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Histoire et épistémologie des Sciences de la vie

et de la Terre et approche multidisciplinaire


Filière: Enseignement secondaire SVT 6

Dr Rachid AIT HAMMOU

2022/2023
Descriptif de cours & Plan de cours
• Contexte générale
• Théorie de l’évolution à partir de 1859
• Théorie cellulaire à partir du début du xixe siècle,
• Biologie moléculaire depuis 1953.
• Synthèse évolutive ou biologie évolutive dans les années 1940 :Systématique,
paléontologie , génétique des population, écologie, biologie de
développement, sciences médicales des pathogènes…
• Genèse des savoirs et l'enseignement,
• Diffusion de la culture scientifique, rassemblent des analyses qui portent aussi
bien sur la biologie, la géographie, la géophysique, l'histoire que sur les
mathématiques ou la physique.
Histoire et épistémologie des Sciences de la vie et
de la Terre et approche multidisciplinaire
Histoire des sciences? = Evolution de la
connaissance
Histoire des sciences est l’étude de l'évolution de
la connaissance scientifique
Histoire et épistémologie des Sciences de la vie et
de la Terre et approche multidisciplinaire
Epistémologie ???? = Etude critique

L'épistémologie est la partie de la philosophie qui


a pour objet une étude critique des principes, des
concepts fondamentaux, des méthodes, des
pratiques, des théories et des résultats des
différentes sciences
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Les sciences de la vie et de la terre connaissent un
grand développement à la suite des voyages en Afrique et
dans le Pacifique , on doit citer :
• Georges- Louis, comte de Buffon (1707-1788) ; est un
naturaliste, mathématicien, biologiste, cosmologiste,
philosophe et écrivain français, il participa à l'esprit des
Lumières et collabora à l'Encyclopédie, notamment en se
chargeant des sciences de la nature. Ses théories ont
influencé deux générations de naturalistes, en particulier
Jean-Baptiste de Lamarck et Charles
Darwin.
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• Carl Von Linné (1707-1778) ; Carl
von Linné, est un naturaliste suédois qui
a fondé les bases du système moderne de
la nomenclature binominale.

La nomenclature qu'il établit alors, et la


hiérarchisation des classifications en classe,
genre, ordre, espèce et variété, s'impose au
XIX siècle comme la nomenclature standard.
e
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Carl von Linné (1707-1778), naturaliste suédois, codifie les niveaux
hiérarchiques proposés initialement et propose une nomenclature binomiale.

La classification de Linné est fixiste. Elle intégrait


monde vivant et minéral. Elle était hiérarchisée avec
RÈGNE 7 rangs (nombre supposé parfait à l’époque –
EMBRANCHEMENT classification = ordre divin).
sous-embranchement
super-classe Maintenant, on a multiplié les rangs intermédiaires.
CLASSE
sous-classe
infra-classe
cohorte FAMILLE
La logique est divisive pour les
super-ordre sous-famille
taxons supragénériques et
ORDRE tribu
agglomérative pour les espèces
sous-ordre GENRE
et les genres.
infra-ordre sous-genre
super-famille ESPÈCE
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• Georges Cuvier (1769-1832)
➢Est un anatomiste français, promoteur de l'anatomie comparée
et de la paléontologie au XIX siècle.
e

• Jean-Baptiste Lamarck (1744-1829) ;


➢Est un naturaliste français. Au début du XIX siècle, il a réalisé la
e

classification des invertébrés, qui regroupent environ 80 % des


animaux.
➢Il est un de ceux qui ont pour la première fois utilisé le terme
de biologie pour désigner la science qui étudie les êtres vivants.
➢Le premier à proposer une théorie matérialiste et mécaniste
des êtres vivants à partir de laquelle il élabore une théorie de
leur évolution.
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Théorie de l’évolution à partir de 1859

L’évolution est la transformation du monde vivant au cours du temps, qui se manifeste par des

changements phénotypiques des organismes à travers les générations. Ces changements

généralement graduels (mais pouvant être rapides ou lents) peuvent aboutir, à partir d’une

seule espèce (dite « espèce-mère »), à la formation de nouvelles variétés périphériques

devenant progressivement des « espèces-filles ». Inversement, la fusion de deux lignées

par hybridation ou par symbiogenèse entre deux populations d'espèces différentes peuvent

produire une troisième espèce nouvelle.

L’évolution explique la biodiversité sur Terre. L’histoire des espèces peut ainsi être pensée et

représentée sous la forme d’un arbre phylogénétique et d’autres schémas et modèles, qui

permettent de comprendre le phénomène de l’évolution.


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Théorie de l’évolution à partir de 1859

Jean-Baptiste de Lamarck (1744-1829) a le premier formulé une théorie


scientifique transformiste fondée sur deux principes complémentaires :
complexification de l'organisme et diversification adaptative.

A partir de 1859 avec la publication de L'Origine des espèces par Charles Darwin, le
modèle darwinien de l’évolution s’est progressivement imposé dans la communauté
scientifique comme celui expliquant un maximum de faits observables avec un
minimum de postulats. Darwin illustre, avec des observations détaillées, la thèse que
les espèces vivantes ne sont pas des catégories fixes, mais se diversifient avec le
temps, ou disparaissent. Comme cause des changements qui se produisent peu à
peu au sein d’une population, il propose l’idée de la sélection naturelle, équivalent
naturel et spontané de la sélection artificielle pratiquée par les éleveurs d’animaux
domestiques. Les espèces sont profondément conditionnées par leur milieu naturel,
aujourd’hui appelé écosystème.
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Théorie de l’évolution à partir de 1859

La « théorie de l’évolution » est à partir de 1859 une des grandes idées unificatrices en
biologie, au même titre que la théorie cellulaire à partir du début du XIX e siècle, et que
la biologie moléculaire depuis 1953.

Dans les années 1940, avec ce qu’on a appelé la « synthèse évolutive », la biologie
évolutive est devenue un champ de recherche organisant la convergence d’un nombre
croissant de domaines scientifiques : systématique, paléontologie et génétique des
populations en 1940, puis éthologie, écologie, biologie du développement, sciences
médicales des pathogènes et du vieillissement.
Histoire et épistémologie des Sciences de la vie
et de la Terre et approche multidisciplinaire
CHAPITRE 1: Utilisation de l’histoire des sciences dans l’enseignement :
Théorie de l’évolution à partir de 1859 une des grandes idées
unificatrices en biologie,

Darwin et la théorie de la descendance avec modification (sélection naturelle)

Le voyage sur le Beagle


A 22 ans, Darwin s’embarque sur le Beagle. Au cours de ce voyage qui dura cinq années, il va étudier
tout ce qu’il est possible d’étudier : la paléontologie, la géologie, la botanique, la zoologie et bien
d’autres.
• En effet, c’est au cours de ce périple que son travail de naturaliste va prendre toute son ampleur. La
collecte de spécimens est riche, la description des espèces et de leurs habitudes est précise.
• «Je fus amené à étudier de très près plusieurs branches de l’histoire naturelle et ma puissance
d’observation progressa […] Une autre de mes occupations consistait à collectionner des animaux de
toute nature et à décrire brièvement et à disséquer beaucoup d’animaux » (Darwin, 2008).
Histoire et épistémologie des Sciences de la vie
et de la Terre et approche multidisciplinaire
CHAPITRE 1: Utilisation de l’histoire des sciences dans l’enseignement :
Théorie de l’évolution à partir de 1859 une des grandes idées
unificatrices en biologie,

Darwin et la théorie de la descendance avec modification (sélection naturelle)


SELECTION NATURELLE

La sélection naturelle est le mécanisme qui implique


que les individus d'une espèce les mieux adaptés vont
survivre et se reproduire. D'une génération à l'autre, les
individus sont de mieux en mieux adaptés à leur
environnement de par le passage des gènes liés aux
caractères avantageux
Régime alimentaire et forme du bec des treize espèces de "pinsons de Darwin"
(géospizinés) peuplant l'archipel des Galápagos (redessiné d'après Grant, 1991).
Histoire et épistémologie des Sciences de la vie
et de la Terre et approche multidisciplinaire
CHAPITRE 1: Utilisation de l’histoire des sciences dans l’enseignement :
Théorie de l’évolution à partir de 1859 une des grandes idées
unificatrices en biologie,

SELECTION ARTIFICIELLE

Après son retour en Angleterre, Darwin s’est intéressé aux travaux des éleveurs
et fréquente les horticulteurs. Il constate que les éleveurs, pour améliorer les
espèces, tiennent compte des variations spontanées, isolent les individus
portants des traits intéressants et les accouplent avec des individus portant les
mêmes caractères.
Histoire et épistémologie des Sciences de la vie et
de la Terre et approche multidisciplinaire
Darwin propose dans son ouvrage de 1868, une « hypothèse de la
pangenèse » qui explique la transmission des caractères acquis, mais elle
sera par la suite infirmée par diverses études sur l'hérédité.

Après la mort de Darwin, en 1883, qu'August Weismann a postulé la


séparation des lignées germinale et somatique, ce qui implique
l'impossibilité de la transmission des caractères acquis.

Avec la découverte de la génétique par Gregor Mendel, les modèles de August Weismann
l’évolution se sont peu à peu affinés. Ainsi, depuis les années 1930, la théorie
synthétique de l'évolution fait l’objet d’un large consensus scientifique. Les
recherches actuelles poursuivent l’étude des mécanismes qui permettent
d’expliquer les phénomènes évolutifs.

Gregor Mendel
L’oeuvre de Darwin
L’origine des espèces au moyen de la sélection naturelle, publiée en 1859, va
bouleverser les idées reçues en paléontologie, en zoologie mais également en
philosophie et en religion.

Le trépied darwinien

Dans un monumental ouvrage, Gould (2006) réalise une exégèse


de l’oeuvre et de la pensée de Darwin. Il montre notamment
que l’évolution darwinienne repose sur trois piliers
fondamentaux, nommé le « trépied darwinien » :
2.1. Pilier de « la nature des agents et du mode d'opération »
La sélection naturelle agit exclusivement sur les organismes, en accordant à certains d’entre
eux une descendance plus importante.
L'organisme, le phénotype, est l'unique niveau sur lequel agit la sélection.

2.2 Pilier de « l'efficacité de la sélection ».


La sélection naturelle suffit à expliquer l'apparition de nouvelles espèces (elle est créative et
pas simplement exterminatrice), sans qu'il soit nécessaire d'invoquer d'autres phénomènes
créatifs ni aucune « tendance intrinsèque » des organismes.

2.3. Pilier du « champ d'applicabilité » du mécanisme évolutif fondamental


Cette action ininterrompue de la sélection naturelle au niveau des organismes, de
génération en génération (micro-évolution), suffit, grâce à l'ampleur des temps géologiques,
à « engendrer, par simple accumulation, toute la gamme du changement morphologique et
de la diversité taxonomique »
Histoire et épistémologie des Sciences de la vie et
de la Terre et approche multidisciplinaire

THEORIE CELLULAIRE
Théorie cellulaire à partir du début du XIXe siècle
L’historique de la découverte de la cellule

Une théorie ?

Une théorie scientifique est une construction intellectuelle,


élaborée progressivement, visant à expliquer des mécanismes,
des faits scientifiques. Son élaboration, basée sur des
observations, peut remettre en cause une théorie précédente
… mais reste hypothétique car de nouveaux faits peuvent la
remettre en cause
L’historique de la découverte de la cellule

L’appartenance d’un objet au monde du Vivant repose


généralement sur la présence d’une ou plusieurs cellules dans
cet objet, les cellules étant considérées comme l’unité du
vivant.

la théorie cellulaire repose 3 principes élémentaires :

1. Tous les êtres vivants sont composés d’au moins une


cellule.
2. Les cellules sont l’unité de base de la vie.
3. Toutes les cellules proviennent de cellules préexistantes.
Les niveaux d’organisation du vivant

À partir de là, il faut un


microscope pour les observer
Historique de la découverte de la Cellule

Robert Hooke (1635-1703)

Grossissement x200

La découverte en 1660- 1665 par R. Hooke et van Leeuwenhoeck avec l’utilisation de microscopes
rudimentaires
Historique de la découverte de la Cellule
Les observations de R. Hooke

Forme en bulle ou ruche d’abeille…

En latin, Cellula = petite chambre

Dans son ouvrage intitulé "Micrographia", daté de


1667, R. Hooke nomma "cellules" les plus petites
unités structurelles de la vie
→Début de la théorie cellulaire!

Observation de parois de cellules de Liège


Historique de la découverte de la Cellule
Les observations de van Leeuwenhoeck

10µm

Découverte des spermatozoïdes (‘anumalcules’) en 1677


Historique de la découverte de la Cellule
Les observations de van Leeuwenhoeck

Premières descriptions de la diversité des cellules


Historique de la découverte de la Cellule
Mattias Schleiden 1837

Dans chaque cellule de tissus végétaux, on


observe un noyau, décrit comme « un
organe élémentaire spécifique et sans
doute universel des végétaux ».

Il affirme que tous les végétaux et toutes


les parties des végétaux sont constitués
de cellules
Extrait d’une planche
Theodor Schwann 1837 d’observation de Schwann
publiée en 1839 dans
Mikroskopische Untersuchungen
Le zoologiste allemand Theodor Schwann (= examens microscopiques)
multiplie les observations montrant que, comme
les cellules végétales, les cellules animales
contiennent un noyau. Il en déduit « qu’il existe un
principe général de construction pour toutes les
productions organiques ; et ce principe de
construction est la formation de la cellule ».
Historique de la découverte de la Cellule

• En 1839. Schwann publie une synthèse de ses travaux et de ceux de


Schleiden pour affirmer les deux premiers principes de la théorie
cellulaire :

1. La cellule, unité vivante, est l’unité de base du vivant (=la plus petite
unité structurale du vivant)
2. Tous les êtres vivants sont constitués d’une ou plusieurs cellules.

Mais d’où proviennent les cellules? Quelle est leur origine?

A vous de compléter la théorie!


L’origine des êtres vivants avant le XIX° siècle

Durant l’antiquité, on pensait que les êtres vivants apparaissaient spontanément à partir de la matière inorganique

‘A plague tale’
La théorie de la génération spontanée à l’épreuve des observations et des expériences
scientifiques

Les travaux de R. Virchow et L. Pasteur –seconde moitié du XIX°siècle


Historique de la découverte de la Cellule
En 1861, expérience de Louis Pasteur des
ballons à col de cygne.

Expériences de Louis Pasteur


Historique de la découverte de la Cellule
L’origine de la cellule : Génération spontanée ou
formation à partir d’une cellule pré-existante?

L. Pasteur (1822-1895)

L’origine de la cellule est à partir


des micro- organismes présents
dans l’air! Pas de génération
spontanée
Historique de la découverte de la Cellule
L’origine de la cellule : génération spontanée ou formation à partir d’une cellule pré-existante?
Mécanisme de division Robert Remak 1852
Robert Remak (1815-1865), a montré le lien
entre la théorie cellulaire et les phénomènes de
la reproduction et du développement.

En 1852 que Remak montra que l’œuf de


grenouille était une cellule, que sa segmentation
était une division en deux cellules, puis quatre,
etc. De là émergea chez lui l’idée que le
développement embryonnaire correspondait à
une succession de divisions cellulaires et que les
Dessin de Robert Remak montrant clairement cellules de l’organisme adulte provenaient toutes
une membrane cytoplasmique et un noyau de la cellule œuf par ce mécanisme de division.
dans chaque cellule.
Historique de la découverte de la Cellule
L’origine de la cellule : génération spontanée ou formation à partir d’une cellule pré-existante?

Publication de Rudolf Virchow 1855

Rudolf Virchow (1821-1902) généralisa les conceptions


de Remak et affirma que toute cellule vivante était issue
d’une autre cellule.

Le modèle de Remak et Virchow correspondait à peu


près à la théorie cellulaire telle qu’elle est désormais
admise. Cependant, plusieurs précisions y furent apportées au
cours des décennies suivantes. En particulier, tout un
ensemble de travaux porta sur les mécanismes de la division
et sur le comportement du noyau au cours de ce processus
Historique de la découverte de la Cellule

Pilers de la théorie cellulaire

1. la cellule, unité vivante, est l’unité de base du vivant (=la plus petite
unité structurale du vivant)

2. tous les êtres vivants sont constitués d’une ou plusieurs cellules.

3. Toute cellule provient d’une autre cellule (pas de génération


spontanée)

A l’échelle de l’évolution, tous les organismes dériveraient d’un même ancêtre commun

La cellule comme unité fondamentale du vivant a été préservée au cours de l’évolution – De nouvelles propriétés sont
apparues au cours de l’évolution
Historique de la découverte de la Cellule

Les apports de la microscopie à l’étude de la cellule


Historique de la découverte de la Cellule

Les différents types de microscopie


Historique de la découverte de la Cellule

Les différents types de microscopie

Le microscope électronique à transmission


(MET) du musée des arts et métiers à Paris
Historique de la découverte de la Cellule

Les différents types de microscopie

Le microscope élctronique à balayage (MEB)


Historique de la découverte de la Cellule

Les différents types de microscopie

Nécessité de minéraux lourds (opaques aux électrons) ou de colorants (fluorescence) pour permettre la visualisation
Historique de la découverte de la Cellule
Historique de la découverte de la Cellule

Comparaison entre microscope électronique à transmission et microscope électronique à balayage


Levure (organisme unicellulaire) au microscope optique

Levure (organisme unicellulaire) au microscope électronique à balayage


Historique de la découverte de la Cellule
1665 1674 1839 1852-1859

Observation des 1ères Observation de divisions cellulaires


cellules (Hooke) Observation de Observation de cellules dans de
cellules semblables nombreux tissus animaux (Remak - Virchow)
(Leeuvenhoeck) et végétaux (Schleiden et Observation du développement de
Schwann) micro-organismes
(Pasteur)

Schéma d’une cellule eucaryote animale


Histoire et épistémologie des Sciences de la vie et
de la Terre et approche multidisciplinaire

Biologie moléculaire
depuis 1953
Histoire de la biologie moléculaire

1. Structure de l’ADN
2. Relation un gène-‐une enzyme
3. Nature chimique des gènes
4. Code génétique et la synthèse des protéines
5. Particularismes de l’histoire de la Biologie Moléculaire
Histoire de la biologie moléculaire

Les fondements de la biologie moderne :


Charles Darwin, d’August Weismann et de Gregor Mendel.
• Charles Darwin en 1859, présente une nouvelle théorie de l’évolution des espèces
vivantes
Sélection naturelle : les espèces s’adaptent continuellement aux différents
environnements qu’elles rencontrent et évoluent par tâtonnements au cours de très
longues périodes de temps.
• August Weismann formule en 1885 la « théorie sur la continuité du plasma
germinatif », où il distingue les cellules germinales et les cellules somatiques.

• Gregor Mendel en 1866, découvre les lois de l’hérédité, en travaillant sur les petits
pois de jardin. Il introduit le concept de caractères dominants et récessifs.
Histoire de la biologie moléculaire
La biologie moléculaire commence par deux découvertes majeures

Oswald Avery montre en 1944 que les gènes sont constitués d’ADN,
Francis Crick et James Watson proposent en 1953 le modèle de la double hélice
d’ADN à partir des données de diffraction des rayons X.

L'ADN est une grande molécule formée d'un grand nombre de nucléotides.

Le nucléotide de l'ADN est constitué de trois éléments principaux :


• un groupe phosphate,
• un sucre à 5 carbones (pentose) : le désoxyribose
• une base azotée qui peut être soit
- Cytosine (C)
- Thymine (T)
- Adénine (A)
- Guanine (G)
Il existe donc 4 types de nucléotides qui se lient l'un à la suite de l'autre et forme un
polynucléotide.
L'ADN est un polynucléotide.
Histoire de la biologie moléculaire
Histoire de découverte d’ADN
Friedrich Miescher (1844-1895)
Isolation des noyaux séparés de leucocytes
provenant de plaies suppurées de patients
récemment opérés
La nucléine (ou acides nucléiques) est
constituée d’acide déoxyribonucléique
(ADN), une grosse molécule composée de
sucres et de phosphore, résistante
aux protéases, et qui est le principal
constituant du noyau cellulaire et des
chromosomes
Histoire de la biologie moléculaire
Histoire de découverte d’ADN

En 1889,
l’Allemand Richard
Altmann
Isole l’acide nucléique de la
nucléine
Histoire de la biologie moléculaire
Histoire de découverte d’ADN

Albrecht Kossel 1896 découvre


dans l'acide nucléique les quatre bases
azotées A, C, T, G

• Cytosine (C)
• Thymine (T)
• Adénine (A)
• Guanine (G)
Histoire de la biologie moléculaire

Histoire de découverte d’ADN

Phoebus Levene en 1919,Il découvre les nucléotides et le désoxyribose


avec son collègue Jacob en 1928.
C'est à partir de 1935 qu'on parle d'acide désoxyribonucléique (ADN).

L’ADN est formé de très longues chaînes constituées d’une succession de quatre «
briques » appelées nucléotides, l’adénine (A), la guanine (G), la thymine (T) et la
cytosine (C), chacune reliée à un sucre, le désoxyribose, et au phosphore. Cet acide
nucléique est « enroulé » de façon très compacte pour former les chromosomes et il
est enrobé de protéines
Remarque:
Jusqu’en 1944, personne n’aurait misé sur l’ADN comme support de l’hérédité.
Histoire de la biologie moléculaire

Structure de l’ADN
• Diffraction des • Proportions des
rayons X, Maurice bases A/T et G/C,
Wilkins et Rosalind Erwin Chargaff
Franklin 1952
Histoire de la biologie moléculaire
J.Watson et F.Crick
Nature – 25 avril 1953
Une synthèse de données
Une acceptation immédiate

- A. Francis Crick et James Watson et la structure


de l'ADN par diffraction des rayons X. - B. Copie de
l'article de Nature de 1953 sur le modèle de la
double hélice d'ADN (photos Wikimedia Commons).
Histoire de la biologie moléculaire
Relation un gène-‐une enzyme
Expérience de George Beadle et Edward Tatum – 1941 Neurospora

En 1941, les travaux de George Beadle


(1903-1989) et Edward Tatum (1909-1975)

• Irradiation provoque certaines


mutations d’un champignon
(Neurospora crassa)
• Perte d’une enzyme spécifique,
d’où le célèbre aphorisme :
« un gène, une enzyme »
Histoire de la biologie moléculaire

Découverte de la liaison génétique par T. Morgan


Travaux de Morgan (1886 - 1945) : Genès sont porté sur les
chromosomes
Morgan réalisa des croisements en utilisant une souche pure de
drosophile qui différait de la souche sauvage par deux caractères
déterminés chacun par un gène autosomal : la couleur des yeux et la
longueur des ailes. Cette souche présentait des yeux rouges et des ailes
dites "vestigiales".

T. Morgan avait obtenu de nombreux mutants de gènes localisés sur le


chromosome X. Il réalisa les croisements entre des mouches de souches
pures différant par deux de ces caractères (chacun étant déterminé par
un seul gène).

Toujours gène : protéine


Histoire de la biologie moléculaire

Découverte de la liaison génétique par T. Morgan


Travaux de Morgan (1886 - 1945) : Genes sont porté sur les chromosomes

La théorie chromosomique de Morgan repose donc sur la notion de gène,


unité héréditaire, unité de variation, unité de transmission ; les gènes se
trouvent dans les chromosomes, où ils occupent des places fixes ; chaque
gène occupe un locus et les divers loci sont placés linéairement le long des
chromosomes. Cette théorie chromosomique de l'hérédité qui possède un
grand pouvoir explicatif suscita d'innombrables travaux dans tous les pays et
sur des matériaux variés.
Histoire de la biologie moléculaire
La nature chimique des gènes

Fred Griffith et la transformation bactérienne


Fred Griffith et la transformation bactérienne
• 1928 Découverte du phénomène de
transformation bactérienne
• Pneumocoques R(Rough), non pathogènes,
sans capsules
• Pneumocoques S(Smooth), pathogènes, avec
capsules

Griffith en a déduit l'existence d'un "principe transformant" appelé transformation.


Histoire de la biologie moléculaire

En 1928, Frederick Griffith avait établi


que la modification génétique pouvait
être transmise d'une souche
bactérienne virulente (lisse) morte à
une autre souche non-virulente
(rugueuse), de telle sorte que la souche
rugueuse devenait virulente.

Griffith en a déduit l'existence d'un "principe transformant" appelé transformation.


Histoire de la biologie moléculaire

Travaux de Oswald T. Avery -‐1944


Expérience de O. T. Avery, C. MacLeod, M. Mc Carty
ADN OU PROTEIN
Mise en évidence que le facteur transformant est l’ADN

McCarty, modifie l'expérience en incubant cette fois les bactéries de la


souche rugueuse avec différents extraits de cellules de la souche lisse,
contenant soit les cellules lysées, soit les protéines soit l'ADN pur. Ils
testent par la suite sur boîte de Petri l'apparition de colonie bactérienne
ayant le phénotype de la souche lisse.
L'expérience ait montré que la transformation n'apparaissait qu'avec
l'ADN pur.
Histoire de la biologie moléculaire

Travaux de Alfred D. Hershey et Martha Chase -‐1952


IMPORTANT !! Travail sur le bactériophage
• Bactériophage : Virus
• Un virus : Un virus est un agent infectieux
nécessitant un hôte, souvent une cellule, dont les
constituants et le métabolisme déclenchent la
réplication.
• Ce sont des organismes procaryotes qui ne
possèdent pas de noyau, mais un ADN
chromosomique circulaire situé dans le cytoplasme.
• De nombreuses bactéries contiennent une autre
structure d'ADN extra-chromosomique, appelée
plasmide. Elles sont entourées d'une paroi
complexe et possèdent souvent des flagelles.
Histoire de la biologie moléculaire

Travaux de Alfred D. Hershey et Martha Chase -‐1952

• Bactériophages marqués :
Radioactivité Protéines de la capside (
Riche en S) et ADN ( Riche en P)
• Les bactéries infectées produisent
des phages Contenant 30 % du P de
l’ADN infectant, moins de 1% du S
des protéines infectantes.
• Radioactivité 35S ET 32P

ADN EST LE RESPONSABLE DU L’INFORMATION GENETIQUE


Histoire de la biologie moléculaire
Histoire de la biologie moléculaire
Histoire de la biologie moléculaire
M. Meselson et F. Stahl
1954 : semi-‐conservativité de l’ADN

CONTEXTE ET PROBLEMATIQUE:

Depuis Watson et Crick (1953), on sait que l’ADN est une molécule formée de deux brins antiparallèles,
formant une double hélice. Dès leur publication originale sur la structure de l’ADN, Watson et Crick ont
proposé que cette double hélice puisse s’ouvrir, permettant ainsi la synthèse de nouveaux brins,
complémentaires des brins originaux.
L’ADN peut ainsi servir de matrice à sa propre réplication, étape essentielle du cycle cellulaire. Cette
duplication de l’ADN (et donc des chromatides) permet de passer de chromosomes à une chromatide à des
chromosomes possédant deux chromatides identiques, portant la même information génétique. Lors de la
mitose, ces deux chromatides sont réparties, chaque cellule-fille héritant d’une chromatide de chaque
chromosome. On obtient ainsi deux cellules possédant la même information génétique que la cellule-mère.
Le problème qui se posait à Meselson et Stahl était alors de comprendre comment se réalisait cette
réplication : selon quelles modalités passe-t-on d’une molécule d’ADN formée de deux brins à deux molécules
d’ADN bicaténaires identiques ?
Histoire de la biologie moléculaire
M. Meselson et F. Stahl
1954 : semi-‐conservativité de l’ADN

Ils ont cultivé les bactéries dans un milieu dont les


substances organiques utilisées comme source
d’azote contiennent de l’azote lourd (15N). Au
cours de la culture, toutes les molécules azotées et
en particulier l’ADN contiennent une forte
proportion
Histoire de la biologie moléculaire
M. Meselson et F. Stahl
1954 : semi-‐conservativité de l’ADN

Première réplication
les molécules "lourdes" distribuées
de façon égale entre les deux
molécules filles

Deuxième réplication
l'apparition de molécules de
deux poids différents

Réplication semi-‐conservative
la molécule mère donne un de ses brins à chaque
molécule fille,qui est complétée par une chaîne
nouvellement synthétisée. Expérience de Meselson-‐Stahl
avec E. Coli
Histoire de la biologie moléculaire

Code génétique et la synthèse des protéines

1956 : Crick et Orgel


Le code génétique est fondé sur des triplets de
bases sans décalage
1958 : Crick
Le dogme central de la biologie moléculaire

ADN ARN Protéine


Histoire de la biologie moléculaire
Code génétique et la synthèse des protéines

Crick et Orgel 1956 : Le code génétique est fondé sur des triplets de
bases sans décalage
Le code génétique
• Est l'ensemble des règles permettant de traduire les informations contenues dans
le génome des cellules vivantes afin de synthétiser les protéines. Au sens large, il établit la
correspondance entre le génotype et le phénotype d'un organisme.
• Repose notamment sur la correspondance entre, d'une part, des triplets de nucléotides,
appelés codons, sur l'ARN messager et, d'autre part, les acides aminés
protéinogènes incorporés dans les protéines synthétisées lors de la phase de traduction de
l'ARN messager par les ribosomes.
Histoire de la biologie moléculaire
Découverte de l’ARN m début des années 1960

Les travaux de Nirenberg et Matthaei (1961) : Synthèse


d’une protéine in vitro à partir d’un ARN poly U
La découverte d'une enzyme capable de polymériser, in vitro, des ribonucléotides
pour former une chaîne ayant les propriétés de l'ARNm.
Ces auteurs ajoutent à un milieu contenant des précurseurs (les 20 acides
aminés), un ARN de synthèse ne contenant que des nucléotides à Uracile (U). Ce
polymère "poly 'U' " déclenche la synthèse d'un polypeptide monotone ( poly
'Phe' ) constitué uniquement d'acides aminés "phénylalanine". Avec le même
type d'expérience, d'autres polypeptides "monotones" sont obtenus avec
d'autres ARN de synthèse :
Poly A : poly 'lys' : polymère de la lysine
Poly C : poly 'pro' : polymère de la proline
Histoire de la biologie moléculaire
Découverte de l’ARN m début des années 1960
Histoire de la biologie moléculaire

Crick 1958 : Le dogme central de la biologie moléculaire


Toutes les informations dont un organisme a besoin pour fonctionner sont contenues dans
l’ADN
La cellule doit la transformer en un format différent et plus accessible, appelé l’ARN (acide
ribonucléique).
La transformation de l’ADN en ARN est appelée transcription.
l’ARN quitte le noyau et est lu par de petites molécules appelées ribosomes, qui fabriquent
des protéines selon les instructions indiquées.
Le processus de formation de protéines est appelé traduction et peut être compris comme
traduisant littéralement des informations d’une langue (langage ADN et ARN) à une autre
(langage protéique).
Le langage des protéines se compose de 20 «lettres» appelées acides aminés.
Le "dogme central" de la biologie moléculaire

1953

Réplication
Gène
language à 4 lettres:
nucléotides
LE CODE GENETIQUE (1966)
ADN
TTT phe F TCT ser S TAT tyr Y TGT cys C
TTC phe F TCC ser S TAC tyr Y TGC cys C Transcription
TTA leu L TCA ser S TAA ochre TGA opale
TTG leu L TCG ser S TAG amber TGG trp W

CTT leu L CCT pro P CAT his H CGT arg R


CTC leu L CCC pro P CAC his H CGC arg R
CTA leu L CCA pro P CAA gln Q CGA arg R
CTG leu L CCG pro P CAG gln Q CGG arg R
ARN "intermédiaire"
ATT ile I ACT thr T AAT asn N AGT ser S
ATC ile I ACC thr T AAC asn N AGC ser S
ATA ile I ACA thr T AAA lys K AGA arg R
ATG met M ACG thr T AAG lys K AGG arg R
GTT val V GCT ala A GAT asp D GGT gly G
Traduction
GTC val V GCC ala A GAC asp D GGC gly G
GTA val V GCA ala A GAA glu E GGA gly G
GTG val V GCG ala A GAG glu E GGG gly G

language à 20 lettres: Fonction


acides aminés
Protéine
Histoire de la biologie moléculaire
Le dogme central de la biologie moléculaire

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