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IMAGERIE MEDICALE

L’imagerie médicale regroupe les moyens d’acquisition et de restitution d’images sur la base
de plusieurs phénomènes physiques tels que la résonance magnétique, la radioactivité,
l’absorption et atténuation des r-X, la réflexion d’ondes d’ultrasons, l’effet photoélectrique,
etc.
Le rayonnement est l’énergie qui traverse l’espace ou la matière. Il existe deux types de
rayonnements:
- Electromagnétique : rayonnement qui est issu de différents champs électromagnétiques
comme les ondes radioélectriques, les ondes lumineuses, visibles ou invisibles et les rayons X
et gamma.
- Corpusculaire: radiations dues aux particules : protons, électrons ou neutrons.

Le rayonnement électromagnétique se propage dans la matière, mais n’a pas besoin de la


matière pour se propager. Il a comme vecteur le photon, une particule dépourvue de masse.
Sa vitesse de propagation maximale est atteinte dans le vide (2.998 x 108 m/sec). Dans
d’autres médiums, la vitesse de propagation est fonction des caractéristiques de transport
de la matière.
Les ondes électromagnétiques se propagent en ligne droite, mais sa trajectoire peut être
déviée par des obstacles. Cette interaction peut avoir lieu soit par diffusion soit par
absorption. Les ondes électromagnétiques sont caractérisées par leur longueur d’onde, leur
fréquence et leur énergie par photon.
Les ondes peuvent être des ondes radio, TV, micro-ondes, infrarouge, visible, ultraviolet,
rayons X ou gamma.

Parmi toutes les sortes d’ondes électromagnétiques, l’imagerie de diagnostic utilise:


a) Rayons gamma: ils émanent du noyau d’un atome radioactif qui est utilisé pour imager la
distribution d’agents chimiques dans le corps.
b) Rayons X: ils sont produits en dehors du noyau et sont utilisés dans la radiographie et la
tomographie.
c) Rayons visibles: ils sont utilisés pour analyser les images radiographiques une fois qu’elles
ont été produites.
d) Radiations radiofréquence électromagnétiques dans la région FM (Fréquence
modulation), dans la gamme des très hautes fréquences): elles sont utilisées comme signal
de réception et de transmission dans l’IRM (Imagerie par Résonance Magnétique).

Toutes les ondes sont caractérisées par leur :


- Amplitude (A) : intensité de l’onde qui spécifie son hauteur maximale. Exprimée
typiquement en nanomètres (10-9 m).
- Longueur d’onde (lambda, λ) : distance entre deux points identiques adjacents sur la
courbe. Exprimée typiquement en nanomètres (10-9 m).
- Période (T) : temps nécessaire pour compléter un cycle. Exprimé en sec.
- Fréquence (mu, μ): nombre de périodes par seconde. Exprimée en Hz (cycle/sec)
- La vitesse (c): vitesse à laquelle l’onde se déplace puis le résultat de multiplier λ par μ.
Exprimée en nanomètres par seconde.

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Imagerie médicale
Quelques paramètres des ondes électromagnétiques

On peut décrire les ondes électromagnétiques comme des ondes ou des particules. Dans
certaines situations, les ondes électromagnétiques se comportent comme des ondes, dans
d’autres, comme des particules.

SECTEUR IMAGERIE MEDICALE


Toute machine dédiée au secteur de l’imagerie médicale du corps humain nécessite une
quelconque forme d’énergie. Dans ce cas là, cette énergie doit être capable de pénétrer les
tissus.
D’un côté, la lumière visible a une capacité limitée à pénétrer les tissus. Elle est utilisée
plutôt à l’extérieur du département de radiologie: dermatologie (photographie de la peau),
en gastro-entérologie (inspection du tube digestif), en obstétrique (étude de la grossesse et
de l’accouchement) à partir de l’endoscopie et en pathologie (étude des maladies en
utilisant le microscope).
C’est donc le spectre électromagnétique hors de la lumière visible qui est utilisé en
radiologie diagnostique: rayons X, mammographie (étude des seins), la tomographie axiale,
la résonance magnétique et la médecine nucléaire. Toutes ces modalités seront expliquées
dans les sections suivantes.
A l’exception de la médecine nucléaire, les techniques d’imagerie n’ont pas seulement
besoin de pénétrer les tissus, mais doivent aussi interagir avec ce tissu sous forme
d’absorption, d’atténuation et de diffusion. Dans le cas contraire, l’énergie détectée ne
contiendrait aucune information utile sur l’anatomie du patient et il ne serait pas possible de
construire une image en utilisant cette information.
De plus, la qualité des images médicales a surtout une utilité au niveau diagnostique.
L’évaluation d’une image médicale ne comprend donc pas de critères artistiques mais des
critères techniques. Dans la plupart des cas, il s’agit de trouver un compromis entre
l’acquisition d’une image médicale de qualité et la santé et la sécurité du patient. Il est sûr
qu’une meilleure image par rayons X peut être obtenue en augmentant la dose d’irradiation
administrée au patient, par résonance magnétique grâce à un temps d’acquisition plus long
ou de meilleures images ultrasonores grâce à un niveau d’ultrasons plus élevé, etc.
Néanmoins, cette amélioration serait au dépend de la sécurité ou du confort du patient. Il
s’agit donc de trouver un compromis entre qualité de l’image et sécurité du patient.

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Imagerie médicale
LES MODALITÉS
Différents types d’images peuvent être obtenues en variant le type d’énergie utilisée et la
technologie d’acquisition. Les différentes façons de fabriquer des images médicales sont des
modalités d’imagerie. Chaque modalité a son application en médecine.

LA RADIOGRAPHIE PLANE (GRAPHIE)


Il s’agit de la première technologie d’imagerie médicale. Elle fut découverte en 1895 par le
physicien Wilhelm Roentgen, qui fit aussi les premières images de l’anatomie humaine.

Le soir du 8 novembre 1895, Röntgen observe


qu'à la décharge d'un tube, complètement
enrobé de carton noir, scellé pour en exclure
toute lumière et ceci dans une chambre noire,
un carton couvert d'un côté de baryum devient
fluorescent lorsqu'il est frappé par les rayons
émis du tube.
Et ce jusqu'à une distance de deux mètres. Lors
d'expériences subséquentes, il place divers
objets entre une plaque photographique et la
source de rayonnement et il se rend compte
qu'ils ont une transparence variable.
Il expérimente ensuite avec la main de son
épouse placée sur le parcours des rayons.

C’est la radiographie qui a donné naissance à la discipline appelée radiologie.


A la base, cette technologie n’utilise que deux grands équipements: une source de rayons X
positionnée devant le patient et un détecteur de rayons X (plat en général) qui est placé de
l’autre côté (voir la Figure).

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Imagerie médicale
Équipements radiographiques
Le processus de base consiste en une émission de rayons X de courte durée (0.5 sec) de la
source positionnée en face du patient et qui interagit avec celui-ci. Le détecteur permet de
voir comment les rayons X se sont modifiés une fois qu’ils ont traversé le corps.
Les rayons X, à la sortie de la source (du tube à rayons X) sont atténués par les milieux
biologiques traversés suivant une loi exponentielle qui tient compte de l'absorption
photoélectrique et de la diffusion.
Ainsi, la distribution homogène initiale des rayons (ceux qui sont sortis de la source) est
modifiée selon l’intensité avec laquelle ceux-ci sont absorbés (processus nommé
atténuation) ou diffusés dans le corps.
Les propriétés d’atténuation des tissus comme l’os ou les tissus mous sont différentes, ce qui
résulte en une distribution non homogène des rayons qui émergent du patient et qui, en
conséquence vont atteindre la plaque du détecteur.
L’image radiographique est donc l’image de la distribution des rayons X, où les zones les plus
blanches sont celles qui correspondent aux zones de grande atténuation et celles qui sont
plus foncées correspondent aux zones de moindre atténuation.
Le détecteur peut être soit un film photosensible soit un système de détection électronique
(radiographie digitale).
La radiographie est une imagerie par transmission et projection. La source de rayons est à
l’extérieur du corps (concept lié à l’imagerie par transmission), et chaque point de l’image
correspond à une information le long d’une trajectoire linéaire à travers le patient (voir ci-
dessous le concept d’imagerie par projection).

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Dans ces principaux domaines, la radiographie est très largement utilisée pour le diagnostic
de fractures osseuses, de cancer des poumons et de problèmes cardiovasculaires.

Radiographie antéropostérieure et latérale d’un coude


Lorsqu’une radiographie est prise, le patient reçoit une dose d’irradiation qui dépend de
l’examen et de l’appareil utilisé.
Le sievert (Sv) est l’unité du système international dérivé de la dose équivalente. La dose
équivalente est une grandeur physique mesurant l’impact sur les tissus biologiques d’une
exposition à un rayonnement ionisant, notamment à une source radioactive. Définie comme
la dose absorbée (énergie reçue par l’unité de masse) corrigé d’un facteur de pondération
du rayonnement (sans dimension et qui prend en compte la dangerosité relative du
rayonnement considéré). Le sievert est équivalent à un joule par kilogramme (J/Kg).

LA RADIOGRAPHIE BASSE DOSE: L’AVENIR


Une technique qui donne des résultats très encourageants est la radiographie biplan basse
dose (EOS). Comme son propre nom l’indique, cette modalité utilise une dose de rayons X
plus basse qu’une radiographie classique afin d’obtenir deux images (biplan)
radiographiques de meilleure qualité comparativement aux radiographies conventionnelles.
Ces images de face et de profil permettront ensuite la reconstruction 3D des structures
osseuses à l’aide de logiciels spécialisés.
Les laboratoires de biomécanique et le laboratoire de recherche en imagerie développent
une méthode innovante de reconstruction 3D à partir de radiographies obtenues de face et
de profil.
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Imagerie médicale
L’imagerie en champs sombre est une technique basée sur les interférences des rayons X
lorsqu’elles ont traversé les matériaux, interférences qui donnent des informations sur le
contraste de phase et des informations sur les champs sombres des images.
Les images en champs sombre sont sensibles à la diffusion des radiations à l’intérieur du
matériau lui-même, tandis que les images traditionnelles à rayons X ne le sont pas. Cette
sensibilité permet de révéler des changements subtils de la structure osseuse, des tissus
mous ou des autres composés, en procurant une clarté incomparable.
Grâce à l’imagerie en champs sombre on pourrait diagnostiquer l’apparition de
l’ostéoporose et pour les tissus mous, diagnostiquer précocement les cancers du sein, les
plaques associées à la maladie d’Alzheimer, etc.

Système EOS
LA FLUOROSCOPIE
La fluoroscopie est l’acquisition en continu
d’images radiographiques en temps réel de
radiographie. Il s’agit d’une technique qui est
capable d’obtenir des images en mouvement
en temps réel des structures internes du
patient.
Le fluoroscope est une machine équipée d’une
source de rayons X et d’un écran fluorescent,
laquelle est en même temps divisée en un
intensificateur d’images de rayons X et une
caméra CCD.
Le fluoroscope C-arm
Caméra CCD est dotée d’un capteur CCD, dispositif à transfert de charge qui transforme les
photons lumineux reçus en tensions proportionnelles au nombre d’électrons éjectés par
effet photoélectrique qui seront postérieurement numérisés.

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Imagerie médicale
Le processus d’obtention d’images est le même que celui de la radiographie. Par contre, la
fluoroscopie permet d’obtenir plusieurs radiographies simultanément et celles-ci sont
rapportées sur l’écran fluorescent et enregistrées simultanément par la caméra CCD.
On peut définir un écran fluorescent comme une couche de matériel couvert d’une
substance fluorescente afin d’émettre de la lumière visible quand elle est frappée par la
radiation ionisante provenant de la source de rayons X.
L’intensificateur d’images de rayons X permet de voir les images sous conditions normales (à
l’époque, les radiologistes devaient analyser les résultats obtenus dans des chambres noires
ou avec des « lunettes rouges adaptées »), et permet également de les enregistrer.
On utilise les caméras CDD car elles ont un senseur d’images (convertissage d’une image
optique par un signal électrique) en agissant comme un dispositif photoélectrique qui est
idéal dans ce cas-là.

La fluoroscopie est utilisée dans des situations très diverses:


- pour le positionnement de cathéters dans les artères
- pour visualiser des agents de contraste (produit qu’on introduit au patient et qui permet la
visualisation des structures anatomiques ou pathologiques étant donné sa capacité
d’absorption des rayons X)
- pour visualiser le tractus gastro-intestinal ou
- pour d’autres procédures où le résultat en temps réel est nécessaire (placement de
ligaments artificiels, suivi en temps réel d’opérations chirurgicales, etc.).

La fluoroscopie est aussi utilisée pour faire des films de rayons X d’organes en mouvement,
comme le cœur ou l’œsophage.
À titre d’exemple, l’utilisation de la fluoroscopie pour l’analyse de l’intestin grêle est mise en
place à l’aide d’une radiographie conventionnelle après l’injection de produit de contraste
par le biais d’un cathéter, directement dans la lumière de l'intestin grêle. La réception des
rayons X transmis se fait par un écran digital, permettant d'enregistrer l'image en continu. Le
point fort plus évident est l'enregistrement en continu, qui permet, en plus de la
visualisation morphologique, de mettre en évidence les mouvements péristaltiques du tube
digestif. Par contre, le patient reçoit une forte irradiation.

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Une bobine d'induction est utilisée pour fournir une haute tension électrique entre anode et
cathode. Il se produit alors une ionisation de l'air résiduel contenu dans le tube. Comme
dans une pile, les ions positifs ainsi crées sont attirés par la cathode, qu’ils heurtent en
arrachant d’autres électrons au métal de la cathode, eux-mêmes attirés par l’anode : avant
la découverte de l'électron, on appelait "rayons cathodiques" le flux d'électrons arrivant sur
l'anode ou sur la cible servant d'anode (comme la croix de Malte ci-dessous).

Production de rayons X par un tube à rayons à anode fixe.


Schéma de principe d'un tube de Coolidge à fenêtre latérale.
K: filament, A: anode.
Win et W out: entrée et sortie de l'eau de refroidissement.

Que peut on régler sur un tube à rayons X ?


1 La tension entre l'anode et la cathode de façon directe en modifiant la tension d'alimentation.
2 L'intensité qui traverse le tube entre anode et cathode de façon indirecte en modifiant le chauffage
du filament (plus la température du filament est élevée, plus l'intensité qui traverse le tube est
élevée).
Attention! Très haute tension: Entre 40 et 140 kV
A voire aussi Radiologie numérique

La découverte des rayons X par Röntgen https://journals.openedition.org/bibnum/714


Les rayons X http://www.sfrnet.org/Data/upload/files/Le%20rayonnement%20X.pdf

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