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constitue une contrefaçon passible des peines prévues par la loi du 11 mars 1957 sur la
protection des droits d'auteur.
ISBN 2-85978-108-0
© 1992 (1re édition)
ISBN 2-85978-191-9
.(2' édition revue et corrigée)
resses~. ~tiona~ ....
. 28, rue des Saint-P ères"
onts ét chaussées 75007 PARIS

Département Ëdition de l'Association Amicale des Ingénieurs Anciens Ëlèves de l'Ëcole Nationale
des Ponts et Chaussées
Préface

L'ouvrage réalisé par Mme et MM . BOUVARD, COLOMBET et ESTEULLE


mérite d' être p orté au grand jour, ce qui pourrait sembler contraire à son titre
"Ouvrages souterrains" - Il vient en effet combler un vide dans la littérature
technique - S'il est vrai que l'on peut aujourd'hui, en compuls ant de nombreux
manuels concernant le génie civil, les structures, la géologie, l'hydrologie, la
mécanique des sols, etc .. ., en lisant les publications récentes qui commentent les
innovations continuelles de ces dernières années dans le domaine des soutènements,
: ..
~
des injections, des tunneliers, s'il est vrai que le martre d'o uvrage, le projeteur et
.-.. i
l'entrepreneur p euvent se tenir informés de la technique des ouvrages souterrains,
il n'en est pas moins vrai qu'il manqua it une synthèse de ces connn aissances
essentielles.

L'Association Française des Travaux en Souterrain, dont le but est de prom ouvoir
le progrès technique dans les méthodes de construction et l'int érêt économique et
écologique de l'utilisation du sous-sol, ne pouvait se désintéresser de la parution
de ce livre.

Dans l'introduction sont esquissées deux méthodes de classification des ouvrages


souterrains, l'une fo ndée sur la notion de paliers de sécurité, l'autre sur les
diverses conditions naturelles caractérisant leur environnement.

Me serait-il permis d'en suggérer une troisième, fondée sur la forme des ouvrages ?
On pourrait distinguer les ouvrages massifs et les ouvrages linéaires, chaque
catégorie étant elle-m ême subdivisée en trois, selon que les ouvrages sont destinés
, à recevoir du public, à recevoir seulement le personnel qui doit y travailler, ou
enfin, à ne pas être utilisés normalement par des êtres vivants. Je laisse ces
considérations bien cartésiennes à l'appréciation du lecteur.

Cependant, il m'apparaît que dans la' conception et la réalisation des ouvrages


massifs l'art et la technique trouvent un champ d'action plus vaste que dans le
" cas des ouvrages linéaires. Les progrès récents des tunneleirs ne laissent-ils pas
,Co,' présager le moment où un robot p lacé dans un trou ressortira dans un autre
, trou en laissant un tunnel derrière lui ? Science-fiction, p eut- être, mais que la
;", réalité a souvent dépassée dans l'histoire . ..
.;.'

3
Quo i qu'il en soit, le spécialiste aussi bien que le généraliste trouvera grande
satisfaction à la lecture de cet ouvrage.

C'est donc avec grand plaisir que j'exprime aux auteurs mes f élicitations pour le
travail accompli et que je forme le vœu qu'il reçoive une très ample diffusion.

René WALDMANN

Président d'honneur de l'Assoc iation Française


des Travaux en Souterr ain

4
.",
~,

Les auteurs remercient pour sa collaboration CO YNE et BELLIER,


Bureau d 'Ingén ieurs Conseils - Paris, ainsi que tous ceux qui ont app orté
leur contribution à cette deuxième édition revue et corrigée.

5
Sommaire

Pages

Préface 3

Chapitre 1 - Introduction Il

Chapitre 2 - Reconnaissances
2.1. Introduction
2.2. Articulation des reconn aissances avec les études
et les tr avaux 18
2.3. Influence des conditions naturelles sur les principaux
paramètres de définition de l'ouvrage . 20
2.3. 1. Facteurs de choix du tracé etdu profil en long 20
2.3.2. Facteurs de choix du profil en travers 20
2.3.3 . Influence de l'eau ' 23
2.4. Reconnaissances géologiques 23
2.4. 1. Objectifs 23
2.4.2. Moyens de reconna issances géologiques 28
2.5. Reconnaissances hydr og éologiques 33
2.5.1. Objectifs 33
2.5.2. Moyens de reconnaissances hydrogéologiques 34
2.6. Reconnaissances géotechniques 37
2.6.1. Objectifs 37
2.6.2. Moye ns de reconnaissances géotechniques 38
2.7. Galerie de reco nnaissance 42
2.7.1. Objet d' une galerie de reconnaissance 42 .
2.7.2. Essais et mesures in situ 43
2.7.3. Section d'essai élargie . 46
2.8. Reconnaissances spécifiques à la mécani sation
de l' excavati on 48
2.8.1. Objectifs 48
2.8.2. Moyens 48
2.9. Reconnaissances pendant l'exécution des travaux 51
2.10. Conclusions 52

Chapitre 3 - Classification des massifs rocheux et


prédimensionnement des ouv rages souterrains
3.1. Introduction 53
3.2. Historique des méthodes empiriques de dimensionnement 53
3.2. 1. Méthode empirique de K. TERZAGHI 54
3.2.2. Méthode de M . PROTODIAKONOV 56
3.2.3 . Méthode de H. LAUFFER et développements actuels 57
3.3 . Rock Qu ality Designation (R.Q .D. ) 59
3.4 . Recommandations de l'AflES 60
3.5. Métho de de Z. BIENIAWSKI 61

7
3.5.1. Détermination du « Rock Mass Ratio » et de la classe
du ro cher 61
3.5.2 . Critère de rupture d e HOEK et BROWN 65
3.6. Méthode de N. BARTON 69
3.6.1. Origine et principe de la méthode 69
3.6.2. Calcul de l'indice de qualité Q du rocher
et autres paramètres 69
3.6.3. Pr édimensionnement du soutènement à partir de la
classification de N. BARTON 75
3.7. Classification des ro ches relative au mode d 'excavation
d 'après C. LOUIS 86
3. 8. Commentaires sur les classifications et leur utili sation
au prédimensionnement des ou vrage s souterr ains 88

Chapitre 4 - Calcul des ouvrages so uterrains


4.1. Introduction 89
4.2. Solutions analytiques des galeries 90
4.2 .1. Galerie circulaire non revêtue milieu homogène isotrope 90
4.2 .2. Rema rques générales 95
4.2.3 . Galerie circulaire revêtue. Formules du tube 96
4.3 . Galerie circulaire revêtue: méthode convergence - confinement 96
4.3.1. Introduction 96
4.3.2. Principes généraux de la méthode 97
4.3.3. Définitions préliminaires 99
4.3.4. Tracé de la courbe caractéristique du terain 99
4.3 .5. Tracé de la courbe caractéristique
du revêtement ou du soutè nement 108
4.3.6. Equ ilibre terrain - soutènement 114
4.3.7. Récapitulation des étapes de calcu l d'un problème type 115
4.3.8. Conclusions adaption au site 117
4.4. La méthode des réacti ons hyperstatiques 118
4.4.1. Introduction 118
4.4 .2. Principe de la méthode ,118
4.4.3. Détermination des charges actives ' 119
4.4.4. Calcu l des réactions hyperstatiques 123,
4.4.5. Méthode usuelle 126
4.5 . La méthode des éléments finis 127
4.5. 1. Principes généraux de la méthode 127
4.5.2. Application au calcul des ouvrages souterrains 128
4.5.3 . Résolution d'un problème type par la méthode
des éléments finis 129
4.6 . Cas des terrains aquifères 133
4.7 . Cas des tunnels en roche gonflante 135
4.8 . Appendice: contraintes géostatiques dans les massifs 135
4.8.1. Généralités 135
4 .8.2. Contraintes sous versant 136

Chapitre 5 - Puits et galeries en charge


5. 1. Dispo sitions générales 139
5.2. Règles de conception des revêtements des galeries
et puits en charge 142

8
5.2.1. Principes généraux 142
5.2.2. Règles de couverture 144
5.2.3. Conditions usuelles de non-r evêtemen t 147
5.3. Les différents types de revêtements et leurs spécifications 148
5.3.1. Introduction 148
5.3.2. Le blindage et autres revêtements imp erméables 148
5.3.3. Le béton armé ou revêtements légèrement perméables 150
5.3.4 . Le béton projeté et le béton coffr é non armé
ou les revêtement s semi-perméables 151
5.4 . Les injections 153
5.5. Calculs des revêtements cylindriques 155
5.5.1. Formules générales du tube (rappels) 155
5.5.2. Calcul d' un revêtement étanche en tenant compte
de la réaction du rocher 158
5.5.3 . Résistan ce des blind ages à la pression extérieur e 165

~-K 5.5.4. Revêtements perm éables : fuites et pertes de charge
.FJf. k• à tr avers le revêtement - Rôle des injections 167
.,,
.~

,\
" ,"
Chapitre 6 - Creusement
6.1. Creusement à l' explosif 175
. ".,.,. 6.1. 1. Principes généraux 175
6. 1.2. Découpage soigné à l'explosif 178
. ~
.~;
6.1. 3. Co ntrô le des ébranlement s 179
t "
u
"
u
e
6.2. Creusement mécanique des tunnels au ro cher
6.2.1. Généralités
183
183
1
~
6.2.2. Types de machines à fore r 183

~
6.2.3. Les différents types d' outils 189
6.2 .4. Avantages et inconv énients des machines
~ à attaque globale au rocher 190
~ 6.3. Terrassement mécani sé des tunnels dans les terrains meubles 192
~ 6.3 .1. Différents types de boucliers 192
~ 6.3 .2. Domaine d'utilisati on 194
~
s" Chapitre 7 - Soutènements
'.~
7.1. Intro duction 199
'"
..;
7.2. Mode d'action des soutènements 199
'"
"ci 7.2. 1. Classification 199
7.2.2. Construction des tunnels avec soutènement immédiat 200
i
~
7.3. Types de soutènement
7.3.1. Soutènem ent par boulons
203
205
-,'" 7.3.2. Béton projeté 212
cl: 7.3.3. Soutènement par anneaux intérieurs 216
~
~ Chapitre 8 - Construction
.~
8. 1. Intro duction 221
'" 8.2. Différents mod es de construction 222
2 8.2.1. Creusement en pleine section 222
8.2.2. Creusement par demi -section supérieure 222
, 8.2.3. Creusement en sections divisées 223
"

·;.~
8.3. Traitements spéciaux 227
.;
t 8.3.1. Générali tés 227
,
"

A"

9
8.3.2. Injections 227
8.3.3. Congélation 231

Chapitre 9 - Auscultation
9. 1. Rôle de l' auscultation dans la conception,
l' exécution et la maintenance des ouvrages souterr ains 233
9.2. Types de mesures 234
9.2.1. Mesures de convegence 234
9.2.2. Mesures de déplace ments abso lus 235
9.2.3. Mesures de pression sur le revêtement 237
9.2.4. Mesures de contrainte dan s le revêtement 237
9.2.5. Autres mesures 238
9.2.6. Mesures effectuées dans les ouvrages en service 238
9.3. Définition d'un programme d' auscultation 240
9.4. Saisie auto matique des mes ure s 242
9. 5. Interprétation des mesures 243
9.5.1. Pendant les travaux 243
9.5.2. Pendant l'exploitation 246

Chapitre 10 - Estimation de scoûts


10.1. Introduction 249
10.2. Répartition des coûts dans la con struction des tunnels 249
10.2.1. Travaux de génie civil 250
10.2.2. Par des équipements 252
10.3: Méthodes d' estima tion des coûts du génie civil 252
10.3.1. La méthode des prix d'ordre 252
10.3.2. La métho de des séries de prix 253
10.3.3. La méthode des so us-détails 253
10.4 Quelques exemples de coûts 253

Chapitre 11 - Entretien et réparation des tun nels


11.1. Introduction 257
11 .2. Evolution des tunnels 258
11.2.1. Evolution du terrain encaissant . 258
11 .2.2. Evolution du revêtement ' 259
11.3. Méhto des d' établissement d ' un diagno stic 259,
11.3.1. Examen de tous les documents existants concern ant
le tunnel -et so n environ nement 259
11.3.2. Visites sur les sites 260
11.3.3 . Synthèse des données recueillies précédemment 260
11.3.4. Investigations 260
11.3.5. Diagnostic 260
Il.4. Travaux d'entretien et r éparation 261
11.5 . Conclusion 261
Bibliogra phie 265

10
CHAPITRE 1

,.
~
~
".

Introduction
~:

i
~
ii
<n:

i
1
1
1
1
;
i Depuis que les hommes excavent et percent des galeries, les méthodes de
construction ont ' subi des transformations radicales , principalement dans les
B deux domaines suivants :
[
.. ~
~ - aux tailleurs de pierre travaillant au front d'attaque des galeries minières ou
f:
1
:.J-.
des carrières avec des burins; des marteaux et des coins de bois, ont succédé
s fi
';,."":
dans la deuxième moitié du XIXème siècle des techniques de perforation
~. e
:; mécanique et l'utilisation des explosifs, puis aujourd'hui des machines à
forer de plus en plus performantes ;
~
.,,-:
·t
- les déblais, autrefois transportés à dos d'hommes, sont désormais évacués
par train, camion ou bande transporteuse.
~~
~

~~
Aujourd'hui, la surface du sol dans les villes est de plus en plus encombrée et
.<
~{ cette surface sera de plus en plus souvent rendue aux activités ludiques. Les
il,. problèmes de circulation et d'équipements urbains peuvent être résolus par 'une
~ solution souterraine : voirie souterraine, métro, réseaux divers, parkings,. ..
I~ ~
,t
• "f.
'~
De même l'extension des voies de communications (routes, voies ferrées et
navigables) et le développement des grands programmes d'équipements hy-
.~
droélectriques et d'irrigation entrainent des franchissements souvent difficiles
"~ conduisant à la réalisation d'ouvrages d'art importants, comme les tunnels.
-
.'~
,.
':-: Des utilisations nouvelles de cavités souterraines sont en plein développement
..~
.
<
depuis quelques décennies : stockage de différents produits; en particulier dès
~~
hydrocarbures, usines, tunnels de transport de chaleur, centrales nucléaires.. .
~;
:, Enfin les travaux souterrains nécessités par les besoins de l'industrie minière
-il représentent toujours un volume considérable.

Cette évolution technique et sociologique a eu pour conséquence d'accélérer


considérablement le rythme de construction des tunnels, tout en diminuant
sensiblement les dangers auxquels étaient exposés les travailleurs. Mais, si les
, techniques, l'équipement et les matériaux utilisés pour construire les tunnels

J'

11
son t constamment am éliorés , il n 'en reste pas moins vrai que cette opération
est toujours lente et onéreuse .

En effet , contrairement à la plupart des au tre s ouvrages, le tunnel est entièrement


con struit dans le sol. Là plus qu'ailleurs et malgré tous les progrès réalisés, il y
aura tou jours un e part imprévisible dan s la connaissance des conditions naturelles
et dans la prévision des comp ortements du com plexe tunnel -terrain en caissant.
D ' où la nécessaire concomita nce de l'expérience et des suppo rts théoriques :
l' articulation de cet ouv rage a voul u illustrer cette interaction fond am ent ale de
la « science » et de l' « empirisme » en intercalant les chapitres concernant
le « dimen sionnement » ent re celui traitant des « recon naissan ces » et ceux
abordant les « te chniqu es d'exécution »,

Il faut noter égalemen t la difficulté à définir et quan tifier la notion de coefficient


de sécurité dans le cas des ouvrages soute rrains ; cette notion ne peut ètre
que qu alitative .

D ans ces conditions il faut, là plus qu 'ailleu rs, non seulement un bon projet basé
sur des reconnaissances intelligentes, mais auss i un Entr epreneur expé rime nté
et un Maitre d'Oeuvre ou d' Ouvrage « majeur ». car, enco re une fois, la
réalité qui les at tend n'est pas et ne pourra être, sauf exception , entièrement
prévue .

Comment classe r aujou rd' hui les ouvrages souterrains ?

Plusieurs possibilités se pré sentent et on a choisi d' en présenter les deux qui
suivent :

1) N. BARTON classe les ouvrages souterrains suivant leur destination , encarac-


térisant la sécurité re quise par ord re croissant :
A Ex cavation s minièr es à caractè re temporaire,
B - Puits ve rti caux,
C - Galeries hy drauliques (sauf con duites forcées à haute pre ssion ),
collecteurs d'assainissement, galeries de reconnaissances et galeries pilote s,
D - Cavités de stockage, stations de traitement d'eau, tunnels routier s
et ferroviaires sur axes secondaires, chamb res d'équilibre et tunnels d'acc ès,
E - U sines sou te rr aine s (le plus souve nt hydroélectriques) , tunnels auto-
routiers, 'tunnels ferroviaires su r axes principaux , galeries du métro , ab ris
de défense civile , têtes de tunnels et inter sections,
F - Centrales nucl éair es sou terraines, gares souterraines , salles ouve rtes
au public (sports, spectacles ,. . .).

2) Une au tre classificat ion des ' ouvrages souterrains concerne les condition s
naturelles dans lesquelles ils sont réalisés :
sol meuble ou rocher ,
faible ou for te couvertur e,
terrain hors riapp e ou aquifère ,
contraintes naturelles normales (poids de la couver ture) ou élevées
(con tra intes résid uelles).

12
J,

. Galeiïe hydraulique - Barrage Moùlay Hassan 1er (MAROC)

Tunnel a!!toroutier . - Autoroute AB - (FRANCE)

Tunnel ferroviaire - S.N.C.F. (FRANCE)

13
Galerie de stockage de G.P.L. à Géovexin (FRANCE)

Usine hydroélectrique souterraine de Maung (INDONESIE)

14
Ces conditions influent non seu lement sur le choix des techniques d'excavati on et
de soutène ment mais aussi sur le choix des méthodes de calcul. · La diversité des
méth od es re flète la diversité des pro priétés mécaniques des terrains auxquelles
elles doivent s'a dapter.

Les principaux objets d'étu de dans le cadre du projet d'un ouvrage souterrain
sont abordés dans ce livre et peuvent être résumés rapidem ent comme ci-après :
- le choix d'u n site, d'un tracé , la recherche des difficultés particulières
(failles, venues d'eau , roche gonflante ,. .. ) : ce sont les objectifs des
reconnaissances ;
- le choix d'une fo rme, d'un volume , d'une section type pou r assurer la
fonc tion , la stabilité et l'économie de l'ouvrage ;
- le choix des procédés d'excavat ion et de ma rinage qui est autant techn ique
qu'économique ;
- le choix et le dimensionne men t du sout èn emen t à cou rt terme, ainsi que
celui du revêtement ou du soutèn em ent à long term e ;
- la sécuri té du cha ntier qui doit rester un souci particulier du concepteur
et du constructeur ;
- le contrôle du comportement de l'ouvrage pendant la construction puis au
cours de l'exploitati on ;
- l'estimation des co ûts, difficile pour ce type d'ouvrage, devra néanmoins
faire l'objet d'une étude détaillée et si. possible d'études comparatives ;
- l'entretien et la réparation des ouvrages seront présents à l'esprit du concep-
teur pour facilit er par la suite la tâche de l'exploitan t .

Par contre ce livre n'aborde ni les ouvrages excavés à ciel ouve rt puis re couver ts,
qui font le plus souvent appel aux techni ques de conception et d'exécution
des excavations à l'air libre , ni les galeries et cavités d'exploitation mini ère à
caractère temporaire qui font appel à des techniqu es spéciales aux mineurs.

Ce livre n'aborde pas non plus les questions relatives à l'établissement d'un
marché de tunnels. Le lecteur devra alors se reporter au fascicule 69 du CCfG
Travaux (Ministère de l'Urbanisme et du Logement France) qui donne en tre
autres un CCIP type et un bordereau de prix type.

15
CHAPITRE 2

Reconnaissances

2.1. INTRODUCTION
Les conditions géologiques et hydrogéologiques sont, plus que tout autre, des
facteurs déterminants du degré de difficulté et du coût de réalisation d'un
ouvrage souterrain . Non seulement ces conditions ont une grande influence
sur le choix des méthodes d'excavation, des soutènements et des revêtements
mais de plus, se trouver face à un problème imprévu comme par exemple la
traversée d'un accident géologique avec venues d'eau sous forte pression, est
ce qui peut arriver de pire au concepteur d'un ouvrage. Cette imprévision peut
bloquer les travaux plusieurs mois, mettre en cause la sécurité du chantier,
voire même 1a faisabilité de l'ouvrage.

Par contre, dûment averti des problèmes potentiels, le concepteur doit pouvoir,
et cela dans des conditions normales de marché, proposer des solutions qui
permettent de modifier le tracé ou la géométrie de l'ouvrage et d'adapter
les soutènements, le drainage et/ou les traitements spéciaux aux conditions
susceptibles d'être rencontrées.

Il est donc nécessaire de prévoir, dès l'origine du projet, tous les moyens pour
obtenir une image, aussi complète que possible, des caractéristiques du massif
rocheux à traverser : matériels et techniques adéquats, hommes compétents
(géologues , hydrogéologues, géotechniciens), délais suffisants pour réaliser les
travaux de reconnaissance souvent caractérisés par des accès et des conditions
de réalisation difficiles. .

Faute de quoi , le projet reposera sur des données de base incomplètes et la


rencontre en cours d'exécution d'accidents non reconnus risque de provoquer
des dépassements de prix et de délais très importants.

Enfin on n'insistera jamais assez sur la nécessité d'un travail d'équipe tout au
long des reconnaissances pendant les diverses phases du projet : « Une erreur
commune est de laisser le géologue travailler seul. TI est alors tenté de fournir,

17
selon son tempérament , soit un modèle d'a pparence sure et entièrement défini
où les hypothèses de travail sont dangereusement masquées par des coupes
convaincantes, soit à l'inverse un rapport trop chargé de mises en garde contre
le pire et qui , de ce fait, n' est plus utilisable. La vérité d'une étu de géologique
exploitable est entre ces deux extrêmes. Et pour y arriver, il n'y a qu'une
méth ode : la concertation, tout au long de la reconnaissance, en tre le géologue
et le concepteur du tunnel. Alo rs les propriétés géotechn iques significatives
pour l'ouvrage seront mises en lumière plus vite, les incertitudes du modèle
géologique seront délimitées, la part de risque irréductible sera connue et dans
l'ensemble les aléas du projet seront réduits. C'est-à-dire que le proj et sera
meilleur " (P . LONDE, 1977).
Signalons aussi qu e le groupe de travail n ° 7 de l' AFTES pr épare actuellement
un texte de Recommandations pour le cho ix des paramètres et essais géotechni-
ques utiles à la conception, au dimensionn ernent et à l'exécution des ouvrages
souterrains.

2.2. ARTICULATION DES RECONNAISSANCES AVEC LES ÉTUDES ET


LES TRAVAUX

Les objectifs habituellement recherchés et les moyens de reconnaissance sus-


ceptibles d'être utilisés au cours des différentes phases d'étude puis d'exécution
d'un ouvrage souterrain ont été regroupés dans le tableau 2.1. Cette articulation
ne doit pas être considérée comme un passage obligé et il faut bien entendu
l'adapter aux conditions spécifiques de chaque projet.
En général, les campagnes de reconnaissances démarrent au début de l'étude
d'avant-proj et sommaire pour se terminer au début de l'étude d'avant-projet
détaillé . Cela permet d'utiliser les premiers résultats des levés de terrain , de
la géophysique, des sondages et éventuellement des galeries de reconnaissances
pour arrêter les options essentielles du projet lors des études d'avant-projet
sommaire .
Pendant les études d'avant-projet détaillé, il faut se garder la possibilité
d'entreprendre des investigations complémentaires pour éliminer le maximum
d'indéterminations majeures et répondre aux questions particulières soulevées
par la première campagne de reconnaissances.
-
Des reconnaissances (essais et mesures) sont également à prévoir pendant
les travaux de façon à pouvoir adapter le projet aux conditions réellement
rencontrées, et cela dans des conditions normales de marché .
Le volume des reconnaissances et par conséquent leur durée, dépendra de
la nature et de l'importance de l'ouvrage, des difficultés de sa réalisation et
également des difficultés à réaliser les reconnaissances elles-mêmes. Une très
forte couverture et un site accidenté sont en effet des facteurs qui conduisent
souvent à réduire le volume de ces reconnaissances. M. PANET (1981) donne
une fourchette de pourcentages des coûts consacrés aux études et reconnaissances,
par rapport à l'estimation initiale de l'ouvrage : si J'on dép ense 2 % seuleme nt
sur le coût en étude et reconnaissance, on risque d'avoir des surprises ;

18
Tableau 2.1
Objec tifs et moyens d'une campagne de reconnaissance

PHASES DES ETUDES OBJEcnFS MOYENS DE


ET DESTRAVAUX RECHERCHES RECONNAISSANCE

• Etudegéométrique de lasolution • Choix du meilleur site ou • Examen des données exis-


de base etdesvarianteséventue~ tracé tantes
les • Plan etprofilen long géolog~ • Etude des cas analogues
• Reconnaissances géologiques, quessommaires éVentuels
hydrogéologiques et géotechn~ • Identification générale des • Levé géologiquede surtace
ques dumessif nappes sommaire,saufpour lesdif:
ETUDES • Etudesommaire de ['ouvrage • Identification générale des ficultésmajeures -
PREUMINAIRES terrains traversés • Etude hydrogéologique som-
ET AVANT-PROJET • Nature des difficultés poten- maire
SOMMAIRE tielles et description des dif· • Quelques sondages éven-
ficultés majeures tuels
• Etude préliminaire destètes
et accès
• Définition précisedu tracé ou du • Définition préliminaire des
sile retenu méthodes d'exécutionenv~
sageables
• Estimation des coûts .

• Reconnaissance détainée géolog~ • Plan, profilen long etcoupes


- que, hydrogéologiquedu messifet géologiques prévisionnels
des slles destètes • Profil en longgéotechnique
• Etudedétaillée del'ouvrageyc0m- prévisionnelavec identifica-
pris tétes et accès tion des terrains
'.- • Etude desméthodes d'exécution • Définition des hypothèses de
0 - AVANT.PROJET et desconditions de chantier calcul
DETAILLE ET • Dimensionnement des sou-
ETUDES tènements et revétements
D'EXECUnON • Définition des méthodes
d'exécution et des tralle-
ments spéciaux éventuels
• Estimationdes coüts etdes • Sondages complémentaires
• Projetdéfinllifet ètudes d'exéœ- délais éventuels
tion .
• Essais en laboratoire et in
situcomplémentaires éven·
tuels
• SuMd'auscuilation
• Vérification desprévisions et • Sondages àl'avancement
adaptation aux accidents • Galerie pilote éventuelle-
--:$ p.:' géologiques éventuels ment
.'
,~ EXECUTION DES TRAVAUX • Adaptation des méthodes et , .r. " . . _ .
dimensionnement aux cond~ " Le~~@eol~l~ue desperos
tions réelles . ' 1deI.excavation
. _ ",

• Mise au pointdesdocuments '~sc ullation


conformes à l'exécution

.19
8 % du coût d'e~timati on on limite au maximu m les aléas sans
inversement avec. to US les mau vais sor ts et se trouver à l' abri de tous les risques
. rel .
pour cela conj v e' otech ll1ques.
. l ogiques
geo ' et f:J
d.
. es et études géologiques, hydrogéologiques et géotechniques
Les reconnaisSllJ1CcOlTlplémentaires de la .reconnaissance et de j'étude du massif
sonttrois aspectSr l'ouvrage. po~r des raisons de clarté, ces points -sont abordés
que doit traverse; t égale ment ·traitées sépa.rément les reconnaissances propres à
séparément. SO~écanisée et les reconnaissances en cours de -travaux. .
une excavatioO . .
CE DES CONDITIONS NATURELLES SUR 'LES
2.3. INFLUel"lpARAMÈTRES DE DÉFINITION DE L'OUVRAGE
PRINCIPAU,c
rs de choix du tracé et du profil en long
2.3.1. FacteLJ
. le profil en long d'un tunnel de transport (routier, ferroviaire)
t
Le tracé en plaJ1 e 'ven t respecter les conditions imposées par l'utilisation future
• 1 t d' . .
ou hydraulique) dais ils sont ega emen con monnes par :
01

de l'ouvrage; jJl terrains à traverser;


_ la nature deS, u et les débits d 'eau pr évisibles ;
_ la pr ésence dd~tunnel par rap port aux principal es dire ctions de discontinui-
_ l'orientatiOo e 2.1 donne quelques exemples;
tées ; 1a f 1"CTV r, cidents géologiques.
. 0 n appelle couramment par ce nom un
cl ac
la présence; terraiO' à traverser est e très mau vaise tenue et. dont l'excavation
d
tronçon où le modification fondamentale des méth odes d'exécution (c'est
nécessite uJ1 e; tunnel au rocher rencontrant une zone faillée avec venues
par exemp le -ze nécessitant un traitement à l'avancement par injections) . Il
d'eau en cllllrgà Ies éviter ou à défaut à les franchir perpendiculairement
faut chercller la valeur des con~raintes ~rincipales naturelles, la recherche
et
l'o rientat ioJ1 d'éveotuelles contramtes résiduelles tectoniques élevées. De
notamment le , j'orientation ~t la valeur ~es .contraintes naturelles peuvent '
façon géné~ll fluen ce très senSible en particuli er sur les cavités de grandes
avoir une I~
dimensions ' l'épaisseur des terrains de couverture ;
- la nature e t )1t deS têtes qui ~écessite une étude particulière : il faut éviter
l'emplaceI1le ible les zones instables, les zones humides (fon ds de thalweg,
"oss
autant qu e r les zones bâtieS " ; 11 f aut rec herche r les zones à fo rte pente ,
sources,.. ' )s ori entées favorablement (attaques perpendiculaire s aux lignes
les stTUctUr~tI versant) . .
de niveau

rs de choix du profil en travers


2.3.2. Fact eLl . .
un profil qui soit le plus uniforme possible tout au long de
Il faut rechercjJ~:s raisons de facilité d'exécution . .
l'ouvrage poti r .

20
De façon géné rale, un profil circulaire ou s'en ap prochant est le plus favorable.
Mais si le gab arit est rect angulaire , un tel profil n'est pas toujours économique
car la section à excaver est alor s bien plus importante que la section utile .

Par ailleurs , les facteurs suivants peu vent imposer un profil circulaire ou pseu do-
circulaire :
la présence d'une forte charge piézornétrique ,
la méd iocrité des caractéristiques des terrains traversés (« terrains pous -
sants »).

Dans le choix du profil en travers, la méthode de construction est également


un facteur à considérer : ainsi une machine à forer à attaque globale impose
une section d'excavation circulaire.

:;. " -",

. :..

21
1 - Pendage subhorizontai hors-profils et risques d'effondrement de la voûte
(boulonnage)

- - - - - S::S::::~~

- ---,J,
1
1

:
2 - Galerie en direction : a) Pendage oblique - b) Pendage vertical
hors-profils importants
flexion des couches minées tangentes à la paroi (boulonnage)
risque d'effondrement de panneaux importants dans le c,as de pendage vertical

1
a b

3 - Galerie en travers-banc : d'autant moins de hors-profils que le pendage est plus


proche de la verticale

----..r.
.... - - --- ....

, " ,:>.-- -
, , ,
-c

1 \
, 1
1
1

Fig. 2.1. - Influence de l'orientation de la stratification sur la stabilité


des parois de la galerie (d'après le CETU)

22
2.3 .3. Influence de l'eau
Des venues d'eau imp ortantes posent toujours des probl èmes aux conséquences
souvent très lourdes.
Dans le cas des sols, la présence d'une nappe peut entraîner :
• l'instabilité de l' excavation provoquée par un gradient hydraulique élevé au
voisinage de la paroi (venues d'eau, débo urrages, ...) ;
• des diminutions rapides des caract éristiques du sol;
• des tassements sous les piedroits ; .
• des tassements de surface dus au rabattement de la nappe.
Dans le cas des roches, on peut craindre :
• des venues d 'eau abondantes et des. débourrages dans les roches très fissurées
et les zones broyées ;
• des venues d'eau brutales et des débourrages provenant de réseaux karstiques;
• l'altération rapide de la roche excavée;
• le développement de pressions de gonflement dans certaines roches au contact
de l'eau (anhydrite, certaines marnes et argiles) ;
• les réactions physicochimiques de certaines roches en présence d'eau (cargneules,
gypse, anhydrite, ...) nécessitant des soutènements importants et des traitements
spéciaux.

2.4. RECONNAISSANCES GÉOLOGIQUES


2.4. 1. Objectifs
Les reconnaissances et études géologiques doivent donner au concepteur du tun-
nel les élém~nts suivants :
~ géologie régionale, histoire géologique et tectonique du massif ;
• structure du massif; .
• inventaire. et localisation des accidents (failles, zones fract urées, zones
broyées, .. .) ;
• description des terrains rencontrés selon leur nature pétrographique et miné- \
. ralogique, selon leurs qualités, selon leurs discontinuités.
Plusieurs méth odes de description et de classification des roches ont été dévelop-
pées, notamment ces dernières années, spécifiquement en vue du dimensionne-
ment des ouvrages souterrai ns. C es méthodes sont présentées au chapitre 3.
.La méthode de classification prop osée par l' APTES (1) (groupe de travail n° 1
Géologie et géotechnique) et présentée ci-après est plus générale et s'inspire des
définitions proposées par la SIMR (2).
Elle vise à définir des paramètres quantifiables que puissent recouvrir toutes les
qualités du rocher, ainsi qu'un mode de quantification qui soit le plus universel
possible. Aussi, le.principal mérite de ces classifications réside dans le fait que,
si elles sont largement utilisées, elles facilitent la transmission de l'expérience.
Les classifications proposées par l'AFfES sont données dans les tableaux 2.2 à
2.6 et 2.8 à 2.13 et les figures 2.2 à 2.4.
(1) Association Française des Travaux en Sou terrains.
(2) Société Internationale de Mécanique des Roches.

23
Tableau 2.2
Classification A.F.TES. selon l' état d'altération du massif rocheux

Classe Description Terminologie

AM1 Pas de signe visible d'altération ou très sain


légères traces d'altération limitées aux
surfaces des discontinuités principales

AM2 Les surfaces des discontinuités prin- légèrement altéré


cipales sont altérées mais la roche
n'est que très légèrement altérée

L'altération s'étend à toute la masse moyennement altéré


AM3
rocheuse, mais la roche n'est pas
friable

AM4 L'altération s'étend à toute la masse très altéré


rocheuse, et la roche est en grande
partie friable

AM5 La roche est entièrement décomposée complètement altéré


et très friable. Cependant,la texture et
la structure de la roche sont conservées

Note 1 - Dans le cas de roches altérées contenant un fort pourcentage de minéraux


argileux, le matériau peut présenter de la plasticité plutôt que de la friabilité.

Note 2 - Lorsque cela est possible, on précisera s'il s'agit d'une altération essen-
tiellement météorique ou d'une altération d'origine profonde, hydrotherrhale.

Tableau 2.3
Classification A.F.TES. selon l'intervalle entre les discontinuités

Classe Intervalle entre Densité de discontinuités


les discontinuités dans le massif rocheux

101 > 200 cm très faible


ID 2 60 à 200 cm faible
103 20à60cm moyenne
ID 4 6 à 20 cm forte
ID 5 <6cm très forte

24
Tableau 2.4
Classification A.F.TE S. selon l' orientation des discontinuités

ORIENTATION DES DISCONTINUITES


Angle entre pendage CONDITIONS DU
Pendage CREUSEMENT
Classe et axe d'avancement
du creusement, À' (3'

OR 1 quelconque o à 20' en bancs subhorizontau x


(a) avec le
a en pendage
OR2 oà 30 ' 20 à 90' travers
blanc (b) cont re le
b
pendage
conditions
OR 3 30 à 65' 20 à 90' intermédiaires
(a) pendage
a 20 à 60'
en moyen
OR 4 65 à 90 c
direction (b) pendage
b 60 à 90'
fort

Classe (OR 1)
Famille de discontinuités subhorizontales

tb ~
Classe (OR 4b)
Famille de discontinuités rencontrées en
direction, pendage fort, à gauche
A

~
Classe (OR 2b)

CD A
Famille de discontinuités rencontrées en
travers-bancs, contre le pendage

~.
tb
Classe (OR 2a)
Famille de discontinuités rencontrées en
travers-bancs avec le pendage ~
Fig. 2.2 -lIIustra tion schématique de quelques classes d'orientation (OR) du tableau 2.4

25
Tableau 2 .5 .
L Classification A.F.TE S. selon le nombre de familles
1
!. de discontinuités

CLASSE DESCRIPTION

N1 Pas dediscontinuité ou quelques discontinuités diffuses

a Une famille principale


N2
b Une famille principale et des discontinuités diffuses

a Deux familles principales


N3
b Deux familles principales et des discontinuités diffuses

a Trois (et plus) familles principales


N4
Trois (et plus) familles principales et des discontinuités
b
diffuses
Nombreuses disc ontinuités sans hiérarchisation ni cons-
N5
tance dans la répartition

o
N

CLASSE lN 1)

1 FAMILLE N
PRINCIPALE
et des discontinuités
diffuses
® CLASSE lN 2b)

2 FAMILLES
PRINCIPALES CLASSE l N 30)

3 FAMILLES
PRINCIPALES CLASSE l N 4b)
et des discontinuités diffuses

Fig. 2.3 - Représentation graphique de quelques familles de discontinuités


du tableau 2.5. Diagrammes polaires établis sur canevas de SCHMIDT

26
· Pour chacune des fa~,iIles, l'APTES donne un~ classif~c~!ion selon, I'espace-
. ment des dis continuit és (S) et dans des massifs stratifies selon 1 epaisseur
' :::cdes bancs (E),

Tableau 2.6
Classification A.F.TES, selon l'intervalle entre les discontinuités
de chaque famille

-ESPACEMENT EPAISSEUR (S) OU (E) ESPACEMENT EPAISSEUR


EN CM DES DISCaN- DES BANCS
T1 NUITES
D'UNE FAMILLE

S 1 E 1 > 200 cm discontinuités bancs


très espacées très épais

S 2 E 2 60 à 200 cm discontinuités bancs épais


espacées

S 3 E 3 20à60cm discontinuités bancs


espacées moyenne-
ment épais

S4 E4 6 à 20 cm discontinuités bancs
rapprochées minces

S 5 E5 < 6 cm discontinuités bancs très


très minces
rapprochées

Le comportement mécanique des discontinuités est détermin é par la morphologie


des épontes et la nature du remplissage comme le montre la figure 2,4 , mais
aussi par des facteurs extérieurs tels que l'état des contraintes initiales dans le
massif, la présence d'eau, etc..

27
IMBRI QUEES

PL ANES ) · Lisses
E2C1J DESIMBRIQUEES

Rugueuses
FEB:3 l"i'f@3i
Lisses
~~
ONDULEES
Rugueuses
~§*

IRREGULERES
Lisses
~~
Rugueuses
~~
EXEMPLE:

Fig. 2.4 • Morphologie des épontes des discontinuités


Exemple : discontinuité lisse avec remplissage.

2.4.2. Moyens de reconnaissances géologiques


Ces moyens sont nombreux. Ils ne sont pas exclusifs aux reconnaissances
géologiques pour l'étude d'un ouvrage souterrain .

2.4.2.1.. Inventaire des données géologiques existantes

Il est indispensable de réunir la quasitotalité des données et documents existants


sur le massif étudié et les géologie , morphologie et tectonique régionales. Leur
liste est généralement la suivante (en France) :
cartes géo~es (1150 000, 1125 000),
photographies aériennes (1115 000 environ),
documents et études géologiques provenant du BRGM, des Facultés et
Ecoles: par exemple banque de données des sondages, études structurales,
reconnaissance par télédétection,. . .
documents spëlëologiques éventuels,
documents climatiques et météorologiques,
archives de construction d'ouvrages souterrains dans des conditions analogues
ou situés à proximité, et éventuellement des constructions de surface ,
relevés de carrières souterraines.

28
2.4.2.2. Levé géologique de surface

Le géologue doit l'effectuer avec le plus grand soin. Ceci permet souvent d'éviter
des travaux d'investigations coüteux et permet une interprétation optimum des
' -.' .
résultats de ces investigations . L' étendue de la zone à lever dép end de la
complexité de l'environnement géologique de l'ouvrage .
-- " .
•....

;i.f~~;~"- - Le levé géologique doit comporter :


d~{'~~;
- le levé des affleurements ;
l'in ventair e des éléments concernan t la tectonique (plissements, failles) ;
l'étude des discontinuités (stratification, schistosité, fissures , . . . ) avec
orientations répart ies sur un diagra mme ;
la description des accidents de surface : altération, fauchage , appels au
vide , glissements, effond remen ts,. . . ;
- l'examen des sites des têtes et si nécessaire des accès.

2.4.2.3. Géophysique

Les prospections géophysiques sont un complément habituel du levé géologi que .


- Leur résultat ne peut être qu'une image globale sur la prévision de l'épaisseur
· dès zon es altérées, la structure du massif, l'appréciation de la qu alité du rocher
· en profond eur, la détermination et la géométrie d'un acciden t.

· Les résultats devront être systématiquement étalonnés par des sondages . R .V.
/ MOSSMA N et G .E . HErM (1972) ont examiné les divers types de pro spection
· géophysique applic ables aux projets d'ouvrages souterrains. Le ta bleau 2.7
'. résume leur étu de.

L es valeurs des profond eurs d'investigations sont celles indiquées par les sociétés
spécialisées dans ce type de reconnaissances. De l'avis des auteurs , les résultats
sont difficilement interprétables et utilisables efficacement au-delà de quelques
. centaines de mètres de profondeur.

Les méthodes les plus couramment employées dans le cadre du projet d'ouvrage
souterrain sont la sismique réfraction et la résistivité électrique . D es applications
de ces méthodes sont utilisées en sondage . Voir 2.6.2.

29
Tableau 2.7
Techniques de propection géophysique pour l'étude
des ouvrages souterrains
(d'après R.V. MOSSMAN et G.E. HE/M)

ENVIRON·
METHODE PRINCIPE NEMENT UTILISATIONS LIMITES
GEOLOGIQUE

GRAVI· Mesure des va· Tout. Pro fon - Essentiellement Ne donne pas
METRIE riations de l' ln- deu r effec tive localisation des de mesure di-
tensit é de la jusqu' à 1 000 m cavités souter- rect e de la géo-
pesanteur en environ. L'inten- raines naturel- métrie du mas-
des points de sit é du signal les. sif .
station avec une décroît avec le
pr écision de carré de la pro-
l'ordre du 10-7 fondeur.
gal.
MAGNETO- Mesure des Principalement Recherche de la Ne donne pas
METRIE intensités ma- roches érupti- présence de de mesure di-
gné tiques en ves. L'intensité corps métalli- recte de la géo-
gammas du du champ dé- ques(conduites métrie du mas-
champ total. du c roit avec le enterrées). fail- sil.
champ vertical, carré de la dis- les et intrusions
du champ hori- t ance depu is éruptives.
zontal. l' observateur.
RESISTIVITE Mesure de la Principalement Re c onna is- Résultats sou-
ELECTRIQUE condu ctiv i té pour les terrains sance des gise- vent ambigus .
électrique rela- de couverture et ments de mine-
tive des roches l'eau sou ter- rais. Recherche
en ohm. Pros- raine . Prof on- des nappes.des
pection linéaire deur effe ctive dépôts g rave·
sur des courtes jusqu'à 1000 m. leux et du subs-
distances. dépendant du tratum rocheux.
type de séd i- ,
ments et de
l'appareil utilisé.
ELECTRO- Mesure de l'am- En superficie. Recherche des Utilisation res·
MAGNETIQUE plitude et de la nappes. tre inte et résul-
fréquence élec- tats ambigus.
tro-magnétique.
MAGNETO· Mesure d e la P r o f o n d e u r Recherche de Interprétation
TELLUR IQUE résistivité appa- théoriquement cavités superfl- difficile quand
ARTIFICIELLE renteen cornpa- illimitée lors· cielles . Carte- le sig nal est
rant les valeurs q u'on fait un graphie de con- pe rturbé pa r
du champ élee- "sondage" . tacts con tras- des courants
trique horizontal tés. vagabonds . des
et de la compo- Trava il en fi· lignes haute
sante horizon- nesse pour re- tens ion . des
tale du champ cherches super- lignes télépho-
magnétique liée ficielles, ou de niques ....
à la circulation con tacts bien
des courants cont rastés.
telluriques émis
par un émetteur
radio artificiel.

30
Tableau 2 .7 (suite)

ENVIRO N·
METHODE PRINCIPE NEMENT UTILISATIONS LIMITES
.. GEOLOGIQUE

SISMIQUE Mesure de la Roches sédi - Recherche du Impossible de


REFRACTION propagation des rnentalres, érup- substratum r o- mettre en évi-
ondes élastiques tives ou méta- cheu x. de l' e- . dence une cou-
émises par un morph iques . paisseu r d'alté- che lente située
choc (masse ou Profondeur ration . Détection sous une cou-
explosif) : ondes effecti ve jusqu 'à de grands acci- che plus rapide,
. - longi tud ina les 200 m env iron dents. Corr éla- problèmes dus à
(compression et selon la lon- tian avec les pro- un fort relief,...
di latation) et gue ur des pro- priétés du rocher
-- ondes transver- (module dynarni-
fils.
sa les (cisai ll e- que....). Appllca-
ment et torsion). tian en sonda-
P r o s p e c ti o n s ges· .
linéaires.
SISMIQUE Mesure de l'i ns- Principalement Défin ition des Etalonnage des
REFLEXION tant moyen roche sédimen- struct ures pro- vitesses pour
d'arrivée d'une taire. Profondeur fondes , recher - détermination de
onde réfléc hie de 200 m à iIIimi- che des cavité s, la profond eur.
sur un plan quel- tée. localisation des
conque . Pros- discontinu ités .
-pection linéaire. Utilisation parti-
cu liè reme n t
facile en mer ou
sur un lac.

,.. Notamment : méthodes des « cross-hale lt , « up-hole lo , « down hale » ; méthode des ce panneau x
sismiques » (voir § 2 .6.2.2).

31
2.4.2.4. Télédétection

Son but est la recherche, d'une manière générale, de toutes les informations de
caractère structur al telles que failles anciennes ou actives, zones myloniti sées,
anomalies mécaniques, cavités souterraines naturelles, etc. . .

Les informations provenant de l'interprétation d'un levé infrarouge thermique


sont regroupées sur un document cartographique dont l'échelle est fonction de
l'ouvrage concerné, mais aussi de la nature des accidents repérés.

2.4.2.5. Sondages

Les renseignements tirés des sondages (en particulier des sond ages carottés)
sont des plus précieux car ils permettent de voir la roche et de prélever des
échantillons. Mais ils ne fournissent que des informations ponctuelles qui sont
en général insuffisantes . En effet le nombre des sondages est forcément limité
vu leur coût élevé, surtout lorsque la couverture dépasse plusieurs centaines
de mètres . L'exécution des sondages doit être envisagée en liaison étroite avec
le levé géologique et les prospections géophysiques. ils restent utilisés seuls
quand on ne peut effectuer ni levé de surface ni géophysique, par exemple
en zone très urbanisée .

Dans les cas les plus fréquents, les résultats des sondages doivent permettre,
avec un maximum d'efficacité, la confirmation des hypothèses concernant la
structure du massif faites à partir du levé de surface et l'étalonnage de la
géophysique .

De plus les sondages permettent de prélever des échantillons aux fins d'essais
de laboratoire et d'effectuer un certain nombre d'essais in situ (diagraphies,
mesures de la perméabilité in situ, mesures des modules et des contraintes,. . .) .
,
Géologiquement parlant les sondages sont directement utilisés pour déterminer
la nature du sol ou de la roche et le degré de fissuration des roches : relevé
détaillé des carottes, détermination du RQD (Rock Quality Designation -
D . DEERE), photographies couleurs des caisses de. carottes, interprétation de
l'enregistrement des paramètres de forage, . . .

Les sond ages peuvent être, pour l'inclinaison


verticaux, les plus classiquement réalisés ;
horizontaux ou inclinés, plus difficiles à exécuter, pour les zones des têtes,
les tunnels courts ou les structures à couches obliques et homogènes;

et pour la nature :
carottés en totalité (faible à moyenne couverture) ou partiellement (forte
couverture) ;
destructifs avec enregistrement des paramètres de forage: vitesse instantanée
d'avancement de l'outil, poussée appliquée sur l'outil, couple du moteur

32
de rotation (forages réalisés en rotation ou rotopercussion), pression du fluide
de de forage, vibration réfléchie (pour les forages réalisés par percussion). En parti-
culier grâce à la numérisation des résultats d'enregistrement, l'interprétation a
pu fair e de gros progrès jusqu'à des corrélations avec les caractéristiques géo-
techniques des terrains reconnus .
que 'En terrain difficile ou mal reconnu on effectue aussi des sondag es à l' avance-
de · .ment. Ceux-ci sont généralement destructifs avec enregistrement de paramètres
· et sont effectués pendan t un poste d'entretien du matériel.

.:2.5. RECONNAISSA NCES HYDROGÉOLOGIQUES

tés) ; ; 2.5.1. Objectifs


des
ont 'c: Les reconnaissances et étu des hydrogéologiques doivent être effectuées en même
nité · temps que les reconna issances et études géologiques et elles ont pour but de
nes déterminer :
.vec les formations aquifères et les terrains imperméables ;
euls
le régime hydraulique (nappes, circulations souterraines,. .. )
lple
la perm éabilité des terra ins ;
les réseaux karstiques éventuels.
Ire,
t la Ces renseignements permettent de définir
, la ",'. la nature des venues d'eau possibles le long du tracé
leur cha rge, leur débit , la composition chimique et minéralogique des eaux
(choix dès ciments,.. . ) ;
sais
.ies, les traitements envisageables (rabattement, drainage, étanchement,. . . ) .
..). Comme pour la géologie, on rappelle les classifications AffES concernant les
iner conditio ns hydrogéologiques. \
levé
n -
1 de Tableau 2.8
Classification A.F.TES. selon la charge hydraulique

Classe Charge hydraulique H en m au-dessus Terme descriptif


du radier de l'ouvrage souterrain
t es,
H 1 < 10 m faible
H 2 de 10 à 100 m moyenne
H 3 > 100 m forte
orle

mée
leur

33
Tableau 2.9
Classification A.F.TE S. selon la perméabilité

Classe Perméabilité K en mIs Terme descriptif

K 1 < 10- 8 mis très faible à faible

K 2 10- 8 à 10- 6 mIs faible à moyenne

K 3 10- 6 à 10- 4 miS moyenne à forte

K 4 > 10-'-4 mis forte à très forte

Selon les cas , on ret ient la perméabilité de la matrice ou la perméabilité due


aux discontinuités comme la plus représentative du massif.

2.5.2. Moyens de reconnaissances hydrogéologiques


2.5.2.1. Inventaire des données existantes

• Documents et études donnant des indications sur les nappes et les ca-
ractéristiques hydrauliques des terrains dans la zone concernée (sondages
antérieurs, pompages, banque de données BRGM pour la piézométrie,
documents IFP,.. . ) ;
• Inventaire des circulations souterraines (banque de données BRGM, expé-
rience des clubs sp éléo locaux ,. .. ) ; ..
• Documents climatiques et météorologiques ;
• Archives de construction d'ouvrages souterrains dans des conditions analogues
ou situés à proximité, puits de pompage en site urbain ,. ..

2.5.2.2. Levé hydrogéologique de surface

Il est effectué en même temps que le levé géologique et peut comprendre


le relevé des sources , puits,. . .
le relevé des zones d'infiltration
les mesures de débit des sources et puits (à répéter pour pouvoir prendre en
com pte les variations saisonn ières), la recherche ou le contrôle des trajets
par tra ceurs (fluorescéine , isotopes, nuages salins,... ).

Les synthèses des levés géologiques et hydrogéologiques figurent généralement


sur le même document.

34
2.5.2.3. Géophysique
~.

',.
. La méthode de résistivité électrique (voir tableau 2.7) peut servir pour la
, recherche des nappes , pour la recherche de la profondeur et de la continuité
": d'un horizon étanche (argileux ou marneux) sous une formation perméable
(calcaire ou gréseuse par exemple) . L'interprétation des données électriques
.:
3'
-
~-
est délicate. Elles doivent être étalonnées par sondages.

2.5.2.4. Sondages

.Les sondages, quelque soit leur type, vont permettre d'effectuer des observa-
tio ns et des mesures in situ très utiles à la compréhension de l'environnement
hydrogéologique de l'ouvrage projeté. Il s'agit principalement :
- d'observati ons pendant l' exécution du sondage comme pertes partielles ou
totales du fluide de forage, venues d ' eaù dan s le forage, traces de circulation
d'eau repérées sur les carottes...
'. - de la pose de piézomètres (ou.même de cellules de mesure de pression inter-
stitielle) pour préciser les niveaux de la ou des nappes, leur interd épendance
éventuelle, la réa ction aux agents atmos phériques ;
- d'essais in situ pour quantifier les caractéristiques des terrains (perméabilité)
et de la nappe (extension, coefficient d 'emmagasinement, transmissivité,.. .) ;
Ces essais sont décrits rapidement dans le paragraphe qui suit.
- citons également les essais au micromoulinet en forage, qui donne une vision
continue de la perméabilité tout le lon g du forage ;
- et, pour mémoire, les essais en vraie grandeur (galerie d'essai en charge).

2.5.2.5. Mesures de perméabilité en place dans les sondages

Les mesures de perméabilité se font par injection d' eau (Lugeon - Lefranc -
Nasberg) ou par pompage (Dup uit par exemple).

La perméabilité Lugeon demande la mesure du débit qui s'écoule sous une pres-
sion effective de 1 MPa et sur une longueur de 1 m à travers les parois d'un forage
(diamètre généralement compris entre 70 et 80 mm). L 'unité Lugeon
(l litre/ mètre/minute) correspond grossièrement K = 10-7 rn/s. L'essai s'effec-
tue en général sur une tranche de forage de 3 à 5 m de longueur.

L'essai Lefranc-Mandel sert à déterminer la perméabilité d' alluvions situées sous


la nappe à partir d'un forage de diamètre 2 T dont le tubage est prolongé par
une crépine de longueur L. La profondeur de la zone à essayer étant située à
la profondeur H sous la cote de la nappe , on ajoute une hauteur d'eau dH.
Connaissant le débit Q absorbé pour maintenir dH constant, on calcule :

35
Q
K=
C. dH

47f
avec c
~ . (LOge !:.-) _ _1
L r 2H
L'essai Nasberg mesure la ' perméabilité des alluvions au-dessus de la nap pe,
D ans un forage de diamètre 2 T, on envoie dans le tubage prolongé par une
"

,' crépine, la quantité d'eau Q permettant de maintenir un e hauteur d'eau h dans


la partie cr épinëe du forage. Le coefficient de perméabilité est alors
l
(
0,423 2h h
.
K = - 2- · Q · loglO-
h r
(avec 12 < -T < 50)
'

Enfin , l' essai de pompage (Dupuit par exemple) consiste à pomper, par un puits
crépi né de ra yon r, l'eau qui baigne le terrain perméable adjacent supposé repo -
ser sur une couche imperméable constituant le fond de la crépine et l'origine des
cotes de nappe. H étant la cote de la nappe à une distance R du centre du puit s
et ho étant la cote à laquelle le pompage d'un débit Q maintient l'eau dans ce
puits, la formule de Dupuit, en nappe libre,s ' écrit :

;
" i i
! :
2 Q L og -R
H 2 - ho=-
7fK e T

Le choix de ces méthodes peut s'effectuer :


selon le but poursuivi : pour l'estimation des fuites en terrain rocheux,
c'est l'essai Lugeon qui est le plus employé ; en alluvions, tous les essais
peuvent être utilisés. Pour la recherche de l'étanchéité du massif, des
mesures ponctuelles de perméabilité peuvent se faire par essai Lugeon
(rocher) ou essais Lefranc (alluvions) et être complétées par des mesures
piézométriques. Pour l'étude d'un rabattement de nappe, des essais de
pompage sont nécessaires ;
selon la nature du terrain : en terrain rocheux avec fissuration homogène
et assez fine, l'essai Lugeon donne de bons résultats. En terrain karstique,
il ne s'agit plus d'apprécier une perméabilité globale, mais il faut faire une
étude détaillée du niveau hydrographique souterrain . Dans les alluvions,
le choix des méthodes est vaste et il y a intérêt à faire des essais des
différents types pour les contrôler les uns par les autres. En terrain sec
seuls les essais par injection d'eau ou d'air sont possibles ;
selon les possibilités du chantier: les essais types Lugeon ou Lefranc peuvent
s'exécuter à peu de frais dans des sondages même de petit diamètre. Les
essais de pompage, par contre, sonr.relativement coûteux,

36
':2.6. RECONNAISSANCES GÉOTECHNIQUES
~.

~2.6. 1 . Objectifs

~ .es reconnaissances et études géotechniques complètent celles réalisées par la


éologie et l'hydrogéologie.

~1i~s doivent permettre de préciser la description des terrains traversés, leur


étai de cont raintes in situ et de prévoir leur comportement pendant l'exécution
p~is l'exploitation de l'ouvrage, enfin , de définir les méthodes d'exécution, le
dil11ensionnement des ouvrages, les précautions particulières et/ou les traitements
sMciaux à envisager pendant la construction. Pour compléter les classifications
dbnnées dans les paragraphes précédents, on rappelle cidessous les classifications
APTES concernant les caractéristiques mécaniques des roches.
'~ ..

Tableau 2.10
Classification A.F.TES. selon l'indice de qualité la

Classe Indice de Densité de fis- Oualité


continuité de la sures, pores
roche la % (1) et min é ra ux
altérés

la 1 100 à 90 nulle très haute


la 2 90 à 75 faible haute
la 3 75 à 50 moyenne moyenne
10 4 50 à 25 élevée basse
la 5 25 à 0 très élevée très basse

(1) Pour la d éfinition de l'indice de qualité IQ, voir § 2 .8.2.3.

Tab leau 2.11


Classifica tion A.F.T.E.S. selon la résistance à la compress ion simple

~.,
- '. Classe Résistance Rc en MPa Description

R 1 > 200 Résistance très élevée


R 2 200 à 60 Résistance élevée
R 3 60 à 20 Résistance moyenne
R 4 20 à 6 Résistance faible
R 5 < 6 Résistance très faible
Tableau 2.12
Classification A.F.T.E.S. selo n l' état des contraintes naturelles
en fonction du rapport ~o
1·· .
,
1. Rc étant la résistance à la compression uniaxiale de la roche et
'1 "
ao la contrainte principale majeure dans le plan de l'ouvrage considéré

Classe Rapport Re/uO Description de l'état


des contraintes naturelles

CN 1 > 4 faible
eN 2 4 à 2 moyen
CN 3 < 2 fort

j ,!' .
i Mi
r i -
l" , ' Tableau 2.13
h,;
,1;,.....
: Classification A.F.T.E.S. selon le module de déformabilité
'~~;" l !"

r ..
Il'i'
".: ,
1 Classe Module E(t) en MPa Description
:,1 ,",
:1 i ~
l' '
:

DM 1 > 30000 Très faible défonnabilité


: ",:"'' 1,
, DM 2 30 000 à 10 000 Faible défonnabilité
i
1 Ilj
' II
l'
li
;
DM 3 10 000 à 3 000 Moyenne déformabilité
l , "II ,1 DM 4 3000à1000 Forte déformabilité
j" 'l ,,:
,( ,' j DM 5 < 1 000 Très forte déformabilité

'' 1.,'1' ,' i ,11


l ,' , 1
"

'1
" ' • 1 1 E (t) est dét ermin é par un essai à la plaque (§ 2.7 .2). Il corresp ond à la tangente
',:, " à l a courbe enveloppe des courbes effort-d éplacement établies au cours de
.:
i'! .'iI:" :, cycles de chargement susccessifs cr oissants.
J
,l, i'::'1
l ':.' 2.6.2. Moyens de reconnaissances géotechniques
! )
, .'
2.6.2.1. Inventaire des données existantes

• Documents et étu des donnant des ind ications sur les car actéristiques mécaniques
des sols et des r oches dans des conditions analogues ;
• Archives de constru cti on d'ouvra ges souterrains situés à proximi té ou dans des
ma ssifs similaires.

38
.6.2.2. Géophysique

t~s mo dules dynamiques sont reliés aux vitesses sismiques des onde s longitu-
àirîàles et transversales. Ils peuvent être déterminés par des essais sismiques
siinples à l'échelle de la dizaine de mètres par les métho des « cross-hole » ,
<~Tdown-hole » et « up-hole » entre deux forages.
"i, 'méthode « cross-hole » pe rmet de mesurer, ent re deux poin ts situés à la
"êfue 'cote dans deux forages, les vitesses des ondes longitudinales et transversales
et : Ùci ,sur toute la profondeur des fora ges. On détermine ainsi les modules
4YnJimiques et le coefficient de Poisson suivant la direct ion hori zonta le.
""e; ,'méthodes « down-hole » et « up-hole » permettent de mesurer entre deux
ior~ges ces mêmes vitesses avec des trajets proches de la verticale . Le « down-
fio le » est caractérisé par un sens émission-réception de haut en bas. On
détermine alors les modules dynamiques et le coefficient de Poisson suivant la
,dit èction verticale.
ift~ ,~ éthode des « panneaux sismiques » (ou « tomographies sismiques ») est le
} déve!op pement bidimensionnel des m éthodes pr écédentes avec traitement infor-
~i'hi.ati que des données . Cette méthode donne la carte des vitesses d' ondes entre
"Ues deux forages . Elle détecte notamment les zones fracturées ou faillées, les vides
,",i mportants ou, au contraire, les noyaux durs (boulders .. .).
,~bLa Petite Sismique, méthode particulière, mise au point par B. SCHNEIDER
;') (1 967), est généralement effectuée dans les galeries de reconnaissance s (voir para-
,;< ;graphe 2.7.2.).

~f'2 . 6 . 2 . 3 . Sondages
.';
i-:
Ils vont permettre d'effectuer des me sures in situ et, éventuellement, des pr él ève-
ments d'échantillons (cas des sondages carottés) pour des essais de laboratoire.
Les principaux essais et mesures in situ sont :
.:-"
, - pour mémoire, l'établissement du RQD, l'interprétation des enregistrements
des paramètres du forage , les essais sismiques « cross-hole » « down-hole »
et « up-hole », les panneaux sismiques;
- les mesures de contraintes in situ soit par sur carott age, soit par fracturation
hydraulique (voir aussi § 2.7.2) ;
les diagraphies instantanées (paramètres de forage) ;
les diagraphies différées en forage: elles donnent des informations sur les
paramètres physiques des terrains. Elles sont décrites dans le tableau 2.14
suivant.
Le principal intérêt des diagraphies est d'effectuer de nombreuses corrélations,
par exemple pour localiser des accidents particuliers ou préciser le détail de
structures, à des prix bas (coût relativement peu élevé des sondages destruc-
tifs et des diagraphies et rapidité d 'exécution des uns et des autres) ;
l'essai de pénétration statique peut donner des informations utilisables dan s
le cas d'un tunnel for é dans un salau une roche meuble et sous faibl e couver-
ture et pour le dimensionnement des ouvrages de tête situés dans des sols ;

39
Tableau 2.14
Résumé des diagraphies
, ,

PRINCIPALES
DIAGRAPHIES APPAREILS
INFORMATIONS
FOURNIES

CAROTTAGE
ÉLECTRIQUE
• Résistivité (normale et · U mite des couches • Dispos itif quadripôle
latérale) • Résistivité des couches

• Polarisation spontanée • Localisation des niveaux . Sonde de mesure de cou-


perméables rants de potentiel
• Résistivité de l'eau

CARROTTAGE
RADIOACTIF

NATUREL:
• Rayon gamma • Distinction des couches • Sonde munie d'un comp-
argileuses teur à scintillations
PROVOQUÉ :
• Rayon gamma-gamma • Mesures de la densité
et porosité des roches -sourca radioactive plus
• Neutron - neutron • Mesure de la teneur en détecteur
eau volumique des ro-
ches

CAROTTAGE \
SISMIQUE
,
• Log sismique • Vitesse longitudinale • Emetteur de choc
-Arnortissement

• Log sonique • Vitesse transversale •Vibration continue


·Amortissement (état de
fissuration, porosité)

,
'.
1: ,
!l
: l' 1

'l' :i !i
" 1

i :I I
:!
i
, '

40
':{ians les sols et les roches tendres, l'essai pressiométrique permet de définir
. ~ois param ètres qualitatifs des terrains , à savoir le module de déformation,
1tpression de fluage et la press ion limite ; bien qu e non normalisés, les essais
$cy cle(s) semblent prometteurs car ils permettent la détermination d' un module
"'élastique » de déchargement (parallèlement à ce qui est pratiqué avec le dila-
frtètre et les essais à la: plaque pour les roches) ,
~ns les roches, l'essai de déformabilité au dilatomètre mesure la variation
ali.,diamètre d'un forage sous j'effet d'une pression radiale.
':~é'ssai est conduit par cycles successifs croissants et les courbes effort dé-
'him ation permettent de déterminer le module du rocher (premier charge-
nent, rechargement, fluage, etc . . .). Son interprétation est du même type
~e celui de l'essai à la plaque (§ 2.7.2).

Essais de laboratoire

i !:i se bornera à citer les essais les plus utilisés dans le cadre des reconnaissances
des ouvrages souterrains.

"il Sols
l\.~,~

i ssais d'identification : masse volumique, teneur en eau naturelle, indice des vides,
•'? "ies d'Atterberg, granulométrie et sédimentométrie, essai au bleu, minéralogie.
:·,p our déterminer les caractéristiques mécaniques des sols et calculer la déforma-
,tHon de surface: essais de cisaillement à la boîte, essais triaxiaux, essais oedom é-
,itriques, essais de gonflement, essais de compression simple, . ..
v-v., ~--: ."'
;.<.• -

.<.:' ~ Roches
';.- . D~nsité sèche, porosité, teneur en eau naturelle, min éralogie, pétrographie sur
" lame mince, vitesse du son, essais de compression simple, mesures du module
;d'Young et du coeffi cient de Poisson, essais Franklin et brésilien pour la dét er-
' mination des caractéristiques mécaniques de la roche.
Essais de cisaillement à la boîte pour la détermination des caractéristiques de joint.
" .Essais triaxiaux, oedométriques, essais de gonflement , essais d'altérabilité, analyses
. minéralogiques pour les roches tendres et susceptibles d'évoluer rapidement (ma r-
nes, anhydrites, .. .).
Essais particuliers (abrasivité, forabilité, .. .) nécessaires à l'étud e d 'emploi de machi-
:nes à forer (voi r paragraphe 2.8.).

: Il faut retenir que la validité des résultats de tous ces essais est liée à la qualité
, des échantillons pr élevés et à leur représentativité. Les spécifications techniques
,concernant ces prélèvements (par exemple utilisation du double ou triple carot-
tier , ou carottier à câble, ... ) doivent donc être clairement définies dès le début
,
des reconnaissances.
.: .

41
2.7. GALERIE DE RECONNAISSANCE

2.7.1. Objet d'une galerie de reconnaissance

Véritable préfiguration de l'ouvrage final, une galerie de reconnaissance perme t


d'évaluer au mieux les difficultés de réalisation de l'ouvrage projeté .
Une telle galerie permet entre autres :
l'observation visuelle du terrain et l'établi ssement d'un relevé géologique
détaillé ;
l'observation des conditions hydrog ëologiques, en particulier le type des
venues d'eau (ponctuelles ou diffuses), la mesu re des débits en fonction
de l'avancement du front de taille et des condit ions mété orologiques, l'in-
fluence de l'eau sur la tenu e des terrains, la reconnaissance des karsts,
les prélèvements pour ana lyse chimique et mesure de températu re. Il est
également possible d'exécut er des forages depuis la galerie qui permettron t
d'effectuer des mesures de perméabilité, de pression et de débit ;
les essais et mesures géot echniques in situ (§ 2.7.2) ;
les mesures de défor mations (chapitre 9) ;
les prélèvements d'échantill ons pour essais de laboratoire (§ 2.6.2.4.)
dans une section élargie aux dimensions finales, les essais en vraie grand eur
des procédés d'exécution envisageables (§ 2.7.3) .
La galerie de reconnaissance permet ainsi d'obtenir toutes les donn ées géologi-
ques, hydrogëologiques et géotechniques nécessaires à l'établissemen t d'un projet
d'exécution déta illé. Néanmoins devant son coût relativement élevé comparé à
la plupart des autres moyens de reconnaissance , une galerie de reconnaissance
n'est généralement utilisée que dans le cadre de certains tunne ls :
les grandes cavités souterraines (par exemple usine hydroélectrique souter-
raine) dans des terrains de qualité moyenne à mauvaise ; .
les tunnels autoroutiers ou galeries hydrauliques de grande section dans dés
terrains de qualité médiocre à mauvaise ;
les tunnels de plus petite section dans des terrains de mauvaise qualité.
Il convient également de comparer le prix de revient d'une telle galerie de
reconnaissance avec celui de forages de grande profondeur au vu des rens ei-
gneme nts retirés de l' une et des autres, d'autan t plus que la galerie peut parfois
être implant ée de telle manière qu' elle trouve son utilité soit pendant l'exécution
des travaux (par exemp le lieu de traitement des zones difficiles, ventilation, ...),
soit pour l'exploitation (galerie de service, de drainage, de ventilation). On évi-
tera cependant de trop s'approcher de la clé de voûte, surtout si la galerie pré-
cède de longtemps l'excavation principale, afin de ne pas décomprimer le r ocher
en un e zone aussi sensible. Dans ce contexte, une philosophie simple, caractéri-
sant des situations extrê mes, serait la suivante :
les sondages sont préférables pour les tunnels peu profonds, où il est
important de connaître la nature .des terrains de couverture; il s'agit

42
. également de la solution la plus économique ;
<:::. :lâ'- galerie est préférable pour les tunnels au rocher sous très forte couverture ,
::t'f~ëc de nombreuses incertitudes, où les sondages carottés sont très onéreux.
. ~,. ,

~t
&.:;: ~" .
m :t.:Essais et mesures in situ
n peu( utiliser la galerie de reconnaissance pour réaliser des essais et mesures in
itû~~mloumiront des données géotechniques des plus utiles pour l'établissement
i(f.".. . •• ..

- st J?! ~t .

l1~~de ces essais est généralement faible comparé à celui de l'excavation


. . -'âlerie de reconnaissance proprement dite.
~ .. ,'.

l tho.de du vérin plat est en France la plus utilisée du fait' de Sa iaèiiité de


è'ii'œuvre. Elle permet-de mesurer les contraintes à:Ia paroi duscuterrain,
''':Iansversalement que 'longitudinalement. . La libération . des . c9nir~iiites
p'ro\,(Jquée par une saignée effectuée à la paroi par 'une . s~ie "efrcùlaii:e
• ~~ - ' . - l '
marltée.5 ..
Des plots ont é~ préalablement scellés de, part et ",d'a\ltrs;:, .d é.-la
:0-- • " • •" ; ; . -. • • • . • ' ". ; • •

aié\l, (P.9ur. mesurer 1e rapprochement de ses lèvres.. Un" vérlfl., :p1ilt,'sertu-


crrcuJâirë"est introduit dans la saignée et permet de r établi rIles çô~Ùiiirttës,
'é~'!'~dife "de ramener l'écartement des plots à leur écartement 'initIâL ' La
niesurei;.dë~ la pression du vérin est une mesure ,fiable. ' Si, ' l;hYpci~è.s·;( d'un
corn ' rfèment élastique linéaire du massif autour de.la galerie est vraisemblable,
p,èü({èn déduire les contraintes 'principales dans Ie massif. Par contre, si
" é:l"ônrtations de la roche à la paroi de la cavité 'sont supérieures à celles
orres~rliJant ' à sa résistance maximale, les valeurs mesurées des contraintes
a . p':âtoi 'constituent seulement une indication sur la résistance de la roche
~,~taux de déformation qu'elle a subi.
" ::'.;"" ;
.::;,; .
' . ' rè's en forage (par surcarottage) sont basées sur l'observation des défor-
4,oIl"riilduites dans la roche par un relâchement local des contraint es. Le pas-
a e;:d~<!éformations mesur ées aux contraintes préexistantes sup pose la connais-
ance (!ê)âloi de comportement de la roche; le plus souvent , l'hypothèse d' élas-
.. N'u éaire est admise. Ces méthodes sont de mise en oeuvre délicat e et fournis-
-YàIeurs dispersées. Il faut donc multiplier les mesures pour obtenir des
..'m oyens significatifs. Par contre, les contraintes mesurées sont faible-
-..uericées
. . .. par l'excavation, ces mesures pouvant être effectuées jusqu'à
~.~

~ parements .
:ci
.'li{it également effectuer des essais de fracturation hydraulique dans des forages
és depuis la galerie de reconnaissance.

43
Galerie de reconnaissance - Section d'essai

Essai au vérin plat Essai à la plaque

44
• Mesures de déformabilité du rocher
Biles sont réalisées par l'essai à la plaque . La déformabilité est déterminée à partir
:. de la mesure des déplacements de différents points du rocher sous l'influence
". d1une charge appliquée par l'intermédiaire d'une plaque rigide. L'examen de la
forme des courbes effort-déplacement des cycles de chargem ent-déchargement
est sans doute encore plus important et plus utile que les valeurs des modules de
.déformation tirées de l'essai; l'essai à la plaque étant un essai de chargement
.: et non pas de déchargement, il ne peut renseigner sur le comportement du
rocher antérieur à l'essai, qui est en fait le seul à avoir une signification pour
"le projet du tunnel. Cet essai, relativement coûteux, doit donc être réalisé
à bon escient avec comme but l'étude de nombreux critères, autres que les
': simples modules . TI permet en particulier une classification des massifs rocheux
, comme le propose par exemple B. SCHNEID ER (figure 2.5).
Charg e JI!
~

P • 1 g; 1
1 =>

8p
Cp f-i~1
cp=- - 1ë 1
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-; 1
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-:r
1! ~
Q
.l=
0 ,1 1 Déform ations
2 élastique s
gl
a:
c
's
-,
0,01 1 1
o 1 Déplacement 0 4 10 20 30 Cg
8p C

Fig. 2.5 - Essai à la plaque. Classification de B. SCHNEIDER (1967)

• Mesures de convergence, extensométrie en forage (voir chap. 9)

• Essais de « petite sismique »

Cette méthode s'intéresse à des volumes rocheux limités do nt on recherche les


caract éristiques géotechniques alors que la sismique réfraction classique concerne
des structures étendues dont on veut connaître la géométrie. Le principe de la
méthode consiste non seulement à mesurer les vitesses des ondes longitudinales
et transversales sur des profils de 15 à 40 m de longueur , mais aussi à analyser
le spectre du signal reçu , sa longueur d'onde et la perte d'énergie le long du par-'
cours. Ces différents paramètres ont été corrélés empiriquement sur de nombreux
massifs rocheux avec la fracturation (densité, nature, remplissage) et la qualité
de la matrice rocheuse (essai sclérométrique). B. SCHNEIDER (1990) donne plu-
sieurs corrélations expérimentales, dont on reproduit en figure 2.6, celle donnant
à partir de la fréquence de la deuxième arrivée d' onde, un ordre de grandeur du
module élastique du massif tel qu 'on pourrait l'obtenir par exemple d'une cam-
pagne d'essais à la plaque (module des cycles déchargement-rechargement).

45
La figur e 2.7 permet de détermi ner d' une part l'état de « compacité» du terrain
(ro cher normalement compact ou état neutre, rocher desserré, décomprimé, rocher
comprimé à fortes contraintes internes) et d'autre part le type de soutènement
à mettre en place dans une gal erie de 6 m de diamètre enviro n. Les deux paramè-
tre s sont l'indice scléro métrique caractérisant la matrice ro cheuse et la vitesse de
la deuxième arrivée d' onde caractérisant la densité de fr acturation du massif
rocheux.

li. BAN

15000

10000

*TCH
/:
5000
__ L"'~ __
! MBR
ILl MLP
"'cv
o soo 1000
Fréq uence de la 2 ...... arri vée ( Hz)

PKL : P.K. Leroux KSB : Kasseb


HVD : Hendrik Verwoerd, dolerite TCH : Ta Chien
HVA : Hendrik Verwoerd, arg ilite MUA : Maung , andésite amont
BAN : Bakurmen MDA : Maung, and ésite aval
BET : Béton de masse MBR : Maung , brèche
CHD : Chambouchard MLP : Malpasset
VGL : Vouglans TMC : Terre noyau Mont Cenis
Nota : Tous ces essais ont été faits en souterrains.

Fig. 2.6. - Corrélation expérimentale entre modules élastiques et fréquences


(d 'après 8 . SCHNEIDER)

La « petite sismique », qui ne demande qu'un matériel léger, est une méthode
rapide et économique d'identification-du massif étudié à l'échelle des dimensions
intéressant l'ingénieur, mais nécessite pour ce faire une galerie de reconnaissance.

2.7.3. Section d'essai élargie


Une section d'essai élargie est parfois jugée nécessaire dans la galerie de
reconna issance. Ses dimensions seront celles, ou s'approcheront de celles du

46
J . PKL
1 50 ,/

f
~
•ft Ml
~

30

20

CD ZOne de rocher décomprimé


10
o Etat neutre

CV Zone de rocher comprimé

3000 _
o 1000 2000
VItessede la 2- asrtvée d'onde( m I s )

• . Point moyen représentatif d'un site

 Profil individuel dans unezonecintrée

o Profil individueldans une zone boulonnée

O Profil incfrviduerdansunezonesanssoutènement

Nota : Résultats valables pour des tunnels de 6 m de diamètre.

.d; Fig. 2.7. - Estimation du soutènement en fonction de critères sismiques


et sclérométriques (d'après B. SCHNEIDER)

. _ p~l:définitif. On pourra y expérimenter les méthodes de soutènement et


-d'ïij~èdon , et éventuelle ment les procédés d'excavation (plan de tir, rendement
d~ù.9-é · machine à forer à attaque ponctu elle,. .. ).
~ -;" "'",,. -
• .o.... ,~..,;: ; .

~O.u~,Q9!lner toute son efficacité à cette section d'essai, diverses mesures pourron t
étre}'éffectuées telles que mesures des pressions de terrain (cellules de pression
tai!:), mesures de convergence, mesures de déformation à l'intérieur du massif
ext.
.. ç. . psomètres
;. en forage) , essais d'arrachement de boulons,. ..

-c;:i>~ divers types de mesures, qu i peuvent d'ailleurs être égale ment effectuées
.. ~'iâ·.·galerie de petit e section, sont décrits au chapitre 9 « Auscultation » .

47
!

1
2.8. RECONNAISSANces SPÉCIFIQUeS A LA MÉCANISATION
DE L'EXCAVATION
il
2.8.1. Objectifs

Dans le cadre des études préalables à un chantier mécanisé, les principales


caractéristiques définissant l'aptitude d'une roche à être pénétrée et détruite
par un outil sont :

la résistance intrinsèque, c'est-à-dire, les caractéristiques mécaniques qui


déterminent l'énergie que la machine devra transme ttre à l'out il pour remp lir
son rôle ;
l'abrasivité qui conditionne l'efficacité et le taux de re mplacement des outils;
les discontinuités qui jouent un rôle important dans les pressions de rupture
sous J'action conjuguée des outils.

.v : 1 Quelques critères complémentaires, déjà examinés par ailleurs, sont égalemen t


i i ".
nécessaires pour l'étud e des caractéristiques des tunneliers, tels que :
l'hydrogéologie et les venues d'e au prévisibles à proximité du fro nt de taille ;
la hauteur de couverture et les contraintes naturelles.

Dans le cas de terrains très déformables sous forte couverture, les risques de
coincement de la jupe doivent être étudiés et la réalisati on d'une surcoupe par
un outil périphérique ne ,suffit pas toujours à éliminer ce risque .

2.8:2. Moyens

La comparaison avec des ouvrages analogues (dimensions et caractéristiques


des terrains) doit être étudiée avec attention pour en tirer les enseignements
nécessaires au choix de la machine à forer. \
Les essais de laboratoire les plus couramment utilisés sont rapportés ci-après."
Pour plus de détails on pourra se reporter aux recommand ations du groupe 4
de l'AFrES. Il faut noter que les résultats de ces essais n'auronr .de valeur
représentative que s'ils concernent un nombre suffisant d'échantillons et il est
import ant que tous les résultats d'essais figurent dans le dossier géotechnique ,
et non de simples moyennes.

2.8.2.1. Essais de résistance

• Résistance à la compression simple : cet essai est couramment utilisé


malgré tous ses défauts (grande dispersion des résultats, influence du mode
opératoire,. .. ).

• Résistance à la traction - essai brésilien : cet essai d'une grande simplicité


et de faible dispersion renseigne sur la résistance de la matrice, sans être
trop influencé par les discontinuités.

48
N ESSAI FRA NKLI N
Abaque de correcnon en foncl ion du 0

l
[te
......: ...... --
i'. .........
ui r""': ..... t-.
lir ....... -t--
..... r-t--
e E31'--- r- t--r-
o ~ -r--t--
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~

e..·
(
"""'-
r-..... --
---
, ............
,
<,
<, ...... - r--
,. 0,3
30 40 50 60 70 80 90 100
s. Diomël re de la car ot t e en mm
~.
1 1 1 1 1 1
.' AW BW NW HW PW
15 (50 )
l1i'Jmëtres normalisës

Fig. 2.8 - Essai Franklin : abaque de correction en fonction du diamètre


de la carotte testée (d'après document SIMR)

• Essai Franklin ou « Point Load test » : cet essai simple et économique


peut être réalisé en grand nombre et directement sur le chantier des
reconnaissances (E. BROCH, J .A. FRANKLIN, 1972). Les résultats sont
obtenus sous la forme d'un indice de résistance Is . Il existe une corrélation
directe entre Is et la résistance en compression uniaxiale Re ,
Z . BIEN1AWSK1 pr opose pour une carotte 0 50 mm : Re = 23 1s(50).

La SIMR et l'APTES proposent un abaque (voir figure 2.8) qui permet de


déterminer Is(50) à partir d'une mesure sur une carotte de diamèt re différent.

49
• Résistance à la fragmentation pa r chocs : l'essai Los An geles permet
tester la fragili té e t la broyabilité de la roche ; l'essai de « fragmen tat
dynamique » du LCPC peut le re mplacer.
j.1
,1 ..
! • Au tres essa is: l'AFTES propose l'utilisation du test de dureté du CERCHA
de l'essai de forabilité de Toulouse et de l'essai de ténacité de Toulo u

2.8.2.2. Essais d'abrasivité

L'abrasivité d'une roche dépend de la nature des minéraux qui la constitu


(en particulier de la teneur en quartz), aussi l'analyse minéralogique donn .
elle des renseignements importants.
L'abrasivité peut être quantifiée par des essais spécifiques :
essai d'abrasivité du LCPC à utilise r de préférence pour le choix des molette
le test d'abrasivité CERCHAR' à utiliser de préférence pour le choix (
pICS.

La valeur du test CERCHAR varie pratiquement entre 1 et 10 et celle


l'abrasivité LCPC entre 1 et 300.

2.8.2.3. Détermination des discontinuités


L'indice de qualité lQ est souvent utili sé pour déterminer la mi cro-fissurati
d'u ne roche :
lQ = 100 V/ V;
avec:
VI vitesse de propagation des ondes longitudinales mesurées sur caro
VÎvitesse de propagation théorique de la ro che compacte , laquelle pe
en pr emi ère approximation être prise égale aux valeurs données dan s
tableau 2.15 (VI est fonction de la composition minéralogique déterr
née sur lame mince : Viest la mo yenne harmonique pondérée des vites
des minéraux pr ésents).

Tableau 2.15
Valeurs maximales de la vitesse du son sur échantillon
(d 'après recommandations du groupe 4 de J'AFTES)
:i
i 'j
4
:1 Type de roche vi (mis)
l"'
,
.1 GABBROS (roches silicatées, basiques) 7 000
1 BASALT ES 6500à7000
CALCAIRES 6000 à6500
QUARTZITES 6 000
GRANITES ET ROCHES GRANITIQUES 5500 à 6 000

Plus lQ est faible et plus la roche est affectée par des disco ntinuités qui fave
sent le travail des outils.

50
de 2.9 . RECONNAISSANCES PENDANT L'EXÉCUTI ON
ion DES TRAVAUX
:K .S. LANE (1975) et P. LONDE (1977) ont largement insisté sur les buts
:R, . recherchés par les reconnaissances et les mesures à exécuter pendant les travaux.
se. P. LONDE (1977) les définissait ainsi :
r ". ' "Prévenir suffisamment à l'avance pour qu'une intervention corrective soit
1, possible et éviter des désordres, notamment des ruptures, et leurs cons ë-
i· . ";~<' quences désastreuses sur la sécurité du personnel et sur le prix des travaux .
ent
" Z~;,1: Contrôler certaines données spécifiques, soit qu'elles aient une signification
e'·t· - contractuelle (débit des venues d'eau, justification des hors profils, tassements
• admissibles de la surface du terrain naturel , intensité de la précontraint e,
.... . quantité de boulons, etc.), soit qu'elles soient nécessaires à mieux connaitre
.".'.
'
:les
' ~é _<;,, : , pour y adapter le projet (traversée d'une zone de faille, d'une roche
"",. .. gonflante, etc.), soit qu'elles méritent d'être bien connues en prévision
d'un litige, soit enfin que leur mesure améliore nos connaissances pour
une bonne maintenance de l'ouvrage en service ou pour un meilleur projet
de ......1','... d'ouvrages futurs.
~ '). , : Réduire les incertitudes relat ives aux hypothèses faites sur les paramètres
<, <~ ./ du projet ; ce qui augmente la confiance qu'on a en définitive dans le
.n' . comportement du tunnel en service ; ce qui évite les dépenses inutiles d'un
il . , ~; c:..projet surdimensionné ; ce qui permet de ne pas tout fixer à l'avance et de
1 . prendre les décisions quant aux détails d'exécution en toute connaissance
>.",:: de cause.
Economiser en faisant des travaux « sur mesure » , qui sans cela seraient
nécessairement surdimensionnés.
te
.t , • Crédibiliser les méthodes modernes de construction des tunnels, à l'aide de
le données chiffrées convaincantes (par exemple, la réduction des convergences
ID- par le soutènement immédiat) ."
.~s

Les reconnaissances que l'on peut effectuer en cours de travaux sont du même
type que celles décrites précédemment. li s'agit principalement :
des sondages à l'avancement qui donnent des informations sur les terrains à
traverser et les venues d'eau éventuelles dans le ou les jours qui suivent, et qui
préviennent ainsi des accidents géologiques repérés antérieurement ou non ;
de la galerie pilote dont l'objectif est le même que ci-dessus, qui est exécutée
dans les cas où elle est utile à l'exploitation de l'ouvrage futur , et dans
les cas de terrains prévus difficiles.

.On peut citer comme exemples la galerie sous le massif de BELLEDONE de l'amé-
nagement Arc-Isère, où les difficultés énormes rencontrées pour la traversée de
plusieurs accidents ont imposé la mise en oeuvre de sondages à l'avancement. La
galerie de service du projet TRANSMANCHE LINK a servi de galerie pilote
puisqu'elle précéda de 1 000 rn minimum le creusement des deux tunnels princi-
paux. Dans cette galerie pilote, des sondages en direction des futurs tunnels ont

51
été exécutés pour reconnaître, not amment, les limite s (toit et base) de la craie ;
bleue dans laquelle ils devaient être excavés.
Les mesures que l'on peut effectuer dans une galerie pilote et dans le tunnel .c.'
proprement dit, sont décrites au chapitre 9 « Auscultation » ,

2.10. CONCLUSION
Il faut retenir que l'arsenal des moyens de reconnaissances est considérable, ..;
mais que la caractéristique principale d'une campagne de reconnai ssances utile
est le choix à bon escient des moyens nécessaires et complémentaires pour
atteindre les objectifs recherchés.

Ces objectifs peuvent évoluer au fur et à mesure de l'exécution des reconnais-


sances ; le budget prévisionnel doit donc en tenir compte pour permettre la
mise en œuvre de moyens supplémentaires.

Le ~ével oPdPement édnorn~e des moy1enlsbde ca~cul mis à laddilsposition du cO~fceptelur


s'onen te ans ce omame vers ' ë a oranon d e mo è es représentati s, pus

qu'explicatifs, qui permettent de rendre compte des comportements réels observés l
dans la nature. Il en découle toute l'importance accordée aux observations in j
situ et aux analyses des phénomènes naturels ou résultant de l'action humaine . j

Enfin ce sont toutes les observations et constatations effectuées sur les chantiers
qui forment l'expérience, condition principale d'études à la fois réalistes et bien
faites.

52
'aie CHAPITRE 3

~
hel
r
Classification des massifs
A-ocheux et
[e, \:prédimensionnement des
",~o u vrag es souterrains

"3.1. INTRODUCTION
~ Austade des études préliminaires, on dimensionne fréquemment les ouvrages
souterrains à partir des classifications des massifs rocheux ; ces méthodes sont
en effet rapides d'emploi, donc économiques.

Il existe de nombreuses méthodes de classification se basant sur différents


'paramètres géotechniques. C'est le choix de ces paramètres et la façon de
les utiliser pour l~ dimensionnement de l'ouvrage qui font la différence d'une
méthode à l'autre.
v
Après une présentation de l'historique de ces méthodes et des pnnclpes qui
lès régissent, le présent chapitre expose les méthodes empiriques actuellement
e,s plus utilisées , à savoir celles de
.. l'AFŒS
Z. BIENIAWSKI
N. BARTON.

.2. HISTORIQUE DES MÉTHODES EMPIRIQUES DE DIMEN-


, .:, SIONNEMENT
Les premières méthodes de dimensionnement des tunnels considéraient que
le soutènement (cintres) ou le revêtement définitif devait supporter le poids
d'un volume de terrain décomprimé situé à l'intérieur d'une zone en forme
de cloche (fig. 3.1). Les dimensions de cette Cloche étaient déterminées par
des formules empiriques basées sur l'expérience acquise. Le soutènement ou
le revêtement était ensuite calculé généralement par la méthode des réactions
hyperst atiques (§ 4.4 .) .

53
,
_.
Ces méthodes sont quelque peu dépassées actuellement du fait que les techniques ···
1 ·.·· ;

d'exécution ont beaucoup diminué les effets de décompressi on. De plus à grande
profondeur les effets de décompression élastiques préd ominent (voir§ 4.3.) et
ce type de méthode n'est pas applicable .

3.2.1. Méthode empirique de K. TERZAGHI

La méthode la plus utilisée fut Iongtcmpsla méthode de K. TERZAGHI (1946)


qui classe les milieux rocheux en neuf .catégories en fonction d'observations
qualitatives.

La hauteur de terrai n décomprimé pesant sur le soutènement est ensuite donnée


par la formule générale :

dans laquelle (fig. 3.1.)

Hp = Hauteur de la surcha rge de terrain uniformém ent répartie suivant


l'horizontale (selon le tableau 3.1. )

B = Largeur de la galerie .

Ht = Hauteur de la galerie .

K = Coefficient variable avec la nature et la texture du terrain


(tableau 3.1).

Une fo rmule analytique fonction des caractéristiques mécaniques du terrain.est


également donnée au chapitre 4 (§ 4.4.3.2.). .
Cette méthode est théoriquement applica ble aux tu nnels à moyenne profondeur '
pour lesquels la ha uteur de couverture H est supérieur à 1,5 (B + Ht) .

Niveau du t er rai n natu rel


.' .
'\,. '

Fig. 3.1 - Zone décomprimée au-dessus


H d'une cavité (d'après K. TERZAGHI)
I Hp
1

, i:

:. ,
Ht

54
Tableau 3.1
Hauteur de terrain dé comprimé au-dessus d'un tunnel
(d'après M. PROCTOR et K. TERZAGHI)

Nature de la roche Charge Hp (1) Remarques

1 - Dure et intacte oà 0,25 .B Quelques ancrages s'il y


a chute de pierres

2 - Dure et stratifiée oà 0,5 B Soutènement léger

3 - Massive avec oà 0,25 B La charge peut changer


quelques joints brusquement d'un point
à un autre

4 - Modérément 0,25 à 0,35 (B + Htl Pas de pression latérale


ébouleuse

5 - Très ébouleuse 0,35 à 1,10 (B + Htl Peu ou pas de pression


latérale

6 - Complètement 1,10 (B+ Ht) Pression latérale consi-


broyée dérable
mais ch.imiquementin-
tacte

7 - Roche fluante à 1,10 à 2,10 (B + Htl Grande pression latérale


profondeur modérée Cintres circulaires recom-
mandés

8 - Roche f1u ante à 2,10 à 4,50 (B + Htl Grande pression latérale


grande profondeur Cintres circulaires recom-
mandés

9 - Roche gonflante Jusqu'à 75 m indépen- Cintres circulaires -


dant de (B + Htl Dans les cas extrêmes,
utiliser des cintres coulis-
sants .

toit en tunnel est présumé en dessous du niveau hydrostatique.


S'il est situé au-dessus, les valeurs donn ées pour les roches 4 à 6 devront être réduites de 50 %.

55
3.2.2. Méthode de M. PROTODIAKONOV
D'autres auteurs on t proposé par la suite d'a utres formules pour des domaine:
d'emploi plus spécifiques.
C'est le cas de la méthode découlant de la théorie de M. PROTODIAKONO\
qui s'est généralisée grâce aux bonnes expériences faites pendant la constructior
des tunnels du métro soviétique . Elle est basée sur la recherche de la forme dt
la vo ûte de terrain décomprimée au-dessus de l'excavation. Selon cette théorie
cette vo ûte est de for me parabolique. Sa hauteur Hp vaut
b
Hp = 2f

où :
• b est la base de la parabole (fig. 3.1) . La valeur de b est donnée par la formule:

b= B+2Ht tg (~ - ~)
• f est un coefficient de résistance , fonction des caractéristiques du matér iau .
Les valeurs de f en te rrai n rocheux sont indiquées dans le tableau 3.2.
En terrain granulaire , M. PROTODIAKONOV considère que f = tg é ,

Tab leau 3.2


Coefficient de résistance f des roches
(d'après M. PROTODJAKONOVj

.Nature de la roche Description Masse volu- Coefficient de


mique (t/m3 ) résistance f

Résistance extrême- Basaltes, quartzites 2,8-3,0 20 ,


ment élevée granits les plus durs

Résistance élevée Roches granitiques- 2,6-2,7 10


Grès et calcaires de
très bonne tenue

Roche de bonne Calcaires légèrement 2,5 8


tenue fracturés - Grès de
bonne tenue

Roche assez résis- Grès ordinaire 2,4 6


'1 tante

,.
1 Résistance moyenne Schistes divers - 2,4-2,6 3
1
Mames compactes

Roche meuble Argiles compactes - 2,0-2,2 1


Alluvions cohérentes -

Sols argileux

56
r
~.
Cette méthode serait satisfaisante pour les tunnels situés à une profondeur H
telle que
nes b b
~. -2f < H <-f
vv·
f; -
Ion : Lorsque la hauteur de couverture est plus faible, le soutènement devrait ëtre
de ~: :d imensionn é
en tenant compte de la pression gëostatique totale (Pv = "tH)
r{~,
" Les deux méthodes précédentes ne sont plus guère utilisées à l'heure actuelle,
, ~aU:f éventuellement dans le cas de calcul de cintres lourds, notamment avec
'Ia m éthode des réactions hyperstatiques (§ 4.4) pour des tunnels peu profon ds
, en rocher altéré ou très fracturé (certains tunnels de métro par exemple) .

. 3.2.3.Méthode de H. LAUFFER et développements actuels


H. LAUFFER (1958) apporta une amélioration importante à ce type de méthode
(fig. 3.2). La classification du terrain qu'il propose considère deux paramètres
.fondamentaux pour la conception d'un ouvrage sou te rra in, à savoir :
u~

..
,.'
~
- la portée active, c'est-à-dire la plus petite des longueur s suivantes que l'on
peut laisser sans soutènement :
• soit la dimens ion maxim ale de l' excavation,
• soit la distance entre le front de taille et le soutènement ;
- le temps de tenue du terrain sur cette portée.
:-

Dans l'application pratiqu e, H . LAUFFER se basait sur des observations


qualitatives, généra lement faites en galerie de reconnaissance, afin d'extrapole r
les résultats aux dimensions de l'ouvrage projeté.

SOUTÈNEME NT P LACÉ L OI N DU FR ON T

ôCJI
SOU TÈ NE ME NT PLA CE P RÈ S OU F R ONT
u

"

o Scut ên ement

a) Définition de la portée active /*


I mn IOmll 1heure 1 jour 1 l !T'Ois 1
w moirlt

b) Diagramme de classification
QlI lC~ 10 0 ons

Fig. 3.2 - Classifica tion des roches (d'après H. LAUFFER)


J

57
Les méthodes modernes de classification ont pour la plupart conservé la notion
de ces deux paramètres . Les progrès ont porté sur la méthode de classification
elle-même et sur les recomman dations de soutènement qui en découlent.

Pour classer le rocher, il fau t définir un certain nombre de para mètres quantifiables
qui puissent recouvrir toutes les qualités de rocher .

Le paramètre le plus utilisé est le R. Q .D. (voir définition au 3.3.).

D . DEERE (1964, et al, 1966, 1970) et d'aut res comme A . MERRITT (1968)
basaien t leur méthode de classification des ouvra ges souterrains principalement
sur ce paramètre (figure 3.3).

ROD 0/0
100
Pas de soutènement

50

60 Boulons d'ancrage

40

20
Cintres

5 10

PORTEE DU TUNNEL

Fig. 3.3 - Type de soutènement en fonction du R.Q.D. et


de la portée du tunnel (d'après A. MERR1TT).

Actuellement , d'autres paramètre s ont été ajoutés tels qu e par exemple la résis-
tance de la matrice rocheuse, la nature et le degré d 'altération des discontinuités ,
leur pendage vis-à-vis de l'ouvrage, etc .

De façon générale la difficulté est grande de classer le rocher sur des paramètres
aussi quantitatifs que possible et surtout d'en déduire le mode, voire même la
quantité de soutènement nécessaire à la stabilité de l'ouvrage.

Les méthodes actuellement les plus utilisées sont


- les classifications de l'AFfES (§ 3.4) ;
- la classification de Z. BIENIAWSKI (§ 3.5)
- la classification de N . BARTàN (§ 3.6) .

58 .J
Aucune méthode ne peut garantir les recommanda tion s de soutènement aux
~':. quelles elle aboutit. Aussi doivent-elles être utilisées avec prudence, l'idéal étant
~, . d'appliquer simultanément plusieurs méthodes et d'en confronter les résultats .
;""Ces méthodes sont commentées globalement au paragraphe 3.8.

if3.3. ROCK aUALITY DESIGNATION (R.a.D.)


""
_Cl,:.o;..; _

...•
"; '-e R.Q.D. fut proposé par D . DEERE en 1964. il est déterminé à partir
des observat ions faites sur les échan tillons prélevés dans un sondage carotté .

100 X longueur totale des morceaux> 10em


R.Q .D. -
longueur de la passe de carottage

,~\ Par longueur des morceaux d'une dimension supérieure à 10 cm, il faut
~,::; entendre morceaux de roche saine. Par exemple, on peut extraire des
• <l.
'''';':"carottes de plusieurs décimètres dans de la mylonite ; un tel échantillon
i"/ " 'ne peut être considéré co mme morceau de plus de 10 cm.
..,...'\C"
~-

;;:r ~ On calcule fréquemment le R Q.D . pour chaque mètre de carottage. La '


longueur de la passe de carottage est alors de 1 m.

' . il convient d'utiliser un carottier de diamètre supérieur au moins à 50 mm


pour que les morceaux de roche saine ne soient pas cassés en cours de
prélèvement.
,
; On utilise la valeur du RQ.D. pour classer le rocher suivant sa qualité (tableau
;3.3),
"
< .

Tableau 3.3
Classification du rocher en fonction du R.Q.D.
(d'après D. DEERE)

R.O.D. Désignation

o. 25 Très médiocre
25 - 50 Médiocre
50 - 75 Moyen
75 - 90 Bon
90 - 100 Excellent

59
3.4. RECOMMANDATIONS DE L'AFTES
Le groupe de travail n" 1 de l'AflES (géologie-géotechnique) a établi en
1978 un texte de recommandations pour la description des massifs rocheux en
s'inspirant des définitions proposées par la SIMR . Les paramètres de classification
corre spondant sont donnés au chapitre 2 (§ 2.4 .1, 2.5.1 et 2.6.1) .
Le groupe de travail n? 7 (Soutèn ement et revêtement) a , de son coté , établi un
texte de recommandations portant sur « le choix d'un type de soutènement en
galerie » à parti r de la description du massif rocheux (1974, 1982), succinctement
présenté ici.
Pour chaque critère de classification et pour tous les types de soutènement un
tableau indique en fonction de la valeur du paramètre qui caractérise le critère
en question, si le soutènement considéré est particulièrement recommandé,
possible, mal adapté ou en principe impossible.
Le tableau 3.4 est donné ici à titre d'exemple . La superposition des résultats rela-
tifs à chacun des critères doit permettre de sélectionner le type de soutènement
le plus approprié. Co ntrairement aux méth odes de N. BARTON et Z. BlE-
NIAWSKI, que l' on examinera dans les par agraphes qui suivent , les rec omman-
dations de l'AFTES abouti ssent à un choix de type de soutènement et non à un
dimen sionn ement.
Tableau 3.4
Exemple de recommandations de l'AFTES relatives
au ch oix du type de soutènement en fonction
de la valeur des paramètres décrivant les discontinuités

h . .... 1
.' < !, .... I.u

• .. .. . '•
Cllltr es ... ..n -s
o ~
~~

s ., •
~
· , . .-. : ..
~~
Di .c on t inuit •• g,i;
. ;: < .~

.. U. g :; ; , .
(C.. .... I . . . . -_ _ ....I __
. <
o"
0
<
o'
.ti
~ -
e ::: " -
"" CI ~ ~ ~ <
0 o. = 5. 0
. ""dIIC~

;;
.m; ~ ~ l ~: .~
l~ ~
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famIlles Or le"l ~l . ol'l esœ cereem 0 Ci CS ~ ~ O cs 'J F= 0- dJ
N' '" '" l'X
• X X X 0< Y >< ><
Na

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Or2 ewOr3
.,
. 1' .3 •

X
X
X
X X
X X IX
x 1><
X

X
X X
X ><
•• • • X X X- l'>< X x X-
"3 .. .. . 1~0fl ..... 53 • • X Y 0< >< X
Gu N 4 54 X • • • • 1'><
y
>< X
5S X • X ~- Il:-- X X

N' 0 X • X >< • • • X • X X

2 1 Sols ( R5 et R 6 ) sons obj et


Gr ;;; Avec grilloQe cont inu
N oto : (t l Pour 10 famille 10 pl us dense 8p :: Avec béton projeté
BI :: Avec blindoQ e bois Ou mét al li que
{2 J s ce ue roen t au mortier de préf érence
ô 10 rês ine lo r sque les f in uru Soi t pc r tic ul ier ement recommandé
,ont ouv.r t..
l nett em ent favora ble )
Soit possible à condit ion Que d'outru
LEG ENDE o crit èr es soient pnrticutièr eme nt
favora bles (plutôt favorable)
Soit tres mal adaoré bienqu'eventueUe ment
!il pos~l e (p lutat défa voroble)

Soit en pri ncipe impossible ( nett ement


défavorable )

60
.1
i 3.5 ~ MÉTHODE DE Z. BIENIAWSKI
r"' n ':'3.5.1. Détermination du « Rock Mass Ratio" et de la classe
~->

n - de rocher
, , . ,._ .
on •
,~ ,

.'Z: BIENIAWSKI (1973, 1983) utilise cinq paramètres pour classer les roches
'h'; 'la résistance à la compression simple ou essai Franklin (pour les roches dures).
'_ 2~ + le R.Q.D, pour caractériser la qualité du rocher (§ 3.3).
_'3t2l' espacement des joints. Le terme joint comprend tous les types de dis-
. ~ t continuités (stra tification, schistosité, fractures, diaclases) .
'4' iïit nature des joints.
:-:- i L _' . ' 0"

St =les venues d'eau .


,c<ic-
" haque paramètre reçoit une note (voir tableau 3.5) pour aboutir par add ition
à une note globale caractérisant la qualité du rocher.
: :~ t
Cette appréciation générale de la qualité du rocher doit ensuite ëtre ajustée
ppk tenir compte de l'orientation de la fracturation (tableau 3.6).
;"'1--
~:~!èS addition des notes obtenues pour les cinq paramètres pnncipaux, et
justement pour tenir compte de l'orientation de la fracturation, on utilise le
ableau 3.7. pour connaître :
o'.; : la classe du rocher (de très bon à très médiocre) .
" - (le temps pendant lequel une excavation est stable sans soutènement. On
:peut également utiliser la figure 3.4.
Min ut es H eur es J our s Mois A ns
E 10 ID
r:
z
20 ' ..10 ' 5 :i 345 10
23 45 10 20 .
III
, :2: 15m
- III . UMITE D .APPl.ICATION

: ~ 1Oa ·'~~~-E~§~~~~;;~~.y
i ::> BOlIoNE
mes
BONNE
10m
Sm
:g e H~-+--+--\--+':lr" ROCHE ROCHE 6m
5 H~-+--+--+7' Sm
.- r~
.' Cf)

Cf)
.•.,-+--+-..--,.;
4 H ' -r- 2 m
. III 3 ·H ..,;....-+-+ -7" 3m
I
ü '
o 2 H-'-V 2m
a:
:5
III lm
Q
III
'llJ
l- 5
a: O.5m
' 0
n,
10 102 103
TEMPS DE TENUE EN HEURES
Fig. 3.4 • Classification de Z. BIENIA WSKI
Tenue de l'excavation suivant la classe de rocher

61

Tableau 3.5
Méthode de Z. BIENIAWSKI
Paramètres de classification des roches et notes de pondération

PARAMETRES COEFFICIENTS
Indice IndiceFranklin
Résis· > 8MPa 4·8MPa 2·4MPa 1·2 MPa
Franklin non utilisable
tance
1 Résistance
de la 10-25 3-10 1·3
roche àla > 200MPa lDo-2ooMPa 50-1ooMPa 25-SOMPa
MPa MPa MPa
compression
Note 15 12 7 4 2 1 0

R.a,D, 90 ·100 75-90 50· 75 25 ·50 < 25


2
Note 20 17 13 8 3

Espacement des joints > 3m 1·3m 0,3 ·1 m 50 ·300 mm < SO m


3
Note 30 25 20 10 5
Surtaces lus-
Surtaces très SurtacesIégé- Surtaces légé- trées ou rem-
rugueuses rement rement plissage
non continues rugueuses rugueuses < 5mm Remplissage mou> 5mm ou
4 Naturedes joints Epontesen Epaisseur Epaisseur ou Joint Joints ouverts > 5mm
contact < 1mm < 1mm ouvert 1à Jointscontinus
Epontes non Epontes non Epontes alté- 5mm
altérées altérées rées Joints
continus
Note 25 20 12 6 0

Débitsur Aucune < 251/min 25-125 > 25 1/min


10m venue d'eau Vmin
Pression ' .
d'eau ,
Venues 0 0,0 · 0,2 0,2·0,5 > 0,5
5 contrainte
d'eau
principale
suintements pression
Hydre- problèmes sérieux de venues
Complètement sec (eau intersti- d'eau
géologie d'eau
tielle) modérée
Note 10 7 4 0

, .]
"

. fl:I'i,
,,~,
'.!'~'. if'
,lf.
•.. •' -;",.1.":"
: La note globale obtenue permettant de connaître la classe de rocher est courarr
:r i: . ! ~ :' . ment appelée « Roc k Mass Ratio » ou « R. M. R . ».

'.
i.: ..1:, .
i.·l Pour chaque classe de rocher , Z. BIENIAWSKI propose également des recom
'1' .' ..
t.: mandations sur le soutènement à mettre en place (tableau 3.8).
;;1u:1 ;' .'.,
,.. ~

. n'I i ,,:
i~li :.,: 'j : '
~~ '" , , ,. .
~~Ji. j / 1 62
'li,.1! 1'1j'l'
t 1
,l..1
.,. "''1··l l ;j,j!
Tableau 3.6
Note d'ajustement pour J'orientation des joints
~...
rt,
r-··
Direction parallèle à
_,'0Direction perpendiculaire à l'axe du tunnel
" axe du tunnel
Creusement du tunnel Creusement du tunnel
~ dans le sens dans le sens inverse
_-- - du pendage du pendage Pendage Pendage Pendage
45-90° 20-45° 0-20°
j Pendage Pendage Pendage Pendage
t:45-90° 20-45° 45-90° 20-45°
~Très Défavo- Très Défavo-
Favorable Moyen Moyen
fàvorable rable défavorable rable

Très Favorable Moyen Défavorable Très


favorable défavorable

o -2 - 5 - 10 - 12

Tableau 3.7
Classe de rocher suivant la classification de Z. BIENIAWSKI
après eppuoeüon de la note d'ajustement

100 • 81 80 - 61 60 • 41 40· 21 < 20

1 2 3 4 5
Très bon Bon Rocher Rocher Rocher très
rocher rocher moyen médiocre médiocre

10 ans 6 mois 1 semaine - ~5heurJ, 10mn pour


pour5m de pour 4 m pour3 mde pour1,5m 0,5 m de
portée de portée portée de portée portée

63
Tableau 3 .8
Recommandations d'avant-p rojet sommaire du soutènement
d'ap rès Z. Bieniawski
(tunnels de 5 à 12 m de p ortée, excavés à l'explosif)

TYPE DE SOUTENEMENT
BOULONS CINTRES
BETON PROJETE
Classe D'ANCRAGE (1) METALLIQUES
de la
roche Complé-
Complé-
Espa- Pié- ment de Espa-
ment Voûte Type
cement droits soutè ne- cement
d'ancrage
ment
1 G E N ERA LE ME N T P AS N E C E S SAI R E
Occasion-
nellement
2 1,5-2,0 m treillis 50 mm néant néant non rentable
soudé en
voûte
treillis
soudé + occasion-
30 mm de nellement
1,O-1,5 m béton pro- 100m m 50 mm treillis et cintres
3 1,5-2,0 m
jeté en légers
boulons si
voûte si nécessaire
nécessaire

treill is
treillis
soudé + Cintres
soudé et
30-50 mm moyens +
boulons de
4 O,5-1,Om de béton 150mm 100 mm 50 mm de 0,7-1 ,Sm
1,5 à 3 m
projeté en béton
d'espace- ;
voûte et en projeté
ment
piédroits ,

Immédiate-
ment 80 mm
treillis de béton
soudé bou- projeté puis
5 Non recommandé ~OOmm 150 mm Ions et cln- cintres O,7m
tres légers lourds à
l'av ance-
ment

(1) diamètre des boulons 2Smm, longueur 112 diamètre du tunnel, scellement réparti à la
, :1
résine
l'
i

64
5.2. Critère de rupture de HOEK et BROWN

~~ critère de rupture de massifs rocheux établi par E. HO EK et E.T. BROWN


a"~ne forme parabolique (figure 3.5). II dépend notamment de deux paramètres
et s dont la valeur est fo nction de l' état de fra cturation du rocher.
"
. - 't'
1-
nt

o cr 3' cr 'm Rc massif (J'

Fig. 3.5 - Critère de rupture de HOEK-BROWN


r - -"
i

I E~ 1988, E. HOEK et E .T. BROWN ont établi une corrélation empirique entre \
',j les paramètres m et s et la valeur du coefficient RMR calculé avec la méthode
l de Z. BIENIAWSKI.
,
1 ',; 3.5.2.2. Critère de rupture
,'1
~
,1
! :- ~L' équation de base définissant ce critère de rupture est la suivante :
i., uj = uj + -Jm . Re . uj + s . R~
,
" . où: 1..-0 .

la
~ uj est la contrainte effective principale majeure à la rupture ;
uj est la contrainte effective principale mineure à la rupture ;
m et s sont deux paramètres caractérisant le massif rocheux ;
Re est la résistance maximale en compression d'un échantillon de roche saine
(carotte de 50 mm de diamètre d'élancement 2, sans joint ni plan de foliation).

65
On en déduit :
la résistance à la compression simple de la masse rocheuse :
R e masse = Re {S

la résistan ce à la traction de la masse rocheuse :


Re
RI masse = - 2- (m - ..; m' + 4s)

3.5.2.3. Détermination empirique de m et s à partir de RMR


Dans le cas des tunnels (milieu confiné) et pour un massif rocheux présentant
à l'échelle du modèle de nombreux plans de discontinuités, les auteurs ont déter-
miné empiriquement une corrélation entre m et s et une valeur ajustée du coeffi-
cient RMR de Z . BIENIAWSKI :

RMR - 100)
m mi exp (
28

RM R - 100 )
s = exp (
9

mi est la valeur de m pour la roche intacte. Elle peut être déterminée à partir de
la nature de la matrice r ocheuse comme indiqué ci-après.

Valeur de
Nature de [a matri ce roch euse
~i

Roche carbonatée cristallisée (calcaire, dolomine, marb re) 7 ,

Roche s édlrnentaka argileu se ou à grains très fins


(marne, schiste, siltstone) 10

Roche grenue (grès, quartzite) 15

Roche ignée à grains très fins (andésite, rhyo lite, dolérite) 17

Roche métamorphi que et ign ée à grains moyens ou gros


(granit, gneiss, quartzo-diorite) 25

RMR est la valeur du « Rock Mass Ratio » de Z . BIENIAWSKI (tableau 3.5)


en donnant conventionnellement au paramètre 5 (venues d' eau) la valeur 10, qui
correspond à des conditions sans eau et ne prenant pas en compte la note d'ajus-

66
1

1
tement po ur l'orientation des joints (tableau 3.6). En effet, E. HOEK et E.T.
BROWN estiment que si on veut prendre en compte dans un modèle mathémati-
que l'orientation des joints ou la présence d'eau, il convient d' effectuer une appro-
che complémentaire à celle qu'ils proposent.

3.5. 2.4. Estimation des critères de MOHR-COULOMB , à partir de m et s

Les valeurs équivalentes de la cohésion c' et de l'angle de fro ttem ent cp' dans le
critère de MOHR-COULOMB ·peuvent être déterminées comme la tangent e au
critère de rupture de HOEK-BROWN.

On trouvera ci-après les équations permettant de calculer c' et cp' dans deux cas :
- pour une valeur donnée de la contrainte effective u~ ;
- pour une valeur donnée de la contrainte effective principale mineure uj.

• Calcul de c' et cp' pour une valeur donnée u~

16 (mu~ + S Re)
h = 1 +
3 m' Re

e= _1 (90 + arctan 1 )
3 V h3 - 1

1
V4 h 2 cos- 0 - 1

T~ = (cotan cp' _ cos cp') m. Re


8

c' = T~ - a~ tan cp'


~
• Calcul de c' et cp' pour une valeur donnée de U3

(ui - u:îF
u~ = ui + - - - -- - - -- - -
2 (ui - u:î) + mR e
2

7~ = (u~ - 1+ m Re
2 (ui - u:î)

67
'P' 90 - arcsin ( 2 T~ )
aJ-a]

c' = 7~ - a~ tan 'P'

3.5.2.5. Estimation du module de déformation d'un massif rocheux à parti


de RMR

J.-L . SERAFIM et J .-P. PEREIRA [1983] proposent une corrélation entre l,


module de déformation d'un massif rocheux CE en GP a) et la valeur de RMR
RM R - 10)
(
E = lO 40

3.5.2.6. Remarque sur les formules empiriques précédentes

Les auteurs de cet ouvrage ont estimé utile d'indiquer les formules qui sont cou
ramment utilisées en avant-projet à l'étranger. Ils recommandent de ne les utili
ser qu 'au stade des études préliminaires ou lorsque trop peu de données géotech
niques sont disponibles pour connaître plus précisément les caractéristiques d'ui
massif rocheux.

68
';6., MÉTHODE DE N. BARTON
:iF
Y6;1. Origine et principe de la méthode
'. BARTON a analysé plus de 200 cavités existantes, pour la plupart en
.urope et en Scandinavie (O. CECIL, 1970). Il s'est en particulier intéressé à
:·~';tabilité de l'excavation en fonction de la qualité du rocher selon un indice
Jartir
n?i( 'définit lui-même, des dimensions de la cavité ainsi que de la destination
rl.:...;·",· . :.
ë -l'Çluvrage (et al, 1974a, 1974b). Cette analyse lui a permis de classer ces
:r e le \~~~ges en un certain nombre de catégories (38 au total) dont il décrit le
I1R: oiHèriement (et al, 1974b, 1975).
-~f~ :'; '
.insi le projeteur peut désormais par cette méthode se référe r à des ouvrages
XJstimts similaires placés dans des conditions de roches similaires à celles qu'il
"él1'êoritre in-situ.
La classification aboutit donc à des recommandation s en matière de soutènement
qu'il convient néarun oins , comme pour les autres classifications, d'utiliser avec
:ou- la plus grande prudence. Le plus souvent , elle aboutit à un sur dimensionnement.
tili-
:ch-
'un ,3 .6.2. Calcul de l'indice de qualité Q du rocher et autres
: paramètres
.,',

L'indice de qualité Q est calculé à partir de six paramètres géotechniques


. combinés de la façon suivante

:' ",
Q = R .Q.D. . Jr. Jw
ln la 8RF
R.Q.D. est le « Rock Quality Designation » (paragraphe 3.3;). Lorsque le
,
R .O.D. est inférieur à 10, une valeur nominale de 10 est utilisée pour
i:t, le calcul de Q.
~

i Jn est représentatif du nombre de familles de joints :


tableau 3.9 (0,5 :;;; Jn :;;; 20),

~. r:;'
Jr est représentatif de la rugosité des joints les plu s faibles:
tableau 3.10 (I :;;; Jr :;;; 4),
t~

.', Ja est représentatif du degré d'altération des joints ou des caract éristiques
du matériau de remplissage:
tableau 3.11 (0,75 :;;; Ja :;;; 20),
J» est représentatif des conditions hydrogéologiques :
tableau 3.12 (0,05 :;;; Jw :;;; 1),
SRF (Stress Reduction Factor) est représentatif de l'état tectonique du massif:
tableau 3.13 (0,5 :;;; SRF :;;; 20).

69
.
L e quotient Jn
R .O.D . caract érise
. approximanvement
.. 1a ta i·11e des blocs roche ux,

-Jr 1a r ésistance
· . ·11ement des blocs en tre eux et SJ wF 1es cont ramtes
au crsai .
h " R
et forces actives.
Les valeurs à donner à ces param ètres sont définies dans les tableaux a nnoncés.
Après avoir calculé par la formule précédente l'indice de qu alité Q du ro cher,
les dimensions et la de stination de l'ouvrage aboutissent à l' un des 38 numéros
de catégorie d'ouvrages et de leurs soutènements (utilisation de la figure 3.6). Le
coefficient supplémentaire ESR (Excavation Support Ratio défini au tabl eau 3.14)
qui apparaît sur cette figure dans le terme des ordonnées est un coefficient
corr ecteur de di mension qui var ie de 0,8 à 3, 5 selo n la nature de l' ouvrage et
le caractère temporair e ou perm anent du soutènement à pr édime nsionner. A
partir de ESR, N . BARTON définit la dim ensi on équivalente de l' ouvrage :
_ largeur, diamètre ou hauteur (en m)
De - ESR
Les descriptions des 38 différentes catégories de soutènement envisagées par
N. BARTON sont décrites au paragraphe 3.6.3.

lMo)Ie~!
w ElceptionneHement Extrêmement Tr ès Pcrtrcct! Excepl
e mau vaise mauva ise Tres médiocre Médiocre Bonne bonne bonn e bonne 1
:;; /0 0 00
E
c
• 50 50
• 40 40
:: 30 30
lU 20
24 15 6 :..- 1
20
~

-- ~
>- 3 32 1- 23
i:: 14 L--
~
10 3 1o
-'
<{
!!t
> 5 5
:>
4 4
o 3
..... ~ ...... 3
lU

z
2
"'""[;;;
--- 29 1--
SOUTENEMENT ~N ,
INDI S PENSA B '
2

52
<Il
Z
1
---
lU
:l;
o J.-
I--' "

.001 .002 .00 4 .01 .0 2 .04 " .1 2 4 2 4 la 20 40 100 200 40 0 1000


OUALITE "DU MASSI FROC HEUX
0"' ROD x ....!!L x ~
Jn " Jo SRF

Fig. 3.6 - Classification de N. BARTON


Relation entre Q , De et les catégories de soutènement

70
Tableau 3 .9
Paramètre Jn description et indices

l .' · -

Indice des familles de joints Jn


..
A. Rocher massif, joints rares ou absents 0,5·1 ,0
B. Une famille de joints 2
C. Une famille + joints erratiques 3
D. Deux familles 4

E. Deux familles + joints erratiques 6
F. Trois familles 9
G. Trois familles + joints erratiques 12
H. Quatre familles ou plus, joints erratiques, fracturation
très dense, "morceaux de sucre" , etc... 15
J. Rocher broyé, meuble 20

" •., .

1 - Pour les croisements des galeries, adopter (3,0 x Jn)


2 - Pour les têtes d'accès, adopter (2,0 x Jn)
3 - Le paramètre Jn est souvent influencé par la foliation, la schistosité, le
clivage ou la stratification du rocher. Si ces phénomènes sont bien marqués,
il faut évidemment considérer ces joints parallèles comme une famille. Par
contre si peu de joints sont visibles, ou si la fréquence de rupture des
carottes par suite de ces phénomènes est faible, il convient alors d'en tenir
compte sous la rubrique « joints erratiques »' ,

71
Tab leau 3.10
Paramètre Jr - Description et indices

Note : 1 - Jr (et Ja du tableau suivant) doit être évalué pour la famille de joints la
moins résistante présente dans la zone étudiée. Cependant si la famille
qui présente la plus faible valeur Jr/Ja, est orientée favorablement pour la
stabilité de l'ouvrage, il se peut qu'une autre famille, moins favorablement
orientée, soit plus significative et il convient alors de considérer la valeur
de Jr/Ja de cette deuxième famille même si elle est plus élevée.
La valeur de Jr/Ja adoptée sera celle correspondant à la surface qui a la
plus grande probabilité d'amorcer la rupture.

Indice de rugosité des joints Jr

(a) Epontes en contact


et
(b) Epo ntes en contac t après cisaillement de moins
de 10 cm

A. Joints discontinus 4
B. Join ts ondulés , rugueux ou irrégu liers 3
C. Joints ond ulés, lisses 2
D. Joints ondulés , striés (lisses, luisants, polis) 1,5
E. Joints plans, rugueux ou irréguliers 1,5
F. Joints plans, lisses 1,0
G. Joints plans, striés 0,5

Note : 2 - Les descriptions se réfèrent à des éléments de petites ou moyennes dimensions.

:
Indice de rugosité des joints Jr

(c) Epontes hors contact après cisaillement

H. Zone argileuse d'épaisseur suffisante pour empêcher le


contact 1,0
J. Zone sableuse , graveleuse ou broyée d'épaisseur sut-
fisante pour empêcher le contact 1,0

Note: 3 - Majorer la valeur de 1,0 si l'espacement moyen des joints de la famille


. principale est supérieur à 3 m.

Note : 4 - Jr = 0,5 si les joints plans et stri és comportent des Iinéations et que ces
Iinéations sont orientées de telle sorte qu'elles peuvent amorcer une rupture.

72
Tableau 3.1 1
Paramètre J a - Description et indices

Note voir note 1 du t ableau précédent.

Indice d'al tération des joints <i> r


Ja
(approx .)

(a) Epontes en c ontact


A. Joint serré, recimenté, remp lissage dur, non- 0,75 -
radoucissant, étanche (par ex. quartz ou épidote)
B. Epontes non altérées , taches superficielles 1,00 25-35°
seulement
C. Epontes légèrement altérées , enduit minéral non- 2,00 25-30°
radoucissant, grains sableux, roche décomposée
sans argile, etc.
D. Enduits d'a rgile silteuse ou sableuse, faible teneur 3,00 20-25°
en argile (non-radoucissante)
E. Enduits argileux, radoucissants ou à faible frottement 4,00 8-16°
(par ex. kaolinite ou mica) ; également chlorite, talc,
gypse , graphite etc. et argiles gonflantes en petite
quantité (film discontinu, moins de 1 à 2 mm d'épais-
seur)

(b) Epontes en contact après cisaillement de


moins de 10 cm
F. Materiaux sableux, roche décomposée mais sans 4,00 25-30°
argile, etc.
G. Remplissage arg ileux fortement surconsolidé non- 6,00 16-24 °
radoucissant (continu , ép. < 5 mm)
H. Remplissage argileux moyennement ou légèrement 8,00 12-1 6°
surconsolidé et radoucissant (continu , ép . < 5 mm)
J. Remplissage d'argiles gonflantes, par ex. : montrno- 8,0-12,0 6-12°
rillonite (continu, ép . < 5 mm).
La valeurdeJa dépend du pourcentage d'éléments
gonflants, de l'alimentation en eau, etc.

(c) Epontes hors contact après cisaillement


': -
.;
K,L Zones ou bandes de roche décomposée ou broyée 6,0 ; 8,0
M. contenant de l'argile (pour les caractéristiques de ou 6-24°
l'argile voir G, H, J) 8,0-12,0
N. Zones ou bandes d 'argile silteuse ou sableuse, fai- 5,0 -
ble pourcentage d'argile (non-radoucissante)
O,P Zones ou bandes épaisses et continues d'argile (pour 10,0; 13,0
R. les caractéristiques de l'argile, voir G, H, J) ou 6-24°
13,0-20,0
i
Tab leau 3 .12
Paramètre Jw, Description et indices .!
,!1
i
~
1
î
Pression d'eau 1
Influence de l'eau en charge Jw approximative 1
(kg/cm2 ) i
A. Excavation à sec ou faibles venues d'eau 1,00 < 1,0 1
« 5 I/mn localement) J
B. Venues d'eau ou pressions faibles, débour- 0,66 1,0-2,5
1,
rage occasionnel au droit d'un joint
C. Fortes venues d'eau ou pression importante 0,50 2,5-10,0
dans du rocher de bonne tenue àjoints sans
remplissage
D. Fortes venues d'eau ou pression importante, 0,33 2,5-10,0
débourrages fréquents
E. Trés fortes venues d'eau lors des tirs, dimi- 0,20 - 0,10 > 10,0
nuant ensuite avec le temps
F. Très fortes venues d'eau ou pressions très 0,10 ·0,05 > 10,0
importantes sans réduction notable avec le
temps

Notes : 1 - Les indices C à F sont des estimations grossières. Prendre une valeur Jw
plus élevée dans le cas de la mise en place d'un dispositif de drainage
2 • Les problèmes particuliers liés à la formation de glace ne sont pas pris
en compte
Tableau 3 . 13
Paramètre SRF (Stress Reduction Factor)
Description et indices
·
"

(a) Ouvrage recoupant des zones de faiblesse provo-


quant la décompression du rocher lors du perce- SRF
ment

A. Zones de faiblesse fréquentes , contenant de l'argileou


du rocher décomposé chimiquement; rocher environ-
nant très décomprimé (toutes profondeurs) . 10,0
B. Zones de faiblesse individuelles, contenant de l'argile
ou du rocher décomposé chimiquement (prot. de l'exca-
vation .;; 50 m) 5,0
C. Zones de faiblesse individuelles, contenant de l'argile
ou du rocher décomposé chimiquement (prof. de l'exca-
vation > 50 m) 2,5
D. Nombreuses zones de cisaillement en rocher sain, sans
argile ; rocher environnant décomprimé (toutes proton-
deurs) 7,5
E. Zones de cisaillement individuelles en rocher sain, sans
argile (prof. de l'excavation s; 50 m) 5,0
F. Zones de cisaillement individuelles en rocher rigide, sans
argile (prof. de l'excavation> 50 m) 2,5
G. Joints ouverts, rochertrès fracturé et décomprimé, " mor-
ceaux de sucre ", etc... (toutes profondeurs) 5,0

'Notes : 1 - Réduire l'indice SRF de 25 à 50 % si les zones de cisaillement influent sur l'exca-
vation mais ne la traversent pas.

2 - Dans les cas des massifs rocheux contenant de "argile, il convient d'évaluer \
l'indice SRF pour les charges de décompression. La résistance de la matrice
rocheuse est alors peu significative. Par contre, dans le cas des massifs très
peu fracturés et sans argile, c'est la résistance de la matrice qui peut consti-
tuer « le plus faible maillon ", la stabilité dépend alors du rapport : con-
trainte/résistance du rocher (voir tableau 3.13 (b) et note 3).

75
Tableau 3. 13 (suite)

(b) Rocher sain, problèmes de con traintes


in situ Rclu1 Rtlu1 SRF

H. Contraintes faibles, excavation peu profonde > 200 > 13 2,5


J. Contraintes moyennes 200-10 13-0,66 1,0
K. Contraintes importantes, structure très ser-
rée (conditionnormalementfavorable à la sta- 10-5 0,66·0,33 0,5·2
bilité mais peut être défavorable à la tenue
des piédroits)
L. Quelques " coups de toit" (rocher massif) 5·2 ,5 0,33-0,16 5-10
M. " Coups de toit" importants (rocher massif) < 2,5 < 0,16 10-20

Notes : 3 - Si l'état de contraintes initiales est fortement anisotrope (lorsqu'il a pu êtr


mesuré) :
- pour 5 < ul/u3 < 10 : réduire Rc et At à 0,8 Rc et 0,8 Rt,
- pour ul/u3 > 10 : réduire Rc et Rt à 0,6 Rc et 0,6 Rt
Rc - résistance en compression uniaxiale
Rt - résistance en traction
e I _ contrainte principale majeure
u3 _ contrainte principale mineure
4 - Il est rare que la hauteur de couverture au-dessus du toit soit plus faibl
que la largeur de l'ouvrage. Si c'est le cas, il est suggéré de porte
l'indice SRF de 2,5 à 5 (voir H.).
5 - La résistance de la matrice (Rc et Rt) est évaluée dans la direction ql
est défavorable à la stabilité (particulièrement important dans le cas d
roches fortement anisotropes). De plus les échantillons doivent être saturé
lorsque cette condition correspond à la situation in situ. Pour les roche
susceptibles de se détériorer . au contact de l'eau, il faut prendre un
estimation très conservatrice de la résistance mécanique.

Tableau 3.13 (suite et fin)

(c) Rocher "poussant" (déformation plastique du


rocher sous j'action de fortes contraintes natu- SRF
r~lIes)

N. Rocher " poussant" à moyenne pression 5-10


O. Rocher " poussant" à forte pression 10-20
(d) Rocher gonflant (action chimique en fonction de
la présence d'eau) -&- SRF

P. Pressions de gonflement moyennes 5-10


Q. Pressions de gonflement importantes 10-15
Tableau 3.1 4
Coefficient ESR (Excavation Support Ratio)
pour divers types d'ouvrages souterrains

Nature de l'ouvrage ESR N

A. Galeries temporaires de mines, etc. env. 3,5? (2)


B. Puits verticaux :
- section circulaire env. 2,5? (0)
- section rectangulaire/carrée env . 2,O? (0)
C. Galeries permanentes de mines, galeries hydrauliques
d'aménagements hydro-électriques (à l'exclusion des
galeries à forte charge), galeries pilotes, etc. 1,6 (83)
D. Salles de stockage, usines de traitement d'eau, tunnels
secondaires routiers et ferroviaires, cheminées d'équi-
libre, galeries d'accès, etc. 1,3 (25)
E. Usines électriques, principaux tunnels routiers et ferro-
vialres , abris atomiques, entrées en galeries, croise-
ments , etc . 1,0 (79)
F. Usines nucléaires, gares ferroviaires, aménagements
sportifs ou publics, installations industrielles, etc. env. O,8? (2)

Note N représente le nombre de cas étudiés dans chaque catégorie ; la confiance


que l'on peut accorder à la valeur de ESR est donc fonction de ce nombre.

3.6.3. Prédimensionnement du soutènement à partir de la


classification de N. BARTON
Après avoir établi l'indice de qualité Q du rocher, les dimensions et la destina- .
tion de l'ouvrage, la figure 3.6 renvoie à l'un des 38 numéros de catégories de
soutènement décrits dans les tableaux 3.15 à ·3.18.

Les soutènements proposés s'appliquent avant tout au soutènement permanent


du toit. Néanmoins, N. BARTON propose d'évaluer le soutènement des
piédroits et les soutènements provisoires de la mërne façon en "utilisant 'les
indications' ci-dessous.

• Soutènement définitif des piédroits

Le plus souvent et pour des conditions moyennes de rocher on applique le dispo-


sitif prévu pour la voûte en multipliant par 1,5 la maille des ancrages et par 2/3
l'épaisseur de béton projeté. Si la roche est mauvaise, le même dispositif sera appli-
qué aux piédroits et même au radier. Les parois de grande hauteur sont à consi-
dérer en particulier. Une méthode empirique consiste aussi à multiplier l'indice
Q par 5 si Q > 10, par 2,5 si Q est compris entre 0,1 et 10, et à conserver la
valeur de Q si Q < 0,1.

77
On obtient ain si l'indice de qualité en piédroits Qp qui remplace la valeur de Q
sur la figur e 3.6. Pour le calcul de la dimension équivalente De, on considère
la hauteur de l'excavation.

• Soutènement provisoire

N. BARTON pense que l'on obtient une estima tion réaliste en remplaçant
ESR par 1,5.ESR
Q (voüte) par 5.Q (voûte)
Qp (piédroits) par 5. Qp (piédroits) .

• Légende des tableaux 3.15 à 3.18

sb - (Spot bolting) boulonnage local

B - (Systematic bolting) boulonnage systématique suivi de l'écartement des


boulons en m

(utg) - (Untensioned, grouted) passif, injecté

(tg) - (Tensioned) précontraint (coquille à expansion pour les massifs ré-


sistants, scellement au coulis et post-contraint pour les massifs très
médiocres - voir note XI)
S - (Shotcrete) béton projeté suivi de l'épaisseur en cm
(mr) - (Mesh reinforced) treillis soudé
clm - (Chain link mesh) grillage
CCA - (Cast Concrete Arch) revêtement en béton coffré suivi de l'épaisseur en cm
(sr) - (Steel reinforced) armature acier
,
.-!

Nota Les boulons sont supposés être de 020 mm . .~


::1
s
";jl

78
Tableau 3 .15
Méthode de N. BARTON
Soutènement des massifs de qualité "excellente, extrêmement bonne,
très bonne, bonne" Q = 1 000 à 10

Facteurs déterminants
Catégorie Voir
Ra O Jr Soutènement
Soutènement -Portée
- Notes
Jn Ja ESR
1· - - - sb (utg) -
2· - - - sb (utg) -
3· - -
.
- sb (utg) -
4· - - sb (utg) -
5· - - - sb (utg) -
6· - - - sb (utg) -
7· - - - sb (utg) -
8· - - - sb (utg) -
9 ;;. 20 - - sb (utg)
.{ "
< 20 - - B (utg) 2,5-3 m -
10 ;;. 30 - - B (utg) 2-3 m -
< 30 - - B (utg) 1,5-2 m -
+ clm
11· ;;. 30 - - B (tg) 2-3 m -
< 30 - - B (tg) 1,5-2 m -
+ clm
12· ;;. 30 - - B (tg) 2-3 m -
< 30 - - B (tg) 1,5-2 m -
+ clm
13 ;;. 10 ;;. 1,5 - sb (utg) 1
;;. 10 < 1,5 - B (utg) 1,5-2 m 1
< 10 ;;. 1,5 - B (utg) 1,5-2 m 1
< 10 < 1,5 - B (utg) 1,5-2 m 1
+ S 2-3 cm
14 ;;. 10 - ;;. 15 m B (tg) 1,5-2 m 1.11
+ clm
< 10 - ;;. 15 m B (tg) 1,5-2 m 1.11
+ S (mr) 5-10 cm
B (utg) 1,5-2 m 1.111
- - < 15m + cl m

• Estimation des auteurs, documentation insuffisante ne permettant pas une estimation sûre
du soutènement nécessaire.

79
Tab leau 3 .15 (s uite)

Facteurs déterminants
Catégorie Voir
RaD Jr Portée Soutènement
Soutènement Notes
Jn Ja ESR
15 > 10 - . B (tg) 1,5-2 m LlLIV
+ clm
,,;; 10 - - B (tg) 1,5-2 m LlI.IV
+ S (mr) 5-10 cm
16' > 15 - - B (tg) 1,5-2 m I.V.VI
Voir note XII + clm
,,;; 15 - - B (tg) 1,5-2 m I.V.VI
+ S (mr) 10-15cm

Note La nature du soutènement nécessaire pour les catégories 1 à 8 dépend de


la technique d'abattage utilisée. La méthode de découpage fin avec finition à
la main peut éliminer le soutènement. Les méthodes plus grossières pewent
nécessiter l'emploi d'une seule couche de béton projeté, notamment pour
les hauteurs d'excavation de plus de 25 m. Les expériences futures devront
permettre de distinguer entre les catégories 1 à 8.

80
Tabl eau 3 .16
Méthode de N. BARTON
Soutènement des massifs de qualité " moyenne » et " médiocre »
Q = 10 à 1

Facteurs déterminants
Catégorie Voir
RaD Jr Portée Soutènement
Soutènement Notes
Jn Ja ESR
17 > 30 - - sb (utg) 1
~ 1 0,';;; 30 - - B (utg) 1-1,5 m 1
< 10 - ~6m B (utg) 1-1,5 m 1
+ S 2-3 cm
< 10 - < 6m S 2-3 cm 1
18 > 5 - ~ 10 m B (tg)1-l ,5m 1.111
+ clm
> 5 < 10 m B (utg)1-1,5 m 1
+ clm
';;; 5 - ~ 10 m B (tg) 1-1,5 m 1.111
+ S2-3cm
';;; 5 < 10m B (utg) 1-1,5 m 1
+ S2-3 cm
19 - - ~ 20 m B (tg) 1-2 m 1.11.1V
+ S (mr) 10-15 cm
- - < 20m B (tg) 1-1,5 m 1.11
+ S (mr) 5-10 cm
20" - - ~ 35 m B (tg)1-2m LV.VI
Voir note XII + S (mr) 20-25 cm
- - < 35 m B (tg) 1-2 m LI1.1V
+ S (mr) 10-20 cm
21 ~ 12,5 ,;;; 0,75 - B (utg) 1 m 1
+ S2-3cm
< 12,5 ,;;; 0,75 - S 2,5-5 cm 1
- > 0,75 - B (utg) 1 m 1
22 >1 0, < 30 > 1,0 - B (utg) 1 m 1
+ clm
,;;; 10 > 1,0 - S 2,5-7,5 cm 1
< 30 .;;; 1,0 - B (utg) 1 m 1
+ S (mr) 2,5-5 cm
~ 30 - - B (utg) 1 m 1
23 - - ~ 15 m B (tg) 1-1,5 m 1.ILlV.VII
+ S (mr) 10-15 cm
- - < 15 m B (utg) 1-1,5 m
+ S (mr) 5-10 cm 1
24" - - ~ 30m B (tg) 1-1,5 m LV.VI
Voir note XII + S (mr) 15-30 cm
- - < 30 m B (tg) 1-1,5 m I.II.1V
+ S (mr) 10-15 cm

• Estimation des auteurs, documentation insuffisante ne permettant pas une estimation s'Ore.

81
, 'l ,
Tableau 3.17
Méthode de N. BARTON
Soutènement des massifs de qualité « très médiocre »
Q = 1,0 à 0,1

Facteurs déterminants
Catégorie Voir
ROO Jr Portée Soutènement
Soutènement Notes
Jn Ja ESR
25 > 10 > 0,5 - B (utg) 1 m 1
+ mrou clm
,;;; 10 > 0,5 - B (utg) 1 m 1
+ S (mr) 5 cm
- ,;;; 0,5 - B (tg) 1 m 1
+ S (mr) 5 cm
26 - - - B(tg)1m VIII.x.XI
+ S (mr) 5-7,5 cm
- - - B (utg) 1 m
+ S 2,5-5 cm I.IX
27 - - ", 12 m B(tg)1m I.IX
+ S(mr) 7,5-10 cm
- - < 12m B (utg) 1 m I.IX
+ S (mr) 5-7,5 cm
- - > 12m CCA 20-40 cm VIII.x.XI
+B(tg)1m
- - < 12m S (mr) 10-20 cm VIII.x.XI
+ B (tg) 1 m
28 * - - ", 30 m B (tg) 1 m
Voir note XII + . S (rnr) 30-40 cm I.IV .V.lX
- - ( ", 20 rn, B (tg) 1 m
< 30 rn) + S (mr) 20-30 cm I.II.1V.JX
- - < 20m B (tg) 1 m I.II.1X
+ S (mr) 15-20 cm
- - - CCA (sr) 30-100 cm IV.VIII.
+B(tg)1m x.xi
29 * > 5 > 0,25 - B (utg) 1 m -
+ S 2-3 cm
';;; 5 > 0,25 - B (utg) 1 m -
+ S (mr) 5 cm
- ,;;; 0,25 - B(tg)1m -
+ S (mr) 5 cm

* Estimation des auteurs, documentation insuffisante ne permettant pas une estimation süre.

82
Tableau 3.17 (suite)

Facteurs déterminants
Catégorie Voir
RQD Jr Portée Soutènement
Soutènement Notes
Jn Ja ESR
30 ;;;' 5 - - B (tg) l m IX
+ S 2,5-5 cm
< 5 - - S (mr) 5-7,5 cm IX
- - - B(tg)lm VIII.x.XI
+ S (mr) 5-7,5 cm
31 >4 - - B(tg)l m IX
+ S (mr) 5-12,5 cm
~4,~1, 5 - - S (mr) 7,5-25 cm IX
< 1,5 - - CCA20-40cm IX
+ B(tg) l m
- - - CCA (sr) 30-50 cm VII.x.XI
+ B (tg) 1 m
32 - - ;;;, 20m B (tg)lm II.IV.IX
Voir note XII + S (mr) 40-60 cm
- - < 20m B(tg)lm III.1V.IX
+ S (mr) 20-40 cm
- - - CCA (sr) 40-120 cm IV.VIII.
+B(tg)lm X.XI
~ ~!
. r~
i~
. -"
: .. , 1

, 1
Tableau 3. 18
! Méthode de N. BARTON
Soutènement des massifs de qualité
" extrêmemen t médiocre, exceptionnellement mauvaise " Q = 0,1 à 0,001

Facteurs déte rminants


Catégorie Voir
ROD Jr Portée Soutènement
Soutènement Notes
Jn Ja ESR
33 ' ;<: 2 - - B (tg) 1 m IX
+ S (mr) 2,5-5 cm
< 2 - - S (rnr) 5-10 cm IX
- - - S (mr) 7,5-15 cm VIII.X
34 ;<: 2 ;<: 0,25 - B (tg) 1 m IX
+ S (mr) 5-7,5 cm
< 2 ;<: 0,25 - S (mr) 7,5-15 cm IX
- < 0,25 - S (mr) 15-25 cm IX
- - - CCA (sr) 20-60 c m VIIIXXI
+ B (tg) 1 m
35 - - ;<: 15 m B (tg) 1 m lUX
Voir note XII + S (mr) 30-100 cm
- - ;<: 15 m CCA (sr) 60-200 cm VIIIXXI
+B(tg)1m Il
- - < 15 m B (tg) 1 m IX.III
+ S (mr) 20-75 cm
- - < 15 m CCA (sr) 40-1 50 cm VIII XXI.
+B (tg) 1 m III

36 ' - - - S (mr) 10-20 cm IX


- - - S (mr) 10-20 cm VIIIXXI
+ B (tg) 0,5-1,0 m
37 - - - S (mr) 20-60 cm IX ,
- - - S (mr) 20-60 cm VIIIXXI
+ B (tg) 0,5-1,0 m
38 - - ;<: 10 CCA (sr) 100-300 cm IX
Voir note XII I - - ;<: 10 CCA (sr) 100-300 cm VIIIXXI
+ B(tg) 1 m XI
- - < 10 S (mr) 70-200 cm IX
- - < 10 S (mr) 70-200 cm VIII.X.
+ B (tg) 1 m III.XI

• Estimation des auteurs, documentation insuffisante ne permettant pas une estimation süre.

84
Notes complémentaires aux tableaux 3.15 à 3.18

1- En cas de problèmes graves de « coup de toit » ou d'écaillage, on emploie


souvent des boulons précontraints à plaque d'appui de grandes dimensions,
écartement : 1 m environ (parfois jusqu'à 0,8 ml . le soutènement définitif
est mis en place après disparition du phénomène d'écaillage (R. SElMER-
OlSEN, 1970).

Il - Boulons de différentes longueurs dans le mème ouvrage - par exemple 3,


1 5 et 7 m.
r
i III - Boulons de différentes longueurs dans le mème ouvrage • par exemple 2,
3 et 4 m.

IV · l'action des boulons est souvent complétée par la mise en place de câbles
précontraints • écartement courant 2 à 4 m.

V· Boulons de différentes longueurs dans le même ouvrage • par exemple 6,


8 et 10 m.

VI · l 'action des boulons est souvent complétée par la mise en place de câbles
précontraints • écartement courant : 4 à 6 m.

VII· Dans plusieurs usines souterraines de l'ancienne génération se classant dans


cette catégorie le boulonnage systématique ou ponctuel a été employé avec
du grillage par endroit, et une voClte en béton (ép. 25 à 40 cm) pour
revêtement définitif.

i VIII • Cas concernant le gonflement, par exemple en présence de montrnorillonite


(avec alimentation en eau). En cas de forts gonflements un vide est ménagé
derrière le revêtement pour permettre ces mouvements. Voir R. SELMER·
OlSEN (1970). Dans la mesure du possible, on prévoit un dispositif de
1 IX·
drainage.

Cas ne concernant pas les argiles gonflantes ou les roches poussantes.

X - Cas concernant les roches • poussantes » généralement le soutènement


fortement rigide est utilisé comme soutènement permanent.

XI· Selon l'expérience des auteurs, en cas de gonflement ou de fortes poussées,


le soutènement provisoire nécessaire"avant la mise en place du revêtement en
béton (coulé ou projeté) peut comporter un boulonnage (boulons à expansion)
pour des valeurs suffisamment élevées du rapport R.Q.D.lJn (> 1,5), parfois
complété par du béton projeté. Pour un massif très fracturé ou broyé
(R.Q.DJJn <: 1,5, par exemple zone de cisaillement en « morceaux de
sucre » dans les quartzites), le soutènement provisoire peut consister en
plusieurs couches de béton projeté. On peut ajouter, après coulage ou
projection du béton, un boulonnage systématique (avec précontrainte) afin
de réduire la dissymétrie du chargement sur le béton, mais cette solution
peut s'avérer inefficace si R.Q.DJJn < 1,5, ou en présence d'argiles (à
moins d'injecter les boulons avant la précontrainte). Dans les massifs de très
médiocre qualité, on peut également obtenir une longueur d'ancrage suffisante

85
1
1
des boulons à l'aide de résines à prise rapide. En cas de problèmes très
J]
aigus de gonflement ou de fortes poussées, il faut prévoir de bétonner près ,l-,
du front d'attaque au besoin à l'abri d'un bouclier. Le front lui-même doit
parfois être également soutenu. ,

XII - Pour des raisons de sécur ité, le percement , ainsi que la mise en place du ~J
revêtement se fera souvent à l'aide de plusieurs galeries pilotes. Concerne ~
[es catégories 16, 20, 24, 28, 32 et 35 uniquement pour Portée/E8R > 15 m.
- .~
J
~
XIII - En cas de fortes poussées, il est normalement nécessaire de procéder
par galeries pilotes multiples pour le percement et la mise en place du
revêtement (voûte, piédroits, radier). Concerne la catégorie 38 uniquement
pour Portée/E8R > 10 m.

3.7. CLASSIFICATION DES ROCHES RELATIVE AU MODE


D'EXCAVATION D'APRES C. LOUIS
C. LOUIS (1974) a proposé une classification du rocher relative au mode
d'excavation de la cavité souterraine.

Cette classification constitue un bon complément aux méthodes précédemment


décrites qui visent à définir le soutènement.

La classification de C. LOUIS (figur e 3. 7) s'appuie sur les deu x caractéristique s


principales des massifs rocheux qui sont:
la résistance de la matrice rocheuse ;
- la fracturation. )

La résistance de la matrice rocheuse est caractérisée soit par la résistance à


la compression simple Re , soit par l'indice de résistance à la traction indirecte
mesuré par fendage d'un échantillon de forme quelconque entre pointes (essai
de type « Franklin » du § 2.8.2.1 ; l'indice de résistance à la traction indirecte ,
ft, est défini par ftF / S où F est la force de rupture de l'échantillon et S la
section de l'échantillon dans le plan de rupture . Cet indice est donc différent
de l'indice Franklin défini par fsF/D où D est la distance entre les pointes) .

La fracturation peut être caractérisée soit par le R .Q.D. soit par le module
de fra cturation Mf qui est la distance moyenne entre fractures .

La fracturation peut également êtr e déterminée par le rapport de la vitesse


sismique mesurée in situ sur la vitesse sismique mesurée sur caro tte (§ 2.8 .2.3).

86
Indic:e de traction

E o
less oi ent re pointes . It(M Po 1

.-

Vt i Vit esse soniqu e in situ . A E xpl osi f


Vl c Vitess e soniqu e sur ca rotte A' . E xpl osi f - T unnelier pu issa nt .
Mf Mod ule de fraclu t ot ion B E xpl o si f - Tunn el ier m achin e roch es dures 1
C M a chi n e roc hes t endre s . f r a i se , marteau hydr aul iq u e .
o Fr ais e. ma rtea u hyd ra uli/:lue. pelle
EPelle , chargeu r
r

Fig. 3.7 Diagramme ' de classification des roches pour l'abattage en souterrain
(d'après C. LOUIS).

87
3.8. COMMENTAIRES SUR LES CLASSIFICATIONS ET LEUR ·
UTILISATION AU PRÉDIMENSIONNEM ENT DES OUVRAGES
SOUTERRAINS
L'avantage principal de ces méthodes est d'obliger le géologue et le projeteur
à recenser et quantifier tous les paramètres géotechniques qui peuvent influer
sur l'équilibre de l'ouvrage souterrain .

La méth ode de Z. BIENIAWSKI tout comme celle de N. BARTON combinent


ces différents paramètres pour aboutir à un coefficient unique qui classe le
rocher (le Rock Mass Rating pour Z. BIENIAWSKI, l'Indice de Qualité pour
N. BARTON).

Ce coefficient unique doit être utilisé avec beaucoup de prudence car il ne peut
pas rendre com pte , à lui tout seul, de la diversité des caractéristiques du rocher.
Il peut masquer une caractéristique prédominante pour le dimensionnement de
l'ouvrage.

Chez Z. BIENIAWSKI certains paramètres sont ignorés comme la rugosité des


fractures, l'angle de frottement du matériau de remplissage et les contraintes
tectoniques du massif. Les roches gonflantes n'y sont pas non plus traitées. De
plus les moyens de soutènement proposés sont surtout basés sur l'expérience
minière en Afrique du Sud, pour des ouvrages excavés à l'explosif.

La classification de N. BARTûN n'échappe pas à ce genre de critiques d'autant


que la distinction de 38 catégories d'ouvrages et de soutènements ne doit pas
faire illusion.

Pour l'une ou l'autre méthode il est néces saire de juger avec l'expérience et au
cas par cas la validité du soutènement recommandé vis-à-vis de chacun des para-
mètres pris séparément et de compléter le projet s'il y a lieu. C'est ce que recom-
mande d'emblée l'AFTES qui s'est refusée à toute combinaison de paramètres.
C'est relatif à la valeur prise par chacun d'eux que sont données les recomman-
dations de type de soutènement. La superposition de ces recommandations pour
l'ensemble des critères doit permettre de sélectionner le type le plus approprié.
En outre, l'AFTES aboutit à recommander un type de soutènement mai s ne donne
aucun dimensionnement.

Dans la pratique ces méthodes seront utilisées simultanément au stade " de


l'avant-projet pour analyser les différences et les convergences des résultats .
Le projet (notamment à l'appel d'offres) ne retiendra ensuite que trois ou
quatre classes de qualité de rocher dont la définition sera adaptée au site. A
chacune de ces classes sera associé un type de soutènement dont la nature et
le dimensionnement seront au besoin vérifiés par le calcul.

88
FI CHAPITRE 4
S
;

Ir
,i,
1
.r
Calcul des ouvrages
1
t
1
souterrains

f
f

1
r
4.1.INTRODUCTION
La vérification de la stabilité d'un ouvrage souterrain et la détermination des carac-
téristiques de son soutènement et de son revêtement est un problème particulière-
"
"
ment ardu. Les comportements des matériaux naturels sont extrêmement variés
et souvent complexes, les modèles mathématiques ne les représentent qu'impar-
faitement. C'est pourquoi l'expérience et l'appréciation de l'ingénieur de génie
civil sont ici, plus qu'ailleurs, nécessaires pour compenser le manque de règles
précises en la matière.

Les méthodes empiriques, basées sur une classification géotechnique du rocher,


ont été décrites dans le chapitre précédent. Elles servent au prédimensionnement
du soutènement mais ne suffisent pas à justifier la stabilité de l' ouvrage (notam-
ment la stabilité de forme).

L'existence de solutions explicites au problème de l'équilibre d'un massif excavé


et de son soutènement est limitée à des cas relativement simples tant du point
de vue de la géométrie de l'ouvrage que du point de vue du comportement du
matériau. La connaissance de ces solutions est cependant fort utile dans les cas
concrets et permet de mieux comprendre le comportement réel du massif et du
soutènement.

Les méthodes analytiques, parmi lesquelles on peut ranger la méthode


« convergence-confinement », servent ainsi souvent d'approche pour l'utilisation
ultérieure de méthodes numériques plus sophistiquées, telles que les méthodes de
calcul aux éléments finis dont l'application aux ouvrages souterrains sera décrite ici.

Une autre méthode calcul, très spécifique aux ouvrages souterrains, dont il sera
également question ici - car elle est encore souvent utilisée bien que dans des domai-
nes plus restreints qu 'autrefois - est la méthode de calcul des revêtements dite

89
« aux réactions hyperstatiques » qui ne con sidère que le revêtement , celui-ci étant
soumis à des actions extérieures (poids du rocher) et à des réactions (réaction de
butée du rocher , généra lement en piédroits).

Ainsi les méthodes de dimensionnement sont-elles nombreuses et leur choix dépend


de la nature et des dimensions de l'ouvrage, des conditions naturelles de site (cou-
verture, qualité du rocher , procédé d' excavation...), ainsi que du degré d' approxi-
mation cherché.

Le présent chapitre les abordent séparément et indique les conditions dans les-
quelles il y a lieu de les appliquer .

4.2. SOLUTIONS ANALYTIQUES DES GALERIES

4.2.1. Galerie circulaire non revêtue- milieu homogène isotrope


C'est le cas le plus simple que l'on .puisse traiter analytiquement. L'état initial
de contraintes géosta tiques est lui aussi supposé homogène , approximation qui
est suffisante à partir d'une certaine profondeur (la pesanteur est négligée).
Les équations générales de la mécani que sont résolues en déformation plane.

En coordonnées cylindriques r, 9 ces équations se mettent sous la forme :

Ez = 0

Les conditions aux limites sont les suivantes

pour r = R : ar = 0 et TrO = 0

pour r-.oo: (ar. ao . TrO)-'(a~ . a ~ , T~O) état de contrainte initial.

Les paragraphes qui suivent donnent de façon synthétique les solutions en


contraintes et en déplacements dans quatre cas simples et courants.

90
Milieu élastique - contraintes initiales isotropes

1 11111 CONTRAINTES

r_ CYr 0-8 :;: (T 0


0- ° Cond iti ons eux timit es : r:;: R : O"" r :;: 0

OEPLAC EME NT RAO I AL

dr :;: r+v (J0!0


E

2
SOL UTI ON EN CON T RAIN T ES· o- r = O' ° ( I - O(
( en p OS OIl : «: , ..fi.
r
1 O""g. :;: (J o (1 +<::>< 2

O"~ :;: (J o

REMA RQU ES : - ( O"r; ) r= R 20-°

as et 0"6) va r ient comme J.... , sont


indépendants de E et V ,2

SOLUT IO N EN OËP LA CEM E NT


1... ~ '0 R-2
Ur :;: - - - (J -
. -"E r
. ".1. V OR
Lur I r -R
e
' - - E- U

RE M ARQUE : U r v a r i e com m e 1 dépend de E el 11

• Nota : Lorsqu'une pression de confinement p est maintenue à la paroi de l'excavation, la solution


en contraintes devient :

o, = Uo - (U o _ p) ",2

ue = Uo + (Uo _ p) ", 2

91
4.2.1 .2. Milieu élastique - contraintes initiales anisotropes

111111 H y pot hëses : 0", ~ o {010 (on poseKo = O"f )


crO
1

ùcrr +..!..il r.9-. cr r - cr&- =0


Ùr rci e- r
Eq ua t ions d'equil ibre :

RESOLUTION: Méthode de HIRSCH obtenue à partir


de la fonction biharmonique d'AIRY:

Dr + ~ + F ) cos 2 s-
. r2

R
SOLUTION E N CONTRA INTES ( en posent sc = - )
r

crr = J... (rr,0 + cr; )( i _ C'- 2 ) _.L (cr ° _ cr ° )( 1+ 3 "" 4 A 0< 2) cos 2 &-
Z 2 1 2
cr" =t ( cr,o + crt )( 1''''' Z) +i- (0-1' _ croZ )( 1-1 3 e<.
4
) cos 2 e-

n &- = + _1_ ( (J o _ rT,o )( 1 _ 3 <:>( 4 + 2 ""- 2 ) si n 2 9-


2 • a

REMARQUE : a ne dépend pas des caractér istiques élastiques du mat~riau


11 11
POUR r = R : ô r:: 0
, ° /
(J9=O:;° [ 1 + Ko + 2 (1- Ko ) cos 2&- J' av ec Ko , 0;2
Œ,0
",, 1

en part icul ier pour o =0 : (J 9- = ( 3 _ Ko ) cr; = 3 ",0 - 3 rTt

pou r o= "'
2 : (J ". = ( 3 Ka _ l ) 0:°
1 =30:°
2
_30:°
,

Z ONE EN TRA CTI ON : pour K o < J... i l opporo il une zone en i rc ct ion dens les
3
d ire c tions voisin es de cell e de 10 contre inte initi al e maximale

Cette zone est limitée par la cour be d °éQuot ion :

( 1+ Ka ) ( 1. 0< 2 ) - ( 1- K 0 ) ( 1. 3 c<. 4 ) cos 2 s-= 0


Pour Ka = 0 cette zone a son ext ension maximale. La courbe la limitant est une
Iimniseat e de Bernoulli (M. PANET).

92
4.2.1.3. Milieu élasto-plastique - cont raintes initiales isotropes

Ullllj EQUATI ON D' EOUILIB RE : do- r + a-r-a-e- =0 (1 )


dr

CRITER E DE RUPT URE

0- 1 -0- 3 0 - 1 +0-3 1(0- 1 +0- 3 )


2 ~ 2 s in 'f+ceos 'f= 2 (2 )

ou G"l ::; kpû 3 +R c

où C et ~ sont 10 cohesion et l ' ongle de f ro tt emen t int erne,


2
kp :: tg (tr .,. "-P )et Rc b rés ist ance Ô 10 compr e ssion sim ple
4 2 .

RES OLUTIO N : Dons Jo zo ne é J ost i Q u e ( r~ rp )

( 1) e t ( 3) donne 1"équati on différ enti elle : ,2 -d 2-


U + r _d U
_ - U =0
dr 2 dr
Dans la zone plastique ( R< r , rp )

( l) et ( 2) don n e 1 "équati on r ~+ a» ( 1 _ k p ) - R e :: O
dr
On r ésoud alors en considéra nt tes condit i ons ~U ll. li m i t e s (r :: R : U'_=0 , r ro :Œ'r :: (T g- :: (70
et 10 cond it ion de cont inuité tO"r) . ..:: {crr l _
r=rp r e rp

---- ...... , Zone pl as t ifiée

/(3)\,
....
/'

( ~r \ 0-0
\
\ 1 Re
\ /
"
-; _--.,../ /
r T c
":'.-
::r,' SOLUTION E N CONTRAINT ES

Zone é la s t ique ( r ). rp ) Zone plas t ique ( R ..(r < rp )


[(-'-.)kP
.I.I]

\
O' r = (]"o _ f ( CT O) rp 2 o-r ~ ~
kp _, R
r2
( .ao> ao +f (CTO) !.E..-
2
.zs, [kP(!.R jkP_I
CT{>- kp. 1 - 1
]
. r 2

(f est d é fini pa r (2) 1


VALEUR DE rp
r p=R [_2_.
kp+ !
o-° ( kD_ 1 l . R e ]
Re
1
kp.1

REL ATION S ENT RE C . I.P . kp et Re


Rc e 2 .C .t g ( 1r + '-P ) = 2 ' C.Cos'"
4 2 / _ s in l..p
kp : t g 2( 1[ + ~) : I t si n \P
4 2 1_ s in 'f

93
Equa t ion d' équil ibr e do-r + o-r-o- ~ = 0
dr r ,. .
.~ .
Cr i t ère d e r upture , ( 0-1 - 0- 3) = 0 0-3" • Re

Après r upture : ( Oj - 0-3) = 00-3"

(a et n const ant es dé term inées au trl c xlol )

- - "<,
" 0-8

(0J
/' <.> 1
0::

G° -11 - - - - - - - - - -

---<,
.--'
/ 0- r f
0 R rf r

SOLUTION EN CONT R A INT E S

Z one élasti que ( r ~ r f) Zo ne pl astiq ue ( R "'r <rf)


...L
o- r = 0- ° (1 - !.!~ + o-rf
rf 2
7 2
o-r = [a l I - n) In-L] , -n
r2 R

0- & = 0- 0 ( l • .!.!l-
2
o- rf .!.! 2
r 2
0-9 =[ O( I-n ) In ~]~ [
, + ,
\1-n)LnL
]
r
R

ou o- rl = [O(I-nl L n r:],'_n

vo leur de rl : elle est donnée par l ' équati on ,(o-&-)r= r ( - (o-9-) r =rf - = Rc
1

so i t fa
L
( I -n) L n r
RflJ
1- n
[ 2 +' 1 =
(l -n )Ln!..!J
20-°-R e

94
, Remarques générales
"
. jr.~ ;

't partir des résultats présentés précédemment on peut faire les remarques
"vantes :
;,j~ . .
-),}: ;-; ~

, .' La distribution des contraintes dan s le massif ne dépend pas des caractéristi-
'{.\ ques de déformabilité du milieu élastique linéaire (ceci n'est plus vrai en élas-
';,: tiéité non linéaire ou lorsque la galerie est revêtue), Lorsqu 'il y a rupture du
_;::;,C'terrain, la distribution des contraintes dépend par contre des caractéristiques
j .-;/'~' de résistance du milieu.
! i : 1'~-

.~~~' Lorsque les contraintes géostatiques initial es ne sont pas isotropes, il appa-
FJ· raît pour Ka = (J~ 1 ur > 1/ 3 des zones en traction dans les directions voisi-
'nes de celles de la contrainte initiale maximale (voir § 4.2.1.2.). La contrainte
de compression tangentielle à la paroi varie de 2(JY (pour K a = 1) à 3<JY (pour
Ka = 0), C'est pourquoi pour dégros sir un problème d'excavation, un des
premiers critères de stabilité d' un tunn el peut êtr e la comparaison de la résis-
tance à la compression simple de la roche à 2 ou 3 fois la contrainte géostati-
que maje ure,

Lorsqu 'il y a formation d'une zone plastique ou rompue, les fortes compres-
sions sont repo rtées plus loin à l' intérieur du massif, c'est-à-dire à l'extérieur
de la zone ro mpue. Le terrain continue ainsi à participer à 1'« effort de
soutènement » .

1.10 ·;La contrainte az, perpendiculaire au plan de calcul varie elle aussi. En
~,; i:"., élasticité et en déformation plane , sa variation est liée aux variations des
deux autres contraintes a; et ao et au coefficient de Poisson v par la
relation :

On voit que cett e variation n'est nulle que dans le cas d'une galerie circulaire
en milieu élastique linéaire avec contraintes initiales isotropes. Cette contrainte,
généralement intermédiaire, est souvent ignorée dans les calculsbidimensionnels
de stabilité. Les calculs automatiques (éléments finis entre autres) en tiennent
généralement compt e, .

On trouvera dans de nombreuses références données en bibliographie, le déve-


loppement de ces calculs ainsi que d' autres (élasticité non linéaire, élastoplasticités,
élastique fragile avec rupture progressive , etc.).

Certains résultats peuvent être résumés ainsi :

Dans le cas de sections elliptiques il est montré que pour éviter les fortes
concentrations de contraintes dans les zones à faible rayon de courbure , il faut

95
'9

que le grand axe de la section elliptique soit dirigé dans la direction de la


contrainte initiale maximale.
Dans le cas de deux galeries circulaires à axes parallèles il est mon tr é que
l'interaction des deux tunnels devient négligeable en contraintes dès que la
distance entre les piédroits les plus voisins est égale à deux fois le diamètre
des galeries.
Dans le cas de milieu homogène élastique orthotrope (anisotropie de déformation :
cas de la schistosité) et d'une galerie circulaire dont l'axe est perpendiculaire
à l'axe d'orthotropie et si les directions principales des contraintes initiales
sont celles de l'orthotropie, la contrainte maximale étant soit dans la direction
de l'axe d'orthotropie soit dans le plan de schistosité, il est montré que les
concentrations de contraintes, soit en traction, soit en compression , sont plus
importantes que dans le cas des milieux isotropes.

4.2.3. Galerie circulaire revêtue. Formules du tube


On retrouvera les formules donnant les contraintes et les déformations dans le
revêtement au chapitre 5, § 5.5.1.

.4.3. GALERIE CIRCULAIRE REVÊTUE·


MÉTHODE CONVERGENCE·CONFINEMENT
4.3.1. Introduction
Le calcul analytique de l'interaction entre un massif excavé et son sou tènement
est abordé ici par la méthode dite « convergence-confinement » ,
La méthode convergence-confinement est une méthode de calcul simple mais
largement suffisante dans bien des cas. Si elle sacrifie la géométrie de l'ou-
vrage, l'anisotropie de comportement mécanique éventuelle et l'anisotropie
des contraintes géostatiques (elle suppose une symétrie de révolution de ces
conditions autour de l'axe de la galerie - fig. 4.1) , elle permet par contre de
tenir compte de facteurs jugés plus importants sur l'équilibre final du complexe
rocher-soutènement, à savoir :
- la déformabilité du terrain, notamment son comportement après la rupture
et dans le temps,
- la raideur du soutènement,
- enfin , la déformation que le massif rocheux a déjà atteinte lors de la mise
en place du soutènement.
(J O

! ! !! !
-- --
-- ~ - _ (J O

- ttttt-
Fig. 4.1- Galerie circulaire revêtue sous contrainte isotrope

96
de la En outre cette méthode de calcu l a l'intérêt de pouv oir se présenter graphiqu e-
ment de façon simple comme on le verr a plus loin (figure 4.2) .
ç: que
ie la .La méthode conduit à un prédimensionne ment satisfaisant du soutènement dans
" e
hètt "les cas de galeries circulaires à profondeur moyenn e ou grande, où les contrain-
,
.'
{'<';1 't ës peuvent être considérées isotropes et homogènes. Dans les autres cas, elle oriente,
.:, aù stade de l'avant-projet, le choix des caractéristiques de soutèneme nt et donne
on
f,,.
: . l'ordre de grandeur des déformations à attendre . Elle perm et enfin la compré-
laire
~, liension et la sélection des facteurs déterminants à introduire dans un calcul plus
jales .élaboré.
r',;
:.tIon
~es La méthode convergence-confinement s'est développée parallèlement à l'utilisa-
tion de la « Nouvelle Méthode Autrichienne » (ou « méthode de creusement avec

r
' soutènement imm édiat » selon les termes recommandés par l' AFTES) qui assur e
la participation effective du terrain à sa propre stabilité : le but du soutènement
"ne consi ste généralement pas à s'opposer à la déformation du terrain autour de
sÙe la cavité mais à limiter celle-ci ainsi que l'extension de la zone dite « plastique »
~ .. ::p our aboutir à un équilibre satisfaisant .

, La méthode de dimensionnemerit par convergence-confinement permet ainsi une


: optimisation des caractéristiques ét du coût du soutènement et, associée à l'aus-
'::. cultation pendant les travaux, elle autorise le contrôle et l'adaptation du projet
aux conditions effectivement rencontrées sur le site (voir chapitre 9 sur l'auscul-
," tation).

Elle a fait l'objet de nombreuses publications et en particulier de recommanda-


:, tions du groupe de travail n° 7 de l'AFTES (1983).

Les principes généraux sont exposés ci-après ainsi qu 'un certain nombre de cas
d'application courante .

4.3.2. Principes généraux de la méthode (figure 4.2)


a) Considérons une section plane du terrain soumise à une contrainte naturelle
correspondant à un état initial isotrope 0". La cavité est supposée préexcavée et
remplie de liquide à une pression p correspondant à l'état initial 0". Le déplace-
ment u de la paroi de la cavité est nul (point A de la figure 4.2) . En diminuant
la pression p, on provoque un 'déplacement radial u correspondant à la décom-
pression du massif autour de l' excavati on : Dans un premier temps, le comporte- .
ment duterrainestélastique lin éaire et la courbe presslon-=-déplacement p = feu)
est linéaire du point A au point B. Dans un deuxième temps , il peut se former
autour de la cavité un phénomène de rupture (ou mise en plasticité) qui augmente
la déformation. C'est la portion BC de la courbe. La courbe ABC est appelée
« courbe caract éristique » du massif excavé.
la.
Si courbe AB C'ëüupe l' axe des
déplacements (u fini pour p = 0) la cavité est
stable par elle-même (du moins pour u n 'certain temps).
Par contre si la courbe caractéristique ne recoupe pas l'axe des abscisses , la cavité
n'est pas stable par elle-même et nécessite impérativement un sout ènement. En

97
pratique, la cavité nécessite également un soutènement lorsque la valeur du dépla-
cement correspondant à l'équilibre théoriqu e p = 0 est grande ou lorsque le phé-
nom ène de rupture autour de la cavité s'étend profondément à l'inté rieur du massif.

b) Sur le même graphique on représente aussi la courbe p = f(u) reliant


le déplacement radial du soutènement en fonction de la pression extér ieure p
qui lui eêt-' appliquée. Cette courbe est appelée « courbe caractéristique du
soutènement ), (courbe 4). Supposons un revêtement dont le comportement
est élastique linéaire. Sa courbe caractéristique est une droite : c'es t le cas de
la courbe 4 de la figure 4.2. Parce qu'il n'est mis en place qu'un certain temps
après l'excavation, son chargement par le terrain ne commence que lorsque
le déplacement de celui-ci est déjà U 8 0 (point 0). Le point D , à l'in tersection
des "deux courbes caractéristiques définit l'état d'équilibre. Nous voyons qu'en
fonction du moment de la mise en place du revêtement, beaucoup d ' autres
points de la courbe caractéristique ABC peuvent être point d' équilibr e.
La pression sur le revêtement au point D doit être comparée à la pression au point
M qui correspond à la pression maximale que peut supporter le soutènement,
pression à calculer en fonction des caractéristiques de rupture de celui-ci.
L'i nfluence du temps (fluage-viscosité du terrain) s'exprime ;de la même façon
par des courbes du type 2 et 3. Si le temps ne joue pas sur les caractéristiques
du revêtement, les points D2 et D3 sont respectivement les points d'équilibre
au temps t et au temps infini.
CT·

1111

.,-. = ,
---
,G -
p~ '
l '
CT·
\ u
/1
Q.
Comportement
élastique linéaire
IdeAàBl
-
-- ~

CT·

Point d'ooport ticn de la zone en état limite


1 de ruptu re autour de le xccvc tton

- - - -,1B~ 7:::
\.{
M , Lim it e de pression du soutènement

~"".~:~
t ~

o
Usa
Y
4 \\
\
U~
DEPLAC EMENT RADIAL U
ta >:D
c

Fig. 4.2 - Courbes caractéristiques d'une excavation circulaire


et de son soutènement

98
Définitions préliminaires

Dans la méthode convergence-confinement, on appelle habituellement :

convergence, le rapprochement des parois du tunnel, soit le double du


déplacement radial u de cette paroi .

) raideur (soit du terrain , soit du revêtement), le paramètre k, homogène


•.. à un module de déformation, qui relie la variation de la pression radiale
: p à celle du déplacement u de la paroi (demi-convergence) par l'expression
;~
k
Âp - - Âu
R

où R est le rayon de l'excavation.

taux de déconfinement du terrain, le rapport :


uo _p
>. = --=--
Uo

où uO est la contrainte initiale homogène isotrope


" F: la pression de soutènement (fictive ou réelle) correspondant au point
considéré de la courbe caractéristique du terrain.

. '~i 'et seulement si le comportement du terrain est élastique, le déplacement de


là paroi est lié au taux de déconfinement par la relation :
u=>' ,ue

,i:ue étant le déplacement élastique de la paroi pour p = O.


;,;>

. •3.4. Tracé de la courbe caractéristique du terrain (figure 4.3)

J
. .3.4.1.Calcul
, analytique

appel des hypothèses simplificatrices, notations et définitions:

" - tunnel de section circulaire (R, rayon de l'excavation) ;


, ~~ . - massif homogène et isotrope, habituellement caractérisé par :
E,v module de déformation et coefficient de Poisson dans la phase de
comportement élastique
.
;. :. C, q, cohésion et angle de frottement interne
ou Re, kp résistance à la compression simple et coefficient de butée, liés à

99
C et cp , par les relations :
2C cos cp ( 7l" cp )
R. = l- sin cp
= 2C tg -4 + -2

kp = t g2(7l"/4+t/>/2) = l+ s~n :
l -sm
O
- Contraintes initiales homogènes et isotropes U

a) Milieu élastique
Si if < K I 2 (cf. 4.2. 1.), ou si if < C lorsque cp = 0, le creusement n'entraîne
que des déformations élastiques. La courbe caractéristique du terrain est une droite
qui recoupe l'axe des déplacements en un point d 'abscisse (figure 4.3) :
l+v ~oR
Ue = E v

Remarque :
La raideur du terrain étant définie par la formule Ap - ~AU (voir § 4.3 .3),
on remarque que dans le cas d'un milieu élastique

E
k = = 2G
l+v
où G est le module de cisaillement du terrain .
b) Pression d'apparition de la zone en état limite de rupture (figure 4.3)
Si U O > Rc/ 2 le début de la déforma tion s'opère de façon élastique , comme dans
le cas précédent, tant que la pression fictive du sou tènement reste supérieure
à Pa, pression d'apparition d'une zone en état limite de rupture à la paroi
de l'excavation . Lorsque p est inférieur à Pa, il se développe autour de .la
cavité une zone en état limite de rupture (ou « plastique ») qui est circulaire.
Nous appellerons Tp son rayon . Lorsque p diminue, Tp augmente (voir § c)
ci-après). .
Si le critère de résistance maximale est par exemple de type Mohr-Co ulomb, cri-
tère homogène et isotrope qui s'écrit en fonction des contraintes principales majeu-
. res et mineures al et Œ3 :
soit UI = lep. U3+Rc .

soit UI - U3 UI + u3 . '" G th
2 = 2 sm ,/,+ . cos .

la pression d'apparition à la paroi de l'excavation d'une zone en état limite


de rupture s'exprime par l'expression suivante :
• en fonction de C et t/> Pa - uO(l-sin t/»-C. cost/>

• en fonction de Re et lep Pa _ (u o _ Rc) _2_ = (uo_RcXl -sint/»


2 kp+l 2

100
Le taux de d éconfinement à l'a pparition de la rupture vaut :

Àa -

Le déplacement de la paroi à l'apparition de la rupture vaut


Ua = Àa .ue

avec Ue =
".'

1 111
o
-e
ffi
"ii:'z"
§ ÀQ
B Pressicn doppcriticn
Pq~(I-Àg) o" • • / dûne 2008 en ètct
t t t t 1
1); Q
ur \ limite derupture
". '
Q
\ \,,(rp-Rl
":>
;0 Comportement ccrès rupture
\ (rp> R J
u, u'
PDEPLACEMENT RADIAL U

Nota : il est parfois commode de représenter le déplacement relatif ~ en fonction de la pression de


'C_
soutènement p au lieu de u, la courbe caractéristiqu e du terrain en élasticité comme en élastoplasti-
cité ne dépendant plus alors de R. Seules les cou rbes caractéristique s des souténements en dépen-
dent encore .
Fig.4.3 - Courbe caractéristique du terrain

c) Milieu élastoplastique parfait


Plusieurs formules ont été données pour tracer la courbe caractéristique du ter-
rain après qu'une zone en état limite de rupture se soit form ée autour de l' ex-
. cavation. Celles que nous explicitons ci-après ont été établies par M . PANET
(1976) pour un milieu ëlastoplastique parfait.
On appelle eT et eo les déformations rad iale et tangentielle du te rrain autour
de la cavité qu i s'exprim ent, dans le cas d'une symétrie cylindrique, par :
du
eT - dr
U
eo - r
où u est le déplacement radial.
D ans la zon e plastique on fait l'hypothèse que les varia tions de déform at ions
~eT et ~ e o qui se pr odui sent après que la résistance maximale ait été a ttei nte ,
obéissent à la relati on :

101
avec
ET =
l +v ,
- E A aU
°+""'ET
A

Àa est le taux de déconfinement à l'apparition de la rupture à la paroi de


l'excavation (voir § b) précédent).

. Si a 1 la déformation se fait à volum e co nstant (hypothèse courante par


défaut) ;
Si a > 1 la déformation se fait avec une augmentation de volume, le milieu
est dilatant.
L'intégration des for mules conduit aux expressions suivantes
Pour toute valeur de déconfinement À > À a pour laquelle
P = (I-À)uO

le rayon de la zone plastique est don né (pour li> ~ 0) par

2 (kp-l)uo+Rc --'- ]kp-l


- [ kp+l ' (I -À)(kp-l)uo+Rc

1
etsiÀ=l
R
le déplacement à la paroi de l'excavation est donné par :

,
s
J
Cette dern ière formule permet de tracer point par point la courbe caractéristique]
U = j(p) pour p < Pa, }
. 1

A chaque point correspond également une valeur du rayon de la zone Plastique~


~::... ~~ peut noter que l'épaisseur de l'anneau en état limite de plasticité es~

On remarque que l'expression de Tp ci-dessus ne dépend pas de la valeur ~.


et que pour a = 1 la relation entre U et Tp s'écrit

u(À) = Ua' (
Tp
~
(À»)2
d) Autres types de comportement apr ès rupture
Les recommandations de l'AFTES indiquent d' autres formules applicables dans r

102
Cire de mieux élastoplastiques pa rfaits ou de milieux élastofragiles. Il s' agit par
'èmple de la for mule empirique de LABASSE (194 8 ?) qui introduit un coeffi-
teht de foisonn ement mesurant l'augmentation de volume de la roche avec sa
écompression. Ce coefficient est difficile à appréhender d'autant qu'il semble
" enter avec la déformation plastique. D'autres formules élastoplastiques sont
. ement données.
roi
appelons également le critère de rupture de HOEK-BROWN (1980, 1988) avec
uel le critère de plasticité n'est pas une droite, comme dans le critère de MOHR-
6 ÙLOMB, mais une parabole. Les paramètres m et s dépendent notamment
"T'état de fracturation du massif rocheu x (voir § 3.5 .2).

ise en compte de la gravité


gravité n'intervient pas dans les formules élastoplastiques des paragraphes pré-
ents. Cependant dans la zone décomprimée (ou zone plastique), le poids du
.frain qui n'est pas repris par le terrain lui-même , en particulier .envo üte (par
'( tement et/ou par cohésion) doit être repris par le soutènement. La pression
rrespondante s'ajoute à la pression de soutènement calculée par les formu-
l~iélastoplastiques . Néanmoins, le poids du terrain décomprimé est souvent né-
ûfgeable vis-à-vis des contraintes du terrain qui sont en jeu, lorsqu'on est par
*emple à grande profondeur et lorsque la zone plastique est 'peu importante.
,, '~" contre , à faible profondeur, ou lorsque la zone plastique est importante,
i è,"poids du terrain dans la zone décomprimée doit être pris en compte . Il se
forme en voûte une cloche dont les contours sont en limite de cisaillement et
,abnt
. .,..;. ...,..
la .stabilité
,
nécessite
.
des efforts supplémentaires qui doivent être apportés
.par le soutènement. TI convient donc d'ajouter à la pression de soutènement
;',calculée précédemment un terme supplémentaire Pg nécessaire à ' la stabilité
.,Ae cette cloche. Contrairement à la pression de soutènement des formules
",éiastoplastiques qui décroît lorsque la convergence augmente, le terme de ,
.gravit é croît , lui, lorsque la convergence augmente.
';,,-

-, Le plus souvent, pour simplifier, .on admet les hypothèses suivantes

en voate :Pg ,...,-- '"'(CTp -R)


ue
;> en 'piédroit' Pg . 0
est
Tp est, rappelons-le , le rayon de la zone plastique. '

Certains auteurs prennent en compte l'effet favorable de la pesanteur en radier.

On peut également, en utilisant les formules de TERZAGHI, tenir compte de


la résistance par frottement le long des surfaces de glissement et ne prendre
en compte qu'une fraction du poids du terrain décomprimé.

La prise en compte de la gravité dans la zone décomprimée aboutit à une courbe


caractéristique de terrain différente en piédroits et en voûte (figure 4.4).

103
;:

p ,

o A
CT

Pg = 't ( r p - R )

.... ~ / vo u..te
Piédroi ts_
------
U
Fig. 4.4 - Prise en compte de l'effet de la gravité
dans le calcul de la courbe caractéristique du terrain

4.3.4.2. Tracé de la courbe caractéristique du terrain par la méthode


des éléments finis /
. /
Dans certains cas, les hypothèses simplificatrices des formules analytiques sont
trop éloignées de la réalité pour pouvoir être prises en compte, soit qu'il
s'agisse de souterrains dont la section est très différente de la section circulaire
(cavernes de grande hauteur) ou d'ouvrages réalisés en phases successives ou
à très faible profondeur , soit enfin que le terrain encaissant ou les contraintes
initiales soient notoirement anisotropes.

Dans chacun de ces cas les méthodes numériques actuellement disponibles


(méthodes aux éléments finis : voir § 4.5) permettent d'intégrer la plupart
des hypothèses correspondantes à condition que l'on puisse y faire figurer des
par amètres représentatifs notamment sur le comportement du terrain.

En étudiant plusieurs équilibres successifs correspondant à des valeurs décrois-


santes de la pression fictive de soutènement, on détermine les déformations
du terrain encaissant pour chaque équilibre intermédiaire, en particulier, la
convergence le long de la paroi. On a ainsi le moyen de tracer, point par
point, les courbes caractéristiques du terrain en différents points du cont our
(clé, reins, radier par exemple).

4.3.4.3. Convergence en fonction de la distance au front de taille

La détermination de la convergence en fonction de la distance au front de taille


permet de définir la position relative des courbes caractéristiques du soutènement
et du terrain dont dépendra l'équilibre final (poin t 0 de la fig . 4.2). Négliger

104
la part de convergence déjà acquise au moment de la pose du sout ènement
conduit non seulement à surest imer l'effort de soutènement mais aussi à trahir
le comportement du massif et son équilibre final.

La convergence du tunnel en fonction de la distance au front de taille peut


être obtenue à partir d'un calcul tr idimensionnel.

Bien que le phénomène 'tridimensionnel soit plus complexe, on peut assimiler


l'influence de la proximité du front de taille à u ne pression radiale fictive de
soutènement.

Dans un milieu à comportement élasti que, la convergence et la pression fictive


de soutènement en fonction de la distance au front de taille se déduit de la figure
4.5 (d'après M. P ANET, 1976). Ce graphique indique la valeur du taux de décon-
finement À (voir définition au § 4.3.3) en fonction de la distance au front de taille
ou encore la pression de soutènement du front qui vaut :

. ...
La courbe caractéristique du terrain perm et de connattre la valeur correspon-
dante du déplacement à la paroi u .

À=.JL
Ue
--===~ o

o 1
-2 - 1 o 2 XI
R
Fig. 4.5 - Variation du tau x de déconfinement À en fonction
de la distance x du front (cas du comportement élastique)

On relève notamment sur cette figure qu'au droit du fro nt cie taille le taux de
décon finement est égal à 0,26 5. On retient souvent la valeur voisine de 0,3 ou
de 113 lorsque le soutènement est mis en place à proximité immédiate du fr ont
de taille. La vale ur de À augmente cependant très vite avec x.
"~
; -~\1

. '1, ,
; 1 ~> 1
j
1
j
On retient également que la valeur de À po ur une section situ ée à un diamètre '
du fro nt de taill e vaut À = 90 070. !
, ~

En milieu élastoplastique parfait avec des critères de plasticité de type Druck--, :'
Prager, F . CORBETTA et al. [1 9911 donnent une bonne approximation de la
déformée à une distance d du fro nt par la formule :

U = X . u, [ 0,29 + 0,71 [ 1 - exp ( - 1,5( /R ) O,7) ]J

avec:

x = u, / u, (voir figure 4.5) ;


u, est le dépl acement de la courbe caractéristique de terrain à déconfinement
total (À = 1) (int ersection de la courbe élastoplastique avec l'axe des déplace-
ment s) ;

u, est le déplacemen t élastique (u. l+v


E
R est le rayon de l'excavation;
d est la distance au fro nt de taille.

L'application de cette formule permet de réduire notablement la pression de sou-


tènement. Si elle se montre fort utile sous forte et moyenne couverture, il convient
cependant, de rester très prudent, notamment sous faible couverture , car une sous-
estimation des caractéristiques mécaniques du terrain, donc une surévaluation des
déformations plastiques obtenues dès le front, conduit à un taux de déconfine-
ment élevé et paradoxalement à une faible pression de soutènement. Il est vrai
que le fluage du terr ain plastifié sera ultérieurement un facteur important de char-
gement. Dans le cas des tunnels sous faible couverture, les auteurs recomman-
dent donc de comparer les pressions de soutènement obtenues avec la méthode
convergence-confinement avec celles calculées par les règles du dimensionnement
empirique (formules de Terzaghi et autres, données au § 4.4.3.2), et de ne pas
trop s'en éloigner sans justification, notamment pour le dimensionnement des
revêtements, définiti fs.

4.3.4.4. Prise en compte du facteur temps

Une part des déformations du massif peut se produire très rapidement mais
souvent la convergence, peut encore se manifester pendant longtemps, même
lorsque le front de taille est très éloigné ou ne progresse plus. Il s'agit là de
déformations différées qui vont agir sur le revêtement.

En fait le temps intervient de deux façons différentes dans le tracé de la courbe


de convergence du terrain :
- d'une part par l'historique des séquences de construction de l'ouvrage : vitesse
de creusement et délai d'installation du soutènement ; .

106
- d'autre part par l'intermédiaire des propriétés rhéologiques du matériau ca-
ractérisées, le plus souvent, par un temps de re laxation v.

Un paramètre sans dimension, appelé index de viscosité K, regroupe ces deux


effets :
K = D
V'T
D - 2R diamètre de la galerie
V vitesse d'avancement du front
T temps caractéristique du comportement
différé du terrain ; dans le cas d'un matériau
viscoëlastique, v est le temps de relaxation.

Suivant les valeurs de ce paramètre, la prise en.compte du temps se révèle plus


ou moins importante. Lorsque K > 0,10, on peut considérer que le facteur
temps risque de jouer un rôle non négligeable .

Le tracé exact de la courbe de convergence pren ant en compte cet effet du temps
est cependant délicat; il f ait encore à l' heure actuelle l'objet de recherch es, ne
~erait-ce que sur la détermination du temps de relaxation « in situ » du maté riau .

On peut cependant préciser que la courbe se situe à l'intérieur d'un faisceau déli-
mité par les deux courbes « idéales » suivantes (fig . 4.6) :
AA' correspond au comportement instantané; la courbe B o est représentative
de la déformabilité des parois lorsque l'ouvrage est creusé « instantanément » ,
AA" correspond au comportement à très ' long terme ; la courbe Boo est
alors représentative de la déformabilité des parois lorsque le creusement
est mené assez lentement pour que la totalité des déformations puissent se
produire,
:li.
A l'intérieur de ce faisceau , à chaque historique creusement-sout ènement corres-
pond une courbe. La courbe ABCDA", tracée à titre indicatif, correspond à un

i
'.
tunnel non soutenu creusé avec un arrêt de chantier dans la zone d'influence du
front de taille.

AB
BC
creusement à vitesse constante
arrêt de chantier
CD ' creusement à vitesse constante
DA" : convergence liée uniquement aux propriétés rhéologiques et qui se
produit hors de la zone d'influence du front de taille.

Du fait du manque de connaissance dans 'ce domaine précis, il est donc


,. recommandé, dans une .première approche d'utiliser les courbes extrêmes du
faisceau si l'on veut prendre en compte le temps dans le dimensionnement de
la galerie.

107
p
A

Ail
D u
Fig. 4.6 - Courbes caractéristiques du terrain en fonction du temps

4.3.5. Tracé de la courbe caractéristique du revêtement ou du


soutènement

4.3.5.1. Raideur d'un revêtement ou d'un soutènement

Pour tracer la courbe caractéristique du soutènement ou d'un revêtement, on


détermine sa raideur ks telle que :

D.p - k.
- · D.u
R

où p est la pression exercée sur le soutènement


u le déplacement radial correspondant
R le rayon de l'excavation

4.3..5.2: 'Soutènement par revêtement en béton coffré ou par béton


projeté

Un revêtement en béton coffré ou en béton projeté d'épaisseur e est mis en place


dans un tunnel de rayon R (fig. 4.7) .

108
Fig. 4.7 - Revêtement en béton coffré ou projeté

à " Raideur
" iili,} Sformules géné.rales du tu~e sont présentées ~e fa çon plus complète au § 5.5.1. ,
s- ~ seilles les expressions des raideurs sont donnees ci-apres.
.' 'f;>'~'" .
lu .~~:'-Cas
:t." . :
du 'revêtement mince:
' J'ta raideur kb du revêtement en b éton s'écrit sous la forme simplifiée suivante

n .ou encore
k. = E• . e
R

où R désigne le rayon de l'extrados du revêtement (soit sensiblement le rayon


de l'excavation),
e, l'épaisseur du revêtement,
E b, Ub, le module et le coefficient de Poisson du béton (l -u& vaut 1 ou
en est peu différent) .

• Cas du revêtement épais


L'expression donnant kb est la suivante

où Il; est le rayon d'intrados du revêtement


R , Eb' ub ont la même signification que ci-dessus.

., -
c Remarque : choix du module du béton

Dans le cas du béton coffré et surtout du béton projeté, qui est mis à proximité
du front, le choix du modu le E. est délicat. En effet, celui-ci augmente avec la
prise du béton ; dans ce même temps, le fro nt s'éloigne, le soutènement en béton
se charge et par là-même flue, et cela d 'autant plus vite qu'il est encore frais.
On peut faire l'étude du comportement du béton en fonction du temps et de la
vitesse d'avancement du front. On aboutirait à un module fictif équivalent (figure
4.8) qui, dans les cas les plus courants, se tr ouverait être assez peu dépendant
des différents param ètres susceptibles d'intervenir.
."

C'est pour tenir compte forfaitairement de ces facteurs, qu'il est courant de prendre
pour le béton pro jeté un module à court terme voisin de 10000 MP a, même si
les caractéristiques demandées pour celui-ci à quelques jours sont beaucoup plus
élevées (voir aussi R. POTTLER [1 990] qu i préconise un module de 7 000 MPa
et même une contrainte limite à court terme assez faible).

On peut aussi, parce qu'elles sont mal app réhend ées, négliger les caractéristiq ues
du béton projeté dans les premières heures et choisir un module plus élevé; le
taux de confinement À2 à la mise en place effective du béton en tiendra com pte
.(il sera plus élevé que dan s le cas précédent ; voir figure 4. 10).

A - Courbe caractéristique du terrain

B - Courbe caractéristique du béton frais, fonction du temps et de la


vitesse d'avancement du front

E - Point d'équilibre terrain 1 souténement


o 1,0
C et 0 - Deux moyens linéaires équivalents pour aboutir au point
d'équilibre E

0.5

1.. 2 -f---- -f---- ----'l..

u
o U 50 1 Uso2

Fig. 4.8 - Courbes caractéristiques d 'un béton projeté et raideur équivalente

110
b?- Pression maximale de soutènement
lité ',l 'pression maximale que peut développer un anneau mince vaut :
.~,
: la ab max·e
~on ' Pb m ax =
'.
us,
R
la
!Te 'ù ·a. max est la contrainte limite admissible du béton.
pt "';i
il pression maximale que peut développer un anneau épais peut être détermi née
i: :Tpartir des formules indiquées au § 5.5.1.1. a. Elle vaut , en utilisant les nota-
.rlons du paragraphe pré cédent :

R ' -R'
Pb max = R' + R Î a max

'Il est habituel de dimensionner le soutènement ou le revêtement de telle sorte que


pour un béton à 25 MPa la sollicitation soit en fait limitée aux environs de 8 MPa.
.. Cette valeur englobe la non prise en compte par le modèle de toutes les
anisotropies.
,,~~

(H
,.:

Le risque de flambement peut parfois faire l'objet de justification particulière.


·.ce point est abordé dans le chapitre des galeries en charge (§ 5.5.3.résistance
des blindages à la pression extérieure) .

Soutènement par cintres calés à la paroi

·',· c
" a) Raideur
, La raideur k c d'un cintre calé de façon continue à la paroi est donnée par la '

1
>

relation:
,
!.-~
.- !1p = k'!1 u avec k; E•. S
R e. R

avec les nota tions :

R rayon de l'excavation
e espacement longitudinal des cintres
S section du cintre
Ea module d'élasticité de l'acier

Le cas du cintre noyé dans le béton projeté a une raideur comoosite donnée
au paragraphe 4.3.5.6.

III
b) Pression maximale de soutènement
La pression maximale que peut dévelo pper le cintre vaut
S .Cfa
Pe max = -R .e

où :
Cfa = résistance de l'acier
R , e, S = mêmes notations que ci-dessus.

4.3.5.4. Soutènem ent par boulons à ancrage ponctuel


a) Raitieur
A l' allongement élasti que de la tige doit s' ajouter le déplacement corresp ondant
.à la déformabilité propre de cert aines pièces du boulon (ancrage , plaq ue d' appui,
.tête) qui s'exprime par :

Sb - allongement du boulon moins allongement élastique de la tige


Tb - charge agissante sur le boulon
Q - valeur liée aux caractéristiques de charge-déformation de ces
pièces .

La valeur Q peut être déterminée à partir de la courbe charge-déformation


résultant d'un essai d'a rrachage.

La raideur k. d'un ensemble de boulons à ancrages ponctuels est donnée par


la formule:

où ee - espacement circonfé rentiel des boulons


el - espacement longitudinal des boulons
I - longueur libre du boulon entre plaque d'appui et ancrage
d - diamètre du boulon
Ea - module d'Young du matériau constituant le boulon.
, '

b) Pression maximale de soutènement


La pression ultime de soutènement qui est engendrée par un boulonnage à an-
crages ponctuel s est :

Psmax -

112
,: où T br est la charge résistante ultime du boulon telle qu'elle résulte d'un
"essai d'a rrachage dans une roche similaire à celle pour laquelle le système de
' 'boulonnage est prévu.

Soutènement par boulons à ancrage continu

~: Dans ce système de soutènement; les déformations qui se manifestent à la fois


>dans la roche et les boulons ne peuven t pas être dissociées.
N

Actuellement, on ne peut trai ter le problème que d'une manière qualitative .

.•. : Selon la plupart des auteurs l'action du soutènement de ces bou lons réside dans
.un renforcement interne de la roche. La présence des boulons limite en particu-
lier les effets de dilat anc e.

Il en résulte une amélioration des caractéristiques résiduelles c et cf> de la roche


qui entraln e une modification de la courbe caractéristique du terrain.

4.3.5.6. Combinaison de plusieurs types de soutènement

On admet que la raideur d'un système de soutènements combinés est égale à


la somme des raideurs de chaque soutènement.

;.. raideur du premier soutènement


raideur du second soutènement.

Si deux soutènements sont mis en place successivement et si l'on appelle Ual le


déplacement radial qui s'est produit lorsque le premier élément de soutènement
commence à se mettre en charge et U a 2 le déplacement radial correspondant
au début de la mise en charge du deuxième type de soutène ment (fig. 4.9) ,
la courbe de confinement est définie par :

R
U = Ual+ -
k 81
P pour Ual < U < u a2
R
U a 2+ pour u> Ua2
U -
k 81'+ k 82 P

113
P

Pmax2

o u
Fig. 4.9 - Combinaison de plusieurs éléments de soutènement simultanés
ou successifs

La déformation maximale tolérable est celle qui provoque la rupture de l'élément


de soutènement qui, le premier, atteint sa limite de déformation maximale.
La pre ssion ultime de confinement correspondant est la somm e de la pression
ultime de confinement de cet élément de soutènement et des pressions partielles
de confinement apportées par les autres éléments dans l'état de déformation cor-
o respondant.

4.3.6. Equilibre terrain-soutènement


L'intersection de la courbe caractéristique du terrain et de la courbe caracté-
ristique du soutènement donne l'état d'équilibre de l'ouvrage, à savoir :
la pression de soutènement.
la convergence atteinte.
s'il y a lieu, le rayon de la zone plastique (ou en état limite de rupture) .

D ans le cas simple de caractéristiques élastiques du terrain et du soutènement


(les lignes caractéristiques sont des droites , voir figure 4.10) l'état d'équilibre
est donné par la pression de soutènement :

114
où À 80 est le taux de confinement atteint au moment
de la mise en place du soutènement

k8 la raideur du soutènement
•f· 2G = E /1 +v la raideur du terrain

la cont rainte initiale

Fig. 4.10 - Equilibre élastique


a
~
'.' 4.3.7. Récapitulation des étapes de calcul d'un problème type

• Etape n° 1 : Courbe caractéristique du terrain


Données types: R rayon de l'excavation
~ } caractéristiques élastiques du terrain
C } çaracten stiques ~e rupture du terrain
cp j (ou Re et kp) ;

rappel: Re = zc tg (71'/4 + ~/2) = ~e c~s ~ ;


- sm ~
1 + sin ~
k =tg2 (71'/4 + ~/2) = .
p l- sm ~
'Y poids volurninique du rocher dans la zone décomp rimée
0" contrainte initiale du mas sif
Etapes de calcul :
- Si UO < Rc/2 , calcul du déplacement à la paroi pour une pression de

115
soutènement nul
_ l+tJ a oR
ue E

la courbe caractéristique est un e droite passant par les deux points de


coordonnées

p =
{ U =

• calcul de la pression d'apparition de la zone en état limite de rupture Pa, du


taux de déconfinement À a et du déplacement à la paroi Ua correspondant
(cf.§ 4.3.4.l.b) :

(
UO - Rc)_2
2 kp+l
= (u o- Rc) (l _
2
si n é

. 'i"+"
'" C cos cf; =
kp -l+Rc/uo
Àa - - SlO
a kp+l

• pour Pa < P < a", la courbe caractéristique est un segment de droite.


• pour P < Pa, calcul de la courbe point par point selon la loi de comportement
choisie, par exemple selon le § 4.3.4.l.c :

avec

S'il Y a lieu, on peut distinguer piédroits et voûte en tenant compte du poids


de la zone décomprimée (§ 4.3.4· .l.e ) :

• en voûte ri = p+"! (rp--R)


• en piédroit ri = P

Lorsque les caractéristiques du terrain évoluent avec le temps, on trace deux


courbes enveloppes, l'une avec l es caractéristiques à court terme du terrain,
l'autre avec les caractéristiques ~ long terme.

116
·.Etape nO 2 : Convergence acquise à la paroi au moment de la mise en place
. ~, soutènement

~~te valeur donne le point de départ de la courbe caractéristique du soutè-


ts de elijènt. D'après le § 4.3.4.3.
U SO > 0, 265ue
plus du tiers du déplacement élastique à p - O.

Etape nO 3 : Courbe caractéristique du soutènement


' . .J. ~ .1
'll~ <:':
ü ::riiut déterminer la raideur du soutènement choisi et la pression maximale
fie soutènement (ét at limite admissible ou état limite de rupture) puis tracer
, du Ir/courbe.
dan t
cas d'un revêtement cylindrique mince de module E b et d'épaisseur

de l'extrados du tunnel.

nt
,'intersection de la courbe caractéristique du terrain et de la courbe caractë-
,..ristique du soutènement donne la pression de soutènement à l'équilibre à court
. ' terme puis à long terme.
"1"": : , -
li'.! ' ~.

~i cette pression n'est pas admissible un autre soutènement sera envisagé.

,1};insi, en faisant varier les caractéristiques ' (dimensions et écartement des


boulons, épaisseur du béton projeté, dimensions et écartement des cintres) et
.les hypothèses de pose (distance du front à laquelle ils sont mis en place)
on peut en déduire le soutènement optimal compte tenu des convergences
-maximales acceptables et des coûts directs et indirects correspondants à chaque
. mode d'exécution. .

Conclusions • Adaptation au site

On obtient ainsi par la méthode convergence-eonfmement, dans la mesure où


les caractéristiques du terrain sont relativement homogènes et suffisamment
connues, un ensemble de documents prévisionnels qui orientent le choix initial
du mode de soutènement et serviront de base au controle du comportement
à effectue r pendant les travaux. Il ne peut s'agir toutefo is que de fixer des
ordres de grand eur compte tenu de l'incertitude de la plupart des paramètres.
La sou plesse de la méthode permet son adaptation rapide aux condit ions ren-
contrées sur le site pendan t les travaux . Le controle continu du comport ement
de l'ouvrage est donc une composante essentielle du projet. L'interprétation
des mesures est faite alors en vue de l'adaptation de l'exécu tion aux conditions
imposées par le terrain et devient le critère indispensable de jugement de
l'ingénieur de chantier.
L'auscultation pendant les travaux en vue de l'adaptation du proj et au site
s'impose particulièrement lorsque le sout ènement choisi est du type béton projeté
et/ou boulons (voir chapitre 9) .

4.4. LA MÉTHODE DES RÉACTIONS HYPERSTATIQUES


4.4.1. Introduction
Cette méthode de calcul qui est appliquée depui s longtemps tend à fair e place
à des méthodes plus réalist es telles que la méthode convergence-confinement ou
les méth odes aux éléments finis. Elle reste cependant une approxi mation courante
(et économique) dans le cas des ouvrages construits en terrain meuble ou en rocher
fracturé sous faible couverture et avec des soutènements traditionnels lourds.
Elle peut être utilisée aussi en association avec d'autres méthodes. Par exemple,
dans le cas d'un soutènement non circulaire, on peut déterminer les poussées de
ter rain par la méthode convergence-confinement en supposant le soutènement
circulaire puis introduire ces poussées dans un calcul par la méthode des réactions
hyperstatiques qui modélise la géométrie exacte du soutènement.

4.4.2. Principe de la méthode (figure 4.11)


Dans la méthode des réactions hyperstatiques on étudie le comportement .du
revêtement sous l'action de charges extérieures. On distingue alors des charges
dites « actives » qui sont indépendantes de l'état de déformation du revêtement
(charges et surcharges intérieures ou extérieures, poussées du terrain) et des
charges dites « passives » qui sont les réactions hyperstatiques dépendant de
la déformation (ce sont classiquement les réactions de butée du terrain).
Les déformations et les efforts (M, N, T) du revêtement sont calculées par
les méthodes classiques de la résistance des matériaux en assimilant celui-ci à
un portique, un arc, une coque ou une structure de barres.
Les déformations du terrain et les efforts de butée correspondants sont souvent
estimées à partir de la notion schématique de module de réaction K , c'est-à-
dire que l'on suppose que la réaction en un point est uniquement fonction du
déplacement de ce point et généralement même lui est proportionnelle.
Le coefficient K dépend des caractéristiques du terrain mais aussi du rayon
moyen de l'excavation et de sa forme (cf.§ 4.4.4.2.) .

J 18
TIent (a )
, des
tres,
ren, '
nent ·' ·
tion
ions
de

site
ieté
( b)
..

tee
ou ct .
}~JT1 odélisation du soutènement ou du revêtement
lte
~"'ei (b) poussées actives du terrain ne dépendant pas de la déformation de (S)
ter
>r~action hyperstatique du terrain: elle s'ajoute à la poussée active et vaut en chaque
s. "I.n, t de (S) : q = K.u
e, "II u est le déplacement du contact soutènement-terrain vers l'intérieur du massif
le J'> (butée). Si u est négatif (convergence du revêtement ou décompression du
rit- terrain), la réaction hyperstatique est généralement nulle par hypothèse.
IS ù ' K est est le coefficient de raideur du terrain, il dépend des caractéristiques du
" terrain et de la forme de l'excavation,

4.11 - Schématisation de la méthode des réactions hyperstatiques

iF
,
s, Détermination des charges actives
~.
...s . ' 4.4.3.1. Introduction
~
Les charges actives sont celles qui agissent directement sur le soutènement.
;Elles dépendent de la profondeur de l'ouvrage, de ses dimensions et surtout de
', la qualité du rocher. Elles ne dépendent pasde la déformation du soutènement ,
?c'est-à-dire qu'elles ne sont pas fonction de l'état d'équilibre atteint par celui-
/ ci. Dans le calcul du revêtement elles seront introduites comme des forces
' externes.

Charge active verticale descendante en voOte du tunnel

La charge verticale active est égale à la contrainte géostatique verticale si la


décompression se transmet jusqu'à la surface (faible .couverture, terrain peu

119

,
cohérent ou fluant) ; mais elle est inférieure à la contrainte géostatique verticale
si la décompression n'intéresse qu'un volume limit é. Les charg es au-dessus de
cette zone sont alors reportées de part et d' au tr e de l'ouvrage.

La charge verticale d'équilibre sur le soutènement dépend :


de la contrainte g ëostatique préexistante (donc de la profondeur),
des caractéristiques du terrain,
de la dimension du tunnel,
de son mode de creusement et de soutènement,
de la durée écoulée entre la mise en œuvre du soutènement et celle du
revêtement,
de l'efficacité des injections de blocage entre terrain et revêtemen t.

Pour les tunnels profonds, elle peut se déduire de la méthode convergence


confinement à laquelle on aura rajouté s'il y a lieu le poids de la zone
décomprimée.

Pour les tunnels peu profonds, et dans la mesure où la décompression ne


se transmet pas jusqu'à la surface , on considère qu'il se forme une voûte de
décharge au-dessus du tunnel délimitant un volume de terrain dont le poids
doit être repris par le soutènement (voir au chapitre 3 la figure 3.1).

Des formules ont été proposées par différents auteurs. Ces formules sont dédui-
tes de théories et/ou d'expériences. Le plus souvent la charge est donnée en fonc-
tion d'une classification de rocher. On trouvera l'expression empirique de ces char-
ges actives au chapitre 3 notamment au § 3.2. (méthodes de TERZAGHI et de
PROTODIAKONOV).

La formule analytique de TERZAGHI, avec les notations de la figure 4.12, est


la suivante :

b ('Y-f) -ZHtg<P ]
2 tg cp [ l -e b

ou P. = H['Y _ 2; ] lorsque cp = O.

La valeur de P. étant très sensible à la valeur de la cohésion, il est recommandé


dan s ces formules de ne prendre en compte cette dernière qu 'avec beaucoup de
prudence.

Pour le dimensionnement du revêtement définitif ou même pour celui du soutè-


nement provisoire lorsque les terrains sont saturés d'eau, il est recommandé de
suivre les pratiques suivantes :
si H ,,;; b, prendre P. = 'Y H ;
- si b ,,;; H ,,;; 2,5 b, s'assurer que la charge réduite p . prise en compte n' est ,

120
~i cal e 'én aucun cas inférieur e à -y. b ;
1S de ' " si H > 2,5 b et si If' n'est ni nul ni faible, P , tend vers une valeur limite
ilpérieure :
P, = -y b - 2C
2 tg If'

'autres formules (CAQ UOT, PROTODIAKONOV) donnent des valeurs plus


,âi bles de P,.

Des formul es existent également pour le cas des roches (N. BARTON , 1974, par
du exemple).
Terrain naturel

nce
one

ne Pv H Pv
de
ids J.. J.. J.. . LI~ J.. J.. J.. J.
ti-
/E b ~1
c- ~--
r-
II i'
Ie - +-
4 2

;t

a) Section rectangulaire b) Section circulaire


ou en fer à cheval

b=B+2 Ht tg (~ - ~)

Fig. 4.12 - Pression active agissant verticalement en voûte de tunnel.


Définitions géométriques

4.4.3.3.Charge active horizontale sollicitant le revêtement

Il est recommandé, en ce qui concerne les charges horizontales actives d'opérer


de la façon suivante :

121
a - Dans le cas général où le coefficient des terres au repos K 0 est inférieur
à 1, on ne tiendra compte d'une charge horizontale active que si le mode
d'exécution du soutènement, du revêtement et des injections de bourrage est
tel que le contact terrain-revêtement est assuré :

• avec suffisamment d'efficacité pour que les vides résiduels soient peu im-
portants et relat ivement bien répartis ;

• avec suffisamment de rapidité pour prévenir tout mouvement de terrain en


calotte après la mise en place du revêtement ;

• avec suffisamment de régularité pour éviter les mises en charges ponctuelles


du revêtement.
Si ces conditions sont remplies, la charge horizontale sera au plu s égale au pro -
duit de la charge vertic ale active prise en compte suivant les indications du para-
graphe précédent par le coefficient Ko des terres au repos (P" = K o.P v) et au
moins égal à la pression à l' état-limite de poussée (P" = K a.Pv) ·

Si ces conditions ne sont pas remplies, ou remplies de façon très incertaine, on


ne prendra en compte soit aucune pression horizontale active, soit une fraction
seulement de la pression calculée précédemment .

b - Dans le cas où K 0 > 1 le raisonnement préc édent est inversé.

c - Dans le cas de terrains gonflants les pressions actives peuvent s'exercer


également dans le sens horiz ontal. Elles doivent être prises en compte sur la
base des essais de laboratoire.

4.4.3.4. Charges hydrostatiques

Lorsque le revêtement" est plus impermé ab le que le terrain , la pression hydro-


statique du fait de la présence d'eau est calculée généra lement le long de la
ligne moyenne du revêtement. Elle s'exerce normalement à cette ligne . Il est
souvent commode de décomposer les charges hydrostatiqu es en deux termes :
une pression uniforme sur le pourtour du tunn el égale à la pression qui s'exerce
au sommet de la voûte et qui n'engendre qu'un effort norm al de compre ssion
quand la galerie est circulaire et une pression « triangulaire » pr oportionnelle
à la profondeur du point considéré par rapport à la voûte qui engendre des
efforts no rmaux et des efforts de flexion .
Remarques:
a - Lorsqu 'il y a lieu de prendre en compte les charges hydrostatiques toutes les
aut res charges actives décrites dans les paragraphes précédents doivent être
évidemment calcu lées à partir du poids déjaugé des terrains sous la nappe.

b - Lo rsque le revêvement est au moins aussi perméable que le terrain ces dispo-
sitions ne sont plus applicab les et une étude particulière doit être faite pour
définir les pressions de percolation (voir auss i § 5.5.4 .).

122
ur 4.4.3.5. Autres charges actives
de
sst D'autres charges doivent être prises en compte s'i! y a lieu, telles que charges et
. surcharges à la surface du sol (le coefficient de majoration dynamique pour les
charges usuelles n'est à prendre en compte que si la hauteur de la couverture est
inférieure à 3,50 m) , le poids propre du revêtement (négligé pour les couvertures
importantes) les charges et surcharges d'exploitation (galeries hydrauliques en
charge par exemple) , charges dues aux procédés de construction (air comprimé,
injections de blocage, etc.).

4.4.4. Calcul des réactions hyperstatiques

4.4.4.1. Généralités

On appelle réactions hyperstatiques, les réactions de butée du terrain aux


endroits où la déformation du revêtement se fait vers l'intérieur du massif.
Elles dépendent donc directement du déplacement du revêtement au point
considéré.

Si la déformation se fait vers l'intérieur de l' excavation, la poussée devrait dimi-


nuer jusqu'à la limite de poussée. En fait, la plupart des méthodes supposent la
réaction nulle dans ce cas.

Pour évaluer ces réactions il faut en particulier répondre aux questions suivantes
1 -Quelle est la valeur du « module de réaction » du terrain, c'est-à-dire
quelle est la relation entre le déplacement normal à la ligne moyenne du
revêtement et la réaction opposée à cette déformation ?

2 - Existe-t-il des réactions tangentielles à la ligne moyenne (frottement mobilisé


au contact revêtement-terrain) ?

3 - La loi de déformation du revêtement doit-elle être vérifiée en chaque point


..
~
du revêtement ou seulement en quelques points particuliers ?

Les différentes méthodes dépendent des hypothèses faites pour répondre à ces
questions.

c_
'i' .

123
Modélisation

Déformations pour une charge dissymétrique

,
1
,

,1
1
,
4 13
- +-
Courbe des moments f1échissants correspondants

Exemple de calcul d'un cintre par la méthode des réactions hyperstatiques

124
4.4.4.2. Module de réaction du terrain

-. -; On admet généralement que la réaction du terrain est proporti onnelle au


. ' déplacement au point considéré :
q= K il

~'''où q est la pression de réaction au point considéré


il le déplacement en ce point

'. : K est appelé module de réaction

L a formule ne s'applique le plus souvent qu' en cas de mise en bu tée du terrain.

K , comme pour les semelles de fonda tion, n'est pas une caractéristique du
seul terrain encaissant, mais du couple terrain/soutènement.

Cette valeur peut être déterminée à partir d'essais in situ (essais à la plaque
notamment) qui, connaissant ou supputant le coefficient de Poisson v , donnent
un module d'Young E dans la mesure où un tel module peut être défini
(comportement supposé élastique linéaire). Dans le cas d'un tunnel circulaire

de rayon R, les calculs élastiques .montrent que

K = E
(H v) ' R

Pour des formes très différentes de la section circulaire d'autres formules peuvent
être utilisées.

125
4.4.5. Méthode usuelle
On admet souvent que la valeur de K est constante tout au long du contour:-
extérieur du revêtement.
Le revêtement est modélisé comme un arc ou un portique à l'aide d'« éléments ~
finis » (généralement des éléments de type « poutre »} formant un système '1
polygonal dont les « nœuds » s'appuient sur des « ressort s » dont l'élasticité .,
correspond au module de réa ction du terrain . '

On peut distinguer les réactions normales et les réactions tangentielles (fig. 4.14).
On vérifiera alors que la résul tante générale des charges à chaque sommet fait
avec la normale à l'arc un angle inférieur à l'angle de frottement .

Dans beaucoup de cas cependant, on néglige le frottement entre le terrain et le


revêtement (la réaction tangentielle est nulle: figure 4.13).

"

Fig. 4.13 Fig. 4. 1·L


Modélisation de la réac tion Modélisation de la réaction
du terrain dans le cas où le du terrain dans le cas où le
revêtement glisse sans frot- glissement se fait avec frot-
tement sur le terrain. tement.

La réaction du terrain n'est mobilisée que lorsque le sens de la déform ée du


revêtement met le terrain en buté e si bien que la rigidité des ressorts est nulle
dans le sens de l'extension .

126
. La réaction du terrain n'est mobilisée que lorsque le sens de la déformée du
'revétement met le terrain en butée si bien que la rigidité des ressorts est nulle
ans le sens de l'extension.

La résolution du système se fait par les méthodes classiques de la résistance


dés matériaux en utilisant des programmes de calcul de structures à barres et
.outres. La détermination des réactions hyperstatiques nécessite souvent un
> lcul itératif qui peut ëtre manuel ou automatique selon le code de calcul

. 1iIisé.

(4). ..'.

fait 4.5. LA MÉTHODE DES ÉLEMENTS FINIS


,4.5.1. Principes généraux de la méthode
t le
., La méthode des éléments finis est une méthode numérique largement appliquée
dans le domaine de la mécanique et de la résistance des matériaux. Beaucoup
'". d'ouvrages y sont consacrés c'est pourquoi ne seront abordés ici que les
J." particularités d'application de la méthode aux ouvrages souterrains.
Le principe de base le plus courant en est le suivant :
le milieu considéré est bi ou tridimensionnel ;
1 - le milieu continu est divisé par des lignes (ou des surfaces) imaginaires en
un certain nombre d'« éléments finis " ;
les éléments sont supposés reliés entre eux par un nombre fini de points dits
points nodaux situés sur leurs frontières (ce sont généralement les sommets
des e éléments " et parfois d'autres points sur les faces ou les arêtes).
Ces points nodaux transmettent les efforts d'un élément à l'autre. Les
déplacements de ces points nodaux sont les inconnues de base du problème;
une fonction permet de définir de manière unique le champ de déplacement
'n
é à l'intérieur de chaque « élément fini » en fonction des déplacements de
f- ses nœuds (il existe une grande variété de types d'éléments et de fonctions
d'interpolation) ;
les fonctions de déplacement définissent donc sans ambiguïté l'état de
déformation à l'intérieur d'un élément en fonction des déplacements nodaux
et par suite, compte tenu des propriétés rhéologiques du matériau, l'état
de contrainte (l'état de contrainte de l'élément est défini en un ou plusieurs
u points de l'élément appelés points d'intégration) ;
e à partir de ces fonctions de déplacement et des lois rhéologiques choisies,
on détermine une relation de raideur qui à tout champ de déplacement
sur le solide (défini donc de façon complète par les composantes U des
déplacements aux nœuds de la structuré) fait correspondre un champ de
sollicitations (défini de la même façon par les composantes F des forces
aux nœuds).

Cette relation s'écrit {F } - [K]. {U}

127
[K ] est une matrice carrée appelée matrice de rigidité.
Une fois déterminée la mat rice de rigidité [K] du système, tout problème
consiste donc généralement à résoudre le système linéaire :

{F} = [K ]{ U }
où les inconnues sont les composantes U du déplacement des nœuds (si l'une de
ces composantes est imposée par des conditions aux limites elle est remplacée
par la réaction qui en résulte).
Tout chargement se traduit par des forces aux nœuds. Lorsqu'il s'agit d'incré-
ment de charge, les déplacements obtenus sont des incréments de déplacement
qui s'ajoutent aux déplacements obtenus lors de l'incrément précédent. Il en est
de même pour les contraintes. La matrice de rigidité [K] peut varier elle aussi
en fonction des étapes de calcul (excavation ou suppression d'éléments, soutène-
ments ou adj onction d' élément s) ou en fonctio n de l' état de contrainte atteint.

4.5.2. Application au calcul des ouvrages souterrains


La détermination des sollicitati ons auxqu elles est soumis le soutènement d'un
ouvrage souterrain est un problème hyperstatique dont les paramètres suivants
peuvent être pris en compte par la méthode des éléments finis :

- la bi ou tridimensionalité du problème,
l'état d'équilibre naturel du milieu (ou état de contrain te initial),
la géométrie de l'excavation ,
les propriétés de déformation du terrain et son hétérogénéité éventuelle ,
les caractéristiques géom étriques et mécaniques des éléments du soutènement
ainsi que la nature de son contact avec le terrain,
les techniques de réalisation de l'ouvrage , les différentes phases d'exécution
des travaux , en particulier la non-simultanéité de l'excavation et la mise
en place du soutènement,
enfin l'évolution dans le temps des pressions exercées par le terra in sur le
soutènement.
Contrairement aux méthodes explicitées dans les paragraphes précédents, la
méthode des éléments finis, principalem ent grâce au traitement incrérnenta l,
permet de tenir compte simultanément de tous ces paramètres. La difficulté vient
généralement de la connaissance incomplète que l'on a des conditions naturelles
du milieu et de son comportement. C'est donc à ces derniers paramètres que
se réfèrent encore les principales hypothèses .
Mais elle remplace avantageusement les méthodes antérieures là où celles-ci
ne peu vent plus s'appliquer.
Les calculs bidimensionnels élastiques ou même élastoplastiques à plusieurs
phases modélisant les étapes de construction de l'o uvrage sont maintenant
cour amment effectués, de même que les calculs tridimensionnels.

128
Grâce aux pré- et post-traitements (maillage automatique, interpré tat ions gra-
phiques des résultats. .. ) les prix de revient de ces calculs ont beaucoup
diminué .
Pour réduire enc ore le coût de certains calculs complexes, on peut utiliser la
métho de des éléments finis, après avoir né anmoins effectué auparavant des
ana lyses paramétriques à l'aide de modèles plus souples d'emploi , tels que ceux
proposés par exemple par la méthode convergence-confinement.
Les différents programmes de calcul aux éléments finis diffèrent généralement
les uns des autres par leur capacité à introduire des types d'éléments plus ou
moins élaborés et des lois réhologiques variées, par leur capacité incrémentale
ainsi que par le développement de leurs pré- et post-traitements.

4.5.3. Résolution d'un problème type par la méthode des élé-


ments finis
4.5.3.1 . Le maillage et les conditions aux limites
Le modèle sera bi ou tridimensionnel. La symétrie' (ou l'antisymétrie) du
problème perme t parfois de ne traiter que la moitié du modèle en imposant
les conditions de symétrie (ou d'antisymétrie) adéquates sur le plan médian .
Les limites du modèle, si elles ne sont pas clairement définies par la géo métrie
du sous -sol, do ivent être placées raisonnablement loin de l' ou vrage pour que les
conditions qui y sont imposées n'influ ent pas sur le calcul des dép lacements et
des con traintes .
Il est rappelé à ce propos qu 'au voisinage de l'excavation (voir les solutions anal y-
tiques au § 4.2.1.1.), l'incrémen t de contrainte varie comme IIr' en fonctio n de
la distance r au centre de J'excavation et que l'incrément de déplacement varie
lui comme IIr. Ainsi, si on modélise le terrain autour de l'excavation sur un e
épaisseur de deux diamètres, l'i ncrément de contrainte à cette limite n'est plu s
que de 4 % alors qu e le déplacement vaut encore 20 % du déplacement obtenu
à l'intrados. Auss i on peut modéliser le terrain autour de l' excavation sur une
lar geur de 1,5 à 2 diamètres mai s les conditions aux limites sont alors imposées
en contraintes et non en déplacement sous peine de rigid ifier anormalement le
modèle.
Si des conditions de déplacements nuls doivent être imposées aux frontiè res, il
convient de repousser celles-ci à 3 à 5 diamètres de l'excavation.
Si l'exca vation doit s' effe ctuer en plusieurs phases les parties à excaver sont éga-
lement maillées, ainsi que les élément s de soutènement qui seront introduits par
la suite.
Les éléments utilisés sont des éléments de surface (ou de volume ), triangles (à
3,6 ou 7 nœuds) ou qu adrilatères (à 4, 8 ou 9 nœuds), des éléments « linéaires »
(barres ou poutres), des éléments de joints. Pour obten ir les moment s dans un
revêtement il faut qu e le modèle comporte plus de deux points d'intégrati on dans
sa section.

129
Fig. 4.15 - Maillage bidimensionnel pour l'étude de l'interaction
de deux tunnels sous un versant (document Coyne et Bellier)

Fig. 4.16 - Tracé d 'un maillage tridimensionnel sur les parois d'une cavité
(demi-modèle) (document Coyne et Bellier)

De bons résultats sont obtenus par exemple en modélisant le revêtement par


deux épaisseurs d'él éments isoparamétriques à 8 nœuds : ces éléments sont
rectangulaires avec des nœuds aux 4 sommets et des nœuds au milieu des côtés.
Ces éléments à lois d'interpolation paraboliques ont 4 points d'intégrat ion à
l'intérieur de l'élément. Deux rangées de tels élém ents donnent donc 4 points
d'intégration par section .

Deux exemples de maillage sont do nnées aux figures 4.15 et 4. 16.

130
4.5.3.2. Loi rhéologique des matéri aux

Si tous les matériaux en présence sont élastiques, on détermine E et v pour


chacun d'entre eux.

Même si le calcul est mené en élasticité il est intéressant de donner un critère de


rupture (basé sur C et 'P par exemple) pour déterminer les zones où l'état de con-
traintes obtenu dépasse ce critère, donnant ain si l'extension minimale des zones
en état limite de rupture. Dans le cas d'excavation circulaire ou pseudo-circulaire,
l' expérience montre qu 'avec un calcul élast o-plastique, les zones en état-limite
de rupture sont souvent à peine plus étendues que celles déterminées par le calcul
élastique, justifiant ainsi qu 'un simple calcul élastique suffit à donner l'étendue
de ces zones.

Si les conditions naturelles du milieu l'imposent, d'autres lois rhéologiques


doivent être introduites telles que le fluage (module à court terme et module à
long terme), l'élasto-plasticité, ou la fragilité. Dans ce cas des itérations sont
généralement nécessaires pour obtenir l'état d'équilibre du système .

4.5.3.3. Les étapes de chargement

1) L'état initial
L'état initial des contraintes est à définir car c'est lui qui conditionne le char-
gement de l'ouvrage souterrain. il peut être connu par une relation simple (par
exemple Uv = -y.H et UH = Ka.uv), par des mesures in situ ou par un cal-
cul « éléments finis » sur le modèle lui-même (par exemple application de la
pesanteur pour le calcul de contraintes sous un versant).

L'état initial du modèle est défini par


{U} = 0 aux nœuds du maillage

{u} = {UO} ' aux points d'intégration des éléments.

2) Les chargements
Dans certains cas le chargement peut consister à appliquer les contraintes ini-
tiales sur les limites du modèle initialement non chargé mais il ne faut pas ou-
blier que les déplacements obtenus ont alors pour origine l'état correspondant à
un état de contraintes nulles et non {UO} et qu'une correction s'impose. Si de
plus le modèle comporte déjà le revêtement du tunnel, ce mode de chargement
ne convient pas. Le chargement équivalent à l'excavation consiste à appliquer
à l'intérieur des éléments à excaver des contraintes égales et de signe opposé
à l'état de contraintes qui existe à l'intérieur de ces éléments avant excavation
(la résolution du système s'effectue bien sûr après avoir annulé la rigidité de
ces éléments, et en tenant compte le cas échéant des éléments de soutènement).

131
L 'intégration de ces contraintes sur l' ensemble des éléments à excaver conduit
à des forces no dales qui s' appliquent sur le conto ur de l'excavation vers le vide
qui étaient les forces inte rnes de soutènement du noyau no n excavé (figure 4.17).

~'- .............
f _----. t t. ",......'/
Etat initial non excavé : équilibre des Forces d'excavation correspondant à
contraintes initiales sur le tracé l'ex- la de demi-section supérieure
cavation
Fig. 4.17 - Forces d 'excavation

• Ilol:,. . .... .
U ' I. W " & "',>1 u ou» ." • ,"""

01..-."
CONTR AI NTES DEFORMAT IONS
MAUNG UNDERGROUND POWERSTATION MAUNG UNDERGROUND POWERSTATION
[ OiELLE • 0 .(011)0 l CM' 5 .000 Iof'A [ OiELLE • 0 .00100 • DEPlA CEMENT X PAR: . 50 . 00

Exemple de calcul aux éléments finis d'une grande excavation souterraine


(document COYNE et BELLlER)
Le calcul peut tenir compte d'un décanfinem en t partiel à la mise en place du
soutènement. Ainsi le calcul sera mené en deux phases :
1ère phase - déconfinement partiel : application des forces d'excavation
multipliée par un coefficient de décanfinement À sans soutènement ;
2ème phase - mise en place du soutènement et application des forces
restantes d'excavation (l -À))F

À estle taux de déconfinemen t à la mise en place du soutènement (voir paragra-


phes 4.3.3 et 4.3.4.3).

Les soutènements peuvent être passifs (revêtement, soutènement par cintres


ou béton projeté) ou actifs (boulons actifs à ancrage ponctuel, câbles de
précontrainte) ; dans ce dernier cas leur action est modélisée par des forces.

Le fluage se traduit par des forces internes et éventuellement une modification


de la rigidité du matériau.

3) La résolution du sytème
Chaque phase de chargement est appliquée sur un système dont la matrice de
rigidité peut évoluer en fonction des étapes d'excavation (des éléments voient
leur rigidité se modifier ou s'annuler, d'autres sont introduites) .

La résolution du système {Fi} = [Ki ] {.6. ui} conduit à obtenir un incrément


de déplacement {.6.ui} et un incrément de contrainte {.6.ui} qui s'ajoutent à
l'état précédent pour obtenir l'état suivant :

4.6. CAS DES TERRAINS AQUIFËRES


Théoriquement la détermination de l'équilibre d'un ouvrage souterrain, en
présence d'eau, devrait passer par l'étude des écoulements, soit en régime
transitoire au moment de l'excavation, soit en régime permanent.

Les prévisions des risques de débourrage au creusement sont du ressort des


reconnaissances géologiques. Quant au calcul du revêtement qui est rarement
totalement imperméable, il faut considérer la pression effective du terrain
déjaugé en tenant compte des forces d'écoulement de l'eau vers l'ouvrage et
la pression hydrostatique de l'eau au contact revêtement rocher.

Des cas simples peu vent être abordés par l'analyse comme celui d'une galerie
circulaire creusée dans un massif homogène obéissant à la loi de Darcy . On
peut calculer ainsi les gradients autour de l'excavation, les débits à pomper,

133
..
; ;
; l

. ;
éventuellement le rab attement de la nappe causée par la galerie. Ces calculs
sont présentés.au chapitre 5, § 5.5.4.

Si le revêtement est parfaitement imperméable, du moins vis-à-vis de la perm éa-


bilité du terrain , il sera calculé sous l' action de la pression du terrain déjaugé
(généralement anisotrope) et de la pression totale de la nap pe (qui , elle, est iso~
trope et ne dépend pas de l'état de déformation du terrain). Dans les calculs qUI
,
, , -)
. font intervenir l' équilibre terrain-revêtement (comme la méth ode convergence-
confinement ou la mét ho de aux « éléments finis ») les calculs sont menés en con-
! li 'Ii traintes effectiv~s . A la pr ession de terre obtenue on raj oute la pression hydros-
l, \ ['
tatique de la nappe. La pre ssion de la nappe provoque des déformations supplé-
r
,! "
mentaires du revêtement qui modifient les pressio ns de terrain. Dans les cas cou-
rants cet asp ect peut être négligé. Par contre, pour les tunnels creusés sous les
,, ',..
',. ,Ii ', !, fonds marins par exemple, ce phénomène peut devenir prépondérant et le négli-
ger conduirait à un surdimensionnem ent du revêtement.
rl .
'
1 .:
La plupart du temps il est difficile et peu réaliste de dissocier pression effective
de terrain et pression hydrostatique de la nappe soit parce que la roche est
peu perméable, soit parce que sa perméabilité, si elle vient des fissures, sera
fortement influencée par la modification des contraintes dans la roche.

La relation établie en mécanique des sols par K. TERZAGHI entre le tenseur


des contraintes totales a , le tenseur des contraintes effectives cl et la pression
interstit ielle :

aij = a~j+u.oij (Oij est le symbole de KRONECKER)

est d'a illeurs très discutable en mécanique des roches. Elle suppose en particulier
que les grains solides sont indéformables vis-à-vis du milieu poreux .

Des relations plus générales ont été établies par différents auteurs (en particulier
O. ZIENKIEWICZ, 1958 ; A. SKEMPTON, 1961). On écrit plus généralement
la relation sous la forme :

où Ti = 1 -KIKm
K est le module de compressibilité du solide poreux pour u - 0
Km est le module de compressibilité du solide matriciel.

Le plus souvent Ti est proche de I, généralement supérieur à 0,85, mais il peut


êtr e très faible, par exemple pour des ro ches formées de quartz et sans
discontinuités .

L'étu de de l' écoul ement et des contraintes autour d'une galerie a en particulier
été faite par]. SCHLEISS (1986).

134
4.7. CAS DES TUNNELS EN ROCHE GONFLANTE
La déterminati on des pressions qui s' exercent sur le revêtement d'un ouvrage sou- .
terrain en roche gonflante nécessite des essais spécifiques de laboratoire sur le
terrain concern é (principalement des essais oedométriques). C'est pourquoi les
méthodes empiriques de dimensionnement ne donnent pas ou peu d'indications
dans ce cas . La méthode de N. BARTO N et celle de l'APTES donnent quelques
recommandati ons général es.

Les méthodes de calcul telles que la méthode des réactions hyperst ati ques ou la
méthode aux « éléments finis » peuven t être utilisées à conditio n de tenir compte
du phénomène. Des méthodes spécifiques ont été proposées par différents auteurs
(H. EINSTEIN et N . BISCHOFF, 1975 ; W . WITIKE, 1976, 1979).

4.8. APPEND ICE - CONTRAINTES GÉOSTATIQUES DANS LES


MASSIFS

4.8.1 . Généralités
La sollicitation d'un ouvrage souterrain dépend de l'état de contraintes g ëos-
tatiques du massif c'est-à-dire l'état des contraintes existant avant le creusement
du tunnel. Les méthodes de calcul des ouvrages souterrains supposent qu'il
est connu . Or la prévision des contraintes naturelles se heurte à de grandes
difficultés et il faut bien reconnattre que les progrès dans ce dom aine sont
encore minces. Les considérations théoriques ne sont pas d'un grand secours
et ne permettent au mieux qu'à fournir a posteriori des tentatives d'explication.
Seules les mesur es in situ permettent de conna ltre l'état de contraintes .cll!!lS un
massif. Mais ces mesures sont difficiles, d'interprétation souvent délicates et les
résultats souvent très dispersés. Elles po sent toutes le problème de la significa-
tion à l'échelle de l'ouvrage des mesur es locales qui ont été faites (§ 2.7 .2.) .

En pratique la contrainte verticale est souvent assimilée au poids de la colonne


unitaire de terrain située au-dessus :

lT~ = l h
i(h).dh

et la contrainte horizontale

où K o est le coefficient des terres au re pos (ou coefficient de restitut ion).

Dans les terrains perméables le coefficien t K 0 s'applique en principe aux


contraintes effectives.

135
-
Lorsque Ka n'est pas mesuré in situ , on considère parfois les formules suivantes :

dans un milieu élastique , qui au rait été chargé vert icalement sans déformation
latérale :
v
Ka -
l -v

v est le coefficient de Poisson de ce milieu . Puisque 0 < v < 0,5 on voit que
0 < Ka < 1 et que pour v = 1/3 Ka = 0, 5

Cette formule est applicable pour les bassins sédimentaires récents n'ayant pas
subi de déformation tectonique mais elle est très discutable pour les roches
surtout à forte profondeu r.

- dans un terrain argileux no rma lement consolidé :


Ka = 1 - sin cp' (formule de J acky)

- dans les ter rains anciens on peut imagi ner que les contraint es déviato riques
se sont évanouies dans le temps et que Ka tend vers 1. On dit que les contraintes
ten dent à s' homogénéiser .

A noter que K a est parfois supérieur à 1, en cas de contraintes tectoniques


résiduelles après érosion, charges glaciaires ou mouvements tectoniques. C'est
souvent le cas dans les roches dures , par exemple dans le granite du bouclier
canadien où la contrainte horizontale atteint 2 à 3 fois la contrainte vert icale
correspon dant au poids de la couverture . De telles contraintes peuvent causer
des écaillages très importants dans les galeries.

Dans les terr ains où la schistos ité est très marquée, les contraintes princi pales sont
généralement inclinées par rappor t à la verticale. C'est également le cas des ter-
rains sous versant vu au paragraphe suivant.

4.8.2 . Contraintes sous versant


Il est possible de calculer les contraintes dues à la gravité sous un versant mais
les expressions obtenues dépendent des hypothèses faites. Ainsi la figure 4. 18donne
tro is configurations possibles pour un versant indéfini donnant des résultats tant
en grandeur qu'en orientation très di fférent s (J . GOGUEL) :

a) Dans un milieu élastique, en supposant que les déformations parallèles à la


pent e sont nulles sous l'action de la gravité, les contraintes à un e profondeur
z sont données par les expres sions :

aO _ ~ ""zcos 2 R
x I -v 1 fJ

136
T~y = ,,/Z s in {3 cos {3

bl Dans un milieu pulvérulen t en état limite de ruptu re qui forme les versants
naturels ({3 = cP), les cont raintes principales u~ et u~ font respectivement
avec j'ho rizontale des angles de :

et sont données par les exp ressions :

u~ = '"fz(l+ sin {3)

<T3 = ,,/z(l - sin {3)

c) Avec l'hypothèse de la relaxation complète (J. GOGUEL) il est admis u ne


défor mation permanente à volume constant de type visqueux . Les con traintes
principales sont alors inclinées à 1r /4 sur la surface libre et ont pour valeur

<T~ = ,,/zcos 2 .8(l+ t g {3)


<T~ = "/ z cos 2 {3(1- t g .8)

-
a) milieu élastique v = 1/3
y
/
/

/ .,
c) hypothèse de la relaxation complète
b) milieu pulvérulent en équilibre limite .8 = 'P (d'après J. Goguel)

Fig. 4.1 8 - Contraintes géostatiques sous un versant


(d 'après J. GOGUEL)

137
CHAPITRE 5

Puits et galeries en charge

5.1. DISPOSITIONS GÉNÉRALES


Le présent chapitre ne traite pas des calculs hydrauliques dans les conduites.
On suppose connues la charge statique à l'intérieur de la galerie ainsi que les
pressions maximales de courte durée ou dynamiques (oscillations de masse et
coup de bélier).

Les premiers paragraphes du chapitre traitent des règles générales de conception


appliquées en France ou à l'étranger et le dernier paragraphe (5.5) traite des
calculs de dimensionnement des revêtements.

Les puits et galeries hydrauliques ne sont pas nécessairement revêtus même pour
de très fortes charges (jusqu'à 780 m pour un puits en Norvège, E . BROCH,
1982) si la qualité du rocher et la couverture respectent certaines conditions (voir
paragraphe 5.2.3) . Des fuites peuvent être acceptées si elles sont , bien entendu,
limitées, si elles ne provoquent pas d'insta bilité ni dans le terrain ni dans les
ouvrages, et si les accepter permet de faire des économies substantielles par
ailleurs. Le diamètre de la galerie non revêtue doit généralement être augmenté
pour tenir compte des pertes de charge par frottement sur les parois rugueuses
du rocher. Néanmoins l'utilisation de plus en plus fréquente de machines
foreuses (§ 6.2) laissant des parois lisses a beaucoup réduit cet inconvénient.

Lorsque les galeries doivent être revêtues ce revêtement peut être: du simple
béton projeté armé ou non, du béton coffré, doublé ou non d'une peau
d'étanchéité, du béton armé, ou un blindage. Le revêtement peut également
être constitué de voussoirs préfabriqués, en fonte ou en béton, fréquemment
utilisés en terrain meuble et pour les galeries d'assainissement.

Il est particulièrement important de dimensionner correctement une galerie


hydraulique dès le stade du projet et de l'exécution. En effet:

139
un e réparation, après coup, cont e toujours beaucoup plus cher que la même
prestation mise en œuvre aux premiers travaux alors que tou t existe sur
le chantier. De plus, la réparation consiste le plus souvent à blinder la
partie endommagée ce qui aurait pu être évité par un bon dimensionnement
initial ;
enfin et surtout la réparation nécessite généralement un arrêt d'exploitation
pour plusieurs mois, voire plus d'une année, d'où une perte économique
qui peut être plus importante encore que le cout direct des tra vaux.

C'est pourquoi les règles de conception sont-elles volontiers assez conservatives.


Plusieurs accidents, anciens ou récents (voir en particulier D . DEERE, 1983), ont
cond uit à form uler les règles empiri qu es et les recom mandat ions présentées dans
ce chapitre.

Une galerie en charge est fréqu emment une galerie de 4 à 8 m de diamètre et


de 1 à 20 km de longueur . La form e de la section d'excavation dépend du mode
de creusement choisi mais la section finale est le plus souvent circulaire. Cela
devrait même être la règle dès qu e la charge devient quelque peu importante
(quelque s dizain es de mètres).

Une galerie est dite à faible charge si celle-ci est inférieure à 100 m (typiquement
40 à 100 m) .

Elle est dite à forte charge si celle-ci est supérieure à 300 m. Dans les puits,
les charges atteignent parfois 1 000 m, voire 1 500 m.

Sauf conditions exceptionnelles déjà évoquées, les galeries doivent être blindées :
pour les très fortes charges (partie inférieure des conduites forcées par exemple),
lorsque les fuites doivent être limitées pour des raisons économiques et bien sûr
lorsque le blindage est nécessaire pour des raisons de sécurité et de stabilité (à
la sortie aval de la galerie, à proximité des galeries d'accès, des chambres de
vannes ou de l'usine souterraine, et d'une manière générale lorsque la galerie
est sous faible couverture). Les règles appliquées sont analysées au § 5.2.2.

Les changements de section, lorsqu'on ne peut les éviter, sont progressifs dans
la mesure du possible pour minimiser les efforts axiaux dans le revêtement.
Sinon, et s'il est nécessaire d'éviter que le revêtement ne se fissure à cet
endroit, le revêtement doit être armé, parfois même blindé.

Dans les sections courantes les sollicitations qui s'appliquent au revêtement et


au blindage sont les suivantes

a) à la mise en eau
- si le revêtement est imperméable ou si la mise en eau est rapide
· la pression hydrostatique interne,
• une variation de température par rapport aux conditions « à vide »,
,
·la réaction du rocher si celle-ci peut être mobilisée (pour les revêtements
en béton, même si le terrain « pousse », cette poussée n'est généralemen t

140
pas prise en compte ; quant aux blindages, la poussée du terrain n'est jamais prise
<0--
en compte),
01'1 p ression hydrostatiqu e de .l:eau dans le terrain s'il en existe et si elle a
eu le temps de se rétablir après l'effet de drainage causé par la galerie elle-
même pendant ·J'excavation,

- si le' revêteme nt est perméable et' la mise en eau progressive


oies pressions hydrostatiqu es internes et externes c'est-à-dire les pertes de charge
dues aux percolations qui se produisent à tra vers le rev ëtement..
oune variation de température par rapport aux cond itions, à vide »,
01'1 réaction du rocher si celle-ci peut être mobilisée (la poussée du terrain,
même si le terrain « pousse " n'est généralement pas 'prise en compte) .

La mise en eau a tout intérêt à êtr e progressive et par paliers pour éviter le déve-
loppement de fissure s préjudiciables à la tenue et à l' éta nchéité de l' ou vrage. ElIe
peut être contrôl ée en parti culier par mesures piézom étriques. Dan s les tronçons
où le revêtement est perméable, les fuites les plus imp ort antes sont à attend re
à la mise en eau sans que pour autant cette situat ion soit préoccupante : il s'agit
simplement de « regarnir » le massif auparavant saturé d'eau puis drainé par l'exca-
vation (voir en particulier les essais de la galerie de Dixence - Bagnes - B ull. techn.
de la Suisse R omande, jan vier 1958 - et de la galerie de Roselend - P . JACQUIN
et E. CHARDONNET , 1962).

b) en exploitation :
o la pression hydrostatique intérieure, soit en exploitation norm ale (pression
permanente), soit de courte durée (oscillations de masse et coup de bélier),
o la pression hydrostatique extérieure, soit de J'eau naturelle dans le terrain
si le revêt ement est étanche , soit provenant des percolations à trav ers le
revêtement si celui-ci est perméable,
o une variation éventuelle de temp érature,
o la réaction du rocher si celle-ci peut être mobilisée (pour les revêtements
en béton , même si le terrain « pousse » , cette poussée n'est généralement
pas prise en compte quant aux blindages, la poussée de terrain n'est jamais
prise en compte) .

c) en vidange :
o la pression hyd rostatique interne qui diminue puis s'annule,
o la poussée du terrain si elle existe (sauf pour. les blindages qui n'ont pas
à reprendre cette poussée),
o une variation de température,
o la pression hydrostatique externe qui est la plus grande des deux pressions
suivantes si elles existent : la pre ssion de l'eau dans le terrain à son niveau
maximum (généralement pris au niveau du terrain naturel, à moins d'être
drain ée par une galerie spéciale , ou par le revêtement s'il est perméable) ,
ou la pression existant à l'extrad os du revêtement qui s'est établie au cours

141
du régime permanent du fait des filtrations à travers celui-ci. C'est pour
cette raison qu'il est recommandé d'effectuer les vidanges progressivement
et par paliers , à une vitesse qui est fonction de la perméabilité relative
revêtement-terrain, afin de pouvo ir compter sur un effet de drainage à
travers le revêtement .

Des forages drainants ont déjà été envisagés dans les revêtements, avec clapets
ant i-retour pour les revêtements étanches , mais ces drains sont obturables par
formation de calcite , ils gênent les injections et accélèrent le lessivage du béton.
Etant peu fiables ils ne sont pas recommandés et d'ailleurs plus guère utilisés.

Dans certains cas, pour des tronçons de longueurs limitées, des galeries spéciales
de drainage avec auréoles de forages en direction de la galerie sont prévues
pour réduire les pressions dues à la nappe extérieure alimentée ou non par
la galerie hydraulique . Les pressions interstitielles à l'extrados du revêtem ent
doivent alors pouvoir être mesurées et la galerie être visitable pour permettre
l'entretien et une réfection éventuelle des forages drainants.

Dans tous les cas il convient d'assurer un bon contact entre le revêtement et le
terrain, d'une part pour bénéficier de la réaction du terrain et l'uniformiser tout
autour de l'excavation, d'autre part pour limiter les fuites et les mises en charge
par cheminement parfois très loin de leur point d'origine et en des endroits
indésirables pour la stabilité de l'ouvrage. On y parvient par des injections
de bourrage au mortier complétées par les injections de collage aux coulis de
ciment ou bentonite-ciment ainsi que par des injection s de consolidation du
rocher si celui-ci est fracturé et perméable (voir § 5.4 .) .

Si la galerie traverse une faille supposée active en pays sismique des dispositifs
spéciaux permettant le jeu de la faille doivent ~~e prévus .

5.2. RÈGLES DE CONCEPTION DES REVÈTEMENTS DES


GALERIES ET PUITS EN CHARGE
5.2.1 . Principes généraux

Devant un pro jet de galerie hydraulique, il convient tout d'abord de déterminer


les conditions hydromécaniques naturelles du massif à traverser et de les comparer
à la pression interne de la galerie, qui constituent les données de base du
projet.

Ces conditions sont principalement au nombre de trois


la nappe ou la pression naturelle de l'eau dans le massif ;
la perméabilité du massif ;
l'état de contrainte uï, 0"2' 0":;, du rocher (appelées contraintes « naturelles »).

Ces tr ois conditions seront d'un grand poids dans le choix du tracé et du type
de revêtement. En effet :

142
1 - Si la pression naturelle de l'eau dans un massif au droit du tracé est to ujours
supérieur e à la pression interne de la galerie, il n'y aura ni fuites ni problèmes
particuliers de stabilité en exploitation. Un revêtement ne sera nécessaire que
s'il faut soutenir le rocher pendant les travaux et pendant les vidanges de la
galerie, ou encore s'il convient d'améliorer les caractéristiques d'écoulement
et de minimiser la section. Ce revêtement , s' il existe, sera alor s généralement
en béton projeté, armé ou non, en béton coffré ou en voussoirs ; ce sont des
revêtements perméables. On a do nc toujours intérêt à rechercher, sauf cas
particuliers, un tracé de la galerie respect ant cette condition.

2 - Si la pression naturelle de l'eau dans le massif est inférieure à la pression interne


de la galerie, il y aur a des fuite . Ces fuite s vont faire ap paraître un champ
de pr essions int erstitielles dans le massif. La condition à respecter impérati-
vement pour que ces fuites soient sans in convénient sur le plan mécanique,
est qu 'en tout point dan s le massif et aut our de la galerie, les contraintes " 1,
"2, "3 dans le ro cher excèdent la pr ession interstitielle ainsi cr éée. Si c' est le
cas et si le rocher est perméable, le revêtement, associé ou non à des injec-
tions du rocher , aura seulement pour fo nction de limiter les fuites.

3 - Si l'une des contraintes " 1, "2, "3, est inférieure à la pression interstitielle créée
par l'eau en charge dans la galerie, il faut alors un revêtement parfaitement
étanche, obtenu dans pre sque tous les cas par un blindage; sinon , une fuite
risquerait d' entraîn er le « claquage » du rocher, c'e st-à-dire l' ouvertur e des
fissures et la propagation de la pr ession d'eau à l'intérieur du massif. Il pour-
rait également se pr oduire des renar ds (rupture par entraînement de matériau
le long de cheminements constitués de matériaux désagrégés ou déconsolidés)
ou encore des glissements de versant par augmentation de la pr ession intersti-
tielle sur des lignes de rupture potentielles.

Les autres caractéristiques du rocher qui peuvent avoir une influence sur le
tracé mais qui en ont surtout une sur le dimensionnement du revêtement choisi,
sont :
la perméabilité déjà évoquée pour évaluer les fuites (ou les apports d'eau)
et, si nécessaire, pour déterminer les moyens de les limiter (en particulier
en déterminant l'injectabilité du rocher). Dans le cas des revêtements per-
méables, la connaissance des perméabilités permet également de déterminer
le champ de pression interstitielle dans le massif, notamment celle qui
s'établit au .contact rocher-revêtement ; le paramètre important est alors
la perméabilité rela tive du revêtement vis-à-vis du terrain K r/Kt (voir §
5.5.4) ;
les caractéristiques mécaniques du rocher (état de fracturation, résistance ,
raideur) non seulement pour déterminer les conditions d'excavation et de
soutènement mais aussi pour évaluer la capacité du rocher à participer à la
résistance du revêtement vis-à-vis de la pression intérieure (voir § 5.5.2 .).

Avec ces idées directrices, les reconnaissances à effectuer deviennent plus claires.

143
En premier lieu il convient de mesurer la cote de la nappe à l'inté rieur du
massif par des mesures piézométriques ainsi que ses variat ions saisonnières.
Des mesure s de perméabilité sont alors effectuées par la même occasion (en
général des essais Lugeon § 2.5.2.5) .

Les contraintes naturelles dans le massif (o"i) et les contraintes autour de la


galerie (O"i ) peuvent êtr e connues :
- par des règles dérivant de calculs simples (chapitre 4) ou de règles empiriques
(ce sont les règles de couverture indiquées au § 5.2.2.) ;
par des mesures au vérin plat en galerie ou par des mesur es de libération
de contraint es en sondage (§ 2.7:2) ;
par le calcul, en particulier par la méthode des éléments finis ;
enfin plus directement par des essais de « claquage » (ou fracturati on
hydraulique) à l'aide de forages soumis à des essais d' eau à pressions
croissantes. Ces essais peuvent être également effectués pendant les travaux
à partir de la galerie elle-même, en particulier pour préciser in situ les
limites des tronçons à blinder.

Les caract éristiques mécaniques du rocher (raideur , état de fracturation) seront


déterminées en particulier (voir chapitre 2) :
par des essais de déformabilité à la plaque , ou en fora ge (type dilatomètre
ou M ëd ératec) ;
par des essais de « petite sismique » en galerie de reco nnaissance.

5.2.2. Règles de couverture


Ces règles déterminent les conditions habituelles de couverture de terrain pour
lesquelles et pour des raisons de stabilité mécanique :
il n'est pas nécessaire d'étancher une galerie ;
ou bien un revêtement étanche est au contraire impératif (obtenu par .
blindage dans presque tous les cas).

Comme nous l'avons vu dans le paragraphe précéd ent, le problème ne se pose


pas si la charge de la nappe avant exécution de l'ouvrage est supérieure à la
charge de la galerie ce qui suppose bien entendu, à moins d'être sous un lac,
que la hauteur de couverture soit au moins supérieure à la pression intérieure
de la galerie.

Dans le cas contraire la stabilité mécanique n'est assurée que, si en tout point
du massif traversé par la galerie, chacune des contraintes principales 0") ,0"2 ,0"3,
est supérieure à la pression interstitielle engendrée par les percolations d'eau
en provenance de la galerie en charge.

En section courante, on considère généralement que la condition de contrainte


est toujours obtenue si la hauteur de couverture (Z) est supérieure à la pression

144
int érieure de la galerie (H) et qu'elle ne l'est pas si le poids de la couverture
b . Z) est inférieure à cette pression .
En considérant que la densité du rocher est le plus souvent proche ou supérieure
à 2,5, cette dernière règle conduit à vérifier une épaisseur minimale de couverture
de :
Z > 0,4H

Cette con dition est nécessaire, mais n'est suffisante que si la perméabilité de la
couverture est ho mogène. C'est en pa rticulier le cas du rocher norvégien où cette
règle est couramment appliquée (D . DEERE, 1983).

Par contre si le massif rocheux comprend des niveaux de perméabilités différen tes, .
il peut se produire des zones où la pression interstitielle est supérieure au poids du
terrain situé au-d essus (figure 5.1). Il convien t alors de retenir la règle suivante :

pente l pente'

H '3'0 - -- --k- --\-- - - --


~, ===1~~'r====

a) en terrain homogène b) ave c une couche faiblement perméable


Pi < Uv : stabilité à la co te Zl - instabilité sous cette
couche où Pi > Uv

Fig. 5.1 - Répartition dans le plan vertical passant par la galerie de la p ression
interstitielle pi dans le terrain alimenté par la galerie (H h <Z <H)
Sous un versant , la couverture doit être plus importan te . Pendan t longtemps
la règle suivie en terrain homogène é tait :

Z > 0, 6H sous un versant de pente inférieure à 35°

Z >H sous un versant de pente comprise entre 50 et 60°

Z étant la couverture mesurée sur une verticale (fig. 5.2)

145
:\'" e- .~ x
~-.

':

.' s: ,
Fig. 5.2 - Galerie sous versant notations géométriques

A la suite de la rupture de la galerie d'Askora (Norvège) en 1970 (galerie


non revêtue de 200 m de charge sous un versant de 55° dans du grès à joints
parallèles au versant) une formule plus générale a été introduite par J. BERGH-
CHRISTENSEN et N.T. DANNEVIG (1971).

La pente moyenne {3 du versant est prise directement en compte

L> H
- ï cos {3

H
qui s'écrit aussi: Z > -- -
ïcos2 {3

où : L est la plus courte distance de la galerie à la surface du terrain


Z est la couverture verticale
H la charge hydrostatique dans la galerie
{3 la pente moyenne du versant

Cette formule est équivalente aux premières règles sauf pour les versants de
plus de 50° pour lesquels elle est plus sévère.

Comme on l'a déjà vu, ces formules ne sont applicables qu'en rocher massif et
homogène et sous contraintes in situ « normales » c'est-à-dire qu'il ne doit pas y
avoir de contraintes inférieures à celles que l'on estime empiriquement. Les règles
de couverture ne considèrent en effet que le paramètre« contrainte verticale » ,
sous-entendant que les contraintes principales dans les autres directions sont
en rapport « normal ». En particulier il ne doit pas y avoir de joints ouverts
parallèles au versant.

La galerie ne doit pas non plus rencontrer de failles, ni de zones importantes


de cisaillement. De tels tronçons doivent être bétonnés (et parfois blindés)
puis faire l'objet d'injections de consolidation du rocher.

146
En pratique, les règles usuelles de couverture des zones à blinder (en particulier
aux extrémités des galeries aval en charge) sont les suivantes (D . DEE RE ,
1983) :
à l' extrémité d'une section blindée la cou verture verticale doit être au moins
de 0,8 H et la couvert ure horizontal e de 2,0 H ;
la section blindée doit être prolongée par un revêtement en béton ar mé jus-
que sous un e « couvertur e» verticale de 1,3 H.

Lorsque des essais de fracturation hydraulique ont été effectués in situ , la règle
à suivre considère que la pression de claquage doit atteindre au moins
120 % de la charge à la limite du blindage ;
140 % de la charge à la limite du tronçon revêtu en béton arm é.

On peut alors accepter des couvertures inférieures à celles énoncées précédem-


ment mais sans aller en deçà d'une couverture minimale de 0,6 H pour les
tronçons blindés et de 1,0 H pour les tronçons revêtus en béton armé.

Dans toutes les formules précédentes la charge H prise en compte inclut la


pression maximale statique qui peut s'établir pendant quelques secondes dans
la chambre d'équilibre, mais n'inclut pas le coup de bélier.

5.2.3. Conditions usuelles de non revêtement


En dehors des zones qu'il faut blinder pour des raisons de stabilité du terrain
encaissant (paragraphe précédent), les galeries hydrauliques sont fréquemment
revêtues, ce qui assure un bon état de surface aux écoulements, et permet de
réduire la section au minimum. Cependant le revëtement n'est pas nécessaire
lorsque l'ensemble des conditions suivantes sont rencontrées :
le rocher est massif et de bonne qualité . TI a été aussi peu ébranlé que
possible par les tirs d'excavation ; au besoin, il a été renforcé par du -
béton projeté et des boulons d'ancrage (de préférence par des boulons à
scellement continu ou injectés sur toute leur longueur pour les protéger de
la corosion). TI est certain que l'utilisation de plus en plus fréquente de
_machines foreuses à la place de l'explosif pour excaver les galeries, même
en roche dure , ne fait qu'améliorer le résultat. Le rocher où les galeries
peuvent ne pas être revêtues est typiquement le granit ou le gneiss sain
tel qu'on le rencontre en Norvège et où des galeries non revêtues ont été
,- faites avec des charges de 150 m à près de 8g0 m. D'autres types de roches
conviennent également tels que le basalte, l'andésite, les calcaires massifs,
les grés durs et bien cimentés, voire même parfois les schistes compacts,
il ne doit pas exister de matériau soluble ou érodable ni dans la roche
ni dans les joints ou les fractures. Si c'était le cas (traversées de failles
ou de joints avec remplissage) il conviendrait alors de revêtir localement
le tronçon correspondant par du béton coffré, armé si nécessaire, ou de
traiter la zone par du béton projeté armé et tenu par des ancrages,

147
0j."-"

la pression de l'eau naturelle - da ns le . terrain . doit être assez élevée, en


principe au moins aussi élevée que la pression interne de la galerie, ce
qui impose généralement que les règles de couverture vues au paragraphe
précédent soient satisfaites. Le critère de contrainte (umin > H ) doit en
tout cas être respecté.

Si la .pression de l'eau naturelle dans le terrain était inférieure à la pression


interne de la galerie, le rocher de vrait de plus être imperméable ou peu per-
méable pour que les fuites soient limitées.

5.3. LES DIFFÉRENTS TYPES DE REV~TEMENTS ET LEURS


SPÉCIFICATIONS
5.~.1. Introduction
Un revêtement est caractérisé par
• sa perméabilité, non pas tant pour l'estimation des fuites mais surtout pour
définir les efforts qu'il encaissera "(champ de pression interstitielle créé par
les percolations, réaction du rocher),
• son épaisseur, en particulier le rapport elR définissant la résistance aux
pressions extérieures (pression critique de flambage pour les revêtements
minces),
• sa résistance mécanique .
On peut noter qu'il y a une différence fondamentale entre le blindage et les
revêtements en béton :
• .le blindage est rigoureusement étanche mais il n'offre presque pas de
résistance aux pressions extérieures,
• les revêtements en béton sont par .contre toujours plus ou moins perméables;
les efforts qu'ils reçoivent dépendent essentiellement du rapport de leur
perméabilité à celle du rocher. .

5.3.2. Le blindage et autres revêtements imperméables


Le blindage métallique soudé représente le revêtement imperméable par ex-
cellence . TI est universellement utilisé pour connecter l'extrémité inférieure de
la conduite forcée aux turbines , une partie étant enrobée dans le béton du
revêtement de la galerie et une partie étant libre. TI est généralement utilisé
au voisinage des têtes des galeries (tête aval surtout), lorsque la couverture
est trop faible (voir § 5.2.2.) et chaque fois que l'étanchéité absolue est
requise (à proximité des galeries d'accès, des chambres de vannes ou de l'usine
souterraine ...).

Le rôle de la participation du rocher à la résistance du blindag e a été mis en


évidence à plusieurs reprises. Voir en particulier les essais de couduite forcée
à Super Bissorte (p . CORDELLE, T. DOUCERAIN, 1985).
Le blindage est donc calculé en tenant compte de la réaction du ' rocher (voir
§ 5.5.2.) là où les deux conditions suivantes sont assurées
en couverture verticale Z > 0, 4H
" - en couverture horizontale Z> 1,2H

Ailleurs , le blindage doit être calculé pour la pleine charge intérieure.

Le béton enrobant le blindage est un béton supposé fissuré qui n'a aucune
raideur circonféren tielle. TI ne fait que transmettre la pression du blindage au
rocher. Ses caractéristiques sont généralement assimilées à celles du rocher
encaissant.

A la vidange, le blindage doit supporter la pleine pression extérieure. Comme


il. sera vu au 5.5.3 c'est le jeu qui s'établit entre la tôle et le béton du
fait en particulier du refroidissement de la galerie par l'eau et du retrait du
béton d'enrobage, qui détermine la pression de flambage. La qualité du béton
d'enrobage et des injections jouent .donc là .un rôle important (voir les essais
'. _ . effectués pour la conduite de Montpezat, F: AURaY, 1956). Néanmoins les
conditions de non-flamb ement (voir 5.5.3) peuvent conduire soit à épaissir la tôle
(solution la plus simple mais pas toujours possible pour des raisons économiques),
soit à renforcer le blindage par des raidisseurs annulaires régulièrement espacés
mais qui gênent le bétonnage entre blindage et rocher, soit à sceller le blindage.
au béton par des pattes d'ancrage soudées sur la face externe de la tôle (ils
en gênent la mise enplace), soit encore àenrober la tôle dans une deuxième
couche de béton (il s'agit là plutôt d'une étanchéité obtenue par une tôle
mince placée entre le rocher lissé et le revêtement en béton de la galerie , citée
plus loin). Lorsque les raidisseurs ne peuvent être évités, leur forme et leur
disposition doivent gêner le moins possible le bétonnage.

L'expérience montre que le type


\ 1\ 1\ /\ 1\ de raidisseur schématisé ci-con-
- ---- lre, préalablement rempli de lai-
tance de ciment permet un rem-
7 V V V v plissage satisfaisant du vide laissé
entre la tôle et le rocher.

On peut également diminuer ou annuler la pression extérieure par des galeries


et des for ages drainants (voir § 5.1).

Des revêtements imperméables ont également été obtenus occasionnellement par


des membranes plastiques flexibles renforcées de treillis métalliques, ou même
par des tôles minces, mises en place contre le rocher avant coulage du béton.
Cette méthode est .particulîërement adaptée aux galeries creusées à la machine
foreuse pleine section qui donne une excavation sans aspérités importantes. Cette
soluti on est alors plus écon omique que le blindage classique et convient pour
des charges moyennes ou pour servir de transition entre les sections blindées
et les sections simplement bétonnées (références données par G . SEEBER ,
1985) .

Le béton armé précontraint par câbles actifs est également utilisé (P.E . ROELLI,
1982) ainsi que le béton coffré « post-eontraint " par injections sous forte pression
entre le béton et le terrain (G . SEEBER, 1985). Néanmoins l'expérience montre
que la précontrainte ainsi obtenue s'estompe dans le temps et n'assure plus à
la longue j'étanchéité demandée au revêtement.

5.3.3. Le béton armé ou revêtements légèrement perméables


La section d'armature du béton armé est généralement comprise selon la
circonférence entre 0,25 et 0,75 % de la section du béton, parfois plus. Ce
pourcentage ne comprend pas les aciers longitudinaux de répartition.
Normalement les aciers reprennent très peu de traction (voir § 5.5.2). Leur rôle
est de réduire la perméabilité en limitant la fissuration du béton (l'épaisseur des
fissures admises est généralement limitée à 0,3 mm) .
Pour limiter et répartir la fissuration du béton, on peut mettre en œuvre un ratio
de ferraillage satisfaisant à la condition de non-fragilité, telle qu'elle est définie
à l'article A 4.2 du BAEL 83 :

où:

p est le rapport de la section d'armatures à celle du béton;


f t 28 est la résistance caractéristique du béton à la traction ;
fe est la limite d'élasticité des armatures .

Dans le i::as courant d'un béton de résistance caractéristique à la compression égale'


à 25 MPa, on a, d'après le BAEL : .
[ as = 0,6 + 0,06 fc28 = 2,1 MPa
En prenant pour f e une valeur de 400 MPa, on obtien t : p = 0,52 010.

L'ouverture des microfissures est liée à la déformation du revêtement. De cette


déformation il résulte une réaction stabilisatrice du rocher (voir § 5.5.2). Le module
du rocher à prendre en compte dans les calculs doit inclure le module du rocher
décomprimé par l'excavation (par exemple sur environ 0,5 à 1,5 m de profon-
deur lorsque le déroctage est effectué à l'explosif). Ce dernier module peut avoir
été quelque peu « restaur é » par les injections mais l'expérience montre que cet
effet bénéfique n'est guère quantifiable. On peut le déterminer expérimentale- .
ment dans des chambres d'essais en mesurant les déformations radiales du revê-
tement en fonction de la pression intérieure. Plus simplement on peut prévoir
des essais à la plaque, des essais au dilatomètre en forage, voire aussi des mesu-
res de « petite sismique » (voir chapitre 2 des reconnaissances). .

150
Les armature s sont généralement placées en une seule couche, à environ 10, par-
fois 15 cm du parement ; en effet, même avec une seule couche d' armature s, il
est difficile de mettre en place le béton et de le vibrer , si bien que des vides et
des ségrégations peuvent en résulter. Les conditions de travail en galerie son t en
effet très difficiles et les bétons obtenus ne sont jamais aussi bons qu 'à l'air libre .

Pour éviter que les percolations d'eau provenant des fissures du rocher ne
délavent le béton frais, les venues d'eau seront collectées au mieux et drainées
par des canalisations en plastique flexible scellées au rocher . Ces canalisations
ne doivent pas réduire la section de béton.

Les joints de bétonnage sont généralement tra versés par les armatures. Si les
armatures ne traversent pas les joints, ceux-ci doivent en principe être traités
ultérieurement. Ils le seront d'ailleu rs en partie par les injections de collage
et de consolidation. Les joints type waterst op ne sont guère utilisés, tout du
moins en galerie, car ils sont « encombrants » et il est rare que l'é paisseur de
béton perme tte de bien les enro ber. Les vides et les défauts de joints peuvent
être repris avec un mortier époxy. .

Malgré ces précautions qui visent à réduire la perméabilité du revêtement, la pre-


mière mise en eau de la galerie provoquera une expansion. De très nomb reuses
fissures filiformes se formeront dans le sens longitudinal: l'eau peut y filtrer d' où
la qualificatio n de « légèrement perméable » donnée à ce type de revêtement. En
exploitation, lorsque la nap pe extérieure s' est reconstitu ée, les effo rts dans le revê-
tement diminuent ainsi que les fuites .
.: .

5.3.4. Le béton projeté et le béton coffré non armé ou les


revêtements semi-perméables
Le béton projeté et le béton coffré non armé coulé en place sont les revêtements
les plus courants. Ils sont utilisés lorsque l'étanchéité n'est pas requise soit
parce que le rocher est lui-même suffisamment imperméable soit parce que la
nappe phréatique est à une pression au moins supérieure à la pression intérieure
; ~.'
de la galerie.
fj ;:
Ils ont pu servir au soutènement de la galerie pendant les travaux (en parti-
culier pour le béton projeté). Le béton coffré améliore les caractéristiques
d'écoulement, le béton projeté également, mais dans une moindre mesure :
il émousse les irrégularités du rocher et peut recouvrir les têtes des boulons
d'ancrage ou les cintres de soutènement. Ces revêtements sont généralement
fissurés et donc perméables ; on peut s'en rendre compte en visitant une telle
galerie après vidange : il y « pleut » abondamment.

1-',' Le béton projeté peut être non armé ou renforcé d'un treillis soudé , ou même
de fibres d'acier ou plastiques (polypropylène). Utilisé comme soutènement,

151
il peut avoir été associé ou non à du boulonnage. Une secon de couche peut
y être ajoutée avant mise en eau pour compléter ce type de revêtement et
ré duire les irrégularités du parem en t.

Le béton coffré présente de meilleures caractéristiques hydrauliques que le


béton proj eté . Son épaisseur est généralement comprise entre 25 cm et 60 cm
sur pointes , en fonction du diamètre de la galerie et des charges appliquées.
Des vides, des ségrégations et des défauts de joints peuvent également se
produire à sa mise en œuvre mais de façon moins importante que dans le cas
du bét on arm é car l'absence d'armatures facilite la mise en place du béton .
Dans le béton coffré non armé, les fissures sont de deux types : les fissures
de retrait et les fissures dues à l'expansion du revêtement à la mise en eau.

Lorsque le béton fait pri se, la température peut monter jusqu ' à 55° ou 65° dans
les 18 heures qui suivent sa mise en oeuvre . Lor sque le béton refroi dit il s'y
produit des tensions du fait de l'adhérence du revêtement au rocher (moins
fortes cependant dans le cas de galeries creusées à la machine foreuse). Des
fissures circonférentielles s'étendant sur tout le pourtour du tunnel apparaissent
'régUlièrement réparties tous les 4 à 9 m ; de même des fissures longitudin ales
aux parois et en voûte peuvent s'étendre sur plusieurs dizaines de mètres. Si
les fissures n'apparaissent pas, le béton reste sous tension ce qui réduit d'autant
sa résistance à la pression intérieure. Ou encore le béton en se contractant
peut avoir décollé du rocher (cela peut se produire lorsque les parois sont
lisses du fait de l'utilisation d'une machine foreuse).

On peut limiter les effets du retrait par l'utilisation de ciment à faible chaleur
d'hydratation, un faible dosage en ciment, des agrégats frais (non chauffés
par le soleil) et de l'eau froide (ou même de la glace pilée) . L'épaisseur du
revêtement doi t être minimal e et il faut éviter les sur-épaisseurs (donc les
hors-pro fils). Si de telles précautions sont prises la température de pris e du
béton peut être ramenée à 30 ou 35° , les fissures seront ainsi réduites voire
complétement éliminées .

Si le rocher est étanche et non soluble il n'y a pas lieu de traiter les fissures. La
plupart seront d'ailleurs remplies par les injections de collage et de consolidation,
s'il en est prévu, Seules les plus fines (moins de 0,3 mm) ne seront traitées
que très partiellement.

Les joints de bétonnage, qui peuvent être soit verticaux ou en pente naturelle,
sont traités ou non comme les fissures .

A la mise en charge, une expansion se produit, fonction du module du rocher,


du diamètre de la galerie et de la charge hydraulique. Si le déplacement
radial est supérieur au millimètre, des fissures additionnelles sont probables.
Ce ne sont pas des fissures réparties comme pour le béton armé mais de plus
larges fissures. A proximité des têtes, ces fissures se situent généralement en
radier et en vo üte indiquant une faible butée latérale (aussi bien en terme de
contrainte qu'en terme de module) . Dans le cœur du massif les fissures peuvent

152
se produire aux naissances ou dans des positions intermédiaires montrant ainsi
une butée latérale plus forte.

Les fuites à travers de telles fissures sont beaucoup plus importantes qu'à travers
celles du béton armé qui sont beaucoup plus fines et uniformément réparties.
En effet le débit de percolation à travers une fissure est proport ionnel à la
puissance 3 de son ouverture. Or les fissures des revêtements non arm és sont
couramment de 0,5 à 5 mm voire même parfois beaucoup plus. Les fuites sont
également fonction de la perm éabilité du rocher et du risque de fract urat ion
hydraulique dans celui-ci.

Néanmoins si le bétonnage a été correct, si les fissures de retrait sont minimes


ou si elles ont été traitées, si le rocher est bon (voir § 5.5.2), le revêtement
en bét on plein peut être raisonnablement étanche (du moins intrinséquement,
la notion d'étanchéité étant également relative à celle du terr ain encaissant) .

Dans la plupart des cas le revêtement en béton coffré non arm é est considéré
comme un revêtement semi-perrnéable.

5.4. LES INJECTIONS


L'importance du role des injections dans les galeries hydrauliques a ét é soulignée
à plusieurs reprises dans ce chapitre . Elles assurent un confinement continu et
homogèn e du revête ment afin de bénéficier de la réacti on du rocher dans les
meilleures cond itions , consolident et étanchent le rocher là où il est perméable
soit par na ture soit qu'il ait été d éconsoli d é par les travaux d'excavation. Les
injections limitent les fuites et les mises en charge par chemin ement parfois
très loin de leur point d'origine et en des endroits indésirables pou r la stabilité
de l'ouvrage .

L'importance des inj ections est également financière, car ce chantier constitue
souvent une grande part du coû t global des travaux .

Les principes généraux d'injection font l'o bjet du paragraphe 8.3 .2. de ce livre.
Des précisions concernant la méthodologie particulière appliqu ée en galerie
sont données ici.

Outre les injections de bourrage qui visent à combler les 'vides subsistant
généralement en calotte après bétonnage et effectuées au mortier de ciment
sous faible pression (environ 0,3 MPa), on distingue les injections de collage
et les injections de consolidation du roch er . Celles-ci sont à effectuer le plus
tard possible pour compenser au maximum les effets de retrait du béton du
revêtement. Elles sont effectuées généralement avec du coulis de ciment (ou
ciment bentonite) à des pressions pouvant être plus élevées, du moins pour les
injections de consolidation (2 à 5 MPa, voire 10 MPa). La pression d'injection
est limitée par la résistance du rev êtement (blindage et/ou béton) et par la
contrainte in situ du rocher.

153
Les injections de consolidation s'effectuent à une pression telle qu'elle met
le revêtement en compression init iale pour compenser les effets ultérieurs du
retrait, les effets de la baisse de tem pérature à chaque mise en eau (effet
similaire à celui d'un retrait), pour prévenir tout décollement du revêtement
et du rocher, voire même précon traindre le revêtement pour augmenter sa
résistan ce à la pression intérieure (tout du moins au début de la vie de l'ouvrage,
cette préco ntra inte ayant tendance à disparaître dans le temps) . D'autre part
l'étanchemen t du rocher par injection n'est efficace que si l'on atteint la pression
de refus.
Les injections de collage béton -rocher sont effectuées en premier à partir de forages
courts pénét rant d' environ 20 cm dan s le rocher. La pression d' injection est com-
prise entre 0,3 et 1 MP a (voire 2 MPa) selon la résistance du revêtement. S'il y
a un blindage, des tr ous auro nt été prévu s et pro visoirement fer més par des bou-
chons vissés pendant le bétonnage. Ils seront dévissés penda nt les travaux d'injec-
tion sous pr ession pour que la pression établie entre rocher et béton ne s'établisse
pas entre béton et blindage et ne provoque pas le flambage de la tôle.

Les injections de consolidatio n du ro cher, s' il en est prévu, sont effectuées en


deuxième phase. L'auréole traitée, souvent en plusieurs passes, concerne une épais-
seur de rocher d' environ un , voir e deux rayo ns tout autour de la galerie. Dan s
certains cas extrêmes, les travaux d'étanchement et de consolidation du rocher
constituent la part la plus importante du projet et du chant ier, le revêtement
en béton n'étant là que pour permettre l'injection sous pression et empêcher
la laitance de ressortir dans la galerie.

Les injections du contact blindage-béton d'enrobage sont "effectuées en derni er à


plus faible pression en fonction de l'épaisseur de la tole. Une tendance récente
est de supprimer ces injections qui reviennent cher , profitant de meilleures
conditions de chantier (la mécanisation de l'excavation permet des enrobages
de béton plus minces réduisant le retrait) et d'en tenir compte dans le dimen-
sionnement du blindage (voir les essais de conduite forcée à Super Bissorte ,
F . CORDELLE et al, 1985, et S. JACOBSEN, 1974).

Les trous effectués dans les revêtements en béton pour faire les injections
doivent être soigneusement rebouchés (généralement au mortier d' époxy).

154
5.5. CALCULS DES REVËTEMENTS CYLINDRIQUES
5.5.1. Formules générales du tube (rappels)
5.5.1.1. Tube épais

Les formules du tube épais concernent rarement les revêt ements qui peuvent
généralement être considérés comme des tubes minces (voir paragraphe suivant) .

Les formules données ci-dessous sont néanmoins utiles par exemple pour tenir
compte d'une zone déconsolidée tout autour de la galerie ou au contraire d'une
zone injectée . Elles jouent un rôle également dans le calcul des revêtements
composites .

Les notations géométriques sont données sur la figure 5.3.

Pi. 1 Pe Pressions intérieures et extérieures

EtV Coroctëristiquesèlostiques du tube

crr Contrainte radiale oupoint de rayon r


lc c r c b )
ûe Contrainte circonférentielle ou même point

I"A... Dépl acement radia l en ce point

Convent io n de signe !

/ / / Pression et compression négat ives


Pe traction pos iti ve
déplacement positif versles r croissants

Fig. 5.3. - Tube épais - Notations

Equation d'équilibre en coordonnées polaires et en axisym ëtrie


ao"
_ T+ O"T - 0"0
_ 0
ar r

Equ ations de déformation :

155
"

a) Contraintes et déplacements en déformation plane


L'hypothèse de déformation plane (EZ = 0) conduit à la solution suivante
- con train tes :

<-,
,"

.:
déplacement radial :

- éléments de réduction dans la section du tube

N = !abuodr = bPe -aPi

M = t uo(r - a;b}r -
1
-2ab(Pi -Pe)(2ab
1-
b2-a2
Ln-b)
a
T=O
b) Contraintes et déplacements en contraintes planes
L'hypothèse de contraintes planes (uz = 0 , c'est par exemple le cas des tubes
à l'air libre avec joints souples) conduit à la solution suivante :
contraintes : Ur et Uo identiques à la solution en déformation plane/uz = 0

déplacement radial :

- déformation longitudinale

8z =

élé ments de réduction dans la section du tube


N, M et T sont identiques à la solution en déformation plan e.

156
r
1

.,
1: 2 Tu be mince
5.5. 1.. '

On notera (figure 5.4.)


a+ b
R = - 2- le rayon moyen du tube
e = b-a l'épaisseur du tube (e < < R)
Pi et Pe les pressions intérieures et extérieures.
1
1

Convention de signe :
e
pression et compression nègatives
traction positive

Fig. 5.4 - Tube mince - Notations

Les expressions du paragraphe précédent deviennent alors

, contrainte annulaire (en déformation ou contraintes planes)


f-
Pe-Pi
i --R
~.
e
1• déplacement radial en déformation plane (Ez = 0)
t
t:
i'
h
1

t Nota : lorsque v est faible (cas du béton) on considère souvent, comme en con-
traintes planes (voir plus loin) que :

Contrainte longitudinale en déformation plane

R
Uz = v (Pe- Pi )-
e

- déplacement radial en contraintes planes (uz = 0)

uCR)
- déformation longitudina le en containtes planes (uz - 0)

v (Pe- Pi)R
E e

Dans la suite du chapitre les relations concernant les revêtements ne seront


déve loppées qu'avec les formu les du tube mince. Si le revêtement en béton
a une épaisseur non négligeable, on peut simplement se rappeler dans la
vérification des contraintes admissibles que la contrainte circonf érientielle la
plus élevée aussi bien en traction qu 'en compression se trouve à l'intrados du
revêtement et que le rapport des contraintes à l'intrados et à l'extrados varie
de la façon suivant e (pour e < < R) :

uo(r = a) e
--"-'-----;7
~ 1+-
uO(r = b) - .R

5.5.2. Calcul d'un revêtement étanche en tenant compte de la


réaction du rocher

Lorsque la pression hydraulique interne est supérieure à la pression hydraulique


externe (pression de l'eau naturelle dans le massif) la réaction du rocher peut
être prise en compte dans les calculs si certaines conditions de qua lité d'exécution
déjà évoquées sont respectées. La réaction est de toute façon limitée par le
poids de la couverture . TI est d'ailleurs recommandé de ne pas en tenir compte
si ce poids est inférieur à la charge interne de la galerie (soit Z < 0,4H en
couverture verticale ou Z < 1,2H en couverture horizontale) et si le contact
rocher-revêtement n'est pas par faitement assuré et homogène.

Dans ce paragraphe on considère qu 'i! n 'y a pas de percolations à traves le revê-


tement qui viend raient créer un e pression interstitielle au con tac t béton-rocher.
Le revêtement est donc étanche, du moins plus étanche que le ma ssif (blindage ,
béton armé...) ou bien l'action de la pression intérieure est rapide et le réseau
d' écoulement n'a pas eu le temps de s'établir.

Le cas des revêtements serni-perm ëables sera abordé au paragraphe 5.5.4.

Si le contact est assuré uniformément entre le revêtement étanche et le rocher,


la pression hydraulique intérieure (ou la différence de pression hydraulique s'il
existe une pression de nappe à l'extérieur du revêtement) est reprise en partie
par le rev êtemen t lui-même et en partie par le rocher selon un équilibre qui
dépend des raideurs de chacun.

Les relations qui suivent ici ont été développées en déformation plane en
supposant que les matériaux sont élastiques et isotropes (revêtement et rocher)
et que le milieu rocheux dans lequel est creusé la galerie est infini.

158
Le revêtement est cylindrique, mince, de rayon externe R, assimilé au rayon
moyen, et d'épaisseur e (figure 5.5 .).

sont les caractéristiques élastiques du revêtement


(1 pour « lining ») que l'on notera E a et Va
s'il s'agit d'acier et E b et vb s'il s'agit de béton .
E et v sont les caractéristiques élastiques du rocher
Pi et r; sont les pressions hydrauliques interne et externe
P est la réaction du rocher
0"] est la contrainte circonférentielle de traction dans le revêtement. .

Les conventions de signe sont celles de la mécanique générale. Ainsi les pressions
hydrauliques Pi et Pe sont affectées du signe - , à moins d'être en présence
d'une dép ression dans la galerie, la réaction du rocher est nulle ou affectée
du signe - , et 0"] est généralement affecté du signe + (traction) . Lorsque le
revêtement est en béton armé et que le béton est fissuré, la déformation et la
résistance son t contrôlées par les seules armatures. Le prob lème est ramen é à
celui du blindage en répartissant uniformément la section d'acier : R est alors
le rayon de courbure des armatures et e est la section d'acier par unité de
longueur de revêt ement.

e
- -
Pe + r- --
----
j
! Fig. 5.5. - Revêtement et rocher - Notations
1
1 L'équilibre du milieu composite s'écrit par les deux relations suivantes qui
j
traduisent l'égalité du déplacement u au contact rocher-revêtement en fonction
des pressions en jeu :
l+v
pour le rocher (voir paragraphe 4.3.3 .) - -p (1)
R E
pour le revêtement (voir par. 5.5.1.2 .) -
I-vi
- - 0"] (2)
R E]
R
avec a] - - (Pi-Pe- P) (3)
e

159
,
.-"

Dans ce qUI suit on utilisera souvent les notations


E
El = - - pour le rocher
l+v
El
E"1 -- pour le revê tement --:'

I - vî
i
On en déduit que la réaction du rocher s'écrit

E' u - El
P - -0"1 (4)
R Er
avec
R
al.. . - - (P;-Pe- p)
e

d'où
El R
--
E" e
P - k,
R(Pi-Pe) (5)
1+--
E'/1 e

et
R
al - ~I R(Pi-Pe) (6)
1+--
E"1 e

De la relation (4) on remarquera que la réaction du rocher qui était déjà


limitée par le poids de la couverture Z , le sera aussi par la déformation
maximale admissible du revêtement, ou, ce qui est équivalent, par le rapport
des modules en présence et par la contrainte admissible dans le revêtement,
et cela quels que soient le diamètre de l'excavation et l'épaisseur du revêtement:

Plim - min ["fZ. E' (J, adm ]


E~

Si la pression à l'intérieur de la galerie (ou Pi - Pe). est sup érieure il cette


valeur de P lim ' la pression qui ne pourra être reprise par le rocher devra l'être
obligatoirement par le revêtement dont l' épaisseur .sera calculée d'après (6)
par :
P..-P. - _ (JI
Er
, e E"
e - R (7)

160
OÙ (Jt sera la contr ainte de dimensionnement en traction du revêtement, inférieure
ou égale à la contrainte admissible.

Cependant dans le cas de l'acier (blindage, ou armatures de béton armé


microfissuré) la réaction susceptible d'être développée dans le roche r est très
élevée même pour un roche r moyen.

Par exemple si E' 10 000 MPa (rocher moyen)


El!a 230 000 MPa
lTaadm ' - 120 MPa soit la moitié de la limite élastique
d'un acier doux
on constate que Plim - 5,2 MPa soit l'équivalent de 520 m d'eau .

Aussi la plupart du temps le blindage ou les armatures du béton ne sont pas


dimensionnés pour travailler à leur contrainte admissible. Ils sont dimensionnés
alors à leur section minimale pour la bonne tenue de l'ouvrage pendant le
montage, pour la tenue aux pression extérieures (blindage) ou pour respecter
les conditions de non fissuration (armatures de béton). La contrainte de travail
de l'acier est alors calculée par (6) et la réaction du rocher par (4) . .

Dans le cas du béton coffré non armé la réaction limite du rocher (4) avant
fissuration du béton est beaucoup plus faible: si l'on se place dans le même type
de rocher moyen que précédemment (E' = 10000 MPa), les caractéristiques
de béton non fissuré (par exemple E'f. = 20000 MPa,lTb adm = 1 MPa en
traction) impliquent une réaction limite du rocher valant 0,5 MPa (50 m d'eau)
soit 10 fois plus faible que pour l'acier dans les mêmes conditions. Cette
réaction est cependant suffisante pour les galeries à faible charge. Dans du très
bon rocher la réaction mobilisable peut être beaucoup plus importante ce qui
montre qu'il n'est pas toujours nécessaire d'armer le béton pour lui conserver
une bonne étanchéité intrinsèque, si toutefois les précautions déjà mentionnées
au § 5.3.4 . pour limiter les effets du retrait ont été prises et si les injections
du contact ont été correctement effectuées.

Remarque : les relations données ci-dessus ne tiennent pas compte des effets
de température. Le refroidissement de la galerie à la mise en eau provoque
une contraction du revêtement (blindage ou béton) ainsi qu'une rétraction du
rocher (augmentation du diamètre de l'excavation qu'il est difficile d'évaluer).
Ces phénomènes diminuent la réaction du rocher et augmentent par conséquent
l'effort repris par le revêtement lui-même. La prise en compte des effets
de température peut être forfaitaire en réduisant par exemple les contrain-
tes admissibles du revêtement d'une quantité correspondant au x contraintes ther -
miques équivalentes.

Voir aussi l'exemple d'application de la figure 5.6 donné plus loin.

161
- - - - - ......
..- LU
10° 20° 30° C
70 t---'-r-'-----",rr-----,,----,---r----r--r--r--~
K g/ cm~

... 50 +----+ il
~
o Tt _..f... J!..
o... -l+V R
::l
e Ea u e
c 30 !'a=H1'R R
o a
III Pi.=f'a
'l-
+ ----
III
...
Q) Iclfl - -
c,

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'0::
a> 0
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0 10 15 Ll 20·xr 4
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...
0 .1 0.005
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n,
c: 30
...c.a> Il0
... e,
a>
-0
c:
0
' êij 50
III
...
a>
n,
Kg/cm'2-
70
0 .. 1000 3000 4000 Kg/cm'2-
6a

1 (1) Courbe pression-déformation du rocher mesurée in situ


(1a)Courbe précédente déplacée horizontalement d'une quantité u of R correspondant
à une variation de température de - 20° C
(2) Courbes pression-déformation du rocher à module constant
(3) Courbes de pressions reprises par le blindage pour différentes valeurs de son
épaisseur.
(K1) ,(K2) : voir exemple d'application dans le texte.

Fig. 5.6 - Abaque de dimensionnement d'un blindage en tenant compte


de la courbe pression-déformation du rocher
(d' après H. LAUFFER et G. SEEBER, 1961)

162
• Abaque de H. LAUFFER et G. SEEBER
H. LAUFFER et G. SEEBER (1961) ont établi un abaque (figure 5.6) permet-
tant de déte rminer les caractéristiques d'un blindage (épaisseur et contrainte) en
fonction du module du rocher. Cet abaque permet de plus de tenir compte de
la courbe expérimentale pression-déformation du rocher telle qu'elle a pu être
mesurée en place par des essais au vérin.

La partie supérieure de l'abaque représente en effet la courbe de pression du


rocher p (en ordonnées) en fonction de la déformation uIR de la galerie (en
abscisses). C'est par exemple la courbe 1 de la figure 5.6. Les droites 2 sont
les courbes pression-déformation pour un rocher à module E constant.

La partie inférieure de l'abaque donne l'épaisseur relative du blindage eIR en


fonction de la pression Pa à reprendre par celui-ci (en ordonnées) et de sa
containte de traction Ua (en abscisses) qui est directement liée à la déformation
de celui-ci,

L'exemple ci-après montre comment on peut dimensionner un blindage en


tenant également compte de la variation de température.

• Exemple d'application (figure 5.6)


On se propose de déterminer l'épaisseur de blindage d'un puits dont les carac-
téristiques sont les suivantes
2R = 3,10 m
Pi = 97 kglcm2
t:.t= - 20° C
Le module du rocher est caractérisé par la courbe 1 de la figure 5.6.

La limite élastique de l'acier utilisé est de 4 000 kglcm2 soit compte tenu d'un
coefficient réducteur de 1,72, une contrainte de traction admissible
Ua adm = 2 325 kglcm2 •

La baisse de température de 20° C correspond à une déformation initiale


relative entre le blindage et le béton donnée par l'abaque uof R = 3.10- 4
(l'échelle de température est en partie supérieure de l'abaque). Cette baisse
de température est prise en compte en décalant vers la droite la courbe 1 de
pression-déformation du rocher d'une quantité égale à uolR, On obtient ainsi
la courbe la. On prendrait en compte de la même façon tout espace initial
non colmaté compris entre le blindage et le béton d'enrobage s'il y en avait
un (da par exemple au retrait du béton).

L'épaisseur minimale de blindage est obtenue en introduisant la contrainte


admissible de l'acier en abscisse (ua adm = 2325 kg/cm2 - point KI -
correspondant à" une déformation ue/R:=l0 .1O- 4 ).La courbe la donne , compte
tenu d'une baisse de température de 20° C, une réaction de rocher de 47 kglcm2
et , par suite, une pression à reprendre par le blindage Pa = 97- 47 = 50kg/cm 2 .

163
A cette pre ssion correspond une épa isseur de blindage
~ = 0,0215 soit e = 0, 0215 X 155 = 3, 33 cm
soit encore e = 3,4cm

Sans cha ngement de températur e et avec une épaisseur de blindage de 3,4 cm


(e/a = 0,02 19), la réaction du rocher deviendrait p = 54 kg/cm ' et la contrainte
,.
de traction dans le blindage 1 970 kg/cm' (point K2) .
i
!1
Si la réaction du rocher ne pouvait pas ëtre mobilisée (p - 0), la contrain te
dans l'acier deviendrait alors
8 X 155
Ua = = 4 422 kglcm2
3,4
ce qUI reste enc ore inférieure à la résistance de l'acier.

• Cas du béton armé non fissuré


Il conviendrait d'appliquer les expressions établies pour un matériau composite
acier - béton - rocher.

On pourrait supposer, pour ne pas compliquer inutilement les calculs, que le


rayon de l'anneau d'armature est égal au rayon intérieur du revêtement et que
les fers sont distribués régulièrement le long de la galerie (fig. 5.7).

Fig. 5.7 - Revêtement composite béton-armatures - Notations

Les formules n'ont pas été développées ici. On les obtiendrait de la meme
façon que précédemment en appliquant les conditions aux limites adéquates
à chacun des contacts des matériaux en présence (voir O. FREY - BAER,
1944).

164
Il serait ainsi montré que les aciers ne diminuent pas sensiblement la traction
du béton et donc n'empêchent pas les fissures de se produire (le role des
armatur es est donc seulement de répartir les fissures).

5.5.3. Résistance des blindages à la pression extérieure

Pour une conduite à l'air libre la pression extérieure est égale à la dépression cr éée
par la vidange brusque de la conduite (en général la pression atmosphérique).

En souterrain, pendant les travaux , la pression extérieure agissant sur le blindage


correspond à la mise en place du béton d'enrobage et à la pression des injections.
En exploita tion, seul cas considéré ici, la pression extérieure correspond à
la pression interstitielle qui se trouve au contact rocher-revêt ement (nappe
phréatique ou infiltrations).

La poussée du terrain, s'il y en a, n'est pas à reprendre par le blindage.

Pour le calcul de la résistance des blindages au flambage, la pression de la


nappe est généralement prise égale à une hauteur d'eau correspondant au moins
à la couverture à moins qu'un système de drainage efficace du massif soit prévu
à proximité de la galerie.

5.5.3.1. Conduite lisse à l'air libre

Pour une conduite lisse (sans raidisseurs) à l'air libre, la pression critique de
flambage est donnée par l'expression

Per -

où E et v sont le module d'élasticité et le coefficient de Poisson


de la conduite (pour l'acier E = 210000MPa, v = 0,3)

I est l'inertie de la tôle par unité de longueur (1 = e3/ 12)

R,e sont le rayon de la conduite et l'épaisseur de la tôle.

Le coefficient de sécurité (F a = Per/Pext ) généralement requis vaut 1,6.

5.5.3.2. Conduite lisse installée en galerie bétonnée

Dans le cas de conduite lisse enrobée de béton, plusieurs formules ont été pro-
posées (E. AMSTUTZ, 1950 et 1953 . H. JUILLARD, 1952 . E . VAUGHAN,
1956 . H . BOROT, 1957 . R. MONTEL, 1960 . S. JACOBSEN, 1974.. .) .

165
La formule la plus utilisée car donnan t des résultats sanctionnés par l'expéri ence
est due à E . AMSTUTZ (voir en particulier E . AMSTUTZ , 1970, et les
rec ommandations du Comité Européen de la Chaudronnerie et de la .Tôlerie
« pour l'étude, la fabrication et le m ontage des conduites forcées en acier de
construction soudée destinées aux installations hydro-électriques »} ,
La contrainte circonférentielle critique de flambage O'CT est solution de
l'expression :

i..
( R+ El!
';CT)(l 12R20'CT)3 /2 _
+ e2 Ef1

où El! _ E /1-v 2 module de l'acier (E=2 10000MPa, v - 0,3)

limite élastique de la tôle


e,R épaisseur et rayon extérieur de courbure de la tôle
</> et ,p sont deux facteurs dépendant en particulier des ca-
ractéristiques de la conduite mais qui ont dans les
cas courants peu d'influence sur le résultat. On peut
leur attribuer par exemple des valeurs conservatives
à savoir </> = 1, 73 et ,p = 0,225

J est le jeu entre la tôle et le béton (effet du retrait


du béton et du refroidissement des matériaux). A
défaut de données plus précises on peut attribuer
à j/R les valeurs suivantes :
j IR = 0, 5%0 si le rocher . est très compact ou
rendu tel par rendu tel par injections
de consolidation
jlR = 1%0 si le rocher est fissuré, non injecté,
à faible module d'élasticité.

Pour les limites habituelles du rapport Rie et du jeu j, l'expression précédente


se simplifie en négligeant le 1 dans le terme à la puissance 3/2 et en assimilant
le terme entre parenthèses du deuxième membre à l'unité.
L'expression ainsi simplifiée, que l'on résoudra en O'Cf' devient :

R ) 2( O'cT+E" Rj )(O'cr)3/2
12 ( -; El! = O'e-CTCT

La pression critique de flambage, pour les mêmes conditions, vaut

166
Le coefficient de sécurité recommandé vaut 1,6. Il dépe nd en fait de la précision
des valeurs attribuées aux différents paramètres.

5.5.3.3. Conduites munies de raidisseurs

Lorsque les conditions précédentes ne sont pas vérifiées il faut renforcer la


tôle par des raidisseurs régulièrement espacés (voir ce qu'il en est dit au §
5.3.2.). Des formules existent, qui ne sont pas reproduites ici, qui donnent la
pression critique de flamblement au droit des raidisseurs en tenant compte de
l'inertie du raidisseur et d'une portion de tole associée, ainsi que des formules
pour la tele entre les raidisseurs (mëmes références que ci-dessus) .

5.5.4. Revêtements perméables·


Fuites .et pertes de charge à travers le revêtement·
ROle des injections
5.5.4.1. Introduction

Lorsqu'un revêtement est très perméable du moins vis-à-vis du rocher qui


l'entoure (béton projeté ou béton non armé fissuré) il s'établit rapidement (si
toutefois la mise en eau est suffisamment progressive) un équilibre entre la
pression hydraulique intérieure et la pression hydraulique au contact rocher-
revêtement. Le rocher recevra ainsi la totalité de la pression hydraulique
intérieure et se déformera comme tel: il y aura décollement du rocher et du
revêtement qui n'est plus chargé ou plus généralement il y aura ouverture des
fissures du béton, la déformation du revêtement étant imposée par celle du
rocher.

Dans le cas des revêtements semi-perméables, la notion de perméabilité étant


relative à celle du rocher, des écoulements se produisent dans le sens galerie
vers massif (ou dans le sens massif vers galerie) et un champ de pression
interstitielle se crée qui est fonction des perméabilités relatives en présence. Le
revëternent n'est ' pas soumis seulement à une pression hydraulique intérieure
mais aussi à une pression hydraulique extérieure, au contact béton-rocher, créée
par l'écoulement à travers le revêtement, c'est-à-dire que le revêtement est
soumis à la perte de charge hydraulique qui se produit à trave rs lui.

Le rocher se déforme lui aussi sou s l'action de la pression au contact. L'équilibre


revêtement -rocher et donc la réaction du rocher dépend du comportement méca-
niqu e des matériaux en présence vis-à-vis des écoulements voir notamment
O. ZIENKIEWICZ (1958 et 1963), G. SAUVAGE DE SAINT-MARC, M.
EOUVARD et M. MIN-YUAN (1960), M. EOUVARD et N . PI NTO (1969).

A . SCHLEISS (1986) a montré en particulier qu'il y avait généralement dé-


collement (théorique) du rev êtement 'et du rocher , sauf pour des rapports de
modules entre revëtement et rocher faibles (inférieurs à 0,1) ou pour des rapports

167
de per méabilités très faib les éga lement (inférieurs à 0,01) . C'est donc le plus
souvent le rocher qui impose sa déformation au rev êtement perméable et non
le contraire , d'où l'importance des in j e ction s de contact et/o u de consolidation
et de la pression à laqu elle elles s ont effectuées pour éviter ce déco llement
théorique ou plutôt , ce qui se prod uit dans la p ratique , pour éviter la fissuration
du béton .

,. Nous ne reprod uirons pas ici le s é quation s d'équilibre avec écoulement qui
1
permettraient de dét erminer une réaction du rocher dans les cas où il y en
aura it un e et nous no us limiterons à donner quelques éléments concern ant les
pertes de charge à travers les différents milieux en présence perm ettant de
dimensionner le revêtem ent . Les fuites sont également calculées .

Signalons aussi que de nombreux e ssais en vraie grandeur ont été effectués
confirmant ces conclusions.

Citons en particulier :
les essais de la galerie en charge de Dixence-Bagnes (Bull.techn . de la
Suisse Rom ande - Jan vier 1958) ;
l'essai de mise en pression de la galerie en charge de R oselend
(P. JACQUIN et E. CHARDONNET, 1962).

5.5.4.2. Régimes transitoires

a) En terrain sec

On suppose que l'écoulement est radial (la pesanteur est négligée) et que le
terrain autour de la galerie se sature progressivement. R est le rayon de la
limite de saturation et croît avec le temps.

L'étude des forces de courant et des contraintes dans les différents milieux
p oreux (revêtement, zone injectée, rocher. . .) a été faite par J . SCHLEISS
(1986) déj à mentionné plus haut.

En se limitant à l'étude des pertes de charge , M . BOUVARD (e t N. PINTO,


1969) en application au puits de Capivari-Cachoera a montré que la perte
de charge à travers un premier cylindre de perméabilité KI différente de la
perméabilité K2 du massif (revêtement ou zone injectée voir figure 5 .8) est
fonction du rapport de perméabilité K2/KI selon l'expression
.,

K2
" Ho KI
- 1+ R
HI Ln
RO 1
i
ii, i RI
Ln
RO

168
où Ho est la pression à l'intérieur de la galerie de rayon R o
H l est la pression à r = RI, limite extérieure de la zone de perméabilité
1 KI
R limite atteinte par la sa turation, R crott en fonction du temps
·1 K2 pe rméabilité du massif po ur r > R I

i H

Ho

Fig. 5.8 - Perte de charge en régime transitoire


Perméabilité hétérog ène - Ecoulement radial

Le débit de fuite au même moment est donné par

Q = K2Ho
R (K2
Ln-+ - - 1) Ln-RI
Ro KI Ro

Si KI = K 2 (pas de revête ment , ni d'injection) , pression en fonction de R I


et déb it valent :

R
Ln-
H'I - Ho RI
R
Ln-
Ro

K2Ho
Q' - R
Ln-
Ro

169
et les rapports
RI
H'l Q' (K2 )Ln"&
Hl - Q - 1+ Kl- l R
Ln-
Ra

Ce calcul confirme l'effet négligeable que peut avoir un revêtement en béton


(R I/ R a est généralement proche de 1,1) sur l'étanchéité d'une galerie souterraine
à moins que le rapport K2/ KI soit très élevé. Cela est d'autant plus vrai
que la perméabilité du revêtement en béton a toute chance d'augmenter avec
l'ouverture des fissures ou même des microfissures provoquées par l'expansion
du revêtement.

Par contre l'étanchement de la galerie par injection du terrain apparalt beaucoup


plus efficace.

Le régime permanent est obtenu en faisant tendre R vers l'infini si toutefois


l'hypothèse de l'écoulement radial est toujours valable. On aboutit alors à la
reconstitution d'une nappe de charge Ha.

b) En terrain saturé

M. BOUVARD (1975) propose une formule permettant de déterminer les fuites


initiales en régime transitoire dans une galerie lorsque la pression augmente
de ÂH, la nappe dans le terrain étant équilibrée avec la pression intérieure
H (figure 5.9) :

2K!1H
Q-
H [
Log Ra
(
1+ 1- ;;2
R 2)1/2]

Cette formule correspond également au cas théorique d'une nappe horizontale


drainée à une profondeur H par une canalisation de rayon Ra. TI suffit
d'introduire, au lieu de ÂH, la profondeur H.

170
1
1
.....-1--- <,
1 /,,,, 1 ...... 1

\\
\ ~-
....."\" l
..., <,
11
1
-: --t-' \
l

/ / ·-1,....-, .....\...-lI,--1--
1
-,-1.
<,

1 .....'
'\
\
1
11

/ '/ \ 1 l ,JC...)'.. -t-- v '\ 1 J / <,


/ , \ 1.-......./ 1 \.-+ -1"-- 1 / '
r '\. :v-', ll .l. I l ~ "-
1 X/ \. \ ~ 1 J./... / / -,' J / . . \
/ r >; ' X ,~...I ~/ .x. / ,/1\. \
;<-.~""-- .t.~~~ ..\ ..... / \
I
l
1
f
1 <,
i l .r.
7"__ ~+:-l ..._k
1 \
1
1
NiYeal dela
ppe
\
\1
X

Figure 5.9 .. Galerie creusée dans un terrain aquifère

5.5.4.3. Régime permanent

a) Galerie non revêtue en terrain sec .. RégiIne permanent

L'écoulement est supposé plan, la perméabilité du rocher est homogène, isotrope


défini par le coefficient K , le terrain est sec, l'écoulement est supposé radial
au voisinage de la galerie .

R est le rayon de la galerie non revêtue.

Ho, la pression hydraulique dans la galerie . Ho est grand vis-à-vis de R .

Le réseau d'écoulement en régime permanent est repésenté sur la figure 5.10. La


ligne de saturation prend une forme pseudoparabolique à asymptotes verticales.

Dans la partie où l'écoulement poreux est sensiblement vertical, la vitesse


d'écoulement devient égale à la perméabilité du terrain K. Ainsi si a est
la largeur de la bande limitée par les asymptotes verticales de la ligne de
saturation de l'écoulement, le débit de fuite par unité de longueur de galerie
sera tel que :

Q - K:» (1)

Pour déterminer a il faut définir la loi d'écoulement.

171
D'après M . BOUVARD (1975), si l'axe des x est vertical orienté vers le bas,
l'axe des y horizon tal, l'origine étant le centre de la galerie , l'éco ulement peut
être caractérisé par la fonction de la variable complexe z = x+iy :

f(z ) _ !LLn 8h~ + 3Qz (2)


en 2a 4a

a, caractéristique de l'écoulement s'obtient en résolvant l'équati on


3
Ho- -R - (3)
4

expression qUl peut encore s'écrire, puisque R < < Ho :


Ho
2- -
R

Une fois donc connu le rapport Ho[R (donnée du projet) il est simple de
déterminer a par l'expression précédente et par suite le débit de fuite Q.

Li9ne de: sa1uration 0/ 3

0/2 0 /2
IX
Fig. 5.10 - Ecoulement autour de la galerie

b) Galerie r evêtue et injectée en terrain sec - Perte de charge à travers revêtemen t


et zone injectée en régime permanent

Le ré sultat précédent peut être étendu au cas d'une galerie creusée dans un
terrain caractérisé par plusieurs per méabilités sous réserve que celles ci soient
homogènes dans un cylindre de rayon défini (fig. 5.11) .

172
"...- - - - - - <,
// <,

/
/ "- \
1 \
1 \
1 \
1 1
\ .~-.J- Revélement
\ perm60biüte Ka
\
\
-, ~
'..... ..... ...- " Zone injec1èe
- -- - - permiobilité Kl
" - - Rocher non injecté
perrntobjijtè K 2

Fig, 5.11 - Galerie revêtue et injectée - Notations

soient Ki le coefficient de perméabilité de la zone


Ri le rayon intérieur de la zone i
Ri+! le rayon extérieur de la zone i

La perte de charge entre Ri et Ri + 1 se détermine alors par l'expression :


. 0 Ri+l
sn: = 2IIKiLn]li (5)

La perte de charge totale à travers les horizons successifs est alors égale à :

t:.H = Et:.Hi _ r;---..2.....- Ln R n +! (6)


2IIKi Ri

La dernière zone de rang n est infini (Rn+l--->oo) . Au bord de cette zone (à


Rn) la pression restante vaut , d'après (4) :
n -\
Ho - I: sn: - Q Ln
2IIKn
Q
IIK nRn
(7)
o

Le débit Q est donc solution de cette dernière relation .

• Cas d'un rev êtement (K 0) et d'un massif non injecté (KI)


La relation (7) devient

Ho Q Ln R I _ Q Ln Q
2IIKo Ro 2IIKI IIKIRI

173
ou enco re
2H a Q . KI Ln R I = Q Ln Q
RI nKIRI Ka Ra ' nKIRI nKIRI

Q
soit, en posant À = n KIRl' à résoudre une équation du type

a - bÀ = ÀLnÀ

Ayant déterminé Q on en déduit la perte de charge dans le revêtement qUi


vaut d'après (5) :
f1H

Si le massif est injecté (figure 5.11) les relations s'établissent de la même façon
et l'on dét ermine le débit de fuite et la perte de charge à travers le revêtement
ainsi qu 'a u besoin la perte de charge à travers la zone injectée.

174
CHAPITRE 6

Creusement

6.1. CREUSEMENT A L'EXPLOSIF


6.1.1. Principes généraux
Le choix d'un plan de tir est d'une grande importance dans la réalisation d'un
tunnel, tant par ses aspects économiques que techniques.

D'une manière générale, l'explosif en souterrain doit être utilisé comme un


outil de découpage de la roche et non comme une « bombe ». Cette remarque
schématique est fondamentale et n'est pas toujours respectée par les mineurs.
Mal conduit, le creusement à l'explosif ébranle trop violemment le rocher , d'où
une fissuration très importante induite par le tir avec pour conséquence un
soutènement très lourd pour stabiliser les parois de l'excavation.

Un plan de tir satisfaisant en tunnel doit avoir pour résultat une fissuration
minimale du rocher en parements, un découpage du rocher proche du profil
théorique (pour limiter les ho rs-profils) et une fragmentation suffisante des
produits de marinage.

La figure 6.1. représente un plan de tir en tunnel. Les numéros indiquen t


les retards des détonateurs, c'est-à-dire la séquence dans laquelle sont tirés les
différents forages chargés .

La première étape d'un plan de tir consiste à créer une cavité initiale en
direction de laquelle on pourra abattre la roche : c'est le rôle du tir du
bouchon . De nombreux modèles de bouchons ont été utilisés. Les bouchons
à trous parallèles tendent à se généraliser en raison de la simplification du
travail de foration d ü au parallélisme de tous les trous d'une volée (exemple
de la figure 6.1) et parce que les machines actuelles de foration (les jumbos)
qui équipent la plupart des chantiers de tunnels l'imposent pratiquement.

175
:
;
~
: - _.
3
.
\
', ,
s

.
-. • "
s •
,
,
:e 7
O::u.--o C 0 0 0

1 3 20 .... 3 .2011\

Caractéristiques de la volée :

Foration : 0 42 mm, sauf le trou central du bouchon avec


0 127 mm, longueur de la volée : 2,70 m
Explosif: gomme 0 25 x 250 g
Nature des détonateurs retards ordinaires
Bourrage: argile
Densité de charge : n/(22 x 2,7) 1,3 kg/m

Nombrede Nombre de Charge uni- Chargeto-


Numéro des retards
trous cartouches taire (kg) tale (kg)
par trou par trou

Trou central du bouchon 1 0 0 0


Tlr du bouchon
a 2 5 1.250 2,5
1 2 4 1 2
2 6 5 1,250 7,5
8 5 1,250 10 ,
Forages de 3
dégraissage 4 10 5 1,250 12,5
5 8 5 1,250 10
Dégraissage voOte 6 7 4 1 7
Découpage piédroits 6 6 5 1,250 7,5
Relevage radier 7 8 4 1 8
Découpage voOte 8 10 3 0,750 7,5
Relevage radier 8 2 5 1,250 2,5

TOTAL 70 308 n kg

Fig. 6.1 - Plan de tir avec bouchon parallèle pour un tunnel de 22 m2


de section (document EGCEC)

176
La section est ensuite élargie par étapes successives avec les forages de dé-
graissage. Enfin on procède au découpage du pare ment en voûte, piédroits et
radier avec les forages de réglage et de relevage.

Pour les tirs en galerie, on utilise habituellement des retards ordinaires (intervalle
de 0,5 s entre numéros consécutifs). Pour les tunnels de grande section, on ut ilise
également des microretards (intervalle de 25 ms entre numéros consécutifs) .
le mineur a ainsi à sa disposition un plus grand nombre de type de retards .

Jumbo hydraulique à deux bras ATLAS COPCO


(docum ent ATLAS COPCO)

Jumbo Pantofores MONTABERT


(docu ment MONTABERT)

177
La position des forages de relevage dans la séquence des mises à feu détermine
en partie la position et la forme du tas des produits de marinage . Ain si, un
cycle foration, tir , marinage, mise en place d' une première couche de béton
projeté en voû te immédiatem ent après le tir , nécessite généralement un tas
de déblais élevé permettant d'accéder à la voûte. Les forage s de régla ge en
voû te doivent alors être tirés après les forages de relevage.

L'établissemen t d'un plan de tir est un tra vail de Spécialiste . Aussi, il y a tout
in térêt à fair e appel à des entre prises spécialisées pour les plans de tir soumis
à des contraintes spécifiques (ouvrages existants à proximité , recherche d'un
découpage soigné des parements dans un terrain difficile ou recherche d'une
granulométrie particulière des matériaux de marinage) .

Enfin il convient de souligner qu'un plan de tir est d'autant plus efficace que
les trous sont parallèles et à l'e mplacement prévu . Ce travail est facilité par
l'utilisation d'un ju mbo.

6.1.2. Découpage soigné à l'explosif


Deux techniques de découpage du rocher à l'explosif sont utilisées pour éb ranler
au minimum le rocher laissé en place autour de l'excavation : le « smooth
blasting » et le pr ëdécoupage.

Ces deux techniques reposent sur un même principe.

On effectue le tir simultané des forages de réglage en voûte et piédroits dans des
conditions telles que seule la fissure reliant les forages tirés simultanément puisse
se développer. Ceci nécessite des forages parfaitement parall èles, rapprochés
et peu chargés.

Avec le pr éd écoupage , les forag es de réglage sont mis à feu après le tir d'un
bouchon élargi et avant le tir principal (forages de dégraissage). Le succès de ~
cette méthode , qui donne en général de bons résultats à l'air libre , nécessite en
souterrain des trous de gros diamètre très rapprochés pour pouvoir s'opposer
à l'état de contrainte du rocher et pour permettre le développement de la
fissure.

Le prédécoupage apporte par voie de conséquence une complication certaine à


l'avancemen t. H abituellement le surcoût lié à son utilisati on ne se justifie que
pour des ouvrages spéciaux, tels que les intersections de tunnels par exemple.

Avec le « smooth blasting » , les forages de réglage sont mis à feu après les
forages de dégraissage comme dans un plan de tir classique; mais ils sont plus
' (,,"
rapprochés et moins chargés. L'effet bénéfique est moins spectaculaire qu'avec
li le préd écoupage , mais il est suffisamment marqué pour que ce procédé soit
t:l, "
de plus en plus fréquemment utilisé sur les chantiers de tunnels. il se traduit
par un accroissement modéré du travail de foration facilement compensé par
, Il ' l: ,
1, 1
Il
178
les économies sur les dispositifs de sécurité, le soutènement et le revêtement.
L'espacement entre fora ges périphériques est habituellement de 15 à 16 fois
le diamètre du forage . La distance entre la ligne des forages de réglage et la
. surface libre après mise à feu des forages de dégraissage est de 1,2 à 1,3 fois
cet espacement.

Pour les forages périphériques de réglage, E. HOEK (1980) reprend les re-
commandat ions suivant es pour l'utilisation du « smooth blasting » en souterrain .

Diamètre des Diamètre des Quantité d'explosif Espacement (m)


forages (mm) charges (mm) kg ANFO/m

25-32 11 0,08 0,25 - 0,35


, 32-48 17 0,20 0,50 • 0,70
51-64 22 0,44 0,80 - 0,90

,
.. Dans les spécifications techniques des chantiers français, le Maitre d'Oeuvre
1
ee.
.% . impose généralement à l'en trepreneur de ne pas dépasser un espacement de
1
r 0 0
0,5 m et de retrouver en parement la trace d'au moins 80 % des cannes de
foration .
"
La longueur des forages, donc des volées, est généralement limitée à un
maximum de 3 ou 4 m, 3 m étant applicable aux tunnels de faible section
(20 m2 ou moins) et 4 m aux tunnels de grande section (50 m2 et plus).

6.1.3. ContrOle des ébranlements


6.1.3.1. Critères de dommage

L'utilisation des explosifs provoque des ébranlements qui se propagent à la


manière des séismes , et qui sont susceptibles de provoquer des dégats aux
constructions avoisinantes.

A partir d'un tir , une fraction de l'énergie cédée au terrain se propage sous
forme vibratoire , tant dans les fluides (air, eau) que dans les solides. Cette
vibration transitoire sollicite les structures sur son passage et y déclenche divers
types de vibrations. Lorsque les efforts engendrés par ces vibrations excèdent
localement la résistance des structures, il peut y avoir apparition de dommages.

Les vibrations transmises par l'air (onde aérienne) n'ont pas d'action sensible
sur les constructions, sauf sur les voiles minces (et particulièrement sur les
vitres). Il ne s'agit dans la suite que de vibrations transmises par le sol.
Des recherches réa lisées dans plusieurs pays ont montré que l'apparition de
dégâts était essentiellement liée à la vitesse particulaire de vibration du sol et
à l'ouvrage concerné. Aussi la mesure de la vibration en cours de travaux est

179
devenue classique . Elle permet un contrôle efficace de la nocivité des chantie rs
d'a battage dans les zones construites .

Plusieurs auteurs ont proposé des valeurs seuil au-dessous desquelles l'apparition
de dégâts parait très improbable. Ces valeurs sont généralement assez différentes
les unes des autres. La notion de seuil est en effet assez difficile à définir. Elle
varie suivant le type de construction et la position du point de mesure . D'autre
part les expériences n'ont jamais mis en évidence un seuil de vitesse limite
net : il existe toujours un intervalle assez large où coexistent les exemples avec
et sans dégâts.

On retiendra à ce sujet les propositions correspondantes de P. CHAPOT (1981)


qui nous semblent intéressantes :
toutes les limites ont un caractère probabiliste ;
les seuils inférieurs à 1 cm/s, tels qu'ils ont pu être proposés dans certains
projets de norme, ne semblent pas être à retenir, la probabilité d'apparition
de dégâts étant alors très réduite ;
la zone de 1 à 3 cmls constitue une fourchette applicable aux immeubles
courants habités et aux chantiers de travaux publics classiques. A partir
de 3 cm/s, la probabilité d'apparition de dégâts reste encore faible, mais
les personnes ressentent intensément les vibrations .

Ces propositions peuvent être précisées sur la base des recommandations du


groupe de travail na 3 de l'AFTES. Elles prennent en compte la nature des
terrains de fondation et celles de l'ouvrage.

Les terrains sont classés en trois catégories à partir de la valeur VL de leur


vitesse de propagation sismique (ou célérité des ondes longitudinales) .

Les ouvrages sont classés également en trois catégories suivant leur qualité

• Type A mauvaise qualité mécanique - par exemple murs déformés,


pierres plus ou moins déchaussées, liants pulvérulents;

• Type B constructions moyennes ;

• Type C bonne qualité mécanique· par exemple immeubles neufs ,


murs en béton, fondations profondes.

180
Sur ces bases, l'AFTES résume ainsi le niveau maximum de vibration admissible

Ouvrages de qualité croissante

Type A Type B Type C

Terrains VL= 1 500 mis 0,25 cm/s 0,75 cmls 2,5 cmls

de qualité VL =3000 mis 0,5 cmls 1,5 cm/s 5,0 cmls

croissante VL = 4 500 mis 0,75 cmls 2,25 cm/s 7,5 cmls

Par son choix d'un critère faisant intervenir simultanément les qualités du terrain
et de l'ouvrage, l'AFTES élargit très sensiblement la four chette des valeurs
maximales admissibles qui s'étend de 0,25 cmls dans le cas le plus défavorable
à 7,5 cmls dans le cas le plus favorable. Cette fourchette est probablement
trop importante dans la plupart des cas usuels, ce qui justifie les propositions
de P. CHAPOT.

6.1.3.2. Mesure de la vitesse de vibration

La vibration est en général mesurée par des géophones (capteurs de vitesse


particulaire). Le groupe de travail n" 3 de l'AFTES a recensé les différents
types de matériel utilisé et leurs performances.

Les capteurs sont scellés ou encastrés et non posés. Ils sont disposés sur les
murs principaux, au voisinage des fondations, de préférence sur le cote orienté
vers le tir. Si possible, les capteurs sont placés suivant les trois directions Ox,
Oy et Oz .

6.1.3.3. Influence du plan de tir et paramètres d'amortissement sur le


site

L'ensemble des vibrations parvenant aux fondations dépend essentiellement de


la nature des terrains parcourus par l'ébranlement depuis le point de tir jusqu'à
la structure étudiée. L'influence de ces conditions est difficile à prévoir a priori
sans mesures préalables effectuées sur le site.

Certains paramètres du plan de tir ont également une influence plus ou moins
directe sur l'amplitude de la vibration recueillie.

Pour un tir avec retards ordinaires, les vitesses de vibration transmises ne


dépendent généralement pas de la charge totale de la volée, mais de la charge
par unité de mise à feu simultanée (charge correspondant à chaque numéro

181
de retard des détonateurs). Par contre, avec des micro-retards, il peut y avoir
interférence entre les coups succe ssifs. Par ailleurs, l'amplitude de la vibration
n'est pas seulement fonction de la charge, mais également de la géom étrie du
plan de tir . En particulier lors du tir d'une volée, l'amplitude ma ximale de la
vibration correspond généralement au tir du bouchon (tir en milieu confiné),
même si la charge correspon dante est sensiblement plus faible que les charges
d'abattage .

Lors d'essais préliminaires, il y a donc lieu de port er une attention particulière sur
la disposition des charges d'essai, afin de respecter une similitude géométrique .

6.1.3.4. Prédiction des effets d'un tir

Pour prédire sur un site donné les effets d'un tir en un poin t donné il convient
alors de déterminer la relation mathématique entre la quantité d'explosif utilisée
et la vitesse de vibration résultante au poin t considéré , ce qui permet d'adapter
le plan de tir à l'environnement.

La seule façon appropriée de définir cette relation est de prévoir sur le site des
tirs expérimentaux où l'on fait croître la charge et où l'on me sure la vitesse
de vibration correspondante.

En avant-projet et à défaut de tirs expérimentaux, il est toujours possible


d'utiliser des relations ' empiriques. "Les formules publiées sont diverses et
donnent des résultats souvent bien différents. En effet, les relations établies
ne font pas apparaître les facteurs pourtant importants que sont la nature du
rocher et la géométrie du plan de tir. On peut néanmoins retenir en toute
première approximation la formule proposée par P. CHAPOT (1981) pour les
tirs en tunnels :
K QO.9
v =
DI .8

avec v - vitesse particulaire en crn/s


D - distance entre le point de mesure et le point de tir en m
Q - quantité d'explosif en grammes

Le paramètre K varie suivant le site et la nature de la roche . Pour les tirs


en tunnel, on peut retenir à titre indicatif les valeurs suivantes de K :
K = 1,2 représente une valeur moyenne de ce paramètre .
K = 2,4 re présen te une valeur maximum.

182
6.2. CREUSEMENT MÉCANIQUE DES TUNNELS AU ROCHER
6.2.1. Généralités
L'a batta ge mécanique des tunnels au rocher, c'est-à-dire l'abattage sans utilisation
d'explosif, s'est développé principalement à partir de 1950. Depuis 1970, les
machines correspondantes, appelées machines à forer , sont devenues capables
d'excaver les roches les plus dures.

Les caractéristiques des machines à forer existantes sont très variées. La plupart
d'entre elles ont un domaine d'emploi physiquement limité par la nature de
leurs outils et la puissance disponible, et même à l'intérieur de ce domaine,
elles peuvent rencontrer des limitations économiques si leur rendement est trop
faible ou si l'usure des outils est trop forte .

Aussi, un projet de tunnel avec machine à forer n écessite-t-il des reconnaissances


spécifiques à ce mode d'abattage du rocher (voir Cha pitre 2 - paragraphe 2.8
- Reconnaissances spécifiques à la mécanisation de l'excavation).

6.2.2. Types de machines à forer


L'usage a consacré la classification des machines à forer au rocher en deux
grandes fam illes, à savoir les machines à attaque globale (machine pleine section,
tunnelier ou tunnel boring machine - 'IBM) et les machines à attaque partielle
ou ponctuelle (boom type machine - BTM). ·

6.2.2.1. Machines à attaque globale

Les machines à attaque globale (cas 1 de la figure 6.2) attaquent en une seule
passe la totalité de la section. La plupart sont une adaptation en position
horizontale des systèmes de forage des cheminées (cas 3 et 4 de la figure 6.2) .

Elles possèdent le plus souvent à l'avant un plateau circulaire, d'un diamètre


sensiblement égal à celui de la galerie, tournant tout d'une pièce autour d'un
axe confondu avec celui de la galerie . Le plateau appelé tête de foration porte
les outils de creusement du terrain (molet tes, pics).

Ces machines sont conçues pour excaver des galeries circulaires avec un diamètre
déterminé .

Lorsque le plateau est fermé, ce qui est généralement le cas pour les roches
dures , l'accès au front de taille est difficile (elle se fait généralement par un
trou d'homme) et son observation est impossible pendant le fonctionnement
de la machine.

183
,.,.
[

'i

-- --
~ ......
1 - Machine à attaque globale (tunnel boring machine)
2 - Machine à attaque partielle ou ponctuelle (boom type machine)
3 Forage de puits descendant (shaft boring)
4 - Forage de cheminées et montages (raise boring)

Fig. 6.2 - Systèmes de forages en gros diamètre


(d'après D. FOURMAINTRAUX, 1972)

La désagrégation du terrain , donc la progression de la machine à forer, nécessite


le développement de poussées importantes sur les outils. Lorsqu'il s'agit de
roche dure et lorsque le revêtement n'est pas mis en place à l'avancement,
l'appui est généralement constitué par des patins appuyés directement contre
la paroi du tunnel creusé .

S'il s'agit de terrain peu résistant (roches de type marneux ou crayeux par
exemple), il est nécessaire d'utiliser un anneau de réaction qui est bloqué au
terrain sur tout e sa périphérie et sur lequel s'appuient les vérins longitudinaux.
Cet anneau est génér alement const itué par le revêtement préfabriqué (voussoirs)
mis en place à l'avancem ent.

Et ant donné le domaine d'u tilisation des machines à attaque globale (galeries
relativement longues), l'évacuation des déblais s'effe ctue le plus souvent par
rails. Les fragments de roche produ its par le trava il des outils (granularitë
0/20 cm maximum) sont généralement collectés au front de taille par un système
à cuillères et convoyeur à courroie ou à chaine chargeant les trains de berlines .

184
Tunnelier RaBBINS modèle 189229
Aménagement de Calaveras, Californie
: (document RaBBINS)

Tunnelier JARVA Mark 30 diamètre 9,80 m


(document ATLAS COPCO)

185
Tunnelier BOUYGUES TB480
(document BOUYGUES)

Tunnelier pour la galerie inclinée de Val d'Isère,


France (document HOCHTlEF)

186
Les machines à forer équipées de molettes permettent techniquement, tout
au moins celles qui ont la puissance nécessaire, d'attaquer les ro ches les plus
dures. Une comparaison économique avec une solution traditionnelle (abattage
à l'explosif) doit néanmoins être faite prenant en compte l'usure impor tant e
des outils dans les roches dures et abrasives.

6.2.2.2. Machines à attaque partielle ou ponctuelle

Les machines à forer qui n'abattent qu'une partie de la section à la fois sont dites
« machines à attaque partielle » ou encore « machines à attaque ponctuelle »
(cas 2 de la figure 6.2),. Elles s'inspirent directement du mode de travail du
mineur : la tête, de faible dimension par rapport à la section à excaver est
munie des pics d'abattage. La tête est située à l'extrêmité d'un bras mobile
qui permet d'excaver progressivement toute la section.

Les bras et les organes de foration sont portés par un chassis automoteur le
plus souvent mü par des chenilles.

Les machines à attaque partielle doivent le plus souvent se déplacer pour


balayer tout le front de taille. Par contre, elles bénéficient d'une sélectivité
qui leur permet d'attaquer le front à l'endroit choisi. De plus, elles peuvent
terrasser une section de forme quelconque visible en permanence et laissent
libre l'accès au front.

L'expérience montre que l'emploi des machines à attaque ponctuelle qui sont
généralement équipées de pics doit se limiter à l'excavation des roches de
dureté moyenne (résistance à la compression simple maximum de 50 ou 80 MPa
suivant la puissance de la machine et l'état de fracturation du massif rocheux) .

187
l ,,,

Tableau de commande de machine à attaque ponctuelle


(document ATLAS COPCO - E/CKHOFF)

;',1 ·'

Machine à attaque ponctuelle WESTFALIA LUCH R-H


(document WESTFALIA LONEN)

188
6.2.3. Les différents types d'outils
Les machines à forer au rocher emploient deux types principaux d'outils :
les pics qui creusent un sillon dans la roche sous l'effort oblique qui leur
est appliqué (voir figure 6.3 dans le cas d'un pic haveur).
Les pics équipent la plupart des machines à attaque ponctuelle.
les molettes constituées d'un disque qui roule librement sur la roche en
exerçant un effort norma l très élevé. Sous cet effort, la molette pénètre
dans la roche avec départs d'éclats successifs et crée ainsi un sillon (fig.
6.4) . Les molettes, seuls outils capables d'excaver les roches dures, équipent
la plupart des machines à attaque globale au rocher.

riCeS outils sont généralement garnis de dents ou de pastilles de carbure de


)tungstène. Si ce matériau est assez dur pour user tous les minéraux courants à la
·~tempéra ture ordinaire, lorsque la température augmente, il se ramollit et il est
tusé par la roche (en particulier par les minéraux de quartz). Le refroidissement
'des outils est donc une des préoccupations constantes des constructeurs.

-- -
+
a l

Fig. 6.3 - Paramètres caractéristiques d'un pic haveur


(d' après D. FOURMAINTRAUX, 1972)

189
Tra ce de
A B
1!
l'
l
,,Î.

Fig. 6.4 - Travail d'une molette


(interaction de deux outils) d'après F. GAYE

6.2.4. Avantages et Inconvénients des machines à


attaque globale au rocher

6.2.4.1. Remarque préliminaire

Une machine à attaque globale représente un investissement très important.


Une erreur dans le choix du type de machine retenu peut avoir des conséquences
très lourdes sur le délai d'exécution global du tunnel et les prix de revient.

Une machine à attaque partielle est moins puissante, et représente un inves-


tissement moins important. Ses conditions de mise en service sont plus simples,
si bien qu'une machine à attaque partielle peut éventuellement être utilisée en
combinaison avec l'explosif sur un même tunnel. D'autre part une machine à
attaque partielle peut être utilisée pour réa liser des excavati ons de formes et
de dimensions variées. Son réemploi sur un autre chantier est plus facile et
plus fréquent.

6.2.4.2. Rapidité d'exécution

La rapidité d'exécution est une caractéristique importante des machines à attaque


globale. On peut dire qu'en bon terrain , l'avancement moyen est 2 à 3 fois
plus élevé que celui obtenu avec une méthode d'abattage traditionnel.

Le rendement d'une machine à forer (vitesse d'avancement , usure des outils)


j. peut chuter considérablement dès que les caractéristiques du massif rocheux
varient par rapport à celles pour lesquelles la machine a été conçue. Ceci est
non seulem ent le cas dans un terrain trop dur , mais égalemen t dans un terrain
trop tendre ou profondément altéré . Lorsque les reconnaissances préliminaires

190
montrent un mauvais terrain systématique , le choix .peut se porte r sur une
machine conçue spécialement à cet effet. Par contre le problème est différen t
lorsqu'il s'a git de mauvais terrain accidentel , rencontré inopinément au cours
.d'une perforation en bon terrain . Les cas ne sont pas rares où , une machine
se trouvant bloquée, on a dû poursuivre la perfora tion par des méthodes
tra ditionnelles.

Des reconnaissances géologiques et géotechniques spécifiques à la fora tion


mécanisée doivent être effectuées au titre des études préalables. De plus, il
est essentiel que la machine à forer perm ette d'effectuer des reconnaissances
à l'avancemen t. La multiplication des zones de mauvais terrain (en terme de
forabilité) est en effet de nature à rem ettre en cause le choix d' une machine
à att aque globale.

Le tableau suivant fourn it un panoram a résumé des performances d'un e soixan-


. taine de chantiers équipés d'une machine à attaque globale (analyse de D .
FOURMAINTRAUX, 1972).

Vitesse d'avancement moyenne de


Années Nombre de creusement des tunnels (mlj)
cas
Minimum Moyenne Maximum

1981·1982 15 7 18 34

1980 13 6 13 26

1978-1979 8 10 15 40

1973-1978 21 5 12 27

i
1970-1972 3 5 12 17

Les chiffres indiqués dans ce tableau concernent la vitesse moyenne de creusement


;, des tunnels mesurée sur toute la durée du chantier. Les vitesses d'avancement
: . maximum journalières sont bien plus élevées puis qu'elles sont généralement
. comprises sur ces mêmes ouvrages entre 30 et 60 rn/jour.

Une analyse de ces chantiers montre que la vitesse d'avancement ne varie pas
sensible ment suivant le diamètre de l'excavation . Par contre elle est plus élevée
dans les roches tendres (craie, grès tendre) que dans les roches dures (granit,
gneiss).

Enfin il ne faut pas oublier que la cadence d'avancement maximum d'une


" machine à atta que globale est limitée par la cadence d'évacuation des déblais
et , lorsque cela est nécessaire , par la cadence de mise en place du revêtement
à l'avancement.

191
6.2.4.3. Hors-profils - Soutènements

Avec une machine à attaque globale, les hors-profils sont très réduits , voire
pratiquement éliminés dans les bons terrains. Il s'ensuit une réduction notable
du volume de déblais et des bétons en hors-profils, ce qui est source d'économie.

Par contre, chacune de ces machines étant conçue pour excaver une galerie de
diamètre prédéterminé, il n'est pas possible de modifier le diamètre d'excavation
suivant la qualité du terrain comme on peut le faire en méthode plus traditionnelle
(avec abattage à l'explosif ou avec une machine à attaque ponctuelle). Lorsque
dans un tronçon donné on veut accrottre la résistance du revêtement définitif, on
est conduit soit à augmenter l'épaisseur du rev êtement et à diminuer la section
finie du tunnel , soit à modifier les caractéristiques du revêtement (ferraillage
plus dense ou béton à plus haute résistance).

Le massif rocheux est beaucoup moins ébranlé par le creusement mécanisé


que par l'abattage à l'explosif, même avec découpage soigné. Il s'ensuit un
allègement du soutènement, ce qui s'avère bien souvent un facteur d'économie .

6.2.4.4. Critères relatifs à l'ouvrage et à son environnement

L'utilisation d'une machine à attaque globale est limitée aux excavations de


forme circulaire. De plus, la trop faible longueur d'un tunnel peut exclure
l'abattage mécanisé, la machine et les installations ne pouvant pas alors être
convenablement amorties.

Les machines à attaque globale ne peuvent pas être employées pour les tunnels
de trop grands diamètres, suite à l'accroissement très rapide de la puissance
à développer par la machine lorsque le diamètre s'accroit.
Actuellement les plus grands tunneliers construits concernent des tunnels dont
le diamètre d'excavation ne dépasse qu'exceptionnellement 11 à 12 mètres.

L'environnement présente également son importance. En milieu urbain, si


l'emploi d'explosifs est interdit, l'utilisation d'une machine à forer peut s'imposer.

6.3. TERRASSEMENT MÉCANISÉ DES TUNNELS DANS LES


TERRAINS MEUBLES

6.3.1. Différents types de boucliers

Les machines conçues pour forer les tunnels dans les sols et les terrains meubles
et aquifères sont appel ées « boucliers ». Elles comportent un système de
protection des parois de l'excavation entre le front de taille et le revêtement
qui doit ëtre mis en place immédiatement derrière. Ce revêtement est le plus
souvent constitué de voussoirs préfabriqués.

192
}.L a progre ssion de la machine est généralement assurée par une série de vérins
prenant appui sur le revêtement posé à l'arrière. Pour les autres boucliers,
','appelés bou cliers doubles, la prise d'appui s'effectue sur un bouclie r auxiliaire
1-expansif, dont la grande surface, dimensionnée en fonction des caractéristiques
.du terrain, permet de réduire la pression de contact .

~l-a partie avant du bouclier est munie d'une trousse coupante destinée à pénétrer
'ftans le terrain au pourtour de l'excavation .

r es opérations de terrassement proprement dites sont effectuées à l'intérieur et


à l'abri du bouclier. De ce point de vue , on peut distinguer schématiquement
j'ès différents types de boucliers suivants :
.!'~.

a' -les boucliers ouverts laissant le front visible et accessible . Le front peut
.. alors être attaqué sélectivement par un outil d'abattage tel qu'une fraise
< ou un bras excavateur équipé d'un godet de pelle, etc... Si nécessaire,
des interventions manuelles au front demeurent possibles. Cependant , la
stabilité du front de taille dans les terrains de tenue médiocre n'est a priori
pas améliorée par ce type de boucliers. C'est pour cette raison que certains
d'entre eux sont équipés de panneaux mobiles plaqués contre le front de
taille , ce qui assure un blindage partiel du front.

,].> -Ies boucliers rotatifs équipés d'une tête rotative pleine section. La pression
.. de la tête sur le terrain contribue au maintien du front de taille, et ceci
d'autant plus que la dimension des ouvertures dans le plateau frontal est
plus limitée . Certains boucliers rotatifs ont une tête (ou plateau) fermée
qui frotte sur le terrain pour ne laisser pénétrer à l'intérieur qu'un mince
« copeau de sol » à travers des fentes étroites. Ces machines sont bien
adaptées au forage dans les argiles. Par contre la présence de blocs durs et
trop gros pour passer dans les ouvertures soulève de grosses difficultés, car,
la tête étant fermée, l'accès au front de taille est pratiquement impossible .

I~ .les boucliers à air comprimé pour lesquels l'air comprimé améliore la stabi-
. lité du front de taille et limite le débit d'exhaure lor sque la foration a lieu
sous la nappe. L'expérience montre que ce type de bouclier reste difficile à
utiliser dans les terrains perméables et peu cohérents sous la nappe (sables
et graviers). Avec certains types de boucliers à air comprimé, la surpression
est limitée au front de taille, avec d'autres à l' ensemble du chantier d'avan-
cement. Dans ce dernier cas, des inconvénients supplémentaires sont à
signaler: surveillance médicale rigoureuse du personnel liée au travail en
atmosphère comprimée - délais de manutention allongés par suite du passage
dans des sas .
j~ .,
.d -Ies boucliers à bentonite pour lesque ls une boue bentonitique en pression
. . assure à la fois la stabilité du front de taille et le transport des déblais. Ils ont
été conçus pour éliminer les inconvénients de l'air comprimé. Leur domaine
d'utilisation privilégié semble être les terrains aquifères et relativement
perméables (voir tableaux 6.1) . Leurs inconvénients principaux sont liés à

193
leur cout ainsi qu ' à la difficulté de recycler la boue bentonitique suite au
mélange avec des éléments fins des débla is provenan t de l'excavation.

6.3.2. Domaine d'utilisation


D'une mani ère générale, il convient de souligner que malgré leur grande diversité ,
tous les boucliers voient leur vitesse de progression fortement influencée par
1
1
1
les caractéristiques du sol à excaver. Ils sont jusqu'à présent incapables de
progresser en terrain dur.

Si l'on se réfère à l'expérience des tunnels forés au bouclier au cours de la


dernière décennie , on constate que les boucliers sont le plus souvent utilisés
pour les tunnels de petit diamètre en site urbain (émissaires, galeries de service,
etc... ). Ceci se comprend d'autant mieux que dans les terrains meubles, les
risque s d 'insta bilité du front s' accroissent très rapidement lorsque le diamètre
augmente.

Les caractéristiques de la tête d'abattage sont essentiellement liées au compor-


tement du sol, d'une part par la plus ou moins grande stabilité du front de
taille et d'autre part par la résistance du terrain à l'abattage .

Les critères essentiels à considérer sont donc :


le comportement mécanique du terrain (la nature du sol et son degré
d'hétérogénéité) ;
la géométrie du tunnel (hauteur de couverture, diamètre du tunnel) ;
les conditions hydrogéologiques (perméabilité du sol, hauteur de la nappe);

Dans les sols où une tenue satisfaisante du front est escomptée, on peut avoir
recours aux boucliers ouverts ou aux boucliers rotatifs à plateau ouvert.

Dans les sols fins de mauvaise tenue , les boucliers rotatifs à plateau fermé
peuvent être utilisés. A signaler l'existence de boucliers à sol confiné où le débit
d'extraction des déblais est contrôlé, ce qui permet d'exercer une surpression
sur le front par les déblais eux-mêmes.

Dans les sols perméables sous la nappe, lorsqu'il est nécessaire de limiter les
venues d'eau , on procède généralement à un traitement préalable du sol par
injection ou congélation, ou à un rabattement de la nappe. On peut également
utiliser les boucliers à bentonite ou à air comprimé qui exercent de plus une
pression de confinement sur le front.

Le groupe de travail n? 4 de l'AFTES rédige un texte relatif au domaine d'emploi


des machines à forer à attaque globale. Les deux tableaux ci-après ; relatifs
aux boucliers, sont extraits du projet de recommandations correspondant.

194
Schéma du bouclier (document SEMALY)

Photo de la tête (document HOCHTIEF)

Bouclier avec stabilisation du front à la bentonite


diamètre 6,50 m Métro de Lyon, France

195
T ab lea u 6. 1 a
Choix d'un bouclier en fonction du comportement
mécanique du terrain (hors napp e)

Stabilisation du
Boucliers ouvert s Bouclie rs rotatifs
fro nt
Nature du terrain à bras
plateau plateau à bento- à sol
à fraise excava-
ouvert fer mé nite confiné
teur
Marnes sableuses
ou argileuses - S 2 1 2 2 2
sables marneux
Allu vions grave-
leuses , sables 2 1 1 2 2 1
argileux
Arg ile - sables
1 2 2 1 1 2
fins argileux
Silts ou vases peu
consolidés - sables S S S 1 2 2
fins sans cohésion
Terrain hétérogène
(blocs emballés)
2 1 S S 2 S

Légende commune aux deux tableaux


1 : mèthode recommandée
2 : méth ode possible
3 : méthode très mal adaptée

Tableau 6.1 b
Choix d'un procédé de stabilisation du front
en fonction de l'hydrogéologie dans un sol ou une roche meuble

Charge BOUCLIER TRAITEMENT PREALABLE


hydraulique Perméabilité
au-dessus du massif
du radier K en mIs air bento- sol conqéla- rabattement
injections
Hen m omprimé nite confiné tion de nappe

K < 10-6 1 2 1 2 2 S
H < SOm 10-6 < K < 1Q-4 2 1 1 1 1 2
K > 10" 3 2 1 1 2 1
K < 10-6 2 2 1 2 2 S
H > SOm 10-6 < K < 1Q-4 S S 2 1 1 S
K > 10" S S S 1 2 S

196
Remarques sur le tableau 6.1 b

- La méthode d'injection et la nature du coulis est à adapter à la perméabilité


des sols à traiter.
Lorsqu'un rabattement est envisagé, il y a lieu d ' étudier ses cons éque nces sur
l' environnement. Le rab attement n' est généralement pas applicable si la per-
méabilité moyenne est supérieure à 10- 2 rn/ s.
E n cas d' utilisat ion d'un tunnelier à sol confiné dans un terrain très im-
perméable à forte cohésion, un apport d'eau ou d'une boue fluide peut
être nécessaire pour homogénéiser la pression au front .

197
CHAPITRE 7

Soutènements

7.1. INTRODUCTION
La détermination du soutènement constitue l'un des éléments essentiels du
projet et de l'exécution des tunnels. Il s'agit là d'un problème particulièrement
complexe en raison de l'influence de très nombreux paramètres. Le choix
d'un type de soutènement doit donc toujours être à la charge d'un ingénieur
expérimenté, que ce soit pendant les études ou pendant les travaux.

Bien souvent, plusieurs types de soutènement peuvent être envisagés pour des
tunnels présentant des conditions similaires (en dimensions , situation géologique
et hydrogéologique). Le choix doit alors prendre en compte les conditions
économiques, y compris l'influence des aléas d'exécution et les sujétions résultant
de l'organisation et de la sécurité du chantier.

Depuis une quinzaine d'années, des méthodes modernes de soutènement ont


été élaborées, puis améliorées. Comparées aux méthodes traditionnelles, elles
permettent bien souvent d'alléger le soutènement des tunnels au rocher tout en
garantissant la sécurité et en présentant une plus grande souplesse d'exécution.

Les principes de dimensionnement des soutènements ont été décrits aux chapitres
3 et 4 précédents.

7.2. MODE D'ACTION DES SOUTENEMENTS


7.2.1. Classification
Du point de vue de leur mode d'action, les soutènements peuvent être classés
en deux catégories principales :
les soutènements agissant par supportage, comme les cintres métalliques,
les voussoirs, les tubes perforés (vo ûte parapluie), les boucliers ;
les soutènements agissant par confinement, comme le béton projeté et les
boulons. Le béton projeté peut être employé seul, ou plus généralement en

199
association avec des ancrages qui servent également d'ar-mature au terr .
enca issant, que lquefois en association avec des cintres . am

L'action de supp orta ge se caractérise par une plus forte =résistance relativ
des éléments de soutènement. Elle privilégie la résistances, du soutèneme ~
par rapport aux capacités de résistance propre du terrain. A...u contr aire da~
l'action de confinement, le terrain joue le role essentiel. Le rôIe du soutèn~men~
se limite à développer sur les parois de l'excavation une COIl:drainte radiale de
confinement permettant au terrain de se soutenir lui-mëme ,

Cette classification doit être considérée comme une représentaltion quelque peu
caricaturale de deux méthodes de construction des tunnels, .appelées couram.
ment il y a une dizaine d'années « méthode traditionnelle die soutènement »
et « no uvelle méthode autrichienne » . Depuis, les différence::s entre ces deux
approch es se sont amenuisées, les différents types de soutë nerrs, ent étant souvent
utilisés simultanément : par exe mple cintres métalliques lour ds associés à du
béton projeté.

A préciser enfin que le terme « no uvelle méthode autrichienne .> n'est désormais
plus utilisé en France. On lui pr éfère le terme de « méthode de const ruction des
tunnels avec soutènement immédiat » qui regroupe l'ensemble des méthodes moder.
nes où le soutènement agit par confinement.

7.2.2. Construction des tunnels avec soutèneme rat Immédiat


L'intérêt de la méthode de construction des tunnels avec soutêrs, ement immédiat
réside dans le fait qu'elle permet à la roche de participer à l'effort de soutènement.

7.2.2.1. Interaction soutènement " Terrain

La méthode convergence-confinement, pour ne citer qu'elle, mOrltre l'interaction


étroite entre le soutènement et le terrain. Voir en particulier =u chapitre 4 le
paragraphe 4.3 et la figure 4.2.

Pourvu que le soutènem ent soit suffisamment résistant, l'équilibre s'établit entre
la dem ande de pression radiale de la part du terrain (courbe ca ractéristique du
terrain) et l'offre de pression radiale du soutènem ent (courbe caractéristique
,.
, 1
du sout ènement) .

l; l On constate tout d'abord que les « poussées » de terrain quï s'exercent sur
le soutèn ement sont d'autant plus élevées que le soutènement . est plus rigide.
Un soutènement souple (pa r exemple par ancrages et béton p :.-ojeté) reprend
donc une « poussée » des te rres plus faible qu'un soutènement ]plus rigide (par
exemple cintres lourds) .

La valeu r de la charge ap pliqu ée au soutène ment varie ég a1 ement avec le


décalage à l'origine de la courbe caractéristique du soutèneme:nt, c'est-à-dire

200
" avec la déformation du terrain obtenue avant mise en place du soutènement
'(déformation du terrain avant le passage du front et déformation du terrain
,avant que le soutènement ne soit mis en place et ne devienne effectif).

', Une analyse rapide de la méthode convergence-confinement pourrait alors laisser


:entendre que le soutène ment est d'autant moins chargé qu'il est placé plus
:iardivement. En fait, très généralement, ce n'est pas le cas et il y a tout
-intérêt à placer le soutènement le plus près possible du front de ta ille. En
ieffet, avec un soutènement placé tardivement, il peut y avoir dégradation par
'« relâchement » du terrain qui n'est plus confiné, d'où une diminution de sa
résist ance et de ses caractéristiques globales.

Ceci se traduit par une courbe caractéristique du terrain différente qui nécessite
pour assurer sa stabilité une pression radiale du soutènement plus importante.

'Par contre, si un revêtement définitif est prévu, celui-ci peut, dans la plupart
.des cas, n'être mis en place qu'en fin de chantier de creusement.

Interaction soutènement • mode de creusement

' Les travaux d'excavation d'un tunnel au rocher, surtout s'ils sont mal conduits,
: ébranlent le massif rocheux et diminuent ses caractéristiques. Le soutènement
:' nécessaire sera d'autant plus important que l'ébranlement est plus violent
.,' (§ 6.1.2. et § 6.2.4 .3.) .

.,' Un autre cas est celui des tunnels forés avec une machine à attaque globale
; l'encombrement de la machine et la mécanisation du chantier imposent bien
~,' souvent un type de soutènement adapté au type de machine retenu (voussoirs
, préfabriqués par exemple pour les tunnels dans les roches meubles ou les sols).

7.2.2.3. Application de la méthode

Dans ce paragraphe, on se bornera à donner un aperçu des principes de base


des méthodes de construction des tunnels avec soutènement immédiat. Pour
plus de pr écisions, le lecteur pourra se reporter aux recommandations du groupe
de travail n° 6 de l'AFfES (1979, 1982) .

Cette méthode de construction qui , à l'origine, était purement empirique, trouve


maintenant quelques fondements théoriques (§ 7.2.2.1.) .

Le principe de base en est le suivant :


« perturber le moins possible le terrain autour de la cavité et tirer profit au maxi-
mum des caractéristiques mécaniques initiales du terrain » ,

Pour atteindre cet objectif, cette méthode de construction prévoit

201
a - un découpage soigné du terrain soit à l'explosif (§ 6.1.2.), soit avec une ma chine
à attaque ponctuelle. On rechercher par là même à limit er l' ébranlement du
massif et à avoir des parement s cour bes et découpés régulièrement ;
b - la mise en place d'une première couche de béton projeté de quelques centimè-
tres d'épaisseur sitôt l' excavation terminée et avant marinage. Cette cou che
permet de protéger immédiatement le terrain découvert et de limiter sa décom-
pression ;

Mise en place de béton projeté

Mise en place de boùlons d'ancrages

202
c - la mise en place le plus rapidement possible du soutènement complémen-
taire (pa r exemple béton projeté armé d'un treillis soudé et ancrages).
Le sou tènem ent doit être continu , adhérer au terrain encaissant et rester
suffisamment souple pour s'adapter sans dommage aux déformations du
massif jusqu'à ce que l'équilibre soit atteint et que le terrain se soutien ne
lui-même.
La stabilité de l'excavation "est nécessairement contrôlée in situ par une aus-
cultation fiable (auscultation pendant les travaux) réalisée traditionnellement
par des mesures de déformations. Le paramètre important est l'accélération des
mouvements mesurés (§ 9.4) qui doit toujours être négative (ralentissement).
Si ce n'est pas le cas, il convient alors de compléter le soutènement (boulons
complémentaires par exemple).

Le tableau suivant (d'après C. LOUIS) donne à titre indicatif un ordre de


grandeur des déplacements habituels en voûte, pour un tunnel de 50 à 100 m2
de section excavée.

Couverture Terrain raide Terrain plastique

10 à 50 m 1 à 2 cm 2 à 5 cm

50à500m 2 à 6 cm 10 à 20 cm

>500 m 6 à 12 cm 20à40cm

La méthode de construction des tunnels au rocher avec soutènement immédiat


est source d'économie si elle est correctement appliquée. Sa mise en œuvre
impose le suivi des travaux par des ingénieurs expérimentés. Sans cela, des
incidents restent possibles.
A noter également que "la méthode n'est applicable que si le terrain est lui
même de qualité suffisante. Les passages où le terrain est de mauvaise tenue
doivent toujours faire l'objet d'un soutènement par supportage (par exemple
des cintres lourds) .

7.3. TYPES DE SOUTÈNEMENT


On trouvera dans ce paragraphe une description succincte des différents types
de soutènement et de leurs domaines d'application.

Ils ont été classés en deux catégories principales:

les boulons qui « arment » le terrain ou qui, associés ou non à du béton


projeté, apportent à la paroi de l'excavation une pression radiale rendant
en quelque sorte le terrain apte à se soutenir lui-même ;

203
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Coupe type du soutènement provisoire et du revêtementj roche calcaire peu fracturée "

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Coupe type du soutènement provisoire et du revêtement-roche calcaire très fracturée


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)l oJo , u bêfoa caffri da rodiIIr ~a fUlO illÎ . oi ~ ~'CIU


_i.frwm ~ 4.00... . W Î.ilws d... pi odtClits_

Coupe type du soutènement provisoire et du revêtementjroche de mauvaise à très


mauvaise quafrté

TUNNEL ROUTIER - Exemples de coupes types


(d'après document COYNE ET SElliER)

204
les soutènements par anneaux qui sont placés à l'intérieur de l'excavation
pour constitu er le soutien des parois et qui travaillent en quelque sort e
comme une « peau de protection » ou une « coque » (cintres, voussoirs).

Le béton projeté est fréqu emment associé à d'autres éléments de soutènement


dans le cadre des méthodes de construction des tunnels avec soutènemen t
immédiat. Aussi n'entre-t-il pas à proprement parler dans l'une ou l'autre des
catégories précédentes et doit-il être traité séparément.

7.3.1. Soutènement par boulons


7.3.1.1. Types de boulons

Il existe deux types principaux de boulons utilisés en travaux souterrains, les


boulons à ancrage ponctuel et les boulons à ancrage réparti (appelés couramment
boulons à scellement continu ou ancrages) . Dans certains cas particuliers , on
peut également utiliser des tirants d'ancrage précontraints .

1 0 Les boulons à ancrage ponctuel comportent une tige qui est tendue entre
l'ancrage en fond de trou et la tête bloquée en parement. L'ancrage est
couramment un ancrage à expansion constitué de deux demi-coquilles qui se
bloquent au terrain en s'écartant. La mise en tension du boulon (précontrainte)
est obtenue par serrage de l'écrou de tête. Pour procéder à une bonne mise
en tension, l'emploi d'une clé dynamométrique est très souhaitable.

L'avantage majeur de ce type de boulon est sa mise en œuvre rapide et son


efficacité immédiate. TI applique à la paroi une pression de confinement radiale
d'intensité connue, si bien que son mode de dimensionnement est relativement
aisé.

Son efficacité ne se maintient cependant dans le temps que si l'ancrage ne


glisse pas dans le trou. Aussi n'est-il pas utilisable dans les roches de faible
résistance ou de façon permanente.

Certains utilisateurs prévoient une injection ultérieure du trou pour enrober


la tige et réduire ses risques de corrosion. L'injection limite par la même
occasion les risques de glissement de l'ancrage.
L'injection est réalisée en fond de trou par un tube fixé à la tige. Ce disposi-
tif n'est pas toujours très fiable suite à une détérioration possible du tube d'in-
jection pendant sa mise en place dans le trou en même temps que le boulon.

Les domaines d'emploi privilégiés des boulons à ancrage ponctuel sont:


- appliquer une pression de confinement de valeur déterminée en parement des
tunnels sous forte couverture pour éviter ou limiter l'écaillage ;
- assurer la stabilité des parements dans les massifs rocheux avec une direction
de discontinuité privilégiée. Par exemple dans les massifs stratifiés, la tension
des boulons en appliquant un effort normal aux plans de stratification améliore

205
leur résistance au cisaillement. De même, dans une roche compacte découpée
par une fracture principale le long de laquelle un bloc rocheux est susceptible de
glisser ou de tomber, le boulon, par sa tension, maintient le bloc en place. Dans
ce dernier cas, la force de précontrainte sera égale au poids du bloc instable
si le bloc risque de tomber, inférieure au poids s'il risque de glisser ;
- assurer la sécurité du personnel contre les chutes de pierres ou de petits blocs
rocheux. TI s'agit là d'une utilisation très fréquente des boulons à ancrage ponc-
tuel auxquels on associe alors un grillage de protection.

2° Les boulons à ancrage réparti comportent une barre nervurée (par exemple
acier à haute adhérence) scellée sur toute sa longueur dans le forage. Il existe au ssi
des boulons en fibre de verre pour assurer, par exemple, la stabilité d'un fro nt
de taille ou pour toute autre zone devant ultérieurement être démolie. Suivant
la nature et le mo de de mise en œuvr e du produit de scellement , on distingue
plusieurs types de boulons :

• les boulons avec scellement à la résine


Des cartouches de résine contenant dans des compartiments séparés la résine
et le catalyseur sont introduites dans le trou. Elles sont perforées et mélangées
lors de l'introduction et de la rotation de la barre à l'aide d'une perforatrice
(plus de 200 t/mn) . Pour assurer une bonne adhérence entre la tige et le massif,
le trou d'ancrage doit être parfaitement calibré et le jeu entre le boulon et le
terrain doit correspondre aux prescriptions du fabricant des cartouches de résine
(quelques millimètres). .
Les boulons à la résine ne sont pas recommandés en présence d'eau en raison
des aléas de polymérisation de la résine .

• Les boulons avec remplissage préalable au mortier


Avant la mise en place de la barre, le trou est injecté avec un mortier de ciment
introduit depuis le fond par un tube. Le mortier injecté par une pompe repousse
le tube vers l'extérieur du trou .
Cette méthode est recommandée dans les terrains fissurés ou hétérogènes où les
trous de foration sont mal calibrés.

Néanmoins , et en particulier pour les ancrages en vente, la mise en œuvre


satisfaisante des ancrages au mortier nécessite un personnel qualifié. Le mortier
doit être à prise rapide et à haute résistance . De plus, il doit être suffisamment
plastique pour rester injectable et suffisamment consistant pour ne pas ressort ir
du trou.
La barre est enfoncée à l'aide d'un marteau vibrateur. La poussée du boulon
contribue à accroltre le remplissage des vides et du terrain. Un volume de mor-
tier sensiblement égal au volume du boulon est alors injecté dans le terrain. En
fin d'opération, le mortier doit être surabondant et ressortir en tête par l'es-
pace annulaire entre le boulon et le rocher.

206
.ANCRAGE MECANIQUE TENDU
ET INJ EC T E

ANCRAGE AVEC SCELLEM E NT ET


INJ ECTION A L A RESINE

COQuill e d "e"p(l ns;on


R
s

Ploq ue d'a ppui Résine m êlonoê e fe rt ernent par la r etcr i on


de la ba rr e pende nt 10 mise en place

souLON SCEL LE AU MORT IER PAR ~ OU LO N


D'ANCRAGE SCELL E SUR TOUTE
LA T ECHNIQUE · PERFO " SA LONGUEUR DAN S UN FORAGE .
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Mor r ier rtlO\ll e Quand 10
borre est ",!reduiTe

Fig. 7.1 - Principaux types de boulons


(d'après E. HOEK - 1980)

Des mortiers secs, prêts à l'emploi, sont actuellement disponibles sur le marché .
La technique de mise en place s'apparente alors à celle du scellement à la résine.
Les cartouches, remplies d'un mortier avec ciment à prise rapide, doivent être
humidifiées quelques minutes avant d'être introduites dans le trou de forage.

• Les boulons au mortier suivant la technique « Perfo »


Le procédé « Perfo » consiste à introduire dans le forage de diamètre approprié
un tube cylindrique constitué de deux demi-coquilles perforées, préalablement
remplies de mortier. Le boulon est ensuite enfoncé dans le tube « Perfo », La
tige fait piston et chasse le mortier par les trous des demicoquilles, ce qui assure le
remplissage de l'espace annulaire entre les demicoquilles et les parois du forage.
L'avantage de ce type de boulon est sa facilité de mise en œuvre. Par contre,
pour assurer une bonne adhérence entre la barre et le terrain, le forage doit être

207
!1
1

parfaitement calib ré et son diamètre approprié à celui du boulon et des coquilles.


Un remplissage satisfaisa nt du for age se traduit en fin de mise en œuvre de la
barre pa r une sortie du mor tier par l'espace annulaire ent re le boulon et le rocher.
Les diam ètres in diqu és ci-ap rès en millimètre s donnent généralement de bons
ré sulta ts.

Diamètres Boulon 0 20 mm Boulon 0 25 mm


Trou de forage 32 36 40 44 38 42 46
Coquilles " Perla" 27 31 36 40 31 36 40

En traversant les discontinuités du massif rocheux, les boulons à scellement


continu, qu'ils soient à la résine ou au mortier , « arment » le terrain , améliorent
ses caractéristiques mécaniques global es et le rendent en quelque sorte apte à se
soutenir lui-même. C'est par cette amélioration des caractéristiques mécaniques
du terrain , qui reste, il est vrai , quelque peu subjective et soumise à l'appréciation
de l'ingénieur, que l'acti on des boulons à scellement continu peut être introduite
dans les calculs.
Le domaine d'action privilégié des boulons à ancrage réparti correspond aux
massifs rocheux fissurés, de résistance moyenne ou même assez faible . Mais
ils ne peuvent pas être utilisés dans les terrains de mauvaise tenue dont la
résistance mécanique ou la cohésion n'est pas suffisante pour qu 'ils puissent,
même en état de confinement, constituer une voûte de décharge part icipan t à
la stabilité d'ensemble .
Le dimensionnement des boulons à ancrage réparti est généralement empirique
et basé sur l'expérience. On controle par auscultation pendant les travaux
(§ 9.3.) s'ils sont suffisants en longueur comme en densité. A titre indicatif,
on peut retenir les usages suivants :
a - Longueur minimum des boulons :

Diamètre D du tunnel Boulons en voûte Boulons en piédroits

D <6 m 0,5 D 0,5 D

6 < D <1 8 m 3 à 4,5 m 3 à 4,5 m


-
D >1 8 m 0,25 D 0,2 D

Si le calcul qui a été effectué tient compte des caractéristiques de rupture du


terrain, on peut demander aux boulons de couvrir au moins la zone de rupture
autour de l'excavation.

208
b - Espacement maximum des boulons

le plus contraignant de :
2 à 2,5 m
- 0,5 fois la longueu r des boulons .

c - Diamètre des boulons à scellement réparti :

Longueur des boulons en m 2 4 6

Diamètre de la tige en mm 16 20 25

3° Les tirants d' ancrage

Les boulons proprement dits, dont il a été question précédemment, sont des
- tiges d'acier de 16 à 25 mm de diam ètre et de 1,5 à 6 m de longueur.

Pour des longueurs plus importantes, dont l'emploi peut ëtre nécessaire dans
les cavités souterraines de grande dimension , on utilise de préférence des barres
à plus haute résistance, Dywidag par exemple, ou des câbles tendus. Leur
mise en œuvre doit être conforme aux règlements relatifs aux tirants d' ancrage
au rocher.

7.3.1.2. Emploi des · boulons en association avec un autre type de


soutènement

L'action d'un boulon sur la paroi meme de l'excavation ne s'applique qu'au


voisinage de sa tete et de sa plaque d'appui.

209
Be t on proje t e ( e = 15 cm)
et tr eilli s sou d e .

·~

Cab les pre contra in ts A n crages: (0 25


Capaci te 150 l. L ongueur 4 et 6 m
L ong ueurs : 16 m et 2 0 m Espa cem ent 1,5 0xl, 5 0m
Es pa c emen t :
voute 3,50 x3,5 0m
piedroits 6x3 ,50m .

Exemple de soutènement d'une grande cavité

210
L ig ne
Bou lon s à ancrages ponctuels
L ignes A et ~--- en fonctio n de la fra ct uration
L ig ne
/ / Sét on cof fré

COUPE T YPE "A"

L i gne I Sét on co f f ré

L ig ne E

L ig ne A

COUPE TYPE" B "

L igne J
L ig ne E ~ Béton co f f r é

L igne A
Cint re HES 120 et béton projeté
Ligne B ( épa isseur moye nne 15 cm)

COUPE T YPE " c'

Galerie hydraulique - Exemple de coupes types


(d'après document COYNE ET BELL/ER)

2 11
Les boulons ne doivent donc être e mployés seu ls que si les blocs rocheux
pote ntiellement instables ont une dimension voisine ou supérieure à la maille
du boulonnage (espacement des fissures au moins égal à l'espacement des
boulons). Dans les autres cas, ils sont utilisés en association avec un autre
type de soutènement.

Les boulons à ancrage ponctuel sont souvent associés à un simple grillage ,


quelquefois à des plaques minces.

Les boulons à ancrage réparti sont généralement utilisés dans le cadre des
méth odes de construction des tunnels avec soutènement immédiat (§7.2.2.).
Les boulons sont alors associés à un béton projeté armé ou non d'un treillis
soudé . Pour les grandes cavités ou dans les terrains où l'emploi de ces méthodes
s' avèrent limite , on y ajoute quelquefois des cintres légers ou des cintres réticu-
lés. Ces cintres sont main tenus au rocher par les boulons et con stituent une peau
plus résistante qu 'un simple béton projeté (voir figure 7.3).

7.3.2. Béton projeté


Là technologie et la mise en œuvre du béton projeté font l'objet de recom-
mandations du groupe de travail n" 6 de l'APTES.

On se bornera dans ce paragraphe à en rappeler les principes essentiels.

7.3.2.1. Définition - constituants

Le terme béton projeté s'applique à un béton mis en œuvre par refoulement.

Le béton mis en place ne peut s'appliquer sur une certaine épaisseur (en
particulier en voûte) que si sa prise est accélérée. Cela nécessite presque
toujours l'emploi d'un adjuvant accélérateur de prise et de durcissement. TI faut
par ailleur s qu e le pourcentage de sable soit asse z élevé et que la granulométrie
des agrégats ne comporte pas de discontinuités importantes.

L'AFrES propose dans ses recommandations trois fuseaux granulométriques


des granulats (suivant leur dimension maximum : 08 mm • 12,5 mm - 16 mm).
Ces courbes , basées sur l'expérience, ne sont pas universelles. Des essais de conve-
nance sont systématiquement à pr évoir.

7.3.2.2. Domaines d'application

Le béton projeté armé d'un treillis soudé est couramment utilisé en association
avec un autre type de soutènement. TI peut s'agir de boulons à ancrage réparti
en application des méthodes de construction des tunnels avec soutènement
immédiat (§7.3.1.2.) ou de cintres métalliques (§7.3.3.1.).

212
Le béton est quelquefois em ployé sans cintres ou sans boulons. Il s'agit en par-
ticulie r des tunnels de section modeste dan s des terrains altéra bles susceptibles de
se déliter par modifications thermiques, hydrométriques ou par action mécanique
(ouverture de discontinuités par suite de la modification de l'état de contra in-
tes). D ans ce cas les parois de l'excavation doivent être découpées le plus soi-
gneusement possible et présen ter une courbure régulière .

D 'une manière générale, le béton projeté ne peut être appliqué en cas de


venues d'eau importantes. Il peut être utilisé si la présence d'eau reste diffuse,
à condition de prévoir en parements des drains pour éviter la mise en pression
de la coqu e en béton.

7.3.2.3. Mise en œuvre

Il existe deux grandes techniques de pro jection :


par voie sèche (avec ou sans prémouillage)
- par voie mouillée.

Ces deux procédés sont schématisés sur la figure 7.2.

a - Projection par voie sèche


Le mélange constitué de ciment, d'agrégats et d'adjuvant en poudre est homo-
généisé dans un malaxeur, puis transporté très rapidement dans un courant d'air
comprimé. En passant dans la buse de sortie (appelée lance), l'eau est incor-
porée au mélange et le béton est projeté à grande vitesse sur la surface d'ap-
plication. Des aménagements particuliers peuvent permettre l'introduction des
adjuvants au niveau de la buse de sortie (adjuvants alors liquides).

Les principaux avantages de ce procédé sont les suivants :

la vitesse de projection du mélange sur la surface d'application est élevée,


ce qui permet une bonne adhérence du béton sur le support ;
seule la quantité d'eau nécessaire à l'hydratation du ciment est ajoutée à
la sortie de la buse. Le rapport E/C reste faible, ce qui limite le retrait
du béton.

Parmi les inconvénients majeurs de ce procédé, il faut citer :

les rebondissements, donc les pertes qui sont très importantes (25 à 40 % du
mélange) ;
la production de poussière à la projection. La formation de poussière peut
être réduite en partie si l'on utilise le procédé appelé « voie sèche avec
prémouillage » pour lequel l'eau est incorporée au mélange par un anneau
de prémouillage situé 3 à 4 m en amont de la lance.

b - Projection par voie mouillée


Le mélange eau, agrégats, cimen t est gâché suivant les procédés traditionnels

213
puis transporté dans la conduite . La propulsion du mélange mouillé est assu-
rée soit par air comprimé (le flux est dilué) soit par action d'une pompe à bé-
ton (le flux est dense ).
Les adjuvants liquides (notamment l'accélérateur de prise) sont introduits à la
lance.

Les principaux avantages de ce procédé proviennent de la vitesse de projection


relativement faible ce qui conduit à :
- une faible pollution (pro duction de peu de poussière) ;
- une réduction des rebondissements, donc des pertes ;
- le dosage en eau est plus précis. Avec cette méthode il est plus facile d'auto-
matiser le mode de projection, ce qui permet des rendements plus élevés qu 'avec
la méthode par voie sèche .

DIFFERENTES T ECHNIQUES DE PROJECTION DE BETON

Granulais ciment acc élé rateu rs en dre


PROJECTION
PAR
VOIE SECHE
Eo.::
u_ --r'<'

Air comprimé mélo" e dans fl ot dl ir Adj uvants


éventuels

PROJECTION
PAR Séton f rais mouillé
VOIE MOUIL L EE
A FLU X DILU E
mélon . dons flo t '0;r..6.= = = = =::::7

PROJ ECT ION Béton frais mouillé


PAR
VOIE MOUILLEE Pomo. à béton
A FLUX DENSE Accéléroteur liquide
Air comprimé
1

Fig. 7.2 - Différents procédés de projection du béton

214
Au titre des inconvénients, il convient de no ter que la comp acité et l'a dhérence
du béton en place est moins satisfaisante qu 'avec la voie sèche .

Le silicate de soude, utilisé généralement comme accélérateur doit être utilisé


dans des proporti ons plus importan tes. TI en résulte une diminution des
• caractéristiques du béton qui ne peu t être compensée que par un dosage plus
important en ciment.

7.3.2.4. Armatures

La résistanc e à la traction du béton projeté est un des paramètres essentiels


qui détermine les performances de ce type de soutènement.

L'am élioration du comport ement à la traction est couram ment obtenue par une
arma tur e en treillis soudé. Mais la présence de l'armature pose des problèmes
à la mise en œuvre du béton. Le béton projeté a tendance à s'accrocher
sur tou s les objets rencontrés. Il en résulte que le treillis soud é tient lieu
d'écran gênant la pénétration de bét on, ce qui peut avoir pour conséqu ence 'de
créer des défauts de remplissage. C'est pour l'éviter que la maille des treillis
généralement utilisés est supérieure ou égale à 15 cm.

Des vides peuvent néanmoins apparaltre derrière le treillis, en particulier si la


teneur en accélérateur est élevée. Il faut veiller à ce point sur les chantiers ;
en effet les utilisateurs ont tendance à augmenter la teneur en accélérateur
prévue en laboratoire, pour faciliter l'accrochage du bét on sur la paroi.

Les treillis soudés présentent d'autres inconvénients sur le chantier , principa-


lement du point de vue de l'Entrepreneur :
il est relativement long à mettre en place et à fixer à la paroi, ce qui
diminue sensiblement la vitesse de creusement d'un tunnel où le béton est
placé à l'avancement ;
sa rigidité l'empêche de « coller » parfaitement à la paroi. Comme le décou-
page de l' excavation est souvent irrégulier , même avec découpage soigné
ou mécaniqu e, le rem plissage de l' espace ent re la paroi et le treillis conduit
à la mise en place d'une épaisseur moyenne de bét on bien supérieure à
l'épaisseur minimum pr évue au proj et qu' on aurait sans treillis.

Pour éviter ces difficultés, des utilisateurs proposent le béton proj eté armé de
fibres. Il s'agit généralement de fibres métalliques de 2 à 6 cm de longueur,
mélangées aux agrégats avant projection (0,5 à 1,5 % en volume). Les essais
réalisés montrent que cette technique est intéressante et prom etteuse. Cependant
le malaxage et la projection d'un béton arm é de fibres nécessitent une technique
spécifique et délicate à mettre en œuvre, si l'on veut obtenir un sout ènement
satisfaisant, sans que les fibres ne s'agglomèrent .

215
7.3.3. Soutènement par anneaux intérieurs
Parmi les différents soutènements entrant dans cette catégorie, on utilise le
plus fréquemment les cintres métalliques et les voussoirs.

7.3.3.1. Cintres métalliques

Les cintres constituent une ossature en forme d'arc ou de port ique disposée
selon la section transversale du tunnel. Ils peuvent être constitués en bois , en
profilés métalliques, en treillis métalliques , etc. Les cintres les plus utilisés en
travaux souterrains sont les cintres en profilés métalliques HEB ou TH. On
ne s'intéressera qu'à ce type de cintres par la suite.

Pour que les cintres soient en mesure de jouer leur rôle de soutènement, il
est indispensa ble de veiller à la qualité du blocage du cintre avec le terrain.
Traditionnellement, le blocage était réalisé suivant l'une ou l'autre des méthodes
suivantes : dans les terrains nécessitant un blindage entre cintres , des plaques
de blindage étaient placées longitudinalement entre les cintres ; un béton de
bourrage (quelquefois des pierres sèches) comblait le vide entre le blindage et
le terrain . Dans les terrains de meilleure tenue, des cales disjointes en bois
ou en métal assuraient directement le contact entre le terrain et les cintres.
Actuellement, il est de plus en plus fréquent de réaliser le blindage avec un bé-
ton projeté armé d'un treillis soudé. Cette méthode de soutènement où les cin-
tres métalliques traditionnels sont associés au béton projeté limite la décompres-
sion du terrain après excavation et augmente l'efficacité du soutènement.

On peut remarquer à cette occasion que les cintres ne sont pas jointifs et
constituent un soutènement discontinu du terrain . Un des intérêts d'utiliser le
béton projeté comme blindage entre cintres est de rendre plus efficace l'action
du soutènement.

L'espacement entre les cintres est généralement compris entre 0,8 et 1,5 m.
Il est fonction de la capacité de résistance du cintre comparée à la valeur des
poussées des terres. Il est par ailleurs limité à la longueur maximum de la
passe de terrassement qui doit rester autostable le temps de placer le cintre.
Dans les terrains de très mauvaise tenue où la stabilité de la voûte avant mise
en place d'un cintre n'est pas garantie, même en réduisant la longueur de
la passe d'excavation , on prévoit un enfilage sur cintres. L'enfilage peut être
constitué de plaques métalliques, de rails, de tubes perforés (vo ûte parapluie) .
Il prend appui sur les cintres à l'arrière et pénètre dans le terrain en avant
du front de taille . Le terrain est ainsi soutenu au fur et à mesure de son
creusement avant la mise en place d'un nouveau cintre au front.

Parmi les cintres métalliques, on distingue généralement les cintres légers , et


les cintres lourds .

216
CADRE DE BOISAGE
EnfilOQe Coin Foux cnœecu Etresilon

1
Jombe__'
t
semelo,.1
::' .v ""

CINTRE H.E.B

•\
\
~

A _ OIS POSIT I ON ·ENSEMBLE T YPE

- H - R."j
--~Ul-_-
- l Profilê en U soudê Platine soudée

=[o\~o.oJ =I l
B _ OET~ IL O·ASSEMBL AGE PAR PLATINES
D.PIECE D'APPUI

C . OETAIL O·AS SEM BLA GE PAR ECLISSES

CINTRES COULISSANTS ENROBES DE BETON PROJETE ETASSOClES


A DES ANCRAGES (TYPE TH)
r Couchede bèton prqetë 3 cm
l
~

l
" /~

:1 /
Poids par mêtre I nëoire r 2· Couche cie B.P 12 cm
~·Co uche de BP5c m

. :0.
•"n
.
·Ecrou de Serrage
10 !i 1O olm I

a ) Poids par m~tre lin~aire suivCl1l


le diamètre de la cavnë R=4.90
r
, R =5.10
o··J.... . , .....!. ~ •:..:

Treillis soudé maille 151.15 0 5


b) Dëtail de mise en œuvre

Fig. 7.3 • Cintres

217
a - Les cintres métalliques légers présentent une capacité de portance relati-
vement limitée. Leur faible poids rend leur maniement et leur mise en place
beaucoup plus aisés qu 'avec des cintres lourds. Ils ne peuvent être utilisés qu'au
titre de protection provisoire du personnel. Leur inertie est insuffisante pour
qu'ils jouent un rôle majeur dans le soutèn ement de l'excavation. Depuis le
développement du boulonnage et du béton projeté qui représente une solution
beaucoup plus efficace et économique , ils ne sont plus employés que pour des
applications spécifiques :
• dans les tunnels de petit diamètre (5 à 10 m excavé) où le chantier est peu
mécanisé et dans les galeries de reconnaissance où l'on veut pouvoir observer
les parements ;
• en association avec les ancrages et le béton projeté (§ 7.3.1.2.) ; le cintre (gé-
néralement TH 29 kg/m) est alors suspendu aux ancrages et son role consiste
essentiellement à répartir les efforts entre les têtes de boulons.

Citons également les cintres réticulés qui renforcent le béton projeté.

b - Les cintres métalliques lourds qui sont conçus comme un soutène ment par
supporta ge (§ 7.2.).

Leur fort e inertie leur permet, s'ils sont correctement appu yés et bloqués au
terrain , de stabiliser les parois de l'excavation . Chaque cintre se compose de
plusieurs éléments dont le nombre peut varier de deux à une dizaine suivant les
dimensions de la galerie . Les dimensions des éléments de cintres sont définies
en fonction des encombrements maximum admissibles pour leur transport et
leur mise en place et en fonct ion du mode de réalisation de l'ouvrage (par
exemple pattes d'éléphant pour les tunnels réalisés en double section - voir
illustration au début du paragraphe 7.3).

Les caractéristiques des cintres lourds peuvent se calcule r suivant le même


principe qu'un revêtement de tunnel, tout en prenant en compte l'influence du
front d'attaque et du temps sur le comportement du terrain. A noter cependant
que la stabilité d'un cintre dépend en grande mesure de la façon dont il est
bloqué au terrain. S'il n'a que des contacts locaux et espacés (blocage par
cales) , le cintre est très vulnérable et susceptible de flamber, ce qui limite sa
capacité de résistance. Si, au contraire, il est en contact de façon continue avec
le terrain (en association avec du béton projeté), il peut travailler beaucoup
plus utilement jusqu'à une valeur maximum voisine de sa résistance admissible
en compression simple.

218
A titre indicatif, on peut noter que les profilés ci-après sont les plus fréquemment
utilisés comme cintres lourds à la traver sée des zones fracturées et broyées
dans les tunnels au rocher :

Profilé (poids) Diamètre du tunnel

HEB 120 (26,7 kg/ml 2,5 à 5 m

HEB 140 (33,7 kg/ml 4à8m

HEB 180 (51 ,2 kg/ml 7 à 10 m

HEB 220 (71 ,5 kg/ml 9 à 12 m

L 'espacement des cintres est dicté par la qualité du terrain et sa tenue au cour s
d'un cycle (phases successives d'excavation, marinage, soutènement) . JI est géné-
ralement compris entre 0,80 m et l,50 m.
Les profilés plus lourds que les HEB 220 sont rarement utilisés dans les tunnels
par suite de leur difficulté de façonnage et de mise en œuvre. Pour la même
raison, les cintres lourds sont rarement utilisés dans les cavités souterraines
d'un diamètre d'excavation supérieur à 12 ou 13 m.

7.3.3.2. Voussoirs préfabriqués

Les voussoirs préfabriqués sont assemblés pour constituer des anneaux circulaires
faisant fonction de soutènement et/ou de revêtement définitif.
Leur domaine d'emploi privilégié correspond aux tunnels creusés avec une
machine à attaque globale dans les roches meubles et les sols. Les voussoirs
assurent alors d'une part l'appui de la machine lui permettant de forer le terrain,
et d'autre part le soutènement des parois du tunnel immédiatement à l'arrière.
Le vide annulaire entre la paroi de l'excavation et l'extrados des voussoirs
est comblé par injections de bourrage. Il est recommandé de procéder à ces
injections immédiatement en arrière du bouclier ou de la jupe de la machine
foreuse .
Un anneau de voussoirs comporte le plus souvent six à dix voussoirs, dont un
voussoir de clé et le complément en voussoirs courants sensiblement identiques
entre eux (figure 7.4) .
Le voussoir de clé est conçu pour constituer le clavage de chaque anneau.
Les voussoirs adjacents de part et d'autre sont appelés « voussoirs de contre-
clés » .
Les voussoirs existants diffèrent par le matériau dont ils sont constitués (béton
armé ou fonte), par leur forme et le disposit if d'assemblage (voussoirs évidés
ou non - voussoirs droits ou biais - type du boulonnage entre voussoirs) et
par le type de traitement de l'étanchéité des joints entre voussoirs .

219
SECTION T YPE T YP ES VOUSSOIRS

e-
N

Fig. 7.4 - Exemples de revêtement en voussoirs

~ !

220
CHAPITRE 8

;,Co nstruction

' 8.1. INTRODUCTION


~, On peut distinguer deux types principaux de construction des tunnels :
ceux qui sont basés sur des opérations d'avancement cyclique : creusement,
marinage, soutènement ;
ceux où les opérations de creusement et de marinage (parfois également
soutènement) sont effectuées en quasi-continuité avec l'emploi de machines
à attaque globale (§ 6.2) ou de boucliers (§ 6.3).

. Chaque chantier est en effet un cas d'espèce qui dépend non seulement des
': conditions locales, mais également du type de matériel utilisé .

traditionnel d'avancement se décompose schématiquement comme

f 0 Opération n 0 1 : creusement
~. Le creusement peut être exécuté mécaniquement avec une machine à attaque
-: ponctuelle (§ 6.2.2.2.) ou à l'explosif ( § 6,1.1.). Dans ce dernier cas, cette
opération se décompose ellemême en phases successives: perforation (exécution
des trous de mines) - chargement des trous à l'explosif abattage (tir).

", 0 Opération n O 2 : marinage


Le marinage des déblais est toujours précédé de la purge de la vo ûte et du
front. Parfois, la mise en œuvre d'une première couche de béton projeté
~{ précède également le marinage (§ 7.2.2.).

ci Opération nO 3 : soutènement (si la tenue du terrain le rend nécessaire)


Le soutènement assurant la stabilité de l'excavation (boulonnage, béton projeté,
cintres métalliques) est généralement placé avant de débuter une nouvelle phase
d'excavation. Dans les terrains de mauvaise tenue , la longueur d'une passe est
égale à la portée maximum de l'excavation qui peut rester stable par elle-même

221
le temps nécessaire pour placer le soutènement . Ainsi, lorsque des cintres "

sont prévus, la longueur des passes de creusement est généralement égale à


l'espacement entre cintres.

Le présent chapitre ne traite pas de la construction des tunnels creusés avec une
machine à attaque globale au rocher (§ 6.2.2.1) ou avec un bouclier (§ 6.3.). l
On peut souligner que l'é tude détaillée des métho des d'exécution est tradition-
nellement du ressort des entreprises.

8 .2. DIFFÉRENTS MODES DE CONSTRUCTION


8.2.1. Creusement en pleine section 1
,
Cette méthode consiste à excaver la totalité de la section du tunnel en une l!
seule fois. j
i
!
Elle est couramment utilisée pour la plupart des tunnels creusés dans des roches
de bonne ou d'assez bonne tenue , lorsque leur section n'est pas trop importante
pour être couvert e par un jumbo ou une machine à attaque ponctuelle.

Cette méthode facilite l'organisation du chantier. Elle est la plus rapide.

Dans les tunnels de plus de 40 ou 50 m' de section, elle nécessite de gros engins
dont l'amortissement suppose en général des chantiers d'une certaine longueur
(plusieurs kilomètres). Elle suppose d'autre part un bon terrain systématique, la
mise en place des cintres métalliques à l'avancement devenant très difficile pour
des sections aussi grandes.

Dans les tunnels de plus faib les sections, elle est la méthode d'exécution habi-
tuelle, tout au moins dans les terrains dont la tenue est suffisante pour permettre
la mise en place du soutènement.

A la limite, dans les tunnels de très faible section (10 à 15 m' de section), elle
constitue, quelque soit le terrain, le procédé habituel de contruction .

8.2.2. Creusement par de ml-sectlon supérieure

Cette méthode consiste à excaver dans une première phase la demi-sectio n


supérieure du tunnel suivant sa forme définitive. La hauteur de cette excavation
préliminaire peut aller jusq u'à 5 ou 6 m.

Dans une deuxièmephase, on procède à l' excavation de la demi-section inférieure


appelée stross (voir illustration ci-après) .

La mise en place du soutènement s'effectue en principe à l'avancement de chaque


phase d' excavation.

222
L'excavati on du stross est effectuée suivant une méthode semb lable à celle des
terrassements à ciel ou vert. Elle peut être réalisée une fo is le creusemen t du tunnel
'( en demi-section supérieure terminé, ou avec un certain décalage (20 m à plu sieurs
centaine s de mètres).

~ 'Pour les tunnels de grande dimension (plus de 40 à 50 m) un avantage notable


,'d e cette solution comparée au creusement en pleine section est sa souplesse
:'d'exécution . Elle s'adapte bien aux procédés modernes avec soutènement
:\immédiat (§ 7.2 .2.). Vu la dimension réduite du front d'attaque en demi-
, s ection supérieure, elle permet de mieux maîtriser les problèmes de stabilité de
: l'excavation en terrain médiocre et de placer des cintres métalliques lorsqu'ils
, s'avèrent nécessaires, dans des conditions plus favorables.

Creusement en sections divisées


Cette méthode regroupe l'ensemble des méthodes de construction où le creusement
~ d 'un tunnel est effectuée en plus de deux phases distinctes.

':: Son application est longue et conteuse. Elle ne se justifie que s'il n'est pas
" possible d'utiliser une autre méthode.

; Avec un creusement en sections divisées, chaque phase de travaux comprend


.: l'excavation des terrains sur des sections réduites. Par là même, la stabilité des
,'sections excavées est plus facile à maitriser et la décompression des terrains
' :susjacents est plus limitée .

"L e creusement en sections divisées s'applique ainsi :


soit aux grandes excavations souterra ines (par exemple usine hydroélectrique)
dont la section est trop importante pour pouvoir être attaquée même par dem i-
secti on su périeure avec les engins de terrassements habituels ;
soit aux tunnels dans des mauvais terrains lorsque les autres méthodes de
construction présentent des risques d 'exécution ou conduisent à des tassements
en surfac e inadmissibles (par exemple tunnels en site urbain sous fa ible cou-
verture).

.La division de la section à excaver est fonction de la dimension maximale de


;:l'excavation élémentaire qui peut rester stable par elle-même avant mise en
"place du soutènement.
-s

.;La position par rapport au tunnel fini de la première galerie excavée ainsi que
'\1a succession des phases d'excavation suivantes peuvent être très variées. Elles
(d oivent être adaptées à la situation de l'ouvrage, à sa forme et au matériel
idisponible .

. On trouvera ci-après une description générale et schématique de deux modes


. d'ex écution caractéristiques :

223
un mode de creusement possible consiste à creuser dans une première phase
une galerie de faît e en clé de voût e, puis à l' élargir latéralement pour achever
la demi-section supérieure de l' excavation finale . Le terrassement de la demi-
section inférieure peut ensuite être réalisé par tranches horizontales à l'abri
du soutènement de la voûte;
une autre méthode consiste à commencer par deux galeries de base au niveau
des piédroits pour constituer les appuis rigides du soutènement et permettre
l'abattage ultérieur de l'ensemble de la section.

Dans chacune de ces méthodes, la première galerie excavée peut et doit être
utilisée comme galerie de reconnaissance.

Ci nt re H EB 180 el be l on
Si n èces sa ire confo r tem e nt p r oj e t é ( 20 c m moye n )
c omp lemen ta ire pa r an crage s 1
p l u s t r eill i s soud e .
"25 - lon gu eu r 2 ,5 0 m i
i

S i néces sair e, le fr ont


d 'a ttaque se ra ega lemen t
co n fo r t e p ar bét o n pr oje t e .

Tunnel autoroutier en mauvais terrain


Excavation en section divisée
(document COYNE ET BELL/ER)

224
225
®
- _ -./
E
0
0
,- - -
®
<:t
Cl)

®
_ --./
'-- -

®
2040m

Phasage o'excevenon d'une grande cavite sourerrame

226
8.3. TRAITEMENTS SPÉCIAUX
8.3.1. Généralités
Lorsque l'eau sous pression est associée à un terrain meuble (zone broyée,
sol sans cohésion), les méthodes d'exécution classiques ne permettent pas de
maintenir la stabilit é de l'excavation.

Plusieurs méthodes sont possibles. On peut avoir recours à un traitement


préalable au creusement (drainage, injection, congélation), ou à l'utilisation
d'un bouclier.Les différents types de boucliers sont précisés au § 6.3.1. , et leur
domaine d'emploi comparé au § 6.3.2.

On trouvera ci-après quelques notions de base sur les traitements par injection
et congélation .

8.3.2. Injections
\

8.3.2.1. Principes généraux

Un traitement par injections consiste à faire pénétrer dans le terrain un coulis


liquide qui se solidifie dans le temps. On peut ainsi soit simplement réduire
la perméabilité du sol ou de la roche fissurée (injections d'étanchement),
soit chercher également à améliorer sa résistance mécanique (injection de
consolidation).

Les problèmes de traitement de sol se prêtent difficilement à l'établissement de


règles rigides. Les dispositions prévues initialement doivent toujours pouvoir
faire l'objet d'une adaptation aux conditions réelles et/ou locales. Les résultats
obtenus en cours de travaux doivent être analysés systématiquement par un
spécialiste qui adaptera en conséquence les méthodes de travail envisagées.

8.3.2.2. Coulis

Les coulis peuvent être classés en trois catégories principales :


- les suspensions instables qui sont de simples suspensions de grains de ciment
dans l'eau et qui ne sont homogènes que tant qu 'elles sont maintenues en agi-
tation ;
- les suspensions stables qui sont obtenues en malaxant de la: bentonite (à défaut,
de l'argile) dans de l'eau puis du ciment;
les liquides, solutions colloïdales (silicate de soude plus ou moins dilué et son
réactif, résines) qui se transforment en gel après une durée réglable (temps
de prise).

227
COUP E HORIZON TALE DANS L' AXE DU TUNNEL
Lim ite théoriqu e d e " inj ect io

~I
Forages d' in jecti on
~/

~~=:3

o 2 4 m.

COUPE TYPE DU TRAITE M ENT

Limit e théorique A
de l'inject ion B
C
Foroges droinants
o
0
'"
E
F


H
1 1

2 3 5 6

Exemple d'injection de traitement d'un accident géologique


Aménagement de Victoria - Sri Lanka
(document GEOCONSEIL)

228
Un text e de recommandations du gro upe de travail n° 8 de l' AFTES précise le
domaine d ' appli cation des coulis :
Les couli s de ciment pur sont peu utilisés. lis permettent la consolidation des roches
fissurées avec fissures plus ou moins ouvertes.
Les suspensions de ciment stabilisées par un ap port de bentonite ou d'argile
représentent les coulis économiques de base des tr aitements de terrain par injection.
li s sont imployés seuls pour la consolidation ou l' étanchement des ro ches fissu-
rées et des terrains granulaires grossiers. Dans les terrains fins ou les ro ches broyées,
ils sont utilisés comme injection de 1re phase en association avec d'autres coulis
plus fluides (silicate de soude, en général).
Dans le cas de volumes importants à remplir, on peut obtenir un produit plus
écono mi que que les deux coulis précédents en remplaçant une partie du ciment
par un sab le naturel, du filler calcaire ou des cend res volantes provenant de cen-
trales therm iqu es. L'aspect remplissage doit alo rs être prépond érant sur l' aspect
consolidatio n.
L'injection de coulis à base de silicate de soude est utilisée lorsque la perméabilité
du terrain est trop faible pour permett re l'injection d'u n coulis bent onite-ciment.
Suivant la fOrmule employée, le gel de silice aura des pro priétés d 'étanchemen t
ou de consolidation provisoire ou permanente.
Les résines injectées sont des solutions de produits organiques. Le temp s de prise
est contrôlé par les proportions de réa ctif ou des consti tuants mis en présence.
Les résines sont utilisées aussi bien pour l'étanchement qu e pour la consolidation,
lorsque aucun autre coulis n 'est inj ectable. Elles sont beaucoup pl us chères que
l es coulis précédents .
Parmi les résines, on peut distingu er :
les résines acryliques où la polymérisation est provoquée par l'addition de
catalyseurs ;
les résines phénoliques pour lesqu elles le durcissement est obtenu par addition
d'un réactif alcalin ;
les rés ines polyuréthanes qui réagissent avec l'eau du site pour former une
mousse . Ces dernières son t utilisées pour le colmatage des venues d'eau .
L'AFfES propose le tableau 8.1. indiquant le domaine d'applicati on des coulis
usuels dans les terrains meubles en fonction de la perméabilité du terrain.
On peut rappeler la formule de H A ZEN in diquant un ordre de grandeur de la
perméabilité des sables propres (en mis) en fonction du diamètre des grains les
pl us fins constituant 10 0J0 en poids de l'ensemble (d 10 en mm).

Sable uniform e k = 100 X 10-6 dTo


Sable à granulométrie étendue k = 40 X 10-6 dTo
ou encore la formule plu s récente de SHERARD en fo nction de dis :
k = A X 10-2 X dTs
avec A 0,2 à 0,6 avec une valeur la plus fréquente de 0 ,3 5.

229
Table au 8.1
Domaines d 'applications des coulis en terrains granulaires (d'après l'AFTES)

Consolid.. tlon (Cl ~ d"..,I .... d ' ,"p pHc " t i on I:O\lnlnt
ï " ccous
E] li .,; t ll p/>r ID pr lx de ( ov i.. nl

Cl "ENT

ARGILE -CIMENT

COU LIS li ve<: charges


COUl.IS OII11ula1re "

GEl D'ARGILE
S: NTONl TE d6tlocu l6e rigidif iée

COULIS il penet l"Zlticn """lio r" EC

El4.JLSIOH DE erree

,. =neentl"è C

= nsolid" tlQn hlibl ..


Ga viscosite
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SIUC::: çe nalntl"6
d'énoncl>GnB nt
. très dUu6- E

AŒYt.IÇtJE
);ESl~S f--------+-
R-E NOLI QUE

Pe rll..,bilité
initiale
CARACTERISnQLE S ~'=
."~'~
./~
" __...L_--l.._--.l._ _L _ t -_.L_.L_ --j
' . Al luv i o ns grO!ô:lières . p r/itroit6es Ter l1l1ns 9l"O!1sitt rs .
AlluvlOt1S Unes (grllvi"rs .. 1 éboulis
5 I1bl• • 5eb165. see re.. SiLIII"") Alluvions grossiè r e<>

8.3.2.3. Paramètres d'injection


a) Imp régnation des terrains meubles
L'injection des terrains meubles s'effectue avec des liquides ou des suspensions
stables avec lesquelles on cherche à remplir les vides du terrain (injection par
imprégnation) .
Le coulis choisi doit avoir une viscosité d'autant plus faible que le terrain est
moins perméable (voir tableau 8.1).
Le paramètre important est le volume de coulis. TI est prédéterminé avant
chaque passe d'injection et il représente le critère d'arrêt de l'injection .
Il est lié au volume du terrain à traiter et à la porosité du milieu.
Le volume de coulis correspondant doit être mis en place dans un temps donné,
qui est fonction du temps de prise du coulis.
La cadence d'injection se situe le plus souvent entre 0,3 et 1 m' /h et d'autant
plus faible que le terrain est moins perméable. Elle doit être adaptée à la réponse
du terrain, représentée par la pression d'injection correspondante. En effet, avec
un coulis et un débit d'injection donné, la pression d'injection est d'autant plus
élevée que la perméabilité du milieu est faible .
Pour obtenir une bonne imprégnation du terrain, la pression d'inj ection effec-
tive doit êtr e inférieur e à la pr ession de claquage qui peut aboutir à l' effet inverse
de celui recherché ; de plus, il y a gaspillage de couli s, et pour les gels de silice,
risque accru de synérèse.

230
',!
Un traitement par claquage contrôlé à la bentonite-ciment peut néanmoins s'appli -
qu er dans des milieux peu perméables en masse où les injectio ns assurent alors
un serrage du terrain, sans étanchement vraiment efficace. Lor sque le traitement
est effectué en plusieur s passes, les claquages peuvent prendre plusieurs direc-
tio ns et constitu er ainsi une « réticulation » du terra in en vu e de l'étancher.

b) Remp lissage de fissures

L 'injection sous pre ssion d'un coulis à base de ciment (au besoin stabilisé à la
bentonite) dans une fissure produit son essorage. Le blocage progressif de la fis-
sure fait monter la pression. C'est pour cette raison que le p aramètre important
pour l'injection d'un milieu fissuré est la pr ession de refus. L'expérience montre
l'intérêt de fixer la pression de refus à la valeur maximum compte tenu de l' envi-
ronnement et de la situation de la tranche injectée (pour éviter les résurgences
de coulis). Pour les tunnels sous forte couverture, la pression de refus peut dépasser
10 MP a .
Lorsque les fissures sont larges, un coulis à base de ciment même épaissi peut
". être injecté longtemps avant que l'on atteigne le refus par essorage . TI y a
alors intérêt à procéder en première phase à une injection avec un coulis stable
argile-ciment. Cette injection préliminaire est soumise à des critères semblables
à ceux des terrains meubles.

En pratique, le choix d'un type de traitement (u~ ou deux phases), et le


dosage initial C'Eidu coulis à base de ciment est déterminé à partir des résultats
d'essais de perméabilité type Lugeon .
Voir aussi le paragraphe 5.4., injections dans le cadre des galeries en charge .

8.3.3. Congélation
Congeler un sol, c'est transformer en glace l'eau contenue dans ce sol.
Cette technique ne s'applique donc que dans les terrains aquifères. Elle permet
de former autour de la future excavation une paroi gelée dure et imperméable.
L'apport de froid au terrain peut se faire :
soit par circulation d'un liquide refroidi en circuit fermé, en principe la
saumure à une température de -20 à - 30°. Cette méthode "nécessite des
installations de surface importantes. La formation de la paroi gelée demande
3 à 4 semaines ;
soit par circulation "d'azote liquide, dont la détente (ébullition à -196°
C) produit directement du froid. La circulation se fait en circuit ouvert ,
l'azote gazeux s'échappant dans l'atmosphère. L'azote liquide est apportée
en camion-réservoir, si bien qu'aucune installation au sol n'est nécessaire.
La formation du mur de glace est rapide et ne demande que quelques
jours.
Dans la pratique et pour des raisons économiques, la congélation à l'azote
liquide est réservée aux interventions rapides , nécessitant une congélation de

231
courte durée et la congélation à la saumure aux travaux de longue durée à
poste fixe.

Le principe général de mise en œuvre de la congélation est le meme avec les


deux techniques précédentes :
exécution de forages dans le terrain autour du tunnel à construire avec un
espacement de 1 m environ ;
mise en place dans les forages de tubes congélateurs qui permettent de
transférer au terrain les frigories nécessaires à la transformation de l'eau
en glace;
mise en circulation de la saumure ou de l'azote liquide dans les tubes congé-
lateurs, cong élation progressive des couches autour des tubes, formation
d'une paroi gelée;
maintien de la circulation durant les travaux.

Les résultats obtenus sont généralement excellents. Les difficultés constatées


pendant les travaux de creusement à l'abri d'un terrain congelé sont souvent
dues à un défaut d'orientation des forages. Les plus grandes précautions doivent
donc ëtre prises pour éviter les déviations.

232
. CHAPITRE 9

i'A uscultation

9 .1. ROLE DE L'AUSCULTATION DANS LA CONCEPTION,


L' EXÉCUTION ET LA MAINTENANCE DES OUVRAGES
SOUTERRAINS
Les méthodes de calcul mises à disposition des ingénieurs permettent la plupart
du temps de résoudre avec une bonne approximation le problème de la stabilité
d'une excavation d'un point de vue numérique. Mais la détermination du
comportement du massif ro cheux, aussi bien à court terme qu'à long terme et
par conséquent le choix des paramètres qui le commandent, constituent les diffi-
chItés essentielles dans l'étude d'un ouvrage.
~\

.'auscultation joue un rôle tout au long de la vie du projet. Elle doit être pensée
~ès l'élaboration de celui-ci. Elle fait partie intégrante des ouvrages.

li) Au stade du projet

'auscultation, par exemple effectuée en galerie de reconnaissance (§ 2.7) per-


, et de caler les modèles théoriques de calcul aux observations fait es in situ.

b) Au cours des travaux

. es méthodes modernes de construction s'appuient sur un contrôle continu par


"auscultation de l'ouvrage en cours de construction pour adapter les méthodes
11 la situation réelle.
.:>
ussi, si la méthode appliquée est celle du soutènement imm édiat (boulonnage
) béton projeté), l'auscultation doit permettre :
.- de vérifier constamment l'efficacité du soutènement en s'assurant de la ten-
dance à l'équilibre ;
'.~ de surveiller, le cas échéant, l'influence des travaux sur l'environnement : tas-
. sement en surface, report de charge sur des tunnels ou galeries voisins, rabat-
tement de la nappe.

233
L'auscultation permet de contr ôler ainsi la validité des modèles de dimensionne -
ment et des paramètres qui y sont introduits. Parmi ces modèles, la méthode
convergence-confi nement (voir § 4.3) est sans do ute la méthode la plus souple
qui apporte à l'ingénieur de chantier le support théoriqu e dont il peut avoir besoin
pour ada pte r le projet aux conditions in situ . Le retour d'expérience est obtenu
et pris en compte immédiatement.
Pour atteindre ces ob jectifs , l'auscultation pendant les travaux se doit de répon-
dre au mieux aux con ditions suivantes:
- simplicité de fonctionnement du capteur;
- possibilité et facilité d'installation des appar eils ;
robustesse et protection, d'autant plus que les appareils sont généralement
posés au front de taille ;
sensibilité et précision, pour déceler dès le déb ut une évolution (car le facte ur
important est la mesure de la vitesse et de l'accélération des phénomènes) ;
lecture rapide et interprétation immédiate, d'une part pour ne pa s rompre
le ryth me normal du chanti er, d'autre part pour intervenir rapi dement sur
les travaux ;
les qua ntités mesurées ne doivent pas être trop dispersées. Ce dernier point
résulte des qualités de sensibilité et de précision déjà exigées.

c) A près les travaux

L' au scultation perm et d' assurer la sécur ité de l' ouvrage en exploitat ion . On dis-
tingue alors les mesu res périodiques et les systèmes d'alarme. Les premières sont
assez semblables aux mesures faites pendant l' exécution mais s'étendent à la durée
de vie de l' ouvrage, les secondes doivent permettre une interventio n imm édiat e
en cas de compo rte ment anor mal (arrê t du t rafic pa r exemple). Cette ausculta-
tion concerne au ssi bien les ouvrages récents que les ouvrages 'anciens.

9.2. TYPES DE MESURES


9.2.1. Mesures de convergence
Les mesures _les plus fréquentes effectuées en tunnel sont les mesures de
convergence entre plots scellés aux parois.

On mesure, généralement à l'aide d'un fil invar maintenu à une tension constante
par un dynamomètre, le rapprochement de deux points situés sur des parois
opposées de l'ouvrage. Comme le déplacement d'un point de la paro i intègre
la déformation de l'ensemble du massif les résultats ne sont ainsi pas trop
dispersés. C'est pourquoi les mesures de convergence constituent le moyen de
contrôle par excellence du bon comportement de l'ouvrage. Selon l'importance
du tunnel, la section de mesure comprend une ou trois bases de mesures
(piédroits et vo ûte) ou plus (piédroits, reins, vo ûte,. . .). La précision demandée
est souvent de l'ordre de quelques centièmes de mm pour les ouvrages en
exploitation et de l 'ordre du dizième de mm pendant les travaux.
-,"

234
Les matériels à ru ban , moins précis que les matériels à fil, peuvent être utilisés
quand la précision exigée est moind re.
Effectuées le plus tôt possible à partir du front de taille, les mesures de
'. convergence donnent la déformée de la section et surtout son évolution dans
. le temps (évolution due à l'éloignement du front de taille, au fluage du ter rain
ou à l'action du soutènement).
l

2 3

Distomatic
/
4 5

Bottier de commande
Fig. 9.1 Mesures de convergence au fil invar (Distomètre_Distomatic)

Mesures de déplacements absolus


iLes mesures de convergence donnent le déplacement relatif de deux points
'situés sur les parois de l'excavation. Les déplacements absolus des parements
:d e l'excavation pourraient ëtre obtenus par des mesures topographiques mais
'elles seraient longues à effectuer et à interpréter et surtout elles n'auraient pas
.la précision recherchée.
..~
; n souterrain, on leur préfère des mesures directes de variation de distance
entre un point de la paroi de l'excavation et un point « supposé fixe » , c'est-
:à-dire situé au fond d'un forage et suffisamment loin du tunnel pour sortir
de sa zone d'influence. Ces mesures sont appelées mesures de convergence
absolue . Elles sont effectuées avec des extensomètres en forage .
} l est possible d'implanter sur ces appareils plusieurs points de mesure de façon
~ obtenir la loi de déplacement du massif en fonction de la profondeur.
}"
es extensomètres utilisés sont parfois des fils tendus ou des barres scellées au
;fond du forage. Une meilleur e précision est obtenue par une tige unique munie .
de plusieurs capteurs électromagnétiques mesurant le déplacement de points à l'inté-
p eur du massif matérialisés par des bagues métalliques scellées au terrain (Distofor -
,lg. 9.2.). On peut ainsi ausculter jusqu'à 12 points sur 120 m. Le nombrede

235
po ints de mesure le plus fréquent est de 3 pour les tunnels et de 4 à 6 pour les
grande s cavités souterraines . La longueur de l' extensom ètre est généralement un
peu supérieur à la longueur des anc rages (voir § 7. 3.1. 1. les critères utilisés pour
déterminer la longueur des ancrages).
Lorsque les extensomètres sont placés depuis l'intérieur de l'excavation , leur
mode d'interprétation est similaire à celui des mesures de convergence. Ils
peuvent en outre être maintenus en place pendant l'exploitation de l'ouvrage,
les mesures ne nécessitant pas d'interrompre le trafic.

Lorsqu'ils sont placés depuis la surface (si la couverture n'est pas trop importante)
ou depuis une excavation voisine (fig. 9.3) ils donnent le déplacement absolu
à partir de l'état vierge du terrain et permettent en particulier de mesurer la
part de convergence atteinte au passage du front de taille.

.-.' ..
4
DI5 TO fOR
EXTENSOMETRE EN FORAGE (ANCRAGE EN T ET E )
BOREHOLE EX TENSOME TER ( HEAD ANCHOR)

<D _Tubage PVC (1)_ Bogue de couplage <1> - Conne de I-ioison


. _ P VC cosing _ Coupling ring _ Ct!n lro/ r ad

® _MlJflchon l élescopique ® __ Solénoïde ® _ Bouchon de f ond


_ Telescopic coupling Co;1 _ Boflom cap

@ _ CouIiS @_ Module électronique ® _Ancrag e de tête


_ Groul _ ElecJronicol modulu5 _ Head onel/or

Fig. 9.2 - Eclaté du Distofor


(Document TELEMAC)

1 / 2.00
1

Jl
12.00

2;
2 eme tub e en cours
2; o
Extensomètre en forage o
2i oo
ci 3 c apt eurs
~ ~ecreusement 20 2i 2i
21
li 21
•oS 2i a
.& 2i 2Î
B C ~
<9 , . " 21 2i
2i
t-«: --\ il
\ '
2i 2]
---t--- }
1
• • MESURES DE DEFORMATION
-le 30 .00 1 EN PROFONDEUR

Fig. 9.3 - Exemples d'utilisation d'extensomètres


en forage (documents COYNE ET SElliER)

236
9.2.3. Mesures de pression sur le revêtement
Les pressi ons sur un revêtement peuvent être mesur ées par des cellules de
pression totale placées entre le revêtement et le terrain. li s'agit de vérins
plats remplis d'un fluide dont la pression est transmise à un manomèt re (type
GLOETZL) ou à une corde vibrante (type TELEMAC). La mise en place est
délicate car il faut assurer un contact parfait entre la cellule et les maté riaux
encaissants et l'appareil ne doit pas perturber la répartition de pression sur le
revêtement. En outre, il s'agit d'une mesure locale qui est donc soumise à la
nature discontinue du milieu .

Pour toutes ces raisons, les valeurs des pressions obtenues sont souvent dispersées . .
Par contre l'intérêt réside dans le fait que l'on peut suivre l'évolution de chaque
mesure en fonction du temps.

9.2.4. Mesures de contrainte dans le revêtement

La mesure de la déformation d'ensemble du revêtement (par exemple par des


mesures de convergence sur plusieurs bases: voir§ 9.2.1.) renseigne utilement
sur son état de sollicitation.

Il est également possible de placer des extensomètres à l'intérieur du revêtement


(extensomètres à corde vibrante type TELEMAC - voir figure 9.4.). Il s'agit là
de mesures de déformation sur des bases courtes. Moyennant la connaissance du
module de compressibilité du béton et au besoin des corrections de retrait (pour
un revêtement neuf en béton) ou de température, il est possible d'en déduire la
contrainte dans le revêtement, bien que la séparation des effets des sollicitations
:. mécaniques, du retrait et de la température soit très délicate.

On peut aussi lorsque le nombre d'extensomètres est suffisant, s'en servir pour
mesurer le raccourcissement total de l'anneau. Les extensomètres à corde vibrante
sont très résistants et supportent" sans difficulté les sollicitations résultant de la
mise en place du béton projeté. Ils peuvent être mis en place dans ce type de revê-
tement et non uniquement dans du béton coffré. Il en est de même pourles vous-
soirs préfabriqués mis en place à l'arrière des tunneliers dans les roches meubles
et les sols (voir § 7.3.3.2). Ceux-ci peuvent être équipés d'extensomètres lors de
leur préfabrication (par exemple le tunnel de Villejust, le tunnel sous la Manche). ·

A posteriori, la mesure de la contrainte dans le revêtement est possible 'avec la


méthode du vérin plat (voir § 2.7.2), mais il faut que cette contrainte soit signifi-
cative et que les plots soient scellés suffisamment profonds car le retrait différen-
tiel qui se produit entre la peau du béton et le cœur perturbent la mesure. Cette
méthode a également été utilisée dans des moellons de revêtement anciens. Il s'agit
d'une mesure de chargement plus que de contraintes qui, dans la pratique, s'avère
souvent difficile à interpréter.

237
Sèton projetè
,1

Sèton cof f rè

40 cm. IOcm

30cm

Extensomëtre 0 cordes vibrantes

Fig. 9.4 - Extensomètres dans un revêtement en béton ,

9.2.5. Autres mesures


Les mesures suivantes sont également envisageables :
- mesure de tension des bo ulons à ancrage ponctuel par dynamomètre placé
à la tête du boulon ;
- mesure tassométrique et! ou inclinométriques en forage (mesure du déplace-
ment longitudinal et du déplacement transversal au forage). Ces mesures sont
particulièrement utilisées pour étudier les déplacements aut our des tunnels
sous faible couverture et les effets en surface;
- mesures de con trainte sur les éléments de soutènement (jauges de contrain-
tes, extensomètres, ...) ; il n'est pas rare d'utiliser les cintres métalliques comme
des anneaux dynamométriques en les équipant en plusieurs points d'exten so-
mètres à corde vibrante soudés sur les âmes ou leurs ailes. Ultér ieurement,
ces extensomètr es peuvent être encore exploité s, lorsque ces cintres sont noyés
dans le bét on ;
- mesures de convergence au radar ou au laser (en développem ent) ;
- mesures de la pression interstitielle dans le massif.

9.2.6. Mesures effectuées dans les ouvrages en service


Pendant l'exploitation de l'ouvrage, outre les mesures de déplacement à la paroi
(extensomètres en forage) ou de contrainte dans le revêtement qui peuvent
être poursuivies après l'achèvement des travaux sans perturber l'exploitation,
on peut également réaliser des mesures de contrainte au vérin plat (maçon-
n eries anciennes) , des mesures topographiques, des photogrammétries ou des
photoprofils.

Les systèmes d'alarme ne sont pas très courants et restent à développer : des
fils parcourus par un courant électrique peuvent être tendus en voüte du tunnel
(utilisé par la SNCF pendant des travaux de confortement) : la chute d'un
bloc et la rupture d'un fil provoque une alarme. Les capteurs de déplacement
peuvent également être équipés d'alarme, bien que la valeur d'un seuil soit
difficile à appréhender.

238
Mise en place d'un Distofor dans un
.ioreç e situé au front de taille.
Galerie Arc-Isère EDF - France
(document TELEMAC)

Centrale d'acquisition
programmable
(document TELEMAC)

Instrumentation d'une galerie


.'essai à haute pression Super-Bissorte
EDF - France (document TELEMAC)
T

239
9.3. DÉFINITION D' UN PROGRAMME D'AU SCULTATION
Les modèles num ériques actuels font intervenir de nombreux paramètres liés
à l'équilibre initial du massif rocheux (les contraintes naturelles) ;
au comportement du massif rocheux (ses caractéristiques de déformabilité
et de résistance) ;
aux méthodes d'exécution (en part iculier comporte ment du soutènement) .

Le chapitre 2 « Reconnaissances » traite des moyens disponibles pour déter-


miner , au stade du projet, les valeurs numériques à introduire dans les modèles
numériques.

L'auscultation, effectuée en galerie de reconnaissance (§ 2.7), permet de caler


le modèle de projet . Les instruments les mieux adaptés sont essentiellement le
fil invar à tension constante (§ 9.2.1) et les extensomètres à points multiples
(§ 9.2.2) .

Cependant quoiqu'on fasse au cours dès reconnaissances, il demeure une in-


certitude sur les conditions réelles , principalement à cause des hétérogénéités
du terrain. Ces incertitudes sont grandement aggravées lors qu'il n'y a pas de
galerie de reconnaissance. C'est pour cette raison que les méthodes modernes
de construction prévoient une auscultation pendant .les travaux .

Là encore, ce sont les mesures de convergence et de déformation interne qui


renseignent le mieux. Les appareils recommandés sont, comme en galerie de
reconnaissance, le fil invar à tension constante et les extensomètres à points
multiples. Ces instruments utilisés systématiquement sont la meilleure garantie
de sécurité du chantier et ils évitent des surdimensionnements coûteux ,

Les mesures fondamentales sont les mesures de convergence relative au fil


invar. Selon l'importance du tunnel, une section de mesure courante peut
comprendre une ou plusieurs bases de mesure (fig. 9.1) et selon la nature des
terrains traversés, les sections peuvent ëtre espacées de 25 il. 100 m. Assez
fréquemment, particulièrement pour les tunnels de grande section; les sections de
mesures courantes sont complétées par quelques sections de mesures renforcées
comportant par exemple trois extensomètres à points multiples (un en voûte et
un de chaque côt é aux reins), voire plus.

Dans le cas de difficulté locale particulière, on peut ëtre amené à utiliser des
instruments spéciaux. Des instruments complémentaires peuvent également être
placés pour améliorer nos connaissances et nos moyens de calcul. On utilisera
alors des extensomètres dans le soutènement ou le revêtement, des cellules de
pression, etc.

La fréquence des mesures pendant les travaux dépend du terrain, ·mais sur tout
de la distance au front de taille (ouverture de la calotte, puis abattage dl! stross).
Au début, les mesures sont au moins journalières, ·pour devenir hebdomadaires
ou plus, sauf si une anomalie apparatssait, auquel cas une fréquence plus élevée
serait reprise.

240
0
,.t' Ex tensomet re
A en fo r age
0 o
1
"
B

c
t
~
2 Soutènement provisoire
( bét on projeté arm é de
ci ntres métalli qu e s)

1 1
\
\ Ra direr provisorre
" 1/
en vou te inversée
<,
....
, ô
-c-, ----
3 numérot ati on des extensomètres en f or age
--

A éJ B nu méro t ati on de s copteu rs

al Section de mesure avec extensomètres en forage

Mise en place au fron t de la


demi sectio n superi eure
10 le lB - l -B2
ÊV Pess ooe du stross
l.§ le 7- 9 - 8 2
-c
5
V Exte nsomètre 0°1
BC
DA
IJ F M A M J J A 5 0

O rE
E Extensomètre 0°2
OA _
<i
lr AO
5
BC

--- F M A M J J A 5 0

o E E xtensomètre nO3
E
-a BC
5 AB·
/ OA

J F M A M ·J J A S 0

b) Déplacements mesurés

Fig. 9.5 - Exemple de mesures de convergence absolue


pendant /e creusement d'un tunnel autoroutier (document COYNE ET BELL/ER)

241
L ig n e d 'intrado s du
3
r evê t em e nt .

4 /C--- -----j- - ---"\ 2

a) Section de mesure au fil invar

Mesures du 24 /"176
Mesures du 2 9 / 0 6 177
Mesures du 19/04/78
Mesure s du 07/ 02/79

o X
Echelle des deforrnotions
0123 4 5mm
OX d irection de 10 bose 5 -1 , ! , r ! ,

Référ ence 1
o mil ieu de 10 bose 5 -1

b) Déplacements mesurés
Fig. 9.6 - Exemple de section de mesures de convergence relative
pendantl'exploitation d'un tunnel autoroutier (docu mentCETE d'Aix-en-Provence)

P endant l'exploitation de l' ouvrage, la périodicité des mesures dépend des


conditions de service. Elles peuvent être annuelles ou bi-annuelles, ou dépendre
des arrêts d'exploitation pour entretien . Ces fréquences sont celles de saisies
manuelles. Pour la saisie automatique, le problème se pose différemment.

; 9.4. SAISIE AUTOMATIQUE DES MESURES


1

.
1
1
Le nombre des intervenants lors de la mise en place et de l' exploitation d'un système
d'auscultation est tel que les risques de perte d'informatique sont élevés et que
i l'on est obligé de limiter la collecte des info rmations. Ceci est particulièrement
'1 sensible dan s les opérations de saisie et de traitement des lectures des appareil s.
i D'autre part, ces mêmes opérations exécutées par du personnel sont longues et
i coûteuses. Les progrès de la micro-informatique ont facilité la réalisation de maté-
i riels simples et robustes qui permettent de saisir l'information au niveau du cap-
,1

. 242
teur et de le centrali ser sur le site ou de le transmettre à n 'importe quelle distan ce
du site pour y être traitée et stockée. On rédu it ainsi la distance et le temp s entre
la prise d'information et son exploitation. Le pilotage en temps réel des travaux
est alors possible, ce qui est pa rticulièrement intéressant dans le cas des travaux
souterrains compte tenu des méthodes de creusement employées. A long terme,
ces systèmes permettent ensuite une saisie qui peut être modulée en fonction d'une
interprétation qui doit être associée de façon continue .

La figure 9.7 présente un exemple récent d'un tel système qui montre capteurs
utilisés, implantations, matéri el de saisie et constit ution du réseau. L'évolution
des te chniques, des norm es en cours d' élaboration et la nature même des travaux
empêchent de donner des règles simples pour concevoir des systèmes analogues
dont des app lications identiques à tous les ouvrages de génie civil se développent
avec succès.

On soulignera toutefois quelqu es caractéristiques de ces systèmes :


les instruments choisis pour les différents types de mesure doivent être cohé-
rents. ent re eux (résolution en particuli er, mode de fonctionnement) ;
la cadence de mesure peut être réglée comm e on le souhaite ;
- les lectures peuvent être faites à des heures où les ph énomènes faisan t bru it
de fo nd comme la température sont minimum ;
- le pas de temps peut être augmenté en fonction de la vitesse d'évolution du
phénomène, on obtient ainsi un effet de zoom.

En réalité, la souplesse de tels systèmes change le rô le et la nature de l' auscul-


tat ion dans la conduite du projet. Celle-ci devient un m oyen de pilotage au
plein sens du terme. Il en résulte qu 'il ne suffit pas d'implanter un tel système
pour en recueillir tout le bénéfice que l' on peut en espérer. Les équipes qui
le mettent en œuvre et l'exploitent doivent consacrer un temps non négligea-
ble à en acquéri r la maîtrise et à l' intégrer à leur processus de travail.

9.5. INTERPRÉTATION DES MESURES


On considèrera dans ce paragraphe, d'une part les mesur es de déplacements
effectuées dans les tunnels pendant les tr avaux (sections de mesures cour an-
tes et renforcées du § 9.3.), d 'autre part ce que l'on peut obtenir des mesures
à long terme.

9.5.1. Pendant les travaux

Comme signalé précédemment , surtout si la méthode de const ruction appli- .


quée est celle du soutènement immédi at (boulonnage et béton projeté), l'aus-
cultation doit permettre :

243
.._". ~~ .-,::.:-=.~ ._ ' _~~4l'J"I:'!.""~~~-:;''''k ''',t~:~:::':~ If".':.';:!i;:~, ..i_ .. ~.• ·.,:!tt':i&l''.l'~ ;;;; ii '''''-'''''''''-=.;:nQ~:i:''iJ ~ :"t _A ,·. " ·· :oj~_,,"!,;;;'~: '':~~''fI~Ii; ;''';~'oil'#têi' '''''~:::'~"~=~:~~' ''!~__ .; .•"(~" " ,:l~',p'" . -. __ ..,. ,.... _ ....

. '.- ~' _ ...__.__......_- ~ . ~ . _ ~, ~', . '"" :.. ._.,.,........ -···-.. . _


~· · , ' :.:.. ·· '\~· ·, ' · ·c.~ · · · · " _, ,; ~ ,,., A~,. , '· . .. .... .
~ ~ . ~ . ,,' , ,-:: -..'........ ' .:- ..- -- -..
, ~.'-- '
r~ -- • • _. ... ·~'77'..' ~ ... ~..~ : ',.,. :"= :':"~ .

- SECTIONS T YPES
INSTRUMENTÉES
AUTOMATIQUES
PRIMAIRE COURANTE

W
PRIM. CONTRE VOUTE

~.
RE NFORCEE

l{_
Dlltofors. 3 (3) Dlslofors , 3 (3)
Extensomètres , 26 O!stofor s . 6 ( 4)
l '
Ext8nso~et res ,4 Z
~
Extensomètres 1 15
Dm :30 usa 175 475600 550 600 1000 1540rll

~ (SUô) 'l .-:)j


1
•• .j .'\
1
.'\
1
NORO
'\
CENTRA LE TELEMAI
PROGRA MMABLE
g I.=:=J
CAF 2
I.=:=J
CAF 3
c=:J I.=:=J
CAF 4 CAF 5
I.=:=J
CAF 6
1--
c
m
- Déclenchement
- Mes ura
MD MD
- MD MD MD
ï- '"",E.•~
MD - s rockcce 6 000 meer res

IlrIl
1 co
DEMULTIPLEXEUR 1 co m
MODEM OLiTEC ,
. . ~ Port poroUille ~ ~ 120 0 / 30 0 Baud
Li gne spécialisée bifilaire 0: " m
l ' MUX 1
MODEM OL ITEC 1200 Boud
1 MD ~~ 8. .
~ . COMPACQ PC 50 3 8 6
1
:J"'~
.fi COMPACQ 286 PORTA 8LE
t 2 DMCH X
I/k- / I ,~u
et MODEM 1200 Bouc

1
'~
- GesUon globale
, ~ âtockoçe
- pllatag.
- Exploitation
- TfJlê.tronsmlssfon
UNITE
CENTRALE

1 MD ~
Llone RS 232

Réseou'; / maD "


• Prise de contrôle de 1uni té
centrale 1 même s fonctic ns
- DIalogue entre utüis uf urs
- Tronsferts de fichiers

Ii:i
MODE M KORTE X 1200 Baud
1
téléphonique 'com'mulé
-
1
1
1

1 r- --- l 1

D 1 1 1c)1 ,
1 '---
I ~. [. 11
CLAVIER
ECRAN NEC FL OPPY ?ISQUf; DUR TR ACEUR
Commande et so tste
~
VGA P 220 0 1,2 Ma 1 40Mo HP 7 4 75
monuelledes avancements
500000 mesures J
et mesures
1
( Document Scetauroute )

Fig. 9.7 - Synoptique du système d'auscultation d 'un tunnel

.. '-,...... • L •• ,_,_'.',_., L,,' ~ .••~ ,~ ,,~.. ~~


de vérifier constamment l'efficacité du soutènement en s'assurant de la
tendance à l'équilibre ;
de renforcer ou d'alléger s'il y a lieu ce soutènement, ou encore de modifier
les techniques d'exécution ;
de compare r le comportement réel du massif avec les hypothèses prises en
compte dans le calcul et le projet, et avec les prévisions ;
de surveiller, le cas échéant, l'influence des travaux sur l'environne ment .

L'interprëtation des mesures de déplacements joue alors un rôle capital, car


;elle conditionne notamment la conduite des travaux. Elle doit être basée sur
l'analyse des quatre paramètres suivan ts
. l'amplitude des déplacemen ts,
la vitesse des déplacements,
l'accélér ation (négative ou positive) des déplacements,
l'importance de la zone d'influence du creusement du tunnel.
"
') Amplitude des déplacements

'amplitude des déplacements prévisibles est déterminée par les calculs effectués
iu stade du projet. Une comparaison entre les déplacements prévus et les
(}éplacements mesurés in situ permet de juger de la validité des hypothèses de
' rojet . Toutefois, on retient rarement une valeur maximum admissible pour
' es déplacements, car l'amplitude des d éplacements mesurés ne permet pas à
elle seule de juger de la stabilité de l'excavation .

.ans le cas particulier des tunnels en site urbain, un déplacement maximum


'.dmissible en tunnel peut néanmoins être fixé pour limiter les mouvements en
Surface au voisinage des ouvrages environnants.

" n trouvera au paragraphe 7.2.2.3 un ordre de grandeur des déplacements


abituels en vo ûte d'une cavité lorsqu'on utilise la méthode de construction
dite « avec soutènement immédiat » .
. .•.'!) "j .f

J Vitesse de déplacement .- r .""

"
, vitesse de déplacement est maximum au passage du front dans le plan
(le mesure. Si l'on reprend les recommandations données à ce sujet par C.
' ~UIS , on peut admettre que le déplacement journalier admissible est de
l,ordre de 114 du déplacement total prévu au passage du front et doit descendre
n-dessous du 1120 après un délai de .l'ordre d'une semaine.

<Accélération du déplacement
]accélération est le critère de base utilisé pour l'interprétation des mesures de
éplacement. TI est généralement admis qu'une accélération des déformations
onduit à la rupture. En réalité, il apparalt que pour éviter à coup sür la
.'pture , il faut constater qu'il n'y a pas « accélération » dans un graphe où

245
l'échelle des temps n'est pas linéaire, mais logarithmique, c'est-à-dire qu'il faut
un certain degré de décélération.

L'influence du soutènement doit également être prise en compte pour une bonne
interprétation : quand a-t-il été installé et quel est l'effet de son renforcement.
Une décélération non marquée ne peut être acceptée que dans les uns ou deux
jours qui suivent le passage du front (ouverture de la calotte ou abattage du
stross).

d) Gradient de déplacement
" ,Î
Le gradient des déplacements dans le terrain autour de la cavité indique
l'importance de la zone décomprimée et de la zone d'influence du creusement.
j ::
Cette valeur doit être comparée aux résultats du calcul.

Si le soutènement mis en œuvre est à base d'ancrages, la situation est idéale


lorsque les déplacements de la zone décomprimée s'annulent à l'intérieur de la
zone boulonnée . Lorsque ce n'est pas le cas, il convient d'être très vigilant et
de s'assurer en particulier que la décélération des mouvements est suffisante.

e) Cas particuliers des tunnels en site urbain

Pour les tunnels sous faible couverture en site urbain, des difficultés supplé-
mentaires résultent de l'incidence des travaux sur les ouvrages environnants,
généralement situés en surface .

L'auscultation en site urbain est donc principalement axée sur le contrôle des
mouvements et des désordres en surface (tassements, fissuration d'ouvrages,
etc .).
A titre indicatif, on peut noter les limites généralement retenues par la RATP
en France:
_ amplitude maximale de l'affaissement de 1 à 2 cm selon la nature et la qua-
lité des constructions ;
- pente maximum de la dépres sion de 11300.

9. 5.2. Pendant l'exploitation


On rappelle que EDF a élaboré pour la surveillance des barrages une méthode
d'approche statistique globale consistant à établir pour chaque série de mesure
un modèle mathématique tenant compte de l'évolution saisonnière des phéno-
mènes soumis aux variations thermiques et de l'influence du niveau de remplis -
sage du barrage. Le logiciel établi permet de ramener les graphiques de surveil-
lance à des courbes d'évolution à conditions constantes et de détecter immédiate-
ment toute mesure anormale ou irréversible et de suivre son évolution dans le
temps. Le modèle s'affine au fur et à mesure que la durée d'observation aug-
m~nte et que les séries prises en compte s'enrichissent de nouvelles valeurs.
Une telle analyse peut s'appliquer à d'autres ouvrages que les barrages, comme
les ouvrages de soutènement.

246
On a déjà recommandé de conserver les mesures dans les tunriels à long terme
concernant la convergence abso lue (extensomèt res en forage), les extensomètres
dans le revêtement du béton et les cellules de pression cont re le revêtement.

Dans le cadre d'une analyse globale, appliquée aux tunnels avec un logiciel adapté,
on séparera :
- l'effet irréversible de la convergence du tunnel pour lequel une loi aura été
aju stée, lors des mesures faites pendant le creusement et qui sera affinée tout au
long du recueil des nouvelles mesures ;
- les effets dus à l'hi stoire du chantier creusement de la calotte, puis du stross,
et enfin du revêtement ;
- les effets de la température dans le tunnel surtout dans le cas des extensomè-
tres et des cellules de pression dan s le béto n;
- les effets de retrait du béton .
Tout résidu pourra être relié à un phénomène qui n'avait pas été détecté à la pré-
cision près des appareils.
Des recherches sont effectuées dans ce sens notamment chez Coyne et Bellier.
Elles ont pour but de faciliter ainsi l'interprétation des mesures effectuées en tunnel.

247
:'stimation des coûts

nb.1. INTRODUCTION

j'estimation du coüt des ouvrages souterrains est une préoccupation des maîtres
tl.'ouvrage et des concepteurs. Or son analyse se pose de manière très particulière
n raison:
du rôle principal que prennent les facteurs liés à la nature du terrain et
à la présence d'eau ;
du pourcentage élevé d'aléas qui en résulte pour les estimations ;
du niveau généralement considéré a priori comme trop élevé du coût
de construction des ouvrages souterrains par rapport aux autres types de
construction.

epuis plusieurs décennies de nombreuses tentatives ont été entreprises pour


echercher une réduction des délais et des coûts de construction des tunnels . On
peut citer par exemple la mécanisation de l'excavation, les nouvelles méthodes
e soutènement et de revêtement ; les chapitres précédents ont particulièrement
Insisté sur ces nouvelles méthodes.

r; mSI , on a pu atteindre aujourd'hui une réduction notable des coüts dans


~e domaine des travaux souterrains en roche autoportante ; mais dès qu'il
faut revenir aux méthodes traditionnelles, en particulier les travaux exécutés
,!Î1anuellement, on constate qu'il reste encore de nombreux efforts et recherches
à fournir pour obtenir un gain de productivité appreciable.

.10.2. RÉPARTITION DES COOTS DANS LA CONSTRUCTION


DES TUNNELS

distinguer, dans un ouvrage souterrain, deux grandes familles de

249
les couts du génie civil proprement dit (creusement, soutènement et revê-
tement définitif de la cavité souterrain e),
les coûts liés à l'utilisation de la cavité qui comprennent du génie civil
de second œuvre (blindage métallique des galeries hydrauliques à forte
charge, structure interne des usines souterraines,conduits de ventilation
pour les tunnels routiers. ..) et des équipements (éclairage, ventilation,
conditionnement d'air, etc .).

Il ne faut pas oublier les particularités suivantes


les ouvrages souterrains, sauf pour les installations extérieures de chantiers
et leurs accès , ne nécessitent pas d'acquisition de terrains en surface, mais
seulement celle de droits de tréfonds ;
par suite de la très grande variété des circonstances, l'estimation des coûts
des accès et installations extérieures doit faire l'objet d'une étude particulière
dans chaque cas ;
dans la plupart des cas, les dépenses de génie civil sont les plus importantes.
Elles peuvent même représenter le coût total de l'ouvrage (galerie hydraulique
par exemple) . La proportion du coût des installations de ventilation et
d'éclairage peut être importante dans des ouvrages d'exploitation difficile
(tunnel routier de grande longueur, tunnel routier en site urbain, par
exemple).

10.2.1. Travaux de génie civil


Ils comprennent les reconnaissances préliminaires, les études, et le génie civil
proprement dit.

10.2.1.1 . Reconnaissances en vue du projet

Ces travaux consistent essentiellement en sondages, géophysique, galeries de


reconnaissance, essais in situ et en laboratoire (voir Chapitre 2 Reconnaissances) .
Ils peuvent représenter jusqu'à 8 % du coüt total des travaux de génie civil
en site très difficile ou urbanisé.

Ce pourcentage peut paraître élevé. En fait, les reconnaissances tentent de


réduire les aléas géologiques et ont pour but de prévoir les meilleurs procédés de
construction à mettre en œuvre et de dimensionner le soutènement et le revê-
tement. Aujourd'hui, l'expérience montre que les reconnaissances permettent
de réaliser des économies substantielles sur le cotit final de réalisation.

10.2.1.2. Travaux de génie civil principal

Il ne faut citer que pour mémoire les travaux d'exécution des têtes des ouvrages.
Leur coût peut varier de quelques pour cent à environ trente pour cent du cotit
total du génie civil. Cette amplitude importante a pour origine la longueur du
tunnel , la manière d'entrer dans le sous-sol, la nature des terrains rencontrés.

250
, Le génie civil proprement dit comprend donc le creusement, le soutènement et
tle revêtement. Les deux premiers postes constituent l'élément le plus important
du cout ; ils représentent en général 60 à 75 du coat total du génie civil et
peuvent représen ter la quasi-totalité de ce co ût dans le cas ' des tunnels non
revêtus,
Il est intéressant de compar er la part relative des trois postes cités ci-dessus,
,d'une part, dans une méthode moderne tendant à conserver la qualité du
ro cher, d'autre part , dans une méthode traditionnelle d'exécution utilisant des
cintres, pour des ouvrages de mêmes dimensions situés dans des terrains rocheux
moyennement difficiles, Le co ût supplémentaire total lié à l'emploi de méthodes
traditionnelles peut atteindre 50 % environ dans des situations extrêmes.

Creusement 42 %
• Méthode dite moderne Soutènement 23 %
Re vêtement 35 %

100 %

~ Méthode dite traditionnelle Creusement 30 %


(niveau relatif 150 % du Soutènement 47 %
coat de la méthode dite Revêtement 23 %
.. moderne )
100 %
Compte tenu des niveaux relatifs, on constate donc qu e les postes déroctage et
revêtement sont de coûts compa rables en valeur absolue, par contre, le coût du
soutènement est trois foi s plus important dans la m éth ode traditionnelle. II s'agit
'ià d'une situation extrême dans laquelle on place dans le premier cas du béton
.' roj eté associé à des ancrag es et dans le deuxième cas des cintres avec un blin-
age traditio nnel.

' es travaux préparatoires (traitement de ter rain par inj ection, congélatio n, ...)
"euvent représenter jusqu'à 50 070 du coût du génie civil dans les cas très dé fav o-
'ables (très mauvais terrains avec charge d'eau importante en site urb ain , traver-
sées d' accidents géologiques).
:"' .
. ans les sols, où le creusement est effectué au bouclier, le revêtement peut
représenter plus de la moitié du coût du génie civil.
0,

On peut dire que si l'on prend pour référence le co üt moyen d'exécution d'un
!ilomètre courant de tunnel creusé en bon rocher :
• le coût du génie civil en site terrestre rocheux peut varier dans une fourchette
; de 1 à 6,
il en site terrestre dans les sols, ce coût peut varier dan s la fourchette de 5 à 10,
il en site subaquatique dans les sols, où l'emploi de l' air comprimé ou de la boue
.est nécessaire, on se trouve dan s un e fourc hette de 7 à 14.

251
10.2.2. Part des équipements
Par exemple, pour un tunnel routier , les équipements à prévoir comprenne nt
l'éclairage dont une partie est indépendante de la longueur (renforcement
aux entrées) et une autre proportionnelle à la longueur. Son coût dépend
du niveau d'éclairement choisi ;
la ventilation dont la nature varie en fonction de l'importance du trafic, de
la pente du tunnel, de la proportion de poids lourds, et de la longueur.
La ventilation nécessite des investissements de génie civil de second œuvre ,
voire une augmentation de la section creusée ;
des équipements nécessaires à la sécurité et l'exploitation, qui sont fonction
du niveau de service demandé.

Pour l'exemple d'un tunnel urbain , le total des équipements représente par
rapport au génie civil seul :
avec éclairage seul : 30 à 20 % (tunnel de courte longueur)
avec ventilation longitudinale: 34 à 30 % (tunnel jusqu'à 1000 m de longueur)
avec une ventilation semi-transversale : 67 à sa %
avec une ventil ation transversale : 90 à 80 % .

En rase campagne où le trafic n'atteint qu'exceptionnellement le niveau de


saturation et où le niveau de service requis est moins élevé, l'incidence des
équipements n'est qu'une proportion beaucoup plus faible du génie civil (de
17 à 40 % selon la longueur pour un terrain de qualité moyenne).

10.3. MÉTHODES D'ESTIMATION DES COÛTS DU GÉNIE CIVIL


Trois méthodes sont utilisées couramment :

10.3.1. La méthode des prix d'ordre


Les prix d'ordre sont établis sur la base des prix de règlement en fin de chantier
pour des ouvrages terminés. Ces prix forfaitaires et unitaires comprennent en
plus des dépenses directes de personnel, matériel et fournitures, les majorations
pour frais généraux, bénéfices et taxes, les frais d'installation de chantier, les
ouvrages provisoires peu importants, les dépenses secondaires et accessoires.

Cette méthode est rapide et simple. Elle prend en compte les aléas moyens des
chantiers et peut être utilisée dès les études préliminaires sous réserve d'être
appliquée par des ingénieurs expérimentés.

252
10.3.2. La méthode des séries de prix
Une série de prix est établie sur la base des définitions des prix utilisés dans
les marchés. Pour chaque prix, une valeur est attribuée . Le détail estimatif
dé l'ouvrage en résulte.

10.3.3. La méthode des sous-détails


Dans cette méthode il faut définir les données nécessaires telles que longueur de
l'ouvrage, définition géométrique de la section type, comportement du terrain
(soutènement), fournitures, moyens en matériels et personnels, cadences des
différents postes. L'estimation de l'avancement réalisable et des temps perdus
(pannes, entretien, travaux particuliers) permet d'établir, avec les données
précédentes, le coût direct du mètre linéaire du tunnel.
Il faut ensuite majorer ce coût des frais généraux, installations de chant ier,
frais de siège et bénéfices.
Cette méthode peut s'appliquer tout particulièrement aux procédés mécanisés
'et aux tunnels creusés dans des conditions très particulières pour les quels ils
n'existent pas de prix d'ordre de référence. TI ne faut pas oublier l'incidence
sur les cadences d'avancement des variations des conditions géotechniques qui
sont toujours aléatoires.

10.4. QUELQUES EXEMPLES DE COOTS


Les figures 10.1 et 10.2 donnent le coût moyen en janvier 1986 du creusement
d'un ouvrage souterrain ramené au m de section théorique. Il comprend :
le terrassement,
l'évacuation des déblais à la décharge à proximité des entrées, le soutènement
provisoire,
les sujétions dues aux hors-profils et aux venues d'eau normales.
Ces prix correspondent à des moyennes. Les prix réels doivent tenir compte
des paramètres suivants :
situation de l'ouvrage (par exemple site urbain), - pente de l'ouvrage (en
particulier longueur totale réalisée à partir d'une seule attaque) ,
pente de l'ouvrage et sens de l'attaque, terrains très difficiles (accidents
localisés nécessitant des traitements spéciaux),
venues d'eau exceptionnelles,
transports extérieurs dus à une décharge éloignée .
La figure 10.1. four nit les prix de creusement de tunnels de section variant de
5 à 120 m '. On a tracé les cour bes suivan tes :
la courbe A correspond au prix moyen en terrain ordinaire ne nécessitant qu'un
soutènement de sécurité;
la courbe B correspond au prix moyen en terrain difficile avec pose de sout è-
nement immédiat lourd (bo ulonnage dense, cintres TH et béton projeté) ;

253
la courbe C correspond au prix moyen en terrain difficile avec soutènement
traditionnel (cint res lourds) ;
la courbe D correspond au prix moyen en mauvais terrain nécessitant
l' enfilage à l'a vancemen t.

Ces courbes appellent les remarque s suivantes


- le prix au m ' excavé est fo rtement infl uencé par la section du tu nnel, prin ci-
palement pour les petites sections. Cette différence provient des difficultés
de travailler dan s un espace exigu ;
l'écart entre les courbes extrêmes A et D est de 1 à 4. La différence réelle
entre les coûts peut être bien supérieure parce que les courbes donnent
une différen ce en tre moyennes et parce qu'elles excluent les tunnels réalisés
avec des pro cédés spéciaux (trait ement de terrain, bouclier, tunnel immergé) ;
la courbe C corres pond à une moyenne . En fait, pour une même section ,
le coût d'un tunnel avec soutènement lour d peut varier de 1 à 2 suivant
la qua lité du terrain ;
la compar aison (courbes B et C notamment) apparaît très favorable pour les
méth odes modernes de soutènement immédiat , ces méthodes étant supposées
appliquées selon les règles de l'art .

La figure 10.2 fou rnit les prix de creusement des grandes excavations souterraines
il n'y a pas de courbe correspondant aux mauvais terrains. En effet le proje-
teur localise généralement, autant que faire se peut, les grandes excavations
souterraines dans des terrains de bonne ou moyenne tenue.

On peut citer enfin quelques exemples de coüts de réalisation de tunnels routiers


ou autoroutiers, co ûts ramenés à janvier 1986. Les co üts des tunnels à trois
voies de l'auto route A8 (contournement Nord de Nlce longueurs de 200 à
1 100 m) varient de 35 000 F/ m à 82 000 F/ m . Ces di fférences s' expliquent
par · les proportions variables de terrains de natures différentes, dont le coût
au mètre linéaire se situe dans une fourchette de 1 à 3. En roche calcaire,
le tunnel des Monts (Chambéry ) serait au niveau de 47 000 F/m environ pour
chacun des deux tubes à 3 voies de 850 et 870 m de longueur.

Le coût d'un tunnel aut oroutier court à 2 voies dans un bon terrain, se situe
à l'heure actuelle (janvier 1986), aux environs de 32 000 F/m .

Pour les longs tunnels routiers , les équipements tendent à augmenter les coûts
dans des proportions importantes. Par exemple le co ût actualisé du Tunnel
du Mont Blanc (11,6 km) serait de 180 000 F/m environ, y compris les frais
financiers . Celui du tunnel de Fréjus (12,9 km ) de 190 000 F/m environ, y
compris les frai s financiers.

254
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Fig. 10.1 - Coût de creusement d'un tunnel
(Prix Janv. 1986)

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Fig. 10.2 - Coût de creusement d'une grande excavation souterraine


(Prix Janv. 1986)

256
CHAPITRE 11

Entretien et réparation des


tun nels

INTRODUCTION

a maintenance des tunnels, au cours de leur exploitation, doit prendre en


compte à la fois le terrain encaissant et le revêtement, ce qui rend la surveillance,
[es études et les travaux d'entretien et de réparation particulièrement complexes .

n effet il est le plus souvent bien difficile de connattre l'état réel de ces
,ouvrages car :
on ne peut observer de visu que l'intrados du revêtement ;
les documents d'archives (en particulier pour les tunnels anciens) ne per-
mettent pas toujours de savoir comment ont été dimensionnés et réalisés
les revêtements ;
il n'est pas possible de connaître avec précision l'état de chargement et la
capacité de résistance d'un revêtement plus ou moins dégradé.

,Les travaux de remise en état ou de confortement des tunnels sont de nature


bien Spécifique :
leurjmportance ne peut bien souvent être estimée avec précision à partir
des 'seules études préliminaires ;
leur exécution est difficile du fait de leur nature même et des conditions
de réalisation ;
leur interférence sur l'exploitation de l'ouvrage est grande.

Il résulte de ces diverses raisons que les travaux de remise en état des tunnels
sont en général très coûteux .

:Il est donc essentiel d'organiser la maintenance des ouvrages souterrains en


' prenant en compte toutes ces difficultés. Depuis plus d'une dizaine d'années les

257
principales sociétés et admin istrations françaises exploitants de tunnels et galeries
(EDF, R ATP, SNCF, Services de l'Equipement. . .) ont fait de très gros effo rts
pour mettre en place une politique d' entretien qui comprend la surveillance des
ouvrages, les mesures de sécurité imposées pour certaines avaries, la remise
en état des ouvrages dégradés. Cette politique s'est largement j nspir ée des
recommandations de la Commission d'enquête désignée par le ministère des
Transports à la suite de l'accident du tunnel de Vierzy (1972).
Dans la suite de ce chapitre, on se bornera à donner un rapide aperçu des prin-
cipales causes d'évolution des tunnels, des méthodes d'établissement d'un dia-
gnostic (voir aussi le§ 9.2.6) et des principaux types de travaux d'entretien et
de réparation . Pour plus de précision, le lecteur pourra se reporter avec inté-
rêt aux ouvrages et articles cités dans la bibliographie, en particulier aux Re-
commandations du Groupe de Travail n" 14 de l'AFTES.

11.2. ÉVOLUTION DES TUNNELS

Il faut distinguer l'évolution du terrain encaissant, étant bien entendu qu'il


s'agit là de l'évolution à moyen et à long terme, et l'évolution du revêtement.

Les recommandations du Groupe de travail n" 14 de l'APTES résument


parfaitement les causes générales de l'évolution des tunnels.

11.2.1 . Évolution du terrain encaissant


Cette évolution peut résulter de diverses actions :
l'action de l'eau se caractérise le plus souvent par une modification du régime
des eaux , laquelle peut provoquer par exemple l'entrainement d'éléments
fins, la diminution des caractéristiques mécaniques des terrains (certaines
roches et argiles par augmentation de leur teneur en eau) , le gonflement
par hydratation (roches contenant des montmorillonites,...), la dissolution
(roches carbonatées, gypse, ), l'altération et/ou l'érosion le long des fissures,
une action chimique, etc .
la structure même du terrain peut être un facteur important d'évolution;
on peut citer par exemple le fluage sous fortes contraintes, la décompres-
sion du terrain, la présence de vides autour de l'ouvrage (hors profils de
construction, cavités karstiques, carrières,. . .), l'instabilité générale du massif
traversé (versant instable, éboulis de couverture; faille active, . ..) ;
les actions extérieures à l'ouvrage telles que les travaux exécutés dans le
voisinage immédiat (creusement d'un autre tunnel, effet des tirs de mines,
terrassements,. . .), l'influence des circulations ferroviaires ou routières (vi-
brations induites), la pollution chimique du sous-sol et des eaux qui percolent
à travers le revêtement.

258
11 .2.2. Evolution du revêtement
Les causes d'évolution du revêtement sont très nombreuses et peuve
bien provenir de la conception même de l'ouvrage que des effets ~ a uss i
exploitation : e SOn
concepti on inad aptée aux conditions du site, méthodes de const .
anciennes (percement par parties, revêtements en maçonnerie, qualr:uctlon
matériaux,. ..) , modification des caractéristiques durevêtement (ébranllté des
parfaits de guerre, rescindements, abaissement de plate-forme, .. .). ernents
modifications des conditions d'exploitation des galeries hydraUliqu' (aug_
mentation du déb it, augmentation de la charge,. .. ) ; es
aggravation des défauts de construction ;
désagrégation des mortiers et bétons due au vieillissement des li
drauliques (chaux , ciment) ; ants h y,
fatigue due à l'excès de sollicitations (éclatement, fissuration des 111 II
.
écaillage .. . .) ; ~œs ,

effets du gel, des variations de température et d'hygrométrie ,.


action des eaux : agressivité pour les liants hydrauliques, fluctuat '
.
pression, ..
cavitanon ou usure; autant de facteurs aggravants d'autr Ion hde
nom ënes de vieillissement ; es p é-
altération provoquée par les effets de l'exploitation (atmosphère etlo
agressives, vibrations, action des bactéries sur les pierres et les lianUt eaux
s,. . .).

11.3. MÉTHODES D'ÉTABLISSEMENT D'UN DIAGNOSTIC


L'étude des très nombreux ouvrages en service en France a permis d fai
ressortir les causes d'évolution des tunnels énumérées ci-dessus. e aIre
Il ne faut pas oublier que ces causes n'agissent le plus souvent que SUr u 1
gueur limitée de l'ouvrage et que plusieurs causes peuvent agir Simultan~e on,
Aussi un bon diagnostic consiste-t-il à découvrir la ou les causes qui J'ou ment.
. ~tun
rôle déterminant,

En raison des contraintes d'exploitation, de la complexité des phénomè


du coüt élevé des investigations, il est recommandé de procéder par étai et
successives. tapes

11.3.1. Examen de tous les documents existants


concernant le tunnel et son environnement
historique du tunnel depuis la construction jusqu'à son état actuel (d .
d' exécution,
. rapports d e visite.sum
.. . . de mesures,... ) ; OSSler
cartes topographiques, cadastrales, géologiques
photographies aériennes ;
banque de sondages existants ;
contexte climatique et hydrogéolcgique ;
éventuellement comparaison avec des ouvrages voisins ou situés da 1
ns es
mêmes contextes.

259

f.
.
'
11.3.2. Visites sur les sites
dans le tunnel (avaries, infiltrations,. . .)
sur les ouvrages de tête, sur la couverture du tunnel et dans sa zone
d'influence y compris les ouvrages voisins.

11.3.3. Synthèse des données recueillies précédemment


Elle porte dans la mesure du possible sur la géologie, l'hydrogéologie, les
avaries visibles, les caractéristiques du revêtement et de son contact avec le
terrain encaissant, l'appréciation de la vitesse d'évolution. Elle permet de
définir les investigations nécessaires, qui pourront être entreprises en deux
.phases successives.

11.3.4. Investigations
La première phase concerne l'ensemble du tunnel et peut comprendre des
sondages , des essais en laboratoire sur échantillons (revêtement et terrain) ,
des reconnaissances et études géométriques, des mesures simples. L'inter-
prétation de ces investigations permet de définir un programme de travaux de
remise en état, ou si les résultats sont douteux et insuffisants un programme
d'investigations complémentaires et un programme de surveillance.
La deuxième phase d'investigations, si elle est nécessaire, concerne les
zones critiques et peut comporter des sondages complémentaires, des fe-
nêtres, des essais in situ, des mesures régulièrement espacées (convergence,
extensométrie en forage , piézométrie, . . .).

11.3.5. Diagnostic
Le diagnostic est basé sur les données recueillies, les visites effectuées sur le
site et les résultats des investigations. Il doit préciser :
• la nature des désordres et les risques qui en résultent ;
• les remèdes proposés qui sont fonction de l'importance des dégradations
et de l'utilisation de l'ouvrage ;
• la mise en place des mesures de sécurité éventuellement nécessaires.

260
11.4. TRAVAUX D'ENTRETIEN ET DE RÉPARATION

Les travaux d'entretien courants doivent être exécutés régulièrement en coor-


dination avec la surveillance de l'ouvrage afin d'assurer à la fois des conditions
de sécurité suffisantes pour l'exploitation, une prévention contre les dégradations
et la possibilité de reporter l'échéance des travaux de réparation.

Ces travaux sont peu coûteux et nécessitent peu de moyens et de technicité; ils
peuvent comprendre le maintien en état des dispositifs d'étanchéité d'intrados ,
des dispositifs de captage et d'évacuation des eaux, le nettoyage des ouvrages
en radier et des piédroits, le rejointoiement et le remplacement de moellons,
l'entretien des ouvrages de tête .
Le tableau 11.1 est extrait des recommandations du groupe de travail n" 14 de
l'AFTES . Ce tableau résume succinctement les divers types de travaux envisa-
geables selon les stades des opérations d'entretien et de réparation et il attribue à
chaque rubrique une cote d'importance (A : très favorable, à E : très défavorable)
permettant de caractériser les études préparatoires, les investigations préalables ,
la facilité de mise en œuvre, l'efficacité durable et le coût relatif. Il est bien évident
que ce tableau ne peut avoir la prétention d'être un catalogue exhaustif fournissant
la « solution » à chaque problème rencontré; en effet chaque ouvrage constitue
un cas particulier et rien ne pourra remplacer l'art et l'expérience de l'Ingénieur.

On peut retenir en particulier que pour la réparation des tunnels revêtus ,


une des premières actions à entreprendre est bien souvent le rétablissement
de la liaison terrain-revêtement (injection d'extrados, traitements des vides,
traitements de blocage) .

11.5. CONCLUSION

Le lecteur devra retenir de cet aperçu des solutions aux problèmes posés par la
maintenance des ouvrages souterrains, que, s'il n'existe pas de solution miracle,
l'entretien des tunnels requiert une méthodologie ordonnée :
surveillance régulière pour assurer la sécurité et détecter les avaries ;
analyse des causes d'avaries ;
réparations adaptées aux dégradations.

Il faut, bien entendu, toujours garder à l'esprit les questions économiques qui
pèsent de tout leur poids ; l'exploitation de l'ouvrage en est un des facteurs
prépondérants.

En matière de réparation, les tendances actuelles sont à la simplification des


travaux, à l'utilisation au maximum du revêtement ancien, et à la mise au
point de méthodes nouvelles et de procédés nouveaux (béton projeté, ancrages,
voussoirs fonte, . .. ).

261
Tableau "11.-1
Travaux envisageables selon le stade des opéretions
OI"ERA, TIONS ESSAIS FAC ILIT E DE EFf iCACITE COUT.
1PR
F ETUDES
ET ~~~~S~~IV~ON ~h~~v~~
DURABlE R E1.ATlF
·.'j' 3 · M!: T H ES DI:. NFD A 1 N' vr 0'"
EPAAA TOIFlES

:t.
3.1 . Cales A Variable A 0 A
3.2. Mise sur cintr es B A C B venabre
3.3 c e cee.s JOln lif Ou non join tif B A B B C
a .a E la lS B Var ia bl e B C B
J. 5. 6 u l o n5 B Varia bl e B C B
3.6 Boulonnage dv le r,a"" Va ria bl e B B B C
37. Ancr'g e du reve lemenl ou de c,ntres V ari abl e B B B C
3.8. COrlge la l io n du t errain V ilriab le C 0 Var iab le E
3' Re:;.araltons somma Ires B B B C C

4 ,_ TRA VAU X PRE PAR AToQl RES B vanebte C C B

5,· TRAVAU X DE CO NFO RT ATIO N DES TUN NEL S


NnN AEVi='TUS
51 Pu rge Variab le Variable B B 8
s.a Boulonnage Var iable Va ria ble 8 C B

,.
53 BelO<'! pro,ete
E ~ e c u l,o n (fu n revè temeru
3
C
8
B
8
C
8
A
C
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6 · TRA ITEMENT DU TER RAIN AUTOUR DES T UNN ELS


REVET U5
61 D' a,nag e B B 8 Varia ble 8
InJect,on cfèlanc neme nl et de co nsolidation B B C Variable C
"
63 Amen3g emenl en co ...venure a 8 Vana tll e B B

7.- REPARATIONS SAN S DEMOL IT JON TOTALES DES


REVETEMENTS EN MACO NNERI E
7.1. Rejoin toiemll'nt A v arIabl e 8 B 8
7.2. Remll lac emll'nl loca lÎsé de mat eri aux B Variabl e Var iable B 5
7.3. RélK lion locali sée de maç on neries A A C B 8
7 ,4. Reseind emenl C C 0 C C
7,5. Inj ectio ns internes 8 8 C B C
7.6 . Inj ecti ons d'eltltados 8 B 8 8 C
7,7. Chem isage
7.7,1. Sans rescinde ment 8 8 8 A B
7.7.2. Avec resclnd emenl ou aba issemen l
de plate-larme Variabl e C C B 0
7.8. A nneaux discontin us ou )oi nti ls en te nte.
• en béton 0...en c.ln tre s noyés C 8 C A 0
7.9. R.parations d'étanchéité 8 8 Vatl able Van ab le C

8.- REPARATION SANS DEMOL ITION TOTA LE DES


REVETEMENTS EN BET ON COFFR E
8.1. Inioctio ns intern es 8 C C C 0
8.2. Ini eclions d'extrado s B 8 8 B C
8.3. Bélen pro jet. 8 8 B 8 B
8 .4. Chemisage B 8 8 A Variabl e

9.- TRAVAUX AVEC DEMOLITI ON DU REVETEMEN T SUR


TOUT E SON EPAISSEUR
9.1. Sciage 8 Vari abl e Vari able A C
9.2, Eltple sil s Variabl e Varia bl e C B C
9.3 , Reconstr uction ~ l'avancement 8 8 C A C
9.4. Reco nstruct io n par plots B B C A 0
9.5. A lésage Vari able C 0 Variabl e 0
9. 6. Exècutcn d'une itQl\cni it i. 8 8 C 8 C
9.7. Mi se .t ciel ouverl Vari able C C A E
9 .8. Abandon de l'o uvrag e el tunne l neu1 Vari able Vari able C A E
9 .9. Amé lio ralion de la li aison te rram -revètërne nt
S.9 .1. Tr aitement d a.s vid.c.s 8 8 C B C
9.9 .2. Traite ment d u bl oc age B B C 8 C
9.S.3 . Boulonnage 8 B B B 5

10.- TRA VAU X EN RAOI ER OU EN PL ATE - FORME


10.1. Déliniti on de la pl at e -Iorm e selon les type s
10.2. Repr ise en sc ...s œ ...vre des p iéd roils 8 B 0 A 0
10.3. Rélec tion ou crealio n d'un rad ier rig ide 5 8 C A C
10. 4. Relection ou c rëano n d'un radi er so up le 8 B 8 B C
10,5. Bul ons discontinus B 8 B B C
10 .6. Aqueducs et ouvra ges de drainage 8 8 C 8 C
10.7 . T raite ment el in; ec li o n sou s radie r Vari able 8 C B C

11._ REPRISE DE TUNNELS EBOUL ES 0 E 3 E


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Pro f il r elevé
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Pro f il t'héori que

SCHEMA DE RUP TURE ET DE SOUTE NEME NT


DU RA DIER , AVEC RAPPROCHE ME NT DES PIEDROITS
( Zone de marnes tectcnl s ëes avec inf iltrat ions d 'ea u dues Ou
mauvais ét at d@l 'oQueduc central)

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-G~ Radi er bétan sable ~ Repri se en sous- oeuvre

COUPE TRANSVE RSALE DU TUNNEL APRES RECONSTRUCTION


TOTAL E DU RAD IER

Exemple de travaux de réparation


Tunnel du Mont d'Or - S.N.C.F. - France
P.M. 4770 à 5050 (documents COYNE ET BELLIER et S.N.C.F.) .

263
BIBLIOGRAPHIE

• ASSOCIATION FRANCAISE DES TRAVAUX EN SOUTERRAINS


Liste des recommandations des groupes de travail

• PRINCIPALES REVUES

• COMPTES RENDUS DE CONGRÈS

• BIIBLIOGRAPffiE GENERALE

• BIBLIOGRAPHIE SPtCIFIQUE AU CHAPITRE 5


(PUITS ET GALERIES EN CHARGE)

• BIBLIOGRAPHIE SPÉCIFIQUE AU CHAPITRE 9


(AUSCULTATION)

265
~-' :1
j

ASSOCIATION FRANÇAISE DES TRAVAUX EN SOUTERRAIN

Liste des recommandations des groupes de travail parues dans


la revue Tunnels et ouvrages souterrains

G .T. nO 1 - GË OLOG IE et GËOTECH NIQUE


De scription des massifs rocheux utile . à l' étude de
la stabilité des ouvrages souterrains nO spécial juillet 1982

G .T . nO 3 - CREUSEMENT à l' EXPLOSIF


O
Etude des effets sismiques de l'explosif n spécial juillet 1982

Les appareils de mesure de vibrat ion


O
Tenda nce et évolution n spécial novembre 1984

Les explosifs à l'usage des mines , travaux publics et


O
carrières , commercialisés en France n spécial novembre 1984

G .T. ~o 4 . MËCANISATION de l'EXCAVATION


Propositions relatives aux essais et mesures à effectuer
O
dans le cadre d'un chantier de creusement mécanisé n spé cial juille t 1982

Coefficients d'utilisation et de disponibilité et indice de fiabilité


O
- enquête relative aux machines à forer n spécial juillet 1982

Glossaire et lexique des machines foreuses (fra nçais, anglais et


O
allemand) supplément au n 36

Choix d 'un type de tunnelier ou de bo ucl ier mécanisé n ° 76 - j uillet-août 1986

G.T. nO 5 - MARINAGE
O
Marinage dans les tra vaux souterrains n 25 1 janvier 1978
O
Réflexions sur le marinage dans les travaux en souterrain n 40 1 juillet 1980

G .T. nO 6 - BËTON PROJETË


Technologie et mise en o euvre du béton projeté dans les travaux
O
souterrains n spécial juillet 1982

Mé thod e de construction des tunnels avec


O
soutènement imméd iat par béton projeté et bo ulonnage n spécial juillet 1982

06
G.T. n et 7 - BËTON PROJETË - SOUTËNEMENT
ET REVJ::TEME NT
O
Technologie du boulonnage n spécial juillet 1982

266
Conditions d' emploi du boulonnage O
n spécial juillet 1982
G.T. n" 7 - SOUTÈNEMENT et REVË.TEMENT
O
Choix d'un type de soutènement en galerie n spécial juillet 1982
Méthodes usuelles de calcul de revêtement des
o
souterrains n spécial juillet 1982
Emploi des cintres dans la construction des ouvrages
souterrains nO spécial juillet 1982
O
L'emploi de la méthode convergence-confinement n spécial novembre 1984
Les revêtements préfabriqué s des tunnels circulaires creusés
au tunnelier n ° 86 mars-avril 1988
Recommandations pour le choix des paramètres et essais
géotechniques utiles à la conception, au dimensionnement
et à l'exécution des ouvrages souterrains à paraître
G.T. n ° 8 - TRAITEMENT des TERRAINS
Travaux d'injection pour ouvrages souterrains n " 81 mai-juin 1987

G.T. nO 9 - ÉTANCHÉITÉ
Nomenclature des produits d'étanchéité utilisés en
travaux souterrains nO spécial novembre 1984
Etanchéité des ouvrages en souterrain nO spécial novembre 1984

Réparation d'étanchéité en souterrain n ° 82 juillet-août 1987


G.T. nO 10 - UTILISATION du SOUS-SOL URBAIN
Utilisation du sous-sol du domaine public urbain pour
la desserte des immeubles nO spécial juillet 1982

Utilisation du sous-sol urbain pour l'extension des villes nO spécial juillet 1982

Utilisation du sous-sol urbain pour l'aménagement des


O
transports publics en site propre n spécial juillet 1982

G.T . n ° Il - STANDARDISATION
La standardisation des profils des tunnels circulaires n° 88 juillet-août 1988

o
G.T.n 12 - SÉCURITÉ
Sécurité de la circulation des personnels et matériels
O
pendant l'exécution des ouvrages souterrains n spécial novembre 1984

Sécurité dans la perforation et l'utilisation des


explosifs en souterrain nO spécial novembre 1984
Sécurité du soutènement dans les travaux souterr ains nO spécial novembre 1984
Plan d'hygiène et de sécurité O
n spécial novembre 1984

Lutte contre la pollution atmosphérique dans les travaux


souterrains n° spécial novembre 1984
Installations électriques en chantiers de travaux souterrains nO 611janv.fév. 1984

267
G .T. nO 13 - PARTAG E CONTRAcruEL
DES RISQU ES n? 50 1 mars - avril 1982

G.T. nO 14 - ENTRETIEN et RÉPA RATION


des OUVRAGES SOUTERRAINS
Méthode de diagnostic pour les tunnels .revêtus nO spécial novembre 1984
Les travaux d' entretien et de réparation nO spécial novembre 1984

Le traitement des venues et des perte s d'eau


dans les ouvrages souterrains en exploitation n ° 89 septembre-octobre 1988

ASSOCIATION INTERNATIONALE DES TRAVAUX


EN SOUTERRAIN (AITES)
G. T. - PARTAGE CONTRACTUEL DES RISQUES
Partage contractuel des risques n ° 91 janvier-février 1989

268
PRINCIPALES REVUES

Tunnels et Ouvrages Souterrains (TOS) - Lyon - depuis 1974

Tunnels and Tunneling - Londres • depuis 1%9

Revue Française de Géotechnique - Presses des Ponts et Chaussées

Water Power • UK

International Journal of Rock Mechanics and Mining Sciences • Pergamon Press • UK

COMPTES RENDUS DE CONGRÈS

Journées d' étud es de l' Association Française des Travaux en Souterrain (AFTES) :
Lyon (1971) - Nice (1974) - P aris (1977-78) • Nice (1981) - Lyon (1984) - Bor deau x
(1987) - Lille (1991)
Congrès internationaux de la Société Internationale de Mécanique des Roches
(ISRM) : Lisbonne (1966) - Belgrade (1970) - Denver (1974) - Montreux (1979) -
Melbourne (1983) - Montréal (1987) - Aachen (1991)
Congrès internatio naux de l'Association Internationale de Géologie de l'Ingénieur
(IAEG) : Paris (1970) - Sao Paulo (1974) - Madrid (1978) - New Delhi (1982) -
Buenos Aire s (1986) - Amste rd am (1990)

Symposium international > « Reconnaissance des sols et des roches par essais en place »
- Paris (1983)

Symposium Field Instruments in Rock Mechanics - Zürich ., 4/6 avril 1977

Symposium Field Instruments in Geomechanics - Zürich - 5/8 septembre 1983

Symposium international sur la géologie de l'ingénieur et la construction en souterrain


- L~bonne (1983)

Symposium « Rockbursts - prediction and control » - Londres (1983)

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285
Achevé d'imprimer
sur les presses de
l'Imprimerie Graphique de l'Ouest
Le Poiré-sur-Vie (Vendée)
N° d'imprimeur: 9:159
Dépôt légal: Décembre 1992
OUVRAGES SOUTERRAINS
CONCEPTION RÉALISATION ENTRETIEN

La conception puis l'exécut ion d 'un ouvrage souterrain nécessite de la part de


l'ingé nieur des connaissan ces étend ues da ns les domaines de la géologie, de l'hydro-
géologie, de la mécanique des matériau x, des différentes m éthodes de construction
et des aspects éc onomiques qui s'y rattachent.

L'ingén ieur doit égaleme nt in té gre r des exigences fonctionnelles liées à la destination
de l'ouvrage (tunnels de circulation, galeries hydrauliques , usines so ute rraines, cavi-
tés de stockage,...) avec des conditions nat urelles souvent encore difficiles à paramé-
trer. Or ce s derniè res jouent, là plus q ue pour to ut a ut re type d'ouvrage, un rô le
déterminant qui n'est jamais parfaitement prévisible, d 'où l'indisp ensable interaction
ent re l'expérience et les sup ports th éoriques dont cet ouvra ge se veut le reflet.

Ce livre, le premier en France consacré aux ouvrages souterrains de génie civil


depuis deux décennies, prés ente la synthèse de l'ensemble des problèmes qui se
posent aussi bien àu projeteur qu'à l'entrepreneu r ou au Maître d 'Ouvrage. Ilfait une
large place aux très importants développements réalisés ces dern ières années tant
dans le domaine des procéd és d'e xcava tion que dans celui des a pp roch es théoriques
et de s moyens de calcul, et tente de réconcilier les résultats de ces derniers avec les
conclusions de l'empirisme et de l'expérience acquise sur le terrain.

Fra nçois ESTEULLE G uy COLOMBET Anne BOUVARD-LECOANET


né en 1942 Né en 1943 Née en 1949
Ingénieur de l'Ecole Ingénieur Civil Ingénieur de l'Ecole
Supérieure des Travaux Ecole des Mines Centrale des Arts et
Publics de St Etienne Manufactures

Les auteurs de ce livre ont étudié notamment au se in du burea u d'Ingén ieurs Conseils
COYNE et BELLIERplus de 250 km de tunnels et excavations soute rraines de toutes
dimension s da ns les terrain s les plus variés. Ils participent et ont participé à plusieurs
groupes de travail de l'Association Française des Travaux en Souterrains (AFTES ).

11111111 1111 Couverture : J . TH IANCHE ISBN 2-85978 -19 1-9


9 782859781910 Photo : J.L. CERVETTI F320 1 88-06

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