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Université Nationale d’Agriculture (UNA)

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Pêche & Aquaculture

Dr Hyppolite Dr Simon AHOUANSOU Dr David AKELE


AGADJIHOUEDE MONTCHO Maître-Assistant
Maître de Conférences Maître de Conférences
INTRODUCTION
Pêche: activité de récolte du poisson ou de tout autre
produit aquatique, dans son milieu naturel (plan d’eau
continental ou maritime) au moyen de différentes
techniques
Activité très ancienne

Différents types de pêche: maritime et continentale

✓Approvisionnement alimentaire: 31% de la


consommation nationale de protéines animale;
✓Emploi: fait vivre plus de 300 000 personnes
✓Contribution à l’économie des pays
INTRODUCTION

Les pêcheries (zone de pêche) du Bénin ont atteint


des niveaux de pleine exploitation, voire de
surexploitation Rendement / production faible

Satisfaction des besoins: Bénin reste fortement


dépendant des importations des produits halieutiques

Il convient alors de développer la pisciculture/


aquaculture
OBJECTIFS
Objectif Général: Permettre à l’apprenant d’acquérir des
connaissances générales sur les activités de la pêche et de
l’aquaculture.

Objectifs spécifiques :
A la fin du cours l’apprenant doit être capable de :
- Reconnaître l’importance de la pêche et de l’aquaculture ;

- Décrire les engins et techniques de pêche ;

- Citer les espèces aquacoles ;

- Décrire les systèmes d’élevage des poissons;

- Appliquer les techniques de production des poissons


CONTENU DE L’ECU

Pêche
❑ DIFFERENTS TYPES D’ECOSYSTEMES AQUATIQUES
❑ QUELQUES ENGINS ET METHODES DE PECHE UTILISES EN PECHE
CONTINENTALE AU BENIN
❑ QUELQUES ENGINS ET METHODES DE PECHE UTILISES EN PECHE
MARITIME AU BENIN

Aquaculture
❑ ESPECES ELEVEES EN AQUACULTURE

❑ SYSTEME D’ELEVAGE EN AQUACULTURE


PÊCHE
DIFFERENTS TYPES D’ECOSYSTEMES
AQUATIQUES

Ecosystème? Ecosystème aquatique?


écosystème lentique
Milieu aquatique aux eaux stagnantes ou
calmes. Ce sont les lacs, grandes étendues d’eau
libre à l’intérieur des terres, les marais, les mares,
les étangs, les marécages, les bras morts des
plaines inondables, etc.
écosystème lotique
Milieu aux eaux courantes: les torrents, ruisseaux,
rivières et fleuves dont les eaux sont manifestement
en mouvement le long des pentes.
DIFFERENTS TYPES D’ECOSYSTEMES
AQUATIQUES
Lac est une nappe d’eau suffisamment profonde
(profondeur supérieure à 10 m) pour engendrer une
stratification thermique tout au moins à certaines
périodes de l’année

Lagunes: sont des eaux saumâtres qui proviennent du


mélange d’eau douce et d’eau salée venant
respectivement des fleuves et de la mer.
Elles sont caractérisées par une variation spatiale et
temporaire de la salinité laquelle dépend du niveau
d’intrusion de l’eau douce.
LES RESSOURCES EN EAU DU BENIN
Milieu marin
Les eaux marines exploitées au Bénin sont celles de l’Océan Atlantique
formant la frontière méridionale du pays.
Le plateau continental béninois est de forme trapézoidale avec une
longueur de côte de 120 km environ pour une largeur de 30 km vers l’est
près de la frontière nigériane, 18 km à l’Ouest à Agouè.

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ENGINS ET METHODES DE PECHE
CONTINENTALE
ENGINS ET METHODES DE PECHE
Définitions
Engin de pêche: c’est le matériel qui entre
directement en contact avec l’animal aquatique pour
l’emprisonner, le capturer et l’extraire de l’eau. Il peut
servir à plusieurs techniques ou méthodes de pêche.

Technique ou méthode de pêche: c’est la « façon


d’agir », qui rassemble une série d’actions adaptées
aux données naturelles, humaines et économiques
locales et menées dans le but de fournir le produit :
armement, recherche des terrains de pêche et des
concentrations, mise en œuvre des engins de
capture, transport à terre.
ENGINS ET METHODES DE PECHE

C’est une combinaison d’engins de pêche, utilisée par


un groupe de pêcheurs pour capturer, garder
prisonnier et extraire de l’eau les produits
halieutiques.

La méthode passive : dans ce cas, la capture est


réalisée par le déplacement du produit halieutique
(poisson, crevette, crabe, etc…) vers l’engin de
pêche.

La méthode active : ici, la capture est réalisée par


déplacement de l’engin vers le produit halieutique.
Engins et techniques de pêche continentale

- Moyens de déplacement: les pirogues


- Les filets
• Filets éperviers
un filet de pêche composé d’une corde, d’une coiffe (le filet même), d’une corde
de plomb et d’une poche périphérique basale.
Il a une forme conique et de hauteur variable et se lance dans les eaux profondes
et peu profondes à la main depuis la berge ou de la pirogue.
Engins et techniques de pêche continentale

Au Bénin, il y a 4 variantes de l’utilisation de ce filet:


Le filet épervier "Safo : muni d'une poche de capture
matérialisée par des ourlets. Il peut être lancé d'une
pirogue et tiré vers soi ;
Le filet épervier "Kotchokoun" : de dimension plus
réduite souvent utilisé dans les espaces réduites à la
montée des eaux ;
Le épervier "Djétowlé" il est lancé dans l'eau et n'est
ni muni de corde, ni de jet, encore moins de poche de
capture. Il est utilisé par un pêcheur muni ou non de
pirogue qui, après avoir lancé le filet, se jette à l’eau
pour attraper les poissons.
Engins et techniques de pêche continentale

Le Filet épervier "Fodoè" : de même caractéristique


que les précédents, il est de dimension plus réduite et
est utilisé par un pêcheur qui se promène à pied dans
le plan d’eau pour pratiquer la pêche. Il ne nécessite
par de pirogue pour son utilisation.

Le rendement moyen d’un filet épervier est de 0,5 –


3kg par jour.
Lorsque les mailles sont inférieures à 20 mm, il
devient un engin prohibé.
Engins et techniques de pêche continentale

- Filets maillants / dormants


Encore appelé « Tonga », le filet maillant est
constitué d’une nappes de filet de forme
rectangulaire et de dimension variable. Il est fixé
par à piquets qui sont en général des pieds
d’arbuste enfoncés dans le fond.

La ralingue supérieure est munie de flotteurs et la


ralingue inférieure de lests pour maintenir le filet
déployé entre la surface de l’eau et le fond
Il permet de capturer les espèces pélagiques et
quelques fois les crabes et crevettes.
Lorsque ses mailles sont inférieurs à 20 mm, il
devient un engin prohibé.
Engins et techniques de pêche continentale

Le filet « Tonga »
est posé dans l’eau
le soir et relevé tôt
le lendemain.
Engins et techniques de pêche continentale

- Filet trainant
Assemblage des filets de différentes mailles (les
dimensions des mailles décroissent d’avant en arrière
3 – 0,5 cm),
Forme pyramidale, il a quatre faces et de longueur
variable. L’ouverture est de forme rectangulaire et la
corde de la ralingue supporte deux perches dans le
sens de la hauteur.
La partie lestée est en contact avec la vase.
Engins et techniques de pêche continentale
La pose se réalise en pleine eau, dans les endroits
sans végétation ou autre obstacle, de profondeur
variant entre 0,6 à 2,50 m au plus.
Cet engin s’utilise la nuit (20 h à 5 h) et nécessite
toujours la présence de deux hommes.
Engins et techniques de pêche continentale
- Epuisette:
L’épuisette est constituée d’un fer circulaire dont le
diamètre varie de 35 à 40 cm, reliée à une manche
métallique dont la longueur variable. A ce système on
entoure une poche de filet de maille variable et de
profondeur 45 à 60 cm
Engins et techniques de pêche continentale

- La senne
C’est un filet de longueur variable muni ou non de poche. Les
mailles sont généralement petites. Il est muni d’une ligne de
plombs à la partie inférieure et d’une ligne de flotteurs à la partie
supérieure. En général, la senne est traînée par deux ou
plusieurs personnes dépendant de sa taille.
Les sennes sont aussi utilisées pour les pêches dans les étangs
piscicoles.
QUALITE DE L’EAU EN AQUACULTURE
- Les lignes
• Lignes individuelles
• Palangres ou lignes dormantes

Ligne individuelle ou isolée


une ligne isolée comprend généralement une canne,
un flotteur, un hameçon, un appât, le tout reliée à une
ficelle.
Engins et techniques de pêche continentale
Palangres ou lignes dormantes
Ce sont des lignes composées de tronçons de fil de fer
sur lesquels sont noués à des intervalles réguliers de 1
à 3 mètres, un grand nombre d’hameçons appâtés ou
non.

Palangres non appâtées Palangres appâtées


Engins et techniques de pêche continentale
- Les barrages et les nasses-pièges
• Les barrages
• Les nasses (Adja)

Barrage pour poissons:


barrière réalisée qui empêche les poissons de circuler
librement et les dirige vers l’engin de capture qu’est la nasse .
Tous les 2 à 2,5 m dans cette barrière au niveau de la vase,
on observe une petite brèche. A chaque brèche est posée, à
l’extérieur de la courbure, la nasse.
Un barrage peut avoir 10 à 15 m de long et même plus.
Engins et techniques de pêche continentale

Barrage à nasse xha Une nasse

Les nasses
Les nasses sont des pièges clos. Elles sont de forme
circulaire ou ovale
Engins et techniques de pêche continentale

Balance à crabe
La balance à crabe est constituée de bois ou d’un fer
de forme circulaire (figure 6) de diamètre 25 cm dont la
surface de base porte un filet de 2 cm de maille. A ce
dispositif, on attache deux supports en matière végétale
de longueur 40 à 45 cm qui se croisent.
Engins et techniques de pêche continentale
Méthodes traditionnelles de pêche
- Les parcs de branchage « acadja »
C’est une méthode de pêche qui se pratique sur un
fond vaseux, consistant, pour permettre aux
branchages d’être implantés solidement. Elle est
considérée comme technique d’élevage, piège et
refuge où les poissons se reproduisent, se nourrissent
et se développent.
L’exploitation des acadjas se fait 6 à 12 mois après
leur implantation
Engins et techniques de pêche continentale

Parc à branchages « Acadja »


Ahlo

- Le système Ahlo
Ce sont des tranchées creusées dans les plaines inondables
de la vallée de l’Ouémé à l’instar des trous à poissons mais la
différence ici est que les Ahlo sont en communication avec le lit
du fleuve et on y installe parfois de petits acadja situés à
l’embouchure des trous dans le fleuve
Engins et techniques de pêche continentale
- Les trous à poissons « whédos »
sont des tranchées creusées par l’homme dans les
plaines d’inondation.
Le poisson se reproduit dans les zones d’inondation et
gagne des trous au moment de la décrue où il continue
à se développer pour être pêcher après quelques mois.
ENGINS ET METHODES DE PECHE UTILISES EN
PECHE MARITIME AU BENIN
ENGINS ET METHODES DE PECHE MARITIME
La pêche maritime industrielle
La pêche typiquement développée. Elle demeure une activité
très limitée au Bénin. L'engin de pêche le plus utilisé est le
chalut de fonds. Une douzaine de chalutiers exploitent les
zones maritimes sous juridiction béninoise.

La pêche maritime artisanale


Ce type de pêche est généralement pratiqué dans la zone
côtière du plateau continental à côté de la pêche industrielle.
Elle s’exerce au moyen des pirogues motorisées à l’aide de
divers engins de pêche classés en deux catégories selon la
méthode de pêche (active ou passive).
ENGINS ET METHODES DE PECHE MARITIME
ENGINS ET METHODES DE PECHE MARITIME
Le chalut de fond
Le chalut de fond est un filet de forme conique
remorqué par un navire. Il est relié au bateau par des
câbles en acier appelés funes.
ENGINS ET METHODES DE PECHE MARITIME
Le chalut pélagique
Le chalut pélagique est un filet remorqué qui évolue en pleine
eau, entre la surface et le fond, sans être en contact avec lui.
Comme pour le chalutage de fond, il existe des chaluts
pélagiques simples remorqués par un seul navire et des chaluts-
bœufs tractés par deux chalutiers.

Chalut pélagique en bœuf


Chalut pélagique simple
ENGINS ET METHODES DE PECHE MARITIME

La pêche à la senne
les pêcheurs calent rapidement un immense filet
coulissant vertical (senne), qui peut atteindre 1 500 à 2
000 mètres de long et 120 à 250 mètres de haut, de
manière à encercler le banc.
Il y a : la senne de plage et la senne tournante
ENGINS ET METHODES DE PECHE MARITIME

La pêche à la palangre

La pêche à la canne
AQUACULTURE
Aquaculture: Pourquoi?

- Amenuisement des captures,


- Captures dominées par des poissons de petite tailles
- Menaces sur plusieurs espèces de poissons devenus
rares
Aquaculture: ?

Différentes appellations de l’aquaculture:

1. Selon la qualité de l’eau:

- Aquiculture : élevage en eaux douces

- Thalassoculture: élevage en eaux marines

- Mariculture: eaux des zones d’influences des


marées

- Limniculture: eaux continentales


2. Selon l’espèce l’organisme aquatique élevé,
on parle par exemple de:

- Pisciculture : élevage des poissons ;


- Carcinoculture : élevage des crustacés ;
- Crevetticulture : élevage des crevettes ;
- Astaciculture : élevage des écrevisses ;
- Conchyliculture : élevage des mollusques ;
- Myticulture : élevage des moules ;
- Ostréiculture : élevage des huîtres ;
- Reptiliculture : élevage des reptiles
aquatiques tels les crocodiles ;
- Algoculture : culture des algues ;
- Azolliculture : culture de la fougère aquatique
Azolla sp
3. Selon le types d’élevage/production

- Polyculture: aquaculture simultanée de plusieurs


espèces en vue d’optimiser l’exploitation des
ressources du système
- Aquaculture intégrée: aquaculture pensée dans
sa globalité afin d’en optimiser les bénéfices
sociaux, environnementaux et économiques
Ex:
- Pisciculture + agriculture: agropisciculture
- Riziculture + pisciculture: rizipisciculture
Importance de l’aquaculture/pisciculture ?

•Réduire la pression de pêche sur ressources halieutiques


•Créer de l’emploi, générer des revenus et réduire pauvreté
•Fournir du poisson de grande taille et à bon prix aux
consommateurs pendant toutes les saisons
•Permettre une meilleure gestion des ressources
halieutiques
•Favoriser la protection et la conservation de la biodiversité
•Contribuer aux activités de recherche scientifique
•Contribuer au développement socio – économique des
pays
Disciplines liées à l’aquaculture ?
L’aquaculture est un domaine qui utilise plusieurs disciplines à savoir :
- La physico-chimie est utilisée pour l’évaluation de la qualité de l’eau
(pH, 02 dissous, T oC, alcalinité, etc.) ;
- Les sciences du sol pour connaître la texture et la structure du sol
(lors du creusement des étangs par exemple) ;
- La topographie pour connaître le type de vallée, la pente du terrain,
etc. avant l’installation des étangs ;
- La systématique, l’écologie, la biologie et l’anatomie de l’espèce à
élever ;
- Des études comportementales (éthologie) de l’espèce à élever ;
- Des études sociologiques relatives à l’acceptation de l’espèce à élever
par les populations.
ESPECES AQUACOLES
ESPECES ELEVEES EN AQUACULTURE AU BENIN
Critères de choix d’une espèce animale à élever en aquaculture

• une bonne adaptation au climat : l’adaptation au climat


est une condition qui limite l’emploi des espèces d’eau
froide ou d’eau chaude. Il doit supporter le climat de la
région où on désire l’élever.
• un taux de croissance élevé : l’individu destiné à la
consommation doit atteindre rapidement une taille
suffisante. Son taux de croissance doit être
suffisamment élevé.

Il en résulte que les petites espèces de poissons ne


conviennent pas à l’élevage, même si elles se
reproduisent facilement et si elles acceptent le
nourrissage. Par exemple: les espèces d’Haplochromis
• un régime alimentaire plastique : Il est avantageux
que l’espèce ait une chaîne alimentaire courte. Les
poissons les plus intéressants à cet égard sont les
poissons phytophages, planctonophages, microphages
ou se nourrissant de détritus.

Ces mêmes poissons présentent en outre l’avantage


d’être tolérants à l’égard d’autres espèces et de
permettre ainsi le mélange des espèces.

• une reproduction facile : Afin d’assurer un


approvisionnement facile et certain, il est hautement
souhaitable que l’espèce se reproduise en captivité,
qu’elle puisse le faire sans demander des conditions
particulières difficiles à remplir et qu’elle donne un
nombre assez élevé d’œufs.
Une reproduction relativement tardive permet d’éviter la
surpopulation et le nanisme qui en résulte ; elle permet
aussi de bénéficier au maximum du taux de croissance
des juvéniles, qui est supérieur au taux de croissance de
l’état adulte.

• l’aptitude à l’alimentation artificielle : il est nécessaire


que les sujets d’élevage acceptent en abondance une
alimentation artificielle à bon marché. L’utilisation
d’espèces remplissant cette condition est
particulièrement intéressante car elle permet d’obtenir
des productions très élevées.
• une bonne valeur de la chair pour la consommation :
Il est indispensable que l’espèce d’élevage soit au goût
du consommateur.

• l’acceptation d’une bonne densité d’élevage : La


possibilité de pratiquer un élevage suffisamment dense
est requise. Les meilleures espèces sont celles à mœurs
sociales ou grégaires.

• une bonne résistance : Les animaux d’élevage doit être


résistants aux manipulations et au transport et ne pas
être trop vulnérables aux maladies d’élevage.

• Avoir une bonne valeur commerciale

Peu d’espèces de poissons et crustacés répondent à


l’ensemble et même à la plupart de ces exigences.
ESPECES PISCICOLES
Les espèces de poissons couramment utilisés en pisciculture sont:

Cichlidae
Classe Actinopterygii
Sous - classe Neopterygii
Division Teleostei
Super ordre Acanthopterygii
Ordre Perciformes
Famille Cichlidae
Genre Oreochromis Sarotherodon Tilapia/Coptodon
Espèce niloticus (Linnaeus, 1758) melanotheron guineensis

Sous - espèce melanotheron


(Rüppell, 1852)
Cichlidae
• Oreochromis niloticus

Caractéristiques: Nageoire caudale à rayures verticales,


coloration grisâtre de la nageoire caudale; Poitrine et
flancs rosâtres, corps recouvert d’écailles, etc.
Répartition : Répartition originelle strictement africaine.
Espèce adaptée à de larges variations des facteurs
écologiques du milieu aquatique
• Oreochromis mossambicus (Peter, 1852).
Synonymes Tilapia mossambica
Sarotherodon mossambicus

L’espèce O. mossambicus est originaire du cours inférieur du


fleuve Zambèze. Elle est ainsi présente dans les pays
comme le Malawi, l’Afrique du sud, le Mozambique, la
Zambie et le Zimbabwe.

Elle est introduite dans de nombreux pays comme le Bénin


• Sarotherodon melanotheron

Caractéristiques: présence de taches noires sur la tête et


le corps.
Répartition: Espèce endémique de l’Afrique de l’Ouest vivant
dans les eaux douces et saumâtres

Reproduction: incubateur buccal, incubation réalisée par


le mâle.
• Coptodon guineensis

Répartition: Espèce endémique de l’Afrique de l’Ouest vivant


dans les eaux douces et saumâtres

Caractéristiques: Gorge et flancs rougeâtres

Reproduction: Pondeur sur substrat. Garde parentale.


Clariidae
• Clarias gariepinus (Burchell, 1822)

Caractéristiques: Peau sans écailles et couverte de


mucus; Présence de barbillons autour de la bouche;
Nageoire dorsale unique

Distribution : Le poisson-chat africain est largement


distribué en Afrique. Il vit dans les marais tropicaux, les lacs
et les cours d'eau
Reproduction: Ce poisson ne fraye pas en conditions
contrôlées (étangs, bassins) étant donné qu'il n'est pas
soumis au stimulus associé à la montée des eaux et à
l’inondation.

• Heterobranchus longifilis (Valenciennes, 1840)


Autres espèces

Claroteidae
• Chrysichthys nigrodigitatus
• C. auratus

• Heterotis niloticus
• Parachana obscura
Chrysichthys nigrodigitatus
Heterotis niloticus (Arapaimidae)

Parachana obscura (Channidae)


Chrysichthys auratus
Les espèces de crustacés et d’huitres en essais d’élevage sont:

• Macrobrachium vollenhovenii

• Macrobrumachi macrobrachion
Crabes
• Callinectes amnicola

• Cardiosoma armatum

Huîtres
• Crassostrea gasar (Adanson, 1757)
• Etheria elliptica (Lamarck, 1807)
Critères de choix d’une espèce végétale à cultiver en aquaculture

- l’utilisation : l’intérêt
- la qualité nutritionnelle ;
- la mobilité et flottabilité ;
- la taille ;
- la facilité de culture.

Au regard de ces critères, plusieurs espèces sont généralement


utilisées.
Les espèces de végétales couramment cultivées en aquaculture au Bénin sont:

• Algue
-Spirulina sp. en alimentation humaine

• Fougère d’eau • Lentille d’eau


- Azolla sp. - Wolffia sp.
SYSTEME DE PRODUCTION
EN AQUACULTURE
Le type de production que l’on souhaite pratiquer modifiera
considérablement l’importance du capital à investir : s’agit-il
d’une production extensive ou intensive, en étang, en
bassins ou en cages ?

L’objectif est-il de produire des œufs fécondés, des larves,


des alevins sevrés et/ou des poissons de taille
commerciale?

Le choix du mode d’élevage peut être influencé par le


capital disponible, la disponibilité en terrain et en eau, le
coût de la main d’œuvre, la compétence technique de
l’opérateur, les coûts de fonctionnement, etc.
Figure 3: Représentation conceptuelle des différentes formes de pisciculture
Système de production en aquaculture
Classification suivant le mode d’élevage

1. Élevage extensif
L’élevage extensif des poissons et crustacés se pratique
généralement en étang, mais aussi dans d’autres systèmes
comme les rizières (agro-pisciculture) ou des enclos
rudimentaires (ex.: acadjas).
La production est basée sur la gestion de la productivité
naturelle du milieu. Celle-ci est augmentée par l’utilisation
de fertilisants.
En raison de la faible quantité de nourriture disponible dans
cette forme d’élevage, les espèces sont élevées à faible
densité (0,1 à 1 tonne ha-1), les productions obtenues sont
par conséquent, peu élevées (0,2 à 1 tonne ha- 1 an-1).
2- Élevage semi-intensif
Nécessité d’utiliser une alimentation complémentaire
constituée de céréales, de sous-produits de l’agriculture et
de la pêche.

Les productions de cette forme d’élevage sont comprises


entre 5 et 20 tonnes ha-1 an-1.

L’élevage semi-intensif contribue à 70 - 80 % de la


production totale de poissons par la pisciculture.
3- Élevage intensif

La nourriture artificielle composée exogène est souvent


totale.

Cette alimentation doit donc être parfaitement équilibrée au


point de vue nutritionnel et fournir les nutriments essentiels
qui ne sont plus accessibles à travers l’alimentation
naturelle.

Dans ce type d’élevage où les biomasses de stockage sont


très hautes (50 à 200 kg m-3), les productions obtenues
peuvent atteindre de 0,5 à 3,0 kg m-3 j-1.
Classification suivant le milieu d’élevage

Aquaculture en étang
Un étang est une pièce d’eau peu profonde, utilisée pour
l’élevage contrôlé du poisson et aménagée de telle sorte
qu’elle puisse être aisément et entièrement mise à sec.
Il est installé dans les régions où la rétention de l’eau par la
terre est possible (zones argileuses).
La forme, les dimensions et la profondeur d’un étang
varient suivant la topographie du terrain, le climat de la
région, les conditions d’exploitation et les ressources du
propriétaire. Les formes rectangulaires ou carrés sont les
plus faciles à exploiter.
On distingue des étangs vidangeables ou non
vidangeables.
Les principales parties d’un étang sont :
- Le système d’alimentation en eau,
- Le fond ou assiette de l’étang,
- Le moine ou l’appareil de vidange de l’étang
- Les digues,
- Le déversoir ou le trop plein.
Aquaculture en bassins
Les bassins sont souvent utilisés dans les milieux où la
rétention de l’eau est difficile (zones sablonneuses). Ils
sont construits en béton et peuvent avoir différentes formes
(circulaires, rectangulaires, carrés, etc.).

Bassin rectangulaires = raceways


Aquaculture en bacs hors sol
Aquaculture en enclos
Les enclos sont installés dans les milieux peu profonds et
vaseux des cours et plans d’eau.
Ce sont des délimitations de portion d’eau avec des filets
enfoncés solidement dans la vase et maintenus en place
par des piquets. La hauteur du filet doit dépasser le niveau
de l’eau en cas de variation de celle-ci.
Ce dispositif est installé à des endroits peu profonds (1 à 2
m), à l’abri des vents violents.
Aquaculture en cages flottantes

Les cages sont des enclos semi-mobile que l’on peut


installé en eau libre dans les cours d’eau ou retenues
naturelles.
Les cages sont en général maintenues en surface de l’eau
par des flotteurs ou bien posés au fond par des pieds.
LA PISCICULTURE
Les systèmes d’élevage traditionnels

Ils reposent sur des pratiques primitives d’élevage de


poisson, en quelque sorte, les prémisses de la pisciculture
en Afrique.
Les Ahlos

La pratique des Ahlos (adaptés aux fleuves de plaine),


consiste à coucher tout au long des berges du lit mineur
et/ou dans une tranchée (creusée perpendiculaire au lit
parfois), sur une largeur de quelques mètres, des
branchages sur lesquels se développent des plantes semi-
aquatiques de surface (jacinthe d’eau, nénuphar, etc.). Les
poissons s’y réfugient et se nourrissent des aliments
fournis par les branchages.
La récolte consiste à entourée en saison sèche le
système d’un long filet puis de procéder par petit
secteur à l’enlèvement des branchages et à la récolte
des poissons (1,5 à 2 t/ha/an).
Les whédos ou trous à poissons

Les whédos sont des tranchées fermées de 1.5 m de


profondeur, de 4 m de large et de 20 m à plusieurs
centaines de mètres de longueur construits dans la plaine
inondable. Ces tranchées sont inondées en saison des
pluies mais captent les poissons et retiennent l’eau lors de
la décrue et pendant toute la saison sèche. Les poissons
sont récoltés partie par partie, à l’aide d’un filet.
Les acadjas

Acadja, encore appelé parc à branchages consiste à


planter en anneau des pieux de bambous ou d’autres
arbustes et à remplir l’intérieur du cercle de branchages
plantés ou couchés. Ces branchages attirent et concentre
les poissons en leur fournissant refuge et nourriture. Les
récoltes de poissons y sont faites à l’aide de filet.

Pratique inventé au Bénin, s’est développé un peu partout


en Afrique.
Les systèmes améliorés

Les étangs;

Les bassins;

Les bacs hors sol;

Les enclos;

Les cages flottantes


Conduite de la pisciculture

1. Choix du site et infrastructure d’élevage


- Disponibilité de l’eau (en quantité et en qualité)
L’eau est le milieu de vie des espèces aquatiques.
Elle est donc l’intrant indispensable pour l’installation
d’une activité aquacole/piscicole.

Ainsi, il est important de prospecter le site et de s’assurer de


la disponibilité de l’eau toute l’année. Pour cela il faut :
- consulter les données de pluviométrie,
- se renseigner sur la durée de la saison sèche et de la
saison pluvieuse,
- se renseigner sur les sources d’eau potentielles de
la localité (eaux souterraines, fleuves, rivières,
barrages, lacs, lagunes, marécages, etc.),
- se renseigner sur l’écoulement et la pérennité de
ces eaux,
- prospecter le niveau de la nappe phréatique dans
le cas des trous à poissons.

La prospection doit être réalisée à différents


moments de l’année (saison des pluies, saison
sèche, crue, décrue) pour s’assurer du niveau d’eau
le plus bas et le plus élevé.

L’eau alimentant une installation de pisciculture peut


provenir de diverses origines et peut aussi être la
combinaison de différentes sources.
❑ Eaux souterraines

Sources d’eau idéales pour l’alimentation des fermes


piscicoles car:
 qualité et disponibilité plus constantes que celles des
eaux de surface,
 exemptes d’organismes nuisibles et de parasites,
 Moins polluées avec une température stable.

Toutefois, quelques d’inconvénients :


 Contamination des nappes peu profondes par les
engrais chimiques ou organiques utilisés en agriculture
ou les fosses septiques,
 Dépourvues d’oxygène et nécessite une aération
artificielle,

82
 Présence de gaz toxiques comme le sulfure
d’hydrogène, le méthane et le CO2,
 Peut contenir du fer,
 Dans les régions calcareuses sa dureté est trop
élevée (riche en calcium).

Deux sortes d’eaux souterraines existent :


▪ Sources surgissant à la faveur d’une fissure
apparaissant dans une couche géologique
imperméable.
➢ Avantage: Elles ne nécessitent pas de pompage

▪ Puits de deux types :


➢ puits artésiens (attention eau salée, thermiques)
➢ puits creusés 83
❑ Eaux de surface
Elles sont de deux sortes :
- les eaux douces de surface qui comprennent les
rivières, les fleuves, les canaux, les lacs naturels, les
barrages, etc.
- les eaux saumâtres et marines

❑ Les sources d’eaux alternatives


▪ Les eaux de pluies (faire attention car elles sont
souvent acides et non tamponnées),
▪ L’eau de ville (faire attention car elle contient de
l’hypochlorite de soude = NaOCl),
▪ Les eaux recyclées qui sont des eaux utilisées pour
d’autres objectifs comme l’irrigation (agro-pisciculture)
ou qui ont déjà servi à alimenter des bassins
d’élevage.
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Source
Qualité de l’eau dépend de:

Pression polluante
exercée sur elle

La production contrôlée de poisson est largement


influencée par des variables physiques et chimiques
(T°, pH, O2, Nitrites, Nitrates, etc.). Dans l’eau de
pisciculture, ces variables sont impliquées dans une
série de réactions chimiques.

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Ainsi, l’eau de pisciculture doit être de bonne qualité
afin de permettre le déroulement normal des fonctions
vitales du poisson. Pour cela les valeurs des
paramètres physico-chimiques de l’eau doivent être
dans certaines normes.

Ils doivent être aussi contrôlés de façon périodique au


cours de l’élevage.

Paramètres physiques: T°C, Salinité, Turbidité et


Matière en suspension, Couleur de l’eau

Paramètres chimiques: O2, alcalinité totale ou dureté


de l’eau, pH, CO2, composés azotés, H2S, Clore, les
métaux lourds, les pesticides
- Sol
L’une des principales particularités de la pisciculture
parmi les activités agricoles est la possibilité de mise
en valeur d’un grand nombre de surfaces non
exploitables par les techniques agronomiques
traditionnelles.

Le type de sol influence le choix d’infrastructures


d’élevage
Dans une étude de faisabilité technique, il est important
de se renseigner sur la structure, la texture et la
composition chimique du sol.
Les sols sur lesquels reposent les étangs piscicoles
doivent donc satisfaire certaines conditions. Le sol doit
être imperméable donc argileux pour pouvoir retenir
l’eau.
2. Choix des espèces à élever

Confère critères de choix

3. Choix de la densité de mise en charge

Densité: paramètre important dans la conduite de


l’élevage. Varie ne fonction de l’espèce et du stade de
développement
Densité de mise en charge recommandées chez les poissons en
fonction des stades de développement

Stade de Tilapias Clarias


développement
Alevins 30 à 50 alevins/m2 2500 alevins/m2
Grossissement 2 à 3 poissons/m2 100 à 150 poissons/m2
Reproduction 0,75 à 1 poisson/m2 Non précisée car
avec sexe ratio de 1:3 reproduction artificielle
4. Alimentation
La nourriture doit être apportée aux poissons d’élevage
pour satisfaire à leurs besoins nutritionnels aussi bien
quantitatifs que qualitatifs.

Les besoins nutritionnels varient d’une espèce à une


autre
Les besoins en protéines des poissons herbivores: 20 à
30%
Poissons omnivores: 30 à 40% chez les omnivores
Carnivores: 40 à 55%.
En général, il est recommandé d’apporter entre 10 et 15
% de lipides dans les aliments destinés aux poissons
d’élevage.
Efficacité de l’aliment: IC
Tableau 7: Rations alimentaires chez tilapias
Rations alimentaire chez les tilapia

Des aliments importés (Coppens, Raanan, Biomar, etc)


peuvent être utilisés pour nourrir les poissons.
De plus en plus des formules alimentaires sont conçues
pour valoriser nos sous - produits locaux dans
l’alimentation des poissons.
Merci pour votre
aimable attention

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