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CO N S T R U C T I O N E T T R AVAU X P U B L I C S

Ti262 - Techniques du bâtiment : préparer la construction

Techniques du bâtiment :
Organiser son chantier

Réf. Internet : 43802 | 2nde édition

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III
Cet ouvrage fait par tie de
Techniques du bâtiment : préparer la construction
(Réf. Internet ti262)
composé de  :

Techniques du bâtiment : Unités conventionnelles et formules Réf. Internet : 43800

Techniques du bâtiment : La réglementation administrative et Réf. Internet : 43819

les contrats

Techniques du bâtiment : Sécurité incendie des ERP, IGH et Réf. Internet : 43822

habitations

Techniques du bâtiment : Reconnaître le terrain Réf. Internet : 43801

Techniques du bâtiment : Organiser son chantier Réf. Internet : 43802

Techniques du bâtiment : Les échafaudages et les moyens de Réf. Internet : 43803

levage

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IV
Cet ouvrage fait par tie de
Techniques du bâtiment : préparer la construction
(Réf. Internet ti262)

dont les exper ts scientifiques sont  :

Williams PAUCHET
Ex Maître d'oeuvre de la Défense Nationale, Conseiller technique en
construction et génie civil

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V
Techniques du bâtiment : Organiser son chantier
(Réf. Internet 43802)

SOMMAIRE

1– Organisation et sécurité Réf. Internet page

Organisation des chantiers de bâtiment C114 11

L'ingénierie concourante. Un nouveau professionnalisme C3050 15

2– Les coffrages Réf. Internet page

Les coffrages : généralités TBA505 21

Les fonctions des coffrages TBA510 23

Morphologie d'un coffrage TBA515 25

3– Les différentes techniques de coffrage Réf. Internet page

Les coffrages de voiles et poteaux réalisés en place TBA520 33

Les coffrages TBA521 35

Les coffrages de dalles TBA522 43

Calcul des coffrages et des étaiements TBA523 49

Cycle de réalisation d’ouvrages. Rotation du matériel TBA525 59

Cycle de réalisation d’ouvrages. Coffrage, bétonnage et décoffrage TBA526 63

Cycle de réalisation d'ouvrages. Arrêts et reprises de bétonnage TBA527 69

Cycle de réalisation d’ouvrages. Documents et plans de synthèse TBA528 75

Les matériels de coffrage TBA530 81

La planification d'un chantier TBA535 99

Plan d'installation du chantier TBA540 105

Installations électriques de chantiers et installations temporaires TBA547 109

Les accidents du travail et la responsabilité pénale TBA550 113

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Techniques du bâtiment : Organiser son chantier
(Réf. Internet 43802)

1
1– Organisation et sécurité Réf. Internet page

Organisation des chantiers de bâtiment C114 11

L'ingénierie concourante. Un nouveau professionnalisme C3050 15

2– Les coffrages

3– Les différentes techniques de coffrage

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9
1

10
Référence Internet
C114

Organisation des chantiers


de bâtiments
par Jean-Pierre LEFEBVRE
Ingénieur ESTP, membre de la délégation technique de la FNTP
Gérant de JPL BTP Consultant
1
1. Spécificité des chantiers de bâtiments ...................................... C 114v2 – 2
2. Préparation du chantier ................................................................. — 2
2.1 Personnel ............................................................................................ — 2
2.2 Études d’exécution – Synthèse .......................................................... — 3
2.3 Méthodes d’exécution – Matériel – Matériaux .................................. — 4
2.4 Plannings ............................................................................................ — 5
2.5 Corps d’état ........................................................................................ — 6
3. Lors de la réalisation ...................................................................... — 6
3.1 Sécurité – Qualité – Environnement .................................................. — 6
3.2 Suivi des rendements, des plannings et du budget ......................... — 7
3.3 Logistique ........................................................................................... — 8
3.4 Gestion des interfaces........................................................................ — 8
3.5 Dépenses communes ......................................................................... — 9
3.6 Aléas et imprévus............................................................................... — 9
4. Livraison et garanties .................................................................... — 9
5. Conclusion........................................................................................ — 10
Pour en savoir plus.................................................................................. Doc. C 114

U n premier dossier [C 112v2] a traité de l’organisation des chantiers de Tra-


vaux Publics. Les chantiers de bâtiment, exécutés souvent par les mêmes
entreprises (on parle d’entreprises du Bâtiment et des Travaux Publics, BTP)
sont organisés de manière semblable sur plusieurs aspects et l’auteur invite
donc les lecteurs à se référer à ce dossier initial.
Ici on insiste sur les spécificités de l’organisation des chantiers de bâtiments.
Plus particulièrement destiné à ceux qui souhaitent connaı̂tre les aspects
importants de l’organisation d’un chantier de bâtiment, pour éviter les retards,
les surcoûts et les défauts de tous ordres, ce dossier actuel ne décrit cependant
pas l’organisation d’un projet complet de bâtiment (choix du terrain, choix du
maı̂tre d’œuvre, conception, assurance…).
Parution : novembre 2009

Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie


est strictement interdite. – © Editions T.I. C 114v2 – 1

11
Référence Internet
C114

ORGANISATION DES CHANTIERS DE BÂTIMENTS ––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––

1. Spécificité des chantiers Ces corps d’état sont souvent regroupés en 4 groupes correspon-
dant aux 4 phases principales des travaux :
de bâtiments – les travaux préliminaires : démolitions, terrassements géné-
raux, fondations profondes, voiries et réseaux divers (VRD) ;
– le clos couvert : gros œuvre, maçonnerie, charpente et couver-
& On appelle « bâtiment » toute construction d’une certaine impor- ture, menuiseries extérieures, étanchéité ;
tance servant d’abri ou de logement. Relèvent donc du bâtiment : – les corps d’état architecturaux : structures métalliques, cloi-
– les maisons individuelles et immeubles, y compris de grande sons, menuiseries intérieures, faux plafonds, revêtements (pein-
hauteur (IGH) ; ture, carrelage…) ;

1 – les bureaux ;
– les bâtiments agricoles ;
– les bâtiments industriels ou de stockage ;
– les corps d’état techniques : plomberie, sanitaire, électricité
courants faibles ou forts, chauffage – ventilation – climatisation
(CVC), sécurité, ascenseurs…
– les salles de sport ;  Après la phase d’urbanisme et la phase architecturale, les
– les hôpitaux… entreprises qui vont réaliser le chantier sont choisies parmi les
Ils sont le plus souvent en zone urbaine et raccordés aux réseaux entreprises du bâtiment : société artisanale pour une maison indivi-
locaux (électricité, téléphone, eaux potables, égouts…). Ils sont duelle…, ou grande société pour un IGH.
construits par des entreprises de tailles très variées. La Fédération Les travaux sont confiés, soit à une entreprise générale (qui
française du bâtiment, la FFB, (qui compte pour les deux tiers du sous-traite les métiers qu’elle ne peut faire avec son propre person-
chiffre d’affaire de cette profession) a 57 000 adhérents, dont nel et qui coordonne l’ensemble du chantier), soit à plusieurs entre-
42 000 entreprises artisanales (cf. [Doc. C 114]). prises qui réalisent chacune ce qui relève de leur propre métier et
sont coordonnées par un maı̂tre d’œuvre, ainsi que, dans le cas de
& L’art de disposer les bâtiments à l’échelle de la ville s’appelle « urba- marchés publics, par le responsable de la mission OPC (Ordonnan-
nisme ». L’art de concevoir des bâtiments se nomme « architecture ». cement, pilotage et coordination) (loi du 12 Juillet 1985 sur la Maı̂-
On appelle « organisation des chantiers de bâtiments » la prépa- trise d’Ouvrage Publique, communément appelée loi MOP
ration de ces chantiers, mais aussi la structure, les ressources (le (cf. [Doc. C 114])).
groupe d’individus) ayant pour but de construire ces bâtiments.
 Les contrats de construction des bâtiments relèvent des arti-
& Les chantiers de bâtiments ont des organisations très variées cles 1779 et suivants du Code civil. Ils prévoient habituellement
suivant la nature de la construction. On distinguera les chantiers une base de règlement forfaitaire, c’est-à-dire une rémunération
de bâtiments neufs (cf. figure 1) et les chantiers de rénovation et fixe et non liée aux quantités réellement exécutées.
d’amélioration de ces bâtiments. Décrire exhaustivement toutes les organisations possibles d’un
& Les chantiers de bâtiments relèvent d’un très grand nombre de chantier de bâtiment ne relève pas de ce court dossier (on se réfé-
métiers. L’organisation de ce type de chantiers tient compte du fait rera pour plus d’informations à la bibliographie jointe
qu’aucune entreprise française ne maı̂trise l’intégralité de tous ces en [Doc. C 114]). Mais, cependant, tous les chantiers de bâtiments
métiers, de tous ces « corps d’état », selon le jargon professionnel. ont un certain nombre de traits communs qui seront mis en exer-
gue. Pour les illustrer, l’exemple le plus souvent cité dans la suite
du texte est celui de l’organisation d’un chantier d’un hôpital, de
taille moyenne (20 000 m2) et de complexité élevée dans le cadre
d’un projet en conception-construction, réalisé par une entreprise
générale (cf. figure 2).

2. Préparation du chantier

2.1 Personnel
À l’obtention d’un nouveau chantier, l’entreprise de bâtiment
désigne un responsable du chantier qui aura en charge la construc-
tion de ce bâtiment. Cela peut être (selon la taille du chantier) :
– le chef d’entreprise en cas d’entreprise artisanale ;
– un chef de chantier ;
– un conducteur de travaux ;
– voire, un directeur de chantier.
& Pour les très grands chantiers de bâtiments, une équipe impor-
tante dédiée à l’encadrement vient s’installer sur place.
& Pour les petits chantiers, il n’y a pas d’encadrement permanent
sur place.
La plupart des chantiers sont organisés selon une organisation
intermédiaire entre ces deux solutions.

Pour le chantier d’un hôpital, par exemple, plusieurs dizaines de


personnes de l’encadrement vont devoir s’installer pour 2 ans, sur
place, dans des locaux provisoires.
Mais le chantier d’un petit immeuble d’habitation (R + 4) ne verra,
Figure 1 – Chantier de bâtiment neuf en ville. Pierre en façade comme seul encadrement permanent, que le chef de chantier de

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C 114v2 – 2 est strictement interdite. – © Editions T.I.

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Référence Internet
C114

–––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––– ORGANISATION DES CHANTIERS DE BÂTIMENTS

& De la qualité des ouvriers dépend la qualité des travaux et ce,


Chef d’autant plus que le chantier est petit, sans encadrement perma-
Secrétariat
de projet nent sur place. Une ancienneté moyenne d’au moins une dizaine
d’année dans l’entreprise est un gage de correcte exécution des
Conducteur de travaux travaux.
Production
gros oeuvre / principal GO /
charpente charpente Méthodes /
lots 01/02/03 Responsable de la
production
planning 2.2 Études d’exécution – Synthèse
installation /
levage
& Lors de la phase de préparation, le maı̂tre d’œuvre, les bureaux
Conducteur de travaux
confirmé GO /
Responsable
bureau
de méthodes
Bureau d'études
d’études techniques (BET), ou des entreprises, établissent, à partir
des plans architecturaux, les plans d’exécution, et ce, pour chaque
1
de la gestion béton armé corps d’état.
administrative
et financière du GO Phase EXE
Ainsi, par exemple, en fonction des règles parasismiques applica-
et des terrassements
VRD Chefs de chantiers bles dans la région où le bâtiment est construit, les aciers du béton
armé sont calculés, puis dessinés.
Assistant Chefs d'équipes De même, le titulaire du lot CVC (Chauffage, ventilation, climatisa-
conducteur de travaux tion) définit les dimensions de ses gaines de ventilation en fonction
GO Compagnons
des débits d’air prévus pour chaque pièce.
Il faut harmoniser ensuite tous ces plans.
Conducteur de travaux Entreprise lots
CET 1 techniques
Par exemple, la hauteur libre au-dessus des faux plafonds doit per-
Responsable lots 13-14-15- mettre le passage des gaines de ventilation, des chemins de câbles,
CET Conducteur de travaux 16-17-18-19-20- des réseaux d’eau chaude et froide… (Cf. figure 3).
CET 2 21-22-24
& Vu le très grand nombre de corps d’état différents, ce travail est
Conducteur de travaux Entreprise lots
complexe et peut être source de litiges, car les intérêts sont fré-
CES 1 corps d'états quemment divergents. Pourquoi une société de plomberie accepte-
Responsable secondaires rait-elle une modification (même peu onéreuse) de ses plans, alors
CES lots 3-4-5-6-7-8-
Conducteur de travaux que son contrat prévoit un paiement forfaitaire, fixe, et que son sur-
CES 2 9-10-11-12
coût ne lui sera pas payé ?
Architectes et BET & Ce travail d’harmonisation, de synthèse (jargon professionnel)
Pilotage du groupement
Synthèse de la synthèse est réalisé par un groupe de techniciens, détachés de chaque entre-
Entreprise lots
techniques prise, qui se réunissent pour résoudre les conflits spatiaux et sup-
primer les incohérences.
Contrôle On parle de « cellule de synthèse ».
de gestion et de
compte projets

Figure 2 – Exemple d’organigramme d’un chantier d’hôpital


de 20 000 m2

gros œuvre, tous les autres responsables (maı̂tre d’œuvre, OPC,


coordonnateur en matière de sécurité et de protection de la santé
(CSPS), encadrement des corps d’état secondaires…) ayant plusieurs
chantiers en cours en même temps. Il est donc demandé une plus
grande autonomie à un chef de chantier sur cet immeuble R + 4
qu’à un chef de chantier œuvrant sur un chantier de grand hôpital
(cf. figure 2).

& Le personnel d’exécution (les ouvriers) des chantiers de bâti-


ments se caractérisent (contrairement à l’Industrie ou au Com-
merce) par le fait qu’ils sont en déplacement (ils viennent sur le
chantier) et par une forte proportion de personnel à contrat à
durée déterminée. Tous les chantiers de bâtiments comportent
une phase d’acclimatation du personnel à son nouvel environne-
ment de travail.

On notera aussi que, jusqu’à la fin du clos-couvert, les travaux


se déroulent à l’air libre et sont donc soumis aux intempéries,
la faisabilité de certains travaux supposant des conditions cli-
matiques adéquates (les travaux d’étanchéité par exemple).

& De la main-d’œuvre illégale est parfois rencontrée sur des chan-


tiers de bâtiments. Les donneurs d’ordre devront vérifier que les
entreprises intervenantes sont en règle (immatriculation, déclara-
tions fiscales et sociales) en début de chantier, puis tous les
6 mois (article L. 8222-1 du nouveau code du travail). Figure 3 – Chantier hospitalier en Angleterre (Crédit INEO)

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est strictement interdite. – © Editions T.I. C 114v2 – 3

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1

14
Référence Internet
C3050

L’ingénierie concourante
Un nouveau professionnalisme
par Christophe GOBIN
1
Direction Recherche et Développement Bâtiment
Groupe GTM Construction

1. L’ingénierie concourante : pourquoi ? ............................................... C 3 050 - 2


1.1 Constat sur les pratiques concourantes .................................................... — 2
1.2 Principes de l’ingénierie concourante........................................................ — 5
2. L’ingénierie concourante : comment ?............................................... — 7
2.1 Les outils relatifs au « produit » ................................................................. — 8
2.2 Les outils relatifs au « processus » ............................................................ — 10
3. Conclusion : de nouvelles perspectives ............................................ — 13
Bibliographie ...................................................................................................... — 14

« Le voyage de la découverte ’il est un point sur lequel la construction se distingue de l’industrie, c’est
ne consiste pas à parcourir
de nouveaux paysages, mais à
S son évolution à moyen terme qui est diamétralement opposée à celle
observée dans les milieux industriels.
avoir de nouveaux yeux. » En effet, l’acte de construction n’a pas cessé de se complexifier. Le nombre
Proust des intervenants s’accroît sans que la qualité globale du produit s’en trouve
améliorée. Cette évolution, vécue aussi par le secteur secondaire, a reçu un nom :
c’est la taylorisation. La spécialisation se traduit par des tâches et des rôles qui
s’additionnent.
Là où se démarquent ces deux milieux c’est dans les réactions face à cette
dérive. L’industrie y a répondu par une remise en cause profonde alors que la
construction y voit une certaine spécificité voire même une dimension originale.
Ce qui est en cause ici c’est l’attitude face au besoin d’intégration. Le monde
industriel, au prix il est vrai d’une révolution culturelle, pense y trouver les
moyens de mieux servir le marché en étant plus proche des demandes. Les
constructeurs prétendent y échapper sous couvert d’une production localisée
marquée par son inscription dans un site. Certains parlent même du caractère
vernaculaire du bâti.
Parution : mai 2001 - Dernière validation : février 2015

La confrontation entre ces deux approches serait vaine si elle se bornait à une
comparaison terme à terme, car il est sûr qu’un bâtiment n’est pas un produit
en série.
Toutefois, l’acte de construction est-il si différent de celui de la création d’un
objet manufacturé ? Cette interrogation a conduit certains vers une définition
intéressante du « bâtiment » en tant qu’activité : il s’agit d’une production
d’ouvrages à destination unique. Alors l’utilité de méthodes pratiquées dans
l’industrie n’est plus incongrue. Gagner en efficacité, rationaliser, économiser
relève d’une saine gestion. La spécificité du bâti réside non dans sa production
mais dans son emploi.
L’intérêt d’une telle démarche est renforcé par les outils mis au point par la
société industrielle. De façon à être plus réactive et plus flexible, c’est-à-dire
capable de répondre à des demandes plus ponctuelles, l’industrie s’engage dans
la pratique de l’ingénierie concourante. L’objet est d’intégrer dans un collectif

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Référence Internet
C3050

L’INGÉNIERIE CONCOURANTE ____________________________________________________________________________________________________________

les différents intervenants (figure A) de manière à atteindre une véritable


optimisation des ressources qui ne passe plus par une juxtaposition d’optima
locaux mais par une véritable concertation.
Cet article a pour objectif d’approfondir ce rapprochement. Il se compose de
deux parties :
— la première situe les enjeux de l’ingénierie concourante et dénombre les
raisons qui militent pour généraliser son emploi dans la construction ;
1 — la seconde décrit de manière plus détaillée les apports de cette métho-
dologie de travail adaptée pour ce secteur économique.

1
Évolution historique

1 2

1 3 2

1 4 3 2

1 5 4 3 2 6

Éloignement entre demande et offre

1 utilisateur final
2 constructeur
3 architecte/maîtrise d'œuvre
4 maîtrise d'ouvrage
5 promoteur
6 sous-traitant/fournisseur

Figure A – La chaîne des intervenants

1. L’ingénierie concourante : Le paragraphe 1 se compose donc de deux parties. La première


(§ 1.1) restitue le constat fait de la situation contemporaine de
pourquoi ? l’acte de construction. La seconde (§ 1.2) présente les principes qui
participent de l’ingénierie concourante et qui esquissent la trame
d’une nouvelle réponse.
L’idée même d’envisager de nouvelles pratiques ne peut se suf- Chacun des points qui vont être abordés est aussi fortement
fire à elle seule. Elle demande à être argumentée et instruite. marqué par l’expérience de l’ingénierie concourante développée
par de nombreux ensembliers industriels.
Argumenter, c’est montrer et expliciter les raisons qui militent
pour engager cette démarche. Au-delà d’un justificatif, il s’agit plu-
tôt de rechercher les pistes de progrès qui présentent un vrai 1.1 Constat sur les pratiques
potentiel pour dépasser le constat actuel.
concourantes
Instruire c’est apporter les premiers éléments de réponse qui
vont conforter l’analyse du contexte. En effet, il ne suffit pas de Si on s’en tient à la sagesse populaire, un problème bien posé
porter un regard critique sur une situation de fait pour en changer est déjà en partie résolu. L’objectif de ce paragraphe est d’expliciter
le cours. Au contraire, il est nécessaire de conforter l’analyse en les termes du contexte actuel de manière à dégager les voies de
étayant les arguments par des alternatives. progrès.

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C 3 050 − 2 © Techniques de l’Ingénieur, traité Construction

16
Référence Internet
C3050

____________________________________________________________________________________________________________ L’INGÉNIERIE CONCOURANTE

Pour cela, il est possible d’analyser la situation selon deux points même difficile ne doit pas être envisagée comme une fatalité iné-
de vue qui sont complémentaires mais dont l’association n’est que luctable.
peu pratiquée du fait de l’enfermement de chaque corporation. Mais au-delà des problèmes rencontrés quotidiennement, force
En premier lieu, les professionnels se doivent de revenir sur est d’admettre que le résultat collectif ne reçoit pas un satisfecit de
l’idée que se font leurs clients de la construction. Cet exercice est la part des utilisateurs finaux. Tout un chacun se plaint de la mau-
trop souvent éludé voire même critiqué, car bâtir a toujours été vaise qualité d’exécution, des incidents divers dus à des malfa-
considéré comme une question ne relevant que des seuls spécia- çons... En fait l’ensemble de ces désagréments se double des
listes. L’utilisateur final ne serait pas en mesure de porter un avis. dysfonctionnements que les professionnels reconnaissent exister
Cette attitude, autrefois partagée par les Anglo-Saxons, a été
remise en cause lors d’études d’opinion dont les résultats sont très
constructifs.
entre eux ; en particulier, la reprise systématique des plans entre
architectes et entrepreneurs puisqu’il est impossible de réutiliser
les données directement...
1
Dans un second temps, l’examen des pratiques déployées par Ajoutés les uns aux autres, tous ces événements constituent
chacune des professions peut être engagé afin de déterminer leur ce que les experts appellent les coûts de non-qualité (CNQ)
adéquation aux attentes exprimées autour du produit. Ce rappro- (tableau 1). Et surtout cela concrétise un potentiel économique
chement ou plus précisément cette mise en perspective doit considérable. Certains estiment à environ 30 % la valeur de ce gise-
conduire à poser les termes du questionnement que doit surmon- ment de productivité. L’enjeu est de taille comparé aux marges
ter l’ensemble des professionnels de la construction pour justifier habituelles qui ne dépassent pas quelques points.
de leur présence sur le marché.
Nota : il est intéressant de noter que la classification des coûts de non-qualité utilisée
La première question qui se pose est de savoir s’il existe un vrai dans l’industrie est toute aussi appropriée pour les opérations immobilières. Mais la
espoir à reconsidérer les pratiques actuelles. En effet, une situation culture du BTP fait que son emploi est encore exceptionnel. (0)

Tableau 1 – Les coûts de non-qualité


A. PRÉVENTION C. DÉFAILLANCE INTERNE

A.1 Gestion de la fonction qualité C.1 Rebuts


A.1.1 Administration du service C.1.1 de fabrication
A.1.2 Ingénierie qualité C.1.2 de conception
A.1.2.1 Méthodes d’inspection C.1.3 de fournitures externes
A.1.2.2 Études qualité
C.2 Retouches dues à faute
A.2 Revue de projet C.2.1 de fabrication
C.2.2 de conception
A.3 Plan de qualité des achats C.2.3 de fournitures externes
A.3.1 Enquêtes fournisseurs
A.3.2 Éditions de spécification de contrôle C.3 Recherche de défauts
A.3.3 Vérification ordres d’achat
C.4 Réinspection (après retouches)
A.4 Programme de formation et motivation
C.5 Commission de refus
A.5 Autres dépenses prévention
C.6 Déclassement du produit

B. ÉVALUATION (DÉTECTION) D. DÉFAILLANCE EXTERNE

B.1 Qualification des produits et des procédés D.1 Réclamations


B.2 Réception des composants et matières premières D.2 Service client
B.2.1 Inspection entrante
B.2.2 Inspection à la source D.3 Produits refusés par le client
B.2.3 Matériels pour essais D.4 Expertise et réparation du produit retourné
B.2.4 Qualification en labo
B.2.5 Traitement des données D.5 Remplacement sous garantie
B.3 Contrôle conformité en production (inspections et essais) D.6 Erreur d’étude du marché
B.3.1 Inspection du procédé
B.3.2 Démarrage production D.7 Erreur de conception
B.3.3 En cours D.8 Malfaçon en installation
B.3.4 Super inspection
B.3.5 Manutention et conditionnement D.9 Perte client connue
B.3.6 Stocks
B.3.7 Inspection finale
B.3.8 Homologation (du client)
B.3.9 Audits sur produit
B.3.10 Matériels d’essais
B.3.11 Traitement des données
B.4 Métrologie
B.4.1 Matériel du service qualité
B.4.2 Matériel utilisé en production

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1

18
Techniques du bâtiment : Organiser son chantier
(Réf. Internet 43802)

1– Organisation et sécurité 2
2– Les coffrages Réf. Internet page

Les coffrages : généralités TBA505 21

Les fonctions des coffrages TBA510 23

Morphologie d'un coffrage TBA515 25

3– Les différentes techniques de coffrage

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19
2

20
Référence Internet
TBA505

Les coffrages : généralités

I – Historique ............................................................................................... TBA505 2


A. Coffrages bois...................................................................................... — 2
B. Coffrages en contreplaqué ................................................................. — 2

2
e coffrage a fait son apparition sur les chantiers dès l’utilisation du béton
L armé dans les constructions, le rôle de cet ouvrage provisoire est de rece-
voir le béton, et de lui conserver forme et stabilité jusqu’à son décoffrage. Très
rudimentaire à ses débuts, le coffrage était constitué de planches, chevrons,
bastaings, sa fabrication était artisanale et sa mise en œuvre longue.
Les règles de sécurité et les exigences de rentabilité ont poussé les fabricants
à mettre au point des solutions techniques à des coûts moindres.
Le coffrage a ainsi évolué vers des peaux de décoffrage en contreplaqué,
clouées sur les planches et permettant un état brut de coffrage. Les contrepla-
qués actuels grâce à leurs fortes épaisseurs peuvent endosser les efforts de
poussée à la place des planches. Des traitements et des revêtements à base de
résines leur confèrent une résistance à la pénétration de l’eau et un nombre
important de réemplois. Plus récemment, des panneaux assemblables réalisés
en bois ou en métal ont fait leur entrée sur le marché.
Parution : juin 2007

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2

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Référence Internet
TBA510

Les fonctions des coffrages

I – Analyse des fonctions du coffrage ....................................................... TBA510 - 2


A. Fonctions principales des coffrages .................................................. — 2
1. Rigidité du coffrage .......................................................................... — 2
2. États de surface des parements ...................................................... — 3
3. Stabilité de l’ensemble «coffrage-béton».......................................
B. Fonctions secondaires ........................................................................


5
6
2
1. Prise en compte de la facilité de réalisation des travaux .............. — 6
2. Protection et traitement thermique................................................. — 6

e coffrage est une structure provisoire qui doit remplir trois fonctions prin-
L cipales. Tout d’abord, cet ouvrage doit donner et conserver une forme au
béton, donc opposer une certaine rigidité. Ensuite, la texture de surface des
parements doit être au final conforme au cahier des charges ; si le béton est
prévu pour rester brut de décoffrage, la peau du coffrage demande un soin
particulier et doit se déformer dans des limites acceptables.
Ensuite, ce coffrage doit être conçu pour assurer la stabilité du béton jusqu’à
ce qu’il ait acquis la résistance suffisante lui permettant une autostabilité. De
ce fait, cette structure doit résister à la poussée du béton, aux charges d’exploi-
tation subies pendant les travaux, ainsi qu’au support des ouvriers et de leur
matériel, mais aussi aux charges climatiques. Une défaillance de structure peut
avoir des conséquences importantes en termes d’accidents de chantier.
Le coffrage doit également remplir des fonctions secondaires qui contribuent
à la qualité finale de la réalisation de l’ouvrage, telles que la protection du
béton contre les chocs, la limitation des pertes en eau au cours de la prise et
du durcissement du béton.
De plus, la conception du coffrage doit permettre un positionnement facilité
du ferraillage et des accessoires, la fermeture aisée du coffrage, les contrôles
avant le bétonnage, et un décoffrage rapide.
Parution : juin 2007

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TBA510

LES FONCTIONS DES COFFRAGES

I - ANALYSE DES FONCTIONS DU COFFRAGE rend cet angle indéformable. L’angle formé par les barres B1
et B2 reliées par une articulation « A » serait déformable en
l’absence d’une troisième barre C qui garantit la conservation
Le coffrage est une structure provisoire qui doit remplir trois de la valeur de l’angle (cf. Fig. 1a).
fonctions principales : donner une forme au béton, permettre
2 d’obtenir une texture de surface conforme à un cahier des
charges, assurer la stabilité du béton jusqu’à ce qu’il ait acquis
Mais la rigidité peut également être obtenue en augmentant
le nombre de liaisons entre les éléments structurels : la barre
la résistance suffisante lui permettant d’être autostable. Le cof- C peut être supprimée si l’articulation « A » est remplacée par
frage doit également remplir des fonctions secondaires telles un encastrement (cf. Fig. 1b).
que la protection du béton contre les chocs, la limitation des
pertes en eau au cours de la prise et du durcissement du Le recours à un gousset permet également de garantir la rigi-
béton, sa protection thermique, le support des ouvriers dité des éléments structurels (cf. Fig. 1c).
chargés de la mise en œuvre du béton et de leur matériel.
L’utilisation de gabarits découpés dans du contreplaqué ou
réalisés en tôle d’acier apporte souvent une solution construc-
A. Fonctions principales des coffrages tive tout à fait satisfaisante.

1. Rigidité du coffrage Ainsi le coffrage d’un poteau en V (cf. Fig. 2) sera parfaitement
rigidifié grâce à des gabarits G1 et G2 qui imposent la forme
Conservation de la forme – La rigidité peut être obtenue par particulière difficile à réaliser avec les coffrages outils tradition-
une propriété géométrique : ainsi la triangulation d’un angle nels présents sur les chantiers.

Fig. 1 : Rigidité des éléments structurels du coffrage (© ETI).

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TBA510 - 2

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TBA515

Morphologie d’un coffrage

I – Définition ................................................................................................ TBA515 - 2


II – Approche géométrique : définition des surfaces ............................... — 2
A. Polyèdres ............................................................................................. — 2
B. Généralités sur les courbes et les surfaces ....................................... — 2
C. Quadriques ..........................................................................................
1. Les coniques .....................................................................................


3
3
2
2. Définition des surfaces..................................................................... — 3
III – Forme géométrique : comment engendrer une surface ? ................ — 4
A. Surfaces réglées .................................................................................. — 4
1. Surfaces planes................................................................................. — 4
2. Surfaces de révolution développables ........................................... — 5
3. Surfaces réglées entre deux courbes ouvertes.............................. — 6
4. Surface extrudée............................................................................... — 6
5. Développement d’une surface réglée ............................................. — 6
B. Surfaces gauches, non développables, engendrées par rotation
de génératrices ........................................................................................ — 10
C. Surfaces gauches, non développables, engendrées par translation
de génératrices ........................................................................................ — 10
D. Surfaces gauches quelconques ......................................................... — 10
IV – Conception de la surface matérielle : de la forme géométrique
à la forme technologique ........................................................................... — 13
A. Support associé à un moule............................................................... — 13
B. Choix des systèmes directeurs et générateurs ................................. — 13
1. Coffrage de surfaces planes ............................................................ — 14
2. Coffrage de surface cylindrique et tronconique............................. — 14
3. Coffrage de surface hyperbolique................................................... — 16
4. Coffrage de voûte cylindrique ......................................................... — 16
C. Résolution de problèmes pratiques................................................... — 17
1. Trouver l’intersection de deux surfaces ......................................... — 17
2. Déterminer la vraie grandeur des faces d’un coffrage .................. — 18
3. Mesurer l’angle de corroyage pour des peaux de coffrage .......... — 18
4. Déterminer la vraie grandeur de l’angle formé par deux faces
(«rectiligne d’un dièdre») ..................................................................... — 18
5. Choisir et tracer les profils d’une surface gauche.......................... — 20

a morphologie d’un coffrage doit lui permettre d’endosser l’ensemble de


L ses fonctions. Lors de la conception de cette structure provisoire, et afin de
coller au mieux aux courbes, couvertures, dômes et autres volumes complexes
des parties d’ouvrage, une approche géométrique approfondie est incontour-
nable. La connaissance des surfaces qui limitent ces formes libres facilite le
tracé des profils et la fabrication des coffrages qui ont pour rôle de soutenir le
béton jusqu’à ce qu’il ait acquis la résistance suffisante à son auto-stabilité.
Pour appréhender un peu mieux les difficultés inhérentes à la construction
des coffrages de surfaces tridimensionnelles, l’article détaille la définition,
l’équation et la forme paramétrique du polyèdre, ellipse, hyperbole, parabole.
La distinction primordiale entre surface réglée et surface de révolution
s’impose ensuite. Même si la première prend la forme simple du plan, défini
simplement par une génératrice et une droite, elle peut néanmoins être engen-
drée de différentes manières. Quant aux surfaces de révolution, elles sont
classées en développables, de conception simple puisque chaque face peut
être « déroulée », et non développables, engendrées par rotation ou par trans-
lation de génératrice, de conception alors beaucoup plus complexe. Sont
Parution : juin 2007

présentées leurs caractéristiques et l’approche à adopter pour faciliter leur


mise en œuvre.

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TBA515

MORPHOLOGIE D'UN COFFRAGE

I - DÉFINITION
La morphologie d’un coffrage doit être telle qu’elle lui permette
de répondre de manière satisfaisante à l’ensemble des fonc-
2 tions examinées ci-avant.

II - APPROCHE GÉOMÉTRIQUE : DÉFINITION DES SURFACES


Les parties d’ouvrage à réaliser sont dans le cas le plus
général des solides à trois dimensions, limités par des sur- Fig. 1 : Prismatoïde (© ETI).
faces plus ou moins complexes.
La construction de l’épure permettant de représenter un poly-
Étude approfondie des formes libres – Si l’ouvrage élémen-
èdre est donc simple : il suffit de construire les projections de
taire le plus couramment utilisé dans la construction des
tous les sommets puis de joindre ces points deux à deux ; on
bâtiments d’habitation est le parallélépipède, de nombreux
obtient alors les projections de toutes les arêtes.
ouvrages comportent toutefois des éléments de forme plus libre
nécessitant donc une étude approfondie des surfaces qui les La plupart des formes utilisées en bâtiment sont des polyèdres
limitent. Les rampes d’accès aux parkings de stationnements, mais le vocabulaire architectural s’enrichit et se diversifie et
les escaliers hélicoïdaux, les couvertures de halles en voûtes nombre de solides à réaliser font appel à des surfaces tridi-
et en dômes, les châteaux d’eau, ou même plus simplement les mensionnelles plus complexes.
auvents, témoignent de la grande diversité de formes utilisée
dans la conception des éléments en béton armé.
Les surfaces qui limitent le solide à réaliser, très variées, B. Généralités sur les courbes et les surfaces
peuvent être :
Courbes à deux ou trois dimensions – On a une notion
• des surfaces planes ; intuitive de courbe dans un espace à deux ou trois
dimensions :
• des surfaces de révolution et développables ;
• une courbe à deux dimensions est définie par une équation
• des surfaces non développables, sphériques, toriques, hyper-
F(x,y) = 0 ou y = f(x) ;
boliques…
Une approche géométrique est donc nécessaire pour appré- • une courbe dans un espace à trois dimensions est définie par
hender les difficultés et concevoir les coffrages les plus deux équations :
adaptés aux formes à réaliser. De plus, le tracé des profils – y = f(x) ;
nécessaires à la fabrication des coffrages est grandement faci- – z = g(x).
lité si l’on connaît les propriétés propres à ces différentes
courbes et surfaces ainsi que leurs équations. Ou encore :
– F(x,y,z) = 0 ;
– G(x,y,z) = 0.
A. Polyèdres
Forme paramétrique – Il est également possible de donner
Définition – Le polyèdre est un corps limité uniquement par une expression sous forme paramétrique de la courbe.
des portions de plans. Les pyramides et troncs de pyramide, Ainsi, un cercle centré sur l’origine et de rayon R a pour
les prismes et troncs de prisme ainsi que les volumes en forme équation :
d’auges, sont des polyèdres. Dans un tronc de pyramide les
arêtes concourent toutes en un même point. • x 2 + y 2 = R 2,
et sous forme paramétrique :
Le prismatoïde – Le polyèdre représenté sur la figure 1 n’est
donc pas un tronc de pyramide puisque ses arêtes latérales • x = R cos a ;
ne sont pas concourantes. C’est un prismatoïde.
• y = R sin a,
L’intersection de deux plans étant une droite, il en résulte que avec a variant de 0 à 2π.
ces portions de plans sont obligatoirement des polygones. On
peut ainsi définir les éléments constituants d’un polyèdre : De la même manière, une surface peut être définie soit par
une équation : z = f(x,y) ou F(x,y,z) = 0, soit sous forme
• chaque face du polyèdre est un polygone ; paramétrique.
• leurs côtés sont les arêtes du polyèdre ; Ainsi, une sphère centrée sur l’origine et de rayon R a pour
équation :
• les sommets de chaque polygone sont les sommets du poly-
èdre. • x 2 + y 2 + z 2 = R 2,

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TBA515

MORPHOLOGIE D'UN COFFRAGE

et sous forme paramétrique :


• x = R cos a. cos β ;
• y = R cos a. sin β ;
• z = R sin a,
avec β variant de 0 à 2π et - π/2 < a < +π/2.
Pour une valeur donnée de a, la courbe obtenue est un paral-
lèle tandis qu’un méridien correspond à une valeur donnée
pour β.
Forme non paramétrique – Mis sous forme non paramé-
trique, un cône de révolution dont le sommet est centré sur
l’origine et admettant l’axe z pour axe, a pour équation :
• x2 + y2 + z2 = 0,
avec la condition : soit z > 0, soit z < 0 selon le sens dans
2
lequel ce cône est dirigé.

C. Quadriques
1. Les coniques Fig. 2 : L’ellipse (© ETI).

Familles de courbes – Les premières courbes remarquables


ont été les coniques, c'est-à-dire les courbes obtenues par • pour la parabole (cf. Fig. 4) : MF = MH.
intersection d’un cône de révolution par un plan. Parmi ces
courbes, les propriétés des ellipses et paraboles ont été 2. Définition des surfaces
depuis très longtemps utilisées dans le domaine de la cons-
truction pour tracer les fibres moyennes ou les intrados des Familles de quadriques – Á chaque conique correspond une
arcs et voûtes en maçonnerie. L’hyperbole n’a trouvé sa pleine famille de quadriques. Les quadriques sont des surfaces régu-
utilisation que plus tard avec l’utilisation du béton armé. lières, dont les sections par des plans sont des coniques. On
peut définir ces surfaces :
Les équations des coniques – Ce sont les suivantes :
• soit par une équation f(x,y,z) = constante ;
2 2
• pour l’ellipse : x + y = 1 ; • soit par une représentation paramétrique.
a2 b2
Parmi les plus usuelles, on peut citer :
x2 y2 • L’ellipsoïde :
• pour l’hyperbole : - =1;
a2 b2 2 2 2
Équation : ⎛⎜ x ⎞⎟ + ⎛⎜ y ⎞⎟ + ⎛⎜ z ⎞⎟ = 1.
• pour la parabole : y2 = 2 p . x. ⎝ a⎠ ⎝ b⎠ ⎝ c⎠
Toute section plane est une ellipse. L’ellipsoïde est de révolu-
Il est possible de tracer ces courbes à partir des propriétés
tion si deux des nombres a,b,c sont égaux (par exemple, b et
géométriques utilisant les foyers et les directrices. Ainsi, on
c). On le qualifie de sphérique si a = b = c.
peut donner à l’ellipse et à l’hyperbole une définition bifocale.
• L’hyperboloïde à une nappe :
Pour ces deux familles de courbes, il existe deux points par-
2 2 2
⎛x ⎛y ⎛z
Équation : ⎜ ⎞⎟ + ⎜ ⎞⎟ - ⎜ ⎞⎟ = 1.
ticuliers F et F’ appelés « foyers ».
⎝ a⎠ ⎝ b⎠ ⎝ c⎠
L’ellipse et l’hyperbole – L’ellipse est le lieu des points dont
la somme des distances aux foyers est constante, tandis que Représentation paramétrique :
pour l’hyperbole c’est la différence des distances qui reste x = a.cos a . ch β ;
constante : y = b.sin a . ch β ;
z = c . ch β.
• Pour l’ellipse (cf. Fig. 2) : MF + MF’ = 2a et c < a
Le rapport b/a représente l’aplatissement de l’ellipse. Il y a une • Le paraboloïde :
relation simple entre a,b,c :
a2 = b 2 + c 2 x2 y2
c étant la demi-distance entre les deux foyers. • Équation : + = 2 z.
p q
La valeur c = 0 correspond à un cas bien particulier : l’ellipse
devient un cercle. Si p et q sont de même signe, le paraboloïde est elliptique.
Lorsque p = q, le paraboloïde est de révolution.
• Pour l’hyperbole (cf. Fig. 3) : MF – MF’ = 2a et c > a
Ellipse et hyperbole, lorsqu’elles comportent deux nappes, ad- Les sections par un plan sont soit des ellipses, soit des
mettent deux axes de symétrie. paraboles.
On peut donner une définition monofocale de la parabole (di-
rectrice associée au foyer). Lorsque p et q sont de signe différent, le paraboloïde est dit
hyperbolique. C’est une surface bien remarquable dont la
La parabole – Pour la parabole, les deux éléments essentiels forme évoque une selle de cheval. Il est parfois utilisé en archi-
sont la directrice et un foyer. Et tout point sur la parabole est tecture (auvents…) en raison de ses propriétés géométriques
tel que sa distance à la directrice est égale à sa distance au intéressantes (cf. le paragraphe « Comment engendrer une
foyer : surface ? », ci-après).

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TBA515

MORPHOLOGIE D'UN COFFRAGE

Fig. 3 : L’hyperbole (© ETI).

III - FORME GÉOMÉTRIQUE : COMMENT ENGENDRER UNE


SURFACE ?

La manière dont une surface peut être engendrée influe direc-


tement la conception du coffrage susceptible de lui donner et
conserver la forme appropriée.

Deux propriétés géométriques sont, de ce point de vue, par-


ticulièrement intéressantes : lorsque la surface est dite
« réglée » ou lorsqu’elle est « de révolution ». Les surfaces
sont donc classées en fonction de ces deux critères.

A. Surfaces réglées

Définition – Une surface (S) est dite réglée si par tout point
de (S) passe au moins une droite entièrement contenue dans
(S).

La surface réglée utilisée partout en construction est le plan.

Il existe différents modes d’engendrement des surfaces


réglées (cf. Fig. 5).

1. Surfaces planes

Propriétés du plan – Le système de référence est constitué


par une génératrice (G) et une droite (D) situées dans un
même plan (P).

Le plan peut alors être engendré par la droite (G) qui se


déplace parallèlement à elle-même en restant assujettie à
l’autre droite (D) appelée « directrice ». Le même plan peut
être engendré par une génératrice (G) qui se déplace en
Fig. 4 : La parabole (© ETI). s’appuyant sur deux directrices parallèles (D1) et (D2).

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MORPHOLOGIE D'UN COFFRAGE

Fig. 5 : Le plan (© ETI).

La profession utilise de manière systématique cette propriété :


que ce soit le maçon qui exécute un dallage en béton, monte
2. Surfaces de révolution développables 2
la maçonnerie d’un mur, ou enduit ce mur. Définition d’une surface développable (cf. Fig. 6) – Une
surface (S) est développable sur un plan (P) s’il est possible de
Le système de référence « directrice – génératrice » est maté- l’appliquer point par point sur ce plan, de manière à ce qu’à tout
rialisé par deux directrices, au moins, soit provisoires telles arc de courbe (C) tracée sur cette surface corresponde sur le
que règles en bois ou en métal, soit incorporées directement plan un arc de courbe (C) de même longueur, qui est la courbe
dans la surface elle-même (« chemins » en mortier pour un transformée de (C). De plus, l’angle en un point quelconque de
enduit…), la génératrice pouvant être une règle, un cordeau, deux courbes tracées sur la surface développable est égal à
etc. l’angle de leurs transformées au point correspondant.

Fig. 6 : Surfaces de révolution développables (© ETI).

Condition pour qu’une surface réglée soit développable – Pour construire le coffrage (découpe des peaux de cof-
La condition la plus générale est ainsi la suivante : lorsque le frage…), il faut connaître la vraie grandeur des faces ou parois
plan tangent est le même tout le long de chaque génératrice, limitant le solide à exécuter. La détermination des vraies gran-
la surface réglée est développable. deurs des arêtes et des faces s’obtient à la condition de
pouvoir les amener à être dans un plan frontal ou horizontal
En quoi cette caractéristique est-elle intéressante pour la de projection (méthode classique en géométrie descriptive par
conception et la fabrication des coffrages ? rabattement, changement de plan…).

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TBA515

MORPHOLOGIE D'UN COFFRAGE

Si la surface est donc développable, on pourra sur l’épure invariablement liée, chaque point de la génératrice décrivant
« développer » dans un plan chaque face constituant la peau un cercle (parallèle) dont le plan est perpendiculaire à l’axe et
de coffrage et obtenir ainsi en vraie grandeur les caractéristi- dont le centre est sur l’axe. Tout plan passant par l’axe est un
ques géométriques nécessaires à sa fabrication. La plan méridien qui coupe la surface suivant une ou deux droites
conception du coffrage et sa fabrication sont donc grandement symétriques par rapport à l’axe.
facilitées dans le cas de surfaces développables.
Cette révolution engendre ainsi soit un cylindre, soit un cône
Mais il faut préciser que la surface qui a été développée pour (ou tronc de cône) selon que (G) est parallèle ou non à l’axe
connaître les caractéristiques permettant la découpe, n’est pas de révolution. L’angle de rotation accompli peut être de 360°
plane et que la réalisation du coffrage nécessitera un cintrage ! engendrant alors une surface fermée, ou bien inférieur à 360°
à moins de modifier la forme elle-même si les tolérances la surface étant alors ouverte.
d’exécution le permettent.
Les surfaces pyramidales et prismatiques sont développables 3. Surfaces réglées entre deux courbes ouvertes
mais il en existe d’autres. Le paraboloïde hyperbolique – Le système de référence est

2 Comment engendrer une surface développable ? – Le


système de référence est constitué par une génératrice (G) et
une droite (D) située dans un même plan (P).
constitué et deux droites (D1) et (D2) non situées dans un
même plan et une génératrice (G) astreinte à se déplacer en
restant en contact avec (D1) et (D2). Dans ce cas, selon le
choix des points de départ sur chaque droite, la surface est
La surface peut être alors engendrée par la génératrice recti- différente : ainsi dans le deuxième exemple, la surface s’inter-
ligne (G) qui tourne autour d’un axe auquel elle reste secte elle-même (cf. Fig. 7).

Fig. 7 : Surfaces réglées entre deux courbes ouvertes (© ETI).

Le paraboloïde hyperbolique (PH) peut ainsi être engendré : bilité d’un développement. Ainsi, la génératrice peut être
constituée par une ligne brisée inscrite dans une courbe.
• soit par une droite variable astreinte à rencontrer trois droites
soumises à la seule condition d’être parallèles à un même plan ;
4. Surface extrudée
• soit par une droite variable astreinte à rencontrer deux droites Définition – La surface extrudée est engendrée par une
quelconques, mais tout en respectant l’obligation de rester pa- courbe plane (D) astreinte à se déplacer selon un vecteur V
rallèle à un plan donné. orthogonal au plan contenant la courbe (D) (cf. Fig. 8).
Ainsi, dans un paraboloïde hyperbolique, les génératrices
passant par un point séparent la surface en deux parties 5. Développement d’une surface réglée
situées de part et d’autre du plan tangent. Des sections planes
du PH sont soit des paraboles, soit des hyperboles. On Développement d’un tronc de cône – L’ouvrage à réaliser
retrouve là une des propriétés géométriques des surfaces est un réfrigérant en tronc de cône.
réglées, à savoir que s’il passe par un point M de la surface La fabrication du coffrage nécessite d’obtenir le développé des
deux génératrices distinctes, elles engendrent le plan tangent surfaces coffrantes intérieure et extérieure, pour pouvoir tracer
à la surface en ce point. Cette « position » de la surface par le calepinage des peaux de coffrage et choisir les raidisseurs
rapport à un plan tangent est caractéristique du paraboloïde primaires (génératrices).
hyperbolique.
Le développement se fait en déroulant la surface sur un plan,
Le deuxième système – Il est constitué par deux courbes à partir d’une génératrice AC. On obtient une surface plane
planes (D1) et (D2) situées dans deux plans parallèles et une A0B0C0D0. Il faut donc déterminer l’angle d’ouverture b ainsi
génératrice astreinte à se déplacer parallèlement à elle-même que les longueurs des rayons SC0 et SA0 permettant de tracer
tout en restant assujettie à rester en contact avec (D1) et (D2). les deux arcs de cercle limitant le développé (cf. Fig. 9).
La géométrie de la génératrice impose une limitation de la Le développement d’une surface en tronc de cône s’obtient à
déformation dans le sens directeur et donc autorise la possi- partir de calculs géométriques simples exposés ci-après.

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Techniques du bâtiment : Organiser son chantier
(Réf. Internet 43802)

1– Organisation et sécurité

2– Les coffrages
3
3– Les différentes techniques de coffrage Réf. Internet page

Les coffrages de voiles et poteaux réalisés en place TBA520 33

Les coffrages TBA521 35

Les coffrages de dalles TBA522 43

Calcul des coffrages et des étaiements TBA523 49

Cycle de réalisation d’ouvrages. Rotation du matériel TBA525 59

Cycle de réalisation d’ouvrages. Coffrage, bétonnage et décoffrage TBA526 63

Cycle de réalisation d'ouvrages. Arrêts et reprises de bétonnage TBA527 69

Cycle de réalisation d’ouvrages. Documents et plans de synthèse TBA528 75

Les matériels de coffrage TBA530 81

La planification d'un chantier TBA535 99

Plan d'installation du chantier TBA540 105

Installations électriques de chantiers et installations temporaires TBA547 109

Les accidents du travail et la responsabilité pénale TBA550 113

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31
3

32
Référence Internet
TBA520

Les coffrages de voiles et poteaux


réalisés en place

I – Engendrement des surfaces verticales................................................. TBA520 - 2


II – Analyse de la structure des ouvrages ................................................. — 2
III – Intégration des équipements .............................................................. — 2
IV – Coordination modulaire ...................................................................... — 3

orsque les ouvrages en béton sont verticaux, les coffrages dans lesquels ils
L sont coulés à leur emplacement définitif sont appelés « banches ». Les
structures de coffrage des murs en béton, ou voiles, et des poteaux du bâti- 3
ment, sont constituées de surfaces réglées verticales. Un système de référence
est construit par une génératrice, positionnée verticalement, ou horizontale-
ment, et une droite située dans le même plan.
Les structures porteuses sont à banché longitudinal, à banché transversal, ou
un mixte de ces deux systèmes. Les façades sont soit en banché longitudinal,
coulées en place, intégrées dans la structure porteuse, soit préfabriquées, sous
forme de panneaux, ou posées après réalisation du gros œuvre.
Un coffrage standardisé, qui intègre des solutions systématiques anticipées,
offre une trame métrique simple, l’assemblage de banches de dimensions dif-
férentes est alors possible, et sa conception permet un gain de temps
important au moment de la planification.
Parution : juin 2007

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Référence Internet
TBA520

LES COFFRAGES DE VOILES ET POTEAUX RÉALISÉS EN PLACE

I - ENGENDREMENT DES SURFACES VERTICALES II - ANALYSE DE LA STRUCTURE DES OUVRAGES

Le coffrage des voiles et poteaux du bâtiment – Ils cons- Structure porteuse – On rencontre plusieurs types de struc-
tituent des surfaces réglées verticales et sont donc ture (cf. Fig. 1) :
engendrées selon le même principe.
• les structures à banché transversal : les murs intérieurs (re-
Le système de référence est constitué par une génératrice (G) fends transversaux) sont en même temps ses séparations en-
et une droite (D) située dans un même plan (P). tre les pièces ; le bâtiment a dans ce cas une largeur réduite.
Les séparations longitudinales sont réalisées à l’aide de cloi-
Le plan peut alors être engendré par la droite (G) qui se sonnements. Le sens de portée des planchers est parallèle aux
3 déplace parallèlement à elle-même en restant assujettie
à l’autre droite (D) appelée « directrice ». Le même plan
p e u t ê tre e n g e n d ré p a r u n e g é n é ra tric e (G ) q u i s e
façades. Les refends transversaux et les pignons sont porteurs
et contreventent efficacement le bâtiment ;
déplace en s’appuyant sur deux directrices parallèles (D1 ) • les structures à banché longitudinal qui nécessitent des cloi-
et (D2). Le schéma directeur représenté sur la figure 18 de sonnements entre pièces. Les façades principales et les re-
TBA 515 est donc valable. On constate en effet que les fends longitudinaux sont porteurs ; les quatre refends sont
dispositions constructives choisies par les fabricants de autoporteurs mais peuvent contribuer à la stabilité générale de
coffrage correspondent aux deux cas envisagés : soit les l’ouvrage. Ce système interdit en général l’utilisation de tables
génératrices sont disposées verticalement, soit horizontalement. coffrantes en raison de l’impossibilité de les sortir en façade. En
revanche on peut, dans certains cas, faire cheminer ces tables
dans le sens longitudinal (procédé Travelling) ;

• le système mixte : cas fréquent où en plus de refends transver-


saux, on trouve des refends longitudinaux dans le centre du bâti-
ment ; les cloisonnements sont dans ce cas réduits au minimum.

Fig. 1 : Structure porteuse du bâtiment.

Façades – Il existe plusieurs possibilités de réalisation : III - INTÉGRATION DES ÉQUIPEMENTS


• en banché longitudinal, les façades sont coulées en place
puisqu’elles participent à la structure porteuse. Elles néces- Intégration avant coulage du béton – Les dalles pleines et
sitent des dispositions de coffrage spéciales à cause des ré- banchés peuvent intégrer des équipements divers tels que les
servations nécessaires à toutes les ouvertures de façade ; distributions pour les installations électriques (cf. Fig. 2), les
• les éléments de façade sont préfabriqués par panneaux de tubes de chauffage (cf. Fig. 3), des isolants thermiques
grandes dimensions, mis en place soit avant la réalisation des (exemple : Fibralith, Heraklith, servant de face coffrante...),
voiles, soit après. Les allèges sont soit préfabriquées, soit cou- des bâtis de portes, des douilles de fixation (escaliers,
lées en place, grâce à des coffrages spéciaux (voir Outinord : façades, cf. Fig. 4).
coffrages pour allèges) ;
La tendance est d’incorporer le plus possible d’équipements
• lorsqu’il est prévu des façades légères, elles sont posées avant coulage du béton.
après réalisation du gros œuvre ;
• enfin, les façades peuvent être exécutées en traditionnel (par-
paings + enduit) après la structure porteuse, solution choisie
très fréquemment dans le cas du banché transversal.

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Les coffrages
Utilisation des coffrages préfabriqués

I – Classement des coffrages pour voiles.................................................. TBA521 -2


II – Morphologie des banches .................................................................... — 5
A. Structure et équipement des banches : les impératifs..................... — 5
B. Peau de coffrage.................................................................................. — 6
C. Conception des raidisseurs ................................................................ — 7
D. Dispositions particulières ................................................................... — 8
E. Mise en œuvre des banches ............................................................... — 10
F. Stabilisation des banches ................................................................... — 11
G. Risques de chute du personnel..........................................................
H. Décoffrage des banches .....................................................................
III – Contraintes propres à l’ouvrage et à l’exécution...............................



12
12
13
3
A. Respect des cotes ouvrage................................................................. — 15
B. Raccord à un mur déjà fait.................................................................. — 16
C. Présence d’angles et de saillies.......................................................... — 16
D. Voiles courbes ..................................................................................... — 18
E. Cages d’escalier et d’ascenseur ......................................................... — 19
F. Hauteur des voiles ............................................................................... — 20
G. Réalisation des pignons et des façades coulés en place ................. — 20
H. Conclusion ........................................................................................... — 22
IV – Coffrage de poteaux (utilisation de coffrages outils)........................ — 22
V – Transport et manutention du matériel de coffrage pour porteurs
verticaux ...................................................................................................... — 25

es coffrages outils sont des coffrages préfabriqués, en général de grandes


L dimensions, capables de nombreux réemplois, transportables sur d’autres
chantiers, et s’adaptant à l’ouvrage à réaliser par leur forme et leur dimension.
Cette famille de coffrages compte les coffrages traditionnels en bois, les cof-
frages manuportables assemblables en petits panneaux, en bois ou métal, les
coffrages de hauteur d’étage, en général métalliques, et les grimpants.
Outre les caractéristiques fonctionnelles et les exigences communes à tous
les coffrages, notamment celles portant sur la sécurité, les coffrages outils pré-
sentent des particularités d’assemblage et de réglables des banches, qui
influent grandement sur la qualité finale de l’ouvrage et nécessitent donc pré-
cision, rapidité, contrôles et mises à niveau. La mise en œuvre de ces coffrages
est donc délicate, il en est de même de leur stabilisation, au vent et lors des
phases de travail, et effectuée par ancrage, accrochage ou une manutention en
vis-à-vis. Suivant les types de réalisation, escaliers, angles, saillies, voiles
courbes, les impératifs et les contrôles sont différents.
Le choix de ce matériel de coffrage est bien sûr fonction des plans établis par
le bureau d’études, mais également des moyens de levage prévus et des
conditions d’accès du chantier, afin de pouvoir respecter les consignes liées à
la manutention de ces coffrages outils.
Parution : juin 2007

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LES COFFRAGES

Définition – Ce sont des coffrages préfabriqués, généralement • les coffrages de hauteur d’étage, banches métalliques ou
de grandes dimensions, que l’entreprise peut acheter ou louer : mixtes ;
• capables d’un grand nombre de réemplois ; • les coffrages spéciaux, coffrages perdus, voiles et poteaux de
• adaptés à l’ouvrage à construire par leur forme et leurs grande hauteur, grimpants, glissants.
dimensions ;
Banches en bois traditionnelles – Les banches tradition-
• réutilisables sur d’autres chantiers. nelles entièrement réalisées en bois sont encore parfois
Caractéristiques fonctionnelles – Outre les caractéristiques utilisées sur les petits chantiers, principalement lorsque le
techniques propres à tous les coffrages, le coffrage doit per- nombre de voiles à réaliser est trop faible pour justifier le
mettre : transport et la mise en œuvre sur le chantier de coffrages
outils (cf. Fig. 1). Les génératrices peuvent être disposées

3 • le stockage ou la mise en attente, tout en assurant sa stabilité ;


• les manutentions par un engin approprié (grue à tour, grue
indifféremment horizontalement ou verticalement. La peau de
coffrage peut être en planches rabotées si les exigences de
parement le permettent, mais le contreplaqué est générale-
automotrice…) ; ment préféré en raison de la rapidité de fixation sur les
• l’assemblage des éléments de coffrage entre eux ou la varia- génératrices et de la facilité qu’il en résulte pour le décof-
tion de leurs cotes, de façon à pouvoir obtenir les dimensions frage.
conformes aux cotes de l’ouvrage à réaliser ;
Le réglage d’aplomb et la stabilité de la banche sont obtenus
• le réglage de la position du coffrage à son emplacement en prévoyant des bois horizontaux fixés d’un côté sur les rai-
définitif ; disseurs verticaux et de l’autre sur un bastaing filant à l’arrière.
Des planches peuvent alors former une triangulation qui con-
• l’accès et la circulation des ouvriers ;
trevente l’ensemble. Dans le cas où les génératrices sont
• la protection et la sécurité de ceux-ci ; disposées verticalement, il est lors recommandé de prévoir un
troisième réseau afin de faciliter la fixation des contrevente-
• la fixation d’équipements, de réservations, de bâtis de portes ments par planches.
et mannequins divers ;
• éventuellement l’interchangeabilité de la peau de coffrage ; Coffrages manuportables – Les coffrages en petits panneaux
sont tous conçus pour être manuportables et donc de faible
• la possibilité d’adaptation à des emplois pour d’autres travaux. poids : le poids d’un panneau varie généralement de 20 à 40 kg.
Ces coffrages dispensent donc d’utiliser une grue ; les panneaux
Les manœuvres non mécanisées ne doivent pas demander étant acheminés à pied d’œuvre, leur montage peut se faire de
d’efforts trop importants de la part des ouvriers ni de positions manière entièrement autonome par la main-d’œuvre. Cette
acrobatiques. situation est souvent avantageuse en début de chantier lorsque
Enfin, l’utilisation du coffrage outil doit participer de la l’engin de levage n’est pas encore installé mais aussi donne de
recherche de rentabilité générale. Cette rentabilité particulière la souplesse dans les modes opératoires traditionnels.
du coffrage dépend essentiellement :
Les fabricants proposent soit des panneaux entièrement en
• de son amortissement ; bois, soit des panneaux à structure métallique et peau de
coffrage en contreplaqué. Dans le premier cas (cf. Fig. 2),
• de ses caractéristiques fonctionnelles et facilités de mise en les panneaux ont tous la même hauteur (0,50 m) et sont pro-
œuvre ; posés en longueurs de 1,00 m à 2,50 m par pas de 50 cm.
• de sa longévité ; Les efforts de poussée du béton sont repris par des ten-
deurs en fer chantournés à leurs extrémités, leur partie plate
• du nombre de réemplois successifs réalisés sur le même étant placée à chaque séparation de panneaux, et leurs
chantier ; extrémités étant accrochées à des clavettes métalliques ver-
ticales. Le temps de montage est assez réduit (de l’ordre de
• de sa plus ou moins grande adaptabilité aux ouvrages à exé-
0,20 h/m2).
cuter.
L’amortissement résulte du prix d’achat (ou éventuellement du Dans le deuxième cas (cf. Fig. 3) les panneaux ont en général
coût de location) et de l’importance plus ou moins grande des 0,90 m à 1,20 m de haut et les différentes largeurs des pan-
périodes d’utilisations par rapport aux durées des non-utilisations. neaux (30, 45, 60, 90 cm) permettent un assemblage aisé. La
jonction des panneaux se fait avec des clavettes avec broches
ou des pinces de jonction. Les profilés périphériques ont des
trous espacés régulièrement de sorte que tous les panneaux
I - CLASSEMENT DES COFFRAGES POUR VOILES peuvent être assemblés verticalement et horizontalement,
même s’ils sont décalés. Deux liaisons sont ainsi mises en
place pour chaque côté commun à deux panneaux. Chaque
Les familles de coffrage pour porteurs verticaux – Elles jonction est conçue pour résister aussi bien en compression
sont au nombre de quatre : qu’en traction. La peau de coffrage est protégée de tous les
• les coffrages traditionnels, réalisés en bois ; côtés par les profilés latéraux galvanisés et son remplacement
peut se faire à tout moment. Chaque panneau présente en ses
• les coffrages en petits panneaux assemblables entre eux, quatre coins un trou d’ancrage permettant de faire passer des
réalisés en bois ou métal, ou à structure mixte ; entretoises pour reprendre les poussées du béton.

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LES COFFRAGES

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Fig. 1 : Classement des coffrages pour voiles – Coffrage en bois (© ETI).

Fig. 2 : Classement des coffrages pour voiles – Coffrage en petits panneaux (Doc. Cofreco).

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LES COFFRAGES

La conception de ces panneaux les rend utilisables sur tous


les chantiers. Les possibilités d’ajustage sur place confèrent
un avantage important grâce au gain de temps obtenu. Ainsi,
l’assemblage des panneaux entre eux permet de constituer de
grandes plaques qui peuvent par la suite être soit manuten-
tionnées à la grue, soit désassemblées en cas d’absence
d’engin de levage. Des éléments complémentaires permettent
de stabiliser les coffrages, de disposer des vérins de réglage
et d’accrocher des planchers de travail avec échelles et garde-
corps.

Coffrages de hauteur d’étage – Ces banches (cf. Fig. 4)


constituent le matériel le plus utilisé sur les chantiers en raison
de la rapidité de mise en œuvre et de l’efficacité des réglages.
Ils sont soit entièrement métalliques, soit mixtes, c’est-à-dire
à ossature partielle ou totale en métal et à peau de coffrage
en contreplaqué. Toutefois, les modes opératoires doivent être
étudiés avec soin, notamment en ce qui concerne le choix des
reprises de bétonnage ainsi que la réalisation de certains
points particuliers de la construction tels que les jonctions et
3 angles.

Les coffrages à surface importante nécessitant un montage de


base particulier sont évidemment désavantagés s’ils sont fai-
blement réutilisés sur le même chantier car les opérations
nécessaires au montage et démontage occasionnent des frais
et des pertes de temps. Aussi les coffrages standard offrent
l’avantage suivant : une fois pour toute équipés, ils sont prêts
à l’utilisation et après être déchargés peuvent de suite être mis
Fig. 3 : Classement des coffrages pour voiles – Coffrage manuportable mixte en œuvre ; en revanche, ils nécessitent des engins de levage
(Doc. Hünnebeck). souvent importants.

Fig. 4 : Classement des coffrages pour voiles – Coffrage hauteur d’étage (Doc. Outinord).

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LES COFFRAGES

Coffrages grimpants – Ces coffrages sont autonomes : une


fois mis en œuvre à l’aide d’une grue, l’ensemble du coffrage
intérieur comme extérieur est suspendu à des étriers consoles
fixés sur le voile grâce à des tiges d’ancrage (cf. Fig. 5).
Des vérins hydrauliques lèvent l’ensemble. Un chariot de
déplacement permet de déplacer le coffrage en avant et en
arrière sur la console, sans intervention d’une grue. La sécu-
rité du travail est assurée grâce à un platelage établi sur la
console dans la partie supérieure mais aussi en partie basse.
Les platelages de plate-forme sont réutilisables d’un chantier
à l’autre.

À noter
Le coffrage grimpant peut également être conçu pour ne cof-
frer qu’une face et que cette face peut avoir une inclinaison
par rapport à la verticale (en fruit ou en surplomb).
Le coffrage glissant est une variante : le déplacement se fait
en continu, à raison de 0,50 m à 1,00 m à l’heure. Ce type de
coffrage trouve relativement peu d’utilisation en bâtiment ; il
sert principalement à réaliser les noyaux centraux en béton
3
des tours à ossature métallique.

II - MORPHOLOGIE DES BANCHES

A. Structure et équipement des banches :


les impératifs

Exigences – Il convient de distinguer :

• les exigences correspondant à la réalisation de l’ouvrage ;

• les exigences en équipement des banches ;

• les exigences de facilités de transport, montage et mise en


œuvre.

Le coffrage est conçu de manière à associer un support à un


moule dans lequel le béton sera coulé.

Caractéristiques du support – Le support assure l’ensemble


des servitudes du coffrage, c’est-à-dire :

• la stabilité et les réglages ;

• le poste de travail avec sa plate-forme de bétonnage et son


garde-corps ;

• les accès au poste de travail (échelles, crinoline…).

Chaque constructeur élabore une conception particulière ;


ainsi, les différents organes constituant le support peuvent être
inséparables de la structure même du moule ou surajoutés.
Mais si ces différents éléments constitutifs du support sont en
général métalliques, le moule peut être en métal ou en cons-
truction mixte, voire en plastique. Fig. 5 : Classement des coffrages pour voiles – Coffrage grimpant (Doc. Péri-système
ACS).
Il est mixte ou en métal si le nombre de réemplois est impor-
tant. La peau peut être en plastique pour obtenir un aspect de Les coffrages pour éléments verticaux : qualité des
parement particulier. réglages – En ce qui concerne ce type de coffrage, il convient
d’être particulièrement vigilant sur les défauts d’alignement
Tolérances de fabrication et géométriques – Il faut con- principalement occasionnés par les désaffleurs qui risquent
naître les tolérances de fabrication qui correspondent au type d’apparaître aux joints entre deux banches et la rectitude des
de parement tel qu’il est défini dans le cahier des charges et arêtes. Les défauts esthétiques peuvent être généralement
prescriptions techniques (CCTP). résolus en portant attention aux conditions de mise en œuvre
du béton (agents de démoulage, énergie et durée de vibration)
On rappelle qu’il faut distinguer les tolérances d’ordre géomé- et plus rarement aussi à la structure du coffrage (manque de
trique et d’ordre esthétique. rigidité de l’ossature).

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LES COFFRAGES

La qualité des réglages des coffrages influe sur la qualité L’ensemble de ces exigences est regroupé dans le tableau 1.
finale de l’ouvrage et de ses caractéristiques dimensionnelles.

Tab. 1 – Matériel de coffrage pour porteurs verticaux

Exigences Méthode Moyens

Exigences Méthode Moyens

Facilité de stockage et facilité de transport Réduire encombrement matériel Passerelle démontable ou repliable
Manutention Panneaux mis à plat Dispositifs de levage en tête (étriers, etc.)
Engin de levage (poids important au m2...)

Facilité de montage Modularité des éléments Composition de séries


Adaptation, possibilité de permutation de Dispositifs de liaisonnements entre banches Taquets de positionnement, éclisses
montage

3 Qualité parement d’ordre géométrique :


– planéité (d’ensemble et locale)
– Limiter les déformations peau de coffrage – Calcul écartement raidisseurs R1, R2 , R3
– Conception des liaisons – Couplage banches bout à bout
– défauts d’alignement

Qualité d’ordre esthétique Éviter les pertes de laitance Qualité des jonctions
Éviter les excès de vibration

Reprise des poussées du béton Reporter les poussées aux raidisseurs Tiges d’ancrage (« entretoises ») ou
principaux puis au sol Butonnage

Réglages à la mise en œuvre : – Positionnement « forcé » plutôt que sur trait – utilisation amorces z 50 à 60 mm (talonnette)
– positionnement – Visée lunette sur trait repère sur banche ou – Vérins de pieds – calages
– mise à niveau repère sur amorce – Réglage par jambe de force (« tire-
– mise d’aplomb – Contrôle au fil à plomb pousse »), ou ferme de stabilité, vérins, etc.

Stabilité au renversement – Force extérieure stabilisatrice Lest , accrochage sur dalle


– Manutention par deux, en vis à vis Portique de levage, palonnier

Accès et sécurité Échelle, crinoline Platelage + protection extérieure (garde-corps


Poste de travail (bétonnage) Fixation sur banche réglementaire)

Coffrages dans zones particulières : Plate-forme de travail Conception technologique :


Cages escaliers et ascenseurs – murs « Assurer les fonctions principales » :
périphériques protection contre les chutes, surface d’appui et – Platelage + protection extérieure
– Réception et support des banches support du matériel, adaptation à l’architecture, – Mise en œuvre intégrant la sécurité des
– Circulation du personnel résistance aux conditions climatiques (vent, opérateurs
– Exploitation du matériel etc.) – Hypothèse de calcul

Composition de l’assemblage du coffrage – Les différentes B. Peau de coffrage


caractéristiques techniques et fonctionnelles du coffrage
visées ci-dessus sont obtenues grâce à un assemblage Peau en tôle – Lorsque la peau est en tôle, elle est en général
composé en général : soudée ; on a alors une banche dite monolithique qui possède
une meilleure résistance générale mais où la peau ne peut pas
• d’une peau coffrante plus ou moins rigide dont la qualité con- être remplacée. Un retour à l’atelier s’impose donc en cas de
ditionne directement l’état de surface du béton ; détérioration. On considère qu’une épaisseur de 3 mm est un
minimum pour que la peau ne soit pas trop sensible aux chocs
• de raidisseurs qui limitent la déformation de cette peau ; (coups de marteau...) et trop rapidement détruite par la corro-
sion. À l’inverse, une tôle trop épaisse (6 mm et plus) entraîne
• d’une structure qui assure la stabilité de l’ensemble, limite la des investissements élevés, la nécessité de grues plus puis-
déformation des raidisseurs et concentre les forces exercées santes et le temps de main-d’œuvre ainsi que les difficultés
par la poussée du béton sur des appuis (tiges d’entretoises) ; de travail s’en trouvent augmentés d’autant.
Peau en contreplaqué – Dans le cas de contreplaqué, la fixa-
• d’équipements qui permettent les réglages, les assemblages tion peut être faite par vissage ou clouage ; dans le cas de
de coffrages entre eux, les manutentions et assurent l’accès et banche mixte, il est indispensable que le contreplaqué soit
la sécurité des ouvriers. bordé par un profilé métallique.

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LES COFFRAGES

C. Conception des raidisseurs talement, soit verticalement. Les efforts dus à la poussée du
béton frais sont équilibrés par des entretoises. La disposition
Banches à deux ou trois réseaux de raidisseurs (cf. Fig. 6) – verticale des poutres constituant les raidisseurs principaux
Les raidisseurs primaires qui soutiennent la peau de coffrage permet de leur faire également supporter les équipements (faci-
et en limitent la déformation peuvent être disposés soit horizon- lité avec l’utilisation de poutre en treillis tubulaire).

Fig. 6 : Structure de banches (© ETI).


3
Les profilés couramment employés sont soit des cornières des On peut remarquer que les réseaux de raidisseurs ne sont pas
U ou des UPN, soit des tôles pliées ou des treillis en tubes obligatoirement situés dans des plans différents
soudés, ou tout autre profilé offrant la plus grande inertie pos- « superposés » (comme le montre la figure 6) mais peuvent
sible. L’utilisation de poutrelles mixtes alu-bois permet de avoir des épaisseurs telles que leurs faces extérieures et inté-
réduire considérablement le poids du coffrage tout en assurant rieures soient dans le même plan (cf. Fig. 7).
une grande inertie aux raidisseurs.

Fig. 7 : Assemblage des panneaux (Doc. Péri-système SE).

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LES COFFRAGES

Cette dernière disposition est retenue par certains construc- La qualité du couplage doit être également assurée dans le
teurs car elle facilite le couplage des panneaux. cas où des rehausses de hauteur doivent être utilisées. C’est
le cas lorsque la hauteur de bétonnage est supérieure à la
Certains constructeurs adoptent une structure à trois nappes hauteur de banche standard.
de raidisseurs (cf. Fig. 6, cas b) qui assure à la fois le rôle de
réglage, de stabilité d’ensemble du coffrage et de support des Reprise des poussées dues au béton frais – Dans la pra-
équipements complémentaires. tique deux configurations différentes nécessitent deux
réponses distinctes :
Le calcul des raidisseurs primaires et secondaires se fait à
partir d’abaques donnant la poussée du béton en fonction de • Premier cas : le voile est coffré sur ses deux faces
la vitesse de coulée et de la température prévue au moment Les efforts résultant de la poussée du béton frais sur la peau de
du bétonnage. coffrage des banches en vis-à-vis peuvent être équilibrés par
mise en traction de tiges métalliques (« les entretoises ») qui
relient ces coffrages en passant à travers le béton. Ces entre-
toises sont constituées de tiges filetées à pas rapide et munies
D. Dispositions particulières de plaques de répartition et d’écrous à ailettes. Pour pouvoir re-
tirer ces tiges lors du décoffrage, elles passent à travers des tu-
Réservations pour ouvertures des portes et baies dans bes en plastique qui restent dans le béton, ou des cônes
les voiles – Il convient de prêter une attention particulière à récupérables (cf. Fig. 9).
la qualité d’exécution des ouvertures à réserver dans les voiles Comment disposer les entretoises ?

3 afin d’éviter des reprises toujours onéreuses et au résultat


parfois incertain. À cet effet, les éléments coffrant les pas-
sages et ouvertures dans les voiles font partie d’un matériel
Si la tige est placée directement entre les raidisseurs et prend
donc appui sur la peau de coffrage, l’armement des entretoises
donne lieu à des déformations de la peau de coffrage. Pour cette
que l’on peut acquérir chez des fabricants spécialisés : mieux raison, il est toujours nécessaire de rechercher des points d’an-
vaut utiliser des mannequins expressément conçus pour ce crage au droit des raidisseurs principaux, en des points fixés
rôle que de faire réaliser directement sur chantier des cof- préalablement. Plus généralement, les plaques d’appui des en-
frages de réservation insuffisamment rigides. Ces cadres tretoises sont disposées sur les raidisseurs les plus extérieurs.
peuvent servir à fixer les huisseries qui sont alors directement Le principe de transmission des efforts est donc le suivant :
incorporées au béton. Il est également possible de réserver
l’ouverture et de ne placer les huisseries qu’après le béton- – poussée du béton ⇒ peau de coffrage ;
nage. et
– peau de coffrage ⇒ raidisseurs primaires ;
Les dimensions de la réservation mais aussi l’équerrage et
parfait de ses faces sont les seuls garants de la qualité fina- – raidisseurs primaires ⇒ raidisseurs principaux ;
lement obtenue. Les cadres peuvent être rigides et fabriqués
et
aux dimensions des ouvertures mais les fabricants proposent
– raidisseurs principaux ⇒ entretoises.
des mannequins « réglables » très rigides que l’on peut avan-
tageusement utiliser et réutiliser un grand nombre de fois Toute modification apportée à la position de l’ancrage conduit
(cf. Fig. 8). l’utilisateur à adopter des solutions provisoires n’augmentant
pas la sécurité et nécessitant des percements dans la peau de
Le même soin doit être apporté à la mise en place des abouts coffrage.
assurant la fermeture des banches lorsqu’ils sont destinés à L’écartement des banches, qui donnera l’épaisseur du voile, est
coffrer les extrémités de voiles. assuré par la longueur des tubes d’écartement. Après position-
nement des banches, les entretoises sont passées à travers ces
Lorsque la peau de coffrage est en métal, le maintien des écarteurs puis bloquées au marteau grâce aux ailettes des
cadres est obtenu par des aimants. écrous. Parfois, les écarteurs ont une forme conique qui permet
de les retirer après décoffrage des banches. Les trous peuvent
Réalisation de l’alignement des banches – Chaque cons- alors être bouchés avec des cônes béton préfabriqués.
tructeur résout le couplage des banches bout à bout à sa On cherche à réduire au minimum le nombre de tiges d’ancrage
manière afin d’obtenir un alignement satisfaisant des faces traversant le béton ; on peut ainsi parfois placer les tiges supé-
coffrantes des banches (cf. Fig. 7). rieures au-dessus de la partie coulée.
Pour les banches constituées de petits panneaux en bois ma-
Ce couplage doit permettre : nuportable, il faut prévoir un système d’accrochage des ten-
deurs à chaque assise de panneaux, soit tous les cinquante
• le maintien efficace de la liaison des banches lors de la vibra- centimètres de hauteur (cf. Fig. 2).
tion au moment du coulage ;
• Deuxième cas : le voile est coulé contre une paroi déjà exis-
• un alignement qui satisfait aux tolérances de planéité locale tante
en évitant les désaffleurs ; C’est la cas du bétonnage d’un voile contre un mur mitoyen ou
d’un voile contre terre (voiles périphériques d’une tranchée
• une étanchéité aussi parfaite que possible au joint ; blindée…).
• la possibilité de manutentionner simultanément à la grue un Les efforts de poussée ne peuvent plus être équilibrés par mise
montage de plusieurs banches (train de banches) ; en traction de tiges métalliques puisqu’il n’existe pas dans ce
cas de coffrage en vis-à-vis.
• le montage des banches sans erreur, avec le minimum d’ef- La poussée du béton exerce un effort de renversement en
fort. même temps que de soulèvement sur le coffrage. Il faut repren-
dre les efforts soit en établissant un butonnage soit en dispo-
Le couplage est ainsi obtenu par des taquets de positionne- sant des consoles d’appui.
ment avec boulons d’assemblage, des éclisses d’alignement Le butonnage consiste à reporter les poussées sur un ouvrage
ou des clavettes. Le temps de montage est bien sûr d’autant apte à résister à ces efforts, grâce à des batteries d’étais hori-
plus réduit que ces différentes opérations sont simples à exé- zontales. La stabilité par consoles (cf. Fig. 10) nécessite soit de
cuter et avec le minimum de matériel. Le simple marteau de trouver un ancrage dans une partie déjà réalisée, soit à dispo-
boiseur constitue ainsi l’outil « idéal ». ser un lest sur chaque console pour éviter son soulèvement.

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TBA522

Les coffrages de dalles

I – Préparation du coffrage ......................................................................... TBA522 - 2


A. Comment concevoir un coffrage pour porteurs horizontaux.......... — 2
B. Analyse des contraintes...................................................................... — 3
C. Coffrage bois traditionnel ................................................................... — 4
D. Coffrage de dalle modulable, à éléments standard ......................... — 7
E. Coffrage de dalle reposant sur des consoles murales :
« table tiroir » ........................................................................................... — 11
F. Tables coffrantes (tables à cadres)..................................................... — 12
G. Platelages à poutrelles bois ...............................................................
II – Organisation du poste de coffrage ......................................................
A. Utilisation de prédalle.........................................................................



18
22
22
3
B. Les étaiements..................................................................................... — 22
C. Réalisation des poutres....................................................................... — 24

es coffrages pour porteurs horizontaux, ou dalles, sont conçus pour sup-


L porter non plus la poussée du béton mais son poids, additionnée de toutes
les charges d’exploitation correspondant au travail du personnel et au
matériel.
Dans le cas d’un coffrage en bois traditionnel, la peau de coffrage est en con-
treplaqué, soutenu par des séries de raidisseurs dont la portée est déterminée
par des abaques, le plan d’étaiement supporté par des étais télescopiques
réglables répond lui aussi à des critères. Mais, ce type de coffrage disparaît de
plus en plus au profit des coffrages de dalle modulable, légers et pratiques,
comprenant des éléments standards, des étais à fourche et des poutrelles prin-
cipales et transversales. L’utilisation de ces derniers rencontre toutefois des
limites notamment dans la réalisation de hauteur sous dalle importante. Le
choix peut être fait de reposer un platelage autoportant coffrant la dalle sur
des consoles murales fixées aux éléments porteurs verticaux. L’absence d’étais
au sol permet de disposer d’une aire de travail ou de stockage sous le coffrage.
Les tables coffrantes, construites sur mesure, permettent de couler des dalles
autoportantes qui s’affranchissent de poutrelles. Pour un amortissement
optimal, le nombre de travées identiques doit être important afin de multiplier
leur utilisation. Ainsi pour des travées de forme quelconque, mais aussi les
dalles hautes et épaisses, les platelages à poutrelles bois, constituées d’un
double réseau de poutrelles disposées orthogonalement ou en biais, restent la
solution la plus souple et la plus répandue de nos jours.
Parution : juin 2007

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LES COFFRAGES DE DALLES

I - PRÉPARATION DU COFFRAGE • plancher haut (PH) du rez-de-chaussée ;


• travées droites.
Les premières opérations à effectuer – Ce sont les Les détails de l’ouvrage (cf. Fig. 1) sont :
suivantes :
• une dalle pleine de « x « cm d’épaisseur ;
• analyser l’ouvrage à réaliser dans ses différentes parties ;
• une hauteur sous plancher : « y » m ;
• choisir la méthode la plus appropriée et déterminer les quan-
• planéité sous face : flèche maximale 1/300e ;
tités de matériel nécessaire.
• parement (se reporter au CCTP).
3 Le cas le plus courant est une structure à refends en banché
et une dalle pleine. Prendre la figure 1 et recenser les points spécifiques au
projet : bord libre, soffites, décalages de niveau, épaisseur de
Ouvrage à étudier – L’ouvrage est constitué ainsi qu’il suit : dalle par zone, cotes « ouvrage », hauteur d’étage par zone.

Fig. 1 : Plan de coffrage de l’étage courant – extrait partiel (© ETI).

A. Comment concevoir un coffrage pour porteurs Le plan peut alors être engendré par la droite (G) qui se
horizontaux déplace parallèlement à elle-même en restant assujettie à l’autre
droite (D) appelée « directrice ». Le même plan peut être
engendré par une génératrice (G) qui se déplace en s’appuyant
Fonctions principales du coffrage – Donner la forme sur deux directrices parallèles (D1) et (D2). Les dispositions
voulue : comment engendrer la surface à coffrer ? prévues sur la figure 18 de TBA 515 restent donc valables
en apportant les m odifications suivantes : les e ffo rts
Le système de référence est constitué par une génératrice (G) exercés sur les parois des coffrages correspondent au
et une droite (D) située dans un même plan (P). poids du béton (et non plus à sa poussée) et aux charges

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TBA522 - 2

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TBA522

LES COFFRAGES DE DALLES

d’exploitation correspondant au travail du personnel et de Quel que soit le type de coffrage utilisé, sa structure est basée
leur matériel et outillage nécessaire. Les raidisseurs pri- sur ce principe. Les coffrages pour porteurs horizontaux feront
maires placés sous la peau de coffrage sont donc espacés donc appel soit à un système à deux nappes de raidisseurs
régulièrement (cf. Fig. 2). pour les cas courants, soit un système à trois nappes réservé
aux dalles de grande épaisseur devant résister à des charges
importantes et plus économique à réaliser.

Fig. 2 : Engendrement d’une surface coffrante horizontale © ETI).

Autres fonctions – On peut citer les fonctions suivantes : B. Analyse des contraintes
• supporter le béton frais lors du coulage ainsi que le poids des
Contraintes « ouvrage » – Le tableau 1 recense les critères
exécutants et de leur matériel, sans déformations excessives :
qui permettent de satisfaire à la fois les exigences d’ordres
voir les tolérances acceptables (descriptif ouvrage) ;
techniques ainsi que les caractéristiques géométriques de
• permettre l’obtention d’une qualité de parement conforme au l’ouvrage à réaliser.
descriptif.

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LES COFFRAGES DE DALLES

(Suite)
Tab. 1 – Réalisation de l’ouvrage

À obtenir Méthode Référence Opération Exigences et moyens

Fond de dalle : Mise à niveau du plan


d'étaiement 3 Calepinage Formes plus ou moins
– horizontal Compensation sur plan général complexes
– décaissés ou 2e plan
– plan incliné Réglage file par file d’étais 4 Travail et circulation Le moins d’étais possible
sous plancher coffré
Dalle à « x » m de haut Réglage hauteur du plan
Épaisseur de dalle d'étaiement 5 Décoffrage Jeu au pourtour + prévoir des
Calcul des charges + choix des bandes de décoffrage
raidisseurs et étais (selon force Éviter bris et détériorations
portante) Maintenir un étaiement ponctuel
si nécessaire (risque de fluage)
Respect des cotes ouvrage Positionnement au sol du plan Minimiser le temps de main-
Forme des travées d’étaiement d’œuvre

3 Disposition des raidisseurs,


découpes de la peau 6 Remise en œuvre
sur nouvel
Minimiser le temps de main-
d’œuvre
Présence de retombées et Conception du mode opératoire emplacement
soffites (1 ou plusieurs plans
d’étaiement) 7 Réemploi Rechercher les facilités de
+ adéquation du matériel démontage (peau / raidisseurs)
Éviter les pertes occasionnées
Débords de dalle La structure du plan d’étaiement par les coupes de bois si les
permet un porte-à-faux travées sont différentes
Sinon : plate-forme de travail en
support de file d’étais de rive

Planéité de la sous-face Limiter les déformations : C. Coffrage bois traditionnel


calculer l’écartement maximal
des raidisseurs
Les différentes parties constituant un coffrage bois tradi-
Nature du parement Choix de la peau de coffrage tionnel – Un coffrage bois traditionnel (cf. Fig. 3) est constitué
(bois, contreplaqué CTBX, tôle de trois parties différentes visées sur la figure 2 b.
d’acier…) Il comporte donc :
Nombre de réutilisation Choix de la peau de coffrage – une peau de coffrage (1) en contreplaqué généralement de
+ Conditions de mise en œuvre qualité CTBX (cf. Tab. 3) ;
de l’étaiement et des raidisseurs – des raidisseurs primaires (2) et secondaires (3) pour soutenir
la peau de coffrage et limiter ses déformations. Traditionnelle-
Qualité du parement (aspect…) Étanchéité au bétonnage -
ment, les raidisseurs secondaires sont réalisés avec des
obturation par plâtre ou joint
poutrelles métalliques extensibles de préférence à des bois du
périphérique – agent de
commerce, afin de limiter les pertes à la suite des coupes.
démoulage
L’écartement des raidisseurs primaires est généralement donné
Reprise des charges – sécurité Conception et calcul du plan par un abaque spécifique de la peau de coffrage utilisée, les
d’étaiement deux variables étant l’épaisseur de la dalle et la flèche admis-
Étais de charge portante sible mentionnée dans le CCTP. De même, la portée des
admissible raidisseurs primaires et secondaires est déterminée grâce à des
abaques : abaque pour les chevrons ou pour des bastaings ;
– un plan d’étaiement constitué de bastaings (4) supportés par
des étais télescopiques (5) réglables en hauteur, leur espace-
Exigences propres à la mise en œuvre – Le tableau 2
ment étant déterminé de manière à ne pas dépasser la charge
dresse la liste des phases successives de la mise en œuvre
admissible pour chaque étai.
des coffrages de dalles ainsi que les exigences et moyens
afférents à chaque phase. Le fond de dalle horizontal est obtenu par mise à niveau du
plan d’étaiement.
Tab. 2 – Conditions de mise en œuvre
Les étais permettent tous un réglage et sont classés par série :

– la série standard 1 autorise des hauteurs variables de 1,75


Référence Opération Exigences et moyens à 3,10 m ;
– la série 2 de 2,00 à 3,35 m ;
– la série 5 de 2,30 à 4,10 m.
1 Transport - Le plus léger possible –
manutention manuportable ? Le réglage en hauteur se fait habituellement en se reportant
au trait de un mètre tracé sur les murs.
2 Montage – réglages Minimiser le temps de main-
Ainsi, pour obtenir un fond de dalle à 2,80 m, il convient de
divers d’œuvre
régler la sous-face des bastaings (4) à : 2,80 – 0,015 – 0,08
– 0,165. Soit à 2,54 m de hauteur.

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LES COFFRAGES DE DALLES

Fig. 3 : Coffrage de dalle traditionnel (© ETI).

Tab. 3 – Caractéristiques des contreplaqués pour coffrage – Poids des panneaux en daN

Surface des Épaisseurs en mm


Dimensions
panneaux
en mm 5 8 10 15 19 22 25
(en m2)
2 050 × 1 000 2,05 5 8 10 15,5 19,5 22,5 26
2 500 × 1 220 3,05 7,5 12 15 23 29 33,5 38

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LES COFFRAGES DE DALLES

(Suite)

Surface des Épaisseurs en mm


Dimensions
panneaux
en mm 5 8 10 15 19 22 25
(en m2)
2 500 × 1 530 3,83 9,5 15,5 19 29 36,5 42 48
2 600 × 1 500 3,90 10 15,5 19,5 29 37 43 49
3 000 × 1 500 4,50 11 18 22,5 34 43 49,5 56
3 050 × 1 530 4,67 11,5 18,5 23,5 35 44,5 51,5 58
3 100 × 1 530 4,75 12 19 24 35,5 45 52,5 59

Avantages et inconvénients du coffrage bois traditionnel – Tab. 5 – Conditions de mise en œuvre d’un coffrage traditionnel
Le coffrage traditionnel est de plus en plus abandonné car il
présente nombre d’inconvénients.

Les tableaux 4 et 5 permettent de dresser un bilan général des Référence Opération Exigences et moyens
conditions d’utilisation des coffrages bois traditionnels tant en

3 ce qui concerne leur aptitude à réaliser un ouvrage que leur


facilité plus ou moins grande à être mis en œuvre. 1 Transport -
manutention
Transport facile sur chantier
mais
Manutention de petits éléments,
Tab. 4 – Réalisation de l’ouvrage en coffrage traditionnel un par un, donc temps de main-
d’œuvre important
Coffrage en bois traditionnel 2 Montage – Etais instables lors du montage
À obtenir réglages divers Mise en place des éléments, un
Aptitude - adaptation
par un, donc temps de main-
Fond de dalle : Mise à niveau du plan d’œuvre important
– horizontal d'étaiement
3 Formes des La structure permet de coffrer
– décaissés Plan général ou plusieurs plans
travées - toutes les formes, au prix d’un
– plan incliné d'étaiement
Calepinage temps d’exécution important
Réglage file par file
4 Travail et Présence d’un nombre important
Dalle à « x » m de haut Réglage hauteur du plan circulation sous d’étais
Épaisseur de dalle d'étaiement plancher coffré
Choix des étais en fonction de la
hauteur et des charges 5 Décoffrage Démontage très lent
(contreplaqué cloué sur
Respect des cotes ouvrage Positionnement au sol du plan chevrons…)
Forme des travées d'étaiement Bois abîmés lors du décoffrage
Disposition des raidisseurs, Maintien d’un étaiement ponctuel
découpe des bois et de la peau très difficile à réaliser (bandes de
Présence de retombées et Un plan d'étaiement avec décoffrage peu pratiques à
soffites compensations de hauteur ou réaliser) ; le coffrage doit rester en
plusieurs plans (plan en sous- place le temps nécessaire au
face de poutres, plan en fond de durcissement
dalle.)« Le coffrage traditionnel 6 Remise en œuvre Impossibilité de manutentionner le
autorise tous les cas de figure » sur nouvel coffrage en raison du manque de
Débords de dalle Plate-forme de travail en étage emplacement rigidité de l’ensemble
Temps de main-d’œuvre
Planéité de la sous-face Calcul de l'écartement maximal quasiment identique à la première
des raidisseurs (abaque….) utilisation
Nature du parement Peau de coffrage (bois, 7 Réemploi Adaptation et remontage restent
contreplaqué CTBX) coûteux ! beaucoup de coupes de
bois lors de l'adaptation à de
Nombre de réutilisation Choix de la peau de coffrage + nouvelles travées
les conditions de mise en œuvre
et de démontage pénalisent le 8 Coût du coffrage - Temps unitaire important : 1,10 à
nombre de réemplois (découpes économie 1,30 h/m2
nombreuses…) + pertes de bois, chutes…
Qualité du parement (aspect…) Obturation par plâtre ou joint
périphérique - agent de Conclusion – Cette conception induit beaucoup de
démoulage désavantages : aussi le coffrage « traditionnel » disparaît pro-
gressivement des chantiers. Mais son intérêt réside en ce qu’il
Reprise des charges - sécurité Conception et calcul du plan permet de coffrer toutes les configurations. De plus, il est
d'étaiement valeur d’exemple et a constitué une référence pour la concep-
Étais de charge portante tion des coffrages de dalles plus récents.
admissible

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Calcul des coffrages


et des étaiements

1. Hypothèses de calcul ............................................................................. TBA523 - 2


I – Nature des efforts sollicitant les coffrages et leurs étaiements ......... — 2
II – Valeur des efforts .................................................................................. — 2
III – Limitation des déformations des faces coffrantes ............................ — 7
2. Caractéristiques mécaniques et dimensionnelles
des matériaux constitutifs des coffrages ........................................ — 8
I – Le contreplaqué...................................................................................... — 8
II – Le bois .................................................................................................... — 9
III – L’acier ....................................................................................................
IV – Les alliages légers ...............................................................................


13
14
3
3. Calcul des coffrages verticaux............................................................ — 22
I – Hypothèse sur les appuis de la paroi coffrante ................................... — 22
II – Sens des réseaux : conséquence sur les déformations ..................... — 23
III – Méthodologie de calcul d’un coffrage vertical ou incliné................. — 23
4. Calcul des coffrages horizontaux....................................................... — 26
I – Choix des éléments constitutifs d’un coffrage pour dalle .................. — 26
II – Méthodologie de calcul d’un coffrage de dalle .................................. — 26
5. Pratique du calcul à travers quelques exemples............................ — 31
I – Détermination des pressions et efforts de poussée
lors du bétonnage ....................................................................................... — 31
II – Calcul et choix des éléments constitutifs d’un coffrage de voile ...... — 34
III – Calcul et choix des éléments constitutifs d’un coffrage de dalle ..... — 39
Annexe 1 : Formulaire pratique ................................................................. — 44

es forces et efforts sollicitant les coffrages sont variés, variables ou perma-


L nents, réparties ou non. De nature statique, avec le poids des matériaux,
celui du béton fini, mais aussi dynamique, avec le personnel en mouvement, la
poussée hydrostatique du béton frais, les vibrations et les forces du vent, ils
demandent une étude approfondie au moment de la conception des coffrages.
Leur estimation théorique et chiffrée est obligatoire, les pressions et affaisse-
ments doivent être évalués, la prise en compte des tolérances effectuée, afin
de choisir structures et éléments de coffrage adaptés à ces sollicitations.
La connaissance des caractéristiques mécaniques et dimensionnelles des
matériaux constitutifs de ces ouvrages est donc incontournable. L’article pré-
sente ainsi un ensemble de paramètres (contraintes, épaisseurs, cisaillement,
limite élastique, portée admissible…) définissant le contreplaqué, le bois,
l’acier, les alliages légers, ainsi que les normes afférentes à leur utilisation. En
découlent en toute logique des hypothèses et méthodologies de calcul diffé-
rentes selon qu’il s’agit de coffrages verticaux ou horizontaux.
Des exemples concrets portant entre autres sur le choix d’éléments de cof-
frage voile et dalle, le calcul de l’étaiement et la détermination de portée de
raidisseurs, permettent au lecteur une mise en pratique complète.
Parution : juin 2007

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CALCUL DES COFFRAGES ET DES ÉTAIEMENTS

1 Hypothèses de calcul

I - NATURE DES EFFORTS SOLLICITANT LES COFFRAGES ET Sont considérées comme charges uniformément réparties :

3 LEURS ÉTAIEMENTS

Modalités d’application des efforts : charge statique ou


• les charges dues au personnel appelé à intervenir lors de la
mise en œuvre des coffrages, à la pose du ferraillage puis au
bétonnage proprement dit ;
dynamique – Toutes les charges qui agissent progressive-
• le matériel utilisé, notamment lors du bétonnage (accessoires,
ment sur leur support peuvent être considérées comme
règles, vibreur…) ;
statiques. Le poids des matériaux, le poids des coffrages, des
filières ou lisses, du béton fini à la cote prévue peuvent être • les charges appliquées dans le cas de précontrainte des élé-
considérés comme des charges statiques. C’est donc le cas ments (plaques d’abouts, vérins...).
la plupart du temps. Néanmoins, au cours de la phase de mise
en service, il apparaît fréquemment des charges dynamiques. Le stockage de matériaux (coffrages, armatures, palettes de
matériaux) ou de matériel (pose de la benne à béton) est
Le personnel en mouvement, le matériel au cours de la phase généralement considéré comme une charge locale. De même,
de déplacement ou lorsqu’il entre en action, le béton frais au le poids d’un homme peut s’exercer localement dans certaines
moment de la coulée, la vibration, constituent autant d’exem- conditions de mise en œuvre et la stabilité doit être examinée
ples de charges dynamiques. (effet de bascule).

Au regard de ces charges qui peuvent être considérées Enfin, des éléments préfabriqués sont parfois disposés dans
comme agissant instantanément, le support se comporte les coffrages avant coulage ; leur poids doit être évalué
différemment. exactement.
Parmi ces efforts, certains présentent des composantes hori-
L’étude en résistance des matériaux de la déformation d’une zontales qu’il s’agit de reprendre et de transmettre aux
poutre sous charge dynamique montre que si l’on considère éléments porteurs du gros œuvre.
un corps de poids P tombant sur cette poutre d’une hauteur
h, la déformation calculée sous charge instantanée est double La stabilité des coffrages et de leurs étaiements doit être
de la déformation sous une charge statique de même valeur. attentivement examinée.
La contrainte est alors elle-même double, en supposant que
le phénomène reste dans le domaine élastique. Lorsque la Les charges climatiques – Les forces horizontales et ascen-
hauteur de chute « h » augmente et devient grande par dantes dues au vent peuvent être cause de renversement
rapport à la déformation, il y a choc et la contrainte devient (banches en attente par exemple) et le matériel de coffrage
proportionnelle à l’énergie cinétique du corps P. doit être équipé en conséquence de dispositifs de sécurité.

Les charges permanentes – Ces charges regroupent :

• le poids des étaiements ; II - VALEUR DES EFFORTS

• le poids des filières et poutrelles supportant les coffrages ;


A. Estimation des charges permanentes
• le poids des éléments constitutifs tels que peau de coffrage,
raidisseurs primaires et secondaires, éventuellement raidis- Charges permanentes des coffrages – Le béton a une
seurs tertiaires ; densité de 2,4 ou 2,5 lorsqu’il est armé. Pour les coffrages réa-
lisés à partir des bois du commerce, les panneaux sont
• le poids du béton armé ou du béton banché. comptés généralement pour 40 à 45 daN/m2.

L’incidence du mode de manutention et de levage doit être On peut également évaluer les charges à partir des valeurs
évaluée ; les coffrages peuvent être ainsi soumis au cours des suivantes :
convoyages à des efforts normaux et de flexion.
• bois résineux : 600 daN/m3 ;
Les charges variables ou charges d’exploitation – Les
• contreplaqué CTBX : 0,6 N/m2 et par mm d’épaisseur ;
charges variables correspondent à l’ensemble des charges de
chantier. Certaines sont uniformément réparties, d’autres agis- • poutrelles bois 80 × 160 h : 5 daN/ml ;
sent au contraire ponctuellement, certaines sont spécifiques
au cas examiné. • poutrelles bois 80 × 240 h : 7 daN/ml.

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CALCUL DES COFFRAGES ET DES ÉTAIEMENTS

Charges permanentes des coffrages outils – Les coffrages 1. Les facteurs conditionnant la poussée du béton frais
outils peuvent être estimés pour :
Poussée hydrostatique – Coulé sous forme liquide ou plas-
• coffrages horizontaux traditionnels : 50 daN/m2 ; tique, le béton exerce une pression hydrostatique. Il est
possible de considérer le béton frais comme un liquide de
• coffrages horizontaux industriels : 70 daN/m2 ; densité 2,4 : la courbe de pression serait dans ce cas une
• coffrages verticaux traditionnels : 50 daN/m2 ; droite telle que la pression en tête serait nulle et la pression
en pied égale au produit de la hauteur par la masse volumique
• coffrages verticaux industriels : 90 daN/m2 à 120 (peau et rai- soit 2,4 t/m3 × hauteur :
disseurs métalliques) ;
pH = 2,4 × H
• plates-formes de travail traditionnelles : 70 daN/m2 ;
Cette hypothèse donnerait des résultats très défavorables
• plates-formes de travail industrielles : 100 daN/m2. puisque l’on obtiendrait une pression de 6 T/m2 à 2,50 m de
profondeur (cf. Fig. 1).
La masse volumique de l’acier est de 7 850 daN/m3 et celle
des alliages légers en aluminium 2 700 daN/m3.

B. Estimation des charges d’exploitation

Charges uniformément réparties – La norme NF EN 1004


de mai 2005 (Échafaudages roulants de service en éléments
3
préfabriqués – Matériaux, dimensions, charges de calcul et
exigences de sécurité - Indice de classement NF P 93-510)
prévoit une charge répartie entre 180 et 350 daN/m2.
Si le concepteur préfère prendre une valeur forfaitaire des
charges, l’INRS préconise une valeur forfaitaire de 200 daN/m2.
Charges locales – Le stockage de matériaux est estimé à
150 daN sur un carré de 0,50 m × 0,50 m.
Le poids des coffrages posés sur les plates-formes de travail
doit être évalué en tenant compte des conditions réelles de
mise en œuvre (banches autostables, banches lestées,
banches ancrées…).

C. Estimation des charges climatiques

Stabilité des banches vis-à-vis du vent – La réglementation


concernant la sécurité du travail sur les chantiers impose de
cesser tout travail et de protéger le matériel dès que la vitesse
du vent dépasse 85 km/h. En deçà, toute banche mise en
place doit demeurer stable.
Plusieurs dispositions peuvent être envisagées pour assurer
cette stabilité au vent :
– soit par un ancrage sur plot béton grâce à des étais rigides ;
Fig. 1 : Diagramme des pressions linéaires.
– soit par accrochage sur des ancrages disposés dans le
plancher ;
– soit grâce à une manutention en vis-à-vis, les banches Exprimé dans les unités internationales, la pression en kN/m2
demeurant en permanence reliées à un portique de levage. serait :

Généralement, et pour des banches métal, on admet les Pression pH 24 × H


valeurs suivantes : La hauteur H croissant, la pression en pied augmenterait
– coefficient de traînée : 1,75 ; linéairement, sans connaître de limite.
– pression du vent : 60 daN/m2 ; La poussée totale correspondante en kN s’exerçant sur la
– coefficient de glissement banche / sol : 0,50 ; paroi du coffrage serait égale à :
– coefficient de glissement d’un plot béton / sol : 0,65 ;
– poids au m2 : 90 à 120 daN/m2 selon le matériel utilisé. Poussée P = 1/2 × 24 H
24.H 2
H=
2
D. Hypothèses pratiques concernant la poussée
du béton Les phases de fluidité du béton – En fait, si l’on souhaite
analyser la manière dont la fluidité de la pâte constituant le
Concerne essentiellement les coffrages verticaux, c’est-à-dire béton évolue, il convient de distinguer trois phases : la pre-
les coffrages de poteaux et de voiles. Les efforts exercés sur mière phase correspond au déversement, la seconde au
les surfaces coffrant les rives de plancher sont un cas parti- serrage du béton et la phase finale correspondant à la prise
culier des coffrages verticaux. du béton :

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CALCUL DES COFFRAGES ET DES ÉTAIEMENTS

• le déversement du béton au moment du remplissage du cof-


frage exerce un effet de choc dont la force vive est absorbée en
partie par le coffrage lui-même et en partie par le béton déjà en
place ;

• lors du serrage du béton obtenu par vibration, le béton peut


être considéré comme un liquide en équilibre hydrostatique
dans la zone d’influence du vibreur ;

• la prise commence en fait à exercer ses effets dans la zone


plus basse dès que le vibreur en est retiré ; le béton devient
alors progressivement rigide.

Le comportement du béton comme un liquide en équilibre


hydrostatique ne concerne donc qu’une petite partie de la
hauteur du coffrage.

L’effet de voûte – À ce phénomène de poussée hydrostatique


peut venir s’ajouter un effet de voûte entre les parois du cof-
frage qui contribue encore à exercer un effort de poussée. Ce
3 phénomène ne se produit pas lorsque l’on procède à une
vibration externe du coffrage lorsque l’affaissement mesuré au
cône d’Abrams est inférieur à 75 mm.

Il convient donc de bien examiner l’influence des différents fac-


teurs qui exercent une influence sur la poussée résultante.

De nombreux essais ont permis de dégager les conclusions


suivantes :

• la pression exercée par le béton peut être considérée comme


une pression hydrostatique jusqu’à atteindre une valeur Fig. 2 : Diagramme des poussées.
maximale ;

• une fois cette valeur atteinte, le béton peut être considéré • Valeur de la poussée pour les coffrages de voiles :
comme étant en équilibre de butée et exerçant des efforts sur Pour les voiles, la pression « p » en kN/m2 est inférieure ou
les parois de l’ordre de 70 à 90 % de la pression maximale ; égale aux deux valeurs suivantes :
P ≤ 24 × H
• la pression décroît lorsque la température du matériau P ≤ a + b × V.
augmente ;
Le tableau 1 donne les valeurs de a et b en fonction de la tem-
pérature et de la vitesse de coulée.
• la pression décroît lorsque la vitesse de coulée diminue (vites-
se exprimée en m/heure) ;
Tab. 1 – Poussée du béton frais pour un voile
• plus l’affaissement obtenu au cône d’Abrams est important et
plus la pression exercée sur les coffrages est grande ;
Vitesse
• un excès d’adjuvant est défavorable si cet adjuvant joue un Température T °C
rôle de retardateur, et la pression peut alors tendre vers la pres- V < 2 m/h V > 2 m/h
sion hydrostatique ;
5° 20 + 12,5 V 41 + 2 V
• l’épaisseur du voile n’intervient pas dans le cas de faibles vi-
tesses de coulée (vitesse < 1 m/h) ni pour les fortes vitesses où
15° 20 + 10 V 36 + 2 V
le phénomène de début de prise devient prépondérant.

Le diagramme de poussée qui en résulte est donné ci-après 25° 20 + 8,5 V 33 + 2 V


(cf. Fig. 2).

• Valeur de la poussée pour les coffrages de rive de dalle :


2. Formules expérimentales et pratiques pour les voiles et
poteaux. Diagrammes de poussée Pour les coffrages de rives de dalle, la pression « p » en kN/m2
est égale à :
Formules de la Chambre syndicale des constructions P ≤ 24 × H + charge d’exploitation (de service).
en ciment armé et béton précontraint – Elle correspond
à la valeur de la poussée résultant d’essais réalisés par • Valeur de la poussée pour un poteau :
M. Adam. Pour les poteaux, la pression « p » en kN/m2 est inférieure ou
égale aux deux valeurs suivantes :
De nombreux essais ont été réalisés par Michel Adam sur des
murs banchés de 12 à 40 cm d’épaisseur et bétonnés à des P ≤ 24 × H ;
vitesses variables. P ≤ 150.

Ces essais confirment que la température et la vitesse de Autres formules expérimentales – D’autres formules sont
coulée sont les deux facteurs principaux pour la plupart des proposées par le Comité international du béton, résultant elles
cas couramment rencontrés sur les chantiers. aussi d’essais.

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CALCUL DES COFFRAGES ET DES ÉTAIEMENTS

Ces formules proposent de retenir comme valeur pour la pres- Lorsque le béton est déversé d’une hauteur de 2,00 m ou plus,
sion en kN/m2 la plus petite des valeurs correspondant : il convient d’ajouter à la pression calculée à partir du tableau
précédent une pression complémentaire de 10 kN/m2.
• à la pression hydrostatique (béton « liquide ») ;
Attention
• à la limite du durcissement ;
Le bétonnage à la goulotte peut être la cause d’une pression
• à l’effet de voûte et la pression ne dépasse jamais 150 soit : effective beaucoup pus grande dans la mesure où il introduit
le phénomène bien connu du tonneau de Pascal (cf. Fig. 3).
• P ≤ PH, PS et PA.

Ce dernier effet ne doit être pris en compte que lorsque


l’épaisseur « e » du mur est inférieure à 500 mm (cf. Tab. 2).

Tab. 2 – Pression exercée par le béton frais


sur des coffrages verticaux

Pression pH = 24 × H
hydrostatique et
pH < 150 kN/m2 Épaisseur
e > 500 mm
3
Épaisseur
Limite de 2)
e < 500 mm
durcissement Ps = (24 × V × K + 5)

Effet de voûte 3) Rien


pA = (3 × V + e / 10 + 15)

La deuxième formule comporte un terme « K » qui dépend de


l’affaissement obtenu au cône d’Abrams ainsi que de la tem-
pérature du béton (cf. Tab. 3).

Tab. 3 – Coefficient K

Température du béton en °C
Affaissement
(en mm)
5° 10° 15° 20° 25° 30°

25 1,45 1,10 0,80 0,60 0,45 0,35


Fig. 3 : Bétonnage à la goulotte (© ETI).
50 1,90 1,45 1,10 0,80 0,60 0,45
Diagramme représentatif de la pression – La figure 4 donne
75 2,35 1,80 1,350 1,00 0,75 0,55 directement la valeur de la pression, dispensant ainsi de cal-
culer les valeurs résultant des formules (1) – (2) – (3) données
100 2,75 2,10 1,60 1,15 0,90 0,65 dans le tableau 2.

Fig. 4 : Pression hydrostatique (© ETI).

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CALCUL DES COFFRAGES ET DES ÉTAIEMENTS

Dans la figure 5, l’épaisseur « e » du voile est donnée en mm, Le tableau 4 indique les limites du durcissement.
à chaque valeur de e correspond pour la vitesse de bétonnage
considérée une pression pA.

Fig. 5 : Effet de voûte (© ETI).

(Suite)
Tab. 4 – Limite de durcissement

Affaissement en mm
Affaissement en mm
Vitesse
Vitesse A = 25 A = 50 A = 75 A = 100
A = 25 A = 50 A = 75 A = 100 en m/h
en m/h
1 19 24 29 33
1 40 51 61 71
2 34 43 53 60
2 75 96 118 137 Température
Température 3 48 63 77 88
3 109 142 150 150 20°
5° 4 63 82 101 115
4 144 150 150 150
5 77 101 125 143
5 150 150 150 150
1 16 19 23 27
1 31 40 48 55
2 27 34 41 48
2 58 75 91 106 Température
Température 3 37 48 59 70
3 84 109 135 150 25°
10° 4 48 63 77 91
4 111 144 150 150
5 59 77 95 113
5 137 150 150 150

1 24 31 37 43 Valeurs pratiques – Certains auteurs préconisent une


approche beaucoup plus pragmatique, résultant d’un grand
2 43 58 70 82 nombre d’essais sur chantier. En effet, le diagramme de
Température poussée résultant des essais en laboratoire (cf. Fig. 2) est dif-
3 63 84 102 120 ficile à utiliser. La vibration restitue au béton toute sa fluidité
15°
4 82 111 135 150 sur la profondeur intéressée par l’action de l’aiguille. Aussi, ce
diagramme se déplace verticalement au fur et à mesure du
5 101 137 150 150 coulage, comme la poussée qui en résulte, située à environ
1,50 m à 2,00 m du niveau supérieur du béton. Le calcul d’un

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CALCUL DES COFFRAGES ET DES ÉTAIEMENTS

coffrage de grande hauteur serait ainsi difficile à entreprendre, La poussée totale est alors de :
les surfaces coffrantes étant soumises à des charges mobiles
2, 50
verticalement. 45 × = 60 kN
2
Ainsi, M. Ricouard (se reporter à l’ouvrage « Constructions en
et les réactions en tête et en pied sont de 20 kN et 40 kN.
béton : le coffrage » chez Eyrolles) propose de distinguer les
deux cas suivants (cf. Fig. 6) : • Pour les coulées lentes (murs épais) le coffrage doit être cal-
• Pour les coulées rapides (vitesse de l’ordre de 5 m vertical à culé à partir d’un diagramme de pression uniforme et une pres-
l’heure), le coffrage des voiles minces de 2,50 m de hauteur sion en pied maximale de 36 KN/m2 (cf. Fig. 6b).
(cas fréquent) doit être calculé à partir d’un diagramme de pres- La poussée totale est alors de :
sion triangulaire et une pression en pied maximale de 45 kN/m2 36 × 2,50 = 90 kN
(cf. Fig. 6a). et les réactions en tête et en pied sont de 45 kN.

Fig. 6 : Diagramme de poussée pratique (© ETI).

III - LIMITATION DES DÉFORMATIONS DES FACES Tab. 5 – Tolérance de planéité des parements
COFFRANTES
Cahier
CCTG
Tolérances fixées par les cahiers des charges – Les faces des prescriptions DTU 21 Planéité
Fascicule n° 65
coffrantes sont soumises soit aux efforts de poussée dus au techniques sous règle
Planéité sous règle de
béton frais (coffrages verticaux ou inclinés), soit au poids du « Planchers » de 2,00 m1)
2,00 m1)
béton (coffrages horizontaux). Dans les deux cas, les défor- A3 annexe
mations qu’elles subissent du fait de ces efforts doivent être
contenues dans des limites acceptables. Les tolérances pour Flèche limitée à 1/ Béton surfacé : Parements :
les différentes parties d’ouvrage fixent ces limites à ne pas 500 de la portée
dépasser et leurs valeurs dépendent des cahiers des charges – parement courant : – simples : 1/250 soit
auxquels le marché se réfère. 1/200 8 mm
– parement soigné : – fins : 1/500 soit 4 mm
Flèches admissibles – Pour les planchers, le tableau 5
1/300 – ouvragés : 1/500 soit
donne les flèches admissibles au regard du CPT, du DTU 21
(NF P 18-201 de mars 2004. Travaux de bâtiment - Exécution 4 mm
des travaux en béton - Cahier des clauses techniques) et du
1) La flèche est exprimée en fonction de la règle de 2 m.
CCTG.

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2 Caractéristiques mécaniques
et dimensionnelles des matériaux
constitutifs des coffrages

I - LE CONTREPLAQUÉ

Caractéristiques des panneaux – Les dimensions et épais-


seurs sont précisées dans le tableau 1.
Tab. 1 – Caractéristiques des panneaux

3 Poids des panneaux

Dimensions Épaisseurs des panneaux en mm


en cm Surface des
L×I panneaux en m2
10 15 19 22 25

205 × 100 2,05 10 15,50 19,50 22,50 26

250 × 122 3,05 15 23 29 33,50 38

250 × 153 3,83 19 29 36,50 42 48

260 × 150 3,90 19,50 29 37 43 49

300 × 150 4,50 22,50 34 43 49,50 56

305 × 153 4,67 23,50 35 44,50 51,50 58

310 × 153 4,75 24 35,50 45 52,60 59

Les épaisseurs de fabrication de 15 - 19 - 22 - 25 mm ont été Le CTB-X est apte au coffrage du béton et le CTB-O est réservé
obtenues grâce à un nombre important de plis, de 5 à 7, voire aux cas où le nombre de réemplois est beaucoup plus limité.
plus.
Les contraintes admissibles sont données au tableau 2.

Tab. 2 – Contraintes admissibles dans les contreplaqués

Contrainte admissible Cisaillement de la feuille


Cisaillement oblique Cisaillement du plan
Essence en compression et flexion parallèle ou
(30 à 60°) de collage
(en MPa) perpendiculaire au fil

Okoumé 13 2 3 0,80

Pin d’Orégon 15,50 3 0,80 0,80

Pin maritime 17 2,50 3 0,80

Hêtre 20 3 4 1

Bouleau 17 3 4 1

Makoré 20 3 4 1

Ozigo 17 2,50 3 0,80

Sipo 17 2,5 3 0,80

Peuplier 12 2 3 0,80

Limba 15 2 3 0,80

Do (Kéruing) 22 3 4 1

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Abaques d’utilisation des contreplaqués – Les fabricants De plus, on admet que les conditions d’utilisation des bois uti-
de contreplaqué ont établi des abaques permettant de déter- lisés en coffrage permettent d’estimer leur humidité à 22,5 %,
miner simplement l’écartement des raidisseurs primaires ce qui conduit à minorer, comme le montrent les tableaux 3,
supportant la peau de coffrage (cf. Fig. 1). 4 et 5, les contraintes admissibles de 0,85 pour la flexion et
0,70 en compression.
Les paramètres sont :
• la charge en daN/m2 appliquée au contreplaqué ; Au sol, sous les sabots d’appui des étais, on considère qu’une
humidité de 30 % est probable et l’on minore en conséquence
• la flèche admissible (1/100, 1/200, 1/300, 1/400) ; la contrainte admissible, soit 0,40 en compression. Lorsque le
sabot d’appui de l’étai repose sur du béton, on minore la con-
• le nombre d’appuis (deux ou quatre) ; trainte de compression sur le bois de 0,50.
• l’épaisseur choisie pour le contreplaqué.
Tab. 3 – Contraintes admissibles sur les bois en daN/cm2
Deux fuseaux de courbes permettent de distinguer les plaques pour les résineux et module de Young à 15 % d’humidité relative
appuyées sur quatre côtés (plaque carrée) des plaques sup-
portées par un seul cours de raidisseurs (plaques
« longues »). Pour les cas intermédiaires entre le carré et la Qualité des bois en
plaque longue, il est possible d’interpoler entre les deux classement visuel
valeurs trouvées pour l’écartement des appuis.
La distance entre appuis est la portée libre, c’est-à-dire la dis-
tance entre axes des supports, diminuée de deux fois la demi-
I II III 3
largeur des pièces utilisées comme appuis.
Contrainte Compression axiale 131 103 82
L’utilisation est simple : ainsi, pour une pression de 565 daN/m2,
une flèche maximale souhaitée de 1/300, et un contreplaqué de Traction axiale 152 87
15 mm d’épaisseur utilisé en plaque longue, les appuis doivent
être écartés de 36 cm entre nus soit de 42 cm d’axe à axe si Flexion statique 142 109 87
l’on utilise des chevrons de 60 × 80h mm comme raidisseurs.
Cisaillement 16 13 11
longitudinal
II - LE BOIS
Compression sur 27 22
Conformité aux normes – Le bois de construction fait l’objet appui
de normes. Nous rappelons les normes essentielles pour l’uti-
lisation du bois dans la construction : Traction transversale 9 7 0

• NF EN 1912 de juin 2005 « Bois de structure – classes de ré- Module Ef en flexion à 17,5 % 109 178 95 654 85 457
sistance – Affectation des classes visuelles et de essences – d’élasticité d’humidité
Indice de classement P 21-395 ».
• NF EN 336 de septembre 2003 « Bois de structure – Dimen- Ec en compression à 119 440 105 909 94 498
sions, écarts admissibles – Indice de classement P 21-351 ». 17,5 % d’humidité

• NF EN 384 d’août 2004 « Bois de structure – Détermination


des caractéristiques des propriétés mécaniques et de la masse
Tab. 4 – Réduction des contraintes en fonction de l’humidité
volumique – Indice de classement P 21-359 ».
Traditionnellement, on distingue trois catégories (classes 1, 2
et 3) : Humidité en % 15 17,50 20 22,50 25 30

• La classe 1 est choisie pour les platelages de plate-forme, Flexion 1,00 0,95 0,90 0,85 0,80 0,70
d’étaiement et d’échafaudages.
• La classe 2 pour la fabrication des coffrages. Traction axiale 1,00 0,95 0,90 0,85 0,80 0,70

Compression 1,00 0,90 0,80 0,70 0,60 0,40


A. Les avivés
Cisaillement 1,00 0,90 0,80 0,70 0,60 0,40
Caractéristiques dimensionnelles
Traction 1,00 0,90 0,80 0,70 0,60 0,40
Les caractéristiques dimensionnelles sont indiquées à la transversale
figure 2.
Caractéristiques mécaniques – Les caractéristiques varient
d’une essence à l’autre, et l’humidité favorise un fluage impor- Tab. 5 – Réduction des contraintes
tant qu’il convient de prendre en compte grâce à un coefficient en fonction de la hauteur de la section
réducteur appliqué à la contrainte admissible.
Pour un ouvrage provisoire tel que les coffrages, les règles Hauteur en mm 260 22 197 172 147 122 97
CB 71 (DTU P 21-701) de juin 1984 « Règles de calcul et de
conception des charpentes en bois – Indice de classement Coefficient de 0,85 0,91 0,93 0,97 1 1,07 1,13
P 21-701 » admettent un coefficient de correction de 1,1. contrainte

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CALCUL DES COFFRAGES ET DES ÉTAIEMENTS

Tableaux et abaques d’utilisation – À partir des efforts Chaque fabricant établit note de calcul et tableau ou abaque
exercés par le béton, il est possible de déterminer les con- en vue de favoriser et simplifier leur utilisation.
traintes dans les bois et de vérifier les flèches en utilisant la
figure 2 et le tableau 3. Néanmoins, on utilise pour plus de Poutrelles Doka – La poutrelle Doka H20 est une poutrelle
rapidité des abaques qui permettent de choisir les portées en I, à semelles en bois et âme pleine en lamellée-collée.
admissibles pour les différentes pièces composant le coffrage
(cf. Fig. 3, 4, 5, 6 et 7). Ses caractéristiques mécaniques sont les suivantes :

• poids : 5 daN/ml ;
B. Les poutrelles en bois • moment d’inertie : I : 4 650 cm4 ;

Conformité aux normes des poutrelles préfabriquées – • module d’inertie I/v : 465 cm3 ;
Plusieurs fabricants proposent des poutrelles préfabriquées en
bois pour coffrage. • moment fléchissant admissible M : 500 daN.m ;

Ces poutrelles en bois font l’objet de normes. Les normes • effort tranchant admissible T : 1 000 daN ;
essentielles sont les suivantes :
• module d’Young E : 100 000 daN/cm2.
• NF P 93-322 de décembre 1994 « Équipements de chantier –
Poutrelles industrialisées pour étaiement de coffrage – Indice À partir de ces valeurs on peut donc déterminer les répartitions
3 de classement P 93-322 ».
• NF EN 13337 de février 2003 « Poutrelles de coffrage préfa-
de poutrelles pour un coffrage de dalle, en utilisant les for-
mules classiques de résistance de matériaux qui donnent
moment de flexion, effort tranchant, contrainte de flexion et
briqués en bois – Exigences de classification et évaluations – flèche.
Indice de classement P 93-377 ».
Mais il est généralement plus rapide de consulter les tableaux
Nous donnons ci-après les caractéristiques de quelques pou- établis par le constructeur donnant directement les portées
trelles. D’autres composants existent sur le marché (SGB, admissibles ainsi que les écartements entre étais (cf. Tab. 6
Hussor, Cofreco), mais nous nous limitons à trois types de et 7).
poutrelles, Doka, Péri et Ricard, les plus fréquemment utilisés
actuellement sur les chantiers.
Tab. 6 – Répartition des poutrelles Doka H20 en plancher. Portée transversale

Charge totale Portée admissible des poutrelles transversales selon leur espacement en
Poids
G + Q y compris mètres
Épaisseur du béton
le poids
de la dalle en daN/m2
du coffrage et
l’effet dynamique
0,20 0,30 0,40 0,50 0,625 0,75 0,90 1,00

14 364 664 4,37 3,82 3,47 3,22 2,99 2,81 2,59 2,45

16 416 716 4,20 3,67 3,33 3,10 2,87 2,70 2,49 2,36

18 468 768 4,06 3,54 3,22 2,99 2,77 2,61 2,41 2,28

20 520 820 3,93 3,43 3,12 2,89 2,69 2,53 2,33 2,21

Tab. 7 – Répartition des poutrelles Doka H20 en plancher. Distance des étais

Épaisseur Distance entre étais en mètre en fonction de la distance entre les poutrelles principales
de la dalle
en cm 1,00 1,25 1,50 1,75 2,00 2,25 2,50 3,00 3,50

14 2,60 2,41 2,21 2,05 1,92 1,80 1,62 1,35 1,16

16 2,49 2,31 2,12 1,96 1,83 1,64 1,48 1,23 1,05

18 2,40 2,22 2,03 1,88 1,70 1,51 1,36 1,13 0,97

20 2,32 2,14 1,95 1,80 1,57 1,40 1,26 1,05 0,90

Poutrelles Péri – Le matériel de coffrage et d’étaiement de la pour un type de poutrelle en I en bois et âme en lamellé collé
société Péri est très fréquemment utilisé. Nous donnons donc (cf. Tab. 8 et 9).
les caractéristiques techniques fournies par ce constructeur

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Cycle de réalisation d’ouvrages


Rotation du matériel
par Pierre SERIN
Ingénieur enseignant

1. Généralités ............................................................................................. TBA 525v2 - 2


1.1 Planification.............................................................................................. — 2
1.2
1.3
1.4
Modes opératoires et moyens à mettre en œuvre................................
Cycle..........................................................................................................
Élaboration des documents d’exécution ...............................................



3
3
3
3
2. Modes opératoires et cycles ............................................................. — 4
2.1 Définitions ................................................................................................ — 4
2.2 Exemples .................................................................................................. — 4
3. Objectif d’une rotation de coffrage................................................ — 7
3.1 Gestion du matériel ................................................................................. — 7
3.2 Gestion de la main-d’œuvre ................................................................... — 8
4. Utilité d’une rotation de coffrage ................................................... — 9
4.1 Optimisation de la main-d’œuvre........................................................... — 10
4.2 Crédits d’heures (CH)............................................................................... — 10
4.3 Optimisation du matériel ........................................................................ — 11
5. Glossaire ................................................................................................. — 13

P our une entreprise ayant été adjudicataire du chantier de réalisation d’un


ouvrage, l’étape préliminaire au démarrage des travaux et durant la
période de préparation définie réglementairement est la phase d’études.
Pendant cette phase, l’étude ayant permis la soumission va être reprise et
l’entreprise va s’assurer que les conditions de réalisations sont biens prévues
(personnel, matériel, modes opératoires, ordonnancement, prévention) et
peuvent être réalisées.
L’emploi de méthodes d’ordonnancement (planification) doit permettre
d’avoir des courbes de main-d’œuvre lissées, des plannings d’utilisation du
matériel bien définis, des courbes de déboursés et des courbes de situations
précises où les marges de temps apparaissent. La prévention doit être intégrée
aux caractéristiques de l’ouvrage dès le début de l’étude ; elle doit être relative
au personnel, au matériel, au mode opératoire.
La formation du personnel à la sécurité n’est pas une option, mais une
obligation.
Des documents clairs et synthétiques doivent être élaborés pour permettre la
réalisation du travail journalier.
La recherche d’éléments contribuant à une bonne rotation du matériel et des
équipes doit être effectuée concernant notamment le cycle de travail, la spécia-
lisation des équipes, la restriction des gaspillages (attente de matériel, de
matériaux, imprécision des modes opératoires).
L’article détaille ensuite la recherche des meilleures rotations de matériel en
accord avec des solutions fiables.
La finalité de la réalisation est de respecter les besoins du client, de ne pas
dépasser les prévisions de dépenses et de faire un bénéfice, mais aussi de res-
Parution : mars 2017

pecter les cadences de production, les durées des cycles, d’optimiser le

Copyright © – Techniques de l’Ingénieur – Tous droits réservés TBA 525v2 – 1

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TBA525

CYCLE DE RÉALISATION D’OUVRAGES __________________________________________________________________________________________________

matériel, les compétences du personnel, de respecter les contraintes tech-


niques (résistances du béton, bétonnage, délais de séchage) qui sont à
déterminer pour faire baisser les coûts, sans oublier l’amortissement technique
du matériel qui est un facteur important dans la recherche des coûts.

1. Généralités – « matériel » pour avoir les disponibilités du matériel de l’entre-


prise au moment fixé ;
– « personnel » pour les questions de main-d’œuvre, d’équipes
disponibles formées ou à former avant leur intervention sur le
1.1 Planification site ;
– puis le service « comptabilité-finance » pour les déboursés et
1.1.1 Dossier d’exécution de travaux les situations.

3 L’entreprise vient d’être désignée adjudicataire d’un marché de


travaux. Après un moment de liesse, elle doit reprendre son dos-
sier de soumission et les pièces du marché pour préparer le dos-
Deux types de planning répondant à ces critères existent.
1) Le programme PERT (Programme Evaluation and Review
sier d’exécution des travaux. Ce dossier sera différent suivant la Technic [traduit en français par « pour éviter les retards tradition-
taille du chantier. nels »]) est mis au point aux États-Unis dans les années 1950 pour
l’envoi de la fusée Saturne sur la lune. Ce projet comportait 250
D’une manière générale, l’entreprise doit respecter envers le fournisseurs et 3 000 sous-traitants.
client :
– les délais d’exécution prévus dans la soumission ; Cette méthode a aussi été appelée « méthode critique d’évalua-
– les conditions contractuelles des travaux. tion et de contrôle de projet » ou « méthode du chemin critique ».
Elle ne s’intéresse qu’au début et à la fin de tâche ou « étape »
Mais elle doit aussi retravailler le processus de travaux de (exemple : « début de montage du moteur » et « fin de montage du
manière à ne pas dépasser les dépenses prévues et faire en sorte moteur »). C’est une méthode pour la maîtrise d’œuvre. Elle est
que le chantier dégage le bénéfice prévu dans le coefficient de aussi appelée « méthode potentiel-étape ».
chargement qui a été appliqué aux déboursés secs à la ligne
« aléas et bénéfices » dans ses documents internes. 2) Durant la même période en France, Bernard Roy, directeur de
la Sema (société d’études et de mathématiques appliquées) mettait
Si le chantier est peu important et non soumis à la coordination au point une méthode permettant d’arriver au chemin critique,
SPS, il n’y aura pas sur ce chantier de coordonnateur SPS, et les mais en s’intéressant non plus à l’étape, mais à la « tâche »
pièces à produire seront réduites. elle-même.
Si le chantier est important et soumis à la coordination sécu-
rité-protection de la santé, l’entreprise devra reprendre dans le Cette méthode appelée « potentiel-tâche » utilise trois sortes de
dossier de soumission son PPSPS (plan particulier de sécurité et contraintes entre les tâches :
de protection de la santé) établi avec le PGCSPS (plan général de 1) les contraintes potentielles, c’est-à-dire les contraintes de
coordination SPS) par le maître d’œuvre qui devra comprendre temps qui permettront de déterminer le chemin critique (temps
pour la sécurité et la santé de ses travailleurs et des travailleurs minimal pour réaliser toutes les tâches de l’opération) ;
des autres entreprises qui travailleront en même temps (coacti-
vité) les mesures de protection contre les risques propres de 2) les contraintes cumulatives permettant à partir du chemin cri-
l’entreprise, les risques qu’elle fait courir aux autres travailleurs tique d’établir :
(risques exportés) et les mesures contre les risques que les – le planning main-d’œuvre qui sera optimisé par lissage,
autres entreprises font courir à ses propres salariés (risques
importés) ; c’est le travail d’harmonisation des PPSPS. C’est le – le planning « matériel », pour l’utilisation des moyens de
coordonnateur SPS de réalisation qui recevra tous les PPSPS et levage, ou du matériel « tournant » comme les coffrages,
les harmonisera. – le planning « financier » en valorisant chaque tâche et en
Pour exécuter les travaux, l’entreprise devra commencer par tenant compte des marges pour commencer les tâches non cri-
faire un planning de travaux sur lequel figureront toutes les tiques.
tâches du processus (ou procédé général de construction) Les courbes obtenues sont soit en déboursés secs (courbe des
retenues, les dates de début et de fin de l’intervention figurant déboursés), soit en prix de vente (courbes des situations de tra-
dans la soumission, et correspondant au point de vue des vaux) ;
dépenses au bordereau de prix et à l’estimatif remis avec la
soumission. 3) les contraintes disjonctives qui empêchent une tâche d’être
réalisée avant une autre (exemple simple : mettre ses chaussures
avant ses chaussettes !).
1.1.2 Caractéristiques du planning
Ce planning devra comporter :
– toutes les tâches élémentaires qui seront effectuées, avec des
temps d’exécution les plus réalistes et détaillés possibles ; Remarque
– l’indication des liaisons entre les tâches, établies avec beau-
coup de rigueur ; La courbe des situations est très prisée des maîtres
– le respect des processus opératoires. d’ouvrage qui peuvent ainsi parfaire le règlement de l’opéra-
Ce planning sera établi avec les services : tion en fonction des situations de travaux prévues par l’entre-
– « méthode » de l’entreprise ; prise.

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60
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TBA525

___________________________________________________________________________________________________ CYCLE DE RÉALISATION D’OUVRAGES

Il faut donc déterminer le temps de chaque séquence constituant


Résumé le cycle ; la somme des durées des séquences donnera le temps du
L’utilisation de la méthode potentiel-tâches permet à l’entre- cycle.
prise, grâce aux données de chaque tâche : La méthode employée est le chronomesurage (ou la chronoana-
– de bâtir le chemin critique ; lyse) qui pourra être fait à partir d’une vidéo du poste de travail.
– d’éviter (si elle respecte le chemin critique) tout retard ou
de le corriger car elle peut le détecter à l’avance ;
– de « jouer » sur les marges de temps pour l’exécution des 1.4 Élaboration des documents
tâches non critiques pour réaliser certaines tâches critiques et
lisser le planning chronologique ; d’éxécution
– d’optimiser l’emploi du personnel, de lisser la courbe de
main-d’œuvre ; Il s’agit des documents de synthèse du travail de préparation.
– d’optimiser l’emploi du matériel habituel et des matériels Un exemplaire de tous ces documents devra être remis au respon-
spécifiques (par exemple les coffrages) ; sable des travaux sur le chantier qui peut être un conducteur ou un
– de gérer efficacement ses dépenses, le versement des ingénieur de travaux :
salaires, ses rentrées et ses investissements. – tout d’abord, le planning d’ordonnancement, réalisé de préfé-
rence en potentiel-tâches : il doit être accepté par le maître
d’œuvre (et le maître de l’ouvrage) ;
1.2 Modes opératoires et moyens
à mettre en œuvre
– il s’agit ensuite des plans de coffrage et de ferraillage des diffé-
rentes parties de l’ouvrage : un calendrier de fourniture de ces 3
plans par le bureau d’études doit être fait en fonction du planning
d’exécution. Il faut se souvenir d’un ratio : les plans doivent être
La reprise de la soumission pour préparer le dossier d’exécution terminés (et non « bâclés »), notamment avec les nomenclatures
peut être fait par le service exploitation ou le service chantier, mais des aciers, car une heure de dessinateur-projeteur peut représenter
il est préférable que la première préparation se fasse entre le ser- 15 h de travail pour l’équipe de ferrailleurs ; toute erreur est un
vice méthodes et le service travaux. gaspillage en temps et en matière important à éviter ;
– le service achat doit fournir la liste des principaux fournisseurs
1.2.1 Phase d’études en s’assurant, grâce au planning, qu’ils pourront assurer les livrai-
sons (en qualité, quantités, et à temps) ;
La phase d’études va donc consister à reprendre la liste des – le service du personnel doit donner la prévision d’affectation
tâches répétitives et à étudier les modes opératoires qui com- des personnels, d’exécution de l’entreprise, ou des intérimaires, ou
portent le personnel, le matériel et la matière. des embauchés. C’est un travail important car tout manque de per-
Il faut être vigilant et ne pas simplement vérifier les modes pré- sonnel sur les tâches du chemin critique entraîne automatique-
vus, mais voir comment les exécutants ont appliqué ceux-ci en les ment un retard du chantier qui se répercutera sur la date de
modifiant (quelque fois en mieux, souvent en moins bien) ; on est livraison.
face à un mode opératoire prévu et un mode opératoire réel. Ces Le conducteur de travaux doit avoir un planning le renseignant
tâches étant répétitives une perte de temps se répétera (ou suivant sur :
la méthode japonaise des 5 S : un gaspillage).
– les quantités d’ouvrage à réaliser, totales et partielles, suivant
Il faut donc vérifier si : le découpage du chantier ;
– le personnel disponible lors de la préétude l’est toujours et – les temps alloués pour chaque tâche ;
quelles sont ses capacités (voir les exploitations des fiches de – la répartition des équipes ;
poste) ; – le travail journalier indiqué sur le planning ;
– le matériel prévu est toujours dans l’entreprise, ou s’il a été – le planning de mise à disposition et d’utilisation du matériel ;
remplacé par un matériel plus performant (ou un autre type de – le plan de la base travaux qui doit être installée sur le site
matériel avec un nouveau mode opératoire) ; (bureaux, sanitaires, vestiaires, cantine, ateliers...) ;
– les cadences d’exécution du personnel de l’entreprise sont les – les pièces du marché.
mêmes ;
– l’exactitude des cycles et leur durée n’ont pas évoluées.
Exemple
Il faut noter tout cela pour les réunions de planification.
Aux États-Unis, le mode opératoire donné au chantier indique :
Il faut également vérifier les rotations de matériel avec leur
Tâche B (la tâche A étant l’amenée du garde-corps au lieu de
équipe d’accompagnement.
pose) : le Xe jour à X heures pose des garde-corps de terrasse :
2 ouvriers (compétences) pour une durée de X heures avec pour
matériels manuels, avec l’aide de la grue du moment Y au moment Z.
1.3 Cycle
Puis suivant la taille du chantier et des obligations SPS, le
Il faut se rappeler de la définition du mot « cycle » dans le BTP : conducteur de travaux doit avoir des renseignements sur :
« C’est une suite de séquence se renouvelant dans un ordre
immuable sans discontinuité, et qui revient périodiquement à l’état – le PGCSPS (plan général de coordination sécurité-protection de
initial ». la santé) du maître d’œuvre ;
– le PPSPS de l’entreprise (plan particulier de sécurité-protection
L’exemple le plus simple est la roue de vélo : lorsque le vélo
de la santé).
avance à vitesse constante, la buse de gonflement revient périodi-
quement à la verticale au contact de la roue avec le sol. La mesure Pour obtenir un bon résultat, il faut préparer le travail quotidien
du temps entre deux passages de la buse permet de déterminer la à faire sur le chantier.
vitesse d’avancement du vélo connaissant le diamètre de la roue. Les résultats du passage des prévisions à l’exécution doivent
Dans le BTP, c’est la rotation d’un coffrage, la préfabrication revenir du chantier au siège car c’est une source d’informations
d’une pièce moulée en béton (volée d’escalier), le temps pour le qui doit être exploitée par tous les services pour le compte
ferraillage d’un voile. d’exploitation du chantier et les soumissions futures.

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61
3

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TBA526

Cycle de réalisation d’ouvrages


Coffrage, bétonnage et décoffrage

par Pierre SERIN


Ingénieur enseignant

1.
1.1
Étude du dossier ....................................................................................
Méthode d’étude .......................................................................................
TBA 526 - 2
— 2
3
1.2 Plans et CCTP ............................................................................................ — 2
1.3 Identification des niveaux ........................................................................ — 2
1.4 Quantité d’ouvrages à réaliser................................................................. — 3
2. Étude de la rotation du matériel ....................................................... — 6
2.1 Cheminement des coffrages outils.......................................................... — 6
2.2 Matériel de sécurité .................................................................................. — 9
3. Cadence de production et durée du cycle ..................................... — 15
Détermination de la durée de cycle en fonction
3.1 du planning contractuel............................................................................ — 16
3.2 Relation entre la durée du cycle et le travail de l’engin de levage ....... — 17
3.3 Cadence d’avancement journalière ......................................................... — 18
4. Délais de décoffrage ............................................................................ — 18
4.1 Résistance du béton pour le décoffrage ................................................. — 18
4.2 Qualité du parement ................................................................................. — 20
5. Conclusion............................................................................................... — 20
6. Glossaire .................................................................................................. — 20
7. Sigles, notations et symboles............................................................ — 20
Pour en savoir plus ........................................................................................ Doc. TBA 526

L ’élaboration d’une rotation de coffrage donne lieu à des études


préliminaires.
L’une des méthodes consiste à présenter chaque étape dans sa généralité,
puis apporter des réponses sous forme d’exemples.
Après l’identification des niveaux de l’ouvrage, il sera procédé au métré des
voiles et planchers. L’étude du cheminement des coffrages permettra de faire
le choix entre une rotation ouverte ou fermée. La question du matériel sera
abordée du point de vue de la sécurité pour éviter tout incident ou accident.
Le rythme de production et la durée d’un cycle seront ensuite recherchés afin
de déduire la cadence d’avancement journalière ; cette information pourra
s’intégrer dans la bibliothèque de données de l’entreprise.
Enfin, il sera proposé des améliorations possibles.
Parution : mai 2017

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CYCLE DE RÉALISATION D’OUVRAGES __________________________________________________________________________________________________

1. Étude du dossier
Bâtiment A
1.1 Méthode d’étude Bâtiment B

La recherche d’une rotation de coffrage peut être entreprise


méthodiquement en parcourant un certain nombre d’étapes et en
dégageant, à l’issue de chacune, des réponses précises en fonction Figure 1 – Disposition des ouvrages à réaliser
de l’ouvrage à réaliser.
La méthode retenue consiste à présenter chaque étape dans sa
généralité, puis à apporter des réponses en fonction de la spécifi- 1.2.2 Descriptif
cité d’un projet concret (réalisation du gros œuvre de bâtiments
« traditionnels » à structure en béton armé et béton banché). L’ouvrage à réaliser se compose de deux bâtiments identiques A
et B non alignés séparés par un joint de retrait (figure 1).

Remarque Ces bâtiments comprenant sept niveaux, soit deux sous-sols, un


rez-de-chaussée et quatre étages ont les caractéristiques

3 Parallèlement au texte général, des passages reprennent


l’exemple, ses éléments caractéristiques et les réponses
apportées. Ces réponses constituent des solutions
suivantes :
– une hauteur d’étage de 2,5 m sous plancher ;
– des façades, refends et pignons en béton banché ;
« possibles » et non pas « la » solution car les conditions
propres à la réalisation de chaque projet influent sur les choix – des ouvertures dans les façades avec des allèges à 1,05 m du
possibles. Ainsi, la même entreprise étudiant le même projet plancher brut et des retombées sous plancher de 0,31 m
pourrait procéder légèrement différemment, en raison, par (figure 2) ;
exemple, du matériel disponible dans son parc à matériels à la – des planchers constitués d’une dalle pleine de 0,18 m d’épais-
date du chantier. Ces éléments de réalité ne peuvent être tous seur réalisée par une dalle de compression de 0,12 m sur des pré-
pris en compte dans la présente étude. dalles en béton armé de 0,06 m ;
– des balcons en béton armé préfabriqué.

1.2 Plans et CCTP


1.3 Identification des niveaux
1.2.1 Gros œuvre
Pour étudier la réalisation du gros œuvre, il faudra extraire du 1.3.1 Répartition des espaces
dossier de consultation les données nécessaires à l’établissement
de la structure, c’est-à-dire ici la rotation des coffrages, puisque la Il existe des différences dans la structure des niveaux à réaliser ;
structure sera faite en béton banché. ces différences sont dues à la conception du bâtiment et aux desti-
Les données nécessaires seront : nations variées des espaces :
– le nombre de bâtiments à réaliser ; – sous-sols : ce sont des espaces réservés aux parkings et aux
– les plans de coffrage des différents niveaux ; caves ; ils possèdent une structure particulière permettant un
– les coupes types sur ces niveaux ; espace libre maximum, grâce à une structure composée de voiles
– les demandes particulières figurant au descriptif. et poteaux ;

Étage courant
1,05 0,18 niveau 2

0,49 0,31

1,14
2,50
Étage courant
niveau 1
1,05

6,00 6,00

0,16 0,16 0,16

Figure 2 – Coupe transversale des bâtiments A et B (valeurs en mm)

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___________________________________________________________________________________________________ CYCLE DE RÉALISATION D’OUVRAGES

– rez-de-chaussée : c’est un espace où se trouvent le hall et Dans le cas où il y aurait une préfabrication foraine sur le chan-
l’accès ; il comportera également des magasins et des commerces tier, il faut faire apparaître la quantité de béton nécessaire pour les
variés, et éventuellement des logements ; prédalles.
– étages courants : ils ont une structure identique, mais :
• certains étages sont en retrait par rapport à la façade,
• le dernier niveau reçoit la toiture. 1.4.3 Objet du quantitatif

Toutes ces estimations pour le quantitatif sont une préparation


indispensable car elles vont permettre de déterminer le temps de
Remarque bétonnage et de pose, ce qui permettra d’établir le planning
main-d’œuvre ainsi que la composition des équipes. Les quantités
Il est donc nécessaire d’identifier les répétitions et les diffé- d’acier à ce niveau d’étude seront déterminées par un ratio de kilos
rences de chaque niveau avant de débuter l’étude de la rota- d’acier par mètre cube de béton. Il faudra ensuite s’assurer que les
tion des coffrages. quantités d’acier trouvées par le calcul sont en rapport avec les
ratios.
En résumé, le projet à réaliser comporte : Le plan de coffrage avec les cotes permet de connaître les
– deux sous-sols identiques avec une rampe d’accès de dimensions à retenir (figure 3) ; on a une répétition de structure
l’extérieur ;
– un rez-de-chaussée avec hall d’entrée, boutiques ou
logements ;
symétrique sur la partie droite à partir de la file « 6 » : ainsi, « 6 » –
« 7 » est identique à « 5 », etc. Ces planchers seront réalisés sur
des prédalles de 6 cm d’épaisseur comme prévu aux CCTP.
3
– quatre étages courants à l’identique (les façades sont sans
retrait et possèdent des balcons) ;
– une toiture-terrasse avec un acrotère. 1.4.4 Présentation des calculs quantitatif
« planchers »
À partir du rez-de-chaussée jusqu’à la toiture-terrasse, la struc-
ture peut être considérée comme identique. Les seules différences
rencontrées sont les dimensions des ouvertures dans les murs de Le quantitatif « planchers » doit répondre à quelques particulari-
refends et le mur de façade du rez-de-chaussée. tés. Il est préférable, pour simplifier le calcul lors de la rotation des
coffrages, de le présenter par travées, car, encore inconnus dans
cette phase de travail, les arrêts de bétonnage sont a priori réalisés
1.3.2 Cadre de l’étude au droit des appuis de plancher ; il faut donc faire un calcul précis.

Pour la rotation des coffrages, l’étude peut se résumer à la réali- Pour les dalles, il existe trois situations (figure 4) :
sation d’un étage courant des bâtiments A et B qui sont identiques.
– en position centrale (dalles 1) : les volumes sont comptabilisés
Des différences peuvent être rencontrées au niveau des halls des
d’axe à axe ;
bâtiments.
– en position de rive (dalles 2) ;
– en position d’angle (dalles 3) : le bétonnage doit être fait
1.4 Quantité d’ouvrages à réaliser jusqu’aux nus de la façade « a-b-b... » ou de pignon « a-r ».
Un quantitatif est ensuite établi pour chacun des niveaux afin de Il est donc nécessaire de calculer le volume des dalles « 1 » sur
connaître pour la suite de l’étude les différentes quantités de une largeur « d » et des dalles « 2 » sur une largeur « d’ »
tâches élémentaires correspondant au descriptif ; cela permet (figure 5).
d’obtenir un quantitatif par bâtiment et par niveau de voiles, de
planchers, et d’éléments préfabriqués qui seront construits dans la Dans le cas où le voile de pignon ou de façade est coulé sur
rotation. toute la hauteur « h », le volume du becquet servant au coffrage de
voile doit être déduit sur toute la hauteur « h2 », puisque faisant
partie de ces derniers. Les dimensions des travées sont ainsi modi-
1.4.1 Quantitatif « voile » fiées pour calculer les surfaces des prédalles (figure 5a ).
Ce quantitatif permet de connaître le linéaire des voiles et les
mètres carrés, étant entendu que 1 m2 de voile correspond à 2 m2 Le quantitatif « voiles » (tableau 1) a été établi en supposant que
de coffrage, donc de banche. certains voiles sont pris en dimension « hors œuvre » (HO) et
d’autres « dans œuvre » (DO) ; ainsi on évite de compter deux fois
Il est possible de calculer pour chaque jour : certaines parties comme les angles. Le quantitatif peut être rapide-
– le linéaire de voile à produire ; ment modifié si l’on part sur des dispositions différentes.
– le volume de béton vibré à mettre en œuvre après avoir déduit Les valeurs indiquées dans la colonne « surface brute béton »
de la quantité théorique toutes les ouvertures et réservations pré- représentent la surface de voile à réaliser ; il faut donc coffrer le
vues. double de cette surface sans parler des extrémités des arrêts de
banches.
1.4.2 Quantitatif « plancher » La colonne « surface nette » doit être utilisée pour calculer le
Ce quantitatif permet de connaître : cube de béton nécessaire au coulage de ces voiles. Les ouvertures
et les réservations ont donc été réduites des valeurs données dans
– les surfaces de plancher à coffrer ; la colonne précédente.
– les mètres carrés de prédalle à poser et à étayer ;
– le volume de béton pour les planchers avec prédalles et les Les parties hachurées sur le plan de coffrage (figure 3) corres-
planchers sans prédalle, après avoir déduit dans les deux cas les pondent à des éléments préfabriqués réalisés en usine et livrés sur
surfaces des trémies pour ascenseur, escalier et gaines tech- le chantier ; ils ne sont donc pas comptabilisés dans le quantitatif
niques... du tableau 1.

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CYCLE DE RÉALISATION D’OUVRAGES __________________________________________________________________________________________________

1 2 3 4 5

6 7
0,16
0,16
C
0,75
1,81
16,63. 1,23
3,40
0,79
5,20
6,00 0,15
16,63. 1,23
1,40

2,60 0,87 0,90 1,20 0,15


0,85 0,45 B
0,16

3 A
0,16
0,44
0,36 1,77
1,44
B’ B’
0,16
16,63
0,15 1,40 0,15
D

2,60 1,20 16 X 63.


D’

1,23
6,00
5,20
0,79
3,40
0,16 0,16 0,16 1,23 0,16
2,75 2,75 3,70 3,70 3,70
0,75
0,16

C’ 0,16

1,50 1,10 1,50 1,72 1,00 1,50 3,00


0,65 0,48 0,65 0,44

1’ 2’ 3’ 4’ 5’ 6’ 7’

Figure 3 – Plan de coffrage du bâtiment A

1 2 3 4

a b b
C

2
3 2

A
r 1
B’

Figure 4 – Découpage des dalles pour le quantitatif

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___________________________________________________________________________________________________ CYCLE DE RÉALISATION D’OUVRAGES

d’ d
Rive « coffrée » Rive à coffrer

Repos « r » Repos « r »

h2
h1

Voile en rive Voile en rive

a dalle en angle b dalle en rive c dalle centrale

Figure 5 – Disposition des dalles


3
Tableau 1 – Étude de rotation – Quantitatif « planchers »
Tranche 1
Bâtiment A
Épaisseur plancher 0,18
Niveau Étage courant
Épaisseur voiles 0,16
Épaisseur 0,06
Option Prédalles
Repos prédalles 0,02
« 1 » pour position centrale
Situation « 2 » pour position en rive
« 3 » pour position en angle
Dimensions axe Surface
Repérage Situation à axe coffrée Trémies Surface Surface Volume Déduire Volume
brute nette volume
trame 1, 2 ou 3 ou à déduire béton à couler
L I béton béton prédalle
prédalle
Zone gauche
1-2 3 2,91 6,16 16,85 18,66 18,66 3,358 1,011 2,347
2-3 2 6,16 2,91 16,85 18,16 18,16 3,269 1,011 2,257
3-4 2 5,36 3,86 19,60 21,00 21,00 3,78 1,176 2,604
1 1,85 0,80 1,48 1,48 1,48 0,266 0,089 0,178
Complément
1 1,85 0,20 0,37 0,37 0,37 0,067 0,022 0,044
4-5 2 5,36 3,86 19,60 21,00 21,00 3,78 1,176 2,604
Complément rive 0,15 0,027 0,027
1’-2’ 3 2,91 6,16 16,85 18,66 18,66 3,358 1,011 2,347
2’-3’ 2 6,16 2,91 16,85 18,16 18,16 3,269 1,011 2,257
3’-4’ 2 5,36 3,86 49,60 21,00 21,00 3,78 1,176 2,604
1 1,93 0,45 0,60 0,87 0,87 0,156 0,036 0,12
Complément
1 0,87 0,35 0,17 0,30 0,30 0,055 0,01 0,044
4’-5’ 2 5,36 3,86 19,60 21,00 21,00 3,78 1,176 2,604
Complément rive 0,14 0,025 0,025
B-B’ 1 5,79 1,60 8,39 9,26 9,26 1,668 0,503 1,164
Ensemble 156,81 169,92 30,638 9,408 21,226
5-6-5’-6’ 2 10,09 2,91 20,78 7,043 29,59 22,55 4,059 1,247 2,813

Zone droite idem 156,81 30,638 9,408 21,226


zone G
Total 334,40 65,335 20,063 45,265

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3

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Cycle de réalisation d’ouvrages


Arrêts et reprises de bétonnage

par Pierre SERIN


Ingénieur enseignant

1.
1.1
Contraintes techniques .......................................................................
Choix d’emplacements supportant les efforts minimaux .....................
TBA 527 - 2
— 2
3
1.2 Sens de bétonnage ................................................................................... — 2
2. Caractéristiques de l’ouvrage............................................................ — 2
2.1 Présence de maçonnerie .......................................................................... — 2
2.2 Utilisation d’éléments préfabriqués ........................................................ — 2
2.3 Réalisation des retombées de poutres et soffites .................................. — 3
2.4 Points particuliers ..................................................................................... — 6
3. Prise en compte du matériel .............................................................. — 7
3.1 Supports de l’étude................................................................................... — 7
3.2 Étude des différents cas ........................................................................... — 8
4. Bilan récapitulatif.................................................................................. — 20
4.1 Réalisation des voiles ............................................................................... — 20
4.2 Réalisation des planchers......................................................................... — 20
4.3 Matériel disponible ................................................................................... — 20
5. Conclusion............................................................................................... — 21
6. Glossaire .................................................................................................. — 21
Pour en savoir plus ........................................................................................ Doc. TBA 527

P our étudier la rotation de coffrage, il faut partir d’un point donné tel que le
début de la mise en place du coffrage d’un voile et suivre les étapes :
– installation d’une banche et des mannequins ;
– mise en place des armatures ;
– fermeture du coffrage par l’installation de la deuxième banche ;
– bétonnage ;
– début du décoffrage ;
– fin du décoffrage ;
Cela permet de revenir à la mise en place du coffrage sur un nouvel
emplacement ; ainsi il a été fait une opération totale.
Cette opération peut durer une journée, ce qui est le cas courant, la quantité
de voile à réaliser étant définie par rapport au planning et à l’équipe constituée
pour qu’elle ne soit ni sous-employée, ni sur employée.
Il y a alors une rotation par jour. Cependant, pour d’autres éléments tels que
les volées d’escaliers pour lesquelles on utilise un béton étuvé, il est possible
dans le même moule de réaliser deux volées par jour. La rotation journalière
comporte donc la fabrication de deux éléments ; à l’opposé, pour une poutre
préfabriquée précontrainte par câbles, la mise en place du coffrage, du ferrail-
lage et du bétonnage mettra plus d’une journée et la rotation se déroulera sur
plusieurs jours, car il faut attendre que le béton ait une certaine résistance
pour la mise en tension de la précontrainte.
Parution : juin 2017

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69
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TBA527

CYCLE DE RÉALISATION D’OUVRAGES __________________________________________________________________________________________________

Concernant les voiles en béton, il a été déterminé une quantité journalière à


réaliser. Le cycle comporte donc une seule rotation à faire par jour. À l’extré-
mité de la banche, il sera nécessaire de faire un arrêt de bétonnage pour
pouvoir le reprendre à la rotation suivante. Pour cette reprise, des aciers
dépasseront du « coffrage de reprise » constitué la plupart du temps de métal
déployé. Cet arrêt de bétonnage doit être mûrement réfléchi car c’est un
élément essentiel pour la qualité du travail à obtenir : il peut jouer sur la stabi-
lité du voile. Il faut donc bien mesurer les conséquences du choix de l’arrêt de
bétonnage. Ce dernier est fonction des caractéristiques de l’ouvrage à obtenir,
du matériel utilisé par l’entreprise, des contraintes techniques que doit res-
pecter le béton, des obligations définies au CCTP.

3 1. Contraintes techniques Sens du bétonnage

1.1 Choix d’emplacements supportant


les efforts minimaux
De manière générale, les arrêts de bétonnage lors de la réalisa-
tion des voiles ne créent pas de problèmes techniques importants.
Il faut cependant prévoir des aciers de reprise (ou aciers de cou-
ture) de longueur de scellement suffisante pour assurer un bon
scellement dans le béton à gauche et à droite de la reprise. a choix incorrect
Pour les éléments qui vont être sollicités par un fléchissement
(par exemple plancher ou poutre) il est nécessaire de déterminer
Sens du bétonnage
les emplacements de reprise de façon à les disposer au droit des
sections où les efforts fléchissant seront minimums, et suivant des
surfaces qui ne supportent pas d’effort de traction.
Il en résulte que les surfaces de reprise seront disposées dans
les sections voisines des appuis, la pente de ces surfaces sera incli-
née et située près des appuis à l’endroit où les moments de flexion
sont minimums et les efforts tranchants maximums.

1.2 Sens de bétonnage


b choix correct
Le sens de bétonnage est très important ; ainsi, si l’arrêt de
bétonnage intervient avant un point d’appui (figure 1a ), le coffrage
Figure 1 – Choix de reprise de bétonnage dans les éléments fléchés
sous le poids du béton subira une légère déformation ; la pente de
l’arrêt de bétonnage sera telle qu’au second bétonnage, les aciers
travailleront à la traction provoquant un défaut d’horizontalité à la
partie inférieure de la dalle. 2.1 Présence de maçonnerie
À l’inverse, si l’arrêt de béton est situé après un point d’appui Dans le cas où les murs et les allèges seraient réalisés en
(figure 1b ), le béton de reprise s’appuiera sur la dalle déjà coulée maçonnerie et non en béton banché, leur exécution pourrait être
qui est stable, et la sous-face de la dalle sera parfaitement horizon- différente dans le temps. Il y aurait ainsi des marges de manœuvre
tale. rendant l’organisation du planning plus souple.

2.2 Utilisation d’éléments préfabriqués


2. Caractéristiques Dans le cas où l’entreprise aurait prévu des éléments préfabriqués
de l’ouvrage (panneaux, escaliers, balcons, gaines techniques, allèges...), le tra-
vail des équipes chargées de la réalisation pourrait être décalé. La
question à laquelle il faut répondre est la suivante : la pose de ces
D’autres obligations interviennent également sur l’emplacement préfabriqués doit-elle intervenir avant ou après la réalisation des
des reprises (ou des arrêts) de bétonnage : la structure porteuse du éléments coulés en place ? Les réponses dépendent de :
bâtiment et sa conception. Il est donc nécessaire, pour répondre à – l’étude détaillée du mode opératoire qui a été faite avant de
ces obligations, d’étudier les différents éléments composant débuter la recherche sur une rotation des coffrages ;
l’ouvrage et leur liaison (entre eux et avec la structure). – la conception des liaisons entre les éléments.

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70
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2.3 Réalisation des retombées est de mettre sur des étais des poutres préfabriquées jusqu’au
niveau inférieur de la dalle et de couler ensuite un béton de deu-
de poutres et soffites xième phase.
Les structures doivent être traitées suivant leur type. Ainsi, une La solution « tout coulé en place » nécessite un étaiement parti-
structure du type « poteaux-poutres-dalle » sera traitée différem- culier pour les poutres. Ce dernier sera constitué de tours sur les-
ment d’une structure « voiles-façades-refends ». Une descente de quels reposeront sur un platelage sécurisé les fonds de poutres et
charge importante sur une structure « poteaux-poutres » va entraî- les deux joues latérales ; les poutres seront coulées jusqu’au
ner une forte charge au rez-de-chaussée où le maître d’ouvrage niveau inférieur de la dalle, les joues seront enlevées le lendemain,
souhaite un volume dégagé grâce à des poutres de grande lon- mais l’étaiement devra rester de 15 à 25 jours pour que le béton
gueur et donc à forte retombée sous plafond. L’entreprise, afin de atteigne une résistance suffisante, à moins que le coffrage de la
respecter ses délais et de faciliter la réalisation de la structure, se dalle puisse reposer à ses extrémités sur les passerelles au niveau
dirigera vers la préfabrication extérieure des poutres, si besoin est supérieur des joues de moules et en travée sur des sapines ou des
en béton précontraint. Cela simplifiera les plans d’étaiement, mais files d’étais, au besoin avec des trépieds (figure 3, solution 2). Le
une grue de forte capacité de levage devra être employée. bétonnage est ainsi effectué en deux phases :
Les retombées de poutres ne sont pas toujours identiques
(figure 2 : « 1 » « 2 » « 3 »). La solution « a » avec un plan d’étaie- – première phase : bétonnage de la retombée de la poutre ;
ment général au niveau de la retombée la plus basse n’est pas – deuxième phase : bétonnage de la dalle sur des tables préfa-
satisfaisante, car elle mobilise beaucoup de matériel ; la solution briquées disposées entre les retombées de poutres.
3

1 2 3

Structure « poutres-poteaux » – Coupe verticale


Béton de 2e phase

Béton de 1re phase

r
Détail retombées « r »

Retombées préfabriquées

Figure 2 – Coupe sur retombée

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3 Phase 1
La retombée de poutre
est bétonnée en 1re phase
Phase 2
Des tables préfabriquées sont disposées
entre les retombées de poutres

Solution 1 : coulage en deux phases

Solution 2 : coulage « poutre-dalle » en une seule phase

– Table de coffrage mobile pour poutre de rive intégrée et dalle en console de saillie
– Table de coffrage avec coffrage latéral de poutre intégré

Figure 3 – Couplage en place des poutres

Ainsi, les solutions décrites présentent toutes des Ces inconvénients, qui sont des contraintes de temps et d’argent
inconvénients : (étaiement, coffrage, décoffrage), orientent les entreprises vers des
solutions utilisant des éléments préfabriqués pour les poutres avec
– un matériel particulier est nécessaire pour la mise en œuvre ; retombées.
Les avantages que l’on peut tirer de la préfabrication sont des
– les poutres coulées en place nécessitent un temps de séchage
gains de :
important, immobilisant les coffrages de fond de poutres et
sapines. – temps : la préfabrication pouvant commencer avant la réalisa-
tion du gros œuvre de l’ouvrage en question ;
Pour remédier à ce dernier inconvénient, il est possible de décof- – matériel : les retombées de poutres peuvent être étayées avec
frer les joues des poutres coulées en place et de remplacer les de simples étais à trépieds ;
sapines par des étais comportant une petite partie de coffrage de – rotation des coffrages : le fond et les joues sont posés à même
fond de poutre, évitant ainsi d’immobiliser les fonds de poutres ; le sol, leur structure est donc plus simple ;
mais l’étude particulière de ces parties devra avoir été faite avec – pose au niveau des prédalles : la précision des arêtes des
l’emploi de coffrages spéciaux. retombées permet aux prédalles de reposer directement dessus.

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Cas particulier

Les poutres de rive permettent un bétonnage particulier en – et une table de coffrage entre poutres avec coffrage latéral
une phase. intérieur de la poutre de rive.
Une poutre préfabriquée bétonnée sur la hauteur de la retom- Il est possible alors de tout couler en une fois. Le lendemain, il
bée est posée sur des étais sur la première file de poutres paral- faut laisser les étais des dalles avec une bande de coffrage, enle-
lèles à la poutre de rive. ver les joues des poutres et attendre 15 à 27 jours avant d’enle-
Entre la poutre de rive et la première poutre parallèle, se ver tous les éléments restants.
trouve une table coffrant pour la dalle. Cette solution est souvent employée, mais onéreuse car le
Une sapine, qui est disposée sous la poutre de rive, porte le matériel reste bloqué pendant 1 à 2 semaines (toutefois, il est
coffrage de cette poutre mais aussi celui de la dalle en encorbel- aussi possible d’étayer les poutres et d’enlever les sapines).
lement. Le bétonnage comportera : Poutres et dalles seront étayées mais les coffrages seront récu-
– la poutre de rive ; pérés pour une nouvelle rotation.
– la dalle jusqu’à la première file de poutre et la dalle sur la Dans le cas où la hauteur de retombée n’est pas trop impor-
poutre préfabriquée. tante, il est possible d’utiliser des tables de coffrage pouvant cof-
La solution 2 est donc un bétonnage « poutre et dalle » en une frer en même temps la retombée des poutres, à la condition que
seule phase grâce à :
– une table de coffrage mobile pour poutre de rive intégrée
(fond de poutre et joue extérieure) ;
ces coffrages aient un fruit permettant le décoffrage par gravité,
décoffrage pouvant être aidé par des buses alimentées en air
comprimé et une descente de la table de 5 à 6 cm (figure 4).
3

Faible encombrement des carcans


plus autoporteur : travail en sécurité Sécurité intégrée

Autoporteur platelage normalisé

Fiabilité
d’un composite lamellaire

a poutre coulée en place

(1) Installations des sapines autoporteuses (2) Mise en place du ferraillage (3) Coffrage et serrage des vérins
et du fond des poutres

(4) Décoffrage des joues (le matériel est immédiatement (5) Enlèvement des sapines et du fond des poutres (le matériel
disponible pour la rotation suivante) est immédiatement disponible pour la rotation suivante)

b mise en œuvre

Figure 4 – Réalisation des retombées et soffites

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3

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Cycle de réalisation d’ouvrages


Documents et plans de synthèse

par Pierre SERIN


Ingénieur, enseignant

1. Découpage journalier .......................................................................... TBA 528 - 2


1.1
1.2
Hiérarchisation des contraintes ..............................................................
Descriptif de l’ouvrage.............................................................................


2
2
3
1.3 Reprises de bétonnage ............................................................................ — 2
1.4 Voiles......................................................................................................... — 3
1.5 Organisation du travail ............................................................................ — 4
2. Moyens nécessaires pour le découpage journalier..................... — 7
2.1 Matériel ..................................................................................................... — 7
2.1.1 Nomenclature du matériel ............................................................ — 7
2.1.2 Matériel de sécurité ....................................................................... — 11
2.2 Main-d’œuvre ........................................................................................... — 14
2.2.1 Détermination de l’effectif............................................................. — 14
2.2.2 Calcul de l’effectif........................................................................... — 16
2.2.3 Diagramme de charge de la main-d’œuvre................................. — 19
2.3 Engin de levage........................................................................................ — 22
3. Conclusion.............................................................................................. — 26
4. Glossaire ................................................................................................. — 26
Pour en savoir plus ....................................................................................... Doc. TBA 528

L ’étude des cycles de bétonnage comporte les rotations des coffrages,


pièces maîtresses du gros œuvre d’un bâtiment en béton banché.
Seront traités en partant de la description de l’ouvrage, la hiérarchie des
contraintes à respecter, le nombre et l’effectif des équipes (équipe
« planchers », équipe « voiles », équipe « préfabrication »), leur organisation en
coactivité pour le travail courant et pour tous les points particuliers (voiles
pignons, cages d’escalier et ascenseur...), ainsi que le plan de charge du maté-
riel (PPSPS de chaque entreprise).
La sécurité devra être intégrée à chaque action. Les résultats de cette étude
seront consignés sur des documents et plans de synthèse mis à la disposition
de tous les acteurs de la construction et constitueront le « carnet de route »,
épine dorsale de la réalisation du gros œuvre.
Parution : septembre 2017

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CYCLE DE RÉALISATION D’OUVRAGES __________________________________________________________________________________________________

1. Découpage journalier 1.2 Descriptif de l’ouvrage


L’ouvrage à réaliser comprend deux bâtiments identiques A et B
séparés par un joint de retrait (figure 1) et dont les caractéristiques
1.1 Hiérarchisation des contraintes sont les suivantes :
– les ouvrages comportent quatre niveaux et deux sous-sols ;
Durant la réalisation d’un ouvrage, un certain nombre de – une hauteur d’étage de 2,50 m sous plancher ;
contraintes sont rencontrées [TBA 527]. Il est donc nécessaire, – des façades, refends et pignons en béton banché ;
pour faire une réalisation correcte, d’optimiser l’ensemble de ces – des ouvertures dans les façades avec des allèges de hauteur
contraintes en découpant l’ouvrage en cycles, eux-mêmes décou- de 1,05 m et des retombées sous plancher de 0,31 m ;
pés en journées. Le résultat obtenu sera vérifié selon une hiérar- – les planchers en dalle pleine de 0,18 m d’épaisseur réalisés par
chisation des contraintes : chaque contrainte va avoir une priorité une dalle de compression de 0,12 m d’épaisseur sur une prédalle
dans la réalisation de l’ouvrage. Parmi celles-ci figurent : en béton armé de 0,06 m d’épaisseur ;
– certains ouvrages pourront être préfabriqués (après accord)
– le respect du CCTP ; comme les balcons, cages d’escalier, poutres et prédalles, en usine
– le respect des délais de décoffrage ; ou sur le site.

3 – le respect des contraintes techniques ;


– la planification des quantités d’ouvrage à réaliser par journée
de cycle qui ne doivent pas trop varier ;
1.3 Reprises de bétonnage
Le CCTP est très précis sur ce point : les reprises de bétonnage
– la réduction des manutentions ; sont placées obligatoirement dans les angles, ce qui oblige à débu-
– la recherche faite afin de ne pas saturer le plan de charge des ter par les façades. On peut ainsi trouver deux situations distinctes
engins de levage ; (figure 2) :
– l’optimisation de l’emploi du matériel de coffrage en évitant – le jeu de coffrage « JL » de 6,28 m de longueur permet de cof-
des surcharges ; frer la façade sur deux travées complètes de 2,75 m, y compris les
épaisseurs de voiles perpendiculaires (voiles en T) ;
– la répartition des zones de travail pour que chaque équipe – le jeu de coffrage « J2 » de 7,88 m permet de coffrer totale-
puisse travailler normalement (donc en sécurité) en coactivité ; ment les deux travées de 3,70 m, y compris l’épaisseur des voiles.
– la sécurité d’emploi du matériel et la sécurité et la protection La suite des enclenchements en découle et il est possible d’éta-
de la santé des hommes au travail. blir un prédécoupage respectant ces obligations.

1 2 3 4 5

6 7 8 9 10

16 × 63 E

16 × 63
Asc.
B
A 16 × 63
16 × 63 16,63
16 × 63 B’ D
F
16 × 63
D’

16 × 49
C’

E’

1’ 2’ 3’ 4’ 5’

6’ 7’ 8’ 9’ 10’
Note : 16 × 63 et 16 × 49 sont les dimensions des mannequins en cm.
16 est l’épaisseur du voile

Figure 1 – Plan de l’étage courant du bâtiment A

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___________________________________________________________________________________________________ CYCLE DE RÉALISATION D’OUVRAGES

exactement aux longueurs des banches préparées ; cela est très


Voiles 1 - A et 10 - F Voiles 2-2’-3-3’-8-8’-9-9’ fâcheux et oblige à des montages et démontages successifs, opé-
rations consommatrices de temps.
C 1 Façade exécutée en premier Façade exécutée en premier La solution retenue consiste donc à distribuer le plus régulière-
ment possible les voiles identiques au cours des journées de
cycle ; autrement dit, il faut modifier les rotations dans un cycle de
3,40 certains coffrages. Ainsi :
1 – les voiles « 2-2’ ; 3-3’ ; 8-8’ ; 9-9’ » se retrouvent sur chaque
bâtiment, soit un total de 16 fois ; le cycle durant 10 jours, il faut en
Voiles 4-5-B / 4’-5’-B’ / 6-7-D / 6’-7’-D’ exécuter 16/10 par jour de cycle, soit en moyenne deux voiles par
2 Façade exécutée en premier
A jour ;
4 5
12,16 – même solution à envisager pour les voiles « 4-4’ ; 5-5’ ; 6-6’ ;
B
6,69 7-7’ » ;
2 – les voiles « B-B’, D-D’ » sur les bâtiments A et B en tenant le
5,20 2 même raisonnement seront exécutés à raison de 8/10 par jour, soit
en moyenne un par jour.

C’
Façade exécutée en premier
4’
5,95
B’
5’ Remarque
3
1’
Arrêts de bétonnage Le type de béton utilisé a été défini comme devant rester
environ 12 h en coffrage pour avoir une résistance suffisante
pour être décoffré. Lorsque certains coffrages doivent être uti-
2,75 2,75 3,70 3,70
lisés deux fois dans la même journée, il faut avoir deux cof-
Jeu « 1 » en façade Jeu « 1 » en façade frages identiques ou utiliser un béton avec un accélérateur de
prise. Dans les deux cas, il faut compter une majoration du
prix du m2 de coffrage de voile ou du prix au m3 du béton
6,28 7,88 pour voile.

Figure 2 – Découpage des voiles (en m), positionnement


et réalisation des voiles Le calepinage des voiles pour les deux bâtiments A et B obtenu
est visible sur les figures 5 et 6.
Un principe de représentation a été utilisé pour l’identification
1.4 Voiles des voiles : à chaque voile est associé un rectangle qui indique la
partie traitée et deux repères :
Sur la figure 3, les voiles « 4-5-B et 4’-5’-B’ ainsi que 6-7-D et
6’-7’-D’ » sont bloqués entre deux voiles déjà coulés « 4-5 et B ; – le premier (chiffre isolé) indique le jour du cycle (1 signifie le
4’-5’ et B’ ». premier jour du cycle) ;
– le second (lettre et chiffre, par exemple E2) indique le coffrage
Il est à remarquer que la longueur des jeux de banches prépa- utilisé.
rées (figure 4) ne s’adapte peut-être pas aux longueurs de banches
nécessaires pour exécuter les voiles indiqués ci-dessus. Autrement Par exemple, les repères « 1 » et « E2 » signifient que le voile est
dit, la distance entre les voiles déjà bétonnés ne correspond pas exécuté le premier jour du cycle avec le coffrage « E2 » (figure 4).

Voiles 1-A et 10-F Voiles 2-2’-3-3’-8-8’-9-9’


1 1

1
E1
E1
A

A Voiles 4-5-B / 4’-5’-B’ / 6-7-D / 6’-7’-D’


4 5
E4 E4
E5

E2 E2
1’ 1’
B B B
E3

Figure 3 – Réalisation des voiles « bloqués »

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CYCLE DE RÉALISATION D’OUVRAGES __________________________________________________________________________________________________

40
1,25 1,45 40
40 0,29
2,50 25
0,62 0,62
3,75
E4

1,25
6,87
5,62
5,00 5,00 5,29 5,00
E2

3 E1 E3 E5

Figure 4 – Trains de banches (en m)

2 J1 + J2

1 J1 + J2
E2 E2
E2 + E4
5 4 E2 + E4
5
E2 E2
5 5 E2 + E4 E2 + E4
3 4 3
4
6 E3 + 40 3 3
E1 2
1 E3 + 40
5 E3 + 40 3
E1

7
E1 + E5 5
E2 + E4 E2 + E4

E2 E2 E3 + 40 E1 + E5
6 6 2
4 4
6 5
E2 E2

E2 + E4 E2 + E4 4 2

2 J1 4 J2

3 J2 1 J1
Bâtiment A

Figure 5 – Découpage des voiles du bâtiment A

Le tableau 1 contient les quantités à réaliser au jour correspon- 1.5 Organisation du travail
dant.
Après l’exécution des semelles des voiles ou du radier général,
Rappel : il y a 370,20 ml de voile à réaliser in situ en voile travaux répétitifs sous le dernier niveau de parking, c’est l’équipe
banché, c’est-à-dire les voiles coulés en place sans tenir de voiles qui commence le travail suivie de l’équipe de planchers.
compte des voiles préfabriqués. Dans un but de rationalisation, on essaie de travailler à l’avance-
ment par travées entières dans des zones différentes pour les deux
équipes, c’est-à-dire faire d’abord les voiles, et ensuite le plancher
La préfabrication de certaines parties est indiquée dans qui va reposer sur ces voiles.
l’article [TBA 527] ; il s’agit de : Pour la bonne marche du chantier, il sera nécessaire de créer
– deux tâches préfabrication (deux éléments T) ; une zone que l’on appellera zone-tampon entre les postes de tra-
– pose prévue aux jours J3, J5, J7, J9 et J10 du cycle. vail de ces deux équipes (figures 7 et 8).

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Tableau 1 – Zones affectées par la rotation des banches


Bâtiments : A-B
Rotation des banches Longueur voiles à faire : 370,20 ml
Durée du cycle : 10 jours

Bâtiment A Bâtiment B Total/jour

Jour 1 «D» Façade E Façade E’ «A» «2»


Talonnettes 35,82
5,95 13,70 6,08 6,69 3,40

Bâtiment A

Jour 2 « 10 » D’ Façade C Façade C’ « 9’ » 41,29

3
12,16 5,95 13,70 6,08 3,40

Bâtiment A Bâtiment B

Jour 3 «1» «6» «7» F Façade E’ «9» Pose T 40,27

12,16 5,20 5,20 6,69 7,62 3,40 côté « F »

Bâtiment A Bâtiment B

Jour 4 «6» «7» «8» B Façade C’ « 8’ » «3» Façade E 40,25

5,20 5,20 3,40 5,95 7,62 3,40 3,40 6,08

Bâtiment A Bâtiment B

Jour 5 «4» «5» «2» « 3’ » B’ Pose asc. Pose T « 10 » 35,31

5,20 5,20 3,40 3,40 5,95 côté « F » 12,16

Bâtiment A Bâtiment B

Jour 6 « 4’ » « 5’ » A « 2’ » D Façade C Façade C 40,14

5,20 5,20 6,69 3,40 5,95 6,08 7,62

Bâtiment A Bâtiment B

Jour 7 Pose T «9» «8» «6» «7» D’ Façade E’ Façade E’ 36,85

côté « A » 3,40 3,40 5,20 5,20 5,95 7,62 6,08

Bâtiment B

Jour 8 « 6’ » « 7’ » « 9’ » « 8’ » B’ Façade C’ 36,85

5,20 5,20 3,40 3,40 5,95 13,70

Bâtiment B Préfa.

Jour 9 « 3’ » « 4’ » « 5’ » «3» B Façade C’ Pose asc. 2 élém. « T » 35,45

3,40 5,20 5,20 3,40 5,95 7,62 4,68

Bâtiment B Préfa.
Jour
«1» « 2’ » «4» « 5» F Pose T 2 élém. « T » 37,33
10
12,16 3,40 5,20 5,20 6,69 côté « A » 4,68

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TBA528

CYCLE DE RÉALISATION D’OUVRAGES __________________________________________________________________________________________________

6 J1 9
J2

6 J2 4
J1
E2 E2
E2 + E4 E2 + E4
1 9
10 E2 E2
E1 + E5 10 E2 + E4 E2 + E4
7 7
9 E2 + 40
6 7 7
E1
9 6 Idem « 3 »
E3 + 40
8
3
1
10 E1

3 E2 E2
E2 + E4 E2 + E4
7
E3 + 40
1
10
5
E1

9 9
E2 + E4 E2 + E4
10 9 E1
E2 E2

8 8 8 8

8 J1 + J2

7 J2 7 J1

2
Bâtiment B

Figure 6 – Découpage des voiles du bâtiment B

9 9
1 10

6 7
8 8
9
9

6
9
1 10
10 10

7 8 8
7

Bâtiment A

Figure 7 – Organisation du travail de l’équipe « planchers » pour le bâtiment A

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TBA530

Les matériels de coffrage

1. Les coffrages verticaux ......................................................................... TBA530 - 2


1.1 Les coffrages modulaires plans ................................................................. — 20
1.2 Les coffrages cintrables.............................................................................. — 39
1.3 Coffrage de poteaux ................................................................................... — 49
1.4 Les poteaux de section circulaire .............................................................. — 55
1.5 Les coffrages manuportables..................................................................... — 59
1.6 Les coffrages grimpants, autogrimpants et glissants.............................. — 64 3
1.7 Les coffrages spéciaux ............................................................................... — 66
2. Les coffrages horizontaux .................................................................... — 71
2.1 Évolution et règlement ............................................................................... — 71
2.2 Les poutrelles .............................................................................................. — 85

u’ils soient verticaux, horizontaux ou inclinés, les coffrages ont pour but
Q de maintenir dans la forme voulue le béton pendant sa prise, éventuelle-
ment jusqu’à son séchage.
La première partie de l’article présente l’étude des risques liés à l’utilisation
de ce matériel, renversement du coffrage, ou de l’engin de levage, chute d’élé-
ments ou de personnes. Des règles de conception et d’utilisation sont
imposées par les directives de l’Union européenne pour lutter contre chacun
de ces incidents et accidents. Ces mesures à respecter portent notamment sur
les éléments constitutifs du coffrage, les gabarits de travail, les dimensions des
échelles et des crinolines. Une large place est laissée à la présentation des dis-
positifs d’ancrage des banches, au nombre et au choix des stabilisateurs à
mettre en œuvre.
Les différents types de coffrage verticaux sont passés en revue, les modu-
laires plans, les grimpants, les manuportables, plus spécifiquement les
coffrages cintrables et les coffrages de poteaux, avec pour chacun d’eux,
gammes de produits, dimensions, caractéristiques techniques et recommanda-
tions du fabricant portant sur leur assemblage, les accessoires de sécurité et le
levage.
Sont abordés ensuite les coffrages horizontaux dont la particularité réside
dans l’étaiement, le bois est d’ailleurs encore souvent utilisé. Tous ces sys-
tèmes de tubes, broches, tours et fourches doivent respecter réglementations
et consignes au moment du montage et de l’utilisation. Au cours de ces der-
nières années, les concepteurs de ces matériels ont amélioré significativement
la mise en œuvre et la sécurisation de ces équipements.
Parution : septembre 2007

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1 Les coffrages verticaux

I - DOCUMENTS DE RÉFÉRENCE métalliques et une peau coffrante en bois traité ou en métal.

3 Réglementation –
Ils peuvent se diviser en :
• Coffrages-outils
• Décret n° 2004-924 du 1er septembre 2004. Ils sont d’origine, pour la plupart, équipés des éléments néces-
saires à leur emploi. Ces équipements sont prévus pour :
Tous les dispositifs de stabilité au vent doivent répondre à la
recommandation R 399 du 19 juin 2003. – la stabilisation dans les différentes configurations proposées
par les fabricants ;
Normes Afnor –
– l’utilisation sans risque d’oubli ou d’erreurs ;
• NF EN 14439 (février 2007) - Appareils de levage à charge – de bonnes conditions de travail dans les différentes étapes
suspendue - Sécurité - Grues à tours d’utilisation ;
– la manutention ;
• NF E 85-010
– les réglages ;
• NF P 93-350 (juin 1995) – Équipement de chantier – Banches – les assemblages d’éléments entre eux ;
industrialisées pour ouvrage en béton – les désassemblages d’élément entre eux ;
• NF P 93-351 (décembre 1994) – Équipement de chantier – – les coffrages et les décoffrages avec de nombreux
Plates-formes de travail en encorbellement et supports – Défi- réemplois ;
nitions – Caractéristiques – Calculs – Essais – l’entretien et la maintenance.
Les différents éléments de ces coffrages-outils sont assez
lourds et nécessitent l’utilisation d’une grue (à tour ou mobile)
pour leur manutention et leur mise en place.
II - DÉFINITIONS
• Coffrages manuportables
Qu’ils soient verticaux, horizontaux ou inclinés, les coffrages Les différents éléments sont de petite dimension avec des
ont pour but de maintenir dans la forme voulue le béton composants légers (aluminium, matières composites), permet-
pendant sa prise et, éventuellement, son séchage. tant de les positionner à la main et de les assembler à l’empla-
Les différentes familles de coffrages – Plusieurs types de cement de leur utilisation, ce qui facilite leur réemploi.
coffrages existent, tels que : Ces coffrages doivent comporter tous les éléments permettant
leur emploi en sécurité tant pour l’ouvrage que pour les opéra-
– les coffrages d’éléments verticaux, tels que voiles, façade, teurs.
réservoir, ce sont les coffrages verticaux dont font partie les
banches ; • Coffrages perdus
– les coffrages d’éléments tels que les planchers, ces cof- D’une manière non limitative, on trouvera les planchers consti-
frages seront appelés coffrages horizontaux ; tués de prédalles et d’entrevoux, les coffrages de poteaux cylin-
– les coffrages permettant de construire des éléments de driques en carton. Ces coffrages sont à usage unique et leur
construction mobiles, tels que les volées d’escalier, les utilisation peut obliger, dans certains cas de grande longueur,
balcons ; ces coffrages seront appelés moules de préfabrica- l’emploi d’un engin de levage (cf. Fig. 2).
tion foraine ou en usine.
Remarque
A. Les coffrages verticaux Il faut également noter que la terre peut servir de coffrage,
notamment pour les semelles, les bétons sont dits « coulés
Selon les buts recherchés ou les moyens mis à disposition de en pleine fouille ». Dans ce cas, l’enrobage des aciers doit
chantier, les coffrages peuvent être classés en différentes être de l’ordre de 5 cm.
catégories.
Les coffrages fabriqués « sur mesure » – Ces coffrages
sont fabriqués en atelier ou sur le chantier, pour un petit III - PRINCIPAUX RISQUES LIÉS À L’UTILISATION DES
nombre de réemploi ou même un emploi unique. Cet emploi COFFRAGES ET MESURES DE SÉCURITÉ
peut être fonction de la forme de l’élément d’ouvrage. Ils sont
généralement à ossature bois brut et à peau coffrante en bois
brut ou en contreplaqué (cf. Fig. 1). Les matériels de coffrage peuvent donner lieu à des incidents
(seul le matériel est impliqué) et à des accidents (la personne
Les coffrages standard – Ces coffrages permettent un grand humaine est aussi impliquée) nombreux pour lesquels les
nombre de réemplois. Le plus souvent, ce sont des ossatures fabricants doivent prendre un certain nombre de mesures.

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Fig. 1 : Panneau de coffrage en planches et panneau avec peau en contreplaqué de faible épaisseur (© ETI).

Seront d’abord étudiés les principaux risques rencontrés lors Chocs – Le choc peut se produire lors du heurt du coffrage
de l’utilisation des coffrages, puis les mesures de sécurité avec un élément fixe (mur banché, poteaux). Ce choc peut
prises pour combattre ces risques. être suffisamment violent pour entraîner la rupture des
élingues.
Coincements – L’élément de coffrage peut se coincer entre
A. Les risques rencontrés d’autres éléments de coffrages, sur le parc notamment. Ce
coincement peut entraîner la chute des autres éléments par
Indépendamment des risques dus au levage, les risques « réaction du château de cartes ».
observés sont variés :
Renversement de l’engin de levage – C’est un risque dû à
Renversement du coffrage – Ce renversement peut se pro- l’appareil mais il est fonction du poids et de la prise au vent
duire : de la charge levée. Ce renversement peut être dû à :
– sous l’action du vent ; – la charge trop lourde pour l’emplacement du chariot sur une
– par l’effondrement des appuis sur le sol : ravinement ou tas- grue à tour ;
sement ; – une traction « en renard » pour lever la charge ;
– sous l’action du choc d’une charge ; – l’oubli de tiges d’écartement ou des boulons d’assemblage
– lors des actions de réglage au coffrage, ou de ripage à la encore en position travail ;
pince, et lors du décoffrage (basculement arrière de la
– l’essai de démoulage par traction d’éléments préfabriqués ;
banche) ;
– un mauvais positionnement de la grue mobile, levage en
– par le déséquilibre d’une partie de coffrage lors d’un désac-
position favorable, rotation et passage en position de stabilité
couplement ;
défavorable.
– par l’ouverture du coffrage sous la poussée du béton (défi-
cience des tiges d’écartement) ; Chutes de personne – Ce sont des chutes de plain-pied mais
– lors d’une intervention humaine sur un élément de coffrage aussi des chutes de hauteur, lors :
insuffisamment équilibré ;
– sur le lieu de stockage par le choc d’un engin de chantier ; – de l’accès au poste de travail ;
– par l’accrochage intempestif du coffrage par des appareils – du travail à partir de la plate-forme du coffrage, ou du
de levage. sommet d’un coffrage ;
– de la mise en place du ferraillage ;
Chute de l’élément de coffrage ou des pièces le compo- – du coffrage et du décoffrage, surtout des pièces d’about ;
sant – La chute a lieu pendant les manutentions du fait : – du nettoyage et du graissage des éléments sur le plan de
– de la rupture des élingues ou des défauts d’éclissage entre travail réduit ou non protégé.
deux panneaux ;
– du défaut d’éclissage des pièces d’about lors du coffrage,
du décoffrage ou de la manutention ; B. Les mesures de sécurité
– des pièces mobiles nécessaires à l’utilisation du coffrage ;
des tiges et des boulons d’écartement qui ne sont pas fixés, Pour éliminer ces risques, des directives de l’Union euro-
ou qui sont mis dans un panier ou un coffre intégré à la péenne imposent aux constructeurs et aux utilisateurs des
banche, peuvent tomber pendant les manutentions ou lors règles relatives à la conception et à l’utilisation des coffrages,
d’un choc. notamment des banches.

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Fig. 2 : Coffrage perdu de poteaux en carton (© ETI).

1. Constitution d’un coffrage Pour travailler et circuler, il faut donc fournir au travailleur un
volume dans lequel il peut se déplacer et travailler. Une
Un coffrage vertical, une banche, est constitué : section dans ce volume donnera des gabarits de circulation et
• d’une peau en contact avec le béton ; cette peau peut être en de travail.
bois, en métal ou en élément composite. Cette peau a une
certaine rigidité mais doit être soutenue pour éviter un manque Les gabarits : normal et réduit – Ces gabarits aideront :
de planéité du béton ;
– à déterminer un espace confortable pour le travailleur ;
• d’une ossature à élément rigide en bois ou en métal sur
laquelle va être fixée la peau, cette structure n’étant pas stable – les constructeurs pour la création et la réalisation des pas-
en elle-même ; serelles et des échelles d’accès aux coffrages ;
– les utilisateurs dans leurs choix.
• d’un ensemble assurant la stabilité de la banche (étais tirant-
poussant, semelle d’appui) et permettant l’accès en sécurité Il n’existe pas de normes de gabarit pour les passerelles de
des salariés pour le bétonnage (échelle d’accès, trappe dans la coffrages. C’est donc le choix de certains éléments des
plate-forme, garde-corps, portillons d’extrémités) que l’on normes Afnor qui a servi à établir les gabarits proposés
appelle « équipements destinés aux personnes ». (cf. Fig. 3).
Les équipements destinés aux personnes – Les travailleurs
doivent : Les gabarits de circulation – Il faut prévoir :
• accéder au poste de travail et se déplacer sur celui-ci, d’où
• un gabarit normal pour qu’un travailleur équipé pour le froid
des principes concernant les circulations ;
puisse se déplacer sans peine (cf. Fig. 4).
• exécuter des tâches à des endroits précis, avec des condi-
tions de travail (dont des positions de travail) acceptables, d’où • un gabarit réduit qui représente les dimensions minimales à
des principes concernant le poste de travail proprement dit. respecter pour la circulation et le travail (cf. Fig. 5).

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Fig. 3 : Gabarits de circulation et de travail (© ETI).

Fig. 5 : Gabarit réduit de circulation sur une plate-forme (© ETI)

La définition d’un gabarit de circulation peut être la section


droite engendrée par le déplacement d’un corps humain. Ce
gabarit doit donc être symétrique (axe de symétrie tête/pieds)
et continu.

On verra une exception au niveau des pieds : l’enjambement.

Les gabarits de travail – Le gabarit de travail normal sera de


1 m horizontalement et de 1,50 à 1,70 m de hauteur.

Le salarié peut travailler debout, accroupi ou à genoux


(cf. Fig. 6). Il faut tenir compte des mouvements avec les
outils : le gabarit de travail aura ainsi des côtes plus impor-
Fig. 4 : Gabarit normal de circulation sur une plate-forme (© ETI) tantes en largeur que le gabarit de circulation pour permettre
toutes les postures de travail.

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Cette plate-forme doit posséder :


– des protections latérales et aux extrémités, et une protection
verticale mobile à l’aplomb de la peau ;
– un accès ;
– une échelle ;
– une protection de l’accès.

a) Le garde-corps

Ces protections se composent :


• d’un garde-corps constitué d’une lisse à 1 m, d’une sous-lisse
à mi-hauteur et une plinthe de 15 cm de haut (cf. Fig. 9) ;
• ou d’un système au moins équivalent soit, par exemple un
écran incliné.
Ces protections doivent empêcher le personnel de tomber de
la passerelle sur le niveau inférieur (une autre passerelle dans
le cas de coffrage de grande hauteur, ou sur la dalle de béton).
3 Elles ne doivent pas empêcher l’approvisionnement du béton.
La sous-lisse – Cet élément évite, lors du travail en position
accroupie, la chute dans « la tirelire » constituée de la lisse
et de la plinthe.
La plinthe – Cet élément sert à retenir des outils tombant sur
la passerelle, mais aussi, en cas de glissade, à bloquer le pied
du salarié.
L’écran incliné – C’est un élément qui permet à l’ouvrier un
meilleur déplacement, mais c’est aussi une meilleure sécurité.
Prenons l’exemple d’un salarié qui se déplace sur la plate-
forme, équipée d’un garde-corps, avec une charge sur
l’épaule : s’il bute sur un obstacle, il perd l’équilibre et va
s’appuyer sur le garde-corps au niveau de la ceinture, il va
aller en avant « roulant » sur le garde-corps, et tombant sur
le niveau inférieur (cf. Fig. 10). Si la plate-forme est équipée
d’un garde-corps incliné (jouant le rôle de surface de recueil),
en métal déployé par exemple de 1,10 m au dessus de la pas-
serelle, il sera retenu par cet écran (cf. Fig. 11).
La résistance de la surface de recueil doit être prévue en
Fig. 6 : Gabarit de travail normal (© ETI). conséquence.
L’échelle d’accès – Cet élément va permettre d’atteindre la
Les enjambements – Ils se caractérisent par leur longueur et
plate-forme de travail. L’échelle peut être inclinée – le salarié
leur hauteur.
monte alors le dos vers l’ossature – ou être verticale, mais elle
• La longueur des enjambements doit alors être équipée d’une crinoline et répondre à la norme
NF E 85-010.
La valeur d’un pas est prise habituellement pour 65 cm à
70 cm. La distance minimale entre deux obstacles situés sur Les obligations d’installation d’une crinoline – Ces condi-
une plate-forme de travail (passerelle de circulation) doit être tions sont les suivantes :
de deux pas, soit 1,40 m. Cette distance doit permettre à la
personne en déplacement de reprendre sa foulée pour franchir • lorsque la hauteur de la volée d’échelle est supérieure à trois
le deuxième obstacle. mètres ;
• lorsque la volée d’échelle est égale ou inférieure à 3 mètres,
Remarque mais que l’aire de départ autour de l’échelle est inférieure à
La distance entre deux obstacles doit correspondre à un l’aire de départ minimale.
nombre entier de pas.
À noter
• La hauteur de l’enjambement
Si h est la hauteur de la volée de l’échelle, l’aire de départ
La hauteur d’une marche étant de 17 cm (2 fois la hauteur. De est un demi-cercle centré sur l’axe de l’échelle et de rayon
plus, le giron doit être de 63 cm, norme DIN), la hauteur maxi- R = h. À ce moment, si deux parois de la hauteur de la volée
male doit être de deux marches, soit 35 cm (cf. Fig. 7). se trouvent dans le rayon de rayon R, l’aire de départ est
limitée (cf. Fig. 12).
2. Constitution de la plate-forme de travail
b) La crinoline
La plate-forme de travail d’une banche doit être installée en
partie haute sans être à plus de 20 cm en dessous du sommet La crinoline a pour diamètre D ; le cercle inscrit dans l’arceau
de la banche (cf. Fig. 8). de la crinoline est défini dans le tableau 1.

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Fig. 7 : Hauteur de l’enjambement (© ETI).

Fig. 8 : Plate-forme de travail (© P. Serin).

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Fig. 9 : Cotes du garde-corps (© ETI).

Fig. 10 : Écran incliné à gauche et garde-corps standard à droite (© P. Serin).

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Fig. 11 : Garde-corps incliné (© ETI). Fig. 12 : Aire de départ limitée (© ETI).

Tab. 1 – Dimensions principales des échelles et crinolines (Source : OPBTP)

Échelle

Largeur entre les montants Largeur normale : 400 mm


Largeur réduite : 300 mm
Diamètre des échelons Diamètre 20 mm si des sections autres que circulaires sont utilisés, périmètre de ces
sections
Espacement « e » entre les échelons 250 mm ≤ e ≥ 280 mm
Espace libre entre l'échelle et un obstacle
Côtés accès à l'échelle Espace normal : 710 mm
Espace réduit : 600 mm
Côté opposé à l'échelle Espace normal : 200 mm
Espace réduit : 150 mm
Crinoline
Crinoline type normal Diamètre « D » du cercle inscrit dans l'arceau de la crinoline
Diamètre « D » : 710 mm
Distance « B » du centre de la crinoline à l'axe des échelons : 55 mm
Crinoline type réduit Diamètre « D » : 600 mm
Distance « B » du centre de la crinoline à l'axe des échelons : 300 mm
Hauteur « H » du premier arceau de la crinoline au-dessus de l'aire de départ 2 300
≤ H ≥ 3 000 mm
Distance « C » entre deux arceaux successifs : 1 500 maximum

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Les arceaux – Ils doivent être perpendiculaires aux filants de Le travailleur doit toujours pouvoir bénéficier de trois points
la crinoline (et aux montants de l’échelle), et reliés entre eux d’appuis : deux mains et un pied, ou deux pieds et une main.
par 5 filants au minimum. Le nombre de filants doit être impair
de manière à ce que l’un deux soit toujours dans l’axe de Remarque
l’échelle.
Il faut se rappeler que le port de la bague, y compris
Les filants de la crinoline – Ils doivent être également l’alliance, est interdit pendant le travail, notamment dans le
répartis sur la circonférence de la crinoline et fixés à l’intérieur BTP.
des arceaux, de manière à ce qu’aucune aspérité ne puisse
blesser un salarié. c) Les équipements de mise en œuvre
L’accès entre l’échelle et la plate-forme – La figure 13 Ces équipements permettent :
montre nettement l’échelle d’accès avec la grille de protection,
la trappe et la continuité de l’échelle qui joue à la fois prise de • le réglage : ce sont les vérins de pieds de banches et les
main pour l’accès et garde-corps. volants de réglage des pieds des tables ;

• le déplacement : ce sont les leviers qui permettent le place-


ment des coffrages sur une faible distance, ou les roues pour
les tables ;

3 • le coffrage/décoffrage : ce sont les tiges d’écarteurs, et les


pièces d’assemblage des panneaux courants et d’extrémités ;

• la stabilisation des coffrages : ce sont des équipements


d’origine, fournis par le fabricant et d’une mise en œuvre facile,
ou mieux des équipements intégrés assurant automatiquement
la stabilité ;

• le montage et le démontage : ce sont des éléments facilitant


notamment le colisage pour le transport et l’utilisation en toute
sécurité, et dans de bonnes conditions de travail, le matériel
dès le premier emploi. Ces équipements doivent permettre de
réduire les coûts d’exploitation et d’améliorer les rendements ;

• le coffrage et le décoffrage : pour ce faire, les pièces qui


doivent être fixées aux coffrages par l’intermédiaire d’articula-
tions. Une solution intéressante est le coffre de rangement fixé
au coffrage, coffre dans lequel seront mises les tiges d’écarte-
Fig. 13 : Échelle d’accès - Grille de protection - Garde-corps (© ETI).
ment conformes à la norme NF P 93-350, les écrous, les pièces
d’abouts, les barres à riper (pied de biche) ;

Cet accès est à protéger soit par : • l’assemblage et le rescindement : pour ce faire, les éléments
permettant d’exécuter les opérations d’assemblage et de
• une trappe, élément de la plate-forme pouvant s’articuler rescindement nécessaires dans les cycles de rotation des
suivant un côté pour permettre le passage du salarié et qui, en coffrages, sans risque de renversement ou de chute
se refermant, reconstitue l’intégralité et la continuité de la plate- d’élément ;
forme. Cette trappe doit pouvoir se refermer automatiquement
et aucun obstacle ne doit gêner la fermeture (ni l’ouverture). La • le bétonnage : cela peut être une benne à béton qui doit
trappe, pour la sécurité des mains des travailleurs, peut avoir pouvoir être mise en place sans se coincer dans le garde-
deux centimètres de moins par côté, être articulé d’un côté et corps ; c’est donc un problème de conception des coffrages. Le
reposer sur deux taquets sur le côté opposé au seuil d’accès, tuyau d’approvisionnement d’une pompe à béton doit lui aussi
l’articulation devant être à l’opposé de l’arrivée de l’échelle ; pouvoir être positionné pendant tout le bétonnage en toute
sécurité (cf. Fig. 14).
• un portillon, faisant partie du garde-corps de la plate-forme.
Ce portillon articulé doit être à rappel automatique de sorte que L’entretien – Avant toute utilisation, les coffrages doivent être
la continuité du garde-corps puisse assurer la sécurité en tout examinés, dans leurs moindres détails, pour s’assurer qu’ils
instant. sont conformes aux normes et réglementation en vigueur, et
L’équipement de la plate-forme – La plate-forme peut être qu’ils sont capables de remplir en toute sécurité leur rôle.
équipée de matériel nécessaire au travail aux conditions sui-
vantes : Ainsi, tout coffrage ou dispositif de sécurité semblant défec-
tueux doit être mis de côté et retiré du service, tant que
• que celui-ci ne puisse se détacher intempestivement, ni l’examen n’a pas eu lieu.
bouger en position de travail et blesser les travailleurs ;
Important
• qu’il réduise au maximum les risques d’accrochage accidentel
des doigts, des pieds et des vêtements ; Le matériel ayant été réformé ne doit pas rester sur le chan-
tier mais revenir au dépôt pour être détruit.
• que les parties en contact avec la main ne soient pas agres-
sifs. L’examen – L’examen doit être effectué à la diligence du chef
d’entreprise, par une personne dont il connaît les compé-
La circulation sur les échelles et la plate-forme – La tences et qu’il a déléguée pour ce faire. Le nom de cette
surface des plates-formes doit être antidérapante. Entre les personne doit être inscrite sur le « registre de sécurité », qui
éléments non continus, aucune saillie ne doit risquer d’accro- doit être conservé dans l’abri clos du chantier s’il existe ou au
cher les bagues, les doigts et les pieds. siège de l’entreprise.

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Rappel
Les réparations pour la remise en état du matériel doivent
être faites par du personnel formé sous la direction d’une
personne compétente.

La notice du fabricant – Le fabricant doit remettre, pour


chaque matériel acheté, une « notice du fabricant » en double
exemplaire (un devant être conservé avec le matériel, l’autre
au siège de l’entreprise) où l’on doit trouver :

– un dossier technique ;
– une notice d’entretien et de surveillance.

Si le matériel est loué, l’entreprise de location doit remettre


avec le matériel un dossier technique et une notice d’entretien
et de surveillance qui seront remis aux utilisateurs.

Le dossier technique – Dans ce dossier, on doit trouver


toutes les informations techniques nécessaires à l’utilisateur
pour qu’il puisse préparer le travail prévu afin d’éviter d’engen-
drer des risques pour la qualité, la sécurité et l’environnement. 3
Ainsi, on pourra :

• prévoir les modes opératoires pour l’utilisation du matériel ;

• connaître les modes de montage, de démontage, et de trans-


formation du matériel.

Mais pour cela, il faudra trouver :

• la nomenclature des pièces ;

• les conditions de colisage (poids, dimensions, points d’élin-


gages) ;

• le détail des modes opératoires pour les cycles de rotation des


coffrages, et l’utilisation du matériel complémentaire ;

• des schémas – car un dessin vaut un long discours – des


modes opératoires, du déchargement du matériel, de la vérifi-
cation du colisage, des conditions de mise en stockage, de la
manutention, de l’assemblage, de la stabilisation, de la mise en
place, du réglage, du décoffrage, de la mise en stockage, du
démontage, de la préparation au transport, du stockage au
dépôt… Des schémas pour les cas courants, mais aussi des
schémas pour les cas particuliers tels que pignons et étages
rehaussés… ;
Fig. 14 : Le garde-corps ne doit pas gêner le positionnement de la benne (© ETI).
• les plans de stabilisation des coffrages dans les différentes
configurations définies par le fabricant ;
Les examens doivent être renouvelés à chaque fois qu’un fait
nouveau implique le matériel, tel que : • les calculs justificatifs (dont un exemplaire doit être concervé
sur le chantier) ;
• une défaillance ;
• les rapports d’essais ;
• un incident ayant pu engendrer un désordre dans le matériel ; • les plans de montage pour les coffrages de grande hauteur
(plus de six mètres).
• un incident dans les dispositifs de sécurité ;
Remarque
• après chaque démontage et avant tout remontage ;
Tous les montages doivent être réalisés suivant les plans de
montage fournis par le fabricant qui sera un conseil efficace
• après chaque modification du matériel. pour les cas d’espèces.

Les « coffreurs » sont le personnel le plus à même de cons- La notice d’entretien – C’est la deuxième pièce essentielle ;
tater les défectuosités du matériel, et ils doivent être formés elle définit les opérations nécessaires pour :
pour cela (principe généraux de prévention). Le « registre
d’observation », nommé également sur les chantiers « registre – le remplacement des pièces défectueuses ;
de correspondance » entre les ouvriers et le chef d’entreprise, – les opérations à pratiquer régulièrement, le graissage des
sert à recueillir leurs informations. Pour pouvoir être utilisé par pièces mobiles, l’enlèvement des gravats de béton collés à la
les travailleurs, ce registre doit être conservé dans l’abri clos structure ;
du chantier. – l’entretien des dispositifs de préhension et de stabilité.

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3. Stabilisation des banches

La déstabilisation des banches est l’un des problèmes essen-


tiels lors de l’emploi de banches et est le plus souvent due à
l’action du vent.

La résistance au renversement – Qualité essentielle des


banches, la résistance au renversement doit être assurée,
quelle que soit la position de la banche, par des dispositifs
prévus par le constructeur.

La principale cause de renversement étant le vent, c’est la


vitesse de celui-ci qui va être prise comme référence. Une
banche doit rester en place, ne pas glisser, ni se renverser
sous un vent de 85 km/h en rafale (ou en pointe). Cette vitesse
est mesurée à l’aide d’un anémomètre placé au sommet de la
grue.

Remarque

3 La vitesse de 85 km/h en pointe correspond à des vitesses


moyennes de l’ordre de 50 km/h, soit 170 % plus fort. De
même, la vitesse de pointe de 72 km/h correspond à une
vitesse moyenne de 45 km/h, soit 150 % plus fort.
Par habitude, on considère pour des vents faibles que a
vitesse des rafales est de 133 % plus forte que la vitesse
moyenne du vent.

Lorsque les pointes de vent dépassent 72 km/h, la grue doit Fig. 15 : Stabilité de la banche (© ETI).
s’arrêter et être stabilisée. Le personnel doit quitter son poste
de travail pour aller dans une zone sécurisée. Des mesures
de prévention prévues telles qu’arrimages complémentaires
doivent alors être mises en place.

Critères de qualité des dispositifs de stabilisation – Par


définition, une banche n’est pas autostable. Il faut donc com-
penser par un dispositif stabilisateur qui :

• fait partie intégrante du matériel et est fixé à demeure sur


celui-ci, et peut être efficace au cours de toutes les phases de
l’opération coffrage-décoffrage ;

• procure dans toutes les circonstances, et notamment les diffé-


rentes phases de travail, une stabilité de l’avant vers l’arrière,
et d’arrière en avant ;

• ne crée pas de nouveaux risques (décrochement éventuel


intempestif) ;
• est d’une résistance suffisante.

Les moyens physiques de stabilisation – Sur le croquis


suivant (cf. Fig. 15), on voit que le centre de gravité se pro-
jette très près du bord de la surface d’appui ; la banche est
ainsi instable. Si le vent souffle côté passerelle, la banche
bascule.

Il faut donc, pour une bonne stabilité, que le centre de gravité Fig. 16 : Mise en place d’un contrepoids (© ETI).
se déplace côté passerelle. Il est possible :
Ces stabilisateurs sont :
– soit d’augmenter la surface d’appui ;
– soit de déplacer le centre de gravité à l’aide d’un contrepoids – rigides ;
(cf. Fig. 16); – fixés à demeure sur la face arrière de la banche ;
– soit de jumeler les banches deux à deux, face à face ; – ancrés grâce à des boucles ou à des coquilles :
– dans les parties solides de la construction ;
– soit d’ancrer la banche sur un corps mort (bloc de béton),
– à des lests indépendants ;
ou de la fixer sur la dalle (solution présentant un gros risque
– à des longrines prévues à cet effet.
de levage d’une charge ancrée, si on oublie de désolidariser,
une fois la banche accrochée à la grue, la banche de son Il existe aussi des étais à débattement. Ce type d’étais permet
ancrage) (cf. Fig. 17). de faire les réglages et les ripages (avec des positions
extrêmes par rapport au point d’ancrage) tout en assurant la
L’ancrage par des étais rigides arrière – Ces étais sont stabilité de la banche. Ces étais (différents des étais tirant-
aussi appelés « stabilisateurs », utilisés en position de travail poussant) (cf. Fig. 18) travaillent aussi en compression et en
mais aussi en position de stockage. traction.

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Fig. 17 : Ancrage de la banche (© ETI).

Fig. 18 : Étais tirant-poussant (© ETI).

L’autre extrémité du stabilisateur doit être fixée sur la banche Fixation sur le plancher de travail – Il faut s’assurer que le
par un système : plancher peut supporter les efforts transmis par le système
d’ancrage du stabilisateur. Cela implique, pour une dalle ayant
• permettant une grande zone de réglage ; un faible temps de séchage, d’attendre un certain temps afin
que le béton ait une certaine résistance et que le système
• très résistant aux déformations et à la rupture.
d’ancrage ne soit pas arraché du béton.
Lors du déplacement des banches à la grue, il faut pouvoir
replier le stabilisateur refermé contre la banche. Au vu des efforts pouvant être transmis, les ancrages par che-
villes sont insuffisants et il faut utiliser un ancrage intéressant
Le nombre de stabilisateurs doit être de un par 2,50 m de les armatures de la dalle. Ce dernier point oblige à un calepi-
banche minimum, plus un stabilisateur (soit deux pour une nage en fonction des zones d’ancrage possibles, et à
banche allant jusqu’à 2,50 m). positionner une douille dans la dalle avant coulage (cf. Fig. 19).

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3
Fig. 19 : Zone possible d’ancrage (© ETI). Fig. 20 : Réception de la banche et fixation du stabilisateur sur la crosse (© ETI).

Le stabilisateur doit être dans un plan perpendiculaire à la face


coffrante, néanmoins un débattement de ± 15 ° par rapport à
ce plan est possible.
Mode opératoire – Les différentes opérations sont les sui-
vantes :
1/ l’ouvrier reçoit la banche et fixe le stabilisateur sur la crosse
avant de décrocher l’élingue de la banche (cf. Fig. 20) ;
2/ mise à la verticale de la première face coffrante (cf. Fig. 21) ;
3/ mise en place des armatures et des mannequins
(cf. Fig. 22) ;
4/ réception de la deuxième banche qui est positionnée et
arrimée avant décrochage des élingues (cf. Fig. 23) ;
5/ décoffrage, décollement par basculement arrière
(cf. Fig. 24) ;
6/ nettoyage de la banche après ripage (cf. Fig. 25) ;
7/ décrochage des stabilisateurs avant levage à la grue
(cf. Fig. 26).

Fig. 21 : Mise à la verticale de la première face coffrante (© ETI).

Avantages et inconvénients de ce système – Citons


d’abord les inconvénients :

• il ne rend pas la banche autostable ;

• il nécessite une douille dont le positionnement et la pose sont


prévus avant le coffrage ;

• il « consomme » du temps puisqu’il faut patienter après le


coulage de la dalle pour faire les voiles ;

• il n’est pas d’usage facile en rive de plancher ;

• il présente un risque de levage d’une charge encore fixée au


sol, d’où la vérification après élingage de la liberté du pied du
Fig. 22 : Mise en place des armatures et des mannequins (© ETI). stabilisateur.

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Fig. 23 : Réception de la seconde banche et arrimage (© ETI).

Fig. 24 : Décoffrage (© ETI).

Fig. 26 : Décrochage des stabilisateurs avant levage à la grue (© ETI).

Puis les avantages :

• il présente une facilité d’adaptation aux banches ;

• il assure (s’il est bien posé) une bonne stabilité de la banche


(à condition également qu’il y ait au minimum 2 stabilisateurs) ;

• il est pratiquement le seul système possible pour les banches


de grande hauteur, sous réserve d’avoir été calculé et posi-
tionné ;

• il doit pouvoir rester sur la banche pendant le transport à partir


ou vers le dépôt ou un autre chantier.

Les lests indépendants – Pour répondre positivement au


Fig. 25 : Nettoyage de la banche après ripage (© ETI). risque d’arrachement d’une charge fixée, on a accroché la
banche à des lests indépendants (blocs de bétons ou métal-
liques). Les avantages en sont les suivants :

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• cela permet l’installation des blocs sans tenir compte des


aléas du chantier ;
• il n’est pas nécessaire d’attendre le durcissement du béton de
la dalle.
Mais il subsiste des inconvénients :
• le plancher doit résister au poids des lests ;
• les grues ont une surcharge de travail car elles manœuvrent
plus souvent ;
• les lests encombrent les circulations.
Une autre réponse consiste à fixer en position arrière le lest
à la banche ; c’est en fait un contrepoids déterminé, positionné
et fixé par le fabricant. Il faut alors prévoir une grue pouvant
lever une banche et son lest. Les avantages en sont les
suivants :
• l’autostabilité de la banche ;

3 • la possibilité, par économie, de faire les lests en béton.


Les inconvénients sont :
• l’obligation d’avoir une grue plus puissante ;
• le balancement d’une charge plus difficile à stopper ;
• l’accrochage à la grue doit se faire non plus à la verticale de
la face coffrante mais à l’arrière de la passerelle, d’où nécessité
de renforcer la charpente (procédé onéreux ) ;
• la résistance des planchers ;
• la résistance des plates-formes pignons ;
• l’interdiction d’utiliser des banches avec contrepoids sur les
Fig. 27 : Stabilisation par traverse (© ETI).
plates-formes en encorbellement conformes à la norme
NF P 93-351 à moins de les calculer en conséquence.
Ces banches sont généralement équipées d’origine d’étais
Ces réponses n’étant pas pertinentes, une nouvelle réponse rigides arrière.
a été la stabilisation par traverses (voir recommandation R 280
de la CNAM) (cf. Fig. 27) Ces banches possèdent des qualités et des inconvénients tels
que :
La stabilisation par traverses – Le centre de gravité d’une
banche avec un étai tirant/poussant est proche de la surface • Avantages :
coffrante ; la banche peut tomber en avant, il s’agit simplement
de faire traverser la banche par le patin et de prolonger celui-ci. – autostabilité pour des hauteurs correspondant aux hauteurs
d’étages courants ;
Le centre de gravité d’une banche qui n’est pas équipée de – peu de risque de basculement ;
patin est proche de la peau coffrante. Une force exerçant une – peu de risque de basculement avec les plates-formes
faible poussée fera basculer la banche. pignons ;
La stabilité d’une banche équipée d’un patin traversant est – ouverture et fermeture facilitées ;
identique vers l’avant ou l’arrière. La force de renversement – gain de temps ;
Fv correspond à un vent en rafale, soit 133 % du vent normal
correspondant (cf. Fig. 28) • inconvénients :

La stabilité est presque identique alors vers l’avant et vers – à égalité de poids, rescindement des coffrages plus impor-
l’arrière dans le cas d’existence d’une plate-forme en tants ;
encorbellement. – majoration de 100 % des charges appliquées sur une plate-
forme pignon en cas de vent.
Stabilité des banches de bâtiment par couplage face à face –
C’est le procédé le plus utilisé aujourd’hui. On couple les banches Cas particulier de stabilisation – Il existe beaucoup de cas
en position debout face à face, par un mécanisme situé en haut particulier, les cas les plus courants vont être présentés ici :
des banches et dont le nom est défini par le fabricant :
• Les banches étroites
– le compas pour Outinord (cf. Fig. 29) ;
Si la banche n’est pas assez large pour pouvoir avoir deux
– le ciseau ou le portique contreventé pour Hussor ; stabilisateurs, elle doit être stockée à plat, c’est-à-dire face
– le pontet pour Cométra ; coffrante par terre reposant sur des cales en bois pour ne pas
– le pantographe pour Simpra ; être abîmée.
– le parallélogramme double pour Doka.
• Les banches stabilisées face à face
La stabilité n’est assurée que pour :
Pas de problème, si ce n’est qu’en cas de vent soufflant de
– des hauteurs courantes ; l’intérieur du bâtiment vers la console, le poids de l’ensemble
– des vents inférieurs à des valeurs définies par le fabricant. de la banche se reporte sur la console.

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Fig. 28 : Stabilité d’une banche équipée de patin traversant (© ETI).

Le fournisseur de béton doit communiquer au chef de chantier


le temps de prise calculé en fonction des paramètres
suivants : composition du béton, fluidité, température.
La formule de calcul correspond à :

Vc = Hb / TP ;
Tc = Hc / Vc.

• Hb : hauteur maximale de béton frais ;


• Hc : hauteur totale du coulage ;
• Tt : temps de transport ;
• Ta : temps d’attente avant coulage ;
• Tc : temps total du coulage ;
• TPb : teemps de prise du béton ;
• TPc : temps de prise au coulage ;
Fig. 29 : Banches « à compas en position ouverte (1er plan) et en position fermée • Vc : vitesse de coulage.
(second plan) (© ETI).

Coulage (bétonnage) du béton prêt à l’emploi – Le béton, Exemple


lors du coulage et de sa vibration, exerce une poussée sur les
Prenons deux exemples de coulage :
coffrages. Des arcs de décharge peuvent se créer entre les
deux banches face à face. Pour éviter une poussée trop forte, • Coulage en continu
il ne faut pas dépasser une hauteur de béton frais de 5,5 m
dans le coffrage. – Temps de prise de coulage : TPc = TPb - (Tt + Ta) = 2 h 25.
– Vitesse de coulage : Vc = 5,5 / 2 h 25 = 2,28 m/h
SATECO, dans sa documentation, développe le calcul des – Temps de coulage : Tc = 10,0 m / 2,28 m/h = 4 h 23
temps de coulage proposé ici avec leur autorisation.
• Coulage avec arrêt (permettant une vitesse de coulage supé-
Le temps de prise du béton – Le temps de prise du béton rieure)
est le temps nécessaire à compter du début du coulage pour
ne jamais dépasser une hauteur de béton frais de 5,50 m dans – Vitesse de coulage : Vc = 10,0 m / Tc –1 h = 2,95 m/h
le coffrage. – 1er coulage : ht = 5,5 m : T1 = 5,5 m / 2,95 m/h = 1 h 51

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– Attente : T2 = 1 h légèrement inférieure à celle d’un béton classique constitué


– 2e coulage : ht = 4,5 m : T3 = 4,5 m / 2,95 m/h = 1 h 32 mn avec les mêmes granulats.
– Temps total de coulage : Tc = T1 + T2 + T3 = 4 h 23
La fluidité du béton est garantie par le fabricant aux alentours
de 1 h 30. Associée aux qualités précédentes, elle oblige à
prendre des précautions dans le cas de voiles de grandes
Les bétons autoplaçants – L’utilisation des bétons autopla- hauteurs.
çants se développe de plus en plus, et a une influence sur les
coffrages. En effet, les performances de ce béton augmentent Méthodes de bétonnage – On peut utiliser par les moyens
en fonction des expériences vécues par les fournisseurs et les suivants :
utilisateurs.
• La benne
Ces nouvelles connaissances permettent de diminuer le coût Utiliser de préférence une benne bien nettoyée, étanche et en
(donc le surcoût par rapport à un béton standard), donc d’en bon état, équipée d’un tuyau souple, qui sera remontée au fur
augmenter l’utilisation. et à mesure du bétonnage.
L’utilisation a donc des avantages mais aussi des limites. • La pompe
Un béton autoplaçant étant systématiquement pompable, on
Les avantages des bétons autoplaçants – Parmi les avan-
peut utiliser en fin de canalisation un tuyau de diamètre infé-
tages, il faut citer la facilité à remplir n’importe quelle forme
rieur passant mieux entre les armatures.
de coffrage en conservant les caractéristiques initiales. L’habi-

3 tude actuelle fait limiter l’emploi à une hauteur de chute de 4 m


et un cheminement horizontal de 12 m.
• À la pompe par injection
Cette technique d’une mise au point récente permet de dimi-
nuer les coûts d’exploitation, sous réserve que cette méthodo-
L’emploi d’un tel béton supprime l’opération de vibration ; on
logie soit mise en place dès le début du chantier.
résout ainsi (mais certainement partiellement) les problèmes
posés par les ferraillages importants, les voiles de grande Les principaux avantages sont la suppression de l’emploi :
hauteur et de faible épaisseur, les nombreuses réservations,
les mannequins. • de la grue pour le bétonnage ;

Les limites des bétons autoplaçants – Ce sont des incon- • de la benne ;


vénients tels que la fabrication de ces bétons qui doit être
adaptée aux besoins. Compte tenu des connaissances • de la vibration ;
actuelles des fabricants, l’utilisateur n’est pas à l’abri de cer- • des plates-formes de travail.
taines surprises.
Dès qu’une légère pente existe, il faut coffrer la face supé- Remarque
rieure. L’absence de vibration n’évite pas le bullage. La plate-forme de travail a pour fonctions essentielles :
• le serrage de la tige d’écartement supérieure ;
Les coffrages et le béton autoplaçant – La composition d’un
autoplaçant est différente d’un béton ordinaire car il contient • le stationnement du personnel pour l’opération de
en plus de très grandes molécules formant une matrice per- bétonnage ;
mettant l’homogénéité du mélange. Il en résulte que le béton • le stationnement du personnel pour la vibration et l’arase du
peut s’écouler par un trou supérieur au diamètre du plus grand béton ;
gravier (généralement de diamètre égal à 4 mm) et restera • le stationnement du personnel pour le décrochage du
bloqué par un trou de diamètre inférieur. On se trouve donc coffrage à l’arrivée et à l’accrochage du coffrage lors de l’enlè-
devant un problème d’étanchéité des coffrages. vement ;
Les fonctions de bétonnage et vibrations sont devenues inu-
Or, d’une manière générale, les points critiques en matière tiles. Les deux fonctions restantes peuvent être réalisées par
d’étanchéité sont : des plates-formes individuelles roulantes (PIR).
• les liaisons du coffrage avec le sol, et l’on sait que les talon- Aménagement des coffrages – Dans ce cas, les coffrages
nettes en béton ordinaires n’ont pas la même résistance. Il faut doivent être aménagés en respectant les préoccupations
donc trouver une solution telle que le calfeutrement ; suivantes :

• les abouts, et notamment ceux devant laisser passer les – pour cela un orifice placé à 1,00 m du sol environ sur le cof-
aciers en attente et assurer une bonne reprise de bétonnage, frage permet le raccordement avec le tuyau souple de la
les réservations, les mannequins, les incorporations, les trous pompe ;
d’écarteurs (notamment dans les coffrages cintrables), les – pour voir le niveau du béton dans le coffrage, certains fabri-
joints entre panneaux. Le risque est donc une fuite de laitance, cants proposent un module totalement transparent qui permet
avec création d’un nid de gravier. également de surveiller le bullage ;
– il est nécessaire que la pompe à béton soit aspirante-refou-
Pour éviter le bullage, la qualité de l’huile de décoffrage uti- lante pour régler au millimètre près l’arase du béton.
lisée est importante, car l’huile permet la remontée des bulles
vers la surface libre.
4. Conclusions
Certains fabricants de coffrage recommandent l’utilisation
d’huile végétale. Les vaselines de décoffrage d’origine pétro- La réalisation des voiles par du béton poussé dans le coffrage
lière donnent de très bons résultats ; elles s’appliquent avec permet, d’après certains fabricants, un gain de temps de
un balai brosse ou une serpillière et évitent une vaporisation moitié. Plus un seul ouvrier ne travaille en hauteur sur les ban-
sur les aciers et une nébulisation sur les personnes. ches. Il suffit d’un élément transparent équipé d’une buse
d’injection équipée d’une vanne à guillotine pour surveiller la
La poussée du béton – Un béton pousse sur le coffrage hauteur du béton dans le voile, et d’une télécommande de la
comme dans un réservoir l’eau pousse sur la paroi. Un béton pompe située dans la main d’un ouvrier situé sur le plancher.
autoplaçant a des qualités thixotropiques (plus fluide en mou- Le béton mis en place ainsi est de meilleure qualité car il n’y
vement qu’au repos). La densité d’un béton autoplaçant est a pas de ségrégation ni d’introduction d’air.

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La planification d’un chantier

I – La gestion de projet ............................................................................... TBA535 -2


II – Glossaire ................................................................................................ — 2
III – Méthode PERT ...................................................................................... — 4
A. Origine ................................................................................................. — 4
B. Principe de la méthode ....................................................................... — 4
C. Analyse des éléments d’une opération ............................................. — 4
D. Réalisation du graphe ......................................................................... — 6
1. Convention de représentation ......................................................... — 6
2. Construction du graphe ...................................................................
E. Exploitation du graphe........................................................................
1. Numérotation des étapes.................................................................



7
8
8
3
2. Durée des tâches .............................................................................. — 13
3. Calcul des dates ................................................................................ — 14
F. Détermination du chemin critique...................................................... — 15
1. Calcul des marges ............................................................................ — 15
2. Chemin critique................................................................................. — 16
IV – Planning de Gantt ................................................................................ — 17
V – Graphe d’effectif ................................................................................... — 17
VI – Critique et correction des données de la première hypothèse ........ — 18
A. Analyse critique du planning PERT ................................................... — 18
B. Calcul de l’effectif optimum................................................................ — 18
C. Correction du planning PERT ............................................................. — 19
1. Optimisation du planning ................................................................ — 19
2. Report des corrections ..................................................................... — 20

a conduite d’un chantier de travaux est assimilable à la gestion d’un projet


L puisqu’il doit intégrer essentiellement l’optimisation des coûts de main-
d’œuvre et la mobilisation du matériel. Ces deux aspects étant gouvernés par
de très nombreux facteurs et contraintes, il est nécessaire d’approcher avec
méthode son organisation. L’établissement d’un planning s’impose, effectué
parfois encore manuellement, mais souvent maintenant à l’aide de logiciels
dédiés. L’article débute par un glossaire des termes qu’il faut savoir manipuler
lors de cette réflexion : durée des tâches, chemin critique, crédit d’heures,
marge.
La méthode PERT est une analyse systématique qui impose la découpe en
opérations élémentaires, chacune définie en termes de limite, durée, chrono-
logie et enchaînement avec la suivante. De nombreux exemples en sont
donnés ici, permettant d’illustrer cet outil puissant d’aide à l’organisation. La
réalisation d’un graphe permet une représentation spécifique des tâches, de
leurs relations entre elles, avec notamment l’insertion de tâches fictives.
Suivant l’ampleur du chantier, sa construction peut être complexe et nécessiter
plusieurs essais avant d’aboutir à une version claire et exploitable, avec une
numérotation des différentes étapes, l’affectation des durées et crédits d’heure
associés et le calcul des marges pour la détermination du chemin critique. Le
planning de Gantt complète cette approche par l’ajout d’une échelle de temps
représentée par des barres horizontales.
Ces séries d’hypothèses qui permettent d’élaborer un premier planning
doivent faire l’objet de corrections successives afin d’optimiser l’ensemble des
solutions retenues pour la conduite des travaux.
Parution : juin 2007

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LA PLANIFICATION D'UN CHANTIER

I - LA GESTION DE PROJET II - GLOSSAIRE


Une réflexion approfondie et progressive – L’organisation Calendrier – C’est la succession des journées de travail et de
d’un chantier de travaux de bâtiment met en jeu de très nom- repos (les samedis, dimanches et jours fériés). On pourra
breux facteurs. Tout d’abord, l’enveloppe budgétaire contraint substituer le calendrier à l’échelle de temps lorsque la date de
à une rationalisation extrême en vue d’optimiser les coûts de début des travaux sera connue.
main-d’œuvre et la mobilisation du matériel le plus judicieuse-
ment possible. Cette rationalisation va entraîner une réflexion Chemin – Un graphe réalisé suivant la méthode PERT repré-
approfondie sur le choix de la technique de construction et sente des suites d’opérations reliées entre elles. Ces suites
donc sur les moyens mis en œuvre : la durée du chantier, les d’opérations constituent des chemins. On peut emprunter
3 effectifs à affecter, la durée de la mobilisation du matériel, les
approvisionnements en matériaux, la préfabrication éven-
tuelle, les besoins de trésorerie. Il demeure cependant que les
divers chemins pour aller de la première étape (début du chan-
tier) à la dernière étape (fin du chantier).
possibilités de combinaisons entre ces éléments sont si nom- Chemin critique – La branche du graphe représentant uni-
breuses qu’il est impossible de les harmoniser et de les quement des opérations sans aucune marge est dit « chemin
optimiser instinctivement. Une première série d’hypothèses critique ». La somme des durées des opérations se trouvant
permet d’élaborer un premier planning qui donnera un aperçu sur le chemin critique détermine la durée totale du projet. Tout
de la pertinence des choix effectués. Des corrections succes- retard intervenant lors de l’une de ces opérations se répercute
sives sont nécessaires pour optimiser l’ensemble, et ce sur la date de fin du projet.
jusqu’à ce que les solutions retenues soient pleinement
satisfaisantes. Crédit d’heures (CH) – Le crédit d’heures d’un ouvrage est
C’est la planification qui permettra d’organiser et de vérifier les le temps nécessaire à son exécution indépendamment du
diverses hypothèses. nombre d’ouvriers qui le réalisent.

Mode informatique ou manuel ? – Aujourd’hui, il existe de


nombreux logiciels qui sont dédiés à la planification. Ces der- Exemple
niers permettent de répercuter rapidement les modifications
apportées à un quelconque élément et de recalculer les dates S’il faut 0,24 heure par mètre carré pour coffrer un mur de
et les marges. Grâce à la rapidité de calcul de ces logiciels, 20 m2, le crédit d’heures sera :
on peut multiplier les hypothèses de travail, ce qui demande-
20 × 0,24 heures 4,80 heures.
rait un temps considérable si ces opérations devaient être
effectuées autrement. L’informatique ne résout pas tous les
problèmes pour autant. La définition des tâches et des liaisons
nécessite de très bonnes connaissances techniques que seul Date – Tant que l’on ignore à quelle date précise le projet
un système informatique expert serait à même de posséder. débutera, pour les besoins de calcul, on institue des dates fic-
Cette définition doit être réalisée manuellement. tives, une par journée de travail. Ainsi, la date 6 représentera
la 6e journée de travail depuis le début du chantier.
Construire un planning à la main permet aussi de mieux per-
cevoir les points délicats qui peuvent paraître très simples et
pour cela ne pas être aussi évidents à repérer dans une opé- Exemple
ration informatisée. Le repérage de ces points apparemment
sans importance peut pourtant inciter à revenir complètement Si la date de début de chantier a été fixée au lundi 3 avril,
sur le premier choix opéré pour obtenir un résultat plus cette 6e journée de travail correspondra au lundi 10 avril,
satisfaisant. compte tenu du week-end non travaillé.
Il n’est pas inutile de savoir établir ces plannings manuelle-
ment pour comprendre comment les algorithmes opèrent.
Date de début au plus tôt (ti) – C’est la date de commence-
Outils – La planification consiste d’abord à établir le planning ment d’une opération sans aucun délai, une fois toutes les
PERT pour analyser et ordonnancer les opérations. opérations précédentes terminées. Autrement dit, il est impos-
sible de commencer cette tâche avant cette date.
Les autres opérations sont :
Date de début au plus tard (Ti) – C’est la date limite de com-
• le planning de Gantt, appelé aussi planning à barres, pour re- mencement d’une opération sans retarder celle de l’opération
présenter le calendrier d’exécution des tâches ; suivante.
• le graphe d’utilisation de la main-d’œuvre pour définir l’effectif
des équipes. Date de fin au plus tôt – La date de fin au plus tôt est celle
correspondant au commencement d’une opération au plus tôt.
Ce qui signifie que si une tâche a commencé au plus tôt, elle
Remarque finira aussi au plus tôt.
La plupart des logiciels étendent leur service à la gestion
financière du projet. On se contentera ici de l’aspect techni- Elle est égale à la date de début au plus tôt (ti) + la durée de
que de l’organisation du chantier. la tâche (Di).

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LA PLANIFICATION D'UN CHANTIER

Exemple Exemple

Le chiffre 2 représente à la fois le soir de la deuxième journée


Une tâche nécessitant 3 jours de travail commencée à la date de travail et le matin de la troisième. La troisième journée de
4 finira au plus tôt à la date 4 + 3 = 7. travail se déroule dans l’intervalle 2-3.
Effectif optimum – C’est le nombre minimum d’ouvriers avec
lesquels il est possible de mener à bien l’ensemble des tâches
Date de fin au plus tard – La date de fin au plus tard est
d’un chantier.
celle correspondant au commencement d’une opération au
plus tard. Autrement dit, si une tâche a commencé au dernier La plupart du temps, l’effectif optimum correspond à l’effectif
moment, pour ne pas retarder la tâche suivante, elle finira moyen. Celui-ci est égal au crédit d’heures total du chantier
aussi au plus tard. divisé par sa durée, calculée en heures de travail, à raison de
8 heures par journée travaillée.
Durée des tâches (Di) – La durée d’une tâche est le temps
nécessaire à son exécution en fonction du nombre d’ouvriers Exemple
affectés à sa réalisation. Elle est égale à son crédit d’heures
(CH) divisé par le nombre d’ouvriers (n) affectés à sa Une tâche nécessitant 1 425 heures de travail sur une durée
réalisation. de 40 jours de 8 heures par jour nécessitera pour être
exécutée :
CH Q
Di =
n
ou Di = TU ×
n 1 425
40 × 8
= 4,45 soit 5 ouvriers. 3
TU étant le temps unitaire.
Enclenchement – Cette opération consiste à organiser les
opérations les unes par rapport aux autres en fonction de leur
Exemple chronologie et de leurs contraintes.
Étape – L’étape marque le début ou la fin d’une opération, non
Si on affecte trois ouvriers au coffrage d’un mur dont le crédit la réalisation de celle-ci. Elle ne représente donc aucune
d’heures est de 4,80 heures, cette tâche durera : durée.
4,80/3 = 1,60 heure. Lissage – Il consiste à supprimer au maximum les irrégula-
rités dans l’utilisation de la main-d’œuvre afin d’harmoniser
celle-ci autour d’un effectif optimum d’ouvriers.
Échelle de temps – Une échelle de temps est une succession Marge – Elle correspond au délai disponible entre l’exécution
de normes représentant des journées travaillées sans tenir de deux tâches (cf. Fig. 1). La marge est aussi désignée par
compte des repos et jours fériés. les termes « latitude » et « battement ».

Fig. 1 : Représentation graphique de la marge (© ETI).

Marge indépendante ou certaine (MI) – C’est le délai dispo- L’opération (i) ne pouvant pas commencer plus tard et l’opé-
nible entre la fin au plus tard (Di + Ti) d’une opération (i) dont ration suivante (j) ne pouvant pas commencer plus tôt, il
la durée est (Di) et le début au plus tôt (tj) de l’opération sui- restera une marge irréductible quoi qu’il puisse être décidé.
vante (j).
Marge libre (ML) – C’est le délai disponible entre la fin au plus
MI = tj – (Di + Ti) tôt (Di + ti) d’une opération (i) dont la durée est (Di) et le début
au plus tôt (tj) de l’opération suivante (j).

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TBA535 - 3

101
Référence Internet
TBA535

LA PLANIFICATION D'UN CHANTIER

ML = tj – (Di + ti). confia à la marine américaine et au bureau d’ingénierie Allen


Booze et Hamilton, la coordination du programme Polaris. Ce
dernier, extrêmement complexe, impliquait quelque 250 four-
Exemple
nisseurs et plus de 9 000 sous-traitants. Pour préparer au
Une tâche nécessitant 10 jours de travail commencée au plus mieux ce vaste projet, ils mirent au point une méthode nouvelle
tôt à la date 15, finira au plus tôt à la date 10 + 15 = 25. d’ordonnancement des opérations, appelée « program évalua-
Prenons le même exemple que précédemment, si la tâche sui- tion and review technic » (PERT), technique d’évaluation et de
vante doit commencer au plus tôt, c’est-à-dire à la date 28 : contrôle des programmes, qui devait réduire les délais d’étude
et de réalisation de façon importante.
ML = 28 – 25 = 3 jours
Dans le bâtiment, certains ingénieurs de bureaux de méthodes
commencèrent, dès 1965, à appliquer la méthode PERT à
La consommation de la marge libre n’a pas d’incidence sur le leurs travaux.
commencement au plus tôt de l’opération suivante, c’est pour-
quoi on commence par utiliser cette marge s’il s’avère
nécessaire de déplacer une opération. On examinera ensuite, B. Principe de la méthode
si nécessaire, les possibilités de déplacement plus important
offertes par les autres marges.
La réalisation d’un programme implique l’exécution d’un
Marge totale (MT) – C’est le délai disponible entre la fin au certain nombre d’opérations selon un ordre précis et en tenant

3 plus tôt (Di + ti) d’une opération (i) dont la durée est (Di) et le
début au plus tard (Tj) de l’opération suivante (j).
compte des divers types de relations existant entre elles :

• Relations logiques : on ne peut pas commencer une tâche


MT = Tj – (Di + ti) avant que la précédente ne soit terminée.
C’est la marge la plus importante dont on puisse disposer. • Relations spéculatives : l’enchaînement des tâches est défini
par des contraintes :
Exemple – contraintes de moyens (matériels, main-d’œuvre, trésorerie)
Une tâche nécessitant 10 jours de travail commencée au plus devant être disponibles en même temps ;
tôt à la date 15, finira au plus tôt à la date 10 + 15 = 25. Si – contraintes de calendrier imposant à certaines opérations
la tâche suivante doit commencer au plus tard à la date 32 : d’être terminées à des moments précis.
MT = 32 – 25 = 7 jours.
C. Analyse des éléments d’une opération
Numéro d’étape – Chaque étape reçoit un numéro d’ordre qui
permet de désigner les diverses branches du graphe PERT. Pour qu’un projet puisse être analysé par la méthode PERT,
il doit être décomposable en opérations élémentaires.
Opération élémentaire – Une opération élémentaire peut être : Chacune de ces opérations doit être parfaitement déterminée.
Ce qui implique qu’on doit en connaître :
• un ensemble cohérent de tâches à exécuter par une personne
ou un groupe de personnes ; • les limites ;
• une prévision de moyens (main-d’œuvre, matériel, matériaux, • la durée ;
trésorerie etc.).
• la place dans l’ordre chronologique selon lequel doivent se
Le terme « opération » est plus abstrait et plus général que le
dérouler les opérations ;
terme « tâche » qui désigne un travail. Ainsi, la prévision de
besoins de trésorerie est une opération abstraite, elle ne mobi- • les contraintes et les relations la liant à l’opération précédente
lise pas de main-d’œuvre pour être exécutée. et à l’opération suivante.
Tâche fictive – La tâche fictive ne représente aucune action,
Opérations élémentaires – La définition de ces opérations
elle sert uniquement à représenter une liaison sur un graphe.
est fonction du projet en étude.

Elles peuvent consister en :


III - MÉTHODE PERT • une succession de gestes simples (par exemple : si le but est
une étude d’ergonomie en vue d’aménager un poste de travail,
Le planning PERT est surtout un outil d’analyse et d’organi- faire tourner le malaxeur, peser du gravillon, verser le gravillon
sation, il servira à établir les autres types de planning parce dans le malaxeur, peser du sable, etc.) ;
qu’il est peu pratique pour visualiser l’évolution journalière des
opérations, ne comportant ni échelle de temps, ni calendrier. • un ensemble cohérent de tâches (par exemple : fabriquer du
béton) ;
La méthode PERT consiste à analyser de façon systématique
et critique les diverses opérations d’un projet et leur • un ensemble d’opérations (par exemple : réalisation du gros
enchaînement. œuvre d’un pavillon) ;

• une opération plus importante (par exemple : réalisation d’un


pavillon).
A. Origine
En revanche, une opération qui semble former une parfaite
Cette méthode est née en 1957. Le gouvernement des États- entité peut être découpée en plusieurs opérations différentes,
Unis, inquiet de son retard pris dans le domaine de la conquête si chacune de ses parties doit faire l’objet d’une contrainte
de l’espace après le lancement du premier satellite soviétique, particulière.

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102
Référence Internet
TBA535

LA PLANIFICATION D'UN CHANTIER

Exemple • (T) le repliement du chantier et la réception des travaux.

L’opération « mise en peinture des murs » peut être découpée


Étude des enclenchements – La méthode PERT permet
en trois opérations correspondant à trois dates différentes de
d’isoler d’un ensemble complexe, les opérations élémentaires
livraison de la peinture imposées par le fabricant.
considérées successivement deux par deux, afin d’établir la
relation existant entre elles seules, en faisant abstraction des
autres opérations.
Inversement, dans une étude préliminaire, il est possible de
regrouper des tâches différentes en une seule, si on ignore Les diverses opérations doivent s’effectuer selon un ordre
encore les contraintes les liant. précis.
Prenons un exemple.
Exemple

Il est plus intéressant de définir une opération « couverture du Exemple


toit » plutôt que de la décomposer en sous-parties : pose de
la volige, pose des liteaux, etc., si l’on ne peut pas encore Examinons dans le tableau 1 qui résume les enclenchements,
évaluer en détail la durée de chacune de ces opérations. la tâche (E) « briquetage » et cherchons quelle tâche a une
relation directe avec elle.
Chaque opération, ainsi définie, constituera une unité d’étude.

Définition des tâches – Pour illustrer concrètement cette


Pour pouvoir commencer le briquetage, la tâche « structure
des poteaux, des poutres et du plancher » (D) doit être impé-
3
méthode, prenons l’exemple simple de la réalisation d’un rativement terminée. On établit la relation : avant (E) il y a
pavillon. (D).

Désignons par : Continuons cette étude, la charpente (F) ne peut commencer


à être posée avant la fin de la tâche (D). On établit la relation :
• (A) la réalisation des terrassements généraux, des fouilles en avant (F) il y a (D).
rigole pour les fondations et en tranchée pour les réseaux
d’évacuation des eaux ; De même, les travaux de plomberie (H) ne peuvent pas
démarrer avant que la tâche (D) ne soit entièrement terminée.
• (B) la réalisation des fondations ; On établit la relation : avant (H) il y a (D).

• (C) la pose dans les tranchées des canalisations extérieures La relation entre (E), (F) et (H) n’était pas apparente de prime
pour la réalisation du réseau ; abord et il aurait été plus difficile de mettre en évidence cette
relation par un examen d’ensemble des tâches qu’en les exa-
• D) la réalisation de la structure en béton armé, poteaux, pou- minant deux à deux. Ce travail nécessite évidemment une
tres et plancher du rez-de-chaussée ; très bonne connaissance technique du domaine analysé.
Chaque opération est tour à tour analysée, et chaque
• (E) le briquetage en garnissage de la structure ; réponse est reportée sur le tableau de la figure 2. Toutes les
opérations (de A à T) sont inscrites une fois en colonne, une
• (F) la pose de la charpente, des voliges et des liteaux ; fois en ligne.

• (G) la pose de la couverture en tuiles, du plafond en plaques À partir du tableau 1, déterminons quelle tâche doit être ter-
de plâtre et de son isolation en laine de verre ; minée avant de pouvoir commencer la suivante.

• (H) la pose des canalisations d’évacuation des eaux usées et Avant de commencer les terrassements (A) aucune tâche
des eaux vannes en vide sanitaire ; répertoriée n’est nécessaire, on n’inscrit rien sur la ligne A du
tableau de la figure 2.
• (J) la pose des gouttières et des descentes d’eau de pluie ;
Avant de commencer les fondations (B), les terrassements (A)
• (K) la pose des menuiseries intérieures et des portes isopla- doivent être terminés ; à la ligne B cochons la colonne A.
nes de distribution des pièces ;
Avant de commencer le réseau d’évacuation (C), les terrasse-
• (L) la pose de l’isolation avec plaques de plâtre sur les murs ments (A) doivent être terminés ; à la ligne C cochons la
extérieurs ; colonne A.

• (M) le montage des cloisons en carreaux de plâtre ; Il suffit de reporter les indications données au tableau 1 sur le
tableau de la figure 2 jusqu’à la dernière tâche (T).
• (N) la pose des menuiseries extérieures ;
La figure 2 peut être lue indifféremment en commençant par
les lignes ou par les colonnes. En commençant la lecture par
• (P) la réalisation des enduits extérieurs ;
la ligne, on lit avant (B) il y a (A) et en commençant par la
colonne, on lit après (A) il y a (B). Lorsqu’on dessine le graphe,
• (Q) la confection des regards de visite, du raccordement des
on est amené à modifier certaines liaisons qui deviennent
canalisations et du remblaiement des tranchées ;
compliquées au fur et à mesure qu’on lit le tableau 1. On
• (R) le nettoyage général du terrain, la finition des espaces risque ainsi d’oublier une liaison ou d’en établir une qui
verts et des voiries et des réseaux divers (VRD) ; n’existe pas. Le graphe étant terminé, il faut le vérifier en com-
mençant par la fin, et la possibilité de lire le tableau de la figure
• (S) la peinture et les finitions ; 2 dans les deux sens est alors bien utile.

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Référence Internet
TBA540

Plan d’installation du chantier

I – Intervenants concernés ......................................................................... TBA540 -2


II – Objectifs du plan d’installation de chantier ........................................ — 2
III – Contenu du plan d’installation ............................................................ — 2
IV – Établissement et vérification............................................................... — 3
V – Implantation des engins de levage ..................................................... — 4
A. Critère « manutention » ...................................................................... — 5
B. Critères de sécurité.............................................................................. — 6
C. Critères « montage – installation – démontage » ............................. — 10
D. Récapitulatif .........................................................................................
E. Demande d’autorisation d’installation de grues...............................
F. Accord de l’administration .................................................................



12
12
15
3
VI – Accès et circulations sur chantier....................................................... — 15
A. Indications relatives aux limites « chantier – voie publique »......... — 15
B. Voies de circulations et cheminements............................................. — 15
VII – Implantation du poste de bétonnage ................................................ — 17
VIII – Choix de l’emplacement du poste de préfabrication...................... — 17

e plan d’installation de chantier a plusieurs objectifs, il vise à fournir les


L indications nécessaires à l’implantation des différentes installations et
matériels, à constituer une référence pour les intervenants, mais aussi à per-
mettre l’obtention des différentes autorisations préalables au démarrage,
notamment celle relative à l’installation de grues. Il impacte directement le
futur déroulement des processus de construction, et sa mauvaise conception
peut entraîner retard de chantier, coûts supplémentaires et accidents graves.
Limites du terrain, emplacements des constructions, voies de circulation, cir-
cuits de fluides, postes de travail, tous ces éléments doivent apparaître sur ce
plan détaillé, de même l’implantation des engins de levage. Ce dernier point
impose l’étude de la nature du sol et l’intégration de critères de sécurité bien
spécifiques, dont les zones interdites de survol, les interférences de grues et
des contraintes liées au montage et démontage.
Ce plan précise également le tracé des voies de circulation et des chemine-
ments à l’intérieur du chantier, ainsi que l’implantation du poste de
préfabrication et du poste de bétonnage, dont l’encombrement est important.
Parution : juin 2007

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TBA540

PLAN D'INSTALLATION DU CHANTIER

Le plan d’installation de chantier se révèle avoir une importance décisive sur le futur déroulement du chantier. Il traduit, sur le terrain,
l’état de préparation du chantier et son organisation. Il fournit aussi les indications nécessaires à la mise en œuvre des diverses installations
et des matériels prévus pour la réalisation.

(notamment le poste de fabrication des bétons et celui de la


préfabrication).
Les circuits d’approvisionnement, de stockage, de fabrication
I - INTERVENANTS CONCERNÉS et de manutention peuvent ainsi être étudiés.
Information des intervenants – Ce plan concerne donc :
Maître d’œuvre – L’architecte est concerné directement, qu’il
3 ait une mission de direction de chantier ou une mission de type
SPS. En effet, le plan d’installation de chantier est toujours
soumis au maître d’œuvre pour approbation et signature.
• le personnel d’encadrement sur chantier de l’entreprise gros
œuvre et des différents corps d’état ;
• les concessionnaires chargés des branchements ;
Coordonnateur – Le coordonnateur peut, en raison des inci-
• les responsables des équipes chargées de la préparation, du
dences de la conception du plan d’installation de chantier sur
montage et de la mise en œuvre de ces différentes installa-
le risque d’accidents au cours de l’exécution, être amené à
tions.
faire modifier le plan d’installation de chantier par l’entreprise
afin de le rendre conforme au plan particulier de la sécurité et Répartition des frais – Le plan d’installation de chantier
de protection de la santé (PPSPS). permet aussi :
Lorsqu’un plan d’installation de chantier est mal conçu, le pro- • de préciser et d’évaluer les prestations, les charges corres-
cessus de construction peut s’accompagner : pondantes à l’installation de chantier ;
• de retards importants ; • de répartir les dépenses d’intérêt commun entre corps d’état
• de coûts supplémentaires non négligeables ; (cf. Tab. 1).

• d’accidents ou d’incidents plus ou moins graves. Les dépenses d’intérêt commun relatives aux équipements et
aux installations temporaires de chantier sont définies, pour
Tiers – Depuis quelques années, on constate de plus en les marchés privés, par la norme NF P 03-001 de décembre
plus fréquemment des litiges avec les tiers dont la propriété 2000 : « Marchés privés – Cahiers types – Cahier des clauses
pourrait être survolée par un engin de levage. Ceux-ci cher- administratives générales applicables aux travaux de bâti-
chent soit à empêcher un tel survol, soit à obtenir une ment faisant l’objet de marchés privés – Indice de classement
indemnité. P03-001 ».
L’entreprise peut ainsi se trouver dans l’obligation de prévoir
d’autres dispositions pour les installations de levage. Elle distingue les cas où une dépense peut être imputée à un
entrepreneur déterminé ou, au contraire, doit être portée au
Dans tous les cas, il y a un risque réel de retard dans le débit du compte prorata.
démarrage du chantier.
Il faut donc systématiquement rechercher, et le plus tôt pos- Pour les marchés publics, où le maître d’ouvrage est une col-
sible, un accord à l’amiable avec les tiers concernés. lectivité publique ou un établissement public, il convient de se
reporter au cahier des clauses administratives générales
« marchés publics » qui définit la répartition des charges.

II - OBJECTIFS DU PLAN D’INSTALLATION DE CHANTIER

Ce plan, ainsi que les documents annexes qui l’accompa- III - CONTENU DU PLAN D’INSTALLATION
gnent, fait la synthèse de l’organisation générale prévue pour
l’exécution de l’ouvrage. Ce plan (cf. Fig. 1) doit être coté et détaillé, et comporter :
Organisation générale – Trois objectifs sont poursuivis : • les limites du terrain, avec les clôtures fixes et amovibles, et
l’indication des accès ;
• permettre l’obtention des différentes autorisations nécessai-
res préalables au démarrage du chantier. Ainsi, ce document • les emplacements des constructions existantes et de celles à
permet de visualiser le sens d’avancement des travaux, le gros réaliser avec le nombre de niveaux et les niveaux des terrasses
matériel affecté au chantier ainsi que les emprises sur trottoirs en couverture ;
et accès au chantier ;
• les voies de circulation ;
• constituer une référence pour les intervenants au cours de la
phase d’installation de chantier ; • les circuits de fluides, branchements et distributions ;
• apporter tous les renseignements nécessaires au fonction- • les différents postes de travail. Le poste de levage doit être
nement général du chantier au cours de l’exécution, en préci- suffisamment détaillé, avec la représentation des aires de ba-
sant l’implantation des grues et des divers postes de travail layage et des zones interdites de survol en charge.

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TBA540 - 2

106
Référence Internet
TBA540

PLAN D'INSTALLATION DU CHANTIER

Tab. 1 – Travaux d’intérêt commun

Prix
Désignation de la prestation Imputation au lot Quantité Prix total
unitaire

Voirie :
– taxe d’occupation GO
– entretien
– réparation
Branchements provisoires :
– eau GO ou VRD du réseau aux
– électricité installations communes
– égout
Extérieur des Clôtures GO
constructions à
réaliser Panneau de chantier GO
Voies de circulation à l’intérieur du
chantier
GO ou VRD
3
Baraquements communs :
salle de réunion GO
hygiène
Baraquements particuliers Chaque lot concerné
Aires de stockage GO
Repli des installations Par lot chargé de la réalisation
Eau : réseau intérieur Plombier
W.-C. et lavabos :
si installations communes distantes de
Plombier
plus de 50 m du bâtiment en
construction
Équipements des Lot chargé des descentes
bâtiments Évacuation eaux pluviales
(plombier...)
Électricité : réseau intérieur Électricien
Électricien : installations en
Éclairage de circulation
25 volts
Repli des équipements Lots chargés de leur réalisation

En cas de tranches de travaux successives, les positions – les choix concernant l’ensemble des méthodes d’exécution
diverses des engins de levage doivent être indiquées : et des modes opératoires ;
– l’organisation des postes de travail ;
• les emplacements et les surfaces des différentes aires de – le matériel nécessaire au travail de chaque équipe.
stockage, de préfabrication, de stationnement ;
La mise au point d’un plan d’installation de chantier satisfai-
• les emplacements des divers baraquements ; sant nécessite une réunion de concertation avec :

• les arbres à protéger, les passages piéton à créer ou à amé- • les futurs responsables du chantier (conducteur de travaux,
nager. chef de chantier) ;

En annexe du plan d’installation du chantier, sont joints géné- • le responsable de l’étude « méthodes » ;
ralement la liste de l’équipement prévu, et un calendrier des • le responsable du service « matériel ».
travaux avec phasage des différentes tranches.
Certains architectes établissent eux-mêmes un plan d’aména-
gement, à charge pour l’entreprise de le vérifier ou de le
modifier.
IV - ÉTABLISSEMENT ET VÉRIFICATION
La répartition des rôles n’est donc pas toujours la même. Dans
cet esprit, les informations données ci-après visent à per-
Études préalables – Pour pouvoir établir le plan d’installation mettre soit d’établir, soit de vérifier le plan d’aménagement
de chantier, le concepteur doit préalablement : dans ses grandes lignes. Les points de détails ne peuvent être
abordés car ils nécessitent toujours une étude particulière.
• connaître le planning d’exécution des travaux ;
Date de remise – Le plan d’installation de chantier doit être
• avoir à sa disposition : joint à la demande d’installation de grues pour tout chantier

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107
Référence Internet
TBA540

PLAN D'INSTALLATION DU CHANTIER

Fig. 1 : Symboles de représentation (© ETI).

important ou comportant plusieurs grues. Il est établi en temps • le poste de bétonnage ;


voulu, et sa date de remise tient compte des délais néces-
saires aux demandes d’autorisations administratives (pour • les baraquements avec leur alimentation et leurs raccorde-
éviter tout retard important dans le démarrage du chantier). ments ;

Avant d’accepter la possibilité de mettre les engins de levage • les aires de préfabrication ;
en service, l’entreprise doit :
• les aires de stockage.
• avoir déposé une demande d’installation de grues ;
La mise au point du plan d’installation de chantier consiste à
• avoir obtenu une réponse favorable. Le délai d’obtention est relier entre eux tous les postes de travail afin d’assurer la
d’environ quatre semaines ; sécurité et le rendement optimums.
• avoir fait vérifier sa grue une fois montée par un organisme de
contrôle, et obtenu un certificat d’essais.
Tout retard dans la mise au point du plan d’installation recule V - IMPLANTATION DES ENGINS DE LEVAGE
d’autant la date de démarrage du chantier. Il est donc souhai-
table que le planning d’établissement des plans mentionne la
Le poste de levage conditionne l’ensemble des activités pro-
date de remise du plan d’installation de chantier.
ductives du chantier et les cadences de réalisation.
Secteurs d’implantation – Voici les secteurs principaux à
étudier ou à vérifier (cf. Fig. 2) : Le premier travail de recherche à effectuer pour concevoir un
plan d’installation de chantier débute donc par l’analyse appro-
• les accès et circulations ; fondie de ce poste (cf. Fig. 3).

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TBA540 - 4

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Référence Internet
TBA547

Installations électriques de chantiers


et installations temporaires
par Williams PAUCHET
Ex maître d’œuvre de la Défense nationale
Formateur en gestion de chantier de construction

1. Règles ...................................................................................................... TBA 547v2 - 2


2.
2.1
Détermination des besoins................................................................
Évaluation des besoins du chantier .......................................................


2
2 3
3. Fiabilité des sources d’alimentation............................................... — 2
3.1 Architecture de distribution .................................................................... — 3
3.2 Caractéristiques générales des installations : influences externes ..... — 6
3.3 Environnements....................................................................................... — 7
3.4 Utilisations................................................................................................ — 11
4. Prescription pour assurer la sécurité ............................................. — 11
4.1 Protection contre les chocs électriques ................................................. — 11
4.2 Réalisation des installations ................................................................... — 12
5. Exploitation : vérification, entretien, maintenance ................... — 13
5.1 Vérification lors de la mise en service ................................................... — 13
5.2 Vérifications périodiques ........................................................................ — 13
5.3 Entretien des installations....................................................................... — 13
5.4 Règles complémentaires pour les installations particulières .............. — 13
6. Éclairage des chantiers ...................................................................... — 14
6.1 Réglementation et allègements.............................................................. — 14
6.2 Caractéristiques d’une installation d’éclairage provisoire ................... — 14
7. Prises électriques................................................................................. — 16
8. Cas particuliers..................................................................................... — 16
Cas des enceintes conductrices exiguës (vides sanitaires, escaliers
8.1 étroits)....................................................................................................... — 16
8.2 Chantiers de dépose d’amiante .............................................................. — 16
8.3 Chantiers en atmosphère explosive....................................................... — 16
Pour en savoir plus ........................................................................................ Doc. TBA 547v2

L ’électricité de chantier est, par principe, provisoire et modifiable suivant les


besoins.
Néanmoins, cette installation (les matériels et câbles qui la constituent) doit
être mise en œuvre conformément aux règles de sécurité.
En particulier, les travailleurs doivent être protégés contre les risques
suivants :
– contact direct avec une partie sous tension telle que bornes ou éléments
mal isolés ;
– contact indirect par l’intermédiaire d’une masse non reliée à la terre ;
– matériels ou câbles gênant la circulation ou susceptibles de provoquer
chute ou blessure de personnel.
Ces données doivent permettre au coordonnateur de conception de prévoir
les données générales de sécurité pour l’installation électrique provisoire de
Parution : octobre 2016

chantier qui devra être prise en charge par le maître d’ouvrage pour avoir un
bon niveau de sécurité sur le chantier et un coût inférieur à celui de l’ensemble
des installations électriques provisoires facturées par les entreprises.

Copyright © – Techniques de l’Ingénieur – Tous droits réservés TBA 547v2 – 1

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Référence Internet
TBA547

INSTALLATIONS ÉLECTRIQUES DE CHANTIERS ET INSTALLATIONS TEMPORAIRES ______________________________________________________________

1. Règles Tableau 1 – Valeurs usuelles de tensions


de récepteurs
Les installations électriques provisoires sont, comme les installa- Récepteur Tension
tions définitives, soumises à des règlements et normes.
< 50 V
Ces installations étant destinées à des chantiers de toutes impor- Éclairage et outillage portatifs
(en courant alternatif)
tances, les décrets sur la protection des travailleurs contre les
chocs électriques sont applicables. Éclairage à poste fixe 230 V
Ces installations doivent avant leur mise sous tension faire Éléments chauffants de faible
l’objet d’un contrôle initial et de contrôles périodiques conformé- 230 V (en monophasé)
puissance
ment au décret du 10 octobre 2000.
Éléments chauffants importants 400 V (en triphasé)
Chaudières électriques de grande
20 kV
2. Détermination des besoins puissance à électrodes
Moteurs asynchrones et
2.1 Évaluation des besoins du chantier synchrones (puissance apparente 400 à 1 000 V

3 Pour concevoir d’une façon optimale les infrastructures élec-


< 200 kVA)
Moteurs asynchrones et
triques d’un chantier de BTP, il est indispensable d’étudier avec le synchrones (puissance apparente HTA
futur responsable du chantier ou le chef du service Méthodes, les ≥ 200 kVA)
besoins prévisionnels de l’ouvrage. Il s’agit d’une sorte d’audit
portant sur les points examinés ci-après. Moteurs à vitesse variable de
400 à 1 000 V
toutes puissances
2.1.1 Recensement des récepteurs Moteurs à vitesse variable
HTA
(puissance ≥ 200 kVA apparente)
L’établissement de la liste des récepteurs (éclairage, moteurs,
chauffage, récepteurs de courants faibles) ne pose généralement
pas de problème. Il faut, toutefois, ne pas omettre les alimenta-
tions des équipements à courants faibles dont la puissance est est souvent préférable de se reporter à des statistiques établies
négligeable, mais dont les exigences en matière de qualité de lors de chantiers analogues.
l’énergie sont considérables. Certains responsables de grands chantiers tiennent des statis-
tiques portant sur les puissances installées et sur la consommation
2.1.2 Localisation des récepteurs qui peuvent s’avérer très utiles. Si on ne dispose pas de ce genre
d’éléments, on peut se référer aux factures du distributeur qui
Il convient de faire la discrimination entre les récepteurs : mentionnent les consommations et les pointes de puissance. Elles
– à poste fixe pour la durée du chantier (par exemple, fournissent des informations utilisables pour évaluer les coeffi-
plate-forme de fabrication des voûtains d’un tunnel, base de vie) ; cients globaux d’utilisation.
– à poste variable suivant les stades d’avancement (par exemple,
centrale à béton pour la construction des puits d’aération et d’éva- 2.1.5 Susceptibilités des différents récepteurs
cuation d’un tunnel) ; aux coupures de courant
– en déplacement continuel (par exemple, tunnelier).
Il convient de répondre aux questions suivantes :
2.1.3 Caractéristiques électriques des récepteurs – Telle machine est-elle sensible aux microcoupures ?
– Que se passe-t-il en cas de coupure de quelques minutes ?
Il est nécessaire de connaître la puissance nominale des moteurs
– Que se passe-t-il si l’interruption dure plus longtemps ?
et celle effective des engins entraînés, pour en déduire la puis-
sance réactive. On doit, également, noter le courant ou le couple Les réponses permettent de prévoir les conséquences finan-
de démarrage, ainsi que la susceptibilité éventuelle aux perturba- cières des coupures suivant leur durée.
tions électromagnétiques.
Il doit aussi être pris en compte la tension d’alimentation des 2.1.6 Recensement des récepteurs susceptibles
récepteurs, sur un même site. Il peut être intéressant de retenir de générer des perturbations
plusieurs tensions en fonction de la puissance des récepteurs. Le
choix d’une tension triphasée 690 V pour l’alimentation de moteur Ces perturbations qui peuvent exister sur le réseau du distribu-
permet l’emploi du même appareillage que le triphasé 400 V et teur peuvent aussi être générées sur le réseau interne. Il s’agit de
pour la même puissance, le coût de l’installation est inférieur de chutes de tension excessives, de tensions déséquilibrées, du papil-
40 %. Le tableau 1 indique les tensions usuelles des récepteurs. lonnement, des taux d’harmoniques trop élevés.

2.1.4 Évaluation du coefficient de simultanéité


des récepteurs
3. Fiabilité des sources
Cette évaluation doit se faire aux différents stades d’avancement
du chantier. Toutefois, si les caractéristiques électriques des récep- d’alimentation
teurs sont, en général, connues avec une bonne approximation, les
coefficients de simultanéité sont plus difficiles à estimer. En fonction du type de chantier, le coût d’une interruption de la
On peut évidemment chercher à établir, pour chaque récepteur, fourniture d’énergie peut prendre des valeurs parfois très impor-
un diagramme d’utilisation horaire, journalière, hebdomadaire... Il tantes.

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TBA547

_______________________________________________________________ INSTALLATIONS ÉLECTRIQUES DE CHANTIERS ET INSTALLATIONS TEMPORAIRES

Il est donc nécessaire de prendre en compte la fiabilité du réseau


d’alimentation. Si celui-ci ne présente pas le niveau requis, une (ou Tableau 2 – Tension de raccordement
des) source(s) de remplacement doit (doivent) être mise(s) en des installations à haute tension de consommations
œuvre. Puissance de raccordement
Domaine de tension
Dans certains cas, il est plus économique de mettre en œuvre de l’installation inférieure
de raccordement
une centrale de production par groupes électrogènes que d’être tri- à la plus petite de ces deux valeurs
butaire d’une ligne HT aérienne peu fiable et parfois d’un coût
élevé. 1 kV < HTA ≤ 50 kV 40 MW 100/d
Le gestionnaire du réseau de distribution donne généralement 50 kV < HTB ≤ 130 kV 100 MW 1 000/d
des indications statistiques sur la qualité de son réseau. À défaut,
on peut tabler sur les valeurs annuelles suivantes : 130 kV < HTB ≤ 350 kV 400 MW 10 000/d
– nombre moyen de creux de tension sur un réseau aérien HTA : d est la distance en kilomètres comptée sur un parcours du réseau, réali-
100 à 150 ; sable techniquement et administrativement, entre le point de livraison et
– durée annuelle des indisponibilités sur un réseau urbain HTA : le point de transformation vers la tension supérieure le plus proche du
1h; réseau public.
– durée cumulée des indisponibilités sur un réseau aérien HTA :
6h;

3
– durée cumulée des indisponibilités sur un réseau urbain BT : au réseau public de transport d’une installation de consom-
2h; mation d’énergie électrique,
– durée cumulée des indisponibilités sur un réseau aérien BT : • du 17 mars 2003 relatif aux prescriptions techniques de
12 h. conception et de fonctionnement pour le raccordement direct
Il s’agit là de moyennes autour desquelles des variations impor- à un réseau public de distribution d’une installation de
tantes peuvent se rencontrer. consommation d’énergie électrique.

Exemple : ainsi, les installations du chantier du tunnel sous la


3.1 Architecture de distribution Manche ont été alimentées en 90 kV pour une puissance souscrite de
72 MW.
3.1.1 Sources d’énergie possibles
On rencontre, selon les chantiers et, souvent, sur un même 3.1.4 Discussion du contrat de fourniture
chantier, les trois sources possibles : avec le fournisseur
– alimentation par un réseau de distribution publique ; En fonction des considérations générales, on prend contact avec
– alimentation par une centrale autonome ou par un groupe de un fournisseur d’énergie qui, une fois le projet établi, prend
secours local ; contact avec le service approprié, GRD ou RTE.
– alimentation sans interruption par des ensembles char-
geurs/batteries d’accumulateurs/onduleurs. Il peut être intéressant d’examiner avec le fournisseur d’énergie
les besoins ultérieurs en énergie de l’ouvrage dont la construction
va démarrer, car les raccordements des installations de chantier,
3.1.2 Réseau de distribution publique puis de l’ouvrage vont être facturés par le gestionnaire de réseau.
Une optimisation peut être recherchée en comparant les dépenses
3.1.3 Choix de la tension de raccordement redondantes et les intérêts intercalaires (intérêts qui courent sur
au réseau public les sommes engagées avant que l’ouvrage ne soit utilisable).

Les caractéristiques et les possibilités des réseaux de distribu-


tion publique sont très variables d’un pays à l’autre. Il est donc 3.1.5 Type de schéma de livraison
indispensable de se renseigner auprès des organismes compé- Le type de schéma de livraison doit être discuté avec le fournis-
tents. seur d’énergie.
Rappelons que, en France, l’énergie est vendue par des fournis-
En BT, il n’y a guère de choix. Suivant la puissance, la livraison
seurs indépendants des gestionnaires de réseaux de distribution et
se fait par dérivation sur le réseau existant ou par une ligne issue
de transport.
du poste HTA/BT.
En HTA, il faut prendre en considération la qualité du réseau du
Information distributeur et la continuité de service souhaitée pour le chantier
pour choisir le schéma.
La liste des fournisseurs d’énergie est consultable sur le La puissance de court-circuit doit également être prise en
site : http://www.energie-info.fr compte avant de déterminer le schéma de livraison. Elle doit être
suffisamment élevée pour permettre le démarrage des gros
moteurs sans chute de tension excessive et, d’une façon générale,
Le choix de la tension d’alimentation est fonction de la puis- pour que les installations de l’abonné ne nuisent pas à la qualité
sance demandée pour l’alimentation de l’installation : du réseau du distributeur.
– en basse tension (BT) (400/230 V), jusqu’à une puissance de En fonction de ces renseignements, on peut, en HTA, adopter un
250 kVA ; des schémas retenus par la norme NF C 13-100 pour les postes de
– en haute tension, le domaine de tension est choisi par le ges- livraison à comptage en basse tension (figure 1). Les comptages à
tionnaire de réseau en fonction de la puissance de raccordement basse tension sont prescrits pour des courants au plus égal à
de l’installation et de son éloignement d du poste source le plus 2 000 A (1 250 kVA pour une tension 230/400 V). Au-delà, le comp-
proche (tableau 2) conformément aux arrêtés : tage de l’énergie est réalisé en haute tension et il en est de même
• du 4 juillet 2003 relatif aux prescriptions techniques de pour les installations comportant plusieurs transformateurs HT/BT
conception et de fonctionnement pour le raccordement direct (figure 2).

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TBA547

INSTALLATIONS ÉLECTRIQUES DE CHANTIERS ET INSTALLATIONS TEMPORAIRES ______________________________________________________________

Alimentation en simple dérivation

Alimentation en double dérivation


Alimentation simplifiée

(2)

3 Alimentation en coupure d’artère

(2)

Alimentation normale
Alimentation en double dérivation

(2)

(1)

(2)

Protection transformateur

(1) Protection générale par disjoncteur lorsque le courant de base IB est ⭓ 45 A.


(2) Sectionneur de mise à la terre éventuel si les parties actives qui sortent du
compartiment ne sont pas mises à la terre par l’ouverture du sectionneur
ou de l’interrupteur-sectionneur.

Figure 1 – Poste de livraison équipé d’appareillage HTA sous enveloppe métallique à comptage en basse tension

3.1.6 Centrale électrogène et groupe de secours Pourtant, ce parti pris peut ne pas toujours être judicieux. Le
local temps moyen de bon fonctionnement MTBF des groupes électro-
gènes est médiocre et l’on peut parfois arriver à des taux d’indis-
Le taux de disponibilité qui résulte du schéma de livraison ponibilité inférieurs et à moindre coût en installant une centrale de
adopté peut ne pas être jugé suffisant pour assurer la sécurité du remplacement de quelques unités importantes bien entretenues
personnel et des installations cruciales (centrales à béton, pompes plutôt qu’en multipliant les petites machines isolées et exposées
d’exhaure, ventilation des chantiers souterrains). Il est alors néces- aux environnements difficiles des chantiers.
saire de faire appel, en secours, à des groupes électrogènes de Pour les chantiers nécessitant une puissance supérieure à 1 MW,
complément. une centrale de production composée de plusieurs groupes élec-
trogènes avec transformateur élévateur peut secourir ou alimenter
Il peut, par ailleurs, s’avérer moins onéreux de faire appel à des le réseau 20 kV. En fonction de la puissance appelée, le nombre de
sources autonomes que de compliquer les schémas pour amélio- groupes peut être modulé, permettant ainsi un bon fonctionne-
rer la disponibilité de la livraison du distributeur. Enfin, il faut pal- ment unitaire des moteurs. Les opérations de maintenance
lier les défaillances des réseaux de distributions internes. peuvent être réalisées en période de faible charge.
D’une façon générale, les responsables de chantier préfèrent Un schéma de liaison du neutre à la terre doit être mis en
intuitivement implanter les groupes de secours au plus près des œuvre, sauf si les générateurs fonctionnent en parallèle avec le
installations à secourir. réseau de distribution.

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112
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TBA550

Les accidents du travail


et la responsabilité pénale

I – Introduction ............................................................................................ TBA550 - 2


II – Un accident du travail peut être la source de différents types
de contentieux............................................................................................. — 2
III – La responsabilité pénale...................................................................... — 3
IV – L’engagement de la poursuite pénale................................................ — 4
A. Rôle de l’inspection du travail ........................................................... — 4
B. L’initiative de la poursuite .................................................................. — 4
C. La personne poursuivie ...................................................................... — 5
V – Les conséquences de la poursuite pénale ..........................................
A. La condamnation.................................................................................
B. L’indemnisation de la victime et/ou de ses ayants droit..................



5
5
5
3
1. Demande d’indemnisation de la victime ........................................ — 5
a. Interdiction de solliciter une indemnisation complémentaire... — 5
b. Les exceptions au principe de l’interdiction
de solliciter une indemnisation complémentaire ........................... — 7
2. Demande d’indemnisation de la part des ayants droit ................. — 7

ne obligation générale de sécurité pèse sur chaque employeur, ce dernier


U doit prendre en compte les risques d’accident du travail et mettre en
œuvre une démarche de prévention, afin d’en éviter la survenue. Cet article
présente les différents types de contentieux susceptibles d’être rencontrés,
général, technique, administratif et pénal, en cas d’accidents du travail.
La condamnation à verser une indemnisation à la victime en vue de réparer
des dommages subis n’est pas la seule envisageable, une responsabilité
pénale peut être engagée, considérant qu’il y a eu une atteinte involontaire à la
vie et à l’intégrité physique de personne. Sur la base d’exemples concrets,
l’article s’attarde ensuite sur cette responsabilité pénale, en décrivant la
mission des inspecteurs du travail, l’engagement et l’initiative de cette pour-
suite, les diverses condamnations et les conséquences qui peuvent en
découler.
Parution : septembre 2007

Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie


est strictement interdite. – © Editions T.I.
TBA550 - 1

113
Référence Internet
TBA550

LES ACCIDENTS DU TRAVAIL ET LA RESPONSABILITÉ PÉNALE

I - INTRODUCTION L’accident du travail est donc un événement soudain, survenu


à une date certaine qui entraîne une lésion corporelle. Cet
événement doit être survenu au temps et au lieu du travail.
Obligation de sécurité au travail – D’après une nouvelle esti-
mation du Bureau international du travail, des accidents du L’article L. 411-2 du Code de la Sécurité sociale dispose :
travail et des maladies professionnelles causent la mort de
« Est également considéré comme accident du travail,
deux millions de personnes chaque année (rapport du BIT en
lorsque la victime ou ses ayants droit apportent la
vue de la Journée mondiale sur la sécurité et la santé au
preuve que l’ensemble des conditions ci-après sont
3 travail 2005).

Il pèse sur chaque employeur une obligation générale de


remplies ou lorsque l’enquête permet à la caisse de dis-
poser sur ce point de présomptions suffisantes,
sécurité. l’accident survenu à un travailleur mentionné par le
présent livre, pendant le trajet d’aller et de retour, entre :
Pour le secteur du bâtiment, la Fédération française du bâtiment 1°) la résidence principale, une résidence secondaire
a établi des statistiques de l’activité salariée du secteur bâtiment présentant un caractère de stabilité ou tout autre lieu où
par rapport à l’ensemble des activités salariées (cf. Tab. 1) : le travailleur se rend de façon habituelle pour des motifs
d’ordre familial et le lieu du travail. Ce trajet peut ne pas
• Taux de fréquence : 59,1 (nombre d’accidents par millions être le plus direct lorsque le détour effectué est rendu
d’heures de travail) ; nécessaire dans le cadre d’un covoiturage régulier ;
2°) le lieu du travail et le restaurant, la cantine ou,
• Taux de gravité : 2,91 (nombre de journées calendaires d’une manière plus générale, le lieu où le travailleur
perdues pour 1 000 heures travaillées). prend habituellement ses repas, et dans la mesure où
le parcours n’a pas été interrompu ou détourné pour
Tab. 1 – Statistiques de l’activité salariée du secteur bâtiment un motif dicté par l’intérêt personnel et étranger aux
(Source : site Internet de la Fédération française du bâtiment) nécessités essentielles de la vie courante ou indépen-
dant de l’emploi. »
En En
nombre pourcentage
Salariés dans le bâtiment 1 098 312 7,10 % II - UN ACCIDENT DU TRAVAIL PEUT ÊTRE LA SOURCE DE
Accidents avec arrêt 118 892 17,28 % DIFFÉRENTS TYPES DE CONTENTIEUX
Accidents avec IPP (rente) 10 254 21,55 %
Le contentieux général – Il concerne la contestation par
Accidents mortels 175 25,14 % l’employeur :
Journées de travail perdues 5 842 486 21,20 %
• des éléments financiers des prestations ;
Prévention – Chaque employeur doit prendre en compte ce • de la matérialité de l’accident ou de la lésion ;
risque d’accident et mettre en œuvre une démarche de pré-
vention afin d’éviter toutes les conséquences d’un accident du • du caractère professionnel de l’accident ou de la maladie ;
travail :
• de l’imputation d’un état de rechute à un précédent accident ;
• hausse de la tarification des cotisations « accidents du
• du bien-fondé d’une prolongation des soins ou arrêt de
travail » (AT) ;
travail ;
• reconnaissance de la faute inexcusable et condamnation à • de la date de consolidation fixée par le médecin traitant ;
verser des dommages civils à la victime et aux ayants droit
(préjudice moral, préjudice physique, préjudice professionnel) ; • de la reconnaissance de la faute inexcusable de la victime.

• cotisations « accident du travail » (AT) complémentaires. Le contentieux technique – Il concerne :

• amendes pénales. • l’état d’inaptitude et taux de cette inaptitude en cas d’accident


du travail ou de maladie professionnelle ;
Définition de l’accident du travail – L’article L. 411-1 du
• des décisions des CRAM fixant le taux de cotisation en
Code de la Sécurité sociale définit l’accident du travail de la
matière d’accident du travail ;
façon suivante :
• des décisions des CRAM concernant l’octroi des ristournes,
« Est considéré comme accident du travail, quelle l’imposition de cotisations supplémentaires ;
qu’en soit la cause, l’accident survenu par le fait ou à
l’occasion du travail à toute personne salariée ou tra- • les juridictions dans ce type de contentieux sont, en première
vaillant, à quelque titre ou en quelque lieu que ce soit, instance, le tribunal du contentieux de l’incapacité et en
pour un ou plusieurs employeurs ou chefs appel la Cour nationale de l’incapacité et de la tarification des
d’entreprise. » accidents du travail.

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