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UNIVERSITE D’ANTANANARIVO

--------------------------
Faculté de Droit d’Economie de Gestion et de Sociologie

Mémoire de fin d’études pour l’obtention du Diplôme de


MASTER en Gestion des Risques et des Catastrophes

VULNERABILITE COMMUNAUTAIRE
AU CHANGEMENT CLIMATIQUE,
COMMUNE RURALE D’ANJIABE, DISTRICT D’AMBILOBE,
REGION DIANA

Présenté par : Mlle Lalaoharisoa Marie Josée Délia HERIMAMPIANINA

MEMOIRE SOUTENU PUBLIQUEMENT LE 13 SEPTEMBRE 2017

MEMBRES DU JURY
Président du jury : Professeur Tiana Mahefasoa RANDRIANALIJAONA, Directeur du DMGRC,
Université d’Antananarivo
Examinateur : Docteur Saholy RAMBININTSAOTRA, Enseignant au DMGRC, Université
d’Antananarivo
Encadreur pédagogique : Docteur Fano ANDRIAMAHEFAZAFY, Enseignant au Département
Economie, Université d’Antananarivo
UNIVERSITE D’ANTANANARIVO
--------------------------
Faculté de Droit d’Economie de Gestion et de Sociologie

Mémoire de fin d’études pour l’obtention du Diplôme de


MASTER en Gestion des Risques et des Catastrophes

VULNERABILITE COMMUNAUTAIRE
AU CHANGEMENT CLIMATIQUE,
COMMUNE RURALE D’ANJIABE, DISTRICT D’AMBILOBE,
REGION DIANA

Présenté par : Mlle Lalaoharisoa Marie Josée Délia HERIMAMPIANINA

MEMOIRE SOUTENU PUBLIQUEMENT LE 13 SEPTEMBRE 2017

MEMBRES DU JURY
Président du jury : Professeur Tiana Mahefasoa RANDRIANALIJAONA, Directeur du DMGRC,
Université d’Antananarivo
Examinateur : Docteur Saholy RAMBININTSAOTRA, Enseignant au DMGRC, Université
d’Antananarivo
Encadreur pédagogique : Docteur Fano ANDRIAMAHEFAZAFY, Enseignant au Département
Economie, Université d’Antananarivo
REMERCIEMENTS
Ce présent travail est le fruit de la collaboration de nombreuses personnes auxquelles
nous avons le plaisir d’adresser nos vifs et sincères remerciements.

Un grand merci très particulier à Professeur Tiana Mahefasoa


RANDRIANALIJAONA, le Directeur du DMGRC ainsi qu’à tous les Enseignants du
DMGRC qui nous ont donné l’opportunité de suivre des années de formation sur la Gestion
des risques et des catastrophes afin de nous partager leurs connaissances.

Nos remerciements vont s’adresser aussi également aux personnes suivantes :

 Docteur Fano ANDRIAMAHEFAZAFY, mon encadreur pédagogique qui a accepté


de diriger ce présent mémoire malgré ses différentes responsabilités.

 Le Maire de la Commune Rurale d’Anjiabe, qui nous a accordé l’autorisation de


mener des enquêtes, entretiens, observations dans sa commune.

 L’Adjoint au Maire de la Commune Rurale d’Anjiabe, Mr. DAODO Assany, qui a


contribué à la réussite des activités sur le terrain.

 Toutes les autorités locales du District d’Ambilobe pour l’accueil et la sécurité tout au
long de la mission sur le terrain, une mention particulière pour le Staff de la Commune
Rurale d’Anjiabe, qui sont de tout cœur avec nous durant notre séjour sur le terrain.

 A l’ensemble de la population d’Anjiabe pour son accueil, sa gentillesse et son aide


tout au long de notre intervention.

 Notre famille, qui nous a soutenu depuis le début de notre étude jusqu’à la
présentation de ce mémoire.

 Toutes les personnes qui ont participé de près ou de loin, à la réalisation de ce


mémoire.

Que vous tous trouverez ici nos sincères remerciements et notre profonde gratitude. Vos
aides et conseils nous ont été bénéfiques !

Am-pitiavana be !

I
GLOSSAIRES

Adaptation: un réajustement des systèmes naturels ou humains en réponse aux stimuli


climatiques actuels ou prévus, ou leurs effets, permettant d’atténuer les dommages ou de saisir
les opportunités (Smit et al. 2001 ; GIEC, 2007).

Biogéochimique : processus de transport et de transformation cyclique d’un élément ou


composé chimique entre les grands réservoirs que sont la géosphère, l’atmosphère,
l’hydrosphère, dans lesquels se trouve la biosphère. (Dictionnaire environnement.com)

Changement Climatique : changements du climat qui sont attribués directement ou


indirectement à des activités humaines altérant la composition de l’atmosphère mondiale et
qui viennent s’ajouter à la variabilité naturelle observée au cours de périodes comparables.
(GIEC, 2007).

Diagramme ombrothermique : un type particulier de diagramme climatique représentant les


variations mensuelles sur une année de températures et des précipitations selon les gradations
standardisées. (Dictionnaire scientifique : la climatologie, ed. 2015).

Fragilité : sensibilité à une influence adverse. (Wikipédia, 2017)

Gaz à effet de serre (GES) : les gaz à effet de serre sont des gaz d'origine naturelle et
anthropique, présents dans l’atmosphère. Ils absorbent dans un premier temps le rayonnement
infrarouge émis par la surface de la Terre, l'atmosphère et les nuages, avant de le réémettre
dans l’atmosphère. Cette propriété consistant à « piéger » la chaleur dans l’atmosphère est à
l'origine de l'effet de serre, lequel empêche la Terre de se refroidir. La vapeur d'eau (H2O), le
dioxyde de carbone (CO2), l'oxyde d'azote (N2O), le méthane (CH4), et l'ozone (O3) sont les
principaux gaz à effet de serre dans l'atmosphère de la Terre. (Chambre de commerce et
d’industrie de Paris, 2002).

Hotspot : un point chaud, en terme de biodiversité on le définit comme une zone critique où
la biodiversité possède d’une grande richesse particulièrement menacée par l’activité
humaine. (http://conservation international.org >page>hotspots. Consulté le 15 Mars 2017)

Mangrove : communauté intertidale de marais salé dominée par des arbres et arbustes. A
Madagascar, elle est représentée par six genres appartenant à quatre familles différentes :
Rhizophora, Bruguiera, Ceriops-Rhizophoraceae, Avicennia-Avicenniaceae, Sonneratia-
Sonneratioceae et Xylocarpus-Meliaceae. Elle se développe en régions tropicales et
II
subtropicales, en substrats principalement vaseux ou sablonneux et le long de côtes protégées.
Elle produit des ressources et des biens forestiers et de pêche. (Association Reniala, 2016).

Résilience : la capacité d’un système, humain ou naturel, à absorber et à se remettre des effets
des aléas de manière opportune et efficace, en préservant et en restaurant ses principales
structures, ses fonctions et son identité de base (UNISDR, 2009).

Rivière : cours d’eau naturel, de largeur comprise entre 5 et 100 m, se jetant dans un autre
cours d’eau ou dans un lac. (Dictionnaire environnement.com).

Sensibilité : degré auquel un système est influencé, positivement ou négativement, par la


variabilité du climat ou les changements climatiques ». (IPCC et al., 2007).

Stock : En pêche, c’est la quantité de poissons considérée dans une situation donnée
(dictionnairvironnement.com).

Vulnérabilité : degré selon lequel un système est sensible ou incapable de faire face aux
effets advers des changements climatiques, y compris la variabilité climatique et les
phénomènes extrêmes. La vulnérabilité dépend du caractère, de l’ampleur et du rythme des
changements climatiques auxquels un système est exposé, ainsi que de sa sensibilité, et de sa
capacité d’adaptation. (BANKOFF G., 2001)

Zone côtière : la bande de terre sèche et la mer adjacente où l’écologie et l’utilisation de la


terre ont un effet direct sur l’écologie et l’utilisation de la mer, et vice-versa (dictionnaire
environnement.com).

III
ACRONYMES ET ABRÉVIATIONS

ACF : Action Contre la Faim

AGR : Activité Génératrice de Revenu

BEPC : Brevet d’Etude du Premier Cycle

BRL : Bas-Rhône Languedoc

CCNUCC : Convention-Cadre des Nations Unies sur les changements climatiques

CCVI : Climat Change and Vulnerability Index

CEG : Collège d’Enseignement Général

CEPE : Certificat d’Etudes Primaires Elémentaires

CISCO : Circonscriptions Scolaires

COMFISH : Commewijne Shrimp and Fish Culture

CSBII : Centre de Santé de Base

DGM : Direction Générale de la Météorologie

DMGRC: Diplôme de Master en Gestion des Risques et des Catastrophes

EAH: Eau, Assainissement, Hygiène

EPP : Ecole Privé Publique

EPVC : Evaluation Participative de la Vulnérabilité Communautaire

ERP/PRA : Entreprise Ressource planning/ Production and Revenue Accounting

FID : Fond d’Intervention pour le Développement

FRAM : Fikambanan’ny Ray Amandrenin’ny Mpianatra

GES : Gaz à Effet de Serre

GIEC : Groupe Intergouvernemental d’Experts sur l’Evolution du Climat

GRENE: Gestion des Ressources Naturelles et Environnementales

IV
INSTAT: Institut National de la Statistique

IPCC: Intergovernmental Panel on Climate Change

ISSEDD: Institut Supérieur des Sciences, Environnement et Développement Durable

ONG : Organisation Non Gouvernementale

PNUD : Programme des Nation Unies pour le Développement

PSI : Patient Safety Indicators

RNM : Radio Nasionaly Malagasy

Rassemblement des Opérateurs pour le Soutien de l'Environnement et


ROSEDA : Développement d’Ambilobe

SAP : Système d’Alerte Précoce

SMS : Short Message Service

UICN : Union International pour la Conservation de la Nature

UNDMTP : United Nations for the Disaster Management Training Program

UNDP : United Nations Development Program

UNISDR : United Nations Office for Disaster Risk Reduction

USAID : United States Agency for International Development

VOI : Vondron’Olona Ifotony

WWF : World Wildlife Fund

UNITES DE MESURES

°C : Degré Celsius
Cm : Centimètre
Ha : Hectare
Kg : Kilogramme
Km : Kilomètre
m: Mètre
T: Tonne
V
LISTE DES PHOTOS

Photo 1 : Puits d’eau traditionnels ......................................................................................................... 31

Photo 2 : Latrine public dans le Fokontany Anjiabe haut ..................................................................... 31

Photo 3 : Dents de laits en carié ............................................................................................................ 32

Photo 4 : Cuisine en plein air dans un des Fokontany d’Anjiabe ......................................................... 32

Photo 5 : Etat de la route après la pluie ................................................................................................. 33

Photo 6 : Type des maisons en Falafa dans le village d’Anjiabe .......................................................... 34

Photo 7 : Bâtiment du CSBII du village d’Anjiabe ............................................................................... 35

Photo 8 : Terrain de culture ................................................................................................................... 39

Photo 9 : Terrain de canne à sucre......................................................................................................... 39

Photo 10 : Coupe illicite des mangroves à destination de bois d’énergie ............................................. 44

Photo 11 : Déboisement massif dans le site de régénération naturelle des mangroves ......................... 45

Photo 12 : Ensablement dans l’écosystème de mangroves.................................................................... 47

VI
LISTE DES FIGURES
Figure 1 : Causes à effet du changement climatique .................................................................. 5
Figure 2 : Six familles de facteurs d’influence à la vulnérabilité au changement climatique .... 6
Figure 3 : Concept de la vulnérabilité sociale ............................................................................ 9
Figure 4 : Cadre conceptuel de l’analyse de la vulnérabilité ................................................... 10
Figure 5 : Guide d’élaboration des outils d’intervention sur la vulnérabilité au changement
climatique ................................................................................................................................. 14
Figure 6 : La marche de la vulnérabilité aux catastrophes ....................................................... 16
Figure 7 : Répartition de la population par activité (valeur en %) ........................................... 24
Figure 8 : Courbe ombrothermique correspond au village d’Anjiabe en 2016 ........................ 25
Figure 9 : Taux de participation de la population sur l’agriculture .......................................... 38
Figure 10 : Comparaison de régression de capture par production pendant 10 ans ................. 42
Figure 11 : Tendance de variabilité de la pluviométrie depuis 50 ans ..................................... 49
Figure 12 : Tendance de la variabilité de température moyenne maximale annuelle depuis 50
ans............................................................................................................................................. 51
Figure 13 : Rapport du rendement à l’augmentation de la température ................................... 57
Figure 14 : Rapport du rendement à la baisse de précipitation ................................................ 57
Figure 15 : Rapport de la production de crevette à la baisse de précipitation .......................... 60
Figure 16 : Rapport de la production de crevette à la hausse de température .......................... 60

Carte 1 : Carte de localisation de la zone d’étude .................................................................... 21

VII
LISTE DES TABLEAUX
Tableau 1 : Identification des facteurs de vulnérabilité au niveau de la zone d’étude ............. 17
Tableau 2 : Types d’aléas climatique à identifier sur le site cible ........................................... 18
Tableau 3 : Nombre des ménages enquêtés ............................................................................. 20
Tableau 4 : Répartition démographique de la commune rurale d’Anjiabe .............................. 28
Tableau 5 : Répartition par niveaux d’étude ............................................................................ 29
Tableau 6 : Maladies les plus fréquentes dans la commune rurale d’Anjiabe ......................... 30
Tableau 7 : Les facteurs aggravant la sensibilité dans le domaine social ................................ 36
Tableau 8 : Diminution de rendement en 30 ans ...................................................................... 40
Tableau 9 : Diminution de capture de pêche en 30 ans ............................................................ 41
Tableau 10 : Facteurs aggravant la sensibilité dans le domaine économique .......................... 43
Tableau 11 : Résultat de suivi dans le site de restauration des mangroves .............................. 46
Tableau 12 : Consommation en bois de mangroves ................................................................. 46
Tableau 13 : Facteurs aggravant la sensibilité dans le domaine environnementale ................. 47
Tableau 14 : Perception paysanne sur le changement de saison .............................................. 50
Tableau 15 : Liste des cyclones qui ont touché la Région DIANA – District Ambilobe entre
1997 et 2017 ............................................................................................................................. 52
Tableau 16 : Historique des aléas les trente dernières années.................................................. 54
Tableau 17: Impact des tendances des facteurs climatiques à la production rizicole de la
population pendant 30 ans ........................................................................................................ 55
Tableau 18 : Impact des tendances des facteurs climatiques à la production de pêche de
crevette ..................................................................................................................................... 58
Tableau 19 : Matrice d’impact et capacité d’adaptation .......................................................... 62
Tableau 20 : Vulnérabilité de la communauté sur les activités de subsistance et AGR .......... 64
Tableau 21 : Vulnérabilité de la population sur les ressources financières ............................. 65

VIII
SOMMAIRE
REMERCIEMENTS ................................................................................................................................ I
GLOSSAIRES ......................................................................................................................................... II
ACRONYMES ET ABRÉVIATIONS ................................................................................................. IV
UNITES DE MESURES .........................................................................................................................V
LISTE DES PHOTOS ........................................................................................................................... VI
LISTE DES FIGURES ......................................................................................................................... VII
LISTE DES TABLEAUX ...................................................................................................................VIII
INTRODUCTION ................................................................................................................................... 1
PARTIE I- CONTEXTE D’ETUDE ....................................................................................................... 4
CHAPITRE I. APPROCHES THEORIQUES ET DEFINITIONS DES TERMES .............................. 4
I.1. Concept de base du changement climatique ................................................................................ 4
I.2. Autres thèmes clés ....................................................................................................................... 8
CHAPITRE II. METHODOLOGIE DE RECHERCHE ET PRESENTATION DU SITE D’ETUDE 13
II-1. Méthodologie de recherche ....................................................................................................... 13
II-2. Milieu d’étude ........................................................................................................................... 21
PARTIE II- VULNERABILITE DE LA POPULATION AU CHANGEMENT CLIMATIQUE ....... 28
CHAPITRE I. LES PRINCIPAUX FACTEURS DE LA SENSIBILITE AU CHANGEMENT
CLIMATIQUE ...................................................................................................................................... 28
I.1. Caractères des principales ressources ........................................................................................ 28
I.2. Identification des facteurs d’exposition au changement climatique .......................................... 48
I.3. Capacité d’adaptation ................................................................................................................ 61
CHAPITRE II. ANALYSE DE LA VULNÉRABILITÉ AU CHANGEMENT CLIMATIQUE SUR
LES MOYENS D’EXISTENCES ......................................................................................................... 63
II-1. Vulnérabilité de la communauté au changement climatique ..................................................... 63
II-2. Suggestion des perspectives de réduction de la vulnérabilité .................................................... 67
II-3. Arbre à problème ....................................................................................................................... 70
II-4. Arbre à solution ......................................................................................................................... 71
CONCLUSION ..................................................................................................................................... 72
BIBLIIOGRAPHIES ............................................................................................................................. 74
ANNEXES ............................................................................................................................................ 76

IX
INTRODUCTION

Depuis des années, les effets du changement climatique sont très répandus dans tous
les quatre coins du monde. « Il est devenu un grand défi du XXIe siècle et un problème
d’envergure mondiale1 ». « L’intensification des aléas climatiques comme les cyclones, les
irrégularités et les mauvaises répartitions des pluies à la source des sécheresses et des
inondations sont des signes du bouleversement du cycle biogéochimique de la planète2 ».

« Madagascar, de par son insularité, a été classé dans les analyses réalisées au
niveau international, parmi les pays vulnérables au changement climatique ». Les actions
anthropiques ont une grande influence sur les écosystèmes forestiers et marins; les
aménagements ne sont pas à l’abri des risques naturels et renforcent d’autant plus cette
vulnérabilité. Hotspot3 en termes de biodiversité, « plusieurs communautés Malagasy
ignorent la réalité du changement climatique sur la dépendance en ressources naturelles4 ».
Située au Nord de la grande Ile, la Région DIANA est l’une des Régions les plus importantes
en termes de biodiversité marine et terrestre dont les mangroves, les récifs coralliens, les îlots,
les forêts littorales et les végétations de transition où les populations riveraines dépendent
vraiment de ces ressources pour survivre alors que selon un expert sur l’évolution du climat a
noté dans son rapport sur le climat en Afrique que « la dépendance aux facteurs climatiques
et aux ressources naturelles amplifie la sensibilité d’une communauté 5». Dans cette Région,
nous sommes intéressés par le village d’Anjiabe, du District d’Ambilobe dont l’économie
locale est basée sur la pêche, l’agriculture et l’élevage qui pourrait dépendre du système
climatique. Les hypothèses évoqués ce sont que cette partie n’échappe pas ainsi à l’opinion
des aléas climatiques susceptibles d’affronter les côtes pourtant les menaces par rapport au
changement climatique y sont importantes pour la population et les systèmes naturels, et
pourra amplifier les pressions anthropiques déjà existantes ; ainsi que les activités de
subsistances de la population dépendant aux facteurs climatique et aux ressources naturelles
pourtant ceux-ci peuvent rendre la communauté à être vulnérable au changement climatique.

1
GIEC, 2007. Groupe de travail I, Quatrième Rapport du Groupe d’Experts Intergouvernemental sur l’Evolution
du Climat.
2
USAID, 2009. Climat Change, page 15.
3
Un point chaud, en terme de biodiversité on le défini comme une zone critique où la biodiversité possède
d’une grande richesse particulièrement menacée par l’activité humaine. (Conservation international, 2012)
4
Banque Mondiale, 2010. Madagascar, Note de Politique : vers un agenda de relance économique.
5
Bidou J.E, Droy I., Rasolofo P., 2006. Risque climatique et vulnérabilité de la sécurité alimentaire dans le Sud
de Madagascar. Interactions Nature-Société ; analyse et modèles. UMR 6554, La Baule 2006.
1
D’après ces hypothèses, de quel degré de vulnérabilité au changement climatique se trouve
donc la communauté d’Anjiabe ?

Pour répondre à la problématique, cette étude a comme objectif de déterminer les


facteurs de la vulnérabilité de la communauté d’Anjiabe au changement climatique. Ainsi,
cette étude permettra spécifiquement d’identifier les risques climatiques à partir de la collecte
et traitement des données observées et simulées ; d’analyser la perception des changements
climatiques par les ménages en vue d’évaluer leur capacité d’adaptation ; d’analyser les
impacts des risques climatiques sur les activités de subsistance (agriculture, pêche) ; de
procéder au croisement des différents indicateurs, afin de dégager la vulnérabilité climatique
et socio-économique de la communauté, de recommander finalement des stratégies
d’adaptation.

Ce document est divisé en deux parties. La première partie comporte le contexte


d’étude, la méthodologie de recherche et la présentation du milieu d’étude. La deuxième
partie est réservée au traitement des données, synthèse et les recommandations que nous
avons avancées pour appuyer la future planification stratégique d’adaptation au changement
climatique pour la commune rurale d’Anjiabe.

2
PARTIE I : CONTEXTE D’ETUDE

Dans cette première partie de l’étude, nous allons parler de la généralité de l’étude, la
méthodologie ainsi que la zone d’étude. Nous y trouverons les définitions des différents
termes nécessaires du contenu du mémoire, et surtout la situation socio-économique de notre
site d’étude pour bien entamer la vulnérabilité de la communauté proprement dite. Voyons
donc en premier lieu les approches théoriques et définitions des termes, et en second lieu, les
autres notions et définitions importantes à savoir.

3
PARTIE I- CONTEXTE D’ETUDE

CHAPITRE I. APPROCHES THEORIQUES ET DEFINITIONS DES TERMES

Ce présent chapitre est essentiel pour présenter le contexte d’étude sur lequel nous
allons définir les termes spécifiques de l’étude notamment le concept de base du changement
climatique et de la vulnérabilité.

I.1. Concept de base du changement climatique

Depuis ces dernières années, le changement climatique est devenu l’un des sujets les
plus étudiés. « Près de 100 000 études scientifiques ont discuté des changements climatiques
ces dix dernières années6 ».

I-1.1. Définitions du changement climatique

Selon le quatrième rapport d’évaluation du GIEC en 2007, le changement climatique


est défini comme la « Variation de l’état du climat, que l’on peut déceler (par exemple au
moyen de tests statistiques) par des modifications de la moyenne et/ou de la variabilité de ses
propriétés et qui persiste pendant une longue période, généralement pendant des décennies
ou plus ».

Par contre, la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques
(CCNUCC) définie le changement climatique comme « des changements anthropiques qui
s’ajoutent à la variabilité naturelle du climat »7.

Ces deux définitions indiquent que le changement climatique n’est pas seulement la
variation du système climatique mais aussi le changement du mode de vie que l’humanité a
développé depuis plusieurs années afin de trouver une autre vie meilleure que celle de l’avant.
De ce fait, le changement climatique est le résultat du changement de plusieurs années passées
et qu’il faut ainsi utiliser des données de plusieurs décennies pour pouvoir analyser une
situation relative à ce changement.

6
Banque Mondiale, 2010. Madagascar, Note de Politique : vers un agenda de relance économique.
7
« Des changements qui sont attribués directement ou indirectement à une activité humaine altérant la
composition de l’atmosphère mondiale et qui viennent s’ajouter à la variabilité naturelle du climat observée au
cours de périodes comparables »
4
I-1.2. Causes

Le changement climatique peut être dû à « des processus internes naturels ou à des


forçages externes tels que modulations des cycles solaires, éruptions volcaniques, et à des
changements anthropiques persistants de la composition de l’atmosphère ou dans l’utilisation
des terres/des sols8 ». Les changements climatiques sont causés par les modifications de
l’atmosphère qui résultent de sa transformation chimique par les gaz à effet de serre (GES),
(annexe 5). Cette perturbation de l’équilibre atmosphérique s'exprime par une augmentation
des températures moyennes sur Terre, modifiant ses caractéristiques physiques, chimiques et
biologiques.

Figure 1 : Causes à effet du changement climatique

Source : http://cne.climnet.org. Consulté le 01 avril 2017


Selon cette figure, les activités humaines à travers la déforestation et l’émission des
gaz à effet de serre accentuent l’effet de serre à la source de déficit de précipitation et la
désertification qui peuvent provoquer la dégradation du sol, la dégradation de la qualité de

8
IPCC, 2001. Climate change 2001: impacts, adaptation, and vulnerability. In: McCarthy, D., Canziani, O.F.,
Leary, N.A., Dokken, D.J., White, K.S. (Eds.), Contribution of Working Group II to the Third Assessment Report of
the Intergovernmental Panel on Climate Change. Cambridge University Press, Cambridge.

5
l’air, la perte de biodiversité et l’appauvrissement de la couche d’ozone mais surtout
l’insécurité alimentaire.

I-1.3. Facteurs contribuant à la vulnérabilité au changement climatique

La vulnérabilité dépend à la fois de multiples paramètres. On peut alors distinguer six


grands facteurs d’influence de la vulnérabilité au changement climatique et, plus largement,
aux risques naturels selon le rapport du BANKOFF G. en 2001 : « allant de la configuration
spatiale de ce territoire et de la sensibilité de ses écosystèmes aux conditions de vie de la
population qu’il abrite, en passant par le niveau de diversification économique, le degré de
cohésion au sein de cette société et la structuration politico-institutionnelle, s’interroger
ensuite sur la nature de ces facteurs et sur le rôle stabilisant ou fragilisant de chacun sur la
dynamique générale du système (un territoire, une société) lorsque celui-ci est soumis à une
perturbation (ponctuelle ou graduelle) », c’est-à-dire que la vulnérabilité dépend de plusieurs
critères non seulement d’origine naturel mais de la situation de la vie de communauté et que
tous ces facteurs pourraient diminuer la résilience d’une population.

Figure 2 : Six familles de facteurs d’influence à la vulnérabilité au changement


climatique

Source : VertigO 12(1), Becerra, 20129

9
VertigO 12(1), Becerra, 2012. Vulnérabilité, risques et environnement : l’itinéraire chaotique d’un paradigme
sociologique contemporain, page 11

6
D’après cette figure, ces six familles facteurs de vulnérabilité sont fragmentaires pour
mesurer la vulnérabilité d’une communauté. Vu que la configuration spatiale est importante
pour montrer si la zone à étudier est à risque ou non. Ensuite, la sensibilité de l’écosystème
(comme appauvrissement du sol à cultiver, ensablement dans la forêt littorale, déforestation,
etc.) pourra rendre une communauté à être vulnérabilité à toute sorte d’aléas. Ainsi, la
cohésion sociale est aussi un avantage pour la communauté et qui peut être une défense en cas
d’urgence. De plus, la condition de vie à travers la diversification des activités économique et
de subsistance est un autre point important pour déterminer si la population locale a
suffisamment de moyens pour faire face aux catastrophes, si ce n’est pas le cas, elle est
vulnérable.

I-1.4. Les effets spécifiques du changement climatique

Le changement climatique est une réalité, et ses effets sont déjà visibles. « Des
centaines de millions de personnes dans le monde souffrent d’ores et déjà des conséquences
désastreuses du changement climatique10», pour dire que, le changement climatique peut
frapper n’importe où, n’importe quand et que ses effets sont déjà ressentis au niveau mondial.
Selon les prévisions d’Oxfam International, « 375 millions de personnes pourraient être
touchées par les catastrophes climatiques d’ici à 2015. Si l’augmentation de la température
dépasse le seuil de 2°C, les impacts du changement climatique entraineront des conséquences
désastreuses et irréversibles11», pour cela, il faut dons prendre en considération le
changement climatique car, tôt ou tard, nous serrons tous en danger de ce phénomène. Les
effets évoqués par ce rapport sont :

- La hausse de la température moyenne mondiale a pour conséquence une augmentation


du niveau de la mer pour deux raisons, premièrement, lorsque l’eau de la mer se
réchauffe, elle se dilate (prend plus de place) et le niveau de la mer monte.
Deuxièmement, un réchauffement de l’atmosphère entraîne une fonte des glaciers.
L'eau issue de cette fonte de la glace se retrouve dans la mer. (Annexe 6)

- L’augmentation du niveau de la mer : lorsque le niveau de la mer augmente, ce sont


les territoires près des côtes et des petites îles qui sont les plus menacés par les
inondations.

10
Oxfam International, juillet 2009. Document d’information
11
Rapport d’Oxfam International, avril 2009. Le droit de survivre, page 50
7
- Désertification : une autre conséquence du réchauffement climatique est le fait que les
régions désertiques connaissent des sécheresses encore plus rudes. D’autres régions,
les régions agricoles où l’on cultivait, deviennent des déserts arides et la surface des
terres cultivables diminue. Influencé par la diminution de la fréquence de la pluie, cela
entraîne une baisse de la production agricole et donc de la nourriture disponible.

- Augmentation du nombre de tempêtes et des tempêtes plus violentes : les ouragans


tropicaux sont des mouvements puissants de l’air qui naissent au-dessus des mers ou
des océans chauds. Quand l’eau des océans se réchauffe, ces ouragans deviennent plus
puissants. Le réchauffement climatique entraînera non seulement des tempêtes de plus
en plus violentes, mais également l’apparition de tempêtes sur des territoires où il n’y
en avait pas auparavant.

- Propagation des maladies : dans les pays chauds, certains moustiques véhiculent des
virus ou des parasites et les transmettent aux hommes lorsqu’ils sucent le sang. Cela
peut être la cause d’épidémies parfois mortelles comme la malaria. Si le climat se
réchauffe, les espèces de moustiques qui véhiculent les maladies peuvent se déplacer
vers des régions où elles n’existaient pas auparavant.

- Disparition de certaines espèces animales et végétales : l’étude des insectes, des


oiseaux et des plantes indique que le climat est déjà en train de changer. Par exemple,
certains oiseaux nichent plus tôt qu’avant, certains papillons se déplacent vers le nord
où il fait plus froid. Certains animaux et plantes sont menacés d’extinction à cause du
réchauffement climatique.

I.2. Autres thèmes clés


Selon Robert Chambers en 1990, « la vulnérabilité, ce n’est pas la même chose que la
pauvreté. Ce n’est pas le fait d’être dans le manque ou dans le besoin, mais d’être sans
défense, de vivre dans l’insécurité et d’être aux risques, aux chocs et au stress » c’est-à-dire
que la vulnérabilité est l’exposition à un ou plusieurs aléas dont la personne n’a pas la
capacité à faire face aux effets néfastes de tel évènement.

8
Figure 3 : Concept de la vulnérabilité sociale

Catastrophe causé par


les aléas naturels,
Changement
climatique,
Risque industriels

Source : PNUD, 201412.

Selon cette figure, l’analyse de la vulnérabilité reflète à la caractéristique


démographique et sociale, à des chocs que subit la société et à des faiblesses qu’elle a par
rapport à des menaces de catastrophes potentielles. Selon USAID en 2011 : « L’évaluation de
la vulnérabilité au niveau communautaire permet de déterminer le(s) risque(s) des
conséquences adverses pour des unités, groupes ou régions confrontées à une variété de
perturbations ou de stress et identifier les facteurs qui réduisent ou augmentent les capacités
de réponse et d’adaptation 13», ça veut dire que l’évaluation de la vulnérabilité permet
également de déterminer les menaces d’une catastrophe au niveau communautaire ceux qui
peut rendre une communauté à être vulnérable ou non par rapport à sa capacité d’adaptation.

Pour enrichir, selon GIEC en 2014, que la vulnérabilité au changement climatique est
« le degré selon lequel un système est susceptible, ou se révèle incapable, de faire face aux
effets néfastes des changements climatiques, notamment à la variabilité du climat et aux
conditions climatiques extrêmes », ainsi donc les facteurs climatiques devraient être
déterminés pour pouvoir analyser ses conséquences dans la vie de la communauté afin de
mesurer la vulnérabilité de cette dernière.

12
PNUD, 2014. Rapport sur le développement humain, p.22.
13
ENDA/USAID/COMFISH-Project, 2011. Guide méthodologique d’évaluation de la vulnérabilité, page 5.
9
Figure 4 : Cadre conceptuel de l’analyse de la vulnérabilité

Source : Adelphi et EURAC, 2014.

La figure ci-dessus montre que la vulnérabilité dépend des facteurs d’exposition, de la


sensibilité sur les activités de subsistance ainsi que de la capacité d’adaptation de la
population locale face aux impacts. Ce cadrage conceptuel s’inscrit dans la conceptualisation
de la vulnérabilité suivant une démarche contextuelle où est priorisé l’analyse des différents
facteurs déterminant la capacité du système à faire face à ces stress.

I.2.1. Définition des autres éléments essentiels


Pour bien comprendre notre sujet de recherche, beaucoup de terme sont important que
nous allons essayer de définir ci-après :

a. Exposition

L’exposition des personnes et des biens aux aléas climatiques correspond au nombre
de personnes et de types de biens se trouvant dans les zones sujettes aux aléas climatiques (p.
ex. le nombre de personnes vivant dans les régions arides, le nombre de résidences dans une
plaine inondable), (UNISDR, 2009).

10
b. Aléa

Un aléa est un évènement, un phénomène ou une activité humaine potentiellement


préjudiciable qui peut causer pertes de vies ou blessures, dégâts aux propriétés et biens,
perturbations économique et sociale, ou dégradation environnementale (UNISDR, 2015).

c. Sensibilité

La sensibilité est une mesure de la façon dont un système peut être affecté par un type
de changement du climat donné. Elle dépend de l’Etat du système « Ressource naturelle –
Activité anthropique ». (GIEC, 2014)

La sensibilité du système sera évaluée qualitativement :

- faible : pas ou peu de perturbation du système/secteur),

- moyenne : le système/secteur est affecté dans ses fonctions mais pas dans sa structure,

- forte : les fonctions sont fortement affectées et le système est mis en danger (avec disparition
du système si le seuil est atteint).

d. Vulnérabilité

Selon UNISDR en 2015, les conditions déterminées par des facteurs ou processus
physiques, sociaux, économiques et environnementaux, qui accroissent la sensibilité d’une
communauté à l’impact des aléas c’est-à-dire que la vulnérabilité défini les éléments exposés
dont personnes, propriétés, biens, autres patrimoines ou systèmes aux aléas.

« Le degré de vulnérabilité des personnes, leur capacité à résister, surmonter et se


remettre d’une catastrophe dépend souvent d’autres facteurs sociaux, culturels, économiques
et politiques » (ACF, 2012), ces facteurs sont des phénomènes courants se déroulant au fil des
décennies et incluent les changements climatiques, la dégradation environnementale, les
changements démographiques, la marginalisation économique et les problèmes de
gouvernance.

e. Changement climatique

Selon GIEC en 2007, « le changement climatique est un changement dans l’état du


climat, qui peut être identifié (par exemple en utilisant des tests statistiques) par des
changements dans la moyenne et/ou la variabilité de ses propriétés, et qui persiste pendant
une période prolongée, généralement pendant des décennies, voire plus ».
11
f. Vulnérabilité sociale au changement climatique

La vulnérabilité au changement climatique est un indicateur de sensibilité ou


d’incapacité d’une société à faire face aux effets défavorables des variabilités et risques
climatiques.

g. Capacité d’adaptation

La combinaison de toutes les forces, attributs (forces) et ressources disponibles au sein


d’une communauté, d’une société ou d’une organisation pour gérer et réduire les risques et
renforcer la résilience. (UNISDR, 2015)

h. Résilience communautaire

La résilience d’une communauté par rapport à n’importe quel aléa ou évènement est
déterminé par le degré auquel cette communauté a les ressources nécessaires et est capable de
s’organiser elle-même aussi bien avant que durant les moments critiques (où les besoins
existent). (UNISDR, 2015)

i. Variabilité climatique

Cette Variabilité est « la caractéristique inhérente au climat qui se manifeste par des
changements et déviations dans le temps » (UICN, 2011). Le degré de variabilité climatique
peut être décrit par les différences entre les valeurs moyennes à long terme des paramètres
climatiques (pluie, température, humidité, durée des saisons) et des valeurs observées prises à
différentes échelles temporelles et spatiales.

j. Adaptation au changement climatique

Mesure, disposition ou changement anthropique dont il est espéré (indépendamment


de son impact sur le changement climatique et de sa cause ou de sa motivation), qu’elle
modifie favorablement l’incidence du changement climatique. (GIEC, 2007).

Ces définitions sont celles que nous avons fait référence pour comprendre ce que nous
attend vraiment par la vulnérabilité, ainsi pour nous aider à mesurer la vulnérabilité de la
communauté d’Anjiabe par rapport au changement climatique.

12
CHAPITRE II. METHODOLOGIE DE RECHERCHE ET PRESENTATION DU SITE
D’ETUDE

Au cours de ce chapitre, nous allons démontrer toutes les étapes qui nous ont fallu
pour guider cette étude. Nous allons présenter par la suite le site où nous avons mené l’étude.

II-1. Méthodologie de recherche

Avant de commencer cette étude, la bibliographie et la revue de la littérature ont été


réalisée au préalable pour avoir un aperçu général du thème et de l’étude, pour se faire des
idées sur les étapes à suivre pendant la descente sur le terrain et pour définir les hypothèses,
les résultats attendus ainsi que la méthodologie. En effet, plusieurs étapes ont été nécessaires
pour pouvoir mener l’étude sur le terrain ainsi qu’à l’élaboration du mémoire.

II-1.1. Choix du thème et du site

Selon le rapport du GIEC en 2014, « le changement climatique est considéré comme


l'une des menaces les plus graves posées au développement durable », avec des effets
défavorables attendus notamment sur la santé humaine, la sécurité alimentaire, l'activité
économique, les ressources naturelles, et les infrastructures. La conséquence est plus marquée
au niveau des pays en développement et surtout des populations vulnérables dont les moyens
de subsistances dépendent en grande partie du climat et des ressources naturelles. Aussi, des
actions et initiatives ont été entreprises depuis plusieurs années, soit pour réduire la
vulnérabilité, soit pour s’adapter aux manifestations souvent violentes et parfois extrêmes du
climat. Comme le cas de Madagascar, « le lien entre la perturbation climatique et les
catastrophes d’origine naturelle est assez étroit et est observé et vécu depuis longtemps 14»,
pour dire que Madagascar a déjà touché par les effets du changement climatique mais qui ne
sont pas vraiment mise en évidence pour que les Malagasy soient à la connaissance de ce fait.
Les impacts du changement climatique sont très ressentis surtout dans les régions littorales et
côtières dont les activités de subsistance dépendent énormément du climat et qui se limitent à
l’agriculture et la pêche. Comme la partie nord-ouest de Madagascar est très riche en
ressources naturelles surtout marines (poissons, crevettes, mangroves, etc.), nous devrons en
choisir une zone connu sur la dépendance de ces ressources dont nous sommes tombé sur la
Commune rurale d’Anjiabe du district d’Ambilobe de la Région DIANA, qui fait partie des

14
ACCLIMATE, Mars 2011. Etude de vulnérabilité aux changements climatiques évaluation qualitative de
Madagascar, page 10.

13
zones les plus dépendantes en ressources naturelles vu que la zone est littorale et déjà chaud,
celle-ci est déjà sensible aux cyclones, vent fort, forte pluie, augmentation de la température,
etc..

II-1.2. Élaboration des outils d'intervention

Pour faciliter la collecte des données, un questionnaire, des outils visuels de réunion
destinés aux différentes entités, doivent être élaborés au préalable et s’orientent à des grandes
lignes essentielles figurant ci-après :

Figure 5 : Guide d’élaboration des outils d’intervention sur la vulnérabilité au


changement climatique

Source: ENDA/USAID/COMFISH-Project, 2011.

Ceci est une approche qui consiste à comprendre la manière dont les moyens
d’existence sont organisés et maintenus, car les biens et les capacités qui constituent les
moyens d’existence des populations déterminent souvent le niveau de vulnérabilité et la
capacité à l’atténuer. D’abord, pour pouvoir identifier les situations périlleuses de la zone
d’étude, l’outil d’intervention devraient s’orienter sur l’inventaire des principales ressources
14
du site et les indicateurs de vulnérabilité de la communauté ainsi que du site dont il faut
déterminer la disponibilité, l’accessibilité et la gestion de ces ressources pour la communauté.
Puis l’identification des facteurs de sensibilité de la population et les facteurs d’expositions
climatiques de la zone cible ainsi que la perception locale de sa sensibilité par rapport aux
faits évoqués. Finalement, la détermination de la capacité que possède la communauté pour
faire face aux effets tangibles de l’aléa correspondante à notre étude. La combinaison de
toutes les données obtenues permet ainsi l’analyse de la vulnérabilité proprement dite.

a. Inventaire des principales ressources du site

Selon un rapport d’étude sur la vulnérabilité communautaire au changement


climatique élaboré par ENDA15, il est essentiel de déterminer les points suivant pour savoir le
degré de sensibilité d’une communauté :

- les ressources exploitables sur le site pour savoir le niveau de son accessibilité et de sa
gestion.

- la carte source pour savoir le profil géographique.

- le profil économique des ménages cibles sur lequel il faut se référer sur l’économie
familiale, en termes de revenus des ménages comme sources et volume du revenu, sur
les dépenses quotidiennes et les divers biens qui peuvent être vendus en cas de besoin
(les bétails, bijoux, etc.), sur la capacité économique avec le fonctionnement aux
épargnes et possibilité de crédit. Ceci est un aspect important d’autant plus que la
capacité ou l’incapacité économique du ménage pourrait constituer un facteur,
atténuant ou aggravant, pour l’exposition des ménages aux risques climatiques.

- les principales ressources qui constituent le capital physique comme les infrastructures
de base telles que les maisons, routes, écoles, hôpitaux, puits, les ponts, barrages,
entrepôts, marché, etc..

- les principales ressources dont le capital humain, comprennent les qualifications des
personnes, le niveau d’éducation, la connaissance, les capacités de travailler, la santé
physique, etc..

15
ENDA/USAID/COMFISH-Project, 2011. Guide méthodologique d’évaluation de la vulnérabilité, page 7.

15
- le capital social dont l'adhésion aux réseaux peut augmenter la capacité d'un individu à
accéder à l'information. Le défaut d’accès à l’information est ici considéré comme une
barrière importante à l’évitement des risques climatiques. Plus un acteur en connaît,
plus il élargit ses possibilités de recherche de solution en empêchant, ne serait-ce que
cela, la mal-adaptation.

b. Identification des facteurs de vulnérabilités

« Les facteurs de vulnérabilité sont déterminés par les facteurs sous-tendant


généralement la vulnérabilité à tout type d’aléa 16» comme présente la marche de la
vulnérabilité suivante:

Figure 6 : La marche de la vulnérabilité aux catastrophes

Source: UNDMTP, 2015

Selon cette figure, la marche de la vulnérabilité se repose sur trois domaines dont le
social, économie et environnement. De ce fait, nous avons déterminé ces facteurs par les
éléments illustrés dans le tableau suivant afin d’inciter les facteurs de vulnérabilité au niveau
de la zone d’étude.

16
RANDRIANASOLO R. Hasimahery, Changement climatique, DMGRC Fac DEGS, 2010.

16
Tableau 1 : Identification des facteurs de vulnérabilité au niveau de la zone d’étude
Domaines Eléments à déterminer
Social Démographie croissance démographique, caractère
démographique, taux de migration.
Education Niveau d’éducation, taux d’analphabetisation,
taux de scolarisation.
Santé Inventaire des maladies les plus fréquentes,
technique de guérison, prise en charge.
EAH Accessibilité à l’eau potable, à l’assainissement,
et gestion d’hygiène.
Sécurité Niveau de sécurisation sociale.
Infrastructures Infrastructure de base, type de construction des
habitats, état de la route et des infrastructures
publiques.
Communication Niveau d’accessibilité à la communication, les
systèmes d’alertes précoces existantes.
Ressources humaines Autorités locales, les ONG existantes.
Economie Activités génératrices Les activités primordiales, le taux de participation
de revenu et de aux activités déterminées, le niveau de production
subsistance et rendement, le revenu familiale.
Ressources financières Accessibilité aux services financière, existence
d’épargne.
Environnement Ressources naturelles Dépendance aux ressources forestières,
dégradation de l’environnement (causes et
conséquences).

Source : Auteur, 2017

Ainsi, chaque élément devrait attribuer à une perception locale sur la sensibilité afin
d’évaluer le degré de la vulnérabilité de la population face aux facteurs déterminés.

17
c. Identification des facteurs d’exposition climatiques

Selon le cadre conceptuel de l’analyse de la vulnérabilité par Adelphi/EURAC élaboré


en 2014, la vulnérabilité dépend des facteurs d’exposition, de la sensibilité sur les activités de
subsistance ainsi que de la capacité d’adaptation de la population locale face aux impacts
potentielles d’un aléa. Dans cette étape, il faut identifier les aléas climatiques pouvant
entrainer des dommages sur la vie de la population, les activités et les milieux. Il s’agit soit
d’extrêmes climatiques, soit d’évolutions à plus ou moins long terme.

Tableau 2 : Types d’aléas climatique à identifier sur le site cible


Types d’aléas climatiques

Evolutions Extrêmes climatiques

Augmentation des températures Sècheresse

Elévation du niveau de mer Inondation

Diminution de l’enneigement Surcote marine (submersion temporaire)

Changements du régime de précipitations, du Vague de chaleur


cycle des gelées, de l’irradiation solaire, des
Mouvement de terre
conditions de vent

Source : http://Careclimatechange.org/ consulté le 01 Avril 2017

Pour une étude bien déterminée, les données recueillies devraient procéder à une
évaluation sur la vulnérabilité pour savoir le degré de la vulnérabilité de la population locale.

d. Détermination de la capacité d’adaptation

En combinant tous les données recueillies avec le score escompté par la communauté
et la capacité qu’elle a, l’analyse du degré de la vulnérabilité de la communauté se mesure sur
l’existence des plans de support ou moyen d’atténuation des impacts par ménage ou par la
commune. La détermination de la capacité d’adaptation a ainsi fondé sur ces facteurs. Selon la
capacité déterminée, la communauté est invitée à noter sa sensibilité par rapport à la situation
réelle dont cette perception appuie l’analyse de la vulnérabilité suivant les données recueillies.

18
e. Analyse de la vulnérabilité de la communauté

Par la suite des données recueillies aux précédentes étapes, l’analyse de la


vulnérabilité devrait s’orienter sur la situation la plus touchée par les effets d’un aléa. Pour
cette étude, ce sont les moyens d’existence qui sont les plus touchés dont la vie de la
communauté dépend de la caractéristique de ces moyens pour survivre normalement. Nous
avons ainsi rassemblé les données sur les facteurs aggravant la sensibilité de la communauté,
accompagnées des facteurs d’exposition et la capacité d’adaptation correspondante pour
pouvoir déterminer le degré de la vulnérabilité de la communauté face au changement
climatique. L’évaluation a été appréciée par niveau de capacité et nous avons ainsi attribué un
score de 0 à 3 pour l’évaluation de la vulnérabilité dont 0 : à peine perceptible, 1 :
vulnérabilité faible, 2 : vulnérabilité moyenne, 3 : vulnérabilité forte.

II-1.3. Collecte des informations


Après avoir élaboré les outils de collecte de données, la seconde étape passe par la
collecte des informations sur le terrain d’étude procédé par les outils élaborées au préalable.

a. Décente sur le terrain et visite de courtoisie


Avant de réaliser les enquêtes et interviews, une descente préliminaire est nécessaire
pour diagnostiquer la situation réelle du village. Il est impératif et obligatoire à toute sorte
d’intervenants de se présenter au niveau des autorités traditionnelles et administratives
(Tangalamena, Communes, Fokontany, centre de sécurité civile, gendarme, police etc.) avant
de procéder l’étude sur le terrain.

b. Echantillonnage

La méthode d’échantillonnage s’agissant du choix de l’échantillon, il a été fait sur la


base de la grandeur du village en attribuant un nombre forfaitaire selon que le village soit petit
ou grand et cela à défaut des données statistiques fiables sur le village choisi. Pour cette étude,
le type de population cible pour l’enquête sont le ménage et les administrations locales vu que
l’effet du changement climatique ne touche pas seulement une personne mais fait subir des
problèmes à toute une famille, et l’administration constituent les informations essentielles par
rapport au politique du développement locale.

19
c. Enquêtes et recensements

A partir des questionnaires élaborés au préalable, l’enquête par ménage et par secteur
administratif permettent d’obtenir des informations fiables sur le thème de recherche et le
comportement des paysans vis-à-vis au sujet de recherche. La collecte des données a été faite
par Focus-groupe et individuel.

Dans la Commune rurale d’Anjiabe, nous avons mené l’étude dans sept Fokontany
incluant Anjiabe Haut, Anjiabe bas, Anjiabe Est, Morafeno, Mahatsara et Andranonabo et
Ampasimazava. Malgré le non disponibilité des certaines données récentes dans la commune,
nous avons dû effectuer l’enquête sur un taux d’échantillonnage de 92.9% suivant le nombre
total des ménages.

Tableau 3 : Nombre des ménages enquêtés


Fokontany Nombre de Nb de ménage Nb Focus Taux
ménage enquêté groupe d’échantillonnage
(%)
Anjiabe haut 180 172 2 95.6
Anjiabe est 120 114 2 95
Morafeno 95 87 2 91.6
Anjiabe bas 170 161 2 94.7
Andranonabo 121 101 2 83.5
Mahatsara 172 158 2 91.9
Ampasimazava 54 54 2 100
Total 912 847 14 92.9
Source : Auteur, 2017

II-1.4. Limites méthodologiques


Durant notre recherche que ce soit avant le terrain, pendant et même après le terrain,
nous avons eu toujours des difficultés que les prochaines recherches devraient prendre en
considération. Pendant la recherche sur le terrain, plusieurs paysans ne connaissent pas ces
valeurs de production sur leur activité, et ils ont dû passer à l’estimation pour avancer notre
enquête. Des autres nous ont fermé la porte et se méfient pour des raisons non déterminées et
qu’ils ne veulent pas nous donner aucune information concernant leur ménage. Certains
demandent de l’argent pour répondre à nos besoins. De plus, les données sur la monographie
de la commune est ainsi indisponible qui nous a fallu faire de porte-porte pour recueillir plus
de données récentes. En bref, nos données ont connu des lacunes qui nous ont tardé la
rédaction de ce présent mémoire. Finalement, des laps de temps nous ont désorganisés pour la
20
rédaction et traitement de données. A vrai dire que cette mémoire aurait dû commencer avant
pour mieux se concentrer à la finalisation de celui-ci.

II-2. Zone d’étude

Avant d’entamer aux informations essentielles de l’étude, la connaissance du contexte


locale est importante pour savoir la faisabilité de la recherche sur le terrain.

II-2.1. Localisation Géographique

La Commune rurale d’Anjiabe se situe entre la latitude 13°14’02’’ Sud et la longitude


48°52’28’’ Est17, située à 21 km à l’ouest de la ville d’Ambilobe dans la Région DIANA.

La population y est villageoise et fortement dépendante des ressources naturelles telles


que la forêt des mangroves, les ressources halieutiques et l’agriculture pour survivre. En effet,
les activités principales pratiquées par les populations locales sont l’agriculture et la pêche.

Carte 1 : Carte de localisation de la zone d’étude

Source : Auteur, 2017

17
Google map, Mars 2017

21
II-2.2. Démographie

En 2016, le nombre total de la population est de 6436 et qui a augmenté de 3,8% en


2017 selon le dernier recensement fait dans la Commune. La population total est actuellement
au nombre de 6678. Cette augmentation est due par la croissance démographique et la
migration dans le village pour des diverses raisons.

Les migrants représentent à environ 20% de la population venant de différentes


régions de Madagascar particulièrement des régions SAVA et SOFIA. Deux types de
migration existent dans la zone en l’occurrence, les migrations temporaires à des fins
d’exploitation de pêche ou uniquement la pêche et, les migrations permanentes à la recherche
d’emploi ou affectation professionnelle.

II-2.3. Culture, rite et coutume

La culture, le rite et la coutume dans un village fait une cohésion entre la population
locale, c’est pourquoi nous avons apporté quelques aperçu de ceux-ci pour nous aider à
déterminer la cohérence de la communauté d’Anjiabe afin de justifier la défense sociale
qu’elle a pour faire face aux menaces des catastrophes potentielles.

a. Religions

La différence de Religion pour les croyants n’a pas encore fait du conflit à
Madagascar, et la communauté d’Anjiabe ne s’en fait pas du souci, ceci est expliqué par la
réunion des Eglises locales tous les fin du mois pour prier ensemble afin de mettre en valeur
la cohésion de la communauté ainsi que le bien du village. Dans le village d’Anjiabe, la
Croyance traditionnelle n’est plus marqué, 50% de la population sont Chrétiens, 30% sont des
Musulmans et les restes sont des autres croyances.

b. Us et coutume

Comme dans toute les Régions côtière de Madagascar, le « Joro » est aussi pratiqué
par la population d’origine côtière, c’est un rite pour demander de la bénédiction aux ancêtres
avant de faire quelques choses d’important. Ceci requiert une confiance de soi et respect de
certains « Fady ». La valeur sacrée du zébu tient une place prépondérante dans leur entreprise
pour l’évènement.

22
c. Les tabous ou « Fady »

Le village a accueilli pas mal des ethnies et ceci provoque l’oublie des tabous dans le
village. Certains n’admettent plus les coutumes locales qui favorisent l’abandonnement petit à
petit de certains tabous. Pourtant, le respect des tabous encourage les hommes à se respecter.
Par contre, ceux qui suivent encore ces liens ont évoqué que les tabous suivant sont encore
respectés :

 Le jour du « Mardi » est un jour interdit à la culture du riz, de travailler la terre sur la
rizière quelle que soit la raison.

 Le « manasaha » ou « manivatsiva firazanana » traduit par la discrimination de race et


d’origine reste encore le plus interdit, ce qui encourage les gens à se respecter. Le
sacrifice de zébu pour l’expiation de faute commise est obligatoire.

 Il est interdit aux femmes de « mitsaka rano » ou de traverser des fleuves dans le
village le jour de son indisposition.

 Pendant des évènements spéciaux, les femmes n’a pas le droit de prendre la parole et
elles sont invitées à manger sur la table après que les hommes finissent leur part.

d. Le Moraingy

Le « Moraingy » est une sorte de lutte et loisir dans la Région du Nord de Madagascar
et le village d’Anjiabe n’échappe pas à celle-ci. C’est un combat de corps à corps moins dure
que la boxe. C’est une sorte de sport discipliné qui fait battre deux hommes avec des forces
jusqu’à ce que l’un soit tombé. Selon la communauté, ce sport est fait pour pouvoir gagné la
confiance de la femme à qui l’homme va se marier.

II-2.4. Activité de Génératrice de Revenu (AGR) et activité de subsistance

La majorité de la population sont des agriculteurs et la pêche est pratiquée comme


activité complémentaire. Peu de villageois sont des vrais pêcheurs mais qui font l’agriculture
à côté comme activité de subsistance. Certaines ne restent pas sur une seule activité mais qui
font d’autres activités en parallèle pour renforcer le revenu familial.

23
Figure 7 : Répartition de la population par activité (valeur en %)

Source : Recensement communale, 2016.

Il est montré sur ce graphe que l’agriculture tient une place importante pour la
communauté d’Anjiabe dont le taux de participation de la population pour cette activité est
généralement de 44%, la pêche suit en deuxième plan dont le nombre des pêcheurs enquêtés
est de 20%. Le développement de cette dernière filière est bloqué par le « VARATRAZA » :
vent soufflant trop fort et en quasi-permanence rendant la mer agitée et non navigable. Des
autres activités sont aussi nécessaires à la vie de la population comme les montre cette figure
ci-dessus.

II-2.5. Caractéristiques climatologiques

Le nord-ouest de Madagascar a un climat tropical avec une saison pluvieuse et une


saison sèche. La saison de pluies s’étale du mois de décembre à avril avec une température
élevée 30°C à 35°C et les précipitations annuelles sont abondantes plus de 2 500 mm. La
saison sèche s’étale du mois de mai à novembre avec une température douce de 20 à 25°C et
les pluies sont presque inexistantes.

24
Figure 8 : Courbe ombrothermique correspond au village d’Anjiabe en 2016

Source : Direction Générale de la Météorologie, 2016.

D’après cette figure, la période de pluie s’étale du mois du décembre au mois d’avril,
avec une précipitation abondante de 105mm à 290mm. Des faibles précipitations ont eu lieu le
mois de mai au novembre variant entre 11mm et 15 mm. La température peut s’élever jusqu’à
32°C pendant la saison sèche et peut diminuer jusqu’à 19°C pendant la saison humide. Ce qui
fait que, la Région du Nord ayant des faibles précipitations mais de forte assèchement
climatique là où le jour fait très chaude toute au long de l’année.

II-2.6. Ressources forestières

Le village d’Anjiabe ayant une richesse en terme de biodiversité que ce soit terrestre
ou marine. La richesse en mangroves qui sont des formations utilisées comme nourricerie
pour les crevettes est aussi l’un des avantages des zones côtières du Nord de Madagascar pour
la séquestration du carbone. Mais dans le village d’Anjiabe, cet avantage n’est qu’un statut
pour le village car les villageois ne sont pas majoritairement conscients de cette richesse.

Généralement, la forêt de mangroves occupe une superficie de 1050 Ha pour le


territoire d’Anjiabe selon l’estimation de SAGE Nosy Be. Cinq espèces de mangroves y
existent à savoir Honkolahy, Honkovavy, Mosotry, Anabovahatra, Tsitolonigny. (Annexe 2)

25
II-2.7. Ressources halieutiques

La commune rurale d’Anjiabe fait partie de la zone riche en ressource halieutique de


Madagascar telles que les crevettes et camaron en majorité, les crabes et les poissons
endémiques du Nord (Mahaloky, Tsivakia, Karapapaka, etc.). Toutefois, cet avantage n’est
pas exploitable de façon optimale. L’activité de la pêche est faible. Cette dernière est causée
par l’exposition de la côte Ouest aux incessants vents de « Varatraza », lesquels ont une forte
variable qui réduit les possibilités de la pêche traditionnelle.

II-2.8. Hydrographie

Le village d’Anjiabe n’est pas vraiment riche en ressource hydrologique mais


seulement 4 rivières existantes qui passent dans la commune d’Anjiabe, dont : la rivière de
Batanty, Morafeno, Anjiabe est, Anjiabe haut et Anjiabe ouest. Ces rivières se servent pour
l’approvisionnement en eau des terrains de cultures mais n’arrivent pas tout servir.

26
PARTIE II : VULNERABILITE DE LA POPULATION AU CHANGEMENT
CLIMATIQUE

D’après la première partie de ce mémoire, le village d’Anjiabe ayant vraiment un


avantage sur les ressources naturelles que la communauté en dépende pour survivre, le village
se situe sur une littorale qui rend la zone à être sensible aux aléas susceptibles d’affronter la
côte. Dans cette deuxième partie, nous allons voir le degré de la vulnérabilité de la
communauté de la Commune rurale d’Anjiabe face au changement climatique suivant la
méthodologie que nous avons appliqué pour cette étude. Ainsi, des facteurs climatiques et non
climatiques ont été identifiés qui amplifient cette vulnérabilité. Cette partie partage des grands
chapitres tels que : les principaux facteurs de la sensibilité au changement climatique et
l’analyse de la vulnérabilité au changement climatique. Dans ce dernier chapitre présente nos
recommandations pour la réduction de la vulnérabilité de la communauté étudiée.

27
PARTIE II- VULNERABILITE DE LA POPULATION AU CHANGEMENT
CLIMATIQUE

CHAPITRE I. LES PRINCIPAUX FACTEURS DE LA SENSIBILITE AU CHANGEMENT


CLIMATIQUE

Selon la méthodologie, nous trouverons dans ce présent chapitre les facteurs de la


sensibilité de la communauté d’Anjiabe au changement climatique.

I.1. Caractères des principales ressources


Cette étape consiste à l’inventaire des ressources principales qui permet d’identifier les
éléments susceptibles d’aggraver la vulnérabilité de la communauté selon les domaines social,
économique et environnemental.

I-1.1. Domaine social

Dans ce domaine, nous avons parlé de la démographie, d’éducation, de la santé, de


l’Eau et Assainissement et Hygiène (EAH), de la sécurité, d’infrastructure sociale, de la
communication et la structure social du village d’Anjiabe.

a. Démographie

La croissance démographique dans le village d’Anjiabe est très marquée par le nombre
de naissance annuelle, ainsi qu’au taux de migration que le village acquiert tous les ans.

Tableau 4 : Répartition démographique de la commune rurale d’Anjiabe


Fokontany Adulte Jeune ≤ 30 ans Enfant ≤ 15 ans Total par Nombre
Fokontany de ménage
H F H F H F
Anjiabe haut 353 283 115 123 122 113 1109 180
Anjiabe est 170 234 170 160 155 165 1054 120
Morafeno 173 189 160 150 254 274 1200 95
Anjiabe bas 230 215 68 73 100 95 781 170
Andranonabo 176 95 88 83 77 141 660 121
Mahatsara 294 267 125 137 240 226 1289 172
Ampasimazava 101 92 32 43 163 154 585 54
Total 1497 1375 758 769 1111 1168 6678 912
Population Total 6678
Source : Monographie de la Commune 2017, CSBII Anjiabe Haut.

28
Comme ce tableau montre, le nombre d’enfant est très intéressant dans le village
d’Anjiabe. 34% de la population sont moins de 15 ans. Ainsi, les adultes constituent le 50%
de la population ce qui peut être un point fort pour la communauté sachant que la cohésion et
la force sont des fois avec l’esprit des adultes. Mais malgré ce cas, la poussée démographique
fait un point de faiblesse pour la communauté.

b. Education

L’éducation est très essentielle à l’avenir de la population, mais le manque de niveau


supérieur (classe secondaire à la terminale ainsi que l’université) à l’éducation décourage les
paysans à dépenser plus d’argent avec l’éducation et c’est le cas dans le village d’Anjiabe.
Pourtant, il existe deux écoles primaires publiques (EPP), un collège d’enseignement général
(CEG) et trois écoles privées dans la commune d’Anjiabe. Le taux de scolarisation est ainsi
très faible encouragé par le taux d’analphabétisme relativement élevé (34%) (CISCO
Ambilobe, 2017). L’enseignement est assuré par des enseignants à la charge de la FRAM ou
Fikambanan’ny Ray aman-drenin’ny Mpianatra, et seulement quelques-uns sont titulaires. Le
taux de fréquentation à l’école diminue généralement au niveau supérieur. Faute de
motivation et manque de moyen, à peu près 25% des étudiants s’arrêtent au niveau primaire,
35% au niveau secondaire (CISCO, Ambilobe, 2017). Les étudiants sont ainsi obligés d’aller
dans les villes pour continuer leurs études au niveau supérieur. En effet, le taux de réussite au
CEPE est très faible, 41% pour l’année 2017, de même pour le BEPC environ 29% (CISCO,
Ambilobe, 2017). Néanmoins, la concurrence d’autres activités plus lucratives comme la
pêche menace le domaine d’éducation, ce qui favorise ainsi à l’abandon de l’école.

Tableau 5 : Répartition par niveaux d’étude


Niveau Nombre d’étudiant Nombre d’enfant ≤ 15ans
Secondaire 300 2279
Primaire 562
Taux de scolarisation globale (%) 37,8
Source : Enquête menée par l'auteur, 2017

Selon le nombre d’enfant moins de 15 ans recensé par notre enquête, le taux de
scolarisation est très faible environ 37,8%. L’éducation est ainsi très faible et la population est
à l’échelle de l’analphabétisation.

29
c. Santé

La santé de la population est plutôt précaire, dont les maladies les plus fréquentes sont
le paludisme et la diarrhée. Selon nos enquêtes, des cas de bilharziose, de fièvre typhoïde et
de tuberculose sont aussi répétitifs. De multiples facteurs sont à l’origine de ces maladies dont
: l’insalubrité des eaux, l’attaque des moustiques, la fatigue due au travail excessif et
l’insuffisance alimentaire. Des mesures de prévention nécessitent d’être prise pour éradiquer
ces maladies. L’usage des médecines traditionnelles et pratiques traditionnelles pour la
guérison sont encore très adoptée en raison de manque de services accessibles à la santé.
Même s’il existe un CSBII dans la commune, il y manque des responsables pour prendre en
charge les besoins de la communauté. Néanmoins, le taux de mortalité due à ces maladies
reste actuellement nul. Le taux de vaccination est évalué à 92% environ (CSBII, village
Anjiabe, 2016).

Tableau 6 : Maladies les plus fréquentes dans la commune rurale d’Anjiabe


Maladies Personnes affectées par ans (%) Soins

Paludisme 20 Docteur, soin traditionnel


Diarrhée 25 Docteur, soin traditionnel
Toux 19 Soin traditionnel
Grippe 10 Soin traditionnel
Fièvre 10 Docteur, soin traditionnel
Maux de tête 15 Soin traditionnel
Source : Enquête menée par l'auteur, 2017

D’après ce tableau, la majorité des personnes affectées par les maladies se soignent
avec la technique traditionnelle même si elles passent des fois chez le médecin. D’ailleurs, le
médecin est rarement présent en cas d’urgence. Ce qui encourage à la fois à l’adoption des
cultes traditionnels. Cette adaptation peut être ainsi associée à la faible compétitivité
financière à l’allocation de charges sanitaires. L’insuffisance des moyens de santé est associée
par des risques d’atteinte de maladie élevée à cause d’insuffisance de mesures d’amélioration
sanitaire.

d. Eau, assainissement et hygiène

L’accès à l’eau potable reste encore un grand problème dans le village d’Anjiabe. La
population s’habitue ainsi aux puits traditionnels pour prendre de l’eau aux besoins
30
quotidiens, ceux qui sont les sources d’approvisionnement en eau assez potable formés par 11
puits dans le village. Ces puits ne sont pas couverts et sont rarement protégés par les
poussières et d’autres phénomènes qui pourraient salir l’eau à l’intérieur.

Photo 1 : Puits d’eau traditionnels

Source : auteur, 2017

D’autre part, le manque d’assainissement comme l’insuffisance de toilette, les


broussailles, le non utilisation des latrines, la gestion des déchets ménagers défavorisent les
points sanitaires locaux. Malgré cela, la communauté est consciente de la précarité des
conditions sanitaires auxquelles ils vivent mais en absence de dynamisme communautaire et
d’appui selon leurs affirmations, ils continuent à s’y faire. Des nombres importants de latrine
publique ont été remarqué sur place (deux par Fokontany) mais ils ont l’ère ignorée par
l’ensemble du village et que la défécation en plein air y est encore habituée.

Photo 2 : Latrine public dans le Fokontany Anjiabe haut

Source : auteur, 2017

31
Enfin, l’hygiène est ainsi mal gérée dans le Fokontany. D’après notre descente dans
les écoles, la majorité des enfants ayant les mains sales en allant dans la salle de classe
doutant qu’ils puissent prendre du gouter avec celles-ci pendant la récréation, les dents non
brossées etc.. Ce qui veut dire que la majorité des ménages n’appliquent pas encore l’hygiène
de base à leurs enfants.

Photo 3 : Dents de laits en carié

Source : auteur, 2017

Sur le côté hygiène ménager, la majorité de la population prépare le repas en plein air.
Ce qui peut contaminer la nourriture.

Photo 4 : Cuisine en plein air dans un des Fokontany d’Anjiabe

Source : auteur, 2017

32
e. Sécurité

La commune rurale d’Anjiabe ne possède que des polices communales en faible


effectif et non armées. Malgré cela, la sécurité y est encore en bonne mesure par la cohésion
sociale. Des minimes braconnage et vol des animaux domestiques y sont constatables, mais
plutôt des migrants qui font les délits dans le village. Des visites non escomptées des Dahalo
n’y sont encore éminentes. Pourtant, une visite moins fréquente des gendarmes (une fois par
mois) est bien marquée dans le site.

f. Infrastructures sociales

Les infrastructures sociales sont essentiellement formées par les écoles et en mauvais
entretien. D’autres constructions additionnelles sont à l’appui du Fond d’intervention pour le
développement (FID) pour les EPP et les CEG, mais toujours en manque d’entretien. En ce
qui concerne les infrastructures routières, pendant la période de pluie, celles-ci ne sont pas
accessibles dues au mauvais état où les routes sont devenues boueuse et glissantes, seules les
charrettes y sont capables à traverser. En effet, aucune production de pêche ou forestière ne
peut être transportée ou vendue à l’extérieur du village.

Photo 5 : Etat de la route après la pluie

Source: auteur, 2017

33
En ce qui concerne l’habitation de ce village, elles sont construites en bois et en
Falafa18 en majorité. Il n’y a pas mal des gens qui y construisent des maisons en durs et semi
durs mais plutôt à destination de location. La fragilité de ces infrastructures se présente
souvent par des dégâts liés au passage des cyclones, des pluies abondantes et vents forts. A ce
propos, à chaque passage de cyclone, 40% (Archive communale, 2009) des maisons en Falafa
sont ravagées. Avec la pluie abondante, 20% de maisons sont endommagées.

Photo 6 : Type des maisons en Falafa dans le village d’Anjiabe

Source : auteur, 2017

Pour les infrastructures sanitaires, il existe un CSB II à côté du bureau de la commune.


Celui-ci est en manque de personnels de santé ou médecin. Par conséquent, ce centre semble
inutile pour la communauté et peu de gens y rend visite en cas d’urgence de maternité.

18
Issus des plantes de Ravinala, Ravenala Madagascariensis
34
Photo 7 : Bâtiment du CSBII du village d’Anjiabe

Source : auteur, 2017

g. Communication

Pour les moyens de communication, malgré le manque d’électricité dans le village,


85% de la population possède de poste radio et 70% de téléphone portable. Comme source
d’énergie, 10% de la population utilisent des panneaux solaires pour charger les matériels, 5%
utilisent des batteries de véhicules et le reste utilise des piles. Presque tout l’ensemble du
village est couvert des ondes radio mais peu est couvert par des réseaux téléphoniques
(Orange, Airtel et Telma). Les informations relatives aux aléas climatiques sont souvent
diffusées par la RNM ou la chaine radio d’Ambilobe. Des sms d’informations aux aléas
climatiques sont aussi partagées par l’opérateur mobile Telma. Il a été ainsi remarqué que la
commune d’Anjiabe n’utilise que les codes couleurs comme système d’alerte précoce (SAP).

h. Structure social
Les dispositifs sociaux régularisant la société peuvent être caractérisés par une
structuration de subsistance cadrée suivant un cadre administratif peu imposant, des structures
utilitaristes d’appui au développement et de protection de l’environnement d’une vertu
symbolique et d’identité (Association des femmes, VOI, association des pêcheurs) et par
contre, avec un poids très déterminant de titre de représentation de la société à titre de
maintien des cultures.

Le pouvoir traditionnel est représenté par le Roi de l’ethnie et le pouvoir administratif


local est représenté par le Maire. Ces personnes ont généralement leurs rôles respectifs.
Néanmoins, ils visent tous une bonne structuration de la société et le maintien de l’ordre. Les
présidents du Fokontany assurent notamment les affaires relatives à l’administration, régissent

35
les affaires internes en cas de litiges communautaires, régularisent les situations foncières et
assurent le respect des tabous. Pendant les périodes critiques (passage de catastrophes
d’origine naturelle), ils assurent la mobilisation de la communauté, donnent les consignes aux
villageois et prennent les dispositions nécessaires pour faire face aux aléas. A propos, une
forte cohésion sociale a été ressentie dans cette communauté grâce à l’esprit de solidarité de la
population.

En ce qui concerne les organismes opérant dans le village, deux ONG œuvrent
actuellement dans cette zone dont WWF avec la plateforme ROSEDA et BRL, le PSI. En
effet, toutes ces organisations visent le développement, la gestion et la bonne gouvernance des
ressources naturelles ainsi l’appui à la santé humaine. Sur ce, des associations ont été créées
dont, la communauté locale de base (CLB), l’association des femmes et l’association des
pêcheurs. Plusieurs actions de développement sont actuellement en cours, à citer, la formation
de la communauté sur l’utilisation des engrais biologiques ou compost pour la culture de
brèdes ou toutes autres espèces potagères. Ce secteur reste encore sensible aux facteurs
externes étant donné que les autorités locales maitrisent bien leurs responsabilités.

Comme nous avons saisi dans la méthodologie de recherche adoptée pour cette étude,
nous avons établi le tableau suivant pour récapituler les facteurs de sensibilité qui favorise la
vulnérabilité de la communauté au changement climatique sur lequel la communauté a été
invité à noter la situation selon sa perception de la situation réelle. Ces notes vont ensuite
insérer dans la partie analyse pour bien déterminer le degré de la vulnérabilité de la
communauté d’Anjiabe face au changement climatique.

Tableau 7 : Les facteurs aggravant la sensibilité dans le domaine social


Facteurs Indicateurs Impacts Perception
locale de la
sensibilité
Démographie Poussé Pression aux ressources naturelles Moyen
démographique et Faible cohésion social
migration
Education Faible taux de Accroissement du taux Faible
scolarisation d’analphabétisme

Faible niveau Abandons scolaire Faible


d’instruction
Santé Faible accès aux Recours à la médecine traditionnelle Forte
soins Risque sanitaire

36
EAH Manque d’accès à Risque d’apparition des maladies liées Forte
l’eau potable à l’eau non purifiée
Insalubrité de l’eau de puits
Faible gestion Apparition des maladies liées à Forte
d’hygiène l’hygiène
Faible accès aux Pollution de l’air Moyen
latrines Prolifération des maladies liées à la
défécation en plein air
Sécurité Insuffisance de Prolifération des vols massifs Forte
sécurité
Infrastructure Accès sur la route Inaccessibilité sur les routes principales Forte
social limité pendant la période des pluies
Difficulté de s’évacuer en cas
d’urgence
Construction non Maisons en falafa susceptible d’être Forte
résiliente endommager par le vent fort

Manque Accès limité au service de soin Forte


d’entretien du Ne peut pas servir la population en cas
CSBII d’urgence

Source : Enquête menée par l’auteur, 2017.

Les impacts se rapportent essentiellement aux mouvements migratoires et au secteur


santé. En effet, les raisons économique pourraient favoriser la migration, compte tenu de la
potentialité de la zone en termes de ressource halieutique et en terre agricole. Même si le flux
migratoire est modéré, selon les projections du taux d’accroissement annuel de la population,
la communauté serait de plus en plus dépendante des ressources naturelles, ce qui pourrait
constituer à court à moyen terme une menace pour les mangroves du village. En ce qui
concerne le secteur santé, les impacts s’expriment surtout à la prolifération de maladies
épidémiques dues à l’insalubrité des sources d’eaux, manque d’assainissement et d’hygiène.
Avec des conditions sanitaires précaires, ce secteur serait de plus en plus fragile. Compte tenu
de tous ces impacts potentiels, la sensibilité est évaluée à moyennement forte. Même si des
mesures d’adaptation sont prises pour faire face aux maladies, elles restent peu efficaces et
non durables, étant donné qu’elles servent juste de préventives et non curatives. En effet, le
recours à la médecine traditionnelle ne permet pas d’éradiquer les maladies les plus
récurrentes dans cette zone. En somme, avec une faible contribution des facteurs climatiques
sur le secteur, le niveau de vulnérabilité est moyennement fort. Le secteur santé est le plus
sensible par rapport à tous les facteurs de vulnérabilité déterminés.

37
I-1.2. Domaine économique

Les facteurs de vulnérabilité dans ce domaine sont souvent reflétés par la faible revenu
des ménages, la faible ou diminution de production des activités de subsistances qui
pourraient rendre une famille sensible aux changement climatiques dont elle a la faible
capacité d’adaptation à des sortes aléas climatiques.

I-1.2.1. AGR et activités de subsistances

a. Agriculture

L’agriculture est une activité prépondérante pour la population locale. Plus de 80% de
la population locale est concernée par ce secteur. La zone est propice à différentes cultures.
On peut noter entre autre la culture de banane, caféiculture, culture de cacao, culture de coton,
de coco, de maïs, d’anacarde, de manioc, de poivre, etc.. Mais le taux de participation à ces
types de cultures reste faible pour des raisons de débouchés et de prix. Seules la riziculture et
la culture de canne à sucre connaissent un taux de participation élevé.

Figure 9 : Taux de participation de la population sur l’agriculture

Taux de participation (%)


45
40
35
30
25
20
15
10
5
0
riziculture culture de culture de culture de maraicheirs autres
manioc canne à sucre cacao

Source : Enquête menée par l'auteur, 2017

Pourtant les terres destinées à la culture ne sont pas très efficace pour cette activité due
au non fertilité du sol, et malgré cela, aucun paysan ne s’intéresse à l’utilisation des produits
fertilisant pour leur terre agricole. D’après notre intervention, tous les ménages possèdent au
moins quatre ares de terrain de culture. Vu que la commune ne possède aucune infrastructure
agricole, tel que le barrage, l’adduction d’eau, la sensibilité relève surtout sur l’aménagement
38
de ces terrains de culture. De plus, les terrains ne sont utilisables que pendant la saison
pluvieuse là où la pluie est assurée à l’adduction de l’eau sur le terrain de culture.

Photo 8 : Terrain de culture

Source : auteur, 2017


Photo 9 : Terrain de canne à sucre

Source : auteur, 2017

Le non adoption des techniques de production améliorées et avancées favorise la


sensibilité causée par cette ressource en terre agricole pour les paysans. Comme le cas de la
riziculture, les techniques intensives permettent d’obtenir une production plus de 10 tonnes
par hectare et 3 fois de production par ans (PAPRI, 2009). Tandis que les paysans se
contentent avec les 7 tonnes par hectare et une seule fois de production en une année selon la
technique de riziculture traditionnelles qu’ils adoptent depuis toujours. En effet, la production

39
en riz ne cesse de diminuer tous les campagnes et les ménages qui dépendent de cette activité
reconnue un grave problème pour le revenu familial. Selon notre enquête, pendant 10 ans, la
riziculture connait un de taux de régression significative. Sachant que le riz est l’aliment de
base pour les Malagasy et que si jamais les paysans locaux n’arrivent pas à produire du riz
suffisant pour une année pour leur famille, ils risquent à couvrir les manques en important du
riz de l’extérieur du village.

Tableau 8 : Diminution de rendement en 30 ans


Activités production revenu moyenne/ménage/an
moyenne/an/ha (tonne) (Ar)
Avant Actuelle avant Actuelle
Riziculture 9 7 12 600 000 9 800 000
culture de canne à sucre 100 60 6 600 000 3 960 000
Source : Enquête menée par l'auteur, 2017

Ce tableau est enregistré par la valeur en hectare mais, pourtant ce ne sont pas la
majorité de ces agriculteurs qui utilisent la superficie d’un hectare pour la culture. En effet, ils
gagnent la moitié de ceux qui est montrée, et ayant vraiment la faible revenu annuel issu de
telle activité. Pourtant, d’autres activités de subsistance sont à la place de complément si le riz
est destiné à l’autoconsommation. Sur ce cas, le revenu compté ne recouvre pas le besoin
quotidien d’une famille.

b. Elevage

Selon les données recueillies auprès des villageois, l’élevage est pratiqué par
l’ensemble de la communauté et un ménage ayant au moins 5 têtes de poule destinées au
vente du jour de fête ou évènement spécial, 2 têtes de zébu destinées aux travaux de terre de la
riziculture mais aussi élevé comme épargne ménagère en cas de besoin de liquidation.
L’élevage ne fait pas ainsi du revenu pour les ménages mais plutôt une activité
supplémentaire.

c. Pêche

La pêche qui tient la deuxième place dans l’activité génératrice de revenu de la


population d’Anjiabe. Pourtant, cette activité est menacée par plusieurs raisons systématiques
dont la pêche illégale où les gens ne respectent pas le calendrier de pêche, les engins non
adéquats à la norme ainsi que la pêche nocturne ainsi que la dégradation des mangroves qui

40
provoquent une diminution en stock de ressource halieutique et une régression sur la
production de pêche. Sachant que les meilleures productions en ressources halieutiques
dépendent fortement d’une bonne gestion des mangroves pour ceux qui en sont riverains. Les
poissons (au large, mangrove), les crevettes (mangroves, larges), les crabes (mangroves) sont
les plus exploitées par la population dans les mangroves et constituent des pressions élevées.
Selon notre enquête, une diminution de prise par jour a été connue de l’ordre de 20% en
minimum et de 60% en maximum durant les dix dernières années. Les stocks en crabes et en
crevettes sont le plus touchés.

Tableau 9 : Diminution de capture de pêche en 30 ans


Produits Prise de capture maximum journalière Revenu moyenne mensuel
(kg) (Ariary)
Actuelle Avant Actuelle Avant
Poissons 12-14 ≥25 468 000 900 000
Crevettes 7-9 ≥15 960 000 1 920 000
Crabes 6-7 ≥14 450 000 1 260 000
Source : Auteur, 2017

Ce tableau illustre la variabilité de production de pêche et le revenu que le village a


connu depuis les 30 dernières années. La quantité de production n’a jamais cessé de diminuer,
ce qui a entrainé un faible revenu pour les ménages de pécheur. En 30 ans, un pêcheur peut
gagner jusqu’à 900 000 ariary en moyenne en un mois si la pêche s’agit des poissons de mer.
1 920 000 ariary pour les crustacées et 1 260 000 ariary pour les crabes. Ce qui peut bien
répondre aux besoins de la famille. Par contre, en ce jour, les pêcheurs rencontrent des
difficultés car avec la faible production, ils n’arrivent plus à subvenir aux besoins de leur
famille. Ceci réduit ainsi la capacité d’adaptation des ménages de pêcheur à toute sorte des
aléas que ce soit climatique ou non climatique, et pourront également augmenté la pression
que subisse la forêt pour recouvrir les manques à gagner.

41
Figure 10 : Comparaison de régression de capture par production pendant 10 ans

Prise de capture maximum journalière (kg) actuelle


Prise de capture maximum journalière (kg) avant

Poissons
25
20
15
10
5
0

Crabes Crevettes

Source : Enquête menée par l'auteur, 2017

Comme c’est montré sur cette figure, la production ayant significativement diminué
depuis ces 30 dernières années. Il est à bien noté que la population à faible revenu tend à avoir
plus de difficulté à prévoir les sinistres, à leur faire face, à leur résister et à se rebondir. De
plus, elle vive dans la région un peu plus éloignés, elle a plus souvent un accès limité aux
services financiers.

I-1.2.2. Activités financières

Pour faire face aux surprise de la vie, l’épargne est un outil essentiel à ne pas négliger
parce qu’il peut sauver en cas de nécessité. De ce fait, certains paysans ayant l’esprit de viser
l’avenir, des autres ne pensent que ceux qui peuvent les faire nourrir le jour en jour.

I-1.2.3. Accès aux entreprises bancaires

D’après notre enquête, la manque d’institution locale bancaire décourage les paysans à
s’y faire penser pourtant il faut aller jusqu’à la ville pour pouvoir accéder à la banque. De ce
fait, seulement 3% des ménages ayant un compte bancaire et qui pourraient faire des prêts en
cas d’urgence. Les autres se contentent à faire l’épargne chez soit selon le revenu mensuel.

I-1.2.4. Epargne

Malgré les faibles revenus des ménages, 60% de la population possède une épargne à
domicile. Cette situation constitue un point fort pour la diminution de la sensibilité étant
donné que la population possède un recours aux aléas susceptible de porter atteinte à la vie
humaine. Le zébu constitue également un refuge pour la population en cas de besoin pressant
42
en liquidité. Le nombre de tête moyen à la possession d’un ménage est au nombre de sept.
Toutefois, ce nombre peut s’étaler entre une à 30 têtes.

Selon ces informations dans le domaine économique, nous avons enregistré dans le
tableau suivant les facteurs qui déterminent la sensibilité de la population locale ainsi que sa
perception suivant la situation qu’elle a vécu.

Tableau 10 : Facteurs aggravant la sensibilité dans le domaine économique


Facteurs Indicateurs Impacts Perception
locale de la
sensibilité
Agriculture Faible Faible revenu familial Forte
rendement Insuffisance des produits destinés à
l’autoconsommation
Faible efficacité Activité dépendante à l’eau de pluie Forte
de production Dépendance à la technique non
intensifiée
Pêche Pêche non Diminution de production et faible Forte
durable revenu familial
Pêche illégale
Activités Faible accès au Contentassions aux épargnes à domicile Moyen
financières service financier
Epargne à Dépend du revenu et des cheptels Moyen
domicile Besoin de liquidation en cas d’urgence
Source : Enquête menée par l'auteur, 2017

Dans le domaine économique, les facteurs de vulnérabilité se situent sur la faible


production qui entraine le faible revenu des ménages. Que ce soit dans l’agriculture que dans
la pêche, les villageois sont toujours eu tort d’avoir manqué l’autonomie au ressources
naturelles comme source de revenu ou d’existence. Dans ce cas, les villageois les trouvent
ainsi très fragiles au risque du changement climatique puisqu’ils n’ont pas le moyen de s’en
sortir sans dépendre à la nature. Les ressources financières ne donnent que peu de chance pour
faire face au effets néfastes du catastrophe causés par le changement climatique vu que
l’accès aux services financières est ainsi limités pour certaines ménages. L’épargne à domicile
qui est la seule ressource financière sur place restant encore moyennement sensible car ceci
dépende également du revenu issu des activités de subsistances.

43
I-1.3. Domaine environnementale

Dans ce domaine, les facteurs de vulnérabilité sont déterminés par la dégradation des
ressources forestières, la dépendance en ressources naturelles.

a. Dépendance aux ressources forestières

Le village d’Anjiabe est bordé par les mangroves qui y représentent la ressource
forestière la plus dominante. Selon les constats, la surface de cette ressource connait une
régression importante depuis quelques années. Entre les années 1994 et 2014, cette
dégradation qui touche le plus les mangroves denses est de l’ordre de 5,2% (rapport de suivi
communale, 2015). Les mangroves se dégradent au fur et à mesure que l’on s’approche des
grands villages. Pourtant, des mangroves en bon état se trouvent dans les parties difficilement
accessibles à pied du village.

Photo 10 : Coupe illicite des mangroves à destination de bois d’énergie

Source : auteur, 2017


D’après notre enquête, cette dégradation est expliquée par la forte dépendance des
activités de subsistance de la population aux ressources ligneuses issues des mangroves. Ainsi
la construction des maisons dépendent majoritairement des bois issus des mangroves. De plus,
la population a recours à l’utilisation de charbon de bois et bois de chauffe comme source
d’énergie pour la cuisson.

44
Photo 11 : Déboisement massif dans le site de régénération naturelle des mangroves

Source : auteur, 2017

D’après notre enquête, qu’un ménage arrive à produire en moyenne 20 sacs par mois
en période sèche et 23 sacs par mois en périodes humides. Avec la migration et la croissance
démographique très intéressantes, l’exploitation des ressources n’est plus rationnelle.
Jusqu’ici, la production de charbon de bois et l’exploitation abusive de bois de construction
destinés à la vente sont certainement les facteurs les plus menaçants. Concernant cette
activité, plus de 10% de la population locale ont été figurés. La population sous-estime ce
taux, en raison que pendant la période de soudure elle est obligée de pratiquer la même
exploitation afin de subvenir aux besoins quotidiens. Pour la construction d’une maison, les
villageois utilisent au moins 25 pieds de mangroves pour avoir une maison à pièce de 4 côtés.
Selon un rapport de suivi de la restauration des mangroves que nous avons consulté au près du
ROSEDA, une placette de 5m sur 5m peut avoir au moyenne 45 pieds de mangroves.

45
Tableau 11 : Résultat de suivi dans le site de restauration des mangroves
PLACETTE (5m x 5m) 1 2 3 4

Nombre de morts 21 4 7 3

Nombre de vivants 55 43 44 54

Circonférence (cm) 1.3 1.25 1.35 4

Hauteur (cm) 44 49.5 64 18.5

Source : ROSEDA, 2017

Si nous faisons donc le calcul, 10 maisons à une pièce à construire pendant un mois
ont besoins 250 pieds de mangroves, ce qui peut provoquer la disparition de 2 ares de
mangroves en un mois sans tenir compte la consommation en bois de chauffe et charbonnage.

Tableau 12 : Consommation en bois de mangroves


Libellés Valeurs consommées mensuelles
(are)
Bois de chauffe 1

Charbonnage 1

Construction 2

Source : Auteur, 2017

D’après ce tableau, les valeurs consommées en bois de mangroves sont très remarqué,
ce qui peut entrainer la disparition de la richesse en ressource forestière et qui peut dégrader
l’écosystème rapidement. Ces consommations sont le résultat de dépendance des villageois en
ressources forestières.

b. Dégradation de l’écosystème de mangroves


A part la destruction abusive que subisse les mangroves, l’ensablement dans
l’écosystème des mangroves est une seconde cause à l’origine de la sensibilité liée aux
mangroves. La déforestation favorise cet ensablement jusqu’à la forêt dense des mangroves.

46
Photo 12 : Ensablement dans l’écosystème de mangroves

Source : auteur, 2017

Cet ensablement peut entrainer la disparition des espèces de mangroves qui ne résiste
pas à ce facteur et ce qui encourage les habitants à couper de l’avance les arbres y présent en
croyant que même si on les coupe pas, ils vont disparaitre quand même. Certain gens enquêté
ne prennent pas en compte les effets de cette dégradation en continuant à abuser la forêt sans
prendre des mesures d’atténuation.

Comme dans les deux domaines précédents, le tableau suivant présente les facteurs de
sensibilité de l’environnement par rapport au changement climatique. A bien noté que, si
l’environnement est sensible, la communauté y vive devient automatiquement fragile vu que
leur vie dépende vraiment de la ressource naturelle.

Tableau 13 : Facteurs aggravant la sensibilité dans le domaine environnementale


Facteurs Indicateurs Impacts Perception locale de
la sensibilité

Ressources Déforestation Disparition de ressources Forte


forestières naturelles issues de l’écosystème
de mangrove

Ensablement Dégradation de l’écosystème Forte

Source : Enquête menée par l'auteur, 2017

47
Comme avancé dans les paragraphes liés à l’état des ressources naturelles, la
sensibilité des ressources forestières sont caractérisées par une forte pression anthropique.
Tenant compte de cet état déjà affaibli de la ressource et de la sensibilité interne de cet
écosystème aux facteurs climatiques, la sensibilité est forte selon la communauté. En effet,
même si l’état de la ressource est critique et l’exposition élevée, le changement climatique
n’agit pas directement sur l’écosystème forestier. La pression relève ainsi plus des facteurs
non climatiques que climatiques. Néanmoins, les effets du vent et de la sècheresse vont
impacter directement les activités de la population induisant cette dernière à recourir d’une
manière plus accentuée aux ressources ligneuses comme source de revenu rapide.

I.2. Identification des facteurs d’exposition au changement climatique


Selon le cadre conceptuel de l’analyse de la vulnérabilité par Adelphi/EURAC que
nous avons inséré dans la première partie de notre étude, la vulnérabilité dépend des facteurs
d’exposition, de la sensibilité sur les activités de subsistance ainsi que de la capacité
d’adaptation de la population locale face aux impacts. Dans cette étape, nous avons parlé des
facteurs d’exposition climatique que subisse la population d’Anjiabe. Ensuite les expériences
de risques que la population a vécu pour mieux appuyer l’analyser puis les impacts de ces
facteurs sur la vie de la communauté.

I.2.1. Facteurs climatiques

Dans le cas de notre étude, il est important de considérer les facteurs climatiques qui
pourraient engendrer la vulnérabilité de la communauté face aux changements climatiques.
Sur ce, nous avons aperçu des composants climatiques qui pourraient affecter le plus les
moyens d’existence durable de la population dans notre site d’étude. La température, la
pluviométrie, le vent, les événements climatiques extrêmes et les facteurs propres à la mer ont
ainsi argumenté comme facteurs climatiques auxquels nous avons entamé des analyses des
facteurs d’expositions plus approfondies. Pour notre zone cible, les données climatiques
correspondantes sont encore incomplètes et certaines données nous ont manqué pour mieux
approfondir notre analyse.

I-1.2.1. Pluviométrie en tant que facteur d’exposition

Malgré l’insuffisance de donnée dans le village d’Anjiabe, nous avons dû exploiter les
données concernant la station météorologique le plus près du village dont les données sont
choisies autour de la ville d’Antsiranana. Une tendance à la baisse de la pluviométrie pendant
48
les 50ans de 1965 à 2015 a été enregistrée au niveau de cette station de la Région du DIANA
avec une tendance décroissante suivant la latitude et variant de -12,11 à -13,16 mm/an. Ces
valeurs sont légèrement supérieures par rapport à la tendance régionale qui montre une
tendance peu significative d’ordre de -2,63% par décennie au niveau de l’indice de
précipitation dans la zone de l’Océan Indien (Vincent et al. 2011). Selon la Direction Général
de la Météorologie en 2008, le changement des précipitations est en général plus difficile à
détecter à cause de sa grande variabilité et que les chiffres que nous avons avancées dans cette
étude est seulement à titre indicatif. Par conséquence, des faits tangibles du déficit de la
pluviométrie par rapport au moyen d’existence de la population ont été évoqué localement.
Selon les appréciations locale diagnostiqués, la tendance de la pluviométrie et celle de la
température favorisent le désordre du calendrier agricole, décadence de la qualité des
productions (halieutique que forestière, ainsi les cannes à sucre), la source de prolifération des
maladies (tuberculose, fièvre, etc.), propagation des insectes ravageurs de culture, tarissement
de l’eau de puits et celle des fleuves et petits lacs.

Figure 11 : Tendance de variabilité de la pluviométrie depuis 50 ans

Source : Donnée météorologique de la station Antsiranana

Comme ce qui est montré sur le figure, la précipitation n’a jamais cessé de diminuer sa
valeur pour servir l’agriculture dans le village d’Anjiabe. Les villageois ont ainsi manqué de
satisfaction pour la pluie vu que leur activité dépende géneralement de la quantité d’eau de
pluie tombe par saison. Ainsi, cette changement touche également le calendrier agricole et que
les activités qui y correspondes se trouve dans l’instabilité. On distingue principalement à

49
Madagascar deux saisons : une saison sèche de Mai à Octobre et une saison pluvieuse de
Novembre à Avril. Deux courtes intersaisons avec une durée d’environ un mois de chacune
séparent ces deux saisons selon la DGM. Par contre, les paysans malgaches distinguent quatre
saisons associées aux pratiques agricoles comprenant entre autres : Lohataona, Asara,
Fararano et Maintany. Selon la perception locale, le calendrier agricole subi un changement
très marqué depuis ces dernières décennies à cause de la variabilité de pluie et de la
température. Ainsi, les activités agricoles reconnu un décalage par le rallongement de la
période hivernale et de sècheresse.

Tableau 14 : Perception paysanne sur le changement de saison


Saison D J F M A M J J A S O N
19
Lohataona Avant
Actuel
Asara Avant
Actuel
Fararano Avant
Actuel
Maintany Avant
Actuel
Source : Enquête menée par l'auteur, 2017

Cette diminution est fortement ressentie au niveau de la population locale. Si


auparavant, les saisons du Lohataona, Asara et Fararano occupent le mois d’Octobre à Juin,
là où la pluie peut se servir bien de l’activité agricole. Actuellement, ces saisons n’occupent
que six mois de l’année, à savoir : Novembre, Décembre, Janvier, Février, Mars et Avril. Les
restes du mois occupent ainsi la saison du « Maintany » ou saison sèche reconnu
généralement comme la période de soudure pour l’agriculture.

I-1.2.2. La température en tant que facteur d’exposition

La température moyenne de la moitié Nord de Madagascar a commencé à s’élever


depuis le début des années 70 mais reste inférieur de 1°C à la température moyenne maximale
atteinte ; et le réchauffement à Madagascar est significatif et se manifeste par l’augmentation
des températures extrêmes, surtout les températures minimales selon la DGM en 2008. Des
données sur la température que nous avons eu au sein de cette direction nous a permis de
déterminer la tendance de température du Nord depuis 50ans.

19
Dans les années 70
50
Figure 12 : Tendance de la variabilité de température moyenne maximale annuelle
depuis 50 ans

Source : Donnée météorologique de la station Antsiranana

Comme nous voyons sur ce figure, la température moyenne maximale n’a jamais cessé
d’augmenter depuis ces 1965 à 2015. L’augmentation est enregistré autour de 0.2°C en
minimum et de 0.6°C en maximum. Cette tendance affecte la vie socio-économique de la
population d’Anjiabe et les conséquences sont nombreux.

I-1.2.3. Le vent en tant que facteur d’exposition

Pour cette partie, nous n’avons pas trouvé des données suffisantes pour la question du
vent dans la partie de notre zone d’étude. Pourtant des données que nous avons consultées sur
« google » nous a permis d’avancer que le régime du vent auquel les zones étudiées suit le
régime de la zone Nord-ouest de Madagascar où deux types de vents s’alternent au cours de
l’année : les vents humides et réguliers de l’Alizé en direction Sud-Est (ou Varatraza), le vent
de la mousson en direction Ouest-Est (ou Talio). Si le premier est plutôt défavorable à cause
du vent violent qu’il apporte, le second est observé comme utile pour la population en
facilitant leur propulsion lors de la montée en mer. Le secteur agricole encoure également à
cette exposition en perturbant la floraison des cultures notamment rizicoles. D’après les
données météorologiques à disposition, les vents se décomposent en vent zonal et vent
méridional et dépendent des mouvements globaux des vents. La tendance des anomalies du
vent indique des valeurs négatives de la vitesse correspondant ainsi la prédominance de la
tendance du vent zonal du secteur est et du vent méridional du secteur sud.

51
I-1.2.4. Les cyclones en tant que facteur d’exposition

A Madagascar, les cyclones tropicaux constituent une menace constante à la sécurité et


au bien-être de la population car ils créent de nombreux dégâts tant en terme de vies humaines
que sur le plan économique.

Dans le Nord-Ouest de Madagascar, les cyclones et les vents violents sont les facteurs
les plus marqués pour la population locale. Vu que les constructions et les maisons y sont
encore très traditionnelles et qui sont très sensibles aux cyclones. Selon la Direction General
de la Météorologie, sept cyclones tropicaux ont touché la Région DIANA depuis ces derniers
20 ans.

Tableau 15 : Liste des cyclones qui ont touché la Région DIANA – District Ambilobe
entre 1997 et 2017
Intensité maximale Force du vent
Date
atteinte lors du moyen
Saison Nom d’atterrissage à
passage près de la correspondant
M/car
Région (km/h)
1997 JOSIE 09/02/1997 Tempête Tropicale 62 à 117
1998 - - -
1999 - - -
2000 ASTRIDE 31/12/1999 Tempête Tropicale 62 à 117
GLORIA 01/03/2000 Tempête Tropicale 62 à 117
2000 HUDAH 02/04/2000 Cyclone Tropical Sup. à 118
2001 DERA 05/03/2001 Dépression Inf. à 61
Tropicale
2002 HARY 09/03/2002 Cyclone Tropical Sup. à 118
2002 KESINY 09/05/2002 Cyclone Tropical Sup. à 118
2003 - - -
2004 CELA 09/12/2003 Tempête Tropicale 62 à 117
GAFILO 07/03/2004 Cyclone Tropical Sup. à 118
2004
ERNEST 16/01/2005 Dépression Inf. à 61
2005
Tropicale
2006 - - -

52
2007 BONDO 25/12/2006 Cyclone Tropical Sup. à 118
INDLALA 15/03/2007 Cyclone Tropical Sup. à 118
2007
JAYA 03/04/2007 Cyclone Tropical Sup. à 118
2008
FAME 27/01/2008 Tempête Tropicale 62 à 117
JOKWE 05/03/2008 Tempête Tropicale 62 à 117
2008
ASMA 23/10/2008 Dépression Inf. à 61
2009
Tropicale
JADE 06/04/2009 Tempête Tropicale 62 à 117
2009
BONGANI 26/11/2009 Dépression Inf. à 61
2010
Tropicale
2011 - - - -
IRINA 26/02/2012 Dépression Inf. à 61
2012
Tropicale
2013 - - - -
2014 - - - -
2015 - - - -
2016 - - - -
2017 ENAWO 08/03/2017 Dépression Inf. à 61
Tropicale
Source : DGM, 2017

I.2.2. Détermination des expériences de risques climatiques

La perception locale est très importante pour mieux analyser l’étude de vulnérabilité
communautaire. De ce fait, des déterminations des histoires qui ont marqué l’évènement a été
nécessaire pour savoir les expériences vécues par la population locale. Nous avons ainsi
déterminé la période des évènements extrêmes au niveau de la communauté sur une ligne du
temps historique sur laquelle la communauté a été interrogée sur le mémoire locale pour
évoquer dans quelle année elle a été confrontée à des risques climatiques.

53
Tableau 16 : Historique des aléas dans les trente dernières années
Année Type d'Aléa Nombre du Nombre des Nombre des Effets Perception
jour de fokontany ménages locale de
passage exposées affectés sensibilité

1987 - - - - - -
1992 Inondation 5 5 62 Perte de 2
bétail,
beaucoup de
terrain de
culture
endommagé
2000 Cyclone 3 7 103 Plusieurs 3
tropical maisons
modérée endommagées
2004 Cyclone 4 4 150 Faible 3
tropical production sur
modérée la pêche
2007 Cyclone 2 7 56 - 2
tropical
intense
2012 Dépression 2 7 42 - 3
tropical
2017 Inondation 1 4 35 Rend les 3
routes en
mauvaises état
0 : sensibilité nulle, 1 : sensibilité faible, 2 : sensibilité moyenne, 3 : sensibilité forte
Source : Enquête menée par l'auteur, 2017

L’historique des catastrophes donne une meilleure compréhension des évènements


catastrophiques les plus importants qui se sont passés et de leurs conséquences sur les
populations, les infrastructures et sur les ressources au sein de la communauté et leur
environnement. Comme nous voyons dans le tableau ci-dessus, la communauté a été
confrontée à des risques climatiques extrêmes comme les cyclones et les inondations presque
tous les dix ans depuis trente ans. Ceci pourrait expliquer qu’Anjiabe est exposé par des
phénomènes climatiques, alors que la communauté n’a pas assez de capacité pour y faire face,
ce qui peut la rendre à être vulnérable au changement climatique.

54
I.2.3. Impacts du changement climatique sur les moyens d’existence de la
communauté

En combinant les données issues des facteurs de vulnérabilité, en général, la


vulnérabilité au changement climatique dépend de l’influence des facteurs d’expositions
climatique au moyen d’existence de la population locale. Les effets du changement climatique
est senti après 30 années d’existence, et c’est la raison que nous allons identifier le
changement qu’apporte cette évènement pour la vie de la communauté d’Anjiabe. La baisse
de précipitation de plus de 10% en 50 ans et l’augmentation de la température de 0,4°C à 1°C
en 4 ans au Nord de Madagascar démontrent que le changement climatique présente une
menace importante pour les systèmes humains et naturels de notre site d’étude et qui pourra
exacerber les pressions anthropiques déjà existantes. D’après notre enquête, il paraît que l’une
des activités les plus affectées est l’agriculture particulièrement la riziculture et la culture des
cannes à sucre. Selon le rapport biologique direct entre la récolte et les conditions climatiques
de même que la région est déjà chaude, le changement du climat réduit la productivité. Faute
de moyen, nous n’avons pas eu des valeurs exactes sur la production des cannes à sucres
pendant les dernières décennies et nous avons dû nous contenter avec les valeurs en
production rizicoles pour pouvoir apporter de jugement sur les impacts du changement
climatique sur les moyens d’existence de la population d’Anjiabe.

Tableau 17: Impact des tendances des facteurs climatiques à la production rizicole de la
population pendant 30 ans
année température précipitation moyenne production moyenne
moyenne max (°C) (mm) (tonne)
1986 30,32 3036,50 10
1987 31,03 3394,70 10,5
1988 30,76 3241,90 10,5
1989 29,95 3088,20 10,5
1990 30,80 3785,20 10
1991 30,62 2755,50 10
1992 30,31 3376,60 9
1993 30,70 2965,50 9
1994 30,41 2737,00 9
1995 30,47 3476,40 9,5

55
1996 30,27 3085,30 10,5
1997 30,63 3103,50 10
1998 31,17 3175,30 9,5
1999 30,66 3092,00 9
2000 30,53 2747,40 10
2001 30,98 2890,50 10,5
2002 30,59 2560,10 10,5
2003 30,88 3195,80 9
2004 30,52 3143,20 9,5
2005 30,77 3079,20 9,5
2006 30,61 2886,80 9
2007 30,68 3443,80 8
2008 30,52 3064,90 7
2009 31,36 2771,30 8
2010 30,92 2896,60 8,5
2011 30,33 2944,90 7
2012 30,52 2655,96 6,5
2013 31,18 2457,86 7
2014 30,93 2439,24 7,5
2015 31,39 2621,67 8
2016 30,81 2827,74 7
Source : Enquête menée par l'auteur, 2017

D’après ces données, l’impact induit du changement climatique depuis 30 ans a touché
le rendement rizicole, également pour les autres cultures. L’inefficacité de production causée
par l’augmentation de la température annuelle et de la diminution de la précipitation annuelle
favorise la sensibilité des agricultures face à ces facteurs. Cette diminution agit sur la
dépendance des villageois à cette activité comme source de revenu et de nourriture et
engendre le faible revenu.

56
Figure 13 : Rapport du rendement à l’augmentation de la température

Source : Enquête menée par l'auteur, 2017

Comme nous voyons sur la figure, la production rizicole subisse un fort stress sur
l’augmentation de la température. Là où la température augmente, le rendement baisse. En
1996, la production rizicole arrive à atteindre 10.5 tonnes de rendement avec une température
moyenne maximal de 30.25°C. Et depuis que la température à monter jusqu’ à 31.17°C en
1998, le rendement a baissé à 9.5% de tonne environ 1 tonne d’écart. Ainsi, depuis 2009, avec
la température moyenne maximale de 31.36°C, le rendement n’a été jamais stable, il s’étale
entre 6 à 9 tonne.

Figure 14 : Rapport du rendement à la baisse de précipitation

Source : Enquête menée par l'auteur, 2017

57
D’après cette figure, la dépendance des techniques de production à l’eau de pluie
provoquera un bouleversement sur le rendement. Depuis 2009, le rendement s’est baissé avec
la baisse de précipitation. Comme ce qui se passe avec l’augmentation de la température, le
rendement par l’insuffisance de pluie reste très faible et qui n’arrive presque même pas à
répondre à l’autoconsommation.

Les impacts du changement climatique sont plus ou moins le même pour la pêche.
Prenons particulièrement le cas de la production en crevette qui est le plus reconnu dans la
Région du Nord de Madagascar et le plus pratiqué dans le village d’Anjiabe. La réduction de
quantité de production est très significative et entrainait une inefficacité de production durant
ces trente dernières années.

Tableau 18 : Impact des tendances des facteurs climatiques à la production de pêche de


crevette
Année précipitation température production
moyenne (mm) moyenne max (°C) moyenne
journalière (kg)
1986 3036,50 30,32 15
1987 3394,70 31,03 16
1988 3241,90 30,76 14
1989 3088,20 29,95 12
1990 3785,20 30,80 17
1991 2755,50 30,62 13
1992 3376,60 30,31 15
1993 2965,50 30,70 14
1994 2737,00 30,41 14
1995 3476,40 30,47 17
1996 3085,30 30,27 14
1997 3103,50 30,63 15
1998 3175,30 31,17 15
1999 3092,00 30,66 14
2000 2747,40 30,53 12
2001 2890,50 30,98 13
2002 2560,10 30,59 14

58
2003 3195,80 30,88 13
2004 3143,20 30,52 12
2005 3079,20 30,77 11
2006 2886,80 30,61 10
2007 3443,80 30,68 14
2008 3064,90 30,52 12
2009 2771,30 31,36 7
2010 2896,60 30,92 8
2011 2944,90 30,33 9
2012 2655,96 30,52 7
2013 2457,86 31,18 7
2014 2439,24 30,93 7
2015 2621,67 31,39 8
2016 2827,74 30,81 9
Source : Enquête menée par l'auteur, 2017

Selon les données figurées depuis 30 ans, l’impact induit du changement climatique
touche la production de pêche de crevette, également pour les crabes et les autres poissons de
mer. Etant donné que la pêche illégale contribue à l’inefficacité de production causée par
l’augmentation de la température annuelle et de la diminution de la précipitation annuelle
favorise la sensibilité des pêcheurs face à ces facteurs. Une fois que ces ressources
halieutiques sont épuisées, la pêche ne fera plus partie des activités de subsistances pour les
villageois.

59
Figure 15 : Rapport de la production de crevette à la baisse de précipitation

Source : Enquête menée par l'auteur, 2017

Comme ce qui est montré sur cette figure, la production issus de la pêche de crevette a
connu une réduction depuis ces trois dernières decennies. L’influence de la tendance de la
précipitation n’est pas très significative pour cette activité mais ce qui est marqué c’est que
cette reduction poursuit la tendance en précipitation. Depuis 2009, le flux de production a
connu une dimunition très significative influencé avec la regression de la pluviométrie. Les
impacts de ce changement sont sentis sur le revenu familliale et l’insuffisance en
approvisionnement alimentaire.

Figure 16 : Rapport de la production de crevette à la hausse de température

Source : Enquête menée par l'auteur, 2017

60
Selon cette figure, l’augmentation de la température a perturbé la production en pêche
de crevette. En 2009, là où la température est élevée presque à 32°C, le taux de production
s’est réduis successivement en raison de la perturbation que les produits de pêche subissaient
en ce moment-là. Depuis ce temps-là jusqu’à maintenant, la production en pêche de crevette
n’a jamais été stable avec une faible production. Ceci peut justifier la sensibilité des pêcheurs
sur le changement climatique.

I.3. Capacité d’adaptation

Pour mieux porter plus de jugement sur la vulnérabilité de la population d’Anjiabe,


nous avons traité quelques facteurs pour déterminer la capacité d’adaptation de la population
par rapport aux chocs qu’elle subisse déjà avec la baisse de précipitation et l’augmentation de
température.

61
Tableau 19 : Matrice d’impact et capacité d’adaptation
Risques Variables Impacts Capacités Appréciations
d’adaptation

Baisse de la Cultures Baisse de Autoconsommation Faible


précipitation rendement et des produits
augmentation autrefois destinés à
des besoins en la vente
eau

Epuisement Pêche Bouleversement Augmentation du Faible


du stock de la croissance prix unitaire du kilo
des espèces des produits obtenus
halieutiques

Décalage des Culture/pêche Désorganisation Suivre le décalage Faible


saisons du calendrier dans l’activité
d’activité correspondante

Epuisement de Vie entière Aggravation de Aucune Nulle


ressources la sensibilité
financières déjà aperçue

Source : Auteur, 2017

D’après ce tableau, pour s’adapter aux changements induits par le climat, une forte
tendance à une « mal adaptation » a été constatée. La communauté a ainsi manque de capacité
pour faire face au changement climatique. L’adaptation ne dépend qu’à la faible capacité et ne
pourrait même pas répondre aux besoins en cas d’urgence.

62
CHAPITRE II. ANALYSE DE LA VULNÉRABILITÉ AU CHANGEMENT CLIMATIQUE
SUR LES MOYENS D’EXISTENCES

En se référant aux facteurs de la sensibilité communautaire au changement climatique


comme ce qui est présenté dans le chapitre précèdent, nous allons analyser ces données pour
pouvoir identifier le degré de la vulnérabilité de la communauté par rapport aux facteurs déjà
évoqués. Ainsi, nous allons avancer par suite des recommandations pour réduire la
vulnérabilité de la communauté étudiée.

II-1. Vulnérabilité de la communauté au changement climatique

En combinant toutes les données obtenues dans les précédents paragraphes, les
paysans trouvent que leur sensibilité par rapport au changement climatique est très critique.
Tous les impacts que le changement climatique fait subir la population locale montre une
fragilité sur la pauvreté. De même qu’aucune activité d’adaptation n’est en cours pour sauver
leurs restes, la vulnérabilité est au point de s’aggraver comme la population le sentait.

II-1.1. Vulnérabilité de la population sur les activités de subsistance et AGR

Liés aux données économiques évoquées, la vulnérabilité des villageois au


changement climatique est très remarquable sur les activités de subsistance et génératrice de
revenu. La sensibilité de la population par rapport à l’agriculture est introduite par les facteurs
climatiques tandis que celle de la pêche est aggravée par les facteurs anthropiques comme ce
qui est montré dans le tableau suivant :

63
Tableau 20 : Vulnérabilité de la communauté sur les activités de subsistance et AGR
Ressources Facteurs Perceptions Capacités Indicateurs de Evaluation
d’exposition locale de la d’adaptation vulnérabilité
sensibilité
Halieutiques Surpêche Forte Faible La pêche illégale 3
peut épuiser le
stock des produits
halieutiques et
affecterait la
subsistance des
ménages qui en
dépendent
Agricoles Baisse de la Forte Faible La dépendance des 3
pluviométrie techniques de
production à l’eau
de pluie provoque
le mauvais
rendement
Source : Auteur, 2017

Comme les activités dominantes dépendent fortement des ressources naturelles, les
impacts se font directement ressentir sur la production et sur la population étant donné que
l’agriculture constitue la première activité dominante pratiquée. La projection expose une
forte réduction des rendements de production, et bien évidement du revenu des ménages.
Cette situation est critique pour la communauté malgré le niveau d’importance de chaque
activité (annexe 7) pour la population locale. En toute sorte, la présence d’épargne constitue
un point fort pour les ménages pour atténuer leur vulnérabilité. Néanmoins, ce dernier est
aussi menacé par les impacts du changement climatique sur la vie des villageois.

II-1.2. Vulnérabilité social liée aux ressources financière

Comme nous avons vu dans le domaine économique que l’accès aux ressources
financière est très limité pour les villageois, la perception de ces derniers sur leur vulnérabilité
aux ressources financières est démontré dans le tableau suivant :

64
Tableau 21 : Vulnérabilité de la population sur les ressources financières
Ressources Facteurs Perceptions Capacités Indicateurs de Evaluation
aggravant locale de la d’adaptation vulnérabilité
la sensibilité
sensibilité
Epargne issu Faible Moyen Faible L’épargne 3
de rendement dépend du
l’agriculture revenu issu de la
production

Epargne issu Besoin de Moyen Faible La possession 2


de l’élevage liquidation des zébus et des
en cas autres animaux
d’urgence domestiques
ferra l’épargne à
domicile

Epargne issu Faible Moyen Faible La pêche 3


de la pêche production illégale limite la
qualité de
production et le
revenu pour
faire l’épargne

Source : Auteur, 2017

Comme l’accès aux services financières est très limité et presque impossible pour les
villageois, la vulnérabilité de la population aux effets du changement climatique repose
également sur ce facteur. En dépendance des cheptels et des zébus comme source d’épargne à
domiciles, les paysans sont quand même sensibles sur ce point, comme toute être vivant, ces
animaux ont besoin de pâturage, de l’eau propre à leur besoin ainsi de stabilité climatique. La
vulnérabilité de la population liée aux ressources financières est ainsi moyennement forte.

. En somme, la vulnérabilité totale induit par le changement climatique sur la


communauté d’Anjiabe est moyennement forte. Les vulnérabilités sont gravées sur
l’augmentation de la température et la diminution de la précipitation ainsi qu’à leur capacité

65
d’adaptation très faible face aux chocs intrépides. Nous avons remarqué que les ressources
financières induisent le plus la vulnérabilité pour la population malgré qu’elles sont les seuls
moyens que la population possède pour résister aux changements climatiques. La
vulnérabilité globale due par le changement climatique reste moyennement forte malgré la
sensibilité globale très élevée. En tout cas, ces sensibilités sont en grande partie provoquées
par les facteurs non climatiques que climatiques.

II-1.3. Synthèse

a. Vulnérabilité de la population au niveau social

Au niveau social, plusieurs facteurs ont été identifié qui peuvent influer la sensibilité
de la population au changement climatique. Au niveau social, nous avons déterminé que la
population est plus ou moins vulnérable selon les points suivants :

- La pauvreté qui pourrait favoriser la dépendance en ressources naturelles.

- La croissance démographique rapide et le flux de migration élevé qui pourraient


favoriser la pression sur les ressources naturelles terrestre et marine.

- La précarité de la santé dont le système de prévention est encore insuffisant ; à la


technique de guérison traditionnelle, faible couverture en infrastructures sanitaires
adéquates ;

- Le problème de l’EAH dont l’accès à l’eau potable est impossible, accès à


l’assainissement limité, et la mauvaise gestion d’hygiène de base.

- Le mauvais état des infrastructures de base dont la route est difficile d’accéder au
moment d’urgence et que l’évacuation est presque impossible.

b. Vulnérabilité de la population au niveau économique

Les capacités d’adaptation au changement climatique s’avèrent être limitées, dans la


mesure où la situation économique est fragile, notamment dans le secteur agricole. Dans ce
cas, la vulnérabilité a été perçue comme forte et reposé sur :

- La sensibilité agricole dont la variabilité des précipitations et la fréquence des


catastrophes naturelles est intense ; l’irrégularité des saisons pluvieuses, dans certains

66
endroits, qui perturbent le calendrier agricole ; les pressions anthropiques ; la
mauvaise gestion des ressources en eau provoquent un faible rendement et
perturbation du calendrier agricole.

- Les problèmes de la filière pêche dont l’activité est déjà non durable, la production ne
cesse de diminuer. Risque d’épuisement du stock en production de pêche, qui est dû à
la pêche illégale.

- Le faible revenu : engendré par la production agricole et de la pêche, qui sont les
premières activités de sources de revenu familiale et de moyen d’existence.

c. Vulnérabilité au niveau de l’environnement

Plusieurs faits ont été évoqués pour déterminer la vulnérabilité de la population dans le
secteur environnementale dont la vulnérabilité est aperçue comme forte. Les facteurs se
reposent sur :

- La déforestation où la recherche en biodiversité forestière expédie à sa disparition.


Alors que la forêt fait partie du système qui contribue à la réduction des effets du gaz à
effets de serre grâce à la photosynthèse et le phénomène de séquestration du carbone.

- Ensablement dans l’écosystème de mangroves.

d. Vulnérabilité de la communauté d’Anjiabe au changement climatique

En combinant tous les données issues des trois domaines relatifs à notre recherche
dont le social, économie et environnement, accentué par l’exposition aux facteurs climatiques
et la capacité d’adaptation de la communauté, la population d’Anjiabe est vraiment vulnérable
au changement climatique. Les facteurs se reposent sur l’augmentation de la température et la
baisse de la pluviométrie qui provoquent une faille surtout au niveau économique où le
rendement agricole et la production de pêche n’arrive plus à satisfaire la communauté.

II-2. Suggestions des perspectives de réduction de la vulnérabilité

En faisant référence aux impacts du changement climatique sur la vie quotidienne de


la population d’Anjiabe, nous aimerons avancer quelques points essentiels pour renforcer la
capacité d’adaptation des villageois au changement climatique. Des arbres à problème et à

67
solution vont être ensuite élaborés qui est spécifiquement pour le cas du village d’Anjiabe.
D’une manière générale, les points suivants souhaitent motiver la population locale à trouver
l’opportunité pour renforcer leur résilience à l’adaptation au changement climatique.

II-2.1. Domaine social

Pour une stratégie d’adaptation efficace au niveau social, il est important de voir le
coté du développement social et humain sur lequel il faut trouver des moyens pour assurer un
meilleur accès à : l’éducation, l’alimentation, aux services de santé, l’énergie, au structure de
logement et d’habitat surs, aux structures de soutien social. Sur ce, nous suggérons:

- De construire des infrastructures d’éducation supérieure dans la Commune rurale


d’Anjiabe,

- De diversifier la culture potagère dans le village pour que la sécurité alimentaire soit
maitrisée,

- De développer les infrastructures sanitaires dans le village tel que l’hôpital, augmenter
le nombre de médecin dans le CSBII et de renforcer la prise en charge des malades.

- Réhabiliter les infrastructures routières pour assurer l’accessibilité dans le village et


l’évacuation en cas d’urgence.

- Appliquer de la norme sur la construction des habitats résistante aux chocs des
facteurs climatiques.

II-2.2. Domaine économique

Comme nous avons vu dans le résultat de notre enquête que le domaine économique
est le plus victime aux effets du changement climatique, vu la diminution de production
agricole, le déséquilibre saisonnier et le désordre du calendrier agricole, ceux qui touchent
bien le revenu de la population. Nous incitons ainsi des points à améliorer :

- Assurer la sécurité des moyens de subsistance,

- Varier les activités de subsistance, les capitaux et les moyens de subsistance pour
améliorer le revenu familiale en appuyant les villageois au circuit de commerce,

68
- Changement de pratiques culturelles, d’élevage et de pêche compatible au changement
des saisons,

- Appliquer la loi régissant pêche durable pour limiter la diminution en stock de


poissons, crevettes et tout autre produit de pêche.

- Installer du réseau de service financier dans la commune pour encourager les


villageois à y accéder afin de bénéficier les avantages correspondants.

- Diffuser des techniques de production agricole adaptées au changement temporaire du


climat afin de réduire la perte de production.

- Construire des infrastructures agricoles pour l’approvisionnement en eau de rivière et


l’irrigation en même temps.

II-2.3. Domaine environnementale

Conçu par les phénomènes anthropiques et climatiques, l’environnement dans le


village d’Anjiabe est plus ou moins vulnérable et qui mérite bien d’être protéger pour réduire
les risques liés à celle-ci. Nous voulons proposer ainsi quelque point essentiel à la protection
et conservation de la nature dans ce village :

- Mettre en place une gestion communautaire des ressources naturelles, restauration


écologique, reboisement et limiter l’exploitation abusive.

- Assurer un meilleur contrôle et meilleur accès aux ressources locales,

- Appliquer la loi régissant l’exploitation des ressources naturelles, comme exemple


pour la pêche durable il faut des matériels adéquats à l’activité, ainsi de respecter le
calendrier de pêche. Ainsi, d’appliquer le DINA pour les fautes commises.

- Faire des restaurations écologiques pour sauver les restes de la nature endommagée
par l’exploitation.

69
II-3. Arbre à problème

VULNERABILITE SOCIO-ECONOMIQUE

Faible capacité d’adaptation


Déséquilibre financière
Activités non développés Epargne à
domicile Ressource financière en dépendance
Recours à la technique de
guérison traditionnelle des activités de subsistances
Impossible de s’évacuer en cas
Accès au service de d’urgence Accès limité aux
base limité services financière
Sensibilité socio-économique

Augmentation de la pression sur les ressources forestières Faible revenu


Prolifération des
Mauvaises états des Diminution de la production
maladies Insuffisance de la
infrastructures publics
production
Croissance Problème d’EAH Augmentation des besoins
démographique rapide Dépendance aux Désorganisation du en eau sur la culture
ressources naturelles calendrier agricole
Manque d’entretien des
infrastructures sociales Diminution de la
Faible taux de scolarisation Augmentation de la
précipitation
température
Insuffisance Activités de subsistance
Faible niveau d’infrastructure non variées
Dépendance des activités de subsistance aux caractères climatiques
d’éducation sociale

70
II-4. Arbre à solution

ADAPTATION CLIMATIQUE ENVISAGEE

Capacité d’adaptation
renforcée Appuyer les villageois au débouché et au prix
Niveau de vie amélioré
dede production
Elaboration du plan de
Renforcer la prise en Structuration des
contingence communal
ressources financières
charge des malades
Impacts du changement
Assurer l’accessibilité climatique atténués Assurer l’accessibilité
aux services de base aux services financiers

Pression sur les ressources naturelles réduite


Perte de production réduite
Prolifération des
maladies réduite Revenu familial amélioré Appliquer la pêche Stress hydrique absorbé
durable

Veiller au Dépendance aux


Education sociale et Adaptation des pratiques Assurer la disponibilité de
problème d’EAH ressources
limiter le taux de culturales au changement l’irrigation de l’eau dans
naturelles réduite
migration climatique tous les secteurs d’activité
Aménager les
Amélioration du taux de infrastructures Elaborer un nouveau
calendrier cultural adapté Créer des
scolarisation existantes
au climat local infrastructures agricoles
Renforcer les Varier les activités de àpour
Créer du niveau infrastructures subsistance l’approvisionnement en
supérieur à Gérer les risques du changement climatique
eau
sociales
l’éducation
71 Source : auteur, 2017
CONCLUSION
Cette étude a été conduite dans la Commune Rurale d’Anjiabe, District d’Ambilobe,
Région DIANA, située au Nord-ouest de Madagascar. Elle a pour but d’étudier la
vulnérabilité socio-économique de communauté face au changement climatique et d’avancer
ainsi des stratégies d’adaptations appropriées.

D’après notre méthodologie, nous avons constaté que l’économie locale s’appuie
fortement sur l’agriculture et la pêche. Le village d’Anjiabe fait partie des zone sur le plan
national à forte de potentialité de biodiversité que ce soit terrestre ou marine. Pourtant, la
communauté ne sait pas comment saisir cette opportunité d’une façon durable. La majorité de
la population sont des agriculteurs (80%) et 20% sont des pêcheurs à titre indicatif. Des autres
activités complémentaires sont ainsi dénombrées mais à faible participation comme les
maraichers, mareyeurs, charbonniers, commerçantes, etc.. Malgré la pression que le climat
fait subir à la communauté, les activités dominantes sont actuellement fragilisées par la baisse
de précipitation et hausse de la température. A part ces paramètres climatiques, des facteurs
non climatiques interviennent dans l’explication de la vulnérabilité socio-économique
notamment la déforestation, la pêche abusive, etc.. En effet, le taux de production de chacune
des activités dominantes s’est réduit entre 20% et 60% depuis les trois dernières décennies.
Cette situation affecte considérablement les revenus de plusieurs ménages. La contribution de
facteurs non climatiques reste également prépondérante dans l’explication de la vulnérabilité
de la communauté d’Anjiabe. La population opte sur l’épargne à domicile issus du revenu et
la possession des cheptels. L’accès aux services financiers est encore limités à cause de
l’inexistence dans la commune et qu’il faut se déplacer en ville pour saisir l’opportunité
bancaire. Un des principaux enjeux socio-économiques s’articule autour du recours intensif à
l’écosystème mangrove. La forte dépendance aux mangroves tient à plusieurs causes : la
satisfaction des besoins des ménages en fournissant le bois de construction, le bois énergie et
la confection des engins passifs de pêche et ainsi la construction de la maison sachons que les
mangroves figurent parmi les rares ressources ligneuses surtout pour les sites situés dans les
zones exclusivement côtières, le recours est extrêmement élevé pour le village d’Anjiabe.
L’exploitation ne se limite pas à la satisfaction des besoins des communautés directes mais
destinée aussi à la vente en période de soudure.

72
En général, les facteurs climatiques provoque des stresses dans tous les domaines
(social, économie, environnement) qui rend la population d’Anjiabe à être vulnérable au
changement climatique. Pourtant, l’insuffisance des points d’eau potable, le problème d’Eau,
Assainissement et Hygiène (EAH), la vétusté des infrastructures scolaires et l’inexistence des
infrastructures hydroagricoles, l’habitat non résistant au vent fort et à la forte pluie sont des
facteurs favorisant la sensibilité globale de la communauté. Les capacités d’adaptation étaient
difficilement identifiables et restaient peu nombreuses.

Pour renforcer la capacité d’adaptation de la communauté au changement climatique,


nous avons recommandé des mesures d’atténuation et d’adaptation pour la commune rurale
d’Anjiabe. Cette commune se doit élaborer un plan de contingence pour faire face à la réalité
des évènements climatiques. Pourtant, ces initiatives requièrent la motivation de la
communauté pour que les mesures d’adaptation prises soient efficaces. Toutefois les
changements observés et projetés dans le Nord de Madagascar démontrent que le changement
climatique présente une menace importante pour les systèmes humains et naturels et qui
pourra exacerber les pressions anthropiques déjà existantes. Le fait d’ignorer ces impacts
entrainera des coûts que nous ne serons bientôt en mesure de compenser.

73
BIBLIOGRAPHIE

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75
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Consulté le 03 avril 2017

76
ANNEXES
Annexe 1 : Fiches d’enquêtes
Identification de la personne enquêtée
Nom et prénom : ……………………………………………………………………………….
Village :…………………………………………………………………………………………
Age :…………………………………………………………………………………………...
Sexe : …………………………………………………………………………………………
1. Mpiavy (migrant)* /__/ sa (ou) Tompon-tany (Originaire)/__/

*
Toerana Niaviana (lieu d’origine)/_________________/

2. Nanomboka tamin’ny oviana ianareo no nipetraka teto? (Depuis quand vous habitez
ici ?)

3. Inona no antony mahatamana anao eto amin’ity toerana ity? (Qu’est-ce qui vous
interesse dans ce village?) /___________________/

4. - Firy ianareo no miray trano ato? (Combien de personne vous êtes dans la maison?)

Lahy /__/ Vavy /__/

Taona faritana (âge à préciser) : ≤ 15 ans /__/ 16 à 30 ans /__/ > 30 ans /__/

Firy no mbola mandeha antsekoly (nombre scolarisé) /__/

Ny niala fianarana (déscolarisé), /__/ antony (raison) : tsy mazoto (démotivé) /__/ olana
aram-pianakaviana /__/ maika ny itady vola (pression monétaire) /__/ afa faritana (autre à
préciser) /________________/

5. Inona no velon-tena ataon’ny ankohonanao? Quelles étaient vos principales activités


par ordre d’importance?) fambolena (agriculture)* /__/ fiompiana (élevage)* /__/
jono (pêche)* /__/

*voly vary (riziculture) /__/ fary (canne à sucre) /__/ légume /__/ afa (autre) /__/

*omby (zebu) /__/ akoho amam-borona (aviculture) /__/ bengy /__/ afa (autre) /__/

Taona nanombohana ny velon-tena faritana (année d’activation) /__/

6. Asa fanampiny (activité secondaire) : Asa afa ataonareo fidiram-bola (quelles sont vos
autres sources de revenu ?)

a
Mamboly (culture maraichère) /__/ Manera trondro (marayeur) /__/ mivarotra (commerce)
/__/ mampianatra (professeur) /__/ afa (autre) /__/

7. Antony safidy ny velon-tena (les raisons qui vous ont poussées à pratiquer cette
activité ?) /_____________________/

8. Firy ny velaran-tany fambolenao? (superficie du terrain de culture) : ≤ 0.5 ha /__/ >


0.6ha /__/

9. Misy olana mianjady ve amin’ny velon-tena ataonareo? (avez-vous rencontré des


problèmes sur les activités de subsistance ?) eny (oui) /__/ tsia (non) /__/

Ratsy ny vokatra (faible production) /__/ mihena fona ny vokatra (diminution de


production) /__/ tsy misy lalam-barotra (pas de circuit de commerce) /__/ mihena ny vola
miditra (baisse de revenu) /__/ afa faritana (autre à préciser)
/__________________________/

Antony araka ny hevitrao (causes de votre avis) : tsy mamokatra ny tany /__/ tsy ampy ny
rano amokarana /__/ mihena ny vokatra any anaty rano fanjonoana (diminution du stock)
/__/ tsy mifanaraka amin’ny toetry ny andro ny fomba famokarana (technique de
production non adaptée au climat de la région) /__/ afa faritana (autre à préciser)
/______________________________/NB

10. Rano avy aiza no ariaka amin’ny toerana fambolenao? (Quelles sont les ressources en
eau dont vous disposez pour la culture?) renirano (fleuve) /__/ rano mandry (Mares)
/__/ orana (eau de pluie) /__/ afa faritana (autres à préciser) /__________________/

11. Fantatrao ve ny fisian’ny fiovaovan’ny toetr’andro amin’ny ankapobeny? (savez-vous


la réalité du changement climatique ?) eny (oui) /__/ tsia (non) /__/

12. Fantatrao ve ny famaritana azy? (savez-vous ce qu’on appelle changement


climatique?) eny (oui)* /__/ tsia (non) /__/

*farito eto (définissez ici) /______________________________________________/

13. Ny antony fisiny araky ny hevitrao? (causes du changement climatique selon vous)

Fandripahana ala (déforestation) /__/ fitomboan’ny entona mampanevoka (proliferation


du GES) /__/ afa tanisaina (autres à citer) /________________________________/

b
14. Manao ahoana ny fitrangany raha eto amin’ny toerana misy anareo (manifestations du
changement climatique dans votre région) :

Miamafana ny andro (hausse de température) /__/ mihena ny orana (baisse de la


précipitation) /__/ mitombo ny ahavon’ny ranomasina (augmentation du niveau de la mer)
/__/ mihamafy ny fitsokan’ny rivotra (souffle du vent cumulé) /__/ mitombo ny rivo-doza
mandalo (augmentation du nombre de cyclone touchant la région) /__/ afa faritana (autre à
préciser) /_________________________/NB

15. Mahatsikaritra ny vokadratsy ateraky ny fiovaovan’ny toetr’andro ve ianao amin’ny


fiainana andavan’andro, amin’ny velon-tena, amin’ny toerana misy anareo, sy ny
sisa ? (avez-vous constaté des effets du changement climatique sur votre condition de
vie, sur les activités de subsistance, sur votre habitat, etc ?)

Inony ny vokany tsapanao ? (effets à préciser) : miharitra ny loharano (tarissement


précoce de l’eau) /__/ mihena ny vokatra (diminution de production) /__/ miha-marofy ny
tany famokarana (fertilisation du sol décru) /__/ afa faritana (autre à préciser)
/_________________________/NB

16. Ahoana ny fahatsapanao an’izany vokany izany eo amin’ny fiainanareo ? (Perception


paysanne de la variabilité et du changement climatique) : tsy misy vokany (nulle) /__/
tsy dia tsapa (faible) /__/ mafimafy (moyen) /__/ tena tsapa ary mafy (forte) /__/
17. Ny fomba hiatrahanareo ny zava-misy (mesure d’adaptation) : avela amin’izao (rien)
/__/ itadiavana vaha-olana (trouver des solutions) /__/
18. Manao ahona ny fiatraikan’ny fiovaovan’ny toetr’andro amin’ny fotoana famokarana
II-2- Avez constaté des dans le temps ? Oui ou Non

19. Misy tranga mitera-doza ve eto amin’ny toerana misy anareo? (Existe-t-il des
évènements climatiques extrêmes dans votre village)? Tanisao raha misy (Lesquelles)
/______________________/ Fotoana faritana (Quand?) /_______________/

20. Manana vatsy amaliana ny filana ve ianareo rehefa misy ny fahamehana? (disposez-
vous d’un capital foncier suffisant pour couvrir vos besoins en cas d’urgence) eny
(Oui)* /__/ tsia (Non) /__/

*faritana (précisez) : tahiry an-tokatrano (épargne à domicile) /__/ mindrana amin’ny


olona (prêt) /__/ tahiry amin’ny banky (accès banque) /__/

c
FANONTANIANA MITAMBABE (pour focus group)

21. Mahatsapa fiovana amin’ny vanim-potoana famokarana ve ianao? (avez-vous


remarqué de la variation sur le calendrier agricole?) eny (oui)* /__/ tsia (non) /__/

*Na nomboka oviana (depuis quand) /__/

*Arahina fanazavana (justifiez) /____________________________________/

22. Ny fiatraikany (effes à préciser) /_______________________________/NB

23. Firy ny vokatra azo (quelle est la production par): isam-bolana (mois) /__/ isam-
pamokatra (campagne)*? /__/ *impiry mamokatra isan-taona ? (nombre de campagne
par an à préciser) /__/

24. Misy olana ve ianareo amin’ny lalam-barotra? (Avez-vous des difficultés à écouler
vous produits ? eny (Oui) /__/ tsia (Non)*. Lalam-barotra iankinanareo (sur quels
marchés écoulez-vous vos produits?) varotra an-tanàna (marché local) /__/ varotra
andrenivohitra (marché urbain) /__/ varotra makany ivelany (marché extérieur) /__/.

25. Efa niaina tranga naterakan’ny fiovaovan’ ny toetr’andro ve ianareo ? (Avez-vous déjà
été victime du changement climatique ?) eny (Oui)* /__/ tsia (Non). Fotoana faritana
(précisez le moment) /__/
Faritana ny fahatsapanareo an’izany vokany izany eo amin’ny fiainanareo ? (Perception
paysanne de la variabilité et du changement climatique) : tsy misy vokany (nulle) /__/ tsy
dia tsapa (faible) /__/ mafimafy (moyen) /__/ tena tsapa ary mafy (forte) /__/
26. Ahoana no fomba iatrehanareo ny vokadratsy ateraky ny fiovaovan’ny toetr’andro ?
faritana mazava (Techniques d’adaptation au CC : quelles sont les mesures
d’adaptation techniques que vous mettez en œuvre pour réduire l’impact du CC sur
votre activité ? A spécifié en fonction du facteur climatique)
NB
Faritana ny fahatsapana ny faharofiana manoloana ny tranga? (Précisez le degré de la
vulnérabilité à l’exposition de chaque risque?) 0 : sensibilité nulle, 1 : sensibilité faible, 2 :
sensibilité moyenne, 3 : sensibilité forte

--Sosokevitra anatsarana ny toe-java misy (Vos recommandations pour améliorer la situation)

d
Annexe 2 : Noms scientifiques des mangroves identifiés dans le village d’Anjiabe
Noms vernaculaires Noms scientifiques Familles

Honkolahy Rizophora mucronata RHIZOPHORACEAE

Honkovavy Ceriops tagal RHIZOPHORACEAE

Mosotry Avicennia marina AVICENNIACEAE

Anabovahatra Sonneratia alba SONNERATIACEAE

Tsitolonigny Bruguera gymnorhiza RHIZOPHORACEAE

Source : Association RENIALA de l’Université d’Antananarivo

Annexe 3 : L’effet de serre


L’effet de serre est un phénomène naturel par lequel une partie de l’énergie solaire
émise par la Terre est absorbée et retenue sous forme de chaleur dans l’atmosphère. Cet effet
de serre naturel permet à la Terre de se maintenir à une température moyenne de 15°C à sa
surface. Sans ce phénomène naturel, la température se situerait autour de –18°C. Ce sont
principalement la vapeur d’eau et les nuages qui contribuent à l’effet de serre, de même qu’un
certain nombre de gaz dits « à effet de serre » (ou GES)* qui sont en majeure partie d’origine
naturelle, mais dont la proportion augmente en raison de l’activité humaine. Les rayons du
soleil qui atteignent la Terre réchauffent sa surface et sont absorbés à hauteur des deux tiers.
Sous l’effet de la réverbération, le tiers restant est renvoyé sous forme de rayonnement
infrarouge vers l’espace, mais se trouve en partie piégé par une couche de gaz située dans la
basse atmosphère : celle-ci renvoie la chaleur vers la Terre et contribue à la réchauffer
davantage. C’est cette augmentation continue de la concentration des gaz à effet de serre due
à l’homme qui alarme la communauté scientifique : en retenant la chaleur, la concentration de
ces gaz provoque un réchauffement de l’atmosphère et dérègle les climats. D’ici à la fin du
XXIème siècle, les climatologues estiment que la température pourrait monter de 2 à 6 degrés.

e
Annexe 4: Figure d’illustration des causes du changement climatique à l’échelle du GES

Source : http://www.environnement.ccip.fr/air/ges/effet-de-serre.htm

Annexe 5 : Les gaz à effets de serre

Source : Isabelle PACE, oxfamfrance, 2009


f
Annexe 6 : Effets du changement climatique

Source : McCarthy et al., 2001.

Annexe 7 : Niveau d’importance des activités de subsistance et AGR pour la population


d’Anjiabe
Ressources Activités taux de Niveau d’importance
participation % des activités

Forestières Charbonnage 7 2
bois de chauffe 5 2
Autre 3 1
Halieutiques Pêche 20 3
Mareyeurs 2 2
Agricoles Riziculture 55 3
culture de canne à sucre 20 3
Maraichers 2 1
Autres 3 2
Source : Enquête menée par l’auteur, 2017

g
TABLE DES MATIERES

REMERCIEMENTS ................................................................................................................................ I
GLOSSAIRES ......................................................................................................................................... II
ACRONYMES ET ABRÉVIATIONS ................................................................................................. IV
UNITES DE MESURES .........................................................................................................................V
LISTE DES PHOTOS ........................................................................................................................... VI
LISTE DES FIGURES ......................................................................................................................... VII
LISTE DES TABLEAUX ...................................................................................................................VIII
SOMMAIRE ......................................................................................................................................... IX
INTRODUCTION ................................................................................................................................... 1
PARTIE I- CONTEXTE D’ETUDE ....................................................................................................... 4
CHAPITRE I. APPROCHES THEORIQUES ET DEFINITIONS DES TERMES .............................. 4
I.1. Concept de base du changement climatique ................................................................................ 4
I-1.1. Définitions du changement climatique .......................................................................................... 4
I-1.2. Causes ..........................................................................................................................................5
I-1.3. Facteurs contribuant à la vulnérabilité au changement climatique ................................................ 6
I-1.4. Les effets spécifiques du changement climatique .......................................................................... 7
I.2. Autres thèmes clés ....................................................................................................................... 8
I.2.1. Définition des autres éléments essentiels ..................................................................................... 10
CHAPITRE II. METHODOLOGIE DE RECHERCHE ET PRESENTATION DU SITE D’ETUDE 13
II-1. Méthodologie de recherche ....................................................................................................... 13
II-1.1. Choix du thème et du site ........................................................................................................... 13
II-1.2. Élaboration des outils d'intervention .......................................................................................... 14
II-1.3. Collecte des informations ........................................................................................................... 19
II-1.4. Limites méthodologiques ........................................................................................................... 20
II-2. Zone d’étude .............................................................................................................................. 21
II-2.2. Démographie .............................................................................................................................. 22
II-2.3. Culture, rite et coutume .............................................................................................................. 22
a. Religions................................................................................................................................ 22
b. Us et coutume ........................................................................................................................ 22
c. Les tabous ou « Fady » .......................................................................................................... 23
d. Le Moraingy .......................................................................................................................... 23
II-2.4. Activité de Génératrice de Revenu (AGR) et activité de subsistance ........................................ 23
i
II-2.5. Caractéristiques climatologiques ................................................................................................ 24
II-2.6. Ressources forestières ................................................................................................................ 25
II-2.7. Ressources halieutiques .............................................................................................................. 26
II-2.8. Hydrographie .............................................................................................................................. 26
PARTIE II- VULNERABILITE DE LA POPULATION AU CHANGEMENT CLIMATIQUE ....... 28
CHAPITRE I. LES PRINCIPAUX FACTEURS DE LA SENSIBILITE AU CHANGEMENT
CLIMATIQUE ...................................................................................................................................... 28
I.1. Caractères des principales ressources ............................................................................................. 28
I-1.1. Domaine social ............................................................................................................................ 28
a. Démographie ......................................................................................................................... 28
b. Education ............................................................................................................................... 29
c. Santé ...................................................................................................................................... 30
d. Eau, assainissement et hygiène.............................................................................................. 30
e. Sécurité .................................................................................................................................. 33
f. Infrastructures sociales .......................................................................................................... 33
g. Communication ..................................................................................................................... 35
h. Structure social ...................................................................................................................... 35
I-1.2. Domaine économique .................................................................................................................. 38
I-1.2.1. AGR et activités de subsistances ................................................................................... 38
I-1.2.2. Activités financières ...................................................................................................... 42
I-1.2.3. Accès aux entreprises bancaires .................................................................................... 42
I-1.2.4. Epargne .......................................................................................................................... 42
I-1.3. Domaine environnementale ......................................................................................................... 44
a. Dépendance aux ressources forestières ................................................................................. 44
b. Dégradation de l’écosystème de mangroves ......................................................................... 46
I.2. Identification des facteurs d’exposition au changement climatique ............................................... 48
I.2.1. Facteurs climatiques ..................................................................................................................... 48
I-1.2.1. Pluviométrie en tant que facteur d’exposition ............................................................... 48
I-1.2.2. La température en tant que facteur d’exposition ........................................................... 50
I-1.2.3. Le vent en tant que facteur d’exposition ....................................................................... 51
I-1.2.4. Les cyclones en tant que facteur d’exposition ............................................................... 52
I.2.2. Détermination des expériences de risques climatiques ................................................................ 53

ii
I.2.3. Impacts du changement climatique sur les moyens d’existence de la communauté .................... 55
I.3. Capacité d’adaptation ...................................................................................................................... 61
CHAPITRE II. ANALYSE DE LA VULNÉRABILITÉ AU CHANGEMENT CLIMATIQUE SUR
LES MOYENS D’EXISTENCES ......................................................................................................... 63
II-1.Vulnérabilité de la communauté au changement climatique .......................................................... 63
II-1.1. Vulnérabilité de la population sur les activités de subsistance et AGR ..................................... 63
II-1.2. Vulnérabilité social liée aux ressources financière..................................................................... 64
II-1.3. Synthèse ..................................................................................................................................... 66
II-2. Suggestions des perspectives de réduction de la vulnérabilité ...................................................... 67
II-2.1. Domaine social ........................................................................................................................... 68
II-2.2. Domaine économique ................................................................................................................. 68
II-2.3. Domaine environnementale ........................................................................................................ 69
II-3.Arbre à problème ............................................................................................................................ 70
II-4.Arbre à solution .............................................................................................................................. 71
CONCLUSION ..................................................................................................................................... 72
BIBLIOGRAPHIE ................................................................................................................................ 74
ANNEXES ............................................................................................................................................... a
Annexe 1 : Fiches d’enquêtes ...................................................................................................................a
Annexe 2 : Noms scientifiques des mangroves identifiés dans le village d’Anjiabe ...............................e
Annexe 3 : L’effet de serre .......................................................................................................................e
Annexe 4: Figure d’illustration des causes du changement climatique à l’échelle du GES ..................... f
Annexe 5 : Les gaz à effets de serre ......................................................................................................... f
Annexe 6 : Effets du changement climatique .......................................................................................... g
Annexe 7 : Niveau d’importance des activités de subsistance et AGR pour la population d’Anjiabe .... g

iii
Auteur : HERIMAMPIANINA Lalaohariso Marie Josée Délia
Adresse : Lot VA 28 J vTsiadana, Antananarivo 101
Téléphone : 034 04 750 33
Courriel : mjdelia501@gmail.com

RESUME
Cette étude a été faite à travers des enquêtes socio-économiques pour déterminer la
vulnérabilité et les facteurs d’exposition ainsi que le niveau de capacité d’adaptation de la
communauté au changement climatique. Nous avons déterminé que la dépendance des
activités de subsistance aux ressources naturelles et au système climatique amplifie la
vulnérabilité de la population locale au changement climatique. Ainsi, Anjiabe est exposé par
plusieurs facteurs climatiques qui le rend sensible dont le vent, la baisse de précipitation et la
hausse de la température, ceux qui provoquent des stresses sur les moyens de subsistance de
la population locale. Malgré l’insuffisance de capacité d’adaptation d la communauté
d’Anjiabe aux chocs tangibles, elle est vulnérable au changement climatique selon nos résultat
de recherche.

Mots clés : vulnérabilité, changement climatique, exposition, moyen de subsistance, capacité


d’adaptation, atténuation, communauté.

SUMMARY

This work is processed through socio-economic surveys to determine the vulnerability of the
community of Anjiabe to climate change. So that, identifying the factors of vulnerabilities, the
exposure and the level of the community on climate change adaptation capacity is the main
topic. In fact, the dependence of livelihoods, the natural resources and the climate system
amplifies the vulnerability of the local population to climate change. Thus, Anjiabe is exposed
by several climatic factors which makes it sensitive including wind, decreased precipitation
and rising temperatures, which cause stress on the livelihood of the local population. Despite
the lack of adaptability of the Anjiabe community to tangible shocks, it is vulnerable to
climate change based on our research findings.
Keywords: vulnerability, climate change, exposure, livelihood, adaptive capacity, mitigation,
community.

Encadreur pédagogique : Dr. Fano ANRIAMAHEFAZAFY, Enseignant au Département


Economie, Université d’Antananarivo.

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