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REPUBLIQUE DU BENIN
Programme OmiDelta
Composante Gestion Intégrée des Ressources en Eau
Acteurs étatiques
Septembre 2020
OMIDELTA
Programme OmiDelta
Composante Gestion Intégrée des Ressources en Eau
Acteurs étatiques
Septembre 2020
Elaboré : OmiDelta-INE
Contrôlé : Experts-clés INE
Approuvé : D-INE
Assistance
COWI – Royal Haskoning-DHV
technique :
TABLE DES MATIERES
Le Ministère de l’Eau et des Mines (MEM) a initié, dans le cadre de la composante GIRE du
programme OmiDelta (2017-2021) financé par le Royaume des Pays-Bas, le processus de planification
des ressources en eau du delta de l’Ouémé.
La Planification Delta comprend une étude – le Plan Delta accompagnée d’une Evaluation
Environnementale Stratégique – dont la réalisation a été confiée à une équipe d’experts mise en
place par l’Institut National de l’Eau (INE) de l’Université d’Abomey-Calavi. Les processus de
concertation avec les parties prenantes autour de la planification delta sont organisés par la Direction
Générale de l’Eau (DGEau).
La Planification du delta de l’Ouémé se déroule en trois étapes : (i) l’Etat des lieux finalisé en
septembre 2019 ; (ii) l’Analyse diagnostic, les scénarios et la vision, objet du présent rapport et (iii) le
Plan d’aménagement et de gestion du delta dont le rapport qui sera soumis en 2021.
La Planification Delta s’inscrit dans le contexte de la Gestion Intégrée des Ressources en Eau (GIRE) à
laquelle a adhéré le Bénin à la fin du siècle dernier. Le principal objectif de la GIRE est de rompre avec
l’approche sectorielle du développement des ressources en eau qui a montré ses limites pour la
remplacer par une approche intégrée de l’eau et de ses usages sous toutes leurs formes.
La loi N°2010-44 portant gestion de l’eau en République du Bénin institue le Schéma directeur
d’aménagement et de gestion des ressources en eau comme outil de planification et de gestion
durable des ressources en eau. Le décret N°2011-573 du 41 août 2011 précise les modalités
d’élaboration des SDAGE à l’échelle des ensembles hydrographiques et leur déclinaison en SAGE à
l’échelle des sous-bassins.
Le SDAGE de l'Ouémé à l'horizon 2025 a été élaboré en 2013 et adopté en 2015. Il détermine les
grands axes de développement du bassin à l’horizon 2025 reposant sur la construction de trois grands
barrages à usages multiples sur le fleuve Ouémé et d’une vingtaine de barrages sur les affluents. Il
préconise un ensemble d’actions et mesures pour une valorisation et une gestion durable des
ressources en eau du bassin dans un cadre de gestion reposant sur la mise en place de structures de
gestion (agence de bassin) et de concertation (comité de bassin). Le Plan Delta, qui porte sur le delta
de l’Ouémé, partie aval du sous-bassin de la Basse et Moyenne Vallée de l’Ouémé, est l’équivalent
d’un SAGE.
La gestion de l’eau est une tâche difficile car elle fait intervenir de très nombreux acteurs qui ont
chacun leurs propres objectifs, intérêts et responsabilités comme l’illustre la Figure 2-2. La gestion de
l’eau concerne aussi l’ensemble des citoyens, certes à des degrés divers. Des divergences, sinon des
conflits d’intérêts, peuvent survenir entre les différents acteurs, promoteurs et utilisateurs.
En définitive, la réussite des politiques et stratégies en matière d’eau repose sur la collaboration, la
concertation et la coordination entre les parties prenantes comme illustré dans la Figure 2-4. C’est le
fondement et la justification de la GIRE.
Figure 2-4 : L’importance de la concertation et de la coordination entre les différents acteurs de la GIRE pour la
gestion du delta
La Planification Delta comprend : (i) une étude technique (le Plan Delta) ; (ii) des concertations entre
les parties prenantes ; (iii) des actions de communication/sensibilisation ; (iv) la mise en œuvre de
projets prioritaires portant sur des études complémentaires et des actions concrètes visant
l’amélioration des conditions de vie des populations et la protection de l’environnement.
Le rapport d’Etat des lieux a présenté l'information disponible sur la situation actuelle du delta de
l’Ouémé. La version définitive du rapport a été produite en octobre 2019. Elle est constituée d’un
rapport de synthèse et de neuf rapports thématiques.
Le rapport de synthèse a porté sur : (i) le contexte de l’étude Plan Delta ; (ii)
l’environnement naturel du delta ; (iii) les facteurs de développement du delta ; (iv) les
vecteurs de croissance du delta ; (v) le cadre politique, légal, institutionnel et technique ;
(vi) les projets et les parties prenantes ayant un lien avec la Planification Delta et pour
terminer (vii) les problématiques et défis liés aux ressources en eau et à leur valorisation ;
Les neuf rapports thématiques ont porté sur : (i) les aspects socio-économiques ; (ii)
l’urbanisme ; (iii) l’aménagement rural ; (iv) la gouvernance de l’eau ; (v) les ressources en
eau ; (vi) les usages de l’eau ; (vii) la zone côtière ; (viii) la modélisation ; (ix) les
écosystèmes naturels.
Les acteurs à la base et les autorités administratives ont été consultés dans le cadre de deux ateliers
majeurs portant sur l’état des lieux du delta, respectivement en juillet et septembre 2019.
Pour la présente deuxième phase, les autorités clés seront consultées durant le second semestre
2020 sur la Vision proposée et les grandes orientations du plan d’aménagement et de gestion qui sera
élaboré en Phase 3.
En vue de garantir une approche prenant en compte les dimensions environnementales et sociales,
une Evaluation Environnementale Stratégique (EES) est réalisée dans le cadre du Plan Delta. Les
mesures proposées doivent être socialement acceptables et respectueuses de l'environnement.
Le delta de l’Ouémé est défini comme la zone inondable de la Basse Vallée de l’Ouémé. Il s’agit d'une
région présentant des caractéristiques deltaïques comprenant le fleuve Ouémé, la rivière Sô, le lac
Nokoué, le chenal de Cotonou et la lagune de Porto-Novo. Le delta couvre 2520 km2, soit 2,2% du
Bénin.
Sur la base de la délimitation hydrographique présentée ci-dessus, 18 communes ont été identifiées
comme étant comprises en totalité ou en partie dans l’emprise du delta de l’Ouémé et de la zone
côtière (Tableau 2-1 et Figure 2-5). De ces communes, 13 sont totalement ou largement dans le delta
(> 40% de la superficie de la commune) alors que les 5 autres n’en touchent qu’une petite partie
(< 15%).
En plus des communes comprises dans le delta, le périmètre géographique du Plan Delta prend en
compte, dans une certaine mesure, huit communes situées en dehors du delta et de la zone côtière
mais qui appartiennent au bassin versant de la Basse Vallée de l’Ouémé. Les réseaux hydrographiques
de ces communes contribuent à l’alimentation latérale du delta et des lagunes côtières, notamment
au niveau de la vallée des Cinq-Doigts à l’ouest du delta et de la vallée des Trois Doigts à l’est (Tableau
2-2).
L’objectif de l’analyse diagnostique est de faire, sur la base d’une analyse des Forces, Faiblesses,
Opportunités et Menaces (FFOM1), une évaluation aussi indépendante que possible des
caractéristiques du delta de l’Ouémé décrites dans le rapport d’Etat des lieux.
Pour une gestion du delta réussie, l'approche consiste à tirer parti des forces du delta et à saisir ses
opportunités, tout en minimisant ses faiblesses et en agissant efficacement contre les menaces.
Il est rappelé que la Planification Delta comprend également une Evaluation Environnementale
Stratégique qui tente d’apprécier à toutes les étapes de la planification, y compris dans l’analyse
diagnostique, la prise en compte des questions environnementales et sociales. A la présente étape
l’appréciation a été directement prise en compte dans le présent rapport.
L’analyse diagnostique porte sur les cinq enjeux majeurs du delta de l’Ouémé mis en évidence dans
l’étude de l’état des lieux :
L’accès à l'eau potable ;
La maîtrise de l’eau pour l’agriculture ;
Les inondations et les pénuries d’eau ;
La qualité de l’eau et les écosystèmes ;
La gouvernance de l’eau.
On pourrait y ajouter le défi énergétique et ses liens avec le potentiel hydroélectrique du bassin de
l’Ouémé.
Pour chaque enjeu, les résultats de l’analyse FFOM et les défis qui en résultent, sont présentés ci-
après de façon synthétique. Les détails de l’analyse FFOM sont donnés dans l’Annexe 2.
Pour son approvisionnement en eau potable, le delta de l’Ouémé est tributaire des eaux souterraines
de l’aquifère sédimentaire côtier (plateaux d’Allada et de Sakété) qui semblent abondantes mais dont
la connaissance est encore limitée.
1
SWOT (en anglais) – Strength, Weaknes, Oppurtunity, Treath.
L’analyse FFOM détaillée relative à l’eau potable est fournie dans l’Annexe 2 (Tableau A1).
Quatre défis majeurs sont identifiés pour l’approvisionnement en eau potable dans le delta :
1. Améliorer la connaissance de la ressource à travers des systèmes de surveillance, la collecte
et l’analyse des données, des études visant à éliminer les incertitudes, sécuriser les réserves
pour l'avenir et évaluer les options de mobilisation d’eau souterraine des aquifères profonds
et des eaux de surface ;
2. Renforcer les systèmes de production et de distribution, en l’occurrence, augmenter le taux
de desserte, réduire les pénuries, accompagner la croissance démographique et augmenter
progressivement les dotations par habitant dans une économie en croissance ;
3. Améliorer la maintenance et la gestion des systèmes existants notamment : mettre à
niveau le réseau existant, établir des zones de protection des eaux souterraines, réduire les
pertes, développer un système de financement pour améliorer l'accès à l'eau ;
4. Lutter contre la pollution des eaux.
Dans le PSDSA, le MAEP a formulé l’objectif primaire suivant (OS1) : « Contribuer à la croissance, à la
souveraineté alimentaire et à la sécurité alimentaire et nutritionnelle des populations, hommes et
femmes, à travers une production efficace et une gestion durable des exploitations dirigées aussi bien
par les hommes que par les femmes et les jeunes ».
L’analyse FFOM effectuée par le MAEP dans le PSDSA (p.14) identifie la faible maîtrise de l'eau
comme une des neuf principales contraintes de l’agriculture béninoise. Il est important de constater
que, dans l'élaboration de sa stratégie, le MAEP n'aborde pas vraiment la question de l'amélioration
de la gestion de l'eau pour l'agriculture, l'élevage, la pêche et l'aquaculture. Ainsi le PAIAVO, un des
programmes majeurs de développement de l’agriculture, comprend un sous-programme
Dans la lutte pour assurer la sécurité alimentaire au Bénin, la pêche et l'aquaculture occupent une
place importante. Le delta joue à ce niveau un rôle majeur car il est la partie la plus riche du pays en
matière de pêche et d’aquaculture. La pression sur la production de poisson en tant que principal
composant protéique pour les Béninois est très élevée. La pêche traditionnelle ne suffit plus à
répondre à l’ensemble des besoins de la population. L'aquaculture doit prendre le relais, ce qui se
produit déjà de facto avec les acadjas mais ces derniers ne sont pas « durables ». La transition vers
une production modernisée nécessite à la fois du temps, le développement des connaissances, des
investissements importants en termes d’infrastructures et des mesures d'accompagnement
notamment au niveau foncier.
Au nombre des menaces pesant sur le développement de l’agriculture dans le delta on compte la
forte croissance démographique, l’extension urbaine, le déséquilibre entre les importations et les
exportations, la force « artificielle » du franc CFA…
L’analyse FFOM détaillée relative à l’eau pour l’agriculture est fournie dans l’Annexe 2 (Tableaux A-2 et
A-3).
Quatre défis majeurs sont identifiés au niveau de la maîtrise de l’eau pour l’agriculture :
1. Renforcer les connaissances et la maîtrise de l’eau dans le delta en vue de contribuer à la
sécurité alimentaire au niveau national en :
a. Améliorant les connaissances en matière de contrôle et gestion de l'eau ;
b. Renforçant les liens entre la politique agricole (MAEP, PAIAVO…), les connaissances sur
les ressources en eau (MEM, INE, organisations internationales…) et les
investissements (bailleurs de fonds, entreprises privées…) ;
c. Créant des synergies entre le MEM et le MAEP pour la mise en œuvre du projet de
barrage à usage multiple Dogo-Bis et ses retombées au niveau du delta ;
d. Définissant les critères de conception des ouvrages de contrôle du débit ;
2. Améliorer la sécurité des récoltes et le démarrage de la saison de production en régulant
les débits au début et à la fin de la saison des pluies ce qui implique :
a. La régulation par les barrages (Dogo-Bis) ;
b. Un système d'information amélioré ;
Les inondations et les pénuries d’eau entravent le développement économique en raison du manque
d'infrastructures de maîtrise de l'eau.
Les effets des inondations pluviales et fluviales peuvent se cumuler, particulièrement en fin de saison
pluvieuse. Les inondations peuvent causer des dommages et des pertes économiques considérables.
A l’inverse, en termes de pénurie d’eau, le delta connait une saison sèche de quatre mois environ
(décembre-mars). L’absence d'infrastructures de maîtrise de l'eau ne permet de compenser ces
pénuries.
Ainsi, chaque année, le Bénin souffre d'inondations. Certaines années sont extrêmes, comme 2010
avec des dégâts et des pertes estimées à 127 milliards de FCFA. L’année 2019 a également été une
mauvaise année avec des inondations précoces en début de saison des pluies et persistantes à la fin,
causant beaucoup de dégâts, surtout pour l'agriculture.
L'atténuation des inondations et des périodes sèches limiterait les dommages directs et stimulerait la
croissance économique qui est actuellement entravée par le manque d'infrastructures.
Pour les inondations en milieu urbain, des options techniques ont déjà été choisies. L'amélioration du
drainage urbain est en cours. Toutefois, les expériences internationales en la matière pourraient
contribuer à l'amélioration des méthodes existantes.
Lors de l'élaboration de mesures, il faudra tenir compte des avantages des inondations fluviales pour
l'agriculture, l'écologie et la qualité des eaux de surface.
L’analyse FFOM détaillée relative aux inondations et pénuries est fournie dans l’Annexe 2 (Tableau A-
4).
Quatre défis majeurs sont identifiés au niveau des inondations et des pénuries d’eau :
1. Réaliser les projets qui découlent de la stratégie formulée par le Projet d'Urgence de
Gestion Environnementale en Milieu Urbain (PUGEMU) en lien avec la « rénovation
urbaine ». Un projet d'atténuation des inondations urbaines est en cours. Des projets tels
que l'asphaltage contribuent également à l'amélioration du système de drainage. Une plus
grande intégration des projets urbains pourrait s’avérer utile. La prise en compte de
l’expérience internationale pourrait aussi contribuer à une plus grande efficacité des
mesures. Un exemple important est la relation qui pourrait être développée entre le projet
« Contournement Nord », la rénovation urbaine et la protection contre les inondations.
2. Elaborer et mettre en œuvre une véritable politique à long terme de « lutte contre les
inondations » avec un appui international. En ce qui concerne les inondations fluviales, le
Bénin n'a pratiquement pas de politique de protection contre ces inondations. Le contrôle
des inondations et de la maîtrise de l'eau exige de grands investissements : barrages,
canaux, digues, stations de pompage…
3. Pour le court terme, améliorer significativement le Système d'Alerte Précoce (SAP) des
inondations.
4. Au même niveau que la « lutte contre les inondations », réaliser une politique de « lutte
contre les pénuries d’eau » qui vise à augmenter la disponibilité de l'eau (en volume, dans
le temps et à l’endroit requis). A l’instar de la lutte contre les inondations, cela exige : une
maîtrise de l'eau et un système d'alerte afin d’être être en mesure de mieux planifier les
cultures.
La partie sud du Bénin est considérée comme étant à haute valeur écologique, en particulier le
système des zones humides du delta de l'Ouémé et les plaines de la rivière Sô. Cela s’est traduit par
l'inscription officielle du Sud-Bénin comme Site RAMSAR. C'est en soi un point fort.
L’analyse FFOM détaillée relative aux écosystèmes et à la qualité de l’eau est fournie dans l’Annexe 2
(Tableau A-5).
Trois défis majeurs sont identifiés au niveau des écosystèmes et de la qualité de l’eau :
3.7 Gouvernance
Le Bénin a connu des avancées importantes en matière de gestion des ressources en eau avec
l’adoption d’une politique nationale de l’eau en 2009, de la loi portant gestion de l’eau en 2010 et du
plan d’action national de GIRE en 2012. Des actions de mise en œuvre ont été ensuite engagées avec
l’appui de programmes structurants : élaboration de textes d’application de la loi ; création du Conseil
National de l’Eau, de la Commission Interministérielle de l’Eau, du Comité de Bassin de l’Ouémé et de
l’Institut National de l’Eau ; élaboration du SDAGE de l’Ouémé...
Depuis de 2015, cet élan a perdu de sa vigueur : absence d’organigramme opérationnel de la DGEau
(chargée d’animer l’ensemble de la réforme et d’assurer le suivi des ressources en eau), autorité de
gestion des bassins nationaux non mise en place, cadres de concertation peu opérationnels, budget
insuffisant, etc. avec pour résultat : un faible niveau de mise en œuvre du SDAGE de l’Ouémé, un
manque de concertation et de synergie entre les acteurs, une connaissance stagnante des ressources
en eau… La priorité accordée aux objectifs d’AEP et autres usages économiques de l’eau (agriculture,
pêche, élevage, énergie…) accompagnée d’actions ciblées de protection du cadre de vie (drainage,
Le processus de planification delta en cours, de même que les nombreux projets prioritaires du PAG
à composante eau ainsi que les objectifs du PND sont une opportunité remarquable pour relancer la
réforme de la gestion des ressources en eau. Pour l’essentiel, celle-ci s’est imposée à travers le monde
comme mode de Gouvernance des ressources au vu des contraintes et des échecs des approches
centrées sur les usages de l’eau sans vision de l’eau dans toutes ses dimensions.
Faute d’une approche intégrée de la gestion des ressources en eau, les pressions croissantes risquent
de conduire à des déficits importants en termes de disponibilité et de qualité de la ressource, sans
compter l’amplification des risques résultant du changement climatique.
L’analyse FFOM détaillée relative à la Gouvernance est fournie dans l’Annexe 2 (Tableau A-6).
Le rapport d’Etat des lieux et l'analyse diagnostique montrent que l’évolution tendancielle (scenario
du statu quo) conduit à une impasse si des mesures appropriées ne sont pas prises avec : un
doublement de la population d’ici 2050 induisant une forte croissance de la demande en eau, une
urbanisation accélérée, des inondations et des sécheresses récurrentes amplifiées par le changement
climatique, des écosystèmes en dégradation, un manque d’investissements dans des infrastructures
eau structurantes…
Cette situation peut s’expliquer par le fait que la gestion de l'eau, qui est complexe, est aussi d’une
certaine manière secondaire, en ce sens qu’elle est au service d'autres secteurs, plus directement
productifs comme le développement agricole, le transport, les industries, la croissance urbaine, mais
aussi la création d'un cadre de vie durable. L'eau doit accompagner les politiques sectorielles.
Néanmoins l'importance de l'eau ne doit pas être sous-estimée car elle joue un rôle essentiel pour de
nombreux secteurs qui ne peuvent pas se passer d'une bonne gestion de l'eau. L'eau peut et doit être
utilisée comme élément structurant dans les défis de planification.
Ainsi le Plan Delta met en relief l’importance multisectorielle de l’eau, ces spécificités et la manière
de planifier et de gérer efficacement les ressources en eau dans le contexte du delta.
La définition du « scénario préféré » pour le développement futur du Delta part de l’analyse des
scénarios de base que sont :
le développement social (Population) ;
la protection de l’environnement (Planète) ;
la croissance économique (Profit).
Ces trois scénarios ont leurs propres priorités. S’engager résolument dans un de ces scénarios met à
mal les autres scénarios. L'expérience, au Bénin, comme dans d’autres pays, montre que le
développement focalisé sur un seul scénario présente des menaces réelles :
Donner la priorité à l'économie et aux considérations financières conduit à négliger
l’environnement et les aspects sociaux ;
Donner la priorité à l'environnement conduit à négliger les coûts socio-économiques ;
Donner la priorité aux aspects sociaux n’est pas tenable si l’économie ne suit pas…
Les options de politique sont fondamentalement limitées à un seul scénario. Un équilibre doit être
trouvé entre Population, Planète et Profit (les 3 P).
Le scénario équilibré est celui de l’inversion progressive des tendances actuelles par la mise en
œuvre d’une stratégie d’adaptation permettant une gestion de l’eau réussie au service de :
La croissance économique (Profit) dont
la finalité est de créer de la richesse pour
sortir de l’impasse de la pauvreté ;
Le développement social (Population)
avec pour finalité le mieux-être des
populations par l’éducation, la santé, les
besoins de base dont l’eau à travers
l’approvisionnement en eau potable, la
production agricole (vivrière) et
l’aquaculture induisant la sécurité
alimentaire et la réduction des risques
liés à l’eau ;
La protection de l’environnement
(Planète) au sens large avec pour finalité
la préservation des ressources naturelles
et de l’eau en particulier, en tant que Figure 4-1 : Le scénario préféré intègre les trois
pôles
ressource vitale pour les générations
actuelles et futures.
La « durabilité » se situe à l’intersection des trois champs comme indiqué dans la Figure 4-1. La
durabilité sous-entend que le système physique du delta (l'écosystème) ne devrait pas être exploité
pour des activités anthropiques ou économiques tant qu'il est dégradé ou même épuisé, ce qui pose
les limites de son exploitation. Une exploitation durable (une exploitation maintenue sur le long
terme) est favorisée par un écosystème sain, c’est-à-dire dans un état lui permettant de récupérer des
pollutions accidentelles, et qui peut se régénérer.
Une adhésion au scénario équilibré transcendant les intérêts particuliers de chacun des pôles
« PPP » pour répondre à l’intérêt général à long terme peut être trouvée sans trop de difficulté. Elle
est par contre plus difficile à obtenir et à gérer à court et moyen termes en raison de la complexité
des tâches à mener au jour le jour dans les domaines respectifs. La clé d’une telle ambition repose
sur l’intégration volontaire des objectifs, actions et acteurs spécifiques de chaque pôle dans une
vision partagée de l’espace commun à aménager. Une Vision de cette nature est d’abord politique.
Les principes de bonne Gouvernance doivent contribuer à la mettre en œuvre.
Les résultats de l'analyse diagnostique visent à informer les parties prenantes de haut niveau de la
direction que prendra le développement du delta si les politiques ne changent pas ou si celles qui
sont préconisées ne sont pas mises en œuvre, ou peu appliquées.
La Vision du delta de l'Ouémé, en particulier une « vision partagée », est un instrument qui vise à
rendre les politiques gouvernementales plus efficaces, plus cohérentes et à leur donner une meilleure
chance de réussir. En ce sens, la Vision doit être attrayante pour les parties prenantes afin qu'elle
oriente leurs activités dans la direction souhaitée en utilisant les forces et opportunités du delta, sans
pour autant en négliger les faiblesses et menaces.
En somme, le Plan Delta vise à inverser la tendance actuelle à la dégradation (Principe n°1),
développer des projets à vocations multiples (Principe n°2) visant la valorisation économique
(Principe n°3) ainsi que les intérêts et les services liés à l’eau (Principe n°4) en se focalisant sur les
problématiques structurantes (Principe n°5) dont la principale est la maîtrise de l’eau (Principe n°6)
tout en intégrant les plans et programmes existants (Principe n°7), le tout sous tendu par un « projet
politique intégrateur » (Principe n°8).
L'analyse diagnostique a montré que l’exploitation du delta n’est pas suffisamment contrôlée qu’elle
est, dans une certaine mesure, « anarchique ».
L’exploitation actuelle coûte cher : elle pollue le delta, épuise ses ressources naturelles et laisse un
système naturel dégradé qui finira par perdre sa valeur pour une exploitation durable.
Comme décrit dans le chapitre précédent, le scénario retenu pour la formulation de la Vision est celui
du « scénario équilibré du développement économique, social et environnemental durable »
(Population-Planète-Profit). Compte tenu de la très forte pression de la population, l'exploitation du
delta (Profit) est le moteur de son développement. Dans le même temps, ce développement devrait
être socialement acceptable (Population) et durable en termes d’environnement (Planète).
L’Evaluation Environnementale Stratégique (EES) intégrée dans le processus de planification delta vise
à sauvegarder les valeurs liées aux personnes et à l’environnement naturel.
Dans le développement d’une Vision, il est a priori logique d'utiliser les forces et les opportunités de
développement (économique) et de formuler des politiques et des règlements pour atténuer les
faiblesses et les menaces ou impacts négatifs (sociaux et environnementaux).
Toutefois, la poursuite d'un objectif de développement économiquement rentable peut entraîner des
dommages sociaux ou environnementaux tellement importants que les mesures d'atténuation
restent insignifiantes et laissent de côté des parties prenantes démunies. En réalité, l'inclusion de
toutes les parties prenantes et l’intégration de diverses vocations sont des moyens d'élargir la portée
d’un projet, d'obtenir d’avantage de soutien et d'attirer plus de financements. Le « Contournement
Nord » peut constituer un exemple intéressant de cette approche.
L’objectif du « Contournement Nord » est d’ « améliorer la capacité de transport à travers Cotonou ». Dans de
larges portions de la ville, ce projet a des impacts considérables sur la réinstallation des personnes, la structure
urbaine et la gestion de l'eau. Ces impacts sont tellement marqués que le projet continue d’être confronté à des
difficultés de planification depuis déjà 20 ans, voire plus. Tant qu’on considère que ces impacts doivent être
« atténués », le projet crée sa propre résistance. Des exemples à l’étranger montrent qu’en faisant d'un projet à
objectif unique, comme le Contournement Nord, un projet à vocations multiples, une nouvelle gamme de solutions
apparait.
Une telle approchera sera plus positive, elle contribuera à « humaniser » le projet, elle offrira d’avantage de
solutions et attirera plus de financements.
La vision proposée dans le Plan National de Développement est de créer une base économique pour
le développement.
Dans le contexte du delta où les saisons se caractérisent soit par un excédent d’eau (inondations) soit
par un déficit d’eau (saison sèche), une gestion adéquate de l’eau est indispensable pour mener des
activités économiques à valeur ajoutée. Cette gestion est aussi un instrument qui peut guider la
planification spatiale.
Tout comme les infrastructures de transport, les infrastructures de maîtrise de l’eau sont coûteuses et
nécessitent des années de planification, de construction et de politiques soutenues. Ces
infrastructures sont en réalité des « services » aux activités économiques : agriculture, aquaculture,
industrie, cadre de vie sans oublier les services écologiques et le tourisme. Les services de l’eau, au
même titre que les transports, doivent être liés au développement des activités économiques.
Dans cette perspective, la « valorisation du delta rural et du delta urbain de l’Ouémé » devient un
objectif majeur de la Vision :
Le delta rural est appelé à devenir un agro-centre prospère, avec l’agriculture,
l’aquaculture et la transformation agro-industrielle produisant de la nourriture pour des
millions de béninois avec des possibilités d’exportation vers des pays voisins très peuplés
comme le Nigéria ;
Pour le delta urbain, le développement des rives du lac Nokoué (waterfront) doit être
érigé en principe de planification spatiale de premier plan. À l’échelle mondiale, les
rivages constituent des sources d’investissement attrayantes combinant : industries liées
à l’eau, ports et aéroport, expédition et transbordement des biens, tourisme et loisirs,
cadre de vie et travail haut de gamme avec des possibilités de combiner ces activités avec
des programmes et des projets de transport, de réhabilitation urbaine et de protection
contre les inondations.
Le Plan Delta traite essentiellement de la gestion intégrée des ressources en eau du delta. Cependant,
la gestion de l’eau ne concerne pas uniquement les ressources en eau ; elle concerne aussi, sinon
davantage, son utilisation pour un grand nombre de services et d’intérêts que la Vision doit prendre
en compte.
Et inversement :
Si d'autres intérêts deviennent prééminents, certains objectifs pour une gestion
appropriée de l'eau échoueront.
On pourrait énoncer de multiples problèmes liés à l’eau, ou des problèmes à petites échelles, mais ce
n'est pas l'objectif du Plan Delta.
Le Plan Delta doit déboucher sur un accord entre les parties prenantes qui leur permette d'engager
leurs activités dans un sens structurant pour le Bénin et le delta de l'Ouémé. Il s’agit donc d’identifier
les problématiques structurantes pour la gestion des ressources en eau du delta.
Le rapport de synthèse de l’Etat des lieux du delta montre que le Bénin est confronté à des problèmes
à tous les niveaux et à toutes les échelles, non seulement dans la gestion des ressources en eau, mais
aussi dans les secteurs adjacents qui en dépendent comme l'agriculture, la pêche, l'écologie... Ces
problèmes sont les problèmes d'hier et d'aujourd'hui et seront également les problèmes de demain.
Le Plan Delta essaie de se concentrer sur les lacunes structurelles en vue de trouver des modalités de
gestion des ressources en eau qui créent, pour les prochaines décennies, une fondation ou un cadre
dans lequel les problèmes auront une meilleure probabilité d'être résolus.
Page 36 Etude Plan Delta - Analyse Diagnostique, Scénarios et Vision
Ceci implique que, dans le processus d'élaboration du Plan Delta, certains problèmes peuvent
apparaître importants ou urgents, mais pas nécessairement fondamentaux pour la définition d’un
cadre pour l’avenir du delta et du Bénin. En ce sens, le Plan Delta donnera la priorité et établira une
préférence au traitement des problèmes les plus fondamentaux, plutôt que des problèmes les plus
urgents.
Comparé à d'autres deltas dans le monde, le delta de l'Ouémé et l’amont du delta ont extrêmement
peu d'infrastructures de maîtrise de l'eau, pour ne pas dire aucune.
Au regard des enjeux fondamentaux du delta décrits dans l’analyse diagnostique, la question de la
maîtrise de l’eau se présente comme suit :
L'eau potable ainsi que l'eau pour la production agricole et l'énergie font partie du
principe « Eau-Alimentation-Energie ». Dans la situation béninoise, ces trois objectifs
fondamentaux d'utilisation de l'eau sont si problématiques qu'il est amplement justifié de
leur donner une place privilégiée dans la Vision et d’envisager le développement
d’infrastructures de mobilisation des ressources en eau sans lesquelles il ne sera guère
possible de répondre aux besoins futurs ;
Les inondations présentent certains avantages (apport de sédiment) mais sont en même
temps une cause de dommages structurels qui se répètent chaque année et affectent la
société dans son ensemble, entravant le progrès économique ; sans infrastructures
appropriées les dommages causés par les inondations ne pourront être maîtrisés et
s’amplifieront au fur et à mesure que la pression sur le delta augmentera ;
L'écosystème représente toutes les ressources naturelles du delta. Si, suivant l’option
retenue, le Bénin doit exploiter le delta au bénéfice des populations sur le long terme,
l'écosystème doit être amené à son point d’équilibre, autrement dit sa dégradation doit
être inversée et sa biodiversité préservée. Les infrastructures de mobilisation de la
ressource et de protection contre les catastrophes doivent prendre en compte la
préservation des écosystèmes ;
Enfin, une question fondamentale reste de savoir comment y arriver, comment réaliser
les projets, les programmes, les étapes vers la réalisation de la Vision sur le
développement du Delta ? Une bonne gouvernance et une bonne gestion des ressources
en eau ne se font pas d'elles-mêmes. Il s'agit de connaître le système physique, de savoir
comment il réagit aux mesures et au comportement de ses habitants, d'évaluer l'impact
des projets initiés par différentes autorités et de mettre en œuvre des mesures
appropriées.
La réalité est qu'il y a bien trop peu d'infrastructures pour contrôler les écoulements d'eau et la
qualité de l'eau dans la situation physique naturelle très dynamique du delta.
Un delta libre et dynamique pourrait être « bon » pour l'environnement mais, comme souligné dans
le rapport de synthèse de l’Etat des lieux et dans l’analyse diagnostique, les pressions démographique
et économique sont élevées et engendrent des dégradations croissantes. Cette pression continuera
inévitablement de croître. La maîtrise de l’eau apparait comme la seule réponse permettant un
développement du delta dans la durée. Toutefois, le niveau de contrôle à établir est important : un
contrôle à 100% en 30 ans n'est ni réaliste ni souhaitable ; le contrôle doit viser à atténuer les
catastrophes et les dommages, et favoriser les bénéfices et les opportunités.
La maîtrise de l'eau pourrait aller loin, éradiquant, dans les cas extrêmes, toutes les conditions
naturelles du delta. Le contrôle intelligent de l'eau respecte la valeur intrinsèque des conditions
naturelles, respecte la valeur de la biodiversité, les variations saisonnières, les avantages des
inondations régulières et même des sécheresses, les sédiments fertiles alimentant le sol en aval, les
zones de pêche, la migration des poissons, les mangroves comme pépinières pour la vie marine et le
delta, les avantages des eaux salines, etc.
« Building with Nature » est un concept moderne d'infrastructure qui maximise les phénomènes
naturels pour orienter leur développement dans la direction souhaitée, comme, par exemple, la
gestion des sédiments pour améliorer la croissance des mangroves et, par suite, prévenir l'érosion.
Trop souvent, les infrastructures de maîtrise de l'eau sont conçues du point de vue du seul « profit »
avec un objectif unique.
Le Plan Delta est soumis à une Evaluation Environnementale Stratégique dans laquelle tous les
aménagements proposés sont évalués en termes de durabilité.
Le Plan Delta prend en compte les plans et programmes nationaux qui agissent sur le Delta et qui ont
un lien avec la gestion d'eau.
Avec le PND en tête, les plans et programmes considérés comme les plus importants pour le Plan
Delta sont rappelés ci-dessous. L'aperçu n’est pas exhaustif. L’objectif au niveau de la Vision du Plan
Delta est de créer des liens entre le secteur de l'eau et les autres secteurs pertinents.
a. Global2 :
Plan National de Développement (PND) ;
Programme d'Action du Gouvernement (PAG) ;
2
Pour le PND et le PAG voir détails en Annexe 4
Tous les documents cités reconnaissent des défis similaires. Pour le Plan Delta, il se confirme qu'une
bonne gestion de l'eau devra être intégrée dans les autres secteurs pour pouvoir élever le niveau des
services au bénéfice de la population du Bénin.
De ces documents, il ressort clairement qu'en ce qui concerne l'eau dans le delta, il est justifié de
concentrer la Vision sur les quatre enjeux majeurs suivants : (i) l'eau potable, (ii) l'eau pour
l’agriculture, (iii) les inondations, et (iv) les écosystèmes.
Le défi pour le Bénin est de fournir suffisamment d'eau, de nourriture et d'énergie, maintenant et
dans l'avenir aux populations. Le niveau d'approvisionnement et de production actuel est inférieur à
la norme (faible taux de desserte en eau potable, importation d'aliments élevée, forte dépendance de
l'énergie importée) et les besoins vont augmenter (12 millions d’habitants aujourd'hui, 24 à 32
millions en 2050).
Dans ce contexte, se pose une question déterminante : quelle valeur ajoutée peut apporter l’eau aux
plans et programmes existants ?
A la lecture de tous les plans et programmes, il apparait indispensable d’ajouter de la valeur au delta :
Ajouter de la valeur pour satisfaire les besoins d’un plus grand nombre de personnes
maintenant et dans l'avenir en termes d’eau et de nourriture ;
Ajouter de la valeur pour augmenter le niveau de vie, socialement et économiquement,
donner un accès plus facile à l'eau et à plus d'eau, augmenter la qualité de la nutrition ;
Ajouter de la valeur pour augmenter le pouvoir économique permettant de financer les
projets et infrastructures et assurer leur exploitation et leur maintenance ;
Ajouter de la valeur en renforçant les capacités dans la recherche, les connaissances et la
mise en œuvre, pour aider à rendre le pays plus résilient, pour rendre les gens moins
vulnérables aux inondations et aux sécheresses, pour les rendre moins vulnérables à
l'aggravation des catastrophes naturelles dues au changement climatique ;
Finalement, et ce qui n'est pas le moins important, il s'agit également de renforcer la capacité
gouvernementale et institutionnelle à diriger ce développement.
Le projet politique relatif au delta de l’Ouémé est de concrétiser la Vision en réalisant la synthèse des
principes directeurs énoncés ci-dessus, en élaborant et en mettant en œuvre des stratégies
spécifiques ainsi que des mécanismes de bonne Gouvernance, en mobilisant les ressources humaines
et financières nécessaires. Sans ce « projet politique unificateur », au plus haut niveau de l’Etat, à
travers les programmes de planification nationale, il y a un grand risque que la Vision reste
fragmentée et de ce fait ne soit pas entièrement réalisée. En réalité les conditions de base pour un
projet politique unificateur existent mais il faut les dynamiser avec un certain leadership (Figure 5-2).
Quelle vision à long terme retenir pour les quatre enjeux majeurs de l’eau dans le delta de l’Ouémé
analysés dans le diagnostic : l’accès à l’eau potable, l’eau pour la production agricole et aquacole, la
protection contre les inondations, les écosystèmes et la qualité de l’eau ?
de l’eau de surface).
1. La sécurisation des réserves d'eau souterraine à long terme pour l'eau potable :
a. Protection de l'environnement des plateaux d’Allada et de Sakété contre la pollution
installation de zones de protection où l'utilisation des terres est restreinte ;
systèmes de détection et de surveillance de la qualité de l'eau ;
b. Systèmes de surveillance pour évaluer les réserves et la recharge ;
c. Réservation spatiale de zones d’infiltration d'eau dans les zones urbanisées ;
2. La planification à long terme (10-30 ans) de l’approvisionnement en eau potable dans les zones
urbaines, périurbaines et rurales en tenant compte :
a. de la croissance démographique ;
b. de l'urbanisation et de la densification ;
A l'échelle du Bénin, la question se pose de savoir si le pays devrait être autosuffisant pour atteindre
ses objectifs de sécurité alimentaire, ou bien s'il peut dépendre de l'importation de denrées
alimentaires. La disponibilité de l'eau pour la production alimentaire joue un rôle important dans une
décision comme celle-ci, car la production alimentaire, l'agriculture et l'aquaculture dépendent
fortement de la disponibilité et de la maîtrise de l'eau.
Actuellement, il est relativement facile d'acheter des produits alimentaires sur le marché international mais il n'est pas
certain que cette situation se maintienne dans l’avenir. La population augmente rapidement, non seulement au Bénin,
mais aussi dans les pays voisins. La pression sur les aliments produits localement augmentera dans toute la région. Par
conséquent, l'autosuffisance alimentaire est un élément important de la sécurité alimentaire au Bénin.
Une bonne gestion de l'eau pour l'agriculture et l'aquaculture devient un facteur d’importance majeure. Avec des sols
fertiles, une eau abondante, des infrastructures, des connexions et autres conditions de marché, le delta est, comme
tous les deltas du monde, un endroit remarquable pour jouer un rôle à ce niveau.
Il n’y a pas lieu de répondre à la question de savoir si le Bénin doit aller vers une autosuffisance
alimentaire à 100%. Mais, compte tenu de l’économie faible du Bénin, du déséquilibre entre ses
importations et exportations ainsi que de sa croissance démographique élevée, il est clair qu'un haut
niveau de production agricole nationale est indispensable pour le pays. Le delta, avec son eau
abondante et ses sols fertiles, doit contribuer à une augmentation significative de la production
agricole au Bénin. Il n’est pas pertinent de privilégier l'importation de nourriture lorsqu’on dispose
d’un potentiel agricole national sous-exploité.
Le PND et le PSDSA s’inscrivent dans cette approche. Ils recommandent des mesures de maîtrise de
l'eau pour augmenter la capacité de production alimentaire. Le projet PAIA-VO prévoit certes des
aménagements hydro-agricoles mais à une échelle relativement petite ou moyenne, sans commune
mesure avec la croissance démographique. De grands barrages multifonctionnels en amont (PAG 27)
sont au stade de la planification et de la conception. Dans la Vision delta, les mesures de maîtrise de
l'eau sont les principales mesures pour intensifier et mieux gérer la production alimentaire, agricole
et aquacole, dans le delta. Il s'agit de maîtriser à la fois la saison des crues et la saison sèche afin de
sécuriser les cultures et offrir aux agriculteurs plus de sécurité en termes de disponibilité de l'eau leur
permettant d’investir.
La pêche traditionnelle ne répond plus aux besoins. La forme traditionnelle de l'aquaculture, l'acadja,
a pratiquement délogé la pêche traditionnelle dans le lac Nokoué, mais elle s'accompagne de
pollution, de dégradation drastique de l'écosystème avec un risque non négligeable de production de
poissons contaminés. La stimulation d'une aquaculture moderne et saine devra remplacer l'acadja
tout en redonnant une certaine place à la pêche traditionnelle. Les projets PROVAC, en tenant
compte de la croissance démographique et de la dégradation des conditions pour la pêche
traditionnelle, deviennent particulièrement importants pour garantir la nutrition protéique au Bénin.
Les inondations causent des pertes et des dommages dans le delta. L'année 2010 a été extrême avec
127 milliards de FCFA de pertes. D'autres années ont aussi connu des pertes mais elles sont moins
documentées que celles de 2010. Le manque d’eau en saison sèche cause également des dommages
et des pertes.
Les inondations et les sécheresses sont dans le monde entier une source de dommages et de pertes économiques et de stagnation
économique. Le Bénin et son delta manquent d'infrastructures de maîtrise de l'eau pour maîtriser et développer avec succès les
activités économiques, en particulier dans l'agriculture et l'aquaculture.
En l'absence d'investissements dans les infrastructures de protection contre les inondations, le coût des dommages est élevé. En plus
des dommages effectivement subis, il y a aussi la réticence à investir dans la croissance économique, ce qui conduit à un retard
croissant des zones à risque par rapport à des endroits plus sûrs.
Les investissements dans les infrastructures de protection contre les inondations transformeront les dommages annuels en bénéfices
annuels et renforceront la volonté d'investir. Ceci est particulièrement vrai dans le Delta où tous les autres facteurs économiques sont
favorables. Les investissements en infrastructures de protection contre les inondations ont un fort potentiel de rentabilité dans le
Delta en tant que région, mais aussi comme moteur pour le Bénin.
Des investissements relativement modestes peuvent déjà aider à réduire les dommages récurrents les plus graves, ouvrant ainsi la
voie à de nouveaux investissements.
Ce principe appliqué au niveau régional ou national permet de créer un environnement structurellement meilleur pour la croissance
économique. Les agriculteurs individuels et les entrepreneurs peuvent prendre leurs décisions d'investissement au niveau de leur
entreprise, sans risque (externe) de tout perdre.
L'ensemble de l'écosystème du delta est la base naturelle et fondamentale sur laquelle repose le
développement socio-économique du delta. La préservation de cet écosystème d'une manière qui
peut être maintenue pendant des décennies et plus est une condition préalable à l'exploitation
durable du delta.
La Vision propose pour le delta rural de passer d'un Système sol-eau naturel, incontrôlé et en
dégradation rapide à un Système sol-eau maîtrisé vis-à-vis de l’eau et qui respecte les valeurs
environnementales et écologiques. Une telle ambition fixe les conditions aux limites de l'exploitation
par la population. Elle définit également les mesures d'atténuation et de compensation pour les
programmes et les projets ayant un impact sur le système naturel du delta.
La préservation des écosystèmes conduit à devoir maintenir une eau de qualité pour répondre à
l'augmentation de l’ensemble des besoins en eau douce, non seulement pour les écosystèmes mais
aussi pour l’industrie, l’agriculture, l’aquaculture, le tourisme, et, en cas d’insuffisance d’eau
souterraine, l’approvisionnement en eau potable. Dans cette perspective, une politique de
valorisation et de gestion des eaux douces de surface doit être établie.
Les mesures à développer pour la préservation de la qualité des eaux de surface comprennent :
Cette évolution présente un énorme défi pour le Bénin en termes d’aménagement de l’espace, et en
termes de gestion de l’eau car celle-ci restera omniprésente dans cet espace. Comment satisfaire les
besoins en eau pour le développement socio-économique de la zone métropolitaine dans le futur,
assurer la sécurité des personnes et des biens contre les risques liés à l’eau, protéger les écosystèmes
aquatiques et préserver la qualité de l’eau ?
Des orientations majeures sont retenues pour chacun des pôles géographiques du delta :
La maitrise de l’eau dans la basse vallée de l’Ouémé pour le pôle nord ;
L’aménagement intégré du lac Noukoué et de la lagune de Porto Novo ainsi que la
protection côtière pour le pôle sud.
La Vision pour la basse vallée de l’Ouémé (mais aussi les lagunes) est d’avoir un écosystème équilibré
et fort dans lequel l'exploitation, à la fois inévitable et croissante, aura sa place.
La maîtrise de l'eau en quantité et qualité apparait comme un facteur essentiel et crucial pour les
développements souhaités dans l'agriculture et l'aquaculture en tant que chaîne
En situation actuelle, le delta fluvial est un système naturel dynamique de cours d’eau, d’étendues
d’eau, de zones humides et de cultures. Des mesures de maîtrise de l'eau seront proposées en vue
d’améliorer l’utilisation de l’eau, mais aussi de protéger la dynamique naturelle.
Pour y arriver, il faut élaborer et mettre en œuvre une politique à long terme, cohérente et
soutenue, visant à créer un système maîtrisé, dans lequel les avantages de l'agriculture et de
l'aquaculture et les valeurs de l'écosystème seront préservés d’une façon intégrée. En général, les
types de mesures potentielles sont à la fois de grande et de petite taille :
grands barrages avec réservoirs en amont ;
zones de rétention d'eau dans le delta ;
systèmes de digues, et
ouvrages de régulation comme les déversoirs et les vannes de différentes tailles.
La mise en œuvre de telles mesures pose un défi en termes de Gouvernance, pour les structures
d'exécution, les instituts de recherche et les organismes de financement qui doivent œuvrer de façon
intégrée :
Les enjeux d’infrastructures de maîtrise de l’eau concernent principalement le MEM, le
MAEP, le ME et le MCVDD, et impliquent des programmes comme le PAIAVO, le PROVAC-
2 et le PAG 27 (Barrages) ;
Pour la mise en œuvre de la maîtrise de l’eau, un schéma directeur devra être élaboré
avec la participation de ces ministères ;
Une concertation au niveau interministériel et avec les organismes de financement est
nécessaire, de même qu’une structure d’exécution puissante et efficace.
5.4.4 Vision pour la zone lacustre et côtière : aménagement intégré du lac Nokoué et de
la lagune de Porto Novo
La Vision pour la valorisation de cette zone est basée sur les éléments suivants :
Les éléments de la Vision pour la zone lacustre et côtière sont développés ci-après suivant six axes :
A. Inondations pluviales et développement urbain ;
B. Intégration des projets urbains ;
C. Conservation des écosystèmes ;
D. Pêche et aquaculture ;
E. Loisirs et écotourisme ;
F. Activités portuaires.
Approche globale
La solution pour les inondations urbaines causées par les précipitations et les inondations causées
localement du côté du lac, ne peut pas être uniquement sectorielle.
A la suite du PUGEMU divers projets contribuant à la réduction des inondations pluviales ont été
engagés par le MCVDD : projet de drainage, projet d’asphaltage, réhabilitation des berges, etc.
La Vision proposée cherche à combiner les projets et les objectifs des projets pour créer un
environnement propice au développement durable et inclusif de la ville.
L'idée est que là où les infrastructures de transport et les infrastructures de maîtrise de l'eau
nécessitent des investissements initiaux élevés, le développement simultané d'une base économique
attirera le soutien financier requis et le développement social simultané attirera également un
soutien social et politique.
La vision de base en rapport avec l'eau dans la zone urbaine repose sur la nécessité de réduire les
dommages causés par les inondations urbaines et pluviales. Une approche sectorielle améliore la
situation mais seulement très localement. Cette approche révèle que les problèmes des inondations
sont souvent déplacés d'un endroit à un autre.
La résolution des problèmes d'inondation des villes doit suivre certains principes afin d'obtenir un
système hydrique structurellement amélioré qui durera des décennies et qui pourra résister aux
effets climatiques ou être adaptable pour résister à ces effets.
Pour résoudre les problèmes de drainage urbain, il existe deux grands principes techniques qui se
développent chacun en trois étapes :
1. Infiltrer, stocker, rejeter ;
2. Maisons élevées, rues à un niveau moyen, parcs et espaces ouverts à un niveau bas.
Stockage
Pour une durée de temps la plus longue possible, retenir les
eaux de surface, par exemple dans des fossés, des canaux, des
bassins de collecte.
Le stockage de l'eau est principalement facilité dans des systèmes à
ciel ouvert, qui peuvent contenir une grande quantité d'eau, et qui
peuvent être vidangés ou pompés après les averses de pluie.
L'avantage est que le débit pompé peut être réparti sur une plus
longue période de temps à l'aide d'une capacité de pompage
réduite.
Drain et débit
Augmenter la capacité de drainage de l'eau.
Parfois, cela peut être fait en augmentant le débit, mais généralement en augmentant la section transversale du cours d'eau ou
en réduisant sa résistance. Cela implique un bon entretien des drains de rues secondaires et surtout des ruisseaux et des
canaux à l'extrémité aval près du lac.
Outre ces deux principes en trois étapes, il est également essentiel de commencer à l'extrémité
inférieure du système de drainage pour s'assurer que l'eau de l'extrémité amont peut bel et bien
être évacuée au lieu de créer des problèmes ailleurs (Voir la Figure 5-8 ci-dessous comme exemple
d’une situation où les choses se sont mal passées). La maintenance est également un enjeu
important.
Figure 5-8 : Exemple de solutions en amont - Nouveau drain sur le côté de la route (photo à gauche, flèche rouge),
déversant dans un canal de drainage non entretenu en direction du lac (photo à droite), causant
l'inondation à 100% du voisinage (2020)
Suivre les principes énoncés ci-dessus pour résoudre les problèmes spécifiques de l'eau en milieu
urbaine nécessite une restructuration sérieuse de l'urbanisme. Il s'agit d'un processus de
développement de la ville dont la durée se compte en décennies plutôt qu’en années et qui nécessite
l'intégration de la planification de l'eau dans d'autres projets de réhabilitation en cours et futurs. Des
projets comme le Contournement Nord, la restructuration des berges du lac, l'asphaltage-drainage
sont une excellente occasion d'appliquer les principes énoncés ci-dessus.
Les villes situées sur l'eau ont un avantage comparatif par rapport aux autres villes. Leur position
représente une valeur intrinsèque et le développement d’un « front de mer » est une expression à la
mode pour le développement social et économique, que ce soit dans les grandes métropoles comme
Shanghai, Hongkong, Sydney ou dans les petites villes fluviales partout dans le monde. Cotonou l'a
également reconnu. Un exemple actuel est le nouveau développement d'une «station balnéaire» près
du marché Dantokpa de Cotonou.
Figure 5-9 : Travaux préparatoire pour le développement d'une station balnéaire près du Marché Dantokpa
à Cotonou, le long du Chenal entre la mer et le lac Nokoué.
Figure 5-10 : Image des aménagements potentiels à valeur ajoutée autour du lac Nokoué
Une approche durable pour les rives du lac est de développer une Vision portant sur leur
restructuration suivant une approche fonctionnelle visant à combiner :
Les activités
o services, bureaux
o marchés locaux, centres commerciaux
o hôtel, hébergement
Le social
o logements
o parcs, bassins, zones de loisirs
Le développement industriel
o (agro)industrie
o ventes aux enchères de poisson et de légumes
o autres
Le transport
o terminaux pour les embarcations des personnes
o terminaux pour le transport de marchandises, marchés, enchères, industrie
Etude Plan Delta - Analyse Diagnostique, Scénarios et Vision Page 55
o réseau routier pour relier les centres économiques à l'intérieur de la ville et le transit
La maîtrise de l'eau
o espaces ouverts existants et nouveaux pour la collecte de l'eau (parcs, bassins)
o digues pour séparer le lac de la ville, combinaison avec des routes comme le
Contournement Nord
o stations de pompage.
L'ensemble de l'écosystème comprenant les lagunes, les berges et la côte est très précieux et en
même temps fortement surexploité par l'activité humaine. Dans la Vision pour le delta, un
développement prospère des villes et de leurs fronts de mer nécessite un écosystème propre, sain et
attractif, permettant l'utilisation de ses eaux pour les transports commerciaux et publics, l'industrie,
les loisirs et le tourisme, la pêche et l'aquaculture.
En termes de valeurs de l'écosystème, la qualité de l'eau est le paramètre principal. Cela nécessite
une politique, des investissements et une application soutenus sur le long terme dans :
la gestion réussie des déchets solides ;
l’épuration des eaux usées ;
une réglementation, une surveillance et une application efficace de la règlementation en
matière de pollution de l'eau ;
la restructuration des méthodes de pêche non durables comme l'acadja et la surpêche ;
les avantages comparatifs de la salinisation ;
la protection des zones écologiques dans les zones humides, les lagunes côtières, les
mangroves, etc. en particulier les rives des lacs et des rivières exigent une protection.
D. Pêche et aquaculture
En fait, l'acadja actuel est déjà un mode d'aquaculture mais il est non durable. Le lac Nokoué et la
lagune de Porto Novo restent, pour le Grand Nokoué, les plus grands réservoirs de ressources
halieutiques avec un énorme potentiel de marché. Le « retour de crevette » est une vision
intéressante pour ces deux étendues d’eau. L'aquaculture est une option parfaitement envisageable
pour faire face à l'augmentation de la salinité (montée du niveau de la mer et diminution du débit en
saison sèche).
Le programme PROVAC constitue la base d'un développement futur favorable de l'aquaculture dans
la région.
E. Loisirs et écotourisme
Les loisirs aquatiques et l'écotourisme seront favorisés par le développement du Grand Nokoué. Dans
un marché touristique internationalement très compétitif, le Bénin jouera un rôle modeste, même si
ses zones humides et sa culture liées à l'eau sont des éléments attractifs assez uniques et très
intéressants.
La combinaison d'une côte, de plages et de lacs associés aux valeurs naturelles des zones humides et
de l'ensemble de l'écosystème sont aussi des atouts pour créer un cadre de vie riche et attractif pour
Page 56 Etude Plan Delta - Analyse Diagnostique, Scénarios et Vision
les populations. Des villes comme Cotonou, Abomey-Calavi et Porto Novo sont des villes où il pourrait
faire bon vivre avec des possibilités de baignade en mer, de circuits écologiques dans les lagons et les
zones humides, de pêche récréative, de visites et séjours chez l'habitant dans des villages à fortes
traditions culturelles, etc.
Pour les autorités chargées d'améliorer les installations récréatives et touristiques, la qualité de l'eau
et le transport sur l’eau sont, en matière d’eau, les éléments les plus importants à considérer, comme
mentionné précédemment tandis que, sur la côte, l'accrétion et l'érosion côtières sont les contraintes
majeures.
F. Activités portuaires
Un nouveau port à Sèmè-Kpodji nécessitera une gestion encore plus efficace des sédiments - comme
jamais auparavant - et une concertation avec le Nigéria où l'érosion côtière deviendra problématique.
Les liaisons vers l'arrière-pays se font généralement par train ou par camion, le transport fluvial n'est
pas considéré comme une option. Cependant le transport fluvial existe déjà ; il peut être modernisé
pour le transport des marchandises (poissons, produits agricoles) par la création de canaux
(également utilisés pour le contrôle de l'eau dans le delta), de ports intérieurs, de plaques tournantes
de transport pour le transport multimodal.
L'érosion côtière est principalement et directement due aux activités humaines, en particulier les barrages sur les fleuves
et les ports maritimes. Dans la planification des nouvelles activités, telles que la construction de barrages (par exemple
Dogo-Bis), l'extension du port de Cotonou ou la construction d'un nouveau port à Sèmè-Kpodji, les impacts des ouvrages
sur le transport des sédiments littoraux doit être pris en compte dans les études d’impacts. Des mesures d'atténuation
(adaptation de la conception, réalisation de contournement pour les sédiments, etc.) doivent être mises en œuvre. Elles
font partie intégrante des projets de barrage et de port, et du coût du projet ; elles ne peuvent être transférées à d'autres
parties prenantes.
Une certaine érosion et accrétion côtière peuvent également être provoquées par l’élévation du niveau de la mer. Ce
phénomène est plus lent mais doit être surveillé et étudié.
La salinisation n'est pas seulement une évolution négative, c'est aussi une opportunité. Les possibilités d'utilisation de
l'eau saline se trouvent principalement dans la pêche et l'aquaculture. Le développement souhaité de l'aquaculture dans
le lac Nokoué et la lagune de Porto Novo a déjà été évoqué.
D'autres opportunités résident dans le développement agricole de cultures résistantes au sel, mais ce domaine est
encore au stade de Recherche & Développement.
Cette Vision doit être soutenue par une volonté politique qui transcende les objectifs et intérêts sous-
sectoriels, et fixe le cap pour une intégration effective de toutes les composantes de la Vision.
Pour la mise en œuvre du Plan Delta, la Coordination et la Concertation entre les acteurs sont
fondamentales. La Vision repose pour l’essentiel sur une synergie entre acteurs et sous-secteurs
permettant d’amplifier considérablement leur efficacité et de créer une véritable plus-value.
4. Livrables
Le Plan d'aménagement et de gestion des eaux (Plan Delta) intégrant le cadre de gestion
environnementale et sociale du delta.
Un rapport synthétique reprenant les principaux résultats de l’EES. Ce rapport d’une vingtaine de pages
au plus (hors Annexes) comprendra les sections suivantes :
o Introduction
o Approche méthodologique
o Profil environnemental et socio-économique du delta de l’Ouémé et perspectives de son évolution
o Cadre politique, juridique, institutionnel
o Scénarios et options d’aménagement
o Plan d’aménagement et de gestion
o Analyse environnementale
o Cadre de gestion environnementale et sociale (CGES)
o Conclusion.
Le rapport synthétique EES fera au mieux référence à l’analyse et aux résultats fournis dans l’Etude Plan Delta
L’approche
dont le méthodologique proposée
produit (Plan Delta) lui pour chaque
sera joint d’autant phase
que l’EES en estde
unelacomposante
planification delta est présentée dans
indissociable.
le Tableau 6-1. Les activités 1.1 à 2.3 ont été réalisées à ce jour. Les activités suivantes seront
effectuées au cours de la finalisation de la Phase 2 et l’exécution de la Phase 3.
2.3 Analyse multicritère des scénarios Ateliers technique Scénario Scénario choisi et
Cadre d’analyse résultats d’analyse des
multicritères scénarios
[1] Etude Plan Delta – Etape n°1 : Etat des lieux du delta de l’Ouémé, INE, 2019
Rapport de synthèse
Rapport thématique n°1/9 : Socio-économie
Rapport thématique n°2/9 : Urbanisme
Rapport thématique n°3/9 : Aménagement rural
Rapport thématique n°4/9 : Gouvernance de l’eau
Rapport thématique n°5/9 : Ressources en eau
Rapport thématique n°6/9 : Usages de l’eau
Rapport thématique n°7/9 : Zone côtière
Rapport thématique n°8/9 : Modélisation
Rapport thématique n°9/9 : Ecosystèmes naturels
[2] Plan National de Développement 2018-2025, Bénin Révélé
[3] Programme de Croissance pour le Développement Durable (PC2D) 2018-2021, Bénin Révélé
[4] Programme de développement du sous-secteur de l'approvisionnement en eau potable en
milieux urbains et périurbains (2017-2021)
[5] Plan Stratégique de Développement du Secteur Agricole (PSDSA) 2025 et Plan National
d'Investissements Agricoles et de Sécurité Alimentaire et Nutritionnelle (PNIASAN) 2017 –
2021
[6] Information PAIA-VO de son site web: https://www.paia-vo.org/
[7] Pamphlet Projet de Vulgarisation de l'Aquaculture Continentale (PROVAC 2),
https://www.jica.go.jp/project/benin/002/materials/ku57pq00002lkmgk-att/pamphlet_fra.pdf
[8] PUGEMU
[9] Projet de gestion des eaux pluviales et de résilience urbaine,
https://www.banquemondiale.org/fr/news/press-release/2019/05/23/benin-world-bank-
provides-100-million-to-reduce-flood-risks-and-strengthen-urban-resilience-in-the-capital-city-
cotonou
[10] Projet d'aménagement des grands barrages hydroélectriques multifonctions sur le fleuve
Ouémé au Bénin : Etude stratégique et technico-économique, Bénin Révélé, août 2017
1. Eau potable
Tableau A.1: Analyse diagnostique en termes de forces, faiblesses, opportunités, menaces pour eau potable
Forces Faiblesses
Taux de desserte Cotonou et Porto-Novo > 95% Taux de desserte du delta rural en moyenne ~40%
Quantité importante d'eau souterraine dans l'aquifère Des communes urbaines et semi-urbaines du delta
du Mio-pliocène à l'ouest du delta de l'Ouémé Aguégués, Adjarra, Sèmè-Kpodji et Abomey-Calavi
(Plateau d'Allada capté pour l'AEP du Grand Cotonou, ont des taux de desserte inférieur à 25%. La
3
de 10 à 13 km ) selon des résultats d'études croissance du taux de desserte dans le milieu urbain
préliminaires dans le cadre de NOEVA assez d'eau n'atteint pas ou n'atteint guère le niveau de
Quantités disponibles
Protection naturelle des aquifères du delta contre la Absence de suivi de la qualité d'eau souterraine
pollution de surface grâce à l'existence de la terre de
Etude à faire sur les trois périmètres de protection :
barre (plus ou moins argileuse)
risques des pollutions dans le deuxième et troisième
Les couches plus profondes ont une meilleure qualité cercles (le premier 25*25 m – très petit) risques :
des eaux souterraines
Techniques de construction et gestion des systèmes Systèmes de distributions peu développés ; des
d'adduction en eau potables bien connues réseaux tertiaires ne couvrent pas tous les quartiers
urbains
L'eau souterraine est exploitée pour le maraichage L’exploitation des eaux souterraines pour les
Autres usagers
dans le delta (niveau peu profond de la nappe industries, l’agriculture et l’aquaculture n’est pas
phréatique) « durable »
l'eau potable
Le prix de l’eau reste élevé et au-dessus de la
Engagement fort de l'Etat pour réformer le secteur au capacité d'une grande partie de la population
niveau institutionnel et pour la mobilisation des fonds
Faiblesse de la gestion des ouvrages AEP au niveau
nécessaire
des communes
Possibilité d’étendre les activités pour améliorer la Croissance de la population et activités humaines
connaissance afin de mieux sécuriser les réserves à augmente le risque de contamination des eaux
long terme souterraines en raison des activités prohibées
(pollution des eaux souterraines par les déchets
Disponibilité et accompagnement effectifs des
urbain et industriels).
Partenaires Techniques et Financiers pour financer
les recherches et l’équipement Risque d'exploitation anarchique et de pollution
des aquifères à long terme (construction
Disponibilité de ressources humaines jeunes capables
d’ouvrages non réglementée)
de conduire des recherches relatives à l'amélioration
des connaissances sur les ressources en eau Risque de salinisation par le lac Nokoué de l'eau
souterraine souterraine captée pour l'AEP du Grand Cotonou
Beaucoup d'initiatives privées pour élever le taux de Manque d'équité (les tuyaux d'eau pour Cotonou
desserte passent par des villages qui n'ont pas d’AEP)
Plan directeur d'assainissement des eaux usées pour Déforestation et érosion pouvant diminuer la
le grand Cotonou inclus Stations de purification STEP recharge
STBV existantes
Ventes d'eau des PEA privés car le réseau public
n'est pas assez proche et les prix sont plus bas ce
qui menace la rentabilité des systèmes publics
Forces Faiblesses
Sols fertiles (plus de 19 000 ha de bas-fonds et Maîtrise de l'eau insuffisante / inexistante
60 000 ha de plaines inondables) ; les inondations
des sols fertiles et de l'eau douce
Inondations incontrôlées
annuelles apportent des sédiments fertiles et
rincent le sol Longue période de sécheresse avec pénuries d'eau
Utilisé : ~ 10% pour l’agriculture et < 2% pour Conflits entre éleveurs et agriculture, lutte pour
Disponibilité
Nombreux cours d'eau (mais dont le Très peu d'infrastructures pour maîtriser l'eau
la maîtrise de l'eau
difficilement accessible)
Marchés proches : local, villes du Grand Nokoué, Manque de main-d'œuvre hautement qualifiée au
Avantages et désavantages
de la situation du delta
régional et international avec un potentiel de niveau rural. Ceux qui sortent des écoles/universités
transport ne sont pas intéressées à travailler en milieu rural
(paiement trop bas: travail au Nigeria mieux payé);
Disponibilité de la main-d'œuvre, aussi avec une
donc les nouvelles techniques culturales ne sont pas
expertise qualifiée : écoles et universités agricoles
mises en œuvre
sont proches
Barrages prévus en amont, surtout Dogo-Bis Les barrages multifonctions se développeront mais
avec une préférence pour l'énergie
o pour la maîtrise de l'écoulement d'eau en faveur
de l'irrigation sur les périmètres aménagés Les impacts négatifs des barrages sont plus forts
qu'attendu (surtout sédiments, pêche)
o pour le stockage de l'eau en cas des crues qui
viennent trop tôt Pollution de l'eau progressive/continue
Projets infrastructurels
o pour le stockage de l'eau des crues qui continuent Impacts du changement climatique : évolution des
trop longtemps conditions de pluie, flux (irrégulier)
o pour la décharge de l'eau en saison sèche pour
mieux réguler les débits
Forces Faiblesses
Réseau hydrographique dense : disponibilité de l'eau Impacts négatifs des acadjas : éviction de la pêche
douce et de l'eau salée pour une grande variété traditionnelle, pollution du lac Nokoué, détérioration
d’espèces pour la pêche et l'aquaculture de la qualité des poissons à cause de non-application
de la règlementation en vigueur, utilisation des
Grande potentialité de production de pêche
engins prohibés (acadja)
actuellement et dans le futur dans les grands plans
d'eau du Delta Surexploitation des ressources (normal 9/km²,
actuellement >100/km²): taille diminue
Main d'œuvre importante qui connait le système
Conflits entre pêcheurs suivant qu’ils sont ou ne sont
Source de revenus de nombreux pêcheurs
pas propriétaires d'acadja (1.500.00 CFA)
En dépit de beaucoup d’impacts négatifs, l'acadja est
Surexploitation des ressources a un impact négatif
une forme d'aquaculture qui donne une bonne
sur la biodiversité
production en termes de quantités
Non-accès au crédit des structures formelles pour les
La loi-cadre 2014-2019 est en vigueur
pêcheurs et les mareyeuses et ceux qui investissent
dans l'aquaculture
Opportunités Menaces
Développement de l'aquaculture est très faisable (et Pollution des eaux ne diminue pas
une nécessité), supporté par le PAG9 et PROVAC,
o p.e. nitrification du lac Nokoué à cause de
PNDF
nombreux acadjas et jacinthes d'eau et comblement
Développement des activités des mareyeuses et du du lac Nokoué ce qui affecte la température
commerce, développement de la pêche artisanale
o p.e. insecticides en provenance du système
vers un type à plus grande échelle.
hydrologique amont
Diversification de l'aquaculture (actuellement 2
o déchets/ordures jetés dans l'eau
espèces)
o transport des produits pétroliers
Dans la zone So-Ava et des Aguégués, existence
d’étangs dans les zones inondables Mauvaise gestion de l'eau pour l'aquaculture qui
nécessite une eau de haute qualité et une gestion
Propriétaires des acadjas sur le lac connus
sophistiquée de l'eau pour éviter la contamination
Faire le plan spatial du lac (occupation par les par les rejets
acadjas, la pèche libre..). Chaque acadja aura un
Pertes de l'espace pour la pêche et aquaculture :
permis avec durée limitée
o la croissance démographique et l’urbanisation font
que le bord du lac est déjà presque totalement
occupé
Forces Faiblesses
Une stratégie pour l'amélioration du drainage existe Des inondations dans les villes provoquées par les
(PUGEMU) pluies et les hautes eaux du lac de Nokoué qui
empêchent l'évacuation des eaux pluviales des
Différents projets pour améliorer le drainage à
drains de la ville
Cotonou et autres villes autour du lac Nokoué : p.e.
Asphaltage en combinaison avec des drains Urbanisation et occupations des terres non-drainées
(Cotonou), Programme d’assainissement pluvial et trop basses. Manque de capacité à réaliser la
Inondations pluviales urbaines
Les inondations amènent de l'eau douce pour Les infrastructures de maîtrise de l'eau sont
l’agriculture et la pêche, et des sédiments fertiles quasiment absentes
pour les sols
De dommages et pertes annuelles élevées à cause
Les inondations constituent aussi un phénomène des inondations, qui justifient des investissements
dynamique naturel qui donne de la valeur au sud du pour la protection
Bénin comme site RAMSAR
Le système de surveillance ne couvre pas tous les
Inondation fluviales
Système de surveillance est en place, les lecteurs besoins et les systèmes automatisés sont souvent en
collectent les données pour transmission à la DGEau panne. Les niveaux par rapport au niveau 0 national
ne sont pas bien connus
La région construit ses maisons sur pilotis, cela
constitue une résilience en soi Le SAP peut être amélioré, non seulement pour être
plus précis en termes de temps, délai, localisation et
Système d'Alerte Précoce en fonction
hauteur des crues, mais aussi pour les variations des
niveaux d'eau au début et à la fin de la saison des
crues pour les agriculteurs
dizaines d'années avec des estimations des débits et des changements climatiques assez limitée (avec
le risque de mauvais choix)
Connaissance de modélisation au niveau
universitaire Connaissance existante (dans les services publics)
n'est pas accessible au public (p.e. modèle
numérique du terrain de l'IGN.bj)
Stations de pompages
Forces Faiblesses
Le delta a gardé beaucoup de son dynamique naturel Toute la zone est fortement dégradée par des
ce qui se traduit en hautes valeurs environnementale activités anthropiques sous la pression de
et écologiques : l'augmentation de la population et de la forte
urbanisation dans la zone même
o zone humide d'importance internationale
o disparition des forêts classées, mangroves
o notamment réseau pour oiseaux
o pollution des eaux (utilisation pesticides et engrais,
o zone littorale avec ses lagunes
autres)
o forêts sacrés, mangroves et autres habitats
o perte de la biodiversité (p.e. espèces des poissons)
protégés.
o perte des terrains avec une valeur écologique,
o échanges des eaux douces et salées
occupation
Toutes les activités dans la zone doivent être
Le statut RAMSAR même ne fournit pas des normes
accompagnées d’une étude d’impact
ni la forme de protection
environnemental (EIE).
La règlementation / normes sur la qualité d'eau ne
Il y a des structures ONG qui s'occupent de la
sont pas complètes :
protection du site Ramsar (Bees, Nature Tropicale,
UICN…) o il n'existe pas de normes pour la qualité des eaux
surfaces
Opportunités Menaces
Le statut RAMSAR est en soit une opportunité pour Continuation de la croissance de la population et
provoquer des actions pour protéger le site urbanisation incontrôlée
Forces Faiblesses
Politique nationale (2009), Loi (2010), Plan d’action Connaissance et application insuffisantes des lois
(PANGIRE, 2012) en place et règlements par les organismes
gouvernementaux et les populations
Tutelle de la GIRE au niveau du MEM/ DGEau
Communication insuffisante sur la GIRE (ses
Gestion par bassin acceptée
principes, son rôle, ses atouts…)
SDAGE de l’Ouémé élaboré (2013), validé (2015) en
Politique, stratégies, législation,
DGEau en restructuration
vigueur avec des objectifs bien concrets
Autorités pour la gestion des bassins pas encore
institutionnalisation
Comité de bassin de l’Ouémé en place (2016) Collaboration avec l'INE non structurelle
Plateforme des parties prenantes pour le Plan Delta Projets en cours ou en développement dans le
en place delta sans stratégie globale (parapluie)
Sous-secteurs bien organisés (pêcheurs, Comités Locaux de l’Eau non mis en place
producteurs, maraichers, quartiers, villages…) ce
Implication limitée des communes et
Autres parties
Centres de connaissance existent (INE, IRHOB, Connexions entre la DGEau et les centres de
CENATEL…) et sont engagés dans la collecte connaissance existent, mais la traduction de la
Capacités des RH
d’information, les études et recherches connaissance en politique et vice versa n’est pas
Connaissance et
institutionnalisée
Systèmes de suivi des ressources en eau existent
surtout pour les hauteurs d'eau et les Système de suivi de la qualité de l’eau encore très
précipitations limité
Opportunités Menaces
Volonté nationale d’attaquer les problèmes de l'eau Manque de cohésion entre projets à composante
(qualité et quantité) Eau dans le delta
Avant-projet de décret portant création de l’Agence Déficit de planification spatiale cohérente / de plan
Nationale des Bassins Hydrographiques (ANBH) en d’aménagement du territoire
instance d’adoption
Le PND s'adresse à l'ensemble du Bénin et à tous les secteurs. La portée du Plan Delta se trouve
principalement dans les Objectifs Stratégiques 2.1 concernant la sécurité alimentaire, y compris
l'alimentation en eau potable et 2.2, sur la gestion des ressources naturelles.
Le PND s'attache aux 17 Objectifs de Développement Durable des Nations Unies. Le PND a dérivé et
priorisé des ODD pour Bénin. Le processus de priorisation des cibles ODD conduit en 2017 par la
Direction Générale de Suivi des ODD a permis de retenir 49 cibles sur les 169. Parmi ces 49 cibles
prioritaires, on peut citer 22 cibles qui sont plus ou moins liés à la gestion d'eau et donc pertinentes à
prendre en compte dans l’élaboration de la Vision du Plan Delta. Le Tableau ci-dessous décrit ces
cibles et leur lien avec le Plan Delta.
Tableau A-7 Cibles ODD retenue dans le PND et ayant un lien avec la gestion des ressources en eau
Cible ODD Lien avec le Plan Delta
2.3 D’ici à 2030, doubler la productivité agricole et les revenus Lien direct avec le Plan Delta. La Vision a pour
des petits producteurs alimentaires, en particulier des objectif la maîtrise de l'eau pour utiliser les
femmes, des autochtones, des exploitants familiaux, des avantages comparatifs du delta et ainsi
éleveurs et des pêcheurs, y compris en assurant l'égalité contribuer à la productivité nécessaire pour les
d'accès aux terres, aux autres ressources productives et décennies à venir.
facteurs de production, au savoir, aux services financiers,
aux marchés et aux possibilités d'ajout de valeur et
d'emplois autres qu'agricoles.
Plan ou Eau Potable Eau et alimentation Eau et énergie Inondations Ecosystème Gouvernance
Programme
PND 28 - Accès à l'eau 21/22 - Agro-industrie et 28 - Accès à l'énergie 27 - Changement climatique 295 - Dégradation de 17 - Amélioration générale
191 - 32 millions habitants en infrastructures 453 - Déficits en énergie et catastrophes l'écosystème ; environnement 31 - Synergie sectorielle
2050 (NU 24 millions) 191 - 32 millions habitants en électrique, limitant la 296/297 - Inondations (et sain 337 - Promouvoir un
2050 (NU 24 million) modernisation de sécheresse), élévation du 302 - Productivité de aménagement du territoire
234 - Importations massives l'agriculture, le niveau de la mer, impacts sur l'écosystème qui assure le développement
(riz, produits maraîchers de développement des activités les débits et impacts sur 303 - Impact changement régional et la gestion
contre saison, œufs, lait, industrielles et l’attrait des exploitation climatique sur ressources en rationnelle de
volaille et produits investisseurs nationaux et 300 - Erosion et impact sur eau et productivité de l'environnement
halieutiques congelés) internationaux sédiments, comblement des l'agriculture 338 - Dégradation continue
235 - Faible situation cours d'eau 306 - Dégradation de l'environnement et
pluviométrique, manque de 307 - Sécheresse anthropique de la qualité de l'occupation anarchique
maîtrise de l'eau 308/309 - Elévation du niveau l'eau des espaces
240 - Pêche et aquaculture ne de la mer cause d'inondations 327/328 - Gestion de la 339 Gestion harmonieuse de
suffissent pas à Cotonou biodiversité la biodiversité et des
241 - Pression sur agriculture, 330 - Programme de changements : le diagnostic
risques pour sécurité Conservation et de Gestion stratégique a prouvé que le
alimentaire des Ressources Naturelles Bénin dispose d'une diversité
284/285 - Aménagement s 338 - Dégradation continue d'écosystème peu entretenu
agricoles de l'environnement et et/ou peu préservé. Pourtant
290 - Gestion foncière occupation anarchique son exploitation rationnelle
303/305 Agriculture surtout des espaces devrait contribuer
pluviale et extensive, impact 434 - Atteinte de la à un meilleur bien-être social
changement climatique sur croissance économique et économique de la
ressources en eau et espérée en 2025 passe par population, malgré les effets
productivité de l'agriculture l’utilisation des ressources des changements climatiques.
308/309 - Elévation du niveau biologiques et génétiques du
de la mer, intrusions saline pays. Les principaux
434 - Agriculture extensive réservoirs de ces ressources
menace écosystèmes sont les écosystèmes
terrestres (forêts, savanes,
etc.) et les écosystèmes
aquatiques (lacs, lagune,
fleuve, mer, etc.) menacés
par l’agriculture extensive.