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Les rayons ionisants pouvant provoquer des mutations au sein des cellules vivantes sont sans
doute les principaux acteurs de l’évolution des espèces. Afin de maintenir son cœur en fusion,
la Terre est naturellement radioactive (d’autant plus lors de sa création il y a 4,5 milliards
d’années).
Nucléide : Type d’atome caractérisé par le nombre de protons et de neutrons qu’il contient et
par l’état d’énergie nucléaire dans lequel il se trouve.
Les rayonnements « alpha » : particules fortement chargées et lourdes éjectées avec des
niveaux d’énergie importants (pour les gros noyaux).
Les rayonnements « bêta » : petites particules (électron lorsqu’elles portent une charge
négative et « positon » lorsqu’elle est positive).
Les rayonnements « neutrons » : émission de particules électriquement neutres et d’une
masse identique à celle du proton.
Les rayonnements « gamma » et « X » : émission de rayons électromagnétiques nommés
« photons ». Les rayons gamma émanent du noyau, alors que les rayons X proviennent des
électrons.
Exposition à la radioactivité
Expédition de combustible nucléaire depuis la Serbie. Chaque conteneur d’expédition est
étiqueté pour décrire son contenu.
Selon sa forme, la source radioactive est dite « source scellée » (conditionnement qui
empêche toute dispersion de matière) ou « non scellée » (peut aisément être disséminée
dans le milieu ambiant).
Le transfert de l’énergie à la matière vivante va créer des radicaux libres à l’intérieur des
cellules ou agir directement sur les protéines ou l’ADN et les endommager.
Toutes les filières ne se valent pas du point de vue de la sûreté. Les centrales nucléaires
disposent généralement de plusieurs remparts pour empêcher toute fuite ou rejet
indésirable :
Différences Tchernobyl/Fukushima
Malgré les différents accidents d’origine nucléaire, les catastrophes les plus meurtrières liées
à la production d’électricité sont dues à l’hydroélectricité.
En raison de la faible teneur en uranium 235, une centrale nucléaire ne peut pas exploser
comme une bombe atomique. Si un réacteur nucléaire endommagé entre au contact de l’eau,
la pollution des océans deviendrait réelle mais minime, les poissons étant bien plus atteints
par la pollution industrielle (métaux lourds, plastiques, produits chimiques…).
Bombes Atomiques
En 1910, des physiciens comme Otto Hahn ou Enrico Fermi ont envisagé l’emploi de l’énergie
atomique à des fins militaires et énergétiques. La première fission nucléaire fut réalisée en
1938 à Berlin.
Le 6 août 1945 à Hiroshima, la bombe lâchée a une puissance évaluée à 15 kilotonnes de TNT.
Le diamètre de la boule de feu engendrée est de 400 m, faisant 140 000 victimes, sans compter
les cancers et complications diverses suite à la contamination radioactive. Le 9 août 1945, une
autre attaque est lancée contre la ville de Nagasaki, causant entre 40 000 et 70 000 morts
immédiates et plus de 140 000 dans les cinq années suivantes.
Une explosion nucléaire peut également produire une impulsion électromagnétique qui peut
détruire tout matériel électronique non protégé.
Mythes
L’étude des effets des bombardements atomiques sur Hiroshima et Nagasaki montre que
seule une petite partie de la population qui a reçu des doses de radiation en est morte ou a
subi des effets délétères à long terme. Lors d’une explosion nucléaire, les personnes qui
s’abritent rapidement et qui y restent pendant quelques jours ont peu de chances d’être en
contact avec ces particules radioactives, surtout si l’abri est équipé d’un filtre à air.
Les rayons gamma sont atténués en fonction du type d’écran utilisé : plusieurs mètres de
terre peuvent arrêter la majeure partie des rayonnements gamma.
À Nagasaki, beaucoup d’habitants ont survécu sans blessure car ils se trouvaient dans des
abris basiques, dont certains se trouvaient à moins de 500m du point d’impact. De nombreux
abris basiques construits dans de la terre n’ont pas été détruits alors que les bâtiments en
surface ont été balayés ou incendiés.
À moins de vivre dans des villes anciennes avec beaucoup de matériaux inflammables (Paris,
Londres, Strasbourg), les villes plus modernes (New York, Dubaï…) construites en béton, en
acier et en verre n’ont pas assez de matériaux combustibles pour que même ceux terrés dans
les abris soient tués par les tempêtes de feu.
Le simple fait de peler les fruits, les légumes et de filtrer l’eau réduit considérablement les
risques, contrairement aux plantes ayant poussé dans des sols contaminés qui ne sont pas
consommables.
Parmi les personnes ayant survécu à une bombe atomique, il y a un nombre plus élevé de
fœtus anormalement formés et causant une fausse-couche ainsi qu’une légère augmentation
du taux de cancer, mais pas au point de faire disparaître la population humaine. Les explosions
nucléaires projettent dans la stratosphère une grande quantité d’oxyde d’azote, mais
insuffisante pour que la quantité de rayons ultraviolets qui passent à travers la couche d’ozone
augmente de manière notable.
L’effrayante théorie de « l’hiver nucléaire » été émise en 1982 par le chimiste allemand Paul
Crutzen et a ensuite été médiatisée par des scientifiques pacifistes et par la communauté
scientifique soviétique tout entière prônant un démantèlement de toutes les armes
nucléaires. Le vrai danger en cas de guerre nucléaire reste la dislocation des infrastructures
et des systèmes d’approvisionnement.
Contrairement à ce qu’on pense, des attaques nucléaires ont déjà été prêtes à être lancées
(années 50 des USA contre l’URSS, l’Europe de l’Est et la Chine, années 1990 et 2000 USA et
Israël contre l’Irak et l’Iran). Cependant, les pouvoirs politiques ont jusqu’à présent refusé de
les utiliser.
Il est impossible de savoir quel pays a fabriqué les matières radioactives servant à une bombe
atomique en étudiant les rayonnements issus de l’explosion.
Le risque biologique
Le vivant
Actuellement, certains scientifiques estiment qu’il existe entre 10 et 12 millions d’espèces
pour seulement 1,9 million décrites. L’ensemble des espèces répertoriées à ce jour ne
représente qu’un millième de ce que notre planète a porté jusqu’à maintenant. Le taux actuel
de disparition des espèces serait de 50 à 560 fois supérieur à ce que la nature a connu jusqu’à
présent (hors cataclysme) : c’est la sixième grande extinction.
Les eubactéries : organismes à une seule cellule et sans noyau, avec une paroi cellulaire en
peptidoglycane.
Les archées : organismes à une seule cellule et sans noyau, avec paroi cellulaire en lipides
spécifiques.
Les eucaryotes: unicellulaires ou multicellulaires, leur matériel génétique est enfermé dans un
noyau délimité par une membrane, ils possèdent des mitochondries et leur ADN est réparti
dans des chromosomes.
Dans ce modèle récent, certains groupes ont été conservés (ex : mammifères), d’autres ont
disparu (ex : reptiles et poissons).
Les virus sont considérés comme de simples associations de molécules et non comme des
organismes vivants.
La menace biologique
La peste de Florence en 1348, telle que décrite dans le Décaméron de Boccace. Gravure de L.
Sabatelli.
Contrairement à la Préhistoire, les grands prédateurs ne sont plus une menace pour la
majeure partie de notre société. Désormais, nos ennemis sont invisibles à l’œil nu. La Peste
noire du XIVe siècle a tué plus d’une personne sur trois en France (7 millions sur 17) et dans
toute l’Europe. La variole a décimé le peuple inca en Amérique latine, puis les Indiens
d’Amérique. La grippe espagnole de 1918-1920 a entraîné le décès d’au moins 30 millions de
personnes (plus que la 1ère Guerre Mondiale). Il existe également nombre de maladies
endémiques ou récurrentes responsables chaque année de la mort de centaines de milliers
de personnes (malaria, SIDA, typhus, dengue, choléra, fièvre jaune…).
Certains laboratoires (États-Unis et Russie) ont conservé le virus de la variole qui, sans cela,
aurait complètement disparu aujourd’hui. D’autres réveillent des microbes (bactérie de la
Peste noire) ou des virus préservés depuis des milliers d’années dans les glaces.
Sachant que nous ne connaissons que 1 % des virus et des bactéries et qu’ils ne cessent
d’évoluer dans le seul but de survivre, il paraît probable qu’une pandémie majeure frappant
notre civilisation soit inévitable.
Les agents biologiques constituent une menace sérieuse puisqu’ils sont accessibles et
peuvent se diffuser rapidement sans détection initiale. Ils peuvent infecter / empoisonner
leurs cibles :
Par inhalation: Aérosol, fine poudre… Disséminé par pulvérisation (spray, pulvérisateur pour
jardinage, dispositif d’épandage pour avion …) ou par une vulgaire action mécanique.
Par ingestion: Absorption d’aliments et / ou d’eau contaminés, porter ses mains souillées à la
bouche.
Par voie cutanée: Certains agents biologiques (ex : tularémie) peuvent passer à travers la peau
qui peut en plus présenter des microcoupures, boutons, avoir subi des injections, des piqures…
Certaines bactéries peuvent adhérer aux cellules hôtes, se multiplier très rapidement,
produire des toxines, construire une enveloppe de protection (capsule), échapper aux
défenses de l’organisme, se cacher dans les cellules de l’hôte…
Quatre ans après l’introduction des premiers antibiotiques, certaines bactéries montrent des
signes de résistance. Il est de plus en plus difficile de trouver des familles de molécules
innovantes puisque l’utilisation massive de ces substances actives par l’Homme contribue à
sélectionner les souches résistantes qui survivent donc aux traitements et continuent à se
multiplier : toute leur descendance conserve cette insensibilité à un type d’antibiotique,
conduisant à des souches multi-résistantes.
À la différence des bactéries, les virus ne peuvent pas se multiplier seuls : ils ont besoin de
pénétrer dans une cellule et de la détourner pour leurs intérêts. Les antibiotiques n’ont aucun
effet sur eux. Ils peuvent muter assez facilement, voire se mêler à d’autres souches virales.
Les maladies émergentes virales sont des maladies dont l’apparition n’ayant encore jamais
existé (H5N1, SIDA, H1N1, Ebola…).
Les toxines sont des « poisons » produits par des organismes vivants comme des bactéries
(botulisme, tétanos), des plantes (ricine), des champignons (ergot du seigle) … Elles sont
incapables de se multiplier. D’un point de vue « terroriste », elles sont faciles à produire, à
stocker et ont des effets dévastateurs.
Pandémie
Les épidémies ont engendré plus de morts au cours de l’histoire que toutes les guerres
réunies. Un nombre élevé de morts a un effet dévastateur sur le moral d’une population sur
l’économie d’une société entière.
La peste d’Athènes a causé plusieurs dizaines de milliers de morts, soit un quart à un tiers de
la population, en marquant la fin d’une époque privilégiée.
La peste noire a tué de 30 à 50 % des Européens en cinq ans (1347-1352), faisant environ 25
millions de victimes.
La grippe espagnole a fait 50 millions de morts selon l’Institut Pasteur, et jusqu’à 100 millions
selon certaines réévaluations récentes, soit 2,5 à 5 % de la population mondiale, soit la
pandémie la plus mortelle de l’histoire sur une période aussi courte.
Le virus Ebola, découvert en 1976, est responsable de fortes fièvres et d’hémorragies souvent
mortelles pour l’homme (entre 30 et 90%).
En 1936, l’Italie fait usage de gaz moutarde contre les éthiopiens. Entre 1937 et 1943, les
Japonais utilisent contre les Chinois des munitions chargées d’ypérite, de lewisite ou de
phosgène. Les premiers neurotoxiques sont alors inventés.
Après 1945, les stocks ne sont pas détruits et certains sont déplacés en Russie. Le début de la
Guerre froide (années 1950) entre les Américains et les Soviétiques conduit à une course à
l’armement tant chimique que biologique ou nucléaire. Plus récemment, des évènements
chimiques terroristes sont apparus (secte Aum Shirin, Attaques au chlore et au sarin en Syrie,
etc…).
La menace chimique
Des traités internationaux comme la Convention d’Interdiction des Armes Chimiques ont mis
un frein à la course à l’armement chimique et ont progressivement interdit l’utilisation des
armes non conventionnelles, même en temps de guerre. L’Angola, la Corée du Nord, l’Égypte
et le Soudan du Sud sont les seuls à avoir refusé de signer ce traité. Le principal risque reste
donc une action terroriste. Dans une moindre mesure, il y a un risque d’accident même si les
normes ont été durcies et de nombreux dispositifs sont désormais installés réduire les
conséquences.
Respiratoire (inhalation) : la plus fréquente. Les toxiques (gaz, vapeur, aérosols, certaines
fumées) peuvent provoquer des dégâts sur l’ensemble de l’appareil respiratoire.
Orale (ingestion) : souvent des accidents domestiques ou les mains contaminées portées à la
bouche.
Cutanée : Certains toxiques peuvent traverser la peau et pénétrer dans l’organisme, ou par les
blessures de la peau (gerçures, coupures, piqûres…). Les brûlures fragilisent la barrière
constituée par le derme.
Oculaire : projections et/ou vapeurs peuvent provoquer des lésions graves (perte temporaire
ou définitive de la vue) et entraîner des effets généraux.
Des aviateurs chargent un patient dans une ambulance lors d’un exercice d’intervention en
cas d’accident NRBC. © U.S. Air Force, Ryan Callaghan
Système respiratoire : peuvent conduire à la mort par asphyxie (gaz anoxiant, narcotique,
toxique cellulaire, suffocant).
Système nerveux : insecticides et neurotoxiques organophosphorés.
Générales : peuvent affecter la peau, les yeux, les voies respiratoires, le tube digestif, la moelle
osseuse, le système nerveux central.
Classification
Toxiques létaux :
Un incident chimique peut provoquer rapidement des symptômes. Il peut être détecté par :
Connaître le danger
Dans les pays développés, les contraintes réglementaires évoluent. Pour les installations fixes
(usines, centrales nucléaires, laboratoires…), les systèmes de prévention et de réponse sont
efficaces (au niveau industriel et gouvernemental). La situation est plus délicate lors qu’il s’agit
d’un accident NRBC se produisant dans un lieu usuellement non exposé à des risques
particuliers. Il est donc indispensable pour la population de savoir dans les meilleurs délais
qu’elle est menacée et quelle est la nature des dangers.
Jusqu’à quel point la population peut-elle avoir confiance dans les informations délivrées ? Le
cas de Tchernobyl apporte un début de réponse.
Dans le cas d’un accident majeur, les sirènes du réseau national d’alerte (4 500 en France)
vont émettre un signal sonore. Des informations peuvent être diffusées par des haut-parleurs
montés sur véhicules et armés par des sapeurs-pompiers ou par les forces de police et de
gendarmerie mais elles seront à rechercher prioritairement à la radio.
Usine détruite suite à l’explosion de Tchernobyl.
Identifier le risque
Quoi ? De quoi s’agit-il ?
Volume de la fuite
Volume du stockage
Où ?
Localisation
Distance
Effet domino ?
Quand ?
À quelle heure ?
Il y a combien de temps ?
Comment ?
Accident?
Attaque?
Malveillance ?
Conclusion
Conduites à tenir
Réfugiez-vous (ou demeurez) dans le bâtiment le plus proche (la zone idéale de confinement
doit comporter au moins 3 m3 par personne). Fermez et verrouillez les portes et les fenêtres
puis calfeutrez toutes les ouvertures. Eloignez-vous et arrêtez les climatisations, les
ventilations et les hottes de cuisine. Évitez de trop consommer l’oxygène de l’air, d’allumer
toute flamme ou étincelle. Gardez le silence pour bien entendre les messages de la sûreté,
n’utilisez pas vos téléphones fixes ou mobiles et respectez les consignes diffusées par les
autorités. Surtout, n’allez pas chercher vos enfants à l’école mais préparez-vous à
l’évacuation.
Ils peuvent être aménagés avec des « caisses de survie » contenant des ressources et du
matériel soit très sommaire (une simple carte, un couteau, un briquet…) soit très complet (eau
potable, filtres, batterie de cuisine, aliments, couvertures, vêtements, lampes, briquets, piles,
essence, matériaux de chauffage, médicaments essentiels, trousse de premiers secours,
produits d’hygiène, armes et munitions, copies de documents officiels (passeports, actes de
naissance, actes de propriété)). Ainsi, vous gagnerez du temps précieux, vous serez sûr de ne
rien oublier et vous n’aurez pas besoin d’être lourdement chargé.
Le but d’une procédure opérationnelle est de répartir à l’avance les tâches pour chaque
individu durant une situation de crise, ce qui permet de maintenir une cohésion psychologique
et d’éviter de céder à la panique, à l’hystérie ou à la colère. Pour éviter que la peur empêche
une action efficace, la meilleure méthode est l’entraînement et la pratique. Si vous avez des
enfants, organisez régulièrement des exercices sous forme de jeu.
Déshabillement et décontamination
Des aviateurs attendent à l’extérieur de l’installation de traitement médical lors d’un exercice
d’intervention en cas d’accident NRBC. © U.S. Air Force, Ryan Callaghan
Le déshabillement : Portez des gants, idéalement un masque, évitez les gestes brusques,
déshabillez-vous du haut vers le bas. Retirez vos vêtements ainsi :
Tirez possiblement votre capuche en arrière. Ouvrez votre veste et tirez sur vos manches pour
dégager vos épaules. Tendez vos bras vers le bas et l’arrière et laissez votre veste glisser au
sol. Idem pour votre chemise, votre t-shirt… Avancez d’un pas et ouvrez votre pantalon,
laissez-le tomber au sol. Avancez d’un pas puis retirez vos chaussures, laissez-les au sol,
avancez d’un pas et retirez vos gants en les retournant sur eux-mêmes.
La décontamination : Si une zone contaminée est localisée (ex : tâche sur le bras), frottez avec
une éponge (immédiatement jetée) ou des lingettes (imprégnées d’eau de javel diluée). Lavez
les mains au savon de Marseille liquide ou à l’eau de javel diluée. Lavez les cheveux avec un
shampoing en penchant la tête en arrière. Lavez ensuite le visage puis rincez abondamment
les yeux à l’eau. Lavez-vous le reste en allant du haut vers le bas. Laissez tremper vos
accessoires dans de l’eau de javel diluée puis rincez-les abondamment. Avancez, séchez-vous
et enfilez des vêtements propres (disposer de vieux vêtements mis sous vide est idéal). Enfin,
aspergez la zone avec de l’eau de javel diluée.
Dans le cas d’une contamination par des substances radioactives, les produits suivants
peuvent être utilisés pour favoriser l’élimination de radioéléments bien spécifiques :
Dans le cas d’une contamination par des agents biologiques, la prise en charge doit se faire
auprès de professionnels de santé. Si vous n’avez vraiment pas le choix, isolez les personnes
malades afin de réduire les risques de contagion et protégez-vous lors des visites au « patient
» avec des masques et des gants jetables.
Retenez que les antibiotiques sont contre les bactéries, les antiviraux sont contre les virus,
les sérums et les antidotes contre les toxines.
Un patient reçoit un traitement lors d’un exercice d’intervention en cas d’accident majeur
NRBC. © U.S. Air Force, Ryan Callaghan
Dans le cas d’une contamination par des substances chimiques, le principal traitement est
symptomatique. Contre les neurotoxiques, vous pouvez utiliser la seringue i-compartiments
Ineurope, la pyridostigmine et l’huperzine (préventif). Contre les vésicants, il est primordial
d’effectuer une décontamination la plus complète possible au préalable. Appliquez des
lotions ou pommades calmantes sur les parties rougies, donnez des analgésiques et évitez
l’infection secondaire des brûlures.
Contre les agents suffocants, il n’existe pas d’antidote, faites de la réanimation respiratoire.
Contre les cyanures et leurs dérivés, évacuez de la zone dangereuse, pas de bouche-à-bouche,
mettez la victime sous oxygène avec éventuellement du valium (convulsions) et de
l’adrénaline (défaillance cardio-vasculaire). Contre le cyanure, utilisez l’hydroxocobalamine.
Si vous devez traverser une zone toxique ou contaminée, touchez le moins de choses
possibles, restez debout et n’utilisez pas vos mains pour interagir avec l’environnement.
Protégez vos voies aériennes et votre corps. Procédez à une phase de
déshabillage/décontamination dès que vous sortez de la zone dangereuse.
Essayez de rejoindre les services médicaux et de secours qui auront établi des chaînes de
décontamination en présence d’agents radioactifs
Afin de limiter la quantité de radiation reçue par votre organisme, il existe trois moyens de
protection principaux :
Par le temps : moins vous passez de temps à proximité de la source, moins vous recevez de
doses.
Par la distance : le débit diminue rapidement à mesure que l’éloignement augmente.
Par les écrans : les rayons gamma sont seulement atténués. Les parois de plomb sont très
efficaces. La pierre et le béton offrent une protection satisfaisante.
S’il s’agit d’un gaz (comme le radon), il suffit d’aérer quelques minutes la pièce.
Dans le cas d’agents biologiques, en plus des mesures d’hygiène de base, évitez tout contact
avec des personnes malades ou des inconnus, ne touchez pas les animaux morts, ne portez
pas vos mains à votre bouche, évitez les lieux à forte densité de population et si possible restez
chez vous.
Dans le cas d’agents chimiques, si vous vous retrouvez piégé dans un nuage de chlore, mettez
un masque de protection ou un mouchoir humide sur votre bouche et votre nez, puis quittez
les lieux immédiatement. Si vous êtes chez vous, mettez un masque et une tenue de
protection avant d’effectuer un déshabillage/décontamination au retour.
Si une épidémie est en cours et que vous devez circuler au milieu d’autres individus, le port
d’un masque filtrant type FFP195 (Pièces Faciales Filtrantes) et les mesures d’hygiène de base
devraient suffire.
Un abri antiatomique est un espace cloisonné conçu pour protéger ses occupants des effets
du souffle, de la chaleur dégagée et des radiations émises par une explosion atomique.
Lors de la Guerre Froide, en plus de la construction d’abris réservés aux instances militaires et
politiques, les États ont cherché à protéger leur population en créant des transports
souterrains (métros, trains), tunnels et des bâtiments disposant de vastes caves ou parkings
adaptés dans l’éventualité d’une catastrophe nucléaire.
Après la chute de l’URSS, la plupart des programmes civils ont été délaissés. Lors des
évènements du 11 septembre 2001, les Etats-Unis ont créé un nouveau ministère
(Department of Homeland Security) destiné à maintenir la continuité du gouvernement en cas
d’attaque nucléaire mais ce coup-ci, la protection des populations n’a pas été prévue.
L’abri improvisé
Il n’est pas toujours possible de vivre dans un endroit disposant d’un abri antiatomique, ni
d’avoir les moyens ou les autorisations pour en construire un.
Un abri peut être aménagé rapidement et simplement dans la cave d’une maison, d’un
immeuble ou d’un bâtiment public. Un abri improvisé peut être une tranchée creusée dans la
terre et recouverte. Les tunnels ferroviaires ou de métro et les parkings souterrains des
grands immeubles sont de bons endroits. En créant de la masse (empiler des livres, meubles,
sacs de sable, briques, planches en bois, bidons…) vous pouvez réduire votre exposition aux
radiations d’un facteur 100 à 200.
Attention, un abri dans une cave ou un endroit enterré est utile en cas d’évènement nucléaire,
mais pas en cas d’attaque ou d’accident chimique.
Il est souhaitable d’équiper votre abri de quelques matériels permettant de tenir le temps
nécessaire :
De l’eau : pour 2 semaines, prévoyez entre 28 et 42 litres sous forme de bouteilles ou de
bidons. Si l’alerte est donnée à l’avance, vous pouvez remplir tout ce que vous pouvez
(casseroles, baignoires…). Vous pouvez aussi disposer de filtres purificateurs et de pastilles.
De la nourriture : moins importante que l’eau, elle joue un rôle avant tout psychologique
(pensez au chocolat). Pour le reste, il faut prévoir des aliments non périssables ou de longue
conservation qui puissent se consommer sans cuisson.
De quoi s’informer et communiquer : une radio avec des piles de rechange ou une radio à
manivelle. Vous pouvez aussi avoir de quoi passer le temps (livres, jeux de carte…), surtout
pour les enfants.
L’hygiène : ayez des toilettes chimiques. Vous pouvez improviser des toilettes à l’aide d’un
bidon muni d’une lunette et dans lequel on place de petits sacs-poubelle (5 ou 10 L) que l’on
referme après usage (prévoyez au moins 3 sacs par personne et par jour). Pensez aux serviettes
hygiéniques pour les femmes, papier-toilette, brosse-à-dents et savon.
D’un kit médical : pour soigner coupures, petites blessures, brûlures, maux de tête… Pensez
aux médicaments en cas de maladies chroniques.
D’outils : pelle, pioche, scie (avec lames supplémentaires), marteau ou masse vous serviront
si votre abri se retrouve enseveli par des décombres.
De l’électricité : des lampes de poche, des piles, des bougies (à utiliser en dernier recours), des
batteries…
Le traitement de base d’une brûlure consiste à arroser celle-ci doucement et sans pression
avec de l’eau légèrement froide. Dans le cas d’une brûlure chimique, il faut faire ôter les
vêtements imbibés de produit chimique et arroser abondamment la brûlure ou la partie
touchée à grande eau.
Dans un endroit confiné, plus vite il fera chaud et plus vite l’air sera vicié. Ayez des vêtements
adaptés au climat. Pour l’air, le plus simple est d’installer un ventilateur manuel (drap ou paroi
mobile que l’on fait bouger avec une ficelle ou une corde pour créer des mouvements de
convection).
L’attaque nucléaire
Officiellement, toutes les puissances se targuent de ne jamais vouloir être les premières à
utiliser des armes nucléaires. Pourtant, depuis 1945, différents plans ont été élaborés pour
définir les doctrines d’utilisation des armes. Par exemple, le plan Totality (1946) prévoyait une
attaque des 20 ou 30 principales villes soviétiques. Pendant la guerre de Corée (1950-53) le
général américain MacArthur propose d’utiliser des bombes atomiques contre les armées
chinoises, en 1995 une fusée de recherche scientifique norvégienne alerte les radars russes
qui l’identifient comme un missile balistique. Le président russe Boris Eltsine se retrouve avec
la mallette des codes de lancement en main, qu’il abandonne lorsque la fusée retombe dans
l’océan.
La menace actuelle la plus grande reste la politique agressive des États-Unis. Depuis 2001,
les administrations américaines successives ont déclaré être prêtes à utiliser des armes
atomiques, y compris en première frappe, contre l’Irak, Iran, Corée du Nord, Lybie, Syrie…
Il vaut mieux éviter de vivre, ou en cas d’alerte de rester, près de bases et aérodromes
militaires, de centres de commandement, d’usines d’armements stratégiques, d’importants
centres de recherche, de quartiers généraux d’organisations ou de centres décisionnaires
politiques importants.
Abritez-vous immédiatement en vous jetant au sol, si possible dans un trou ou derrière une
structure solide (muret, bordure de trottoir…)
Couvrez-vous la tête et le visage avec les bras et recroquevillez-vous.
Gardez les yeux fermés, fermez la bouche et n’inspirez pas lors de la forte chaleur que vous
pourriez ressentir.
Éloignez-vous des fenêtres et abritez-vous le plus vite possible en vous jetant au sol dans le
coin d’une pièce ou sous une table.
Lorsque le souffle est passé, regardez si votre maison est encore en bon état pour vous y
confiner : coupez les ventilations, la climatisation, le chauffage, fermez volets et fenêtres. Les
informations délivrées à la radio devraient vous permettre de déterminer si l’évacuation est
nécessaire. Si elle est détruite, rendez-vous au plus vite à l’un de vos refuges.
Les impulsions électromagnétiques ont été découvertes par hasard lors des premiers essais
nucléaires. Il y a 3 impulsions différentes :
E1 : provoque des tensions très élevées dans les conducteurs électriques et électroniques qui
claquent et grillent. Plus d’ordinateurs ni de communication possible.
E2 : comme la foudre, sans gros effet.
E3 : comme une tempête solaire, peut endommager les composants tels que des
transformateurs de puissance en ligne.
La protection contre les IEM est bien maîtrisée d’un point de vue théorique, et un certain
nombre d’installations, de dispositifs ou d’outils militaires et civils sont protégés.
Contamination alimentaire
Pour diminuer les effets nocifs de la contamination, il faut procéder à une évacuation
accélérée des radionucléides du corps en utilisant des produits à base de pectine.
En cas de pollution radioactive, il vaut mieux boire de l’eau souterraine qui sera dans
l’immédiat moins exposée aux retombées. Faites tout de même faire attention.
Les produits de la forêt constituent la catégorie d’aliments la plus dangereuse puisque les
retombées radioactives se déposent sur la litière végétale qui fait écran et les empêche de
pénétrer plus en profondeur (3 à 5 cm).
Selon une étude de 2001 du Dr Masayuki Ohara, le miso aurait des propriétés contre la
radioactivité car il peut chélater les métaux lourds tels que le strontium, le plomb, le mercure,
le cadmium et faciliter leur élimination par l’urine. En cas de pollution radioactive, prendre 1
cuillère à café de la pâte dans un bol d’eau chaude, 4 fois par jour.
1 paire de ciseaux
1 cutter ou un couteau à moquette
Plusieurs rouleaux de rubans adhésifs solides et imperméables (duct tape)
1 agrafeuse de bricolage
Plusieurs films de protection plastiques ou des sacs-poubelle de grandes tailles pour isoler les
ouvertures.
Quelques chiffons (humidifié)
1 paire de gants en cuir
1 lampe torche
Si vous devez rejoindre un point de chute (de préférence en moins de 72 heures), le sac
d’évacuation vous permet de répondre à l’ensemble de vos besoins physiologiques. Dans un
sac de randonnée imperméable, ayez :
Vêtements
o 1 tissu de type écharpe/shemag/bandana/bout de drap ou mouchoir, etc.
o 1 paire de chaussettes (laine ou autre)
o 1 rechange de sous-vêtements
o 1 T-shirt
o 1 protection tête (chapeau, cagoule, bonnet ou autre)
o 1 protection mains (gants pour le froid)
o 1 ensemble (haut et bas) de sous-vêtements thermiques contre le froid.
o Sur vous: 1 paire de chaussures robustes de randonnée ou de marche, idéalement en
cuir et Goretex imperméable, 1 pantalon robuste, 1 paire de gants de travail.
L’administratif
o Les clés de votre point de chute.
o Cartes routières, topographiques de la ville/région/points de chute.
o Cartes du métro ou des trains.
o Plan détaillé de la ville.
o Plans particuliers tels que catacombes, égouts ou autre.
o 1 boussole
o 1 petite radio AM/FM à pile ou à dynamo.
o Papiers d’identification: extrait d’acte de naissance, passeport, carte d’identité, permis
de conduire, livret de famille (dans une enveloppe étanche).
o 1 petit bloc note plus stylo/crayon.
o Votre téléphone portable.
o Une paire de talkiewalkies si vous voyagez à plusieurs
o Argent liquide ou en métaux précieux.
Pour l’énergie
o 1 bouteille/réchaud (ex : Le PocketRocket de MSR)
o 1 chargeur dynamo USB/Smartphone
Pour l’hygiène
o Une trousse de premiers soins
o Savon
o Brosse à dents
o Dentifrice
o Fil dentaire
o Gel désinfectant
o Lingettes nettoyantes pour bébé
o Mini-kit de couture.
Les outils
o Couteau fixe
o Cordelette
o Rouleau adhésif en toile plastique imperméable (Duct Tape)
o Couteau multifonction (ex : Leatherman 832523, Leatherman 830165)
o Pinces coupantes
o Fil de fer
o Scie fil type Commando.
o Coupe-coupe ou machette
o Jumelles.
Pensez à emporter un petit objet qui vous aide à maintenir votre détermination (photo de
famille, porte-bonheur, etc…).
Pour réaliser une décontamination sommaire dans les meilleures conditions, il vous faudra :
Matériels de protection
Pour la protection respiratoire, il existe différents types de masques :
Masque à « poussières » : Ne protège ni les yeux ni le visage et peu efficace vis-à-vis du risque
chimique.
Demi-masque à cartouches : Ne protège ni les yeux ni le visage et la protection dépend du type
de filtre utilisé.
Masque complet à cartouches : Inconfort (comparé aux autres types de masques) et la
protection dépend du type de filtre utilisé.
Appareil de protection à ventilation assistée : Une turbine associée à un filtre pulse l’air dans
le masque
Appareil respiratoire isolant : L’air respiré provient de bouteilles pressurisées (comme en
plongée sous-marine).
Concernant les masques à poussières (particules, fumées, brouillard), le type FFP3 est
recommandé en cas de contamination radioactive. Les masques complets grand public
apportent une meilleure protection (ex : 3M™ 6800, Masque complet Optifit, Advantage 3200
(MSA), Advantage 3100 (MSA)).
Pour la protection du corps, le choix le plus sûr est de posséder des tenues répondant à la
réglementation européenne concernant les Équipements de Protection Individuelle (EPI).
Pour un usage privé, il paraît raisonnable de se limiter aux types 5 ou 6 (étanche aux particules
et étanchéité limité aux éclaboussures) voire d’aller jusqu’au type 3 (étanche aux liquides) en
cas de risque chimique identifié.
Si vous cherchez juste à évacuer une zone devenue contaminée ou toxique, vous pouvez opter
pour des chaussures de marche imperméables. Si vous êtes amené à effectuer des allers-
retours dans une zone contaminée, une bonne paire de bottes en caoutchouc représente une
alternative intéressante.
N’oubliez pas de protéger vos yeux avec une paire de lunettes de protection qui collent le
plus possible au visage (ex : BOLPILOPSI-TB, WILDKEN, Silverline 140903, Hobygam LM6os8o,
Dexter AD60970, 3M 2890)
Matériels de détection
Un dosimètre est un instrument de mesure servant à mesurer la dose radioactive reçue par
une personne.
Détecteurs de radioactivité
Étant très peu représentés dans la nature, il n’est pas opportun d’investir dans un détecteur
à neutrons.
Les dosimètres (rayonnement gamma, parfois bêta) sont employés en radioprotection pour
contrôler les doses reçues par le personnel. (ex : LIUMY, Iycorish, Saphydose (Saphymo), PM
1208M (Polimaster))
Les applications pour téléphones ne peuvent pas afficher la même précision qu’un détecteur
dédié. Il faut donc se montrer prudent avec les résultats. Cependant, elles peuvent constituer
un moyen d’alerte à faible coût. (ex : RadioactivityCounter (Android), PM 1904 (Polimaster)).
Les tubes de détection (calorimétriques) permettent d’aspirer l’air au travers d’un tube réactif
à l’aide d’une pompe. Une réaction chimique se produit à l’intérieur et conduit ou non à un
changement de couleur.
Les détecteurs monogaz sont de petits appareils destinés à détecter un seul gaz (ToxiRAE II
(RAE System), Pac 6500 (Drager)
Les balises de détection effectuent une détection continue et permanente et donnent une
alarme sonore et lumineuse. (Ex : zone 5000 (Drager), Safesite détecteur (MSA))
Kits NRBC
Lorsque le risque NRBC n’est pas votre priorité ou lorsque vous désirez investir faiblement
dans des équipements NRBC, vous pouvez vous constituer avec un faible budget un kit
basique :
Combinaison de protection type 5/6 (DuPont Tyvek 500 Xpert, TyvekClassic Plus-Type 4B/s/6
Verte)
Demi-masque de protection (X-PLORE 3300 (DRÂGER), 2 cartouches filtrantes de type
ABEK1HgP3)
Lunettes de protection (Modèle 2890 (3M))
Gants de protection (Gants Ultranitril 492 (Mapa))
Détection des rayonnements gamma (Radioactivity Counter pour Android))
Cette fiche de lecture est issue du blog « L’autonomie par les livres ». Trouvez d’autres fiches sur
https://autonomieparleslivres.com