Conception Géomécanique Des Talus Rocheux de Mines À Ciel Ouvert

Conception géomécanique
des talus rocheux

de mines à ciel ouvert
Jean-Alain FLEURISSON
MINES ParisTech – PSL Research University
Centre de Géosciences
jean-alain.fleurisson@mines-paristech.fr
Mastère Spécialisé MIRIS

INTRODUCTION
LES TALUS ROCHEUX

DE MINES À CIEL OUVERT SONT DES
OUVRAGES GEOTECHNIQUES
 DONT LA CONCEPTION ET LA RÉALISATION SONT

NÉCESSAIREMENT SOUS LE CONTRÔLE DE :
•CONTRAINTES DE SÉCURITE
•CONTRAINTES ÉCONOMIQUES
•CONTRAINTES ENVIRONNEMENTALES
Mastère Spécialisé MIRIS Conception des talus rocheux miniers J.-A. Fleurisson
Contraintes de sécurité (rupture de talus)
Mine de charbon de Decazeville, France
Contraintes de sécurité (rupture de talus)
Mine de cuivre de Bingham Canyon, Rio Tinto, USA
10 Avril 2013, volume glissé 150 Mt
Pertes matérielles : 3 pelles, 14 camions,
Chute de production de 40%, pertes cumulées estimées à 1 G$
Contraintes de sécurité (rupture de terrils)
Mine d’Aberfan, Pays de Galles, 1966, 144 morts
Contraintes de sécurité (rupture de digue)
Mine de Tesero, Italie, 1985, 268 morts
Contraintes économiques
Influence de l’angle de pente sur les
(107) tonnages excavés et le ratio stérile/minerai
Ratio stérile/minerai
(68)
(46)
(33)
(24)
(18)
(13)
(7)
(4) (1,5) (0) Mine de Grasberg, Au-Cu, Indonésie
20° 30° 40° 50° 60° 70° 80° 90°
Angle de la pente enveloppe
Contraintes environnementales
Mine de charbon de Decazeville, France
Procédures d’abandon et remise en état des sites miniers
INTRODUCTION
LES TALUS DE MINES À CIEL OUVERT

SONT DES OUVRAGES GEOTECHNIQUES
 UNE SAINE GESTION ÉCONOMIQUE DES PROJETS DOIT

PRENDRE EN COMPTE LE PLUS EN AMONT POSSIBLE :
• LES PARAMÈTRES GÉOLOGIQUES, GÉOTECHNIQUES ET HYDROGÉOLOGIQUES
QUI CONTRÔLENT LE DIMENSIONNEMENT DES TALUS
• LES PARAMÈTRES TECHNIQUES LIÉS À LA RÉCUPÉRATION DU MINERAI
• LES PARAMÈTRES D’ORDRE TECHNOLOGIQUE LIÉS AUX MÉTHODES

D’EXPLOITATION
1°) Les grands talus de carrières et
mines à ciel ouvert
Quelques exemples
Chuquicamata (Chili). Porphyre cuprifère
Différentes échelles d’analyse: le flanc entier, un ensemble de 3 à 5
gradins …, un gradin élémentaire
Mécanismes de rupture en talus rocheux (en massif
rocheux) ou en talus de sols (en massif de sol).
Le matériau sol ou roche joue un rôle important (poids spécifique, paramètres
de résistance: cohésion et angle de frottement interne),
de même que le réseau de discontinuités (fractures, diaclases, failles: cohésion,
angle de frottement)
EFFET D’ECHELLE DANS LES MASSIFS ROCHEUX

Description Modèle
Matrice rocheuse intacte Milieu continu parfait
Matrice rocheuse avec une Milieu continu modifié

famille de discontinuité ou discontinu parfait
Matrice rocheuse avec
Milieu discontinu
quelques familles de
parfait
discontinuités
Milieu continu
Massif rocheux très fracturé
équivalent
Montroc (France). Filon de fluorine
mur de schistes altérés (à droite), toit de quartzites raides (à gauche)
La Crouzille (COGEMA, France). Massif granitique.
Matrice rocheuse et réseau de discontinuités. Uranium filonien.
Carrières de marbre de Carrare (Italie).
Peu de discontinuités, talus sub-verticaux, découpés au fil diamanté.
Effets de l’explosif
Mine à ciel ouvert de Ben Guerir, OCP, Maroc
sables phosphatés avec intercalations de lits argileux
2°) L’étude et le dimensionnement
des talus:
une méthodologie bien contrôlée par
les retours d’expérience
Une méthodologie bien définie,
contrôlée par les retours d’expérience
Le dimensionnement des talus doit s’appuyer sur une méthodologie

bien maîtrisée en trois étapes
ETAPE 1 : Création d’un modèle géotechnique du massif rocheux par

l’acquisition puis l’analyse de connaissances géologiques ,
géomécaniques et hydrogéologiques par l’observation et la mesure.
ETAPE 2 : Identification des mécanismes potentiels de déformation et

de rupture en réponse aux processus d’excavation, et leur
modélisation numérique.
ETAPE 3 : Dimensionnement des pentes et définition des méthodes de

confortement et de surveillance.
ETAPE 1 : Caractérisation du massif rocheux
OBJECTIFS :
1- Reconnaître les structures géologiques du massif à diverses échelles : depuis l’échelle
du gradin jusqu’à l’échelle du flanc entier de fosse ;
2- Identifier les unités lithologiques, et tout spécialement :
les niveaux de faible résistance mécanique : niveaux argileux, réseau de
discontinuité s (joints stratigraphiques, diaclases, schistosité, zones de failles )
leur attitude dans l’espace et leur extension.
3- Reconnaître la variabilité dans l’espace de ces structures et de ces matériaux à l’échelle
du projet.
MOYENS :
1- Méthodes de reconnaissance géologique, géotechnique et hydrogéologique :
méthodes géophysiques, sondages carottés avec orientation des carottes dans les
massifs rocheux, sondages destructifs avec enregistrement des paramètres de forage,
diagraphies, excavations peu profondes à la pelle, suivi des niveaux piézométriques,
essais mécaniques en place et au laboratoire.
2- Ne pas oublier les sondages nécessaires dans le stérile, tout spécialement au niveau et
en arrière des futurs talus finals ;
3- Ne pas oublier l’information « gratuite » relative aux talus de l’exploitation en cours ou
d’exploitations voisines ;
4- Ne pas oublier la valorisation géotechnique des sondages miniers.
ETAPE 2 : Identification des mécanismes potentiels
de rupture et leur modélisation numérique
 Par l’analyse des structures géologiques du massif rocheux et des paramètres

géotechniques des matériaux concernés ainsi que des sollicitations mécaniques
générées par le projet d’excavation.
 Identifier de manière exhaustive les scénarios réalistes les plus critiques de rupture de
talus.
 Pour étudier ces mécanismes critiques, il faut généralement les simplifier (démarche
d’homogénéisation et de généralisation) pour construire ou rechercher les modèles
physiques, puis numériques, qui permettront la quantification du risque de rupture
 Définir clairement les simplifications réalisées pour apprécier la distance du modèle

qui peut séparer le modèle de calcul de la réalité géologique qui vont faire passer du
milieu géologique (niveau de connaissance acquis) aux modèles de calculs.
 Définir les moyens de contrôle permettant de comparer le comportement du massif

réel à la réponse des modèles traduisant ces mécanismes ou les mettant en évidence.
Quelques processus de rupture élémentaires
en talus rocheux
Ruptures de plaques
avec glissement ou rotation
d’un coin rocheux à la base du talus
(a) : rupture plane (b) : rupture en dièdre
(c) : rupture par (d) : rupture circulaire

basculement Ruptures de plaques par flambement ou
par ouverture de points pivots
(modifié, d’après Hoek & Bray, 1981)
(d’après Hawley P.M. et al, 1985)
Principaux types de rupture élémentaires
Mécanismes et stéréogrammes des conditions structurales susceptibles

de leur donner naissance
RUPTURE PLANE
RUPTURE EN DIEDRE
RUPTURE PAR BASCULEMENT
RUPTURE PAR BASCULEMENT
RUPTURE CIRCULAIRE
Principaux types de rupture élémentaires
Mécanismes et stéréogrammes des conditions structurales susceptibles

de leur donner naissance
LOGICIEL DEGRES – MINES ParisTech – Centre de Géosciences
MODÈLE GÉOMÉTRIQUE DES TALUS
EXEMPLE DE MODELE DE FAMILLES DE DISCONTINUITES
> DEGRES*V3.20* >>>>>>>>>>> EDITING <<<<<<<< ARMINES-CGI (C)1998 <
DISCONTINUITY SET MODEL

-----------------------
ASSOCIATED FILE : FRACTURE.DT
EXAMPLE OF DISCONTINUITY SETS
-------------------------------------------------------------------------
|Set Nbr|Strike |DipAng.|Dir.|Persistence|Spacing|Cohesion|Friction Ang.|
|-------|-------|-------|----|-----------|-------|--------|-------------|
| 1 | 132 | 80 | SW | 20.0 | 1.0 | 0.0 | 35.0 |
| 2 | 124 | 80 | NE | 20.0 | 1.0 | 0.0 | 35.0 |
| 3 | 150 | 90 | E | 20.0 | 1.0 | 0.0 | 35.0 |
| 4 | 125 | 30 | SW | 20.0 | 1.0 | 0.0 | 35.0 |
| 5 | 70 | 84 | S | 20.0 | 1.0 | 0.0 | 35.0 |
| 6 | 98 | 64 | S | 20.0 | 1.0 | 0.0 | 35.0 |
| 7 | 130 | 65 | S | 20.0 | 1.0 | 0.0 | 35.0 |
| 8 | 130 | 55 | NE | 20.0 | 1.0 | 0.0 | 35.0 |
| 9 | 142 | 53 | NE | 20.0 | 1.0 | 0.0 | 35.0 |
| 10 | 142 | 53 | SW | 20.0 | 1.0 | 0.0 | 35.0 |
-------------------------------------------------------------------------
-----------------------------------------------------------------------
|Set Nbr|DipDir.|Dip Angle|Persistence|Spacing|Cohesion|Friction Angle|
|-------|-------|---------|-----------|-------|--------|--------------|
| 1 | 222 | 80 | 20.0 | 1.0 | 0.0 | 35.0 |
| 2 | 34 | 80 | 20.0 | 1.0 | 0.0 | 35.0 |
| 3 | 60 | 90 | 20.0 | 1.0 | 0.0 | 35.0 |
| 4 | 215 | 30 | 20.0 | 1.0 | 0.0 | 35.0 |
| 5 | 160 | 84 | 20.0 | 1.0 | 0.0 | 35.0 |
| 6 | 188 | 64 | 20.0 | 1.0 | 0.0 | 35.0 |
| 7 | 220 | 65 | 20.0 | 1.0 | 0.0 | 35.0 |
| 8 | 40 | 55 | 20.0 | 1.0 | 0.0 | 35.0 |
| 9 | 52 | 53 | 20.0 | 1.0 | 0.0 | 35.0 |
| 10 | 232 | 53 | 20.0 | 1.0 | 0.0 | 35.0 |
-----------------------------------------------------------------------
MÉCANISMES DE RUPTURE ANLYSÉS DANS DEGRES
a) Rupture plane b) Rupture en dièdre avec glissement sur un seul plan

c) Rupture en dièdre réelle d) Rupture par basculement
e) Rupture en escalier f) Rupture bilinéaire (Cox-Cytovitch)
Exemple de diagramme stéréographique
sur canevas de Schmidt
Analyse de la rupture plane
θt direction de pendage de la pente

θpl1 direction de pendage de la discontinuité
Φpl1 pendage de la discontinuité
Φt/pl1 pendage apparent de la pente dans la
direction de pendage de la discontinuité
Rupture cinématiquement possible si :

| θt - θpl1 | ≤ 20° et Φt/pl1 ≥ Φpl1
Analyse de la rupture en dièdre
(Glissement sur la ligne d’intersection)
θt direction de pendage de la pente

θpl1 direction de pendage du plan 1
θpl2 direction de pendage du plan 2
θi direction de pendage de la ligne d’intersection
Φi pendage de la ligne d’intersection
Φt/i pendage apparent de la pente dans la
direction de la ligne d’intersection
Rupture cinématiquement possible si :
| θt - θi | ≤ 90° et | Φt/i | ≥ Φi
DÉTECTION DES RISQUES DE RUPTURE
Edition alphanumérique des risques de rupture
> DEGRES*V3.20* >>>>>>>>>>> EDITING <<<<<<<< ARMINES-CGI (C)1998 <
RESULTS OF FAILURE RISK DETECTION

---------------------------------
CURRENT OPEN-PIT MODEL: HOUILLER.MF
EXAMPLE OF OPEN PIT
CURRENT DISCONTINUITY SET MODEL: FRACTURE.DT

EXAMPLE OF DISCONTINUITY SETS
Considered failure type(s): plane, wedge, toppling, step, bilinear
Vertical zone Nbr 1

Sector 1
*Wall*
Wedge (2 planes) {*1,4*} {*1,7*} {*1,9*} {*2,8*} {*2,9*} {*3,4*} {*3,7*}
{*3,10*} {*4,7*} {*4,8*} {*4,9*} {*4,10*} {*6,8*} {*7,8*}
{*7,9*} {*9,10*}
*Bench*
Single plane {*6}
Wedge (1 plane) {*4,5} {5,6*} {5,7*} {5,10*} {*6,7} {6,10*}
Wedge (2 planes) {*1,3*} {*1,4*} {*1,6*} {*1,7*} {*1,9*} {*2,6*} {*2,8*}
{*2,9*} {*3,4*} {*3,6*} {*3,7*} {*3,10*} {*4,7*} {*4,8*}
{*4,9*} {*4,10*} {*6,8*} {*6,9*} {*7,8*} {*7,9*} {*9,10*}
Step surface {5,6*}
(...continued)
Sector 9
*Wall*
Single plane {*4}
Wedge (2 planes) {*3,10*}
Block Toppling {2,4*} {*4,8} {*4,9}
Step surface {1,4*} {*4,7} {*4,10}
Bilinear {*4,7}
*Bench*
Single plane {*4} {*7} {*10}
Wedge (1 plane) {3,6*} {5,10*} {6,10*}
Wedge (2 planes) {*3,10*} {*5,6*}
Block Toppling {2,4*} {*4,8} {*4,9}
Step surface {1,4*} {1,7*} {1,10*} {2,7*} {2,10*} {*4,7} {*4,10}
{*7,8}
{*7,9} {7,10*} {8,10*} {9,10*}
Bilinear {*4,7}
ETAPE 2 : Identification des mécanismes potentiels
de rupture et leur modélisation numérique (suite)
Contextualiser l’étude en précisant les points suivants:
A) CONDITIONS DE CALCUL À PRÉCISER :

1- Définition de l’objet d’analyse et de son échelle :
gradin élémentaire, ensemble de 3, 4 ou 5 gradins,
talus de 100m, 200m ou 300m de hauteur ?
2- Définition des sollicitations mécaniques considérées :
Stabilité à court terme, stabilité à long terme, analyse de risques (études de danger) ?
B) APPRÉCIATION DE LA DISTANCE DU MODÈLE AU RÉEL :

Parce que notre connaissance du milieu géologique sera toujours insuffisante
1- variabilité des structures géologiques et des propriétés des matériaux,
2- complexité des systèmes de discontinuités dans les massifs rocheux,
3- connaissances sommaires des niveaux piézométriques
C) NÉCESSITÉ DES APPROCHES PARAMÉTRIQUES
D) NÉCESSITÉ D’ADAPTER LE NIVEAU THÉORIQUE DE SÉCURITE RECHERCHÉ
À LA PRÉCISION DES DONNÉES ENTRÉES DANS LES MODÈLES
Modélisation: calculs de facteur de sécurité , calculs en déformation

Evaluation de la stabilité. Calcul de coefficients de sécurité.
1) Cas de la rupture plane
W : poids du volume instable

E
R : réaction du sol support le long de AB
N : force normale sur AB
W
T : force tangentielle sur AB
U0 : résultante des pressions interstitielles
U0 H
E : force sismique telle que E=kW
T
N
C : cohésion de la discontinuité
 : angle de frottement le long de α
la surface de glissement
ψ

E
W
U0 H
T
N
ψ

E
W
U0 H
T
N
ψ
N  W . cos   E. sin   W (cos   k. sin  )

T  W . sin   E. cos   W (sin   k cos  )
 H2  H 2 sin(   )
E k W W  (cot   cot  ) 
2 2 sin  sin
Cas de la rupture plane
N  W . cos   E. sin   W (cos   k. sin  )

T  W . sin   E. cos   W (sin   k cos  )
Force motrice FM  W.sin α  E. cos α  T
Force résistante FR   . AB   C   '.tg  C  (  u).tg

FR  C. AB  ( N  U 0 ).tg
FR C. AB  ( N  U 0 ).tg
Facteur de sécurité F  
FM W sin   E cos 
F>1 Stabilité
F≤1 Instabilité
FR C. AB  ( N  U 0 ).tg
F 
FM W sin   E cos 
FR C. AB  (W (cos   k. sin  )  U 0 ).tg

F 
FM W (sin   k cos  )
Role de l’angle de frottement
Si U0=0 (sec) W cos α tg  tg

C=0 F 
k=0 W sin α tgα
Role de la cohésion
FR C. AB  (W (cos   k. sin  )  U 0 ).tg
F 
FM W (sin   k cos  )
Si U0=0 (sec)
k=0
FR C. AB  W cos  tg C  2 sin  tg

F     
FM W sin  H  sin(   ) sin   tg
La cohésion donne une résistance supplémentaire par l’intermédiaire du rapport C/γH.

Plus le volume instable est grand, et donc plus la hauteur H est grande, plus faible est la
contribution de la cohésion à la stabilité (effet d’échelle).
A condition de ne pas sortir du cadre du glissement plan càd que le modèle soit toujours
adapté au cas réel que l’on prétend analyser
Role de l’eau Distribution schématique des pressions interstitielles
le long des discontinuités
U0= 0.5 H2 γw / sin(α)

Kw = 0.5
Kw = 1
U = Kw U0
Kw = 0.25 Kw = 0.125
[a] Condition non-drainée (UnDr) [b] Drainage faible (LowDr),

[c] Drainage moyen (MedDr) [d] Drainage fort (HighDr).
Role de l’eau Si C=0
k=0
U = Kw Uo
(W cos   U )tg tg  U  tg   w sin 
FS    W cos    tg
1  1 
  sin(   ) cos  
W sin  tg    
Cohésion 0 kN/m2
Conditions de drainage
Poids volumique du matériau 25 kN/m3 1.20
Poids volumique de l'eau 10 kN/m3
1.00
Pente du talus 60 °
Pente de la surface de rupture 30 ° 0.80
0.60
0.40
0.20
0.00
Sec Drainage fort Drainage moyen Drainage faible Drainage Nul
k Sec Drainage fort Drainage moyen Drainage faible Drainage Nul

FS 1 tgφ/tgα 0.9 tgφ/tgα 0.8 tgφ/tgα 0.6 tgφ/tgα 0.2 tgφ/tgα
Role des sollicitations dynamiques
Si C=0
U=0
k≠0
W (cos   k sin  ) tg tg 1  k tg

F 
W (sin   k cos  ) tg 1  k ctg 
Si k = 0.1 F = 0.80 tan / tan α

Si k = 0.2 F = 0.67 tan / tan α
Si k = 0.3 F = 0.54 tan / tan α
Si k = 0.5 F= 0.38 tan / tan α
Coefficient de sécurité ou probabilité de rupture?
 Nécessité de prendre en compte un ensemble d’incertitudes, en particulier la

variabilité naturelle des paramètres géotechniques selon des lois de distribution
 Cette approche, réaliste, conduit à établir alors une fonction densité de

probabilité: f(x) et une fonction de répartition: F(x) de la variable aléatoire FS
(facteur de sécurité), avec:
 D’où une distribution du facteur de sécurité: la probabilité que ce facteur soit

<1 représente la probabilité de rupture.
Probabilité
Courbe rouge: fonction densité de probabilité
Courbe bleue: fonction de répartition de FS

0.23
Facteur de sécurité FS
Exemples
Génie civil
f (FS)
FS: Coefficient de sécurité
f (FS): Fonction densité de probabilité de FS
FS
Génie minier, mines et carrières
f (FS)
FS
f (FS)
FS
Critères de conception typiques sur la base du FS et PF
- Stabilité à long terme: F = 1,5
- Stabilité à court ou moyen terme: F = 1,2 ou F = 1,3
- Etudes de danger: F = 1,1
65
2) Cas de la rupture en dièdre
2) Cas de la rupture en dièdre
Pour le cas simple d’une rupture en dièdre formée par deux plans sans cohésion et sans
présence d’eau, les abaques de Hoek et Bray permettent d’obtenir le coefficient de
sécurité du volume du dièdre à partir des valeurs d’orientation et d’angles de frottement
des plans. Les abaques définissent deux paramètres adimensionnels, A et B, qui sont
utilisés dans la formule suivante du Facteur de Sécurité où φa et φB sont les angles de
frottement des deux plans qui forment le dièdre, A étant le plan de moindre pendage :
FS = A tg(φa) +B tg φB
Cette méthode est rapide et utile pour réaliser une première estimation de la stabilité de
dièdres dans une phase préliminaire de dimensionnement de talus.
Si on considère un dièdre formé par les plans suivants:
Azimut Pendage Angle de
frottement
Plan A 115° 45° 34.5°
Plan B 225° 75° 37°
Abaque de Hoek – Différence de pendage = 75 – 45 = 30°
4.5
4.5
4.0
Pendage du 4.0 Pendage du
plan A = 45 ° plan B = 75°
3.5
3.5
3.0 20°
3.0
30°
Paramètre A
Paramètre B
2.5 40°
50° 2.5
60°
2.0
2.0
45°
1.5
1.5
1.17
1.0
1.0
600°
7 °
800° °
5
90°
0.5 0.5
0.43
0 0
0 20 40 60 80 100 120 140 160 180 0 20 40 60 80 100 120 140 160 180
360 340 320 300 280 260 240 340 340 360 340 320 300 280 260 240 340 340
Différence entre les azimuts = 225 – 115 = 110° Différence entre les azimuts = 225 – 115 = 110°
FS = A tg(φA) +B tg(φB) = 1.17 x tg(34.5) + 0.43 x tg(37) = 1.13

Calcul en déformation – logiciel FLAC 2D
Simulation numérique d’un processus de glissement
Phase 1: situation initiale
Code FLAC
D’après Laugier P. et Cojean R., 2002
Phase 2 : Montée progressive de la surface piézométrique et intiation d’une
surface de rupture
Phase 3: Montée de la surface piézométrique et généralisation de la rupture avec
ébauche du processus d’évolution régressive vers l’amont
ETAPE 3 : Dimensionnement des pentes et définition des
méthodes de confortement et de surveillance
DEFINITION DES ANGLES DE PENTE DES TALUS PERMETTANT D’ASSURER LE NIVEAU DE

STABILITE RECHERCHE
APPROCHE TECHNICO - ÉCONOMIQUE, BASÉE SUR LES ÉTUDES PARAMÉTRIQUES ET

DEVANT APPORTER EN TERME DE COÛT UNE AIDE À LA DÉCISION POUR L’EXPLOITANT
 Volumes de matériaux à extraire (selon l’angle de pente)
 Volumes de matériaux de remblai à placer en pied de talus
 Impacts et couts des travaux de drainage de surface ou en profondeur
 Impacts et couts de travaux de renforcement mécanique
DEFINITION ET COUT DE LA MISE EN PLACE DE DISPOSITIFS D’AUSCULTATION ET DE

SURVEILLANCE DES TALUS: suivis topographiques, contrôles de niveaux
piézométriques, mesures de déplacements et de déformation en forage…
Conséquences économiques d’une instabilité
(exemple d’après Hoek & Bray)
Facteur de sécurité
Pente sèche
Pente saturée
Ligne A: Tonnages excavés en abaissant

la pente (30m de hauteur, 100m de longueur).
Tonnage – Milliers de tonnes
Ligne B: Tonnage à enlever en cas de rupture du dièdre.
Ligne C: Force stabilisatrice (tirants) nécessaire pour

un coefficient de sécurité de 1,3,
pour une pente saturée.
Ligne D: Force stabilisatrice (tirants) nécessaire pour

un coefficient de sécurité de 1,3,
pour une pente sèche.
Coût – Miilliers d’unités
Ligne A: Coût par tonne abattue,

d’après la ligne A, Figure 2.
Ligne B: Coût d’enlèvement des terrains glissés.
Ligne C: Coût du renforcement par câbles,

pour une pente saturée.
Ligne D: Coût du renforcement par câbles,

pour une pente sèche.
Ligne E: Coût d’un dispositif de drainage.

Options disponibles Coûts relatifs
Excaver la pente à 46° pour obtenir un coefficient de sécurité 116 000 unités
de 1,3 en conditions saturées
Excaver la pente à 55° et installer un dispositif de drainage 159 000 unités

pour obtenir un coefficient de sécurité de 1,3 en conditions
sèches
Excaver la pente avec un angle de 64°, puis en conséquence 166 000 unités
d’une rupture certaine évacuer les masses glissées
Excaver la pente avec un angle de 80° et installer des ancrages 137 000 unités
pour obtenir un coefficient de sécurité de 1,3 en conditions
saturées
Excaver la pente avec un angle de 80°, installer un système de 155 000 unités
drainage et des ancrages pour obtenir un coefficient de
sécurité de 1,3 en conditions sèches
Excaver la pente avec un angle de 60°, avec l’hypothèse que le Maximum: 159 000 unités
talus peut être stable, mais prévoir une réserve pour evacuer Minimum: 70 000 unités
les masses glissées si une rupture a lieu
4°) Quelques études de cas ou retours
d’expérience soulignant des difficultés de
dimensionnement
DIFFICULTÉS DE DIMENSIONNEMENT DE TALUS
• Connaissance géologique, géotechnique et hydraulique

du massif trop sommaire au moment des études,
variabilité des structures géologiques
Mine à ciel ouvert de Decazeville (France)
Coupe NE-SW de le découverte de Lassalle et de la découverte de Sérons

(d’après P. Vetter, 1968)
Contexte de structure plissée,

avec bourrage tectonique, réalisé
au cours des temps géologiques
Bancs de grès avec structures en chenaux
Bourrage tectonique de schistes charbonneux
dans des diaclases affectant des masses gréseuses
Coupe géologique du flanc ouest
Coupe du flanc ouest de la Découverte de Lassalle

(d’après P. Vetter, 1968)
Instabilité du flanc ouest (vue générale)
Instabilité du flanc ouest (vue de détail)
Reprise locale du talus ouest

• Mécanismes de déformation et de rupture les plus

critiques mal identifiés
Mine de phosphate de Ben Guerir (OCP, Maroc)
Ben Guérir
Coupe géologique
Couverture stérile
Couche phosphate 5
Intercalaire stérile
Couche phosphate 6
Vue générale de la mine en 1984
Méthode d’exploitation par tranche horizontale successive
Méthode d’exploitation
Tirs de fragmentation de la couverture stérile
Méthode d’exploitation
Décapage de la couverture par dragline
Méthode de tir « longitudinal - double tranchée »
Tranchée (n)
Matériaux à tirer
Tranchée (n-1)
matériaux fragmentés
Effets des tirs sur le parement de la tranchée (n-1)
déplacement en masse sur des

joints stratigraphiques argileux
ouverture de joints
stratigraphiques
Mécanisme de rupture bilinéaire
Fissures ouvertes Matériaux fragmentés

fissures ouvertes matériaux fragmentés
FISSURE
BLOC B VERTICALE
INTERFACE
BLOC A PLAN 2
PLAN 1
plan de faible résistance

au cisaillement
Plan de faible résistance
au cisaillement
PROFIL DU TALUS - SURFACES DE RUPTURE
Analyse de l’effet des tirs sur la stabilité des talus Angle du 1er plan :
Angle du 2ème plan :
Largeur des tranches : 0.50 m
3.0°
50.0°
Hauteur du talus : 8.00 m
Pente moyenne du talus : 63.0°
Méthode pseudo-statique et calcul de déplacement induit Fissure => Profondeur :
9
2.0 m
(mètres)
Distance au bord : 5.0 m
8
PROFIL DU TALUS - SURFACES DE RUPTURE
Largeur des tranches : 0.50 m 7
Angle du 1er plan : 3.0° Hauteur du talus : 8.00 m
6
Angle du 2ème plan : 50.0° Pente moyenne du talus : 63.0°
Fissure => Profondeur : 2.0 m Distance au bord : 5.0 m 5
(mètres) 4
9
3 C (kPa) Phi (°)
8 Premier Plan 10.00 17.0
2 Second Plan 0.00 55.0
7 Interface Verticale 0.00 55.0
1
6 0
5 (mètres)
-1
0 2 4 6 8 10 12 14 16
4
ETUDE DE LA STABILITE BASEE SUR L'EQUILIBRAGE DE L'ENERGIE
3 C (kPa) Phi (°) Accélération initiale : 0.350 g Amortissement : 0.100 g/m
Premier Plan 10.00 17.0 Coefficient de sécurité pseudo-statique : 0.99
2 Second Plan 0.00 55.0 Déplacement maximum :
1 Interface Verticale 0.00 55.0
0.24 mètres
0 .4 6
(mètres)
-1
Energie totale libérée (kN.m)
Force motrice totale (kN)

0 2 4 6 8 10 12 14 16 4
ETUDE DE LA STABILITE BASEE SUR L'EQUILIBRAGE DE L'ENERGIE .2
2
Accélération initiale : 0.350 g Amortissement : 0.100 g/m
Coefficient de sécurité pseudo-statique : 0.99
0 0
Déplacement maximum :
0.24 mètres
-2
.4 6
-.2
-4
rgie totale libérée (kN.m)
orce motrice totale (kN)
4
Energie
.2 -.4 Force -6
2
0 .05 .10 .15 .20 .25
0 0 Déplacement horizontal (en mètres)
Mastère Spécialisé MIRIS Conception

-2 des talus rocheux miniers J.-A. Fleurisson
-.2

• Mécanismes de déformation et de rupture les plus

critiques mal identifiés
• Analyse mécanique et logiciels de calcul mis en œuvre

mal adaptés aux mécanismes de rupture potentiels
Mine de Sar Cheshmeh (NICICO, Iran)
Mine de Sar Cheshmeh : talus sud
Les surfaces brillantes correspondent à des plans de faille (miroirs de

faille, système du Zagros), rentrant obliquement dans le talus
Rupture en dièdre complexe
Observation, sur le talus est, des structures faillées,
vues perpendiculairement aux plans de faille ou zones de cisaillement
Rupture en dièdre complexe
d’après Cojean R. et Karimi Nasab S., 1999
Mine de fer de Timbopeba, VALE, Brésil
Vue générale du flanc sud de la mine de Timbopeba
Mécanisme de rupture de plaque avec glissement
(rôle du bloc clé)
Timbopeba, 15 ans plus tard…
Timbopeba, 15 ans plus tard…
5°) Quelques études de cas d’instabilité
majeure
Carrière de calcaire de Mont Veyrier
(Annecy le Vieux - France)
Coupe géologique simplifiée
Contexte de structure plissée,

avec glissements « banc sur banc » réalisés
au cours des temps géologiques
Carrière d’Annecy-le-Vieux
(Haute-Savoie)
Joint stratigraphique avec enduits
de calcite bleutée
Tir de mine prêt à être déclenché
Tir séquentiel,
étalement de la courbe de charge
Rupture de talus de la mine de cuivre de Chuquicamata
(Chili)
Déplacements en surface, ouvertures de fissures et rupture de ponts rocheux
(avec micro-séismes) enregistrés. Rupture prévue par extrapolation de courbes
et définition empirique de critère de rupture
CONCLUSIONS GENERALES SUR LA STABILITE
• Importance d'une approche géologique et donc structurale pour

aborder le dimensionnement des talus de mines à ciel ouvert dont la
stabilité est largement contrôlée par les structures géologiques.
• L’identification des structures géologiques dès les phases de terrain

permet de définir le programme d’investigations géologiques mais
aussi géotechniques spécifiques à mettre en œuvre pour construire
le modèle géomécanique le plus réaliste et fiable possible.
• Le choix des méthodes de modélisation et de calcul appropriées en

découlera.
• Ce type de démarche intégrée et bien maîtrisée est le seul garant

d’un dimensionnement « au plus juste » qui respecte à la fois les
contraintes de sécurité mais aussi les contraintes économiques.

Conception Géomécanique Des Talus Rocheux de Mines À Ciel Ouvert

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Conception géomécanique

des talus rocheux

Mastère Spécialisé MIRIS

LES TALUS ROCHEUX

 DONT LA CONCEPTION ET LA RÉALISATION SONT

LES TALUS DE MINES À CIEL OUVERT

 UNE SAINE GESTION ÉCONOMIQUE DES PROJETS DOIT

• LES PARAMÈTRES TECHNIQUES LIÉS À LA RÉCUPÉRATION DU MINERAI

• LES PARAMÈTRES D’ORDRE TECHNOLOGIQUE LIÉS AUX MÉTHODES

EFFET D’ECHELLE DANS LES MASSIFS ROCHEUX

Matrice rocheuse intacte Milieu continu parfait

Matrice rocheuse avec une Milieu continu modifié

Le dimensionnement des talus doit s’appuyer sur une méthodologie

ETAPE 1 : Création d’un modèle géotechnique du massif rocheux par

ETAPE 2 : Identification des mécanismes potentiels de déformation et

ETAPE 3 : Dimensionnement des pentes et définition des méthodes de

 Par l’analyse des structures géologiques du massif rocheux et des paramètres

 Définir clairement les simplifications réalisées pour apprécier la distance du modèle

 Définir les moyens de contrôle permettant de comparer le comportement du massif

(a) : rupture plane (b) : rupture en dièdre

(c) : rupture par (d) : rupture circulaire

Mécanismes et stéréogrammes des conditions structurales susceptibles

Mécanismes et stéréogrammes des conditions structurales susceptibles

DISCONTINUITY SET MODEL

a) Rupture plane b) Rupture en dièdre avec glissement sur un seul plan

θt direction de pendage de la pente

Rupture cinématiquement possible si :

θt direction de pendage de la pente

Rupture cinématiquement possible si :

RESULTS OF FAILURE RISK DETECTION

CURRENT DISCONTINUITY SET MODEL: FRACTURE.DT

Considered failure type(s): plane, wedge, toppling, step, bilinear

Vertical zone Nbr 1

A) CONDITIONS DE CALCUL À PRÉCISER :

B) APPRÉCIATION DE LA DISTANCE DU MODÈLE AU RÉEL :

Modélisation: calculs de facteur de sécurité , calculs en déformation

W : poids du volume instable

W : poids du volume instable

W : poids du volume instable

N  W . cos   E. sin   W (cos   k. sin  )

N  W . cos   E. sin   W (cos   k. sin  )

Force motrice FM  W.sin α  E. cos α  T

Force résistante FR   . AB   C   '.tg  C  (  u).tg

FR C. AB  (W (cos   k. sin  )  U 0 ).tg

Role de l’angle de frottement

Si U0=0 (sec) W cos α tg  tg

FR C. AB  W cos  tg C  2 sin  tg

La cohésion donne une résistance supplémentaire par l’intermédiaire du rapport C/γH.

U0= 0.5 H2 γw / sin(α)

[a] Condition non-drainée (UnDr) [b] Drainage faible (LowDr),

k Sec Drainage fort Drainage moyen Drainage faible Drainage Nul

W (cos   k sin  ) tg tg 1  k tg

Si k = 0.1 F = 0.80 tan / tan α

 Nécessité de prendre en compte un ensemble d’incertitudes, en particulier la

 Cette approche, réaliste, conduit à établir alors une fonction densité de

 D’où une distribution du facteur de sécurité: la probabilité que ce facteur soit

Courbe rouge: fonction densité de probabilité

Courbe bleue: fonction de répartition de FS

f (FS): Fonction densité de probabilité de FS

- Stabilité à long terme: F = 1,5

- Stabilité à court ou moyen terme: F = 1,2 ou F = 1,3

- Etudes de danger: F = 1,1

Plan B 225° 75° 37°