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IDAF
PROGRAMME DU
i Mauritanie 0.
2 Sénégal
3 Cap-Vert
4 Gamble
5 Guinée Bissau
6 Guinée e
7. Sierra Léone
8 Libéria
9 Côte d'ivoire Guinée Equatoriale
10. Ghana Gabon
11 Togo São Tomé et Principe
12. Bénin Congo
13 Nigéria Zaire
14 Cameroun Angola
édité Iar
et
Satia, B.P. et Horemans, B., (éds), Rapport de l'atelier sur les Conflits dans les Pêcheries
1993 Côtières en Afriquc de l'Ouest, Cotonou, Bénin, 24-26 novembre 1993.
Cotonou Projet DIPA, 68p., DIPA/WP/53
Projet DIPA
FAO
B.P. 1369
Cotonou, République du Bénin
En Afrique de l'Ouest, région couverte par le Programme DIPA, les pêcheries marines sont
caractérisées depuis longtemps par la coexistence de deux flottes, l'une artisanale et l'autre
industrielle. Or, ces deux pêcheries ont tendance à interagir non seulement en termes
biologiques, mais également en termes physiques et économiques. Ces interactions, qui
peuvent parfois dégénérer en conflits ouverts, se produisent également au sein même de la
pêche artisanale.
La nature cónflictuelle de l'exploitation des ressources halieutiques est dû, en tout premier
lieu, au caractère commun dc la ressource et au libre accès à celle-ci. Cependant, les
politiques nationales d'industrialisation et/ou d'octroi de licences de pêche à des armements
étrangers ont, en bien des endroits, accru le nombre et aggravé les conflits. Les actions de
développement de la pêche artisanale elles-même, en permettant d'augmenter le rayon
d'action et l'autonomie des pirogues les ont amenées à se rapprocher des zones de pêches
jusque là accessibles aux seules embarcations industrielles.
Les vingt-neuf participants de la région qui ont assisté à l'atelier ont analysé la situation
existant dans les divers pays, en ont tiré des conclusions et formulé des recommandations.
Le présent docüment contient le rapport de l'atelier ainsi que les six études de cas rédigées
pour l'occasion.
Nous espérons que ce rapport permettra de sensibiliser les autorités de la région et leurs
différents partenaires au développement quant à l'importance et à la gravité du problème des
conflits dans les pêcheries côtières d'Afrique de l'Ouest afin que des solutions locales
puissent y être trouvées.
B.P. Satia
Coordonnateur du Programme
Page
Section 3: Annexes 64
Ordre du Jour 65
Six études de cas sur les conflits dans les pêcheries côtières en Afrique de l'Ouest ont
été présentées. Elles ont concerné le Cameroun, la Côte d'Ivoire, le Gahon, la
Gambie, le Ghana et le Sénégal.
Les cas étudiés mettent en évidence l'ampleur du problème dans le secteur des
pêches, ce qui a été confirmé par les participants. Ces derniers ont exprimé en
conséquence leur vive appréciation pour la tenue de cet atelier.
Les discussions qui ont suivi la présentation des études de cas se sont concentrées sur
la typologie des conflits, leurs causes, les moyens de résolutions el les implicalions
socio-économiques de ces conflits; Il en a résulté un certain nombre de
recommandations sur les moyens d'éviter, de réduire et de résoudre ces conflits.
Les conflits dans le secteur des pêches peuvent être regroupés comme suit:
- les conflits entre pêcheurs artisans;
- les conflits entre pêcheurs artisans et les administrations;
les conflits entre pêcheurs artisans et industriels.
Au sein du secteur de la pêche artisanale les causes des conflits incluent le libre accès
à la ressource, la concentration de différentes flottilles et le non respect de la
réglementation. Les principaux types de conflit entre pêche artisanale et industrielle
identifiés sont (i) la présence des deux secteurs dans des zones de pêche communes
et (ii) la compétition pour des ressources identiques.
11 a été souligné que les conflits ne sont pas seulement liés à la ressource mais
également à l'accès aux moyens de production (capital et travail) et aux marchés,
ainsi qu'aux problèmes avec l'administration des pêches.
Les participants à l'atelier ont reconnu qu'une quantification adéquate des conflits
dans les eaux d'Afriquede l'Ouest était presqu'impossíhle en raison de l'absence de
données.
Les participants ont observé que les artisans pêcheurs éprouvent souvent des
difficultés face aux pêcheurs industriels pour prouver la réalité des pertes subies en
raison de l'absence de tout enregistrement préalable de leurs pirogues et engins dc
pêche.
II a été noté que la pêche nocturne favorise les conflits entre pêcheurs artisans e.
industriels.
Les participants ont encouragé l'idée d'un règlement à l'amiable des conflits,
procédure déjà assez répandue lorsqu'ils se produisent entre pêcheurs artisans.
l'accent soit mis sur les moyens de prévention des conflits plutôt que sur leur
résolution par des procédures judiciaires et autres voies de règlement
il soit conseillé aux pêcheurs artisans d'éviter de mouiller leurs filets sur le
passage des bateaux de commerce;
(e) l'Administration des pêches ou le secteur privé dispose d'un stock de bouées
lumineuses à vendre aux pêcheurs;
(i) l'intensification des études sur les conflits en vue de quantifier les implicatio s
socio-économiques dc ce phénomène;
(k) les zones interdites au chalutage soient balisées par l'Administration et que Is
amendes infligées soient dissuasives.
Etudes de Cas
Par
Djama Théodore
Station des Pêches cl de Recherche Océanographique.
343, Krihi, République du Cameroun
Introduction
La principale caractéristique des pêcheries marines est la coexistence entre petite;
pêcheries traditionnelles ou artisanales et grandes pêcheries commerciales OU industrielle;
(Panayotou, 1982). En raison des natures différentes des deux secteurs - la pêche
commerciale étant considérée comme un secteur où une grande priorité est accordée :;
l'efficacité économique et aux revenus d'exportations, et celle artisanale comme un secteu
où la préoccupation sociale (par exemple la nourriture et l'emploi) et économique sort
importants - ces pêcheries ont traditionnellement été étudiées séparément. Cependant, dan.
la réalité comme en théorie, il y a souvent des interactions entre elles, directement (pêch
dans des zones communes, ressources communes) ou indirectement (interactions spécifiques).
Ces interactions engendrent souvent des conflits qui ont été identifiés comme des freins a
développement des secteurs. L'étude de ces conflits (qui peuvent aussi surgir au sein d;
secteur de la pêche artisanale) est une condition sine qua non dans toute formulation d
politique de développement durable de ces pêcheries.
Le présent document porte sur l'étude des aspects socio-économiques des conflits a;
sein des pêcheries artisanales et également entre ces dernières et les pêcheries industrielle.
au Cameroun, avec un accent particulier sur le maintien des ressources biologiques, i.
performance économique et l'équité sociale.
La pêche artisanale au Cameroun est pratiquée par les nationaux et les étrangers q.
contribuent à la promotion de l'auto-suffisance alimentaire en protéines animales dans
pays. Le mode d'interaction entre ces communautés peut déterminer le bien-être soci;
présent et futur des Camerounais de la côte.
Sur les 20.000 pêcheurs traditionnels au Cameroun, 80% sont des étrangers parmi
lesquels les Nigérians, les Béninois et les Ghanéens sont prédominants. Les Nigérians se sont
installés sur la côte camerounaise depuis le début des années 1930. Ils formaient des
communautés de tribus homogènes qui ont un grand respect pour la hiérarchie du groupe.
La plupart de leurs captures étaient fumées et vendues dans leur pays, ce qui constituait un
frein à la pérennisation de l'auto-suffisance alimentaire en protéine au Cameroun. Les
bénéfices qu'ils tiraient étaient utilisés pour acheter du matériel de pêche qui était moins cher
chez eux. Mais depuis 1982, avec la dévaluation de la monnaie locale nigériane et la
réduction du prix des matériels de pêche au Cameroun, la situation a changé à tel point que
les Nigérians vendent maintenant leurs captures et achètent leur matériel de pêche sur place.
Les Ghanéens et les Béninois se sont installés au début des années 70. Ils ont une
bonne expérience en matière de pêche de pélagiques à la senne tournante et coulissante, une
méthode de pêche qu'ils ont eu à introduire au Cameroun.
Le fait que des pêcheurs étrangers et nationaux cohabitent depuis si longtemps est très
révélateur de la non-existence de conflits majeurs entre eux. Les pêcheurs étrangers vivent
souvent paisiblement avec les communautés locales et sont quelque peu impliqués dans la vie
économique du pays, quand bien même il faudrait reconnaître qu'ils ne sont que très
rarement intégrés socialement et culturellement. C'est ce qui explique qu'ils soient parfois
les victimes des caprices de certains agents locaux.
Les conflits physiques incluent la destruction des équipements causée par I' ingression
des chalutiers appartenant à des sociétés commerciales dans des zones de pêche traditionnelle.
L'ingression elle-même résulte de la concurrence pour les mêmes ressources et / ou les
mêmes zones de pêche.
La première raison qu'on pourrait avancer pour expliquer pourquoi les deux types de
pêche pratiquent la pêche cotière réside dans le fait qu'il y a une plus forte densité de poisson
dans les eaux tropicales peu profondes (Crosnier, 1964; Longhurst, 1969 et Robertson, 1977).
La deuxième raison qui justifie la prédilection pour la pêche cotière provient de la nature du
fond du plateau continental. En effet, l'existence d'une barrière corallienne fossile linéaire,
parallèle à la côte à la limite de la pente du plateau continental rend le chalutage difficile.
Contraintes économiques.
Une caractéristique importante de la pêche artisanale au Cameroun est que c'est une
activité éternelle, c'est la vie des camerounais de la côte. Qu'ils attrapent du poisson ou pas,
ils iront pêcher de toute façon puisque cela fait partie de leur vie. Au cas où il n'y aurait pas
de poissons en mer, ils deviendraient de plus en plus pauvres. C'est pour cette raison que la
situation des ressources océaniques devra être améliorée afin que le mode de vie traditionnel
puisse être maintenu.
Les conflits physiques entre les pêcheries artisanale et commerciale sont dus
essentiellement à l'occupation des zones de pêche traditionnelle par la pêche industrielle. Il
se pose alors le problème des droits territoriaux de pêche. En effet le problème de droits de
propriété ou de Droits territoriaux d'utilisation dans les pêcheries (TURFs) reste un épineux
problème en économie des ressources (Furubotn et Peorich. 1974; Scott et Johnson 1985).
Linstitutionalisation ainsi que l'acceptation légale des TURFs se justifient de deux manières
(Christy, 19982): (1) les revenus perdus dans le cas du libre accès peuvent être récupérés,
(2) le contrôle de la communauté sur ces droits d'utilisaìo ri. les avenus genérés peuvent
fournir les moyens permettant d'améliorer le bien-être des communautés de pêche. Anton
(1987) a suggéré que, étant donné que les pêcheurs côtiers sont généralement impuissants dans
le domaine socio-économique, le système de droit de pêche protège avant tout les pêcheries
côtières contre la concurrence des pêcheries de technologie avancée.
De ce qu'il précède, il ressort qu'il est souhaitable qu'ils soient propriétaires d'une
partie du territoire marin où ils peuvent se consacrer paisiblement à leurs activités. Comme
Les conflits entre la pêche artisanale et commerciale ne se limitent pas seulement aux
dommages causés par les chalutiers aux équipement des artisanspêchcurs. La concurrence
pour les stocks de poissons - et dans ce domaine les bateaux mécanisés ont une technologie
dc capture supérieure est une autre source de conflit si l'on considère l'équité sociale entre
les deux secteurs (distribution équitable des ressources).
La pêche commerciale pêche des poissons de la classe d'âge relatif 1, 2 tandis que la
pêche artisanale pêche ceux de la classe d'âge 2 et 3. La classe d'âge 1 (23 cm de long) est
constituée de poisson immature. Si la pêche industrielle se conformait à la politique dc capture
selon l'âge, la production de la pêche artisanale serait augmentée de 90% et son revenu de
79% (Djama, 1992).
Christy, F. T., 1982 territorial Use Rights in Marine Fisheries: Definitions and
Conditions. FAO. Fish. Tech. Pap. no. 227.
Christy, F. T. JR., 1987. Experiences in dealing with problems of excess fishing effort
and conflict. FAO, RAPA/Report. 324-329p.
Grosnier, A., 1964. Fonds de pêches le long des côtes de la République Fédérale du
Cameroon. Cahiers ORSTOM, no. spécial: l33p.
Djama, T. , 1992. Interactions between the artisanal and the industrial fisheries of
Cameroon. A thesis presented for the degree of Doctor of philosophy,
University of Wales, 210p.
Furubotn, E. G., and S. Pejovich, 1974. The economics of property Rights. Cambridge,
MA: Ballinger Press.
Panayotou, T., 1982. Management concepts for small-scale fisheries: economic and social
aspects. FAO, Fish. Tech. Pap. , n°. 228: 53p
Robertson, I. J. B., 1977. Summary report: Fiolent 1976 Eastern Central Atlantic coastal
fishery resources survey. Southern sector. Dakar, CECAF/TECH/77/2 : 11-
13p.
Scott, A., and J. Johnson, 1985. 'Property Rights: Developing the Characteristics of
interests in Natural Resources Economics, cd. A. Scott. Oxford: Clarendon
Press.
Par
Mamadou Doumbia
Ingénieur Halieute
Sous-Directeur des Pêches
1. Introduction
Les ressources maritimes de la Côte d'Ivoire sont assez limitées en raison
essentiellement de l'étroitesse du plateau continental (550 km de long, 27 km de large) et de
la faiblesse des phénomènes d'upwelling.
Le plateau continental ivoirien s'étend en effet sur 12 milles marins à partir de la côte
au Cap des palmes sur 19 milles en face de Sassandra, sur 10 milles en face d'Abidjan et sur
15 milles à la frontière du Ghana (voir fig. 1 en annexe).
Les principales ressources maritimes exploitées par la pêche sont constituées «espèces
pélagiques (ou de surface) et d'espèces démersales (ou de fond).
Les espèces pélagiques comprennent les sardinelles (plates et surtout rondes) les
fritures et accessoirement les maquereaux, anchois, chinchard etc....
Les espèces demersales des "fonds doux" sont constituées grosso modo de deux
importantes communautés: la communauté des scianidés (ombrines, carpes, capitaines) qui
vit à des profondeurs comprises entre O et 50 mères et la communauté des sparidés (daurade,
pageot) qui vit à des profondeurs comprises entre 50 et 120 mètres.
Les espèces démersales des 'fonds durs" dites ressources lithophiles, comprennent les
carpes rouges. les pageots. daurades et merous, abondants dans l'ouest du plateau
continental.
Au niveau de la pêche, l'exploitation des ressources est assurée par diverses unités
de pêche réparties entre le plateau continental et la Zone Economique Exclusive (Z.E.E).
Le plateau continental est le domaine privilégié des armements nationaux dont les
unités de pêche sont assez vétustes et mal équipées pour effectuer des pêches lointaines, plus
au large.
La pêche artisanale concerne une population d'environ 10.000 pêcheurs qui utilisent
des techniques et engins de pêche visant les mêmes ressources (pélagiques et démersales)
exploitées par la pêche industrielle.
Les flottilles étrangères opèrent dans la Zone Economique Exclusive, la plupart sous
licence de pêche (cas des navires de la Communauté européenne) et sont peu voire nullement
concurrencées par les armements nationaux sur l'exploitation des ressources de cette zone
(thonidés, céphalopodes, crabes profonds).
Les conflits de pêche concernent les armements nationaux dans la zone du plateau
continental et opposent pêcheurs artisans aux unités de pêche industrielle en particulier les
unités de pêche chalutière.
De 1988 à 1993 une quinzaine d'incidents ont été enregistrés par les services des
pêches dont 90% occasionnés par les seuls chalutiers. Ce chiffre officiel pourrait bien être
en-deçà de la réalité compte tenu des cas isolés, pour lesquels les pêcheurs artisans victimes,
par crainte (situation de clandestins) ou par résignation, renoncent à porter plainte auprès des
Autorités administratives compétentes.
Les causes de ces conflits Sont liées à l'exploitation des mêmes ressources (pélagiques
et démersales) certes mais surtout et principalement à la mauvaise pratique de pêche opérée
par les navìres chalutiers.
que "le chalutage est interdit le long du littoral à l'intérieur du premier mille, réservé
à la pêche artisanale, sous peine de sanctions pour les contrevenants prévoyant une
amende de 36.000 F CFA à 360.000F CFA et un emprisonnement de onze jours à
six mois' (articles 1 et 3 de l'arrêté N°31/MPA/DPML du 16 septembre 1983).
que "les pêcheurs artisans utilisant des engins calés ou flottants sont tenus de les
baliser par des bouées à perche et à pavillon battant à deux mètres au-dessus des
niveaux des eaux et que les navires et autres embarcations en pêche ou de passage
sont tenus de s'éloigner des engins ainsi balisés; les contrevenants à ces dispositions
sont punis d'une amende de 36.000 à 360.000 F CFA et d'un emprisonnement de
onze jours à trois mois' (Article 1, 3 et 4 de l'arrêté N°30/MPA/DPML du 16
septembre 1983).
La propension des chalutiers à opérer dans la zone interdite du premier mille peut
s'expliquer par des raisons liées à la vétusté de ces navires, à la qualification moyenne des
équipages et sans doute aussi à l'absence de moyens de contrôle et de surveillance des zones
de pêche.
Les équipages des navires ne sont pas en effet suffisamment qualifiés pour pêcher
dans les zones potentiellement productives mais à risque que sont l'ouest du plateau
continental abondant en affleurements rocheux et les strates profondes de 50 à 120 mètres
qui impliquent des opérations plus délicates. Ils préfèrent donc demeurer sur les fonds
meubles et peu profonds (0 à 50 mètres) du plateau continental pour exercer la pêche d'où
une concurrence avec les petits pêcheurs artisans,
la procédure judiciaire normale qui forcément peut durer longtemps si des preuves
suffisantes démontrant la culpabilité du navire ne sont pas clairement établies;
5. Conclusions et recommandations
Les conflits de pêche côtière connus en Côte d'Ivoire peuvent être considérés comme
des conflits localisés qui opposent de façon sporadique des pêcheurs artisans à des unités de
pêche industrielle notamment les chalutiers dans la zone du 1er mille reservée à la pêche
artisanale.
Quoiqu'elle soit de dimension encore réduite en Côte d'ivoire, la Situation des conflits
de pêche côtière interpelle les administrations de pêche et au-delà les gouvernements.
Elle implique pour les Gouvernements une réelle volonté qui permette:
Par
Moustapha KEBE
Economiste CRODT/ISRA, Dakar, Sénégal
&
i Introduction
La pêche maritime sénégalaise est devenue depuis quelques années le premier secteur
de l'économie nationale, devant l'arachide (pénalisée par la sécheresse) et le phosphate
(affecté par le choc pétrolier). Ainsi, elle débarque plus de 300.000 tonnes par an pour un
chiffre d'affaires de près de 60 milliards de CFA. Ce secteur a connu une croissance certaine
au cours de la dernière décennie. Sa contribution au produit intérieur brut (FIB) du secteur
primaire est estimée à 11 % en 1988, soit 35 milliards de FCFA contre 12,7 milliards de
FCFA en 1980.
Cette croissance tient bien sûr à l'existence des conditions naturelles propices à ces
activités (phénomène d'upwelling) mais également à une politique volontariste de
développement ainsi qu'à un dynamisme certain du sous-secteur artisanal (Kébé et Samba,
1993).
Le système des pêches sénégalaises est caractérisé par une très grande complexité. En
effet, les pêcheries sont séquentielles, multispécifiques, pluri-engins et multi-flottilles. On
peut distinguer cinq grands groupes de stocks halieutiques: (i) les pélagiques côtiers
(sardinelles, chinchards, maquereaux, petits thoniers côtiers, istiophoridés), (ii) les démersaux
côtiers (poissons de fond, crustacés, mollusques), (iii) les pélagiques hauturiers, (iv) les
démersaux profonds et (y) les espèces estuariennes. Chacun d'eux correspond à une unité soit
géographique. soit biologique bien nette et est souvent liée à un système «exploitation
particulier (artisanal, industriel) possédant ses propres contraintes d'ordre biologique, social
et économique.
Les ressources démersales et pélagiques côtières sont exploitées à la fois par les unités
de pêche artisanale, les chalutiers et les sardiniers. Ces différentes pêcheries se côtoient ainsi
dans le temps et dans l'espace avec des moyens et des stratégies différents, et développent
entre elles des relations de concurrence (compétition) et de complémentarité (coopération).
Les conflits naissent lorsque l'action d'une des pêcheries entrave celle de l'autre au
point de la rendre moins efficiente (Diallo, 1993). La compétition est directe quand les
pêcheries visent les mêmes stocks. Si l'interaction se situe ailleurs qu'au niveau de la
ressource, la concurrence est indirecte. Dans ce cas, plusieurs origines potentielles peuvent
être dégagées en rapport avec l'espace géographique, les marchés et les facteurs de
production (capital et force de travail).
Les unités de pêche qui opèrent dans les mêmes secteurs sont potentiellement en
compétition pour l'espace lorsque leurs activités s'exercent en même temps. Les conflits
survenant entre pêcheurs artisans et industriels se situent généralement au niveau de la
violation de la réglementation en vigueur par les bateaux industriels.
Une licence de pêche est délivrée à tout bateau autorisé à pêcher dans les eaux sous
juridiction sénégalaise. Sauf dispositions particulières, la pêche industrielle est interdite dans
la zone des 6 milles marins, zone côtière protégée (nurseries et reproduction), tandis que la
pêche artisanale n'est astreinte à aucune limite spatiale légale.
Des bateaux avec licence de pêche opèrent régulièrement dans des secteurs de pêche
interdits. Certains violent la réglementation en vigueur en matière d'engins de pêche en
travaillant avec un maillage trop petit. L'empiétement de zone (passage ou pêche) est à
l'origine des interactions spatiales avec les pêcheries artisanales.
Les stocks pélagiques côtiers sont exploités aussi bien par les pirogues pêchant à la
senne tournante, au filet maillant encerclant, à la senne de plage, à la ligne que par les
sardiniers. Les pirogues pêchant au filet maillant encerclant, à la ligne, au casier et les
chalutiers (basés ou non à Dakar) s'intéressent aux stocks démersaux côtiers.
Cette zone est située entre Dakar et la frontière sénégalo-mauritanienne. Elle est
fréquentée par les chalutiers crevettiers et poissonniers basés à Dakar qui y concentrent 19%
de leur effort de pêche (exprimé en nombre de jours de marée) (fig. 2). Avec 2 centres de
débarquement importants (Kayar et Saint-Louis), la pêche artisanale est pratiquée par plus de
1.000 pirogues
Figure 2. Effort de pêche exprimé co me nombre de jours de marée dans les différentes zones
Zone cent re
30 -
25
20
15
10
Figure 3. Evolution des cas de conflits déclares entre chalutiers et pirogues scion la zone.
La saison de pêche est permanente dans cette zone, située entre Dakar et la frontière
nord gambienne. C'est ce qui explique la forte présence des flottilles chalutière et piroguière,
caractérisées par une diversité et une grande mobilité. Les chalutiers y concentrent plus de
50% de leur effort. La pêche artisanale est également très active avec 2.500 à 3.000 unités
(70% du parc total), Mhour, Joal et Hann constituant les principaux centres de
débarquement.
L'importance relative des différentes pêcheries traduit l'ampleur des conflits. En effet
le nombre de conflits déclarés entre chalutiers et pirogues dans la zone centre (surtout à Joal)
est passé de 11 en 1991 à 30 en 1993 (fig. 3). L'essentiel des conflits entre pêcheries a lieu
dans ce secteur: 92% en 1991, 50% en 1992 et 75% en 1993. Ce sont surtout les unités
ciblant les espèces démersales qui sont concernées (filets dormants, lignes, casiers et
palangres). Les unités de pêche à la senne tournante et au filet maillant encerclant en activité
dans la zone entrent en compétition indirecte avec les chalutiers poissonniers.
Des confrontations régulières ont lieu d'une part entre les utilisateurs de filets
dormants ou des casiers, et d'autre part les pêcheurs pratiquant le filet maillant dérivant de
fond (yolale) ou le filet maillant encerclant ou la senne tournante (Bakhayokho et aL, 1986;
Bakhayokho, 1990).
Les chalutiers concentrent plus de 50 % de leur effort de pêche dans cette zone,
comprise entre la frontière gambienne et la frontière sud du Sénégal (fig. 2). Pendant la
morte saison de pêche à la crevette, de juillet à septembre, certains crevettiers opérant dans
la zone nord, se déploient vers le stock de crevettes situé au sud. Du fait de la proximité de
la Gambie et de la Guinée Bissau, les violations de la réglementation en vigueur par des
bateaux étrangers sont fréquentes dans ce secteur. Dès lors, les conflits entre pêches
artisanale et industrielle y sont importants même si le nombre de pirogues opérant dans cette
zone est réduit (entre 3 et 6% du parc piroguier selon les saisons). Les 9 cas de conflits
observés (32% du total en 1992 et 15% en 1993) ont opposé chalutiers crevettiers et pirogues
pêchant aux filets maillants dormant et dérivant de surface (félé-félé).
Accès au capital
La pêche artisanale, longtemps considérée par les "développeurs comme une forme
de production 'dépassée qu'il s'agit de faire évoluer vers des formes "supérieures" (Weber
et Fontana, 1983), se finançait en marge du secteur financier structuré ou privé. L'évolution
récente de la politique des pêches montre certes des efforts accrus pour alléger la contrainte
de financement de la pêche artisanale. Des crédits sont octroyés par les projets de
développement de la pêche sur la Petite Côte (PAPEC) et dans la région de Ziguinchor
(PAMEZ) à travers la Caisse nationale du crédit agricole du Sénégal (CNCAS). Cependant
l'ère des grands projets "industriels" financés avec l'aval de l'Etat sur fonds étrangers n'est
pas close, comme le montre l'expérience du projet Sea-Food (Chaboud, 1992).
Les pêcheurs artisans font appel à leurs propres ressources et au crédit informel pour
le financement des activités. Ils travaillent avec plus de 70% de fonds propres contre 4 à 5%
pour la pêche industrielle qui a longtemps bénéficié du soutien de l'Etat, des banques et
organismes financiers (Kéhé, 1992). Cette inégalité constatée dans l'allocation interne des
ressources financières avantage le sous-secteur industriel par rapport à l'artisanal et met en
évidence les conflits entre les deux composantes du système.
La qualité des produits débarqués par la pêche artisanale s'est beaucoup améliorée
avec l'utilisation des cales à glace et des caisses en polystyrène à bord des pirogues.
L'exportation des poissons pélagiques vers les pays africains (Golfe de Guinée) est
fortement limitée par la concurrence des flottilles des pays de l'Est. Dès lors, le marché
intérieur reste le seul débouché pour la sardinelle, principale espèce débarquée par les
sardiniers dakarois et les unités de pêche artisanale (sennes tournantes notamment). C'est à
ce niveau que la pêche artisanale exerce une concurrence efficace au secteur industriel. Les
faibles coûts de production des unités de senne tournante ainsi que l'intégration des circuits
commerciaux, sont à l'origine des has prix offerts aux sardiniers (Chahoud et Dème, 1991).
- des mareyeurs ou simples commerçants expédient des produits achetés sur la plage
directement sur les marchés extérieurs où ils entrent en concurrence avec le poisson
débarqué par la pêche industrielle;
Les conflits qui Ont lieu dans la zone interdite aux bateaux sont qualifiés de flagrant
délit (délit de zone') et sont punis par la loi (Code la pêche maritime).
Le règlement des conflits par le PSPS n'a aucun caractère juridique. Il se fait sur la
base des rapports fournis par les deux parties en recherchant le consentement mutuel, bien
qu'une forte pression soit exercée sur les industriels pour dédommager les pêcheurs artisans
victimes.
Des cas d'externalités technologiques existent également entre les différents métiers
de la pêche artisanale. Les pertes subies par les jeunes pêcheurs formés et encadrés par les
projets de développement (PAMEZ et PAPEC), ont entraîné de sérieuses difficultés de
gestion de leurs unités de pêche et sont citées parmi les causes de défaillance dans les
emprunts souscrits auprès de la CNCAS (Marot et al, 1991).
Entre le début des conflits et leur règlement, les unités de pêche victimes peuvent
rester immobilisées à quai pndant longtemps. Par ailleurs, on peut s'interroger sur le
caractère licite ou non du recrutement de pêcheurs artisans avec tous leurs moyens dc
production à bord des bateaux industriels, la loi n'étant pas explicite en la matière. Ces deux
phénomènes sont à l'origine de la réduction de l'activité des pirogues, et donc des
débarquements de la pêche artisanale. Il s'en suit un manque à gagner pour les pêcheurs,
leurs familles et la population locale, privée en partie de poisson. Une telle situation de
pénurie de produits halieutiques est difficile à gérer dans une société où le poisson constitue
la principale source de protéines d'origine animale.
En ce qui concerne les conflits intervenant hors de la zone des 6 milles, les
responsabilités sont en général partagées. De part de d'autre, on observe des manquements
graves aux règles de sécurité maritime les plus élémentaires (Ndiaye, 1992). II est reproché
aux chalutiers d'abuser du pilotage automatique et de faire preuve d'imprudence dans les
manoeuvres. Du côté des piroguiers, on note un mauvais balisage des filets (balises invisibles
la nuit) et le non respect des consignes de sécurité réglementaire (pirogues dépourvues de
feux la nuit, de réflecteur radar).
Il est très difficile aux piroguiers de porter plainte en cas de destructions de filets par
les chalutiers lorsque les faits se déroulent de nuit ou en l'absence de témoins directs. Ainsi,
les pêcheurs artisans sont dans l'impossibilité de récupérer la valeur des équipements perdus.
La situation est si critique que certains qui se sentent lésés, sont tentés de faire justice eux-
mêmes en montant à bord des chalutiers coupables pour confisquer les livres de bord ou
forcer les capitaines à rejoindre la côte. Pire, certains essaient de mettre le feu à ces bateaux.
Par ailleurs, il n'existe aucun système d'assurance formel pour la pêche artisanale
alors que les industriels ont la possibilité de s'assurer contre les risques de perte ou de
destruction des moyens de production. On peut noter différentes causes de la réticence des
assureurs de la place à garantir les risques des artisans: absence d'existence juridique
formelle des firmes artisanales, non immatriculation des pirogues, hasard moral jugé trop
important (Marot et al, 1988).
Pour arriver à une solution globale et définitive, ces initiatives doivent être complétées
par une réelle implication des populations concernées. Un travail de sensibilisation à tous les
niveaux, soutenu par un projet d'équipement des pêcheurs artisans en réflecteurs radar,
bouées lumineuses et radios VHF est devenu une nécessité. Par ailleurs, la déclaration
préalable auprès des services locaux de l'océanographie et des pêches maritimes de tous les
engins de pêche acquis par les pêcheurs serait de nature à permettre d'apprécier, de manière
plus exacte, les pertes déclarées par les pêcheurs artisans. Ces derniers ont tendance à
surestimer le montant des dégâts matériels.
C'est essentiellement à travers la législation des pêches que les autorités africaines
responsables de la politique des pêches entendent jusqu'ici influer sur leurs dynamiques
respectives et réduire les possibilités de conflits. Or il a été démontré que les interactions
peuvent échapper au domaine d'application des textes (relations économiques), et que
l'application de l'arsenal juridique est loin d'être aisée. Dès lors il est nécessaire de revoir
le contexte actuel dans lequel sont censées être appliquées les mesures réglementaires et
législatives. Ceci serait de nature à corriger la forte dissymétrie existant entre artisans et
industriels pour l'accès à l'information, tant pour la connaissance des textes que pour les
procédures à entreprendre en cas de litige. Les pêcheurs artisans devront s'organiser en
conséquence pour disposer d'un groupe de pression capable de changer les rapports de force.
La recherche de solutions aux différents conflits survenant dans le secteur doit donc
s'inscrire dans le cadre d'une politique globale d'aménagement et de gestion des ressources
halieutiques. Il serait intéressant d'orienter la pêche industrielle vers l'exploitation des stocks
situés plus au sud, au niveau de la Casamance. L'exploitation industrielle du stock disponible
de petits pélagiques au large de la Casamance pourrait justifier une implantation d'un port
secondaire en Basse Casamance pour éviter la concentration des bateaux industriels dans la
zone de Dakar; toutefois une telle réalisation demandera une étude socio-économique
préalable.
Le DIPA pourrait intervenir à ces deux niveaux importants pour apporter son appui
aux pays concernés.
Bakhayokho (M.), Ndiaye (1.) et Faye (M.), - Les conflits des pêcheurs au large de Joal.
1986 Une entrave au démarrage de la campagne des pêcheurs artisans au casier et
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Marot (E.), Platteau (J.P.) et Sali (A.), - Commercialisation, crédit dans la pêche artisanale
1991 maritime: le cas du Sénégal. Miméo, FUCID-CREDETIP, 78p.
Par
Mr Momodou Njie
Officier des Pêches/Fonctionnaire de
liaison des Pêches DIPA
1. Introduction
La Zone Economique Exclusive gambienne se trouve au Nord de l'Atlantique Centre-
Est, lune des régions de pêche les plus riches au monde. La Gambie est très riche en
ressources halieutiques marines. Leau fraîche du fleuve Gambie contribue à accroître cette
richesse, car l'estuaire attire également des poissons de mer qui cherchent à se nourrir ou à
se reproduire.
Selon les statistiques préparées par la Direction des Pêches, il y avait, en 1992, plus
de 1 500 pêcheurs artisans dont environ 500 opéraient sur la côte maritime et le reste sur le
fleuve. Toujours en 1992, 87 bateaux de pêche industrielle avaient une licence leur permettant
d'opérer dans les eaux gambiennes. Ces bateaux industriels comprennent des chalutiers, des
ligneurs, des bateaux de pêche à la senne coulissante. Bien qu'ayant une licence gambienne,
la plupart des bateaux industriels-sont immatriculés ailleurs et débarquent leurs captures dans
des ports étrangers.
Bien que les espèces visées par les pêcheurs artisans et industriels puissent varier, ils
se rencontrent sur les lieux communs dc pêche en raison dc la nature des ressources
halieutiques qui sont propriété commune, de leur relative abondance dans certaines zones, de
la nature exploratoire de la pêche ainsi que du nombre croissant des pêcheurs, ce qui tend à
diminuer les stocks de pêche. Tous ces facteurs concourrent à une concurrence plus forte et
créent un environnement propice aux conflits.
Bien qu'il n'y ait pas de données statistiques, on sait que les raisons des conflits sont
nombreuses et qu'ils sont de différente nature. Le Gouvernement de Gambie accorde une
grande priorité au développement et du sous-secteur des pêches artisanales, et ce pour
plusieurs raisons évidentes:
Malgré les restrictions, les bateaux de pêche industrielle équipés d'écho sondeurs et
d'instruments de recherche de poissons, poursuivent les poissons jusque dans les zones de
pêche artisanale généralement la nuit. Il en résulte d'importants dégâts causés aux
équipements de pêche artisanale et une violation de la réglementation des pêches.
Evidemment les perdants sont les pêcheurs les moins nantis qui utilisent des équipements
statiques tels que des filets et qui sont mal équipés notamment en termes d'engins et
d'équipement de sécurité. Leur équipement de pêche, souvent de mauvaise marque, sont
emportés ou emmêlés ou détruits par les bateaux industriels, ce qui représente une lourde
perte.
Les pêcheurs nocturnes (qui utilisent généralement des filets dérivants) qui dérivent
la nuit lors des opérations sans équipement de sécurité (torches, lanternes, sifflets, etc...)
risquent de se faire écraser ou d'entrer en collision avec des bateaux de pêche industrielle
pirates pendant leur sommeil. De tels accidents peuvent être fatals et provoquer d'importantes
pertes. Ces pertes peuvent être catastrophiques pour les artisans pêcheurs, provoquant parfois
la perte de tous les investissements.
Une autre forme de conflit, la plus récente en Gambie, est apparue lorsqu'un pêcheur
a eu ses filets détruits par un paquebot. Les recherches ont montré que le pêcheur a déployé
ses filets le long du couloir de navigation matérialisé par plusieurs bouées qui guident les
bateaux entrant au port. Le pêcheur devait perdre car il était en faute.
Au sein des pêcheries artisanales marines, des conflits opposent les pêcheurs qui
utilisent des équipements de pêche similaires ou différents et qui pêchent dans la même zone.
Ainsi les pêcheurs qui utilisent des filets dérivants passent accidentellement sur des
équipements de mauvaise qualité appartenant à d'autres pêcheurs. Les filets s'enchevêtrent
et lorsque le propriétaire n'est pas là les pêcheurs les coupent et détruisent le matériel. Des
accusations et des conirontations s'ensuivent qui peuvent aller jusqu'aux hostilités cutre
pêcheurs de différentes communautés, entre pêcheurs de la même communauté ou entre
pêcheurs de différentes nationalités.
Les pêcheurs qui utilisent des filets calés considèrent que certains actes des pêcheurs
qui utilisent des filets dérivants sont délibérés, ce qui augmente les tensions. Les accusations
de vol d'équipement et de poisson retrouvés dans les filets sont également considérés comme
sources de conflits.
Les réserves et les affluents peuvent être fermés pendant certaines saisons / années
sur décision des communautés ellesmêmes ou du Gouvernement comme une mesure
d'aménagement. Et pourtant certains pêcheurs passant outre la mesure ou faisant montre
d'inconscience pénètrent dans ces zones, ce qui crée des conflits.
Les régions de palétuviers sont des abris ou des lieux de reproduction pour certains
poissons. Mais les pêcheurs d'huitres et les bûcherons continuent de couper et d'endommager
les abris, exposant du coup la zone. Les tentatives de pêcheurs consciencieux et d'autres
membres de la société pour faire face à ce problème ont donné lieu à des discussions.
Le Gouvernement intervient parfois pour aider les pêcheurs à remplacer les matériels
perdus. Mais cette situation devient préoccupante avec la fréquence des équipements perdus
et le faible pourcentage de remboursement des prêts.
Certains pêcheurs peuvent, par la suite rechercher d'autres zones de pêche afin
d'éviter celles communes. Il en résulte une baisse dans la productivité et une diminution des
bénéfices.
La Direction des pêches et son organe de tutelle le Ministère des ressources naturelles
et de l'environnement sont, en Gambie, les institutions gouvernementales chargées de la
gestion, du développement e de la protection des ressources halieutiques des eaux
gambiennes. Ces institutions ont également les pleins pouvoirs pour protéger, promouvoir
et réglémenter l'industrie locale de pêche, en collaboration avec les institutions
gouvernementales concernées y compris les Ministères de la Défense et de la Justice.
Une clause de révision de ces Actes et Réglementations a été incluse de même qu'il
est prévu des clauses qui tiennent compte des réalités actuelles du secteur de la pêche. Le
gouvernement a pris conscience des dommages que ces accidents causent aux équipements
de pêche artisanale ainsi que d'autres dangers potentiels pouvant provenir de l'interaction
entre flotte de pêche artisanale et industrielle dans les zones de pêche. Des délimitations des
zones de pêche des deux soussecteurs ont été faites qui interdisent à certains bateaux
industriels de pénétrer dans les zones de pêche artisanale. Ces délimitations ont été revues
avec le temps afin de réduire l'incursion des bateaux industriels dans les zones de pêche
artisanale.
La Cambie et son voisin le Sénégal ont signé et mis en application avec succès des
accords sur la pêche maritime. Les négociations sont également bien avancées quant à la mise
sur pied d'une commission conjointe de surveillance des eaux territoriales par les unités de
surveillance des deux pays. On espère que ces arrangements permettront de renforcer la lutte
en faveur de la protection des ressources et de réduire les conflits dans les zones de pêche
des pêcheries marines.
Au sein des pêcheries artisanales, les principaux moyens qui ont été utilisés pour
résoudre les conflits comprennent des procédures traditionnelles où les anciens se concertent
et organisent des réunions pour régler les différends. Les représentants du Gouvernement (du
ministère/de la Direction des Pêches) qui sont mandatés pour promouvoir la coopération
entre les pêcheurs, sont souvent invités ou pourraient être les initiateurs de ces rencontres.
Grâce à ces médiations les conflits au sein des pêcheries artisanales sont réglés. Cette
procédure s'est révélée très efficace. Cependant il arrive des fois où un concensus n'est pas
trouvé immédiatement lors des réunions. Dans ces cas, des réunions de suivi s'imposent afin
de régler définitivement les conflits, Il s'avère donc que la présence des représentants du
gouvernement à un haut niveau ainsi que celle des Chefs des communautés sont très utiles
5. Discussions et recommandations
La surveillance accrue au cours des trois dernières années lorsque le projet pilote de
surveillance était en train d'être exécuté, a permis de réduire considérablement la fréquence
des cas de conflits entraînant des dommages et les pertes de matériel de pêche artisanale.
Bien qu'on ne puisse pas attribuer ce succès à la seule présence de l'avion de surveillance
et des bateaux de patrouille, on peut à juste titre affirmer que leur présence, ainsi que
quelques arrestations de bateaux industriels pirates, ont dissuadé beaucoup de bateaux
industriels non autorisés de pénétrer dans la zone de pêche artisanale. Il en a résulté une
baisse du nombre de conflits qui entraînent la perte des matériels de pêche artisanale.
Cependant, ces conflits reprennent en raison de l'exploitation accrue des zones à laquelle se
livrent les sous-secteurs de la pêche industrielle et artisanale, surtout si on n'intensifie pas
les activités de contrôle et de surveillance. Il est donc souhaitable que le gouvernement étudie
sérieusement et adopte des mesures pour équiper correctement l'unité marine afin de
multiplier les activitées dc contrôle et de surveillance permettant de protéger les eaux
territoriales et de réduire les conflits au sein du secteur de la pêche. Les institutions
gouvernementales chargées des pêches (la Direction des Pêches) devraient également acquérir
des bateaux à grande vitesse qui feront des contrôles réguliers dans la zone de pêche
artisanale. Ces bateaux pourraient également être utilisés comme bateaux de secours.
Etant donné qu'il est nécessaire de coopérer, il est souhaitable aussi que le
Gouvernement continue de collaborer avec les autres pays de la sous-région sur les aspects
activités de contrôle et de surveillance ainsi que sur des questions se rapportant à la réduction
des conflits de pêcheries. Dans ce sens, les négociations de la commission conjointe de
surveillance entre la Gambie et le Sénégal devraient se poursuivre avec pour objectifs la mise
en application de mesures susceptibles de résoudre les conflits au sein des secteurs des pêches
des deux pays ainsi que la création entre autres de services de secours.
Les causes de certains accidents qui ont entraîné des pertes de vie humaine restent un
mystère, mais il y a des chances qu'ils soient dus aux conflits. C'est pour cette raison, et
aussi pour des raisons de sécurité, qu'il est souhaitable qu'il y ait des clauses contre les
pêcheurs imprudents qui vont en mer sans matériel de sécurité.
Pour ce qui est des conflits de la pêche artisanale, il est souhaitable que le
gouvernement (la Direction des pêches) organise des campagnes de sensibilisation visant à
fournir des informations d'ordre général aux pêcheurs sur le secteur de la pêche. Ces
informations pourraient inclure, entre autres, des informations sur des règles et
réglementations, la nature des ressources ainsi que la nécessité de coopération entre pêcheurs,
entre communautés de pêche et également avec le gouvernement. On pourrait le faire à
travers des programmes dc radio et des séminaires à l'intention des pêcheurs. Mais il est tout
aussi important que les règles et réglementations visant la prévention des conflits soient
Le Programme DIPA peut contribuer à cet effort concerté car son objectif final est
la réduction, la prévention et la résolution des conflits. Le Programme devrait entreprendre
des études sur les conflits; collecter des informations sur la nature du phénomène, sur les
stratégies ainsi que sur les leçons retenues dans la région et ailleurs dans le cadre de la
résolution des conflits. Le Programme devrait faire l'inventaire des différentes approches
utilisées et aider les gouvernements de la sousrégion à s'attaquer correctement au problème.
Ceci peut faciliter les échanges d'information et d'expérience et constituer la base de
l'assistance DIPA aux gouvernements nationaux pour prévenir les conflits au sein du secteur
de la pêche.
Par
Martin A. Mensah
&
Kwamé A. Koranteng
Direction des pêches, service recherche et utilisation,
Tema, Ghana
1. Introduction
Le Ghana a une longue tradition de la pêche maritime dans ses eaux côtières. Elle a
commencé tout près de la côte sous forme d'une pêche artisanale avec des pirogues taillées
dans du bois, propulsées par des rames et des voiles, et des instruments de pêche
rudimentaires et inefficaces. La mécanisation des pirogues est apparue plus tard, vers la fin
des années 50 et au début des années 60 avec l'introduction de moteurs hors-bord qui
permettaient aux pirogues d'aller loin des côtes pêcher et aussi de pêcher plus de poissons
qu'autrefois.
A peu près au même moment, de petits chalutiers (bateaux à moteurs internes) et plus
tard des senneurs furent introduits dans la pêche côtière. Le développement de la pêche
s'accélèra avec l'importation de grands chalutiers, la construction sur place des senneurs de
taille moyenne et enfin l'ouverture d'un commerce de thon. Ces développements s'expliquent
par la création d'installations de manutention et de traitement des captures croìssantes en vue
de réduire au minimum les pertes après-captures. Généralement les flottes qui opèrent dans
les eaux côtières du Ghana sont les suivantes : i) pirogues; ii) flotte de petite taille opérant
près de la côte; iii) flotte de taille moyenne opérant près de la côte; iv) grande flotte
industrielle (chalutiers); y) crevettiers; vi) thoniers.
Toutes ces flottes de pêche opèrent sur le même plateau continental étroit dont la
superficie est de 24.300 km2 environ. De plus, à l'exception des thoniers, ces flottes
exploitent presque les mêmes espèces de poisson. Par ailleurs, I'upwelling, qui est la base
de la production de poisson en mer continue, plus que .jamais, d'être saisonnière - l'upwelling
le plus fort des eaux ghanéennes se produisant tous les ans pendant trois mois seulement
juillet - septembre) et le pIus faible dure en moyenne 3 à 4 semaines en janvier/février OU
mars. Au sein de la pêche artisanale elle même, (pirogue) on ne compte pas moins de six
sous-secteurs distincts, ayant des intérêts différents. Ce sont: pêche Ali, pêche Poli/Watsa,
pêche à filet maillant flottant, pêche à filet câlé, pêche à l'hameçon et à la ligne, pêche à la
senne de plage.
Ainsi, la pêche maritime est devenue un système complexe et sophistiqué avec des
intérêts différents et, bien entendu, beaucoup dc conflits.
En 1991 le Gouvernement a décrété une loi sur les pêches, la loi PNDCL 256, 1991
qui définit en détail les systèmes de gestion et prévoit une clause pour la création d'une Unité
de Supervision, de Contrôle, de Surveillance et d'Application (MCSE) relevant du Ministère
de l'Alimentation et de l'Agriculture dont la fonction est d'appliquer la loi sur les pêches.
Compte tenu du manque de ressources financières, cette unité n'a pas été mise en place et
ainsi la loi n'a pas pu être appliquée de façon satisfaisante. Et pourtant, l'application partielle
des mesures de gestion ci-après a créé des conflits entre l'administration des pêches et les
différents opérateurs
Taille des mailles des chaluts et d'autres filets. Au terme du PNDCL 256, aucun
chalut dont la maille étirée de la poche est inférieure à 60 mm, ne peut être utilisé
Cette réglementation n'est pas respectée et des mailles de petite dimension sont
utilisées. Afin de rendre la maille de dimension illégale introuvable dans le pays, le
Gouvernement a interdit l'importation ou le tissage de ces mailles dc petite dimension.
Néanmoins, les pêcheurs continuent à faire rentrer illégalement des filets à mailles de petite
dimension. Cependant, depuis peu, ils le font très difficilement à cause du contrôle plus strict
et de la vigilance du Service des Douanes et du Service de la Prévention aux frontières du
pays. Il s'ensuit que lorsque ces filets à petite maille sont sérieusement endommagés pendant
la pêche, les pêcheurs les rapiècent, ce qui réduit leur dimension originale. Les principales
flottes dévastatrices sont : les chalutiers, le poli et les floUes de senne de plage.
iii) L'exploitation excessive de petits poissons par les crevettiers. Bien que la loi limite
les opérations des crevettiers à des zones spécifiques notamment là ou les recherches
ont montré qu'ils peuvent rencontrer moins de jeunes poissons et où leurs opérations
seraient plus rentables, très souvent ces opérateurs pêchent en dehors des zones
prescrites et attrapent ainsi beaucoup de jeunes poissons. Les opérateurs se
comportent ainsi parce que les stocks de crevettes dans les eaux ghanéennes sont
limités et par conséquent, ils ne gagnent assez d'argent qu'en vendant les poissons
qu'ils attrapent, qu'ils soient petits ou grands.
Utilisation de filets illégaux pour la pêche sur le lac Volta. Un conflit très grave
oppose l'administration des pêches et une section des pêcheurs du lac Volta. Ces
derniers sont déterminés à utiliser des sennes illégales sur le lac, ce qui est interdit
par la loi sur les pêches. Ils attrapent plus de jeunes poissons avec la senne qu'avec
le filet dormant calé prescrit.
De plus, il est interdit aux navires de pêche de 50 tonnes brut ou plus d'utiliser un
chalut de fond dans les eaux côtières de moins de 30 m de profondeur. Il s'agit là non
seulement d'une mesure de gestion mais également d'une tentative pour éviter les conflits
physiques entre les artisans-pêcheurs et d'autres usagers de la mer. En outre, de telles zones
côtières constituent des nurseries pour les jeunes poissons qui ont besoin d'être protégés. La
puissance de pêche des chalutiers notamment ceux qui utilisent des mailles de petite
dimension est telle que s'il leur était permis d'opérer dans des profondeurs de O à 30 m,
même les jeunes poissons qui se trouvent dans ces zones seraient capturés exagérément. Les
pirogues sont autorisées à opérer dans cette zone puisqu'elles n'utilisent pas de chalut. De
plus la puissance de pêche des pirogues utilisant des filets calés, des filets encerclants ou des
sennes (poli) est moins dévastatrice pour les stocks de petits poissons que celle des chalutiers.
En outre le fait d'exclure les chalutiers de ces zones côtières réduira l'impact des navires qui,
dans leur traversée, détruisent les filets posés par la flotte piroguière. Cette loi a engendré
Cette situation a entraîné de sérieux conflits entre les flottes équipées de différents
appareils. Au nombre de ces conflits, il y a le fait que les navires de pêche motorisés
traversent les filets posés par la flotte piroguière et parfois cognent les pirogues la nuit. La
loi sur les pêches dispose que la nuit les appareils submergés ou flottants doivent porter des
signaux lumineux par intervalles de 25 mètres tout au long du filet. Très souvent cette loi
n'est pas respectée parce que les signaux lumineux ne sont pas disponibles sur place et les
solutions de remplacement que préconisent les pêcheurs ne sont ni convenables, ni adéquates.
Les conflits peuvent également opposer un navire de pêche motorisé et une pirogue
ou deux navires de pêche motorisés et une pirogue ou deux navires de pêches motorisés ou
des pirogues se bagarrant pour jeter leurs filets à la senne tournante autour de la même zone
de poissons.
Les figures 1-3, indiquent clairement que, tandis que la flotte piroguière semble se
stabiliser autour de 8000 embarcations, le nombre de navires opérant près de la côte lui
diminue, surtout depuis 1988 pendant que le nombre de navires industriels augmente. L'une
des conséquences de ces changements est l'augmentation de la quantité de poissons capturés
par les bateaux industriels, bien évidemment aux dépens des navires ou pirogues opérant près
de la côte.
Par exemple, le volume croissant des seiches débarquées surtout par les navires
industriels (figure 5) montre jusqu'à quel point la réglementation sur les profondeurs
minimales de chalutage est violée. Les chalutiers préfèrent capturer la seiche à des endroits
peu profonds interférant ainsi avec les activités des pirogues. De même, en observant les
tendances des totaux de débarquements de poissons pélagiques et démersaux, on note une
baisse remarquable depuis 1987. Compte tenu du fait que les chalutiers augmentent
régulièrement leur taux de capture, il est évident que c'est au détriment des autres flottes qui
pêchent les espèces démersales puisque actuellement les stocks de démersaux des eaux
ghanéennes sont exploités près de ou probablement au delà des niveaux de production
maximale supportable.
Les figures 7-9 illustrent davantage le conflit qui oppose les diverses flottes. Tandis
que la capture par unité d'effort (e p u e) des filets calés, des lignes, des sennes de plage et
des navires opérant près de la côte a de toute évidence baissé, celle des navires industriels
a considérablement augmenté.
L'administration des pêches est très souvent en conflit avec les chalutiers industriels,
les crevettiers et les thoniers, parce que ces derniers s'acharnent à ne pas faire connaître les
bénéfices de leurs captures à l'administration des pêches comme c'est pourtant exigé. Dans
beaucoup de cas ils n'obtempèrent que sur menace de suspension ou d'annulation de leurs
autorisations de pêche. Pour ce qui est des données sur les captures des flottes artisanales et
semi-industrielles, l'administration des pêches se charge elle-même de leurs collectes par le
prélèvement d'échantillons des captures de ces flottes. Dans l'exercice de leur fonction les
officiers de pêche sont généralement en conflit sur le terrain, avec les pêcheurs qui très
souvent ne veulent pas faire peser leur débarquement par eux.
Les pêcheurs effectuent une migration interne considérable à l'intérieur des zones dc
pêche du pays que ce soit dans les pêcheries maritimes ou celles du Lac Volta. Les pêcheurs
suivent les poissons dans leur migration saisonnière le long des côtes maritime et lacustre.
Traditionnellement, les équipes de pêcheurs migrants paient des taxes au Chef Pêcheur du
village de pêche où ils arrivent, Ceci pour assurer, entre autres, qu'en cas de besoin, L
pêcheur migrant puisse bénéficier d'une certaine assistance. Cette tradition est bien comprise.
et acceptée par tous les pêcheurs le long de la façade maritime. Cependant, quelques
pêcheurs migrants ne payent pas leurs taxes et il s'ensuit des conflits entre eux et le Chef de
la communauté de pêche d'accueil. Tout au long du Lac Volta où la migration, surtout celle
des pêcheurs est un phénomène récent, certains chefs locaux qui ne sont pas de vrais
pêcheurs exigent des droits exhorbitants de ces pêcheurs migrants dont la majorité viennent
des zones côtières. Ceci a souvent entraîné des conflits entre les pêcheurs migrants et les
autorités traditionnelles.
Les migrations
Que ce soit en mer ou sur le lac, il y a habituellement des conflits, comme nous
l'avons expliqué précédemment, mais il faut remarquer que ce ne sont pas les pêcheurs
migrants qui en sont à l'origine, bien que ce soit parfois le cas.
La pêche sportive
Par suite de la création du lac Volta, certaines zones de forêt et de prairie ont été
couvertes d'eau. Les habitants de ces zones et les propriétaires de forêt ayant été
correctement dédommagés par le Gouvernement, ne peuvent pas demander de l'argent à ceux
qui pêchent dans leurs zones.
L'utilisation du bois de chauffage pour le traitement des poissons est également source
de conflits entre les pêcheurs et l'administration des lorêts. Cependant, le problème du bois
de chauffage n'est pas spécifique au traitement de poisson.
Le problème d'érosion côtière qui se pose aboutit parfois au conflit avec la gestion
des zones côtières. L'érosion des plages a causé la perte des embarcadères artisanaux et
certaines communautés de pêche ont dû se déplacer à d'autres endroits. La véritable source
de conflit est la tentative des gestionnaires de la zone côtière d'arrêter ou de contrôler
l'érosion par la construction de diverses structures de protection de la mer. Ceci aggrave le
problème de perte des embarcadères et les pêcheurs les plus touchés sont ceux qui utilisent
les sennes de plage.
3.4 Cas de conflits entre l'administration des pêches et les pêcheurs : la loi sur les pêches
(PDNC Law 256) 1991, prescrit des sanctions pour diverses infractions commises par
les pêcheurs. Ces sanctions vont du paiement d'amendes pécuniaires à des saisies de
capture et de matériels ayant servi à commettre l'infraction et à la suspension ou
l'annulation du permis de pêche des navires. Il n'y a pas de recours à la cour de
justice. Toutes les sanctions pécuniaires infligées au terme de cette loi sont soumises
par écrit à l'approbation du Ministre de l'Alimentation et de l'Agriculture. Ce dernier
peut atténuer les sanctions mais ne peut imposer une sanction inférieure à la sanction
minimale prescrite par rapport à la contravention qui a amené la sanction. Le Ministre
peut aussi ordonner le rétablissement des permis ou attestation annulés ou suspendus,
ou la remise de toute capture, de tout équipement de pêche ou de tout autre appareil
confisqué par suite d'infraction à cette loi.
Il faut aussi remarquer que l'Administration des Pêches du Ghana a fait une campagne
éducative pour expliquer aux communautés de pêche les dispositions de la loi sur les pêches.
Ceci a été fait dans l'espoir que si les pêcheurs sont au courant des dispositions de la loi sur
les pêches, il se peut qu'ils ne violent pas consciemment la loi et ainsi les conflits seraient
réduits avec l'Administration des pêches.
De plus diverses catégories de pêcheries se sont réunies en association selon les types
d'appareil utilisés, comme par exemple l'Association des Armateurs de bateaux opérant près
de la côte. Ces associations servent à régler les querelles ou conflits entre elles, en plus du
fait qu'elles font pression sur le Gouvernement pour la satisfaction de leurs besoins.
Il n'y a pas d'autres procédures de règlement de querelles entre les pêcheurs, les
tailleurs de pirogues et autres usagers de la ressource de base sauf par le biais des
associations habituelles, des anciens, ou de la cour de justice.
Le premier effet négatif important est la difficulté à gérer les pêcheries. La pêche
maritime au Ghana a atteint l'apogée de son développement. L'effort de pêche exercé
sur tous les stocks, à l'exception des thons, est trop grande. Et pourtant, les pêcheurs
notamment les propriétaires de navires de pêche industrielle et d'autres qui souhaitent
s'engager dans la pêche, continuent d'envoyer des demandes d'autorisation pour
importer des chalutiers et des crevettiers.
ii) L'autre impact résultant de ces conflits a affecté négativement le statut socio-
économique des pêcheurs. Bien que le total des captures nationales annuelles varie
mais avec une tendance vers la hausse, la production par pirogue ou navire diminue,
ce qui rend les pêches moins économiques. Avec l'augmentation générale du coût de
la vie, les pêcheurs deviennent plus pauvres. La plupart des pêcheurs ne pouvant pas
acheter leurs intrants aux prix économiques ou commerciaux, le Gouvernement leur
vient en aide des manières suivantes
a) une exonération des droits de douane et taxe de vente sur tous les intrants de pêche
importés. Ceci vise à réduire le coût de ces intrants aux pêcheurs;
h) chaque fois que le gouvernement obtient des dons des pays amis pour acheter des
intants de pêche, ces derniers sont vendus au prix coûtant aux pêcheurs. Cependant,
généralement ces intrants ne suffisent pas pour satisfaire les besoins des pêcheurs;
L'application de la loi sur les pêches (PNDCL 256) de 1991 doit se poursuivre.
vi) Avec l'exemple des pêcheurs migrants ghanéens, le DIPA peut aider au règlement de
conflits dans d'autres pays de la zone DIPA. On reconnaît généralement que les
pêcheurs ghanéens qui émigrent pour pêcher dans d'autres pays de la zone DIPA
entrent très souvent en ¿onflit avec les autorités locales. Le DIPA peut jouer le rôle
de catalyseur en encourageant une démarche diplomatique pour régler certaines de ces
querelles de façon à ce que les pêcheurs migrants puissent vivre et travailler en paix
dans les pays étrangers.
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1989 1973 1977 1981 1986 1989 I 992
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1980 1982 1984 1986 1988 1990 1992
YEARS
SMALL 1--LARGE
Par
1. Introduction
Le Gabon possède une façade maritime de 800 km, un plateau continental de 40.000
km2 et une ZOflC éConomique exclusive de 20f) milles marins. Pour des besoins
d'administration de la pêche, on distingue entre la pêche maritime et continentale.
La pêche maritime qui se pratique dans l'océan Atlantique, dans les lagunes et dans
les estuaires, des fleuves .jusqu'à la limite de salure des eaux. A l'intérieur de la
pêche maritime on distingue entre la pêche industrielle et artisanale.
La pêche continentale se pratique dans les eaux douces intérieures des rivières, des
lacs, des fleuves, et des lagunes jusqu'à la limite de salure des eaux.
La technique des pêches varie selon le type de poisson que l'on désire capturer et
selon les coutumes des pêcheurs qui les emploient. De manière générale, les engins les plus
utilisés sont: les filets maillants (fixes ou traînants), les filets tournants ou encerclants, le
trémail, les lignes de fond, les éperviers et les sennes de plage.
Les Embarcations
Les types de pirogues utilisés par les pêcheurs-artisans au Gahon sont: la pirogue
gabonaise à rame; la pirogue béninoise; la pirogue nigériane; la pirogue togolaise; la pirogue
ghanéenne et la pirogue plastique. La puissance des moteurs varie entre 6 CV et 41) CV.
La pêcherie artìsanale compte 2597 pêcheurs pour 757 pirogues. Les principaux
villages de pêcheurs sont:
En pêche artisanale, les espèces cibles demeurent: les bars, les bossus, les capitaines,
les poisons rouges, les soles, les dorades grises, les machoirons d'eau douce, la sardine etc...
La pêcherie industrielle est constituée par une structure de bateaux exploitant le stock
de crevettes roses, et les poissons de roches, on note une série de bateaux pratiquant le chalut
de fond. Ces bateaux sont en majorité des glaciers ou des bateaux de pêche fraîche.
Pêche cordière: les cordiers exploitent les sparidés, les lutjanidés, les serranidés, et
les captures annexes constituées par les carangues et les thonines.
Pêche crevettière: l'espèce cible est la crevette rose, dite crevette d'estuaire, les
espèces annexées sont les langoustes, les crabes et quelques individus de pénéidés
autres que Penaues notialis, les calmars et certains démersaux.
Pêche chalutière: sont considérés comme espèces cibles par la pêche chalutière tous
les démersaux de fond vaseux et des estuaires parmi lesquels: les bars, les capitaines,
les bossus, les dorades grises, les machoirons, les disques, les carangues, les soles
et les mérous.
Dans les eaux sous juridiction nationale, il est institué quatre zones définies ci-après
dans lesquelles la pêche est soumise à des conditions spécifiques.
La première zone est constituée de toutes les eaux continentales des rivières et lacs
ainsi que des fleuves et lagunes jusqu'aux embouchures de l'océan. Dispositions applicables:
La troisième zone comprend l'étendue des eaux maritimes comprises entre trois (3)
milles et six (6) milles marins. Dispositions applicables: l'accès à la troisième zone est
exclusivement autorisé à tout pêcheur gabonais, la pêche artisanale, aux entreprises
gabonaises de pêche industrielle et aux entreprises conjointes de pêche industrielle. Tout
navire pêchant dans cette zone doit battre pavillon gabonais et jauger quatre cent cinquante
tonneaux au maximum.
La quatrième zone comprend l'étendue des eaux maritimes situées au-delà dc six (6)
milles marins jusqu'à à la limite supérieure de la zone économique exclusive. Dispositions
applicables: elle est ouverte à la pêche industrielle, aux pêcheurs et aux bateaux de toutes
nationalités ayant obtenu auprès de l'administration des pêches gabonaises la licence de pêche
industrielle el les autres autorisations appropriées.
Conflits
Le non respect de ces zones de pêche crée des conflits entre: l'administration et la
pêcherie industrielle; l'administration et la pêcherie artisanale; la pêcherie industrielle et la
pêcherie artisanale et la pêcherie artisanale entre elle.
Lors des contrôles effectués en mer dans le cadre des présentes dispositions, les
infractions suivantes constatées donnent automatiquement lieu à l'arraisonnement du navire
ou de l'engin de mer se trouvant en infraction et déroutement vers le port le plus proche:
Port-Gentil:
lcr conflit en 1977: La communauté des pêcheurs gabonais reprochait aux communautés
Togolo-Béninoises l'utilisation des sennes tournantes. Des bagarres
éclatent entre les deux communautés et le Gouvernement était obligé
d'intervenir en interdisant sur toute l'étendue des eaux territoriales
gabonaises l'utilisation des sennes tournantes.
Omhoue 1991: Les pêcheurs gabonais demandent aux pêcheurs sénégalais de quitter
la lagune de Fernand-Vaz pour ailler pêcher dans l'Océan Atlantique.
3ème conflit: Conflit des zones de pêche (entre la pêche industrielle et la pêche
artisanale).
4. Recommandations
Dans le domaine dc la pêche, le Gabon veut bénéficier de l'expérience acquise par
les autres pays. Ceci provient du fait que le secteur pêche a été négligé dans notre pays.
ANNEXES
64 Section 3: Annexes
ANNEXE I
ORDRE DU JOUR
Cameroon
Côte d'ivoire
Sénégal
La Gambie
Ghana
e Gahon
Conclusions et Recommandations.
Evaluation de l'Atelier.
De Graauw, MA., Etude de préfactibilité technique de l'aménagement d'abris pour la pêche maritime
1985 artisanale au Bénin. Cotonou, Projet DIPA. 55 p., DIPA/WP/l.
Black Michaud, M.J., Mission d'identification des communautés littorales de pêcheurs artisans au
1985 Bénin. Cotonou, Projet DIPA, 24 p., DIPA/WP/2.
Guibrandsen, O.A., Preliminary account of attempts to introduce alternative types of small craft into
1985 West Africa. Cotonou, IDAF Project, 51 p., IDAF/WP/3.
Gulbrandsen, O.A., Un compte-rendu préliminaire sur les tentatives d'introduire des types alternatifs
1985 de petites embarcations en Afrique de l'Ouest. Cotonou, Projet DIPA. 53 p.,
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Jorion, P.J.M., The influence of socio-economie and cultural structures on small-scale coastal fishe-
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Jorion, P.J.M., L'influence des structures socio-économiques sur le développement des pêches artisa-
1985 nales sur les côtes du Bénin. Cotonou, Projet DIPA, 59 p., DIPA/WP/4.
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