiselles coiffées comme relief associé, la forêt qui s’installe dans le site et
l’érosion qui lessive le sol étant donné que la carrière est abandonnée à elle-même.
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Conclusion :
En dernière analyse, l’exploitation des ressources minières que sont le sable, le basalte,
les granites, la pouzzolane, les cendres volcaniques dans carrières pose de gros problèmes sur
l’environnement, dans la mesure où elle ne consiste pas uniquement au ramassage mais
surtout au creusement des versants granitiques de la région. Certes les carrières alimentent la
construction des infrastructures, des logements, des Bâtiments et des équipements sportifs et
des routes. Elles emploient de femmes, moteur du développement familial. Financement du
budget des communes (paiement des taxes). Lutter contre le chômage, permettent d’améliorer
l’habitat et de maintenir le niveau de vie pendant la crise économique. Elles créent des
richesses utilisées dans les BTP. En outre les carrières sont sources d’éboulement de terrain
avec des pertes en vies humaines. Elles stérilisent les terres et installent les ravins sur les
versants, elles causent l’érosion des sols. Elles perturbent la nappe phréatique, créées
l’envasement des cours d’eaux et l’assèchement des raphias. Les enjeux économiques et
sociaux sont considérables au point où il serait souhaitable pas de proscrire l’activité mais
d’éduquer et de sensibiliser la population minière sur les conséquences de l’exploitation des
carrières sur le milieu biophysique et humain.
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Cameroun (mont Manengouba et le mont Bamboutos, thèse d’état université de clermont ; Ferrand, p.337.
31- WANDJI P., 1985, Contribution à l’étude pétrologique, géochimique et géotechnique des projections
volcaniques de la région de Foumbot, thèse 3em cycle de l’université de Yaoundé, p.159
32- WANDJI P., 1995 Le volcanisme récent de la plaine du Noun (ouest Cameroun) volcanologie, pétrologie,
géochimie, pouzzolanicité, Thèse d’Etat université de Yaoundé I, 295 p.
33- WAKPONOU A., 1995, Signification paléogéographique des formations superficielles de la bordure Sud du
bassin du Tchad (Cameroun), étude géomorphologique, Thèse doctorat 3em cycle, p.247.
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