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CO N S T R U C T I O N E T T R AVAU X P U B L I C S

Ti252 - Le second oeuvre et l'équipement du bâtiment

Les aménagements intérieurs


du bâtiment

Réf. Internet : 42229 | 5e édition

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III
Cet ouvrage fait par tie de
Le second oeuvre et l'équipement du bâtiment
(Réf. Internet ti252)
composé de  :

L'enveloppe du bâtiment Réf. Internet : 42226

Transfert, isolation et étanchéité des bâtiments Réf. Internet : 42227

Lumière et circulation intérieure Réf. Internet : 42228

Les aménagements intérieurs du bâtiment Réf. Internet : 42229

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IV
Cet ouvrage fait par tie de
Le second oeuvre et l'équipement du bâtiment
(Réf. Internet ti252)

dont les exper ts scientifiques sont  :

Jean-Pierre MUZEAU
Ancien enseignant à Polytech' Clermont-Ferrand, Président de l'APK, Directeur
scientifique du CHEC

Frédéric RAGUENEAU
Directeur du Laboratoire de Mécanique et Technologie de l'ENS Cachan

Georges ZISSIS
Professeur des universités, spécialiste de l'éclairage

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V
Les auteurs ayant contribué à cet ouvrage sont :

Jean-Marc BERLAND Jean-Paul LÉGO


Pour les articles : C3840 – C3842 – Pour l’article : C3682
C3843 – C3844 – C3841 – C3845
Gérard MATHIEU
Jean-Pierre CARDIA Pour l’article : C3810
Pour l’article : C3350
André MEYER
Loic CHAMPOISEAU Pour l’article : C3850
Pour l’article : C3684
Pierre PANNETIER
Rolland CRESSON Pour l’article : C3684
Pour les articles : C3691 – C3690
Nazim PIGENET
James DELOURME Pour l’article : C3350
Pour l’article : C3800
Yves POULLIN
Louis DEVAUX Pour les articles : C3830 – C3832
Pour l’article : C3684
Alain ROUSSEAU
Bernard DOMBLIDES Pour les articles : C3307 – C3308
Pour l’article : C3860
Dominique SERRE
Dominique IRASTORZA Pour les articles : C3750 – C3751
Pour l’article : C3684
Marcel VOUILLEMET
Olivier LAINÉ Pour l’article : C940
Pour l’article : C3686
Georges ZISSIS
Henri LE DOUSSAL Pour l’article : C3350
Pour l’article : C940

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VI
Les aménagements intérieurs du bâtiment
(Réf. Internet 42229)

SOMMAIRE

1– Les revêtements de sol Réf. Internet page

Revêtements de sols industriels C3684 11

Revêtements de sol souples C3686 15

Parquets et revêtements de sols en bois C3682 19

2– Les revêtements muraux Réf. Internet page

Céramiques de bâtiment. Carreaux et produits sanitaires C940 29

Peintures et revêtements connexes. Règles d'exécution des travaux C3691 33

Peintures et revêtements connexes. Rôles et classiication C3690 39

3– Les installations électriques Réf. Internet page

Électricité dans le bâtiment. Applications C3750 43

Électricité dans le batiment . Mise en oeuvre C3751 49

Éclairage public et maîtrise de la demande en électricité (MDE) C3350 55

Foudre et protection des bâtiments - La physique C3307 59

Foudre et protection des bâtiments - Techniques de protection C3308 65

4– La gestion des eaux Réf. Internet page

Tuyauteries de distribution et d'évacuation des eaux C3800 73

Appareils sanitaires. Robinetterie C3810 79

Pompes domestiques et surpresseurs. Alimentation en eau des maisons rurales C3830 85

Pompes domestiques et surpresseurs. Surpression d'eau dans les immeubles C3832 89

Techniques et gestion de l'assainissement non collectif. Traitement des eaux C3840 91


domestiques

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VII
Technique et gestion de l'assainissement non collectif. Réglementation et C3842 95
prétraitement
Techniques et gestion de l'assainissement non collectif. Filièles de traitements C3843 99

Techniques et gestion de l'assainissement non collectif. Contrôles C3844 105

Techniques et gestion de l'assainissement non collectif. Traitement des eaux C3841 107
domestiques-Dispositifs et bonnes pratiques
Gestion des matières de vidange C3845 109

5– Les installations de gaz Réf. Internet page

Réglementation gaz dans les bâtiments d'habitation C3850 117

Appareils à gaz. Conduits de fumée. Ventilation C3860 119

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Les aménagements intérieurs du bâtiment
(Réf. Internet 42229)


1– Les revêtements de sol Réf. Internet page

Revêtements de sols industriels C3684 11

Revêtements de sol souples C3686 15

Parquets et revêtements de sols en bois C3682 19

2– Les revêtements muraux

3– Les installations électriques

4– La gestion des eaux

5– Les installations de gaz

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Revêtements de sols industriels

par Loic CHAMPOISEAU Q


Secrétaire Général de l’Union Nationale des Entrepreneurs de Sols Industriels (UNESI)
Pierre PANNETIER
Directeur de l’Office des Asphaltes
Dominique IRASTORZA
Conseiller Technique de l’Union des Syndicats de l’Industrie Routière Française (USIRF)
et Louis DEVAUX
Gradué en Sciences commerciales
Membre des Commissions qualité et technique de l’Association Française
des Formulateurs et des Applicateurs de Résines (AFFAR)

1. Contraintes d’utilisation ........................................................................ C 3 684 - 2


1.1 Contraintes de destination.......................................................................... — 2
1.2 Contraintes de réalisation ........................................................................... — 3
1.3 Contraintes économiques ........................................................................... — 3
1.4 Conclusion.................................................................................................... — 3
2. Sols à base de ciment............................................................................. — 3
2.1 Produits ........................................................................................................ — 3
2.2 Sols à base de ciment coulés in situ .......................................................... — 5
2.3 Sols constitués d’éléments préfabriqués .................................................. — 7
3. Sols à base d’asphalte et de bitume................................................... — 9
3.1 Produits ........................................................................................................ — 9
3.2 Chape d’asphalte ......................................................................................... — 9
3.3 Carreaux d’asphalte..................................................................................... — 10
3.4 Chape en ciment avec émulsion de bitume .............................................. — 10
3.5 Enrobés bitumineux percolés d’un coulis de ciment et de résines......... — 11
4. Revêtements et chapes en résines synthétiques appliquées
in situ........................................................................................................... — 12
4.1 Domaine d’application ................................................................................ — 12
4.2 Définitions .................................................................................................... — 12
4.3 Matériaux constitutifs.................................................................................. — 12
4.4 Les revêtements........................................................................................... — 12
4.5 Supports ....................................................................................................... — 15
4.6 Travaux préparatoires ................................................................................. — 17
4.7 Travaux de mise en œuvre des revêtements ............................................ — 17
4.8 Réception des ouvrages.............................................................................. — 18
4.9 Entretien ....................................................................................................... — 18
4.10 Récapitulatif : plan d’étude d’un revêtement de sol à base
de résines synthétiques .............................................................................. — 20
5. Critères de choix d’un revêtement de sol......................................... — 20
Références bibliographiques ......................................................................... — 20

I l existe de plus en plus une prise de conscience des investisseurs visant à


adapter l’ensemble des éléments constitutifs de leur outil de production aux
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impératifs de rentabilité, d’efficacité et de standing.

Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
© Techniques de l’Ingénieur, traité Construction C 3 684 − 1

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REVÊTEMENTS DE SOLS INDUSTRIELS _____________________________________________________________________________________________________

À ce titre, les sols industriels commencent à être considérés comme un élé-


ment fondamental de la construction.
Or, effectuer le choix d’un sol industriel n’est pas un problème simple, du fait
qu’il existe une très grande variété de systèmes, de matériaux et de produits
susceptibles d’être employés.
Ce choix relève à la fois d’une analyse très précise des différentes contraintes


et des divers critères liés au type d’industrie et d’une très bonne connaissance
du comportement dans le temps des types de sols existants. Un tableau, en fin
d’article, donne une orientation générale quant aux performances des diffé-
rents types de sol. Pour plus de précision, on se reportera au texte.

Cet article est la réédition actualisée de l’article écrit précédemment par Jacqueline
BAUERHOFER.

1. Contraintes d’utilisation 1.1.2 Contraintes thermiques


Dépose de produits portés à très haute température (aciérie, fon-
L’ensemble des contraintes auxquelles doivent répondre les sols derie), nettoyage au jet de vapeur (industrie alimentaire), risque de
industriels peuvent être regroupés en : gel du revêtement de sol (chambre froide, congélation).
— contraintes de destination ;
— contraintes de réalisation ; 1.1.3 Contraintes d’ordre chimique
— contraintes économique.
Il convient de connaître, pour chaque cas, la nature des produits
utilisés qui risquent d’être en contact avec le sol, leur concentra-
tion, leur température, la fréquence des contacts (accidentels ou
1.1 Contraintes de destination continus) et les moyens d’entretien afin d’évaluer :
— la résistance aux acides ;
Comme les contraintes de destination découlent de l’activité de — la résistance aux bases ;
l’industriel, il est important de préciser en premier le type d’indus- — la résistance aux solvants, aux décapants ;
trie avec sa spécificité (par exemple : industrie alimentaire, fabri- — la résistance aux huiles, aux graisses, aux hydrocarbures.
que de produits laitiers), puis d’analyser les différentes contraintes
pour chaque zone du bâtiment.
1.1.4 Contraintes de surface

1.1.1 Contraintes d’ordre mécanique ■ Planéité : la planéité est une qualité exigée par les textes régle-
mentaires en ce qui concerne la sécurité des travailleurs, mais
■ Résistance au roulage aucune valeur n’est précisée. On peut considérer que la tolérance de
5 à 7 mm sous la règle de 2 m est une valeur acceptable pour la
Critère de base que l’on trouve pratiquement pour tous les types majorité des sols industriels. Dans certains cas, tels que le stockage
d’industries. Pour déterminer le trafic (léger ou lourd, faible, et le gerbage en grande hauteur, une tolérance de 2 à 3 mm peut
moyen ou intense), différents facteurs doivent être précisés : s’avérer nécessaire ; elle doit alors être nettement précisée dans le
masse, charge et vitesse des engins, nature du bandage, intensité cahier des charges.
du trafic.
■ Surface lisse ou antidérapante : un sol doit être suffisamment
lisse pour faciliter le roulage des engins et l’entretien du sol. Il doit
■ Résistance à l’abrasion et à la rayure
être non glissant pour les ouvriers, voire antidérapant dans cer-
Ripage de pièces métalliques sur le sol, décapage du sol par des taines industries (industries alimentaires, par exemple), pour les
objets contondants, copeaux métalliques ou de verre, etc. revêtements de sols sportifs.

■ Résistance au poinçonnement ■ Faible porosité : de façon à éviter ou limiter au maximum l’impré-


gnation des produits susceptibles de s’écouler sur le sol.
Transmission de fortes charges par l’intermédiaire de surfaces
■ Absence de discontinuités : il est préférable d’éviter les joints et
réduites (structures de stockage, casiers, etc.).
les fissures dont les bords peuvent se dégrader sous l’effet du
■ Résistance aux charges lourdes ripage et du roulage (conteneurs, pièces métalliques…).
Pièce lourdes à arêtes vives, chaudronnerie, aciérie, etc.
1.1.5 Contraintes de sécurité
■ Résistance aux chocs
Dépose brutale d’éléments lourds, chutes d’objets, entrepôts. On peut exiger :
Les chocs ne doivent pas faire éclater ou fissurer le sol. Il est — des sols antiétincelles de façon à éliminer tout risque de
nécessaire de préciser la fréquence des chocs, leur nature et le déflagrations dues aux chocs de matériaux tombant sur le sol ;
poids des pièces pour déterminer le revêtement. On peut égale- — des sols conducteurs pour éliminer les phénomènes d’élec-
ment exiger que les arêtes des pièces ou le matériel ne se dégra- tricité statique accumulée entre le sol et les personnes qui s’y
dent pas lors de leur chute. déplacent.

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_____________________________________________________________________________________________________ REVÊTEMENTS DE SOLS INDUSTRIELS

1.1.6 Contraintes de confort dement, sous l’action du trafic, les inconvénients apparaissent :
formation de poussières, nids-de-poule, épaufrures, ce qui entraîne
■ Propreté : antipoussière, facilité d’entretien. Les exigences à un entretien plus fréquent, une immobilisation partielle ou totale
satisfaire dans ce domaine seront plus ou moins sévères selon le du local pour réparation.
type d’industries concernées (par exemple, salle blanche, industrie
pharmaceutique, industrie électronique, industrie alimentaire, fila- Pour obtenir un sol à base de liants hydrauliques résistant, on
tures, etc.). doit agir à la fois sur la qualité du béton support, sur les consti-
tuants de la couche d’usure ou du revêtement, sur la cure du béton
■ Couleur : aspect décoratif et parfois fonctionnel.


et sur la qualité de la mise en œuvre.
■ Chaleur : en fonction du type d’activités, du personnel, et des pro- Les sols industriels à base de ciment se partagent en deux
duits stockés ou fabriqués. On peut satisfaire à cette contrainte avec, familles principales :
par exemple, des sols chauffants ou des sols isolants thermiques. — le dallage en béton avec une surface traitée antiusure, tous
■ Bruit : réduire le plus possible, à l’aide du revêtement de sol, les deux coulés in situ ;
bruits dus à la circulation. — les éléments préfabriqués en usine qui se posent ou non sur
une dalle en béton selon le type de produit.
Le béton support des sols industriels à base de liants hydrau-
1.2 Contraintes de réalisation liques doit répondre aux exigences de la norme XP P 18-305 [10]
qui définit le type de béton à utiliser en fonction de la classe
Les impératifs de délais de réalisation, qui sont parfois détermi- d’environnement.
nants, peuvent limiter le choix parmi les revêtements répondant
aux qualités souhaitées, voire imposer un certain type de sol. À cet
effet, on distingue :
2.1 Produits
— les travaux neufs ;
— les travaux de réfection où, généralement, les exigences en N’utiliser en couche d’usure que des produits prémélangés.
matière de délais de réalisation, donc d’indisponibilité pour le
client final, priment toute autre considération.
Rappelons que le délai de réalisation comprend la préparation 2.1.1 Granulats durs
du support, le temps de pose et le délai nécessaire avant la mise
en service. Ils comprennent : les granulats naturels durs, les granulats
métalliques et les abrasifs.
L’épaisseur disponible est également à prendre en compte, en
particulier dans le cas de réfection.
2.1.1.1 Granulats naturels
En extérieur, les conditions climatiques déterminent la période et
même le moment des travaux. Certains types de revêtements ne Ils proviennent de roches dures à haute teneur en silice telles
doivent pas être exécutés en extérieur. En intérieur, seul le pro- que quartz, basalte, porphyre, granit, silex. Ils sont concassés,
blème de température peut intervenir. dépoussiérés, lavés et calibrés pour obtenir une granulométrie
adaptée au mode d’utilisation. Leur dureté est voisine de 7 (échelle
de Mohs) et leur masse volumique apparente est de 1,4 à 1,6 t/m3.
1.3 Contraintes économiques Ils conviennent pour des sols soumis à un trafic moyen d’engins
munis de roues à bandages pneumatiques.
Les différents paramètres à prendre en considération sont : L’échelle de Mohs est matériellement définie par dix matériaux
— l’investissement, qui se traduit par le prix au mètre carré ; de dureté caractéristique, cotée de 1 à 10 dans les limites :
— les frais d’exploitation : coûts de nettoyage et d’entretien — talc : 1 ;
courant ; — diamant : 10.
— la garantie dans le temps offerte par les constructeurs ou les
compagnies d’assurances. Pour plus de détails, on se reportera à l’article Essais mécani-
ques des métaux. Essais de dureté dans le traité Matériaux métal-
L’ensemble de ces trois critères doit être en permanence intégré liques.
par le décideur. Se limiter au seul critère prix unitaire est une
erreur souvent commise, mais dont les conséquences peuvent être
2.1.1.2 Granulats métalliques
très graves aussi bien sur les plans du coût global et de la renta-
bilité que sur le fonctionnement du bâtiment. Ils sont constitués de paillettes de fer doux, de fonte, de grenaille
d’acier, qui doivent être spécialement traitées pour qu’elles aient
une bonne affinité avec l’eau et le ciment, puis être broyées,
1.4 Conclusion dépoussiérées et calibrées.
Les paillettes sont anguleuses, légèrement lamellées. Leur classe
De l’étude précédente, on déduit les qualités exigibles pour le sol granulaire est comprise entre 0,5 et 5 mm. Elles se déforment sous
industriel, en tenant compte du fait qu’un sol ne peut posséder tou- le choc, mais ne se brisent pas : elles sont ductiles.
tes les qualités, qu’il faut en privilégier certaines et les classer par L’expérience montre que ces granulats donnent satisfaction dans
ordre d’importance. le cas de trafic lourd et intense, pour des engins munis de roues à
bandages métalliques et dans des zones soumises aux chocs. Leur
emploi est déconseillé en présence d’humidité permanente ou en
2. Sols à base de ciment extérieur.

2.1.1.3 Abrasifs
Les sols à base de ciment occupent une place importante parmi
les sols industriels. Leur nature est diverse. Ce sont des petits grains très durs de
Le dallage en béton classique, dont la qualité des granulats n’a 2 à 4 mm. Les abrasifs sont utilisés dans le cas de trafic intense et
pas été particulièrement choisie en vue de leur résistance à l’abra- lourd. Ils sont souvent mélangés avec des granulats naturels.
sion, ne présente pas une résistance à l’usure suffisante. Très rapi- Les principaux abrasifs utilisés pour les sols sont les suivants.

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© Techniques de l’Ingénieur, traité Construction C 3 684 − 3

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REVÊTEMENTS DE SOLS INDUSTRIELS _____________________________________________________________________________________________________

■ Carbure de silicium (SiC) : plus connu sous le nom de carborun- Ces émulsions confèrent au mortier :
dum, c’est un abrasif synthétique, incolore quand il est pur ; sa cou- — une meilleure plasticité, tout en permettant une réduction
leur varie du vert émeraude au noir lorsqu’il contient du fer. Sa d’eau de gâchage ;
dureté est de 9,5 (échelle de Mohs), sa masse volumique apparente — une adhérence supérieure au support ;
est d’environ 3,2 t/m3. — une augmentation des résistances mécaniques à la traction et
à l’allongement à la rupture ;
■ Corindon (Al2O3) : tous les abrasifs à base d’alumine naturelle ou
— une diminution de la fissuration ;
synthétique font partie de la famille des corindons.
— une amélioration de la dureté de surface, d’où une réduction

Q Leur couleur varie du blanc au brun rougeâtre suivant le degré


d’impureté. Leur dureté est de 9 (échelle de Mohs), la masse volu-
mique apparente est voisine de 2,3 t/m3. Le corindon synthétique
de l’usure et un poussiérage plus faible.
Ces résines associées à des granulats durs naturels permettent
de réaliser des chapes minces (10 à 15 mm) rapportées qui présen-
est une alumine cristallisée obtenue à partir de la bauxite portée à tent un très bon comportement sous un trafic important.
haute température. Les corindons diffèrent par l’origine et les pro-
Cette technique est intéressante, tout particulièrement dans le
portions de bauxite.
cas de réfection, à cause de la faible épaisseur.
■ Alag : c’est un granulat silico-alumineux calcique. Il se présente Les performances varient en fonction de la nature et de la qualité
sous la forme de grains noirs, anguleux, d’aspect vitreux dont la des résines utilisées. Ainsi, certaines émulsions imperméabilisent
classe granulaire standard est de 0/2,5 mm (fins), 2,5/13 mm (gros). le mortier, réduisent la sensibilité aux acides et aux graisses et
Il se caractérise par une masse volumique apparente de 1,9 t/m3 conservent toutes leurs qualités, même en présence d’eau. Le
pour les éléments fins et 1,7 t/m3 pour les éléments gros. Sa dureté choix des résines est donc important.
(Mohs) est de 7 à 7,5. Sa teneur en alumine, d’environ 40 %, en fait
de plus un granulat aux propriétés réfractaires.
2.1.4 Ciments
L’Alag a une remarquable affinité chimique avec le ciment fondu.
Cette propriété confère aux mortiers et bétons d’Alag fondu des On distingue :
caractéristiques très élevées sur le plan des résistances mécani- — les ciments Portland :
ques, dans les domaines de la dureté, de la tenue à l’abrasion ainsi
qu’à la température (1 500 oC) et enfin, de la résistance à la corro- CPA-CEM I 42,5 et 42,5 rapide,
sion (jusqu’à un pH de 4 à 5). CPA-CEM-I 52,5 et 52,5 rapide ;
— les ciments Portland composés :
Notons que l’emploi de l’Alag (produit Lafarge) est contre-indi-
qué avec des ciments hydrauliques autres que les ciments alumi- CPJ-CEM-II/A ou B 32,5 et 32,5 rapide,
neux. Il doit être stocké à l’abri de l’humidité. CPJ-CEM II/A ou B 42,5 et 42,5 rapide,
CPJ-CEM II/A ou B 52,5 et 52,5 rapide ;
— le ciment Portland aux fumées de silices :
2.1.2 Durcisseurs spéciaux : les oxydes
CPJ-CEM II/A ou B [D] 52,5 et 52,5 rapide ;
métalliques
— les ciments de haut-fourneau :
Le plus connu est l’Oxydociment, produit qui existe depuis une CHF-CEM III/A 32,5-42,5 et 52,5,
cinquantaine d’années. C’est un composé de plusieurs formes CHF-CEM III/B 32,5-42,5-52,5,
d’oxydes de fer dit ferrite magnétique réactive. CLK-CEM III/C 32,5 ;
Il se présente sous la forme d’une poudre noire de masse volu- — le ciment au laitier et aux cendres :
mique apparente 2,1 t/m3. C’est un élément complémentaire du CLC-CEM V/A 32,5 ;
ciment à action polyvalente chimique et physique. Il joue le rôle de — le ciment alumineux fondu :
durcisseur et de plastifiant. Il augmente la compacité du mortier ou
CA
du béton. Les résistances à l’usure, à la compression, aux attaques
chimiques et à l’imperméabilisation sont améliorées. — le ciment prompt naturel :
CNP.
L’Oxydociment s’emploie en incorporation à raison de 20 % du
Pour connaître les caractéristiques et les domaines d’emploi des
poids du ciment pour le béton et 25 % pour le mortier réalisés avec
ciments, il faut se reporter à la norme NF P 15-301 [11].
du ciment CPA. Son incorporation se fait directement à la gâchée
avec le ciment en veillant à la parfaite homogénéité du mélange. Il
peut être utilisé corrélativement avec les granulats durs naturels et 2.1.5 Produits de cure
les abrasifs.
Les produits de cure ont pour rôle d’assurer la protection des
mortiers et des bétons frais contre la dessiccation, c’est-à-dire de
2.1.3 Émulsions de résines freiner l’évaporation de l’eau de gâchage. Ces produits forment
une pellicule très mince qui obture les capillaires du béton permet-
Les résines synthétiques qui se présentent sous la forme d’émul- tant une hydratation plus complète de ciment. On limite alors le
sions, telles que les résines vinyliques (acétate, chlorure ou propio- risque de fissuration, le faïençage et le poudrage de la surface du
nate), les résines acryliques, styrène-butadiène sont utilisées soit béton.
comme barbotine d’accrochage pour les chapes rapportées, soit Les produits de cure sont des résines en émulsion ou des cires en
comme adjuvant des mortiers pour réaliser des chapes minces. solution, légèrement colorées. Ils doivent être pulvérisés sur le
Cette émulsion est un liquide blanc laiteux, de masse volumique béton ou mortier frais dans les 30 min qui suivent le dernier surfa-
voisine de 1 t/m3 dont l’extrait sec varie suivant les fabricants (en çage, lorsque l’humidité de surface a disparu (aspect mat du béton).
général, de l’ordre de 45 à 50 %), qui est utilisé en remplacement La consommation est de l’ordre de 100 à 150 g/m2.
d’une partie de l’eau de gâchage.
On se reportera aux normes NF P 18-370 [12] et NF P 18-371 [13].
La quantité de résines à utiliser varie entre 10 et 20 % du poids
du ciment, suivant les performances recherchées. Avant le gâchage
du mortier, on procède au mélange de l’émulsion avec l’eau dans Si le dallage doit recevoir ultérieurement une peinture ou un
les proportions suivantes : 1 volume de résine pour 1 ou 2 volumes revêtement, le produit de cure devra être éliminé avant l’applica-
d’eau (suivant les prescriptions du fabricant). tion et peut être même déconseillé selon sa nature.

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C 3 684 − 4 © Techniques de l’Ingénieur, traité Construction

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Revêtements de sol souples

par Olivier LAINÉ



Gérant de Polygones Métrologie

1. Différents types ........................................................................................ C 3 686v2 - 2


1.1 Revêtements de sol textiles — 2
1.2 Revêtements de sol plastiques .................................................................. — 5
1.3 Revêtements de caoutchouc ...................................................................... — 7
1.4 Revêtements de linoléum........................................................................... — 7
2. Différents classements ........................................................................... — 8
2.1 Classements d’usage .................................................................................. — 8
2.2 Classements réglementaires ...................................................................... — 8
3. Critères de choix ...................................................................................... — 9
3.1 Confort ......................................................................................................... — 9
3.2 Durabilité ..................................................................................................... — 9
3.3 Sécurité ........................................................................................................ — 10
3.4 Budget.......................................................................................................... — 10
4. Modes de pose .......................................................................................... — 10
4.1 Reconnaissance et réception des supports .............................................. — 11
4.2 Préparation des supports ........................................................................... — 11
4.3 Pose collée de moquette en lés ................................................................. — 12
4.4 Pose tendue de moquette en lés ............................................................... — 13
4.5 Mise en œuvre des dalles de moquette .................................................... — 13
4.6 Systèmes particuliers ................................................................................. — 14
4.7 Pose collée des revêtements de sol PVC et assimilés ............................. — 14
4.8 Qualification des entreprises ..................................................................... — 16
5. Pathologies traditionnelles ................................................................... — 17
5.1 Miroitement des revêtements de sol textiles ........................................... — 17
5.2 Décollement des revêtements de sol PVC et assimilés ........................... — 17
6. Entretien ..................................................................................................... — 17
7. Conclusion.................................................................................................. — 18
Pour en savoir plus ............................................................................................ Doc. C 3 686v2

À l’exception des revêtements de sol coulés à base de résine, qui sont réa-
lisés in situ et font l’objet du dossier « Revêtements de sol industriels »
[C 3 684], un revêtement de sol (RdS) est un produit manufacturé rapporté sur
un ouvrage fini afin de lui conférer des qualités bien précises. Ces qualités
peuvent être d’ordre esthétique ou concerner d’autres aspects comme la sécu-
rité, l’isolation acoustique, le confort, la facilité d’entretien, etc.
Notre exposé se limite aux seuls revêtements de sol souples mis en œuvre
sur les marchés du bâtiment. La consommation française de revêtements de
sol – tous produits confondus (carrelage, sols souples, parquets, RdS stratifiés
et résines) – s’élevait à 250 millions de m2 en 2007.
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REVÊTEMENTS DE SOL SOUPLES ______________________________________________________________________________________________________

1. Différents types Le tuftage achevé, le produit subit une première enduction


(precoat ) sur l’envers pour fixer la base des touffes. Toutefois, des
opérations de teinture peuvent s’intercaler entre le tuftage et
l’enduction.
Historique Selon la définition finale du revêtement – dalle ou moquette – le
produit fait l’objet de finitions distinctes.
La prescription et la mise en œuvre des revêtements de sol S’il s’agit d’une moquette, le precoat est suivi de l’application


souples trouvent leurs origines dans la seconde moitié du d’un double dossier en polypropylène ou en jute qui va assurer une
dix-neuvième siècle. C’est à cette époque en effet qu’appa- bonne stabilité dimensionnelle au revêtement. Ce double dossier
raissent les premières moquettes (produites en petite largeur peut être remplacé par une enduction de mousse de latex qui, après
sur les mêmes métiers à tisser que les tapis dimensionnés) vulcanisation dans un four, confère au produit des qualités de
qui ne sont pas encore des produits du bâtiment mais parti- confort et d’isolation acoustique. On trouve enfin, plus rarement,
cipent à la décoration et complètent la palette des revê- des enductions à base de PVC (polychlorure de vinyle) ou de
tements de sol possibles, parquets, carrelages, marbres, etc. mousse polyuréthanne. On voit également apparaître – écologie
Le linoléum, en revanche, inventé en 1863 par le britanni- oblige – de nouveaux revêtements dont les dossiers sont réalisés à
que Frédéric WALTON, a des applications beaucoup plus partir de déchets textiles. Ces dossiers constituent une alternative
adaptées aux contraintes du bâtiment. Mais le marché qu’il aux dossiers mousse dont le recyclage pose des difficultés.
représente est encore embryonnaire et ne se développera que S’il s’agit d’une dalle, le produit issu du tuftage fait l’objet d’une
dans la première moitié du vingtième siècle... finition bien particulière. Afin de garantir une bonne stabilité dimen-
C’est aussi dans le courant de la première moitié de ce sionnelle – caractéristique indispensable pour des dalles plombantes
siècle qu’apparaissent les revêtements en caoutchouc. amovibles (DPA) – le fabricant peut choisir d’appliquer un mat de
verre au dossier de la moquette avant ou au moment même de la
La maturité industrielle des revêtements de sol souples et la fabrication de l’envers de la dalle. Cet envers peut être réalisé indiffé-
systématisation de leur prescription n’interviendront véri- remment en PVC ou en bitume, la finition étant assurée dans cette
tablement que dans l’immédiat après-guerre, avec l’invention dernière hypothèse, par un voile textile non tissé. Le revêtement est
de trois procédés bien particuliers de fabrication : le tuft et ensuite découpé soigneusement et conditionné. De l’épaisseur de la
l’aiguilleté pour ce qui concerne les revêtements de sol dalle, de son poids, de sa taille et de sa stabilité dimensionnelle
textiles et le Balatum qui annonce l’arrivée des revêtements dépend son mode de pose. Seules les dalles répondant à des critères
de sol plastiques. de performance très stricts, garantis par une certification NF-UPEC,
peuvent faire l’objet d’une pose plombante dans les règles de l’art,
Les revêtements de sol souples se présentent de façon très les autres devant se contenter d’une pose collée (cf. § 4.5).
diverses. Les métiers sont en principe conçus au départ pour fabriquer
des articles dans une version bien définie. Seuls la hauteur et le
serrage peuvent être réglés. On distingue :
1.1 Revêtements de sol textiles – les velours dans lesquels les fils constituant la couche d’usage
sont tous coupés à la même hauteur. Puis le revêtement passe sur
En 2007, la consommation française de revêtements de sol texti- une tondeuse pour égaliser les brins de surface ;
les (moquettes et dalles tuftées, moquettes, dalles et tapis tissés, – les bouclés uniformes dans lesquels les fils de velours
moquettes et dalles aiguilletées) aura représenté près de 56 mil- constituant les boucles se situent tous à la même hauteur ;
lions de m2. – les structurés avec le même principe que la version pré-
cédente, mais ici, l’alimentation des fils est contrôlée individuel-
lement par un système à dessin géré par ordinateur permettant
1.1.1 Moquettes et dalles tuftées ainsi d’obtenir des boucles hautes et des boucles basses ;
Elles constituent aujourd’hui le gros de la consommation du – les bouclés-rasés (tip-sheared ) avec le même principe que pour
marché français en matière de revêtements de sol souples. la version précédente, mais les moquettes ainsi fabriquées passent
ensuite sur une tondeuse qui rase les boucles hautes, permettant
ainsi d’obtenir des zones bouclées en partie basse et d’autres
Le principe du tuftage consiste à insérer dans un support coupées en partie haute qui réalisent des effets de dessins ;
préalablement fabriqué (toile tissée ou voile non tissé en poly- – les bouclés coupés (cut-loop ) : ce procédé consiste à effectuer
propylène ou en polyester) des fils de velours au moyen l’opération de coupe des boucles hautes, non pas a posteriori sur
d’aiguilles alignées sur une barre métallique disposée sur toute une tondeuse mais simultanément au moment de la fabrication du
la largeur du métier. revêtement.

Ce matériel, de très grande capacité, fonctionne jusqu’à


1.1.2 Moquettes et dalles aiguilletées
2 500 coups/min et produit des revêtements à velours « coupé », Cette technique, mise au point dans les années 1960 par la
« bouclé » ou « bouclé/coupé ». Fonction de la nature de la barre société SOMMER, est issue de la fabrication des feutres de laine.
qui assure le tuftage (simple ou double rangée d’aiguilles, placées
en ligne ou en quinconce) et du mouvement qui lui est appliqué
[tuftage linéaire ou en zigzag (hydrashift ou cross-over)], une L’aiguilletage consiste à produire des nappes de fibres au
grande variété de dessins peut être reproduite mécaniquement ou moyen de cardes – et donc à éviter la filature – puis à les
électroniquement sur le velours. compacter en les faisant passer entre deux plaques à travers
Les fils de velours sont généralement filés selon le système lesquelles un grand nombre d’aiguilles à barbes vont pénétrer,
semi-peigné ou constitués de filaments continus et texturés, pro- par la face supérieure comme par la face inférieure du
venant directement des filières des producteurs de fibres synthé- sandwich plaque supérieure/nappes de fibres/plaque inférieure,
tiques, cette dernière technique permettant de court-circuiter animées d’un mouvement vertical alternatif qui va provoquer
l’opération de filature. Ils peuvent être écrus ou avoir fait l’objet une interpénétration des fibres de chaque nappe, constituant
d’une teinture. Nous reviendrons plus complètement sur ces une sorte de feutre compact qui deviendra, après traitement,
notions de coloration et de fibres au paragraphe 1.1.7. un revêtement aiguilleté.

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_______________________________________________________________________________________________________ REVÊTEMENTS DE SOL SOUPLES

Les revêtements aiguilletés sont généralement constitués par : filaments continus provenant directement des producteurs de
– une couche de surface – ou couche d’usure – composée de fibres. Ces fils filés sont ensuite teints en écheveaux avant d’être
fibres de polyamide ou de polypropylène (ou de mélanges de ces rembobinés pour être disposés sur métiers.
fibres) ; Les techniques de la teinture en pièce et de l’impression ne sont
– un support en fibres de verre ou en polyester ; pas applicables aux moquettes tissées.
– une couche d’envers, constituée de fibres moins nobles, À l’instar des revêtements tuftés ou aiguilletés, les moquettes
assurant un certain confort ou encore d’une sous-couche en tissées peuvent également faire l’objet d’une finition en dalles.
mousse de latex ou PVC.
Après l’opération d’aiguilletage proprement dite, les fibres
constituant le revêtement sont fixées au moyen d’un traitement à 1.1.4 Moquettes et dalles nappées Q
base de résines synthétiques par immersion complète (plein bain) Il s’agit d’un revêtement de sol « bouclé » ou « coupé » dont la
ou par enduction d’envers. couche d’usure est constituée d’une nappe plissée de fils ou de
À noter que les opérations de teinture des fibres se font en fibres écrus ou teints. La base du velours ainsi formé est fixée par
amont de l’aiguilletage, tandis que l’impression éventuelle est réa- collage au moyen d’une couche de PVC au dossier formant le
lisée après (cf. § 1.1.7). support.
Comme les moquettes tuftées et selon une méthodologie Deux techniques sont utilisées pour obtenir des moquettes
comparable, les revêtements aiguilletés peuvent faire l’objet de nappées.
finitions spécifiques en dalles.
■ Velours « bouclés »
Le voile de carde (ou nappe de fils) est plissé mécaniquement au
1.1.3 Moquettes et dalles tissées
moyen de lamelles et disposé sur un gros tambour. On applique
De conception très ancienne – le tissage d’une moquette ensuite sur la partie extérieure de la nappe une couche de PVC,
contemporaine doit tout aux procédés traditionnels que Jacquard ainsi qu’un support, généralement synthétique, destiné à donner
n’a fait qu’améliorer et compléter – les revêtements textiles tissés une bonne stabilité au revêtement. Une variante de ce procédé
proposent des solutions tout à fait d’actualité. Ainsi, les métiers consiste à faire passer la nappe de fibres ou de fils entre deux
ont évolué et se sont modernisés, passant de machines méca- cylindres cannelés. La couche d’usure ainsi constituée est déposée
niques lentes à des métiers automatisés très rapides et évoluant sur un support recouvert d’un adhésif qui fixe la base des boucles.
des systèmes Jacquard à cartes perforées à des métiers à dessins
■ Velours « coupé »
pilotés par ordinateur.
Ici, le principe diffère dans sa conception, puisque l’on réalise un
revêtement double-pièce, que l’on refend dans le sens de
Les moquettes tissées sont constituées, outre le velours, de l’épaisseur, en fin de cycle de fabrication. La nappe de fils est
fils de chaîne et de trame en jute ou en polypropylène ainsi que plissée mécaniquement au moyen de lames qui agissent alternati-
de fils de liage en coton. Le principe du tissage repose sur la vement et viennent coller chaque rangée sur un support recouvert
fabrication simultanée de la couche d’usure et du canevas. d’un adhésif à base de PVC qui bloque la base des fils.
Les revêtements nappés peuvent également être proposés en
dalles.
On distingue trois techniques différentes dans ce domaine :
– les métiers à verges, dits métiers « Wilton » ;
– les métiers « double pièce » ; 1.1.5 Revêtements floqués
– les métiers « Axminster ».
Le principe, inventé par un ingénieur chimiste, Jean Coutant,
Il serait fastidieux de rentrer dans le détail de chaque technique. trouve son application dans les revêtements de sol à partir de 1960,
Précisons toutefois que le tissé « Wilton » présente l’avantage d’un dans le cadre de la société BESNIER FLOTEX.
serrage important qui contribue à sa tenue dans le temps. Lorsqu’il
s’agit d’une moquette à dessins, il offre en outre un niveau de
confort plus poussé que les autres techniques de tissage, du fait Il repose sur l’emploi de fibres polyamides préalablement
du boyau dans lequel se trouvent les fils de couleurs qui ne sont découpées à une longueur constante. Ces morceaux de fibres,
pas utilisés visuellement sur le velours. Le boyau offre une appelés « flocs », sont passés dans un champ magnétique afin
résilience complémentaire, participant au confort. Le tissage de les orienter. Ils sont ensuite projetés sur un support enduit
« Wilton » permet en outre de jouer sur la structure du velours en d’un adhésif à base de PVC, lui-même équipé d’une
combinant zones coupées et zones bouclées. Il présente en sous-couche en mousse de PVC expansé.
revanche un choix de coloris limité (5 à 6 grils) quoique suffisant
pour réaliser une moquette aux dessins d’un niveau de complexité
avancé. Les dessins et couleurs sont appliqués après la fabrication
proprement dite, sur un produit écru.
Le tissage « Axminster », beaucoup utilisé en hôtellerie, présente
l’avantage d’offrir un nombre de coloris plus élevé et une Ces revêtements, d’une grande résistance, sont totalement
consommation moindre de fil de velours si on la compare à celle imputrescibles et imperméables. Ils sont proposés en dalles comme
d’un tissé « Wilton » Jacquard. Certains Axminster (Spool en lés.
Axminster ) permettent même de réaliser des dessins dont la palette
de coloris est pratiquement illimitée. Le tissage « Axminster » offre
un serrage en revanche moins important que la technique du
1.1.6 Autres modes de construction
« Wilton » et sa tenue dans le temps, quoique très acceptable, n’est
pas aussi parfaite que celle du tissé « Wilton ». À noter enfin que 1.1.6.1 Moquettes Rachel
cette technique de tissage n’est pas idéale pour la réalisation de Contrairement aux fabrications tissées, les moquettes tricotées,
moquettes à velours uni. dites Rachel, bouclées ou à velours « coupé » comportent uni-
En matière de tissage, les fils de velours utilisés sont géné- quement des fils de chaîne. Elles sont constituées essentiellement :
ralement filés, le plus souvent en écru, selon le système cardé ou – d’une partie « couche d’usure » en laine ou en fibres
semi-peigné. Mais ils peuvent également être constitués de synthétiques ;

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REVÊTEMENTS DE SOL SOUPLES ______________________________________________________________________________________________________

– d’une partie « dossier », composée de deux éléments : Chaque fibre ayant ses qualités et ses défauts, c’est leur juste
– la maille, appelée également chaînette, qui donne au revê- sélection – ou les proportions dans la composition, lorsqu’il s’agit
tement une certaine stabilité longitudinale, de mélanges de fibres – qui va donner au revêtement ses
caractéristiques : résilience, tenue à l’abrasion, luminosité des
– la trame (à cause de son positionnement avec effet zigzag
coloris, prix, etc.
sur l’envers) qui donne également une certaine stabilité
transversale ; elle est habituellement en jute ou en polyester. Aujourd’hui, la fibre polyamide est la principale utilisée dans la
fabrication des revêtements de sol textiles. On l’utilise dans la
La moquette ainsi fabriquée fait ensuite l’objet d’une enduction


production de filés de fibres (assemblage de fibres discontinues
puis d’une finition dans différentes versions de dossiers
constituant un fil) et sous forme de filaments continus (assem-
(sous-couche mousse de latex, ou double dossier textile) dans les
blage de filaments continus constituant un faisceau BCF).
mêmes conditions qu’un revêtement tufté.
Si l’on réalise un article uni, la consommation de fil, nécessaire
au velours est relativement importante, compte tenu d’un embu- BCF Bulked Continuous Filaments : filaments continus frisés
vage conséquent sur l’envers. En revanche, pour les qualités à ou texturés afin de donner du gonflant au fil.
dessin, la consommation est inférieure à celle d’un article équiva-
lent tufté ou tissé.
Le polypropylène fait aussi partie des fibres couramment uti-
L’embuvage est la consommation de fil qui se trouve dans lisées. Il s’agit d’une fibre synthétique en filés de fibres ou en
le dossier et ne participe pas au « velours utile » du revêtement. filaments continus, fréquemment utilisée pour la fabrication de
moquettes, mais aussi de carpettes. Entre autres avantages, elle est
d’un coût réduit. Elle présente en revanche une tendance plus
marquée à l’écrasement que la fibre polyamide. En général, les
1.1.6.2 Hand-tuft ou tufté main fabricants compensent cette faiblesse en augmentant la quantité de
fibre dévolue à la couche d’usure ou en l’utilisant en mélange.
La technique du hand-tuft n’est pas à proprement parler une
technique qui caractérise un revêtement destiné au bâtiment. Les D’autres fibres sont également utilisées, mais dans une moindre
moquettes réalisées grâce à ce procédé – qui sont souvent, en fait mesure :
de moquettes, des tapis dimensionnés – ont des applications plus – le coton, fibre naturelle végétale, est utilisé pour la fabrication
décoratives qu’autre chose. Nous l’évoquons toutefois pour des tapis de bains et de certaines qualités sur des marchés bien
mémoire. particuliers (par exemple, les moquettes à velours shag, aux
Pays-Bas et en Grande-Bretagne) ;
– la fibranne est une fibre artificielle discontinue dont l’aspect est
Techniquement, le procédé est assez simple : alors que pour
comparable au coton ; elle est utilisée dans la fabrication des tapis
une moquette tuftée traditionnelle, une barre équipée
de bain ;
d’aiguilles implante une rangée de touffes sur un support, le
hand-tuft, grâce à un « pistolet » à tufter manœuvré à la main, – l’acrylique, fibre synthétique en filés de fibres, peut être
implante chaque touffe individuellement. associée au polyamide pour la fabrication de moquettes à usage
domestique ; elle offre un aspect proche de la laine ;
– le polyester, fibre synthétique en filés de fibres, est utilisé pur
Ce procédé présente plusieurs avantages parmi lesquels nous ou en mélange dans la fabrication de qualités à usage domestique
retiendrons la possibilité de réaliser des dessins sans aucune ou dans la fabrication de tapis de bain.
contrainte, de même que la possibilité de travailler sans limite de Dans tous les cas, ces matières premières ont comme objectif
dimension : n’importe quel local peut ainsi être équipé sans final de se rapprocher le plus possible de l’aspect naturel de la
raccord visible dans la moquette. laine.

1.1.6.3 Pass-machine La laine, en effet, est la première fibre qui ait été utilisée dans la
fabrication de revêtements de sols textiles. Même si elle reste
pratiquée dans le bâtiment – sur le marché hôtelier en particulier –
ses caractéristiques de prix et son comportement à l’usure ont
La technique a les mêmes limites que le hand-tuft. Elle est
limité son développement. Elle constitue toutefois une référence,
toutefois – en principe – moins onéreuse, puisque le tuftage est
au moins au plan esthétique.
plus rapidement réalisé : on travaille ici sur un métier en petite
largeur – tout de même plus rapide qu’un pistolet à tufter – par Pour approcher le mieux possible cette référence et développer
passes successives sur un support dont la dimension est des caractéristiques complémentaires que la laine ne pourrait
adaptée au chantier à réaliser. offrir, les producteurs de fibres proposent un vaste éventail de pro-
duits qui présentent des grosseurs, longueurs, brillances, frisures
et affinités tinctoriales différentes, permettant d’obtenir des per-
Cette technique permet en outre de réaliser des incrustations de formances bien spécifiques (aspect, résistance, confort, douceur,
dessins et – comme pour le hand-tuft – de ciseler le velours du antisalissure, antistaticité, etc.).
revêtement dans sa masse pour lui donner de l’effet.
Les procédés de coloration sont nombreux.
Ces applications restent toutefois très marginales dans le milieu
du bâtiment. À l’origine, seule la teinture sur fil – en écheveaux – était utilisée
pour reproduire les coloris. Cette technique est encore largement
employée compte tenu de la très grande flexibilité qu’elle autorise
1.1.7 Fibres utilisées et procédés de coloration (il est possible de teindre de 5 kg à plusieurs tonnes par opéra-
tion). Elle est idéale pour teindre les fils de laine utilisés en tissage
Parler de revêtements de sol textiles sans faire référence aux traditionnel uni ou jacquard. Elle permet en outre de fixer la tor-
fibres qui les constituent ne serait pas sérieux. Tout ou presque est sion du fil et de lui conférer une meilleure définition d’aspect.
textile dans ces revêtements et la nature des matières utilisées, en D’autres procédés se sont toutefois développés au cours des der-
particulier pour la couche d’usure, influe directement sur la des- nières décennies et notamment la teinture en bourre, la teinture en
tination que l’on souhaite donner au revêtement. masse, la teinture en pièce, l’impression sur fil ou sur revêtement.

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Parquets et revêtements
de sols en bois

par Jean-Paul LÉGO
Secrétaire général de l’Union nationale française de charpente, menuiserie, parquets

1. Critères de choix d’un parquet ............................................................ C 3 682 - 2


1.1 Critères généraux ........................................................................................ — 2
1.2 Comportement au feu ................................................................................. — 2
1.3 Résistance thermique.................................................................................. — 4
1.4 Classement UPEC ........................................................................................ — 5
1.5 Essences utilisables..................................................................................... — 5
1.6 Décors normalisés ....................................................................................... — 5
2. Grandes familles ...................................................................................... — 8
2.1 Parquets en bois massif .............................................................................. — 8
2.2 Parquets mosaïques .................................................................................... — 9
2.3 Parquets à coller autres que mosaïques.................................................... — 9
2.4 Parquets contrecollés .................................................................................. — 9
2.5 Parquets collés en bois massif, à chants profilés ou plats....................... — 10
2.6 Autres parquets massifs ou contrecollés à chants profilés ..................... — 10
2.7 Autres familles de parquets à coller .......................................................... — 11
2.8 Traitement .................................................................................................... — 11
3. Mise en œuvre avant la pose ................................................................ — 12
3.1 État du support ............................................................................................ — 12
3.2 État du chantier............................................................................................ — 13
3.3 Humidité des locaux et du parquet ............................................................ — 13
4. Pose des parquets.................................................................................... — 14
4.1 Pose clouée .................................................................................................. — 14
4.2 Pose collée ................................................................................................... — 17
4.3 Pose en flottant ............................................................................................ — 18
4.4 Cas particuliers de supports ....................................................................... — 21
4.5 Autres éléments de mise en œuvre ........................................................... — 23
5. Mise en œuvre après la pose ................................................................ — 25
5.1 Humidité et température des locaux.......................................................... — 25
5.2 Replanissage des parquets bruts ............................................................... — 25
5.3 Finitions des parquets bruts ....................................................................... — 25
5.4 Tolérances sur ouvrage terminé................................................................. — 26
5.5 Entretien des parquets ................................................................................ — 27
Pour en savoir plus........................................................................................... Doc. C 3 682

L e marché des revêtements de sol en bois s’est développé ces dernières


années en Europe, grâce à la confiance qu’inspirent leur aspect et leurs
propriétés d’hygiène, d’isolation phonique et thermique.
Les critères qui guident le choix d’un parquet sont aussi bien esthétiques que
liés à ses conditions d’utilisation. En effet, la très grande variété des familles
de parquets et des bois leur permet d’être adaptés à de nombreuses situations
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© Techniques de l’Ingénieur, traité Construction C 3 682 − 1

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PARQUETS ET REVÊTEMENTS DE SOLS EN BOIS ______________________________________________________________________________________________

(habitation, salle de spectacle, gymnase...). L’utilisation ultérieure de la pièce où


se trouve le parquet détermine non seulement le bois, le décor et la finition,
mais également la pose (collée, clouée...), la sous-couche, l’entretien, la réno-
vation.
La réglementation fixe les performances des parquets en matière d’isolation
acoustique et de comportement au feu. De nombreuses normes établissent


les règles de l’art en matière de mise en œuvre des différents types de par-
quets.
Ainsi, le choix d’un parquet reste une décision technique et son installation
nécessite les compétences d’un professionnel.

1. Critères de choix d’un parquet — sur revêtement plastique en dalles, tapis aiguilleté, revête-
ment plastique peu résilient : la pose de parquets contrecollés en
flottant est parfaitement adaptée ;
— sur moquette épaisse, la pose directe d’un parquet flottant ou
Le terme parquet est réservé à tout revêtement de sol en bois collé est déconseillée. La moquette doit être déposée et le support
ou à base de bois dont le parement est en bois ainsi que sa cou- préparé.
che d’usure d’une épaisseur minimale pour permettre la rénova- Pour la pose d’un parquet, le support doit être parfaitement plan,
tion. Par convention, cette couche d’usure est, en tout point, de : stable et sain.
— 2 mm de bois minimum pour tout élément sorti d’usine,
fini ou poncé usine ; ■ Environnement
— 2,5 mm de bois minimum pour tout élément sorti d’usine Le choix du parquet est également conditionné par l’atmosphère
brut à poncer. (humidité, chauffage ou non...) du local dans lequel le parquet sera
posé (au moment de la pose et après). Ces conditions indiquent
aussi le degré d’hygrométrie du parquet à la livraison. Le chauf-
fage par le sol est possible dans certains cas mais conduit à des
1.1 Critères généraux règles de mise en œuvre bien spécifiques.
■ Type d’entretien
Le choix d’un parquet dépend d’un certain nombre de critères : Dans les locaux publics, il est important de prescrire selon le
■ Usage choix du maître d’ouvrage le type d’entretien approprié en le met-
tant en garde contre les risques d’un entretien inadapté. L’obliga-
Le choix du type de parquet dépend du type de local (habitation, tion de conseil au client inclut les procédés d’entretien.
magasin, bureau, salles spécialisées...) et donc de l’usage corres-
pondant. ■ Budget et délai de réalisation
● En habitation, de nombreux choix sont possibles, on tiendra Les contraintes budgétaires et les délais imposés doivent égale-
néanmoins compte du cas particulier des pièces donnant accès à ment être pris en compte dans le choix du parquet (temps néces-
l’extérieur (risque d’usure). saire au séchage de la chape, délai d’approvisionnement par
exemple).
● Dans une salle sportive, un parquet massif de 23 mm d’épais-
seur à pose clouée sur simple, double ou triple lambourdage est ■ Compétence
conseillé.
La qualité de la mise en œuvre d’un parquet est au moins aussi
● Dans un passage à fort trafic (par exemple : musée, magasin, importante que la qualité du produit de départ. On ne s’improvise
hall...), des parquets tels que les lamelles sur chants, les parquets et pas parqueteur. Il existe des qualifications, des écoles de formation
pavés en bois de bout ou les parquets densifiés sont recommandés de poseurs.
pour leur résistance à l’abrasion et au poinçonnement.
■ Esthétique
Le classement UPEC (§ 1.4) constitue une référence essentielle.
C’est le dernier critère de choix d’un parquet mais non des moin-
dres. L’esthétique varie en fonction du dessin (largeur et longueur
■ Support des lames ou panneaux, disposition...), de la finition souhaitée
Le choix d’un parquet dépend largement de la nature du support (rendu d’aspect) et également du choix d’une ou de plusieurs
(dalle béton, panneaux, chape sèche...) et de la hauteur de réser- essences.
vation. À l’étage, il faut généralement envisager une isolation pho- Le tableau 1 donne un exemple de l’application de ces critères.
nique, elle est obligatoire dans les locaux collectifs et les
copropriétés.
En réhabilitation, la pose du parquet neuf sur d’anciens revête-
ments obéit à des règles : 1.2 Comportement au feu
— sur carrelage, pierre, marbre : tous les parquets contrecollés
en panneaux ou lames peuvent être posés en flottant. On peut éga- Deux critères sont à prendre en compte :
lement mettre en œuvre des parquets à coller, à condition de res- — la résistance au feu (§ 1.2.1) ;
pecter certaines règles de préparation du support ; — la réaction au feu (§ 1.2.2).

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Tableau 1 – Choix des parquets selon le site (d’après [1])

Locaux d’enseignement
Couloirs à trafic intense

Entrées à trafic intense


Logements individuels

Galeries marchandes
Logements collectifs

Chambres d’hôtel

Ponts de bateaux
Salles de sports
Salles des fêtes
Lieux de culte

Bibliothèques

Parquet bois

Auditoriums
Restaurants
Circulations

Magasins

Passages

Casernes
Bureaux

Musées

Ateliers
Chêne
Châtaignier
Massif 23 mm
Résineux
Bois tropicaux
Massif 12 à 16 mm Chêne
Chêne
Mosaïque 8 mm Châtaignier
Bois tropicaux

À coller autres que Chêne


mosaïque 10 mm Bois tropicaux
Chêne
Panneaux ou lames
contrecollés Châtaignier
de 14 à 27 mm
Bois tropicaux

Panneaux en bois de Chêne


bout Bois tropicaux
Chêne
Lames sur chant Châtaignier
Bois tropicaux
Pavés en bois de bout Résineux/feuillus
Chêne
Panneaux démontables Hêtre
Bois tropicaux
Pour les locaux à trafic intense, il existe aussi des parquets densifiés.
utilisation courante utilisation moins fréquente avec précaution de finition

1.2.1 Résistance au feu Lors de la mise en œuvre, il faut réaliser des cloisonnements
pour éviter la propagation du feu car les parquets n’assurent pas à
Pour les parquets et revêtements de sols en bois, il s’agit essen- eux seuls une fonction séparative entre locaux.
tiellement de stabilité au feu. Elle concerne les ouvrages parquet/ Par circulaire du 20 mars 1981, le ministère de l’Intérieur (Direc-
plancher porteur et dépend surtout de leur épaisseur. Pour une exi- tion de la sécurité civile) a émis un avis favorable aux classements
gence d’une demi-heure, une protection thermique placée à la face conventionnels suivants, qui tiennent compte de l’épaisseur et du
inférieure du parquet/plancher est presque toujours nécessaire mode de pose.
(adjonction d’une plaque de plâtre...).
■ M3 (moyennement inflammable) :
— parquets massifs non résineux d’épaisseur supérieure ou
égale à 14 mm ;
1.2.2 Réaction au feu — parquets massifs résineux ou panneaux contrecollés d’épais-
seur supérieure ou égale à 18 mm ;
Elle concerne le revêtement de sol (parquet). — parquets massifs, collés, d’épaisseur supérieure ou égale à
6 mm avant ponçage.
Au niveau du revêtement, le risque d’extension d’incendie est
faible, en raison de sa position horizontale dans une zone de ■ M4 (facilement inflammable) :
plus basse température. Seule l’influence du rayonnement est — parquets massifs non résineux d’épaisseur inférieure à
importante pour l’inflammation et la propagation du feu. 14 mm ;

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— parquets massifs résineux ou panneaux contrecollés d’épais- 1.3.1.1 Sols chauffants à tube métallique
seur inférieure à 18 mm ;
Les premiers sols chauffants à tube métallique étaient directe-
— parquets massifs, collés, d’épaisseur inférieure à 6 mm avant
ment inspirés des chauffages à eau chaude traditionnels. Le radia-
ponçage.
teur mural en fonte ou en acier y est remplacé par un tube
métallique enrobé dans la dalle en béton où il serpente. Les écarts
de température, à l’origine très importants entre les emplacements
1.2.3 Pouvoir calorifique supérieur situés au droit des tuyaux et ceux situés à leurs entraxes,


occasionnaient des gênes pour l’utilisateur.
Le pouvoir calorifique supérieur d’une substance est la quan- Cette situation a conduit les professionnels à élaborer en 1968 le
tité maximale de chaleur que peut dégager l’unité de masse de DTU 65.6 « Prescriptions pour l’exécution des panneaux chauffants
cette substance dans une combustion complète. a tube métallique enrobé dans le béton » qui limite la température
de l’eau circulant dans les tubes à 60 oC. Ce procédé toujours
en vigueur a cependant aujourd’hui largement laissé la place à
En sécurité incendie, la connaissance du pouvoir calorifique est deux autres types de chauffage par le sol appelés « à basse tem-
nécessaire pour : pérature » : le chauffage électrique et le chauffage à eau chaude
— permettre le classement des matériaux de la catégorie M0 circulant dans des tubes en matériau de synthèse.
(matériaux incombustibles). Dans ce cas, le pouvoir calorifique
supérieur doit être inférieur à 600 J/kg ; 1.3.1.2 Sols chauffants électriques
— déterminer le potentiel calorifique d’un local, notamment
dans le cas des IGH. Les sols chauffants électriques font, depuis 1986, l’objet du DTU
65.7 « Exécution des planchers chauffants par câbles électriques
Pour le bois, 1 kg de bois de feuillu dur à 10 % d’humidité enrobés dans le béton ».
représente un pouvoir calorifique de 17 · 106 J, soit 4 · 106 cal. Cela
entraîne pour les différents parquets : La puissance linéique des câbles est limitée et il est prescrit que
les planchers doivent être conçus de façon « que dans les
— parquet collé : ne rentre pas dans le calcul du potentiel conditions de base, la température au contact des sols finis ne
(assimilé à la dalle qui le reçoit) ; puisse dépasser 28 oC en aucun point ».
— parquet flottant et cloué :
• 15 mm flottant : 12 kg/m2 = 204 · 106 J/m2, 1.3.1.3 Sols chauffants à tube en matériau de synthèse
• 23 mm cloué : 17 kg/m2 = 289 ·106 J/m2.
Depuis 1990, les sols chauffants à tube en matériau de synthèse
Nota : il faut ajouter le potentiel calorifique du support. font l’objet du DTU 65.8 « Exécution des planchers chauffants à
Exemple : lambourdes en chêne espacées de 400 mm eau chaude utilisant des tubes en matériau de synthèse noyés
Section 80 mm × 27 mm : 4 kg/m2 = 68 · 106 J/m2, dans le béton ». Ce DTU (document technique unifié), précise que
la température maximale de l’eau ne doit pas dépasser 50 oC. De
Section 80 mm × 34 mm : 5 kg/m2 = 85 · 106 J/m2. plus, la résistance thermique du revêtement de sol, y compris
l’isolation phonique éventuelle située au-dessus du système de
chauffage, ne doit pas dépasser 0,15 m2 · K/W.
1.2.4 Ignifugation des bois
Il est également rappelé, comme pour le chauffage électrique,
L’ignifugation des bois n’étant efficace que vis-à-vis de la réac- que la température de surface des sols finis, c’est-à-dire à la
tion au feu et non pour la résistance au feu, un traitement de sur- surface du parquet, ne doit dépasser 28 oC en aucun point dans les
face apparaît seul possible et l’application doit se faire en fonction conditions de base. Cette prescription reprend l’article 35.2 de
de chaque essence de bois. l’arrêté du 23 juin 1978.
Nota : il est impossible d’ignifuger dans la masse les bois s’ils ne sont pas classés Enfin, les dispositions particulières concernant les revêtements
facilement imprégnables. Il faut noter que, contrairement aux exigences des traitements de de sol associés à ces planchers ne prévoient explicitement que la
prévention, la totalité du bois doit être classée facilement imprégnable et non le seul aubier
des bois considérés comme ayant un cœur durable (pins).
pose de revêtements de sols scellés ou collés.

Pour les IGH et les immeubles collectifs, il est demandé un


procès-verbal d’essai de résistance au feu réalisé par le fabricant 1.3.2 Calcul de la résistance thermique
de parquet dans un laboratoire agréé et portant sur l’ensemble
parquet (vitrifié s’il y a lieu), colle et sous-couche. La résistance thermique dépend de la conductivité thermique (λ )
de l’essence utilisée et de l’épaisseur (e ) du parquet ou de chaque
couche du parquet dans le cas d’un parquet contrecollé. Elle
1.3 Résistance thermique s’exprime par la formule suivante :

R = Σe@λ
Nota : partie rédigée d’après [2].
avec R (m2 · K/W) résistance thermique du parquet,
e (m) épaisseur de chaque couche de parquet,
1.3.1 Cas des sols chauffants
λ (W/m · K) coefficient de conductivité thermique
Le bois est d’une façon générale peu conducteur de la chaleur de l’essence utilisée.
mais la question se pose essentiellement dans le cas de mise en
Le coefficient λ a les valeurs suivantes :
œuvre sur sol chauffant (§ 4.4.1) où l’on doit prendre en compte la
résistance thermique du parquet. — λ = 0,29 pour les feuillus de densité supérieure à 0,8 ;
— λ = 0,23 pour les feuillus de densité comprise entre 0,6 et 0,8 ;
Il existe aujourd’hui trois procédés de sol chauffant :
— λ = 0,15 pour les feuillus et les résineux de densité comprise
— les sols chauffants à tube métallique (§ 1.3.1.1) ; entre 0,45 et 0,6 ;
— les sols chauffants électriques (§ 1.3.1.2) ; — λ = 0,12 pour les feuillus et les résineux de densité comprise
— les sols chauffants à tube en matériau de synthèse (§ 1.3.1.3). 0,3 et 0,45.

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Exemples ■ C : tenue aux agents chimiques


Pour un parquet mosaïque en chêne de 8 mm d’épaisseur : — C0 : utilisation exceptionnelle de produits ménagers ;
— C1 : utilisation occasionnelle de produits ménagers ;
R = 0,008/0,23 = 0,035 m2 · K / W — C2 : utilisation fréquente de produits ménagers ;
Pour un parquet contrecollé avec un parement de chêne de 3 mm et — C3 : utilisation normale de produits particuliers.
une sous-couche en résineux léger de 8 mm : Tous les parquets sont classés C0 .
m2


R = 0,003/0,23 + 0,008/0,12 = 0,013 + 0,067 = 0,08 · K / W.
Dans les deux cas, la résistance thermique du parquet est inférieure L’objectif de ce classement est d’obtenir que, moyennant une
à la valeur maximale de 0,15 m2 · K / W exigée par les DTU. utilisation appropriée et un entretien normal, les revêtements se
conservent de manière satisfaisante pendant une durée raison-
nable (au moins 10 ans).
1.4 Classement UPEC
Le classement UPEC du CSTB (Centre scientifique et technique
du bâtiment) codifie en France les performances minimales des
1.5 Essences utilisables
sols à poser dans différents locaux non industriels et détermine les L’annexe A (informative) de la norme P 63-202 (DTU 51.2)
caractéristiques des produits correspondant à chaque type de intitulée « Duretés Monnin et Brinell de quelques essences »
revêtement de sol. stipule : « La caractéristique de dureté du bois est un paramètre
■ U : usage, résistance à l’usure : permettant de qualifier le parquet dans le classement UPEC des
— U2 : locaux privatifs à trafic normal ; revêtements de sol (actuellement, la dureté concerne la lettre U du
— U2S : indice intermédiaire pour locaux privatifs à trafic impor- classement UPEC). La dureté des parquets est donnée en fonction
tant ou locaux collectifs à trafic faible ; de leur dureté Monnin. Toutefois, la normalisation européenne
— U3 : locaux collectifs à trafic normal ; s’oriente vers la dureté Brinell dont nous indiquons également les
— U3S : indice intermédiaire ; valeurs, à titre d’information dans le tableau (page suivante). Les
— U4 : locaux collectifs à fort trafic. données sont d’origines diverses et souvent difficiles à recouper. Il
y a en particulier très peu de mesures simultanées de duretés
L’indice U (usure) varie en fonction de l’épaisseur qui peut être Monnin et Brinell sur des échantillons d’effectif suffisamment
rénovée du parement. Cet indice dépend également de la finition significatif. La corrélation entre les deux duretés est donc difficile
(tableau 2). à établir, d’autant plus que la dispersion prévisible des résultats
pour une même essence est rarement bien connue. »
Nous reprenons dans le tableau 3, pour les essences les plus
Tableau 2 – Indice U en fonction de l’épaisseur courantes, les valeurs de dureté ainsi que les informations
de la couche d’usure et de la finition suivantes.
(d’après norme P 63-204 de 1997)
■ Aspect du bois parfait
Épaisseur de la couche Finition On attirera l’attention du client sur la plus ou moins grande
d’usure instabilité des teintes de certaines essences (bois tropicaux, hêtre
(mm) Cire, huile, vernis Finition qualifiée (1) par exemple) en fonction de la lumière et des risques de
différences d’aspect pouvant en résulter entre les échantillons
2,0 < e < 4,5 U2 U2S présentés et l’ouvrage terminé.
4,5 < e < 7 U2S U3 ■ Masse volumique à 12 % en masse d’humidité
e>7 U3 U3S — mi-lourds : 500 à 700 kg/m3 ;
— lourds : 700 à 900 kg/m3 ;
(1) En pratique, cela signifie égrenage sur chantier et application d’une
couche de vernis supplémentaire. — très lourds : > 900 kg/m3.
■ Nervosité
■ P : poinçonnement par le mobilier, statique ou mobile Cela caractérise les variations dimensionnelles du bois lorsque
— P2 : locaux à mobilier mobile en usage normal ; son taux d’humidité varie de 1 % en masse :
— P3 : locaux sans restriction de trafic et de mobilier ; — bois peu nerveux : < 0,35 % ;
— P4 : locaux soumis à toute sorte de charge fixe ou mobile. — bois moyennement nerveux : de 0,35 % à 0,55 % ;
L’indice P (poinçonnement) varie en fonction des duretés Monnin — bois nerveux : > 0,55 %.
et/ou Brinell des essences de bois utilisées pour la couche d’usure
du parquet (tableau 3) : ■ Durabilité
— P2 pour les duretés Monnin inférieures à 3,5 ; Il s’agit de la durabilité naturelle du bois parfait (l’aubier étant en
général peu durable).
— P3 pour les duretés Monnin supérieures à 3,5.
Exemples
P2 : chêne, hêtre... 1.6 Décors normalisés
P3 : merbau, makoré, frêne, érable canadien...
■ E : tenue à l’eau 1.6.1 Parquets en lames traditionnelles
— E1 : locaux secs à entretien occasionnel humide ;
Ils correspondent à la norme NF B 54-000 (figure 1).
— E2 : locaux humides ou entretien usuel par voie humide ;
— E3 : locaux humides en permanence et entretien à grande
eau. 1.6.1.1 Parquet « à l’anglaise »
Tous les parquets sont classés E1 . Les lames sont disposées parallèlement.

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Tableau 3 – Caractéristiques des essences utilisables en parquet (d’après [4])


Masse
Dureté Nervosité Durabilité
Essence Aspect du bois parfait volumique Dureté Brinell Divers
Monnin naturelle (2)
à 12 %
Afrormosia brun jaunâtre fonçant à la


(Assamela) lumière, veines sombres lourd 7,0 moyennement très bonne succédané du teck
(Afrique) possible nerveux

variable : brun beige


Angélique à brun sombre violacé lourd 5,7 peu nerveux moyenne
(Guyane)
ou rougeâtre
Bouleau (1) 2,7 à 4,5 2,2 à 2,7
Charme (1) 5,1 2,9 à 3,6
Châtaignier (1) 2,9 1,5 à 2,3
Chêne (1) 2,5 à 4,5 2,4 à 3,4
peut tacher
Doussié (Afrique) brun rougeâtre lourd 7,4 à 7,8 3,4 à 4,0 peu nerveux très bonne similarité
avec le merbau
Érable (Canada) 4,7 2,7 à 3,5
Frêne (1) 5,3 3,3 à 4,1
Hêtre (1) 1,5 à 4,5 2,8 à 4,2

Iroko (Afrique) brun jaune à brun foncé mi-lourd 4,1 2,0 à 3,7
moyennement
très bonne
(très variable) nerveux
moyennement
Kotibé (Afrique) brun rouge lourd 4,9 bonne
nerveux
Makoré (Douka) brun rosâtre moyennement
(Afrique) à brun rouge foncé mi-lourd 3,9 nerveux bonne

Merbau variable de gris brun


(Sud-Est réactions avec
à bronze fonçant lourd 8,8 4,1 à 4,9 peu nerveux très bonne
asiatique) métaux
à brun foncé
Moabi (Afrique) brun rose à brun rouge lourd 6,8 nerveux très bonne résiste aux termites
Movingui moyennement peut tacher
jaune à brun jaunâtre lourd 5,6 moyenne
(Afrique) nerveux les tissus
Noyer (1) 3,2 2,5 à 2,8
rougeâtre moyennement
Pin maritime (1) mi-lourd 2,0 à 2,7 2,0 à 4,0 assez bonne
à rouge brun clair nerveux

Pin sylvestre (1) rosâtre à brun rougeâtre mi-lourd 1,4 à 3,1 1,4 à 2,3 moyennement moyenne
nerveux
Sapin (1) 1,1 à 2,4 1,3 à 1,6
Teck (Sud-Est brun jaune à brun foncé mi-lourd très peu
asiatique) souvent veiné de sombre à lourd 4,2 2,3 à 3,2 nerveux très bonne bonne tenue à l’eau

Wengé (Afrique) brun foncé à noir, lourd 9,1 4,0 à 5,1 nerveux très bonne
fines veines brunes
(1) Essences indigènes.
(2) Les bois très durables ont une durée pratiquement illimitée, même sans entretien. Aucune altération sensible du duramen ne se produit après plusieurs
dizaines d’années d’exposition permanente aux intempéries.
Les bois moyennement durables sont durables, même sans entretien régulier. Il n’y a pas d’altération profonde du duramen pendant au moins une dizaine
d’années d’exposition permanente aux intempéries.
Les bois peu durables subissent, par exposition prolongée aux intempéries, des altérations profondes du duramen en quelques mois ou quelques années.

■ Anglaise à coupe perdue ■ Anglaise à coupe de pierre


Le parquet est constitué de lames de différentes longueurs, la Le parquet est constitué de lames de longueurs égales, les joints
jonction en bout étant aléatoire (figure 1a ). étant disposés de façon régulière alternativement (figure 1c ).

1.6.1.2 Parquet « à bâtons rompus »


■ Anglaise à joints sur lambourdes
Il s’agit d’un parquet constitué de lames de mêmes dimensions,
Le parquet est constitué de lames d’une ou plusieurs séries de posées perpendiculairement entre elles, suivant un angle de 45o
longueurs égales, les joints étant disposés sur les lambourdes par rapport aux directions des parois et/ou des lambourdes
(figure 1b ). (figure 1d ).

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a damier courant
a anglaise à coupe perdue

b vannerie c à bâtons rompus

Figure 2 – Décors de parquets mosaïques


b anglaise à joints sur lambourdes

c anglaise à coupe de pierre


a Versailles b Chantilly

Figure 3 – Divers décors de parquets

1.6.1.3 Parquet « en point de Hongrie »


C’est un parquet constitué de lames de mêmes dimensions,
coupées en bout suivant un angle de 45o ou 60o et formant des
travées parallèles entre elles (figure 1e ).
d à bâtons rompus

1.6.2 Parquets mosaïques

Dans la norme NF B 54-008, on trouve les dispositions :


— damier : plusieurs décors existent (figure 2a ) ;
— vannerie : disposition des lamelles dans un décor « vannerie »
avec cabochons (figure 2b ) ;
— disposition courante à bâtons rompus (figure 2c ).

1.6.3 Autres décors


e en point de Hongrie
De nombreux autres décors existent : Aremberg, Castel, Échelle,
Fougères, Versailles (figure 3a ), Chantilly (figure 3b )... Ils corres-
Figure 1 – Décors de parquets en lames traditionnelles pondent à la norme NF B 54-010.

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RV
Les aménagements intérieurs du bâtiment
(Réf. Internet 42229)

1– Les revêtements de sol R


2– Les revêtements muraux Réf. Internet page

Céramiques de bâtiment. Carreaux et produits sanitaires C940 29

Peintures et revêtements connexes. Règles d'exécution des travaux C3691 33

Peintures et revêtements connexes. Rôles et classiication C3690 39

3– Les installations électriques

4– La gestion des eaux

5– Les installations de gaz

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RW

RX
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cYTP

Céramiques de bâtiment
Carreaux et produits sanitaires
par Henri LE DOUSSAL
Ingénieur de l'École Nationale Supérieure de Céramiques Industrielles


Chef du Département Études à la Société Française de Céramique
et Marcel VOUILLEMET
Ingénieur de l'École Nationale Supérieure de Céramiques Industrielles
Chef du Service Céramique fine à la Société Française de Céramique

1. Matières premières.................................................................................. C 940 - 2


1.1 Argiles........................................................................................................... — 2
1.2 Kaolins .......................................................................................................... — 2
1.3 Matières non plastiques.............................................................................. — 2
1.4 Matières premières pour émaux et couleurs ............................................ — 3
2. Fabrication des carreaux céramiques ................................................ — 3
2.1 Produits pressés .......................................................................................... — 3
2.2 Produits extrudés......................................................................................... — 6
3. Fabrication des pièces sanitaires ........................................................ — 7
3.1 Types de matériaux ..................................................................................... — 7
3.2 Schéma général de fabrication................................................................... — 8
4. Caractéristiques des carreaux céramiques ..................................... — 11
4.1 Classification ................................................................................................ — 11
4.2 Normalisation .............................................................................................. — 11
4.3 Domaine d’emploi. Classement UPEC....................................................... — 12
4.4 Mise en œuvre ............................................................................................. — 15
5. Caractéristiques des produits sanitaires........................................... — 16
5.1 Définition. Classification ............................................................................. — 16
5.2 Caractéristiques d’aptitude à l’emploi ....................................................... — 17
Pour en savoir plus ........................................................................................... Doc. C 940

L a composition des carreaux et produits sanitaires fait appel à des matières


premières plastiques et non plastiques, essentiellement d’origine naturelle
comme les argiles, feldspaths, kaolins, silice...
Les différentes catégories de produits sont décrites ainsi que les étapes de
leur technologie de fabrication : préparation, mise en forme, séchage, cuisson,
tri et contrôle, avec leurs dernières évolutions.
Les carreaux céramiques sont classés et normalisés en fonction de leur poids
d’eau absorbée et de leur mode de fabrication. Leur domaine d’emploi est
spécifié par le classement UPEC qui permet de répondre aux exigences de leur
utilisation. Les différents types de pose et leur réglementation sont définis dans
des cahiers des charges spécifiques.
Les produits sanitaires sont également contrôlés suivant des normes françaises
et européennes, en relation avec leurs conditions d’emploi et d’installation.
p。イオエゥッョ@Z@ョッカ・ュ「イ・@QYYW

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CÉRAMIQUES DE BÂTIMENT _____________________________________________________________________________________________________________

1. Matières premières 1.1.3 Approvisionnement

L’activité extractive la plus importante se situe dans le bassin de


1.1 Argiles Provins (Provins, Montereau, Sézanne) et celui des Charentes
(Clérac, Montguyon). Viennent ensuite les exploitations du Centre
1.1.1 Fonctions (Diou, Beaulon, Tournon-Saint-Martin, etc.), de Normandie (Littry,
Lachapelle-aux-Pots, etc.), du Nord et du Pas-de-Calais.
L’argile, par la nature colloïdale de ses particules de silicates, C’est sur le gisement de Beaulon que se situe aujourd’hui la
développe, en présence d’eau, des propriétés spécifiques per- carrière la plus importante d’Europe.
mettant le façonnage par : On notera l’existence de nombreuses autres exploitations répar-
— coulage (comportement rhéologique des suspensions ties sur l’ensemble du territoire, qui fournissent des argiles tant
aqueuses, cohésion et plasticité des tessons formés) ; pour la terre cuite que pour les activités artisanales (notamment

R — calibrage, étirage, pressage en pâte molle (cohésion et


plasticité) ;
— pressage unidirectionnel (cohésion des masses granulées à
l’Ile-de-France, le Beauvaisis, le Sud-Est.
Quant aux extracteurs les plus importants, ils mettent à la dispo-
sition des différentes branches de l’industrie céramique des argiles
faible teneur en eau). dites reconstituées qui présentent des caractéristiques bien spéci-
Il est souvent nécessaire de procéder à l’ajout de particules non fiques. Ces matières premières résultent d’un dosage précis
colloïdales aux argiles (matériaux « dégraissants ») afin de maîtriser d’argiles extraites en différents points d’un ou de plusieurs
les propriétés du matériau lors du façonnage et du séchage. gisements. Leur préparation entraîne parfois des traitements
importants.
C’est la cuisson, par les transformations physico-chimiques
qu’elle entraîne, qui développe les propriétés finales du produit, à L’industrie de la céramique utilise aussi des argiles plastiques en
savoir sa solidité et son inaltérabilité. Si les argiles grésantes provenance du sud-ouest de la Grande-Bretagne (Devon) et des
conduisent à des produits non poreux, la présence de dégraissants argiles grésantes du Westerwald (en Allemagne).
altère cette action, obligeant à l’ajout de fondants.

1.1.2 Composition 1.2 Kaolins

Les argiles formées d’un mélange de silicates, dits minéraux des Ils proviennent généralement de l’altération des feldspaths de
argiles (kaolinite, illite, montmorillonite), contiennent, en outre, des roches granitiques. On trouve deux types de gisement.
constituants fins tels que : silice, minéraux micacés, calcaire,
composés ferrugineux, matières organiques. ■ Gisement in situ
■ Silice La roche est altérée sur place : Massif armoricain, Massif central.
Le quartz libre modifie les propriétés des minéraux argileux en ■ Gisements sédimentaires
jouant un rôle, soit de dégraissant (diminution de la plasticité et du Les éléments de l’altération se sont déposés au voisinage des
retrait de séchage, amélioration du comportement à la déflocula- massifs d’origine. Le plus souvent, le kaolin est associé aux autres
tion), soit de fondant lorsque le produit est porté à une température matériaux détritiques dans des gisements de sables kaoliniques
supérieure à 1 200 oC. que l’on trouve en bordure du Massif central et dans la Drôme.
■ Minéraux micacés Outre les importants gisements de Bretagne et du centre de la
Il se trouvent en quantité notable dans les argiles dites grésantes. France, l’industrie de la céramique s’approvisionne notamment en
Grande-Bretagne (Devon) et en Allemagne.
■ Calcaires
Au-dessus de 1 000 oC, la présence de calcaire favorise le grésage
de l’argile, mais son action est brutale. 1.3 Matières non plastiques
■ Composés ferrugineux
Ils constituent des fondants énergiques et ont une action colo- De façon plus usuelle, on les dénomme dégraissantes. Suivant la
rante importante (rouge foncé à jaune). morphologie et la taille de leurs particules, elles modifient les
propriétés des argiles. Elles diminuent la plasticité tout en rendant
■ Matières organiques
le matériau moins sensible au séchage.
Elles jouent un rôle important sur les propriétés rhéologiques
Selon la température de cuisson, une partie de ces matières
des argiles.
premières peut participer au développement de la phase vitreuse,
Plusieurs classifications sont utilisées par le céramiste suivant sinon le contrôler. Dans cette optique, on les désigne sous le terme
les critères qu’il prend en considération : de fondants.
— argiles grésantes, argiles réfractaires (comportement à la
cuisson) ;
— argiles maigres, argiles grasses (comportement rhéologique) ; 1.3.1 Feldspaths
— argiles blanches ou colorées après cuisson.
Les argiles kaolinitiques, dont le mode de formation est Ce sont des alumino-silicates alcalins ou alcalino-terreux
comparable à celui des kaolins sédimentaires, apparaissent dans les comprenant de nombreuses variétés. On y trouve, associés ou non,
séries sédimentaires lorsqu’un massif ancien altéré est soumis à l’orthose potassique, l’albite sodique et l’anorthite calcique.
une érosion intense. Par ailleurs, on rencontre un certain nombre Les exploitations sont localisées dans le Massif central (pré-
de gisements d’argiles kaolino-illitiques qui présentent un caractère dominance des feldspaths mixtes) et dans les Pyrénées (feldspaths
grésant face aux premières, généralement réfractaires. sodiques).

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_____________________________________________________________________________________________________________ CÉRAMIQUES DE BÂTIMENT

1.3.2 Silice 2. Fabrication des carreaux


La silice se trouve sous différents états : sable quartzeux, grès céramiques
quartzeux, quartzites, quartz filoniens, galets silicieux et silex.
Les gisements les plus connus sont les sables de Fontainebleau Les carreaux céramiques peuvent être classés, d’un point de vue
qui affleurent entre Étampes et Nemours. technologique, en quatre catégories :
— carreaux vitrifiés non émaillés :
1.3.3 Dolomie, craie, talc • carreaux porcelainés,
• carreaux polis,
• carreaux en grès cérame fin vitrifié,
■ Dolomie
• carreaux en grès rustique ;
La dolomie, carbonate double de calcium et de magnésium, est
assez largement répandue en France. Elle est exploitée dans la
Mayenne ainsi que dans le Languedoc et la région Midi-Pyrénées.
— carreaux vitrifiés émaillés :
le tesson est souvent moins vitrifié que dans le cas précédent et

présente donc une légère porosité.
■ Craie, calcaire pur • carreaux en grès cérame fin vitrifié,
• carreaux en grès rustique ;
Le minéral de ces roches est le carbonate de calcium ou calcite.
— carreaux poreux émaillés :
Les roches affleurent sur des surfaces considérables et les princi-
pales exploitations se trouvent sur les gisements du Bassin parisien • carreaux de faience et de terre cuite ;
et d’Aquitaine. — carreaux poreux non émaillés :
• carreaux de terre cuite.
■ Talc
On peut établir pour chaque type de façonnage, pressage et
Le gisement le plus important de cet hydrosilicate de magnésium étirage, une ligne technologique générale (figure 1,). Le texte
se trouve à Luzenac dans les Pyrénées. Son emploi permet ci-après décrit les particularités de fabrication de chaque catégorie
d’abaisser la température de cuisson ou de régler le comportement de produits.
dilatométrique.
Intentionnellement sont décrits des procédés en voie d’extinction,
mais qui sont encore pratiqués de façon significative, tandis que
l’on soulignera ceux actuellement les plus usités dans les unités
1.3.4 Chamottes
modernes. Dès à présent nous pouvons dire que ces derniers se
distinguent par une conception en ligne où la cuisson en four à
Elles sont issues d’un traitement thermique à haute température rouleaux est pratiquée de façon à simplifier les opérations de
de certains types d’argiles. transfert.

1.3.5 Verres 2.1 Produits pressés


Des poudres de verres en provenance de l’industrie verrière 2.1.1 Produits à tesson vitrifié
peuvent être utilisées pour abaisser la température de cuisson.
Le tesson constitue le corps du produit.

1.4 Matières premières 2.1.1.1 Composition


pour émaux et couleurs Les masses sont composées d’argiles grésantes associées ou
non à des dégraissants (silices, casse de carreaux cuits, etc,) et des
fondants (feldspaths, pegmatites, etc.).
■ Émaux On distingue les masses colorées naturelles, les masses blanches
Ce sont des verres dont les propriétés permettent un accord et les masses colorées dérivées de ces dernières par ajouts
parfait avec le tesson sur lequel ils sont appliqués. Ils sont élaborés d’oxydes métalliques.
à partir de certaines des matières précédemment citées, à savoir
silices, feldspaths, craies, kaolins choisis parmi les qualités les plus 2.1.1.2 Préparation des masses
pures.
Il existe trois procédés pour préparer les masses sous forme de
Pour des basses températures de cuisson, des fondants plus poudre à teneur en eau (5 % à 7 %) et répartition granulométrique
énergétiques sont utilisés (borax, carbonate de soude, composés bien définies.
du plomb) qui, étant soit solubles dans l’eau, soit nocifs à l’état
libre, nécessitent la réalisation, au préalable, d’un verre (fritte) les ■ Procédé par voie humide
contenant sous une forme stable. Procédé le plus courant et le plus efficace, il comporte deux
étapes :
■ Colorants
— préparation des mélanges : le plus souvent, la totalité des
Les pigments colorés fabriqués par des firmes spécialisées sont matières premières sont mélangées et broyées en présence d’eau
des composés métalliques plus ou moins complexes. Citons les sels dans des broyeurs alsing (broyeurs en milieu liquide, durée de
de cobalt (bleu), les composés du chrome (vert), du fer (jaune-ocre l’ordre de 12 h, le broyage humide en continu tendant à se déve-
ou brun-rouge), les composés zircone-yttrium (jaune), zircone- lopper). L’ajout de défloculants dans la barbotine (défloculants
vanadium (bleu). organiques ou du type polyphosphate) permet d’atteindre des

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CÉRAMIQUES DE BÂTIMENT _____________________________________________________________________________________________________________

Figure 1 – Fabrication des carreaux

masses volumiques relativement élevées (> 1 650 g/L) favorables à — mélange semi-humide : une partie des constituants est mise
un bon rendement lors de l’atomisation ; sous forme de barbotine dans laquelle, en introduisant le
— atomisation : la barbotine est ensuite pulvérisée dans une complément, on forme par malaxage une masse plastique.
tour d’atomisation où les fines gouttelettes sont séchées par un
courant d’air chaud. Les différents types d’atomiseur conduisent à ■ Procédé par voie sèche
l’obtention d’une masse sous forme de fines granules de formes Les matières argileuses sont prébroyées et séchées puis mélan-
sphériques et creuses, à teneur en eau contrôlée. Ce procédé gées aux pulvérulents à la granulométrie adéquate. La granulation
présente, par rapport aux autres, deux avantages : s’effectue alors dans différents types de dispositifs, à une teneur en
• grande homogénéité du mélange et épuration poussée, eau de l’ordre de 12 %. Un séchage ultérieur jusqu’à 6 % suivi d’une
• excellente aptitude au pressage de la masse. sélection permet d’obtenir les masses granulées de pressage. On
Un comportement optimal des masses est obtenu pour des notera que ce procédé conduit à des masses de pressage dont les
grains d’un diamètre inférieur à 400 μm avec une présence de fines caractéristiques ne permettent pas une cadence élevée des presses
ne dépassant pas 5 à 6 %. (ce procédé est plutôt réservé aux produits bas de gamme émaillés).

■ Procédé par voie semi-humide 2.1.1.3 Pressage


La composition est préparée à l’état de masse plastique, puis
étirée sous forme de nouilles qui, après séchage, sont granulées et Il consiste à comprimer la poudre, à répartition granulométrique
humidifiées dans un broyeur à meules à sole perforée. On obtient et teneur en eau bien définies, dans des moules métalliques à
ainsi des granulés denses de formes plus ou moins arrondies. plusieurs alvéoles (avec tampons en caoutchouc) à une pression de
Plusieurs procédés sont utilisés pour la préparation de la masse à l’ordre de 30 à 40 MPa (après dégazage à 5 MPa). Le fonctionnement
l’état plastique : des presses, de type hydraulique, est entièrement automatisé.
— mélange à sec : après séchage et/ou broyage, mélange à sec Les principales séquences d’un cycle (15 à 20 par minute) sont
suivi d’une humidification et d’un malaxage ; les suivantes :

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Peinture et revêtements connexes


Règles d’exécution des travaux

par Rolland CRESSON R


Ingénieur
Directeur de l’IREF (Institut de recherche et d’étude de la finition), Créteil, France

1. Peintures et vernis de sols ................................................................. C 3 691v3 - 2


2. Peintures et revêtements organiques en ravalement
de façade................................................................................................. — 7
3. Systèmes d’étanchéité liquide (SEL) ............................................... — 15
4. Procédés d’entretien et de rénovation d’isolation thermique
par l’extérieur ........................................................................................ — 19
5. Humidité dans le bâtiment ................................................................. — 22
6. Conclusion .............................................................................................. — 24
7. Glossaire – Définitions ........................................................................ — 25
Pour en savoir plus ........................................................................................ Doc. C 3 691v3

es peintures et revêtements connexes sont formulés de façon extrêmement


L variable selon leur destination. Leur mise en œuvre sera ainsi spécifique,
selon les cas rencontrés.
Néanmoins, les travaux d’application des différents procédés font tous l’objet
de procédures normalisées AFNOR :
– DTU 59.1 : Peintures et revêtements décoratifs (murs, plafonds, intérieur,
extérieur, tous matériaux) ;
– DTU 59.3 : Peintures de sol ;
– DTU 42.1 : Imperméabilité de façade ;
– règles professionnelles SEL : systèmes d’étanchéité liquide (sols de balcons,
loggias, coursives, gradins...) ;
– règles professionnelles relatives à l’entretien et à la rénovation des systèmes
d’isolation thermique par l’extérieur (ETICS : isolation thermique extérieure :
abréviation de l’anglais : External Thermal Insulation Composite System).
L’article, ici proposé, présente les systèmes de peintures adaptés au type de
support rencontré, les pathologies de ces supports et la fonction attendue des
complexes.
Il rappelle les spécifications minimales que doivent montrer les supports et
les conditions d’exécution des travaux. Il définit la nature des travaux à réaliser
(travaux préparatoires, d’apprêt, de finition) et précise la constitution des sys-
tèmes prévus.
Quelques cas des désordres les plus fréquents observés sur les revêtements
sont abordés en analysant leur origine.
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PEINTURE ET REVÊTEMENTS CONNEXES ________________________________________________________________________________________________

1. Peintures et vernis de sols 1.2 Types de sols

Les peintures et vernis pour sols représentent une part impor- 1.2.1 Supports minéraux
tante de la production des peintures en bâtiment.
Ces produits participent à la protection des sols soumis aux solli- § Béton. Mortier de ciment. Ces matériaux ont tendance à pous-
citations mécaniques liées au trafic (poinçonnement, rayure, abra- siérer, en « s’effritant » (phénomène accru avec l’âge du matériau).
sion), mais également aux effets des agents chimiques (acides, Par leur porosité naturelle et leur grain de surface, ils s’encrassent,
détergents, huiles, essences, sels...) (cf. article Revêtements de sols en accrochant les salissures et souillures diverses. Ils sont
industriels [C 3 684]). sensibles à certains agents chimiques, et notamment aux acides,
même faibles. Ainsi, des composés qui nous semblent inoffensifs
Ils apportent, bien sûr, la note esthétique dans un ouvrage fini et
comme certains dérivés du lait (acide lactique), les jus de fruit, le
permettent, le cas échéant, le marquage (parkings automobiles,
jus de tomate, la choucroute, le gypse (en présence d’eau), tout


terrains de sport).
comme les solutions salines (saumures, sels de déverglaçage)
En ce qui concerne l’effet de protection apporté au sol par une attaquent de façon spectaculaire les matériaux à liants hydrau-
peinture ou un vernis, sur le plan mécanique, il faut souligner que liques. Ces supports demandent à être recouverts par des produits
l’efficacité d’un revêtement est directement fonction de son insensibles à l’alcalinité (liants insaponifiables, pigments résistant
épaisseur. aux pH élevés, comme le dioxyde de titane, les oxydes de fer, le
Or, les peintures ou vernis pour sols, appliqués en deux ou trois vert de chrome, les phtalocyanines).
couches à raison de 200 à 500 g/m2 au total des couches, donnent
des films d’épaisseurs inférieures à 500 µm. § Dalles de terre cuite. Ces terres cuites, légèrement poreuses,
s’encrassent facilement. Les taches les marquent, parfois de façon
Il faut distinguer les films minces (obtenus par application de indélébile. Ces matériaux sont en outre sensibles à la rayure.
peintures et vernis de sols) des revêtements industriels du type
chapes autolissantes à base de résine organique, sans solvant, de
3 à 4 mm d’épaisseur. 1.2.2 Supports bois
Ce sont les parquets, marches d’escaliers. Le bois est sensible
L’usage des peintures et vernis pour sols doit être réservé
aux sollicitations mécaniques (poinçonnement, rayure, abrasion...),
aux ouvrages ne subissant pas de contraintes trop sévères.
aux taches de différentes origines et à l’eau (accidentelle ou de
Pour des sols à forte circulation (chariots élévateurs, engins à
lavage). Les parquets imposent l’utilisation de produits présentant
roulettes dures, trafic piéton élevé), seuls les revêtements
une certaine souplesse.
industriels de forte épaisseur seront en mesure de présenter un
bon comportement.
1.2.3 Supports métalliques

1.1 Fonctions Ce peut être des caillebotis, des marches d’escaliers, des passe-
relles... Ces supports, s’ils sont mal ou non protégés, se révèlent
§ Les produits considérés permettent, suivant leur nature et leur vite attaqués par la corrosion (rouille). La corrosion est induite par
consommation, de remplir une ou plusieurs des fonctions l’action de l’eau, de l’oxygène de l’air et autres agents (sels,
suivantes : acides...).
– supprimer la formation de poussière (cas des sols en béton ou
chapes hydrauliques). Fonction dite « antipoussière » ; 1.2.4 Chapes bitumineuses
– diminuer la porosité du support, permettant ainsi un entretien
plus facile de ce dernier ; Il s’agit souvent de masquer l’aspect triste de ce type de sol. Ces
– apporter un effet esthétique (couleur, brillance, opacité selon surfaces se révèlent en outre facilement altérables par les solvants,
les types de produit) ; les huiles, les graisses...
– protéger le support contre certains produits chimiques, selon
la destination des locaux (domaines hospitalier, scolaire, et indus-
tries diverses : alimentaire, mécanique, aéronautique...) ;
– réduire la microrugosité du support : à l’échelle de leur propre 1.3 Types de peintures et vernis de sols
épaisseur de film. Un revêtement de 300 µm ne pourra reprendre
des défauts dont la taille atteint le millimètre ;
– améliorer la résistance à l’abrasion et le pouvoir antidérapant,
1.3.1 Peintures monocomposants en dispersion
par incorporation de granulats. Les granulats (quartz, silice, corin- (vinyliques, acryliques)
don...) sont introduits dans la peinture à la fabrication ou sont sau-
Elles montrent une résistance limitée à l’abrasion et aux produits
poudrés dans la couche fraîchement appliquée.
chimiques. Elles offrent une surface mate ou faiblement satinée et
§ Les peintures et vernis de sols ne sont pas destinés à : s’encrassent relativement facilement. D’application facile, sans
odeur (sans solvant organique), elles ne sont pas toxiques, mais
– modifier la planéité des subjectiles ;
souffrent des effets du gel et sèchent mal en ambiance humide.
– modifier la macrorugosité du support.
Notons toutefois que ces modifications peuvent être obtenues
par des travaux préparatoires complémentaires : rebouchage par- 1.3.2 Peintures et vernis monocomposants
tiel (ragréage) ou lissage en plein à l’aide de produits adaptés en solution (dans un solvant organique)
(§ 1.4.1).
Les films minces pour sols ne sont pas non plus destinés à : Ce sont :
– améliorer la résistance intrinsèque du support ; – les huiles d’oxane : vernis antipoussière, à performances limitées ;
– rattraper les niveaux de pente ; – les peintures acryliques, présentant des propriétés similaires à
– résister à la fissuration et à la microfissuration du support ; celles de leurs homologues en émulsion, mais qui se révèlent
– améliorer l’étanchéité du support. moins sensibles aux basses températures ;

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________________________________________________________________________________________________ PEINTURE ET REVÊTEMENTS CONNEXES

– les peintures au caoutchouc chloré ou cyclisé, qui forment des de brillant. Durcissant par réaction chimique, ils exigent une tem-
films satinés. Elles sont d’utilisation facile, même en basse tempé- pérature minimale pour polymériser.
rature. Le film formé est particulièrement résistant aux acides, On rencontre certaines peintures de sol formulées à partir de
mais encrassable et peu résistant aux effets mécaniques ; combinaisons complexes des résines présentées précédemment,
– les peintures alkydes-uréthanes, diluables au white-spirit, avec éventuellement du brai ou du bitume.
d’aspect brillant, qui s’appliquent aisément pour des destinations à
trafic non intensif ;
– les peintures époxydiques, les esters-époxydiques, de proprié- Attention : les peintures et les vernis à solvant doivent être uti-
tés assez voisines de celles des précédentes peintures, qui ont un lisés avec précaution. L’étiquetage indique le niveau de toxicité
aspect brillant et résistent correctement aux solutions alcalines ; et la conduite à tenir. Les locaux traités doivent être ventilés ; les
– les peintures méthacryliques ; elles sèchent rapidement en ouvriers doivent se protéger (yeux, peau, inhalation).
donnant un film tendu et rapidement circulable ;
– les polyuréthanes, qui durcissent par l’humidité de l’air et sont
délicates à stocker. Leur mise à la teinte reste limitée à un choix
restreint de pigment. Les films obtenus sont de bonnes résistances
chimique et mécanique.
1.3.4 Critères de choix des solutions
Le tableau 1 donne les critères de choix selon les supports ren-

contrés.
1.3.3 Peintures bicomposants
1.3.5 Méthodes d’essais
Les peintures époxydiques existent en phase solvantée, sans
solvant, ou en phase aqueuse. Les dernières formules ont ren- Des méthodes d’essais normalisées AFNOR sont applicables aux
contré un large succès dans leur utilisation en zone confinée peintures et vernis de sols. Il s’agit essentiellement de vérifier :
(caves, parkings) ou en lieu constamment fréquenté par le public. – l’adhérence des films, par un essai de traction sur plots, selon
En conditions normales, le temps d’utilisation du mélange est plus la méthode indiquée dans la norme T 30-062 ;
court que celui des peintures à solvant. Par contre, le durcissement – la résistance à l’abrasion, par un essai à l’abrasimètre selon la
est ralenti en ambiance froide ou humide. L’application des pro- méthode indiquée dans la norme NF T 30-015 ;
duits époxydiques à l’eau tolère une légère humidité du support. – la résistance aux taches d’agents divers : solvants, acides,
Les peintures époxydiques résistent bien aux produits alcalins bases, graisses, essences, selon la méthode donnée dans la norme
(application possible sur béton frais : un mois si sec) ; dures et T 30-053-1 ;
souples, très garnissantes (dans le cas des produits sans solvant – la résistance à l’eau stagnante, selon la méthode indiquée dans
notamment), elles jaunissent et farinent en extérieur. la norme NF T 30-053-2.
Les peintures polyuréthanes, toujours en phase solvantée, En revanche, il n’existe aucune spécification fixant des seuils de
montrent une bonne résistance aux phases acides. Elles sont sen- performance, au cours des essais normalisés évoqués.
sibles à l’humidité (formation de bulles), mais correctement appli- Les laboratoires et autres organismes officiels possèdent l’expé-
quées, elles ont une bonne tenue en extérieur. rience suffisante pour interpréter les résultats et porter une appré-
Les peintures méthacryliques, en phase solvantée uniquement, ciation sur les propriétés des produits essayés.
se révèlent relativement inertes aux agents chimiques, sont rapide-
ment circulables et se recouvrent dans le temps, sans difficulté.
Les vernis urée-formol à catalyse acide, solvantés, sont spécifi-
1.4 Mise en œuvre
quement utilisés sur bois. Le DTU 59.3 (norme NF P 74-203) fixe les conditions de prépara-
Tous les procédés bicomposants répondent aux exigences de tion des fonds et d’application des produits. De façon générale, les
résistances à l’abrasion et aux agents chimiques. Ils se distinguent ouvrages de peinture ne seront exécutés que sur des subjectiles
par une très bonne adhérence au support et une excellente qualité propres, secs et dépoussiérés.

Tableau 1 – Choix des solutions selon les supports rencontrés


Produits utilisables
(vinyliques, acryliques)

Époxy bicomposant
Dispersions à l’eau

Caoutchouc chloré

monocomposant

monocomposant

monocomposant
Méthacrylique

Méthacrylique

catalyse acide
Huile d’oxane

Polyuréthane

Polyuréthane
bicomposant

bicomposant

Urée-formol
en solution
Acrylique

Uréthane

Supports
Alkyde

Époxy

Supports minéraux X X X X X X X X X X X

Supports bois X X X X

Supports métalliques X X X X X X

X
Chape asphalte uniquement à l’eau
ou sans solvant

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PEINTURE ET REVÊTEMENTS CONNEXES ________________________________________________________________________________________________

1.4.1 Travaux préparatoires Les seuls matériaux de lissage utilisables sont des enduits spé-
ciaux bénéficiant d’un avis technique favorable, de classement P3,
1.4.1.1 Cas des subjectiles neufs à condition toutefois d’être compatibles avec les peintures de
recouvrement et de traiter des sols de locaux à faible trafic. Les
§ Les supports minéraux en béton surfacé, chapes, dallages sur
enduits de lissage sont appliqués de façon continue sur toute la
terre-plein, doivent présenter un taux d’humidité maximal de 4 %
surface.
(en poids). Dans des conditions normales, ce taux est atteint deux
mois après exécution des sols. Un séchage artificiel accéléré peut Il est impératif de bannir toutes les barbotines ou autres prépa-
être néfaste pour la qualité du support. rations locales de chantier.
Lorsque le sol est lavé, il est nécessaire d’attendre le séchage
total des surfaces avant de commencer les travaux, sauf dans le Les travaux de ragréages partiels ou de lissage en plein ne sont
cas d’application de produits en phase aqueuse qui tolèrent la pré- exécutés que sur prescription spéciale (aux termes des règles de
sence d’un reliquat superficiel d’eau de lavage. l’Art, DTU 59.3) et nécessitent l’exécution d’une surface de réfé-

R Les poussières sont éliminées par aspiration, égrenage et bros- rence à partir de laquelle le maître d’ouvrage et l’entrepreneur se
sage des fonds. mettent d’accord quant à l’aspect final souhaité. Ces travaux ont
pour but de conférer à la surface considérée une meilleure homo-
Les surfaces glacées et la laitance (remontée d’eau lors du lis- généité d’aspect, de réduire les inégalités superficielles et d’atté-
sage, d’où faiblesse du taux de liant) nécessitent d’être éliminées nuer les traces d’outils. Toutefois, ils ne peuvent les masquer
par voie chimique ou mécanique. En voie chimique, on préfère totalement, ni apporter d’amélioration des performances méca-
l’action de l’acide phosphorique dilué (10 à 15 % dans l’eau) plutôt niques du sol, comme le permettrait la réalisation d’un sol coulé.
que l’acide chlorhydrique, à même de solubiliser certains sels du
béton et de les drainer ultérieurement en surface (phénomène § Les supports en bois sont rabotés, poncés mécaniquement au
d’efflorescence). Le traitement chimique impose un rinçage à l’eau grain de 80 ou 110. Ils sont ensuite soigneusement dépoussiérés.
soigné. La préparation du fond par voie mécanique utilise les tech- On évite l’utilisation d’eau de Javel pour un éventuel lavage. Cette
niques du brossage, du ponçage, du meulage, de la projection solution altère le bois partiellement et peut nuire au durcissement
d’abrasif, ou du rabotage (outil rotatif à dents). de certains vernis.
Les supports talochés par la méthode dite « à l’hélicoptère » se
révèlent particulièrement dangereux à peindre, car leur bel aspect § Les supports métalliques se présentent sous forme d’acier nu ou
et leur apparente dureté superficielle incitent le peintre à les revêtir protégé au zinc (métallisation par projection ou galvanisation à
en l’état. En réalité, ces supports montrent une grande fragilité de chaud). Sur acier nu, la rouille et la calamine seront décapées par
surface (remontée d’eau au talochage) et il est impératif de les trai- piquage, disquage, projection d’abrasifs au degré de soin
ter par rabotage ou projection d’abrasifs. contractuel (au minimum deux) ; le subjectile sera ensuite brossé.
Dans tous les cas, les préparations mécaniques seront suivies Sur l’acier galvanisé, on décapera les produits de corrosion du zinc
d’un dépoussiérage soigné à l’aide d’un aspirateur. (rouille blanche), puis on procédera à un dégraissage des
De façon générale, l’aspect d’un vernis et d’une peinture de sol ouvrages. L’accrochage du futur système de peinture peut
appliqués selon le DTU 59.3 reflétera celui du subjectile. Les traces largement être amélioré par une opération de balayage au sable
d’outils du maçon, des bouchardages, des rebouchages, des trous (projection d’abrasif sous très faible pression) pour créer une
et autres défauts resteront visibles, une fois le film durci. microrugosité de surface de la galvanisation.
Un résultat esthétique amélioré nécessite des travaux d’apprêt
§ Les surfaces en asphalte seront parfaitement dépoussiérées.
complémentaires, tels que rebouchage partiel ou lissage en plein.
Les produits utilisés, au titre du ragréage, sont conformes à la Le tableau 2, extrait du Cahier des clauses techniques du
norme P 18-840 et montrent une adhérence supérieure à 1 MPa DTU 59.3 (norme NF P 74-203), fixe les prescriptions relatives à la
(1 MPa = 10 daN/cm2 soit environ 10 kg/cm2). qualité des subjectiles neufs.

Tableau 2 – Prescriptions relatives à la qualité des subjectiles neufs (d’après DTU 59.3)
Prescriptions Méthodologie (1)
Caractéristiques
Béton (2) Mortier Bois Métaux de référence d’investigation
Humidimètre capacitif
Humidité
H q4 H q4 H q4 Séchage à 70 °C Toile plastique
(en % de la masse sèche)
Solution colorée
Porosité
60 < a q 240 60 < a q 240 Essai à la goutte d’eau
[durée d’absorption (en s)]
Pulvérulence
(cliché de référence à ne 2 2 NF T 30-081 Ruban adhésif
pas dépasser)
Cohésion superficielle
R S1 R S 0,5 NF T 30-062 Lavage sous pression
(MPa)
pH de 8 à 12 de 8 à 12 Solutions colorées
Échelle européenne
Degré de soin « Projections
3à2 de décapage par
d’abrasifs »
projection d’abrasifs
(1) Les méthodes sont données en annexe 1 du DTU 59.3.
(2) Y compris les zones ragréées.

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1.4.1.2 Cas des subjectiles anciens – dans le cas des sols chauffants, l’installation doit être mise en
route avant application des peintures et vernis. Toutefois, le chauf-
§ Il peut s’agir de subjectiles non revêtus : ils présentent des fage devra être interrompu 48 h avant le début des travaux.
taches, des souillures, des fissures et des éclats pour les supports
minéraux, des gerces pour les bois, de la corrosion pour les sup- Le nettoyage des outils doit être fait dès la fin des travaux ou
ports métalliques. Le DTU 59.3 (tableau du chapitre 3.22) précise avant la limite de durée de vie (pot-life) du mélange en cas d’utili-
les opérations à effectuer, de façon à mettre les supports dans les sation de produits bicomposants.
conditions requises, grâce à différents travaux préparatoires du
type nettoyage, actions mécanique, chimique, thermique, reprise
des éclats et fissures par mortier de résine ou mortier de liant 1.5 Réception des travaux
hydraulique adjuvanté.
La réception est réalisée selon l’article 5 du Cahier des clauses
§ Lorsqu’il s’agit de subjectiles revêtus, ne sont conservés que les spéciales du DTU 59.3 (norme NF P 74-203), en vérifiant notam-
revêtements présentant de bonnes caractéristiques mécaniques


ment les caractéristiques d’aspect (couleur, opacité, brillance, état
(adhérence, cohésion...), compatibles avec ceux prévus en recou- de surface, homogénéité d’ensemble), d’adhérence (mesure par
vrement et ne souffrant pas d’écaillage ou de cloquage. Ces sup- traction sur plots), d’épaisseur et d’insensibilité à l’eau.
ports sont lessivés, lavés à l’eau sous pression, puis dépolis si
nécessaire (cas des films brillants). Pour les anciennes peintures Les critères d’aspect et de couleur sont vérifiés en comparaison
mal adhérentes, fragiles, incompatibles avec le système futur, ou des surfaces de référence.
dont le pourcentage des zones écaillées ou cloquées représente
plus de 10 % de l’ensemble à traiter, leur élimination est obliga-
toire par voie mécanique, thermique, chimique. 1.6 Principales pathologies
Souvent, sur les parquets et marches d’escaliers anciens, on
retrouve des traces de cires d’entretien. Ces cires doivent être éli- Comme pour tous les revêtements filmogènes, la pathologie qui
minées par rabotage (pour les bois massifs) suivi d’un pon- frappe les peintures et vernis de sols se manifeste sous deux
çage-dépoussiérage, ou par action chimique, suivie d’un rinçage formes : esthétique et/ou technique. En termes d’assurance, les
soigné. sinistres sur peintures de sols sont considérés comme les plus
lourds, sur le plan des coûts. Les causes de désordres sont à
rechercher à tous les niveaux d’un programme d’application d’un
1.4.2 Travaux d’application des revêtements revêtement de sol par film (§ 1.6.1 à 1.6.10).
proprement dits
Les applications sont effectuées en une ou plusieurs couches, en 1.6.1 Choix du procédé
général à l’aide de rouleaux à poils courts.
Ce choix doit être fonction :
Elles sont réalisées conformément aux indications de la fiche
technique du produit en respectant notamment la préparation du – de la nature de la surface à revêtir, pour éliminer toute possibi-
produit (proportions, mode de malaxage, temps de mûrissement lité d’incompatibilité chimique (cas des sols en asphalte, ou sur
pour les produits bicomposants), le mode d’application, les anciennes peintures conservées, par exemple) ;
consommations, dilutions, délais intercouches... – des contraintes de service des locaux, pour sélectionner un
système adapté en trafic et/ou aux agressions spécifiques
Selon la nature et la qualité du support, il sera nécessaire (essence, huile, gazole, acides, bases, sels...). Signalons que, de
d’appliquer, en première couche, une impression qui aura l’une façon générale, les fiches techniques des produits comportent un
des fonctions principales suivantes : tableau précisant les degrés de résistance du film vis-à-vis d’un
– pénétrante et durcissante à l’aide de fixateurs incolores, pour certain nombre d’agents chimiques. Il faut également prendre soin
supports poreux trop absorbants (minéraux et bois) ; de questionner le fournisseur de peinture sur la stabilité de
– isolante ; certaines teintes vis-à-vis des solutions chimiques qui seront en
– hydrofuge ; contact avec le film. Force est ici de constater que de nombreuses
– neutralisante. erreurs sont commises au niveau de la conception : on prévoit une
peinture de sol (même très performante) alors qu’un sol industriel
épais s’imposait ;
Il faut rappeler qu’un fixateur n’a qu’un effet limité consoli- – de la qualification de l’entreprise qui exécute les travaux,
dant. Il ne peut corriger une surface anormalement dégradée (cf. notamment lorsqu’il s’agit de mettre en œuvre des procédés
tableau 2 qui définit les prescriptions minimales acceptables). bicomposants qui imposent une certaine technicité de préparation
et d’exécution.
Une mauvaise sélection du système de peinture peut conduire
Sur supports en acier, on appliquera un primaire anticorrosion,
aux désordres suivants :
sur supports galvanisés, un primaire d’accrochage (peinture pri-
maire réactive, par exemple) et sur supports métallisés par projec- – décollement du film ;
tion, un primaire assurant le colmatage. Les anciens fonds revêtus – réaction chimique avec le support ou l’ancienne peinture
seront imprimés à l’aide d’une impression spécifique compatible. conservée : taches, changement d’aspect (teinte et qualité du
Les conditions ambiantes de mise en œuvre des différentes brillant), détrempe, ramollissement.
couches de produit sont rappelées ici :
– les travaux de gros œuvre sont terminés et le séchage suffi- 1.6.2 Préparation des supports
sant (variable selon les conditions climatiques ; généralement, un
délai de 60 jours est nécessaire) ; Trop souvent, les travaux préparatoires sont négligés, ou leur
– le support n’est pas condensant ; sa température de surface est définition mal appréhendée, lors de la reconnaissance des fonds.
comprise entre + 5 et + 25 °C ; Les applications sur fonds poussiéreux, gras, friables ou sur des
– la réhumidification du support n’est plus à craindre ; ragréages de mauvaise qualité, s’accompagnent de décollement,
– la température ambiante est comprise entre + 8 et + 30 °C, d’écaillage du film avec entraînement de la fraction superficielle du
l’humidité relative inférieure à 70 % ; subjectile.

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PEINTURE ET REVÊTEMENTS CONNEXES ________________________________________________________________________________________________

La pose directe d’un revêtement filmogène sur fond glacé ou


trop fermé conduit à un décollement du film seul (sans entraîner le Bidon B
support : il s’agit d’une rupture dite « de forme adhésive »). (fond à percer
Durcisseur
lors du mélange)
Sur un support déjà revêtu, l’absence de ponçage ou de pose
d’un primaire d’accrochage se traduira très rapidement par une
rupture d’adhérence du film de peinture.
Bidon A
1.6.3 Degré de siccité du support
Base
L’humidité du support constitue l’une des causes essentielles de
désordres pour les peintures et vernis de sols.
Il peut s’agir :


Figure 1 – Emballage prédosé de bicomposant
– de l’humidité résiduelle de coulage du support, dans le cas de
travaux neufs. À ce sujet, corrigeons une idée reçue, totalement
erronée : on entend souvent affirmer que le délai de séchage d’un La pratique de préparation par boîtages complets se révèle de
béton ou d’un mortier hydraulique est de 28 jours ! Cette affirma- loin la plus sûre. Néanmoins, lorsqu’il s’agit de travailler sur de
tion est fausse. Les 28 jours en question correspondent à un délai petites surfaces ne nécessitant pas la préparation de l’ensemble de
de référence pour définir la résistance d’un béton ou d’un mortier. l’emballage livré, on pourra recourir à un mélange partiel (par pré-
lèvement des composants). C’est ici qu’il est primordial de respec-
L’eau résiduelle, qui n’a rien à voir avec l’eau de composition (eau ter les proportions base et durcisseur annoncées.
moléculaire), s’échappera plus ou moins rapidement selon les
Une surcatalyse, c’est-à-dire par excès de durcisseur, conduit à
conditions thermo-hygrométriques ambiantes. Dans des conditions
la formation d’un film cassant, très vite défaillant. Le revêtement
normales (locaux ventilés), ce délai est au minimum de deux mois.
craquèle et s’élimine par poudrage.
En hiver, en période humide, en ambiance confinée, ce délai peut
atteindre plusieurs mois, et parfois même, par ressuage du support, Une sous-catalyse, par défaut de durcisseur, laisse un film éter-
lors des premières mises en chauffe notamment, des désordres nellement mou, sensible à l’encrassement, d’aspect hétérogène,
apparaissent huit mois à un an après le fin des travaux ; sur le plan du coloris et de la qualité du brillant.
– de l’humidité extérieure : les remontées capillaires, par
§ Le malaxage des constituants des systèmes bicomposants doit
exemple, sur des sols mal étanchés sont une cause fréquente de
être réalisé conformément aux indications du fournisseur. Les
sinistre ;
recommandations sont formulées de la façon suivante :
– de l’humidité accidentelle : inondations, fuites d’eau, stagnation
produisant les mêmes effets. – malaxage manuel au manche en bois, ou « au bâton » : il s’agit
de dessiner des « 8 » dans le mélange en raclant soigneusement
Les désordres dus à l’excès d’humidité se manifestent sous forme fond et bords pour homogénéiser l’ensemble ;
de cloquage, puis d’écaillage du film. La rupture d’adhérence est – malaxage mécanique par agitation (outils sur moteur de
toujours de forme « adhésive ». perceuse électrique), soit en vitesse lente (200 à 300 tr/min), soit en
Les cloques, à certains moments, sont gorgées d’un liquide par- vitesse rapide (1 000 à 2 000 tr/min).
fois incolore (en début du processus), mais parfois coloré, de jaune Lorsque le mélange n’est pas effectué selon les instructions du
pâle à rouge sang, et dégageant des odeurs très particulières qui fabricant de produits (malaxage mécanique remplacé par
traduisent les effets d’hydrolyse de la résine du revêtement (par- malaxage manuel, ou malaxage mécanique à vitesse lente, par
fois de saponification pour les résines estérifiées). exemple), on risque fortement de ne pas entraîner toute la partie
Le cloquage est d’autant plus important et spectaculaire que le sédimentée de la base, ou au contraire d’en accentuer sa masse.
revêtement est fermé (cas des procédés bicomposants). Dans ces conditions, toutes les particules de la résine de base ne
Parfois, l’humidité altère de façon irrégulière la teinte du film. sont pas également polymérisées par la résine du durcisseur. Cer-
taines seront sous-catalysées, d’autres surcatalysées, avec les
inconvénients signalés précédemment.
1.6.4 Préparation des peintures et vernis
sur chantier
1.6.5 Mûrissement des mélanges bicomposants
Après malaxage des constituants, le mélange doit être laissé au
Les produits bicomposants doivent être employés par un repos pendant quelques minutes. C’est le temps de mûrissement ;
personnel averti, car le mélange et le malaxage doivent être il est en effet nécessaire que la réaction chimique entre la base et
effectués dans des conditions très précises. le durcisseur ait le temps de s’amorcer dans la masse complète du
bidon. Ce délai est compris, en conditions normales, entre 10 et
15 min. Il dépend des conditions ambiantes, de température et
§ Le mélange doit être réalisé en respectant scrupuleusement les d’hygrométrie (§ 1.6.6).
proportions de base (partie pigmentée colorée, du volume le plus
Le non-respect de ce temps de mûrissement se traduit par une
important, généralement) et de durcisseur (partie translucide). Ces
pathologie caractéristique : une fraction de la surface traitée (les
proportions sont indiquées sur les « boîtages » de la façon
premiers mètres carrés mis en œuvre) montre un comportement
suivante : partie A/partie B = 50/50 ou 75/25 ou 80/20 (en précisant
très rapidement défaillant (mollesse, mauvaise tenue, aspect
en poids ou en volume).
irrégulier...), alors que, au-delà, le même revêtement se comporte
Les constituants base et durcisseur sont livrés en emballages correctement.
prédosés. On verse la totalité du bidon B dans le bidon A. Très
souvent, dans un emballage unique, on trouve un récipient B placé
en obturation d’un récipient A (figure 1). 1.6.6 Application des produits
Il suffit, au moment de l’emploi, de percer le fond du bidon B Le séchage et le durcissement du film sont directement influen-
pour que son contenu s’écoule dans la résine A. Il faut prendre le cés par les conditions ambiantes de température et d’hygrométrie,
temps de laisser s’écouler la totalité du durcisseur en raclant au par la température de surface du support et, bien entendu, comme
besoin les parois du bidon B. signalé précédemment, par le degré d’humidité de ce dernier.

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Peinture et revêtements connexes


Rôles et classification
par Rolland CRESSON
Ingénieur, directeur de l’IREF (Institut de Recherche et d’Étude de la Finition),
Créteil, France


1. Définition et fonctions .................................................................. C 3 690V3 – 2
2. Domaines d’emploi ......................................................................... — 2
3. Classification ................................................................................... — 2
3.1 Par famille .......................................................................................... — 2
3.2 Par spécificité ..................................................................................... — 2
4. Conclusion........................................................................................ — 6
5. Glossaire ........................................................................................... — 7
Pour en savoir plus..................................................................................
Doc. C 3 690V3

es peintures et autres produits assimilés constituent des produits de fini-


L tion, destinés à décorer et protéger la plupart des matériaux utilisés en
construction : enduits de tous types, béton, brique, pierre, bois, métaux…
Ce sont des produits de transformation, qui s’appliquent à l’état liquide ou
pâteux et qui forment en quelques heures des pellicules solides, plus ou
moins souples, adhérentes et protectrices.
On constatera que la phase de séchage constitue une étape importante dans
le comportement futur du revêtement. Quels que soient les modes de séchage
des produits, les conditions ambiantes jouent un rôle décisif dans la formation
du feuil attendue.
Les évolutions en matière d’hygiène et sécurité ont conduit à l’obligation
d’utiliser en intérieur, comme en extérieur, des produits diluables à l’eau. Ces
nouvelles formulations imposent plus de contraintes de mise en œuvre que les
anciennes, vis-à-vis des conditions atmosphériques (séchage retardé en
ambiance humide, risque de gel par temps froid…).
En même temps, la manière d’appliquer les produits impose un nouveau
coup de main, en ce sens que l’on ne travaille plus les couches en les croisant
plusieurs fois ; on les dépose, elles se tendent d’elles-mêmes. Enfin, les outils
de mise en œuvre ne sont plus les mêmes ; les mèches de poils des rouleaux et
brosses en matières synthétiques ont remplacé les soies naturelles.
Ces évolutions ont obligé la Profession des Peintres à une formation
spécifique.
Dans cet article, nous expliquons les fonctions et les divers emplois des pein-
tures, puis nous proposons de classer les produits à partir de différents
critères :
 nature de leurs liants avec une classification par nature chimique des résines,
 teneur en COV (Composés Organiques Volatils) répondant aux exigences des
p。イオエゥッョ@Z@ョッカ・ュ「イ・@RPQU

règles d’hygiène et de sécurité,


 spécifications de performances.

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PEINTURE ET REVÊTEMENTS CONNEXES –––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––

1. Définition et fonctions En pièces sèches, les peintures sont d’aspect mat ou satiné ; en
pièces humides, elles sont satinées ou brillantes, car plus résistan-
tes à l’humidité.
Dans les deux cas, ce sont des produits formulés à partir de
Une peinture est une composition complexe, le plus souvent liants en phase aqueuse : dérivés acryliques essentiellement et
liquide, destinée à être appliquée en couche mince sur des sup- alkydes en émulsion.
ports où elle sèche.
Le DTU 59.1 définit les conditions de mise en œuvre des pro-
La peinture sert à protéger et à décorer. La fonction protection duits, en fonction :
est plus importante à l’extérieur, tandis que l’aspect décoratif
retient davantage l’attention à l’intérieur. – des subjectiles,
– de l’intervention : travaux neufs ou de rénovation,
& Composition complexe – de la qualité d’aspect souhaitée par le maı̂tre d’ouvrage (cou-
leur, degré de brillant, lisse, structuré…).
La peinture se compose de trois éléments essentiels : liants, pig-


ments, solvants, auxquels on ajoute les produits auxiliaires, capa- À partir de la définition des paramètres retenus, le DTU fixe dans
bles d’apporter au feuil (film sec) des qualités spécifiques supplé- différents tableaux les opérations à réaliser. Ces tableaux ne consti-
mentaires. Les solvants ou diluants sont destinés à s’évaporer, tuent pas des obligations qui pourraient être envisagées pour
laissant un feuil sur le support, c’est ce qu’on appelle l’extrait sec. atteindre l’objectif souhaité. Mais l’entreprise de peinture, ou l’arti-
san peintre, reste seul décideur des travaux nécessaires à l’obten-
& Application en couche mince tion du résultat. Pour cette raison, dans les tableaux du DTU, on
L’application en couche mince est recommandée pour faciliter le retrouve des annotations en face de certaines phases de travaux
séchage et éviter des réactions différentielles entre les couches qui indiquent le caractère optionnel de ces phases.
supérieures et inférieures. Même lorsqu’on évoque les revêtements
plastiques épais ou Revêtements de Peinture Épaisse (RPE), l’épais-
seur ne dépasse guère 1 à 2 mm, en moyenne, pour un rendement
de 2 à 3 kg/m2. 3. Classification
Une norme européenne NF EN 1062-1 classe les différents revê-
tements par l’épaisseur de leur film sec. Il existe une norme fran-
çaise XPT 34-722 d’adaptation à la classification européenne. Les produits de peintures sont classés par famille ou selon certai-
Les applications des peintures et produits connexes s’effectuent nes caractéristiques.
selon les produits et le but esthétique souhaité :
– à la brosse, 3.1 Par famille
– au rouleau,
– à la taloche, Le tableau 1 présente une classification des vernis et peintures
– par projection, en fonction de leurs usages, avec l’évolution ces dernières années
– au trempé. des teneurs en COV autorisées.

& Séchage Ces produits peuvent être classés selon la nature chimique de
leur résine majoritaire dans la formulation du liant du revêtement.
Le feuil appliqué et formé doit alors sécher. Cinq types de La classification de la norme NF T 36-005 fait l’objet du tableau 2.
séchage sont distingués :
– séchage par simple évaporation : un phénomène physique
réversible qui est le résultat d’un épaississement progressif (exem- 3.2 Par spécificité
ples : peintures cellulosiques, vernis à ongles, peintures acryliques Les produits peintures sont alors classés selon certaines caracté-
de ravalement dites à la Pliolite (marque déposée Good Year)) ; ristiques essentielles.
– séchage par évaporation de l’eau et coalescence des grains de
résine : un phénomène physique irréversible (exemples : toutes les La norme XP T 34-722 constitue une adaptation des peintures et
peintures émulsion ou dispersion, acryliques, vinyliques, etc.) ; revêtements à la nouvelle classification européenne présentée dans la
– séchage par évaporation et oxydation : un phénomène chi- norme NF EN 1062-1. Elle codifie les caractéristiques D1 à D3 et I1 à I4
mique irréversible ; les peaux formées à la surface d’un pot de des revêtements, par référence à des critères physiques et de perfor-
peinture alkyde sont insolubles et infusibles, elles doivent être soi- mance. Ainsi, ce classement tient compte de quatre critères E, V, W, A :
gneusement éliminées (exemple : toutes les peintures alkydes) ; avec E épaisseur du revêtement,
– séchage par catalyse : un phénomène chimique irréversible ;
V perméabilité à la vapeur d’eau,
l’incorporation d’un catalyseur provoque la réticulation du liant ; à
froid, on doit incorporer le catalyseur (exemples : vitrificateur à par- W perméabilité à l’eau liquide,
quet à chaud, la réticulation a lieu au four, toutes les peintures à A résistance à la fissuration.
séchage au four pour l’électroménager, la carrosserie automobile) ;
– séchage par adjonction d’un durcisseur : un phénomène chi- complétés par deux critères d’aspect et un de performance :
mique irréversible ; alors que le catalyseur ne participe pas à la S granulométrie,
réaction, le durcisseur réagit avec le liant auquel il est incor- G brillance,
poré (exemples : polyuréthanes, époxydes).
C perméabilité au gaz carbonique.

& E : critères de classification des épaisseurs du film sec


2. Domaines d’emploi Valeur des épaisseurs exprimées en classe :
– E1 classe 1 jusqu’à 50 mm,
– E2 classe 2 de 50 à 100 mm,
En intérieur, on distingue les peintures des murs et plafonds, en – E3 classe 3 de 100 à 200 mm,
pièces sèches et en pièces humides (WC, salles d’eau) où l’aspect – E4 classe 4 de 200 à 400 mm,
décoratif est prépondérant, des peintures de sol. – E5 classe 5 au-dessus de 400 mm.

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TP
Les aménagements intérieurs du bâtiment
(Réf. Internet 42229)

1– Les revêtements de sol

2– Les revêtements muraux



3– Les installations électriques Réf. Internet page

Électricité dans le bâtiment. Applications C3750 43

Électricité dans le batiment . Mise en oeuvre C3751 49

Éclairage public et maîtrise de la demande en électricité (MDE) C3350 55

Foudre et protection des bâtiments - La physique C3307 59

Foudre et protection des bâtiments - Techniques de protection C3308 65

4– La gestion des eaux

5– Les installations de gaz

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TR
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Électricité dans le bâtiment


Applications
par Dominique SERRE
Ingénieur
Ancien président de la commission U15 de l’UTE (Union Technique de l’Électricité)

1. Réglementations de base........................................................................... C 3 750v4 - 2


2.
2.1
Usages classiques de l’électricité..............................................................
Éclairage ......................................................................................................


2
2

2.2 Véhicule électrique...................................................................................... — 6
2.3 Chauffage..................................................................................................... — 8
2.4 Autres usages.............................................................................................. — 9
2.5 Alimentation des circuits de sécurité ........................................................ — 10
3. Production autonome d’énergie électrique.............................................. — 11
3.1 Production solaire ....................................................................................... — 12
3.2 Production éolienne.................................................................................... — 12
3.3 Production hydrolienne .............................................................................. — 12
4. Autres services de l’électricité................................................................... — 12
4.1 Communications ......................................................................................... — 12
4.2 Réseaux de communication en cuivre ...................................................... — 13
4.3 Réseau en fibres optiques .......................................................................... — 14
5. Applications................................................................................................. — 15
5.1 Domotique. Immotique. Petit tertiaire....................................................... — 15
5.2 Tertiaire – Industrie (voir norme NF EN 50173-1)..................................... — 15
5.3 Applications particulières........................................................................... — 16
5.4 Système de sécurité incendie (SSI) ........................................................... — 17
6. Conclusion ................................................................................................... — 18
7. Sigles, notations et symboles ................................................................... — 19
Pour en savoir plus .............................................................................................. Doc. C 3 750v4

a maîtrise de l’énergie est un sujet d’actualité et le bâtiment est un gros


L consommateur d’énergie, notamment pour son chauffage. La réglementa-
tion thermique RT 2012 fixe les nouvelles règles pour les besoins énergétiques
des bâtiments.
Ne s’en tenir qu’à l’aspect chauffage pour la maîtrise de l’énergie serait une
vue réductrice du problème : l’excès de chauffage n’est que la conséquence
d’une isolation insuffisante. Récupérer de l’énergie sur l’air extrait est déjà un
premier pas, adapter le bâtiment aux énergies renouvelables, solaire, éolienne,
en est un deuxième, mais il reste des économies à réaliser dans le bon choix
des sources lumineuses et de leur gestion, ainsi que dans le transport de
l’énergie dans le bâtiment lui-même.
La voiture électrique nécessite des bornes de recharge et les conditions de
réalisation des infrastructures sont maintenant définies. De très nombreux
équipements sont à créer.
À l’heure de la communication, nous nous intéresserons aussi aux transmis-
sions de données dans le bâtiment, tant pour sa gestion, que pour la
p。イオエゥッョ@Z@ュ。ゥ@RPQX

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C 3 750v4 – 1

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ÉLECTRICITÉ DANS LE BÂTIMENT ______________________________________________________________________________________________________

communication interne et externe. Ces transmissions Voix Données Images


(VDI), sont aussi consommatrices d’énergie et le choix du bon réseau devra en
tenir compte.
On devra aussi prendre en considération la compatibilité électromagnétique
(CEM) des différents réseaux d’énergie et de données.
Cet article est la première partie de la thématique « Électricité dans le bâti-
ment ». L’article [C3751] en est le second volet consacré à sa « mise en
œuvre ». Ces sujets ne sont pas indépendants les uns des autres. Le lecteur
devra donc assez souvent s’y reporter.

1. Réglementations de base 2. Usages classiques


de l’électricité

Les installations électriques font l’objet de diverses réglementa-
tions, que l’on peut classer en fonction de l’autorité ministérielle
dont elles émanent. 2.1 Éclairage
Les principales réglementations s’appliquant aux bâtiments
■ Fonctions de l’éclairage
sont les suivantes :
L’éclairage remplit plusieurs fonctions :
– construction : arrêté du 22 octobre 1969 : conformité des bâti-
ments neufs aux normes NF C 14-100 (Branchements sur le réseau – permettre d’accomplir une tâche (éclairage de travail) ;
public à basse tension) et NF C 15-100 (Installations électriques à – donner une perception de l’environnement tout en participant
basse tension) ; à la fonction précédente (éclairage d’ambiance) ;
– travail : – assurer la circulation en temps normal, comme dans des cir-
constances particulières telles qu’incendie et/ou panique (éclairage
• décret 2010-1016 du 30 août 2010 relatif aux obligations de de sécurité) ;
l’employeur pour l’utilisation des installations électriques des – mettre en valeur tout ou partie d’une construction ;
lieux de travail, – être économe en énergie.
• décret 2010-1017 du 30 août 2010 relatif aux obligations des À cet effet, il importe, dès les premières études du gros œuvre, de
maîtres d’ouvrage entreprenant la construction ou l’aména- « penser éclairage » ; certaines dispositions, mineures à ce stade
gement de bâtiments destinés à recevoir des travailleurs en (passages de circuits dans des éléments structurels, voiles de béton
matière de conception et de réalisation des installations élec- dissimulant des rampes, niches et logements pour luminaires, etc.),
triques, peuvent se révéler onéreuses ou impossibles à réaliser par la suite,
bridant alors largement les solutions envisageables.
• décret 2010-1018 du 30 août 2010 portant diverses disposi-
tions relatives à la prévention des risques électriques dans les ■ Niveaux d’éclairement
lieux de travail, Ils dépendent essentiellement de la tâche, de l’âge des personnes,
ou des effets à obtenir ; ils sont définis par la notion « éclairage
• décret 2010-1118 du 22 septembre 2010 relatif aux normes moyen à maintenir », qui est celui encore acceptable avant une
définissant les opérations sur les installations électriques ou intervention d’entretien (nettoyage ou changement de sources).
dans leur voisinage ainsi que les modalités recommandées
pour leur exécution ; D’autres critères entrent également en ligne de compte, en par-
ticulier :
– intérieur : règlement de sécurité contre les risques d’incendie – le non-éblouissement pour le choix des luminaires ;
et de panique dans les « Établissements recevant du public » (ERP) – l’indice de rendu des couleurs (IRC) pour celui des sources ;
et les « immeubles de grande hauteur » (IGH) (*) ; – les contrastes de luminance dans le champ visuel pour la
– interministériel : répartition spatiale des plages éclairées ou non.
• loi n° 2009-967 du 3 août 2009 de programmation relative à la ■ Trois types d’éclairage
mise en œuvre du Grenelle de l’environnement,
Suivant la répartition du flux lumineux par les luminaires, on
• décret 2010-1269 du 26 octobre 2010 relatif aux caractéris- distingue :
tiques thermiques et à la performance énergétique des – l’éclairage direct (flux lumineux dirigé vers la surface à éclairer) ;
constructions, – l’éclairage indirect (flux lumineux réfléchi par une surface autre
que celle à éclairer) ;
• avant mise sous tension de toute installation neuve : procé-
– l’éclairage mixte (combinaison entre les deux précédents).
dure de vérification initiale (intervention du CONSUEL). Ce
n’est que sur présentation d’une « attestation de conformité » Du point de vue de la consommation d’énergie (en faisant abs-
(aux normes et réglementations applicables) que le distribu- traction des effets décoratifs recherchés), à niveau d’éclairement
teur peut mettre sous tension. identique, l’éclairage indirect consomme à peu près le double du
direct ; il a tendance à « gommer » les reliefs par l’effacement des
On trouvera dans le Pour en savoir plus les références de ces ombres (ce qui peut être un effet recherché).
textes, ainsi que celles de divers autres. • Les luminaires peuvent être en montage plafonnier ou en
applique. Que les appareils soient en saillie ou encastrés,
dans le cas de faux-plafonds, ils doivent être fixés à un élé-
À noter que certains des textes précédents prévoient égale- ment stable de la construction, la norme NF C 15-100 consi-
ment des procédures de vérifications périodiques.
dère que, pour les luminaires d’une masse inférieure à 200 g,

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les plafonds et faux plafonds suspendus sont considérés Le tableau 1 présente les principales sources lumineuses utili-
comme un élément stable de la construction. sées pour l’éclairage domestique et tertiaire, d’autre sources
sont utilisées pour l’éclairage des grands espaces, stades,
routes, parkings, ports de commerce, etc. Leur efficacité lumi-
On notera également, en cas d’emploi de lampes à incandes- neuse est supérieure à 100 lm/W, certaines sources ont une effi-
cence (spots) encastrées, et notamment si elles sont cacité lumineuse de 150 lm/W, comme le sodium basse
dichroïques (chaleur rejetée vers l’arrière), que la température pression.
du plénum peut atteindre des valeurs telles que des mesures
de compensation doivent être prises (ventilation ou appareil- ■ Ce qu’il faut retenir
lages et câbles spéciaux).
Les sources lumineuses appellent les commentaires suivants.
Il faut aussi prendre en compte les nouvelles sources lumi-
neuses ; les diodes électroluminescentes (DEL ou LED), déjà • Actuellement nous assistons à une évolution des caractéris-
utilisées pour des fonctions de signalisation grâce à leur longue tiques et performances des sources lumineuses. Les sources
durée de vie. Elles sont maintenant utilisées en éclairage déco- lumineuses équipées de LED permettent maintenant le rem-
ratif et en éclairage d’ambiance. placement des anciennes lampes avec une consommation
beaucoup plus faible et une durée de vie supérieure.
• Les lampes à incandescence « classiques », les lampes à
■ Les sources lumineuses


incandescence d’une puissance supérieure à 15 Watts, trop
Les sources lumineuses peuvent être classées selon leur prin- grandes consommatrice d’énergie, sont complètement reti-
cipe de fonctionnement. Voir figure 1. rées du marché depuis le 1er septembre 2016.

Incandescence Luminescence

À gaz ou vapeur À semi-


Classique Halogènes
métallique conducteur

Par décharge Par induction

Lampe à
Fluorescence Autre LED
induction

Fluo compact
Halogénures
Tube T5 et T8 Fluo compact avec appareillage Mercure HP Sodium HP Sodium BP
métalliques
intégré

Figure 1 – Classification des sources lumineuses

Tableau 1 – Caractéristiques des principales sources lumineuses standards


Types Efficacités Durées de vie Températures
Puissances
de source Formes lumineuses moyennes de couleur (en K) Commentaires
(en W)
lumineuse (en lm/W) (en h) et indice IRC

Lampes réservées
à des usages
2 700 spéciaux :
Incandescence ≤ 15 6 à 12 1 000
IRC : 100
– fours,
– réfrigérateurs

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Tableau 1 – Caractéristiques des principales sources lumineuses standards (suite)


Types Efficacités Durées de vie Températures
Puissances
de source Formes lumineuses moyennes de couleur (en K) Commentaires
(en W)
lumineuse (en lm/W) (en h) et indice IRC
Douilles de type B
et E
2 900 Lampes appelées
Halogènes 18 à 100 12 à 25 2 000
IRC : 100 à disparaître rempla-
cées par des sources
lumineuses à LED

Douille R7s
2 900
120 à 400 18 à 21 2 000 Dernière lampe de
IRC : 100
classe C autorisée

S Douille GU10 (230 V)


Douille GU5.3 (12 V)
Halogènes 2 900
20 à 50 12 à 15 2 000 à 4 000 Lampe remplacée
dichroïques IRC : 100
par des sources
lumineuses à LED

Lampes
Utilisées comme
fluorescentes
2 700 à 6 500 source lumineuse
tubulaires 16 à 51 67 à 93 12 000
IRC : ≥ 80 pour les anciens
avec ballasts
luminaires
électroniques
Tube T8 Ø 26

Sources lumineuses
3 000 à 6 500 des luminaires
14 à 35 92 à 114 25 000
IRC ≥ 90 actuels à lampes
fluorescentes

Tube T5 Ø 16
Lampes
2 700
fluorescentes Lampes remplacées
15 000 à 20 IRC : ≥ 90 pour
avec 20 à 23 45 à 64 par des sources à
000 les derniers
appareillage LED
modèles
intégré
Lampes
fluorescente Système en fin de
2 700 à 4 000
avec 5 à 23 45 à 75 12 000 vie, remplacé par des
IRC ≥ 80
appareillage luminaires à LED
externe

2 700 à 4 000
LEDS 9 à 23 46 à 100 25 000 Douille E 27
IRC ≥ 80

15 000 à 50 2 700 à 4 000 Douille GU10 (230 V)


4 à 6.5 70 à 90
000 IRC ≥ 90 Douille GU5.3 (12 V)

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• Les lampes fluorescentes « compact » disparaissent au profit pérature de couleur, et de vouloir utiliser des tubes de couleurs
de sources lumineuses à LED au format des anciennes « froides » (blanc industrie, lumière du jour), soit pour relever le
lampes à incandescence. niveau, soit simplement parce qu’ils « donnent davantage de
• Les lampes fluorescentes tubulaires (longueurs courantes lumens » !
0,60 m – 1,20 m – 1,50 m pour le diamètre 26 et 0,55 m 0,85
m 1,15 m 1,45 m pour le diamètre 16 mm) nécessitent pour
leur fonctionnement un accessoire (ballast), qui peut être du Il existe une relation psychologique entre le niveau d’éclaire-
type ferromagnétique, dont la disparition est programmée, ment et la température de couleur et, pour une même appré-
ou électronique, ciation, le niveau doit être plus élevé pour des sources à kelvin
– allumage instantané, sans papillotement, durée de vie allongée élevé. Cela est traduit par les courbes dites « de Kruithoff »
(jusqu’à 50 %) et consommation diminuée (20 %) ; (figure 2), où les zones ombrées sont celles à éviter.
– possibilités de gradation (confort individuel accru et autre
diminution de consommation) ;
– suppression de l’effet stroboscopique. • Enfin l’apparition de lampes dites à induction, à très
Les lampes fluorescentes existent en de nombreuses versions longue durée de vie (de 40 000 à 60 000 heures), permet de
dimensionnelles et de formes, en diverses nuances, caractérisées résoudre, malgré leurs prix toujours très élevé, certains
par leur température de couleur, exprimée en kelvins. problèmes tels que les difficultés d’accès nécessitant
Le tableau 2 indique le choix des nuances à privilégier en fonc-
tion des applications.
l’emploi d’engins spéciaux. La puissance des quelques
modèles disponibles va de 55 à 165 W pour des efficacités
lumineuses de 70 lm/W.

Une erreur fréquente (surtout en maintenance) consiste à ne
pas tenir compte de la relation entre niveau d’éclairement et tem- Cette technologie est en partie abandonnée au profit des LED.

Tableau 2 – Lampes fluorescentes et sources lumineuses à LED –


Choix des teintes en fonction des applications
Teintes courantes
Lumière du jour Blanc Blanc chaud Blanc doré/rosé
Activités 6 500 à 5 000 4 300 à 3 800 3 000 2 700
(en °K) (en °K) (en °K) (en °K)
Commerces
Alimentations x x
Boulangeries, pâtisseries x x
Boucheries, charcuteries x x
Textiles, maroquineries x x x x
Photos, horlogeries, x x x x
bijouteries
Salons de beauté, x x x
coiffure
Fleuristes x x
Grands magasins, x x
supermarchés
Établissements de soins
Salles de soins, x x
opérations
Salles d’attente, repos x x
Chambres de malades x x
Logements
Salles de séjour x x
Salles de bains x
Cuisines, x x x
Garages, caves, x x
circulations

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Électricité dans le bâtiment


Mise en œuvre
par Dominique SERRE
Ingénieur
Ancien président de la commission U15 de l’UTE (Union Technique de l’Électricité)

1. Principes d’installation.................................................................. C 3 751v3 – 2


1.1 Distribution générale ......................................................................... — 2


1.2 Protections .......................................................................................... — 2
1.3 Autres appareillages .......................................................................... — 3
1.4 Schémas des liaisons à la terre (ou régimes du neutre) .................. — 4
1.5 Câblage ............................................................................................... — 5
1.6 Classifications du matériel ................................................................. — 8
1.7 Mises à la terre ................................................................................... — 8
2. Réglementation particulière à certains types de bâtiments .. — 9
2.1 Logements .......................................................................................... — 9
2.2 Secteur tertiaire .................................................................................. — 10
3. Détermination des besoins en énergie ....................................... — 13
3.1 Logements .......................................................................................... — 13
3.2 Bureaux .............................................................................................. — 14
3.3 Véhicules électriques.......................................................................... — 14
3.4 Autres activités ................................................................................... — 15
4. Servitudes ........................................................................................ — 15
4.1 Dévolution des espaces ..................................................................... — 15
4.2 Immeubles de logements .................................................................. — 15
4.3 Immeubles du secteur tertiaire .......................................................... — 16
5. Alimentation et qualité de l’énergie électrique........................ — 17
5.1 Alimentation électrique ...................................................................... — 17
5.2 Qualité de l’énergie électrique ........................................................... — 17
6. Marquages. Labels. Avis techniques. Qualifications ............... — 20
6.1 Marquages .......................................................................................... — 20
6.2 Labels ................................................................................................. — 21
6.3 Avis techniques .................................................................................. — 21
6.4 Qualifications ..................................................................................... — 21
Pour en savoir plus.................................................................................. Doc. C 3 751v3

ans le dossier [C 3 750] nous avons plus particulièrement étudié les diffé-
D rentes applications de l’énergie électrique dans les bâtiments.
Ici, sont abordés les aspects liés à la mise en œuvre :
– les principes de distribution et de protection des personnes et des biens ;
– les différents schémas de liaison à la terre (ou régimes du neutre) ;
– le choix des canalisations ;
– l’évaluation des besoins en énergie électrique ;
– la qualité de l’énergie.
Ce dossier traite aussi des règles particulières pour les locaux d’habitation et
les établissements recevant du public.
La distribution de l’énergie par le réseau de distribution public y est abordée,
tant pour le dimensionnement des ouvrages électriques, que pour le dimen-
sionnement du génie civil, les règles détaillées sont dans le dossier [D 5 049].
p。イオエゥッョ@Z@ヲ←カイゥ・イ@RPQS

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1. Principes d’installation 1.1.2 Distribution


Les tableaux sont alimentés par des circuits de distribution (ou
d’alimentation), encore appelés « circuits principaux », et les cir-
Les règles d’installation ainsi que la communication dans les cuits d’utilisation (ou « circuits terminaux » s’ils partent des derniè-
locaux d’habitation pour le dimensionnement des gaines et locaux res protections) en sont issus.
opérateurs sont exposées dans les articles [D 5 041] à [D 5 048]. Ne Les tableaux sont disposés de façon à répondre, soit à des
sont résumés dans ce paragraphe que les éléments essentiellement besoins locaux (distribution géographique), soit à des utilisations
pratiques. particulières regroupées (sécurité, service, machine ou ensemble
fonctionnel).

1.1 Distribution générale La centralisation, dans des tableaux, de la plupart des appareilla-
ges, qui, pour des grandeurs limitées mais couvrant une majorité
d’applications, sont du type modulaire (c’est-à-dire de dimensions
1.1.1 Tableaux multiples d’un pas (17,5 mm)), conduit nécessairement à des câbla-
Toute installation comporte, selon son importance (en puissance ges importants. Cette distribution, du type « en étoile », reste préfé-
ou en aire géographique), un (ou plusieurs) tableau(x) de réparti- rable, tant du point de vue fonctionnel qu’économique, car les
tion, de protection et de commande, à partir duquel (desquels) câblages sont de sections réduites, et l’on évite, dans la mesure


l’énergie électrique est distribuée. Leur appellation dépend de leur du possible, la dispersion des répartiteurs secondaires. Tout autre
hiérarchie ou de leur fonction : distribution de puissance, avec multiplication des répartiteurs, pré-
sente de nombreux inconvénients, sans être nécessairement moins
– tableau principal basse tension (TGBT) ; dispendieuse à l’usage.
– tableau divisionnaire ;
– tableau de répartition et de protection terminale ;
– tableau de sécurité, des pompes, des ascenseurs, etc.
1.2 Protections
Ils regroupent les divers organes nécessaires :
Toute installation électrique doit être conçue de façon à assurer
– jeux de barres ou borniers de distribution ; la protection des personnes (contre les chocs électriques et les brû-
– câblages et fileries internes ; lures) et celle des biens (tant l’installation elle-même que son envi-
– coupe-circuits à fusibles ; ronnement. On parle alors d’influences externes, sous-entendu
– interrupteurs ; « externes au matériel lui-même », mais susceptibles de l’influencer
– disjoncteurs ; (cf. [D 5 042] et [D 5 043]).
– contacteurs ;
– relais ;
– appareils de mesure, de comptage, etc. 1.2.1 Protection des personnes
Le tableau général doit être situé le plus près possible du centre & Suivant des caractéristiques variables, la protection des person-
de gravité électrique de l’installation, de façon à éviter des trans- nes est assurée contre les contacts directs (c’est-à-dire ceux avec
ports d’énergie sur de grandes distances. Les transports de l’éner- une partie de matériel normalement sous tension), soit par éloigne-
gie coûtent cher lors de la construction de l’installation, et aussi par ment (lignes aériennes), soit par obstacles (enveloppes, barrières,
l’énergie dissipée lors du fonctionnement de l’installation. etc.), soit par isolation et, dans certains cas restrictifs, par des Dis-
Une sélection interne permet, en cas de besoin (alimentation de positifs Différentiels à Haute Sensibilité (DDHS).
remplacement assurée par groupe électrogène, par exemple), de
délester une partie non essentielle au seul profit de circuits & La protection contre les contacts indirects (ceux résultant d’un
prioritaires. défaut d’isolation d’un matériel électrique dont l’enveloppe est, de
La formalisation des besoins de l’exploitation peut être définie au ce fait, sous tension) utilise, selon les schémas des liaisons à la
moyen de l’indice de service, dont les critères sont rappelés dans le terre, des protections à maximum de courant ou des protections
tableau 1. différentielles résiduelles.

Tableau 1 – Indice de service des tableaux électriques


1er chiffre 2e chiffre 3e chiffre
Niveau
« Exploitation » (1) « Maintenance » (2) « Évolution » (3)

1 Arrêt complet du tableau Arrêt complet du tableau Arrêt complet du tableau

Arrêt complet de la seule unité fonction- Arrêt limité à la seule unité fonctionnelle
Arrêt complet de la seule unité fonction-
2 nelle concernée, intervention sur les rac- concernée, réserves prévues en nombre et
nelle concernée
cordements taille

Arrêt de la seule unité fonctionnelle Arrêt limité à la seule unité fonctionnelle


Arrêt de la puissance de l’unité fonction-
3 concernée, sans intervention sur les rac- concernée, évolution libre dans les limites
nelle concernée (essais possibles)
cordements « constructeur »

Unité fonctionnelle : ensemble des appareillages liés à un départ : protection, coupure, séparation, contrôle…
(1) Le premier chiffre détermine les conséquences d’une opération de condamnation (mécanique) ou de consignation (électrique) sur le tableau électrique.
(2) Le deuxième chiffre précise l’aptitude du tableau à répondre à un besoin de maintenance.
(3) Le troisième chiffre précise l’aptitude du tableau à répondre à une évolution future.

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1.2.2 Protection des biens


Installation de Disjoncteur de
Le principal risque résulte de l’échauffement des conducteurs et branchement branchement
de l’appareillage, soit par surcharge (puissance supérieure à celle non différentiel
normalement prévue), soit par une connexion défectueuse, dont le
desserrage ou l’oxydation sont susceptibles d’entraı̂ner une aug-
mentation de la résistance de contact, d’où échauffement et aggra-
vation progressive du défaut.
DR
& Protection contre les surcharges
On classe, parmi les surcharges, les surintensités allant du cou-
rant admissible dans un circuit à une valeur de l’ordre de 2 à
3 fois celle-ci ; au-delà, on assimile leur protection à celle contre
les courts-circuits.
Cette protection utilise soit :
– des coupe-circuits à fusibles : seuil d’action de l’ordre de 130 % a absence de sélectivité : un défaut sur un circuit quelconque entraîne
la mise hors tension totale
du courant assigné, délai de fonctionnement non négligeable ;
– des disjoncteurs équipés de relais thermiques : seuil allant de


105 à 115 % du courant assigné, délai de fonctionnement depuis
quasi instantané à quelques secondes.
& Protection contre les courts-circuits Installation
intérieure DR 300 mA DR 30 mA
Partie réalisée non retardé non retardé
La notion de courant de court-circuit est importante. Les éner- en classe II
gies mises en jeu, comme les efforts mécaniques développés par installation
par les effets électrodynamiques peuvent atteindre des valeurs
considérables, qui dépendent de la configuration du réseau en
amont, des transformateurs haute tension – basse tension (HT/
BT), du point où le défaut se manifeste.

 Les fusibles, ainsi que les disjoncteurs à relais électromagnéti-


ques jouent, en cas de court-circuit, pleinement leur rôle, à condi- b sélectivité totale : un défaut sur un des circuits entraîne la mise hors
tension de celui-ci seulement .
tion toutefois que certaines conditions soient respectées (pouvoir
de coupure, type de courbe de fonctionnement). DR dispositif à courant différentiel résiduel
 Certains contacteurs peuvent être munis, comme les disjonc-
teurs, de relais magnétothermiques ; on les appelle alors « discon- Figure 1 – Exemples de sélectivité (en cas de défaut d’isolement)
tacteurs », mais ils doivent être associés à un dispositif de protec-
tion contre les court-circuits. Leurs caractéristiques les appellent La sélectivité peut également être à plusieurs niveaux, et n’affec-
plutôt à assurer la protection d’usages limités, comme celle des ter que le circuit siège du défaut, ou un ensemble de circuits. La
moteurs, et non celle de circuits de distribution. figure 1b en donne un exemple.
 Les appareils de coupure et les fusibles ont des tenues aux
effets électrodynamiques très variables, caractérisées notamment 1.3 Autres appareillages
par leur pouvoir de coupure ; il importe donc de les choisir à bon
escient. Sans prétendre à l’exhaustivité, les appareils suivants sont fré-
quemment rencontrés.
Dans certains cas, par exemple, si un disjoncteur a un pouvoir de
coupure insuffisant, il peut être protégé en amont par des fusibles de & Télérupteurs : ce sont des relais bistables très utilisés en éclai-
caractéristiques coordonnées, ceux-ci pouvant avoir, plus économi-
quement, des tenues élevées aux courts-circuits ; les constructeurs rage dès lors qu’il y a deux, ou plus, points de commande. Ils
publient des listes de telles associations. sont alternativement fermés « allumés » et ouverts « éteints » à
Les interrupteurs différentiels n’ont pas de pouvoir de coupure ; ils chaque action sur l’un quelconque des boutons-poussoirs de
ne protègent que contre les contacts indirects et doivent être com- commande.
plétés par des fusibles adaptés à leurs caractéristiques.
& Minuteries : mises en action par boutons-poussoirs, elles met-
 Cette notion de coordination des protections est devenue capi- tent en service un circuit pendant un temps déterminé. De puis-
tale ; elle couvre non seulement les problèmes de sélectivité sance limitée, il convient, au-delà de leur courant assigné, de les
(§ 1.2.3), mais aussi la tenue des matériels aux surtensions d’origi- relayer par d’autres appareils (relais, contacteurs).
nes diverses (atmosphérique, de manœuvre…) (§ 5.2.4).
& Horloges : elles ont des cycles de fonctionnement réglables
1.2.3 Sélectivité (horaires, journaliers, mensuels). Utilisées notamment pour des
éclairages extérieurs, elle doivent être périodiquement recalées
On appelle « sélectivité » l’échelonnement des caractéristiques sur le cycle solaire, manuellement, par signal radio, ou être du
de fonctionnement en temps et en courant des dispositifs de pro- type astronomique.
tection, de façon à n’obtenir une mise hors tension que de certains
appareils placés en aval de certains autres. & Détecteurs de présence : ils assurent la détection des personnes
La sélectivité peut être totale, ou partielle, pour des courants de et, en fonction du niveau d’éclairement, mettent en service l’éclai-
défaut de caractéristiques diverses. La mise hors tension, en cas de rage pour un temps déterminé. Ces relais remplacent de plus en
défaut, est limitée à une partie des circuits ou seulement à celui qui plus les minuteries. Ils permettent une bonne gestion de l’éclairage
est affecté. et des économies d’énergie.

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Tableau 2 – Caractéristiques des divers schémas de liaisons à la terre


Caractéristiques Schéma

TN-C TN-S TT IT

Alimentation directe par le réseau de distribution à basse


Non Possible (1) Limité à 250 kVA Non
tension

Alimentation par transformateur ou poste


Oui Oui Oui (2) Oui
de transformation HT/BT

Coupure au premier défaut Oui Oui Oui Non

Coupure par dispositifs de protection contre les surintensités Oui Oui Non (3) Oui

Nécessité de dispositifs de protection à courant différentiel


Sans objet Non (4) Oui Non (5)
résiduel

S Section du conducteur neutre ≥ 10 mm2 (PEN) Selon calcul Selon calcul Selon calcul

Protection du conducteur neutre Sans objet Non (6) Non Oui, si distribué

Nécessité d’un service d’entretien permanent Non Non Non Oui

Niveau d’isolement des matériels électriques U0 U0 U0 U0 3

Nécessité de la surveillance de l’isolement Non Non Non Oui


(1) Avec l’accord du distributeur.
(2) Possible pour certaines installations particulières (par exemple l’éclairage public).
(3) Nécessaire pour des circuits de grandes longueurs et pour les circuits de prises de courant.
(4) Pour des circuits de grandes longueurs et pour les circuits de prises de courant, à raison d’un par circuit. Nécessaire également à l’origine de chaque
groupe de masses non interconnectées.
(5) Sauf si section inférieure à celle des conducteurs de phase.
(6) Si une prise de terre indépendante est réalisable pour la mise à la terre du neutre.

& Relais : ils ont diverses applications, en particulier lorsqu’ils sup- & Si le transformateur est situé en dehors du bâtiment et en
pléent à des limitations de divers autres appareils comme, par dehors de la zone d’équipotentialité de l’installation, le schéma
exemple, des détecteurs électroniques (de mouvement ou de pré- des liaisons à la terre sera de type TT : cas des installations alimen-
sence, de niveau d’éclairement, de fumée ou de température, etc.), tées à partir du réseau de distribution public.
ou lorsqu’ils assurent des cycles de fonctionnement déterminés.
& Si le transformateur est situé dans le bâtiment, donc dans la
& Comptages : indépendamment du comptage du distributeur zone d’équipotentialité créée par la prise de terre à fond de fouille,
d’énergie, il peut, dans certains cas, être intéressant d’utiliser des le schéma des liaisons à la terre sera de type TN.
sous-compteurs qui permettent de connaı̂tre les consommations
 L’exploitation des installations à puissance surveillée, alimen-
de tel ou tel service (mais le chiffrage en valeur réelle peut entraı̂ner
tées par un transformateur de distribution publique peut être de
des difficultés, tant pour l’estimation réelle du prix du kilowattheure
type TN-S après accord du distributeur.
qu’en cas de revente, qui reste l’apanage du distributeur).
 Pour les installations à puissance limitée, les protections
& Mesures : les appareils d’usage courant sont les voltmètres, les
contre les contacts indirects seront assurées par des DDR comme
ampèremètres, les phasemètres. Il existe également des compteurs en schéma TT.
horaires qui peuvent faciliter la programmation des interventions
d’entretien (changement systématique des lampes d’un circuit), ou Dans certains cas particuliers, le transformateur étant privé, le
se substituer aux sous-compteurs, s’il n’y a pas de variation schéma IT pourra être retenu.
notable dans la puissance en question. Le tableau 2 donne les principales caractéristiques des divers
schémas et le tableau 3 leurs possibilités courantes d’utilisation.
1.4 Schémas des liaisons à la terre
1.4.1 Schéma TT
(ou régimes du neutre)
C’est le cas du réseau public français de distribution à basse
Il s’agit de la façon dont le point neutre du (ou des) transforma- tension.
teur(s) est relié à la terre [D 5 044]. Les grandeurs électriques des
courants qui, en cas de défaut, en résultent, entraı̂nent des pres- & Le point neutre des transformateurs est mis directement à la
criptions différentes dans le choix et le calcul des mesures de pro- terre. Les masses de l’installation étant, de leur côté, mises à la
tection (en particulier contre les contacts indirects). Ils présentent, terre par une prise distincte de la précédente.
par ailleurs, certains avantages et inconvénients, très succincte- & Le courant de défaut à la terre est limité par la mise en série des
ment résumés dans ce paragraphe. impédances des prises de terre, ce qui entraı̂ne des courants de
Le schéma des liaisons à la terre est principalement déterminé défaut de faible valeur et l’utilisation de protections à courant diffé-
par la situation géographique du transformateur TH/BT. rentiel résiduel.

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Tableau 3 – Choix du schéma des liaisons à la terre en fonction des utilisations


Schéma
Utilisations
TN-C TN-S TT IT

Bâtiments d’habitation :
• locaux privatifs Non Non Oui Non
• services généraux Oui (1) Oui Oui (2) Non

Bâtiments administratifs (bureaux, banques, services publics) Oui Oui Oui Déconseillé (3)

Bâtiments publics (commerces, spectacles, hôtels,


Oui Oui Oui (4)
restaurants…)

Établissements sanitaires Interdit (5) Oui Oui (6)

Bâtiments agricoles Oui Oui Oui Non


Établissements industriels Oui Oui Oui (7)

Éclairage public Oui Oui Oui Incompatible

Locaux à risque d’incendie Interdit Oui Oui Oui

Locaux à risques d’explosion Interdit Oui Oui Oui

Installations de sécurité Oui Oui Oui Exigé (8)

Salles informatiques Incompatible (9) Oui Oui Incompatible

Équipements à forts courants de fuite (fours, chaudières…) Oui Oui Incompatible Incompatible

Grandes cuisines Oui Oui Incompatible Incompatible

Machines-outils Oui Oui Oui Déconseillé


(1) Schéma recommandé si la puissance de l’installation est supérieure à 250 kVA (possible à partir de 36 kVA dans certaines conditions) : schéma TN-C dans
les circuits principaux et divisionnaires et schéma TN-S dans les circuits terminaux.
(2) Limité à 250 kVA pour les installations alimentées à partir du réseau public de distribution.
(3) En raison notamment des difficultés d’exploitation et de l’absence de service permanent d’entretien.
(4) Pour certaines installations de sécurité.
(5) Sauf pour la distribution générale.
(6) Schéma IT médical pour les salles d’opération, suivant NF C 15-211.
(7) Seulement pour des applications nécessitant une alimentation sans coupure.
(8) Dans les IGH.
(9) En raison notamment des courants de fuite.

& Dans le cas où le transformateur alimentant le réseau public de & Le courant de défaut à la terre est pratiquement un courant de
distribution est situé dans le même bâtiment ou inclus dans la court-circuit, ce qui permet l’emploi de fusibles ou de disjoncteurs
même zone d’équipotentialité que les installations d’utilisation, comme protections contre les courants de défaut.
celles-ci sont de fait en schéma TN. La valeur des courants de
court-circuit et de défaut y est importante. 1.4.3 Schéma IT
Il est alors admis pour les installations alimentées par un bran-
Il ne peut être utilisé que dans le cas d’un poste de transforma-
chement à puissance surveillée d’utiliser les règles de protection
tion HT/BT privé ou en aval d’un transformateur BT/BT.
contre les chocs électriques du schéma TN.
Un point du réseau (généralement le point neutre du transforma-
Pour les branchements à puissance limitée la protection contre les
teur) est relié à la terre à travers une impédance, qui limite le cou-
chocs électriques doit être réalisée selon les règles du schéma TT.
rant de premier défaut à la terre et permet la poursuite de l’exploi-
tation sans coupure de l’alimentation au premier défaut
1.4.2 Schéma TN d’isolement.
Il nécessite la présence du transformateur HT/BT dans le bâti- Ce schéma nécessite l’usage d’un dispositif de surveillance de
ment ou dans la zone d’équipotentialité. Si le transformateur est l’isolation, avertissant de cet incident un service susceptible d’y
celui du distributeur, son accord est nécessaire. remédier rapidement (faute de quoi un second défaut entraı̂ne la
coupure et fait perdre le bénéfice de cette disposition).
& Dans ce schéma TN, les points neutres et les masses de l’instal-
lation (ainsi que ses prises de terre) sont reliés par un (ou des)
conducteur(s). On distingue : 1.5 Câblage
– le schéma TN-S, où les conducteurs de neutre (N) et de protec-
tion (PE) sont distincts, les masses étant reliées au neutre par le Les canalisations électriques sont constituées soit :
conducteur de protection ; – de conducteurs isolés (fils) devant être posés sous une protec-
– le schéma TN-C, où les conducteurs de neutre et de protection tion mécanique comme des conduits (tubes) ou des profilés (mou-
sont combinés en un seul (PEN). lures, goulottes) ;

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Éclairage public et maîtrise


de la demande en électricité (MDE)
par Nazim PIGENET
Chargé de mission d’un programme départemental de maîtrise de la demande
en électricité auprès de la Fédération d’électricité du Lot
Doctorant en génie électrique au LAboratoire PLAsma et Conversion d’Énergie (LAPLACE)
de l’université Toulouse III

et Jean-Pierre CARDIA
Énergéticien lumière, dirigeant du bureau d’étude Inergie Adapt
Président régional de l’Association française de l’éclairage Auvergne-Berry-Limousin

1. Objectifs d’une démarche de MDE axée sur le besoin .................. C 3 350 — 2
1.1 Contexte de la démarche ............................................................................ — 2
1.2 Enjeux de la démarche ................................................................................ — 2
1.3 Objectifs de la démarche............................................................................. — 2
2. Étapes de la démarche............................................................................ — 3
2.1 Définition du besoin en éclairage............................................................... — 3
2.2 Définition de l’état initial ............................................................................. — 4
2.3 Définition des axes de progrès................................................................... — 4
2.4 Hiérarchisation et optimisation .................................................................. — 5
2.5 Suivi.............................................................................................................. — 6
3. Applications de démarches MDE......................................................... — 6
3.1 Cas no 1 – Audit énergétique d’une commune ......................................... — 6
3.2 Cas no 2 – Optimisation énergétique avancée et importance d’intégrer
la démarche le plus tôt possible dans le projet......................................... — 11
3.3 Cas no 3 – Optimisation énergétique avancée sur sources avec iodures
métalliques................................................................................................... — 13
4. Conclusion ................................................................................................. — 14
Pour en savoir plus ........................................................................................... Doc. C 3 350

i le dénominateur commun à toute initiative de maîtrise de la demande


S d’électricité (MDE) dans le domaine de l’éclairage public résulte d’une
volonté de limiter la consommation énergétique communale, répondre à ce seul
enjeu ne peut suffire à définir l’objectif de la démarche.
En effet, peut-on, par exemple, considérer comme satisfaisante l’économie
d’énergie engendrée par la mise en place sur un axe routier d’un double circuit
permettant l’allumage d’un luminaire sur deux lorsque la circulation se réduit, si,
dans le même temps, la lumière produite ne répond ni aux conditions d’unifor-
mité ni aux niveaux d’éclairement et de luminance nécessaires à sa mission de
sécurisation routière. En poussant ce raisonnement jusqu’au bout, on aurait pu
considérer qu’il aurait alors été probablement plus sûr et beaucoup plus écono-
mique de couper la lumière. Cet exemple, parmi bien d’autres pratiques obser-
vées, illustre bien l’incohérence d’une démarche de MDE ne visant qu’à limiter la
consommation d’électricité.
L’approche de MDE qui va être présentée maintenant vise à répondre aux
enjeux de maîtrise de l’énergie propres au contexte actuel de l’éclairage public
routier et urbain. Elle sera axée sur le besoin en éclairage.
p。イオエゥッョ@Z@。ッエ@RPPW

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ÉCLAIRAGE PUBLIC ET MAÎTRISE DE LA DEMANDE EN ÉLECTRICITÉ (MDE) ________________________________________________________________________

Après une description des grands axes permettant de définir, mener et


pérenniser cette démarche, une illustration par l’exemple montrera les résultats
que la méthode a permis d’envisager dans trois cas concrets correspondant à
des contextes distincts.

1. Objectifs d’une démarche — explosion de la demande d’éclairage public (50 % de points


lumineux en plus entre 1990 et 2000) et des émissions lumineuses
de MDE axée sur le besoin induites ;
— faible taux de renouvellement des infrastructures : 3 %/an
(source Ademe 2001), ayant un impact fort sur les performances du
parc ;
Dans un souci de clarté et afin d’éviter toute confusion, précisons
— engagements de la France dans la lutte contre le
que chaque fois qu’il sera fait référence à la notion d’énergie ou de
réchauffement climatique ;
maîtrise de la demande d’électricité (MDE) il ne sera question que
— pression croissante des associations de défense de l’environ-
de son application au domaine de l’éclairage public.


nement et du ciel nocturne pour lutter contre les nuisances
La première étape, lorsque l’on cherche à mettre en œuvre une lumineuses ;
démarche de MDE, est de définir ses objectifs. Or, si l’objectif princi- — évolutions des technologies dans le domaine de l’efficacité
pal d’une démarche de MDE est bien d’optimiser la consommation énergétique et de la gestion des équipements (ballasts électroniques,
énergétique en réponse à un besoin en éclairage, le contexte dans variateurs de puissance, calculateurs astronomiques, systèmes
lequel cette démarche est effectivement entreprise peut décliner cet intégrés de télégestion, réflecteurs haute performance, évolution
objectif. de la qualité et de l’efficacité des sources, développement de
En effet, l’expérience montre qu’une démarche de MDE est rare- nouvelles sources [iodures métalliques, LEDs...]) ;
ment motivée en tant que telle. Elle découlera plus généralement — dérégulation progressive du marché de l’électricité, laissant
d’un enjeu local (comme la nécessité de réduire la facture énergé- entrevoir à terme une importante hausse des tarifs de l’électricité.
tique communale), lui-même inscrit dans un contexte (forte hausse
de la facture énergétique) dont la réalisation nécessitera le recours
à une démarche de MDE. Or, c’est précisément la compréhension du 1.2 Enjeux de la démarche
contexte et des enjeux qui permettront de définir la déclinaison des
objectifs de la démarche MDE.
La problématique locale, plus ou moins nuancée par rapport au
contexte national, et à laquelle vont s’ajouter des choix d’aménage-
ment du territoire et d’urbanisme, peut amener les communes à pri-
1.1 Contexte de la démarche vilégier les enjeux suivants :
— répondre aux besoins d’éclairage tout en limitant la facture
d’électricité communale ;
Avec une consommation d’électricité en hausse de près de 30 % — réduire les nuisances lumineuses ;
entre 1990 et 2000 (d’après enquêtes Ademe 1991 et 2001), l’éclai- — réduire les émissions de gaz à effet de serre ;
rage public, à l’image de la consommation d’électricité en France, a — inscrire le patrimoine d’éclairage public dans un cadre
subi un rythme soutenu de croissance et ce malgré une évolution de communal de développement durable, ce qui signifie : maîtriser le
l’efficacité énergétique des infrastructures. C’est ainsi que, durant besoin en éclairage, optimiser l’efficacité énergétique des infras-
cette période, la puissance totale souscrite pour les besoins d’éclai- tructures, minimiser les nuisances lumineuses, réduire la
rage public n’augmentait que de 15 % (sources enquêtes Ademe, dépendance de l’infrastructure aux énergies fossiles, choisir des
EDF 1991 et 2001) alors que le nombre de points lumineux augmen- matériaux à impact environnemental limité et recyclables, trier et
tait de près de 50 %. suivre le recyclage des matériaux en fin de vie.
Précisons là que la réduction de la dépendance des infrastructu-
En ratifiant le protocole de Kyoto en 1997, la France s’est enga- res aux énergies fossiles répond directement à la problématique de
gée à l’horizon 2012 à stabiliser ses émissions de gaz à effet de réduction des émissions de gaz à effet de serre car, selon le bilan
serre au niveau de ce qu’elles étaient en 1990. Or, en 2000 les carbone Ademe/EDF, la consommation finale d’un kilowattheure
émissions annuelles de CO2 liées à la consommation énergé- électrique entraîne l’émission de l’équivalent de 109 g de CO2.
tique de l’éclairage public étaient en hausse de 130 000 t par Notons que ces deux objectifs pourront être satisfaits soit par une
rapport à 1990. réduction de la consommation énergétique, soit par le raccorde-
ment de l’installation à une source d’électricité d’origine renouvela-
ble (cellule photovoltaïque, centrale hydraulique, éolienne ou unité
Bien entendu, cette évolution n’est pas sans conséquences sur de cogénération alimentée par de la biomasse).
l’environnement et la facture énergétique des collectivités et, à
l’heure où la France est engagée dans un processus de stabilisation
de ses émissions de gaz à effet de serre, cette forte croissance va à
contre-courant des campagnes des pouvoirs publics incitant à la 1.3 Objectifs de la démarche
sobriété énergétique.
Pour autant, les communes sont de plus en plus soucieuses de Pour répondre aux enjeux présentés précédemment, la démarche
maîtriser leur consommation d’électricité. de MDE devra :
Le contexte énergétique et environnemental national de l’éclai- — maîtriser le besoin en éclairage ;
rage public peut se résumer ainsi : — optimiser l’efficacité énergétique des infrastructures ;
— consommation d’électricité liée à l’éclairage public en forte — optimiser les performances photométriques des infrastructures.
hausse (+ 30 % entre 1990 et 2000) et qui représente 38 % de la Il reste maintenant à définir les étapes qui permettront d’atteindre
facture d’électricité communale (source Ademe 2001) ; les objectifs retenus.

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________________________________________________________________________ ÉCLAIRAGE PUBLIC ET MAÎTRISE DE LA DEMANDE EN ÉLECTRICITÉ (MDE)

2. Étapes de la démarche Encadré 1 – Quelques définitions


(d’après Recommandations AFE [1])

■ Éclairement minimal : c’est la plus petite valeur d’éclaire-


2.1 Définition du besoin en éclairage ment obtenu sur les points de maillage de référence. Il est
exprimé en lux.
■ Éclairement vertical moyen (Ev) (recommandations AFE [1]
Cette étape est primordiale dans notre approche puisque c’est elle
1.4.2) : Ev est calculé pour les zones où la détection des obsta-
qui fixera les limites ultimes de l’économie d’énergie envisageable.
cles est prépondérante. Il est calculé au sol (hv = 0 m), à 1 m ou
De plus, définir le besoin c’est déjà le maîtriser.
à 1,5 m suivant le cas étudié. Il est exprimé en lux.
On peut le définir en trois étapes. ■ Éclairement semi-cylindrique minimal (Esc) (recommanda-
■ Définition du caractère fonctionnel des installations tions AFE [1] 1.4.3.) : l’éclairement semi-cylindrique vertical
associé à l’éclairement vertical permet de caractériser le modelé
Il s’agit de préciser les fonctions prioritaires de la mise en lumière des objets. Il est utilisé pour des espaces piétons ou bien des
(sécuritaire (voir et être vu), esthétique, attractive, festive, etc.), la zones où la reconnaissance des visages est souhaitable. La hau-
nature de l’environnement qui doit être mis en lumière (axe routier teur de calcul est généralement de 1,5 m. Il est exprimé en lux.


(et de quel type), voie piétonne, place, monument, etc.), la zone spa-
■ Éblouissement d’incapacité (indice TI) (Threshold Incre-
tiale à éclairer et la plage horaire prioritaire d’éclairement.
ment Indice) (recommandations AFE [1] 6.5.3.1) : il est à noter
■ Estimations quantitatives que l’approche scientifique et pédagogique de la visibilité fait
débat entre les experts. Pour la majorité d’entre eux, on peut tra-
C’est à cette étape que la maîtrise du besoin en éclairage inter-
duire cette notion par un indice TI correspondant à l’augmenta-
vient, en recherchant les niveaux d’éclairement, de luminance et
tion du contraste au seuil de visibilité qu’il est nécessaire
d’uniformité minimaux remplissant les fonctionnalités de chacune
d’établir pour que l’observateur soumis à l’éblouissement com-
des zones définies précédemment. Ces valeurs devront être le plus
mence à percevoir l’objet. Il est calculé sur l’axe longitudinal
conformes possible aux recommandations de l’Association fran-
pour chaque point du maillage de référence. L’indice TI retenu
çaise de l’éclairage (AFE) [1] ou de la norme EN 13201 qui définis-
correspond à la plus grande valeur calculée. Il est exprimé en %.
sent des niveaux minimaux à maintenir pour garantir, selon la
fonctionnalité du lieu à éclairer, la sécurité et le confort visuel requis. ■ Indice d’inconfort (G) (recommandations AFE [1] 6.5.3.2 :
l’indice G exprime l’appréciation portée sur une installation
■ Ajustements qualitatifs d’éclairage public, dans des conditions de conduite données. Il
En fonction de la politique d’urbanisation et de la fonctionnalité, il dépend de la distribution lumineuse du luminaire, du niveau de
s’agit de préciser si des contraintes qualitatives sont demandées en luminance moyenne de la chaussée, de la configuration
ce qui concerne : d’implantation des luminaires (hauteur de feux et espacement).
Il est exprimé selon une échelle numérique de la manière
— la qualité de lumière requise : ton de couleur (caractérisé par la suivante :
température de couleur de la source) et contraste de couleur recher-
ché [caractérisé par un indice de rendu des couleurs (IRC)] ; • G1-Éblouissement intolérable
— le style et/ou la hauteur des candélabres. • G3-Éblouissement gênant
Bien entendu, ces aspects auront une influence plus ou moins res- • G5-Éblouissement juste admissible
trictive sur les choix d’optimisation énergétique (cf. § 2.4). • G7-Limitation satisfaisante de l’éblouissement
Remarque • G9-Éblouissement imperceptible.
Le principal gisement d’économie d’énergie en éclairage public
est à ce jour constitué par les installations routières ou urbaines EN 13201. Ces notions complémentaires sont introduites pour
pour les usagers motorisés. Il ne faut cependant pas négliger les répondre notamment au besoin des usagers motorisés de bien voir
autres usagers que sont les cyclistes et les piétons. La norme les usagers piétons et inversement, mais aussi au besoin de sécurité
EN 13201 ainsi que les recommandations de l’Association française des piétons entre eux, par la reconnaissance des visages à l’appro-
de l’éclairage [1] ont bien évidemment intégrées des exigences che d’une forme humaine dans la bulle de sécurité (ou de fuite) de la
particulières pour répondre aux attentes de sécurité de ces usagers. personne (5 à 10 m). Le choix des sources (couleur, IRC), des lumi-
Globalement, on peut envisager deux cas de figure (cf. définitions naires et du concept d’éclairage dans ces zones devient crucial mal-
encadré 1). gré la présence bien souvent de puissance énergétique unitaire
■ Tout d’abord, la circulation mixte d’usagers motorisés et de assez faible aux regards des sources utilisées en éclairage routier.
cyclistes et piétons. Dans ce cas, parallèlement au concept de lumi-
nance des sections courantes, des exigences d’éclairement et d’uni- Par ailleurs, la maîtrise des éblouissements et des nuisances lumi-
formité sont introduites pour des situations d’éclairage particulières neuses doit faire partie intégrante de la définition du besoin. C’est à
(aires aménagées, de repos ou de service, zones de conflits telles ce titre que la notion d’éblouissement d’incapacité, caractérisée par
que carrefours aménagés, giratoires, places). Des niveaux d’éclaire- l’indice TI de l’installation d’éclairage public ou l’indice GR pour les
ment moyen à maintenir de 10 lux à 40 lux peuvent y être exigés grands espaces a été introduite. Cet indice TI (faisant référence au
avec une uniformité d’éclairement minimal de 40 %. concept de luminance) doit être inférieur à 10 ou 15 suivant les cas.
Lorsque ces indices ne peuvent s’appliquer il est recommandé d’uti-
■ En ce qui concerne les installations urbaines où la priorité est liser les indices d’inconfort G ou D.
donnée aux piétons (petite rue, ruelle, place, aires de stationne-
ment, espace piétonnier...), le concept de luminance n’est plus En ce qui concerne les nuisances et le halo lumineux, il est à noter
retenu et seul l’éclairement doit être considéré. Les exigences que la maîtrise de ces sujets ne va pas engendrer de surconsomma-
d’éclairement à maintenir sont alors comprises entre 7,5 lux et tion d’énergie. Bien au contraire, dans de nombreux cas, cela impli-
15 lux (recommandations AFE) pour une uniformité d’éclairement que l’utilisation de lanternes plus efficaces et entraîne une réduction
de 0,4. Les notions d’éclairement minimal (de 1,5 à 3 lux), d’éclaire- de la consommation énergétique. Ces problématiques sont traitées
ment vertical moyen (de 7,5 à 30 lux) et d’éclairement semi-cylindri- dans le guide de l’AFE « Les nuisances dues à la lumière » [2].
que minimal (de 7,5 à 15 lux) apparaissent comme exigences
additionnelles dans les recommandations de l’AFE [1] et de la norme Une fois le besoin défini, il reste à caractériser l’état initial.

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Foudre et protection des bâtiments –


La physique
par Alain ROUSSEAU
Ingénieur de l’École Centrale de Lyon – DEA de Génie électrique
Président SEFTIM – Président des Comités de Normalisation Protection Foudre AFNOR
et CENELEC. Président du Comité de Normalisation Parafoudre IEC
SEFTIM, Vincennes (France)
Cet article est la version actualisée de l’article C 3 307v2 intitulé « Foudre et protection
des bâtiments » rédigé par Alain ROUSSEAU, Claude GARY, Gérard BERGER en 2000.


1. Physique des phénomènes orageux : données actuelles ............. C 3 307v3 - 2
1.1 Distribution statistique des orages. Sévérité orageuse ........................... — 2
1.2 Phénomènes précurseurs........................................................................... — 7
1.3 Déroulement d’un coup de foudre ............................................................ — 9
1.4 Paramètres électriques de la foudre.......................................................... — 10
2. Mécanisme d’impact et modèle électrogéométrique ................... — 13
2.1 Mécanisme d’impact du choc de foudre descendant .............................. — 13
2.2 Modèle électrogéométrique....................................................................... — 14
2.3 Méthode graphique de détermination de la zone de protection ............ — 14
2.4 Nouveaux modèles de protection ............................................................. — 16
3. Effets de la foudre .................................................................................. — 18
3.1 Effets thermiques ........................................................................................ — 18
3.2 Effets électrodynamiques........................................................................... — 19
4. Conclusion................................................................................................. — 20
5. Glossaire .................................................................................................... — 20
6. Sigles, notations et symboles.............................................................. — 20
Pour en savoir plus .......................................................................................... Doc. C 3 307v3

orsqu’en 1753 Benjamin Franklin inventa le paratonnerre à tige, il pensait


L que, par son effet de pointe, celui-ci était capable d’écouler à la terre le
« fluide électrique » contenu dans le nuage orageux, et, par-là, d’empêcher la
foudre de tomber.
Cette hypothèse ne résiste pas à l’analyse que permet la connaissance moderne
des phénomènes d’ionisation. D’ailleurs, déjà du temps de Franklin, cette façon de
voir fut rapidement infirmée : parmi les nombreuses tiges qu’il fit élever, cinq
furent frappées par la foudre dès la première année de leur mise en place.
La seconde façon d’expliquer le rôle protecteur des paratonnerres consiste
alors à considérer leur pouvoir d’attraction sur la foudre. On a cependant assez
rapidement reconnu que ce pouvoir était limité à un volume relativement
réduit, ce qui permet néanmoins d’assurer une certaine zone de protec-
tion autour du paratonnerre. Diverses définitions de cette zone, toutes
empiriques, ont été données, généralement sous la forme d’un cône de section
circulaire, d’axe vertical, et dont le sommet coïncide avec la pointe du paraton-
nerre. On a longtemps admis que le demi-angle au sommet de ce cône était
fixe et de l’ordre de 45 ou 60˚.
Malheureusement, ce modèle simplifié de protection est imparfait car il ne
p。イオエゥッョ@Z@ェオゥャャ・エ@RPRP

prévoit pas certains cas. On connaît, en effet, de nombreux cas où la foudre est

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FOUDRE ET PROTECTION DES BÂTIMENTS – LA PHYSIQUE _________________________________________________________________________________

tombée au pied même du paratonnerre ou d’une tour élevée, ou a frappé cette


tour à mi-hauteur. Ces observations ont notamment été faites auprès de tours
de télévision et elles semblent même montrer que la concentration d’impacts
est, à leur voisinage, supérieure à la moyenne de la région.
L’étude des phénomènes physiques mis en jeu par la foudre a permis
d’élaborer une méthode de détermination de la zone de protection d’un Para-
tonnerre à Tige Simple (PTS), ou de fils tendus horizontalement ; elle permet
également de définir la taille maximale des mailles d’une cage. Cette méthode
est fondée sur l’analyse du mécanisme d’impact de la foudre et elle est mise
en œuvre au moyen d’un modèle mathématique appelé modèle électro-
géométrique. Bien que ce modèle ne soit pas parfait – bien des incertitudes
subsistent – il constitue néanmoins l’approche la plus cohérente pratiquement
et la plus simple de la protection directe contre la foudre qui ait été élaborée à
ce jour. Il permet entre autres d’expliquer pourquoi la foudre peut tomber au
pied d’une tour, donc d’expliquer certains « ratés » de protection, et montre


que la zone de protection dépend de l’intensité de crête et de la polarité du
courant qui va s’écouler par le coup de foudre. D’autres approches sont pos-
sibles mais imposent des calculs avec des logiciels de simulation ce qui
constitue encore un frein.
Mais, afin de pouvoir développer ce modèle et d’en préciser des applications,
il est nécessaire d’étudier le phénomène orageux et d’examiner les paramètres
principaux qui caractérisent la foudre.
Nota : le lecteur trouvera en fin d’article un glossaire des termes et expressions importants de l’article, ainsi qu’un
tableau des sigles, notations et symboles utilisés tout au long de l’article.

Dans d’autres régions du globe, ce niveau peut être considéra-


1. Physique des phénomènes blement plus élevé : il est, par exemple, de l’ordre de 100 en Flo-
orageux : données actuelles ride (États-Unis) et dépasse 180 dans certaines régions d’Afrique
du Sud ou d’Asie du Sud-Est. C’est un bon indicateur de la sévé-
rité orageuse d’un pays ou d’une région mais cela est très impré-
Nous examinerons les quatre aspects suivants de la décharge cis pour des besoins locaux.
atmosphérique :
Ces données ont été compilées sous forme de cartes avec
– distribution statistique des orages ; notamment en France des cartes par département. Cependant, la
– phénomènes précurseurs ; foudre ne s’arrête pas aux frontières des pays ou des départe-
– déroulement d’un coup de foudre ; ments et cette approche ne permettait pas une analyse fine des
risques liés à la foudre. Ces cartes étaient simples mais elles
– paramètres électriques de la foudre.
posaient des problèmes de différences entre deux points d’un
même département ou encore de deux structures proches mais
dans deux départements différents. Certaines normes existantes
1.1 Distribution statistique des orages. font encore référence au niveau kéraunique même si cette donnée
Sévérité orageuse est ancienne car elle est simple à utiliser.

Cette approche par cartes est maintenant dépassée par les don-
1.1.1 Niveau kéraunique ou densités nées plus précises collectées par les réseaux de détection des
de foudroiement orages qui permettent de connaître la sévérité orageuse locale
après une collecte de données sur une dizaine d’années mini-
Il était d’usage universel de caractériser la sévérité orageuse mum. Il n’est donc plus nécessaire, en France, de faire référence à
d’une région par son niveau kéraunique (keraunos = foudre en la carte des niveaux kéraunique ou à tout autre carte d’ailleurs, car
grec). les données précises sont accessibles via le réseau Météorage
(figure 1).

On rappelle que celui-ci était, par définition, le nombre de


jours par an où le tonnerre a été entendu. La simplicité même de Remarque
cette définition a permis l’établissement de statistiques, à partir Un certain nombre de documents ou normes en préparation
de renseignements fournis par le passé par les bonnes volontés conservent encore des cartes (de densité de foudroiement ou
locales et par la Météorologie nationale qui rendent d’appré- de densité de point de contact, voir ci-dessous) mais elles ne
ciables services. Cependant, cette donnée est peu précise. présentent de l’intérêt que compte tenu de leur simplicité et
ne peuvent servir à une analyse détaillée du risque foudre sur
une structure.
En France, le niveau kéraunique moyen est de 22. Il est supé-
Elles sont notamment utilisées dans le domaine électrique
rieur à 30 dans les régions montagneuses des Alpes, du Massif
pour déterminer rapidement si un parafoudre est nécessaire
central et des Pyrénées et compris entre 10 et 20 dans les régions
ou non.
côtières de la Manche et de l’Atlantique.

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__________________________________________________________________________________ FOUDRE ET PROTECTION DES BÂTIMENTS – LA PHYSIQUE

Figure 1 – Variation de la densité de foudroiement sur une région (Météorage)

Il est évident que la notion de niveau kéraunique est trop rudi- ment, par exemple la densité de coups de foudre au sol, exprimée
mentaire pour pouvoir fournir une mesure utilisable de la sévérité en nombre de coups par km²/an. La donnée utilisée actuellement
orageuse car elle ne donne aucune indication sur l’existence des pour caractériser la sévérité orageuse est la densité de point de
zones localisées particulièrement foudroyées et encore moins sur contact au sol (symbole Nsg en nombre de points de contact par
l’intensité des coups de foudre. Une définition bien plus rigoureuse km²/an) qui a remplacé récemment la densité de foudroiement au
de la sévérité orageuse peut être atteinte par la sévérité du foudroie- sol (symbole Ng en nombre de coups de foudre au sol par km²/an).

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FOUDRE ET PROTECTION DES BÂTIMENTS – LA PHYSIQUE _________________________________________________________________________________

1.1.3 Facteurs locaux influant sur le foudroiement


Remarque
On a considéré pendant un temps que la densité de fou- On peut se demander s’il existe des zones localisées particuliè-
droiement pouvait être obtenue à partir du niveau kérau- rement foudroyées communément appelées nids d’orages.
nique divisé par 10 mais cette approche n’a pas lieu d’être L’existence de ces zones est souvent rapportée par la population
car le niveau kéraunique est imminemment peu précis et locale, par les on-dit, mais elle n’a jamais fait l’objet de statistiques
très macroscopique. En effet, il faut noter que cela ne repré- sérieuses. Que faut-il en penser à la lumière des connaissances
sente qu’une moyenne ne tenant pas compte des particula- actuelles ? On peut raisonnablement songer à trois facteurs locaux
rités topographiques. La valeur de Ng obtenue de cette possibles.
façon n’est donc pas très fiable et perd surtout son intérêt
de donnée locale. ■ Facteurs topologiques
Des zones préférentielles peuvent exister du simple fait de
conditions privilégiées de formation des nuages orageux, sous
Un choc de foudre peut avoir plusieurs points de contact au sol l’effet combiné du sol et d’un réchauffement local ; il y a alors
(le nombre de points de contact au sol va dépendre des saisons et formation puis ascension d’une masse d’air chaud et humide.
des emplacements mais une valeur communément admise est de Comme l’air transmet très mal la chaleur, cette bulle chaude
2 points de contact au sol en moyenne). s’élève, pratiquement isolée thermiquement de l’air environnant,


et forme un nuage orageux aux altitudes où la condensation
commence. C’est l’orage de chaleur, souvent très localisé.
Par ailleurs, des mouvements d’air, canalisés par des vallées ou
des fleuves, et qui entraînent les nuages orageux, favorisent
Remarque
l’existence de couloirs orageux. Ainsi, ce ne sont pas toujours les
Certains auteurs, dans un désir d’être plus précis, points les plus élevés qui sont le plus frappés par la foudre. En
annoncent des ratios plus proches de 1,5 en moyenne entre montagne, les versants des vallées sont souvent plus foudroyés
Nsg et Ng mais cette discussion est plutôt théorique car, en que les sommets.
France, le réseau Météorage fournit directement la densité
de point de contact sans passer par un artifice de calcul. Par ■ Facteurs géologiques
ailleurs, ces données, Ng ou Nsg, ne servent qu’à calculer le
risque foudre et, pour ce faire, une marge de sécurité est de Certains facteurs locaux pourraient avoir un pouvoir attractif sur
toute façon nécessaire. la foudre : on a pensé aux failles, aux nappes d’eau.
Nous verrons au § 2 que le point d’impact exact d’un coup de
foudre ne semble se déterminer que dans la partie la plus infé-
rieure de sa trajectoire ; la partie supérieure, c’est-à-dire au-delà
1.1.2 Densité locale de coups de foudre d’une centaine de mètres au-dessus du sol, se développe de façon
totalement indépendante de la structure géométrique ou géolo-
Aujourd’hui, des systèmes de détection d’orages (Lightning gique de ce dernier. Ce ne sont donc que des facteurs tout à fait
Location System en anglais) peuvent donner des informations locaux qui peuvent avoir une action sur la décision de l’impact. La
intéressantes. La densité de coups de foudre au sol est ainsi déter- présence de saillies, arbres, bâtiments, cheminées est bien
minée avec précision et des informations sur l’amplitude de ces connue comme étant l’un de ces facteurs.
coups de foudre sont aussi disponibles. En France, le réseau de
détection s’appelle Météorage. La France fut l’un des premiers Mais la résistivité des sols pourrait être un autre facteur impor-
pays du monde à pouvoir disposer d’un réseau LLS, remplaçant le tant. Cette hypothèse repose sur un certain nombre d’observa-
fameux niveau kéraunique, nombre de jours par an où on enten- tions concernant le foudroiement des lignes à haute tension, ainsi
dait gronder le tonnerre, par une mesure scientifique précise : la que sur les résultats de recherches de laboratoire. Ces résultats
densité de foudroiement. permettraient d’allouer aux failles humides, aux nappes d’eaux, à
des terrains marécageux, une certaine attirance préférentielle
Celle-ci peut être calculée en tout point de France sur une pour la foudre ; leur zone d’action ne saurait toutefois excéder une
période pouvant aller au-delà de 30 ans d’analyse climatologique. centaine de mètres au-delà de leur contour.
Des analyses complémentaires sont parfois nécessaires comme
l’analyse des courants de décharges qui peut révéler que le site ■ Concentration ionique de l’air (conductivité de l’air)
est particulièrement affecté par des impacts de forte amplitude. La concentration en ions de l’air (ou sa conductivité, celle-ci
Enfin, le calcul limité à certaines périodes mensuelles permet étant la conséquence de celle-là) a parfois été invoquée pour
d’identifier précisément le risque des activités saisonnières et la expliquer un nid d’orages. Mais, même aujourd’hui, il n’existe
prise en compte de la valeur de la densité maximale se révèle la pratiquement pas de données expérimentales à partir d’observa-
plus pertinente pour certaines activités sensibles (figure 2). tions sur le terrain. Les études de laboratoire sur les mécanismes
de décharge dans l’air n’ont pas mis en évidence, jusqu’à présent,
Depuis l’existence de la norme internationale NF EN 62858 [1], un effet de cette conductivité, par exemple en favorisant le trajet
la fourniture de ces informations se base sur des méthodes pré- de la décharge ; les théories disponibles montrent d’ailleurs que le
cises et harmonisées à l’échelle internationale. taux d’ions dans l’air devrait être considérablement plus élevé que
ce que l’on peut mesurer dans les conditions naturelles pour
Les disparités dans un département sont souvent plus impor- qu’un effet sensible puisse se manifester.
tantes qu’on ne l’imagine et il n’est pas rare qu’une commune
d’un département soit 5 fois plus foudroyée qu’une de ses homo-
logues du même département. 1.1.4 Détection de la foudre
Par ailleurs, un Nsg faible ne garantit pas un risque faible. La détection foudre permet notamment d’alerter les personnes
pour qu’elles puissent se mettre en sécurité. C’est un complément
Ainsi, par exemple, le cas de la Bretagne est symptomatique : naturel du Système de Protection Foudre (SPF) pour les personnes
cette région est la moins foudroyée de France mais la plus touchée qui se trouvent en dehors des structures (zone ouvertes, terrasses,
par des éclairs violents dépassant 50 kA. etc.) mais c’est également un moyen de réduire le niveau de risque

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__________________________________________________________________________________ FOUDRE ET PROTECTION DES BÂTIMENTS – LA PHYSIQUE

Résultat

Résumé Répartition trimestrielle

Ville :
BORDEAUX (33063) Jan-Mar
Avr-Jun
Superficie : Jui-Sep
49,55 km2 Oct-Déc

Période d’analyse : 46,2 %


2005-2015
42,8 %

Statistiques du foudroiement
Répartition trimestrielle du nombre de points de contact sur toute
la période de 2005 à 2015

1,52 impacts / km2 / an
Répartition par mois :
14 jours par an

Nb GSP
260
Foudroiement Fort 240
220
200
Faible L’intervalle de confiance à 95 %
Intense 180
160
< 0.67 NSG est : [ 1,42-1,63 ] > 3.74 NSG
140
120
Indice de confiance statistique : Excellent
100
80
NSG : nombre de points de contact par km2 et par an 60
40
20
Records 0
Janv. Févr. Mars Avr. Mai Juin. Juil. Août Sept. Oct. Nov. Déc.
Année record : 2006 (2,95 impacts / km2 / an)
Trier les données
Mois record : Juillet 2006
Répartition par mois du nombre de points de contact sur toute
Jour record : 25 juillet 2013 la période de 2005 à 2015

Les résultats ci-dessus sont fournis par Météorage à partir des données du réseau de détection des impacts de foudre pour la période 2005-2015.
La meilleure représentation actuelle de l’activité orageuse est la densité de points de contact qui est le nombre de points de contact par km2 et par an.
La valeur moyenne de la densité de foudroiement (NSG) est de 1,12 impacts / km2 / an.

METEORAGE Hélioparc - 2 Av Pierre ANGOT 64053 PAU - cedex 9 France. Tél : +33 5 59 80 77 30

Figure 2 – Données locales pour une commune et comparaison avec les valeurs nationales (Météorage)

pour une structure. À cet effet, une procédure doit être associée à Warning System) : les détecteurs d’orage locaux et les réseaux de
la détection foudre. On parle alors de prévention du risque foudre. détection foudre généralement au niveau d’un pays ou d’une zone
encore plus grande (le terme générique pour ces réseaux de
Dans le cadre de cette prévention, les procédures peuvent prévoir détection est LLS pour Lightning Location System). Le réseau de
par exemple : détection de la foudre en France est Météorage, filiale de Météo
– de mettre les personnes en sécurité dans une zone définie à France.
l’avance (zone elle-même protégée contre le risque foudre) ;
– d’éviter l’exposition des personnes dans des zones dangereuses 1.1.4.1 Météorage
comme par exemple des zones explosives (en déplaçant les per- Ce réseau est opérationnel depuis 1987 et couvre l’ensemble du
sonnes ou en déplaçant ou supprimant temporairement la zone explo- territoire français ainsi qu’une majeure partie de l’Europe
sive par exemple par inertage) ; (figure 3). Basé sur la détection de l’onde électromagnétique
– de retarder un process potentiellement dangereux, comme par émise par les éclairs, le réseau localise 98 % des éclairs nuage-sol
exemple le dépotage de carburant ; avec une précision de localisation médiane de 100 m, et une
– de mettre un processus industriel en sécurité ; majeure partie de l’activité inter ou intranuageuse. Les capteurs
– de mettre en œuvre un groupe électrogène. de ce réseau détectent les impacts de foudre et envoient leurs
informations à un centre de traitement en temps réel. Cela permet
Pour fournir une alerte précoce, il existe deux types de détec- de surveiller le développement et le déplacement des masses ora-
teurs d’orage (le terme générique est TWS pour Thunderstorm geuses.

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Foudre et protection des bâtiments –


Techniques de protection

par Alain ROUSSEAU


Ingénieur de l’École Centrale de Lyon – DEA de Génie électrique
Président SEFTIM – Président des Comités de Normalisation Protection Foudre AFNOR et
CENELEC. Président des Comité de Normalisation Parafoudre IEC
SEFTIM, Vincennes (France)


Note de l’éditeur
Cet article est la version actualisée de l’article C3307v2 intitulé « Foudre et protection des
bâtiments » rédigé par Alain ROUSSEAU, Claude GARY, Gérard BERGER en 2000.

1. Conception générale d'une installation de protection................. C 3 308 - 2


1.1 Système de protection foudre ................................................................... — 2
1.2 Analyse du risque foudre ........................................................................... — 3
2. Installation de protection extérieure................................................. — 6
2.1 Composants du SPF extérieur ................................................................... — 6
2.2 Dispositifs de capture ................................................................................. — 6
2.3 Volume protégé par les dispositifs de capture......................................... — 8
2.4 Choc de foudre latéraux ............................................................................. — 9
2.5 Compétition entre la structure protégée et le SPF ................................... — 9
2.6 Influence du choix des courants minimum et maximum........................ — 9
2.7 Conducteurs de toiture et de descente ..................................................... — 10
2.8 Prise de terre ............................................................................................... — 11
2.9 Les composants du SPF : la série des normes 62561 .............................. — 13
2.10 Les composants naturels du SPF .............................................................. — 13
2.11 Cas particulier des paratonnerres à dispositifs d’amorçage et tests
associés ....................................................................................................... — 14
2.11.1 Paratonnerres à dispositif d’amorçage (PDA) ............................... — 14
2.11.2 Efficacité d’efficacité comparée d’un PDA et d’une tige
de Franklin ................................................................................................... — 14
2.11.3 Différences entre un SPF utilisant un PDA et un SPF
selon la norme NF EN 62305-3 .................................................................. — 15
3. Installation de protection intérieure ................................................. — 15
3.1 Différences de potentiel et amorçages ..................................................... — 15
3.1.1 Surtension transmise ........................................................................ — 15
3.1.2 Induction électromagnétique............................................................ — 16
3.1.3 Montée en potentiel de la prise de terre.......................................... — 16
3.1.4 Rapprochement entre descente de terre et structures métalliques
d’un bâtiment .............................................................................................. — 16
3.2 Dispositifs de protection ............................................................................ — 16
3.2.1 Prise de terre ...................................................................................... — 16
3.2.2 Équipotentialisation........................................................................... — 16
3.2.3 Parafoudres ........................................................................................ — 17
3.2.4 Autres éléments du système de protection intérieure ................... — 19
4. Maintenance d’un SPF ........................................................................... — 20
5. Conclusion ................................................................................................ — 20
6. Glossaire .................................................................................................... — 21
7. Sigles, notations et symboles ............................................................. — 21
Pour en savoir plus ............................................................................................. Doc. C 3 308
p。イオエゥッョ@Z@ェオゥャャ・エ@RPRP

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FOUDRE ET PROTECTION DES BÂTIMENTS – TECHNIQUES DE PROTECTION ____________________________________________________________________

onception générale d’une installation de protection contre la foudre


C Une protection totale contre la foudre est illusoire. Le risque encouru doit
donc être analysé et maîtrisé et c’est l’objet d’une méthode d’analyse appelée
ARF (Analyse du Risque Foudre). Dans le cas où une protection contre les
impacts directs de la foudre et également les effets induits du courant de foudre
est nécessaire, la seule solution consiste à entourer l’objet à protéger par une
cage de Faraday, à moins que l’objet ne soit lui-même en métal conducteur.
Cependant, l’application qui est faite de la cage de Faraday pour la protection
directe contre la foudre, la cage maillée, a une efficacité qui varie en fonction
de la dimension des mailles et également de la hauteur de la maille par
rapport à la toiture. Pour la protection contre les effets induits, c’est essentiel-
lement le fait de réduire le courant dans chaque conducteur par distribution du
courant initial dans les différentes mailles qui apporte un effet bénéfique.
Si, dans le langage courant, on parle souvent de « paratonnerre » pour parler
de la protection contre les chocs de foudre direct, le paratonnerre est en fait un
S seul des dispositifs de capture. Par ailleurs, la protection contre les impacts et
les effets de la foudre ne se résume pas à la simple capture du choc de foudre
mais doit aussi conduire la foudre à la terre de façon sûre. On parle donc
plutôt de SPF (Système de protection contre la foudre) pour décrire cette
protection.
Parallèlement, des paratonnerres, appelés PDA (Paratonnerre à dispositif
d’amorçage), sont réputés plus efficaces que les tiges de type Franklin (appelé
PTS (Paratonnerre à tige simple) par opposition aux PDA).
Ce qui vient d’être indiqué concerne la conception traditionnelle de la protec-
tion des structures (bâtiments, édifices, immeubles …) qui a pour fonction
d’éviter les dégâts par coups de foudre directs et qu’il est convenu de désigner
par « système de protection extérieure ».
Nota : le mot générique employé dans la norme est « structure » qui peut désigner un bâtiment ou une structure indus-
trielle (par exemple un hangar) ou encore un ouvrage d’art (par exemple un pont) et peut être assimilé au terme
« construction ». Un bâtiment est une structure d’habitation ou de bureaux. Un édifice a généralement des propriétés archi-
tecturales remarquables. Un immeuble désigne tout bâtiment urbain divisé en appartements ou aménagé en bureaux. En
fonction des cas, ces termes seront employés dans le texte avec un sens similaire de « structure ». Le terme « structure » ne
doit pas être confondu avec la structure porteuse qui n’est qu’une partie de la structure.

Mais, aujourd’hui, il existe une très nette tendance à insister, parallèlement,


sur la nécessité d’installer un « système de protection intérieure ». En effet, les
équipements électriques et électroniques, l’informatique, l’audiovisuel, les télé-
communications, envahissent tous les domaines de l’activité humaine comme
l’industrie, l’artisanat, le tertiaire, la domotique ou encore les énergies renou-
velables. Le développement accéléré de ces techniques, dont les équipements
ont une vulnérabilité importante aux effets de la foudre, a induit la nécessité
de nouvelles recherches sur les phénomènes orageux et sur les moyens pour
se protéger contre leurs effets néfastes.
Nota : le lecteur trouvera en fin d’article un glossaire des termes et expressions importants de l’article, ainsi qu’un
tableau des sigles, notations et symboles utilisés tout au long de l’article.

volume à protéger. L’équipotentialité avec les éléments métal-


1. Conception générale liques de la structure ou les services métalliques connectés
d'une installation (tuyaux par exemple) fait également parti du système extérieur.
■ Les systèmes de protection intérieure ont pour fonction de proté-
de protection ger les installations et équipements électriques intérieurs, ainsi que
les personnes, contre les surtensions conduites ou induites et les
montées en potentiel (nous verrons par la suite ce qu’il faut
1.1 Système de protection foudre entendre par ces termes). L’élément de base de ce système intérieur
est le parafoudre de Type 1 (D1 pour les réseaux de signal, données
Un Système de protection foudre comprend deux systèmes de et télécommunications) qui assure l’équipotentialité entre un service
protection, qui sont complémentaires l’un à l’autre. conducteur entrant dans la structure et le SPF. Ces parafoudres
peuvent être complétés de parafoudres de Type 2 (ou C2 pour les
■ Les systèmes de protection extérieure ont pour fonction de cap- réseaux de signal, données et télécommunications) qui assurent la
ter les coups de foudre qui, en leur absence, auraient frappé la protection des équipements sensibles ou importants. Ces para-
structure, puis d’écouler les courants de foudre vers la terre, sans foudres de Type 2 doivent être coordonnés avec le parafoudre de
que ceux-ci puissent causer des dégâts ou pénétrer à l’intérieur du Type 1 et on parle alors de système de parafoudres coordonnés.

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Le système de protection intérieur comprend également les même forme d’onde (10/350 μs), le cas le plus grave concerne la
moyens aptes à réduire l’effet du champ rayonné de la foudre : plus grande intensité de courant de foudre que le LPS peut gérer.
blindage, chemins de câbles, câbles blindés, circulation des câbles
pour éviter les boucles de grande taille notamment entre deux Les probabilités de distribution du courant de foudre associées
services différents (par exemple alimentation et réseau de don- sont données sur la base de la distribution du courant de foudre
née). La proximité des câbles recherchée dans le domaine de la CIGRE reconnue internationalement. Les tableaux 1 et 2 pré-
protection contre la foudre, ne doit toutefois pas enfreindre les sentent successivement les niveaux maximums de courant de
règles de câblages usuelles (séparation minimale entre les câbles foudre associés à chaque niveau de protection foudre et le courant
de puissance et de données ou entre la HTA et la BT). de foudre minimum qui sera capturé par un SPF à ce niveau.
Aujourd’hui, les équipements électriques, mais surtout les télé- Les probabilités associées à ces courants sont données dans le
communications, l’informatique, l’audiovisuel envahissent tous tableau 3 :
les domaines de l’activité humaine, l’industrie, l’artisanat, le ter-
Ensuite, le tableau complet 4 peut être dérivé de ces tableaux
tiaire, la domotique. Du fait de la très grande vulnérabilité de ces
précédents
matériels aux surtensions de foudre, la tendance est de porter une
attention privilégiée à la protection intérieure. • Pour un niveau de protection foudre I, on peut s’attendre à ce
que jusqu’à 2 % des chocs de foudre causent des dommages
à la structure car le courant est supérieur à 200 kA (et le SPF


1.2 Analyse du risque foudre pourrait être endommagé et donc la structure mal protégée)
ou parce que le courant est inférieur à 3 kA et donc pas capté
La norme NF EN 62305-2 traite du calcul du risque encouru par par le SPF (et la structure pourrait être endommagée à
les structures devant conduire à l’installation d’une protection l’endroit de l’impact).
contre la foudre ou non et aussi au choix de l’efficacité de la pro-
tection dans le cas où elle est nécessaire. • Pour le niveau de protection foudre IV, le taux de défaillance
peut atteindre 20 %, ce qui signifie que 20 % des chocs de
■ Dans certains cas, les facteurs personnels ou économiques foudre pourraient endommager la structure malgré le SPF ins-
peuvent être très importants et doivent être pris en compte indé- tallé.
pendamment du résultat du calcul du risque encouru. Par ailleurs,
les structures avec un risque inhérent, par exemple les fabriques • Le niveau de protection existe également pour les parafoudres
d’explosifs, nécessitent généralement la meilleure protection pos- (dans le cadre du système de protection foudre intérieur) : il
sible. Pour toutes les autres structures, le calcul du risque encouru caractérise alors le courant de foudre maximum qui peut pas-
conduit à déterminer l’efficacité de la protection nécessaire. ser dans les réseaux électriques et que le parafoudre devra sup-
porter. À la différence du SPF extérieur, ce courant n’est pas
Cette efficacité se traduit en termes de niveaux de protection. Les seulement dépendant du choc de foudre frappant la structure
niveaux varient de IV à I en général et correspondent à des distances mais dépendant aussi du nombre de chemins que le courant de
d’amorçage décroissantes, et donc à des efficacités croissantes (le foudre peut emprunter. À un niveau de protection foudre, on ne
niveau I est le meilleur). En effet, plus la distance d’amorçage sera peut donc pas associer un courant de foudre unique que les
petite, plus on prendra en compte les coups de foudre d’intensité les parafoudres devraient tenir. Il va falloir calculer le courant qui
plus faibles lors de la conception du système de protection. Or, ce passera dans chacun des parafoudres à partir du courant de
sont les coups de foudre les plus faibles qui sont les plus suscep- foudre frappant la structure ou les lignes connectées.
tibles de frapper la structure malgré la présence du système de pro-
tection. On définit bien ainsi l’efficacité du système de protection.
Tableau 1 – Courant maximum de choc de foudre
■ Mais avant de discuter plus en détail de la procédure de gestion associé à un niveau de protection foudre.
des risques liés à la foudre, il est nécessaire de détailler le concept
de niveau de protection. En ingénierie de la foudre, on décrit rare- Niveau de protection foudre
ment un système de protection contre la foudre en termes de kA
I II III – IV
ou kV. La manière normale de caractériser un LPS est un chiffre
allant de 4 à 1, 1 étant le plus efficace, il est écrit en caractères Valeur crête
romains, c’est-à-dire de IV à I. Ce chiffre est appelé le « niveau de 200 150 100
du courant (kA)
protection contre la foudre ». Dès que vous dites à un technicien
dans le domaine de la protection foudre que le SPF doit être, par
exemple de niveau de protection II, il sait exactement comment Tableau 2 – Courant minimum de choc de foudre
définir et construire le SPF. associé à un niveau de protection foudre
Niveau de protection foudre
Remarque
I II III IV
Le niveau de protection foudre d’un SPF est exprimé par un
chiffre romain de I à IV et n’a rien à voir avec le niveau de pro- Valeur crête
3 5 10 16
tection d’un parafoudre qui est, lui, exprimé en kV. du courant (kA)

Le niveau de protection foudre est donc un paramètre très Tableau 3 – Probabilité des courants de foudre
important et il convient de l’expliquer en détail. Probabilité Niveau de protection foudre
• Un niveau de protection foudre est lié à deux paramètres : que le courant
de foudre soit I II III IV
– capturer la foudre efficacement : comme il est plus facile de
capturer un courant de foudre élevé qu’un petit en raison du plus petit que la
0,99 0,98 0,95 0,95
modèle électrométrique, le paramètre critique sera le courant de valeur maximale
foudre le plus faible que le SPF puisse capturer ;
plus grand que la
– une fois capturé par le SPF, le SPF devrait être capable de gérer 0,99 0,97 0,91 0,84
valeur minimale
ce courant. Comme le courant de foudre direct est censé avoir la

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FOUDRE ET PROTECTION DES BÂTIMENTS – TECHNIQUES DE PROTECTION ____________________________________________________________________

Tableau 4 – Probabilités combinées associées à un niveau de protection foudre


Niveau de protection foudre

I II III III
Courant le plus bas 0,99 0,98 0,95 0,99

Courant le plus élevé 0,99 0,97 0,91 0,99

Combinaison (%) 98 95 90 98
Courants de foudre non pris en compte par le niveau de protection foudre (c.-à-d. taux
de dommages accepté en raison d’un courant inférieur au courant le plus bas considéré 2 5 10 20
ou d’un courant supérieur au plus grand courant considéré) (%)

À la question de savoir si la protection est nécessaire ou pas, la de 2022). Cependant, cette norme peut sembler trop complexe pour


réponse peut être, dans de nombreux cas, évidente. les cas simples et ceci explique la publication de la FD 17-108 ou
d’autres méthodes dérivées comme indiqué ci-dessus, adaptées à
On peut citer, par exemple : un segment d’activité. La complexité peut être résolue par des logi-
– un endroit où beaucoup de personnes se réunissent ; ciels disponibles sur le marché.
– un endroit où des équipements ou des documents particulière-
ment précieux sont situés (télécommunications, ordinateurs, monu-
ments historiques...) ; Il est important de noter que l’IEC a mis à disposition dans le
– un endroit où le risque foudre est déjà bien connu ; passé un logiciel pour l’édition 1 de la norme NF EN 62305-2
– un endroit où il existe des structures très grandes et isolées... qui n’est plus applicable. Il s’agissait, à ce moment-là, d’une
simple version de la norme permettant aux utilisateurs de se
familiariser avec la méthode.
Cependant, il y a beaucoup de cas pour lesquels il n’est pas si
facile de prendre une décision. Et même quand le désir de se proté- L’édition 1 de la norme est encore utilisée en France, par
ger est évident, le niveau de protection reste à déterminer notam- arrêté, pour certaines « Installations Classées pour l’Environ-
ment pour des raisons économiques : un niveau I de protection nement » alors qu’elle aurait dû être remplacée par l’édition 2
utilisé systématiquement pourrait ne pas être économique ni justifié. de la norme, au plus tard au 13/01/2014 dans le cadre du mar-
ché unique européen. L’édition 1 de la norme ne tient pas
Enfin, le processus d’analyse du risque foudre impose parfois compte des progrès techniques de l’édition 2 et ne permet pas
des niveaux de protection plus sévères que le niveau I, appelé une analyse du risque environnemental aussi adaptée que
usuellement I+ et I++ qui ne sont justifiés que dans de rares cas. l’édition 2. Par ailleurs, l’utilisation d’un détecteur d’orage
Utiliser systématiquement le niveau le plus élevé (I++) pour éviter pour réduire le risque est seulement décrite dans l’édition 2.
de calculer le risque ne serait pas justifié économiquement.
■ Les facteurs divers affectant le risque d’être frappé par la foudre
et ses conséquences doivent être déterminés. Il est important que le risque soit bien estimé car il se traduit par
un niveau de protection et le prix et l’efficacité des mesures de pro-
• On doit tenir compte tout d’abord du risque d’exposition
tection contre la foudre sont directement liés à ce niveau de protec-
exprimé en nombre de coups par an sur la structure (risque lié
tion. La surprotection pose un problème économique lorsque la
en particulier à la localisation de la structure dans son environ-
sous-protection peut créer un risque pour la sécurité.
nement et à sa hauteur). En raison de ces multiples facteurs
impliqués, l’analyse des risques pour les structures n’est pas • La foudre peut causer de nombreux types de dommages à
immédiate, sauf pour les structures ou des utilisations simples une structure. Ils sont généralement appelés «pertes» et il est
et les conclusions ne peuvent être obtenues sans effectuer possible de définir jusqu’à quatre types de pertes:
quelques calculs simples ou complexes en fonction de la com-
plexité du cas ainsi que des risques associés. Cette analyse • perte due à des blessures d’êtres humains. Cela comprend
vise à déterminer : les blessures et les décès de personnes à l’intérieur de la
structure, sur son toit et ses terrasses, ainsi qu’à proximité
– quelle est la stratégie de protection la plus efficace (système de
immédiate de la structures ;
protection contre la foudre, dispositifs de protection contre les surten-
sions, blindage, équipotentialité, systèmes d’alerte aux orages, etc.); • perte due à des dégradations physiques locales ou globales
– où installer les moyens de protection contre la foudre sélec- de la structure et de son contenu. Cela inclut les dommages
tionnés ; mécaniques (percement d’une tôle ou d’une toiture, chute de
– avec quel niveau de protection. tuiles ou d’un pan de mur, etc.) les incendies et, dans le pire
La norme NF EN 62305-2 est la norme de référence pour le calcul du des cas, l’explosion ;
risque de foudre [25]. Ses formules sont utilisées par de nombreuses • perte due à une défaillance des systèmes internes. Cela com-
autres normes, notamment les installations électriques (IEC 60364 par- prend les dommages aux équipements ou installations élec-
tie 443), les systèmes photovoltaïques (IEC 60364 partie 7-712) et les troniques et électriques, y compris les systèmes de télé-
éoliennes (IEC 61400-24). communications et les données ;
Des méthodes d’analyse simplifiées existent dans certains pays
comme le fascicule FD 17-108 de l’AFNOR dédié aux structures • perte de valeur économique : il s’agit de la perte économique
simples mais basé sur la norme NF EN 62305-2. associée aux dommages physiques et à la défaillance des
systèmes internes, y compris le coût de réparation et la perte
La première norme NF EN 62305-2 a été publiée en 2006 mais elle de production.
est basée sur un rapport technique IEC daté de 1995, elle a donc une
longue expérience. L’édition en vigueur actuellement est l’édition 2 Le mécanisme qui crée de tels dommages peut être différent
(publiée en 2010) et l’édition 3 est en préparation (prévue d’ici la fin d’une perte à l’autre.

C 3 308 – 4 Copyright © – Techniques de l’Ingénieur – Tous droits réservés

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cSSPX

_____________________________________________________________________ FOUDRE ET PROTECTION DES BÂTIMENTS – TECHNIQUES DE PROTECTION

Le risque de foudre est évalué sur une période d’un an. La avec Nx nombre d’événements dangereux par an,
méthode est applicable à une seule structure. Lorsqu’il y a de nom- Px probabilité d’endommagement d’une structure,
breuses structures dans un site qui doivent être étudiées (par
exemple dans des sites industriels), les calculs doivent être effec- Lx perte conséquente.
tués pour chaque structure, en tenant compte des autres structures Le nombre Nx d’événements dangereux est influencé par la den-
qui peuvent réduire le risque ou qui sont reliées à la structure étu- sité de foudroiement au sol (Ng), par les dimensions de la structure
diée par des lignes (nommées structures adjacentes). à protéger, son environnement, les lignes connectées et les bâti-
ments adjacents connectés à la structure à protéger par ces lignes.
■ Le risque dû à la foudre est la somme de différentes compo-
Nx est basé sur des paramètres physiques (longueur, largeur, hau-
santes de risque, différant par leur source de dommages (S1, S2,
teur…), généralement faciles à obtenir, ainsi que des paramètres
S3, S4) et le type de dommages (D1, D2, D3) définis comme suit :
liés à la physique de la foudre et aux statistiques de la foudre. En
– S1 : choc de foudre sur la structure ; général, on ne peut pas faire grand-chose pour réduire le risque
– S2 : choc de foudre à proximité de la structure (flash à une dis- avec Nx car personne n’acceptera de déplacer sa structure dans un
tance pouvant atteindre quelques centaines de mètres mais trop endroit plus sûr ou d’enterrer sa ligne connectée lorsqu’elle est
loin pour être capté par la structure elle-même, générant des aérienne, uniquement pour réduire le risque de foudre.
surtensions dans la structure) ;
– S3 : choc de foudre sur les lignes connectées à la structure (y com- La probabilité d’endommagement Px est influencée par les carac-
pris choc de foudre sur les structures adjacentes, une partie de ce cou- téristiques de la structure à protéger, les lignes connectées et les


rant de foudre se dirigera, grâce à la ligne, vers la structure étudiée). mesures de protection prévues. C’est le paramètre clé pour réduire
Cela comprend également les câbles souterrains même si, en général, le risque, en cas de besoin. On démarre généralement le processus
on croit à tort que le fait d’être souterrain suffit à protéger une ligne ; en supposant qu’il n’y a pas de mesures de protection contre la
– S4 : choc de foudre sur les lignes reliées à la structure (choc de foudre. Si le risque calculé est inférieur à ce qui est considéré
foudre à une distance pouvant atteindre quelques centaines de mètres comme acceptable, la structure est considérée comme auto-proté-
mais trop loin pour être capté par la ligne elle-même, générant des gée et aucune mesure de protection supplémentaire n’est néces-
surtensions sur la ligne qui vont se propager vers la structure). saire. Cela ne signifie pas qu’aucun dommage dû à la foudre ne se
produira, mais le risque statistique est suffisamment faible pour
et : permettre de l’ignorer. Si le risque calculé dépasse ce qui est consi-
– D1 : blessures pour les êtres vivants par choc électrique (princi- déré comme acceptable, il est nécessaire d’ajouter des moyens de
palement des êtres humains mais à quelques occasions, le bétail protection du plus simple au plus complexe jusqu’à ce que le risque
peut aussi être concerné notamment pour les calculs économiques) ; devienne inférieur au niveau tolérable. Les moyens de protection
– D2 : dommages physiques (incendie, explosion, destruction sont liés à un niveau de protection allant généralement de IV
mécanique…) dus aux effets du courant de foudre, y compris les (niveau le plus bas, protection plus faible) à I (niveau le plus élevé,
étincelles ; protection plus forte), même si des niveaux supérieurs peuvent
– D3 : défaillance des systèmes internes due à l’impulsion élec- s’avérer nécessaires comme indiqué précédemment. La probabilité
tromagnétique de la foudre (IEMF), c’est-à-dire le champ magné- liée à la protection apportée par les parafoudres est appelée Pspd.
tique généré par la foudre et les surtensions conduites ou induites La perte Lx qui en résulte est influencée par l’utilisation à laquelle
associées. la structure est affectée, la présence de personnes, le type de ser-
• En utilisant ces sources et types de dommages, l’utilisateur vice rendu au public, la valeur des biens impliqués dans le dom-
peut calculer jusqu’à huit composants de risque RA, RB, RC, mage et les mesures prévues pour limiter le montant de la perte. Il
RM, RU, RV, RW et RZ. Le fait que les composants varient de n’est pas possible de beaucoup jouer sur Lx pour réduire le risque,
A à Z bien qu’ils ne soient que huit au total est malheureuse- mais il est possible de réduire le temps de présence dans les zones
ment trompeur. La formation et l’expérience ont montré que dangereuses grâce à un système d’alerte aux orages ou également
la dénomination maladroite de ces composantes de risque est d’installer des moyens de lutte contre l’incendie tels que la détec-
l’une des sources de l’apparente complexité de la méthode, tion d’incendie ou une extinction automatique du type sprinklers,
sinon la principale. Seul un utilisateur expérimenté se sou- pour aider à réduire la perte qui en résulte.
viendra du concept de RW par exemple. Il n’y a aucun moyen
Les valeurs du montant acceptable de perte Lx doivent être éva-
de deviner ce que signifie RW et, si l’utilisateur ne pratique
luées et fixées par le concepteur de la protection contre la foudre
pas fréquemment le calcul des risques, il aura besoin d’un
ou le propriétaire de la structure, sauf indication contraire de
résumé des concepts sous la main lors de l’exécution du
l’autorité locale compétente. Des valeurs moyennes typiques de
calcul des risques ou l’utilisation d’un logiciel dédié.
perte Lx dans une structure sont proposées dans la norme NF EN
Le risque total R est défini comme la somme de certaines 62305-2. Différentes valeurs de perte acceptable peuvent être attri-
composantes de risque (le nombre de composantes de risque à buées par une autorité compétente ou après une analyse détaillée.
calculer dépend du type de risque que l’utilisateur souhaite cou- De la même manière, des valeurs de risque tolérables sont propo-
vrir et des paramètres de la structure). sées par la norme mais les autorités locales compétentes peuvent
Si la structure est divisée en zones individuelles ayant des carac- fixer d’autres valeurs même si, généralement, la plupart des utili-
téristiques spécifiques (par exemple, une structure ayant une zone sateurs appliquent les valeurs standards proposées.
explosive lorsque la partie restante de la structure présente un
faible risque d’incendie), chaque composante de risque doit être
évaluée pour chaque zone (supposer que l’ensemble de la struc- À retenir
ture est une zone explosive surestimerait le risque, et ignorer la
petite zone explosive, sous-estimerait le risque). Le risque total R – Le Système de Protection Foudre comprend une partie
de la structure est la somme de toutes les composantes de risque extérieure et une partie intérieure
considérées sur toutes les zones qui constituent la structure. Le – Pour déterminer le niveau de protection du SPF, la
zonage peut être intéressant pour estimer plus précisément quel méthode est l’Analyse du Risque Foudre
est le niveau de risque réel mais implique plus de calculs et plus – Le niveau de protection d’un SPF extérieur caractérise sa
de travail pour obtenir les données brutes. capacité à attirer la foudre et également sa capacité à résister
aux courants de foudre
Chacune des composantes de risque RX (X = A, B, C, M, U, V, W
– Le niveau de protection foudre des parafoudres dépend éga-
ou Z) est exprimée par l’équation suivante :
lement du nombre de chemins que le courant de foudre peut
emprunter

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WP
Les aménagements intérieurs du bâtiment
(Réf. Internet 42229)

1– Les revêtements de sol

2– Les revêtements muraux

3– Les installations électriques



4– La gestion des eaux Réf. Internet page

Tuyauteries de distribution et d'évacuation des eaux C3800 73

Appareils sanitaires. Robinetterie C3810 79

Pompes domestiques et surpresseurs. Alimentation en eau des maisons rurales C3830 85

Pompes domestiques et surpresseurs. Surpression d'eau dans les immeubles C3832 89

Techniques et gestion de l'assainissement non collectif. Traitement des eaux C3840 91


domestiques
Technique et gestion de l'assainissement non collectif. Réglementation et C3842 95
prétraitement
Techniques et gestion de l'assainissement non collectif. Filièles de traitements C3843 99

Techniques et gestion de l'assainissement non collectif. Contrôles C3844 105

Techniques et gestion de l'assainissement non collectif. Traitement des eaux C3841 107
domestiques-Dispositifs et bonnes pratiques
Gestion des matières de vidange C3845 109

5– Les installations de gaz

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Tuyauteries de distribution
et d’évacuation des eaux

par James DELOURME


Enseignant en installation sanitaire au Centre de formation pour adultes
du Lycée Maximilien-Perret

1. Prescriptions générales.......................................................................... C 3 800 - 2


2. Distribution d’eau de ville ..................................................................... — 2
3.
4.
Tuyauteries pour alimentation .............................................................
Tuyauteries d’évacuation.......................................................................


7
12

5. Appareils sanitaires................................................................................. — 14
6. Réseau d’eau froide................................................................................. — 14
7. Étude de cas .............................................................................................. — 19
8. Réseau d’évacuation ............................................................................... — 22
9. Incendie ...................................................................................................... — 25
Pour en savoir plus........................................................................................... Doc. C 3800

L a distribution et l’évacuation des eaux domestiques et industrielles


demandent la connaissance de la réglementation et fait notamment appel
à des règles de calcul pour l’évaluation des débits d’alimentation et à la déter-
mination des diamètres des canalisations d’évacuation.
Dans cet article, nous examinerons la distribution de l’eau de ville et les dis-
positifs nécessaires à une alimentation et une évacuation correctes. Les dif-
férents tubes et leurs conditions d’utilisation, ainsi que les appareils sanitaires
à installer feront l’objet de descriptions détaillées. Une étude de cas permettra
une approche concrète des installations.
p。イオエゥッョ@Z@ョッカ・ュ「イ・@RPPQ

Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie est strictement interdite.
© Techniques de l’Ingénieur, traité Construction C 3 800 − 1

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TUYAUTERIES DE DISTRIBUTION ET D’ÉVACUATION DES EAUX _________________________________________________________________________________

1. Prescriptions générales 1.3 Règles générales sur la distribution


d’eau chaude ou d’eau froide
Le réseau particulier de l’immeuble doit permettre une alimenta-
tion normale des divers appareils. Les besoins domestiques en eau
1.1 Réglementation varient suivant l’importance de l’équipement installé (diamètre des
canalisations, pressions minimale et maximale, limite des presta-
tions). Il ne doit y avoir aucune pollution de l’eau. Il faut éviter
Les règlements sont des décrets, arrêtés et circulaires de l’admi- toute communication, même temporaire ou fortuite, entre les
nistration. Ils sont publiés au Journal officiel. réseaux d’évacuation des eaux usées et l’eau potable. Il ne doit y
Chaque département possède son propre règlement, inspiré du avoir aucune interruption du réseau : il doit donc être protégé du
règlement sanitaire. Il est possible de se le procurer auprès de gel. Il est recommandé d’éviter la transmission du bruit de l’instal-
votre préfecture, celui de votre département. Tous ces documents lation dans les locaux habités.
ont force de loi et nul ne peut les ignorer.

Exemple : le règlement sanitaire du département de Paris fait l’objet 1.4 Recommandations particulières
de l’arrêté no 79-561 du 20 novembre 1979 modifié par arrêtés pour l’établissement d’un projet
no 82-10468 du 4 juin 1982 no 86-10377 du 23 avril 1986 et no 89-10266
du 3 avril 1989. ■ Eau froide
Il est bon de préciser, dans le devis descriptif et sur les plans


Pour la protection incendie, les installations sont réalisées sui- (couleur bleue ou marqué en abréviation EF), le dispositif de distri-
vant des règlements bien précis. Les textes sont publiés au Journal bution (ceinture générale, nourrice, colonnes, compteurs, colonnes
officiel, notamment le fascicule no 1540-1, le fascicule no 1477-1 et spéciales aux robinets de chasse, etc.).
le fascicule no 1536-1.
■ Eau chaude
Les normes sont éditées par l’Association française de normali- On indiquera les canalisations de retour (couleur rouge ou en
sation (AFNOR) et homologuées, signées par un ministre et abréviation EC), la circulation, les pompes, le recyclage, le calorifu-
publiées au Journal officiel. Toutes les normes sont les résultats geage, etc. Les dispositions prévues pour le courant électrique
d’enquêtes auprès des constructeurs et des utilisateurs. (tension et nature de l’électricité distribuée) et le type de produc-
tion d’eau chaude (instantanée, accumulation, semi-instantanée).
Les DTU (documents techniques unifiés) sont établis par le CSTB
(Centre scientifique et technique du bâtiment) et sont rédigés par ■ Eaux usées
l’ensemble des professionnels du bâtiment (fabricants, installa-
teurs, bureaux de contrôle) et le CSTB. On fixera, en fonction des renseignements recueillis, le système
d’évacuation et d’assainissement des eaux pluviales, eaux usées et
L’International Organization for Standardization (ISO) élabore eaux-vannes (couleur verte ou marqué en abréviation EP, EU, EV).
des normes avec la collaboration des organismes nationaux de Éventuellement, le système de relèvement des eaux (pompe de
normalisation des différents pays du monde. relevage) si les effluents ne peuvent être évacuées par gravité.
Le Comité européen de normalisation (CEN) établit les normes ■ Gaz
EN. Il est la réplique européenne de l’ISO. On s’adressera à la compagnie concessionnaire de la distribution
(Gaz de France en général) qui fournit tous les renseignements
utiles aux projets. Avant le compteur, l’installation est contrôlée et
dépend de Gaz de France. Après le compteur, l’installation est
1.2 Conditions de distribution de l’eau contrôlée par un organisme appelé QUALIGAZ qui accorde les
autorisations de mise en route de l’installation (conformité).

Pour la distribution de l’eau, il convient de tenir compte de sa


composition chimique qui est connue du concessionnaire de la dis-
tribution de l’eau et de l’installateur. Les mesures sont effectuées
par un laboratoire spécialisé agréé par le ministère de la Santé. Les
2. Distribution d’eau de ville
analyses sont :
— physiques : température de l’eau, limpidité ;
2.1 Modes de distribution
— chimiques : pH, TH, TAC, teneur en plomb, etc. ;
— bactériologiques : les germes (il en existe une multitude). Il y a deux modes de distribution :
— le réseau ramifié ;
Il est recommandé également de se renseigner sur les instal- — le réseau maillé.
lations locales, d’étudier les règlements en vigueur dans la
commune (règlement sanitaire) pour l’alimentation et l’évacuation. Le réseau ramifié est installé en zone de faible densité humaine,
Il faut également connaître la pression de service dont on peut dis- l’eau circule dans un seul sens. La régularité du débit n’est pas
poser. Dans le cas d’une distribution par un réservoir situé à une assurée et, en cas d’intervention sur le réseau, l’arrêt complet de
altitude connue par rapport à l’origine de l’installation, elle sera la distribution est nécessaire. Le coût de l’installation est faible
facilement déterminée. Pour une distribution par un réseau de ville, (figure 1).
il faudra la mesurer à l’aide d’un manomètre. La connaissance de Le réseau maillé est installé en zone de forte densité humaine,
la pression est importante, car elle permet d’envisager soit la pose l’eau circule dans les deux sens. La régularité du débit est
d’un réservoir d’alimentation ou d’équilibre si cette pression est constante par l’utilisation de réservoirs tampons et, en cas d’inter-
irrégulière, soit une installation de surpression si elle est insuffi- vention sur le réseau, l’arrêt est localisé. Le coût de l’installation
sante, soit un détendeur si elle est excessive. est élevé (figure 2).

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_________________________________________________________________________________ TUYAUTERIES DE DISTRIBUTION ET D’ÉVACUATION DES EAUX

R
R R

Réseaux primaires Abonné Réseaux primaires Abonné

Réseaux secondaires R Réservoir Réseaux secondaires R Réservoir

Figure 1 – Réseau ramifié Figure 2 – Réseau maillé



Le réseau doit être résistant à la pression et conforme aux
normes d’hygiène. Mur de
l'immeuble

2.2 Branchement
Tête
Le branchement est une conduite amenant l’eau du réseau du
concessionnaire jusqu’à un appareil de mesure ou d’arrêt général
(figure 3) situé dans la propriété de l’abonné. Robinet Bouche
Tube à clé Compteur
Le branchement sur la voie publique est réalisé par la de prise allonge
compagnie concessionnaire. Comme il ne peut être question
Conduite
d’arrêter l’eau d’un réseau de ville, on fait une prise en charge avec principale
une machine à percer qui est équipée d’un foret spécial suivant le Tabernacle
matériau de la canalisation et le diamètre nominal du robinet de
branchement. Le robinet de prise permet le perçage de la canalisa-
tion au travers de l’obturateur. Dès que la canalisation est percée, Collier
de prise
on peut retirer le foret et fermer le robinet. La prise en charge ver-
ticale s’installe sur le collier de prise. Elle permet le retrait de la Tuyau en PVC Robinet
machine à percer sans perte d’eau. [poly(chlorure de vinyle)] d'arrêt
ou polyéthylène intérieur

2.3 Compteurs d’eau Figure 3 – Branchement

Le compteur est destiné à évaluer la consommation d’eau. Les


nouveaux compteurs indiquent directement le nombre de mètres Les compteurs volumétriques sont en général plus sensible que
cubes consommés en chiffres. Sur les anciens compteurs, la les compteurs de vitesse.
consommation est indiquée par des aiguilles sur des cadrans En immeuble collectif, le compteur est équipé d’une vanne
(figure 4). d’arrêt général avant celui appartenant à la copropriété et appelé
Leur puissance varie en fonction de la nature du branchement. compteur divisionnaire. Le compteur général (compteur de pre-
Si un compteur est insuffisant, il est possible d’en installer un ou mière prise) est géré par la compagnie des eaux pour la facturation
plusieurs en parallèle. de la consommation d’eau.
On distingue les compteurs de volume et les compteurs de En maison individuelle, la vanne d’arrêt et le compteur sont la
vitesse. propriété de la compagnie des eaux.
Nota : afin de faciliter la maintenance, des raccords démontables doivent être installés
Le compteur volumétrique est constitué par un moteur hydrau- avec le compteur.
lique fonctionnant à l’inverse des pompes. Il enregistre le nombre
de remplissages d’une cavité déterminée.
Le compteur de vitesse enregistre le nombre de tours d’une tur- Se référer aux spécifications des compteurs d’eau potable
bine dont la vitesse est proportionnelle au débit. froide NF ISO 4064-1.

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TUYAUTERIES DE DISTRIBUTION ET D’ÉVACUATION DES EAUX _________________________________________________________________________________

Erreur (%)

5
0 0 0 0 1 0 3 3

74BC328147 0

5
Mètres cubes Litres
Qmin Qt Qn Qmax
Débit
ZR 42573651 Qmin débit minimal
0 0 0 0 1 Qt débit de transition
m3
30 °C 8 89 Qn débit nominal
Qn 1,5
A 1994
Qmax débit maximal
,1
x 0,0 x0 0


1
00

0 1 9
9
7 8

2 3
1

0,01
7 8

2 3

4
5 6
01
x

4
0,0
5 6 0 1
9
7 8

2 3
x

0 1
9 4
Figure 5 – Écarts de précision des compteurs
7 8

2 3

5 6
4
5 6

Figure 4 – Compteurs d’eau


1
Pression (bar)

15 mm
0,8
Le diamètre et le débit d’un compteur d’eau doivent corres- 20 mm
pondre aux débits définis par la réglementation des services de 25 mm 32 mm
métrologie (tableau 1). 0,6

(0)
0,4

Tableau 1 – Définition réglementaire des débits 0,2


Débit
Débit Débit Débit Débit maximal 0
Diamètre
nominal maximal nominal maximal du service 0 3 5 7 10 12
des eaux
Débit (m3/h)
(mm) (m3 / h) (m3 / h) (L/s) (L/s) (L/s)
15 1,5 3 0,42 0,83 Figure 6 – Détermination des compteurs de 15 à 32 mm
20 2,5 5 0,69 1,38 0,62
30 5 10 1,38 2,77 1,35
40 10 20 2,77 5,55 2,40
1
Pression (bar)

60 20 40 5,55 11,11 5,50


0,8
80 30 60 8,33 16,66 9,60 50 mm
40 mm
0,6
100 50 100 13,89 27,78 15,00 65 mm 80 mm 100 mm
150 100 200 27,78 55,55 35,00 0,4

0,2

La classe du compteur (A, B, C) définit la précision du comptage 0,1


par rapport au débit. C’est lors du démarrage que les écarts de pré-
cision existent (figure 5).
Les figures 6 et 7 donnent les pertes de charge en fonction du
débit et du diamètre du compteur choisi. Il est conseillé de ne pas 0 20 40 60 80 100
dépasser une perte de charge de 6 mCE (mètres de colonne d’eau) Débit (m3/h)
ou 0,6 bar.
Nota : pour de plus amples renseignements sur les compteurs d’eau, on pourra se
référer à l’article [C 5 195] Adduction et distribution d’eau. Figure 7 – Détermination des compteurs de 40 à 100 mm

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_________________________________________________________________________________ TUYAUTERIES DE DISTRIBUTION ET D’ÉVACUATION DES EAUX

Eau
froide
a antibélier à membrane b antibélier à ressort

Figure 8 – Conduite principale Figure 10 – Antibéliers

Eau Eau
froide froide

Figure 9 – Nourrice Figure 11 – Distribution en parapluie

2.4 Distribution d’eau intérieure ■ Antibélier


Dispositif situé généralement au point le plus élevé d’une
■ Ceinture principale ou conduite principale colonne montante en vue d’atténuer les chocs produits par les
brusques variations de pression de l’eau. Par exemple, la ferme-
Tuyauterie d’allure horizontale partant du compteur général, sou-
ture brutale d’un robinet provoque une onde de choc qui se pro-
vent située au plafond du sous-sol, sur laquelle sont raccordées les
page dans la tuyauterie. Cette surpression est perçue par le bruit
diverses alimentations (figure 8).
de claquement sec qu’elle crée. Le coup de bélier peut dépasser
■ Nourrice 60 bar. Il existe plusieurs antibéliers : à air, à vessie, à membrane
et à piston (figure 10).
Augmentation du diamètre de la conduite, sur une longueur
Nota : généralement nous laissons en bout de colonne un tube de 0,50 m sur lequel sera
déterminée, au départ de laquelle sont raccordés les différents monté l’antibélier. Il est également préconisé la mise en place d’un antibélier au plus près
réseaux et où sont regroupés en un point les robinets d’arrêt et de de l’origine du coup de bélier (à proximité des appareils sanitaires).
vidange (figure 9).
■ Distribution dite « en parapluie »
■ Colonne montante Système de distribution dans lequel la ceinture principale est
Tuyauterie d’allure verticale partant soit de la ceinture principale, reportée à l’étage le plus élevé du bâtiment. Les colonnes alimen-
soit d’une nourrice et sur laquelle sont raccordés les branchements tant les différents étages prennent alors le nom de colonnes des-
distribuant l’eau dans les étages. cendantes (figure 11).

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TUYAUTERIES DE DISTRIBUTION ET D’ÉVACUATION DES EAUX _________________________________________________________________________________

Appareil

Évacuation

50 mm
Garde d'eau

Figure 13 – Garde d’eau


Eau
froide
■ Tuyau de descente d’eaux ménagères
Canalisation verticale qui permet l’évacuation des eaux des lava-
Figure 12 – Exemple de ceinture bouclée basse bos, bidets, éviers, baignoires, urinoirs, dites EU (eaux usées).
■ Tuyau de chute unique

T ■ Robinet d’arrêt général


Robinet placé sur le branchement d’eau général et commandant
Canalisation verticale regroupant les EU + EV.
■ Tuyau de descente d’eaux pluviales
l’arrivée d’eau de tout le bâtiment desservi. Canalisation verticale pour l’évacuation des eaux de pluie.
■ Robinet de vidange ■ Collecteur d’appareils
Robinet de puisage permettant, après la fermeture d’un robinet Canalisation horizontale raccordée aux chutes et recueillant les
d’arrêt, d’évacuer toute l’eau remplissant les tuyauteries comman- eaux usées des appareils sanitaires.
dées par ce robinet.
■ Collecteur principal
■ Ceinture d’étage ou conduite d’étage (appartement) Canalisation horizontale recueillant les chutes et les tuyaux de
Tuyauterie d’allure horizontale partant d’une colonne montante descente du bâtiment et raccordée à l’égout public.
située généralement au niveau soit du sol ou du plafond des pièces ■ Branchement d’égout
d’un étage, soit d’un appartement qui permet d’alimenter les appa-
reils sanitaires de celui-ci. Galerie souterraine reliant l’égout public à l’immeuble.

■ Branchement d’appareil ■ Ventilation primaire


Tuyauterie partant d’une colonne montante qui permet d’ali- Tuyauterie prolongeant les évacuations verticales pour les mettre
menter en eau les appareils sanitaires. en communication avec l’air libre permettant de ventiler les égouts
ou les fosses septiques (figure 14).
Nota : les termes utilisés sont définis dans la norme NF EN 12294 pour les installations
eau froide et eau chaude. Elle évite de créer une dépression dans les descentes et chutes
verticales.
■ Ceinture bouclée
La ceinture bouclée (figure 12) permet d’équilibrer le débit et la
pression. Il existe la ceinture bouclée basse ou haute. En règle Il faut une ventilation primaire par canalisation verticale. Dans le
générale, cette méthode de distribution n’est pratiquement plus cas de réseau séparatif, on peut grouper plusieurs ventilations en
utilisée actuellement. une seule afin d’éviter plusieurs traversées de toiture.

■ Ventilation secondaire
2.5 Conduites d’évacuation Tuyaux permettant l’apport d’air nécessaire pendant les évacua-
tions pour empêcher l’aspiration de la garde d’eau des siphons.
■ Siphon Elle remplit les mêmes fonctions que la ventilation primaire et est
installée lorsqu’il y a plusieurs appareils sur un même collecteur.
Dispositif d’obturation hydraulique qui évite à l’air vicié des
égouts et des canalisations de pénétrer dans les locaux des habi-
tations et qui permet l’évacuations des matières et liquides. Le bon Il est conseillé, par exemple, si l’on veut éviter la ventilation
fonctionnement du siphon dépend de plusieurs paramètres : les secondaire d’évacuer la baignoire séparément des autres
ventilations (primaire ou secondaire), le parcours des canalisations, appareils sanitaires. On peut également utiliser un diamètre très
les dimensions des canalisations. large (75 mm) qui permet lors d’une évacuation de la baignoire
■ Garde d’eau d’écouler l’eau sans remplir complètement la section de la cana-
lisation.
La hauteur d’eau tenue en réserve doit être de 5 cm au minimum
(figure 13) et forme une fermeture hydraulique (NF P 41-102).
■ Antivide
■ Tuyau de chute d’eaux-vannes Des appareils remplaçant les ventilations secondaires sont
Canalisation verticale pour l’évacuation des eaux des WC dites employés dans la profession. Ces appareils portent le nom de reni-
EV (eaux-vannes). flards ou d’antivides et se placent après le siphon.

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C 3 800 − 6 © Techniques de l’Ingénieur, traité Construction

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Appareils sanitaires
Robinetterie
par Gérard MATHIEU
Directeur des opérations Robinetterie, Kohler – Jacob Delafon

1. Règles de sécurité électrique en milieu humide....................... C 3 810v2 – 2


2. Baignoires......................................................................................... — 2
2.1 Matériaux émaillés ............................................................................. — 3
2.2 Matériaux de synthèse ....................................................................... — 3
2.3 Installations ........................................................................................ — 4
2.4 Baignoires à brassage d’eau (balnéothérapie) .................................. — 4
3. Receveurs de douche...................................................................... — 5
4.
4.1
4.2
Lavabos. Vasques. Lave-mains. Bidets. WC ...............................
Matériaux et fabrication .....................................................................
Appareils sanitaires. Installation .......................................................



7
7
7

4.3 Normalisation ..................................................................................... — 9
5. Mobiliers de salle de bains............................................................ — 11
5.1 Matériaux ............................................................................................ — 11
5.2 Meubles .............................................................................................. — 11
6. Éviers ................................................................................................. — 12
6.1 En matériau émaillé ........................................................................... — 12
6.2 En acier inoxydable ............................................................................ — 13
6.3 En matériau de synthèse ................................................................... — 13
7. Robinetterie ..................................................................................... — 13
7.1 Matériaux et fabrication ..................................................................... — 14
7.2 Marques de qualité ............................................................................ — 14
7.3 Principaux modèles ............................................................................ — 16
7.4 Principaux mécanismes ..................................................................... — 17
7.5 Robinets électroniques ...................................................................... — 19
7.6 Différents types de fixation ................................................................ — 19
7.7 Modules et colonnes de douche ........................................................ — 19
Pour en savoir plus.................................................................................. Doc. C 3 810v2

a salle de bains est un espace d’hygiène de vie, où l’on recherche plaisir et
L délassement. Elle dépasse le cadre d’une simple pièce où l’on se lave pour
devenir une pièce à vivre, en conciliant l’esthétique au coté pratique.
L’utilisateur conserve avant tout le souci de l’hygiène ; il privilégiera, par
exemple, un mode d’installation « en suspendu » qui lui assure un nettoyage
plus facile. Mais, il s’intéresse de plus en plus :
– à l’environnement, et prend en compte les économies d’eau et d’énergie ;
– aux solutions « gain de temps » proposées par l’évolution spectaculaire de
la douche : du simple « coin douche » à la cabine multi-fonctions à commande
électronique, pouvant même intégrer… la radio ;
– à l’optimisation de l’espace : le plan vasque sur meuble remplacera le lavabo
sur colonnes, la douche est préférée à la baignoire classique, qui subsistera néan-
moins sous forme de baignoire-douche avec pare-bain. Le bidet tend à disparaitre.
La baignoire garde ses adeptes ; elle permet de se relaxer en fin de journée et
de libérer son stress sous une épaisse couche de bain moussant. Si l’on opte,
de surcroit, pour la balnéothérapie, associée à l’aromathérapie et à la chromo-
thérapie, on accède alors à tous les bienfaits tonifiants de l’eau combinés aux
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APPAREILS SANITAIRES ––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––

effets relaxants des huiles essentielles, ou énergisants de la lumière. L’électro-


nique permet de choisir l’intensité et la durée du massage, de régler l’apport
d’ozone depuis la télécommande à infrarouge, de rêver dans une ambiance
lumineuse que l’on modifiera par… simple pression du pied !
Depuis quelques années, la mise en chantier de maisons et d’immeubles
neufs est en baisse, essentiellement liée à la crise économique. Le marché du
sanitaire est donc devenu un marché de remplacement, dans lequel l’utilisateur
s’implique : organisation de l’espace, décoration, ambiance, style, design, qui
refléteront sa personnalité et son besoin de bien être.
L’article qui suit permettra au lecteur de mieux connaı̂tre les différents consti-
tuants de la salle de bains, les propriétés des appareils, les matériaux, les règles
fondamentales à respecter en matière de sécurité et d’installation, afin d’orien-
ter son choix sur des critères objectifs.

T 1. Règles de sécurité
électrique en milieu humide
Remarques
Les espaces situés au-dessus des volumes 3 sont considérés
comme hors volume.
L’espace situé sous la baignoire fait partie du volume 3, s’il est
fermé et seulement accessible par une trappe ne pouvant être
ouverte qu’à l’aide d’un outil. Dans le cas contraire, il est à
La salle de bains est une pièce humide et fait l’objet de règles de considérer comme le volume 1.
sécurité particulières définies dans la norme NF C15-100. Si la douche est équipée d’une paroi fixe toute hauteur, le
Toutes les alimentations électriques arrivant dans la salle de volume 2 est réduit.
bains doivent être protégées par un dispositif différentiel et une
ligne de terre. Cette disposition s’applique obligatoirement aux & En fonction de leur emplacement dans la salle de bains, les
constructions neuves ; elle est fortement conseillée en cas de réno- appareils sont autorisés selon les règles suivantes :
vation, afin d’assurer la sécurité de l’utilisateur, de sa famille et de
– dans le volume 1 : les appareils d’éclairage ou les interrupteurs
ses amis.
alimentés en Très Basse Tension de Sécurité 12 V (T.B.T.S. 12 V), de
Le disjoncteur, ou interrupteur différentiel de sensibilité 30 mA, marque NF et d’un indice IP X4 (c’est-à-dire protégés contre les
pour être protégé, doit être installé hors des volumes de protection projections d’eau) ;
qui entourent une baignoire ou un bac à douche. – dans le volume 2 : les appareils de Classe II, de marque NF, et
& Ci-après, la définition des différents volumes de protection d’un indice IP X4 au minimum ;
(figure 1) : – dans le volume 3 : les appareils de Classe I et boı̂tes de conne-
xion, de marque NF et d’un indice IP 21 au minimum.
– volume 0 : la baignoire ou la douche elle-même ;
– volume 1 : largeur de la baignoire ou de la douche, hauteur La présence d’eau, ou d’humidité sur le sol conducteur, aggrave
2,25 m, du fond de la baignoire ou de la douche ; les risques d’électrocution.
– volume 2 : largeur 60 cm après la baignoire ou la douche, hau-
teur 2,25 m ;
– volume 3 : largeur de 2,40 m après le volume 2 et hauteur de
2,25 m.
2. Baignoires

La baignoire est l’élément central de la salle de bains.


Volume 3 IP X1* Elle peut être fabriquée dans différentes :
Volume 1 Volume 2
Volume 3 – matières (fonte, acier émaillé, acrylique) ;
IP X4* IP X4* IP X1* – formes (rectangulaire, en angle, ronde ou ovale) ;
– couleurs ;
3,00 m

2,25 m

2,25 m

+ TBTS 12V + Classe – tailles et dispositions intérieures, avec ou sans appuie-tête et


II accoudoirs.
Volume
0 Question design, on note aujourd’hui le retour du rétro avec des
baignoires équipées de pieds rappelant les baignoires d’autrefois,
tandis que les modèles contemporains remportent aussi un succès
mérité, car ils sont très ergonomiques.
IP X5 si exposition au jet d'eau de nettoyage dans les installations publiques
Nous devons distinguer deux familles de baignoires :
Figure 1 – Schéma de répartition des différents volumes – en matériau émaillé [M 1 514] ;
de protection – en matériau de synthèse.

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2.1 Matériaux émaillés


& Baignoires en fonte
La fonte présente des qualités de :
– solidité dans le temps (la durée de vie d’une baignoire en fonte
émaillée peut aller au delà de 50 ans) ;
– résistance aux produits chimiques ;
– facilité d’entretien.
La fonte est coulée dans un moule en sable. Après refroidisse-
ment, la pièce démoulée présente une épaisseur de 5 à 6 mm. La
baignoire est alors ébarbée, puis recouverte à chaud de 2 couches
d’émail dont l’épaisseur peut atteindre 1,8 mm :
– la « masse », de couleur neutre, permettant d’assurer
l’accrochage ;
– la poudre d’émail, blanche ou de couleur, qui est ensuite dépo-
sée en une ou plusieurs couches.
 L’émail est un verre opacifié et teinté, et sa fusion s’effectue
dans un four dont la température est portée à 960  C. Ses qualités
sont multiples :
– non poreux, il résiste aux brulures de cigarettes ;
– ne dégage pas de fumées toxiques en cas d’incendie ;
– résiste au calcaire et à la prolifération des bactéries (économie
de produits d’entretien et donc moins de pollution) ;
– surface obtenue parfaitement lisse, sans porosité, garantissant

une grande résistance aux rayures et aux agents chimiques.
 La baignoire en fonte émaillée présente les avantages suivants :
– grande résistance dans le temps au vieillissement et aux agres-
sions de tous ordres (certains fabricants offrent une garantie de
25 ans) ;
– isolation sonore naturelle ;
– capacité à conserver longtemps la chaleur du bain ;
– indéformable, donc parfaitement étanche au niveau des rac-
cords avec les murs ;
– fond antidérapant qui évite la glissade.
De plus, la fonte est un matériau recyclable.
 Les fabricants proposent une très grande variété de couleurs et
de modèles avec des formes plus ou moins élaborées, où nous Figure 2 – Baignoire à encastrer, en fonte émaillée, avec poignées,
retrouvons tous les détails qui font le confort des baignoires fond antidérapant, dossier à double galbe et accoudoirs
modernes : double galbe, appui-tête, fond antidérapant, accou-
doirs, poignées (figure 2).
& Baignoires en acier émaillé
Elles sont obtenues par emboutissage d’une tôle d’acier de 1 à
3,5 mm d’épaisseur. L’émaillage se fait à partir d’un émail liquide,
la vitrification est effectuée ensuite à une température maintenue
constante aux environs de 840  C.
La norme NF EN 10029 définit la tolérance sur les dimensions, la
forme et la masse des tôles d’acier.
La baignoire en acier émaillé (figure 3) présente les avantages
suivants :
– surface résistante aux coups, aux rayures et à l’usure ; Figure 3 – Baignoire en acier émaillé avec tablier
– stable à la couleur, résistant à la lumière et à l’acide norme
DIN ISO 2722, classe 1 ; & Feuille renforcée
– 100 % recyclable ;
– légèreté (de 10 à 50 kg) ; Cette feuille peut être, par ordre de qualités décroissantes, en :
– possibilité d’addition de plaques d’insonorisation. – poly-méthacrylate de méthyle (PMMA) plus communément
De plus, elle offre un prix particulièrement attrayant. appelé « acrylique ». Celui-ci est coulé et teinté dans la masse puis
traité « grade sanitaire », ce qui garantit une bonne tenue aux ultra-
violets et une résistance à la rayure supérieure à celles des acryli-
2.2 Matériaux de synthèse ques classiques ;
– coextrudé, c’est-à-dire composé d’une faible couche d’acrylique
De fabrication beaucoup plus récente, ces produits se divisent en sur un support teinté ABS (polystyrène/butadiène/acrylonitrile) ;
deux groupes, selon qu’ils sont obtenus à partir : – acrylique extrudé ;
– d’une feuille renforcée (acrylique) ; – ABS [A 3 345] ;
– d’un gel-coat. – polystyrène choc [AM 3 340].

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 L’épaisseur de la plaque employée peut varier de 2,7 à 5 mm. comme pour les baignoires en acrylique, un renfort polyester
Elle est soumise, lors de la fabrication de la baignoire, à un thermo- chargé de fibres de verre.
formage [AM 3 660], c’est-à-dire à une déformation à chaud sous
l’effet d’une aspiration. En venant s’appliquer sur les parois du  Les avantages du gel-coat sont les suivants :
moule, elle prend alors la forme exacte de celui-ci et la conserve – parfaite rigidité de la baignoire et une grande résistance aux
au refroidissement. chocs physiques et thermiques ;
– confortable et chaud au toucher ;
 La coque ainsi obtenue est ensuite renforcée à l’extérieur par – maintient plus longtemps l’eau du bain à température ;
projection de résine polyester et de fibres de verre. Il est à noter – faible propagation des bruits.
qu’actuellement, seules des plaques d’une épaisseur au moins
égale à 2,7 mm et de qualité « grade sanitaire » peuvent répondre
aux préconisations des normes européennes. 2.3 Installations
 Les avantages liés à la baignoire en acrylique sont : En principe, les baignoires sont équipées de pieds réglables per-
– contact doux et chaud ; mettant la mise à niveau et à hauteur sur tous les sols.
– faible sensibilité aux petits chocs ;
– résistance aux UV et aux rayures ; Remarques
– surface réparable par simple ponçage et polissage. Il est recommandé de poser les carreaux ou le revêtement
mural avant l’installation de la baignoire et de fixer leur limite
inférieure en dessous du rebord de la baignoire.
Baignoire ovale, en angle, immense, avec l’acrylique, tout est
Il est également nécessaire de ne pas sceller la baignoire direc-
permis.
tement aux murs (DTU 60.1) afin de permettre la dilatation du
Ce matériau contemporain permet de multiples solutions
matériau sous l’effet des variations de température et d’éviter
d’aménagement pour tous les budgets. Un même volume mul-
la transmission des bruits.


tifonctionnel peut, par exemple, offrir à son usager : siège,
zone de douche, etc. (figure 4), et même s’accompagner de
panneaux verticaux avec jets incorporés. L’étanchéité et l’isolation doivent être obtenues par un joint type
silicone.
& Gel-coat Selon les modèles, on peut installer sa baignoire :
Le gel-coat le plus couramment utilisé est de type polyester. Il est – en ı̂lot, en utilisant les châssis prévus à cet effet ;
pulvérisé à froid sur une forme, puis on applique, en général, – dans un angle de la pièce, ou entre 3 murs. Il faut, dans ce cas,
prévoir un habillage, que ce soit un tablier ou une maçonnerie
hydrofuge équipée d’une ou plusieurs trappes de visite.
La baignoire peut aussi s’équiper d’un pare-baignoire, qui évite
les projections quand on l’utilise pour se doucher.

Important
Dans tous les cas, lors de l’installation, il faut s’assurer que la
baignoire est bien supportée sous son fond et sa périphérie. Se
reporter aux détails schématiques de la figure 5.

2.4 Baignoires à brassage d’eau


(balnéothérapie)
Ce produit, disponible en France depuis 1980, ajoute au confort
habituel de la baignoire en proposant un système d’hydro massage
individuel. C’est généralement une baignoire contrôlée, c’est-à-dire
répondant aux normes applicables aux baignoires simples que l’on
équipe de tout un système d’hydro massage. Il en existe plusieurs
types.
& Système air
Il repose uniquement sur la propulsion d’air comprimé, par une
soufflerie, dans l’eau du bain par l’intermédiaire d’injecteurs répar-
tis sur le fond et le dos de la baignoire. Un boı̂tier de commande
permet d’agir éventuellement sur le débit du compresseur.
Les injecteurs sont généralement équipés d’un clapet anti-retour,
évitant le retour d’eau dans le circuit. Ce système apporte un mas-
sage superficiel et qui favorise la relaxation.
& Système mélange eau/air
Son origine repose sur le whirlpoolbath américain, qui a fait ses
preuves depuis de très nombreuses années et qui est mondiale-
ment exploité. Dans ce système (figure 6), le brassage est assuré
par un mélange eau et air distribué dans un circuit unique. Une
Figure 4 – Baignoire multifonctionnelle à encastrer, en acrylique, pompe recycle de l’eau, la met sous pression et la distribue vers
avec poignées intégrées, appui-tête, dossier double-galbe, des injecteurs répartis dans la baignoire. En passant dans les ven-
accoudoirs, siège incorporé et surface douche turis des injecteurs, l’eau entraı̂ne de l’air qui, par phénomène

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Figure 5 – Instructions de pose des baignoires en acrylique

& Système combiné eau/air et air


On retrouve dans ce système mixte l’association des deux systè-
mes indépendants, eau-air et air, sur une même baignoire. Une
telle baignoire cumule les avantages propres à chacun des deux
systèmes qui peuvent fonctionner séparément, ou simultanément,
au gré de l’utilisateur.
 D’autres innovations sont apparues :
– la chromothérapie qui met en scène des couleurs grâce à des
spots lumineux aquatiques : à chaque couleur (jusqu’à 32 couleurs dif-
férentes) correspond un bienfait, du plus relaxant au plus tonifiant ;
– l’aromathérapie, dont l’action des huiles essentielles agit direc-
tement sur l’organisme en améliorant la relaxation et le bien-être
général.
 Les baignoires à massage se sont enrichies de multiples options :
– massage orientable, réglable (en durée et en puissance) dorsal,
plantaire ;
– mini-buses latérales, dorsales, plantaires ;
– programme de nettoyage, désinfection à l’ozone ;
– clavier de commande tactile rétro-éclairé.

Figure 6 – Baignoire à massage à mélange eau/air


3. Receveurs de douche
physique naturel, se comprime, pulvérise l’eau en gouttelettes fines
et les propulse dans le bain en créant des zones de faible densité
La loi rend obligatoire pour tous les permis de construire dépo-
pour qu’elles conservent un maximum d’énergie.
sés à partir du 1er janvier 2010 l’accessibilité de la douche aux per-
Le réglage de l’intensité du massage peut se faire en agissant sur sonnes en fauteuil roulant : le receveur ne doit pas présenter d’obs-
la quantité d’air aspiré. tacle supérieur à 20 mm en entrée ou en sortie.
& Ces appareils peuvent être fabriqués dans les matériaux sui-
Ce système assure un massage énergique en profondeur et
vants : céramique, acier, fonte, matériaux de synthèse. Ils peuvent
favorise aussi la relaxation.
être posés sur le sol (figure 7a) ou encastrés (figure 7b).

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Pompes domestiques et surpresseurs


Alimentation en eau des maisons rurales
par Yves POULLIN
Ingénieur de l’École Nationale Supérieure des Arts et Métiers
et de l’École Nationale Supérieure d’Hydraulique et de Mécanique de Grenoble
Directeur attaché à la Direction de Pompes Sihi

1. Choix du système de pompage ............................................................ C 3 830 - 2


1.1 Pompes à piston .......................................................................................... — 2
1.2 Pompes centrifuges..................................................................................... — 2
1.3 Pompes auto-amorçantes à canal latéral .................................................. — 3
1.4 Pompes pour puits semi-profonds............................................................. — 3


1.4.1 Pompes avec hydro-éjecteur ............................................................. — 4
1.4.2 Pompes auto-amorçantes suspendues............................................. — 4
1.5 Groupes électropompes immergés ........................................................... — 4
2. Détermination de la pompe .................................................................. — 5
2.1 Calcul du débit ............................................................................................. — 5
2.2 Calcul des pressions.................................................................................... — 6
2.3 Calcul de la hauteur d’aspiration................................................................ — 6
3. Réservoirs................................................................................................... — 7
3.1 Réservoirs de stockage à ciel ouvert au grenier ....................................... — 7
3.2 Réservoirs hydropneumatiques ................................................................. — 7
3.2.1 Détermination du volume .................................................................. — 8
3.2.2 Renouvellement d’air ......................................................................... — 9
3.2.3 Réservoirs à membrane ..................................................................... — 9
4. Installations. Règles générales ............................................................ — 9
4.1 Variation de niveaux.................................................................................... — 9
4.2 Sens de rotation........................................................................................... — 9
4.3 Appareillage électrique ............................................................................... — 9
4.4 Garanties données par le constructeur...................................................... — 10
5. Renseignements à fournir ..................................................................... — 10
6. Rappel de quelques renseignements pratiques............................... — 10
6.1 Lois de variation des vitesses..................................................................... — 10
6.2 Débit d’eau, hauteur et portée de jet des ajutages et tuyères ................. — 10
6.3 Raccordement à la boîte à bornes d’un moteur........................................ — 11
6.4 Ligne électrique d’alimentation.................................................................. — 11
6.5 Tuyauterie..................................................................................................... — 11
Pour en savoir plus........................................................................................... Doc. C 3 830

e développement important de l’électrification des zones rurales et celui des


L programmes de construction et de réhabilitation ont entraîné, au cours des
vingt dernières années, un accroissement indéniable des équipements d’adduc-
tion d’eau, tant collectifs qu’individuels.
Malgré cela, les réseaux communaux ou intercommunaux ne sont pas toujours
en mesure d’assurer la desserte des maisons isolées, des fermes et en général
des habitations et bâtiments situés à l’écart.
p。イオエゥッョ@Z@ョッカ・ュ「イ・@QYYP

Pour ces besoins, il est possible d’obtenir une distribution automatique par
la mise en place d’un petit groupe électropompe autonome assurant, à partir
d’un puits, d’une source, l’alimentation de différents points d’eau : cuisine, salle
de bains, robinets de jardin pour arrosage, lavage, etc.

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POMPES DOMESTIQUES ET SURPRESSEURS ________________________________________________________________________________________________

Ce type d’installation reste d’actualité lorsque l’on dispose d’une alimentation


électrique et d’une source d’eau à proximité et ce d’autant que le coût auquel
revient le mètre cube d’eau ainsi distribué est modique. Bien entendu, il est
absolument nécessaire, avant de réaliser ce genre d’installation, de s’assurer que
l’eau disponible à partir d’un puits ou d’une source est potable et propre à la
consommation domestique (article Traitement individuel des eaux domestiques
[C 3 840] dans ce traité).
Il faut ajouter qu’une installation individuelle d’alimentation en eau peut être
consacrée aussi, en partie ou exclusivement, à l’arrosage, à l’alimentation du
bétail.

Les prix du mètre cube d’eau distribué par le Syndicat communal local ou les sociétés de
distribution d’audience nationale sont extrêmement variables (depuis 1 F environ jusqu’à plus
de 8 F, en 1990).
Ces écarts considérables peuvent être justifiés par les travaux de génie civil réalisés, la mise
en place d’appareils de contrôle et d’automatisation, les dispositifs de stérilisation.
L’amplification des mesures de prévention contre la pollution des eaux et de sauvegarde des
ressources laisse prévoir que le coût de l’eau distribuée continuera d’augmenter, confirmant la
compétitivité de l’installation individuelle.
Par exemple, un groupe de pompage autonome équipé d’un moteur de 0,75 kW, pouvant


assurer un débit de 2 m3 /h et ne nécessitant qu’un entretien réduit, conduit à des frais d’exploita-
tion modestes voisins de 0,25 F/m3 (en 1990), correspondant à la dépense de courant électrique.
Ainsi, l’écart avec le tarif des sociétés distributrices peut permettre d’amortir rapidement les
coûts d’installation.

1. Choix du système 1.2 Pompes centrifuges


de pompage Ces appareils simples de conception, souples dans leur emploi,
d’entretien réduit et d’un prix modéré, bénéficient d’une audience
Il existe différents systèmes de pompage, et leur choix sera fait très favorable et sont extrêmement répandus.
en fonction des impératifs propres à chaque installation. Une roue à aubes, appelée souvent impulseur, tournant à grande
vitesse, projette à l’extérieur, par la force centrifuge, le liquide qu’elle
entraîne dans sa rotation. L’écoulement se fait régulièrement et la
grande vitesse obtenue (énergie cinétique) est transformée en
1.1 Pompes à piston pression (énergie potentielle) avec toutefois une valeur maximale
produite à débit nul. Ce dernier point élimine évidemment tout risque
de surpression dangereuse en cas de tuyauterie de refoulement
Constituées d’un piston se déplaçant dans un cylindre, ces appa- fermée ou obstruée.
reils, soit à simple, soit à double effet, engendrent en général des
pressions élevées. Leur débit, pulsatoire, nécessite la présence d’un Ce type de pompe nécessite, au démarrage, d’effectuer les opéra-
réservoir d’air, afin de régulariser l’écoulement du fluide. tions d’amorçage habituelles, c’est-à-dire de remplir d’eau le corps
de pompe et toute la tuyauterie d’aspiration, le clapet prévu à l’extré-
Ajoutons à cela que, basées sur un principe volumétrique, ces mité de cette tuyauterie étant, pour ce faire, indispensable.
pompes risquent, en cas d’obturation accidentelle du refoulement,
de provoquer des pressions prohibitives. Un appareillage de sécu- Pour faciliter cette opération, la tuyauterie d’aspiration doit être
rité, soupape de décharge ou contacteur manométrique par en pente régulière jusqu’à la pompe et ne présenter aucune contre-
exemple, est donc nécessaire. pente (points hauts ou bas), donc aucune possibilité de poches d’air.
Ce type de pompe bénéficie d’un rendement élevé. On les retrouve Correctement amorcée, la pompe centrifuge fonctionne alors
le plus souvent dans l’équipement des puits semi-profonds (§ 1.4), normalement, mais il faut se souvenir que toute entrée d’air
où elles sont commandées depuis le sol par une tringlerie classique. intempestive même légère (fuite ou baisse anormale du niveau dans
le puits), va entraîner le désamorçage, l’interruption du débit et le
Néanmoins, dans les installations individuelles, on leur préfère fonctionnement à sec de l’appareil, lequel peut être ainsi très grave-
souvent les pompes centrifuges (§ 1.2) ou auto-amorçantes (§ 1.3), ment endommagé.
lesquelles fonctionnement sans clapet et ont, en outre, l’avantage
de pouvoir être entraînées directement par un moteur électrique, Ce type de pompe est en général utilisé pour les hauteurs d’aspira-
sans l’intermédiaire de poulies et de courroies. tion allant jusqu’à 7 m, voire 7,50 m. Cette valeur constitue habituel-
lement un maximum qui doit être confirmé par le constructeur, en
fonction des conditions de marche et selon le type de pompe, les
capacités d’aspiration étant variables d’une pompe à l’autre.

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________________________________________________________________________________________________ POMPES DOMESTIQUES ET SURPRESSEURS

1.3 Pompes auto-amorçantes


à canal latéral

Appelées également pompes à anneau liquide ou à amorçage


automatique, ces appareils de plus en plus répandus jouissent d’une
faveur grandissante, due aux avantages indéniables qu’ils
présentent par rapport aux autres conceptions.
Largement répandues dans l’industrie, ces pompes procurent aux
utilisateurs particuliers une sécurité et une facilité d’emploi
indéniables, en évitant toutes les opérations fastidieuses et parfois
complexes d’amorçage.
Leur aptitude à aspirer et à refouler indifféremment de l’eau, de
l’air, ou un mélange de ceux-ci, les fait s’imposer dans chaque cas
où les conditions d’aspiration sont délicates (grande longueur de
tuyauterie, contre-pentes, mauvaise étanchéité des puits ou des
raccords, etc.). En outre, le fait que les opérations d’amorçage soient
supprimées évite, quand la tuyauterie est courte, de prévoir un clapet
de pied : il suffit, avant la première mise en route, et ce une fois pour
toutes, de remplir la pompe de liquide. D’ailleurs, les orifices sont
prévus de façon telle qu’à chaque arrêt, la pompe reste pleine de


liquide.
Pouvant refouler l’air aspiré, ces pompes sont donc susceptibles
de renouveler le matelas d’air dans les réservoirs hydropneuma-
tiques (§ 3.2), sans faire appel pour cela à un dispositif spécial
(Giglair, Injectair, Insuflair, par exemple) ou à un compresseur
auxiliaire.
Au point de vue fonctionnement (figure 1), les pompes à canal
latéral comportent essentiellement un impulseur à ailettes radiales,
dans lequel l’admission d’eau est latérale et distribuée sur quelques
ailettes seulement. Il se produit, en cours de pompage, et sur une
très faible partie de la périphérie, un mouvement du liquide entre
deux ailettes, analogue à celui d’un piston. En phase d’amorçage,
l’air accumulé à la base des ailettes est chassé par un orifice
approprié et conduit vers le refoulement.
Ajoutons à cela que le corps de refoulement jouxtant l’impulseur
possède un canal latéral dans lequel un effet tourbillonnaire conduit
à transformer la vitesse d’écoulement en pression, et ce dans de très
grandes proportions. Cet effet supplémentaire permet donc l’obten-
tion de grandes hauteurs de refoulement en restant malgré tout dans
un régime de rotation faible puisqu’il n’excède pas 1 500 tr/min.
Les constructeurs garantissent en général une hauteur d’aspira-
tion possible de 8,50 m et certaines installations ont été réalisées
avec des tuyauteries d’aspiration de plus de 100 et même 200 m de
longueur (ces cas spéciaux doivent être étudiés par le constructeur).
Ce type de pompe est très sensible à l’usure (qui a pour effet Figure 1 – Pompe auto-amorçante à canal latéral (d’après doc. Sihi)
d’augmenter les jeux internes, donc au détriment des facultés
d’aspiration). L’utilisateur devra donc prendre toutes précautions
pour s’assurer que l’eau véhiculée est propre et sans trace de Différentes solutions peuvent être envisagées dans ce cas :
matières étrangères (sable, limon, etc.).
— le creusement d’un avant-puits, permettant de baisser le plan
Le rendement des pompes à canal latéral est peu élevé, mais les de pose du groupe électropompe. Cette solution ne peut être
puissances mises en jeu étant en général faibles, cet inconvénient honnêtement préconisée car, outre les frais élevés qui en résultent,
n’a pas de grandes conséquences et est d’ailleurs largement le danger d’une mauvaise aération du moteur, l’atmosphère d’humi-
compensé par tous les autres avantages que ce système procure. dité et les difficultés d’accès au matériel rendent l’installation fort
précaire ;
— les pompes à piston (§ 1.1), commandées depuis le sol par un
ensemble de tringlerie (figure 2). Ce système tend, comme dit plus
1.4 Pompes pour puits semi-profonds haut, à être remplacé par des appareils du type centrifuge (§ 1.2),
plus souples et plus modernes. Il reste néanmoins en faveur dans
certaines régions, et pour des applications particulières ;
Lorsque le niveau d’eau dans un puits dépasse 8 m de profondeur, — nous citerons pour mémoire et à titre strictement documen-
un matériel de surface devient insuffisant, d’autant plus que le niveau taire, les pompes à chaîne, à godets ou à bande multicellulaire, dont
est rarement stable et, en période d’étiage, descend plus ou moins l’utilisation devient extrêmement rare en métropole. De toute façon,
suivant les endroits. ces appareils amènent l’eau au niveau du sol sans possibilité de la
En cours de pompage, le niveau de la nappe phréatique tend à produire sous pression ;
descendre lui aussi, et l’on dépasse ainsi rapidement les hauteurs — enfin, les appareils ci-après conçus spécialement pour ces
pratiques possibles d’aspiration. emplois.

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Pompes domestiques et surpresseurs


Surpression d’eau dans les immeubles

par Yves POULLIN


Ingénieur de l’École Nationale Supérieure d’Arts et Métiers
et de l’École Nationale Supérieure d’Hydraulique et de Mécanique de Grenoble
Directeur attaché à la Direction des Pompes Sihi

1.
2.
Présentation générale.............................................................................
Surpression classique avec réservoir.................................................
C 3 832 - 2
— 4

2.1 Principe......................................................................................................... — 4
2.2 Détermination des pompes et des réservoirs ........................................... — 4
2.3 Renouvellement d’air .................................................................................. — 5
2.4 Appareillage électrique ............................................................................... — 6
2.5 Surpression avec réservoir à membrane .................................................. — 6
2.6 Règles générales à observer....................................................................... — 7
3. Surpression continue.............................................................................. — 7
3.1 Définition ...................................................................................................... — 7
3.2 Surpresseurs à différentes vitesses de rotation........................................ — 8
3.3 Surpresseurs à vitesse variable.................................................................. — 8
3.4 Surpresseurs à deux sens de rotation ....................................................... — 9
3.5 Commande d’un second groupe................................................................ — 9
3.6 Surpression dite avec économiseur........................................................... — 9
3.7 Surpression continue avec groupes immergés ........................................ — 9
3.8 Renseignements à fournir au constructeur ............................................... — 9
4. Surpression d’incendie........................................................................... — 9
5. Conclusion ................................................................................................. — 9
Pour en savoir plus........................................................................................... Doc. C 3 832

orsque la pression d’eau des distributions urbaines devient insuffisante pour


L alimenter les étages supérieurs des immeubles, il est nécessaire de prévoir
un système de surpression autonome et automatique.
La réglementation en vigueur à ce sujet est assez complexe. En effet, la
corporation de la Plomberie Sanitaire, fondée sur un code qui date de mai 1942,
est régie par :
— des normes ;
— des documents techniques unifiés (DTU) ;
— des règlements ;
traitant des multiples sujets intéressant la profession : service d’eau potable,
distribution d’eau sanitaire, protection contre l’incendie, y compris bien entendu
dans chaque cas les règlements sur le choix des tuyauteries, l’évacuation des
eaux usées, etc.
p。イオエゥッョ@Z@ュ。ゥ@QYYQ

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POMPES DOMESTIQUES ET SURPRESSEURS ________________________________________________________________________________________________

1. Présentation générale d’immeubles à usage exclusif (habitation, hôtel, dépôts d’archives,


bureaux, hôpitaux, cliniques, etc.) ou bien à usage mixte.
En ce qui concerne la surpression d’eau proprement dite, les
Dans le domaine qui nous intéresse présentement, le lecteur immeubles de moins de 28 m ne posent pas de problèmes parti-
pourra utilement se référer aux documents suivants [Doc. C 3 822] : culiers mais, par contre, c’est au-dessus de cette cote que des
dispositifs et des installations de surpression deviennent, en général,
• normes NF P 41-101 et 41-201, NF S 61-750 et 61-751 ; nécessaires.
NF S 62-201 ;
• DTU no 60-11 ; Il faut dans tous les cas distinguer trois systèmes caractérisés de
distribution d’eau :
ainsi qu’aux différentes brochures Sécurité contre l’Incendie dans
les Immeubles de Grande Hauteur (IGH), éditées par le Journal — le service incendie, avec réserve d’eau potable de 120 m3
Officiel, et auprès de la Chambre Syndicale des Entreprises de environ implantée en général dans les sous-sols (ou parfois dans
Couverture et Plomberie. les parties hautes) ; le débit doit être de 120 m3 /h ; il est assuré par
trois groupes électropompes de 60 m3 /h unitaire, dont un de
Les immeubles à grand nombre d’étages sont classés en trois secours ; la pression disponible sur les prises d’eau doit toujours
grandes catégories : être comprise entre 4,5 et 8,5 bar ;
— ceux dont la hauteur est inférieure à 28 m ; — le service de distribution d’eau sanitaire, sur les WC,
— ceux dont la hauteur est comprise entre 28 et 50 m ; dont l’eau provient de la réserve d’incendie : celle-ci, ne devant pas
— et ceux d’une hauteur supérieure à 50 m. être stagnante, se trouve ainsi en circulation permanente ;
Ces deux dernières catégories sont dites immeubles de grande — le service d’eau potable proprement dit, alimentant
hauteur (IGH) (article Sécurité contre l’incendie dans les immeubles l’ensemble des robinets susceptibles de puisage.
de grande hauteur (IGH) [C 3 282] dans ce traité) qu’il s’agisse

Figure 1 – Schéma de distribution d’eau


pour les immeubles d’une hauteur
inférieure à 100 m

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Techniques et gestion
de l’assainissement non collectif
Traitement des eaux domestiques
par Jean-Marc BERLAND
Docteur en Sciences et techniques de l’Environnement de l’École Nationale des Ponts et
Chaussées
Chef de projet à l’Office international de l’eau

1. Eau à usage domestique ................................................................ C 3 840v2 – 2


1.1 Besoins de l’usager ............................................................................ — 2
1.2 Qualité de l’eau .................................................................................. — 2
1.3 Risques pour l’homme le matériel .................................................... — 2
2.
2.1
2.2
Eau potable ......................................................................................
Contrôle ..............................................................................................
Désinfection ........................................................................................


3
3 T
— 5
2.3 Amélioration du goût ......................................................................... — 7
2.4 Élimination des autres polluants ....................................................... — 8
3. Eaux de chauffage........................................................................... — 10
3.1 Neutralisation de l’eau ....................................................................... — 10
3.2 Déminéralisation ................................................................................ — 10
3.3 Traitement par inhibiteurs chimiques................................................ — 11
3.4 Protection cathodique ........................................................................ — 12
4. Eaux de piscines privées ............................................................... — 12
4.1 Recirculation de l’eau ......................................................................... — 12
4.2 Traitement de l’eau ............................................................................ — 12
4.3 Filtration ............................................................................................. — 12
4.4 Désinfection ........................................................................................ — 13
4.5 Contrôle .............................................................................................. — 13
5. Eau en zone isolée .......................................................................... — 13
5.1 Gestion quantitative ........................................................................... — 13
5.2 Traitement de l’eau ............................................................................ — 13
6. Aspects pratiques et économiques ............................................. — 14
Pour en savoir plus.................................................................................. Doc. C 3 840v2

a quasi-totalité des Français sont raccordés au réseau public de distribution.


L L’eau fournie doit répondre à des critères de qualité fixés par la
réglementation.
Cependant, des circonstances particulières conduisent parfois l’usager à vou-
loir améliorer certaines propriétés de l’eau distribuée (goût, dureté, turbidité…)
ou à pallier une insuffisance de distribution.
Il est alors nécessaire de traiter l’eau pour assurer la protection de la santé et
du matériel dans le cas où un particulier (ou bien un groupe d’usagers) se voi
(en)t contraint(s) d’utiliser des eaux impropres à l’usage domestique.
Notre propos est de présenter les techniques utilisées pour le traitement de
l’eau dans une maison ou une petite collectivité, de montrer les avantages et les
inconvénients techniques et économiques de chacun d’eux.
p。イオエゥッョ@Z@。ッエ@RPQR

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TECHNIQUES ET GESTION DE L’ASSAINISSEMENT NON COLLECTIF –––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––

1. Eau à usage domestique présenter un quelconque danger pour la santé humaine. De


même, la présence de matières en suspension ou d’un trouble peu-
vent gêner fortement le consommateur. De tels facteurs peuvent
détourner le consommateur vers d’autres boissons, notamment
1.1 Besoins de l’usager l’eau embouteillée.
Les sels minéraux contenus dans l’eau potable n’altèrent pas tou-
1.1.1 Besoins quantitatifs jours sa qualité, mais lorsqu’on la chauffe, l’équilibre ionique se
rompt, ce qui rend l’eau agressive ou au contraire entartrante.
La consommation personnelle normale d’un individu n’est que Dans le premier cas, elle va, soit user les matériaux en contact et
de 3 litres environ par jour, en tenant compte de l’eau contenue par là même transporter ces matériaux qu’elle a dissous, soit y cau-
dans les aliments. Cependant, si l’on observe la consommation ser des dépôts de tartre.
des villes, on s’aperçoit que la consommation moyenne d’un habi-
tant, tous usages confondus-y compris le nettoyage des rues ou
l’alimentation des fontaines-peut varier de 150 à 500 L, selon la 1.2.2 Eaux naturelles
taille de l’agglomération, la vétusté des réseaux, etc.
Dans les zones non desservies par un réseau de distribution
d’eau potable, il est possible de faire appel aux ressources naturel-
Le volume de 120 m3 par an est souvent cité comme la les locales comme une rivière, une source, ou encore un puits.
consommation de référence (source : INSEE).
Avoir recours à de telles eaux n’est pas sans danger car elles ne
présentent pas toujours une qualité suffisante pour en assurer
1.1.2 Besoins qualitatifs l’innocuité.
L’eau distribuée par les collectivités locales doit présenter les En effet, elles peuvent contenir des substances dissoutes ou en
caractéristiques imposées pour l’eau potable : être propre à la suspension :


consommation humaine. – produits de dissolution des sols et des roches ;
Les standards de référence pour déclarer une eau potable peu- – substances déversées dans l’eau de manière accidentelle
vent différer selon les époques et les pays. En effet, le concept de (hydrocarbures, produits chimiques dans la plupart des cas) ;
« potabilité » varie à travers le monde. Il est aussi le résultat d’un – nitrates et pesticides appliqués par les agriculteurs et lessivés
contexte historique et culturel local. par la pluie ;
– microbes et virus pathogènes d’origines diverses.
L’accès à une eau potable est d’une importance capitale. En effet,
une eau de bonne qualité est essentielle au développement écono- L’eau de mer peut aussi être utilisée comme ressource en eau.
mique et humain. Cette eau contient des substances dissoutes, les sels, constitués
Les paramètres pouvant être réglementés pour qu’une eau soit d’ions principalement des ions halogénures tel que l’ion chlorure,
considérée comme « potable » sont : et des ions alcalins tel que l’ion sodium. Il y a 30 à 40 g de sels dis-
sous pour 1 kg d’eau de mer.
– la qualité organoleptique (couleur, turbidité, odeur, saveur) ;
– certains paramètres physico-chimiques naturels (température, L’élimination de ce sel pose des problèmes techniques et n’est
pH, chlorures, sulfates, etc.) ; pas encore économiquement viable au niveau du particulier.
– le dosage des substances indésirables (nitrates, nitrites, pestici-
des, etc.) ;
– le dosage des substances toxiques (arsenic, cadmium, plomb, 1.3 Risques pour l’homme et le matériel
hydrocarbures, etc.) ;
– des paramètres microbiologiques (l’eau ne doit contenir aucun 1.3.1 Risques sanitaires
organisme pathogène).
La consommation d’eau polluée peut avoir des impacts plus ou
Cependant, cette eau sert aussi bien à arroser les jardins qu’à moins graves sur la santé humaine, et plus particulièrement chez
chauffer la maison ou laver les voitures. l’enfant et les personnes très âgées, plus fragiles.

& Maladies d’origines microbiennes ou virales


Bien que cela puisse paraı̂tre un non-sens sur le plan du trai-
tement, il faut bien garder à l’esprit que le coût économique  La présence de bactéries ou de virus pathogènes ne suffit pas,
d’une double canalisation conduit, pour l’instant, à maintenir le dans la quasi-totalité des cas, à déclencher une épidémie dans les
traitement unique de l’eau pour l’ensemble de ces différents pays bien protégés sur un plan sanitaire, comme la France. Mais, la
usages. présence du choléra en Haı̈ti depuis 2010 montre que ce type de
risque n’est pas éradiqué et les personnes se déplaçant dans certai-
nes zones de pays en développement doivent garder en mémoire
1.2 Qualité de l’eau qu’il ne doit pas être négligé.

1.2.1 Eau distribuée  Par ailleurs, les « petites » maladies entéritiques, sans gravité
sous nos climats, souvent dues à la consommation d’eau, mais
L’eau qui sort d’une usine de traitement présente, la plupart du souvent aussi de fruits et de légumes frais contaminés, n’ont pas
temps, des caractéristiques satisfaisantes pour la sécurité du disparu.
consommateur. Cependant, sa qualité peut être altérée dans les
canalisations pour les raisons suivantes : & Toxicité des substances chimiques
– stagnation dans les points bas ; Les intoxications par le plomb (saturnisme) ou le mercure (mala-
– détérioration des conduites et des joints ; die de Minamata) sont connues.
– présence de substances chimiques ou de micro-organismes
due à des infiltrations. Par ailleurs, certaines substances, comme d’autres métaux
lourds, par exemple, ou encore des pesticides, ne sont pas élimi-
L’eau sortant du réseau de distribution peut alors être impropre à nées par l’organisme. Elles s’y accumulent, et leur ingestion pro-
la consommation humaine. Par ailleurs, l’eau du robinet présente longée peut être la cause de maladies graves, même si leur teneur
parfois des odeurs et des goûts gênants, sans pour autant dans l’eau est très faible.

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–––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––– TECHNIQUES ET GESTION DE L’ASSAINISSEMENT NON COLLECTIF

1.3.2 Dégradation du matériel effet, d’avoir la composition que d’une quantité finie de produit
pouvant aller, de quelques microgrammes, à quelques centaines
& Les eaux calcaires ou « dures » donnent lieu à des précipitations de grammes. Lorsque la quantité est importante, la composition
souvent complexes de sels de calcium, de magnésium et de fer peut varier d’un endroit à l’autre (hétérogénéité, stratification,
(tuyaux en fonte ou en acier). Il s’agit de l’« entartrage ». décantation…). Lorsqu’il n’est pas possible d’homogénéiser, il faut
& En revanche, les eaux qui contiennent du gaz carbonique libre donc effectuer des prélèvements en plusieurs endroits, selon un
en solution ont tendance à attaquer les matériaux avec lesquels protocole précis.
elles sont en contact. Ce phénomène de « corrosion », souvent L’échantillonnage est donc un des points délicats d’une analyse
aggravé par la présence d’oxygène dissous, favorise la formation d’eau, car il s’agit d’un liquide qui présente une hétérogénéité
de piles au niveau des piqûres. dans le temps et dans l’espace, surtout pour les eaux naturelles.
Par conséquent, le but de l’échantillonnage est donc de recueillir
& Entartrage
une petite quantité d’eau dont la composition est représentative
 L’équilibre ionique de l’eau distribuée est assuré à la sortie de de la masse d’eau à utiliser.
l’usine de traitement. Cependant, il peut être rompu par chauffage. Lorsqu’il s’agit de connaı̂tre les caractéristiques physico-chimi-
Cela a lieu au niveau des chaudières de chauffage central ou des ques, on doit choisir entre une prise ponctuelle, plus simple et éco-
tuyaux d’eau chaude des cuisines et des sanitaires. nomique, et une collecte (sur 24 h, avec de petits échantillons par
exemple) asservie au temps ou au débit de l’eau.
 Le tartre est essentiellement composé de carbonate de cal-
cium, plus ou moins coloré par des oxydes métalliques, matières Pour les analyses biologiques, s’ajoute le problème de la conser-
organiques… vation de l’échantillon, car les micro-organismes évoluent rapide-
ment dans le temps. On préconise généralement un transport vers
 Il existe une multitude de cristallisations du carbonate de cal- le lieu d’analyse à 4  C.
cium. On distingue en particulier 2 ensembles :


– calcite : cristaux compacts et irréguliers présentant un pouvoir 2.1.1.1 Analyse physico-chimique
élevé d’accrochage ;
Le coût d’une analyse complète de l’eau peut être très élevé (+ de
– aragonite : cristaux de carbonate de calcium de forme géomé-
2 000 €). Il est donc indispensable de choisir les paramètres les plus
trique régulière, présentant un faible pouvoir d’accrochage.
intéressants pour définir globalement la qualité d’une eau sans
La précipitation de carbonates et d’autres sels de calcium et de avoir à assurer des frais trop importants. On doit, en fait, rechercher
fer, appelée « tartre » entraine une obstruction progressive du les éléments présents dans l’eau en fonction de l’usage que l’on
corps de chauffe des chaudières et des canalisations. veut en faire (tableau 1).
& Corrosion Une analyse qualitative permet de définir les paramètres nuisi-
Dans le cas d’une eau agressive, on assiste à une dissolution de bles pour l’usage que l’on veut faire de l’eau et de n’effectuer les
composants contenus dans le milieu environnant. Il peut alors se dosages, plus onéreux, que sur ceux-ci.
produire le phénomène d’eaux rouges si les canalisations sont en Exemple
fer, allant même jusqu’à la perforation des tuyaux. Le pH, la teneur en carbonates ou bicarbonates sont indispensa-
Nota :
Les altérations chimiques regroupées sous le terme de « corrosion aqueuse » sont bles à connaı̂tre pour un traitement contre la corrosion ou l’entar-
dues à des effets de plusieurs sortes : trage, mais pas la teneur en nitrates ou la radioactivité, que l’on doit
– dissolution des métaux dans l’eau ; rechercher pour la seule potabilisation de l’eau.
– apparition de piles électrochimiques ;
– existence de gradients de concentration ; Les analyses d’eau font l’objet d’une normalisation par l’AFNOR,
– aération différentielle ou piqûration. c’est la série des normes NF T 90.

& Usure On peut aussi avoir recours à des tests chimiques spécifiques
La présence de sable, provenant souvent d’une infiltration par pour une substance. Il existe de plus en plus d’appareils de mesure
manque d’étanchéité du réseau ou de la précipitation de carbona- électroniques portatifs permettant de mesurer certains paramètres,
tes, conduit au phénomène d’abrasion du matériel et peut causer comme le Ph par exemple, ce qui évite des manipulations de labo-
des avaries importantes, en particulier au niveau des pompes des ratoire pour l’usager. Néanmoins, l’analyse effectuée par un labora-
appareils ménagers ou du chauffage central. toire spécialisé s’avère souvent nécessaire pour bien préciser le
type de traitement à effectuer et, surtout, déterminer les doses de
produits chimiques à ajouter.

2. Eau potable 2.1.1.2 Analyse biologique


Les analyses biologiques sont longues car il s’agit dans la plu-
part des cas d’isoler et de cultiver, dans des milieux spécifiques,
Que cela soit dans le cas d’une eau dégradée au cours de la dis- les micro-organismes qui se trouvent dans l’échantillon (tableau 2).
tribution ou dans le cas de l’utilisation d’une eau « brute », le choix Les analyses biologiques pour chaque organisme sont souvent
du traitement à appliquer dépend de la composition de l’eau et de remplacées par une estimation de la contamination de l’eau. On
son usage. Il faut d’abord connaı̂tre l’eau par une analyse et bien recherche des organismes que l’on sait devoir trouver dans le cas
définir le but du traitement. En effet, il n’est pas nécessaire de de pollution le plus fréquent, c’est-à-dire par les eaux usées humai-
déminéraliser l’eau d’arrosage, ni de désinfecter l’eau du chauffage nes, et qui présentent le plus grand risque pour l’homme : il s’agit
central. Il s’agit donc de concevoir une installation en prenant en de la « contamination fécale ». On recherche donc, d’abord, les bac-
compte les aspects techniques et économiques. téries représentatives de cette pollution : les coliformes et les
streptocoques.
2.1 Contrôle En cas d’épidémie due à une contamination particulière, il est
évidemment nécessaire de rechercher le micro-organisme respon-
2.1.1 Échantillonnage sable, et seuls les laboratoires les mieux équipés en matériel et en
souches bactériennes pourront donner une réponse rapide et
Lorsqu’on analyse un produit, une des questions qui se pose est fiable. Les analyses virologiques sont plus longues et plus chères
celle de l’homogénéité. Les méthodes d’analyse ne permettent, en que les analyses bactériologiques. Elles ne sont effectuées que

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Tableau 1 – Analyses physico-chimiques (Décret n 91-257 du 7 mars 1991, article 3)


[C4]
[C1] [C2] [C3] Analyses physico-
Analyse physico- Analyse physico- Analyse physico- chimiques particulières
chimique réduite chimique sommaire chimique complète
C4 a C4 b C4 c C4 d

• Aspect (qualitatif) : • Aspect (qualitatif) : • Aspect (quantitatif) :


Paramètres
odeur, saveur, couleur. odeur, saveur, couleur. odeur, saveur, couleur.
organoleptiques
• Turbidité. • Turbidité. • Turbidité.

• Température
• pH
• Conductivité
• Chlorures
• Sulfates
• Silice
• Calcium
• Magnésium
• Paramètres physi-
• Température • Sodium (MES)
co-chimiques • pH
• pH • Potassium (DCO)
• Structure naturelle • Conductivité
• Conductivité • Aluminium (DBO5)


des eaux
• Résidus secs
• Oxygène dissous
• Anhydride carbonique
libre (essai au marbre)
ou calcul de l’équilibre
calcocarbonique
• Carbonates
• Hydrogénocarbonates

• Nitrates
• Nitrates • Azote ;
• Nitrites
• Nitrites •Kjeldhal;
• Ammonium
• Ammonium • Bore
• Oxydabilité au KMnO4,
• Deux paramètres par- • Hydro- • Baryum
à chaud, en milieu acide
Paramètres concer- mi les paramètres sui- carbures •Substan-
• Hydrogène sulfuré
nant les substances vants : chlorures, sul- dissous ces ex-
• Fer
indésirables fates, oxydabilité au • Agents tractibles
• Cuivre
KMnO4 ou carbone or- de sur- au chlo-
• Zinc
ganique total, titre al- face ; roforme
• Manganèse
calimétrique complet • Indice
• Phosphore
ou dureté totale Phénol.
• Fluor

Chlore résiduel ou tout Chlore résiduel ou tout Chlore résiduel ou tout


autre paramètre repré- autre paramètre repré- autre paramètre repré-
sentatif du traitement sentatif du traitement sentatif du traitement
de désinfection de désinfection de désinfection

• Arsenic
• Cyanu-
• Cad-
Paramètres concer- res
mium
nant les substances • Chrome
• Plomb
toxiques • Mercure
• HPA
• Sélé-
nium

• Pestici-
des
• Compo-
Autres paramètres sés orga-
nohalo-
génés
volatils

MES = Matières totales en suspension


DCO = Demande chimique en oxygène
DBO5 = Demande biologique en oxygène

Toute reproduction sans autorisation du Centre français d’exploitation du droit de copie


C 3 840v2 – 4 est strictement interdite. – © Editions T.I.

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Technique et gestion
de l’assainissement non collectif
Réglementation et prétraitement
par Jean-Marc BERLAND
Docteur en Sciences et Techniques de l’Environnement de l’Ecole Nationale des Ponts et
Chaussée
Chef de Projet à l’Office International de l’Eau (Limoges – France)

Cet article est la réédition actualisée de l’article [C 3 842] intitulé « Technique et gestion de
l’assainissement non collectif – Réglementation et prétraitement » paru en 2011, rédigé
par Jean-Marc BERLAND.

1.
2.
Contexte historique........................................................................
Réglementation – De la méfiance à l’encadrement strict.......
C 3 842v3 – 2
— 2

3. Choix des filières – Les principes ................................................ — 6
3.1 Définir le mode d’assainissement d’une habitation ......................... — 6
3.2 Étude d’aptitude du sol à l’assainissement....................................... — 6
3.3 Choix de la filière – Arbre de décision .............................................. — 7
4. Prétraitement................................................................................... — 7
4.1 Bac dégraisseur .................................................................................. — 7
4.1.1 Principe .................................................................................... — 7
4.1.2 Dimensionnement ................................................................... — 9
4.1.3 Installation ............................................................................... — 9
4.1.4 Entretien ................................................................................... — 9
4.1.5 Pathologies et nuisances ......................................................... — 9
4.1.6 Gestion des matières de vidange ........................................... — 9
4.2 Fosse toutes eaux............................................................................... — 9
4.2.1 Dimensionnement ................................................................... — 10
4.2.2 Installation ............................................................................... — 10
4.2.3 Entretien ................................................................................... — 11
4.2.4 Pathologies et nuisances ......................................................... — 11
4.2.5 Gestion des matières de vidange ........................................... — 11
4.3 Préfiltre ............................................................................................... — 11
4.4 Cas particulier du filtre bactérien percolateur................................... — 12
4.4.1 Principe .................................................................................... — 12
4.4.2 Entretien ................................................................................... — 12
4.4.3 Principales pathologies rencontrées ....................................... — 12
5. Poste de relevage............................................................................ — 12
5.1 Principe ............................................................................................... — 12
5.2 Dimensionnement .............................................................................. — 13
5.3 Installation .......................................................................................... — 13
5.4 Entretien ............................................................................................. — 13
6. Conclusion........................................................................................ — 13
7. Glossaire ........................................................................................... — 13
Pour en savoir plus.................................................................................. Doc. C 3 842v3

vant d’être considéré comme une alternative au système d’assainissement


A collectif, l’assainissement non collectif, parfois encore appelé « assainisse-
ment autonome », voire « assainissement individuel », a été la règle générale.
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TECHNIQUE ET GESTION DE L’ASSAINISSEMENT NON COLLECTIF ––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––

Au début du 20e siècle, rares étaient les unités de traitement des eaux rési-
duaires urbaines. De plus, la collecte des eaux usées domestiques ne se limitait
qu’aux centres des très grandes villes. Les systèmes de collecte et de stockage
des excrétas (fosses « étanches ») étaient la règle. Dans l’immense majorité des
cas, ces fosses étaient loin d’être étanches. Parfois même était percé un trou en
fond de cuve afin de laisser fuir la partie liquide des excrétas et réduire ainsi la
fréquence des vidanges, opérations toujours coûteuses.
Du fait de sa faible densité et de la structure de son habitat, la France gardera
toujours une forte proportion de la population raccordée à des dispositifs
d’assainissement non collectif, qu’ils soient unifamiliaux ou regroupés.
S’assurer de la bonne qualité des pratiques en matière d’assainissement non
collectif est donc essentiel.
Nous allons donc, dans une série de trois articles, établir, après un historique
de la réglementation, un état de l’Art des différentes techniques utilisables, y
compris certaines qui ne peuvent être utilisées qu’après dérogation de la part
des Services préfectoraux ou des Communes.
Puis, nous aborderons la question des missions d’un Service public d’assainis-
sement non collectif (SPANC). Nous décrirons les différentes procédures de
contrôle qui doivent être mises en place au niveau de la conception, de la réalisa-


tion, de l’entretien des dispositifs d’ANC et de la gestion des matières de vidange.
Dans ce premier article, après un historique et un bilan de la législation et de
la réglementation relative à l’assainissement non collectif, nous abordons les
techniques de prétraitement et de relevage des eaux usées.
Nota : le lecteur trouvera en fin d’article un glossaire des termes et expres-
sions importants de l’article, ainsi qu’un tableau des sigles, notations et symbo-
les utilisés tout au long de l’article.

Nous le verrons, dans un premier temps, la réglementation a


1. Contexte historique évolué pour encadrer de mieux en mieux ces différentes étapes et
a abouti à un dispositif réglementaire relativement complexe qui
instaure un Service public d’assainissement collectif, précise les
filières autorisées et soumet les dispositifs épuratoires de type
Encore dans la première partie du 20e siècle, en zone rurale, le micro-station de traitement des eaux usées à une procédure
recours à des latrines plus ou moins bien conçues était fréquent, d’agrément.
quand ce n’était pas la défécation à l’air libre dans un coin discret
de l’entourage de la maison qui était la règle. Certains logements français ne sont même pas raccordés à de
tels dispositifs règlementaires encore aujourd’hui. Ce sont des
Du fait du développement et de la modernisation des villes, la logements anciens dans des communes rurales, ou des habitations
situation a changé. De plus, la doctrine hygiéniste préconisait situées dans des zones montagneuses où l’installation d’une fosse
d’acheminer les eaux sales hors de la ville, en laissant l’eau couler septique peut poser de vrais problèmes de mise en place [9].
gravitairement. C’est ainsi que sont construits les premiers égouts,
Ce type d’assainissement concerne les maisons d’habitations
collectant indistinctement les eaux de toutes origines : maisons,
individuelles non raccordées à un réseau public de collecte des
voiries, activités humaines…
eaux usées, soit 10 % de la population française selon le portail
La collecte et le traitement des eaux usées ne se sont dévelop- sur l’assainissement non collectif (à consulter sur son site internet
pés, et généralisés, qu’après la Seconde guerre mondiale, les dans le Pour en savoir plus).
Agences de l’eau ayant joué un rôle majeur dans ce développe-
ment à partir des années 1970.
Cependant, le « tout tuyaux » a, dans certaines zones, atteint ses
limites. D’une part, le coût pour raccorder des pavillons et immeu- 2. Réglementation – De
bles isolés peut être prohibitif. D’autre part, la valeur ajoutée de
leur raccordement au réseau, en termes de protection de l’environ-
la méfiance
nement, peut être quasi inexistante. à l’encadrement strict
Il est préférable, dans ces cas, de mettre en place un dispositif
d’assainissement non collectif qui respecte toutes les règles de
l’art, plutôt que de chercher à construire un système d’assainisse- Jusqu’au début des années 1980, l’histoire de la réglementation
ment collectif au rabais. Encore faut-il que ces dispositifs soient en matière d’assainissement individuel (qui est un autre nom de
bien conçus, bien réalisés et bien entretenus. l’assainissement non collectif) reste sous-tendue par une vision

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––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––– TECHNIQUE ET GESTION DE L’ASSAINISSEMENT NON COLLECTIF

négative de ces techniques. Le but des différents textes était alors


de cantonner l’assainissement individuel à une place de solution Cette loi impose la mise en place d’un Service public de
provisoire dans l’attente du raccordement à l’égout, ou dérogatoire l’assainissement non collectif. Elle précise, en effet, que les col-
quand ce dernier est impossible. lectivités doivent assurer le contrôle de l’assainissement non
collectif et peuvent prendre en charge les dépenses d’entretien
& Années 1980 de ce mode d’assainissement autonome (article 35-II).
Une refonte de la réglementation va avoir lieu à partir de 1980. Les agents du Service d’assainissement ont accès aux pro-
En effet, l’assainissement individuel couvre une population consi- priétés privées pour assurer leur mission (article 36-V).
dérable. Le ministère de l’Agriculture estimait, en 1984, que 30 % Les Services publics d’assainissement non collectif ainsi ins-
de la population des communes rurales, soit alors environ 9 mil- taurés sont des Services publics à caractère industriel et com-
lions d’habitants, relevaient de cette technique d’assainissement. mercial, comme cela était déjà le cas pour les Services d’assai-
Par ailleurs, le développement de l’habitat individuel en zone nissement collectif. À ce titre, ils doivent atteindre l’équilibre
péri-urbaine ne pouvait se réaliser qu’à condition que les disposi- financier à l’aide de la collecte d’une redevance pour service
tifs d’assainissement ne soient pas trop coûteux. rendu.
Ce souci d’économie a motivé l’attitude des représentants de la  Un arrêté du 6 mai 1996 fixe les modalités du contrôle tech-
Direction de la Construction lors de l’élaboration de l’arrêté du nique exercé par les Communes sur les systèmes d’assainissement
3 mars 1982 fixant les règles de construction et d’installation des non collectif. Un autre arrêté paru à la même date fixe, lui, les pres-
fosses septiques et appareils utilisés en matière « d’assainissement criptions techniques applicables aux installations d’assainissement
autonome » des bâtiments d’habitation. non collectif.
Il maintient les micro-stations de traitement des eaux usées dans
L’arrêté de 1982 parle en effet « d’assainissement autonome »
leur statut de dispositifs n’assurant qu’un prétraitement.
pour souligner l’autonomie du dispositif par rapport au sys-
tème de collecte et de traitement des eaux usées.


& Années 2000
Ce texte :
– oblige à traiter toutes les eaux domestiques, et non plus les  La Loi n 2006-1772 du 30 décembre 2006 sur l’eau et les
seules eaux vannes ; milieux aquatiques (LEMA) précise mieux les missions des Com-
– définit de manière systématique et précise des filières munes en matière de contrôle des dispositifs d’assainissement
autorisées. non collectif en son article 54 (article L. 1331-4 du Code de la santé
publique).
Ainsi, il instaure les dispositions suivantes :
La définition des filières d’assainissement est limitative. Autre-
ment dit, sont exclus tous procédés autres que ceux décrits par le « Pour les immeubles non raccordés au réseau public de collecte,
texte. L’arrêté privilégie le traitement par la « fosse toutes eaux » et les communes assurent le contrôle des installations d’assainisse-
l’épuration par le sol. Ainsi, le plateau absorbant et le filtre à chemi- ment non collectif. Cette mission de contrôle est effectuée soit par
nement lent sont interdits de manière implicite. une vérification de la conception et de l’exécution des installations
réalisées ou réhabilitées depuis moins de huit ans, soit par un diag-
En revanche, sont reconnus comme techniques de plein droit, les nostic de bon fonctionnement et d’entretien pour les autres instal-
dispositifs suivants : lations, établissant, si nécessaire, une liste des travaux à effectuer.
– micro-station en tant que prétraitement seulement ; Les communes déterminent la date à laquelle elles procèdent au
– lits filtrants drainants. contrôle des installations d’assainissement non collectif ; elles
effectuent ce contrôle au plus tard le 31 décembre 2012, puis
Par contre, aucun volume minimum n’est prescrit pour les fosses
selon une périodicité qui ne peut pas excéder huit ans (cette durée
d’accumulation. Ce qui a laissé le champ libre à des propositions
a été ensuite portée à dix ans – NDR).
commerciales, parfois fantaisistes.
Elles peuvent, à la demande du propriétaire, assurer l’entretien et
& Années 1990 les travaux de réalisation et de réhabilitation des installations d’as-
sainissement non collectif. Elles peuvent en outre assurer le traite-
 L’Europe reconnaı̂t l’assainissement autonome comme une ment des matières de vidange issues des installations d’assainisse-
voie possible et, dans certain cas souhaitable, en 1991. La Directive ment non collectif.
européenne n 91/271 relative aux eaux résiduaires urbaines
Elles peuvent fixer des prescriptions techniques, notamment
indique que « lorsque l’installation d’un système de collecte ne se
pour l’étude des sols ou le choix de la filière, en vue de l’implanta-
justifie pas, soit parce qu’il ne présenterait pas d’intérêt pour l’envi-
tion ou de la réhabilitation d’un dispositif d’assainissement non
ronnement, soit parce que son coût serait excessif, des systèmes
collectif. »
individuels ou d’autres systèmes appropriés assurant un niveau
identique de protection de l’environnement sont utilisés ».  En 2007 paraı̂t l’arrêté du 22 juin 2007 relatif à la collecte, au
transport et au traitement des eaux usées des agglomérations d’as-
 La Loi n 92-3 du 3 janvier 1992 sur l’eau parle, elle, d’assainis- sainissement ainsi qu’à la surveillance de leur fonctionnement et
sement non collectif et reconnaı̂t cette option technique comme de leur efficacité, et aux dispositifs d’assainissement non collectif
une solution durable, au même titre que l’assainissement collectif. recevant une charge brute de pollution organique supérieure à
Ce texte de loi indique aux communes, ou à leurs groupements, 1,2 kg/j de DBO5. Ce texte s’applique aux dispositifs de plus de
qu’ils doivent délimiter, « après enquête publique », les zones : 20 équivalents – habitants. Il fixe les prescriptions techniques appli-
– d’assainissement collectif où elles sont tenues d’assurer la col- cables aux dispositifs d’assainissement non collectif recevant des
lecte des eaux usées domestiques et le stockage, l’épuration et le eaux usées de type domestique représentant une charge brute de
rejet, ou bien la réutilisation de l’ensemble des eaux usées ; pollution organique supérieure à 1,2 kg/j de demande biochimique
– relevant de l’assainissement non collectif où elles sont seule- en oxygène mesurée à 5 jours (DBO5).
ment tenues, afin de protéger la salubrité publique, d’assurer le Aux termes de cet arrêté les dispositifs d’assainissement non col-
contrôle des dispositifs d’assainissement et, si elles le décident, lectif doivent être dimensionnés, conçus, réalisés, réhabilités,
leur entretien. » (article 35-III). exploités comme des ensembles techniques cohérents. Les règles
Ce choix entre le collectif ou le non collectif doit se faire en fonc- de dimensionnement, de réhabilitation et d’exploitation doivent
tion de divers critères : économique, politique, technique (en parti- tenir compte des effets cumulés de ces ensembles sur le milieu
culier la prise en compte des aptitudes du sol). récepteur de manière à limiter les risques de contamination ou de

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TECHNIQUE ET GESTION DE L’ASSAINISSEMENT NON COLLECTIF ––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––

pollution des eaux, notamment celles utilisées pour la production & Depuis 2010
d’eau destinée à :
 Arrêté du 27 avril 2012
– la consommation humaine ;
Ce texte est relatif aux modalités de l’exécution de la mission de
– la conchyliculture ; contrôle des installations d’assainissement non collectif définit :
– la pêche à pied ;
– les modalités d’exécution de la mission de contrôle ;
– les usages récréatifs et notamment la baignade.
– les critères d’évaluation de la conformité ;
Ils sont conçus et implantés de façon à ce que leur fonctionne- – les critères d’évaluation des dangers pour la santé et des ris-
ment minimise l’émission d’odeurs, de bruits ou de vibrations ques avérés de pollution de l’environnement ;
mécaniques susceptibles de compromettre la santé et la sécurité – le contenu du document remis au propriétaire à l’issue du
du voisinage et de constituer une gêne pour sa tranquillité. Les contrôle.
caractéristiques techniques et le dimensionnement de ces ensem- Cet arrêté remplace les arrêtés « contrôles » du 7 septembre 2009
bles doivent être adaptés aux caractéristiques des eaux collectées et du 6 mai 1996.
et au milieu récepteur des eaux rejetées après traitement (pédolo-
gie, hydrogéologie et hydrologie, eaux estuariennes et marines) et L’arrêté du 27 avril 2012 distingue les modalités de contrôle des
permettre d’atteindre les objectifs de qualité de la masse d’eau installations neuves ou à réhabiliter (art. 3) des modalités de
contrôle des installations existantes (art. 4). Les informations à col-
réceptrice des rejets.
lecter préalablement à ces deux types de contrôle diffèrent.
Les systèmes de collecte des dispositifs d’assainissement non
Pour les installations neuves ou à réhabiliter, la mission de
collectif doivent être conçus, dimensionnés, réalisés, entretenus et
contrôle consiste en :
réhabilités conformément aux règles de l’art, et de manière à :
– un examen préalable de la conception, qui consiste à étudier le
– éviter tout rejet direct ou déversement en temps sec de pollu- dossier fourni par le propriétaire de l’immeuble, complétée si
tion non traitée ; nécessaire par une visite sur site, visant notamment à vérifier :

T – éviter les fuites et les apports d’eaux claires parasites risquant


d’occasionner un dysfonctionnement des ouvrages ;
– acheminer tous les flux polluants collectés à l’installation de
 l’adaptation du projet au type d’usage, aux contraintes sani-
taires et environnementales, aux exigences et à la sensibilité
du milieu, aux caractéristiques du terrain et à l’immeuble
traitement. desservi,
Les eaux pluviales ne doivent pas être déversées dans le système  la conformité de l’installation envisagée au regard de l’arrêté
de collecte des eaux usées domestiques, s’il existe, ni rejoindre le du 7 septembre 2009 modifié relatif aux prescriptions techni-
dispositif de traitement. ques ou de l’arrêté du 22 juin 2007 susvisés ;
Les matières solides, liquides ou gazeuses ainsi que les déchets
ne doivent pas être déversés dans le réseau de collecte des eaux – une vérification de l’exécution qui consiste, sur la base de l’exa-
men préalable de la conception de l’installation et lors d’une visite
usées ni rejoindre le dispositif de traitement.
sur site effectuée avant remblayage, à :
Il est précisé que l’arrêté du 6 mai 1996 fixant les prescriptions
 identifier, localiser et caractériser les dispositifs constituant
techniques applicables aux systèmes d’assainissement non collectif
l’installation,
n’est pas applicable aux dispositifs recevant une charge brute de
pollution organique supérieure à 1,2 kg/j de DBO5.  repérer l’accessibilité,
En 2009, paraissent les arrêtés suivants (source : portail de  vérifier le respect des prescriptions techniques réglementaires
l’assainissement non collectif où il est possible de télécharger ces en vigueur.
textes – voir le Pour en savoir plus).
Pour les autres installations existantes, la mission de contrôle
consiste à :
 Arrêté du 7 septembre 2009 fixant les prescriptions techniques
applicables aux installations d’assainissement non collectif de – vérifier l’existence d’une installation, conformément aux dispo-
moins de 20 EH. Ce texte reprend globalement les dispositions de sitions de l’article L. 1331-1-1 du Code de la Santé publique ;
l’arrêté du 6 mai 1996, tout en permettant de favoriser le dévelop- – vérifier le bon fonctionnement et l’entretien de l’installation ;
pement de nouveaux dispositifs de traitement, non reconnue – évaluer les dangers pour la santé des personnes ou les risques
comme étape de traitement jusqu’à ce jour. avérés de pollution de l’environnement ;
– évaluer une éventuelle non-conformité de l’installation.
Les micro-stations de traitement des eaux usées qui doivent être
agréées sont maintenant reconnues comme des dispositifs assu- La commune demande au propriétaire, en amont du contrôle, de
rant un traitement, et non plus un simple prétraitement des préparer tout élément probant permettant de vérifier l’existence
effluents. d’une installation d’assainissement non collectif.
Par ailleurs, les toilettes sèches deviennent une voie pérenne Les documents suivants peuvent être considérés comme « élé-
possible pour une maison d’habitation qui ne peut se raccorder à ments probants » :
un réseau d’assainissement collectif. – les plans de récolement ;
– les plans d’exécution ;
 Arrêté du 7 septembre 2009 relatif aux modalités de l’exécu- – les factures et les photos des travaux ;
tion de la mission de contrôle des installations d’assainissement – les justificatifs de vidange ;
non collectif réalisées et réhabilitées. Ce texte précise notamment – les contrats d’entretien…
les points de contrôle à effectuer a minima, selon le type de Ne sont pas considérés comme « éléments probants » :
contrôle, ainsi que le contenu du rapport de visite.
– les études de sol ou de filière ;
 Arrêté du 7 septembre 2009 relatif aux modalités d’agrément – les devis ;
des personnes réalisant les vidanges et prenant en charge le trans- – les plans réalisés avant chantier…
port et l’élimination des matières extraites. Ce texte vise à assurer Si, lors du contrôle, la commune ne parvient pas à recueillir des
une bonne gestion et une traçabilité du devenir des matières de éléments probants attestant de l’existence d’une installation d’as-
vidange comparables aux règles applicables aux boues sainissement non collectif, alors la commune met en demeure le
d’épuration. propriétaire de mettre en place une installation conforme.

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Techniques et gestion
de l’assainissement non collectif
Filières de traitement
par Jean-Marc BERLAND
Docteur en Sciences et techniques de l’Environnement de l’Ecole nationale des Ponts et
Chaussées
Chef de projet à l’Office international de l’eau

1. Épuration par le sol ........................................................................ C 3 844 –2


1.1 Élimination des polluants par les sols .............................................. — 2
1.2 Tranchées d’épandage à faible profondeur ....................................... — 4
1.3 Lit d’épandage à faible profondeur ................................................... — 7
1.4
1.5
1.6
Lit filtrant (filtre à sable) vertical non drainé ....................................
Lit filtrant (filtre à sable) à flux vertical drainé..................................
Lit filtrant (filtre à sable) à flux horizontal drainé .............................



8
10
11

1.7 Tertre d’infiltration ............................................................................. — 13
1.8 Retour sur le colmatage ..................................................................... — 13
2. Dispositifs épuratoires arrêté du 7 septembre 2009............... — 15
2.1 Cultures libres : micro-station à boues activées ............................... — 16
2.2 Cultures fixées .................................................................................... — 16
2.3 Lit filtrant drainé à massif de zéolite ................................................. — 17
2.4 Filtres plantés de roseaux .................................................................. — 17
3. Cas particulier des toilettes sèches ............................................ — 19
3.1 Principe ............................................................................................... — 19
3.2 Risques sanitaires .............................................................................. — 21
3.3 Gestion des risques sanitaires ........................................................... — 21
3.4 Bonnes pratiques pour les toilettes sèches ....................................... — 22
4. Autres dispositifs............................................................................ — 23
4.1 Fosses chimiques ............................................................................... — 23
4.2 Fosse d’accumulation ........................................................................ — 23
4.3 Puits d’infiltration ............................................................................... — 24
Pour en savoir plus.................................................................................. Doc. C 3 842v3
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TECHNIQUES ET GESTION DE L’ASSAINISSEMENT NON COLLECTIF –––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––

1. Épuration par le sol L’azote peut également être assimilé par les micro-organismes
pour leur croissance. Mais, ce mécanisme d’élimination a une par-
ticipation nettement plus faible que les autres [1].

1.1 Élimination des polluants par les sols 1.1.4 Élimination du phosphore
& Mécanismes biologiques
L’infiltration d’une eau usée à travers un milieu poreux non
saturé permet de réduire les : La dégradation du phosphore des eaux usées par le sol est due
aux mécanismes suivants :
– matières en suspension (MES) par filtration ;
– consommation par les plantes ;
– matières organiques solubles (carbone et azote) par oxydation
– immobilisation biologique ;
biologique, adsorption, échanges d’ions et précipitation ;
– procédés d’adsorption physique ;
– micro-organismes pathogènes par des processus complexes de – chimio-sorption ;
fixation, filtration, inactivation et prédation [1]. – échange d’ions ;
– précipitations de surface.
1.1.1 Élimination des MES
Le phosphore dans les effluents septiques existe principalement
L’élimination des matières en suspension s’effectue par filtration sous deux formes :
mécanique. Les particules plus grosses sont capturées à la surface – orthophosphates qui représentent 80 % du phosphore ;
du filtre tandis que les plus fines sont retenues dans la masse. La – phosphore organique (20 %).
filtration entraine une accumulation des MES sur la surface d’infil-
tration. Se forme alors, à plus ou moins long terme, le colmatage & Paramètres d’influence
du milieu filtrant. L’élimination et l’immobilisation du phosphore dépendent de la
disponibilité des « sites de sorption » qui sont fournis par les argi-


Ce processus mécanique est avant tout lié à la taille des pores et
à la structure du sol (naturel ou reconstitué). Ainsi, les matériaux les et la matière organique du sol. Le processus d’élimination type
grossiers vont entrainer un colmatage en profondeur. En revanche, commence par une réaction de fixation rapide, suivie par une lente
un matériau trop fin va engendrer un colmatage en surface [1]. immobilisation due à la formation de précipités faiblement
solubles [1].
Un commentaire spécifique au colmatage, principale pathologie
des systèmes de traitement des eaux usées par le sol naturel ou 1.1.5 Élimination des micro-organismes
reconstitué, est à lire aux § 1.5.5 et 1.6.5.
Les systèmes d’infiltration en milieu poreux non saturé permet-
tent de réduire de quelques logarithmes décimaux les concentra-
1.1.2 Élimination des matières organiques tions de micro-organismes pathogènes d’eaux usées à travers leur
& Mécanismes biologiques rétention et leur élimination.
Durant l’écoulement d’eaux usées à travers un sol sableux, la Les deux mécanismes responsables de l’immobilisation des
matière organique est retenue et se dégrade par oxydation sous micro-organismes présents dans les eaux usées, et évoluant à tra-
l’action de micro-organismes, principalement des bactéries hétéro- vers un milieu poreux, sont la filtration et l’adsorption. Ces méca-
trophes, en présence d’oxygène. La matière particulaire, bloquée nismes ont été étudiés principalement dans un sol sableux.
en surface, est hydrolysée par des exoenzymes. La matière dis- & Filtration
soute est, quant à elle, fixée dans le massif par adsorption et
Ce mécanisme, purement mécanique, désigne le blocage du
échange d’ions. Elle diffuse ensuite à travers un film liquide et un
mouvement par des pores plus petits que les micro-organismes.
biofilm avant d’être dégradée. En présence d’oxygène, la minérali-
La filtration concerne les bactéries (1 à 10 mm) et les protozoaires
sation est quasi-totale. Elle conduit à la formation de CO2, H2O et à
(10 à 3 000 mm). Elle n’a donc pas d’effet sur l’élimination des
la libération de l’énergie nécessaire au maintien de la biomasse.
virus, puisque leur taille est comprise entre 20 et 250 nm, alors
& Paramètres d’influence que les diamètres hydrauliques équivalents des canaux poreux du
sable sont compris entre 12 et 400 mm.
Le facteur principal de l’élimination de la matière organique est
La filtration devient un mécanisme de suppression important
le degré d’oxygénation du massif. Les transferts d’oxygène de l’at-
quand la taille des cellules dépasse de 5 % celle des grains.
mosphère terrestre vers celle du sol s’effectuent par convection et
diffusion moléculaire. Ils sont fonction de la porosité, de la distribu- Plusieurs facteurs influençant la filtration des bactéries ont été
tion verticale de la pollution oxydable, et du temps disponible pour recensés. Les principaux sont :
les transferts diffusifs. – la dimension des grains du milieu poreux ;
– la taille et la forme des cellules ;
L’hydraulique du système est aussi un paramètre important. – la charge hydraulique ;
En effet, elle détermine le temps de contact entre l’effluent et – le degré de colmatage du filtre.
les bactéries hétérotrophes. & Adsorption
L’adsorption est un mécanisme important qui influence le trans-
La vitesse de croissance de ces bactéries est élevée par rapport à port des microorganismes en milieu poreux. Il concerne les bacté-
celle des bactéries autotrophes, responsables de la nitrification de ries et les virus.
l’azote. Par ailleurs, elles ont une cinétique rapide en ce qui
concerne la dégradation de la pollution carbonée.  Le mécanisme de l’adsorption met en jeu les forces attractives
et répulsives entre les bactéries ou les virus (assimilés à des colloı̈-
des) et le substratum (grains de sable). Les caractéristiques de sur-
1.1.3 Élimination de l’Azote face déterminent les interactions entre les micro-organismes et les
C’est surtout sous forme d’ions ammonium (NH4+) que l’azote particules du milieu.
est présent dans les effluents septiques. Au niveau des systèmes La plupart des micro-organismes (80 à 90 % des cellules) sont
de traitement utilisant le sol, l’azote peut être retenu par échange immobilisés sur le garnissage. L’adsorption à une surface est un
d’ions et peut être transformé, voire éliminé, par nitrification, puis processus en 2 étapes. La première est l’attachement réversible.
dénitrification. Le détachement est alors possible sous l’influence de la vitesse du

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fluide ou sous l’effet de la composition chimique de la solution. La Les protozoaires prédateurs de bactéries, autrement dit « bactéri-
seconde étape est l’attachement irréversible aussi appelé « d’adhé- vores », peuvent consommer 100 à 1 000 cellules par heure. Ils sont
sion ». Elle est dépendante du temps de contact bactéries-particules capables de brouter des bactéries attachées et en suspension.
du milieu. Les bactéries ne sont pas toutes broutées au même taux et certai-
 Les facteurs physiques qui influencent l’adsorption sont : nes espèces semblent être plus sensibles à la prédation que d’au-
tres. Cette sensibilité est conférée par plusieurs éléments :
– la température ;
– taille des cellules bactériennes. Les cellules de taille moyenne
– le milieu poreux ;
(0,4/1,6 mm) sont les plus susceptibles à la prédation alors que les
– la vitesse du fluide ;
petites cellules (< 0,4 mm). Et les formes filamenteuses, larges
– la présence de matière organique ;
(> 2,4 mm) sont bien moins touchées par le broutage des
– le biofilm.
protozoaires ;
La variabilité de la dimension des grains, la texture et la charge – type de bactéries en termes de parois, structure, forme, caracté-
du milieu poreux, influencent les mécanismes d’adsorption. Enfin, ristiques de surface. Les bactéries présentant un gram-positif pour-
la présence de particules d’argile favorise l’adhésion des micro- raient être moins sujettes à la prédation que les gram-négatives
organismes grâce à leur surface externe, et leur grande capacité plus faciles à assimiler ;
d’échange cationique [1]. – type et la taille du protozoaire ;
– degré de mobilité et d’attachement des cellules ;
1.1.6 Inactivation des virus – densité bactérienne ;
Les virus ont des temps de survie bien plus importants que les – état de la proie (vivante ou morte) ;
bactéries. Ils peuvent persister jusqu’à 175 jours dans le sol. – état physiologique du prédateur. Si les ciliés sont en division
cellulaire, ils ne s’alimentent plus ;
L’inactivation des virus dans le sous-sol est liée à la température.
– diversité de la communauté de protistes du système et selon la
Elle augmente avec sa diminution.
nature des bactéries.


D’autres facteurs potentiels d’inactivation sont mis en avant :
La prédation par les protistes bactérivores diminue le nombre de
– le type de virus ; bactéries et peut donc influencer la structure morphologique, la
– la dureté calcique ; composition taxonomique et le statut physiologique de la commu-
– l’activité microbienne. nauté bactérienne. La prédation par les protozoaires est essentielle
Cependant, les informations sont contradictoires quant au rôle dans les procédés de traitement biologique car elle permet de régu-
de ces facteurs sur l’inactivation. ler la densité de bactéries et elle contribue au maintien de la
balance des différents groupes de micro-organismes.
Une activité antivirale a aussi été attribuée à certaines bactéries
aérobies qui utilisent les virus comme substrat. 1.1.8 Optimiser le système d’épuration par le sol
L’inactivation des virus dépend aussi de leur attachement à une
Le sol présente un réel pouvoir épurateur vis-à-vis des divers pol-
particule. Elle est généralement réduite lorsqu’il est adsorbé. Mais,
luants rencontrés dans les effluents domestiques. Cependant, le
la survie des virus n’est pas dépendante du degré d’adsorption.
mode de fonctionnement doit permettre la mise en place d’une
Les virus peuvent être inactivés via l’endommagement de leur zone non saturée indispensable à l’oxydation des matières organi-
manteau protéique par des enzymes protéolytiques ou via la dégra- ques et favorisant la rétention des composés minéraux et des
dation des acides nucléiques. Aussi, les argiles du sol peuvent les micro-organismes.
protéger de la dégradation des génomes par les nucléases et de la
capside par les protéases des micro-organismes du sol.
Les performances épuratoires des systèmes de traitement par
infiltration dans le sol dépendent :
L’inactivation et l’adsorption sont les principaux mécanismes
entraı̂nant l’atténuation des virus dans les filtres à sable [1]. – de leur conception ;
– du milieu filtrant ;
– des conditions climatiques locales [1].
1.1.7 Mécanismes de prédation
Au niveau d’un microcosme, la compétition, l’antibiose et la pré-
La conception et la maintenance affectent les facteurs biotiques
dation peuvent être responsables de la réduction du nombre de
et abiotiques et leurs interactions. Les paramètres qui influencent
bactéries. La compétition pour les nutriments avec les bactéries
la qualité de l’épuration des systèmes de traitement des eaux
indigènes semble être une cause de réduction des bactéries dans
usées par le sol naturel ou reconstitué sont abordés ci-après.
le sol. L’effet inhibiteur et/ou bactéricide des substances produites
par d’autres organismes serait alors à l’œuvre. & Composition du sol naturel ou reconstitué
Ces mécanismes participent à la réduction du nombre de bacté- Les petites particules engendrent une filtration fine et augmen-
ries. Toutefois, ces interactions ne permettent pas d’expliquer le tent les opportunités de contact des micro-organismes avec la sur-
contrôle de populations bactériennes, contrairement à l’activité face, favorisant donc leur fixation.
prédatrice des organismes bactérivores tels que les protozoaires, & Temps de séjour et charge hydraulique appliquée
les rotifères et les nématodes. Les nématodes participent à l’élimi-
nation des bactéries présentes dans les eaux usées, mais probable- Une vitesse d’écoulement trop rapide ne permet pas un temps de
ment avec un effet moindre comparé aux protozoaires. La présence contact suffisant entre l’effluent et le sol. Or, c’est ce paramètre qui
de protozoaires dans les boues activées réduit fortement le nombre favorise :
de cellules d’Escherichia coli présentes. Les ciliés sont les princi- – la filtration ;
paux responsables de cette élimination. Plusieurs études ont sou- – la probabilité de rétention ;
ligné l’importance de la prédation des protozoaires ciliés et flagel- – la réduction de la DBO5 à travers les réactions biochimiques ;
lés pour l’élimination des bactéries dans divers écosystèmes tels – l’élimination des bactéries ;
que les systèmes de traitement d’eau [1]. – l’inactivation des virus.

L’élimination des bactéries est meilleure près de la surface du Le temps de séjour est donc un paramètre d’efficacité de filtre.
sol, dans les 10/15 premiers centimètres, autrement dit dans la Il est directement relié aux charges hydrauliques appliquées
zone de colmatage biologique où de nombreux protozoaires qui déterminent l’épaisseur de la zone non saturée dans
sont présents. laquelle a lieu l’épuration.

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TECHNIQUES ET GESTION DE L’ASSAINISSEMENT NON COLLECTIF –––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––

La charge hydraulique appliquée à un système filtrant doit aussi de sable de 0,1 m d’épaisseur. Le fond des tranchées doit se situer
permettre un équilibre biologique entre le taux de croissance des au minimum à 0,60 m et à 1 m maxi de la surface.
bactéries, le taux de dégradation de la biomasse et la prédation de Les tuyaux d’épandage doivent avoir les caractéristiques suivantes :
façon à prévenir le colmatage découlant d’une accumulation de
– diamètre au moins égal à 100 mm ;
biomasse, surtout dans la couche supérieure du filtre.
– constitués par un composant rigide et résistant, de préférence
Les autres modalités d’alimentation, telles que la distribution de du PVC conçu pour l’assainissement ;
l’effluent et la séquence d’alimentation, influencent les performan- – munis d’orifice dont la plus petite dimension est au moins
ces épuratoires. Par exemple, une distribution uniforme améliore la égale à 5 mm. Les orifices des drains sont orientés vers le bas ;
répartition des effluents au niveau de la surface d’infiltration, et une – proscrire toute contre-pente lors de la pose des canalisations.
surface plus importante du système participe au traitement.
Les drains agricoles sont à proscrire. En effet, leur conception ne
& Oxygénation des massifs permet pas d’obtenir une pente régulière et les dimensions de
L’alimentation des systèmes doit être fractionnée / séquentielle. leurs orifices entrainent un colmatage rapide.
Cela permet les transferts d’oxygène afin de ne pas altérer la dégra- La longueur d’une ligne de tuyaux d’épandage ne doit pas excé-
dation des matières organiques. On prévient ainsi un développe- der 30 m. il est préférable d’augmenter le nombre de tranchées,
ment du colmatage trop important. jusqu’à 6 par épandage, au lieu de les rallonger.
& Profondeur & Matériaux et gros œuvre
La profondeur du massif ne joue pas un rôle important dans l’éli- La largeur des tranchées d’épandage est de 0,50 m au minimum.
mination des matières organiques. L’épuration a lieu dans les 10-15 Le fond des tranchées est rempli, avant la pose des tuyaux d’épan-
premiers centimètres des massifs. dage, d’une couche de 30 cm de graviers lavés stables à l’eau et de
granulométrie comprise entre 10 et 40 mn.
1.2 Tranchées d’épandage à faible profondeur La distance d’axe en axe des tranchées doit être au minimum de


1,5 m.
1.2.1 Principe Le bouclage en extrémité d’épandage est réalisé par, au moins,
Les tranchées d’épandage reçoivent des effluents issus de la fosse une boı̂te de bouclage, de branchement ou d’inspection posées
toutes eaux [C 3 842]. Le sol en place est utilisé comme média filtrant directement sur le lit de gravier. Pour les autres jonctions, des tés
(qui assure le traitement des eaux usées) et dispersant. peuvent être utilisés.
Ce type de dispositif ne doit être utilisé que si : Un géotextile anticontaminant imputrescible doit être placé au-
– on dispose de 200 m2 de surface disponible pour l’assainissement ; dessus de la couche de gravier en remontant de 10 cm sur les
– le coefficient de perméabilité est compris entre 15 et 500 mm/h ; parois. Ce géotextile doit être perméable à l’eau et à l’air. Son
– la pente du terrain est inférieure à 5 % ; grammage doit être de 100 gr/m2 au minimum.
– la profondeur de la nappe est supérieure à 1,20 m ; Une couche végétale 0,2 m d’épaisseur minimum recouvre le
– le sol ne présente pas de trace d’hydromorphie sur une profon- tout. Elle doit être débarrassée de tout élément caillouteux de gros
deur d’au moins 1 m. diamètre. Elle ne doit surtout pas être compactée.
Ce système est constitué de canalisations de dispersion placées La zone réservée à l’épandage doit se trouver en dehors des
à faibles profondeur dans des tranchées gravillonnées qui permet- zones d’accès aux véhicules, des zones de piétinement et de cons-
tent l’infiltration lente des effluents prétraités sur une importante truction. Elle ne doit faire l’objet d’aucune plantation. Seul l’enga-
surface et leur épuration par les micro-organismes du sol naturel zonnement est possible. Un poste de relevage est nécessaire si,
(figures 1 et 2). en sortie de la Fosse Toute Eaux, la profondeur des eaux usées ne
permet pas la réalisation des tranchées à faible profondeur.
1.2.2 Dimensionnement & Recommandations
Les règles de dimensionnement sont détaillées dans le tableau 1.
La longueur maximale d’une tranchée est de 30 m Trois points importants à conserver en mémoire avant de
démarrer les travaux :
1.2.3 Installation – ne pas réaliser le terrassement lorsque le sol est détrempé
Les distances à respecter pour l’installation de tranchées d’infil- ou humide ;
tration sont indiquées dans le tableau 2 – veiller à ce que l’exécution des travaux n’entraine pas un
L’épandage souterrain doit être réalisé par l’intermédiaire de compactage des terrains réservés à l’infiltration ;
tuyaux placés horizontalement dans un ensemble de tranchées. – scarifier avec un râteau le fond et les parois après le passage
de la pelle mécanique.
& Regard
Si le terrain présente une pente comprise entre 5 et 10 % les
Le regard de répartition divise le débit de l’effluent en plusieurs tranchées doivent être réalisées perpendiculairement à la pente.
fractions équivalentes qui s’écoulent dans chacune des tranchées. Si la pente va au-delà de 10 %, le recours à des tranchées
Un dispositif d’obturation présent dans le regard doit pouvoir per- d’épandage est à proscrire.
mettre de laisser au repos (pendant quelques mois et en alter-
nance) une tranchée, favorisant ainsi un décolmatage naturel.
Dans le cas d’une mise en place de tranchées d’épandage per-
Le regard de répartition et le regard de bouclage doivent être pendiculaire à la pente du terrain veiller à ce que :
posés horizontalement sur un lit de sable de 0,1 m d’épaisseur.
– l’épandage soit aussi près du sol que le permet sa protection ;
Le regard de répartition doit être relié avec des raccords souples. – les tuyaux d’épandage soient posés avec une pente régulière
Tous les tampons doivent rester apparents et affleurer au niveau de 1 % maximum dans le sens de l’écoulement et placés dans un
du sol sans permettre le passage des eaux de ruissellement. ensemble de tranchées parallèles ;
À la sortie du regard de répartition, il est nécessaire de poser des – le fonds de fouille ait une pente identique à celle des tuyaux ;
tuyaux pleins, dits « tuyaux de distribution ». – l’écartement d’axe en axe des tranchées égal (ou supérieur) à
3,50 m ;
& Tuyaux – le bouclage proscrit ;
Comme pour le regard de répartition, la pose des tuyaux non per- – les règles de dimensionnement (longueur des tranchées) res-
forés (tuyaux de distribution et de bouclage) doit se faire sur un lit tent les mêmes que pour les sols plats.

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Géotextile de recouvrement
avec débordement de 0,10 m
(min) vers le haut de chaque Terre végétale
coté 0,5 m

0,2

0,6 m 0,1 m

Tuyau d'épandage Graviers lavés (stables à l'eau)


avec fentes orientées Terrain naturel de granulométrie comprise entre
vers le bas 10 et 40 mn

a tranchée d’épandage standard (vue en plan)

Tuyau plein sur la


Tuyau d'épandage
largeur de répartition


avec fentes orientées
et de 1 m sur le tuyau
vers le bas (pente
d'épandage central
jusqu'à 1 %)

Boîte de
répartition

Arrivée des eaux Regard


prétraitées par tuyau de bouclage
plein
1,5 m minimum

1,5 m entre bords de tranchées conseillé


par DIU64.1.
Les angles à 90°
sont réalisés avec
deux coudes à 45°
ou un coude à 90°
à grand rayon
30 m maximum

b vue en plan de 4 tranchées

Figure 1 – Exemple de 5 tranchées d’épandage

Tableau 1 – Règles de dimensionnement des tranchées Tableau 2 – Distances à respecter pour l’installation
d’infiltration à faible profondeur de tranchées d’infiltration

Épaisseur du Longueur des tranchées jusqu’à Distance minimale par rapport


Largeur de 5 pièces principales aux tranchées (en m)
gravier
tranchée
[en m] 20/ 15 < k < 30 sol 30 < k < 500 sol
[en m] Puits ou source 35
40 mm limoneux sableux
0,5 0,3 60 à 90 ml mini- Maison d’habitation 5*
45 ml minimum
mum et 20 à
et 15 ml supplé- Arbre 3
30 ml supplé-
mentaires par
0,7 0,2 mentaires par
pièce au-delà de Bordure de propriété 3
pièce au-delà de
5 pièces
5 pièces
*Cette distance permet d’éviter les infiltrations et les remontées
ml : mètre linéaire capillaires par les murs.

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Techniques et gestion
de l’assainissement non collectif
Contrôles
par Jean-Marc BERLAND
Docteur en Sciences et techniques de l’Environnement de l’Ecole nationale des Ponts et
Chaussées
Chef de projet à l’Office international de l’eau

1. Compétence obligatoire d’un Spanc........................................... C 3 844 – 2


1.1 Textes à l’origine des Spanc .............................................................. — 2
2. Contrôle des installations neuves ............................................... — 2


2.1 Conformité de la conception ............................................................. — 2
2.2 Contrôle des travaux .......................................................................... — 4
3. Contrôle initial de l’existant......................................................... — 4
3.1 Installations réalisées (ou réhabilitées) avant le 31 décembre 1998 — 4
3.2 Installations réalisées (ou réhabilitées) après le 31 décembre 1998 — 5
4. Contrôle périodique de l’existant ................................................ — 5
5. Contrôle de l’entretien et des vidanges ..................................... — 5
6. Points à contrôler a minima.......................................................... — 5
6.1 Cas général ......................................................................................... — 5
6.2 Cas des toilettes sèches ..................................................................... — 5
7. Rapport de visite obligatoire ........................................................ — 5
8. Modalités de mission de contrôle dans le règlement
de service ......................................................................................... — 7
9. Droit d’ingérance des agents du Spanc ..................................... — 7
10. Compétences facultatives d’un Spanc ....................................... — 7
11. Difficultés inhérentes à la gestion d’un Spanc......................... — 8
11.1 Actions des Spanc .............................................................................. — 8
11.2 Entrée sur la propriété privée ............................................................ — 8
11.3 Obligation à l’équilibre financier ....................................................... — 8
11.4 Constat fait par la CLCV ..................................................................... — 8
12. Conclusion........................................................................................ — 9
Pour en savoir plus.................................................................................. Doc. C 3 842v3
p。イオエゥッョ@Z@ヲ←カイゥ・イ@RPQR

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TECHNIQUES ET GESTION DE L’ASSAINISSEMENT NON COLLECTIF –––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––

1. Compétence obligatoire adressée au propriétaire des ouvrages et, le cas échéant, à l’occu-
pant des lieux (article 4).
d’un Spanc & L’arrêté du 7 septembre 2009 relatif aux modalités de l’exécution
de la mission de contrôle des installations d’assainissement non
collectif modifie quelque peu la « philosophie » des contrôles
1.1 Textes à l’origine des Spanc menés par les Spanc en leur donnant une finalité de protection de
la salubrité publique et de l’environnement qui ouvre la voie à de
& C’est la loi n 92-3 du 3 janvier 1992 sur l’eau qui pose les fonde- possibles actions plus directes pour que le propriétaire mette ses
ments légaux pour la mise en place des Services publics d’assainis- installations aux normes.
sement non collectif (SPANC). Ce texte indique aux communes, ou
à leurs groupements, qu’ils doivent délimiter, « après enquête  L’article 2 précise ainsi que « la mission de contrôle vise à véri-
publique : fier que les installations d’assainissement non collectif ne portent
pas atteinte à la salubrité publique, ni à la sécurité des personnes,
– les zones d’assainissement collectif où elles sont tenues d’assu- et permettent la préservation de la qualité des eaux superficielles et
rer la collecte des eaux usées domestiques et le stockage, l’épura- souterraines, en identifiant d’éventuels risques environnementaux
tion et le rejet ou la réutilisation de l’ensemble des eaux usées ; ou sanitaires liés à la conception, à l’exécution, au fonctionnement,
– les zones relevant de l’assainissement non collectif où elles à l’état ou à l’entretien des installations. »
sont seulement tenues, afin de protéger la salubrité publique,
d’assurer le contrôle des dispositifs d’assainissement et, si elles le  L’article 6, quant à lui, précise « qu’à la suite de sa mission de
décident, leur entretien. » (article 35-III). contrôle, la commune consigne les observations réalisées au cours
de la visite dans un rapport de visite et évalue les risques pour la
& L’article L 2224-10 du Code général des collectivités territoriales santé et les risques de pollution de l’environnement présentés par
est aujourd’hui plus précis puisqu’il précise que « les communes les installations existantes.
ou leurs établissements publics de coopération délimitent, après


Ce rapport de visite constitue le document mentionné à l’article
enquête publique (…) :
L. 1331-11-1 du code de la santé publique.
1 Les zones d’assainissement collectif où elles sont tenues d’as- Celui-ci est adressé par la commune au propriétaire de
surer la collecte des eaux usées domestiques et le stockage, l’épu- l’immeuble.
ration et le rejet ou la réutilisation de l’ensemble des eaux
collectées ; La commune établit, dans le rapport de visite, si nécessaire :
a) des recommandations à l’adresse du propriétaire sur l’accessi-
2 Les zones relevant de l’assainissement non collectif où elles
bilité, l’entretien ou la nécessité de faire des modifications ;
sont tenues d’assurer le contrôle de ces installations et, si elles le
décident, le traitement des matières de vidange et, à la demande b) en cas de risques sanitaires et environnementaux dûment
des propriétaires, l’entretien et les travaux de réalisation et de constatés, la liste des travaux classés, le cas échéant, par ordre de
réhabilitation des installations d’assainissement non collectif… » priorité à réaliser par le propriétaire de l’installation dans les quatre
ans à compter de la date de notification de la liste de travaux. Le
& L’arrêté du 6 mai 1996 fixant les modalités du contrôle technique maire peut raccourcir ce délai selon le degré d’importance du
exercé par les communes sur les systèmes d’assainissement non risque, en application de l’article L. 2212-2 du code général des col-
collectif a encadré plus précisément les Spanc et a permis le démar- lectivités territoriales.
rage de leur mise en place effectif. En effet, il précise en son article 2 Le propriétaire informe la commune des modifications réalisées
que « le contrôle technique exercé par la commune sur les systè- à l’issue du contrôle.
mes d’assainissement non collectif comprend :
La commune effectue une contre-visite pour vérifier la réalisation
1. La vérification technique de la conception, de l’implantation et des travaux comprenant une vérification de conception et d’exécu-
de la bonne exécution des ouvrages. Pour les installations nouvel- tion dans les délais impartis, avant remblaiement. »
les ou réhabilitées, cette dernière vérification peut être effectuée
L’évolution de la réglementation vers des mesures plus contrai-
avant remblaiement ;
gnantes est ici visible.
2. La vérification périodique de leur bon fonctionnement qui
Avant d’aborder en détail les différents contrôles que doit réaliser
porte au moins sur les points suivants :
un Spanc, nous proposons en figure 1 une schématisation des mis-
– vérification du bon état des ouvrages, de leur ventilation et de sions de contrôles de ces services.
leur accessibilité ;
– vérification du bon écoulement des effluents jusqu’au dispositif
d’épuration ;
– vérification de l’accumulation normale des boues à l’intérieur
de la fosse toutes eaux.
2. Contrôle des installations
Dans le cas d’un rejet en milieu hydraulique superficiel, un neuves
contrôle de la qualité des rejets peut être effectué. Des contrôles
occasionnels peuvent en outre être effectués en cas de nuisances
constatées dans le voisinage (odeurs, rejets anormaux). 2.1 Conformité de la conception
3. Dans le cas où la commune n’a pas décidé la prise en charge
de leur entretien : Ce contrôle se fait via la vérification par le Spanc du dossier de
demande d’installation d’un dispositif d’assainissement non collec-
– la vérification de la réalisation périodique des vidanges ;
tif qui doit être déposé auprès du maire par le propriétaire désirant
– dans le cas où la filière en comporte, la vérification périodique
de l’entretien des dispositifs de dégraissage. » réaliser de tels travaux.

Par ailleurs, cet arrêté instaure les dispositions suivantes : & Cette demande d’autorisation, pour que le Spanc puisse donner
un avis circonstancié, doit fournir les renseignements et pièces
– l’accès aux propriétés privées doit être précédé d’un avis préa- suivantes :
lable de visite notifié aux intéressés dans un délai raisonnable
(article 3) ; – renseignements d’ordre généraux pour l’identification du
– les observations réalisées au cours d’une visite de contrôle doi- demandeur :
vent être consignées sur un rapport de visite dont une copie est  date de la demande,

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Techniques et gestion
de l’assainissement non collectif
Traitement des eaux domestiques –
Dispositifs et bonnes pratiques
par Jean-Marc BERLAND
Docteur en Sciences et techniques de l’Environnement de l’École Nationale des Ponts et
Chaussées
Chef de projet à l’Office international de l’eau

1. Techniques si manque d’eau potable ou urgence..................... C 3 841 – 2


1.1
1.2
Filtrage sur tissu .................................................................................
Désinfection de l’eau..........................................................................
1.2.1 Ébullition ..................................................................................



2
2
2

1.2.2 Désinfection solaire ................................................................. — 2
1.2.3 Désinfection chimique ............................................................. — 3
1.3 Décantation ........................................................................................ — 3
1.3.1 Méthode des 3 récipients ........................................................ — 3
1.3.2 Décantation chimique .............................................................. — 4
1.4 Filtration sur filtre ou sable ............................................................... — 4
1.4.1 Filtres à bougies ...................................................................... — 4
1.4.2 Filtres à sable ........................................................................... — 4
2. Techniques pour améliorer l’eau potable ................................... — 5
2.1 Adoucisseurs ...................................................................................... — 5
2.2 Purificateurs ....................................................................................... — 5
2.2.1 Carafes filtrantes ...................................................................... — 5
2.2.2 Appareils à brancher sur un robinet ....................................... — 6
2.3 Osmoseurs ......................................................................................... — 6
Pour en savoir plus.................................................................................. Doc. C 3 841

C et article présente dans un premier temps, les principaux dispositifs pour


trois types de traitement de l’eau. Ils peuvent être utilisés en cas de situa-
tion d’urgence quand l’eau distribuée n’est plus potable, ou lorsque le réseau
ne fonctionne plus. Il s’agit de :
– la désinfection qui vise à s’assurer que l’eau ne contient pas de germes
pathogènes en utilisant des produits chimiques, la chaleur, ou même la lumière
du soleil ;
– la décantation – laisser les matières en suspension se déposer au fond du
récipient ;
– la filtration – éliminer les impuretés physiquement en filtrant l’eau à l’aide
de matériaux tels que la céramique ou le sable.
Nous abordons ensuite des techniques utilisées au niveau de l’eau distribuée
par les réseaux d’eau potable moderne qui peuvent présenter des insuffisances
sans que le risque sanitaire soit élevé. Il s’agit des :
– adoucisseurs ;
– purificateurs ;
– osmoseurs.
p。イオエゥッョ@Z@。ッエ@RPQR

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TECHNIQUES ET GESTION DE L’ASSAINISSEMENT NON COLLECTIF –––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––

1. Techniques si manque d’eau Attention : pour que le procédé fonctionne, il faut faire bouillir
l’eau à gros bouillons.
potable ou urgence La durée de l’ébullition doit être :
– à basse altitude, 1 min à gros bouillons ;
– à haute altitude, 3 min à gros bouillons.
1.1 Filtrage sur tissu
Le filtrage de l’eau est une première étape importante. S’il est Après ébullition, l’eau a un goût fade. On peut y remédier :
effectué correctement, il améliorera l’efficacité de toutes les métho- – en secouant l’eau dans une bouteille ;
des présentées dans ce paragraphe. – ou en ajoutant une pincée de sel par litre d’eau bouillie.
En filtrant de l’eau boueuse, ou d’apparence sale, à l’aide d’un
morceau de tissu de coton fin et propre, on élimine souvent une 1.2.2 Désinfection solaire
partie des solides en suspension et des larves d’insectes contenues
dans l’eau. L’exposition de l’eau au soleil détruit la plupart des germes
pathogènes. Ce procédé est encore plus efficace par température
Le coton est le tissu le plus adapté. Le tissu ne doit pas être élevée, bien que la température de l’eau ne doive pas nécessaire-
transparent, mais ne doit pas non plus être trop épais, car il faut ment être très supérieure à 50  C.
alors beaucoup de temps pour filtrer l’eau. En lavant le tissu entre
chaque utilisation, on rendra le filtrage plus efficace. & Principe
Une méthode simple pour traiter l’eau consiste à placer au soleil
Ce filtrage sur tissu seul est peu, voire pas du tout, susceptible des bouteilles en plastique, ou en verre, remplies d’eau. Dans les
de rendre l’eau d’une source contaminée propre à la consom- régions tropicales, une période d’exposition d’environ 5 h, à partir
mation. Mais il facilite le traitement de l’eau à domicile en cas


de midi, est considérée sûre.
d’urgence [1].
La durée d’exposition de la bouteille au soleil devra être doublée
(2 jours au lieu d’1) quand l’eau est trouble. Elle doit également être
1.2 Désinfection de l’eau prolongée si le temps est couvert (saison des pluies).

Si l’eau est claire mais susceptible d’avoir été contaminée, elle  Cette méthode, appelée aussi SODIS (pour Solar Disinfection),
doit être désinfectée. consiste à utiliser des bouteilles en plastique ou en verre transpa-
rent pour accroı̂tre la température de l’eau en la plaçant à la
& Nous aborderons ici trois techniques de désinfection : lumière directe du soleil [1].
– l’ébullition ; Pour une plus grande efficacité, on peut placer la bouteille sur un
– la désinfection solaire ; toit de tôle ondulée. Faute de bouteille, l’eau peut également être
– la désinfection chimique. contenue dans un sac de plastique propre et transparent.
La désinfection solaire de l’eau est une méthode bon marché et
& La désinfection peut souvent nuire au goût de l’eau. Quelle que efficace pour un traitement d’eau décentralisé, normalement utilisé
soit la méthode choisie : au niveau des ménages. Elle est reconnue par l’Organisation mon-
– l’ébullition donne à l’eau un goût fade ; diale de la santé (OMS) comme méthode de traitement de l’eau et
– le soleil chauffera l’eau ; de bonne conservation à domicile. La méthode SODIS est appli-
– les produits chimiques peuvent laisser un goût désagréable. quée par de nombreux pays en voie de développement.
Cependant, tous ces problèmes peuvent être résolus par des  En ce qui concerne le principe : l’exposition au soleil entraı̂ne
méthodes simples. l’inactivation des organismes pathogènes causant la diarrhée dans
de l’eau polluée. 3 actions des rayonnements solaires contribuent à
1.2.1 Ébullition l’effet germicide :
– les UV-A interfèrent avec le métabolisme et détruisent la struc-
Cette méthode, si elle est utilisée correctement, permet de four-
ture de la cellule de la bactérie ;
nir de l’eau potable à une population qui n’a pas d’autre option.
– les UV-A de longueur d’onde 320-400 nm réagissent avec l’oxy-
Elle offre avantages et inconvénients [1].
gène dissous dans l’eau et produisent une forme très réactive
& Avantages d’oxygène – le radical d’oxygène libre – et des peroxydes d’hydro-
gène ; ceux-ci détruisent les germes pathogènes ;
– l’ébullition tue tous les germes pathogènes ; – les radiations infrarouges chauffent l’eau. Quand la tempéra-
– l’ébullition de l’eau est une méthode que les personnes peu- ture de l’eau dépasse les 50  C, le processus de désinfection est
vent utiliser elles-mêmes sans moyen spécifique. 3 fois plus rapide qu’à 20  C.
& Inconvénients À une température d’environ 30  C, une intensité de radiation
– si on doit utiliser du bois pour faire bouillir l’eau, un kilo est solaire d’au moins 500 W/m2 (lumière de tout spectre) est néces-
nécessaire pour faire bouillir un litre d’eau pendant une minute. saire pendant 5 h pour que la méthode SODIS soit efficace. Cette
Cette méthode ne doit donc pas être encouragée dans les zones dose contient une énergie de 555 Wh/m2 dans les rayons d’UV-A
où le bois est rare et où il n’y a pas d’autres modes de et violet (350 nm à 450 nm), ce qui correspond à environ 6 h de
chauffage ; soleil d’été sous une latitude moyenne (Europe).
– elle n’a aucun impact sur les produits toxiques (métaux Si la température de l’eau monte à plus de 45  C, l’effet syner-
lourds…) qui peuvent être présents dans l’eau ; gique des radiations UV et de la température augmente l’efficacité
– l’ébullition ne rend pas l’eau moins trouble ; de la désinfection.
– l’ébullition n’a pas un effet durable. Par conséquent, si l’eau Comme l’ébullition, cette méthode présente des avantages et des
n’est pas conservée de façon appropriée, elle peut être à nouveau inconvénients. En ce qui concerne les avantages, la désinfection
contaminée. L’eau bouillie doit être stockée dans de bonnes condi- solaire de l’eau est une méthode efficace pour traiter l’eau là où le
tions et utilisée dans un délai de quelques jours ; carburant, ou les réchauds, ne sont pas disponibles ou trop coû-
– l’ébullition n’est efficace que si la température est assez élevée. teux. Même si le carburant est disponible, SODIS est une option
L’eau qui dégage simplement de la vapeur n’a pas été bouillie. plus économique et écologique. La désinfection solaire peut être

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Gestion des matières de vidange


par Dr Jean-Marc BERLAND
Chef de projet à l’Office, international de l’eau – Centre national d’information sur l’eau –
Service « Études et assistance à projet »
Docteur en Sciences et Techniques de l’environnement de l’École nationale des Ponts et
Chaussées

1. Définition des matières de vidange ............................................ C 3 845 – 2


1.1 Matières de vidange au sens strict .................................................... — 2
1.2 Produits assimilables aux matières de vidange ................................ — 3
2. Collecte ............................................................................................. — 4
2.1 Vidange : les bonnes pratiques ......................................................... — 4
2.2 Agrément des vidangeurs .................................................................. — 4
2.2.1 Principe .................................................................................... — 4
2.2.2 Contenu du dossier d’agrément ............................................. — 4


2.2.3 Procédure d’agrément ............................................................. — 4
2.2.4 Suspension ou suppression de l’agrément ............................ — 4
2.3 Suivi de l’activité du vidangeur ......................................................... — 5
2.3.1 Obligation d’avoir un bordereau de suivi ............................... — 5
2.3.2 Suivi annuel de l’activité de chaque vidangeur ..................... — 5
2.4 Élimination planifiée des matières de vidange ................................. — 5
3. Aire de stockage avant traitement.............................................. — 6
3.1 Prétraitement ...................................................................................... — 6
3.2 Fosse de réception ............................................................................. — 6
3.3 Fosse de stockage .............................................................................. — 7
4. Filières de traitement..................................................................... — 7
4.1 Station d’épuration ............................................................................ — 7
4.1.1 Démarche ................................................................................. — 7
4.1.2 Homogénéisation des matières de vidange avant traitement — 8
4.1.3 Quand recourir au traitement spécifique ................................ — 8
4.1.4 Maximum admissible de matière de vidange ........................ — 8
4.1.5 Admission en filière de traitement des eaux usées ............... — 9
4.2 Admission des matières de vidange en digesteur (filière boues) .... — 9
4.3 Épandage agricole .............................................................................. — 10
4.4 Compostage ....................................................................................... — 11
4.5 Fumière ............................................................................................... — 12
4.6 Traitement par lit de séchage non planté .......................................... — 12
4.6.1 Principe .................................................................................... — 13
4.6.2 Apports et limites du procédé ................................................. — 13
4.6.3 Entretien ................................................................................... — 14
4.7 Traitement par lit de séchage planté de roseaux .............................. — 14
4.7.1 Principe .................................................................................... — 14
4.7.2 Mécanismes en jeu .................................................................. — 14
4.7.3 Règles de dimensionnement ................................................... — 15
4.7.4 Exploitation .............................................................................. — 15
4.7.5 Pour matières transformées par la coagulation/floculation ... — 15
4.8 Méthanisation ..................................................................................... — 16
4.8.1 Avantages de la méthanisation ............................................... — 16
4.8.2 Contraintes liées à la méthanisation ...................................... — 16
4.9 Traitements intensifs des matières de vidange de type aérobie ...... — 16
4.10 Traitements pour MDV spéciaux ou dangereux ................................ — 16
4.11 Incinération ......................................................................................... — 16
5. Annexes............................................................................................. — 17
Pour en savoir plus.................................................................................. Doc. C 3 845
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GESTION DES MATIÈRES DE VIDANGE –––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––

a gestion des matières de vidange, issues de l’assainissement non collectif


L et des boues préoccupe de plus en plus les collectivités, et les acteurs
publics et privés, qui souhaitent que la filière d’élimination et de valorisation
de ces déchets soit performante et sécurisée.
Le présent article a pour but de dresser un état de l’art des techniques et des
bonnes pratiques en matière de gestion, de collecte, de traitement et de valori-
sation des matières de vidange.
Les différentes étapes de la gestion des matières de vidange seront abordées et
nous dresserons un panorama précis des différentes filières de traitement et/ou de
valorisation de ces sous-produits des dispositifs d’assainissement non collectif.

1. Définition des matières Ce sont donc ces boues, extraites lors des opérations de curage

T de vidange des ouvrages de prétraitement des dispositifs d’assainissement


non collectif, qui constituent les matières de vidange.
& Leur concentration en matières sèches est très variable,
dépendant :
1.1 Matières de vidange au sens strict
– du taux de remplissage en boue de la fosse vidangée ;
– de la proportion d’eau usée domestique pompée (surnageant)
Les matières de vidange sont les résidus de traitement des sys- par rapport au volume de boue ;
tèmes d’assainissement individuels des eaux usées. Elles sont – des volumes d’eau externe utilisée pour faciliter le pompage.
retenues au niveau des ouvrages de prétraitement, à savoir :
& Le document technique FNDAE du Cemagref [1] donne les
– les fosses septiques (qui reçoivent uniquement les eaux
vannes) ; valeurs indiquées au tableau 1 en ce qui concerne les matières de
– les fosses toutes eaux (qui reçoivent le mélange eaux van- vidange des fosses septiques toutes eaux :
nes + eaux ménagères). Le rapport constate que « de ce tableau 1, on observe un
produit :
Ces matières proviennent :
– très concentré, caractérisé par une fraction particulaire impor-
– de la décantation des matières en suspension décantables
tante (90 % de DCO sous forme particulaire) ;
qu’elles soient organiques ou minérales ;
– avec un taux de matière organique encore élevé représentant
– des flottants constituants le chapeau (figure 1).
65 % des MES ;

Regards

Niveau du sol

Graisses et flottants (chapeau) 30 cm (au moins)

Entrée des effluents


Sortie des effluents
prétraités
20 cm au
moins
Préfiltre
60 cm (au 1 m (minimum)
moins)

Boues

Éléments constituant les matières


de vidange

Figure 1 – Schéma de principe d’une fosse septique (cas d’une fosse à 2 compartiments)

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––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––––– GESTION DES MATIÈRES DE VIDANGE

Tableau 1 – Composition des matières de vidange


DCOt DBO5t N-NKt PT Lipides MS MES MVS
(en mg/l) (en mg/l) (en mg/l) (en mg/l) (en mg.sec/l) (en mg/l) (en mg/l) (en %)

Moyenne 29 700 5 800 885 430 4 500 3 500 29 000 65,3

Écart type 13 400 5 000 470 430 25 500 23 500 14,5


Valeur corrigée calculée
Médiane 28 700 4 600 730 295 30 100 23 000 68,7
à partir de 7 valeurs
Nombre de valeurs 23 14 17 16 14 17 17

pH : 7,0 ± 0,26 ; Conductivité : 2 630 ± 860 mS/cm ; Potentiel rédox : < à - 100 mV/EHN

Tableau 2 – Moyenne des matières DCO, DBO5, N-NKt, PT, lipides, MS et MES résiduelles
(par personne/jour) au niveau des matières de vidange d’une fosse septique toutes eaux

DCOt DBO5t N-NKt PT Lipides MS MES


(en mg) (en mg) (en mg) (en mg) (en mg MEC) (en mg) (en mg)

Moyenne 4 455 870 132,75 64,5 675 5 250 4,35



– dont l’azote représente 3 % des MES et le phosphore 1,5 % ;
– dont la concentration en lipides, très variable en fonction du
prélèvement ou non du chapeau graisseux, correspond en
moyenne à 15 % de la DCO totale. Sur la base d’un ratio DCO/lipi-
des de 2,2, les lipides expliquent donc 30 % de la DCO entrante ;
– avec une forte concentration en sels dissous, de l’ordre de
0,25
6 000 mg/L soit 20 % des MS ;
– avec une fraction soluble peu élevée et représentant de l’ordre 0,20
de 10 % de la DCO totale, de l’ordre de 30 % du NK total (à 80 %
Tacc L/J.Pers

sous forme d’azote ammoniacal), et une teneur de l’ordre de 10 % 0,15


du P total (à 97 % sous forme d’orthophosphates).
0,10
On note un ratio DCOt/DBO5t élevé, qui s’explique par le temps
de séjour important du produit en milieu anaérobie, et par une frac- 0,05
tion particulaire élevée composée aussi de lipides, nécessitant des
mécanismes d’hydrolyse avant leur traitement biologique. 0
Pour ce type de produit, la DBO5 n’est pas un paramètre adapté, 0 1 2 3 4
et une mesure de la DCO est largement suffisante. » Durée de fonctionnement (années)

D’autres publications donnent des valeurs plus anciennes ou


moins représentatives (FNDAE n 30). Aussi, nous nous base- Figure 2 – Taux d’accumulation moyen des matières solides
rons sur le document technique FNDAE [1]. D’autant que les dans les fosses toutes eaux
prélèvements pour cet échantillonnage ont été réalisés sur les
sites de traitement de deux vidangeurs des départements de
l’Isère et de la Drôme, qui avaient prélevé des matières de
1.2 Produits assimilables aux matières
vidange exclusivement issues de fosses septiques toutes eaux de vidange
au moment où ils procédaient à leur transfert dans la bâche de
dépotage avant traitement. Les sous-produits de curage des réseaux collectifs, et les refus
des étapes de prétraitement des petites stations (mélange prove-
& Au niveau d’une FSTE, les performances s’évaluent à travers le nant des postes de dessablage, dégrillage et dégraissage) ne pré-
taux d’accumulation des boues (Tacc) qui résulte de la différence sentent pas du tout les mêmes caractéristiques que les matières
entre les apports des usagers et la biodégradation des solides. de vidange. Elles ne doivent, en aucun cas, rejoindre la filière de
C’est le volume de boues accumulées par usager au moment de la traitement de ces dernières.
mesure, divisé par le nombre de jours depuis la dernière vidange,
En effet, un mélange de ces deux types de déchets perturberait
ou la mise en service de la fosse. Il s’exprime en litres par personne
gravement l’exploitation des sites de traitement de matières de
et par jour (l/pers.j).
vidange. En revanche, peuvent être assimilées à des matières de
Une étude a montré que le Tacc moyen des boues évolue dans le vidange, les boues des dispositifs de traitement des eaux usées
temps pour atteindre 0,15 l/pers.j., après 3 ans (figure 2 [2]). d’une capacité inférieure à 200 équivalents-habitants.
& Avec 0,15 l/j.pers et la composition des matières de vidange Elles peuvent également être admises au niveau de plus grandes
(moyenne), on peut en déduire la moyenne des matières DCO, stations de traitement des eaux usées, injectées dans la filière de
DBO5, N-NKt, PT, lipides, MS et MES produites par personne et traitement des eaux usées, ou encore dans la filière de traitement
par jour qui restent au niveau des matières de vidange d’une des boues. Néanmoins, il n’est pas nécessaire ni obligatoire de les
fosse septique toutes eaux (tableau 2). intégrer au circuit des matières de vidange [1].

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2. Collecte 2.2.2 Contenu du dossier d’agrément

& Le dossier d’agrément doit contenir les éléments suivants :


– identification du demandeur comprenant notamment la raison
2.1 Vidange : les bonnes pratiques sociale, l’objet et l’adresse ;
Les vidanges doivent être réalisées par un professionnel agréé. – engagement de respect des obligations qui incombent à la per-
sonne agréée ;
Il est nécessaire d’effectuer des contrôles périodiques en vérifiant
l’épaisseur des dépôts au fond de la fosse. Si ce dépôt occupe envi- – fiche de renseignements sur les moyens mis en œuvre :
ron deux tiers de la profondeur totale entre le niveau du liquide et  effectif du personnel,
le radier (fond), il faut programmer rapidement une vidange.  nombre et caractéristiques des matériels utilisés pour la
vidange et le transport,
Recommandations importantes – quantité maximale annuelle de matière pour laquelle l’agré-
 Il faut absolument surveiller cette hauteur, car les fosses ment est demandé ;
septiques peuvent continuer à « fonctionner » lorsqu’elles sont – copie des pièces suivantes :
presque pleines. En fait, le liquide se fraie alors un passage à
 documents permettant de justifier d’un accès spécifique à une
travers le dépôt, au lieu de séjourner dans la fosse. Le prétraite-
ment est alors inexistant. ou plusieurs filières d’élimination des matières de vidange
(par exemple, une convention de dépotage) pour des quanti-
 Il ne faut surtout pas effectuer une vidange totale des tés maximales déterminées,
boues. En effet, garder (ou réinjecter) une partie des boues  autorisations administratives des installations de traitement
(environ 20 %) contenant les bactéries nécessaires à la digestion
ou de destruction des matières de vidange,


est indiqué. Si la fosse septique toutes eaux présente deux com-
partiments, le second compartiment peut être vidangé  exemplaire du bordereau de suivi,
intégralement.  en cas d’épandage agricole, une étude préalable ou un récé-
 Pour une bonne remise en service de la fosse, après la pissé de déclaration au titre de la loi sur l’eau,
vidange, il est nécessaire de remplir celle-ci par de l’eau.  un récépissé de déclaration pour l’exercice de l’activité de
transport de déchets par route.
Si le particulier a utilisé trop de produits chimiques, des surplus
de substances toxiques pour les bactéries anaérobies peuvent alors & Un dossier type d’agrément peut être téléchargé, notamment,
se trouver dans la fosse septique. L’action bactérienne s’en trouve, depuis l’adresse Internet suivante :
dans ce cas, considérablement ralentie, voire, dans le pire des cas,
http://www.seine-et-marne.equipement.gouv.fr/IMG/pdf/DOSSIE-
annihilée. À ce moment-là, il est nécessaire qu’une entreprise spé-
R_AGREMENT_cle1735da.pdf.
cialisée vidange complètement la fosse, la nettoie et la
réensemence.
Le mélange des matières de vidange des éléments issus des 2.2.3 Procédure d’agrément
vidanges des bacs à graisses industrielles, ou de particuliers, est à
Le procédure d’agrément est résumée à la figure 3.
proscrire.
Il est préférable que le vidangeur amène les matières de vidange Si l’activité de vidange est modifiée de manière significative
sur le site de traitement sans passer par une étape de concentration (quantité maximale annuelle de matières de vidange, ou filière
sur un ouvrage intermédiaire. d’élimination, par exemple) :
La mise en place de camions vidangeurs permettant de concen- – une demande de modification des conditions d’agrément doit
trer les matières de vidange présente des avantages économiques être déposée auprès du Préfet selon la même procédure que
au niveau de la collecte. Les coûts de transport sont effectivement précédemment ;
réduits à l’aide de cette technique. En revanche, lors du dépotage, – l’activité initiale est poursuivie jusqu’à notification de la déci-
une dilution sera nécessaire afin de faciliter transfert et traitement. sion préfectorale.

2.2 Agrément des vidangeurs 2.2.4 Suspension ou suppression de l’agrément


L’agrément peut être suspendu temporairement, voire, supprimé
2.2.1 Principe en cas de :
Les arrêtés ministériels du 7 septembre 2009 et du 3 décembre – faute professionnelle grave ou manquement à la moralité
2010 (voir le Pour en savoir plus) définissent les modalités d’agré- professionnelle ;
ment des personnes réalisant les vidanges, et prenant en charge le – insuffisance de la capacité des filières d’élimination à recevoir
transport et l’élimination des matières extraites des installations la quantité maximale de l’agrément ;
d’Assainissement non collectives (ANC). – manquement du bénéficiaire aux obligations réglementaires,
Une procédure spécifique encadre cette activité, les principaux notamment, élimination de matières de vidange hors des filières
points en sont les suivants : prévues par l’agrément ;
– le vidangeur dépose une demande d’agrément au Préfet ; – non-respect des éléments déclarés dans la demande
– l’agrément est accordé par le préfet du département de domici- d’agrément.
liation, par arrêté préfectoral ;
Le bénéficiaire dont l’agrément a été retiré ne peut prétendre à
– l’agrément a une durée de validité de 10 ans, renouvelable sur
un nouvel agrément dans les six mois à compter du retrait.
demande du bénéficiaire ;
– la liste des personnes agréées est publiée, notamment, sur les Les services chargés de la Police de l’eau sont chargés des
sites Internet des directions départementales du territoire (DDT). contrôles et peuvent appliquer des sanctions avec effet immédiat.

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Procédure d’agrément

Demande Dépôt auprès des services préfectoraux – en général le


d’agrément service chargé de l’environnement et / ou de la
prévention des risques de la DDT

1 mois

Demande de Notification de la complétude du


complément dossier

3 mois

Décision préfectorale

Figure 3 – Étapes types de la procédure d’agrément

2.3 Suivi de l’activité du vidangeur 2.3.2 Suivi annuel de l’activité de chaque


vidangeur
2.3.1 Obligation d’avoir un bordereau de suivi Le vidangeur doit réaliser, chaque fin d’année, un bilan d’activité.
& Un bordereau de suivi doit être établi pour chaque vidange en Le bilan d’activité n - 1 est à adresser avant le 1er avril de l’année
3 volets : n au Préfet. Il doit contenir les informations suivantes :
– 1 pour le propriétaire de l’installation vidangée, signé par lui- – nombre d’installations vidangées par commune et quantités
même et la personne agréée ; totales de matières ;
– 1 pour le responsable de la filière d’élimination, signé par les – quantités dirigées vers les différentes filières d’élimination ;
trois parties (par mesure de confidentialité, ce volet ne mentionne – état des moyens de vidange du vidangeur et évolutions
pas les coordonnées du propriétaire ni de l’installation) ; envisagées ;
– 1 pour la personne agréée, signé par les trois parties. – quantité de matières dirigées vers les différentes filières
& Chaque bordereau doit être consigné par le vidangeur dans un d’élimination.
registre, qui doit être :
– chronologique ; 2.4 Élimination planifiée des matières
– tenu à la disposition des services de contrôle ; de vidange
– conservé pendant 10 ans minimum.
& La circulaire interministérielle du 23 février 1978 définit le cadre
& Le bordereau de suivi doit contenir les renseignements suivants : de l’élaboration des schémas départementaux d’élimination des
– numéro de bordereau ; matières de vidange. Elle fait suite aux difficultés rencontrées pour
– désignation (nom, adresse…) de la personne agréée ; cette élimination. Considérées comme un déchet depuis 1975, les
– numéro départemental d’agrément ; matières de vidange n’entraı̂nent dans aucun cadre spécifique
– date de fin de validité d’agrément ; d’élimination.
– identification du véhicule assurant la vidange ; La circulaire a donc proposé les orientations suivantes :
– nom et prénom de la personne physique réalisant la vidange ;
– étude à l’échelle du département ;
– coordonnées du propriétaire de l’installation vidangée ;
– pilotage de l’élaboration et du suivi du schéma par le Préfet,
– coordonnées de l’installation vidangée ;
dans le cadre d’un groupe de travail ;
– date de réalisation de la vidange ;
– concertation avec les entreprises de vidange, les collectivités
– désignation des sous-produits vidangés ;
locales, les administrations et les départements (Conseil Général).
– quantité de matières vidangées ;
– lieu d’élimination des matières de vidange. La circulaire propose que les schémas soient fondés, notam-
ment, sur :
Le vidangeur doit tenir à disposition de l’Administration un regis-
tre de ces bordereaux. – la quantification du gisement de matières de vidange ;
– le constat de la destination actuelle des matières de vidange ;
& Un bordereau d’identification et de suivi des matières de – une programmation des équipements à mettre en place.
vidange des ANC et autres sous-produits d’assainissement est pré-
sent en annexe et peut aussi être téléchargé à l’adresse suivante : Cette circulaire est toujours d’actualité.
http://www.seine-et-marne.equipement.gouv.fr/IMG/pdf/borde- & Elle a été complétée par la circulaire du 14 décembre 1987. Cette
reauDeSuivi_type_DTT77_cle2a1414-1.pdf. nouvelle circulaire fait d’abord le constat que, à l’époque, peu de

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Les aménagements intérieurs du bâtiment
(Réf. Internet 42229)

1– Les revêtements de sol

2– Les revêtements muraux

3– Les installations électriques

4– La gestion des eaux



5– Les installations de gaz Réf. Internet page

Réglementation gaz dans les bâtiments d'habitation C3850 117

Appareils à gaz. Conduits de fumée. Ventilation C3860 119

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Réglementation gaz
dans les bâtiments d’habitation

par André MEYER


Ingénieur de l’École Nationale d’Ingénieurs de Saint-Étienne
Chef de la Division Technique Gaz de France Direction Commerciale-CeGIBAT

1. Réglementation, règles de l’art et objectifs ..................................... C 3 850 - 2


1.1 Textes réglementaires .................................................................................. — 2
1.2 Règles de l’art ............................................................................................... — 2
1.3 Objectifs de la réglementation .................................................................... — 2

2. Un peu d’histoire ...................................................................................... — 3

3.
3.1
Arrêté du 2 août 1977 modifié .............................................................
Installations avant compteur .......................................................................
3.1.1 Familles d’immeubles .........................................................................



3
3
3

3.1.2 Seuils de pression ............................................................................... — 4
3.1.3 Matériels............................................................................................... — 4
3.1.4 Organe de coupure générale.............................................................. — 4
3.1.5 Détendeurs........................................................................................... — 4
3.1.6 Conduites de gaz ................................................................................. — 4
3.1.7 Tige-cuisine .......................................................................................... — 5
3.1.8 Alimentation de la chaufferie ............................................................. — 5
3.2 Installations intérieures................................................................................ — 5
3.2.1 Matériels et appareils à gaz ................................................................ — 5
3.2.2 Organes de coupure individuelle ....................................................... — 5
3.2.3 Tuyauteries et accessoires .................................................................. — 6
3.2.4 Robinet de commande d’appareil...................................................... — 6
3.2.5 Tuyaux d’alimentation des appareils ................................................. — 6
3.2.6 Installation des appareils .................................................................... — 7
3.2.7 Certificats de conformité..................................................................... — 7
3.2.8 Essais d’étanchéité .............................................................................. — 7
3.2.9 Contrôle des installations et rôle du distributeur ............................. — 8

4. Utilisation des installations domestiques ......................................... — 8

Pour en savoir plus ........................................................................................... Doc. C 3 850

P our toute installation de gaz à l’intérieur d’un bâtiment d’habitation, les dif-
férents intervenants (promoteur, architecte, bureau d’études, installateur,
distributeur de gaz, bureau de contrôle...) doivent tenir compte du contexte
réglementaire lié à l’énergie gaz.
Dans la majorité des cas, il leur suffit d’appliquer les textes, car la réglementa-
tion apporte une réponse claire et précise au problème posé.
Par contre, la résolution d’un problème particulier peut demander une
interprétation ; le domaine interprétatif est toujours délicat et il convient alors de
s’assurer que tous les intervenants sont bien en phase, une concertation préala-
ble à tous travaux s’impose donc entre les acteurs.
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RÉGLEMENTATION GAZ DANS LES BÂTIMENTS D’HABITATION __________________________________________________________________________________

Vos interlocuteurs pour les questions techniques et réglementaires gaz sont :


— les agents techniques des applications (ATA) des Agences régionales rési-
dentiel et tertiaire gaz et/ou des centres EDF GDF SERVICES ;
— les ingénieurs « Informations techniques et réglementaires » de CeGIBAT
(Centre d’information de Gaz de France pour l’Industrie et le Bâtiment).

1. Réglementation, • NF P 51-201/DTU 24-1 Fumisterie ;


• XP P 50-410/DTU 68-1 Conception des VMC (ventilation méca-
règles de l’art et objectifs nique contrôlée) et VMC-Gaz ;
• NF P 50-411-1 et 411-2/DTU 68-2 Exécution des VMC et VMC-
Gaz ;
— Spécification ATG :
1.1 Textes réglementaires • ATG B 521 pour l’acier ;
• ATG B 524 pour le cuivre ;
• ATG B 527.9 et B 540.9 pour les modalités de qualification.
Lois, décrets et arrêtés, tous publiés au Journal officiel, Dans les marchés publics de travaux du bâtiment, les DTU sont
constituent la réglementation sur laquelle on s’appuie. rendus d’application obligatoire par décret (la liste la plus récente
est donnée en annexe 11 du décret no 93-1164 du 11 octobre 1993).
Dans les marchés privés de travaux du bâtiment, l’application des
Pour la filière gaz, les lois et décrets sont le plus souvent des tex- DTU résulte d’un accord passé entre le maître d’ouvrage et l’entre-

U tes trop généraux pour déboucher sur une application directe. Les
arrêtés d’application sont publiés à cette fin.
Le texte de référence concernant le gaz naturel dans les locaux
preneur. Le (ou les) DTU sont introduits comme une (ou des)
pièce(s) du marché.
Par ailleurs, DTU et spécifications peuvent être totalement ou par-
d’habitation est l’arrêté du 2 août 1977 modifié. tiellement rendus obligatoires par arrêté.
Le Moniteur des Travaux Publics et du Bâtiment publie, chaque En tout état de cause, ces textes constituant des référentiels tech-
semaine, dans son cahier détachable, les textes parus au JO qui niques reconnus, on ne saurait trop conseiller de les appliquer quel
concernent de près ou de loin la construction, ainsi que les circulai- que soit le bâtiment concerné.
res ministérielles non parues au JO qui précisent certains points des
arrêtés.

1.3 Objectifs de la réglementation


1.2 Règles de l’art
La réglementation a pour objectifs premiers incontournables :
— la sécurité ;
— la répartition des responsabilités en cas de litige.
Les règles de l’art sont constituées par les normes de produits,
les normes de mise en œuvre ou documents techniques unifiés De plus, chaque époque y laisse sa marque :
(DTU), les spécifications, etc. — l’hygiène et le confort (années 1960) ;
— les économies d’énergie (années 1970/1980) ;
— l’environnement (années 1990).
Les normes sont élaborées par l’Association Française de Norma- La réglementation traduit les préoccupations d’une société à un
lisation (AFNOR). moment donné : elle traduit un consensus social et technique. Son
Les DTU ont été établis par une instance appelée, à sa création, évolution permet d’intégrer les avancées de la technique gazière.
Groupe DTU ; cette instance s’est transformée en 1990 en CGNBât/ Selon les époques, la réglementation balance entre une concep-
DTU et elle comprend entre autres le BNTEC, les Bureaux de tion exigentielle ou une conception normative. Dans le premier cas,
Contrôle, l’AFNOR et le Centre Scientifique et Technique du Bâti- ne sont cités que les objectifs à atteindre, ce qui favorise
ment (CSTB). l’innovation ; dans le second, sont affichés les moyens à mettre en
CNGBât : Commission Générale de Normalisation du Bâtiment. œuvre pour atteindre un objectif qui n’est pas toujours cité, ce qui
BNTEC : Bureau de Normalisation des Techniques et Équipements de la Construction est plus rassurant pour le technicien, mais limite le champ de la
du bâtiment. créativité.
Les spécifications techniques sont publiées par l’Association Le ministère de l’Industrie, chargé de la sécurité du gaz, est très
Technique de l’Industrie du Gaz en France (ATG). vigilant pour tout ce qui touche à la sécurité gaz et à la technique
Certaines de ces spécifications, ainsi que divers DTU, ont été gazière. D’autres ministères sont concernés : le ministère de l’Inté-
transformés en normes françaises. rieur s’il est question de sécurité incendie, auquel se joindra le
Parmi ces différents textes (cf. [Doc. C 3 850]), les principaux sont ministère du Logement, pour les habitations ; et le ministère de la
les suivants : Santé aura son mot à dire à propos de l’hygiène et de la salubrité
dans les habitations. Le ministère de l’Environnement sera repré-
— normes de mise en œuvre ou Documents Techniques Unifiés : senté s’il est question de pollution atmosphérique. Les économies
• DTU 61-1 Installations de gaz ; d’énergie mobiliseront industrie et logement, et si des travailleurs
• DTU 65-4 Chaufferies ; sont concernés, le ministère du Travail sera aussi associé.

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Appareils à gaz
Conduits de fumée. Ventilation
par Bernard DOMBLIDES
Ingénieur
Gaz de France - Direction commerciale - CeGIBAT

1. Pollution de l’air....................................................................................... C 3 860 - 2


1.1 Sources de pollution de l’air des locaux d’habitation .............................. — 2
1.2 Lutte contre la pollution de l’air des locaux d’habitation......................... — 2
1.3 Combustion.................................................................................................. — 2
2. Ventilation des locaux ............................................................................ — 4
2.1 Immeubles anciens...................................................................................... — 4
2.2 Immeubles neufs ......................................................................................... — 5
3. Appareils à gaz à usage domestique.................................................. — 14


3.1 Classement des appareils à gaz à usage domestique .............................. — 14
3.2 Appareils considérés selon leur utilisation ............................................... — 15
3.3 Règles d’installation des appareils à gaz................................................... — 18
4. Conduits de fumée .................................................................................. — 19
4.1 Rôle d’un conduit de fumée........................................................................ — 20
4.2 Définition et classification........................................................................... — 20
4.3 Aspect réglementaire .................................................................................. — 20
4.4 Principe de fonctionnement........................................................................ — 22
4.5 Réalisation.................................................................................................... — 35
4.6 Entretien ....................................................................................................... — 44
4.7 Pathologie des conduits de fumée............................................................. — 45
Pour en savoir plus........................................................................................... Doc. C 3 860

e gaz, comme tout combustible, génère des produits de combustion. Il est


L donc nécessaire que des dispositions soient prises afin d’assurer l’alimenta-
tion en air comburant des appareils et l’évacuation à l’atmosphère des produits
de combustion.
Cet article présente une mise à jour de l’essentiel des connaissances concer-
nant ce domaine.
Elle tient compte notamment des récentes directives européennes relatives
aux appareils à gaz, à leur classification et à leur rendement et décrit les nouvel-
les prescriptions techniques concernant, en particulier, le dimensionnement des
conduits de fumée en tirage naturel pour le raccordement d’appareil gaz plus
performant.
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APPAREILS À GAZ ______________________________________________________________________________________________________________________

1. Pollution de l’air — d’assurer dans les locaux une arrivée efficace d’air neuf néces-
saire à la respiration et au bon fonctionnement des appareils de
combustion ;
— pour les appareils les plus polluants, tels que poêles, radia-
teurs, chauffe-bains, chaudières, de capter leurs produits de com-
1.1 Sources de pollution de l’air bustion et de les canaliser vers l’extérieur au moyen de conduits de
des locaux d’habitation fumée ;
— pour les autres appareils, de réaliser une évacuation perma-
nente des produits de combustion et des buées, au moyen de dispo-
La vie deviendrait rapidement impossible dans un local d’habita- sitifs qui permettront en même temps l’élimination des produits de
tion fictif qui serait parfaitement étanche par rapport à l’extérieur, la respiration et de la sudation.
mais il en serait de même dans un local réel qui serait limité par des
parois poreuses. Les sources de pollution sont en effet multiples. Les divers moyens, conduits de fumée et dispositifs de ventila-
tion, seront étudiés successivement ; ils assurent le confort des
occupants des logements d’une façon généralement suffisante. Les
1.1.1 Présence des occupants techniques de conditionnement d’air, comportant un traitement de
l’air plus ou moins complet (humidification ou déshumidification,
refroidissement, filtrage), permettent d’améliorer encore le confort,
La respiration d’un homme dégage les composés suivants : CO2 , mais sont jusqu’à présent peu utilisées dans les habitations de notre
H2O (vapeur), H2 , P, S, des amines grasses, etc. Les quantités de CO2 pays.
dégagées sont les suivantes :
— repos complet (sommeil) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 10 L/h ;
— repos relatif (personne assise) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 20 L/h ;
— légère activité. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 30 L/h ;
1.3 Combustion
— travail moyen . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 40 à 50 L/h.
Dans chaque cas, la quantité de O2 aspirée est supérieure de 5 % Une combustion est un ensemble de phénomènes physico-chimi-
environ à la quantité de CO2 indiquée ci-avant. Le corps humain ques, globalement exothermiques, comprenant principalement une

U rejette, par la respiration et la sudation, de 60 à 90 g/h de vapeur


d’eau.
De plus, les quantités de chaleur émises (métabolisme) sont les
série de réactions d’oxydation de corps combustibles par un corps
comburant. Dans le cas des foyers domestiques, les corps combus-
tibles soumis à l’oxydation, qui font partie intégrante des combusti-
suivantes : bles solides, liquides ou gazeux utilisés, sont notamment le
carbone, l’hydrogène, les hydrocarbures et, accessoirement, le
— repos complet (sommeil) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 250 kJ/h ; soufre ; le comburant est l’oxygène de l’air. Les formules bien
— repos relatif (personne assise) . . . . . . . . . . . . . . . . . 420 kJ/h ; connues correspondantes sont les suivantes :
— légère activité. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 500 à 670 kJ/h ;
— activité modérée . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 670 à 1 465 kJ/h ; C + O2 ® CO2
— travail pénible . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .1 465 à 2 510 kJ/h. H2 + 1/2O2 ® H2O
Bien entendu, les valeurs limites indiquées ne seront que très
rarement atteintes dans des logements ; les émissions maximales p
de CO2 et de chaleur à escompter sont alors respectivement égales C n H 2 p + æ n + --- ö O 2 ® n CO 2 + p H 2 O
è 2ø
à 30 L/h et de l’ordre de 600 kJ/h environ.
S + O2 ® SO2

1.1.2 Utilisation de combustibles La combustion peut être :


— complète (ou neutre) sans défaut ni excès d’air ;
Les appareils de cuisson, de chauffage, de production d’eau — complète avec excès d’air ;
chaude, utilisant des combustibles solides, liquides ou gazeux quel- — incomplète avec défaut d’air ;
conques, consomment de l’oxygène et rejettent des produits de
— incomplète avec excès d’air.
combustion. Cette question est examinée au paragraphe 1.3.
Dans le premier cas, qui ne se rencontre pratiquement jamais, les
produits de combustion comprendraient principalement CO2 , H2O,
1.1.3 Production de buées SO2 et N2 . Dans le second cas, le plus fréquent dans le domaine des
utilisations domestiques, les produits de combustion sont compo-
sés des mêmes corps, auxquels s’ajoute l’oxygène de l’air en excès.
Les ustensiles de cuisine laissent échapper, dans l’atmosphère, de
Dans le troisième cas, on trouve encore CO2 , H2O, SO2 , N2 et, en
la vapeur d’eau en abondance ; les appareils de lavage du linge et de
plus, toujours CO et éventuellement C imbrûlé, parfois cokéfié, des
la vaisselle présentent le même inconvénient ; l’eau chaude des sal-
hydrocarbures imbrûlés et des corps de transition (aldéhydes, etc.).
les d’eau s’évapore. Il se déplace dans une cuisine jusqu’à 400 g/h
Les mêmes corps, auxquels s’ajoute l’oxygène de l’air en excès,
de vapeur d’eau par personne présente au foyer et jusqu’à 1 500 g/h
existent dans les produits d’une combustion du quatrième type. La
dans une salle d’eau.
combustion incomplète, qu’elle soit avec défaut d’air ou avec excès
d’air, doit être évitée, en raison notamment de la baisse de rende-
ment qui l’accompagne et de la toxicité de l’oxyde de carbone. Les
excès d’air couramment constatés avec des appareils domestiques
1.2 Lutte contre la pollution de l’air sont les suivants, exprimés en pour-cent de l’air théorique :
des locaux d’habitation — combustibles solides, avec foyer manuel . . . . . . . 60 à 175 % ;
— combustibles solides, avec foyer automatique . . . 40 à 85 % ;
Pour toutes les raisons exposées au paragraphe 1.1, il est — combustibles liquides . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 40 à 85 % ;
nécessaire : — combustibles gazeux . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 5 à 30 %.

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_____________________________________________________________________________________________________________________ APPAREILS À GAZ

Tableau 1 – Caractéristiques de la combustion neutre pour différents combustibles


Caractéristiques Nature des combustibles

Solides Liquides Gazeux


Air théorique . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .[m3 d’air (0 °C et 1,013 bar) par kWh (PCI)] 0,86 à 0,90 0,92 à 0,97 0,86 à 0,96
Volume des fumées humides (1) . . . . . . . . . . . [m3 (0 °C et 1,013 bar) par kWh (PCI)] 0,96 à 0,98 1 1 à 1,07
Teneur en CO2 des fumées humides . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . (% en volume) 17,3 à 18,4 13,4 à 14,1 8,75 à 11,9
Teneur en H2O des fumées humides. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . (% en volume) 4,2 à 7,1 11,2 à 12,5 14,7 à 21,3
(1) Volume des fumées humides par kWh (PCI) : volume, ramené aux conditions normales, des produits de la combustion d’une quantité de combustible corres-
pondant à la production de 1 kWh (PCI), associée à la quantité d’air théorique, l’eau résultant de la combustion étant à l’état de vapeur.

Le volume et la composition des fumées dépendent du combusti-


ble utilisé et, plus précisément, de sa nature et de sa composition, Produits de
combustion
ainsi que du type de combustion réalisé. Le tableau 1 donne les
principales caractéristiques de la combustion neutre pour différents
combustibles.
x y
En première et grossière approximation, on peut, d’après ce
tableau, exprimer la règle suivante : Air
Air Produits de
combustion
Pour une combustion neutre, et pour un combustible quelcon-


que, la production d’un kilowattheure (pouvoir calorifique infé-
rieur ou PCI) exige 0,96 m3 (N) d’air, et le volume des fumées
humides produites est de 1 m3 (N).
x y
Nota : m3 (N) = m3 normaux à 0 °C et 1,013 bar.

■ Vapeur d’eau issue de la combustion a b


On observe que la combustion neutre d’un combustible quelcon- fonctionnement fonctionnement
normal avec vent plongeant
que fournit une quantité non négligeable de vapeur d’eau
(tableau 1) ; celle-ci est fonction de la teneur en H2 du combustible. x, y axe de rotation du volet mobile
Exemple : 1 kg de fioul contenant 125 g de H2 et dont le PCI est
Figure 1 – Coupe-tirage antirefouleur
égal à 11,6 kWh/kg fournit en brûlant un volume de fumées neutres
humides égal à :

11,6 ´ 1 = 11,6 m3 (N) ou encore si le conduit de fumée, tel un conduit adossé, est particu-
et une masse de valeur d’eau égale à : lièrement exposé au refroidissement.
L’admission d’air additionnel à la base du conduit de fumée
18 ´ 125 = 1 125 g entraîne une dilution des produits de combustion et abaisse par
--------
2 conséquent la température de rosée du mélange ; bien que cette
dont le volume est : opération provoque aussi un refroidissement des produits de com-
bustion, l’expérience montre que, finalement, le risque d’humidifi-
22,4 ´ 1 125 cation ou de bistrage se trouve notablement atténué. L’admission de
--------------------------------------- = 1 400 L (0 °C et 1,013 bar) l’air additionnel se fait le plus souvent par un dispositif appelé régu-
18
lateur ou modérateur de tirage, ou par un coupe-tirage antirefou-
La teneur en vapeur d’eau des fumées neutres humides est donc : leur, tel que celui dont sont munis presque tous les appareils
d’utilisation du gaz.
1,4
-------------- ´ 100 = 12 % environ. Dans le cas du fonctionnement normal d’un coupe-tirage antire-
11,6 fouleur d’appareil à gaz (figure 1a), les produits de combustion
Dans la pratique, la température des fumées s’abaisse parfois au- entraînent de l’air du local, qui pénètre dans le conduit de fumée par
dessous du point de rosée dans le circuit appareil/conduit de raccor- le coupe-tirage antirefouleur ; cela permet en particulier d’avoir un
dement/cheminée ; la vapeur d’eau des fumées passe alors à l’état excès d’air à peu près constant quelles que soient les conditions de
liquide et peut cheminer à travers les joints du conduit de fumée ou tirage.
même à travers ses parois si ce dernier n’a pas les caractéristiques
d’étanchéité à l’eau suffisantes. Il en résulte des dommages sur les Au contraire, dans le cas du fonctionnement avec vent plongeant
peintures ou papiers de tenture des logements, sous la forme de (figure 1b), le vent ne peut pénétrer dans l’appareil ; toutefois, les
taches d’humidité ; s’il existe un dépôt de suie ou de calcin dans le produits de combustion se répandent dans le local, en passant par
conduit, il se trouve partiellement entraîné par l’eau et les taches le coupe-tirage, et polluent son atmosphère. Un tel fonctionnement,
sont de couleur brunâtre ; c’est ce que l’on appelle le bistrage. pour être acceptable, ne peut se produire qu’exceptionnellement.
L’apparition d’eau à l’état liquide dans le circuit appareil/conduit À compter du 1er janvier 1996, la Direction européenne « Appareil
de raccordement/cheminée se produit, par exemple, lorsque l’appa- à gaz » impose qu’un dispositif de sécurité antirefoulement équipe
reil d’utilisation émet des fumées à température relativement basse, tous les appareils à gaz du type B1 (cf. § 3.1.4 : appareils du type B).

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APPAREILS À GAZ ______________________________________________________________________________________________________________________

Ces considérations montrent qu’il faut tenir compte de la possibi- 2.1.2 Système de ventilation
lité de condensation de la vapeur d’eau dans le circuit appareil/
conduit de raccordement/cheminée lors du choix de l’appareil d’uti- 2.1.2.1 Orifices
lisation.
Deux orifices, placés l’un près du plancher, l’autre près du plafond
■ Variation de volume des fumées neutres de la pièce, apportent une solution réglementaire, à condition qu’ils
soient disposés de préférence sur deux faces opposées du bâtiment.
Si l’on applique aux fumées la loi de Gay-Lussac [V = V0 (1 + aT)], S’ils étaient placés sur la même face, ou même sur deux faces adja-
on constate que le volume des fumées neutres noté à 0 °C est mul- centes, le but recherché ne serait pas totalement atteint.
tiplié par 1,5 environ lorsque la température est de 140 °C et par 2
lorsqu’elle atteint 273 °C. De plus, l’introduction de l’air extérieur, en hiver, cause inévitable-
ment une gêne aux occupants si des dispositions particulières ne
sont pas prises. Faute de ces dispositions, on a vu bien souvent les
orifices être obturés par des moyens de fortune et il est inutile
d’insister sur les inconvénients d’une telle pratique.
2. Ventilation des locaux Ces dispositions sont les suivantes :
— déflecteur devant l’entrée d’air dans la pièce ;
— flux d’air conduit derrière un radiateur ou un appareil à com-
Il est nécessaire d’alimenter les locaux d’habitation en air neuf et bustion par une gaine horizontale ;
d’en évacuer l’air pollué. Ces deux fonctions doivent être assurées — conduit d’amenée d’air installé sous plancher ou constitué par
en permanence afin de garantir le confort des occupants, d’une part, le hourdis lui-même.
et de permettre un fonctionnement correct des appareils à combus-
tion, d’autre part. Nous avons étudié dans le paragraphe 1 une série Tous ces procédés sont encore d’une efficacité souvent insuffi-
de dispositions techniques liées à la présence d’appareils à combus- sante. Il est préférable de faire en sorte que l’air neuf soit amené par
tion. Nous abordons maintenant une seconde série de dispositions des conduits traversant les locaux chauffés ; c’est ce que permettent
techniques concernant les dispositifs de ventilation à fonctionne- de réaliser certains procédés décrits ci-après.
ment naturel ou mécanique, qui ont pour objet principal de garantir
l’hygiène des locaux. 2.1.2.2 Conduits de ventilation

U Ils peuvent être :


— individuels (figure 2) : chaque conduit aspire l’air vicié par un
2.1 Immeubles anciens orifice sous plafond pour l’évacuer au-dessus du toit. Grâce à la
dépression ainsi créée, la partie inférieure du même conduit intro-
duit dans la pièce, au-dessus du plancher, l’air neuf prélevé au
niveau du sol de la rue ou en sous-sol. Bien entendu, le conduit est
2.1.1 Réglementation obturé au niveau de la pièce entre les orifices d’arrivée d’air neuf et
d’évacuation d’air vicié. Ce procédé a été et est encore utilisé ;
Dans les immeubles anciens, tels que nous les avons définis au — collectifs (figure 3) : ces conduits à départs ou à arrivées indi-
paragraphe 4.3.1, les prescriptions applicables sont principalement viduels sont construits sur le même principe que les conduits de
celles de l’arrêté du 14 novembre 1958 intitulé Aération des loge- fumée type shunt (§ 4.5.6.2.1), mais les boisseaux sont en béton de
ments pris en application du décret du 22 octobre 1955. sable et non plus en béton de pouzzolane ou de chamotte.

Elles peuvent se résumer comme suit : dans les pièces de service,


les entrées d’air pouvaient se faire en partie basse directement par
des ouvertures sur l’extérieur ou par des conduits, tandis que les Air vicié
sorties d’air se faisaient en partie haute directement sur l’extérieur
par des ouvertures ou par des conduits.
Air vicié
Cet arrêté prévoit que « des instructions particulières fixeront les 5e étage
conditions selon lesquelles des systèmes mécaniques pourront être
utilisés éventuellement comme système de ventilation d’appoint ». Air frais
En fait, seule la norme P45-204 (DTU 61.1) Installations de gaz, dont Air vicié
nous parlerons ci-après, a fourni de telles instructions. 4e étage
Par ailleurs, deux arrêtés concernant l’utilisation des produits Air frais
pétroliers et des combustibles gazeux contiennent des prescriptions
complémentaires : Air vicié
3e étage
— l’arrêté du 21 mars 1968, intitulé Règles techniques et de sécu-
rité applicables au stockage et à l’utilisation des produits pétroliers Air frais
dans les lieux non visés par la législation des établissements dange- Air vicié
reux, insalubres et incommodes, et la réglementation des établisse- 2e étage
ments recevant du public, reprend le principe des ventilations haute
et basse et fixe des sections différentes selon qu’il s’agit de bâti- Air frais
ments à usage individuel ou de bâtiments à usage collectif ; Air vicié
— l’arrêté du 15 octobre 1962 (J.O. du 18 octobre 1962) modifié le 1er étage
17 mars 1967 (J.O. du 6 avril 1967), intitulé Règles techniques et de
sécurité applicables aux installations de gaz ou d’hydrocarbures Air frais
liquéfiés situées à l’intérieur des locaux d’habitation ou de leurs
dépendances, est complété par la norme P45-204 (DTU 61.1) Instal- Air frais
lations de gaz dont les exigences ne sont en aucun cas plus sévères
que celles de l’arrêté du 14 novembre 1958. Figure 2 – Conduits de ventilation individuels

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— de l’arrêté du 22 octobre 1969 intitulé Aération des logements,


suivi de la notice technique du CSTB Ventilation [21] ;
— de l’arrêté du 24 mars 1982 relatif à l’aération des logements,
abrogeant de fait le précédent et s’appliquant à toutes constructions
ayant fait l’objet d’une demande de permis de construire ou de pro-
rogation de permis de construire six mois après sa publication ;
Air vicié
Air vicié — de l’arrêté du 28 octobre 1983 relatif à l’aération des logements
et modifiant l’article 4 de l’arrêté du 24 mars 1982.
7 Air frais 14 Air frais

Air vicié Air vicié 2.2.2 Principe de fonctionnement


6 Air frais 13 Air frais
L’article premier des arrêtés du 22 octobre 1969 et du 24 mars
Air vicié
1982 indique que « l’aération des logements doit pouvoir être géné-
Air vicié rale et permanente au moins pendant la période où la température
5 Air frais 9 Air frais extérieure oblige à maintenir les fenêtres fermées, et la circulation
de l’air doit pouvoir se faire principalement des pièces principales
Air vicié
Air vicié vers les pièces de service ».
4 Air frais Air frais L’application de ce principe consiste à :
8
— disposer, dans les pièces principales, des entrées d’air : orifi-
Air vicié Air vicié ces en façade (figure 4 a, b, c) ou conduits horizontaux ou verticaux
Air frais Air frais (figure 4 d à i), ou dispositif mécanique (les entrées d’air par
3 7
conduits à tirage naturel sont pratiquement abandonnés depuis la
Air vicié fin des années 1960) ;
Air vicié — disposer dans les pièces de service des évacuations d’air :
2 Air frais 2 Air frais conduits verticaux à tirage naturel (figure 4 a, b, d, e, g, h) ou dispo-
sitif mécanique (figure 4 c, f, i) ;


Air vicié Air vicié — ménager entre les pièces principales et de service les passages
Air frais Air frais nécessaires pour la libre circulation de l’air (orifices en parois ou
1 1
jeux entre portes et huisseries) ;
Air vicié — réaliser ainsi un balayage général et permanent de l’ensemble
Air vicié
Rez-de- Rez-de- du volume de l’appartement pour renouveler l’air dans les condi-
chaussée Air frais Air frais tions climatologiques normales d’hiver (figure 5).
chaussée

2.2.2.1 Ventilation non modulée


Arrêté du 22 octobre 1969
Sous-sol Sous-sol (abrogé par l’arrêté du 24 mars 1982)
En complément du principe de fonctionnement décrit ci-avant,
Air frais pris en façade l’arrêté du 22 octobre 1969 fixait le taux de renouvellement d’air du
logement à environ 1 fois par heure le volume total des pièces prin-
Figure 3 – Conduits de ventilation collectifs cipales.
La notice technique du CSTB [21] donnait les valeurs de débit à
respecter pour chaque pièce. Elles sont résumées dans le tableau 2.
Les conduits d’amenée d’air sont montés comme des conduits de
fumée inversés ; les conduits d’évacuation d’air vicié sont montés
dans le même sens que les conduits de fumée. Le nombre de Tableau 2 – Aération générale et permanente
niveaux desservis par une même gaine collectrice est limité à 7 des logements [21]
lorsqu’elle dessert des pièces en position centrale.
Nota : rappelons que les produits de combustion des appareils à gaz non raccordés à un Débit type
conduit de fumée (cuisinières, chauffe-eau, machines à laver, etc.) peuvent être évacués de sortie
par un conduit de fumée inutilisé ou par le coupe-tirage d’un autre appareil raccordé à un d’air
conduit de fumée (chauffe-bain, chaudière, radiateur).
Désignation de la pièce de service

m3 /h

2.2 Immeubles neufs dans un logement de moins


de trois pièces principales . 45 à 90
Cuisine
dans un logement de trois
2.2.1 Réglementation pièces principales ou plus. . 60 à 120

Face au constat de l’efficacité limitée des techniques de ventila- destinée à recevoir des
tion existantes, le Centre scientifique et technique du bâtiment a appareils à gaz . . . . . . . . . . . 60
Salle de bains
recherché d’autres solutions. ou de douches appelée à servir de séchoir . 30 à 60
Basées sur le principe de la ventilation générale et permanente, autres cas . . . . . . . . . . . . . . . 30
ces solutions ont elles-mêmes évolué, dans un souci constant d’effi-
cacité et d’économie d’énergie. Séchoir fonctionnant de dimension courante . . . . 0 à 30
par la ventilation
Elles ont officiellement et successivement eu droit de cité après la générale de grande dimension (20 m
du logement d’étendage ou plus). . . . . . . 0 à 60
parution :
— du décret n° 69-596 du 14 juin 1969 ; Cabinets d’aisances 30

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a b c d

e f g h i

U a tirage naturel : amenée d'air neuf par orifices en façade et évacuation


d'air pollué par conduits individuels
f extraction mécanique : amenée d'air neuf par conduit shunt inversé
ouvert sur une façade et extraction mécanique d'air pollué par conduit
collectif
b tirage naturel : amenée d'air neuf par orifices en façade et évacuation
d'air pollué par conduit shunt g tirage naturel : amenée d'air neuf par conduits individuels ouverts
c extraction mécanique : amenée d'air neuf par orifices en façade et sur deux façades et évacuation d'air pollué par conduits individuels
extraction mécanique d'air pollué par conduit collectif h tirage naturel : amenée d'air neuf par conduit shunt inversé ouvert
d tirage naturel : amenée d'air neuf par conduits individuels ouverts sur deux façades et évacuation d'air pollué par conduit shunt
sur une façade et évacuation d'air pollué par conduits individuels i extraction mécanique : amenée d'air neuf par conduit shunt inversé
e tirage naturel : amenée d'air neuf par conduit shunt inversé ouvert ouvert sur deux façades et extraction mécanique d'air pollué par
sur une façade et évacuation d'air pollué par conduit shunt conduit collectif
Nota : les entrées d'air pour conduits verticaux à tirage naturel (d à i) sont pratiquement abandonnées depuis la fin des années 60

Figure 4 – Ventilation dans les immeubles neufs

De plus, l’arrêté prévoit des dispositions particulières pour les


Entrées d'air immeubles collectifs des régions côtières de l’Atlantique, de la
Méditerranée et de la Corse, ainsi que pour les habitations indivi-
duelles isolées, jumelées ou en bande. L’essentiel de ces disposi-
Cuisine Chambre
Sorties
tions particulières consiste à n’imposer l’aération permanente que
1 pour la cuisine.
d'air

2.2.2.2 Ventilation modulée


Arrêté du 24 mars 1982
Afin de diminuer les déperditions thermiques par renouvellement
VO d’air des logements, l’arrêté du 24 mars 1982 a introduit la notion de
modulation de débit de ventilation dans des proportions impor-
tantes.
Les nouvelles exigences peuvent être résumées ainsi. Le renou-
vellement d’air peut être modulé en fonction des besoins. Il en est
tenu compte pour le calcul des déperditions. Cette modulation ne
Chambre Séjour Chambre peut se faire que sous réserve de respecter les débits minimaux por-
2 3 tés dans le tableau 3 :
— le débit réduit extrait en cuisine ne peut descendre au-dessous
VO vide-ordures
d’un seuil fonction du nombre de pièces du logement (20, 30 ou
45 m3 /h) ;
Entrées d'air — le débit réduit extrait de l’ensemble du logement ne peut des-
cendre au-dessous d’un seuil dépendant du nombre de pièces prin-
Figure 5 – Ventilation générale et permanente cipales N (35 m3 /h pour un studio, 15 (N + 2) autrement) ;

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Tableau 3 – Ventilation modulée : débits extraits (en m3 /h) [arrêté du 24.3.1982]


Grands débits
Nombre Débits réduits minimaux
(performances minimales de l’installation)
de pièces
principales Salle de bains WC
Autre
N Cuisine Logement Cuisine Douche + WC
salle d’eau Unique Multiple
Douche
1 20 35 75 15 15 15 15
2 30 60 90 15 15 15 15
3 45 75 105 30 15 15 15
4 45 90 120 30 15 30 15
>5 45 15 (N + 2) 135 30 15 30 15

Tableau 4 – Exemple de répartition des débits (en m3 /h) pour un logement de 3 pièces
Exigences réglementaires
Pièces du logement
(1982) 1re solution 2e solution 3e solution

ì ü
Cuisine í mini 45 45 45 60
î maxi þ 105 105 105 105
Salle de bains 30 30 15/30 15/30
WC 15 0/15 15 0/15
ì
Logement í mini
ü
î maxi þ
75
150
75
150
75
150
75
150 U
— l’installation de ventilation doit être conçue de façon que l’on Dans la troisième solution, le débit réduit, 60 m3 /h en cuisine, est
puisse obtenir, simultanément ou non dans les différentes pièces de supérieur au minimum réglementaire, mais le débit réduit du loge-
service, des débits fonction de la nature de ces pièces et du nombre ment reste de 75 m3 /h. Cette disposition pourrait s’avérer intéres-
de pièces principales. sante pour certaines installations : en effet, un débit permanent de
60 m3 /h est compatible avec le fonctionnement d’un appareil à gaz
Ainsi, dans le tableau, on entend :
de 14 kW.
— par grand débit, le débit extrait qui doit pouvoir être atteint
Notons cependant que cette solution nécessite l’emploi d’orifices
dans les pièces de service au gré de l’usager ; les valeurs indiquées
de sortie d’air vicié pouvant se fermer totalement dans certaines
sont donc des valeurs minimales qu’il n’est pas interdit de dépasser,
pièces (0 à 15 m3 /h par exemple).
mais il faudrait alors en tenir compte dans le calcul des
déperditions ; Il convient de noter que seule la deuxième solution (bouche 15/30
— par débit réduit minimal en cuisine, la plus petite valeur du en salle de bains, bouche 15 en WC) est réalisable avec les matériels
débit permanent extrait en cuisine ; on remarque que seule la cui- existant aujourd’hui sur le marché.
sine a un débit minimal imposé ; Le débit moyen à prendre en compte pour le calcul des déperdi-
— par débit réduit minimal du logement, la plus petite valeur du tions est :
débit permanent extrait de l’ensemble du logement ; cette valeur 11 Q min + Q max
intègre le débit minimal de la cuisine ; le débit minimal réduit du Q moy = -----------------------------------------
-
12
logement peut être réparti entre la cuisine et les autres pièces de
service. Qmin et Qmax étant les valeurs minimale et maximale du débit
d’air total extrait obtenues en agissant sur les dispositifs de réglage.
On peut remarquer que le nouvel arrêté n’interdit pas la ventila-
tion à débit constant, c’est-à-dire, sans modulation. Dans l’exemple précédent, le débit moyen est de 81,3 m3 /h.
Il correspond à un taux de renouvellement d’air moyen d’environ
Les débits extraits doivent alors être égaux (ou supérieurs) aux
0,5 fois le volume habitable par heure.
grands débits du tableau 3.
Le manque à gagner au niveau des déperditions thermiques doit 2.2.2.3 Ventilation modulée et régulée
alors être récupéré au niveau de l’isolation des façades par exemple. Arrêté du 28 octobre 1983
Le tableau 4 montre, en exemple, pour un appartement de L’arrêté du 28 octobre 1983 modifiant l’article 4 de l’arrêté du
3 pièces principales avec un WC, une salle de bains et une cuisine, 24 mars 1982 relatif à l’aération des logements autorise « lorsque
comment répartir les débits extraits entre les 3 pièces de service l’aération est assurée par un dispositif mécanique qui module auto-
pour obtenir la ventilation minimale strictement réglementaire. matiquement le renouvellement d’air du logement, de telle façon
que les taux de pollution de l’air intérieur ne constituent aucun dan-
Les deux premières solutions consistent à moduler les débits ger pour la santé et que puissent être évitées des condensations,
essentiellement en cuisine, le débit d’air vicié pouvant varier de 45 à sauf de façon passagère », un débit total minimal de ventilation
105 m3 /h. égal à :
Comme il est exigé un débit minimal permanent de 75 m3 /h pour Q (m3 /h) = 5 ´ N pour les F2 et plus ;
le logement, il reste 30 m3 /h permanents pouvant être extraits soit
dans la salle de bains, soit répartis entre les WC et la salle de bains. = 10 pour les studios ;

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Tableau 5 – Évolution de la ventilation pour un logement de 3 pièces


Réglementation 1969 Réglementation 1982 Réglementation 1983

ì Cuisine 90 45 à 150
ï
ï WC 30 15
Débits extraits (m3 /h) í
ï Salle de bains 30 15 à 30
ï
î Total 150 75 à 150 15/150
Taux de renouvellement d’air (volume habitable/heure) 0,86 0,43 à 0,86 0,09/0,86
Taux de renouvellement d’air moyen 0,86 0,5 0,3

N étant le nombre de pièces principales. n’est guère plus utilisée depuis la parution de l’arrêté du 24 mars
Cela permet de réduire, sous certaines conditions, le débit total 1982 rendant quasiment obligatoire la modulation des débits.
minimal du logement, diminuant de ce fait le taux moyen de renou- En effet, les dépressions créées par le seul tirage sont trop faibles
vellement d’air et les déperditions par ventilation. et trop aléatoires pour espérer atteindre une modulation des débits
C’est ainsi que plusieurs systèmes de ventilation hygroréglables aussi importante.
ont pu recevoir un avis technique. L’un d’eux est composé d’entrées D’ailleurs, aucune notice technique traitant du sujet dans le cas
d’air et de bouches d’extraction dites hygroréglables. L’élément sen- d’immeubles collectifs n’est encore parue.
sible est une tresse de nylon dont la tension, fonction de l’humidité En revanche, une brochure technique du CSTB [22] indique les
ambiante, fait varier la section de passage de l’air. sections nécessaires des conduits individuels de ventilation et de
Lorsque le logement est inoccupé et qu’il n’y a pas de production leur grille pour respecter l’arrêté Ventilation du 24 mars 1982.


de vapeur d’eau, le débit de ventilation est minimal. Dans le cas
contraire, le système adapte les débits de ventilation aux taux 2.2.3.2 Ventilation haute avec évacuation d’air
d’humidité de chaque pièce du logement. Globalement, le taux de par dispositif mécanique
renouvellement d’air moyen est de l’ordre de 0,3 fois le volume
habitable par heure. Une ventilation mécanique contrôlée (VMC) ou une ventilation
mécanique contrôlée gaz (VMC-Gaz) mal conçue peut entraîner des
Les débits de ventilation à prendre en compte pour le calcul des conséquences graves sur son efficacité vis-à-vis de l’élimination de
déperditions d’un logement équipé d’un système hygroréglable l’humidité du logement, mais également sur les problèmes acousti-
sont donnés par le constructeur du matériel. Ils sont issus d’un cal- ques qu’elle peut causer (à l’intérieur d’un logement ou entre loge-
cul informatique et ont reçu, de même que le matériel, un avis tech- ments).
nique.
La norme XP P 50-410 (DTU 68.1) fixe les Règles de conception et
Dans l’exemple illustré par le tableau 5, on peut constater l’évolu- de dimensionnement des installations de VMC et de VMC-Gaz. Pour
tion du taux moyen de renouvellement d’air pour un logement de 3 sa part, la norme P 50-411 (DTU 68.2) Exécution des installations de
pièces principales, 1 WC, 1 salle de bains et 1 cuisine (70 m2 habita- ventilation mécanique traite de leur réalisation.
bles, en fonction de la réglementation en vigueur).
Ces règles peuvent se résumer ainsi :
— réaliser des réseaux simples à faible perte de charge, particu-
2.2.3 Conception et réalisation lièrement pour le réseau horizontal de collecte, en évitant l’emploi
de la ventilation générale et permanente de pièces créant de fortes pertes de pression (tés, rencontres oppo-
sées de courants, etc.) ;
— rendre accessible, pour la maintenance et l’entretien, certaines
Les schémas de la figure 4 représentent neuf solutions différentes parties du réseau (extracteur, haut de colonne, pied de colonne,
de ventilation générale et permanente. Plusieurs remarques peu- etc.) ;
vent être faites à propos de ces diverses solutions. — utiliser de préférence des entrées d’air autoréglables (confor-
mes à la norme E 51-732) ;
2.2.3.1 Ventilation haute par tirage thermique — pour éviter des gênes acoustiques, ne pas dépasser la vitesse
de 5 m/s dans les conduits verticaux et 6 m/s dans le réseau hori-
a) L’entrée d’air en façade par orifices à section fixe n’est valable zontal de collecte ;
qu’en site abrité. — limiter les pertes de pression à grand débit à 25 Pa dans les
b) L’entrée d’air par grilles autoréglables, c’est-à-dire dont la sec- conduits verticaux et à 50 Pa entre l’extracteur et chaque haut de
tion varie avec la pression du vent, est recommandée en site colonne (souche) ;
exposé. — choisir un extracteur dont la dépression de fonctionnement
c) L’entrée d’air par gaine horizontale et conduits verticaux est varie très peu entre le débit total minimal et maximal de l’installa-
recommandée en site exceptionnellement exposé. tion (» 10 Pa) ;
— dimensionner le réseau pour le débit maximal de l’installation
d ) Les orifices de sortie d’air des pièces peuvent être à sections et vérifier qu’au débit total minimal de l’installation la dépression
fixes ou autoréglables. disponible derrière chaque bouche d’extraction se trouve dans la
e) Un conduit individuel ou un raccordement individuel de plage préconisée par le constructeur.
conduit collectif ne peut desservir qu’une seule pièce. Il faut remarquer que ces installations sont très souvent dimen-
f ) Un conduit collectif qui dessert des cuisines ne peut desservir sionnées par les constructeurs de matériel.
des salles d’eau ou des cabines d’aisance. À titre d’exemple, la figure 6 illustre les conséquences de la
Il convient de noter que la technique de la ventilation haute par modulation des débits sur les dépressions de fonctionnement de
tirage thermique, bien que toujours autorisée par la réglementation, l’installation.

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Blocage
DpVMC
Dp (Pa)

200 Points de
fonctionnement
Griffe
Courbe caract de fixation
170 ér Membrane
de l'extracteistique
Limite ur
acoustique 160
160 pour un 159 Réseau horizontal
matériel 153 (refoulement compris)

ph = 45 Pa
donné Ré
se V < 6 m/s Ventilation
au
ve complémentaire
rti
ca
l Commande du débit
Dp = 115 Pa
V< (haut e e' complémentaire de ventilation
5m conduit
pv = 25 Pa
/s vertical) 0
100
Les cotes e et e' sont réglables.
Dpmin = 90 Pa
(bouche a réglage fixe b bouche autoréglable
chaudière)
Figure 7 – Bouches d’extraction

50
0 Qmax/2 Qmax — bouches à réglage fixe (figure 7 a) ou à section constante ; le
Q (m3/h) débit croît environ comme la puissance un demi de la dépression ;


— bouches dites autoréglables (figure 7 b) ou à section variable ;
a extracteur classique, dimensionnement correct
le débit extrait est sensiblement constant dans une plage de dépres-
sion donnée par le constructeur ; ces derniers types de bouche faci-
Dp (Pa) litent grandement le dimensionnement du réseau d’extraction.
200
2.2.3.3 Ventilation hygroréglable
190
180 Le débit extrait à l’extracteur peut varier dans un rapport de 1 à 6.
14 Réseau horizontal
176 (refoulement compris)
Le choix de l’extracteur et la conception du réseau ont donc une
Limite 168 8 importance majeure.
acoustique
ph = 55 Pa

160 pour un Les matériels proposés par les constructeurs visent, suivant les
matériel cas, la maison individuelle ou les immeubles collectifs.
donné Certains d’entre eux sont compatibles avec l’utilisation d’appa-
Réseau reils à gaz raccordés (classiques ou à condensation). Il convient
Zone de vertical
réseau 125
alors de prendre contact avec le constructeur.
pv = 35 Pa

vertical Il existe également une technique dont l’appellation commerciale


bruyant est VNH : Ventilation naturelle hygroréglable.
à débit
100 réduit Il s’agit, en fait, plus d’un système permettant d’améliorer la ven-
tilation d’immeubles existants équipés de conduits shunt que d’un
90 système permettant de respecter les exigences de l’arrêté du
24 mars 1982 modifié le 28 octobre 1983 relatif à l’aération des loge-
ments.

2.2.3.4 Autres systèmes


50
0 Qmax/2 Qmax Citons également, entre autres systèmes développés par diffé-
Q (m3/h) rents industriels, la ventilation mixte autonome (VMA) (brevet
CERIB : Centre d’études et de recherches des industries du béton
b extracteur classique, mauvais dimensionnement
manufacturé), les extracteurs statomécaniques (systèmes Astato et
DpVMC = Dpmin + pv + ph (y compris les pertes de charge du conduit VTI) et la ventilation naturelle assistée (procédé PAZIAUD).
de refoulement éventuel)
La VMA associe la ventilation mécanique en régime fort et la ven-
tilation naturelle en régime réduit, grâce à l’adjonction, sur des
Figure 6 – Évolution des dépressions dans un réseau de VMC-Gaz conduits individuels en béton, d’un micro-extracteur dans chaque
pièce de service et à l’utilisation de bouches de sortie d’air autoré-
glables pour les débits réduits.
Sur la figure 6 a, l’installation est à faible perte de pression ; le Des précautions doivent être prises s’il existe des appareils à gaz
choix du ventilateur est correct et les dépressions qui en résultent raccordés sur des conduits de fumée fonctionnant par tirage natu-
aux bouches sont satisfaisantes. rel, afin de ne pas provoquer d’inversion de tirage.
En ce qui concerne les matériels, le choix des bouches d’extrac- Les extracteurs statomécaniques sont des extracteurs statiques
tion se portera sur l’un des deux types suivants (conformes à la (visés par la norme P 50-413) équipés d’une assistance mécanique
norme NF E 51-713) : par turbine.

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Le procédé PAZIAUD est une aide au tirage par insufflation, dans 2.2.6.2 Logements construits entre 1940 et 1955
le conduit, d’un jet d’air à haute vitesse (induction) quand le moteur
thermique est insuffisant. Une volonté de traiter l’aération d’une manière cohérente se des-
Ces systèmes associent, comme le précédent, la ventilation méca- sine. Généralement, dans les bâtiments de cette époque, il n’existait
nique en régime fort et la ventilation naturelle en régime réduit (par aucune aération des pièces principales alors que les pièces de ser-
minuterie). vice étaient ventilées par un orifice en partie basse et en partie
haute.

2.2.4 Matériaux Les possibilités d’amélioration sont les suivantes :

Les matériaux utilisés pour la réalisation des installations de VMC — la section des entrées d’air, généralement surabondante, peut
sont, pour l’immense majorité, l’acier galvanisé ou l’aluminium s’il être réduite et les entrées d’air équipées de déflecteurs ; c’est la
y a des risques de corrosion extérieure. solution la plus couramment utilisée ;
— là aussi, il est possible de se rapprocher des textes de 1969 en
2.2.5 Dispositions particulières créant des entrées d’air dans les pièces principales (de préférence
autoréglables) sans oublier de supprimer celles qui existent déjà
dans les pièces de service.
Des dispositions particulières doivent être prises pour :
— faciliter le nettoiement des conduits ; Les sorties d’air peuvent se faire de deux façons :
— éviter la gêne des occupants du fait des courants d’air, par
exemple en combinant l’entrée d’air avec le chauffage par radia- — par tirage naturel par conduits collectifs s’il est possible d’ins-
teurs ou par sol et plafond, ou en assurant l’entrée d’air par l’inter- taller des conduits shunt (figure 4 b) dans les pièces de service ;
médiaire d’une installation de chauffage par air chaud ; l’amélioration ne peut se faire que dans des logements inoccupés,
— éviter les sifflements aux entrées et aux sorties d’air ; mais cette solution demande trop de place car le conduit shunt de la
— éviter la transmission des bruits entre logements ; cuisine ne peut desservir les autres pièces de service ;
— éviter la transmission des bruits des ventilateurs, des moteurs


et de l’écoulement de l’air dans les conduits (cas de la VMC) ; — par dispositif mécanique (figure 4 c), et c’est vraiment la solu-
— éviter l’inversion de tirage des foyers ouverts (cheminée tion la plus intéressante car on peut se contenter d’installer un seul
d’agrément) due à la dépression du logement créée par la VMC. conduit collecteur de l’air vicié des pièces de service, d’où un gain
Il convient, en outre, de préciser que l’installation d’un chauffe- de surface pour un coût d’investissement sensiblement égal.
eau non raccordé de 8,72 kW (125 mth/min) est interdite dans un
logement équipé d’une ventilation mécanique (art. 17.II de l’arrêté
du 2 août 1977 modifié). 2.2.6.3 Logements construits entre 1955 et 1969

Les prescriptions applicables dans ces logements peuvent se


2.2.6 Amélioration de la ventilation résumer comme suit : une aération suffisante du logement.
en habitat existant
Dans les pièces de service, les entrées d’air pouvaient se faire en
On peut diviser chronologiquement les logements anciens ou partie basse, directement par des ouvertures sur l’extérieur ou par
récents selon quatre grandes périodes : avant 1940, entre 1940 et des conduits, tandis que les sorties d’air se faisaient en partie haute
1955, entre 1955 et 1969, après 1969. directement sur l’extérieur par des ouvertures ou par des conduits.

2.2.6.1 Logements anciens d’avant 1940 Des possibilités d’amélioration existent :

Il n’existait aucune réglementation particulière si ce n’est des tex- — par réduction des sections d’entrée d’air et par équipement de
tes départementaux ou municipaux. déflecteurs efficaces ;
L’aération se faisait donc généralement par l’ouverture des fenê- — par mise en conformité avec les textes de 1969 ou 1982 si les
tres, mais surtout par les gros défauts d’étanchéité des huisseries
conduits existants sont utilisables :
des portes et des fenêtres.
Il y a différentes possibilités d’améliorations : • en installant des entrées d’air (autoréglables) dans les pièces
— on peut procéder à la remise en état du logement sans dispo- principales (si cette entrée d’air était faite par conduits verticaux,
sitif particulier d’aération, mais dans ce cas il s’avère nécessaire de leur démolition peut permettre des gains de surfaces apprécia-
ne pas améliorer la qualité d’étanchéité des huisseries ; bles),
— si le logement comporte des conduits de fumée dans certaines
pièces (principales ou de service), il peut être créé des ouvertures • les sorties d’air se faisant par les conduits verticaux existant
dans les pièces pour les entrées d’air à des endroits judicieusement dans les pièces de service.
choisis pour éviter une gêne par courant d’air frais, les sorties d’air
s’effectuant par les conduits de fumée inutilisés, s’ils existent, ou Il va de soi que cette mise en conformité pourrait se faire par dis-
par des orifices d’aération des parties hautes des parois ; positif mécanique, mais dans ce cas entraînerait la démolition des
— si les conduits de fumée existants sont inutilisables, il est tou- conduits verticaux pour les remplacer par un seul conduit collecteur
jours possible de se rapprocher des textes de 1969 ou 1982. En effet, en extraction mécanique.
les entrées d’air peuvent être créées dans les pièces principales, les
volumes des conduits de fumée inutilisables dans les pièces de ser-
vice étant récupérés pour installer des sorties d’air : 2.2.6.4 Logements construits après 1969
• par tirage naturel par des conduits collecteurs individuels ou
collectifs (figure 4 a et b) ; En 1969, apparaît le principe de la ventilation générale et perma-
• par dispositif mécanique par des conduits métalliques collec- nente par balayage : l’air pénètre dans les pièces principales par des
teurs (figure 4 c). entrées d’air et est extrait dans les pièces de service par des

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