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UNIVERSITE D’ANTANANARIVO

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Faculté de Droit d’Economie de Gestion et de Sociologie

Mémoire de fin d’études pour l’obtention du Diplôme de


MASTER en Gestion des Risques et des Catastrophes

« Mobilisation du concept de la GRC/RRC face à la violation des Droits Humains dans les
Etablissements Pénitentiaires »

Présenté par : Mlle MAEVAZAKA Josie Thérencia

Soutenu publiquement le 11 Septembre 2017

Membres du jury :
Président du jury : ANDRIANASOLO Hasimahery
Examinateur : RANDRIATAVY LOVA
Encadreur pédagogique : Docteur RAMBININTSAOTRA Saholy, Maître de conférences
REMERCIEMENTS
Je tiens à remercier les nombreuses personnes qui m’ont aidé à élaborer ce mémoire de
fin d’études et qui m’ont permis de mener cette recherche des conditions satisfaisantes.

Mes remerciements les plus sincères vont d’abord au personnel technique et


administratif du Département Multidisciplinaires en Gestion des Risques et des Catastrophes.
Sous l’égide de son directeur Monsieur le Professeur RANDRIAMALIJAONA Tiana
Mahefasoa.

Ma profonde gratitude est adressée à Madame Saholy RAMBININTSAOTRA, Maître


de conférences – Département DROIT de la faculté DEGS de l’université d’Antananarivo,
encadreur pédagogique du présent mémoire qui, au-delà de ses conseils avisés, a toujours fait
preuve d’un soutient constant

Je tiens également à adresser mes remerciements à tous ceux que j’ai pu rencontrer et
côtoyer durant cette recherche : juristes, les corps de l’Administration Pénitentiaires
(Antananarivo – Antalaha – Toamasina) ; qui, me faisant partager leur connaissance et leur
expérience, ont contribué à alimenter ma réflexion.

Je remercie enfin ma famille, mes proches, et mes amis, pour leur soutient et leur
encouragement infaillible.

i
GLOSSAIRES

Aléa : Situation potentielle ou existante qui peut affecter les populations, détériorer
les biens ou l’environnement. L’amplitude du phénomène, sa probabilité, l’étendue et la
gravité de son impact sont variables. Dans de nombreux cas, ces dégâts peuvent être anticipés
et estimés. (UNISDR, 2009).

Anthropique : adjectif relatif à l’activité humaine. (http://dico.sciences.com/ consulté le 12


Mars 2017).

Catastrophe : Un événement, soudain ou progressif, soit d’origine naturelle, soit causé


par l’homme, dont l’impact est tel, que la communauté affectée doit réagir par des mesures
exceptionnelles. (http://student.disasterreduction.org/ consulté le 20 Mars 2017).

Droits de l’homme : Prérogative universelle que possède chaque être humain. (Sebastien
VAN DROOGHENBROECK, François TULKENS, Olivier DE SCCHUTTER, Code de droit
international des droits de l’homme, 3ème édition, 2015).

Émeute : Manifestation violente et spontanée résultant d’une émotion collective. (Wikipédia,


consulté le 12 Mars 2017).

Gestion de risques et de catastrophes : D’après la définition de l’UNISDR, version 2009,


la gestion des risques des catastrophes (GRC), c’est un « Processus de recours systématique
aux directives, compétences opérationnelles, capacités et organisation administratives pour
mettre en œuvre les politiques, stratégies et capacités de réponse appropriées en
vue d’atténuer l’impact des aléas naturels et risques de catastrophes environnementales et
technologiques qui leur sont liées » . (UNISDR, 2009).

Malnutrition : Manque, excès, déséquilibre, ou mauvaise qualité des apports alimentaires.


(FAO, 2011).

Pauvreté : Indigence, manque des choses nécessaires à la vie. (Wiktionnaire, 2017).

Prévention : Mesures réglementaires ou dispositifs matériels pour garantir la protection


permanente contre les catastrophes et la réduction de leurs effets. Comprend les mesures
pratiques de protection « physique » et relevant de l’ingénierie, comme les mesures

ii
législatives contrôlant l’aménagement du territoire et la planification urbaine. (GIEC et al.,
2007).

Prison : Endroit clos où sont enfermés les personnes condamnées à une peine de privation de
liberté ou les prévenus en attente de jugement. (wiktionnaire, 2017).

Réponse : Ensemble de décisions et d’actions engagées pendant et après une catastrophe


y compris les secours immédiats, la réhabilitation et la reconstruction. (Solidarités
internationale pour la RRC, 2011).

Résilience : La capacité d’un système, une communauté ou une société exposée aux risques
de résister, d’absorber, d’accueillir et de corriger les effets d’un danger, en temps opportun
et de manière efficace, notamment par la préservation et la restauration de ses structures
essentielles et de ses fonctions de base. (UNISDR, 2015).

Risque : Danger plus ou moins probable pouvant créer une situation de vulnérabilité
socio- économique et auquel une communauté avec ses biens et son environnement est
exposée. (GIEC, 2014).

Vulnérabilité : Une série de circonstances prédominantes ou consécutives composées de


facteur physiques, socio-économiques, et/ou politiques, qui affectent les aptitudes à faire
face aux catastrophe;. Les vulnérabilités peuvent être d’ordre physique, social ou
comportemental et de nature principale ou secondaire. Les stratégies qui réduisent la
vulnérabilité, diminuent également les risques. (GIEC, 2014).

iii
LISTE DES ABREVIATIONS ET ACRONYMES
ACP : Aumônerie Catholique des Prisons

AP : Administration Pénitentiaire

ASPDV : Association pour la Sauvegarde des Personnes Détenues et/ou Vulnérables

BNGRC : Bureau National de Gestion des Risques et Catastrophes

CE : Chef d’établissement

CICR : Comité International de la Croix Rouge

CP : Camps Pénaux

CPGU : Cellule de Prévention et Gestion des Urgences

CPM : Code Pénal Malgache

CPPM : Code Procédure Pénal Malgache

CRIC : Comité de Réflexion des Intervenants des Catastrophes

CRM: Croix Rouge Malagasy

CRS: Catholic Relief Services

DAP : Direction de l’Administration Pénitentiaire

DIH : Droit International Humanitaire

DRAP : Direction Régional de l’Administration Pénitentiaire

EP : Etablissement Pénitentiaire

FAO : Food Agriculture Organization

GIEC : Groupe Intergouvernementale des Experts sur l’Evolution du Climat

GRC : Gestion des Risques et des Catastrophes

MC : Maison Centrale

MOP : Main d’Œuvre Publique

iv
ONU : Organisation des Nations-Unies

PNGRC : Politique Nationale de Gestion des Risques et des Catastrophes

RMT : Règles Minima pour le Traitement des détenus

RRC : Réduction des Risques de Catastrophes

SNGRC : Stratégie Nationale de Gestion des Risques et des Catastrophes

TIG : Travaux d’Intérêt Général

UE: Union Européenne

USAID: United States Agency for International Development

v
LISTE DES PHOTOS

Photo 1 : Prise de repas pour les prisonniers ......................................................................................... 41


Photo 2 : Réunion des prisonniers ......................................................................................................... 45
Photo 3 : Etat de la prison d’Antalaha ................................................................................................... 47

LISTE DES FIGURES

Figure 1 : Organigramme de la Direction Régionale de l'Administration Pénitentiaire........................ 27


Figure 2 : Cycle classique des catastrophes .......................................................................................... 34

LISTE DES TABLEAUX

Tableau 1 : Situation numérique des établissements pénitentiaires....................................................... 20


Tableau 2 : Faits et chiffres attribués par le CICR dans les différents Etablissements Pénitentiaires de
Madagascar............................................................................................................................................ 29
Tableau 3 : Budget de l'Administration Pénitentiaire 2016 en Ariary .................................................. 50
Tableau 4 : Répartition des crédits du Ministère de la Justice pour l’année 2016 ................................ 50
Tableau 5 : Situation financière de la DRAP Toamasina 2010 à 2015 ................................................. 51

vi
SOMMAIRE

REMERCIEMENTS ................................................................................................................................ i
GLOSSAIRES ......................................................................................................................................... ii
LISTE DES ABREVIATIONS ET ACRONYMES .............................................................................. iv
INTRODUCTION ................................................................................................................................... 8
PARTIE I : RAPPORTS CATASTROPHES ET DROITS HUMAINS ................................. 13
Chapitre 1 : SURVOL GENERAL SUR LES ETABLISSEMENT PENITENTIAIRE DE
MADAGASCAR 14
1.1. LA PEINE-PRISON : UNE PEINE INEFFICACE RELATIVEMENT AUX FONCTIONS
ASSIGNEES ......................................................................................................................................... 15
1.2 LES INTERVENANTS ENDOGENES ET EXOGENES .............................................................. 24
Chapitre 2 : LA PERTINENCE DE LA REFLEXION JURIDIQUE SUR LE LIEN
CATASTROPHE ET DROIT DE L’HOMME ................................................................................ 31
2.1 THEORIE DE LA GRC ET DE LA RRC....................................................................................... 31
2.2 LES INSTRUMENTS JURIDIQUES RELATIVES AUX DROITS HUMAINS DANS LES
ETABLISSEMENTS PENITENTIAIRES ........................................................................................... 37
PARTIE II : MOBILISATION DU CONCEPT DE LA GRC ET DE LA RRC DANS LES
ETABLISSEMENTS PENITENTIAIRES ....................................................................................... 45
Chapitre 1 : LA REFLEXION SUR LES CONDITIONS CRITIQUES ET PALPABLES DE
LA DETENTION 46
1.1. PRESENTATION SUCCINCTE DE LA MAISON CENTRALE D’ANTALAHA ..................... 46
Chapitre 2 : LES PRODUITS DE L’EVALUATION DE RISQUE DANS LES
ETABLISSEMENTS PENITENTIAIRES ........................................................................................... 53
2.1 LES RECOMMANDATIONS DANS LE CADRE DE LA GRC ET DE LA RRC ...................... 53
2.2 EFFETS DU DEVELOPPEMENT DE L’ENVIRONNEMENT CARCENALE........................... 54
CONCLUSION ..................................................................................................................................... 57
BIBLIOGRAPHIE ................................................................................................................................ 59

vii
INTRODUCTION

La société est un état des êtres humains qui vivent en groupe organisé1. Cette vie en
groupe suscite l’établissement de règlements et de lois pour en assurer l’ordre et le bon
fonctionnement. Tous ceux qui ne suivent pas les règles, sont appelés des délinquants, et ils
doivent-être punis d’une sanction dans des maisons carcérales généralement vulnérables aux
risques sanitaire et sociales à cause des conditions matérielles et des conditions juridiques des
détenus en très mauvais état. Au XVIIe siècle, l’homme n’était pas encore considéré comme
un sujet de droit, et le système pénitentiaire, qui existait à l’époque, était encore dépourvu de
droits sur la personne humaine. L’homme n’avait ni considération, ni protection de leur corps.
En constatant cette situation, en 10 décembre 1948, l’Organisation des Nations Unies a
proclamé Universellement les droits de l’homme (DUDH). Cette déclaration universelle des
droits de l’homme avait pour but d’éliminer toutes formes de maltraitance dans la vie
quotidienne de l’homme 2 . Ces droits sont aussi reconnus aux personnes détenues.
Actuellement, plusieurs pays ont ratifié la déclaration universelle des droits de l’homme, plus
de 192 pays y compris Madagascar, entré en vigueur en 1976. La signature de la charte des
Nations Unies en juin 1945 a introduit les droits de l’homme dans le domaine du droit
international 3 . Les états membres de l’Organisation des Nations Unies (ONU) ont mis au
point un nombre considérable d’instrument des droits de l’homme, au niveau régional ,
national et international : le pacte International relatif aux droits économiques, sociaux et
culturels (16 décembre 1966), le pacte international relatif aux droits civils et politiques (16
décembre 1966), la convention contre la torture et autres peines ou traitements cruels,
inhumains ou dégradants (10 décembre 1984) etc.. La conception même de la prison a changé
depuis la DUDH, car la peine d’emprisonnement n’est plus considérée comme un endroit
pour mettre un délinquant à l’écart de la société, mais un établissement dans lequel sont
subies les mesures privatives de liberté4. D’après une définition assez large, c’est surtout un
établissement dans lequel l’environnement est sain et agréable à vivre. C’est donc attribuer
aux prisonniers le droit de vivre dans un environnement sain 5 . Le droit à des conditions
humaines de détention et d’emprisonnement exige aux Etats de veiller à ce que toute personne
privée de liberté soit traitée dans le respect de la dignité humaine. Le listing des droits

1
Daniel MORVAH, Dictionnaire le Robert, 2012, p669
2
Constitution Malagasy de la IVème République, préambule, 2010
3
Imbiki Anaclet, droit de l’homme dans l’administration de la justice, introduction, 2017
4
IDEM
5
IDEM

8
humains en prison doivent être primordiaux qui sont le droit à un traitement respectueux de la
dignité, le droit à l’intégrité physique, morale, le droit à une alimentation saine, le droit à la
santé et aux soins, le droit à la liberté religieux, etc.. A Madagascar, même après ratification
de diverses conventions internationales, nationales et régionales la vulnérabilité de la
population carcérale exposée aux risques par rapport à la sévérité du non-respect des droits
humains dans les milieux carcéraux devient très importante, également pour la vulnérabilité
des propriétés et activités de cette population ainsi que la vulnérabilité de ses moyens de
subsistance et de son environnement. Le sous-développement est une entrave à l’application
des Droits Humains. En plus de cela, la prison est un système couteux, son humanisation
coutent cher à l’Etat6. Compte tenu de ces faits, les catastrophes causées sont actuellement
très graves et difficiles à gérer. Car pour Madagascar, à part les catastrophes découlent des
aléas naturels, la pauvreté aggrave la situation déjà existante dans les prisons. L’Etat a une
mission sacro-sainte de satisfaire les besoins d’intérêt général. La prise en charge courante des
besoins implique cependant la mis à disposition de ressources qui doivent être utilisées de
manière rationnelle. En effet, en tant que service public, et pour son bon fonctionnement,
l’Administration Pénitentiaire a aussi besoin des ressources. Il existe donc des charges
quotidiennes obligatoires à supporter telles que l’alimentation des personnes détenus, les
carburants pour leurs transports vers les tribunaux, les charges afférentes aux nettoyages des
chambres, etc..7 L’Etat par sa politique malgache de gestion de risques et de catastrophes,
doit en tenir compte des droits humains, concilier les cadres juridiques de catastrophe et les
droits de l’homme, détecter sur tout territoire malgache la moindre non-respect de ces droits,
mobiliser toutes entités, tous ministères sur le plan central, régional, local sur la réalisation de
la stratégie née de la politique nationale. Par ailleurs le retour de l’humidité chaque année en
octobre et des températures chaudes, marque le début de la saison des diverses maladies ; les
risques de transmission augmentent alors que les médicaments essentiels pour les traitements
des détenues insuffisants dans les infirmeries des prisons ; la malnutrition peut transformer
une peine de prison en une condamnation à mort, de part qu’à Madagascar la prison connote
une double peine dont la détention et la malnutrition : en 2015, plus de 9000 détenus,
identifiés comme souffrants de malnutrition8. Les infrastructures carcérales datées d’avant la

6
AGENCE FRANCAISE DE DEVELOPPEMENT., 2007. « Humanitaires et développeurs : comment agir ensemble en sortie de crise et
de conflit ». 60 pages.
7
G Taylor., 2012. « L’état du système humanitaire ». 104 pages.
8
BALLET J. ; RANDRIANAIJAONA M., 2011, « Vulnérabilité, insécurité alimentaire et environnement à Madagascar », l’Hamattan, 244
pages.

9
colonisation sont presque toutes privées de réhabilitation. D’ailleurs beaucoup de personnes
dans les pays en développement, surtout dans le continent africain y compris Madagascar,
souffrent de ces droits humains non respectés. Les prisonniers exposés aux risques de
catastrophes, du fait de leur capacité moindre expliquée par un niveau de pauvreté élevé, ont
un niveau de vulnérabilité relativement haut. L’ouverture de la prison suppose donc des
stratégies d’action cela par la participation des acteurs endogènes (détenues, surveillants, les
organes de contrôle) et des acteurs exogènes (familles et les intervenants externes). En rapport
à ces méfaits, il est donc question d’améliorer les conditions matérielles et les conditions
juridiques des détenus, et cela par la mobilisation du concept Gestion des Risques et des
catastrophes et Réduction des Risques et des catastrophes. En effet, divers partenaires publics
et privés et commission de surveillance militent contre le non-respect des droits de l’homme
dans l’administration de la justice mais surtout dans les maisons carcérales : ONU, CICR,
CRS, USAID, BNGRC, le ministère de la Justice car ayant double fonctionnalité, la fonction
d’amendement et de réinsertion et la vocation punitive, la prison n’arrive pas à accomplir sa
mission. D’où en surplus la nécessité d’intégrer les paradigmes GRC et RRC, cela pour
concilier les deux fonctions et la fonction économique du travail pénitentiaire pour la
sauvegarde des Droits Humains en prison.

Dans le cadre du présent travail, il nous échoit de recenser les principaux facteurs
susceptible d’orienter et de devenir de la situation des détenus. D’où l’intitulé de notre
étude. « Mobilisation du concept de la GRC/RRC face à la violation des Droits Humains dans
les Etablissements Pénitentiaire ». En la matière, on a choisi l’univers carcéral comme zone
d’étude dont les prisons d’Antananarivo, Toamasina, Antalaha. Le choix des établissements
cibles a été fait en fonction du régime de la détention existent : un établissement semi-ouvert
qui applique les camps pénaux et un établissement fermé, et en fonction des détenus à
l’intérieur c’est-à-dire par rapport au nombre des hommes, des femmes et des enfants. Ces
Etablissements Pénitentiaires ont été choisis du fait de leur répartition géographique en
province et dans la capitale.

Dès lors notre problème principal de recherche est de vouloir diagnostiquer les
questions de la non-effectivité des Droits Humains et le surcroit en prison pouvaient
constituer des catastrophes. Dans ce cadre, un certain nombre de question s’impose à nous. Il
s’agit de se demander :

- Quelles sont les obligations de l’Etat et de l’Administration Pénitentiaire ?

10
- Quels rôles jouent les intervenants extérieurs de la prison ?
- Comment gérer et réduire les Risques et Catastrophes ?

Ces ensembles de questions nous amènent à la question principale suivante devant


guidé la réflexion : étant entendu que la prison faillit à sa mission, comment intégrer la
paradigme GRC et RRC dans la réalisation de l’harmonisation de la détention ?

De là, notre recherche, nous conduit à l’adaptation des objectifs de recherche suivants :

- Améliorer les conditions matérielles et les conditions juridiques des détenus face à
l’indisponibilité des moyens en prison
- Harmoniser les rapports sociaux entres les acteurs endogènes et exogènes dans le but
de réintégration des détenus dans la société.
- Permettre le réaménagement du régime semi-liberté. Le travail des détenus : Camps
Pénal, Travaux d’intérêt Général et la main d’œuvre public.

Ces objectifs seront atteints sur la base des hypothèses :

- La rationalisation des rapports sociaux entre tous les acteurs de la prison permet la
réalisation des droits humains en prison.
- La semi-liberté dans les camps pénaux, le Travaux d’Intérêt Général (TIG), Main
d’œuvre Publique (MOP) semblent répondre à l’exigence de l’humanisation de la
détention tout en inhérent le concept GRC et RRC
- La condamnation sous caution c'est-à-dire la libéralisation sous caution doit être
appliquée pour avoir double effets qui est la désengorgement des prisons et source de
budget alloué à l’Administration Pénitentiaire. La détermination de la résilience des
prisonniers réclame une analyse de leurs vulnérabilité c'est-à-dire voir la force et la
faiblesse du système carcéral et un recensement des principaux facteurs susceptibles
d’orienter le devenir de la situation des détenus.

La méthodologie adoptée pour cette recherche peut être divisée en 4 étapes :

- Etape n°1 : Recherche exploratoire

Elle englobe la recherche bibliographique, l’enquête exploratoire et l’observation. Il


s’agit d’une revue de littérature dans laquelle on a essayé de puiser les fonctions des prisons,
les rôles de l’Etat, de l’Administration, les apports des différents intervenants intérieurs et
extérieurs, les sources de Droit de l’Homme et le concept de la GRC et RRC.

11
- Etape n°2 : Recherches et descentes sur terrain.

Durant cette phase, en compagnie du chef d’établissement, on a accomplis ensemble


les visites de la maison centrale d’Antalaha, on a fait des descentes dans les 3 camps pénaux
existants à proximité de la ville d’Antalaha et dans les champs de production des personnes
privé où en sont implanté les prisonniers et on a interviewé des prisonniers et des personnes
susceptibles de nous donner de la valeur à ajouter au présent travail. Ses prises de
renseignement au CICR ont aussi été faites. Elle a pour but de renseigner les indicateurs
vérifiables qui découlent des hypothèses de recherche.

La zone d’étude a été circonscrite dans la Maison Carcérale. Les prisons d’Antalaha de
part les critères suivantes : le régime de détention qu’adopte cet Etablissement Pénitentiaire
est double le régime semi-ouvert mais également fermé, la collaboration avec
l’Administration pénitentiaire d’Antalaha a été aisé.

- Etape n°3 : Exploitation et analyse des données du terrain.

Cette étape consiste à faire le rapport des indicateurs de départ et des données
recueillis sur terrain et à analyser les indicateurs obtenus pour enfin confirmer ou infirmer les
hypothèses de recherche et par la même occasion donner une réponse aux questions de
recherches.

- Etape n°4 : élaboration du document de mémoire :

Cette étape consiste en un travail de rédaction du document de rechercher qui retrace


toute la démarche et les résultats auxquels on est abouti et qui est déposé auprès de DMGRC
sous forme de mémoire de master II. La rédaction de ce document s’est faite autour de deux
principales parties conformément à la classique méthode de rédaction des documents de
recherche en sciences Economiques.

Par ailleurs, le cheminement de notre travail se fera de la manière suivante : il nous


importe dans notre 1ère partie, d’obtenir des informations sur la situation dans les prisons, son
rôle, le rôle de l’Etat et ceux des intervenants dans les Etablissements Pénitentiaires et de
ventiler les Droits des détenus en prison et de mettre en exergue les sources de ces droits.
Ensuite en va dégager au deuxième partie le volet qui démontre l’importance de la
mobilisation du concept GRC et RRC au vu d’améliorer les conditions de vie en prison : étant
une stratégie d’action pour une bonne résilience.

12
PARTIE I : RAPPORTS CATASTROPHES ET DROITS HUMAINS

La plupart des travaux portant sur les catastrophes font appel aux sciences de la nature
tandis qu’ils sont moins nombreux du côté des sciences humaines et sociales. L’étude des
aspects juridiques des catastrophes, surtout présent au niveau des mécanismes de prévention
et des mécanismes d’organisation des secours, s’est jusqu’alors peu intéressé à l’impact des
catastrophes sur la façon dont les sociétés prennent en compte ou oublient les droits de
l’homme. Or, les inégalités sociales et la situation de dépendance des victimes de catastrophes
les rendent particulièrement vulnérables. La protection de leurs droits est essentielle et la
catastrophes ne doit pas les effacer. Mais les droits de l’homme ne concernent pas seulement
les victimes, ils touchent aussi les sauveteurs, publics ou privés, dont les droits et obligations
vis-à-vis des droits de l’homme doivent être prises en considération, les pouvoirs publics,
l’intégralité de la société civile. La recherche vise donc à introduire, et en réalité à réintroduire,
la problématique des droits de l’homme, tant en ce qui concerne leur substance que leur
effectivité, au sein de la construction sociale des catastrophes. Cela pour répondre à cette
problématique simple : Dans quelle mesure les droits de l’homme pourraient-ils être un outil
de résilience en cas de catastrophe? Ou, en d’autres termes; est-ce qu’un meilleur respect des
droits de l’Homme permet de réduire la vulnérabilité des populations aux catastrophes et
d’améliorer la gestion des risques?

Pour se faire, il est donc primordial de :

- Envisageunemeilleurereconnaissanceendroitinternationaldesdroitsfondamentaux «non
dérogeables » en cas de catastrophes,
- Inventorie les droits de l’homme spécialement en cause par les menaces et la
réalisation des catastrophes (dans les phases de prévention, de crise et de retour à la
normale)
- Identifie les droits qui contribuent particulièrement à la résilience des sociétés et à la
bonne gestion des risques,
- Etudie l’impact d’un projet de convention internationale sur le statut des déplacés
environnementaux.

Ainsi, dans cette première facette du travail, il sera question d’établir le rapport
existant entre catastrophe et Droit de l’Homme

13
Chapitre 1 : SURVOL GENERAL SUR LES ETABLISSEMENT
PENITENTIAIRE DE MADAGASCAR

La vie d’un individu est complètement bouleversée dès qu’il franchit la porte de la
prison. Il tourne complètement la page sur une vie antérieur et plonge dans un univers
totalement différent.

L’existence en prison est donc ponctuée d’ennui de violence, de malnutrition. La


promiscuité en prison s’avère non seulement génératrice de l’extension des maladies
endémiques par contact, mais encore propice à des apprentissages des plus fâcheux pour
l’avenir de la sécurité du pays9.

Par ces multiples risques, il est judicieux d’obtenir des informations surtout ce qui
tourne autour du système carcéral.

Il existe des normes internationales à respecter en matière de détention, lesquelles


déterminent les dispositifs minimaux qui devraient exister dans les lieux de détention.
Généralement ces normes imposent et reconnaissent les droits fondamentaux reconnus aux
personnes détenues. Les Etat qui ont adhéré à ces normes internationales, dont fait partie
Madagascar d’ailleurs, doivent prendre toutes les mesures correspondantes pour garantir les
droits fondamentaux des personnes détenues : droit à la vie, au respect de la dignité humaine,
à la santé etc. Il existe des instances nationales, la commission de surveillance, et
internationales, le Croix Rouge International, qui sont chargées de contrôler l’application
effective de ces normes internationales en termes de détention. L’objectif étant de déceler les
pratiques qui ne respectent pas l’esprit et les lettres de ces normes internationales. Pour mieux
aborder notre sujet, il s’avère nécessaire premièrement de savoir la généralité sur les
Etablissement Pénitentiaire, et deuxièmement de porter axe sur la théorie GRC et de la RRC
et les différents sources de Droits Humains.

9
Ignace RAKOTO. «Perception du concept gacha depuis ce 19 ème à madagascar». TALOHA, numéro 14-15,
29 septembre 2005, http://www.taloha.info/document.php?id=123

14
1.1. LA PEINE-PRISON : UNE PEINE INEFFICACE
RELATIVEMENT AUX FONCTIONS ASSIGNEES
1.1.1 LES ROLES DE LA PRISON ET LES REGIMES APPLIQUES

La prison est en effet censée remplir les mêmes finalités que toutes les autres peines.
De ce fait, la prison présente deux vocations :

- Une visée répressive c'est-à-dire punitive


- Une finition de réinsertion sociale10

Quant au régime de l’emprisonnement appliqué à Madagascar est le régime de


l’emprisonnement en commun assorti des variantes du système progressif. Le fonctionnement
de ce régime se déroule en deux phases :

- Traitement en milieu fermé (emprisonnement)


- Traitement en milieu ouvert (semi-liberté)

1.1.1.1 LES FONCTIONS DE LA PRISON

Outre la fonction de garde ou neutralisation, les deux principales fonctions de la prison


sont la rétribution et la réinsertion.

 Une fonction répressive

Cette fonction peut donc être définie comme « le fardeau imposé au délinquant en
compensation de l’infraction »11. Elle consiste à infliger « un traitement perçu comme un mal
ou une souffrance à une personne condamnée »12

C’est « un châtiment infligé au délinquant en rétribution de l’infraction qu’il a


commise » 13 Emmanuel Kant 14 s’inscrit dans la doctrine de la rétribution : « il est une

10
V. Alvaro P. Pires, Kant face à la justice criminelle in Christian Debuyst, Françoise Digneffe, Alvara P. Pires,
Histoire des savoirs sur le crime et la peine, Tome 2, La rationnalité pénale et la naissance de la criminologie,
Bruxelles, De Boeck, 1998, pp.145-205
11
Encyclopédie Dalloz, Répertoire de Droit Pénal et de procédure pénale, Paris, Dalloz, 2000, p2
12
Imbiki Anacklet, Droits humains dans l’administration de la justice
13
Roger Merle, André Vitu, op.cit., p.767, cité in Maurice Cusson, Pourquoi Punir ? , Paris, Dalloz,
Criminologie et droit de l’homme, 1987, p.81
14
Un philosophe le plus notable représentant de l’école de la Justice

15
exigence profonde et irrésistible de la nature humaine que le mal soit rétribué par le mal,
comme le bien doit être récompensé d’un bienfait 15».

Certes, la constitution Malagasy garantit les droits individuels et les libertés


fondamentales16. Et le principe est que toute personne a droit à la liberté17. Mais le code pénal
Malgache (CPM) dans ses dispositions préliminaires punit toutes catégories d’infractions dont
l’emprisonnement fait partie intégrante principale de la répression des diverses infractions18.
Si cette première fonction fait payer le mal pour le mal, la seconde, celle de réinsertion, va
mettre l’accent sur la personne du délinquant et s’intéresser essentiellement à l’avenir.

 La détention axée sur la réinsertion sociale

La réinsertion a pour fin « la resocialisation du condamné » « la transformation de ses


réactions dangereuses pour l’ordre social en un comportement conforme aux exigences de la
vie en communauté 19».

La préparation à la réinsertion sociale des personnes détenues figure actuellement dans


la liste des missions assignées à l’Administration Pénitentiaire. Cette idée de la resocialisation
consacre la vocation sociale de la prison et permet également de « donner du sens à
l’emprisonnement » étant donné que « l’expérience de la prison ne doit pas mettre les détenus
dans une situation pire que celle dans laquelle ils se trouvaient au début de leur
condamnation 20».

Aujourd’hui, le slogan à la mode est la « détention axée sur la réinsertion » ;


dorénavant, la réinsertion sociale devient une exigence universelle qui se trouve au centre de
tous les régimes de détention.

En somme, on peut donc avance que les divers régimes de détention applicables dans
chaque pays ont une même finalité qui est la resocialisation des personnes détenues.

15
V. Alvaro P. Pires, Kant face à la justice criminelle in Christian Debuyst, Françoise Digneffe, Alvara P. Pires,
Histoire des savoirs sur le crime et la peine, Tome 2, La rationnalité pénale et la naissance de la criminologie,
Bruxelles, De Boeck, 1998, pp.164
16
Constitution de la IVème République, 2010, article 7
17
Constitution de la IVème République, 2010, article 9
18
Code Pénal Malgache Article 1er et suivant
19
Roger Vienne, Problèmes de reclassement, in Esprit, Vol 23, n°225, p612
20
COYLE Andrew, « Gérer les prisons dans le souci du respect des droits de l’homme ». Manuel destiné au
personnel pénitentiaire, 2002, page 83

16
1.1.1.2 LE REGIME DE DETENTION APPLIQUE A MADAGASCAR

« Le régime de l’emprisonnement en commun assorti des variantes du système


progressif ». Aujourd’hui, dans le cadre de la préparation à la réinsertion sociale des
personnes détenues et de la GRC, l’Administration Pénitentiaire malgache a choisi d’associer
ce régime avec les variantes du système progressif21.

Le régime de détention applicable à Madagascar se déroule en deux phases :

- 1ère phase : Traitement en milieu fermé (emprisonnement)


- 2ème phase : Traitement en milieu ouvert (semi-liberté)

Traitement en milieu fermé (emprisonnement) :

Le traitement en milieu fermé constitue la première phase du régime de détention


appliqué à Madagascar. Dans le régime de l’emprisonnement en commun. Les personnes
détenues vivent ensemble pendant le jour que pendant la nuit. Toutes les installations comme
les chambres de détention, les réfectoires, les ateliers, sont partagées par les personnes
détenues.

A Madagascar, la capacité d’accueil des chambres de détention ne correspond plus


aujourd’hui au nombre des personnes détenues, parce que la réalité montre qu’on peut trouver
40 à 50 détenus dans une chambre de détention22. Pourtant, il s’avère important de souligner
que le nombre des détenus occupant une chambre varie quotidiennement.

En ce qui concerne la durée du traitement en milieu fermé, elle varie généralement en


fonction de la peine prononcée à l’encontre de chaque détenu. La possibilité de bénéficier un
traitement en milieu ouvert n’est pas une évidence pour toutes les personnes détenues : ce
n’est pas un droit, il s’agit uniquement d’une faveur récompensant la bonne conduite pendant
la période du traitement en milieu fermé.

Bref, le régime de détention applicable à Madagascar est débuté par un traitement en


milieu fermé et se termine par un traitement en milieu ouvert pour les personnes détenues
sélectionnées.

21
Doc Ecole Nationale de l’Administration Pénitentiaire 2015
22
Service de contrôle de la détention et de la statistique de l’Administration Pénitentiaire, Décembre 2016

17
Traitement en milieu ouvert (semi-liberté) : « récompense de la bonne conduite »

L’existence du traitement en milieu ouvert dans le régime de détention applicable à


Madagascar n’est pas un fruit du hasard, parce que ce régime est celui de l’emprisonnement
en commun assorti des variantes du système progressif qui encourage la bonne conduite par
une récompense comme le traitement en milieu ouvert.

La possibilité de bénéficier cette récompense est subordonnée à des conditions telles


que la peine restant à subir, l’antécédent pénal et le comportement ou la conduite en détention.
Dans chaque établissement pénitentiaire, il appartient à la Commission de triage dirigé par le
Chef d’Etablissement de sélectionner les personnes détenues pouvant bénéficier le traitement
en milieu ouvert.

La logique du système progressif montre que la personne détenue bénéficiaire du


traitement peut rester en milieu ouvert jusqu’à l’arrivée du jour de sa libération ; par contre,
elle est obligée de rejoindre l’établissement dans lequel elle a été incarcérée en cas de
mauvaise conduite.

Ainsi, l’existence du traitement en milieu ouvert dans le régime de détention


applicable à Madagascar présente un double avantage ; d’une part, il permet d’inciter les
personnes détenues à se bien conduire ; d’autre, il permet au personnel pénitentiaire de
concilier ses deux missions.

1.1.2 LA REALITE DANS LES PRISONS, PROMOTEUR DE

CATASTROPHES ET DE RISQUES

Si la prison est bonne gardienne, il ne faut pas oublier que la réinsertion du délinquant
est le meilleur moyen à la fois de protéger la société contre le renouvellement d’une activité
néfaste23. Or « il n’est pas un pénaliste qui ne soit convaincu que la prison n’éteint pas les
buts qui lui sont assignés : le taux de criminalité ne diminue pas, loin de resocialise24r, la
prison fabrique des délinquants, elle accroit le récidive ».

23
Georges Levasseur, Réformes récentes en matière pénale dues à l’école de défense sociale, in Aspects
nouveaux de la pensée juridique, op. cit., p.39
24
Par Amnesty international « POUR DES PROCES EQUITABLE », 2e édition, index POL 30/02/2014

18
Il existe 5 catégories d’Etablissement Pénitentiaire à Madagascar, à savoir : les
maisons de forces, les maisons centrales, les maisons de sureté, les camps pénaux, les centres
de rééducations.

a- Les maisons de forces reçoivent :


- Les condamnés à l’emprisonnement d’une durée égale ou supérieur à cinq ans
ou dont les peines cumulées également ou excédent ce temps
- Les condamnés à la relégation, à l’expiration de la peine principale
- Les condamnés aux peines privatives de liberté
- Les condamnés à des moindres peines d’emprisonnement, reconnu pour la
sécurité publique

Il est à noter que ne doivent pas être transférés dans les maisons de forces les prévenus,
inculpés et accusés, c'est-à-dire les personnes incarcérées en instance de jugement ou non
encore jugées ou même les appelants et cassationaires.

b- Les maisons centrales reçoivent :


- Les inculpés prévenus et accusés ;
- Les condamnés à une peine d’emprisonnement d’une durée inférieur à cinq ans
pour crime et délit et les condamnés à des peines d’emprisonnement de simple
police ;
- Les personnes contraintes par corps
- Elles sont établis au sièges des tribunaux de première instance ;
c- Les maisons de sureté reçoivent :
- Les inculpés et prévenus
- Les condamnés concédés pour l’exécution des travaux
d- Les centres de rééducation :

Ce sont les centres de réadaptation et de redressement destiné à l’enfance délinquante,


ils sont réglementés par l’ordonnance n°62-038 du 19/09/62 la création d’un centre de
rééducation est décidée par arrêté du Ministre de la Justice.

19
Tableau 1 : Situation numérique des établissements pénitentiaires

Type Nombre Etat


Maison de force 02 Mauvais
Maison centrale 40 Mauvais
Maison de sûreté 40 Mauvais
Centre de rééducation 02 Mauvais
Source : DAP 06 JUIN 2017

e- Les camps pénaux :

Ils sont destinés aux condamnés, ils sont occupés à des travaux de culture, d’élevage et
d’artisanat divers utile à leur subsistance ou profitable à la collectivité.

On peut donc constater dans les milieux fermés que ouverts, la question de l’efficacité
des prisons s’avère réduite à celle de la récidive25.

 En milieu fermé

Les raisons pour lesquelles la peine-prison s’avère inefficace en ce qui concerne la


réinsertion des délinquants peuvent être regroupé en quatre catégories :

- Celles qui tiennent aux conditions de détentions


- Celles qui concernent les réalités des moyens mis en œuvre pour préparer à la
réinsertion des détenus ;
- Celles qui résultent des problèmes liés à la situation du détenu à sa sortie ;
- Celles qui sont à chercher dans les structures même de l’institution carcérale.

La prison à Madagascar se résume à un isolement des prisonniers dans les cellules,


leur imposer un travail inutile, pour lequel ils ne trouveront pas d’emploi. C’est donc créer
une existence contre nature inutile et dangereuse.

La prison achève généralement de consommer la rupture sociale, scolaire ou familiale


car le condamné perd souvent une partie de ses amis, sa famille (désunion ou divorce), son
travail.

Le détenu incorpore, au fur et à mesurer de sa détention, les habitudes spécifiques de


la prison : ne plus ouvrir les portes, faire ses besoins devant tout le monde, ne prendre aucune
25
Statistiques émanent du Ministère de la Justice concernant les prisons Malgaches, décembre 2016

20
initiative, etc. tout est réglé pour lui, il n’a qu’à se soumettre. Les horaires de lever, du repas,
de la promenade, du coucher… sont fixés par le règlement intérieur26.

Chacun de ses gestes est inséré dans un programme décidé par une autorité à laquelle,
il ne peut se soumettre. Il régresse progressivement.

En effet, la prison agit sur la personnalité du détenu, « un processus de mortification


de la personnalité 27». Elle dépersonnalise. L’Homme qui y entre, se défait de ses vêtements,
de ses objets familiers, de ses papiers, de tout ce qui peut lui rappeler un souvenir. Le détenu
devient un autre que lui, il se conforme à la culture carcérale qui à Madagascar est hors norme,
une culture carcérale où les droits humains n’en sont pas respectés. Il est donc entré dans une
machine où il ne dispose plus de lui-même, où il est soumis à des horaires fixes, à des règles
rigides, à des aliments malsains.

Le travail, l’éducation et la formation professionnelle sont rares voir même inexistante


presque dans tous les Etablissement Pénitentiaire de Madagascar28. La prison vire alors à une
école du crime car elle favorise l’organisation d’un milieu de délinquants, solidaires29. C’est
donc là que le nouveau venu va faire son éducation pour renforcer son degré de criminalité.

L’insuffisance des surveillants dans les EP, la faiblesse du budget alloué à la formation,
à l’alimentation, l’absence de locaux adaptés aux besoins humains, l’immobilité des
détenus… tout cela empêche l’épanouissement et se répercute sur l’efficacité de l’objectif
principal de la prison, la réinsertion des détenus.

 En milieu Ouvert

Le travail pénitentiaire participe sans ambigüité à la mission de réinsertion confiée à


l’Administration Pénitentiaire. Selon le décret 2006-015 du 17 janvier 2006 « le travail est
procuré aux personnes détenus compte tenu des nécessites de bon fonctionnement des
Etablissements en général et des camps pénaux en particulier à condition que les détenus
soient à un examen médical en vue de déterminer leur aptitude au travail 30».

Aux camps pénaux, pour les établissements pénitentiaires de Madagascar, ce travail


revêt la forme d’une exploitation agricole ou autre en vue et subvenir aux besoins alimentaires

26
Décret 2006-015 portant sur organisation de l’Administration Pénitentiaire du 17 janvier 2006
27
Roger Vienne, Problèmes de reclassement, in Esprit, vol 23, n°225 p626
28
Statistique émanent du ministère de la justice concernant les prisons Malgaches décembre 2016
29
Michel Foucault, Surveiller et punir, op. cit., p. 311
30
Article 105 du décret 2006-015portant sur organisation de l’AP du 17 janvier 2006

21
de la population pénale de région. D’ailleurs, l’un des principes de base des cas pénaux c’est
produire pour l’autosuffisance alimentaire des maisons centrales.

Contrairement aux établissements fermés qui sont dotés des personnels pénitentiaires
appelés à surveiller les détenus, dans les camps pénaux, une seule personne est désignée pour
la garde des détenus31. La faiblesse du nombre des chefs de camps est un indice marquant la
semi-ouverture. Apparemment ce sont plutôt les détenus qui veillent sur le chef de camps de
part l’inégalité des effectifs des détenus et des personnels pénitenciers. Cette situation
récurrente dans tous les camps pénaux à Madagascar entre autre le camp pénal de Manambato
situé à Antalaha dont deux seulement sont chargés de garder 91 détenus, au camp pénal
d’Ambohitsara situé à Antalaha comportant 18 détenus géré par une seule personne32.

En plus aucune précaution matérielle n’est prévue dans les milieux ouverts. Du fait de
l’absence des murs, barreaux, ces établissements pénitentiaires matériellement ouvert au
monde extérieur donc presque à risque.

A Madagascar le travail pénitentiaire peut être effectué sur le régime de service


général et de la conscession 33 . L’une des formes de ce travail sous le régime de service
général est l’exploitation agricole effectuée aux camps pénaux. Sauf en cas de maladie, tous
les détenus dans cet établissement sont tenus à cette exploitation. En principe les travaux
commencent tous les matins à 7h30 à 11h30 pour éviter la tombée des pluies vers l’après-midi.
La base du travail pénitentiaire c’est le renforcement de budget à utiliser dans les
Etablissements Pénitentiaires mais pour les détenus malgaches c’est en quelque sorte un
contrainte, une pure obligation à leurs imposer car sans ce travaux pénitentiaires, les détenus
n’ont pas accès à leur droits fondamentaux, ne peuvent pas acheter les produits nécessaires
pour compléter les rations de l’Administration Pénitentiaire.

Pour le cas de la Maison Centrale d’Antalaha, de part les manques de matérielles, les
camps sont peu productifs et donc n’arrive pas à subvenir aux besoins utiles dans les
Etablissements Pénitentiaire jusqu’à arriver à la fermeture d’un des 3 camps pénaux (CP)

31
Entretien avec le responsable de la Maison Centrale d’Antalaha Février 2017
32
Données reçues lors d’un entretien avec la directrice de la maison centrale d’Antalaha, Février 2017
33
Décret 2006-015 portant sur l’organisation générale de l’Administration Pénitentiaire malgache du 17 janvier
2006, article 109

22
existent, cas d’Andrapengy, où la diminution progressive a été perçu jusqu’à arriver à sa
fermeture34.

De ces faits, le but n’est pas trop portant donc pas atteint, cela toujours aboutit à divers
risques : marque d’aliment, insécurité,…

34
Entretien avec le responsable de la maison centrale d’Antalaha, Février 2017

23
1.2 LES INTERVENANTS ENDOGENES ET EXOGENES

Par rapport à l’hypothèse de recherche la rationalisation des rapports sociaux entre


tous les acteurs de la prison permet la réalisation des droits humains en prison. On parle donc
des acteurs endogènes qui sont l’Etat, les détenus, l’Administration Pénitentiaire, et des
acteurs exogènes c'est-à-dire les intervenants extérieurs qui sont la famille et acteurs
humanitaires.

1.2.1 ROLES DES ACTEURS ENDOGENES

1.2.1.1 ETAT

L’Etat a une mission sacro-sainte de satisfaire les besoins d’intérêt général, c’est ce
qui fonde d’ailleurs sa légitimité dans la société.

La prise en charge courante de besoins implique cependant la mise à disposition de


ressources qui doivent être utilisées de manière rationnelle.

En effet, en tant que service public, et pour son bon fonctionnement, l’Administration
Pénitentiaire a aussi besoin des ressources. Parmi les dépenses publiques à couvrir
obligatoirement et quotidiennement, nous pouvons citer à titre d’illustration : l’alimentation
des personnes détenues, les carburants pour leurs transports vers les tribunaux, les charges
afférentes aux nettoyages des chambres, etc35.

Cependant, suite aux sabrages budgétaires qui est courantes actuellement dans les
services publics, du fait de l’existence de la politique de l’austérité budgétaire, force est de
reconnaitre que le budget alloué à l’Administration Pénitentiaires surtout aux Directions
Régionales. Lesquelles ont pour obligation de faire fonctionner chaque jour et de nourrir
correctement les personnes détenues.

La diminution des ressources financières produit inévitablement des impacts négatifs


sur le fonctionnement global des Etablissements Pénitentiaires et notamment sur la gestion
des patrimoniales et des vivres. De cela, on peut donc en tirer que l’Etat n’arrive pas à
octroyer aux détenus le minimum de leurs besoins fondamentaux alors que cela fait partie des
obligations de l’Etat aux différents Etablissements Pénitentiaires de Madagascar qui sont en
nombre de 5 catégories.

35
FIGARO Adelaïde Francka, «IMPACT BUDGETAIRE DE LA POLITIQUE CARCERALE A
MADAGASCAR », Mémoire de Maitrise en sciences de Gestion, 2015, Université Toamasina

24
A savoir les maisons de force, les maisons centrales, les maisons de sûreté, les centres
de rééducation36.

1.2.1.2 L’ADMINISTRATION PENITENTIAIRE

L’Administration pénitentiaire est un service public, rattaché au Ministère de la Justice,


depuis le 24 février 1959 suivant la loi 59-28 sur l’administration pénitentiaire. Selon l’article
premier de cette loi : « le service de l’administration pénitentiaire de Madagascar sont
rattachés au ministère de la justice et placés sous l’autorité du ministre de la justice ». Elle a
pour principale mission d’assurer la sécurité des lieux d’incarcération. D’ailleurs, c’est sa
mission originelle. Et puis avec le temps, une autre mission a été reconnue à ladite
Administration, il s’agit en fait de la mission de préparation à la réinsertion sociale des
personnes faisant l’objet d’incarcération.

Il s’agit en fait, des missions qui nécessitent néanmoins une attention particulière dans
la mesure où nous avons affaire à des personnes dangereuses par nature ou, du moins, suivant
les circonstances sociales, qu’il va falloir contenir dans un espace relativement restreint, avec
des activités qui sont censées être à même de leur donner un second souffle, une fois remises
en liberté. Et il revient au personnel pénitentiaire de trouver les moyens nécessaires pour
donner du sens à ces deux missions. Ce qui de toute évidence n’est pas facile à faire dans un
pays comme Madagascar au sein duquel la plupart de la population est pauvre37.

Assurer la sécurité des Etablissements Pénitentiaires, c’est d’éviter autant que possible
que ces personnes jugées et considérées comme étant dangereuses ne parviennent pas à se
passer entre « les mails du filet » des établissements pénitentiaires. Notons juste que « rien
n’est plus dur à supporter que de se trouver privé de ses libertés »38.

Par ailleurs, le fait de détenir ces personnes dans un lieu hautement surveillé est donc
une assurance à la sécurité de la société à l’ordre public.

En ce qui concerne la deuxième mission de l’administration pénitentiaire, en


l’occurrence la participation à la réinsertion sociale des personnes détenues, « elle a aussi un

36
Imbiki Anacklet, Droits humains dans l’administration de la justice
37
« Durant la transition 80% des malgaches sont pauvres », la population de plus en plus pauvre, disponible sur
le site lanation.mg, consulté le 15 mars 2017
38
« Privation de libérées », disponible sur le site vos droits.service-public.fr, consulté le 23 mars 2017

25
volet sécuritaire 39» dans la mesure où la politique d’insertion et de réinsertion sociale a pour
principal dessin de préparer les personnes détenues à un éventuel retour à la vie en société, ne
récidivant pas. Mais le grand problème qui se pose est que le budget alloué à l’Administration
Pénitentiaire est vraiment insignifiant et c’est la cause que cette dernière n’arrive à accomplir
pleinement à ses missions et cela est source à des multiples méfaits. Pour le cas de la maison
centrale d’Antalaha, pour 17000 détenus en 2017, le budget obtenu n’est que 83 000 000 Ar,
chiffre qui est faible pour subvenir aux besoins des détenus durant toute l’année40.

Par rapport aux structures de l’administration pénitentiaire, l’administration rattachée


au Ministère de la justice, est composée d’une administration centrale et de services
déconcentrés dont ci-joint l’organigramme de la direction régionale de l’Administration
Pénitentiaire : les structures déconcentrées est l’Organigramme de la Direction Régionale de
l’Administration Pénitentiaire.

39
« La réinsertion sociale des détenus, de l’apport des surveillants des prisons et des autres professionnels
pénitentiaires », CARIO Robert, édition l’Harmatan, p.215
40
Entretien avec le responsable de la maison centrale d’Antalaha, Février 2017

26
Figure 1 : Organigramme de la Direction Régionale de l'Administration Pénitentiaire

DGAP

Direction Générale de l’Administration Pénitentiaire

Coordonne l’action de l’Administration Pénitentiaire


dans tout Madagascar

DRAP

Directeur Régional de l’Administration


Pénitentiaire

Coordonne l’action de l’Administration


Pénitentiaire dans sa circonscription

Service du personnel et Service de l’inspection Service de production du


financier patrimoine et de
Maintient de la sécurité et de l’éducation surveillée
Veille au bon fonctionnement l’ordre dans les Etablissements
financier à l’intérieur et à Pénitentiaires Assure l’humanisation de la
l’extérieur de l’Etablissement détention
Pénitentiaire

Source : DRAP Atsinanana le 03/02/2017

1.2.1.3 LES APPORTS DES DETENUS A LA GESTION DE LA DETENTION

Les personnes détenues participent à la promotion de l’ordre de l’Etablissement


Pénitentiaire. La garde de la cour, ainsi que leur chambre leur ont été confiée. C’est par ces
moyens qu’elles contribuent à la gestion de la vie quotidienne en milieu carcéral. 41 Ces
personnes détenues peuvent-être désignées comme :

- Le Chef quartier, se charge de la surveillance du quartier, et la paix sociale de la


population pénale. Il peut appliquer des sanctions envers les individus perturbateurs.
Dans le cas du quartier femme, les sanctions existantes sont le fait de s’agenouiller sur
des petits cailloux, ou à l’extérieur de l’enceinte carcéral, aux yeux de tous, ou
l’interdiction de sortie pour aller prier. Ces petites sanctions sont aussi valables pour
les détenues qui se rebellent contre les agents pénitentiaires.

41
Source, prison d’Antanimora, décembre 2016

27
- Le Chef de chambre assisté par deux adjoints sont chargés de la supervision de la
chambre, c’est-à-dire du rangement des chambres et de sa propreté.
- La police de chambre, est le responsable de la sécurité dans les chambres. C’est lui
qui intervient le premier, en cas de bagarre, et c’est lui aussi qui fait le rapport au chef
de chambre, s’il y a des personnes en conflit.
- Les agents de l’hygiène, sont désignés pour s’occuper de la propreté de la cour et des
chambres. Ils sont les premières personnes qui font respecter la propreté dans le milieu
carcéral.

1.2.2 LA CONTRIBUTION DES ACTEURS EXOGENES

1.2.2.1 LE MAINTIENT DES CONTACTS AVEC L’EXTERIEUR

Le maintien du lien des personnes détenues avec l’extérieur tient une place importante,
pour favoriser la sécurisation de l’Etablissement Pénitentiaire, et surtout la préparation de la
personne détenue à une bonne réinsertion dans la vie sociale42. Le maintien de ces relations
extérieures constitue un meilleur moyen d’avoir un traitement humaniste et efficace. Cela veut
dire que l’autorisation des visites des membres de famille, des amis proches, ou même des
voisins, est possible, et il y a aussi l’émission et la réception de lettres et de colis43.

1.2.2.2 LES INTERVENANTS HUMANITAIRES EN COLLABORATION AVEC LES


ETABLISSEMENTS PENITENTIAIRES

Les intervenants extérieurs : tels ont été exposés, la maison carcérale n’arrive pas à
assumer seule ses fonctions pour assurer une bonne condition de détention. Cela nécessite les
apports des intervenants extérieurs. Par conséquent, de nombreux ONG, de ministres de culte,
de bénévoles et associations y interviennent, chaque jour, avec un objectif commun, qui est de
protéger les personnes détenues du choc carcéral, en vue de leur réintégration sociale. La
CICR fondé sur la convention de Genève de 1949, a la mission exclusivement humanitaire de
protéger la vie et la dignité des victimes de diverses situations d’urgence, de violence, et de
leur porter assistance. Elle s’efforce également de prévenir la souffrance par la promotion et le
renforcement du droit et des principes humanitaires universels ainsi que son intégration dans
les législations nationales. Présent à Madagascar depuis une vingtaine d’années, le CICR
travaille principalement dans les lieux de détention afin d’améliorer les conditions de vie tels

42
CNDH, Les études sur les Droits de l’Homme dans la prison, adoptée par l’Assemblée plénière, le 11 mars
2004, p.96
43
Décret 2006-015 portant sur organisation générale de l’AP Malgache, du 17 janvier 2006, art 93, p. 17

28
mené des programmes nutritionnels dans les prisons, amélioré l’accès aux soins, des travaux
de réhabilitation ont été menés dans les EP, des campagnes de désinsectisation et de
distribution de matériel d’hygiène ont été réalisées, des séances de sensibilisation sur les
droits des personnes privées de liberté ont été organisés et de nombreuses donations données,
en appui au ministère de la justice et à L’administration pénitentiaire de Madagascar.

La Croix Rouge Malagasy (CRM) contribue à l’amélioration des conditions


d’existence des plus vulnérables en apportant son soutien

Tableau 2 : Faits et chiffres attribués par le CICR dans les différents Etablissements
Pénitentiaires de Madagascar

CHIFFRES FAITS
1 Pharmacie centrale mise au ministère de la justice pour approvisionner les
infirmeries des prisons

17 153 Personnes détenues ont été visitées par le CICR

580 000 Repas spécialisés ont été fournis aux personnes souffrant de malnutrition

831 Personnes détenues ont pu maintenir le contact avec leurs familles à Madagascar ou
à l’étranger

50 Millions d’ariary en médicaments essentiels alloués à la pharmacie centrale

19 Prisons où des programmes nutritionnels ont été attribués

15 Lieux de détention objets distribution de matériel d’hygiène

+ de 9000 Détenus malnutris, traités dans le cadre alimentaire d’urgence

Source : Extrait de bulletin de la délégation régionale du CICR (www.cicr.org)

Dans les domaines de la santé, de la gestion des risques et des catastrophes ainsi que
dans la promotion des principes et valeurs humanitaires. Elle soutient en priorité donc le
développement durable, le renforcement de la résilience, la préparation aux catastrophes et la
réduction des risques. Toutes ces priorités sont à transposer dans les prisons malgaches.

29
La CRM est en collaboration avec la CICR et aussi la CONADIH ou la commission
Nationale de Droit Internationale Humanitaire œuvrant pour Madagascar de respecter et de
faire respecter les Droits de l’Homme et le Droit International Humanitaire (DIH). L’ONU à
Madagascar dans le cadre de la protection et de la promotion des droits de l’homme et
l’environnement laquelle doit mettre en application la charte de l’environnement qui stipule
que toute personne a le droit fondamental de vivre dans un environnement sain et équilibré
que cette personne soit en liberté ou pas. Tel est souligné par un expert John H. Knox à
Genève (20 Octobre 2016), « un environnement sain est indispensable à l’exercice de droit de
l’homme où que ce soit ».

Certains y apportent des aides humanitaires, intellectuelles et spirituelles. Il s’agit des


différentes églises comme l’ACP, Adventiste, et d’autres confessions religieuses.
L’Aumônerie Catholique de Prison (ACP) y parvient en mettant en œuvre un processus
éducatif par les aides spirituelles, alimentaires, sanitaires et formations professionnelles (par
exemple la couture pour les femmes détenues). L’Association pour le Sauvegarde des
Personnes Détenues et/ou Vulnérable (ASPDV), par contre, prend en charge, non seulement
le côté spirituel, mais aussi l’alphabétisation. Elle contribue également au maintien des liens
familiaux, en fournissant des papiers et des enveloppes pour que les personnes détenues
puissent envoyer des lettres à leurs proches. Son objectif est la contribution pour une
meilleure vie de détention.

Le projet Handicap International participe surtout à la sécurisation socio-sanitaire des


personnes détenues. À part la fourniture d’équipements, ils contribuent aussi au ravitaillement
en médicaments, dans les Etablissements Pénitentiaires pour garantir la santé des personnes
détenues.

Ces collaborations permettent alors à la maison carcérale de réduire les risques liés à la
vulnérabilité de la population pénale, c’est-à-dire, de remettre sur pied cette population très
vulnérable et prévenir les décès liés à la malnutrition, et de mieux promouvoir le respect de la
dignité humaine.

Etant donné que les alentours de la prison ont été exposés ci-dessus, il sera développé
prochainement le concept GRC/RRC et les diverses sources des Droits Humaines.

30
Chapitre 2 : LA PERTINENCE DE LA REFLEXION JURIDIQUE SUR LE
LIEN CATASTROPHE ET DROIT DE L’HOMME

Une réflexion juridique sur le lien catastrophe et droit de l’homme semble être
pertinente pour diverses raisons. Elle est indulgente étant donné qu’il parait que le lien entre
droit de l’homme et catastrophe est multiple voir même complexe en amont et en aval. Elle
n’est pas toute fois moins pertinente de mentionner que Madagascar étant un pays membre de
la communauté internationale et un Etat membre des Nations Unies et de l’Union Africaine
s’est intéressé la question de Droit de l’Homme, du moins sur le plan textuel à travers la
ratification de plusieurs textes internationaux relatifs aux Droits Humains. En effet le Droit de
l’Homme comme ils peuvent constituer un catalyseur de l’obligation étatique d’intervention
en cas de catastrophe ou bien d’une façon préventive que curative peuvent « contribuer, à la
résilience face aux catastrophes…, la capacité de chacun à surmonter les risques, à résister
la diversité, à régir pour mieux sortir de la crise. 44».

Une présentation générale des concepts clés et des théories se rapportant à la gestion et
à la réduction des risques de catastrophes dans les milieux carcéraux, s’avère d’une
importance particulière pour pouvoir bien cerner les domaines où on va étendre nos cherches
pour après approfondir les Droits Humains et les sources de ces Droits Humains dans les
Etablissements Pénitentiaires.

2.1 THEORIE DE LA GRC ET DE LA RRC

Il est primordial d’aborder les concepts de la GRC ainsi que de la RRC pour mieux
analyser le thème.

2.1.1 QUELQUES CONCEPTS ET DEFINITIONS

Pour une meilleure cohérence par rapport aux diverses hypothèses apportées dans cette
étude, quelques concepts de base seront présentés dans cette section en vue d’en constater les
liens droits humains et GRC.

44
Michel PRIEUR, « Le conseil de l’Europe, les catastrophes et les droits de l’homme » (article disponible sur la
revue électronique www.vertigo.com).

31
 Les aléas et les risques

Par définition, un aléa est « un phénomène dangereux, une substance, activité humaine
ou condition pouvant causer des pertes de vies humaines ou d’autres effets sur la santé, des
dommages aux biens, des pertes de moyens de substance et des services, des perturbations
socio-économiques, ou des dommages à l’environnement45 ». De part cette définition, il existe
plusieurs types d’aléas mais seuls les aléas d’origines anthropiques ou causés par l’homme et
aggravés plus ou moins par les aléas naturels qui sont mis en exergues. En effet, dans le
système carcéral, les droits que doivent bénéficier les prisonniers malgaches ne leur sont
accordés. L’homme a donc perdu le sens et les valeurs morales car accentués par la pauvreté
palpable à Madagascar, les problèmes humanitaires fréquents dans les prisons ne sont autres
que du fait de l’homme. Comme disait Thomas HOBBES, un éminent philosophe « l’homme
est un loup pour l’homme46».

Le risque, dans sa définition simplifiée est tout danger plus ou moins probable
susceptible de causer des dommages. Ces derniers peuvent affecter les personnes bien et
l’environnement. L’enjeu majeur est la détection, le plus en amont possible, à partir de
signaux faibles qu’il faut savoir lire, des risques émergents associé à l’évolution de la société
et de son environnement47. Dans son contexte social, la perception du risque se produisant
dans le monde carcéral est aigüe du faite de leur vulnérabilité qui est le degré auquel la
population carcérale est exposée à vrai semblablement subir des dommages dus à leur nature
et à leur type d’infrastructure, et du faite de leur résilience c’est-à-dire du faite de leur
capacité à faire face, résister, rebondir, se relever par ses propres moyens après un choc. De ce
fait, les risques traités sont ici généralement très éloignés des préoccupations quotidiennes de
la collectivité.

 La notion catastrophe et le concept de la gestion des risques et des catastrophes

On entend par catastrophe «une rupture grave du fonctionnement d’une communauté


ou d’une société impliquant d’important impact et pertes humaines, matérielles, économiques
ou environnementales que la communauté ou la société affectée ne peut surmonter avec ses
seules ressources48».

45
Nations Unies, 2009, Terminologie pour la prévention des risques de catastrophes, UNISDR
46
Hardy, H., 2011, à la recherche du positivisme juridique, p.4
47
Moulaire M., 2014, Organiser la gestion des risques, 2 e édition, ESF Editeur, p.10
48
Nations Unies, 2009, Terminologie pour la prévention des risques de catastrophe, UNISDR

32
Le risque de catastrophe se définit comme « le potentiel de la catastrophe, en termes
de vies humaines, des états de santé, des moyens de subsistance, de biens et services qui
pourraient se produire au sein d’une communauté ou une société dans le futur49» D’après la
définition de l’UNISDR, version 2009, la gestion des risques des catastrophes (GRC), c’est un
« Processus de recours systématique aux directives, compétences opérationnelles, capacités
et organisation administratives pour mettre en œuvre les politiques, stratégies et capacités de
réponse appropriées en vue d’atténuer l’impact des aléas naturels et risques de catastrophes
environnementales et technologiques qui leur sont liées».

La GRC comprend donc les phases qui précèdent l’avènement de catastrophe dont
notamment la prévention et la préparation ainsi que les phases après la catastrophe qui sont la
réponse aux urgences, le rétablissement et la reconstruction. Il est visible dans l’article 141 de
la constitution de la IVe République de Madagascar que la GRC constitue une préoccupation
prioritaire de l’Etat et des collectivités Territoriale Décentralisées (CTD). Et la loi n°2015-031
relative à la Politique Nationale de Gestions des Risques et des catastrophes (PNGRC) tient
compte des droits humains tels sont inscrits dans ses articles : Article 4 : Le cadre global de la
Gestion des Risques et des Catastrophes (GRC) concerne toutes les activités qui concourent à
la protection et à la défense civiles et au renforcement de la résilience communautaire, dans
une perspective de développement et de réduction de la pauvreté. Article 5 : La Gestion des
Risques et des Catastrophes (GRC) s’intègre dans tout processus de planification du
développement et en particulier dans les domaines visant la réduction de la vulnérabilité,
l’atténuation et l’adaptation au changement climatique, ainsi que la réduction de la pauvreté.
Article6: La Gestion des Risques et des Catastrophes (GRC) prévoit des stratégies, des
structures de gestion, des plans d’intervention et toutes autres mesures afin d’assurer, en toute
situation, le maintien des conditions nécessaires au bien-être de la population, ainsi que sa
préservation du point de vue de la vie humaine, du patrimoine et de l’environnement où la
préservation de la vie humaine et le bien-être de la population firent partie des principes. Mais
c’est la mise en œuvre de cette politique qui est ineffective et cela incombe des risques de
catastrophes dans les établissements pénitentiaires de Madagascar50.

49
Nation Unie, 2009 , Terminologie pour la prévention des risques de catastrophes, UNISDR
50
Entretien avec le responsable de l’AP d’Antalaha

33
 Les notions de réduction et de prévention et prévision des risques de catastrophe

La Réduction des Risques de Catastrophes (RRC) et le renforcement de la résilience


sont de plus en plus considéré comme faisant partie intégrante d’un nouveau modèle de
développement où le bien-être et l’équité sont des valeurs fondamentales et les actifs humains
et naturels sont les pivots de la planification et de la prise de décisions. Rappelons que « Le
cycle de la GRC consiste en une série de phases étroitement reliées les unes aux autres qui
comprennent la prévention des catastrophes, la préparation, la réponse, le rétablissement, la
reconstruction et le développement 51 ». La réduction des risques de catastrophes se définit
comme étant un « Concept et pratique de la réduction des risques de catastrophe grâce à des
efforts pour analyser et gérer leurs causes, notamment par une réduction de l’exposition aux
risques, qui permet de réduire la vulnérabilité des personnes et des biens, la gestion
rationnelle des terres et l’environnement et l’amélioration de la préparation aux évènements
indésirables52».

Dans cette recherche, les objectifs sont d’améliorer les conditions matérielles et les
conditions juridiques des détenus, d’harmoniser les rapports sociaux et de permettre le
réaménagement du régime semi-liberté.

Figure 2 : Cycle classique des catastrophes

Par rapport à la notion de prévention et de prévision : la prévention est « un ensemble


d’activités permettant d’éviter complètement l’impact négatif des aléas et de minimiser les
catastrophes environnementales, technologiques et biologiques qui leur sont associées53 »; et
la prévision est « une déclaration ou estimation statistique définie concernant la probabilité

51
Stratégie Nationale de la Gestion des Risques et des Catastrophes 2003, p55
52
Nations Unies, 2009, Terminologie pour la prévention des risques de catastrophe, UNISDR
53
Idem

34
d’un évènement à venir ou de conditions spécifiques pour une zone déterminée54». En ce qui
concernent ces 2 notions, il y a quelques années à peine, les droits humains étaient, si peu et si
mal respectés dans les prisons malgaches et ces non-respects s’étendent encore jusqu’à nos
jours malgré que la société civile et le Comité International de la Croix Rouge (CICR) s’en
sont alarmés publiquement pour interpeller les gouvernements sur l’ampleur des
dysfonctionnements.

2.1.2 CADRE CONTEXTUEL DE LA GRC ET DE LA RRC

Lorsqu’on parle de cadre juridique dans un Etat donné de part la pyramide de Kelsen,
la constitution de cette Etat faisant l’objet de l’étude est la loi suprême. Par rapport à cela, la
constitution de la IVe république résume en sa préambule la solution problèmes nés et cela
quel que soit les branches de droit touchées.

Ayant pour base légale, la constitution, la PNGRC (2015) une politique malgache de
la GRC combiné avec la SMGRC (2015) de l’Etat contribuera à la réduction de la pauvreté
qui dans autre sens à la promotion des droits humains.

2.1.2.1 LA POLITIQUE NATIONALE DE LA GESTION DES RISQUES ET DES


CATASTROPHES

À Madagascar, la politique nationale sur la gestion des risques et des catastrophes


2015 (PNGRC) institué dans la Loi 2015-031 en date du 04 décembre 2015 détermine les
orientations générales en matière de gestion de risques et des catastrophes. Elle établit les
principes de base nécessaires à sa mise en œuvre et prévoit des dispositifs et mesures pour
assurer la sécurité de la population en toute situation de risques ou des catastrophes. La
PNGRC privilégie la méthode d’approche participative dans toutes les structures et à chaque
niveau d’intervention de GRC, à court, moyen à long terme, du niveau communal jusqu’au
niveau national.

Dans le cadre de la GRC, l’article 7 de la loi 2015-031 relative à la politique national


de la gestion des risques et des catastrophes : La Gestion des Risques et des Catastrophes
(GRC) repose sur la cohérence et la synergie des actions des intervenants sur l’ensemble du
territoire national, à travers des organisations, des mécanismes et des procédures appropriées,
de manière à :

54
Nations Unies, 2009, Terminologie pour la prévention des risques de catastrophe, UNISDR

35
- Renforcer le mécanisme institutionnel de la Gestion des Risques et des Catastrophes
(GRC) à tous les niveaux d’intervention;
- Promouvoir les investissements dans la Réduction des Risques de Catastrophe (RRC):
- Développer les aptitudes à réduire les vulnérabilités de la population et les risques de
catastrophe par la promotion de la connaissance et de la culture du risque, aux fins de
renforcement de sa résilience;
- Protéger les installations nécessaires à la défense et à la sauvegarde de la vie des
populations, de leurs biens et de l’environnement;
- Assurer la protection et le secours de la population, en toutes circonstances, par le
renforcement de l’état de préparation55;

Sur la PNGRC mentionne le renforcement de GRC et RRC et en effet promouvoir la


protection de la santé publique, l’environnement, la vie humaine56.

2.1.2.2 LA STRATEGIE NATIONALE DE GESTION DES RISQUES ET DES


CATASTROPHES (SNGRC) DE MADAGASCAR

Madagascar dispose de sa stratégie nationale de gestion de risque et de catastrophe


adopté en 201557. Elle est orientée à analyser des risques et des vulnérabilités, des capacités,
faiblesses, besoins et priorités de Madagascar ainsi qu’au renforcement des mécanismes en
matière de gestion de risques. Cette stratégie institutionnalisée juridiquement par la loi
numéro 2015-031 définit les orientations politiques et stratégiques du pays. Cette stratégie
vise à réduire la pauvreté qui est le premier facteur rénovant les non respects des droits
fondamentaux, les risques de catastrophes et la stratégie pour l’environnement qui doivent se
soutenir mutuellement. Sur le plan juridique, Madagascar a pris en compte la gestion de
risques et de catastrophes dans la constitution de la quatrième république en son article 141.
Des textes relatifs aux activités engagées dans la GRC y figurent.

Le texte sur la politique environnementale loi 2015-003 portant charte de


l’environnement Malagasy actualisée en est un exemple. Toujours sur le plan juridique, un
des organes de l’ONU, le conseil des droits de l’homme, est responsable du contrôle de
l’application des normes relatives aux droits de l’homme et de l’environnement. Cette
instance vise la promotion de ces droits de l’homme et vise aussi à régler dans le but à ce que

55
Loi 2015-031 du 04 décembre 2015, relative à la PNGRC
56
Idem
57
Stratégie nationale de gestion des risques et des catastrophes (SNGRC 2015)

36
la question du respect des obligations relatives aux droits de l’homme se rapportant sur les
moyens de bénéficier d’un environnement sûr, propre, sain et durable. Le respect de ces droits
humains et y compris le droit de vivre dans un environnement sain sont malheureusement
non-effectifs dans l’union carcéral de Madagascar. Cette situation est sources de multiples
catastrophes ou risques de catastrophe dans les prisons à Madagascar.

Sur le plan institutionnel sont impliqués dans la GRC: la CRIC ou comité restreint des
intervenants en catastrophes, le BNGRC ou bureau national de gestion de risques et de
catastrophes et le CPGU ou cellule de prévention et gestion des urgences. Tous, œuvrent dans
la gestion des risques et des catastrophes.

Dans le cadre du milieu carcéral, les établissements pénitentiaires étant sur le territoire
malgache, bénéficie de tous les principes qui relèvent de la loi 2015-031 relative à la PNGR
car c’est une politique nationale donc elle s’étend sur l’ensemble du territoire national. On
peut donc dire que cette loi58, à condition d’être bien appliquée met en exergue la relation des
Droits humains et la GRC.

Par la suite, il nous s’avère nécessaire de connaitre comment mobiliser le concept de la


GRC et de la RRC dans les Etablissements Pénitentiaires pour améliorer les conditions de vie
dans les prisons.

2.2 LES INSTRUMENTS JURIDIQUES RELATIVES AUX DROITS HUMAINS


DANS LES ETABLISSEMENTS PENITENTIAIRES

Outre les actions des organisations publiques et privées, nationales et internationales


œuvrant en matière des Droits de l’Homme, les citoyens disposent de recours juridictionnels
pour les protéger et cela sur la base des divers textes juridiques relatifs aux droits humains.

Il existe donc des normes internationales à respecter en matière de détention,


lesquelles déterminent les dispositifs minimaux qui devraient exister dans les lieux de
détention. Généralement ces normes imposent et reconnaissent les droits fondamentaux
reconnus aux personnes détenues. Les Etats qui ont adhéré à ces normes internationales, dont
fait partie Madagascar d’ailleurs, doivent prendre toutes les mesures correspondantes pour
garantir les droits fondamentaux des personnes détenues : droit à la vie, au respect de la
dignité humaine, à la santé etc.

58
Loi 2015-031 du 04 décembre 2015 sur la PNGRC

37
2.2.1 LES CONVENTIONS INTERNATIONALES ET NATIONALES SUR LES
DROITS HUMAINS APPLIQUES A MADAGASCAR
2.2.1.1 LES CONVENTIONS INTERNATIONALES SUR LES DROITS DE
L’HOMME
Depuis l’adoption et la proclamation de la déclaration universelle des Droits de
l’Homme par l’Assemblée Générale des Nations Unies du 10 décembre 1948, divers
événement politiques ont amené les Nations Unies à élargir la vision qui a causé la
restauration des droits de l’homme y compris la remise en honneur des libertés fondamentales,
la protection de l’individu, le sauvegarde de la dignité et la personnalité de chaque être
humain59,…

La DUDH de 1948 a été renforcée par : le Pacte International aux Droits Economiques,
Sociaux et Culturels (PIDESC), et le Pacte International Relatifs aux Droits Civils et
Politiques (PIDCP) adoptés par l’Assemblée Générale des Nations Unies dans sa Résolution
2200 A(XXI) du 16 décembre 1966, avec le protocole facultatif se rapportant au Pacte
International relatif aux droits civils et politiques concernant plus particulièrement le comité
des Droits de l’Homme, et le deuxième Protocole facultatif se rapportant au PIDCP visant )
abolir la peine de mort60.

On distingue de ce fait, les conventions internationales des Nations Unies sur les
Droits de l’Homme :

 Constitutionnalisées :
Le préambule de la constitution de la IVème République du 11 décembre 2011
dispose : « Peuple Malagasy souverain…faisant siennes 61», notamment :
- La charte internationale des Droits de l’Homme ;
- La convention relative aux Droits de la Femme et de l’Enfant
- La convention internationale sur l’élimination de toutes les formes de
discrimination à l’égard de la femme (18 décembre 1979)
- La convention internationale relative aux Droits de l’Enfant (1990)
 Ratifiées :
- La convention contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains

59
IMBIKI Anaclet, LES DROIT DE L’HOMME DANS L’ADMINISTRATION DE LA JUSTICE, ENMG,
2017
60
idem
61
Constitution de la IVème République Malagasy ,2010

38
- Les principes fondamentaux relatifs au traitement des détenues
- Les règles minima pour l’élaboration des mesures non privatives la liberté.

2.2.1.2 Les textes régionaux :


- La charte africaine des Droits Humains et des peuples du 27 juin 1981et a été déjà
ratifié par Madagascar par la loi n°91-023 du 6 août 1991
- La déclaration de l’Ouagadougou sur la réforme pénale et pénitentiaire en Afrique.
- La déclaration de Kampala sur les conditions de détention en Afrique.

2.2.1.3 Les textes nationaux :


 La Constitution :

Il est inscrit dans le préambule de la constitution de la IVème République


l’épanouissement de la personnalité de tout Malagasy est facteur essentiel du développement
durable. Mais cet épanouissement incombe diverses conditions, notamment; le respect et la
protection des libertés et droit fondamentaux, la préservation de la sécurité humaine, la
préservation de la paix, la gestion rationnelle et équitable des ressources naturelles pour les
besoins du développement de l’être humain, l’élimination de corruption, d’inégalité et de
discrimination. En effet, Madagascar à lui aussi, il se charge, par le billet de la préservation et
du respect des multiples conditions précitées, d’en établir l’épanouissement de sa population
source d’une société paisible. Toujours dans la préambule, l’importance de la préservation de
la faune, flore est mise en exergue. Cela tend à préserver tous éventuels risques de
catastrophes, diminuer la survenance des catastrophes mais surtout les générations futures en
seront mise en garde.

Telles sont donc les sources des droits Humains dans les établissements pénitentiaires,
quels en sont alors les Droits Humains qui s’y rattachent.

2.2.2 LES DROITS RECONNUS AUX PERSONNES DETENUE

Etre une personne détenue ne signifie pas être une personne dépourvue de tous droit
humanitaire. Les normes sur les Droits Humains, que se soient sur le plan national, régional,
et international, doivent-être respectées et l’Administration Pénitentiaire veille à leurs
applications. Et elles nécessitent un réel respect vis-à-vis des Etats membres de l’organisation
des Nations-Unies. Ces droits portent surtout sur l’aspect physique et aussi l’aspect moral. Les
personnes détenues conservent des droits fondamentaux sur les besoins vitaux, en tant qu’être
humain, à l’exception de ceux qu’elles ont perdus tels les droits de circuler librement, d’aller

39
et venir par exemple. Le manque de respect de ces droits peut produire de mauvaises
conditions de détentions et de mauvaises conséquences à l’Etablissement Pénitentiaire.

2.2.2.1 L’HEBERGEMENT, LA SALUBRITE ET L’HYGIENE

En tant qu’être humain, les personnes détenues ont droit à des conditions de vie
répondant à leurs besoins vitaux. Il s’agit ici du droit à la bonne condition d’hébergement ; le
droit d’avoir un espace de vie qui leur permettrait de se protéger contre diverses maladies, du
froid, et de la chaleur, et le droit d’avoir des chambres assez aérées, lumineuses et équipées de
lits et des installations sanitaires appropriées, comme des toilettes, des douches et aussi des
points d’eau potables 62 . Les douches et les Water-closet (WC) doivent-être fonctionnels,
intimes, en nombre suffisante, et disponibles à tout moment, c'est-à-dire de jour comme de
nuit63.

2.2.2.2 L’ALIMENTATION ET L’EAU POTABLE

Les personnes détenues doivent obtenir une alimentation Quotidienne suivant leurs
habitudes64. Les personnes en milieu carcérale ont droit à la nourriture de qualité c’est-à-dire
avoir une valeur nutritive suffisante au maintien de leur santé et de leur force. La préparation
de ces aliments doit répondre au respect des règles de la diététique et de l’hygiène. Dans tous
les Etablissements Pénitentiaires, deux repas par jour doivent au moins être distribués à ces
personnes. Dans la mesure du possible, le régime alimentaire doit tenir compte de l’âge, de
l’état de santé, de la nature du travail exécuté, et la pratique religieuse, par exemple, les
musulmans, par rapport à la viande de porc.

62
Décret 2006-015 du 17 janvier 2006 portant sur organisation générale de l’administration pénitentiaire, art 71,
p.14, Op ; Cit
63
Règles Minima pour le Traitement des détenus adoptées par le premier congrès des Nations Unies tenu à
Genève en 1955, art 71. Op ;Cit
64
Ensemble des Règles Minima pour le Traitement des détenus adopté par le premier congrès des Na-
tions Unies tenu à Genève en 1955, art 19, p.4, Op;Cit

40
Photo 1 : Prise de repas pour les prisonniers

Source : Archive DRAP Antalaha, 2017

2.2.2.3 LES SOINS MEDICAUX ET LES MEDICAMENTS

Le droit à la santé est aussi un droit important, même pour les personnes en détention65.
Au niveau d’un Établissement Pénitentiaire, l’accès au soin d’une personne détenue relève
uniquement de la compétence médicale requise, et cela relève du régime hospitalier de droit
commun, c’est-à-dire prise en charge par un hôpital publique, à la charge de l’Etat. Tous les
soins doivent-être fournis gratuitement à l’intérieur ou à l’extérieur de l’Établissement
Pénitentiaire. En arrivant en détention, toute personne détenue doit faire l’objet d’une visite
médicale, elle doit bénéficier de soins et traitements, chaque fois qu’elle en aura besoin. Le
65
CNDH, Les études sur les Droits de l’Homme dans la prison, adoptée par l’Assemblée plénière, le 11
mars 2004, p. 139

41
Décret n°2006-015 du 17 janvier portant sur l’organisation généra le de l’Administration
Pénitentiaire Malgache affirme que: «Chaque Établissement Pénitentiaire doit disposer au
moins du service d’un médecin, d’un dentiste et/ou d’infirmier66».

2.2.2.4 LE TRANSFERT D’UN ETABLISSEMENT PENITENTIAIRE A UN AUTRE

Le transfert d’une personne détenue consiste à conduire la personne en question d’un


Établissement Pénitentiaire à un autre. Le cas de transfert de personne détenue s’effectue par
le fait que la personne en question n’a pas de famille, ni de tuteur légal à l’endroit de sa
détention. Alors elle a le droit de demander son transfert dans un lieu où elle a de la famille,
pour mieux assurer sa réinsertion. Il doit être opéré sous ordre de l’autorité compétente, c’est-
à-dire le tribunal. Des précautions doivent-être prises en vue d’éviter l’évasion, lors du
transfert de la personne détenue.

2.2.2.5 LE DROIT A LA PRATIQUE CULTURELLE LIBRE

D’après ce qu’on a vu, le but de la prison n’est pas de vouloir du mal à la personne qui
est condamnée, mais c’est une façon technique de la préparer à son éventuel reclassement au
sein de la société. Au sein de l’Établissement Pénitentiaire, le principe fondamental de la
liberté religieuse est respecté. Chaque personne détenue doit avoir la possibilité de satisfaire
aux exigences de sa vie religieuse ou spirituelle67. Pour faciliter cet accès à la religion, les
personnes détenues doivent aussi bénéficier d’un bâtiment spécialisé au sein de
l’Établissement Pénitentiaire, en guise d’église.

2.2.2.6 LE MAINTIEN DES CONTACTS AVEC L’EXTERIEUR

Le maintien du lien. Des personnes détenues avec l’extérieur tiennent une place
importante, pour favoriser la sécurisation de l’Établissement Pénitentiaire, et surtout la
préparation de la personne détenue à une bonne réinsertion dans la vie sociale 68. Le maintien
de ces relations extérieures constitue un meilleur moyen d’avoir un traitement humaniste et
efficace. Cela veut dire que l’autorisation des visites des membres de famille, des amis

66
Décret 2006-015 portant sur organisation générale de l’AP Malgache, du 17 janvier 2006, art 76 al 2, p.15
67
Décret 2006-015 portant sur organisation générale de l’AP Malgache, du 17 janvier 2006. art 118, p.21
68
CNDH, Les études sur les Droits de l’Homme dans la prison, adoptée par l’Assemblée plénière, le 11
mars 2004, p.96.

42
proches, ou même des voisins, est possible, et il y a aussi l’émission et la réception de lettres
et de colis69.

2.2.2.7 LE TRAVAIL PENITENTIAIRE ET LA FORMATION PROFESSIONNELLE

Comme l’Administration Pénitentiaire a pour mission d’assurer la réinsertion sociale70


des personnes détenues, la mise en œuvre d’activités sont nécessaires pour mieux les préparer
à leur retour dans la société. Pour ce faire, ces personnes ont un certain droit que
l’Administration Pénitentiaire elle-même doit respecter, comme le droit au travail
pénitentiaire 71 et le droit à la formation professionnelle, qui sont définit comme l’un des
meilleurs moyens qui permettent la facilitation de la réintégration dans la société par les
personnes détenues. Le travail Pénitentiaire ne doit pas être considéré comme une aggravation
de peine ou de « travaux forcés » ou « travail le plus pénible », d’après le terme du Code de
Procédure Pénale, mais l’adoucissement, dont la privation serait impossible.

2.2.2.8 LA PLAINTE OU RECLAMATION

Toute personne détenue peut présenter des requêtes ou des plaintes relatives à la vie en
détention, au Chef d’Établissement72. Ce dernier lui accorde une audience, si elle évoque un
motif suffisant. Ces plaintes sont des preuves de la prise en considération de l’intégrité
physique des personnes détenues. Ces plaintes doivent-être entendues et résolues, car elles
sont souvent les preuves des réalités de la vie carcérale. Les plaintes portent souvent sur les
maltraitances qui existent entre les personnes détenues elles-mêmes, par exemple, les
violences sexuelles, les bagarres, les rivalités,… Malheureusement, ces droits des détenus
énumérés ci-dessus sont ineffectifs et ce constat est palpable même de l’extérieur. En vue
d’un objectif positif, l’identification des droits humains affectent face aux inégalités sociales
et à la situation de dépendance des victimes de catastrophes et la meilleure prise en
considération de ces droits non respectés pourraient augmenter la résilience des populations et
améliorer la gestion des risques. Par conséquent, de part notre recherche, le non-respect des
Droits Humains entraine des risques de catastrophes, d’où l’importance de la prise en compte
des droits dans les prisons c'est-à-dire rehausser et améliorer ces droits pour une meilleure

69
Décret 2006-015 portant sur organisation générale de l’AP Malgache, du 17 janvier 2006, art 93, p. 17
70
Daniel RABENANDRASANA, Contribution à la promotion des droits et des devoirs des personnes détenues
à Madagascar (le cas de la MC de Toamasina), Mémoire en vue d’obtenir le diplôme de Maîtrise en
Droit, option Droit Privé, 2014, p.40.
71
La DAP, Op;Cit, p. 24
72
Décret 2006-015 portant sur organisation générale de l’AP Malgache, du 17 janvier 2006, art 123 al 1,
p. 22

43
gestion des risques. Et des perspectives de GRC et RRC dans les milieux carcéraux en feront
l’objet de la seconde partie de notre recherche. Il nous est donc échoit de concilier les deux
fonctions de la prison et la fonction économique du travail pour la sauvegarde des Droits
Humains en prison.

44
PARTIE II : MOBILISATION DU CONCEPT DE LA GRC ET DE
LA RRC DANS LES ETABLISSEMENTS PENITENTIAIRES

Il faut noter que dans notre champ de recherche, les Etablissements Pénitentiaire de
Madagascar ont été choisis comme étant la communauté cible. Donc l’évolution à faire pour
après obtenir un résultat positif se portera dans les Etablissements Pénitentiaires. La méthode
d’évolution des risques relève des pratiques de la GRC dans la communauté exposée aux
risques. Toutefois, l’action en matière de GRC requiert la participation majeure du secteur
public (détenus et Administration Pénitentiaire des services centraux et les services
décentralisés) et du secteur privé (ONG, organisme Humanitaire, des technicien et experts en
élevage, agriculture, GRC et RRC,…) en tant que principal acteur. L’existence d’un cadre
cohérent de partenariat est d’une opportunité pour la valorisation des conditions de détention
et la rentabilité des Camps Pénaux, Travaux d’Intérêt Général et Main d’œuvre Publique par
la mobilisation de la GRC et de la RRC qui fera l’objet de notre prochain développement.

Photo 2 : Réunion des prisonniers

Source : Archive DRAP Antalaha, 2017

45
Chapitre 1 : LA REFLEXION SUR LES CONDITIONS CRITIQUES
ET PALPABLES DE LA DETENTION

Par la DUDH, Madagascar a l’obligation et le devoir d’appliquer les lois et les droits
dans le pays73. Le fait que les prisonniers aient aussi des droits identiques aux hommes libres,
requiert certains efforts pour l’administration pénitentiaire en général 74 . Les maisons
carcérales dans la grande île, s’efforcent de les appliquer. Pour en assurer l’application, les
maisons carcérales malgaches ont mis en place des dispositifs plus adéquats. Par rapport à
notre hypothèse de recherche qui, à rappeler : la semi-liberté dans les Etablissement
Pénitentiaire dans les camps pénaux, travaux d’intérêt général et main d’œuvre publique
semblent répondre à l’exigence de l’humanisation ainsi qu’à l’harmonisation de la détention,
il est judicieux de présenté la situation des Etablissements Pénitentiaires objet de descente sur
terrain pour se faire, nous allons d’abord constater les réalités existantes et ensuite voir les
dispositifs à mettre en place pour renforcer la condition de la détention.

1.1. PRESENTATION SUCCINCTE DE LA MAISON


CENTRALE D’ANTALAHA

Sous la colonisation française, l’article 110 du décret du 9 mai 1909, portant


règlementation de la détention, abolit théoriquement les mises aux fers et autres sévices
corporels. Actuellement, il n’est plus question que de « détenus » ou « prisonniers » et de
maison d’arrêt (« Fonja ») ou « prisons 75». Construire pour recevoir les personnes détenues
de différentes catégories, la maison centrale d’Antalaha sont considérées comme faisant
parties des infrastructures les plus anciennes de Madagascar. Successivement, leur situation
générale et le régime appliqué dans ces prisons malgaches seront mis en exergues.

73
IMBIKI Anaclet, LES DROIT DE L’HOMME DANS L’ADMINISTRATION DE LA JUSTICE, ENMG,
2017
74
« Tous les individus sont égaux en droit et jouissent des mêmes libertés fondamentales protégées par la loi
sans discrimination fondée sur le sexe, le degré d’instruction, la fortune, l’origine, la croyance religieuse ou
l’opinion. » Constitution Malgache de la IVème République art 6, al 2.
75
RAKONTONIRINA DEGA, « MOBILISATION DES CAMPS PENAUX », mémoire en gestion publique,
ENAM, 2007

46
1.1.1 BREF APERCU DE L’UNIVERS CARCERAL D’ANTALAHA

Photo 3 : Etat de la prison d’Antalaha

Source : Archive DRAP Antalaha, 2017

47
Située dans la région SAVA, la maison centrale d’Antalaha bâtie durant les années 50
a été conçue pour accueillir 493 détenus76. Or elle en contient aujourd’hui 170077. Autrement
dit, le surpeuplement y est particulièrement frappant. Mais cette situation évolue, car il y a
une plus grande célébrité dans le traitement des dossiers de nos jours. Le budget alloué à la
Maison Carcérale d’Antalaha depuis l’année 2015 est de 83 000 000Ar, chiffre qui a
augmenté cette année après la survenance du cyclone « Enawo », un surplus de 70 000 00078.
En constat et confirmé par la situation des détenus et de l’enceinte même du Maison Carcérale
d’Antalaha, le budget, qui leur est alloué est sensiblement insuffisant. Leur Administration
Pénitentiaire arrive difficilement à entretenir les détenus.
Par rapport à la ration alimentaire quotidienne :
La question qui a été posé au chef établissement de la Maison Carcérale c’est :
comment survivre avec la ration alimentaire octroyé quotidiennement ? Pendant la visite faite,
on a pu apercevoir des détenus faméliques et éprouvants car leurs habitudes alimentaires sont
complètement bouleversées. Ce n’est plus le riz qui constitue la base de leur base alimentaire,
mais, le manioc sec servi deux fois par jour en repas collectif.
Antalaha étant une ville très productive, nombreux sont les personnes privées ayant des
concessions de banane, maïs et manioc, en offrent gratuitement à l’Etablissement Pénitentiaire
pour le complément des aliments.
Quant à leur infrastructure, on peut dire délabré, de part que, même à l’entrée, cela est
déjà perçu, car l’enseigne à l’entrée de la prison même n’est plus lisible. L’intérieur est encore
plus grave : le local très ancien et n’ayant subi aucune réhabilitation les 10 dernières années,
des odeurs nauséabondes s’en dégagent des toilettes hors normes. Encore pire, la situation
s’est encore aggravée après la survenance du cyclone « Enawo » le 8 mars 2017, l’enseigne y
a été emporté.
Concernant du travail pénitentiaire et formation existant l’intérieur de l’Etablissement
Pénitentiaire, le travail pénitentiaire n’est pas trop poussé, la formation professionnelle est
presque inexistante or ces activités sont des droits des détenus pour préparer leur retour en
société.

76
Effectif de la population carcérale de Madagascar, statistique émanant du Ministre de la justice concernant les
prisons malgache, décembre 2016
77
Entretien avec le Directeur Régional de l’Administration Pénitentiaire d’Antalaha, Février 2017
78
Entretien avec le Directeur Régional de l’Administration Pénitentiaire d’Antalaha, Février 2017

48
En ce qui concerne le travail pénitentiaire à l’extérieur de l’Etablissement
Pénitentiaire, des chiffres ont été obtenu auprès du chef d’établissement dont sur 17 000
détenus, 300 détenus seulement travail en dehors de l’Etablissement Pénitentiaire, dans les
camps pénaux appartient à l’Etablissement Pénitentiaire et dans les concessions privées79. Il
faut noter qu’il existe trois camps pénaux géré par Etablissement Pénitentiaire d’Antalaha, qui
sont :
MANAMBATO :
o 8 tonnes de champs de manioc frais
o 900kg de maïs sec
- AMBOHITSARA
o 600kg de padis par an
o 5 tonnes de manioc par an
- ANDRAPENGY :
N’est plus productif, donc a été fermé par l’Administration Pénitentiaire. Mais, il
existe 2 concessions privées sous contrat avec l’Etablissement Pénitentiaire, dont :
o Antsohipera
o 2 Androranga
La totale de production de ces concessions est de 20 tonnes de maïs et manioc par an.
Par rapport au contrat fait entre privée et Administration Pénitentiaire, chaque détenu rapporte
à l’Administration Pénitentiaire 1 tonne de produits travaillé. Une recette qui n’est pas
satisfaisante.
Quant au choix des détenus qui travaillent à l’extérieur de l’Etablissement
Pénitentiaire est attribué à la commission de sélection au niveau d’Etablissement
Pénitentiaire.

1.1.2 ANALYSE DES CREDITS ALLOUENT A L’ADMINISTRATION

PENITENTIAIRE ANTALAHA
Le manque de moyens se constate réellement au niveau des Etablissements
Pénitentiaires malgaches.

79
Entretien avec le Directeur Régional de l’Administration Pénitentiaire d’Antalaha, Février 2017

49
Le système de l’Administration Pénitentiaire malgache n’est pas encore entièrement
autonome sur le plan financier, mais dépend en grande partie du budget destiné au ministère
de tutelle. Le manque de moyens, c’est un problème majeur pour l’Administration
Pénitentiaire malgache y compris l’Administration Pénitentiaire d’Antalaha.
Comme nous avons pu constater dans notre précédent développement, les crédits
alloués à l’Administration Pénitentiaire sont insuffisants par rapport aux dépenses relatives à
la détention. En effet, la détention a un coût qu’il va falloir supporter. Ces crédits n’ont pas
cessé de diminuer dans sa globalité. Les figures ci-après nous permettent de constater ces
diminutions :

Tableau 3 : Budget de l'Administration Pénitentiaire 2016 en Ariary

Crédits alloués au bois de chauffage, produit pharmaceutique, JIRAMA… 7 000 000


Crédits pour l’alimentation des personnes détenues 41 000 000
Budget de fonctionnement 35 000 000
Total 83 000 000

Source : Service Financier Pénitentiaire Antalaha

Tableau 4 : Répartition des crédits du Ministère de la Justice pour l’année 2016

52% Administration Pénitentiaire 83 000 000


48% Administration Judiciaire 80 000 000
Budget de fonctionnement de l’Administration judiciaire 55 000 000
Budget de fonctionnement de l’Administration Pénitentiaire 35 000 000
Source : Service Financier Pénitentiaire Antalaha

50
Nous pouvons constater que le crédit destiné à l’Administration Pénitentiaire est
supérieur par rapport au judiciaire, pourtant, celle de l’Administration Pénitentiaire est destiné
à la fois à l’entretient des personnes détenues, qui n’arrive plus à couvrir leur besoin
nécessaire et au fonctionnement de l’Administration en général. De ce fait, cela a une
conséquence non négligeable sur la vie des personnes détenues et sur les personnels
pénitentiaires.

1.1.3 ANALYSE DES CREDITS ALLOUES A LA DISTANCE

REGIONALE DE L’ADMINISTRATION PENITENTIAIRE


TOAMASINA
Tableau 5 : Situation financière de la DRAP Toamasina 2010 à 2015

Année 2010 2011 2012 2013 2014 2015 2016

Crédit ouvert 310 828 000 310 828 000 388 000 000 290 000 000 286 080 000 196 965 000 125 900 000

Crédit alloué à la denrée


140 000 000 215 500 000 241 000 000 231 000 000 215 000 000 150 000 000 105 000 000
alimentaire
Source : service personnel et financier DRAP Toamasina octobre 2016

Nous avons pu constater précédemment que les crédits alloués à la DRAP d’Antalaha
sont destinés à l’entretient des personnes détenues et à la satisfaction des dépenses de
fonctionnement. Du coup, certains besoins ne sont pas couverts, il s’agit notamment des
réhabilitations des infrastructures, l’habillement du personnel, les matériels roulants et surtout
les intrants qui sont nécessaires dans le cadre de l’exploitation des camps pénaux. Ce
récession budgétaire a pour effet sur :
A- Alimentation
Les productions des camps pénaux n’arrivent pas à satisfaire les besoins alimentaires
des personnes détenues. Seulement 5 à 10% environ des besoins en ces denrées alimentaires
de base (riz-manioc-maïs) sont couverts par la production issue de l’exploitation des camps
pénaux. Les achats et le recours aux donateurs tiennent encore une place très importante pour
subvenir à la quantité manquante.
B- Hygiène
A cause de la promiscuité, il est difficile de contrôler systématiquement l’hygiène des
personnes détenues. Faute de moyens, c’est le CICR qui aide ladite maison centrale en termes
de ravitaillement d’équipements sanitaires de bases, comme les savons, les balais pour le
nettoyage des locaux de détention etc.

51
C- Productions
Les camps pénaux ne sont pas productifs, la DRAP n’a pas de crédit pour la dotation
d’intrants agricoles et de matériels et équipements agricoles. De plus, certains camps pénaux
se trouvent dans des endroits éloignés de la ville de Toamasina, et la plupart d’entre eux sont
enclavés.
Il existe donc 4 camps pénaux et tous peu productif : Vatimanga – Antanandava –
Fanandrana – Foulpoint
D- Agriculture
L’agriculture est pratiquée dans les camps et jardins pénaux. Sous l’encadrement d’un
chef de camp, des personnes détenues sont affectées à ces camps et jardins pénaux pour
cultiver les terres.
E- Elevage
L’élevage constitue un moyen permettant d’optimiser la gestion du patrimoine foncier.
Cela se traduit par la variété du type d’élevage pouvant être réalisé. L’élevage est pratiqué
généralement dans les camps pénaux, exception faite de quelques établissements qui
pratiquent l’élevage à l’intérieur des établissements pénitentiaires. Principalement, les variétés
d’élevage pratiqué sont : l’élevage bovin, ovin, caprin, volailles et lapins. Le tout, la prison est
un système couteux, les camps pénaux existent produisent de faible rentabilité et les mains
d’œuvre publique ont été classé comme des cessions compromettantes car n’existent plus
dernièrement. Nous allons maintenant finir par faire des recommandations c’est-à-dire
communiquées à tous les risques y afférents et conscientisé ensuite le publique pour enfin les
conditions de la détention soit améliorer et les droits humains dans les prisons soient effectifs.

52
Chapitre 2 : LES PRODUITS DE L’EVALUATION DE RISQUE
DANS LES ETABLISSEMENTS PENITENTIAIRES

Une évaluation du risque bien réalisé aide à renforcer la compréhension des risques
existant et à prendre des mesures possibles pour le réduire.

2.1 LES RECOMMANDATIONS DANS LE CADRE


DE LA GRC ET DE LA RRC
L’une des stratégies mises en place par le ministère de tutelle pour faire face à tous ces
manques est la redynamisation des camps pénaux (une sorte de travaux faits par les
prisonniers garantissant des résultats matériels). « Chaque maison pénitentiaire est en
possession de quelques hectares de terrains qui peuvent permettre à leurs détenus de cultiver,
afin de pouvoir en récolter les produits. Et le but est ainsi de faire en sorte que nos prisons
deviennent des Etablissements Pénitentiaires à caractère industriel, comme chez la plupart
des pays développés 80», rajoute Ranaivo Tovonjanahary Andriamaroahina Directeur Général
de l’Administration Pénitentiaire. Mais en plus de cette stratégie, il est préférable d’introduire
le TIG à titre probatoire à la liberté conditionnelle et faire appliquer sur Madagascar la
libération sous-caution.

2.1.1 TRAVAUX D’INTERET GENERAL

Lorsqu’un condamné ne peut pas payer une amende de substitution, il peut se voir
imposer des prestations de travail. C’est donc une mesure pénale car « l’administration
pourra admettre les délinquants insolvables à se libérer des amendes, réparations civiles et
frais au moyen de prestation en nature, consistant aux travaux d’entretien et
d’aménagement.81 ».
Effectué dans les collectivités publiques, le TIG a apport positif à l’Etat lui-même. Il
s’agit donc d’un travail non rémunéré au profit de la communauté. Mais il faut connaitre
comment encadrer le travail en ce qui concerne le TIG. Etant donné que le TIG est un recours
incontournable aux alternatives à la prison, il permet de désengorger les prisons et donc
d’améliorer les conditions de vie de ceux qui sont détenues.

2.1.2 LIBERTE SOUS-CAUTION

80
Arnaud R. Midi Madagascar édition du 02 Avril 2014
81
Exemples cités in Jean-Marc Voraut, op. cit., p231

53
C’est une condamnation sous-caution, c’est-à-dire payer ses méfaits en contre partie
d’une somme d’argent décidé par la justice. Le versement d’un cautionnement sera attribué à
l’Administration Pénitentiaire où ressort l’auteur. Ça connote donc une autre fonction
économique qui dans les Etablissements Pénitentiaire très utiles.

2.1.3 CAMPS PENAUX

Tout en étant un établissement rattaché à l’AP, les camps pénaux sont des lieux de
détention ayant leurs propres objectifs qui les distinguent des autres entités composant
l’Administration Pénitentiaire. Les objectifs des camps pénaux à Madagascar sont
désengorgement des prisons, la réinsertion sociale des prisonniers et l’autonomisation de
l’Administration Pénitentiaire.

2.2 EFFETS DU DEVELOPPEMENT DE


L’ENVIRONNEMENT CARCENALE
2.2.1 AUTONOMIE DES CAMPS PENAUX
Faire des camps pénaux un établissement à part entière constitue actuellement
l’objectif fondamental du dit établissement. La concrétisation de cette autonomie exige au
préalable, d’abord l’indépendance de l’établissement sur le plan alimentaire, ensuite sur le
plan financier.

2.2.1.1 Indépendance alimentaire

Pour franchir le chemin de l’autonomie, les camps pénaux devraient être indépendants
sur le plan alimentaire. Pour ce faire, il faut que leur production soit en mesure de couvrir
d’abord leur propre besoin alimentaire (les détenus et leur famille) durant une certaine période.
La réalité c’est que les camps pénaux ont tendance à prioriser les besoins alimentaires des
détenus dans les établissements fermés et mettent de côté leurs propres besoins alimentaires.
Ce qui explique le fait que les détenus cherchent du travail aux environs pour nourrir leur
famille. A travers cette réalité, les détenus travaillent à mi-temps seulement. Pourtant, système
de travail ne permet pas d’exploiter la totalité des terres des camps pénaux. La faiblesse du
taux de production, la politique de l’autosuffisance alimentaire des détenus dans les maisons
centrales empêchent les camps pénaux de partager les récoltes en parts égales. Procéder au
calcul de leurs propres besoins est le système à la disposition des camps pénaux pour la
réalisation de cet objectif. Lorsque ces besoins pendant une période déterminée seront
tranchés, c’est après qu’ils peuvent envoyer le restant de la production aux détenus dans les

54
établissements fermés. La base de cette indépendance alimentaire des camps pénaux n’est
autre que la prospérité de la production. Elle suppose donc que c’est la production même qui
va constituer l’alimentation des détenus et sa famille sans recourir ailleurs ni compter sur les
aides venant des autorités supérieures. Mais ce n’est pas suffisant pour mettre en place une
vraie autonomie, il leur faut également une indépendance sur le plan financier.

2.2.1.2 Indépendance sur le plan financier

Etre indépendant sur le plan financier est un critère marquant l’autonomie d’un
établissement déterminé. S’agissant des camps pénaux, malgré le fait que cette indépendance
financière n’est apparu depuis leur création jusqu’à nos jours, sa réalisation est encore
envisageable dans les années à venir. La mise en place de l’autonomie financière au niveau
des camps pénaux dépend de leur production comme le cas de l'autonomie alimentaire parce
que c’est le seul moyen d’action à la disposition de ce service pénitentiaire pour mettre en
place leur autonomie. Certes, cela va dépendre beaucoup plus de temps pour parvenir à
l’objectif espéré avec l’état de la production.

Le moyen d’action des camps pénaux pour arriver à l’autonomie est donc la
production, prendre soin de cette dernière devrait être la priorité de l’établissement. C’est pour
cela que la rationalisation de la production fait partie des objectifs de cet établissement. A
travers la rationalisation donc les camps pénaux cherchent des moyens pour pouvoir organiser
leur production.

2.2.1.3 La rationalisation de production

Le fait de rationaliser c’est trouver la façon de rendre plus efficace une chose dont la
production est ici la préoccupation. Il est tout à fait normal que l’établissement se préoccupe
de la façon pour avoir une meilleure productivité car la production est placée au centre de tout
leur intérêt. Pour avoir une production rentable, chaque camp mettra en culture les produits
les plus adaptés et les plus rentables de la région. Cette technique permettra d’aider les camps
pénaux à acquérir d’une façon plus rapide l’autonomie financière parce que si les camps
pénaux arrivent à cultiver les produits correspondants à la vocation agricole de sa région, il
pourrait y avoir des surplus que les camps pénaux espèrent vendre. L’organisation de la
production exige la présence des techniciens spécialisés pour choisir la culture adaptée à la
région avec l’aide de l’agronome du Ministère de l’agriculture basé dans la région ainsi que
des matériels adéquats à la culture déterminée.

55
2.2.1.4 Présence des techniciens spécialisés

La présence des spécialistes en agriculture est requise pour la bonne marche des
travaux. Pour atteindre les objectifs ci-dessus, les camps pénaux ont besoin de la compétence
de ces personnes parce que la connaissance des responsables des camps en matière
d’agriculture est limitée. Dans chaque camp pénal, ces techniciens sont appelés à choisir avec
l’agronome du Ministère de l’Agriculture la culture adaptée à la région. Aussi, en début de la
saison culturale, il est de son devoir de prévoir à l’avance qu’un tonnage à l’hectare de manioc
par exemple produit autant etc. Avant de se lancer aux travaux, les techniciens devraient
donner aux détenus ainsi qu’au chef de camps une sorte de formation concernant les travaux à
effectuer, c'est-à-dire, leur apprendre les différentes manières de procéder pour avoir une
meilleure productivité. Cette séance de formation doit être le préalable de tous travaux et doit
être obligatoire pour éviter les éventuels désaccords. Pour permettre une productivité optimale
qui va conduire l’établissement à son autonomie, en plus des techniciens spécialisés, les
camps pénaux ont besoins également des matériels adéquats.

2.2.1.5 Les nécessités de matériels adéquats

L’acquisition de ces matériels fait partie des objectifs des camps pénaux parce que
l’établissement est conscient que la rentabilité de la production dépendra largement des
matériels utilisés notamment les semences qui doivent être au mesure de couvrir toutes les
surface cultivables des terres de chaque camp. Les techniciens agricoles devraient faire un état
de besoin en semences en début de saisons culturales pour le bon fonctionnement de travail.
Ces semences devraient être disponibles dans chaque camp, il doit y avoir des semences
correspondant aux différentes cultures adaptées à la vocation agricole d’une région
déterminée. A part ces semences, les camps pénaux ont besoins également des matériels
modernes entre autre les kubotas, tracteurs, etc.…. L’achat de ces matériels s’avère encore
difficile pour le moment parce que l’établissement n’est pas encore autonome sur le plan
financier mais c’est réalisable dans les années à venir. A travers l’étude de ces divers objectifs
on constate que les camps pénaux se distinguent des autres services pénitentiaires, aussi, ils se
particularisent également du fait de ces fonctionnements.

56
CONCLUSION
En outre, dans le monde carcéral de Madagascar, les droits humains ne sont toujours
pas respectés voir même bafoués surtout. Cette étude nous a permis de développer le travail
des détenus dont la MOP, les travaux d’intérêt généraux et les camps pénaux comme réponse
aux catastrophes en prison. Sur ce, nous avons étudié les atouts et les risques car l’ouverture
de la prison reste une réponse à la normalisation des conditions matérielles de détention.

Toutes les formes d’injustice, de la logique révèle alors que, réduire la pauvreté revient
à l’évolution de la pratique positive des droits de l’homme. Inspiré de la constitution de la
IVème République de Madagascar, cette politique nationale promet aussi de diverses formes
de la promotion des droits humains notamment : préoccupation du bien être à la vie humaine.
Cette politique non seulement pour le GRC mais également PNGRC trace ses missions sur la
voix où les droits des êtres humains rehaussés.

En effet, le rapport catastrophes et droits de l’homme pour Madagascar a été établi par
la politique nationale de gestion des risques et des catastrophes car cette rapport nationale
dans sa création a pris en compte la valeur d’un être humain.

La réponse à ce travail réside sur le fait d’en pouvoir établir et respecter les droits
humains dans le monde carcérale, de rétablir et d’aménager les établissements pénitentiaires
et de permettre le réaménagement de la semi-liberté par le travail étant donnée la sécurisation
de la MOP, la concrétisation TIG et du faire du camp pénale une charnière entre la prison et le
monde libre où le travail de GRC/RRC devait commencer. Ainsi, le CP devrait avoir un sens
pour le détenu : de réviser les conditions d’affectation au CP, d’aménager les conditions de
vie au CP, de sécurisé la santé, de rationaliser les travaux et de distribuer des parcelles de
terrain et de rentabiliser le CP mais pas seulement pour auto-suffisante alimentaire dans les
EP mais aussi pour subvenir aux besoins familiaux des détenus.

De même, la politique de préparation à la réinsertion sociale est également confrontée


à ce genre de situation. Il n’y a pas en fait de ligne de crédit destinée à l’amélioration du
système d’accompagnement à la réinsertion sociale des personnes détenues. Ce qui explique
d’ailleurs, l’existence des récidives et la persistance du fameux cercle de criminalité.

Finalement, cette étude contribuera au développement de la situation de


l’environnement carcérale ainsi que celle du pénitentiel. Nous espérons ainsi pouvoir

57
continuer cette étude pour plus d’appuie au respect des droits humains dans les prisons de
Madagascar quelque soit la situation. Tel est le contenu de ce mémoire, nos recommandations
sont vivement souhaitées à être prise en considération pour opter une sécurisation sociale pour
Madagascar.

58
BIBLIOGRAPHIE

OUVRAGES

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développeurs : comment agir ensemble en sortie de crise et de conflit ». 60 pages
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58. Statistiques émanent du Ministère de la Justice concernant les prisons Malgaches,
décembre 2016

LOI/DECRET

59. Constitution de la 4ème République, 2010, article 7


60. Constitution de la 4ème République, 2010, article 9
61. Constitution de la IVème République Malagasy
62. Constitution Malagasy de la IVème République, préambule, 2010
63. Constitution Malgache de la IVème République art 6, al 2., « Tous les individus sont
égaux en droit et jouissent des mêmes libertés fondamentales protégées par la loi sans
discrimination fondée sur le sexe, le degré d’instruction, la fortune, l’origine, la
croyance religieuse ou l’opinion.
64. Code penal Malgache, mis à jour 28 février 2017, article 1er et suivant
65. Décret 2006-015 du 17 janvieré 2006 portant sur organisation générale de
l’administration pénitentiaire, art 71, p.14
66. Décret 2006-015 portant sur l’organisation générale de l’Administration Pénitentiaire
malgache du 17 janvier 2006, article 109
67. Décret 2006-015 portant sur organisation générale de l’AP Malgache, du 17 janvier
2006, art 93, p. 17
68. Décret 2006-015 portant sur organisation générale de l’AP Malgache, du 17 janvier
2006, art 76 al 2, p.15
69. Décret 2006-015 portant sur organisation générale de l’AP Malgache, du 17 janvier
2006. art 118, p.21
70. Décret 2006-015 portant sur organisation générale de l’AP Malgache, du 17 janvier
2006, art 123 al 1, p. 22
71. Loi 2015-031 du 04 décembre 2015 sur la PNGRC, mars 2004, p. 139
72. Stratégie Nationale de la Gestion des Risques et des Catastrophes, 2003, p55
62
WEBOGRAPHIE

73. http://www.taloha.info/document.php?id=123
74. « Privation de libérées », disponible sur le site vos droits.service-public.fr, consulté le
23 mars 2017
75. « Durant la transition 80% des malgaches sont pauvres », la population de plus en
plus pauvre, disponible sur le site lanation.mg, consulté le 15 mars 2017
76. Michel PRIEUR, « Le conseil de l’Europe, les catastrophes et les droits de l’homme »
(article disponible sur la revue électronique www.vertigo.com)
77. Wiktionnaire, 2017.
78. http://dico/sciences.com/ consulté le 12 Mars 2017.
79. Wikipédia, consulté le 12 Mars 2017.
80. http://student/disasterreduction/org/ consulté le 20 Mars 2017.

63
TABLE DES MATIERES

REMERCIEMENTS ................................................................................................................................ i
GLOSSAIRES ......................................................................................................................................... ii
LISTE DES ABREVIATIONS ET ACRONYMES .............................................................................. iv
INTRODUCTION ................................................................................................................................... 8
PARTIE I : RAPPORTS CATASTROPHES ET DROITS HUMAINS ................................. 13
Chapitre 1 : SURVOL GENERAL SUR LES ETABLISSEMENT PENITENTIAIRE DE
MADAGASCAR 14
1.1. LA PEINE-PRISON : UNE PEINE INEFFICACE RELATIVEMENT AUX FONCTIONS
ASSIGNEES ......................................................................................................................................... 15
1.1.1 LES ROLES DE LA PRISON ET LES REGIMES APPLIQUES .............................................. 15
1.1.1.1 LES FONCTIONS DE LA PRISON ......................................................................................... 15
1.1.1.2 LE REGIME DE DETENTION APPLIQUE A MADAGASCAR .......................................... 17
1.1.2 LA REALITE DANS LES PRISONS, PROMOTEUR DE CATASTROPHES ET DE RISQUES
18
1.2 LES INTERVENANTS ENDOGENES ET EXOGENES ............................................................. 24
1.2.1 ROLES DES ACTEURS ENDOGENES ..................................................................................... 24
1.2.1.1 ETAT 24
1.2.1.2 L’ADMINISTRATION PENITENTIAIRE .............................................................................. 25
1.2.1.3 LES APPORTS DES DETENUS A LA GESTION DE LA DETENTION ............................. 27
1.2.2 LA CONTRIBUTION DES ACTEURS EXOGENES ................................................................ 28
1.2.2.1 LE MAINTIENT DES CONTACTS AVEC L’EXTERIEUR .................................................. 28
1.2.2.2 LES INTERVENANTS HUMANITAIRES EN COLLABORATION AVEC LES
ETABLISSEMENTS PENITENTIAIRES ........................................................................................... 28
Chapitre 2 : LA PERTINENCE DE LA REFLEXION JURIDIQUE SUR LE LIEN
CATASTROPHE ET DROIT DE L’HOMME ................................................................................ 31
2.1 THEORIE DE LA GRC ET DE LA RRC....................................................................................... 31
2.1.1 QUELQUES CONCEPTS ET DEFINITIONS ............................................................................ 31
2.1.2 CADRE CONTEXTUEL DE LA GRC ET DE LA RRC ............................................................ 35
2.1.2.1 LA POLITIQUE NATIONALE DE LA GESTION DES RISQUES ET DES
CATASTROPHES 35
2.1.2.2 LA STRATEGIE NATIONALE DE GESTION DES RISQUES ET DES CATASTROPHES
(SNGRC) DE MADAGASCAR ........................................................................................................... 36
2.2 LES INSTRUMENTS JURIDIQUES RELATIVES AUX DROITS HUMAINS DANS LES
ETABLISSEMENTS PENITENTIAIRES ........................................................................................... 37
2.2.1 LES CONVENTIONS INTERNATIONALES ET NATIONALES SUR LES DROITS
HUMAINS APPLIQUES A MADAGASCAR..................................................................................... 38
2.2.1.1 LES CONVENTIONS INTERNATIONALES SUR LES DROITS DE L’HOMME .............. 38
2.2.1.2 Les textes régionaux : ................................................................................................................ 39
2.2.1.3 Les textes nationaux : ................................................................................................................ 39
2.2.2 LES DROITS RECONNUS AUX PERSONNES DETENUE .................................................... 39
2.2.2.1 L’HEBERGEMENT, LA SALUBRITE ET L’HYGIENE ....................................................... 40
2.2.2.2 L’ALIMENTATION ET L’EAU POTABLE ........................................................................... 40
2.2.2.3 LES SOINS MEDICAUX ET LES MEDICAMENTS ............................................................. 41
2.2.2.4 LE TRANSFERT D’UN ETABLISSEMENT PENITENTIAIRE A UN AUTRE .................. 42
2.2.2.5 LE DROIT A LA PRATIQUE CULTURELLE LIBRE ........................................................... 42
2.2.2.6 LE MAINTIEN DES CONTACTS AVEC L’EXTERIEUR .................................................... 42
2.2.2.7 LE TRAVAIL PENITENTIAIRE ET LA FORMATION PROFESSIONNELLE................... 43
2.2.2.8 LA PLAINTE OU RECLAMATION ....................................................................................... 43
PARTIE II : MOBILISATION DU CONCEPT DE LA GRC ET DE LA RRC DANS LES
ETABLISSEMENTS PENITENTIAIRES ....................................................................................... 45
Chapitre 1 :LA REFLEXION SUR LES CONDITIONS CRITIQUES ET PALPABLES DE LA
DETENTION 46
1.1.PRESENTATION SUCCINCTE DE LA MAISON CENTRALE D’ANTALAHA ...................... 46
1.1.1 BREF APERCU DE L’UNIVERS CARCERAL D’ANTALAHA ............................................. 47
1.1.2 ANALYSE DES CREDITS ALLOUENT A L’ADMINISTRATION PENITENTIAIRE
ANTALAHA 49
1.1.3 ANALYSE DES CREDITS ALLOUES A LA DISTANCE REGIONALE DE
L’ADMINISTRATION PENITENTIAIRE TOAMASINA ................................................................. 51
Chapitre 2 : LES PRODUITS DE L’EVALUATION DE RISQUE DANS LES ETABLISSEMENTS
PENITENTIAIRES 53
2.1 LES RECOMMANDATIONS DANS LE CADRE DE LA GRC ET DE LA RRC ...................... 53
2.1.1 TRAVAUX D’INTERET GENERAL ......................................................................................... 53
2.1.2 LIBERTE SOUS-CAUTION ....................................................................................................... 53
2.1.3 CAMPS PENAUX ....................................................................................................................... 54
2.2 EFFETS DU DEVELOPPEMENT DE L’ENVIRONNEMENT CARCENALE........................... 54
2.2.1 AUTONOMIE DES CAMPS PENAUX...................................................................................... 54
2.2.1.1 Indépendance alimentaire .......................................................................................................... 54
2.2.1.2 Indépendance sur le plan financier ............................................................................................ 55
2.2.1.3 La rationalisation de production ................................................................................................ 55
2.2.1.4 Présence des techniciens spécialisés ......................................................................................... 56
2.2.1.5 Les nécessités de matériels adéquats ......................................................................................... 56
CONCLUSION ..................................................................................................................................... 57
BIBLIOGRAPHIE ................................................................................................................................ 59

b
Mobilisation du concept de la GRC/RRC face à la violation des Droits Humains dans les
Etablissements Pénitentiaires
Auteur : MAEVAZAKA Josie Thérencia
Adresse : VA 33 Ibis
Télephone : +261327200041
Courriel : jmaeva80@gmail.com

RESUME
De nos jours, la question de prison est rarement une problématique pour certains pays et
surtout pour Madagascar. La violation des droits humains dans cet environnement devient une
fragilité des prisonniers et le mal entretien de l’établissement pénitentiaire ainsi que
l’insalubrité de ceci rendent la communauté à être vulnérable aux risques sanitaires et sociaux.
De ce fait, cette étude est faite pour réduire les risques que la communauté carcérale subisse,
ainsi que de renforcer leur résilience face aux stress qu’elle vit dans l’environnement
pénitentiaire. Pour cela, notre méthodologie adoptée pour cette étude nous a permis de
déterminer ces risques et de mettre en place des stratégies d’adaptation pour la communauté
carcérale. Des recommandations comme donner de la liberté à moitié aux prisonniers à travers
les travails pénitenciers comme camps pénaux et travaux d’intérêt générale méritent d’être
prise en considération afin d’améliorer le niveau de physique et comportement de ces derniers
afin de respecter le droit humains.
Mots clés : prison, violation des droits humains, établissement pénitentiaire, vulnérabilité,
risques sanitaires, communauté carcérale, respecter les droits humains.

ABSTRACT
Nowadays, the question of prison is rarely a problem for some countries and especially for
Madagascar. The violation of human rights in this environment becomes a fragility of
prisoners and the poor maintenance of the penitentiary as well as the unhealthiness of this
make the community vulnerable to health and social risks. As a result, this study is designed
to reduce the risks to the prison community and to enhance their resilience to the stresses they
face in the penitentiary environment. To this end, our methodology adopted for this study
enabled us to identify these risks and to set up adaptation strategies for the prison community.
Recommendations such as giving prisoners half the freedom of prisoners through penitentiary
work as criminal camps and works of general interest deserve to be taken into consideration in
order to improve the level of physics and behavior of prisoners in order to respect the law
humans.
Keywords: prison, human rights violations, penitentiary, vulnerability, health risks, prison
community, respect for humans rights

Encadreur: Madame RABININTSAOTRA Saholy, Maître de conférences

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