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UNIVERSITE D’ANTANANARIVO

ECOLE SUPERIEURE DES SCIENCES AGRONOMIQUES


MENTION AGROECOLOGIE, BIODIVERSITE ET CHANGEMENT
CLIMATIQUE

Mémoire en vue de l’obtention du diplôme de Licence en Sciences Agronomiques


et Environnementales
Mention Agroécologie, Biodiversité et Changement Climatique

Présenté le par :

Mademoiselle ANDRIANARISEHENO Miranto


Promotion : HINTSI Mananjina

Soutenu le 11 Avril 2019

Devant les membres de jury composés de :


Président : Professeur Joelisoa RATSIRARSON
Examinateur : Madame Vonifanja RAMANOELINA
Rapporteur : Professeur Volatsara RAHETLAH
Année scolaire : 2017-2018

Promotion : HINTSI Mananjina


UNIVERSITE D’ANTANANARIVO
ECOLE SUPERIEURE DES SCIENCES AGRONOMIQUES
MENTION AGROECOLOGIE, BIODIVERSITE ET CHANGEMENT
CLIMATIQUE

Mémoire en vue de l’obtention du diplôme de Licence en Sciences Agronomiques


et Environnementales
Parcours Agroécologie, Biodiversité et Changement Climatique

Présenté le par :

Mademoiselle ANDRIANARISEHENO Miranto


Promotion : HINTSI Mananjina

Soutenu le 11 Avril 2019

Devant les membres de jury composés de :


Président : Professeur Joelisoa RATSIRARSON
Examinateur : Madame Vonifanja RAMANOELINA
Rapporteur : Professeur Volatsara RAHETLAH
Année scolaire : 2017-2018

Promotion : HINTSI Mananjina


REMERCIEMENTS

Tout d’abord, nous remercions DIEU pour sa grâce et son aide. Il nous a donné la force et le courage
nécessaire pour achever ce présent mémoire.
Nous voulons aussi exprimer nos sincères gratitudes à :
 Professeur Bruno RAMAMONJISOA, Directeur de l’Ecole Supérieure des Sciences
Agronomiques de l’Université d’Antananarivo,
 Docteur Jeannin RANAIVONASY, Responsable de la Mention Agroécologie, Biodiversité et
Changement Climatique, Enseignant-Chercheur - Mention Forêts et Environnement de l’Ecole
Supérieure des Sciences Agronomiques de l’Université d’Antananarivo,
 Professeur Joelisoa RATSIRARSON, Enseignant-Chercheur à l’Ecole Supérieure des Sciences
Agronomiques de l’Université d’Antananarivo, qui nous a fait l’honneur d’assister à ce mémoire
en tant que Président du Jury,
 Madame Vonifanja RAMANOELINA, Assistante d’enseignement supérieur et de recherche
à l’Ecole Supérieure des Sciences Agronomiques de l’Université d’Antananarivo, pour avoir
accepté de siéger en tant que membre du jury,
 Professeur Volatsara RAHETLAH, Enseignant-Chercheur à l’Ecole Supérieure des Sciences
Agronomiques de l’Université d’Antananarivo, Encadreur de ce mémoire, pour ses aides et
conseils précieux tout au long de la réalisation de ce mémoire malgré ses nombreuses
responsabilités,
 Madame Marie Claudine RAMANANTENASOA, Présidente de l’association DIOTSIRY, ainsi
que tous ses coopérateurs pour nous avoir autorisé à effectuer notre stage au sein de leur
association et qui nous ont donné toutes les informations nécessaires.
 À tous les enseignants de l’Ecole Supérieure des Sciences Agronomiques de l’Université
d’Antananarivo qui nous ont fournis leurs connaissances ;
 Nos familles qui nous a donné leurs aides si précieuses sans lesquelles, nous n’aurions pas pu
arriver aux termes de ce travail,
 Tous ceux qui ont concourus à notre formation. Bref, tous ceux qui, de près ou de loin, ont
contribué à la réalisation de ce présent mémoire.

I Timothée 5 : 17
« Que les anciens qui dirigent bien soient jugés dignes d’un double
honneur surtout ceux qui travaillent à la prédication et
à l’enseignement »
Miranto

Miranto
CADRE D’ETUDE ET ORGANISME D’ACCUEIL

I- Mention ABC

MENTION Agroécologie, Biodiversité et Changement Climatique (ABC) est


une des mentions de l’Ecole Supérieure des Sciences Agronomiques (ESSA)
de l’Université d’Antananarivo, en partenariat avec le Laboratoire des Radio-Isotopes (LRI), lancée en
Octobre 2015, avec douze étudiants en première promotion.

Les changements environnementaux et sociaux contemporains, dont le changement climatique, affectent


profondément les conditions de production et les modes de vie des populations humaines, ainsi que les
écosystèmes et communautés naturels. Les défis relatifs aux problématiques agricoles et la conservation
de la biodiversité qui y sont liés sont fortement imbriqués, et nécessitent un développement d’approche de
formation et de recherche multidisciplinaire. Le Master ABC a pour objectifs de renforcer les capacités
des futurs praticiens et décideurs à comprendre les concepts et réalités, et maîtriser les stratégies et actions
sur :

 Les causes, manifestations et enjeux du changement climatique pour la gestion des ressources naturelles ;
 Les implications environnementales, sociales et économiques du changement climatique, des risques,
vulnérabilité et résilience dans les secteurs agriculture et biodiversité.
 Les approches intégrées entre l’agroécologie, la conservation de la biodiversité dans le cadre de
l’adaptation et l’atténuation des impacts du changement climatique dans les secteurs agriculture et
biodiversité.

II- Association DIOTSIRY

L’association DIOTSIRY, une association féminine, a été créée le 22 Novembre 2011, fruit d’une
négociation effectuée par le chef Fokontany en collaboration avec l’ONG ENDA OI. Elle est appuyée par
différents bailleurs, partenaires financiers, et par des bénéficiaires (les fokonolona), qui participent par le
payement d’une valeur symbolique de 600Ar par mois. Le siège de l’association est localisé à
Amboditsiry Lot II B 62. Comme toute sorte d’association, elle dispose plusieurs membres de bureau
dont une présidente, une vice-présidente, une secrétaire, deux trésorières, une commissaire au compte et
deux conseillères.

ii
1-Missions
L’association a pour mission principale de fournir des services pour le nettoyage et l’assainissement du
fokontany en général. A part cette mission principale, ils existent d’autres missions telles que :

 La contribution à l’amélioration de la salubrité ; de l’hygiène et de l’assainissement dans le fokontany


 L’assurance de la pérennisation et l’extension de l’infrastructure liée à l’assainissement.
 L’assurance de la bonne gestion des collectes et du ramassage des ordures ménagères.
Ainsi, l’association a pour objectif de faire régner la propreté dans le fokontany Amboditsiry.

2-Partenaires
L’association ENDAOI est le principale partenaire de l’association DIOTSIRY depuis sa formation.
Ensuite, après quelques années, elle est devenue autonome suite à son évolution et son développement
financier et technique. Malgré cette indépendance, elle travaille encore avec d’autres partenaires comme
l’association VMA, l’association AINA MITAMBATRA, l’ONG Positive Planète, et les petites et
moyennes entreprises (ferronnerie, zone franche).

3-Ressources
Les ressources de l’association sont celles qui ne sont pas interdites par la loi et les règlements en
vigueur tels que :

 les cotisations mensuelles des membres


 les subventions publiques ou privées qui peuvent être accordées
 les dons en nature ou en espèces
 les revenus des biens et produits issus des activités de transformations
 les revenus perçus auprès des usagers et bénéficiaires des infrastructures
 la collaboration avec la banque, les simples citoyens, les entrepreneurs nationaux ou
internationaux par le biais de sponsorings.

iii
RESUME

Aujourd'hui, le milieu urbain est nettement plus pollué par la production des déchets comparé au milieu
rural. La ville est souvent soumise à des fortes croissances démographiques et économiques. Par
conséquent, elle émet des déchets considérables qui portent non seulement préjudices à la santé, mais
aussi à l’équilibre environnemental dans tous ses aspects. A Madagascar, la gestion des déchets dans les
grandes villes est devenue un problème majeur. Les collectivités territoriales et les populations sont toutes
concernées. La présente étude vise à analyser les techniques de gestion et valorisation des déchets
ménagers générés du Fokontany d’Amboditsiry dans le cinquième arrondissement de la Commune
Urbaine d’Antananarivo, par l’association féminine RF2 DIOTSIRY dans la perspective d’apporter des
recommandations d’amélioration. Après avoir effectué des recherches bibliographiques et des enquêtes
sur terrains, les résultats obtenus ont dégagé que malgré quelques difficultés, cette activité contribue
significativement à la salubrité du Fokontany et ne se limite pas à une question de recyclage de divers
produits (compost, charbon, biogaz et autobloquant). C’est aussi une alternative entreprenante car elle
constitue une création d’emploi pour réduire le chômage et assure un appui financier à l’association. Afin
d’aider l’association à mieux gérer les déchets, il est recommandé de renforcer la sensibilisation de la
population en matière de protection de l’environnement et respect de propreté, d’appuyer l’association en
matière d’équipement pour la transformation des déchets, de créer des nouveaux centres de valorisations
de déchet dans d’autres quartiers pour avoir un minimum de déchet à stocker, de promouvoir la technique
de compostage et améliorer la valorisation du compost d’ordures ménagères à travers un meilleur accès à
des marchés dont le marché de commerce des produits bio.

Mots-clés : association féminine, déchets, ordures ménagères, compostage, recyclage, urbain.

iv
ABSTRACT

Urban environment is much more polluted by waste production compared to rural areas. Towns are, with
higher demographic and economic growth; emit considerable waste harms health and environmental
balance. Waste management in towns has become major issue in Madagascar. Local authorities and
populations are all concerned. The present study aims to analyze the management techniques and recovery
of household waste generated in the Fokontany of Amboditsiry in the Urban Commune of Antananarivo
by the women's association RF2 DIOTSIRY with a view to making recommendations for improvement.
After conducting bibliographic research and field surveys, the results obtained revealed that despite some
difficulties, this activity contributes significantly to the safety of the Fokontany and is not limited to a
recycling issue in various products (compost, coal, biogas and self-locking). It is also an entrepreneurial
alternative because it constitutes a job creation to reduce unemployment and provides financial support to
the association. In order to help the association to better manage waste, it is recommended to reinforce
public awareness of environmental protection and cleanliness, to support the association in terms of
equipment for the processing of waste. To create new waste recovery centers in other neighborhoods to
have a minimum of waste to store, promote the composting technique and improve the recovery of
household waste compost through better access to markets whose the market for organic products.
Keywords: women's association, waste, household garbage, composting, recycling, urban.

v
FAMINTINANA

Hita taratra ankehitriny fa tsy voafehy intsony ny fiparitahan’ny loto, indrindra fa ny any an-drenivohitra,
noho ny fitomboan’ny isan’ny mponina eo aminy sy ny toe-kareny, ka mahatonga fako be izay tsy ara-
pahasalamana sady manimba ny tontolo iainana ihany koa. Nanjary olana lehibe ho an’ny Madagasikara
ny fitantanana ny fako. Ny manampahefana eo an-toerana sy ny mponina dia sahirana avokoa noho izany.
Mba hamahana ny olana eo amin’ny resaka fako sy ho fanatsarana ny fomba fitantanana dia natao izao
fandalinana izao ary nahompana amin’ny fandinihana ny fomba fitantanana sy ny fanodinana ny fako
ataon’ny fikambanam-behivavy RF2 DIOTSIRY ao amin'ny Fokontany Amboditsiry, kaominina
Antananarivo renivohitra. Rehefa natao ny fanadihadiana sy ny fidinana ifotony dia hita tokoa fa mitondra
ho amin’ny fahadiovana sy filaminan’ny ny fokontany ny teknika-panodinana fako izay ampiharin’io
fikambanam-behivavy io na dia misy aza ireo olana samihafa. Tsy mijanona ho asa fanadiovana fotsiny
ihany anefa izany fa isan’ny fomba iray entina hampandrosoana ny Fokontany ihany koa satria miteraka
asa ho an’ny mponina eny an-toerana ireo fomba fitantanana sy ny karazana fanodianana fako
(famokarana zezika bilojika na compost, famokarana arina fandrehitra sy entona biolojika ary rari-
plastika) ary miantoka ny fidirambolan’ny fikambanana. Mba ho fanatsarana kokoa ny fomba fiasan’ny
fikambanana dia mila hamafisina ny fanentanana ny mponina hiaro sy hikoja ny tontolo iainana ary
hitandro ny fahadiovana. Ilaina ihany koa ny fanohanana azy ireo ara-materialy sy ny famoronana ivon-
toeranam-panodinana fako any amin’ny faritra hafa mba hanenana ny fiangonan’ny fako. Ho
fanampin’ireo dia ilaina ihany koa ny fampidirana ny vokatra biolojika (compost) eo amin’ny sehatry ny
tsena bilojika mba handrisihana ireo mpanodina fako hamokatra zezika bebe kokoa.

Teny manan-danja: fikambanam-behivavy, famokarana composta, fako, fanodinana, tanàn-dehibe.

vi
TABLE DES MATIERES
REMERCIEMENTS................................................................................................................................ i

CADRE D’ETUDE ET ORGANISME D’ACCUEIL ....................................................................................... ii

I- Mention ABC ........................................................................................................................................ii


II- Association DIOTSIRY.......................................................................................................................ii
1-Missions ............................................................................................................................................................ iii
2-Partenaires ......................................................................................................................................................... iii
3-Ressources ......................................................................................................................................................... iii
RESUME ........................................................................................................................................... iv

ABSTRACT ......................................................................................................................................... v

FAMINTINANA.................................................................................................................................. vi

LISTE DES TABLEAUX ......................................................................................................................... ix

LISTE DES FIGURES ............................................................................................................................ ix

LISTE DES ANNEXES .......................................................................................................................... ix

LISTE DES ABREVIATIONS ET ACRONYMES .......................................................................................... x

INTRODUCTION ................................................................................................................................. 1

Partie 1 : METHODOLOGIE ................................................................................................................. 2

I- Présentation de la zone d’étude ........................................................................................................... 2


I-1-Localisation de la zone d’étude........................................................................................................................ 2
I-2-Climat .............................................................................................................................................................. 2
I-3-Occupation des territoires ................................................................................................................................ 3
I-4-Démographie.................................................................................................................................................... 3
I-5-Les indicateurs économiques ........................................................................................................................... 4
I-6-Les infrastructures existantes : ......................................................................................................................... 4
II- Problématique, hypothèses et objectifs ............................................................................................. 5
II-1- Problématique ................................................................................................................................................ 5
II-2-Hypothèses ..................................................................................................................................................... 6
II-3-Objectifs ......................................................................................................................................................... 6
III-Visite et observation sur terrain ........................................................................................................ 7
III-1-Les enquêtes et interviews ............................................................................................................................ 7
III-2-Interviews et entretiens ................................................................................................................................. 7
III-3-Les enquêtes .................................................................................................................................................. 7
IV-Les recherches bibliographiques et webographiques ...................................................................... 8
vii
V-Analyses et traitements des données ................................................................................................... 8
Partie 2 : RESULTATS et INTERPRETATIONS......................................................................................... 9

I-Différentes étapes de gestion par l’association DIOTSIRY et les problèmes persistants................ 9


I-1- Pré-collecte ..................................................................................................................................................... 9
I-2-Collecte et transports des déchets .................................................................................................................... 9
I-3-Transformations des déchets .......................................................................................................................... 10
II-Les problèmes de gestion et de valorisation des déchets ................................................................. 15
III-La création de l’association: une perspective entreprenante........................................................ 16
Partie 3 : DISCUSSION ET RECOMMENDATIONS ................................................................................ 17

I-Comparaison avec d’autres études : .................................................................................................. 17


II-Discussion des résultats : ................................................................................................................... 19
III-Recommandations : .......................................................................................................................... 19

CONCLUSION ................................................................................................................................... 21

REFERENCES .................................................................................................................................... 23

ANNEXES ............................................................................................................................................ I

viii
LISTE DES TABLEAUX
Tableau 1: Caractéristiques socio-économiques du Fokontany Amboditsiry ................................................3
Tableau 2: Résultat de l’analyse au laboratoire du compost Amboditsiry et de la bouse de bovin ............11

LISTE DES FIGURES


Figure 1: Carte de localisation du Fokontany d’Amboditsiry .........................................................................2
Figure 2 : Courbe ombrothermique à Antananarivo......................................................................................3
Figure 3 : Silo et tas ......................................................................................................................................11
Figure 4 : Echantillon de compost produit par l’association ........................................................................11
Figure 5 : Différentes types de charbon selon leur forme ...........................................................................13
Figure 6 : Système de fonctionnement du biogaz........................................................................................14
Figure 7 : Echantillon d’autobloquant ..........................................................................................................14
Figure 8 : Exemple d’évolution de température pendant le compostage d’un fumier de bovins (Godden,
1995). ............................................................................................................................................................ V
Figure 9 : Matériels et équipements offert par l’ONG Positive Planète et l’ONG ENDA OI ....................... VII
Figure 10 : Silo de compostage ................................................................................................................... VII
Figure 11 : Compost en stade de maturation ............................................................................................ VIII
Figure 12 : Technique de fabrication de charbon (moulage et séchage) ................................................... VIII
Figure 13 : Pratique de l’agriculture urbaine par l’association .................................................................... IX
Figure 14 : Les produits issus de l’agriculture biologique par l’utilisation de compost ............................... IX

LISTE DES ANNEXES


Annexe 1 : Généralités sur les déchets ............................................................................................................I
Annexe 2 : Compostage ................................................................................................................................ V

ix
LISTE DES ABREVIATIONS ET ACRONYMES
Ar : Ariary
CEC : Capacité d’Echange Cationique
cmol : Centimole
CO2 : Gaz carbonique
CUA : Commune Urbaine d’Antananarivo
°C : Degré Celsius
CNRIT : Centre National de Recherche Industrielle et Technologique
FJKM : Fiangonan’I Jesoa Kristy eto Madagasikara
g : Gramme
h : Heure
Kg : Kilogramme
K. total : Potassium total
LRI : Laboratoire des Radios Isotopes
L : Litre
OI : Océan Indien
ONG : Organismes Non Gouvernementaux
N. total : Azote total
N-NH4 : Azote ammoniacal
pH : Potentiel d’hydrogène
P. total : Phosphore total
.Kg-1 : par Kilogramme
RF2 : Rafitra Fikojana ny Rano sy Fahadiovana (Organisme d’entretien et de nettoyage)
SAMVA : Service Autonome de Maintenance de la Ville d’Antananarivo
T: Tonne
VMA: Vehivavy Miray hina Amboditsiry

x
INTRODUCTION

L’environnement est un sujet au cœur de la préoccupation mondiale qui met souvent en


évidence la dégradation du biotope et de la biocénose ainsi que le changement climatique. Cependant,
l’environnement ne se limite pas seulement aux Aires Protégées mais aussi à l’environnement urbain. Les
villes sont en effet des aires de concentration de diverses activités politiques, économiques, commerciales
qui entrainent une attractivité importante de personnes. On constate en effet que depuis 2014, 54% de la
population mondiale vit en ville soit 3,5 milliards. Ce chiffre devrait connaitre une tendance à la hausse
dans les prochaines années. Le taux d’accroissement élevé de la population, non maîtrisé, implique
l’accumulation rapide des déchets. (AMEGNRAN, 2009)
Avec l’évolution démographique et l’urbanisation croissante, les quantités de déchets urbains produites
ne cessent de s’augmenter, ce qui préoccupe fortement les responsables locaux et les habitants, de plus en
plus conscients des risques associés.
Pour la ville d’Antananarivo, la production de déchets ménagers est estimée à 0,6kg par jour et par
habitant. Pour l’année 2014, le gisement des déchets ménagers dans la capitale a été évalué à 320 000
tonnes par an, soit 875 tonnes d’ordures ménagères produites par jour. Les déchets produits proviennent
essentiellement des grands marchés de la ville puis des ménages. Ces déchets sont à 65% de déchets
fermentescibles. (Déclaration de Stockholm 1972)
Dans ce contexte, des initiatives doivent être développées pour mettre la population à l'abri des risques
qu'elle coure. Parmi ces initiatives, la récupération des déchets par compostage constitue une voie
intéressante pour le traitement de la fraction organique des déchets ménagers. Il permet en outre la
valorisation de ces matières organiques en matières fertilisantes.
A cet effet, la présente étude vise à analyser les techniques de gestion et valorisation des déchets
ménagers par une association de femmes (DIOTSIRY) au sein du Fokontany d’Amboditsiry dans la
Commune Urbaine d’Antananarivo et ceci dans la perspective d’apporter des recommandations
d’amélioration.

Pour cela, l’étude a été subdivisée en trois (03) principales parties : d’abord la méthodologie adoptée
pour l’élaboration de ce mémoire, ensuite la présentation des résultats de l’enquête sur terrain et enfin les
discussions et recommandations issues de la recherche. Une conclusion terminera ce travail.

1
Partie 1 : METHODOLOGIE

I- Présentation de la zone d’étude


I-1-Localisation de la zone d’étude
Le fokontany Amboditsiry se situe à une latitude de, 18°53'07.1" Sud et une longitude de 47°32'22.6"
Est, elle fait partie du 5 ème arrondissement ; dans la commune urbaine Antananarivo, région Analamanga.
Elle s’étend sur une superficie de 152 ha limitée au Nord par la rocade du marais Masay, au Sud par le
fokontany Manjakaray, à l’Est par le fokontany Ambohitrinimanga et à l’Ouest par le marais Masay.
(Google earth, 2017)
Le fokontany Amboditsiry est divisé en 4 secteurs tel que :
 Secteur Nord : Lot II B 1 à Lot II B 48
 Secteur Ouest : Lot II B 49 à Lot II B 61
 Secteur Est : Lot II A 1 à Lot II A 36
 Secteur Sud : Lot II B 62 à Lot II B 101

Figure 1: Carte de localisation du Fokontany d’Amboditsiry (Source : Auteur)

I-2-Climat
Amboditsiry fait partie de la haute terre centrale avec un climat tropical d’altitude
variant de 1200 m à 1500 m. Elle présente deux saisons bien distinctes: une saison sèche qui s’étale du
mois d’Avril jusqu’au mois d’Octobre, l’été, et une saison pluvieuse du mois de Novembre au mois
d’Avril. Ces deux saisons sont séparées par un printemps à peine de courte durée : du mois de Septembre
au mois d’Octobre. La température moyenne annuelle est d’environ 18,5°C ; le nombre total annuel des
jours de pluie est d’environ 94 jours avec une précipitation ≤ 350 mm.

2
Courbe ombrothermique
350 175
300 150
250 125
200 100

mm

°C
150 75
100 50
50 25
0 0
Juil Aout Sept Oct Nov Déc Janv Févr Mars Avr Mai Juin
Mois

Précipitation Température moyenne

Figure 2 : Courbe ombrothermique à Antananarivo de 1995 à 2015 (source : Direction Générale des Météorologies, 2019)

I-3-Occupation des territoires


Il y a longtemps, les terrains agricoles occupaient les diverses parties du fokontany, mais avec les
progrès et développement socio-économique, Amboditsiry s’est transformé en quartier plus ou moins
industrielle. L’installation des différentes entreprises en est la preuve. Ainsi, le fokontany est actuellement
occupé par des terrains industriels pour les petites et moyennes entreprises comme la société JB, la
Ferronnerie d’Art, les zones Franche,…

I-4-Démographie
Avec un taux d’accroissement de 1, 02 % ; en 2017, la population du fokontany Amboditsiry est
environ 14 980 habitants dont 7 289 hommes et 7 641 femmes.

Tableau 1: Caractéristiques socio-économiques du Fokontany Amboditsiry

Quartier Surface Nombre Nombre de Nombre de Nombre de Epicerie


de toits ménages populations bacs RF2
Secteur Nord 18 393 614 3370 27 15
Secteur Sud 12 404 727 3990 18 15
Secteur Est 32 563 791 4392 29 20
Secteur Ouest 80 410 588 3228 18 11
AMBODITSIRY 152 1770 2720 14980 92 61
Source : Service technique du Fokontany Amboditsiry

3
I-5-Les indicateurs économiques
Le pourcentage des indicateurs économiques par secteur dans le fokontany est réparti comme suit :
 Secteur primaire (agriculture urbaine et élevage) : 11,80%
 Secteur secondaire (industrie, artisanat) : 2,21%
 Secteur tertiaire (commerce, service) : 13,83%
I-6-Les infrastructures existantes :
Le Fokontany Amboditsiry dispose plusieurs infrastructures selon les différentes catégories suivantes :
 Sur le plan éducationnel : onze (11) établissements primaires (dont un public et dix privés), huit
(8) établissements secondaires (privés) et un Institut supérieur (privé).
 Sur le plan culturel : sept (7) églises chrétiennes (FJKM, Adventiste,…), un terrain de basket
 Sur le plan sanitaire : un dispensaire (privé), un dentiste, une pharmacie
 Sur le plan administratif : un bureau de Fokontany (incluant celui du RF2) et un poste avancé de
police.

4
II- Problématique, hypothèses et objectifs
II-1- Problématique
Dans les pays en développement, la gestion des déchets urbains constitue l’un des problèmes majeurs
des services municipaux. Les déchets urbains lorsqu'ils sont mal gérés, présentent des risques sanitaires et
polluent l'environnement urbain.
Autrefois, les déchets n’étaient pas une grande préoccupation parce qu’ils s’éliminaient naturellement
et ne représentaient ainsi aucun problème environnemental. Cela a changé depuis la révolution industrielle
faisant instaurer la mondialisation qui facilite l’échange et la circulation des produits ou autre à l’échelle
mondiale. De plus, la révolution industrielle a amené l’arrivée de nouveaux produits qui sont
premièrement polluant et deuxièmement difficile à éliminer.
Depuis 1972, lors de la conférence des Nations-Unies à Stockholm sur la mise en place de la PNUE, le
monde a en effet commencé à prendre en compte les effets néfastes des déchets (Déclaration de
Stockholm 1972). Leur gestion était nécessaire pour avoir un environnement sain. Les pays développés et
industriels sont les grands producteurs de déchets. Malgré cela, ces pays géraient efficacement leurs
déchets grâce aux moyens techniques, technologiques, financiers et matériels à leur disposition. Par
contre, les pays sous-développés s’urbanisent rapidement sans se soucier de l’environnement par manque
de connaissances. De plus, la population urbaine augmente vite due à la croissance démographique élevée
et à l’exode rural. Néanmoins, la plupart des villes manquent cruellement d’infrastructures de base telle
l’assainissement.
La gestion des déchets ne fait pas partie des impératifs administratifs par manque de contrôles des
constructions sauvages. Les déchets sont partout et sont supportés par tout le monde. La pollution est
présente provoquant les différentes maladies ignorées de la population. Les pays en voie de
développement ont besoin de stratégies bien adaptées pour une bonne gestion environnementale urbaine.
Pour Madagascar, en l’occurrence, la commune Urbaine d’Antananarivo, la gestion des déchets est
encore vouée à de nombreuses contraintes constituant un grand problème pour l’assainissement de la ville.
Auparavant, la CUA s’occupait de tous les travaux de proximité de la ville d’Antananarivo entre autres :
la collecte des ordures ménagères et la gestion des canaux d’évacuation d’eaux usées. Suite au manque de
moyens, elle ne pouvait plus assurer la totalité de ses tâches, et il y a eu l’intervention de l’Etat et des
autres organismes publics ou privés comme les ONG et association.
Sur ce, la question clé à laquelle va répondre cette étude est fondée sur la présentation de la gestion et
valorisation des déchets ménagers par l’association RF2 DIOTSIRY dans le Fokontany d’Amboditsiry
dans la Commune Urbaine d’Antananarivo. Cela nous permettra d’aider cette association de femmes face
aux préjudices sur l’hygiène et les problèmes de gestion des déchets dans le fokontany. En effet, la
quantité de production des déchets est élevée par rapport à la quantité collectée. Ceci nous mène à poser
les différentes questions de recherche suivantes : La collecte et le traitement des déchets par l’association

5
DIOTSIRY permet-ils d’améliorer les modes de gestion des déchets ? Constitue-elle une alternative
entreprenante pour cette association ?

II-2-Hypothèses
Hypothèse 1 : La collecte et le traitement par compostage et recyclage des déchets ménagers
par l’association DIOTSIRY améliorent les modes de gestion de ces derniers dans le Fokontany
d’Amboditsiry malgré les problèmes rencontrés

Hypothèse 2 : La collecte et le traitement des déchets ménagers par compostage et recyclage


par l’association DIOTSIRY est à la fois une activité génératrice de revenus pour l’association et
ses membres et une activité créatrice d’emplois.

II-3-Objectifs
L’objectif principal de ce travail est d’analyser les différentes étapes et mode de traitement des déchets
par l’association RF2 DIOTSIRY. Les objectifs spécifiques qui en découlent doivent montrer d’abord les
problèmes de gestion des déchets ménagers puis avancer des perspectives afin d’aboutir à une gestion
durable des déchets ménagers.

6
III- Descente sur terrain et collecte des données

Pour pouvoir constater les réalités, une descente sur terrain a été effectuée au niveau des différents
quartiers du Fokontany. L’observation a été centrées au niveau de la collecte, le transport des ordures
ménagères jusqu’à leur transformation. Ainsi durant cette descente sur terrain, des photos pour les
illustrations des réalités sur terrains ont été prises.

III-1-Les enquêtes et interviews


Des enquêtes et interviews ont été faites pour permettre d'approfondir les recherches et apporter des
éléments de réponse à certaines questions liées à la gestion des ordures ménagères. Les interviews
concernent surtout l’administration et les parties prenantes à la gestion de déchets tandis que les enquêtes
se rapportent surtout aux ménages.

III-1-1-Interviews et entretiens
Une série de rencontres a été effectuée pour recueillir des informations concernant la zone d’étude
d’une part et le mode de gestion, de transformation des déchets par l’association d’autre part, en insistant
sur la situation, les contraintes, et les perspectives envisagées. Ces rencontres comportent des questions
précises et ouvertes aux personnes rencontrées en fonction de leur emploi et de leur responsabilité. Ces
entretiens ont été effectués librement dans les lieux de travail même des personnes.

III-1-2-Les enquêtes
Les enquêtes ont été faites lors de la descente sur terrain auprès des ménages pour avoir leur avis sur
l’état des lieux avant et après la création de l’association RF2 Amboditsiry.

7
IV- Recherches bibliographiques et webographiques
Des documents au sein des membres de bureau de l’association et du Fokontany, dans des sites web (sur
les déchets, leur mode de gestion et traitement) ont été consultés et recueillis dans le but d’avoir plus
d’informations et de données afin d’enrichir les informations pertinentes pour cette ouvrage. Les données
collectées sont ensuite triées et comparées selon leur degré d’utilité.

V-Analyses et traitements des données


Les données recueillies au sein des ménages, administrations, ont été ensuite
traitées, dépouillées et analysées par ordinateur. Le traitement vise l’identification et l’explication des
problèmes de la gestion des déchets. Cela facilite la proposition de solution pour la résolution de ces
problèmes.

8
Partie 2 : RESULTATS et INTERPRETATIONS

I-Différentes étapes de gestion par l’association DIOTSIRY et les problèmes persistants

Il faut d’abord rappeler que l’association DIOTSIRY dispose de 16 personnels qui ont chacun des rôles
importants : un jardinier, des nettoyeurs des lieux publics qui sont à la fois des pré-collecteurs de déchets,
des collecteurs, quelques mains d’œuvres pour le tri et la transformation des déchets. En effet, ces
personnels sont biens équipés lors de l’évacuation des déchets puisqu’ils utilisent des combinaisons, des
bottes et des caches bouches. A part cela, plusieurs matériels ont été mises à leur disposition, tels que : les
bacs intermédiaires, les charrettes, les brouettes. Cependant, suite aux mauvaises manipulations et le non-
respect des habitants, ces matériels ont été détruits et plusieurs d’entre eux ont disparus.
La plupart de ces matériels (bac intermédiaire, charrettes,…) et équipements ont été offert par l’ONG
ENDA OI et l’ONG Positive Planète.

I-1- Pré-collecte
C’est l’ensemble des opérations d'évacuation des déchets depuis leur lieu de production jusqu'au lieu
de prise en charge par le service de collecte (www.actu-environnement.com). Il s'agit de toutes les
opérations précédant le ramassage des déchets par le service d’enlèvement qui s’organise par étape.
 Le nettoyage des lieux publics qui se fait au niveau des voiries (les petites ruelles, la route
principale, les canaux d’épuration…) tous les jours. Il commence à 6h et se termine à 7h. Chaque
nettoyeur a son propre secteur et après avoir nettoyer il procède à la collecte domiciliaire des déchets.
 La collecte domiciliaire ou collecte porte à porte se fait au niveau des familles aisées, elle
s’effectue deux fois par semaine (chaque mardi et samedi). En effet, des brouettes sont utilisées où le
gabarit d’un brouette est équivalent aux quantités des déchets de trois ménages.
A part cela, les autres ménages déposent directement leurs déchets dans les bacs intermédiaires.
 Les déchets sont par la suite triés par les pré-collecteurs, en majorité manuellement, et séparés
suivant leurs catégories. Après avoir été séparé, les déchets autres que biodégradable et recyclable sont
déposés dans les bacs intermédiaires et seront collectés par les collecteurs.

I-2-Collecte et transports des déchets


Ces opérations consistent en l'enlèvement des déchets depuis leurs points de regroupement
(bacs intermédiaires) pour les acheminer vers un lieu de regroupement (bacs SAMVA), et de
valorisation. En général, il existe trois (03) bacs intermédiaires dans chaque secteur.

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 Depuis les bacs intermédiaires vers le site de transformation :
Les déchets biodégradables (épluchure de légumes et fruits, reste alimentaire, feuilles mortes,…)
et recyclables (plastique, poudre charbonnière,….) sont transportés manuellement vers le site de
transformation après le triage lors de la pré-collecte. Quant aux autres catégories de déchets (déchets
ultimes et dangereux), ils sont déposés dans les bacs du SAMVA et c’est ce dernier qui s’occupe de leur
collecte et transport vers la décharge ainsi que leurs transformations.

 Depuis les bacs intermédiaires vers les bacs du SAMVA :


La collecte commence à 6 h et se termine à 10 h chaque jour. Les collecteurs utilisent des
charrettes pour le transport des déchets vers les bacs du SAMVA qui se trouve à l’entrée du Fokontany. La
quantité des déchets d’une charrette est équivaut à la somme des quantités de déchets dans les trois bacs
intermédiaires. En effet, un collecteur peut transporter jusqu’à dix charrettes tous les jours. En totalité, il
existe trois bacs du SAMVA dans le Fokontany.

I-3-Transformations des déchets


Après le triage, les déchets biodégradables et recyclables sont transportés vers le site de transformation.
Avant de procéder aux différentes étapes de transformations, les personnels collectent des bouses auprès
des éleveurs du quartier. Les différentes démarches de transformations commencent à 14h et se terminent
vers 16h.

I-3-1-Fabrication de compost
Le compostage se fait dans un silo à 1 m de profondeur, dans lequel les déchets se placent en trois
couches successives de même épaisseur (voir figure 3). La première couche est constituée par des restes
alimentaires, au-dessus de laquelle s’étalent des feuilles mortes formant la seconde couche. Puis, la
troisième couche, couvrant la partie supérieure du tas, est composée par des bouses de bovin. Après un
mois et demi, le tas va être évacué manuellement en dehors du silo et y restera pendant une journée. Puis il
retournera dans le silo et y restera jusqu’au stade de maturation.

10
0,33 m
0,33 m
0,33 m
Figure 3 : Silo et tas (Source : Auteur)

Quand le stade maturation sera atteint (un mois et demi après le retournement), le tas prendra une
forme de poudre de terreau formant ainsi le « compost » proprement dit, et les personnels procèdent au
tamisage avant de l’emballer dans un sachet plastique pour le vendre. Le compost ainsi obtenu sera vendu
à 500 Ar le kilo. Chaque année, l’association produit environ 4T de compost.

Figure 4 : Echantillon de compost produit par l’association (Source : Auteur)

Le compost produit par l’association DIOTSIRY a été analysé au laboratoire LRI et voici les résultats de
cette analyse.

Tableau 2: Résultat de l’analyse au laboratoire du compost Amboditsiry et de la bouse de bovin

N-NH4 N. total CEC P. total K. total


pH eau mg.Kg-1 g.Kg-1 cmol.Kg-1 g.Kg-1 g.Kg-1
Paramètres (Potentiel (Azote (Azote (Capacité (Phosphore (Potassium
d’hydrogène) ammoniacale) total) d’Echange total) total)
Cationique)
Compost
8,21 204 15,81 32,48 5,81 17,82
Amboditsiry
Bouse 8,12 86 37,67 31,31 4,60 7,47
Source : Laboratoire des Radios Isotopes (LRI, 2016)
11
La bouse de bovin est l’un des fertilisants traditionnelles très utilisés par les agriculteurs à Madagascar.
Contrairement à ceci, le compost est encore méconnu malgré sa richesse en éléments fertilisants.

En comparant les résultats sur les paramètres étudiés, nous voyons que les quantités d’azote et de
potassium sont les plus remarquables par rapports aux autres paramètres. D’un côté, la quantité d’azote
ammoniacale (N-NH4) contenu dans le compost est très élevée par rapport à celui de la bouse de bovin.
Mais après la fermentation, elle diminue parce que l’augmentation de la température lors de la phase
thermophile (annexe VI) entraîne une perte d’azote en grande quantité. De l’autre côté, le potassium se
trouve en grande quantité dans le compost car les déchets alimentaires sont riches en potassium
(épluchures de fruits et légumes).

D’après ces résultats, par rapport à la bouse de bovin, le compost produit par l’association DIOTSIRY est
de meilleure qualité. Il est riche en matières organiques et constitue ainsi une bonne fertilisant pour le sol.
En effet, ce compost présente beaucoup d’avantages agronomiques pour le sol et les cultures surtout pour
les plantes à tubercules (patate douce, manioc, carotte,…). Il contribue à l’amélioration de la structure du
sol ainsi qu’à l’augmentation de sa fertilité et de sa capacité de rétention d’eau.

I-3-2-Fabrication de charbon
Cette action n’exige pas beaucoup d’effort. La principale matière première utilisée est la poudre
charbonnière issue des déchets ménagers. La fabrication du charbon se déroule en trois étapes: d’abord le
mélange des matières premières, ensuite le moulage et enfin le séchage.

1ère étape : Le mélange des matières premières


A part la poudre charbonnière, les personnels en ajoutent de l’eau, de la bouse et parfois des
argiles, le tout mélangé dans un bac. La bouse et l’eau utilisée ont la même quantité tandis que celui de la
poudre charbonnière est cinq (05) fois plus que ces dernières.

2ème étape : Le moulage


Le moulage se fait manuellement, le charbon peut avoir deux forme selon la façon de celui qui le
moule, soit une forme sphérique soit une forme cylindrique. Ces deux sont de même composition mais ce
qui les différencie c’est leur forme et leur dimension.

12
Figure 5 : Différentes types de charbon selon leur forme (Source : Auteur)

3ème étape : le séchage


D’abord, il est à noter que cette action se fait à l’ombre, plus précisément sous l’influence du
vent. Ainsi, les charbons ne peuvent pas être exposés au soleil afin d’éviter leur fissure. Le séchage varie
en fonction de la saison et de la composition des charbons. Si le mélange est composé d’argile, le séchage
dure deux semaines, dans le cas contraire, il ne dure qu’une semaine. Concernant les saisons, le séchage
durant la période pluviale est de plus longue durée tandis que celui de la période sèche est court.
Le charbon ainsi formé sera vendu à une fourchette de prix variant entre 1000 Ariary et 15000 Ariary.

I-3-3-Fabrication de biogaz
D’une manière générale, le biogaz peut être défini comme étant un mélange de méthane (CH4),
d’anhydride carbonique (CO2) et d’autres types de gaz en proportion variable (POULLEAU, 2002). Il est
issu de la fermentation anaérobie de la matière organique.

Le biogaz se fait à partir des déchets biodégradables notamment des restes alimentaires, des feuilles
mortes et des bouses. Le principe consiste à fermenter les déchets en les plaçant dans une citerne appelé
« bio-digesteurs » et en les exposant sous le soleil. Un seul bio-digesteur ne suffit pas car ce processus de
fermentation exige une grande quantité de déchet. En effet, l’association dispose quatre (04) bio-
digesteurs lesquels contiennent chacun de l’eau jusqu’au tiers de leur hauteur et la place restante (2/3) est
occupée par les déchets. Après quinze (15) jours, le mélange sera fermenté et un dégagement de gaz aura
lieu. Le biogaz ainsi formé sera transmis dans deux récepteurs (barriques) par l’intermédiaire des tuyaux.
Les deux tiers de ces récepteurs contiennent de l’eau et ces derniers sont couverts chacun par des cuvettes.
Celles-ci flottent au moment où le gaz commence à se multiplier. Ainsi, il est nécessaire de placer un objet
pesant (une grosse pierre par exemple) sur la cuvette pour contrer la pression du gaz afin de le transmettre
dans le réservoir par l’intermédiaire d’un tuyau. Une fois transmis dans le réservoir, le gaz sera conduit
directement vers le four, à l’aide d’un tuyau, où il sera utilisé comme combustible.

13
Figure 6 : Système de fonctionnement du biogaz (Source : Auteur)

La quantité totale de gaz produite reste encore indéfinie, mais selon le témoignage des personnels, il peut
fournir une quantité suffisante pour cuire le repas d’une famille composé de 05 personnes. Après 15 à 30
jours, les déchets seront remplacés par d’autres nouveaux déchets. Les déchets issus de cette
expérimentation, appelés « digestat », peuvent être revalorisés entant que compost.

I-3-4-Fabrication d’autobloquant
Cette technique permet de valoriser les déchets plastiques. Elle se base sur le mélange d’une
certaine quantité de sable et de plastique fondue. Plus précisément, la quantité de plastique est trois fois
que celle du sable, à titre d’exemple, 1kg de sable est équivaut à 3kg de plastique. L’autobloquant ainsi
formé sera utilisé pour la réparation et la construction des chemins de chaque quartier du fokontany.

Il faut remarquer que la transformation des déchets que ce soit compost, charbon ou biogaz
s’effectue dans un même endroit (Amboditsiry). Cependant, pour les autobloquants, leur site de
fabrication est différent des autres. Elle se fait en pleine air, auprès du lac Marais Masay, un lieu plus ou
moins isolé, afin d’éviter les risques sanitaires.

Figure 7 : Echantillon d’autobloquant (Source : Auteur)

14
II-Les problèmes de gestion et de valorisation des déchets

Malgré les efforts de l’association, plusieurs problèmes persistent.

 Au niveau de la gestion
Le problème provient surtout de la mauvaise habitude des populations. La plupart des ménages ne
respectent pas l’heure de dépôt des déchets dans les bacs intermédiaires et d’autres font exprès de jeter
leurs ordures dans les rues, les personnels ont du mal à gérer cette situation. A part cela, le retard du
SAMVA dans les moments de collecte entraîne un débordement des ordures et leurs éparpillements autour
du bac ce qui conduit même à la création d’un dépôt sauvage. Néanmoins, les canaux d’évacuation
bouchée entrainent aussi des difficultés lors du nettoyage.
En réalité, ceux sont tout d’abord les matières plastiques qui les bouchent ensuite, toutes sortes de
déchets, et dire que même les pierres, les briques sont aussi présentes. Nombreuses sont les raisons pour
lesquelles les canaux sont bouchés. On peut en citer entre autres l’urbanisation qui favorise la construction
illicite. L’urbanisation surtout quand elle s’accroît très rapidement, des répercussions importantes sur
l’architecture des villes en s’étendant sur une surface toujours plus grande et voulant toujours construire là
où on peut, là où il y a de l’espace. Ce qui implique que beaucoup construisent leur maison sur des terrains
qui ne sont pas en norme, en d’autres termes, aller jusqu’à construire des habitations au-dessus des canaux
d’évacuation, d’où ces derniers sont extrêmement bouchés sans pouvoir faire circuler convenablement les
eaux usées. Et quand vient la saison de pluie, les canaux n’arrivent plus à assumer leurs fonctions créant
ainsi une inondation vue que le système de drainage est bouché. Malgré l’effort de l’association, cette
situation est encore irrésolue.

 Au niveau de la valorisation
 Le compost étant de meilleur qualité, cependant, le compost produit à partir des ordures
ménagères est un produit méconnu dans les pays en développement, et il peut facilement être confondu
avec d’autres amendements organiques vendus localement et de moindre qualité, tels que le terreau issu
du tamisage des dépôts d’ordures. De plus, l’analyse sur la présence des métaux lourds dans ce compost
n’est pas encore faisable à Madagascar par manque de matériel. Ainsi, la quantité des métaux lourds
contenue dans ce produit est indéfinie.
 La transformation des déchets en biogaz a été interrompue suite à des problèmes techniques. Un
des bio-digesteur a été endommagé et jusqu’à maintenant, les personnels n’arrivent pas à le réparer.
 Depuis 2014, la fabrication d’autobloquant a été stoppée à cause des problèmes sanitaires.
L’incinération des plastiques est un grand danger pour la santé des personnels et aussi pour
l’environnement car ceci provoque une émission d’une grande quantité de gaz à effet de serre.

15
III-La création de l’association: une perspective entreprenante
 Au niveau de l’association
Après avoir enquêté auprès des personnels, 70% des travailleurs ont témoigné que leur travail dans
l’association permet de garantir leur survie et même celui de toute leur famille. En plus de leur salaire qui
vaut 80000 Ariary (par mois), l’association paie 3500 Ariary par mois auprès des cabinets médicaux, pour
assurer leur sécurité sanitaire et aussi il leur procure un logement.

La ressource financière de l’association est basée sur la gestion et valorisation des déchets ménagers.
D’un côté la cotisation des bénéficiaires (fokonolona) du service, variant entre 500 Ariary à 1000 Ariary,
constituent une source financière pour le payement de salaire des personnels ainsi que l’indemnité des
membres de bureau de l’association. De l’autre côté, la vente de divers produits issus de la valorisation des
déchets (compost, charbon) permet de couvrir tous les autres dépenses imprévues (réparation des
matériels, prime des personnels,…). A part la gestion et la valorisation des déchets, l’association
DIOTSIRY pratique aussi de l’agriculture urbaine. Il se sert des bouteilles plastiques pour le support des
végétaux et il utilise aussi le compost comme amendement. Les produits issus de cette agriculture seront
ensuite vendus et d’autres autoconsommés par les personnels, ceci constitue une autre source de revenus
pour l’association. En total, l’association bénéficie d’une somme d’environ 3.000.000 d’Ariary par mois
et elle dépense environ 2.146.000 Ariary. Ainsi, elle dispose de 854.000 Ariary comme marge brute,
laquelle sera déposée à la banque.

 Au niveau du Fokontany
Amboditsiry est réputé comme étant un Fokontany pilote du 5ème Arrondissement, vu qu’il est bien
assaini, les routes principales et les petites ruelles sont bien balayées tous les jours, les
canaux d’évacuation ne sont pas bouchés. Ceci a été prouvé lors de notre descente sur terrain, 30% des
ménages bénéficiaires du service ont affirmé que depuis la création de l’association, la propreté du
Fokontany s’est améliorée et les dépôts sauvages ont disparu. Ainsi, les activités de l’association
contribuent à la bonne salubrité du Fokontany et lui donnent une bonne image vis-à-vis des autres
Fokontany.

16
Partie 3 : DISCUSSION ET RECOMMENDATIONS

I-Comparaison avec d’autres études :

Après avoir effectué les recherches bibliographiques, beaucoup d’études ont été effectuées pour résoudre
les problèmes de la gestion des déchets. Prenons le cas de Norvège, un pays qui est surnommé
« champion du recyclage ». Dans ce pays, les ordures valent de l’or surtout les ordures alimentaires. Les
déchets sont des ressources extrêmement essentielles. Afin de limiter le stockage des déchets dans les sites
d’enfouissement et dans une optique d’économie et de réduction des émissions de gaz à effet de serre, la
Norvège a développé une politique de revalorisation énergétique de ses ordures par la production de
biocarburants de seconde génération à partir des déchets alimentaires puis par la transformation des
ordures organiques par du biogaz. Soulignons que toute la population bénéficie du biogaz et du
biocarburant et participe activement à toutes les recommandations anticipées par l’Etat. Les déchets
alimentaires et les emballages plastiques sont triés par les habitants dans deux sacs de couleurs différentes
(respectivement vert et bleu), le reste étant placé dans un sac en plastique aléatoire. Les déchets qui n’ont
pu être ni recyclés ni valorisés sous forme de matière, dits combustibles solides de récupération (CSR),
sont ainsi conduits jusqu’aux stations d’incinération afin d‘y être utilisés comme source d’énergie
renouvelable. Les déchets alimentaires sont traités séparément pour la production de biocarburants. Ces
actions de recyclages sont devenues des moteurs de développent économique pour ce pays. En effet, il
importe des déchets afin de maximiser leur production. Lors de la « crise des ordures » ayant touché la
ville de Naples en 2010, la Norvège avait proposé à la municipalité napolitaine de racheter une partie de
ses déchets (environ 1 400 tonnes par jour). La transaction ne s’était pas finalisée et la Norvège s’était
alors tournée vers le Royaume-Uni pour importer ses déchets. Un accord avec la ville de Leeds concernant
les ordures ménagères a été signé en octobre 2012. Des accords avec les villes de Bristol et de Manchester
ont ensuite vu le jour. 45 000 tonnes de déchets ont été importées en 2014 de Grande-Bretagne par la ville
d’Oslo pour alimenter ses centrales d’incinération (M. BOULERIS. 2017). La sur-taxation des décharges
au Royaume-Uni explique cette orientation, les villes mentionnées ci-dessus préférant payer la Norvège
afin d’éliminer leurs déchets. En effet, le recyclage d’ordures est devenu une culture ancrée dans la tête de
chaque Norvégien Alors pourquoi ne pas suivre le style norvégien et être discipliné comme eux ? Ce n’est
pas ici une question d’imitation mais seulement de pouvoir prendre les meilleurs exemples, surtout
d’éduquer la masse populaire sans distinction. On peut commencer à renforcer les techniques du RF2 en
utilisant des bacs de différentes couleurs pour faciliter le triage des ordures dès leur source. Puis éduquer
la population en les incitants à transformer leurs propres déchets. Et on peut même envisager une marche
vers le développement et un remède à la pauvreté.

17
En approfondissant cette étude, la gestion des déchets peut être une marche vers le développement durable
si elle arrive à remplir les trois conditions suivantes : une société viable dans un environnement vivable
ayant une économie équitable.

 Sur le plan social, il faut rappeler que c’est une association féminine, ceci permet de mettre en
évidence la valeur des femmes malgaches qui était négligés autrefois. En effet, la mentalité des
ancêtres malagasy qui prive les femmes de travailler hors de son foyer doit être supprimée, les
femmes peuvent avoir leurs places dans la politique de développement de son pays.
Par ailleurs, création d’emplois engendre des impacts positifs au niveau de la société : réduction
du taux de chômage, amélioration de revenu pour certains ménages, réinsertion sociale,
acquisition de nouvelles expériences pour les employés.
Aussi, les activités de nettoyage et de gestion de déchets permettent de garantir la santé publique.
En effet, elles offrent une meilleure condition de vie pour les habitants du Fokontany et mettent en
valeur les droits de l’humanité.
 Sur le plan environnemental, la valorisation des déchets à travers leur technique de
transformation permet de réduire leur quantité évitant ainsi leur éparpillement dans
l’environnement. D’un côté, le compostage fait partie des moyens efficaces pour atténuer
l’utilisation excessive d’engrais chimique, il présente beaucoup d’avantages pour l’agriculture
ainsi que la fertilité du sol. De l’autre côté ; la fabrication de biogaz permet de réduire l’émission
des gaz à effet de serre pour une meilleure adaptation aux changements climatiques. En ce qui
concerne le recyclage, la réutilisation des matériaux issus des déchets plastiques conduit à la
préservation des ressources naturelles, il apporte une contribution importante à la baisse des
quantités des déchets à stocker ou à incinérer. Ce qui amène à limiter les risques de pollution de
l’air et du sol. Ainsi, la gestion des déchets fournit à l’être humain un environnement hygiénique
et vivable.
 Sur le plan économique, la gestion des déchets entraîne une création d’emplois et réduit le taux
de chômage. De plus, elle réduit la prolifération des maladies assurant ainsi la santé publique, ce
qui conduit à une diminution des dépenses liées aux soins médicaux. Appart cela, l’homme
constitue le premier moteur de développement économique, un pays ayant des populations saines
peut se développer intellectuellement et économiquement.
Par ailleurs une meilleure qualité d’eau et du sol, grâce à l’utilisation de compost, augmente la
production agricole et diminue les importations afin d’équilibrer la balance commerciale. Ce qui
conduit à avoir une économie stable et équitable.

18
II-Discussion des résultats :

 Si on se base sur les résultats de l’enquête, l’association DIOTSIRY est une association
indépendante, bien entretenue et bien gérée malgré les différents problèmes persistants. Elle fait
de son mieux pour établir une gestion durable des déchets dans son Fokontany. L’existence de
cette association est un bon exemple pour les autres Fokontany même pour les grandes villes de
Madagascar surtout Antananarivo, qui reste encore insalubre. En effet, la collecte et le traitement
par compostage et recyclage des déchets ménagers par cette association améliorent les modes de
gestion de ces derniers dans le Fokontany d’Amboditsiry malgré les problèmes rencontrés. Ainsi,
l’hypothèse 1 peut être validée.
 Par ailleurs, la création de l’association DIOTSIRY est une perspective entreprenante car non
seulement elle améliore la salubrité du Fokontany d’Amboditsiry mais aussi elle y permet de
réduire le taux de chômage. En effet, la collecte et le traitement des déchets ménagers par
compostage et recyclage par l’association DIOTSIRY est à la fois une activité génératrice de
revenus pour l’association et ses membres ainsi qu’une activité créatrice d’emplois. Ainsi,
l’hypothèse 2 peut être validée.

Certainement, faire le recyclage demande des moyens financiers élevés, alors procédons au
compostage qui ne coûte presque rien sauf le triage des déchets, entraînant aussi une production d’engrais
bio comme celui du Fokontany d’Amboditsiry.

III-Recommandations :

Suite à ces difficultés, des recommandations peuvent être avancées en vue d’améliorer la gestion et la
valorisation des déchets ménagers par l’association DIOTSIRY. Il s’agit de :

 convaincre et sensibiliser la population sur ce qui est primordial pour eux. Ce qui importe n’est
pas de nettoyer mais d’éviter de salir. Car même si le RF2 nettoie les voiries chaque jour, elle
dépense son énergie en vain si les habitants persistent dans leurs mauvaises habitudes de jeter
leurs ordures partout. Donc, à vrai dire, si on n’éduque pas les habitants à garder la propreté, le
fait de nettoyer devient un éternel recommencement.
 favoriser l’accès du compost sur le marché du commerce équitable. Ceci mettra en valeur la
production du compost et incitera les producteurs de déchets à valoriser ses propres déchets
surtout celui des déchets urbains. Aussi, il est possible d’augmenter la production du compost en
créant des nouveaux sites de compostages dans les autres quartiers de la ville. Ceci permettra de
diminuer la quantité des déchets et d’affaiblir l’émission des gaz à effet de serre afin de lutter
contre les changements climatiques.

19
 appuyer l’association en matière d’équipement afin de résoudre les problèmes techniques sur la
production de biogaz. Ceci exige l’intervention de l’Etat afin de prévoir un développement
durable au sein du Fokontany et même au sein de la nation toute entière.
 réaliser la transformation des plastiques en autobloquants dans un endroit spécifique ne permettant
pas la propagation des gaz à effet de serre et équiper les personnels chargés de cette activité afin
d’éviter les risques sanitaires. On peut aussi envisager d’autres types de transformations comme la
fabrication des matériaux plastiques (sceau, cuvettes,…) à partir des déchets plastiques.

20
CONCLUSION

En guise de conclusion, beaucoup d’études ont été faites sur la gestion et valorisation des déchets afin de
réduire la quantité des déchets à Madagascar. Nombreuses ont ainsi été les solutions proposées. Malgré
cela, la quantité des déchets dans notre pays ne cesse de s’accroître. Cette étude s’est focalisée sur
l’analyse des modalités de gestion et valorisation des déchets ménagers dans le Fokontany d’Amboditsiry,
de la Commune Urbaine d’Antananarivo par l’association féminine DIOTSIRY en vue de proposer des
perspectives d’amélioration.

La valorisation de ces déchets s’est avérée une perspective entreprenante par leur transformation en
produits divers dont le compost, le charbon, le biogaz et l’autobloquant. En fin de compte, elle ne se limite
pas à une simple transformation, mais c’est aussi une contribution à la protection de l’environnement et à
la création d’emplois, voire même au développement socio-économique du Fokontany. Il a été démontré
que la qualité de compost fabriquée à partir des déchets ménagers est meilleure que celle du fumier de
bovin et que la fabrication de charbon et de biogaz contribue à la préservation des ressources naturelles
puisqu’ils constituent une source d’énergie renouvelable. Cependant, quelques problèmes techniques
subsistent au niveau de la gestion et de la transformation des déchets du Fokontany. Malgré ces difficultés,
les efforts des personnels et des membres de l’association DIOTSIRY permettent quand bien même de
diminuer les déchets du Fokontany et éliminer les dépôts sauvages.

Tout cela nous amène à avoir un état d’esprit inventif et optimiste car malgré les saletés qui s’éparpillent
partout, il reste encore de l’espoir. Certes, à Madagascar, l’accès à l’eau, à l’assainissement et à l’hygiène
demeure encore un problème majeur pour le développement du pays, beaucoup restent encore à faire en
termes de gestion des ordures, mais déjà les autorités locales, la population, ainsi que les travailleurs de
déchets doivent s’épauler systématiquement et continuellement pour y remédier. L’image du Fokontany
Amboditsiry doit être reflétée dans tous les quartiers insalubres d’Antananarivo et même dans tous les
pays.

Il est vrai que polluer semble toujours facile, tandis que dépolluer s’annonce très difficile et coûte très
cher. Alors, des prises en charge nous attendent pour maîtriser cette triste image. Les ordures sont des
ressources qui ne tarissent jamais. Il ne reste plus qu’à appliquer une meilleure collaboration étroite entre
la population et les autorités locales pour qu’une bonne communication s’établisse et ouvrant ainsi la voie
à des solutions axées sur les actions de développement durable ainsi qu’à la préservation de
l’environnement. Sauvegarder la vie humaine, refaire la santé publique et morale de chacun, tout en
gardant la propreté doivent être les priorités immédiates de tout bon responsable.

21
Après tout, si la gestion des déchets n’est pas le problème mais la solution ? L’idéal est d’avoir une ville
propre, prospère et développée, mais comment accéder à cela si chaque citoyen ne s’engage
volontairement corps et âme à atteindre ce noble objectif ?

22
REFERENCES
1. Alain Damien. Guide du traitement des déchets, Réglementation et choix des procédés. 7e édition
2. AMEGNRAN (Y-C). 2009. Problématique de la gestion des déchets solides en Afrique.
Ouadougou, pages 26-30. https://www.memoireonline.com/10/17/10081/Impact-des-ordures-
menageres-sur-l-environnement-et-la-sante-cas-du-quartier-Nyakavogo-en-commun.html/
3. Futura Planète. 2016. Déchets. https://www.futura-
sciences.com/planete/definitions/developpement-durable-dechet-5725/ (29/02/19).
4. Godden B. (1986). Etude du processus de compostage du fumier de bovin. Bruxelle. Université
Libre de Bruxelles Thèse de doctorat en Sciences Agronomiques, Laboratoire de microbiologie,
136 p.
5. Godden B. (1995). La gestion des effluents d’élevage. Techniques et aspect du
compostage dans une ferme biologique. Revue de l’Ecologie. No 13.p37.
6. Google.2016. https://www.actu-environnement.com/ae/.../precollecte.php4/ (29/02/19).
7. Google. Déclaration de Stockholm 1972. (https://www.imvtana.org/dechets-organiques/).
8. Google earth.2017.Coordonnées géographique.
https://earth.google.com/web/@18.88433835,47.54000037,1265.77671763a,998.14702484d,35y,
90.16705353h,0t,0r/ (29/02/19).
9. Google. https://www.compostaction.org/compostage/pourquoi-composter./ (29/02/19).
10. MANOELY Hervé. 2011. Etude de faisabilité technico-économique de production de biogaz et de
fertilisants organiques par méthanisation de fientes de cailles. Antananarivo. Université
d’Antananarivo, Mémoire de fin d’études pour l’obtention du Diplôme d’Ingénieur Agronome
Option Industries Agricoles et Alimentaires.
https://www.google.com/search?q=th%C3%A8se+malgache+en+ligne&ie=utf-8&oe=utf-
8&client=firefox-b-ab/ (29/02/19).
11. M. BOULERIS. 2017. De l’énergie dans les poubelles norvégiennes. Oslo.
https://www.tresor.economie.gouv.fr/Ressources/File/440078/(29/02/19).

12. N. G.A.RAHARIJHON. 1999. Déchets urbains partie Elimination et gestion des déchets.
Antananarivo. Université d’Antananarivo. Mémoire de fin d’études pour l’obtention du Diplôme
d’Ingénieur Agronome Option Industries Agricoles et Alimentaires.
https://www.google.com/search?q=th%C3%A8se+malgache+en+ligne&ie=utf-8&oe=utf-
8&client=firefox-b-ab/ (29/02/19).
13. Ofice National Pour l'Environnement, Notes sur la valorisation des ordures
ménagères dans les centres urbains à Madagascar.2009

23
14. POULLEAU J, 2002, « Caractérisation des biogaz, Bibliographie, mesures sur site »,
Rapport final, INERIS (Institut National de l’Environnement Industriel et des Risques)
a. http:// www.ineris.fr / centredoc / biogaz.pdf/(29/02/19).
15. RAFANOMEZANTSOA Hanitriniaina Simonette. 2007. Gestion des déchets dans la commune
urbaine d’Antananarivo. Antananarivo, Université d’Antananarivo, Mémoire de fin d’étude pour
l’obtention du diplôme d’études supérieures spécialisées (DESS),47 pages.
https://www.google.com/search?q=th%C3%A8se+malgache+en+ligne&ie=utf-8&oe=utf-
8&client=firefox-b-ab/ (29/02/19).

16. RAMANDRAIARIVONY Mahefa Alain Francky.2017. La gestion des déchets solides dans la
Commune Urbaine de Moramanga. Antananarivo, Université d’Antananarivo, Mémoire pour
l’obtention du Master II en Géographie, 112p.
https://www.google.com/search?q=th%C3%A8se+malgache+en+ligne&ie=utf-8&oe=utf-
8&client=firefox-b-ab/ (29/02/19).

24
ANNEXES

Annexe 1 : Généralités sur les déchets

I-Définitions
I-1-Déchets
 Étymologiquement, le terme "déchet" vient de "déchoir", du latin "cadere" (tomber). La racine
''dis'' traduisant l'éloignement et la séparation (Futura Planète, 2016).
 Tout élément qui est abandonné est un déchet, autrement dit, un déchet correspond à tout
matériau, substance ou produit qui a été jeté ou abandonné car il n’a plus d’utilisation précise.
 Selon le Code de l’Environnement (art. L541-1), un déchet est tout résidu d’un processus de
production de transformation ou d’utilisation, toute substance, matériau, produit ou plus
généralement toute bien, meuble abandonnées ou que son détenteur destine à l’abandon (Futura
Planète, 2016).

I-2- Gestion des déchets


 La gestion des déchets désigne l’ensemble des opérations et moyens mis en œuvre pour limiter,
valoriser, éliminer les déchets jusqu’au stockage (Alain Damien).
 Selon AMEGNRAN (2009) : « La gestion des déchets se définit comme l’ensemble des opérations
et outils permettant l’élimination écologiquement rationnelle des déchets, en prenant en compte
les considérations d’ordre sanitaire, technique, scientifique, économique, social et
environnemental.

II-Classification des déchets

Plusieurs systèmes de classification sont possibles. Cette étude se focalisera sur la classification des
déchets urbains appelés aussi déchets solides municipaux. Le système de classification des déchets solides
applicables à Madagascar sera basé sur leurs origines. Ainsi, les déchets urbains peuvent être classés en 3
catégories suivant leur origine : les déchets ménagers, les déchets industriels, et les déchets hospitaliers
(AMEGNRAN. 2009).

II-1-Déchets ménagers
Ce sont des déchets provenant des ménages et des établissements publics ou privés (Bureau, école,
marché, etc.) dont l’élimination doit être assurée par la commune. Ces déchets sont divisés en ordure
ménagères, déchets encombrants des ménages, déchets issus des activités économiques, déchets de
nettoiement, déchets de l’assainissement et déchets toxiques en quantités dispersées
(RAFANOMEZANTSOA.H, 2007).
I
 Ordures ménagères : selon l’Office National pour l’environnement à Madagascar, on appelle
"ordures ménagères" l’ensemble des diverses matières, perdant une partie ou la totalité de leur valeur
initiale. Ceux sont les déchets dont les ménages peuvent évacuer au cours du ramassage habituel. Ils sont
composés principalement : des matières organiques (déchets ordinaires provenant de la préparation des
aliments), papiers, cartons, verres, plastiques, métaux, textiles, composites (bois, cuir, caoutchouc, les
emballages complexes), les déchets provenant du nettoiement normal des habitations.
 Déchets encombrants des ménages : il s’agit d’un ensemble assez diversifié dont le point commun
est de ne pas être facilement évacué avec les ordures (par exemple les appareils ménagers, bicyclettes,
meubles, etc.). A Madagascar, il est rare de trouver cette classe de déchet.
 Déchets issus des activités économiques : sont des déchets issus des activités économiques
(artisans, commerce, bureaux et petites industries) ou d’établissements collectifs (éducatifs, socioculturels)
et utilisant les mêmes circuits d’élimination que les déchets des ménages.
 Déchets de nettoiement comprennent des déchets « récoltés » au cours de l’entretien du domaine
public : voiries, espaces verts, marché, foires, etc.
 Déchets de l’assainissement – déchets d’entretien du réseau collectif : il s’agit des déchets des
réseaux collectifs, de l’assainissement autonome, individuel ou en milieu industriel. Ils proviennent de la
vidange ou du curage des installations et se présentent sous forme de boue, de sable, de matières
organiques, de sédiments et de métaux lourds.
 Déchets toxiques en quantités dispersées sont des déchets spéciaux des ménages qui entrent dans
la catégorie dont les caractéristiques présentent des critères de dangers pour l’environnement. On y trouve
: les piles, les restes de produits chimiques ménagers (solvants, acides…), médicaments périmés, batteries
de véhicules, huiles usagées…

II-2-Déchets industriels

Ce sont des déchets provenant des activités industrielles .Leur élimination est la responsabilité des
industries même .Elle peut être catégorisé en deux (02) :

 Déchets industriels banaux ou DIB sont constitués par les papiers, verre, carton, DAOM (Déchet
Assimilable aux Ordures Ménagères). La responsabilité de leur élimination incombe à l’entreprise.
Cependant, les entreprises qui en produisent de faibles quantités confient souvent la collecte et
l’élimination aux collectivités locales par contrat.
 Déchets industriels spécial ou DIS : contenant des éléments polluants ou toxiques, ils présentent
des risques pour l’environnement à des degrés divers. Ils doivent faire l’objet d’un contrôle administratif
particulier : au niveau de la production, du stockage, du transfert, d’un éventuel prétraitement en vue de
leur élimination. A Madagascar, il n’y a pas de règlements spécifiques en vigueur concernant leur gestion.

II
II-3- Déchets hospitaliers

Ce sont des déchets provenant d’établissement de soin de santé ou hospitalier. Ils sont
catégorisés en trois (03) suivant leur origine et danger :

 Déchet dangereux : ceux sont les déchets qui représentent des effets nocifs et néfastes s’ils sont
dispersés dans la nature. Ils comprennent les déchets de laboratoire avec des agents pathogènes, les
déchets radioactif provenant de centre de traitement de maladie, et les déchets pharmaceutique
(médicaments périmés).
 Déchets à risques: ils sont souvent constitués de déchet anatomique, néphrologique et les DASRI
(Déchet d’Activité de Soin à Risque Infectieux) qui peuvent provoquer une propagation de maladie s’ils
sont mal gérés.
 Déchet Assimilable aux Ordures Ménagères ou DAOM : ceux sont les déchets d’hébergement, de
restauration, d’administration généraux et des jardins.

III- Typologie des déchets urbains

On peut distinguer cinq (05) types de déchets urbains suivant leur nature et leur état :

 Déchet biodégradable : déchet composé de matière organique fermentescible pouvant être


décomposé par les micro-organismes et être dissout. Ils ne représentent aucun effet négatif sur
l’environnement. Exemple : déchet alimentaire (coquille d’œuf, épluchure de légume…)
 Déchet non biodégradable : déchets qui proviennent des nouvelles techniques
industrielles, résistant à la décomposition, difficilement décomposable. Ex : sachet plastique.
 Déchet inerte : déchet ne subissant aucune modification biologique, physique ou
chimique. Ils sont faibles en produit polluant ou nocif. Il est souvent constitué de déchet provenant
d’extraction minière, d’industrie de construction et de démolition. Exemple : brique
 Déchet recyclable : déchet spécifique et précis pouvant être trié, réutilisé et revalorisé pour une
nouvelle vie sous un conditionnement différent. Il se classe en 4 catégories : plastique, verre, papier et
métal
 Déchet ultime : déchet provenant ou non d’un traitement de déchet. Il n’est ni traitable ni
réductible par son caractère nocif. Exemples : Cendre, mâchefer.
 Déchet dangereux : déchet pouvant entrainer des dangers à l’homme et à son
environnement, il doit être collecté et traité de manière appropriée .Ces déchets peuvent être toxiques,
radioactifs, explosifs et infectieux. Exemple : Déchet nucléaire
III
Pour le cas du fokontany Amboditsiry, la majorité des déchets sont classé parmi les déchets ménagers,
plus précisément des ordures ménagères, qui peuvent être biodégradable ou non, recyclable et parfois
inerte. Il est rare de trouver des déchets hospitaliers.

IV-Composition des déchets

La composition des déchets est hétérogène. Elle varie selon plusieurs facteurs: niveau
de vie des habitants, zone de collecte, type d’habitat et de saison (RAHARIJHON, 1999). Il existe deux
types de composition : la composition physique et la composition chimique.
La connaissance de ces compositions est essentielle et contribue au mode de stockage, de transport et de
traitement des ordures. Elle permet également de déterminer l’impact des déchets mal gérés sur
l’environnement, de choisir une bonne méthode d’évacuation et de déterminer les possibilités de
récupération des ressources.

IV-1-Composition physique
Selon des analyses d’échantillonnage d’ordures ménagères, effectuées par l'organisation mondiale
de la santé-omnium technique (OMS-OTH) à Madagascar, en 1975, les ordures ménagères de la ville
d'Antananarivo sont caractérisées par:

 40% de matières fines (diamètre inférieur à 20 mm)


 39% de matières fermentescibles (MF) qui sont des matières végétales et animales
 15% de matières combustibles, constituées par de cartons, de chiffons, d’os, de plastiques, de
débris des combustibles classés et non classés …
 6% des matières inertes telles que les pierres, les métaux, les verres, les débris
incombustibles non classés…

IV-2-Composition chimique
Les ordures ménagères sont formées essentiellement de matières organiques et d’eau:
60%. Elles contiennent également des éléments minéraux à faible dose comme l’azote (0,40 – 0,50 %), le
phosphore sous forme d’anhydride phosphorique P2O5 (0,30 – 0,40 %), la chaux CaO (5,00 %), la
Potasse K2O, le soufre, le magnésium, la silice, l’oxyde de fer et la soude (RAHARIJHON, 1999).

IV
Annexe 2 : Compostage

I- Définitions

Le compostage est un processus de transformation des déchets organiques en un terreau riche,


d'excellente qualité et 100% naturel. Il se fait en présence d’eau et d’oxygène par le biais de micro-
organismes (www.compostaction.org).

La définition la plus précise du processus reste celle de Godden (1986) qui désigne par le
compostage un processus de transformation biologique de matériaux organiques divers. C’est un
processus oxydatif qui comprend une phase thermophile. Les produits formés sont principalement du CO2
et un produit stabilisé : le compost mûr. Les déchets organiques de départ sont colonisés, transformés par
une succession de différentes populations microbiennes.

II- Le processus du compostage

Le processus de compostage peut être décomposé en 4 phases. Plusieurs paramètres (température, PH,
taux d’oxygène…) présentent des variations au cours du compostage. L’évolution de la température, qui
exprime l’activité de la succession de populations microbiennes liées aux modifications du milieu, est la
manifestation la plus perceptible de la dynamique du compostage. Elle permet de distinguer le processus
en quatre phases (figure1).

Figure 8 : Exemple d’évolution de température pendant le compostage d’un fumier de bovins (Godden, 1995).

A: phase mésophile C : phase de refroidissement

B: phase thermophile D : phase de maturation

V
 La phase mésophile : (A)
C’est la phase initiale de compostage. Les matières premières sont envahies par les microorganismes
mésophiles indigènes (bactéries et champignons essentiellement) ; leur activité engendre une montée en
température (de 10-15°c à 30-40°c) un dégagement important de CO2 (d’où la diminution du rapport C/N)
ainsi qu’une acidification. La dégradation de la cellulose durant cette phase est responsable de plus de
75% de la perte de poids sec.

 La phase thermophile : (B)


Elle est atteinte au centre du tas, à des températures élevées (de l’ordre de 60 à 70°c) pour les composts
agricoles, auxquelles ne résistent que des microorganismes thermo-tolérants ou thermophiles (arrêt de
l’activité des champignons développement des actinomycètes et des bactéries thermophiles). Les pertes en
azote, minéralisé sous forme ammoniacale (NH4+) qui peut être volatilisé sous forme d’ammoniac (NH3)
dans certaines conditions, ainsi que l’évaporation d’eau, sont plus importantes au cours de cette phase. La
libération de CO2 peut entraîner, à la fin des phases thermophiles, jusqu’à 50% de perte en poids sec.
Les hautes températures caractérisant la phase thermophile ne concernent que le centre du tas. Les
matières présentes en bordure du tas doivent être reprises par un ou deux retournements. Après un
retournement on observe la succession des 3 phases (mésophile, thermophile, de refroidissement) (ITAB,
2001d); les températures atteintes en phase thermophile sont cependant de moins en moins élevées au fur
et à mesure des retournements. Cette technique permet de s’assurer que tous les éléments du tas subissent
les différentes phases de compostage afin que le produit final soit homogène et entièrement assaini.

 La phase de refroidissement : (C)


C’est la phase intermédiaire entre la phase thermophile et la phase de maturation. Elle prend fin avec le
retour à la température ambiante. Le milieu est colonisé de nouveau par des micro-organismes mésophiles.
Ils dégradent les polymères restés intacts en phase thermophile et incorporent l’azote dans des molécules
complexes.
 La phase de maturation : (D)
Cette phase présente peu d’activités micro biologiques (recolonisation par des champignons) mais est
adaptée à la colonisation par la macrofaune, en particulier les lombrics lorsque ceux-ci sont présents dans
l’environnement humidité élevée) et de cyanophycées, fixatrices d’azote atmosphérique (Godden, 1986 ;
Zeglels et Masscho, 1999). Les macro-organismes interviennent lorsque la température est inférieure à
40°C, c’est à dire essentiellement des lombrics mais aussi de nombreuses espèces d’insectes, acariens,
gastéropodes, myriapodes, cloportes, etc.

VI
Figure 9 : Matériels et équipements offert par l’ONG Positive Planète et l’ONG ENDA OI (Source : Auteur)

Figure 10 : Silo de compostage (Source : Auteur)

VII
Figure 11 : Compost en stade de maturation (Source : Auteur)

Figure 12 : Technique de fabrication de charbon (moulage et séchage) (Source : Auteur)

VIII
Figure 13 : Pratique de l’agriculture urbaine par l’association (Source : Auteur)

Figure 14 : Les produits issus de l’agriculture biologique par l’utilisation de compost (Source : Auteur)

IX

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