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CO N S T R U C T I O N E T T R AVAU X P U B L I C S

Ti252 - Le second oeuvre et l'équipement du bâtiment

Les aménagements intérieurs


du bâtiment

Réf. Internet : 42229 | 5e édition

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III
Cet ouvrage fait par tie de
Le second oeuvre et l'équipement du bâtiment
(Réf. Internet ti252)
composé de  :

L'enveloppe du bâtiment Réf. Internet : 42226

Transfert, isolation et étanchéité des bâtiments Réf. Internet : 42227

Lumière et circulation intérieure Réf. Internet : 42228

Les aménagements intérieurs du bâtiment Réf. Internet : 42229

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IV
Cet ouvrage fait par tie de
Le second oeuvre et l'équipement du bâtiment
(Réf. Internet ti252)

dont les exper ts scientifiques sont  :

Jean-Pierre MUZEAU
Ancien enseignant à Polytech' Clermont-Ferrand, Président de l'APK, Directeur
scientifique du CHEC

Frédéric RAGUENEAU
Directeur du Laboratoire de Mécanique et Technologie de l'ENS Cachan

Georges ZISSIS
Professeur des universités, spécialiste de l'éclairage

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V
Les auteurs ayant contribué à cet ouvrage sont :

Jean-Marc BERLAND Jean-Paul LÉGO


Pour les articles : C3840 – C3842 – Pour l’article : C3682
C3843 – C3844 – C3841 – C3845
Gérard MATHIEU
Jean-Pierre CARDIA Pour l’article : C3810
Pour l’article : C3350
André MEYER
Loic CHAMPOISEAU Pour l’article : C3850
Pour l’article : C3684
Pierre PANNETIER
Rolland CRESSON Pour l’article : C3684
Pour les articles : C3691 – C3690
Nazim PIGENET
James DELOURME Pour l’article : C3350
Pour l’article : C3800
Yves POULLIN
Louis DEVAUX Pour les articles : C3830 – C3832
Pour l’article : C3684
Alain ROUSSEAU
Bernard DOMBLIDES Pour les articles : C3307 – C3308
Pour l’article : C3860
Dominique SERRE
Dominique IRASTORZA Pour les articles : C3750 – C3751
Pour l’article : C3684
Marcel VOUILLEMET
Olivier LAINÉ Pour l’article : C940
Pour l’article : C3686
Georges ZISSIS
Henri LE DOUSSAL Pour l’article : C3350
Pour l’article : C940

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VI
Les aménagements intérieurs du bâtiment
(Réf. Internet 42229)

SOMMAIRE

1– Les revêtements de sol Réf. Internet page

Revêtements de sols industriels C3684 11

Revêtements de sol souples C3686 15

Parquets et revêtements de sols en bois C3682 19

2– Les revêtements muraux Réf. Internet page

Céramiques de bâtiment. Carreaux et produits sanitaires C940 29

Peintures et revêtements connexes. Règles d'exécution des travaux C3691 33

Peintures et revêtements connexes. Rôles et classiication C3690 39

3– Les installations électriques Réf. Internet page

Électricité dans le bâtiment. Applications C3750 43

Électricité dans le batiment . Mise en oeuvre C3751 49

Éclairage public et maîtrise de la demande en électricité (MDE) C3350 55

Foudre et protection des bâtiments - La physique C3307 59

Foudre et protection des bâtiments - Techniques de protection C3308 65

4– La gestion des eaux Réf. Internet page

Tuyauteries de distribution et d'évacuation des eaux C3800 73

Appareils sanitaires. Robinetterie C3810 79

Pompes domestiques et surpresseurs. Alimentation en eau des maisons rurales C3830 85

Pompes domestiques et surpresseurs. Surpression d'eau dans les immeubles C3832 89

Techniques et gestion de l'assainissement non collectif. Traitement des eaux C3840 91


domestiques

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VII
Technique et gestion de l'assainissement non collectif. Réglementation et C3842 95
prétraitement
Techniques et gestion de l'assainissement non collectif. Filièles de traitements C3843 99

Techniques et gestion de l'assainissement non collectif. Contrôles C3844 105

Techniques et gestion de l'assainissement non collectif. Traitement des eaux C3841 107
domestiques-Dispositifs et bonnes pratiques
Gestion des matières de vidange C3845 109

5– Les installations de gaz Réf. Internet page

Réglementation gaz dans les bâtiments d'habitation C3850 117

Appareils à gaz. Conduits de fumée. Ventilation C3860 119

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Les aménagements intérieurs du bâtiment
(Réf. Internet 42229)


1– Les revêtements de sol Réf. Internet page

Revêtements de sols industriels C3684 11

Revêtements de sol souples C3686 15

Parquets et revêtements de sols en bois C3682 19

2– Les revêtements muraux

3– Les installations électriques

4– La gestion des eaux

5– Les installations de gaz

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Revêtements de sols industriels

par Loic CHAMPOISEAU Q


Secrétaire Général de l’Union Nationale des Entrepreneurs de Sols Industriels (UNESI)
Pierre PANNETIER
Directeur de l’Office des Asphaltes
Dominique IRASTORZA
Conseiller Technique de l’Union des Syndicats de l’Industrie Routière Française (USIRF)
et Louis DEVAUX
Gradué en Sciences commerciales
Membre des Commissions qualité et technique de l’Association Française
des Formulateurs et des Applicateurs de Résines (AFFAR)

1. Contraintes d’utilisation ........................................................................ C 3 684 - 2


1.1 Contraintes de destination.......................................................................... — 2
1.2 Contraintes de réalisation ........................................................................... — 3
1.3 Contraintes économiques ........................................................................... — 3
1.4 Conclusion.................................................................................................... — 3
2. Sols à base de ciment............................................................................. — 3
2.1 Produits ........................................................................................................ — 3
2.2 Sols à base de ciment coulés in situ .......................................................... — 5
2.3 Sols constitués d’éléments préfabriqués .................................................. — 7
3. Sols à base d’asphalte et de bitume................................................... — 9
3.1 Produits ........................................................................................................ — 9
3.2 Chape d’asphalte ......................................................................................... — 9
3.3 Carreaux d’asphalte..................................................................................... — 10
3.4 Chape en ciment avec émulsion de bitume .............................................. — 10
3.5 Enrobés bitumineux percolés d’un coulis de ciment et de résines......... — 11
4. Revêtements et chapes en résines synthétiques appliquées
in situ........................................................................................................... — 12
4.1 Domaine d’application ................................................................................ — 12
4.2 Définitions .................................................................................................... — 12
4.3 Matériaux constitutifs.................................................................................. — 12
4.4 Les revêtements........................................................................................... — 12
4.5 Supports ....................................................................................................... — 15
4.6 Travaux préparatoires ................................................................................. — 17
4.7 Travaux de mise en œuvre des revêtements ............................................ — 17
4.8 Réception des ouvrages.............................................................................. — 18
4.9 Entretien ....................................................................................................... — 18
4.10 Récapitulatif : plan d’étude d’un revêtement de sol à base
de résines synthétiques .............................................................................. — 20
5. Critères de choix d’un revêtement de sol......................................... — 20
Références bibliographiques ......................................................................... — 20

I l existe de plus en plus une prise de conscience des investisseurs visant à


adapter l’ensemble des éléments constitutifs de leur outil de production aux
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impératifs de rentabilité, d’efficacité et de standing.

Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
© Techniques de l’Ingénieur, traité Construction C 3 684 − 1

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REVÊTEMENTS DE SOLS INDUSTRIELS _____________________________________________________________________________________________________

À ce titre, les sols industriels commencent à être considérés comme un élé-


ment fondamental de la construction.
Or, effectuer le choix d’un sol industriel n’est pas un problème simple, du fait
qu’il existe une très grande variété de systèmes, de matériaux et de produits
susceptibles d’être employés.
Ce choix relève à la fois d’une analyse très précise des différentes contraintes


et des divers critères liés au type d’industrie et d’une très bonne connaissance
du comportement dans le temps des types de sols existants. Un tableau, en fin
d’article, donne une orientation générale quant aux performances des diffé-
rents types de sol. Pour plus de précision, on se reportera au texte.

Cet article est la réédition actualisée de l’article écrit précédemment par Jacqueline
BAUERHOFER.

1. Contraintes d’utilisation 1.1.2 Contraintes thermiques


Dépose de produits portés à très haute température (aciérie, fon-
L’ensemble des contraintes auxquelles doivent répondre les sols derie), nettoyage au jet de vapeur (industrie alimentaire), risque de
industriels peuvent être regroupés en : gel du revêtement de sol (chambre froide, congélation).
— contraintes de destination ;
— contraintes de réalisation ; 1.1.3 Contraintes d’ordre chimique
— contraintes économique.
Il convient de connaître, pour chaque cas, la nature des produits
utilisés qui risquent d’être en contact avec le sol, leur concentra-
tion, leur température, la fréquence des contacts (accidentels ou
1.1 Contraintes de destination continus) et les moyens d’entretien afin d’évaluer :
— la résistance aux acides ;
Comme les contraintes de destination découlent de l’activité de — la résistance aux bases ;
l’industriel, il est important de préciser en premier le type d’indus- — la résistance aux solvants, aux décapants ;
trie avec sa spécificité (par exemple : industrie alimentaire, fabri- — la résistance aux huiles, aux graisses, aux hydrocarbures.
que de produits laitiers), puis d’analyser les différentes contraintes
pour chaque zone du bâtiment.
1.1.4 Contraintes de surface

1.1.1 Contraintes d’ordre mécanique ■ Planéité : la planéité est une qualité exigée par les textes régle-
mentaires en ce qui concerne la sécurité des travailleurs, mais
■ Résistance au roulage aucune valeur n’est précisée. On peut considérer que la tolérance de
5 à 7 mm sous la règle de 2 m est une valeur acceptable pour la
Critère de base que l’on trouve pratiquement pour tous les types majorité des sols industriels. Dans certains cas, tels que le stockage
d’industries. Pour déterminer le trafic (léger ou lourd, faible, et le gerbage en grande hauteur, une tolérance de 2 à 3 mm peut
moyen ou intense), différents facteurs doivent être précisés : s’avérer nécessaire ; elle doit alors être nettement précisée dans le
masse, charge et vitesse des engins, nature du bandage, intensité cahier des charges.
du trafic.
■ Surface lisse ou antidérapante : un sol doit être suffisamment
lisse pour faciliter le roulage des engins et l’entretien du sol. Il doit
■ Résistance à l’abrasion et à la rayure
être non glissant pour les ouvriers, voire antidérapant dans cer-
Ripage de pièces métalliques sur le sol, décapage du sol par des taines industries (industries alimentaires, par exemple), pour les
objets contondants, copeaux métalliques ou de verre, etc. revêtements de sols sportifs.

■ Résistance au poinçonnement ■ Faible porosité : de façon à éviter ou limiter au maximum l’impré-


gnation des produits susceptibles de s’écouler sur le sol.
Transmission de fortes charges par l’intermédiaire de surfaces
■ Absence de discontinuités : il est préférable d’éviter les joints et
réduites (structures de stockage, casiers, etc.).
les fissures dont les bords peuvent se dégrader sous l’effet du
■ Résistance aux charges lourdes ripage et du roulage (conteneurs, pièces métalliques…).
Pièce lourdes à arêtes vives, chaudronnerie, aciérie, etc.
1.1.5 Contraintes de sécurité
■ Résistance aux chocs
Dépose brutale d’éléments lourds, chutes d’objets, entrepôts. On peut exiger :
Les chocs ne doivent pas faire éclater ou fissurer le sol. Il est — des sols antiétincelles de façon à éliminer tout risque de
nécessaire de préciser la fréquence des chocs, leur nature et le déflagrations dues aux chocs de matériaux tombant sur le sol ;
poids des pièces pour déterminer le revêtement. On peut égale- — des sols conducteurs pour éliminer les phénomènes d’élec-
ment exiger que les arêtes des pièces ou le matériel ne se dégra- tricité statique accumulée entre le sol et les personnes qui s’y
dent pas lors de leur chute. déplacent.

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_____________________________________________________________________________________________________ REVÊTEMENTS DE SOLS INDUSTRIELS

1.1.6 Contraintes de confort dement, sous l’action du trafic, les inconvénients apparaissent :
formation de poussières, nids-de-poule, épaufrures, ce qui entraîne
■ Propreté : antipoussière, facilité d’entretien. Les exigences à un entretien plus fréquent, une immobilisation partielle ou totale
satisfaire dans ce domaine seront plus ou moins sévères selon le du local pour réparation.
type d’industries concernées (par exemple, salle blanche, industrie
pharmaceutique, industrie électronique, industrie alimentaire, fila- Pour obtenir un sol à base de liants hydrauliques résistant, on
tures, etc.). doit agir à la fois sur la qualité du béton support, sur les consti-
tuants de la couche d’usure ou du revêtement, sur la cure du béton
■ Couleur : aspect décoratif et parfois fonctionnel.


et sur la qualité de la mise en œuvre.
■ Chaleur : en fonction du type d’activités, du personnel, et des pro- Les sols industriels à base de ciment se partagent en deux
duits stockés ou fabriqués. On peut satisfaire à cette contrainte avec, familles principales :
par exemple, des sols chauffants ou des sols isolants thermiques. — le dallage en béton avec une surface traitée antiusure, tous
■ Bruit : réduire le plus possible, à l’aide du revêtement de sol, les deux coulés in situ ;
bruits dus à la circulation. — les éléments préfabriqués en usine qui se posent ou non sur
une dalle en béton selon le type de produit.
Le béton support des sols industriels à base de liants hydrau-
1.2 Contraintes de réalisation liques doit répondre aux exigences de la norme XP P 18-305 [10]
qui définit le type de béton à utiliser en fonction de la classe
Les impératifs de délais de réalisation, qui sont parfois détermi- d’environnement.
nants, peuvent limiter le choix parmi les revêtements répondant
aux qualités souhaitées, voire imposer un certain type de sol. À cet
effet, on distingue :
2.1 Produits
— les travaux neufs ;
— les travaux de réfection où, généralement, les exigences en N’utiliser en couche d’usure que des produits prémélangés.
matière de délais de réalisation, donc d’indisponibilité pour le
client final, priment toute autre considération.
Rappelons que le délai de réalisation comprend la préparation 2.1.1 Granulats durs
du support, le temps de pose et le délai nécessaire avant la mise
en service. Ils comprennent : les granulats naturels durs, les granulats
métalliques et les abrasifs.
L’épaisseur disponible est également à prendre en compte, en
particulier dans le cas de réfection.
2.1.1.1 Granulats naturels
En extérieur, les conditions climatiques déterminent la période et
même le moment des travaux. Certains types de revêtements ne Ils proviennent de roches dures à haute teneur en silice telles
doivent pas être exécutés en extérieur. En intérieur, seul le pro- que quartz, basalte, porphyre, granit, silex. Ils sont concassés,
blème de température peut intervenir. dépoussiérés, lavés et calibrés pour obtenir une granulométrie
adaptée au mode d’utilisation. Leur dureté est voisine de 7 (échelle
de Mohs) et leur masse volumique apparente est de 1,4 à 1,6 t/m3.
1.3 Contraintes économiques Ils conviennent pour des sols soumis à un trafic moyen d’engins
munis de roues à bandages pneumatiques.
Les différents paramètres à prendre en considération sont : L’échelle de Mohs est matériellement définie par dix matériaux
— l’investissement, qui se traduit par le prix au mètre carré ; de dureté caractéristique, cotée de 1 à 10 dans les limites :
— les frais d’exploitation : coûts de nettoyage et d’entretien — talc : 1 ;
courant ; — diamant : 10.
— la garantie dans le temps offerte par les constructeurs ou les
compagnies d’assurances. Pour plus de détails, on se reportera à l’article Essais mécani-
ques des métaux. Essais de dureté dans le traité Matériaux métal-
L’ensemble de ces trois critères doit être en permanence intégré liques.
par le décideur. Se limiter au seul critère prix unitaire est une
erreur souvent commise, mais dont les conséquences peuvent être
2.1.1.2 Granulats métalliques
très graves aussi bien sur les plans du coût global et de la renta-
bilité que sur le fonctionnement du bâtiment. Ils sont constitués de paillettes de fer doux, de fonte, de grenaille
d’acier, qui doivent être spécialement traitées pour qu’elles aient
une bonne affinité avec l’eau et le ciment, puis être broyées,
1.4 Conclusion dépoussiérées et calibrées.
Les paillettes sont anguleuses, légèrement lamellées. Leur classe
De l’étude précédente, on déduit les qualités exigibles pour le sol granulaire est comprise entre 0,5 et 5 mm. Elles se déforment sous
industriel, en tenant compte du fait qu’un sol ne peut posséder tou- le choc, mais ne se brisent pas : elles sont ductiles.
tes les qualités, qu’il faut en privilégier certaines et les classer par L’expérience montre que ces granulats donnent satisfaction dans
ordre d’importance. le cas de trafic lourd et intense, pour des engins munis de roues à
bandages métalliques et dans des zones soumises aux chocs. Leur
emploi est déconseillé en présence d’humidité permanente ou en
2. Sols à base de ciment extérieur.

2.1.1.3 Abrasifs
Les sols à base de ciment occupent une place importante parmi
les sols industriels. Leur nature est diverse. Ce sont des petits grains très durs de
Le dallage en béton classique, dont la qualité des granulats n’a 2 à 4 mm. Les abrasifs sont utilisés dans le cas de trafic intense et
pas été particulièrement choisie en vue de leur résistance à l’abra- lourd. Ils sont souvent mélangés avec des granulats naturels.
sion, ne présente pas une résistance à l’usure suffisante. Très rapi- Les principaux abrasifs utilisés pour les sols sont les suivants.

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© Techniques de l’Ingénieur, traité Construction C 3 684 − 3

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REVÊTEMENTS DE SOLS INDUSTRIELS _____________________________________________________________________________________________________

■ Carbure de silicium (SiC) : plus connu sous le nom de carborun- Ces émulsions confèrent au mortier :
dum, c’est un abrasif synthétique, incolore quand il est pur ; sa cou- — une meilleure plasticité, tout en permettant une réduction
leur varie du vert émeraude au noir lorsqu’il contient du fer. Sa d’eau de gâchage ;
dureté est de 9,5 (échelle de Mohs), sa masse volumique apparente — une adhérence supérieure au support ;
est d’environ 3,2 t/m3. — une augmentation des résistances mécaniques à la traction et
à l’allongement à la rupture ;
■ Corindon (Al2O3) : tous les abrasifs à base d’alumine naturelle ou
— une diminution de la fissuration ;
synthétique font partie de la famille des corindons.
— une amélioration de la dureté de surface, d’où une réduction

Q Leur couleur varie du blanc au brun rougeâtre suivant le degré


d’impureté. Leur dureté est de 9 (échelle de Mohs), la masse volu-
mique apparente est voisine de 2,3 t/m3. Le corindon synthétique
de l’usure et un poussiérage plus faible.
Ces résines associées à des granulats durs naturels permettent
de réaliser des chapes minces (10 à 15 mm) rapportées qui présen-
est une alumine cristallisée obtenue à partir de la bauxite portée à tent un très bon comportement sous un trafic important.
haute température. Les corindons diffèrent par l’origine et les pro-
Cette technique est intéressante, tout particulièrement dans le
portions de bauxite.
cas de réfection, à cause de la faible épaisseur.
■ Alag : c’est un granulat silico-alumineux calcique. Il se présente Les performances varient en fonction de la nature et de la qualité
sous la forme de grains noirs, anguleux, d’aspect vitreux dont la des résines utilisées. Ainsi, certaines émulsions imperméabilisent
classe granulaire standard est de 0/2,5 mm (fins), 2,5/13 mm (gros). le mortier, réduisent la sensibilité aux acides et aux graisses et
Il se caractérise par une masse volumique apparente de 1,9 t/m3 conservent toutes leurs qualités, même en présence d’eau. Le
pour les éléments fins et 1,7 t/m3 pour les éléments gros. Sa dureté choix des résines est donc important.
(Mohs) est de 7 à 7,5. Sa teneur en alumine, d’environ 40 %, en fait
de plus un granulat aux propriétés réfractaires.
2.1.4 Ciments
L’Alag a une remarquable affinité chimique avec le ciment fondu.
Cette propriété confère aux mortiers et bétons d’Alag fondu des On distingue :
caractéristiques très élevées sur le plan des résistances mécani- — les ciments Portland :
ques, dans les domaines de la dureté, de la tenue à l’abrasion ainsi
qu’à la température (1 500 oC) et enfin, de la résistance à la corro- CPA-CEM I 42,5 et 42,5 rapide,
sion (jusqu’à un pH de 4 à 5). CPA-CEM-I 52,5 et 52,5 rapide ;
— les ciments Portland composés :
Notons que l’emploi de l’Alag (produit Lafarge) est contre-indi-
qué avec des ciments hydrauliques autres que les ciments alumi- CPJ-CEM-II/A ou B 32,5 et 32,5 rapide,
neux. Il doit être stocké à l’abri de l’humidité. CPJ-CEM II/A ou B 42,5 et 42,5 rapide,
CPJ-CEM II/A ou B 52,5 et 52,5 rapide ;
— le ciment Portland aux fumées de silices :
2.1.2 Durcisseurs spéciaux : les oxydes
CPJ-CEM II/A ou B [D] 52,5 et 52,5 rapide ;
métalliques
— les ciments de haut-fourneau :
Le plus connu est l’Oxydociment, produit qui existe depuis une CHF-CEM III/A 32,5-42,5 et 52,5,
cinquantaine d’années. C’est un composé de plusieurs formes CHF-CEM III/B 32,5-42,5-52,5,
d’oxydes de fer dit ferrite magnétique réactive. CLK-CEM III/C 32,5 ;
Il se présente sous la forme d’une poudre noire de masse volu- — le ciment au laitier et aux cendres :
mique apparente 2,1 t/m3. C’est un élément complémentaire du CLC-CEM V/A 32,5 ;
ciment à action polyvalente chimique et physique. Il joue le rôle de — le ciment alumineux fondu :
durcisseur et de plastifiant. Il augmente la compacité du mortier ou
CA
du béton. Les résistances à l’usure, à la compression, aux attaques
chimiques et à l’imperméabilisation sont améliorées. — le ciment prompt naturel :
CNP.
L’Oxydociment s’emploie en incorporation à raison de 20 % du
Pour connaître les caractéristiques et les domaines d’emploi des
poids du ciment pour le béton et 25 % pour le mortier réalisés avec
ciments, il faut se reporter à la norme NF P 15-301 [11].
du ciment CPA. Son incorporation se fait directement à la gâchée
avec le ciment en veillant à la parfaite homogénéité du mélange. Il
peut être utilisé corrélativement avec les granulats durs naturels et 2.1.5 Produits de cure
les abrasifs.
Les produits de cure ont pour rôle d’assurer la protection des
mortiers et des bétons frais contre la dessiccation, c’est-à-dire de
2.1.3 Émulsions de résines freiner l’évaporation de l’eau de gâchage. Ces produits forment
une pellicule très mince qui obture les capillaires du béton permet-
Les résines synthétiques qui se présentent sous la forme d’émul- tant une hydratation plus complète de ciment. On limite alors le
sions, telles que les résines vinyliques (acétate, chlorure ou propio- risque de fissuration, le faïençage et le poudrage de la surface du
nate), les résines acryliques, styrène-butadiène sont utilisées soit béton.
comme barbotine d’accrochage pour les chapes rapportées, soit Les produits de cure sont des résines en émulsion ou des cires en
comme adjuvant des mortiers pour réaliser des chapes minces. solution, légèrement colorées. Ils doivent être pulvérisés sur le
Cette émulsion est un liquide blanc laiteux, de masse volumique béton ou mortier frais dans les 30 min qui suivent le dernier surfa-
voisine de 1 t/m3 dont l’extrait sec varie suivant les fabricants (en çage, lorsque l’humidité de surface a disparu (aspect mat du béton).
général, de l’ordre de 45 à 50 %), qui est utilisé en remplacement La consommation est de l’ordre de 100 à 150 g/m2.
d’une partie de l’eau de gâchage.
On se reportera aux normes NF P 18-370 [12] et NF P 18-371 [13].
La quantité de résines à utiliser varie entre 10 et 20 % du poids
du ciment, suivant les performances recherchées. Avant le gâchage
du mortier, on procède au mélange de l’émulsion avec l’eau dans Si le dallage doit recevoir ultérieurement une peinture ou un
les proportions suivantes : 1 volume de résine pour 1 ou 2 volumes revêtement, le produit de cure devra être éliminé avant l’applica-
d’eau (suivant les prescriptions du fabricant). tion et peut être même déconseillé selon sa nature.

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C 3 684 − 4 © Techniques de l’Ingénieur, traité Construction

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Revêtements de sol souples

par Olivier LAINÉ



Gérant de Polygones Métrologie

1. Différents types ........................................................................................ C 3 686v2 - 2


1.1 Revêtements de sol textiles — 2
1.2 Revêtements de sol plastiques .................................................................. — 5
1.3 Revêtements de caoutchouc ...................................................................... — 7
1.4 Revêtements de linoléum........................................................................... — 7
2. Différents classements ........................................................................... — 8
2.1 Classements d’usage .................................................................................. — 8
2.2 Classements réglementaires ...................................................................... — 8
3. Critères de choix ...................................................................................... — 9
3.1 Confort ......................................................................................................... — 9
3.2 Durabilité ..................................................................................................... — 9
3.3 Sécurité ........................................................................................................ — 10
3.4 Budget.......................................................................................................... — 10
4. Modes de pose .......................................................................................... — 10
4.1 Reconnaissance et réception des supports .............................................. — 11
4.2 Préparation des supports ........................................................................... — 11
4.3 Pose collée de moquette en lés ................................................................. — 12
4.4 Pose tendue de moquette en lés ............................................................... — 13
4.5 Mise en œuvre des dalles de moquette .................................................... — 13
4.6 Systèmes particuliers ................................................................................. — 14
4.7 Pose collée des revêtements de sol PVC et assimilés ............................. — 14
4.8 Qualification des entreprises ..................................................................... — 16
5. Pathologies traditionnelles ................................................................... — 17
5.1 Miroitement des revêtements de sol textiles ........................................... — 17
5.2 Décollement des revêtements de sol PVC et assimilés ........................... — 17
6. Entretien ..................................................................................................... — 17
7. Conclusion.................................................................................................. — 18
Pour en savoir plus ............................................................................................ Doc. C 3 686v2

À l’exception des revêtements de sol coulés à base de résine, qui sont réa-
lisés in situ et font l’objet du dossier « Revêtements de sol industriels »
[C 3 684], un revêtement de sol (RdS) est un produit manufacturé rapporté sur
un ouvrage fini afin de lui conférer des qualités bien précises. Ces qualités
peuvent être d’ordre esthétique ou concerner d’autres aspects comme la sécu-
rité, l’isolation acoustique, le confort, la facilité d’entretien, etc.
Notre exposé se limite aux seuls revêtements de sol souples mis en œuvre
sur les marchés du bâtiment. La consommation française de revêtements de
sol – tous produits confondus (carrelage, sols souples, parquets, RdS stratifiés
et résines) – s’élevait à 250 millions de m2 en 2007.
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REVÊTEMENTS DE SOL SOUPLES ______________________________________________________________________________________________________

1. Différents types Le tuftage achevé, le produit subit une première enduction


(precoat ) sur l’envers pour fixer la base des touffes. Toutefois, des
opérations de teinture peuvent s’intercaler entre le tuftage et
l’enduction.
Historique Selon la définition finale du revêtement – dalle ou moquette – le
produit fait l’objet de finitions distinctes.
La prescription et la mise en œuvre des revêtements de sol S’il s’agit d’une moquette, le precoat est suivi de l’application


souples trouvent leurs origines dans la seconde moitié du d’un double dossier en polypropylène ou en jute qui va assurer une
dix-neuvième siècle. C’est à cette époque en effet qu’appa- bonne stabilité dimensionnelle au revêtement. Ce double dossier
raissent les premières moquettes (produites en petite largeur peut être remplacé par une enduction de mousse de latex qui, après
sur les mêmes métiers à tisser que les tapis dimensionnés) vulcanisation dans un four, confère au produit des qualités de
qui ne sont pas encore des produits du bâtiment mais parti- confort et d’isolation acoustique. On trouve enfin, plus rarement,
cipent à la décoration et complètent la palette des revê- des enductions à base de PVC (polychlorure de vinyle) ou de
tements de sol possibles, parquets, carrelages, marbres, etc. mousse polyuréthanne. On voit également apparaître – écologie
Le linoléum, en revanche, inventé en 1863 par le britanni- oblige – de nouveaux revêtements dont les dossiers sont réalisés à
que Frédéric WALTON, a des applications beaucoup plus partir de déchets textiles. Ces dossiers constituent une alternative
adaptées aux contraintes du bâtiment. Mais le marché qu’il aux dossiers mousse dont le recyclage pose des difficultés.
représente est encore embryonnaire et ne se développera que S’il s’agit d’une dalle, le produit issu du tuftage fait l’objet d’une
dans la première moitié du vingtième siècle... finition bien particulière. Afin de garantir une bonne stabilité dimen-
C’est aussi dans le courant de la première moitié de ce sionnelle – caractéristique indispensable pour des dalles plombantes
siècle qu’apparaissent les revêtements en caoutchouc. amovibles (DPA) – le fabricant peut choisir d’appliquer un mat de
verre au dossier de la moquette avant ou au moment même de la
La maturité industrielle des revêtements de sol souples et la fabrication de l’envers de la dalle. Cet envers peut être réalisé indiffé-
systématisation de leur prescription n’interviendront véri- remment en PVC ou en bitume, la finition étant assurée dans cette
tablement que dans l’immédiat après-guerre, avec l’invention dernière hypothèse, par un voile textile non tissé. Le revêtement est
de trois procédés bien particuliers de fabrication : le tuft et ensuite découpé soigneusement et conditionné. De l’épaisseur de la
l’aiguilleté pour ce qui concerne les revêtements de sol dalle, de son poids, de sa taille et de sa stabilité dimensionnelle
textiles et le Balatum qui annonce l’arrivée des revêtements dépend son mode de pose. Seules les dalles répondant à des critères
de sol plastiques. de performance très stricts, garantis par une certification NF-UPEC,
peuvent faire l’objet d’une pose plombante dans les règles de l’art,
Les revêtements de sol souples se présentent de façon très les autres devant se contenter d’une pose collée (cf. § 4.5).
diverses. Les métiers sont en principe conçus au départ pour fabriquer
des articles dans une version bien définie. Seuls la hauteur et le
serrage peuvent être réglés. On distingue :
1.1 Revêtements de sol textiles – les velours dans lesquels les fils constituant la couche d’usage
sont tous coupés à la même hauteur. Puis le revêtement passe sur
En 2007, la consommation française de revêtements de sol texti- une tondeuse pour égaliser les brins de surface ;
les (moquettes et dalles tuftées, moquettes, dalles et tapis tissés, – les bouclés uniformes dans lesquels les fils de velours
moquettes et dalles aiguilletées) aura représenté près de 56 mil- constituant les boucles se situent tous à la même hauteur ;
lions de m2. – les structurés avec le même principe que la version pré-
cédente, mais ici, l’alimentation des fils est contrôlée individuel-
lement par un système à dessin géré par ordinateur permettant
1.1.1 Moquettes et dalles tuftées ainsi d’obtenir des boucles hautes et des boucles basses ;
Elles constituent aujourd’hui le gros de la consommation du – les bouclés-rasés (tip-sheared ) avec le même principe que pour
marché français en matière de revêtements de sol souples. la version précédente, mais les moquettes ainsi fabriquées passent
ensuite sur une tondeuse qui rase les boucles hautes, permettant
ainsi d’obtenir des zones bouclées en partie basse et d’autres
Le principe du tuftage consiste à insérer dans un support coupées en partie haute qui réalisent des effets de dessins ;
préalablement fabriqué (toile tissée ou voile non tissé en poly- – les bouclés coupés (cut-loop ) : ce procédé consiste à effectuer
propylène ou en polyester) des fils de velours au moyen l’opération de coupe des boucles hautes, non pas a posteriori sur
d’aiguilles alignées sur une barre métallique disposée sur toute une tondeuse mais simultanément au moment de la fabrication du
la largeur du métier. revêtement.

Ce matériel, de très grande capacité, fonctionne jusqu’à


1.1.2 Moquettes et dalles aiguilletées
2 500 coups/min et produit des revêtements à velours « coupé », Cette technique, mise au point dans les années 1960 par la
« bouclé » ou « bouclé/coupé ». Fonction de la nature de la barre société SOMMER, est issue de la fabrication des feutres de laine.
qui assure le tuftage (simple ou double rangée d’aiguilles, placées
en ligne ou en quinconce) et du mouvement qui lui est appliqué
[tuftage linéaire ou en zigzag (hydrashift ou cross-over)], une L’aiguilletage consiste à produire des nappes de fibres au
grande variété de dessins peut être reproduite mécaniquement ou moyen de cardes – et donc à éviter la filature – puis à les
électroniquement sur le velours. compacter en les faisant passer entre deux plaques à travers
Les fils de velours sont généralement filés selon le système lesquelles un grand nombre d’aiguilles à barbes vont pénétrer,
semi-peigné ou constitués de filaments continus et texturés, pro- par la face supérieure comme par la face inférieure du
venant directement des filières des producteurs de fibres synthé- sandwich plaque supérieure/nappes de fibres/plaque inférieure,
tiques, cette dernière technique permettant de court-circuiter animées d’un mouvement vertical alternatif qui va provoquer
l’opération de filature. Ils peuvent être écrus ou avoir fait l’objet une interpénétration des fibres de chaque nappe, constituant
d’une teinture. Nous reviendrons plus complètement sur ces une sorte de feutre compact qui deviendra, après traitement,
notions de coloration et de fibres au paragraphe 1.1.7. un revêtement aiguilleté.

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_______________________________________________________________________________________________________ REVÊTEMENTS DE SOL SOUPLES

Les revêtements aiguilletés sont généralement constitués par : filaments continus provenant directement des producteurs de
– une couche de surface – ou couche d’usure – composée de fibres. Ces fils filés sont ensuite teints en écheveaux avant d’être
fibres de polyamide ou de polypropylène (ou de mélanges de ces rembobinés pour être disposés sur métiers.
fibres) ; Les techniques de la teinture en pièce et de l’impression ne sont
– un support en fibres de verre ou en polyester ; pas applicables aux moquettes tissées.
– une couche d’envers, constituée de fibres moins nobles, À l’instar des revêtements tuftés ou aiguilletés, les moquettes
assurant un certain confort ou encore d’une sous-couche en tissées peuvent également faire l’objet d’une finition en dalles.
mousse de latex ou PVC.
Après l’opération d’aiguilletage proprement dite, les fibres
constituant le revêtement sont fixées au moyen d’un traitement à 1.1.4 Moquettes et dalles nappées Q
base de résines synthétiques par immersion complète (plein bain) Il s’agit d’un revêtement de sol « bouclé » ou « coupé » dont la
ou par enduction d’envers. couche d’usure est constituée d’une nappe plissée de fils ou de
À noter que les opérations de teinture des fibres se font en fibres écrus ou teints. La base du velours ainsi formé est fixée par
amont de l’aiguilletage, tandis que l’impression éventuelle est réa- collage au moyen d’une couche de PVC au dossier formant le
lisée après (cf. § 1.1.7). support.
Comme les moquettes tuftées et selon une méthodologie Deux techniques sont utilisées pour obtenir des moquettes
comparable, les revêtements aiguilletés peuvent faire l’objet de nappées.
finitions spécifiques en dalles.
■ Velours « bouclés »
Le voile de carde (ou nappe de fils) est plissé mécaniquement au
1.1.3 Moquettes et dalles tissées
moyen de lamelles et disposé sur un gros tambour. On applique
De conception très ancienne – le tissage d’une moquette ensuite sur la partie extérieure de la nappe une couche de PVC,
contemporaine doit tout aux procédés traditionnels que Jacquard ainsi qu’un support, généralement synthétique, destiné à donner
n’a fait qu’améliorer et compléter – les revêtements textiles tissés une bonne stabilité au revêtement. Une variante de ce procédé
proposent des solutions tout à fait d’actualité. Ainsi, les métiers consiste à faire passer la nappe de fibres ou de fils entre deux
ont évolué et se sont modernisés, passant de machines méca- cylindres cannelés. La couche d’usure ainsi constituée est déposée
niques lentes à des métiers automatisés très rapides et évoluant sur un support recouvert d’un adhésif qui fixe la base des boucles.
des systèmes Jacquard à cartes perforées à des métiers à dessins
■ Velours « coupé »
pilotés par ordinateur.
Ici, le principe diffère dans sa conception, puisque l’on réalise un
revêtement double-pièce, que l’on refend dans le sens de
Les moquettes tissées sont constituées, outre le velours, de l’épaisseur, en fin de cycle de fabrication. La nappe de fils est
fils de chaîne et de trame en jute ou en polypropylène ainsi que plissée mécaniquement au moyen de lames qui agissent alternati-
de fils de liage en coton. Le principe du tissage repose sur la vement et viennent coller chaque rangée sur un support recouvert
fabrication simultanée de la couche d’usure et du canevas. d’un adhésif à base de PVC qui bloque la base des fils.
Les revêtements nappés peuvent également être proposés en
dalles.
On distingue trois techniques différentes dans ce domaine :
– les métiers à verges, dits métiers « Wilton » ;
– les métiers « double pièce » ; 1.1.5 Revêtements floqués
– les métiers « Axminster ».
Le principe, inventé par un ingénieur chimiste, Jean Coutant,
Il serait fastidieux de rentrer dans le détail de chaque technique. trouve son application dans les revêtements de sol à partir de 1960,
Précisons toutefois que le tissé « Wilton » présente l’avantage d’un dans le cadre de la société BESNIER FLOTEX.
serrage important qui contribue à sa tenue dans le temps. Lorsqu’il
s’agit d’une moquette à dessins, il offre en outre un niveau de
confort plus poussé que les autres techniques de tissage, du fait Il repose sur l’emploi de fibres polyamides préalablement
du boyau dans lequel se trouvent les fils de couleurs qui ne sont découpées à une longueur constante. Ces morceaux de fibres,
pas utilisés visuellement sur le velours. Le boyau offre une appelés « flocs », sont passés dans un champ magnétique afin
résilience complémentaire, participant au confort. Le tissage de les orienter. Ils sont ensuite projetés sur un support enduit
« Wilton » permet en outre de jouer sur la structure du velours en d’un adhésif à base de PVC, lui-même équipé d’une
combinant zones coupées et zones bouclées. Il présente en sous-couche en mousse de PVC expansé.
revanche un choix de coloris limité (5 à 6 grils) quoique suffisant
pour réaliser une moquette aux dessins d’un niveau de complexité
avancé. Les dessins et couleurs sont appliqués après la fabrication
proprement dite, sur un produit écru.
Le tissage « Axminster », beaucoup utilisé en hôtellerie, présente
l’avantage d’offrir un nombre de coloris plus élevé et une Ces revêtements, d’une grande résistance, sont totalement
consommation moindre de fil de velours si on la compare à celle imputrescibles et imperméables. Ils sont proposés en dalles comme
d’un tissé « Wilton » Jacquard. Certains Axminster (Spool en lés.
Axminster ) permettent même de réaliser des dessins dont la palette
de coloris est pratiquement illimitée. Le tissage « Axminster » offre
un serrage en revanche moins important que la technique du
1.1.6 Autres modes de construction
« Wilton » et sa tenue dans le temps, quoique très acceptable, n’est
pas aussi parfaite que celle du tissé « Wilton ». À noter enfin que 1.1.6.1 Moquettes Rachel
cette technique de tissage n’est pas idéale pour la réalisation de Contrairement aux fabrications tissées, les moquettes tricotées,
moquettes à velours uni. dites Rachel, bouclées ou à velours « coupé » comportent uni-
En matière de tissage, les fils de velours utilisés sont géné- quement des fils de chaîne. Elles sont constituées essentiellement :
ralement filés, le plus souvent en écru, selon le système cardé ou – d’une partie « couche d’usure » en laine ou en fibres
semi-peigné. Mais ils peuvent également être constitués de synthétiques ;

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REVÊTEMENTS DE SOL SOUPLES ______________________________________________________________________________________________________

– d’une partie « dossier », composée de deux éléments : Chaque fibre ayant ses qualités et ses défauts, c’est leur juste
– la maille, appelée également chaînette, qui donne au revê- sélection – ou les proportions dans la composition, lorsqu’il s’agit
tement une certaine stabilité longitudinale, de mélanges de fibres – qui va donner au revêtement ses
caractéristiques : résilience, tenue à l’abrasion, luminosité des
– la trame (à cause de son positionnement avec effet zigzag
coloris, prix, etc.
sur l’envers) qui donne également une certaine stabilité
transversale ; elle est habituellement en jute ou en polyester. Aujourd’hui, la fibre polyamide est la principale utilisée dans la
fabrication des revêtements de sol textiles. On l’utilise dans la
La moquette ainsi fabriquée fait ensuite l’objet d’une enduction


production de filés de fibres (assemblage de fibres discontinues
puis d’une finition dans différentes versions de dossiers
constituant un fil) et sous forme de filaments continus (assem-
(sous-couche mousse de latex, ou double dossier textile) dans les
blage de filaments continus constituant un faisceau BCF).
mêmes conditions qu’un revêtement tufté.
Si l’on réalise un article uni, la consommation de fil, nécessaire
au velours est relativement importante, compte tenu d’un embu- BCF Bulked Continuous Filaments : filaments continus frisés
vage conséquent sur l’envers. En revanche, pour les qualités à ou texturés afin de donner du gonflant au fil.
dessin, la consommation est inférieure à celle d’un article équiva-
lent tufté ou tissé.
Le polypropylène fait aussi partie des fibres couramment uti-
L’embuvage est la consommation de fil qui se trouve dans lisées. Il s’agit d’une fibre synthétique en filés de fibres ou en
le dossier et ne participe pas au « velours utile » du revêtement. filaments continus, fréquemment utilisée pour la fabrication de
moquettes, mais aussi de carpettes. Entre autres avantages, elle est
d’un coût réduit. Elle présente en revanche une tendance plus
marquée à l’écrasement que la fibre polyamide. En général, les
1.1.6.2 Hand-tuft ou tufté main fabricants compensent cette faiblesse en augmentant la quantité de
fibre dévolue à la couche d’usure ou en l’utilisant en mélange.
La technique du hand-tuft n’est pas à proprement parler une
technique qui caractérise un revêtement destiné au bâtiment. Les D’autres fibres sont également utilisées, mais dans une moindre
moquettes réalisées grâce à ce procédé – qui sont souvent, en fait mesure :
de moquettes, des tapis dimensionnés – ont des applications plus – le coton, fibre naturelle végétale, est utilisé pour la fabrication
décoratives qu’autre chose. Nous l’évoquons toutefois pour des tapis de bains et de certaines qualités sur des marchés bien
mémoire. particuliers (par exemple, les moquettes à velours shag, aux
Pays-Bas et en Grande-Bretagne) ;
– la fibranne est une fibre artificielle discontinue dont l’aspect est
Techniquement, le procédé est assez simple : alors que pour
comparable au coton ; elle est utilisée dans la fabrication des tapis
une moquette tuftée traditionnelle, une barre équipée
de bain ;
d’aiguilles implante une rangée de touffes sur un support, le
hand-tuft, grâce à un « pistolet » à tufter manœuvré à la main, – l’acrylique, fibre synthétique en filés de fibres, peut être
implante chaque touffe individuellement. associée au polyamide pour la fabrication de moquettes à usage
domestique ; elle offre un aspect proche de la laine ;
– le polyester, fibre synthétique en filés de fibres, est utilisé pur
Ce procédé présente plusieurs avantages parmi lesquels nous ou en mélange dans la fabrication de qualités à usage domestique
retiendrons la possibilité de réaliser des dessins sans aucune ou dans la fabrication de tapis de bain.
contrainte, de même que la possibilité de travailler sans limite de Dans tous les cas, ces matières premières ont comme objectif
dimension : n’importe quel local peut ainsi être équipé sans final de se rapprocher le plus possible de l’aspect naturel de la
raccord visible dans la moquette. laine.

1.1.6.3 Pass-machine La laine, en effet, est la première fibre qui ait été utilisée dans la
fabrication de revêtements de sols textiles. Même si elle reste
pratiquée dans le bâtiment – sur le marché hôtelier en particulier –
ses caractéristiques de prix et son comportement à l’usure ont
La technique a les mêmes limites que le hand-tuft. Elle est
limité son développement. Elle constitue toutefois une référence,
toutefois – en principe – moins onéreuse, puisque le tuftage est
au moins au plan esthétique.
plus rapidement réalisé : on travaille ici sur un métier en petite
largeur – tout de même plus rapide qu’un pistolet à tufter – par Pour approcher le mieux possible cette référence et développer
passes successives sur un support dont la dimension est des caractéristiques complémentaires que la laine ne pourrait
adaptée au chantier à réaliser. offrir, les producteurs de fibres proposent un vaste éventail de pro-
duits qui présentent des grosseurs, longueurs, brillances, frisures
et affinités tinctoriales différentes, permettant d’obtenir des per-
Cette technique permet en outre de réaliser des incrustations de formances bien spécifiques (aspect, résistance, confort, douceur,
dessins et – comme pour le hand-tuft – de ciseler le velours du antisalissure, antistaticité, etc.).
revêtement dans sa masse pour lui donner de l’effet.
Les procédés de coloration sont nombreux.
Ces applications restent toutefois très marginales dans le milieu
du bâtiment. À l’origine, seule la teinture sur fil – en écheveaux – était utilisée
pour reproduire les coloris. Cette technique est encore largement
employée compte tenu de la très grande flexibilité qu’elle autorise
1.1.7 Fibres utilisées et procédés de coloration (il est possible de teindre de 5 kg à plusieurs tonnes par opéra-
tion). Elle est idéale pour teindre les fils de laine utilisés en tissage
Parler de revêtements de sol textiles sans faire référence aux traditionnel uni ou jacquard. Elle permet en outre de fixer la tor-
fibres qui les constituent ne serait pas sérieux. Tout ou presque est sion du fil et de lui conférer une meilleure définition d’aspect.
textile dans ces revêtements et la nature des matières utilisées, en D’autres procédés se sont toutefois développés au cours des der-
particulier pour la couche d’usure, influe directement sur la des- nières décennies et notamment la teinture en bourre, la teinture en
tination que l’on souhaite donner au revêtement. masse, la teinture en pièce, l’impression sur fil ou sur revêtement.

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Parquets et revêtements
de sols en bois

par Jean-Paul LÉGO
Secrétaire général de l’Union nationale française de charpente, menuiserie, parquets

1. Critères de choix d’un parquet ............................................................ C 3 682 - 2


1.1 Critères généraux ........................................................................................ — 2
1.2 Comportement au feu ................................................................................. — 2
1.3 Résistance thermique.................................................................................. — 4
1.4 Classement UPEC ........................................................................................ — 5
1.5 Essences utilisables..................................................................................... — 5
1.6 Décors normalisés ....................................................................................... — 5
2. Grandes familles ...................................................................................... — 8
2.1 Parquets en bois massif .............................................................................. — 8
2.2 Parquets mosaïques .................................................................................... — 9
2.3 Parquets à coller autres que mosaïques.................................................... — 9
2.4 Parquets contrecollés .................................................................................. — 9
2.5 Parquets collés en bois massif, à chants profilés ou plats....................... — 10
2.6 Autres parquets massifs ou contrecollés à chants profilés ..................... — 10
2.7 Autres familles de parquets à coller .......................................................... — 11
2.8 Traitement .................................................................................................... — 11
3. Mise en œuvre avant la pose ................................................................ — 12
3.1 État du support ............................................................................................ — 12
3.2 État du chantier............................................................................................ — 13
3.3 Humidité des locaux et du parquet ............................................................ — 13
4. Pose des parquets.................................................................................... — 14
4.1 Pose clouée .................................................................................................. — 14
4.2 Pose collée ................................................................................................... — 17
4.3 Pose en flottant ............................................................................................ — 18
4.4 Cas particuliers de supports ....................................................................... — 21
4.5 Autres éléments de mise en œuvre ........................................................... — 23
5. Mise en œuvre après la pose ................................................................ — 25
5.1 Humidité et température des locaux.......................................................... — 25
5.2 Replanissage des parquets bruts ............................................................... — 25
5.3 Finitions des parquets bruts ....................................................................... — 25
5.4 Tolérances sur ouvrage terminé................................................................. — 26
5.5 Entretien des parquets ................................................................................ — 27
Pour en savoir plus........................................................................................... Doc. C 3 682

L e marché des revêtements de sol en bois s’est développé ces dernières


années en Europe, grâce à la confiance qu’inspirent leur aspect et leurs
propriétés d’hygiène, d’isolation phonique et thermique.
Les critères qui guident le choix d’un parquet sont aussi bien esthétiques que
liés à ses conditions d’utilisation. En effet, la très grande variété des familles
de parquets et des bois leur permet d’être adaptés à de nombreuses situations
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© Techniques de l’Ingénieur, traité Construction C 3 682 − 1

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PARQUETS ET REVÊTEMENTS DE SOLS EN BOIS ______________________________________________________________________________________________

(habitation, salle de spectacle, gymnase...). L’utilisation ultérieure de la pièce où


se trouve le parquet détermine non seulement le bois, le décor et la finition,
mais également la pose (collée, clouée...), la sous-couche, l’entretien, la réno-
vation.
La réglementation fixe les performances des parquets en matière d’isolation
acoustique et de comportement au feu. De nombreuses normes établissent


les règles de l’art en matière de mise en œuvre des différents types de par-
quets.
Ainsi, le choix d’un parquet reste une décision technique et son installation
nécessite les compétences d’un professionnel.

1. Critères de choix d’un parquet — sur revêtement plastique en dalles, tapis aiguilleté, revête-
ment plastique peu résilient : la pose de parquets contrecollés en
flottant est parfaitement adaptée ;
— sur moquette épaisse, la pose directe d’un parquet flottant ou
Le terme parquet est réservé à tout revêtement de sol en bois collé est déconseillée. La moquette doit être déposée et le support
ou à base de bois dont le parement est en bois ainsi que sa cou- préparé.
che d’usure d’une épaisseur minimale pour permettre la rénova- Pour la pose d’un parquet, le support doit être parfaitement plan,
tion. Par convention, cette couche d’usure est, en tout point, de : stable et sain.
— 2 mm de bois minimum pour tout élément sorti d’usine,
fini ou poncé usine ; ■ Environnement
— 2,5 mm de bois minimum pour tout élément sorti d’usine Le choix du parquet est également conditionné par l’atmosphère
brut à poncer. (humidité, chauffage ou non...) du local dans lequel le parquet sera
posé (au moment de la pose et après). Ces conditions indiquent
aussi le degré d’hygrométrie du parquet à la livraison. Le chauf-
fage par le sol est possible dans certains cas mais conduit à des
1.1 Critères généraux règles de mise en œuvre bien spécifiques.
■ Type d’entretien
Le choix d’un parquet dépend d’un certain nombre de critères : Dans les locaux publics, il est important de prescrire selon le
■ Usage choix du maître d’ouvrage le type d’entretien approprié en le met-
tant en garde contre les risques d’un entretien inadapté. L’obliga-
Le choix du type de parquet dépend du type de local (habitation, tion de conseil au client inclut les procédés d’entretien.
magasin, bureau, salles spécialisées...) et donc de l’usage corres-
pondant. ■ Budget et délai de réalisation
● En habitation, de nombreux choix sont possibles, on tiendra Les contraintes budgétaires et les délais imposés doivent égale-
néanmoins compte du cas particulier des pièces donnant accès à ment être pris en compte dans le choix du parquet (temps néces-
l’extérieur (risque d’usure). saire au séchage de la chape, délai d’approvisionnement par
exemple).
● Dans une salle sportive, un parquet massif de 23 mm d’épais-
seur à pose clouée sur simple, double ou triple lambourdage est ■ Compétence
conseillé.
La qualité de la mise en œuvre d’un parquet est au moins aussi
● Dans un passage à fort trafic (par exemple : musée, magasin, importante que la qualité du produit de départ. On ne s’improvise
hall...), des parquets tels que les lamelles sur chants, les parquets et pas parqueteur. Il existe des qualifications, des écoles de formation
pavés en bois de bout ou les parquets densifiés sont recommandés de poseurs.
pour leur résistance à l’abrasion et au poinçonnement.
■ Esthétique
Le classement UPEC (§ 1.4) constitue une référence essentielle.
C’est le dernier critère de choix d’un parquet mais non des moin-
dres. L’esthétique varie en fonction du dessin (largeur et longueur
■ Support des lames ou panneaux, disposition...), de la finition souhaitée
Le choix d’un parquet dépend largement de la nature du support (rendu d’aspect) et également du choix d’une ou de plusieurs
(dalle béton, panneaux, chape sèche...) et de la hauteur de réser- essences.
vation. À l’étage, il faut généralement envisager une isolation pho- Le tableau 1 donne un exemple de l’application de ces critères.
nique, elle est obligatoire dans les locaux collectifs et les
copropriétés.
En réhabilitation, la pose du parquet neuf sur d’anciens revête-
ments obéit à des règles : 1.2 Comportement au feu
— sur carrelage, pierre, marbre : tous les parquets contrecollés
en panneaux ou lames peuvent être posés en flottant. On peut éga- Deux critères sont à prendre en compte :
lement mettre en œuvre des parquets à coller, à condition de res- — la résistance au feu (§ 1.2.1) ;
pecter certaines règles de préparation du support ; — la réaction au feu (§ 1.2.2).

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Tableau 1 – Choix des parquets selon le site (d’après [1])

Locaux d’enseignement
Couloirs à trafic intense

Entrées à trafic intense


Logements individuels

Galeries marchandes
Logements collectifs

Chambres d’hôtel

Ponts de bateaux
Salles de sports
Salles des fêtes
Lieux de culte

Bibliothèques

Parquet bois

Auditoriums
Restaurants
Circulations

Magasins

Passages

Casernes
Bureaux

Musées

Ateliers
Chêne
Châtaignier
Massif 23 mm
Résineux
Bois tropicaux
Massif 12 à 16 mm Chêne
Chêne
Mosaïque 8 mm Châtaignier
Bois tropicaux

À coller autres que Chêne


mosaïque 10 mm Bois tropicaux
Chêne
Panneaux ou lames
contrecollés Châtaignier
de 14 à 27 mm
Bois tropicaux

Panneaux en bois de Chêne


bout Bois tropicaux
Chêne
Lames sur chant Châtaignier
Bois tropicaux
Pavés en bois de bout Résineux/feuillus
Chêne
Panneaux démontables Hêtre
Bois tropicaux
Pour les locaux à trafic intense, il existe aussi des parquets densifiés.
utilisation courante utilisation moins fréquente avec précaution de finition

1.2.1 Résistance au feu Lors de la mise en œuvre, il faut réaliser des cloisonnements
pour éviter la propagation du feu car les parquets n’assurent pas à
Pour les parquets et revêtements de sols en bois, il s’agit essen- eux seuls une fonction séparative entre locaux.
tiellement de stabilité au feu. Elle concerne les ouvrages parquet/ Par circulaire du 20 mars 1981, le ministère de l’Intérieur (Direc-
plancher porteur et dépend surtout de leur épaisseur. Pour une exi- tion de la sécurité civile) a émis un avis favorable aux classements
gence d’une demi-heure, une protection thermique placée à la face conventionnels suivants, qui tiennent compte de l’épaisseur et du
inférieure du parquet/plancher est presque toujours nécessaire mode de pose.
(adjonction d’une plaque de plâtre...).
■ M3 (moyennement inflammable) :
— parquets massifs non résineux d’épaisseur supérieure ou
égale à 14 mm ;
1.2.2 Réaction au feu — parquets massifs résineux ou panneaux contrecollés d’épais-
seur supérieure ou égale à 18 mm ;
Elle concerne le revêtement de sol (parquet). — parquets massifs, collés, d’épaisseur supérieure ou égale à
6 mm avant ponçage.
Au niveau du revêtement, le risque d’extension d’incendie est
faible, en raison de sa position horizontale dans une zone de ■ M4 (facilement inflammable) :
plus basse température. Seule l’influence du rayonnement est — parquets massifs non résineux d’épaisseur inférieure à
importante pour l’inflammation et la propagation du feu. 14 mm ;

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— parquets massifs résineux ou panneaux contrecollés d’épais- 1.3.1.1 Sols chauffants à tube métallique
seur inférieure à 18 mm ;
Les premiers sols chauffants à tube métallique étaient directe-
— parquets massifs, collés, d’épaisseur inférieure à 6 mm avant
ment inspirés des chauffages à eau chaude traditionnels. Le radia-
ponçage.
teur mural en fonte ou en acier y est remplacé par un tube
métallique enrobé dans la dalle en béton où il serpente. Les écarts
de température, à l’origine très importants entre les emplacements
1.2.3 Pouvoir calorifique supérieur situés au droit des tuyaux et ceux situés à leurs entraxes,


occasionnaient des gênes pour l’utilisateur.
Le pouvoir calorifique supérieur d’une substance est la quan- Cette situation a conduit les professionnels à élaborer en 1968 le
tité maximale de chaleur que peut dégager l’unité de masse de DTU 65.6 « Prescriptions pour l’exécution des panneaux chauffants
cette substance dans une combustion complète. a tube métallique enrobé dans le béton » qui limite la température
de l’eau circulant dans les tubes à 60 oC. Ce procédé toujours
en vigueur a cependant aujourd’hui largement laissé la place à
En sécurité incendie, la connaissance du pouvoir calorifique est deux autres types de chauffage par le sol appelés « à basse tem-
nécessaire pour : pérature » : le chauffage électrique et le chauffage à eau chaude
— permettre le classement des matériaux de la catégorie M0 circulant dans des tubes en matériau de synthèse.
(matériaux incombustibles). Dans ce cas, le pouvoir calorifique
supérieur doit être inférieur à 600 J/kg ; 1.3.1.2 Sols chauffants électriques
— déterminer le potentiel calorifique d’un local, notamment
dans le cas des IGH. Les sols chauffants électriques font, depuis 1986, l’objet du DTU
65.7 « Exécution des planchers chauffants par câbles électriques
Pour le bois, 1 kg de bois de feuillu dur à 10 % d’humidité enrobés dans le béton ».
représente un pouvoir calorifique de 17 · 106 J, soit 4 · 106 cal. Cela
entraîne pour les différents parquets : La puissance linéique des câbles est limitée et il est prescrit que
les planchers doivent être conçus de façon « que dans les
— parquet collé : ne rentre pas dans le calcul du potentiel conditions de base, la température au contact des sols finis ne
(assimilé à la dalle qui le reçoit) ; puisse dépasser 28 oC en aucun point ».
— parquet flottant et cloué :
• 15 mm flottant : 12 kg/m2 = 204 · 106 J/m2, 1.3.1.3 Sols chauffants à tube en matériau de synthèse
• 23 mm cloué : 17 kg/m2 = 289 ·106 J/m2.
Depuis 1990, les sols chauffants à tube en matériau de synthèse
Nota : il faut ajouter le potentiel calorifique du support. font l’objet du DTU 65.8 « Exécution des planchers chauffants à
Exemple : lambourdes en chêne espacées de 400 mm eau chaude utilisant des tubes en matériau de synthèse noyés
Section 80 mm × 27 mm : 4 kg/m2 = 68 · 106 J/m2, dans le béton ». Ce DTU (document technique unifié), précise que
la température maximale de l’eau ne doit pas dépasser 50 oC. De
Section 80 mm × 34 mm : 5 kg/m2 = 85 · 106 J/m2. plus, la résistance thermique du revêtement de sol, y compris
l’isolation phonique éventuelle située au-dessus du système de
chauffage, ne doit pas dépasser 0,15 m2 · K/W.
1.2.4 Ignifugation des bois
Il est également rappelé, comme pour le chauffage électrique,
L’ignifugation des bois n’étant efficace que vis-à-vis de la réac- que la température de surface des sols finis, c’est-à-dire à la
tion au feu et non pour la résistance au feu, un traitement de sur- surface du parquet, ne doit dépasser 28 oC en aucun point dans les
face apparaît seul possible et l’application doit se faire en fonction conditions de base. Cette prescription reprend l’article 35.2 de
de chaque essence de bois. l’arrêté du 23 juin 1978.
Nota : il est impossible d’ignifuger dans la masse les bois s’ils ne sont pas classés Enfin, les dispositions particulières concernant les revêtements
facilement imprégnables. Il faut noter que, contrairement aux exigences des traitements de de sol associés à ces planchers ne prévoient explicitement que la
prévention, la totalité du bois doit être classée facilement imprégnable et non le seul aubier
des bois considérés comme ayant un cœur durable (pins).
pose de revêtements de sols scellés ou collés.

Pour les IGH et les immeubles collectifs, il est demandé un


procès-verbal d’essai de résistance au feu réalisé par le fabricant 1.3.2 Calcul de la résistance thermique
de parquet dans un laboratoire agréé et portant sur l’ensemble
parquet (vitrifié s’il y a lieu), colle et sous-couche. La résistance thermique dépend de la conductivité thermique (λ )
de l’essence utilisée et de l’épaisseur (e ) du parquet ou de chaque
couche du parquet dans le cas d’un parquet contrecollé. Elle
1.3 Résistance thermique s’exprime par la formule suivante :

R = Σe@λ
Nota : partie rédigée d’après [2].
avec R (m2 · K/W) résistance thermique du parquet,
e (m) épaisseur de chaque couche de parquet,
1.3.1 Cas des sols chauffants
λ (W/m · K) coefficient de conductivité thermique
Le bois est d’une façon générale peu conducteur de la chaleur de l’essence utilisée.
mais la question se pose essentiellement dans le cas de mise en
Le coefficient λ a les valeurs suivantes :
œuvre sur sol chauffant (§ 4.4.1) où l’on doit prendre en compte la
résistance thermique du parquet. — λ = 0,29 pour les feuillus de densité supérieure à 0,8 ;
— λ = 0,23 pour les feuillus de densité comprise entre 0,6 et 0,8 ;
Il existe aujourd’hui trois procédés de sol chauffant :
— λ = 0,15 pour les feuillus et les résineux de densité comprise
— les sols chauffants à tube métallique (§ 1.3.1.1) ; entre 0,45 et 0,6 ;
— les sols chauffants électriques (§ 1.3.1.2) ; — λ = 0,12 pour les feuillus et les résineux de densité comprise
— les sols chauffants à tube en matériau de synthèse (§ 1.3.1.3). 0,3 et 0,45.

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Exemples ■ C : tenue aux agents chimiques


Pour un parquet mosaïque en chêne de 8 mm d’épaisseur : — C0 : utilisation exceptionnelle de produits ménagers ;
— C1 : utilisation occasionnelle de produits ménagers ;
R = 0,008/0,23 = 0,035 m2 · K / W — C2 : utilisation fréquente de produits ménagers ;
Pour un parquet contrecollé avec un parement de chêne de 3 mm et — C3 : utilisation normale de produits particuliers.
une sous-couche en résineux léger de 8 mm : Tous les parquets sont classés C0 .
m2


R = 0,003/0,23 + 0,008/0,12 = 0,013 + 0,067 = 0,08 · K / W.
Dans les deux cas, la résistance thermique du parquet est inférieure L’objectif de ce classement est d’obtenir que, moyennant une
à la valeur maximale de 0,15 m2 · K / W exigée par les DTU. utilisation appropriée et un entretien normal, les revêtements se
conservent de manière satisfaisante pendant une durée raison-
nable (au moins 10 ans).
1.4 Classement UPEC
Le classement UPEC du CSTB (Centre scientifique et technique
du bâtiment) codifie en France les performances minimales des
1.5 Essences utilisables
sols à poser dans différents locaux non industriels et détermine les L’annexe A (informative) de la norme P 63-202 (DTU 51.2)
caractéristiques des produits correspondant à chaque type de intitulée « Duretés Monnin et Brinell de quelques essences »
revêtement de sol. stipule : « La caractéristique de dureté du bois est un paramètre
■ U : usage, résistance à l’usure : permettant de qualifier le parquet dans le classement UPEC des
— U2 : locaux privatifs à trafic normal ; revêtements de sol (actuellement, la dureté concerne la lettre U du
— U2S : indice intermédiaire pour locaux privatifs à trafic impor- classement UPEC). La dureté des parquets est donnée en fonction
tant ou locaux collectifs à trafic faible ; de leur dureté Monnin. Toutefois, la normalisation européenne
— U3 : locaux collectifs à trafic normal ; s’oriente vers la dureté Brinell dont nous indiquons également les
— U3S : indice intermédiaire ; valeurs, à titre d’information dans le tableau (page suivante). Les
— U4 : locaux collectifs à fort trafic. données sont d’origines diverses et souvent difficiles à recouper. Il
y a en particulier très peu de mesures simultanées de duretés
L’indice U (usure) varie en fonction de l’épaisseur qui peut être Monnin et Brinell sur des échantillons d’effectif suffisamment
rénovée du parement. Cet indice dépend également de la finition significatif. La corrélation entre les deux duretés est donc difficile
(tableau 2). à établir, d’autant plus que la dispersion prévisible des résultats
pour une même essence est rarement bien connue. »
Nous reprenons dans le tableau 3, pour les essences les plus
Tableau 2 – Indice U en fonction de l’épaisseur courantes, les valeurs de dureté ainsi que les informations
de la couche d’usure et de la finition suivantes.
(d’après norme P 63-204 de 1997)
■ Aspect du bois parfait
Épaisseur de la couche Finition On attirera l’attention du client sur la plus ou moins grande
d’usure instabilité des teintes de certaines essences (bois tropicaux, hêtre
(mm) Cire, huile, vernis Finition qualifiée (1) par exemple) en fonction de la lumière et des risques de
différences d’aspect pouvant en résulter entre les échantillons
2,0 < e < 4,5 U2 U2S présentés et l’ouvrage terminé.
4,5 < e < 7 U2S U3 ■ Masse volumique à 12 % en masse d’humidité
e>7 U3 U3S — mi-lourds : 500 à 700 kg/m3 ;
— lourds : 700 à 900 kg/m3 ;
(1) En pratique, cela signifie égrenage sur chantier et application d’une
couche de vernis supplémentaire. — très lourds : > 900 kg/m3.
■ Nervosité
■ P : poinçonnement par le mobilier, statique ou mobile Cela caractérise les variations dimensionnelles du bois lorsque
— P2 : locaux à mobilier mobile en usage normal ; son taux d’humidité varie de 1 % en masse :
— P3 : locaux sans restriction de trafic et de mobilier ; — bois peu nerveux : < 0,35 % ;
— P4 : locaux soumis à toute sorte de charge fixe ou mobile. — bois moyennement nerveux : de 0,35 % à 0,55 % ;
L’indice P (poinçonnement) varie en fonction des duretés Monnin — bois nerveux : > 0,55 %.
et/ou Brinell des essences de bois utilisées pour la couche d’usure
du parquet (tableau 3) : ■ Durabilité
— P2 pour les duretés Monnin inférieures à 3,5 ; Il s’agit de la durabilité naturelle du bois parfait (l’aubier étant en
général peu durable).
— P3 pour les duretés Monnin supérieures à 3,5.
Exemples
P2 : chêne, hêtre... 1.6 Décors normalisés
P3 : merbau, makoré, frêne, érable canadien...
■ E : tenue à l’eau 1.6.1 Parquets en lames traditionnelles
— E1 : locaux secs à entretien occasionnel humide ;
Ils correspondent à la norme NF B 54-000 (figure 1).
— E2 : locaux humides ou entretien usuel par voie humide ;
— E3 : locaux humides en permanence et entretien à grande
eau. 1.6.1.1 Parquet « à l’anglaise »
Tous les parquets sont classés E1 . Les lames sont disposées parallèlement.

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Tableau 3 – Caractéristiques des essences utilisables en parquet (d’après [4])


Masse
Dureté Nervosité Durabilité
Essence Aspect du bois parfait volumique Dureté Brinell Divers
Monnin naturelle (2)
à 12 %
Afrormosia brun jaunâtre fonçant à la


(Assamela) lumière, veines sombres lourd 7,0 moyennement très bonne succédané du teck
(Afrique) possible nerveux

variable : brun beige


Angélique à brun sombre violacé lourd 5,7 peu nerveux moyenne
(Guyane)
ou rougeâtre
Bouleau (1) 2,7 à 4,5 2,2 à 2,7
Charme (1) 5,1 2,9 à 3,6
Châtaignier (1) 2,9 1,5 à 2,3
Chêne (1) 2,5 à 4,5 2,4 à 3,4
peut tacher
Doussié (Afrique) brun rougeâtre lourd 7,4 à 7,8 3,4 à 4,0 peu nerveux très bonne similarité
avec le merbau
Érable (Canada) 4,7 2,7 à 3,5
Frêne (1) 5,3 3,3 à 4,1
Hêtre (1) 1,5 à 4,5 2,8 à 4,2

Iroko (Afrique) brun jaune à brun foncé mi-lourd 4,1 2,0 à 3,7
moyennement
très bonne
(très variable) nerveux
moyennement
Kotibé (Afrique) brun rouge lourd 4,9 bonne
nerveux
Makoré (Douka) brun rosâtre moyennement
(Afrique) à brun rouge foncé mi-lourd 3,9 nerveux bonne

Merbau variable de gris brun


(Sud-Est réactions avec
à bronze fonçant lourd 8,8 4,1 à 4,9 peu nerveux très bonne
asiatique) métaux
à brun foncé
Moabi (Afrique) brun rose à brun rouge lourd 6,8 nerveux très bonne résiste aux termites
Movingui moyennement peut tacher
jaune à brun jaunâtre lourd 5,6 moyenne
(Afrique) nerveux les tissus
Noyer (1) 3,2 2,5 à 2,8
rougeâtre moyennement
Pin maritime (1) mi-lourd 2,0 à 2,7 2,0 à 4,0 assez bonne
à rouge brun clair nerveux

Pin sylvestre (1) rosâtre à brun rougeâtre mi-lourd 1,4 à 3,1 1,4 à 2,3 moyennement moyenne
nerveux
Sapin (1) 1,1 à 2,4 1,3 à 1,6
Teck (Sud-Est brun jaune à brun foncé mi-lourd très peu
asiatique) souvent veiné de sombre à lourd 4,2 2,3 à 3,2 nerveux très bonne bonne tenue à l’eau

Wengé (Afrique) brun foncé à noir, lourd 9,1 4,0 à 5,1 nerveux très bonne
fines veines brunes
(1) Essences indigènes.
(2) Les bois très durables ont une durée pratiquement illimitée, même sans entretien. Aucune altération sensible du duramen ne se produit après plusieurs
dizaines d’années d’exposition permanente aux intempéries.
Les bois moyennement durables sont durables, même sans entretien régulier. Il n’y a pas d’altération profonde du duramen pendant au moins une dizaine
d’années d’exposition permanente aux intempéries.
Les bois peu durables subissent, par exposition prolongée aux intempéries, des altérations profondes du duramen en quelques mois ou quelques années.

■ Anglaise à coupe perdue ■ Anglaise à coupe de pierre


Le parquet est constitué de lames de différentes longueurs, la Le parquet est constitué de lames de longueurs égales, les joints
jonction en bout étant aléatoire (figure 1a ). étant disposés de façon régulière alternativement (figure 1c ).

1.6.1.2 Parquet « à bâtons rompus »


■ Anglaise à joints sur lambourdes
Il s’agit d’un parquet constitué de lames de mêmes dimensions,
Le parquet est constitué de lames d’une ou plusieurs séries de posées perpendiculairement entre elles, suivant un angle de 45o
longueurs égales, les joints étant disposés sur les lambourdes par rapport aux directions des parois et/ou des lambourdes
(figure 1b ). (figure 1d ).

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a damier courant
a anglaise à coupe perdue

b vannerie c à bâtons rompus

Figure 2 – Décors de parquets mosaïques


b anglaise à joints sur lambourdes

c anglaise à coupe de pierre


a Versailles b Chantilly

Figure 3 – Divers décors de parquets

1.6.1.3 Parquet « en point de Hongrie »


C’est un parquet constitué de lames de mêmes dimensions,
coupées en bout suivant un angle de 45o ou 60o et formant des
travées parallèles entre elles (figure 1e ).
d à bâtons rompus

1.6.2 Parquets mosaïques

Dans la norme NF B 54-008, on trouve les dispositions :


— damier : plusieurs décors existent (figure 2a ) ;
— vannerie : disposition des lamelles dans un décor « vannerie »
avec cabochons (figure 2b ) ;
— disposition courante à bâtons rompus (figure 2c ).

1.6.3 Autres décors


e en point de Hongrie
De nombreux autres décors existent : Aremberg, Castel, Échelle,
Fougères, Versailles (figure 3a ), Chantilly (figure 3b )... Ils corres-
Figure 1 – Décors de parquets en lames traditionnelles pondent à la norme NF B 54-010.

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RV
Les aménagements intérieurs du bâtiment
(Réf. Internet 42229)

1– Les revêtements de sol R


2– Les revêtements muraux Réf. Internet page

Céramiques de bâtiment. Carreaux et produits sanitaires C940 29

Peintures et revêtements connexes. Règles d'exécution des travaux C3691 33

Peintures et revêtements connexes. Rôles et classiication C3690 39

3– Les installations électriques

4– La gestion des eaux

5– Les installations de gaz

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RW

RX
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cYTP

Céramiques de bâtiment
Carreaux et produits sanitaires
par Henri LE DOUSSAL
Ingénieur de l'École Nationale Supérieure de Céramiques Industrielles


Chef du Département Études à la Société Française de Céramique
et Marcel VOUILLEMET
Ingénieur de l'École Nationale Supérieure de Céramiques Industrielles
Chef du Service Céramique fine à la Société Française de Céramique

1. Matières premières.................................................................................. C 940 - 2


1.1 Argiles........................................................................................................... — 2
1.2 Kaolins .......................................................................................................... — 2
1.3 Matières non plastiques.............................................................................. — 2
1.4 Matières premières pour émaux et couleurs ............................................ — 3
2. Fabrication des carreaux céramiques ................................................ — 3
2.1 Produits pressés .......................................................................................... — 3
2.2 Produits extrudés......................................................................................... — 6
3. Fabrication des pièces sanitaires ........................................................ — 7
3.1 Types de matériaux ..................................................................................... — 7
3.2 Schéma général de fabrication................................................................... — 8
4. Caractéristiques des carreaux céramiques ..................................... — 11
4.1 Classification ................................................................................................ — 11
4.2 Normalisation .............................................................................................. — 11
4.3 Domaine d’emploi. Classement UPEC....................................................... — 12
4.4 Mise en œuvre ............................................................................................. — 15
5. Caractéristiques des produits sanitaires........................................... — 16
5.1 Définition. Classification ............................................................................. — 16
5.2 Caractéristiques d’aptitude à l’emploi ....................................................... — 17
Pour en savoir plus ........................................................................................... Doc. C 940

L a composition des carreaux et produits sanitaires fait appel à des matières


premières plastiques et non plastiques, essentiellement d’origine naturelle
comme les argiles, feldspaths, kaolins, silice...
Les différentes catégories de produits sont décrites ainsi que les étapes de
leur technologie de fabrication : préparation, mise en forme, séchage, cuisson,
tri et contrôle, avec leurs dernières évolutions.
Les carreaux céramiques sont classés et normalisés en fonction de leur poids
d’eau absorbée et de leur mode de fabrication. Leur domaine d’emploi est
spécifié par le classement UPEC qui permet de répondre aux exigences de leur
utilisation. Les différents types de pose et leur réglementation sont définis dans
des cahiers des charges spécifiques.
Les produits sanitaires sont également contrôlés suivant des normes françaises
et européennes, en relation avec leurs conditions d’emploi et d’installation.
p。イオエゥッョ@Z@ョッカ・ュ「イ・@QYYW

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CÉRAMIQUES DE BÂTIMENT _____________________________________________________________________________________________________________

1. Matières premières 1.1.3 Approvisionnement

L’activité extractive la plus importante se situe dans le bassin de


1.1 Argiles Provins (Provins, Montereau, Sézanne) et celui des Charentes
(Clérac, Montguyon). Viennent ensuite les exploitations du Centre
1.1.1 Fonctions (Diou, Beaulon, Tournon-Saint-Martin, etc.), de Normandie (Littry,
Lachapelle-aux-Pots, etc.), du Nord et du Pas-de-Calais.
L’argile, par la nature colloïdale de ses particules de silicates, C’est sur le gisement de Beaulon que se situe aujourd’hui la
développe, en présence d’eau, des propriétés spécifiques per- carrière la plus importante d’Europe.
mettant le façonnage par : On notera l’existence de nombreuses autres exploitations répar-
— coulage (comportement rhéologique des suspensions ties sur l’ensemble du territoire, qui fournissent des argiles tant
aqueuses, cohésion et plasticité des tessons formés) ; pour la terre cuite que pour les activités artisanales (notamment

R — calibrage, étirage, pressage en pâte molle (cohésion et


plasticité) ;
— pressage unidirectionnel (cohésion des masses granulées à
l’Ile-de-France, le Beauvaisis, le Sud-Est.
Quant aux extracteurs les plus importants, ils mettent à la dispo-
sition des différentes branches de l’industrie céramique des argiles
faible teneur en eau). dites reconstituées qui présentent des caractéristiques bien spéci-
Il est souvent nécessaire de procéder à l’ajout de particules non fiques. Ces matières premières résultent d’un dosage précis
colloïdales aux argiles (matériaux « dégraissants ») afin de maîtriser d’argiles extraites en différents points d’un ou de plusieurs
les propriétés du matériau lors du façonnage et du séchage. gisements. Leur préparation entraîne parfois des traitements
importants.
C’est la cuisson, par les transformations physico-chimiques
qu’elle entraîne, qui développe les propriétés finales du produit, à L’industrie de la céramique utilise aussi des argiles plastiques en
savoir sa solidité et son inaltérabilité. Si les argiles grésantes provenance du sud-ouest de la Grande-Bretagne (Devon) et des
conduisent à des produits non poreux, la présence de dégraissants argiles grésantes du Westerwald (en Allemagne).
altère cette action, obligeant à l’ajout de fondants.

1.1.2 Composition 1.2 Kaolins

Les argiles formées d’un mélange de silicates, dits minéraux des Ils proviennent généralement de l’altération des feldspaths de
argiles (kaolinite, illite, montmorillonite), contiennent, en outre, des roches granitiques. On trouve deux types de gisement.
constituants fins tels que : silice, minéraux micacés, calcaire,
composés ferrugineux, matières organiques. ■ Gisement in situ
■ Silice La roche est altérée sur place : Massif armoricain, Massif central.
Le quartz libre modifie les propriétés des minéraux argileux en ■ Gisements sédimentaires
jouant un rôle, soit de dégraissant (diminution de la plasticité et du Les éléments de l’altération se sont déposés au voisinage des
retrait de séchage, amélioration du comportement à la déflocula- massifs d’origine. Le plus souvent, le kaolin est associé aux autres
tion), soit de fondant lorsque le produit est porté à une température matériaux détritiques dans des gisements de sables kaoliniques
supérieure à 1 200 oC. que l’on trouve en bordure du Massif central et dans la Drôme.
■ Minéraux micacés Outre les importants gisements de Bretagne et du centre de la
Il se trouvent en quantité notable dans les argiles dites grésantes. France, l’industrie de la céramique s’approvisionne notamment en
Grande-Bretagne (Devon) et en Allemagne.
■ Calcaires
Au-dessus de 1 000 oC, la présence de calcaire favorise le grésage
de l’argile, mais son action est brutale. 1.3 Matières non plastiques
■ Composés ferrugineux
Ils constituent des fondants énergiques et ont une action colo- De façon plus usuelle, on les dénomme dégraissantes. Suivant la
rante importante (rouge foncé à jaune). morphologie et la taille de leurs particules, elles modifient les
propriétés des argiles. Elles diminuent la plasticité tout en rendant
■ Matières organiques
le matériau moins sensible au séchage.
Elles jouent un rôle important sur les propriétés rhéologiques
Selon la température de cuisson, une partie de ces matières
des argiles.
premières peut participer au développement de la phase vitreuse,
Plusieurs classifications sont utilisées par le céramiste suivant sinon le contrôler. Dans cette optique, on les désigne sous le terme
les critères qu’il prend en considération : de fondants.
— argiles grésantes, argiles réfractaires (comportement à la
cuisson) ;
— argiles maigres, argiles grasses (comportement rhéologique) ; 1.3.1 Feldspaths
— argiles blanches ou colorées après cuisson.
Les argiles kaolinitiques, dont le mode de formation est Ce sont des alumino-silicates alcalins ou alcalino-terreux
comparable à celui des kaolins sédimentaires, apparaissent dans les comprenant de nombreuses variétés. On y trouve, associés ou non,
séries sédimentaires lorsqu’un massif ancien altéré est soumis à l’orthose potassique, l’albite sodique et l’anorthite calcique.
une érosion intense. Par ailleurs, on rencontre un certain nombre Les exploitations sont localisées dans le Massif central (pré-
de gisements d’argiles kaolino-illitiques qui présentent un caractère dominance des feldspaths mixtes) et dans les Pyrénées (feldspaths
grésant face aux premières, généralement réfractaires. sodiques).

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_____________________________________________________________________________________________________________ CÉRAMIQUES DE BÂTIMENT

1.3.2 Silice 2. Fabrication des carreaux


La silice se trouve sous différents états : sable quartzeux, grès céramiques
quartzeux, quartzites, quartz filoniens, galets silicieux et silex.
Les gisements les plus connus sont les sables de Fontainebleau Les carreaux céramiques peuvent être classés, d’un point de vue
qui affleurent entre Étampes et Nemours. technologique, en quatre catégories :
— carreaux vitrifiés non émaillés :
1.3.3 Dolomie, craie, talc • carreaux porcelainés,
• carreaux polis,
• carreaux en grès cérame fin vitrifié,
■ Dolomie
• carreaux en grès rustique ;
La dolomie, carbonate double de calcium et de magnésium, est
assez largement répandue en France. Elle est exploitée dans la
Mayenne ainsi que dans le Languedoc et la région Midi-Pyrénées.
— carreaux vitrifiés émaillés :
le tesson est souvent moins vitrifié que dans le cas précédent et

présente donc une légère porosité.
■ Craie, calcaire pur • carreaux en grès cérame fin vitrifié,
• carreaux en grès rustique ;
Le minéral de ces roches est le carbonate de calcium ou calcite.
— carreaux poreux émaillés :
Les roches affleurent sur des surfaces considérables et les princi-
pales exploitations se trouvent sur les gisements du Bassin parisien • carreaux de faience et de terre cuite ;
et d’Aquitaine. — carreaux poreux non émaillés :
• carreaux de terre cuite.
■ Talc
On peut établir pour chaque type de façonnage, pressage et
Le gisement le plus important de cet hydrosilicate de magnésium étirage, une ligne technologique générale (figure 1,). Le texte
se trouve à Luzenac dans les Pyrénées. Son emploi permet ci-après décrit les particularités de fabrication de chaque catégorie
d’abaisser la température de cuisson ou de régler le comportement de produits.
dilatométrique.
Intentionnellement sont décrits des procédés en voie d’extinction,
mais qui sont encore pratiqués de façon significative, tandis que
l’on soulignera ceux actuellement les plus usités dans les unités
1.3.4 Chamottes
modernes. Dès à présent nous pouvons dire que ces derniers se
distinguent par une conception en ligne où la cuisson en four à
Elles sont issues d’un traitement thermique à haute température rouleaux est pratiquée de façon à simplifier les opérations de
de certains types d’argiles. transfert.

1.3.5 Verres 2.1 Produits pressés


Des poudres de verres en provenance de l’industrie verrière 2.1.1 Produits à tesson vitrifié
peuvent être utilisées pour abaisser la température de cuisson.
Le tesson constitue le corps du produit.

1.4 Matières premières 2.1.1.1 Composition


pour émaux et couleurs Les masses sont composées d’argiles grésantes associées ou
non à des dégraissants (silices, casse de carreaux cuits, etc,) et des
fondants (feldspaths, pegmatites, etc.).
■ Émaux On distingue les masses colorées naturelles, les masses blanches
Ce sont des verres dont les propriétés permettent un accord et les masses colorées dérivées de ces dernières par ajouts
parfait avec le tesson sur lequel ils sont appliqués. Ils sont élaborés d’oxydes métalliques.
à partir de certaines des matières précédemment citées, à savoir
silices, feldspaths, craies, kaolins choisis parmi les qualités les plus 2.1.1.2 Préparation des masses
pures.
Il existe trois procédés pour préparer les masses sous forme de
Pour des basses températures de cuisson, des fondants plus poudre à teneur en eau (5 % à 7 %) et répartition granulométrique
énergétiques sont utilisés (borax, carbonate de soude, composés bien définies.
du plomb) qui, étant soit solubles dans l’eau, soit nocifs à l’état
libre, nécessitent la réalisation, au préalable, d’un verre (fritte) les ■ Procédé par voie humide
contenant sous une forme stable. Procédé le plus courant et le plus efficace, il comporte deux
étapes :
■ Colorants
— préparation des mélanges : le plus souvent, la totalité des
Les pigments colorés fabriqués par des firmes spécialisées sont matières premières sont mélangées et broyées en présence d’eau
des composés métalliques plus ou moins complexes. Citons les sels dans des broyeurs alsing (broyeurs en milieu liquide, durée de
de cobalt (bleu), les composés du chrome (vert), du fer (jaune-ocre l’ordre de 12 h, le broyage humide en continu tendant à se déve-
ou brun-rouge), les composés zircone-yttrium (jaune), zircone- lopper). L’ajout de défloculants dans la barbotine (défloculants
vanadium (bleu). organiques ou du type polyphosphate) permet d’atteindre des

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CÉRAMIQUES DE BÂTIMENT _____________________________________________________________________________________________________________

Figure 1 – Fabrication des carreaux

masses volumiques relativement élevées (> 1 650 g/L) favorables à — mélange semi-humide : une partie des constituants est mise
un bon rendement lors de l’atomisation ; sous forme de barbotine dans laquelle, en introduisant le
— atomisation : la barbotine est ensuite pulvérisée dans une complément, on forme par malaxage une masse plastique.
tour d’atomisation où les fines gouttelettes sont séchées par un
courant d’air chaud. Les différents types d’atomiseur conduisent à ■ Procédé par voie sèche
l’obtention d’une masse sous forme de fines granules de formes Les matières argileuses sont prébroyées et séchées puis mélan-
sphériques et creuses, à teneur en eau contrôlée. Ce procédé gées aux pulvérulents à la granulométrie adéquate. La granulation
présente, par rapport aux autres, deux avantages : s’effectue alors dans différents types de dispositifs, à une teneur en
• grande homogénéité du mélange et épuration poussée, eau de l’ordre de 12 %. Un séchage ultérieur jusqu’à 6 % suivi d’une
• excellente aptitude au pressage de la masse. sélection permet d’obtenir les masses granulées de pressage. On
Un comportement optimal des masses est obtenu pour des notera que ce procédé conduit à des masses de pressage dont les
grains d’un diamètre inférieur à 400 μm avec une présence de fines caractéristiques ne permettent pas une cadence élevée des presses
ne dépassant pas 5 à 6 %. (ce procédé est plutôt réservé aux produits bas de gamme émaillés).

■ Procédé par voie semi-humide 2.1.1.3 Pressage


La composition est préparée à l’état de masse plastique, puis
étirée sous forme de nouilles qui, après séchage, sont granulées et Il consiste à comprimer la poudre, à répartition granulométrique
humidifiées dans un broyeur à meules à sole perforée. On obtient et teneur en eau bien définies, dans des moules métalliques à
ainsi des granulés denses de formes plus ou moins arrondies. plusieurs alvéoles (avec tampons en caoutchouc) à une pression de
Plusieurs procédés sont utilisés pour la préparation de la masse à l’ordre de 30 à 40 MPa (après dégazage à 5 MPa). Le fonctionnement
l’état plastique : des presses, de type hydraulique, est entièrement automatisé.
— mélange à sec : après séchage et/ou broyage, mélange à sec Les principales séquences d’un cycle (15 à 20 par minute) sont
suivi d’une humidification et d’un malaxage ; les suivantes :

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Peinture et revêtements connexes


Règles d’exécution des travaux

par Rolland CRESSON R


Ingénieur
Directeur de l’IREF (Institut de recherche et d’étude de la finition), Créteil, France

1. Peintures et vernis de sols ................................................................. C 3 691v3 - 2


2. Peintures et revêtements organiques en ravalement
de façade................................................................................................. — 7
3. Systèmes d’étanchéité liquide (SEL) ............................................... — 15
4. Procédés d’entretien et de rénovation d’isolation thermique
par l’extérieur ........................................................................................ — 19
5. Humidité dans le bâtiment ................................................................. — 22
6. Conclusion .............................................................................................. — 24
7. Glossaire – Définitions ........................................................................ — 25
Pour en savoir plus ........................................................................................ Doc. C 3 691v3

es peintures et revêtements connexes sont formulés de façon extrêmement


L variable selon leur destination. Leur mise en œuvre sera ainsi spécifique,
selon les cas rencontrés.
Néanmoins, les travaux d’application des différents procédés font tous l’objet
de procédures normalisées AFNOR :
– DTU 59.1 : Peintures et revêtements décoratifs (murs, plafonds, intérieur,
extérieur, tous matériaux) ;
– DTU 59.3 : Peintures de sol ;
– DTU 42.1 : Imperméabilité de façade ;
– règles professionnelles SEL : systèmes d’étanchéité liquide (sols de balcons,
loggias, coursives, gradins...) ;
– règles professionnelles relatives à l’entretien et à la rénovation des systèmes
d’isolation thermique par l’extérieur (ETICS : isolation thermique extérieure :
abréviation de l’anglais : External Thermal Insulation Composite System).
L’article, ici proposé, présente les systèmes de peintures adaptés au type de
support rencontré, les pathologies de ces supports et la fonction attendue des
complexes.
Il rappelle les spécifications minimales que doivent montrer les supports et
les conditions d’exécution des travaux. Il définit la nature des travaux à réaliser
(travaux préparatoires, d’apprêt, de finition) et précise la constitution des sys-
tèmes prévus.
Quelques cas des désordres les plus fréquents observés sur les revêtements
sont abordés en analysant leur origine.
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PEINTURE ET REVÊTEMENTS CONNEXES ________________________________________________________________________________________________

1. Peintures et vernis de sols 1.2 Types de sols

Les peintures et vernis pour sols représentent une part impor- 1.2.1 Supports minéraux
tante de la production des peintures en bâtiment.
Ces produits participent à la protection des sols soumis aux solli- § Béton. Mortier de ciment. Ces matériaux ont tendance à pous-
citations mécaniques liées au trafic (poinçonnement, rayure, abra- siérer, en « s’effritant » (phénomène accru avec l’âge du matériau).
sion), mais également aux effets des agents chimiques (acides, Par leur porosité naturelle et leur grain de surface, ils s’encrassent,
détergents, huiles, essences, sels...) (cf. article Revêtements de sols en accrochant les salissures et souillures diverses. Ils sont
industriels [C 3 684]). sensibles à certains agents chimiques, et notamment aux acides,
même faibles. Ainsi, des composés qui nous semblent inoffensifs
Ils apportent, bien sûr, la note esthétique dans un ouvrage fini et
comme certains dérivés du lait (acide lactique), les jus de fruit, le
permettent, le cas échéant, le marquage (parkings automobiles,
jus de tomate, la choucroute, le gypse (en présence d’eau), tout


terrains de sport).
comme les solutions salines (saumures, sels de déverglaçage)
En ce qui concerne l’effet de protection apporté au sol par une attaquent de façon spectaculaire les matériaux à liants hydrau-
peinture ou un vernis, sur le plan mécanique, il faut souligner que liques. Ces supports demandent à être recouverts par des produits
l’efficacité d’un revêtement est directement fonction de son insensibles à l’alcalinité (liants insaponifiables, pigments résistant
épaisseur. aux pH élevés, comme le dioxyde de titane, les oxydes de fer, le
Or, les peintures ou vernis pour sols, appliqués en deux ou trois vert de chrome, les phtalocyanines).
couches à raison de 200 à 500 g/m2 au total des couches, donnent
des films d’épaisseurs inférieures à 500 µm. § Dalles de terre cuite. Ces terres cuites, légèrement poreuses,
s’encrassent facilement. Les taches les marquent, parfois de façon
Il faut distinguer les films minces (obtenus par application de indélébile. Ces matériaux sont en outre sensibles à la rayure.
peintures et vernis de sols) des revêtements industriels du type
chapes autolissantes à base de résine organique, sans solvant, de
3 à 4 mm d’épaisseur. 1.2.2 Supports bois
Ce sont les parquets, marches d’escaliers. Le bois est sensible
L’usage des peintures et vernis pour sols doit être réservé
aux sollicitations mécaniques (poinçonnement, rayure, abrasion...),
aux ouvrages ne subissant pas de contraintes trop sévères.
aux taches de différentes origines et à l’eau (accidentelle ou de
Pour des sols à forte circulation (chariots élévateurs, engins à
lavage). Les parquets imposent l’utilisation de produits présentant
roulettes dures, trafic piéton élevé), seuls les revêtements
une certaine souplesse.
industriels de forte épaisseur seront en mesure de présenter un
bon comportement.
1.2.3 Supports métalliques

1.1 Fonctions Ce peut être des caillebotis, des marches d’escaliers, des passe-
relles... Ces supports, s’ils sont mal ou non protégés, se révèlent
§ Les produits considérés permettent, suivant leur nature et leur vite attaqués par la corrosion (rouille). La corrosion est induite par
consommation, de remplir une ou plusieurs des fonctions l’action de l’eau, de l’oxygène de l’air et autres agents (sels,
suivantes : acides...).
– supprimer la formation de poussière (cas des sols en béton ou
chapes hydrauliques). Fonction dite « antipoussière » ; 1.2.4 Chapes bitumineuses
– diminuer la porosité du support, permettant ainsi un entretien
plus facile de ce dernier ; Il s’agit souvent de masquer l’aspect triste de ce type de sol. Ces
– apporter un effet esthétique (couleur, brillance, opacité selon surfaces se révèlent en outre facilement altérables par les solvants,
les types de produit) ; les huiles, les graisses...
– protéger le support contre certains produits chimiques, selon
la destination des locaux (domaines hospitalier, scolaire, et indus-
tries diverses : alimentaire, mécanique, aéronautique...) ;
– réduire la microrugosité du support : à l’échelle de leur propre 1.3 Types de peintures et vernis de sols
épaisseur de film. Un revêtement de 300 µm ne pourra reprendre
des défauts dont la taille atteint le millimètre ;
– améliorer la résistance à l’abrasion et le pouvoir antidérapant,
1.3.1 Peintures monocomposants en dispersion
par incorporation de granulats. Les granulats (quartz, silice, corin- (vinyliques, acryliques)
don...) sont introduits dans la peinture à la fabrication ou sont sau-
Elles montrent une résistance limitée à l’abrasion et aux produits
poudrés dans la couche fraîchement appliquée.
chimiques. Elles offrent une surface mate ou faiblement satinée et
§ Les peintures et vernis de sols ne sont pas destinés à : s’encrassent relativement facilement. D’application facile, sans
odeur (sans solvant organique), elles ne sont pas toxiques, mais
– modifier la planéité des subjectiles ;
souffrent des effets du gel et sèchent mal en ambiance humide.
– modifier la macrorugosité du support.
Notons toutefois que ces modifications peuvent être obtenues
par des travaux préparatoires complémentaires : rebouchage par- 1.3.2 Peintures et vernis monocomposants
tiel (ragréage) ou lissage en plein à l’aide de produits adaptés en solution (dans un solvant organique)
(§ 1.4.1).
Les films minces pour sols ne sont pas non plus destinés à : Ce sont :
– améliorer la résistance intrinsèque du support ; – les huiles d’oxane : vernis antipoussière, à performances limitées ;
– rattraper les niveaux de pente ; – les peintures acryliques, présentant des propriétés similaires à
– résister à la fissuration et à la microfissuration du support ; celles de leurs homologues en émulsion, mais qui se révèlent
– améliorer l’étanchéité du support. moins sensibles aux basses températures ;

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________________________________________________________________________________________________ PEINTURE ET REVÊTEMENTS CONNEXES

– les peintures au caoutchouc chloré ou cyclisé, qui forment des de brillant. Durcissant par réaction chimique, ils exigent une tem-
films satinés. Elles sont d’utilisation facile, même en basse tempé- pérature minimale pour polymériser.
rature. Le film formé est particulièrement résistant aux acides, On rencontre certaines peintures de sol formulées à partir de
mais encrassable et peu résistant aux effets mécaniques ; combinaisons complexes des résines présentées précédemment,
– les peintures alkydes-uréthanes, diluables au white-spirit, avec éventuellement du brai ou du bitume.
d’aspect brillant, qui s’appliquent aisément pour des destinations à
trafic non intensif ;
– les peintures époxydiques, les esters-époxydiques, de proprié- Attention : les peintures et les vernis à solvant doivent être uti-
tés assez voisines de celles des précédentes peintures, qui ont un lisés avec précaution. L’étiquetage indique le niveau de toxicité
aspect brillant et résistent correctement aux solutions alcalines ; et la conduite à tenir. Les locaux traités doivent être ventilés ; les
– les peintures méthacryliques ; elles sèchent rapidement en ouvriers doivent se protéger (yeux, peau, inhalation).
donnant un film tendu et rapidement circulable ;
– les polyuréthanes, qui durcissent par l’humidité de l’air et sont
délicates à stocker. Leur mise à la teinte reste limitée à un choix
restreint de pigment. Les films obtenus sont de bonnes résistances
chimique et mécanique.
1.3.4 Critères de choix des solutions
Le tableau 1 donne les critères de choix selon les supports ren-

contrés.
1.3.3 Peintures bicomposants
1.3.5 Méthodes d’essais
Les peintures époxydiques existent en phase solvantée, sans
solvant, ou en phase aqueuse. Les dernières formules ont ren- Des méthodes d’essais normalisées AFNOR sont applicables aux
contré un large succès dans leur utilisation en zone confinée peintures et vernis de sols. Il s’agit essentiellement de vérifier :
(caves, parkings) ou en lieu constamment fréquenté par le public. – l’adhérence des films, par un essai de traction sur plots, selon
En conditions normales, le temps d’utilisation du mélange est plus la méthode indiquée dans la norme T 30-062 ;
court que celui des peintures à solvant. Par contre, le durcissement – la résistance à l’abrasion, par un essai à l’abrasimètre selon la
est ralenti en ambiance froide ou humide. L’application des pro- méthode indiquée dans la norme NF T 30-015 ;
duits époxydiques à l’eau tolère une légère humidité du support. – la résistance aux taches d’agents divers : solvants, acides,
Les peintures époxydiques résistent bien aux produits alcalins bases, graisses, essences, selon la méthode donnée dans la norme
(application possible sur béton frais : un mois si sec) ; dures et T 30-053-1 ;
souples, très garnissantes (dans le cas des produits sans solvant – la résistance à l’eau stagnante, selon la méthode indiquée dans
notamment), elles jaunissent et farinent en extérieur. la norme NF T 30-053-2.
Les peintures polyuréthanes, toujours en phase solvantée, En revanche, il n’existe aucune spécification fixant des seuils de
montrent une bonne résistance aux phases acides. Elles sont sen- performance, au cours des essais normalisés évoqués.
sibles à l’humidité (formation de bulles), mais correctement appli- Les laboratoires et autres organismes officiels possèdent l’expé-
quées, elles ont une bonne tenue en extérieur. rience suffisante pour interpréter les résultats et porter une appré-
Les peintures méthacryliques, en phase solvantée uniquement, ciation sur les propriétés des produits essayés.
se révèlent relativement inertes aux agents chimiques, sont rapide-
ment circulables et se recouvrent dans le temps, sans difficulté.
Les vernis urée-formol à catalyse acide, solvantés, sont spécifi-
1.4 Mise en œuvre
quement utilisés sur bois. Le DTU 59.3 (norme NF P 74-203) fixe les conditions de prépara-
Tous les procédés bicomposants répondent aux exigences de tion des fonds et d’application des produits. De façon générale, les
résistances à l’abrasion et aux agents chimiques. Ils se distinguent ouvrages de peinture ne seront exécutés que sur des subjectiles
par une très bonne adhérence au support et une excellente qualité propres, secs et dépoussiérés.

Tableau 1 – Choix des solutions selon les supports rencontrés


Produits utilisables
(vinyliques, acryliques)

Époxy bicomposant
Dispersions à l’eau

Caoutchouc chloré

monocomposant

monocomposant

monocomposant
Méthacrylique

Méthacrylique

catalyse acide
Huile d’oxane

Polyuréthane

Polyuréthane
bicomposant

bicomposant

Urée-formol
en solution
Acrylique

Uréthane

Supports
Alkyde

Époxy

Supports minéraux X X X X X X X X X X X

Supports bois X X X X

Supports métalliques X X X X X X

X
Chape asphalte uniquement à l’eau
ou sans solvant

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PEINTURE ET REVÊTEMENTS CONNEXES ________________________________________________________________________________________________

1.4.1 Travaux préparatoires Les seuls matériaux de lissage utilisables sont des enduits spé-
ciaux bénéficiant d’un avis technique favorable, de classement P3,
1.4.1.1 Cas des subjectiles neufs à condition toutefois d’être compatibles avec les peintures de
recouvrement et de traiter des sols de locaux à faible trafic. Les
§ Les supports minéraux en béton surfacé, chapes, dallages sur
enduits de lissage sont appliqués de façon continue sur toute la
terre-plein, doivent présenter un taux d’humidité maximal de 4 %
surface.
(en poids). Dans des conditions normales, ce taux est atteint deux
mois après exécution des sols. Un séchage artificiel accéléré peut Il est impératif de bannir toutes les barbotines ou autres prépa-
être néfaste pour la qualité du support. rations locales de chantier.
Lorsque le sol est lavé, il est nécessaire d’attendre le séchage
total des surfaces avant de commencer les travaux, sauf dans le Les travaux de ragréages partiels ou de lissage en plein ne sont
cas d’application de produits en phase aqueuse qui tolèrent la pré- exécutés que sur prescription spéciale (aux termes des règles de
sence d’un reliquat superficiel d’eau de lavage. l’Art, DTU 59.3) et nécessitent l’exécution d’une surface de réfé-

R Les poussières sont éliminées par aspiration, égrenage et bros- rence à partir de laquelle le maître d’ouvrage et l’entrepreneur se
sage des fonds. mettent d’accord quant à l’aspect final souhaité. Ces travaux ont
pour but de conférer à la surface considérée une meilleure homo-
Les surfaces glacées et la laitance (remontée d’eau lors du lis- généité d’aspect, de réduire les inégalités superficielles et d’atté-
sage, d’où faiblesse du taux de liant) nécessitent d’être éliminées nuer les traces d’outils. Toutefois, ils ne peuvent les masquer
par voie chimique ou mécanique. En voie chimique, on préfère totalement, ni apporter d’amélioration des performances méca-
l’action de l’acide phosphorique dilué (10 à 15 % dans l’eau) plutôt niques du sol, comme le permettrait la réalisation d’un sol coulé.
que l’acide chlorhydrique, à même de solubiliser certains sels du
béton et de les drainer ultérieurement en surface (phénomène § Les supports en bois sont rabotés, poncés mécaniquement au
d’efflorescence). Le traitement chimique impose un rinçage à l’eau grain de 80 ou 110. Ils sont ensuite soigneusement dépoussiérés.
soigné. La préparation du fond par voie mécanique utilise les tech- On évite l’utilisation d’eau de Javel pour un éventuel lavage. Cette
niques du brossage, du ponçage, du meulage, de la projection solution altère le bois partiellement et peut nuire au durcissement
d’abrasif, ou du rabotage (outil rotatif à dents). de certains vernis.
Les supports talochés par la méthode dite « à l’hélicoptère » se
révèlent particulièrement dangereux à peindre, car leur bel aspect § Les supports métalliques se présentent sous forme d’acier nu ou
et leur apparente dureté superficielle incitent le peintre à les revêtir protégé au zinc (métallisation par projection ou galvanisation à
en l’état. En réalité, ces supports montrent une grande fragilité de chaud). Sur acier nu, la rouille et la calamine seront décapées par
surface (remontée d’eau au talochage) et il est impératif de les trai- piquage, disquage, projection d’abrasifs au degré de soin
ter par rabotage ou projection d’abrasifs. contractuel (au minimum deux) ; le subjectile sera ensuite brossé.
Dans tous les cas, les préparations mécaniques seront suivies Sur l’acier galvanisé, on décapera les produits de corrosion du zinc
d’un dépoussiérage soigné à l’aide d’un aspirateur. (rouille blanche), puis on procédera à un dégraissage des
De façon générale, l’aspect d’un vernis et d’une peinture de sol ouvrages. L’accrochage du futur système de peinture peut
appliqués selon le DTU 59.3 reflétera celui du subjectile. Les traces largement être amélioré par une opération de balayage au sable
d’outils du maçon, des bouchardages, des rebouchages, des trous (projection d’abrasif sous très faible pression) pour créer une
et autres défauts resteront visibles, une fois le film durci. microrugosité de surface de la galvanisation.
Un résultat esthétique amélioré nécessite des travaux d’apprêt
§ Les surfaces en asphalte seront parfaitement dépoussiérées.
complémentaires, tels que rebouchage partiel ou lissage en plein.
Les produits utilisés, au titre du ragréage, sont conformes à la Le tableau 2, extrait du Cahier des clauses techniques du
norme P 18-840 et montrent une adhérence supérieure à 1 MPa DTU 59.3 (norme NF P 74-203), fixe les prescriptions relatives à la
(1 MPa = 10 daN/cm2 soit environ 10 kg/cm2). qualité des subjectiles neufs.

Tableau 2 – Prescriptions relatives à la qualité des subjectiles neufs (d’après DTU 59.3)
Prescriptions Méthodologie (1)
Caractéristiques
Béton (2) Mortier Bois Métaux de référence d’investigation
Humidimètre capacitif
Humidité
H q4 H q4 H q4 Séchage à 70 °C Toile plastique
(en % de la masse sèche)
Solution colorée
Porosité
60 < a q 240 60 < a q 240 Essai à la goutte d’eau
[durée d’absorption (en s)]
Pulvérulence
(cliché de référence à ne 2 2 NF T 30-081 Ruban adhésif
pas dépasser)
Cohésion superficielle
R S1 R S 0,5 NF T 30-062 Lavage sous pression
(MPa)
pH de 8 à 12 de 8 à 12 Solutions colorées
Échelle européenne
Degré de soin « Projections
3à2 de décapage par
d’abrasifs »
projection d’abrasifs
(1) Les méthodes sont données en annexe 1 du DTU 59.3.
(2) Y compris les zones ragréées.

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1.4.1.2 Cas des subjectiles anciens – dans le cas des sols chauffants, l’installation doit être mise en
route avant application des peintures et vernis. Toutefois, le chauf-
§ Il peut s’agir de subjectiles non revêtus : ils présentent des fage devra être interrompu 48 h avant le début des travaux.
taches, des souillures, des fissures et des éclats pour les supports
minéraux, des gerces pour les bois, de la corrosion pour les sup- Le nettoyage des outils doit être fait dès la fin des travaux ou
ports métalliques. Le DTU 59.3 (tableau du chapitre 3.22) précise avant la limite de durée de vie (pot-life) du mélange en cas d’utili-
les opérations à effectuer, de façon à mettre les supports dans les sation de produits bicomposants.
conditions requises, grâce à différents travaux préparatoires du
type nettoyage, actions mécanique, chimique, thermique, reprise
des éclats et fissures par mortier de résine ou mortier de liant 1.5 Réception des travaux
hydraulique adjuvanté.
La réception est réalisée selon l’article 5 du Cahier des clauses
§ Lorsqu’il s’agit de subjectiles revêtus, ne sont conservés que les spéciales du DTU 59.3 (norme NF P 74-203), en vérifiant notam-
revêtements présentant de bonnes caractéristiques mécaniques


ment les caractéristiques d’aspect (couleur, opacité, brillance, état
(adhérence, cohésion...), compatibles avec ceux prévus en recou- de surface, homogénéité d’ensemble), d’adhérence (mesure par
vrement et ne souffrant pas d’écaillage ou de cloquage. Ces sup- traction sur plots), d’épaisseur et d’insensibilité à l’eau.
ports sont lessivés, lavés à l’eau sous pression, puis dépolis si
nécessaire (cas des films brillants). Pour les anciennes peintures Les critères d’aspect et de couleur sont vérifiés en comparaison
mal adhérentes, fragiles, incompatibles avec le système futur, ou des surfaces de référence.
dont le pourcentage des zones écaillées ou cloquées représente
plus de 10 % de l’ensemble à traiter, leur élimination est obliga-
toire par voie mécanique, thermique, chimique. 1.6 Principales pathologies
Souvent, sur les parquets et marches d’escaliers anciens, on
retrouve des traces de cires d’entretien. Ces cires doivent être éli- Comme pour tous les revêtements filmogènes, la pathologie qui
minées par rabotage (pour les bois massifs) suivi d’un pon- frappe les peintures et vernis de sols se manifeste sous deux
çage-dépoussiérage, ou par action chimique, suivie d’un rinçage formes : esthétique et/ou technique. En termes d’assurance, les
soigné. sinistres sur peintures de sols sont considérés comme les plus
lourds, sur le plan des coûts. Les causes de désordres sont à
rechercher à tous les niveaux d’un programme d’application d’un
1.4.2 Travaux d’application des revêtements revêtement de sol par film (§ 1.6.1 à 1.6.10).
proprement dits
Les applications sont effectuées en une ou plusieurs couches, en 1.6.1 Choix du procédé
général à l’aide de rouleaux à poils courts.
Ce choix doit être fonction :
Elles sont réalisées conformément aux indications de la fiche
technique du produit en respectant notamment la préparation du – de la nature de la surface à revêtir, pour éliminer toute possibi-
produit (proportions, mode de malaxage, temps de mûrissement lité d’incompatibilité chimique (cas des sols en asphalte, ou sur
pour les produits bicomposants), le mode d’application, les anciennes peintures conservées, par exemple) ;
consommations, dilutions, délais intercouches... – des contraintes de service des locaux, pour sélectionner un
système adapté en trafic et/ou aux agressions spécifiques
Selon la nature et la qualité du support, il sera nécessaire (essence, huile, gazole, acides, bases, sels...). Signalons que, de
d’appliquer, en première couche, une impression qui aura l’une façon générale, les fiches techniques des produits comportent un
des fonctions principales suivantes : tableau précisant les degrés de résistance du film vis-à-vis d’un
– pénétrante et durcissante à l’aide de fixateurs incolores, pour certain nombre d’agents chimiques. Il faut également prendre soin
supports poreux trop absorbants (minéraux et bois) ; de questionner le fournisseur de peinture sur la stabilité de
– isolante ; certaines teintes vis-à-vis des solutions chimiques qui seront en
– hydrofuge ; contact avec le film. Force est ici de constater que de nombreuses
– neutralisante. erreurs sont commises au niveau de la conception : on prévoit une
peinture de sol (même très performante) alors qu’un sol industriel
épais s’imposait ;
Il faut rappeler qu’un fixateur n’a qu’un effet limité consoli- – de la qualification de l’entreprise qui exécute les travaux,
dant. Il ne peut corriger une surface anormalement dégradée (cf. notamment lorsqu’il s’agit de mettre en œuvre des procédés
tableau 2 qui définit les prescriptions minimales acceptables). bicomposants qui imposent une certaine technicité de préparation
et d’exécution.
Une mauvaise sélection du système de peinture peut conduire
Sur supports en acier, on appliquera un primaire anticorrosion,
aux désordres suivants :
sur supports galvanisés, un primaire d’accrochage (peinture pri-
maire réactive, par exemple) et sur supports métallisés par projec- – décollement du film ;
tion, un primaire assurant le colmatage. Les anciens fonds revêtus – réaction chimique avec le support ou l’ancienne peinture
seront imprimés à l’aide d’une impression spécifique compatible. conservée : taches, changement d’aspect (teinte et qualité du
Les conditions ambiantes de mise en œuvre des différentes brillant), détrempe, ramollissement.
couches de produit sont rappelées ici :
– les travaux de gros œuvre sont terminés et le séchage suffi- 1.6.2 Préparation des supports
sant (variable selon les conditions climatiques ; généralement, un
délai de 60 jours est nécessaire) ; Trop souvent, les travaux préparatoires sont négligés, ou leur
– le support n’est pas condensant ; sa température de surface est définition mal appréhendée, lors de la reconnaissance des fonds.
comprise entre + 5 et + 25 °C ; Les applications sur fonds poussiéreux, gras, friables ou sur des
– la réhumidification du support n’est plus à craindre ; ragréages de mauvaise qualité, s’accompagnent de décollement,
– la température ambiante est comprise entre + 8 et + 30 °C, d’écaillage du film avec entraînement de la fraction superficielle du
l’humidité relative inférieure à 70 % ; subjectile.

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PEINTURE ET REVÊTEMENTS CONNEXES ________________________________________________________________________________________________

La pose directe d’un revêtement filmogène sur fond glacé ou


trop fermé conduit à un décollement du film seul (sans entraîner le Bidon B
support : il s’agit d’une rupture dite « de forme adhésive »). (fond à percer
Durcisseur
lors du mélange)
Sur un support déjà revêtu, l’absence de ponçage ou de pose
d’un primaire d’accrochage se traduira très rapidement par une
rupture d’adhérence du film de peinture.
Bidon A
1.6.3 Degré de siccité du support
Base
L’humidité du support constitue l’une des causes essentielles de
désordres pour les peintures et vernis de sols.
Il peut s’agir :


Figure 1 – Emballage prédosé de bicomposant
– de l’humidité résiduelle de coulage du support, dans le cas de
travaux neufs. À ce sujet, corrigeons une idée reçue, totalement
erronée : on entend souvent affirmer que le délai de séchage d’un La pratique de préparation par boîtages complets se révèle de
béton ou d’un mortier hydraulique est de 28 jours ! Cette affirma- loin la plus sûre. Néanmoins, lorsqu’il s’agit de travailler sur de
tion est fausse. Les 28 jours en question correspondent à un délai petites surfaces ne nécessitant pas la préparation de l’ensemble de
de référence pour définir la résistance d’un béton ou d’un mortier. l’emballage livré, on pourra recourir à un mélange partiel (par pré-
lèvement des composants). C’est ici qu’il est primordial de respec-
L’eau résiduelle, qui n’a rien à voir avec l’eau de composition (eau ter les proportions base et durcisseur annoncées.
moléculaire), s’échappera plus ou moins rapidement selon les
Une surcatalyse, c’est-à-dire par excès de durcisseur, conduit à
conditions thermo-hygrométriques ambiantes. Dans des conditions
la formation d’un film cassant, très vite défaillant. Le revêtement
normales (locaux ventilés), ce délai est au minimum de deux mois.
craquèle et s’élimine par poudrage.
En hiver, en période humide, en ambiance confinée, ce délai peut
atteindre plusieurs mois, et parfois même, par ressuage du support, Une sous-catalyse, par défaut de durcisseur, laisse un film éter-
lors des premières mises en chauffe notamment, des désordres nellement mou, sensible à l’encrassement, d’aspect hétérogène,
apparaissent huit mois à un an après le fin des travaux ; sur le plan du coloris et de la qualité du brillant.
– de l’humidité extérieure : les remontées capillaires, par
§ Le malaxage des constituants des systèmes bicomposants doit
exemple, sur des sols mal étanchés sont une cause fréquente de
être réalisé conformément aux indications du fournisseur. Les
sinistre ;
recommandations sont formulées de la façon suivante :
– de l’humidité accidentelle : inondations, fuites d’eau, stagnation
produisant les mêmes effets. – malaxage manuel au manche en bois, ou « au bâton » : il s’agit
de dessiner des « 8 » dans le mélange en raclant soigneusement
Les désordres dus à l’excès d’humidité se manifestent sous forme fond et bords pour homogénéiser l’ensemble ;
de cloquage, puis d’écaillage du film. La rupture d’adhérence est – malaxage mécanique par agitation (outils sur moteur de
toujours de forme « adhésive ». perceuse électrique), soit en vitesse lente (200 à 300 tr/min), soit en
Les cloques, à certains moments, sont gorgées d’un liquide par- vitesse rapide (1 000 à 2 000 tr/min).
fois incolore (en début du processus), mais parfois coloré, de jaune Lorsque le mélange n’est pas effectué selon les instructions du
pâle à rouge sang, et dégageant des odeurs très particulières qui fabricant de produits (malaxage mécanique remplacé par
traduisent les effets d’hydrolyse de la résine du revêtement (par- malaxage manuel, ou malaxage mécanique à vitesse lente, par
fois de saponification pour les résines estérifiées). exemple), on risque fortement de ne pas entraîner toute la partie
Le cloquage est d’autant plus important et spectaculaire que le sédimentée de la base, ou au contraire d’en accentuer sa masse.
revêtement est fermé (cas des procédés bicomposants). Dans ces conditions, toutes les particules de la résine de base ne
Parfois, l’humidité altère de façon irrégulière la teinte du film. sont pas également polymérisées par la résine du durcisseur. Cer-
taines seront sous-catalysées, d’autres surcatalysées, avec les
inconvénients signalés précédemment.
1.6.4 Préparation des peintures et vernis
sur chantier
1.6.5 Mûrissement des mélanges bicomposants
Après malaxage des constituants, le mélange doit être laissé au
Les produits bicomposants doivent être employés par un repos pendant quelques minutes. C’est le temps de mûrissement ;
personnel averti, car le mélange et le malaxage doivent être il est en effet nécessaire que la réaction chimique entre la base et
effectués dans des conditions très précises. le durcisseur ait le temps de s’amorcer dans la masse complète du
bidon. Ce délai est compris, en conditions normales, entre 10 et
15 min. Il dépend des conditions ambiantes, de température et
§ Le mélange doit être réalisé en respectant scrupuleusement les d’hygrométrie (§ 1.6.6).
proportions de base (partie pigmentée colorée, du volume le plus
Le non-respect de ce temps de mûrissement se traduit par une
important, généralement) et de durcisseur (partie translucide). Ces
pathologie caractéristique : une fraction de la surface traitée (les
proportions sont indiquées sur les « boîtages » de la façon
premiers mètres carrés mis en œuvre) montre un comportement
suivante : partie A/partie B = 50/50 ou 75/25 ou 80/20 (en précisant
très rapidement défaillant (mollesse, mauvaise tenue, aspect
en poids ou en volume).
irrégulier...), alors que, au-delà, le même revêtement se comporte
Les constituants base et durcisseur sont livrés en emballages correctement.
prédosés. On verse la totalité du bidon B dans le bidon A. Très
souvent, dans un emballage unique, on trouve un récipient B placé
en obturation d’un récipient A (figure 1). 1.6.6 Application des produits
Il suffit, au moment de l’emploi, de percer le fond du bidon B Le séchage et le durcissement du film sont directement influen-
pour que son contenu s’écoule dans la résine A. Il faut prendre le cés par les conditions ambiantes de température et d’hygrométrie,
temps de laisser s’écouler la totalité du durcisseur en raclant au par la température de surface du support et, bien entendu, comme
besoin les parois du bidon B. signalé précédemment, par le degré d’humidité de ce dernier.

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Peinture et revêtements connexes


Rôles et classification
par Rolland CRESSON
Ingénieur, directeur de l’IREF (Institut de Recherche et d’Étude de la Finition),
Créteil, France


1. Définition et fonctions .................................................................. C 3 690V3 – 2
2. Domaines d’emploi ......................................................................... — 2
3. Classification ................................................................................... — 2
3.1 Par famille .......................................................................................... — 2
3.2 Par spécificité ..................................................................................... — 2
4. Conclusion........................................................................................ — 6
5. Glossaire ........................................................................................... — 7
Pour en savoir plus..................................................................................
Doc. C 3 690V3

es peintures et autres produits assimilés constituent des produits de fini-


L tion, destinés à décorer et protéger la plupart des matériaux utilisés en
construction : enduits de tous types, béton, brique, pierre, bois, métaux…
Ce sont des produits de transformation, qui s’appliquent à l’état liquide ou
pâteux et qui forment en quelques heures des pellicules solides, plus ou
moins souples, adhérentes et protectrices.
On constatera que la phase de séchage constitue une étape importante dans
le comportement futur du revêtement. Quels que soient les modes de séchage
des produits, les conditions ambiantes jouent un rôle décisif dans la formation
du feuil attendue.
Les évolutions en matière d’hygiène et sécurité ont conduit à l’obligation
d’utiliser en intérieur, comme en extérieur, des produits diluables à l’eau. Ces
nouvelles formulations imposent plus de contraintes de mise en œuvre que les
anciennes, vis-à-vis des conditions atmosphériques (séchage retardé en
ambiance humide, risque de gel par temps froid…).
En même temps, la manière d’appliquer les produits impose un nouveau
coup de main, en ce sens que l’on ne travaille plus les couches en les croisant
plusieurs fois ; on les dépose, elles se tendent d’elles-mêmes. Enfin, les outils
de mise en œuvre ne sont plus les mêmes ; les mèches de poils des rouleaux et
brosses en matières synthétiques ont remplacé les soies naturelles.
Ces évolutions ont obligé la Profession des Peintres à une formation
spécifique.
Dans cet article, nous expliquons les fonctions et les divers emplois des pein-
tures, puis nous proposons de classer les produits à partir de différents
critères :
 nature de leurs liants avec une classification par nature chimique des résines,
 teneur en COV (Composés Organiques Volatils) répondant aux exigences des
p。イオエゥッョ@Z@ョッカ・ュ「イ・@RPQU

règles d’hygiène et de sécurité,


 spécifications de performances.

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PEINTURE ET REVÊTEMENTS CONNEXES –––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––

1. Définition et fonctions En pièces sèches, les peintures sont d’aspect mat ou satiné ; en
pièces humides, elles sont satinées ou brillantes, car plus résistan-
tes à l’humidité.
Dans les deux cas, ce sont des produits formulés à partir de
Une peinture est une composition complexe, le plus souvent liants en phase aqueuse : dérivés acryliques essentiellement et
liquide, destinée à être appliquée en couche mince sur des sup- alkydes en émulsion.
ports où elle sèche.
Le DTU 59.1 définit les conditions de mise en œuvre des pro-
La peinture sert à protéger et à décorer. La fonction protection duits, en fonction :
est plus importante à l’extérieur, tandis que l’aspect décoratif
retient davantage l’attention à l’intérieur. – des subjectiles,
– de l’intervention : travaux neufs ou de rénovation,
& Composition complexe – de la qualité d’aspect souhaitée par le maı̂tre d’ouvrage (cou-
leur, degré de brillant, lisse, structuré…).
La peinture se compose de trois éléments essentiels : liants, pig-


ments, solvants, auxquels on ajoute les produits auxiliaires, capa- À partir de la définition des paramètres retenus, le DTU fixe dans
bles d’apporter au feuil (film sec) des qualités spécifiques supplé- différents tableaux les opérations à réaliser. Ces tableaux ne consti-
mentaires. Les solvants ou diluants sont destinés à s’évaporer, tuent pas des obligations qui pourraient être envisagées pour
laissant un feuil sur le support, c’est ce qu’on appelle l’extrait sec. atteindre l’objectif souhaité. Mais l’entreprise de peinture, ou l’arti-
san peintre, reste seul décideur des travaux nécessaires à l’obten-
& Application en couche mince tion du résultat. Pour cette raison, dans les tableaux du DTU, on
L’application en couche mince est recommandée pour faciliter le retrouve des annotations en face de certaines phases de travaux
séchage et éviter des réactions différentielles entre les couches qui indiquent le caractère optionnel de ces phases.
supérieures et inférieures. Même lorsqu’on évoque les revêtements
plastiques épais ou Revêtements de Peinture Épaisse (RPE), l’épais-
seur ne dépasse guère 1 à 2 mm, en moyenne, pour un rendement
de 2 à 3 kg/m2. 3. Classification
Une norme européenne NF EN 1062-1 classe les différents revê-
tements par l’épaisseur de leur film sec. Il existe une norme fran-
çaise XPT 34-722 d’adaptation à la classification européenne. Les produits de peintures sont classés par famille ou selon certai-
Les applications des peintures et produits connexes s’effectuent nes caractéristiques.
selon les produits et le but esthétique souhaité :
– à la brosse, 3.1 Par famille
– au rouleau,
– à la taloche, Le tableau 1 présente une classification des vernis et peintures
– par projection, en fonction de leurs usages, avec l’évolution ces dernières années
– au trempé. des teneurs en COV autorisées.

& Séchage Ces produits peuvent être classés selon la nature chimique de
leur résine majoritaire dans la formulation du liant du revêtement.
Le feuil appliqué et formé doit alors sécher. Cinq types de La classification de la norme NF T 36-005 fait l’objet du tableau 2.
séchage sont distingués :
– séchage par simple évaporation : un phénomène physique
réversible qui est le résultat d’un épaississement progressif (exem- 3.2 Par spécificité
ples : peintures cellulosiques, vernis à ongles, peintures acryliques Les produits peintures sont alors classés selon certaines caracté-
de ravalement dites à la Pliolite (marque déposée Good Year)) ; ristiques essentielles.
– séchage par évaporation de l’eau et coalescence des grains de
résine : un phénomène physique irréversible (exemples : toutes les La norme XP T 34-722 constitue une adaptation des peintures et
peintures émulsion ou dispersion, acryliques, vinyliques, etc.) ; revêtements à la nouvelle classification européenne présentée dans la
– séchage par évaporation et oxydation : un phénomène chi- norme NF EN 1062-1. Elle codifie les caractéristiques D1 à D3 et I1 à I4
mique irréversible ; les peaux formées à la surface d’un pot de des revêtements, par référence à des critères physiques et de perfor-
peinture alkyde sont insolubles et infusibles, elles doivent être soi- mance. Ainsi, ce classement tient compte de quatre critères E, V, W, A :
gneusement éliminées (exemple : toutes les peintures alkydes) ; avec E épaisseur du revêtement,
– séchage par catalyse : un phénomène chimique irréversible ;
V perméabilité à la vapeur d’eau,
l’incorporation d’un catalyseur provoque la réticulation du liant ; à
froid, on doit incorporer le catalyseur (exemples : vitrificateur à par- W perméabilité à l’eau liquide,
quet à chaud, la réticulation a lieu au four, toutes les peintures à A résistance à la fissuration.
séchage au four pour l’électroménager, la carrosserie automobile) ;
– séchage par adjonction d’un durcisseur : un phénomène chi- complétés par deux critères d’aspect et un de performance :
mique irréversible ; alors que le catalyseur ne participe pas à la S granulométrie,
réaction, le durcisseur réagit avec le liant auquel il est incor- G brillance,
poré (exemples : polyuréthanes, époxydes).
C perméabilité au gaz carbonique.

& E : critères de classification des épaisseurs du film sec


2. Domaines d’emploi Valeur des épaisseurs exprimées en classe :
– E1 classe 1 jusqu’à 50 mm,
– E2 classe 2 de 50 à 100 mm,
En intérieur, on distingue les peintures des murs et plafonds, en – E3 classe 3 de 100 à 200 mm,
pièces sèches et en pièces humides (WC, salles d’eau) où l’aspect – E4 classe 4 de 200 à 400 mm,
décoratif est prépondérant, des peintures de sol. – E5 classe 5 au-dessus de 400 mm.

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TP
Les aménagements intérieurs du bâtiment
(Réf. Internet 42229)

1– Les revêtements de sol

2– Les revêtements muraux



3– Les installations électriques Réf. Internet page

Électricité dans le bâtiment. Applications C3750 43

Électricité dans le batiment . Mise en oeuvre C3751 49

Éclairage public et maîtrise de la demande en électricité (MDE) C3350 55

Foudre et protection des bâtiments - La physique C3307 59

Foudre et protection des bâtiments - Techniques de protection C3308 65

4– La gestion des eaux

5– Les installations de gaz

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TR
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Électricité dans le bâtiment


Applications
par Dominique SERRE
Ingénieur
Ancien président de la commission U15 de l’UTE (Union Technique de l’Électricité)

1. Réglementations de base........................................................................... C 3 750v4 - 2


2.
2.1
Usages classiques de l’électricité..............................................................
Éclairage ......................................................................................................


2
2

2.2 Véhicule électrique...................................................................................... — 6
2.3 Chauffage..................................................................................................... — 8
2.4 Autres usages.............................................................................................. — 9
2.5 Alimentation des circuits de sécurité ........................................................ — 10
3. Production autonome d’énergie électrique.............................................. — 11
3.1 Production solaire ....................................................................................... — 12
3.2 Production éolienne.................................................................................... — 12
3.3 Production hydrolienne .............................................................................. — 12
4. Autres services de l’électricité................................................................... — 12
4.1 Communications ......................................................................................... — 12
4.2 Réseaux de communication en cuivre ...................................................... — 13
4.3 Réseau en fibres optiques .......................................................................... — 14
5. Applications................................................................................................. — 15
5.1 Domotique. Immotique. Petit tertiaire....................................................... — 15
5.2 Tertiaire – Industrie (voir norme NF EN 50173-1)..................................... — 15
5.3 Applications particulières........................................................................... — 16
5.4 Système de sécurité incendie (SSI) ........................................................... — 17
6. Conclusion ................................................................................................... — 18
7. Sigles, notations et symboles ................................................................... — 19
Pour en savoir plus .............................................................................................. Doc. C 3 750v4

a maîtrise de l’énergie est un sujet d’actualité et le bâtiment est un gros


L consommateur d’énergie, notamment pour son chauffage. La réglementa-
tion thermique RT 2012 fixe les nouvelles règles pour les besoins énergétiques
des bâtiments.
Ne s’en tenir qu’à l’aspect chauffage pour la maîtrise de l’énergie serait une
vue réductrice du problème : l’excès de chauffage n’est que la conséquence
d’une isolation insuffisante. Récupérer de l’énergie sur l’air extrait est déjà un
premier pas, adapter le bâtiment aux énergies renouvelables, solaire, éolienne,
en est un deuxième, mais il reste des économies à réaliser dans le bon choix
des sources lumineuses et de leur gestion, ainsi que dans le transport de
l’énergie dans le bâtiment lui-même.
La voiture électrique nécessite des bornes de recharge et les conditions de
réalisation des infrastructures sont maintenant définies. De très nombreux
équipements sont à créer.
À l’heure de la communication, nous nous intéresserons aussi aux transmis-
sions de données dans le bâtiment, tant pour sa gestion, que pour la
p。イオエゥッョ@Z@ュ。ゥ@RPQX

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C 3 750v4 – 1

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ÉLECTRICITÉ DANS LE BÂTIMENT ______________________________________________________________________________________________________

communication interne et externe. Ces transmissions Voix Données Images


(VDI), sont aussi consommatrices d’énergie et le choix du bon réseau devra en
tenir compte.
On devra aussi prendre en considération la compatibilité électromagnétique
(CEM) des différents réseaux d’énergie et de données.
Cet article est la première partie de la thématique « Électricité dans le bâti-
ment ». L’article [C3751] en est le second volet consacré à sa « mise en
œuvre ». Ces sujets ne sont pas indépendants les uns des autres. Le lecteur
devra donc assez souvent s’y reporter.

1. Réglementations de base 2. Usages classiques


de l’électricité

Les installations électriques font l’objet de diverses réglementa-
tions, que l’on peut classer en fonction de l’autorité ministérielle
dont elles émanent. 2.1 Éclairage
Les principales réglementations s’appliquant aux bâtiments
■ Fonctions de l’éclairage
sont les suivantes :
L’éclairage remplit plusieurs fonctions :
– construction : arrêté du 22 octobre 1969 : conformité des bâti-
ments neufs aux normes NF C 14-100 (Branchements sur le réseau – permettre d’accomplir une tâche (éclairage de travail) ;
public à basse tension) et NF C 15-100 (Installations électriques à – donner une perception de l’environnement tout en participant
basse tension) ; à la fonction précédente (éclairage d’ambiance) ;
– travail : – assurer la circulation en temps normal, comme dans des cir-
constances particulières telles qu’incendie et/ou panique (éclairage
• décret 2010-1016 du 30 août 2010 relatif aux obligations de de sécurité) ;
l’employeur pour l’utilisation des installations électriques des – mettre en valeur tout ou partie d’une construction ;
lieux de travail, – être économe en énergie.
• décret 2010-1017 du 30 août 2010 relatif aux obligations des À cet effet, il importe, dès les premières études du gros œuvre, de
maîtres d’ouvrage entreprenant la construction ou l’aména- « penser éclairage » ; certaines dispositions, mineures à ce stade
gement de bâtiments destinés à recevoir des travailleurs en (passages de circuits dans des éléments structurels, voiles de béton
matière de conception et de réalisation des installations élec- dissimulant des rampes, niches et logements pour luminaires, etc.),
triques, peuvent se révéler onéreuses ou impossibles à réaliser par la suite,
bridant alors largement les solutions envisageables.
• décret 2010-1018 du 30 août 2010 portant diverses disposi-
tions relatives à la prévention des risques électriques dans les ■ Niveaux d’éclairement
lieux de travail, Ils dépendent essentiellement de la tâche, de l’âge des personnes,
ou des effets à obtenir ; ils sont définis par la notion « éclairage
• décret 2010-1118 du 22 septembre 2010 relatif aux normes moyen à maintenir », qui est celui encore acceptable avant une
définissant les opérations sur les installations électriques ou intervention d’entretien (nettoyage ou changement de sources).
dans leur voisinage ainsi que les modalités recommandées
pour leur exécution ; D’autres critères entrent également en ligne de compte, en par-
ticulier :
– intérieur : règlement de sécurité contre les risques d’incendie – le non-éblouissement pour le choix des luminaires ;
et de panique dans les « Établissements recevant du public » (ERP) – l’indice de rendu des couleurs (IRC) pour celui des sources ;
et les « immeubles de grande hauteur » (IGH) (*) ; – les contrastes de luminance dans le champ visuel pour la
– interministériel : répartition spatiale des plages éclairées ou non.
• loi n° 2009-967 du 3 août 2009 de programmation relative à la ■ Trois types d’éclairage
mise en œuvre du Grenelle de l’environnement,
Suivant la répartition du flux lumineux par les luminaires, on
• décret 2010-1269 du 26 octobre 2010 relatif aux caractéris- distingue :
tiques thermiques et à la performance énergétique des – l’éclairage direct (flux lumineux dirigé vers la surface à éclairer) ;
constructions, – l’éclairage indirect (flux lumineux réfléchi par une surface autre
que celle à éclairer) ;
• avant mise sous tension de toute installation neuve : procé-
– l’éclairage mixte (combinaison entre les deux précédents).
dure de vérification initiale (intervention du CONSUEL). Ce
n’est que sur présentation d’une « attestation de conformité » Du point de vue de la consommation d’énergie (en faisant abs-
(aux normes et réglementations applicables) que le distribu- traction des effets décoratifs recherchés), à niveau d’éclairement
teur peut mettre sous tension. identique, l’éclairage indirect consomme à peu près le double du
direct ; il a tendance à « gommer » les reliefs par l’effacement des
On trouvera dans le Pour en savoir plus les références de ces ombres (ce qui peut être un effet recherché).
textes, ainsi que celles de divers autres. • Les luminaires peuvent être en montage plafonnier ou en
applique. Que les appareils soient en saillie ou encastrés,
dans le cas de faux-plafonds, ils doivent être fixés à un élé-
À noter que certains des textes précédents prévoient égale- ment stable de la construction, la norme NF C 15-100 consi-
ment des procédures de vérifications périodiques.
dère que, pour les luminaires d’une masse inférieure à 200 g,

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C 3 750v4 – 2

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______________________________________________________________________________________________________ ÉLECTRICITÉ DANS LE BÂTIMENT

les plafonds et faux plafonds suspendus sont considérés Le tableau 1 présente les principales sources lumineuses utili-
comme un élément stable de la construction. sées pour l’éclairage domestique et tertiaire, d’autre sources
sont utilisées pour l’éclairage des grands espaces, stades,
routes, parkings, ports de commerce, etc. Leur efficacité lumi-
On notera également, en cas d’emploi de lampes à incandes- neuse est supérieure à 100 lm/W, certaines sources ont une effi-
cence