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I- Définition
II- But
III- Schéma général du processus d’intoxication en milieu industriel
IV- Principes de dépistage et de surveillance de l’exposition
V- Principes de prévention
II- But
Cette discipline a pour but :
La Connaissance des méthodes de surveillance de l’exposition à des substances chimiques en milieu de travail;
La détermination des approches de prévention des lésions professionnelles causées par des substances
chimiques ;
Cela ne peut se réaliser que par une étude :
De l'exposition des salariés aux produits
Du métabolisme, des interactions et du mode d’action des corps chimiques
Des modalités de la contamination interne par les toxiques
Des symptômes et des signes d'intoxication
Des moyens de dépistage, de traitement des intoxications.
De l’identification et de l’analyse des substances chimiques
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III-1- Exposition
Il s'agit de la pollution du milieu extérieur par un toxique mettant en contact celui-ci avec un
organisme vivant.
Les toxiques peuvent revêtir plusieurs formes physiques :
Gaz et vapeurs (CO, solvants)
Liquides (en aérosols) (solvants, alcools)
Solides (poussières en suspension, fibres…) (métaux, amiante)
Les voies et les modalités d'absorption seront différentes selon le type physique.
L'environnement physique est également important :
Extérieur, à l'air libre
Local fermé, confinement plus ou moins important, aération ou ventilation plus ou moins
efficace…
III-2- Contamination
La contamination englobe plusieurs phases successives ou contemporaines, à l'intérieur de
l'organisme.
II-2-1- La Pénétration dans l'organisme :
Absorption :
L'absorption est le passage du toxique du milieu extérieur vers l'intérieur de l'organisme. Les
voies d'absorption en milieux industriel sont :
La voie pulmonaire (la plus fréquente). Les toxiques gazeux pénètrent jusqu'aux alvéoles et
passent dans le sang au travers de la paroi alvéolaire, en suivant le même trajet que l'oxygène et le
gaz carbonique, mais aussi les fines particules (liquides ou solides) en fonction de leurs
concentrations, diamètres et densités…
La voie cutanée : c'est surtout la voie d'absorption de produits solubles dans les graisses
(solvants)
La voie digestive : elle intéresse surtout les liquides et certains solides, soit par ingestion directe
(ingestion par mégarde ou par tentative de suicide), soit par ingestion secondaire (toxiques
initialement passés par voie pulmonaire et rejetés par les glaires, secondairement réingérées,
toxiques éliminés par la salive secondairement réingérée).
Distribution
Une fois passée la barrière de l'organisme, le toxique se retrouve dans le sang circulant et donc
"distribué" dans tout l'organisme. C'est ainsi qu'il va pouvoir se concentrer dans certains
organes dits "organes-cibles". On connaît ainsi le pouvoir neurotoxique, néphrotoxique (rein)
ou hépatotoxique (foie) de certaines substances…
Stockage
Certains toxiques se concentrent préférentiellement dans des organes et y séjournent quelquefois
très longtemps : les solvants se concentrent dans les tissus adipeux, les métaux se concentrent
dans le tissu osseux (toxiques cumulatifs).
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III-2-2- La transformation du toxique dans l'organisme :
Le foie et le rein sont les principaux organes au sein desquels se transforment les toxiques, grâce à
des enzymes, en des produits généralement moins dangereux, qui seront éliminés
secondairement. Il peut arriver que ce soit le métabolite qui soit toxique.
Intoxications chroniques : ce sont des intoxications insidieuses, au long cours. Il s'agit généralement d'une
atteinte chronique d'une fonction ou d'un organe, réversible à l'arrêt de l'intoxication ou continuant à
évoluer pour son propre compte. On peut ainsi avoir :
o Des atteintes neurologiques centrales (encéphalopathies), ou périphériques (polynévrites) avec le
plomb, ou avec certains solvants (hexane)
o Des atteintes des reins : avec les métaux lourds (plomb, mercure, cadmium).
o Des atteintes hépatiques : avec certains solvants (tétrachloréthylène)
o Des atteintes pulmonaires (fibroses) : amiante, fer…
NB : Le problème le plus important des intoxications chroniques est celui de la cancérogénicité des
produits chimiques.
Le Centre International de Recherche sur le Cancer (CIRC) a établi une liste de produits selon leur
risque cancérogène pour l'Homme, avec 4 groupes :
Groupe 1 : cancérogènes certains pour l'homme
Par exemple: benzène (leucémies), amiante (mésothéliomes), béryllium, cadmium, chrome (cancers
du poumon), chlorure de vinyle (cancer du foie),…
Groupe 2 : Sous-groupe 2A : cancérogènes probables
Sous-groupe 2B : cancérogènes possibles
Groupe 3 : Absence d'indications
Groupe 4 : Non cancérogènes pour l'homme
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IV- Principes de dépistage et de surveillance de l’exposition
Le but de la toxicologie industrielle est de prévenir le développement de lésions toxiques grâce à une
surveillance attentive et grâce à une connaissance des relations quantitatives entre l’intensité de
l’exposition aux substances chimiques et le risque d’altération de la santé. En effet la connaissance de ce
relations « dose-effets et dose-réponse » permet de définir des niveaux tolérables d’exposition et les
mesures de prévention nécessaires pour les respecter.
Exposition Maladies
ambiante
Quantité absorbée
(dose interne)
Relation
Intensité d’exposition Risque d’altération
de la santé
Evaluation de la relation
« exposition – risque » Mesures de prévention
et ses applications
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IV-1- Au niveau de l'exposition : Métrologie
C’est l’ensemble des méthodes d’identification et ou de dosage du toxique dans l’atmosphère de
travail, dans l’optique d’une comparaison avec des valeurs de référence, les valeurs limites
d’exposition. C’est le meilleur moyen de quantifier l’exposition et donc d’évaluer le risque toxique.
Deux types de mesures métrologiques sont possibles ; métrologie d’ambiance et/ou individuelle.
Elles ne peuvent être engagées qu’après une évaluation initiale en trois points.
Identification des expositions potentielles : inventaire de la nature et des quantités des substances
manipulées.
Détermination des paramètres de l’exposition : procédés de production, techniques de travail,
accidents prévisibles de surexposition, configuration des lieux, dispositifs d’évacuation et de
ventilation…
Définition de groupes homogènes d’exposition : permettant de cibler l’étude sur les sous
populations les plus fortement exposées.
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D’autre part à mettre en évidence, le plus précocement possible des modifications biochimiques
(indicateurs biologiques d’effets), résultants de la présence de la substance dans l’organisme ;
Exp : Surveillance hématologique pour le benzène, le plomb ; surveillance neurologique pour
les solvants (hexane en particulier), le plomb ; surveillance hépatique pour les solvants,
surveillance rénale pour les métaux (mercure)…
V- Principes de prévention
V-1- Prévention technique
V-1-1- Prévention collective :
o Si le produit est très dangereux : interdiction d'utilisation du produit (amiante par exemple)
o Si le produit est très dangereux, mais indispensable à certaines fabrications : travail en circuit fermé
(benzène, chlorure de vinyle)
o Si le produit est dangereux : limitation du dosage dans des mélanges (benzène : moins de 0,1%)
o Toujours chercher à remplacer un produit par un autre moins dangereux, à efficacité égale.
o Bien ventiler l'atelier
o Aspirer les émanations à la source
o Traiter les déchets selon les réglementations en vigueur (Normes ISO 14000 pour l'environnement)
o Obligation à l'employeur de détenir les fiches de données de sécurité de chaque produit employé dans
l'entreprise.
V-1-2- Prévention individuelle :
o Porter des protections individuelles adéquates : combinaisons, masques, gants, bottes…
o Interdiction de fumer, boire et manger sur les lieux de travail
o Importance de l'hygiène corporelle : douches après travail, se laver les mains avant de manger et de
fumer.
V-2- Prévention médicale
Les mesures de prévention médicale sont prises par le médecin du travail chaque fois qu’il le
juge nécessaire pour protéger la santé des travailleurs :
vérification de l’aptitude au poste de travail au moment de la visite médicale d’embauche ;
demande de changement de poste ou proposition d’adaptation de poste pour raison
médicale ;
suivi de l’état de santé des travailleurs, notamment des travailleurs effectuant des travaux
nécessitant une surveillance médicale spéciale
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ANNEXE :
Organismes
ACGIH : American Conference of Gouvernemental Industriel Hygienistes.
ANSI : American National Standard Institute
DFG : Deutsch forschenn gemeinschaft
OSHA : Occupational Safety & Health Administration
NIOSH : National Institute for Occupational Safety & Health
Valeurs de références
BEI : Biological Exposure Indice (proposé par ACGIH depuis 1946)
BAT : équivalent du BEI en Allemagne (proposé par DFG depuis 1971)
Les BEI et BAT sont des équivalents biologiques des valeurs limites atmosphériques.
TLV/ TWA: Threshold Limit Values (concentrations admissible moyenne) / Time
Weighted Average.
TLV/STEL: Threshold Limit Values/ Short Term Exposition Limit (ACGIH 1976)
Les TLV/TWA et TLV/STEL: equivalents de VME et VLE respectivement.
TLV/ C (Ceiling) plafond (ACGIH)
MAC : Maximum Allovable Concentration (proposé par ANSI)
TLV/C & MAC sont proposés pour certaines substances, les gaz très irritants et les
substances dont l’action toxique est rapide. Ce sont des valeurs plafonds qui ne peuvent
jamais être dépassés.