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Question mise à jour le 11 février 2005

INSTITUT LA CONFÉRENCE H I P P O C R AT E
www.laconferencehippocrate.com

La Collection Hippocrate
Épreuves Classantes Nationales

RADIOLOGIE
Radioprotection.
Risques sanitaires
liées aux radiations
I-7-74

Dr Christophe CHELLE
Ancien Chef de Clinique Assistant
Dr Gabriella HOTTYA
Ancien Professeur associé de l’Université de Californie

L’institut la Conférence Hippocrate, grâce au mécénat des Laboratoires SERVIER, contri-


bue à la formation des jeunes médecins depuis 1982. Les résultats obtenus par nos étudiants
depuis plus de 20 années (15 majors du concours, entre 90 % et 95 % de réussite et plus de 50%
des 100 premiers aux Épreuves Classantes Nationales) témoignent du sérieux et de la valeur de
l’enseignement dispensé par les conférenciers à Paris et en Province, dans chaque spécialité
médicale ou chirurgicale.
La collection Hippocrate, élaborée par l’équipe pédagogique de la Conférence Hippocrate,
constitue le support théorique indispensable à la réussite aux Épreuves Classantes Nationales
pour l’accès au 3ème cycle des études médicales.
L’intégralité de cette collection est maintenant disponible gracieusement sur notre site
laconferencehippocrate.com. Nous espérons que cet accès facilité répondra à l’attente des étu-
diants, mais aussi des internes et des praticiens, désireux de parfaire leur expertise médicale.
A tous, bon travail et bonne chance !
Alain COMBES, Secrétaire de rédaction de la Collection Hippocrate

Toute reproduction, même partielle, de cet ouvrage est interdite.


Une copie ou reproduction par quelque procédé que ce soit, microfilm, bande magnétique,
disque ou autre, constitue une contrefaçon passible des peines prévues
par la loi du 11 mars 1957 sur la protection des droits d’auteurs.

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I-7-74

Radioprotection.
Risques sanitaires
liées aux radiations
I – Introduction
Le risque professionnel dû à l’exposition aux rayonnements ionisants se situe dans certains
secteurs d’activité précis : imagerie médicale (radiologie, médecine nucléaire …), installations
nucléaires diverses, cyclotron.
Les effets de rayonnements ionisants se situent au niveau moléculaire, cellulaire et tissulaire
sur le corps humain.

II – Définition
Il existe des radio-éléments dits instables se transforman spontanément en d’autres éléments
en émettant des rayonnements.
Ils se caractérisent par la nature et l’énergie des rayonnements émis.

On distingue notamment :
● les rayonnements particulaires chargés :
– rayonnements alpha,
– rayonnements béta,
– rayonnements électro-magnétiques (rayonnements gamma qui se propagent en ligne droite
et sont très pénétrants),
– rayonnements X dont les propriétés sont identiques aux rayonnements gamma ; ils sont
émis lors d’intéractions d’électrons avec les noyaux et produits par des appareils,
● les rayonnements particulaires non chargés, les neutrons, dont le pouvoir de pénétration est
très important.
L’ensemble de ces rayonnements très pénétrants nécessite la présence d’écrans protecteurs en
plomb, en béton ou en acier.

III – Types d’expositions


Ils dépendent de la position de la source par rapport à la personne exposée :
On distingue les rayonnements émis par une source extérieure à l’organisme : il s’agit d’une
exposition externe.
En revanche, si la source se situe à distance de la personne et l’atteint, on parle d’irradiation
externe.
Si la source se situe au contact de la peau, on parlera de contamination externe qui entraîne
également une irradiation externe.
D’autre part, les rayonnements peuvent être émis par des radio-éléments intérieurs à l’organisme
entraînant une contamination ; on parle alors d’exposition interne, voire d’irradiation interne.
Sous le terme “ contamination ”, il faut entendre : la présence indésirable à un niveau signifi-

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catif pour l’hygiène de substances radio-actives à l’intérieur ou à la surface d’un milieu.


Ainsi, l’atmosphère, les sols, les locaux, les individus peuvent être contaminés.
La contamination est à l’origine de l’irradiation de volumes proches.
Lors d’exposition interne, l’absorption des radio-éléments en milieu de travail peut se faire par
voie respiratoire, par voie cutanée, voire digestive.
Les rayons alpha et béta sont peu dangereux en exposition externe, mais nocifs en exposition
interne.
En revanche, les rayons gamma, X ou neutrons sont très dangereux en exposition externe.

IV – Origine des radiations


Les rayonnements frappants l’homme peuvent être d’origine naturelle ou artificielle :
● le rayonnement naturel provient de nucléides radio-actives contenues dans le sol (radiation
terrestre due essentiellement au potassium 40, à l’uranium 238 ou le thorium 232) ou dans
l’espace (rayonnements cosmiques).
Les rayonnements cosmiques proviennent de l’espace extra-terrestre et en particulier du
soleil ; en Europe, ils se traduisent pour tous ceux qui vivent à une altitude voisine du niveau
de la mer par une irradiation moyenne d’environ 0.30 msv/an.
Lorsqu’on s’élève en altitude, l’exposition aux rayonnements augmente.
Exemple : la dose reçue double tous les m environ)
Une importance particulière revient au gaz radon, produit par un phénomène de désintégra-
tion de l’uranium contenu dans les roches ; c’est pourquoi dans plusieurs régions, il en résul-
te une radio-activité élevée.
Les élément radio-actifs contenus dans le sol viennent principalement de l’uranium, du tho-
rium et du potassium ; ces éléments provoquent une irradiation moyenne pour chacun de nous
en France de 0.35 msv/an ; il faut noter que dans certaines régions de France ou du monde dont
le sol contient des roches comme le granit, ces irradiations sont plus fortes.
● le rayonnement artificiel est imputable en partie aux substances radio-actives parvenues
dans l’atmosphère par diverses voies, retombée de tests de bombe atomique, incident d’ins-
tallation nucléaire, rejet d’installations nucléaires ou des hôpitaux.
L’apport des centrales nucléaires est en revanche minime.
D’autre part, il faut parler de l’utilisation médicale des rayonnements (radiographie, radio-
thérapie…).
60 % de la radio-activité à laquelle nous sommes soumis est d’origine naturelle.

V – Effets biologiques liés à l’irradiation naturelle ou artificielle


Les rayons ultra-violets issus du soleil à faible dose sont assez inoffensifs.
En revanche, à forte dose, ils présentent un certain nombre de dangers, notamment par l’ap-
parition de brûlures et à plus long terme de cause de cancer, notamment de mélanome.
● effet immédiat : une forte irradiation par des rayonnements ionisants provoque notamment
des brûlures plus ou moins importantes.
La dose absorbée en gray est utilisée pour caractériser les effets immédiats.
● effet à long terme : ils se résument essentiellement sous la forme de cancer et de leucémie ;
ces effets se manifestent de façon aléatoire ; ils sont impossibles à prédire pour une person-
ne donnée.
Le risque biologique n’est pas uniforme pour l’ensemble de l’organisme ; il dépend de la
radio-sensibilité de l’organe irradié.
Il existe une dose efficace qui tient compte de cette sensibilité et définit le risque d’appari-
tion à long terme d’un cancer dans l’organisme.

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VI – Risques liés aux principaux examens radiologiques


1. Généralités
Les rayons X utilisés en radiologie sont émis à partir d’un tube à rayons X ; ces derniers tra-
versent le corps au cours d’un examen radiographique.
Lors de leur traversée, ils subissent une atténuation variant en fonction de l’épaisseur traversée.
Le rayon X diffuse de façon multi-directionnelle ; c’est pourquoi on peut réduire cette diffu-
sion par la collimation et l’utilisation de diaphragme.
Après la traversée du corps, les rayons X provoquent le noircissement des films radiogra-
phiques (imagerie radiographique standard traditionnelle) ou stimulent des écrans électro-
luminescents (méthode de numérisation par plaque).
Le rayonnement diffusé par ailleurs peu énergétique et est donc peu pénétrant.

2. Doses
Les réactions des rayonnements sont invisibles et leurs effets biologiques sont aléatoires et différés.
La valeur de dose absorbée est le gray.
La valeur utilisée en terme de mesure est le sivert.
Couramment, l’irradiation est comptabilisée en ml/gray ou ml/sivert
L’exposition naturelle correspondant à l’exposition solaire est estimée à 2.4msv par an
La limite acceptable pour un travailleur est de 50 msv par an
Dans le radiodiagnostic, la limite est estimée à 200 msv par an
Les effets des rayons X sont variables et dépendent du volume exposé, du temps d’exposition
et de l’organe exploré :

Radiographie du crâne
(face haute, profil et incidence 4.9 msv
de Blondeau)
Radiographie du rachis
4 msv
cervical (4 incidences)
Radiographie du rachis
10 msv
lombaire (5 incidences)
Radiographie pulmonaire 0.40 msv
Radiographie du bassin
1 msv
(2 incidences)
Urographie intraveineuse
20msv
(réalisation de 10 clichés)
Mammographie 4 à 6 msv
22 msv sur les régions orbitaires
Tomodensitométrie cérébrale
78 msv à la peau
20 msv au sein
Tomodensitométrie thoracique 0.35 msv sur l’œil
5.6 msv sur la thyroïde
15 msv sur les ovaires
Tomodensitométrie pelvienne 1.5 msv sur les testicules chez l’homme
0.03 msv sur l’oeil

NB : en ce qui concerne la tomodensitométrie, l’irradiation est fonction du type d’appareil uti-


lisé et du protocole employé.

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En cas d’irradiation aux rayons X, les organes les plus sensibles et à prendre en considération
sont :
● les régions orbitaires, en particulier le cristallin
● la sphère génitale,
● la glande thyroïde,
● la peau,
● les seins,
● et la moëlle osseuse.

3. Effets des radiations

● tératogènes : effet létal, malformations notamment de la 3 ème à la 10 ème semaine de gros-


sesse avec un risque d’oculaire ou osseux, malformations du système nerveux central (micro-
céphalie, retard mental…), trouble de la croissance, trouble de la fertilité, risque génétique
ou de cancers radio-induits notamment de leucémie

VII – Dispositions générales de radio-protection

Lorsqu’une entreprise abrite des sources de rayonnements ionisants, un certain nombre de


mesures réglementaires sont prévus :

1. d’ordre administrative :
● déclaration, information et formation des travailleurs sur les risques encourus et les moyens
de prévention
● présence d’une personne compétence ayant subi une formation particulière, chargée de
veiller au respect des mesures de protection, de participer à la formation des travailleurs et
d’effectuer des analyses,

2. d’ordre technique
● définition d’une zone contrôlée correspondant au lieu où l’exposition des travailleurs est sus-
ceptible dans les conditions normales de travail, de dépasser l’une des limites annuelles d’ex-
position.
● La zone surveillée correspond à l’exposition des travailleurs susceptibles dans les conditions
normales de travail de dépasser au moins 1/10e de l’une des limites annuelles d’exposition
● Une signalisation est nécessaire avec un balisage des zones et des risques d’exposition avec
un franchissement réglementé
● Une évaluation individuelle de l’exposition dès lors qu’un travailleur opère en zone contrô-
lée avec des moyens de décontamination à portée de main en cas de risque.
● Une protection des travailleurs contre l’exposition externe : temps d’exposition, distance de
la source de rayonnements, absorption des rayonnements par des écrans de protection.
L’employeur est donc tenu de blinder la source, d’établir des obstacles physiques délimitant
un périmètre de franchissement autour de la source pendant son fonctionnement. D’autre
part, le temps d’exposition doit être réduit autant que possible.
● Une protection des travailleurs contre l’exposition interne avec confinement de la source,
port de dispositifs et d’équipements de protection individuelle (gants plombés, masques,
cache thyroïde), contrôle des sources des appareils de protection, de l’ambiance radiologique
des locaux et des travailleurs exposés, surveillance individuelle de l’exposition pour les tra-
vailleurs (tous les dosimètres sont fournis au médecin du travail qui appréciera les résultats
et qui pourra, le cas échéant, prendre des mesures de protection).
● Le stockage et le transport des matières radio-actives doit faire l’objet d’une réglementation
très précise.

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Sur le plan médical, la radio-protection doit comporter un examen médical au moins tous les
6 mois pour les travailleurs exposés avec établissement d’une fiche d’aptitude, tenue d’un dos-
sier médical contenant l’ensemble des informations du patient (ce dossier sera conservé toute
la vie de l’intéressé et au moins 30 ans après la fin de l’exposition aux rayonnements).

Tout visiteur, travailleur ou travailleur occasionnel admis dans une zone contrôlée doit porter
les mêmes dosimètres que les travailleurs occupés dans cette zone.

Il est nécessaire de fournir des moyens individuels de protection à un éventuel visiteur.

Toute personne admise dans une zone contrôlée qui néglige ou refuse de se soumettre aux
mesures réglementaires doit être écartée de cette zone.

VIII – Principes de radio-protection appliqués à la radiologie


Il est nécessaire de limiter le nombre d’incidences, en particulier chez l’enfant.
NB : chez un enfant, il est important de protéger les organes génitaux en cas de réalisation d’un
examen radiologique.

L’ensemble des appareils radiologiques doit bénéficier de contrôles périodiques et d’une main-
tenance rigoureuse.

Le développement de nouvelles techniques d’imagerie, en particulier la numérisation, permet


de diminuer l’irradiation potentielle d’un patient.

D’autre part, les examens radiologiques ne sont pas réalisés, sauf nécessité absolue, en cas de
grossesse ou de suspicion de grossesse.

Par précaution, en l’absence de contraception chez une femme non ménopausée, les examens
utilisant les rayons doivent être réalisés dans les 10 premiers jours du cycle. ■

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